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5e REGIMENT DE CHASSEURS D'AFRIQUE

 

 

 

 

1er au 4 Juillet 1944 :
Le Régiment est stationné à la Zone d'Attente N° 1 (Assi ben Okba - Aréa 31).

5 Juillet 1944 :
Par message N' 4792/1 en date du 5 juillet 1944 de Monsieur le Général commandant l'Armée "B", le Lieutenant Maroger Gilbert, du 5e R.C.A. est affecté à l'Etat-Major de l'Armée "B"

8 Juillet 1944 :
Sur le rapport du Commissaire à la Guerre, le Gouvernement provisoire de la République Française décrète :
Article premier
Sont promus à titre temporaire pour prendre rang du 25 juin 1944 : Active - Troupes Métropolitaines Cavalerie :
au grade de Chef d'Escadrons : Monsieur le Capitaine Arnoux de Maison Rouge Marie-Gilbert ;
au grade de Capitaine: Monsieur le Lieutenant Dumesnil Robert, Charles Adolphe ;
au grade de Lieutenant indigène : Monsieur le Sous-Lieutenant indigène Soukehal Tahar ;
au grade de Sous-Lieutenant : Messieurs l'Aspirant Prévost Bernard -Marie, l'Adjudant-Chef Mauclert Aimé.
Réserve - Cavalerie :
au grade de Sous-Lieutenant : Monsieur l'Aspirant Chazot Guy-Marie.
Article 2
Le Commissaire à la Guerre est chargé de l'exécution du présent décret qui sera enregistré et communiqué partout où besoin sera.
Fait à Alger, le 27 juin 1944.
signé : Charles de Gaulle.
Le Capitaine Dumesnil Robert prend la date de ce jour le commandement du 4e Escadron.
A l'occasion du passage de consignes du Chef d'Escadrons de Maison Rouge au Capitaine Dumesnil, une prise d'armes s'est déroulée au bivouac du 4e Escadron en présence du Colonel Kientz, Commandant le Régiment.
A l'issue de cette prise d'armes, sous une toile de tente dressée entre deux chars, le Chef d'Escadrons de Maison Rouge et le Capitaine Dumesnil ont offert aux Officiers et Aspirants du Régiment un apéritif.

10 Juillet 1944 :
Suivant avis de Mutation N° 4873/I en date du 7 juillet 1944 de Monsieur le Général, Commandant la 1ère D.B., le Chef d'Escadrons Arnoux de Maison Rouge Marie, du 5e R.C.A. est affecté au 2e Régiment de Cuirassiers.

14 Juillet 1944
Le Régiment a pris les armes, à l'occasion de la Fête Nationale. La présence de Monsieur le Général de Lattre de Tassigny, Commandant l'Armée, rehaussait l'éclat de cette cérémonie.
Les quatre escadrons de combat, aux ordres de leurs Capitaines ont pris part à cette manifestation, qui groupait les C.C. 2 (Général Le Couteulx de Gaumont) et C.C. 3 (Colonel Caldairou). Le C.C. a pris part aux manifestations qui se sont déroulées à Oran.
L'Etendard était porté par le Lieutenant Pinoteau du 4e Escadron. L'Etat-Major assurait sa garde ainsi que celle du fanion personnel du Colonel.
L'Aréa où stationne la Division (Région d'Assi ben Okba) a été le théâtre de cette manifestation à laquelle assistaient en outre le Général du Vigier, Commandant la 1ère D.B. et le Colonel Rousset, Commandant l'Artillerie Divisionnaire.

1er Août 1944 :
Le Régiment a été articulé pour l'embarquement en cinq fractions (quatre de matériel et personnel, une de personnel), correspondant sensiblement aux quatre Escadrons de combat. Les éléments de l'Etat-Major et de l'E.H.R. ayant été répartis avec les Escadrons de combat.
Le 1er août au soir, tout le matériel est embarqué.
Le personnel s'installe de nouveau sous les guitounes de l'Aréa 31.
Le Régiment vit grâce aux véhicules mis à sa disposition par le 2e R.C.A., le 38e F.T.A. et la Compagnie de transport de la Division.
Les Officiers de l'Etat-Major du Régiment sont embarqués comme suit :
Le Colonel et le Lieutenant Richter : sur le bateau N° 1 avec l'Escadron Moreau.
Le Commandant de Beaufort, le Capitaine de Mas Latrie et le Lieutenant Lugan : sur le bateau N° 5 avec l'Escadron Pazzis.
Le Commandant Rouvillois et le Sous-Lieutenant, Hervouet : sur le bateau N° 7 avec l'Escadron Chéry.
Le Commandant de Menditte : sur le bateau N° 8 avec l'Escadron Dumesnil.

4 Août 1944 :
ORDRE N° 151
Le Colonel Kientz exerçant provisoirement le commandement du C.C. 2, le Chef d'Escadrons de Beaufort assurera pendant son absence le commandement du Régiment.
Le Colonel Kientz remplace le Général Le Couteulx de Gaumont qui vient d'être nommé Gouverneur de Rome.

6 Août 1944 :
Le Colonel Désazars de Montgailhard revenant de l'Ile d'Elbe et d'Italie, récemment affecté au C.C. 1 fait une courte apparition au bivouac.

8 Août 1944 :
A 6 heures 30, l'embarquement du Régiment commence. Des véhicules de la Base d'Oran transportent le personnel soit au Quai d'Oran soit à Mers-el-Kébir.

9 Août 1944 :
A midi, le Régiment est entièrement embarqué. Les bateaux restent à quai.
La vie s'organise à bord d'où il est interdit de descendre.

10 Août 1944 :
A 18 heures 30, le convoi quitte la rade de Mers-el-Kébir pour une destination inconnue. Le R.C.A., pour la première fois de son histoire, quitte la terre d'Afrique en corps constitué.

11 Août 1944 :
Le convoi longe les Côtes d'Afrique à quelques 5 ou 6 milles et se dirige vers l'Est.

12 Août 1944 :
Le convoi arrive au large d'Alger.

13 Août 1944 :
Le convoi quitte les côtes à hauteur du Cap de Fer dans la Région de Philippeville et se dirige vers le Nord-Est.

14 Août 1944 :
Le convoi longe les côtes ouest de la Sardaigne et de la Corse.

15 Août 1944 :
Le convoi arrive au large des côtes de France dans la Région de Saint-Tropez. Le canon tonne. Une messe est célébrée sur le pont du " Godkin ".

LE 5e R.C.A. EN FRANCE
ORDRE DE BATAILLE
Chef d'Escadrons de Grout de Beaufort, Commandant le Régiment
Etat-Major :
Chef d'Escadrons de Berterèche de Menditte, Adjoint et Commandant en second.
Chef d'Escadrons Rouvillois, Réserve de Cadres.
Capitaine de Mas Latrie, Chef du Service Auto.
Médecin : Capitaine Aubert.
Lieutenant Lugan, Officier de Transmissions.
Lieutenant Richter, Officier de Renseignements et Commandant du P.C.
Sous-Lieutenant de Montalembert, Officier de Liaison.
Aspirant Petiet, Officier de Liaison.
Sous-Lieutenant Hervouet, Commandant le Peloton de 57.
Escadron hors rang :
Capitaine Vincent, Commandant l'Escadron.
Capitaine Liautaud, Commandant l'Echelon régimentaire.
Capitaine Peix, Commandant le Peloton d'approvisionnement en essence et en munitions.
Lieutenant Réau, Commandant le Peloton d'approvisionnement en vivres.
Sous-Lieutenant Soukéhal, Officier indigène.
Sous-Lieutenant Chevalier, 0fficiér des Détails.
Aspirant Vives, Commandant le Groupe de Canons A.C.
Médecin auxiliaire : Nenna.

1er Escadron :
Capitaine Moreau, Commandant l'Escadron.
Lieutenant Rouland.
Sous-Lieutenant Destremau.
Sous-Lieutenant de CabroL
Adjudant-Chef Girard, Commandant le Peloton d'Echelon.
2e Escadron :
Capitaine de Séguins-Pazzis, Commandant l'Escadron.
Lieutenant Croizé-Pourcelet, Officier d'Echelon.
Lieutenant Sauve grain.
Sous-Lieutenant Schreiber.
Aspirant Le Corre.
3e Escadron :
Capitaine Chéry, Commandant l'Escadron.
Lieutenant d'Aram.
Lieutenant Foerst.
Sous-Lieutenant de Boisgelin.
Lieutenant Loustau, Officier d'Echelon.
4e Escadron :
Capitaine Dumesnil, Commandant l'Escadron.
Lieutenant Pinoteau.
Sous-Lieutenant Dory.
Aspirant Goumand.
Adjudant-chef Finot, Officier d'Echelon.

Les navires du convoi jettent l'ancre dans la baie de la Nartelle le 15 août 1944 à 19 heures.
Les opérations de débarquement commencent le 16 août pour les bateaux des 1er et 2e Escadrons.
Débarquement terminé le 19 août. Ces éléments seront engagés dans des conditions qui font l'objet d'un chapitre particulier.
Les opérations de débarquement commencées le 19 août au soir pour le bateau du Escadron sont terminées le 21 août à midi.
Le " Dalton " est débarqué à partir du 20 août. Les opérations sont terminées le 23 août.
La Zone de regroupement du Régiment est le Hameau de la Fourre, trois kilomètres Ouest de Grimaud. Au bord Ouest : Zone de stationnement du 1er Zouaves. Au Sud-Est bivouac du III/68.

21 Août 1944 :
Les éléments débarqués aux ordres du Chef d'Escadrons de Menditte font mouvement dans l'après-midi sur les Hervattes par l'itinéraire : Carrefour N-O. de Grimaud (p. i.), La Garde Freinet, Gonfaron, Flaissans, Brignoles, Tourvès, Rougiers, Sainte-Zacharie, Auriol.
Départ du bivouac : 14 heures 45 dans l'ordre :
E.M., 4e Escadron, Peloton Boisgelin (3e Escadron), E.H.R.
Le Capitaine Vincent, Commandant l'E.H.R., reste sur place pour regrouper le reliquat du 3e Escadron et les éléments de l'E.H.R., qui n'ont pas encore débarqué.
Arrivée à Hervattes à 20 heures 30. Installation en halte gardée :
P.C., 4e Escadron,, à l'Ouest de la station d'Auriol ; Peloton Boisgelin, 57 de l'E.H.R., bloquage du carrefour Auriol-Roquevaire.
Peloton de 81, Contrôle de la circulation à 400 mètres Nord du P.C. sur la route de la Destrousse.
A la Destrousse, le 1er Zouaves.
A la station d'Auriol, la Compagnie du Génie.
A Roquevaire, une reconnaissance du 1/3e R.C.A.

22 Août 1944 :
Le 4e Escadron, des éléments légers du P.C., le Peloton de 81, participent aux opérations de nettoyage dans la Région de Peypin, dans les conditions suivantes :
Le Général Commandant la 1ère D.B. qui veut avoir sa liberté de mouvement sur les axes d'Aix ou de Marseille, charge le Commandant du C.C. 2 (Colonel Kientz) de faire tomber la position de Peypin dans la journée du 22 août.
Le Chef d'Escadrons de Menditte reçoit le commandement de l'opération et dispose
- de la 3e Compagnie de Zouaves,
- d'une Section du Génie,
- des feux de trois Pelotons du 5e R.C.A.,
- de la 9e Batterie du III/68e R.A.,
- des canons M. 8 et des mortiers du 3e R.C.A.,
- des mortiers du 5e R.C.A.
L'infanterie a pour mission de s'infiltrer par la crête boisée S.-E. , N.-O., reliant Destrousse à Peypin ; en fin d'action, elle doit occuper Peypin et pousser une reconnaissance sur le mamelon 1 kilomètre Ouest.
En cas de réaction ennemie sérieuse, elle se contentera de resserrer le contact, sans pousser à fond le nettoyage envisagé. Cette reconnaissance offensive sera appuyée par les feux du Groupe d'artillerie des chars du 5e R.C.A. (ceux-ci agissant uniquement comme base de feux mobile) l'ensemble aux ordres du Chef d'Escadrons, Commandant le III/68e R.A.
Des tirs sont préparés sur les objectifs repérés la veille au soir et sur les zones pouvant être tenues par l'ennemi.
Des tirs éventuels d'Artillerie et de T.D. sont demandés au Groupement La Pradé (C.C. 1) en particulier contre une batterie signalée à un kilomètre Sud de Condoline.
Le Génie est chargé du déminage le long de la route La Destrousse - Peypin et aux lisières de Peypin.
Le Groupement La Pradé agira sur l'axe Condoline - Mamelon, un kilomètre Ouest de Peypin.
A 1 heures 45, apprenant que la 1ère Compagnie de Zouaves venant de Saint-Tropez est sur le point d'atteindre La Rescousse, le Colonel, Commandant le C.C. 2 prescrit qu'elle devra être en mesure d'appuyer l'attaque par ses feux et de recueillir la 3e Compagnie en cas d'échec.
Entamée à 15 heures la progression évolue normalement puis est ralentie par les tirs d'arrêt ennemis et un terrain difficile. Vers 18 heures l'attaque est arrêtée aux lisières Est de Peypin-le-Vieux et Peypin-le-Neuf par une résistance sérieuse non repérée. Il semble qu'il va falloir arrêter l'attaque.
Le Commandant de Menditte se porte sur la ligne avant pour se rendre compte de la situation et dirige personnellement les feux du 5e R.C.A. sur les lisières Nord de Peypin-le-Vieux, les ruines du Château de Peypin et le clocher de Peypin, dans lesquels des mitrailleurs ennemis ont été repérés. A 20 heures 30 la 1ère Compagnie occupe Peypin et les clochers de l'église carillonnent.
Le 23, 7 heures 30, la progression aux ordres du Chef de Bataillon, Commandant le 1er Zouaves, reprend jusqu'au mamelon, un kilomètre Ouest de Peypin. Le nettoyage se fait sans difficulté. L'ennemi se rend sans résistance. Les prises de matériel sont importantes : canons anti-chars, mortiers, armes automatiques, voitures automobiles.
Le nombre des prisonniers faits le 21 août s'élève à 32. Le 23 août ce chiffre s'élève à environ. D'après les renseignements recueillis auprès d'eux, l'effectif occupant Peypin se monterait à 600. Le Service de Santé du C.C. 2 a assuré les soins de 50 blessés allemands.
Les pertes du C.C. 2 s'élèvent à 2 tués et 15 blessés.
En fin de journée, les éléments, ayant participé à l'action, stationnent sur place en halte gardée. Le 3e Escadron rejoint dans la nuit et bivouaque entre Auriol et le carrefour de la route de Roquevaire.

23 Août 1944 :
Le C.C. 2 se regroupe dans la Région de Gardanne par l'itinéraire : La Bouilladisse, La Valentine, Saint-Savaren, Simiane, La Salle, Bouc-bel-Air.
Le détachement du Régiment fait mouvement dans l'ordre : 3e Escadron, P.C., 4e Escadron, T.C., T.R.
Installation en halte gardée aux lisières Est du village Bouc-bel-Air. P.C. à la mairie.
Le 1er Zouaves est Luynes (6 kilomètres Nord).
Le III/68e est à Simiane.

24 Août 1944 :
Le Capitaine Vincent, Commandant l'E.H.R., rejoint avec les derniers éléments débarqués.
A 17 heures 15, le détachement du Régiment fait mouvement dans l'ordre :
3e Escadron, P.C., 4e Escadron, T.C., T.R., sur Eyguières par l'itinéraire :
Calas, Aqueduc de Roquevafour, Moulin-du-Pont, Les Guiches, Lançon, Salon. Le pont sur le Canal du Congrès, 3 kilomètres Sud d'Eyguières étant détruit, le Régiment bivouaque en halte gardée immédiatement au Sud du canal.
1er Zouaves (une Compagnie).
Une Compagnie Zouaves + III/68 vers carrefour Bel-Air, 3 kilomètres Ouest de Salon.

25 Août 1944 :
La I/88 rétablit un pont sur le canal. Le détachement commence à passer a partir de 10 heures 40. Le Régiment est installé aux lisières du village d'Eyguières :
4e Escadron - Nord.
3e Escadron - Ouest.
T.C. et T.R. - Ouest,
P.C. à la station.
Stationnement des Unités voisines sans changement. Une messe en l'honneur de Saint Louis, patron de la 1ère D.B., est dite à la mémoire des Aspirants, gradés et chasseurs tués devant Toulon.

26 Août 1944 :
Le Commandant de Beaufort arrive à Eyguières avec les éléments du P.C., les 1er et 2e Escadrons, les éléments du T.C. et dépannage qui ont participé aux opérations devant Sollies-Pont, La Farlède, La Valette et Toulon.

JOURNAL DE MARCHE
du Groupement du Chef d'Escadrons de Beaufort
(1er et 2e Escadrons du 5e R.C.A. devant Toulon)

ORDRE DE BATAILLE
Chef d'Escadrons de Beaufort, Commandant provisoirement le 5e R.C.A.
Capitaine de Mas Latrie, Chef du Service Auto-Adjoint..
Lieutenant Lugan, Officier de Transmissions.
Lieutenant Richter, Officier de Renseignements.
Sous-Lieutenant de Montalembert, Officier de Liaison.
Capitaine Aubert, Médecin-chef du 5e R.C.A.
Médecin auxiliaire Nenna.

1er Escadron :
Capitaine Moreau.
Lieutenant Rouland, Chef de Peloton.
Sous-Lieutenant Destremau, Chef de Peloton.
Aspirant Scaramangas, Chef de Peloton.
2e Escadron :
Capitaine de Pazzis.
Lieutenant Croizé, Chef de Peloton.
Lieutenant Sauvegrain, Chef de Peloton.
Sous-Lieutenant Schreiber, Chef de Peloton.
Aspirant Le Corre, Chef de Peloton.
   


19 Août 1944 :
11 heures - Le Chef d'Escadrons arrive au bivouac à Grimaud, rentrant du P.C. de l'Armée, le Général du Vigier était venu le chercher à 7 heures 30.
Un détachement composé de :
1) des Eléments du P.C. : 2 chars de Commandement, Observateurs, Transmissions et 6 pompiers,
2) le 1er Escadron réduit à 1 peloton (Destremau), les autres n'ayant pas encore débarqué,
3) le 2e Escadron complet moins l'Aspirant Le Corre, Officier T.Q.M.,
4) des Eléments de ravitaillement très légers, doivent être prêt à démarrer à 12 heures.
A 12 heures 30. - Le Lieutenant Richter part avec les Orienteurs vers le P.C. du Général de Montsabert (Les Vidaux), Région de Pierrefeu.
A 14 heures. - Le Détachement part pour Pierrefeu.
A 19 heures. - Le Capitaine de Mas Latrie rejoint Pierrefeu venant de Sainte-Maxime.
Le P.C. s'installe à l'hôpital de Pierrefeu.
Les Unités au bivouac à l'entrée Est.
Les Eléments suivants arrivent à Pierrefeu pour se mettre aux ordres du Chef d'Escadrons :
a) Peloton de Reconnaissance Tréhu du 3e R.C.A., Compagnie Guidicelli du 6e R.T.S.,
b) 2e Compagnie du 101e Régiment de Génie,
d) Peloton spécial Lieutenant Lamaze du 3e R.C.A.
e) Section Somson du 71e Régiment de Génie, 3e Compagnie. Tous ces éléments s'installent au bivouac à l'Est du village. Les véhicules du Régiment sont ravitaillés en carburant vers 20 heures.
Le Chef d'Escadrons se présente au Général Magnan, dont le P.C. est installé à côté de l'hôpital.
La mission du Groupement est de s'emparer par surprise de l'Arsenal de Toulon. Le Groupement doit entreprendre son action aussitôt que l'infanterie de la 9e D.I.C. lui aura établi un passage sur le Gapeau.

20 Août 1944 :
A 2 heures. - L'ordre particulier N° 3 prélève sur le Groupement, l'Escadron Pazzis pour le mettre à la disposition du Colonel Salan, Commandant le 6e R.T.S.
Cet Escadron a pour mission d'appuyer la progression de l'infanterie dans un terrain difficile de la Cote 188, 2 kilomètres Est de Guers, en direction de Sollies-Pont.
A 4 heures. - Ordre N° 1 du Chef d'Escadrons.
A 4 heures 45. - Départ de l'Escadron Pazzis et du char Bossut qui doit servir de liaison entre les chars et l'infanterie.
A 6 heures Départ en Jeep du Chef d'Escadrons et du Capitaine de Mas Latrie.
Le reste du Groupement restera au bivouac aux ordres du Capitaine Guidicelli prêt à faire mouvement sur ordre.
Pendant toute la matinée et le début de l'après-midi l'Escadron Pazzis progresse au milieu de l'Infanterie dans un terrain difficile entre la côte 188, 2 kilomètres 500 Sud-Est de Cuers, et les hauteurs qui dominent Sollies-Pont, immédiatement à l'Est.
L'Escadron engage un duel d'artillerie violent avec les batteries allemandes situées aux environs de Sollies-Ville.
Pertes :
1 tué : Chasseur Clouet, du 2e Escadron.
2 blessés : Maréchal des Logis-Chef Boyer.
A 15 heures. - Arrivée de l'ordre de relève du 2e Escadron par l'Escadron T.D. du R.C.C.C.
(Ordres particuliers N° 4 et 6).
En réalité par suite de la lenteur des T.D. l'opération n'est réalisée qu'à 20 heures.
L'Escadron rejoint la zone de ralliement du Groupement, Ferme Afrique, 2 kilomètres Est de Cuers, à 21 heures.
Au début de l'après-midi, le Peloton Trehu avait été porté à Cuers et a poussé des reconnaissances sur Sollies-Pont, Sollies-Touka, et n'ayant pu progresser en raison des réactions ennemis, il reste en surveillance sur Sollies-Pont, à 2 kilomètres 500 Nord-Est de ce village.
Ce Peloton a été relevé par l'Escadron de Reconnaissance du R.I.C.M. à 15 heures 15.
Il rejoint le C.C. 2 en fin de mission.
A 15 heures. - Le Chef d'Escadrons donne l'ordre au Capitaine Moreau de rejoindre le P.C. avec le reliquat de son Escadron. Opération terminée à 19 heures.
Au cours d'une reconnaissance, le char de Commandement du Chef d'Escadrons se retourne dans un passage difficile. Le Maréchal des Logis Tison, Chef de char, est tué.
Le char est relevé et rejoint le P.C. dans la soirée.
Le P.C. et les deux Escadrons passent la nuit aux environs de la Ferme Afrique à proximité du P.C. du Général, Commandant la 9e D.I.C.
A 22 heures. - Le Chef d'Escadrons revient du P.C. du Général, où il a reçu des ordres verbaux et donne ses ordres pour les opérations du lendemain.

21 Août 1944 :
Réception de l'ordre particulier N° 9, du Général, Commandant la 9e D.I.C., qui confirme les ordres verbaux donnés la veille.
Il est constitué aux ordres du Chef d'Escadrons, un détachement comprenant :
- les deux Escadrons du 5e R.C.A.,
- un Escadron T.D. du R.C.C.C.,
- un Escadron de reconnaissance du R.I.C.M.,
- une Compagnie d'Infanterie,
- une Section du Génie,
- une Batterie d'Artillerie.
Trois Détachements de reconnaissance (Chars légers du 5e R.C.A.) sont axés respectivement sur les Senès, Sollies-Pont, Le-Pont-Neuf.
Les résultats de ces reconnaissances indiquent que la Région du Pont-Neuf est minée, les champs de mines sont battus par des blockhaus. Le pont de chemin de fer de Sollies-Pont est intact, mais miné et la voie ferrée minée également sur une grande longueur.
Vers 10 heures, les premiers chars légers peuvent déboucher de les Senès en direction de Sollies-Pont. Ils doivent, pour déboucher, mitrailler des résistances situées sur les pentes qui dominent la route.
Les patrouilles poussées sur Sollies-Ville rencontrent des difficultés de terrain et des résistances ennemies et sont obligées de faire demi-tour.
Le peloton Destremau pousse sur l'axe de la Farlède, détruit un canon de 75 P.A.K. au Logis-Neuf, enlève une barricade battue par le feu et malgré un violent barrage d'artillerie pénètre dans la Farlède à 11 heures 30.
Patrouillant dans le village, il engage un combat à la mitrailleuse avec des éléments ennemis tirant des fenêtres et lançant des grenades et des mines sur les chars.
Les chars continuent à patrouiller dans les rues jusqu'au moment où un obus de gros calibre tombe sur un char léger. Le Chef de char est tué. Le char démoli interrompt toute circulation. Les Allemands profitent du répit qui leur est ainsi laissé pour abattre deux énormes platanes en travers de la route et poser des mines piégées pour en interdire l'accès.
Le terrain n'étant pas déminé aux abords du village, les Eléments du Peloton Destremau, qui l'ont dépassé sont pratiquement coupés du reste du détachement. Malgré toutes ses réclamations, le Commandant du Groupement blindé ne peut obtenir la Compagnie d'Infanterie qui a été théoriquement mise à sa disposition.
Pour dégager la Farlède, il décide :
1) de mettre le Peloton Lamaze à la disposition du Capitaine de Mas Latrie pour déloger les tirailleurs ennemis qui, embusqués de part et d'autre de la route entre le Logis-Neuf et la Farlède, interdisent l'accès de la barricade,
2) d'attaquer avec l'Escadron Pazzis au Sud de la Farlède le long de la voie ferrée pour dégager largement la localité.
L'attaque des chars moyens débouche à 13 heures 55 et après avoir écrasé la ligne fortifiée ennemie, atteint son objectif Jérusalem, Station de la Farlède, La Garrejade.
Pertes : 8 chars moyens, dont 2 ou 3 peuvent être récupérés rapidement.
L'attaque du 2e Escadron a été couverte sur sa gauche et appuyée par l'Escadron de T.D. du R.C.C.C. qui avait enfin rejoint.
A 15 heures. - Pendant ce temps le Peloton Lamaze commençait le travail de nettoyage des abords de la route Logis-Neuf, La Farlède, puis de la Farlède. En raison de son faible effectif et des bombardements intenses, le nettoyage et le déminage de la route ne put être terminé que vers 20 heures. Entre temps par de nombreux messages, le Commandant du Groupement blindé continue à demander l'Infanterie toujours promise, jamais donnée. A 17 heures 25, le Commandant du Groupement blindé rend compte qu'il ne pourra plus progresser tant que l'Infanterie n'aura pas nettoyé La Farlède. Peu après un Officier d'E.M. de la 9e D.I.C. vient en liaison et fait remarquer que l'objectif fixé pour le soir est La Valette et qu'il doit être atteint sauf impossibilité. L'ordre est donné au Capitaine de Pazzis de prendre sous son commandement le Peloton Destremau et pousser des reconnaissances en direction de Pierreronde - La Valette. Quelques instants plus tard le Capitaine de Pazzis rend compte qu'il est arrêté par des armes anti-chars à Pierreronde.
L'Infanterie ayant promis d'occuper La Farlède sans délai, le Capitaine de Pazzis reçoit l'ordre d'attaquer et de continuer sa mission avec une grande prudence.
Vers 19 heures le Capitaine de Pazzis rend compte qu'il est installé à La Valette. Des patrouilles, sous les ordres du Sous-Lieutenant Destremeau ont été poussées jusqu'au Fort d'Artiguès. Le détachement s'est replié pour la nuit sur La Valette.
Comme il a été dit plus haut, l'Infanterie promise n'est toujours pas arrivée et le passage de La Farlède est toujours coupé.
Le Peloton Rouland reçoit alors mission de rechercher un passage à l'Est de La Farlède pour permettre de rétablir une liaison avec La Valette. Il rencontre des régions minées et ne peut passer.
Vers 20 heures 30 le Peloton Rouland et le Commandant de Groupement blindé dans son char essaient de forcer le passage par la route, mais, seul un char léger arrive à passer et à traverser La Farlède, le Commandant du Groupement arrive à passer d'abord en Jeep, puis à pied dans La Farlède et constate :
1) que La Farlède est évacuée par les Allemands et que la barricade peut être enlevée,
2) que l'occupation du village par l'Infanterie est faite seulement par un Aspirant et quatre Sénégalais réfugiés au fond d'une grange. Le village et ses abords sont soumis à un bombardement très violent,
3) en utilisant le char léger qui a réussi à passer, une tentative de liaison faite pour reprendre liaison avec le détachement Pazzis reste sans résultat.
Cette journée de combat est caractérisée par l'impossibilité pour un Groupement blindé d'opérer dans des conditions acceptables s'il n'est appuyé par une Infanterie suffisamment mobile et suffisamment nombreuse pour assurer sur ses arrières le nettoyage de quelques points essentiels et la garde de ses communications.
Il faut noter également qu'aux défenses ennemies, comprenant des champs de mines défendus par les feux d'une Infanterie ardente et décidée, des armes anti-chars des organisations bétonnées ou enterrées, s'ajoutait une artillerie nombreuse de tous calibres disposant d'observatoires, lui permettant d'effectuer des tirs extrêmement denses et précis. Cette artillerie s'est toujours attaquée particulièrement aux chars dès qu'ils apparaissaient sur un point du champ de bataille. Seules les qualités manœuvrières des unités et la prudence de leurs chefs ont limité à peu de chose, les effets de ces tirs d'une violence vraiment exceptionnelle.
En fin de soirée le Groupement blindé était ainsi articulé :
Un Elément de tête occupant La Valette avec 8 chars moyens et 2 légers, le reste du détachement est avec le Commandant du Groupement dans la région de La Farlède avec 6 chars légers et 2 chars moyens, récupérés après la première attaque de l'escadron Pazzis sur La Farlède.
L'Escadron de tanks-destroyers est échelonné entre Logis-Neuf et Sollies-Pont. A la nuit, pour faire le ravitaillement, le Détachement est replié aux abords de Sollies-Pont.
L'infanterie passe la nuit à la hauteur de Logis-Neuf, pendant que le Détachement de La Valette aux ordres du Capitaine de Pazzis se battra dans les rues de La Valette et aux alentours, au canon ou à la mitraillette, infligeant à l'ennemi des pertes considérables en hommes et en matériel.
Pertes du 21 août :
1er Escadron :
Personnel :
Blessés : Sous-Lieutenant Destremeau, Maréchal des Logis-Chef Gouraud, Maréchal des Logis de Lavarenne, Chasseurs Serrecourt, Grizaut, Guédj.
Tués : Maréchal des Logis-Chef Chambon, Brigadier-Chef Gouin, Chasseur Valbros.
Matériel :
1 char léger endommagé : Aunis, 2 chars légers détruits : Aquitaine et Artois.
2e Escadron :
Personnel :
Blessés : Lieutenant Sauvegrain, Brigadier-Chef Kast, Chasseur Dubois, Lieutenant Croizé, Sous-Lieutenant Schreiber.
Tués : Chasseurs Froment, Messina, Bonnet, Maréchal des Logis Berthon, Chasseur Gillot.
Matériel :
5 chars endommagés : Paris, Poitiers, Soissons, Rocroi, Saumur ;
3 chars moyens détruits : Strasbourg (par 88), Reims (par grenade A.C.), Rennes (par 88).

22 Août 1944 :
L'ordre d'opération N° 10 fixe les missions des 9e D.I.C. et Groupements blindés.
A 10 heures 30 ; les Eléments de Groupements blindés se portent sur la Pierreronde en mitraillant au passage de nombreux éléments ennemis et parvient rapidement sur les hauteurs à 2 kilomètres Ouest de La Valette où le Commandant du Groupement blindé installe son P.C. Les chars échelonnés de part et d'autre de la route mitraillent les nombreux éléments ennemis entre la Pierreronde et ce point en attendant l'arrivée de l'Infanterie. A hauteur de la Pierreronde le char de Commandement du Capitaine Moreau a été, percé par une arme anti-char. Pendant tout l'après-midi, les chars et le P.C. sont soumis aux tirs de l'artillerie adverse.
Le Sous-Lieutenant Mauclert, Chef de Char de Commandement du Chef d'Escadrons, est blessé.
Le Détachement blindé a été renforcé par l'Escadron de chars légers du R.I.C.M., mais cette unité arrivant à la tombée de la nuit ne peut être employée. A 19 heures 30, deux chars légers aux ordres du Lieutenant Rouland forcent le passage en direction de La Valette et prennent liaison avec le Détachement de Pazzis. Vers 20 heures l'Infanterie renonçant à débloquer le passage de La Valette le soir même, le Commandant du Groupement s'y porte lui-même avec un char de Commandement pour y établir son P.C.
Pendant la journée du 22 août le Détachement de Pazzis a effectué plusieurs sorties pour détruire des batteries ennemie ou des nids de résistance.
Pertes du 22 août :
Personnel :
Blessés : Sous-Lieutenant Mauclert, de l'Etat-Major, Chasseur Penicaud, du 1er Escadron, Chasseur Bady, du 1er Escadron, Sous-Lieutenant Destremau, du 1er Escadron, Chasseur Nanta, du 1er Escadron, Chasseur Ausina, Chasseur Kuflig, du 1er Escadron.
Matériel :
2 chars légers endommagés : Anjou, Bretagne.

23 Août 1944 :
Le 23 au matin l'Infanterie de la 9e D.I.C. fait une nouvelle tentative pour forcer le passage vers La Valette appuyée par
1) des Eléments de chars légers et moyens aux ordres du Capitaine Moreau, (cinq ou six chars légers, deux chars moyens)
2) un Escadron de chars légers du R.I.C.M. (Escadron non encore engagé),
3) un Escadron de Chasseurs de chars du R.C.C.C.
Cette attaque est appuyée par une sortie des Eléments encerclés dans La Valette.
Vers 8 heures du matin les Allemands attaquent violemment La Valette avec de l'Infanterie et des Equipes de chasseurs de chars. Ils sont repoussés après un violent combat de rue, mais le char "Verdun" est détruit et deux autres chars endommagés. Une partie des Eléments blindés se porte au devant de l'Infanterie pour aider Sa progression. Le reste des chars, posté aux lisières Nord et Sud de La Valette, mitraille les colonnes ennemies en retraite, tuant au moins 200 Allemands. Deux chars moyens attaquent à 7 heures 50 la fameuse batterie allemande du Touar et la neutralisent.
Au milieu de l'après-midi l'Infanterie fait enfin son entrée dans La Valette défendue depuis deux jours et demi par les chars seuls. Il était temps, toutes les munitions étant épuisées.
Le Détachement blindé se porte au repos, sur Château-Redon pour effectuer la révision et l'entretien de son matériel.
Pertes de la journée du 23 août :
1er Escadron :
Personnel :
Tués : Aspirant Gorini.
Blessés : Chasseur Charlet.
2e Escadron :
Tués : Maréchal des Logis Mairesse-Lebrun, Chasseurs Pollet, Barrey, Gaabus.
Blessés : Chasseurs Lathiène, Bartholo, Brigadier Faucombret.
Matériel :
1 char moyen détruit "Verdun", 2 chars moyens endommagés "Rouen", "Rochefort".

24 Août 1944 :
Vers 14 heures 30 le Groupement blindé est placé aux ordres du Colonel Le Puloch, Commandant le R.I.C.M., pour participer au nettoyage de Toulon.
Vers 15 heures le Chef d'Escadrons part au P.C. du Colonel Le Puloch, Commandant le R.I.C.M. Vers 15 heures 30, le Capitaine de Mas Latrie le rejoint avec l'Escadron léger réduit à dix chars, l'Escadron moyen réduit à cinq chars.
Vers 16 heures le Groupement reçoit l'ordre de faire la liaison entre le Groupement-Bonjour, encerclé dans Toulon depuis 48 heures et les Eléments de la 9e D.I.C. installés à l'Ouest de Toulon.
Le Détachement blindé, par la Gare et les Quatre-Chemins gagne Ollioules.
Il rentre à Château-Redon vers 10 heures du soir. Mission accomplie sans incidents.

25 Août 1944 :
Le Groupement blindé a passé la nuit à Château-Redon.
Vers 10 heures le Général Magnan vient faire ses adieux au Groupement et remet au Chef d'Escadrons l'ordre particulier N° 13 ; le Groupement est mis à la disposition du Général, Commandant le Sous-Secteur Ouest, P.C. Ollioules, dans la presqu'île du Cap Sicie, Cette mission terminée le Groupement rejoindra la 1ère D.B.
Le départ a lieu à 12 heures 30 dans l'ordre :
L'Escadron de Chars moyens, P.C., Trains.
Itinéraire : La Valette, route touristique Sud du Faron, Val Bourdin, les Quatre-Chemins, Ollioules.
A hauteur du Fort d'Artigues, sur lequel nos tirs d'artillerie avaient cessé vers midi, le Commandant fait échelonner les chars moyens prêts à tirer. Le Fort étant encore aux mains de l'ennemi, celui-ci réagit faiblement. Une cinquantaine, d'Allemands essaient de gagner leurs emplacements de combat, mais sont arrêtés par les tirs de mitrailleuses des chars. Tout le détachement passe sans incident à 20 mètres du Fort et gagne Ollioules où se trouve le P.C. du Général Morlière.
Il est d'abord envisagé de monter une opération d'Infanterie appuyée par les chars pour s'emparer du Fort et des Six-Fours. Les pourparlers de reddition du Fort étant en cours, le Groupement est libéré. Il gagne à la tombée de la nuit Palante, 2 kilomètres Est d'Aix-en-Provence.
Pertes de la Journée du 25 août : néant

26 Août 1944 :
A 9 heures le Groupement se porte à Eyguières où il rejoint le reste du Régiment à 11 heures.

1er Escadron
Comment l'équipage du " Bretagne " (char léger) effectue la reconnaissance de La Valette

Le 22 août 1944 20 heures, le Lieutenant Rouland, Commandant un Peloton de chars légers du 5e Chasseurs d'Afrique, recevait l'ordre de reconnaître l'axe La Valette - La Farlède sur lequel devait opérer le groupement tactique auquel il appartenait. L'objectif final était Toulon, 7,5 kilomètres de La Valette.
Abondamment fortifié, bien pourvu en canons anti-chars de tous calibres, en abris bétonnés, ce secteur, dans lequel plusieurs routes étaient minées, était encore défendu par les batteries côtières de Toulon, que l'ennemi avait retournées vers l'intérieur.
Un Escadron de chars moyens précédé par un autre peloton de chars légers, avait réussi le 21 août 1944 par une audacieuse manœuvre à se frayer un chemin jusqu'à La Valette, première porte de Toulon. Enfermés depuis au cœur de l'agglomération, dont les issues avaient été barrées après leur passage, les chars constituaient un îlot de résistance puissant sans doute, mais aussi fortement handicapé par les munitions qui s'épuisaient, et par le terrain lui-même, les rues d'une petite ville étant par définition le contraire d'un champ de manœuvre.
Tels étaient les renseignements que le Lieutenant Rouland avait pu donner à ses Chefs de chars au moment du départ. Telle était l'ambiance dans laquelle il allait travailler. Le décor à la mesure du reste, était essentiellement constitue à droite et à gauche de son axe qui se prolongeait sur dix kilomètres par des lignes de hauteurs fortifiées, coupées de vignes, tous terrains impraticables aux chars, qui se trouvaient de ce fait condamnés à ne pas quitter la route.
Quoiqu'il en soit, et grâce à l'appui des feux de trois chars moyens, les cinq chars de la patrouille allaient réussir à gagner après quelques efforts la dernière crête dominant les issues de son objectif. Un bon observatoire à 1 000 mètres des premières maisons permettait d'effectuer le tour d'horizon indispensable, mais il n'était guère possible de mettre pied à terre. Chaque tentative du Chef de peloton avait immédiatement déclenché des tirs nourris de mitraillettes servies par les Allemands dissimulés dans les vignes et si bien camouflés par les feuillages que ce n'est qu'au jugé que nos tireurs pouvaient leur répondre de leurs tourelles.
Pour obtenir le renseignement cherché, une première incursion vers le village était donc nécessaire. Le Lieutenant Rouland décidait de tenter la chose et sur son propre char, le " Béarn ", appuyé par le " Bretagne ", il se portait en avant jusqu'à cinq ou six cents mètres de la petite ville, dans laquelle rien ne paraissait bouger, mais où chaque fenêtre semblait voir. L'Officier et son Adjoint arrivaient à déceler la présence de deux canons anti-chars de 88, dont les servants soigneusement camouflés sans doute, ne donnaient signe de vie. A quelques mètres du " Béarn ", la carcasse de l'"Aquitaine ", un des chars qui avaient tenté la veille de forcer le passage, témoignait cependant de l'excellence du tir de ceux qui se montraient aussi prudents pour l'heure.
Leur observation terminée, les deux véhicules regagnaient donc en hâte le défilement de la dernière crête et chacun dûment renseigné, une descente violente sur le village était décidée. Elle devait être précédée d'une part, de la destruction des canons repérés par un tir ajusté, des trois chars moyens qui venaient d'arriver, et d'autre part, d'un tir nourri et systématique de ces mêmes chars, sur toutes les lisières se trouvant dans le champ de leurs 75.
En quelques minutes une cinquantaine d'explosifs s'abattaient donc sur tous les points suspects et les deux premiers chars légers de la patrouille, " Bretagne " en tête, dévalaient en trombe vers leur objectif suivant les consignes reçues.
C'était sans doute là, l'occasion si patiemment attendue par la défense allemande. A peine les chars s'étaient-ils engagés, que, des maisons, des buissons, qui paraissaient endormis à la minute précédente, jaillissait un feu nourri de mitrailleuses lourdes et de canons légers. Dans le même temps une batterie allemande de gros calibre encadrait la route avec précision isolant le " Bretagne " du reste de la patrouille.
La radio cependant allait jouer son rôle, et tandis qu'on pouvait voir la tourelle du " Bretagne " cracher tout azimut, la voix du Chef de char situait, très calme dans tout ce fracas, les objectifs précis que sa présence dévoilait. En quelques secondes le Commandant de la reconnaissance détenait les, renseignements grâce auxquels l'Infanterie et l'Artillerie allaient pouvoir jouer leur rôle. A l'expiration de ces précieux instants le Lieutenant Rouland apercevait de son char le " Bretagne " qui effectuait un fantastique virage et culbutait sur la droite de la route, tandis qu'une de ses chenilles volait en éclats.
La radio s'était tue, mais la patrouille avait accompli la première partie de sa mission. Tous les chars, sauf le "Bretagne", rassemblés de nouveau derrière la crête, allaient attendre l'infanterie pour entamer la deuxième phase de son travail.
Le 23 août 1944, La Valette étant définitivement conquis, les équipages du Peloton Rouland, n'avaient pu, que constater les blessures du "Bretagne", criblé d'impacts, un train de roulement fracassé, il gisait complètement retourné dans le fossé de la route à l'endroit même où on l'avait vu disparaître.
A l'intérieur, parmi le désordre inextricable des obus et des casiers arrachés, rien ne permettait de fixer le sort des membres de l'équipage disparus ou prisonniers, que le Capitaine s'apprêtait à ajouter à la liste déjà longue de ses morts et de ses blessés. Cependant, la nouvelle incroyable fit le tour de l'Escadron au bivouac, comme une traînée de poudre, le Chef Raymond et les gars du "Bretagne" revenaient de la montagne avec 150 prisonniers.
Le char renversé, les occupants s'étaient trouvés dans l'obscurité la plus complète, et tous, depuis Raymond, le Chef de bord, jusqu'à Nanta, le pilote, Deperne, le tireur, Ausina, l'aide-pilote, pensèrent, comme ils l'avouèrent par la suite, que leur dernière heure était arrivée. Le sable des sacs de protection emplissait la bouche des pilotes. D'une boîte de transfert éventrée, s'écoulait de l'huile brûlante, quant à ceux de la tourelle, coincés entre la culasse du canon, à demi assommés par les obus éjectés de leurs alvéoles, ils étaient incapables de se mouvoir.
Ce fut Ausina, qui le premier retrouva ses esprits. Tâtonnant à la recherche d'une lampe électrique, il était parvenu à se redresser un peu lorsque son crâne heurta le verrou de la trappe d'évacuation qui se trouvait sur le fond du char. Saisir ce verrou, l'ouvrir, ne fut l'affaire que d'une seconde. La trappe était coincée, s'arc-boutant de la tête et des pieds, Ausina parvint en y laissant un peu de son cuir, à la faire sauter et se glissent par le trou d'homme, se retrouva à l'extérieur au milieu d'un cercle attentif d'Allemands armés de mitraillettes. Faire sortir Nanta gravement brûlé par les projections d'huile, fut l'affaire d'une seconde.
Pendant ce temps Raymond et son tireur avaient pu aussi se reprendre, à la lueur du trou d'homme maintenant ouvert, leur situation leur apparut dans toute sa désespérance. Deperne, la tête en bas, avait les doigts d'une main coincés dans sa porte de tourelle. Faute de ne pouvoir se dégager, il ne pouvait faire place au Chef tassé en boule à côté de lui. Tous les deux très calmes envisagèrent toutes les solutions possibles. Ce fut Deperne, qui le premier pensa avoir trouvé et qui déclara " Prenez votre couteau, Chef, et coupez-moi les doigts ". Cela était dit d'une façon si simple, que Raymond, Chef de char depuis deux fois cités pour faits de guerre et qui depuis la campagne de Tunisie, est attaché à son tireur par les liens d'une affection solide en faillit connaître sa première défaillance, celle que provoquait une émotion profonde. Cependant énergique devant son refus, Deperne avait fouillé dans ses poches, y avait trouve son couteau et l'ayant ouvert entamait froidement la besogne que son co-équipier refusait de faire. Les seuls commentaires qu'il fit par la suite au médecin qui soignait ses graves entailles furent pour regretter d'avoir un couteau si mauvais qu'en arrivant à l'os, la lame ne pouvait mordre.
Ausina à l'extérieur s'était d'abord évanoui. Pour très peu de temps d'ailleurs, car rassemblant ses forces et toujours sous l'œil des Allemands impassibles, qui se gardaient bien de bouger tant le bombardement était intense. il s'était muni de la barre à mine fixée sur le "Bretagne", et s'attaquait résolument aux ferrailles tordues qui bloquaient le Chef dans sa tourelle.
Malgré de nombreuses défaillances physiques, il parvenait enfin à la dégager et Raymond émergeant à son tour du chaos se trouva entouré d'ennemis. Par gestes, il leur fit comprendre la situation du dernier membre de l'équipage. Un cric était nécessaire pour le dégager. Il convient de souligner ici en toute impartialité le geste de ce Sous-Officier allemand, qui sans se départir de sa surveillance donne l'ordre l'un de ses hommes d'aller chercher l'outil demandé. Ces Allemands étaient les servants d'une pièce de 77, et trois d'entre eux avaient été tués par le tir du "Bretagne".
Lorsque Deperne sentit le char se soulever, il eut la conviction que cela signifiait la mise en place de la mine traditionnelle par laquelle la route allait se trouver déblayée de la carcasse du char.
Il avait mit sa tête entre ses genoux, et se résignait à mourir lorsque un dernier espoir, un dernier désir de vivre encore lui fit appeler son Chef. Raymond entendit ce dernier appel ou perçait pour la première fois un intense désespoir "Chef ne me laisse pas !" Et la réponse vint, apaisante, magnifique de simplicité "T'as pas besoin de gueuler, je suis là".
La conclusion est fournie par Deperne lui-même, elle est aussi laconique que tout le reste "Ça m'a quand même fait plaisir, dit-il, lorsqu'il raconte la fin de l'histoire".
Les tirs d'artillerie s'étaient calmés. Encadrés par une douzaine d'Allemands, dont plusieurs blessés, les hommes du "Bretagne" furent conduits dans des grottes souterraines qui dominent La Valette. Près de 150 Allemands s'y trouvaient, beaucoup étaient blessés, tous paraissaient avoir fourni de gros efforts. Le Chef Raymond et ses hommes devaient passer 36 heures dans ce refuge. Au matin du 24 août un Officier allemand vint à lui, et lui exposa brièvement la situation générale. Les Français victorieux arrivaient de toutes parts. Etait-il possible pour éviter un massacre, que Raymond et ses hommes assurent la reddition de toute la garnison des souterrains. Une heure après les premiers tirailleurs s'entendaient interpeller par un Sous-Officier français qui leur livrait sans coup férir ses 150 gardiens de la veille.

26 Août 1944 :
Le Régiment regroupé va stationner entre les villages de Maillane et Graveson.
P.C. à la ferme Juillau.
III/68e à Maillane.
5e Chasseurs à Graveson.

27 et 28 Août 1944 :
Entretien du matériel sur place. Reconnaissance en vue des passages du Rhône.
Le Régiment franchira le Rhône en deux points.
1) Dans la Région de Vallabrèques par portières de péniches, les chars et véhicules de plus de 9 tonnes.
2) Au Sud d'Avignon par ponts de bateaux de circonstance les véhicules à roues et à chenilles pesant moins de 9 tonnes.

29 Août 1944 :
Les opérations de franchissement commencent dans la Région de Vallabrèques dans l'après-midi :
Etat-Major à 7 heures.
1er Escadron à 9 heures.
4e Escadron à 13 heures.
2e Escadron à 19 heures.
3e Escadron le 30 août, à 1 heure du matin.
Après franchissement les Eléments se rendent par Remoulins à Saint-Filaire d'Ozilhon. P.C., C.C. à La Bégude avec le III/68e.
La 1ère Brigade de la D.M.I. est à Remoulins.
Les derniers Eléments lourds du Régiment rejoignent le cantonnement dans la nuit du 30 août à 4 heures du matin.

30 Août 1944 :
Le C.C. 2 se porte dans la Région Villefort - La Bastide par Uzès, Alès, Villefort.
Les Eléments lourds font mouvement à partir de 17 heures dans l'ordre :
1er Escadron, P.C., 2e Escadron, 3e Escadron, 4e Escadron, La tête du Régiment atteint Villefort à 23 heures.

31 Août 1944 :
Les Eléments légers du Régiment qui ont commencé le franchissement du Rhône à 7 heures du matin, rejoignent Villefort à 15 heures 30. Départ 17 heures.
Brèche importante au Sud de Prévenchères, une déviation permet de la contourner sans incident notable.
L'Aspirant Ribeyron est blessé accidentellement par la chute d'un arbre au cours des opérations d'aménagement.
Le Régiment atteint Langogne à 20 heures 30 :
1er Escadron, 2e Escadron, E.H.R., lisières Nord du village.
3e et 4e Escadron terrain de sport.
P.C. et C.C. 2 Pradelles.
III/68e lisières Sud de Langogne.

1er Septembre 1944 :
Le Régiment se porte dans la Région de Saint-Genest - Planfoy par Le Monastier, Yssingeaux, Tence, Montfaucon, Riotard, Marlhès.
Départ à 4 heures 15.
Arrivée à Saint-Genest 23 heures 30, P.C. à Saint-Genest.
1er et 2e Escadrons lisières Nord du village.
3e et 4e Escadrons à sec de gasoil, restent à 5 kilomètres à l'Ouest de Tence.
Ils gagneront la lisière Nord de Mont faucon dans la journée du 2 septembre.
P.C. et C.C. 2 sur la route du Col de la République à 1500 mètres Sud-Est de Planfoy.
III/68e à Saint-Genest.

2 Septembre 1944 :
Le Régiment au complet est regroupé à Saint-Genest.
Révision et entretien du matériel dans l'attente du carburant.

3 Septembre 1944 :
Le Chef d'Escadrons Rouvillois prend le Commandement d'un détachement composé d'un Elément du PC., du 1er Escadron, d'une section de 81 et de 57.
Le détachement se porte sur Chessy, à 5 kilomètres Nord de l'Arbresie, par Saint-Etienne, Montrond, Sainte-Foy. Il quitte Saint-Genest à 16 heures 30, arrive à Chessy vers 21 heures sans incidents.
Le reste du P.C. et le 3e Escadron font mouvement à partir de 22 heures par le même itinéraire, arrivée à Chessy à 0 heure.
Le 4e Escadron et le 2e Escadron font mouvement dans la matinée.
Les T.C. et T.R. restent sur place à Saint-Genest.

4 Septembre 1944 :
Villefranche a été libérée la veille après une action menée par les Zouaves, l'Escadron Giraud du 9e R.C.A. et le III/68e.
La 1ère D.B. a pour mission de s'emparer de Mâcon.
Effort principal par le C.C. 1 sur Nationale 6 - flangardé à l'Ouest par le C.C 2.
Le Régiment entre dans la composition de deux Groupements de marche :
Groupement A aux ordres du Commandant Rouvillois, comprenant des Eléments du P.C. Les 1er et 2e Escadrons reçoivent une mission de reconnaissance et d'éclairage.
Groupement C aux ordres du Commandant de Beaufort comprenant des Eléments du P.C., le 3e et le 4e Escadrons et une Batterie du III/68e.
Est en réserve de Division à Belleville où il arrive vers 16 heures.
Les T.C. et T.R. s'installent à Saint-Georges-de-Reneins.
Mâcon est tombé au début de l'après-midi. La 1ère D.B. poursuit son mouvement vers le Nord dans le même dispositif. Le Groupement "A", renforcé de deux pelotons A.M. du 3e R.C.A. se porte sur Cluny.
Le Groupement "C" se porte sur Saint-Albain où il arrive vers 22 heures 30.

5 Septembre 1944 :
A 15 heures le Commandant du Régiment est convoqué par le Général, Commandant la 1ère D.B. à son P.C. de Villars. Il reçoit pour mission de se porter en direction de Buxy par Tournus, Sennce au grand carrefour de la Coudre, pour renforcer le Groupement Rouvillois, qui mène une opération devant Givry, dont le détail figure d'autre part (voir fin du 5 septembre).
Un Peloton du 2e Escadron participe à 21 heures 30 aux opérations de nettoyage de Givry.
A 23 heures 15 le stationnement du Régiment, qui s'est regroupé, est le suivant :
P.C. : Château de Saint-Désert.
Le 2e Escadron : carrefour 218 Sud de Givry.
Le 4e Escadron à Saint-Désert.
Le 1er Escadron à Moroges.
Le 3e Escadron reste stationné à Germolles qu'il tient fortement, mitraillant de nombreux éléments ennemis qui remontent vers le Nord. Dans la nuit une Compagnie de Zouaves est poussée sur cette localité pour renforcer le 3e Escadron.
1/3e R.C.A. : Lisières Ouest de Saint-Désert.
Son Génie : Givry.
Le 5 septembre, à 16 heures 30, le Commandant Rouvillois est convoqué par le Colonel Lecoq, dont les Eléments sont bloqués devant Givry, il reçoit comme mission :
1) de faire tomber Givry avec l'Escadron Chéry en le débordant par Jambles et en s'emparant du carrefour de Germolles ;
2) Lorsque l'opération menée par l'Escadron Chéry sera déclenchée, d'effectuer avec le reste du Détachement (Escadron Moreau, Escadron de reconnaissance du 3e R.C.A.) un large mouvement débordant par Bariset et Bourgneuf - Val-d'Or pour se rabattre par Mercurey sur le carrefour de Germolles ;
3) de mettre la Section du Génie à la disposition du Colonel Lecoq pour déminer les entrées de Givry.
Le mouvement est déclenché de Buxy à 17 heures 30.
Malgré une forte résistance et des barrages de mines l'Escadron Chéry parvient à la nuit à Germolles après avoir détruit plusieurs pièces d'artillerie et causé de fortes pertes à l'ennemi.
Le reste du détachement, ralenti par des tirs des minen arrive aux abords immédiats de Bourgneuf où à court de carburant, et la nuit étant venue, le Commandant du C.C. 2 lui donne l'ordre de se reporter dans Moroges.
Pertes :
1er Escadron : Lieutenant Rouland et deux hommes de son char blessés par des mines ; 1 char léger détruit.
3e Escadron : Lieutenant Foerst blessé dans son char, Lieutenant d'Aram blessé dans le nettoyage de Germolles, trois chasseurs tués ; 1 char incendié par bazooka, 1 char détruit par un canon de 88.
Pertes ennemies : Nombreux tués, une soixantaine de prisonniers, plusieurs pièces d'artillerie détruites ou neutralisées.

6-7-8-9 Septembre 1944 :
Le 6 septembre à 17 heures, le Groupement A du C.C. 2 déclenche une opération pour dégager Chagny et les abords de la route Chagny - Meursault.
Le 2e Escadron et la Compagnie de Zouaves arrivent à Puligny à temps pour mitrailler les véhicules des derniers défenseurs qui s'enfuient à l'arrivée des chars. Plusieurs Allemands sont tués, un prisonnier est fait, un camion de munitions est détruit.
Le 3e Escadron, à bout de carburant, occupe sans incident le village de Corpeau, évacué par l'ennemi..
Le 4e Escadron, chargé de reconnaître et éventuellement d'occuper Meursault, aborde le village vers 19 heures, malgré une assez violente réaction de l'ennemi, tirs nourris d'armes automatiques et de canons de petit calibre.
Le char de tête, le "Murat" est atteint par deux obus de 88 et immobilisé.
Les chars en appui de feu détruisent aussitôt le canon ennemi.
Un Peloton du 4e Escadron déborde Meursault par le Nord.
Devant le mouvement, l'ennemi évacue le village en toute hâte, canonne et mitraillé par tous les chars.
La nuit tombe et aucune Infanterie n'est disponible pour nettoyer le village. Dans ces conditions, le Commandant du Groupement A donne l'ordre au 4e Escadron de se replier pour la nuit aux abords de Puligny.
Dans la nuit, l'ennemi réagit par de violents tirs d'artillerie aux abords de Puligny. Le 4e Escadron, pris sous une concentration est obligé de changer d'emplacement.
Le 7 septembre, à 10 heures 30, l'opération sur Meursault est reprise.
Le 4e Escadron reconnaîtra le village. S'il est occupé, le 2e Escadron le débordera par le Nord (point de direction Monthelie) pendant que le 4e Escadron et l'Infanterie attaqueront de front.
Meursault est libre, mais une colonne ennemie, qui emprunte la route de Pommard est prise à partie par le 4e Escadron et détruite.
Un canon de 105 en batterie sur les hauteurs de Volnay est détruit par les Chars de Commandement.
Le 2e Escadron est aussitôt poussé sur Auxey et Petit-Auxey avec la Compagnie d'Infanterie du Lieutenant Puig.
Vers 14 heures 30, le Capitaine de Pazzis pousse avec le Peloton Mauclert sur le carrefour de Saint-Romain, détruisant en cours de route un nouveau convoi allemand, s'emparant de deux canons de D.C.A., d'un groupe de minen et d'un canon de 105.
L'ennemi, venant de Melin, essaie alors de reprendre Petit-Auxey. Avec une audace extraordinaire il met en batterie à moins de 300 mètres de nous trois canons de 105, qui ouvrent le feu.
A chaque salve, on entend distinctement le commandement "Feuer".
Des pièces de D.C.A. de 20 ouvrent également le feu sur nous, des hauteurs avoisinantes.
300 à 400 fantassins ennemis progressent de part et d'autre de la route de Melin vers Petit-Auxey.
Le Commandant du Groupement A qui est à Petit-Auxey ordonne une contre-attaque immédiate avec les Eléments disponibles.
Le Peloton de chars moyens de l'Aspirant Le Corre, accompagné d'une Section d'infanterie, la Compagnie Puig, attaquera de front les éléments allemands sur l'axe Petit-Auxey - Melin.
Le Peloton Schreiber, posté sur la route Petit-Auxey - Saint-Romain appuiera la contre-attaque.
En quelques minutes les trois canons de 105, placés en D.C.B. le long de la route Petit-Auxey - Melin sont détruits par les canons de l'Aspirant Le Corre.
Les fantassins ennemis s'arrêtent, hésitent, puis commencent à fuir. Les fuyards sont poursuivis jusqu'à Melin par l'infanterie et les chars, et laissent entre nos mains plus de 100 prisonniers, de nombreux morts et trois canons.
Faute de carburant, les opérations ne peuvent être poussées plus avant. Le Groupement A stationne le soir dans les conditions suivantes :
Le Groupement Rouvillois tient Meursault et Monthelie.
Le Groupement Pazzis tient Saint-Romain et Petit-Auxey (2e Escadron, Compagnie Puig).
Dans la nuit du 7 au 8, vers 4 heures du matin, l'ennemi tente un coup de main sur le point d'appui de Petit-Auxey, commandé par le Lieutenant Puig. Mais la défense, remarquablement préparée, triomphe aisément.
Les Allemands s'enfuient bientôt en abandonnant sur le terrain 20 morts, 4 canons et laissant entre nos mains 14 prisonniers.
Dans la journée du 8 septembre, le 1er Escadron ravitaillé avec de l'essence allemande, a rejoint Meursault.
Le Commandant du Groupement A obtient l'autorisation de l'utiliser pour faire un coup de main sur les convois ennemis signalés sur la route Nolay - Ivry-en-Montagne.
L'ennemi sera attaqué :
Sur la route à proximité d'Ivry par un Peloton de chars légers (Sous-lieutenant Destremau).
A hauteur de Corabeuf par deux Pelotons de chars légers avec le Capitaine Moreau.
Enfin le Peloton de chars moyens du Sous-Lieutenant Schreiber interdira par ses feux (distance de tir 5.500 mètres) la route d'Ivry à la sortie de Nolay.
L'opération réussit parfaitement. Le Peloton Destremau arrête et disperse une Compagnie d'infanterie et de nombreux véhicules à l'entrée d'Ivry. L'ennemi laisse entre nos mains un butin considérable ; de nombreux morts et 20 prisonniers.
Le Capitaine Moreau, après avoir coupé le convoi à hauteur de Corabeuf remonte la route nationale N° 6 jusqu'à Ivry, tuant de nombreux ennemis, ramenant dix prisonniers et détruisant un nombre important de véhicules, dont un canon et deux canons de D.C.A.
L'opération n'a pas été aussi payante qu'elle aurait pu l'être, l'autorisation d'amener de l'Infanterie pour le nettoyage du terrain ayant été refusée.
L'ensemble de ces opérations a permis de prendre ou de détruire un canon de 88, huit canons de 20 ou une dizaine de canons de D.C.A., plus de 100 véhicules divers. Au moins cinq cents Allemands ont été tués, blessés ou faits prisonniers. Nos pertes ont été seulement d'une dizaine de blessés.

10 Septembre 1944 :
Repos et entretien du matériel.
A 20 heures 50 le Régiment reçoit l'ordre suivant :
Mission du C.C. 2 : se porter le 11 au matin sur le Canal de Bourgogne vers Aiseray - Longecourt, franchir le canal, l'Ouche et atteindre Arc-sur-Tille pour investir Dijon par le Nord-Est.

11 Septembre 1944 :
Le mouvement s'exécute à partir de 7 heures 30. Le Régiment fait partie du Groupement A aux ordres du Commandant de Beaufort composé de :
une Compagnie de Zouaves,
une Batterie du III/68e,
une Section du Génie.
Itinéraire : Beaune, sortie Nord-Est, Givry, Varenne, Longuay, Argilly, la forêt de Cîteaux, vers le Nord-Est, Bessay-les-Citeaux, Aiseray, Chigey, Fartle-Haut, Fart-le-Bas, Longeault, Beire-le-Fort, Labergement, Cessay-sur-Tille,
Remilly-sur-Tille et Arc-sur-Tille.
En fin de journée, qui n'a été marquée par aucun contact avec l'ennemi, le Groupement a stationné dans le dispositif suivant :
P.C., 3e Escadron : Magny - Saint-Médard.
2e Escadron : Sovolles.
3e et 4e Escadrons et Zouaves, aux ordres du Commandant Rouvillois, à Mirebeau.
Artillerie et Génie, à Arc-sur-Tille.

12 Septembre 1944 :
Repos et entretien du matériel.
En fin de journée le stationnement est modifié comme suit : le Groupement Rouvillois, moins le 1er Escadron occupe Bézé. Le P.C. et le 3e Escadron s'installent avec le 1er Escadron à Mirebeau. Les T.C. et T.R. serrent sur Magny et Saint-Médard.

13-14 Septembre 1944 :
Le 13 septembre, à 15 heures 45, le Groupement A du C.C. 2 stationné dans la Région de Mirebeau (5e R.C.A., Batterie d'Artillerie Honssel du III/68e, Compagnie Puig du 1er Zouaves, Section du Génie du Sous-Lieutenant Sborgi) reçoit l'ordre :
1) de détacher un Escadron moyen à la disposition du Groupement B. Escadron rendu pour 16 heures à Jacquenay.
Le 2e Escadron du 5e R.C.A., est désigné. Etant donné la distance, il ne peut matériellement rejoindre avant 17 heures 30, au plus tôt.
2) de pousser sur l'axe : Fontaine-Française, Frettes, Genevrières, Poison, La Folie, avec le reste du Groupement.
Eventuellement, occuper Vitrey et Cintrey.
Le Groupement A doit pouvoir appuyer le Groupement B.
Le Groupement est articulé de la façon suivante :
Aux ordres du Commandant Rouvillois :
L'Escadron de chars légers et un Escadron moyen chargé d'éclairer et de faire tomber les résistances légères entre les routes D. 17 et N. 460 incluses.
Des Eléments réservés :
le 3e Escadron du 5e R.C.A., la Batterie d'Artillerie, la Section du Génie, la Compagnie Puig du 1er Zouaves.
Les Eléments réservés sont prêts à intervenir en faveur du Groupement B ou du Groupement Rouvillois suivant les circonstances.
Les bonds fixés au Groupement Rouvillois sont :
Les Frettes - Argelières.
Genevrieres. - Farincourt - R.N. N° 19.
A 18 heures, le Commandant Rouvillois rend compte qu'il est parvenu sur la ligne Frettes - Argelières - R.A.S.
Il reçoit l'ordre de se porter au bond suivant.
A 19 heures 30, il rend compte que le nouveau bond est atteint et signale des colonnes ennemies vers Belmont - Bussières.
Des reconnaissances poussées vers ces points donnent les renseignements suivants :
- Bussières est libre.
- Belmont est tenu.
L'heure tardive et la pluie rendent impossible toute action.
Pendant ce temps, le Commandant du Groupement A a reçu à 18 heures l'ordre du C.C. 2 d'aider le Groupement B.
Mais il est impossible de déclencher une action sans connaître la situation de ce Groupement.
A 19 heures le Commandant du Groupement A décide d'attaquer avec les éléments réservés, un point d'appui ennemi établi à Seuchey.
Action menée par le 3e Escadron avec l'appui de l'Artillerie, L'action est déclenchée à 20 heures, mais étant donné le mauvais temps et l'heure tardive, l'action doit être interrompue.
Le Groupement passe la nuit sur place.
P.C., Compagnie de Zouaves et Génie à Frettes.
Détachement Rouvillois, Peloton de 57 à Genevrières.
3e Escadron à la Ferme de la Voisine.
Artillerie en bivouac cercle de 1500 au Sud-Ouest du 3e Escadron.
Le Commandant du Groupement reçoit 20 heures 45 l'ordre de 19 heures 30 du C.C. 2.
En conséquence le Commandant Rouvillois reçoit l'ordre de pousser dès l'aube des reconnaissances sur Bussières, Belmont, Poinsont (Ordre N° 53).
Les Eléments réservés seront poussés en même temps sur Genevrières pour appuyer son action :
Le P.C. du Groupement A arrive vers 8 heures à Genevrières.
Le Commandant Rouvillois a donné les ordres suivants pour le nettoyage de Belmont :
un Peloton de chars légers se portera à Poinsont ; un Peloton moyen à Bussières, pour intercepter les convois ennemis retraitant vers le Nord ;
un Peloton de chars moyens est placé en base de feux au Sud-Est de Belmont ;
un Peloton léger (Destremau) et un Peloton moyen (Dory) attaqueront le village, accompagnés par le personnel du peloton de 57 (Hervouet) et de quelques F.F.I.
L'opération se déroule rapidement : les convois sont attaqués dans le village même et sont massacrés.
Nombreux tués, plus de 200 prisonniers, quatre pièces d'artillerie, dont deux canons de 88, butin considérable.
A 8 heures voyant le déroulement favorable du nettoyage de Belmont, le Commandant du Groupement A décide de nettoyer la lisière Sud de Fayl-Billot où quelques groupes ennemis sont signalés. L'opération est menée par le 3e Escadron et la Compagnie Puig. Quelques Allemands sont tués, une Batterie d'artillerie avec attelage et caisson et une centaine de prisonniers sont capturés.
A 10 heures le Détachement du Commandant Rouvillois rejoint le carrefour de la Folie après avoir nettoyé des bois au Sud de la Route Nationale 9 et fait 70 nouveaux prisonniers.
Le Commandant du Groupement A demande à 10 heures, mais ne peut obtenir, un crédit de 20 kilomètres pour réaliser une opération de nettoyage dans la Région de Vitrey.
En fin de journée le Groupement A est stationné de la manière suivante :
P.C. et 2e Escadron : Pressigny.
Escadron : Broncourt.
3e Escadron : Cintrey.
4e Escadron et Peloton 57 : Vitrey.
T.C. : Pressigny.
Bilan :
Les pertes pour les journées du 13 et 14 septembre ont été les suivantes :
Tué : Maréchal des Logis-Chef Dallé (1er Escadron).
Blessé : Sous-Lieutenant Hervouet, deux Chasseurs brûlés., trois F.F.I. blessés, dont le Chef des F.F.I.
Un char percé.
Du côte ennemi :
Sept canons pris, un matériel considérable.
600 Allemands tués, blessés ou prisonniers.
Rapport de Monsieur le Capitaine PEIX,
Commandant le T.C.,
au sujet de l'affaire de PRESSIGNY

"15 Septembre 1944 :
J'ai l'honneur de vous rendre compte de ce que vers 13 heures, j'ai été avisé par un habitant de Pressigny que deux sentinelles allemandes armées se trouvaient dans une baraque située sur la route de Pressigny à Poinsont, à deux kilomètres environ de cette dernière localité.
J'ai décidé d'effectuer une reconnaissance avec deux patrouilles avec mission de s'emparer de ces deux sentinelles pour obtenir des renseignements.
Une patrouille aux ordres du Lieutenant Soukehal avec six Gradés ou Chasseurs. Une autre aux ordres de l'Adjudant-Chef Constans avec cinq Gradés ou Chasseurs. Un camion avec mitrailleuse de 20, montée sur la cabine avec conducteur et tireur.
J'ai fait transporter ces Eléments à hauteur du C. de I.C. 25. Une patrouille progressait à droite et l'autre à gauche du ruisseau, défilées aux vues.
Moi-même, je plaçais le camion avec mitrailleuse de 20 dans un champ dominant le thalweg et pouvant arroser de ses feux les lisières du bois pour appuyer les patrouilles et éventuellement leur permettre de se replier si elles étaient fortement accrochées.
La patrouille de l'Adjudant-Chef Constans arrivée à la lisière du bois, prend la liaison avec un Half-Track du 1er Escadron (Aspirant Scaramangas) qui venait de traverser le bois sans rien voir, ni essuyer un coup de feu. Constans engage alors sa patrouille dans le bois, où, suivant les renseignements donnés par Scaramangas, il pourrait trouver quelques Allemands.
La Patrouille Soukehal oblique à droite et longeant la lisière du bois se dirige vers la baraque.
Scaramangas me dit avoir terminé sa mission qui était de traverser le bois et se rendre à Poinsont.
Quelques minutes plus tard, la patrouille Constans voit des Allemands sur lesquels elle ouvre le feu. La riposte est immédiate. Les patrouilleurs tirent sur d'autres Allemands qui, en hurlant, descendent la pente du bois. Sentant leurs munitions s'épuiser, Constans amorce un mouvement de repli pour regagner le fond du thalweg, mais à chaque mouvement de ses hommes une gerbe de balles les entoure. Je me faufile derrière une haie et vais donner l'ordre au camion d'ouvrir le feu avec sa mitrailleuse de 20 dans le bois à mi-hauteur de la pente pour appuyer le décrochage de Constans.
Le repli de Constans n'a pu s'effectuer, car d'un boqueteau situé à une centaine de mètres sa patrouille a été prise sous le feu de mitrailleuses allemandes et tout son monde, munitions épuisées, a été capturé.
La patrouille Soukehal progressant le long de la lisière du bois vers la baraque est tombée sur des ennemis couchés dans un petit fossé qui longe le bois et a été tirée à bout portant..
Voyant que mes patrouilles avaient eu à faire à un fort parti, je me suis rendu auprès de ma Jeep laissée au bord de la route pour aller rendre compte de la situation. Le long de la haie que je suivais, je vois couchés trois Allemands sur lesquels je tire avec mon colt. Ces Allemands lèvent les bras et se rendent. Je les conduis à ma Jeep et je les amène à l'Etat-Major du C.C. 2 à Poinsont ou je rends compte de l'engagement au Chef d'Escadrons Schneider, Chef d'Etat-Major.
L'interrogatoire des trois prisonniers confirme mon impression d'avoir à faire à un fort parti. D'après leurs déclarations 400 Allemands avec un P.C. de Bataillon disposant de nombreuses mitrailleuses et de mortiers se trouvent dans ce bois.
Le Commandant Duvernois est chargé de diriger l'opération de nettoyage de ce bois avec des moyens (T.D. - F.F.I.) mis à sa disposition par le C.C. 2.
Je me rends nouveau auprès du camion avec mitrailleuse de 20 que j'avais toujours en surveillance auprès de l'endroit où. avait eu lieu le premier accrochage, je prends un Half-Track du 9e R.C.A. et je patrouille aux lisières du bois en tirant. Le Chasseur Niar de la patrouille de l'Adjudant-Chef Constans sort du ruisseau qui longe le bois. Je le recueille ; il me fait le récit de son évasion et me précise de nombreux points très intéressants. Je repars porter à la connaissance du Commandant Duvernois ces nouveaux renseignements. Le Chasseur Tarfa, blessé dans l'action, à l'épaule, se traîne jusqu'à nous.
Patrouillant du côté où avait été accrochée la patrouille Soukehal, l'Aspirant Petiet entend des râles et découvre le Brigadier-Chef Nekbil, grièvement blessé, ainsi qu'un Allemand sérieusement atteint.
Un peu plus loin le corps du Lieutenant Soukehal, déjà mort, et le corps du Chasseur Ziane mort aussi.
Le bilan de cette affaire est le suivant :
Lieutenant Soukehal mort, Chasseur Ziane mort, Brigadier-Chef Negbil Naas grièvement blessé, Chasseur Tarfa, blessé à l'épaule, Adjudant-Chef Constans prisonnier, Chasseur Muschiato prisonnier, Chasseur Gauchet prisonnier, Chasseur Gonzalès prisonnier, Chasseur ind. Ben Seba, prisonnier, Chasseur Niar évadé, Chasseur Nacal évadé, Brigadier Marque évadé, Chasseur Amour Arkat évadé.
J'ai l'honneur de signaler la conduite extrêmement courageuse : du Brigadier Marque, du Chasseur Niar et du Chasseur Nacal, qui, après avoir été fait prisonniers, après épuisement de leurs munitions, se sont évadés, après avoir pansé leurs camarades blessés, fournissant des renseignements précieux pour le Commandement.
En outre le Brigadier Marque et le Chasseur Nacal ont permis la capture de quinze prisonniers.
Le Lieutenant Soukehal et le Chasseur Ziane ont été enterrés au cimetière de Pressigny le 16 septembre 1944.
Le Brigadier-Chef Negbil et le Chasseur Tarf a ont été évacués par l'ambulance du C.C. 2."

16 Septembre 1944 :
Le P.C. du Régiment s'installe à Port-sur-Saône avec les 2e et 4e Escadrons.
Le 3e Escadron est à Scey-sur-Saône.
Le 1er Escadron demeure à Broncourt.
Les Trains à Pressigny.

17 Septembre 1944 :
Sans changement.

18 Septembre 1944 :
Le P.C. avec les quatre Escadrons de combat se portent à Borey.

19 Septembre 1944 :
Le Régiment se porte en entier à Arpenans. Les Trains s'installent à Mollans.

20 Septembre 1944 :
Sans changement.

21 Septembre 1944 :
Sans changement.

22 Septembre 1944 :
Le P.C. du Régiment avec le 3e Escadron se porte â Magny-Vernois.
Les 2e et 4e Escadrons s'installent à Vouhenans.
Le 1er Escadron s'installe aux Aynans avec les Pelotons de 57 et 81 de l'Etat-Major.

23 Septembre 1944 :
Le 1er Escadron s'installe à Vy-les-Lure auprès du PC. du C.C. 2. Le secteur des Aylans étant devenu celui de la D.M.I.

24 Septembre 1944 :
Sans changement.

25 Septembre 1944 :
A 7 heures les quatre Escadrons de combat se portent à Frotey.
COMPTE-RENDU DES OPERATIONS
I) Le 24 Septembre 1944, le Commandant de Beaufort, Commandant provisoirement le 5e R.C.A. reçoit le Commandement d'un Groupement, comprenant le Régiment, la Compagnie Puig du 1er Zouaves et la Section du Génie du Lieutenant Sué et l'appui de deux Batteries du III/68e.
Ce Groupement reçoit la mission suivante :
1) Après l'occupation de Lyoffans par la 1ère D.M.I., s'emparer de Magny-d'Anigon en vue de couvrir l'action de cette Division sur Palante et Claire-Goutte.
2) Gagner les lisières Sud des Bois de la Nannue (Côte 365).
3) Si possible, pousser des Eléments aux lisières Nord de ce bois en vue d'interdire la route Ronchamp - Recologne.
II) Le Chef de Corps, accompagné de ses Chefs d'Escadrons et des Capitaines Commandants, effectue immédiatement une reconnaissance de terrain. cette reconnaissance fait ressortir que la prise de Palante est indispensable au développement de l'opération en direction de Magny.
Le Commandant de Beaufort demande et obtient que Palante soit inclus dans sa zone d'action.
III) Les ordres verbaux donnés à vue sur le terrain, sont confirmés à 18 heures 45 par l'ordre suivant :
a) Axe d'attaque : Frotey-les-Lure - Palante - Magny - Cote 365 - Sortie Ouest Recologne.
Base de départ : Lisières Nord-Est des bois Ouest de Frotey-les-Lure.
b) Exécution :
1er temps : Occupation et nettoyage de Palante par l'Escadron de Pazzis, accompagné par le personnel à pied du Peloton de 57 Hervouet chargé du nettoyage du village.
Simultanément l'Escadron Dumesnil se portera dans un premier bond à hauteur de la route Palante - La Côte, soutenu par l'Escadron Chéry, et sans marquer d'arrêt sur cet objectif gagnera immédiatement les crêtes dominant Magny.
2e temps : Occupation et nettoyage de Magny par la Compagnie Puig et l'Escadron de chars légers Moreau.
3e temps : Sur ordre, reprise de l'attaque sur les lisières Sud du bois de la Nannue. etc....
c) La Section du Génie déblaiera et déminera l'itinéraire Frotey - Palante - Magny Cote 365, au fur et à mesure de la progression.
d) Artillerie : Trois tirs à priori sont demandés à l'Artillerie sur les zones suivantes :
- Sortie du bois de part et d'autre route Recologne - Magny.
- Puits et usine de Magny.
- Clairière Est Magny.
Le Chef d'Escadrons Rouvillois est chargé de coordonner l'action de l'Artillerie au cours de l'attaque.
IV) Des reconnaissances effectuées à la nuit par le Lieutenant Richter, Officier de renseignements, assurent au Groupement un itinéraire défilé aux observatoires ennemis, de la Chapelle de Ronchamp et autres.
En raison de la pluie persistante, occasionnant la crue du Rahin, les gués reconnus ne peuvent être utilisés le 25 septembre au matin et tout le Groupement doit passer la rivière à hauteur du pont de Roye sur un radier à moitié enlevé par la crue, et en utilisant le gué en amont du pont détruit.
Des tirs de fumigènes sont effectués pour masquer le passage difficile et lent.
V) Le Général Brosset vient en personne à Frotey prévenir le Commandant du Groupement de la prise de Lyoffans. L'attaque est déclenchée à 11 heures 15. Dès le franchissement du carrefour de la Tuilerie vive réaction de l'Artillerie ennemie, appliquée à hauteur de la route Palante - Roye et aux lisières Est du village de Frotey ; néanmoins la progression se poursuit malgré le terrain très détrempé qui immobilisera sous le feu deux chars.
VI) Palante est attaqué vigoureusement par l'Escadron de Pazzis qui est soumis à une forte réaction ennemie. Sa progression est considérablement ralentie par de très nombreux abattis, dont certains sont minés.
Les opérations de nettoyage sont poursuivies méthodiquement. Aux dernières maisons du village, la résistance se raidit.
Le Peloton de chars de l'Aspirant Le Corre et l'Equipe de nettoyage du Peloton Hervouet sont soumis à un violent tir très ajusté d'armes d'infanterie et de minen. Obligés de manœuvrer, les chars se déploient. Le terrain spongieux ne supporté pas le poids des chars ; deux d'entre eux s'embourbent à 200 mètres des lisières d'Andornay. L'Aspirant Le Corre est mortellement blessé, plusieurs Sous-Officiers et Chasseurs du Peloton de 57 sont tués ou blessés.
Laissant un Peloton sur la crête dominant le cimetière de Magny - Jobert pour appuyer éventuellement la progression de la 1ère D.M.I., le Capitaine de Pazzis concentre ses moyens très réduits pour empêcher la capture et la destruction par l'ennemi de ses deux chars immobilisés.
L'escadron est renforcé du Peloton de Mortiers de l'Adjudant-Chef Jacquot et livrera toute la journée et toute la nuit un combat avec un ennemi agressif et solidement accroché aux lisières d'Andornay. Une tentative de dépannage, effectuée à la chute du jour, coûte la vie au Maréchal des Logis Cati, de l'Equipe de dépannage de l'Escadron. Une seconde tentative permet de récupérer le char "Vouziers". L'Equipe du char Vendôme", qui est restée à son poste de combat, est à bout de munitions ; il est ravitaillé au cours de la nuit, qui est coupée d'alertes continuelles ; fusées éclairantes, tirs de minen et mitraillage du char. Le char "Vendôme" ne sera récupéré que le 26 en fin de journée après la prise d'Andornay par 1ère D.M.I.
VII) Cependant l'Escadron Dumesnil, après avoir atteint la crête de Palante, se porte sur les hauteurs dominant Magny.
L'Escadron Moreau et la Compagnie Puig longent les lisières Sud-Est des bois de la Noie - Jeannin, abordent le village de Magny par sa face Ouest, tandis que le Peloton de chars moyens du Lieutenant Pinoteau fait face à l'Est pour contrôler les lisières du bois qui sont à courte distance. Il est immédiatement pris à partie par les tirs d'artillerie et des bazooka qui transpercent le char "Montluc" et blessent grièvement les deux pilotes. Vive réaction du Peloton qui en quelques minutes détruit cinq bazookas.
A 13 heures 30, l'Escadron Moreau arrive aux premières maisons du village. après avoir perdu en cours de route le char " Lyonnais " incendié par bazooka. Le nettoyage du village s'avère très difficile car ses défenseurs sont enterrés et armés de nombreux bazookas.
Néanmoins les opérations se poursuivent maison par maison malgré la réaction de l'ennemi, qui occupe encore aux 3/4 le cirque, au fond duquel se trouve le village de Magny. Au cours de ces opérations le char "Auvergne", déjà touché par bazooka reçoit sur la tourelle un coup direct de minen. L'Aspirant Scaramangas, chef de char, et le tireur André Bonnifacy y sont déchiquetés. Les deux pilotes sont blessés. Le Sous-Lieutenant Destremau est blessé pour la troisième fois depuis le 15 août.
VIII) L'Escadron Chéry et le reste de l'Escadron Dumesnil assurent avec l'Artillerie, la couverture de l'opération, pilonnant l'usine, le puits et les lisières encadrant la côte 365. Ces tirs provoquent une vigoureuse réaction de l'Artillerie ennemie qui concentre ses feux sur ces Escadrons. A 15 heures 45 une première salve blesse le Chef d'Escadron Rouvillois, la seconde atteint le Chef d'Escadrons de Beaufort, le Chef d'Escadrons de Menditte et un Major anglais détaché auprès du Bataillon du Charolais. Le Commandant de Beaufort, blessé à la cuisse, doit être évacué. Avant son départ, il remet le Commandement du Groupement au Commandant de Menditte.
IX) A 16 heures 25 la situation est la suivante :
Le nettoyage de Magny est en bonne voie. Il sera terminé à 16 heures 40.
A Palante l'action relatée plus haut bat son plein.
La pluie redouble et la visibilité est très mauvaise.
A droite la 1ère D.M.I. n'a pu déboucher de Lyoffans.
A gauche le Groupement A est coupé du Groupement B par un bois.
Devant cette situation et étant donné l'heure, le Commandant de Menditte décide et rend compte qu'il ne poussera pas au-delà de Magny.
Il prend pour la nuit les dispositions suivantes :
a) Point d'appui de Magny aux ordres du Capitaine Moreau : Compagnie Puig, deux Sections du Charolais, Escadron léger, Peloton Pinoteau.
Mission : S'enfermer dans le village, organiser la défense, surveiller les lisières qui l'entourent et signaler tout objectif justiciable de l'artillerie.
b) Poste de surveillance de la croupe Sud-Est de Magny aux ordres de l'officier de Zouaves : deux Sections du Charolais, une Section Mitrailleuses du 1er Zouaves.
Mission : Contrôler la route Magny - Palante pour permettre au cours de la nuit les évacuations et le ravitaillement en munitions.
c) Point d'appui de Palante, aux ordres du Capitaine de Pazzis : un Escadron de chars, Peloton de 57, Peloton de mortiers.
Mission : Défendre Palante et empêcher la destruction des chars immobilisés au gué.
Ce P.A. recevra à 4 heures du matin le renfort d'une Compagnie de la 1ère D.M.I.
d) Réserves : Escadron Chéry et Escadron Dumesnil, moins un Peloton, aux lisières Sud-Ouest et Nord de Palante.
e) P.C. : Carrefour Ouest de Palante.
f) Un encagement de tirs d'arrêt autour du P.A. de Magny est préparé par le Chef d'Escadrons Elliet, dont les trois Batteries sont mises à la disposition du Groupement.
Entre le P.A. de Palante et Audornay un tir de mortiers appliqué à la lisière d'Audornay est préparé.
X) La nuit se passe sans incident notable devant Magny ; elle est plus agitée devant Palante ainsi qu'il a été relaté plus haut.
A 23 heures, l'Escadron de reconnaissance du 9e R.C.A., envoyé en renfort auprès du Groupement A arrive à Palante et stationne sur place.
XI) La Compagnie Puig a confirmé au cours de ces opérations de nettoyage ses qualités d'allant et d'agressivité dont elle avait déjà fait preuve au cours des opérations de Bourgogne. C'est une unité solide, commandée par un chef vigoureux, méthodique et courageux..
XII) L'appui de l'Artillerie a été particulièrement efficace. Ces résultats ont été acquis grâce à une liaison intime et directe entre le Commandant du Groupe et le Commandant du Groupement. Les tirs ont été d'une précision et d'une rapidité de déclenchement remarquables. Je signale tout particulièrement l'activité et l'action personnelle du Capitaine Honssel, Observateur avancé du Groupe, qui s'est tenu constamment aux côtés du Commandant du Groupement.
XIII) La Section du Génie aux ordres du Lieutenant Sué à permis tout d'abord par son travail ingrat sous la pluie et les pieds dans l'eau, le passage du Rahin en améliorant le radier en partie enlevé par le courant. Il a effectué ensuite le déminage sous les obus de la route Frotey - Palante, puis le déblaiement et le déminage de Palante; enfin le 26, il a effectué le même travail sur l'axe Palante - Magny, malgré un tir d'artillerie nettement dirigé contre ses Equipes de travailleurs.
Toutes ces opérations ont été menées avec rapidité et beaucoup d'entrain.
XIV) Les Eléments du Bataillon du Charolais devaient selon l'ordre du Commandant du C.C. 2, relever à Magny, la Compagnie Puig pour lui permettre de continuer sa mission plus au Nord. Ces Eléments ont progressé dans le sillage des Unités d'attaque. Ils sont entrés dans la composition des garnisons du P.A. et ont été d'une aide très efficace pour le Groupement.
XV) Les pertes du Régiment au 25 au soir ont été les suivantes :
Personnel :
Deux Aspirants tués ; sept Sous-Officiers et Chasseurs tués ; 24 Officiers, Sous-Officiers et Chasseurs blessés.
Matériel :
Deux chars légers incendiés (1 récupérable) ; 1 char moyen traversé, mais récupérable ; huit chars embourbés ou en panne de terrain, dont sept ont été récupérés, le dernier (char "Montcalm ") sera dépanné dès que la situation permettra d'envoyer des wreckers 10 t. à la sortie Nord de Magny.
Du côté ennemi : De nombreux tués et blessés qui ont été laissés sur le terrain ; une cinquantaine de prisonniers, dans l'ensemble très jeunes, se battant avec acharnement, qui ont été remis au Bataillon du Charolais.


Rapport du Capitaine, Commandant le 2e Escadron sur l'action du char " Vendôme " à Andornay
Le 25 septembre, l'Escadron appuyé par le 57 et une Section du Génie s'était emparé du village de Palante ; le Peloton de 57 commandé par le Sous-Lieutenant Hervouet, fut chargé de terminer le nettoyage du village. Ce peloton fut pris dans la partie basse du village sous le feu des armes des Allemands retranchés dans Andornay.
Le Sous-Lieutenant Hervouet, voulant nettoyer aussi les lisières de ce village, situé à proximité immédiate de celui de Palante, demanda l'appui d'un Groupe de chars. L'Aspirant Le Corre fut désigné et partit vers 14 heures avec son char " Vendôme " et le char "Versailles ".
Arrivé aux lisières de Palante, prenant sous son feu Andornay, l'Aspirant Le Corre voulut faire mieux, et d'accord avec le Sous-Lieutenant Hervouet, entrer dans Andornay, pour y écraser la résistance allemande. Le pont sur la petite rivière qui sépare les deux villages était détruit. Le Corre veut passer quand même et dans un terrain détrempé par là pluie s'engage à droite du pont pour passer la rivière à gué ; le terrain s'effondre et le "Vendôme" reste enlisé au milieu de la rivière. Alors commence un furieux tir d'artillerie, de mortiers, de toutes les armes d'infanterie sur le " Vendôme ", vu de toutes parts et que le " Versailles " et le Peloton de 57 appuient de leurs feux. Pendant plusieurs heures l'ennemi est tenu en respect durement malmené par nos canons et nos mitrailleuses que d'autres chars viennent renforcer.
Le " Vendôme ", où tout le monde reste calme comme à la manœuvre, tire de près d'une façon très précise et ferme la bouche aux armes automatiques, mais l'artillerie se déchaîne toujours sur lui.
L'Aspirant Le Corre, toujours insouciant danger, reste la tête en dehors de sa tourelle pour, mieux voir ; il n'a mis que son casque de char, faible protection contre les éclats. Vers 16 heures un éclat d'un des nombreux obus qui tombent autour du char atteint Le Corre à la tête. Il perd connaissance. Très calme le tireur Rossich annonce que l'Aspirant est blessé et que le tir continue. Le Chasseur Lebeau, aide-pilote du "Vendôme", et le Maréchal des Logis Raoul Duval, Chef de char du "Versailles ", arrivent à sortir de son char l'Aspirant Le Corre et à le porter un peu en arrière. Le Médecin auxiliaire Nenna et son équipe de brancardiers se précipitent pour évacuer l'Aspirant qui mourra peu de temps après. Toute cette opération se fait sous une grêle de balles.
Pendant ce temps le Peloton d'échelon a été demandé pour voir s'il est possible de faire remorquer le "Vendôme". L'Adjudant Gazel, le Maréchal des Logis Cau, les Chasseurs Reboulleau et Drevet se dirigent vers le char ainsi que le Sous-Lieutenant Schreiber, qui a pris le commandement du peloton en remplacement de l'Aspirant et vient de mettre pied à terre de son char. Tous ceux qui approchent du char sont pris sous le feu de tireurs ennemis que nous n'arrivons pas à repérer.
Le Maréchal des Logis Cau est tué d'une balle au cœur tirée de très près. Devant l'impossibilité pour l'échelon de travailler ainsi sous le feu, je renonce à récupérer le " Vendôme " ce soir là. Par contre, le char " Vouziers ", embourbé derrière le " Vendôme " peut être récupéré sous le feu par les équipes de dépannage régimentaire.
Les quatre membres de l'équipage continuent la garde et le tir ; nous restons reliés à eux par radio.
Pendant la nuit quelques indigènes nord-africains de l'Escadron et deux groupes du Peloton de 57 se relaieront auprès du "Vendôme " pour aider à le protéger. L'équipage reste au char et commence à aménager le terrain pour le dégager. Nous ravitaillons le char en munitions. - Fréquentes alertes. - Les Allemands qui semblent avoir en partie évacué le village à la tombée de la nuit, y reviennent et nous tâtent avec une mitrailleuse légère et une mitrailleuse de 20 min. Nous répondons copieusement au canon, à la mitrailleuse et par des tirs de mortiers qui ont été préparés dans la soirée par l'Adjudant-Chef Jacquot.
Avant le lever du jour la garde du "Vendôme" doit être relevée, car elle est trop exposée, à deux pas des Allemands. Seuls les quatre membres d'équipage restent à leur poste appuyés par les canons de cinq chars, par le Peloton de 57, et une Compagnie d'Infanterie arrivée pendant la nuit et qui doit attaquer au jour. Le "Vendôme" subit encore les feux de l'Artillerie allemande et une partie de la préparation d'Artillerie française sur Andornay.
L'attaque de l'Infanterie se déclenche à 9 heures, mais les derniers Allemands sont délogés des positions de tir qu'ils ont pris au Nord du village seulement dans l'après-midi. La liaison ne peut être rétablie entre l'Escadron et le " Vendôme "que dans la soirée et c'est vers minuit qu'une Equipe de l'Escadron de réparation aidée par le " Versailles " ramène le char à Palante.
L'équipage qui n'a pas cessé de réaliser des tirs excellents peut enfin sortir de sa prison et se reposer.
Aux Armées, le 3 octobre 1944.
Le Capitaine Commandant.
signé : de Pazzis.

Opérations menées par le Groupement " A "
pour la période du 26 Septembre au 1er Octobre

26 Septembre 1944 :
Mission : Le Groupement A assurera l'intégrité des positions acquises, libèrera la route Palante - La Côte, et entamera le nettoyage du bois de la Noie-Jannin, appuiera de ses feux l'action offensive menée sur sa droite par la D.M.I. (Ordre N° 63 du 252350 A).
Exécution :
1) La garnison du P.A. de Magny se bornera jusqu'à nouvel ordre à se maintenir dans le village et à signaler par une observation minutieuse des lisières qui l'entourent, tout mouvement suspect.
2) Les 3e et 4e Escadrons reprendront au lever du jour leur position qu'ils occupaient la veille.
Le 4e en mesure de fournir des feux sur les lisières boisées dominant Magny Jusqu'à l'usine incluse.
Le 3e Escadron : même mission à partir de l'usine, en mesure en outre d'appuyer la progression de la D.M.I. en direction de Claire-Goutte.
3) Le 2e Escadron posté aux lisières Est de Palante, contrôlera les lisières d'Andornay prêt à appuyer de ses feux l'action offensive de la D.M.I. sur Andornay
4) La liaison avec le Groupement B sera recherchée dans un premier temps sur la route Palante - La Côte par une Compagnie du Charolais, qui disposera d'un Groupe de la Section du Génie et de l'Escadron de reconnaissance du 9e R.C.A., Détachement aux ordres du Capitaine Claude.
Cette route libérée, la Compagnie du Charolais remontera sur le Nord-Est en. nettoyant le bois : objectif final la route La Côte - Magny..
5) Artillerie : Tirs d'arrêt devant Magny sans changement.
A la demande du Capitaine Claude, Tir 305 appliqué sur le bois au Nord de la route Magny - La Côte.
La journée est marquée par de violents bombardements sur le P.A. de Magny qui maintient ses positions malgré une tentative ennemie débouchant des lisières Sud du bois et qui est clouée sur place vers 9 heures 30 par les feux de la défense.
Tout mouvement suspect est immédiatement pris à partie par les deux batteries du III/68e et les canons des 3e et 4e Escadrons.
Le point d'appui de Palante est bombardé toute la journée par l'artillerie et les minen qui causent quelques pertes. Le Peloton Mauclert du 2e Escadron, bien placé, participe efficacement par ses feux à la prise du cimetière de Magny-Jobert vers midi par la D.M.I.
L'opération en direction de la Côte débute favorablement à 8 heures 55 la route est libérée. Les opérations de nettoyage du bois commencent à 9 heures 30, mais, après une progression difficile, la Compagnie est arrêtée aux abords de la route Magny - La Côte par deux P.A. ennemis : l'un à la lisière Sud-Est, l'autre en plein bois sur la route. Quelques pertes, La Compagnie décroche, laissant en fin de journée, un Elément de surveillance aux environs de la Cote 321.
L'attaque menée par la D.M.I. au cours de la journée, a libéré Andornay.
Enfin de journée les Eléments avancés de cette Division sont en liaison avec la garnison de Magny au carrefour 1000 mètres Sud-Est du village.
Le 3e Escadron, suivant à vue la progression, a exécuté des tirs de flanc très efficaces sur l'ennemi, qui se replie.
Dispositif pour la nuit :
Aucune modification au stationnement du 25 au soir.

27 Septembre 1944 :
a) Les missions de protection du point d'appui de Magny et d'appui de l'action offensive menée par la D.M.I. dans la Région Frédéric-Fontaine - Claire-Goutte continuent à être assurées par les mêmes Eléments avec la même efficacité.
Détente dans les points d'appui de Magny et de Palante, qui ne sont plus soumis aux violents bombardements de la veille.
b) Un détachement du 9e R.C.A. reprend le nettoyage des bois jusqu'à la route Magny - La Côte.
Le Commandant du 5e R.C.A. reçoit l'ordre de flanc-garder cette opération par des feux d'un Escadron de chars appliqués de 10 heures à 15 heures sur le P.A. repéré la veille à la lisière du bois.
L'opération menée par l'Escadron du Capitaine Dumesnil renforcé de deux Sections du Charolais : Le P.A. est bombardé et la progression réalisée le lendemain permettra de constater l'efficacité de ce bombardement : plusieurs cadavres ; membres et têtes épars.
Malheureusement le détachement du 9e R.C.A. ne vient pas prendre liaison avec le détachement Dumesnil et ces heureux résultats ne peuvent être exploités immédiatement.
c) En fin de journée la garnison du P.A. de Magny est renforcée :
- du Peloton de mortiers de 81 dans le village ;
- de l'Escadron Dumesnil, installé aux lisières Ouest et Nord-Ouest du village ;
- d'une Compagnie du Charolais ;
d) En réserve : 2e Escadron, 3e Escadron, Peloton à Palante.
e) P.C. sans changement à Palante.

28 Septembre 1944 :
Le Groupement A a pour mission :
- de maintenir le contact ;
- garder la liaison avec la D.M.I. ;
- se tenir prêt à pousser sur Recologne dans le cas où la résistance ennemie de la côte 365 diminuerait ;
- mettre les feux du 2e Escadron à la disposition du Groupement B.
Ordre N° 66272015 A :
1) Un Détachement aux ordres du Capitaine Dumesnil, composé du 4e Escadron, d'un Groupe du Génie et de deux Sections du Charolais, vérifiera l'évacuation des P.A. ennemis de la forêt de la Noie Jannin et dans l'affirmative déblaiera l'itinéraire Magny - La Côte et prendra liaison avec le Groupement B.
2) Lorsque le Détachement Simon (D.M.I.), opérant sur l'axe Claire-Goutte -Eboulet, aura atteint la route conduisant au puits de Magny, un Détachement d'exploitation aux ordres du Capitaine Chéry, comprenant son Escadron, la Section du Génie, moins un Groupe, et une Section de la Compagnie Puig, progressera sur l'axe 365 lisière Nord du bois de la Nannue en vue de fournir des feux sur les pentes Sud-Est et Sud du mamelon de la chapelle de Ronchamp.
3) Une reconnaissance offensive menée par une Compagnie du Charolais sera poussée sur le puits et l'entrée du tunnel.
4) Le P.A. de Magny sera occupé par la Compagnie Puig, moins une Section, et le reste des Eléments Charolais.
L'opération sur l'axe Magny La Côte se déroule sans incidents.
La route est dégagée de ses nombreux abatis et mines et la liaison est prise a xx heures 45 avec le Commandant du Groupement B par le Sous-Lieutenant Dory.
L'usine, le puits et l'entrée du tunnel évacués par l'ennemi sont occupés, à la même heure, par le Détachement Charolais.
Dès qu'il est informé de l'avance du Détachement Simon, le Commandant du Groupement A découple le Détachement Chéry : Progression lente, nombreux abatis, mines en bois, mines métalliques d'un modèle inconnu, que les sapeurs enlèvent avec habileté et un mépris complet du danger.
Le carrefour 365 est atteint à 12 heures 15 ; les abatis et les mines accumulés jusqu'à la sortie des bois ne permettront pas d'atteindre en fin de journée la lisière Nord.
Le déblaiement s'effectue avec ardeur, mais à partir de 13 heures le travail s'effectue en vue de la chapelle de Ronchamp et la réaction de l'Artillerie adverse est vigoureuse.
Le détachement est renforcé de tous les Eléments de Zouaves restés à Magny.
Utilisant une allée parallèle à la route, le Détachement Chéry est poussé jusqu'à la lisière Nord des bois de la Nannue où il déloge un adversaire remarquablement organisé et camouflé. Vigoureuse réaction de l'Artillerie adverse.
En fin de journée le Détachement Chéry très isolé dans un bois infesté d'Allemands, les isolés étaient tirés à la mitraillette dans les layons, est ramené à 365 et l'installation pour la nuit est la suivante :
a) P.A. du carrefour 365 aux ordres du Lieutenant Puig disposant de :
- sa Compagnie ;
- un Peloton de 57 ;
- un Peloton de chars.
Un engagement de tirs d'arrêt est prévu et réglé sur les bois qui entourent sur ses trois faces le P.A. de 365.
b) Les 1er Escadron, 3e Escadron (moins un Peloton), 4e Escadron, Compagnie Charolais à Magny.
c) La 7e Batterie, qui au cours de la journée a changé d'emplacement, est installe dans les lisières Sud-Est du bois de la Noie-Jannin.
Cette Batterie est renforcée, pour la nuit, par le Peloton de 81 mm, chargé d'assurer sa sécurité avec le personnel dont il dispose.
P.C. : Magny.
La Compagnie Puig, éprouvée par ses pertes et par quatre journées de combat et de veille ininterrompus, aurait besoin de repos. L'insécurité du P.A. de 365 ne permet pas de la relever et d'assurer la défense de cette position par une Unité du Bataillon du Charolais, dont l'armement est faible et la valeur combattive médiocre.

29 Septembre 1944 :
Ronchamp a été occupée la veille à 20 heures par le Groupement B. La mission du Groupement A est inchangée ; en conséquence (Ordre N° 67 282250 A) :
1) Couverte par un détachement léger d'infanterie la Section du Génie déblaiera pour 8 heures 15 la route jusqu'à la sortie des bois.
2) Le Capitaine Chéry portera aux lisières Nord du bois de la Nannue deux Pelotons de chars protégés par la Compagnie Puig (diminuée du Détachement léger).
Mission : Etre en mesure de tirer à partir de 8 heures 30 sur les pentes Sud Est et Sud de la chapelle de Ronchamp.
3) Le 4e Escadron se tiendra prêt à pousser sur Recologne, accompagné par le Peloton de 57 à pied.
4) L'Artillerie poussera des observateurs à la lisière du bois pour être en mesure de participer par ses feux à la défense du P.A. de la chapelle de Ronchamp.
Malgré sa nuit de veille la Compagnie Puig entraînée par son Chef, repart en avant à 7 heures 45 dans le brouillard qui laissait une visibilité de cent mètres à peine.
L'ennemi surpris par l'arrivée des chars, tire et s'enfuit laissant quatre prisonniers. La lisière est atteinte : la sécurité sur le flanc droit est organisée par le Lieutenant Puig.
Lorsque le brouillard se lève, permettant une observation de flanc extrêmement favorable, tous les objectifs surgissant à l'Est de la ligne chapelle de Ronchamp Recologne sont violemment canonnés.
Sur la route de Recologne, le Génie poursuit son travail à 8 heures et le pont sur le Rahin aux lisières du village est atteint.
Les abords et les rues sont truffés de mines et de pièges qui sont repérés et enlevés avec une habileté et un sang-froid remarquables.
Conformément aux ordres reçus, la Section du Génie démine la rue Ouest qui permettra de prendre à midi la liaison avec les Eléments du Groupement B, qui occupent la sortie Ouest du village sur la route nationale 19.
Sur la rue secondaire (Sud) de Recologne, le travail du Génie est stoppé dans l'après-midi par des feux d'Infanterie tirés d'une barricade située à 50 mètres Sud de la sortie Est du village.
Par ailleurs une contre-attaque ennemie oblige les Eléments avancés du Groupement B à se replier sur la sortie Ouest du village.
Le nettoyage et l'occupation de la portion de bois située entre la sortie du tunnel et nos Eléments déjà en place à la lisière Nord du bois, sont confiés dans l'après-midi à la Compagnie Herouart des Charolais. Cette Compagnie surprend l'ennemi à la sortie du tunnel et capture quelques prisonniers. Inquiétée sur son flanc droit cette Compagnie décroche et se regroupe au carrefour 365.
Les dispositions suivantes sont prises pour la nuit :
1) P.A. du Pont de Recologne aux ordres du Sous-Lieutenant Dory :
- un Peloton de chars ;
- un Peloton de 57 à pied ;
- un Groupe du Génie.
Mission : Assurer la garde du pont et maintenir la liaison avec le Groupement B.
Tirs d'arrêt préparés par la 7e Batterie sur les sorties Est de Recologne de part et d'autre de la route nationale.
Mines et pièges posés par le Génie autour du P.A.
2) P.A. de la lisière Nord du bois, aux ordres du Lieutenant Puig :
- une Compagnie de Zouaves ;
- un Peloton de chars.
Mission : Maintenir l'intégrité de la position acquise à la lisière du bois.
3) P.A. du carrefour 365 :
- une Compagnie du Charolais ;
- un Peloton de 81 du Régiment.
Mission : Assurer la sécurité de la ligne de communication Recologne - Magny.
4) A Magny en réserve :
- 1er et 3e Escadrons (moins un Peloton) ;
- 4e Escadron (moins un Peloton) ;
- une Compagnie du Charolais ;
- P.C.: Magny ;
- Artillerie, sans changement ;
Nuit calme sans réaction de l'ennemi.

MISSION DU GROUPEMENT A :
Maintenir des Eléments de chars aux lisières des bois de la Nannue, garder la liaison avec le Groupement B dans Recologne.
Exécution : (Ordre N° 68 292100 A) :
- le 3e Escadron reprendra ses positions aux lisières du bois. Sécurité assurée par la Compagnie Puig.
- le Capitaine Dumesnil vérifiera l'occupation par l'ennemi de la barricade de la rue secondaire. Dans la négative, le déminage de la rue sera entrepris sans délai.
Durant toute la journée chars, artillerie, mortiers effectueront sur un itinéraire de ravitaillement repéré par nos observateurs sur les pentes Sud-Est de la chapelle de Ronchamp, des tirs de harcèlement. Certains résultats peuvent être observés dans la région du cimetière de Ronchamp.
La barricade est toujours occupée. Elle est soumise dans la matinée à un bombardement d'artillerie.
Le coup de main sur la barricade, monté avec précision par le Sous-Lieutenant Dory, réussit vers 15 heures, avec le minimum de pertes (un blessé).
Ce coup de main avait été vigoureusement appuyé par les Pelotons de chars postés aux lisières des bois de la Nannue qui canonnèrent et mitraillèrent l'ennemi qui se repliait.
Le déminage et le déblaiement sont entrepris immédiatement et à 17 heures 30 l'Equipe du Génie atteint le carrefour de la route nationale 19 et la sortie du village.
Une opération de nettoyage des bois de la Nannue à l'Est de notre position est menée à partir de 15 heures par un Bataillon de la D.M.I. qui appuie sa gauche à la voie ferrée et sa droite à la route Claire-Goutte - Eboulet.
Une Compagnie du Charolais est intercalée entre notre position et la Compagnie de gauche de ce Bataillon pour assurer la liaison. L'opération du Charolais est réalisée sans pertes.
Les dispositions suivantes sont prises pour la nuit :
1) P.A. de Recologne, aux ordres du Capitaine Dumesnil, disposant de :
- son Escadron, moins un peloton ;
- le Peloton de 57 à pied ;
- la pièce de 57 du 1er Escadron ;
- le Peloton de 81 mm ;
- un Groupe du Génie.
Mission : Assurer la défense du village et la liaison avec le Groupement B. Tirs d'arrêt de l'artillerie inchangés. Tirs d'arrêt de mortiers réglés sur la sortie Est du village.
2) P.A. de la lisière du bois de la Nannue :
une Compagnie du Charolais renforcée d'un Groupe de Zouaves.
Mission : sans changement.
3) En réserve à Magny :
- 1er Escadron, 3e Escadron, un Peloton du 4e Escadron ;
- Compagnie de Zouaves (moins un groupe) ;
- une Compagnie du Charolais.
4) P.C. : Magny :
Artillerie sans changement.
Nuit très calme.

1er Octobre 1944 :
MISSION DU GROUPEMENT A :
Maintenir les positions acquises en attendant d'être relevé et la mise en réserve de Division.
Exécution : Ordre N° 69 302000 A. Dispositif sans changement.
Après avoir recueilli un renseignement d'habitant, une patrouille à pied pousse à 9 heures jusqu'à l'église de Ronchamp qu'elle atteint sans rencontrer d'Allemands.
En fin de journée, à 18 heures 15, une contre-attaque menée sur Recologne par une Compagnie est stoppée à 50 mètres de nos premiers éléments, par les feux ajustés de la défense et par les tirs d'arrêt des mortiers.
En attendant la relève, les dispositions suivantes sont prises :
1) P.A. de Recologne : Mission et garnison sans changement. Commandement du P.A. assuré par le Chef d'Escadrons Rouvillois.
2) P.A. de la lisière du bois : deux Sections du Charolais. Mission sans changement.
3) En réserve à Magny : la Compagnie de Zouaves, P.C. léger : Magny.
Les 1er, 2e et 3e Escadrons ont gagné en fin d'après-midi leurs emplacements de repos dans la Région Les Baraques - La Goulotte.
Nuit calme.

2 Octobre 1944 :
Le Commandant de la Brigade de la D.M.I. libère les derniers Eléments du Groupement A à 8 heures 30.
La Garnison de Recologne regagne la zone de stationnement du Régiment à 11 heures 15.
Pendant la période du 28 septembre au 1er octobre le 2e Escadron a participé à la défense de la position de la chapelle de Ronchamp et de Recologne, en soutien du Groupement B.
Les feux de ses canons sont appliqués sur les pentes Nord et Sud du mamelon.
Un Peloton exécute des tirs d'interdiction à 6 000 mètres sur la route nationale 19 et un P.C. allemand aux quatre maisons, sortie Est du bas des côtes est violemment bombardé.
Après huit jours de durs combats le Groupement A a libéré trois villages, nettoyé une forêt, progressé de 8 kilomètres et atteint les objectifs qui lui avaient été fixés.
Par sa présence sur le flanc de l'ennemi et les tirs ajustés de l'artillerie et des chars, il a contribué efficacement à la défense du point d'appui de la chapelle de Ronchamp.
Il a infligé des pertes sévères à l'ennemi, capturé une soixantaine de prisonniers, détruit ou capturé une dizaine de bazookas et deux mitrailleuses.
Les pertes pour le 5e R.C.A. ont été les suivantes :
Personnes tués : deux Aspirants, deux Sous-Officiers, cinq Troupe. blessés : six Officiers, cinq Sous-Officiers, dix-huit Troupe.
Matériel : le char léger " Lyonnais " détruit, le char léger " Auvergne " endommagé, récupérable, les chars moyens " Montluc " et "Versailles " endommagés, récupérables, un Dodge sauté sur mine, irrécupérable.
En fin de soirée le Régiment est regroupé dans la Région Nord de Lure :
- P.C. : Château des Grands Bois à Bas-Dessus ;
- Etat-Major : Bas-Dessus ;
- 1er et 4e Escadrons La Goulotte ;
- 2e et 3e Escadrons : Aux Barraques ;
- T.C. et TR. : Lure.
Le Régiment est en réserve de Division et consacre son activité a' la remise en ordre de son matériel.

3 Octobre 1944 :
Sans changement.

4 Octobre 1944 :
Par télégramme officiel du Général, Commandant la 1ère A.F., transmis par note de service N° 339/I en date du 29 septembre 1944 au Général, Commandant la 1ère D.B.
1) Le Général Sudre est affecté comme Général-Adjoint au Général, Commandant la D.B.
2) Le Colonel Désazars de Montgailhard est affecté au Commandement de la Brigade de Chars et du C.C. 1.
3) Le Colonel Désazars de Montgailhard prend son Commandement le 20 octobre 1944 à 0 heure.

5 Octobre 1944 :
Ordre N° 164 : Le Chef d'Escadrons de Beaufort reprend à la date de ce jour le Commandement du Régiment.

6 Octobre 1944 :
Est promu à titre temporaire et à titre exceptionnel pour prendre rang du septembre 1944 : Cavalerie : Au grade de Lieutenant-Colonel, le Chef d'Escadrons Grout de Beaufort Henri, Marie, Guy.

7 Octobre 1944 :
Le Capitaine Méhu de Beaujeu est affecté à l'E.H.R.-Etat-Major, en réserve de Commandement.
Le Lieutenant d'Active Brassard de Corbigny Antoine est affecté au 1er Escadron.
Le Lieutenant d'active Ronsin du Châtelle Roland est affecté au 2e Escadron. L'Aspirant d'Active de Guillonnière Serge passe du 3e Escadron à l'E.H.R. Etat-Major (Peloton de 57).

10 Octobre 1944 :
Par Ordre N° 10.2200 A du C.C. 2, un Escadron est mis à la disposition du Colonel Kientz, Commandant un Groupement, qui opère sur l'axe Bois-Le-Prince - Château-Lambert.
Le reste du Régiment passe en réserve de Division dans la Région de Faucogney.
L'Escadron Chéry est désigné par message n° 2.330 A. Il quitte son cantonnement le 11 octobre, à 7 heures, pour Coravillers, d'où il est aiguillé vers Bois-Le-Prince, face à Château-Lambert.

11 Octobre 1944 :
A 13 heures 15, le reste du Régiment fait mouvement sur Faucogney. Le 1er Escadron est poussé sur Amont.

12 Octobre 1944 :
Le Peloton de Mortiers de 81 de l'Etat-Major, est mis à la disposition du Groupement Kientz, ainsi que deux Groupes de 57.

13 Octobre 1944 :
Le Q.G. de la 1ère D.B. venant s'installer à Faucogney, le Régiment est poussé sur la Longine. Moins le 1er Escadron, qui demeure à Amont.
Par Avis de mutation N° 557/1 en date du 10 octobre 1944, de M. le Général, Commandant la 1ère D.B., le Capitaine de réserve Méhu de Beaujeu est muté à l'Etat-Major de la 1ère D.B. (5e bureau).

15 Octobre 1944 :
Par Avis de mutation N° 33917/s en date du 28 septembre 1944 de M. le Général, Commandant la 1ère A.F., le Sous-Lieutenant de Cavalerie Tabuteau Michel, venant du B.C.R.A., est affecté au 5e R.C.A.
Cet Officier est affecté au 2e Escadron.
Le Sous-Lieutenant de Cabrol, évacué le 21 août sur le XVe Bataillon médical à Cuers, sortant de l'hôpital, rejoint son Unité, le 1er Escadron.

16 Octobre 1944 :
Par Avis de mutation N° 25167/I C.N., en date du 11 octobre 1944, de M. le Général, Commandant la 1ère Armée Française, le Colonel Kientz André, Commandant le 5e R.C.A., est affecté à la 1ère D.B., et prend le Commandement du C.C.2 et de la Brigade de Soutien.
Le Lieutenant-Colonel de Beaufort, Commandant en second, prend le Commandement du 5e R.C.A.

18 Octobre 1944 :
L'Escadron Pazzis, relève l'Escadron Chéry de ses emplacements de Bois-Le-Prince, face à Château-Lambert. L'Escadron s'installe à la Longine.

19 Octobre 1944 :
En exécution de la Note de Service N° 790/I, le Chef d'Escadrons Rouvillois, détaché à l'Etat-Major du C.C. 1, réintègre le 5e R.C.A.

20 Octobre 1944 :
Par Note de service N° 115 bis/O.P .S., en date du 20 octobre, le 5e R.C.A quitte sa situation (réserve de Division) pour être remis à la disposition du C.C.2.

21 Octobre 1944 :
En exécution de l'Ordre d'opération N° 27, en date du 19 octobre, l'Escadron Dumesnil relève l'Escadron du 2e Cuirassiers dans le sous-secteur Labarthe - Fédrupt.
L'Escadron Pazzis et le Peloton 81 restent dans le sous-secteur Kientz.

25 Octobre 1944 :
En exécution des prescriptions de l'Ordre 232000 A du C.C. 2, le Régiment passe en réserve du 2e C.A. dans la nuit du 24 au 25 octobre, dans la Région de Auterive-Meyvillers.
Le P.C. et les Escadrons de combat (moins le 3e Escadron) font mouvement pour stationner dans cette Région par l'itinéraire :
Coravillers, Col du Mont-de-la-Fourche, Rupt, Maxonchamp, Remiremont (par la route nationale 66), Saint-Etienne-de-Remiremont, Celles, où ils arrivent en fin de matinée.
Le P.C. s'installe à Auterive (Filature Bielger) ;
- le 1er Escadron à Meyvillers ;
- le 2e Escadron à Celles ;
- le 3e Escadron mis à la disposition de la D.M.I. demeure à la Longine, où il se tient prêt à intervenir sur ordre du Général, Commandant le 2e C.A.
En exécution de l'Ordre N° 241901 de la D.B., cet Escadron en réserve à la Longine, détache un Peloton de Chars à la Côte, qui prend liaison en ce point, avec le Commandant du sous-secteur intéressé. Le Peloton Lousteau est chargé de l'exécution de cette mission.
Le 4e Escadron, dont la relève s'effectuera le lendemain, après entente avec le Colonel, Commandant le 9e R.C.A., fait mouvement de Fedrupt sur Auterive le 26 dans la matinée.
Les T.C. et T.R. se fixent à Raon-aux-Bois et la Racine, où ils se rendent par Luxeuil, Fougerolles, Plombières.
Dans l'éventualité d'une intervention du C.C. 2 au profit de la 3e D.I.A., le Lieutenant-colonel, Commandant le 5e R.C.A., reçoit le Commandement d'un détachement comprenant : - un Escadron moyen du 5e R.C.A. ;
- le 1er Bataillon de Zouaves ;
- un Peloton du 3e R.C.A. ;
- un Peloton du 9e R.C.A.
Le reste du Régiment aux ordres du Chef d'Escadrons de Menditte, demeure à la disposition du Colonel, Commandant le C.C. 2.
En exécution des prescriptions de l'Ordre particulier N° 1248/3 du C.C. 2 du 29 octobre 1944, le Détachement Beaufort devra être en mesure d'agir en, cas d'avance ennemie, et sur ordre du Colonel, Commandant le C.C. 2 :
- soit au profit du G.T.4 (Colonel Bonjour) de la 3e D.I.A. à l'Est et au Nord de Vagney ;
- soit au profit du G.T.3 (Colonel Guillebaud) en direction générale de La Bresse ;
- soit au profit du G.T.1 (Général Duval) en direction générale de Saulxure, Cornimont, Saulxure, Ventron.
En conséquence, des reconnaissances actives sont poussées par le Colonel et les Officiers de son Etat-Major dans tout le secteur où le Régiment aurait à intervenir. La liaison est prise avec les Commandants de Groupements.

27 Octobre 1944 :
Le Lieutenant Foerst Edouard, blessé et évacué le 5 septembre 1944, rayé des contrôles du Corps le 17 septembre, a rejoint le Régiment à sa sortie de l'hôpital de Mâcon le 25 octobre 1944. Cet Officier est réaffecté à son Unité, le 3e Escadron.

28 Octobre 1944 :
Le Lieutenant Rouland, du 2e Escadron, passe à l'E.H.R.- Etat-Major, à cette date.

31 Octobre 1944 :
Au cours d'une reconnaissance dans la Région du Haut-du-Tot, le Lieutenant-Colonel de Beaufort, le Commandant de Menditte, le Commandant Rouvillois, le Lieutenant Rouland et le Lieutenant Richter, imprudemment guidés par le Lieutenant Maître de l'Etat-Major du 2e R.S.A.R., ont déclenché le tir d'un canon automoteur de gros calibre en abordant une crête en vue de l'ennemi ; Le Lieutenant Richter a été légèrement blessé par un éclat dans le cou.
En exécution des prescriptions de l'Ordre de mouvement N° 0200 A du C.C. 2, le Régiment fait mouvement sur Vellexon et Charentenay par l'itinéraire :
Rupt-sur-Moselle, Col de Fourche, Faucogney, Luxeuil, Vesoul, Grandvelle (18 kilomètres Ouest de Vesoul).
Le P.C. s'installe à Vellexon avec le 2e et 3e Escadrons.
Le 4e Escadron s'établit à Queutrey.
Le 1er Escadron, les T.C. et T.R. s'installent à Charenteney.
Les hommes se reposent et l'entretien du matériel est poussé activement.

4 Novembre 1944 :
Le Sous-Lieutenant de Montalembert Henry de l'E.H.R.- Etat-Major, passe au 1er Escadron.

6 Novembre 1944 :
Par Avis de mutation N° 1228/I en date du 4 novembre 1944, de M. le Général, Commandant la 1ère D.B., le Capitaine Berthet Henri, de l'Etat-Major de la 1ère D.B. est affecté au 5e R.C.A.

13 Novembre 1944 :
A 7 heures, le Régiment fait mouvement sur le Camp du Val-Dahon par Frétigney, Oiseley, Mésizey, Besançon, où il arrive vers 10 heures pour une mission inconnue. Vers midi, on apprend que le Général de Gaulle, accompagné de hautes personnalités alliées passera en revue le Régiment ainsi que des Détachements de F.F.I.
Il neige et le ciel est couvert. Dans l'Allée centrale du Camp, le Régiment est aligné sur un rang, les chars légèrement en oblique, le canon perpendiculaire au bâtiment. En face un Bataillon de la Légion avec musique et drapeau et quelques F.F.I.
Après deux heures d'attente, vers 17 heures, le Général de Gaulle, accompagné de Monsieur Winston Churchill, Premier Britannique, du Général de Lattre, des Généraux Juin, du Vigier, de Vernejoul et Molle (F.F.I.), arrivent au camp, passent les Troupes en revue, assistent au défilé, spectacle impressionnant à la nuit tombante.
Vers 21 heures, le Général de Lattre transmet téléphoniquement au Colonel de Beaufort, par l'intermédiaire du Commandant du Camp, l'expression de sa vive satisfaction.

14 Novembre 1944 :
A 14 heures, le Régiment quitte le Val-Dahon pour par l'itinéraire : Avoudrey, Pierrefontaine.
Le 1er Escadron et le T.C. cantonnent à Charmoille, les 3e et 4e Escadrons à l'Aviron.

16 Novembre 1944 :
ORDRE N° 176
Officiers, Sous-Officiers, Brigadiers, Trompettes et Chasseurs,
" J'ai la profonde douleur de vous faire part de la mort du Colonel Désazars de Montgailhard, tué à l'ennemi devant Héricourt le 15 novembre 1944.
Conservez pieusement le souvenir de ce Chef de grande valeur, qui vous a formé et instruit.
Et souvenez-vous pour l'exécution mieux encore, du dernier ordre qu'il vous a donné en vous quittant, le 7 mai 1944
" Quoi qu'il advienne, restez disciplinés et forts, grandissez-vous toujours, aidez-vous généreusement les uns les autres. "
L'Ordre particulier du 16 novembre, 23 heures, du Colonel, Commandant le C.C. 2, donne au Colonel de Beaufort le Commandement d'un Groupement comprenant :
- le 5e R.C.A., moins un Escadron ;
- le 1er Bataillon du 1er Zouaves, moins une Compagnie ;
- le III/68e d'Artillerie, moins une Batterie ;
- l'Escadron de reconnaissance Ardant ;
- l'Escadron de T.D. Giraud ;
- la 1/88e Génie, moins une Section ;
- un Escadron de reconnaissance du R.I.C.M.;
- un Bataillon du 9e Zouaves sera mis ultérieurement à la disposition du Groupement pour assurer le nettoyage et l'occupation des positions conquises.
La mission comporte :
La mise à la disposition du 9e Zouaves, d'un Escadron de chars pour l'attaque de Thulay et d'Hérimoncourt.
Une action d'exploitation ultérieure en direction de Morvillars, lorsque le pont d'Hérimoncourt aura été livré par l'infanterie.
Le Groupement est ainsi articulé dès le départ :
Sous-Groupement A aux ordres du Chef d'Escadrons de Menditte, comprenant :
- le 1/3e R.C.A. ;
- le 3/5e R.C.A. ;
- la Compagnie Puig du 1er Zouaves ;
- une Section du Génie.
Un Sous-Groupement B aux ordres du Chef de Bataillon Barbier.
- le 4/5e R.C.A.;
- une Compagnie du I/1er Zouaves ;
- un Escadron de reconnaissance du R.I.C.M. ;
- une Section du Génie.
Un Sous-Groupement C aux ordres du Capitaine Madon du 1er Zouaves, comprenant :
- le 1/5e R.C.A. ;
- le 3/9e R.C.A. ;
- la Compagnie d'appui du 1er Zouaves ;
- le III/68e, moins une Batterie.

17 Novembre 1944
OPERATIONS DU 17 NOVEMBRE 1944
Le Groupement A a pour mission de s'emparer de Vaudoncourt, puis de progresser sur l'axe Dasle, Méziré, Morvillars.
Le Groupement B débouchera après la prise de Vaudoncourt et prendra pour objectif Montbouton, Fèsches-l'Eglise, puis, suivant la situation, portera son effort soit sur Grandvillars soit sur Delle.
Vers 11 heures, les chars du 3e Escadron, qui accompagnent le 9e Zouaves, sont parvenus sur les hauteurs qui dominent Hérimoncourt. L'ordre est donné au Groupement A de se porter sur Hérimoncourt et de déboucher sur Vaudoncourt.
L'embouteillage des routes, retarde la reconnaissance qui doit démarrer en tête.
En définitive c'est le 3/5e R.C.A. qui, repassant par Thulay, s'assure du Pont d'Hérimoncourt. (Les détails de l'engagement du Groupement A sont donnés à la suite, dans le journal particulier de ce Groupement.)
A 14 heures 30, la reconnaissance, qui a enfin rejoint, débouche. Elle est arrêtée à 14 heures devant Vaudoncourt par une défense solidement organisée.
Le Commandant du Groupement A reçoit l'ordre d'attaquer,
Le Groupe III/68e, qui doit l'appuyer signale qu'il est bloqué à Thulay par l'embouteillage de la route et qu'il n'a pas pu prendre les positions de tir prescrites.
Il est fait appel à l'Artillerie de la 9e D.I.C., mais à 16 heures, les tirs ne sont pas encore déclenchés.
Le Groupement Le Puloch qui devait progresser parallèlement par Saint-Dizier - Lebetain, est détourné et l'ordre est donné de lui donner un créneau derrière le Groupement A par Thulay, Hérimoncourt, d'où il se rabattra sur Abevillers, Croix, Saint-Dizier.
L'embouteillage qui résulte de ce nouvel afflux de véhicules empêchera le passage du Groupement Barbier jusqu'à 16 heures.
Le Groupement C ne pourra rejoindre que dans la nuit.
Le Groupement A étant arrêté devant Vaudoncourt, le Groupement B reçoit dès son arrivée, l'ordre de pousser une reconnaissance sur Seloncourt, puis si Seloncourt est libre, sur Dasle.
A 17 heures 15 le Groupement A signale qu'il occupe Vaudoncourt. Deux canons antichars de moyen calibre ont été pris.
Une reconnaissance poussée sur Dasle rend compte que le village est occupé.
L'heure tardive empêche de monter une attaque.
Le Groupement B signale que Seloncourt est tenu.
Il reçoit l'ordre de ne pas insister et de rejoindre le Groupement A à Vaudoncourt, prêt à déboucher le lendemain, dès l'aube, en direction de Grandvillars.
Le Groupement C reçoit l'ordre de pousser sur Hérimoncourt, sortie Nord-Est.
Le P.C. des Groupements A et B à Vaudoncourt.
Le P.C. du Lieutenant-Colonel, Commandant le Groupement, sortie Nord-Est d'Hérimoncourt.

17 Novembre 1944 :
RAPPORT D'OPERATIONS DU GROUPEMENT A
En exécution de l'Ordre particulier du 162300 A du C.C.2, le Sous-Groupement A est constitué aux ordres du Chef d'Escadrons de Menditte et comprend les éléments suivants :
- 1/3e R.C.A. ;
- 3/5e R.C.A. ;
- 1ère Compagnie du 1er Zouaves ;
- la 2/1 du 83e Génie ;
- ultérieurement la 7e Batterie du 3/68e.
Le Sous-Groupement A se porte de la Région de Sancey, La Violette, Charmoille, dans la Région Noirefontaine, Pont-de-Roide, Roide, où la tête des Eléments arrive à 7 heures 30.
Liaison avec le Colonel, Commandant le 9e Zouaves, à Haute-Chaux, à 8 heures.
Le 3e Escadron reçoit mission d'appuyer l'attaque de l'objectif 02, menée par un Bataillon du 9e Zouaves en direction de Thulay, Hérimoncourt.
L'attaque débouche 9 heures de Roches-les-Blamont.
Thulay est pris à 10 heures.
Vive réaction au débouché de Thulay - Hérimoncourt, attaqué par l'Ouest par l'Infanterie, et par le Sud par le 3e Escadron, renforcé de la 1ère Compagnie du 1er Zouaves, est libéré à 14 heures 30.
Le Sous-Groupement A peut rentrer en action.
La reconnaissance, découplée sur l'axe Hérimoncourt - Vaudoncourt, est arrêtée 14 heures 45 à 1000 mètres Ouest de Vaudoncourt par des résistances ennemies, renforcées d'armes antichars.
La reconnaissance signale en outre une batterie 105 à la sortie Sud du village.
Des tirs sont demandés à 14 heures 50 pour écraser ces résistances.
L'Artillerie, qui appuie le Sous-Groupement A n'est pas l'Artillerie organique du C.C. 2. Il en résulte de longs retards et finalement à 16 heures 30 l'attaque de Vaudoncourt est déclenchée sans appui d'Artillerie. Un habile mouvement débordant du Peloton d'Aram, verrouille la ligne de retraite vers Dasle.
L'ennemi abandonne le village qui est nettoyé et occupé à 17 heures 10.
Un canon de 75 P.A.K. 40, un canon de 76,2 russe, quelques véhicules automobiles, tombent entre nos mains.
La reconnaissance est poussée sur Dasle, dont elle atteint les premières maisons à 18 heures.
Il fait nuit et devant la menace d'armes antichars, renforcées d'une quarantaine d'hommes, la reconnaissance se regroupe à Vaudoncourt.
Installation en point d'appui fermé. Dans la soirée le Sous-Groupement A est renforcé du Sous-Groupement B. Pertes de la journée : néant.
Nuit calme. Seul incident Une voiture allemande qui se présente à un de nos postes est incendiée, quatre prisonniers.

18 Novembre 1944 :
L'Ordre d'opérations pour la journée du 18 novembre est donné en annexe.
Le Groupement A a pour objectif Morvillars, le Groupement B a pour objectif Fèsches-l'Eglîse, puis, suivant les circonstances, Grandvillars ou Delle.
Le Groupe III/68e qui a fait mouvement dans la nuit, est à 7 heures 30 en batterie au Sud de Vaudoncourt, prêt à appuyer notre avance.
OPERATIONS DU GROUPEMENT A Journée du 18 novembre 1944.
La progression reprend sur l'axe Dasle - Dampierre - Méziré - Morvillars.
La reconnaissance du 1/3e R.C.A. est découplée à heures 15.
Dasle évacué, est occupé à 8 heures. Des reconnaissances sont immédiatement poussées sur Dampierre, Seloncourt, Audincourt, Etupe.
Dampierre est occupé à 9 heures 30.
La reconnaissance aidée par un Groupe du Génie réussit à empêcher l'ennemi de faire sauter le pont, voie ferrée, sur la route Dampierre - Le Rondelot. Etupe est atteint par la reconnaissance à 9 heures 30. Quelques Eléments légers ennemis sont encore retranchés dans des maisons.
Une Section de la Compagnie de Zouaves est envoyée pour nettoyer le village.
Cette opération est terminée à 10 heures 30. Un important matériel auto et de dépannage a été récupéré.
Seloncourt et Audincourt ont été reconnus libres par les reconnaissances du 3e R.C.A., qui avaient reçu pour mission de renseigner sur les flancs du Sous-Groupement.
Sur l'axe principal la progression continue jusqu'aux lisières Sud du Rondelot.
Les deux ponts sur la Feschotte sont coupés. Un passage est reconnu à travers l'Usine, 400 mètres Sud des ponts, mais en débouchant, les snipers font subir des pertes sérieuses au Groupe du Génie, qui suivait dans le sillage de la reconnaissance.
Entre temps la reconnaissance signale que les ponts de Fèsches sont sautés.
Ce renseignement est inexact. Les ponts sur Méziré étaient intacts et auraient permis d'atteindre les objectifs fixés sans livrer un combat pour forcer le passage au Rondelot.
En possession de ces renseignements inexacts, le Commandant du Sous-Groupement A décide de forcer le passage du Rondelot.
Se couvrant par le feu en direction des bois Nord-Est de l'usine, le nettoyage du village est conduit par deux Pelotons de chars et deux Sections de Zouaves, appuyés par les feux de la 7e Batterie.
L'opération commence à 12 heures 15. Elle est conduite méthodiquement. Le Rondelot et Le Grand-Comptoir sont libérés et le nettoyage des bois à l'Est du Rondelot est entamé.
Opération lente, car la réaction des tireurs ennemis et des minens est vive.
A 14 heures 30 les localités sont nettoyées et les Zouaves sont installés en flanc-garde dans les bois de la lisière Est.
Sur l'axe de marche, au lieu dit "Le gros chêne ", les chars se heurtent à un large fossé antichars.
La décision est prise à 15 heures 15 de pousser sur Méziré par l'itinéraire Ouest.
Cette opération est confiée au 1er Escadron, moins un Peloton, qui a mission de surveillance au Nord-Est de Dampierre.
L'Escadron Moreau atteint Méziré à 16 heures et prend le village sans soutien d'Infanterie malgré une violente défense antichars armés de trois 75 P.A.K.
A 16 heures 30, la progression au Nord de Méziré est arrêtée par un large et profond fossé antichars.
Pendant que se déroulent les opérations du Rondelot, de Méziré, la population civile, sous l'impulsion du Médecin-Capitaine Aubert, a établi un passage sur la rivière permettant le passage de tous les véhicules, sauf les chars moyens, qui utilisent le passage de l'usine, toujours sous le feu ennemi.
De son côté la Section du Génie du Sous-Lieutenant Sborgi a rétabli un passage sur le fossé du "Gros-Chêne", qui permet aux Eléments mixtes, chars moyens - Zouaves de gagner Méziré par l'itinéraire direct.
Les dispositions suivantes sont prises pour la nuit :
Point d'appui de Méziré (aux ordres du Capitaine, Commandant le 3/5e
- 1ère Compagnie de Zouaves ;
- 1er Escadron ;
- 3e Escadron.
Point d'appui du Rondelot (aux ordres du Capitaine, Commandant le 1/3e R.C.A.
- Escadron de reconnaissance, qui sera renforcé dans la nuit par la 1ère Compagnie du 9e Zouaves).
Point d'appui de l'usine aux ordres du Sous-Lieutenant Hervouet) :
- Mission : Assurer la sûreté de la ligne de communication. Le Rondelot -Dampierre
- Peloton de 57 ;
- Peloton de 81 mm.
Malgré les précautions prises, l'installation de la garnison de ce Point d'appui nous coûte quelques pertes.
P.C. du Groupement : Méziré.
Les pertes du Groupement A sont les suivantes :
1/3e R.C.A. : un Sous-Officier tué, un Sous-Officier blessé, un blessé, un blessé non évacué.
1/88e Génie : trois tués, trois blessés, deux blessés non évacués.
1/1er Zouaves : un tué, quatre blessés.
1/5e R.C.A. : trois tués, 1 blessé, un Sous-Officier blessé non évacué :
Peloton de 57 (5e R.C.A.) : un Sous-Officier tué, deux tués, deux blessés.
Deux chars légers touchés, dont un récupérable.
Du côté ennemi : Nombreux cadavres, une quinzaine de prisonniers, trois P.A.K. 40 et quelques véhicules automobiles et de nombreux bazookas. Nuit calme. Le travail entrepris par les F.F.I. de Méziré pour combler le fossé antichar doit être interrompu, car il provoque une réaction de feux d'infanterie.
OPERATIONS DU GROUPEMENT B :
Le Groupement B progresse rapidement jusqu'à Fèsches-l'Eglise, où il est arrêté par des tirs de minen et d'A.A. Une attaque est montée. La C.A. du 1er Zouaves est remise à la disposition du Groupement B. L'Escadron du 3/5e R.C.A. prend position sur les hauteurs Nord de Beaucourt pour l'appuyer de ses feux.
Le 3/68e se met en batterie dans la même région.
L'ennemi ne résiste pas longtemps et se replie devant la menace des chars et de l'Infanterie.
A 13 heures la nouvelle de la prise de Delle parvient. Le Groupement B reçoit l'ordre de pousser sur Grandvillars. Le débouché est retardé par le passage du fossé antichars, dont le passage doit être renforcé par le Génie pour être praticable aux chars.
Le Groupement atteint et nettoie Grandvillars vers 16 heures et, renforcé par la C.A. du Zouaves, reçoit l'ordre :
- de pousser des reconnaissances sur Morvillars, Froidefontaine et Vellescot ;
- d'attaquer le cas échéant Morvillars par le Nord-Est pour aider le Groupement A ;
- de laisser une garnison à Grandvillars.
La reconnaissance est arrêtée devant Morvillars par des tirs de minens et d'armes automatiques et n'insiste pas.
Les chars du 4e Escadron s'engagent sans appui.
Un de ses pelotons parvient sur la piste de Méziré jusqu'au fossé antichars et prend à partie l'ennemi qui se replie, mais ne peut pousser plus loin.
Le Peloton Dory arrive à pénétrer dans la partie Nord de Morvillars, détruit trois canons de 75 P.A.K.
Le Sous-Lieutenant Dory est grièvement blessé.
Le Peloton, au soir, reçoit l'ordre de se replier sur Grandvillars.
La reconnaissance sur Froidefontaine et Vellescot n'a pas été envoyée par le Commandant du Groupement B.
Le stationnement en fin de journée est le suivant :
Groupement A : Méziré - Le Rondelot - Dampierre ; il est renforcé par une Compagne puis un Bataillon de Zouaves.
Groupement B : Grandvillars.
Groupement C : Fèsches-l'Eglise.
Artillerie : Région Dampierre - Fèsches-l'Eglise.
P.C. du Lieutenant-Colonel, Commandant le 5e R.C.A. : Beaucourt.

OPERATIONS DU 19 NOVEMBRE 1944 :
L'articulation du Commandement est modifiée comme suit :
Le Lieutenant-Colonel, Commandant le 5e R.C.A., prend sous son commandement un Groupement composé :
- du 5e R.C.A., moins un Escadron moyen ;
- de la 1ère Compagnie du 9e Zouaves ;
- du Groupe d'Artillerie III/68e , moins une batterie ; d'un Bataillon du 9e Zouaves.
La mission du Groupement est d'abord de prendre Morvillars à tout prix, ensuite de pousser vers le Nord, dans la mesure possible.
Le Lieutenant-Colonel donne les ordres suivants :
1) Le 9e Zouaves relèvera le Groupement Menditte le 19 novembre à l'aube et attaquera Morvillars ; l'objectif du 9e Zouaves est la partie du village située au Sud de l'église. Heure H : 10 heures.
2) Le Groupement Menditte, composé du 3/5e R.C.A., de la 1ère Compagnie du 9e Zouaves, d'une Section du Génie et de la Batterie d'Artillerie Honsel, attaquera Morvillars en partant de Grandvillars. Objectif : Partie Nord du village.
3) Les Eléments disponibles : 1/5e R.C.A., 2/5e R.C.A., Peloton de 57, Peloton de Mortiers restent en réserve dans les bois au Sud de Grandvillars aux ordres du Capitaine de Pazzis.
L'attaque du 9e Zouaves, partie très tard échoue.
L'attaque du Groupement Menditte est rapportée plus loin dans le journal de marche du Groupement.
Vers midi, le nettoyage de Morvillars étant amorcé favorablement, le Capitaine de Pazzis, disposant du 1/5e R.C.A. et du Peloton de 57, qui travaillera à pied comme infanterie d'accompagnement, reçoit l'ordre de reconnaître et d'attaquer si nécessaire Froidefontaine, Brebotte et Recouvrance.
Puis une fois ce premier objectif atteint, de prendre liaison à Grosnes avec le Groupement Barbier, qui a progressé sur Vellescot.
Ce Groupement rencontre une vive résistance de l'ennemi qui dispose de plusieurs armes antichars, de mortiers et d'Artillerie.
Trois chars légers sont détruits en essayant d'aborder Froidefontaine et l'attaque doit être stoppée en attendant l'intervention de notre Artillerie qui pilonne les lisières Est de Froidefontaine où des armes antichars sont signalées.
Une nouvelle attaque de nos chars, accompagnés par les Equipes de 57, réussit ; deux canons antichars P.A.K. 40 et une dizaine de prisonniers sont capturés. L'avance se poursuit immédiatement sur Brebotte et Recouvrance.
Ces deux villages sont pris malgré une vigoureuse défense ennemie, appuyée par des tirs très denses de mortiers et d'Artillerie. Un char moyen et deux légers sont touchés par les antichars.
Le Capitaine Moreau, Commandant le 1/5e R.C.A. est très gravement blessé.
Le nettoyage est terminé dans la nuit, à la lueur des incendies.
Deux canons de 75 P.A.K. 40 sont encore pris, ainsi que deux mortiers de 120. Plusieurs prisonniers restent entre nos mains.
Le 19 octobre, au soir, le Groupement stationne dans les conditions suivantes :
- Sous-Groupement Menditte : partie Nord de Morvillars ;
- Sous-Groupement Pazzis : Froidefontaine - Brebotte ;
- P.C. du Groupement : Grandvillars.
- Pertes du Groupement Pazzis pour la journée du 19 novembre :
- 2e Escadron : un blessé.
- 1er Escadron : cinq tués, 8 blessés.
- Peloton de 57 : 3 tués, 1 blessé.

OPERATIONS DU GROUPEMENT A
Journée du 19 novembre 1944.
Le Xe Bataillon du 9e Zouaves, qui a été poussé sur le Rondelot, grâce aux camions du Peloton de 57, arrive à relever le Sous-Groupement A à 7 heures 30.
Le 1/3e R.C.A. a été remis à la disposition du C.C. 2 dans la nuit.
Le 1/5e R.C.A. reçoit une autre mission.
A 8 heures le Sous-Groupement A se porte à la sortie Sud de Grandvillars.
Mission : Attaquer Morvillars.
Axe d'attaque : la grand'route.
Nettoyer la portion de village au Nord de l'Allaine et faciliter par cette action l'attaque menée par le Bataillon du 9e Zouaves sur l'axe Méziré - Morvillars.
Appui des feux de deux Batteries du 3/68e.
L'attaque est déclenchée à 11 heures 25.
Au Sud de la route, les prairies détrempées ne permettent pas le déploiement des chars. Au Nord la route s'appuie à la voie ferrée et à des bois.
Le Peloton de chars de tête est soumis au tir d'un 75 P.A.K. 40 bien embossé, qui touche trois chars sur cinq. Le canon est détruit.
Le nettoyage commence.
Dans la partie Nord du village l'opération réussit malgré la présence d'un canon de 88, d'un canon de 75 P.A.K. 40 et de plusieurs canons de calibre inférieur. Le long de la voie ferrée et de la grand'route, deux Sections de Zouaves mènent une opération coûteuse, car elles sont soumises à des feux d'Infanterie extrêmement bien ajustés et meurtriers.
Toute l'après-midi, la défense ennemie est soumise à des tirs extrêmement efficaces de l'Artillerie et des chars.
Un tir fusant sur les positions à contre-pente au Sud du village est remarquablement ajusté par le Capitaine Honsel.
Le Bataillon de Zouaves attaquant du Sud au Nord, ne progresse pas.
A 17 heures les objectifs sont atteints et nettoyés.
Le Sous-Groupement s'installe pour la nuit en deux Points d'appui fermés :
- Un Point d'appui Sud (aux ordres du Lieutenant Foerst) :
- un Peloton de chars ;
- deux Sections de Zouaves ;
au carrefour de la station de Morvillars.
Un Point d'appui Nord (aux ordres du Capitaine Cléry) :
- deux Pelotons de chars ;
- une Section de Zouaves.
P.C. du Sous-Groupement dans le Point d'appui Nord.
Les pertes de la journée sont les suivantes :
1er Zouaves : un Officier (Lieutenant Riffel) blessé mortellement, cinq tués, huit blessés.
3e Escadron : un tué, un Sous-Officier blessé. Les trois chars touchés sont récupérables.
Du côté ennemi : un canon de 88, deux canons de 75 P.A.K. 40, plusieurs canons de calibre inférieur, plusieurs véhicules, de nombreux cadavres sont identifiés sur le terrain, une dizaine de prisonniers.
Nuit calme. Nombreux tirs d'Artillerie.
En raison de l'insécurité de la route, il n'est pas fait de ravitaillement de nuit.

GROUPEMENT B
OPERATIONS DU 20 NOVEMBRE 1944
Les Allemands ont évacué pendant la nuit la partie Sud de Morvillars.
Le Groupement Menditte est relevé par le 9e Zouaves. Il rejoint Grandvillars pour faire ses pleins de carburant et de munitions, vers 10 heures.
Le Groupement Pazzis est relevé par le Régiment de reconnaissance de la 5e D.B. et rejoint Grandvillars.
A midi, le Groupement Beaufort reçoit l'ordre suivant :
" La reconnaissance a atteint Chavannes-le-Grand. Poussez rapidement sur Romagny et Dannemarie. "
L'opération est confiée au Détachement Menditte.
Le Détachement Pazzis sera maintenu en réserve pour agir éventuellement en direction de Valdieu.

OPERATIONS DU GROUPEMENT A
Journée du 20 novembre 1944
Les derniers défenseurs de Morvillars ont évacué le village pendant la nuit.
Nos reconnaissances poussées au lever du jour vont à la rencontre du 9e Zouaves, tandis qu'une patrouille mixte va occuper le pont sur le canal de la route Morvillars - Bourogne. La relève terminée, le Sous-Groupement se porte à Grandvillars où s'effectuent les ravitaillements.
A midi 30, le Sous-Groupement, renforcé du ?e Escadron, moins un Peloton, reçoit l'ordre suivant :
Chavannes-le-Grand est atteint par la reconnaissance.
- Pousser rapidement sur Romagny, Dannemarie.
Les ravitaillements terminés, le Sous-Groupement démarre à 13 heures 30, articulé de la manière suivante :
Un Détachement d'éclairage aux ordres du Capitaine Berthet, comprenant :
- un Peloton de chars légers ;
- un Peloton de chars moyens ;
- une Section de Zouaves portés ;
- un Groupe de déminage. Le reste du Sous-Groupement dans l'ordre :
- P.C. ;
- Escadron moyen, un Peloton ;
- Compagnie de Zouaves, une Section ;
- Section du Génie, un Groupe ;
- un Peloton de chars légers.
La tête du Sous-Groupement est arrêtée à hauteur du carrefour de Vellescot par la reconnaissance, qui n'a pas pu déboucher au Nord de ce carrefour.
L'attaque, et le nettoyage des bois de Ragie-la-Dame sont décidés immédiatement. Les reconnaissances de terrain sont effectuées sous un violent tir de minens.

20 Novembre 1944 :
L'attaque sera menée par le Capitaine Berthet, disposant de son Détachement renforcé d'une Section de Zouaves, appuyée par les feux de deux Pelotons de chars moyens et d'une Batterie du 3/68e.
En réserve : un Peloton de chars moyens, une Section d'Infanterie. L'action est déclenchée à 1 heures 30 après qu'une reconnaissance ait été poussée sur la route de Bretagne pour assurer la sécurité du flanc gauche (Ouest). Celle du flanc droit étant acquise par la présence du détachement Barbier, opérant sur l'axe Vellescot - Suarce.
Une neutralisation des lisières est faite au canon et à la mitrailleuse.
Progression normale jusqu'à la lisière.
A 16 heures, dans le bois, deux chars légers sautent sur des mines. Le Capitaine Berthet prend la tête et atteint le carrefour de la route de Bretagne, malgré des réactions de minens et de feux d'Infanterie ajustés.
La tombée de la nuit interrompt la progression et le Lieutenant-colonel, Commandant le Groupement, décide d'organiser aux ordres du Capitaine Berthet un Point d'appui à la sortie Nord des bois de Ragie-la-Dame comprenant :
- la Compagnie du Zouaves ;
- une Compagnie du 9e Zouaves, qui y sera poussée immédiatement ;
- un Peloton de chars moyens ;
- les Eléments de chars légers ;
- deux canons de 75 P.A.K. 40 du 5e R.C.A.;
- un Groupe de la Section du Génie.
Le reste du Sous-Groupement A stationne à Vellescot.
A 20 heures le Commandant du Point d'appui rend compte que son installation est complètement terminée.
Deux Sections ont été envoyées en reconnaissance à la lisière extrême Nord du bois qu'elles atteignent sans incident : l'une d'elles s'installe en P.A. fermé dans une maison de la lisière.
Les pertes pour la journée sont les suivantes :
1er Escadron : un tué, deux Sous-Officiers blessés, cinq blessés.
1er Zouaves : dix blessés.
Deux chars légers sautés sur mines. Un char léger détérioré par minens.

21 Novembre 1944 :
Dans la nuit, le C.C.2 fait mouvement sur Muespach-le-Bas. Le Sous-Groupement A est dissous.
Les Eléments du Point d'appui Berthet restent en place jusqu'à leur relève par le Bataillon du 9e Zouaves.
Les Eléments du 3e Escadron restent en place jusqu'à leur relève par les Eléments de la 5e Division Blindée.
Le reste du Groupement fait mouvement par Boron, Joncherey, Faverois, Courtelevant, Seppois, Feldbach, Waldighoffen, et pénètre en Alsace le 21 novembre à 6 heures 30.

ORDRE D'OPERATIONS DU 18 NOVEMBRE
Le Groupement A se tiendra prêt comme prévu, à progresser sur l'axe Dasle - Morvillars, et faire reconnaître Etupe et Fèsches-le-Châtel.
Le Groupement B progressera en direction de Dampierre, puis  éventuellement Grandvillars.
Le Groupement C viendra occuper Vaudoncourt dès le départ des groupements A et B.
Artillerie : Prendra des positions de batterie au Nord de Hérimoncourt, afin de pouvoir déclencher à partir de 7 heures des tirs sur Dasle, les lisières du bois à l'Est et au Nord de Dasle. (Initialement l'observateur d'Artillerie marchera avec le groupement A)
Horaire du commencement de mouvement pour les Groupements A, B et C : 7 heures.
Le P.C. se déplacera sur l'axe du Groupement B.
signé : de Beaufort

21 Novembre 1944 :
Le Régiment est cantonné dans les villages de Muespach-le-Bas, Muespach-le-Moyen, Muespach-le-Haut.
A 15 heures, il reçoit l'ordre du 21.14.45 A du C.C.2.
Des Détachements blindés ont percé et occupé Courtelevant et le carrefour au Nord-Est, menaçant nos lignes de communication.
Un Détachement aux ordres du Lieutenant-Colonel, Commandant le 5e R.C.A. composé :
- une Compagnie de Zouaves ;
- deux Escadrons moyens ;
- un Peloton T.D. ;
- un Peloton 57, (5e R.C.A.) ;
- une Section du Génie ;
- deux Batteries du III/68e.
Mission : Conserver à tout prix la dernière ligne de communication, passant par Réchésy, Pfetterhouse.
Le Détachement est immédiatement alerté et fait mouvement vers Bisel.
Le Chef d'Escadrons Rouvillois, chargé de coordonner l'action des Eléments du C.C.2, opérant au Sud de la route Delle - Waldighofen, organise deux Points d'appui.
L'un à Réchésy : deux Pelotons de chars, une Compagnie d'infanterie, un Groupe de 57/5e R.C.A., aux ordres du Capitaine, Commandant le 4e Escadron.
L'autre à Pfetterhouse : un Peloton de chars, un Peloton de 57 aux ordres de l'Officier le plus ancien.
Le Peloton T.D. en réserve à Bisel.
P.C., Détachement Rouvillois à Bisel.
P.C., Compagnie du Groupement à Feldbach.
2e Escadron en réserve à Feldbach.
Des tirs d'arrêt sont répartis autour des Points d'appui.
Nuit calme.
Pertes néant.

22 Novembre 1944 :
Matinée calme marquée seulement par un tir inefficace d'un automoteur allemand sur le char observateur d'Artillerie au Nord-Est de Réchésy.
A 15 heures 15 le Détachement Rouviilois reçoit l'ordre d'aller renforcer le Groupement Charles dans la Région Ueberstrass - Friesen.
Laissant un Peloton de chars pour participer aux opérations de nettoyage menées par la Compagnie Le Huède dans les bois à Seppois, le Détachement se porte immédiatement dans la Région indiquée.
La situation est déjà rétablie et le Commandant du Détachement exécute alors la deuxième partie de l'ordre 22.1515 A du Général, Commandant la 1ère D.B.
" Relever le Groupement Labarthe dans la Région d'Hirtzbach, Hirsingue, Heimersdorf. "
Le 2e Escadron relève le 4e Escadron et le Détachement gagne la Région indiquée à 20 heures 30 :
Un Point d'appui à Heimersdorf : une Section de Zouaves, un Groupe de C.A.C. 57e.
Un Point d'appui à Hirtzbach : Escadron, un Groupe de C.A.C. 57.
Un Point d'appui à Hirsingue (P.C. à Hirsingue) : Compagnie Puig, moins une Section, un Peloton T.D., Mortiers de 81, Section du Génie.
Nuit calme. Alerte au matin à Hirtzbach.
26 prisonniers, dont un Officier.
Pertes de la journée : néant.
Le P.C. du Groupement Beaufort est demeuré à Feldbach.

23 Novembre 1944 :
Conformément aux ordres reçus du C.C. 2, le Groupement fait mouvement vers la Région de Mulhouse et stationne dans les villages suivants :
1er Escadron : Landser.
2e Escadron : Steinbrunn-le-Bas.
3e Escadron : Dietwiller.
4e Escadron : Landser.
P.C. : Steinbrunn-le-Bas.
A 16 heures 30. le 3e Escadron est mis à la disposition du Groupement Barbier qui relève à l'Ile-Napoléon les éléments du C.C 3.
Cet Escadron renforce les garnisons :
- de l'Ile-Napoléon : un Peloton.
- de la Kreuzstrasse : un Peloton.
- de Modenheim : un Peloton.
Cet Escadron reste à la disposition du Groupement Barbier jusqu'au 25 novembre, 20 heures.
Les Pelotons de l'Ile-Napoléon et de Kreuzstrasse brisent par leurs feux ajustés les contre-attaques ennemies déclenchées le 24 novembre vers 15 heures.
Le 4e Escadron prend à Dietwiller la place du 3e Escadron. Pertes de la journée : néant.

24 Novembre 1944 :
A 11 heures :
Le Lieutenant-Colonel, Commandant le 5e R.C.A., en liaison au C.C.2, est averti qu'une attaque ennemie est déclenchée en direction d'Habsheim à partir de la lisière Ouest de la Harth.
Les dispositions pour contre-attaquer sont données par radio en cours de route.
Le 4e Escadron, alerté à 11 heures 15, se porte d'un bond à Eschentzwiller et Habsheim, où il se déploie dans les conditions suivantes :
3e Peloton sur la route Eschentzwiller - Habsheim.
Peloton sur les pentes Sud-Ouest d'Habsheim.
2e Peloton se porte sur Habsheim par le chemin de terre Eschentzwiller - carrefour de Bellevue,
Le 1er Escadron 57 et le Peloton de se portent à Dietwiller à la place du 4e Escadron.
Le 2e Escadron, vers 11 heures 15, se porte de Steinbrunn-le-Bas, sur Landser, prêt à contre-attaquer ou à prolonger l'action du 4e Escadron.
A 12 heures 25 :
Des chars allemands sont repérés par le 4e Escadron à la lisière Ouest de la Harth, à hauteur de la maison forestière du Chant des Oiseaux.
Le tir du 3e Peloton est déclenché à 12 heures 15.
Deux "Panther" sont touchés et immobilisés. L'un prend feu.
A 12 heures 25 : Deux autres chars sont repérés. L'un est détruit par le 3e Peloton, l'autre par les T.D.
La contre-attaque allemande est stoppée.
A la nuit le 4e Escadron est retire et se reporte à Zimmersheim en halte gardée, prêt à contre-attaquer soit sur Rixheim, soit en direction d'Eschentzwiller.
Le 2e Escadron démarre à Landser, prêt à contre-attaquer soit sur Dietwiller, soit sur Schlierbach.
Le reste du Groupement Beaufort est dans le dispositif suivant :
Point d'appui de Dietwiller, aux ordres du Capitaine, Commandant le 1er Escadron :
- 1er Escadron :
- Peloton de 57.
Point d'appui de Schlierbach :
- Compagnie Puig, avec une Section en soutien des T.D. du R.C.C.C. au carrefour 248 (tir et auberge).
P.C. du Groupement à Eschentzwiller :
- avec un Peloton T.D. du 9e R.C.A.
La garnison d'Eschentzwiller est fournie par le 1er R.T.M.
Nuit calme.
Pertes de la journée :
Lieutenant Lousteau blessé, un tué, deux blessés.

25 Novembre 1944 :
Dispositif inchangé.
Journée calme, sauf dans le secteur de l'Ile-Napoléon, très bombardé.
En fin de journée le P.C. se porte Zimmersheim.
Le 3e Escadron relevé de sa mission à l'Ile-Napoléon, s'installe à Riedisheim.
Pertes de la journée : un Sous-Officier blessé, 2 blessés.

26 Novembre 1944 :
Le P.C. se porte à Mulhouse, Sud-Est.

27 Novembre 1944 :
Repos, entretien du matériel.

28 Novembre 1944 :
7 heures 45 : Le Groupement Rouvillois, comprenant les 2e et 4e Escadrons du 5e R.C.A. reçoit l'ordre d'appuyer, à partir de 10 heures, la progression de trois Compagnies d'Infanterie, ayant pour objectif :
- Pont du Bouc ;
- Ecluse de Hombourg ;
- Carrefour du canal de Huningue et de la route Habsheim - Petit-Landau.
10 heures : Départ de l'Escadron Pazzis (Peloton Tabuteau) sur l'axe Kreuzstrasse - Pont du Bouc.
Deux Pelotons de l'Escadron Dumesnil démarrent pour appuyer la progression de l'Infanterie sur l'axe Habsheim - Ecluse de Hombourg (Peloton Pinoteau) et sur l'axe Habsheim - 239, carrefour canal de Huningue (Peloton Goumand).
A 10 heures 45 : Le Capitaine Dumesnil signale que la progression est extrêmement ralentie par un minage massif des axes, et la présence d'armes automatiques.
14 heures : Le Peloton Pinoteau atteint 235.
15 heures : Le char de tête du 2e Escadron atteint Pont du Bouc, malgré une violente réaction ennemie. Le pont est sauté, mais imparfaitement. Il permet le passage de l'Infanterie et des chars. Un violent engagement a lieu pour permettre au détachement de franchir le Pont du Bouc, et d'établir une tête de pont.
15 heures 30 : Le Peloton Goumand approche de 239. Son char de tête "Clisson" saute sur une mine, cependant que des tirs d'Infanterie ennemie tuent un sapeur et brisent l'appareil de détection.
Le dépannage du "Clisson" est effectué sous le feu rapproché et malgré plusieurs attaques au bazooka.
15 heures 35 : Le Génie de la 4e D.M.M., n'ayant plus d'appareil disponible, rend compte qu'il essaie de s'en procurer.
15 heures 40 : Le Commandant Rouvillois demande l'envoi d'une Section du Génie du C.C.2 pour permettre au Peloton Goumand de reprendre sa progression.
16 heures : Le Peloton Pinoteau atteint l'écluse de Hombourg, dont le pont saute devant le char de tête, interdisant tout passage.
16 heures 15 : Le Capitaine de Pazzis signale qu'il a envoyé des reconnaissances en direction des cotes 232 Nord-Est et Grünhütte, Nord-Ouest du Pont du Bouc, R.A.S., mais au retour un char reçoit un coup de bazooka.
16 heures 45 : L'arrivée de la Section du Génie de la 88/1e permet de reprendre le déminage devant le Peloton Goumand.
17 heures : Le Peloton Goumand atteint 239.
17 heures 30 : Les deux Escadrons font demi-tour pour regagner leur cantonnement.
18 heures 30 : L'Infanterie ayant continué sa progression sur l'axe Sud, atteint le troisième objectif (carrefour canal et axe Habsheim - Petit-Landau).
Pertes de la journée :
Deux Officiers blessés (Capitaine de Pazzis et Sous-Lieutenant Tabuteau),
un Sous-Officier blessé (Médecin auxiliaire Nenna), 2 blessés.
Deux canons de 75 P.A.K. 40 détruits.

29 Novembre 1944 :
7 heures : L'ennemi a repris dans la nuit du 28 au 29 le Pont du Bouc, bousculant l'Infanterie du 1er R.T.M. et l'obligeant à se retirer au-delà de la rive Sud du Canal. De ce fait l'Ordre d'opération du Colonel, Commandant le Sous-Secteur Harth et qui visait à déborder les résistances Nord de Mulhouse en les contournant par l'Est, ne peut recevoir exécution.
8 heures 30 : Une opération est décidée pour reprendre le Pont du Bouc avec le 2/1er R.T.M. appuyé par l'Escadron Pazzis.
9 heures 30 : Départ de l'Escadron Pazzis.
10 heures 15 : Les chars signalent qu'ils se heurtent à des tirs d'Infanterie et de nombreuses mines.
11 heures : Le Capitaine de Pazzis signale qu'il est à proximité du Pont du Bouc, mais en raison de la forte défense ennemie, il est impossible de s'approcher du pont, qui semble sauté.
11 heures 30 : Le pont semble dans le même état que la veille, mais de violents bombardements rendent l'observation malaisée.
12 heures 30 : Les destructions opérées sur le pont ont été augmentées. Il est désormais impraticable aux chars. Le Capitaine de Pazzis s'efforce avec des matériaux de fortune d'établir un passage pour les fantassins.
13 heures 30 : Les fantassins s'avèrent incapables de constituer une tête de pont suffisante pour permettre au Génie d'aménager un passage pour les chars. Les chars de tête, entassés contre le pont pour avoir des vues, assomment de tirs à courte portée les positions allemandes.
15 heures : Des Eléments d'Infanterie ayant enfin franchi le Canal et établi une tête de pont, le Génie amène à pied d'œuvre son camion pour établir une rampe.
16 heures 30 : La rampe est installée.
17 heures : La nuit est tombée. Les chars font demi-tour, cependant que les fantassins appuyés par des T.D. s'établissent sur la tête de pont.
17 heures 15 : L'Escadron Dumesnil, qui était resté en réserve sur l'axe regagne son cantonnement.

30 novembre 1944 :
L'ordre sans numéro du 29 novembre 1944 du Colonel, Commandant le C.C.2, reçu à 0 heure, constitue un Groupement de :
- deux Escadrons de chars moyens ;
- une Section du Génie ;
- un Peloton T.D. du 3/9e R.C.A.
aux ordres du Chef d'Escadrons Rouvillois. Ce Groupement doit être en mesure d'intervenir au profit de la 4e D.M.M. à partir de 8 heures, mesures de détail à prescrire après liaison avec le Colonel, Commandant le 1er R.T.M. 7 heures : Le 4e Escadron est mis à la disposition du Chef de Bataillon Girard, Commandant le 2/1er R.T.M., qui, dans son ordre particulier du 30.11, sous N° 3993/2 B, prévoit la conquête des carrefours Grünhütte et cote 232 par une Compagnie d'infanterie et un Peloton de char pour chaque objectif.
8 heures : Le Peloton Pinoteau démarre en direction de Grünhütte, appuyant la 5e Compagnie du 1er R.T.M.
8 heures 15 : Départ du Peloton Fleury, qui appuie la progression de la 8e Compagnie du R.T.M. en direction de 232.
10 heures : Le Capitaine, Commandant le 4e Escadron, signale, que la progression se heurte à une violente résistance de l'ennemi (armes automatiques et antichars) et est extrêmement ralentie par la présence de nombreuses mines A.C. sur les axes et A.P. sous-bois.
12 heures : Grünhütte atteint. Un violent combat s'engage pour le nettoyage du carrefour.
13 heures 30 : 232 atteint. Grünhütte complètement nettoyée. Le Capitaine, Commandant le 4e Escadron rend compte qu'il a capturé deux armes antichars
Pertes : un tué, deux blessés.
15 heures : Un ordre particulier sans N° du Colonel, Commandant le C.C. 2, constitue un Groupement de Beaufort, comprenant :
- les deux Escadrons de chars moyens du 5e R.C.A. déjà engagés ;
- un Peloton T.D. du 3/9e R.C.A.;
- une Compagnie du 1er Zouaves stationnée au Sud de Mulhouse ;
- une Section du 88e Génie, déjà engagée avec le 4e R.T.M. ; avec mission de pousser un Détachement char infanterie sur le pont de la maison forestière de Battenheim en vue de l'occuper s'il est libre et d'agir par son canon sur la Région des carrefours 1500 m Nord-Est et Sud-Est de Sausheim.
15 heures 15 : Le Lieutenant-Colonel de Beaufort rend compte au C.C. 2 des difficultés qui semblent devoir rendre l'opération irréalisable : l'heure tardive laquelle les ordres ont été reçus et, le fait que les Eléments du détachements ne sont pas en état d'alerte, font que le Groupement ne disposera pas du temps suffisant pour exécuter l'opération avant la nuit. D'autant plus que cette action s'avère très dure, en raison des moyens connus de l'ennemi.
15 heures 20 : L'ordre est maintenu. Le passage des Eléments est retardé par l'embouteillage des routes et la difficulté de franchissement du Pont du Bouc.
15 heures 30 : Départ pour Grünhütte de l'Escadron Pazzis et de la Compagnie Puig, l'ensemble aux ordres du Capitaine de Pazzis.
16 heures 30 : Le 2e Escadron et la Compagnie Puig atteignent Grünhütte et tentent de progresser en direction de la maison forestière de Battenheim. Leur débouché se heurte immédiatement à une forte opposition ennemie (chars, automoteurs, armes antichars et automatiques).
16 heures 45 : Le char de tête "Soissons" est détruit à une centaine de mètres du carrefour par un char ennemi, après un duel au canon. Notre char a mis trois coups au but, sans résultat à cause de l'insuffisance de notre canon en face des blindages ennemis.
17 heures : La progression s'avère impossible. Des chars embossés, dans les layons et gardés par des Eléments d'infanterie, tiennent l'axe sous leurs feux. Le Lieutenant-Colonel, Commandant le R.C.A., dont le P.C. avancé est à Grünhütte, donne l'ordre de repli lorsqu'il apprend que les Equipes de bazooka du 1er Zouaves n'ont pu aborder les chars ennemis.
17 heures 45 : Le 2e Escadron et la Compagnie Puig ne pouvant progresser, regagnent Rixheim.
Pertes : cinq tués, deux blessés.
18 heures : Dispositions pour la nuit : l'Escadron tient les trois Points d'appui (Grünhütte, 232, Pont du Bouc) en soutien de l'infanterie.
Pertes de la journée : deux Sous-Officiers tués, quatre tués, quatre blessés.

1er Décembre 1944 :
L'Ordre général d'opérations du 30 novembre 1944, 2230 A du C.C. 2, prévoyait une attaque de rupture en vue de s'emparer des débouchés de l'île-Napoléon :
Précédée d'un mouvement de flanc exécuté par le 1er R.T.M. sur la direction cote 232 - écluse 43 ;
Couverte vers le Nord par un Détachement opérant sur l'axe Grünhütte -Ecluse 44.
Le 1er décembre, à 00h00, cet Ordre général est annulé.
Seul subsiste le nettoyage de la Forêt de la Hardt au minimum dans le triangle : Ile-Napoléon, Grünhütte, maison forestière de Battenheim, et même, si possible, jusqu'au carrefour du puits du Radbrunnen ;
Le Détachement du C.C. 2 composé de :
- deux Escadrons moyens ;
- deux Compagnies de Zouaves ;
- une Section du Génie ;
- un Peloton de T.D. ;
est maintenu à la disposition de la 4e D.M.M.
Le Colonel, Commandant le C.C. 2 précise que l'action sur l'axe carrefour 230 - puits du Radbrunnen ne pourra être effectué que si l'appoint d'infanterie nécessaire est donné par le Général, Commandant la 4e D.M.M.
Dans son Ordre d'opérations du 302245 A, le Lieutenant-Colonel, Commandant le 5e R.C.A. avait décidé que le Commandement du Détachement sera assuré initialement par le Chef d'Escadrons Rouvillois, qui :
- détachera le Peloton T.D. pour renforcer le Point d'appui de Grünhütte ;
- détachera le 4e Escadron, un Groupe du Génie aux ordres du 1er R.T.M. avec un Peloton en premier échelon, deux Pelotons en réserve ;
- découplera sur l'axe Grünhütte - écluse 44 un Détachement aux ordres du Capitaine de Pazzis avec :
- Compagnie Puig ;
- un Groupe du Génie ;
- un Peloton du 2e Zouaves ;
- gardera en réserve pour renforcement éventuel du Détachement Pazzis et la garde du carrefour 230 :
- la Compagnie Le Huède ;
- deux Pelotons de chars du 2e Escadron ;
- un Groupe de sapeurs ;
- P.C. : Initial à partir de 8 heures avec P.C., 1er R.T.M.
Cet ordre est rectifié par radio 0.10045 A
- Seul le Détachement Pazzis opérera sur l'axe prévu.
- Le Commandant Rouvillois restera au P.C. du 1er R.T.M :
Mais l'ordre du 1er décembre 0.2 A du Colonel, Commandant le 1er R.T.M. a organisé en vue de la conquête de débouchés sur la lisière Ouest de la Hardt deux Sous-Groupements :
Sous-Groupement E (aux ordres du Commandant Rouvillois) comprenant :
- un Escadron moyen (Pazzis) ;
- une Compagnie de Zouaves ;
- un Peloton T.D. ;
- une Section de la 88/1e Génie, moins un Groupe ;
Un Sous-Groupement Sud aux ordres du Commandant Girard :
- 2/1er R.T.M. ;
- 1/1er R.T.M. ;
- 6/23e R.I.C. ;
- un Escadron de chars (Dumesnil) ;
- un Groupe de la 88/1er Génie ;
- des feux du 3/65e et 68e.
Mission : Conquête de l'écluse 43, nettoyage de la forêt dans le triangle, écluse 43 - Ile-Napoléon - carrefour 232.
Etablissement des Points d'appui cerclés et couverts par des mines sur la route du Pont du Bouc à Ottmarsheim, couvrant largement le Pont du Bouc et sur la route de Grünhütte. La progression sur les écluses 43- 44 commencera à 8 heures.
Dans la nuit des renseignements de prisonniers, confirmés par de nombreux bruits de moteurs, signalent dix chars lourds, sept légers et un millier d'hommes, qui se grouperaient dans la Région du carrefour 228, deux kilomètres Nord-Est de Grünhütte.
Bantzenheim couvrant le carrefour de Grünhütte. Un peloton de T.D. supplémentaire est mis à 7 heures à la disposition du Commandant Rouvillois.
Conformément aux ordres du Lieutenant-Colonel, Commandant le 5e R.C.A. sur l'organisation du Commandement des Détachements : le Capitaine de Pazzis prend le commandement du Détachement opérant en direction de l'écluse 44.
8 heures 30 : La progression est entamée.
8 heures 45 : A 500 mètres du carrefour de Grünhütte le char "Rochefort" est atteint d'un obus tiré par un char embossé dans un layon.
La progression s'avère difficile, car tous les carrefours de layons en direction de l'écluse 44 sont battus par des chars, des automoteurs ou des antichars couverts par de l'Infanterie.
L'action sur l'écluse 43 est d'abord précédée par une opération de dégagement de l'axe Pont du Bouc - 232, qui permet d'ailleurs au Peloton Goumand de détruire deux automoteurs armés de canons de 88.
A 10 heures 30, après accord avec le Colonel, Commandant le 1er R.T.M., le Lieutenant-Colonel, Commandant le 5e R.C.A. décide de confier au Commandant Rouvillois le commandement du Groupement actuellement commandé par le Capitaine de Pazzis. Les deux Compagnies du 1er R.T.M. et les T.D., stationnés à Grünhütte passent sous ses ordres.
A 11 heures 10, deux automoteurs embossés sur la route d'Ottmarsheim mettent en feu le char "Curély" du Commandant Rouvillois, détruisant son half-track de commandement et endommageant le char "Commandant Bossut" du Lieutenant Rouland.
A 12 heures 30, le Commandant de Menditte reçoit le Commandement du Groupement Nord et est mis par le Colonel, Commandant le 1er R.T.M. au courant de la situation.
A 13 heures les automoteurs allemands se sont rapprochés et tirent à vue directe sur le Pont du Bouc détruisant d'abord deux Jeeps, puis un camion du Génie qui est en flammes à l'entrée du pont.
Le Commandant de Menditte reçoit l'ordre de ne pas franchir le pont et de commander son Détachement par radio de la rive Sud.
A 13 heures 15, le peloton Gournand escorté de tirailleurs tente sans succès de déboucher de 232 en direction de l'écluse 44.
A 14 heures 30, le pont est toujours battu et il est envisagé de monter une action en direction d'Ottmarsheim pour desserrer l'étreinte et libérer le passage.
Le Lieutenant-Colonel, Commandant le 5e R.C.A., offre au Colonel, Commandant le 1er R.T.M. de charger le Commandant de Menditte de monter l'opération. Cette offre n'est pas acceptée.
A 15 heures 30, l'ordre est donné par radio au Capitaine de Pazzis de regrouper son Détachement et de le ramener aux environs du Pont du Bouc.
Cet ordre, facilement exécutable pour les chars, exige un certain délai pour la Compagnie de Zouaves, engagée à pied sous bois.
A 16 heures 15, le Colonel, Commandant le 1er R.T.M. étudie avec le Commandant de Menditte l'organisation de l'opération.
Aucun des Eléments d'attaque n'est en place.
Le Détachement est en mouvement vers le Pont du Bouc. La Compagnie du 1er R.T.M., mise à la disposition du Commandant de Menditte, n'a pas encore atteint la maison forestière de Gehren.
L'appui de l'Artillerie est encore à l'état de projet.
Le Commandant de Menditte décide que dans ces conditions l'attaque est irréalisable avant la nuit.
Il reçoit l'accord du Colonel, Commandant le 1er R.T.M., pour une opération de dégagement du Pont du Bouc par audacieuse infiltration par les bois menée par la Compagnie Puig sans aucun appui d'Artillerie.
Cette opération, menée de nuit avec une rare habileté par le Lieutenant Puig, réussit.
Le gros de la Compagnie atteint et dépasse la patte d'oie 600 mètres du Pont du Bouc. Ses patrouilles avancées poussent jusqu'au carrefour 232 Nord-Est du Pont du Bouc et entendent le repli des automoteurs allemands.
Cette opération permet d'élargir vers le Nord-Est le Point d'appui du Pont du Bouc qui embosse deux T.D. à la patte d'oie avec une protection d'infanterie.
Les dispositions suivantes sont prises pour la nuit par le Colonel, Commandant le R.T.M. :
- Commandement des Points d'appui de 232, Grünhütte et du Pont du Bouc : Commandant Girard.
- Eléments du C.C. 2 à ses ordres dans les Points d'appui.
- un Escadron de chars moyens (2e Escadron).
- deux Pelotons de T.D.
Le 4e Escadron, qui a été relevé par le 3e Escadron, peut repasser le pont vers 18 heures 30. La Compagnie Puig rejoint Rixheim à 22 heures.
Les pertes de la journée sont, pour le 5e R.C.A.
Chef d'Escadrons Rouvillois blessé, huit tués, quatre blessés.
Le Lieutenant-Colonel, Commandant le 5e R.C.A. adresse au Commandement le rapport, dont ci-joint la copie :

COMPTE-RENDU D'OPERATIONS DU 1er DECEMBRE 1944
Les opérations prévues pour la journée du 30 novembre devaient comporter :
- une action d'Eléments du C.C.2, 2 Escadrons du 5e Chasseurs, et une Compagnie du 8e Zouaves, aux ordres du Commandant Rouvillois, qui avait pour mission de s'emparer de l'écluse 44 ;
- une action du 8e R.T.M. sur l'écluse 43, avec l'appui du 4e Escadron du 5e Chasseurs.
1) L'action sur l'écluse 44 s'est heurtée dès le débouché aux défenses ennemies comprenant deux chars lourds protégés par de l'Infanterie, un char du 2e Escadron a été détruit.
Notre tir a été inefficace.
Dans la journée, l'action a été reprise après un fort bombardement d'Artillerie, sans résultats, les chars ennemis n'ayant pas abandonné leurs postes de tir. Un nouvel essai d'attaque au canon par nos chars reste sans résultats de part et d'autre.
2) L'action sur l'écluse a d'abord été retardée par la nécessité de rétablir les communications entre le Pont du Bouc et le carrefour 232 coupées par des Eléments ennemis. Cette opération menée par un Peloton du 4e Escadron et une Compagnie du 1er R.T.M. a permis de rétablir la communication et de détruire deux automoteurs.
Ces canons automoteurs étaient armés de canons de 88. Ils ont pu être détruits parce qu'ils se sont présentés de flanc aux chars qui les attendaient.
La progression sur l'écluse 43 n'a pas été reprise, par la suite.
3) L'action de dégagement des communications Pont du Bouc - écluse 43 a absorbé le peloton de chars posté au nord du Pont du Bouc. La surveillance exercée ayant été insuffisante après le départ de ce peloton, l'ennemi a pu poster à bonne portée de tir du pont un ou deux canons anti-chars, qui en ont interdit l'accès.
Vers 16 heures 30, la Compagnie du 1er Zouaves, appuyée par les chars du Capitaine de Pazzis a pu progresser sans incident jusqu'au carrefour 800 mètres Nord-Est du Pont du Bouc.
4) En accord avec le Colonel Deleuze, le 4e Escadron est relevé par le 2e Escadron. Le 4e Escadron, replié, sera remis en réserve de C.C. et remplacé comme Elément à la disposition de la 4e D.M.M., par le 3e Escadron. Je demande que cet Escadron soit prêt à se porter sur Rixheim pour 7 heures du matin le 2 décembre.
L'Ordre sans N° du 1er R.T.M., reçu à 15 heures, donne la mission suivante au détachement Beaufort :
Pour assurer la ligné de nos communications :
- un Peloton de chars du 2/5e R.C.A., la 1/1er Zouaves, assurera la ligne de communications Pont du Bouc - maison forestière de Grünhütte ;
- un Peloton de chars du 3/5e R.C.A. et une Compagnie désignée par le Commandant Girard assurera les communications sur l'axe Pont du Bouc - 232.
A 8 heures : Le Capitaine, Commandant le 2e Escadron, signale :
- 232 encerclement et contact étroit par l'infanterie ennemie ;
- à la maison forestière de Grünhütte : bombardement violent et encerclement par chars ennemis ;
- au Pont du Bouc : gros bombardement, pas d'action de patrouille.
A 10 heures 20 : Le Capitaine, Commandant le 3e Escadron, rend compte que l'opération sur l'axe Pont du Bouc - Grünhütte est déclenchée.
L'opération sur l'axe 232 est déclenchée peu après.
A 12 heures 10 : 232 et Grünhütte sont atteints.
A 12 heures 25 : Le Capitaine, Commandant le 3e Escadron ayant apprécié la situation de Grünhütte, demande confirmation de l'ordre de commencer le dégagement de l'axe Grünhütte - 232.
Ordre est donné de mener l'opération avec prudence.
La réaction brutale des blindés allemands stoppe les chars. Seules quelques patrouilles de Zouaves s'infiltrent en vue de bazooker les chars allemands. Ces patrouilles sont stoppées à 150 mètres des chars par les Sections de protection de ces engins. A la faveur de la nuit cependant une de ces patrouilles pourra maintenir pendant une demi-heure le contact étroit avec la défense blindée ennemie sur l'axe Grünhütte - écluse 44 et provoquera par sa présence un certain décrochage des chars allemands.
Sur l'axe 232 - Ile-Napoléon la présence d'un char allemand à quelques centaines de mètres du carrefour interdit toute action dans cette direction.
Devant le Point d'appui du pont, malgré la présence de deux T.D., qui ont été poussés le matin jusqu'à hauteur de la patte d'oie 500 mètres Nord-Est du pont, des automoteurs ou chars ennemis, auxquels se superposent des batteries, bombardent le pont de pierre en permanence, interdisant toute circulation.

2 Décembre 1944 :
15 heures : Le Colonel, Commandant le 1er R.T.M. donne l'ordre aux détachements mixtes de rentrer avant la tombée de la nuit.
Cette opération est combinée avec une relève des Pelotons du Escadron à Grünhütte et à 232 ceux du 3e Escadron.
Le Peloton Foerst est maintenu en réserve aux environs du carrefour de la Kreuzstrasse,
Le P.C. du Capitaine, Commandant le 3e Escadron, est établi auprès de celui du Commandant Girard.
Le 2e Escadron, la Compagnie Puig et la Section du Génie réussissent à repasser à la nuit le pont sans incidents notables. Ce Détachement reprend ses cantonnements à Rixheim.
A 18 heures 30 : L'Ordre général d'opérations du C.C.2 du 021730 A parvient avec son modificatif relevant la Compagnie Puig par la Compagnie Vianne.
Cet ordre précise in fine que le Lieutenant-Colonel de Beaufort étudiera avec le Colonel, Commandant le 1er R.T.M. la possibilité de replier pour la nuit du 2 au 3 décembre en arrière du canal les éléments de chars moyens utilisés actuellement dans les Points d'appui de Grünhütte et de 230 et du carrefour 232.
Le Colonel Commandant le 1er R.T.M. répondit verbalement à 21 heures 30 que cette opération ne pourrait être exécutée cette nuit.
Dans la soirée l'opération de relève nombre pour nombre du Peloton T.D. de Grünhütte est organisée, aux ordres du Capitaine Giraud, disposant en outre d'une Section de la Compagnie Vianne comme soutien.
Une opération offensive a été arrêtée dans la soirée.
Attaque en direction d'Ottmarsheim par le Bataillon Bastiani, renforcé d'un Détachement mixte composé :
- du 4e Escadron ;
- de la Compagnie Vianne ;
- d'une Section du Génie.
Cette attaque sera précédée d'une infiltration de nuit effectuée par une Compagnie du Bataillon Bastiani avec pour objectif 232 sur la route Ottmarsheim.
Cette dernière opération seule sera effectuée, car dans la nuit du 2 au 3 décembre arrive l'ordre retardant de 24 heures l'opération offensive prévue.
En vue de l'opération offensive : un pont, pouvant supporter les chars, a été construit par le Génie sur des péniches amarrées à 200 mètres à l'Ouest du pont de pierre.
Les Pertes pour la journée sont :
- un Troupe tué ;
- un Troupe blessé.
Le "CURELY" brûlé dans un layon de la Forêt de la Hardt.
A 21 heures 30 : Les T.D. en position à la fourche signalent des infiltrations ennemies entre la route d'Ottmarsheim et le canal. Transmis immédiatement au Commandant Girard pour information.

3 Décembre 1944 :
Le Lieutenant-Colonel, Commandant le Détachement du C.C.2, est convoqué au P.C. du Colonel, Commandant le 1er R.T.M., où il est mis au courant de la situation :
- Le Point d'appui du Pont du Bouc a sauté après une violente préparation d'Artillerie et une infiltration audacieuse de l'ennemi qui a attaqué et détruit à la grenade les quatre T.D. embossés à la patte d'oie, dispersé les deux Compagnies qui formaient la garnison du Point d'appui, fait sauter les chemins de roulement métalliques lancés sur les restes du pont de pierre.
- On est sans nouvelles de la Compagnie du Bataillon Bastiani, lancée de nuit sur 232 Est.
Les Points d'appui de Grünhütte et de 232 (Ouest) sont désormais coupés.
Les abords Sud du Pont du Bouc sont violemment bombardés par l'Artillerie ennemie et les automoteurs allemands qui se sont rapprochés effectuent des tirs d'enfilade sur la portion de route au Sud du pont.
Le Peloton T.D. de l'Escadron Giraud est poussé sur cette toute pour contre-battre éventuellement les blindés ennemis qui s'exposeraient à nos vues.
Le 3e Peloton du 3/5e R.C.A. est poussé vers les berges Sud du canal pour épauler l'infanterie.
A 7 heures 45, le 4e Escadron est alerté pour participer éventuellement à une contre-attaque.
Le Colonel, Commandant le 1er R.T.M., et le Colonel, Commandant le 5e R.C.A. se portent sur le canal pour juger sur place la situation.
Ces deux Officiers supérieurs sont blessés légèrement au cours de cette reconnaissance.
L'avancée ennemie est contenue et le commandement peut envisager une opération pour rétablir la situation.
A 9 heures 45, le Point d'appui rend compte par radio qu'il est attaqué et demande les tirs d'arrêt. Il signale en outre la présence d'un automoteur entre 232 et le pont, qui coupe définitivement la route de repli.
A 10 heures, le Point d'appui de Grünhütte rend compte qu'il est attaqué.
A 10 heures 40, par radio, ordre est envoyé aux Points d'appui de pousser des reconnaissances sur les axes de repli pour reconnaître si les itinéraires sont libres. De renseigner avec la plus grande prudence sur les résultats de ces reconnaissances.
A 10 heures 50, le Point d'appui 232 rend compte qu'il a repéré un automoteur à 150 mètres du carrefour sur la piste 232 - écluse 43 ; un autre automoteur sur la voie ferrée à l'ouest de 232.
A 13 heures, après un Conseil de guerre, auxquels participent le Colonel, Commandant le 1er R.T.M., et le Lieutenant-Colonel, Commandant le 5e R.C.A., le Commandement décide qu'une opération sera montée pour permettre le repli des Points d'appui encerclés.
Le Lieutenant-Colonel, Commandant le 5e R.C.A., est chargé de donner les ordres nécessaires aux deux Points d'appui.
Cette opération comprendra :
1) Après une concentration massive d'Artillerie sur la rive Nord du canal à hauteur des points de passage, attaque de deux Compagnies, ayant pour mission de rétablir une tête de pont.
2) Repli des Eléments des Points d'appui encerclés vers le pont de péniches. Cette opération sera engagée par l'Artillerie de la manière suivante :
- un barreau Ouest : à l'Ouest de l'axe 232 Pont du Bouc ;
- un barreau central appliqué sur la bissectrice des deux axes ;
- un barreau Est appliqué à l'Est de l'axe Grünhütte - Pont du Bouc ;
- un fond de tableau, constitué par des concentrations massives appliqué au départ au Nord des Points d'appui et ultérieurement sur hausses régressives en fonction de la régression des garnisons.
En outre un Groupe d'Artillerie sera actionné directement par l'Officier d'Artillerie, du Point d'appui de Grünhütte pour effectuer des tirs à la demande sur objectif inopiné.
A 13 heures 15 : Le Lieutenant-Colonel, Commandant le 5e R.C.A., donne par radio les ordres aux Points d'appui :
- le Commandement a décidé de récupérer les garnisons des Points d'appui avant la nuit ;
- l'action sera menée par l'attaque, celle des Compagnies Bastiani, qui marchent sur la tête de pont et une ruée des deux Points d'appui en direction de cette tête de pont ;
- les deux Commandants de Points d'appui attaqueront en se gardant sur leurs arrières ;
- préparation d'Artillerie de H-5 à H avec encagement des deux côtés de la route du retour et à l'arrière ;
- prévenir de l'heure à laquelle on peut écraser les carrefours quittés ;
- l'opération sera réalisée à tout prix ;
- des tirs sur objectifs inopinés pourront être demandés par radio et exécutés instantanément ;
- l'opération sera montée en force et de façon méthodique ;
- l'encagement est calculé sur la base de deux kilomètres heure, et cet horaire pourra être modifié sur demande ;
- la partie Nord de l'itinéraire sera encagée de H à H + 5
- la partie Sud de H + 1 à H + 2 ;
- heure H voisine de 13 heures 30 sera passée par radio ;
une bonne coopération entre l'infanterie et les chars est une condition essentielle du succès ;
- l'Aviation coopérera à l'opération.
A 13 heures 35 : La Compagnie Vianne reçoit l'ordre de se porter sur véhicules à la maison forestière de Gehren, où elle recevra des instructions pour son engagement sur le canal.
Ces véhicules seront ramenés à Rixheim par leurs conducteurs.
A 14 heures : L'heure H est donnée par radio aux Commandants des Points d'appui.
H : 14 heures 10.
Le décrochage du Point d'appui de Grünhütte s'effectue dans de bonnes conditions et toute la garnison augmentée de la population civile, hommes, femmes et enfants du hameau, se replie vers le Sud par l'axe Grünhütte - Pont du Bouc. Celui de 232, qui est au contact plus étroit, est plus délicat.
Le décrochage est réalisé par le Peloton de chars et par le sacrifice d'une Section d'Infanterie, dont l'Officier est tué. Un char est détruit. L'organisation du transport des blessés retarde le décrochage des chars.
14 heures 32 : d'Aram annonce : Grünhütte est évacué et que l'on peut bombarder le carrefour. La garnison du Point d'appui s'engage sur l'axe routier, deux T.D. du R.C.C.C. en avant.
14 heures 40 : d'Aram annonce : destroyer en feu devant lui, ordonne à ses chars de s'abriter derrière l'écran de fumée pour tirer sur les automoteurs.
14 heures 42 : d'Aram annonce : queue de colonne attaquée par des blindés ennemis à hauteur du canal des égouts.
14 heures 50 : d'Aram annonce : Aspirant Paget tué.
Le destroyer en flammes barre la piste. Il commande de foncer à travers bois par la droite (Ouest).
14 heures 51 : Boisgelin rend compte que les tirs d'Artillerie ennemis ont gêné son décrochage, qu'il a dû reconstituer ses équipages.
Le Capitaine, Commandant le 3e Escadron, lui donne l'ordre de se rabattre sur la gauche à travers bois et de hâter son mouvement pour coordonner son action avec celle d'Aram.
Il est immédiatement demandé au Colonel, Commandant l'Artillerie, de supprimer le barreau central de l'encagement. Le III/68e rendu ainsi disponible sera employé aux tirs sur objectifs inopinés.
15 heures 02 : Boisgelin donne l'ordre à son char de tête " En avant, coûte que coûte ". -
15 heures 05 : Boisgelin rend compte : Mouvement de décrochage commence. Il a dépassé le passage à niveau.
Il n'a aucune liaison avec les fantassins, qui "sont partis comme des lapins ". Il lui reste deux chars.
15 heures 07 : Le bombardement de 232 est ordonné.
15 heures 10 : Le Commandement annonce que les Eléments du Commandant Bastiani ont repris pied sur la berge Nord du canal (ce qui était faux).
Renseignement envoyé aux deux chefs de Peloton.
15 heures 20 : Le T.D. de tête signale qu'il est arrêté par une résistance ennemie à 1500 mètres Nord du pont sur la piste.
15 heures 25 : Le tir est commandé sur la résistance signalée en 4786-1084.
Le Capitaine, Commandant le 3e Escadron rend compte au Lieutenant-Colonel que les Eléments d'Infanterie ne sont pas de l'autre côté du pont.
Par ailleurs, un char du 3e Peloton au Sud du canal, pousse aux abords même du canal pour interdire à l'ennemi l'accès sur le pont de péniches, et appuyer le débouché de l'Infanterie, reçoit un coup de bazooka, six blessés.
Char récupérable.
15 heures 30 : Les deux Chefs de Pelotons s'interrogent sur leur position respective.
15 heures 31 : Premier tir parti sur 4786-1084, durée cinq minutes. On demande de renseigner sur l'efficacité.
15 heures 38 : d'Aram se reporte en avant.
15 heures 39 : Deuxième tir parti il y a deux minutes pour une durée de cinq minutes.
15 heures 50 : Le Capitaine demande à Boisgelin s'il a rejoint les Tirailleurs de prendre liaison avec d'Aram à gauche et de faire attention aux bazookas.
15 heures 52 : Détachement Boisgelin à mi-route.
15 heures 54 : Boisgelin rend compte qu'il est maintenant au centre du dispositif d'Infanterie,
16 heures 10 : d'Aram demande un tir sur la route à 500 mètres du point où il est et demande qu'on ne tire plus à droite (Ouest) de la route. Les tirs sont immédiatement reportés à l'Est de la route.
16 heures 17 : Un tir aux abords même du pont de péniches est déclenché.
16 heures 27 : Le Détachement d'Aram se reporte en avant.
16 heures 40 : Ordre à Boisgelin de serrer sur d'Aram.
16 heures 45 : Le Détachement Boisgelin se reporte en avant.
L'Officier des T.D. signale que le Détachement Est est entouré d'ennemis.
16 heures 50 : Le Capitaine, Commandant, donne ses ordres pour les dispositions à prendre à l'arrivée sur le canal.
Etablir avec l'Infanterie une tête de pont pour permettre au Génie de refaire une passerelle.
16 heures 50 : Les deux Détachements se cherchent, les Chefs de Peloton décident de tirer des rafales de balles traceuses pour se repérer.
17 heures 05 : d'Aram : "En avant, c'est la bonne direction ".
Avertissez vos fantassins pour qu'ils ne nous prennent pas pour des boches.
17 heures 06 : d'Aram traverse la route du pont et demande encore quelques rafales pour s'orienter.
17 heures 10 : Boisgelin signale un camion plein de blessés qu'il ne faut pas abandonner.
17 heures 17 : Ordre du Lieutenant-Colonel aux Chefs de Peloton pour aborder le canal.
- Reconnaissances des péniches par l'Infanterie.
- Tête de pont de tous les chars avec les canons tournés dans toutes les directions et entourés du 2e Echelon de l'Infanterie.
- Attention aux Snipers.
17 heures 32 : Ordre au Peloton de chars de la rive Sud de tirer des rafales de mitrailleuses traçantes pour guider les détachements vers le pont de péniches.
17 heures 40 : d'Aram annonce " Vu ", mais est en difficulté à cause de tirs de bazookas.
18 heures 15 : Boisgelin annonce qu'il est en face du pont.
18 heures 32 : La tête de pont est établie de l'autre côté du canal. Liaison est en train de se faire avec les Eléments du Sud,
18 heures 40 : Deux Compagnies. une de Tirailleurs et la Compagnie Vianne s'installent en tête de pont sur la rive Nord du canal.
19 heures 15 : Le Capitaine, Commandant, signale les difficultés du passage, on aménage par la rampe Nord barrée en plus par deux arbres.
Le Génie est alerté et tout est mis en œuvre pour rétablir le passage à 19 heures 35 : Le Détachement rend compte que la situation est calme et qu'ils ne sont pas soumis à des tirs d'Artillerie.
20 heures 25 : Ordre est donné de tenter le passage à tout prix.
Les sapeurs font sauter les arbres qui sont dégagés par les chars.
22 heures 22 : Le premier char franchit le canal.
22 heures 52 : Tous les chars sont passés.
23 heures 10 : Tous les chars et tous les T.D. sont passés.
Les blessés et la population civile avaient été transportés de l'autre côté du canal dès l'arrivée du Détachement des Equipes prévues et dirigées par les Médecin-Capitaine Aubert et Médecin-Auxiliaire Nenna du 5e R.C.A.
L'Escadron se regroupe et rejoint ses cantonnements à Riedisheim. La tête de pont sera maintenue toute la nuit.
Dans la matinée du 4 décembre une attaque allemande force les Eléments d'Infanterie à se replier sur la rive Sud du canal.
La destruction du pont de péniches est réalisée par la première Compagnie du 88e Génie.
Les pertes pour la journée du 3 décembre sont les suivantes :
5e R.C.A. l'Aspirant Paget tué, un tué, 11 blessés, deux chars détruits.
3/9e R.C.A. : Lieutenant Jurion tué, un chasseur tué, onze blessés évacués, trois blessés non évacués, seize disparus.
Quatre T.D., six jeeps, un H.T. détruits.
Pertes de la XVe Compagnie médicale : brancardiers : quatre blessés, deux disparus ; Equipage H.T. : deux disparus ; un H.T. détruit.
Les chiffres des disparus seraient à vérifier, car un au moins a rejoint directement la Compagnie médicale.

4 Décembre 1944 :
Le C.C. 2 est en réserve de la 4e D.M.M.
Stationnement :
1er Escadron, plus Peloton 57 : Dietwiller ;
2e Escadron : Rixheim ;
3e Escadron : Riedisheim ;
4e Escadron : Zimmersheim ;
E.M. : sortie Sud-Ouest de Mulhouse, chemin de la Couronne.

7 Décembre 1944 :
En exécution des prescriptions de l'Ordre N° 1806/3 C.C. 2 en date du 7 décembre 1944 en vue d'exploiter en direction du Nord, après que la 4e D.M.M. aura enlevé les défenses ennemies de la Doller et de l'Ile-Napoléon, le 5e R.C.A. se trouve être articulé comme suit dans le cadre du C.C. 2.
- Groupement A (aux ordres du Commandant de Menditte) :
- Escadron Dumesnil ;
- Compagnie Puig ;
- Peloton léger (3/9e R.C.A.) ;
- section Ferrouge (88/1e).
Axe de marche : Kingersheim - Wittenheim - Ensisheim (Appui et dépassement du 6e R.T.M.)
Groupement B (aux ordres du Commandant Geliot (1er Zouaves) :
- Escadron Chéry.
Groupement réservé (aux ordres du Lieutenant-Colonel de Beaufort) :
Escadron Pazzis.
Réserve de C.C. 2 : Escadron Berthet.
Le dispositif prévu n'a pas été modifié et l'action prévue n'a pas eu lieu en raison du mauvais temps, de l'usure de l'infanterie, du renforcement de l'ennemi.
Celui-ci a même contraint le Commandement à prévoir des contre-attaques sur l'Ile-Napoléon et Lutterbach, les lisières Ouest de la forêt de la Harth.
Des reconnaissances ont été effectuées dans ce secteur.

9 Décembre 1944 :
En exécution des prescriptions de l'Ordre particulier N° 1888/3 C.C. 2 en date du 9 décembre 2300 A, trois canons antichars du Peloton Hervouet aux ordres de l'Aspirant de la Guillonnière, sont mis à la disposition du 9e Zouaves pour renforcer le Point d'appui de Modenheim.
Le Commandant de Menditte part en permission pour Tarbes.

13 Décembre 1944 :
En exécution des prescriptions de l'Ordre N° 1959/3 C.C. 2 13400 A, le C.C. 2 est relevé par le C.C. 1, où il se regroupera par Corps (zone d'Hirsingue).
Les 2e et 3e Escadrons relevés dans l'après-midi du 13 par les Eléments du 2e Cuirassiers, font mouvement individuellement sur Obermorschwiller par Steinbrunn, vers 16 heures.

14 Décembre 1944 :
Le reste du Régiment E.M., 1er Escadron et 4e Escadron, relevé dans la matinée par les Eléments du 2e Cuirassiers, font mouvement à 14 heures 30 par Steinbrunn-le-Bas sur :
- E.M. : Zaessingue ;
- 1er et 4e Escadron : Franken ;
- les T.C. restent à Steinbrunn-le-Bas ;
- les T.R. avec le Capitaine Vincent demeurent à Illfurth.

1er Janvier 1945 :
Le Régiment est stationné dans la Région de Dannemarie :
- Etat.Major à Saint-Ulrich ;
- E.H.R. à Altenach ;
- 1er Escadron à Boron ;
- 2e Escadron à Brebotte ;
- 3e Escadron à Vellescot ;
- 4e Escadron à Grosne ;
- Atelier à Grandvillars.

2 Janvier 1945 :
NOMINATIONS Par Note N° 35484 1/C.H. de Monsieur le Général, Commandant la 1ère Armée Française, sont promus à titre temporaire :
Pour prendre rang du 25 septembre 1944 (active) :
au grade de Chef d'Escadrons : Capitaine de Mas-Latrie Jacques ; au grade de Lieutenant : Sous-Lieutenant de Montalembert Henri ;
Pour prendre rang du 25 décembre 1944 (réserve) :
Au grade de Lieutenant : MM. les Sous-Lieutenants Schreiber Jean-Claude, Dory Lucien et Destremau Bernard.

14 Janvier 1945 :
RADIATION DES CONTROLES
Lieutenant Loustau, décédé des suites de ses blessures.

16 Janvier 1945 :
AFFECTATIONS PERSONNEL OFFICIERS
Par Avis de mutation N° 502/1 en date du 14 janvier 1945 de Monsieur le Général, Commandant la 1ère Division Blindée, le Capitaine d'active le Carbonnier de la Morsanglière jean, Marie, Henri, mis à la disposition du Général Commandant la 1ère D.B., est affecté au 5e R.C.A.
Cet Officier sera pris en compte par l'E.H.R. Etat-Major et remplira les fonctions de Capitaine-Adjoint.
Par le même avis, le Sous-Lieutenant de Cavalerie de réserve, de Feydeau de Saint-Christophe, mis à la disposition du Général Commandant la 1ère D.B., est affecté au 5e R.C.A. Cet Officier sera pris en compte provisoirement par le 4e Escadron.

19-20 Janvier 1945 :
En exécution de l'Ordre d'opérations N° 2185/3 du 19 janvier 1945 de l'Etat-Major du C.C. 2, le Régiment est mis à la disposition de la 2e D.I.M.
Le Régiment gagne de nuit la zone d'attente qui lui est fixée : Région de Michelbach, Aspach-le-Haut, Aspach-le-Bas par un itinéraire très difficile du fait du verglas.
Un certain nombre de véhicules, en particulier trois chars de Commandement et quelques chars des Escadrons sont immobilisés dans les fossés. Les dépannages entrepris immédiatement, permettent de les récupérer dans la journée du 20 janvier.
Articulation du Régiment à 07h00 le 20 janvier :
a) Groupement Menditte, à la disposition du 4e R.T.M. :
- P.C. : Michelbach ;
- 2/5e R.C.A. : Région d'Aspach-le-Haut ;
- 3/9e R.C.A. : retardé par l'état des routes (verglas et embouteillage) se dirige sur la Région de Guewenheim ;
- Compagnie de Zouaves : Michelbach ;
- 1/88e Génie, Section Ferrouge : Aspach-le-Haut.
b) 3/5e R.C.A. :
- une Section de la 1/88e à la disposition du 4e R.T.M. : Pont-d'Aspach.
c) 4/5e R.C.A.:
- à la dis position du 8e R.T.M. : Sortie Nord de Schweighouse.
d) Groupement réservé aux ordres du Colonel, Commandant le 5e R.C.A., comprenant :
- le 1/5e R.C.A., 57 Mortiers ;
- Bataillon. de Zouaves, moins une Compagnie ;
- 1/3e R.C.A. ;
- Section Sué du 88/1e stationne dans la Région d'Eteimbes ; ultérieurement à Burnhaupt-le-Haut.
- P.C. : Mortzwiller avec le P.C. du C.C. 2.

DEROULEMENT DES OPERATIONS LE 20 JANVIER
GROUPEMENT MENDITTE
Le Groupement est mis à la disposition du 4e R.T.M. pour appuyer son attaque en direction de Cernay.
Les reconnaissances ont été effectuées dans la journée du 19 janvier.
L'Ordre d'opérations définit les missions des différentes Unités.
Les ordres pour le Groupement sont les suivants : Mission
1) appuyer l'attaque du 2/4e R.T.M. sur l'axe Aspach-le-Haut - Pont de Cernay ;
2) participer dans des conditions qui seront fixées ultérieurement à l'action des Commandos.
Exécution :
1) Chars : deux Pelotons de chars en appui des deux Compagnies d'attaque,
- progressent avec la Section réservée et n'intervenant que lorsque la progression des Sections de tête sera stoppée par les feux de la défense ;
- Capitaine, Commandant avec le Commandant du Bataillon ;
- un Peloton en réserve initialement à Guewenheim aux ordres du Lieutenant Puig.
2) T.D. : s'embosseront 4x lisières Nord-Est d'Aspach-le-Haut en mesure :
a) d'appuyer à vue la progression de l'infanterie et d'écraser par concentration de feux tout automoteurs se dévoilant dans la zone d'intervention utile ;
b) éventuellement d'assurer par ses feux la couverture du flanc Nord-Ouest du Bataillon ; un Peloton pourra être mis sur demande la disposition du C.C. 2.
3) Génie :
Un Groupe avec chaque Peloton de chars sur voiture ou à pied selon les réactions de l'ennemi ;
- déminage ou déblaiement au profit des chars ;
- un groupe en réserve à Guewenheim aux ordres du Lieutenant Puig.
4) Zouaves :
Initialement en réserve sur voiture à Guewenheim. Ne sera employé que sur ordre du Colonel, Commandant le C.C. 2.
Des Eléments du 3/5e R.C.A. sont susceptibles d'opérer aux lisières Ouest du Grafenwald, le long de l'ancienne voie romaine.
Le Détachement fait mouvement dans la nuit du 19 au 20 Janvier par l'itinéraire Pont de Montreux-Château, Foussemagne, Fontaine, Angeot, La Chapelle, Mortzwiller, Guewenheim, Michelbach.
A heures 30, la tête du Détachement arrive à Michelbach, malgré les difficultés de la route rendue. presque impraticable par le verglas. D'autre part, un char du 2/5e R.C.A. tombe en panne mécanique dans la rue de Montreux-Château et empêche le passage de l'Escadron de T.D., qui ne rejoint que vers midi.
A 6 heures, les ordres précédents sont modifiés et le Capitaine, Commandant le 2e Escadron disposera de ses trois Pelotons pour appuyer l'attaque du 2/4e R.T.M. sur l'axe Aspach-le-Haut - Cernay.
A 7 heures 15, la préparation d'Artillerie est déclenchée.
A 7 heures 55, les Compagnies d'Infanterie débouchent. Le Peloton Tabuteau opérant avec la Compagnie de gauche est retardé dans son débouché par la brèche dans nos champs de mines qui n'est pas terminée.
A 8 heures 25, le Peloton Mauclert appuyant la Compagnie de droite, a progressé le long de la voie ferrée et entame le nettoyage des baraques au Sud de l'Asile d'aliénés.
A 9 heures 30, le Peloton Tabuteau qui a passé le champ de mines ami, déborde et réduit des résistances sous casemates dans les boqueteaux à l'Ouest de l'asile d'aliénés.
Le Peloton Mauclert pénètre avec les Tirailleurs dans l'Asile d'aliénés et en entreprend le nettoyage qui sera termine vers 11 heures.
Quelques dizaines de prisonniers sont faits.
A 10 heures, le Commandant du 4e R.T.M. demande un Appui de chars sur l'axe Aspach-le-Bas - La Croisière, pour réduire des blockhaus, qui gênent la progression du 3e Bataillon. Le Peloton Schreiber est alerté par radio et termine le nettoyage des boqueteaux Ouest de la ferme Lutzelhof.
Au départ le char "Reims " avait sauté sur nos propres mines.
A 12 heures, l'Escadron T.D. rejoint Aspach-le-Haut et s'installe en surveillance aux lisières Nord du village.
A 12 heures 15 les deux pelotons Tabuteau et Mauclert attaquent le carrefour 306 au Nord de l'Asile. Plusieurs casemates sont détruites.
Un automoteur ennemi est repéré à la corne Nord-Est du cimetière militaire du Faubourg de Cernay. Il est à pris à partie par l'Artillerie, dont le tir est réglé par le Sous-Lieutenant Tabuteau.
Un autre automoteur ennemi est repéré sur les crêtes aux environs de 425 (Sud de Steinbach).
A 13 heures 05, un violent tir d'Artillerie ennemi est déclenché sur le carrefour de la croisière.
L'Infanterie ne poursuit plus sa progression.
Le Peloton Mauclert embosse ses chars aux lisières Nord de l'Asile pour appuyer le Peloton Tabuteau qui pousse ses chars au-delà du carrefour.
Ce Peloton est obligé de se replier, pris à partie par deux automoteurs, l'un situé au faubourg de Cernay, l'autre à la ferme, 1500 mètres Nord-Ouest de la croisière.
Dans l'après-midi des tirs d'Artillerie sont déclenchés à la demande du Sous-Lieutenant Tabuteau sur ces automoteurs qui sont restés au contact.
A 17 heures, les chars reçoivent l'ordre de rallier Aspach-le-Haut en utilisant les cheminements pris à l'aller et de s'y installer pour la nuit.
Mais la neige a recouvert les traces et un char du Peloton Tabuteau saute sur une mine. Un half-track du Génie, rempli de Tirailleurs blessés s'égare dans la nuit et déchenille sur une mine.
Le Commandant du Groupement demande et obtient que la protection des chars immobilisés soit assurée par un détachement de Tirailleurs.
A 19 heures tous les autres chars ont rejoint Aspach-le-Haut.
2e 3e ESCADRON
En fin de mouvement le 20 janvier le 3e Escadron stationne Pont-d'Aspach.
Mission :
Il a pour mission d'appuyer le 5e R.T.M. sur l'axe Aspach-le-Bas, Ruines romaines, transversale Thann - Mulhouse - Cité Else.
En fin de progression, il occupera la Cité Else et se mettra en garde face au Nord et à l'Ouest sur l'ancienne voie Romaine.
A 7 heures, le Peloton Foerst se porte vers Aspach-le-Bas en accompagnement du 1er Bataillon du 5e R.T.M., qu'il a pour, mission d'appuyer jusqu'à la route Thann - Mulhouse.
Le Peloton d'Aram se porte à Schweighouse où il reçoit mission d'accompagner le 2e Bataillon du 5e R.T.M. à travers les bois de Grafenwald jusqu'à la Cité Else.
Le Peloton Boisgelin reste en réserve à Pont-d'Aspach.
La progression des deux Pelotons a été considérablement gênée par la nature marécageuse du terrain et les mines. Il n'existe dans ce secteur aucune pénétrante.
Plusieurs chars restent embourbés aux lisières Sud du bois du Nonnenbruch et finalement les deux Pelotons sont obligés d'emprunter plus à l'Ouest la piste 295, ancienne voie romaine ;
Ils atteignent en se rabattant à l'Est, la grand'route vers 16 heures après avoir réduit quelques blockhaus.
L'Infanterie s'installe pour la nuit en bordure de la route, les deux Pelotons ayant rempli leur mission rallient Pont-d'Aspach pour se ravitailler et y passer la nuit. Au cours du ralliement, deux chars sautent sur des mines. Le repli des chars pour la nuit était rendu nécessaire par les questions du ravitaillement en carburant et munitions ; aucune voie d'accès ne permettant aux camions d'arriver jusqu'aux chars.
4e ESCADRON
En fin de mouvement le 20 au matin, le 4e Escadron se trouve dans le dispositif suivant :
P.C. de l'Escadron : Burnhaupt-le-Haut avec le P.C. du Colonel, Commandant le 5e R.T.M. et un Peloton en réserve, un Peloton un kilomètre Nord-Ouest d'Heimsbrunn, un Peloton à Schweighouse.
Mission (avec deux Pelotons) :
1) appuyer l'infanterie qui doit attaquer le couvent d'Oelenberg ;
2) appuyer en partant de Schweighouse, l'attaque du bataillon du 5e R.T.M. sur la Cité Else et la Mine de Potasse.
Le Peloton qui a stationné au Nord-Ouest d'Heimsbrunn ouvre le feu à 7 heures 30 sur le Couvent, mais l'Infanterie ne peut déboucher des bois. Les tirs ennemis sont très denses et très ajustés.
A 9 heures 30, les chars essaient de progresser pour entraîner l'Infanterie ; ils sont arrêtés par un fossé antichars profond, et par de nombreux champs de mines. Deux chars sautent et sont immobilisés.
Le Peloton qui doit appuyer l'attaque du Bataillon du 5e R.T.M. progresse avec l'Infanterie, mais est tout de suite gêné par la nature du terrain très marécageux. Deux chars s'enlisent.
Le Peloton réduit à deux chars continue, mais ne peut franchir la route minée. A la tombée de la nuit il rallie Schweighouse après avoir dépanné ses deux chars embourbés, mais sans avoir rempli efficacement sa mission.
Le Peloton qui a attaqué le Couvent rallie le P.C. de l'Escadron à Burnhaupt-le-Haut.
Situation en fin de journée :
2/5e R.C.A. : Aspach-le-Haut ;
3/5e R.C.A. : Pont-d'Aspach ;
4/5e R.C.A. : un Peloton à Schweighouse, deux Pelotons à Burnhaupt-le-Haut.
Pertes de la journée :
Groupement de Menditte
Personnel Officiers : un blessé évacué ; Troupe : un blessé évacué.
Matériel : deux chars sautés sur mines, récupérables ; trois chars en panne de terrain, récupérables.
Ennemi : Nombreux tués ou blessés qui n'ont pas été dénombrés ; 74 prisonniers faits en collaboration avec l'Infanterie, appartenant en majorité au 1/1209e I.R.
3e Escadron :
Personnel Officier : un blessé ; Sous-Officiers : un tué ; Troupe : cinq blessés.
Matériel : deux chars sautés sur mines, récupérables ; un char en panne de terrain, récupérable.
4e Escadron :
Pertes : néant.

21 Janvier 1945 :
DISPOSITIF DU REGIMENT :
Groupement réservé, sans changement.
Groupement de Menditte (2/5e R.C.A.) : Aspach-le-Haut.
3/5e R.C.A. : Pont-d'Aspach.
4/5e R.C.A. : Schweighouse, Burnhaupt-le-Haut.
ORDRES POUR LA JOURNEE DU 21 JANVIER :
1) GROUPEMENT DE MENDITTE
Initialement l'Escadron de chars du Groupement, le 2/5e R.C.A. doit appuyer le 4e R.T.M. dans son action offensive en direction de Cernay.
Dans la nuit, l'ordre arrive de mettre deux pelotons à la disposition du Groupement de Commandos Bouvet, qui mènera une action de force visant à déborder Cernay par l'Est.
Cette mission semble irréalisable pour les chars en raison des difficultés de franchissement de la Thur. Après entente avec le Lieutenant-Colonel Bouvet la mission des chars est limitée à la couverture des flancs de l'opération au Sud de la Thur en partant des lisières Ouest de Grafenwald.
En fonction des ordres reçus dans la nuit, le Capitaine, Commandant le 2e Escadron, prend ses dispositions le 21 au matin pour envoyer deux de ses Pelotons et une Section du Génie au carrefour, 500 mètres Sud-Ouest de 286 en lisière de Grafenwald.
Le 3e Peloton étant en réserve à la Briquetterie Nord d'Aspach-le-Bas.
L'Escadron de T.D., réduit à deux Pelotons incomplets, postera un Peloton à l'Asile d'aliénés et gardera (par ordre du C.C. 2) un Peloton en réserve à Aspach-le-Haut.
Mais à 7 heures une forte contre-attaque ennemie, partie de l'ancienne voie romaine, bouscule nos Eléments avancés d'Infanterie et met en déroute les Commandos qui montaient en direction de la voie romaine.
Plus à droite les Eléments du 4e R.T.M., sévèrement bousculés, se replient. La situation est confuse. Il semble que nous avons perdu devant les 5e et 8e R.T.M tout le faible bénéfice de l'attaque de la veille.
A 8 heures le Capitaine, Commandant le 2e Escadron reçoit l'ordre de l'articuler autour de la ferme de Lutzelhof avec mission de bloquer l'avance ennemie.
A 8 heures 30, trois chars Panther sont signalés dans le faubourg de Belfort.
A 9 heures 15, quinze chars lourds ennemis (?) sont signalés par l'Infanterie, se dirigeant vers la croisière. Un tir de barrage est déclenché.
Un Peloton de chars agissant avec l'Infanterie est poussé sur la route Thann Mulhouse au carrefour du layon descendant de Lutzelhof.
A 9 heures 45, tous les chars ennemis signalés ont fait demi-tour.
A 10 heures 30, une patrouille mixte est lancée dans les bois de Rosengarten pour stopper les infiltrations ennemies et élargir la zone de sécurité autour de la ferme Lutzelhof.
La ferme est soumise à des bombardements alternés d'automoteurs et de mortiers.
La situation est stationnaire.
A 16 heures, une contre-attaque ennemie, appliquée sur le Point d'appui de la voie romaine bouscule les Eléments du Bataillon "Bourgogne " mettant hors de combat plusieurs Officiers. Le Lieutenant du Châtelle du 2/5e R.C.A. regroupe les fantassins et repousse la contre-attaque.
A 18 heures les dispositions suivantes sont prises pour la nuit :
- un Peloton T.D., sans changement à l'Asile d'aliénés ;
- un Peloton T.D. à Aspach-le-Haut ;
- un Peloton de chars à Lutzelhof, le reste de l'Escadron et la Section du Génie à Aspach-le-Haut.
2) 3e ESCADRON :
Mission : Le 21 au matin le 3e Escadron, qui est à Schweighouse, reçoit l'ordre de mettre deux Pelotons à la disposition du 5e R.T.M, pour reprendre la route Thann - Mulhouse, perdue le matin à la suite de la contre-attaque ennemie et pousser ultérieurement sur la voie ferrée et la Cité Else.
L'opération a été prévue avec deux Bataillons appuyés chacun par un Peloton de chars.
Les Pelotons Boisgelin et Foerst.
Elle débute à 8 heures. Le terrain est toujours aussi marécageux dans les bois du Nonnenbruch. Les Chefs de Pelotons renoncent à y faire passer leurs chars et l'Infanterie stoppe sa progression.
Les chars rallient Schweighouse à 11 heures.
A 14 heures une nouvelle opération est montée.
Seul un Peloton, celui du Lieutenant Boisgelin, accompagnera l'Infanterie à partir de la Ferme de Lutzelhof qu'il gagne par Aspach-le-Bas.
Dès son arrivée, le Lieutenant de Boisgelin prend contact avec l'Infanterie à l'Est de la ferme. Il fait une reconnaissance détaillée du terrain, à pied.
En raison de l'heure tardive, l'opération prévue sera remise au lendemain. Le Peloton rentre à Schweighouse.
3) 4e ESCADRON
Mission : Appuyer la progression du 8e R.T.M. à travers les bois du Langholz jusqu'à la transversale Thann - Mulhouse.
Le Capitaine, Commandant le 4e Escadron, décide de n'engager que deux Pelotons, le 3e, très éprouve au point de vue chars se portera à Schweighouse, où il restera en réserve.
Le terrain étant toujours impraticable dans les bois, les deux Pelotons restent pratiquement inutilisés sur leurs positions et rejoignent Schweighouse à la tombée de la nuit.
L'Infanterie ne progresse pas.
Situation en fin de journée :
2/5e R.C.A. : Ferme Lutzelhof, Aspach-le-Haut ;
3/5e R.C.A. : Lisières Sud de Schweighouse ;
4/5e R.C.A. : Lisières Nord de Schweighouse.
Pertes de la journée du 21 janvier :
a) Groupement de Menditte ;
Personnel et matériel : néant.
Ennemi : quelques prisonniers
3e Escadron :
Personnel : Sous-Officiers : 1 blessé.
Matériel : trois chars sautés sur mines, récupérables.
4e Escadron :
Néant.
DISPOSITIF DU REGIMENT
- Groupement réservé : Burnhaupt-le-Haut ;
- Groupement Menditte, 2/5e R.C.A. : Ferme Lutzelhof, Aspach-le-Haut ;
- 3/5e R.C.A. : Lisières Sud de Schweighouse ;
- 4/5e R.C.A.. : Lisières Nord de Schweighouse.

MISSION POUR LA JOURNEE DU 22 JANVIER
Groupement Menditte :
Le 2/5e R.C.A. et l'Escadron de T.D. resteront dans le dispositif de la veille prêts à bloquer toute contre-attaque ennemie.
3e Escadron :
Mission : en appui du 5e R.T.M., nettoyer les bois du Nonnenbruch et atteindre la transversale Thann - Mulhouse.
La nature du terrain gêne comme les jours précédents l'action de l'Escadron et finalement seul le Peloton Boisgelin, passant par Aspach-le-Bas et la ferme Lutzelhof, pourra dans la journée appuyer efficacement l'action des fantassins, malgré de multiples ennuis de terrain. Trois chars embourbés et sortis par les moyens du Peloton.
4e Escadron :
Mission : Attaquer Reiningue avec un Bataillon du 8e R.T.M. et une Section du Génie.
Le terrain se présente ainsi :
Vers le Sud : Reiningue est défendu par la Doller, dont le pont est sauté.
Au Nord les dernières maisons touchent le bois du Vorwald.
Entre les bois et la Doller un espace découvert, traversé par la route Schweighouse - Reiningue.
Le Couvent d'Oelenberg, situé à un kilomètre de Reiningue sur la rive Nord de la Doller est toujours tenu par l'ennemi et interdit par ses feux, mortiers et mitrailleuses, la route Schweighouse - Reiningue.
La Région est fortement minée en particulier la route et la lisière du bois.
A 8 heures 30, l'Escadron débouche de Schweighouse, protégeant la Section du Génie qui commence le déminage de la route.
Le Peloton Goumand s'installe en surveillance sur le couvent.
Le Peloton Fleury avec l'infanterie prend pied dans les lisières des bois au Nord-Est de Reiningue.
Le Peloton Pinoteau doit suivre au plus près l'équipe de démineurs sur l'axe.
A 9 heures 10, la tuilerie est atteinte. Une violente réaction de l'Artillerie ennemie n'arrête pas la progression, mais les mortiers et les armes automatiques situées au Couvent d'Oelenberg interdisent le déminage de la route au-delà de la tuilerie.
L'opération se déroule vite et bien, malgré la perte de deux chars sautés sur mines.
Le Peloton Fleury et quelques fantassins coiffent la partie Nord du village, tandis que le Peloton Pinoteau, qui a trouvé un passage à travers les champs de mines au Nord de la route, nettoie la partie Sud du village et parvient rapidement jusqu'à l'église.
La fin du nettoyage est retardée par le manque d'Infanterie, les Eléments engagés avec les chars sont dépensés. Les Compagnies engagées sous bois ne peuvent être récupérées assez vite pour intervenir en temps utile.
Malgré ce retard, les blockhaus sont réduits, les maisons nettoyées, 206 prisonniers, dont sept officiers, restent entre nos mains. L'ennemi abandonne plus de 50 cadavres.
Nos pertes, Infanterie et chars, sont légères.
En fin de journée, le 4e Escadron regagne son cantonnement de Schweighouse pour se ravitailler, la route de Schweighouse à Reiningue, seule voie d'accès tant que le pont de Steinbrunn n'est pas réparé, n'étant toujours pas déminée.
Le Peloton Boisgelin du 3e Escadron rejoint son Escadron à Schweighouse, tandis que le Peloton d'Aram, qui n'a pas été engagé dans la journée, renforce la garnison de Reiningue avec mission de patrouiller sur la route Reiningue - carrefour 268.
Dans la soirée le Groupement Menditte est dissous. Le Chef d'Escadrons de Menditte rejoint le P.C., le 2/5e R.C.A. reste à la disposition du 4e R.T.M.
Pertes pour la journée du 22 janvier :
Personnel : Sous-Officiers : deux tués ; Troupe : un blessé.
Matériel : deux chars sautés sur mines, récupérables.

23 Janvier 1945 :
DISPOSITIF DU REGIMENT
1/5e R.C.A. : Burnhaupt-le-Haut.
2/5e R.C.A. : Ferme Lutzelhof, Aspach-le-Haut.
3/5e R.C.A. : Schweighouse, Reiningue.
4/5e R.C.A. : Schweighouse.
Mission donnée au Régiment :
Après une conférence entre le Colonel, Commandant le 8e R.T.M. et le Lieutenant-Colonel, Commandant le 5e R.C.A., il est décide de limiter les opérations de la journée à la conquête du Couvent d'Oelenberg et du bois de Saulein.
1) 4e Escadron, aux ordres du 8e R.T.M., appuiera le 2/8e R.T.M. dans son attaque sur Oelenberg.
2) 3e Escadron, passe aux ordres du 2/152e R.I., pour participer au nettoyage du bois de Saulein.
3e Escadron :
Le Capitaine, Commandant, a pris le dispositif suivant :
Deux Pelotons embossés aux lisières Nord de Reiningue fixeront les lisières du bois de Saulein, tandis que le 3e Peloton, partant de Lutterbach, progressera avec la Section du Génie et le 2/152e R.I. par la route Lutterbach - Vieux-Thann. Heure H : 09h00.
Le Peloton Boisgelin atteint rapidement son objectif, par le Sud de la route, celle-ci n'a pu être déminée par suite de l'infiltration ennemie dans le bois de Lutterbach, qui empêche le travail du Génie.
Aucune réaction : l'ennemi avait évacué le bois dans la nuit.
4e Escadron :
Le 4e Escadron part de Schweighouse à 8 heures. L'Infanterie est montée sur les chars : l'Escadron parvient jusqu'au couvent, sans réaction.
L'ennemi l'avait évacué dans la nuit.
SITUATION EN FIN DE JOURNEE :
- 1/5e R.C.A. : sans changement.
- 2/5e R.C.A. : sans changement.
- 3/5e R.C.A. : Sortie Nord de Reiningue.
- 4/5e R.C.A.: Sortie Sud-Ouest de Reiningue.
Pertes pour la journée du 23 janvier
Personnel : Sous-Officiers : un tué.
Matériel : deux chars sautés sur mines, récupérables.

24 Janvier 1945 :
DISPOSITIF DU REGIMENT
- 1/5e R.C.A. : sans changement.
- 2/5e R.C.A. : sans changement.
- 3/5e R.C.A. : Reiningue.
- 4/5e R.C.A. : Reiningue.
Au cours de la nuit du 23 au 24 janvier, l'ennemi a contre-attaqué dans le secteur voisin sur la Cité Richwiller et Meyersdorf avec quatre chars Panther et quatre voitures de D.C.A.
Deux chars et les quatre voitures ont été détruites.
Une opération a été prévue pour le 24 janvier, ayant pour objet lointain Wittelsheim.
Le terrain se présente ainsi : des bois coupés de clairières rares traversés dans la direction de l'attaque par une bonne route : Reiningue - Wittelsheim.
Le long de la route s'échelonnent les Cités Else et Grafenwald, puis celle de Grassaegerste, enfin à la lisière Nord des bois avant Wittelsheim, la Cité Langenzug.
Les bois sont marécageux.
Les itinéraires sont minés jusqu'à la Cité Else.
Missions : L'attaque doit être menée par le 8e R.T.M. appuyé par un Groupement blindé aux ordres du Lieutenant-Colonel, Commandant le 5e R.C.A., comprenant :
- le 5e R.C.A., moins un Escadron moyen, laissé au 4e R.T.M. ;
- le 3/9e R.C.A. ;
- un Escadron de T.D. du 2e Dragons ;
- la 1/88e Génie, moins une Section.
A la suite d'une conférence entre le Lieutenant-Colonel, Commandant le Groupement blindé, et le Colonel, Commandant le 8e R.T.M., celui-ci décide d'attaquer simultanément Else - Grafenwald et la Mine de Potasse.
Le débouché de l'attaque doit avoir lieu à 8 heures.
Les deux chemins, montant à l'Est de l'objectif, sont minés. Il est décidé d'essayer de franchir d'un bond la clairière marécageuse située au Sud-Est de la cité. Le gel doit permettre de faire passer quelques chars.
Le Peloton de chars de tête, sur lesquels les fantassins sont montés, arrive rapidement aux lisières Est de la Mine et prennent des dispositions pour assurer la couverture face au Nord et au Nord-Est de l'opération.
Les deux autres Pelotons avec leur Infanterie franchissent à leur tour la clairière et commencent le nettoyage de l'usine puis de la cité.
La résistance de l'ennemi, entièrement surpris, est faible. Deux Compagnies s'enfuient à travers bois. Une Compagnie de mortiers en position, doit abandonner du matériel et des prisonniers sans avoir pu tirer.
A 11 heures 15, le Capitaine, Commandant le 3e Escadron, fait savoir que le nettoyage est terminé.
L'Escadron et l'Infanterie s'installent défensivement. Sous le tir de nos canons, un char ennemi a été obligé de faire demi-tour en se couvrant par des émissions de fumée.
a) Cité Else :
Une Compagnie d'Infanterie est mise aux ordres de l'Escadron de chars.
Le reste du Bataillon suivra pour nettoyer et occuper le terrain.
A 8 heures15, les premiers chars arrivent au carrefour 168. La nature du terrain les oblige à emprunter la route jusqu'au passage à niveau Sud-Est de la cité.
Ce passage à niveau est barricadé "rails et mines". Un fossé antichars borde la lisière Sud de la Cité.
Sous un violent tir d'Artillerie les chars du Peloton Dory arrivent à trouver un passage plus à l'Est et pénètrent à 9 heures 15 dans les premières maisons de la cité. L'Infanterie ennemie, retranchée dans des blockhaus, réagit violemment et met hors de combat quelques tirailleurs.
Le nettoyage est cependant rapidement mené. Un Groupe de chars et quelques tirailleurs foncent à travers bois au Nord de la Cité Else, vers des positions de mortiers qu'ils ont repérées. Une Compagnie entière de mortiers est détruite ou capturée. L'Etat-Major du Bataillon de Mortiers est fait prisonnier (un Commandant, quatre Officiers).
A 11 heures 08, le Capitaine, Commandant le 4e Escadron, rend compte que le nettoyage de la Cite est terminé.
L'ennemi contre-attaque avec des chars et de l'Infanterie à plusieurs reprises dans le courant de l'après-midi.
Une première fois à 15 heures 07, deux chars accompagnés d'Infanterie, descendent de Wittelsheim sur la Cité Else. Ils sont repoussés par le tir de nos chars et de l'Infanterie.
A 17 heures 40, deux chars Panthers, escortés d'Infanterie, essaient de tâter le village. Un tir d'arrêt, très efficace, cloue l'Infanterie ennemie sur place et nos chars touchent à plusieurs reprises les deux Panthers, qui se replient en se couvrant d'un écran fumigène.
A 18 heures 30, les 3e et 4e Escadrons reçoivent l'ordre de regagner Reiningue.
L'Infanterie s'installe défensivement pour la nuit sur les positions conquises.
Pertes de la journée du 24 janvier :
Personnel : néant.
Matériel : deux chars sautés sur mines, récupérables.

25 Janvier 1945 :
DISPOSITIF DU REGIMENT :
- P.C. : Heimsbrunn.
- 1/5e R.C A. : sans changement ;
- 2/5e R.C.A. : sans changement ;
- 3/5e R.C.A. : Reiningue ;
- 4/5e R.C.A. : Reiningue.
L'opération prévue pour le 25 janvier a toujours comme objectif lointain Wittelsheim. L'opération sera limitée suivant les possibilités et les circonstances. Elle sera limitée le jour à l'attaque de la Cité Grassaegerste.
Mission : L'attaque doit être menée par un Bataillon du 8e R.T.M., renforce de deux Compagnies du Régiment "Bourgogne" et le 3/5e R.C.A.
Le 4/5e R.C.A. assurera la défense de la Cité Else en se mettant en garde face a l'Ouest, appuyé par un Escadron de T.D. du 2e Dragons.
Le débouché de l'attaque est fixé à 8 heures 30, après une préparation d'Artillerie. La base de départ est la lisière Nord de la Cité Else.
Le Chef de Bataillon Monéglia a décidé d'attaquer par Compagnies successives, chacune appuyée par un Peloton de chars.
Par suite de diverses circonstances, en particulier le retard d'une patrouille de Tirailleurs, qui n'a pas encore rejoint nos lignes, l'attaque est retardée jusqu'à 9 heures, alors que les troupes sont déjà sur la base de départ et que la préparation d'Artillerie a déjà été en partie effectuée.
L'ennemi exécute un tir de contre-préparation massif, qui nous cause des pertes graves.
Pour les chars : un Chef de Peloton tué, un Chef de Peloton blessé.
Pour l'infanterie : le Commandant du Bataillon grièvement blessé, un Commandant de Compagnie tué, de nombreux cadres européens blessés.
L'encadrement des Unités d'attaque étant désorganisé, l'attaque est reportée.
12 heures 30. Le Chef de Bataillon O'Cotereau prend le Commandement du Bataillon.
Le 3/5e R.C.A. est relevé et remplacé par le 4/5e R.C.A.
Sur proposition du Commandant de Groupement blindé, les dispositions pour l'attaque sont ainsi modifiées :
L'attaque sera menée sous forme de coup de main par un Groupement composé comme les jours précédents de l'Escadron de chars (renforcé d'un Peloton du 3/5e R.C.A., d'Aram, d'un Peloton de T.D. et d'une Compagnie d'infanterie, placée à ses ordres.
Le Bataillon, moins une Compagnie suivra pour activer le nettoyage et occuper le terrain.
L'Elément de tête, comprenant : le Peloton Goumand du 4/5e R.C.A., le Peloton de T.D., le Peloton d'Aram du 3/5e R.C.A. et un Elément d'infanterie progressera à l'Ouest de la route à travers bois jusqu'au réservoir Nord-Ouest de la Cité Grassaegerste qui se déploiera aux lisières Nord et Nord-Ouest des bois pour assurer la couverture de l'opération.
Les Pelotons Pinoteau et Dory et la Compagnie d'infanterie, montée sur les chars, après avoir progressé dans le sillage de l'Elément de tête jusqu'à hauteur de la Cité Grassaegerste, se rabattront sur l'objectif pour l'aborder par sa face Ouest.
Le reste du Bataillon suivra au plus près par le même itinéraire pour nettoyer et occuper les positions conquises.
La manœuvre s'exécute comme prévu.
A 13 heures, les automoteurs ennemis ouvrent le feu de la Cité Langenzug. Leur tir est peu efficace, étant donné les dispositions prises pour l'attaque.
A 13 heures 02, le Lieutenant Dory est tué à sa tourelle au moment où son char pénétrait dans la Cité. L'Adjudant-Chef Fleury prend le Commandement du Peloton.
L'ennemi est complètement surpris. Sa défense dans la Cité était uniquement dirigée face au Sud. Le nettoyage et l'occupation sont rapidement terminés malgré la vive réaction des automoteurs ennemis en position à Langenzug, Wittelsheim et dans la Cité Amélie I et des tirs d'Artillerie massifs.
A 13 heures 50, le Détachement Durosoy du C.C.1, qui opère à notre droite dans la Région de la Cité Amélie I est contre-attaqué. Le Colonel, Commandant le 5e R.C.A. fait étudier les possibilités d'intervention du 2e Escadron partant de la Cité Else sur la Cité Amélie I. (Le 1er Escadron avait été remis le matin à la disposition du 5e Chasseurs et avait fait mouvement sur Spechbach-le-Haut puis sur Reiningue et enfin sur la Cité Else où il était arrivé à 12 heures.)
A 13 heures 58, quelques chars ennemis, escortés d'Infanterie, descendent de Wittelsheim sur la Cité Amélie I.
Les contre-attaques allemandes ont obligé les Eléments du C.C. 1 à se replier. Quelques Eléments sont encerclés au Puits Amélie I par des chars.
Cette action fait peser une menace sur notre flanc droit.
Le Lieutenant Le Couls du 3/68e, observateur d'Artillerie, fait déclencher de son char les tirs d'arrêt nécessaires. Vers 15 heures 30, l'ennemi se replie au Nord de la Cité Amélie I.
A 15 heures 40, les Eléments du C.C. 1 ont pris contact avec leurs Eléments encerclés. La situation est complètement rétablie au Puits Amélie I.
Les automoteurs ennemis manifestent de nouveau leur activité à la Cité Langenzug et à l'Est de la route. Ils engagent le combat avec nos Eléments de couverture face au Nord et au Nord-Ouest. Deux chars ennemis ont été touchés, dont un immobilisé.
Vers 15 heures 50, devant cette activité d'automoteurs ennemis, un Peloton de T.D. du 2e Dragons est mis à la disposition du Capitaine, Commandant le 4e Escadron pour renforcer la défense antichars de la Cité Grassaegerste.
Ce Peloton, qui avait reçu l'ordre de prendre l'itinéraire sous bois, suivi par les chars, s'engage sur la route de Wittelsheim et est violemment pris à partie par un automoteur situé à la sortie Sud de Wittelsheim.
Le Chef de Peloton et son conducteur, qui étaient en Jeep dépassent nos Eléments de tête et sont tués à la hauteur des premières maisons de la Cité Langenzug.
Les trois premiers T.D. ont le temps de se réfugier derrière les maisons de la Cité Grassaegerste, d'où ils ne peuvent plus bouger.
Le 4e T.D., n'ayant pas assez rapidement compris la situation, est immédiatement mis en flammes (deux tués, trois blessés).
Un tir de fumigènes permettra ultérieurement aux trois T.D. de se replier.
Les conditions de la relève du 4e Escadron par le 2e Escadron sont étudiées, ainsi que le repli du Peloton de T.D. du 3/9e R.C.A.
Le 2e Escadron pousserait un Peloton dans la Cité Grassaegerste. Les deux autres Pelotons resteraient en réserve dans la partie Nord de la Cité Else.
Le 4e Escadron en entier rejoindrait Reiningue pour se ravitailler. Le Peloton d'Aram rejoindrait son Escadron à Spechbach-le-Haut.
Cette relève ne sera pas effectuée car vers 18 heures, l'ennemi lance une première contre-attaque avec chars partant de la Cite Langenzug.
Cette contre-attaque est stoppée aux lisières Sud de la cité par des tirs d'arrêt préparés et par le tir de nos Eléments.
Une deuxième contre-attaque vers 18 heures 30, à la tombée de la nuit, semble être plus sérieuse.
Les Eléments allemands sont évalués à 500 fantassins accompagnés par trois chars. Les tirs d'arrêt bien appliqués et le feu de tous nos Eléments dissocient l'Infanterie des chars aux lisières Sud et Nord de la Cité Langenzug.
Les chars se replient.
Une troisième contre-attaque à 19 heures 30 échoue également grâce à la précision de nos tir d'arrêt réglés par nos chars et aux feux conjugués de l'infanterie et des chars.
Les Pelotons d'Aram et Goumand rejoignent à la faveur de la nuit la Cité Else, le Colonel, Commandant le 5e R.C.A., décide, étant donné l'activité de l'ennemi de ne pas effectuer la relève des Eléments de Grassaegerste.
SITUATION EN FIN DE JOURNEE :
4e Escadron, Peloton Goumand : Reiningue ; Pelotons Fleury et Pinoteau : Cité Grassaegerste, avec un Peloton de T.D. du 2e Dragons.
2e Escadron : Cité Else, avec deux Pelotons du 2e Dragons et un Peloton du 3/9e R.C.A.
Pertes pour la journée du 25 janvier :
Personnel : Officiers : deux tués : Lieutenant Boisgelin, Lieutenant Dory ; Sous-Officiers : un blessé : Aspirant Foucher ; Troupe : un blessé : Brigadier-Chef Badaroux.
Matériel : cinq chars sautés sur mines, récupérables, un char (tourelle abîmée par l'Artillerie).

26 Janvier 1945 :
DISPOSITIF DU REGIMENT :
P.C. : Cité Else ;
1er Escadron : sans changement ;
2e Escadron : Cité Else, avec trois Pelotons T.D. ;
3e Escadron : Spechbach-le-Haut ;
4e Escadron : deux Pelotons Cité Grassaegerste, avec un Peloton T.D., un Peloton à Reiningue.
L'infanterie étant très éprouvée par les combats de la veille, aucune opération offensive n'est prévue pour la journée.
La matinée est consacrée à effectuer la relève du 4e Escadron par le 2e Escadron.
Un Peloton de chars et un Peloton de T.D. vont relever les Eléments du 4e Escadron à Grassaegerste.
Les deux Pelotons du 4e Escadron rejoignent Reiningue.
Les deux autres Pelotons du 2e Escadron restent à la Cité Else.
A 12 heures, la relève est terminée, sans réaction particulière de l'ennemi.
Au début de l'après-midi, à 13 heures 40, le Capitaine, Commandant le 2e Escadron, signale deux chars Panther embossés aux lisières Est de la Cité Langenzug, l'un à 300 mètres au Nord du carrefour de l'intersection des deux cités, l'autre à 200 mètres au Nord de ce même carrefour.
Ils sont pris à partie par l'Artillerie.
A 13 heures 53, le Capitaine, Commandant le 2e Escadron signale un débarquement d'Infanterie, accompagné de chars, aux lisières Nord de la Cité Langenzug.
L'Artillerie les prend à partie et empêche ces Eléments de déboucher. Le reste de la journée est calme.
Dans la nuit, à 20 heures 30, des infiltrations d'Eléments à pied sont signalés dans les bois à l'Ouest de la route.
L'ennemi est stoppé par un tir d'arrêt.
Deux Officiers et un Aspirant, les Lieutenants Lévy et Bricard, l'Aspirant Heldt arrivent au Régiment venant du G.E.R.I. Ils sont affectés au 3e Escadron.

27 Janvier 1945 :
DISPOSITIF DU REGIMENT :
P.C. : Cité Else ;
le 1er Escadron fait mouvement sur Reiningue ;
2e Escadron : sans changement ;
3e Escadron fait mouvement sur Cité Else ;
4e Escadron : Reiningue.
Ordre pour la journée :
Les bois qui entourent la Cité Else au Nord et à l'Ouest sont occupés en partie par l'ennemi qui gêne considérablement par ses feux nos Eléments des Cités Else et Grassaegerste, et rend impossible l'attaque de Langenzug.
Le nettoyage de ces bois est décidé. Un Escadron de chars appuiera l'infanterie qui en est chargée : 5e R.T.M. et des Eléments de "Bourgogne ".
Pour les chars la tâche est particulièrement difficile. A la neige qui tombe sans arrêt et masque rapidement les moyens de vision s'ajoutent les masses de neige qui tombent des arbres lorsque les chars les heurtent et qui aveuglent complètement les équipages.
L'ennemi ne se rendra heureusement pas compte de l'impuissance totale des chars.
Le 3e Escadron est chargé de l'opération.
Deux de ses Pelotons s'occupent des parties Nord et Nord-Ouest des bois. Le dernier Peloton détache un Groupe pour le nettoyage de la partie Ouest du bois le long de la voie ferrée, un Groupe pour le nettoyage de la Partie Nord-Est.
Au cours de l'opération qui a commencé à 13 heures 30, les chars sont obligés à plusieurs reprises de revenir en arrière chercher l'Infanterie, qui avance péniblement dans la neige et qui est soumise au feu des snipers.
Environ 70 prisonniers sont faits au cours de cette opération longue et fatigante.
En fin de journée le Régiment est articulé :
P.C. : Cité Else ;
1/5e R.C.A. : Reiningue ;
2/5e R.C.A. : un Peloton à Grassaegerste, deux Pelotons Cité Else ;
3/5e R.C.A. : Cité Else, partie Sud ;
4/5e R.C.A. : Reiningue.
Pertes pour la journée du 27 janvier :
Deux chars sautés sur mines, récupérables.

28 Janvier 1945 :
DISPOSITIF DU REGIMENT
P.C. : Cité Else ;
1/5e R.C.A. : Reiningue ;
2/5e R.C.A.: un Peloton à Grassaegerste, deux Pelotons Cité Else ;
3/5e R.C.A. : Cité Else, partie Sud ;
4/5e R.C.A. : Reiningue.
Wittelsheim reste toujours l'objectif final, mais il est difficile de monter une opération sur Wittelsheim tant que la Cité Langenzug sera aux mains de l'ennemi.
Dans la nuit du 27 au 28 janvier, une opération de nuit est décidée pour s'emparer de la Cité Langenzug, très fortement tenue et où au moins trois automoteurs sont signalés. Wittelsheim sera attaqué ensuite si l'opération réussit à Langenzug.
La Cité est truffée de mines et ses abords sont vus des observatoires dont dispose l'ennemi à Wittelsheim où quelques automoteurs et chars sont également signalés.
L'Opération doit avoir lieu à 3 heures du matin dans les conditions suivantes :
Le 1er Bataillon de Zouaves doit se mettre en place dans la nuit aux lisières Nord du bois de Harthle. Là se place un premier incident, qui doit avoir de sérieuses répercussions. L'Infanterie, qui devait occuper les lisières Nord de ce bois n'était pas en place. Elle s'était repliée sur le grand layon plus au Sud.
La mise en place est donc rendue beaucoup plus difficile pour les Zouaves qui sont obligés d'engager un combat pour parvenir aux lisières.
L'ennemi est alerté et un retard sérieux dans le débouché en résulte.
(D'après renseignements de civils, l'ennemi aurait eu connaissance de cette attaque et était en état d'alerte depuis minuit.)
- Le débouché a lieu à 3 heures 30, les Zouaves sont pris sous un violent tir d'Artillerie, de mortiers et d'armes automatiques.
Ils subissent des pertes sévères (50 pour cent pour la Compagnie de droite) et la progression est arrêtée.
Il est fait appel aux chars (2e Escadron) qui grâce au clair de lune magnifique peuvent voir à peu près.
A 4 heures, les deux Pelotons du 2e Escadron sont aux lisières Nord du bois. Un char est touché par l'Artillerie. Le Chef de char, le Maréchal des Logis le Bihen est tué.
Ils débouchent à 4 heures 30 par les itinéraires déminés, mais les Zouaves, pris sous un barrage d'Artillerie et de mortiers très violent, ne suivent pas bien et les chars arrivent presque seuls aux lisières du village.
A 6 heures, ils parviennent à hauteur de la place centrale ;
L'un d'entre eux, le "Vendôme " est touché à 7 heures 15 dans la rue à droite de l'école par le tir d'un automoteur.
Le char est détruit, deux blessés.
A 8 heures, le char " Rochefort " est à son tour touché et détruit, deux tués, deux blessés.
L'attaque piétine, les Zouaves n'arrivent pas. Une partie des chars doit faire demi-tour et retourner aux lisières pour aller les chercher.
A 8 heures 35, deux armes antichars à terre et trois chars lourds sont repérés dans la Cité, trois automoteurs tirent des lisières Ouest de Wittelsheim.
Les chars ne peuvent plus progresser. C'est une véritable partie de cache-cache entre le chat et les souris. Les chars sont obligés de se camoufler derrière les maisons et ne peuvent bouger.
Seule l'Infanterie en s'infiltrant de maison en maison pourrait améliorer la situation, mais elle est trop éprouvée par ses pertes du matin.
A 11 heures, la situation reste inchangée. Nos Eléments sont au contact avec des Eléments ennemis dans la Cité, mais ne peuvent progresser.
Nos chars et les chars allemands sont à 100 mètres les uns des autres.
Le Commandant décide de tenter des infiltrations avec une Compagnie fraîche à 13 heures. D'autre part, le Commandant du Groupement blindé décide de renforcer nos chars très éprouvés par une nouvelle Unité, le 4/5e R.C.A.
L'opération d'Infanterie menée par le Commandant Geliot doit avoir lieu à la même heure qu'une attaque menée par le 4e R.T.M. sur la Cité Amélie I avec un Peloton de chars légers du 1/5e R.C.A.
Mais à 13 heures 40, la situation est toujours la même. La Compagnie fraîche a bien dépassé quelque peu les Eléments au contact, mais elle est tout de suite stoppée. Les automoteurs et chars allemands arrêtent toute tentative de progression de nos chars.
L'attaque sera remise au lendemain avec le renfort du 1/8e R.T.M. Seule l'Infanterie restera pour la nuit au contact. Les deux Escadrons de chars rejoindront Else et Reiningue pour faire leur ravitaillement..
Nos pertes ont été lourdes. La moitié seulement de la cité est conquise.
Le Peloton de chars légers, donné au 4e R.T.M., a pu remplir sa mission. La Cité Amélie I a été atteinte sans réaction, et une patrouille a pu atteindre 257.
Pertes pour la journée du 28 janvier :
Personnel : Sous-Officiers : un tué, un blessé ; Troupe : deux tués, deux blessés.
Matériel : deux chars détruits : "Vendôme ", "Rochefort ; un char abîmé par l'artillerie "Soissons " ; un char sauté sur mine "Paris ".

29 Janvier 1945 :
DISPOSITIF DU REGIMENT
1/5e R.C.A. : Reiningue ;
2/5e R.C.A. : Reiningue ;
4/5e R.C.A. : Reiningue ;
3/5e R.C.A. : Cité Else.
L'attaque est reprise dans les conditions suivantes :
- le 3e Escadron, appuie l'attaque ;
- le 1/8e R.T.M. attaque dans la partie Est de la Cité ;
- le 1er Zouaves attaque dans la partie Ouest de la Cité.
Les chars ennemis se sont retirés dans la nuit à Wittelsheim.
L'attaque commence à 8 heures 30 ; grâce à l'appui des chars, les lisières Nord de la cité sont atteintes à 10 heures 15, malgré de nombreuses mines et de nombreux tirs de mortiers et automoteurs.
Deux chars ont sauté.
Une autre opération a été montée également dans la matinée, sur la droite. L'Escadron de chars légers, doit appuyer avec deux Pelotons du 4e R.T.M. au Nord-Est de la Cité Amélie I.
Cette coopération a pour but le nettoyage des bois à l'Est de Wittelsheim et la conquête de la Cité de la gare.
En fin de matinée le 2e Escadron est alerté et gagne la Cité Else, prêt à intervenir.
A 13 heures, l'ennemi déclenche une forte contre-attaque avec de l'Infanterie appuyée par les chars.
Quatre chars descendant de Wittelsheim sur Langenzug par la route directe, deux autres venant du plein Est, marchent droit sur le village, deux autres encore descendent sur la face Nord. Des Eléments d'Infanterie les précèdent. Nos fantassins qui tiennent les lisières Nord-Est commencent à se replier.
Nos chars reçoivent l'ordre de tenir coûte que coûte. Ils subissent des pertes.
Deux chars sont détruits, un Aspirant tué. Le 3e Escadron a bientôt engagé tous ses moyens.
Le 2e Escadron, alerté à Else, est poussé à Langenzug (un Peloton à Langenzug, un peloton lisières Nord-Est du bois), pour l'appuyer directement, tandis que le 4e Escadron alerté prend des positions de tir à la Cité Amélie I pour inquiéter de flanc les chars ennemis.
Un Peloton de T.D. en positif à Grassaegerste.
Un autre à la lisière Nord-Ouest du bois de Grafenwald complètent la défense antichars.
Dans Langenzug les chars adverses nous canonnent à 100 mètres. Nos chars tiennent malgré la pression, ennemie très forte.
Une attaque de l'aviation amie en piqué, à 16 heures, semble désorienter l'adversaire. De violents tirs d'arrêt dissocient son attaque et il se retire laissant deux Panzer-Jager M. entre nos mains. De nouveau deux de nos chars ont sauté sur des mines. Notre Infanterie a repris ses positions aux lisières Nord de la cité.
A 17 heures 30, le 2e Escadron vient relever le 3e Escadron, qui regagne la Cité Else.
L'Equipe de bazooka du Peloton de 57 est mise à la disposition du Capitaine, Commandant le 2e Escadron, pour compléter la défense antichars.
L'Escadron de chars légers, qui a appuyé le 4e R.T.M. pendant toute la journée se repliera la nuit sur Reiningue.
Pertes de la journée du 28 janvier
Personnel : Sous-Officiers : un tué, Aspirant Heldt ; Troupe: deux tués, Sapinia, Ripoil ; deux blessés, Morel, Olivert.
Matériel: deux chars détruits : "Marne ", "Marengo " ; quatre chars sautés sur mines " Alma ", "Arcole ", "France " (deux fois).
Situation en fin de journée :
- P.C. : Else ;
- 1/5e R.C.A.: Reiningue ;
- 2/5e R.C.A.: Langenzug ;
- 3/5e R.C.A. : Cité Else ;
- 4/5e R.C.A. : Cité Amélie I.

30 Janvier 1945 :
En fin de journée du 29 janvier, le Commandement décide de monter pour le lendemain une opération sur Wittelsheim, opération à base d'infanterie, appuyée par deux Escadrons de chars.
Le terrain est infesté de mines et très marécageux. Les automoteurs ennemis postés à Wittelsheim rendent le débouché encore plus difficile.
ARTICULATION DU 2e ESCADRON
A l'Est le 4e Escadron doit appuyer le 4e R.T.M. en partant des lisières Ouest des bois de Moos.
A l'Ouest le 2e Escadron appuiera le 1/8e R.T.M. en partant des lisières Nord de la Cité Langenzug.
A 9 heures, le 4e Escadron avec deux Pelotons à effectifs réduits essaie de gagner les lisières Ouest du bois de Moos.
Le terrain est très mauvais et infesté de mines. Deux chars sautent.
Un char qui avait réussi à gagner les lisières Nord-Est est touché par le tir d'un automoteur, probablement situé à la Cité de la gare à 10 heures 05.
Le char est détruit, quatre membres de l'équipage sont carbonisés, un blessé grave.
Les feux des chars, qui ont réussi à se porter sur les lisières Ouest permettront cependant aux Eléments d'Infanterie de prendre pied dans les premières maisons de la branche Nord-Est de Wittelsheim.
Le Peloton Pinoteau, resté à Amélie I, appuie, de ses feux l'Infanterie qui arrive à occuper les premières maisons de la fourche Sud-Est de Wittelsheim.
Le 2/5e R.C.A. pousse un Peloton seulement aux lisières de Langenzug. Par ses feux ce Peloton permet à quelques Eléments d'Infanterie de gagner les premières maisons qui bordent la route, mais il ne peut progresser, le déminage des lisières et de la route est impossible. La Section du Génie, qui est à sa disposition est prise sous feux d'armes automatiques et sous un violent tir d'arrêt ennemi (deux tués). Deux chars ont leurs radiateurs percés.
La situation reste la même jusqu'à 15 heures.
A 15 heures 30, une contre-attaque d'Infanterie ennemie se déclenche dans les bois au Nord-Est de la Cité Amélie I.
L'Escadron de chars légers, reçoit l'ordre de se porter dans cette région pour aider l'Infanterie à repousser cette contre-attaque.
A 16 heures, le Capitaine Berthet a pris le dispositif suivant :
Son Escadron est réparti le long de la voie ferrée Nord-Est. Il a de grosses difficultés de terrain. Le bois est sillonné de ruisseaux, difficilement franchissables.
A 16 heures 15, il pousse un Peloton entre le passage à niveau et le pavillon de chasse pour essayer de dégager une Section en difficulté.
A 16 heures 50, toute l'Infanterie reçoit l'ordre de se replier sur ses positions de départ.
L'Escadron perd trois chars au cours du repli dont deux ont sauté sur des mines. Il doit les abandonner.
Le 4e Escadron a réussi à réparer en temps utile un char sauté sur mine et à le ramener à Reiningue.
Le 2e Escadron rentre sans incidents.
Les 2e et 3e Escadrons passeront la nuit à la Cité Else.
Les 1er et 4e Escadrons rentrent à Reiningue.
L'Equipe de bazookas du Peloton de 57 est maintenue pour la nuit à la corne Nord-Est de la Cité Langenzug.
Il ne reste au Régiment que 17 chars moyens.
Pertes pour la journée du 30 janvier :
Personnel : Sous-Officiers : 1 tué, Maréchal des Logis Plantard ; Troupe : quatre tués; Dégardin, Pecquery, Janneria, Bailly ; un blessé : Bourriane.
Matériel : un char détruit : "Luxembourg ", deux chars sautés : "Lasalle ", "Catinat " ; chars légers : deux chars sautés sur mines : "Limagne ", "Limousin " ; un char abandonné : "Lorraine ".

31 Janvier 1945 :
Aucun des Escadrons ne sera engagé. L'Infanterie fatiguée restera sur ses positions de repli dans les cités. Les Equipes de dépannage et l'atelier du corps travaillent d'arrache-pied à réparer les nombreux chars endommagés. La majorité sur mines. Le 1er février au matin, 23 chars sont disponibles.

1er Février 1945 :
Dispositif : sans changement.
Le 1/8e R.T.M. doit pousser dans la matinée une reconnaissance offensive sur Wittelsheim.
Le 2e Escadron est chargé d'appuyer cette reconnaissance, mais seulement par ses feux en portant un Peloton aux Lisières Nord de la Cité Langenzug à 9 heures.
Cette opération est tout de suite arrêtée par les feux d'armes automatiques. Le 1/8e R.T.M. reçoit l'ordre de stopper à 9 heures. La mission du Peloton devenant sans objet, il rejoint Else.
Dans le courant de la matinée des renseignements font prévoir un repli de l'ennemi vers l'Est.
Le Colonel convoque les Capitaines, Commandants les 1er et 4e Esca4rons pour décider une opération vers le Nord-Est au cas où ce repli s'effectuerait.
En définitive l'opération n'a pas lieu.
Pertes de la journée du 1er février
Personnel : Sous-Officier : un blessé. Matériel : néant.

2 Février 1945 :
ARTICULATION DU REGIMENT
P.C. : Cité Else.
2e et 3e Escadrons Cité Else.
1er et 4e Escadrons Reiningue.
La matinée du 2 Février est consacrée au dépannage et la remise en état des chars endommagés.
En fin de matinée, le 4e R.T.M., qui le matin était parvenu sur la transversale 246 - 236 reçoit l'ordre de pousser jusqu'aux lisières Nord des bois et d'attaquer la Cité Rosallemend.
Le 4e Escadron est chargé d'appuyer cette attaque. Le déminage du seul itinéraire praticable aux chars n'étant pas terminé, l'opération est reportée au lendemain.
L'Escadron fournira cependant un Peloton pour la protection de l'Equipe de déminage, qui doit opérer sur la rocade : 246 - 236 en vue de l'opération du lendemain.
Pertes de la journée du 2 février :
Personnel : Sous-Officiers : un blessé, Maréchal des Logis de Loisy ; Troupe : un blessé, Chasseur Bidault.
Matériel : deux chars endommagés par éclats (radiateurs percés).

3 Février 1945 :
ARTICULATION DU REGIMENT
Sans changement.
Le Régiment dans le cadre du C.C. 2 participera aux opérations de la 2e D.I.M. dans les conditions suivantes :
1) Un Escadron, le 2e, en appui du 8e R.T.M. a pour mission de s'emparer de Wittelsheim :
2) Un Escadron, le 3e, en appui du R.T.M., a pour, mission de s'emparer des faubourgs Est de Wittelsheim et de la Cité de la gare.
3) Un Escadron, le 4e en appui du 4e R.T.M. a pour mission de s'emparer de la Cité Rosallemend.
Si possible pousser au plus vite sur la Thur pour s'emparer des deux ponts Staffelfelden et Rosallemend.
L'opération est particulièrement difficile pour les chars à cause de l'importance du champ de mines et de la présence de chars lourds et d'automoteurs ennemis. La fonte des neiges laisse maintenant apparaître toutes celles des mines simplement posées dans la neige.
Les 3e et 4e escadrons ont à traverser des bois très marécageux.
L'opération commence à 11 heures. L'infanterie, très appuyée par les feux des chars, progresse rapidement, permettant au Génie de déminer au plus tôt les axes principaux.
A 11 heures 45, le 2e Escadron pénètre dans Wittelsheim, le 3e Escadron est face à la Cité de la Gare et a occupé la patte d'oie à l'Est de Wittelsheim.
A 13 heures, Wittelsheim est entre nos mains.
A 13 heures 15, le 4e Escadron rend compte qu'il ne peut plus progresser. Le seul itinéraire praticable aux chars entre le pavillon de chasse et le carrefour de Rosallemend est coupé par des abattis minés.
Le 3e Escadron prend à sa charge la mission sur Rosallemend à 15 heures. A 16 heures, il rend compte que le nettoyage est terminé.
Dès la prise de Wittelsheim, le 1er Escadron a reçu l'ordre de découpler deux Pelotons, l'un pour reconnaître le pont 257 entre Wittelsheim et Staffelfelden, l'autre pour reconnaître les rives de la Thur et trouver un gué praticable. Les eaux sont trop hautes et les gués ne sont pas utilisables ce jour-là.
L'opération sur Wittelsheim a pu réussir, parce que les mines, placées dans la neige les jours précédents étaient devenues visibles et par conséquent évitables depuis le dégel. Enfin et surtout les chars et automoteurs ennemis s'étaient repliés au Nord de la Thur. Leurs feux n'étaient pas efficaces.
Pertes de la journée du 3 février :
Personnel : Sous-Officiers : un blessé, Maréchal des Logis-Chef Gaugué.
Matériel : deux chars sautés sur mines ("Soissons ", "Fleurus ").
En fin de journée les 2e et 3e Escadrons rejoignent la Cité Else.
Les 1er et 4e Escadrons : Reiningue.
P.C. : Cité Else.

4 Février 1945 :
La situation générale est la suivante :
Cernay évacué par l'ennemi, est occupé par la 4e D.M.M. Staffelfelden est occupé par le 8e R.T.M.
Des Eléments d'infanterie de la 2e D.I.M. ont déjà poussé en direction de Bollwiller.
Dès que le pont de Staffelfelden sera rétabli, le Colonel Commandant le C.C. 2 a l'intention de pousser plusieurs Détachements sur Bollwiller d'une part, sur la route nationale 83 d'autre part. La mission du C.C. 2 étant de progresser sur l'axe Bollwiller - Raedersheim - Gundolsheim, de façon à couvrir face aux Vosges, la progression du C.C. 3 et de l'aider éventuellement par des actions de rabattement vers l'Est.
Le rétablissement des passages sur la Thur est long. Le 4 février au matin la 4e D.M.M. autorise un Groupement à emprunter l'itinéraire Vieux-Thann - Cernay à partir de 14 heures.
Les eaux ayant baissé dans la nuit, le 1er Escadron reprend la reconnaissance des gués sur la Thur et trouve un passage au Nord-Est de Wittelsheim.
ARTICULATION DU REGIMENT :
L'Escadron de chars légers (Capitaine Berthet) éclairera le Régiment sur ces axes :
Cernay - Issenheim ;
Bollwiller - Gundolsheim :
Le Groupement de Menditte comprenant :
- le 2/5e R.C.A. ;
- une Compagnie de Zouaves ;
- une Section du Génie ;
- une Batterie d'Artillerie ;
prendra l'itinéraire Vieux-Thann - Cernay et poussera sur Rouffach, puis se rabattra sur Niederentzen.
Un troisième Groupement aux ordres du Capitaine Dumesnil comprenant :
- le 4/5e R.C.A. ;
- une Compagnie de Zouaves ;
- une Section du Génie ;
a pour premier objectif Bollwiller, puis Raedersheim, Merxheim, Gundolsheim et Muhwiller, plein Est.
Ces Groupements sont aux ordres du Colonel, Commandant le 5e R.C.A.
Le 3/5e R.C.A. entre dans la composition du Groupement réserve aux ordres du Commandant Gellot.
A 11 heures 30, le Groupement de Menditte fait mouvement par Reiningue, Heimsbrunn, Pont-d'Aspach, Guewenheim, Thann, Vieux-Thann, Cernay.
Il est retardé par des difficultés de terrain et l'embouteillage des routes. Il arrivera trop tard pour participer aux combats de la journée.
A 13 heures 30, l'Escadron Berthet suivi de l'Escadron Dumesnil passe le gué. Sur la rive Nord des destructions et des champs de mines gênent considérablement la progression.
Le Colonel avec son char passe également et devançant la colonne, arrive seul à Bollwiller à 14 heures.
Le P.C. et les Eléments sur roues et demi-chenilles font mouvement par Rosallemend. Retardé par un embouteillage au pont et le déminage de la route, ils n'arrivèrent à Bollwiller qu'à 15 heures.
Le Capitaine Berthet avec son Escadron pousse sur son axe. Il nettoie la Cité Sainte-Thérèse et le carrefour de l'auberge où il neutralise une Compagnie d'Infanterie complète qui est désarmée.
Une reconnaissance d'un Peloton de chars légers est envoyée sur Soultz et prend contact avec des Eléments ennemis s'enfuyant vers l'Est.
A 15 heures 50, le Capitaine Berthet pousse sur Issenheim et Raedersheim. Au débouché du carrefour 246, deux chars légers sont touchés par automoteurs tirant des lisières Ouest de Raedersheim, quatre tués, trois blessés graves, dont deux mourront pendant leur transport.

5 Février 1945 :
Le Peloton Cabrol commence un mouvement, débordant par le Sud-Est. Il sera ultérieurement appuyé par le 4/5e R.C.A.
Le 4/5e R.C.A. rejoint Bollwiller après s'être péniblement frayé un passage à travers les destructions et les mines, mais l'Infanterie qui doit travailler avec lui n'est pas encore arrivée (Compagnie Puig, retardée par l'embouteillage au pont de Rosallemend).
Les Tirailleurs du Bataillon O'Cotereau du 8e R.T.M. arrivent. Ils sont chargés sur les chars et ensemble vont attaquer Raedersheim défendu par un Bataillon d'Infanterie et quelques chars.
La réaction de l'ennemi est très vive. Il faudra pour enlever les dernières résistances par une nuit noire, l'intervention de la Compagnie Puig qui a pu rejoindre et qui attaque avec son brio coutumier.
Le nettoyage est terminé vers 20 heures. Le Détachement Dumesnil campe sur place, prêt à reprendre à l'aube sa progression sur Merxheim.
L'Escadron Berthet et le Détachement de Menditte sont articulés à Bollwiller.
Le 3/5e R.C.A. est à Feldkirch avec le Groupement réservé, Geliot.
Un Peloton du 2/3e R.C.A. a atteint Issenheim à la tombée de la nuit et pousse sur Rouffach en liaison avec le 4e R.T.M.
Un autre Peloton n'a pu atteindre de nuit Merxheim, l'itinéraire étant défendu par des champs de mines battus par le feu.
Laissant Rouffach au 4e R.T.M., le Peloton de reconnaissance se replie sur Issenheim pour la nuit.
En fin de journée le Régiment est articulé de la façon suivante :
1/5e R.C.A. : Sortie Nord-Ouest de Bollwiller ;
2/5e R.C.A. : Bollwiller et Cité Sainte-Thérèse ;
3/5e R.C.A. : Feldkirch ;
4/5e R.C.A. : Raedersheim.
Pertes de la journée du 4 février :
Personnel : Sous-Officiers : deux tués, Aspirant Perez, Maréchal des Logis Cornus ; Troupe : quatre tués, Bossan, Verdi, Gonzalès, Noemi ; un blessé, Chasseur Galland.
Matériel : deux chars légers détruits : "Flandres ", "Anjou " ; un char moyen sauté sur mines : "Tourville ".
ORDRE EN FIN DE JOURNEE DU 4 FEVRIER :
Mission du C.C. 2
Tendre la main au plus vite aux Eléments qui viennent du Nord (12e D.B. U.S.) dans la Région de Oberentzen et Niederentzen.
ARTICULATION DU REGIMENT en fonction de cette mission :
a) Groupement de Menditte se portera sur l'Ill par Rouffach, Raedersheim, en vue de s'emparer des ponts, à ne pas passer sans nouveaux ordres.
b) Groupement Dumesnil se portera sur l'Ill par Merxheim, Gundolsheim, Munwiller, Meyenheim, à ne pas dépasser sans nouveaux ordres.
c) Les 1er et 3/5e R.C.A. restent en réserve à Bollwiller. La reprise du mouvement se fait dès le lever du jour.
d) Le P.C. se porte à Issenheim à 7 heures. Le Groupement Menditte, 2/5e R.C.A. en tête, précédé par la reconnaissance, débouche à Issenheim à 7 heures.
e) A 7 heures 45, la reconnaissance signale qu'elle a été soumise sur la route nationale 83 à des tirs d'automoteurs venant de Gundolsheim.
L'action du Détachement Menditte est combinée avec l'action du Détachement Dumesnil sur Merxheim, Gundolsheim. A 8 heures 35 le Capitaine Lecouls, Commandant la Batterie du III/68e, accroche ses tirs aux lisières de Gundolsheim pour être en mesure d'appuyer l'opération.
A 9 heures, le Détachement Menditte reprend sa progression. Les premiers chars atteignent le carrefour, deux kilomètres Sud-Ouest de Rouffach à 9 heures sans réaction de l'ennemi.
A 9 heures 30, Rouffach est atteint. Le Commandant de Menditte prend liaison avec le Général, Commandant le C.C.A. de la 12e D.B. U.S.
Le Général américain fait remarquer que la zone d'action du 21e C.A. U.S. englobe Rouffach et Oberentzen et demande que les troupes françaises n'opèrent pas dans cette zone.
Le Commandant de Menditte reçoit l'ordre de rechercher un itinéraire de Rouffach à Munwiller pour aider la progression du Groupement Dumesnil.
Le 4e Escadron a poussé dès le lever du jour sur Merxheim avec le Bataillon du 8e R.T.M. et la Compagnie Puig. Il est très retardé par de nombreux barrages de mines et de violentes réactions d'Infanterie armée de bazookas.
A 8 heures 15, Merxheim est nettoyé et la progression continue sur Gundolsheim, qui est entièrement occupé à 10 heures
Le Détachement pousse alors vers l'Est, sur Munwiller. La route est coupée à hauteur de la voie ferrée. Il n'y a pas de passage possible. Le Bataillon du 8e R.T.M. poursuit seul et vigoureusement la progression.
Le 2/5e R.C.A., qui a pu trouver au Nord un itinéraire praticable, prend à sa charge la mission sur Munwiller.
Les chars débordent la corne Nord de l'Altwald au moment où la Compagnie du 8e R.T.M. travaillant au profit du Détachement Dumesnil est stoppée aux lisières Est du bois par des tirs d'armes automatiques partant des lisières Ouest de Munwiller.
Les chars foncent sur le village qu'ils livrent aux fantassins. Le pont sur la Vieille Thur saute à 10 heures, interdisant tout débouché à l'Est de la rivière.
Au cours du nettoyage près de 100 prisonniers sont faits en collaboration avec l'Infanterie.
La liaison est prise à ni heures de part et d'autre du pont détruit avec des Eléments du C.C. 3, qui montent vers le Nord.
Le 2/5e R.C.A. stationne sur place.
Le Détachement est dissous dans l'après-midi du 5 février.
Le 2e Escadron rejoint Raedersheim dans la soirée.
Le 3e Escadron rejoint Merxheim, puis Raedersheim.
Le 4e Escadron, stationne à Gundolsheim.
Le T.C. reçoit l'ordre de se porter à Rosallemend.
Pertes de la journée du 5 février :
Néant.
La Campagne d'Alsace est terminée. L'ensemble des opérations se solde par les pertes suivantes :
Personnel:
Tués : deux Officiers, deux Aspirants, huit Sous-Officiers, onze Chasseurs.
Blessés : deux Officiers, 2 Aspirants, huit Sous-Officiers, 25 Chasseurs.
Matériel :
Quatre chars moyens et quatre chars légers détruits ; cinq chars endommagés par coups directs ; 39 chars sautés sur mines.

1er Février 1945 :
Le Lieutenant de Montalembert Henry, du 1er Escadron, passe au 3e Escadron à compter du 26 février.
L'Aspirant Foucher, du 4e Escadron passe au 3e Escadron.

2 Février 1945 : Sont promus à titre temporaire pour prendre rang du 25 décembre 1944 :
Au grade de Lieutenant : le Sous-Lieutenant Yves Hervouet.
Au grade de Sous-Lieutenant : les Aspirants Vives, Foucher, Petiet.

7 Février 1945 :
Le Capitaine de la Lance passe de l'E.H.R. au 2e Escadron, dont il prend le commandement à compter du 11 janvier 1945.

11 Février 1945 :
ORDRE DU JOUR N° 6
Officiers, Sous-Officiers, Caporaux et Soldats,
Américains et Français de la Armée Française,
Je ne veux pas attendre la fin de cette âpre et victorieuse bataille, pour vous dire ma joie et ma reconnaissance.
Depuis près de trois semaines, je ne vous accorde aucun répit et, de nuit comme de jour, je vous crie durement et sans cesse " En avant ",
Il le fallait !
Nulle tâche n'était plus impérieuse, ni plus belle que celle de sauvegarder Strasbourg et de libérer définitivement l'Alsace. Nulle tâche n'était plus féconde en résultats militaires et politiques, nulle tâche ne méritait davantage votre générosité et votre sacrifice.
Vous l'avez tous compris, et, couverts de boue, transis de froid, épuisés, vous avez trouvé en vous l'énergie suprême pour subjuguer l'énergie désespérée de l'ennemi.
Merci à vous, mes chers camarades américains, qui nous avez apporté votre vaillance et qui n'avez rien épargné, ni de vos armes, ni de votre sang pour nous aider.
Quant à vous, mes chers camarades français, vous pourrez prétendre avec une juste fierté que vous avez été les artisans d'un grand événement national, dont nos enfants parleront avec émotion et respect.
Toutes les divisions de l'Armée de Libération étaient présentes et, chacune, de son génie propre et d'un amour égal pour la patrie, a marqué glorieusement son coin de bataille.
L'Allemand est chassé du sol sacré de la France. Il ne reviendra plus.
signé J. de Lattre.

13 Février 1945 :
Le Colonel, Commandant le C.C. 2, est heureux de transmettre aux Eléments qui ont été placés sous ses ordres pendant la campagne du 20 janvier au 9 février, les félicitations qu'il a reçues pour eux du Général, Commandant la 1ère Armée Française, et du Général, Commandant le 1er C.A.
Tous, Zouaves du 1er Chasseurs du 5e, du 1/3e et du 3/9e, Artilleurs du III /68e et Sapeurs du 88/1e, vous avez rivalisé de courage, d'endurance et d'entrain pour arracher à l'ennemi la portion de terre alsacienne que vous aviez mission de reconquérir. Vous avez été puissamment aidés par le 2/1e E.R.D. et le 2/XVe Bataillon médical, dont le dévouement et l'abnégation ont été au-dessus de tout éloge.
C'est dans l'accueil enthousiaste et reconnaissant des populations libérées que vous trouvez le sentiment de l'œuvre accomplie.
Mais que cette ambiance naturelle d'allégresse soit pour vous empreinte de la gravité et de l'émotion que suscite en vous le souvenir des héros qui sont tombés pour que revive notre Alsace.
Le Commandant Lehr, Commandant le C.C. 2.
Le Général, Commandant la 1ère D.B. a fait part au Commandant du C.C. 2 des nombreux témoignages qu'il avait reçus en ce qui concerne la façon parfaite dont les Eléments engagés avaient manœuvré pendant les dernières opérations d'Alsace et la cohésion avec laquelle ils avaient travaillé avec les Unités de la 2e D.I.M.
Le Colonel, Commandant le 5e R.C.A. est heureux de transmettre les félicitations du Général, Commandant la 1ère D.B., à tous Officiers, Sous-Officiers et Chasseurs.

15 Février 1945 :
ORDRE N° 198
Le Lieutenant-Colonel de Beaufort, partant en permission, le Chef d'Escadrons de Menditte prend le Commandement du Régiment.

17 Février 1945 :
Le Capitaine de Séguins-Pazzis et le Capitaine Moreau sont rayés des contrôles du corps et passent au G.E.R.I, N° 1 à Pérouse, dans les positions "Détaché" et "Hospitalisation".

15 Février 1945
ORDRE N° 198
Le Lieutenant-Colonel de Beaufort, partant en permission, le Chef d'Escadrons de Menditte prend le Commandement du Régiment.

17 Février 1945
Le Capitaine de Séguins-Pazzis et le Capitaine Moreau sont rayés des contrôles du corps et passent au G.E.R.I, N° 1 à Pérouse, dans les positions "Détaché" et "Hospitalisation".

19 Février 1945
Le Chef d'Escadrons Rouvillois est détaché à la direction de l'instruction, Ecole de cadres de la 1ère Armée Française à Rouffach. Une trentaine de Sous-Officiers et Chasseurs sont détachés comme stagiaires à cette école.

28 Février 1945
Le Médecin-Capitaine Aubert est affecté à l'H.E. 412 par Avis de mutation N° 4637 D.S.P./P. en date du 23 février 1945.

3 Mars 1945
Le Lieutenant Jean Masquin du XVe Bataillon médical, 2e Compagnie, est affecté au 5e R.C.A. en remplacement du Médecin-Capitaine Aubert.

9 Mars 1945
ORDRE N° 208
Le Lieutenant-Colonel de Beaufort rentrant de permission le 8 Mars, reprend à la date de ce jour le commandement du Régiment.

10 Mars 1945
Le Lieutenant Lévy, du 3e Escadron est muté à l'E.M.G. de la défense nationale, mission militaire pour les Affaires allemandes.

21 Mars 1945
Le Régiment est alerté le 21 mars par message du C.C. 2 à 04.35 et doit se tenir prêt à faire mouvement dans l'après-midi dans la Région de Strasbourg, Molsheirn, Wasselonne.
Point de première destination : Obernai.
Le Lieutenant Richter part dès 7 heures 30 avec un campement aux ordres du Chef d'Escadrons Duvernoy, de l'E.M. du C.C. 2.
A 10 heures 30, l'ordre de mouvement parvient, au P.C.
Itinéraire : Dannemarie, Soppe-le-Bas, Pont-d'Aspach, Cernay, Colmar, Sélestat, Route nationale 422, Obernai.
Stationnement en fin de mouvement :
P.C., E.H.R., 1er et 4e Escadrons : Obernai,
2e Escadron : Ottrott.
3e Escadron : Saint-Nabor.
Nous laissons douze hommes. et un Sous-Officier au Centre de repos de Pont-Lesney.
Les Gradés et Chasseurs détachés à Rouffach.
Un char "Austerlitz" du 3e Escadron à Vienne (Isère), qui participe à des exercices de franchissement de rivière.
Le Colonel ne fera mouvement que le 22 mars. Il doit recevoir à Mulhouse au cours d'une prise d'armes la D.S.C.
Il arrive au P.C. d'Obernai à 11 heures 15.
Le Chef d'Escadrons du Temple de Rougemont Jean, en provenance de la 3e D.I.A. est affecté au 5e R.C.A.
Le Lieutenant de Réserve Maroger Gilbert, en provenance de la 7e Armée (Mission militaire française du 6e Groupe armées U.S.), est affecté au 5e R.C.A.

3 avril 1945
Depuis le 1er avril, le Régiment est en état d'alerte. A partir de 3 heures du matin, le Régiment est susceptible de faire mouvement sur préavis de 6 heures.

4 Avril 1945
A 23 heures, par message téléphoné du C.C. 2, ordre est donné de se porter à Schwegenheim par l'itinéraire :
- Strasbourg ;
- Haguenau ;
- Wissembourg ;
- Landau.
Départ : 3 heures 30 pour les premiers Eléments.

5 Avril 1945
Le Chef d'Escadrons de Rougemont part à 0 heure 30 pour Speyer (Allemagne), où il doit prendre liaison avec le 2e C. A. De nouveaux ordres seront donnés au Régiment par son intermédiaire à 6 heures à la Mairie de Schwegenheim.
L'Aspirant Boenisch, du 1er Escadron, est détaché au C.C. 2, comme Officier de liaison.
A 11 heures, au carrefour, 2 kilomètres Nord-Est de Landau, le Commandant de Rougemont est porteur de nouveaux ordres :
Stationnement du 5e R.C.A. Dannstadt - Mutterstadt.
Tout le Régiment doit s'y porter par l'itinéraire :
- Landau ;
- Neuestadt ;
- Dannstadt ;
- Mutterstadt (9 kilomètres Sud-Ouest de Ludwigshafen).
Le Lieutenant Richter passe au 3e Escadron.
Sur neuf chars moyens en panne mécanique, cinq rejoignent dans la soirée ou dans la nuit.
Le "Marne", "l' Arcole ", le "Saint-Cyr", le "Clisson", rejoindront ultérieurement.
Un char léger en panne : le "Bretagne", culasse fendue.
Les dispositions sont prises après liaison avec le C.C. 2, pour pouvoir partir dans la nuit en vue du franchissement du Rhin.
Le C.C. 2 est mis à la disposition de la 9e D.I.C. Il devra être réuni dans la Région de Karlsruhe pour le 6 avril, midi.

6 Avril 1945 :
L'Ordre d'opérations N° 4484/3 du C.C. 2, arrivé à 1 heure, prescrit le franchissement du Rhin pour tout le Régiment entre 4 heures 30 et 5 heures 30, et précise la zone de stationnement :
Neureut - Weisch, Nord de Karlsruhe.
Pour permettre à l'Atelier et aux Eléments retardataires de rejoindre, le Sous-Lieutenant Chevalier restera à Mutterstadt jusqu'au 8 avril inclus, avec mission d'aiguiller tous les Eléments légers sur le pont de Speyer et les Eléments lourds par le pont de Mannheim.
Le Régiment fait mouvement à 3 heures 30 dans l'ordre : 2e, 4e, 3e, 1er Escadrons, Etat-Major, E.H.R., par l'itinéraire suivant : Ludwigshafen, Mannheim, Schwetzingen, Hokenheim, Neuluschheim, carrefour 1 kilomètre Sud du Clocher de Reilingen, carrefour 500 mètres Ouest de Kirnlach, Waghausel, Philipsburg, Hüttenheim, Russheim, Liedolsheim, Hochstetten, Linkenheim, Leopolshafen, Eggenstein.
Le pont de bateaux de Mannheim est franchi entre 4 heures 30 et 5 heures 15, comme prévu et sans incident.
L'itinéraire pour se rendre au point de stationnement est difficile et n'est pas fléché, ce qui provoque quelques erreurs de parcours.
A 10 heures, tout le Régiment a rejoint.
Trois chars sont en panne de carburant à la sortie de Mannheim.
Le Dépôt d'armée de carburant de Wisenthal ne pourra en fournir avant la nuit.
Une opération doit avoir lieu le 7 avril au matin avec l'infanterie et deux Escadrons : le 2e et le 4e Escadrons.
Les ordres sont donnés verbalement par le Colonel.
SITUATION GENERALE
La situation générale est la suivante :
A l'Est Bretten est pris par des Eléments de la 2e D.I.M.
Des Eléments du C.C. 4 sont arrives à 10 kilomètres Nord-Est de Pforzheim.
Dans notre secteur, Durlach et Ehlingen sont pris, mais une ligne de blockhaus orientée Sud-Ouest et Nord-Est arrête notre progression au delà de ces deux localités. Des contre-attaques ennemies ont même mis nos Eléments avancés en difficulté au Sud-Ouest de Ehlingen.
Une opération visant à déborder par l'Est les organisations de la ligne Siegfried, qui s'échelonne entre le Sud de Karlsruhe et Rastatt, sera menée à partir du 7 avril par le Groupement Valluy, qui comprend en particulier la 9e D.I.C. et le C.C. 2.
Cette opération doit se décomposer en deux phases :
Première phase : Main mise le 7 avril au matin par des Eléments de la 9e D.I.C., le 3/23e et le 3/126e ; appuyés respectivement par le 2/5e et le 4/5e R.C.A., sur Hohenwettersbach, Palmbach, Busenbach, Stupferich, Reichenbach, à l'Est d'Ehlingen. Les Commandants des 2e et 4e Escadrons prendront contact avec les Chefs de Bataillons, qu'ils doivent appuyer le 7 avril, à 7 heures, à Durlach.
Mais cette opération ne pourra avoir lieu que lorsque la Tour de Rifternthof aura été prise. Une action menée contre cette position a été lancée par des Eléments de la 9e D.I.C., appuyés par des T.D. du R.C.C.C., dans l'après-midi, mais elle échoue. Une nouvelle action est déclenchée dans la soirée, mais aucun renseignement n'est encore parvenu sur son déroulement.
Deuxième phase : Si la première phase se déroule favorablement, deux Détachements d'exploitation seront lancés par les hauts du terrain de part et d'autre de la vallée de l'Alb :
- l'un (9e D.I.C.) en direction d'Ehlingen - Gernsbach ;
- l'autre (C.C. 2) en direction de Reichenbach - Herrenalb.
L'ordre du C.C. 2 prévoit, que la tête du Détachement d'exploitation du C.C., comprendra, aux ordres du Chef d'Escadrons de Menditte, les Eléments frais suivants :
- 1/5e R.C.A. ;
- 3/5e R.C.A. ;
- 1/1er B.Z.P. ;
- une Section du Génie.
Toutes ces opérations sont conditionnées par l'arrivée du carburant.

7 Avril 1945 :
A 0 heure 30, le renseignement parvient au P.C., que la tour n'a pas été prise.
Un Peloton du 2e Escadron sera mis à la disposition du 23e R.I.C., à 8 heures, pour la réduire.
Le Capitaine, Commandant le 2e Escadron, reprendra ce Peloton sous ses ordres dès l'opération terminée, pour l'opération sur Hohenwettersbach.
A 8 heures 30, le gasoil n'est pas encore arrivé. Toutes les opérations sont retardées.
En attendant cependant, sous la protection de l'infanterie, le Génie travaille à rétablir les communications sur le début des itinéraires Durlach - Hohenwettersbach et Durlach - Stupferich.
Les pleins sont faits vers 10 heures.
Le 4e Escadron, Capitaine Dumesnil, fait mouvement sur Durlach où il arrive à 11 heures 40.
Il reçoit aussitôt l'ordre d'appuyer une Compagnie d'Infanterie, qui a pour mission d'attaquer la fabrique de Wolfartweier. Cette opération est dangereuse, parce que nos Eléments vont défiler devant les blockhaus, occupés par l'ennemi.
Le Peloton Pinoteau, part sur la route de Durlach à Ettlingen avec deux Sections sur les chars et deux Sections à pied.
Avant d'aborder les premières bâtisses de l'usine, les Sections d'infanterie sont mises à pied et la progression se poursuit sans réaction.
Arrivé aux premières maisons, le char de tête, le "Montbrun", après avoir tiré trois coups de canon est atteint par un antichars 75 P.A.K. 40 et flambe : trois tués, un blessé. L'arme antichars n'est pas repérée et prendra à partie les autres chars, qui doivent se mettre à l'abri. Cette opération n'ayant aucun intérêt pour les suites de la manœuvre, le Peloton reçoit l'ordre de se replier et rentre à Durlach, en vue d'effectuer l'opération principale avec son Escadron.
Les objectifs de la première phase de l'opération sont Stupferich et Reichenbach.
Le 4e Escadron est axé avec le 126e R.I. sur Durlach, la ferme Thomashof, Stupferich.
Le 2e Escadron est axé avec un Bataillon du 23e R.I.C. sur Hohenwettersbach, Grünwettersbach, Palmbach.
Sur l'axe du 4e Escadron, la progression est bloquée dès le départ par des obstructions considérables sur la seule route d'accès au plateau. Le terrain de part et d'autre est impraticable.
L'Infanterie du 126e essaie de progresser seule, mais on est sans nouvelles d'elle jusqu'au milieu de l'après-midi.
Le Génie travaille au déblaiement, qui sera long. Pour cette journée, on peut considérer dès le début de l'après-midi, que l'opération sur cet axe ne donnera aucun résultat.
Sur l'axe du 2e Escadron, l'obstruction du mauvais chemin de terre qui relie Durlach à Hohenwettersbach, a été presque entièrement négligée par l'ennemi. Aussi est-il rapidement dégagé et lorsque le 2e Escadron arrive à Durlach à 11 heures 25, il peut entamer aussitôt sa progression avec une Compagnie d'lnfanterie qui est placée sous ses ordres.
Malgré de violentes réactions de l'ennemi, mortiers, artillerie, tirs d'auto-moteurs, tirs d'armes automatiques, Hohenwettersbach est atteint à 13 heures. Le Peloton Mauclerc est en tête. Le Sous-Lieutenant Mauclerc sera tué dans le village à 13 heures 15 par un éclat d'obus, alors qu'il était descendu de son char pour mieux observer.
Le Peloton Tabuteau continue aussitôt la mission sur Grünwettersbach, qu'il occupe rapidement sans perte, puis le Peloton Schreiber attaque Palmbach, qu'il occupe à la nuit. L'Adjudant-Chef Gabiot prend le commandement du Peloton Mauclerc. Vers 15 heures 30, le Colonel, Commandant le 5e R.C.A., a proposé au Colonel Landouzy qui commande l'attaque, de profiter de l'avance du 2e Escadron et de la prise de Hohenwettersbach pour faire attaquer Stupferich, directement, en partant de Hohenwettersbach, par un nouveau Groupement aux ordres du Capitaine Chéry, Commandant le 3e Escadron du 5e R.C.A., jusque-là en réserve de C.C., et une Compagnie d'Infanterie à désigner par le Colonel Landouzy.
L'accord est donné aussitôt et l'opération montée sans perte de temps.
A 16 heures 40, l'Escadron Chéry se porte sur Hohenwettersbach, trouve en cours de route la 9e Compagnie du 9e Zouaves, qui lui est donnée et prend ses dispositions pour l'attaque.
Entre-temps, des renseignements sont arrivés sur la position du 126e R.I., dont certains Eléments sont au contact de l'ennemi, qui défend la ferme Thomashof. Le Capitaine Chéry reçoit l'ordre de prendre contact avec eux. Ils participeront l'attaque.
Celle-ci démarre rapidement, Après une vive résistance de l'Infanterie ennemie, Thomashof, puis Stupferich sont enlevés.
L'ennemi laisse entre nos mains, de nombreux tués et plus de 50 prisonniers.
Cette opération est caractérisée par la rapidité, l'énergie et l'adresse avec lesquels le Capitaine Chéry a monté et exécuté une attaque difficile, qui a permis au 126e R.I. d'occuper le soir, l'objectif qui lui est fixé et qui nous donne une excellente base de départ pour le lendemain.
Articulation du Régiment en fin de journée.
- P.C. : Durlach ;
- 1/5e R.C.A. avec Groupement Menditte : Durlach ;
- 2/5e R.C.A. : Durlach ;
- 3/5e R.C.A. : Durlach ;
- 4/5e R.C.A. : Durlach.
Pertes de la journée :
Un Officier tué : Sous-Lieutenant Mauclerc.
Trois Chasseurs tués ; trois Chasseurs blessés.
Pertes infligées à l'ennemi :
Personnel : 100 prisonniers, de nombreux tués.
Matériel : cinq 75 P.A.K. 40, un A.M.

8 Avril 1945 :
En fin de journée, le 7 avril, Hohenwettersbach, Grünwettersbach, Palmbach, Stupferich ont été conquis.
Les Eléments du Régiment sont ainsi répartis pour les opérations du 8 avril :
1) Groupement Beaufort : 2/5e et 3/5e ;
2) Groupement du Lieutenant-Colonel Gilles : 4/5e ;
3) Groupement Menditte : 1/5e
Composition et mission du Groupement de Beaufort :
- 2/5e et 3/5e R.C.A. ;
- III/68e ;
- 3/126e.
Progresser sur l'axe Stupferich, Langensteinbach, Ittersbach, Connweiler, en couvrant la progression du Groupement Gilles, qui marche sur l'axe : Reichenbach - Etzenrot.
Articulation du Groupement de Beaufort :
a) Un Groupement aux ordres du Capitaine Chéry, Commandant le 3e Escadron avec une Compagnie d'infanterie et son Escadron de chars.
Axe de marche : Stupferich - Palmbach - Langensteinbach.
b) Deux Compagnies d'Infanterie et un Peloton du 2/5e, Adjudant-Chef Gabiot, aux ordres du Chef de Bataillon, Commandant le 3/126e (Adjoint-Chef d'Escadron Mont jean), progressera directement dans les bois au Sud de Stupferich.
01 : l'autostrade ;
02 : route lisières Sud du bois ;
03 : Langensteinbach.
c) Réserve de Groupement :
- 2/5e R.C.A., moins un Peloton ;
- une Compagnie d'infanterie ;
aux ordres du Capitaine de la Lance, Commandant le 2e Escadron.
Initialement lisières Nord de Stupferich.
d) Artillerie : en batterie dans la Région de Hohenwettersbach ; observateurs avancés avec les Groupements A et B.
A 9 heures, partant de Stupferich, accompagné d'une Compagnie du 126e RI., le Détachement Chéry se porte à Palmbach pour attaquer Langensteinbach en se déployant à l'Ouest de la route Palmbach - Langensteinbach dans le dispositif suivant :
- Peloton Montalembert et d'Aram en premier échelon ;
- Peloton Richter en soutien.
L'Infanterie est sur les chars, mais met rapidement Pied à terre, car les abords du village sont défendus par de nombreux fantassins installés dans des trous, dotés de nombreuses armes automatiques et de panzerfaust.
Le Lieutenant Richter, débordant par l'Ouest du village, détruit une pièce 75 P.A.K. 40 avant qu'elle n'ait pu intervenir.
Le nettoyage est rapidement mené, grâce aux feux des chars.
Le Lieutenant Richter détruit encore deux pièces de 75 P.A.K. 40, également avant qu'elles n'aient pu tirer.
Le nettoyage est à peu près terminé lorsque le Détachement aux ordres du Chef de Bataillon du 3/126e arrive, retardé par une progression difficile à travers bois.
Trois canons de 75 P.A.K. 40 restent entre les mains du 3/5e et l'ennemi a perdu plus de 30 tués et 80 prisonniers. Des Eléments d'Infanterie importants se sont dispersés dans les bois au Sud de Langensteinbach.
La progression reprend, dès le nettoyage terminé en direction de Reichenbach. L'Infanterie bien appuyée par les feux de deux Pelotons de chars, pénètre dans le village en fin de matinée.
A 14 heures, Etzenrot est à son tour pris et nettoyé sans grande résistance de la part de l'ennemi.
Le 4e Escadron est alors remis à la disposition du 5e Chasseurs par ordre du Général Valluy.
Mais le Lieutenant-Colonel Gilles demande que des chars lui soient laissés pour nettoyer la route Etzenrot - Spielberg et ses abords. Deux Pelotons lui sont laissés pour cette mission. Le Capitaine Dumesnil et un Peloton rejoignent Langensteinbach.
Les ordres donnés à 20 heures 45 pour la reprise du mouvement en avant, sont annulés par l'Ordre d'opération N° 1 du C.C. 2 du 8 avril, 11heures.
Le 3/126e aura pour mission l'occupation de Langensteinbach où il regroupera tous ses Eléments.
La reprise du mouvement vers Ittersbach sera assurée par :
a) à l'Ouest, le Groupement Menditte, qui suivra l'itinéraire déjà indiqué :
Spielberg, Ittersbach, Langenalb, Herrenalb.
b) à l'Est par le Groupement Beaufort, comprenant :
- le 2/5e et le 3/5e R.C.A. ;
- la 2e Compagnie du 1er Zouaves ;
- des Eléments du Génie et une demi-section de D.C.A.
Ce Groupement doit progresser sur l'itinéraire : Langensteinbach, Ittersbach, Conweiler, Dobel.
En tête marchera le Détachement la Lance avec le 2/5e R.C.A., une Compagnie de Zouaves, une Section du Génie, un observateur d'artillerie.
L'Artillerie ennemie réagit avec une extrême violence sur Langensteinbach, qui est en feu.
Les colonnes et même les isolés, qui circulent dans les villages ou sur les routes aux environs sont pris à partie.
Dès le départ, à la sortie de Langensteinbach, le Détachement la Lance se heurte à un 75 P.A.K. 40, qui est détruit, puis à des abattis, défendus par trois automoteurs et une Infanterie nombreuse et bien armée.
La progression est lente, mais continue. Le char de tête, le "Rouen", commandé par l'Aspirant Nou de la Houplière, engage un duel à courte portée avec un automoteur lourd ennemi et le détruit. Il attaque un deuxième automoteur, mais son char est atteint et flambe aussitôt.
Pendant l'attaque de Langensteinbach, le 4/5e R.C.A., aux ordres du Lieutenant Colonel Gilles, s'est porté sur Grünwettersbach vers 8 heures 15, avec mission d'attaquer Busenbach, qui est rapidement occupé. Réaction de l'ennemi faible.
Le char "Rochefort III " est également touché par un perforant qui brise son barbotin.
Des abattis et des destructions considérables arrêtent la progression à hauteur du passage à niveau, deux kilomètres Nord d'Ittersbach. Le feu de l'ennemi, canons de 20 et de 40, artillerie, tirs d'automoteurs, rend les travaux de déblaiement très difficiles et longs. Cependant le Détachement arrive vers 18 heures à la lisière Sud des bois.
Pour aider ce Détachement et neutraliser des Eléments ennemis importants signalés, arrivant en renfort, le Colonel, Commandant le Groupement, engage le Détachement Chéry sur sa gauche. Le Capitaine Chéry disposera de son Escadron et de la 3e Compagnie du 1er B.P.Z. Partant de la Région d'Auerbach, il nettoiera les bois au Nord-Est d'Ittersbach. Il participera ensuite à l'attaque d'Ittersbach. Son mouvement est également très gêné au départ de Langensteinbach par des tirs d'Artillerie très violents, qui interdisent pratiquement toute circulation pendant un long moment (véhicules en feu dans les rues).
En pénétrant dans les bois vers 16 heures, la progression est très ralentie par des abattis. Le Détachement arrive cependant à la lisière Sud des bois vers 18 heures. Le terrain ne lui permet pas de déboucher en direction d'Ittersbach, mais il reçoit l'ordre de stationner sur place jusqu'à la nuit pour protéger le flanc Est de l'attaque, qui va être menée par les Groupements Menditte et la Lance.
Le Groupement Menditte a été ralenti à son passage à Langensteinbach, par des tirs d'Artillerie et d'Infanterie.
Le Capitaine Berthet, qui commande l'Elément de tête (deux Pelotons de chars légers, un Peloton de T.D., une Section de Zouaves, une Section du Génie) arrive à 14 heures 15 en vue de Spielberg.
A 15 heures Spielberg est pris, après un vif combat au cours duquel nous perdons le char "Lyonnais ", atteint par un bazooka. L'ennemi abandonne de nombreux morts et laisse entre nos mains trente prisonniers. Il réagit vigoureusement sur le village avec son Artillerie.
A 17 heures, le Groupement reprend sa progression. Mais bientôt les Eléments de tête du Capitaine Berthet sont stoppés dans le bois Sud-Est du village, par des abattis. Pendant que le Génie déblaie la route, des patrouilles sont poussées aux lisières du bois par les layons au Nord de l'axe. Vers 18 heures, elles repèrent à un kilomètre Nord-Est d'Ittersbach, une batterie enterrée de trois canons de 88, protégée par cinq canons de 40 et de nombreuses A.A. Ces pièces tirent sur le Détachement la Lance.
Le Commandant du Groupement demande des renforts au Colonel, Commandant le 5e R.C.A., retirés au Groupement Gilles, et obtient immédiatement deux Pelotons de chars du 4/5e R.C.A. moyens, qui sont poussés dès leur arrivée à Spielberg sur le Détachement Berthet avec le reste de la Compagnie Puig.
L'observateur avancé d'Artillerie est avec son char avec nos éléments les plus avancés, au meilleur poste d'observation.
A 18 heures 45, les batteries repérées sont attaquées par l'Artillerie, puis par les T.D. Le personnel des pièces est anéanti par les coups fusants, remarquablement bien réglés. Les T.D. achèvent le travail et la batterie tout entière tombe entre nos mains avec un P.C.T. intact.
Le Groupement Menditte et le Détachement la Lance sont alors à pied d'œuvre pour donner l'assaut. Le Commandant de Menditte est chargé de coordonner l'action, des deux Eléments.
Le débouché du Détachement Berthet est très ralenti par des difficultés de terrain considérables et par des antichars. Une défense antichars puissante au Nord et au Nord-Est d'Ittersbach s'oppose à la progression du Détachement la Lance. Une nombreuse Infanterie occupe le Point d'appui.
Plusieurs chars ennemis sont encore dans la position.
Des tirs d'Artillerie opportuns et une heureuse manœuvre par la gauche, permettent vers 20 heures au Détachement la lance d'aborder la partie Nord du village après avoir pris trois canons de 88 et deux canons de 75 P.A.K. 40.
Le nettoyage est immédiatement amorcé.
Le Détachement Berthet aborde la partie Sud-Ouest du village un peu plus tard et coupe à l'ennemi toute la ligne de retraite. Un char lourd ennemi tente, en profitant de la nuit, de s'échapper, mais, entouré de toutes parts, harcelé par les T.D., qui tirent au jugé dans l'obscurité, il est capturé.
Le nettoyage se poursuit dans la nuit.
Le bilan de l'opération peut se faire seulement le lendemain :
250 prisonners, six canons de 88. cinq canons de 75 P.A.K. 40, de nombreux canons de 20 et de 40, deux chars. De nombreux cadavres restent entre nos mains.
La Position est tenue le soir par le 1er B.Z.P.. moins une Compagnie, renforcé par le 3/9e R.C.A. aux ordres du Chef de Bataillon Geliot. Le reste des Eléments est replié sur les cantonnements fixés.
En fin de journée, le Régiment est articulé de la façon suivante :
- P.C. : Langensteinbach ;
- 1/5e R.C.A. : Spielberg avec deux Pelotons du 4/5e
- 2/5e R.C.A. : Langensteinbach ;
- 3/5e R C.A. : Auerbach ;
- 4/5e P.C. et un Peloton : Langensteinbach.
Pertes de la journée :
Personnel : un Officier blessé : Sous-Lieutenant Tabuteau ; deux Chasseurs tués ; quatre Chasseurs blessés.
Matériel : un char léger "Lyonnais ", un char moyen "Rouen ".
Pertes infligées à l'ennemi dans la journée :
Personnel : nombreux tués, plus de 350 prisonniers.
Matériel : deux chars, six 88 P A K. 43, neuf 75 P.A.K. 40, cinq P.A.K. Flak 40 mm., plusieurs mitrailleuses de 20mm.

9 Avril 1945 :
En fin de journée du 8 avril, Spielberg, Langensteinbach, Ittersbach, ont été occupés. La mission du C.C. 2 reste la même, Herrenalb, mais à cette mission s'ajoute celle de couvrir la gauche de la 9e D.I.C. en s'emparant de Burbach et de Bernbach.
Intention : S'emparer de Pfaffenrot, mettre la main ensuite sur Burbach et Schielberg. Ces deux points acquis, pousser de part et d'autre de l'Alb, en direction de Herrenalb.
Mission :
1) Le Groupement Gelliot comprenant :
- le 4/5e R.C.A. ;
- deux Compagnies du 1er B.P.Z.;
- un Peloton de T.D. ;
- un Peloton d'A.M. ;
a pour mission de s'emparer de Pfaffenrot, puis pousser sans désemparer sur Burbach et Schielberg et gagner Herrenalb par Bernbach et la vallée de l'Alb.
2) Le Détachement Chéry, comprenant :
- son Escadron, le 3/5e R.C.A. ;
- une Compagnie du B.Z.P. ;
doit se tenir prêt à pousser de la Région d'Auerbach sur Ittersbach et Pfaffenrot en vue, soit d'assurer les arrières du Groupement Geliot, soit dépasser ce groupement pour agir en direction d'Herrenalb.
Dans la matinée, le Capitaine Dumesnil, Commandant le 4/5e R.C.A., avec un Peloton - les deux chars armés de 76 -, se porte à Pfaffenrot derrière la Compagnie Puig, qui réussit à franchir l'Alb et à faire une petite tête de pont sur l'autre rive.
Les chars ne peuvent franchir l'Alb, aucun passage n'ayant pu être rétabli.
Vers 13 heures, le Détachement Chéry reçoit l'ordre de s'emparer de Volkersbach et si possible de Freiolsheim en partant de Schollbronn.
L'opération doit être menée en liaison avec le 23e R.I.C.,
Partant de Spielberg, le Détachement descend dans la vallée du Moosalb et se porte à Schollbronn.
La liaison est prise dans ce village avec les Eléments du 23e R.I.C.. qui a atteint les bois au Sud du village.
Le Détachement, après avoir traversé les bois, se déploiera pour attaquer Volkersbach par le Nord et le Nord-Est.
La réaction ennemie et violente lorsque les chars débouchent des bois.
Une pièce de 75 P.A.K. 40 et deux de 20 mm Flak sont détruites, l'ennemi ne tient pas sous les tirs des 75 des chars. Des Eléments du 23e R.I.C. viennent appuyer les chars et à la nuit le nettoyage est terminé.
100 prisonniers sont capturés.
Le Détachement s'installe pour la nuit à Volkersbach.
Le Groupement Menditte n'a pas été employé et le 2/5e est resté en réserve à Langensteinbach.
Articulation en fin de journée :
- P.C.: Langensteinbach ; 1/5e R.C.A. : Spielberg ;
- 2/5e R.C.A. : Langensteinbach ;
- 3/5e R.C.A. : Volkersbach ;
- 4/5e R.C.A. : Langensteinbach.
Pertes du Régiment :
Néant.
Pertes infligées à l'ennemi :
Personnel : 100 prisonniers, 20 tués. Matériel : un 75 P.A.K. 40 détruit, deux 20 mm.

10 Avril 1945 :
La mission du C.C. 2 est toujours de s'emparer de Herrenalb.
L'action sur Pfaffenrot - Burbach n'ayant pas donné les résultats attendus, il est décidé de profiter de la prise par le Détachement Chéry, le 9 avril au soir, du carrefour du Moulin, un kilomètre Sud-Est de Schollbronn pour gagner Burbach, puis Bernbach et Herrenalb par la rive droite de l'Alb.
A cet effet :
a) Un groupement aux ordres du Chef d'Escadrons de Menditte, comprenant :
- le 2/5e R.C.A.; un Peloton de chars légers ;
- un Peloton de T.D. ;
- une Compagnie du 1er B.Z.P. ;
- une Section du Génie ;
partira de Spielberg le 10 avril, à 7 heures 30, avec pour objectifs :
1) Burbach, 2) Bernbach, 3) Herrenalb.
b) Le Groupement Geliot, comprenant :
- l'E.M. et la C.A. du 1er B.Z.P. ;
- un Tabor ;
nettoiera les bois de part et d'autre de l'axe.
c) Le Détachement Chéry continue à opérer sur l'axe Volkersbach - Freiolsbeim - Waldtrachweier, avec la 9e D.I.C.
d) Les Eléments réservés aux ordres du Colonel de Beau fort, comprenant :
- E.M., 5e R.C.A. ;
- 1/5e R.C.A. ;
- 4/5e R.C.A.;
- 3/9e R.C.A.;
- une Compagnie du B.Z.P.
e) Un Régiment d'infanterie, aux ordres du C.C., progressera par la vallée de l'Alb directement sur Herrenalb pour occuper derrière les Eléments du C.C. les points atteints.
Le Groupement Menditte démarre à 8 heures 20. En tète un Détachement aux ordres du Capitaine la Lance, comprenant des chars et de l'Infanterie.
A 9 heures, le Détachement la Lance, qui a atteint la vallée du Moosbach et pris la route de Burbach est arrêté par des abattis sur l'axe.
A 9 heures 55, les chars réussissent à contourner les abattis et les Zouaves sont chargés sur les chars.
A 11 heures, le Détachement la Lance pénètre dans Burbach, qui a été évacué par l'ennemi. La progression continue.
Le Détachement Berthet pousse dans le sillage de la Lance jusqu'à Burbach, après avoir détaché le Peloton Cabrol, avec mission de remonter la vallée de la Moosalb et de prendre liaison avec les Détachements d'infanterie, opérant dans la vallée.
A 11 heures 30, le Détachement Berthet occupe le carrefour, deux kilomètres Sud-Ouest de Burbach et a pris liaison avec les Fantassins.
A 11 heures 55, le 2e Escadron est devant Bernbach.
A 12 heures 05, le 1er Escadron occupe Mittelberg. Ordre lui est donné de pousser sur Moosbronn de manière à coopérer à la prise de Bernbach en manœuvrant par le Sud-Ouest.
Le Peloton Cabrol est au carrefour 1 kilomètre Nord-Est de Mittelberg.
Le Capitaine de la Lance demande des renforts d'Infanterie pour nettoyer le village. Le Tabor est mis à la disposition du Lieutenant Colonel de Beaufort. Il est poussé par des camions des 57 jusqu'aux lisières Sud de l'Osterwald.
Il ne participera pas au nettoyage du village, qui est terminé à 13 heures 30, après une vigoureuse défense de l'ennemi. Un char est bazooké.
Quelques prisonniers.
A 13 heures 15 le Détachement Berthet est arrêté devant Moosbronn par une défense, qui parait sérieuse. Un canon de 88 au Nord de Moosbronn et tirant vers le Sud, un 75 P.A.K. 1500 mètres Sud-Est du village et tirant vers le Nord-Est. Un 75 P.A.K. à la sortie Nord et interdisant le débouché des lisières du bois, quelques mitrailleuses de 20 mm.
Un T.D. et un char léger sont touchés.
Le Détachement Dumesnil (4/5e R.C.A. et 1/1er Zouaves) stationné à Volkersbach, est chargé de renforcer le Détachement Berthet.
L'opération sur Moosbronn sera menée de la manière suivante : un Peloton du 4e Escadron et une Section d'Infanterie manœuvreront la résistance en opérant sur l'axe Freiolsheim - carrefour 600 mètres Sud-Est Moosbronn, tandis que le reste du Détachement Dumesnil se portera à Bernbach pour attaquer Moosbronn par le Sud-Est.
L'ennemi sera fixé de front par les Eléments du Détachement Berthet, stoppés aux lisières du bois.
Pendant que s'opère la mise en place de ces différents Eléments, l'attaque d'Herrenalb est réglée de la manière suivante :
Le Détachement la Lance descendra sur la ville en utilisant l'itinéraire Sud.-Ouest. Il sera flanc-gardé par deux goums opérant : l'un sur la ligne des crêtes 706 - 758 - 744 - 563 - lisières Sud-Ouest d'Herrenalb. L'autre marchant sur la crête 558 - 559 abordera le village par sa face Nord.
Le mouvement des chars ne sera déclenché que lorsque les goums auront atteint les premières crêtes dominant la route.
A 15 heures 10, le Détachement la Lance reprend sa progression. A 18 heures, il pénètre dans Herrenalb et entame le nettoyage de la ville sous un violent bombardement d'Artillerie.
L'opération sur Moosbronn débute à 16 heures 30.
A 16 heures 40, le Peloton Goumand, qui descendait de Freiolsheim est pris à partie par un automoteur embossé au carrefour.
Le char "Cambronne" est en feu.
A 17 heures, le Peloton Pinoteau, partant de Bernbach, commence sa progression sur Moosbronn. Il détruit sur la route un canon de 75 P.A.K., remorqué par un camion.
A 19 heures 10, le Détachement Berthet pénètre dans les premières maisons de Moosbronn, nettoie le village, capture deux 75 P.A.K. 40 avec leur chenillette, cinq canons de 20, un camion.
L'automoteur ennemi s'est replié.
A 19 heures 40, l'itinéraire Moosbronn - Freiolsheim est dégagé et la liaison est prise avec la garnison de Freiolsheim.
La défense d'Herrenalb est confiée au Commandant Geliot, disposant de la Compagnie de Zouaves, du Détachement la Lance et de sa C.A.
Le 2e Escadron stationne à Herrenalb ;
Le 1er Escadron stationne à Mittelberg ;
Les T.D. sont regroupés à Burbach ;
P.C. du Groupement à Bernbach.
Détachement Chéry (3/5e R.C.A).
Le Détachement Chéry reçoit à l'aube la mission de s'emparer de Freiolsheim. Une Compagnie du 13e R.I.C. vient en renfort de la 3e Compagnie du 1er B.Z.P.
Les chars se portent aux lisières Sud des bois pour gagner la base de départ fixée à l'Est de la route Volkersbach - Freiolsheim.
L'ennemi réagit violemment par l'Artillerie et les mines. Les pertes sont sévères dans l'Infanterie. Le Maréchal des Logis Barbet est tué par éclats sur son char, le "Malakoff II".
A 10 heures, les chars débouchent. Deux d'entre eux, le "Fort de Vaux" et l'"Alma" sont atteints par un 75 P.A.K. 40, que le char "France". (Lieutenant d'Aram) détruit à son tour.
Une pièce de 88 Flak-pak et une mitrailleuse de 20 et leurs servants sont anéantis par le "Fort de Vaux".
L'Infanterie, très éprouvée, mais très appuyée par les chars, pénètre dans le village. Le char "France" est touché par un automoteur et flambe.
Le nettoyage se poursuit rapidement. Cinquante prisonniers restent entre les mains de l'Infanterie.
L'Artillerie ennemie réagît énergiquement avec des 150 contre le Peloton Montalembert qui, à l'Est du village, a monté une petite opération pour s'emparer d'une pièce de 88, qui est détruite rapidement.
Vers 18 heures 30, le Détachement pousse sur Waldprechweier avec deux Compagnies du 1/23e et le Peloton Montalembert. L'ennemi désemparé, ne réagit que faiblement.
A la tombée de la nuit, le 3/5e rallie Volkersbach pour se ravitailler.
Articulation du Régiment en fin de journée :
P.C.: Burbach ;
1/5e R.C.A. : Mittelberg ;
2/5e R.C.A. : Herrenalb ;
3/5e R.C.A. : Volkersbach ;
4/5e R.C.A. : Volkersbach.
Pertes de la journée :
Personnel : un Officier blessé : Lieutenant d'Aram ; deux tués ; neuf blessés.
Matériel : deux chars moyens détruits ; un char léger détruit : "Bourgogne" ; un half-track ; une jeep.
Pertes ennemies :
Personnel : 150 prisonniers ; 80 tués.
Matériel : deux canons de 88 ; cinq canons de 75 P.A.K. 40 ; six mitrailleuses de 20 ; un autocar.

11 Avril 1945
Situation : En fin de journée, le 10 avril, la ligne suivante est atteinte de l'Ouest à l'Est :
Waldsprechweier, Freiolsheim, Bernbach, Herrenalb, Dobel, Neunburg.
L'ennemi continue à opposer une résistance opiniâtre.
Mission du C.C. 2 . Déborder les résistances du massif de Michelbach par le Sud en atteignent d'un premier bond la Murg à Gernsbach.
Dans un deuxième temps, se porter au débouché Ouest de la Forêt Noire en vue de déborder les résistances de Rastatt.
Intention : Atteindre la Murg d'une part sur l'axe Herrenalb - Gernsbach, d'autre part sur l'axe Moosbronn - Michelbach - Gagguenau.
Articulation du Régiment :
A) A la disposition de la 9e D.I.C. : Groupement Chéry.
B) Aux ordres du Lieutenant-Colonel, Commandant le 5e Chasseurs, avec pour mission d'atteindre la Murg entre Gernsbach et Gagguenau :
Le 5e Chasseurs, moins un Escadron, le 1er B.Z.P., moins une Compagnie, le III/68e et le 2e Tabor.
1) Groupement Menditte : Mêmes moyens que le 10 avril. Déboucher d'Herrenalb et se porter sur Gernsbach. S'efforcer de mettre la main sur un des ponts.
En cas de réussite, pousser sur Baden-Baden, soit par Stautffenberg, soit par Müllenbach.
2) Groupement Dumesnil : Poursuivre son action sur Michelbach, puis Gagguenau.
3) Groupement Berthet : En réserve à Mittelberg, initialement avec le 1/5e R.C.A. et le Peloton Hervouet.
I) GROUPEMENT CHERY
A 8 heures 30, le 3/5e, la 3e Compagnie du 1er B.Z.P. et une Section du Génie sont arrivés à Waldprechweier, en liaison avec le 1/23e R.I.C.
Le Détachement doit successivement s'emparer de Ober et Unterweier, de Bischweier et de Kuppenheim.
Progressant à l'Ouest de la route Waldprechweier - Oberweier, le 3/5e se porte sur Oberweier. Le village est rapidement nettoyé.
Un 75 P.A.K. 40, intact, est capturé.
Un autre 75 P.A.K. 40 a le temps de toucher le "Malakoff Il", qui est percé à la tourelle. Quelques secondes après le "Marne Il " est touché à son tour. Les. possibilités de manœuvres sont réduites. Le terrain se présente couvert de verglas touffus, où les chars voient très mal. Le Chef de char et trois membres de l'équipage sont tués. L'Escadron avec l'Infanterie capturent environ cent prisonniers.
La progression continue immédiatement sur Bischweier, qui est pris sans réaction, l'ennemi ayant évacué le village.
Le char "Marengo II" en surveillance à la sortie Est, est néanmoins atteint par un coup de 88, qui met hors d'usage son canon et blesse le tireur. Le Maréchal des Logis-Chef Lambret détruit rapidement l'arme antichars ;
Le pont de Kuppenheim est d'objectif principal, et le Détachement doit s'en emparer avant que l'ennemi ne le fasse sauter. .
Les Pelotons Claverie et Montalembert poussent rapidement vers la station de Kuppenheim, qu'ils nettoient avec l'aide d'une Section de coloniaux, bientôt renforcée d'une Compagnie.
Le Pont est sous le feu des chars, mais l'Infanterie est prise à partie par de nombreuses armes automatiques. Le Peloton Claverie s'avance au plus près et les neutralise. Les premiers fantassins passent, suivis très rapidement des deux Pelotons de chars.
La Section du Génie, qui a suivi immédiatement derrière les chars, désarme le système de mise à feu, sous un violent bombardement d'Artillerie et sous les tirs ajustés de mitrailleuses de 20, qui seront réduites un peu plus tard par le 3e Peloton, venu prendre position à la station.
Les Elémenîs du 1/23e passent rapidement le pont et terminent le nettoyage de Kuppenheim à la nuit sous la protection des deux Pelotons.
L'Escadron rallie vers 21 heures Bischweier pour y faire les pleins.
2) GROUPEMENT MENDITTE
Le Groupement a pour mission de s'emparer de Gernsbach. Le Détachement la Lance progressera sur l'axe flanc-gardé par un Tabor réduit à deux goums, qui progresseront par les Crêtes en nettoyant les bois de part et d'autre de la route.
A 9 heures 30, le col est atteint sans réaction de l'ennemi.
A 10 heures, les goums atteignent respectivement les crêtes 670 et 678. A 10 heures 15, l'Elément de tête des chars est arrêté dans la descente sur Löffenau par de gros abattis, battus par le feu ennemi.
Un char est détruit par un automoteur.
De leur côté, les goumiers rencontrent au Sud de 678 des résistances qui retardent leur progression.
La liaison avec les goums est difficile, car leurs postes radio fonctionnent mal dans les bois. Il en résulte un retard considérable dans le déclenchement de l'opération de débordement du village de Löffenau.
Dans ces conditions, le Lieutenant-Colonel, Comnmandant le 5e Chasseurs, y obtient qu'un bataillon du 23e R.I.C. soit mis immédiatement sa disposition pour enlever Löffenau. Le Bataillon est ensuite poussé au col. Le Chef d'Escadrons de Menditte le prend sous ses ordres.
A 14 heures 10, le Détachement la Lance, ayant déblayé les abattis, reprend sa progression, mais il est arrêté par un second barrage battu par un automoteur, qui met en flammes un deuxième char.
Un automoteur ennemi est détruit par les chars, un deuxième est mis en flammes en coopération avec l'Artillerie. Deux canons dé 75 P.A.K. sont également détruits.
La manœuvre des goums se développe lentement, mais favorablement. A 17 heures, leurs premiers Eléments pénètrent dans le village.
Le dernier barrage est enlevé et les chars peuvent pénétrer dans le village à 18 heures.
La situation est la suivante :
A notre droite : Gagguenau et Offenau sont atteints.
A Löffenau, les goumiers sont à bout de souffle et resteront sur place. Le Bataillon du 23e R.I.C., qui poussait dans notre sillage, a une Compagnie à Löffenau. Le reste du Bataillon articule au Col de la route d'Herrenalb.
Dans ces conditions, le Commandant du Groupement reçoit l'ordre de continuer à pousser.
Gernsbach sera attaqué directement par le Capitaine de la Lance, disposant de :
- deux Pelotons de chars ;
- la Compagnie Le Huède ;
- ultérieurement d'une Compagnie de Coloniaux. Horden sera attaqué directement par le Capitaine, Commandant la Compagnie de Coloniaux, disposant du Peloton Schreiber.
Les Détachements démarrent immédiatement.
A 19 heures 30, un automoteur se dévoile, mais se replie devant la riposte de nos chars.
A 20 heures 35, le Détachement de droite atteint la route au Sud d'Horden.
A 20 heures 45, le Détachement la Lance pénètre dans Gernsbach, où il est soumis à des tirs d'Artillerie.
A 21 heures ; Horden est atteint. 800 prisonniers ou déportés français sont libérés.
A 22 heures, les deux villages sont nettoyés.
Le pont de Gernsbach est sauté et irréparable avec les moyens propres du C.C.
Les dispositions prises pour la nuit sont les suivantes :
Défense de Gernsbach et de Horden, confiée au Chef de Bataillon, Commandant le 1/23e R.I.C., disposant de son Bataillon, moins une Compagnie en réserve à Löffenau.
Défense de Löffenau à la charge du Tabor.
P.C. du Groupement : Löffenau.
3) GROUPEMENT DUMESNIL
A l'aube le Détachement se porte à Freiolsheim.
Un Peloton, accompagné d'une Compagnie d'Infanterie, doit attaquer à 9 heures Michelbach. Le char de tête, le "Lassalle" , est atteint par une arme antichar 75 P.A.K. 40, qui blesse légèrement le Chef de char et fausse la mitrailleuse de tourelle. De nombreux abattis ralentissent la progression, mais l'Infanterie les contourne et la Section du Génie les enlève rapidement.
Pas de réaction à l'entrée du village, qui est vite nettoyé par le Peloton Fleury, que rejoint le Peloton Goumand vers 13 heures. Vers 16 heures la progression reprend sur Gagguenau à peine défendu.
Les deux Pelotons et deux Compagnies d'Infanterie y pénètrent rapidement, faisant quelques prisonniers et tuant de nombreux Eléments qui se replient.
En fin de journée, le 4/5e R.C.A., laissant à l'Infanterie l'occupation du village, rallie Michelbach pour s'y ravitailler.
Le Colonel décide d'utiliser le Groupement Berthet pour s'emparer de Sulzbach dès que le 4/5e R.C.A. aura pris Michelbach avec mission de pousser sur Offenau, en vue de s'emparer d'un pont sur la Murg et d'établir la liaison entre le 4/5e R.C.A. à Gaggenau et le Groupement Menditte à Gernsbach.
A 10 heures 30, Michelbach étant pris, le Détachement part et prend liaison avec le 4/5e, qui vient d'occuper ce village.
A 14 heures, le village de Sulzbach est occupé. La progression a été très lente, le terrain étant très escarpé et les possibilités de manœuvres réduites.
A Sulzbach, le Groupement Berthet retrouve le 3e Goum du Tabor qui, partant de Moosbronn, s'est porté par les crêtes directement sur le village où il arrive un peu après les chars. Les dispositions sont prises immédiatement pour l'attaque d'Offenau, qui sera liée à celle de Gagguenau.
La manœuvre s'effectuera par les hauteurs et les bois pour éviter la route encaissée, qui suit la vallée.
A 17 heures seulement, l'attaque démarre, le Détachement de droite ayant été retardé par des difficultés de terrain.
Les Pelotons progressent jusqu'à la lisière des bois, qui dominent la vallée de la Murg. De nombreuses armes antichars repérées dans la vallée sont prises à partie par les T.D.
L'attaque du village est rapidement menée. Le pont intact est franchi. Mais sur l'autre rive de nombreux Eléments ennemis à pied s'accrochent.
Le Peloton Cabrol les attaque jusqu'à la tombée de la nuit. Il reste avec une Section d'Infanterie pour assurer la garde de la tête de pont.
Le reste du Détachement passe la nuit à Sulzbach. .
Articulation en fin de journée
P.C. : Michelbach ;
2/5e R.C.A. : Löffenau ;
3/5e R.C.A. : Bischweier ;
1/5e R.C.A. : moins un peloton : Sulzbach ;
4/5e R.C.A. : Michelbach.
Pertes de la journée :
Personnel : quatre tués, deux blessés.
Matériel : deux chars moyens détruits : "Saint-Malo " et "Saumur" ; trois chars endommagés : "Marne", "Malakoff", "Lassalle".
Pertes ennemies :
Matériel : deux chars, cinq canons de 75 P.A.K., cinq canons de 88 P.A.K., un canon de 75 de campagne.

12 Avril 1945
En fin de journée du 11 avril, la Murg a été atteinte et deux ponts pris intacts. Le 12 au matin, les Groupements, dont la composition ne change pas, ont pour mission de s'emparer de Baden-Baden,
a) Le Groupement Dumesnil, par l'itinéraire : Sulzbach, Sanatorium, Ebersteinburg.
b) Le Groupement Menditte franchira la Murg à Ottenau et se rabattra vers le Sud sur Stauffenberg pour marcher sur Baden-Baden par Mullenbach.
c) Le 1/5e sera maintenu dans la mesure du possible en réserve pour agir au profit de l'un et de l'autre dès Détachements, initialement aux ordres du Chef d'Escadrons de Menditte.
c) Le 3/5e, Capitaine Chéry, avec sa Compagnie et sa Section du Génie, passe aux ordres du Colonel, Commandant le R.I.C.M.
Garde du carrefour : 1 Peloton de mortiers et deux canons de 75 P.A.K., Hervouet ;
- Mühlenbach : Le reste du Peloton Hervouet, une partie des goums ; l'autre partie restant sur place dans les bois ;
- Au col 381 : P.C. du Groupement, Détachement Berthet.
c) Le Détachement Berthet a pour mission initiale de garder les deux carrefours de la route Gernsbach - Baden-Baden dès que le Groupement Menditte les aura atteint.
Seul le premier est occupé par le Peloton Petiet et le Peloton de 57 , le Détachement la Lance étant arrêté au deuxième carrefour.
a) GROUPEMENT DUMESNIL
Le Groupemenî quitte Michelbach à 7 heures 30 pour gagner Gagguenau, d'où doit démarrer l'attaque en direction de Baden-Baden.
La progression se fait rapidement, l'ennemi ne se défendrait pas à Baden-Baden d'après les renseignements des prisonniers. Sulzbach est atteint, puis Ebersteinburg sans aucune réaction. Baden-Baden est atteint également sans réaction. Le Détachement poursuit sa progression dans la ville.
Des Eléments de la Gestapo et quelques S.S. fanatiques essaient de résister dans un immeuble. Les chars prennent à partie au 75 cette résistance, qui est très vite réglée.
Une deuxième résistance est signalée au Casino, organisée par quelques S.S., armés de bazookas. Comme la précédente, elle est vite réduite par quelques coups de canon.
Le Détachement poursuit toujours sa progression avec un Peloton et la Compagnie Puig pour effectuer la liaison avec le Détachement Menditte, qui est complètement bloqué devant Mühlenbach. D'après des renseignements de prisonniers, plusieurs armes anti-chars sont en batterie à la sortie Sud-Est de Baden-Baden près du carrefour de Beueirn.
Successivement, trois 75 P.A.K. 40 seront détruits grâce à la coopération étroite entre fantassins et chars. En particulier, la dernière placée au carrefour même de Beueirn, a été difficile à réduire, des barricades interdisant le passage des chars et la nuit commençant à tomber. Vers 23 heures, à la nuit noire, le Détachement établit la liaison avec le Détachement Menditte par patrouille à pied.
Les chars rejoignent le centre de Baden-Baden pour la nuit.
b) GROUPEMENT MENDITTE .
Le Groupement Menditte est renforcé du Détachement Berthet et de deux goums du Tabor, mis à la disposition du Lieutenant-Colonel de Beaufort.
En exécution d'ordres radio, le Groupement ayant la même composition, reçoit mission de pousser sur Baden-Baden par la route Sud (Mühlenbach). Le Détachement blindé sera flanc-gardé sur les crêtes par des goums.
Le pont de Gernsbach est sauté, mais le pont d'Horden est intact et de mauvais chemins permettent de rejoindre la grande route.
A 9 heures 35, le Détachement la Lance franchit le pont et entame la progression. A 1800 mètres au-delà de Gernsbach des abattis retardent la progression.
Un itinéraire Sud est reconnu impraticable.
La progression reprend à 11 heures et au Col, un Chef de Bataillon, un Capitaine et quelques Allemands sont faits prisonniers.
A 11 heures 35, les goums ont atteint respectivement les cotes 413 et 419.
A 11 heures 50, le Peloton de tète, qui débouche de Mühlenbach est pris à partie par des canons de 88 bien embossés au Sud du carrefour et soutenus par une Infanterie mordante, renforcée de canons de 20.
Un char en flammes.
Le Détachement la Lance engagé dans un vallon extrêmement profond et étroit, ne peut manœuvrer.
Il faut attendre que les goums, progressant par les crêtes, débordent la résistance.
Cette manœuvre ne peut aboutir, car les goumiers sont arrêtés par les feux de la défense et ne peuvent descendre dans la vallée. Un Peloton du goum de gauche, qui s'est avancé jusqu'aux premières maisons du carrefour, est sévèrement accroché.
Compte rendu est fait de la situation au Colonel, qui décide que la résistance de Mühlenbach sera manœuvrée par un Détachement venant de Baden-Baden et composé d'un Peloton de chars et de la Compagnie Puig.
Ce Détachement démarre à 15 heures 30, mais pour parvenir au terme de sa mission il devra nettoyer les faubourgs Sud-Est de la ville. Le char de tête sera tiré sept fois au bazooka pendant cette opération.
A 21 heures 50, les chars du 4e Escadron sont stoppés. Une patrouille à pied ira chercher la liaison au carrefour, que le Détachement de la Lance vient d'occuper.
La liaison est prise à 22 heures. Après avoir fait sauter le barrage de rails ; le Détachement de la Lance va stationner à Baden-Baden, où il arrive à 1 heure 30.
Aussi le Détachement reçoit-il l'ordre suivant :
Dès que le carrefour de la route de Forbach sera libre, pousser avec le Détachement sur Forbach en vue de s'emparer au plus vite de l'usine électrique, qui alimente toute la région.
Le Capitaine Berthet regroupe son Détachement au col, mais la mission sur Forbach est reportée au lendemain, le carrefour n'étant conquis qu'à la nuit.
d) DETACHEMENT CHERY
A attaqué avec le R.I.C.M. Moos qui a été nettoyé à 12 heures 30, puis arrive à Baden-Baden où la liaison est faite avec le 4/5e R.C.A., à 14 heures.
Articulation du Régiment en fin de journée :
P.C. : Baden-Baden ;
1/5e R.C.A. : Baden-Baden ;
2/5e R.C.A. : sur place au carre four du Mühlenbach ;
3/5e R.C.A. : Baden-Baden ;
4/5e R.C.A. : Baden-Baden.
Pertes de la journée :
Personnel : quatre tués.
Matériel : un char détruit : "Verdun".
Pertes infligées à l'ennemi :
Deux 88, quatre 75 P.A.K. 40, 50 tués, 200 prisonniers.

13 Avril 1945
Nuit calme, quelques prisonniers sont faits au carrefour.
Quelques tireurs isolés tiennent encore les crêtes et causent quelques pertes.
Une opération de nettoyage est montée par un goum qui en fin de mission occupera la crête 500 mètres Sud du carrefour.
En fin de matinée, des Eléments du 9e Zouaves viennent occuper le carrefour et relever le Détachement qui rejoint Baden-Baden.
a) DETACHEMENT MENDITTE
b) 3/5e et 4/5e R.C.A. : Repos à Baden-Baden.
c) 1/5e R.C.A. : Suivant les ordres reçus la veille le Détachement est prêt à partir en direction de Forbach.
Cette mission est annulée dans le courant de la matinée et à 16 heures, le Détachement rejoint Baden-Baden.
Articulation du Régiment en fin de journée :
P.C. et les quatre Escadrons à Baden-Baden.
Pertes de la journée :
Deux blessés.
En fin de journée du 13 avril, la situation est la suivante :
I. - La mission incombant au C.C. 2 est de traverser du Nord au Sud le massif de la Forêt Noire pour mettre la main sur Freudenstadt et la rocade Kehl - Freudenstadt.
A l'Ouest nos Eléments de D.I.C. et C.C ) dévaleront le long de la vallée du Rhin pour tenter de s'emparer de Kehl, puis se rabattre face à l'Est, doivent prendre Oberkirch.
A l'Est, le C.C. 4 couvre le C.C.2 en progressant de la direction de Pforzheim vers Freudenstadt.
II. - L'intention du C.C. 2 est de traverser le massif montagneux :
- d'une part en empruntant la route de la vallée de la Murg ;
- d'autre part, en faisant effort par les crêtes entre Murg et la plaine de Bade pour être en mesure, soit d'aider les Eléments de la vallée de la Murg à progresser, soit de se relier aux Eléments de la plaine de Bade.
III. - A cet effet, le C.C. 2 renforcé du 9e Zouaves et du 2e G.T.M. s'articulera en quatre Groupements :
Groupement N° 1, aux ordres du Colonel, Commandant le 9e Zouaves, et comprenant :
- E.M. du 9e Zouaves ;
- un Bataillon du 9e Zouaves ;
- un Peloton de reconnaissance ;
- un Escadron de chars moyens ;
- une Compagnie du 1er Zouaves ;
- une Batterie d'Artillerie ;
- une Section du Génie, qui progressera par la vallée de la Murg.
Groupement N° 2, aux ordres du Lieutenant-Colonel de Beaufort, de la composition analogue au Groupement N° 1 qui progressera par les crêtes et qui cherchera constamment à aider le Groupement N° 2, par des interventions par l'Est et à se lier aux Eléments de la plaine de Bade en envoyant des coups de sonde sur les rocades d'Est en Ouest.
Groupement N° 3 : A base de Tabors, qui marchera dans le sillage des Groupements N° 1 et N° 2 pour nettoyer les arrières et assurer leur sécurité.
Groupement N° 4, comprenant le reliquat du 9e Zouaves et du 5e R.C.A., les T.D., le reliquat du 1er Zouaves et de l'artillerie, axé plus spécialement vers la route des crêtes et qui se tiendra prêt à être utilisé au profit du Groupement N° 1 et N° 2.
IV. La poussée générale vers le Sud du C.C. 2 renforcé, ne peut s'effectuer le 14 avril, en raison de la fatigue du personnel et de la remise en état du matériel. Elle est envisagée pour le 15 avril au lever du jour.
D'ici là, il est indispensable de dégager Baden-Baden et de se donner de l'air afin de disposer de l'espace nécessaire vers le Sud, pour mettre en place un dispositif suffisamment étoffé et cohérent en vue de la poursuite du mouvement.
Des opérations préliminaires auront lieu le 14 avril.
La première aura pour but, dès le 14 avril, de rendre libre la route LichtentaI - Geroldsau et de maîtriser les carrefours de Geroldsau et de Waldschbach.
La seconde vise à s'emparer du col 690 s'il n'est pas tombé d'ici-là.
En définitive, l'ordre suivant est donné pour la journée du 14 avril :
I. - Sur l'ensemble du front plaine de Bade, Forêt Noire, la situation évolue très favorablement.
Sans qu'il soit possible de préciser à l'heure où cet ordre est écrit, quelle sera la situation en fin de journée, on peut admettre qu'à l'Ouest d'Achern, déjà atteint, sera largement dépassé et qu'à l'Est Forbach sera atteint.
Au Sud de Baden-Baden, nos Eléments sont en train de mettre la main sur les carrefours de Geroldsau et de Malschbach.
Des ordres particuliers seront donnés dans la journée en vue de profiter de toute occasion favorable pour gagner du terrain vers le Sud, avant le déclenchement de la poussée générale en direction de la rocade de Freudenstadt.
Notamment, il est possible que dès que Forbach sera atteint par le Détachement Navarre, un Détachement du C.C. 2 soit poussé sur le barrage de Staubecken en vue d'empêcher l'ennemi de le détruire et que la poussée se continue sur les carrefours de Kurhs, si le Groupement Geliot parvient à s'emparer du carrefour 352.
II. Mission du C.C. 2 :
Renforcé du 9e Zouaves et du 2e G.T.M., s'emparer de Freudenstadt et de la rocade Freudenstadt - Oppenau.
III. - Intentions :
Pousser très rapidement vers le Sud en faisant effort par la ligne de crêtes.
Profiter de l'avance rapide dans la plaine de Bade pour déborder par l'Ouest les résistances qui pourraient s'opposer à la progression sur les crêtes.
Mettre la main au plus tôt sur le barrage de Staubecken et en assurer la garde en permanence.
S'emparer de Freudenstadt, soit par une action convergente venant, de la vallée de la Murg, soit par une poussée, venant des crêtes si les Eléments de la vallée sont bloqués. En tout état de cause, se couvrir à l'Ouest et au Sud-Ouest en maîtrisant les carrefours de Kniebis et d'Oppennau.
Rechercher la liaison avec Oberkirch, avec les Eléments de la plaine de Bade.
IV. - Dispositif et missions :
GROUPEMENT N° 1
Sous les ordres du Colonel, Commandant le 9e Zouaves, comprenant :
- E.M
- Eléments régimentaires ;
- deux Bataillons du 9e Zouaves ;
- un Peloton de reconnaissance du 3e R.C.A.;
- un Peloton de chars légers ;
- un Peloton de T.D, ;
- une Batterie d'Artillerie du II/68e R.A.A. ;
- une Section du Génie de la 2/88e renforcé de moyens de pontage ;
- une Section du Génie de la 9e D.I.C.
Mission : Progresser rapidement en direction de Freudenstadt par la vallée de la Murg, en se couvrant sur la gauche, notamment à partir de Nuzenbach.
Dans un premier temps, atteindre Raumtenzach par la vallée de la Murg et par la route à l'Ouest (col 690). Mettre la main si ce n'est déjà fait, sur le barrage de Staubecken. En assurer la garde avec l'effectif d'une Compagnie.
Dans un deuxième temps, pousser sur Schommunzach, en maîtrisant les carrefours de Raumunzach et de Schommunzach jusqu'à relève par des Eléments du 2e G.T.M. S'éclairer en direction de l'Ouest en vue de rechercher la liaison avec le Groupement N° 2.
Dans un troisième temps, se couvrant face à l'Est sur Besenfeld, Igelsberg et Untermusbach, pousser résolument sur Freudenstadt. Reconnaître les abords de la ville. Si elle est faiblement tenue, tacher de s'en emparer. Si au contraire elle est solidement défendue, garder le contact et attendre l'arrivée de renforts pour passer à l'attaque.
L'attention du Colonel, Commandant le Groupement N° 3, est spécialement attirée sur le fait que si l'ennemi fait sauter le barrage de Staubecken, les eaux de la Murg monteront brusquement de 6 à 7 mètres et tout le fond de la vallée sera inondé.
Afin d'éviter des catastrophes, il prescrira à ses Commandants d'Unités de repérer, en cours de mouvement des voies de garages (chemins etc.) à flanc de coteau, où ils pourront garer leur Unité en cas de danger.
GROUPEMENT N° 2
Sous les ordres du Lieutenant-Colonel de Beaufort, Commandant le 5e R.C.A.
- E.M., Eléments régimentaires du 5e R.C.A. ;
- Bataillon du 1er Zouaves, renforcé de la Section de mitrailleuses F.T.A. ;
- Escadron de reconnaissance du 3e R.C.A., moins un Peloton ;
- trois Escadrons de chars moyens du 5e R.C.A.;
- une Batterie d'Artillerie du III/68e R.A.A. ;
- une Section du Génie.
Mission : Déboucher des carrefours de Geroldsau et de Malsbach en direction du Sud en se couvrant sur sa droite et en recherchant, si possible, la liaison avec le C.C. 3.
Mettre la main, dans un premier temps sur l'ensemble des carrefours de Kurs et s'efforcer en se rabattant face à l'Est de mettre la main sur le barrage. Dans un deuxième temps, s'emparer de l'ensemble des carrefours de Hornisgrinde.
Rechercher au cours de ces deux temps, la liaison avec le Groupement N° 2 sur les rocades Kurs - Sand - barrage Staubecken, Binseck - Raumunzach - Eckle - Rinten - Schänmunzach.
Conserver l'intégrité de ces carrefours jusqu'à relève par des Eléments du 2e G.T.M.
Etre prêt, une fois les carrefours du deuxième temps atteints, et sur ordre du Commandant du C.C. 2, soit à foncer avec tout le Groupement sur Freudenstadt, dans le cas où il gagnerait de vitesse le Détachement N° 2, soit à se porter sur la rocade Oppenau - Kniebis, ces points largement inclus, pour la maîtriser.
Dans le cas où le Groupement N° 2 serait dirigé sur Freudenstadt, le Groupement de réserve prendrait à sa charge l'action sur Oppenau et Kniebis.
GROUPEMENT N° 3
Aux ordres du Colonel, Commandant le 2e G.T.M., disposant de la totalité de ses Unités.
Mission : Au fur et à mesure de la progression des Groupements 1 et 2, d'une part nettoyer le cône Ouest de l'axe du Groupement N°2 et d'autre part, la Région montagneuse et boisée qui sépare les Groupements 1 et 2 et notamment maintenir la sécurité des rocades.
Relever les Eléments des Groupements 1 et 2, laissés à la garde des carrefours et maintenir cette garde jusqu'à nouvel ordre.
Franchir la transversale de Baden-Baden, le 13 avril, après-midi, dès que les Groupements 1 et 2 auront suffisamment progressé.
GROUPEMENT N° 4
Réserve de C.C. 2, aux ordres du Commandant du 9e Zouaves, disposant de :
- un Escadron de chars légers du 5e R.C.A., moins un Peloton ;
- un Escadron de T.D., moins un Peloton ;
- un Bataillon du 9e Zouaves ;
la Compagnie 1/88e Génie, moins deux Sections.
Ce Groupement, après le départ du Groupement N° 2, se portera dans la Région des carrefours Geroldsau et Malschbach où il restera jusqu'à nouvel ordre.

14 Avril 1945
Le 14 avril, en vue d'assurer une meilleure défense de Baden-Baden et d'être en mesure de parer à toute contre-attaque, une opération est montée en vue d'atteindre les carrefours de Geroldsau et de Malschbach.
a) GROUPEMENT DE MENDITTE
A 11 heures 30, conformément aux ordres verbaux, donnés par le Colonel, Commandant le 5e R.C.A., un Groupement, composé du 1/5e R.C.A. de la 1ère Compagnie de Zouaves et d'une Section du Génie, a pour mission de s'emparer de Kurhaus - Sand, cependant que le Détachement Dumesnil est chargé de s'emparer de Kurhaus - Barenstein en passant par Bilihier.
A 13 heures 15, départ du Groupement sur Geroldsau.
A 15 heures, la marche du Détachement de tête est retardée par des abattis légers et la nécessité de tâter les différents itinéraires pour s'assurer de leur viabilité.
Le Peloton Schreiber, qui est passé par Maischbach, est arrêté sur la grande route par des abattis. Il doit faire demi-tour.
Le carrefour, deux kilomètres Sud de Maischbach est atteint à 16 heures.
A 16 heures 15, le Peloton de tête se trouve en présence d'abattis considérables, des arbres de grande taille ont été abattus au travers de la route.
Le Génie commence immédiatement le travail.
A 17 heures 35, les patrouilles d'Infanterie signaient que l'ennemi fait des abattis sur la route plus au Sud. Un tir de fusant est demandé à l'Artillerie pour gêner les travailleurs.
A 18 heures 10, une patrouille mixte envoyée par la vallée du Grosbach signale au carrefour 500 mètres Sud-Est de 748 un canon antichars, protégé par des canons de 20 mm.
Le Colonel met la Compagnie Puig à la disposition du Groupement.
Une opération d'Infanterie est montée pour réduire cette résistance la Compagnie le Huède manœuvrera par les crêtes à l'Ouest de la route, la Compagnie Puig utilisera le cheminement du Grosbadh.
Cette opération est précédée d'un sérieux bombardement d'Artillerie.
Les Compagnies démarrent à 19 heures.
A 20 heures, la Compagnie le Huède est arrêtée par des snipers ennemis au nombre d'une quarantaine. Ils sont traités au mortier et se dispersent.
A 21 heures, les abattis sont enlevés et les chars reprennent leur progression. Ils sont de nouveaux arrêtés par des abattis, dont le déblaiement sera effectué au cours de la nuit par le Génie.
A 21 heures 30, la Compagnie Puig a atteint le carrefour où était signalé la défense antichars. Celle-ci s'est repliée.
La Compagnie stationne sur place.
La Compagnie le Huède, qui s'est rabattue sur la route, repère une très grosse barricade piégée, au tournant de la route, à hauteur de 736. En arrivant sur une nouvelle barricade, située à 200 mètres de Kurshaus, elle se heurte à une vigoureuse résistance ennemie à base d'armes d'Infanterie. Sur ordre, la Compagnie décroche et revient stationner pour la nuit 1 kilomètre 500 plus au Nord à hauteur de la barricade en cours de déblaiement.
Un Peloton de chars et un demi peloton de choc, stationnent également sur place.
Les deux autres Pelotons. de chars ont été ramenés à Baden-Baden.
b) 3/5e R.C.A. : Baden-Baden, où il remet son matériel en état.
c) 4/5e R.C.A. Est alerté à 12 heures 30, avec mission de s'emparer de Bilhlertal avec l'aide d'une Compagnie d'Infanterie.
De nombreux abattis gênent la progression, le Capitaine Dumesnil décide de passer dans les bois et de surprendre la défense du village qui est solidement tenu.
Complètement surpris, l'ennemi désemparé laisse une arme antichars et 100 prisonniers entre nos mains.
Le détachement stationne à Bülhlertal pour la nuit.
d) 1/5e R.C.A. : Un Peloton du 1/5e R.C.A. est mis à la disposition du 1er Bataillon du 9e Zouaves pour monter une opération sur le barrage de Staubecken.
Le reste de l'Escadron entre dans la constitution d'un Groupement de réserve aux ordres, du Commandant du II/9e Zouaves.
Le Peloton Petiet parti du carrefour de Milhlenbach est arrêté à 690 par de grosses destructions infranchissables.
Il reçoit l'ordre de faire le tour par Gernsbach et la vallée de la Murg. Après de grosses difficultés de terrain et de nombreuses destructions, le Peloton arrive à Forbach où le Capitaine, Commandant le Bataillon, devant opérer sur le barrage, lui donne les ordres pour le lendemain, 7 heures 30.
P.C. : Baden-Baden ;
1/5e R.C.A. : Baden-Baden, moins un Peloton : Forbach
2/5e R.C.A. : Baden-Baden, moins un Peloton ;
3/5e R.C.A. : Baden-Baden ;
4/5e R.C.A. : Bühlerthal.
Pertes de la journée :
Un Officier blessé : Lieutenant Pinoteau.

15 Avril 1945
En fin de matinée, le 15 avril, le C.C. 2 a pour mission de se porter par tous les itinéraires possibles sur Freudenstadt en vue de s'en emparer.
DISPOSITIF ET MISSIONS
a) GROUPEMENT BEAUFORT
- E.M. du 5e R.C.A. et deux Escadrons de chars moyens (2/5e et 5e R.C.A.) ;
- le 1er B.Z.P. ;
- un Bataillon du 23e R.I.C. ;
- le III/68e, moins une batterie ;
- le 1/3e R.C.A., moins un Peloton ;
- le 1/8e Génie, moins une Section.
Mission : S'emparer du carrefour des Kurhs et contrôler les rocades se dirigeant vers Baumumch. Pousser sur Hornisgrinde et en maîtriser les carrefours, puis sur Freudenstadt.
b) GROUPEMENT LANDOUZY
- E.M. du 23e R.I.C. ;
- deux Bataillons du 23e R.I.C.
- 3/5e R.C.A.
Mission : Maîtriser la rocade Oberkirch - Oppenau - Freudenstadt en s'emparant d'abord d'Oberkirch et en poussant ensuite sur Freudenstadt.
c) GROUPEMENT RESERVE
1/5e R.C.A. aux ordres du Capitaine Berthet, stationnera initialement à Baden-Baden, ultérieurement à Blihl.
Articulation du Groupement Beaufort
a) Un Sous-Groupement aux ordres du Chef d'Escadrons de Menditte :
- 2/5e R.C.A. ;
- 1/1er B.Z.P. ;
- 47e Goums.
Mission : S'emparer de Kurhs.
La nuit a été calme, sauf pour la Compagnie Puig, qui est tâtée vigoureusement à 5 heures du matin. L'ennemi se retire en laissant un blessé grave sur le terrain.
Le 47e Goums, Capitaine Guérin, est mis à la disposition du Sous-Groupement. Ordre lui est donné de pousser sur les crêtes Ouest de la route. Objectif le Kurhaus-Sand.
A 8 heures 00, le bulldozer de la Compagnie du Génie s'attaque à la grosse barricade.
A 9 heures, le Goum débouche et commence sa progression.
A 10 heures, il s'empare du Kurhaus, fait deux prisonniers.
A 10 heures 40, il prend la liaison avec la Compagnie Puig, qui reçoit l'ordre de se regrouper à ses véhicules.
A 11 heures 30, la grosse barricade est enlevée.
Les Eléments de tête se portent jusqu'à là barricade, établie en avant de Kurhs. Celle-ci est très importante une quarantaine d'arbres enchevêtres, piégés et précédée d'une dizaine de mines antichars.
A 15 heures, le Goum atteint le Sanatorium Bilhlerhbhe.
Il fait des prisonniers, dont un Général et plusieurs Officiers et hommes en traitement.
A 16 heures, le long travail entrepris par le bulldozer est achevé. Le Détachement se porte à la barricade suivante, située à un kilomètre au-delà de Kurhs.
Une estafette à cheval vient rendre compte que le Goum a été sérieusement accroché à 300 mètres au Nord de Kurhs -Sand par une forte résistance d'Infanterie appuyée par l'Artillerie. Le Goum, un peu éprouvé, s'est replié sur le Sanatorium.
Le Bataillon 1/9e Zouaves, est mis à la disposition du Groupement Beaufort, qui, le fait pousser par tous les moyens disponibles sur le Sanatorium afin d'attaquer Kurhaus dès le soir.
A 17 heures 15, le Chef de Bataillon Merclat, Commandant le 1/9e Zouaves, rejoint le Commandant du Sous-Groupement et lui rend compte. que son Unité, dont une partie a été transportée par les camions des 57, ne seront pas regroupes avant 18 heures 30.
Avec les délais de mise en place, une opération offensive ne peut être envisagée pour ce soir. Elle est remise au lendemain, mais tous les détails de l'opération sont arrêtés avec le Chef de Bataillon et l'observateur avancé d'Artillerie réunis au Sanatorium.
En attendant, les dispositions suivantes sont prises pour la nuit :
Point d'appui d'Obern : une Compagnie de Zouaves, Eléments de la C.A.
Point d'appui : une Compagnie de Zouaves, Eléments de la C.A.
En réserve au Sanatorium : une Compagnie de Zouaves et le 47e Goums.
Tirs d'arrêt rapprochés en avant et sur les flancs de la position.
Le 2e Escadron et la Compagnie le Huède, stationnent au Sanatorium Bliblerhdhe
Pertes : néant.
b) Un deuxième Sous-Groupement, aux ordres du Commandant Gelliot, Commandant le 1er Bataillon de Zouaves :
- deux Compagnies ;
- la C.A.
- le 4/5e R.C.A.
Mission : S'emparer en partant de Bliblertal du carrefour des Kurhs. La route est coupée à proximité du carrefour et il est absolument impossible de déborder.
Le Détachement stationne à Bliblertal.
c) Groupement réservé :
1/5e R.C.A. est en réserve de C.C. à Baden-Baden ;
- un Peloton, le Peloton Petiet, est à la disposition du 9e Zouaves.
Ce Peloton, après beaucoup de difficultés de terrain sur l'axe Forbach - Raumunzacb, rejoint Forbach à 19 heures, mission terminée. Dès que les pleins seront faits à Forbach, il rejoindra le 1/5e à Baden-Baden à 22 heures 15.
d) Le 3/5e R.C.A., mis à la disposition du Colonel Landouzy, reçoit l'ordre de se porter à Schadelhofen par Bliblachern.
Mission : Attaquer Oberkirch avec la troisième Compagnie du 23e R.I.C. L'attaque est déclenchée à 17 heures 30.
- deux Pelotons de marche, d'Aram et Montalembert ; une Section d'Infanterie montée sur les chars ;
- une Section d'Infanterie à pied.
Des tirs d'armes automatiques venant de Thiergarten ne ralentissent pas la progression des chars, mais à 100 mètres de la piste Walphag - Oberkirch, l'ennemi prend à partie les chars avec ses canons de 75 P.A.K. 40. "Auerstadt " est percé et flambe. L'ennemi déclenche en même temps un violent barrage d'armes automatiques, de mortiers et d'Artillerie. La visibilité est très réduite.
Les chars en particulier ne voient pas à 50 mètres et peuvent difficilement neutraliser les armes qui gênent la progression de l'Infanterie.
Ils s'avancent aveugles proie facile pour les 75 P.A.K. 40 bien camouflés au pied des arbres.
Un ruisseau oblige les chars à emprunter un ponteau à hauteur d'une usine, qui flambe. Entreprise risquée, étant donné l'impossibilité de tout appui de feu réciproque.
L'Aspirant Claverie s'approche du pont et se prépare à le franchir. Il est atteint par un 75 P.A.K. 40 qui met son char en feu.
Toute manœuvre se révèle impossible d'autant plus que l'ennemi déclenche à nouveau de violents tirs de mortiers qui infligent de lourdes pertes à l'Infanterie.
Ordre est donné à 21 heures à l'Infanterie de s'installer sur place et aux chars de rallier Schadelhofen.
Articulation du Régiment en fin de journée :
P.C. : Gerolsau ;
1/5e R.C.A. : Baden-Baden ;
2/5e R.C.A. : Sanatorium Bliblerbof ;
3/5e R.C.A. : Schadelhofen ;
4/5e R.C.A. : Bliblertal .
Pertes de la journée :
Personnel : trois tués ; 2 blessés.
Matériel : deux chars détruits : "Auerstadt ", "Valmy ".

16 Avril 1945 :
La mission du Groupement est toujours de s'emparer d'abord des carrefours de Kurhs puis des carrefours de Hornisgrinde.
1. Un Sous-Groupement, composé de :
- 1/9e Zouaves ;
- 2/5e R.C.A.;
- une Compagnie du 18e B.Z.P. ;
- une Section du Génie ;
aux ordres du Commandant de Menditte, attaquera Kurs - Sand en partant du Sanatorium.
Le Bataillon 3/23e R.I.C. attaquera en même temps 884, en partant de la Région de Sickenwald.
Après la prise de Kurs - Sand et de 884, la progression continuera sur Hornisgrinde aux ordres du Commandant de Menditte, qui disposera du :
- 2/5e R.C.A. ;
- 3/23e R.I.C.
- une Section du Génie.
IIe Bataillon 1/9e Zouaves sera laissé au Kurs - Sand.
II. Pendant cette action, un autre Sous-Groupement, aux ordres du Commandant Geliot disposant du :
- 4/5e R.C.A. ;
- 1/1er B.Z.P., moins une Compagnie ;
- une Section du Génie ;
- un Peloton du 1/3e R.C.A. ;
attaquera par le Sud la position de Hornisgrinde en progressant sur l'itinéraire Achern, Kappelrodeck, Ottenbdfen, Seebacb, pour se rabattre ensuite vers le Nord sur les carrefours.
Le Bataillon 3/23e R.I.C. n'est pas arrivé et ne participera pas aux opérations.
Des patrouilles envoyées à 4 heures du matin ont trouvé le carrefour occupé.
L'heure H de l'opération destinée à faire tomber Kurs - Sand est fixée à 8 heures.
Les tirs d'artillerie sont déclenchés à H. A 8 heures, l'Infanterie démarre.
A 8 heures 50, les chars progressant sur l'axe sont arrêtés par une destruction.
A 9 heures 30, l'infanterie atteint le carrefour qui a été évacué par l'ennemi. De gros abatis sur la route de Kurs - Sand - Kurs - Handseck arrêtent les chars. Le bulldozer entre en action, tandis que l'Infanterie, très allante, continue et occupe à 10 heures 10, le carrefour Kurs - Handseck. Une forte reconnaissance est envoyée par les crêtes en direction de Kurs - Hochneck.
A hauteur de 1039, cette reconnaissance se heurte à une vigoureuse résistance à base d'Infanterie, de mitrailleuses lourdes et de canons de 20.
Par ailleurs plusieurs barricades et abattis ont été repérés sur l'axe de marche.
Le Commandant du Groupement décide d'attendre que l'axe soit dégagé pour déclencher une opération qui est montée de la manière suivante :
a) Sur l'axe : Escadron de chars et une Compagnie de Zouaves.
Objectif : Le carrefour 927 puis 830.
b) Par les crêtes à l'Est, de l'axe :
Une Compagnie du 9e Zouaves : base de départ 1039, objectif : la croupe 500 mètres Sud de 927.
c) En réserve : une Compagnie de Zouaves.
d) Les tirs d'Artillerie sont arrêtés comme suit : de H -5 à H : Tir 305 fusant sur le ravin 600 mètres Sud de 1039.
Tir 306 fusant sur le carrefour 830, maintenu sous forme de harcèlement et levé à la demande.
A la levée de 307, tir 308 sur 1140 - 1080, trois minutes, cadence maxima et entretien de 12 minutes.
Tir de protection 309 à la demande sur le Kurs - Breitz.
Les dernières barricades sont enlevées à 16 heures 35 malgré la réaction de l'Artillerie ennemie, appliquée sur la zone des abatis.
Les troupes sont en place. L'heure H est fixée à 17 heures.
A 17 heures 40, les chars sont au carrefour : deux camions sont mis en feu, deux canons de 20 sont détruits, une vingtaine de prisonniers sont capturés.
A 18 heures 15, tout est terminé : le Détachement la Lance reprend sa progression. Un bouchon sérieux (un Peloton de chars, Compagnie le Huède) est laissé vers 830 pour couper la retraite aux Eléments ennemis, attaqués par le Détachement Dumesnil au Kurs-Breite-Brunnen et qui remontent vers nos Eléments.
Le XVe Tabor, en route depuis 5 heures 35, rejoint le Groupement. Il reçoit du Colonel, Commandant le 5e R.C.A., l'ordre de pousser par les crêtes à l'Est de l'axe pour attaquer le Mummelsee.
Les goums fatigués ne peuvent accomplir leur mission avant le lendemain matin.
A 20 heures, la tête du Détachement la Lance se heurte à une grosse barricade à hauteur du grand tournant précédant l'hôtel de Mummelsee. Etant donné l'heure, la décision est prise de ne pas pousser plus avant. Une sécurité au-delà de la barricade est réalisée par la Compagnie de Zouaves. Un Peloton de chars est laissé en soutien. Le Génie travaillera jusqu'à minuit pour terminer le déblaiement.
Les positions acquises seront défendus par le XVe Tabor.
Le 2e Escadron et le 2/18e Zouaves stationnent au Kurs-Handseck. La 1/1er Zouaves est au Sanatorium.
P.C.: Kurs-Sand.
Nuit calme.
Pertes : néant.

SOUS-GROUPEMENT GELIOT
Le Sous-Groupement Geliot avec le 4/5e R.C.A. reçoit l'ordre d'attaquer sur l'axe Achern - Sasbachwalden - carrefour 427.
De nombresux abatis ralentissent la progression et ce n'est qu'à la nuit qu'il atteint l'hôtel Breite-Brunnen, où le Détachement Menditte prend liaison avec lui. Un vif combat livré près de l'hôtel, permet la capture de nombreux prisonniers dont plusieurs Officiers.
Le Groupement stationne pour la nuit sur son objectif.
- 1/5e R.C.A. :
Le 1/5e R.C.A., en réserve de C.C. 2 se porte à Blibl par Geroldsau.
- 3/5e R.C.A :
Le 3/5e R.C.A. quitte Stadelbofen vers 9 heures. et se porte à Thiergarten où il stationne toute la journée, l'attaque prévue sur Oberkirch, étant reportée au lendemain.
Articulation du Régiment en fin de journée :
- P.C. : Kurs-Sand ;
- 1/5e R.C.A. : Blibl ;
- 2/5e R.C.A. : Kurs-Handseck
- 3/5e R.C.A. : Thiergarten
- 4/5e R.C.A. : Kurs-Breite-Brunnen.
Pertes : néant.

17 Avril 1945 :
Mission du Groupement :
S'emparer du carrefour de Hornisgrinde, puis pousser sur Oppenau - Mummelsee est occupé à l'aube, évacué par l'ennemi à 5 heures du matin.
Le mouvement en avant devra s'effectuer après l'occupation du carrefour 1019 par les Tabor. Le Groupement Menditte en tête.
A 8 heures 15, les chars sont arrêtés par des abatis à 300 mètres Sud du carrefour 936. Le Génie entre en action.
A 9 heures 30, la portion de route entre Mummelsee et 936 est soumise au tir d'un automoteur, dont la position ne peut être repérée.
Une reconnaissance poussée de 936 par le chemin descendant vers le Sud-Ouest se heurte à des abattis.
Cet itinéraire est laissé au Détachement Dumesnil, tandis que le Groupement poursuit sa marche sur la grande route.
A 9 heures 50, la route est déblayée. Le Détachement fait un bond en avant et se heurte à 10 heures 35, à deux grosses destructions sur les ponts du carrefour 855 deux entonnoirs de 16 mètres de diamètre.
Cependant les chars peuvent contourner les entonnoirs et le Génie travaille à rétablir le passage qui sera livré aux véhicules à 14 heures.
Le Détachement de tête s'est heurté à nouveau à des abattis très importants et particulièrement enchevêtrés à 300 mètres Nord de Ruhstein.
Des reconnaissances poussées au-delà, signalent des abattis sur la route de Oppenau et de grosses destructions (route en corniche effondrée sur 60 mètres).
Comme l'objectif de la journée était Oppenau, il ne peut plus être question de pousser le Groupement par cet itinéraire.
Le Génie poursuivra cependant le déblaiement (terminé à 15 heures) pour permettre le ravitaillement des Tabors qui progressant par les crêtes à l'Est de l'axe, ont nettoyé les bois et atteint le Ruhstein-Hotel.
A 17 heures 30, le Sous-Groupement fait demi-tour et empruntant l'itinéraire du Détachement Dumesnil, va stationner pour la nuit dans les premières maisons de Seebach.
SOUS-GROUPEMENT GELIOT
A pour mission de s'emparer de Seebach et Ollenhofen par l'itinéraire 1019 - 936 et la piste descendant de 936 vers le Sud-Ouest.
Malgré de nombreux abattis et éboulements provoqués par des destructions, Seebach est atteint en fin de journée. Le Détachement y passera la nuit.
3/5e R.C.A. :
Le 3/5e R.C.A. se bat toujours en liaison avec le 1/ R.I.C. L'Escadron, renforcé par un Peloton de T.D. du R.C.C.C. participe à l'attaque d'Oberkirch. Renonçant à attaquer de face après l'échec du 15 avril, le commandement a monté une opération par le Nord et par le Sud avec une préparation d'Artillerie de vingt minutes.
L'objectif de Ringelbach est atteint rapidement, l'ennemi l'ayant évacué pendant la nuit. Wolfhag, objectif N° 2 est également rapidement atteint et les T.D. s'y installent en appui de feu face au Sud.
Débouchant de Wolfhag, l'Escadron se déploie face à Oberkirch. Malgré un tir d'arrêt très violent, le Peloton Montalembert prend rapidement pied dans les lisières Nord d'Oberkirch et réduit une à une les armes automatiques qui arrêtent l'Infanterie.
Un 75 P.A.K. 40 est anéanti par le "Moskowa ". De furieux combats à la grenade s'engagent à l'entrée Ouest du village, les chars réduisent à coups de canons les immeubles où se sont enfermés les défenseurs.
Le Peloton d'Aram pénètre dans Gernsbach et prend pied dans Oberkirch. Au cours du nettoyage, l'Aspirant Claverie est blessé d'une balle, il continue néanmoins le combat.
A 15 heures, le nettoyage est terminé.
Plus de 100 prisonniers sont faits.
Le 1/5e R.C.A. stationne à Buhl, toujours en réserve.
Articulation du Régiment en fin de combat :
P.C. : Hôtel Mummelsee ;
1/5e R.C.A. : Blibl ;
2/5e R.C.A. : Sebach ;
3/5e R.C.A. : Oberkirch ;
4/5e R.C.A. : Seebacb.
Pertes : un Aspirant blessé.
Pertes ennemies : 300 prisonniers, 60 tués, un P.A.K. 40.

18 Avril 1945 :
Au début de la matinée, le 18 avril, le Groupement reçoit l'ordre de pousser sur Obertal et le carrefour de Murgburg.
Le Sous-Groupement Menditte, en tête avec le 2/5e R.C.A., le 1/3e R.C.A. et deux Compagnies du 1er B.Z.P. poussera le plus vite possible sur l'axe pour occuper le carrefour de Murgburg. Il laissera les Eléments d'occupation nécessaires aux points importants Obertal - Mitteltal, jusqu'à l'arrivée du Groupement Geliot, qui prendra cette occupation à son compte.

19 Avril 1945 :
L'ordre suivant du C.C.2. parvient dans la nuit du 18 au 19 avril au P.C. du 5e R.C.A.
I. - En fin de journée, les Eléments du Groupement Gandoet (P.C. Grüntal, cinq kilomètres Nord-Est de Freudenstatt), tenaient Doosburg, Dietersweiler, Joach, Dornstetten. Ce Groupement ne rencontrait aucune résistance devant lui. Sa mission pour le lever du jour, le 19 avril, est de pousser en direction de Schopfloch et Horb.
La situation est extrêmement favorable face au Sud. Il importe de l'exploiter dans les moindres délais.
II. - Mission du C.C. 2 : Se porter sur Constance par Rottweil - Tuttlingen.
III. - Intentions
1) Eclairer jusqu'à la région de Dornhan, puis de Rottweil, couvert à l'Ouest par le Groupement Lebel qui progresse en direction de Alpirsbach, Schaltach, etc.,
à l'Est par le C.C. 1, qui progresse en direction de Soultz, Sigmaringen.
2) Pousser le gros jusqu'à la région de Dornhan et, Dornhan conquis, exploiter jusqu'à la rocade de Rottweil, premier objectif, en faisant effort par les rives Ouest du Neckar.
IV. - Dispositif et mission :
Première phase : Conquête de Dornhan.
Eclairage : A défaut de l'Escadron de reconnaissance, le 1/5e R.C.A. est chargé d'éclairer la progression du C.C. 2 entre le Neckar et la Forêt Noire. A cet effet, il découplera le 19 avril, dès 06 h, deux Détachements ayant pour objectif commun Dornhan.
Le premier Détacbement empruntant l'itinéraire : Dornstetten, Oberiflingen, Dürrensmettstetten, Hopfau, Neunhausen, Dornhan.
Le deuxième Détachement empruntant l'itinéraire : Dietersweier, Wittendorf, Berzweiler, Dornhan.
Mission : Renseigner sur l'ennemi le long de ces itinéraires. Renseignements à faire parvenir pour 08 h sur le parallèle Lossburg - Oberiflingen.
Gros : Deux Groupements, une réserve (susceptibles d'être modifiés en fonction des renseignements donnés par l'éclairage) Quels que soient les renseignements, le premier Groupement devra être placé pour 08 h dans la région de Dornstetten et le deuxième Groupement 09 h dans la région d'Aach.
V.- Articulation des Groupements :
Groupement N° 1 : Région de Dornstetten, sous les ordres d'un Officier supérieur du 5e R.C.A., le Chef d'Escadrons de Menditte :
- un Escadron de chars moyens ;
- une Compagnie du 1er B.Z.P. ;
- une Batterie du III/68e R.A. ;
- une Section du Génie.
Mission : En fonction des renseignements recueillis, progresser sur l'axe Dornstetten - Schopfloch - Oberiflingen - Dürrensmettstetten - Dornhan (point de première destination), et appuyer la reconnaissance en cas de difficultés.
Groupement N° 2 : Région d'Aach, aux ordres du Chef de Bataillon, Commandant le 1er Zouaves, comprenant :
un Escadron de chars moyens 4/5e R.C.A. ;
une Compagnie F.V. et la C.A. du 1er Zouaves ;
une Section du Génie.
Mission : Progresser sur l'axe : Dornstetten - Glattenleinstetten - Dornhan et appuyer la reconnaissance en cas de difficultés.
Groupement réserve : Lisières Est de Freudenstadt, aux ordres du Lieutenant Colonel de Beaufort, comprenant :
- E.M. 5e R.C.A. et un Escadron de chars moyens (3/5e) ;
- une Compagnie du 1er B.Z.P. ;
- 1/3e R.C A. (dès recomplètement de ses pleins) ;
- 3/9e R.C.A. ;
- Reliquat du Génie.
Mission : Dès que les Groupements 1 et 2 auront dégagé la transversale Domstetten - Schopfloch, se porter dans la Région de Glatten, prêt à intervenir, soit au profit du Groupement N° 1 dans la Région de Durrensmettstetten, ou du Groupement N° 2, dans la Région de Wittendorf - Sterneck.
Lancés sans Infanterie dans cette mission de reconnaissance, les chars légers ont une tâche difficile et dangereuse. Sur le premier itinéraire fixé, Dornstetten - Oberiflingen - Durrensmettstetten - Hopfau - Neunhausen - Dornhan, marche le gros de l'Escadron avec le Capitaine Berthet, et les 1er et 2e Pelotons légers qui éclateront pour reconnaître les itinéraires secondaires voisins.
Sur le deuxième itinéraire : Lombach - Wittendorf - Walde - Dornhan, le Peloton Destremau est envoyé seul.
Etant donné les distances, on ne peut compter sur aucune liaison radio, ni entre le Capitaine, Commandant l'Escadron de chars légers et le C.C., aux ordres directs, duquel il est placé, ni entre le Peloton Destremau et son Escadron.
a) Sur le premier itinéraire la progression commence rapidement.
Sterneck et Durrensmettstetten sont rapidement dépassés. Dans ce dernier village des prisonniers libérés signalent que Glatt est libre et probablement Sulz également.
Mais dans les bois qui descendent sur Hopfau, le char "Flandres" est atteint par un bazooka, puis le Peloton qui continue sa progression se heurte à une barricade défendue par des fantassins armés d'armes automatiques et de bazookas.
L'artillerie ennemie déclenche des tirs d'arrêt très denses.
Le Groupement Menditte pousse sa Compagnie d'Infanterie en renfort des chars légers et demande une Compagnie d'infanterie supplémentaire, qui lui est envoyée aussitôt. Les barricades successives sont enlevées et Hopfau est atteint malgré la très violente réaction de l'Artillerie ennemie.
Le pont d'Hopfau est sauté, la route de l'Ouest est fortement barricadée et tenue. Le Capitaine Berthe demande au Chef d'Escadrons de Menditte, qui l'a pris sous ses ordres, d'essayer l'itinéraire Glatt - Sulz - Weiden en laissant seulement un Elément pour fixer l'ennemi à Hopfau (1/1er B.Z.P., moins une Section et un Peloton de chars du 1/5e R.C.A.).
Le mouvement est déclenché sans retard. Une Section du 2/1er B.Z.P., accompagne l'Escadron léger.
A 14 heures 15, les chars légers abordent Sulz et font enlever les barricades du pont intact par les civils. Les chars légers et le Détachement Menditte sont articulés pour tenir les points conquis.
Entre-temps, le 2e Escadron et la 1/1er B.Z.P. ont reconnu la route Dürrensmettstetten - Leinstetten, qui est impraticable.
b) Sur le deuxième itinéraire le Peloton Destremau progresse sans difficultés jusqu'à Waid, ayant pu tourner une barricade qui interdit la route principale d'accès à ce village.
Mais à 9 heures 30, en abordant les premières maisons, le Peloton est accueilli par une sérieuse défense à base de bazookas. Le char "Languedoc" est détruit. Les autres équipages sont obligés de mettre des hommes à terre pour protéger les chars qui sont attaques sans cesse.
La situation est d'autant plus critique que le Groupement Geliot, qui devait progresser sur cette axe, a été détourné par Glatten - Leinstetten. Le Peloton est donc complètement isolé, sans moyens de liaison et risque l'anéantissement complet.
Heureusement, à la scierie de Neuneck, la route est barricadée et le carrefour sauté devant les chars du Détachement Geliot, qui est alors renvoyé sur l'itinéraire Wittendorf - Waide. En fin d'après-midi, après avoir tenu seul pendant sept heures, le Peloton Destremau est rejoint par l'Infanterie de ce Groupement et le village de Walde est nettoyé.
Le 4e Escadron est obligé d'attendre que la route soit déblayée par le Génie, l'itinéraire détourné, emprunté par les chars légers de Destrernau n'est pas praticable pour les chars moyens.
Il a cependant le temps, avant la nuit, de s'emparer de Rerzweiler et de reconnaître les barricades qui interdisent l'entrée de Dörrhaus.
Ainsi qu'on l'a vu plus haut, le Groupement Menditte qui, suivant l'itinéraire N° 1 des chars légers, les a rejoints à Hopfau, les a aidés avec son Infanterie à s'emparer de ce dernier village et à le tenir. Il les a pris sous ses ordres. Il a été renforcé par une Compagnie de Zouaves supplémentaire. Après l'occupation de Sulz, la progression sur Weiden ne pourra être reprise que lorsque les Eléments qui tiennent Sulz et Hopfau où nous sommes au contact serré de l'ennemi, auront été relevés. Le Peloton de 57 et les mortiers du 5e Chasseurs sont poussés pour occuper Hopfau en attendant l'arrivée d'autres Eléments.
Le Détachement du Chef d'Escadrons Doré, du 1er Cuirassiers, qui est désigné pour occuper ces points, effectue la relève de nos Eléments un peu avant 17 heures.
Le Groupement Menditte reprend aussitôt la progression dans les conditions suivantes :
Le 2e Escadron avec un petit soutien d'Infanterie, progresse de Sulz vers Weiden par les hauteurs à l'Ouest de la vallée.
Le Détachement la Lance, progresse sur Weiden par la route directe.
La progression est ralentie par les abattis et de violentes réactions de l'Artillerie et des mortiers ennemis.
A la nuit, le Détachement Berrhet entre à Weiden, où il est rejoint un peu plus tard par le Détachement la Lance, qui a pu enfin déblayer la route directe.
Le 3/5e R.C.A., très éprouvé par les opérations précédentes, n'a pas été engagé.
Il stationne à Glatten jusqu'au 20 avril.
Articulation du Régiment en fin de journée :
P.C. : Glatten ;
1/5e R.C.A. : Weiden, Peloton Destremau à Walde ;
2/5e R.C.A. : Weiden ;
3/5e R.C.A. : Glatten ;
4/5e R.C.A. : Belzueilem.
Pertes de la journée
Personnel : un tué ; quatre blessés.
Matériel : un char léger détruit.
Pertes de l'ennemi :
100 bicyclettes ; 240 bazookas ; 150 prisonniers.

20 Avril 1945 :
La mission est inchangée, les Groupements restent les mêmes, seul le 1/5e R.C.A. passe en réserve de C.C.
a) GROUPEMENT MENDITTE
Le Groupement a reçu la même mission que la veille :
Il est précédé par la reconnaissance, qui trouve Marschalkenzimmer libre, mais Hochnossingen occupé.
Le Détachement la Lance attaque à 9 heures 20 ce village. Des maisons qui abritent des tireurs au bazooka sont mises en feu au canon. Le nettoyage est terminé à 9 heures 45.
A 10 heures 45, le Détachement la Lance occupe et nettoie Beffendorf, défendu par quelques isolés, armés de bazookas.
Sur ordre du Commandant du Groupement, une reconnaissance du 1/3e R.C.A. est poussée sur Oberndorf : elle sera arrêtée à hauteur du carrefour de Lindenhof par une résistance qui sera liquidée dans l'après-midi par l'intervention du Peloton Hervouer.
A 11 heures 45, le Capitaine, Commandant le 2/5e, signale qu'il est arrêté devant Kasperleshof par des tirs d'automoteurs. Son Infanterie est en outre soumise à de violents tirs de mortiers.
Le Colonel, Commandant le 5e R.C.A., envisage immédiatement une manœuvre de débordement menée par le Groupement Geliot pour prendre Rusingen à revers en manœuvrant par 715 - 730. Cette manœuvre est aussitôt amorcée.
En outre, le Commandant du Groupement décide de manœuvrer par les layons forestiers à l'Est de l'axe en utilisant un Elément de la reconnaissance renforcée d'Infanterie. Cet Elément détruira plusieurs voitures et fera quelques prisonniers.
Devant cette manœuvre l'ennemi se retire.
Le Détachement la Lance, profitant d'une accalmie, pousse en avant et occupe Busingen à 13 heures 40. La manœuvre, amorcée par le Groupement Geliot, est arrêtée. Il reprend sa direction primitive.
A 14 heures 15, le détachement de tête atteint Herrenzimmern.
La reconnaissance découplée vers l'Est signalé que les ponts d'Espfendorf sont coupés. Elle canonne des colonnes ennemies qui se replient dans la vallée du Neckar.
A 15 heures, Villingendorf est occupé.
Pour la prise de Rottweil le Groupement Menditte reçoit en renfort le 1/5e R.C.A., le 2/1er Zouaves, les mortiers, le Peloton de 57 (lorsque cette Unité aura été relevée au carrefour de Lindendorf par le Détachement Labarthe) et les feux du III/68e d'Artillerie.
Les ordres suivants sont donnés :
Le Détachement la Lance, progressant par l'itinéraire direct, attaquera la ville par le Nord ;
Le Détachement Berthet (1er Escadron et la 6e Compagnie), progressant par l'Eichwald, occupera Zimmern, et se rabattant vers l'Est, attaquera la partie Sud de la ville.
Limite entre les deux Détachements : Ligne Zimmern - B.H.F.
A 17 heures, le Détachement la Lance, après avoir déblayé l'itinéraire, pénètre dans les premières maisons de la ville. Le nettoyage s'avère difficile, car il y a de nombreux défenseurs.
Le Peloton de mortiers est immédiatement pousse en avant pour participer au nettoyage avec son personnel.
Les ordres concernant le Détachement Berthet sont modifiés. Seul le Peloton Cabrol et une Section d'Infanterie nettoient Zimmern (150 prisonniers). Le reste du Détachement poussera immédiatement par la route pour entamer le nettoyage de la partie Sud de la ville.
L'Escadron de reconnaissance gagnera Rottweil pour reconnaître les ponts et les débouchés à l'Est du Neckar.
Le nettoyage se poursuit : un half-track des mortiers prend en écharpe une camionnette allemande qui s'enfuyait et écrase sept des occupants.
L'Artillerie harcèle les itinéraires de repli de l'ennemi.
A 19 heures, la situation est la suivante :
- la presque totalité de la ville est nettoyée : 450 prisonniers ;
- les ponts ont été reconnus : seul le pont Nord est intact.
La reconnaissance signale que le pont de Blihlingen est intact, mais défendu par de l'Infanterie armée de bazookas.
Le Détachement Berthet est immédiatement poussé dans cette direction. La résistance du pont est liquidée et l'infanterie s'installe en tête de pont sur la rive Est.
Une reconnaissance a été poussée par le pont Nord en direction de Schomberg. Elle signale quelques tireurs isolés sur les crêtes Nord-Est de la ville.
A 19 heures 30, une Compagnie du 1er R.T.M est poussée sur Rottweil.
Les dispositions pour la nuit sont arrêtées de la manière suivante :
Point d'appui de Bühlingen : 1er Escadron, Compagnie, assurer la garde du pont sur le Neckar avec une tête de pont sur la rive droite, qui permettra le débouché du Groupement sur Lauffen.
Point d'appui Nord de Rottweil : une Compagnie du 1er R.T.M. ; un Demi-Peloton de 57 ; un Peloton du 2/5e R.C.A. ; garde du pont Nord.
Point d'appui du pont de chemin de fer : un Demi-Peloton de 57, épaulé par l'Escadron de reconnaissance stationne aux environs.
En réserve : Reliquat du 2e Escadron, 2e Compagnie.
Point d'appui du Groupement : Sortie Nord de Rottweil avec le Peloton de mortiers.
Le 3e Escadron qui a serré, stationne pour la nuit dans le même quartier de la ville.
b) GROUPEMENT GELIOT
Qui a pour mission de progresser dès le lever du jour sur Dummingen par Fluron et Seedorf, quitte Berzweiler et progresse sur l'axe Dornhan - Marschal - kernzimmern - Hochmossingen - Fluorin - Winzeln - Waldmossingen - Seedorf - Dummingen - Horgen - Deisslingen.
Quelques résistances légères. De nombreux prisonniers sont faits. Le nettoyage de Deisslingen est terminé à la nuit. Le pont sur le Neckar est intact. Une longue colonne de véhicules ennemis, qui se repliait sur la rive Est du Neckar est complètement détruite.
Le 3/5e R.C.A., toujours en réserve de C.C., fait mouvement en fin de journée sur Rottweil où il stationne pour la nuit.
Articulation du Régiment :
P.C. : Dornhan ;
1/5e R.C:A. : Bühlingen ;
2/5e R.C.A. : Rottweil ;
3/5e R.C.A. : Rottweil ;
4/5e R.C.A. : Deisslingen.
Pertes : néant.

21 Avril 1945 :
En fin de journée du 20 avril, tous nos Eléments sont sur le Neckar. La mission des Groupements est de s'emparer d'abord de Tuttlingen et de franchir le Danube pour s'articuler enfin dans le triangle Stockach - Engen - Singen en vue d'une mission ultérieure.
DISPOSITIF ET MISSION :
1) GROUPEMENT LABARTHE
- E.M. du 9e R.C.A. ;
- le 1/9e R.C.A ;
- les 1/5e et 3/5e R.C.A. ;
- le 1/3e R.C.A. ;
- une Compagnie du 1er B.Z.P. ;
- le 3/9e R.C.A. ;
- deux Sections du Génie.
Mission : Franchir le Neckar et gagner rapidement Tuttlingen par Deisslingen, Trosingen, Seitlingen.
Faire reconnaître la Prum et s'efforcer de mettre la main sur un ou plusieurs points de passage en aval de Spaichingen.
2) GROUPEMENT GELIOT ET MENDITTE
Initialement sur place en réserve de C.C. Se tiendront prêts sur ordre du Commandant du C.C. à pousser derrière le Groupement Labarthe en vue, soit de l'étayer, soit de profiter des passages qu'il aura livré sur la Prum pour poursuivre par les hauteurs Est de la Prum la marche sur Tuttlingen.
Le Groupement démarra à 5 heures 30 sur l'axe Bühlingen - Lauffen - Deisslingen - Trossingen - Schra - Guningen - Seitingen - Tuttlingen.
Il est couvert à l'Est par le Détachement Berthet composé du 1er Escadron au complet. Le Peloton de T.D., Berthon, à deux T.D., une Compagnie de Tirailleurs du 1er R.T.M. Axe de marche : Trossingen - Aldingen - Spaichingen - Rietheim - Weilheim - Wurmlingen. Il doit s'installer dans ce dernier village pour protéger le Groupement face au Nord. Une voiture 193 est mise à la disposition du Détachement pour la liaison avec le Groupement. Elle ne sera jamais capable de réaliser cette mission.
Le Détachement part à 9 heures, derrière la reconnaissance, qui flanc-garde à l'Ouest et qui ralentit beaucoup la marche des chars légers.
Arrivé à Aldingen sans encombre, le premier char du 1er Peloton se rencontre avec le 1er char du Groupement Doré, chargé de la même mission. Cette situation est portée à la connaissance du Lieutenant-Colonel de Labarthe par le Lieutenant Destremau, en jeep. A 11 heures, l'ordre est reçu de se porter sur Gunningen ; le mouvement est exécuté en passant par Spaichingen.
Liaison est prise à 12 heures 30 au P.C. à Seiringen où le Détachement se porte à 15 heures 30.
Le Groupement n'arrivant pas à déboucher sur Turrlingen et la reconnaissance ayant signalé que les ponts de Geisslingen sont sautés, le Détachement reçoit la mission de reconnaître les ponts de Zimmern et d'Immendingen. Tout le Détachement fait mouvement à 40 miles sur Defingen, sous un orage terrible. En cours de route, le renseignement que Turrlingen est pris, nous parvient ainsi que l'ordre de faire demi-tour et de nous y porter le plus rapidement possible.
L'"Anjou III" a des ennuis mécaniques ainsi que l'"Auvergne ". Le "Bretagne" reste à Durchhausen. Le dépannage entreprend de suite la réparation.
Le Lieutenant Destremau conduit le Groupement à Turrlingen, alors que le Capitaine, Commandant, se porte au P.C. du Lieutenant-Colonel de Labarthe.
Au pont, réception de l'ordre du C.C. 2, disant qu'aussitôt Stockach atteint, le 1/5e R.C.A. se remettra à la disposition de son Régiment à Aach.
Les essais pour passer à l'exécution immédiate sont vains. Le Groupement reçoit même l'ordre de garder le pont et 100 prisonniers.
Toutefois, à 17 heures, l'ordre est donné de suivre la colonne sur Stockach.
Tout l'Escadron est au complet, sauf le "Bretagne", qui rejoindra au cours de la nuit, mais qui restera à Turrlingen avec l'"Anjou III " et l'"Auvergne ". Le mouvement s'exécute par Lipringen, départ vers 18 heures. A huit kilomètres Nord de Stockach, alors que la nuit tombait déjà, le Peloton Cabrol est engagé dans une petite action de nettoyage sans intérêt.
Installation d'un dispositif de défense pour la nuit.
Le scout-car 193 est rendu au 9e R.C.A.
Il est entendu que le mouvement sur Aach doit se faire demain vers 8 heures 30.
3/5e R.C.A. - Le 3/5e R.C.A., avec la 2e Compagnie du 1er B.Z.P., forme le gros du Groupement Labarthe. Il atteint Mossingen sans incident à 9 heures et Säringen à 10 heures. Les Eléments de reconnaissance se heurtant à quelques résistances devant Tuttlingen, le Colonel de Labarthe décide d'engager son gros sur Mohringen avec mission de s'emparer des ponts.
L'Escadron s'engage dans un terrain difficile et se heurte à une vive résistance dans les bois. En plein combat, ordre est donné de faire demi-tour à la nouvelle que Turrlingen est tombé et que le pont est intact.
Traversant le Danube vers 17 heures, l'Escadron atteint Stockach vers 12 heures par Lipringen. Il y stationne pour la nuit.
GROUPEMENT MENDITTE
Le Groupement réduit au 2/5e R.C.A., 3/1er B.Z.P., Peloton 57, Peloton de mortiers, Batterie Guitton, une Section du Génie, est mis en réserve, prêt à pousser derrière le Groupement Labarthe.
A 12 heures 30, ordre est reçu de se porter sur Tuttlingen en remontant la vallée de la Prum.
A 14 heures, le Détachement franchit le Neckar à Bühlingen.
A 15 heures, après quelques reconnaissances d'itinéraires, la Prum est franchie à Aixheim sur un pont intact.
Adingen et Spaichingen sont atteints. Dans cette dernière localité, liaison est prise avec le Groupement Doré qui utilise le même axe que le Détachement.
Cependant l'Elément de tête du Groupement atteint la lisière Nord-Ouest de Tuttlingen à 16 heures 30 et fait enlever par le Génie la barricade, qui interdisait l'entrée de la ville.
Le pont est intact et le Détachement traverse la ville.
Les colonnes sont enchevêtrées et pour remettre de l'ordre le Commandant du Groupement décide d'articuler le Groupement à la sortie Sud-Ouest de la ville et de ne repartir que lorsque la colonne sera reformée.
A 17 heures 15, attaque d'avions amis sur la tête de colonne qui est encore en pleine ville.
En exécution de l'ordre du C.C. 2, 1330 B, le Groupement pousse en direction de Engen.
Le pont de Mobringen est saute.
Décision est prise d'utiliser l'axe Winneg - Mattingen - Mauenheim - Bergen.
A cause de la pluie, la visibilité est mauvaise et les petits chemins empruntés sont difficiles. Néanmoins, le carrefour de Windegg est atteint et nettoyé, puis Harringen est occupé à 19 heures après un court engagement. L'ennemi est surpris et laisse des prisonniers entre nos mains. Les armes et les munitions sont détruites.
A 19 heures 30, un train est arrêté au canon à la sortie du tunnel.
A 20 heures, Mauenheim est attaqué et nettoyé rapidement.
La marche en avant se poursuit jusqu'à Bergen qui est atteint à 21 heures.
Le Commandant du Groupement décide de ne pas poursuivre plus avant et les dispositions suivantes sont prises pour la nuit.
Point d'appui du carrefour Sud de Bergen, un Peloton de chars, un Peloton de mortiers. Mission : Bloquer la grande route Geisingen - Engen.
Point d'appui de Bergen : Reliquat du 2e Escadron, 3e Compagnie Génie ; défense du village.
Point d'appui de Mauenheim : Batterie Guitton, Peloton 1 Jervouet ; défense du village. P.C. du Groupement : Bergen.
La nuit est calme jusqu'à 1 heure du matin, à partir de laquelle le village est attaqué par une cinquantaine de S.S. (renseignements de prisonniers S.S. faits le matin). L'assaillant pénètre dans les premières maisons de la face Nord du village, bazooke le char "Paris", tire des bazookas et des rafales de mitraillette dans les maisons où résiste la garnison de la face Nord : l'Adjudant-Chef Gabior et un homme sont blessés.
Après une accalmie la face Sud est tâtée vigoureusement dans les mêmes conditions : le char " Versailles " est manqué par un bazooka.
Le contact reste étroit toute la nuit. Au petit jour la situation est rétablie, mais la garnison n'a pas eu un instant de repos.
A Mauenheim, la nuit a été calme et au jour la garnison du Point d'appui intercepte un convoi de treize sanitaires ou camions du Service de santé. Une voiture automobile a été détruire dans la nuit.
Un tué, quatre prisonniers.
Au Point d'appui du carrefour R.A.S. Au matin, une voiture, transportant un Commandant, est interceptée.
Au total : 130 prisonniers ennemis dont sept Officiers.
Pertes de la journée :
Par bombardement aérien : deux blessés.
Deux chars bazookés, récupérables.

GROUPEMENT GELIOT
A progressé dans le sillage du Groupement Labarthe sur l'axe : Trossingen - Schura - Durchhausen - Seintingen - Tuttlingen, et s'installe aux sorties Sud et Sud-Ouest pour la nuit.
Situation en fin de journée :
P.C. : Seintingen ;
1/5e R.C.A. : Stockach ;
2/5e R.C.A. : Bergen ;
3/5e R.C.A. : Tuttlingen ;
4/5e R.C.A. : Tuttlingen.
Pertes de la journée :
Personnel : cinq blessés.
Pertes ennemies :
1.500 prisonniers ; nombreux véhicules autos et hippos.

22 Avril 1945 :
Contrairement aux ordres donnés la veille, le C.C. 2 reçoit une nouvelle mission dans le cadre de la 1ère D.B., qui doit s'emparer de Ulm.
L'ennemi semble désorganisé.
Le C.C. 1 progressera sur Ulm par la vallée du Danube.
Le C.C. 2 le couvrira au Sud en progressant sur l'axe : Pfulendorf ; Saulgau ; Kappel ; Laupheim ; Ulm.
Dispositif et mission :
Groupement Beaufort, chargé de l'effort principal du 5e R.C.A., moins le 3/5e réserve du C.C. 2 ;
- du 1er B.Z.P. ;
- du III/68e ;
- d'une Section du Génie.
Se portera d'abord sur Pfulendorf par le Nord de la route Stockach - Pfulendorf, puis sur Saulgau.
Si la situation se présente favorablement, gagnera Kappel et atteindra Laupheim.
S'efforcer de prendre liaison avec la droite du C.C.1.
Sera couvert face au Sud par le Groupement Labarthe, au fur et à mesure de la progression.
Groupement réservé : 3/5e R.C.A. :
une Compagnie du 1er R.T.M. se portera sur Pfulendorf sur ordre du Commandant du C.C. 2.
L'ordre donné au Groupement Beaufort parvient au P.C. à Tuttlingen.
Le Colonel ne modifie pas la composition de ses Sous-Groupements. Le Chef d'Escadrons de Menditte, revient au P.C., le Capitaine de la Lance, prend le commandement du Sous-Groupement.
Le Sous-Groupement Geliot, toujours avec le 4/5e, reçoit à 11 heures 30, l'ordre de se porter sur Saulgau par l'itinéraire :
Liptingen ; Carrefour Est de Hendorf ; Mauwangen ; Nusidendorf ; Sentenbart ; Hach ; Pfulendorf ; Ostrach ; Tafersweiler ; Saulgau.
Jusqu'à Pfulendorf, la progression se poursuit sans aucune réaction de l'ennemi. Devant Saulgau, une colonne de camions est prise à partie. L'ennemi armé de bazookas, semble vouloir défendre Saulgau.
A coups de 75, les nids de résistance sont réduits et à 18 heures 30, le nettoyage est terminé : 400 prisonniers.
Le Détachement reçoit aussitôt l'ordre de pousser sur Biberach par Kappel.
A Kappel, quelques véhicules sont mis en flammes, plusieurs mitrailleuses de 20 sont réduites au silence et le village est occupé complètement la nuit.
Le Détachement y stationne pour la nuit.
Sous-Groupement la Lance : 2/5e R.C.A. et 16e Compagnie B.Z.P., suit dans le sillage du Groupement Geliot et stationne à Saulgau avec le P.C. pour la nuit.
Le 1/5e, remis â la disposition du Colonel, fait mouvement dans la journée, de Stockach sur Pfulendorf dans le sillage du Groupement Labarthe. A Pfulendorf, le Colonel pousse l'Escadron sur Saulgau, où il cantonne pour la nuit.
Groupement réservé : 3/5e et Compagnie du 16e R.T.M., font mouvement en fin de journée sur Pfulendorf en réserve de C.C.
Situation du Régiment en fin de journée :
P.C. : Saulgau ;
1/5e R.C.A.: Saulgau ;
2/5e R.C.A.: Saulgau ;
3/5e R.C.A. : Pfulendorf ;
4/5e R.C.A.: Kappel.
Pertes : néant.
Pertes ennemies : De 400 à 500 prisonniers. De nombreux véhicules, autos et hippos, quelques mitrailleuses de 20.

23 Avril 1945 :
Ordres remis à 11 heures.
La mission de la 1ère D.B. est de s'emparer d'Ulm, aujourd'hui.
Le Groupement Beaufort, dans le cadre du C.C. 2, couvrira le C.C. 1 vers le Sud, en progressant sur la direction générale :
Biberach - Gunzburg, et se portera au plus tôt dans le triangle : Bellemberg - Weissenborn - Gerlenhofen, éclairé jusqu'à Illertissen.
Il coopérera par sa gauche à la prise d'Ulm.
Le Colonel de Beaufort décide en fonction de ses ordres :
1) de pousser le Groupement Geliot sur l'axe : Kappel - Biberach - Schöneburg - Illertissen - Bellenberg - Weissenborn ;
2) de pousser le Sous-Groupement Berthet sur Kappel - Betzenweiler - Kupershofen - Moosbeuren - Schermerberg - Metingen - Valpet - Schofen - Roth - Blhlafungte - Beuren - Dorndorf ;
3) de pousser de la Lance derrière, le Détachement Geliot jusqu'à Biberacb, d'où il sera en mesure, soit d'aider Berthet à Laupheim, soit de pousser derrière Geliot vers Illertissen ;
4) l'Artillerie appuiera en priorité : d'abord l'attaque sur Biberach, ensuite l'attaque sur Laupheim, enfin le franchissement de l'Iller à Ay.
1) SOUS-GROUPEMENT GELLIOT
A 8 heures 30, le Détachement quitte Kappel, par Buchau, Oggelshausen, Stafplangen, sans réaction.
Devant Biberach, le Peloton de tête est stoppé par de nombreux Eléments à pied, armés de bazookas. Les chars canonnent à courte portée les tranchées ennemies, qui sont enlevées par les Zouaves à la grenade et à la mitraillette.
Après une courte préparation d'artillerie sur les lisières de Biberach, le Détachement entre dans la ville. Un nouveau combat doit être engagé au passage de la voie ferrée. La ville est rapidement nettoyée. Une centaine de cadavres ennemis sont restés sur le terrain.
Le Détachement reprend aussitôt sa progression sur Weissenborn par Bergenhausen, Lauorsthausen, Maselheim, Heggbach. A Heggbach, des prisonniers belges signalent aux Eléments de tête la présence d'un Etat-Major ennemi dans le couvent.
Le couvent est aussitôt encerclé et l'Etat-Major ennemi se rend : un Général de Corps d'Armée, sept Officiers supérieurs et une cinquantaine d'hommes de troupe.
Ils sont emmenés avec le Détachement qui poursuit sa progression sur Schoeneburg sans résistance.
Quelques prisonniers et tout le matériel de l'Etat-Major sont capturés dans le village et les bois environnants. La nuit empêche la progression de se poursuivre.
2) DETACHEMENT BERTHET
Le matin certaines révisions peuvent être faites, la radio mise au point.
10 heures : Arrivée de l'essence.
11 heures : Départ pour la mission suivante : S'emparer au plus vite des ponts d'Ay par l'itinéraire : Buchau - Bertzenweiler - Uttenweiler - Rupertshofen - Oggelsbeuren - Moosbeuren - Altheim - Schemenberg - Baltringen - Laupheim - Burgrieden - Bihlafingen - Schnurrfingen - Beuren - Dorndorf - Ay - Ulm.
Le 2e Peloton en tête, la marche se passe normalement couverte jusqu'à Buchau, pris la veille par le Groupement Geliot, qui doit aujourd'hui marcher sur Biberach - Illerstissen - Weissenhorn.
Jusqu'à Uttenweiler, rien à signaler. L'allure se précipite, 40 miles jusqu'après Rupertshofen, où de nombreux fuyards sont vus. C'est alors un rush, le 2e Peloton fonçant, constituant de petits paquets de prisonniers, restant les bras levés en attendant que le 1er Peloton les mette dans les camions des Zouaves. Le 3e Peloton complète le ratissage du terrain à droite et à gauche de l'axe. Les moteurs chauffent, les mitrailleuses aussi ; mais l'allure est de plus en plus rapide, il faut atteindre le pont de Baltringen le plus tôt possible et là, on soufflera un peu. Le "Bretagne " reste en panne avant Altheim. Il y a tellement de prisonniers que l'Aspirant Bruneau est obligé d'atteler une charrette à son char. C'est réellement la revanche magnifique de 40.
Dès l'arrivée â Baltringen, la patrouille Van Haver est envoyée sur Apfingen. De l'ordre est remis dans l'ensemble, les prisonniers sont débarqués et parqués. Il y en a plus de 700.
L'ordre impératif de prendre Laupheim est reçu. Cela retardera considérablement notre marche, mais Biberach est dur à enlever et il n'y a rien à faire, nous n'arriverons pas à Ay ce soir.
A 15 heures, Van Haver signale un gros convoi arrivant à Apfingen. Le Peloton de Cabrol, moins le groupe Bruneau est immédiatement envoyé pour diriger l'opération. A 15 heures 15, la bataille entendue par radio semble confuse. Immédiatement le Capitaine bondit avec son char, et à 45 miles, arrive au carrefour Sud où un léger désarroi chez nous, fait face à un désordre indescriptible chez l'ennemi. Les objectifs sont tellement beaux, que le Capitaine pousse vent du bas avec les deux chars qui sont à côté de lui, ralliant tout le monde par radio. La poursuite continue entre le ruisseau et la grand'route en direction du Sud. De nombreux prisonniers sont faits, deux mitrailleuses de 20 capturées intactes, mais l'ennemi a eu le temps d'en mettre une en batterie, qui menace dangereusement l'"Artois II ", qui est en terrain découvert et l'"Armagnac " enlisé. Le Sous-Lieutenant de Cabrol ne répond plus à la radio. L'"Aquitaine III " fait alors une manœuvre de débordement et annihile l'arme antichar en trois coups de canons, sans abandonner son troupeau de prisonniers. L'ordre de rallier le village est donné ainsi que de rechercher le Sous-lieutenant Cabrol que personne ne voit et qui ne répond plus. Arrivé à Apfingen, l'"Alsace " est trouvé intact, mais Royet a été tué d'une balle en plein front.
Le dépannage de l'"Armagnac " se poursuit, mais sans urgence, car le premier Peloton sera laissé à la garde de Baltringen pendant la manœuvre de débordement de Laupheim.
Celle-ci ne sera faite que par le 2e et 3e Pelotons dans cet ordre de marche, sur l'axe Mietingen - Walprechtshofen, Est de Laupheim ; A Walprechtshofen, un terrain d'aviation est reconnu par le 3e Peloton, beaucoup d'avions, dont quelques-uns intacts, de même qu'au Nord de Baltringen. Dès lors la route n'est plus qu'un terrain d'Aviation, un énorme camp rempli de baraques, de souterrains, d'avions, de hangars, d'abris bétonnés, d'où sont sortis de nombreux prisonniers. L'enchevêtrement des routes est tel, que le 2e Peloton aboutit par le Sud du village. Le "Béarn II " est tiré par deux fois au bazooka, raté, mais deux fantassins sont très grièvement blessés. Le village devant être attaqué par l'Est, ordre est donné au 2e Peloton de faire demi-tour et de reprendre au plus vite sa route pour ne pas donner à l'ennemi le temps de se ressaisir. Le 3e Peloton a rejoint et l'attaque se fait sur un billard, 2e Peloton à droite de l'église, 3e Peloton a gauche. Un fuselage d'avion brillant donne des émotions à Lacourt, qui le prend pour un 88. Le village est nettoyé, un grand nombre de prisonniers faits, environ 250.
Le 2e Escadron qui a pu passer à Biberach, fonce sur Laupheim et arrive sur la barricade de l'entrée, avant que nous l'ayons prise par derrière. Ordre lui est donné de ne pas tirer, pour éviter les méprises. Quelques types du Volkssturm sont pris et enlèvent la barricade.
Le 1er Peloton reçoit l'ordre de nous rejoindre avec toute la cohorte des prisonniers.
Le village est nettoyé au moment où les premières voitures de l'Etat-Major du Régiment arrivent.
Une patrouille du 2e Peloton retire encore quelques prisonniers d'un abri souterrain, qui avait été déjà fouillé.
Installation pour la nuit.
La mission sera reprise le lendemain à 8 heures.
Pertes : Brigadier-Chef Royet tué.
Matériel détruit ou capturé : 1050 prisonniers, dont plus de 75 Officiers ; trois mitrailleuses de 20 ; 1 canon de 105 ; un nombre impressionnant de charrettes, chevaux, paquetages ; un très important matériel d'aviation.
3) DETACHEMENT LA LANCE.
A suivi dans le sillage du Détachement Geliot jusqu'à Biberach, qu'il finit de nettoyer, puis, de là, fonce sur Laupheim, où iI prend liaison avec le 1/5e R.C.A.
Le nettoyage de cette petite ville est rapidement mené par les deux détachements.
Un grand nombre de prisonniers est fait.
4) DETACHEMENT CHERY
Le Détachement, toujours en réserve de C.C., reçoit l'ordre de se rendre pour 15 heures à Schossenried, par l'itinéraire suivant : Ostrach - Altshausen - Aulendorf.
D'après les renseignements du C.C., l'itinéraire a été suivi déjà par le Groupement Labarthe.
A 13 heures 30, le 3/5e quitte Pfulendorf. A 14 heures 30, à Aulendorf, il se heurte à une vive résistance. La voiture de commandement dans laquelle avait pris places le Capitaine Chéry et qui était en tête de l'Escadron, est prise à partie par des armes automatiques à moins de 30 mètres. Le Capitaine Chéry et le Maréchal-des-Logis-Chef Reynaud échappent de peu à cette surprise.
Le Peloton Montalembert, qui suivait au plus près, se déploie rapidement et neutralise la défense pendant que l'Infanterie progresse dans le village.
Au passage à niveau, l'" Argonne " saute sur une mine et l'" Austerlitz II " s'enlise en s'engageant en tout terrain pour neutraliser une résistance.
100 prisonniers sont capturés, trente cadavres allemands restent sur le terrain. Le détachement se porte d'abord à Biberach, puis à Laupheim, où il stationne.
Situation du Régiment en fin de journée :
P.C. : Laupheim ;
1/5e R.C.A. : Laupheim ;
2/5e R.C.A. : Laupheim ;
3/5e R.C.A. : Laupheim ;
4/5e R.C.A. : Schöneburg.
Pertes de la journée : Personnel : deux tués ; deux blessés.
Matériel : un char sauté sur mine, récupérable ; un char enlisé récupérable.
Pertes ennemies : 1300 prisonniers, de nombreux tués, un canon de 105, quelques avions sur le terrain Sud de Laupheim, nombreux véhicules, autos et hippos, mitrailleuses de 20.

24 Avril 1945
La mission du Groupement reste la même :
- s'assurer d'un passage sur l'Iller et s'emparer d'Ulm ;
- le Détachement Berthet par l'itinéraire Behlafengen - Beuren - Dorndorf, doit s'emparer du Pont d'Ay ;
- le Détachement Gelliot essayera à trouver un passage â Dietenheim ;
- le Détachement la Lance en réserve, progressera dans le sillage du Détachement Berthet, prêt à l'appuyer ou prêt à se porter' vers le Détachement Geliot, si celui-ci a trouvé un passage ;
- l'Artillerie appuie l'action sur Ay. Positions de batterie à occuper dès que possible dans la Région de Steinberg.
A) Le départ du Détachement Berthet a lieu à 8 heures, comme prévu. La Compagnie le Huède, de plus en plus squelettique, accompagne les chars légers.
La marche débute sans incident. Le 1er Peloton, en tête, fait quelques prisonniers à Beuren. Ils sont mis dans, un camion judicieusement récupéré avant. En arrivant à Ay, le 1er Peloton prend la route de droite afin de gagner le pont.
En fait elle ne mènera qu'à l'hôpital et forcera à un demi-tour. Le 3e Peloton continuera sur la grand route et nettoiera la partie Ouest du village. Le Groupe Bruneau arrive en vue du pont sans réaction notable, mais la destruction est préparée avec des bombes d'avions et mise de feu électrique.
L'Aspirant Bruneau bondit hors de son char avec une pince pour couper les fils. Avant qu'il n'ait pu finir son travail le pont saute sans le blesser gravement et la résistance ennemie se dévoile, mitrailleuses de 20, canons de 40. La fusillade est générale dans le secteur de l'Iller. Le nettoyage est lent et difficile. Le Groupement la Lance est engagé en renfort.
A 11 heures, le 3e Peloton, envoyé en patrouille au Nord d'Ay, tombe sur un canon de 88 en cours d'installation, il le met hors d'usage et capture les servants. Aussitôt un tir de minen, extrêmement ajusté, tombe sur les chars. Le "Limagne " est touché par trois fois, Liotta mortellement blessé ainsi que plusieurs Zouaves.
Les Allemands tirent à la mitrailleuse sur leurs propres soldats prisonniers, au carrefour Nord à proximité du P.C. Ils blesseront ensuite l'infirmier, qui les soigne. L'intervention de l'Artillerie est retardée par suite d'une panne de la voiture radio du Groupe III/68e.
L'observateur d'artillerie, le Commandant Guiton, arrive enfin, et règle les tirs sur les objectifs qui lui sont désignés.
Le P.C. est soumis à un violent tir de minen, bien ajusté. La progression sur Unterkirchberg ne reprend que vers 14 heures. Le 1er Peloton manœuvre en échelon très refusé, le long des bois, tandis que le 2e Peloton attaquera en venant de Kirchberg. Sur la crête d'où l'on voit le village, on aperçoit plus de cinquante travailleurs ennemis qui s'enterrent et deux Groupes installent des canons anti-chars. Des renforts sont demandés aussitôt.
Le Groupement Chéry reçoit l'ordre de se porter sur Altheim, Unterweiler, Gerlen, Hofen. En attendant, l'Artillerie et les chars moyens du Capitaine la Lance, prennent â partie les objectifs signalés, mais l'ordre arrive au Groupement de cesser toute opération dans le secteur et de se replier pour laisser la place aux Unités américaines.
Le 1er Escadron se portera à Biberach pour se mettre à la disposition du Commandant Quinche.
Le Sous-Lieutenant Cabrol est envoyé en avant pour prendre liaison et préparer les cantonnements.
Le Sous-Lieutenant Petiet livre les prisonniers à l'E.M. du C.C. à Laupheim et laisse le "Limagne " et le "Bretagne " à l'atelier.
A 20 heures 40, liaison est prise avec le Commandant Quinche.
B) Un Combat Command américain est arrivé dans le secteur du Groupement Geliot. Le Commandement donne l'ordre de leur laisser la place.
Le Groupement Geliot est ramené sur Hüttisheim. Tous les Commandants d'Unités sont convoqués à 16 heures au P.C. du Colonel, Commandant du 5e R.C.A., qui doit monter une opération de franchissement de l'Iller de vive force et la construction d'un pont. Les préparatifs sont interrompus par l'ordre de laisser la place aux Unités américaines.
C) Détachement Chéry : Se porte à Altheim en vue d'appuyer le Détachement Berthet. L'opération n'a pas lieu et l'Escadron occupe Altheim jusqu'au lendemain.
Situation du Régiment en fin de journée :
P.C. : Laupheim ;
1/5e R.C.A. : Biberach ;
2/5e R.C.A. : Achstetten ;
3/5e R.C.A. : Altheim;
4/5e R.C.A. : Hiittisheim.
Pertes de la journée :
Personnel : deux tués ; trois blessés.
Matériel : néant.
Pertes ennemies :
200 prisonniers, 20 tués, un canon de 88, quelques mitrailleuses de 20 mm.

25 Avril 1945
Le 25 avril, à 52 heures, l'ordre de mouvement suivant parvient au P.C. :
Le C.C. 2 fera mouvement le 25 avril, à partir de 14 heures 45, pour s'articuler dans la région Sud-Est de Biberach.
Itinéraire : Laupheim - Biberach.
Groupement Geliot : Cantonnera à Ummerdorf, Fischbach.
Groupement la Lance : Mittelbuch, Rottom.
Groupement Chéry : Mettemberg.
P.C. : Ringsnaït.
Groupement Labarthe : Ochsenhausen.
Le mouvement s'effectue sans incident sauf pour le Détachement la Lance.
Les véhicules du train et de l'Echelon du 2/5e se trompent de route à la sortie de Ringsnait et filent sur Ochsehhausen encore occupé par l'ennemi.
Un V.L., un H.T. de dépannage sont perdus, ainsi qu'un camion. Un Sous-Officier et un homme blessés, un tué.
Une expédition punitive est montée, au cours de laquelle le Maréchal des Logis Treillard est grièvement blessé d'une balle à la tête. La première ligne de défense allemande est complètement massacrée. Devant une violente réaction d'antichars, l'absence d'appui d'Artillerie et la nouvelle que le Groupement Labarthe a interrompu sa progression, le repli est ordonné sur le cantonnement prévu.
Situation du Régiment en fin de journée :
P.C. : Ringschnait ;
1/5e R.C.A.: Biberach ;
2/5e R.C.A. : Mittelbuch ;
3/5e R.C.A. : Mettenberg ;
4/5e R.C.A. : Ummendorf.
Pertes : deux tués et quatre blessés.
Pertes ennemies : trente tués.

26 Avril 1945
Sans changement.
Les Escadrons profitent de ce repos pour remettre le matériel en état.

27 Avril 1945
Sans changement.
Le 1/5e R.C.A., mis à la disposition du Bataillon Quinche à Biberach, est chargé d'une petite opération de nettoyage dans les bois d'Ingoldingen, Winterstettenstadt, Steinhausen.
Le Peloton Petiet est poussé jusqu'à Aulendorf, où iI trouve des Eléments de la 5e D.B. Les deux chars du 3/5e R.C.A., laissés trois jours avant, sont récupérés dans la journée.

28 Avril 1945
La situation générale est la suivante :
A notre droite ; le C.C. 1 a atteint la ligne Waldsee - Ebenhardzell. A notre gauche, la 7e Armée américaine, après avoir dépassé Memmingen, pousse en direction du Sud, en direction de Kempten.
L'ordre d'opération du C.C. 2 du 27 avril prévoit pour le 28 avril une opération sur l'axe :
Ringschnait - Dietsmans - Leutkirch, en vue d'atteindre la ligne : Leutkirch - Aichstetten - Altrach.
Dispositif et Mission du Régiment :
Un Groupement aux ordres du Colonel de Beaufort comprenant :
- le 5e R.C.A., moins le 3e Escadron ;
- le 1er B.Z.P., moins la 2e Compagnie ;
- le III/68e moins une batterie
En réserve aux ordres du Capitaine Chéry :
- le 3e Escadron et la 2e Compagnie du 1er B.Z.P.
Reçoit l'ordre de se porter :
1) sur la transversale Rotb - Wurzach ;
2) sur la transversale Leutkirch - Altrach.
Effort principal sur Leutkirch.
Le Groupement s'articulera en fin de mouvement dans la zone Leutkirch - Altmannhofen - Diepolshofen.
Le Groupement Labarthe assurera la couverture à l'Est.
a) Le Détachement la Lance :
- 2/5e R.C.A. ;
- 3/1er B.Z.P. ;
opèrera sur l'axe Mittelburg - Rottum - Bellamont - Ellwangen - Haverz.
b) Détachement Gelliot :
- 4/5e R.C.A. ;
- 1/1er B.Z.P. ;
- C.A. ;
opèrera sur l'axe : Fischbach - Diettenwangen - Furamos - Dietmans.
c) Détachement Berthet : 1/5e R.C.A. ;
- Peloton de 57 et 81 ; initialement en réserve à Ummendorf.
Progression sur ordre, sur l'axe : Fischbach - Furamos.
Départ fixé à 5 heures 30.
Le départ est retardé par le manque d'essence.
A 9 heures 40, le Détachement la Lance atteint Bellamont sans aucune réaction. Il attend pour démarrer sur Ellwangen que le Détachement Geliot ait démarré.
A 10 heures 10, le Détachement Geliot atteint Furamos. Le P.C. se déplace d'un bond sur Bellamont qu'il atteint à 10 heures 40.
Le 1/5e a déjà serré à Ummendorf et le 3/5e en réserve se porte à Fischbach.
Le Détachement la Lance atteint rapidement Ellwangen et continue sur Hauerz toujours sans réaction.
Le Détachement Geliot atteint successivement Truilz et Dietsmans.
Le 3/5e se porte à Bellamont et le 1/5e à Ellwangen.
Le P.C. se porte successivement à Ellwangen et Dietmans où il arrive à 12 heures 32.
En raison du manque d'essence, l'Escadron léger ne pourra assurer sa mission.
Il passe en réserve de C.C. et le détachement Chéry est remis à la disposition du Colonel.
A 13 heures, la première transversale étant atteinte, le Colonel donne les ordres suivants :
Détachement la Lance : se portera sur Seitbranz puis Altammshofen : se tiendra prêt ensuite, à participer si c'est nécessaire à l'attaque de Leutkirch.
Détachement Chéry : se portera sur Dietmans et Seitbranz, où il restera en réserve du Groupement.
Détachement Geliot : se portera sur Leutkirch par Diepoishofen.
Artillerie : Position à prendre dans la région de Seitbranz, aussitôt le passage du 2/5e R.C.A. pour appuyer l'attaque de Leutkirch.
L'heure H sera passée par radio.
L'heure H est fixée à 3 heures 45.
Très rapidement le Détachement la Lance atteint Seibranz et le Détachement Geliot, Wiwzach, sans aucune réaction. A Wurzach, le Capitaine Dumesnil prend liaison avec des Eléments du C.C. 1 (Commandant de Maison-Rouge).
L'un et l'autre poursuivent leur progression pendant que le 3/5e, qui a fait mouvement, rejoint Dietmans.
Le Groupement Labarthe, a atteint pendant ce temps Altrach, également sans réaction à 14 heures 25.
Successivement, le Détachement Geliot atteint Diepolshofen puis Leutkirch sans combat à 14 heures 55.
Par contre le Détachement la Lance a de grosses difficultés de terrain entre Seibranz et Almanshofen, quelques snipers également font leur apparition.
Enfin, à 15 heures 35, le Détachement Geliot a terminé le nettoyage de Leutkirch et le Détachement la Lance a atteint Almannshofen. Il prend liaison avec des Eléments du Groupement Labarthe à Aichstetten.
Le Détachement la Lance est poussé sur Niederhofen.
Le Détachement Berthet reçoit l'ordre de se porter à Wurzach et le Détachement Chéry à Scibranz.
Le P.C. fait mouvement sur Leutkirch où il arrive à 16 heures 32.
Articulation du Régiment en fin de journée :
P.C. : Leutkirch ;
1/5e R.C.A. : Wurzach ;
2/5e R.C.A. : Niederhofen ;
3/5e R.C.A. : Seibranz ;
4/5e R.C.A. : Leutkirch.
Pertes : Aspirant Boenisch blessé par accident d'une balle au poumon.
Vers 20 heures, le C.C. 2 envoie l'ordre suivant :
Rien de prévu pour le 29 avril, avant 12 heures.
Une messe sera célébrée par le père le Thilly à 7 heures 15 à la mémoire des morts du Groupement.

29 Avril 1945 :
Situation du Régiment le 29 avril au matin :
P.C. : Leutkirch ;
1/5e R.C.A. : Wurzach;
2/5e R.C.A. : Niederhofen ;
3/5e R.C.A. : Seibranz ;
4/5e R.C.A. : Leutkirch ;
Comme prévu la veille, la matinée est consacrée à un rapide entretien du matériel. Une opération serait prévue vers le Sud dans le courant de l'après-midi.
Vers 11 heures 40, l'ordre suivant arrive du C.C. 2 par téléphone :
" Toutes Unités prêtes â faire mouvement à partir de 13 heures."
Le manque d'essence, empêche de poursuivre rapidement les opérations. 8000 litres sont nécessaires au Régiment.
Vers 11 heures 45 un premier arrivage de 8000 litres parvient au P.C du 1er Escadron.
A 12 heures 10, l'ordre d'opération en date du 29 avril, 11 heures, du C.C. 2 parvient au P.C.
Le C.C. 2 a pour mission de se porter initialement avec son Groupement dans la région de Wiggensbach (quatre kilomètres Nord de Kempten).
L'intention du C.C. 2 est d'axer le gros du C.C. 2 avec la majorité de l'Artillerie sur Wiggensbach en deux colonnes et de se relier au C.C. 1 par un Détachement comprenant :
- un Escadron de chars moyens ;
- une Compagnie d'infanterie ;
- une Batterie d'Artillerie ; sous les ordres du Commandant Geliot.
Articulation du Régiment :
Le Colonel décide de faire reconnaître deux itinéraires en direction de Wiggensbach par l'Escadron léger et les 57 et 81 :
1) Itinéraire par Kimratshofen - Altusried - Döpsried.
2) Itinéraire par Kimratshofen - Wiggensbach.
Le Détachement la Lance se portera sur l'itinéraire N° 2.
Le Détachement Chéry se portera sur Altusried puis sur Depsried.
Le 4/5e marche avec le Détachement Geliot.
Le P.C. se déplacera sur l'axe : N° 2.
Départ 4 heures 30.
Kirmatshofen ne sera pas dépassé sans ordre du C.C. 2.
L'Escadron Berthet atteint rapidement Kimratshofen, malgré la capture de nombreux prisonniers. Il articule son Escadron sur les deux axes qui lui sont fixés.
Lui et deux Pelotons sur l'axe principal : Wiggensbach.
Le Peloton Destremau sur Altusried.
Le P.C. arrive â 15 heures 15 à Kimratshofen, suivi des 2e et 3e Escadrons.
Sur les deux axes, l'Escadron Berthet ne rencontre que quelques isolés.
A 16 heures 30, Altusried est nettoyé et le Peloton Destremau reçoit l'ordre de pousser sur Krugzell puis Dopsried, suivi du Détachement Chéry, qui, arrivé â 17 heures à Altusried, est dépassé par des Eléments du Groupement Labarthe.
A 17 heures 15, le Détachement Berthet a nettoyé Wigensbach où il a fait 90 prisonniers, dont un officier.
Les objectifs sont atteints. Le Colonel obtient du C.C. 2 de continuer la mission pour se porter sur la transversale Isny - Kempten, objectif prévu pour la journée du 30 Avril.
Les ordres suivants sont donnés à 17 heures 20.
a) Détachement Chéry prendra sous ses ordres le Peloton Destremau et se portera sur Waltenhofen par la grande route en traversant Kempten.
b) Détachement Berthet se portera à Ermengerst puis à Buchemberg, où il stationnera.
c) Détachement la Lance, se portera à Higgensbach prêt à intervenir au profit du Détachement Berthet.
Le 4/5e R.C.A., avec le Détachement Geliot, reçoit l'ordre de se porter de Friesenhofen sur le carrefour, cinq kilomètres Sud-Ouest d'Isny.
Le P.C. quitte Kirmaishofen à 18 heures pour Wiggensbach où iI rejoint le Détachement la Lance.
Successivement à 18 heures 40, le 3e Escadron arrive à Kempten et le 1er Escadron à Buchenberg sans incident. Toujours des prisonniers (40). A 19 heures 30, le 3e Escadron, atteint, Walthofen sans incident.
.Le P.C. à 20 heures 30, quitte Wiggensbach pour Kempten où il arrive à 21 heures 45.
Articulation du Régiment en fin de journée :
P.C. : Kempten ;
1/5e R.C.A. : Buchemberg avec les 57 ;
2/5e R.C.A. : Wiggensbach ;
3/5e R.C.A. : Waltenhofen, Geliot : Carrefour Wiler, 5 kilomètres Sud-Ouest d'Isny ;
4/5e R.C.A. : avec un Détachement
Pertes de la journée :
Personnel : néant.
Matériel : néant.

30 Avril 1945 :
Situation en fin de journée le 29 avril :
P.C. : Kempten ;
1/5e R.C.A. : Buchemberg ;
2/5e R.C.A. : Wiggensbach ;
3/5e R.C.A.: Waltenhofen ;
4/5e R.C.A. avec Détachement Geliot : au Sud-Ouest d'Isny.
Des ordres verbaux ont fixé le 29 au soir, Immenstadt comme objectif du Groupement Beaufort et du Groupement Geliot.
L'ordre d'opération du C.C. 2 du 29 avril, 22.30 B, annule les ordres verbaux précédents.
Missions : Le C.C. 2 a pour mission d'atteindre la transversale Immenstadt (exclus), Wertach et de pousser des reconnaissances jusqu'à Hindelang.
Le Groupement Beaufort franchira l'Iller â Kempten et s'articulera en fin de mouvement dans la zone Petershal - Riedis - Vorderburg - Wertach.
Le pont de Kempten devra être franchi à 9 heures.
La composition du Groupement n'a pas changé.
Le 4/5e est toujours avec le Groupement Geliot et a pour mission de franchir l'Iller au Sud de Kempten et de s'articuler en fin de mouvement dans la zone Agathazell - Stephans - Gintels - Kronzegg.
Articulation du Régiment :
Le Détachement Berthet se portera sur Kempten - Sulzberei - Petersthal - Wertach, où il stationnera.
Le Détachement la Lance se portera sur Petersthal par Sulzberei, prêt à appuyer le Détachement Berthet.
Le Détachement Chéry, le pont de Hegge, deux kilomètres de Waltenhofen, est praticable, se portera sur Riedis et Vorderburg où iI stationnera.
P.C. : Petersthal avec le Détachement la Lance.
A 9 heures, ordre est donné au Détachement Berthet d'emprunter la grande route jusqu'à Ay et se rabattre sur Wertach, même objectif.
A 9 heures 20, le Détachement Berthet démarre et le Détachement Chéry qui a reconnu le pont intact, commence son mouvement. Le pont est passé à 10 heures.
Très rapidement, sur la grande route, l'Escadron léger arrive à Ay sans incident et pousse sur Wertach, où il arrive à 11 heures 05.
Wertach est tenu par les Américains.
A 10 heures 45, le P.C. quitte Kempten. Le Détachement Chéry, malgré de grosses difficultés de terrain, arrive assez rapidement à Sulzberg, où il passe devant le Détachement la Lance, pour atteindre Riedis à 11 heures 50 et Vorderburg à 12 heures 15. La route est très difficile.
Le Détachement la Lance arrive à Petersthal tenu par les Américains. Impossible d'y installer le P.C. A 13 heures le Colonel décide de s'installer provisoirement à Moosbach.
Nous attendons les ordres du C.C. 2.
L'après-midi se passe dans les villages atteints.
Le Détachement Geliot, après avoir eu de multiples ennuis de terrain, était à 17 heures à Oberdorf et Martinzell.
Pertes : néant.
Le Détachement Geliot, suivant les ordres reçus a, en début de matinée, fait mouvement sur le pont de Martinzell, par l'itinéraire Weiter - Ritzen - Wertmari - Moos - Waltraun - Rieggis - Oberdorf.
Seuls, deux Pelotons du 4/5e R.C.A. peuvent passer entre Waltraun et Rieggis. La piste devenue impraticable après le passage des deux Pelotons, le reste du Détachement Geliot fait demi-tour et se porte sur Martinzell en passant par Kempten.
Le Capitaine Dumesnil, après avoir passé le pont à Martinzell, s'est porté sur Stephan - Rettenberg sans incident, où le reste du Détachement le rejoint à 19 heures 30.
Deux chars restent enlisés.
Articulation du Régiment pour la nuit.
P.C. : Moosbach ;
1/5e R.C.A. : Wertacb ;
2/5e R.C.A. : Peterstbal ;
3/5e R.C.A. : Vorderburg ;
4/5e R.C.A. : Rettenberg.

1er Mai 1945 :
Nuit calme pour toutes les Unités.
A 8 heures 30, l'Officier de liaison du C.C. 2 apporte l'ordre suivant :
Le 1/5e et le 2/5e R.C.A. sont dans la zone américaine à Wertach et Petersthal. Ils devront dans la journée avoir évacué ces villages. En conséquence ordre est donné de rechercher des cantonnements dans le secteur occupé par le Détachement Geliot.
Le 1/5e reconnaîtra Kranzegg ;
Le 2/5e reconnaîtra Freidorf, Burberg.
Vers 10 heures 40, le 1/5e R.C.A. signale que Kranzegg est occupé par des Eléments amis. Ordre leur est donné de reconnaître Raubenzell et de s'y installer.
Le 4/5e R.C.A. a fait reconnaître Burberg qu'il a trouvé libre. Ordre est donné au 2e Escadron de se porter de suite à ce Village et de s'y installer. Le 4e Escadron, laissera un Détachement jusqu'à l'arrivée du 2e Escadron.
Articulation du Régiment à 12 heures
P.C. : Mossbach ;
- 1/5e R.C.A. : Raubenzell ;
- 2/5e R.C.A. : Burberg ;
- 3/5e R.C.A. : Vorderburg ;
- 4/5e R.C.A.: Rettenberg.
A 15 heures, le P.C. change de cantonne,ment et s'installe à Freidorf et Greggenhofen. En fin de journée, le Régiment reçoit trois Officiers, venant du G.E.R.I.
- Lieutenant Reignac ;
- Sous-Lieutenant Piferini ;
- Sous-Lieutenant Espinas.
Ils reçoivent immédiatement l'affectation suivante :
- Lieutenant Reignac prend provisoirement le commandement de l'E.H.R. ;
- Sous-Lieutenant Piferini est affecté au 1er Escadron (Officier d'échelon) ;
- Sous-Lieutenant Espinas est affecté à l'E.H.,R. (T.C.). en remplacement du Lieutenant Michel.

2 Mai 1945 :
Articulation du Régiment :
- P.C. : Freidorf - Greggenhofen ;
- 1/5e R.C.A. : Raubenzell ;
- 2/5e R.C.A. : Burberg ;
- 3/5e R.C.A. : Vorderburg ;
- 4/5e R.C.A. : Rettenberg.
L'essence n'est toujours pas arrivée et le rayon d'action du Régiment est très limité.
Les chars 76, ont à peine 30 kilomètres.
Les chars légers, 20 kilomètres.
Les véhicules demi-chenilles et à roues, 15 kilomètres.
En fin de journée, l'essence arrive, les pleins sont faits. Le Régiment attend sur place les ordres, en vue de se regrouper pour un repos et une remise en état du matériel.
Le Capitaine Peix, fait prisonnier le 24 avril, et libéré le 1er mai, rejoint le Régiment et reprend le Commandement de l'E.H.R.
Le Lieutenant Reignac reste à l'E.H.R. comme adjoint.

3 Mai 1945 :
Articulation du Régiment :
Sans changement.
P.C. : Freidorf ;
1/5e R.C.A. : Raubenzell ;
2/5e R.C.A. : Burberg ;
3/5e R.C.A. : Vorderburg ;
4/5e R.C.A. : Rettenberg.
En principe, le Régiment fera mouvement le 4 mai dans la Région Nord de Biberach.
Ordre de déplacement et de stationnement N° 4815/3 C.C.2, du 3 mai, fixe les conditions du mouvement et du stationnement.
Le Régiment fera mouvement dans la journée du 4 mai pour se porter dans la Région Nord de Biberach, par l'itinéraire :
Pont de Martinzell - Kempten - Dirtmannsried - Memingen - Biberach - Altheim.
Départ à partir de 9 heures.
P.C. : Altheim ;
1/5e R.C.A.: Schemmerberg ;
2/5e R.C.A. : Untergriesingen ;
3/5e R.C.A. : Schaiblishausen ;
4/5e R.C.A. : Ingergingen.

4 Mai 1945 :
En exécution de l'ordre de mouvement du C.C.2, du 3 mai, N° 4814/3, C.C. 2, le Régiment fait mouvement à partir de 9 heures.
Le P.C. arrive à 13 heures à Altheim, occupé par des Eléments du 2e Cuirassiers qui ont empiété sur la zone du C.C. 2.
Ordre leur est donné de quitter le cantonnement, ce qui est fait à 16 heures 15. Les Escadrons ont rejoint leur cantonnement :
le 1/5e R.C.A. à 16 heures à Schemerberg ;
le 2/5e R.C.A., à Untergriesingen ;
le 3/5e R.C.A., à Sultmettingen ;
le 4/5e R.C.A., à Interkingen ;
l'E.H.R. et T.C., à Aufhofen.
Le Lieutenant Destremau passe du 1er Escadron à l'Etat-Major (Officier de renseignements).

5 Mai 1945
Dans la matinée, le Colonel décide de changer son P.C. qu'il porte à Risstissen. Le 2/5e, très mal installé à Untergriestingen, prend comme cantonnement le village de Untersultmettingen.
Mouvement terminé à 12 heures.
Articulation du Régiment :
P.C. : Risstingen ;
1/5e R.C.A. : Schemmerberg ;
2/5e R.C.A. : Untersultmettingen ;
3/5e R.C.A. : Obersultmettingen ;
4/5e R.C.A. : Inkergingen.

6 Mai 1945
Sans changement.
Le Lieutenant Schreiber est muté à Paris auprès du Général, chargé de l'Administration française du Grand-Berlin.
Nous perdons également le Lieutenant Foerst et le Sous-Lieutenant Foucher, absents depuis six semaines.

7 Mai 1945
Sans changement.
Le Régiment doit faire mouvement.

7 - 8 Mai 1945
Sans changement.
A 19 heures, le Régiment est alerté et doit être prêt à partir à minuit. Un peu plus tard, l'heure du départ est fixée à 2 heures, puis à 3 heures, la tête du Régiment devant être au P.I. Biberach à 3 h 30.
Le Régiment fera mouvement sur la région de Landau, où toute la 1ère D.B. doit se regrouper.
Exécution de l'ordre de mouvement VT N° 357/MOV de la 1ère D.B. du 7 mai 1945.
Itinéraire : Biberach - Buchau - Saulgau - Herbertingen - Rulfingen - Sigmaringen - Gaumertingen - Hechingen - Horb.
Zone de stationnement pour le 8 mai au soir :
- Schoploch ;
- Glatten.
Départ des éléments dans l'ordre : 1, 3, 2, 4, P.C., T.C., T.R. Départ du 1er Escadron à 2 heures 45. Départ des derniers Eléments à 4 heures.
L'itinéraire est bon, mais il est emprunté par une grande partie des Eléments de la D.B.
En particulier le 2e Cuirassiers, le 2e R.C.A., le 5e R.C.A., l'Artillerie, ce qui provoque de nombreux embouteillages.
D'autre part à Hausen, la circulation routière n'a pas réglé le mouvement sur Failingen. Un Escadron du 5e R.C.A. et un groupe d'Artillerie bloqués par un pont détruit, sont obligés de faire demi-tour, ce qui provoque un embouteillage invraisemblable.
L'étape est beaucoup trop longue : 211 kilomètres.
Beaucoup de chars ont des avaries mécaniques.
Le P.C. arrive à 17 heures à Scoploch, qui est déjà occupé par un dépôt de munitions et des unités de D.C.A.
Le 4e Escadron, qui devait cantonner avec le P.C., s'installe dans un village voisin.

9 mai 1945
L'essence devant arriver dans la nuit, le régiment fera mouvement sur Landau à partir de six heures par l'itinéraire :
Freudenstadt - Oberkirch - Pont de Kehl - Strasbourg - Haguenau - Wissembourg - Landau.
Les escadrons appartenant l'ordre : 3, 4, 2, 1. Ils sont regroupés à l'entrée du Pont de Kehl pour défiler dans Strasbourg.
À la sortie nord de Strasbourg, la circulation routière indique un nouvel itinéraire à suivre : Bischwiller - Seltz - Lauterbourg - Kandel - Spire.
Étape de 220 km pour la journée.
Zone de stationnement : Schifferstadt - Waldsee.
Arrivée à Schifferstadt à 21 heures 15.
En fin de journée :
- PC : Schifferstadt avec le premier et le deuxième escadron, ainsi que l'E.H.R.
- le quatrième et le troisième escadron à Waldsee.
De nombreux chars sont en panne sur la route.
Faute d'huile, plusieurs moteurs ont été détériorés. Les quantités de galets sont à changer.

10 mai 1945
Sans changement.
À 17 heures 15, le colonel reçoit l'ordre de se rendre au PC de la première armée avec le Lieutenant Destremau, officier des renseignements. Il part avec sa Mercedes et deux conducteurs. Le trajet à effectuer étant d'environ 400 km.

5ème REGIMENT DE CHASSEURS D'AFRIQUE

ETAT MAJOR :

MF 42230

   
M 4 A?   BAYARD    
M 4 A1 76mm   DUGUESCLIN    
M 4 A2
  CURELY   détruit à Grünhutte le 01 12 1944
M 4 A2   DESAIX    
M 4 A2   COMMANDANT BOSSUT Lt   ROULAND
 
    DESAIX    

1er ESCADRON :

MF 42231

   
M 5 A1   ALSACE    
M 5 A1   POITOU    
M 5 A1   FLANDRES   détruit à Soultz le 04 02 1945
M 5 A1   ANJOU   détruit à Soultz le 04 02 1945
M 5 A1   ANJOU II    
M 5 A1   ANJOU III    
1er PELOTON :     Lt BROSSARD de CORSIGNY  
M 5 A1   AUVERGNE Asp SCARAMANGAS détruit à Magny le 05 09 1944
M 5 A1   AQUITAINE   détruit à La Valette le 21 08 1944
M 5 A1   AQUITAINE II    
M 5 A1   AQUITAINE III    
M 5 A1 439564 ARTOIS   détruit à La Valette le 21 08 1944
M 5 A1   ARTOIS II    
M 5 A1 446035 AUNIS    
M 5 A1   AUNIS II    
2ème PELOTON :     SLt DESTREMAU  
M 5 A1   BEARN Lt ROULAND détruit à Saint Désert le 05 09 1944
M 5 A1   BEARN II    
M 5 A1 
  BOURGOGNE   détruit à Freiolsheim (D) le10 04 1945
M 5 A1   BRETAGNE   détruit à La Valette le 22 08 1944
M 5 A1   BERRY    
M 5 A1 446054 BOURBONNAIS    
3ème PELOTON     SLt de MONTALEMBERT  
M 5 A1   LIMAGNE   perdu à Cité Amélie I le 30 01 1945
M 5 A1 432712 LORRAINE   perdu à Cité Amélie I le 30 01 1945
M 5 A1   LYONNAIS   détruit à Magny le 25 09 1944
M 5 A1   LYONNAIS II    
M 5 A1 432662 LIMOUSIN   détruit à Spielberg (D) le 08 04 1945
M 5 A1   LANGUEDOC   perdu à Cité Amélie I le 30 01 1945
M 5 A1   LAURAGAIS   détruit à Wald (D) le 19 04 1945
2ème ESCADRON :   MF 42232 Cne SEGUINS  
M 4 A2 445139 PARIS    
M 4 A2 445128 POITIERS    
1er PELOTON :     SLt SCHREIBER  
M 4 A2 445129 REIMS   détruit à La Valette le 21 08 1944
M 4 A2?   REIMS II
  perdu le 20 01 1945
M 4 A2 444675 RENNES   détruit à La Valette le 21 08 1944
M 4 A2   RENNES II    
M 4 A2 444677 ROCROI    
M 4 A2
445131 ROCHEFORT   détruit à Grünhute le 01 12 1944
M 4 A2   ROCHEFORT II   détruit à Cité Langenzug le 28 01 1945
M 4 A1 76mm   ROCHEFORT III    
M 4 A2?
445133 ROUEN   détruit à Langensteinbach (D) le 08 04 1945
2ème PELOTON :     Adj FLORENT  
M 4 A2 445132 SAUMUR   détruit à Gensbach (D) le 11 04 1945
M 4 A2 444679 SOISSONS   détruit à Grünhutte le 30 11 1944
M 4 A1 76mm   SOISSONS II    
M 4 A2 444678 STRASBOURG Lt SAUVEGRAIN détruit à La Valette le 21 08 1944
M 4 A2   STRASBOURG II    
M 4 A2 444680 SAINT CYR    
M 4 A2 468337 St MALO   détruit à Löffenau (D) le 11 04 1945
3ème PELOTON :     Asp Le CORRE  
M 4 A2 445134 VENDOME Asp Le CORRE détruit à Cité Langenzug le 28 01 1945
M 4 A2 444682 VERDUN MdL MAIRESSE-LEBRUN détruit à La Valette le 23 08 1944
M 4 A2   VERDUN II   détruit à Mühlenbach (D) le 12 04 1945
M 4 A2 444681 VESOUL    
M 4 A2 444683 VOUZIERS    
M 4 A2 444676 VERSAILLES MdL DUVAL  
3ème ESCADRON :   MF 42233 Cne CHERY  
M 4 A1 76mm   VALMY Asp CLAVERIE détruit à Tiergarten (D) le 15 04 1945
M 4 A2?   WAGRAM    
1er PELOTON :     Lt LOUSTEAU  
M 4 A2   AUSTERLITZ    
M 4 A2   ARCOLE    
M 4 A2   ALMA    
M 4 A2   AUERSTAEDT   détruit à Tiergarten (D) le 15 04 1945
M 4 A2   ARGONNE    
2ème PELOTON :     Lt d’ARAM  
M 4 A2   FRANCE Lt d’ARAM détruit à Freiolsheim (D) le 10 04 1945
M 4 A2   FORT DE VAUX    
M 4 A2   FLEURUS    
M 4 A2   FRIEDLAND    
M 4 A2   FONTENOY    
3ème PELOTON :     SLt de BOISGELIN  
M 4 A2   MALAKOFF   perdu au Pont du Bouc le 3 décembre 1944
M 4 A?   MALAKOFF II    
M 4 A2?   MARNE   détruit à Cité Langenzug le 28 01 1945
M 4 A? 
  MARNE II    
M 4 A2?   MARENGO   détruit à Cité Langenzug le 28 01 1945
M 4 A?   MARENGO II    
M 4 A2?   MARIGNAN    
M 4 A2?   MOSKOWA    

4ème ESCADRON :  

MF 42234

Cne DUMESNIL  
M 4 A2   RICHELIEU    
M 4 A2   TOURVILLE    
M 4 A1 76mm   TURENNE    
1er PELOTON :     SLt   PORY  
M 4 A2   LUXEMBOURG   détruit au bois de Moos le 30 01 1945
M 4 A2   LASSALE    
M 4 A2   LANNES    
M 4 A2   LAPERRINE    
M 4 A2   LOUVOIS    
M 4 A2   LYAUTEY    
2ème PELOTON :     Lt PINOTEAU  
M 4 A2   MONTCALM    
M 4 A2   MONTBRUN   détruit à Ettlingen (D) le 07 04 1945
M 4 A2   MONTLUC    
M 4 A2   MARCEAU    
M 4 A2
  MURAT   détruit à Meursault le 06 09 1944
3ème PELOTON :     Asp GOUMAND  
M 4 A2   CATINAT    
M 4 A2   CAMBRONNE   détruit à Moosbronn (D) le 10 04 1945
M 4 A2   COURBET    
M 4 A2   CLISSON   détruit le 28 11 1944
M 4 A2   CONDE    
M 4 A2   CHOISEUL    
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