EYLAU   n° 478      47e BCC   3e compagnie

Constructeur : RENAULT

Perçu par le 47e BCC à Gien le 10 mai 1940.

Chef de char : Lieutenant Jean Robinet

COMPTE RENDU DE FIN DE COMBAT DU CHEF DE SECTION
I - COMBATS DES 28 et 29 MAI 1940
Réduction de la poche d’Abbeville
II - COMPOSITION DE LA SECTION AVANT L'ENGAGEMENT
1) Chef de section : Lieutenant ROBINET (Char Eylau ) Pilote : Sergent DOUCHET, radio : COATLEVEN - aide-pilote : Caporal Chef AESCHELMAN - Caporal Marchand
2) S/lieutenant REY (Char Dardanelles) Pilote : Aspirant PUECH radio : caporal TISSEAU - aide pilote : LESTANG PETIT
3) S/Lieutenant PHILIPPOT (char Surcouf) Pilote : Caporal HARDEZ - Radio : Caporal LAMONGIE - aide pilote - Caporal SCHOP
III - SITUATION AVANT L'ENGAGEMENT
a) zone de stationnement - Bois de Bienflos
b) déplacement avant le combat : Fontaine Le Sec - Oisemont - Fresne - Tilloloy - Doudelainville
c) P.D. : Thalweg Nord de Doudelainville
IV - ORDRES RECUS AVANT L'ATTAQUE
Ordres très brefs et oraux reçus au P.C. du bataillon sur l'axe de marche du bataillon - Les Objectifs successifs et les tirs d'artillerie.
La section est en 2° Echelon
V - ORDRES DONNES
Les ordres reçus au P.C. ont été retransmis aux équipages avec indication de la formation de la section (en A avec chef de section en Tête)
VI RECONNAISSANCES EFFECTUEES - LIAISONS FAITES
néant (à l'échelon section)
VII - TROUPES APPUYÉES
4e B.C.P.
VIII - RELATION DE L'ACTION DE LA SECTION
a) Journée du 28 Mai 1940
A 400 m de la P.D. le char du Chef de Section est tombé en panne de terrain dans une carrière et a rejoint sa section sur la lisière Nord du bois de Poultières. La section au complet a participé au nettoyage du plateau à l'est de Huppy où se trouvaient de nombreuses armes anti-chars et de nombreux nids d'armes automatiques. A la tombée de la nuit la section était arrivée en liaison avec le reste de la Compagnie aux lisières Sud du bois de Tronquois. Au moment du ralliement la section prise sous un tir d'artillerie est dispersée et regroupée au Moulin de Limeux.
Elle s'est ensuite ralliée à l'entrée Nord du Village de Limeux où elle a été ravitaillée en essence et en munitions. Au cours de la nuit la section a regagné le village d'Huppy où était rassemblé le reste de la Compagnie.
b) Journée du 29 Mai
Au matin du 29 mai les 2 chars disponibles de la section (char Dardanelles est en panne d'armes) se placent sous le Commandement du Lieutenant FOERST et participent à l'attaque qui démarre des Croisettes. Le Lieutenant FOERST étant tombé en panne, le char Eylau aide à son dépannage puis reprend le commandement de la section à laquelle est venu se joindre le char Lodi du Lieutenant Becquet. La section opère à l'ouest de la route Nationale de Rouen à St-Omer et rencontre peu de résistances jusqu'au pied du mont de Caubert.
Au pied du Mont de Caubert la section prend liaison avec l'infanterie qui occupe le village de Villers et se trouvant seule en pointe de la Compagnie part à l'attaque du Mont de Caubert, elle est alors prise sous un feu violent d'armes anti-chars très nombreuses. Le Char Lodi a une chenille coupée par un obus. Les Chars Eylau et Surcouf détruisent de nombreuses armes anti-chars et se replient ensuite à court de munitions explosives et d'essence, sur les lisières sud du village de Villers où ils sont ravitaillés par la S.E. Au cours du ravitaillement l'infanterie ennemie contre attaque sur le mont de Caubert. Le Char Eylau et le Char Tourville seuls ravitaillés se portent en avant et arrêtent la contre attaque. Les deux chars se replient légèrement en arrière à l'abri des armes anti-chars allemandes mais restent en position de protection pour prévenir toute nouvelle contre attaque venant du mont de Caubert. Ils sont alors pris à partie par l'artillerie à vue directe et atteints. Les deux chars commencent à brûler. Dans le char Eylau le pilote et les deux aide pilote sont blessés. Le chef de char qui venait d'être appelé auprès du Chef de Bataillon et le radio qui démontait à proximité du char une mitrailleuse enrayée sont indemne. Le char Surcouf, dernier char de la section se replie ensuite avec la Compagnie.
IX –PERTES SUBIES
Blessés : Équipage du Char Eylau
Sergent DOUCHET - fracture à la jambe – brûlé au visage
Cap. C. AESCHELMAN - grave blessure à la main - brûlures au visage.
Caporal MARCHAND - éclats d'obus dans la cuisse - brûlure au visage
ont été dirigée sur l'infirmerie du 46e
Pertes en Matériel :
Char Eylau atteint par 2 obus de 105 a pris feu à 400m de la route de Rouen à hauteur du village de Villers et est provisoirement abandonné.
Char Surcouf lors du ralliement le char Surcouf tombé en panne - radiateur percé par un obus - moteur grillé. Le Char a été remorqué jusqu'à la Croisette. Il sera chargé sur remorque et dirigé sur la gare de Vieux-Rouen.
X - CONSOMMATION EN ESSENCE ET MUNITIONS

  au départ reçu en cours d'action consommé
 a) carburant :  1 200 l  1 400 l  2 100 l
 b) munitions :      
 75 explosif  201  220  321
 75 rupture  21    
 47 explosif  60  50  75
 47 rupture  120    
chargeurs de mitrailleuse  96    10

XI - ACTIONS PARTICULIERES DU PERSONNEL :
très belle tenue au feu des équipages des chars Eylau et Surcouf ; demande de citations.
XII - CONSTATATION FAITES AU SUJET :
a) de l'action des chars d'une façon générale et particulièrement dans la journée du 28 Mai, les chars B ont été employés plus en accompagnement qu'en manœuvre d'ensemble, nettoyant complètement le terrain pour faciliter la progression de l'lnfanterie.
b) de l'action de l'infanterie et des autres armes
Action de l’infanterie :
l'Appui de l’infanterie, en particulier par des tirs de neutralisation sur les crêtes et les lisières fut nul et aurait pu être très efficace en particulier pour l'attaque du mont de Caubert.
Action de l'Artillerie : fut également nulle au cours de la journée du 29 Mai ; un tir d'artillerie sur le Mont de Caubert aurait pu neutraliser à notre arrivée les canons de 105 en batterie sur la crête du Mont de Caubert et permettre notre progression.
Action du Matériel :
Excellent matériel donnant toute confiance aux équipages, résistant aux anti-chars de petits calibres mais percé par le 105 allemand à obus de rupture.
c) Action du personnel
Les équipages des Chars Eylau et Surcouf qui ont fait toute l’attaque, ont fait preuve d’un courage et d'un sang froid remarquables.
d) des moyens ennemis
Au cours des combats l'ennemi du char s'est révélé être le canon de 105 tirant à vue directe des obus de rupture. Ce canon est extrêmement précis et à tir rapide.
XIII - DOCUMENTS JOINTS : pour mémoire

 

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