MARQUAGE DES CHARS FRANÇAIS 1944 - 1945

Le marquage des véhicules militaires au cours de la période 1943-1945 est très varié. Il peut sommairement être réparti en quatre catégories de marquages :
Ces marquages étaient appliqués de manière rigoureuse et homogène au début de la campagne. Au fur et à mesure des remplacements des particularités sont apparues, d'autre part on assiste progressivement à la disparition de certains marquages trop voyants.
Cette étude débute par les régiments de chars et sera suivie par les régiments de tank destroyers.

I. Les marquages tactiques
Le code d'unité
Ce marquage est très varié. Il existe celui des divisions blindées, à base de lettre d'armes et de traits d'encadrement. Ce marquage permet de situer la formation jusqu'à l'échelon bataillon ou escadron (et même peloton). Il a été adopté par les trois divisions blindées françaises, blanc sur fond est bleu pour la 1ère DB, jaune sur fond bleu pour la 2e D.B., blanc sur fond rouge pour la 5e. Un ou plusieurs tirets placés sur une barre indiquent l'escadron, des points placés dans les angles précisent le peloton (ce dernier marquage est peu courant).

12e RC 3e escadron 3e peloton   1er RCA 2e escadron   11e RCA 4e escadron

 

Le numéro individuel
Il est composé de deux chiffres peints en blanc ou jaune sur les cotés de la caisse ou de la tourelle.
Au 501e RCC les chiffres étaient bleu ou vert ombré de blanc à la 1ère et 2e compagnie, bleu entouré de blanc à la 3e, des chiffres bleu ombré de blanc ou entièrement blanc à la 4e compagnie.
Les chars de la 1ère D.B. ne sont pas numérotés. A la cinquième, le numéro est porté sur les côtés de la caisse.

II. Les marquages techniques
Celui-ci a été défini par les instructions données en août 1943, notamment la 2021/EMG/4 du 26. Elles fixent :
- les numéros d'immatriculation :
Précédé d’un petit drapeau tricolore, il comporte six chiffres blancs sur fond noir ou vert olive dont le premier chiffre est toujours un 4, soit un numéro à cinq chiffres débutant par 90. A partir d'août 1944 les numéros à 5 chiffres débutent par 95, puis 96 en octobre novembre et 97 en janvier 1945. On trouve aussi pour les engins de remplacement des numéros de 4 à 7 chiffres précédés de la lettre L.
- les marques de nationalité :
Le drapeau (1804 dit drapeau consulaire) est composé d’un rectangle dans lequel s’inscrit un losange blanc encadré par les couleurs bleues et rouges. A la 5ème DB, le drapeau porte souvent la devise FRANCE D’ABORD, remplacée à la fin du conflit par un cheval cabré inspiré des armes de Stuttgart. A la première D.B. on voir apparaître en février 1945 des croix de Lorraine au centre du drapeau (surtout au 2ème RC).

             


- les numéros de classement pour le franchissement des ponts.          

      

- le matricule US    
Certains engins conservent le matricule US, en général peint de couleur jaune sur les flancs à l’arrière.

 

III. Les marquages logistiques
- Le code TQM
Ce marquage est défini par l'instruction de EMGG 4 de novembre 1943 sur la préparation des transports par mer et ses deux modifications ultérieures. Copié sur le système américain, il est destiné à faciliter le travail des officiers T.Q.M. (Transport QuarterMaster) lors des mouvements par voie maritime. Bagages et véhicules reçoivent alors un signe distinctif qui permet de les retrouver rapidement aux embarquements et débarquements.
Ce code est constitué de trois bandes horizontales de couleur et une lettre sur un rectangle blanc. Il est porté à l’avant et à l’arrière des engins.
Les deux barres supérieures et inférieures sont toujours de la même couleur et identifient l’unité
La barre centrale indique l’escadron et est de la même couleur que la lettre.
Sur les chars, la lettre portée est toujours un C (pour cavalerie).
Code des couleurs :
1 brun clair 2 vert olive 3 jaune clair 4 vert franc 5 gris
6 bleu foncé 7 marron 8 rouge vif 9 blanc 0 brun foncé
- Le marquage MF
Numéro d’identification, le code MF comprend cinq chiffres précédés des lettres MF (Mouvement (ou matériel) français). Les deux premiers chiffres identifient la division, le troisième l’arme, le quatrième l’unité et le cinquième l’escadron.

 

IV. Le marquage personnel
Il s'agit du baptême des véhicules, essentiellement les chars, bien que les véhicules de reconnaissance ou de servitude aient été quelquefois baptisés.
Il n'y a pas de règles strictes, la plus grande fantaisie règne d'une unité à l'autre. A la 1ère D.B. toutefois, les chars sont baptisés par peloton dans l'ordre alphabétique.
Ce marquage est généralement porté en blanc ou jaune sur les flancs de la caisse, parfois reporté en plus petits caractères sur la tourelle. La taille et le graphisme sont très variables mais toujours homogènes au sein d'une même unité. Au 501e RCC certains noms étaient peints en bleu ou vert avec bordure ou ombrage blanc.
Le choix des noms est inspiré de villes ou de provinces françaises, de champs de bataille ou d’hommes célèbres.


COMPOSITION et DISPOSITION des MARQUAGES
Ce paragraphe récapitule, par régiment les différents types de marquages et leur disposition.
Sauf indication contraire, les marquages standard comme l'immatriculation ou l'étoile sur le toit de tourelle se trouvent sur tous les engins. Les noms de baptême, souvent trop visibles verront leur taille diminuer au cours de la campagne. Le losange blanc formé par le drapeau consulaire sera souvent volontairement maculé en opération pour d'évidentes raisons de discrétion. Comme l'étoile blanche américaine, c'est un parfait repère pour le tireur adverse.