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1944 501e RCC Historique

HISTORIQUES DES

COMPAGNIES COMPOSANT
LE 501e RCC  
 


1ère COMPAGNIE AUTONOME

de CHARS de la FRANCE LIBRE

devenue 1ère COMPAGNIE du 501e R.C.C.

1940 – 1945

L'histoire de cette Première Compagnie commence aux heures les plus sombres de l'histoire de notre pays en juin 1940, quand la ruée de l'Armée allemande déferla sur nos routes put un instant faire croire que tout était perdu.
A cette date, sur un convoi anglais de la Mer du Nord revenaient de la courageuse et glorieuse expédition de Narvik, douze chars Hotchkiss modèle 39, qui avaient vaillamment prouvé leurs qualités dans des opérations d'appui aux unités du Corps expéditionnaire. Seule l'invasion des plaines du Nord de la France leur avait interdit de parachever leurs premières victoires de Bjervick, Ankenes. .. La défaite de leurs frères devant les blindés supérieurs en nombre et en armement dans les meurtriers combats de la Somme contraignait à la même heure de nombreux jeunes gens à se poser la question Cruciale :
Comment reprendre le Combat ? Quelle armée, quels moyens peuvent à leur tour infliger à cette armada hitlérienne, jusqu'ici invaincue, la défaite dont chaque jeune Français rêvait ?
L'Appel du Général de Gaulle du 18 juin 1940, et l'attitude inflexible et admirable du peuple anglais apportaient la réponse. De multiples points des côtes de France, par tous les moyens. de la barque de pêche au déguisement sous uniforme étranger, sans autre désir qu'une volonté forcenée de se battre, plusieurs milliers de jeunes gens, étudiants, ouvriers, paysans, tentèrent d'atteindre l'Angleterre.
C'est ainsi que pendant la deuxième quinzaine de juillet 1940, dans un camp près d'Aldershot, cent trente de ces jeunes civils furent rassemblés avec dix-sept anciens de Norvège et une trentaine de rescapés de la bataille de France pour constituer autour des douze H 39 la première Compagnie de Chars de la France Libre, unité quelque peu disparate, à l'instruction forcément limitée par les craintes d'usure prématurée du matériel, mais animée d'un moral à toute épreuve. Une homogénéité des courages compensant largement la diversité des formations.
Après un mois et demi d'instruction seulement, entrecoupé de deux inspections exceptionnelles, celle du Général de GAULLE et celle du roi George VI, la 1ère Compagnie de Chars qui s'attendait à être engagée dans la bataille d'Angleterre que tous pensaient proche, se vit soudainement équipée de tenues coloniales et embarquée sur le Pennland, transatlantique hollandais. Le 31 août, après un violent bombardement par les vagues d'avions allemands, le convoi lève l'ancre dans la nuit pour une destination inconnue.
 
AFRIQUE

14 septembre, arrivée à Freetown, capitale de la Sierra Léone où nous apprenons l'objectif du Corps expéditionnaire des F.F.L. : Dakar. Les 23 et 24 c'est un premier échec, les autorités du gouvernement de Vichy refusant toute conversation avec les Français libres, avaient mis en place sur les plages un tel déploiement de forces que toute attaque devenait impossible.
26 septembre retour à Freetown et le 2 octobre le bateau reprenait la mer pour arriver le 6 octobre à Victoria, port du Cameroun britannique, à proximité immédiate de Douala, où le Colonel LECLERC avait réussi sans coup férir à rallier l'ensemble du pays à la France Libre un mois auparavant.
La 1ère Compagnie débarque ainsi le 9 octobre en terre française. Après quelques jours seulement de remise en état des chars et des camions, une section accompagnée d'éléments légers et des indispensables moyens de réparation, part pour la campagne du Gabon par voie de terre, c'est-à-dire à travers la forêt équatoriale. Cette campagne épuisante pour le matériel comme pour les hommes, dont certains atteindront l'équateur à N'DJOLE, est marquée seulement par quelques coups de fusil retardateurs de tirailleurs isolés ; elle s'achève par un succès total : toute l'Afrique équatoriale est ralliée à la France Libre.
Le 11 janvier 1941, la Compagnie embarque sur le Fort de Troyon, pour arriver à Pointe Noire, au Congo Français, où elle apprend sa future destination : le Moyen-Orient. Chars et camions sont chargés sur un cargo qui par le Cap va gagner l'Egypte, tandis que l'ensemble des officiers et chasseurs s'en va retrouver à Freetown un énorme convoi de troupes britanniques qui prend la mer le 9 mars. Une escale à Durban en Afrique du Sud vient combler le 27 mars l'impatience de tous ces terriens un peu déroutés par ces voyages en mer et, le 23 avril, la 1ère Compagnie au grand complet débarque à Suez.
 
SYRIE - LIBAN

Tous les espoirs de départ immédiat sur le front de Libye s'évanouissent hélas très vite. C'est la Palestine au camp de Quastina qui est sa destination pour entraîner les équipages au combat dans le désert. mais aussi entreprendre une grande action offensive contre la Syrie quelques mois plus tard.
 
LYBIE 1942

Ici se place l'épisode le plus douloureux de son histoire. La campagne de Syrie fut dirigée contre l'armée du Général DENTZ, contre les chars et les troupes françaises qui jour après jour permettaient des incursions plus nombreuses des avions allemands sur le Moyen-Orient,
accueillaient leurs aviateurs avant un jour peut-être de recevoir des troupes. Cette opération militaire menée côte à côte avec les Anglais, du 9 juin au 13 juillet, fut extrêmement meurtrière. Les canons de 75 ou de 47 qui avaient si souvent manqué aux combattants de la campagne de France étaient là pour attendre les H 39 dans la plaine devant Damas. La 1ère Compagnie exécute son impitoyable et douloureuse mission, mais perd dans ces combats deux officiers et quatre chasseurs dont le sacrifice va resserrer l'union, durcir la volonté d'éliminer tout obstacle quel qu'il soit à la libération de la France.
A l'issue de cette campagne qui a éliminé presque tout le matériel, la 1ère Compagnie est rééquipée en chars Renault 35, les frères des H 39. Elle reçoit l'appoint combien précieux de plusieurs dizaines de sous-officiers et soldats venus directement de France, en renfort de l'armée de Vichy. De Damas où s'écoule la fin de 1941, elle gagne Beyrouth au début de 1942.
 
EGYPTE - CYRENAIQUE - TRIPOLITAINE

Le 13 avril, abandonnant ses chars R 35 sans grand regret, la 1ère Compagnie est envoyée en Egypte où elle stationne sous la tente au pied des Pyramides. Très vite lui sont affectés les premiers Crusaders, chars anglais rapides et légers, dont les performances comparées à celles des vieux chars français, déchaînent l'enthousiasme.
Une formation accélérée est donnée aux chefs de chars, mécaniciens et tireurs, dans la fébrilité des nouvelles de la foudroyante avance allemande vers l'Egypte et le 16 août la première Compagnie part pour le front dans le cadre d'une colonne volante formée avec trois escadrons de spahis motorisés.
Le secteur du front qui lui est affecté est constitué par les escarpements au Nord de la dépression de Qattara.
Reconnaissances, prises de contact avec les immenses champs de mines, familiarisation avec la chaleur et le sable, quelques bombardements ou mitraillages par les avions allemands, tout ceci constitue la toile de fond des deux mois de front précédant l'attaque d'El Alamein, où la 1ère Compagnie est engagée en appui de la Légion Étrangère le 24 octobre 1942. Ce premier combat, pour les uns contre l'infanterie italienne, pour les autres contre les chars de reconnaissance allemands, est un réel succès.
Si l'attaque contre le plateau d'El Himeimat, trop bien défendu, doit être abandonnée, les carcasses de deux chars allemands détruits sont les témoins que les chars français ont repris le combat. Les opérations se poursuivent les jours suivants pour se conclure les 3, 4 et 5 novembre par une gigantesque chasse dans le désert, au-delà des champs de mines ennemis, où les chars de la 1ère Cie ramassent plusieurs canons anti-chars et des centaines de prisonniers.
Du début novembre jusqu'en février 1943, la colonne volante va suivre de loin l'avance anglaise à travers le désert. Les chars seront remis à neuf, complétés pour l'attaque de la ligne Mareth, que les Allemands occupent solidement dans le Sud Tunisien. Les 4 et 5 mars, les Crusaders participent à des opérations de reconnaissance et le 6 mars 1943 se déclenche à quelques kilomètres au Sud de Médenine une contre attaque puissante de la 21e Panzer. Le combat est tout de suite très meurtrier pour les Crusaders, percés à grande distance par les obus de 75 ou de 88 des engins blindés allemands, mais la colonne volante se faufilant dans les oueds parvient à stopper l'avance des Panzers. Un char Skoda, une automitrailleuse et plusieurs véhicules à chenilles sont détruits à bout portant par les équipages de la 1ère Compagnie qui viennent de subir de lourdes pertes.
 
TUNISIE

Les jours qui suivent voient l'affectation des chars et des automitrailleuses de la colonne comme unité d'appui de la colonne LECLERC qui, à travers le désert, a gagné la Tripolitaine, et ouvre à ce moment-là en arrière du massif montagneux des Matmata le chemin aux Divisions blindées alliées qui contourner la ligne Mareth pour prendre Gabès. La campagne de Tunisie s'achève donc sur des opérations de reconnaissance effectuées au milieu des unités allemandes et italiennes en pleine déroute.
Les mois de juillet-août 1943 se passent en Tripolitaine au camp de Sabratha où les nouvelles recrues en provenance de l'armée d'Afrique sont instruites, mais cette période est également celle de l'intégration de la 1ère Cie dans le 501e R.C.C. constitué à cette date avec les 2e et 3e Cies qui l'ont rejointe dans cette oasis du désert.
 
MAROC

Septembre 1943 : au Maroc, près de Rabat, les équipages du Régiment sont dotés des Sherrnans américains.
Avril 1944 c'est le transport de la 2e D.B. en Angleterre et le 3 août 1944 les 13 chars aux noms évocateurs du glorieux passé de leur unité débarquent près de Ste Mère Eglise sur le sol de France, le cœur de tous empli d'une joie profonde, mais mesurant mieux au souvenir des batailles du désert l'ampleur et l'âpreté des combats qui l'attendent.
 
CAMPAGNE de FRANCE

Attaque de Mortrée le 12 août, d'Ecouché le 13 août, où les chars de la 1ère Cie forcent le passage de l'Orne, détruisent un convoi de troupes allemandes et tiennent pendant cinq jours la tête de pont sur laquelle viennent buter les Panzers en retraite, sont les points les plus saillants de la Campagne de Normandie qui apporte les premières victoires sur les Mark IV, les Panthers, mais aussi la mort de plusieurs vieux compagnons de 1940 dans ces duels de forêts.
Les Shermans sont à nouveau engagés dans l'attaque du Sud de Paris le 24 août à Longjumeau, Massy-Palaiseau, Antony où les 88 de la D.C.A. allemande utilisés en antichars dans des missions de sacrifice, tombent par paquets sous l'avalanche des chars français qui sont ce jour là irrésistibles à l'approche de Paris. La journée du 25 août est une journée d'apothéose, marquée seulement pour la 1ère Cie par quelques coups de canon dans les jardins des Tuileries. Qu'elles paraissent loin ce jour là les batailles du désert, quelle récompense après quatre années d'absence.
La tâche des bérets noirs n'est pourtant pas achevée. Le 12 septembre c'est la ruée dans Andelot en Haute-Marne, le 16 septembre la bataille de Chatel, le 19 passage de la Moselle et le 30 l'attaque sur Rambervillers. A cette période de brillantes opérations de mouvements, où les chars opèrent avec les fantassins du Tchad groupés sur la plage arrière, succède ensuite un mois de guerre de position lancinante face au Sud dans les forêts bordant la Mortagne sous les tirs de harcèlement de l'artillerie.
Mais la grande opération de dégagement est proche. La 1ère Cie gagne le 30 octobre les lisières de la forêt au Nord-Est de Baccarat et le lendemain, en trois vagues successives, ses trois sections engagées successivement prennent les villages de Brouville et Merviller, coupent la route de Baccarat et foncent au Nord jusqu'à Montigny, détruisant cinq canons pour s'arrêter devant les premiers obstacles antichars de la ligne des Vosges.
 
ALSACE

23 jours plus tard c'est la charge sur Strasbourg où les tireurs allemands se ressaisissant trop tard, peuvent abattre sur leurs tourelles plusieurs chefs de chars mais sont impuissants à arrêter l'élan irrésistible qui mène les Shermans au cœur de la ville d'abord, jusqu'à Graffenstaden ensuite.
Décembre 1944, attaques vers le Sud dans le brouillard et la neige, sur des routes minées, coupées d'arbres abattus ou bordées de fondrières impraticables, villages qu'il faut prendre un à un contre un ennemi acharné, galvanisé par la proximité de l'Allemagne et la proche offensive des Ardennes. Le charnier d'Herbsheim, les bords de l'Ill, les ruines de Witternheim, voient s'égrener semaine après semaine les tombes des anciens de 1940 dans les plus durs et ingrats combats que la 1ère ait livrés depuis le débarquement.
Les premiers jours de 1945, les rescapés font route vers la Sarre pour revenir en Alsace participer le 30 janvier, par l'attaque d'Artzenheim au Nord de Neuf-Brisach, à la liquidation des dernières unités allemandes présentes sur le sol de France.
La 1ère exténuée profite d'un long repos à Marckolsheim d'abord, près de Vatan dans l'Indre ensuite. Le remplacement des Shermans détruits, l'instruction des jeunes engagés qui viennent combler les vides, sont le prélude à la campagne d'Allemagne que tous appellent de leurs vœux.
La course commence le 27 avril avec la traversée du Rhin, elle se poursuit jusqu'au 5 mai dans la folle allégresse des équipages, au rebours d'immenses colonnes de prisonniers désemparés. Elle ne s'achèvera qu'à Berchtesgaden où la porte de la caserne s'ouvre sous la poussée d'un char, les deux mille prisonniers qui l'entourent formant la plus belle auréole de gloire qu'ait pu imaginer la 1ère Cie aux heures de souffrance et de deuil vécues cinq années auparavant.
 



HISTORIQUE DE LA 2e COMPAGNIE DU 501e CHARS

AU COURS DE LA CAMPAGNE DE LIBÉRATION

1940 – 1945
 

LA PRÉPARATION AU COMBAT

Le 16 octobre 1940, la 2e Compagnie Autonome de Chars des Forces Françaises Libres est créée en ANGLETERRE par décision du Général de GAULLE. Commandée par le Lt GROSNIER, ses effectifs sont de 34 Officiers, sous-Officiers et Chasseurs.
D'abord cantonnée à CAMBERLEY, elle s'installe le 30 octobre au Camp d'OLD-DEAN. Le Lieutenant RATARD en prend le Commandement le 16 novembre et ses effectifs atteignent 128 en avril 1941.
Jusqu'en août 1941, elle poursuit son instruction sur des chars légers, qu'elle abandonne pour embarquer à LIVERPOOL. Débarquant le 2 octobre à POINTE NOIRE, elle gagne successivement BRAZZAVILLE, puis BANGUI et FORT-LAMY. Le 11 décembre 1941, elle est dirigée sur LAGOS puis KANO (NIGERIA) où elle perçoit 17 chars légers américains, prenant alors le nom de "Compagnie de chars du Régiment de Tirailleurs sénégalais du Tchad".
Son instruction s'effectue sur place pendant une année et, le 16 février 1943, laissant sur place son matériel à une unité britannique, elle embarque par avion pour rejoindre KARTOUM puis LE CAIRE.
Le 10 mars 1943, elle prend le nom de "2e Compagnie de Chars de la 1ère D.F.L.". Après différents stages de spécialités à la VIIIe Armée Anglaise, elle est dotée de chars "CRU5ADERS" et dirigée sur SABRATHA (Tripolitaine) qu'elle rejoint le 16 juin 1943.
Le 1er juillet 1943, la 2e Compagnie s'intègre au 501e R.C.C. reconstitué à la 2e D.F.L. et passe sous le Commandement du Capitaine de WITASSE ; le capitaine RATARD est affecté à l'E.M. du 501e. Les S/Lieutenants IMBERT, MICHARD, de LA BOURDONNAYE et DAVREUX sont Chefs de Section de la Compagnie.
Le 28 août elle quitte SABRATHA, laissant encore une fois son matériel sur place et fait mouvement sur CASABLANCA. La 2e D.F.L. prend alors le nom de 2e D.B., grande unité dans laquelle s'intègre le 501e RCC.
Toujours avec le 501e, elle perçoit sa dotation de Chars américains "SHERMAN" (17 M 4 A2) bivouaque au Maroc dans la forêt de TEMARA où, jusqu'en avril 1944, elle effectue l'instruction de son personnel dont une parte est constituée d'évadés de FRANCE. L'aspirant LACOSTE prend le commandement de la 2e Section en remplacement du S/Lt. DAVREUX affecté au PC du 501e.
Embarquant avec ses chars pour l'Angleterre, d'avril à août 44 elle stationne avec le Régiment à HUGGATE.
C'est également avec le Régiment qu'elle débarque en NORMANDIE le 1er août 1944. Désormais. Elle va participer à toute la campagne de Libération dans le cadre du GTV qui comprend 150 h. et plus spécialement sous les ordres directs du Commandant PUTZ qui commande le IIIe R.M.T. et son sous-Groupement.
 
LA NORMANDIE

Le 12 août, débouchant de SEES, le S/groupement reçoit du Général LECLERC, la mission de traverser la forêt d'ECOUVES où se sont réfugiés de nombreux blindés allemands, pour aller à la rencontre du dëtachement ROUMIANTZOFF accroché dans la forêt.
La 1ère Section fonce en tête et, très vite, le MONTEREAU, est atteint par un "PANTHER" embossé. Le Sergent-Chef JAMETTE, sous le feu direct de l'ennemi, parvient à dégager du char son aide pilote blessé.
La 3e Section prend alors la tête et c'est au tour de l'ELCHINGEN d'être touché. C'en est trop. Les chars ne peuvent manœuvrer dans la forêt et risquent de se faire descendre les uns après les autres. Le P.C. de la Compagnie met pied à terre, dépasse les chars et, à l'aide des fantassins du IIIe R.M.T., s'infiltre dans les bois. Guidant les chars, il parvient à localiser le "PANTHER coriace qui est mis hors de combat à coups de bazooka après une défense vigoureuse.
Le carrefour de MEDAVI est pris dans les mêmes conditions en dépit de la résistance ennemie, et dépassé.
La nuit on bivouaque sur place, s'attendant à tout moment à une contre-attaque. Mais tout reste calme et la progression reprend à l'aube. Dès le début de la matinée la jonction est faite avec le détachement ROUMIANTZOFF.
Dans cette affaire le s/groupement s'est emparé de 3 canons de 155, d'un "PANTHER", d'automitrailleuses, de chenillettes, de camions, mais la 2e Compagnie a, pour son premier engagement, eu deux chars détruits.
C'est une sévère leçon qui portera ses fruits. Désormais, jamais plus les chars ne seront engagés sans avoir de possibilités de manœuvrer ou, au moins, de se soutenir efficacement par le feu.
 
PARIS

Dans la nuit du 23 au 24 août, après une randonnée éprouvante dans la chaleur, la poussière, et les gaz d'échappement qui brûlent les yeux, la 2e Compagnie est parvenue, tant bien que mal à atteindre les environs de LIMOURS, où elle essaie de prendre quelques heures de repos.
Mais dès l'aube du 24 le S/Groupement se met en route en direction d'ARPAJON, LONGJUMEAU, ANTONY.
A partir de LONGJUMEAU la 2e Compagnie en tête du s/Groupement, se heurte à toute une succession d'antichars camouflés de part et d'autre de la route et qui sont successivement détruits par la manœuvre des chars de la 3e Section. L'EYLAU, à lui seul, en inscrit quatre à son palmarès. A son tour la 2e Section passe en tête et l'ULM neutralise un fort méchant "GOLIATH". Une batterie de 75 PAK est anéantie au Sud d'ANTONY. Mais l'ennemi réagit : l'AUSTERLITZ, dans LONGJUMEALI, est atteint par un obus du mortier qui atterrit sur le char, tuant le caporal-chef LE SAOUT et blessant un autre membre d'équipage.
D'ANTONY même, impossible de déboucher : un 88 FLAK, solidement embossé à la CROIX-de-BERNY, prend à partie à 1500 mètres tout char qui ose montrer le bout du nez. Le Général LECLERC, venu sur place s'impatiente de ce retard. La 2e Section manœuvre par l'Ouest et l'aspirant LACOSTE, avec son FRIEDLAND, règle personnellement, à moins de 50 mètres, son compte à ce gênant 88 dont il s'est approché centimètre par centimètre par des voies détournées, et qu'il surprend de flanc.
A la chute du jour, le s/groupement. épuisé, occupe la CROIX-de-BERNY où il s'installe.
Pas toute la 2e Compagnie cependant, car le Général LECLERC a donné au Capitaine DRONNE (9e Compagnie du IIIe RMT), renforcée de la Section MICHARD, l'ordre de s'infiltrer dans PARIS la nuit tombée. Ce sont donc les chars de la 1ère Section, ROMILLY en tête, qui auront l'honneur d'entrer les premiers dans la capitale. De la CROIX-de-BERNY nous suivons à la radio leur progression jalonnée par le son des cloches qui sonnent à toute volée et nous entendons avec émotion MICHARD annoncer son arrivée à l'Hôtel de Ville.
Le 25 à l'aube le s/groupement démarre à son tour.
Par CHEVILLY, VILLEJUIF, la PORTE d'ITALIE, il parvient à la Seine sans coup férir, au milieu d'une population délirante d'enthousiasme, qui ouvre les barricades à son arrivée pour lui permettre d'entrer dans PARIS. Il défile devant Notre-Dame et, sur la place St-Michel, la 2e Compagnie, toujours amputée de sa 1ère Section, reçoit l'ordre de libérer le LUXEMBOURG, fortement occupé par l'ennemi et sur lequel s'escrime depuis le matin l'Escadron de Protection du Général Leclerc que commande le Capitaine de Boissieu ; une des Sections commandée par l'Aspirant de la FOUCHARDIERE vient du 501e R.C.C., elle sera à l'honneur pendant toute cette action sur le Luxembourg.
L'ambiance est extraordinaire. Successivement et sans transition, la foule se presse autour des chars, puis des rafales éclatent on ne sait trop d'où et c'est aussitôt le vide, la foule revient quelques instants après. Il est difficile de combattre dans une telle atmosphère.
Des éléments F.F.I. qui tiennent les barricades sur le boulevard St-Michel, ouvrent des passages aux chars et se mettent spontanément à la disposition des équipages.
Vers 13 heures le jardin est en vue mais, solidement défendu par des blockhaus et des chars, il est impossible de l'atteindre. L'adjudant de Compagnie CORLER est tué en effectuant une reconnaissance à pied.
Un "PANTHER", sorti en catimini du jardin, tient nos chars à distance respectueuse. Vers 15 heures le char 105 LA MOSKOWA, embossé à l'angle des rues de Médicis et de Vaugirard, aperçoit son arrière qui se déplace et, à quelques mètres, lui envoie un coup de 105 qui incite son équipage à l'abandonner. Les autres chars ennemis renoncent à sortir du LUXEMBOURG.
Peu à peu le feu s'apaise. A 19 heures l'ennemi ne donne plus signe de vie et c'est au total 3 "PANTHER" ; 4 B1 bis et 6 R 35, soit 13 chars en état de combattre.
Ces blindés allemands avaient reçu mission de se porter vers la gare Montparnasse pour attaquer le P.C. du Général Leclerc.
Le petit matin du 26 est salué par un coup de canon insolite qui met le quartier en émoi : c'est un parisien curieux qui, après avoir manœuvré les commandes du canon a, par mégarde, appuyé sur la détente du PANTHER. Le coup primitivement destiné à LA MOSKOWA part alors, heureusement dans les nuages.
C'est à la 2e Compagnie qu'il revient, le 8 septembre, et alors que le reste de la 2e D.B. s'ébranle vers l'est, de demeurer quelques heures sur place afin de rendre, place de l'Etoile, les honneurs au Général EISENHOWER, et de défiler sur les Champs-Elysées.
 
LA LORRAINE

Dans le courant du mois de septembre 1944, la 2e Compagnie, avec le s/groupement, prend part à diverses actions en LORRAINE. A BULGNEVILLE elle effectue un coup de main qui ramène 47 prisonniers. Elle est mise à la disposition du GTL, qui se bat à DOMPAIRE, mais n'a pas l'occasion d'intervenir.
Le 30 septembre, le Capitaine de WITASSE et le Lieutenant IMBERT, partis en reconnaissance pour l'opération du lendemain tombent dans une embuscade au milieu des bois. Ils ne sont dégagés, in extremis, que par l'intervention de la Section LACOSTE.
Le 1er octobre elle attaque ANGLEMONT qui est pris en fin de matinée. Le village est alors occupé défensivement par des Spahis et du Génie, tandis que la 2e Compagnie se place en protection sur les hauteurs environnantes.
Dans la nuit, avec l'appui d'un violent tir d'Artillerie, les Allemands contre-attaquent ANGLEMONT avec des chars et la petite garnison doit évacuer le village.
Au petit jour du 2 l'Artilleríe pilonne sans arrêt nos positions et nous cause des pertes en personnel. A 11h.30 le Commandant PUTZ donne l'ordre à la Compagnie de reprendre ANGLEMONT occupé par les chars adverses, et de le tenir coûte que coûte.
La Section MICHARD, franchissant le barrage d'Artillerie, dévale les pentes à toute vitesse sous la protection des tirs des 2e et 3e Sections qui imposent à des renforts d'Infanterie et de blindés ennemis de faire demi tour, et s'enfonce dans le village.
Dans ANGLEMONT la lutte est au corps à corps. Un mark IV est détruit, mais le CHAMPAUBERT est atteint lui aussi. Successivement un, puis deux PANTHERS sont détruits. Vers 13 heures le village est nettoyé, l'ennemi s'acharne alors sur lui avec son Artillerie.
A la chute du jour la 2e Compagnie est relevée par des troupes américaines et rentre à St-MAURICE par petites fractions successives. Dans cette affaire le s/groupement a détruit 3 PANTHERS, 1 Mark IV, plusieurs anti-chars et capturé 300 prisonniers.
Le 1er novembre, la 2e Compagnie reçoit la mission de reconnaitre le village de MIGNEVILLE. Profitant d'un épais brouillard elle occupe, par surprise, le village que l'ennemi évacue rapidement.
 
LA MARCHE SUR STRASBOURG

Au cours de la 1ère quinzaine de novembre, la 2e Compagnie perd l'aspirant LACOSTE, grièvement blessé à REHERREY par un PANTHER. La 2e Section est alors commandée par l'aspirant RICHARDEAU.
Le 17 novembre elle se trouve au repos, une grande partie du personnel est à LUNEVILLE quand, soudain, "Alerte" : le Commandant PUTZ rassemble son s/groupement pour rejoindre BADONVILLER où le GTV le réclame d'urgence - char par char, presque homme par homme, la 2e Compagnie rallie BADONVILLER ; elle sera complète dans la nuit.
Le 18, vers 11 heures, elle est appelée à relever la 3e Compagnie du 501e et reçoit l'ordre, renforcée d'une Compagnie du IIIe RMT, de s'emparer de PETITMONT, belle position défensive sur la hauteur, et dont le terrain, organisé, est occupé par une compagnie cycliste, renforcée d'anti-chars.
L'affaire est rendue particulièrement difficile par l'impossibilité où se trouvent les chars de quitter la route et de manœuvrer en tous terrains : le sol boueux, étant impraticable au matériel.
Sous la protection des TD, embossés en arrière, la colonne s'ébranle sur la route. Coup sur coup les antichars allemands détruisent deux Half-tracks de la Section d'Infanterie Lelong, puis le char IENA ; le MONTMIRAIL, lui aussi est atteint, mais l'obus de 75 PAK, qui a provoqué une extraordinaire gerbe d'étincelles a ricoché par bonheur sur le masque du canon et ne le met pas hors de combat.
Le PC met pied à terre et la progression reprend alors, lentement et à pied, sous la protection des TD et des chars qui parviennent à repérer les résistances et les détruisent les unes après les autres. A 17 heures les lisières de PETITMONT sont atteintes. Il faut faire vite car la nuit tombe. Les chars de la 2e Compagnie s'engouffrent dans le village qui est nettoyé à 18 heures. L'ennemi renonce à la lutte, abandonnant plusieurs 75 PAK et 15 prisonniers. Il se vengera dans la nuit en arrosant copieusement le village avec son Artillerie.
Le 21 novembre la 2e Compagnie quitte PETITMONT, franchit les Vosges au DABO et se retrouve, à la nuit, à SINGRIST, coupant la route de SAVERNE à STRASBOURG.
Jusqu'à 2 h. du matin l'ennemi ignorera cette interception et ses éléments isolés viendront se jeter dans nos embuscades machiavéliquement préparées et qui lui causeront de sérieuses pertes.
Le 23, à 6h30 le s/groupement se met en marche vers STRASBOURG. Après divers accrochages, la 2e Compagnie arrive en vue du fort KLEBER qui est tenu.
Elle se heurte à un fossé anti-chars qui barre la route.
Le Sergent-chef COMMEINHES est tué sur l'AUSTERLITZ, d'une balle dans la tête.
Grâce au Génie qui travaille sous le feu ennemi, le fossé est franchi vers midi. WOLFISHEIM est nettoyé, quinze Bazookas capturés. La progression reprend alors rapide ; si rapide même qu'une batterie d'Artillerie est surprise et neutralisée avant d'avoir pu tirer. Dans les faubourgs de la ville c'est une course de vitesse. Des camions emplis de soldats allemands sont interceptés avant même que le personnel ait compris ce qui se passe.
Liaison est prise, près du Pont de Kehl, avec le s/groupement ROUVILLOIS qui nous a précédés. En fin d'après-midi la 2e Compagnie stationne NEUDORFF, accueillie à bras ouverts par la population libérée.
 
L'ALSACE

Au cours du mois de décembre la 2e Compagnie occupe successivement ROSSFELD puis WITTERNHEIM qui ont été conquis par les autres s/groupements du GTV. Occupation passablement inconfortable d'ailleurs car l'ennemi déverse quotidiennement quelques milliers d'obus sur les villages qu'il a été contraint d'abandonner. Pour faire cesser cet état de choses déplorable notre artillerie étant absorbée par d'autres missions, un beau soir, tous les chars de la 2ème Compagnie, auxquels se sont joints ceux de la 4ème Compagnie du 501e, s'installent aux lisières des bois, avec, auprès de chaque char, un très sérieux approvisionnement de munitions de 75. Sous la direction des artilleurs, ils effectueront durant toute la nuit, par salves fournies de 50 à 100 coups ou davantage, des tirs massifs sur les batteries allemandes si gênantes. La leçon porte ses fruits. Désormais l'artillerie ennemie sera beaucoup plus discrète et c'est ainsi que la nuit de Noël 1944 pourra être fêtée dans un calme. . . relatif.
Le 1er janvier 1945, la 2ème Compagnie est relevée de WITTERNHEIM. Franchissant les VOSGES la nuit, elle se retrouve après une étape épuisante sur les routes verglacées, sans grand enthousiasme d'ailleurs, à POSTROFF en LORRAINE, village durement éprouvé par la guerre.
Vers le 20 janvier, toujours avec le s/groupement PUTZ, elle franchit à nouveau les VOSGES, puis cantonne à SELESTAT provisoirement en réserve. Le GTV, à partir du 25, livre de très durs combats au nord de COLMAR.
Le 27, le s/groupement entre en action à son tour.
Arrivant à proximité de la BLlND, il reçoit pour mission de s'emparer de GRUSSENHEIM. Par un froid terrible, une toute petite tête de pont est péniblement conquise avec le 1er B.L.E. à l'est de la BLIND, afin de permettre au Génie d'établir des points de passage qui serviront au débouché le lendemain matin.
Dans la nuit la 2ème Section qui forme la tête de pont subit une attaque dans les bois, l'Artillerie allemande met trente sapeurs hors de combat et il faut recommencer tout le travail.
Le 28, le débouché est prévu pour 13h.00 tandis qu'une reconnaissance avec la Section MICHARD, est envoyée par JEBSHEIM, au sud, en vue de faire diversion.
Vers 13h.00 une contre préparation d'une extrême violence s'abat sur le s/groupement. Le lt-Colonel PUTZest tué, ainsi que le Cdt PUIG et le Lieutenant de la BOURDONNAYE qui s'apprêtait à monter dans le WAGRAM. Un coup de 88 immobilise un TD à proximité du pont si péniblement établi, rendant ainsi tout débouché impossible. Il y a du flottement. Tout est à reprendre.
C'est à ce moment que le Lt MICHARD nous apprend par radio que le détachement de diversion, passant par JEBSHEIM, est entré dans GRUSSENHEIM. Profitant de ce renseignement, le Cdt DEBRAY qui a pris la succession du Lt-Col. PUTZ, décide d'attaquer par JEBSHEIM.
Ce qu'il reste de chars disponibles de la 2ème Compagnie se met alors en route mais, au moment de déboucher de JEBSHEIM, on aperçoit le détachement de diversion qui bat en retraite, refluant de GRUSSENHEIM sous le feu des chars allemands.
Le Lt MICHARD est tué. Un désarroi certain règne dans les unités épuisées et très durement éprouvées.
Il faut à nouveau remonter l'affaire, et rapidement, car il est 15 heures passées. La 2ème compagnie, alors réduite à quelques chars en état de combattre, démarre en tête avec les fantassins du Lt FRANJOUX. Le combat est acharné. FRANJOUX est tué. Nos chars tirent sans discontinuer et en peu de temps les coffres sont vides. Des half-tracks apportent des munitions et en plein combat, les chars se recomplètent en continuant à tirer. L'ELCHINGEN est touché. Mais, peu à peu, les lisières de GRUSSENHEIM sont atteintes. Un Peloton de TD, Peloton HINDEN vient, fort à propos, nous aider au nettoyage du village que nous occupons à 19h.30. Désormais toutes les armes : Chars, TD, Infanterie, Génie, Artillerie, vont participer à la défense de GRUSSENHEIM contre lequel toutes les contre-attaques ennemies échoueront dans la nuit et le lendemain.
Le 29. la 2ème Compagnie à bout de souffle et réduite à quelques chars valides, est relevée et rentre à SELESTAT.
Désormais l'histoire de la 2ème Compagnie se confond avec celle du 501ème Chars. C'est avec le Régiment qu'elle entre en ALLEMAGNE et, par marches forcées, atteindra BERCHTESGADEN, où encore une fois elle aura le privilège d'entrer en tête, ouvrant la voie au nid d'aigle d'HITLER à l'OBERSALZBERG.
GRUSSENHEIM constitue l'ultime et le plus sanglant combat de la 2ème compagnie. Pour l'âpreté de la lutte, par l'étendue des sacrifices volontairement consentis, ce petit village d'ALSACE symbolise l'idéal et la volonté qui animaient tous ceux qui le composaient : FFL de 40, évadés de FRANCE, Français d'AFN, ou FFI engagés après le débarquement.
C'est là, également, que ses deux Officiers les plus anciens : les Lieutenants MICHARD et de la BOURDONNAYE, après avoir participé à toute son odyssée depuis 1940, trouveront une fin glorieuse : comme si leur destin devait se clore avec la libération totale de la FRANCE.
 
 
 
La 3ème COMPAGNIE du 501ème R.C.C.

de 1941 à 1945


Le 1er décembre 1941 fut constituée en Grande Bretagne dans le cadre du Groupe d'Instruction du Camp d'OLD-DEAN appartenant aux Forces Françaises Libres, une unité qui reçut le nom d'Escadron Mixte et qui devait devenir par la suite la 3ème Compagnie du 501ème Régiment de Chars de Combat. C'était encore la période où on se comptait aux F. F. L....
Cet escadron qui resta plus d'un an en Angleterre où il fut témoin d'un effort de guerre inouï, fut composé d'engagés de toutes origines : évadés de France directement, évadés par l'Espagne, évadés d'Allemagne par la Russie ou la Suède, évadés par l'A.F.N. et Gibraltar ; il reçut en notable renfort une partie de tous les jeunes fils de Français ou descendants de Français habitant aux Amériques et dont certains ne parlaient presque pas un mot de notre langue....
Il ne fut pas facile de maintenir ces jeunes gens à l'instruction eux qui ne rêvaient que plaies et bosses....
Ce qui caractérisa au mieux cette unité c'est l'esprit de discipline librement consenti et l'esprit de camaraderie qui rêgna entre tous. Si on n'admettait pas l'esprit de corps on en était éliminé.
L'unité, commandée depuis l'origine par le Lieutenant BRANET, évadé par l'U.R.S.S., ne reçoit pas de mission opérationnelle pendant son séjour en Angleterre, à l'exception d'une douzaine d'hommes qui suivirent leur capitaine et qui participèrent à une tentative de débarquement de commandos anglais en France qui échouât (Bayonne - Pâques 1942). Après un stage de 3 mois dans une division canadienne (très fière de posséder un escadron français), cet escadron fut ensuite envoyé en Egypte par le Cap deBonne Espérance et Aden, et longea la Libye pour débarquer à Tripoli au cœur de la 8ème Armée Britannique.
Elle rencontra à SABRATHA la 1ère Compagnie et la 2ème Compagnie du Régiment avec qui elle devait former le 1er bataillon de chars qui est devenu lui-même 501ème R.C.C.
L'unité transférée au Maroc y perçut le matériel américain avec lequel elle devait débarquer et passa en Angleterre en mai 1944 après avoir été depuis septembre 1943 à avril 1944 en bivouac dans la forêt de TEMARA.
L'unité était, à la veille de son débarquement, dans une forme splendide, ne rêvant que de l'instant mémorable où elle mettrait le pied sur le sol de France.
Les officiers qui encadraient la compagnie étaient en ce moment-là avec le Capitaine BRANET, le Lieutenant MEYER, le sous-lieutenant BENARD, le sous-Lieutenant MULSANT et l'Aspirant CHRISTEN.
Le 3 août à 1 heure du matin, (la plupart des hommes n'avaient pas revu la France depuis 4 ans et quelques-uns ne l'avaient jamais vue comme descendants de Français de l'étranger) la compagnie débarqua sur une plage de France à "OMAHA BEACH". Les noms des chars de la compagnie étaient à ce jour :
P.C. : ARGONNE - USKUB - LA MARNE
1ère section : MORT-HOMME - VIMY - LFFAUX - MONTFAUCON - DOUAUMONT
2ème section : CHEMIN DES DAMES - VILLERS-COTTERETS - L'OURCQ - LA MALMAISON - LES EPARGES
3ème section : HARTMANNSWILLERKOPF - DIXMUDE - YSER - GRAND COURONNE - NOTRE DAME DE LORETTE.
Le 8 août au soir, la compagnie subit un violent bombardement d'aviation. Il y a 17 blessés et le premier mort de la compagnie le chasseur Nord-Africain BEN AMAR.
Puis la compagnie fait route sur la direction d'ALENCON où elle livre son premier combat.
Le Capitaine, avec un détachement mixte reçoit le 12 août au soir la mission de pénétrer profondément dans les lignes allemandes par le CERCUEIL, La BELLIERE, FRANCHEVILLE, BOUCE. Ce détachement qui était chargé d'atteindre ECOUCHE remplit sa mission avec succès et inflige de lourdes pertes à l'adversaire. Pendant ce temps-là, la 2ème section enlevait la Croix de MEDAVIT, et nous perdons le sergent BOUCLET. Ce sont les faits saillants de cette partie de campagne qui se traduit également par de nombreux engagements dans la région d'ECOUCHE, où le Lieutenant MEYER est grièvement blessé.
Le 24 août, la compagnie fait mouvement. en direction de PARIS, et livre à WISSOUS, à RUNGIS et à FRESNES de violents combats qui préludent à la prise de PARIS. Le char LA MARNE en est victime.
Le 25 août, à 7 heures, une avant-garde est formée par la compagnie pour pénétrer dans PARIS et rejoindre les éléments arrivés au cœur de la cité la veille au soir, et exécute sa mission.
L'enthousiasme populaire est à son comble, un beau soleil plane sur la ville.
La compagnie enlève l'hôtel MEURICE (P.C. allemand de la défense) et ratisse les Tuileries, au prix malheureusement de quelques tués au nombre desquels les sergents LAIGLE et BIZIEN. La 3ème compagnie est ainsi étroitement liée à la capitulation de PARIS et à la prise du Général commandant les troupes allemandes, le Général von SCHOLTITZ, notamment pour son action Place de la Concorde, où le char de BIZIEN éperonne un Panzer.
La compagnie se renforce, grâce à l'engagement de quelques jeunes gens courageux qui viennent combler les vides créés dans nos rangs par nos tués et nos blessés.
Après avoir quitté PARIS vers l'Est de la France, la compagnie participe à la prise d'ANDELOT, puis VITTEL, et s'empara de REMONCOURT, MATTAINCOURT ; puis c'est la prise de NOMEXY et de CHATEL où avec fantassins et spahis était créée une "tête de pont" et où un duel de chars eut lieu contre de puissantes formations allemandes, à qui nous fîmes subir des pertes cruelles.
La compagnie appartient, depuis la prise de PARIS, à un sous-groupement commandé par le Lt. Colonel de la HORIE.
Le 1er octobre 1944, la compagnie compte à son actif une centaine de véhicules autos allemandes détruites, 21 engins blindés dont 10 chars PANTHER, une trentaine de pièces anti-chars.
Au 1er octobre 1944, la compagnie compte 15 tués dans ses rangs et 18 blessés.
Ensuite la compagnie participe à la prise de BACCARAT en attaquant les villages d'HABLAINVILLE et de PETTONVILLE où le Lieutenant MEYER est, pour la seconde fois, grièvement blessé. Puis la compagnie attaque VACQUEVILLE où elle se taille un franc succès.
Le 17 au matin, la compagnie s'empare de BADONVILLERS entraînée par une charge menée héroïquement par le char USKUB conduit par le sergent chef DUBOUCH.
La compagnie s'empare ensuite des carrières de BREIMENIL où elle se heurte à une vive résistance, où est tué glorieusement le Lt. Colonel de la HORIE.
Enfin, le 21, le groupement dont fait partie la compagnie, se lance à l'assaut du DABO et débouche sur MARMOUTIERS.
Le 23 novembre, la compagnie a l'honneur de former l'avant-garde d'un des cinq groupements qui vont s'emparer de STRASBOURG, par LINGOLSHEIM et ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN, la colonne dans laquelle sont imbriqués d'autres éléments, se rue vers STRASBOURG, pilotée à partir d'ILLKIRCH, par l'Aspirant CHRISTEN monté derrière la tourelle du char DIXMUDE. Nous arrivons à STRASBOURG (usine électrique sur les bords du Rhin) ayant participé à cet exploit historique au prix de quelques morts et blessés encore. Le serment de KOUFRA est tenu !
Nous descendons sur KRAFT et allons prendre quelque repos à KERTZFELD.
Le Capitaine BRANET passe sa compagnie, après 3 ans de commandement, au Capitaine de BOISSIEU, son camarade de Combat et son compagnon d'évasion d'Allemagne par la Russie.
Le 2 décembre, au Sud de STRASBOURG à KERTZFELD, lors d'une cérémonie toute simple, le Commandant DEBRAY qui a succédé au Lt-Colonel de la HORIE à la tête du s/groupement H, passe le Commandement de la 3ème Compagnie au Capitaine Alain de BOISSIEU qui venait de quitter le commandement de l'Escadron de Protection du Général LECLERC.
Le 12 décembre, mise en place des éléments de la 3e Compagnie pour l'opération sur WITTERNHEIM et NEUNKIRCH, en liaison sur sa gauche le long du canal du Rhône au Rhin, avec un bataillon de parachutistes de la 1ère Armée Française (Cdt MEYER).
Tandis que les chars de la 3e Compagnie progressent dans la plaine inondée et gorgée d'eau par les crues de l'Ill, la 9e Compagnie du R.M.T. prend WITTERNHEIM, démine et dégage la route directe ROSSFELD que les chars de la 3e Cie du 501e R.C.C. utilisent en fin de journée.
Le lendemain, le s/groupement H avec la 3e Cie reprend sa progression en direction du SUD, mais dès la sortie de WITTERNHEIM, un violent tir d'artillerie tombe sur les éléments de tête, le MORT HOMME, char de tête, est transpercé par un obus de Panther tiré par un char ennemi qui se trouve à moins de 800 m : un prisonnier fait quelques instants après, apprend que l'ennemi contre-attaque et a reçu mission de reprendre WITTERNHEIM.
Le Commandant du G.T.V. donne l'ordre d'arrêter la progression et de résister sur place à la contre-attaque allemande, tandis que le bataillon de parachutistes débordera par BINDERHEIM.
Grâce à l'appui des tirs du Commandant TRANIE, le s/Groupement H tient ses positions, les Allemands subissent des pertes importantes et renoncent au bout de 36 heures à reprendre WITTERNHEIM. Les inondations de l'Ill s'étendent, les chars de la 3e Compagnie sont immobilisés, le front se stabilise, les combats se limitent à un duel d'artillerie auquel les Allemands ajoutent les rockets de 280 dénomrnées rapidement les "Trains bleus", tant leur bruit rappelle celui du “Paris-Côte d'Azur" lancé à pleine vitesse.
Le 23 décembre le s/Groupement H et toute la 3e Cie sont relevés par un bataillon de la 1ère D.F.L. La 3e Cie passera les fêtes de Noël à KERZFELD.
Dans la nuit du 24 décembre, un messager de la Division prévient le Capitaine d'une grande nouvelle qui doit rester secrète jusqu'à 6 heures du matin le 25 : "demain matin prise d'armes avec chars et défilé devant le Général de GAULLE". Le réveillon bat son plein et l'accueil des habitants de KERZFELD est au-dessus de tout éloge. Cependant la revue sera fort correcte, la présence du Chef du Gouvernement, celle du Ministre de la Guerre, ainsi que le froid, font que chacun a repris ses esprits.
Le 3 janvier la 3e Cie franchit les Vosges dans le sens inverse de la progression du 19 Novembre, HITLER a attaqué en LUXEMBOURG, la 2ème D.B. est en réserve, à la demande du Général PATTON, pour agir sur BASTOGNE ou sur BITCHE.
La 3e Compagnie sera cantonnée à BERG où, en pleine nuit, elle recueille une colonne de blindés américainsà la recherche d'un réconfort et d'une mission. Ce séjour ne sera signalé que par le tir à obus réels des jeunes tireurs de la 3e Cie sur le P.C. du Corps d'Armée U. S.!!!
Le 19 janvier, la 3e Cie repasse les Vosges une dernière fois vers l'Alsace pour participer à l'attaque de
COLMAR.
Le 22 Janvier le G.T.V. cantonné autour de SELESTAT, est mis à la disposition de la 1ère D.F.L. pour l'attaque qu'elle doit lancer le 23 Janvier sur MARCKOLSHEIM, afin d'exploiter vers le Rhin dès que la rupture sera effectuée. Les choses ne vont pas, malheureusement, aussi bien et il faut aider la 1ère D.F.L. qui se heurte au départ à une série d'automoteurs qui lui causent des pertes importantes.
La 3e Cie reçoit l'ordre de "liquider ces automoteurs et de s'emparer des deux carrefours 177 NORD et SUD qui contrôlent les communications dans cette région d'ELSENHEIM". Le Capitaine de BOISSIEU prend le commandement du détachement de tête comprenant les 6 Shermans survivants en état de marche de la 3e Compagnie. plus le char observation d'artillerie ; le Capitaine DEHOLLAIN commandera le détachement flanc-garde à l'EST, comprenant les chars légers et les chars 105 du Régiment, l'ensemble est aux ordres du Commandant SARRAZAC qui commande le s/Grpt H.
Grâce à l'appui massif des sept groupes d'artillerie de la 1ère D.I. Les objectifs sont atteints, en moins d'une heure 4 automoteurs "HORNISSE" sont mis hors de combat, un seul char est touché le "CHEMIN DES DAMES"dans lequel il y aura un tué.
Pendant ce temps les Allemands s'acharnent sur la flanc-garde qui, du fait de la blessure de son chef, est désorientée.
En arrivant sur l'objectif final. un des chars de la 3e Cie envoyé en liaison sur ILLHAUSERN est tiré et manqué par un cinquième automoteur “HORNlSSE", l'Adjudant-Chef HUOT le repère, donne ses ordres, quelques instants après le "HORNISSE" explose sous les coups du tireur du FRANCHEVILLE (cinq automoteurs de 88 en une heure avec un seul char touché, la 3e Cie avait eu de la chance !).
Le 31 janvier, le s/Grpt H s'apprête à être relevé lorsque l'ordre de foncer jusqu'au Rhin arrive ; la 3e Cie repart en avant et c'est la prise d'ELSENHEIM puis d'ONENHEIM. La progression est arrêtée par la nuit et le franchissement du canal du Rhône au Rhin. Tout à coup parvient un renseignement d'une patrouille du 1er Régiment de Fusiliers Marins de la 1ère D.F.L. : "Un pont sur le canal aurait mal sauté, deux travées permettraient probablement le franchissement ... "
Plutôt que d'affronter de jour les 88 qui jalonnent le canal, mieux vaut franchir cet obstacle de nuit et prendre MARCKOLSHEIM par surprise.
A 22h.00 le canal est franchi par ce qui reste des chars de la 3e grâce aux fantassins de la 9e Cie du R.M.T. puis à ceux du B.M. 21, à minuit MARCKOLSHEIM est pris avec toute sa garnison ennemie.
C'est la fin des opérations en Alsace pour la 3. Le lendemain NEUF-BRISACH est pris. Le 11 février la 3ème Cie, par petites étapes, se transporte jusqu'à GENOUILLY (Cher) où elle va se remettre en état pour de nouvelles aventures.
Le 10 avril, le Capitaine de BOISSIEU convoqué à PARIS, est affecté au Cabinet du Général de GAULLE et passe le commandement de la 3e Compagnie au Capitaine COMPAGNON.
Dans les derniers jours d'avril, le Capitaine COMPAGNON fait mouvement en direction de l'Allemagne avec le GTV qui, sur ordre du Général Leclerc, n'avait pas été engagé à Royan et attendait, tous bagages terminés, l'ordre de départ pour foncer en direction du RHIN.
Les étapes au-delà du Rhin, en direction de Munich, furent franchies à des vitesses moyennes, exceptionnelles, les vieux Shermans couraient gaillardement vers la victoire, le Capitaine Compagnon manœuvrant pour éviter les destructions qui barraient les itinéraires vers le "Réduit bavarois".
Malgré toutes ses habiletés, le Groupement Compagnon tomba tout-à-coup sur le barrage de l'INSEL., solidement défendu par les Allemands. Ce sera le dernier engagement de la 2ème D.B. en Allemagne ; au cours de celui-ci, le s/Lieutenant MULSANT se fit couper l'oreille par une balle : pas de morts, quelques blessés.
Ne pouvant faire franchir ses chars et ses half-tracks, le Capitaine Compagnon lançait ses éléments du 1er R.M.S.M. à pied en éclaireurs ; ils parvinrent à Berchtesgaden parmi les premiers de la Division.
Pendant ce temps, à marches forcées, le Capitaine de BOISSIEU rejoignait l'Allemagne pour assister, comme le Général de Gaulle le lui avait permis, aux derniers combats de son ancienne Compagnie.
Le Général Leclerc, pour remercier la 3ème Cie du 501e, confia à un équipage de cette Compagnie le soin de ramener à Paris, au Président du Gouvernement, la dernière voiture d'Hitler.
Ce fut le point final de l'épopée de cette magnifique unité, où, à côté des Français évadés de France, d'Allemagne, d'Afrique du Nord, on trouvait des Mexicains, des Brésiliens, des Argentins, des Chiliens, des Canadiens, voire même des Américains, "Volontaires", venus se mettre sous le drapeau de la France sans qu"aucune loi humaine ne les y contraignit.
 


 
4ème COMPAGNIE du 501ème R.C.C.

MARIGNAN, JEMMAPES, MARENGO, ARCOLE, voici quelques noms glorieux des chars de la 4e Compagnie du 501e R.C.C. A cette gloire, vous le lirez, les équipages n'ont pas démérité.
La 4e a toujours joué un rôle particulier dans le Régiment : il y a 20 ans c'était la Compagnie de reconnaissance, c'est aujourd'hui l'Escadron porte engins.
En août 1943, 17 chars sont alignés au botte à botte près du port de Casablanca. Ce sont des M 3 A3 (Honey), moteur en étoile de 7 cylindres, blindage léger, chenilles en caoutchouc permettant d'atteindre 60 Km/heure sur route. Un canon de 37mm et mitrailleuse jumelée sous tourelle hydraulique, une mitrailleuse pour le co-pilote, une mitrailleuse lourde de D.C.A. hors tourelle. Voilà l'armement à la disposition des quatre hommes d'équipage : Chef de char (radio chargeur), tireur, pilote, copilote. Articulée en trois sections de combat à 5 chars chacune, la compagnie possède en plus du char de son Commandant, un char d'échelon, 2 half tracks, 2 jeeps, et plusieurs camions.
Le premier problème est de mettre les moteurs en route et d'amener les chars au bivouac pour les équiper,
problème, car si les effectifs sont au complet. ils ne sont pas instruits, ce sont donc les Officiers et gradés qui mettent en route et pilotent.
Il s'agit ensuite de monter l'armement et les accessoires, tout le monde s'y emploie avec la meilleure bonne volonté à défaut d'expérience, et c'est bientôt toujours avec les mêmes pilotes, la première étape Casablanca-Rabat où nous resterons de longs mois en bordure de la forêt de Temara.
Quel était donc le recrutement de cette nouvelle compagnie ? En dehors des Officiers et de quelques gradés, vétérans des Forces Françaises Libres, des jeunes, parfois très jeunes volontaires évadés de France par l'Espagne ou natifs d'Afrique du Nord. Le problème était ardu d'instruire en plein vent toute une compagnie et qui plus est pratiquer l'instruction de conduite et de tir sur le matériel de guerre tout neuf.
Et la routine commence, théories, classes à pied, maniement d'armes, les 1800 tours minute de l'école de conduite, le tir enfin. Et tout cela, sous la guitoune à l'ombre des chênes-lièges ou sur le terrain tour à tour boueux et poussiéreux en bordure du bivouac. Le peloton de protection du Général Leclerc participe à cette instruction avant de rejoindre l'Escadron de protection aux ordres du Capitaine Alain de Boissieu.
Paradoxalement, c'est la plus jeune compagnie du régiment qui est alertée la première. En effet. Travaillés par des éléments et la propagande ennemie, quelques groupes de la population essayant de fomenter des émeutes dans le but de maintenir en A.F.N. des forces qui n'iraient pas grossir les rangs des combattants pour le débarquement. . . Après la soupe de midi, les hommes font la sieste et ex-abrupto arrive l'ordre d'alerte. La Compagnie a 40 minutes pour être prête. Les pleins ne sont pas faits et pourtant 30 minutes après, la Compagnie est parée et les sections sont articulées sur Rabat et Salé où elles sont rejointes par les fantassins du Tchad avec qui elles feront campagne plus tard. L'ordre est rapidement rétabli sans qu'un coup de feu ne soit tiré et au bout de trois jours, nous regagnons notre bivouac, mais les jeunes ont le sentiment d'avoir gagné le titre d'Ancien.
Et puis le travail reprend, émaillé de manœuvres où déjà se dessine le Groupement tactique. Les tirs sur cibles mobiles sont poussés et pour le délassement du guerrier, la 4e forme une chorale bien vite célèbre au Maroc, puisque sous la direction de Sylvain elle se fait entendre jusqu'à Marrakech.
Le temps passe. l'année s'écoule et l'anxiété nous gagne. La Division sera-t-elle désignée pour le débarquement en France ? Quand aura-t-il lieu ? En tous cas nous croyons être prêts, les nombreuses revues de matériel le prouvent : quant au moral il n'est pas à craindre, où n'irait-on pas avec des volontaires. Cependant le souci dominant des Officiers est de savoir si ces jeunes ont acquis suffisamment le sens de la discipline pour parer à leur fougue ou inexpérience au combat, souvent cause de bien des déboires, l'expérience l'a prouvé.
Le 6 avril, dans le cadre du Régiment, la Compagnie est passée en revue par le Général de Gaulle, et c'est un bien grand jour pour tous ces jeunes de voir de visu "Le personnage de l'appel du 18 Juin 1940".
Enfin, arrive l'embarquement tant attendu pour rejoindre la plate-forme de départ pour l'invasion et en avril 1944 les 4/5 de la Compagnie embarquent avec les chars sur des L.M.T. destination Nord de l'Angleterre, tandis qu'un détachement fait route en camions et jeeps vers le camp poussiéreux d'Assi ben Okba près d'Oran.
Ce détachement embarquera 15 jours plus tard à Mers el Kébir, à bord d'un transport de troupes de 23.000 tonnes pour débarquer à Liverpool et rejoindre le régiment au camp de Huggate. Le séjour d'Assi ben Okba a été mis à profit pour l'entrainement sur parcours de combat, et pour de longues marches de jour et de nuit avec les éléments postcurseurs des autres compagnies du régiment.
Et avec le thé en place de pinard, c'est la vie sous la guitoune qui reprend en Angleterre. Les manœuvres, les inspections, les tirs se succèdent, la 4e est bien rodée, maintenant, elle devient compagnie nourricière des compagnies de combat au camp et avec la 1ère est désignée pour une inspection par le Général Leclerc : exercice de départ, tout paré pour le combat. Tous les régiments de la Division ont envoyé des observateurs, la 4e s'en tire à son avantage.
Le 6 juin éclate la nouvelle du débarquement allié en France, Joie de la nouvelle, consternation de ne pas être participant. Jour après jour. c'est l'écoute passionnée des communiqués et l'attente impatiente de l'ordre de départ : nous craignons de voir l'effondrement du Grand Reich sans notre action.
Enfin, nous faisons-mouvement par fer vers la fin juillet, débarquement et cantonnement à Bournemouth, deux nuits au camp de Weymouth et embarquement sur L.M.T. le 2 août 1944 dans ce dernier port ; le 3 au matin c'est la terre française que nous foulons, contemplons et embrassons, ivres de joie et plus décidés que jamais à nous porter en avant et à faire payer chèrement à l'ennemi notre retard à le rencontrer.
C'est l'heure du combat qui sonne et la Compagnie va s'articuler dans les sous-groupements du Groupement Tactique V. Le sous groupement à effectifs variables comprendra en principe ; une compagnie d'Infanterie (R.M.T.), une section de Sherman, une section de chars légers (4e Cie) un détachement du Génie, parfois un peloton d'Auto Mitrailleuses (1er R.M.S.M.) et des ambulances (Groupe Rochambeau).
La 4e Compagnie est commandée par le Lieutenant Dufaur de Gavardí Monclar.
Premier Lt. Commandant la 1ère Section : Lieutenant Nanterre ;
Commandant de la 2e Section : Sous Lieutenant Rödel
Commandant de la 3e Section : Sous Lieutenant Lespagnol
Commandant de l'échelon : Sous Lieutenant Casteres
Le Sous-Lieutenant Bloch débarque avec nous avant d'être muté à la C.H.R.
Dans la journée du 3 août le Caporal Mouchet et le Chasseur Bichon sont blessés près du bivouac par mine anti-personnel piégée, ce sont les premiers d'une bien longue liste de tués et blessés. Le baptême du feu est reçu dans la nuit du 3 au 4 août par bombardement aérien des bivouacs, mais sans pertes pour la 4e.
Puis dans le cadre divisionnaire ou régimentaire, la 4e participera à toutes les actions, soit sur les grands axes : ALENCON, PARIS, LES VOSGES, STRASBOURG, L'ALLEMAGNE et BERCHTESGADEN, soit dans de petites localités ou bien encore en terrains variés. Partout elle a rempli sa mission, toujours elle a cherché le combat, malgré les fatigues et les rudes pertes, le moral est resté de fer, les brefs extraits du journal de marche de la Cie qui suivent en font foi.
11/8/44 - Mission de reconnaissance axe La Hutte Fresnay, destruction d'un 88.
12/8 - Pointe d"avant-garde axe Alençon Sees Carrouges.
Destruction d'un canon de 20 sur chenilles, nombreux prisonniers, un blessé. Participation au raid sur l'axe Le Cercueil, La Belière, Francheville, Coucé, Avoine et prise d'Ecouché.
17/8 - Liaison avec la 3e D.B. Américaine à l'Ouest de Joué du Plain
23/8 - Mouvement sur Paris
24/8 - Engagement à Antony perte du Marengo et du Lodi.
Cinq gradés et chasseurs blessés à la 2e section. Engagement de la 1ère Section à Savigny-sur-Orge, le Jemmapes est mis hors de combat, le Cap. Chef Descamp est tué, 4 gradés et chasseurs blessés.
25/8 - Prise de Paris. Action de la 1ère Section rue de Rivoli et aux Tuileries, des 2e & 3e Sections au Sénat.
Plusieurs blessés. Capture de 900 prisonniers. 3 Panther 2 B1 bis 15 R35 et de nombreux véhicules.
12/9 - Prise d'Andelot et de Vignes. nombreux prisonniers
18/9 - Passage de la Moselle à gué au crépuscule, toujours les légers en tête, prise de Châtel, nombreux prisonniers
19/9 - Bataille aux débouchés de Châtel, la 2e Section perd un char, le Chass. Grobmann est tué, 4 autres blessés.
Reconnaissances sur divers axes, la 2e Section passe au S/Groupt. de la Horie.
1/10 - La Compagnie moins la deuxième Section est en flanc garde sur l'itinéraire Roville au Chêne, route de Baccarat 2 km N.E. de Rambervillers
2/10 - Différentes missions de reconnaissance et de surveillance autour de Doncières.
31/10 - Attaque sur tout un front au débouché des bois de Chenevierres : objectif du détachement de Gavardi avec la 1ère Section et une Section de Sherman : Brouville.
La 2e Section est au S/Gr. H, la 3e au S/Gr. Buis. Le Char Marignan est frappé en tourelle par un obus de 88, le Lt. de Gavardi et le Chass. Rigenbach sont tués, le Chasseur Durquetty est blessé. Un objectif contourné par les Sherman est atteint par la 1ère Section qui détruit au passage le canon de 88 et son personnel.
La marche en avant se poursuit vers Merviller, 3e Section en tête tandis que le S/Lt. Rödel est blessé devant Vacqueville. Le Lt. Nanterre prend le Commandement de la Compagnie qui participe aux reconnaissances et prises de Montigny et St. Pole avant d'aller cantonner en semi alerte à Reherrey.
11/11 - Le Capitaine de Hollain prend le Commandement de la Compagnie, l'Aspirant Bernie celui de la 2e Section.
16/11 - Attaque de Badonvillers avec la 2e Section, le Capitaine de Hollain, l'Aspirant Berrne et deux chasseurs sont blessés et évacués.
17/11 - Le Lt. Nanterre reprend le Commandement de la Compagnie. Le Chass. Kayem est tué à St. Pole.
18/11 au 21/11 - Préparation de l'attaque de Strasbourg et franchissement du Dabo. Le Capitaine de Castelnau prend le Commandement de la Compagnie. il est tué le 23 pendant l'attaque devant Kronenbourg.
23/11 - Charge sur Strasbourg par l'ensemble de la Division sur plusieurs axes. Section Nanterre au S/Gr. Cantarel. Sections Lespagnol et Vuillerniney au S/Gt. Debray. Pendant l'action le S/Lt. Lespagnol est tué en tourelle. La 1ère Section combat devant le fossé antichars et inflige de lourdes pertes à l'ennemi en plus de nombreux prisonniers, deux Chass. sont blessés.
24/11 - Reconnaissance de la 1ère Section avec appui de Sherman vers les ponts et les villages de Eschau, Fegersheim et Gambsheim, sur les renseignements recueillis, un détachement part semer le trouble derrière les lignes ennernies.
1/12 - Attaque de Herbsheim arrêtée par suite d'un épais brouillard.
2/12 - Attaque de Herbsheim détachement Nanterre en tête, puis en flanc garde du détachement Buis qui prendra le village vers 15h.00. Le Lt. Nanterre et deux Chass. sont blessés et évacués.
La Compagnie est ensuite en alerte et de garde dans différentes localités.
1/1/45 - Le Capitaine Phelep prend le Commandement de la Compagnie et dispose du Lt. Fievet, des S/Lts Héry, Castères et de l'Aspirant Picard et de l'Adjudant Deniel. En ligne devant Witternheim la Compagnie perçoit et répare le matériel et instruit les renforts.
13/1 - 12 chars sont en ligne devant Rosheim.
24/1 - La Section de l'Aspirant Picard détachée au S/Gr. de Holain est attaquée par des 88 automoteurs. Trois de nos chars brûlent : Mondovi, Marengo III, Favorite. L'Aspirant Picard et les gradés et chasseurs Deroche, Karsenti, Herscovici, Dieudonné, Mestrau, Mailho, Del Porto sont tués. 3 gradés et Chass. blessés. Bien que blessé, le Sergent Chef Monnerot Dumaine prend le commandement de la Section. dégage son groupe et azimute un automoteur.
27 au 31/1 - Le Détachement Phelep avec le S/Gt. H fait des reconnaissances dans la région de Rosheim, Guémar, Grussenheim, Dalsenheim, Mutterholz. Mussig.
Février - Cantonnements et missions dans différentes localités alsaciennes.
Mars-avril - Mouvement vers la région de Châteauroux où la Division sera au repos jusqu'au 21 Avril, date à laquelle commence le mouvement vers l'Allemagne.
Et puis c'est la Chevauchée qui sur des axes divers et après des combats sporadiques nous amènera à la prise de Berchtesgaden occupé dans la nuit du 4 au 5 mai. Le 5 mai au matin, le drapeau français flotte seul en haut de la montagne au fameux Nid d'Aigle de Hitler.
Voici la fin de cette glorieuse épopée, objet de nombreux ouvrages relatant les actions de la 2e D.B.
Après le retour en France. les chars sont embarqués pour l'lndochine avec la Compagnie de Marche du 501e R.C.C. qui combattra là-bas sous les ordres du Général Leclerc pendant 2 ans, sous les ordres du Capitaine Compagnon, du Lieutenant Krebs, du Lieutenant de Leucquesaing, du Lieutenant RAYEZ. Elle inscrira de nouveaux noms à la longue liste des garçons courageux qui sont morts pour que vive la France, dans l'Honneur et la Liberté.
 
 

LA COMPAGNIE HORS RANG du 501e R.C.C.
 
Les compagnies hors rang sont en général, considérées comme le domaine des "Planqués", donc par définition l'unité dans laquelle tout nouvel arrivant, de l'Officier au 2e Classe, doit éviter de se faire affecter ; peut-être est-ce là le premier témoignage que l'on veut apporter à son nouveau Chef de Corps de la volonté de se battre dans les rangs d'une unité de combat, témoignage donc aussi de son propre courage.
Il n'est pas douteux que cet état d'esprit pouvait être considéré comme un postulat au 501e R.C.C.: tous les nouveaux arrivants, lors de la formation du Régiment, n'étaient-ils pas en effet des volontaires ? Il n'en demeurait pas moins que le Commandement devait, bon gré mal gré, mettre sur pied la C.H.R. en utilisant au mieux les compétences des nouveaux affectés. Il le fit, patiemment, autour des anciens qui avaient déjà fait leurs preuves dans les rangs des premiers F.F.L.
Les bivouacs des différentes sections de la C.H.R. - tous en forêt de Temara comme tous ceux du Régiment - furent complètement différents de ceux de leurs camarades des autres unités ; leur installation ne pouvait être la même, les matériels à servir étant différents et chaque section ayant son caractère propre. Les sections de ravitaillement, avec les 20 camions d'ingrédients, les 7 camions de munitions en plus des jeeps des chefs d'éléments, formaient un tout, où les tentes des futurs routiers cotoyaient les véhicules.
Dans une clairière proche de ses sections, l'échelon "dépannage" avait son camping ; l'esprit Cambouis y dominait. Ces mécaniciens constituèrent un noyau solide et efficace, s'étant rapidement adaptés à leurs matériels : camions de dépannage, wreckers et tank recovery.
Près du P.C. de Régiment et tout à la partie Est du bivouac, s'était installé le P.C. de la Compagnie cherchant sans doute loin du bruit des moteurs le calme indispensable. Ses véhicules, jeeps, dodges, G.M.C.. ses H.T. radios, pas plus que ses 2 canons de 57 ne venaient guère troubler le calme recherché.
L'infirmerie déployait dans le même voisinage sa grande tente, et ses camionnettes sanitaires. Le Médecin-Chef du Régiment, le Docteur KREMENTCHOUSKY, assisté de son chef de section BLOEDE, y offrait à chacun ses soins vigilants, et tous deux se faisaient un malin plaisir à nous préparer à devenir des combattants hors ligne en nous garantissant la meilleure forme par de nombreuses piqûres.
Restait l'Officier des Détails et ses éléments ; l'organisation administrative à monter de toutes pièces, imposait que, tout en faisant partie organique de la C.H.R., il s'installa au P.C. même du Régiment. La compétence administrative de GASCU eut tôt fait de rendre à tous les meilleurs services, et de libérer le Commandement de tout souci de voir surgir des différends avec l'Intendance.
En octobre 1943, la CHR était installée et pouvait recevoir le renfort de nombreux évadés de France dont le souci principal était de servir dans la Division Leclerc, où que ce soit, et dont le bon esprit et la gentillesse étaient contagieux.
Au gré des mois d'hiver et d'un début de printemps 1944 plein de promesses, après avoir subi le test de la fameuse "Show down inspection", la C.H.R., comme ses soeurs de combat. fut jugée apte à partir au combat.
Le Capitaine Pierre BEAUGRAND était devenu Commandant de la C.H.R. Tout auréolé de ses combats dans le désert, récompensé par l'une des premières croix de la Libération, il allait insuffler à son unité son dynamisme.
Sa foi, sa volonté dans l'action, si humble soit-elle, sa fermeté et son grand coeur, firent qu'il embarqua pour Liverpool une vraie C.H.R. : la C.H.R. du 501e.
Sous l'impulsion de l'adjoint technique de l'Etat-Major du Régiment, le Capitaine EBERHARDT fit effectuer à l'atelier du Régiment un travail harassant : les moteurs furent vus et revus, des plaques de blindage soudées sur les parois latérales des Sherman, à hauteur du poste d'équipage, tous les véhicules à roues furent remis à neuf avec des insignes repeints.
Depuis le 6 juin l'impatience se faisait sentir, mais à chacun son tour. Fin juillet ce fut le départ par la route vers Bournemouth puis, après quelques jours de repos, la séquestration dans le camp d'attente avant l'embarquernent.
Ces mouvements sur route ne furent qu'une simple promenade d'une machine bien au point, le Commandant CANTAREL pouvait être assuré que sa C.H.R. serait dans le coup.
Dès les premiers engagements, la Compagnie Hors Rang va simplement se dévouer à la tâche qui lui est dévolue, soutenir en tout temps et en toutes circonstances les Compagnies de combat pour qu'elles puissent combattre.
La marche à travers le goulot d'Avranches fournira la première occasion pour la section de ravitaillement essence de RAYEZ de faire preuve de vitalité : dès le plein des véhicules réalisé, les soutiers reprendront la route avec leurs jerrycans vides, ils subiront un bombardement aérien mais atteindront le parc de ravitaillement et reviendront vers la D.B. sans ménager leurs peines, leurs sueurs et leurs muscles.
Dès le feu vert donné à la D.B. au nord du Mans, l'accélération fut telle que nos amis Américains en étaient encore à Mortrée lorsque l'ensemble du Régiment, par Tanville, par Montmerry, par Médavy, se trouvait déjà sur le front de l'Orne. La C.H.R., bien sûr, suivait le fléchage de la C.C.R., mais l'avance rapide ne liquidait pas toutes les résistances laissées sur les arrières, ce qui valut à GASCU, monté sur sa jeep et suivi de son Dodge contenant caisse et Drapeau du Régiment, de faire une rencontre dangereuse qui tourna à son avantage : il arriva au P.C. avec son effectif doublé : 9 prisonniers faisaient grise mine sous la garde de ses secrétaires.
Pendant les mêmes journées d'août, LEE s'assurait des recornplètements en munitions, et Dieu sait si les tireurs des compagnies de combat avaient le doigt preste sur la détente. Chacun tenait sa place ; le Capitaine BEAUGRAND veillant à la bonne marche de ses sections.
Toute la C.H.R. était courageusement au travail.
Les antennes du Lieutenant KREMENTCHOUSKY et de l'Aspirant BLOEDE, par leur action instantanée évacuèrent dans les moindre délais les blessés de l'avant, allant chercher les équipages blessés jusque dans les chars avec leurs Rochambelles impassibles sous le feu. Beaucoup d'Anciens leur doivent la vie.
Les munitions arrivaient toujours aux unités engagées ; aussi, après la prise d'Hebersheim, avec quelle joie le Capitaine BUIS ne fut-il pas heureux de voir arriver en pleine bataille les munitions poussées par la C.H.R., et le Capitaine de BOISSIEU n'hésita pas à utiliser les Recovery, dont les équipages étaient volontaires, pour dégager au treuil les abattis piégés sur la route de Witternheim.
A côté de ces situations où les sections de la C.H.R. se distinguèrent, il y aurait tant d'autres exploits à citer !
Sans chercher l'acte d'héroïsme, tous mirent leur volonté à "servir" le Régiment.
La bonne marche de la C.H.R. fut incontestablement ce qu'elle devait être pendant toute la campagne de France ; puis elle réussit des exploits pendant la campagne d'Allemagne, rejoignant les compagnies de combat malgré tous les obstacles. Constituée d'hommes à  l'âme bien trempée, elle tint aussi un autre rôle : celui de renforcer les compagnies de combat lorsque les pertes étaient trop sévères.
L'Aspirant RAYEZ s'en alla ainsi à la 2e Compagnie, l'Aspirant LEE - tué glorieusement depuis en Indochine - eut sa place à la 4e Compagnie, des sous-officiers et des hommes furent également mutés selon les circonstances, et particulièrement après les dures journées des 26 et 27 janvier 1944 à Grussenheim.
La C.H.R. était devenue une compagnie de combat comme les autres : comme elles, elle fut à la peine, et comme elles, elle eut le droit d'être à l'honneur.
 
 

1944 68e RA

HISTORIQUE

              DU IIIe GROUPE du 68e RÉGIMENT D'ARTILLERIE
 

 Sources : Archives d'Henri COTTENCEAU

Le Groupe III/68e de l'Artillerie de la 1ère Division Blindée s'embarque à MERS-EL-KÉBIR le 8 août 1944. 
En vue des côtes de Provence, le 15 août 1944, à 16 heures, il commence son débarquement sur les plages de la NARTELLE le 16 août au matin.
Toujours sur la brèche depuis cette date sous les ordres du chef d'escadron ELIET, puis du chef d'escadron BERTRAND, le groupe a travaillé au profit de la totalité des divisions et des troupes spéciales de la 1ère Armée française.
Ses commandants de batterie, ses observateurs, ses officiers ou agents de liaison, mêlés aux premiers rangs des chars ou de l'infanterie.
Ses chars observatoires prenant part au combat parmi les pelotons de tête.
Ses avions d'observation sans cesse en action au profit de tous.
Il a été constamment l'objet des appréciations les plus flatteuses de ses camarades de combat pour l'appui toujours efficace et souvent décisif qu'il leur a donné avec abnégation.
A peine débarqué, il participe avec la seule 9e batterie disponible à la prise de PEYPIN, le 23 août 1944.
Il franchit le Rhône les 30 et 31 août à AVIGNON et VALABRÈGUE.
Lancé à toute allure vers le Nord par la route des CÉVENNES, traversant ALÈS, GENOLHAC, YSSINGEAUX, SAINT-ÉTIENNE, sous les acclamations de la foule.
Par un itinéraire de montagne particulièrement dur, le groupe accomplit un raid de 480 kilomètres en moins de trois jours.
Matériel au complet, il est à LACHASSAGNE le 3 septembre.
Il surprend et décime les colonnes ennemies remontant de LYON.
Ecrase sous ses feux les défenseurs de ANSE, dont les zouaves s'emparent ;
Ouvre la route de VILLEFRANCHE aux tanks destroyers devant lesquels 2.500 Allemands mettent bas les armes.
Pourchassant l'ennemi sans trêve, lui portant de durs coups :
- le 7 septembre la 7e batterie du capitaine HONSEL détruit un train blindé en gare de SAINT-BERAIN ;
- le 14 septembre le groupe appuie de ses feux la prise de GRENANT - SAULLES - BELMONT, âprement défendus ; il atteint LURE le 19 septembre.
En un mois il a parcouru en combattant plus de 1000 kilomètres.
Du 19 septembre au 1er octobre, La COTE - PALANTE - MAGNY D'ANIGON sont autant de combats victorieux où le III/68 se distingue.
Le 30 septembre, les observateurs avancés des 8e et 9e batteries, encerclés dans la chapelle de RONCHAMP, brisent à courte distance les plus furieux assauts de l'ennemi. Ils font, par leur calme et leur virtuosité, l'admiration de leurs camarades du 1er Zouaves.
Puis du 4 octobre au 8 novembre, ce sont les durs combats dans la forêt vosgienne, jalonnés par le col du MORBIEUX, la Tête du GEHAN, CHATEAU-LAMBERT, RAMONCHAMP, le col du MESNIL, le ROUGE GAZON, MENAURUPT, ROCHESSON, où, appuyant successivement le 1er régiment de chasseurs parachutistes, le C.C. I, la 3e D.I.A., le C.C. 2, les commandos de France, poussant toujours au plus près, malgré les pluies diluviennes, un terrain presque impraticable aux blindés, commandants de batteries, lieutenants DAUXIN et GIMENEZ et leurs équipes de liaison, lieutenant GUÉRIN et son équipe d'observation, soudés aux fantassins dont ils partagent la peine et la gloire, le groupe prend une large part à des succès chèrement remportés.
A PONT-DE-SAULX, le 4 octobre 1944, les 8e et 9e batteries déployées à 800 mètres d'un observatoire ennemi, sont sévèrement bombardées.
Sans désemparer, le groupe est poussé par VESOUL - BAUME-LES-DAMES sur le LOMONT où, appuyant la 9e D.I.C. par un temps affreux, il perce le front ennemi le 15 novembre à ÉCURCEY.
Remis à la disposition du C.C. 2, c'est, du 16 au 23 novembre, la bousculade de l'ennemi de DELLE à MULHOUSE par :
- MORVILLARD, où la 7e batterie, par un tir fusant foudroyant, sort littéralement l'ennerni de positions où il s'était accroché toute la journée ;
- BREBOTTE ;
- VELESCOT, où la 8e batterie, par une nuit d'encre, bloque et refoulé, désemparée, une puissante contre-attaque parvenue au centre du village sur les arrières des zouaves ;
- BISEL.
Nos lignes de communications temporairement coupées à COURTELEVANT ne sont pas un obstacle pour la C.R. du capitaine BERTRAND qui, franchissant les barrages ennemis, assure sans défaillance le ravitaillement du groupe.
Puis c'est la période de stabilisation autour de MULHOUSE, marquée par les affaires :
- d'HABSHEIM, le 24 novembre, la 7e batterie du capitaine HONSEL cloue net au sol, une puissante attaque d'infanterie et de blindés débouchant à courte distance des couverts de la forêt de LA HARDT ;
- de l'ILE NAPOLÉON, du 25 novembre au 1er décembre.
Le capitaine GUITTON et les observateurs de la 8e batterie aux avant-postes du 1er zouaves, puis des tirailleurs de la 4e D.M.M. bloquent toutes les attaques de l'ennemi et maintiennent l'intégralité de cette position, clé de Mulhouse ;
- de GRUNHUTTE, après une progression pénible, tirailleurs de la 4e D.M.M. et chars du C.C. 2. sont durement contre-attaqués et encerclés, le 3 décembre à la maison forestière. Le décrochage se fait sous la protection des feux du groupe.
Sur 4 kilomètres, en pleine forêt, de GRUNHUTTE à PONT-DU-BOUC, un encagement regressif, coordonné par le Poste Central de Tir du capitaine DELSERIES, est déclanché. Le lieutenant LECOULS, à l'arrière-garde avec son char observatoire, règle pas à pas, à quelques mètres de lui, des tirs d'une efficacité, d'une puissance et d'une précision telles qu'aucun blindé ennemi, pourtant supérieur en puissance, ne peut s'opposer au décrochage.
A minuit, il passe, le dernier, le canal à PONT-DU-BOUC, ayant sauvé les survivants de GRUNHUTTE.
Ce brillant fait d'arrnes, au cours duquel le groupe a tiré 1500 coups de canon, suscite l'enthousiasme des tirailleurs et chasseurs et vaut au lieutenant LECOULS la Croix de chevalier de la Légion d'honneur.
- de KEMBS, le 4 janvier 1945, à 3 heures du matin, le village est attaqué et rapidement encerclé par une compagnie d'élite allemande qui attaque à la grenade et au lance-flamme. Toutes les communications coupées, le commandement reste en liaison avec la garnison grâce au réseau radio de l'artillerie. 
Le capitaine GUITTON s'y porte à pied, en pleine nuit.
Ses observateurs entourent le village d'un cercle de feu infranchissable.
Le char observatoire rnitraille et canonne l'ennemi à moins de 50 mètres. Au milieu de l'infanterie et des tanks destroyers, il nettoie le village et refoule, avec des pertes sévères, les assaillants sur le Rhin.
C'est ensuite la réduction de la poche de COLMAR.
Le 21 janvier 1945, sous une tourmente de neige épouvantable, les commandos d'Afrique, un instant bousculés par des troupes de montagne d'élite, dans leur attaque sur CERNAY, ne peuvent se regrouper que grâce à l'action
foudroyante des tirs d'arrêt du groupe, déclanchés à vue par le lieutenant LECOULS resté seul à l'arrière-garde avec son équipe d'observation.
Toujours au milieu des plus terribles intempéries, dans 40 centimètres de neige, c'est, du 23 janvier au 4 février, la dure et lente progression dans les cités de Mines de potasse où le groupe appuie avec le maximum d'efficacité la 2e D.I.M. puis le C.C. 2.
12.700 coups sont tirés dans cette période.
Les fusées POZIT exercent des ravages parmi les rangs allemands.
Depuis presque six mois le groupe a combattu sans trêve et sans répit.
Un court repos à RÉCHÉSY est à peine suffisant pour détendre le personnel et reviser le matériel.
Et c'est enfin la campagne d'ALLEMAGNE où les qualités manoeuvrières du groupe, l'audace de ses capitaines et observateurs, la foudroyante eflicacité et la précision de ses tirs, contribuent pour une large part aux magnifiques
succès de la 9e D.I.C. et du C.C. 2.
Le RHIN est franchi le 6 avril à LUDWIGSHAFEN.
KARLSRUHE-OTTENAU-BADEN-BADEN-LE HORNISSE GRINDE, au sommet de la Forêt Noire-FREUDENSTADT-ROTTWEIL-Le passage du DANUBE à TUTLINGEN-STOCKACH-SOLGAU-LAUPHEIM-LEUTHIRCH-KEMPTEN jalonnent ses étapes victorieuses.
Le 8 avril, à ITTERSBACH, la 9e batterie du capitaine LECOULS détruisant une batterie de 88 Flak et une batterie de 40, a été "à la base de la prise de cette position qui bloquait l'avance de deux détachements blindés" écrit le
colonel commandant le 5e chasseurs.
Le 10 avril, à MOSBRONN, ce même chef de corps juge ainsi l'action du groupe : " Les tirs sont exécutés avec une rapidité et une précision qui font l'admiration de tous. "
Du 10 au 20 avril, la 8e batterie du commandant GUITTON, à MICHELBACH, MULLENBACH, GERNSBACH, détruit un char lourd, en neutralise un second, neutralise ou détruit 2 pièces de 88, une pièce de 120, 8 pièces de 20, capture intact un 75 pak et son tracteur.
Son char observatoire pénètre le premier dans ROTTWEIL, le 20 avril et livre intact le pont sur le NECKAR.
Le 12 avril la 7e batterie du capitaine HONSEL détruit un Panzerjäger à LOFFENAU.
Du 15 au 18 avril, les Pipers-Cubs du sous-lieutenant PETIT, bravant une chasse ennemie mordante et nombreuse, survolent sans trêve la Forêt-Noire à plus de 1.200 mètres d'altitude, reconnaissent les itinéraires, éclairent les colonnes de toutes armes dans leur progression.
Le 21 avril, l'État-major du groupe du lieutenant GUÉRIN, chefs d'escadron ELIET et BERTRAND, lieutenants DAUXIN et RÉGNIER en tête, prend et nettoie le village d'EMMINGEN.
L'échelon de combat, le service des essences, l'atelier, restés en pleine zone d'insécurité, dans la région de Liptingen du 22 au 24 avril, assurent en permanence le ravitaillement du groupe, parcourant sans trêve, en dépit des pertes, des itinéraires coupés par l'ennemi.
Le 30 avril, le groupe atteint les Alpes du TYROL, à MITTELBERG, dans l'ALGGAU BAVAROIS à 7 kilomètres de la frontière autrichienne.
Le 7 mai 1945, c'est l'Ordre de cesser le feu, c'est la VICTOIRE.
" La 1ère Armée française a anéanti la XIXe Armée allemande qu'elle poursuivait depuis les côtes de PROVENCE."
- De la NARTELLE en PROVENCE, à MITTELBERG en BAVIÈRE, le III /68e s'est accroché à l'ennemi sur près de 3.000 kilomètres.
Il a tiré 90.000 coups de canon.
Il a fait 1.733 prisonniers dont 1 colonel et 12 officiers.
1 aspirant ;
2 sous-ofiiciers ;
14 brigadiers ou canonniers tués.
2 officiers ;
10 sous-officiers ;
63 brigadiers ou canonniers blessés
ont versé leur sang pour la PATRIE.
Une magnifique citation à l'Ordre de l'Armée ;
La Légion d'honneur au commandant GUITTON ;
-      "          "        au capitaine LECOULS.
La Médaille militaire à l'aspirant WEISWEILER,
        "          "       au maréchal des logis CHABRES-CANDAU,
        "         "       à l'adjudant DI PERSIO.
        "         "       au canonnier DAVO.
Trois cent quarante-deux citations ont été la récornpense de ses exploits.
- Officiers, Sous-officiers de l'Arrnée active, fidèles à leurs traditions de  gloire,
- Français de l'Afrique du Nord, égaux en bravoure à leurs anciens de 1914-1918 ;
- Engagés de toutes les Provinces de France accourus au combat malgré les prisons d'Espagne ;
- Musulmans d'Algérie et du Maroc, loyaux soldats, intrépides au combat,
  Tous, MELÉS DANS LA BATAILLE AVEC LES AUTRES ARMES ONT FAIT DU III/68 UN GROUPE LEGENDAIRE SANS LEQUEL
AUCUNE VICTOIRE N'EUT ETE POSSIBLE.



                           OFFICIERS, SOUS-OFFICIERS, BRIGADIERS ET CANONNIERS
                                         MORTS AU CHAMP DHONNEUR
I
 
GRADE NOM UNITE DATE LIEU
1er Canonnier HERNANDEZ Manuel  C. R.  20/8/1944  A bord du Tristram Dalton en rade de la NARTELLE
2e Canonnier MAAFA Mohamed  E.-M.  24/9/1944  LURE
Brigadier GARCIA Joseph  7e Bie  25/9/1944  ROYE
M. d. L. ANDRÉ Maurice  E.-M.  16/10/1944  RUPT DE BAMONT
2e Canonnier NIETO Jean  8e Bie  26/10/1944  CREMANVILLERS
Br. Chef FERNANDEZ André  8e Bie  26/10/1944  CREMANVILLERS
1er Canonnier TORMO Jean  8e Bie  1/11/1944  Bois des SENNETS
2e Canonnier BENRAMDANE Mohamed  7e Bie  18/11/1944  DAMPIERRE LES BOIS
2e Canonnier YEDDOU Abdelkader  8e Bie  24/11/1944  HABSHEIM
Aspirant WEISWEILER Patrice  9e Bie  1/12/1944  FORÊT DE LA HARDT
2e Canonnier LAOUEDJ Ben Amar  7e Bie  4/12/1944  RIEDISHEIM
1er Canonnier LAVIOS Jean  8e Bie  27/3/1945  BISCHOFFSHEIM
2e Canonnier DJEMIL Pacha  C. R.  23/4/1945  MITTELBIBERACH
2e Canonnier DANIÈRE Roger  C. R.  23/4/1945  MINDERSDORF
2e Canonnier MUSARD Gilbert   C. R.  23/4/1945  MINDERSDORF
Adjudant DI PERSIO Antony  9e Bie  23/4/1945  STOCKACH
2e Canonnier DAVO Isidore  9e Bie  23/4/1945  STOCKACH
   
 
 

 

Translator
 
 
 
 

 

1944 62e RAA

HISTORIQUE

              DU 62e RÉGIMENT D'ARTILLERIE D'AFRIQUE
 

 Sources : Archives d'Henri COTTENCEAU

LES OPERATIONS DE L'A.D.B. 5

 

Après 6 mois consécutifs de campagne en TUNISIE, le 62e Régiment d'Artillerie d'Afrique a été réorganisé à TUNIS, sa garnison, sur le type :
Régiment d'Artillerie de Division Blindée.
Il est porté à trois groupes, par reconstitution à la date du 1er Juin 1943, du 2e groupe dissous.

12 Juillet 1943
Affectation du Colonel de PHILIP au commandement du Régiment. Il a comme adjoints le Lieutenant-Colonel DUBOIS et le Capitaine JEAN.

Commandement des Groupes : 
1er Groupe: Chef d'Escadron DURRANDE
2e Groupe: Chef d'Escadron de PESLOUAN
3e Groupe: Chef d'Escadron MONCAUT (Commandant provisoirement en l'absence du Commandant MAILLARD).

1er Août 1943
Le Chef d'Escadron MAILLARD prend le commandement du 3/62. Le Chef d'Escadron MONCAUT devenant Adjoint du Chef de Corps.

7 Août 1943
Le texte d'une citation à l'ordre de l'Armée vient de parvenir au Régiment.
La palme, qui vient en rejoindre deux autres à son glorieux Etendard est accompagnée du motif suivant.
"Magnifique Régiment qui, sous les ordres du Colonel BESANCON, a pris part aux opérations de TUNISIE depuis le 19.11.1942 jusqu'au 12.5.1943. Engagé dès l'ouverture des hostilités, a interdit à l'ennemi le franchissement de la MEDJERDA à MEDJEZ-EL-BAB, d'abord lors de l'offensive allemande initiale, puis les 10 et 11.12.1942 lors des attaques appuyées par des chars menées contre la tête de pont organisée à l'est de cette localité.
En Janvier, Février et Mars 1943 au Djebel MANSOUR, à la KESSERA, à PICHON, à OUSSELTIA, fidèle aux plus nobles traditions de son arme, a appuyé constamment l'infanterie jusqu'à la dernière limite de ses possibilités. En avril 1943, à PONT DU FAHS, à DEPIENNE, à BIR HALIMA a participé à l'attaque décisive générale du 19e C.A. et n'a cessé le feu qu'au moment de la capitulation des derniers éléments ennemis en TUNISIE, à ZAGHOUAN le 12/5/1943."
Fait au Q.G. le 26.7.1943.
signé: GIRAUD.

20 Août 1943
Le Colonel reçoit un extrait de la note 1201 - EMG/1 du 8 Août 1943 qui donne la composition de la 5ème Division Blindée commandée par le Général de VERNEJOUL.
Le 62e R.A.A. constitue organiquement l'Artillerie de la 5e Division Blindée.

ORGANISATION
Commandant de l'Artillerie : Colonel NOIRET
Colonel Adjoint : de PHILIP
Chef d'Etat-Major : Chef d' Escadron JANIQUE
Officiers adjoints : Chef d'Escadron MONCAUT, Capitaine GODFERNAUX, S/Lieutenant MOINEAUD
Commandant de la S.H.R. : Capitaine JEAN

1er Groupe
Chef d'Escadron : de GUERRE
Etat-Major : Capitaine du MONT
1ère Batterie : Capitaine SCHREIBER
2e Batterie : Capitaine NOUVIAIRE
3e Batterie : Capitaine RACLET
C.R. : Capitaine JAN

2e Groupe
Chef d'Escadron : de PESLOUAN
Etat-Major : Capitaine PHILIBERT
4e Batterie : Capitaine BRUN
5e Batterie : Capitaine LANGE
6e Batterie : Capitaine MOUGIN
C.R.: Capitaine JOUFFROY

3e Groupe
Chef d'Escadron : MAILLARD
Etat-Major : Lieutenant VEILLARD-BARON
7e Batterie : Capitaine PETIT
8e Batterie :  Capitaine VIZIER
9e Batterie : Capitaine PUZENAT
C.R. : Capitaine VERSAVEAUX

28 et 29 Septembre 1943
Arrivée et installation du 62e en forêt de la MAMORA, au MAROC.
Les Unités de la Division sont réparties en 3 Groupements tactiques (Combat-Command).
A chacun d'eux est affecté un groupe d'artillerie :
1er Groupe au C.C.5 du Colonel d'OLEON
2e Groupe au C.C.4 du Colonel SCHLESSER
3e Groupe au C.C.6 du Colonel TRITSCHLER

9 Mars 1944
Le Colonel NOIRET est promu Général de Brigade à titre temporaire à/c. du 25 Décembre 1943.

5 Mai 1944
Le Colonel de PHILIP est affecté au Commandement de l'Artillerie de la 5e D.B., en remplacement du Général NOIRET, par décret du Comité de la Libération Nationale.

11 Septembre 1944
Les unités de la 5ème D.B. sont mises en état d'alerte à compter du 12 Septembre à 0 heure.

15 Septembre 1944
Les LST quittent ORAN à 14h40. Le convoi se forme aussitôt et se dirige vers l'est.

16 et 17 Septembre 1944
Mer calme.

18 Septembre 1944
A 2 heures un violent orage sévit, la mer devient mauvaise.

19 Septembre 1944
A 11h.30 on aperçoit les côtes de FRANCE, Le convoi arrive à hauteur des îles d'HYERES, à 17 heures et se dirige en longeant les côtes sur St RAPHAEL.
Par suite du très mauvais temps le convoi ne peut accoster, il est dispersé et on attend une mer calme.

20 Septembre 1944
Une grosse tempête dans la nuit du 19 au 20 été essuyée par les LST qui ont navigue devant St RAPHAEL.
Après avoir débarqué à proximité de St RAPHAEL, sur la plage du DRAMMOND, les 20 et 21 Septembre 1944, les Unités de la 5e Division Blindée se regroupent dans la région comprise entre AIX, MARSEILLE et AVIGNON.

4 Octobre 1944
Le Colonel GILLOT prend le commandement de l'A.D. en remplacement du Colonel de PHILIP.
La Division fait mouvement vers sa zone d'attente, au Nord Ouest de VESOUL où elle est placée en Réserve d'Armée.

Dans les derniers jours d'Octobre le stationnement de l'Artillerie de la Division est le suivant :
P.C. de l'A.D. LUXEUIL
1/62 FRESNES-St-MANES
2/62 AILLEVILLIERS
3/62 PUSEY

C'est là que les groupes vont être alertés le 1er Novembre en vue de leur engagement dans les VOSGES, à l'Est de REMIREMONT, en renforcement d'une artillerie déjà en position.
Sauf un sous-groupement du Combat Command n°6, celui du Lieutenant Colonel RENAUDEAU d'ARC, les autres unités de la Division sont maintenues en réserve dans leurs cantonnements.
L'encadrement de l'A.D. est le suivant :
Commandant de l'A.D. : Colonel GILLOT
Adjoints : Lt-Colonel de MOUSSAC, Lt-Colonel DURRANDE, Chef d'Escadron MONCAUT, Chef d'Escadron JEAN, Lieutenant MESTRES, S/Lieutenant LATOUR, S/Lieutenant PARAYRE

1er Groupe :
Chef d'Escadron : de GUERRE
Adjoint : Capitaine BEROT
E.M. : Capitaine DU MONT
1ère Batterie : Capitaine FRANÇOlS, puis Cap. BENET
2e Batterie : Capitaine NOUVIAIRE
3e Batterie : Capitaine RACLET
C.R. : Capitaine BENET

2e Groupe :
Chef d'Escadron : de PESLOUAN
Adjoint : Chef d'Escadron BERSIHAND
E.M. : Capitaine PHILIBERT
4e Batterie : Capitaine BRUN
5e Batterie: Capitaine DUPONT
6e Batterie: Lieutenant PETITJEAN
C.R. : Capitaine JOUFFROY

3e Groupe :
Chef d'Escadron : MAILLARD
Adjoint : Capitaine BREFORT dit PORCHER
E.M. : Lieutenant DANGUY des DESERTS
7e Batterie : Capitaine COULLOUME LABARTHE
8e Batterie : Capitaine VIZIER
9e Batterie : Capitaine PUZENAT
C.R. : Capitaine VERSAVEAUX

Cette date du 1er Novembre marque le début des opérations dans lesquelles l'Artillerie de la 5ème Division Blindée sera engagée presque sans interruption à l'avant garde de la 1ère Armée jusqu'à la victoire finale le 8 Mai 1945.
Ce seront successivement :

1èrePARTIE
1er Novembre 1944 - 6 Février 1945

Les VOSGES à l'ouest de GERARDMER

BELFORT - MONTBELIARD

LA HAUTE ALSACE

LES VOSGES CENTRALES
LAPOUTROIE, ORBEY, KAISERSBERG

La défensive au Sud de STRASBOURG
L'Offensive sur BRISACH
L'entrée à COLMAR

2ème PARTIE
13 Mars 1945 - 8 Mai 1945

La libération de la BASSE ALSACE
LA LAUTER
L'entrée en ALLEMAGNE
La ligne SIEGFRIED

Le franchissement du RHIN
L'exploitation vers KARLSRUHE et l'ENZ
FORET NOIRE et NECKAR
La manœuvre sur STUTTGART

Le passage du DANUBE
Le lac de CONSTANCE

L'entrée en AUTRICHE
L'ARLBERG

Le 7 Mai 1945, le 1er Groupe du 62e R.A.A. aura l'honneur de tirer les derniers coups de canon de cette campagne victorieuse.

                                           PREMIERE PARTIE
                              1er Novembre 1944 - 6 Février 1945

LES VOSGES A L'OUEST DE GERARDMER.

1er Novembre 1944
L'A.D. se porte de la Région de LUXEUIL aux environs de CREMANVILLERS à l'Est de REMIREMONT. Il s'agit d'appuyer une opération qui, par les hauteurs de la vallée de MENAURUPT, doit conduire un Groupement aux ordres du Colonel BOUJOUR de la Région de SAPOIS vers le lac et la ville de GERARDMER.
Dans la journée des reconnaissances très discrètes ont été faites par les 3 Groupes dans la zone comprise entre les villages du SYNDICAT et de CREMANVILLERS.
Pour l'opération prévue, le Colonel GILLOT Cdt. l'A.D.B./5 commandera le Groupement d'Artillerie N°1 composé des 1er, 2e et 3e Groupes du 62e R.A.A. et du 3e Groupe du 68e R.A. (de la 1ère D.B.)
Les missions se répartissent de la façon suivante :
1/62 appui du Btn de gauche du Groupement de Choc GAMBIEZ.
2/62 appui du Btn de droite du Groupement GAMBIEZ.
3/62 appui du Groupement LECOQ (2e R.S.A.)
3/68 appui d'un Groupement blindé (6e RCA de la 5e D.B.)
Une batterie du 3/62 est mise à la disposition de ce groupement blindé pour l'accompagnement immédiat des chars.

2 Novembre 1944
Les reconnaissances des groupes se poursuivent dans la journée et l'occupation des positions a lieu de nuit.
Le 1/62 dans la région de BEMONT
    2/62      - " -         1 Km N.O. de CREMANVILLERS
    3/62      - " -         500 m. N. de St AME 
Les groupes devront être en mesure d'ouvrir le feu le 3 à 6 heures.

3 Novembre 1944
L'heure H est fixée à 08h.00.
Les 3 groupes déversent 3000 coups sur la position ennemie à l'Est et au Nord Est du village du HAUT-DU-TOT. L'attaque démarre, elle se déroule normalement sur la droite mais difficilement sur la gauche.
Dans l'après-midi, le Bataillon de droite atteint la Ferme LYRIS.
Deux batteries du 1er Groupe prennent position dans la soirée à 500 M à l'Ouest du village du HAUT-DU-TOT.
Le Groupement BONJOUR a rempli sa mission qui était de rompre le dispositif ennemi sur l'axe Col du HAUT-DU-TOT - Le DROIT de BLANFAING - TETE DE LA NEUVE ROCHE.
Il a atteint ses objectifs dans la partie Nord, et l'Est de MENAURUPT dans la partie Sud.
2 Officiers sont blessés :
Capitaine DUPONT Cdt la 5e Bie - II/62, S/Lieutenant COUINET du 1/62. 

4 Novembre 1944
Les détachements LECOQ et GAMBlEZ s'organisent sur les positions conquises le 3.
Par contre une action offensive a lieu dans la vallée de MENAURUPT en vue de la conquête de NEUVE ROCHE, Ferme FOUCHON et MAMELON boisé à 1 Km 200 N.E. de la ROCHE des DUCS.
L'action est menée par 1 Bataillon du 6e RTM accompagné d'un détachement blindé.
L'artillerie est répartie de la façon suivante :
3/62 appui des détachements LECOQ et GAMBIEZ.
1/62 2/62 3/68 aux ordres du Lt-Colonel DURRANDE appui de l'action offensive du détachement blindé.
La résistance ennemie est très dure, cependant la NEUVE ROCHE est atteinte.
Le 1/62 porte ses batteries dans la région du Col du HAUT-DU-TOT.

5 et 6 Novembre 1944
Le 2/62 se porte au Col du HAUT-DU-TOT le 5 au matin ; de nombreux tirs de concentration, tirs d'arrêt et harcèlement sont déclenchés pendant ces 2 jours.

7 Novembre 1944
Dans la journée le 3/68 reçoit l'ordre de quitter le secteur.
Un calme relatif règne ce jour là dans le secteur des troupes appuyées par le Groupement GILLOT.

8 Novembre 1944
L'A.D., les 1 et 2/62 doivent quitter le secteur.
Le 3/62 assurera seul l'appui du Groupement du Colonel BONJOUR à partir de 19h. :
1 Bie) N.E. de CREMANVILLERS
1 Bie) Région de SAPOIS
1 Bie) anciennes positions du 2/62 à l'Ouest de CREMANVILLERS.
Dans la nuit du 8 au 9 les 1/62 et 2/62 font mouvement respectivement vers les régions de MONTIGNY et de St LOUP sur SEMOUSE.
Pendant ces quelques jours chacun des groupes a tiré près de 10.000 coups.

9 Novembre 1944
Le P.C. de l'A.D. fonctionne à partir de midi à LUXEUIL.
Celui du 3/62 s'est installé à l'ancien P.C. de l'A.D. à CREMANVILLERS.

10 Novembre 1944
Le 3/62 reçoit à son tour l'ordre de quitter le Secteur des VOSGES (Région de CREMANVILLERS) et de rejoindre les autres éléments de la 5e D.B.
Il fait mouvement dans la nuit du 10 au 11 pour se porter à AUXON au Nord de VESOUL.

BELFORT - MONTBELIARD - LA HAUTE ALSACE

11 Novembre 1944
Les Commandant d'Unites partent en reconnaissance dans la région d'ETRAPPE au Nord de L'lSLE SUR LE DOUBS en vue d'étuclier des positions déjà reconnues par les Cdts de Groupe dans le plus grand secret, il y après de 3 semaines.
Il s'agit de préparer maintenant dans le détail, l'entrée en action de l'A.D. qui doit appuyer dans le secteur de L'ISLE SUR LE DOUBS une importante opération faisant partie de l'offensive qui, par la Trouée de BELFORT MONTBELIARD, doit mener la 1ère Armée en HAUTE-ALSACE.
Le Colonel Cdt. l'A.D.B/5 aura sous son commandement un groupement, comprenant les 1/62, 2/62 et 3/63 qui doit appuyer un des groupements tactiques de la 2e D.I.M. Le 3/62 entre dans la composition d'un autre groupement d'artillerie avec le 1/63, il prendra position dans la région de MEDIERES, en appui du 5e R.T.M. 1er Bataillon.

12 Novembre 1944
Les Groupes sont alertés dans la journée, ils doivent quitter leurs cantonnements de nuit et se porter dans la région Sud de VILLERSEXEL où ils passeront, dans les bois, le reste de la nuit et une partie de la journée du 13.
Le P.C. de l'A.D, s'installe à ETRAPPE à 18 heures. La montée des munitions (3 U.F.) doit commencer le lendemain dès le lever du jour et par véhicule isolé.

13 Novembre 1944
Il a neigé toute la nuit ; les reconnaissances des batteries arrivent dans leurs zones vers 11H.50.
Les P.C. des 1/62 et 2/62 s'installent à ETRAPPE à proximité du P.C. de l'A.D.
En raison du mauvais état des itinéraires et du mauvais temps qui diminue considérablement la visibilité, les automoteurs qui ne devaient se mettre en batterie que dans la nuit du 13 au 14 commenceront leur mouvement dès 15h. le 1/62 en tête. Malgré cette précaution le 2/62 ne peut terminer son occupation qu'à 22 heures. Le jour J n'est pas encore fixé définitivement au 14 mais l'heure H sera midi.
Le groupement GILLOT appuira initialement le 8e R.T.M. aux ordres du Colonel de BERCHOUX.
Le 2/62 appui du 1er Bataillon
Le 3/63 appui du 2e Bataillon
Le 1/62 en renforcement des 2 autres.
Devant le 8e R.T.M. la ligne passe par la GUINGUETTE, FAIMBE et la crête à l'Ouest d'ONANS.
La mission de ce Régiment est la suivante :
participer à l'action de rupture qui doit permettre le débouché du CC4 et CC5 de la 5e D.B. en enlevant le boîs du CEDRIER et BRETlGNEY puis pousser vers le CHANET et MONTENOIS.
s'emparer de SAINTE-MARIE, enlever TREMOINS.
Pousser vers la LISAINE et prendre le contact des défenses d'HERICOURT.

14 Novembre 1944
Dans la nuit du 13 au 14 Novembre le jour de l'attaque a été définitivement fixé au 14 Novembre.
Les accrochages commencent à 9h.30 de l'Observatoire de la cote 463 LA GRAVELIERE, où se trouvent réunis le P.C. de combat du 8e R.T.M. et de l'A.D. et de nombreux observateurs d'Artillerie.
La préparation débute à 11h.20. L'attaque part à 12 heures.
Elle se déroule très favorablement, la surprise a été complète et l'ennemi très éprouvé par la préparation d'Artillerie.
Dans la soirée les troupes amies occupent le bois des TRONCHOTS, le bois du TREMBLOIS, les lisières Nord du bois du CEDRIER, MONTENOIS, le coteau de la PERCHE.
Les prévisions du Commandement pour le lendemain sont les suivantes :
achever la conquête de l'objectif  - Bois du CHANET et bois du MAINCRE et pousser des reconnaissances offensives sur l'axe MONTENOIS - Ste MARIE.
à partir de midi pousser les CC4 et CC5 sur les axes prévus : Route 53 et MONTENOIS - Ste MARIE - REYNANS.
Pour permettre l'appui des CC en temps utile et au plus loin,
le 1/62 poussera au petit jour 2 batteries dans la région Est de BRETIGNEY - le 2/62, 1 batterie à l'Est d'ONANS.
Le 15 au matin l'appui de l'infanterie ne sera plus assuré que par 2 batteries une du 1/62 et une du 2/62, (l'emploi de la 6e Batterie du 1/62, momentanément réduite à un automoteur n'est pas prévu pour la journée du 15). Le déplacement du 3/63 est prévu vers la région de BRETIGNEY dons la journée du 15 sur ordre du Commandant de Groupement.
Dans le secteur du 5e R.T.M. (3/62) la progression est stoppée par de fortes résistances (mines, barbelés, armes automatiques sous casemates en rondins) dans le bois du CHANOIS.
Le Lieutenant JONQUET du 2/62 est tué.

15 Novembre 1944
L'avance se poursuit favorablement dans la partie Nord du S/Secteur, aussi vers midi le CC4 débouche vers ARCEY qui sera occupé en fin de journée. Dans la partie Sud, le CC5 ne peut s'emparer de Ste MARIE très sérieusement défendu. MONTENOIS, où sont rassemblés les chars du CC, est soumis à un assez violent bombardement par minens.
Le 2/62 a une batterie au Nord de FAIMBE.
Le 1/62 a une batterie à BRETIGNEY, une batterie à l'Ouest de MONTENOIS.
La ligne atteinte en fin de journée est la suivante : Lisières du bois S.O. des BARAQUES, les lisières Est et Sud du bois de MARGOTTE, ARCEY, lisières Est du bois du CHANOIS, lisières Ouest de la forêt du MONT BART.
Pour le lendemain la mission du groupement est : 
avec l'appui du CC5 s'emparer de Ste MARIE, puis progresser vers TREMOIS _ RAYNANS.
le CC4 marchant sur HERICOURT
le CC5 sur les axes Ste MARIE - PRESENTEVILLERS
                          St JULIEN - ISSANS - ALLONDANS
                          St JULIEN - RAYNANS.
Toute l'Artillerie du groupement GILLOT (sauf le 2/62) appuira l'action sur Ste MARIE, elle sera renforcée par un groupement d'action d'ensemble comprenant 2 groupes de 155 aux ordres du Lt-Colonel DUFOURT et le Colonel GILLOT pourra disposer des feux de l'Artillerie de Corps.
Les 1/62 et 2/62 doivent porter en avant, le 16 au lever du jour, leurs éléments arrières.
Le mouvement du 3/63 est prévu et préparé soit sur BRETIGNEY, soit sur MONTENOIS.
Dans le secteur du 3/62 l'ennemi se retire devant les menaces de débordement et le 5e R.T.M. occupe le bois du CHANOIS et en fin de journée LOUGRES.
Les Capitaines FRANÇOIS et NOUVIAIRE sont blessés.

16 Novembre 1944
L'avance se poursuit régulièrement, le 2/62 se déplace. Le P.C. et la 4e Batterie d'abord à ONANS puis dans la soirée le groupe est en position aux lisières Est d'ARCEY.
L'avance et le déplacement des groupes est retardé par de nombreuses mines et le mauvais état des chemins. Le P.C. de l'A.D. quitte La GUINGUETTE vers 14 heures pour MONTENOIS où il s'installe près du P.C. du 8e R.T.M.
La ligne atteinte le 16 au soir est jalonnée par GEMONVAL, Bois Communaux, AIBRE, LAIRE, RAYNANS, St-JULIEN, Bois de la COTE, Forêt du MONT BART aux abords de PRESENTEVILLERS, bois des BANNOTS aux abords d'ETOUVANS. Ste MARIE brûle toute la nuit.
Pour le lendemain la mission du Groupement de BERCHOUX est de pousser sur la LISAINE et de s'assurer des ponts en particulier celui de BUSSUREL.
Le CC4 doit marcher sur HERICOURT, enlever le VAUDOIS et exploiter vers BELFORT.
Le CC5 doit marcher sur MONTBELIARD enlever la ville et exploiter en direction de TRETUDANS et VEZELOIS.
Le 2/62 appuie le CC4
le 1/62     -     le CC5
le 3/63     -     le 3/8e R.T.M.
Les 3 groupes doivent pouvoir participer à l'enlèvement du Fort du VAUDOIS aussi les déplacements sont prévus pour le 17 dans la matinée.
Dans le secteur du 5e R.T.M. l'infanterie appuyée par le 3/62 a progressé jusqu'aux lisières Est des bois des "BANNOTS" et bois "sur FRETZ". 

11 Novembre 1944
Après une courte préparation la progression reprend, la journée est marquée par 2 succès importants :
La prise d'HERlCOURT par le CC4 à 14 h. et de MONTBELIARD par le CC5 à 16 h.
Le 5e R.T.M. poursuivant sa progression a occupé BAVANS dans la matinée, l'ennemi ayant décroché dans la nui t; le 3/62 n'a pas eu à intervenir et à midi il est relevé de sa mission pour être remis à la disposition de son CC6. Il quitte ses positions de MEDIERES pour la région de COURCHATON.
Le P.C. de l'A.D. quitte MONTENOIS à 10h. pour s'installer à SEMONDANS auprès du Cdt du CC4. 
Le soir la ligne atteinte est la suivante :
LOMONT - COURMONT - CHAMPEY - BYANS - HERICOURT - BUSSUREL - BETHONCOURT et MONTBELIARD.
Le Commandement a l'intention, profitant du désarroi de l'ennemi, de pousser au plus vite sur BELFORT le 18 en constituant 3 groupements tactiques.
Le Groupe Nord comprend entre autres le CC6 et le 3/62
     -d-     Centre            -d-                CC4 et le 2/62
     -d-     Sud                -d-                CC5 et le 1/62.
l.e groupement Centre aux ordres du Colonel Cdt. le CC4 est appuyé par un groupement d'Artillerie (Colonel GILLOT Cdt l'A.D.B. 5) composé des 2/ó2, 3/63 et 2/63  renforcé d'un groupement d'Action d'ensemble (Lt-Colonel DUFOURT) composé des 4/63 et 3/66.
Le déploiement à réaliser pour le 18 avant 9 heures est :
3/63 région N.E. de TREMOINS
2/62    "     de LAIRE
2/63    "     S.E. de TREMOINS.
Le 1/62 se trouve dans la région d'ECHENANS.

18 Novembre 1944
Toute l'Artillerie est en place pour 9 heures, la 6e Batterie du 2/62 reconstituée a rejoint dans la nuit du 17 au 18. Le 2/62 est en position à LAIRE, le 1/62 à l'Ouest de GRAND CHARMONT, le 3/ó2 vers COISEVAUX. 
L'attaque du VAUDOIS échoue devant une résistance acharnée et les chars ne peuvent déboucher d'HERICOURT sur la route 83.
Le soir la ligne passe par CHAGEY, les abords du VAUDOIS, HERICOURT, la TAUPIERE, carrefour 2 km Ouest de CHATENOIS.
L'affaire doit être reprise le lendemain avec une importante participation d'Artillerie lourde (155, 203 et 240).
Le groupement centre reçoit la mission d'enlever le VAUDOIS le 19 dès le lever du jour pour être en mesure d'entrer dans BELFORT dans l'après midi. L'Aspirant KARTZ a été tué (3/62).
Le Lieutenant PECAUT (1/62) a été tué.

19 Novembre 1944
Seule l'attaque du MONT VAUDOIS a été réalisée, le fort ne s'est pas rendu mais nos éléments d'infanterie et même quelques chars sont sur le fort vers 16 heures.
Le P.C. de l'A.D. se porte à 18h.30 à MONTBELIARD. Si quelques gains ont été réalisé à l'Est de la LISAINE, par contre au Sud du Canal du Rhône au Rhin la 1ère D.B, a largement progressé vers l'Est sur l'axe MONTBELIARD-BALE en atteignant BISEL.
Le Commandement décide de mettre à profit la progression réalisée au Sud en poussant 2 CC derrière la 1ère D.B. (CC4 et CC5). Le CC6 reste provisoirement à la disposition de la 2e D.I.M. pour la poussée sur BELFORT ; le 3/62 qui l'appuie effectue de nombreux tirs devant MANDREVILLARS et ECHENANS, pendant qu'un élément blindé progresse vers CHALONVILLARS et les ponts sur le Canal.

20 Novembre 1944
Le Colonel Cdt l'A.D.B. 5 se porte à DAMPIERRE-sous-Bois où se trouve le P.C. de combat du Général Cdt la 5e D.B.
Les groupes 1/62 et 2/62 font mouvement avec leur CC dans la journée. La route MONTBELIARD-DELLE est embouteillée par les convois de la 1ère D.B. et ne peut être rapidement dégagée en raison du mauvais état des chemins.
Le 2/62 passe la nuit dans la région de DASLES.
Le 1/62 prend position entre GRANDVILLARS et BORON.
De son côté, le CC6 poursuit son avance vers BELFORT. A la tombée de la nuit les chars de tête et le char observatoire du 3/62 pénètrent dans la ville.

21 novembre 1944
La 5e D.B. a atteint le 20 la ligne MONTREUX-CHATEAU, STAILETH mais n'a pu déboucher au Nord du Canal du Rhône au Rhin.
Une action est organisée pour le 22 en vue de rétablir la liaison précaire avec la 1ère D.B.
Elle a pour but le dégagement du quadrilatère SUARCE - FRIESEN - FAVEROIS - RECHEZY.
Cette action sera réalisée par le CC4 qui attaquera LEPUIX DELLE et SUARCE pendant que le CC5 attaquera CHAVANNE les GRANDS et appuiera le CC4 dans l'attaque de SUARCE.
Vers 10h.50 le 2/62 embouteillé à DELLE prend position sur place pour appuyer le CC4. Une contre attaque allemande vient de déboucher de SUARCE vers le Sud pour tenter de couper la route de ravitaillement de la 1ère D.B.
Vers 21h. la route enfin dégagée permet de porter une des batteries dans la région de JONCHEREY.
En raison des réactions ennemies dans cette région le Général Cdt l'Artillerie de l'Armée décide de renforcer les feux de l'A.D.B. 5 de ceux des 1/RACL et 3/RACAOF ; malheureusement l'ordre arrive trop tard, le RACAOF qui se trouvait au Nord de FLORIMONT a déjà fait mouvement et le I/RACL n'a qu'une batterie en position à JONCHEREY.
Le CC6 entré à BELFORT la veille au soir, poursuit le nettoyage de la ville Le 3/62 est en position vers CRAVANCHES.

22 Novembre 1944
A 8 heures l'action sur LEPUIX DELLE est déclenchée par le CC4 ; pour cette opération le Cdt de l'Artillerie du CC peut disposer des feux du 2/62 - 2/RACM - 3/66 - 2/RACL - 4/RACL - 1/RACL (1 batterie). Il les actionne soit directement soit par l'intermédiaire de l'A.D.
LEPUIX DELLE est occupé peu après le déclenchement de l'attaque qui se poursuit sur SUARCE.
La résistance ennemie est assez dure et la consommation de munitions élevée.
La Division a atteint dans la journée :
CHAVANNE-les-GRANDS, CHAVANATTE, SUARCE et LEPUIX DELLE, la 1ère D.B. est à FRIESEN.
Pendant ce temps le CC6 appuyé par le 3/62 poursuit le dégagement de BELFORT en attaquant les forts de la MIOTTE et de la JUSTICE.
Pour le lendemain 23, le CC4 doit poursuivre sur ALTENACH, le CC5 sur MAGNY et ROMAGNY.
C'est une action convergente sur DANNEMARIE.

23 Novembre 1944
Pendant cette journée l'ennemi a résisté farouchement sur tout le front, en particulier devant MAGNY et même a réussi à s'infíltrer vers le Sud, par les bois, en direction de RECHESY, menaçant ainsi encore une fois les communications de la 1ère D.B. sur la route DELLE - SEPPOIS et même la petite route qui longe la frontière suisse en passant par RECHESY.
Aussi pour le lendemain la mission de la 5e D.B. est de dégager la route COURTELEVENT - SEPPOIS et de poursuivre la manœuvre de débordement de DANNEMARIE par l'Est.
Le 3/62 quitte la région de BELFORT pour se porter vers BASSE-EVERETTE - GIROMAGNY, le CC6 devant exploiter en direction de ROUGEMONT.

24 Novembre 1944
Une nouvelle attaque sur MAGNY et ROMAGNY est déclenchée à 9 heures sans succès. Le CC4 fait mouvement sur HIRSINGUE par SEPPOIS et BISEL. Certains éléments ont atteint HIRTZBACH la veille au soir, tandis que la 1ère D.B. tenait CARSPACH et ALTKIRCH.
Le 2/62 avant son départ de la région FAVEROIS - COURTELEVENT (P.C. à FLORIMONT) participe en renforcement d'un groupe colonial à une opération de dégagement des bois à l'Est de RECHESY, menée par une unité de la 9e D.I.C.
Il s'installe à HEIMERSDORF. L'itinéraire COURTELEVENT - SEPPOIS est toujours sous le feu de quelques automoteurs ennemis, en position dans les bois au Nord de la route.

25 Novembre 1944
Le P.C. de l'A.D. quitte DAMPIERRE pour HIRSINGUE.
La journée a été marquée par une assez forte pression de l'ennemi dans la région de SEPPOIS et LARGITZEN.
Des reconnaissances d'Artillerie sont effectuées en vue de l'action du lendemain qui doit avoir lieu sur DANNEMARIE par l'Est.
Les 1/62 et 2/62 prennent position entre HEIMERSDORF et HIRTZBACH, les bois à l'Ouest de cette zone ne sont pas nettoyés.
L'Artillerie est articulée de la façon suivante :
appui direct du CC4 : 2/62 et initialement 1/62
action d'ensemble : 3/66 et 2/RACL
ALCA : 36e Groupement US : 1 groupe de 203, 1 groupe de 155 HMI.
Le CC6 progresse en direction de ROUGEMONT qu'il atteint dans la soirée et malgré l'aide de la 7e Batterie du 3/62 ne peut forcer le passage à la CHAPELLE. 

26 Novembre 1944
La préparation est déclenchée à 8 heures. La progression est lente au début en raison des mines, cependant en fin de journée la ligne atteinte passe par ASPACH, HAGENBACH et CARSPACH et dans la nuit le CC5 s'ernpare du pont sur le Canal du Rhône au Rhin sur la route ASPACH - BRINIGHOFFEN.
Le 1/62 s'est porté en position dans la région d'ALTKIRCH.
Le 3/62 appuie le déboucher d'une attaque du 4e R.T.M. sur LAUS, la réaction de l'ennerni est vive et la contre batterie assez violente.
Pour le lendemain, la mission essentielle est dévolue au CC4 : la prise de DANNEMARIE. Cette opération doit être facilitée par une exploitation du CC5 à partir de BRINIGHOFFEN en direction de SOPPE le BAS.
La répartition de l'artillerie sera la même que pour la journée des 25 et 26 ; la totalité des feux de l'ALCA étant initialement utilisée pour l'attaque de DANNEMARIE.

27 Novembre 1944
BALLERSDORF est occupé, le 2/62 se porte au N.E. de cette localité pour être en mesure d'appuyer le CC4 vers l'Ouest et vers le N.O. devant HAGENBACH.
DANNEMARIE est occupé. L'ennemi se replie en direction de WOLFERSDORF et TRAUBACH, et le soir WOLFERSDORF est occupé par le CC4.
Dans la nuit le CC5 s'empare d'AMMERTZWILLER. Il est appuyé par le 1/62 qui a pris position dans la région d'ENSEMINGEN.
Pendant ce temps le CC6, appuyé par le 1/62, a dépassé ROUGEMONT et se dirige sur SOPPE-le-Bas.
Le CC6 s'empare de LAUW et par les tirs d'arrêts du 3/62 enraye une contre attaque ennemie.

28 Novembre 1944
Le CC4 poursuit sa progression sur l'axe DANNEMARIE-GEVENATTEN et SOPPE-le-BAS où il arrive dans l'après midi, faisant sa jonction avec le CC6.
Le CC5 occupe HECKEN puis DIEFMATTEN.
Le 1/62 est en position dans la région de BALSCHWILLER
le 2/62 est en position dans la région de GUEVENATTEN
le 3/62 est en position dans la région de LA CHAPELLE.
Pour le lendemain, le CC4 doit pousser en direction de PONT D'ASPACH et le CC5 de GUEWENHEIM.
Chaque groupe est en appui de son CC, mais le 1/62 doit renforcer les feux du 2/62 au profit du CC4 pour l'opération sur PONT D'ASPACH.

29 Novembre 1944
Le CC4 et le CC6 sont ensemble à SOPPE-le-BAS.
Le CC4 a pour mission de s'emparer de PONT D'ASPACH éventuellement en liaison avec le CC1 de la 1ère D.B. et d'y installer un point d'appui pour chercher à poursuivre sur CERNAY.
Le 2/62 porte 2 batteries dans la région de BURNHAUPT-le-HAUT.
Le 3/62 a déjà une batterie dans cette région et le 1/62 est dans la région de BALSCHWILLER.
L'ennemi est solidement installé sur la rive nord de la DOLLER, le carrefour de PONT D'ASPACH est battu sans cesse par l'artillerie et les minens ennemis. Le cours d'eau est en crue. La construction d'un pont est ainsi très retardée.

30 Novembre 1944
Nos troupes sont arrêtées sur la rive Sud de la DOLLER de MULHOUSE à GUEVENHEIM. La 1ère D.B. tient le front de PONT D'ASPACH à LUTTERBACH.
La 5e D.B. (moins le CC5 qui reste à la disposition de la 2e D.L.M.) est placée en réserve d'Armée, prête à intervenir au profit du 2e C.A.
Mais les 1/62 et 2/62 vont former groupement.
Le 1/62 déployé ou N.E. de BERNWILLER
Le 2/62 déployé au N.O. de BURNHAUPT le BAS.
en vue de renforcer l'appui du CC3 de la 1ère D.B. et éventuellement du CC6 sur l'axe PONT d'ASPACH - CERNAY.
Le 3/62 jusqu'au 6 Décembre appuie non seulement le CC6 mais les bataillons du 5e R.T.M., les groupements PICQUEAUBRUN, de BERCHOUX, puis le Régiment de l'Yonne et le détachement VIGAN.

1er Décembre 1944
La date de l'opération prévue sur la DOLLER n'est pas encore fixée.
Les groupes sur place sont au demi-repos. 

2 Décembre 1944
Rien à signaler.

3 Décembre 1944
Le 1/62 reçoit l'ordre de suivre son CC qui part pour la Région de VILLERSEXEL,1ère Destination,

4 Décembre 1944
Mouvement du CC4 et du 2/62 vers la Région de BRUYERES en passant par PLOMBIERES et REMIREMONT.

5 Décembre 1944
Le CC4 est mis à la disposition de la 36e D.I.U.S. dont le P.C. se trouve à Ste MARIE aux MINES.
Le 2/62 doit être déployé en principe au Sud de RIBEAUVILLE.

6 Décembre 1944
Le 2/62 fait mouvement sur COINCHES au S.E. de St DIE.
Les opérations sur la DOLLER vont reprendre le 7 Décembre, elles visent à simultanément déborder l'ennemi par une action au Nord de THANN et l'attaquer en direction de CERNAY en partant du front de la DOLLER. Le 5e R.T.M. et des bataillons de F.F.I. sont chargés de l'action appuyés par les blindés du CC6.
L'appui d'artillerie est prévu par :
le Groupement GILLOT : 1/62 et 3/ó2
le Groupement du GARREAU : 2 Groupes de 155 court
les feux du 4/RACL : 155 GPF
les feux de 2 Groupes de 155 D'ALCA.

LES VOSGES CENTRALES.

7 Décembre 1944
1° Secteur des Vosges.
Le 2/62 fait mouvement pour prendre position à HUNAWIHR mais à midi reçoit un contre ordre, c'est à AUBURE qu'il doit se rendre pour relever un groupe Américain.
2° Secteur d'Alsace. 
L'attaque échoue. La DOLLER ne peut être franchie en force, cependant une petite tête de pont est faite et conservée à PONT D'ASPACH.

8 Décembre 1944
1° Secteur des Vosges.
Ayant relevé les Américains, le CC4 et le 2e Groupement de Tabors doivent s'emparer d'ORBEY et pousser sur les TROIS EPIS.
En fin de journée HACHIMETTE  est occupée mais l'ennemi tient énergiquement les hauteurs qui, à l'Est et à l'Ouest, commandent la route d'ORBEY.
2° Secteur d'Alsace.
La mission des Unités en ligne est la suivante : défensive active.
Dans la journée, 2 contre attaques ennemies dont l'une au Sud du BRUCKENWALD ont été stoppées avec de lourdes pertes par les tirs d'arrêt du 3/62.

9 Décembre 1944
1° Secteur des Vosges (ORBEY)
L'attaque de la veille continue, le CC4 occupe les ALLAGOUTES mais il n'est pas possible de franchir le col à l'Ouest du GRAND FAUDÉ.
2° Secteur d'Alsace.
THANN est en grande partie occupée par nos éléments. La mission du CC6 appuyée par le 1/62 et le 3/62 est la suivante pour le 10 :
faire effort sur l'axe THANN-RODEREN
nettoyer vieux THANN
agir sur l'axe THANN - ASPACH
Le 1/62 se porte dans la région de SOPPE le BAS.
Le 3/62 de regroupe dans la région de SOPPE le HAUT.
Ils assurent également l'appui du 5e R.T.M. chargé de tenir les positions conquises.

10 Décembre 1944
1° Secteur des Vosges (ORBEY)
L'attaque vers ORBEY se poursuit, depuis 5 jours la consommation du 2/62 varie de 1500 à 25130 coups par jour. L'ennemi se cramponne désespérément sur les crêtes et se renforce sans arrêt.
2° Secteur d'Alsace.
Le mauvais temps persistant laisse la DOLLER en crue. Cest en vain que le génie essaye de lancer des passerelles.
Le CC6 occupe RODEREN mais ne peut atteindre LEIMBACH.

11 Décembre 1944
1° Secteur des Vosges (ORBEY)
L'attaque des jours précédents est reprise. Les éléments blindés du CC4 arrivent aux premières maisons d'ORBEY. L'ennemi s'accroche désespérement sur les hauteurs qui dominent cette localité.
2° Secteur d'Alsace.
La mission de la journée est le maintien de l'occupation de RODEREN. Occupation de MICHELBACH poussée vers ASPACH le HAUT. La mission des 1 et 3/62 reste la même. Le 4/63 constitue l'action d'ensemble. Une batterie du 3/62 est en position entre BOURBACH le HAUT et BOURBACH le BAS.
En fin de journée la situation est confuse à VIEUX THANN, par contre les deux ASPACH et SCHWEIGOUSE ont été libérés ainsi que MICHELBACH et LElMBACH.
Le P.C. de l'A.D. se transporte avec celui du 5e RTM à SENTHEIM puis vers 19 heures rejoint SOPPE LE BAS.

12 Décembre 1944
1° Secteur des Vosges (ORBEY)
Le Colonel Commandant le CC4 dispose de 2 groupements, le premier aux ordres du Colonel BONJOUR dans la région du village du BONHOMME. Le second : aux ordres du Colonel de LATOUR dans la région de FRELAND.
L'ennemi contre-attaque sur les hauteurs à l'Est de l'axe HACHIMETTE - ORBEY. Nombreux tirs d'arrêts, le 2/62 est renforcé dans ce secteur par le 2/67 qui prend position au N.O. de FRELAND.
Tandis que le 1/67 en position dans la région du BONHOMME appuie le groupement BONJOUR.
L'arrivée du 2/64 est également prévue ainsi que celle du 1/62.
2° Secteur d'Alsace.
Une audacieuse contre attaque ennemie sur le REGENHOPT est stoppée par les tirs d'arrêt du 3/62 ; un instant perdu par le 5e RTM, il est repris vers 15 h.
THANN est copieusement bombardé par l'Artillerie ennemie.
Les opérations du 3/62 dans cette région sont virtuellement terminées. Le 19 Décembre il quittera définitivement cette région pour celle de LURE où il sera placé au repos.

13 décembre 1944
Dans les Vosges l'ennerni se renforce chaque jour, les contre-attaques continuent mais sont toutes contenues en particulier par l'intervention de l'Artillerie sur le Col du Grand FAUDÉ.
La situation est sans changement dans la soirée tant au Col du BONHOMME que dans la région d'ORBEY.

14 Décembre 1944
La mission du Groupement SCHLESSER pour la journée est le maintien de la possession du GRAND FAUDÉ qui domine ORBEY et de la sécurité des itinéraires BONHOMME - LAPOUTROIE - HACHIMETTE et HACHIMETTE - ORBEY.
La limite entre la 3e D.I.A. et la 36e D.I.U.S. est modifiée et reportée à l'Est.
Comme conséquence le groupement SCHLESSER passe aux ordres de la 3e D.I.A., il est composé des CC4 -1er RTA - 2e GTM.
Il a pour mission d'attaquer le 15 Décembre sur l'axe LAPOUTROFE - GIRAGOUTTE - les TROIS EPIS.
L'appui d'Artillerie est organisé de la facon suivante aux ordres du Colonel Cdt l'A.D.B./5.
le 2/62 appui direct du III/1er RTA
le 2/64 appui direct du I/1er RTA
le 3/65 (155 HMI) arrivé la veille, en position à AUBURE est en action d'ensemble.
Le 2/62 doit en outre fournir les tirs d'arrêt devant le 2e GTM par priorité sur ceux demandés par le IIII/1er RTA.
Le P.C, de l'A.D. s'installe à 11h.30 à AUBURE avec P.C, avant à FRELAND auprès du CC4.
Le 1/62 prend position dans la région du BONHOMME pour l'appui d'une attaque N.S. en direction des LACS.

15 Décembre 1944
La réaction ennemie est dure et les gains de terrain peu appréciables dans la zone du groupement.
Cependant en fin de journée le BAS d'ORBEY est atteint, LES CHIAISGAYAS et la clairière S.O. de BACHE LE LOUP ; à l'Ouest, ORBEY est occupé et en cours de nettoyage ; à l'Est, la 36e D.I.U.S. a atteint la vallée de la WEISS dans la région d'ALSPACH. Le 1/62 arrivé dans la Région du BONHOMME, appuie le 1er GTM en direction du LAC BLANC - LAC NOIR.
La mission du lendemain est :
terminer le nettoyage d'ORBEY, reprendre l'attaque en direction de LA CHAPELLE en vue de conquérir les cotes 881 et 885 (LE GRAS)
Pour l'Artillerie l'Appui direct comprend :
2/62 appui du III/1er RTA
2/64 appui du II/1er RTA.
L'action d'ensemble aux ordres directs du Cdt de l'A.D.B.5 comprend les 3/67 (105 H) et 3/65 (155 HM1).
Il dispose également d'un crédit de 750 coups de l'A.D. 36 U.S. Le déploiement est toujours le même depuis le début des opérations :
2/62 et 3/65 AUBURE
3/67 FRELAND
2/64 Nord Ouest de FRELAND.

16 Décembre 1944
L'attaque prévue part à 9h.30. La résistance ennemie est toujours très forte et les gains réalisés très faibles.
L'attaque doit reprendre le lendemain 17 avec les groupements GUILLEBAU (4e RTT) et GUENIN (1er RTA).
Elle sera appuyée par les moyens suivants aux ordres du Colonel Commandant l'A.D.B. 5.
2/62 appui direct du Grpt GUILLEBAU et du III/1er RTA.
2/64 appui direct du II/1er RTA.
Action d'ensemble
3/67 105 H.
3/65 155 HM1.
200 coups de 155 de l'AD/36 U.S.

17 Décembre 1944
L'attaque a repris à 8h.30. Enfin de journée la ligne atteinte est : Pointe Est du LAC BLANC, Ferme GAISHOFF, NEUVE FRAYE, FAING, VERS PAYRIS, RAIN DES CHENES, maisons Nord de TANNACH, MORREY FONTAINE. La Cote 885 (LE GRAS) tient toujours.
L'objectif du 18 est encore La CHAPELLE et la Cote 885. L'appui d'Artillerîe est légèrement modifié.
2/62 appui direct du I/1er RTA et en cas de besoin du III/1er RTA et des Goums.
2/64 appui du II/1er RTA.
Action d'ensembIe sans changement moins l'Artillerie U.l S.

18 Decembre 1944
L'attaque dans le Secteur du Groupement SCHLESSER apporte quelques gains mais la cote 885 ne peut être conquise.
Dans l'après midi, une batterie du 2/62 est poussée au KALBIN près de la maison forestière de WASSERFELD.
Les troupes américaines et le CC5 ont occupé ALSPACH, KAYSERSBERG, KIENTZHEIM et AMMERSCHWIHR.
Le 19, le groupement SCHLESSER doit rompre la position entre la cote 786 et La CHAPELLE, le Groupement GUENIN est chargé de I'opération.
La répartition des missions de l'Artillerie est la même, mais les allocations de munitions sont faibles : 1000 coups par groupe de 105 et 500 coups de 155. Le plan d'emploi est maigre.
Le Chef d'Escadron de GUERRE Commandant le 1/62 est affecté à la Mission Militaire Française auprès du 6e Groupe Armée U.S., il est remplacé par le Chef d'Escadron HURET (E.M. Artillerie de l'Armée).

19 Décembre 1944
L'attaque prévue n'a pu être déclenchée en raison des contre-attaques ennemies sur les cotes 801 et 767. Celles-ci ont été heureusement brisées par les tirs d'arrêt de l'Artillerie et les positions ont pu être conservées. L'opération qui devait avoir lieu le 19 est reportée au 20.
Dans la nuit du 19 au 20 le III/1er RTA est relevé par le II/7e RTA. C'est lui doit assurer la conquête des objectifs.
La répartition des missions de l'Artillerie est la suivante :             
2/62 Appui direct du II/7e RTA, du I/1er RTA, des Goums et éventuellement des détachements blindés ;
2/64 Appui des III/1er RTA et II/1er RTA.
Action d'ensemble sans changement. 
Les allocations de munitions ne sont pas modifiées.
Le 1/62 quitte la région pour se porter par Ste MARIE AUX MINES dans la région de RIQUEWIHR. Il est remis à la disposition entière de son CC. Une de ses batteries reste en position à ALSPACH.

20 Décembre 1944
En raison du brouillard intense l'attaque ne peut se développer et le 1er RTA est revenu en fin de journée sur ses positions de départ.

21 Décembre 1944
L'opération du 20 est reprise à partir de 8h30. La CHAPELLE est occupée par le I/1er RTA à l'est, le 2e Groupement de TABORS a occupé le chalet JEAN WEIBEL.
Les opérations du lendemain auront pour but de terminer l'occupation par le 1er RTA des croupes 786 et 764 et avec les Goums de faire tomber les résistances des croupes 695 et 821.
La répartition de l'ArtiIIeríe est sans changement.

22 Décembre 1944
La préparation dure une demi heure mais les consommations sont toujours réduites.
Les goumiers s'emparent de la cote 695 mais une contre attaque les en déloge malgré la puissance des tirs d'arrét du 2/62. Cependant 2 compagnies ennemies sont presque anéanties.
L'ennemi ne peut ainsi tirer aucun avantage de son succés momentané et la cote 693 sera réoccupée le lendemain.
Le groupement GUENIN a réussi à s'emparer et à conserver, malgré de violentes contre-attaques, LAPLACE et les premières maisons du Hameau de HENZEL.
Les opérations du 23 auront pour but de faire tomber le GRAS en l'attaquant à la fois par l'Est et par l'Ouest et d'exploiter sur l'axe LA CHAPELLE-LABAROCHE.
Les tirs n'auront lieu qu'à la demande et l'opération sera menée par les Tabors en liaison avec le CC5 dont des éléments venus de la vallée de la Weiss menacent la route LABAROCHE - AMMERSCHWIHR.

23 Décembre 1944
Les Goumiers réoccupent la cote 693 - le 2/7e RTA arrive dans l'après midi à la cote 821 mais ne peut aborder la cote 885 (LE GRAS).
Dans la soirée une batterie du 2/62 est portée à la sortie Est de LAPOUTROIE.

24 Décembre 1944
L'opération de la journée dont l'enjeu est toujours le même, prévue pour 9 heures, n'a pu être déclenchée. A 7h.50 après une violente préparation d''Artillerie l'ennemi a lancé une contre-attaque sur les cotes 821 et 760 occupées la veille. Arrêtée par les tirs d'Artillerie, la contre-attaque n'a pas de sérieuse conséquence, les deux cotes un instant perdues sont réoccupees par le II/7e RTA et en fin de journée les positions de la veille sont légèrement améliorées.

25 Décembre 1944
En raison des renseignements sur l'ennemi : troupes fraiches, prêtes à renouveler les contre-attaques du 24 ; aucune opération n'est prévue pour la journée. La mission est de tenir solidement en assurant la liberté de l'itinéraire FRELAND - HACHIMETTE - ORBEY -LA CHAPELLE.
En vue de désorganiser les attaques possibles de l'ennerni des tirs de C.P.O. sont déclenchés pendant 3/4 d'heure sur les pentes de la cote 885.
Le Chef d'Escadron HURET prend le Commandement du 1/62 R.A.A. en remplacement du Chef d'Escadron de GUERRE muté.

26 Décembre 1944
Les allocations de munitions sont réduites.
Pas d'opérations.
L'ennemi a tâté notre dispositif par patrouilles.
Une opération importante ayant pour objectif la cote 885 est prévue pour le 27. L'action principale sera menée par un Bataillon du 3e RTA. Une action convergente de toutes les unités en ligne couvrira et appuiera cette opération.
L'Artillerie est répartie de la façon suivante :
2/64 appui du 1er RTA
2/62 appui du II/7e RTA et Tabors
1/62 appui du Détachement blindé du CC5.
Toute l'Artillerie du Groupement GILLOT, 2/62, 2/64, 3/67, 3/65 participera à l'appui de l'opération.

27 Décembre 1944
Une importante préparation d'Artillerie sur la Cote 885 est déclenchée de 8h.45 à 9h.30. Elle est exécutée dans des conditions particulièrement délicates en raison de la proximité des troupes amies qui l'encerclent presque complètement.
Dans le courant de la matinée la cote 885 (LE GRAS) est occupée par le II/7e RTA.
Pour le lendemain la mission est d'organiser et tenir les positions conquises.
Le 3/67 sera en appui du 4e R.T.T.
2/64 sera en appui du 1er R.T.A.
2/62 sera en appui du II/7e R.T.A. et 2e GTM.

28 et 29 Décembre 1944
Un certain nombre de C.P.O. sont prévues en cas d'indices d'attaques ennemies.
Des tirs d'arrëts sont déclenchés, l'ennemi tâtant le dispositif et ayant contre-attaqué à plusieurs reprises aux lisières Sud de LEGRAS et à la ferme HENZEL. Il subit de lourdes pertes du fait de ces tirs.
Le 1/62 quitte le Secteur pour se porter dans la Région de SELESTAT où il doit relever un groupe de la 2e D.B.

30 Décembre 1944
Plusieurs tirs de C.P.O. sont exécutés.
Le groupement SCHLESSER doit être remplacé par le 7e R.I.U.S.
La relève commence dans la nuit du 30 au 31 et sera terminée dans la nuit du 31 au 1er Janvier.
Le 2/62 est maintenu sur place, il y restera jusqu'au 2 Janvier.
Le 1/62 prend position à l'Est de DAMBACH la VILLE avec mission :
Défense du point d'appui de SELESTAT.

31 Décembre 1944
Journée calme, les relèves s'effectuent normalement.

1er Janvier 1945
A 0 heure à la demande des Américains un tir massif est déclenché sur LABAROCHE et les harcèlements se poursuivent jusqu'à 6 heures.
Le P.C. de l'A.D.B. 5 quitte LAPOUTROlE pour la CROIX aux MINES. Le 2/64 a rejoint la 4e D.M.M.

2 Janvier 1945
Le 2/62 fait mouvement pour la région Est de ST-DIE.
La campagne des VOSGES est terminée pour l'A.D.B. 5. En moins de 60 jours d'opérations chacun des groupes a tiré plus de 50 000 projectiles.
Le 1/62 est relevé de sa mission de défense de SELESTAT, il fait mouvement sur KLINGENTHAL.
Le 3/62 est toujours au repos dans la région de LURE.

LA DEFENSIVE au Sud de STRASBOURG

3 Janvier 1945
Le 1/62 exécute des reconnaissances dans la région S.O. de STRASBOURG en vue de l'appui d'un mouvement retardateur dans le cas où une contre attaque allemande nécessiterait l'évacuation de STRASBOURG.
Le 2/62 est envoyé dans la région EST d'EPINAL.

4 et 5 Janvier 1945
RIEN A SIGNALER.

6 Janvier 1945
Le 3/62 est alerté dans ses cantonnements de LURE pour faire mouvement sur STRASBOURG avec son CC.

7 Janvier 1945
Le 1/62 se porte dans la région Nord de STRASBOURG pour l'appui d'une attaque dont l'objectif est GAMBSHEIM, il prend position aux lisiêres S.O. du village de LA WANTZENAU.
L'opération n'a pas lieu mais le dispositif réalisé permet d'enrayer une forte contre-attaque ennemie qui se dessinait.

8 Janvier 1945
Le 1/62 est relevé de sa mission, il cantonne à MUNDOLSHEIM avant de rejoindre ses cantonnements de repos à KLINGENTHAL.
Mais une nouvelle poussée ennemie se fait sentir au Sud de STRASBOURG ; le groupe se porte dans la nuit du 8 au 9 à MATZENHEIM au N.E. de BENFELD en renforcement de l'artillerie de la 1ère D.M.I.
L'opération a pour but de réduire la tête de pont faite par les Allemands au Sud de STRASBOURG.

9 Janvier 1945
L'attaque se déroule normalement mais une violente contre-attaque ennemie oblige nos blindés à se retirer à l'Ouest de l'ILL.
Le 3/62 vient de mettre en position dans la Région de LIPSHEIM - HINDISHEIM, il forme groupement avec le 1/67 en appui de la brigade ALSACE LORRAINE et renforce également l'A.D./1 dans la zone d'ERSTElN.
Le 2/62 revient dans la région de St DIE à ses anciens cantonnements du 2 Janvier.

10 Janvier 1945
La situation est critique devant le 1/62 qui exécute des tirs d'arrêts à 1500 m. de son P.C.
Dans l'après midi le groupe se déplace et prend position dans la région UTTENHEIM - BOLSENHEIM en vue d'appuyer le débouché d'une attaque de blindés en direction d'HERSHEIM et ROSSEFELD qui vise à dégager les accès de ces villages dont les garnísons sont encerclées.
Le P.C. avant de l'A.D. se porte avec celui de la Division à ROSHEIM.

11 Janvier 1945
Ce jour là, la mission du 1/62 est purement défensive. Celle du 3/62 également, ce dernier doit déplacer légèrement ses batteries prises à partie par l'artillerie ennemie.
Le 3/62 conservera cette mission jusqu'au 20 Janvier.

12 Janvier 1945
Rien à signaler, l'ennemi semble avoir, au moins momentanément, renoncé à une percée dans cette région.

13 Janvier 1945
Le 1/62 fait mouvement et prend position en mission défensive dans la Région de STOTZHEIM en renforcement de l'A.D./1. Il y reste jusqu'au 20 Janvier.
Le 2/62 est alerté dans ses cantonnements de la région de SAINT DIE.

14 Janvier 1945
Le 2/62 fait mouvement et vient en renforcement de l'A.D./1 prendre position entre ST PIERRE et EPFIG à coté du 1/62 avec qui initialement il forme groupement.
Deux jours plus tard c'est avec le 4/1er RA que le 2/62 forme groupement.
La mission est toujours la même : Défensive à l'Est de la route SELESTAT - STRASBOURG.
Un ordre de la 5e D.B. envisage plusieurs hypothèses pour l'emploi de la D.B. en cas de contre-attaques menées par les CC. Les Groupes de l'A.D.B. 5 sont prévus pour l'appui de ces contre-attaques.

15 et 16 Janvier 1945
RIEN A SIGNALER.

17 Janvier 1945
Les 1 et 2/62 exécutent avec le le R.A. des reconnaissances dans la région de RUDEREN en vue de l'appui d'une opération de la 1ère D.M.I. opération qui fera partie d'une offensive générale visant à la réduction de la poche de COLMAR et au rejet de l'ennerni à l'Est du RHIN.

18 Janvier 1945
Le 2/62 ne fait plus partie de l'A.D./1, il doit renforcer l'Artillerie de la 3e D.I.U.S. dans la Région de RIBEAUVILLE. Le CC4 est également à la disposition de cette Division.
Le 3/62 remplacera le 2/62 pour le renforcement de l'A.D./1.
Le Lieutenant-Colonel SIBEN affecté à l'A.D.B. 5 rejoint le P. C. à 17 heures.


L'OFFENSIVE sur BRISACH - COLMAR.

19 Janvier 1945
LE P.C. de l'A.D.B. 5 s'installe à BARR.

20 Janvier 1945
Le 2/62 prend position au Nord de RIBEAUVILLE.
Le 1/62 prend position dans le Région de BERGHEIM.
Le 3/62 prend position dans le triangle ST-HIPPOLYTE - RODEREN - BERGHEIM.

21 Janvier 1945
L'offensive doit débuter par une attaque de la 3e D.I.U.S. le 22 à 21 heures sans préparation d'Artillerie.
L'opération est menée au Nord par le 2e CA renforcé d'Unités Américaines. Elle doit, fonçant d'Ouest en Est sur NEUF BRISACH, mettre la rnain sur les ponts du RHIN et prendre COLMAR par l'Est, pendant qu'au Sud le 1er C.A., ayant déclenché le 20 Janvier une Offensive Générale de THANN à MULHOUSE doit en marchant du Sud vers le Nord faire sa jonction avec le 2e C.A. coupant ainsi la retraite des éléments ennemis qui tiennent encore dans les VOSGES dans la Région de GUEBWILLER et MUNSTER.

22 Janvier 1945
LE 2/62 renforce les feux du 4e Btn. U.S. de l'A.D./5 U.S.
Les 1 et 3/62 font partie de l'A.D./1 initialement et doivent appuyer leurs CC dès que ceux-ci seront engagés.
L'Attaque Américaine part à 21 Heures comme prévue, elle semble se dérouler favorablement.

23 Janvier 1945
L'attaque de la 1ère D.M.I. se déclenche à 7h.50 après une préparation d'ArtilIerie d'un quart d'heure en raison de nombreux champs de mines rencontrés, l'avance est lente, cependant au début de l'après midi ILLHAEUSERN est occupé et le 1/62 se porte dans la région de GUEMAR.
La 3e D.I.U.S. a franchi l'ILL au Pont de MAISON ROUGE. Le 2/62 prend position au Sud de GUEMAR à l'Est de la Route GUEMAR - OSTHEIM.
Au début de la nuit, une contre attaque ennemie rejette les Américains jusqu'à l'ILL.
Le Colonel Cdt l'A.D.B. 5 porte son P.C. à CHATENOIS.
Le Lieutenant-Colonel SIBEN rejoint le CC6 où il restera en liaison pendant les opérations futures.

24 Janvier 1945
Dès le jour, des concentrations massives sur le moulin de RIED permettent à la 1ère D.M.I. de l'occuper.
LE 3/62 prend position dans la Région GUEMAR - ILLHAEUSERN : une des batteries est à moins de 1500 m. de l'ennemi.
La Contre attaque allemande sur les Américains a été repoussée, le Pont de MAISON ROUGE est maintenant largement dégagé et, vers le Sud le château de SCHOPPENWIHR est occupé.
Les 1/62 et 3/62 seront le lendemain à la disposition de leur CC. Le CC6 doit être engagé dès le lever du jour.

25 Janvier 1945
Le CC6 appuyé d'un Régiment de parachutistes et d'un Bataillon de Choc a pour mission de s'ernparer de JEBSHEIM et des ponts sur le Canal de COLMAR. Les blindés atteignent le moulin de JEBSHEIM, ils sont contre attaqués en fin d'après midi par des JADG-PANTHERs. Grâce aux tirs d'arrêts massifs du 3/62 et de l'ALCA, cette contre attaque est arrêtée, néanmoins la situation reste critique toute la nuit.
Les Américains poussant vers le Sud atteignent le pavillon de chasse des bois de RIEDWIHR et à l'Ouest de l'ILL: ROSENKRANTZ et HOUSSEN.

26 Janvier 1945
Les Américains poursuivent leur progression : RIEDWIHR et HOLTZWIHR sont occupés, le CC4 se tient prêt à déboucher et se porter dans ces 2 localités.
Le CC6 progresse lentement vers JEBSHEIM malgré la résistance ennemie.
Le 1/62 se porte à l'Est de l'ILL au Nord de la MAlSON ROUGE à 1500 m. des blindés ennemis.

27 Janvier 1945
Le CC4 s'insta|le à RIEDWIHR et HOLTZWIHR. Le canal de COLMAR est atteint en quelques points, WICKERSCHWIHR est nettoyé.
Le 2/62 porte une batterie au N.O. de RIEDWIHR et installe son P.C. dans cette localité en 1ère ligne.
Dans la soirée une autre batterie est portée à hauteur de la 1ère à 1 Km au Nord d'HOLTZWIHR.
Le 3/62 se porte à l'Est de la MAISON ROUGE dans la région Ouest du Moulin de JEBSHEIM.
Les blindés du CC6 entrent à JEBSHEIM mais à l'intérieur du village sont pris à partie par des tirs de 88 à bout portant. JEBSHEIM doit être évacué, heureusement les tirs d'arrêts aux lisières Ouest du Village et aux lisières Est du Moulin de JEBSHEIM stoppent l'avance des contre-attaques ennemies. 

28 Janvier 1945
Le 2/62 porte sa batterie arrière à côté des deux autres.
Dans JEBSHEIM la lutte se poursuit acharnée, les contre-attaques allemandes se succèdent en vain mais sans arrêt.
Pendant ce temps un CC de la 2e D.B. attaque GRUSSENHEIM qui ne tombera que le lendemain. L'action de ce Combat Command a été aidé par un tir fumigène fourni spontanément par le 3/62. 

29 Janvier 1945
Après une journée particulièrement dure où l'ennemi a réussi à reprendre pied dans une partie de JEBSHEIM, le village est définitivement libéré. Trois contre-attaques ennemies ont été arrêtées par des tirs d'arrêts du 3/62.
A 21 heures les Américains attaquent le Canal de COLMAR au Sud de RIEDWIHR pour en livrer les ponts au CC4.
Le 2/62 prend part à cette opération en renforcement de l'A.D./5 U.S.

30 Janvier 1945
Le Canal a été franchi et des ponts construits dans la nuit du 29 au 30. Dans la journée, BISCHWIHR et WIHR-en-PLAINE sont occupés.
Une batterie du 2/62 se porte au Sud de WICKERSCHWIHR et en fin d'après midi, le CC4 débouche vers ANDOLSHEIM et vers HORBOURG, il occupe FORTSCHWIHR.
Le CC6 partant de JEBSHEIM lance une attaque sur les bois de la Hardt pour atteindre le canal du RHONE au RHIN. Cette attaque échoue devant les tirs des chars ennemis.
Le 1/62 se porte dans la région de RIEDWIHR pour appuyer l'attaque du CC5 sur URSCHENHEIM et DURRENENTZEN. URSCHENHEIM est occupée en fin de cette journée après une lutte farouche.

31 Janvier 1945
HORBOURG est occupé avec peine et en partie seulement par le CC4.
Le 1/62 exécute une préparation pour la prise du village de DURRENENTZEN qui en fin de journée n'est que partiellement occupé après de violents combats de rue. A l'Ouest de l'ILL, la 282 D.I.U.S. a progressé jusqu'au× abords même de COLMAR.

1er Février 1945
Le nouvel objectif du CC5 est WIDENSOLEN, ce village est occupé dans l'après midi.
Le 1/62 se porte dans la région de MUNTZENHElM.
Le CC4 arrive en vue du pont d'ANDOLSHElM et le soir prend la scierie et la station de SUNDHOFEN.
Dans la nuit le CC4 est regroupé dans la région d'OSTHElM en vue d'attaquer COLMAR par le Nord le lendemain matin. Les Américains doivent lui livrer les passages sur le fossé anti-chars qui défend la ville.
Le 2/62 reste sur ses positions, il fera seulement un changement de direction pour appuyer cette opération.

2 Février 1945
A 5h.30 la 28e D.I.U.S. livre au CC4 les lisières Nord de COLMAR - le CC4 débouche et, après avoir trouvé un passage sur le fossé anti-chars il traverse la ville vers 11 heures en direction de WINTZENHElM et WETTOLSHEIM.
Le 2/62 se deplace dans la journée pour prendre position aux lisières Nord de COLMAR. P.C. à COLMAR.
L'ennemi tient encore les lisières S.E.
Le 1/62 porte 2 batteries dans la region de WIDENSOLEN.

3 Février 1945
Le 1/62 appuie le CC4 et le détachement du 1er REC qui doit marcher vers le Sud à la rencontre du 1er C.A.
Il interdit par des tirs fusants le pont de Chemin de fer au Sud de COLMAR, pont que l'ennemi tente d'atteindre pour le détruire.

4 Février 1945
Pour le 2/62 la mission est maintenant de défendre COLMAR vers le Sud et le Sud Est en appui du Groupement de Choc GAMBIEZ.

5 Février 1945
Le 1/62 quitte ses positions pour rejoindre COLMAR où il doit être mis au repos.
Le 2/62 rapproche ses batteries des lisières de la ville. La situation est très calme.
La 12e D.B.U.S. a atteint ROUFFACH et y a pris liaison avec des unités du 1er C.A. venant de CERNAY.

6 Février 1945
La jonction a été faite entre le 1er et le 2e C.A. à ROUFFACH. Le pont de NEUF BRISACH a été atteint.
Le 1er R.E.C. progressant dans les VOSGES a rencontré le 1er Tirailleurs à SOULTZMATT.
Les opérations de la 5e D.B. sont terminées en HAUTE ALSACE.
L'A.D. reste à COLMAR jusqu'au 27 février 1945 date à partir de laquelle le P.C. de la 5e D.B. s'înstalle à MOLSHEIM.

                                              2ème PARTIE
                                   13 Mars 1945 - 8 Mai 1945

LIBERATION DE LA BASSE ALSACE

A la date du 10 Mars, l'encadrement de l'A.D. est le suivant :
Commandant de l'A.D. : Colonel GILLOT
Adjoints : Lt-Colonel de MOUSSAC
Lt-Colonel \FOYER
Lt-Colonel SIBEN
Chef Escad. POUYAT
Chef Escad. de PESLOUAN
Chef. Escad. JEAN
Lieutenant MESTRES
S-Lieutenant LATOUR
S-Lieutenant PARAYRE

1er Groupe :
Chef d'Escadron : HURET
Adjoint : Capitaine CAZELLES
E. M. : Capitaine RIBET
1ère Batterie : Capitaine BLAIZOT
2e Batterie : Capitaine NOUVIAIRE
3e Batterie : Capitaine RACLET
C. R. : Capitaine FERRADINI

2e Groupe :
Chef d'Escadron : BERSIHAND
Adjoint : Capitaine MARTIN
E. M. : Capitaine PHILIBERT
4e Batterie : Capitaine BRUN
5e Batterie : Capitaine LATRY
6e Batterie : Capitaine PETITJEAN
C.R. : Capitaine JOUFFROY

3e Groupe :
Chef d'Escadron : BEROT
Adjoint : Capitaine VIZIER
E. M. : Capitaine du MONT
7e Batterie : Capitaine COULLOMBE LABARTHE
8e Batterie : Capitaine VIELLARD BARON
9e Batterie : Capitaine DANGUY des DESERTS
C.R. : Capitaine VERSAVEAUX

15 Mars 1945
Dans le cadre d'une puissante attaque du 6e C.A.U.S., la 36e D.I.U.S, attaque sur l'axe LA WALCK SOULTZ - WISSEMBOURG afin de prendre WISSEMBOURG et sur l'axe HAGUENAU - SOULTZ.
La 14e D.B.U.S. doit se tenir prête à dépasser la 36e D.I.U.S. pour s'ernparer des passages sur la LAUTER et maintenir la liaison avec la 5e D.I.A.
La 5e D.I.A. a pour mission :
1°) D'agir sur la direction générale BISCHWILLER - FORTSFELD - LAUTERBOURG pour couvrir le flanc droit du 6e C.A.U.S.
2°) De border le Rhin et d'en interdire le franchissement.
La situation des troupes amies est la suivante :
Les troupes amies occupent la rive sud de la MODER à l'ouest de KALTENHOUSE, les lisières Nord de KALTENHOUSE ; les lisières Nord et Est d'OBERHOFEN - ROHRWILLER, les lisières Nord du bois de DRUSENHEIM.
Le CC6 est mis à la disposition de la 3e D.I.A. et aura ultérieurement pour mission, d'exploiter sur ordre du Général Cdt. la 3e D.I.A., en direction de SOUFFLENHEIM - LAUTERBOURG en débordant par la forêt les résistances ennemies en vue d'atteindre au plus tôt la région de SELTZ et les lisières Nord du bois de SELTZ.
L'A.D.B. 5 est mise en renforcement à la disposition de l'A.D. 3 pour l'appui du débouché de l'attaque.
L'organisation du Commandement de l'Artillerie d'appui direct sera la suivante :
Groupement N°1 - Ouest
                         Colonel GILLOT        Appui du 4e RTT 3/67   Appui du 3e RTA 2/67
                         Renforcement         2/62   3/62 (appui direct du CC6)
Groupement N°2 - Est 
                        Lt-Colonel DUNOIS   Appui du 9e Zouaves 1/67
                        Renforcement         1/62
Le Groupement N°3 d'action d'ensemble aux ordres du Colonel VERNET et comprenant le
1/66 (155-17/18)
3/65 (155-HMI)
II/RACM (105)
III/RACAOF (155-17/18)
aura pour mission :
a) Le renforcement de l'appui de l'attaque
b) la protection de l'attaque.
Le 62e R.A. effectue ses reconnaissances dans l'aprés midi du 15 Mars :
le 1/62 dans la Région Sud de HERRLISHEIM
le 2/62 dans la Région Est de GRIES
le 3/62 dans la Région N.O. de BISCHWILLER. 

14 Mars 1945
Les groupes font mouvement dans la matinée du 14 Mars pour occuper les positions reconnues la veille.
Les 1/62 et 2/62 (groupes du CC4 et du CC5) peuvent être remis à la disposition de la 5e D.B. dans un délai de 4 heures.
De MOLSHEIM, l'A.D. se rend à 15 heures à son nouveau P.C., BISCHWILLER.
Les troupes amies occupent la rive Sud de la MODER à l'Ouest de KALTENHOUSE, les lisières Nord de KALTENHOUSE, les lisières Nord et Est d'OBERHOFFEN - ROHRWILLER - les lisières Nord du bois DRUSENHEIM.
L'ennemi occupe le camp d'OBERHOFFEN (lisières S.O.-Sud et S.E.) ainsi que les lisières Sud du bois d'OBERHOFFEN.
Le groupement GUILLEBAU (4e RTT et 3e RTA et éléments du CC6 de la 5e D.B.) doit attaquer le 15 au lever du jour en direction de SOUFFLENHEIM - SELTZ, appuyé par le Groupement GILLOT.
Le Groupement GUILLEBAU a pour mission de rompre la position ennemie et de s'emparer de SCHIRRHEIM et de SCHIRRHOFFEN.
L'opération doit avoir lieu en 2 phases, tout d'abord la conquête du Camp (4e RTT) et du bois d'OBERHOFFEN (3e RTA) ensuite la conquête de SCHIRRHEIM et de SCHIRRHOFFEN.
L'attaque doit avoir lieu le 15 Mars à 7h.15 après une préparation d'Artillerie de 50 minutes de 6h.45 à 7h.15.
Un plan d'emploi fixe les modalités de la préparation d'Artillerie. ll y est joint un calque des tirs sur objectifs repérés (carrefours, bornes ou lisières de bois) qui pourront être exécutés à la demande après la préparation.

15 Mars 1945
A 6h.45 la préparation d'artiilerie se déclenche, en 1/2 heure le Groupement GILLOT a déversé sur ses différents objectifs 2160 coups de 105.
L'attaque se heurte à une très forte résistance de l'ennemi organisé depuis longtemps, la réaction d'artillierie est faible, ce sont les armes automatiques et les mines qui ralentissent ou même arrêtent notre avance.
9h.45 les préparatifs d'une contre-attaque sont arrêtés par un tir massif de 5 groupes et des groupes de 155 de l'Action d'Ensemble sur un front de 800 m. environ aux lisières S.O. des bois d'OBERHOFFEN.
L'attaque des bois d'OBERHOFFEN par le 3e R.T.A. est fixée à H = 12h.30 mais le plan d'emploi ne peut être exécuté comme prévu, le 4e RTT n'ayant pas atteint son objectif. La préparation dure seulement 12 minutes elle est limitée aux lisières S.O. du bois.
Quelques automoteurs sont signalés sur la route de SCHIRRHEIM - OBERHOFFEN, deux batteries ennemies et des mortiers sont identifiés, des blockaus avec armes d'infanterie installés le long de la voie ferrée sont repérés par Piper-Cub ainsi que deux automoteurs qui sont immédiatement pris à partie et doivent se retirer.
Il est impossible de neutraliser ou de détruire les blockaus signalés, notre infanterie étant trop près.
De nombreuses concentrations sont exécutées sur le Camp où sont signalés un P.C. de Régiment, un P.C. de Bataillon, un Observatoire, des pièces anti-chars, un automoteur dont les coups ont atteint un de nos chars.
L'Usine et une partie de la station occupées depuis 8h.30 sont conservées et la voie ferrée est atteinte en plusieurs endroits.
Le 15 Mars au soir la ligne atteinte par nos troupes est la suivante : lisières N.E. de KALTENHOUSE, voie ferrée entre la MODER et le passage en dessus 085-211, l'usine, la station, les abords 200 m. Sud de la voie ferrée, puis la voie ferrée à partir du point 097-211 jusqu'au passage à niveau 107-212 (inclus).
En somme l'ennemi a opposé une vive résistance au cours de cette journée et l'opération est à remonter pour le lendemain.
La mission du Groupement GUILLEBAU est :
dans un 1er temps de s'emparer des lisières Est et Nord du bois d'OBERHOFFEN, des lisières Nord du bois RAPP et du Camp d'OBERHOFFEN.
dans un deuxième temps d'occuper les villages de SCHIRRHEIM et de SCHERRHOFFEN.
Le 3e RTA renforcé de chars et de T.D. et partant de la voie ferrée, doit s'emparer des lisières Nord et Est des bois d'OBERHOFFEN.
Le 4e RTT après avoir enlevé de nuit les résistances de la station, doit progresser initialement dans les bois derrière le bataillon de gauche du 3e RTA et enlever le Camp d'OBERHOFFEN en l'abordant par l'Est.
La répartition des missions de l'Artillerie reste inchangée.
Dans la nuit de nombreux tirs d'arrêt sont déclenchés en particulier ou Nord de la voie ferrée dans le bois d'OBERHOFFEN.
Le Groupement a consommé 6550 coups au cours de cette journée.

16 Mars 1945
La préparation d'Artillerie est reprise le matin.
L'ennemi oppose toute la journée une vive résistance, de nombreux tirs sont effectués sur des chars embossés en certains points du terrain. Une pièce d'artillerie hippo signalée par Piper sur la route de SOUFFLENHEIM à SCHIRRHOFFEN est immédiatement prise à partie et détruite.
Le Piper signale que la route partant de SCHIRRHOFFEN vers le Nord est coupée par de nombreux abattis. L'avance très difficile par suite de la résistance ennemie est encore ralentie par les mines innombrables. Le 2/62 porte 2 de ses batteries dans la région Nord de la Station d'OBERHOFFEN.
Le 3/62 porte 1 batterie dans la région Est de la Station d'OBERHOFFEN. Les groupes sont obligés d'utiliser leur personnel spécialisé pour découvrir les mines, il est même fait appel à la 5e D.B. pour envoyer un détachement de déminage préievé sur le génie de la Division.
La ligne atteinte le 16 au soir passe par la Maison Forestière de STIEFELHARDT, la cote 142,5, la côte 140,5, la côte 140,6 les lisières Nord du Bois KLEBER, la Clairière Ouest de SCHIRRHEIM, les abords 5.0. du Carrefour Central de SCHIRRHEIM.
Si le contact est assez lâche aux lisières Nord du Camp, des résistances très sérieuses ont été rencontrées dans SCHIRRHEIM au cours de l'après midi. Dans la journée la jonction est faite avec un détachement blindé américain à 1500 mètres Est de la Maison Forestière de STIEFELHARDT.
Le 16 au soir la 5e D.I.A. reçoit la mission de pousser vers le N.E. en vue d'occuper au plus tôt SOUFFLENHEIM, tout en se couvrant vers l'Est face aux bois de SOUFFLENHEIM et vers l'Ouest dans la forét de HAGUENAU.
L'action principale sur l'axe OBERHOFFEN - SOUFFLENHEIM sera conduite par le CC6 et par le Groupement GUILLEBAU (4e RTT et 3e RTA).
Elle comportera initialement :
1° l'achèvement de la conquête des villages de SCHIRRHEIM et de SCHERRHOFFEN par le 3e RTA renforcé de blindés.
2° une exploitation par le CC6 sur SOUFFLENNHEIM.
Elle sera couverte :
à l'Ouest par le 1er G.T. M. agissant en forêt de HAGUENAU face au Nord et à l'Est de la route incluse Cote 142,5 - Maison Forestière de KRANTZHUBEL.
à l'Est par le 49e R.I. s'établissant aux lisières Sud S.E. et Est de BISCHWILLER du village et des bois d'OBERHOFFEN, de SCHIRRHEIM.
Le Groupement GILLOT comprend :
le 1/62 - Renforcement des Groupes d'appui dans toute zone
2/62 - Appui direct du 4e RTT.
3/62 - Appui du CC6.
2/67 - Appui du 3e RTA
3/67 - Appui du 1er GTM
L'action d'ensemble comprend :
le Groupement N° 4 - Lt-Colonel DUNOIS - (2 Groupes de 155 C et 1 Groupe de 155 HM1)
le Groupement N° 3 - Lt-Colonel VERNET - (1 Groupe de 105 et 1 Groupe de 155)
Le 3/62 pourra actionner directement le groupe de 155 HM1 du groupement 4 pour les tirs contre les engins blindés ennemis. 
Dans la soirée du 16 au 17 de nombreux tirs d arrêts sont exécutés, en particulier vers 21 heures où au carrefour central de SCHIRRHEIM la situation devient critique, une contre-attaque avec quelques engins blindés heureusement enrayée menacait de nous deloger de la partie occupée de SCHIRRHEIM.

17 Mars 1945
Les tirs de préparation d'attaque n'ont pas lieu l'ennemi a décroché pendant la nuit de SCHIRRHEIM et de SCHIRRHOFFEN.
Le contact est rompu, mais une avance rapide pour la reprise de contact est impossible, en raison des nombreuses destructions, des mines, de nombreux abatis.
Le 3/62 porte ses batteries dans la partie Est du Champ de tir d'OBERHOFFEN.
Des tirs sont exécutés à la demande des fantassiris ou des Piper cubs.
Le 17 au soir, nos éléments ont atteint les points suivants ROESCHWOGG avec reconnaissance sur ROPPENHEIM - KOENIGSBRUCH - abords N.O. de SOUFFLENHEIM - Maison Forestière de FEBERBACH - Cote 157 - Maison Forestière du Gros CHENE.
Les villages de DRUSENHEIM et de DALHUNDEN ont été occupés, la region de SESSENHEIM et de STATTMATTEN serait libre d'ennemis.
La 3e DIA continue sa mission : pousser le plus rapidement possible en direction de SELTZ - LAUTERBOURG, tout en se couvrant face au Rhin et face au N.-N.O.
L'action principale sera conduite par le CC6 et par le groupement GUILLEBAU (4e RTT - 3e RTA 49e R.I.) sur l'axe SELTZ - LAUTERBOURG. Le 49e R.I. couvrira le flanc Est face au Rhin au Nord de SESSENHEIM.
Le groupement GILLOT, comprendra :
le 3/62 - appui du CC6
2/67 - appui du 3e RTA
2/62 - appui du 4e RTT
1/62 - appui du 49e R.I.
L'action d'ensemble (Grpt. DUNOIS) - 2 gr. de 155c - 1 gr. del55 HM1, agira par priorité en renforcement du groupement GILLOT et sera deployée dans la matinée dans la région de SOUFFLENHEIM - RUNTZENHEIM.
Les groupes du groupement GILLOT, reçoivent l'ordre de se porter en avant le 18 Mars au lever du jour pour occuper de nouvelles positions :
le 2/62 dans la région de RUNTZENHEIM
le 2/67 dans la région Nord de SOUFFLENHEIM
le 1/62 dans la région Sud-Sud Est de SOUFFLENHEIM
le 3/62 (appui du CC6) de déplacera à son initiative selon les exigences de sa mission.

18 Mars 1945
Le P.C. de l'A.D.B. 5 se porte à SOUFFLENHEIM.
Les groupes déplacés par échelons de Batterie sont en position dans la matinee prêts à intervenir.
La progression de l'infanterie est toujours ralentie par les destructions et les mines, aucun contact n'est pris avec l'ennemï dans la matinée et la situation à 12 Heures est la suivante :
Nos éléments ont atteint :
3e R.TA  - la SAUER au Sud de NIEDEROEDERN, la liaison est prise avec les Américains sur l'axe NIEDERROEDERN - HATTEN.
4e RTT - SELTZ.
Vers l'Est des reconnaissances blindées ont été poussées sur le RHIN en direction de FORT-LOUIS - NEUHAUSEL et sur les routes S. de BEINDREIN et Est de SELTZ.
Dans l'après midi quelques éléments légers ennemis sont repoussés au Nord d'OBERLAUTERBACH.
Dans la soirée, nos éléments avancés sont au contact de l'ennemi au Sud et à |'Ouest de LAUTERBOURG, au Sud de SCHEIBENHARDT et tiendraient NIEDERLAUTERBACH et SALMBACH.
A l'Est nos éléments tiennent MOTHERN et MUNCHAUSEN et au Sud-Est les abords du Rhin.
La 3e DIA doit, le 19, reconnaître et si possible enlever les passages de la LAUTER.
En conséquence, il est constitué deux groupements :
Le Groupement GUILLEBAU (3e RTA et 4e RTT) et le CC6.
Un groupement composé du 49e R.I. et du 9e Zouaves.
Le groupement GILLOT comprendra :
le 2/62 - Appui du 4e RTT 
2/67 - Appui direct du 3e RTA
3/62 - Appui du CC6 et renforcement des 2/62 et 2/67.
(le 1/62 passe au groupement JOUIN en appui du 49e R.I.).
L'action d'ensemble (Groupement DUNOIS) comprendra :
I groupe de 155 c (agissant par priorité en renforcement)
I groupe de 155 HM1 (du Groupement GILLOT).
En raison de la situation le 18 au soir, les Groupes reçoivent l'ordre de se porter en avant le 19 au matin (reconnaissances au lever du jour) et de se déployer.
2/67 - Région 1 Km N.O. de WINTZENBACH
3/62 - initialement Région N.O. de SCHAFFOUSE se déplacera à son initiative en maintenant toutetoís deux batteries sur l'axe WINTZENBACH - LAUTERBOURG. .
2/62 - Région de HOELLENBERG (1 Km Nord de WINTZENBACH).
Les trois groupes devront pouvoir tirer dans la région de LAUTERBOURG - SCHEIBENHARDT -(Le 2/62 aura au moins une batterie susceptible de tirer sur le front du RHIN, notamment dans la région Sud Est de MOTHERN et de MUNCHAUSEN).

LA LAUTER.

19 Mars 1945
Dans la matinée les groupes se mettent en place, et l'infanterie précise le contact sur la LAUTER, en particulier dans la région de SCHEIBENHARDT.
Le P.C. de l'A.D.B. 5 se porte dans l'après midi à WINTZENBACH.
Dans l'après midi, le 4e RTT chargé d'établir une tête de pont à SCHEIBENHARDT prépare son opération en accord avec l'Artillerie - A 16 heures le 2/62 déclenche un tir de préparation de 500 coups sur SCHEIBENHARDT Allemand, cette préparation est renouvelée à 16h.30 ; quelques fantassins arrivent à passer la LAUTER, des tirs sont effectués à la demande de l'infanterie sur des résistances ennemies.
Le 2e Bataillon du 4e RTT réussit à faire passer deux Compagnies sur la Rive Nord de la LAUTER.
SCHEIBENHARDT Allemand est entre nos mains.
Nos éléments tiennent le 19 au soir LAUTERBOURG et la LAUTER jusqu'à l'aplomb de SALMBACH.
Pour la journée du 20 Mars la 3e DIA renforcée du CC6 doit élargir la tête de pont et exploiter en direction de NEU-LAUTERBOURG - BERG et éventuellement KANDEL.
L'Opération doit avoir lieu en 2 phases :
1ère Phase : Elargissement de la tête de pont en occupant les lisières de bois au Nord de SCHEIBENHARDT.
2ème Phase : Exploitation. 
Pour les 2 phases l'appui direct sera fourni par le Groupement GILLOT (Groupement N°2) comprenant :
le 2/62 appui du 4e RTT
le 3/62 appui du CC6
3/67 (ultérieurement) en renforcement des 2 deux groupes du 62e R.A.
L'action d'ensemble, Groupement DUNOIS (Groupement N°4) composé de 5 groupes de 155 renforcera l'appui direct.
Dans la 1ère Phase l'action sera conduite par le 4e RTT renforcé de blindés et appuyé par le maximum d'Artillerie en vue d'atteindre les lisières de bois au Nord-Ouest, au Nord et à l'Est de SCHEIBENHARDT - Elle se déclenchera à H.
Dans la 2e Phase l'action sera conduite par le CC6 renforcé d'lnfanteríe et appuyé par le maximum d'Artillerie avec comme premier objectif BERG et la maison forestière Nord de NEU-LAUTERBOURG.
Etant donné la situation et la mission, le déplacement de l'Artillerie est prévue dans les conditions suivantes :
Dès H + 30  le 3/62 portera sa batterie arrière à la position nouvellement reconnue à l'Ouest de NEEWILLER. Déplacements ultérieurs réglés à l'initiative du Commandant de groupe, en fonction de l'avance du CC6 et à charge d'en rendre compte au Commandant de Groupement.
Dès que la situation le permettra le 2/62 et le 3/67 reconnaîtront des positions dans la région Sud et Est de SCHEIBENHARDT (3/67 à l'Est - 2/62 à l'Ouest) et ne les occuperont que sur ordre de groupement.
Dans la nuit du 19 au 20 un pont doit être établi à SCHEIBENHARDT (ultérieurement un autre à LAUTERBOURG) afin de pousser sur la rive Nord 5 T.D. et 2 Sherman.

20 Mars 1945
Les groupes se sont déplacés dans la matinée.
A 13h.25 une concentration est déclenchée sur BUCHELBERG.
Au cours de l'après-midi des tirs sont exécutés à la demande de l'Infanterie et sur des objectifs signalés par Piper (sur une batterie ennemie, sur des pièces de DCA).
En fin de journée nos éléments ont progressé et tiennent les avancées de la ligne SIEGFRIED, notamment à l'Est - La ligne atteinte est la suivante :
Carrefour 547-440 : Point 338-449 : Carrefour 329-456 : Pont 517-456 : Point 306-454 :
Carrefour 300-450 : Carrefour 292-447 : Carrefour 270-447 : Point 257-460.
La mission de la 5e DIA pour le 21 est de maintenir le contact à l'Est, et de prendre à l'Ouest le contact de la ligne SIEGFRIED.
Limite Ouest de la 5e D I A - MINFELD - SALMBACH, ces points inclus.
La mission est confiée à deux groupements qui doivent en outre se tenir prêts à suivre l'ennemi en direction du Nord au cas où il romprait le contact.
Groupement Ouest - Colonel LEBLANC - (1er GTM et 3e R.T.A.) renforcé d'un sous-Groupement du CC6
Groupement Est - Colonel GUILLEBAU - 4e RTT et 1er Bon du 9e Zouaves (ce dernier tenant le Rhin au Sud de LAUTERBOURG). -
La composition de l'Artillerie du Groupement GILLOT reste sans changement, toutefois :
1°) - le 3/67 assurera l'appui du Bon du 9e Zouaves face au Rhin.
2°) - le 3/62 modifiera éventuellement son stationnement pour se mettre en mesure d'appuyer avec tous ses moyens le S/GRpt du CC6 agissant en renforcement du Groupement LEBLANC.
Le 20 Mars au soir la 5e D.B. est alertée et donne l'ordre préparatoire suivant :
Un groupement comprenant la 3e DIA et la 5e D.B. est constitué aux ordres du Général de MONTSABERT et rattaché pour les opérations à la VIIe Armée U.S. (L'Armée Américaine a dépassé WISSEMBOURG).
Limite Est de ce groupement : le RHIN
Limite Ouest : NIEDERROEDERN - OBERLAUTERBACH - SALMBACH - MINFELD - MINDERS- LACHEN _ RHEINZABERN - NEUPFOTZ - (Tous ces points inclus).
La 3e D.I.A. conserve la mission de rompre la ligne SIEGFRIED en débordant par l'Ouest le Centre de résistance de BUCHELBERG et s'emparer de KANDEL.
de se rabattre au plus tôt vers le Rhin pour occuper MAXIMILIANSAU et JOKRIM.
de mettre aussi rapidement que possible la main sur les ponts de FERLENBACH à RHEINSABERN et à MINDERSLACHEN.
tenir la couverture du Rhin en aval de STATTMATTEN.
La 5e D.B. agissant en combinaison étroite avec la 3e DIA doit se tenir prête à dépasser l'lnfanterie pour déboucher du BIENVALD en direction de RHEINZABERN et de MINDERSLACHEN en vue de rechercher la liaison au Nord et à l'Ouest avec le VIe C.A.U.S., et en outre de se tenir prête à précéder ou à aider l'Infanterie en vue de s'emparer de MAXIMILIANSAU. A cet effet la 5e D.B. doit être en rnessure de découpler un premier CC sur préavis de 4 heures et un autre dès que la ligne SIEGFRIED sera franchie.
En conséquence, les groupes d'Artillerie de l'A.D.B./5 placés actuellement en renforcement de l'A.D./3 seront remis à la disposition de leur CC au moment de leur engagement.

21 Mars 1945
Nos éléments se heurtent dans la journée à une sérieuse résistance (aggravée par les mines, les abatis, etc.) appuyée par les ouvrages de la ligne SIEGFRIED. Néanmoins BERG est occupée après de violents combats ainsi que les lisières Sud de NEUBURG. L'Artillerie ennemie réagit dans la région du BUCHELBERG.
La liaison avec le VIe C.A.U.S. est établie au Carrefour 255-485.
De nombreux tirs de harcèlement et des tirs d'arrêt sont effectués dans la nuit du 21 au 22.
La 3e D.I.A. et le CC6 conservent leur mission d'exploiter le plus rapidement possible toute brèche dans le dispositif ennemi ou un repli de celui-ci.
Axes d'effort.
le 1er GTM - MINFELD - KANDEL
le 4e RTT - LAUTERBOURG - MAXIMILIANSAU.
Le CC6 constitue 2 groupements qui, l'un par LANGENBERG et WOERTH, l'autre par HAGENBACH et PFORTZ (ou par WOERTH) chercheront à s'emparer du pont de MAXIMILIANSAU, et si possible à y établir une tête de pont.

22 Mars 1945
Nos éléments se heurtent à une vive résistance ennemie : la 257e D.I. Allemande qui, renforcée par un bataillon de la LUFTWAFFE et par des éléments de VOLKSTURM, occupe le BIENWALD.
Les Américains ont occupé LANDAU et peuvent déboucher dans un court délai derrière le dispositif ennemi.
La 14e D.B.U.S. doit attaquer le 23 en direction de SCHAIDT et FRECKENFELD.
La 3e D.I.A. attaquant en même temps que les Américains et après une préparation d'Artillerie s'efforcera de franchir les organisations ennemies et de s'emparer de MINFELD - KANDEL et MINDERSLACHEN.
La zone d'action de la Division est limitée à l'Ouest par SALMBACH, MINFELD, MINDERSLACHEN, HATZENBUHL, RHEENZABERN, LEIMERSHEIM (tous ces points inclus).
Le CC6 est renforcé du 3e RTA (moins un bataillon) transporté en camions et du 3e RSA.
Un élément du CC4 doit agir avec le 4e RTT.
En ce qui concerne l'Appui direct, l'Artillerie est répartie de la façon suivante :
au CC6 : Grpt GILLOT : 3/62 - Appui du CC6, 1/62 - Appui du 3e RTA et la 9e Bie du 3/65 - en renforcement -
au 4e RTT et éléments du CC4 : Grpt JOUIN : 3/67, 2/62
L'action d'ensemble (Groupement DUNOIS) dispose de 2 Groupes de 155.
Initialement les deux groupes seront déployés au Nord de la LAUTER, dans la Région Est et Ouest de SCHEIBENHARDT.
Dès que la situation le permettra les 2 groupes reconnaîtront des positions :
D'abord dans la région de SCHAIDT et dans la clairière 1 Km au Sud, ensuite dans la région KANDEL - LANGENBERG.
Ensuite dans la région KANDEL - LANGENBERG.

23 Mars 1945
La préparation d'attaque a lieu de 5h.45 à 6 H.
Dans la matinée une tentative de percée vers la côte 135 (Sud-Est. de SCHAIDT) a échoué devant un feu nourri d'armes automatiques ennemies.
Dans l'après midi, malgré de vives résistances nos éléments occupent HAGENBACH.
A STEINFELD une colonne Américaine ayant enforcé la ligne SIEGFRIED pousse profondément vers l'Est et vers le Nord atteignant KANDEL et RHEINZABERN.
Le CC6 profitant de cette brèche a contourné le BIENWALD par le Nord et dépassant KANDEL a occupé JOCKGRIM.
Le nettoyage du BIENWALD se poursuit.
Le Colonel Cdt l'A.D.B. 5 porte une partie de son P.C. à la Maison Forestière (246-444) 2 Km 5 de SALMBACH.

24 Mars 1945
La nuit a été calme. L'ennemi a rompu le contact. WOERTH am RHEIN a été occupé par nos éléments blindés. Le nettoyage du BIENWALD est terminé - HAGENBACH a subi quelques tirs de harcélement.
Le groupement GILLOT se déploie dans la région Ouest puis ensuite Est de KANDEL.
Le P.C. de l'A.D.B. 5 se porte à KANDEL.
Enfin de journée il ne reste que quelques éléments ennemis sur la rive gauche du Rhin. Le pont de MAXIMILIANSAU a sauté le 22.

25 Mans 1945
A la suite d'une opération du CC6 à l'Est de la route JOCKGRIM - WOERTH, la 3e DIA borde le Rhin sur toute l'étendue de son front et doit interdire à l'ennemi la franchissement du fleuve.
L'organisation générale comprend 4 sous-secteurs :
S/Secteur 3e RTA : de LEIMERSHEIM à PFORTZ.
S/Secteur 4e RTT : de PFORTZ (exclus) au pont de LAUTERBOURG (exclus).
S/Secteur 5e RTM : du pont de LAUTERBOURG à NEUHAUSEL.
S/Secteur 49e RI : de NEUHAUSEL (exclus) à DRUSENHEIM.
L'Artilleríe est déployée de la façon suivante :
Groupt. N° 1 - Colonel GILLOT 2/67 Appui du 3e RTA, 1/62 et 3/62 En renforcement, déployés dans ia Région Est de
KANDEL.
Groupt. N° 2 Commandant JOUIN : 3/67 Appui du 4e RTT, 2/62 en renforcement déployé dans la région de LAUTERBOURG
Groupt. N° 3 et N° 4 : Action d'ensemble Pour mémoire.
Un plan des tirs d'arrêt est immédiatement mis au point ; en raison de la consommation réduite à 15 coups par pièce et par jour aucun tir en dehors des tirs d'arrêt ne pourra être effectué sans l'autorisatîon du Commandant de groupement.
Les groupes du 62e R.A.A. pouvant être relevés sur préavis de 6 heures, ne sont employés qu'en renforcement de leur groupement.
Les éléments du CC6 rejoignent la 5e D.B. près de STRASBOURG.

26 Mars 1945
Le Général Commandant la 1ère ARMEE FRANCAISE décide de franchir le RHIN.

FRANCHISSEMENT DU RHIN.

27 Mars 1945
Le point où le Rhin doit être franchi n'est pas encore choisi. Deux hypothèses sont étudiées et des possibilités de déploiements reconnues par l'A.D.B./5, pour 4 groupes de 105, 1 groupe de 155 court et 1 groupe de 155 HM1, d'une part dans la région de LAUTERBOURG pour l'hypothèse Sud, d'autre part dans la région de LEIMERSEIHM pour l'hypothèse Nord.
Le P.C. de l'A.D.B./5 se transporte à RHEINZABERN pour laisser sa place à l'E.M. du 2e C.A. qui doit s'installer à KANDEL.

28 Mars 1945
Des précisions sont données dans la matinée en ce qui concerne I'utmsation de l'A.D.B. 5. Les hypothèses étudiées la veille sont abandonnées. Le franchissement aura lieu dans la région de GERMERSHEIM et sera effectué par la 2e D.I.M.
Le Colonel GILLOT, Commandant l'A.D.B. 5 prendra le commandement d'un groupement aux ordres de l'A.D. de la 2e D.I.M. Le groupement sera déployé à l'Ouest et au Nord Ouest de GERMERSHEIM.
Les reconnaissances nécessaires sont entreprises immédiatement.

29 Mars 1945
Les reconnaissances entreprises la veille sont poursuivies avec les Cdts de Groupe : Le Groupement comprendra 4 groupes de 105 : les 2/62, 3/62, 1/63, 2/63 et 1 groupe de 155c : le 4/63.
Le 1/62 fait partie d'un autre groupement en appui du 151e R.I. qui doit franchir le Rhin dans le Nord de la zone de la Division.

30 Mars 1945
Le P.C. de l'A.D.B. 5 se transporte à LINGENFELD.
Les groupes se déploient :
1/63 et 3/62 à l'Ouest de GERMERSHEIM.
2/62 au sud de LINGENFELD
2/63 au Nord de LINGENFELD
4/63 à l'Ouest de LINGENFELD.
Le franchissement du Rhin par la 2e D.I.M. prévu pour le 2 Avril est avancé au 31 Mars à 5 heures du matin.
La D.I. doit pousser de puissantes reconnaissances offensives à l'Est du Rhin dans la région de RHEINSHEIM et au Nord et exploiter éventuellement en direction de GRABEN et BRUCHSAL.
L'opération doit être exécutée par le 4e RTM et le 151e R.I. qui franchiront le Rhin, le 1er au confluent du bras mort du Rhin situé au N.O. de RHEINSHEIM, le second à 1 Km au Nord du 1er.
Chacun de ces Régiments doit débarquer successivement ses bataillons. Dès que le bataillon du 2e échelon du 4e RTM aura débarqué, il sera suivi d'un bataillon du 5e RTM qui nettoiera l'île formée par le bras mort du Rhin au sud de RHEINSHEIM.
Un groupement aux ordres du Colonel NAVARRE (3e RSM et 20e BCA) doit ultérieurement couvrir vers le Sud l'action de la 2e DIM.
Enfin un élément de la 5e D.B., le CC4, doit se tenir prêt à suivre la 2e D.I.M. dès que les portières nécessaires au passage des chars auront été construites.
La répartition des missions à l'intérieur du Groupement GILLOT est la suivante :
2/63 appui du bataillon de gauche du 4e RTM
1/63 appui du bataillon de droite du 4e RTM puis du bataillon du 5e RTM.
3/62 renforcement des groupes ci-dessus puis appui du groupement NAVARRE.
2/62 et 4/63 renforcement des 3 autres groupes.
Les 2/63 et 1/63 pourront demander directement des feux respectivement au 3/62 et 2/62 dans une limite de 400 coups chacun.
Dans les prévisions initiales les casemates devaient être attaquées au canon par des Tanks destroyers embossés sur la rive Ouest.
La date du franchissement avancée de 48 heures ne permettra pas au T.D. d'être en position à temps pour remplir cette mission. L'artillerie devra donc s'en charger.
La préparation d'artillerie sur les casemates de la rive Est durera 18 minutes de 04h.45 à 05h.03. Elle sera exécutée par le groupement GILLOT et par l'action d'ensemble : 1500 coups de 105 et 650 coups de 155.
Elle doit être suivie de tirs de protection pendant 1/2 heure sur RHEINSHEIM et sur la voie ferrée passant au Sud : 1200 coups de 105 et environ 200 coups de 155.
Un pont de 18 tonnes et des portières pour le passage des chars doivent être construits par le génie dès que la situation le permettra.
L'ordre de priorité pour le passage des groupes sur la rive Est est fixé d'avance comme suit :
1° - sur le pont 2/63, 1/63. 
2° - sur portières 2/62, 3/62.

31 Mars 1945
La préparation d'artillerie est déclenchée à l'heure prescrite 04h.45 et le plan d'emploi prévu exécuté. Malheureusement par suite d'erreur sur les points de rendez-vous (erreur aggravée par l'obscurité) I'infanterie n'a pas trouvé les bateaux du génie et par suite n'a pu embarquer à l'heure fixée. Le franchissement aura donc lieu de jour. La surprise escomptée n'est pas complètement réalisée et le bénéfice de la préparation d'artillerie est en partie perdu.
La réaction ennemie n'est cependant pas très importante initialement et vers 07h.00. une dizaine de bateaux ont pu passer ce qui représente la mise à terre sur la rive Est d'une centaine d'hommes.
Les tirs d'armes automatiques de mortiers et même d'artillerie vont peu à peu augmenter d'intensité.
Vers 08h.00 une 2e Compagnie se prépare à passer à son tour mais son départ est considérablement gêné par des mitrailleuses qui prennent d'enfilade le confluent du bras mort du Rhin non loin duquel s'effectuent les embarquements.
L'élargissement de la petite tête de pont créé par les 1er éléments est très difficile. Ceux-ci sont pris à partie par les armes automatiques installées sur la digue, qui borde à quelques centaines de metres la rive Est du Rhin, et dans un blockaus situé à la cote 216.
A 09h.00 un petit élément a pu parvenir à la digue.
Quelques tirs d'artillerie et de mortiers harcèlent la tête de pont.
L'appui d'artillerie que le groupement peut apporter à nos troupes est considérablement gêné dans le courant de la matinée par des renseignements inexacts venant de l'infanterie. Ils annoncent des infiltrations amies en direction et dans le village de RHEINSHEIM, interdisant tout tir sur cette localité dont le clocher est certainement utilisé par l'ennemi comme observatoire.
En effet l'action de l'Artillerie ennemie commence à se faire sentir non seulement sur la tête de pont, mais également sur la rive Ouest.
Piper Cubs et observateurs signalent d'ailleurs des lueurs de départ à 1 Km au S.E. de RHEINSHEIM puis à 1 Km 500 au Sud Est sur la route RHEINSHEIM - HUTTENHEIM ; c'est un automoteur, il sera signalé un peu plus tard à RHEINSHEIM même. Une batterie est signalée en action à 10h.00 en 512 -678, 2 pièces en 552-666 et 531 -668.
Vers 11h.20 l'ennemi déclenche un tir d'arrêt à 200 m. à l'Ouest de RHEINSHEIM et les fumées de départ sont aperçues vers 510-657.
Une préparation d'artillerie doit être déclenchée de 13h. à 13h.15 pour permettre au 4e RTM de s'emparer du blockaus de la cote 216, qui continue à gêner considérablement les mouvements à l'intérieur de la tête de pont et sur la plage d'embarquement.
Des lueurs de départ sont encore signalées en 552.300 - 267.600 puis en 553.250 - 267.650.
La préparation prévue est déclenchée à 13h.00. Par ailleurs une contre-batterie générale doit être déclenchée à partir de 14h.30.
A 14h.30 également, les renseignements de la matinée concernant notre progression vers RHEINSHEIM sont confirmés inexacts. Le Colonel Commandant le groupement décide de faire détruire le clocher de RHEINSHEIM qui commande par ses vues la plage où le génie doit construire un pont et où il est pris à partie par l'Artillerie ennemie, subissant des pertes importantes à cet endroit.
Cette mission de destruction est confiée au 4/63 qui à 16h.50 signale avoir eu plusieurs coups au but. Le clocher est devenu inutilisable et les tirs sur la rive Ouest ont cessé.
Le Génie peut enfin travailler.
Pendant ce temps le blockaus de la cote 216 est pris par le 4e RTM qui continue à s'étendre vers le Sud et, vers 16h., la valeur d'un demi bataillon a pris pied sur la rive Est.
Dans la soirée, quelques pièces ennemies sont encore signalées par Piper Cub en 538.692 puis en 561.676.
Tous ces emplacements repérés ont été pris à partie par l'artillerie du Groupement GILLOT, chaque fois qu'ils étaient à sa portée et signalésà l'A.D/2.
Le Capitaine COLLINET DE LA SALLE et le Lieutenant BICHOT sont affectés au 3/62.

1er Avril 1945
Dès les premières heures un Lieutenant-Colonel est détaché de l'A.D.B. 5 avec un appareil radio 193, auprès du 4e RTM sur la rive Est.
Jusqu'au 2 Avril après-midi, c'est à dire pendant 36 heures environ, cet appareil radio, le seul appareil puissant ayant franchi le Rhin, sera utilisé par le P.C. de la 2e D.I.M. pour ses liaisons de Commandement avec ses éléments de la rive Est.
La tête de pont s'agrandit, il y a peu de réactions.
Vers 11h.00 nos éléments entrent à NEUDORF après un combat assez dur ayant nécessité une intervention massive de l'artillerie sur le village.
Dans la partie Nord du secteur, WAGHAUSEL est occupé et la progression continue vers le Nord le long de la Voie ferrée.
Vers 17h.00 le 4e RTM entre dans RUSSHEIM évacué par l'ennemi, la population attend nos troupes à l'entrée avec des drapeaux blancs.
En fin de journée, le 4e RTM a atteint les bois N.O. de GRABEN, où il y a encore une résistance.
La progression de nos troupes vers le Sud ne permet plus aux groupes de les appuyer de leurs positions initiales.
Par ailleurs, le pont en construction n'est pas encore utilisable. ll faut donc déplacer l'Artillerie en crabe le long de la rive Ouest du Rhin.
Elle continuera ainsi son appui à partir de cette rive jusqu'à ce que le franchissement du fleuve soit autorisé sur les ponts de SPIRE ou de MANNHEIM.
A cet effet, dans le courant de la journée les groupes sont déplacés dans les conditions suivantes :
le 1/63 dans la région Sud de GERMERSHEIM
le 2/62 et le 3/62 dans la région de KUHARDT.
Une des batteries du 2/62 reste sur sa position initiale. Elle doit franchir le Rhin sur portières dans la nuit avec le S/Groupement B du CC4.
Le 2/63 a un crédit de 60 véhicules pour passer le pont de SPIRE dans la nuit.
Pour le lendemain 2 Avril, la 2e D.I.M. a pour mission de pousser sur KARLSRUHE et nettoyer la rive droite du Rhin pendant que la 9e D.I.C. franchira le fleuve dans la région de LEIMERSHEIM.
A cet effet la Division sera articulée en 2 Groupements :
A l'Ouest le Groupement NAVARRE : 3e R.S.M.; 20e B.C.A., 4e RTM
A l'Est le Groupement GANDOET : 151e R.I. appuyé par le 3/63.
Le groupement GILLOT appuiera le Groupement NAVARRE dans les conditions suivantes :
2/63  4e RTM
3/62  3e RSM et 20e BCA.
1/62 et 1/63 Renforcement des 2 autres groupes.
2/62 Sous-Groupement B du CC4.
Le groupement GILLOT récupère ainsi le 1/62 mais perd le 4/63.
Le déploiement en partie réalisé en fin de journée sera le suivant le 2 au matin.
3/63 à l'Est du Rhin en passant par le pont de SPIRE.
3/62 Région de KUHARDT.
2/62 2 batteries au Nord de KUHARDT, 1 batterie à l'Est du Rhin après franchissement sur portières.
1/62 Région Sud de HOERDT.
1/63 Région Sud de GERMERSHEIM.
Le Lt-Colonel détaché de l'A.D.B./5 auprès du 4e RTM rejoindra dans la nuit du 1er au 2 Avril le groupement NAVARRE.
Un groupe de 155 HM1 en position aux lisières Sud de GERMERSHEIM doit assurer le renforcement de l'appui direct dans toute la zone de la Division.
Il n'est pas prévu de plan d'emploi - les tirs seront déclenchés uniquement à la demande.

2 Avril 1945
Le P.C. du groupement GILLOT s'installe au petit jour à HOERDT.
Dès 8h.00 nos blindés sont signalés dans HOCHSTETTEN. Ils ne peuvent s'y maintenir ; l'occupation définitive de cette localité n'est permise un peu plus tard que grâce à une très importante concentration des feux du groupement GILLOT et de l'action d'ensemble.
Les premiers éléments du 4e RTM sont aux lisières N.E. de GRABEN et y entrent vers 9h.00.
A 11h.30, GRABEN ayant été nettoyé nos éléments sont à 1 km au Sud de la ville.
En fin de journée la jonction a été faite à LINKENHEIM avec les éléments de la 9e DIC qui a réussi son franchissement.
Le franchissement du Rhin sur portières par le S/Groupement B du CC4 est très lent. Aussi un crédit de véhicules ayant été accordé par les alliés sur le pont de MANNHEIM, le 2/62 reçoit l'ordre de l'utiliser pour se porter sur la rive Est.
Le 1/62 utilisera le même pont dès les premières heures du 3 Avril avec son CC.

VERS KARLSRUHE et l'ENZ.

3 Avril 1945
L'A.D.B. 5 quitte la 2e DIM auprès de laquelle elle avait été mise en renforcement pour le franchissement du Rhin. Elle est remise à la disposition de la 5e D.B. dont les CC vont être engagés successivement.
Le CC4 en direction du Sud vers KARLSRUHE avec la 2e DIM.
Le CC5 en direction de l'Est vers SINSHEIM avec la 3e DIA.
Le CC6 à partir du 7 Avril. 
Le Lt-Colonel de MOUSSAC est détaché auprès du CC4 comme représentant de l'A.D.B/5.
A partir de cette date les CC font de l'exploitation sur des axes très différents et la centralisation n'est plus possible jusqu'au 8 Avril où le CC d'action principale recevra un important renfort d'artïllerie.
Pendant cette journée le 2/62 s'est porté dans la région 1 Km Nord de NEUDORF, puis la progression vers le Sud s'effectuant rapidement, il s'est déplacé par échelon sur l'axe GRABEN - SPOCK et s'est installé dans la région de SPOCK en fin de journée. La groupement NAVARRE est aux lisières de KARLSRUHE dans la soirée.
La direction de marche du CC4 s'infléchira vers le S.E. mais la progression est ralentie par les tirs de l'lnfanterie ennemie repliée sur les hauteurs qui bordent à l'Est la plaine du Rhin.
Le 1/62 encore sur la rive Ouest reçoit à 08h.00 l'ordre de rejoindre le CC5 dont le P.C. se trouve à REILINGEN. Le groupe après avoir passé le Rhin à MANNHEIM reste en position d'attente à KETSCH.
Le 3/62 avec le CC6 franchit à son tour le Rhin à MANNHEIM ; il sera maintenu en réserve avec son CC dans la région de REILINGEN.


4 Avril 1945
Le P.C. de la 5e D.B. s'installe dès le matin à HOCKENHEIM après avoir franchi le Rhin sur le pont de SPIRE.
Seuls sont engagés le CC4 et CC5.
Zone du CC4 - L'artillerie du CC comprend aux ordres du Lt-Colonel DUFOURT détaché de l'A.D. 2
les 2/62, 2/63, 1 batterie du 3/66
le 2/62 se porte dans la matinée : 2 batteries dans la région de STATTFORT, 1 batterie à 5 Km au N.O. de cette localité.
Quelques tirs à la demande du Piper Cub ou des Officiers de liaison sur une colonne de camions et sur des armes anti-chars.
La 2e DIM et le CC4 se sont emparés d'UNTERGRUMBACH - WAINGARTEN - GROTZINGEN.
RUPFURR est occupé, des reconnaissances sont poussées jusqu'à ETTLINGEN et WOLFARTSWEIER fortement tenu.
Zone du CC5 - La 3e DIA et le CC5 s'emparent de STEBBACH, EPPINGEN et GOCHSHEIM sont occupés ; en fin de journée le CC5 s'empare de KLINGENBERG.
Le 1/62 est en position : 2 batteries dans la région d'ADELSHOFFEN.
1 batterie dans la région de RICHEN.
Dans la journée, il a subi quelques tirs de minen au Nord d'ADELSHOFEN.

5 Avril 1945
Zone du CC4 - Le groupement dont fait partie le CC4 doit se porter en direction de BRETTEN, c'est à dire que sa direction de marche s'infléchit nettement vers l'Est. Au lever du jour il doit attaquer le plateau au Sud de BRUCHSAL appuyé par le 2/62 renforcé du 2/63. Les batteries du 2/62 qui la veille avaient été poussées vers le Sud, réoccupent leurs anciennes positions à SPOCK. De 08h.00 à 12h.00 le Piper Cub signale et fait contre-battre de nombreux objectifs : personnel en particulier et armes antichars.
Dans l'après midi le groupe se porte par échelon dans la région 2 Km Sud de OBERGRUMBACH.
BUCHIG, GONDELSHEIM, BERHAUSEN sont occupés.
Zone du CC5 - Dans l'après midi l'ennemi a lancé une contre attaque d'infanterie appuyée par des chars et précédée d'une préparation d'artillerie d'une 1/2 heure.
Cependant NORDHEIM a été occupée.
Plus à l'Ouest STETTEN a été pris par la 3e DIA.
Le 1/62 est en position dans la région de GROSSGARTACH.
Le 3/62 est en réserve à NEULUSSHEIM (Sud d'HOCKENHElM).

6 Avril 1945
La journée est marquée par un affaiblissement de la résistance au centre de la zone du Corps d'Armée où l'ennemi décroche en direction de PFORZHEIM.
Le CC4 atteint l'ENZ en fin de journée. Après une progression de plus de 10 Kilomètres, il est à NOTTINGEN, ISPRINGEN, EUTINGEN.
Le 2/62 s'est déplacé sur l'axe WOSSINGEN - STEIN - EUTINGEN, chaque batterie en appui d'un sous-groupement. L'une d'elle doit se mettre en batterie rapidement à 2 Kms au Nord de WOSSINGEN pour effectuer des tirs urgents sur des armes anti-chars qui gênent la progression de nos éléments. En fin de journée son déploiement est le suivant :
2 batteries à WOSSINGEN
1 batterie 2 KMS N.O. de GOBRlCHEN.
Peu de changement dans la zone du CC5 lequel a occupé HAUSEN.
Le 1/62 s'est porté dans la région de NORDHAUSEN. il doit appuyer le lendemain l'attaque du 4e RTT sur LAUFFEN. A 22 heures MEINSHEIM est occupé.
Le CC6 devant être engagé le 3/62 est porté dans la nuit dans la région de KNITTLINGEN. La mission du CC6 est la suivante : se tenir prêt à franchir l'ENZ dès que l'lnfanterie lui aura livré les passages, puis exploiter au delà de l'ENZ sur la direction MAULBRONN LEONBERG en vue de déborder STUTTGART par le Sud.
Le Capitaine RACLET du 1/62 a été blessé assez grièvement au bras.

7 Avril 1945
Le P.C. de la 5e D.B. et celui de l'A.D. se portent dès le matin à KNITTLINGEN.
Le 5e RTM a fait une tête de pont sur l'ENZ à MUHLACKER.
Dans la zone du CC5 BONNIGHEIM a été occupé après de durs combats ainsi que KLEEBRONN.
Dans l'après midi, une contre-attaque partie de KIRCHHEIM a échoué et l'ennemi a dû se retirer après avoir subi des pertes.
Le 1/62 est toujours dans la zone de NORDHAUSEN avec 1 batterie au Nord de BRACKENHEIM.
Dans la zone du CC6 un Groupement s'empare de ILLINGEN, pousse sur KLEINGLATTBACH et se rabat vers le Sud en direction de ENZVEIHINGEN qui serait occupé par 2 Cies ennemies et 4 chars.
Des indices de contre-attaque au Sud de l'ENZ seraient signalés dans la région de NIEFERN et PINACHE. Tous les ponts sont détruits à l'exception de celui de MULHAUSEN.
Le 3/62 est en position dans la région Nord de LIENZINGEN, il dispose en propre d'une batterie de 155 c du 66e (rattachée au II/RACL).
Zone du CC4 - Le CC4 (faisant partie du Groupement SCHLESSER) doit pousser vers l'Ouest pour prendre liaison avec la 9e DIC dans la région d'ETTLINGEN en passant au Nord de PFORZHEIM. Un groupement aux ordres du Colonel SIMON doit assurer face au Sud la couverture du CC4. Le 2/62 assure l'appui direct de ces 2 groupements (CC4 et SIMON). Dans l'après midi le 2/62 se porte à 1 Km au S.O. de GOBRICHEN.
Dans la journée le Colonel Commandant l'A.D.B. 5 prend sous son Commandement le II/RACL composé de 2 Bies de 155 Gun et 1 batterie de 155c du 66e R. A, Cette dernière reste à la disposition directe du 3/62. 
Les 2 batteries de GUN sont déployées :
l'une dans la région de STERNENFELD
l'autre dans la région de METTENBACHER.

8 Avril 1945
Malgré une contre-attaque la tête de pont sur l'ENZ a été maintenue.
Le CC4 ayant atteint KONIGSLACH et ENZBERG dans la journée, le 2/62 s'est porté par échelon dans la région d'ERSINGEN.
La tête de pont constituée entre NIEFERN et VAIHINGEN doit servir au débouché du CC6 et éventuellement du CC5.
En fin de journée la ligne atteinte est la suivante : PFORZHEIM (au nord de l'ENZ), l'ENZ jusqu'à LOMERSHEIM, GROSSGLATTBACH, le carrefour Nord d'AURICH, l'ENZ à partir d'ENZ VAIHINGEN, UNTERHEZINGEN, GROSS et KLEINSACHSENHEIM, LOCHGAU.
Le 1/62 s'est porté au complet dans la région de BRACKENHEIM, puis vers 14h.00 sur BONNINGEN pour l'appui de l'attaque sur ERLIGHEIM, LOGHGAU et KIRCHHEIM.
La consommation de munitions des groupes de l'A.D.B. a été de 5100 coups.
Pour le 9 Avril, la mission de la 5e D.B. est la suivante :
le CC5 : terminer le nettoyage de la poche de l'ENZ dans la région N.O. et O. de BIETIGHEIM.
le CC6 : élargir la tête de pont au sud de l'ENZ jusqu'à la ligne NIEFERN, OSCHELBRONN, PINACHE, GROSSGLATTBACH, ENZVEIHINGEN et exploiter vers le Sud si une occasion favorable se présente.
Au fur et à mesure de la conquête de la ligne fixée, ces éléments doivent être relevés par le 5e RTM.
Pour l'élargissement de la tête de pont, l'artillerie est articulée de la façon suivante   :
Appui direct du CC6   3/62
Action d'ensemble aux ordres de l'A.D.B./5 :
a) Groupement JOHANNIC de l'A.D./2 : 1 groupe de 105 et un groupe de 155 sont en position au N.O. d'ILLINGEN.
En position au N.O. d'ILLINGEN
b) 1 groupe adapté d'ALCA : le II/RACL  2 bies GUN -1 bie 155c
Le 3/62 actionne directement cette batterie de 155c
Le 155 Gun est déployé : 1 batterie région de ZAISERSWEIHER et une batterie région d'ENSINGEN doivent assurer la contre-batterie dans toute la zone.
Les Piper-Cubs doivent surveiller particulièrement la zone IPPINGEN, NUSSDORF, EBERDINGEN
où des engins blindés ont été signalés dans la soirée.

9 Avril 1945

Le nettoyage du triangle ENZ- NECKAR par le CC5 s'achève dans la journée.
A l'Ouest, le CC4 poursuivant sa progression vers le Sud s'empare de WEILER, OTTENHAUSEN, FELDRENNACH, LANGENALB et ARNBACH.
Dans la tête de pont au Sud de l'ENZ il y a un raidissement de la défense. Des reconnaissances envoyées de GROSSGLATTBACH sur SERRES et d'AURICH sur NUSSDORF n'ont pu déboucher.
Cependant en fin de journée PINACHE est occupé. Outre cette localité la tête de pont comprend maintenant GROSSGLATTBACH, AURICH et ENZ-VAIHINGEN.
Le 1/62 est toujours dans la région BONNINGEN - ERLIGHEIM en appui de l'attaque d'un S/Groupement du CC5 sur BIETIGHEIM et du 4e RTT sur BESIGHEIM et WALHEIM.
le 2/62 a deux batteries 1 Km O. de DIETLINGEN une batterie 1 Km S.O. de WELLER.
le 3/62 une batterie 1 Km N. de MUHLACKER deux batteries doivent se porter au Nord de MUHLACKER le 10 au lever du jour.
La consommation de munitions a été de 5.400 coups.
La 2e DIM et la 3e DIA bordent maintenant l'ENZ et le NECKAR sur tout le front.
La mission pour le 10 sera la suivante :
Le CC5 sera regroupé dans la région d'HORRHEIM.
Le CC6 doit encore élargir la tête de pont de l'ENZ vers l'Ouest en s'emparant de NIEFERN et OSCHELBRONN après avoir été relevé par l'infanterie dans les localités qu'il tient actuellement.
Pour cette opération l'appui d'artillerie est le même que pour la journée écoulée.

10 Avril 1945
La résistance dans la tête de pont est toujours vive.
Dans la nuit une contre attaque ennemie sur ENZ-VAIHINGEN a été stoppée par les tirs du 3/62.
La relève prévue du CC6 par l'infanterie s'effectue avec retard et très lentement, aussi ce n'est que tard dans l'après midi que 2 S/Groupements du CC6 attaquent en direction de NIEFERN.
Ils sont l'objet d'une vive réaction de minen et ne peuvent atteindre ni cette localité, ni OSCHELBRONN. Le CC4 malgré une vive résistance continue sa progression et s'empare de DOBEL.
Dans la journée, le 2/62 se déplace par échelon, 1 batterie à l'Ouest de OTTENHAUSEN, les 2 autres à 1 Km S.O. du village. Une batterie de 88 repérée par Piper Cub au Nord de DOBEL est prise à partie par le groupe et neutralisée jusqu'à l'arrivée des chars du CC4 qui s'en emparent.
Une réorganisation importante du dispositif le long de l'ENZ est prévue pour le lendemain 11 Avrll et par suite également celle de l'artillerie.
Le CC6 doit livrer NIEFERN et OSCHELBRONN au 5e RTM, puis être relevé.
Après réorganisation le dispositif sera le suivant :
d'ENZ-VAIHINGEN à la Cote 314 (567-321) 4e RTT
de la Cote 514 à PINACHE                       3e RTA
de PINACHE à NIEFERN                           5e RTM (après conquête de NIEFERN et OSCHELBRONN par le CC6)
Le 1/62 appuiera le 3e RTA, il formera groupement avec le 3/67 (appui du 4e RTT) aux ordres du Colonel DUNOIS. 
Le 3/62 plus 1 batterie de 155 c appuiera le CC6 puis éventuellement, entrera dans le Groupement DUNOIS.
Le 1/62 est à LIENZINGEN puis dans la soirée porte 2 batteries dans la région d'ILLINGEN.
Le 3/62 à ILLINGEN.
Le batterie de 155c à ECKENWEILER.
L'action d'ensemble comprendra :
Le groupement JOUANNIC : 3/63
Le groupement CAZENAVE : 3/65 et 4/67.
L'activité de l'artillerie d'appui sera coordonnée par le Colonel Cdt l'A.D.B.5 jusqu'au moment où les Généraux Cdt les 2e DIM et 3e DIA prendront le Commandement dans leur zone respective.
Dans la nuit, le Général Cdt la 5e D.B. décide que le CC6 poussera seulement des reconnaissances sur NIEFERN et OSCHELBRONN qui ne seront occupés que si l'ennemi les a abandonnés.
Après relève par l'infanterie le CC6 doit être regroupé au Nord de l'ENZ.
Le Colonel Commandant l'A.D.B. 5 a porté un PC avancé à ILLlNGEN auprès du 3/62 afin de coordonner I'action des groupes agissant au profit du CC6.
Le Lieutenant DANGUY des DESERTS a été blessé d'un éclat d'obus au poumon.

11 Avril 1945
L'opération du CC6 prévue pour 10 heures n'a lieu qu'à 16 heures ; la progression est peu importante. NIEFERN et OSCHELBRONN ne sont pas atteints malgré une activité assez importante de l'artillerie qui l'appuyait en particulier sur ces 2 localités.
Le CC4 a poursuivi sa progression dans une zone difficile et montagneuse ; en fin de journée il atteint les crêtes dominant l'ENZ au Sud de NEUENBURG, DENNACH et HERRENALB.
Le 2/62 se porte d'abord à CONWEILER, puis y laissant une batterie porte les 2 autres à DOBEL.
Le 1/62 est déployé 1 batterie à l'Ouest d'lLLlNGEN, 2 batteries au Nord de MUHLACKER.
Le 3/62 a ses 3 batteries au Nord de MUH LACKER.
Pendant cette journée le P.C. avancé de l'A.D.B. 5 a encore fonctionné à ILLINGEN.

12 Avril 1945
Voulant profiter au maximum du désarroi de l'ennemi dans la région Sud de DOBEL, une très large manoeuvre de débordement de la Région de STUTTGART va être amorcée tout en gardant le contact sur le front de l'ENZ.
La 5e D.B. va recevoir une mission dans le cadre de cette manoeuvre. Aussi toute nouvelle avance est suspendue au Sud de l'ENZ. Le CC6 est relevé comme prévu mais le 3/62 reste sur place pour l'appui direct du 3e RTA en attendant l'arrivée du groupe 1/67.
Le 1/62 exécute dans la soirée des tirs sur NIEFERN et des tirs d'arrêts au profit du 3e RTA.
Le CC4 a poussé jusqu'à SPROLENHAUSEN ; la résistance devant lui est décousue, sa progression est surtout retardée par des difficultés de terrain (montagneux) et des abatis.

PENETRATION EN FORÊT NOIRE.

13 Avril 1945
La consommation de munitions pour les groupes sauf le 2/62, est réduite à 20 coups par pièce et par jour.
Les opérations de la région de l'ENZ sont considérablement ralenties. Cependant l'ennemi a encore lancé dans la nuit une contre attaque dans la tête de pont de GROSSGLATTBACH.
Le CC5 devant se tenir prêt à faire mouvement, le 1/62 dans la matinée est porté à KIESELBRONN, d'où il renforce l'appui du 3e RTA donné par le 3/62 et le 1/63. Le 3/62 est relevé de sa mission d'appui direct du 3e RTA par suite de l'arrivée du 1/67. Il passe alors en renforcement de ce groupe.
Dans la zone du CC4, la tête de pont de NEUENBURG est élargie par l'occupation de WALDRENNACH.
Le Groupe 2/62 appuie ce jour là le bataillon de Choc pour une opération de nettoyage des crêtes à l'Ouest de HOFEN, qui sont occupées en fin de journée.
Il faisait partie d'un groupement aux ordres du Lt-Colonel DUFOURT comprenant les 2/63, 3/66, 2/62 et 1 batterie du II/RACL.
La position des groupes est la suivante :
1/62 KIESSELBRONN
2/62 DOBEL et CONWEILER
3/62 MUHLACKER.

14 Avril 1945
Le P.C. de la 5e D.B. s'installe à OTTENHAUSEN.
Le CC4 doit se porter le 14 Avril sur CALW - BOBLINGEN. Le CC5 à la droite du CC4 doit porter ses gros sur NAGOLD - TUBINGEN en passant par HERRENALB - KALTENBRONN et ENZKLOSTERLE.
Le CC6 doit se tenir prêt à se porter, soit derrière le CC4, soit derrière le CC5.
A cet effet le CC5 doit se porter au plus tôt sur la région ELLMENDINGEN - DIETLINGEN avec le 1/62 remis à sa disposition à 10 heures. Il sera le soir à CONWEILER.
Le CC6 avec le 3/62 se porte dans la région Ouest de PFORZHEIM.
Le 2/62 est en appui direct du CC4 dont la mission est de franchir l'ENZ au confluent de HOFEN.
Au petit jour, une batterie est portée à DENNACH, la seconde, puis la troisième vers 17h.00, se portent dans la région de WALDRENNACH tandis que le P. C. se porte à NEUENBURG.
Un Piper-Cub a été abattu par la chasse ennemie. Le Lieutenant SEREYJOL, observateur a été tué à son poste par un chasseur ennemi mais le pilote blessé au coude a pu atterrir dans la région de LANGENBRAND. 
Le 1/62 a fait mouvement dans la journée pour rejoindre le CC5. Il s'installe à CONWEILER au cantonnement.
En fin de journée le CC4 a atteint IGELSLOCH, ZAlNEN et MAISENBACH. Un S./Groupement s'est également emparé de CALMBACH et a poussé une reconnaissance sur OBERREICHENBACH, mais là, la résistance a été décidée et organisée. Par ailleurs la valeur de 2 Cies ennemies contrôlent la route VALDRENNACH - LANGENBRAND même après la prise de ce dernier village.

15 Avrll 1945
La progression des CC4 et CC5 continue sans grande résistance, peu de tirs sont exécutés.
Le 1/62 est en position dans la région d'ENZ  -KLOSTERLE avec, dans la soirée, une batterie en position près de SIMMERFELD en point d'appui fermé.
Le 3/62 dont le P.C. est à FELDRENNACH a ses batteries au cantonnement à LANG-ENALB.
Le 2/62 a porté successivement son P.C. et ses batteries à SCHOMBERG, puis une batterie se porte d'abord à IGELSLOCH et ensuite au Nord de WURZBACH. En fin de journée une 2e batterie se porte à WURZBACH tandis que le P.C. et la 3e batterie s'installe à IGELSLOCH.
OBERKOLLWANGEN, SCHMIEH et CALW sont atteints. Le pont de CALW est intact.

16 avril 1945
L'exploitation menée par le CC4 et le CC5 continue en direction du Sud, plus facile devant le CC4.
Les points suivants sont atteints : ROHRDORF, NAGOLD, ALTENSTEIG, EFFRINGEN. Quelques tirs ont été exécutés par le 2/62 sur objectifs mobiles fantassins et véhicules.
Le 2/62 s'est d'abord porté par échelon dans la région d'OBERKOLWANGEN, puis 2 batteries à WARTH et 1 batterie à 1 Km Sud d'ALTENSTEIG.
Le 1/62 avait le matin, 2 batteries en position à EISENBACH, dans la soirée il est déployé :
1 batterie à SCHERNBACH
2 batteries à GOTTELFINGEN.
L'A.D./2 reçoit l'ordre de l'A.C.2 de prendre ses dispositions pour dépioyer progressivement son groupe de 155 M1 à proximité de la route ALTENSTEIG - NAGOLD en vue de permettre un renforcement rapide de l'A.D.B. 5 quand l'ordre sera donné par l'Armée de franchir la coupure de la NAGOLD.
Un télégramme de l'Armée indique des concentrations allemandes et en conséquence il faut s'attendre à un renouveau d'activité aérienne. Un rappel des mesures à prendre contre les attaques aériennes s'impose.

17 Avril 1945
La percée vers le Sud est de plus en plus rapide.
Le CC4 atteint SCHOPFLOCH et HORB.
Le CC5 fait sa liaison avec le 3e RSM dans FREUDENSTADT. La grande pénétrante KEHL - TUBINGEN est ainsi coupée en plusieurs endroits.
Le 1/62 est déployé dans la région de UNTERMUSBACH, avec une batterie vers FRUTENHOF, puis une autre vers HALLWANGEN.
Le2/62 est déployé P.C. et 2 batteries dans la région de SALZSTETTEN, 1 batterie à 2 Kms S. S.-O. de HAITERBACH.
Chaque batterie en appui de chacun des sous-groupements du CC.
Le 3/62 est déployé dans la région de ROHRDORF.
Pour la journée du 18, la 5e D.B. a pour mission de compléter la tête de pont à l'Est de NAGOLD par la conquête de MOTZINGEN et VOLMARINGEN et d'exploiter en direction de l'Est.
L'action doit être conduite par le CC6 et le CC5 et éclairée par le 1er R.E.C.
Le CC6 achèvera la conquête de la tête de pont et exploitera en direction d'HERRENBERG.
Le CC5 exploitera en direction de TUBINGEN. Pour l'appui direct, les CC disposeront de leur groupe organique, 1/62 pour le CC5, 3/62 pour le CC6, ce groupe aura en outre la charge de l'appui du 1er R.E.C.
L'action d'ensemble de l'A.D.B.5 comprendra le 3/66 moins une batterie mis à la disposition de l'A.D.B. 5 sur place (à BEIHINGEN) la consommation autorisée par l'A.C.A. 2 est de 400 coups pour la journée. Une autre restriction est faite ; le Colonel Commandant l'A.D.B. 5 ne pourra pas porter ce groupe à l'Est de la transversale IPTINGEN - MOTZINGEN sans autorisation du Colonel Commandant l'A.C.A. 2.
Par ailleurs le Commandant de l'A.D.B. 5 pourra disposer directement des feux (200 coups) d'un groupe de 155 GUN : le III RACL. Dans ce but le III RACL reçoit l'ordre du Cdt. de l'A.C.A. 2 de porter 2 batteries à l'Ouest et à proximité de NAGOLD le 18 dès le lever du jour.
Le P.C. de l'A.D.B. 5 est à BERNECK depuis 09h.00.

18 Avril 1945
La journée est marquée par une exploitation vigoureuse à l'Est.
Le 1er R.E.C. est à midi à HERRENBERG, bientôt rejoint par le CC6, à 17h.30 à ROTTENBURG, et le CC5 entre en fin de journée à TUBINGEN après avoir brisé une résistance à UNTERJESINGEN.
ROTTENBURG a été soumis après son occupation à une assez violente réaction d'Artillerie ennemie.
Le P.C. de l'A.D.B. 5 s'est porté à MOTZINGEN dans l'après midi.
Le déploiement réalisé dans le courant de la journée est le suivant :
1/62 P.C. à SEEBRONN, 2 batteries à 2 Kms S.E. de SEEBRONN, 1 batterie au N.E. de WURMINGEN, en point d'appui fermé.
2/62 Sans changement, le CC4 faisant face au Sud en situation statique à l'Ouest de la NAGOLD.
3/62 dans la région d'OBERJETTINGEN.
II/RACL P.C. et 1 batterie à UNTERJETTINGEN les 2 autres batteries sont sur roues.
2/66 P.C. et 1 batterie à ILSELHAUSEN, 1 batterie au Nord de MOTZINGEN.
Le Lieutenant BICHOT du 3/62 a été tué. Le Capitaine DIOCQUE a été blessé par le même obus. Son état est inquiétant. 

19 Avril 1945
L'exploitation de la veille se poursuit avec succès.
Le CC6 contourne le SCHONBUCH par l'itinéraire ENTRINGEN - BEBENHAUSEN.
Le CC5 crée au Sud du NECKAR une solide tête de pont comprenant DERRENDINGEN, WANKHEIM, BETZINGEN, GOMARINGEN, JETTENBURG, mais se heurte à une forte résistance devant REUTLINGEN.
L'artillerie devant agir par priorité au profit du CC5 dans la tête de pont, le déploiement dans la journée a été le suivant :
1/62 P.C. à TUBINGEN, 1 batterie 1 Km O. de KUSTERDINGEN, 1 batterie Sortie Nord de WANKHEIM, 1 batterie 2 Kms N.O. de TUBINGEN.
2/62 est toujours à |'Ouest de NAGOLD mais l'engagement du CC4 est envisagé et il doit faire mouvement le 20 pour la région de MOTZINGEN.
3/62 3 batteries à 1 Km N.O. de PFRONDORF
3/66 P.C. à SEEBRONN, 1 batterie Sortie N.E. de WURMLINGEN, 1 batterie 5 Km O. de TUBINGEN.
II RACL P.C. à HAILFENGEN, 1 batterie 1 Km S. de UNTERJETTINGEN, 1 batterie 1 Km N.E. de BONDORF, 1 batterie 1 Km S.E. de HAILFINGEN.
Le II/RACL doit porter le 20 une batterie à l'Ouest de TUBINGEN.

20 Avril 1945
Le P.C. de la 5e D.B. et de l'A.D.B. 5 se porte à TUBINGEN.
L'élargissement de la tête de pont au Sud du NECKAR est poursuivi par le CC5 qui s'empare de REUTLINGEN.
Le CC4 doit se regrouper dans la région d'HERRENBERG, le 2/62 est à GULSTEIN. Dans la nuit du 20 au 21 il doit se porter dans la région de WALDENBUCH par TUBINGEN.
Le CC6 a progressé de part et d'autre de WALDENBUCH, s'est emparé de PLATTENHARDT, HARTHAUSEN, GROTZIGEN.
Il doit le 21 nettoyer la boucle du NECKAR et déborder STUTTGART par l'Est sur l'axe NEUHAUSEN - ZUFFENHAUSEN avec une partie de ses éléments.
A l'Ouest de la 5e D.B. une forte contre attaque a permis à l'ennemi de reprendre les villages de UBERJESSINGEN et KUPPINGEN.
Le déploiement des groupes est le suivant :
1/62 P.C. à KUSTERDINGEN, 1 bie à WANKHEIM, 2 bies à KUSTERDINGEN
2/62 dans la nuit fait mouvement vers DETTENHAUSEN.
3/62 Région de HARTHAUSEN.
III RACL P.C. à la sortie Ouest de TUBINGEN, 1 Batterie en 960-922, 2 Batteries font mouvement pour prendre position à l'Ouest de WALDORF.
3/66 a ses batteries à 1 Km N.O. de LUTSNAU.
Le 20 dans la soirée le II RACL fait du harcèlement sur STUTTGART.

21 Avril 1945
Le nettoyage de la boucle du NECKAR se poursuit et est presque terminé.
A 14h.30 le S/Groupement de VIEVILLE du CC6 entre dans la partie S.E. de STUTTGART et à 17h. le CC4 entre dans la partie S.O.
L'ennerni a fait cependant dans la matinée vers 10 heures une tentative de percée. Quelques éléments motorisés venant du N.O. ont essayé de se frayer un passage vers l'Est, à HARTHAUSEN, où se trouvait le P.C. du CC6. Grâce à l'intervention de tous les éléments du P.C. et d'une batterie du 3/2 exécutant du tir à vue directe, ces éléments ennemis ont été anéantis ou faits prisonniers.
La position des groupes dans la journée était la suivante :
1/62 - Région de KUSTERDINGEN, puis ALTENBURG, SICKENHAUSEN.
2/62 - qui avait pris position au jour dans la région de LIEBENAU (1 Km E. de WALDENBUCH) avait dès 08h.00 porté  une batterie au Sud d'ECHTERDlNGEN, puis successivement le P.C. et les 2 autres batteries dans la même région. Après avoir exécuté 5 changements de position dans la journée, une batterie est portée dans la région de MORINGEN.
Le 3/62 ayant également exécuté trois changements de position est installé en fin de journée à BIRKACH.
Le II/RACL a ses 2 batteries près de WALDORF.
Le 3/66 qui, le matin n'a pu prendre position dans la région d'HASLACH en raison de l'attaque ennemie sur HARTHAUSEN, est en position :
1 batterie région de GNIEBEL,1 batterie région de BERNHAUSEN.
Des tirs sur STUTTGART demandés par le CC4 dans l'après midi n'ont pu être exécutés dans la partie Est en raison de la présence d'élements du CC6 dans cette zone.
Dans la journée, le groupe 3/66 est remis à la disposition de l'A.D. 2 par le Colonel Commandant l'A.C.A. 2. Il doit être remplacé par le 1/66 (groupe de 155c) qui devra être en mesure d'ouvrir le feu le 22 à midi de positions à reconnaître dans la région de HOHENHEIM.
Ce groupe n'occupera pas cette position car la 5e D.B. doit quitter la région le 22 pour être mise au Sud Ouest à la disposition du 1er C.A.

MANOEUVRE DU DANUBE

22 Avril 1945
Le Général Commandant la Division fait connaitre, par ordre paru à 1 heure du matin, que la 5e D.B. est mise à la disposition du 1er C.A.
Le CC5 reste aux ordres de la 2e DIM.
Le CC4 après relève par la 3e DIA, se tiendra prêt à se porter en direction de ROTTWEIL par HORB.
Le CC6 stationnera dans STUTTGART et en assurera le nettoyage jusqu'à nouvel ordre.
Le P.C. de la Division se tiendra prêt à faire mouvement sur ROTTWEIL à partir de 9 Heures.
Le P.C. fait mouvement sur ROTTWEIL à 12h.30 puis est porté à TUTTLINGEN, sur le DANUBE, où il arrive à 20 heures.
Le 1/62, resté dans le cadre du CC5 et de la 2e DIM, constitue avec le 3/63, aux ordres du Lt-Colonel VOYER, l'appui direct du Groupement MOZAT (CC5 et 151e R.I.). Celui-ci, débouchant de la tète de pont de TUBINGEN le 22 Avril au matin progresse sur l'axe GOMARINGEN - GAMMERTINGEN dans le but d'atteindre au plus vite le Danube à SIGMARINGEN. Il se porte à STOCKACH (6 Kms Sud de TUBINGEN) avec 2 batteries la 3e restant dans la région Ouest de REUTLINGEN pour assurer l'appui du Groupement de Choc qui attaque vers PFULLENDORF.
Le 2/62 reçoit à 17 heures ordre de faire mouvement vers le Sud et se porte à GRUNMETTSTETTEN à 5 Kms O.-N.O. de HORB.
Le Général de VERNEJOUL quitte le Commandement de la 5e D. B. qui est donné au Général SCHLESSER, Commandant le CC4.

23 Avril 1945
Le mouvement vers le Danube des CC et des groupes se poursuit.
Le 1/62, qui a récupéré sa 3e Batterie, se porte dans la matinée sur GENKINGEN occupé pendant la nuit, mouvement retardé par le nettoyage, qui dure toute la matinée, des environs de GENKINGEN. Dans l'après midi, une batterie se porte sur UNDINGEN.
Quelques tirs dans la soirée sur des résistances ennemies dans la région de MELCHINGEN et ERPFINGEN.
Le 2/62 s'est porté dans la région Sud de WORNDORF (15 Km Est de TUTTLINGEN).
Le 3/62 quitte la région de STUTTGART vers 17h.00 et fait mouvement vers TUTTLINGEN.
Le P.C. de l'A.D. est à TUTTLINGEN.
En fin de journée, l'ordre d'opérations N°14 de la Division fait connaitre la situation générale et la mission de la 5e D.B. :
La 5e D.B. est renforcée du 2e RSAR, du groupement LEBEL (comprenant le 1er RSAR, le 19e B.C.P. et un groupe d'Artillerie) et du II/9e Zouaves.
Elle sera engagée, le flanc droit défensif, par CC, axés successivement sur MEMMlNGEN (CC4) puis KEMPTEN (CC6) couverte au Sud par le 2e RSAR qui mettra la main sur FRIEDRICHSHAFEN et LINDAU, et le Groupement LE BEL qui s'emparera au plus tôt de CONSTANCE.
Un ordre particulier du Général Commandant l'Artillerie du 1er C.A. fait connaitre que le groupement N°3 (Colonel de LAFFON - E.M. et 2/65) jusqu'alors adapté à la 9e DIC, est adapté à la 5e D.B. à partir du 23 Avril à 24 heures. 

24 Avril 1945
Le P.C. de l'A.D. fait mouvement et se porte à PFULLENDORF où il arrive à 10 heures du matin.
Le CC4, couvrant la 1ère D.B. vers le Sud en attendant l'engagement des CC5 et CC6, progresse sur l'axe MESSKIRCH - PFULLENDORF - OSTRACH - ALTSHAUSEN - AULENDORF. Le 24 au soir, ses éléments de tête sont à WALDSEE. Le 2/62 établit, en fin de journée, son P.C. à ALTSHAUSEN. Il a deux batteries aux environs de ALTSHAUSEN et une vers AULENDORF.
A 6 heures, une préparation assez peu dense (400 coups de 105) est effectuée par le  1/62 et  3/63 pour appuyer le départ des reconnaissances au Sud de MELCHINGEN.
Le débouché s'effectuant sans difficulté, un élément d'exploitation comprenant le R.E.C., un Sous-groupement et une batterie du 1/62 est constitué aux ordres du Colonel MIGUEL.
Aucune résistance ennemie sérieuse n'est rencontrée et SIGMARINGEN est atteint à 14 heures.
Le 1/62 s'installe en point d'appui fermé pour la nuit, l'Etat-Major à HERMENTINGEN (20 Kms Nord de SIGMARINGEN et les 3 batteries à INNERINGEN (5 Kms Est de HERMENTINGEN).
Le 3/62, poursuivant son mouvement dans le cadre du CC6, arrive à TUTTLINGEN à 11h.45.
Il établit son P.C. en fin de journée à LIPTINGEN (8 Kms S.E. de TUTTLINGEN) et ses batteries, en position d'attente, respectivement à HEUDORF, GLASHUTTE, et LIPTINGEN.
Plus au Sud le 2e RSAR s'est emparé de STOCKACH et a atteint le lac de CONSTANCE à LUDWIGSHAFEN. 
Le Groupement LE BEL s'est emparé de SINGEN et procède à la réduction de la résistance de ENGEN.
Les groupes rendent compte, en fin de journée, qu'ils n'ont pu assurer leur ravitaillement en essence, les dépôts n'étant pas approvisionnés.

25 Avril 1945
Le 25 Avril à 1 heure 15, l'ordre général d'opérations N°15 fait connaitre que par suite de l'occupation d'ULM par la 1ère D.B. et de la progression vers le Sud de l'Armée U.S., le Commandement décide de concentrer ses moyens pour agir en direction du Sud.
Le CC4 après avoir livré WALDSEE à la 1ère D.B. poussera sur WEINGARTEN, RAVENSBURG, WANGEN, LINDAU et BREGENZ.
Le CC6, poussera sur FRIEDRICHSHAFEN par FRICKINGEN et MARKDORF et le 2e RSAR, placé sous ordres, sur UBERLINGEN.
Le Groupement LE BEL poursuivra sa misssion dans la presqu'île de CONSTANCE.
A 5h.45, un télégramme modifie cette mission. Des éléments ennemis étant signalés venant de l'Ouest et du Nord et franchissant le Danube en amont de SIGMARINGEN, la mission de la 5e D.B. devient la suivante :
Le CC6 occupera et tiendra à tout prix TUTTLINGEN.
Le CC4 livrera WALDSEE à la 1ère D.B. et reconnaîtra et tiendra les ponts du DANUBE à l'Est de SIGMARINGEN.
La mission donnée par l'ordre général d'opérations N°15 ne reprendra que sur nouvel ordre.
La mission du Groupement LE BEL est inchangée.
Une note d'orientation communiquée à 15 heures par le 3e Bureau de la Division précise que le manque de carburant d'une part, les renseignements alarmants de la nuit : colonnes allemandes franchissant le Danube vers SIGMARINGEN et venant de la région de VILLINGEN, d'autre part, ont conduit le Général Commandant la Division à stopper pour la journée du 25 Avril le mouvement en direction du Sud-Est.
Le but est dès lors :
a) de détruire l'ennemi qui se trouve au Nord du lac de CONSTANCE et de l'empëcher de se replier sur le réduit.
b) de verrouiller la transversale RAVENSBURG- LINDAU.
c) de balayer ensuite en direction de BREGENZ et d'opérer des rabattements successifs vers le lac sur UBERLINGEN - FRIEDRICHSHAFEN - LINDAU.
Le bilan de cette journée s'établit comme suit :
Le CC4, conformément aux ordres donnés, a patrouillé en étoile et couvert son stationnement face au Nord. Les batteries arrières et le P.C. du 2/62 se sont portées en avant : le P.C. et une batterie au Nord d'AULENDORF, une batterie à TANNHAUSEN, une à l'Ouest cle WALDSEE.
Le CC5 a quitté la 2e DIM et est rentré dans le cadre de la 5e D.B.
Il a reçu dans la journée une mission défensive face à l'Ouest, mais le 1/62 est resté au Cantonnement à HERMETINGEN et INNERINGEN, sauf la 1ère Batterie portée à VILSINGEN (6 Kms S.O. de SIGMARINGEN).
Le 3/62, dans l'appui du CC5, est seul appelé à intervenir. L'ennemi ayant contre attaqué dans le Secteur de la 4e DMM, le dispositif du 3/62 est plusieurs fois modifié ; la 8e Bie se porte au Sud de EMMINGEN, la 9e à l'Ouest de LIPTINGEN, la 7e restant en place. A 18h.30, la 7e Bie vient occuper une position au S.O. de LIPTINGEN pour renforcer la couverture de ce village.
De nombreux tirs, mis en place par Piper sont effectués dans la région de IMMENDINGEN - MOHRINGEN. (Nombre de coups tirés : 1135).
La liaison radio n'ayant pu être établie avec le groupement 3 du Colonel DE LAFFON, le Colonel Cdt l'A.D.B/5, détachant un Officier de son Etat-Major au P.C. du Groupement 3 à DUNNINGEN (10 Kms N.O. de ROTTWEIL) prescrit que 2 batteries de GPF, destinées à appuyer la 4e DMM, soient mises en position dans la région de SCHURA (13 Kms de ROTTWEIL), une Bie restant sur roues dans la région de DILLINGEN.
Le II/RACL (groupe de GUN) rattaché au groupement 3, stationne à WILLINGENDORF (5 Kms N.-N.O. de ROTTWEIL - P.C. et batteries sur roues). Son faible ravitaillement en essence ne lui permet pas de se déplacer.
En fin de journée le 9e Zouaves a occupé la zone OSTRACH - ALTSHAUSEN - FLEISCHWANGEN.
Le 2e RSAR, poursuivant sa progression au Nord du lac de CONSTANCE, a atteint UBERLINGEN.
Le CC6, faisant face à la menace ennemie venue de l'Ouest, tient solidement HATTINGEN et les combats évoluent favorablement.
Il n'a pas encore été pourvu au ravitaillement en essence des Unités.
Le Capitaine BERGER avec comme observateur le Capitaine CRETIN de l'E.M. de la D.B. font une mission de reconnaissance. Ils n'ont vu aucune circulation.

26 Avril 1945
Les positions du 2/62 restent inchangées ou cours de cette journée, le CC4 conservant la même mission.
Le CC5 qui est porté dans la région Ouest de STOCKACH et le CC6, ont pour mission d'interdire à l'ennemi, entre Danube et lac de Constance, les directions TUTTLINGEN - MESSKIRCH (CC6) et STOCKACH - PFULLENDORF (CC5).
Dans un 2e temps après avoir défini le centre de gravité des forces ennemies, de le détruire par encerclement.
En fin de journée, les tentatives réitérées de percées de l'ennemi dans la région Sud de TUTTLINGEN ont toutes été repoussées.
Le 1/62 se porte dans la matinée pour occuper les camonnements prévus à ENGELSWIES (3 Kms S. de VILSINGEN) puis, le CC5 ayant reçu la mission de tenir face à l'Est la ligne STOCKACH - HEUDORF (12 Kms N.O. de STOCKACH), va occuper dans l'après midi des positions dans la région de ZIZENHAUSEN.
Les reconnaissances s'engagent à la mitrailleuse contre un groupe d'Allemands 1 Km au Nord de ZIZENHAUSEN. 
Point d'appui fermé pour la nuit dans chaque unité.
Le 3/62 a déplacé plusieurs fois ses batteries dans le secteur LIPTINGEN - HATTINGEN, intervenant à diverses reprises par les feux concentrés du groupe sur IMMENDINGEN et sur les voies de communication de l'ennemi.
Le Groupement 3 n'a pas eu à intervenir.
Au Sud, le Groupement LE BEL s'est emparé de CONSTANCE tandis que le 2e RSAR gardait le contact sur la rive Nord du lac, au Sud Est d'UBERLINGEN.

27 Avril 1945
La mission de la Division est inchangée et la disposition des groupes du 62e R.A.A., dans le cadre de leur CC respectif, reste la même.
Ordre est donné par le Colonel GILLOT, au Colonel Commandant le Groupement 3, de mettre et de laisser à la disposition du 3/62, jusqu'à la fin des opérations de nettoyage une batterie de GPF (2/65) dans la région EMMINGEN - HATTINGEN.
Le 2/62, appuyant un S/Groupement du CC4 qui envoie une forte patrouille sur ZIEGELBACH pour reconnaître les itinéraires et tromper l'ennemi sur nos intentions, pousse une de ses batteries à 2 Kms Est de WALDSEE. Elle rejoint sa position primitive en fin de journée, après avoir exécuté plusieurs tirs sur des fantassins ennemis.
Le 9e Zouaves, progressant vers le Sud-Est, s'est emparé de BLITZENREUTE et de FRONHOFEN.
Le CC5 reçoit dans le matinée l'ordre de se porter en avant pour tenir vers l'Est la ligne ENGENSINGEN.
Le 1/62 se porte dans la région de VOLKERTSHAUSEN (10 Kms N. de SINGEN). Les reconnaissances de nouveau engagées à la mitrailleuse, font 3 prisonniers dont 1 blessé.
Dans la nuit, quelques tirailleries - 3 nouveaux prisonniers sont faits.
Aucune action d'artillerie faute d'objectifs.
La situation de l'artilleríe, le 27 au soir, est la suivante :
1/62 - P.C. à VOLKERTSHAUSEN Batteries en position aux environs immédiats du P.C.
2/62 - P.C. à AULENDORF (422-299) 1 Bie Est d'AULENDORF, 1 Bie Ouest AULENDORF, 1 Bie Ouest de WALDSEE (501-269)
3/62 - P.C. à LIPTINGEN (875-272) 1 Bie Nord de LIPTINGEN,  1 Bie Sud de EMMINGEN (855-256), 1 Bie Ouest de NEUHAUSEN (872-300),
1 batterie du 2/65 (GPF) au Sud de EMMINGEN.
Un ordre particulier du Colonel Cdt. l'A.D.B. 5 fixe en outre le déploiement du groupement 3 (moins 1 batterie de GPF en position à EMMINGEN) à réaliser pour le 28 à 19 Heures.
a) Groupe de GPF (2/65)
P.C. à FLEISCHWANGEN
1 batterie en position région de WILHELMSDORF. (Directrice 5.200).
1 batterie en position région de FRONHOFEN. (Directrice 2.400).
b) Groupe de GUN (II/RACL)
P.C. à FLEISCHWANGEN
1 batterie en position région de FRONHOFEN - Zone d'action IMMENSTADT (à l'O. ou mieux à l'E).
2 batterie sur roues région N.O. de PFULLENDORF.
Les batteries sur roues se garderont par leurs propres moyens. La protection des batteries en position sera assurée par les garnisons du 9e Régiment de Zouaves.

28 Avril 1945
Le nettoyage de la région Ouest du lac de CONSTANCE est considéré comme terminé et la Division regroupe ses forces en vue de nouvelles opérations. La 1ère D.B. a atteint WEINGARTEN à 14 Heures et poursuit sa progression vers le Sud.
L'Ordre Général d'opérations N°17 fixe l'action de la 5e D.B. : continuant à assurer à l'Ouest sa mission particulière (CC6). elle se liera par sa gauche à la progression de la 1ère D.B. et poursuivra le dégagement du littoral Nord du Lac de CONSTANCE.
Les missions sont réparties comme suit :
Le CC4, disposant du 9e Zouaves et en liaison avec la 1ère D.B. occupera RAVENSBURG, s'emparera de WANGEN et LINDAU, verrouillera l'ARGEN entre WANGEN et l'embouchure.
Le 2e RSAR, dans un premier temps barrera face au Sud les itinéraires de DENKINGEN à RAVENSBURG, puis, suivant la progression du CC4, bouchera face au Sud les itinéraires aboutissant à la route RAVENSBURG - WANGEN.
Le CC5 disposant du groupe de Commandos, balaiera la zone entre CC4 et 2e RSAR et s'ernparera de FRIEDRICHSHAFEN et NONNENHORN.
L'action d'ensemble devra étre en mesure de fournir des feux jusqu'à FRIEDRICHSHAFEN puis sur PARGEN. Sa protection sera assurée par le 9e Zouaves.
Le CC4 atteint RAVENSBURG dès le 28 au soir. Le P.C. du 2/62 établi, en fin de journée, à RAVENSBURG. Une batterie est en position au Nord de la Ville, les 2 autres à la sortie Ouest.
Le 3/62 a été mis au repos sur place.
Le 1/62 se porte dans l'après-midi sur BONDORF (6 Kms S.E. de STOCKACH) dans le cadre du CC5 qui prend ses positions de départ en vue de l'opération du lendemain.
Dans la nuit, la C.R. restée dans ses anciens Cantonnements, fait 130 prisonniers.
Le déploiement du groupement 5 a été réalisé conformément à l'ordre particulier du 27 Avril du Commandant de l'A.D.B./5, à l'exception du II/RACL (GUN) qui, n'ayant pas été ravitaillé en essence, est resté à VILLINGENDORF et ne fera mouvement sur PFULLENDORF et FRONHOFEN que le 29 Avril dans la matinée.
Le P.C. du groupement 3 est à OSTRACH.
Par ordre N°69, le Colonel Commandant l'A.D.B./5 fixe comme suit l'appui de l'artillerie :
1° Appui direct :
Les CC4 et CC5 disposeront chacun de leur groupe rattaché. Le 2/62 (CC4) aura en outre à sa charge l'appui éventuel du 9e Régiment de Zouaves.
Le 2e RSAR adressera éventuellement ses demandes de tir à la 5e D.B. qui les transmettra à l'A.D.
2° Action d'ensemble :
Groupement 3 - aux ordres du Colonel de LAFFON.
1 groupe de GUN - II/RACL
1 groupe de GPF - 2/65
Les demandes de tir à effectuer par ce groupement seront adressées à l'A.D.
Le GPF pousse 2 batteries de la région d'AMTZELL vers SEGMARZELL. La troisième fera mouvement en fin de matinée sur BURGSTALL.
L'ennemi qui avait engagé des pourparlers dans la nuit du 30 Avril au 1er Mai en vue de la reddition de BREGENZ, a décidé, apres avoir aagné du temps, de défendre la viile.
Le combat s'engage dans la matinée (Straffing, Bombing). Le II/RACL effectue plusieurs tirs sur divers Objectifs.
La résistance de l'ennemi s'affirmant, des tirs du II/RACL et du I/RACAOF sont effectués à 12 heures sur BREGENZ où d'importants incendies sont allumés.
A 14h.30, le CC4 entre dans la ville et poursuit sa progression vers le Sud, jusqu'à la BREGENZER ACH où il est stoppé par des destructions de ponts.
Il a été dépassé, au Sud de BREGENZ, par le CC5 qui s'apprête à franchir la rivière.
En fin de journée, le front est marqué par la BREGENZER ACH - FISCHANDER et REICHITZEN.
Le P.C. de l'A.D. a été porté à LINDAU à 14 Heures.
La nouvelle mission de la 5e D.B. est donnée : conquérir une tête de pont au Sud de la BREGENZER ACH et pousser sans désemparer sur FELDKIRCH, puis sur LANDECK par FARLBERG, avec le dispositif suivant :
1°) le CC5 établira une tête de pont au Sud de la BREGENZER ACH
2°) Dès que les passages seront rétablis, le CC5 poussera sur FELDKIRCH.
3°) Au delà de FELDKIRCH, l'opération sera conduite, par le Groupement LE BEL comprenant essentiellement le 2e RSAR et le 1er B.C.A.
4°) Pour mémoire, des éléments de la 4e DMM doivent assurer le nettoyage des crêtes à l'Est de BREGENZ - FELDKIRCH.
Dans le cadre de cette mission, le Colonel Cdt l'A.D.B. 5 fixe, par ordre N°71, l'appui de l'artillerie :
1ère Phase - La conquête de la tête de pont doit pouvoir être appuyée éventuellement par toute l'artillerie. En conséquence, toute l'artillerie du Groupement actuellement en position au Nord de BREGENZ, devra rester sur place jusqu'à nouvel ordre.
Elle comprend : le 1/62 ; le2/62 et le 3/62
le I/RACAOF
le II/RACL (GUN - 2 Bies)
le 2/65 (GPF - 3 Bies)
le 2/64 et le1/65 de la 4e DMM sous les ordres du Colonel TEYSSIER mis à la disposition du groupement.
2e Phase - L'appui du CC5 sera assuré, en dehors du 1/62, par le I/RACAOF, ces 2 groupes places sous les ordres du Lt-Colonel VOYER, Adjoint au Colonel Cdt l'A.D.B/5.
3e Phase - Le groupement LE BEL sera appuyé, à partir de FELDKIRCH, par le 1/62 et le I/RACAOF aux ordres du Lt-Colonel VOYER. Toutefois, à partir de BLUDENZ et si les itinéraires le permettent, en principe seul sera porté en avant un groupe mixte composé d'une batterie du 1/62 et une batterie du I/RACAOF.
Dans les 2e et 3e phases, le groupe de GUN, marchant par échelons de batterie, assurera la continuité de l'appui du CC5 et du groupement LE BEL, en ne dépassant pas FELDKIRCH avec ses unités sans nouveaux ordres.
Il est également précisé qu'à l'issue de la 1ère phase le groupement TEYSSIER (2/64 et 1/65) sera remis sur place à la disposition de sa Division. Le 2/62 et le 3/62 stationneront sur place jusqu'à nouvel ordre. Le groupe de GPF se mettra sur roues dès que les troupes amies auront dépassé sa limite de portée.

2 Mai 1945
Dans la nuit du 1er au 2 Mai, le CC5 a ouvert une solide tête de pont sur la rive Sud de la BREGENZER ACH, opération couverte par quelques tirs du 1/62.
Le 2 Mai dans la matinée, les blindés s'enfoncent dans le dispositif ennemi vers LAUTERAC, WOLFURT et DORNBIRN qui sont successivement occupés malgré une résistance opiniâtre de l'ennemi.
Le 1/62 se porte à 15 heures au Sud de la coupure de la BREGENZER ACH et progresse en direction de LUSTENAU. La ville (où des éléments du 4e RSM devaient les précéder), est enlevée par les reconnaissances du 1/62 qui reçoivent sa reddition.
Des positions sont occupées aux lisières Sud de LUSTENAU, et les reconnaissances poussées en avant, en direction d'HOHENEMS.
Vers 16h.30, le Détachement avancé est pris à partie à 5 Kms au Sud de LUSTENAU par une trentaine de fantassins allemands. Le combat est engagé.
Le Lieutenant Commandant la reconnaissance réussit à alerter par radio le Chef d'Escadron HURET Commandant le groupe. Ce dernier se porte dans son Half-Track de commandement et avec 2 Half-Tracks de la 3e Batterie, au secours de la reconnaissance qu'il parvient à dégager mais qui compte 5 tués et 6 blessés dont le lieutenant.  
En fin de journée, le 1/62 et le I/RACAOF, qui a également franchi la BREGENZER ACH, occupent des positions au Nord de HOHENEMS qui vient d'être occupé par le CC5 après une action de blindés assez dure.
Deux batteries exécutent, vers 20h.30, à la demande des éléments de reconnaissance, une concentration sur les lisières Nord de GOTZIS.
Dans la nuit du 2 au 3, d'importants tirs, (500 coups de 105 et 200 coups de 155) sont exécutés sur le verrou GOTZIS - KOBLACH.
Des tirs de 155 long demandés sur GOTZIS par le Lt-Colonel VOYER n'ont pu être exécutés, le GUN qui n'a pas encore franchi la BREGENZER ACH, étant hors de portée.

3 Mai 1945
Le 3 Mai au matin, GOTZIS, reconnu évacué, est occupé. La progression du CC5 poursuivie vers le Sud, est arrêtée sur la FRUTZ dont tous les ponts ont été détruits.
Le franchissement de la riviere, par un pont étroit rapidement jeté, ou à gué (vers SULTZ) est lent et difficile. Il est géné, au gué de SULTZ, par les voitures de récupération qui provoquent de gros retards.
En fin de soirée, le CC5 tient FELDKIRCH - ALTENSTADT- RANKWEIL.
Seul le 1/62 a pu suivre la progression au delà de la FRUTZ. ll est déployé vers MEININGEN, avec 1 batterie à ALTENSTADT.
Le I/RACAOF n'a pu franchir ni le gué, ni le pont, les accès sur digue et remblais étant trop étroits. Il est arrêté à MADER.
Le GUN a franchi le BREGENZER ACH et se trouve à DORNBIRN.
L'artillerie n'a pas tiré dans la journée du 3 Mai.
Le P.C. de l'A.D. a été porté à HOHENEMS où il est arrivé à 15 Heures.

4 Mai 1945
Le CC5 doit agir en direction de BLUDENZ. Un groupe mixte comprenant une batterie du 1/62 et une batterie du I/RACAOF est constituée sous les ordres du Chef d'Escadron HURET, Cdt. le 1/62.
La progression se poursuit vers l'Est, devant un ennemi qui se replie mais laisse derrière lui des abatis, un fossé anti-chars, des barricades, ainsi que d'importantes destructions, heureusement mal coordonnées.
Le CC5 atteint BLUDENZ en fin d'après midi. Les éléments avancés essuient plusieurs fusillades et sont arrêtés à 5 Kms Est de la Ville, par de grosses barricades d'où l'ennemi oppose à sa progression des tirs d'lnfanterie, de minen et de Panzerfaust.
Après plusieurs positions, le groupe mixte est arrivé à BURS (1 Km 500 S.O. de BLUDENZ) en temps utile pour soutenir l'action du CC5 à l'Est de BLUDENZ.
Des tirs nombreux sont exécutés en fin de soirée, en particulier pour soutenir le décrochage de nos éléments avancés qui avaient dû se replier devant une contre-attaque allemande.
Un deuxième élément d'artillerie ayant été demandé dans la journée par le CC5 dans le but de tenir un cantonnement, un nouveau groupe mixte comprenant une batterie du 1/62 et une batterie du I/RACAOF a été constitué sous les ordres du Chef d'Escadron GRAPPIN Cdt. le I/RACAOF.
Après avoir tenté de passer vers THURINGEN où il est arrêté par la coupure du pont de la LUTZ, il se porte par un itinéraire détourné sur NUZIDERS (2 Kms N.O. de BLUDENZ).
Le P.C. de l'A.D. s'est transporté à FELDKIRCH dans la matinée du 4 Mai et, en fin de journée, à NENZIG (9 Kms Ouest de BLUDENZ).

5 Mai 1945
Le 5 Mai au matin, l'ennemi a décroché et le CC5 reprend sa progression.
Il est arrêté devant DALLAS, à 15 Kms Est de BLUDENZ par une importante coupure et une forte résistance d'armes automatiques et de minen.
Un dur combat est engagé avec l'appui de l'artillerie, soutenu par un train blindé rapidement mis sur pied à BLUDENZ. Le groupe Mixte exécute des tirs à la demande (près de 500 coups).
DALLAS est occupé en fin de journée.
Le P.C. de l'A.D. a été porté à BLUDENZ dès le début de la matinée.

6 Mai 1945
Dans la nuit du 5 au 6, ordre a été donné à l'artillerîe d'exécuter des tirs les plus nourris possible sur l'ennemi qui se replie vers VARLBERG : 500 coups de 105 et de 155 sont tirés.
Le 6 Mai au matin, il lui est demandé d'interdire l'entrée du tunnel de l'ARLBERG.
La coupure à l'Ouest de DALLAS, n'étant pas encore réparée, l'Artillerie ne peut se porter suffisamment en avant pour effectuer ses tirs dans de bonnes conditions. Il est tenté en vain de pousser une batterie sur SILBERTHAL (position plus favorable), en raison de la résistance insuffisante des ponts.
Une batterie du I/RACAOF installée aux abords de la coupure de DALLAS effectue le tir demandé avec l'angIe maximum. Les coups tombent, en moyenne, 500 m. en deçà de l'entrée du tunnel, gênant cependant le repli de l'ennemi.
Ce sont les derniers coups de canon de la campagne : à 13h.50 l'ordre de cesser le feu est communiqué aux Unités.
Le groupe de GUN qui avoit atteint DORNBIRN le 3 au soir, n'a pu intervenir en raison des difficultés de l'itinéraire et de la rapidité de la progression.
Il n'a pu malgré les ordres reçus, dépasser FELDKIRCH, les itinéraires imposés par les destructions de l'ennemi étant, pour lui, impraticables.

7 Mai 1945
Le 7 Mai les 2 batteries de 105 des groupes mixte HURET et GRAPPIN sont regroupés à DALLAS et les 2 batteries de 155 à NUZIDERS, sous les ordres de leurs Chefs d'Escadron respectifs.
Le même jour, un avion de la Section de Piper-Cubs du I/62 franchit le col de l'ARLBERG, à limite de plafond, dans le but de faire liaison avec les éléments amis ayant atteint l'extrémité Est du tunnel, vers Saint ANTON. Le Piper, après s'être posé dans des conditions difficiles, remplit sa mission. Il rentre à sa base le lendemain.

Le 7 Mai, l'Allemagne signait sa capitulation à REIMS.
Le 8 Mai à 15 heures, le Général de GAULLE porte par radio, à la connaissance du Pays, que les hostilités prendraient fin à 24 heures sur tous les fronts.
Les Unités de la 5e D.B. en sont avisées dans la soirée, par télégramme Officiel.

MILITAIRES DU 62e R.A.A. MORTS AU CHAMP D'HONNEUR PENDANT LA CAMPAGNE 44-45

Capitaine DIOOUE Désiré
Lieutenant BICHOT Jacques
Lieutenant JONOUET Marcel
Lieutenant SEREYJOL Marcel
Lieutenant PECAUT Jean
S/Lieutenant MAUTRET Gabriel
S/Lieuienant KARST Jean
S/Lieutenant EPPELE Guy
Aspirant CLERE Maurice
Adjudant-Chef DENIEL Francis
M.D.L. Chef RYCKEBUSCH Jacques
Sergent-Chef LITOT Pierre
M.D.L. DEULLY Victor
M.D.L. DAOUDI ben HADJ AHMED
Brig. Chef ANSTETT Roger
Brig. Chef MORISOT Edmond
Brigadier FOURNEL Gabriel
Brigadier GROS Robert
Brigadier GARNIER Maurice
Brigadier ROUET Jules Henri
Brigadier QUEMERAIS Bernard
Brigadier ALI ben SALAH Mle 1024
1er Cier MAURY Bernard
1er Cier LAFUMAT Louis

1er Cier LARBITE Pierre
1er Cier LERAY Emile
1er Cier MOHAMED ben BALGACEM
1er Cier ALI ben BAHREI
1er Cier LAFIDH ben BECHIR
1er Cier AHBIB ben HASNAOUI
Canonnier PROMIS Henri
Canonnier AMBOURG Bernard
Canonnier MANTONNIER Maurice
Canonnier JARDEL Jacques
Canonnier ALLAIS Marcel
2ème Cier RAMIREZ Gilbert
2ème Cier IMBERT Aimé
2ème Cier FLORENTINO Angelina
2ème Cier DUMOUCHEL Maurice
2ème Cier PELLETIER Robert
Canonnier SALEM ben SALAH Mle 1753
Canonnier ALI ben KILANI Mie 1090
2ème Cier ALI ben MAHMOUD
2ème Cier SADOCK ben AHMED
2ème Cier MUSTAPHA ben OTHMAN
2ème Cier PUJOLS Jean




 

1944 12e RC jmo

 Image

 

 

 

12e RÉGIMENT DE CUIRASSIERS

              JOURNAL DE MARCHES ET OPÉRATIONS

 

L’AFRIQUE du NORD

1er Septembre 1943.
Le 12ème Régiment Bis de Chasseurs d’Afrique est créé en exécution des prescriptions de la Note 1343 EMG/I de l’E.M.G.A.T.. Le nouveau régiment, commandé provisoirement par le Chef d’Escadrons De GONFREVILLE, est formé par le 12ème Chasseurs d’Afrique du Lt-Colonel De LANGLADE. Le P.C. du 12ème R.C.A. demeure à RIO-SALADO ; le P.C. du 12ème Bis s’installe à HAMMAM-BOU-HADJAR, où se trouve déjà le 3e Escadron, tandis que les 1er et 2e Escadrons sont installés à TURGO PLAGE. Toutes ces localités sont situées en ALGERIE, dans le Département d’ORAN.
Pour l’instant, le régiment compte, entre autres, les officiers suivants : Chefs d’Escadrons De GONFREVILLE et ROUVILLOIS ; Capitaines JOUITOU - De TARRAGON - GAUDET - De la JONQUIÈRE - THOMAS – LETELLIER ; Lieutenants BRIOT et BRACHET; Sous-Lieutenants PITY - PÉRIER - BUREAU - MUCCHIELLI - BONTOUX ; Aspirants BONIFACE - PESCH et PLUSQUELLEC.

7 Septembre 1943.
Le Lt-Colonel WARABIOT, prend le commandement du Régiment. Le Régiment est un magma informe en pleine création.

16 Septembre 1943.
Le 12ème Bis R.C.A. devient 12ème Régiment de Cuirassiers par note de service N° 2125 EMG/1 du Général Commandant en Chef. L’ensemble du Régiment est formé d’éléments disparates. Il y a les laissés pour compte du 12ème Chasseurs, les gens en provenance du 4ème Chasseurs d’Afrique. Un escadron de chars légers arrive au grand complet, du 2ème Chasseurs d’Afrique. Il va former le 1er Escadron du Régiment, il est commandé par le Capitaine DELAITRE et est stationné à HAMMAM-BOU-HADJAR. Le 2ème Escadron du Capitaine d’ORGEIX demeure à TURGO PLAGE, avec le 4ème Escadron du Capitaine GAUDET. Le 3ème Escadron demeure à HAMMAM-BOU-HADJAR sous les ordres du Capitaine LETELLIER. L’E.H.R. se trouve dans la même localité. Il est commandé par le Lieutenant LAZON, tandis que le Capitaine THOMAS prend en charge le Service Auto. Le Service de Santé est aux ordres du Sous-Lieutenant CHOVRAQUI. Les Transmissions sont créées par le Sous-Lieutenant BONTOUX. Les Détails incombent au Sous-Lieutenant MARENGHI. L’ Aspirant PESCH prend en charge le Ravitaillement Essence. Le Lieutenant ITIÉ occupe l’emploi d’Officier d’Approvisionnement.
Le Régiment offre le spectacle de morceaux disparates qui essaient de s’assembler. Il est très mal habillé, il a un armement hétéroclite et ne possède aucun matériel. La guerre est à peine commencée, personne ne doute que des jours meilleurs vont arriver.

25 Septembre 1943.
Le Régiment apprend qu’il va quitter le farniente de l’ALGERIE, pour le MAROC où il doit percevoir du matériel et de l’habillement Américain. C’est comme une résurrection pour tout le monde.
Cette nouvelle confirme celle par laquelle on nous avait informé que nous allions être intégrés aux Forces Françaises Libres du Général LECLERC.
Nous ressentons au plus profond de nous-mêmes, l’honneur qui nous échoit. Demain, nous allons participer à la gloire acquise par les héros du Tchad. Chacun se demande avec inquiétude si nous en sommes dignes, et quels seront les premiers contacts.

29 Septembre 1943.
Par la route, quelques rares privilégiés, par le train pour tout le monde, le 12ème Cuirassiers quitte l’ORANIE pour la forêt de TEMARA, à 8 km de RABAT.

1er Octobre 1943.
Arrivée à RABAT à minuit. Le Régiment est accueilli par le 501e R.C.C. qui a fait préparer à son intention, une grande quantité de thé chaud.

2 Octobre 1943.
Le Régiment arrive en forêt de TEMARA. Il a la joie de constater que le matériel qu’on lui a tant promis, et dont on lui a tant parlé, est là, à portée de sa main, sous les arbres de la forêt. Des détachements précurseurs aux ordres du Lieutenant BESNIER, évadé de France par l’ESPAGNE, sont allés le percevoir à CASABLANCA. La joie est très grande, nous devenons des enfants mis en présence de jouets désirés - 3 escadrons sont dotés de chars médium de 32 tonnes M 4 A2 à 2 moteurs Diesel. Le 1er Escadron du Régiment perçoit des chars légers neufs.

7 Octobre 1943.
Le Général LECLERC passe l’inspection du bivouac. Chacun a travaillé avec ardeur. Le Capitaine JOUITOU a réveillé toutes les énergies. Il y a une émulation très grande entre les escadrons.

11 Octobre 1943.
Tout le Régiment vit sous la toile de tente individuelle. Chacun améliore les conditions d’existence qui sont d’ailleurs très bonnes. On commence à construire en briques. Le nettoyage des chars et le déballage des accessoires est une œuvre de patience ; chacun s’attelle avec joie à ce travail. Les équipages sont formés et c’est à qui fera mieux que le voisin. L’ambiance, le moral sont excellents.

14 Octobre 1943.
Le Général LECLERC, pour la première fois, réunit tous les officiers de la Division. Il commence à nous insuffler les premiers principes d’une âme commune, peu à peu se formera l’esprit de la D.B.

15 Octobre 1943.
Le Régiment, équipé à l’américaine, est présenté au Colonel MALAGUTTI, commandant la brigade de chars, par le Lt-Colonel WARABIOT. À cet officier, grand, aux mains gantées de couleurs criardes, à la démarche élastique, au foulard de soie qu’il porte autour du cou, nous préférons - ô combien ! - le Général LECLERC.

17 Octobre 1943.
1ère journée de pluie. Nous éprouvons avec satisfaction l’imperméabilité de notre agglomération de tentes.

21 Octobre 1943.
Depuis le début, et il en sera toujours ainsi, jusqu’au jour des combats, le Régiment travaille avec cœur à parfaire son instruction ; chaque jour nous améliore dans la connaissance du matériel et chaque jour, nous avons de nouveaux spécialistes. Joie de l’effort - Joie de la création - Joie du travail bien fait et “qui rend !”.

22 Octobre 1943.
Certains escadrons commencent leurs premiers tirs au canon de 75. Les tirs sont bons.

27 Octobre 1943.
Les escadrons ont déjà manœuvré aux ordres du Colonel ou de leurs Capitaines. Aujourd’hui, le Régiment manœuvre en présence du Général LECLERC. Celui-ci pousse tant qu’il peut l’instruction. Il ne procède pas par note de service ou thèmes : le Général est toujours présent. Il est d’une activité débordante. Un exemple - LECLERC -.

28 Octobre 1943.
Le Régiment “se fait“ de nombreux évadés de France par l’Espagne qui arrivent. On a la possibilité de trier le bon pain de l’ivraie, on opère une sélection.

29 Octobre 1943.
Chaque escadron a son fanion et sa devise. Le Capitaine DELAITRE a le sien frappé au Sacré-Cœur ; le Capitaine d’ORGEIX adore le calembour (sous-thonel d’Orgeix) ; le Capitaine De la JONQUIÈRE cherche encore ; le Capitaine GAUDET fait barrir l’éléphant blanc.

30 Octobre 1943.
L’instruction des conducteurs de chars peut être considérée comme terminée. Au tir, chaque jour voit une amélioration des résultats.

5 Novembre 1943.
Les chars sont baptisés. Le 1er Escadron prend des noms de villes du Midi ; le 2ème Escadron a des noms de Normandie, d’Île-de-France et de Bretagne ; le 3ème Escadron prend des villes de la Loire, de la Garonne et du Limousin ; le 4ème a le choix avec toutes les régions du Nord et de l’Est.
L’E.H.R. et l’E.M. se partagent les restes : Afrique du Nord, Corse et noms de villes inutilisés par les premiers.

11 Novembre 1943.
Le 12ème Cuirassiers défile dans RABAT, dans le cadre de la 2ème D.B.. La 5ème D.B. défile ce jour-là aussi. Impression profonde de puissance et de force, que la vue de tous ces blindés. On songe à l’Armée de Métier du Général De GAULLE, prophétique.

25 Décembre 1943.
Noël sous les chênes-lièges. Dans chaque escadron : feux de camp, scènettes ; chacun s’amuse.

7 Janvier 1944.
Le Général LECLERC inspecte le Régiment.

26 - 27 - 28 - 29 Janvier 1944.
Le 12ème Cuirassiers manœuvre à SIDI YAYA-DES-AERS. Tirs effectifs.

30 Janvier 1944.
Retour du Régiment pour le bivouac en forêt de TEMARA.

13 Février 1944.
Inspection KINGMANN par une commission franco-américaine qui décidera si la Division est apte à combattre. Il y a un mois que le Régiment prépare cette épreuve. Notre avenir en dépend : si l’impression est mauvaise nous serons dissous et irons combler les vides ailleurs.
Ces inspecteurs sont Américains pour les 2/3, le reste se compose de Français.
Le matériel est examiné très en détail, le personnel est interrogé sur toute sorte de sujet. Tout le monde a travaillé ; il y a eu des éditions massives de bréviaires : du tireur, du conducteur, du radio, rédigés par des officiers et diffusés dans la troupe.

15 Février 1944.
Les conclusions de la Commission nous sont très favorables. L’idée s’ancre en nous, que le Régiment est un très bel outil de guerre.

19 Février 1944.
Les officiers du Régiment remettent au Colonel : un fanion qu’ils ont fait confectionner ; il est de drap bleu à Dauphin et franges d’argent, avec l’inscription “12e Régiment de Cuirassiers“ et la devise “Au danger mon plaisir“.

22 Février 1944.
Fête du Régiment. Cette fête a beaucoup fait parler d’elle. Il y a deux mois qu’on la prépare ; elle devait avoir lieu en Décembre, mais tout n’étant pas au point, elle a été remise de jour en jour. Cette fois-ci, c’est la bonne. Le Régiment a fait des prouesses. Sur l’esplanade où se trouve le P.C. du Colonel, une piste a été aménagée - ceinturée de cailloux peints en blanc -.
De beaux braseros ont été allumés. Les 3 groupes de charge de l’E.H.R. donnent le courant indispensable à la centaine d’ampoules qui nous éclaire. Contre un grand chêne, une tribune de troncs d’arbres, avec un micro et des haut-parleurs.
Le Sous-Lieutenant DESFORGES sera le speaker, tour à tour spirituel et mordant, de cette soirée. Beaucoup de beau monde. Les chars du 12ème Cuirassiers sont rangés autour de l’arène.
Le cérémonie débute par quelques coups de 75 qui créent l’ambiance. Puis le Commandant ROUVILLOIS, d’une voix forte, fait le passé lyrique du 12ème Cuirassiers, et lit les citations conférées au Régiment. Ensuite, ce sont les numéros longuement préparés : carrousel de Jeeps, prise de la smala d’ Abdel Kader, tour de chant, boxe, etc.......
Ce soir là, le Régiment a pris conscience de son unité morale et de sa valeur. Tout le monde est persuadé que le 12ème Cuirassiers est capable de grandes choses.

26 Mars 1944.
Toute la période écoulée a vu des manœuvres d’escadrons ou de régiment. De nombreux évadés sont encore arrivés ainsi que des Corses venus de la petite île. L’entraînement se poursuit, méthodique. Au 3ème Escadron, le Lieutenant NOËL a pris le commandement que lui a abandonné le Capitaine De la JONQUIÈRE, promis à une autre unité.
Le Lieutenant LAZON, nommé capitaine, a laissé l’E.H.R. pour les parachutistes ; C’est le Capitaine THOMAS qui le remplacera tandis que le Lieutenant LENOIR a pris en main l’Atelier Régimentaire. Le Lieutenant LEROY-THIÉBAULT est à l’Essence et aux Munitions. Le Lieutenant BONNAFOUS et le Commandant NOIRET, venus d’Espagne, sont à l’État-Major.
La composition du Régiment, en tant que cadres d’officiers, ne varie guère à partir de cette date.
Nous partons en manœuvre pour SIDI YAYA-DES-AERS dans le cadre du Groupement Tactique DIO dont nous faisons partie. La brigade de chars a cessé d’exister ; les groupements tactiques, au nombre de trois, sont commandés par les Colonels DIO - MALAGUTTI - De LANGLADE.

10 Mars 1944.
Les véhicules chenillés ne bougent plus, du moins ceux qui parmi eux ont dépassé les 600 miles ; ils sont assez nombreux. L’instruction se poursuit sur les autres et les véhicules à roues.
À tour de rôle, les escadrons détachent du personnel sur G.M.C. pour des randonnées touristiques à travers le MAROC. On profite de ces occasions pour faire des essais de portée avec les S.C.R.193. Les essais s’avèrent satisfaisants. Le matériel radio n’a rien à envier au reste.

21 - 22 - 23 Mars 1944.
Séance de tir au champ de tir de circonstance - tir semi-masqué - sur cible mobile - tir de combat.

24 Mars 1944.
Depuis le 21, le Groupement Tactique DIO bivouaque à SIDI-YAYA pour y manœuvrer. Aujourd’hui, manœuvre d’ensemble en présence d’un général et d’officiers Russes. Tout se déroule à la perfection. La D.B. est une machine de guerre bien au point.

25 Mars 1944.
Retour au bivouac où les chars sont définitivement stockés à 600 miles.

1er - 2 - 3 - 4 - 5 Avril 1944.
Les escadrons effectuent à tour de rôle des stages de mines. Les moniteurs sont des officiers du Génie de la Division.

6 Avril 1944.
Toutes les permissions sont supprimées. Le Régiment doit se tenir prêt à faire mouvement à partir de Vendredi soir.

7 Avril 1944.
Consécration de notre entrée aux F.F.L. du Général LECLERC. Le Général De GAULLE, venu spécialement d’ALGER, passe notre Division en revue, aux lisières de la forêt de TEMARA. Il réunit les officiers de la 2ème D.B. et, pour la première fois, leur parle longuement de leur rôle et de la situation de la FRANCE. L’heure est venue d’agir.

8 Avril 1944.
Le Régiment partira en 2 échelons.

9 Avril 1944.
Dimanche de Pâques. Le 1er échelon, qui se compose des engins chenillés, part par la route en direction de CASABLANCA. Il est aux ordres du Commandant NOIRET, qui a pour adjoint le Capitaine De TARRAGON. Les Capitaines GAUDET, DELAITRE, les Lieutenants NOËL, LENOIR et KREBS, les Sous-Lieutenants BONTOUX, LEVY, MUCCHIELLI, etc..., font partie de ce détachement.
Le Chef d’Escadrons ROUVILLOIS est du nombre de ceux-ci.
Le 2ème échelon quittera, quelques jours plus tard, RABAT pour SIDI-BEN-OKBA.

L'ANGLETERRE 

Lorsque le Régiment part pour une destination inconnue, la composition de ses escadrons, est, à peu de choses près, la suivante :

ÉTAT-MAJOR :
- Lt-Colonel WARABIOT, commandant le 12ème Cuirassiers,
- Commandant NOIRET, commandant en second,
- Commandant ROUVILLOIS, en réserve de commandement,
- Capitaine LETELLIER, commandant le Service Auto,
- Capitaine BRES, commandant le Service de Santé,
- Capitaine De TARRAGON, Officier de Renseignements,
- Capitaine JOUITOU, Officier Adjoint,
- Lieutenant BONNAFOUS, commandant les Mortiers,
- S/Lieutenant MERCIER, commandant les Orienteurs,
- S/Lieutenant BONTOUX, commandant les Transmissions,
- S/Lieutenant LEVY, adjoint au Médecin-Chef,
- Adjt-Chef PAQUIN, commandant les chars moyens de Cdt,
- Adjt-Chef DENOCQ, commandant les chars légers de Cdt.
E.H.R.:- Capitaine THOMAS, commandant l’E.H.R.,
- Lieutenant FANTOU, Adjoint,
- Lieutenant LENOIR, commandant l’Atelier,
- Lieutenant LEROY-THIÉBAULT, commandant l’Essence,
- Lieutenant ITIÉ, commandant l’Approvisionnement,
- Lieutenant MARENGHI, Officier des Détails,
- Adjt-Chef DEMARBRE, commandant les Munitions.
1er ESCADRON :
- Capitaine DELAITRE, commandant l’Escadron,
- Lieutenant SCHLECHT, Adjoint,
- Lieutenant BOUTHÉON, commandant l’Échelon,
- Lieutenant PELLISSIER,
- Aspirant BECKER,
- Aspirant DELÈGUE,

- Aspirant HERLAUT.
2ème ESCADRON :
- Capitaine De THONEL d’ORGEIX, commandant l’Escadron,
- Lieutenant BRIOT de la CROCHAIS, Adjoint,
- Lieutenant BRACHET, commandant l’Échelon,
- S/Lieutenant PERIER,
- S/Lieutenant CORAP,
- Aspirant PESCHE,
- Aspirant BONIFACI,
- Aspirant PLUSQUELLEC.
3ème ESCADRON :
- Lieutenant NOËL, commandant l’Escadron,
- Lieutenant KREBS, Adjoint,
- Lieutenant BELLUET, commandant l’Échelon,
- S/Lieutenant DESFORGES,
- S/Lieutenant De COLOMBEL,
- Aspirant MANDAT de GRANCEY.
4ème ESCADRON :
- Capitaine GAUDET, commandant l’Escadron,
- Lieutenant BESNIER, Adjoint,
- Lieutenant HANNEZO, commandant l’Échelon,
- S/Lieutenant PITY,
- S/Lieutenant MUCCHIELLI,
- S/Lieutenant MOREAU.

10 Avril 1944.
La partie du Régiment partant en 1er échelon est arrivée hier au soir à CASABLANCA. À 07 heures du matin, les chars du 12ème Cuirs s’ébranlent en direction des L.S.T. qui les attendent dans le port. Chaque bateau embarque un mélange de véhicules appartenant à des unités diverses : il y a des 105 automoteurs, des chars légers ou moyens, des V.T.T.
Le Lieutenant BRIOT est officier T.Q.M. pour le Régiment ; il est secondé par les officiers T.Q.M. des escadrons. À 19H00, l’embarquement du matériel est terminé ; il n’y avait pas que nous : toutes les unités de la D.B. avaient envoyé leur matériel chenillé.
Le personnel n’embarquera que demain. Officiers et hommes couchent sur les quais de CASABLANCA, où nous ouvrons les premières boites de Beans.

11 Avril 1944.
09H00, le personnel embarque sous le contrôle des Américains, pour éviter les passagers clandestins.
14H00, les L.S.T., au nombre d’une vingtaine, quittent le port, le ciel est bleu, la mer est belle. Nous allons nous ancrer dans la rade.
Nous savons maintenant avec certitude que nous partons pour l’ANGLETERRE.
À 16H00, les L.S.T. lèvent l’ancre et mettent le cap à l’Ouest ; trois destroyers nous gardent.

12 Avril 1944.
Première journée en mer. Nous nous joignons à un immense convoi de 70 bâtiments, parmi lesquels un porte avions et 8 destroyers. Peut-être sommes nous plus nombreux, mais c’est là le chiffre des navires que l’on arrive à dénombrer.
La mer est bonne, le ciel est toujours bleu; la vie à bord est confortable, seule la nourriture laisse à désirer.
Les officiers et les hommes du 12ème Cuirs ne sont pas groupés sur le même bateau, mais dispersés. Sur le L.S.T. du Commandant NOIRET se trouvent le Commandant ROUVILLOIS, le Capitaine GAUDET, les Lieutenants NOËL, KREBS, LENOIR, BONAFOUS, les S/Lieutenants BONTOUX, LEVY, MUCCHIELLI, MERCIER, et l’Aspirant DELÈGUE.

13 Avril 1944.
Les hommes commencent à être dégoûtés des rations “C“. La brise se lève, la mer est agitée, les premiers malades se déclarent.

14 Avril 1944.
Forte houle, peu de monde aux repas. Beau ciel dehors. On vérifie les amarres des chars.

15 Avril 1944.
Très mauvaise mer : coups de bélier contre la coque du navire. Tiendra-t-il ? Le vent finit par tomber.

16 Avril 1944.
À 10H00, exercice d’alerte. Les hommes se refusent à se nourrir de Beans. Ils subsistent au moyen de biscuits et de chocolat.
Les officiers continuent à prendre leurs repas au carré Anglais : nourriture très médiocre et trop monotone.

17 Avril 1944.
La mer est de nouveau belle. Promenades sur le pont. Conversations pittoresques sur les sous-marins....

18 Avril 1944.
R.A.S. Exercices physiques sur le pont, douches.

19 Avril 1944.
Nous laissons le gros du convoi pour ne former qu’un détachement de L.S.T.. Nous voguons Est/Nord-Est.

20 Avril 1944.
Nous passerions au Sud de l’IRLANDE. Nous prenons les nouvelles aux SCR 193 des V.T.T. radios, mais les Anglais nous l’interdisent.

21 Avril 1944.
Nous arriverons demain. Mer calme. Nettoyage des bâtiments.

22 Avril 1944.
Arrivée à SWANSEA, Pays de GALLES. Passage très doux des écluses. Nous débarquons vers 18 ou 19 heures.

23 Avril 1944.
Accueil fort chaleureux des civils Anglais que nous pouvons approcher. Tout le monde est friand de pain et de nourriture qui ne soit pas des conserves. Les Anglais se montrent généreux.
Un détachement précurseur est envoyé à HULL, dans le YORKSHIRE de l’Est. Le Régiment s’y rendra par étapes. Toutefois, une partie du matériel prendra la voie ferrée.

24 Avril 1944.
Arrivée à NEWPORT, 17 heures après être passés par CARDIFF. Le Régiment couche dans un quartier de cavalerie.

25 Avril 1944.
Étape NEWPORT - CIRRENCESTER. Incidents mécaniques divers chez les chars moyens : radiateurs d’huile percés.

26 Avril 1944.
CIRRENCESTER - LUTTERWORTH. On fait un tour à COVENTRY pour se rendre compte des effets des bombes Allemandes et des morts de 1940. La ville est moins démolie que ne le disait la propagande nazie. Animation dans les rues.

27 Avril 1944.
De LUTTERWORTH à DONCASTER.

28 Avril 1944.
Étape DONCASTER - ANLABRY (TRANBY-CROFT) près de HULL. Nous y restons quelques jours au bivouac, très confortable. Les chars sont parqués à proximité, dans une avenue.
Parfaite organisation des gîtes d’étape Anglais où tout est prévu : garages, logements, douches, cinémas, etc.... Toute l’activité, ici, est tournée vers la guerre. Chacun se dit que le peuple Anglais est grand et qu’il mérite de vaincre.
L’Armée a droit à ce qu’il y a de mieux. Les Anglais aiment l’Armée. Leur accueil est très chaleureux pour nous autres, soldats. Sur notre passage, les maisons se sont ouvertes pour nous distribuer : café, thé, chocolat.
Nous avons été frappés par le nombre de femmes mobilisées, surtout par les land-girls.

30 Avril 1944.
Chacun fait connaissance avec HULL et ses habitants. Accueil parfait. Réception au GUILD-HULL par le Lord-Maire de HULL.

3 Mai 1944.
Nos V.T.T. sont restés à SWANSEA, aux ordres du S/Lieutenant BONTOUX, qui doit les convoyer par chemin de fer jusqu’ à HULL.

4 Mai 1944.
Les organisations francophiles se dépensent pour nous. À signaler l’activité des “Amis des Volontaires Français“ qui se chargent de trouver des familles désireuses d’accueillir, en week-end, nos Cuirassiers.

5 Mai 1944.
Le détachement du S/Lieutenant BONTOUX rejoint ce jour. Le Régiment est au complet. Reconnaissance des camps de WEST-LUTTON où nous allons bivouaquer.

8 Mai 1944.
Départ du détachement précurseur au camp de WEST-LUTTON. Il est composé du Capitaine GAUDET, du Lieutenant BRIOT, du S/Lieutenant BONTOUX et d’un certain nombre de Cuirassiers.

9 et 10 Mai 1944.
Nous sommes à HULL, tandis que le détachement de WEST-LUTTON, édifie pour nous, un très vaste et très confortable camp de toile.

11 Mai 1944.
Regroupement de tous les éléments du 12ème Cuirs, présents en ANGLETERRE, au camp de WEST-LUTTON. WEST-LUTTON surnommé “les HAUTS de HURLEVENT“, est une campagne déserte, à 40 miles au Nord de HULL.
Nous y vivons dans le voisinage du 1er Bataillon du TCHAD, commandé par le Chef de Bataillon FARRET.

12 au 19 Mai 1944.
Installation, entretien, revues, organisation. Prise d’armes pour la fête de Sainte Jeanne d’Arc.

20 au 25 Mai 1944.
Revue Américaine qui a pour but d’évaluer tout ce dont nous avons encore besoin.

31 Mai 1944.
Arrivée du détachement “B“, qui a embarqué à ORAN, après avoir bivouaqué à SIDI-BEN-OKBA. Le Lieutenant-Colonel WARABIOT reprend le commandement de l’ensemble du Régiment. Le détachement “B“ avait embarqué le 19 Mai, pour débarquer le 25 Mai à LIVERPOOL.

1er Juin 1944.
Prise d’armes pour l’ensemble du Régiment.

2 Juin 1944.
À partir d’aujourd’hui, et à tour de rôle, les escadrons utilisent les champs de tir de FORTONBALE, pour se perfectionner dans les armes individuelles. Étude des champs de mines sous la direction du Lieutenant SCHLECHT.

4 Juin 1944.
Vie active coupée de rares sorties sur HULL et YORK. Hygiène très grande du camp, nécessitant de très lourdes corvées. Trois cuisines : une pour la troupe gérée par le Capitaine GAUDET, une pour les sous-officiers gérée par le Capitaine DELAITRE, une pour les officiers gérée par le Capitaine d’ ORGEIX.
Les hommes disposent d’un foyer très vivant et très bien achalandé, monté de toutes pièces par le S/Lieutenant DESFORGES de l’Escadron NOËL.
Visites à SCARBOROUGH où nous envoyons des permissionnaires.
Contacts fréquents avec les “Amis des Volontaires Français“.

5 Juin 1944.
La nouvelle du débarquement éclate comme un coup de foudre. Tous les Français de WEST-LUTTON sont dans l’enthousiasme. Le Colonel lit au micro le - Message aux Français - prononcé ce jour par le Général De GAULLE.
Toute la journée nous restons à l’écoute aux postes de T.S.F.
La diffusion des nouvelles depuis notre arrivée, a été faite quotidiennement sous forme de bulletins diffusés par le peloton de transmissions du Régiment.

10 Juin 1944.
Inspection de l’armement par un Commandant Américain.

12 Juin 1944.
Arrivée des derniers véhicules à roues du Régiment. Ce convoi a débarqué en Mer du NORD, à MIDDLESBAROUGH le 9 Juin. Il avait contourné l’ÉCOSSE.

13 Juin 1944.
Rassemblement des officiers de la 2ème D.B. au P.C. du Général LECLERC à DALTON-HALL. Le Général De GAULLE devait venir, son voyage a été décommandé.

15 Juin 1944.
Les escadrons vont tirer à tour de rôle au champ de tir, sur but mobile, d’HORMSEN. Champ de tir très bien organisé : mess et salles confortables.
Le Général LECLERC, qui vient souvent à ces tirs, donne des primes en argent aux meilleurs tireurs.

16-17-18 Juin 1944.
Préparation des manœuvres d’Escadron et exécution.

20 Juin 1944.
Exercice de cadres. Étude d’une attaque suivie d’une exploitation.

21 Juin 1944.
Le Général LECLERC nous remet les insignes numérotées de la 2ème D.B. Le N° 1 va au premier officier Français parachuté en France. Le 2ème au Général De GAULLE, le N° 3 à lui-même ; le N° 4 à son Officier d’ordonnance, puis le reste : suivant l’ordre hiérarchique.

22-23 Juin 1944.
Manœuvres dans les escadrons.

24 Juin 1944.
Revue des chars. Ils ont plus de 1.000 miles. Les chars ont besoin d’une révision.
Départ d’officiers pour assister à une manœuvre de la Division Blindée Polonaise, à laquelle le Régiment détache quelques V.T.T. radio.
Grande amitié de ces Polonais pour la France. Ils sont pessimistes quant à l’avenir de la Pologne.

27 Juin 1944.
Le Régiment part en manœuvres sous les ordres du Capitaine d’ORGEIX.

29 et 30 Juin 1944.
Tirs au canon.

3 Juillet 1944.
À DALTON-HALL, en présence de détachements de la D.B., le Général KOENIG remet des drapeaux et étendards au 501e R.C.C., au Génie, au R.C.A.
Le même jour, visite du Prince du LUXEMBOURG au bivouac.

4 Juillet 1944.
Travaux de peintures des marques distinctives sur tous les véhicules du Régiment.

5 Juillet 1944.
Le R.M.T. nous fait une démonstration de déminage à 23 heures.

6 Juillet 1944.
Le Capitaine NOËL prend en charge la popote des officiers du 12ème Cuirs.

8 Juillet 1944.
Exercice d’embarquement d’escadron.

12 Juillet 1944.
Le Colonel WARABIOT prend le commandement, par intérim, de la Brigade de chars de la 2ème D.B.. Le Lt-Colonel NOIRET commande le Régiment.

14 Juillet 1944.
Petite cérémonie patriotique : couleurs - défilé. Les hommes travaillent tard, la nuit, au montage des derniers objets perçus : lunettes mortiers, lance-fusées, etc...

15 au 20 Juillet 1944.
Révision des 100 heures ou des 1.000 miles pour tous les chars.

21 Juillet 1944.
Ordre de départ pour la côte Sud de l’ANGLETERRE. Les chars seulement seront transportés par voie ferrée.

22 Juillet 1944.
Départ des éléments à roues à 10 heures - Étape.

23 Juillet 1944.
Arrivée à BOURNEMOUTH vers minuit ; nous logeons dans des villas réquisitionnées dans un fort joli quartier.

24 Juillet 1944.
Perception de chars de remplacement et de chars de dépannage “RECOVERY“.

26 Juillet 1944.
Arrivée du 2ème élément chenillé en gare de BOURNEMOUTH.

27 Juillet 1944.
Le S/Lieutenant PESCH prend le commandement du Peloton Mortiers à l’E.M. Le Lieutenant BONNAFOUS devient Officier de liaison. Le S/Lieutenant BUREAU est affecté au 2ème Escadron.

28 Juillet 1944.
Distribution des insignes de la D.B. à la troupe.

29 Juillet 1944.
Mouvement par la route à 14H30 pour WEYMOUTH. Bivouac très confortable, à 5 km N-E de WEYMOUTH. On nous recomplète en accessoires radio et autres.

30 Juillet 1944.
Distribution des insignes numérotés du Régiment pour les Officiers et Adjudants.

31 Juillet 1944.
Départ à 09H40, par la route. Regroupement à PORTLAND, embarquement sur L.S.T. de 13H30 à 15H30, pour le personnel et le matériel.
À 16H30, nous quittons PORTLAND pour aller grossir le nombre des L.S.T. et des L.C.T. qui se trouvent en rade.
Un Escadron d’ Appui est créé en Juillet, sous le commandement du Capitaine DA. Il comporte les pelotons suivants :
- Chars 105 :
Chef de peloton : Lieutenant BESNIER
char CHERBOURG N° 09 ( prendra le nom de PONT DE KEHL après sa destruction à Strasbourg )
char SAINT-DENIS N° 10
char SARREGUEMINES N° 11
- Chars légers :
Chef de peloton : Lieutenant De La PRESLE
char METZ N° 01
char NANCY N° 02
char COLMAR N° 03
char STRASBOURG N° 04
- Peloton Mortiers :
Chef de peloton : Lieutenant PESCHE
H.T. de Cdt : LA ROCHELLE
H.T. pièce N° 1 LA PALLICE
H.T. pièce N° 2 LA CIOTAT
H.T. pièce N° 3 LA NOUVELLE
Début Novembre 1944, un Groupe Franc commandé par l’Adjt/Chef GAILLOT s’ ajoutera au peloton Mortiers ; il sera composé de 8 cuirassiers qui seront interchangeables avec le personnel des Mortiers qui, jusqu’à cette création, effectueront des missions de type “Commando“ ou d’infanterie supplétive, en plus de leurs missions d’appui ou de harcèlement.
Après la campagne d’Alsace, l’Escadron d’Appui prendra en compte les chars Sherman dits de commandement, du P.C. du Régiment :
char MEKNES  N° 05
char FEZ N° 06
char DJEMILLA N° 07
char RABAT N° 08
Le char DJEMILLA qui sera détruit le 11 Août 1944, ne sera jamais remplacé.

III – LA NORMANDIE.

1er Août 1944.
07H15, départ en convoi des L.S.T. vers l’E. puis le S.,
16H00, en vue des côtes de FRANCE. Dans la brume, on distingue les côtes de CHERBOURG. Nous allons échouer à 2 km de cette localité. Sur une plage avec tous les autres bateaux du convoi. D.C.A. intense au S-E, lâché de ballons captifs sur nos transports.
À 23H15, pied à terre en profitant de la marée basse. Clair de lune splendide. Pas un avion Allemand dans le ciel.

2 Août 1944.
Entre 00H00 et 02H00 du matin, débarquement des chars et des voitures. Les M.P. Américains nous aiguillent vers l’intérieur. Itinéraire : ST-MARTIN - STE-MERE-L’ÉGLISE - ST-SAUVEUR-LE-VICOMTE - LA HAYE-DU-PUITS - LITHAIRE - GERVILLE. Bivouac dans les champs de GERVILLE, au milieu des cadavres d’Allemands et d’animaux en putréfaction. Réseaux inextricables de fils téléphoniques. Les combats ont dû être féroces. Trous individuels innombrables. Là-dessus, un soleil ardent. Villages et fermes en ruines.

3 Août 1944.
On fourbit les armes, les chars, les vêtements.

4 Août 1944.
Les Américains sont à RENNES. Nos SCR 193 nous tiennent au courant des combats.

5 Août 1944.
Le Régiment reçoit l’ordre de se tenir prêt à faire mouvement sans préavis.
Départ des précurseurs à 09H40 : LA HAYE-DU-PUITS - LESSAY - COUTANCES - GRANVILLE - AVRANCHES - PONTAUBAULT.

6 Août 1944.
13H00, le Régiment se déplace vers l’Est. À 21H00, bivouac à 4 km N-E de ST-JAMES, autour du château de CHASSILLY. Le Régiment se camoufle : filets, utilisation du terrain et des arbres.
À partir de notre arrivée, rondes d’avions Allemands aux alentours. Feux nourris de D.C.A.. Bruits d’explosions. La terre tremble.

7 Août 1944.
08H00, ravitaillement en essence et gas-oil. Des précurseurs partent vers LA HERVIERES, au Sud de VITRE. Préparation d’un bivouac à 10 km Sud de VITRE, sur la route VITRE - LA GUERCHE. Accueil chaleureux des Français depuis notre débarquement. Cidre et pommes.

LA MARCHE EN AVANT

8 Août 1944.
Le Régiment, en entier est stationné à 2 km au Sud de ST SENIER-DE-BEUVRON (5 km N. de ST-JAMES).
Le Régiment reçoit, dans l’après-midi, l’ordre de se tenir prêt à faire mouvement pour se porter dans la région S-O. du MANS, d’une seule étape.
L’heure de départ est fixée au 09 Août à 01H00.
Vers 23H45, l’aviation Allemande attaque le bivouac du 12ème Cuirs à plusieurs reprises avec des chapelets de grenades.
L’E.H.R. et le 1er Escadron qui se préparaient à quitter leur stationnement sont atteints :
Blessés : - au 1er Escadron:         - Lieutenant SCHLECHT   - 2 Cuirassiers
- à l’ E.H.R.:            - Lieutenant ITIÉ
                            - Lieutenant LEROY-THIÉBAULT
                            - Adjudant Chef DEMARBRE
                            - Adjudant BOUBECKEUR
                            - 3 sous-officiers
                            - 18 Brigadiers et Cuirassiers
Matériel:              - 58 roues de camions hors d’ usage
                            - des radiateurs crevés.
En raison de ces pertes, le Colonel donne au Chef d’Escadrons ROUVILLOIS, l’ordre de rester au bivouac de ST-SENIER avec l’E.H.R. qu’il remettra en ordre, et le 1er peloton du 1er Escadron (Aspirant DELÈGUE) qui lui servira de protection, et de rejoindre le plus tôt possible LE MANS avec ces éléments.
Au cours de cette remise en ordre, le bivouac est de nouveau bombardé. Tout le personnel, y compris les blessés, et tout le matériel, doivent être transportés d’urgence, de nuit, dans des champs voisins. Les officiers et gradés blessés eux-mêmes aident à ce mouvement.
L’E.H.R., en raison de ces circonstances et d’embouteillages multiples, ne pourra rejoindre le Régiment qu’à NEUVILLE, le 10 Août au matin vers 10H30. Le ravitaillement en essence qui avait été le plus atteint dans son personnel et son matériel ne parviendra donc au Régiment qu’à ce moment et retardera le mouvement vers BALLON, de certains escadrons.

9 Août 1944.
Le Régiment, moins l’E.H.R. et le 1er peloton du 1er Escadron, part de ST-SENIER à 01H00 et se porte à proximité d’AUVERS-LE-HAMON ( 13 km S-E. du MANS ) par ST-JAMES - ST-AUBIN - VITRE - COSSE-LE-VIVIEN - CHATEAU-GONTIER - SABLE.
Ce mouvement se fait dans de très bonnes conditions. Les populations de toutes les villes et villages traversés, acclament le Régiment, couvrant les voitures de fleurs, offrant en masse des rafraîchissements....
Dans ces conditions dangereuses pour l’ordre et la discipline, le Régiment se comporte parfaitement. Les unités restent en main, les hommes bien tenus.
Le Régiment arrive à AUVERS-LE-HAMON vers 16H00, retardé par de nombreux embouteillages dus aux troupes Américaines qui se dirigent vers RENNES.
Vers 18H00, le Régiment reçoit brusquement l’ordre de se porter sans délai à NEUVILLE (4 km au N-O. du MANS), de façon à s’assurer le passage de la SARTHE sur un pont construit par le Génie Américain. Il part à 19H30 par POILLE - SOULIGNE - TRANGE - ST-SATURNIN - NEUVILLE (60 km).

PREMIERS CONTACTS

10 Août 1944.
Dans un embouteillage qui ne trouve d’analogue que ceux du repli sur DUNKERQUE, de funeste mémoire, le Régiment réussit vers 03H00 à franchir le pont sur la SARTHE.
Vers 06H00, un intense bombardement aérien Américain tombe à 800 mètres en avant des positions occupées par le 2ème Escadron et le peloton Mortiers, à NEUVILLE-SUR-SARTHE.
Les derniers éléments ne parviendront à passer et à rejoindre Neuville que vers 08H00.
Tout le Régiment se prépare à entreprendre sans délai les opérations offensives en direction du Nord.
L’ordre d’opération arrive vers 07H00. Le Colonel donne immédiatement l’ordre de départ sur l’axe BALLON - LUCE - MEURCE - COULOMBIERS - BOURG-LE-ROI - CHAMPFLEUR - ALENÇON - CARROUGES.
Le Colonel NOIRET prend le commandement de l’avant-garde du G.T.D., comprenant :
- le 1er Escadron qui a touché son essence,
- le 2ème Escadron auquel on donne tout le gas-oil disponible,
- les 3ème et 4ème Escadrons, qui attendront sur place leur carburant, sous les ordres du Chef d’Escadrons ROUVILLOIS, qui a rejoint vers 07H00, laissant l’E.H.R. à quelque distance en arrière, retardé par un embouteillage.
La marche de l’avant-garde est très ralentie au début par l’encombrement de notre axe de marche. Le G.T.L. s’était engagé par erreur sur notre itinéraire, et de nombreux éléments Américains y circulaient.
L’avant-garde est renforcée par le peloton de 105 du Lieutenant BESNIER, la Compagnie GRALL, et une section du Génie.
Le Régiment se porte ainsi à BALLON, à la sortie Nord duquel est pris le premier contact, en avant des troupes Américaines qui occupaient déjà BALLON et se dirigeaient vers BEAUMONT.
Ce premier contact est pris à la fourche I.C.85 - route de LUCE, par le 1er Escadron (chars légers) vers 09H30, au milieu d’ une grande confusion créée par le mélange d’une unité Américaine et de nos éléments.
Le peloton BECKER, en tête sur l’axe, et le peloton HERLAUT sur la I.C.85, engagés par le Capitaine DELAITRE, en coopération avec la Compagnie GRALL, nettoient le secteur.
- Le M.d.L. ANDRIEUX entre, seul, dans un chemin creux tenu par des fantassins Allemands armés de mitrailleuses. Il tue un grand nombre de ceux-ci ; quelques blessés et prisonniers sont ramenés par la Compagnie GRALL.
En sortant de ce chemin pour rejoindre le Capitaine DELAITRE, il a sa tourelle immobilisée par une arme antichar lourde. Ce char reprendra le combat dans la soirée.
- Le char du Brigadier-Chef GIRONA, en panne, est dépanné par le char de l’Aspirant BECKER sous le feu de l’infanterie ennemie et d’un canon antichar.
L’avant-garde reçoit l’ordre de reprendre le mouvement en avant sur LUCE, alors que les Américains se dirigent vers BEAUMONT.
- Le 1er Escadron atteint LUCE, puis MEURCE.
- Un canon antichar est détruit par l’Aspirant HERLAUT.
- Dans ce mouvement, un char léger est détruit,
- l’Aspirant HERLAUT et un Brigadier sont tués.
L’avant-garde, le 1er Escadron en tête, poussent ensuite sur CHERANCE. Au cours de cette avance, trois chars légers sont détruits, dont le char “BORDEAUX“ du Capitaine.
Le Capitaine DELAITRE, le M.d.L.-Chef Germain DESBOIS, et trois Cuirassiers sont grièvement blessés. Le Capitaine DELAITRE et le M.d.L.-Chef DESBOIS mourront durant leur transport vers l’arrière.
L’Adjudant-Chef VANINI, avec son canon de 105, détruit un canon antichar placé au Nord du village. Le peloton BECKER n’ayant pu continuer sa mission après NOUANS, où les Américains étaient aux prises avec des chars lourds ennemis, revient sur DOUCE, d’où le Colonel l’envoie sur DOUCELLES rejoindre son escadron.
Au reçu d’un message “Flash“ annonçant que 20 “PANTHER“ se dirigeaient de DOUCELLES sur MEURCE, l’avant-garde reçoit l’ordre de se replier sur le dernier village. Le Capitaine GRALL commandant provisoirement celle-ci (Capitaine De LAITRE évacué), donne l’ordre de repli sur MEURCE. Le Capitaine DA rejoignant, prend le commandement de l’avant-garde.
Le Capitaine DA donne l’ordre de regrouper l’avant-garde à MEURCE.
Là, remise en ordre, les blessés sont évacués en direction de LUCE.
Les éléments du 1er Escadron rejoignent LUCE où le Lieutenant BOUTHÉON a reçu l’ordre de les regrouper.
Le Lieutenant BESNIER ne s’étant pas arrêté à CHERANCE, avec un char 105 et deux chars légers, n’a pas été touché par l’ordre de repli et a poussé en direction de ROUESSE-FONTAINE.
Il s’arrête en vue de la route de LA HUTTE - ST REMY-DU-PLAIN. Il fait quelques prisonniers. Son char 105, le SAINT-DENIS, est mis hors de combat par une arme antichar.
Il donne alors l’ordre de repli aux deux chars légers, dont un avait le canon éclaté. L’un de ces chars se renverse dans le fossé. L’autre se replie sur CHERANCE, où il tombe en panne d’essence. L’équipage se met en civil, camoufle le char. Ce char pourra rejoindre le lendemain son escadron après avoir été ravitaillé par le G.T.L..
L’équipage du Lieutenant BESNIER rejoindra le 11 Août le P.C. à COULOMBIERS, sauf un sous-officier et un cuirassier qui, blessés, n’ont pu suivre à pied et ont dû être fait prisonniers par les Allemands.
Le 2ème Escadron, après avoir pu faire le plein de ses véhicules, part vers 09H00 sur l’axe, en tête du gros. Dans l’après-midi, il exécute une mission sur NOUANS sans rencontrer de résistance, puis, sur ordre, revient à LUCE dont il assure la défense. Enfin il gagne MEURCE où le Régiment se regroupe, en fin de journée.
C’est dans les environs de MEURCE qu’est accomplie la première action du 2ème Escadron contre l’ennemi :
- le peloton BRIOT, dans la région Nord et N-E. de MEURCE surprend trois canons antichars lourds Allemands. Les servants, mitraillés, abandonnent les pièces et fuient dans les bois. Le char du Lieutenant BRIOT écrase les trois pièces.
Le 3ème Escadron a progressé, en réserve, de NEUVILLE à MEURCE.
À MEURCE, le 3ème Escadron (Lieutenant NOËL) est envoyé en soutien de l’avant-garde, au moment où celle-ci était arrêtée par des résistances ennemies aux abords de DOUCELLES.
- Le peloton De COLOMBEL est envoyé en reconnaissance sur VIVOIN. Il y est accueilli par deux chars “PANTHER“. L’Air Support détruit l’un des “Panther“, l’autre pris à partie par le peloton De COLOMBEL est réduit au silence.
À 20H00, le 3ème Escadron va s’installer en bivouac-garde au COUDRAY. Nuit sans incident.
Le 4ème Escadron, son plein d’essence terminé, se porte, sur ordre du Chef d’Escadrons ROUVILLOIS, vers SOULIGNE.
Dans l’après-midi, un ordre le pousse d’urgence sur LUCE, puis sur MEURCE.
Le Colonel donne, au Capitaine GAUDET, l’ordre de renforcer l’avant-garde qui a pour mission de reconnaître l’axe de marche à partir de MEURCE.
- À l’entrée de DOUCELLES, le peloton PITY est pris à partie par un char lourd ennemi. Le char de pointe est touché au train de roulement. Le peloton déborde le village par la droite, un de ses chars est immobilisé par deux coups au but (un mort, deux blessés). Le peloton détruit le char ennemi.
- Le peloton MUCCHIELLI déborde par la gauche et détruit un autre char lourd aux lisières Sud de DOUCELLES.
L’ennemi, en fuite, est dispersé par les tirs de nos chars.
Le village de DOUCELLES est nettoyé, en particulier l’église et le cimetière.
Le premier prisonnier de l’Escadron est fait.
L’avance reprend sur CONGE-LES-GUERETS qui est vide et sur LE COUDRAY, où les pelotons MUCCHIELLI et PITY s’emparent, sur ordre, des ponts sur la rivière au Nord du Coudray. L’Escadron s’y installe défensivement pour la nuit.
- Une contre-attaque d’auto-mitrailleuses, venant sans doute miner le pont, est anéantie par le peloton MUCCHIELLI qui détruit deux auto-mitrailleuses chargées de mines.
Le P.C. avancé du Régiment a suivi la progression immédiatement en arrière de l’avant-garde. Il termine la journée à MEURCE où il passe la nuit.
Au cours de la nuit du 10 au 11 Août, le ravitaillement des éléments du Régiment est assuré dans de bonnes conditions, malgré de grosses difficultés venant de la situation initiale de l’E.H.R. du Régiment, faisant suite au bombardement de la nuit du 8 et des déplacements sur routes très encombrées des 9 et 10 Août.
La nuit du 10 au 11 Août est très agitée. L’ensemble du G.T.D. est fatigué ; la Compagnie SAN MARCELLI, à DOUCELLES, s’annonce, au cours de celle-ci, comme détruite.
Le Commandant du G.T.D. voudrait rester sur place le lendemain pour remise en ordre du G.T. Sa mission serait alors donnée au G.T.V. qui nous suit.
Le Colonel commandant le 12ème Cuirassiers donne cependant ordre à son avant-garde, le 11 Août dès 06H00, de reprendre la marche sur Alençon. Cette initiative donnera les plus heureux effets le lendemain.

Bilan de la journée du 10

1er Escadron :

 

Pertes :

 

 

 Tués

 

Matériel détruit

 

Cne DELAITRE

1 Jeep

 

Aspirant HERLAUT

4 chars légers : BORDEAUX   - NICE - ALGER -   LYON

Blessés

1 Brigadier

 

 

1 sous-officier

 

 

3 cuirassiers

 

Gains:

 

 

Prisonniers

1 officier

1 canon antichar lourd

 

7 hommes

1 ambulance blindée récupérée

Tués:

50

 

2ème Escadron

 

Pertes:        

 

Néant

Gains:

 

3 canons antichars

3ème Escadron

 

Pertes:        

 

Néant

Gains :

 

1 char “Panther“

4ème Escadron

 

Pertes:

 

 

Tués

1 cuirassier

1 char détruit   VILLERS-BRETONNEUX

Blessés        

3 cuirassiers

1 char endommagé CHARLEVILLE

Gains:

prisonniers rameutés par la compagnie de soutien d’avant-garde

2 chars PzKw IV

2 auto-mitrailleuses

VI - ALENCON

11 Août 1944.
À partir du 11 Août 1944, le G.T.D. est fractionné en deux sous-groupements :
- 1°: sur l’axe MEURCE - VIVOIN - LA HUTTE - ALENÇON, le bataillon FARET moins les compagnies GRALL et SAN MARCELLI, renforcé du 2ème Escadron (Capitaine d’ORGEIX), du 3ème Escadron du R.B.F.M. moins un peloton, le tout sous les ordres du Chef de Bataillon FARET.
- 2°: sur l’axe CHERANCE - ROUESSE-FONTAINE - BOURG-LE-ROI - CHAMPFLEUR - ALENÇON, le reste du G.T.D. aux ordres du Lt-Colonel NOIRET.
Le Capitaine commandant le 2ème Escadron reçoit l’ordre de détacher un de ses pelotons avec un élément dépendant du Commandant FARET et opérant à l’Ouest de l’axe.
Le reste du 2ème Escadron, sous les ordres du Capitaine d’ ORGEIX, reçoit d’autre part la mission de constituer l’avant-garde du Sous-Groupement FARET, les éléments de reconnaissance de ce sous-groupement ayant été éprouvés par des attaques aériennes.
Le peloton PÉRIER est envoyé en pointe. Il réduit de nombreux éléments d’infanterie ennemis dans le village de La Hutte et progresse au-delà. De nombreux éléments d’infanterie, ainsi dépassés et désorganisés, viendront se rendre aux unités d’infanterie amies qui suivent la progression des chars.
Le peloton PÉRIER continue sa marche en avant et dans la ligne droite située entre La Hutte et La Route tombe sur de nombreux canons antichars Allemands.
Un très violent combat a lieu, au cours duquel le peloton PLUSQUELLEC est engagé en renfort.
La progression des pelotons PÉRIER et PLUSQUELLEC est finalement bloquée par une très dure résistance antichar et chars ennemis, placés dans un terrain défavorable à l’attaque des chars (impossibilité de sortir de la route).
Trois chars du peloton PÉRIER et deux chars du peloton PLUSQUELLEC, dont les chars de ces deux chefs de peloton, sont détruits. Un quatrième char du peloton PÉRIER reviendra en flamme jusqu’à La Hutte, et le feu ne pouvant être éteint, brûlera entièrement.
L’ennemi a perdu de nombreux tués et blessés, et au moins un char, aux lisières de FYE.
Il convient, ici, de signaler quelques actes de courage remarquables :
- Près de LA HUTTE, le Cuirassier LOUVET, conducteur d’un char, alors que son char venait d’être percé par 2 coups de canon et que le tireur venait d’être décapité à son poste de combat, que les autres membres de l’équipage étaient blessés, lui-même blessé, et que les quatre chars voisins brûlaient, a trouvé la force de faire demi-tour, de ramener son char toujours en flamme à un kilomètre en arrière, après avoir aidé tout l’équipage blessé à sortir du char.
LOUVET n’a consenti à se faire évacuer que lorsque toutes les tentatives faites pour éteindre l’incendie de son char et de le sauver se furent révélées vaines.
- Moins spectaculaire, mais aussi méritoire, fut le cran montré par les blessés des chars brûlés au Nord de LA HUTTE, parmi lesquels il faut citer le M.d.L. GUILLOT, les cuirassiers MOLLINIER, SAINT-MARTIN, RAVON, qui avant leur évacuation, tinrent à fournir tous les renseignements qu’ils avaient pu obtenir sur l’emplacement des canons et chars ennemis qui venaient de mettre hors de combat les chars de leurs pelotons.
- Enfin c’est le M.d.L. MATHIEU et son équipage, qui, seuls survivants de leur peloton, après les combats de la matinée, repartent dès l’après-midi comme premier char, en avant de tout autre élément, pour attaquer les armes ennemies qui venaient de détruire 6 chars de leur Escadron.
Le Capitaine d’ORGEIX réunit les restes des pelotons PÉRIER et PLUSQUELLEC, les renforce d’un char de commandement, et en forme un peloton aux ordres du S/Lieutenant BUREAU.
Dans l’après-midi, le Capitaine d’ORGEIX reçoit l’ordre de réduire ces armes antichars et de continuer la progression. L’opération est menée par le peloton BUREAU qui exécute une manœuvre de débordement par l’Est de la route, dans un terrain très difficile, où l’on doit à plusieurs reprises, faire précéder les chars par des membres des équipages à pied ; le village de LA ROUTE est pris.
De nombreux prisonniers sont faits (22 se rendent à l’instant, 15 se rendent à l’Infanterie qui n’a pu rejoindre les chars qu’une demi-heure plus tard).
Les chars poursuivent l’ennemi jusqu’à ARCONNAY. Là, l’Escadron reçoit l’ordre de se regrouper pour la nuit à LE PONT-OSSEAU.
Pendant la journée, le peloton BRIOT (détachement Ouest) a également exécuté un travail d’avant-garde et a rencontré de grandes difficultés de terrain. Deux de ses chars resteront embourbés jusqu’au lendemain. Il a détruit dans la journée 2 canons antichars et provoqué la reddition de quelques prisonniers. Il participe à la prise du village de FRESNAY.
Le 3ème Escadron, sur ordre du Colonel, s’installe en garde vers l’Est, le S-E. et le N. à COULOMBIERS. Installation terminée à 09H30.
Le peloton De COLOMBEL étant allé reconnaître CHERANCE, ce village se révèle tenu par de l’infanterie et des canons antichars.
À 12H15, le Lieutenant NOËL reçoit l’ordre de se mettre aux ordres du Chef d’Escadrons ROUVILLOIS pour attaquer BOURG-LE-ROI.
Pour cette attaque, le Chef d’ Escadron ROUVILLOIS dispose :
- de l’Escadron NOËL,
- d’un peloton de T.D.,
- de la Compagnie SAN MARCELLI.
Attaque mise en place entre LA HUTTE, d’où le 2ème Escadron ne peut encore déboucher, et ROUESSE-FONTAINE, où le 4ème Escadron est fixé.
Après avoir traversé le BOIS DU CHATEAU (2 km E. de LA HUTTE ), le 3ème Escadron s’installe sur sa base de départ aux lisières N. des bois, en vue de son objectif : BOURG-LE-ROI.
Le peloton KREBS est en tête, et doit contourner le village par l’ Ouest.
Un jeune résistant : Mr VERNIER, boulanger à BOURG-LE-ROI, monte sur l’arrière du char du Lieutenant KREBS, donnant au fur et à mesure de la progression, des indications permettant de faire tomber la défense Allemande, en débordant celle-ci par un itinéraire non défendu par le Commandement Allemand, en raison des difficultés du terrain qu’il présente.
Le peloton DESFORGES surveille l’entrée de BOURG-LE-ROI pendant que le peloton KREBS se jette sur les lisières N.E. du village et les nettoie.
Le peloton De COLOMBEL, une fois le large débordement des pelotons KREBS et DESFORGES bien amorcé, doit attaquer LE PITON, S.E. de BOURG-LE-ROI, fortement défendu.
Le peloton KREBS pénètre dans BOURG-LE-ROI et provoque un départ précipité des Allemands pris à revers ; il poursuit ceux-ci au delà des lisières N.E. du village.
Le peloton De COLOMBEL arrive à proximité du PITON qui lui est désigné comme objectif. Il est accueilli par des coups de 88 qui percent une des poulies de tension de son char. Le peloton poursuit sa progression en tirant, le canon de 88 est détruit.
La progression a duré une heure, Bourg-le-Roi est pris.
Des prisonniers sont faits.
La Compagnie SAN MARCELLI qui ne s’est pas rendue compte du départ des chars de son détachement, à l’attaque, est restée en arrière ; elle rejoint BOURG-LE-ROI, prend possession des nombreux prisonniers faits, et complète le nettoyage du village.
Vers 17H30, le détachement ROUVILLOIS reçoit la mission de repartir en avant sur CHERISE et CHAMPFLEUR.
Le 3ème Escadron du Lieutenant NOËL est en tête.
Le peloton KREBS est envoyé sur CHERISE que, 20 minutes après, il signale vide.
Le 3ème Escadron reprend sa progression, peloton DESFORGES sur l’axe, suivi d’une section d’Infanterie.
Le peloton De COLOMBEL est en soutien.
Le peloton KREBS arrive en vue de CHAMPFLEUR vers 18H30, et progresse le long du remblai de la voie ferrée.
Le peloton DESFORGES tourne CHAMPFLEUR largement par l’Ouest, et coupe la retraite aux éléments d’infanterie portée ennemis qui évacuent le village.
Il détruit un camion et une auto-mitrailleuse et deux véhicules de transport de troupe de “Panzer Grenadiere“.
Le char du Lieutenant KREBS pénètre dans CHAMPFLEUR. Le char de soutien de son peloton, atteint par un coup au but, prend feu.
Le Lieutenant NOËL ayant localisé le départ des coups de canon ennemis, ouvre le feu à 100 mètres.
Un deuxième char de soutien du peloton KREBS, atteint, prend feu.
Le peloton De COLOMBEL, sur ordre du Lieutenant NOËL, se porte en soutien du peloton KREBS. L’appui de l’Air Support, qui avait été demandé, ne peut être obtenu en temps voulu. L’Artillerie ouvre le feu, neutralise l’infanterie, et arrête les renforts blindés de l’ennemi dont l’arrivée était signalée par le Lieutenant KREBS.
Deux “Panzer IV“ sont détruits par le char du Lieutenant KREBS.
Vers 19H30, le Lieutenant KREBS signale CHAMPFLEUR évacué par l’ennemi.
Le peloton DESFORGES pénètre également dans CHAMPFLEUR, par l’Ouest et par le Nord.
L’Escadron NOËL s’installe vers 23H00, en bivouac-garde, à 1 km N.O. du village, sur la route d’Alençon.
Le fait d’ arme suivant, survenu au cours de l’attaque de CHAMPFLEUR, mérite d’ être raconté :
- Les cuirassiers CILLIERES, ARCHIAVELLIS, BOUCHARD, PERSHON, conducteurs et aides conducteurs des chars BLOIS et BRANTÔME, sortant de leurs chars en feu, se précipitent dans des trous à proximité de leurs chars. Ils y trouvent des fantassins Allemands camouflés.
Le cuirassier PERSHON les interpelle en allemand, BOUCHARD les menace de son pistolet. 7 Allemands sont pris avec leurs armes dont 2 mitrailleuses légères. Après l’action le cuirassier BOUCHARD s’apercevra qu’il n’y avait pas de chargeur dans son pistolet.......
L’avant-garde, le 4ème Escadron en premier échelon, avait repris à 06H00 le mouvement sur COULOMBIERS.
À la sortie N. de COULOMBIERS, le peloton MUCCHIELLI subit le tir d’un char lourd Allemand (2 coups au but, 1 mort, 2 blessés). Un deuxième char est détruit, le chef de char est tué.
Le char ennemi est mis hors de combat.
Le peloton MOREAU est envoyé en reconnaissance vers le N., puis vers l’O. de ROUESSE-FONTAINE. Au cours de cette reconnaissance, en terrain très dangereux pour des chars, il a 3 chars mis hors de combat.
Un char lourd ennemi, placé à l’O. de ROUESSE-FONTAINE, est détruit.
Sur demande du Capitaine DA, commandant l’avant-garde, la Batterie DEMARLES déclenche un tir sur la région où a été située la défense ennemie.
L’Air Support est demandé par le Colonel commandant le 12ème Cuirassiers, et fait merveille.
Après cette préparation, l’avant-garde attaque ROUESSE-FONTAINE, 4ème Escadron en tête, suivi de la Compagnie GRALL. L’attaque pénètre sans résistance dans le village.
Des prisonniers sont faits en grand nombre.
Liaison est prise avec un peloton du 12ème R.C.A. qui est à l’Est de ROUESSE-FONTAINE.
Le 4ème Escadron reste au repos quelques heures à ROUESSE-FONTAINE, et rejoint le Gros, à CHAMPFLEUR, vers 19H00.
Une avant-garde, sous les ordres du Capitaine DA, comprenant le 4ème Escadron en premier échelon, et la Compagnie GRALL, reçoit la mission de progresser en nettoyant le terrain compris entre la voie ferrée allant de CHAMPFLEUR à ALENÇON, et la route du VIEUX BOURG.
À la nuit tombante, il détruit une pièce de 88 aux lisières de SAINT-GILLES et occupe SAINT-GILLES et SAINT-PATERNE.
Le Colonel commandant le 12ème Cuirassiers décide de les y maintenir pour s’assurer au plus tôt des ponts d’ALENÇON. Après avoir pris contact avec la population civile, il charge le Capitaine DA de préparer l’opération.
Le peloton sanitaire du 12ème Cuirassiers, sous les ordres du Médecin Capitaine BRES et du Médecin S/Lieutenant LEVY, se porte à ROUESSE-FONTAINE où, sous le feu d’éléments ennemis restant encore dans ce village incomplètement nettoyé, il effectue le brancardage des blessés de l’avant-garde, et en particulier du 4ème Escadron, leur donne les premiers soins, et les évacue vers l’arrière.
Le P.C. avancé a suivi toute la journée les opérations au plus près de l’attaque des chars sur l’axe COULOMBIERS - BOURG-LE-ROI - CHAMPFLEUR - route d’ALENÇON.
Vers 23H30, le Colonel reçoit, du Général commandant la 2ème D.B., l’ordre de s’ assurer des ponts d’ALENÇON, sur la SARTHE.
L’occupation de ces ponts doit être faite par un détachement comprenant, dans l’ordre de marche, la Compagnie GRALL, le P.C. avancé, un peloton de T.D., le 4ème Escadron.
Les pleins d’essence, indispensables après une journée aussi mouvementée, ne seront terminés que le lendemain vers 01H00, après que le P.C. principal ait rejoint CHAMPFLEUR.
D’autre part, le Colonel doit attendre des guides civils qui lui sont annoncés par le Capitaine DA, guides nécessaires pour saisir les ponts d’ALENÇON de nuit.
Le Colonel cherche enfin à s’assurer la contribution de l’Air Support et de l’Artillerie, au cas où : au jour, il aurait pour garder les ponts, à résister à une forte pression ennemie.
N’ayant pu obtenir satisfaction, le Colonel décide de se rapprocher d’ALENÇON et pousse son P.C. avancé et le peloton de T.D. à SAINT-PATERNE.
Peu d’instant avant de quitter le stationnement situé à côté du passage à niveau O. de CHAMPFLEUR, les éléments étant déjà rassemblés, prêts au départ, un tir de mortiers ennemi atteint, après plusieurs coups, un camion qui éclaire le bivouac assez mal disposé.
Le Capitaine JOUITOU, se rendant compte du danger de cette situation, d’autant plus qu’il avait pris sur lui d’adjoindre au P.C. avant du Régiment un camion d’essence et un camion de gas-oil, afin de permettre le cas échéant, un ravitaillement partiel du détachement DA le 12 Août au matin, porta vivement ce détachement hors du bivouac, l’arrêtant à 1,5 km de là, pour le regrouper avec le peloton de T.D. qui attendait à cet emplacement.
L’ensemble ainsi formé, se porte à SAINT-PATERNE après avoir subit un nouveau tir de mortiers, heureusement sans résultat.
A SAINT-PATERNE, le Capitaine DA rend compte au Colonel NOIRET que : de l’avis des personnes civiles bien informées, le mieux était d’occuper les ponts d’ALENÇON au petit jour ; que, d’autre part, les guides civils qui doivent guider le détachement jusqu’aux ponts, sont partis en reconnaissance vers ALENÇON et viendront prendre le détachement à 05H45.
Le Colonel décide en conséquence, d’attendre ces guides et de repartir à 05H45. Tout est mis en ordre et préparé dans ce sens.
Le P.C. principal arrive vers 23H00 à BOURG-LE-ROI, où il reçoit l’ordre de rejoindre le P.C. avant à l’O. de CHAMPFLEUR, où il arrive vers minuit, guidé par l’Adjudant MATHIEU.

Bilan de la journée du 11

1er Escadron :

 

Pertes :

 

 

Tués

 

Matériel détruit

Blessés

2 cuirassiers

 

Gains:

 

 

Prisonniers

30

 

2ème Escadron

 

Pertes:        

 

 

Tués

S/Lt PLUSQUELLEC

6 chars M 4 A2   DIJON -   COMPIEGNE - REIMS - CHARTRES - PAIMPOL -   BREST

 

1 sous-officier

 

 

5 Brigadiers

et Cuirassiers

 

Blessés

S/Lieutenant PÉRIER

 

 

2 sous-officiers

 

 

10 Brigadiers

et Cuirassiers

 

Disparus

2 sous-officiers 7 Brigadiers et Cuirassiers présumés brûlés dans les chars.

Gains:

 

 

Prisonniers

2 sous-officiers et 27 hommes

1 Pz IV - 10 véhicules légers - 3 canons antichars lourds

3ème Escadron

 

Pertes :  

 

Néant

Tués

4 cuirassiers

2 chars M 4 A2 détruits   BLOIS - BRANTOME

Blessés

Aspirant POOLE

3 sous-officiers

1 Brigadier

3 chars M 4 A2 endommagés

Gains :

 

                          

Prisonniers

4 sous-officiers

50 hommes

3 Pz IV, 2 auto-mitrailleuses, 2 canons de 88, 10 véhicules divers

4ème Escadron

 

Pertes:

 

 

Tués

3 cuirassiers

5 chars M 4 A2 détruits   ABBEVILLE - DUNKERQUE   - LUNEVILLE - MONTCORNET - AMIENS

Blessés        

S/Lt MOREAU

6 Brigadiers

et cuirassiers

 

Gains:

 

5 Pz IV, 2 auto-mitrailleuses, 1 canon automoteur de 88, 2 pièces antichars

Prisonniers

50

 

12 Août 1944.
Vers 04H30, le Général commandant la 2ème D.B. donne l’ordre de se porter, sans délai, sur les ponts d’ALENÇON.
Le Colonel NOIRET donne des ordres en conséquence et le détachement se porte sur Alençon à 04H50, dans l’ordre : Compagnie GRALL, P.C. avant du 12ème Cuirs, peloton T.D., Escadron GAUDET.
Le détachement entre dans ALENÇON sans incident, les troupes Allemandes sont en fuite.
Les deux ponts donnant passage sur la SARTHE vers le N., sont occupés par des chars, des T.D. et de l’infanterie munie de canons antichars.
Des T.D. et des chars sont également poussés aux sorties de la ville en direction de l’E., vers MAMERS, où des renseignements annoncent la ruée d’un fort détachement de chars Allemands sur Alençon.
Dès l’arrivée du Gros du sous-groupement NOIRET, le nettoyage et la défense de la ville sont organisés :
Le 1er Escadron: pendant la matinée, exécute des opérations de nettoyage. Le M.d.L. ROSOLI est blessé par une rafale de mitraillette tirée d’une fenêtre.
À 18H00, tout le 1er Escadron est regroupé.
Le 2ème Escadron : regroupé, continue sa mission sur SAINT-GERMAIN-DE-CORBETS qu’il atteint sans difficulté.
L’Escadron quitte le Sous-Groupement FARET et rejoint le Régiment à ALENÇON.
Le 3ème Escadron : fait mouvement de CHAMPFLEUR à ALENÇON où il est chargé de la défense du secteur E. et S.E. de la ville.
Le 4ème Escadron : entré dans ALENÇON vers 06H00, est employé à garder les issues de la ville en attendant le reste du Régiment :
- peloton PITY : route de MAMERS et du MANS, jusqu’à l’arrivée du 3ème Escadron.
- peloton MUCCHIELLI : route de CARROUGES
- Char 105 : route de BRETAGNE
Dans la matinée, plusieurs véhicules Allemands se présentent et sont détruits. Le char de commandement du Colonel (Adjudant-Chef PAQUIN) détruit un camion et un side-car.
Le P.C. avant s’installe à courte distance du front d’intérêt majeur. Pendant la nuit, 2 grosses bombes encadrent le P.C., à 2 maisons près, maisons écrasées jusqu’au sol. Le S/Lieutenant BONTOUX est blessé légèrement.
Le P.C. principal arrive à CHAMPFLEUR vers minuit. Il est soumis à des tirs de mortiers effectués sur le bivouac du passage à niveau E. du village, où il se trouve. Le Capitaine ROUSSEL qui commande le P.C. principal, l’Adjudant-Chef GUÉRAND et l’Adjudant GALLIOT font disperser les véhicules et remettent le bivouac en ordre.
Vers 06H00, il reprend son mouvement sur ALENÇON où il arrive vers 08H00. Il s’installe dans le parc de la Mairie. Pendant la nuit du 12 au 13, il subit un violent bombardement au cours duquel des bombes incendiaires mettent le feu à deux chars de commandement. À coup d’extincteurs, le personnel arrêtera le début d’incendie malgré le bombardement qui continue.  

Bilan de la journée du 12

1er Escadron :

 

Pertes :

 

 

Tués

 

Matériel détruit

Blessés

 

 

Gains:

 

 

Prisonniers

   

2ème Escadron

R.A.S

3ème Escadron

R.A.S.

4ème Escadron

 

Gains:

   

Prisonniers

1 officier, 7 hommes, 3 hommes tués

1 camion d’ essence, 1 V.T.T. radio, 2 voitures légères

P.C. avancé

 

 

Pertes

 

 

Blessés

S/Lt BONTOUX

 

Gains

 

1 camion transport de troupes, 1 side-car

P.C. principal

 

R.A.S.

VII - VERS ARGENTAN

13 Août 1944.
Le Groupement DIO ( G.T.D.) quitte Alençon vers 09H00, sur CARROUGES - DOUCE - ARGENTAN.
Il est précédé par une avant-garde commandée par le Chef d’Escadrons ROUVILLOIS.
Composition de l’avant-garde : 1er Escadron, Compagnie GRALL, une section du Génie, 1 peloton de T.D., la Batterie DEMARLES, le 4ème Escadron en soutien.
Le reste du 12ème Cuirassiers suit dans le Gros du Groupement Tactique.
L’avant-garde progresse, le 1er Escadron en tête - peloton BECKER en pointe. Le char du M.d.L. ESCAITH est atteint par un coup de canon tiré par une auto-mitrailleuse alliée. L’aide conducteur blessé est évacué.
Le peloton BECKER reçoit l’ordre de se porter, avec la Compagnie GRALL sur CIRAL, par la I.C.1. Il fait sauter un camion de munitions et fait de nombreux prisonniers, en coopération avec l’Infanterie.
Le peloton DELÈGUE est chargé de nettoyer le village de LA BOUCHERIE et de ses alentours immédiats. Il y fait de nombreux prisonniers dont 1 officier, et mitraille le matériel. Le nettoyage est achevé par l’Infanterie.
Vers 22H00, le peloton BECKER sera envoyé à la sortie de Carrouges, sur la route d’Argentan, en protection de Carrouges que nous aurons occupé.
Le reste de l’Escadron sera placé, avec le Régiment, en halte-garde à 1 km de Carrouges, sur la route de Sées.
Le 2ème Escadron faisant partie du Gros arrive à Carrouges.
Le 3ème Escadron faisant partie du Gros arrive à Carrouges. Au cours de ce déplacement, le Cuirassier KLING, conducteur du char du Lieutenant De COLOMBEL, est blessé au flanc par un coup de feu isolé et est évacué.
L’Aspirant MANDAT De GRANCEY, faisant en jeep une reconnaissance aux environs de l’axe de marche, fait 2 prisonniers.
Le 4ème Escadron fait partie de l’avant-garde.
- Le peloton PITY détruit 3 véhicules chenillés et 2 voitures légères à La Lacelle, et y fait quelques prisonniers. À l’entrée de Ciral, il détruit un 105 auto-moteur et 2 camions.
- Le peloton MUCCHIELLI, allant de Ciral sur Gandelain, détruit plusieurs véhicules. Il partage avec l’Infanterie la capture de nombreux prisonniers, confiés à cette dernière.
Entre Saint-Martin et Carrouges, panique Allemande complète. Les destructions de véhicules sont nombreuses.
À Carrouges, la résistance est plus forte. L’Escadron se déploie. Le village est enlevé rapidement et de nombreux véhicules sont encore détruits. Un Lt-Colonel de parachutistes Allemand est fait prisonnier.
À 14H00, le G.T.D. reçoit l’ordre de pousser sur Mortrée. Le Colonel commandant le 12ème Cuirassiers suggère d’y aller par deux itinéraires :
- 1 - Le Mesnil-Scelleur - La Bellière - Mortrée
- 2 - La Lande-de-Goult - St Hilaire-la-Gérard
Le Commandant ROUVILLOIS reçoit alors l’ordre de prendre l’itinéraire - 1 - avec le 3ème Escadron et la Compagnie SAN MARCELLI, accompagné par une Batterie d’Artillerie.
Le Colonel prend personnellement le commandement du 2ème Escadron et de la Compagnie PERCEVAL, sur l’itinéraire - 2 -. Le reste du G.T. le suivra sur cet itinéraire.
Des éléments du G.T. LANGLADE (G.T.L.) se trouvent également sur cet itinéraire, se mélangeant aux éléments du G.T.D.
Le 2ème Escadron, premier élément du sous-groupement NOIRET, progresse quelques kilomètres et arrive au contact de canons antichars et de chars lourds Allemands.
Il reçoit l’ordre de se regrouper au carrefour 1500 m. E. de Carrouges, où il s’installe en surveillance pour couvrir le bivouac du Régiment et Carrouges face à l’Est. Il y passera la nuit.
Le 3ème Escadron arrivant à Carrouges est placé sous les ordres du Chef d’Escadrons ROUVILLOIS. Il reçoit l’ordre de se porter à Le Mesnil-Scelleur.
Le peloton DESFORGES part en avant sur l’axe avec une section d’infanterie en soutien. Il serre au plus près de l’aviation d’assaut Américaine. Une coopération remarquable est réalisée avec celle-ci.
L’Escadron précédé des avions d’assaut, avance, mettant le feu partout, terrorisant l’ennemi. Il arrive ainsi à Le Mesnil-Scelleur.
Trois camions de munitions sont détruits ainsi que les canons qu’ils tractaient.
Un Tank Destroyer saute, atteint par un char lourd ennemi.
Le peloton DESFORGES a un char atteint, le M.d.L.-Chef AUPIN est tué. L’appui de l’Air Support est demandé.
Une patrouille d’ infanterie à pied, envoyée en avant, ne peut localiser les canons ennemis. Cependant un char Pz IV, aperçu dans une haie, est détruit ainsi qu’un camion de munitions.
L’ennemi est affolé. En avançant, 2 Pz IV sont trouvés en état de marche : l’un le moteur en marche, l’autre un obus coincé dans la culasse. Le Lieutenant NOËL fait incendier ces chars.
L’action du 3ème Escadron a jeté l’ennemi dans un désarroi total, qui a permis aux troupes d’accompagnement de recueillir un nombreux matériel et de faire de nombreux prisonniers, rôle impossible à réaliser par les équipages de chars.
La nuit étant arrivée, le Chef d’Escadrons ROUVILLOIS ayant reçu un ordre de rejoindre Carrouges avec son détachement, replie tous les éléments sous ses ordres, dont le 3ème Escadron, sur ce village.
Le 3ème Escadron rejoint le bivouac du 12ème Cuirassiers à 1,5 km à l’Est de Carrouges où il passera la nuit.
Le P.C. avant a suivi toute la journée, immédiatement en arrière des chars de l’avant-garde ; il rejoint le bivouac Est de Carrouges, avec le 2ème Escadron, pour y passer la nuit.
Le Capitaine De TARAGON et le S/Lieutenant MERCIER ont fait prisonniers 1 Lt-Colonel chef de bureau de la 116ème Panzer, 4 agents de liaison Allemands, et récupéré des documents importants sur l’organisation et les mouvements de la 116ème Panzer.
Le P.C. principal quitte Alençon par l’itinéraire donné : Carrouges - Argentan. Arrivé à Carrouges, il continue sur la route d’Argentan que la presque totalité du G.T.D. a quitté, pour l’itinéraire - 2 - du Sous-Groupement NOIRET.
Vers 18H00, étant à 1500 m de Carrouges, la voiture de tête (V.T.T. radio sur lequel l’Adjudant GALLIOT occupe la place du tireur) est prise sous le feu de plusieurs armes automatiques ennemies, installées à la lisière d’un bois situé à l’Est de la route.
Le V.T.T. ouvre le feu et augmente l’allure. Le reste de la colonne ne suit pas. Revenu vers l’arrière pour chercher les véhicules qui n’ont pas compris le signe de suivre, le V.T.T. prend sous son feu un groupe d’Allemands et fait 10 prisonniers.
Le mouvement est repris sous la protection du V.T.T. et des chars de commandement répartis dans la colonne.
Arrivés à Le Mesnil-Scelleur, nouvel incident. S’étant mis en garde de tout côté, le P.C. principal reçoit l’ordre de faire demi-tour vers Carrouges. Il arrive à Carrouges vers 20H00, et rejoint le bivouac du Régiment.

BILAN DE LA JOURNÉE DU 13
1er Escadron :
Pertes : Blessés : 1
Gains :         Prisonniers : 1 officier, 3 sous-officiers, 50 hommes     Tués: 60
Matériels : 20 véhicules divers détruits
2ème Escadron :
Rien à signaler
3ème Escadron :
Pertes : Tués : 1 sous-officier   Blessés : 1 Cuirassier
Matériel : 1 char détruit, CHOLET : poulie folle arrachée, ramené et versé au salvage,
1 char endommagé ANGERS: radiateurs crevés, rejoint 3 jours après.
Gains :         Prisonniers : 3 officiers, 9 sous-officiers, 338 hommes         Tués : 100 hommes
Matériel détruit : 1 Pz IV, 1 canon de 105 tracté, 3 auto-canons, 50 véhicules divers
4ème Escadron :
Gains :   Matériel détruit :        1 Pz IV, 1 canon 105 tracté, 2 canons de 88, 3 voitures liaison dont 1 radio, 2 camions essence, 20 véhicules divers.
P.C. avant :
Gains : Prisonniers : 1 Lt-Colonel, 5 hommes
P.C. principal :
Gains :         Prisonniers : 10 hommes

14 Août 1944.
Au cours de la journée, reconnaissance offensive des 1er et 4ème Escadrons sur Ste Marguerite et St Sauveur, qui donnent de nombreux prisonniers.
Dans la soirée, le 3ème Escadron qui stationne maintenant au S.E. de Carrouges, provoque la reddition d’unités constituées Allemandes : Bataillon et Compagnies, avec leurs officiers.

BILAN DE LA JOURNÉE DU 14

1er Escadron :
Gains :         Prisonniers : 5 hommes
2ème Escadron :
Rien à signaler
3ème Escadron :
Gains : Prisonniers : 1 Chef de Bataillon, 1 Capitaine, 2 Lieutenants, 220 hommes
4ème Escadron :
Gains :         Prisonniers : 60 hommes

15 Août 1944.
Le G.T.D. doit se porter à Boucé pour y constituer un point d’appui et tenir principalement les routes du N. et de l’O.
Les mouvements s’effectuent sous la protection d’une avant-garde commandée par le Colonel NOIRET.
Le Gros est aux ordres du Chef d’Escadrons ROUVILLOIS.
Dès l’arrivée à Boucé, vers 11H00, le Colonel entreprend : avec le Capitaine DA, le 1er Escadron et l’Escadron TROQUEREAU du 1er R.M.S.M., une reconnaissance sur Chantelou, au S. de Joué-du-Plain, où sont signalés des ennemis.
Un char du 1er Escadron est détruit à l’ O. de Joué-du-Plain. Des prisonniers sont faits.
Le Chef d’Escadrons ROUVILLOIS, qui stationne avec les 2ème et 3ème Escadrons sur la route Vieux-Pont, monte un coup de main sur Vieux-Pont brillamment conduit par le Lieutenant BRIOT.
- 1 char Pz IV est détruit,
- 8 canons antichars détruits,
- plusieurs véhicules divers détruits,
- de nombreux prisonniers sont faits.
Au 1er Escadron, le peloton BECKER effectue une patrouille sur Chantelou, au cours de laquelle un char léger est détruit.
L’après-midi, une patrouille envoyée en Half-Track, pour essayer de rechercher l’équipage du char perdu devant Chantelou, et qui n’a pas rejoint, parvient, sous le feu de nombreuses armes automatiques et d’une arme lourde, au char qui brûle. Elle ne retrouve pas l’ équipage ; celui-ci rejoindra le lendemain.
Le 1er Escadron est regroupé au carrefour de La Forge qu’il garde le 15 et la nuit du 15 au 16 Août.

BILAN DE LA JOURNÉE DU 15
1er Escadron :
Pertes :   Disparu : 1 équipage de char
Matériel : 1 char léger détruit   PAU
Gains :         Prisonniers : 13 hommes
2ème Escadron :
Pertes :         Blessés : quelques blessés légers par mines
Gains :         Prisonniers : 2 Capitaines, 2 Lieutenants, 12 hommes
Matériel détruit : 1 Pz IV, 8 auto-canons, 40 véhicules divers
3ème et 4ème Escadrons, P.C. avant et principal :
Rien à signaler

16 Août 1944.
Stationnement à Boucé.
Réception de nombreux matériels de remplacement.
Le P.C. avant fait des prisonniers : 1 sous-officier et 12 hommes.

17 Août 1944.
Le 12ème Cuirassiers fait mouvement, de la région de Boucé, dans la région O. de Fleuré.
Au cours de ce déplacement, une formation d’avions Allemands de 12 appareils environ, attaque la colonne.
Le Cuirassier CASTILLE du P.C. principal, grièvement blessé, est évacué. Trois camions du P.C. principal sont atteints.
Le radiateur du camion bureau, percé de 2 balles, doit être changé ; un camion essence, percé, ne prend pas feu.

18 Août 1944.
Stationnement à l’Ouest de Fleuré, remise en état du matériel. Perception de matériels de remplacement.

19 Août 1944.
Stationnement à l’Ouest de Fleuré.
Le Lieutenant LENOIR prend le commandement du 1er Escadron.
Le S/Lieutenant MERCIER passe de l’État-Major au 1er Escadron et le S/Lieutenant BECKER passe du 1er Escadron à l’État-major, où il prend le commandement du Groupe des Orienteurs Observateurs.
Rien à signaler au détachement du Commandant ROUVILLOIS.
Le Capitaine SCHRIMPF, après avoir pris liaison au P.C. du Régiment de gauche Américain, prend contact vers 10H00, avec une patrouille Américaine au pont de Fligny détruit. Il reçoit une salve de mitrailleuse d’un char embossé au N. du pont de Fligny.
Vers 15H00, le Capitaine SCHRIMPF, après avoir pris liaison au P.C. du Régiment Américain de gauche, se porte en jeep au pont de Fligny, y laisse sa voiture et part à pied. Son conducteur rentre seul vers 18H00, au P.C. du Commandant FARRET, disant que peu après le départ de son Capitaine, il a entendu un tir d’armes automatiques.
Une patrouille est envoyée vers Juvigny, pour prendre contact avec les Américains. Le Chef de Bataillon Américain interdit à la patrouille d’aller vers le pont de Fligny, la région étant bombardée par l’Artillerie Américaine.

BILAN DE LA JOURNÉE DU 19
Pertes :           Disparu : Capitaine SCHRIMPF              Gains : Néant

20 Août 1944.
À 07H00, alerte. Un groupe important d’éléments blindés Allemands sont signalés contre-attaquant au Sud d’Argentan. Le Colonel NOIRET alerte les 2ème et 3ème Escadrons qui reçoivent l’ordre de se tenir prêts à contre-attaquer, suivant les axes que le Colonel leur a fixé précédemment sur le terrain : l’un vers le N.-N.O., l’autre vers le N.-N.E.
Vers 08H00, fin d’alerte, ces renseignements s’étant révélés erronés.
Dans la matinée, perception de 6 chars légers. Arrivée d’un renfort comprenant : le Capitaine De BIEVILLE et 20 engagés venant de la région de Vannes.
À 20H00, ordre est donné par le G.T.D. de regrouper les unités du Régiment et du 3ème Escadron du R.B.F.M. dans la région de Tanques (stationnement actuel).
En conséquence, un message radio est envoyé à 22H05 au Chef d’Escadrons ROUVILLOIS, qui se trouve à Mauvaisville, afin qu’il rejoigne le lendemain matin, avec tous les éléments du 12ème Cuirassiers, le bivouac actuel.
- Détachement du Commandant ROUVILLOIS -
À 13H30, liaison est prise à Mauvaisville N., avec le Capitaine commandant la Compagnie Américaine qui s’est rabattue sur le Sud, après avoir nettoyé Argentan. Liaison prise avec le Commandant de Compagnie du Génie Américain qui domine la route de Mauvaisville - Argentan et l’artère principale d’Argentan.
À 17H00, une patrouille envoyée vers le pont de Fligny, retrouve à 100 mètres N. de ce pont, le corps du Capitaine SCHRIMPF. Il est inhumé à St Martin-des-Champs.
Le peloton PITY et la moitié du peloton MUCCHIELLI, sont replacés en réserve, dans la région de St Martin-des-Champs.

BILAN DE LA JOURNÉE DU 20
Pertes :         Tué : Capitaine SCHRIMPF
Gains :         Capitaine De BIEVILLE et 20 engagés.

21 Août 1944.
À 10H45, le Chef d’Escadrons ROUVILLOIS, rentre avec tous ses éléments, au bivouac.
Durant cette journée, arrive un renfort de 8 engagés volontaires.
Journée employée à l’entretien du matériel, lavage des effets et remise d’effets aux engagés dernièrement incorporés.
- Détachement ROUVILLOIS -
Le Chef d’Escadrons ROUVILLOIS reçoit l’ordre de rejoindre son Régiment, avec l’Escadron GAUDET et l’Escadron d’Appui.
Ordre exécuté à 09H00.

BILAN DE LA JOURNÉE DU 21
Pertes :         Néant
Gains : 8 engagés volontaires

22 Août 1944.
Journée qui se passe au bivouac (région de Tanques). Au cours de laquelle arrive un renfort de 3 hommes et de 2 engagés volontaires.

BILAN DE LA JOURNÉE DU 22
Pertes :         Blessés : 1 Cuirassier de l’E.H.R.
                  EVASAN : 1 Cuirassier du 3ème Escadron
Gains : - 3 hommes de renfort   - 2 engagés volontaires

DIRECTION : PARIS

23 Août 1944.
À 01H25, arrive au G.T.D. l’ordre de se tenir prêt à partir, ce jour, pour une longue étape, à partir de 08H00.
À 08H15, un ordre préparatoire de mouvement arrive émanant du G.T.D., nous donnant le dispositif à adopter pour cette étape : Itinéraire du mouvement, l’ordre dans lequel les unités se déplaceront.
Le Groupement NOIRET va se porter dans la région de St Cyr, par l’itinéraire suivant : Tanques - Mortrée - (P.I.) - Sées - Mortagne - Longny - Les Menus - Digny - Châteauneuf-en-Thimerais - Maintenon - Épernon - Rambouillet - Saint-Cyr.
dans l’ ordre : G.T.L. - Q.G. - G.T.D. - F.T.A..
À 11H25, le G.T.D. fait savoir que le départ aura lieu vers 16H30.
À 12H50, le Colonel NOIRET donne les ordres suivants :
Le G.T.D. se portera dans la région de St Cyr en vue d’ opérations.
- I. Itinéraire pour le Régiment :
Carrefour 500 m. du N. de Tanques - Fleuré - Fleuriel - St Christophel - Jajolet - Mortrée.
- II. Point initial du Régiment :
Carrefour 500m. au N. de Tanques,
Heure de passage de la tête du 1er Escadron au point initial du Régiment : 16H30.
Point initial du G.T.D.: carrefour N 158 et I.C.19, sur la route de Mortrée.
Heure de passage de la tête du 1er Escadron, au point initial du G.T.D.: 16H45.
- III. Formation de la colonne :
1er Escadron - 2ème Escadron - P.C. avant - 3ème Escadron - 4ème Escadron - le R.B.F.M. - les T.C..
Le Régiment suit le 5e/R.M.S.M. et la C.C.R., il précède le 3ème R.A.C..
- IV. Distances: entre véhicules : 50 mètres
                          “   rames   : 500 mètres
                          “   éléments : 3 kilomètres
- V. Haltes : 10 minutes toutes les deux heures impaires (de l’heure impaire moins 10 minutes à l’heure impaire).
Grand’halte de deux heures (en principe) pour ravitaillement en carburant avant Maintenon.
Étant donné la confusion qui risque de se produire, du fait des haltes non prévues, la grand’halte au cours de laquelle se fera le ravitaillement en essence, sera confirmée par le Colonel commandant le G.T.D. (par radio).
Au reçu de cet ordre :
1 - Les véhicules serreront à 5 mètres, les rames à 100 mètres, les éléments à 300 mètres.
2 - Les T.C. des corps feront immédiatement l’échange des bidons pleins contre des bidons vides.
3 - Les camions de carburant des T.C. vides, se regrouperont par corps sur les bas côtés de la route et se feront doubler au départ la colonne par tous les autres éléments du G.T.D.
4 - Le Commandant VALLAUX rassemblera par la suite ses camions et leur fera faire leur plein, soit auprès des sections de ravitaillement divisionnaires, soit au centre de ravitaillement en essence de l’ Armée (La Hutte).
Radio : Écoute permanente du réseau de commandement du G.T.D. pendant tout le mouvement.
VII. Éclairage des véhicules : Néant, sauf pour les véhicules de liaison ayant à doubler la colonne.
VIII. Dépannage : Au cours du mouvement, par le commandant de l’E.R.3. Les véhicules en panne pourront rejoindre leurs unités à la grand’halte, avant Maintenon, sous réserve qu’aucun véhicule ne double la colonne en marche.
Service sanitaire : Le commandant de la 2/13ème Médicale, détachera une voiture sanitaire en queue de colonne du G.T.D. (derrière l’ E.R.3).
Vitesse moyenne : De jour, 35 km en 2 heures, haltes comprises.
                            De nuit, 25 km en 2 heures, haltes comprises.
                            La nuit est comptée de 22H00 à 06H00.
Jalonnement : Itinéraire jalonné à partir de Mortrée, par les soins de la Division.
                  Itinéraire jalonné par le peloton des Orienteurs du Régiment : du bivouac de Tanques à Mortrée.
XII. Serre file général du G.T.D. : Capitaine BERGER
       Serre file du Régiment : Capitaine LETELLIER
XIII. Itinéraire des T.C. : En raison de leur emplacement actuel, les T.C. rejoindront directement le Point Initial du G.T.D. par la route Nationale 158, de façon que la tête des T.C. se présente au P.I. du G.T.D. à 17H40.

BILAN DE LA JOURNÉE DU 23
Gains :          Néant
Pertes :     Matériel : - Char M 4 A2 75 CHINON, 3ème Escadron, panne mécanique pendant mouvement du 23 au 24 Août.
                             - Char M 4 A3 76 DJEMILA II, 2ème Escadron, panne mécanique pendant mouvement du 23 au 24 Août.

24 Août 1944.
À 01H30, le Régiment reçoit du G.T.D. l’ordre de s’arrêter en raison de :
1° - La difficulté de continuer la marche par nuit complètement obscure, tout feu éteint,
2° - la nécessité de regrouper les éléments,
3° - la nécessité de faire le ravitaillement en essence.
Par suite d’une erreur d’itinéraire du Service du ravitaillement en essence, un plein partiel, seul, peut être fait avec les camions de carburant de précaution du P.C. principal.
À 06H45, le Colonel NOiRET reçoit l’ordre d’ envoyer à Longjumeau le 2ème Escadron, seul escadron de chars moyens, dont les pleins ont pu être à peu près réalisés.
À 07H15, le reste du Régiment se porte sur l’axe de marche jusqu’à Le Buissonnet, où les véhicules s’arrêtent pour faire leur plein.
Le Groupement ROUVILLOIS est formé, comprenant entre autres : le 2ème Escadron et une Compagnie d’infanterie.
À 12H45, un incident arrête le Groupement ROUVILLOIS à la sortie de Sceaux-les-Chartreux.
Vers 13H00, un détachement sous les ordres du Commandant FARRET, exécute une opération de nettoyage aux lisières N./O. de Sceaux-les-Chartreux.
Le S/Lieutenant LEVY fait 3 prisonniers dans Sceaux-les-Chartreux, et les remet entre les mains des F.F.I. qui l’accompagnaient.
À 13H25, le S/Lieutenant BESNIER, avec les 105 et les Mortiers, est mis à la disposition du Commandant ROUVILLOIS à Champlan (2 km N. de Sceaux-les-Chartreux).
À 13H30, une écoute de la VTT radio, apprend, par une conversation intérieure au 2ème Escadron, que cet escadron est à la sortie N. de Longjumeau.
À 13H35, le Lieutenant BESNIER, qui était allé faire une reconnaissance individuelle, part pour Champlan 10 minutes après.
À 14H10, un char du 1er Escadron est arrivé dans la région de Sceaux.
À 14H20, son Altesse le Prince de Luxembourg, rend visite au Colonel NOIRET, à son P.C. de Sceaux-les-Chartreux.
Le Capitaine JOUITOU l’accompagne jusqu’ au Colonel.
Le Colonel DIO, à 14H20, donne l’ordre au Capitaine d’ORGEIX de stopper sur place et de reprendre la liaison avec le Groupement ROUVILLOIS, qui se trouve à Champlan.
À 14H43, son Altesse le Prince de Luxembourg quitte le Colonel NOIRET, après avoir porté un toast à la libération de nos pays respectifs.
À 15H45, le Commandant ROUVILLOIS, interrogé par radio sur un bruit de combat entendu dans la direction de Palaiseau, répond : “c’ est une résistance ennemie que je suis en train de réduire.”
À 16H35, le G.T.D. demande : “précisez positions actuellement occupées.”
À 16H37, réponse du Colonel : “Champlan, avec le Commandant ROUVILLOIS.”
À 20H00, le G.T.D., resté en réserve à Sceaux-les-Chartreux, est prêt à se porter en avant sur nouvel ordre.
À 20H20, bivouaquons à Sceaux-les-Chartreux, Château-des-Sources, prêts à faire mouvement.
Le détachement ROUVILLOIS, comprenant :
- 1 escadron de chars moyens,
- 1 escadron de Spahis,
part à 08H00 de Rambouillet, arrive sans incident à Longjumeau.
Il reçoit l’ordre de s’établir en lisière au N. de Champlan.
Quelques obus au passage de Longjumeau.
Le détachement a, à midi, la composition suivante :
- Escadron d’ORGEIX,
- Compagnie BOUSSION,
- Escadron d’Appui, moins les chars légers,
- Escadron T.D., moins un peloton.
II - Escarmouches
Le Commandant ROUVILLOIS donne l’ordre, au Capitaine BONNET, tenant avec ses T.D. les lisières N./O. et N. de Champlan, d’effectuer des reconnaissances vers la côte 136.
À la suite d’ infiltrations remarquablement menées par l’E. et l’O., le Capitaine BONNET s’empare, avec deux patrouilles de six hommes, de la croupe 136 en ramenant 30 prisonniers.
Les canons de 105 de l’Escadron d’ Appui, et un T.D., détruisent deux armes antichars et plusieurs véhicules au N. de 136.
Une patrouille de la Compagnie BOUSSION ramène 17 prisonniers.
A noter l’aide apportée par les F.F.I.

BILAN DE LA JOURNÉE DU 24
GAINS :         Prisonniers : 50 hommes
PERTES :         Néant

25 Août 1944.
Départ de Sceaux-les-Cartreux à 06H30, après avoir fait les pleins dans la nuit, dans les conditions suivantes :
1 - Un sous-groupement aux ordres du Commandant ROUVILLOIS, comprenant :
- 2ème Escadron du 12ème Cuirs (d’ORGEIX)
- 1 Compagnie du R.M.T.,
- 1 section de la 13/2e Génie,
- Batterie De MARLES ( 3 pièces de 105)
- 1 peloton du 5e/RMSM,
- Adjudant-Chef DENOCQ et son char,
- V.T.T. VERNANTES,
- 1 motocycliste.
2 - Un sous-groupement aux ordres du Colonel NOIRET, prêt à se porter en direction de Wissous et Rungis, comprenant :
- 4ème Escadron du 12ème Cuirs (GAUDET),
- 2ème Compagnie du R.M.T. (PERCEVAL),
- 2 sections de la 13/2e Génie,
- Batterie MAGNA (3 pièces de 105),
- 1 peloton du 5e/RMSM,
- 3 chars légers de commandement,
- 1 char moyen de commandement,
- 1 VTT radio,
- Capitaine JOUITOU en jeep,
- Capitaine De BIEVILLE en jeep,
- S/Lieutenant BECKER en jeep,
- Adjudant DESPLANQUES en jeep.
Le Colonel commandant le G.T.D., avec un état-major réduit, commande directement les deux sous-groupements ci-dessus, et la section de reconnaissance du Ier/R.M.T..
Le reste des éléments du G.T.D. (moins T.C. - E.R.3 - Compagnie médicale) se tiendra prêt à faire mouvement à partir de 07H00, aux ordres du Lt-Colonel chef d’ État-Major du G.T.D., dans l’ ordre suivant :                 
- Groupe d’artillerie,
- Reste du R.M.T. et armes lourdes,
- Motos,
- Reste du 12ème Cuirassiers et T.D.,
- Reste Compagnie du Génie,
- C.C.R./ R.M.T.,
- 2ème Batterie de F.T.A..
T.C. et E.R.3 et Compagnie médicale feront mouvement sur ordre ultérieur.
La mission du Colonel NOIRET et du Commandant ROUVILLOIS ne comporte pas l’utilisation des canons de 57 qui feront mouvement avec le reste de leur corps.
Chacun des sous-groupements disposera d’un Half-Track muni d’un SCR 193 qui seront fournis par le 12ème Cuirs, et d’un motocycliste.
Les deux 193 travailleront sur la longueur d’onde du réseau de commandement et seront à l’écoute permanente du poste du Colonel commandant le G.T.D..
À 07H30, le Capitaine ROUSSEL se rend auprès du Lt-Colonel chef d’État-Major du G.T.D. pour prendre ses ordres.
- à 08H10, passage à Wissous,
- à 08H30, arrivée à Rungis.
À 09H15, le Colonel NOIRET reçoit l’ordre suivant, du Général LECLERC commandant la D.B.:
“Après avoir passé la Porte d’Orléans, derrière le Sous-Groupement ROUVILLOIS chargé d’exploiter en direction de la Gare Montparnasse, et de la Concorde, vous tournerez à gauche, par les Boulevards extérieurs, et remonterez la Seine par la Rive Gauche jusqu’au Champ de Mars.
“Une fois arrivé au Champ de Mars, vous règlerez la résistance éventuelle de l’École Militaire et enverrez prendre liaison immédiatement à la Gare Montparnasse qui sera le P.C. de la Division.
“Le G.T.D. a dépassé le Pont de Sèvres à 08H45 et exploite la Rive Droite.”
À 09H45, le Colonel NOIRET reçoit l’ordre suivant du G.T.D. : “Portez-vous immédiatement à la Croix de Berny où vous recevrez des ordres.”
A 09H50, le Sous-Groupement NOIRET part de Rungis pour arriver à la Croix de Berny à 10H15, qu’il quitte à 10H28.
PORTE d’ORLÉANS - 10H58
Le Sous-Groupement NOIRET passe à Bourg-la-Reine à 10H37 - Cachan à 10H43 - Bagneux (N 20) à 10H53 - Arcueil à 10H55 - Porte d’ Orléans à 10H58 - Porte de Versailles à 11H04 - Viaduc d’Auteuil à 11H15 (quelques coups de feu isolés, déblaiement d’une barricade avec l’aide de civils) - Quai de Javel à 11H20 - Boulevard de Grenelle à 11H37, et arrive à la Tour Eiffel à 11H58.
Le Drapeau est hissé sur la Tour Eiffel à 12H13 sous la protection du Sous-Groupement du Colonel NOIRET.
Il entreprend, avec le Capitaine GAUDET, le nettoyage du Champ de Mars et l’attaque de l’École Militaire.
À 12H20, le Colonel NOIRET envoie au Colonel commandant le G.T.D. le message suivant :
“J’occupe les Ponts de Grenelle, d’Iéna et de l’Alma. Je nettoie l’École Militaire.”
À 16H30, le Colonel NOIRET donne l’ordre ci-dessous à tous les éléments de son Sous-Groupement :
“Le Sous-Groupement se porte sur le Luxembourg. Rassemblement Avenue de Suffren, la tête à hauteur de l’Avenue de La Motte-Piquet.
Ordre : GAUDET - Spahis - P.C. - Génie - Batterie MAGNA - Compagnie PERCEVAL - Compagnie F.F.I. FARGEON.”
Pendant la durée du rassemblement, le Capitaine GAUDET recevra la reddition des Allemands du Ministère du Travail et les confiera aux Pompiers de Dupleix.
Le Colonel O’ NEIL assurera la garde des ponts de Seine, du Pont de Passy inclus, au Pont de la Concorde inclus. Il cherchera la liaison avec les Américains vers le Pont de Solferino et le Pont Royal.
Le mouvement est stoppé à 18H00 par ordre téléphonique du 3ème Bureau de la D.B., demandant d’ attendre le résultat des pourparlers de reddition avant l’attaque.
Le Sous-Groupement NOIRET arrive à l’École Militaire à 19H00, où il s’installe.
Le Colonel occupe la Salle des Maréchaux.
Le Sous-Groupement ROUVILLOIS est à 08H30 à Wissous, où il reçoit l’ordre de se porter immédiatement à la Croix de Berny. En cours de route le général LECLERC donne personnellement l’ordre au Commandant ROUVILLOIS :
“D’atteindre au plus vite la Porte d’Orléans.” Aucun incident sur le parcours.
Le bond suivant : fixé à la Gare Montparnasse, est atteint sans incident par le Boulevard d’Orléans - le Boulevard Raspail - le Boulevard de Montparnasse.
À Montparnasse, les renseignements sont les suivants : École Militaire tenue - Invalides tenus - (Place Adam, La Tour Maubourg) Quai d’Orsay et Chambre des Députés fortement tenus. Le Sous-Groupement ROUVILLOIS gagne l’Église St François Xavier en franchissant une double barricade au carrefour Sèvres-Montparnasse.
À St François Xavier, le Commandant laisse en flanc-garde offensive le détachement BRIOT (1 peloton de chars, 1 section d’ infanterie ) face à l’École Militaire et aux Invalides.
Le gros poursuit sur le Boulevard des Invalides. Le Commandant ROUVILLOIS donne l’ordre au détachement BUREAU (1 peloton de chars, 1 section d’infanterie) d’attaquer la Gare des Invalides et le Quai d’Orsay. Un char brûle, 5 tués, 15 blessés.
À 11H30, le peloton CUMENAL est rallié Boulevard des Invalides. Le Capitaine d’ORGEIX reçoit l’ordre, avec 1 peloton de chars (CUMENAL) - 1 section d’infanterie (BUISSE) et 1 section du Génie armée de pétards incendiaires, d’attaquer la Chambre des Députés par le Boulevard St Germain. Deux chars sont gravement atteints : 1 par roquette dans la transmission avant, 1 par obus dans le moteur : 4 tués, 21 blessés.
Une patrouille sous les ordres du Capitaine CULOZ (officier d’active en disponibilité, actuellement à la Direction du Métro), dans le métro, de la station Chambre des Députés à la station Concorde, donne ordre aux F.F.I. d’assurer une permanence à tous les blockhaus neutralisés.
Le feu est mis à la Chambre des Députés. Les pièces d’Artillerie ne pouvant tirer en tir direct sans risque d’avoir des points d’impacts au N. et au S. du P.A., ordre est donné de mettre une pièce en batterie à l’extrémité Sud de la Rue de Bourgogne pour faire du tir direct.
À 16H00, l’ordre annonçant la capitulation du Gouverneur Militaire Allemand et la cessation d’opérations offensives coûteuses.
Le tir de 105 n’est pas effectué, ordre est donné au Capitaine d’ORGEIX et au groupement DJAMBEKOFF de se maintenir en surveillance sur le secteur d’ attaque.
Vers 18H00, le peloton d’escorte de Spahis du Général De GAULLE arrivant Rue de Bourgogne et entendant tirer, se déploie face au N. et attaque la Chambre des Députés par la Rue de Bourgogne. Il reçoit l’ordre de cesser son action pour ne pas entraver l’action des parlementaires chargés d’obtenir la capitulation.
À 18H30, la garnison de la Chambre des Députés et du Quai d’ Orsay capitule : 565 prisonniers dont 5 officiers.
Le Commandant ROUVILLOIS rallie l’École Militaire.

L’ÉLÉPHANT BLANC et l’ÉCOLE MILITAIRE

Compte-rendu du Capitaine GAUDET au sujet des opérations menées par son Escadron le 25.08.1944 : Prise de l’École Militaire.
Le Vendredi 25 Août 1944 vers 11H00, le 4ème Escadron du 12ème Cuirassiers arrive en tête du Sous-Groupement sous les ordres du Colonel NOIRET à la Croix de Berny.
Depuis le matin, il a avec lui 1 peloton d’auto-mitrailleuses du RMSM. Il reçoit l’ordre de gagner le plus rapidement possible, par la Porte d’Orléans et les boulevards extérieurs : la Tour Eiffel - le Champ de Mars - l’École Militaire.
Le Capitaine réunit les chefs de pelotons, leur communique les ordres, les renseignements, file rapidement de char en char, provoquant des explosions de joie..... à l’annonce de cet objectif inattendu et si magnifique. On ne peut s’imaginer un point de direction éloigné plus net. Pour cette fois, on n’utilisera pas les compas.
Une auto-mitrailleuse prend la tête, suivie par GORILLON I, la jeep de commandement ; derrière la masse des “Éléphants“ suit à 2200 tours/min. Nous arrivons sur les quais, quelques barricades ralentissent à peine notre marche, elles sont écrasées par les chars de tête et nous voici à 100 mètres de la Tour. Un civil (un Russe, qui jouera d’ailleurs un grand rôle dans l’affaire) nous donne des précisions sur les organisations ennemies. Les ordres d’attaque suivent aussitôt. Les voici :
- Le peloton HANNEZO est chargé de l’attaque frontale de l’École Militaire, en nettoyant préalablement les piliers de la Tour et les bosquets du Champ de Mars.
- Le peloton du RMSM est scindé pour la protection des flancs.
- Les pelotons PITY et MUCCHIELLI protègent l’ensemble de l’opération en deux échelons.
Vers 12H30, les premiers chars pénètrent sous la Tour, tournent autour des piliers, et mettent en fuite dans les locaux des gardiens, quelques Allemands. Ceux-ci sont appréhendés et placés sur la jeep du Capitaine. Les chars, pendant ce temps, progressent en vue des bâtiments de l’ École Militaire.
Ils sont salués par des feux nourris partant des blockhaus et des fenêtres. Ils répondent aussitôt et l’Escadron tout entier se déploie face au bâtiment ; il commence un feu de salve sur toutes les meurtrières. L’ennemi cesse le feu. Le Capitaine GAUDET, qui n’a pas d’ infanterie à sa disposition, ordonne à quelques équipages de pousser quelques reconnaissances à pied, mais le feu ennemi reprend aussitôt.
Le Capitaine réclame de l’infanterie pour mener à son terme ce combat de rues. Une section du Génie et deux sections de F.F.I. du maquis de l’Eure (Colonel O’ NEIL) lui sont accordées.
En attendant l’arrivée de ce renfort, les reconnaissances du terrain d’engagement sont poussées à fond. Un civil qui connaît le quartier, vient au Capitaine, et lui signale que l’on peut gagner l’immeuble dominant l’École, en passant par toutes les caves dont il a pris l’initiative de percer les parois. Il a encore sur l’épaule la lourde pioche avec laquelle il a défoncé les parois.
Un blockhaus qui prend d’enfilade la Rue du Bourbonnais gène la suite des opérations. Le char 105 de l’Escadron, commandé par le Lieutenant ROGEZ est chargé de le détruire. Gêné par la fumée pour son observation, le Lieutenant ROGEZ s’approche et sort légèrement sa tête de la tourelle. Un tireur d’élite, sans doute niché dans le corps de garde, lui fracasse la mâchoire d’une balle bien ajustée. ROGEZ, sans perdre son calme, sort de son char et vient vers nous, la mâchoire ensanglantée ; il nous indique la fenêtre d’où il a été tiré. Une voiture de Spahis règle la question, le feu cesse.
Les renseignements semblent cependant indiquer que l’affaire sera dure. L’École est tenue par 200 Allemands décidés à la résistance. Une reconnaissance détaillée s’impose avant l’attaque. Le Capitaine, précédé du civil qui a percé les caves, s’engage avec le spahis De ROMANÉE, dans un véritable labyrinthe d’où nous débouchons dans l’immeuble qui domine l’aile gauche de l’École, sur l’Avenue de La Motte-Piquet.
Les locataires sont en émoi : un homme a été blessé par les tirs ennemis. Nous montons au 5ème étage et nous observons la cour intérieure et les bâtiments, par les volets entr’ouverts. L’imprudence d’un civil qui a poussé un volet nous vaut une chaude alerte. Les balles sifflent à nos oreilles.
Les chefs de pelotons et de chars, convoqués par le Capitaine, reçoivent un ordre d’attaque original du haut du 5ème étage. Il y a le Lieutenant HANNEZO et les M.d.L.-Chefs LESEIGNEUR et BOUTET.
Nous repartons par les caves et peu après l’attaque part. Le peloton démarre en colonne, le char NANCY III tire sur la grille 3 coups de 75 et l’abat de ses chenilles. La tourelle est immobilisée par la grille qui s’ abat. Le NANCY III pris au piège, doit céder la place au MONTCORNET.
Deux F.F.I. surgissent de la gauche. Le Lieutenant HANNEZO leur demande de les dégager. Ils bondissent sur le char, et après des efforts surhumains, mettent à terre la lourde grille.
La marche reprend dans la cour intérieure. Un feu invraisemblable jaillit des chars. Le MONCORNET détruit un canon et plusieurs véhicules entourés d’Allemands.
Pendant ce temps, le Capitaine De BIEVILLE donne des ordres au peloton PITY qui a détruit un blockhaus sur l’aile droite et continue à protéger l’opération, appuyé par deux sections de F.F.I..
La section du Génie, les deux sections de F.F.I., le groupe de commandement du 4ème Escadron, sautent au commandement du Capitaine, sur l’aile gauche des bâtiments. Le nettoyage intérieur commence à coups de grenades et de pistolets.
Le Capitaine De BIEVILLE, chargé des liaisons entre l’escadron et le Colonel, nous annonce la mort de son père, fusillé par les Allemands 8 jours avant. Aux côtés du Capitaine GAUDET, le Capitaine De BIEVILLE se lance vers les bâtiments. Les cadavres boches jonchent le sol. Le meurtre est bien vengé !
Pendant ce temps, les chars tirent de l’intérieur, et liant leur action à celle absolument magnifique des F.F.I. et de la section du Génie, viennent à bout de la résistance Allemande.
Deux officiers sortent avec le drapeau blanc et demandent l’officier commandant les chars. Ils offrent la reddition du Commandement Militaire de l’École. Celle-ci est acceptée par le Lieutenant HANNEZO, commandant le peloton de chars.
Le Commandant de l’École : Major NEUMANN, son État-Major et 150 Allemands sont conduits sur le Champ de Mars. Le lynchage par la foule est difficilement évité.
Le Capitaine commandant l’ensemble chars-infanterie, reçoit la reddition à l’intérieur du kiosque à musique, au milieu des cris invraisemblables d’une foule déchaînée.
Il est obligé de faire venir les chars et de faire monter les Allemands sur le toit des tourelles pour les évacuer. Les lourds mastodontes, avec leur chargement oscillant de tenues feldgrau, traversent une dernière fois le Champ de Mars, conduisant leurs prisonniers vers la captivité.

BILAN DE LA JOURNÉE DU 25
GAINS : Prisonniers : 10 officiers, 600 hommes
Tués : 150 hommes
PERTES : Tués : 9 Blessés : 36
Matériel : 2 M 4 A2 détruits   3 chars M 4 A2 endommagés

26 Août 1944.
Le Régiment en entier est à l’École Militaire.
À 10H00, le Colonel envoie deux patrouilles blindées dans Paris. Ces deux patrouilles rentreront à l’École Militaire à 11H15, n’ayant rien à signaler.
À partir de midi, préparatifs pour le défilé en l’honneur du Général De GAULLE, Président du Gouvernement Provisoire de la France.
À 15H00, défilé aux Champs Élysées et retour à l’ École Militaire à 16H00.

BILAN DE LA JOURNÉE DU 26
GAINS : Prisonniers : 300 hommes
Matériel : 1 canon de 88
PERTES : Blessés : 1 cuirassier des T.C.       Décédé : 1 cuirassier du 3ème Escadron

Le BOURGET et BLANC-MESNIL

27 Août 1944.
Suivant les ordres donnés pendant la nuit par le Colonel commandant le G.T.D., de l’École Polytechnique, le Régiment forme 2 des sous-groupements du Colonel DIO :
- Axe Porte de la Villette – Aubervilliers :
- Colonel NOIRET avec son P.C. avant,
- Capitaine GAUDET et le 4ème Escadron,
- 1 Peloton de Spahis,
- la Compagnie BOUSSION,
- la Batterie MAGNA.
- Axe Porte de Pantin – Bobigny :
- Commandant ROUVILLOIS avec son P.C.,
- Capitaine d’ ORGEIX et le 2ème Escadron,
- la Compagnie PERCEVAL,
- 1/2 Batterie d’Artillerie (Capitaine WATSON)
À 07H45, nous partons de l’École Militaire dans de bonnes conditions :
Itinéraire prévu : Concorde - Madeleine - Rue Tronchet - Bd Haussmann - Rue Lafayette - Rue des Flandres - Porte de la Villette - Route de Soissons.
À 09H20, nous sommes à la Courneuve.
À 09H40, le détachement arrive à Bobigny. Entre 10H00 et 10H30, le Colonel NOIRET reçoit, venant des F.F.I. et d’éléments civils, les renseignements suivants :
“À Pont-Iblon, quelques éléments d’infanterie, probablement quelques mines à Blanc-Mesnil et à Vieux-Mesnil, un peu d’infanterie et 5 ou 6 gros chars à Stains, quelques éléments d’infanterie et des mines le long de la voie ferrée et de la route allant à Gonesse. Vers Vauderland 60 à 70 chars ennemis.”
Vers 10H50, le Colonel NOIRET reçoit, du Colonel commandant le G.T.D. l’ordre suivant :
“Éclairé par le 5e/RMSM moins un peloton, progresser en direction du Bourget - Dugny. Vous emparer Aérodrome du Bourget. Vous établir lisière N. aérodrome. Renseigner et rendre compte.
FARRET nettoie sur votre gauche et doit prendre Dugny.
ROUVILLOIS se porte dans région Station du Bourget pour flanc-garder, en direction du Blanc-Mesnil - Aulnay-sous-Bois, la prise du Bourget. Un observateur d’Artillerie est mis à votre disposition.”
En conséquence, le Colonel NOIRET décide de pousser l’Escadron GAUDET par la Route Nationale N 17 jusqu’au terrain d’aviation du Bourget, et de le déployer sur ce terrain d’aviation, de façon à l’occuper et à en flanc-garder les lisières Nord. Le gros du détachement NOIRET suivant derrière.
En raison des renseignements qu’il a sur Blanc-Mesnil, le Colonel engage le Commandant ROUVILLOIS à se mettre en flanc-garde en direction du Blanc-Mesnil et d’Aulnay-sous-Bois, sans dépasser la voie ferrée allant de la Courneuve à Sevran.
À 11H25, après avis du G.T.D., le Colonel NOIRET décide de faire progresser les chars au Nord du ruisseau La Morée, de façon à occuper le terrain d’aviation que des renseignements civils peu précis signalent s’étendre du Bourget au N. de ce ruisseau.
Dans cette opération offensive, le Colonel demande au Commandant ROUVILLOIS d’appuyer ce mouvement en prenant sous ses feux le Blanc-Mesnil.
À 11H36, le Colonel NOIRET reçoit le message suivant du Capitaine TROQUEREAU :
“Suis au contact infanterie ennemie - éléments de tête ont atteint la rivière - ennemi à 400 mètres au Nord et à gauche de la Route Nationale N 17.”
À 11H50, le Commandant ROUVILLOIS envoie au Colonel NOIRET le message suivant :
“Je me porte au Nord de Drancy pour vous flanc-garder vers Blanc-Mesnil - Aulnay-sous-Bois.
Dispositif : 1 détachement à défilement de tourelles sur le plateau entre Drancy - Blanc-Mesnil, 1 détachement en réserve au Nord de Drancy (à l’Est de la Station du Bourget).”
À 13H20, le Colonel NOIRET reçoit du Commandant ROUVILLOIS :
“Suis à château d’ eau, sur Route Drancy - Blanc-Mesnil, au carrefour 800 mètres Sud de l’église du Vieux-Mesnil. Cet observatoire me donne des vues jusqu’à Gonesse - Le Thilay - Roissy.
Blanc-Mesnil est occupé par 250 hommes, 3 véhicules chenillés, 5 chars. Calme absolu. Je n’ai vu aucun mouvement de Aulnay-sous-Bois sur Blanc-Mesnil.”
À 14H50, le Colonel NOIRET décide de porter des éléments d’infanterie dans le petit ravin à 1 km à l’Est de la Route Nationale, à hauteur de Pont-Iblon. Mouvement appuyé par des chars qui se retireront ensuite en arrière de La Morée.
À 14H55, le P.C. avant se porte jusqu’à hauteur du terrain d’aviation du Bourget.
À 16H20, le terrain d’aviation du Bourget, complètement dégagé de l’ennemi, est pris.
À 16H55, le Commandant ROUVILLOIS fait connaître au Colonel NOIRET, que son attaque sur Blanc-Mesnil est en cours.
À 17H10, le Vieux-Mesnil est pris par le Commandant Rouvillois ; vers 17H15, le Capitaine GAUDET et nos éléments de reconnaissance entreprennent une opération dans le but d’occuper la crête située au N. de La Morée.
Ce but sera atteint et à 18H00 le Colonel NOIRET envoie le message suivant au G.T.D. :
“Occupons mouvement terrain au Nord de la rivière La Morée, entre Dugny et Blanc-Mesnil. Nettoyage en cours, le village du Blanc-Mesnil est entièrement occupé. Nombreux prisonniers.”
À 08H45, le Sous-Groupement ROUVILLOIS est en place Porte de Pantin.
À 09H30, il arrive au carrefour de Bobigny et tombe en garde.
Liaison est prise avec le Maire du Blanc-Mesnil, qui donne les renseignements suivants :
“ Blanc-Mesnil est inoccupé ; Blanc-Mesnil-Vieux, à 800 mètres au N., est occupé par des Allemands qui ont avec eux : environ 200 otages.”
Le G.T.D. donne l’ordre au Commandant ROUVILLOIS de s’installer en flanc-garde du Sous-Groupement NOIRET, qui doit s’emparer de l’aérodrome du Bourget.
Le Commandant ROUVILLOIS, en fonction de cet ordre et des renseignements du Maire du Blanc-Mesnil, décide d’occuper Blanc-Mesnil-Neuf.
À 12H00, le dispositif du Sous-Groupement ROUVILLOIS est le suivant :
- le peloton de chars BRIOT et une section d’ infanterie à l’ Est du Blanc-Mesnil,
- un peloton de chars et le P.C. à Blanc-Mesnil-Neuf
- le reste du détachement entre Blanc-Mesnil et Drancy.
Les chars du peloton BRIOT exécutent des tirs sur des camions Allemands.
À 16H00, quelques salves d’artillerie sur Blanc-Mesnil-Vieux précèdent l’attaque sur le village menée par le peloton de chars CUMENAL, 20 F.F.I. sur les plages arrières des chars, et 100 F.F.I. à pied.
À 18H00, le village, qui avait été rapidement atteint, est nettoyé.
Bilan du sous-groupement :
F.F.I.: 10 tués, 20 blessés
12e Cuirs : Adjudant DESPLANQUES blessé
Ier/R.M.T. : Caporal TERMINI blessé
Prisonniers : 1 officier, 96 hommes              Matériel: 1 Pz IV brûlé
Dispositif à 20H00 :
- Blanc-Mesnil-Vieux: 1 peloton de chars, 1 section d’ infanterie.
- Lisières Est de Blanc-Mesnil : 1 groupe de chars, 2 sections d’ infanterie, P.C. du Capitaine PERCEVAL.
Il est trouvé sur le terrain une grande quantité de matériels (roquettes, grenades magnétiques, mortiers). 

BILAN DE LA JOURNÉE DU 27
GAINS : Prisonniers : 800
Tués : 400
Matériel : 2 chars Pz IV détruits
PERTES : Tués : 7 du 4ème Escadron
Blessés : 12
Matériel : le char M 4 A2 SAINT-WAAST du 2ème Escadron.

28 Août 1944.
Vers 02H30, cette nuit, un violent tir de 105 est déclenché à l’Ouest et au Nord de la position occupée par le Sous-Groupement NOIRET (arrivées à 200 m. à peine de nos éléments de 1ère ligne).
Ce tir, attribué d’abord à l’Artillerie ou à des mortiers ennemis, coïncide avec un tir de l’Artillerie de la Division.
Un message radio est aussitôt envoyé au G.T.D. pour faire cesser le tir.
Un officier de liaison, auquel se joint un officier de l’Artillerie rattaché au Sous-Groupement NOIRET (Lieutenant JUIF) se portent vers les pièces et arrêtent le tir qui sera repris dès le retour du Lieutenant JUIF du P.C. du Colonel NOIRET, d’où il corrige les erreurs de pointage.
Vers 10H00, sur ordre du Général LECLERC commandant la Division, le Colonel NOIRET envoie une patrouille uniquement blindée, très appuyée par le feu des Destroyers, avec interdiction d’occuper le terrain sur les points suivants :
- Roissy-en-France - Vandherland - Gonesse.
À 13H00, le Commandant ROUVILLOIS envoie au Colonel commandant le G.T.D. et au Colonel NOIRET, le message suivant :
“Je borde au Nord la route de Gonesse - Aulnay-sous-Bois, à cheval sur le carrefour Nord-Est et Blanc-Mesnil.”
À 13H10, le Colonel NOIRET envoie au Colonel commandant le G.T.D. le message suivant :
“Patrouille blindée sur Roissy-en-France - Vaudherland - Gonesse est rentrée ; R.A.S. si ce n’est quelques projectiles de mortiers qu’elle a reçus aux lisières Nord-Ouest de Gonesse.”  

BILAN DE LA JOURNÉE DU 28
GAINS :         Néant
PERTES :       Tués : 1 cuirassier au P.C. avant 

29 Août 1944.
Vers 08H30, le Colonel NOIRET envoie une patrouille blindée sur Gonesse, qui rend compte vers 11H00, que Gonesse est libre d’ennemis.
À 09H50, le Commandant ROUVILLOIS rend compte au Colonel NOIRET des évènements de la nuit, par le message radio suivant :
“R.A.S., ai remis au jour mes patrouilles sur la crête, aux mêmes emplacements qu’hier.”
À 11H00, une écoute radio du réseau intérieur du 1er Escadron, apprend qu’une colonne Américaine de la valeur d’un bataillon, progresse entre Aulnay-sous-Bois et Blanc-Mesnil.
À 11H10, l’Aspirant LEMAÎTRE, envoyé en liaison par le Commandant ROUVILLOIS, rend compte au Colonel qu’une unité Américaine de l’importance d’ un bataillon progresse sur l’itinéraire suivant :
Clichy - Aulnay-sous-Bois - Blanc-Mesnil - Route Nationale 17 - La Patte d’ Oie - Roissy-en-France. Cette unité est flanc-gardée d’une division Américaine ayant pour axe de marche : Villepinte - Le Mesnil-Amelot - Damartin-en-Goele.
À 12H10, arrive du P.C. du Colonel NOIRET, le Commandant des F.F.I. du secteur Nord de Paris, pour constituer un poste de surveillance à Gonesse.
Gonesse étant entièrement libre, cette personnalité s’y rend et à son retour vers 15H00, rend compte qu’il a trouvé dans ce village : une section de F.F.I. entièrement constituée, sous les ordres du Commissaire de Police, et qui assure la surveillance de ce point.
À 16H30, un officier de la Compagnie PERCEVAL, envoyé en patrouille à Gonesse, rend compte qu’il a trouvé Gonesse libre, mais qu’il a aperçu à quelques distances des lisières Nord : une patrouille Allemande de quelques fantassins, et en arrière de celle-ci : un groupe d’ une quinzaine de fantassins et un obusier d’ infanterie.
Ces renseignements, complétés par des renseignements civils, portent cet élément ennemi à environ 100 ou 150 hommes à pied.
Le Colonel NOIRET demande au Colonel commandant le G.T.D. de faire exécuter un tir d’artillerie sur cette troupe. Tir exécuté vers 18H45.
Au cours de la journée, des éléments Américains assez importants, dont des chars, dépassent nos positions de La Morée.
À la suite de cette avance, le Colonel décide de faire exécuter, dans les unités du Régiment, les remises en état du matériel, le recomplètement des pleins, et la réorganisation du personnel, nécessaires.
Vers 19H00, tous les éléments Américains se replient sans explication en direction de Paris, sauf quelques éléments d’infanterie à pied, tenant les lisières du terrain d’aviation du Bourget.
En conséquence, le Colonel NOIRET fait reprendre les mesures de précaution :
- 1 compagnie en alerte à gauche et à droite de la Nationale 17,
- 1 escadron de chars prêt à intervenir en cas de nécessité,
- 1 peloton de mortiers prêt à exécuter les tirs préparés en avant de nos lignes.

BILAN DE LA JOURNÉE DU 29
GAINS : Néant
PERTES : Évacués sanitaire: 3 hommes du 4ème Escadron.

30 Août 1944.
Nuit sans incident.
Vers 09H00, le matin du 30, des éléments de l’armée Américaine, dont des chars, de l’artillerie automotrice, traversent nos lignes vers la N 17, et se portent en direction du Nord.
En conséquence, nos unités, sauf de légers éléments laissés en surveillance, reprennent les travaux de remise en état et d’entretien du matériel, de recomplètement et de réorganisation du personnel, de l’habillement, etc...

BILAN DE LA JOURNÉE DU 30
GAINS et PERTES :             Néant

31 Août 1944.
Cette journée est consacrée à :
- la remise en état du matériel,
- le recomplètement en personnel,
- la réorganisation.

BILAN DE LA JOURNÉE DU 31
GAINS et PERTES :                    Néant 

1er Septembre 1944.
Le P.C. du Colonel NOIRET est installé au Bourget (extrémité Nord du terrain d’ aviation, sur la N 17).
Cette journée est consacrée à la réorganisation et au recomplètement en hommes et en matériels.

2 Septembre 1944.
À 16H30, le Régiment se rend à Blanc-Mesnil-Vieux (P.C. du Colonel : Rue du Plateau N° 6) où nous recevons un accueil des plus enthousiaste de la part de la population qui avait été libérée des Allemands par le Commandant ROUVILLOIS. 

3 Septembre 1944.
Journée sans incident, consacrée à l’instruction des recrues et à la préparation du matériel.

4 Septembre 1944.
Le Régiment est toujours stationné à Blanc-Mesnil-Vieux.
À 23H30, le Capitaine JOUITOU nous quitte pour se rendre à l’E.M. du Général LECLERC, où il est désigné pour remplir de nouvelles fonctions.
Le Lieutenant LIBERSART, nouvellement affecté au Régiment, le remplacera dans ses fonctions d’Adjoint au Colonel.

5 Septembre 1944.
Journée consacrée à : l’instruction, perception de matériel, réorganisation du Régiment.
Le S/Lieutenant GARNIER, affecté au Régiment, est placé à l’E.M., et prend ses fonctions d’Adjoint au Commandant ROUVILLOIS.

6 Septembre 1944.
Journée sans incident.

7 Septembre 1944.
Le Capitaine d’ ALENCON, nouvellement arrivé au Régiment, prend les fonctions d’Adjoint au Colonel à compter de ce jour.
Le Lieutenant LIBERSART est désigné comme adjoint au Capitaine ROUSSEL, commandant le P.C. principal.
À 21H30, le Capitaine De BIEVILLE, officier de liaison, quitte le P.C. pour se rendre au G.T.D. (terrain d’aviation du Bourget), le Colonel DIO commandant le G.T.D. ayant demandé au Colonel NOIRET de lui envoyer un officier de liaison en jeep.
Vers 23H45, le Capitaine De BIEVILLE est de retour au P.C. du Colonel NOIRET, porteur de l’ordre de mouvement, qui doit avoir lieu le lendemain matin.

APPENDICE

Rapport du G.T.V. au 2ème Bureau de la D.B.
Un officier du G.T.V. envoyé ce matin, avec un Major Allemand, pour négocier la reddition des Allemands défendant le Pont de Flandres, a trouvé ce pont abandonné, intact, par les Allemands.
Cet officier, poussant plus loin, est arrivé à la lisière Sud du terrain d’aviation du Bourget.
Devant Dugny, par l’ intermédiaire du Major Allemand, contact a été pris avec les Allemands. 
Ceux-ci ont déclaré que :
a) le Général Von SCHOLTITZ n’avait pas qualité pour leur donner des ordres parce qu’il était prisonnier, et que, normalement, il ne les commandait pas.
b) Ils constituaient le Front Nord de Paris, front cohérent, relié à ses chefs situés plus au Nord, et qu’ils étaient décidés à s’opposer à toute tentative faite par la garnison Française de Paris, de progresser en direction du Nord.
c) Ils ne tireraient pas sur la population civile si la population civile ne les attaquait pas.
Conclusions :
Nous nous trouvons en face d’une ligne de résistance organisée passant en gros par :
le Nord de Saint-Denis - Dugny - le terrain du Bourget - et de là, orientée E.- N.E.
Au cas où le Commandement Français aurait eu l’intention de monter une opération contre cette ligne de résistance, il serait nécessaire de le faire dans le cadre d’une opération de Division avec Air Support.
Renseignements sur l’ennemi à Dugny :
- 77ème Régiment d’Infanterie (Wehrmacht) très décidé à se battre,
- armes anti-chars formant un dispositif assez serré,
- terrain très organisé,
- quelques chars autour du Bourget.
Il s’ agit d’une opération sérieuse à monter.
Des reconnaissances complémentaires seront fournies à l’E.M. de la 2ème D.B. dans la soirée du 26 Août.
Signé : BILLOTTE ( Cdt le G.T.V.)
Ces reconnaissances ont été fournies à 19H30 au Commandant REPITON, elles donnaient la ligne constituant le front Nord, depuis Montmorency jusqu’à Aulnay-sous-Bois : Sud de Montmorency - Sud de Pierrefitte - Stains - Dugny - Sud du terrain du Bourget - N. de Blanc-Mesnil - Aulnay-sous-Bois.
- 2 positions fortement tenues : Pierrefitte - Montmorency, et Dugny.
- Les autres positions tenues avec peu de troupe et quelques véhicules blindés.

Compte-rendu des opérations menées par le 3ème Escadron le 25 Août 1944 au LUXEMBOURG.
Le 25 Août à 11H00, le Capitaine NOËL est appelé au P.C. principal, où il reçoit les ordres suivants, du Capitaine ROUSSEL :
“Le 3ème Escadron, suivi du 1er Escadron et du P.C. principal, se rendra aux Jardins du Luxembourg et s’ y installera.”
À 12H30, l’ Escadron se porte vers Paris par Longjumeau et la Porte d’ Orléans, les chars de commandement en tête, suivis des 2ème, 1er, et 3ème pelotons, allure 22 Miles.
L’Escadron franchit la Porte d’Orléans, la Place Denfert-Rochereau, arrive au carrefour du Bd Montparnasse et du Bd Saint-Michel, toujours dans la même formation, et, est accueilli à ce moment par des feux d’armes automatiques venant du Sénat.
Un dispositif de combat est aussitôt pris. 2ème peloton KREBS, une patrouille en surveillance sur le Luxembourg. Trois chars sur le Bd Montparnasse, en direction de la Gare. Le 1er peloton DESFORGES Bd de Port-Royal, en surveillance vers l’Est. 3ème peloton De COLOMBEL en réserve.
Il est 14H30. Des coups d’ armes automatiques partent d’un peu partout : Bd Saint-Michel, Jardins du Luxembourg, Lycée Montaigne et École de Pharmacie. À 800 mètres de là, un char ami est abandonné en plein milieu du Bd Saint-Michel.
Je décide d’envoyer une patrouille de deux chars, commandée par le S/Lieutenant De COLOMBEL, pour reconnaître les abords du Luxembourg, pendant que le Lieutenant KREBS poussera une reconnaissance Rue d’Assas et démolira un blockhaus signalé occupé (renseignement F.F.I.).
La patrouille De COLOMBEL part et arrive bientôt au contact d’ éléments ennemis installés dans les Jardins du Luxembourg. Les mitrailleuses entrent en action, puis, plusieurs coups d’ antichars partent du Luxembourg. Le char BOURG-le-ROI du S/Lieutenant De COLOMBEL est touché, avec un début d’ incendie qui est maîtrisé.
Le deuxième char, le CLÉRY, M.d.L. BEAUMEL, a sa plage arrière incendiée par des balles traceuses. La patrouille continue sa progression, détruisant au canon trois ou quatre blockhaus et mettant hors de combat quelques mitrailleuses ennemies.
Il est à peu près 15H30. J’ envoie le char LICORNE (canon de 76) Aspirant MANDAT De GRANCEY prendre liaison avec le S/Lieutenant De COLOMBEL, dont la radio ne fonctionne plus.
L’Aspirant De GRANCEY s’engage dans une rue sur la face Ouest du Sénat, aperçoit un char Panther, et tire un coup de 76 qui l’atteint au masque ; c’est le char qui avait tiré par derrière sur le S/Lieutenant De COLOMBEL.
Il continue, aperçoit une arme antichar (reconnue plus tard 75 antichar), tire trois explosifs, continue sa mission à la recherche de la patrouille De COLOMBEL. Il aperçoit dans les fourrés du Luxembourg un char Français abandonné, détruit un blockhaus à l’angle du Jardin du Luxembourg et se replie.
Pendant ce temps, la patrouille KREBS a descendu la Rue d’Assas, neutralisé au canon deux blockhaus, pris liaison avec un peloton de Tanks-Destroyers du R.B.F.M., et retourne se mettre en surveillance entre le Bd de Montparnasse et le Luxembourg.
À 17H00, un pli tapé à la machine, sans signature, est remis au Capitaine, donnant l’ordre de ne plus tirer. Deux coups d’ antichar arrivent à ce moment du côté du Luxembourg - Bd Saint-Michel, tirés par un char Allemand sur la patrouille De COLOMBEL qui rentre ; l’ Aspirant De GRANCEY, avec son 76, qui arrivait par derrière, tire sur ces départs qui cessent.
À 17H30, des F.F.I. et de l’ infanterie du Tchad progressent vers les grilles Sud du Luxembourg.
J’envoie l’Échelon de dépannage pour récupérer le char abandonné par l’Escadron De BOISSIEU. Des feux d’armes automatiques, venant des fenêtres du Luxembourg, empêchent un moment l’Échelon de dépannage de remplir sa mission. Les hommes sont obligés de se mettre à l’abri ; quelques rafales de mitraillettes rétablissent le calme, le char est remorqué.
Les prisonniers Allemands commencent à sortir du Luxembourg.
À ce moment, sur la Place du Luxembourg, des rafales de mitraillettes sont tirées venant du Lycée Montaigne, il y a 6 blessés civils.
Le Lieutenant KREBS est envoyé, et sur les indications d’un Commandant en retraite, va loger quelques coups de canon dans un blockhaus, à 400 mètres de là, Rue d’Assas.
À 18H30, l’affaire est terminée ; seuls des F.F.I. échangent quelques coups de fusils avec des individus non identifiés qui sont sur les toits. Je leur demande de terminer ces affaires le plus tôt possible.
Je reçois l’ordre du Capitaine ROUSSEL de m’installer Place Denfert-Rochereau - Carrefour de l’Observatoire - Bd Montparnasse et Port-Royal.
Nuit calme, R.A.S.
Le premier Escadron, sous mes ordres, s’installe Place Denfert-Rochereau.
Bilan
GAINS :
- 2 chars Panther réduits au silence, dans les Jardins du Luxembourg,
- 1 canon de 75 antichar détruit,
- 7 blockhaus,
- quelques tirailleurs Allemands hors de combat.
PERTES :
- char BOURG-le-ROI du S/Lieutenant De COLOMBEL mis hors de service, blindage moteur défoncé par 75 A.C.,
- char CLÉRY, filet de camouflage et paquetages incendiés.
Le Capitaine NOËL commandant le 3ème Escadron

28 Août 1944, à 14H00, départ en direction du Bourget.

Devant l’Hôtel de Ville, dans un tout petit square, des automoteurs de 105 du RAC, collés l’un contre l’autre, tirent comme des fous. ça semble barouder dur. Nous arrivons en bordure d’HBM, tournons à droite, les trois pièces se mettent en batterie et commencent à cracher leurs tirs....
Les obus tombent et les balles sifflent et claquent contre les murs un peu partout.... Je participe au réglage de la fin du tir depuis un appartement HBM où les carreaux tombent de temps en temps.... Balles.....
Les boches prennent quelque chose.... On en voit qui quittent les tranchées qu’ils avaient creusées et qui reculent en courant.... Deux fantassins du Tchad se font démolir devant nous par un petit obus. On nous fait avancer pour occuper le terrain : manque d’ infanterie...
……..
J’hésite à faire tirer à la mitrailleuse sur des silhouettes qui courent et se jettent à plat ventre.... La vérification aux jumelles identifie des civils, avec des femmes, emmenés en otages et que les Allemands viennent de libérer. Ils ont eu chaud et nous leur conseillons de marcher normalement.
Nous sommes heureusement relevés par des chars du 3ème Escadron qui vient d’arriver et nous retournons vers le terrain d’aviation. Des morts partout, ceux du ... Escadron sont allongés les uns contre les autres, encadrés par des visages fermés.
Dans la nuit, orage, contre-attaque boche, barrage d’ artillerie, quelle nuit..... Nerveusement je n’en peux plus.....
Brigadier Roger LOISON Peloton Mortiers de l’Escadron d’appui du 12ème Cuirassiers.

 

COMBATS AUTOUR DE VITTEL.

11 Septembre 1944.
Le G.T.D. est cantonné dans la région de Villars-en-Azois - Cunfin - Fontette.
À _H.00, le Commandant ROUVILLOIS reçoit le commandement d’un Sous-Groupement composé des unités suivantes :
- 1 escadron de chars légers : 1er Escadron du 12ème Cuirs, Lieutenant LENOIR,
- 1 peloton de chars de 105   : Escadron d’appui du 12ème Cuirs, Lieutenant BESNIER,
- 1 compagnie d’infanterie     : 3ème Compagnie du Ier/R.M.T., Capitaine JOUBERT,
- 1 batterie d’artillerie : 1ère Batterie du 3e R.A.C., Capitaine DUBOIS.
Le Sous-Groupement sera rattaché au G.T.V. et fera mouvement vers l’Est, dès l’aube du 12 Septembre.

12 Septembre 1944.
Passage de la colonne au point initial : carrefour de la R.N. et du G.C.,
Itinéraire : Clairvaux - Juzennecourt - Pont de Bologne - Andelot - St-Blin - Chalvraines - Bourmont - Vrécourt - Bulgnéville.
À Bourmont, une section d’infanterie est laissée en flanc-garde vers le Sud.
Arrivée à Bulgnéville vers 12H00, la colonne s’arrête sur la G.C.17 avant l’entrée du village.
Le Sous-Groupement reçoit la mission de tenir Bulgnéville - La Croix-St-Nicolas - Auzainvilliers.
Dispositif adopté :
- Croix-St-Nicolas : 1 peloton de chars légers, 1 section d’infanterie,
- Auzainvilliers : 2 sections d’infanterie, 1 peloton de chars légers,
- Bulgnéville (lisières S.O.): batterie d’artillerie et chars de 105,
- 1 peloton de chars légers.
Vers 14H00, le G.T.V., dont le P.C. est à Contrexéville, donne au sous-groupement mission de progresser sur l’axe St-Remiremont - Houécourt - Viocourt - Attignéville. Au delà de ce dernier village se trouvent, sans doute, les éléments de la 79ème D.I./U.S.
Effectifs engagés : deux 105 d’artillerie,
1 peloton de chars légers,
2 chars de 105,
1/2 section d’infanterie,
15 F.F.I. de Bulgnéville,
1 peloton de Spahis et une section du Génie sont envoyés en renfort.
À Houécourt, le Sous-Groupement se heurte à une forte résistance (infanterie munie d’armes antichars).
Au court de l’attaque, le détachement est renforcé par un peloton de chars moyens et une section d’infanterie.
Les derniers ennemis se rendent vers 19H00.
Prisonniers : 70
Armes détruites : un 75 anti-chars, 2 anti-chars légers.
Pertes du sous-groupement: 4 officiers et 7 hommes blessés.
Les unités engagées passent la nuit à Houécourt.

13 Septembre 1944.
Reconnaissance à l’Est et à l’Ouest sur la N 66.
Châtenois (Ouest de Houécourt) est occupé par les Américains.
À La Neuveville-s/s-Châtenois, 30 Allemands se rendent à l’aube (patrouille BESNIER).
Les Américains qui comptaient attaquer La Neuveville vers 08H00, après bombardement d’artillerie, sont prévenus que le village est libre.
La cité ouvrière et Gironcourt-sur-Vraines sont libres.
Des agents de liaison Américains annoncent que le G.C.3 de Vouxey à Removille et le G.C.13 (Rainville) sont contrôlés par la 79ème D.I./U.S.A.
La progression vers Attigneville devient inutile.
Le sous-groupement reçoit du G.T.V. la mission de relever le Sous-Groupement CANTAREL, au S./E. de Bulgnéville.
Articulation du sous-groupement :
- Houécourt : 1 peloton de chars légers en liaison avec les Américains,
- Dombrot-le-Sec : - P.C.,
- 1 peloton de chars légers,
- 1 peloton du R.M.S.M.,
- 1 section d’infanterie,
- 1 char 105,
- la batterie d’artillerie (lisière N. du village),
- Lignéville : - 1 section d’infanterie (P.C. compagnie),
- Bulgnéville : - 1 peloton de chars légers (P.C. chars légers),
- 1 section d’infanterie,
- 1 char 105 (indisponible).

14 Septembre 1944.
Les Américains contrôlent définitivement la N 66 : Neufchâteau à Mirecourt.
Le sous-groupement abandonne Houécourt et occupe Vittel avec les éléments suivants :
- peloton de chars légers (MERCIER) retiré d’Houécourt,
- 1 section d’infanterie venant de Bulgnéville.
Le sous-groupement “R“ assure ainsi la protection du P.C. de Contrexéville, à Dombrot-le-Sec - Lignéville - Vittel.
1 peloton de chars est envoyé de Bulgnéville à Lignéville.
Dans la nuit du 14 au 15, des éléments Allemands venant des bois S.E. de Lignéville, cherchent à entrer dans ce village pour s’y ravitailler. Un fantassin Français est blessé, les Allemands abandonnent des armes individuelles.

15 Septembre 1944.
Le peloton du R.M.S.M. est remis à la disposition de son unité.
L’articulation du sous-groupement est la suivante :
Dombrot-le-Sec : - 1 peloton de chars légers,
- 1 section d’infanterie,
- 2 chars 105,
- la batterie d’artillerie (lisière N. du village),
Lignéville : - 1 section d’infanterie,
- 1 peloton de chars légers,
Vittel : - 1 section d’infanterie,
- 1 peloton de chars légers.
Le Général commandant le G.T.V. transporte son P.C. de Contrexéville à Hymont.
Dans la journée, des éléments de la 1ère D.B. française venant du Sud, prennent contact à Dombrot-le-Sec avec le sous-groupement.
À 22H00, le Général commandant le G.T.V. donne l’ordre d’amener le sous-groupement dans la région de Vaubexy - Bazegney - Derbamont, entre Dompaire tenu par le G.T.L. et Regney - Bettegney-St-Brice, tenu par le Sous-Groupement CANTAREL.
Le Sous-Groupement de La HORIE est alors à Nomexy avec des reconnaissances vers Châtel-sur-Moselle.
La 79ème D.I./U.S. tient Charmes.

16 Septembre 1944.
Le P.C. du G.T.V. se transporte à Gugney-aux-Aulx.
Le sous-groupement fait mouvement de minuit à 06H00 du matin, dans une obscurité totale, sous la pluie, et sur des routes difficiles, par l’itinéraire suivant : Vittel - Remoncourt - Hymont.
Le 4ème Escadron arrive le soir à Bazegney et y passe la nuit.
La mission est la suivante : Surveiller les sorties N.O. d’Épinal, en particulier les clairières de Bouzemont et de Circourt.
Dispositif adopté :
Derbamont: - P.C.,
- la compagnie d’infanterie moins 2 sections,
- 1 peloton de chars légers,
- chars 105,
- la batterie d’artillerie (N. du village),
Bazegney : - 1 peloton de chars légers (P.C. LENOIR)
- 1 section d’infanterie,
Vaubexy : - 1 peloton de chars légers,
- 1 section d’infanterie (P.C. JOUBERT).

17 Septembre 1944.
Relève du 1er Escadron (LENOIR) par le 4ème Escadron (GAUDET).
Les chars 105 rejoignent le G.T.D. en même temps que l’Escadron LENOIR.
Articulation du sous-groupement :
Derbamont: - 1 peloton de chars moyens (P.C. ROUVILLOIS),
- 1 section d’infanterie,
- la batterie d’artillerie,
Bazegney : - 2 pelotons de chars moyens (P.C. GAUDET),
- 1 section d’infanterie,
Vaubexy : - 1 section d’infanterie (P.C. JOUBERT).
Appuis de feux : Groupe Tranic (1 groupe 155 Américain plus 1 batterie), 1 groupe de 155 Américain.
Activité: une patrouille composée de 3 chars moyens, 1 half-track d’infanterie, reconnaît Circourt et Mazeley.
R.A.S.

18 Septembre 1944.
Le Sous-Groupement de La HORIE ayant reçu l’ordre d’abandonner Châtel-sur-Moselle, est replié à Jorxey.
Le Sous-Groupement ROUVILLOIS, dans l’après-midi, vient se placer face à la Moselle, au Sud de Nomexy, en liaison avec le Sous-Groupement CANTAREL qui tient le G.C.10 et Bettegney-St-Brice.
Dispositif adopté :
Mazeley : - P.C.,
- Escadron GAUDET moins 2 pelotons,
- 1 section d’infanterie,
Carrefour observatoire : (1500 m S.O. de Mazeley)
- 1 peloton de chars,
- 1 section d’infanterie,
Frizon : - Compagnie JOUBERT moins 2 sections,
- 1 peloton de chars,
Circourt : - la batterie d’artillerie aux lisières S.E.
Le sous-groupement s’appuie à sa droite sur le G.T.L., au carrefour du G.X.6 et du G.C.39, tenu par des éléments du R.M.S.M.

VALLOIS - MOYEN - VATHIMÉNIL

19 Septembre 1944.
Le Sous-Groupement ROUVILLOIS est remis à la disposition du G.T.D. Il reçoit en renfort un peloton de chars légers (DELSIGNE) et un peloton de Spahis.
Le G.T.D. fait mouvement de Vittel vers le N.E., articulé en 2 sous-groupements :
- le Sous-Groupement NOIRET, dont l’axe général est Châtel-sur-Moselle - Gerbéviller,
- le Sous-Groupement ROUVILLOIS, dont l’axe de marche est : Châtel-sur-Moselle - Moriville - Rehaincourt - Haillainville - Essey-la-Côte - Giriviller - Seranville - Vallois - Moyen - Vathiménil.
Traversée de la Moselle à Nomexy - Châtel sans incident, sous un tir d’interdiction.
Vers 10H00, à Moriville, forte résistance d’éléments ennemis. Le village attaqué à l’Ouest, au S.O. et au Sud par un peloton de Spahis, 2 pelotons de chars et une section d’infanterie est pris vers 11H00.
Pendant cette attaque, le détachement JOUBERT est lancé sur Rehaincourt (1 peloton de chars et 1 section). Le village, entièrement brûlé par les Allemands, est libre.
Progression sans résistance jusqu’à l’Est de Serainville.
1 peloton de T.D. du R.B.F.M. est mis à la disposition du sous-groupement. Il assure la flanc-garde vers l’Est.
À Vallois, vers 17H00, des éléments ennemis tentent de défendre le passage de la Mortagne, le pont-route est détruit. Le viaduc saute au moment de l’attaque. Après un bref engagement, les fantassins Allemands essaient de se replier à l’Ouest de la rivière, vers la N 44 et les bois. Pris à parti par l’infanterie et le peloton HANNEZO, en position sur une croupe à l’Est de Vallois, ils subissent des pertes sensibles.
Tués : 20
Prisonniers : ?
Matériels détruits : - nombreuses voitures de liaison et motocyclettes,
- 1 canon de 88.
Le sous-groupement continue sa progression vers Moyen :
- le peloton de Spahis suit la rive gauche de la Mortagne,
- 2 pelotons de chars moyens passent au gué de Vallois et suivent la rive droite,
- le peloton de T.D., en position sur la croupe au N. de Vallois, se tient prêt à les appuyer de ses feux.
Moyen n’est pas défendu. Les éléments arrivent par la rive gauche, franchissant le vieux pont qui n’est pas détruit.
À 19H00, seulement le char moyen RABAT saute à l’entrée du pont, sur deux mines, que les éléments légers et 3 T.D. n’avaient pas déclenchées. 3 autres mines sont découvertes à proximité.
Un peloton de chars moyens (PRUNET) et 1 section d’infanterie poussent jusqu’à Vathiménil qui est occupé sans combat vers 20H00.
Dispositif le 19 au soir :
Vallois : - 1 peloton de chars moyens (HANNEZO),
- 1 section d’infanterie (P.C. JOUBERT),
Moyen : - 1 peloton de chars moyens (P.C. ROUVILLOIS),
- 1 peloton de chars légers (DELÈGUE),
- 1 peloton du R.M.S.M. (de BONNEVAL),
- 1 section d’infanterie,
- 1 peloton T.D. qui détruit dans la nuit 2 voitures touristes et fait 6 prisonniers,
- la batterie d’artillerie,
Vathiménil: - 1 peloton de chars moyens,
- 1 section d’infanterie,
dans la nuit, ce P.A. détruit un char, 3 voitures touristes et fait plusieurs prisonniers. 

20 Septembre 1944.
La progression du G.T.D. s’arrête. Les Américains interdisent l’occupation de Gerbéviller.
Le Sous-Groupement ROUVILLOIS pousse cependant une reconnaissance :
- 1 peloton de chars moyens (HANNEZO),
- 1 section d’infanterie (DANRÉ),
au village de Flin, presque entièrement incendié par les Allemands, le pont sur la Meurthe est sauté.
La batterie d’artillerie vient occuper une position à l’Est de Moyen. Toute la nuit, des Allemands isolés sortent du Bois de Chèvremont (entre Moyen et Flin) et viennent se heurter aux feux du point d’appui de Flin.
Fréquents tirs de mortiers sur Flin.

21 Septembre 1944.
Le dispositif ne subit pas de modifications.
D’après les renseignements reçus, le Bois de la Taxonnière (N.O. de la route Moyen - Vathiménil) servirait de refuge à des éléments Allemands (chars, très nombreux fantassins, 200 voitures diverses) dont le projet primitif était de se replier par le pont de Vathiménil - Chenevières, et dont le mouvement a été bloqué par l’occupation de Vathiménil.
Une opération nettoyage montée contre ce bois avec deux escadrons de chars et 1 section d’infanterie est arrêtée dans la soirée, le XVe C.A. ayant réservé cette action à la 79ème D.I./U.S.
Dans la nuit, les Allemands réfugiés dans le bois abandonnent tout leur matériel, sans le détruire, et se replient par les gués sur la Meurthe.
Fréquents tirs de mortiers sur Flin : 2 blessés.

22 Septembre.
Le G.T.D. reçoit l’ordre de traverser la Meurthe à Flin et d’exploiter la percée. La constitution de la tête de pont est confiée au Sous-Groupement ROUVILLOIS, l’exploitation au Sous-Groupement NOIRET.
Le sous-groupement “R“ reçoit en renfort la 2ème Compagnie du Ier/R.M.T. (PERCEVAL).
D’après les renseignements fournis par les habitants et les F.F.I. de la région, il existe à Flin deux gués principaux : l’un se trouve à 20 mètres à l’Ouest du pont détruit, l’autre à 500 mètres environ plus à l’Ouest.
Pour l’attaque, le sous-groupement se porte en entier à Vathiménil et à Flin. La batterie occupe une position aux lisières N.E. du Bois de Chèvremont.
Vers 10H00, une patrouille de reconnaissance composée d’un peloton de chars moyens et d’un groupe d’infanterie, utilise le premier de ces gués.
Les chars traversent difficilement le terrain boueux qui s’étend entre Flin et la rivière.
Le MONTCORNET III, qui a réussi la traversée est immobilisé aux lisières de Ménil-Flin, par un coup de bazooka tiré à 5 mètres sur son flanc gauche. Un cuirassier est tué. Les fantassins, qui ont également atteint Ménil-Flin, se replient sur Flin.
Vers 13H00, des lisières de la forêt de Mondon, les Allemands déclenchent sur Flin un violent tir de mortier ; plusieurs maisons brûlent. Les conductrices volontaires de la Croix Rouge, font preuve d’un grand courage en évacuant, sous le feu, leur matériel menacé.
À 15H30, après une concentration d’artillerie sur le carrefour central de Ménil-Flin, l’attaque est déclenchée par le second gué, à l’aplomb du cimetière. L’infanterie passe sans difficulté, donne l’assaut au village par le S.O. et la N 57.
L’occupation est terminée vers 17H00. Les chars traversent aussitôt la Meurthe par le premier gué.
Bilan de la journée :
Pertes amies :         - 4 tués (1 Cuirassier et 3 Fantassins) - 5 blessés
- Matériel perdu : 1 char immobilisé réparé les jours suivants
Pertes ennemies : - 4 tués
- Matériel perdu : canons anti-chars et bazookas.
Vers 18H00, le Général LECLERC vient à Ménil-Flin inspecter le sous-groupement.
Dans la nuit, le Génie lance 2 ponts métalliques sur la rivière. Le sous-groupement forme point d’appui à Ménil-Flin et dans les bois Nord.

23 Septembre 1944.
À l’aube, l’ennemi déclenche de violents tirs de mortiers sur Ménil-Flin (1 artilleur tué et 3 blessés).
La manœuvre amorcée la veille se poursuit ; à partir de 06H30, le Sous-Groupement NOIRET traverse la tête de pont, se dirigeant vers Hablainville et Buriville.
Vers 09H00, le Sous-Groupement ROUVILLOIS reçoit l’ordre d’aller occuper St Clément et Laronxe, en liaison avec la 79ème D.I./U.S. qui, ayant pris Gerbeviller, avance de Fraimbois vers la Maison de Brique.
Le sous-groupement est relevé à Ménil-Flin par le Sous-Groupement MINJONNET et couvert au Nord par le Sous-Groupement QUILICHINI, l’un et l’autre aux ordres du G.T.D.
Toute la journée, à St-Clément et Laronxe, repos gêné par la pluie.

ACTIVITÉ des PATROUILLES et de l’ARTILLERIE 

24 Septembre 1944.
La pluie continue, entrave l’avance des Américains qui ne dépassent la Maison de Brique que pour de courtes reconnaissances.
Le Sous-Groupement QUILICHINI prend cependant Thiébauménil.
Le Sous-Groupement ROUVILLOIS reçoit dans la soirée l’ordre de relever, le 25, le Sous-Groupement NOIRET sur les positions qu’il occupe aux lisières Est de la forêt de Mondon.

25 Septembre 1944.
Au cours de la nuit parvient un ordre différent : se préparer à occuper Bénaménil, à y créer une tête de pont, et à exploiter la percée en direction d’Emberménil et de Xousse.
En raison de la fatigue du personnel et de l’état du terrain que la pluie continue de détremper, l’opération sur Bénaménil est limitée aux effectifs suivants :
- 1 peloton de chars moyens (HANNEZO),
- 1/2 peloton de T.D. (LACOIN),
- la Compagnie d’infanterie.
Bénaménil est occupé sans combat vers 17H00.
Les gués étant mal connus, les accès complètement découverts et l’ennemi étant maître de tous les observatoires au Nord de la Vezouze, la constitution de la tête de pont est ajournée.
Les éléments engagés constituent dans Bénaménil un centre de résistance, articulé en 2 points d’appui :
- a) 1/2 peloton de chars (HANNEZO) garde les accès Ouest et Nord du village avec 1 section d’infanterie,
- b) 2 sections d’infanterie, 1/2 peloton de T.D., 1/2 peloton de chars, défendent les accès Nord et Est,
le P.C. est au centre du village ; le Capitaine De MARLE, officier de liaison artillerie, dispose des feux de 4 Groupes.
Le reste des effectifs du sous-groupement se répartit de la manière suivante :
- 1 escadron de chars moyens (moins 1 peloton) à St-Clément,
- la Compagnie PERCEVAL à St-Clément,
- 1/2 peloton de T.D. à Chenevières,
- 1 section d’infanterie de la Compagnie PERCEVAL, en forêt de Mondon, au carrefour du dépôt de munitions.
La batterie d’artillerie est remise à la disposition du 3ème R.A.C.
Pertes : - 1 officier de l’infanterie blessé.

26 Septembre 1944.
Vers 08H00, visite du Général LECLERC, qui se déclare très satisfait de la conduite du sous-groupement.
Il n’envisage pas d’opérations au-delà de Bénaménil pour la journée en cours.
Le personnel reste à l’abri dans les maisons et les caves, en raison des tirs de mortiers que l’ennemi exécute presque sans arrêt à partir des ravins situés derrière Domjevin.
Pertes : - 2 blessés.

27 Septembre 1944.
En liaison avec la 79ème D.I./U.S., qui doit nettoyer les lisières Sud-Est de la forêt de Parroy, de Marainviller à Laneuveville-aux-Bois, le Chef d’Escadrons ROUVILLOIS reçoit la mission de préparer l’attaque du Fort de Manonviller.
Il prend sous son commandement : outre son propre sous-groupement, le Sous-Groupement QUILICHINI.
L’appui de 8 Groupes d’Artillerie lui est également attribué.
Vers 11H00, la coordination n’ayant pu être réalisée entre l’action des unités Françaises et celles de la Division Américaine, l’opération est ajournée.
Le dispositif de la veille n’est pas modifié, cependant une section F.F.I. relève, au carrefour de la forêt de Mondon, la section de la Compagnie PERCEVAL.
Le village de Bénaménil continue à subir des tirs de harcèlement par mortiers et artillerie.
Pertes: - 2 tués, 7 blessés, 1 T.D. endommagé (radiateur crevé).

28 Septembre 1944.
Les mortiers tirant de l’Est, pris à parti par l’Artillerie, ralentissent leurs tirs.
Vers 17H15, de nouvelles pièces tirent des environs de Manonviller sur l’Ouest du village.
Pertes : - 1 Cuirassier légèrement blessé.

29 Septembre 1944.
Le front du G.T.D. reste installé sur la Vezouze et aux lisières Est de la Forêt de Mondon.
Violents tirs de mortiers et d’artillerie ennemis sur Bénaménil.
Pertes : - Néant.
Activités de patrouilles à l’Est et à l’Ouest du village jusqu’à la route de Domjevin et au Moulin de Bénaménil.

30 Septembre 1944.
De 07H00 à 08H00 du matin, ainsi que de 11H00 à 11H30, Bénaménil est pris simultanément à partie par des mortiers tirant des environs de Domjevin et une batterie de 150 tirant de la région de Baccarat.
Nouvelles rafales de mortiers vers minuit.
Pertes : - 1 Fantassin légèrement blessé.

1er Octobre 1944.
Le sous-groupement conserve le dispositif adopté le 26 Septembre :
Bénaménil : Centre de résistance articulé en 2 points d’appui.
- Accès Ouest et Nord-Ouest du village:
- 1/2 peloton de chars moyens (HANNEZO),
- 1 section d’infanterie (NABARRA).
- Accès Est et Nord-Est du village :
- 2 sections d’infanterie (Le VIANDER, LUCCHESI),
- 1/2 peloton de chars moyens,
- 1/2 peloton de T.D. (JOSSE).
Le P.C. est au centre du village.
Le Capitaine De MARLE, du 3ème R.A.C., dispose des feux de 4 Groupes.
Le reste des effectifs du sous-groupement se répartissent de la manière suivante :
- 1 escadron de chars moyens (moins 1 peloton) à St-Clément,
- 1/2 peloton de T.D. à Chenevières,
- 1 section d’infanterie (F.F.I.) en forêt de Mondon, au carrefour du dépôt de munitions.
Tirs amis : Concentration de 105 et de 155 sur Domjevin, la région Sud de Vého, et diverses organisations ennemies observées ou repérées.
Tirs ennemis : Bénaménil subit plusieurs tirs d’artillerie et de mortiers :
- de 00H00 à 01H00, 50 coups de 105 et 150,
- dans la matinée, harcèlement par mortiers pendant 1/2 heure,
- vers 14H00, concentration par artillerie et mortiers, point moyen : l’église dont le clocher s’effondre,
- Vers 16H30, 60 coups de 150, point moyen : le P.C. du sous-groupement ; les jeeps “ AVIZE et NOYON “ sont criblées d’éclats.
Pertes en personnel : Néant
À la suite de ces tirs, le Chef d’Escadrons commandant le sous-groupement, décide d’évacuer vers Laronxe et St-Clément, la population de Bénaménil, qui vit depuis une semaine entassée dans les caves du village.

2 Octobre 1944.
L’évacuation des civils a lieu au petit jour. La colonne, composée de chariots et de piétons gagne Laronxe par le chemin des Terres Rouges.
Tirs amis : Concentration d’artillerie sur plusieurs points repérés.
Activités de patrouilles : De Bénaménil vers la Vezouze, reconnaissance de gués et des abords de Fréménil.
Tirs ennemis: à 13H00 : 50 coups de 150, point moyen : le P.C.
Le S/Lieutenant POINSOT du 3ème R.A.C., officier de Transmissions du sous-groupement est grièvement blessé.

3 Octobre 1944.
Activités : - Patrouilles vers N.O. et N.E.
- Le peloton de chars moyens (Lt HANNEZO du 4e Escadron) est relevé par le peloton BOBY du même escadron. La relève a lieu à la nuit tombante sans incidents.
Tirs amis : à 18H00, violente concentration d’artillerie sur Domjevin.

4 Octobre 1944.
Activité d’artillerie de part et d’autre.
Les caves de Bénaménil offrent une protection satisfaisante, les tirs ennemis restent sans effet.
Vers 20H00, une patrouille d’infanterie conduite par le S/Lieutenant NABARRA est envoyée vers le N.O. du village pour reconnaître le dispositif Allemand aux abords du moulin (207 - 982). Le S/Lieutenant NABARRA ayant traversé le bras Sud de la Vezouze accompagné d’un seul homme, fait prisonnier un sous-officier ennemi qui effectuait une ronde, et le ramène sur la rive gauche de la rivière par une passerelle à demi détruite, et malgré les tirs du groupe ennemi alerté.

5 Octobre 1944.
Faible activité d’artillerie,
Patrouilles à l’Est du village : R.A.S.

6 Octobre 1944.
Les points d’appui de Ménil-Flin et du S.E. de la Forêt de Mondon, jusque là compris dans le secteur du G.T.L., doivent être confiés le 7 Octobre au G.T.D.
Le Colonel commandant le G.T.D. prend la décision de faire relever le Sous-Groupement MINJONNET par le Sous-Groupement ROUVILLOIS, et de modifier entièrement la composition de celui-ci.
Le Chef d’Escadrons ROUVILLOIS, conservant les éléments constitutifs de son P.C., reçoit le commandement des unités suivantes :
- 1 escadron de chars moyens (3ème escadron du 12e Cuirs, Capitaine NOËL),
- 1 compagnie d’infanterie (1ère compagnie du Ier/ R.M.T., Capitaine BOUSSION),
- l’escadron de protection du Q.G./ 2e D.B. (Capitaine De BOISSIEU),
- 1 compagnie du Génie (4ème compagnie du 13e Génie, Capitaine DURGOS),
- 2 groupes francs du 22ème F.T.A. (Lieutenants BRÉZINA et CHRISTOPHE, instructeur :   Lieutenant LAUNAY, adjoint du Capitaine BOUSSION).
La mise en place du sous-groupement aura lieu dans la matinée du 7 Octobre.

7 Octobre 1944.
Le Sous-Groupement ROUVILLOIS relève, à Ménil-Flin et dans la partie S.E. de la Forêt de Mondon, le Sous-Groupement MINJONNET qui est affecté au secteur de Magnières.
Le dispositif suivant est adopté :
Bouchons sorties Est de Ménil-Flin :
a) usine de la Pointerie (208-894) :
- 2 groupes d’infanterie,
b) surveillance de la route et de la voie ferrée :
- 1 peloton de chars moyens,
- 1 groupe d’infanterie
c) débouché de la route d’Hablainville (211-899) :
- 1 groupe d’infanterie.
Le Capitaine commandant la compagnie d’infanterie assure le commandement de cet ensemble. Il dispose en outre, d’une section d’infanterie au repos, par roulement, dans Ménil-Flin.
Poste dit “ Bouchon de Buriville “ ou Bouchon Nord (235-928) :
- 2 chars moyens (S/Lieutenant De COLOMBEL),
- 1/2 section d’infanterie.
Le S/Lieutenant commandant le peloton de chars assure le commandement du bouchon Nord.
Poste dit “Bouchon d’Hablainville“ ou Bouchon Sud (232-919) :
- 1 char moyen,
- 1/2 section d’infanterie (Lieutenant Mac CLENAHAM).
Le Lieutenant commandant la section d’infanterie assure le commandement du bouchon Sud.
“Bouchon de la Forêt" (220-921) :
- 1 groupe franc de F.T.A.
Ce bouchon remplace 3 petits postes antérieurs, respectivement situés en :
- 215-919
- 220-921
- 224-920
et occupés par des éléments du Génie.
“Ravin des Templiers“ entre 205-913 et la corne Est du Bois du Fays de Chenevières :
l’escadron de protection du Q.G./ 2e D.B. (Capitaine De BOISSIEU), soit :
- 1 peloton de chars légers,
- 2 pelotons d’obusiers
L’escadron détachera un élément formant point d’appui-cercle, en 206-912, pour fermer l’issue de la Tranchée Claudel.
Dispositif de la compagnie du Génie :
La Féculerie : - P.C. compagnie,
- 1 section
Flin : - 2 sections
L’une des sections de Flin assure, le jour, la protection de la rive gauche de la Meurthe, vers le Sud-Est, au moyen d’une arme automatique placée en 205-891 et servie par 3 hommes.
De nuit, le poste de garde est replié en 202-893, le long de l’église de Flin.
Village de Ménil-Flin :
- P.C. sous-groupement en 203-902,
- réserve de commandement, soit :
* le 3ème escadron du 12ème Cuirassiers, moins 2 pelotons (chars moyens),
* 1 groupe franc de F.T.A., au repos par roulement,
* 1 peloton de T.D. (enseigne de vaisseau VILLARESSE), au repos au séminaire. Bien que ne faisant pas partie du sous-groupement, se tient prêt à agir en cas de nécessité.
Observatoire d’Artillerie :
Le Capitaine MAGNAT, commandant la 3ème Batterie du 3e R.A.C., dispose d’un observatoire en 216-881, commun au 3e R.A.C. et au 40e R.A.
Mise en place :
La mise en place de ces différents éléments est terminée vers 12H00, sans incidents.
Les relèves doivent avoir lieu automatiquement tous les 4 jours.

8 Octobre 1944.
Travaux d’installation et reconnaissances diverses.
Le Chef d’Escadrons commandant le sous-groupement, prend la décision de faire poser :
- un barrage de mines antichars à la sortie Est de Ménil-Flin, perpendiculaire à la voie ferrée, à la grand route et à la Meurthe,
- un barrage de mines anti-personnels à 200 mètres au Nord-Est et au Sud-Ouest de la lisière du bouchon Nord.
de faire construire :
- à 100 mètres Est des bâtiments de la Pointerie, un ouvrage en rondins pour armes d’infanterie.

9 Octobre 1944.
Le Lieutenant-Colonel commandant le 12ème Cuirassiers, décide d’affecter au sous-groupement, par roulement, 1 sous-officier et 10 hommes pris sur les éléments sédentaires de son P.C.
Le premier détachement constitué en vertu de cette décision, se présente à 09H00 au P.C. de Ménil-Flin, et, est dirigé sur le bouchon de Buriville.
Une section du Génie effectue la pose des mines antichars à la sortie Est de Ménil-Flin.
Vers 22H00, une patrouille ennemie, forte de 9 hommes environ, venant d’Hablainville, pénêtre dans la forêt et parvient aux abords du bouchon Sud, sans en soupçonner l’existence : le char BOURG-LA-REINE fait feu de toutes ses armes.
Pertes ennemies : 1 tué, 1 blessé grave, 2 prisonniers, le reste de la patrouille se disperse.

10 Octobre.
La section du Génie commandée par l’Aspirant RACCAH effectue, de 19H00 le 9 Octobre à 06H00 du matin le 10, la pose du barrage anti-personnels, devant le bouchon Nord. L’intervention, vers 20H00, dans une obscurité totale, d’une patrouille ennemie sortant de la forêt, retarde de plusieurs heures le début du travail. L’opération est cependant reprise vers minuit, et terminée avant le jour, suivant les ordres reçus, malgré l’explosion de plusieurs mines ayant entraîné la mort de 2 sapeurs.
Une autre section termine le barrage antichars aux sorties Est de Ménil-Flin et le complète d’un barrage anti-personnels, dans l’île de la Pointerie.
Les services de renseignements signalent l’arrivée à Baccarat, d’environ 50 chars ennemis. Pour parer à une contre-attaque éventuelle, le G.T.D. élabore un plan de défense.
(mise sur pied d’un sous-groupement renforcé, composé des Sous-Groupements QUILICHINI et ROUVILLOIS, et commandé par le Chef d’Escadrons ROUVILLOIS).

11 Octobre 1944.
Le Colonel commandant le G.T.D. renforce le sous-groupement d’un peloton de chars légers, pris par roulement, au 1er Escadron du 12ème Cuirs.
En vertu de cette décision, le peloton CRUSE relève, aux bouchons Nord et Sud, le peloton De COLOMBEL.
En même temps, la section HÉLIOT relève la section Mac CLENAHAM.
Le Génie continue l’aménagement des bouchons (abattis et réseaux barbelés) et la construction du blockhaus.
Des patrouilles d’infanterie reconnaissent la tranchée Claudel et le ravin des Templiers.
Pertes ennemies : 1 déserteur pris au bouchon Nord.

12 Octobre 1944.
Une patrouille ennemie pénètre, par le ravin des Templiers, jusqu’aux abords de la position occupée par l’Escadron de Protection. Elle se retire sans engagement.
Pertes ennemies : 1 prisonnier évadé, venant de Grenoble, est pris à Ménil-Flin.

13 Octobre 1944.
Activité de patrouilles.

14 Octobre 1944.
Activité de patrouilles.

15 Octobre 1944.
Relève du peloton CRUSE par le peloton MERCIER.
Relève de la section HÉLIOT par la section COUTEAU.

16 Octobre 1944.
Activité de patrouilles
Tirs ennemis de 105 et 150 sur Ménil-Flin.
À 14H00, l’Escadron de Protection exécute un tir sur un abri ennemi en 247-911.

17 Octobre 1944.
Activité de patrouilles.
Tirs ennemis de 105 et 150 sur Ménil-Flin.

18 Octobre 1944.
Activité de patrouilles.
Quelques tirs ennemis autour du bouchon de Buriville et aux lisières Ouest de Ménil-Flin.

19 Octobre 1944.
Relève du peloton MERCIER par le peloton DELÈGUE.
Relève de la section COUTEAU par la section Mac CLENAHAM.
À 18H30, tirs d’artillerie ennemie à 300 mètres Ouest du pont de Flin.

20 Octobre 1944.
À 18H30, tirs d’artillerie ennemie (30 coups de 150) sur Flin et Ménil-Flin.
La compagnie du Génie GERMAIN relève la compagnie DURCOS, reçoit les mêmes missions et adopte le même dispositif.
Une patrouille d’infanterie est envoyée à la Ferme du Haut-de-la-Garde. Elle la trouve inoccupée.
Le Chef d’Escadrons commandant le sous-groupement, prend la décision de placer dans la matinée du 21, un bouchon près de la Ferme du Haut-de-la-Garde, vers 238-906, afin d’interdire l’entrée du Bois de Martin-Boucart par la route d’Hablainville - Ménil-Flin, et de contrôler les observatoires et installations ennemis placés sur la crête, au Signal : vers 247-911.
L’opération projetée doit comporter 4 temps :
1er temps :         09H00 - Occupation de la Ferme du Haut-de-la-Garde par un groupe franc de F.T.A., nettoyage de la corne du Bois en 238-912 par une patrouille venant du bouchon Sud, aux ordres du Lieutenant Mac CLENAHAM, après un tir effectué par les obusiers de la section de protection.
2e temps :         11H00 - L’observatoire Allemand et le barrage de mines en 245-910 ayant été soumis, de 08H30 à 11H00, à des tirs de harcèlement, nettoyage de toute la crête du Signal par les effectifs suivants :
- 2 groupes francs des F.T.A.,
- 1 groupe de chars moyens (KREBS).
3e temps :         12H00 - Reconnaissance de la crête en direction du Nord, de 245-910 à 247-935, par les effectifs suivants :
- 1/2 section d’infanterie,
- 1 groupe de chars moyens.
- Le détachement mixte utilisé pour la 2ème phase, assurant pendant ce temps la flanc-garde vers l’Est et le Sud-Est.
4e temps : Repli de tous les éléments sur Ménil-Flin, à l’exception d’un groupe de F.T.A., destiné à constituer un bouchon en 238-906.

21 Octobre 1944.
À 09H00 du matin, les F.T.A. occupent sans résistance la Ferme du Haut-de-la-Garde, la section Mac CLENAHAM nettoie les bois en 247-907 et 238-912.
À 11H00 environ, les groupes de F.T.A., protégés par le 1/2 peloton de chars moyens, progressent jusqu’aux objectifs fixés: boqueteau en 246-907 et crête du Signal. Mais le terrain en direction du Nord ne se prêtant pas aux évolutions de chars à cause des pluies récentes, la 3ème partie de l’opération est ajournée, les groupes F.T.A. sont repliés vers 12H30 sur la Ferme de la Garde, sans subir aucune perte, malgré quelques tirs d’armes automatiques ennemis.
Un nouveau bouchon est aussitôt constitué à l’emplacement prévu et doté des effectifs suivants :
- 1 groupe franc F.T.A.,
- 2 chars légers amenés de Ménil-Flin.
La mise en place est terminée vers 14H00. Une section du Génie commence aussitôt la construction d’abris en superstructure.

22 Octobre 1944.
À tous les bouchons, le Génie pousse la construction d’abris en terre ou en superstructure.
Un détachement d’infanterie reconnaît les lisières Sud-Est des Hauts-Bois. En 242-896, il constate la présence d’un groupe d’Allemands occupés à des travaux de défense légère. La ferme en 244-895 paraît occupée.

23 Octobre 1944.
Le Général LECLERC inspecte les divers points d’appui du sous-groupement. Il prend la décision de rappeler à son Q.G. l’Escadron de Protection du Capitaine De BOISSIEU, et de le remplacer par la C.A. du R.M.T.
Le Capitaine LAVERGNE commandant cette unité, vient à Ménil-Flin dans l’après-midi, effectuer les reconnaissances de position et de cantonnement.
Aux bouchons Nord et Sud, le peloton DELÈGUE est relevé par le peloton CRUSE, la section Mac CLENAHAM par la section HÉLIOT.
À 20H15, une patrouille Allemande se heurte, au débouché Ouest de la tranchée Claudel, au bouchon tenu par le S/Lieutenant KRIEGER, de l’Escadron de Protection. Elle se retire après quelques coups de feu, sans résultat.

24 Octobre 1944.
Activité de patrouilles.
La C.A. relève l’Escadron de Protection.
À Ménil-Flin, le 2ème Escadron du 12ème Cuirs vient relever le 3ème Escadron et adopte le même dispositif :
- 1 peloton au bouchon Est du village,
- 2 pelotons au repos.
À 18H30, tirs d’artillerie ennemis (30 coups de 105) sur le carrefour central de Ménil-Flin.
Pertes en personnel : - 1 tué (R.B.F.M.),
- 3 blessés légers (2 du R.B.F.M., 1 de la compagnie du Génie).

25 Octobre 1944.
Activité de patrouilles.
Le Général met à la disposition du sous-groupement 1 peloton de sa garde (S/Lieutenant GUIBE).
Ce détachement se présente à Ménil-Flin vers 12H00 et effectue aussitôt une patrouille aux lisières Sud-Est des Hauts-Bois.

26 Octobre 1944.
Le Colonel commandant le G.T.D. décide de regrouper :
- à Ménil-Flin, la 1ère Cie du R.M.T. (Capitaine BOUSSION),
- à St-Clément, la 2ème Cie du R.M.T. (Capitaine JOUBERT),
- à Bénaménil, la 3ème Cie du R.M.T. (Capitaine PERCEVAL).
En conséquence :
- une section de la 4ème Cie (ancienne compagnie F.F.I. BONHOMME) est affectée aux bouchons Nord et Sud, pour y remplacer la section de la 1ère Cie,
- le peloton GUIBE est affecté au bouchon de la Garde, où il devra être ultérieurement relevé par d’autres éléments du Q.G.,
- les groupes francs des F.T.A., conservant à Ménil-Flin leurs cantonnements de repos, sont mis à la disposition du Sous-Groupement QUILICHINI, pour tenir le bouchon de la route Chenevières - Bénaménil.
Quelques tirs d’artillerie ennemis aux lisières Est de Ménil-Flin.
L’Artillerie amie exécute des tirs de harcèlement.

27 Octobre 1944.
Les relèves s’effectuent suivant le plan prévu. En outre, le peloton MERCIER relève le peloton CRUSE aux bouchons Nord et Sud.
Un jeune Russe, pris à Kharkov en 1942 par les Allemands et amené en Lorraine comme travailleur civil, s’étant évadé d’Azerailles le 25 au soir, se présente aux avant-postes de Flin vers 07H00 du matin. Il fournit aussitôt des renseignements nouveaux et précis sur les défenses Allemandes dans toute la région. 

28 Octobre 1944.
Activité de patrouilles. Reconnaissance du layon en 233-907 permettant d’attaquer les lisières Nord-Ouest d’Azerailles, par les Hauts-Bois.
Le Génie Américain commence la construction d’une route empierrée, utilisant un chemin préexistant, de 203-937 à 225-926, et destinée à des opérations prochaines.

29 Octobre 1944.
Le Génie Américain poursuit ses travaux.
De nombreuses batteries (105, 155 et calibres supérieurs) de l’A.D./2e D.B. et de l’artillerie du XVe Corps, viennent prendre position à l’Est et à l’Ouest du ravin des Templiers, de part et d’autre des emplacements de la C.A. du R.M.T., qui est en surveillance vers le Nord-Est, l’Est et le Sud-Est.

LA PRISE DE BACCARAT

30 Octobre 1944.
En vue de l’attaque qui doit avoir lieu le 31, vers Herbeviller, Montigny et Baccarat, le G.T.D. adopte le dispositif suivant :
Sous-Groupement ROUVILLOIS
Composition : - 1 escadron de chars moyens (2e/12e Cuirs, d’ORGEIX),
- 1 peloton de chars légers (1er/12e Cuirs, CRUSE),
- 1 compagnie d’infanterie (1re Cie du Ier/R.M.T., BOUSSION),
- 2 pelotons de T.D. (JOSSE et VILLARESSE, aux ordres du Lt de Vaisseau BONNET),
- 1 section du Génie (De La BROUSSE).
Moyens de commandement: du Chef d’Escadrons commandant le sous-groupement :
- 1 char moyen (MEKNES),
- 1 char léger (STRASBOURG),
- 1 V.T.T. (VERNANTES).
Le peloton de chars légers (MERCIER), en surveillance en trois bouchons dans la forêt, sera remis, sa mission terminée, à la disposition du Sous-Groupement NOIRET.
Position d’attente : Les cantonnements habituels de Ménil-Flin.
Mission : S’emparer de Gélacourt, en négligeant Hablainville, et en faisant diversion sur Azerailles. Tenter ensuite de pousser jusqu’à Baccarat.
Itinéraire de départ : Route de Ménil-Flin à Hablainville, jusqu’à la Ferme du Haut-de-la-Garde.
Point Initial : Carrefour 208-896.
Dans la soirée, le Q.G. du Général s’installe au séminaire de Ménil-Flin, et dans les maisons voisines.
Vers 13H00, un détachement de 20 hommes environ, chargé par le Q.G. de monter une ligne téléphonique entre le bouchon de la gare et Ménil-Flin, se heurte à des abattis sur la route d’Hablainville, vers 217-907.
Le chef d’équipe décide de faire demi-tour et fait mettre pied-à-terre à son personnel qui est aussitôt attaqué par une patrouille Allemande en embuscade. Le détachement se retire vers Ménil-Flin, par les bois, sans abandonner un blessé grave, mais laissant aux mains des Allemands un half-track et une jeep, qu’une reconnaissance amie ultérieure retrouvera brûlée.
Malgré cet incident, il semble que les préparatifs de l’attaque restent ignorés de l’ennemi.
Aucune réaction de l’artillerie ne se manifeste dans la soirée.
L’heure H (passage au point initial) est fixée pour les éléments de tête du Sous-Groupement ROUVILLOIS, à 08H10, le 31 Octobre.
Vers 00H00, le Commandant REPITON du 2ème Bureau de le Division, présente au P.C. du sous-groupement, une jeune fille des F.F.I. de Baccarat, Mademoiselle Marcelle CUNY, qui fournit aussitôt de précieux renseignements, et ne cessera d’en donner pendant toute l’opération du lendemain.

31 Octobre 1944.
Au petit jour, des éléments de la 2ème compagnie du Génie (DURGOS et GERMAIN), procèdent à l’enlèvement des barrages de mines connus, aux sorties Est de Ménil-Flin, autour des bouchons Nord et Sud de la Garde.
À 08H10, l’avant-garde du sous-groupement (peloton BRIOT, section Mac CLENAHAM), aux ordres du Capitaine BOUSSION, passe au point initial et s’engage sur la route d’Hablainville.
À 08H15 le P.C. du sous-groupement s’engage à son tour sur la route. Le char moyen MEKNES gêné à la hauteur du passage à niveau par un half-track, monte sur le talus de la route et déclenche une mine anti-chars inconnue ; déchenillé, il doit être abandonné. Le Commandant ROUVILLOIS monte sur le char léger STRASBOURG.
L’embouteillage créé par cet incident retarde l’écoulement du détachement du Capitaine CRUSE (pelotons de T.D. JOSSE et VILLARESSE, peloton de chars légers CRUSE, peloton de chars moyens SAVARY, section DJAMBEKOFF) puis du détachement d’ORGEIX (peloton PERIER, section HÉLIOT).
1er temps : Prise de la crête 346 - diversion sur Azerailles.
À 09H00, un peloton de chars est déployé en soutien de part et d’autre du Bois de l’Observatoire (au delà de la Ferme du Haut-de-la-Garde).
Le peloton BRIOT, portant quelques fantassins sur ses chars, détruit une arme anti-chars et atteint sans perte la côte 346.
Il est suivi par les détachements BONNET et d’ORGEIX.
30% des half-tracks s’embourbent dans les thalwegs.
Le détachement BOUSSION se dirige sur Azerailles, tandis que le détachement BONNET s’établit en surveillance en direction de Gélacourt. Un T.D. est mis hors de combat par une arme antichars qui est aussitôt détruite.
2ème temps: Prise de Gélacourt.
De 10H00 à 10H30, tirs de neutralisation effectués par le 3ème R.A.C. et le char 105 de l’Escadron d’ORGEIX, sur les boqueteaux situés entre la côte 346 et la côte 314.
À 10H30, le détachement BONNET, rejoint par ses fantassins à pied, les prend sur ses chars, attaque en direction de la côte 314, l’atteint, et s’empare sans incident du village de Gélacourt.
L’ennemi abandonne, vers 265-877, une arme antichars intacte.
Le détachement BOUSSION et le détachement d’ORGEIX rejoignent la côte 314.
Une section d’infanterie, aux ordres du Capitaine d’ORGEIX, assure la flanc-garde vers le Nord-Est.
Tirs d’artillerie entre le carrefour 307 et la côte 314. Il y a 4 blessés au R.M.T.
3ème temps : Prise de la crête 324, au N.E. de l’Hôpital Militaire de Baccarat.
Itinéraire prévu : Sentier Nord-Sud jusqu’en 263-870, route de Baccarat jusqu’au Bois des Aulnées, clairière vers Sud - Sud-Est, jusqu’à la crête 324.
Le détachement BONNET (renforcé du peloton PERIER) se porte en avant vers 14H30. Un peloton en soutien appuie sa progression ; le char moyen SOISSONS est incendié à très courte distance par un 88 embusqué en 263-857, à proximité de la route. Le canon de 88 est aussitôt mis hors de combat, mais la progression est arrêtée.
Vers 15H00, le 40ème R.A., aux ordres du Capitaine PLANTAGENET, observateur, exécute plusieurs tirs “massue“ sur les bois situés immédiatement au Sud de la position d’attente (le sous-groupement étant dilué derrière les boqueteaux d’un thalweg entre 265-865 et 264-861).
Le peloton SAVARY neutralise en quelques coups de canon des emplacements d’armes ennemies signalés dans la ferme de Criviller.
À 16H00, le commandant du sous-groupement décide de reprendre la progression. Couverts sur leur flanc gauche par des fantassins qui progressent, les pelotons SAVARY et BRIOT se déploient dans les clairières et atteignent sans subir de perte la crête 324.
Une section d’infanterie, aux ordres du Capitaine d’ORGEIX, reste jusqu’à 16H30 sur la position de départ en 264-861, prête à repousser une contre-attaque éventuelle venant de la ferme de Criviller.
4ème temps : Attaque de Baccarat.
Après reconnaissance par patrouilles d’infanterie, des lisières des bois jusqu’aux premières maisons de Baccarat, le commandant du sous-groupement décide de faire passer les chars par le chemin qui, partant de la côte 324, coupe la route de Gélacourt à l’angle Sud de l’Hôpital Militaire.
Cette manœuvre a pour but d’éviter les routes signalées comme minées. Elle est retardée par l’absence des sapeurs, qui, obligés d’abandonner leur half-track enlisé, rejoignent à pied au plus vite.
À 16H45, le détachement KREBS (un peloton de chars moyens et fantassins sur les chars), venant de Merviller, détruit la barricade en 267-849 et fait 15 prisonniers. Son char de tête ayant dépassé la voie ferrée est détruit en 264-847 par un canon antichars, placé en 265-844. Bien que le char soit en feu, le tireur ouvre le feu et fait prendre la fuite aux servants de cette arme.
La section DJAMBEKOFF, du détachement BONNET, se porte de la lisière des bois aux premières maisons de Baccarat qu’il nettoie. Elle fait une trentaine de prisonniers.
Le Commandant ROUVILLOIS prend sous ses ordres le détachement KREBS. Il lui donne l’ordre de nettoyer la partie de Baccarat située entre la voie ferrée et la route, jusqu’au pont sur la Meurthe.
La section Mac CLENAHAM atteint le pont vers 18H30. Le pont est miné, le système d’allumage en place. Le Lieutenant Mac CLENAHAM abat l’officier Allemand chargé de la destruction, et capture le groupe qui l’accompagnait ; Sur les indications d’un sapeur Allemand, il détruit le dispositif de mise de feu, sauvant ainsi, non seulement le pont, mais tout un quartier de Baccarat, que l’explosion aurait détruit.
La section DJAMBEKOFF, soutenue par le feu de plusieurs chars, reçoit l’ordre de nettoyer la partie de Baccarat située au Nord du carrefour 265-848. Il prend à revers les fantassins Allemands installés dans des tranchées et capture environ 60 hommes sans subir de perte.
La section HÉLIOT nettoie la partie de Baccarat située au Nord de la voie ferrée et doit s’installer défensivement dans la caserne de la Garde Mobile.
Dispositif adopté le 31 Octobre au soir :
- 1 section d’infanterie, 1 peloton de T.D. à la caserne de la Garde (Lt de Vaisseau BONNET),
- 1 escadron de chars, 1 section d’infanterie à l’Hôpital Militaire (Capitaine BOUSSION),
- 1 peloton de chars, 2 sections d’infanterie au carrefour du pont,
- le P.C. et 1 peloton de T.D. au carrefour en 265-848.
Bilan de la journée :
Pertes amies : 2 tués (12ème Cuirs), 7 blessés, 1 T.D. et 2 chars moyens détruits ou endommagés.
Pertes ennemies : Nombreux tués, une centaine de prisonniers, 1 canon de 88 et 4 canons antichars détruits.

1er Novembre 1944.
Vers 09H00, le détachement KREBS est envoyé en reconnaissance du Foubourg de St-Wolfegant, où il s’installe.
À la même heure, un détachement aux ordres du Capitaine d’ORGEIX (pelotons BRIOT et SAVARY , section DJAMBEKOFF) nettoie toute l’île de Baccarat, puis franchit à gué, en aval du pont sauté dans la nuit.
Peu après, un chemin de roulement est lancé par une section du Génie, sur les débris de ce pont.
La section Mac CLENAHAM et le peloton PERIER (aux ordres du Capitaine BOUSSION) gardent le grand pont.
Le 5ème Escadron du R.M.S.M. (Capitaine TROQUEREAU), mis à la disposition du sous-groupement, s’installe à la Cristallerie.
Le Commandant ROUVILLOIS décide, vers 11H00, de faire reconnaître Bertrichamps avec 2 pelotons de Spahis (De BONNEVAL) ; ils traversent le village vers 11H30, et y signalent 2 chars ennemis camouflés.
Vers 14H00, le Lt de Vaisseau BONNET reçoit mission d’occuper Bertrichamps avec 2 pelotons de T.D., 1 peloton de chars légers (CRUSE) et une section d’infanterie (HÉLIOT). Le peloton de T.D. (JOSSE), chargé d’aborder le village par le Nord, se heurte à des abattis sur la route de Veney et doit faire demi-tour.
Mais le reste du détachement, abordant Bertrichamps par la grand’route, s’en empare vers 16H00.
Pertes amies: 1 tué, 1 T.D. hors de combat.
Pertes ennemies: 1 canon P.A.K. intact, 30 prisonniers.

2 Novembre 1944.
Tirs d’artillerie ennemis sur Bertrichamps : R.A.S.
La route de Rambervillers étant dégagée, la liaison est prise vers Ste-Barbe, avec des éléments du 117e Cavalry Squadron Américain.
Le Capitaine d’ORGEIX reçoit mission de reconnaître Veney avec 1 peloton de chars moyens et la section d’infanterie, et de revenir, si possible, par Bertrichamps.
À 3 km de Baccarat environ, ce détachement se heurte à deux séries successives d’abattis. Les chars doivent faire demi-tour. L’infanterie progresse seule jusqu’à Veney, totalement abandonné par l’ennemi, et rentre à Baccarat par le même itinéraire.

3 Novembre 1944.
Vers 01H00 du matin, des officiers Américains du 117e Cavalry Squadron s’étant présentés au G.T.D., un officier de liaison du sous-groupement va prendre contact avec eux, et leur fait reconnaître de nuit les emplacements des différents points d’appui, qu’ils devront éventuellement occuper.
La journée se passe sans incident.

4 Novembre 1944.
À 10H00, le détachement BONNET, relevé par des éléments Américains, quitte Bertrichamps. Les chars et la section d’infanterie sont remis à la disposition de leurs unités. Les T.D. vont assurer la protection du Q.G., qui s’installe à la Caserne de la Garde Mobile.
Toute la journée, des unités Américaines venant surtout de Rambervillers, arrivent à Baccarat, pour y relever le G.T.D. qui doit partir au repos dans la journée du lendemain.

5 Novembre 1944.
À 11H30, la Municipalité de Baccarat et la Direction de la Cristallerie, offrent un vin d’honneur au Général LECLERC, au Lt-Colonel VESINET, au Commandant ROUVILLOIS, et à quelques officiers et hommes, choisis parmi ceux qui ont le plus contribué à la libération de la ville.
Accueilli par l’Abbé STUTZMANN, curé de Domèvre, chef de 2 sections de résistance, et par le Maire de Baccarat, le Général leur répond en une brève allocution. Il lit les citations à l’ordre de la 2ème D.B. accordées à Mademoiselle Marcelle CUNY et à l’Abbé STUTZMANN.
À 15H00, les compagnies d’infanterie et du Génie, l’Escadron du R.M.S.M., ayant été remises à la disposition de leurs régiments, le 2ème Escadron et le P.C. du sous-groupement quittent Baccarat pour Magnières, où doivent séjourner tous les éléments réunis du 12ème Cuirassiers.

APPENDICE.

COMPTE-RENDU des OPÉRATIONS du 3e ESCADRON DÉTACHÉ au SOUS-GROUPEMENT QUILICHINI
(par le Capitaine NOËL)

L’escadron fait partie du Sous-Groupement QUILICHINI, dont les missions successives sont : de prendre Azerailles et la partie Nord-Est, de se porter sur Brouville et Merviller, et pousser une forte reconnaissance blindée sur Baccarat.

31 Octobre 1944.
1er temps: Prise d’Azerailles.
2 actions de diversion et un effort principal doivent avoir lieu à 08H30.
1° - Peloton De COLOMBEL, aux ordres du Lieutenant DEURE avec 2 groupes du Génie, une section d’infanterie, doit aborder Azerailles, par la voie ferrée et la route.
Au départ, un char moyen du Sous-Groupement ROUVILLOIS saute sur une mine et bloque le passage. Le S/Lieutenant De COLOMBEL décide, d’accord avec le Lieutenant DEURE, de foncer sur l’axe.
Une patrouille de 2 chars (FERRANDIS et GARCIA), suivie du S/Lieutenant De COLOMBEL, plus une V.T.T., plus un char moyen, progresse lentement vers Azerailles, le Génie détectant les mines.
À 09H00, le détachement se trouve arrêté par des barricades. Le S/Lieutenant De COLOMBEL et l’Aspirant commandant le groupe du Génie, procèdent à la reconnaissance, protégés par le feu des chars. Les barricades étant minées, un char est attelé avec un cable, recule et, l’obstacle explose. Le peloton reprend sa progression et tombe sur un ponceau détruit, le contourne à travers champs vers la droite, détruit au passage un blockhaus (H.M.G.) L’ennemi fuit vers la Filature.
Le char du S/Lieutenant De COLOMBEL suivi du CLERY fonce vers la filature. Les deux autres chars sont enlisés (pas de crampons). Devant le pont, le S/Lieutenant met pied-à-terre ; le pont est miné et défendu par une mitrailleuse.....abandonnée !
Une ficelle aboutit au pont, à un fourneau ; la traction a cassé la ficelle, mais le dispositif n’a pas sauté. Le LICORNE et le CLERY franchissent le pont et arrosent la Filature d’obus explosifs. Pendant ce temps, les 2 chars enlisés se dépannent.
Je rallie le peloton et lui donne l’ordre de se porter derrière son détachement, qui part en direction de Brouville.
Pendant ce temps avait lieu l’action suivante : je ne suis pas au courant de l’action du détachement LEROY (2ème diversion), sinon que les chars légers ont été obligés de retourner à Ménil-Flin pour entrer dans Azerailles.
Détachement NOËL comprenant :
- 1 peloton de chars moyens - DESFORGES,
- 1 peloton de T.D. - De SIVRY (Lt LACOIN),
- 1 section du Génie - CHEVALIER,
- 1 section d’infanterie - LUCCHESI,
- le peloton de commandement de l’escadron : 2 chars moyens et un 105.
Mission : Se porter par tout chemin sur Ménil-Flin - Hablainville, à la lisière Sud-Est de la Forêt de Mondon, en déboucher à 08H30, et foncer sur Azerailles par la route.
Le détachement débouche de la forêt vers 09H00, à cause d’embouteillages; l’ordre est indiqué plus haut; la section LUCCHESI ayant une partie de son personnel, ainsi que le Lieutenant sur les chars du peloton DESFORGES.
Le groupe De BRIEY - BRETON se porte vers la sortie Sud-Est du village, empêchant la fuite des boches ; le groupe DESFORGES pénètre dans le village détruisant quelques blockhaus, et couvrant la progression de l’infanterie qui nettoie et ramasse les prisonniers. L’action a duré une quarantaine de minutes. Liaison radio excellente, a permis la coopération De COLOMBEL et DESFORGES.
J’envoie un T.D. et une A.M. détruire un véhicule suspect sur la voie ferrée, en direction de Gélacourt ; ils en profitent pour arroser copieusement une cinquantaine de boches qui sont dans le bois 1 km Sud d’Azerailles.
Sur ordre du Commandant QUILICHINI, le mouvement reprend vers Brouville, peloton DESFORGES en tête, avec section LUCCHESI ; puis la section du Génie CHEVALIER, les chars de commandement, le peloton De COLOMBEL remis à ma disposition avec une section d’infanterie et le Lieutenant DEURE, et enfin le peloton KREBS.
Au voisinage de la côte 346, le Lieutenant De La PRESLE, adjoint au Capitaine commandant le 3ème Escadron, profite d’un arrêt de la colonne pour faire, avec l’aide d’un groupe du Génie, 23 prisonniers dont un S/Lieutenant, avec l’armement correspondant.
Progression stoppée en 346 par colonne ROUVILLOIS qui défile vers Gélacourt, puis par Groupement Tactique GUILLEBON qui se porte sur Brouville.
Le peloton DESFORGES subit un violent bombardement d’artillerie, entre le carrefour et Brouville, de 11H00 à 13H00 environ.
Je vais prendre liaison avec le Colonel De GUILLEBON, qui me demande de ne pas amorcer de mouvement avant qu’il n’ai quitté Brouville et Merviller. J’avertis DESFORGES d’avoir à se porter sur Merviller dès que possible, et de s’y installer défensivement.
Le Commandant QUILICHINI, mis au courant de la situation, constitue une colonne aux ordres du Capitaine JOUBERT, comprenant :
- le peloton KREBS en tête, avec une section d’infanterie en appui,
- 1 section du Génie,
- 1 section de mortiers de 75.
Le détachement démarre vers 15H30, dépasse DESFORGES à Merviller et se porte sur Creviller, qui est atteint sans difficulté. Patrouille Adjudant-Chef DESPLANQUES en tête BLOIS II 76 mm, le mouvement reprend vers Baccarat, à travers un défilé bordé d’arbres. À la sortie de ce défilé: une barricade solide, démolie en 10 coups de 76 par le BLOIS II. Quatre prisonniers sont faits, puis 40 Allemands sortent d’une maison et se rendent à l’Adjudant-Chef DESPLANQUES et aux 6 hommes du Tchad placés sur son char.
Suivi par le CHAMPFLEUR du Brigadier-Chef BOFF, la progression reprend, passe sous le pont du chemin de fer et pénètre dans la rue principale de Baccarat. Au bout de 50 mètres, le BLOIS II est touché par un coup de 75 qui ricoche sur la chenille et pénètre par dessous dans le char, tuant le conducteur - Cuirassier DUFRECHOU -, blessant légèrement les occupants et mettant le feu au char.
Le tireur, Brigadier-Chef COSQUER, ayant vu le départ du coup, partant de l’angle d’une maison à 400 mètres, tire deux coups de 76 qui mettent en fuite les servants de la pièce.
Le CHAMPFLEUR se recule en position de tir. Le Lieutenant KREBS, resté au pont en observation, n’arrive pas à prendre liaison avec le Capitaine JOUBERT, commandant le détachement ; par contre, il prend contact avec le Commandant ROUVILLOIS, dont le sous-groupement est arrêté devant Baccarat.
Ce dernier décide d’envoyer en avant les sections LUCCHESI et Mac CLENAHAM. Celles-ci progressent dans la rue principale, trouvant la pièce A.C. abandonnée, capturant quelques boches.
Puis la section Mac CLENAHAM progresse jusqu’au pont sur la Meurthe, tuant au passage l’officier du Génie chargé de faire sauter le pont... qui ne sautera pas.
Elle s’installe en point d’appui dans l’école, avec les 3 chars restant du peloton KREBS, face au pont et face à la route de St-Dié.
Nuit calme malgré tirs d’artillerie. À 08H30, reprise de la progression, section Mac CLENAHAM, peloton KREBS jusqu’au delà du passage à niveau Sud-Est de Baccarat. Pas de résistance. Un point d’appui est installé aux ordres du Lieutenant KREBS.
Pendant ce temps, le Capitaine NOËL se portait sur Merviller, où il récupérait le peloton DESFORGES et installait la défense de Merviller. Deux chars, de la patrouille VINCENT du peloton De COLOMBEL, partaient de Merviller aux ordres du Capitaine LAVERGNE, avec une section d’infanterie, un groupe du Génie et la C.A. sur la Ferme de Grammont, où ils s’installaient en point d’appui.
Violent bombardement par “trains bleus“, Lieutenant DESFORGES blessé légèrement à la tête. R.A.S.
Prisonniers faits : Une centaine, sans compter ceux faits par l’action KREBS.
Pertes amies : Cuirassier DUFRECHOU tué.
Blessés : Brigadier LORENZI, Lieutenant DESFORGES, Adj./Chef DESPLANQUES, Brigadier-Chef COSQUER, Cuirassier CASABIANCA, Cuirassier CHÉLIL.
Matériels :          char 76 BLOIS II détruit
char recovery BUCEPHALE II chenille coupée par mine, récupéré, R.A.S.
camion GMC GIEN radiateur et réservoir essence crevés, récupéré
moto G. et R. réservoir crevé, récupérée.
Gains matériels : 2 canons A.C. de 75, 1 canon de 150, 3 V.T.T., 1 V.L., 1 camion, fusils, pistolets, mitraillettes, mitrailleuses, bazookas.
Pont de Baccarat et de Azerailles.
signé: NOËL

L’ATTAQUE DE MANONVILLIER PAR LE 3ème ESCADRON

25 Septembre 1944.
Ordre d’attaque reçu à 13H30.
Mission : Franchir la Vezouze devant Manonvillier, établir une tête de pont, s’emparer de Manonvillier, pousser jusqu’au Fort de Manonvillier et s’y établir avec tout le sous-groupement.
L’attaque doit être menée par :
- 1 peloton de chars (peloton KREBS),
- 1 section d’infanterie (section DJAMBEKOFF),
- 1 peloton de Destroyers (LACOIN).
Une section d’infanterie doit en même temps franchir la Vezouze devant Thiébauménil, et avancer directement jusqu’au Fort. L’opération d’aviation qui devait préparer cette attaque n’a pu avoir lieu en raison du temps pluvieux depuis trois jours.
Le Capitaine NOËL, à qui cette opération délicate était confiée, fit remarquer que les chars ne pourraient quitter la route en raison du terrain mou et que la pluie les empêchait pratiquement de tirer avec précision. Un gros soutien d’artillerie était en revanche promis.
Départ des chars et des Destroyers à 14H00. La section DJAMBEKOFF progresse à pied jusque devant le pont de Manonvillier.
Le Capitaine NOËL se rend au carrefour 600 mètres S.O. du village. Les fantassins, en arrivant devant la Vezouze, sont violemment pris à partie par des mitrailleuses placées dans les premières maisons, à 100 mètres du pont, et sont cloués au sol.
Un agent de liaison, vient alors ordonner au peloton de chars d’arriver au plus vite, pendant que les Destroyers resteront en protection près du carrefour.
Le peloton KREBS s’avance en colonne sur la route, les chars à 150 mètres. Le char BRIVE du Lieutenant KREBS s’avance jusqu’à 50 mètres du pont et tire sur les maisons du village, guidé par le Lieutenant DJAMBEKOFF. La résistance cesse pratiquement dans les premières maisons.
Le char BAIGNES est à 150 mètres derrière lui. Le Lieutenant DJAMBEKOFF demande au Lieutenant KREBS de tirer sur le clocher et sur les maisons à l’Est du village. Ce tir ne peut être exécuté de la route ; le Lieutenant KREBS ordonne au char BAIGNES de s’écarter de la route de 50 mètres pour tirer sur ces objectifs.
Le char BAIGNES s’embourbe dans un ruisseau paraissant minime ; il exécute les tirs demandés.
Le Capitaine NOËL demande le dépannage (Recovery) ; il ordonne au Lieutenant KREBS d’avancer jusqu’au pont pour voir si les chars peuvent passer : soit sur le pont, soit à gué. Réponse négative du Lieutenant KREBS.
Le Recovery est à ce moment, sur le point de retirer le char BAIGNES, quand des coups d’antichars partent de la droite. Le BAIGNES, touché à la tourelle, brûle; le Maréchal des logis ALLIÈS, les Cuirassiers AUTON et MOREL sont tués, les Cuirassiers DICHIER et CÉSARI s’échappent. Le Capitaine NOËL est blessé d’une balle au bras, à proximité du char détruit.
Le Recovery est percé de 9 coups sur la route, ainsi que le half-track de dépannage et la jeep du Lieutenant d’Échelon (2 tués et 3 blessés). Le Capitaine NOËL a pu faire replier les 3 chars en arrière sur la route. Ceux-ci exécutent des tirs sur le village et les crêtes qui le dominent, malgré la pluie torrentielle. L’artillerie amie et ennemie s’abat sur la région voisine du pont.
Seuls, le char BRIVE et la section DJAMBEKOFF restent aux abords immédiats du pont. La route est coupée derrière eux par les véhicules détruits.
Cette situation se prolonge pendant 1 heure 1/2 environ. Un groupe de 4 ou 5 Allemands, apparemment munis d’un bazooka, revient dans la première maison du village. Il est dissocié d’un coup de 75. Vers 17H00 l’ordre suivant est transmis par radio, par le Commandant QUILICHINI : “Ordre impératif. Vous replier prudemment, protégés par tirs d’artillerie“. L’ordre est transmis avec retard.
Le repli s’exécute sous un tir violent d’artillerie ennemie. L’Artillerie amie, qui a tiré déjà longtemps, affaiblit son tir au moment même du repli ; des fantassins regagnent le bois, le char BRIVE recule sur la route, vire dans les champs, tente trois fois, en vain, de retirer un half-track, reprend la route, échappe de peu à un obus anti-char qui ricoche sur la tourelle d’un Destroyer.
À ce moment, 2 chars sont embourbés sur le bord de la route sur laquelle l’ennemi dirige un tir d’explosifs et de perforants. Ils sont dépannés par les Destroyers pendant que le Lieutenant KREBS exécute un tir de fumigènes sur la crête du Fort. Les chars et Destroyers se reforment sur la route nationale et regagnent Thiébauménil.
Pertes de l’Escadron :
- Char moyen BAIGNES                < M.d.L. ALLIÈS tué,             <   char détruit
- Char Recovery BUCEPHALE        < Cuirassier ANTON tué,         < char détruit
- Half-Track RUFFEC (Dépan.)     < Cuirassier MOREL tué,         < HT endommagé
-Jeep VENDÔME                       <   Capitaine NOËL blessé,
Brigadier FADY blessé et évacué,
Brigadier BRAQUET blessé et évacué,
Cuirassier BAVAY blessé et évacué.
Un half-track de l’infanterie et un de la liaison d’artillerie restaient sur le terrain.
Pertes Section DJAMBEKOFF :             2 tués, 10 blessés.
L’autre section d’infanterie avait entre temps progressé vers la crête du Fort, l’avait atteinte un moment, mais avait dû se replier devant des forces très supérieures.
La nuit, tirs de harcèlement de l’artillerie ennemie.

PREPARATIFS POUR STRASBOURG

L’éventualité d'une opération vers Saverne et l’Alsace, reçoit confirmation pendant le séjour du Régiment à Magnières, par l’ordre de la 2e D.B. N° 183.3 du 10 Novembre 1944.
Cette opération est envisagée comme action d'appui au profit des 44e et 79e D.I. Américaines au début de leur attaque, et comme action d'exploitation jusqu’à Saverne et au delà.

11 Novembre 1944.
Pour ces opérations, un sous-groupement est constitué aux ordres du Commandant DIDELOT, son P.C. est fixé ce jour et comprend :
- Capitaine d'ALENCON, Adjoint
- Lieutenant LIBERSAT, Renseignements
- Ss/Lieutenant CORAP, Liaisons
- Adjudant/Chef BIGOU, Transmissions
- Capitaine KERGUELEN, Médecin
Les chars de commandement sont :
AMIENS II - FEZ – NANCY - METZ

12 Novembre 1944.
Dans la matinée, la division envoie son ordre préparatoire d'opérations N° 189/3 fixant la mission de pénétration de la D.B. engagée dans la brèche que doit ouvrir le XVème Corps.
Le G.T.D. reçoit la mission de se porter, après un arrêt dans la région d'Avricourt, vers la région de Saverne, par les itinéraires A et B (axes non impératifs) avec le maximum de carburant et de vivres.
Itinéraire A : Gondrexange - Herzting - Carrefour 425-116 - Barchain - Kerprich - Langatte - Oberstzinzel - Flauwiller - Schalbach - Metting - Berling - Pfalzweyel - Dossenheim - Vallée de la Zinsel.
Itinéraire B : lgney - Habmutz - St Georges - Lorquin - Xouaxange - Sortie Ouest de Dannelbourg - Sarraltroff - Lixheim - Mittelbronn - Sarrebourg - Saverne.
Par son ordre N° 376/3, le G.T.D. constitue les sous-groupements et détache un officier de liaison auprès de la 44e D.l. US, pour suivre l’évolution de son attaque.
Composition du sous-groupement :
- 1 escadron de chars moyens - Capitaine GAUDET
- 1 Cie de fusiliers (2e compagnie du R.M.T.) Capitaine PERCEVAL
- 5e escadron du R.M.S.M. moins 2 pelotons, Capitaine TROQUEBEAU
- 3e escadron du R.B.F.M. moins 2 pelotons, Capitaine BONNET
- 2e Cie du 3e Génie moins 1 section
- 1 peloton de chars légers, S/Lt MERCIER
- le peloton de protection de la CCR du R.M.T. _
- le I/3e R.A.C., Capitaine DEMARLE.
En fin de journée, le G.T.D. donne l'ordre 379/3 :
“Le Sous-Groupement DIDELOT est groupement réservé et doit se tenir prêt à engager la poursuite, soit derrière le Sous-Groupement ROUVILLOIS, soit derrière le Sous-Groupement FOSSE."

13 Novembre 1944.
Le G.T.D. donne l'ordre de mouvement N° 381/3 :
Le mouvement prévu a pour but de mettre les unités jusque là groupées par Régiments, dans leur zone d'attente et prêtes à être engagées.
Leur stationnement est à la date du 13 Novembre :
- Escadron GAUDET et P.C. S/Gpt - Magnières - St Pierremont
- Compagnie PERCEVAL - Xanferwiller
- Section protection CCR - Moyen
- Peloton de chars légers - St Pierremont
- 5e/RMSM - Doncière
- 3e/RBFM - Baccarat
- 13/2e Génie - Vallois
- 1/3e RAC - région Vaxainville

14 Novembre 1944.
Aucun évènement pour le sous-groupement.
L'officier de liaison, détaché à la 44e DI US, signale que la progression américaine ne va que très lentement en raison du mauvais temps.

15 Novembre 1944.
Un élément de l'Emergency est affecté au sous-groupement.
L'ordre pour les transmissions es donné aux différents éléments du sous-groupement.
On apprend que les Américains ont pris Leintrey et Remoncourt.

16 Novembre 1944.
L' avance de la 44e DI US, en direction d'Avricourt, est lente. La 79e DI progresse plus aisément et prend Harbouey ; la 2e D.B. donne son ordre N° 198/3 et se prépare à agir en direction de Harbouey - St Polf, maintenant un groupement tactique ( G.T.D.) à agir en direction du Nord-Est.

17 Novembre 1944.
Vers 12H30, on apprend la prise de Badonwillers par le Sous-Groupement La HORIE.
Le Commandant DIDELOT, apprenant la mise en route très prochaine de son sous-groupement, fixe dans la journée sa constitution détaillée et son articulation.
Ayant la charge d' un certain nombre d'éléments venant des autres sous-groupements, il constitue, aux ordres du Capitaine TROQUEREAU, un élément arrière comprenant les échelons des escadrons et les services non combattants.
Répartition des moyens :
A - Éléments combattants :
1 - Avant-garde :
aux ordres du Capitaine GAUDET :
- Peloton de chars moyens BOBY,
- Section MARSON,
- P.C. 4e Escadron,
- 1 groupe du Génie.
2 - P.C. Avant du sous-groupement
3 - Détachement PRUNET avec :
- Peloton de chars moyens PRUNET,
- Section BRIOT,
- 1 groupe du Génie.
4 - Groupement des P.C. aux ordres du Lt de Vaisseau BONNET :
- PC Arrière sous-groupement,
- PC G.T.D.
- PC 3e R.A.C.
- PC 3e/RBFM.
Protection de ce détachement aux ordres du Lt De SIVHY, avec une A.M. et quatre T.D.
5 - Détachement PERCEVAL avec :
- 1 peloton de chars moyens DEMANNEVILLE,
- 1 section Infanterie LEHAUT,
- 1 groupe du Génie,
- Échelon Escadron GAUDET.
6 - Batterie d' artillerie aux ordres du Capitaine DEMARLE.
B - Éléments non combattants : le tout aux ordres du Capitaine TROQUEREAU,
comprenant :
- PC 5e/RMSM,
- 1 peloton chars légers MERCIER,
- Section protection CCR SAINT SIMON,
- Les échelons aux ordres du Ss/Lieutenant BONNEVAL :
- 1 peloton du RMSM,
- Échelon du 1er escadron,
- Échelon du Génie,
- Échelon du RBFM,
- Échelon du RMSM,
- Échelon du 3e RAC.
- Service sanitaire du RBFM,
- Emergency aux ordres du Lieutenant BENOZZI.
Il ressort de cette répartition, que seuls les détachements GAUDET, PRUNET et PERCEVAL, sont considérés comme détachements combattants.
A 20H00, arrive l’ordre de la division 206/3, prévoyant le mouvement du GTD en tout 50 véhicules pour la matinée du 18. Le G.T.D. envoie en même temps son ordre 383/3.
Les unités du sous-groupement sont alertées à partir de 20H30.

APPENDICE

RÔLE DU 2ème ESCADRON DANS LA BATAILLE DES VOSGES ET DE STRASBOURG

Le pont de Xouaxange a été trouvé libre et non détruit en fin de matinée. Le Sous-Groupement QUILICHINI en a aussitôt commencé le franchissement en direction de Beling.
À midi, le Sous-Groupement ROUVILLOIS commence également le passage. Le Colonel ROUVILLOIS donne ordre au détachement COMPAGNON, de partir sur Homing, devant lequel les américains sont encore arrêtés, et de reprendre là, son axe Barchain - Kerprich - Langatte - Haut Clocher - Delving – Ubergestigel ; il retrouvera probablement des éléments dans Haut Clocher, venus de Bobling.
Le reste du sous-groupement suit le détachement, débouche aussitôt en direction de Heming en longeant la voie ferrée, avec quelques difficultés en raison de l’inondation.
À l'arrivée au carrefour de Heming, le char SOISSONS II, récemment perçu en très mauvais état mécanique, tombe en panne. Le Peloton PERRIER se trouve réduit à trois chars.
Le char PARIS II (Chef De CARGOUET) passe char de tête.
Aussitôt après le nettoyage de la partie Est de Heming où il fait quelques prisonniers, pour gagner du temps le détachement ne reconnaît pas Heming, parce que l'on voit les américains franchir par la station Marchin qui est trouvée vidée. Le château d'Aberville est reconnu par la patrouille de tête (Aspirant AZINIÈRES, chars FYE et PARIS II).
Le détachement reprend la progression, il est accueilli par un feu d' artillerie, de mortiers, au débouché du Bois de Noussard, sur Kerprich aux Bois.
Le détachement s'empare rapidement du village, le nettoyage rapidement mené et achevé par la patrouille de queue, permet de faire une trentaine de prisonniers, avec un oberfeldwebel, qui servaient deux mortiers de 81 et des armes automatiques.
Avant la fin même du nettoyage, la progression reprend en direction de Langatte en dépit de quelques obus reçus au débouché du village et vers la 294.
À l'entrée dans Langatte, la patrouille de tête surprend, en plein mouvement sur la route, une batterie hippomobile allemande de 150, ainsi qu'un convoi hippomobile. Le tout est mis en déroute et les servants tentent de s'enfuir à pied vers le bois à 1500 m au Nord.
Par dessus le village et la vallée, la patrouille de queue les mitraille et les tire à obus explosifs ; quelques allemands tentent de se défendre dans le village dont un nettoyage un peu plus poussé devra être fait ; ce sera la mission du peloton de mortiers et de la patrouille de queue, alors que la tête du détachement reprendra la progression.
Juste à ce moment une mitrailleuse allemande se met à tirer d' une maison près du carrefour central du village. Le nettoyage permet de mettre la main sur une soixantaine de prisonniers laissés à la garde de quelques cuirassiers du peloton de mortiers et, surtout, un nombreux matériel :
- 4 pièces de la batterie d' artillerie
- 4 mortiers en position dans la partie Ouest du village
- nombreuses voitures et chevaux.
Le détachement repart, tirant comme au lapin sur les allemands fuyant de Langatte et de Haut Clocher vers le Lekwald et le Beiwald. Le détachement entre par l'Ouest dans Haut Clocher en même temps qu'arrive du Sud, le détachement BRIOT.
Un char commandé par le maréchal des logis BIDAUD, et axé vers le bois au Nord de Haut Clocher, stoppe une colonne d'artillerie lourde et fait 20 prisonniers, tandis que le S/Lieutenant COQUELET nettoie le reste du village.
Un prisonnier est fait dans un dépôt d'essence allemand qu'il devait détruire. Le détachement reprend sa marche des l’arrivée des américains, qui prennent à leur compte les prisonniers.
Le Colonel ROUVILLOIS donne l’ordre au détachement COMPAGNON de foncer immédiatement sur Dolving et de s'emparer à tout prix par surprise du pont sur la Sarre d'Oberstinzel, puis de s'emparer ensuite, si on en a le temps avant la fin du jour, du carrefour de Rauwillers. Le détachement LENOIR suit immédiatement, il est 15H00.
Dolving est atteint sans encombre et le village reconnu est nettoyé rapidement, une dizaine de prisonniers. Le détachement se présente alors devant la Sarre, au Moulin de Sarreck. Le pont n'est pas sauté, le Lieutenant LUCCHESI avec une patrouille à pied, va immédiatement reconnaître le village de Oberstinzel.
Pendant que le groupement du Génie du détachement LENOIR reconnaît le pont et coupe sa mise à feu, le pont est franchi sans encombre et Oberstinzel traversé, est salué par un grand enthousiasme par la population. Quelques prisonniers.
La marche reprend rapide en direction de Hellerig où est mis en déroute un convoi hippo allemand marchant tranquillement sur la route en direction de Rauwillers. Pendant que les éléments de tête du détachement (patrouilles AZINIÈRES et PERRIER, section LUCCHESI) nettoient le village et dégagent la route des nombreux véhicules qui l’encombrent, le peloton de mortiers LECORNU et la patrouille de queue BALLESTER, mitraillent les fuyards allemands courant vers Geberval ; il y a une quarantaine de prisonniers dont un officier.
La progression reprend sur Rauwillers, par le chemin de terre Geberval, ce dernier est très encombré de véhicules hippo et auto qui ralentissent la marche et obligent à quitter la piste, aussi quelques H.T. s'embourbent.
Les éléments de tête se présentent devant Rauwillers (S/Lieutenant PERRIER et Lieutenant LUCCHESI), alors que le détachement est coupé derrière le char du capitaine par H.T. du Génie embourbé à 1200m. d'Hellering, Rauwillers est cependant occupé.
Une mésaventure manque de se produire : le feu ayant été ouvert entre les éléments de queue du détachement COMPAGNON débouchant de Geberval dans la demi-obscurité et les éléments de tête du détachement LENOIR (passés par Kirrberg). Ce feu est heureusement immédiatement arrêté grâce à la liaison rapidement prise entre les deux détachements.
À Rauwillers, les allemands sont complètement surpris. Les deux chefs de détachement décident l’occupation du village pour la nuit : issues Est et Sud au détachement COMPAGNON, issues Ouest et Nord au détachement LENOIR. Le Colonel ROUVILLOIS arrive immédiatement.
Dans l’obscurité, de nombreux allemands surpris sont faits prisonniers, toute la soirée et toute la nuit des voitures allemandes viendront se faire démolir sur les bouchons placés aux issues. Les allemands ignorent la main mise par nous sur ce carrefour important, à la tombée du jour, ainsi que notre passage de la Sarre.
L'organisation du détachement COMPAGNON est la suivante :
- carrefour Est : Peloton PERRIER et Section LUCCHESI,
- carrefour Sud : char 105 du Peloton PERRIER, Peloton mortiers LECORNU.
Celle du détachement LENOIR est la suivante :
- patrouille OLLERO sur la route de Hirschland,
- patrouille SALAUN sur la route de Kirrberg.
Le détachement BRIOT, après avoir occupé et nettoyé Haut Clocher, tient le passage de Dolving. La nuit est assez calme. Il faut signaler quelques coups de téléphone provenant des postes allemands de la région, ignorants que nous sommes à Rauwillers et la prise de quelques voitures allemandes, en particulier à 23H00, une jeep américaine occupée par deux allemands venant de Kirrberg est arrêtée dans le village (parce qu'elle marche tous feux allumés) par l’Aspirant AZINIERES.Le Colonel, pensant le passage prévu des Vosges par Zinsel solidement tenu, prévoit de pousser, le lendemain matin à l’aube, un élément au carrefour de Siewiller et des reconnaissances à Lhor et Bust, en vue éventuellement, de tenter le passage par La Petite Pierre.
Le détachement LENOIR, augmenté du 105 BESNIER, prélevé sur le détachement COMPAGNON, partira en tête pour permettre au détachement COMPAGNON de faire le ravitaillement nécessaire, munitions surtout.
Le bilan de la journée pour l’escadron s'établit par la seule perte de la jeep ORGEIX par l’artillerie à Kirrberg et par la capture pour l’ensemble du sous-groupement de 300 prisonniers, de nombreux véhicules et de pièces d'artillerie, particulièrement à Langatte et Haut Clocher.
La Sarre a été franchie par un pont qui permettra le lendemain le passage de tout le G.T.D. Le premier village alsacien “Rauwillers“ est libre.

20 Novembre 1944.
À 07H30, le détachement LENOIR part pour Schalbach. La patrouille OLLERO (chars DIEPPE et BAYEUX) en tête, le village de Lixheim est atteint et reconnu. À la fin du nettoyage près du carrefour Est du village, le Chef OLLERO a sa tourelle traversée et est tué net d'une balle à la tête.
Il est fait une cinquantaine de prisonniers dans le village. Le détachement reprend sa progression en direction de Bourscheid où, il est encore fait une cinquantaine de prisonniers.
Schalbach est atteint vers 09H00 ; au carrefour après le ruisseau de l’Eller, le S/Lieutenant CORAP, descendu à terre au cours du nettoyage, est tué d'une balle au cœur, tirée à 20 mètres.
Le détachement s'établit à Schalbach après avoir tué une trentaine d'allemands.
Durant ce temps, le détachement BRIOT parvenu à Rauwillers vers 8H00, quitte ce village vers 9H00, et prend l’itinéraire direct de Schalbach, suivi par le PC du Colonel. Il arrive à Schalbach sans incident derrière le détachement LENOIR.
Le Père FEUGEREU, aumônier du Génie, fait placer les corps du Chef OLLERO et du S/Lieutenant CORAP à la Mairie.
Le détachement LENOIR reprend alors la progression sur Veckerswiller et Siewiller, où il arrive vers 10H30.
La patrouille de tête est alors composée des chars DIEPPE et NORMANDIE à Siewiller, le Brigadier HILLIEN passe chef de char sur le BAYEUX et le Brigadier NIKEL sur le St LOT.
À Siewiller, quelques véhicules allemands sont détruits dont un camion avec une arme antichars par le NORMANDIE. Le Brigadier HILLIEN est blessé par un conducteur de side-car allemand qu'il venait d'arrêter.
Il est fait environ 80 prisonniers. Le détachement LENOIR reste jusqu'à 16H15 à Siewiller, il pousse alors jusqu'à Lohr qu'il tient durant la nuit.
Pendant ce temps, le détachement COMPAGNON (Peloton PERRIER) attend à Rauwillers le ravitaillement jusqu'à midi. Le Sous-Groupement DIDELOT ayant alors rejoint, il quitte Rauwillers sans avoir été ravitaillé, il dépasse le détachement LENOIR à Siewiller et va à Petersbach déjà atteint par le détachement JOSSE (TD, sans éléments de l’escadron). Il passe alors en tête, il est 15H30.
Le Colonel ROUVILLOIS lui donne l'ordre d'occuper La Petite Pierre avant la nuit ; une reconnaissance de JOSSE rencontre une résistance, avec armes automatiques, au carrefour de la Maison Forestière, 1500 m avant La Petite Pierre. Le détachement COMPAGNON se heurte à cette résistance vers 16H00.
Le char PARIS II, char de tête, est immobilisé par bazooka sans perte de personnel.
La Section LUCCHESI s'engage à pied avec l’appui feu des chars. Le carrefour est pris.
La progression reprend, mais retombe à nouveau sur une résistance d'infanterie, enterrée et disposant de bazookas ; après une sérieuse résistance, la position est enlevée, laissant sur le terrain une dizaine de prisonniers, une douzaine de tués et une quinzaine de blessés.
La progression peut alors reprendre avec un appui d'artillerie fusant sur La Petite Pierre. La Petite Pierre est atteinte et nettoyée en dépit d'une résistance assez sérieuse, dans la partie Sud du village surtout, et vers la Redoute.
Il est fait une cinquantaine de prisonniers dont plusieurs officiers.
L'occupation de La Petite Pierre est organisée pour la nuit. Le détachement COMPAGNON tient le bouchon Sud sur la route de Saverne.
Pendant ce temps, le détachement BRIOT est venu occuper pour la nuit Petersbach.
Pour l'escadron. la journée se chiffre par la perte du S/Lieutenant CORAP et du Chef OLLERO tués et du Brigadier HILLIEN blessé.
Au détachement LENOlR, par la perte du char PARIS II qui a pu être remorqué jusqu'à La Petite Pierre.
Au détachement COMPAGNON, le char SOISSONS II qui avait rejoint à Rauwillers, reste cette fois à Schalbach, en panne définitivement, où son équipage veillera les corps des tués de l’escadron.
Nous sommes maintenant sur le versant des Vosges descendant vers l’Alsace.
Pour le 22, l’intention du Colonel est :
- après avoir fait sauter le bouchon de la Ferme des Juifs, indiqué sur une carte trouvée sur un officier allemand dans le Sud du village,
- de foncer sur Weiterswiller, et de là, mettre la main sur le carrefour de Dettwiller et sur le pont du canal au Sud de Steinbourg.

22 Novembre 1944.
À 08H30, le détachement COMPAGNON débouche de La Petite Pierre, précédé par un peloton de spahis jusqu'à Weiterswiller sans rencontrer aucune résistance, mais en remarquant des traces fraîches de chenilles sur les chemins afférents la grande route.
Weiterswiller traversé, nettoyé, la progression reprend en direction de Neuwiller. La progression se révélant impossible par la route, la Section LUCCHESI tente de déborder par la gauche dans le bois de Niedermaler. Le peloton de mortiers et le Peloton PERRIER l'appuient de leurs feux.
Le peloton de mortiers LECORNU réussit un tir ajusté sur les pièces d'artillerie de campagne allemandes. Un des H.T. mortiers s'embourbe.
Le Lieutenant PERRlER essaie de le faire tirer, opération difficile en raison du feu ennemi. Le chargeur ESPOSITO, descendu pour accrocher le câble de remorque, est blessé mortellement par un éclat d'obus et emmené sur Weiterswiller. La progression peut alors reprendre, la résistance ayant été largement débordée par le détachement LENOIR.
Le détachement BHIOT, reçoit l’ordre de se reporter à La Petite Pierre à 08H30 ; dès l’arrivée à La Petite Pierre, il va falloir suivre le sous-groupement sur l'axe Petite Pierre - Weiterswiller.
La mission suivante lui est confiée : déboucher largement la position de Saverne, couper la route de Saverne à Strasbourg et s'emparer des ponts sur le canal de la Marne au Rhin à Dettwiller ; itinéraire de marche : Weiterswiller, Bouxwiller, Riedheim, Lantzheim, Gottesheim, Dettwiller.
Ce mouvement s'effectue avec grande rapidité. Débuté à 09H30, il sera terminé à midi ; l’ennemi a été rencontré à Bouxwiller, Prinzheim, Gottesheim et Dettwiller. Son attitude révèle une surprise totale (colonnes interceptées, résistances insuffisantes mises en place).
Le résultat obtenu est le suivant :
un nombreux matériel automobile et hippomobile est anéanti ou capturé, 800 prisonniers sont totalisés en fin de journée, les tués ennemis et blessés sont nombreux mais difficiles à évaluer.
Un char ami : le CAEN, est resté embourbé à Prinzheim, avec les embrayages hors service.
Devant Dettwilier, le cuirassier CARRASCO est blessé au ventre. La liaison est prise avec le Colonel ROUVILLOIS à 12H30.
Le PC du détachement est à la Rathaus.
Jusqu'à Dettwiller, l’organisation du détachement était la suivante :
- une patrouille d'axe, chef de patrouille : COQUELET avec le DJEMILA char de tête, et le CAEN.
- 2 H.T. d'infanterie, dont celui du S/Lieutenant NABARHA, muni de radio, et un char 105 ILE DE SEIN.
Le lendemain matin à 07H45, le détachement part en avant-garde sur Strasbourg. Axe de marche : Dettwiller - Hochtelden - Schwindratzheim - Mommenheim - Brumath - Vendenheim - Schiltigheim – Strasbourg ; la progression s'effectue encore plus rapidement que la veille : 30 km sont parcourus en 2 heures.
La résistance ennemie manifeste l’état de confusion d'une troupe mal renseignée :
- les éléments légers à Hochfelden - Mommenheim, où le char de tête fait sauter une mine sans dommage ;
- Brumath où les ponts sont trouvés inoccupés et où une colonne ennemie s'enfuit vers Haguenau, sont dépassés ou anéantis sans que la colonne marque le moindre arrêt.
La résistance s'intensifie à partir du carrefour de la transversale Mommenheim - Reichstett, sur le petit pont de la Souffelden, des tranchées plus ou moins occupées serpentent à droite et à gauche de l’axe. La crête dominant le fort est légèrement occupée ; des tirs de 105 (ILE DE SEIN et ORAN), des tirs de mitrailleuses, créent chez l'ennemi un désir général de repli, qui ne tarde pas à se manifester par une colonne mixte hippomobile qui s'enfuit vers l’Est par Souffelweyersheim.
Elle est prise à partie par nos feux conjugués (canons de 75, mitrailleuses) ; deux fantassins blessés, un autre est tué.
La marche en avant est immédiatement reprise, l'arrêt a duré un quart d'heure. Le gros de l'avant-garde n'a pas eu le temps de s'engager.
Jusqu'à Schiltigheim, la colonne passe sans s' arrêter au milieu d'allemands s'aplatissant dans les fossés, dans les trous creusés le long des bas côtés de la route, ou même contrefaisant les morts.
Les chars tirent en marchant de Schiltigheim à Strasbourg, aucun incident. Le premier pont sur un bras de l'Ill est franchi, non sauté ; puis c'est la traversée de la ville sous la direction d'un civil, qui amène la colonne droit au Rhin et au Pont de Kehl.
Les chars tombent sur toute une circulation ennemie (camions de troupes, voitures d'officiers, soldats à pied). Sur les trottoirs, tout ce monde manifeste un ahurissement général. Il faut aller vite. Les mitrailleuses agissent, de temps en temps un coup de 75 ajusté, sanctionne la fuite d'un véhicule dont le chauffeur n'a pas compris, ou peut-être, désire de ne pas comprendre.
Le half-track et les chars de tête arrivent au pont sur le Petit Rhin ; la patrouille d'axe, le gros du détachement, un moment très étendus en profondeur, rejoignent.
Il est 10H15. Une colonne de plus de 200 véhicules ennemis, un grand nombre d'ambulances remplies de représentant indemnes des diverses armes de la Wehrmacht est contrainte de faire demi-tour sous les balles du char DJEMILA.
Le tireur BALEYTE stoppe toute la circulation sur la voie ferrée en éventrant une locomotive d'un coup de son 75.
Le pont sur le Petit Rhin ne peut être franchi, son axe est défendu par un canon antichars difficile à atteindre.
Le détachement LENOIR rejoint vers 11H30. Un tir de canon automoteur de 105 est déclenché sur la région au delà du Petit Rhin, la progression ne pourra être reprise que vers 3 heures de l’après-midi, lorsque les autres détachements du Sous-Groupement ROUVILLOIS entament une poussée concomitante vers le Pont de Kehl.
Une première réaction de l'ennemi s'était fait sentir par un essai de mise en batterie sur le flanc gauche et Nord de la colonne, de 7 canons antichars ; les servants sont dispersés par le feu de nos chars.
Le chef du char PAIMPOL, Maréchal des Logis SALAÜN, avait le premier, dépisté l'activité ennemie et, avec sang froid, déclenché un feu violent.
L'organisation de l’avant garde était la suivante :
patrouille de tête, dans l’ordre :
- char EVREUX, M.d.L. GELIS,
- half-track d'infanterie du S/Lieutenant NABARRA,
- char DJEMILA du S/Lieutenant COQUELET,
- le deuxième half-track d'infanterie.
Derrière la patrouille de tête, le char LISIEUX du Lieutenant BRIOT, commandant l'avant garde, puis le gros du détachement comprenant les half-tracks restants de la section d'infanterie entre-mêlés avec les chars ROUEN - ORAN - CHERBOURG – St DENIS II – ILE DE SEIN qui avaient quitté le détachement au cours de la traversée de la ville.
À 3 heures de l'après-midi, le détachement reçoit l'ordre de continuer sa progression vers le Rhin, rendue désormais possible par la destruction, à coups de mortiers, de l'arme antichars défendant le Petit Rhin.
Le but de la mission est de refouler l'ennemi au delà du fleuve, tout en portant assistance au détachement COMPAGNON en pointe, et sévèrement accroché par des tirailleurs armés de bazookas, et qui défendent le terrain maison par maison.
Une patrouille mixte char-infanterie est portée en avant avec pour point à atteindre :
le premier carrefour après la voie ferrée.
Cette patrouille est commandée par le Lieutenant BESNIER, elle comprend dans l’ordre :
- char BAYEUX, M.d.L. De CARGOUET,
- char CHERBOURG (105), M.d.L.-Chef ZIMMER,
- char MEKNES, M.d.L. GALLEN,
- char SAINT DENIS II, M.d.L. BOUILLOT,
- 2 half-tracks infanterie, S/Lieutenant NABARRA.
La réaction ennemie est vive, d'autant plus que l'idée de chacun est d'atteindre le Rhin.
Le Maréchal des Logis De CARGOUET, dépassant son premier objectif, tombe frappé d'une balle en pleine tête ; le char 105 CHERBOURG le dépasse suivi immédiatement du char MEKNES, et c' est à 50 m du Pont de Kehl que le char CHERBOURG prendra feu sous les coups de nombreux bazookas ; l’équipage est blessé, le chef de char M.d.L. ZIMMER est tué.
Le MEKNES sera également touché, mais pourra être récupéré par la suite ; deux membres de l'équipage sont blessés dont le chef de char.
Voyons maintenant l'action des détachements COMPAGNON et LENOIR.
Le 22 Novembre, après la chute de la résistance, le détachement LENOIR et le détachement COMPAGNON se retrouvent dans Neuwiller. Le détachement LENOIR passe en tête.
L'Adjudant chef WEISS a été dans la nuit affecté à l’escadron, il a rejoint le Peloton CORAP à l’aube à Lhor, et en a pris le commandement.
Le Chef De CARGOUET, rendu disponible par la destruction du PARIS II, remplace le Chef OLLERO sur le BAYEUX, et passe ainsi chef de patrouille de tête du peloton.
La progression reprend en direction de Dossenheim (traversé rapidement) puis de Steinbourg ; de légères résistances devant Steinbourg sont culbutées.
Steinbourg traversé, la déroute est mise dans un important convoi automobile par la patrouille de tête (DIEPPE et BAYEUX). Le pont du canal trouvé libre, est passé. La lisière des bois de la Faisanderie est nettoyée, et vers 11H15, le BAYEUX (Chef De CARGOUET) au carrefour de l’auberge, prend contact avec les chars du 12e R.C.A. venant du Sud (Sous-Groupement MASSU).
Toute l’après-midi le détachement LENOIR occupe ce carrefour, puis vers 15H30, rejoint Dettwiller où se trouve le détachement BRIOT et en occupe la partie Sud durant la nuit.
Pendant ce temps, le détachement COMPAGNON longe le canal en direction de Saverne, la route étant complètement bouleversée par les bombardements d'aviation américaine sur l'usine de Zornhoff.
Il vient alors occuper le canal de Steinbourg. Les Allemands refluent de toutes parts.
L'ensemble du sous-groupement fait alors près de 500 prisonniers.
Vers 17H00, le détachement COMPAGNON part sur Dettwiller et Wilwisheim.
Le bilan de la journée du 22 s'établit ainsi :
- perte des cuirassiers : ESPOSITO tué, CARASCO blessé par une balle au ventre.
- Le char NORMANDIE resté embourbé près de Obersoultzbach sera dépanné dans la nuit par le Recovery de l'escadron. Durant ce dépannage, quatre voitures allemandes seront détruites et les occupants tués par l’équipe de dépannage.
- Le char CAEN reste en panne d'embrayage à Prinzheim.
- Le Char RENNES II reste en panne de moteur à Steinbourg.
Le 23 Novembre, jusqu'à 09H30, heure de l’entrée à Strasbourg, les détachements LENOIR et COMPAGNON suivent la charge du détachement BRIOT. Le détachement LENOIR est engagé derrière le détachement BRlOT en direction du Pont de Kehl où il détruit six canons antichars, comme il est relaté plus haut, puis vers 16H00, il vient se placer en protection du pont du Petit Rhin, prés du Bassin du Commerce.
Pendant ce temps, il faut signaler pour le Peloton WEISS, la part prise par le char BAYEUX de la patrouille BESNIER, en direction du Pont de Kehl, où le Chef De CARGOUET est tué.
Le détachement COMPAGNON, à l’entrée dans Strasbourg, est dirigé sur la Kommandantur où une patrouille (LUCCHESI-PERRIER ), avec deux half-tracks et les deux chars restant au Peloton PERRIER, effectuent un nettoyage difficile dans les rues avoisinantes.
Le chef de détachement reçoit alors par radio, l’ordre du Colonel ROUVILLOIS, de venir plein pot sans se laisser arrêter par les tirs ennemis au pont du Petit Rhin près du Bassin du Commerce, ce qui est fait.
Il reçoit alors mission d'atteindre le pont sous la voie ferrée à l'extrémité du Bassin de l'industrie. Le nettoyage de la rue est fait, le pont atteint est passé en dépit d'une vive résistance ; c'est alors que les deux armes antichars qui arrêtent le détachement BRIOT, changent d'objectif et prennent à partie les véhicules de queue du détachement.
Deux actions sont alors menées : l’une par le Pont de Kehl, par la Section LUCCHESI et les 3 chars restants du détachement dont le PARIS qui vient d'être marqué sans dommage de 3 impacts antichars, l'autre contre les armes antichars par le peloton de mortiers.
La première consiste au nettoyage de la Place et de la rue qui mène au pont, qui est approchée à 100 m, en dépit d'une très vive résistance de l’ennemi au bazooka et à la grenade.
La Section LUCCHESI a 2 tués et 7 blessés. Le peloton de mortiers de l’Aspirant LECORNU neutralise par un tir rapidement ajusté 2 armes antichars.
Le Colonel ROUVILLOIS essaie alors de prendre liaison avec le Lieutenant BRIOT, avec une patrouille à pied des mortiers ; cette patrouille est repoussée par les servants des armes antichars détruites.
Elle en tue une dizaine et a elle-même : un tué (M.d.L. RIVALLlN) et deux blessés (le M.d.L. ROTH et 1 cuirassier).
La patrouille PERRIER-LUCCHESI cesse alors toute progression et tient seulement le pont ; peu après, la patrouille BESNIER vient prendre liaison au pont, puis retournera en arrière du pont du Canal Vauban pour la nuit.
- Le détachement BRIOT est au pont du Bassin Vauban.
- Le détachement LENOIR au pont du Petit Rhin (Nord).
- Le détachement COMPAGNON prend point d'appui fermé au passage inférieur de la voie ferrée.
Toute la nuit, les patrouilles allemandes circuleront entre ces trois bouchons et viendront les inquiéter : en particulier une tentative de bazooka sur un char du Peloton WEISS.
Le bilan de la journée est le suivant :
- Strasbourg évacué, une quantité innombrable de prisonniers faits. Le nettoyage de la ville non terminé, une caserne résiste encore en interceptant nos communications.
- L'escadron a perdu le Chef De CARGOUET, et le Brigadier chef BALEYTE est blessé.
- Le peloton de mortiers a un tué et deux blessés.
- Les 105 ont un tué et un char brûlé (le CHERBOURG).
Le 24 Novembre : Le détachement BRIOT, vers 10H00, pousse en direction de la voie ferrée, qu'il ne peut atteindre en raison d' une très violente résistance de tirailleurs ennemis, en nombre très supérieur à l'infanterie dont lui-même dispose, tirailleurs que le détachement COMPAGNON prend à partie par derrière, avec carabines et mitrailleuses.
Vers 14H00, LENOIR effectue un nettoyage entre COMPAGNON et BRIOT, et prend ensuite sa place.
À 18H30, coup de main allemand combiné sur COMPAGNON et BRIOT avec bazooka, violemment repoussé. Un blessé chez COMPAGNON, un half-track brûlé chez BRIOT.
Le 25 Novembre : Même situation, activité de patrouille, nécessitée surtout chez COMPAGNON et BRIOT, d'une très grande vigilance, provoquant une très sérieuse tension d'esprit.
La Section LUCCHESI est relevée par une section du Bataillon MASSU, et envoyée à 500m. au Nord de la Rhinau, ainsi que les trois chars du détachement relevés sans incident.
Le 26 Novembre : Nuit difficile, vers 23H00, alerte de patrouille allemande. Dans l'après-midi, vers 15H00 prise d'armes Place Kléber, station toute la journée.
Le 27 Novembre : Même situation, la fatigue s'accroît particulièrement au peloton de mortiers qui n'a pas été relevé. Les nuits sont très fatigantes, deux coups de main allemands avec des grenades à 12H30 et à 14H30 (1 blessé à la section du IIe/RMT par balle). Les journées se passent à faire des cartons, au Mauser, sur des allemands isolés à l’entrée du Pont de Kehl, à envoyer quelques coups de mortiers sur des allemands que l’on voit par dessous la voie ferrée, circulant sur la place en face.
Le 28 Novembre : À cinq heures du matin, le sous-groupement est relevé par un bataillon de D.l. US.

Bilan des journées du 19 au 27 Novembre 1944 :

Date

Tués

Blessés

Evacués sanitaires

Chars détruits
Véhicules indisp

Observations

20.11

 

 

 

Jeep ORGEIX

 

 

Chef OLLERO

 

 

 

Char BAYEUX
balle dans la tête

 

S/Lt CORAP

 

 

 

Char St-LO
balle dans le cœur
enterrés à Weiterswiller

21.11

 

Brig.HILLlEN

 

CHAR SOISSONS II indisponible

 

 

 

 

 

CHAR PARIS II détruit

 

22.11

cuir. ESPOSITO

 

 

 

éclat d' obus enterré Weiterswiller

 

 

cuir. CARASCO

 

 

balle dans le ventre

 

 

 

 

CAEN embrayage
RENNES II moteur

 

23.11

MdL De CARGOUET

 

 

 

Char BAYEUX
balle dans la tête enterré Wescherviller

 

MdL ZlMMER

B/C BALEYTE cuir.RICHARD
Cuir. RIERA

 

CHERBOURG détruit

 

 

 

 

 

ILE DE SEIN indisponible

 

 

MdL RIVALLIN

MdL ROTH

 

 

enterré Wescherviller

27.11

 

 

 

cuir MAILHERS
cuir DANGLET

 

 

OBENHEIM - BOOFZHEIM - FRIESENHEIM.

27 Novembre 1944.
Le brouillard gêne l'observation. Des patrouilles agressives sont signalées à 12H30 et 14H00.
La Division étant relevée à Strasbourg par des unités Américaines, plusieurs officiers américains viennent dans l'après-midi au Port du Rhin, reconnaître les positions.
La 2e Division Blindée reçoit mission d' attaquer vers le Sud en direction de Neuf-Brisach et de Colmar. L’axe théorique du Sous-Groupement ROUVILLOIS, remis à la disposition du G.T.D., passera par Fegersheim, Schaeffersheim, Westhouse, Benfeld.
Le sous-groupement reste composé des mêmes unités, à l’exception de la 4e Compagnie, mise à la disposition du Sous-Groupement DIDELOT, de la Batterie DUBOIS remise à la disposition de l'A.D., et de la Section LETAILLEUR qui fait retour au Sous-Groupement MASSU.

28 Novembre 1944.
De 06 heures à 07H30, relève par des troupes américaines. À 08H00, le sous-groupement fait mouvement vers le Sud.
Arrêt de 10H00 à 13H00 sur la route de Colmar, dans la partie Sud d'Illkirch-Graffenstaden.
À 13H00, le sous-groupement reçoit mission d’aller occuper Hindisheim et Limersheim qui ont été conquis la veille par l'Escadron DA du RMSM, et le pont de Fegersheim étant coupé, la colonne doit passer par Geispolsheim et Bläsheim, elle est retardée à 1 Km Nord de Hindisheim par des abattis.
À 17H00, le dispositif suivant est réalisé :
- Hindisheim : P.C. du sous›groupement
Détachement COMPAGNON
Détachement BRIOT.
- Limersheim : Détachement LENOIR
Détachement JOSSE.

29 Novembre 1944.
Les éléments cantonnés à Hindisheim se portent à Nordhouse.
Les éléments du point d’appui de Limersheim se portent à Schaeffersheim.
Le Colonel commandant le G.T.D., en raison des résistances et des destructions rencontrées en direction de Benfeld, décide de faire passer le Sous-Groupement ROUVILLOIS sur l'axe du Sous-Groupement QUILICHINI, entre le Rhin et le canal, le G.T.V. devant ultérieurement prendre à son compte l'attaque de Benfeld.

30 Novembre 1944.
Le sous-groupement en entier fait mouvement par Fegersheim (dérivation sur la voie ferrée), Illkich, Eschau.
À Plobsheim, où se trouve le P.C. du G.T.D., arrêt de 09H00 à 10H00.
À 10H00, le sous-groupement reçoit l’ordre de dépasser le Sous-Groupement QUILICHINI et Boofzheim, avec ses moyens renforcés du Détachement NOËL.
1° - Attaque d'Obenheim :
Plan d’attaque : - Détachement NOËL, par la grand'route Gerstheim - Obenheim.
- Détachement BRIOT, renforcé de la Section LUCCHESI, par le chemin de terre coupant la Lachterbach, à l'Est de la grand'route.
La section LUCCHESI atteint les lisières Est du village d'Obenheim vers 14H00.
Le détachement NOËL atteint les lisières Nord vers 14H30, le nettoyage est terminé vers 15H00.
Pertes amies : - 1 char moyen détruit au pont de la Weil par projectile anti-char tiré du village.
Pertes ennemies : - 2 Panthers, 1 H.T.
Le détachement NOËL est aussitôt envoyé en reconnaissance vers le pont du Canal à l’Ouest d'Obenheim.
Il le trouve intact et l'occupe.
2° - Attaque de Boofzheim :
Plan d’attaque 2 - Détachement BRIOT : grand'route Obenheim - Boofzheim.
- Détachement LENOlR : Daubensand et lisières Sud de Riedwald.
- Détachement COMPAGNON : chemin de terre du moulin au bois de Riedelsmatt.
Départ de l’attaque 2 15H00.
Le détachement BRIOT détruit deux canons d'assaut embossés à 1 km Nord de Boofzheim. Mais il subit un violent tir d'arrêt et doit arrêter sa progression à la nuit.
Le détachement LENOIR ne peut atteindre Daubensand, le pont sur la Wurmsgraben étant détruit, il se replie sur Obenheim.
Le détachement COMPAGNON ne peut progresser en raison de l'état du chemin.
Pertes amies : - 1 tué (12e Cuirassiers)
- 8 blessés (5 du 12e Cuirassiers dont 2 officiers, et 3 du RMT)
- 1 char moyen et 1 char 105 récupérables.
Pertes ennemies : - 2 canons d'assaut détruits.

1er Décembre 1944.
Nuit calme.
La 2ème compagnie du Ier/RMT (Capitaine PERCEVAL) est mise sous les ordres du Colonel ROUVILLOIS.
Prise de Boofzheim :
Plan d'attaque : - Détachement LENOIR, route d'Obenheim à Boofzheim.
- Détachement PERCEVAL (la 2ème compagnie renforcée de 3 chars COMPAGNON en accompagnement immédiat), chemin de terre par les trois côtes 155.
Départ de l'attaque : 08H00.
L’infanterie du Détachement PERCEVAL atteint à 09H15 les lisières Est du village. Les chars sont arrêtés par des barrages de mines. Il parvient à Boofzheim où il est immobilisé par trois coups de 75 tirés par un Panther.
Le détachement LENOIR atteint les lisières Nord vers 10H00.
Le nettoyage du village est terminé à 10H30. Le reste du sous-groupement rejoint aussitôt.
Vers 12H00, violente réaction d'artillerie ennemie.
Pertes amies : - 6 tués (4 du 12e Cuirassiers dont 3 officiers, 1 du RMT, 1 du Génie)
- 13 blessés (6 du 12e Cuirassiers, 3 du RMT,2 du RBFM, 2 du Génie)
- 2 chars dont 1 irrécupérable : ILE DE SEIN
Pertes ennemies : Nombreux tués et blessés - 70 prisonniers dont 4 officiers.
Le village était défendu par 4 Panzer IV, 2 auto-canons et 200 hommes.
Le brouillard s'étant épaissi vers 14H00, le Colonel prend la décision de remettre au lendemain l’attaque de Friesenheim.

2 Décembre 1944.
Vers minuit, le détachement LENOIR formant point d'appui aux lisières Sud du village, subit une contre-attaque d’Infanterie allemande montée sur Half-tracks, venant de Friesenheim.
Violente réaction des chars, des TD et des armes automatiques de la section LEVIANDIER.
Pertes amies : Néant
Pertes ennemies : 13 H.T. incendiés - nombreux morts et blessés.
L'ennemi très éprouvé se replie vers 01H00.
Prise de Friesenheim :
Plan d'attaque : - Détachement PERCEVAL (Section LEHOT, 1 groupe du génie) et Détachement LENOIR en accompagnement immédiat, route de Boofzheim - Friesenheim.
- Détachement MARSON (sections MARSON et BRIAULT 1 groupe du Génie, à pied, le long du Grenzgraben.
Départ de l’attaque : 08H00.
Les deux détachements se heurtent, à 500 mètres Sud de Boofzheim, à des barrages de mines. La progression ne peut reprendre que vers 10H00, après déminage par le Génie.
À 10H30, l'avance est de nouveau stoppée par les feux de chars et de canons d'assaut embossés dans les boqueteaux de Holzplatzchen et Maydlach. L'infanterie ne progresse que de 400 mètres en 3 heures. Un canon d'assaut allemand est cependant détruit par un TD vers 11H00.
Le Colonel ROUVILLOlS, blessé à la jambe droite par un éclat de mine, reprend le commandement de l'action au bout d'une heure.
À 13H00, le détachement LENOIR reprend la progression et pénètre dans le village. Le détachement PERCEVAL nettoie les lisières Nord. Le détachement MARSON atteint les lisières Est.
Le nettoyage définitif est retardé par les manœuvres d'un canon d'assaut ennemi qui se replie de court sans qu'il soit possible de l’approcher et ne sera détruit qu'à 16H00 par un TD, à 500 mètres au Sud du village.
À 17H00, le sous-groupement en entier occupe Friesenheim.
- Détachement LENOIR aux lisières Sud, face à Diebolsheim
- Détachement BRIOT aux lisières Sud-Est
- Détachements PERCEVAL et COMPAGNON aux lisières Nord et Nord-Est
- P.C. sortie Nord du village, route de Boofzheim.
Pertes amies : - 5 tués (4 du RMT, 1 du Génie)
- 36 blessés (1 du 12e Cuirassiers, 28 du RMT, 7 du Génie, 1 du Service de Santé )
- 1 TD légèrement touché.
Pertes ennemies : - 2 canons d' assaut - 2 canons de 88 - 1 obusier de 150 - 1 obusier de 75 - 1 mortier de 50
- Nombreux morts et blessés
128 prisonniers dont 1 officier.
Toute la nuit, violente réaction d'artillerie ennemie sur Friesenheim.

8 Décembre 1944.
Le sous-groupement ayant eu, au cours des trois derniers jours 12 tués et 57 blessés, la progression vers Diebolsheim est ajournée.
Violents tirs d'artillerie et de mortiers ennemis sur Friesenheim.

4 Décembre 1944.
Entre 06H00 et 07H00, violents tirs ennemis sur le village.
Dans la matinée, le Sous-Groupement ROUVILLOIS est relevé à Friesenheim par le Sous-Groupement DIDELOT et vient au repos à Boofzheim où il adopte le dispositif suivant :
- route de Friesenheim détachement BRIOT
- route de Rhinau détachement COMPAGNON
- partie Nord-Est du village détachement PERCEVAL
- sortie Nord P.C. et Service de Santé
- route de Herbsheim détachements LENOIR et JOSSE.

5 Décembre 1944.
Le Colonel ROUVILLOIS étant obligé de séjourner quelque temps a Strasbourg pour y soigner sa blessure, le Commandant FOSSE prend le commandement du sous-groupement.
Le village de Rhinau est occupé par le détachement KREBS qui passe aux ordres du sous-groupement FOSSE.

6 Décembre 1944.
Rien a signaler.

7 Décembre 1944.
Quelques tirs ennemis.
À l’E.H.R. stationné à Eschau, le maréchal-des-logis JAMES, chef de poste radio de la V.T.T. TROYES, abat avec la mitrailleuse de 50, un avion allemand Messerschmitt 109, qui attaquait le cantonnement en rase mottes.

8 Décembre 1944.
Rien à signaler.

9 Décembre 1944.
Tirs assez violents d’artillerie ennemie.
Pertes amies : 1 cuirassier tué.

10 Décembre 1944.
Rien à signaler.

11 Décembre 1944.
Rien à signaler.

12 au 19 Décembre 1944.
Le Régiment, du moins pour la partie qui compose le Sous-Groupement ROUVILLOIS, cantonne à Boofzheim. Le village reste soumis aux tirs de l’artillerie allemande, qu'ils viennent du Sud ou de l’Est.
Cette période se passe en patrouilles nombreuses. Le Sous-Groupement DIDELOT, avec le 4ème Escadron, tient Friesenheim. Des éléments du régiment sont à Rhinau, tandis que certains autres sont à Obenheim avec l’E.M. du G.T.D.
Tous ces endroits sont vulnérables ; les obus ne cessent de dégringoler sur les villages qui s'effondrent peu à peu.
Le Lieutenant-Colonel ROUVILLOIS est en traitement à Strasbourg. Sa jambe blessée par une mine exige du repos. Le Chef de Bataillon FOSSE a pris le commandement de son sous-groupement.
Le Sous-Lieutenant BELLAN est affecté au régiment et passe au 2ème Escadron. Un tour de permission est créé : on va se détendre pour 24 ou 48 heures à Strasbourg où se trouve le P.C. Principal du régiment, aux ordres du Lieutenant LEROY-THÉBAUT, dont le P.C. est à l’Hôtel de Paris.

20 Décembre 1944.
Des ordres arrivent en vue d'une opération sur Diebolsheim. Le Sous-Groupement FOSSE doit partir de Friesenheim. Il dispose d'un bataillon de parachutistes de la 1ère Armée Française.
Ce bataillon s'avère excellent ; il se tire à merveille des missions de patrouilles qui lui sont confiées. Une opération est prévue sur Diebolsheim à travers les champs de mines allemands.
Les escadrons de chars non engagés serviront d’appoint d'artillerie. Les chefs de char étudient les procédés de tir indirect, d'emploi des niveaux et de mise en direction.

21 Décembre 1944.
Derniers préparatifs pour une attaque sur Diebolsheim.

22 Décembre 1944.
L’opération prévue sur Diebolsheim est annulée. Le bataillon de parachutistes ayant été retiré du groupement tactique.

23 Décembre 1944.
Le 12e Cuirassiers se porte à Gerstheim pour en assurer la défense. Toutefois, le 3ème Escadron du régiment reste à Obenheim, à la disposition du G.T.
Le P.C. est dans un moulin en bordure du village, du côté du Rhin.
Le 4ème Escadron tient Friesenheim.

24 Décembre 1944.
Noël à Gerstheim. Le régiment est sous le commandement du Commandant DIDELOT. Le Chef d'Escadrons De PERSON est affecté au 12e Cuirassiers.
On réveillonne au P.C. en compagnie des Marinettes.
Confection d'un arbre de Noël, distribution de colis aux hommes, pour lesquels le Lieutenant De LA PRESLE dit les chansons les plus cocasses de son répertoire.
À 16H30, on avait entendu la messe de minuit dans l’église de Gerstheim.
Le Général De GAULLE serait à Erstein.

25 Décembre 1944.
Patrouilles sur le Rhin, le secteur est calme.

26 Décembre 1944.
Rien à signaler.

27 Décembre 1944.
L'Escadron COMPAGNON va occuper Erstein jusqu'ici tenu par le Q.G. du Général LECLERC qui a pris ses quartiers à Obernai.
Le Sous-Groupement DIDELOT est toujours à Gerstheim avec les 1er et 2ème escadrons ; le 3ème escadron est à Friesenheim avec le Commandant QUILICHINI, le 4ème est à Obenheim aux ordres du G.T.D.

28 et 29 Décembre 1944.
Mauvaises nouvelles à la radio. Les Allemands ont lancé une grande offensive dans les Ardennes et progressent rapidement.

31 Décembre 1944.
Le Commandant DIDELOT reçoit l’ordre de s’apprêter à effectuer un mouvement important vers le 2 Janvier.
Ordres de mouvement sur Nordhouse pour l’ensemble du sous-groupement.

INTERMÈDE EN LORRAINE.

1er Janvier 1945.
Exécution du mouvement sur Nordhouse. Une attaque allemande a été lancée cette nuit entre Sarreguemines et Bitche. Nous allons par là. Nous laissons à la 1ère D.F.L., pauvre et mal équipée, la garde du secteur que nous occupions.

2 Janvier 1945.
09H00, le Sous-Groupement DIDELOT, compose des détachements COMPAGNON, LEROY et MARCO, exécute son mouvement sous les ordres du Commandant DIDELOT :
Strasbourg - Saverne - Phalsbourg - Fenetrange.
À Phalsbourg, le G.T. est aiguillé sur Ottwiller; en route nous croisons des éléments du 117ème Cavalry Squadron qui semblent se replier.
Les divers détachements occupent les emplacements suivants :
- COMPAGNON Struth et Ottwiller (où se trouve le P.C.)
- LEROY Tiffenbach
- MARCO Petersbach
Depuis le 25 Décembre, nous sommes encombrés par des stagiaires d'État-Major (Commandants, Capitaines et Lieutenants) que nous semons en route.
Le 2ème Escadron effectue des reconnaissances, en liaison avec les Américains, à Weislingen - Volksberg - La Petite Pierre. Les Américains semblent subir de sérieux échecs.

4 Janvier 1945.
Reconnaissances lointaines dans le secteur. Le G.T.L. est plus au Nord, à Gros Rederching. Le 3ème Escadron est cantonné à Ottwiller et Bust.

7 au 8 Janvier 1945.
Le P.C. est à Durstel où se trouve l'Escadron LENOIR. Vie dans la neige.
Tir au canon du 501e (qui s'exerce).
Le 3ème Escadron est cantonné à Zilling.
Le G.T.D. est à Asswiller.

8 Janvier 1945.
À partir de midi, mouvement par Durstel et Drulingen. Nous nous portons à Wintersbourg. Le P.C. du G.T.D. est à Lixheim; le 2ème Escadron à Zilling, le 3ème Escadron à Vescheim.

9 Janvier 1945.
Nous apprenons que les villages d'Alsace que nous avons quittés ont été repris par les boches qui seraient au Pont de Sand.

10 Janvier 1945.
Organisation de la vie à Wintersbourg et autres lieux rapprochés, dans lesquels sont cantonnés tous les escadrons du Régiment.

11 et 12 Janvier 1945.
Tir de l’Escadron d'E.M. et des autres escadrons à Wintersbourg.
Vie monotone de repos.

13 Janvier 1945.
Incendie à Wintersbourg occasionné par un char du 2ème Escadron.

16 Janvier 1945.
Le 3ème Escadron va cantonner à Hérange.

17 Janvier 1945.
Préavis d'avoir à faire mouvement sous peu.
L'E.M. et le 2ème Escadron vont cantonner à Brouwiller.
L'Escadron d'appui est à Lixheim.
Le 1er Escadron est à St Jean Kourtzerode.

18 et 19 Janvier 1945.
Vie calme et monotone dans la neige.

LIBÉRATION DE L' ALSACE

20 Janvier 1945.
Le régiment reçoit l’ordre de faire mouvement vers l’Alsace. Le départ a lieu vers 19H30. Nuit très froide. Neige sur toute les routes : verglas.
La route Phalsbourg - Saverne s'avère très mauvaise. Embouteillage à la sortie de Mittelbronn, où des convois américains se mêlent à nous.
Nous franchissons à nouveau les Vosges par la D.36 et la I.C.132. Bivouac à Ittenheim, à quelques kilomètres de Strasbourg.
Arrivée à 01H00 du matin.

21 Janvier 1945.
Le 3ème Escadron va à Wiwersheim.

22 Janvier 1945.
Le P.C. se déplace sur Westhouse.
Le 2ème Escadron cantonne à Truchtersheim, aux ordres du Commandant QUILICHINI.

25 Janvier 1945.
Le 3ème Escadron va à Kertzfeld.

26 Janvier 1945.
Le 2ème Escadron a pour mission de s'emparer de Rossfeld, en utilisant l’Ile d'Huttenheim. Neige, mines, boue et artillerie allemande font échec à ce projet.

27 Janvier 1945.
Le 2ème Escadron est cantonné à Stotzheim.
Le 3ème Escadron est à Gertwiller.
Le 4ème Escadron est à Westhouse, ainsi que le 1er Escadron et le P.C.

28 Janvier 1945.
Mouvement du 2ème Escadron prévu sur Mittelbergheim.

31 Janvier 1945.
Opérations entre Ill et Rhin, exécutées par les 2ème et 3ème Escadrons.
Le 2ème Escadron restera à Sand, tandis que le 3ème, aux ordres du Commandant FOSSE, se portera jusqu'à Rossfeld et Obenheim.

1er Février 1945.
Bond du 3ème Escadron sur Boofzheim.
Le Colonel ROUVILLOIS reprend le commandement du Régiment.

2 Février 1945.
Départ du 2ème Escadron pour Mittelbergheim.

5 Février 1945.
Les 2ème et 3ème Escadrons cantonnent à Bichoffsheim.
Le P.C. du Régiment, avec le 1er Escadron, se transporte à Niedernai.
Le 4ème Escadron, l'E.H.R. et l’Atelier occupent Meistratzheim.

12 Février 1945.
Prise d'armes à Niedernai en présence du Général LECLERC, dont le P.C. est à Obernai.
L'Alsace est entièrement libérée.
Le Colonel ROUVILLOIS reçoit la rosette. Les Capitaines BRIOT et GAUDET sont faits Chevaliers, ainsi que les Lieutenants KREBS et DESFORGES.
Le Général LECLERC nous affirme que nous participerons à la campagne d'Allemagne.
Pluie et boue.

13 Février 1945.
Le Lieutenant DESFORGES quitte le Régiment pour l’École Inter-armes de Saumur.

14 et 15 Février 1945.
Rien à signaler.

REGROUPEMENT EN LORRAINE

16 Février 1945.
Mouvement vers la Lorraine pour le régiment regroupé : Ittenheim - Dabo - Lutzelbourg - Phalsbourg - Lixheim - Fénétrange - Albertdorff - Dieuze.
À Dieuze, P.C. du Régiment et de l'Escadron d'appui.
Le 2ème Escadron cantonne à l'Indre-Basse.
Le 3ème Escadron va à Vic-sur-Seille le lendemain.

17 Février 1945.
Dieuze, ville en ruines et pillée.
Le P.C. s'installe dans la caserne des Gardes Mobiles où tout est sans dessus dessous.

18 Février 1945.
Le 2ème Escadron cantonne à Vic-sur-Seille.

20 Février 1945.
Le 2ème Escadron occupe l'Indre-Basse et l'Indre-Haute, tandis que le 3ème va à Guezelling.

25 Février 1945.
Le 3ème Escadron va cantonner à Lhor. On apprend que la D.B. ira au repos en Touraine.

28 Février 1945.
Départ des véhicules à roues. Les chars partiront par voie ferrée. Itinéraire à effectuer en trois étapes.

29 Février 1945.
Embarquement des chars par chemin de fer à Sarrebourg.

1er Mars 1945.
Installation du 12e Cuirassiers à Loches (Indre et Loire) pour l'EM., les 1er, 2e et 3e Escadrons. L’E.H.R. et le 4e Escadron sont à Ligueil. Une école d’élèves aspirants est ouverte par le Régiment à Cussey. Elle est aux ordres des Sous-Lieutenants ROBY et COQUELET.

5 Mars 1945.
Ce séjour à Loches, dans un coin idéal de la Touraine, aura été excellent pour tous les hommes et pour le matériel. Il est coupé de prises d'armes d'escadron avec remise de décorations.
Les civils sont très accueillants et sympathiques. Les distractions sont nombreuses. Le ravitaillement est excellent. Le Vin Surtout. Enfin, les hommes couchent dans des lits. Possibilité de s'adonner aux sports : football. Rencontre de l'équipe régimentaire avec celles de Loches et de Tours.

16 Mars 1945.
Le Capitaine NOËL fait une conférence aux officiers du Régiment sur les enseignements tirés de la campagne de France.

17-18-19-20 Mars 1945.
Tirs à toutes les armes au camp du Ruchard.

26 Mars 1945.
Théâtre aux Armées. Camp du Ruchard.

28 Mars 1945.
Prise d'armes du G.T.D. sur le stade de Loches. Le Général LECLERC nous passe en revue.
Présence de Michèle ALFA qui est faite marraine de l'Escadron d'État-Major.

05 Avril 1945.
Une note du Colonel prévoit un déplacement pour le Régiment, vers Saintes et Cognac.

ROYAN

06 avril 1945.
Le Capitaine NOËL quitte le Régiment et passe le commandement de son escadron au Lieutenant KREBS.
Le Régiment commence à faire mouvement en direction de Cognac et Saintes. Il est mis à la disposition du Général De LARMINAT, Commandant les FORCES de l'Atlantique.
Les éléments chenillés et non chenillés vont embarquer à Villedieu-les-Poètes.
Le Capitaine CAVAILLÉ qui vient d' être affecté au Regiment est chef de chantier.

07 Avril 1945.
Le Régiment, pour ce qui concerne les véhicules à roues, met la dernière main à ses préparatifs de départ.

08 Avril 1945.
A partir de 07 heures : départ par rame : 4 rames
- LENOIR et BRIOT
- BESNIER ET KREBS
- GAUDET et la moitié de l'E.H.R.
- l'Atelier et la 2e moitié de l'E.H.R.
Itinéraire : La Haye - Descartes - Dangé - Helle-Aulnay - G.C.21 - Charbonnieres - Matha - Prignac - Migron.
La dislocation s'effectue vers 18h30 à Migron. Le P.C. du Régiment et l'Escadron d'E.M. vont s’installer à Burie. Le 3e Escadron s'installe à St-Césaire, le 2e est à La Chapelle-des-Pots. le 3e est à Sainte-Césaire, le 4e est à St-Bris-des-Bois, l'E-H.R. à ……, l'Atelier est à Burie avec le P.C.

Ordre de bataille du Régiment pour les opérations de Royan :

- Lt-Colonel ROUVILLOIS commandant le 12e Cuirassiers
- Commandant De PERSON commandant en second
- Commandant MARION
- Capitaines CAVAILLÉ et BELVALETTE
- Capitaine BIZOT
- Médecin Capitaine BRES
- Lieutenant LIBERSART
- Sous-lieutenants GARNIER et LEQUELLEC
- Aspirant BREZILLON

Escadron d’Etat-Major
- Lieutenant BESNIER commandant l’Escadron
- Lieutenant BONTOUX commandant les Transmissions
- Médecin-Lieutenant JOLLY
- Lieutenant De La PRESLE chef du peloton des chars de commandement
- Sous-lieutenant LEMAITRE Chef des 105
- Médecin-Auxiliaire MOREÀU
- Adjudant-chef GAILLOT chef du Corps Franc
- Adjudant-chef MARTIN chef des mortiers

1er Escadron de chars légers
- Capitaine LENOIR commandant l’Escadron
- Sous-lieutenant BOUGET
- Sous-lieutenant CRUSE
- Sous-lieutenant DELÈGUE

2e Escadron de chars moyens
- Lieutenant BRIOT commandent l’Escadron
- Lieutenant SAVARY
- Sous-lieutenants BELLAN et COQUELET
- Sous-lieutenant WEISS
- Sous-lieutenant MATHIEU

3e Escadron de chars moyens
- Lieutenant KREBS commandant l'Escadron
- Sous-Iieutenants POOLE et KERHUEL
- Sous-lieutenant De BRIEY
- Aspirant CLAVEL
- Lieutenant BELLUET
- Sous-lieutenant MERCIER

4e Escadron de chars moyens
- Capitaine GAUDET commandant l'Escadron
- Capitaine BOZZO, adjoint
- Lieutenant De MANEVILLE
- Sous-lieutenant LESEIGNEUR
- Sous-lieutenant BOBY
- Sous-lieutenant BARBE

Atelier
- Lieutenant BOUTHEON
- Adjudant-chef CARRASCOSA

E.H.R.
- Lieutenant COLLARD commandant l’Escadron
- Lieutenant FANTOU, Essences
- Lieutenant MARENGHI, Détails
- Lieutenant ITIE, Vivres
- Sous-lieutenant MUNIER, Essences
- Adjudant-chef! DEMARBRE. Munitions

09 Avril 1945.
Installation du P.C. et des escadrons d'une façon confortable. On croirait à nous voir, que nous allons effectuer un nouveau séjour de longue durée.

10 Avril 1945.
Reconnaissances vers Saintes et Cognac. Le Colonel entre en rapport avec le Commandant de la D.A.T. à Cognac. On prend liaison avec les Commandants d'unités ou de services.

11 Avril 1945.
Nous recevons l'ordre d'opérations suivant :

ORDRE D’OPERATIONS :
Conquête des avants-postes du réduit de Royan.
I° - Renseignements sur l’ennemi.
II° - But de l’opération :
S'emparer par surprise de la ligne générale : La Tremblade - Brie - La Tourne-Piche - Pouyaud - Médis - Toussauge (ce dernier point exclus), en portant l’effort sur le bastion de Medis.
L'opération sera couverte, au Nord par la Brigade Oleron qui occupera Le Breuil, et au Sud, par l’action du Groupement Sud qui s’emparera ultérieurement de Toussauge.
III° - Idée de manœuvre :
S'emparer du bastion de Medis par des actions de rabattement conjuguées, venant du Sud.
IV° - Zone d’action :
- Limite Sud : carrefour de La Planche - La Piauderie - carrefour 500 m. S.O. de la Cabane Rouge - La Grande Gorge - Baunant (tous ces points au Groupement Nord).
- Limite Nord : La Crèche - Le Pas - La Fuie - Saujon (tous ces points au Groupement Nord).
V° - Moyens :
a) Infanterie et Chars :
- 3e Bataillon du 4e Zouaves, appuyé par un escadron de chars du 12e Cuirassiers (Escadron GAUDET)
- 4e B.P.T.N.A. appuyé par un escadron de chars du 12e Cuirassiers (Escadron KREBS).
- 1er Bataillon du 50e R.I.
b) Artillerie :
- 2 groupes de 105 de la 2e D.B.(1/3e RAC et 1/40e RANA)
- 1 groupe de 75 {9/20e RA)
- C.C.l. du 4e Zouave
- 1 groupe de 155 C.
c) Génie :
- 2 sections de la compagnie 13/1 (2e DB)
- 1 compagnie du 1/151e
d) Eléments réservés :
- 2e Bataillon du 4e Zouaves
- 1 escadron de TD ( Fusiliers Marins)
VI° - Missions des Unités :
1 – Infanterie et chars :
a) – 3e Bataillon du 4e appuyé par l’Escadron GAUDET. progressent sur l'axe : gare de Saujon - La Verdonnerie - Le Pourceau, s'emparer de Médis en le débordant par le Sud.
Il se couvrira face à Toussauge, en s'établissant solidement dans la région de La Piauderie.
Le 131e R.I. disposant du 1er R.S.M. est en mesure d'agir par ses feux, dans la région de Toussauge - Demande à adresser au Colonel commandant le Groupement.
b) – 6e P.T.N.A., appuyé par l'Escadron KREBS - progressant sur l’axe Riberoy (Saujon) - Les Bonshommes - La Rigaudière - Pouyaud, appuiera la prise de Médis en amorçant le débordement
de cette localité par le Nord. Il s'emparera du groupe de fermes de La Rigaudiere - Robert-les-Renesmes, en prenant ces résistances à revers.
Il se couvrira face au Nord vers Les Renesmes pour appuyer l'action du 1/50e R.I. sur Brie.
c) – 1/50eI. couvrira au Nord les actions précédentes en s’emparant de Brie qui sera débordé par le Nord.
Base de départ :
- Infanterie : Ligne générale Vertin - lisières Est des bois Nord et Sud des Elies.
- Chars : Les chars avec leurs compagnies d' accompagnement, quitteront leur bivouac pour rejoindre la base de départ au début de la préparation d'artillerie.
Objectif à tenir en fin d'opération :
- Ligne de Crête Brie - Les Renesmes - Pouyaud - Puyraveau, et route Médis - Toussauge.
- Cette ligne devra être tenue sans esprit de recul, avec le souci d'un large échelonnement en profondeur, pour pallier les réactions de l'artillerie ennemie.
- Toutes les unités devront s'enterrer dans le minimum de temps.
- Toute circulation aux vues de l'ennemi sera strictement interdite.
- Le déminage, notamment des routes et de leurs abords, sera entrepris sans délai.
- Dès la position conquise, les chars se rallieront en un 1er bond, dans la région de Chaillonnais.
Limite entre les bataillons :
- Entre 1/50e R.I. et 6e B.P.T.N.A. ; Les Marles - Les Renesmes - Les Bonshommes - Chaillonnais (ces points inclus au 6e B.P.T.N.A.).
- Entre 6e B.P.T.N.A. et 3e bataillon du 4e Zouaves : Puyraveau - La Motte - Les Elies (ces points inclus au 6e B.P.T.N.A.).
2 – Artillerie :
a) - Préparation de 15 minutes appliquée sur les résistances connues. Cette préparation sera complétée par des tirs de mortiers d' infanterie.
b) - Appui de l’attaque : mêmes tirs maintenus jusqu’à la demande d’allonger le tir par les Chefs de Bataillons d'Infanterie. Ces tirs seront alors reportés à l’Ouest de la ligne de crête Les
Marles - Pouyaud - Medis - Toussauge.
- Ci-joint calque des Tirs.
3 - Génie :
- Les sections de la Compagnie 13e/1 progresseront avec les escadrons de chars auxquels elles sont adaptées pour assurer le déminage.
- La Compagnie 1/151e assurera le déminage sur les axes Saujon - Media - Pompierre - Rangear - Bruzearangear - La Cabane Rouge et le rétablissement de ces itinéraires.
4 - Eléments Réservés :
- 2e bataillon du 4e Zouaves, renforcé d'un peloton de T.D. stationnera à partir de H+1 dans la région de Vertin, prêt à intervenir sur l’axe La Tremblade - Petit Aubat.
- 2 pelotons de T.D. alertés dans leurs bivouacs, prêts à faire mouvement des l'heure H.
VII° - La prise de positions d'avant-postes sera suivie, à bref délai, de l'attaque du réduit qui sera Soumis à une préparation d’artillerie, dès l'enlèvement de la ligne des observations.
- Les mortiers de 81, de la totalité des unités d'infanterie du Groupement, seront poussés en avant Pour participer à cette préparation.
- 1er Bataillon du 4e Zouaves. région de La Plauderie
- 3e Bataillon du 4e Zouaves, région de Médis
- 2e Bataillon du 4e Zouaves, région de Le Clousit
- 6e Bataillon du 4e Zouaves. région de La Rigaudière
- 1/50e R.I., région Est de Brie.
Les objectifs seront indiqués dans un ordre ultérieur.
Déplacement d'artillerie à régler par les soins du Commandant du Groupement d’appui direct.
VIII° - P.C. :
Groupement Nord : - initialement La Pallud
                             - ultérieurement Chaillonnais (1 km S.O. gare de Saujon).
Les Chefs de Bataillon se déplaceront sur leur axe d'attaque.
P.C. en fin d’attaque : - 3e Bataillon 4e Zouaves : Chez Girard
                                 - 6e B.P.T.N.A. : Moquesouris
                                -1/50e R.I. : Région 500m. Est de Brie.

13 Avril 1945.
Mouvement du Régiment qui va sa porter dans la région de Royan. Le P.C. s’installe à Balenzac. Les escadrons de chars prennent leurs quartiers aux environs.
Nouvel ordre d’opérations :

ORDRE D'OPERATIONS N° 3
(2e phase de l’Opération "INDÉPENDANCE")
1 - La conquête du réduit de Royan sera suivie, dans les délais les plus rapides, du nettoyage de la presqu’île d'Arvert, en vue d’empêcher l’ennemi de se rétablir dans le réduit de La Coubre, ou de se replier sur Oléron par la côte d'Arvert.
Mission de la Division : Pointer par tous les itinéraires vers la Pointe de La Coubre, pour y forcer toute résistance ou en prendre le contact. Nettoyer l’ensemble de la zone.
Zone d'action de la Division : Zone située dans l’angle :
Voie ferrée Saujon - La Tremblade - Pte de La Coubre - Église de La Tremblade - Montravail - La Bouverie (tous ces points inclus).
Simultanément, la Brigade OLÉRON, franchissant La Seudre vers La Tremblade et si nécessaire en amont, se portera rapidement sur les plages d’embarquement du Banc de Ronce de la Pte d’Arvert et de la côte d'Arvert, et filera à travers la Forêt de La Coubre au Nord et à l'Ouest de la limite ci-dessus, pour atteindre au plus tôt le réduit de La Coubre.
I - Idée de manœuvre :
Agissant le plus rapidement possible sur les axes :
- Vaux-sur-Mer - Pte de La Coubre (en masquant et neutralisant éventuellement l’Auture).
- Fontbedeau - Etaules - La Tremblade.
S'emparer des batteries côtières de la Pte de La Coubre et du Pavillon.
Donner la main à la Brigade OLERON, et, éventuellement, l’aider à atteindre la Pointe d’Arvert.
II – Dispositif initial :
Il sera constitué pour l’opération, deux groupements aux ordres :
- Groupement Ouest : du Lt-Colonel ROUVILLOIS
- Groupement Est : du Lt-Colonel VERDIER
Composition des groupements :
Groupement Ouest : Moyens radio du 12e Régiment de Cuirassiers
Blindés : - 3 escadrons de chars (12e Cuirassiers moins un escadron de chars moyens)
   - 1 escadron de TD (3e Escadron du R.B.F.M.)
   - 2 pelotons de H.T. du 1er R.S.M.
Infanterie : - 3 bataillons prélevés sur le Groupement GRANGER, à désigner par le Colonel GRANGER.
Génie : - 13e/1 moins deux sections.
Artillerie : - 1 groupe de 105 de l' A.D./2e D.B. (1°).
               - 1 compagnie médicale : compagnie du 13e/2
Groupement Est : (2) Moyens radio du G.T.L.
Blindés : - 12e Régiment de Cuirassiers moins 1 escadron laissé à la disposition du Colonel ADELINE.
             - 4ème Escadron du R.B.F.M. moins 1 peloton laissé à la disposition du Colonel ADELlNE.
             - 2 Pelotons de H.T. du 1er R.S.M.
Infanterie : - 3 bataillons dont 1/56e R.I. et en principe, les 2 et 3/151e R.I.
Génie : - 1 section de la 13/1e (section de reconnaissance) (3)
Artillerie : - 1 groupe de 105 de l'A.D./2e D.B. (40e R.A.N.A.).
Limite entre les 2 groupements :
       St-Sulpice-de-Royan - Le Graillet - au groupement Est
       St-Augustin - au groupement Ouest
       Les Mathes - Groupe de Dire au groupement Est.
Réserve de Division :
       - 1er R.S.M. (moins l’escadron de H.T.)
       - 1 escadron de chars moyens du 12e Cuirassiers
       - 1 bataillon d'infanterie à prélever sur le Groupement du Colonel ADELINE (moyens de transport à prévoir).
Artillerie d’A.E. :
- 1 groupe de 155 C. de l’A.D.10
- Artillerie de Corps et le reste de l’Artillerie GIRONDE, aux ordres de l’Artillerie de Corps, seront déployés au Nord de la Seudre, en mesure d'intervenir :
- au profit de la Brigade OLÉRON – 1ère urgence
- de la Division GIRONDE (groupements Est et Ouest). 2ème urgence.
Mission de Groupements :
- Groupement Ouest - S'emparer le plus rapidement possible des batteries de la Pte de La Coubre et du Pavillon.
- Nettoyer la zone boisée s'étendant à l'Ouest de la ligne générale : Champagnole - St-Augustin - Les Mathes.
Objectif à atteindre : Pte de La Coubre - La Bouverie - Les Étaiens.
- Groupement Est : - Donner le plus rapidement possible la main à la Brigade OLERON.
- éventuellement, l'aider à franchir la Seudre et à atteindre la Pte d'Arvert.
Objectif à atteindre : Dirée - lisières Sud de La Tremblade     éventuellement : Pte d' Arvert.
DATE DE DECLENCHEMENT DE L’OPERATION :
* En principe à D+2 au lever du jour.
* Peut être avancée à D+1 au cas où O1 serait enlevé rapidement.
* De toutes manières, dès l’enlèvement de O1, des reconnaissances appuyées par l’artillerie seront poussées (à l’initiative des Commandants des Groupements Est et Ouest), sur les axes fixés, en vue de prendre le contact des résistances ennemies et d’effectuer s'il y a lieu, des passages à travers les réseaux et champs de mines.
* A partir du débouché de l’attaque, liberté complète d'horaire à chaque groupement.
Groupe d'A.E. : Devra être en mesure de renforcer de ses feux les tirs d’appui directs :
         - du Groupement Est : 1ère urgence
         - du Groupement Ouest : 2ème urgence.
Réserves de Division : Se tiendront prêtes à intervenir en cas de résistances sérieuses au profit de l’un ou l’autre des deux groupements.
- Axe de déplacement : route Royan - St-Augustin - Les Mathes
Liaisons : Axe de déplacement des Groupements.
Groupement Ouest : Vaux-sur-Mer - St-Palais - Pte de la Coubre.
Groupement Est : Saujon – Breullet - Étaules - La Tremblade.
P.C. initiaux : - Groupement Est : Petit Aubat (1 km N.O. de Brie)
                   - Groupement Ouest : Vaux-sur-Mer.
Le maintien de l'occupation du réduit de Royan et le regroupement éventuel des éléments disponibles de la Division, seront l' objet d' ordres ultérieurs.

14 Avril 1945.
Nuit calme. Le matin, attaque d’aviation de grand style, des vagues de centaines de bombardiers déversent des tonnes de bombes sur Royan et la presqu’île d'Arvert. La mission du détachement d'attaque est la suivante :
1° attaque des avants-postes
2° rupture de la ligne principale de résistance
3° exploitation et capture de Royan.
A 6H40, les 3e et 4e Escadrons sont engagés.
- Le 3e Escadron occupe Les Bonshommes, Les Rehesmes, Moquesouris, Kemeuil, poursuit la progression. occupe Pouyaud et pousse jusqu'à Puyraveau.
- Le 4e Escadron se bat pour Médis.
À 12H30, Brie est pris par le Peloton De BRIEY (3e Esc.).
- Le 3e Escadron bivouaque au Sud-Ouest de Les Bonshommes, les fantassins l'ont relevé et occupent le terrain.
Le P.C. du Colonel s'installe pour la nuit, dans les champs, aux environs de Brie.

15 Avril 1945.
Jusqu'à midi, intense bombardement aérien.
Le sous-groupement en 1er échelon (2e Escadron de chars, 1 peloton cle TD, Artillerie, Infanterie et Génie) se déploie dans la plaine au Nord de Pousseau.
Une bataille s'engage sans qu'une décision soit obtenue.
Le P.C. du Colonel a été successivement aux Élies où il a manqué flamber, un avion ayant, par méprise, laissé tomber sur nous des bombes incendiaires, puis à La Renaudière.
Le Commandant De PERSON est tué ; le Lieutenant LENOIR est blessé à l’observatoire de La Renaudière. Le Général LECLERC, qui était présent, et le Colonel ROUVILL0l5 sont indemnes.
Le 3e Escadron est appelé à la rescousse, les TD ayant épuisé leurs munitions.
Il est 17H00. Les zouaves restent cloués au sol, malgré les efforts du Capitaine BIZOT pour les entraîner à l'assaut.
Des chars du 3e Escadron sautent sur des mines.
Bilan : - 1 char détruit (ARGENTON)
           - 30 fantassins hors de combat
           - 200 prisonniers capturés
A 20H19, le Sous-Lieutenant De BRIEY reçoit l’ordre de prendre Maine-Arnaud et de s'installer en défensive face au Sud.
Durant tout l’après-midi, les chars 105 de l'Escadron d'État-Major ont fait merveille sur les blockhaus allemands.
À 20H30, le P.C. s'installe au Pousseau.
- Royan a été atteint à 18H00 par le Capitaine GAUDET.
- Le Sous-Lieutenant De BREY fonce sur Maine-Arnaud. Le CLERY, char de tête du Maréchal-des-Logis GARCIA, détruit plusieurs canons anti-chars.
- Le P.C. quitte Le Pousseau, et marche dans l’axe du 3e Escadron. Il atteint Maine-Arnaud par une nuit noire, et s'y installe. Le 3e Escadron (Peloton De BRIEY) poursuit au delà de Maine-Arnaud.
À 22H00, le char SAINT-CHAMOND II (3e Esc) du Brigadier-Chef De La BOULAYE atteint Royan et est arrêté au centre de la ville par les destructions. Il prend contact avec une patrouille de zouaves. La progression est stoppée. Liaison radio est prise avec l’Escadron GAUDET, entré dans la ville par le Sud-Est.

16 Avril 1945.
L'aviation bombarde à nouveau la Grande Côte au Nord-Ouest de Royan et la forêt domaniale de La Palmyre. Le P.C. stationne à Maine-Arnaud, cependant le Colonel et certains membres de son état-major sont partis dans le sillage du 2e Escadron, qui a pour mission de s'emparer des Mathes. Vers midi le reste du P.C. et l’Escadron d'État-Major se déplacent vers Beaulieu.
La V.T.T. LA ROCHELLE du Corps Franc de l’Adjudant-Chef GAILLIOT saute sur une mine.
- Le 2e Escadron s' empare de Vaux-sur-Mer puis de Beaulieu.
- Le 3e Escadron se porte sur La Palud et l’atteint à 15H30.
- Le 2e Escadron poursuit bon train sa progression - Laffont et Charosson sont pris.
- Le Colonel est dans l’axe du 2e Escadron qui marche en direction de Saint-Augustin.
Installation du P.C. à Saint-Augustin, tandis que l’Escadron BRIOT pousse jusqu'aux Mathes, qu'il occupe après avoir enlevé et nettoyé La Passe.
- Le 3e Escadron, pendant ce temps, est aux prises avec de sérieuses difficultés.
Le Sous-Lieutenant POOLE qui avait progressé à partir de La Palud, est stoppé par le tir très nourri des batteries côtières installées entre le Fort Mon Fre et le Feu de La Falaise. POOLE se déploie sur l'aérodrome au Sud-Ouest de La Palud, mais les mines arrêtent sa progression.
Les TD appuient l’Escadron KREBS en tirant sur de gros ouvrages.
Malheureusement, certains d'entre eux sautent sur des mines. Pour évacuer les blessés des TD, le Lieutenant KREBS est obligé de demander l’appui de l’Infanterie.
À 20H30. KREBS reçoit le Capitaine BELVALETTE qui lui remet un message à communiquer à l’Officier Allemand, commandant la résistance, en vue de sa reddition.
Le Sous-Lieutenant KERHUEL est envoyé en plénipotentiaire. L'Officier de Marine Allemand, commandant le bastion, refuse catégoriquement de se rendre. Un armistice est conclu jusqu'à 01H30.
Le Sous-Lieutenant KERHUEL rend compte au Lieutenant KREBS et signale que les dégâts causés aux allemands sont sérieux : blockhaus brûlés, pièces hors de combat, tués et blessés.
A 21H00, l’escadron se replie et va s'installer à Saint-Augustin.

17 Avril 1945.
Le 3e Escadron quitte la zone des combats et s'installe à Saint-Césaire. C'est aujourd’hui qu'est prévue l’offensive contre les Forts de La Coubre. Ci-dessous, ordre d’opération :
ORDRE GÉNÉRAL D'OPÉRATIONS pour la journée du 17 Avril 1945
I - Renseignements sur l’ennemi :
Le 16, en fin de journée, la Division occupe l’ensemble de la partie Nord-Est de la presqu'île d'Arvert. Elle est en voie d'occuper la rive Nord face à Oléron.
Il semble que l’ennemi ait pu regrouper une partie de ses éléments et constituer des îlots de résistances sérieux :
- sur la live Sud de la Pte de La Goubre dans ouvrages S 13 - S 11 - S 9, où il peut y avoir 800 à 1000 hommes.
- à l’Auture et à la Grande Côte.
- dans la région de Pontaillac, où serait l’Amiral MICHAELES.
II - Ces îlots de résistance seront réduits progressivement les uns après les autres, en commençant par le Nord.
Tous les éléments de feu disponibles seront groupés à cet effet, à savoir :
- A.D. : 1 groupe de 155 C.
           1 groupe de 105.
- A.L.C.A. : 1 groupe de 155 C U.S., type Howitzer.
               au moins 1 groupe de 155 longs U.S..
             le groupe de 203.
- Engins MENUEL : Reliquats disponibles sous les ordres du Lieutenant DESAINT.
Tous ces éléments devront être prêts à entrer en action à partir de 09H00 sur l’ensemble des ouvrages S 13 - S 11 - S 9.

III - Le Colonel ROUVILLOIS prendra, dès le reçu du présent ordre, le commandement de son groupement et du Groupement du Lieutenant-Colonel VERDIER.
Il laissera sur l’axe Breuillet - Arvert - La Tremblade, les éléments nécessaires à l’occupation et au nettoyage de la zone anciennement attribuée au groupement du Lieutenant-Colonel VERDIER.
Avec le reste des éléments placés sous ses ordres, il aura pour mission :
- dans la matinée : 1) de prendre Contact dans la partie Nord de la Forêt de La Coubre, avec des éléments de la Brigade OLÉRON, chargés d' occuper la rive Nord de la presqu'île.
                            2) de nettoyer les résistances isolées de la Forêt de La Coubre, au Nord du réduit de la Pointe de La Coubre (notamment ouvrages de la Maison Forestière de Pavillon.)
- à 14H00 : attaquer le réduit de La Coubre.
La préparation de cette attaque comportera :
1) des tirs de destruction des casemates à effectuer par le groupe de 203.
2] des tirs de harcèlement d'artillerie (calibre égal ou intérieur au 155).
3) des tirs de bombes "MENUEL ".
Tirs à exécuter dès 09H00 ou sinon, au fur et à mesure de la mise en place des pièces.
4) une intervention massive de la Tactical Air Force qui prendra fin à midi.
5) une intervention de bombardiers en piqué qui prendra fin à 15H00.
6) un tir de neutralisation aussi dense que possible, de 20 minutes, comportant 5 mn de tir à cadence rapide. 10 mn à cadence lente. 5 mn à cadence rapide. et qui aura lieu de 13H40 à 14H00.
IV - Le but de l’attaque est d’obtenir la reddition de la garnison. En cas de réaction trop vive de l’ennemi, l’infanterie s'établira à distance de sécurité des tirs d'artillerie, soit à 600 mètres du réseau de champs de mines extérieur du réduit, de façon à bloquer complètement la garnison et à la harceler de ses tirs.
V - Un P.C. avancé de la Division fonctionnera à partir de 10H00 au Maine-Arnaud.
- Une ligne téléphonique est tendue entre Saint-Augustin et La Résinerie, puis elle est poussée jusqu'à La Mélanie, aux environs de quoi le Colonel a l’intention de transporter son P.C. avancé. Il donne les ordres suivants :
ORDRE - Journée du 17 Avril
I- intention : Après la concentration artillerie et bombardement en pique (en serrant au plus près de la préparation d'artillerie et bombardement en piqué), et avec appui de base de feux de chars, par un groupement de 3 détachements Nord-Sud et un groupement Est-Ouest : attaquer le réduit de La Coubre.
Heure de débouché : 15 Heures 00.
II - Répartition des moyens et missions :
a) Groupement Nord : aux ordres du Commandant MARlON (attaque Nord-Sud par 3 détachements)
- Détachement Ouest : ligne forestière : Cdt GOVYS
- 1 Bataillon de Destroyers T.E.
- 1 compagnie du Bataillon GOVYS
- 1 escouade du Génie/2e D.B.
- Détachement Central : Départ 500 m. Est ligne forestière
- 1 peloton de T.D.
- 1 compagnie du Bataillon GOVYS
- 1 escouade du Génie/2e D.B. aux ordres du Lieutenant de Vaisseau MOREAU.
- Détachement Est : sur route 1.500 m. Est ligne forestière
- 1 peloton de chars 105
- la compagnie de Zouaves
- 1 escouade du Génie/2e D.B. aux ordres du Capitaine commandant la compagnie.
- Réserves à la Maison Forestière au Pavillon :
- Escadron DETURBET
- 2 escouades de déminage-sapeurs.
- P.C. : MARION : axe central
- Artillerie : liaison : Capitaine GEVET.
- Base de feu : PARCEVÀUX - Manchon 28.1 et manchons définis par Courbe 20.
- Base de départ : Tranchée de feu Sud de 27.2
- Neutralisation par explosifs et fumigènes de S. 9 à S. 11
- Mise en place - marche parallèle au détachement DETURBET
- sur les tranchées de feu parallèles à l’axe Est.
b) Groupement Est : aux ordres du Commandant CHATEAU-RENAUD. Capitaine JUIF adjoint.
   Axe : voie ferrée
- Artilleur de liaison : Capitaine JUIF
- Moyens : Bataillon moins 1 compagnie, plus 2 escouades
- Déminage : Génie
- Base de départ : carrefour 400 m. Sud-Ouest 15.6
- Appμi d’artillerie :
1° - concentration jusqu'à H
2° - fumigènes nourris sur les 3 axes à 100 m. du champ de mines de H à H+45 (mélange d’explosifs et de fumigènes de H a H+20).
3° - de H+45 à H+1 tir fumigènes sur ouvrages côtes (H+45 à H+50 mélange d' explosifs).
P.C. ROUVILLOIS : à partir de 14H00 cote 12.7 à 1500 m. Ouest de La Résinerie.
Il s' agit de taire tomber les Forts de La Coubre sans pertes inutiles, ni supplémentaires. Les chars 105 du Lieutenant BESNIER sont mis a la disposition du Capitaine CAVAILLÉ. À partir de 15H00, le P.C. du Colonel est installe à 800 m. S.O. de La Mélanie.
Après-midi silencieux.
En réalité des pourparlers ont lieu avec les Allemands, par l’intermédiaire de l'aspirant NACU-BHEZILLON pour les amener à capituler.
19H00, tout le P.C. se déplace pour passer la nuit aux Mathes. Un armistice a été conclu avec les Allemands. lls donneront une réponse demain à 07H00, faute de quoi, le combat reprendra.
Les détachements CAVAILLÉ et MARION restent toute la nuit sur leurs positions.
Allégresse aux Mathes.

18 Avril 1945.
Reddition de la garnison allemande des Forts de La Coubre. Une haie dite d’honneur est formée sur le passage de l'ennemi qui va se rendre. Participant a cette cérémonie. des détachements de toutes les unités qui ont contribué à faire capituler l'ennemi.
Le Général De LARMINAT est présent. Les Allemands passent en colonnes, alignés devant nous et notre matériel. Les Officiers allemands saluent à l’Hitlérienne. Il règne un grand silence.
Vers 10H30, visite des fortifications, de la côte, pilotés par des Officiers allemands. Il y a des marins anglais dans le groupe des visiteurs. L'aviation a littéralement bouleversé le terrain.
À 13H00, retour sur Burie. Le Régiment est de nouveau regroupé dans les cantonnements.
La nouvelle circule, que nous partons pour l’Allemagne. Des G.T. voisins ont déjà amorcé leur mouvement.
Comme toujours, le matériel chenillé part en chemin de fer par Saintes ; le matériel à roues partirait par la route.

19 Avril 1945.
Obsèques solennelles du Commandant De PERSON, en présence de sa femme venue d'Angleterre, en l’Abbaye de St-André de Sablonceaux.

20 Avril 1945.
À Burie, dans l’église, absoute en mémoire du Commandant De PERSON. Grand concours d'autorités civiles et militaires.

21 Avril 1945.
Obsèques en l’église de La Chapelle-des-Pots, du Sous-Lieutenant MATHIEU et du Cuirassier MALHERBE du 2e Escadron, tués au cours des opérations de Royan.
Inhumation au cimetière militaire du F.C.M. 4.

22 Avril 1945.
Aux Mathes, le Général De GAULLE passe en revue les troupes ayant participé aux opérations de Royan.
Remise de décorations. Le Sous-Lieutenant MERCIER du 3e Escadron, grièvement blessé, reçoit la Légion d’Honneur à l'hôpital de Saintes, des mains du Général De LARMINAT.
Visite des blessés du Régiment au F.C.M. 4 :
- Capitaine LENOIR
- Brigadier-Chef PONS.

 

 ORDRE DE BATAILLE DU 12e REGIMENT DE CUIRASSIERS

 

ETAT MAJOR :

 

 

M 3 A3

01

420595

METZ

 

 

M 3 A3

02

420590

NANCY

 

 

M 5 A1

02

 

NANCY II

 

 

M 3 A3

03

420591

COLMAR

 

 

M 3 A3

04

420594

STRASBOURG

 

 

M 5 A1

04

 

STRASBOURG II

 

 

M 4 A1

05

 

EPERLAY

 

 

M 4 A2

06

420934

FEZ

 

 

M 4 A2

07

420936

DJEMILLA

 

 

M 4 A3

07

95071

DJEMILLA II

   

M 4 A2

08

420933

RABAT

 

 

M 4 A3

08

 

RABAT II

   

M 4 A2

09

420942

MEKNES

 

détruit au Pont de Kehl le 23 11 1944

M 4 A1

09

 

MEKNES II

 

 

M 4 A3

 

 

PAQUIN

 

 

M 4 A3 105mm

 

 

St DENIS

 

détruit le 10 08 1944

M 4 A3 105mm

 

 

St DENIS II

 

 

M 4 105mm

 

1001033

St DENIS III

 

 

M 4 A3 105mm

 

90110

SARREGUEMINES

 

 

M 4 A3 105mm

  96918

SARREGEMINRES II

   

M 4 A3 105mm

 

 

CHERBOURG

 

détruit au Pont de Kehl le 23 11 1944

M 4 A3 105mm

 

 

PONT DE KEHL

 

 

1er ESCADRON DE COMBAT :

 

 

M 3 A3

12

420740

BORDEAUX

 

détruit le 10 08 1944

M 5 A1

12

 

BORDEAUX II

 

 

M 3 A3

17

420462

GRENOBLE

 

 

M 5 A1

17

96355

HOUECOURT-MADELON

 

 

M 3 A3

 

421069

LA MOUSSON

 

 

M 4 A3 105mm

 

96030

ORAN

 

 

1er PELOTON :

 

 

 

M 3 A3

2

420461

SAINT ETIENNE

 

Réformé le 15 08 1944

M 5 A1

2

95433

SAINT ETIENNE II

   

M 5 A1

3

95437

ALBI

   

M 3 A3

4

420446

MARSEILLE

   

M 3 A3

5

420452

CONSTANTINE

   

M 5 A1

5

95435

CONSTANTINE II

   

M 3 A3

6

420464

ORANGE

 

 

M 5 A1

 

96354

ORANGE II

 

 

M 3 A3

 

420686

ROCAMADOUR

 

 

2ème PELOTON :

 

 

 

M 3 A3

7

420589

TARBES

 

Réformé le 01 11 1944 

M 5 A1

7

96006

LUCE

 

 

M 3 A3

8

420689

PAU

 

détruit le 15 08 1944

M 5 A1

8

95083

SAINT-AIME

 

 

M 3 A3

9

420444

UZES

 

Réformé le 01 11 1944 

M 5 A1

9

96029

GIRONCOURT

 

détruit le 7 12 1944

M 5 A1

9

 

FRIESENHEIM

 

 

M 3 A3

10

420442

FOIX

 

 

M 5 A1

10

96005

CHERANCE

 

 

M 3 A3

11

420449

EL GOLEA

 

Réformé le 10 11 1944  

M 5 A1

11

 

MONSWEILLER

 

 

M 5 A1

13

96028

NICE 2

 

 

3ème PELOTON :

 

 

 

M 3 A3

12

420682

ALGER

 

Réformé le 10 08 1944  

M 5 A1

 

95084

ALGER II

 

 

M 3 A3

13

420687

NICE

 

détruit le 10 08 1944

M 5 A1

 

95431

LIMOGES

 

détruit le 23 09 1944

M 5 A1

   

LIMOGES II

 

Réformé le 20 11 1944 

M 5 A1

 

 

DAUBENSAND

 

 

M 3 A3

14

420593

ISTRES

 

 

M 5 A1

14

95434

ISTRES II

 

 

M 5 A1

 

L1001330

BERTRICHAMPS

 

 

M 3 A3

15

420477

LYON

 

 

M 5 A1

15

95085

LYON II

 

 

M 5 A1

15

 

LYON III

 

 

M 3 A3

16

420465

HYERES

 

Réformé le 25 09 1944  

M 5 A1

 

 

LARONXE

 

 Réformé le 25 11 1944 

2ème ESCADRON DE COMBAT :

 

 

M 4 A2

18

420771

PARIS

 

 

M 4 A2

 

96015

PARIS II

 

Détruit le 22/11/1944

M 4 A2

19

420835

SAINT-CYR

 

 

M 4 105mm

 

90543

ILE DE SEIN

 

détruit le 01 12 1944

1er PELOTON :

 

 

 

M 4 A2

20

420833

LISIEUX

 

détruit le 14 04 1945

M 4 A1

 

 

VIEUX-PONT

 

 

M 4 A2

21

420819

DIEPPE

 

 

M 4 A2

22

420897

ROUEN

 

 

M 4 A2

23

420923

CAEN

 

 

M 4 A2

24

420898

EVREUX

 

 

M 4 C 105mm

 

90110

SARREGUEMINES

 

détruit le 20 12 1944

M 4 A3 105mm

 

96918

SARREGUEMINES II

 

 

2ème PELOTON :

 

 

M 4 A2

25

420902

COMPIEGNE

 

détruit le 11 08 1944

M 4 A2

26

420906

CHARTRES

 

détruit le 11 08 1944

M 4 A3 76mm

26

95082

FYE

 

 

M 4 A2

27

420900

DIJON

 

détruit le 11 08 1944

M 4 A2

28

420895

REIMS

 

détruit le 11 08 1944

M 4 A3

28

96045

REIMS II

 

détruit le 01 12 1944

M 4 A3

28

 

REIMS III

 

 

M 4 A2

29

420918

SOISSONS

 

détruit le 30 10 1944

M 4 A3

29

96035

SOISSONS II

 

 

M 4 A2

 

420917

LORIENT

   

3ème PELOTON :

 

 

 

M 4 105mm

 

95073

CHERBOURG

 

 

M 4 A2

30

420977

NORMANDIE

 

 

M 4 A2

31

420784

PAIMPOL

 

détruit le 11 08 1944

M 4 A.

31

96008

PAIMPOL II

 

 

M 4 A2

32

420899

BREST

 

détruit le 11 08 1944

M 4 A2

33

420916

RENNES

 

détruit le 25 08 1944

M 4 A?

33

95440

RENNES II

 

 

M 4 A2

34

420896

QUIMPER

 

détruit à Paris le 25 08 1944

M 4 A2

 

420932

St WAAST

 

détruit le 27 08 1944

M 4 A3

 

96016

St LO

 

 

M 4 A2

 

420975

BAYEUX

 

 

3ème ESCADRON DE COMBAT :

 

M 4 A2

50

420758

DURTAL

 

 

M 4 A2

51

420806

SAUMUR

 

détruit le 22 09 1944

M 4 A3

 

 

RABAT II

 

 

M 4 A2

 

 

CARENTAN

 

 

M 4 A3 105mm

 

 

CENTAURE

 

 

1er PELOTON :

 

 

 

M 4 A2

35

420849

AMBOISE

 

 

M 4 A2

36

420790

ANGOULEME

 

 

M 4 A2

37

420894

AUBUSSON

 

 

M 4 A1

37

 

AUBUSSON II

 

 

M 4 A2

38

420846

ANGERS

 

 

M 4 A2

39

420845

ARGENTON

 

détruit le 14 04 1945

M 4 A1

39

 

ARGENTON II

 

 

2ème PELOTON :

 

 

 

M 4 A2

40

420847

BRIVE-LA-GAILLARDE

 

 

M 4 A2

41

420893

BRANTOME

 

détruit le 11 08 1944

M 4 A3

41

 

BRANTOME II

 

 

M 4 A2

42

420908

BLOIS

 

détruit le 11 08 1944

M 4 A2

42

 

CHAMPFLEUR

 

détruit le 22 09 1944

M 4 A3

42

 

CHAMPFLEUR II

 

 

M 4 A2

43

420922

BAIGNES

 

détruit le 25 09 1944

M 4 A3

43

 

BAIGNES II

 

 

M 4 A2

44

420848

BOURGES

 

détruit à Champfleur le 11 08 1944

M 4 A3

44

 

BOURGES II

 

 

3ème PELOTON :

 

 

 

M 4 A2

45

420910

CLERY

 

 

M 4 A2

46

420843

CHINON

 

réformé le 15 08 1944

M 4 A3

46

96012

BOURG-LA-REINE

 

détruit à Phalsbourg le 21 11 1944

M 4 A1

46

 

BOURG-LA-REINE II

 

 

M 4 A2

47

420901

CHOLET

 

détruit à Bourg le Roi le 13 08 1944

M 4 A.

47

 

BOURG-LE-ROI

 

détruit à Paris le 24 08 1944

M 4 A.

47

 

BOURG-LE-ROI II

 

 

M 4 A2

48

420913

SAINT-CHAMOND

 

détruit le 29 11 1944

M 4 A3

48

 

SAINT-CHAMOND II

 

 

M 4 A2

49

420841

CHAMBORD

 

détruit le 11 08 1944

M 4 A3

49

 

CHAMBORD II

 

 

M 4 A3 76mm

 

 

LICORNE

 

 

4ème ESCADRON DE COMBAT :

 

 

M 4 A2

52

420789

VERDUN III

 

détruit le 28 11 1944

M 4 A1

52

 

VERDUN IV

 

 

M 4 A2

53

420805

NANCY III

 

 

M 4 A3 105mm

 

 

COUTANCES

 

 

1er PELOTON :

 

 

 

M 4 A2

54

420903

VILLERS-BRETONNEUX

 

détruit le 11 08 1944

M 4 A3

54

 

CARROUGES

 

 

M 4 A2

55

420788

BERRY-AU-BAC

 

 

M 4 A2

56

420939

CHARLEVILLE

 

 

M 4 A2

57

420907

LILLE

 

 

M 4 A2

58

420948

VITRY-LE-FRANCOIS

 

détruit le 28 11 1944

M 4 c

 

 

WISSEMBOURG

 

 

2ème PELOTON :

 

 

 

M 4 A2

59

420905

BELFORT III

 

détruit le ?

M 4 A1

59

 

BELFORT IV

 

 

M 4 A2

60

420947

GERARDMER

 

 

M 4 A2

61

420912

BESANCON

 

 

M 4 A2

62

420927

RETHEL

 

 

M 4 A2

63

420944

ABBEVILLE

 

détruit le 11 08 1944

M 4 A1

63

 

ABBEVILLE II

 

 

3ème PELOTON

 

 

 

M 4 A2

64

420831

AMIENS II

 

 

M 4 A2

65

420915

LUNEVILLE

 

détruit le 11 08 1944

M 4 A1

65

 

LUNEVILLE II

 

 

M 4 A2

66

420904

MONCORNET

 

détruit le 11 08 1944

M 4 A3

 

 

MONCORNET II

 

 

M 4 A2

67

420926

DUNKERQUE

 

détruit le 11 08 1944

M 4 A2

67

 

DUNKERQUE II

 

 

M 4 A1

67

 

DUNKERQUE III

 

 

M 4 A2

68

420607

BACCARAT

 

 

M 4 A1

 

 

OSTHOUSE

 

 

 

1944 12e RCA Historique

                                   HISTORIQUE DU
                  12ème REGIMENT DE CHASSEURS D'AFRIQUE


 

    

LES ORIGINES - LE SENEGAL

Le 22 février 1941, le 1er Régiment de Chasseurs d'Afrique recevait l'ordre de constituer un Groupe d'Escadrons autonome destiné à l'Afrique Occidentale Française. Ce Groupe devait être composé d'un Escadron hors rang et de deux Escadrons de combat, l'un, le premier, sur side-cars, l'autre, le deuxième, sur chars Somua. Ces vingt-trois chars étaient tout ce qu'il restait de nos belles divisions légères mécaniques, sacrifiées en Belgique au mois de mai 1940. Il s'agissait de mettre nos derniers engins blindés modernes à l'abri des investigations des Commissions d'Armistice allemandes. Ainsi, dès le premier jour de son existence, la raison d'être du 12e Chasseurs d'Afrique était le refus d'admettre la défaite et l'espoir de la revanche.
Le "Groupe autonome du 1er Régiment de Chasseurs d'Afrique", aux ordres du Chef d'Escadrons de Langlade, s'embarque à Casablanca le 8 juin 1941, et débarque le 16 à Dakar. Le 19 juillet, il s'installe dans sa garnison, Thiès. Le 1er septembre, il prend la dénomination de "12e Groupe Autonome de Chasseurs d'Afrique" (12e G.A.C.A.) ; son insigne rappelle ses origines : sur une carte d'Afrique, le cheval stylisé, insigne du 1er Chasseurs, ayant quitté son socle, se cabre ; autour, sur une roue dentée, on lit la fière devise que lui donne son premier chef : "Audace n'est pas déraison".
A 80 kilomètres de Dakar, perdue en pleine brousse, Thiès est une bourgade ingrate. Quelques huttes où vivent des indigènes, quelques colons méfiants, pas très hospitaliers, tel est l'endroit où vint se réfugier ce Régiment qui, par la suite, devait se couvrir de gloire, tant en Tunisie que dans la campagne de France.
"Il y vécut une existence très dure. Tout était a faire, à bâtir, à construire. Pendant deux années, dans le travail et la patience, cette troupe attendit l'heure de la Libération, formant inlassablement dans les sables arides du désert et dans la brousse torride du Sénégal, des équipages de chars pour les combats à venir. Pendant deux années, deux longues années, au prix de peines et de souffrances sans nom, elle réussit à y subsister, luttant contre la nature ennemie, contre le climat meurtrier, contre l'ennui, et, malgré les morts nombreuses, malgré les tombes qui là-bas jalonnent cette route d'endurance, l'espoir la soutenait, cet espoir qu'un jour le combat reprendrait."
Le 23 novembre 1942, l'A.O.F. se ralliait au bloc nord-africain.
L'espoir devenait réalité, anciens équipages des D.L.M. de 1940, vieux chasseurs d'Afrique des 1er et 5e R.C.A., jeunes formés par le Groupe polissaient avec amour la mise au point de leurs chars, ces chars maintenus en parfait état de marche au milieu de difficultés incroyables, sous un climat pour lequel ils n'étaient pas faits.
La conservation de ce matériel au delà des limites d'endurance admises, donnait une première preuve de la valeur technique du Groupe. Ce souci du matériel devait rester une des plus belles "caïdats" du 12e R.C.A. et allait, en bien des occasions, lui donner la possibilité d'employer ses qualités d'audace et d'esprit cavalier, contre un ennemi presque toujours armé de matériels plus puissants que le sien.
Le 7 janvier 1943, l'ordre de départ est enfin transmis au 12e G.A.C.A., destiné au théâtre d'opérations d'Afrique du Nord. Les plus hautes autorités civiles et militaires d'A.O.F. lui envoient d'émouvants messages d'adieu. Celui du Général commandant la Place de Thiès résumait en des termes heureux le séjour colonial du Groupe.
"Au nom de tous les Officiers, Sous-Officiers et hommes de Troupe de la Garnison de Thiès, le général Perretier, commandant d'armes, souhaite bonne chance et heureuse réussite aux Officiers, Sous-Officiers et Hommes de Troupe du 12e G.A.C.A. dans l'accomplissement de leurs taches futures en Afrique du Nord, et sur le continent européen ensuite.
Interprète autorisé de la pensée de chacun, il peut affirmer que les cavaliers laisseront d'unanimes regrets à Thiès, mais le vide creusé par leur départ sera compensé en partie par les organisations durables qu'ils ont réalisées, telles que celles du camp de la Cour Saint-Ygest, du camp Faidherbe, et de la station d'estivage de N'Gaparou. Les coloniaux qui prendront ces organisations en charge n'oublieront pas ceux qui les ont édifiées. Ils n'oublieront pas surtout l'âme de ces œuvres, portant la marque du plus pur esprit militaire et cavalier.
Le nom du lieutenant-colonel de Langlade, ceux de ses distingués collaborateurs, leurs chars et leurs motos ne sont pas près d'être oubliés à Thiès."
Embarqué le 13 janvier sur les s/s "Fomalhaut" "Céphée" et "Champollion", faisant partie d'un convoi escorté, le Groupe quitte Dakar et débarque le 21 à Casablanca. Le 25, il embarque à nouveau sur les s/s "Jamaïque" et "Médie II", fait escale à Gibraltar, puis,
joint à un convoi de navires américains et anglais, vogue vers Alger où il débarque le 7 février. Tandis que le 2e Escadron va cantonner à Boufarik, le gros du Groupe embarque par chemin de fer à destination de Rio-Salado, où il arrive le 14 février.
Le 15, le 12e G.A.C.A. est transformé en Régiment de Chars, sous l'appellation de 12e Régiment de Chasseurs d'Afrique.
L'Escadron de chars, Somua, mis à la disposition du D.A.F. (Front Tunisien) continuait, à faire partie du nouveau Régiment. Et, tandis que le 12e R.C.A., enrichi de renforts successifs, se mettait sur un pied de douze Escadrons de combat, le 2e Escadron, aux ordres du capitaine Gribius, son premier chef, embarquait par voie ferrée à destination
de la Tunisie, salué à son départ par le général d'Armée Giraud. Pour la première fois de son histoire, le 12e Chasseurs d'Afrique allait combattre. Avec lui, les derniers chars français de 1940 partaient se mesurer avec les blindés allemands les plus modernes.
 
LA CAMPAGNE DE TUNISIE
 
Débarqué dans la région de Chéria le 25 février, le 2e Escadron se porte par étapes sur Metlaoui où il arrive le 16 mars. Le 17, il participe à l'attaque de Gafsa et occupe sans pertes les crêtes au sud de cette localité. Du 20 mars au 6 avril, il est employé à de duresmissions de détail dans la région de M'Dilla-Bordj Mathala, et essuie de nombreux tirs d'artillerie allemande. L'ennemi ayant décroché, il est engagé le 7 avril en exploitation et fonce malgré les champs de mines.
Ramené à Gafsa, il se porte sur Tebessa, sur Le Kef, puis sur Siliana. Là, il entre dans la composition du Groupement blindé français, aux ordres du général Le Couteulx, et est engagé en direction de Pont-du-Fahs. Les Somua et leurs vaillants équipages appuient, contre-attaquent, exploitent, sautent sur des mines, reçoivent les tirs ajustés de l'artillerie ennemie. Mais c'est la journée du 8 mai qui va lui apporter la vraie revanche, l'ivresse de la victoire.
L'Escadron reçoit l'ordre de pousser vers Zaghouan afin de reprendre le contact avec l'ennemi. Dans un élan magnifique, en dépit du tir des canons de 88 allemands, toujours hors de portée de ses 47, il fait un bond en avant de 30 kilomètres, capturant de nombreux prisonniers. Stoppé brutalement à la fin de la matinée devant la position de résistance allemande, il tient tête presque seul, et harcèle l'ennemi par ses contre-attaques incessantes, malgré de lourdes pertes.
Ce rush blindé, brutal et audacieux avait fortement impressionné les Allemands. Le 11 mai, la Division Boisseau fait tomber le bastion du Zaghouan. Lancé en exploitation dans la soirée, l'Escadron Gribius ne se laisse pas arrêter par la nuit, et jetant la panique dans les rangs ennemis, atteint Sainte-Marie du Ziz vers minuit.
Dès le lendemain, la poursuite reprend, la liaison est prise avec l'Armée anglaise. Vers midi, le Peloton Douboster voit arriver le général Von Arnim, qui vient se constituer prisonnier avec son Etat-major. La déroute allemande est complète. Le 17 mai, l'Escadronarrive à Tunis, où il participe le 20 à la revue des troupes alliées.
Le 22, il embarque sur voie ferrée dans la région de Medjez-el-Bab.
Le 14 juin, il rejoint le Régiment à Rio-Salado, où il reçoit les récompenses de sa brillante conduite sur le front tunisien. "Fidèle aux traditions de la Cavalerie, fidèle aux traditions centenaires de l'Armée d'Afrique, l'Escadron Gribius venait de faire entrer le 12e Chasseurs dans l'Histoire."
 
LE MAROC - L'ANGLETERRE
 
Le 1er septembre 1943, le 12e R.C.A. est formé en Régiment de Chars type léger, à quatre escadrons de combat. Le lieutenant-colonel de Langlade en conserve le commandement. Il donne naissance par dédoublement au 12e Cuirassiers. Le 19 septembre, les deux Régiments sont désignés pour faire partie de la 2e Division Blindée. Ainsi le 12e Chasseurs passe sous les ordres du prestigieux général Leclerc, qui le conduira de victoire en victoire.
Peu après, il fait mouvement sur le Maroc, laissant son dépôt à Oran. Stationnement en forêt de Témara, il continue son entraînement sur matériel américain, chars légers et moyens. Mais un fossé le sépare des éléments FFL de la Division, fossé bien difficile à combler devant les préjugés de toutes sortes. Le général Leclerc le sait bien, mais il veut partir au combat avec une Division qui ait une seule âme.
Son rayonnement personnel y suffira.
Le 19 mars 1944, il crée l'insigne de la 2e D.B., qui va matérialiser cette âme commune : "La préparation de la guerre en commun, dit-il, fait disparaître chaque jour davantage les barrières qui nous divisaient, en attendant que le combat côte à côte les supprime une fois pour toutes". Le colonel de Langlade met toute son autorité au service de la pensée du Général "… chacun de nous, qu'il provienne du Groupe Autonome d'A.O.F., des F.F.L. ou bien des Régiments d'A.F.N., que ce soit un évadé de France ou un patriote corse, chacun de nous n'a qu'une pensée, un but, une volonté : participer à la bataille qui demain libèrera la France... Cette fusion, nous continuerons à la réaliser dans la Division. Ardemment convaincu de sa nécessite vitale pour le présent et pour l'avenir, c'est la raison pour laquelle je vous y ai conduit en toute sérénité....."
A ce moment, le 12e Chasseurs, instrument de combat parfaitement au point, confiant dans sa valeur et dans ses chefs, est prêt à participer à la plus belle des campagnes, celle de la Libération.
Depuis décembre 1943, la 2e D.B. est articulée en trois groupements tactiques. L'un d'eux, le G.T.L,, est commandé par le colonel de Langlade qui, conservant le commandement officiel du Régiment, est remplacé à sa tête par le Chef d'Escadrons Minjonnet. Le 6 avril 1944, les permissions sont suspendues. Le général Leclerc convoque les Chefs de Corps et leur annonce que la Division doit embarquer à partir du 10. Le 12e R.C.A. fait mouvement sur Casablanca, embarque sur L.S.T. américains et, après une traversée sans histoire, débarque à Swansea le 22 avril. Il a laissé au Maroc un élément sur roues qui embarquera à Oran et rejoindra le Régiment stationné à Fimber-Station.
Le 1er juin, le Chef d'Escadrons Minjonnet prend officiellement le commandement du Régiment. Le 3 juillet, au cours d'une cérémonie qui se déroule dans le parc de Dalton Hall, en présence de délégations d'officiers des Armées alliées, le général Kœnig, commandant les Forces Françaises de Grande-Bretagne, remet son étendard au 12e Chasseurs d'Afrique. Cet étendard lui est offert par l'association des Français de Grande-Bretagne. Pour la première fois, le Régiment porte le calot de tradition bleu ciel à fond jonquille, qui vient de lui être attribué. Cet étendard, fabriqué en Angleterre, est bien un emblème de guerre avec ses franges de soie, sa lance britannique, sa cravate très simple. Mais il porte déjà sur sa soie son premier titre de gloire, "Tunisie", auquel bien d'autres vont venir s'ajouter.
Dès le débarquement allié en Normandie, Officiers, Sous-Officiers et Chasseurs piétinent d'impatience. Le 4 juillet, un télégramme du général Kœnig au général Leclerc vient leur donner un immense espoir : "Votre Division aura sans doute le privilège d'être la première grande unité française à fouler en vainqueur le sol libéré de notre Patrie".
Le 29 juillet, le Régiment est à Dorchester. Les 30 et 31 il embarque à Weymouth sur L.S.T. et L.C.T. Le 31, vers 14 heures, les premiers éléments sont en vue des côtes de France. Tous, émus aux larmes de revoir le sol national, savent quelle dure partie les attend.
Mais qui aurait pu imaginer la magnifique épopée qui allait être la leur ? Même dans leurs rêves les plus aventureux de cavaliers, ils ne pouvaient espérer la chevauchée qu'ils allaient vivre.
 
LA CAMPAGNE DE NORMANDIE        
 
Le Régiment commence à débarquer le 1er août à minuit trente, se regroupe près de Saint-Germain-de-Vereville, puis va bivouaquer près de Vesly. Le G.T.L. est articulé en deux sous-groupements : le commandant Minjonnet conserve les 3e et 4e Escadrons de chars moyens, soutenus par la 7e Compagnie du 2e Bataillon du Régiment de Marche du Tchad et la 2e Batterie du 40e Régiment d'Artillerie nord-africaine. Le 1er Escadron de Chars légers et le 2e Escadron de Chars moyens vont au sous-groupement du commandant Massu, commandant le 11e R.M.T.
Au moment où la 2e D.B. entre dans la bataille. la IIIe Armée U.S. vient de gagner la bataille d'Avranches. Les Allemands ont contre-attaqué a Mortain. L'incident est réglé le 8 août avec la participation d'un peloton du 12e R.C.A. Le 9, le général Patton découple hardiment ses divisions blindées. La 2e D.B. se porte, dans la nuit du 8 au 9, sur Château-Gontier. Le Régiment, parti de Sablé, bivouaque dans la région Le Chatelet - Saint-Favare.
Le 10 août, Patton lance la 2e D.B. dans une attaque sud-nord en direction d'Alençon. Il s'agit de refermer la nasse où sont pris les Allemands, en marchant a la rencontre de l'Armée britannique. Le Groupement Langlade est en tête, Massu à l'ouest, Minjonnet à l'est. Le premier accrochage a lieu avec la 9e Panzer-Division aux Sablons. Les deux Sherman de tête sont détruits. Deux Chefs de peloton sont tués.
Ils meurent dans l'ivresse de la victoire car, soutenu par l'aviation américaine, le Régiment reprend sa progression et atteint Dangeul où il capture de nombreux prisonniers. Le lendemain, l'avance vers le nord continue. Combattant dans un terrain coupé, favorable aux embuscades, les Chasseurs d'Afrique foncent en négligeant le danger et, battant les détachements ennemis partout où ils les rencontrent, infligeant de lourdes pertes à leur infanterie, détruisant chars, canons, véhicules, arrivent le soir à hauteur d'Alencon, où vient d'entrer le général Leclerc.
Le 12, la 2e D.B. entreprend le nettoyage de la forêt d'Ecouves.
Là encore, la prudence voudrait une progression lente, l'infanterie protégeant les chars. Mais, il est bien question de prudence alors !
Le Groupement Langlade contourne la forêt par l'ouest. Le 13 août, le Régiment atteint Chahains, détruisant trois automoteurs, huit chars, capturant 150 prisonniers. Le 14, il repousse une contre-attaque, et le 15 se porte en combattant sur Montmergel, écrasant les débris des troupes d'élite allemandes qui errent dans la forêt. Le 19, après la remise en état du matériel, le G.T.L. appuie la 90e D.I.U.S, qui a pour mission de fermer la poche en prenant Argentan et Ecouché. A Ommeil, le Sous-Groupement Minjonnet se heurte à une vive résistance qu'il détruit. Le lendemain, il prend liaison le premier avec des éléments polonais de la 11e Armée britannique, mettant la marque du 12e R.C.A. dans le succès de la bataille d'anéantissement de Normandie.
Engagé sans arrêt pendant deux semaines dans un terrain peu perméable aux chars, contre un ennemi agressif et aguerri, qui n'admettait pas sa défaite, le Régiment avait rempli toutes les missions à lui confiées avec l'allant que lui donnaient la conscience de sa qualité technique et la volonté de venger 1940, en montrant à nos alliés ce dont était capable un Régiment français. L'accueil émouvant des villages libérés avait été sa meilleure récompense.
 
LA LIBERATION DE PARIS
 
Le 21 août, le général Leclerc arrache au Commandement américain l'ordre de pousser la 2e D.B. sur Paris. Il faut que ce soient des Français qui y entrent en vainqueurs, et le plus tôt possible.
Le 23, le Régiment, toujours stationné dans la région d'Argentan, reçoit l'ordre de se porter sur Rambouillet où il arrive à la nuit tombée, sous la pluie. Les quelques jours de repos précédents ayant été mis à profit pour remettre le matériel en état, cette dure étape de 200 kilomètres s'effectue sans incident Dès son arrivée, le commandant Minjonnet reçoit les ordres pour le lendemain. Disposant des 1er, 3e et 4e Escadrons, de la 7e Compagnie du II R.M.T., d'un Peloton de T.D. et d'une Batterie d'artillerie, il a comme objectif le pont de Sèvres. Le Sous-Groupement Massu, qui compte dans ses rangs le 2e Escadron, est en tête. L'affaire s'annonce dure, car les Allemands disposent, pour défendre les abords de la capitale, de leurs très nombreuses pièces de 88 et de 20 de D.C.A., qui feront de l'excellent travail antichar.
Le 24, à 10 heures 30, le Sous-Groupement Massu, qui a pris Toussus-le-Noble, est arrêté face au ravin de la Bièvre par des armes antichars. Deux chars du 2e Escadron brûlent. A 11 heures, le colonel de Langlade donne au commandant Minjonnet l'ordre de déborder la résistance ennemie en attaquant en direction de Villacoublay, et d'occuper le passage du ravin de la Bièvre. Avec le 4e Escadron et la Compagnie d'infanterie, progressant à travers terrain, il enlève de haute lutte Jouy-en-Josas, puis prend pied sur le plateau de l'autre côté du ravin, non sans des pertes sévères. A 16 heures, le passage étant libre, le Sous-Groupement Massu repasse en tête et va prendre Villacoublay et le Petit-Clamart. A la tombée de la nuit, il est aux premières maisons de Paris, coiffant le pont de Sèvres. Le Sous-Groupement Minjonnet reste en place toute la nuit pour assurer la sécurité de la colonne des T.C.
Le lendemain 25 août, il se met en route a 6 heures 30. Il a reçu dans la nuit l'ordre de se porter dans la matinée au pont de Sèvres, puis d'attaquer en direction de l'Etoile et de la Concorde. Le pont de Sèvres est atteint à 11 heures 30. Le 3e Escadron et la 7e Compagnie passent aux ordres du lieutenant-colonel Massu. Leur progression est assez facile jusqu'aux abords de l'Etoile, défendue par trois chars allemands. Deux chars ennemis sont détruits, des centaines de prisonniers capturés. Le 3e Escadron descend alors les Champs-Elysées.
Un Panther tire de la Concorde vers l'Etoile, et manque de très peu le char du capitaine de Bort. Le Peloton de tête détruit ce Panther près de la grille du jardin des Tuileries. Sur le pont de la Concorde, la liaison est prise avec le 501e R.C.C.
A 15 heures 30, le reste du Sous-Groupement Minjonnet vient stationner dans les avenues débouchant sur la place Victor-Hugo. De nombreux prisonniers sont faits. Les unités, provisoirement passées aux ordres du lieutenant-colonel Massu, rejoignent en fin d'après-midi. Dans Paris en fête, au milieu de la foule enthousiaste, les Chasseurs d'Afrique reçoivent leur récompense.
Le 27 août, la 2e DB. se porte dans la banlieue nord, afin de dégager complétement la capitale et d'écarter la menace des contre-attaques allemandes. Le 12e RCA., qui a profité de sa victoire pendant deux jours, repart au combat. Le G.T.L., progressent sur deux axes, se heurte à l'ennemi à Villetaneuse et à Montmagny. Ces résistances sont détruites grâce aux tirs du 40e R.A.N.A. Les jours suivants sont employés en patrouilles, capturant les derniers éléments allemands qui errent au nord de Paris.
Le 1er septembre, le Chef d'Escadrons Minjonnet crée un Peloton d'éclaireurs sur jeeps. Sa mission est de précéder les chars, afin de déceler les armes anti-chars avant qu'elles n'aient pu ouvrir le feu sur nos Sherman. Une fois le contact pris, il doit appuyer les chars au même titre qu'une section d'infanterie. Souple, silencieux, rapide, ce Peloton sera désormais chaque fois en tête. Vrai Régiment de Cavalerie, le 12e Chasseurs d'Afrique ne veut pas laisser à d'autres l'honneur de la reconnaissance.
Mais, depuis le 15 août, la 1ère Armée Française poursuit sa marche victorieuse, des plages du midi de la France au plateau de Langres, et va faire sa jonction avec la IIIe Armée Américaine. La 2e D.B. ne peut rester à l'écart de ces nouveaux combats. Dès le 5 septembre, le Régiment est alerté.
 
DOMPAIRE

Les pertes en personnel ont été facilement comblées par l'afflux des jeunes Français qui veulent se battre, et qu'attire le prestige des libérateurs de Paris. La 2e D.B. est remise à la disposition du XVe Corps américain, avec lequel elle avait déjà combattu en Normandie.
Le général Leclerc lance le G.T.L. en tête. Le 8 septembre, le 12e R.C.A. quitte Villetaneuse. Le 9, il est à Nogent, le 10 au delà de Bar-sur-Aube. Le 11, à 13 heures 30, le 4e Escadron se heurte à l'ennemi à Prez-sous-Laffauche. Sous les yeux du Général, le Sous-Groupement Minjonnet enlève et nettoie le village, faisant 200 prisonniers. A 14 heures 30, tout est terminé, et la marche en avant reprend. A 18 heures 30. le 1er Escadron, qui a pris la tête, est arrêté par une vive résistance ennemie devant Saint-Rémimont. Il est trop tard : l'attaque est remise au lendemain.
Le 12 septembre, le dispositif d'attaque est mis en place à 8 heures du matin. Mais, à 9 heures 30, arrive, un contre-ordre ; tandis que le Sous-Groupement Massu va attaquer Vittel, le Sous-Groupement Minjonnet doit le déborder afin de surprendre les éléments ennemis qui tenteraient de s'échapper. Dès le départ, le 4e Escadron, en tête, détruit plusieurs chars ennemis et fait des prisonniers. A 15 heures 30, Vittel est pris, et tout le G.T.L. fonce sur Damas et Dompaire. Vers 19 heures, les premiers éléments du 12e R.C.A. sont en vue de ces deux localités, occupées par l'Infanterie ennemie. Il est trop tard pour attaquer, on bivouaque sur le plateau. Dans la nuit, des bruits de chars : la 112e Panzer-Brigade, avec ses 45 Panther et ses 45 Panzer IV commence à arriver.
Le 13 septembre, tandis que Massu attaque Dompaire avec le 2e Escadron, Minjonnet se charge de Damas avec les 3e et 4e Escadrons.
Quatre T.D. du R.B.F.M. l'appuient. Dès 9 heures 30, les Panther apparaissent, tout de suite pris à partie par les Sherman et les T.D.
Grâce à la valeur de nos équipages, plusieurs sont détruits, quoique mieux armés et plus protégés. Mais il en arrive de plus en plus, et L'Air-Support est alerté. Les Thunderbolt font de l'excellente besogne, traquant et détruisant les chars ennemis entre Dompaire et Damas.
A plusieurs reprises dans la matinée, ils appuient de leurs feux très efficaces la progression de nos chars qui, eux aussi, réalisent un beau tableau de chasse. Vers midi, la bataille est gagnée.
Des 45 Panther de la 112e Panzer-Brigade, 35 brûlent sur le terrain ! Plusieurs ont été abandonnés intacts par leurs équipages.
Mais, à 12 heures 15, le chef d'escadrons Minjonnet apprend que le P.C. du colonel De Langlade est attaqué à Ville-sur-Illon par le bataillon de Panzer IV. Tandis que l'artillerie règle rapidement son tir d'arrêt, le 3e Escadron se porte au plus vite à la rencontre de cet adversaire à la taille de ses Sherman. Le peloton de tête pénètre dans Ville-sur-Illon et détruit les chars ennemis qui s'y sont engagés. L'Air-Support intervient et bientôt le village est dégagé. C'est le dernier combat de cette journée de victoire, où le 12e Chasseurs, soutenu par son infanterie, a été engagé en entier et a porté le poids principal de la bataille. Dompaire, Damas, deux noms qui appartiennent à l'histoire du 12e R.C.A.
Le 14 septembre, vers 16 heures, une compagnie de Panzer IV contre-attaque sur Damas. Les artilleurs du 40e R.A.N.A. immobilisent deux chars. Les marins du R.B.F.M. en détruisent deux. Les chasseurs du 12e s'en adjugent trois. Le combat dure à peine plus d'une heure. Les Allemands se retirent et se contentent d'effectuer des tirs de harcèlement à grande distance. Le soir, il est enfin possible de dénombrer les chars ennemis détruits : des 90 chars de la 112e Panzer-Brigade, 59 sont restés sur le terrain.
La position de Dompaire-Damas est organisée en points d'appui.
Le 18 septembre, le général Leclerc vient féliciter les équipages qui se sont distingués pendant la bataille. Du 15 septembre au 31 octobre, le régiment reste en position défensive, mission difficile et épuisante pour une unité blindée. L'artillerie ennemie, très active, lui occasionne des pertes sérieuses. Des accrochages de patrouilles ont lieu chaque jour.
Le 1er novembre, le sous-groupement Minjonnet participe à l'opération montée par la 2e D.B. sur Baccarat. Il enlève d'assaut Herbeviller donnant ainsi de l'air à la division vers le nord. La encore, il faut s'installer définitivement sur le terrain conquis, et y subir des tirs d'artillerie meurtriers. Le 11 novembre, le chef d'escadron Minjonnet est promu au grade de lieutenant-colonel.
Le 12 novembre enfin, les chefs de corps sont convoqués au P.C. du G.T.L. où ils reçoivent les ordres du général Leclerc. Après avoir piétiné pendant près de deux mois, la 2e D.B. va de nouveau foncer, avec le plus beau des objectifs... Strasbourg !
 
STRASBOURG – L'ALSACE
 
L'intention du général est la suivante, après la rupture du front (Vorvogesen-Stellung) par les 44e et 79e D.I.U.S., pousser un premier échelon en direction de la trouée de Saverne, en évitant les centres et les agglomérations. Puis faire suivre le reste de la division en utilisant l'axe le plus favorable.
La mission du G.T.L. est d'atteindre au plus tôt les sorties Est de la trouée de Saverne, en suivant des itinéraires secondaires, dans la partie Sud de la zone d'action de la division. Caractéristiques de la mission : vitesse. Le 3e escadron est au sous-groupement Minjonnet, le 2e au sous-groupement Massu, le 1er et le 4e en réserve de groupement.
Le 13 novembre, la préparation d'artillerie débute. Tous les canons y participent. Le 15, l'infanterie américaine attaque. La bataille des Vosges est commencée. Le 19, le général de Langlade apporte personnellement au P.C. des sous-groupements l'ordre de départ. A midi, le peloton d'éclaireurs traverse Cirey. A 12h30 le 3e escadron attaque Bertrambois qui est pris à 13 heures 30. A 17 heures, les éléments de tête sont arrêtés par une solide résistance devant Niederhoff. La nuit va tomber. L'attaque de cette localite est remise au lendemain.
Le 20, après une préparation d'artillerie, Niederhoff est enlevé et nettoyé. De nombreuses armes antichars sont détruites et 60 prisonniers sont capturés. La progression reprend à 10 heures 15. A midi et demi, de violents tirs d'artillerie et d'automoteurs arrêtent le sous-groupement Minjonnet devant Voyer. L'Air-Support ne peut être utilisé en raison du mauvais temps. A 17 heures 30 Voyer est pris, avec 48 prisonniers. Un important matériel a été détruit. Pendant ce temps, le sous-groupement Massu, moins gêné, a pu atteindre Sitifort, quelques kilomètres plus à l'Est, en bousculant les colonnes motorisées et hippomobiles allemandes en retraite, Leurs débris jonchent l'axe.
Le 21, tandis que Massu fonce sur le col de Dabo, qu'il atteint à 13 heures, Minjonnet tient le carrefour de Rethal. Dans la soirée, il se porte à son tour au Dabo. Le 22, le général De Langlade donne pour mission au lieutenant-colonel Minjonnet d'atteindre Saverne, de traverser la partie Ouest de la ville sans la nettoyer, et d'attaquer au plus tôt le col de Saverne. Le nettoyage de la ville est à la charge du sous-groupement Massu, qui doit l'attaquer par l'Est. A 13 heures 30, le 3e escadron aborde Saverne. A 16 heures, il est en vue du col, fortement défendu. A la tombée de la nuit, l'infanterie l'enlève à la grenade. Le bilan de la journée se chiffre par 300 prisonniers et 11 armes antichars détruites.
Le 23 novembre, le sous-groupement Minjonnet prend Phalsbourg et vient s'installer à Saverne. Pendant ce temps, le reste de la division, 12e cuirassiers en tête, fonce sur Strasbourg, où le colonel Rouvillois entre à 10 heures 30. Peu après, il est en vue du pont de Kehl, Le 24, le sous-groupement Minjonnet se porte sur Strasbourg et participe au nettoyage de la ville. Le 25, il est chargé d'enlever le fort Ney qui, canonné, capitule en nous livrant 45 officiers et 400 hommes.
Mais le 12e R.C.A. ne profitera pas plus longtemps qu'à Paris de la victoire. Dès le 27, à 16 heures, il quitte Strasbourg en direction du sud-ouest et va stationner à Duppigheim. L'ennemi tient toujours en Alsace, et il faut le contenir pour l'empêcher de reprendre pied dans Strasbourg. Le 28, le sous-groupement Minjonnet se heurte à une faible résistance devant Walff qui est pris vers 10 heures. Zellviller, fortement tenu, est enlevé et nettoyé à 17 heures. Le régiment a détruit 4 antichars et fait 150 prisonniers. Le 30, il enlève le village de Stotzheim. Le 1er décembre Semersheim est occupé. Le sous-groupement y stationne jusqu'au 8, en butte à de violents tirs d'artillerie lourde. Le 9 il prend Goxwiller et Meistratsheim. Il reste en situation défensive dans cette région, aux abords de Sélestat occupé par les Américains jusqu'au 19. Le 20, la 2e D.B. passe au IIe corps d'armée française, et le général de Montsabert, accompagné du général Leclerc, vient visiter les avant-postes. Le 29, le sous-groupement Minjonnet, relevé par le sous-groupement Massu passe en réserve de division. Depuis la prise de Strasbourg, il n'a pas cessé d'être engagé quotidiennement.
Ces combats en Haute-Alsace, dans le froid et la neige, contre un adversaire aguerri et résolu, qui épuisait ses dernières chances, avaient été très durs. Une fois de plus, il avait fallu utiliser les chars à des missions de détail pour lesquelles ils n'étaient pas faits. Le 12e R.C.A. avait donné là une nouvelle preuve de sa qualité.
Mais après l'échec de l'offensive des Ardennes, les Allemands ne renoncent pas à prolonger la guerre par un nouvel effort. Les renseignements reçus prouvent qu'ils préparent une nouvelle attaque menaçant, du Nord vers le Sud, le versant Lorrain des Vosges, pour prendre à revers les vainqueurs de la bataille d'Alsace. Le 30 décembre le G.T.L. remis à la disposition du XVe Corps américain, se porte par Saverne dans la région de Fenestange-Postroff. Le 2 février, il relève un C.C. de la 14e D.B.U.S. dans la région de Sarre-Union, Jusqu'au 17 janvier, il mène des actions quotidiennes d'appui de feu et de contre-attaque au profit de l'infanterie américaine, non sans subir de dures pertes du fait de l'artillerie et des automoteurs ennemis.
Le 18, la 2e D.B. revient dans la plaine d'Alsace. Le G.T.L. stationne dans la région de Furdenheim-Audratzheim prêt à intervenir en Basse-Alsace. Le 22, le sous-groupement Gribius (Le Chef d'Escadrons Gribius remplace le lieutenant-colonel Minjonnet absent) est alerté au milieu de la nuit et reçoit pour mission de dégager Kilstett, où un Bataillon de tirailleurs est encerclé par l'ennemi. Rapidement montée, la manœuvre est menée par les 3e et 4e Escadrons en liaison étroite avec les fantassins du R.M.T. Elle réussit parfaitement et coûte aux allemands 300 prisonniers, 100 tués; 4 Panther et 3 Panzer III. Le Sous-Groupement Massu n'a pas eu à intervenir.
Mais c'est maintenant qu'une attaque combinée de la 1ère Armée Française et du XVe Corps américain va libérer entièrement la Haute-Alsace et nous permettre de border partout le Rhin. Le G.T.L. y prend une part prédominante. Le 5 février, le 1er Escadron de Chars légers, flanc gardant une attaque américaine, enlève seul, sans accompagnement le village de Loggelsheim, faisant plus de 100 prisonniers.
Dans le même temps, le Sous-Groupement Gribius se tient prêt, dans la région de Marckolsheim, à exploiter le succès des opérations menées par la 3e D.I.U.S. sur l'axe Neuf-brisach-Chalampé.
Le 6, à 4 heures, le mouvement est déclenché. Mais il apparaît tout de suite qu'il ne s'agit pas d'une poursuite, mais d'un dur combat, l'ennemi se défend pied à pied. Non sans subir des pertes importantes, le Sous-Groupement s'empare de "l'ouvrage 197", y faisant 150 prisonniers, puis d'Obersaasheim où 2 Panther sont détruits et 250 Allemands capturés. Le lendemain, l'opération est reprise, et débute par la prise de Heiteren puis de Balgau, malgré une résistance ennemie de plus en plus forte. Devant Fessenheim notre attaque échoue sur des feux puissants, des armes intactes, une artillerie importante ; Mais liaison est prise avec les éléments de la 1ère D.B. Française qui arrivent.
Le 8 février, Fessenheim est enlevé, et le Sous-Groupement pousse jusqu'à Blodelsheim qu'il prend, toujours en liaison avec la 1ère D.B.
C'est le dernier combat du Régiment dans cette Alsace où il laisse beaucoup des siens.
 
ROYAN - LA VICTOIRE
 
Le 16 février, le Régiment est envoyé dans la région de Metz, d'où partie par la route, partie par voie ferrée, il se transporte dans les environs de Châteauroux. Le 15 mars, à l'occasion de la fête du Régiment, le général Leclerc vient remettre sa première palme à l'Etendard du 12e R.C.A. Figés au garde-à-vous, Officiers, Sous-Officiers et Chasseurs entendent avec fierté la lecture de leur Citation à l'ordre de l'armée :
"Régiment de chars qui, sous les ordres du Chef d'Escadrons Minjonnet, n'a cessé de battre l'ennemi partout où il a été engagé. Après avoir, dans de nombreux combats, brisé sa résistance en Normandie et dans Paris, a conquis les 13 et 14 septembre la position de Damas, résistant à deux violentes contre-attaques ennemies et détruisant 21 chars Panther au cours de trente heures d'une lutte ininterrompue. A ainsi réalisé un des plus beaux faits d'armes depuis le débarquement allié du 6 juin. Depuis le 9 août, a détruit un total de 60 véhicules ou matériels de combat dont 40 chars, 4 obusiers de 150 et 14 canons antichars, mettant hors de combat ou capturant un nombre très élevé d'ennemis."
Le 8 avril, le Régiment est mis à la disposition du Détachement d'Armée de l'Atlantique. Il va apporter aux Forces Françaises de l'Ouest, luttant pour Royan, l'appui de ses chars et de leurs canons.
Il embarque par voie ferrée, débarque le 10 dans la région de La Villedieu, reprend la route et se met en place le 13, veille de l'attaque sur Royan.
Le 14, les Escadrons appuient de leurs feux la progression de l'infanterie. Le 15, devant Fontbedeau et Saint-Georges-de-Didonne, des champs de mines très denses ralentissent l'avance et occasionnent des pertes. Ces deux villages ne sont pris que le lendemain, après un dur combat, au cours duquel le Chef d'Escadrons Gribius est grièvement blessé et doit être remplacé à la tête du Sous-Groupement par le capitaine d'Alançon.
Le 22 avril, des éléments du 12e R.C.A. participent à la prise d'armes qui marque la fin des opérations sur le Front de l'Atlantique. Le 24, le Régiment quitte la région de Royan. Ses chars sont embarqués sur voie ferrée, ses véhicules à roues font mouvement par la route. Le 1er mai, il est regroupé à l'ouest d'Augsbourg, ayant franchi le Rhin et pénétré en Allemagne. Il y arrive trop tard pour prendre part aux derniers combats de la guerre, et y apprend l'Armistice.
Le 19 mai, à Klosterlhufeld, au cours d'une grandiose cérémonie militaire, la 2e D.B., avec tout son matériel, défile devant le général de Gaulle, qui l'assure de sa sollicitude toute particulière. Le 25 mai, le Régiment quitte l'Allemagne pour gagner la région parisienne. Le P.C. est à Nemours.
Le 11 juin, le général de Langlade, premier Colonel du 12e R.C.A., lui fait ses adieux :
"...Destin vraiment providentiel que cet itinéraire conduisant les premiers compagnons du général Leclerc du Tchad au nid d'aigle de Berchtesgaden à travers cinq années jalonnées d'épreuves et de souffrances inouïes, mais aussi de succès encore plus inouïs. Les compagnons de la deuxième heure, aux côtés de leurs frères aînés, ont participé à ce prodigieux destin...
Le cycle de l'Epopée est clos, celui des temps nouveaux commence.
A vous tous, mes compagnons, au moment où nos pas hésitent au seuil incertain des jours sans gloire, je dis aujourd'hui mon admiration et ma reconnaissance.
Je n'ai connu auprès de vous que des heures pures et belles. Au Chef illustre qui nous a conduits et qui incarnait la volonté de vivre de la France, vous avez tout donné : votre confiance, votre amour, votre foi, votre espoir, votre vie. A moi qui fremirai de fierté jusqu'à mon dernier jour de vous avoir eus sous mes ordres et d'avoir servi sous les siens, vous êtes, je vous l'assure, attachés à jamais par les liens du cœur et de l'esprit... "
Le 18 juin, c'est l'apothéose. Le Régiment participe, avec toute la 2e D.B., à la magnifique prise d'armes qui se déroule dans Paris en fête et montre aux Français les bons artisans de la France. Précédé de son Etendard, le 12e Chasseurs d'Afrique défile avec ses chars du pont de Neuilly à la place de la Concorde, salué par les acclamations de la foule reconnaissante et enthousiaste.
Le 22 juin, à Fontainebleau, le général Leclerc fait ses adieux à la Division et lui laisse ses consignes pour le temps de paix.
"Il y a quelques jours, nous nous recueillions ensemble en pensant à nos morts, et le 18 juin, j'avais l'honneur de défiler une dernière fois à votre tête dans ce Paris que nous avons libéré.
Aujourd'hui appelé par le général de Gaulle, ainsi que le général de Langlade, à d'autres fonctions, je quitte cette Division et je viens vous faire mes adieux.
J'en quitte le commandement, mais rassurez-vous, je n'en quitte pas l'esprit.
Cet esprit qui anima nos actions et nous permit de vaincre, je tiens à vous le rappeler, et à vous le préciser avant de m'éloigner.
En toutes circonstances, ce fut certes la recherche du travail et du combat le plus utile aux intérêts français, sans nous laisser arrêter par aucune difficulté.
Oui, ce n'est pas seulement la passion du combat, le désir de gloire à tout prix qui ont animé cette Division, mais c'est aussi et surtout la recherche au maximum de l'intérêt français, quelles que soient les difficultés.
Nous avons vaincu ensemble, c'est bien, mais si nous avons réussi à nous donner ce patriotisme agissant, c'est encore beaucoup mieux.
Car ce patriotisme n'est pas aujourd'hui un sentiment chauvin et étroit dépassé par l'Histoire, c'est une nécessité vitale, les événements de chaque jour le prouvent.
Demain comme hier. conservez un patriotisme agissant.. Le commandement de cette Division fut facile parce que tous, poursuivant le même but, faisaient preuve d'une camaraderie de combat efficace...
Je vous quitte. mais je ne vous oublierai pas. Vous-même, quand vous sentirez votre énergie fléchir, rappelez-vous Koufra, Alençon, Paris, Strasbourg."
Au cours de la prise d'armes, le général Leclerc remet à l'étendard du 12e R.C.A. sa deuxième palme : "Régiment de Cavalerie d'élite qui, sous les ordres du lieutenant-colonel Minjonnet et du chef d'escadron Gribius, n'a cessé depuis le début de la Campagne de donner les preuves de sa magnifique tenue au feu. A pris une large part à la libération de Strasbourg par ses chars qui, en tête de la 2e D.B., ont traversé les Vosges, pris Saverne et son col, ouvrant la route aux Divisions Alliées. Pendant la période du 18 novembre 1944 au 16 février 1945, libère de nombreux villages de Lorraine et d'Alsace, battant, malgré de dures pertes, l'ennemi partout où il résistait, lui faisant 2.580 prisonniers, dont 2 généraux, lui détruisant 24 chars, 39 canons de différents calibres, de nombreuses mitrailleuses et plus de 200 véhicules automobiles ou hippomobiles. "
 
RAMBOUILLET – MEKNES
 
En novembre, le 12e R.C.A. vient tenir garnison à Rambouillet.
C'est l'époque où les Régiments perdent le meilleur d'eux-mêmes. Avec une énergie farouche, le lieutenant-colonel Minjonnet tient à maintenir le 12e Chasseurs d'Afrique à la hauteur de sa jeune tradition. Le 1er mars 1946, admis à la retraite, il fait ses adieux à son beau Régiment :
"L'heure de la retraite vient de sonner pour moi, je quitte aujourd'hui le commandement du 12e Régiment de Chasseurs d'Afrique.
Je ne vous parlerai pas de l'émotion qui m'étreint en arrivant au terme d'une carrière de plus de trente ans et en quittant le commandement de ce Régiment.
Je vous parlerai seulement de la fierté que j'éprouve d'avoir, pendant près de trois ans, exercé ce Commandement qui restera l'honneur de ma vie de Soldat.
Il m'a apporté, ce Commandement, la plus belle satisfaction que puisse ambitionner un Officier : celle de commander au feu la troupe qu'il a formée et de constater que cette troupe se montrait, partout où elle était engagée, égale aux meilleures, digne de ses glorieuses ainées de l'Armée d'Afrique, fidèle aux plus belles traditions qui ont fait la réputation de notre Armée...
Je veux adresser mon souvenir affectueux et reconnaissant à tous ceux qui, déjà rentrés dans leurs foyers de France ou d'Afrique, furent nos camarades de combat, et les bons artisans de nos succès.
Quant à vous, mes vieux compagnons restés auprès de moi, vous savez trop la place que vous occupez dans mon cœur pour que j'aie besoin d'insister.
Je veux encore exprimer notre gratitude et notre souvenir ému à tous ceux qui ont été blessés dans nos rangs, dont beaucoup souffrent encore dans leur chair, et dont beaucoup resteront, hélas, infirmes pour la vie.
Je veux enfin et surtout rendre un dernier hommage à la mémoire de nos morts. Ils étaient les meilleurs parmi nous, et ils l'ont prouvé en consentant sans hésiter le sacrifice suprême. Leurs noms doivent rester gravés dans nos mémoires, et leur exemple doit vivre dans notre souvenir.
Ce souvenir, je vous le lègue, avec l'histoire encore courte, mais déjà glorieuse de notre Régiment, à vous qui continuez le 12e Régiment de Chasseurs d'Afrique. A vous les anciens du Régiment, à vous qui, rentrant de captivité, n'avez pu vivre les belles heures de la revanche, à vous les jeunes qui êtes nos espoirs dans l'avenir.
Tous ensemble, vous garderez fidèlement les traditions d'honneur, de discipline, de belle tenue et de valeur technique qui ont fait la force de notre Arme à travers l'Histoire. Tous ensemble, vous travaillerez pour être prêts, comme l'ont été vos aînés, à l'heure peut-être prochaine où le Pays devra de nouveau faire appel à ses enfants, à l'heure où la France aura besoin de vous. "
Le chef d'escadrons Marion prend le commandement du Régiment et obtient pour lui de retourner en Afrique. C'est le vœu de tous ses cadres, qui tiennent à retrouver, sous le dur soleil, l'ambiance dans laquelle leur Régiment s'est formé et où sont nées ses traditions.
Au mois d'août 1946, réduit à quatre Escadrons de combat, il vient tenir garnison à Meknes.
Le lieutenant-colonel Marion, prenant le commandement du 1er Régiment Etranger de Cavalerie, est remplacé à sa tête par le lieutenant-colonel Barrou. Transformé en Régiment de Reconnaissance, le 12e R.C.A. reçoit dans ses rangs la majeure partie des cadres et de la troupe du 6e R.S.M., qui vient d'être dissous.
Le 6 novembre 1946, le général Leclerc, de passage au Maroc, remet au 12e Chasseurs la fourragère que lui valent ses deux citations à l'ordre de l'Armée. La prise d'armes se déroule sur l'aérodrome de Salé.
Les anciens qui ont fait campagne avec la 2e D.B. auront deux fois encore l'occasion de revoir le Chef prestigieux qui les a conduits à la victoire : le 22 avril 1947, le Régiment défile devant lui. En octobre de la même année, il manœuvre sous ses yeux. Un mois plus tard, le Colonel et l'Etendard escortent d'Oujda à Alger la dépouille mortelle du grand Chef.
Et maintenant, dans son beau quartier, jalousement entretenu, où les bâtiments portent les noms de ses morts, le 12e Chasseurs d'Afrique voit passer dans ses rangs les jeunes de France appelés à servir quelques mois sous les plis de son Etendard. Ses cadres se donnent à l'instruction, tache primordiale, mais bien lourde parfois devant les difficultés de l'après-guerre. Si leur enthousiasme reste entier, c'est qu'ils ont la volonté de maintenir leur Régiment à la hauteur de ses traditions et de sa réputation. Vrai Régiment d'Afrique, le 12e R.C.A. a ses "Caïdats" : discipline, élégance, entretien jaloux du matériel, et tient à les conserver. L'attachement que lui gardent les jeunes instruits dans ses rangs fait la preuve de sa réussite.
Mais sur les chemins de cette belle chevauchée, se dressent les nombreuses croix qui témoignent du sacrifice suprême des meilleurs, de tous ceux qui ont signé de leur sang les lignes glorieuses de l'épopée du 12e Chasseurs d'Afrique.

 

SITE HISTORIQUE DU 12e R.C.A.



 

12ème REGIMENT

DE CHASSEURS D'AFRIQUE

ORDRE DE BATAILLE

 

ESCADRON D'ETAT-MAJOR :

M 3 A3

06

 

BRETAGNE

 

M 3 A3

07

420376

ALSACE

 

M 4 A3

 

 

ALSACE II     Ch MONCEL

 

M 3 A3

08

421066

ESKUARIE

 

M 4 A2

 

420940

18 JUIN 1940

 

M 4 A2

 

 

ARDENNES

 

M 4 A2

 

 

BRETAGNE

 

M 4 A3

 

 

BRETAGNE II  MdL BUSTOS

 

M 4 A2

 

 

CYRANO DE BERGERAC

 

 

1er ESCADRON DE COMBAT :

M 3 A3

16

 

POITOU    

 

M 5 A1

16

 

POITOU II    Lt BOUCHER

 

M 3 A3

17

 

ARTOIS       Cne de PARCEVAUX

 

1er PELOTON :

 

M 3 A3

1

 

MAINE  Asp de la PONTAIS

 

M 3 A3

2

 

BEAUCE 

 

M 4 A1

2

L1001023

BEAUCE II   MdLC CARTIER

 

M 3 A3

3

 

SOLOGNE

 

M 5 A1

3

 

SOLOGNE II

 

M 4 A2

3

 

SOLOGNE III

 

M 3 A3

4

 

BERRY

 

M 5 A1

4

 

BERRY II

 

M 4 A1

4

 

BERRY III  MdLC SAUVY

 

M 3 A3

5

 

ANJOU

 

M 4 A1

5

 

ANJOU II  MdL CALVET

 

2ème PELOTON :

 

M 3 A3

6

 

NORMANDIE

 

M 5 A1

6

 

NORMANDIE II  Lt TRUCHI de VARENNES

 

M 3 A3

7

 

BEAUVAISIS

 

M 5 A1

7

 

BEAUVAISIS II

 

M 4 A1

7

 

BEAUVAISIS III   MdLC DUIZABEAU

 

M 3 A3

8

420247

VEXIN 

 

M 5 A1

8

 

VEXIN II

 

M 3 A3

9

 

COTENTIN

 

M 4 A3

9

 

COTENTIN II    MdLC VIGOUROUX

 

M 3 A3

10

 

PERCHE

 

M 4 A1

10

 

PERCHE II   MdLC BASTIDE

 

3ème PELOTON :

 

M 3 A3

11

420460

SAUMUROIS

 

M 5 A1

11

95669

SAUMUROIS II

 

M 3 A3

12

 

BLESOIS

 

M 5 A1

12

 

BLESOIS II  S/Lt BASTOLET

 

M 3 A3

13

 

VENDOMOIS

 

M 5 A1

13

 

VENDOMOIS II

 

M 3 A3

14

421059

TOURAINE

 

M 5 A1

14

 

TOURAINE II

 

M 4 A.

14

 

TOURAINE III  MdL  BODET

 

M 3 A3

15

 

VAL DE LOIRE

 

M 5 A1

15

 

VAL DE LOIRE II

 

M 4 A1

15

 

VAL DE LOIRE III  MdL CERUTTI

 

2ème ESCADRON DE COMBAT :

M 4 A2

20

 

LE PERTHUS

 

M 4 A2

36

 

DAUPHINE

 

M 4 A3

36

 

DAUPHINE II         Cne TOURNADRE

 

M 4 105mm

 

 

MOGHRANE

Muté à la 4ème batterie du 40e RANA le 16 août 1944 

M 4 105mm

   

MEKTOUB

Muté à la 4ème batterie du 40e RANA le 16 août 1944

1er PELOTON :

 -

M 4 A2

21

 

VELAY   MdL PERIGNON

 

M 4 A2

22

 

VIVARAIS   MdL GUILLOT

 

M 4 A2

23

 

ROUSSILLON   Cne de VANDIERES

 

M 4 A2

24

 

CEVENNES  MdL MILLECAMPS

 

M 4 A2

25

420051

MORVAN

 

M 4 A3

25

 

MORVAN II  S/Lt LUNARDINI

 

2ème PELOTON :

 

M 4 A2

26

420769

ISERAN

 

M 4  

 

 

ISERAN II   MdL MARTIN

 

M 4 A2

27

 

VALSERINE   MdLC BIZARD

 

M 4 A2

28

420706

TARENTAISE

 

M 4 A1

38

 

TARENTAISE II

 

M 4 A2

29

 

MAURIENNE

 

M 4 A1

   

MAURIENNE II

 

M 4 A3

   

ANCINNES

 

M 4 A1

29

L1001038

ANCINNES II

 

M 4 A2

30

 

SAVOIE

 

M 4 A3

30

 

SAVOIE II

 

M 4 A?

30

 

SAVOIE III         Asp FLANDRIN

 

M 4 A2

34

420049

LANGUEDOC

 

3ème PELOTON :

 

M 4 A2

31

 

ESTEREL  MdL BARRIGAULT

 

M 4 A2

32

420644

PROVENCE   MdLC GAUTHIER

 

M 4 A2

33

420774

CAMARGUE  MdL RAISSAC

 

M 4 A2

34

420049

LANGUEDOC

 

M 4 A2

35

420050

CORSE  AdjC TITEUX

 

3ème ESCADRON DE COMBAT :

M 4 A2

56

 

PICARDIE

 

M 4 A3

56

96557

PICARDIE II  Cne de BORT

 

M 4 A2

57

 

VERMANDOIS

 

M 4 105mm

 

 

MONTAGNE-DE-REIMS

Muté à la 4ème batterie du 40e RANA le 16 août 1944

M 4 105mm

 

 

HAUTS-DE-MEUSE

Muté à la 4ème batterie du 40e RANA le 16 août 1944

1er PELOTON

 

M 4 A2

46

 

HAINAUT   MdL CAR

 

M 4 A2

 

47

 

CAMBRESIS

 

M 4 A3

 
 

 

CAMBRESIS II

 

M 4 A2

48

 

PONTHIEU       MdL WEBER

 

M 4 A2

49

 

PAS-DE-CALAIS

 

M 4 A2

50

 

FLANDRES

 

M 4 A3

50

95218

FLANDRES II          S/Lt GUICHARD

 

2ème PELOTON

 -

M 4 A2

41

420-657

ILE DE FRANCE         Lt CHEYSSON

 

M 4 A3

41

 

ILE DE FRANCE II

 

M 4 A2

37

 420-850

LORRAINE

 

M 4 A2

43

 

TARDENOIS

 

M 4 A3

45

 

TARDENOIS II

 

M 4 A2

 

 

HUREPOIX

 

M 4 A2

40

 

THIERACHE      MdL BLOCHET

 

M 4 A3

40

 

THIERACHE II

 

M 4 A2

42

420-655

VALOIS

 

M 4 A3

42

 

VALOIS II

 

3ème PELOTON

 

M 4 A2

51

 

FRANCHE-COMTE

 

M 4 A1

51

96574

FRANCHE-COMTE II  Adj CLERC

 

M 4 A2

52

 

BARROIS  MdL GEZE

 

M 4 A2

 

 

BOURGOGNE   MdLC FRANCOIS

 

M 4 A2

54

 

DUNOIS  MdLC DEMONNERET

 

M 4 A2

55

 

CHAMPAGNE

 

M 4 A3

55

 

CHAMPAGNE II    Asp NOUVEAU

 

M 4 A?

 53  

PERTHOIS    Bier SOLE

 

4ème ESCADRON DE COMBAT :

M 4 A2

58

 

GASCOGNE

 

M 4 A2

74

 

BIGORRE

 

M 4 A3

 

 

NAVARRE II  Cne CANEPA

 

M 4 A2

59

 

BEARN

 

M 4 A3

 

 

ZAGRODZKI II    Cne BAILLOU

 

M 4 105mm

 

 

LA RHUME

 

M 4 105mm

 

 

PIC-D'ANIE

 

1er PELOTON

 

M 4 A2

65

 

BORDELAIS

 

M 4 A3

58

 

GASCOGNE II

 

M 4 A3

58

 

GASCOGNE III

 

M 4 A3

   

BEARN II  MdL FAURE

 

M 4 A2

66

420658

MEDOC

 

M 4 A3

 

 

25 AOUT 1944

 

M 4 A3

 

 

LABOURD II                MdL MOSER

 

M 4 A2

67

420670

ARMAGNAC

 

M 4 A2

68

240651

AQUITAINE

 

M 4 A2

69

420660

ENTRE-DEUX-MERS

 

M 4 A2

69

 

SANCERROIS      MdL SAVIGNON

 

M 4 A3

70

 

Lt ZAGRODZKI

 

M 4 A3 76mm

72

95219

BORDELAIS II   Lt de MISCAULT

 

M 4 A2

74

 

BIGORRE    MdL JOUET

 

2ème PELOTON

 

M 4 A2

65

 

VENDEE   MdL LONGUEPEE

 

M 4 A3

66

 

MEDOC II    MdL MATRON

 

M 4 A3

67

 

ARMAGNAC II     S/Lt DUFOUR

 

M 4 A2

68

 

AUNIS

 

M 4 A?

 

 

 

 

AUNIS II

 

M 4 A1

68

 

AUNIS III

 

M 4 A2

70

 

NAVARRE

 

M 4 A2

71

 

GUYENNE

 

M 4 A3

71

 

GUYENNE II   MdLC BRISSET

 

M 4 A3

71

 

GUYENNE III

 

M 4 A2

72

 

LABOURD

 

M 4 A2

73

 

LA SOULE      MdL BALAU

 

M 4 A2

 
 
 

TOULOUSE

 

3ème PELOTON

 

M 4 A3 76mm

34

 

S-Lt D'ARCANGUES  MdL VELUT

 

M 4 A2

58

 

GASCOGNE

 

M 4 A?

   

GASCOGNE III  S/Lt CATALA

 

M 4 A2

61

 

SAINTONGE  MdL RANCIAT

 

M 4 A2

62

 

AUNIS

 

M 4 A3

   

AUNIS II

 

M 4 A3

63

 

ANGOUMOIS     MdL LETURMY

 

M 4 A2

64

 

PERIGORD     MdLC FOREST

 

  1. 1944 11e RCA jmo
  2. 1944 9e RCA jmo
  3. 1944 6e RCA jmo
  4. 1944 8e RCA jmo

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