CHASSEUR CHICHERA   n° 857       352e CACC

Constructeur : SCHNEIDER

Perçu par la 352e CACC à Satory le 7 juin 1940.

Equipage :
Chef de char : Lieutenant Bresson
Pilote : Sergent Quenardel
Radio : Chasseur Salin
Aide-pilotes : Caporal-chef Nerzic et Caporal Noël les 20 et 22 juin.

Combat à Pacy sur Eure le 11 juin, à Chalonnes sur Loire le 20 juin et à Luché-Thouarsais le 22 juin.
Détruit au combat et incendié à Geay le 22 juin 1940.

Rapport du Lieutenant Bresson
"Dans la journée du 22 vint l'ordre de s'installer et sensiblement dans toutes les directions dans Moutiers avec l'appui d'un peloton du 6e cuirassiers (sans armes automatiques). Des supports furent improvisés pour les mitrailleuses provenant des chars abandonnés, celles-ci furent servies par des groupes mixtes de la 352e compagnie de char et du 6e cuirassiers. En même temps les chefs de char procédèrent à des reconnaissances d'emploi éventuel dans le but de dégager s'il y avait lieu les villages environnants tenus de la même façon par les éléments de la 7e D.L.M. Des infiltrations ennemies venues de Thouars étaient signalées.
Vers 14 h vint l'ordre de se replier, entre 16h15 (échelon sur chenilles et sur roues) et 17 heures (chars) suivant l'itinéraire : Moutiers - Coulonges - Geay - Faye l'Abesse - la Chapelle Saint-Laurent - Femery - Parthenay. Liaison à prendre à la Chapelle Saint-Laurent. À 16 heures arrive l'ordre de repli immédiat.
Après le départ de la tête de colonne le capitaine Monet ? revient vers 16h30 pour orienter les véhicules non encore partis sur l'itinéraire : Noirlieu - Noirterre - Faye l'Abesse - la Chapelle Saint-Laurent - Femery - Parthenay, toute la tête de colonne ayant été incendiée par l'ennemi alors qu'elle allait franchir le passage à niveau entre Coulonges et Geay. Le sous-lieutenant Letourneur d'abord reçut l'ordre de se porter avec son char pour dégager la tête de colonne. Je reçus ensuite l'ordre d'aller avec mon char l'appuyer et de tenter de faire une percée vers le sud.
Lorsque j'arrivais, difficilement à cause des véhicules incendiés, en vue du passage à niveau, le char du sous-lieutenant Letourneur était immobilisé au-delà de celui-ci et paraissait touché ; aucun coup de feu n'était plus échangé.
Aussitôt que mon char eut franchi le passage à niveau se trouvant ainsi à la hauteur de l'autre char, il fut violemment pris à partie par une arme antichars (sans doute du 47 mm de fabrication française) très rapprochée. Dès que la manœuvre permettant d'utiliser le canon de 75 fut exécutée, l'épiscope du pilote fut brisé par un coup au but.
L'identification de l'arme s'avérant impossible, après avoir fait tirer quelques coups de 75 au jugé dans la direction d'où venaient les coups, je fis manœuvrer pour essayer de tourner l'arme antichar. Pendant cette manœuvre le feu reprit plus violent, le char fut immobilisé, un réservoir crevé et incendié, quatre blessés à bord sur les membres de l'équipage.
L'autre char s'étant remis en route, je fis monter les quatre blessés à bord de ce char et mon pilote (sergent Quénardel) et moi-même non blessés partîmes à pied traversant le passage à niveau sous la protection de ce char. Après avoir remonté la colonne de véhicules incendiés, nous l'entendîmes qui a deux reprises se mit en route et, pris à partie par l'arme antichar sans riposter, s'arrêta.
Le pilote de ce char (sergent chef Bill), nous rejoignit quelques instants après. Il avait deux éclats dans la ? est marchait difficilement. Il nous signala qu'il y avait des blessés graves et tués à bord dont le chasseur Offenstadt qui aurait eu, d'après lui, la tête emportée. Plusieurs dont le chef de char auraient pu sortir.
Accompagné du caporal-chef Rousselle Gall qui pilotait une voiture touriste, je me portais le plus loin possible à leur rencontre. Je pus m'approcher à quelques mètres du char sans trouver trace de personne, si ce n'est quelques appels dans la direction de l'ennemi semblant parvenir des membres des deux équipages qui s'étaient perdus. À ce moment une patrouille ennemie passait le long de la voie ferrée et quelques secondes après que je fus parti sans avoir pu aller jusqu'au char, des coup de feu partaient dans la direction du point que je venais de quitter. Une demi-heure après notre retour, personne n'était encore venu nous rejoindre.
Ont disparu dans cette opération :
D'une part : Le sous-lieutenant Letourneur chef de char
Les chasseurs Poinet, aide-pilote
Chareyron, 1er servant
Paris, radio
D'autre part : le caporal Noël, aide-pilote de remplacement volontaire pour l'opération
le chasseur Offenstadt, 1er servant volontaire
le chasseur Salin, radio
en outre : un élève aspirant de Saumur isolé recueilli au départ comme passager.

 

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