2e RÉGIMENT DE SPAHIS ALGÉRIENS
 
    DE RECONNAISSANCE

         
       JOURNAL DE MARCHES ET OPÉRATIONS

 

 
 

 
1er AOUT 1944

Le 2e R.S.A.R. (moins un escadron laissé à Saint LEU aux ordres du Chef d’Escadrons de CHABOT) est stationné dans une région à proximité d'ORAN où se font les opérations de Waterproofing avant l'embarquement. Le matériel du 4e Escadron embarque du 1er au 4 août sur le G. BANKROFT.

2 AOUT 1944

Début de l'embarquement du matériel du 1er Escadron et de l’E.H.R. sur le S/S NICHOLSON.

3 AOUT 1944

Commencement de l'embarquement du matériel du 3e Escadron (matériel) sur le S/S CROSBY and NOYES.

4 AOUT 1944

Fin de l’embarquement du matériel du 1er escadron et de l’E.H.R. sur le S/S NICHOLSON.
Le lieutenant de MERODE (4e Escadron) est hospitalisé à ORAN (reins).
Le Lieutenant GRANDCLAUDE (2e Escadron) rentre du stage de tir à TUNIS, et rejoint le détachement de CHABOT à SAINT-LEU.

5 AOUT 1944

R.A.S.

6 AOUT 1944

Fin de l’embarquement du matériel du 3e Escadron.

7 AOUT 1944

R.A.S.

8 AOUT 1944

Embarquement du personnel des Unités :
1er Escadron et E.H.R. à 10 heures à ORAN sur le Liberty Ship NlCHOLSON 64,
4e Escadron à 10 heures à MERS EL KEBIR sur le Liberty Ship BANKROFT,
3e Escadron à 13 heures à ORAN sur le Liberty Ship CROSBY and NOYES 58.

Montent en outre sur le NICHOLSON, dont le Lieutenant-Colonel LECOQ est le Commandant d'Armes :
l'E.M. du 1er Bataillon du 1er Zouaves (Chef de Bataillon BARBIER avec le drapeau du 1er Zouaves),
la 8e Batterie du 3/68e R.A., aux ordres du Capitaine GUITTON,
la 2e Compagnie du 15e Bataillon Médical (Médecin Capitaine HANNEQUIN),
Un détachement de 10 hommes et un Sergent de la Compagnie de Transmission 91/84.

ORDRE DE BATAILLE DU REGIMENT
à la date du 9 août 1944

I.- ELEMENTS EMBARQUES
Colonel Commandant le Régiment : Lieutenant-Colonel LECOQ
Chef d’Escadrons Adjoint : Commandant de la CHAUVELAIS
Chef d'Escadrons, Chef du Service auto : Capitaine WATIER
Chef d’Escadrons, Chargé des Trains : Commandant COURTOIS
Officier Adjoint au Cdt en second : Capitaine DAUGER
Officier de liaison (Indigène) : S/Lieutenant DJIDAR
Officier de Renseignement : Capitaine ORDIONI
Officier des Transmissions : Capitaine de CONDE
Capitaine Commandant l’E.H.R. : Capitaine CASTEL
Officier des Détails : Lieutenant DORELLI
Officier d'approvisionnement : S/Lieutenant RIVES
Médecin Capitaine : Capitaine BOUZONIE
Médecin Adjoint : Médecin S/Lt OULD AOUDIA
Officier Commandant le Peloton d'Echelon : Lieutenant CHAUPE
Officier chargé de l’Essence et des Munitions : Lieutenant MONTUORI

1er Escadron - Chars légers
Capitaine Commandant : Capitaine OSTER
Lieutenant Commandant le 1er peloton : Lieutenant MAGDELAIN
Lieutenant Commandant le 2e peloton : Lieutenant SAINT-OLIVE
Lieutenant Commandant le 3e peloton : S /Lieutenant LAINE
Officier Commandant le peloton d’Echelon : Aspirant DOBRENN

3e Escadron - AM.
Capitaine Commandant : Capitaine de BAULNY
Adjoint au Capitaine Commandant : S/Lieutenant ALLAND
Lieutenant Commandant le 1er peloton : Lieutenant de SAUVEBOEUF
Lieutenant Commandant le 2e peloton : Lieutenant de BUZONNIERES
Lieutenant Commandant le 3e peloton : Adjudant-Chef CORNU
Officier Commandant le Peloton d’Echelon : S/Lieutenant LAMY

4e Escadron - AM.
Capitaine Commandant : Capitaine BAUDOUIN
Officier Adjoint au Capitaine Commandant : Lieutenant de VAUBLANC
Lieutenant Commandant le 1er peloton : Lieutenant. de GASTINES
Lieutenant Commandant le 2e peloton : S/Lieutenant CANIOT
Lieutenant Commandant le 3e peloton : S/Lieutenant de COETLOGON
Officier Commandant le Peloton d’Echelon : Adjudant-chef CASTEL
Officier en surnombre : S/Lieutenant BREUIL (Adjoint au Capitaine ORDIONI, Officier de Renseignement)
Le Sous-lieutenant BREUIL descendent du NICHOLSON en même temps que sont débarqués de 14 à 15 heures entre le Cap SARDINEAU et la NARTELLE :
- 5 camions de l'E.H.R.
- 1 camion du 1er escadron
- 2 chars du 1er escadron
L'artillerie de marine et l'aviation ont fait des dégâts tout le long de la côte qui a été prise le matin du 15 août par les premières Unités débarquées : Commandos et éléments américains.

La défense n'était pas très forte ; 5 à 600 prisonniers sont groupés à la NARTELLE.

PC, 4e Escadron et éléments de l’E.H.R. et du 1er Escadron débarqués à GRIMAUD.

17 AOUT 1944

Le personnel embarqué sur le PARKER est débarqué à partir de 18 heures dans la baie de SAINT-TROPEZ ; les éléments du Régiment rejoignent à pied GRIMAUD par COGOLIN (12 kilomètres environ) sous une légère pluie d’orage.
Ils arrivent au bivouac vers 22 heures 30.

18 AOUT 1944

Le Lieutenant-colonel LECOQ se rend à 09 heures 30 à COGOLIN au Grand rapport de l'Armée ” B ”.

19 AOUT 1944

A 2 heures du matin le spahi MEYER du 1er Escadron, de garde, est blessé par balle tirée par un inconnu. Il a la cuisse gauche fracturée et la droite traversée.
Il est évacué sur un poste de secours américain.
A 13h15, arrive l'Ordre du Général Commandant l'Armée B prescrivant de mettre un escadron de reconnaissance à la disposition du Général Commandant la 3e DIA (PC les VIDAUX au Nord Est de PIERREFEU).
Le 4e Escadron (Capitaine BAUDOUIN) formé de deux pelotons AM (de GASTINES et CANIOT) et d'un peloton d’échelon (Adjudant-chef CASTEL) quitte le bivouac à 15h15, pour se rendre à NEOULES se mettre à la disposition du Groupement BONJOUR (3e R.S.A.R.) conformément aux instructions de la 3e DIA (Ordre particulier n° 2).
Le 3e Peloton de l'Escadron (de COETLOGON) dont le personnel est seul débarqué reste à GRIMAUD.
Par CARNOULES et MEOUNES cet escadron rejoint le domaine de CHIBRON à 3 km Ouest de SIGNES où est bivouaqué le 3e R.S.A.R.

20 AOUT 1944

1) Les Lieutenants DORELLI et MONTUORI descendent du NICHOLSON qui est mouillé devant SAINTE-MAXIME et rejoignent à 15 heures le bivouac du Régiment.
A 20 heures début du déchargement des 1er, 3e Escadrons et de l’E.H.R. sur une plage à proximité et au Sud de SAINTE-MAXIME.
2) A l’Escadron BAUDOUIN, 05h30 réception de l’Ordre n° 3 du Colonel Commandant le 3e R.S.A.R.
A 06h30 l’Escadron, en liaison avec le Bataillon FINAT-DUCLOS, prend possession du Carrefour "LE CAMP".
A 11 heures, le Peloton de GASTINES occupe le village de CUGES les PINS et fait 4 prisonniers pendant que le peloton CANIOT reconnaît la route N° 8 entre "LE CAMP" et la G.C.22, ramenant 1 prisonnier.
A 11 heures 30, l’Escadron est regroupé à "LE CAMP" conformément à l’Ordre n° 5 du Colonel Commandant le 3e R.S.A.R.
Vers 14 heures 30, l’Escadron éclairé par le Peloton CANIOT et 2 TD se porte sur le BEAUSSET où sont pris les premiers contacts sérieux.
De nombreux allemands sont faits prisonniers et l’Escadron prend la liaison dans la soirée avec les éléments du 3e R.S.A.R. venus par la route Nationale n° 8.
En fin de mission, l’Escadron s’installe aux issues Sud et Sud-ouest du BEAUSSET où il échange pendant la nuit quelques coups d’armes automatiques avec l’ennemi.
Le 2e Escadron resté en A.F.N. embarque son matériel sur 2 Liberty-Ship et fait partie d'un convoi qui quitte ORAN à 18 heures.

21 AOUT 1944

1) Le Régiment est mis aux ordres du Général du VIGIER, Commandant la 1ère Division Blindée (Ordre Général n° 1 du Général Commandant l’Armée "B").
2) Le 1er et le 3e Escadrons font mouvement sur St. ZACHARIE par GONFARON, FLASSANS, BRIGNOLES et TOURVES où se porte le PC de la
1ère Division Blindée (Ordre Général n° 2).
Fin de mouvement à 21 heures sans incident.
3) Par Ordre n° 11, l’Escadron BAUDOUIN, mis à la disposition du Colonel VANHECKE Commandant le 7e Chasseurs, part à 06h30 en direction de BANDOL.
Le peloton de GASTINES, arrêté par les destructions du Viaduc et les champs de mines qui obstruent la route nationale, prolonge son action sur BANDOL par des patrouilles à pied.
Les TD font un passage sous le viaduc, pendant qu’une section du Génie mène à bien les opérations délicates du déminage.
Le Peloton de GASTINES occupe le carrefour Ouest de BANDOL pendant que des patrouilles à pied sont poussées en direction de la CRIDE et que le Peloton CANIOT est envoyé sur SANARY par le chemin du Pont d’ARAN.
Vers 11 heures 45, les batteries allemandes du fort de la CRIDE entrent en action sur le Viaduc et le Boulevard du front de mer de BANDOL, faisant un certain nombre de victimes parmi les éléments du Génie et blessant 2 spahis du Peloton de GASTINES.
TD et 155 prennent violemment à partie les batteries ci-dessus et le duel se prolonge jusqu'en fin d’après-midi.
A 13 heures 30, le Peloton de GASTINES guidé par le Curé de LE PLAN part à la recherche de 200 allemands armés qui se dirigent vers l’Ouest ; la colonne rejointe est immédiatement attaquée et dispersée (nombreux tués, blessés et prisonniers).

22 AOUT 1944

1) Les Escadrons de BAULNY et OSTER regroupés au début de la matinée assurent la défense de St. ZACHARIE et du PC de la 1ère DB (Ordre particulier n° 5).
Un peloton (de BUZONNIERES) de l’Escadron de BAULNY est envoyé en reconnaissance sur TRETS, retour par la route d’AURIOL, dans la matinée.
RAS.
Un autre peloton (CORNU) du même escadron est envoyé en liaison avec le CC1 et la 3e DIA sur ROQUEVAIRE et GEMENOS. RAS. (Ordres particuliers 3, 4, et 5).
Ce peloton doit écourter sa mission et rentrer directement faute d'essence après autorisation du Général de Division.
Aucun ravitaillement en essence n'est encore parvenu, les réservoirs sont à peu près vides. En conséquence et malgré le désir du Général Commandant la 1ère Division Blindée, le Régiment ne peut faire mouvement en direction de la DURANCE dans le courant de l’après-midi, en profitant de l'action montée par le CC2 (Colonel KIENTZ) sur la résistance ennemie de PEYPIN. L'Ordre particulier n° 5 bis doit être annulé.
2) A l'Escadron BAUDOUIN, la patrouille MONTES est envoyée avec 2 TD aux ordres du Lieutenant LE MENIAU en direction de St CYR - LA CIOTAT où elle s'installe en fin de journée.
- Le peloton CANIOT patrouille toute la journée au Nord de SANARY et fait de nombreux prisonniers.
- En fin de soirée un Officier allemand, amené par le 2e Peloton (CANIOT) vient négocier la reddition de son détachement.
- Nombreux tirs d'artillerie ennemie et gros dégâts au PC du Colonel VAN HECKE.

23 AOUT 1944

1) Un ravitaillement de 12.000 litres d'essence arrive en fin de nuit du 22 au 23.
2) A 07 heures le Colonel est appelé au PC de la 1ère Division Blindée et reçoit l'ordre verbal suivant du Général du VIGIER :
" L'affaire de PEYPIN est sur le point d'aboutir. Portez-vous, dès le ravitaillement en essence de votre Régiment terminé, sur la transversale LE GRIFFON - AIX, avec mission :
a) d'occuper la station d'émission radio de REALTORT et d’en empêcher éventuellement la destruction.
b) de prendre la liaison à AIX avec la 3e DI américaine.
Départ immédiatement.
L’exécution du mouvement fait l'objet des ordres particuliers n° 6 et 7.
En outre l’itinéraire et la mission sont dictés aux Capitaines Commandants à la sortie Ouest de St ZACHARIE et signés par le Colonel sur leurs multi-copies.
ITINERAIRE : AURIOL – LA BOUILLADISSE – MINET – SIMIANE – CABRIES – CALAS – REALTORT.
3) L'Escadron de BAULNY décolle à 09 heures 45 et capture au Nord de LA B0UILLADISSE trois prisonniers de la flottille de TOULON réfugiés dans les bois à proximité de la route.
A 10 heures le peloton de COETLOGON décolle en direction d'AIX (Ordre particulier n° 7).
Le 1er Escadron (Capitaine OSTER) laisse un peloton en cours de ravitaillement d'essence à la garde du PC de la 1ère Division Blindée.
A 12 heures 15, l'Escadron de BAULNY atteint la station de REALTORT sautée depuis le 21 et le carrefour LE GRIFFON déjà occupé par les américains.
A la même heure le PC lourd et le 1er Escadron laissés à SIMIANE en raison des renseignements donnés par les TABORS et les habitants sur l'activité ennemie vers SEPTEMES, reçoivent l'ordre de rejoindre CALAS (ordre particulier n° 8).
Le Peloton laissé à St ZACHARIE serre vers 13 heures.
La mission est remplie.
5) Le mouvement du Régiment commence à 19 heures 30 (ordre Général n° 2).
Vers 20 heures le PC se porte couvert par le 1er escadron et le peloton COETLOGON sur MAUSSANE par PELISANNE - SALON - EYGUIERES.
Il y arrive vers 2 heures du matin.
En cours de route, la colonne est arrêtée pendant 1 heure 30. Les ponts de la route à 6 km Nord de MOURIES sont minés ; le déminage est effectué par les éléments de tête (escadron OSTER).
L’escadron de BAULNY atteint TARASCON à 22 heures et rend compte que tous les ponts sont sautés.
6) A l’escadron BAUDOUIN, patrouilles en direction de SANARY et du château de la MILLIERE. Le 1er Peloton ramène 7 prisonniers et le 2e en ramène 4.

25 AOUT 1944

1) L’escadron OSTER atteint son objectif à 2 heures 30 et signale que tous les ponts sont sautés.
2) L’escadron de BAULNY reçoit l’ordre de se porter sur AVIGNON pour essayer d’y franchir la DURANCE d’abord, le RHONE ensuite.
À 09 heures 30 il rend compte qu’une patrouille AM a franchi la DURANCE à gué en amont du pont de ROGNONAS.
Gué aménageable pour tous les véhicules. Il fait commencer le travail par les F.F.I.
La patrouille a poussé jusqu’aux abords Sud d’AVIGNON qui est libre.
3) Vers 10 heures le Général du VIGIER passe au PC à MAUSSANE et part avec le Colonel et le Commandant du Génie de la Division reconnaître les passages de la DURANCE.
4) Le Lieutenant-colonel LECOQ prend le commandement d’un Groupement ayant pour mission d’occuper AVIGNON et de franchir le RHONE si possible.
Composition du Groupement :
2e R.S.A.R. moins :
a) - l’Escadron BAUDOUIN toujours détaché à la 3e DIA dans la région de MARSEILLE.
b) - l’Escadron OSTER qui reste à la garde d 'ARLES jusqu’à relève par le CC2.
Le 1er Bataillon du 1er Zouaves aux ordres du Chef de Bataillon BARBIER.
1 Batterie du 3/63e R.A.A. aux ordres du Capitaine GUITTON.
1 Escadron de TD du 9e R.C.A. aux ordres du Capitaine GIRAUD.
1 Section du Génie.
(Note n° 15/3 OPS de la 1ère Division Blindée)
5) Le mouvement du PC s’exécute par l'itinéraire : St-REMY - ROGNONAS.
A L'arrivée à St-REMY le Colonel est appelé par des civils qui lui demandent aide pour arrêter les exécutions sommaires commencées depuis quelques heures par les F.F.I.
6) Le Groupement passe la DURANCE à gué à partir de 20 heures. Passage difficile et dangereux. Toutes les jeeps doivent être remorquées. La sortie du gué labourée par les chenilles devient de plus en plus dure.
Fin du mouvement à 4 heures du matin, sauf pour la section du Génie qui n’a pas rejoint.
7) Stationnement provisoire dans AVIGNON :
PC : Place du Palais.
Escadron de BAULNY : en surveillance devant les passages du Rhône discontinus ou détruits.
Bataillon BARBIER : Rocher des Doms
Batterie GUITTON : Allées Ouest d'AVIGNON.
Escadron GIRAUD : Rues de la République et Clemenceau.
8) A l'Escadron BAUDOUIN, pourparlers concernant la reddition des batteries et des forts situés à l'Ouest de TOULON avec un Officier allemand.

26 AOUT 1944

L'organisation de l'occupation et de la défense d'AVIGNON est réglée au lever du jour par l’Ordre Général n° 3 du Régiment :
1) les reconnaissances de l’escadron de BAULNY seront éventuellement protégées par les tirs de la Batterie d’Artillerie.
2) le Bataillon de Zouaves doit être en mesure d'empêcher toute infiltration de l'ennemi venant d'ORANGE, CARPENTRAS ou l’ISLE sur SORGUE.
3°) En outre, en raison de l'agitation créée en ville quelques heures après l’arrivée du Groupement par des bandes de F.T.P., les unités reçoivent l'ordre verbal d’avoir un élément prêt à intervenir éventuellement pour rétablir l’ordre.
4) La section du Génie (Lieutenant SUE) de la Compagnie DOUINCE rejoint vers 7 heures. Le Lieutenant SUE reçoit l'ordre suivant :
a) Reconnaître le RHÔNE et ses passages possibles ou existants entre le pont du chemin de fer et le pont route.
b) Construire des moyens de passage discontinus pour les véhicules du groupement (30 tonnes maximum).
5) A 10 heures le colonel, le capitaine de BAULNY et le lieutenant de BUZONNIERES passent en jeep sur la rive ouest du Rhône.
a) par le bac à traille existant sur le bras vif.
b) par le pont légèrement endommagé sur le bras mort.
Ils atteignent BELLEVUE sans difficulté. Population craintive.
6) A la suite de la reconnaissance effectuée par le lieutenant SUE, il ressort que :
a) Le bac à traille a besoin d’être renforcé. Le travail sera terminé à 14 heures.
b ) La construction des moyens discontinus entreprise immédiatement permettra le passage à 15 heures des véhicules de 9 tonnes et à 18 heures de ceux de 18 tonnes.
c) L’amélioration du gué de la DURANCE est en cours.
Le Lieutenant SUE fait preuve d’initiative et d’une activité remarquables malgré le danger du RHÔNE et le manque de moyens.
7) Le franchissement du RHÔNE est commencé à 14 heures 30 sans plus attendre (Ordre particulier n° 12).
Il est tenté à l’aide du bac à traille amélioré pour les véhicules jusqu'à 10 tonnes (malgré les craintes du Commandant du Génie de la 1ère D.B.).
En fin de journée la plus grande partie de l'escadron de BAULNY est passé sauf les obusiers M 8.
8) Les reconnaissances sur la rive Ouest du RHÔNE ont atteint ROQUEMAURE et REMOULINS qui sont libres.
9) Vers 20 heures, un Officier du maquis (Groupe ”ARDENNES"), le Lieutenant PICHAT vient en liaison au P.C. Son Groupe est sur le point de quitter la campagne pour rejoindre BAGNOLS. La région serait encore parcourue par des éléments ennemis en retrait marchant de nuit et se cachant de jour dans les forêts, en particulier entre REMOULINS et CONNAUX.
À 23 heures le Capitaine DAUGER part avec le Lt PICHAT pour se rendre au PC du Groupe "ARDENNES", y recueillir les derniers renseignements et reconnaître rapidement la région.
10) A 18 heures le Commissaire à la Guerre et le Général Commandant l’Armée B arrivent au PC du Régiment. Ils passent un détachement d’honneur en revue (peloton de COETLOGON) et vont ensuite à la Mairie.
11) Au 4e Escadron, le peloton de GASTINES fait 15 prisonniers vers 4 heures du matin sur la route du BEAUSSET.
Vers 11 heures les allemands font sauter le fort de SIX FOURS ; la garnison forte de 490 hommes se rend une heure plus tard à l’Escadron.
Dans l’après-midi celle du port de BREGAILLON (800 hommes) se rend au Capitaine BAUDOUIN.
A 18 heures départ pour AIX en PROVENCE où l’Escadron arrive à 22 heures.
12) Au cours de la nuit les travaux d’aménagement du passage du RHÔNE sont poursuivis par la section du S/Lieutenant SUE qui se heurte à des difficultés matérielles de tous ordres, à l'apathie et au scepticisme des Officiers et des sapeurs du Génie d'AVIGNON démobilisés sur place en 1942.
13) Le personnel du 2e Escadron resté en A.F.N. embarque sur THUROTON à 8 heures à MERS EL KEBIR et partira le lendemain à 10 heures.
14) Le matériel du 2e Escadron débarque à St RAPHAËL.

27 AOUT 1944

1) - L’Escadron BAUDOUIN rejoint à 07 heures le PC du Régiment à AVIGNON, venant par AIX de la région de TOULON où il a perdu 2 blessés (brigadier MIGUEL et Spahi VANHOUTTENGEN).
2) - Deux détachements aux ordres du Capitaine de BAULNY et du Capitaine LEHUEDE du 1er Zouaves sont constitués pour le passage du RHONE et les opérations à l'ouest du fleuve (Ordre particulier n° 13).
Le détachement LEHUEDE était à l’origine prévu aux ordres du Capitaine BAUDOUIN. Le changement de Commandement a été effectué sur l’intervention du Commandant BARBIER en raison de l’ancienneté du Capitaine LEHUEDE.
3) - Le franchissement du RHÔNE est poursuivi dès le lever du jour uniquement par le bac à traille. La portière de 30 tonnes n’est prête qu’à 13 heures. Le passage des véhicules lourds commence à la même heure, malgré le danger présenté par le RHÔNE qui grossit et le courant qui augmente.
La portière est constituée de 5 bateaux d'équipages en caoutchouc, actionnée par un bateau à moteur récupéré et pouvant porter les véhicules de 30 tonnes.
Elle réussit à transporter dans la journée en plus de véhicules à roues, 1 Half-track, 3 scout-cars, 2 chars M 8 et 1 TD ; mais le moteur tombe en panne et malgré les essais pour adjoindre un deuxième bateau à moteur également récupéré, ce mode de franchissement devra être abandonné dans la matinée du 29.
4) - Le Capitaine de CONDE est envoyé à ORANGE pour y prendre la liaison avec l’armée U.S. et en rapporter l’étendard du 2e Cuirassiers gardé pendant l’occupation allemande par le Colonel DESPREZ.
La liaison est prise mais l’étendard a quitté ORANGE pour la Creuse où il est caché.
5) - A 11 heures une délégation du Régiment et le Colonel assistent à une Messe d’action de grâce ordonnée par le Général du VIGIER.
La ville est en effervescence ; le désordre y est mis par les F.T.P. et de nombreux ivrognes.
6) - Le Capitaine DAUGER rentre vers midi de sa reconnaissance sur CONNAUX.
Il rapporte des renseignements sûrs concernant les effectifs allemands en retraite vers le Nord et leurs axes de repli.
7) - Le détachement de BAULNY termine son passage dans l’après-midi et atteint REMOULINS.
Le passage du détachement LEHUEDE commence immédiatement, l’escadron BAUDOUIN en tête. Il se poursuivra au cours de la nuit par le bac à traille, d’ailleurs détérioré dans ces appontements pendant 2 heures.
8) - En fin de journée l’Ordre d’Opération n° 4 de la 1ère Division Blindée fixe la mission du régiment au 28 Août. En conséquence les détachements de BAULNY et LEHUEDE reçoivent l’Ordre (Ordre particulier n° 14) de se porter le premier sur CONNAUX après relève par le Groupement de LAPRADE, le deuxième sur ROQUEMAURE.
L’intention du Colonel est de pousser le plus rapidement possible jusqu'à PONT SAINT ESPRIT, compte tenu des possibilités en carburant.

28 AOUT 1944

1) - L’escadron BAUDOUIN ralenti par les réparations successives à exécuter au bac, a passé le RHONE dans le courant de la nuit. A Midi il atteint ROQUEMAURE sans difficultés (ordre particulier n° 14/1).
2) - L'Escadron de BAULNY relevé à REMOULINS est poussé sur TRESQUES- LAUDUN, puis sur BAGNOLS qu’il atteint vers 13 heures, ramassant au passage une vingtaine de prisonniers.
3) - Le Colonel, le capitaine DAUGER et un PC léger passent le RHÔNE à 13 heures et vont s’installer à BAGNOLS. Le Commandant de LA CHAUVELAIS est maintenu à AVIGNON pour organiser et diriger le franchissement du fleuve par le reste du Groupement. L'Opération devient de plus en plus difficile, d’abord en raison d’une crue imprévue, et ensuite de la précarité des moyen de passage qui doivent être réparés plusieurs fois au cours de la journée.
Au petit jour la portière a dû être abandonnée. Le moteur du propulseur est trop faible. Entraînée par le courant en passant un M 8 du 4 Escadron, elle a pu être arrêtée de justesse avant une catastrophe.
4) - En fin d’après-midi les escadrons de BAULNY qui poussent sur PONT SAINT ESPRIT (ordre particulier n° 14/2) et BAUDOUIN prennent la liaison à PONT SAINT ESPRIT.
Continuant leur mission ils sont portés (ordre particulier n° 14/3) :
- L’Escadron BAUDOUIN sur BOURG St ANDEOL où le Peloton de COETLOGON fouille le village en partie détruit par les bombardements alliés, poursuit un détachement ennemi et en abat une bonne douzaine.
- L’Escadron de BAULNY sur St MARTIN d'ARDECHE où il assure la garde du pont intact.
5) - En dehors d’une section d'infanterie (lieutenant PUIG) qui a suivi l’escadron BAUDOUIN jusqu’à BOURG St ANDEOL, aucun autre élément du détachement LEHUEDE n’a pu passer le RHÔNE.
L'artillerie et les TD, trop lourds, sont encore à AVIGNON.

29 AOUT 1944

1) - L’Escadron BAUDOUIN prend liaison avec la 3e division américaine à PIERRELATTE vers 10 heures.
Le spahi CARBONNEL du même escadron est tué au cours d'une patrouille près de BOURG St ANDEOL. Le Peloton de GASTINES ramène 4 nouveaux prisonniers de l’ARDOISE.
Les habitants de Ste REMEZE (14 km ouest de BOURG) fuient leur village où les allemands pillent, fusillent et violent depuis la veille.
2) - Le 3e Escadron à St MARTIN capture son trentième prisonnier.
3) - L’Escadron OSTER est toujours stationné à ARLES. Son passage est néanmoins imminent (Ordre particulier n° 25/3 OPS de la 1ère DB)
4) - Aucun nouvel élément n'a pu franchir le Rhône. Par bonheur dès le 26 un dépôt de carburant a été constitué par DOCES à VILLENEUVE LES AVIGNON sur la rive Ouest. Les éléments de la rive Ouest du Rhône peuvent s’y ravitailler parcimonieusement.

30 AOUT 1944

1) - A 8 heures, le Colonel est convoqué au PC de la 1ère DB (BAGNOLS) pour y recevoir les instructions verbales confirmées à 9 h 30 par l’Ordre particulier n° 26 /3 OPS. Il y reçoit en outre des directives verbales développant le rôle à jouer par le Régiment au cours de la manœuvre pour LYON :
a) Eclairer la marche de la 1ère DB vers le Nord entre RHONE et CEVENNES
- axe principal : BAGNOLS - VALLON - AUBENAS - LE CHEYLARD - St. AGREVE - St. ETIENNE.
b) Eclairer le flanc Ouest par des coups de sonde conjointement avec le CC1 progressivement regroupé.
c) Le CC2 progressant par la route de la rive Ouest du RHONE assurera la liaison avec le 6e C.A.U.S.
d) Bonds envisagés pour le PC du Régiment :
30 août : région de VALLON
31 août : région de St. AGREVE
Ultérieurement : région de St. ETIENNE.
e) Le Groupement de LAPRADE passe aux ordres du Lt-Colonel LECOQ.
2e - Amorçant le mouvement du Groupement ;
Le 4e Escadron détache un peloton sur Ste REMEZE (Ordre particulier n° 14/4 de 9h30 et 14/6 de 9h55).
Le 3e Escadron pousse un peloton (Lt de SAUVEBŒUF) sur LAVAL - St. ROMAN pour y rechercher la liaison avec le Groupement LAPRADE (Ordre particulier n° 14/5 de 9h45).
Le Groupement LAPRADE reçoit directement par radio l’ordre de se porter sur BARJAC et de venir prendre la liaison avec le Lt-colonel LECCOQ, à LAVAL - St. ROMAN.
3) - A 10 heures l’Ordre particulier n° 14/7 prescrit au commandant de la CHAUVELAIS d’activer le franchissement du RHÔNE et de pousser PC et Base sur BAGNOLS et PONT St-ESPRIT.
4) - A 13h30 le PC léger (Lt-Colonel LECOQ, Capitaine DAUGER, S/Lieutenant BREUIL et 1 poste 193 sur scout-car) se porte sur St.MARTIN d’ARDECHE. Le commandant de LAPRADE y arrive. Son Groupement a un peu de retard. Il atteindra BARJAC vers 15 heures.
5) - A 15 heures les Ordres particuliers n° 14/8 pour le 3e Escadron, n° 14/9 pour le 4e Escadron les découplent respectivement sur LABASTIDE, BIDON et St MONTAN.
6) - Les escadrons ayant atteint Ste REMEZE et St MONTAN, l’ensemble du Groupement est orienté :
- Groupement de LAPRADE sur RUOMS (Ordre particulier n° 14/10 - 17 heures).
- Escadron BAUDOUIN sur VIVIERS et St THOME (Ordre particulier n° 14/11 - 18 h30, puis ordre verbal - 19 h 15).
- Escadron de BAULNY sur VALLON et LAGORCE (Ordre verbal à 17 h 45).
7) - A 21 h tous les points ci-dessus sont atteints. L’Escadron BAUDOUIN (pelotons de GASTINES et de COETLOGON) a fait 9 prisonniers.
La progression a été considérablement ralentie par le nettoyage de la région.
Le Groupement est à bout d'essence et le peloton de reconnaissance (3e R.C.A.) du Groupement de LAPRADE a 3 AM qui sont incapables d'aller plus loin sans réparations.
8) - Un pont continu est enfin construit sur le RHÔNE en amont d'AVIGNON.
Le reste du PC du Régiment (aux ordres du Commandant de la CHAUVELAIS) puis la 2e Compagnie d'infanterie franchissent le RHÔNE à partir de 19 heures 30 et rejoignent le PC léger à VALLON par ROQUEMAURE – BAGNOIS - PONT St ESPRIT - St MARTIN d'ARDECHE - St JUST - St MARCEL D’ARDECHE - BIDON - St REMEZE.
Population rouge à VALLON qui a souffert des atrocités allemandes ; un Allemand d'origine mongole trouvé porteur de 42.000 F est fusillé.
9) - L'Escadron OSTER passe le RHONE dans l'après-midi et se porte sur ORSAN d'abord, puis sur St REMEZE où il arrive à 23 heures 30. A l'entrée de St REMEZE un char léger déchenille dans un tournant, sort de la route et se renverse. Le chef de voiture (M.d.L. LELOUP) est tué sur le coup. Le char non récupérable est laissé sur place.
10) - A 22 heures le Colonel rend compte à la 1ère DB de la situation. Il indique son intention pour le 31 août : S'assurer de la transversale VALS LES BAINS - LE TEIL.
11) - L'Escadron de TD (GIRAUD) est remis à la disposition de son Régiment.
12) - Débarquement du personnel du 2e Escadron à CAVALAIRE ; il se regroupe à La CROIX VALMER sur la route de St RAPHAEL.

31 AOUT 1944

1) - Au cours de la nuit le Régiment reçoit une Unité d'essence.
2) - Vers 24 heures plusieurs officiers anglais et un officier français du S.R. arrivent au PC. Deux d’entre eux ont une longue conversation avec le Lt-Colonel LECOQ qui envoie à 02 h 30 un compte rendu à la Division (document joint).
3) - Auparavant l'ordre particulier n° 14/12 de 02h30 fixe la mission de l'escadron BAUDOUIN en fonction de l'intention formulée la veille par le Colonel (CR de 22 heures).
Les 1er et 3e Escadrons en cours de ravitaillement d'essence reçoivent l'ordre verbal suivant :
1er Escadron : se porter sur VALLON
3e Escadron : reconnaître St ETIENNE DE FONTBELLON, puis AUBENAS.
Tous les mouvements sont subordonnés à la fin du ravitaillement en essence.
4) - Vers 06 h 00 le Général du VIGIER vient au PC.
Poursuivant la manœuvre pour LYON le 30 août, l’objectif de la 1ère Division Blindée pour le 31 est d'atteindre la transversale LIGNON / EYRIEUX (Ordre particulier du 31-8-44 à 05 h 40 pour le CC2).
En conséquence, le Colonel décide de porter le Groupement sur la ligne St AGREVE - LAMASTRE, renseigné jusqu'à TENCE - TOURNON en 4 bonds :
a) VALS les BAINS - LE TEIL
b) Col de MEZILHAC - PRIVAS - LE POUZIN
c) St MARTIN - LE CHEYLARD - LA VOULTE
d) St AGREVE - LAMASTRE - St PERAY
Renseigné à chaque bond sur le bond suivant par les escadrons de BAULNY et BAUDOUIN.
5) - Cette Décision fait l'objet des ordres particuliers suivants :
- Escadron de BAULNY
- Ordre verbal
- Axe d’éclairage : VALS - ANTRAIGUES  - MAZILHAC - LE CHEYLARD - St AGREVE - TENCE .
- Escadron BAUDOUIN
- Ordres particuliers n° 14/13 de 09h10 et n° 15 de 10heures.
- Escadron OSTER
- Ordre verbal
- marchera avec le PC par l'axe du 3e Escadron.
- Groupement de LAPRADE
- Ordre verbal
- En raison de la situation essence, attendre le ravitaillement puis progresser par l’axe de l’escadron de BAULNY.
- Le gros du Bataillon BARBIER et la batterie d’artillerie GUITTON ont passé le RHÔNE dans la journée du 30. Ils serrent sur VALLON et sont poussés en avant par Ordre particulier n° 15 de 10h30.
En raison d'une part de la nécessité de ressouder les éléments dispersés du Groupement (passage du RHÔNE - Essence - Eclairage vers le TEIL) et d’autre part des renseignements connus sur l'ennemi qui infeste la région, le départ de tous les bonds indiqués au paragraphe 4 se fera sur l’ordre du CHEF de CORPS.
6) - A 13 heures le 2e bond est atteint par le 3e Escadron ; Le 4e Escadron vient d’être relevé au TEIL ; il marche sur AUBENAS.
Le Groupement de LAPRADE termine autour de RUOMS son ravitaillement essence.
Le PC et l’escadron de chars sont vers LE CROUZET.
Devant cette situation le Colonel décide de pousser carrément sur St AGREVE sans attendre le resserrement complet du Groupement.
L’Ennemi ne réagit pas. Il a seulement miné un pont sur l'axe de l'escadron BAULNY et on n'entend rien du côté de PRIVAS.
7) - A 20 heures TENCE est atteint.
A 20h20 l’ordre particulier n° 20 a orienté le Groupement de LAPRADE enfin ravitaillé sur le CHEYLARD.
A 21h la situation est la suivante :
TENCE - LE CHAMBON : Escadron de BAULNY et 1 section d’infanterie.
St AGREVE : 1 Cie d’Infanterie (moins une section en panne d'essence à St MARTIN).
Escadron OSTER - LAMASTRE : Eléments légers de l'Escadron BAUDOUIN (le reste de l’escadron est arrêté à AUBENAS faute d’essence; il rejoindra dans la n u i t ). - 1 section d’infanterie
LE CHEYLARD - Groupement de LAPRADE dont le PC est à St AGREVE.
8) - Il faut aux éléments du Groupement :
- 46.000 litres pour continuer l'action vers le nord,
- de l'huile et des ingrédients.
Faute d'essence au cours de la nuit, le Groupement est stoppé sauf quelques reconnaissances.
Avec de l'essence sans ingrédients le Groupement peut partir, mais sèmera des véhicules gravement détériorés sur la route (CR de fin de journée du 31-8-44 de 21 heures25 adressé au Général Cdt la 1ère DB).
9) - La batterie d’artillerie GUITTON est enlevée au Groupement (ordre n° 31/3-OPS du Général Cdt la 1ère DB).
10) - La Base du Régiment est arrivée à ANTRAIGUES en fin d’après-midi.
11) - Les véhicules du 2e Escadron rejoignent la CROIX VALMER.

1er SEPTEMBRE 1944

1) En fin de nuit ½ Unité d'essence arrive au PC.
2) Vers 11 heures 30 l’ordre d'opérations n° 5 de la 1ère DB fixe, en fonction de la manœuvre de la Division encore dans la région VALS les Bains - LA VOULTE, la mission du Groupement pour la journée :
a) Se porter dans la région de St CHAMOND sans engager le gros dans St ETIENNE. Aider le Commandant PETIT, chef du Service Sécurité Militaire de la Division, dans l'exécution d'une mission spéciale à St ETIENNE (Ordre particulier n° 31/3 OPS de 07 heures 45).
b) Surveiller les passages de la Loire face à CLERMONT-FERRAND.
c) Etre prêt à se rabattre sur ANNONAY ou TOURNON pour couper la retraite aux éléments ennemis refluant du sud.
3) Le Groupement est orienté sur CHAZELLES - RIVE de GIER (Ordre général d’opérations n° 4 du 2e R.S.A.R.) en 3 bonds :
n° 1 FIRMINY - LE CHAMBON - LE BESSAT
n° 2 LA FOUILLOUSE - St CHAMOND
n° 3 CHAZELLES - RIVE DE GIER
Départ 13 heures 30.
4) La progression s'effectue sans incident sauf pour l'infanterie qui reste, à l'exception d'une section, en panne sèche au sud de St ETIENNE et pour l'Escadron OSTER qui laisse 5 chars dans le même état entre St ETIENNE et St CHAMOND.
En fin de journée le dispositif est le suivant :
RIVE de GIER                          Escadron BAUDOUIN
CHAZELLES-St LAURENT           Escadron de BAULNY
TERRENOIRE                           Escadron OSTER
MONTFAUCON                        1 section d'infanterie (panne sèche)
TENCE                                  1 Compagnie d'infanterie (panne sèche)
LE CHAMBON                         1 section d’infanterie (Ajout par errata annexé au JMO)
LA FOUILLOUSE                     Groupement de LAPRADE (arrivera dans la nuit)
St CHAMOND (Sortie Est)        PC du Groupement
5) Des colonnes ennemies ont été vues à GIVORS en mouvement vers LYON, VIENNE et MORNANT sont occupés. LYON serait fortement tenu.
6) Le 2e Escadron se porte à AIX en PROVENCE par Ste MAXIME, FREJUS, BRIGNOLES et TRETS.

2 SEPTEMBRE 1944

1) Au début de la matinée l'ordre général d'opérations n° 6 de la 1ère DB fixe la mission du Groupement pour la journée du 2 : Eclairer sur FEURS - GIVORS & Tenir St CHAMOND en se gardant vers BANS et LOIRE (sud de GIVORS).
En conséquence, les sous-groupements de BAULNY et BAUDOUIN sont portés sur l’ARBRESLE et GIVORS (Ordre particulier n° 25), l'Escadron OSTER sur RIVE de GIER (Ordre particulier n° 21) et le Groupement de LAPRADE sur St CHAMOND (Ordre particulier n° 22).
Tous ces mouvements sont subordonnés au ravitaillement en essence qui ne parvient à St CHAMOND que vers 10 heures.
2) Le Lt-Colonel LECOQ est convoqué à 10 heures à la Préfecture de St ETIENNE pour une réunion à laquelle assistent :
- Le Général de MONTSABERT qui vient de prendre le Commandement du 2e C.A. auquel est rattachée la 1ère DB, le Général du VIGIER et le Lt-Colonel LECOQ.
Le Général de MONTSABERT expose ce qui suit :
a) But : Prendre LYON demain 3 septembre 1944.
b) Manœuvre
1) Investissement : dès le 2 au soir par
- le 2e Spahis mis à la disposition de la 1ère D.M.I. (Général BROSSET) des lisières ouest de la route N 6 à la route LYON - CRAPONNE, toutes deux incluses
- et la 1ère DB, de VILLEFRANCHE à ANSE.
2) attaque : Le 3 au lever du jour par la 1ère D.M.I. et des Groupes des F.F.I.
c) Exécution immédiate.
Le Général du VIGIER ayant opposé le manque d'éléments de Reconnaissance de sa Division, l’Escadron de BAULNY déjà axé sur Ste FOY - l’ARBRESLE est retiré au Régiment pour 24 heures.
Aucun autre ordre n’est donné.
3) - En conséquence le Colonel décide, étant donné l'heure tardive de la fin de la réunion (12 heures) et les conditions atmosphériques (pluie, brouillard) de longer le RHÔNE au plus près pour gagner du temps et aborder LYON avant la nuit (Ordres verbaux donnés).
Itinéraire : RIVE de GIER - MORNANT - St LAURENT d’AGNY - SOUCIEU en JARREST -MALATAVERNE - BRINDAS - VAUGNERAY - GREZIEU - Le QUINCIEUX - la TOUR DE SALVAGNY.
PC : la TOUR de SALVAGNY.
Ordre de Marche: 4e Escadron - PC - 1er Escadron
Limite d’investissement entre les 2 escadrons : ECULLY au 4e - TASSIN la DEMIE-LUNE au 1er Escadron.
Le Groupement de LAPRADE reçoit l'ordre verbal de se porter dès que possible sur MORNANT et de garder le carrefour pendant l'exécution du mouvement. Il n'a reçu aucun ravitaillement en essence.
L'Escadron BAULNY est lancé par la 1ère DB sur ANSE et VILLEFRANCHE.
*/ Le peloton CORNU est découplé sur TARARE.
*/ Le peloton de BUZONNIERES, envoyé en reconnaissance sur ANSE, détruit 2 voitures allemandes pendant que le Maréchal des Logis GUERIN coupe la mise à feu destinée à faire sauter la charge du pont d'ANSE malgré une réaction violente de l'ennemi.
Le peloton de SAUVEBOEUF chargé d’effectuer la reconnaissance de VILLEFRANCHE réussit à abattre une trentaine d’Allemands et à faire 28 prisonniers.
4) - Le mouvement vers LYON s’exécuta sans opposition ennemie malgré la proximité des forts de LYON et des résistances signalées le 1er et le matin du 2 septembre. Il pleut.
A 17 heures, l’Escadron OSTER arrive à Le QUINCIEUX.
L’Escadron BAUDOUIN suivi par la seule Section PUIG de la Cie LEHUEDE en panne d’essence a atteint la TOUR de SALVAGNY avec une patrouille.
De QUINCIEUX, les deux escadrons sont lancés sur leurs objectifs, l’Escadron OSTER par St GENIS, l’Escadron BAUDOUIN par la TOUR de SALVAGNY et BARRIOT.
A 17 heures 45 le PC s’installe à la TOUR DE SALVAGNY au moment où le 4e Escadron rend compte qu’il vient d’incendier plusieurs véhicules ennemis au carrefour de la N 6 et de capturer 6 prisonniers dont 1 Officier blessé.
A la même heure, l’ordre particulier pour le R.C.T. /1 n° 50/3 du Groupement DELANGE de la 1ère D.M.I. parvient au PC.
Le Lt-Colonel LECOQ va à l'ARBRESLE en liaison au PC du Colonel DELANGE. Les Chefs F.F.I. de la région (PC LENTILLY) dont le Lt-Colonel HUET y sont rassemblés.
Il est entendu que l'attaque de LYON aura lieu le 3 septembre à 6 heures. Jusque-là le 2e R.S.A.R. reste seul en ligne.
5) - L’Escadron BAUDOUIN après avoir déblayé le carrefour de MAISON-CARREE envoie le 1er Peloton (Lt de GASTINES) sur BORIOT, puis ECULLY.
BARRIOT atteint, le peloton de COETLOGON est poussé sur le carrefour de St DIDIER où il tombe sur une forte résistance ennemie disposant d’armes anti-char.
La Section PUIG, profitant du mouvement du Peloton de GASTINES sur ECULLY, est envoyée pour déborder la résistance ennemie par l’ouest.
Devant la nuit qui tombe, le Colonel donne l’ordre de stopper l’opération, garder le contact en interceptant tous les mouvements ennemis sur la Nationale 6.
Au moment de rallier le carrefour de MAISON-CARREE qu’il a reçu l’ordre d’occuper, le peloton de COETLOGON est croisé dans l’obscurité naissante par 3 véhicules ennemis (camions flanqués par un ou plusieurs chars "Chiens de garde").
Afin de gagner les quelques secondes nécessaires à la rotation complète de la tourelle, le S/Lieutenant de COETLOGON dressé dans son AM et armé d’une mitraillette engage le duel.
Les allemands surpris y répondent à bout portant pendant que les pièces anti-char embossées au carrefour ouvrent le feu.
Le S/Lieutenant de COETLOGON s’effondre dans sa voiture qui, traversée de part en part par un obus de gros calibre, s’enflamme instantanément. Le tireur, malgré une blessure au bras, parvient à sortir le radio avec l’aide de quelques fantassins. Tous leurs efforts demeurent vains lorsqu’ils reviennent pour dégager le corps de COETLOGON et celui de son conducteur NEVEU, tués à leur poste de combat.
LACOME, motocycliste du 4e Escadron est grièvement blessé d’une balle au ventre.
6) - L'Escadron OSTER signale à 20h30 qu’il a pris le contact de l’ennemi à TASSIN et occupe le carrefour de la 1/2 lune et les 5 chemins de l’Etoile d’ALAÏ.
Le bilan de la journée se solde de la façon suivante :
- Peloton MAGDELAIN :
2 véhicules ennemis détruits, 12 blessés et prisonniers,
- Peloton SAINT-OLIVE :
3 véhicules ennemis détruits, 3 tués, 10 prisonniers,
- Peloton LAINE : 1 camion détruit, 15 prisonniers dont 1 Officier.
Pertes : M.d.L. Chef VALLIN tué en se portant revolver au poing à l'attaque des occupants du véhicule précédent.
Vers 21 heures le Capitaine et le Peloton d'Echelon, revenant des cinq chemins vers l’Horloge, sont violemment pris à partie par un groupe de cinq allemands armés de grenades et de mitraillettes.
Le Brigadier OFFREDO est blessé à l’épaule, la jeep du Capitaine et une moto de l’escadron sont criblées de balles.
Le char du M.D.L. THOMAS, immédiatement alerté, détruit cette résistance et écrase une arme anti-char qui venait d’être mise en batterie dans l’axe de la rue.
A signaler de nombreuses infiltrations ennemies entre les Cinq chemins et l’Horloge pendant la première partie de la nuit.
7) - A 24 heures, la situation est la suivante :
L’Escadron BAUDOUIN est regroupé, moins le peloton de GASTINES parti sur ECULLY, grâce au sang-froid et à l’énergie de son capitaine. Il tient BARRIOT et surveille la Nationale 6.
La section PUIG n’a pas encore rejoint.
L’Escadron OSTER à TASSIN et à la 1/2 LUNE interdit toute sortie par la N 7 encore tenue par l'ennemi entre LYON et la TOUR.
Le Capitaine CASTEL, envoyé en liaison en AM vers le 1er Escadron par cette route, a été mitraillé sans dommage.
Des deux côtés l'ennemi tente de s'infiltrer pour sortir de LYON.
Le PC s'est organisé en point d’appui à la TOUR de SALVAGNY, prêt à participer au combat qui se rapproche.
8) - Le 2e Escadron se porte à BAGNOLS par AIX en PROVENCE - CAVAILLON - AVIGNON - BAGNOLS.

3 SEPTEMBRE 1944

Le Groupement de LAPRADE, qui n’a pu suivre faute d'essence, est remis à la disposition du CC1.
1) - Dans la nuit la section PUIG, qui s’est installée à proximité du carrefour de St DIDIER au MONT d’OR, parvient à donner de ses nouvelles ; ce qui permet au Capitaine Cdt le 4e Escadron de la renforcer dès l’aurore par l’Eclairage du 2e peloton (S/lieutenant CANIOT).
Quelques instants plus tard une colonne de 200 allemands est violemment prise à partie par le 4e Escadron qui fait 6 nouveaux prisonniers et brûle plusieurs camions.
Au cours de la nuit la liaison est réalisée entre le peloton de GASTINES à ECULLY et l'Escadron OSTER par l’aspirant Jean-Marie HEISSAT, adjoint au chef de peloton dans sa jeep REIMS.
En fin de matinée l’escadron se porte à CHAMPAGNE au MONT d’OR en liaison avec le peloton de GASTINES à ECULLY (Ordre particulier n° 24).
En fin de journée l’escadron fait mouvement par LOZANNE sur St JEAN des VIGNES.
2) - Vers 07 heures 300 F.F.I. du Groupe "VERCORS” arrivent dans TASSIN et pénètrent dans LYON par la 1/2 LUNE.
Malgré les demandes adressées au Colonel DELANGE, aucun élément d'infanterie ni de F.F.I. n’a pu être poussé auprès de l’Escadron OSTER pendant la nuit en soutien des chars.
Les faubourgs de LYON sont libres ; la place est laissée aux F.F.I. et à la 1ère D.M.I. qui vont récolter les fruits de la Victoire.
En fin d'après-midi le 1er Escadron est regroupé à BELMONT où il passe la nuit.
3) - Pendant ce temps l’Escadron de BAULNY qui s’était porté à l’ABRESLE était poussé sur VILLEFRANCHE et ANSE avec 1 section d’infanterie (Lt LANDOWSKI) et mis aux ordres du CC2. Ils effectuent brillamment la reconnaissance de ces 2 localités, empêchant l’ennemi de faire sauter le pont de JASSANS-RIOTTIER sur la SAÔNE et participent avec l’appui de l’escadron de TD (GIRAUD) à la prise et au nettoyage de VILLEFRANCHE.
Les Opérations de la journée se soldent de la façon suivante au 3e Escadron:
Tués : Brigadiers GARCIA et MORSLI, Spahi BEN SALAH ZIAD
Blessé : Spahi DOUAT
Prisonniers : 3.000
En fin de journée l’Escadron est regroupé à CHATILLON.
4) - En fin d’après-midi le PC se porte à LOZANNE.
Le Régiment n'a presque plus d'essence malgré les demandes réitérées.
5) - Le 2e Escadron fait mouvement de BAGNOLS sur ANDANCE par la Vallée du RHÔNE.

4 SEPTEMBRE 1944

1) - En fin de nuit une Unité d’essence est distribuée aux escadrons.
2) - Vers 09 heures, le Colonel se rend au PC de la 1ère DB à CIVRIEUX. Il y reçoit l’Ordre général d’opération n° 8.
Directions d’Eclairage du Régiment :
a) CHAROLLES par La CLAYETTE
b) SALORNAY et CORMATIN par CLUNY
c) BOURG par CHATILLON (liaison U.S.)
d) PC à BEAUJEU
Le Régiment part à 12 heures (ordre général n°5).
3) - L'Escadron BAULNY reconnaît l’axe les ECHARMEAUX - Col de CRIE - TRAMAYE - CLUNY.
Le Peloton CORNU fait la liaison à BOURG avec les éléments U.S.
L’escadron BAUDOUIN reconnaît l'axe les ECHARMEAUX - LA CLAYETTE, puis CHAROLLES.
Le PC se porte à BEAUJEU par les ECHARMEAUX. Il y arrive à 17 heures en même temps que les escadrons atteignent leurs objectifs sans difficultés.
4) - A 19 heures l’ordre particulier n° 13 de la 1ère DB (17h22) parvient au PC.
Le mouvement vers le Nord est largement amplifié pour la journée du 4.
Une seule mission pour le Régiment : PC BUXY.
5) - En conséquence le Colonel décide de porter :
a) l’Escadron de BAULNY sur BUXY (Ordre particulier n° 25 de 19h10).
b) l’Escadron BAUDOUIN sur GERMAGNY (Ordre particulier n° 26 de 19h 15).
c) l’Escadron OSTER à St BOIL - Sud de BUXY (Ordre particulier n° 27 de 19h20).
Le PC se porte sur BUXY par TRAMAYES et CLUNY.
Le mouvement s’exécute de nuit sans autre difficulté que les barricades en chicane placées hâtivement par les F.F.I.

5 SEPTEMBRE 1944

1) - Au lever du jour, la situation est la suivante :
Les escadrons ont atteint leurs objectifs au cours de la nuit ; les réservoirs peuvent permettre encore 70 à 80 kilomètres de rayon d'action.
Le CC2 faute d’essence est regroupé au Sud-est de CLUNY. Le Régiment est en pointe de 40 Kilomètres environ.
2) - En conséquence le Colonel décide :
a) de regrouper ses moyens pour mettre la main sur la transversale St LEGER - CHALON après la reconnaissance de GIVRY, tout en continuant à surveiller la direction du CREUSOT (Ordre particulier n° 28 de 08 heures 20 au 4e Escadron)
b) d'aborder sans tarder GIVRY qui s’avère tenu pour pouvoir pousser vers CHAGNY avant la nuit et aider ainsi à la chute de ... illisible
3) - Au cours de la nuit précédente le Commandant PETIT (Chef du service Sécurité Militaire de la 1ère DB) est arrivé avec le Peloton Spécial du 3e R.C.A. (Lt LAMAZE). Ils ont pour mission d'aller se porter au CREUSOT pour, de là, reconnaître les passages de la DHEUNE. Devant la situation connue à 8 heures, le Lt LAMAZE se porte à CERSOT.
4) - A 9 heures les renseignements se précisent sur GIVRY fortement tenu par plusieurs centaines d'hommes disposant de canons et d'armes anti-char.
C'est une grosse affaire en perspective. Aucune nouvelle du CC2.
En conséquence, ordre verbal est donné à l'Escadron BAULNY de ne pas quitter la région de St DESERT sans nouveaux ordres.
A 9 heures 45, il est au contact devant la MAISON DIEU (1500 mètres Sud de GIVRY).
*/ Le Capitaine de BAULNY signale qu'il a un peloton à St DESERT, un autre au GRANGES et un 3e qui se porte sur JAMBLES.
*/ A la même heure l’Escadron OSTER arrive à BUXY.
*/ L'Escadron BAUDOUIN commence son mouvement.
5) - A 13 heures 00 l'ordre est donné à l’escadron de BAULNY de pousser la reconnaissance sur GIVRY. En effet la Division signale que le CC2 doit partir vers 12 heures 30 en direction de CLUNY - BUXY.
Le Contact est durement pris devant GIVRY : L'Escadron de BAULNY reconnaît alors PONCEY où il est obligé d'engager ses 3 pelotons pour faire tomber la résistance :
- Barricades nombreuses dans le village, protégées par des armes anti-char et automatiques,
- Feu nourri provenant des maisons et des collines boisées avoisinantes trop éloignées pour les moyens actuels du Régiment.
A 14 heures 55 l'Aspirant SESTON est blessé au poumon droit. Transporté en jeep pour être évacué, il reçoit 2 rafales de mitraillette à la tête et est tué sur le coup. Le motocycliste qui le transportait (Spahi CAYSSAC) est grièvement blessé.
6) - Le PC léger s'est porté à la MAISON DIEU. Devant la résistance acharnée de l'ennemi le Colonel décide :
a) de stopper l'escadron OSTER à hauteur de St DESERT pour l'engager non plus à l’Ouest de GIVRY, mais d'abord pour soutenir l'Escadron de BAULNY dans PONCEY - CORTIAMBLES ; ensuite pour déborder par les lisières Est de la localité la défense de GIVRY qui semble concentrée au Sud et à l'Ouest.
b) d'élargir le débordement Ouest de GIVRY par RUSSILLY et la MADONE à l'aide de l'Escadron BAUDOUIN qui dépasse BUXY.
Le Peloton laissé à CERSOT signale qu'une Unité ennemie de 150 hommes environ avec canons légers est venue à 12 heures 30 prendre possession du carrefour Est de MONTCHANIN le HAUT. Un tir d'artillerie est demandé sur ce carrefour.
7) - A 15 heures 20 l'Escadron de BAULNY signale qu’il ne peut venir à bout de la résistance du village ; il demande que l'escadron de chars vienne l’aider et réclame une ambulance pour 2 nouveaux blessés graves.
L'Escadron OSTER à 15 heures 45 envoie un peloton (Lt MAGDELAIN) pour achever le nettoyage de PONCEY et de CORTIAMBLES.
Vers 16 heures, ce peloton prend liaison avec l'Escadron de BAULNY et ouvre un passage dans CORTIAMBLES en écrasant les barricades et neutralisant les défenseurs.
Il nettoie le bois de la Madone et arrive en vue de GIVRY ; Il reçoit alors pour mission de stopper et d’appuyer de ses feux le reste de l'Escadron qui s’est porté sur GIVRY par l’Est.
8) - En effet à 16 heures, poursuivant la manœuvre d’encerclement de GIVRY, l’Escadron OSTER a engagé 2 pelotons par les lisières Est du village.
Le Peloton SAINT-OLIVE pénètre dans GIVRY par la rue principale, annihile les défenseurs de 2 barricades et parvient malgré les armes anti-char de l’ennemi, à la sortie Nord de GIVRY.
Le peloton LAINE, pendant ce temps, chargé de la station (gare chemin de fer) et de la partie Est de GIVRY, se heurte à un canon de 52 et une mitrailleuse de 20 dont il détruit les servants ; mais un de ses chars saute sur une mine.
9) - Vers 16 heures également, le Lt-Colonel prend contact avec le CC2 en la personne du Commandant ROUVILLOIS (5e R.C.A.) venu au PC. II prescrit au commandant ROUVILLOIS de porter son groupe de chars par l’Ouest pour dégager GIVRY et élargir la manœuvre sur le carrefour Nord de GERMOLLES.
Un escadron se porte sur GERMOLLES et le carrefour Nord par JAMBLES - BARIZEY - MELLECEY pendant qu’un autre escadron se porte par JAMBLES sur routes Ouest et Nord-Ouest de GIVRY débordant largement le village.
Devant les possibilités nouvelles créées par l’arrivée du Groupe ROUVILLOIS, l’Escadron BAUDOUIN va à GRANGES.
10) - A 16 heures 25, l'Escadron de BAULNY signale qu’il ne peut toujours pas réduire un îlot de résistance dans PONCEY en raison des barricades. Il demande de l’Infanterie pour prendre les maisons les unes après les autres.
Un groupe de la section du Génie BORGI (Groupement ROUVILLOIS) est offert spontanément pour exécuter cette mission.
11) - Toutes ces opérations réussissent grâce à l’admirable tenue de tous : Officiers, sous-officiers et équipages et permettent la libération de PONCEY et de CORTIAMBLES vers 19 heures.
L’Ennemi continue à se battre dans GIVRY, maison par maison et l’Escadron OSTER demande de l’Infanterie pour effectuer le nettoyage. Le reste de la section du GENIE (S/Lt BORGI) participe avec beaucoup de cran à cette opération.
12) - le Colonel KIENTZ Commandant le CC2 arrive à la même heure au PC du Lt-Colonel LECOQ, à 1500 mètres Nord-est de St DESERT, accompagné du commandant de BEAUFORT (Cdt le 5e R.C.A.), puis du Commandant BARBIER (du 1er Zouaves).
Il est décidé que le Bataillon de Zouaves entrera dans GIVRY à l'heure prévue ; mais il ne trouve plus de résistance. Les derniers éléments ennemis s'étaient rendus au Régiment ou échappés.
15) - En fin de journée la manœuvre du Groupe ROUVILLOIS, commencée à 16 heures 45, est couronnée de succès : GERMOLLES et le carrefour au Nord sont enlevés. La route de CHAGNY est libre.

Pertes de la journée :
Escadron OSTER
S/Lt LAINE légèrement blessé
Spahi DELPIERRE tué
MDL BENAMANE : Blessé, évacué.
1 char léger sauté sur une mine,
2 autres chars légèrement détériorés.

Escadron de BAULNY
Aspirant SESTON tué
Lieutenant de BUZONNIERES légèrement blessé
M.D.L. LIAIS Blessé
Spahi CAYSSAC blessé
Spahi GUERMANN blessé
5 AM immobilisées (mais récupérables)
2 Jeeps hors d'usage.

Prisonniers faits :
2 Officiers, une centaine d’hommes.
Matériel pris :
1 lance-grenades français avec munitions
1 canon de 50 avec ses munitions
1 canon de 20 avec ses munitions
2 mortiers de 60
1 lance-grenade
6 mitrailleuses légères
1 camion.

6 SEPTEMBRE 1944

1) - L’essence des véhicules de la Base est siphonnée pour alimenter en partie ceux des escadrons de combat. Un CR est envoyé à ce sujet à la 1ère DB à 10h45 (pièce annexée).
2) - Précédant le CC2 regroupé (ordre général d’Opérations du 6-9-44 à 07 heures) et en exécution de l'ordre particulier n° 45/3-OPS de 1 heure de la DB, le Régiment poursuit dès le lever du jour sa mission en direction du Nord.
3) - L’escadron de BAULNY (moins le peloton CORNU mis à la disposition du colonel) se porte à CERSOT, en surveillance vers MONTCHANIN - LE CREUSOT, en attendant la remise en état de son matériel (ordre particulier n° 30).
4) - L’Escadron BAUDOUIN (moins le peloton de GASTINES) est porté sur CHAGNY.
Le Peloton de GASTINES est envoyé à St LEGER avec mission de reconnaître les ponts du canal et de garder celui de St LEGER, si possible.
Le contact est pris par l’escadron BAUDOUIN devant CORPEAU. Il est soutenu par des éléments d’infanterie du CC1 venus de CHALON.
5) - l’Escadron OSTER resté à GIVRY, au cours de la nuit reçoit l’ordre de se porter sur RULLY dès qu’il aura été ravitaillé en essence.
Il assiste auparavant avec la population civile aux obsèques du Spahi DELPIERRE, tué la veille.
6) - Le PC se porte à CHAGNY.
En arrivant devant le pont sauté à l'entrée Sud de la ville, il est pris à partie par un tir d’artillerie. Le Lieutenant américain ARNOLD est grièvement blessé au ventre, le capitaine ORDIONI, projeté avec sa jeep contre le parapet du pont du chemin de fer, est blessé à la jambe. Tous deux sont évacués.
7) - Le peloton spécial (LAMAZE) a rejoint dans la matinée après avoir souffert le 5 d’un mitraillage d’avions américains à VILLENEUVE en MONTAGNE.
Il est envoyé vers 15 heures à St-LEGER rejoindre le Peloton de GASTINES pour surveiller le passage et l’activité d'un train blindé signalé vers MONTCHANIN À son arrivée à St-LEGER, il prend sous ses ordres le peloton de GASTINES qui a détruit 5 ou 6 camions et fait de nombreux prisonniers. Le pont intact est à nous.
8) - A 17 heures le Commandant de CHABOT rejoint le PC. L’Escadron RONOT, qui rejoint également, est à BUXY.
A St LEGER l’Ennemi semble vouloir réagir d’autant plus énergiquement qu'une patrouille a été poussée à l’Ouest du canal en direction de COUCHES.
En conséquence, l’Escadron RONOT est envoyé à 19 heures à St LEGER relever le peloton de GASTINES. Dans la soirée un peloton surveille à St BERAIN le train blindé ennemi, un autre est au contact à St LEGER.
9) - Vers 19 heures le PC s’installe à l’Ecole de CHAGNY. Il pleut. Vers 20 heures le Régiment reçoit une Unité d’essence.

7 SEPTEMBRE 1944

Ordre de bataille du Régiment à la date du 7-9-1944.

Poste de Commandement
Colonel Commandant le Régiment : Lt-Colonel LECOQ
Chef d’Escadrons en Second : Commandant de CHABOT
Chef d'Escadrons Adjoint : Cdt de la CHAUVELAIS
Chef d’Escadrons, Chef du Sce Auto : Capitaine WATIER
Chef d'Escadrons chargé des trains : Cdt COURTOIS
Officier adjoint au Cdt. en second : Lt d’HONNINGTUN
Officier de liaison (indigène) : S/Lt DJIDAR
Officier de Renseignements : Capitaine DAUGER
Officier des Transmissions : Capitaine de CONDE
Officier interprète (chiffre) : S/Lt BREUIL

E.H.R.
Capitaine Commandant l’E.H.R. : Capitaine CASTEL
Officier des Détails : Lieutenant DORELLI
Officier d'approvisionnement : S/Lt RIVES
Médecin Capitaine : Capitaine BOUZONIE
Médecin Adjoint : S/Lt OULD AOUDIA
Officier chargé des essences et des munitions : Lieutenant MONTUORI

1er Escadron
Capitaine Commandant : Capitaine OSTER
Lt Commandant le 1er Peloton : Lt. MAGDELAIN
Lt Commandant le 2e Peloton : Lt. SAINT-OLIVE
Lt Commandant le 3e Peloton : S/Lt. LAINE
Lt Commandant le Peloton d'Echelon : Aspirant DOBRENN

2e Escadron
Capitaine Commandant : Capitaine RONOT
Adjoint au capitaine Cdt : Lt. BONNAFONT
Lt Commandant le 1er Peloton : S/Lt DEMERSON
Lt Commandant le 2e Peloton : S/Lt. PANEL
Lt Commandant le 3e Peloton : Lt. DUCOS
Peloton d'Echelon : Adjudant-Chef JAOUEN

3e Escadron
Capitaine Commandant : Capitaine de BAULNY
Adjoint au capitaine Cdt : S/Lt. ALLAND
Lt Commandant le 1er Peloton : Lt. de SAUVEBOEUF
Lt Commandant le 2e Peloton : Lt. de BUZONNIERES
Lt Commandant le 3e Peloton : Adjudant-chef CORNU
Lt Commandant le Peloton d'Echelon : S/Lt. LAMY

4e Escadron
Capitaine Commandant : Capitaine BAUDOUIN
Adjoint au capitaine : Commandant Lt. de VAUBLANC
Lt Commandant le 1er Peloton : Lt. de GASTINES
Lt Commandant le 2e Peloton : S/Lt. CANIOT
Lt Commandant le 3e Peloton : Lt. de MERODE
Peloton d'Echelon : Adjudant-Chef CASTEL

OFFICIERS en surnombre
Lt. ROUSSEAU PC Colonel (1er et 4e Bureaux)
Lt. GRANDCLAUDE Officier de liaison.

7 SEPTEMBRE 1944

1) - L’Ordre Général d'Opération n° 9 de 0 heures 30 de la 1ère DB fixe la mission du Régiment pour le 7 :
Renforcé du Bataillon de Choc (Ordre particulier n° 46/3 OPS de 0 heure 15) reconnaître DIJON, éclairer entre la Saône de St JEAN de LOSNES - AUXONNE et les crêtes de NUIT St GEORGES - MONT AFRIQUE.
Le Bataillon de Choc alerté par l’Ordre particulier n°31 ne pourra pas exécuter, faute d’essence.
2) - Le colonel se rend à 07 heures au PC du CC1 (Château de DEMIGNY) pour y rencontrer le Général SUDRE. Le CC1 est arrêté au Sud de BEAUNE.
Il subit des pertes sérieuses depuis la veille et il ne semble pas qu’une exploitation en direction de DIJON soit possible au cours de la journée ; néanmoins
3) - Le 4e Escadron BAUDOUIN est porté à MEURSAULT où l’on se bat (Ordre particulier n° 33). Le Lieutenant de MERODE, arrivé avec le détachement de CHABOT, passe au 4ème Escadron et prend le commandement du 3e Peloton en remplacement du Lieutenant de COETLOGON tué à LIMONEST le 2 septembre.
4) - L’Escadron RONOT relevé à St LEGER par le détachement GIRAUD se porte à CHAGNY, où se trouve la Base du Régiment.
Puis à 09h10 il est orienté sur LABORDE-au-Château (Ordre particulier n° 32).
5) - L'Escadron de BAULNY rapidement reconstitué grâce au travail acharné des équipes de dépannage régimentaire est disponible. Il est orienté sur St LOUP de la Salle.
2 Chars du 1er Escadron ont été reconstitués avec les 3 qui ont été détruits ou endommagés le 6.
Le 1er Escadron (Capitaine OSTER) s’installe à la sortie Nord de DEMIGNY où le PC se porte à 10 heures (ordre d'opérations n° 6 du Régiment).
6) - Au début de l'après-midi la situation s'aggrave à St LEGER (détachement GIRAUD) où l'ennemi réagirait violemment avec des chars.
Un ordre radio (14h30) de la Division prescrit de diriger d'urgence un escadron sur MERCUREY. L’escadron RONOT (2e) dont 1 peloton vient d’arriver au contact à vue à Ste MARIE la BLANCHE est dérouté sur CHARRECEY (Ordre particulier n° 34).
7) - En conséquence, et le 3e Escadron tardant à arriver, le 1er Escadron est dirigé à 16h30 sur St LOUP de la Salle (Ordre particulier n° 35).
A 17 heures le Commandant de CHABOT va à St LOUP DE LA SALLE prendre le commandement des 1er et 3e Escadrons (Ordre particulier n° 36).
8) - En fin de journée le contact est serré à MEURSAULT et au sud de BEAUNE que l'ennemi semble tenir très solidement.

8 SEPTEMBRE 1944

1) - Au lever du jour, le CC1 est toujours au contact au sud de BEAUNE.
Néanmoins l'ennemi réagit moins violemment et semble avoir diminué la densité de sa défense au cours de la nuit. La chute de BEAUNE semble imminente.
2) - En conséquence, l'exécution de l'ordre général n° 6 différé la veille est entreprise :
A/ - A 8 heures 45 le détachement de CHABOT reçoit l'ordre de découpler l'escadron de BAULNY d’une part sur SEURRE pour mettre la main sur le Pont, d’autre part sur NUITS St GEORGES par l’Est de BEAUNE : MEURSANGES - REULLEE - RUFFEY - SERRIGNY - CORGOLOIN.
B/ L’Escadron BAUDOUIN (message n° 70 de 08h45) et l'Escadron RONOT sont alertés.
A la même heure (08h45) BEAUNE est signalé libre.
3) - Le Colonel reçoit à 10 heures 10 l’ordre verbal (radiophonie) de maintenir jusqu'à nouvel ordre l'escadron BAUDOUIN à MEURSAULT pour participer à la couverture Ouest de la Division.
Le Capitaine BAUDOUIN reçoit aussitôt le contre-ordre au message n° 70 et s’impatiente.
4) - L’Escadron de BAULNY signale successivement :
à 10 heures 45 MEURSANGES libre,
à 10 heures 52 MARIGNY et REULLEE libres,
à 11 heures 22 RUFFEY libre.
5) - L’ennemi est passé se repliant vers CORBERON - VILLY le MOUTIER et CENLIS vers NUITS SAINT GEORGES le 7 à 24 heures.
A 11 heures le commandant de CHABOT cesse son commandement, et rejoint le PC.
A 13 heures message est envoyé à la Division pour demander de récupérer l’escadron RONOT resté à MERCUREY à la disposition du CC2 et que le Colonel KIENTZ, malgré l’impatience du capitaine commandant, n'a pas voulu libérer dans la matinée (message reçu à 11 heures 20).
Son personnel diminué par les pertes est exténué. Néanmoins il est dirigé sur les bois autour de l’étang de CHAMPFORGUEIL pour y retrouver le Peloton CORNU de l'escadron de BAULNY et capturer une batterie boche signalée par les F.F.I. Ils trouveront un canon abandonné sans personnel.
SEURRE est atteint à 13 heures. Le pont est sauté.
6) - A 14 heures 10 le CC2 remet le 2e Escadron (capitaine RONOT) à la disposition du Régiment.
Le peloton PANEL a fait 17 prisonniers et pris une mitrailleuse légère au sud de SAINT LEGER.
L'escadron est orienté sur NUITS SAINT GEORGES, pour y relever les éléments de l’escadron de BAULNY et prendre ensuite l'exécution de la mission en direction de DIJON à son compte (ordre particulier n° 30 de 17 heures 45 confirmant l'ordre verbal donné au capitaine commandant qui a devancé son escadron).
7) - Le PC se porte à GIGNY vers 15 heures.
Visite du Général commandant l'artillerie de l'armée "B".
8) - Au cours de l’après-midi, l'escadron de BAULNY signale successivement :
a/ CORTON libre
b/ AUVILLARS sur Saône (au sud de BROIN) libéré à 13 heures
c/ Sortie nord du PREMEAUX atteinte à 15 heures 20 en bousculant l'ennemi
d/ Le pont sud de NUITS SAINT GEORGES serait fortement tenu (15 heures 45)
e/ A 17 heures 05 le contact est pris au sud et à l'Est de NUITS.
f/ Le pont est sauté à St JEAN DE LOSNES ; tous les ponts au Nord sont détruits ou minés.
g/ ECHENON est occupé par de l'artillerie lourde.
h/ TROUHANS et AISEREY sont tenus par l'ennemi.
9) - A 18 heures 45, la relève par le 2e Escadron des pelotons de l'escadron de BAULNY au contact au sud de NUITS étant terminée, le 3e Escadron est dirigé sur la région de BROIN (ordre particulier n° 30).
Le 1er Escadron (capitaine OSTER) maintenu au cours de la journée à SAINT LOUP DE LA SALLE
(ordre particulier n° 37 à 11 heures 45) est dirigé sur BROIN.
3) - A l’Escadron OSTER le Peloton MAGDELAIN est envoyé sur le carrefour de l’abbaye de CITEAUX. Une patrouille à pied (LABISTE) revient, ayant trouvé le carrefour fortement tenu. Une autre patrouille à pied (LALANDE), à l’Ouest, est fortement accrochée. Le Maréchal des Logis LALANDE et 2 hommes se dégagent. Le Brigadier ROUX et les spahis VARON, ABDERRAHMANE et HALLOUCHI disparaissent. On saura plus tard qu’ayant hésité à traverser la route CITEAUX - NUITS violemment battue, ils ont été pris immédiatement après l’avoir franchie dans un étang au sud de la route.
4) - L’Escadron RONOT mène un dur combat devant NUITS St GEORGES et fait 60 prisonniers au cours de la nuit. Le peloton PANEL perd une moto et une AM (dont l’équipage disparaît) incendiée par un 88.
Le Peloton DUCOS réussit à se glisser à l’Ouest de NUITS St GEORGES et à se porter entre NUITS et VOSNE ROMANÉE : Ces deux localités sont occupées par l’ennemi ; il le bouscule de la deuxième, se barricade à l’intérieur et fait 8 prisonniers.
Au cours de la reconnaissance serrée des lisières Sud de NUITS, le peloton DEMERSON perd une AM et une jeep dont les équipages disparaissent. On espère que les équipages des véhicules perdus pourront rejoindre au cours de la nuit.
5) - L’Escadron BAUDOUIN se porte à 6 heures sur TERNANT, puis sur URCY.
Le 1er Peloton est laissé en bouchon à MEUILLEY. Le 2e au carrefour 2 km Est de SEMEZANGES. Le 3e pousse sur PONT-de-PANY qui est fortement occupé.
6) - En raison des renseignements connus à 10 heures 30 :
a/ Escadron BAUDOUIN à URCY atteint. L’Escadron rend compte qu’il est en vue du Pont-de-PANY où passent des éléments ennemis qu’il s’apprête à détruire.
b/ Escadron RONOT : au contact serré devant NUITS St GEORGES.
c/ Escadron OSTER : CITEAUX et carrefour sud solidement tenus par l’ennemi.
d/ Escadron de BAULNY : L’Ennemi a été chassé d’AUBIGNY et de St JEAN de LOSNE ; un peloton pousse sur IZEURE.
Le Général du VIGIER venu au PC du Régiment avec le Général SUDRE (CC1) décide :
a/ de dissocier le Groupement DESHAZARS en ne lui laissant du 2e R.S.A.R. que l’Escadron BAUDOUIN.
b/ d’engager au plus tôt le CC1 pour dépasser l’Escadron RONOT.
c/ de laisser au Régiment la mission d’éclairer entre NUITS St GEORGES et SAONE.
7) - En fin d'après-midi la situation du 2e Escadron sans Infanterie (Ordre particulier n° 43) est difficile.
Le Colonel se rend 2 fois à PREMEAUX dont les lisières Nord sont battues par les mitrailleuses.
Toute tentative d'abordage de NUITS St GEORGES est accueillie à coups de canon. A l’ouest l’infanterie ennemie tente de s'infiltrer. L’Escadron est à bout d’essence.
Néanmoins, il passe à 19 heures aux éléments du CC1 qui commencent à arriver, une situation qui n’a pas empiré et qui leur permettra de manœuvrer NUITS.
8) - A 21 heures 30, un des équipages et le motocycliste disparus du 2e Escadron (peloton PANEL) rentrent avec 2 blessés légers (spahis MEMDOUCI et GARCIA).

10 SEPTEMBRE 1944

1) - Vers 6 heures, il arrive une unité d’essence pour le régiment. La distribution durera jusqu'en fin de matinée en raison de la largeur du front d’éclairage (50 kilomètres).
Néanmoins,
a) Au lever du jour, le Peloton SAINT-OLIVE (escadron OSTER) pousse sur le carrefour de CITEAUX qu'il nettoie. L'Abbaye est libre.
Le gros de l'ennemi (1 Compagnie avec armes anti-char) s'est replié sur MIREBEAU.
b) Les reconnaissances lancées par l'escadron de BAULNY sur le canal de Bourgogne continuent (Ordre particulier n° 44) : GENLIS - LONGECOURT et VILLERS-les-Pots sont occupés en fin de journée par les pelotons de BUZONNIERES, SAUVEBOEUF et ALLAND qui poussent l'ennemi devant eux.
2) - Vers 8 heures NUITS St GEORGES, complètement évacué par l'ennemi dans la 2e partie de la nuit, est occupé par le CC1.
L’Escadron RONOT est regroupé à partir de 11 heures 40 à VOSNE ROMANEE (Ordre particulier n° 45) auprès du peloton DUCOS qui y a passé la nuit en surveillance sur la route de DIJON.
Le Corps du Spahi BRETON Yvon de l'équipage de la jeep disparue au Peloton DEMERSOM est retrouvé.
Le Spahi BOUCHER du même équipage est retrouvé abandonné par l'ennemi, blessé grièvement et soigné chez des civils de NUITS St GEORGES.
Le contenu de la jeep enlevée, dont 1 Bazooka est également retrouvé dans une cour.
Au total, il manque :
Brigadier-Chef de JOUSSINEAUX
Spahis GARCIA, ALBISATI, PERREUX, HERBIOT.
A 15 heures l’Escadron est dirigé sur CITEAUX (Ordre particulier n° 46).
Le Groupe de FFI "BONAPARTE" se met aux ordres du Colonel.
3) - L'Escadron OSTER, en difficulté d'huile (Note de service de 16 heures 30) est porté à SAINT USAGE. L’huile nécessaire aux vidanges n'arrivant pas, il reçoit à 20 h 30 l’ordre de se porter seulement le lendemain sur TROUHANS.
4) - Le PC arrive à l’Abbaye de CITEAUX à 18 h 30.
Une reconnaissance du Génie (Capitaine DOUINCE) est portée sur l’écluse de LONGECOURT où un pont doit être établi le 11 de façon à permettre au CC2 de passer à partir de 10 heures.
Le Colonel demande pour diminuer la distance à couvrir par le 2e Escadron que la travail soit terminé pour 8 heures.
5) - Le Commandant de CHABOT cesse son commandement et est rappelé au PC à 20 heures.
6) - L’Escadron BAUDOUIN avec le Bataillon de Choc reste aux ordres du Groupement DESHAZARS. Le 3e Peloton occupe FLEUREY sur Ouche dans la nuit.
Le 2e Peloton en tête, l’Escadron accompagné d’une partie du Bataillon de Choc, se porte entre 1 heure et 5 heures du matin sur PLOMBIERES les DIJON.
Là, il se sépare en deux :
1/ Le 2e Peloton, 2 T.D et une Compagnie du Bataillon de Choc sous les ordres du Capitaine Commandant cette compagnie doivent reconnaître DIJON par la route SOMBERMON - DIJON.
2/ Le 1er Peloton, le PC, 2 T.D et une Compagnie du Bataillon de Choc sous les ordres du Capitaine BAUDOUIN doivent reconnaître DIJON par la route St SEINE - DIJON.
Ce détachement se heurte à une forte résistance ennemie à hauteur de TALANT.
Au cours de la manœuvre de cette résistance, une colonne ennemie débouchant sur les arrières occupe le carrefour de la N 71 avec un petit chemin descendant sur PLOMBIERES, en mettant des anti-chars et un canon en batterie.
Le Capitaine envoie 3 AM et 1 T.D. aux ordres du Lieutenant de VAUBLANC réoccuper ce carrefour : Opération faite rapidement en massacrant un nombre de boches important (prise de 24 prisonniers).
Le spahi SAMUEL est tué pendant l’engagement et sa jeep est détruite. Pendant ce temps le 3e peloton détruisait une colonne ennemie au Nord de FLEUREY.
Le Colonel DESHAZARS donne l’ordre de repli sur URCY conformément à la directive du Général Commandant la 1ère DB qui, inquiet de l’issue de l’Opération en raison des retards dus au ravitaillement en essence, a envoyé le Capitaine DAUGER en liaison du Groupement.

11 SEPTEMBRE 1944

1) - En exécution de l’Ordre général d’opérations n° 12 de la 1ère DB (10 septembre 1944 14h 45) le Régiment est orienté sur NORGES la VILLE - BEIRE Le CHÂTEL - MIREBEAU sur Bèze (Ordre Général d’Opérations n° 7 - 10 septembre 22 heures 50) :
- 2e Escadron sur IS sur TILLE
- 3e Escadron sur MIREBEAU sur Bèze
- Le 1er Escadron serrera sur GENLIS où sera installé le PC du Régiment pour 10 heures 30.
Débouché de la transversale DIJON - AUXONNE entre 8 heures 30 et 9 heures.
2) - A Midi :
L’Escadron RONOT est à ARC sur TILLE.
L’Escadron de BAULNY est au contact à 3 km au Sud-ouest de MIREBEAU sur Bèze. Il arrive à MIREBEAU / PONTAILLER sur Saône à 13h30.
La liaison est prise entre les 2 escadrons à ARC sur TILLE. La progression des 2 escadrons est considérablement gênée par les nombreuses destructions.
Le PC et le 1er Escadron sont à GENLIS.
DIJON est libéré. Le groupe BONAPARTE quitte le Régiment.
3) - Le Colonel est convoqué à DIJON au PC de la 1ère DB.
Il rencontre en ville l’Escadron BAUDOUIN défilant avec le Groupement DESHAZARS au milieu d'un grand enthousiasme.
Malgré une demande instante, le Général maintient l’Escadron BAUDOUIN au Groupement DESHAZARS et donne l'ordre d’élargir avant la nuit la profondeur d’éclairage du Régiment jusqu’à RECEY sur Ource - LONGEAU - CHAMPLITTE et d’assurer la liaison avec les américains vers GRAY - PONTAILLER.
En conséquence :
4) - Le 2e Escadron envoie des reconnaissances sur RECEY et LONGEAU avec recueil à GRANCEY et LONGEAU (Ordre particulier n° 49).
Le 3e Escadron sur CHAMPLITTE avec recueil à AUTREY (Ordre particulier n° 50).
En outre le Lieutenant d'HONNINCTUN est envoyé au 3e Escadron pour effectuer la liaison avec les américains à GRAY ou PONTAILLER.
Le 1er Escadron et le PC sont poussés à TIL-CHATEL.
5) - Vers 19 heures, le Lieutenant CHAUPE en jeep se heurte à une barricade tenue à BOURBERAIN. Il se dégage à la mitraillette.
Vers 23 heures, 3 habitants de TIL-CHATEL pris la veille comme otages rentrent. Ils ont été abandonnés à BOURBERAIN par les boches qui ont évacué précipitamment la localité après l’aventure du lieutenant CHAUPE.
6) - En fin de journée :
GRAY est reconnu et libre (occupé par les américains).
AUTREY et BOUHANS ont été nettoyés par le 3e Escadron des éléments ennemis qui y étaient installés ;
- 15 véhicules capturés, 1 détruit. 2 prisonniers.
- MAREY sur TILLE - GRANCEY et PRAUTHOY sont atteints.
- LONGEAU et RECEY sur OURCE sont en cours de reconnaissance.

12 SEPTEMBRE 1944

1) - Vers 8 heures, après ravitaillement en essence, le mouvement reprend conformément à l’Ordre général n° 8 du 11 septembre à 23 h 30.
LONGEAU et RECEY, qui ont été "tâtés" au cours de la nuit par des patrouilles légères ennemies, sont atteints et renforcés sans difficultés.
2) - A 9 heures, le Colonel est convoqué à l'Etat-major de la 1ère DB à NORGES LA VILLE avec le Général SUDRE et le Colonel KIENTZ. Le Général du VIGIER expose le développement de la manœuvre de la Division et donne verbalement au Colonel la mission suivante :
a) - éclairer en direction générale de LANGRES entre RECEY et le carrefour de la FOLIE (sur N 19 à 4 km Est de FAYL BILLOT). Surveiller le flanc Ouest de la Division à RECEY.
b) - Se préparer à éclairer sur MONTIGNY le ROI et BOURBONNE-les-Bains en recherchant la liaison avec l'armée du Nord vers BAR sur AUBE.
En outre l’Escadron BAUDOUIN est rendu au Régiment moins 1 peloton destiné à escorter l'Etendard le 13 septembre avec 1 peloton de chacun des 1er, 2e et 3e escadrons au cours d’une prise d’armes à DIJON.
3) - A l’Escadron de BAULNY :
A 9 heures BOURBERAIN et FONTAINE FRANÇAISE sont atteints à 11 heures 25.
CHAMPLITTE est nettoyé par une patrouille.
A l’escadron RONOT :
A 11 heures 40 RECEY est atteint. 60 prisonniers sont faits par le Peloton DUCOS.
A 11 heures 40 le peloton PANEL est au contact à la sortie Nord de LONGEAU. Une patrouille ennemie revenue sur PRAUTHOY est dispersée (2 prisonniers). L’ennemi tiendrait solidement Sts GEOSMES.
4) - Vers Midi 1 patrouille de 2 AM aux ordres du Capitaine de CONDE est détachée du PC afin d'aller reconnaître les ponts de DARDENAY - CHOILLEY et DOMMARIEN que les allemands tenteraient de faire sauter (renseignements d’habitants).
Le Pont de DARDENAY est libre. La patrouille franchit le canal et remonte en direction de DOMMARIEN. A proximité de cette localité l’AM de tête (Chef MANARINI) est prise à partie par une arme anti-char qui endommage au canon le pont arrière du véhicule. DOMMARIEN semble assez fortement tenu. Le Chef MANARINI réussit néanmoins à replier son AM à l’abri du feu .
Le Lt d’HONNINCTUN rentre de GRAY où la liaison est faite avec le Bataillon de reconnaissance de la 3e D.I.U.S.
5) - A 14 heures, l’Ordre général d’Opérations n° 9 du régiment fixe la mission des escadrons jusqu’à LANGRES :
a) Escadron RONOT : RECEY, reconnaissance sur AUBERIVE
b) Escadron BAUDOUIN : Apres dépassement des éléments du 2e Escadron à LONGEAU, reconnaissance des accès sud de LANGRES et de CHALINDREY.
c) Escadron de BAULNY : reconnaissance du carrefour de la FOLIE et de FAYL BILLOT.
d) Escadron OSTER : PRAUTHOY en soutien.
P C : PRAUTHOY
Le 4e Escadron rejoint TIL-CHATEL à 13 heures.
6) - A 15 heures le Commandant DORE, Chef d'État-major du CC1 vient au PC en exécution des ordres reçus dans la matinée par le Général SUDRE. Le Groupement DUROSOY passera à TIL-CHATEL à 16 heures.
L'ordre "exécutez 1ère partie" est passé par radio aux escadrons à 15 heures 30.
7) - a) Le 2e Escadron reconnaît les axes PRAUTHOY - VAILLANT - AUBERIVE - RECEY puis GRANCEY - AUBERIVE et GRANCEY - BURE-les-Templiers - RECEY. Il s'installe à RECEY en fin de bond.
Il précise avant de quitter LONGEAU que COUBLANC et GRENANT sont occupés par l’ennemi.
Le Lieutenant GRANDCLAUDE réaffecté au 2e Escadron prend les fonctions d'Officier adjoint au Capitaine Commandant.
b) Le 3e Escadron se porte sur CHAMPLITTE, y disperse une patrouille ennemie revenue faire sauter le pont et l’anéantit, récupérant la camionnette d’explosifs (15 h 45).
A 19 heures 45 il atteint GENEVRIERES et pousse une patrouille vers GRENANT.
Le Lieutenant BONNAFONT passe du 2e au 3e escadron comme Officier Adjoint au Capitaine.
c) Le 4e Escadron après avoir dépassé LONGEAU reconnaît COHONS - BOURG et BRENNES à 17 heures 50 pendant que l’Escadron de chars OSTER garde le carrefour et qu’un Escadron de chars moyens du Groupement DUROSOY nettoie DOMMARIEN.
A 19 heures il est arrêté devant Sts GEOSMES par une barricade défendue par des armes automatiques. En même temps NOIDANT le Rocheux et NOIDANT CHATENOY sont reconnus libres.
A 21 heures :
D'une part la résistance de Sts GEOSMES est précisée :
- 1 canon de campagne et plusieurs mitrailleuses battent la N 67,
- Des mortiers tirent sur la N 428,
- 1 canon anti-char et des mitrailleuses défendent la lisière Est.
D’autre part : le PAILLY, reconnu à pied avant la tombée de la nuit, a été trouvé solidement occupé.
8) - En fin de journée (20 Heures) la situation est la suivante :
RECEY - AUBERIVE : Escadron RONOT
NORDANT le Rocheux - BOURG : Escadron BAUDOUIN
COHONS : Escadron OSTER
CHAMPLITTE et GENEVRIERES : Escadron de BAULNY.
PC à LONGEAU.
Le Détachement DUROSOY a serré sur LONGEAU et BRENNES.
Le contact est maintenu toute la nuit au sud de Sts GEOSMES et vers FRETTES et GRENANT
9) - Le Général du VIGIER vient au PC du Colonel DUROSOY à 22 h.
Assistent également à la réunion :
- Le Général SUDRE
- Le Lieutenant-colonel LECOQ
- Le Chef d’Escadrons de LAPRADE
- Le Commandant d’ASTIER du "Commando de France"
- Le Colonel Commandant les FFI de la Haute Marne.
Il s’agit d'enlever LANGRES dans la journée du 13. La mission est confiée au Général SUDRE disposant de son CC et des FFI.
Le Général SUDRE décide de porter le détachement DUROSOY vers NORDANT LE ROCHEUX pour déborder largement LANGRES par l'Ouest et si c’est nécessaire un 2e détachement par l'Est de la Citadelle et de la ville.
Les FFI attaqueront d'Ouest en Est la partie nord de la Ville.
La mission du Régiment est inchangée ;
a) Surveillance solide à RECEY
b) Reconnaissance de LANGRES par Sts GEOSMES
c) Reconnaissance du carrefour de la FOLIE et de FAYL-BILLOT, ultérieurement MONTIGNY le ROI et BOURBONNE les Bains.
Le Général insiste sur la nécessité d'utiliser les feux d’artillerie au maximum pour toutes ces opérations.
10) - En conséquence :
Les 3e et 4e Escadrons reçoivent par radio à 23 heures l'ordre de reprendre le mouvement en avant dès le 13 à 6 heures 45 dans les conditions prévues par l'Ordre Général d'Opérations n° 9 qui reste entièrement valable.
11) - Le Capitaine de FOUCAUCOURT est affecté au Régiment. Il prend les fonctions d'adjoint au Commandant en second.

13 SEPTEMBRE 1944

1) - A 05 heures 25 l'escadron BAUDOUIN rend compte que SAINTS GEOSMES est toujours occupé. Les patrouilles de contact ont entendu travailler toute la nuit. Il est vraisemblable que l'ennemi a posé des mines.
2) - Le PC se porte à 6 heures 30 à 800 mètres au sud de SAINTS GEOSMES et à 6 heures 45 les pelotons partent : l’un pour aborder SAINTS GEOSMES par le Sud, l'autre par l'Est. Ils sont pris à partie dès qu'ils arrivent à la hauteur du village et la voiture du Lieutenant de MERODE reçoit, sans dommage, un coup de 88 entre les roues.
A partir de 8 heures une batterie d’artillerie, puis 2, du Groupement DUROSOY se déploient un peu au Sud du PC et ouvrent le feu sur les résistances précisées de SAINTS GEOMES. Vers 9 heures, en raison de la progression des pelotons, elles reportent leur tir sur le carrefour sud de la citadelle et la route LANGRES - FAYL BILLOT.
A 9 heures 31, les pelotons abordent le village dont la résistance faiblit.
A 10 heures 30 SAINTS GEOSMES est enlevé. Le Commando de France en commence aussitôt le nettoyage pendant que les cloches sonnent à toute volée et que le peloton de MERODE continue en direction de LANGRES.
Prises à SAINTS GEOSMES :
- 1 "minen" intact
- 1 canon de 105
- 1 mitrailleuse de 20
- 25 prisonniers
L’Escadron OSTER maintenu jusque-là à COHONS est porté sur SAINTS GEOSMES.
3) - A 11 heures :
a) L’Escadron RONOT en place à RECEY a reconnu MONTIGNY-sur-Aube vide d’ennemi, mais la route est barricadée entre LEUGLAY et LOUESMES.
b) L’Escadron de BAULNY a reconnu FAYL-BILLOT, le carrefour de la FOLIE, PIERREFAITES et OUGE, brûlant plusieurs véhicules ennemis et tuant les occupants. L’Ennemi s’est replié sur la FERTE sur AMANCE qu’il occupe. L’Escadron signale en outre qu’il a dépassé un certain nombre d’îlots ennemis encore en place en particulier à l’Ouest de GENEVRIERES.
c) L’Escadron BAUDOUIN arrive devant la Citadelle de LANGRES. La porte sud est double et obstruée à l’extérieur par des chevaux de frise. Elle est murée à l’intérieur. Les douves sont infranchissables sauf par de l’infanterie fortement protégée.
Le Capitaine BAUDOUIN et quelques hommes ont pu approcher sans réaction ennemie jusqu’aux chevaux de frise. Quelques coups de feu isolés devant le peloton à l’Est de la Citadelle.
A l’extérieur de l’ouvrage un canon de 105 prenant la route d’enfilade est abandonné par son personnel mitraillé par notre AM de tête.
d) Les chars du Groupement DUROSOY débordant largement la ville par l’Ouest commencent à tirer à vue sur les casernes.
4) - A 13 heures :
a) La situation est inchangée devant la citadelle : l’ennemi tire peu et réagit surtout par des coups isolés de mortiers sur la route de SAINTS GEOSMES.
Vers 13 heures 15 le Général SUDRE venu au PC du Régiment décide de tenter la destruction de la porte pour forcer le passage.
L’opération sera préparée par 400 coups de 105 et protégée par le 2e R.S.A.R.
Vers 13 heures 30 un groupe de parachutistes américains et une poignée de FFI viennent se placer sous les ordres du colonel.
5) - A 14 heures les ordres verbaux donnés par le Colonel LECOQ sont exécutés.
La mise en place est réalisée de la façon suivante :
a/ L’Escadron BAUDOUIN est retiré à 300 mètres au Sud de la Citadelle sauf le peloton de GASTINES qui, débordant largement par l’Est, borde le canal au Nord de CORLEE.
b/ L’Escadron de chars légers du Capitaine OSTER a serré de Sts GEOSMES. Il est disposé au Nord et au Sud de la route, légèrement en arrière de l’Escadron BAUDOUIN.
c/ Les parachutistes américains (50 environ) et les FFI sont répartis dans les fossés de la route.
d/ La section du Génie, dans le contrebas qui borde la route au Nord, prépare des charges allongées à l’abri du Peloton de chars LAINE.
e) L’artillerie est déployée à 1500 mètres environ au sud de la Citadelle.
f) Le PC du Régiment reste à 500 mètres au Sud de la Citadelle, à proximité du PC de l’Escadron BAUDOUIN.
L’Opération doit se dérouler de la façon suivante :
a/ Préparation d’artillerie de 14 heures 15 à 14h30. 12 minutes à cadence normale - 3 minutes à cadence rapide, la fin étant marquée par 4 coups fusants haut.
b/ Débouché des chars qui neutraliseront par leur feu la défense ennemie des dessus, couvrant le mouvement en avant du Génie, des parachutistes et des FFI.
c/ La protection immédiate du travail de destruction sera assurée par 1 Peloton AM, et des éléments à pied de l’Escadron BAUDOUIN pendant que les parachutistes et les FFI coifferont les dessus.
6) - Dès 14 heures les mortiers des cuirassiers du Groupement DUROSOY ouvrent le feu. Ils tirent trop court. Quelques tirs de réglage de 105 sont également courts.
Vers 14 heures 15 le Capitaine de ROUVILLE, Officier de liaison d'artillerie et observateur avancé auprès du PC du Régiment, est grièvement blessé par un coup ami tombé à 20 mètres à l’Est de la route.
La préparation d’artillerie s'effectue dans des conditions difficiles. L’Observation est gênée par un rideau de grands arbres qui cache en partie l'objectif.
7 )- A 14 heures 30 l'action se déclenche. Les chars débouchent. Aucune réaction ennemie.
Le Capitaine BAUDOUIN, accompagné d’une patrouille de spahis entraînant sapeurs, Parachutistes et FFI, part à pied par la route.
Vers 14 heures 35 l’ennemi se dévoile et ouvre un feu violent de "minen", d’armes automatiques, de bazookas et de grenades.
La riposte immédiate et brutale de nos chars le fait taire à l’Est de la porte.
Devant celle-ci le combat est particulièrement dur. Le Capitaine BAUDOUIN, la patrouille de Spahis, 1 AM du peloton de MERODE et quelques sapeurs dépassent les chevaux de frise. Ils reçoivent à bout portant, d'un ennemi bien protégé, des feux nourris de tous calibres.
Parachutistes et FFI, qui suivent mollement, ne quittent pas les fossés de la route sauf vers l'Est où ils parviennent à border le fossé de l'ouvrage.
Vers 14 heures 40 le capitaine BAUDOUIN est mortellement blessé devant la porte de la Citadelle dont le feu ennemi interdit l'accès. Le Génie ne peut placer ses explosifs.
À 15 heures 15 le Colonel donne l’ordre de revenir sur la position de départ.
Le décrochage couvert par les feux des chars est terminé à 16 heures.
8) - A 15 heures 30 l'Escadron de BAULNY rend compte qu'il est inquiété par de nombreuses infiltrations ennemies et demande instamment le retour de son peloton détaché à la prise d'armes de DIJON.
9) - A 16 heures 10, le renouvellement de l'Opération sur la citadelle ayant été envisagé avec un appui d'artillerie limitée, faute de munitions, à 50 coups de 105, le Colonel adresse les propositions (Document joint) au Général Commandant la 1ère DB.
Entre-temps l'ennemi réagit sur la route de SAINTS GEOSMES par des tireurs isolés vraisemblablement sortis de la Citadelle.
Le PC reçoit quelques balles et quelques coups de mortiers.
Les pelotons de l'Escadron BAUDOUIN (commandé depuis 15 heures, heure de la mort du Capitaine BAUDOUIN, par le Lt de VAUBLANC) nettoient les abords de la route.
10) - Vers 17 heures 15 le Général du VIGIER arrive au PC.
Au moment où il donne l'ordre de rester au contact, la manœuvre se déroulant favorablement au Nord de la ville, le Capitaine BARBIER de son État-major arrive rendant compte que la Garnison de la Citadelle a hissé le drapeau blanc et demande à se rendre.
En conséquence ordre est donné au Lt de VAUBLANC de ne laisser qu'un peloton au contact pour prévenir toute traîtrise. Le reste de l'Escadron et l'Escadron OSTER faute d’abris pour la nuit sont ramenés sur Sts GEOSMES.
11) - Pendant ce temps l'Escadron de BAULNY, diminué du peloton de SAUVEBOEUF détaché à DIJON, a soutenu à FAYL-BILLOT un combat sévère.
Vers 17 heures 30, un scout-car du Sous-lieutenant LAMY se heurte dans FAYL-BILLOT à une colonne allemande venant de LANGRES. Il est incendié ; l'équipage disparaît.
Peu de temps après 3 camions allemands arrivent chargés de troupe au carrefour de la FOLIE.
L’ennemi réussit à prendre position. Après 2 heures de combat, FAYL-BILLOT est repris ;
l'équipage du Scout-car rentre dans nos lignes ; les camions boches sont en flammes ; l'ennemi est abattu ou pris (1 Officier et 14 hommes).
A 19 h l’Escadron en liaison avec le 3e R.C.A. tient PIERREFAITES, LA FOLIE et FAYL-BILLOT où il fait de nouveaux prisonniers.
12) - En fin de journée le dispositif est le suivant :
- 1er Escadron : SAINTS GEOSMES
- 2e Escadron : RECEY sur OURCE
- 3e Escadron : Voir ci-dessus
- 4e Escadron : Citadelle de LANGRES et SAINTS GEOSMES
- PC : SAINTS GEOSMES.
13) - Pertes de la journée :
- tués: Capitaine BAUDOUIN, Commandant le 4e Escadron
- Blessés : Lieutenant BONNAFONT du 3e Escadron, 1 homme du 3e Escadron et 3 hommes du 4e Escadron.
14) - Vers 22 heures l'Ordre Général d'Opérations n° 14 de la 1ère DB fixe la mission du Régiment pour le 14 septembre :
Reprenant le 2e Escadron, le Régiment éclairera le flanc Nord de la Division et recherchera la liaison avec la 2e DB sur les axes :
- LANGRES - CHAUMONT
- LANGRES - MONTIGNY le ROY - CLEFMONT
- VARENNES sur AMANCE - BOURBONNE - LA MARCHE - VITTEL.

14 SEPTEMBRE 1944

1) - Le P.C. et le 4e Escadron en entier assistent aux obsèques du Capitaine BAUDOUIN qui ont lieu à SAINTS GEOSMES à 7 heures 30.
A la sortie de l'Eglise, la dépouille du Capitaine passe devant le 4e Escadron rassemblé sur la route du Cimetière. Là le Colonel LECOQ adresse au magnifique Soldat que fut le Capitaine BAUDOUIN les adieux du Régiment.
2) - Les Escadrons partent ensuite vers leurs missions conformément à l'Ordre Général d'Opérations n° 10 du Régiment.
Le Lieutenant de VAUBLANC prend le commandement du 4e Escadron. Le 4e Escadron part reconnaître l'axe LANGRES - MONTIGNY le Roy et s’éclaire en direction de CLEFMONT.
L'Escadron RONOT se porte sur l'axe HUMES (Jorquenay) - CHAUMONT :
/ 1er peloton sur l'axe
/ 2e peloton sur BEAUCHEMIN - ROLAMPONT - VILLIERS s/SUIZE - Carrefour 2 km Sud de CHAUMONT.
/ 3e peloton sur l'axe ROLAMPONT - FOULAIN - CHAUMONT.
L'Escadron se regroupe ensuite à CHAMARANDE.
La liaison est prise entre les Armées du Sud et du Nord par le Capitaine RONOT avec le 5e Escadron du 1er R.M.S.M. (Capitaine TROQUEREAU).
3) - Le PC se porte à NEUILLY L'EVEQUE où il arrive à 11 heures. Sur renseignements périmés d’Officiers FFI, une patrouille de 2 AM commandée par le Capitaine de CONDE est envoyée dans les bois de SAULXURES pour y constater le départ d’une centaine d’Allemands.
4) - Le 1er Escadron fait mouvement sur NEUILLY L’EVEQUE pendant que le peloton de SAINT-OLIVE est envoyé à CORLÉE afin d’assurer la garde de deux péniches de sucre récupérées et nettoyer la région des derniers allemands qui y rodent encore.
5) - Le 3e Escadron rejoint à la FOLIE par le 5e R.C.A. se porte en direction de LAFERTÉ sur AMANCE où le peloton ALLAND détruit un camion allemand.
Le Peloton BUZONNIERES se porte à BIZE pendant que le Peloton SAUVEBOEUF et le PC s’installent à LAFERTÉ.
6) - Dans l’après-midi après avoir nettoyé FRÉCOURT au cours d’un combat sévère le 4e Escadron prend la liaison à CLEFMONT avec l’Escadron SAVELLI (1er R.M.S.M.) de la 2e DB.
A 19 heures l’Escadron a atteint ses objectifs.
7) - Pertes : 4 blessés dont un (GALOULA) succombe dans la soirée.
L’Adjudant FAVERAL du 3e Escadron, blessé le 13-9-44 à FAYL-BILLOT, meurt des suites de ses blessures. Il est inhumé ce jour à DIJON.
8) - L'Ordre d’Opérations n° 55/30 de la 1ère DB (16 h 45) confirme la mission du Régiment.
Cet ordre ne sera exécutable qu’après ravitaillement en essence. Les réservoirs sont à peu près vides.
PC à NEUILLY L’EVEQUE.

15 SEPTEMBRE 1944

1) - Le Lieutenant-colonel LECOQ se rend dans la matinée à la Division.
2) - Les Capitaines de BAULNY et OSTER et le Maréchal des Logis GUERIN sont convoqués à DIJON pour remise de décorations : les 2 premiers sont cités à l'ordre de l’Armée, le 3e reçoit la médaille Militaire.
3) - Les Ordres Généraux d’Opérations n° 16 de la 1ère DB et n° 11 du Régiment fixent l’orientation nouvelle de la poursuite : Plein Est.
PC à NEUILLY L'EVEQUE.

16 SEPTEMBRE 1944

1) - Les escadrons se portent en avant (ordre général n° 11) à partir de 7 heures 30.
Le PC fait mouvement en direction de BOURBONNE.
2) - En cours de progression le Lieutenant-colonel reçoit l'ordre de la 1ère DB d’être très prudent en raison d’évènements nouveaux ne pouvant être transmis par radiophonie.
En conséquence l’ordre est donné :
a) Aux 3 escadrons AM à 11 heures 50 de rester sur le 1er bond (FRESNOY en Bassigny - BOURBONNE les Bains - NEUVELLE les VOISEY) en éclairant sur le 2e (LAMARCHE - FOUCHECOURT - CORRE)
b) A l'Escadron de chars de s'arrêter au carrefour 3 km N.E. de SAULXURES pour en assurer éventuellement la conservation.
3) - A 15 heures 10 les 3 escadrons AM sont poussés sur le 2e bond (la 1ère DB craignait simplement que le Régiment ne pousse trop loin et ne tombe en panne d'essence).
Le 2e bond est atteint vers 17 heures.
PC du Régiment à BOURBONNE.
4) - Vers 15 heures 30, doléances des habitants au sujet de certaines arrestations faites par les FFI.
5) - Réception des Officiers à la Mairie de BOURBONNE vers 17 heures 30 au cours de laquelle le Colonel invite la population à faire l’Union pour la reconstruction du Pays.

17 SEPTEMBRE 1944

PC à BOURBONNE.
1) - Un Lieutenant de Vaisseau du R.B.F.M. (2e DB) vient en liaison au PC à 13 heures.
2) - Le Général du VIGIER vient au PC avec le Cdt de SEGONZAC, commandant un Groupement de FFI à MIREBEAU, ce groupement devant être rattaché au Régiment.
3) - Doléances des habitants au sujet de la pose de croix gammées sur les maisons.

18 SEPTEMBRE 1944

PC à BOURBONNE.
1) - Le lieutenant-colonel se rend au PC de la Division à CHAMPLITTE
2) - Nettoyant la région autour de leurs cantonnements, le 4e Escadron fait 17 prisonniers pendant que le 1er Escadron (peloton LAINE) en capture 8.

19 SEPTEMBRE 1944

PC à BOURBONNE.
1) - Le Commandant de la CHAUVELAIS se rend à l'Armée "B" à DIJON pour régler le rattachement du Groupement FFI de SEGONZAC au Régiment.
2) - Le Lieutenant-colonel visite tous les escadrons et voit tous les Indigènes à l’occasion de la fête de l'Aïd El Kebir.
3) - À 17 heures le Lieutenant-colonel ramène au PC le Général Allemand Von BRODOWSKI fait prisonnier (ainsi que 7 hommes) par le Lieutenant de BUZONNIERES à CORRE.

20 SEPTEMBRE 1944

PC : à BOURBONNE
Le 3e Escadron s'installe à CORRE.
1) - A 16 heures le Lieutenant de BUZONNIERES amène au PC le Major allemand SCHRADER fait prisonnier dans la région de CORRE. Cet Officier commandait le 615e Bataillon de Russes, sous les ordres du Général Von BRODOWSKI pris la veille. Il est activement recherché par la 1ère DB pour avoir fait exécuter des civils à GRENANT.
2) - Le Lt-Colonel se rend au PC de l’Armée B à BESANCON.
3) - le Lieutenant MAITRE affecté au Régiment, venant de la Division BROSSET, prend les fonctions d’Officier de Transmissions.

21 SEPTEMBRE 1944

RAS

22 SEPTEMBRE 1944

RAS

23 SEPTEMBRE 1944

Le Colonel reçoit un message l’invitant à se tenir prêt à se rendre an PC du 2e C.A. pour y être décoré de la Croix d’Officier de la Légion d’Honneur par le Général de GAULLE.

24 SEPTEMBRE_1944

10 heures (à BOURBONNE) : Grand-messe à la mémoire des Officiers, sous-officiers et spahis du Régiment morts pour la France.
Tous les Officiers du 2e Spahis, une délégation et les fanions de chacun des 5 Escadrons y assistent aux côtés de la Municipalité de BOURBONNE et d’une foule nombreuse.
A l'issue de la cérémonie le Colonel LECOQ fait l’appel des Morts.

25 SEPTEMBRE 1944

Le Colonel se rend à l’EM de la 1ère Armée à BESANCON et revient par ROUGEMONT (Doubs) où se trouve l'EM du 2e C.A.

26 SEPTEMBRE 1944

Par Note de service n° 583/4 et ordre particulier n° 21 du 2e C.A., le Colonel reçoit la confirmation de l’Ordre verbal par lequel le 2e R.S.A.R. renforcé du Groupement de SEGONZAC est place en réserve du 2e C.A.

27 SEPTEMBRE 1944

RAS

28 SEPTEMBRE 1944

RAS

29 SEPTEMBRE 1944

Le Régiment se déplace de la région de BOURBONNE dans la région de VESOUL (Ordre de mouvement n° 6 et modificatif).
1er Escadron se porte à VELLEMINFROY
3e Escadron se porte à CHATENEY - CHATENOIS
4e Escadron se porte à GENEVREUILLE
Service AUTO se porte à CREVENEY
2e Escadron - BASE et PC à SAULX de VESOUL
Mouvement terminé à 18 heures 30.

30 SEPTEMBRE 1944

RAS

PERTES PENDANT LA PERIODE DU 15 AOUT au 30 SEPTEMBRE 1944

I. - Tués et Blessés Morts à l’Hôpital

Escadron NOM Prénom Grade
Date Lieu Inhumé à
4e CHARBONNEL Jean-Baptiste 2e Cl 29/08/1944 Bourg St.Andeol Bourg St.Andeol
1er LELOUP René
M.D.L. 30/08/1944
St.REMEZE St.REMEZE
1er VALLIN René M.D.L.-Chef
02/09/1944 TASSIN 
TASSIN
4e de COETLOGON Albert S. Lt 02/09/1944 LIMONEST LIMONEST
4e LACOME Gaston 2e Cl. 02/09/1944 id* id*
4e NEUVEU Jean Brig. 02/09/1944 id* id*
3e GARCIA
Dominique Brig.
03/09/1944
VILLEFRANCHE sur SAONE VILLEFRANCHE sur SAONE
3e SNP ZIAD Salah 1ère Cl. 03/09/1944
id* id*
3e MORSLI
Mahiedine b/KADDOUR Brig. 03/09/1944 id* id*
3e SESTON
François Aspt.
05/09/1944 PONCET
St.DESERT
1er DELPIERRE Joachim 1ère Cl. 05/09/1944
GIVRY GIVRY
3e BRETON
Yvon 1ère Cl. 09/09/1944
PREMEAUX PREMEAUX
4e SAMUEL Henri 1ère Cl. 10/09/1944 TALANT TALANT
4e BAUDOUIN
Robert   
Capitaine   13/09/1944
Citadelle de LANGRES Sts GEOSMES
3e COFFIGNAL
Marcel Brig. 23/09/1944 
CORRE CORRE
4e GUELLOULA Aïssa   2e Cl.
14/09/1944
FRECOURT
LANGRES
3e FAVERAL Pierre 
Adjt.
13/09/1944
FAY-BILLOT DIJON


II. - Blessés

Escadron 
NOM
Prénom Grade Date
                 Lieu
1er MEYER Sylvain 2e Cl.
19/06/1944
GRIMAUD
2e VANHOUTTEGUEN Marcelin 1ère Cl. 21/08/1944 BANDOL
4e  MIGUEL Roger   
Brig.   21/08/1944
BANDOL
3e  DOUAT Lucien 1ère Cl. 03/09/1944
VILLEFRANCHE/SAONE
3e  LIAIS Robert M.D.L. 05/09/1944 id*
3e  CAYSSAC Paulin 1ère Cl. 05/09/1944 id*
3e  GUERHANN Edmond 2e Cl. 05/09/1944 id*
4e TOUCHON 
Claude
Brg.Ch. 02/09/1944 LIMONEST
4e BONIARD Roger M.D.L.Ch.
02/09/1944 id*
4e SOLER Vincent 2e Cl. 02/09/1944
id*
3e  BUZZO Antoine
2e Cl. 07/09/1944
CHAGNY
1er  OFFREDO
Pierre Brig.
 03/09/1944  TASSIN
1er BANAMANE A.E.K. M.D.L.Ch. 05/09/1944 GIVRY
3e de BUZONNIERES Geoffroy Lieut. 05/09/1944
PONCEY
1er LAINE
Georges S/Lieut. 05/09/1944 GIVRY
3e LEMAN Jean 2e Cl. 09/09/1944 BEAUNE
2e GARCIA Vincent 1ère Cl. 10/09/1944 ARGANCOURT
2e HENDOUSSI Tayeb 2e Cl. 10/09/1944   id*
EHR ORDIONI Pierre Capitaine 06/09/1944
CHAGNY
2e  BOUCHER Claude Brig. 10/09/1944
NUITS St. GEORGES
EHR MERLEVEDE Pierre
M.D.L. 06/09/1944 CHAGNY
EHR JEANFAIVRE Louis Adj-Ch. 06/09/1944
CHAGNY
3e BONNAFONT Pierre Lieut. 13/09/1944 FAYE BILLOT
3e BITBOL
Binhas 2e Cl. 13/09/1944 id*
4e D'ABOVILLE Hubert 
2e Cl. 13/09/1944 Citadelle de LANGRES
1er DEMANGES Georges 
2e Cl. 13/09/1944
id*
4e LEMOINE Emile 2e Cl. 12/09/1944 FRECOURT
4e BUSTAMENTE
François 2e Cl. 14/09/1944 id*
4e PIOT Michel
2e Cl. 14/09/1944 id*
EHR LEMOINE Georges 2e Cl. 30/09/1944 LURE
2e BUONO Elie 1ère Cl. 10/09/1944 St JEAN de VEAU

 

1er OCTOBRE 1944

A l'issue de la messe dominicale le Général de C.A. de MONSABERT vient passer en revue le Régiment formé en carré dans une prairie voisine du village de SAULX.
Il procède à la remise de décorations : Il remet la Croix d’officier de la Légion d’Honneur au Lieutenant-colonel LECOQ et préside à la remise de 110 Croix de Guerre.
Le Régiment présenté par le Chef d'Escadrons de CHABOT défile ensuite à pied devant le Général de MONSABERT, le Lieutenant -Colonel LECOQ et l'Etendard du Régiment.

2 OCTOBRE 1944

RAS

3 OCTOBRE 1944

Le Colonel se rend dans l'après-midi à la 1ère Armée Française (Ex-Armée "B") à BESANCON. Il est reçu par le Général de LATTRE qui lui fait part de son intention de constituer un nouveau Régiment de Reconnaissance : le 11e Cuirassiers, qui fera son instruction au 2e Spahis.

4 OCTOBRE 1944

Le Colonel retourne dans la matinée à la 1ère Armée Française pour étude de la mise sur pied du 11e Cuirassiers.

5 OCTOBRE 1944

RAS

6 OCTOBRE 1944

Dans la matinée, le Général DEVINCK Adjoint au Général Commandant la 5e DB, débarquée depuis peu, vient voir le Colonel au PC.

7 OCTOBRE 1944

L'Aspirant GUYON venant du Cabinet du Général Commandant 1’Armée est affecté au 2e R.S.A.R.
Il est placé au 3e Escadron.

8 OCTOBRE 1944

Le Colonel passe, dans l'après-midi, l'inspection des cantonnements.

9 OCTOBRE 1944

Le Colonel passe, dans l'après-midi, l'inspection.
1) - A la suite d'une communication téléphonique du Chef d'EM du 2e C.A., les escadrons sont alertés à 11 heures et doivent se tenir prêts à partir après préavis de 2 heures.
2) - A 13 heures 30, les Capitaines Commandants sont réunis au PC. L’Ordre arrive du Chef d’E.M. du 2e C.A. de porter dans la soirée le Régiment dans la région de REMIREMONT en vue de boucher éventuellement un trou entre la 3e DIA (Groupement BONJOUR) et la 3e D.I.U.S. (Ordre préparatoire n° 31 du 2e C.A.).
Le Colonel se rend à 17 heures à REMIREMONT pour y voir le Général de MONSABERT. Il va ensuite au PC de la 3e D.I.U.S. (Général O’DANIELL) pour y régler la relève des éléments américains dans le Secteur VAGNEY - LA FORGE par le Régiment.
La situation générale est la suivante :
Le 2e C.A. (Général DE MONSABERT) agit d’une part avec la 1ère DB en direction du THILLOT, d’autre part avec la 3e DIA en direction de PLANOIS - LA BRESSE et de VAGNEY - THIEFOSSE - CORNIMONT.
Au Nord les Américains entre VAGNEY et LAFORGE (3e DI) ont atteint LE THEATRE (1 km Est de VAGNEY), CREMANVILLERS et JULIENRUPT.
La limite Nord de l’Armée Française devant englober la route St AME - le THOLY, il faut craindre que les Américains n’abandonnent, sans être relevés, le secteur à la date fixée pour la modification des zones d’action.
3) - A 17 heures 30, le Commandant de SEGONZAC se présente au PC et rend compte qu'il remet le Corps Franc (qui vient de se battre pendant 15 jours avec la 1ère D.M.I.) à la disposition du 2e R.S.A.R., mais il demande 4 à 5 jours de repos pour essayer de trouver de l’habillement et de l'armement.
4) L'ordre particulier n° 32 du Général Commandant le 2e C.A. met le 2e R.S.A.R., renforcé d'éléments FFI, aux ordres du Colonel Commandant le 6e R.T.M. qui prend le commandement d’un détachement devant se rassembler dans la région Sud de VECOUX.
En attendant que ce Groupement soit réuni, l’Ordre préparatoire n° 31 du 2e C.A. maintient le 2e R.S.A.R. qui devra avoir ses éléments le 10 dans la région de REMIREMONT aux ordres directs du Corps d’Armée.
Mission : couvrir, dans le cadre de l’ordre particulier n° 32, le flanc gauche du 2e C.A. en raison du repli éventuel des Américains.

10 OCTOBRE 1944

1) - Conformément à l’Ordre particulier n° 304 du Général Commandant la 3ème DIA le Lt-Colonel LECOQ se rend à ZAINVILLERS (violemment bombardé pendant la nuit) prendre les ordres du Colonel BONJOUR, commandant le Groupement auquel le 2e R.S.A.R. est rattaché.
A son passage à VAGNEY, il prend contact avec le Colonel HORREL, Commandant le 7e R.I.U.S.
De ces entretiens, il ressort que le Groupement LECOQ relèvera au fur et à mesure les éléments U.S., en allant du Sud au Nord. Ceux-ci resteront sur place jusqu'à relève complète et, en tout état de cause, garderont un verrou au carrefour de LE THEATRE (1.500 mètres Est de VAGNEY).
Un peloton de Sherman, un groupe de TD et un Groupe d’artillerie U.S. déployé dans la région de St AME restent sur place en mesure d’agir au profit du Régiment vers JULIENRUPT.
2) - Le 3e Escadron doit tenir le carrefour 300 mètres Est de VAGNEY et le carrefour 400 mètres Sud. Il a mission d’éclairer en direction de SAPOIS et de GERBAMONT.
Le 2e Escadron installé au carrefour 500 mètres Nord de VAGNEY et au carrefour de CREMANVILLERS doit éclairer en direction Nord et Nord-est de ce village.
Le 1er Escadron en réserve à VAGNEY doit pouvoir intervenir pour dégager la rocade St AME - VAGNEY - ZAINVILLERS.
Le 4e Escadron a ordre de tenir les carrefours du SYNDICAT et doit :
a/ Eclairer en direction de LE THOLY,
b/ Prendre et garder la liaison avec les éléments US.
3) - Vers 13 heures 30, le Colonel BONJOUR demande au Régiment (Capitaine de LESTRANGES) de garnir la région de CONTREXARD PUBAS pour parer à toute infiltration ennemie. L’Escadron de BAULNY est porté sur CONTREXARD à 14 heures 15 (Ordre particulier n° 52).
4) - Au cours de l’après-midi, l'Escadron RONOT pousse
- d’une part sur LE THEATRE (peloton DUCOS) : carrefour et maisons sont tenus par l’ennemi au lieu des Américains qui se sont contentés d’établir un bouchon de route dans les bois à 300 mètres à l’Ouest,
- d’autre part sur SAPOIS où il trouve les Américains au contact de l’ennemi dans le village coupé en 2 par un pont sauté.
5) - A 16 heures 50 le Capitaine BOMBARD du Commando d’Indre et Loire se présente au PC. Il précède un premier détachement de 85 hommes de son Unité qui doit arriver à VAGNEY dans la soirée.
Il reçoit l'ordre verbal d’être prêt à participer le lendemain 11 à une opération en direction de GERBAMONT.
6) - En fin de journée la situation est la suivante :
Escadron OSTER : LE SYNDICAT (au lieu de VAGNEY encore occupé par un Bataillon Américain.)
Escadron RONOT : au contact (en liaison avec les Américains) à SAPOIS et au carrefour LE THEATRE violemment bombardé par l’ennemi.
Escadron de BAULNY : CONTREXARD - PUBAS
Escadron de VAUBLANC : CREMANVILLERS
P.C. du Régiment : VAGNEY
Base du Régiment : Saint-Etienne les REMIREMONT
Les 1er et 4e Escadrons ont reçu l’Ordre (ordre particulier n° 53) d’être en mesure de tenir ou de dégager VAGNEY en cas de retour offensif de l’ennemi.
7) - A 23 heures 30, le Colonel se rend à PUBAS avec le Lieutenant MAITRE au PC du Colonel
GUILLEBAUD, Commandant le 4e R.T.T, conformément à l’Ordre d'Opération n° 31 de la 3e DIA. Le Régiment doit participer le 11 (en liaison avec le 4e R.T.T.) à une opération en direction de GERBAMONT.
L'Escadron RONOT (moins le peloton engagé à SAPOIS) renforcé par le peloton de Chars du 1er Escadron et 1 peloton de TD du 2e DRAGONS (peloton de DUFFOURQ) est désigné pour cette opération (ordre particulier n° 55).

11 OCTOBRE 1944

1) - Quelques obus tombent sur VAGNEY en fin de nuit.
2) - A 7 heures 30 l'escadron RONOT rend compte ; SAPOIS est entièrement libéré. La manœuvre pour GERBAMONT est en cours ; le Peloton PANEL approche du carrefour de LEJOLE.
- 6 prisonniers et 1 canon automoteur de 75 PAK 40 intact ont été pris à l'Est de LE THEATRE.
3) - A 8 heures 10, le Corps Franc d'Indre et Loire reçoit l'ordre particulier n° 56 qui l'oriente sur sa mission dans la manœuvre en cours :
Occupation du Carrefour de LE THEATRE, puis du Carrefour de l'ancien moulin (1.200 mètres S/E de SAPOIS).
4) - A 10 heures, l'Escadron de BAULNY (remis à la disposition du Colonel) reçoit l'ordre de se regrouper à CONTREXARD pour dépasser l’escadron RONOT dès que celui-ci aura atteint le carrefour de l'ancien moulin et de reconnaître ultérieurement ROCHESSON (ordre particulier n° 57) .
5) - A 10 heures 15, le Capitaine RONOT rend dompte que le peloton DUCOS a atteint le pont du Saut du Bouchot et le carrefour de l'Ancien Moulin.
A 10 heures 30, il signale :
a) Les FFI d’Indre et Loire, qui ont reçu l'ordre de tenir la route SAPOIS - Ancien Moulin, sont introuvables,
b) Les habitants signalent ROCHESSON solidement occupé par l'ennemi. Renseignement confirmé par un prisonnier fait par le 3e Escadron à 11 heures 45.
6) - A 13 heures, le Capitaine de BAULNY rend compte qu'il est au contact sur son premier bond (carrefour 500 m. Sud de CENS-LA-VILLE).
A 13 heures 30, il tente de déborder par le Sud vers ORIMONT, mais retrouve rapidement le contact pendant que l’ennemi bombarde violemment le carrefour de l’ancien Moulin.
7) - En même temps, une reconnaissance du 4e Escadron aux ordres du Lieutenant CANIOT partie de CREMANVILLERS a poussé jusqu’au pont de CENS-la-VILLE.
8) - A 15 heures 20, les habitants signalent 6 pièces de 105 ennemis déployés à l’Est de ROCHESSON. Deux chars seraient à l’entrée du village. Les tirs ennemis d’interdiction continuent sur le carrefour et le pont du Saut du Bouchot.
9) - A 17 heures 30, les ordres particuliers n° 58 et 59 règlent le dispositif pour la nuit :
- SAPOIS avec AM vers CENS-LA-VILLE - Carrefour de l’ancien moulin : 2e Escadron et FFI Franche Comté.
- LEJOLE - GERBAMONT : 3e Escadron et peloton TD
- Le reste sans changement.
10) - L’Ordre Général d’Opérations n° 34 du 2e C.A. confirme que le 2e SPAHIS est directement aux ordres du Général de corps d’armée et qu’il conserve la mission définie par l’Ordre n° 32 du 9 Octobre.
Néanmoins l’Ordre d’Opérations n° 40 de la 3e DIA prescrit au Régiment de pousser de fortes reconnaissances sur ORIMONT - ROCHESSON, en raison des opérations de l’ensemble de la Division.
11) - L’Ordre Général n° 13 du Régiment fixe les grandes lignes de l’organisation du Groupement LECOQ, dans la zone qu’il occupe actuellement et détermine les missions de chaque Unité pour la journée du 12 :
Le 3e Escadron éclairera en direction de ROCHESSON.
Moyens supplémentaires : 1 section FFI actuellement à la disposition du 2e Escadron et 1 peloton TD (Lieutenant de DUFFOURCQ).
Le 2e Escadron renforcé de 2 sections de FFI (Indre et Loire) en première urgence assurera l’intégrité de SAPOIS, du Carrefour Nord et du carrefour de l'ancien moulin. En deuxième urgence, éclairera en direction de SAPOIS - CENS LA VILLE et MENAURUPT, ou dépassera le 3e Escadron dans l’éventualité où il aurait occupé ROCHESSON, GERARDMER (ces deux dernières missions à exécuter sur ordre particulier).
Débouché de l’éclairage : le 12 à 7 heures 30.
Le 4e Escadron, stationnant en réserve dans la zone de CREMANVILLERS, bouchera tous les axes venant de l’Est et du Nord-est et menant à la route de LE SYNDICAT - VAGNEY.
Il sera prêt, de plus, à remplacer le 2e Escadron dans sa mission de couverture, au cas où ce dernier serait porté en avant.
Le 1er Escadron en réserve au SYNDICAT sera en mesure de contre-attaquer en direction de VAGNEY ou de se porter sur VAGNEY (Ordre particulier n° 53) pour interdire les accès Est et Sud de la localité, en cas de départ des américains.
PC du Régiment à VAGNEY.

12 OCTOBRE 1944

1) - Pendant la nuit du 11 au 12, le harcèlement de l’artillerie ennemie s’est étendu de la région de SAPOIS - GERBAMONT à celle de VAGNEY - CREMANVILLERS.
Le Groupement compte 6 blessés.
2) - L'Ordre Général n° 36 du 2e C.A. annule l'Ordre particulier n° 32 et précise :
Le Colonel Commandant le 2e RSAR reste chargé, conformément à l’Ordre préparatoire n° 31, de la couverture Nord du 2e C.A. et de la liaison avec le VIe C.A.U.S.
Il dépendra dorénavant directement du Général Commandant le 2e C.A.
La mission du Colonel Commandant le 2e RSAR à partir du 14 / 0 heures est donc de couvrir face à GERARDMER le flanc gauche du 2e C.A.
A cet effet :
a) - Tenir solidement, au minimum la région SAPOIS - GERBAMONT de manière à barrer les vallées de MENAURUPT et de ROCHESSON. Il profitera de l’avance de la 3e DIA afin de saisir toute occasion favorable pour progresser par les 2 vallées ci-dessus.
b) - Il s’appuiera aux Américains dans la région de JULIENRUPT tout en tenant les hauteurs situées entre JULIENRUPT et SAPOIS.
Dans la journée du 13, le Colonel Commandant le 2e RSAR devra avoir pris langue avec le Général Commandant la 3e D.I.U.S. dont les Unités doivent être reportées dans la nuit du 13 au 14 au Nord de la nouvelle limite.
Le Groupement LECOQ, comprenant en plus du 2e RSAR le détachement de SEGONZAC et les FFI d’Indre et Loire, sera renforcé par d’autres éléments FFI (Redon) au fur et à mesure de leur arrivée.
Un Groupe de 105 de la 3e DIA devra pouvoir agir au bénéfice de ce Groupement dans les vallées du BOUCHOT et de MENAURUPT. Entente à réaliser entre le Colonel commandant le 2e RSAR et le Général Commandant la 3e DIA.
3) - A 10 heures 30, arrivée du Groupement FFI BAYARD aux ordres du Chef d’escadrons de SEGONZAC. Cette Unité comprend 3 Groupes d'Escadrons de 300 hommes chacun, bien équipés, mais manquant d’entraînement et de résistance physique en raison de leur extrême jeunesse.
4) - Vers 11 heures, le Colonel reçoit une communication téléphonique du Colonel BONJOUR :
Le Groupement de TABORS MAGIE DUBIEZ progresse vers COUCHETAT.
Pour faciliter son mouvement, un détachement blindé aux ordres du Capitaine BIGOT du 2e Dragons va nettoyer la zone GERBAMONT - PEUTE GOUTTE.
Il y aurait intérêt à lui adjoindre un peloton de reconnaissance.
L’Ordre particulier n° 60 oriente l’Escadron RONOT sur cette nouvelle mission.
5) - A Midi, le Colonel retrouve au carrefour du THEATRE les capitaines RONOT et BIGOT. Le peloton DUCOS, qui termine la réparation de dégâts causés le 10 à ses véhicules par les bombardements ennemis, démarre à 12 heures 15.
A 12 heures 15, le peloton DEMERSON signale CENS-LA-VILLE et la Scierie libres ; il est soumis à d’assez violents tirs de harcèlement.
Vers 14 heures 30, le Lieutenant DUCOS reconnaît PEUTE GOUTTE et ses abords immédiats, vides d’ennemis, puis signale la progression des Tabors en direction de COUCHETAT.
Les reconnaissances envoyées vers ORIMONT et ROCHESSON se heurtent aux mêmes réactions violentes d’artillerie que la veille.
6) - Mêmes dispositions que le 11 Octobre.
PC : VAGNEY

13 OCTOBRE 1944

1) - Dans la nuit, les Pelotons DEMERSON et PANEL sont soumis à un violent bombardement. Le premier fait 2 prisonniers.
2) - A 8 heures 45, le Colonel reçoit à son PC la visite du Général de MONSABERT commandant le 2e C.A. et lui rend compte de l’avance réalisée dans son secteur et de l’impossibilité de relever les Américains de la 3e D.I.U.S. dans les délais prévus. Les derniers éléments du 3e Dragons (Cdt de SEGONZAC) ne devant arriver à VAGNEY que dans le courant de l’après-midi, le Général remplace le Groupement REDON par un Bataillon (Cdt BENONI du Groupement POMMIES), actuellement cantonné à RAY s/SAONE (région de VESOUL).
3) - A 9 heures 35, le Peloton de SAUVEBOEUF, après avoir abordé les lisières Ouest de ROCHESSON, est pris sous un tir d’artillerie brutal et précis. Il est mis dans l’obligation de se mettre à l’abri à hauteur du Peloton PANEL qui tient le carrefour de l’ancien moulin.
Vers 13 heures, à la suite de renseignements sérieux, le Peloton DEMERSON et la section GABEY du Groupement d'Indre et Loire organisent, sur l’ordre du Capitaine RONOT, un coup de main dans la région de la Scierie de SAPOIS. Une réaction d’artillerie ennemie contraint bientôt le détachement à se replier à 100 m. du pont de SAPOIS. Au cours de l’affaire, le Lieutenant GABEY et 3 hommes de son Unité sont tués ; 1 sous-Officier et 1 homme sont grièvement blessés.
4) - Par Ordre général d’Opérations n° 14, le secteur est organisé comme il suit :
a) - Le Chef d'Escadrons de CHABOT prend le commandement du S/Groupement Sud ayant comme moyens les 2e & 3e Escadrons AM du 2e RSAR et un Groupe d'Escadrons du Groupement BAYARD. PC au carrefour du THEATRE.
b) - Le Chef d’Escadrons de La CHAUVELAIS prend le commandement du S/Groupement centre avec le 4e Escadron AM du 2e RSAR et le Commando d’Indre et Loire. PC au Nord de CREMANVILLERS.
c) - A son arrivée, le Chef de Bataillon BENONI doit prendre le commandement du S/Groupement Nord. PC à BEMONT.
5) - Le lieutenant d’HONNINCTUN se rend au PC du 15e R.I.U.S. pour informer le Commandant de cette Unité de l’impossibilité de faire la relève comme il avait été prévu, en raison de l’absence des Unités relevantes. Les Américains semblent d’ailleurs inquiets de la faiblesse des effectifs destinés à les remplacer.
6) - Dans la soirée, l’armée retire les 5 camions mis à la disposition du Commando d’Indre et Loire qui devient ainsi tributaire des moyens du Régiment.
Le Colonel est demandé au PC de la 3e DIA pour préparer une opération qui doit être montée en direction générale de ROCHESSON.
7) - Vers 19 heures, le Commandant BENONI se présente au Colonel annonçant pour le 15 Octobre l’arrivée du gros de son détachement, reculant encore de 24 heures la date de la relève promise aux américains.
Le Chef d’Escadrons GARDY commandant un Groupe d’Escadrons de chars du 2e R.C.A. se présente au PC. Il cantonnera à VAGNEY avec son Unité.
Le Peloton FALGAYRAC de l’Escadron d’USSEL est mis à la disposition du Commandant du S/Groupement Sud.
Les Ordres particuliers n° 63 et 64 de 23 heures 45 fixent les conditions d’exécution de l’opération montée pour le 14 Octobre, en liaison avec le Groupement n° 3 (Colonel BONJOUR) de la 3e DIA en direction de ROCHESSON avec couverture sur l’axe SAPOIS - MENAURUPT.
PC à VAGNEY.

14 OCTOBRE 1944

1) - Harcèlement incessant de l’artillerie ennemie jusqu’à 1 heure sur SAPOIS et GERBAMONT et, à partir de 3 heures, sur VAGNEY, CREMANVILLERS et Le SYNDICAT.
2) - L’Opération prévue le 13 démarre à 7 h30. Dès le départ, l’artillerie ennemie réagit violemment.
A 11 heures 15, 1/4 R.T.T. est arrêté aux lisières Ouest des bois de COUCHETAT (dominant les abords de La BRESSE) par les feux d’un ennemi qui tient fortement la cote 900.
A 12 heures :
a) Le 3e Escadron renforcé d’un peloton de chars légers (Lt MAGDELAIN), progressant par le mauvais chemin SECHAMP - Cote 508, a atteint le bois d’ORIMONT dans un terrain très mou où 1 char s’enlise. Forte réaction d’artillerie et de minens ennemis.
b) Le Groupe d'Escadrons du Groupement De SEGONZAC a pris pied sur la cote 552 (nord-ouest d’Orimont) sans pouvoir aborder Le CHANA (ouest/ nord-ouest de Rochesson).
Le peloton de chars moyens du 2e R.C.A. (Lt FALGAYRAC) progressant sur l’axe Ancien Moulin - ROCHESSON aborde ORIMONT défendu par un automoteur :
- 1 char Sherman atteint d’un coup de 88 flambe.

15 OCTOBRE 1944

1) - Au cours de la nuit, harcèlement ennemi sur VAGNEY - ZAINVILLERS et les batteries d’artillerie en position dans la vallée de la Moselotte.
2) - Vers 17 heures 30 l’ennemi envoie plusieurs patrouilles appuyées par de l’artillerie et des mortiers destinées à reconnaître nos points de résistance. Ceux-ci seront sérieusement pris à partie au cours de la nuit par des bombardements ajustés.
Le Brigadier-chef BLANCHARD du 3e Escadron est tué au cours d’une patrouille peu après avoir fait un prisonnier.
3) - Une section FFI qui tenait la cote 750 se replie, découvrant dangereusement la droite des éléments en position à DRAMONT (peloton de MERODE).
4) - L’Ordre Général d’Opérations n° 38 du 2e C.A. confirme pour le 2e RSAR la mission de couverture fixée par l’Ordre général n° 36.
5) - A la tombée de la nuit, l’ennemi a contre-attaqué violemment les éléments du 4e R.T.T. du bois de COUCHETAT. Malgré l’échec de cette attaque, vers 20 heures 15 un Bataillon du 7e R.T.A. est porté de SAULXURES sur GERBAMONT par la 3e DIA qui s’inquiète de la situation du 2e R.S.A.R.
Enfin l’Opération prévue sur ROCHESSON pour le 16 est annulée, le Groupement n° 3 de la 3e DIA devant d’abord s’emparer des crêtes du HAUT du RAINDE et du Pré BARTHELEMY.
6) - Le PC maintenu à VAGNEY est déplacé à 150 m de la sortie Nord du village à l’ancien PC du 3e R.I.U.S.

16 OCTOBRE 1944

1) - Harcèlements continus au cours de la nuit. Quelques concentrations de mortiers sur les P.A. du Groupement.
2) - La relève des éléments américains est terminée au petit jour (Ordre particulier n° 67).
Malheureusement l'insouciance de certaines Unités U.S. qui ont quitté JULIENRUPT en camions tous phares allumés amène de 9 heures à 9 heures 50 une violente réaction d’artillerie et de mortiers ennemis sur LA FORGE (Bataillon BENONI).
3) - L’appui d’artillerie des groupes U.S. déployé à BEMONT, est précis et vérifie par des tirs sur des mortiers qui ont agi sur la FORGE.
4) - En raison du temps qui se maintient à la pluie depuis 4 jours, le Colonel fait récupérer des toiles de tentes et du matériel collectif sur les éléments non engagés en permanence (Escadron de chars et E.H.R.) pour abriter les FFI en ligne, Commando de Franche Comté en particulier.
5) - A minuit le Colonel se rend au PC du Colonel GUILLEBAUD commandant le G.T.3 pour fixer les modalités d’exécution de l’affaire.
L’ordre 791 du G.T. prévoit cette opération en 2 temps :
1er temps : Le Groupement LECOQ exécutera une menace sur ROCHESSON et s’emparera du Bois d’ORIMONT pour couvrir l’infiltration sous-bois du 2/4e R.T.T. et des Tabors du Colonel MACIE DUBIES vers les bois et la ferme de FRIMONT.
2e temps : Le Groupement LECOQ poussera au plus loin en direction de ROCHESSON en même temps que les éléments d’infanterie s’emparant de ce village en venant du Sud.
L’Ordre particulier n° 69 du Groupement LECOQ règle le détail de l’opération qui sera menée prudemment.
7) - Le lieutenant SAINT-OLIVE du 1er escadron est détaché comme instructeur à l’Ecole des Cadres d’Armée à BESANCON.

17 OCTOBRE 1944

1) - Au cours de la nuit, harcèlement incessant sur SAPOIS.
Plusieurs concentrations violentes sur LA FORGE où le Bataillon BENONI donne des signes de nervosité.
Le Capitaine de CONDE part avec l’AM 20 "ATHOS" en liaison auprès du Colonel MACIE DUBIES.
2) - L’Opération démarre tardivement et l’infanterie ne tarde pas à être stoppée sous bois devant les cotes 900 (Le Champâtre) et 1027 (Roches St Jacques) par de violents tirs d'artillerie.
A 10 heures 45, le 3e Escadron et les pelotons à pied du Groupe Franc BAYARD ont atteint leur objectif : le bois d’ORIMONT d’où s’enfuient quelques éclaireurs ennemis.
Le 2e Escadron a poussé au Nord de CENS LA VILLE jusqu’à l’AM enlisée le 14. Le peloton DUCOS est alors violemment pris à partie par des mortiers et des armes automatiques.
3) - A 11 heures 30, l’Infanterie arrête son opération. Le Groupement LECOQ replie ses éléments.
4) - Le Général De MONSABERT demande le Colonel à son PC (sortie Sud de THIEFOSSE).
La ½ Brigade TRIOCHE est mise à la disposition du Groupement LECOQ moins le 3e Hussards.
Elle comprend la Bataillon FTP de l’AVEYRON et le 1er Bataillon du 51e RI.
5) - Dans la soirée, bruits de chars vers MENAURUPT et ROCHESSON, contact au sud de LA FORGE avec une grosse patrouille ennemie en même temps qu'un violent bombardement sur ce village peut faire craindre une attaque.
Le Bataillon BENONI, déjà nerveux, tire trop et risque de manquer de cartouches de F.M. anglais. La menace allemande se ralentit peu à peu devant les tirs excellents de l’artillerie U.S.
Le Lieutenant CONEIL du Bataillon BENONI est tué par un éclat d’obus à l’Est de JULIENRUPT.
6) - Les passages de civils venant de ROCHESSON - MENAURUPT, du HAUT DU TOT, de LE THOLY et même parfois de GERARDMER se multiplient sans qu’on puisse vérifier leur identité ou présumer de leurs intentions.
On les rencontre souvent retournant vers les lignes allemandes ; et les tirs d’artillerie et de minen ennemis se poursuivent avec la même violence et la même précision.
L’Ordre particulier n° 70 fixe les règles de circulation des civils dans le secteur occupé par le Groupement. Le Maire de VAGNEY en est personnellement averti par le Colonel.
7) - Le G.T.3 (Colonel GUILLEBAUD) a arrêté son action sur la cote 900 et ROCHESSON. Il compte le 18 octobre consolider ses positions et se borner strictement au maintien du contact (Ordre n° 792/D) conformément aux dispositions de l’ordre d’Opérations n° 46 de la 3e DIA.
Le Groupement LECOQ profitera de cette attitude pour remanier son dispositif avec les nouvelles unités attendues et se créer des réserves sans abandonner une attitude franchement agressive.
8) - Au cours de la nuit, le Bataillon MARC (AVEYRON) arrive en camions, à peu près sans Officiers (8 officiers présents sur 36). Il est mis pied à terre au petit jour et stationne à VAGNEY pour se regrouper en attendant de relever le Commando d’Indre et Loire (Ordre particulier n° 71).

18 OCTOBRE 1944

1) - Secteur totalement calme au petit jour.
Quelques incendies à LE THOLY allumés probablement par l’artillerie amie. Les américains détachent un Officier de liaison d’artillerie au PC BENONI et un au PC COSSON pour assurer un appui correct d’artillerie.
En outre un E.R. 193 du 4e Escadron est détaché auprès d’un groupe de 105 de l’A.D./3 déployé au Nord ZAINVILLERS et pouvant tirer devant le secteur du Groupement.
2) - Ensemble de la journée calme sur tout le front du Groupement. Le Lt-Colonel TRIOCHE se présente au PC à 9 heures. Il commande une 1/2 Brigade - Bataillon MARC & Bataillon 1/51e RI.
Le Bataillon du 51e RI engagé par erreur vers SAULXURES y a perdu son Commandant blessé par éclats d’obus. Passé aux ordres du Commandant MARTRON, il n’arrivera que le 19 dans la journée.
Le Lt-Colonel TRIOCHE assurera le commandement de l’infanterie des sous-groupements Centre et Nord (Note de service n° 1525/D).
PC à VAGNEY provisoirement.
3) - Vers 17 heures, néanmoins, alerte au Bataillon BENONI qui appelle à l’aide.
Le Colonel donne l’ordre à l’Escadron OSTER - chars légers - (moins le peloton de Le THEATRE) de se porter à la sortie Ouest de JULIENRUPT.
Une Compagnie du 7e R.T.A. part à 20 heures 45 pour la même destination. Un groupe d’Escadrons du Groupement BAYARD est alerté sur place à VAGNEY (Ordres particuliers n° 72, 73, et 74 ) .
3000 cartouches de FM anglais ont pu être fournies au Bataillon BENONI.
Il s’agit d’une nouvelle patrouille allemande dont la progression est enrayée par les tirs d’arrêt de l’artillerie US. Le calme et la maîtrise du Capitaine OSTER apaisent facilement une troupe trop jeune et inexpérimentée.
4) - A 18 heures, début des mouvements du Bataillon MARC pour la relève du Commando d’Indre et Loire dans le sous-groupement Centre.
5) - L’Ordre d’Opération n° 47 fixe une mission strictement défensive et envisage le passage d'un dispositif de fin de combat à une organisation défensive cohérente et économique.
En outre, l’ordre n° 46 du G.T.4 (Colonel BONJOUR), Groupement blindé de la 3e DIA, prévoit l’action de ses moyens au profit du Groupement LECOQ, soit en renforcement, soit en contre-attaque.

19 OCTOBRE 1944

1) - Nuit calme sur l’ensemble du secteur.
Au petit jour tir de harcèlement sur VAGNEY. Le PC, encadré dès le début, reçoit un coup direct qui atteint le scout-car radio et le met hors de service.
2) - Dans la matinée, reconnaissances des cadres du Bataillon 1/51 (Commandant MARTRON) pour la relève du Bataillon BENONI dans le quartier de LA FORGE - JULIENRUPT (Ordre particulier n°74).
Le Bataillon qui a débarqué à LE ROULIER (8 km sud-ouest de REMIREMONT) sera enlevé par les camions de la base du 2e RSAR (Ordre particulier n° 75).
3) - Pour activer et compléter l’organisation défensive en cours de réalisation, l’ordre est donné avant la réception du matériel du Génie, d’utiliser les piquets et fils de fer barbelés récupérés sur les clôtures des champs.
4) - Après relève du Bataillon BENONI par le 1/51e RI l’organisation générale du secteur du Groupement LECOQ, est la suivante :
A) - PC du Groupement à la sortie Ouest de VAGNEY.
Base avancée aux ordres du Capitaine CASTEL et Infirmerie à VAGNEY.
Base arrière aux ordres du Chef d’Escadrons COURTOIS à SAINT ETIENNE les REMIREMONT.
Service Auto à REMIREMONT.
PC du Lt-Colonel TRIOCHE Commandant l’Infanterie du secteur au pont de VAGNEY (Note de service du 18/10 n° 1525/C.D.)
B) - PC du Chef d’Escadrons de CHABOT, commandant le sous-groupement Nord au carrefour de LE SYNDICAT.
Bataillon du 51 en ligne : PC à JULIENRUPT.
Bataillon COSSON (3/152) en ligne : PC au HAUT de CHARMES.
Bataillon BENONI en réserve aux NEUVES VOYES.
C) - PC du Chef d’Escadrons de La CHAUVELAIS, Cdt le sous-groupement Centre au Calvaire (Route du HAUT du TOT).
Bataillon de l’Aveyron, en ligne : PC au N/E de LEMONT (251-379).
4e Escadron du 2e RSAR : 2 pelotons en ligne à POISSONFAING et DRAMONT.
Commando d’Indre et Loire en réserve à CREMANVILLERS.
D) - PC du Chef d’Escadrons De SEGONZAC, Commandant le sous-groupement Sud à 200 m. Est de LE THEATRE.
2e Escadron totalement en ligne devant SAPOIS - Vallée de MENAURUPT.
3e Escadron : 2 pelotons en ligne devant GERBAMONT - LEJOLE - Vallée de ROCHESSON.
1 Groupe d’Escadrons du Groupement BAYARD (3e Dragons) en ligne ; PC en 265 - 347.
1 Groupe d’Escadrons en réserve à VAGNEY.
E) - 1 Groupe d‘Escadrons du 3e Dragons à l'instruction à REMIREMONT.
Cette organisation permet de durer en assurant les relèves à l’intérieur des sous/groupements.
5) - A 14 heures 30, le Général de MONSABERT Commandant le 2e C.A., par télégramme chiffré puis par ordre particulier n° 40, informe le Colonel que les Bataillons BENONI et COSSON doivent être remis à la disposition de l’Armée.
Le Colonel demande à garder au moins le Bataillon COSSON jusqu’à nouvel ordre.
6) - Les américains ont enlevé leur pont à St-AME. La crue de la Moselotte et de ses affluents a inondé les gués de ZAINVILLERS et de VAGNEY. Le Génie coupe dans l’après-midi les ponts de la Nol et de THIEFOSSE. On ne passe plus nulle part.
7) - Le 2e Escadron a pu dépanner son char M 8 déchenillé sous le feu le 14.
Le PC se porte à St-AME dans la soirée.

20 OCTOBRE 1944

1) - L’Ordre d’Opérations n° 48 de la 3e DIA (19 Octobre) ne prévoit aucun changement dans les missions.
La pluie incessante a pratiquement empêché les travaux d‘organisation du terrain. Le bataillon BENONI doit être enlevé en camions dans la journée.
2) - Nuit calme.
Au petit matin, un déserteur se présente dans nos lignes.
Au cours de la journée, les Unités poursuivent l’organisation des réseaux de barbelés.
3) - Par télégramme n° 40, le 2e C.A. laisse jusqu’à nouvel ordre le Bataillon COSSON à la disposition du Groupement LECOQ.
4) - Vers 10 heures, l’artillerie allemande réagit sur SECHAMP et GERBAMONT. Les spahis SALLABERY et OLIVES sont blessés.
- 2 soldats allemands d’origine alsacienne se rendent au 1/51e RI.
- 2 autres déserteurs se présentent au cours de la soirée.
5) - L’Escadron OSTER et la Compagnie du 7e R.T.A. portés le 18 à JULIENRUPT sont retirés du s/groupement Nord et rejoignent leurs cantonnements à LE SYNDICAT et ST-AME.
L’Escadron OSTER est entièrement regroupé.
6) - Par télégramme d’EGLANTINE, le Groupement LECOQ, jusqu’alors aux ordres directs du Général Cdt le 2e C.A., passe aux ordres du Général Cdt la 3e DIA.
Sur simple demande il pourra disposer du Groupement blindé du Capitaine d’USSEL stationné à CONTREXARD et comprenant : 1 peloton Sherman et 2 pelotons TD et de l’appui de feux du Groupe de 105 du Commandant MEYER déployé à ZAINVILLERS.
7) - Le Général Commandant le 2e C.A. convoque le Colonel au PC du Général GUILLAUME Commandant la 3e D I A .
Le Général Commandant la 1ère DB et tous les Commandants de Groupements temporaires de la 3e DIA s’y trouvent également.
L’attitude à observer à la suite du départ prochain de la 1ère DB et de l’arrêt momentané de l'offensive des Vosges, les rectifications de positions sont fixées.
En particulier, il est entendu que MENAURUPT et ROCHESSON seront attaquées en partant du HAUT du TOT de façon à conquérir le Col du PHENY, la Roche des DUCS et la cote 900 mettant ainsi VAGNEY et la seule rocade du Corps d’Armée à l'abri des harcèlements ennemis incessants.
8) - Trop décalé à St AME, le dispositif étant consolidé dans cette région, le PC du Groupement se porte au Nord-est de CREMANVILLERS (246-363).

21 OCTOBRE 1944

1) - Nuit calme. Le lieutenant de MERODE commandant l’avant-poste de DRAMONT signale que des tirs amis tombent dangereusement près de ses positions.
2) - Journée calme. L’organisation du terrain se poursuit. Le Génie a livré du matériel et de l’outillage qui a été réparti. Quelques pièges et mines ont été posés en avant de nos avant-postes.
3) - L’Ordre n° 50 de la 3e DIA rattache le Groupement LECOQ au G.T.4 (colonel BONJOUR).
4)  - Les passages des civils à travers nos lignes continuent à être fréquents.
Beaucoup d’entre eux donnent des renseignements intéressants. La plupart sont dirigés sur la Sécurité Militaire à REMIREMONT pour vérification de leur identité.
Emile PETEIL dit "le manchot" est trouvé entre les lignes porteur d’une somme de 14.278 F, par une patrouille du 4e Escadron. La Sécurité Militaire le relâchera au bout de 48 heures malgré les présomptions qui pèsent sur lui.
5) - A 18 heures, le 3e Escadron fait 2 prisonniers à la cote 508.

22 OCTOBRE 1944

1) - Le PC du S/Groupement/Sud est encadré au cours de la nuit par un tir précis d’artillerie ennemie. Le Chef d’Escadrons De SEGONZAC demande à changer son PC de place ou à en éloigner les véhicules radio qui l'auraient fait repérer.
2) - Dans la matinée, le Général De GAULLE a inspecté à ZAINVILLERS des éléments des Unités en ligne. Une section du Bataillon de l’Aveyron s’est correctement présentée.
3) - Le Capitaine RONOT Commandant le 2e Escadron rend compte des conditions dans lesquelles une forte patrouille, appuyée de 2 chars Sherman du Peloton FALGAYRAC, a été commandée par lui pour récupérer l’AM embourbée le 14 au Nord de Pont Levé.
Violemment prise à partie par des tirs directs d’artillerie et d’automoteur adverses, la patrouille a dû rentrer perdant le Brigadier FOURNIER et les Spahis LETITRE et LAVILLE disparus.
Un chef de char moyen a été grièvement blessé.
4) - L'Ordre d’Opérations n° 43 du 2e C.A. confirme les directives verbales données par le Général de MONSABERT à la réunion du 20 Octobre.
L’Ordre d’Opération n° 51 de la 3e DIA réorganise le commandement et confirme la mission d’organisation sur place et de maintien du contact.
5) - Depuis quelques jours, des passages d’avions suspects sont signalés au-dessus du secteur.
 
23 OCTOBRE 1944

1) - Nuit et Journée calmes. Quelques réactions de l’artillerie ennemie en harcèlement.
2) - Dans la matinée, le Général De MONSABERT Commandant le 2e C.A. et le Général GUILLAUME Commandant la 3e DIA se rendent à l’observatoire de DRAMONT (peloton de MERODE). De là, ils vont au PC du Bataillon MARTRON (1/51) à JULIENRUPT.
Le Colonel les accompagne ainsi que le Colonel BONJOUR.
3) - Le Lt-Colonel TRIOCHE continuant à être bombardé à VAGNEY porte son PC au carrefour de St-AME.
4) - Dans la journée, l’artillerie américaine et les moyens de liaisons quittent le secteur.
5) - Le problème le plus grave reste l’équipement et le ravitaillement en munitions des Unités FFI.
Il serait nécessaire de relever des unités très nerveuses comme le 1/51 ou en très mauvais état physique.
Les poux ont fait leur apparition ainsi que la gale au bataillon MARC.
6) - Les ordres du G.T. /3 et du G.T./4 prévoient :
a) Un renforcement de la défense dans la région GERBAMONT - Ancien Moulin par le 3/4e R.T.T. (réserve de division) qui, stationné vers LEJOLE - Le THEATRE, doit d’abord faire la liaison entre le G.T.3 et le Groupement LECOQ, et d’autre part être en mesure de contre-attaquer sur l’axe Le THEATRE - Ancien Moulin - ORIMONT.
b) Des contre-attaques locales déclenchées aux ordres du Colonel BONJOUR Commandant le G.T./4 ou du Lt-Colonel LECOQ (note d’orientation n° 52 du G.T.4).

24 OCTOBRE 1944

1) - Nuit calme. Tirs de harcèlement sur la FORGE et SAPOIS.
2 hommes de la Compagnie DANIEL qui s’étaient éloignés au petit jour vers la ferme des Fournettes sont pris par une patrouille allemande. L’un d’eux, blessé, réussit à s’échapper.
Au cours de la journée, harcèlements sur La FORGE et JULIENRUPT.
2) - Monsieur l’Abbé MAXEL, curé du HAUT du TOT, est venu dans l’après-midi donner des renseignements de tout premier ordre, en particulier en ce qui concerne le terrain.
Il précise que Mademoiselle PERRIN, habitant une ferme où logent des Allemands est passée dans nos lignes et doit fournir des renseignements intéressants.
3) - Dans l’après-midi le 1/51e RI signale qu’il est impossible de trouver la liaison avec les Unités US dans la région de LE FAILLARD, comme il avait été entendu. La Cie DANIEL a fait vainement 2 km vers le Nord et n’a trouvé une patrouille d’un élément de reconnaissance que vers FAING-CREUSSON.
La nervosité des éléments FFI dans ce secteur oblige le Colonel à 17 heures à alerter l’Escadron de chars (Ordre particulier n°77) et à engager vers LE FAILLARD à 19 heures (Ordre particulier n° 79) :
a) Un peloton de l’Escadron OSTER
b) Une Compagnie du 7e Tirailleurs stationnée à St AME, mise à la disposition du Groupement par le Général commandant la 3e DIA.
Cette compagnie sera transportée avec des moyens auto de l’E.H.R. (ordre particulier n° 60) jusqu’à JULIENRUPT. Cette Unité, aux ordres du Général DUVAL commandant le G.T.1, était prévue pour être engagée sur le RONDFAING dans la matinée du 25-10-44.
4) - A 18 heures, une patrouille du Bataillon de l’Aveyron rend compte que la ferme les BRULEUX est libre. Un gros point d’appui ennemi semble établi à PLAINCHIFAING
Deux déserteurs se sont rendus à la Cie DESAIX.
Vers 18 h 30, quelques obus en arrière du signal de DRAMONT précédent l’arrivée d’une patrouille qui est repoussée après engagement des M 8 du 4e Escadron.
Vers 20 h 30, harcèlement d’artillerie sur LA FORGE, JULIENRUPT et le HAUT de CHARMES. Le Sergent de ROCQUIGNY du Bataillon COSSON est tué par éclat d’obus.
5) - L’Ordre de défense n° 2470/3 de la 3e DIA résume toutes les dispositions prises depuis le 20 octobre pour l’organisation du secteur.
Aucun changement dans la mission du groupement n’est apporté par l’Ordre d’opérations n° 53 de la Division.

25 OCTOBRE 1944

1) - Nuit calme - Brouillard épais - Bruit de chenilles dans le sud du Secteur vers MENAURUPT et ROCHESSON.
Au lever du jour, le char léger du Peloton MAGDELAIN, embourbé à la Croix d’ORIMONT, est signalé par le 3e Escadron, comme incendié. Un tank Recovery, envoyé deux jours auparavant pour le dépanner et qui s’était lui aussi enlisé devant nos positions a également été mis hors de service par l’ennemi.
2) - L’Adjudant SERFATY, de l’Escadron OSTER, prend la liaison avec les Américains à la COTIANDE
3) - Dans la matinée, Mademoiselle PERRIN a été conduite au PC et a pu donner des renseignements intéressants sur l’occupation par les allemands de la ferme où elle habite. Plus tard, elle guidera un tir de M 8 exécuté sur sa propre maison.
Monsieur HUMBERT Claude, de ROCHESSON, a pu également passer dans nos lignes. Il signale dans sa ferme la présence d’une batterie de 2 pièces de 88 et 2 pièces de 105.
Il se rend avec le Capitaine LEGROS, chargé de la liaison artillerie, à l’observatoire de 622 (sud de SAPOIS) pour diriger le tir sur sa propre ferme. 3 canons sur 4 seront détruits et le dépôt de munitions incendié.
4) - Sur l’ensemble des positions, l’organisation défensive du secteur se poursuit avec des moniteurs du Génie pour les Unités FFI.
5) - Pour assurer la liaison avec les américains au Nord de LE FAILLARD et libérer la compagnie du 7e R.T.A., le Commando d’Indre et Loire est mis à la disposition du Commandant du S/Groupement Nord par Ordre particulier n° 82.
6) - Dans l’après-midi, le Colonel envoie le lieutenant D’HONINCTUN au PC de la 3e D.I.U.S. informer le Général américain de notre position Nord et s'entendre avec lui sur la réalisation d'un poste mixte.
En même temps, le Général SPACK commandant la 3e D.I.U.S. vient au PC du Colonel pour lui parler de la liaison à réaliser : Un poste mixte sera établi à LA COTIANDE, dernier poste Sud des positions américaines où la liaison a été établie le matin par l’adjudant SERFATY et une patrouille à pied du 1er Escadron.
Le Général SPACK demande au colonel d’envisager une "attaque chinoise" le jour prochain où il progressera au nord de LE THOLY.
7) - Vers 17 heures, la Cie DANIEL tenant le PA de LA FORGE est violemment prise à partie par l’artillerie ennemie. Elle envoie à ce sujet un CR angoissé.
En même temps, harcèlement ennemi sur MOYEMONT et SECHAMP. L’aumônier, un Officier et un homme du 3e Dragons sont blessés.
8) - L’Ordre d’Opérations n° 54 de la 3e DIA organise des relèves partielles et surtout le retrait du Bataillon COSSON prévu pour le 27 octobre.

26 OCTOBRE 1944

1) - Par télégramme chiffré n°61, le Bataillon COSSON (III/152) est remis à la disposition de l’Armée.
En conséquence, par Ordre Général n° 15, le Colonel remanie son dispositif en mettant le Bataillon MARC aux ordres du Commandant du Groupement Nord et en introduisant un Groupe d’Escadrons du 3e Dragons dans le Groupement Centre.
Les reconnaissances ont lieu immédiatement. Dispositif à réaliser pour 17 heures pour le Groupe d’Escadrons d’AUDIBERT du 3e Dragons.
En outre, LA FORGE sera évacué par la Compagnie DANIEL, mise au repos à LES NEUVES VOYES - LA CLEURIE.
Le hameau sera défendu par des obstacles battus par les feux de points d’appui organisés au Nord et au Sud de la route, en évitant les maisons, objectifs trop faciles pour l’artillerie ennemie.
2) - Le groupement M 8 du 4e Escadron (MDL-Chef ALCAY) déclenche un tir sur LA SOTIERE où sont signalés un PC et une batterie ennemis. Le brouillard rend difficile toute observation, mais la batterie ralentit son tir.
Vers 22 heures, une patrouille à pied commandée par le Lieutenant De SAUVEBOEUF atteint le layon le plus au Nord avant la cote 900. Tombée à 20 m sur une résistance abritée, elle réussit à rentrer sans pertes.
3) - Le Spahi RENARD, détaché corne Agent de Transmission motocycliste à la Division, se tue accidentellement d’un coup de sa mitraillette fixée à l’envers sur sa fourche avant.
4) - Interrogatoire de Mademoiselle Yvonne MATHIEU qui a été signalée pour ses rapports suspects avec l’ennemi. Le Colonel la fait arrêter.
5) - Vers 19 heures, le Spahi LOTH, du 4e Escadron, est blessé accidentellement par balle de mitraillette.
6) - L’Ordre n° 55 de la 3e DIA ne change rien à la mission.
Toutefois, 1 escadron de Gardes Mobiles est mis à la disposition du Groupement. Mis à la disposition du Commandant MARTROU, il sera introduit entre le 1/51e RI et le Bataillon MARC très étiré.
Les américains auraient progressé jusqu’à 3 Km nord-ouest de SAINT-DIE.

27 OCTOBRE 1944

1) - L’évacuation de LA FORGE, prévue par Ordre Général n° 15, a été exécutée dans la nuit et la défense du village est reportée au nord et au sud, avec barricades et champs de mines à la Sortie EST.
Relève de la compagnie DANIEL par le Commando d'Indre et Loire.
Au cours de la nuit des patrouilles ennemies ont tâté sans succès nos postes de SECHAMP et du GRISARD.
2) - Quelques harcèlements sur tout le front.
3) - Dans la journée, relève du Bataillon COSSON par le Bataillon MARC.
A 16 H30, obsèques du spahi RENARD à VAGNEY.
A 23 H, harcèlement d’artillerie ennemie sur MOYEMONT pendant 3/4 d'heure.
4) - Vers 17 heures, le Général LAFARGUE, chargé de l’instruction et de la réorganisation des FFI, est venu prendre contact avec le Colonel.

28 OCTOBRE 1944

1) - Calme dû au brouillard qui empêche toute observation des tirs d’artillerie de part et d’autre. 1 camion du 2e Escadron est détruit à SAPOIS au cours d’un harcèlement.
2) - En fin de matinée, survol des positions par des avions non identifiés.
3) - Vers 15 heures, violent bombardement de LEJOLE et de DRAMONT, puis des bois Ouest de PEUTE GOUTTE faisant 1 mort et 5 blessés à la Cie MARAVAL du 1/51.
- 4 hommes du s/groupement Sud appartenant au 3e Dragons sont également blessés.
Dans l’après-midi, interrogatoire de Mademoiselle FRATINI et de sa famille. Il s’agit d’une amie de Mademoiselle MATHIEU, arrêtée le 25. Elle a été la victime du Commando d’Indre et Loire qui, en présence de plusieurs Officiers, s’est livré à des actes inqualifiables sur sa personne. Le Capitaine LOMBARD, commandant le Commando d’Indre et Loire en l’absence du Capitaine GILLES, est appelé pour s’expliquer sur ce fait.
4) - Vers 20h00, le MDL GANGLOFF, du 2e Escadron est blessé accidentellement.

29 OCTOBRE 1944

1) - Harcèlement pendant la nuit sur JULIENRUPT, DRAMONT, LA FORGE et SAPOIS. Quelques obus sur VAGNEY.
2) - Sur ordre particulier n° 84, le Colonel modifie le commandement des sous/groupements en donnant au Lt-Colonel TRIOCHE le commandement du s/groupement Nord où se trouve engagée une partie de sa demi-brigade.
Le Chef d’Escadrons de la CHAUVELAIS reprend ses fonctions de Chef d'Escadrons Adjoint au Colonel.
Le S/Lieutenant BREUIL est détaché avec l’AM radio du 4e Escadron (chef MALARTIC) auprès du Lt-Colonel TRIOCHE.
3) - Par ordre n° 58, le Général commandant la 3e DIA prescrit la relève du Commando d'Indre et Loire, regroupé à l’arrière. Cette relève doit avoir lieu dans la journée du 30 octobre.
4) - Le lieutenant ALLAND part en permission de convalescence, accompagné à BESANCON par le lieutenant d’HONINCTUN.

30 OCTOBRE 1944

1) - Nuit calme dans l'ensemble du secteur.
2) - Le Colonel se rend à 11 heures au PC du Colonel commandant le GT4 (Colonel BONJOUR Cdt le 3e R.S.A.R).
Le Commando d'Indre et Loire doit d’abord être relevé par des éléments du Bataillon de Franche-Comté opération à réaliser avant la nuit (ordre n° 65 du GT4 ) et en définitive, en raison de l’importance de la mission (liaison avec les Unités U.S.) le lieutenant d’ARCIER du 3e RSAR prend sous ses ordres un escadron mixte 3e RSAR - Franche Comté (Ordre n° 68 du GT4).
En outre le Colonel BONJOUR entretient le colonel LECOQ d’une opération imminente ayant pour but l'enlèvement de ROCHESSON - MENAURUPT jusqu’au col du PHENY avec effort par le HAUT du TOT.
3) - La relève, réglée par ordre particulier n° 85, est terminée à 17 heures.
4) - 2 patrouilles du s/groupement Centre sont envoyées sur BLANCFAING et la ferme PERRIN. Cette dernière patrouille fait 2 prisonniers. Contact étroit dans cette région. Nombreuses mines et pièges. 1 patrouille du sous-groupement Sud trouve le contact à PONT LEVE.
5) - L'ordre d’opérations n° 59 de la 3e DIA prescrit, sur des renseignements venus du GT3 et en raison de l’inertie de l’ennemi qui ne manifeste son activité depuis quelques jours que par des tirs d'artillerie, de resserrer le contact dons la journée du 31 et d'améliorer si possible nos positions.
Le GT3 (Colonel GUILLEBAUD) qui pense pouvoir occuper la cote 900 par surprise, poussera vers ROCHESSON.
Le GT4 (Ordre n° 69 de 20h15) couvrira le flanc Nord de cette opération en poussant sur un objectif jalonné par l’envers de BLANCFAING - PONT LEVE - abords Nord-est et Est de ROCHESSON.
L’action sera menée par le Groupement LECOQ.
6) - Par ordre particulier n° 86, le Colonel règle des détails de l’opération sur les 3 directions de ROCHESSON - MENAURUPT - BLANCFAING.

1er NOVEMBRE 1944

1) - Tir de harcèlement au cours de la nuit sur le Col du HAUT du TOT et le sous-groupement Nord.
2) - A 13 heures 30 une patrouille du s/groupement Sud se porte à la pointe du CHANA et retrouve le cadavre d‘un homme du 3e DRAGON, disparu la veille.
3) - Une patrouille allemande vient sur PETITE GOUTTE.
4) - Le Lt-Colonel GAMBIEZ, Commandant le Groupe de Bataillons de Choc n° 1 vient au PC se renseigner sur la région Est du HAUT du TOT, en vue de l'opération projetée.
Il y rencontre l’abbé MAXEL, curé du village, retenu dans nos lignes après l’arrestation de son vicaire par les Allemands.

2 NOVEMBRE 1944

1) - Les mouvements de mise en place des moyens pour l’attaque commencent sans interruption au cours de la nuit.
2) - Tir de harcèlement sur LA FORGE - SAPOIS - DRAMONT. A ce dernier point, un artilleur est tué.
3) - Le 3e Escadron fait 4 prisonniers du 326e R.I./ 3e Cie, trouvés aux abords de la cote 900 alors qu'ils exécutaient une patrouille.
4) - Vers 14 heures, une patrouille du 2e Escadron aux ordres du MDL. Chef LALLEMAND, envoyée en direction de MENAURUPT, semble perdue. Elle rentre à 15 heures.
Fortement accrochée au Nord de CENS LA VILLE, elle s’est dégagée avec peine.
5) - L’Ordre d’Opérations n° 70 du GT4 organise l’attaque prévue par l’ordre n° 53 du 2e C.A.
Le Groupement LECOQ doit couvrir au Nord l’action du groupement GAMBIEZ sur LE HAUT du TOT - LASOTIERE - TETE DE LA NEUVE ROCHE, en portant des éléments sur les lisières Nord et Est de la cote 821 et aux lisières Nord du bois du GRISARD.
6) - L’Ordre d’Opérations n° 16 du Groupement LECOQ fixe les détails de l’action qui sera menée par :
- le Bataillon de l’Aveyron retiré du s/groupement Nord et agissant sur les bois sud de BOUVACÔTE.
- le Groupe d’Escadrons D’AUDIBERT, en direction de 821 et PLAINCHIFAING.
- l’Escadron OSTER qui agira sur les axes DROIT de BLANCFAING / PLAINCHIFAING et DROIT de BLANCFAING / LE THOLY.
En outre, les 4e et 3e Escadrons seront regroupés, après dépassement par les Unités d’attaque, respectivement à 7h30 et 9h00, l’un sur place, l’autre à BEMONT (1500 m Nord de St-AME), prêts à être engagés par dépassement de l’Escadron OSTER (4e Escadron) et en direction du THOLY (3e Esc.).
7) - Dans la soirée, un message chiffré fixe :
J : 3 Novembre. H : 8h30.
L’Heure H ainsi fixée est reculée de 2 heures sur celle qui était prévue.
La préparation d’artillerie menée par 3e A.D. durera de 8 heures à 8h30.

3 NOVEMBRE 1944

1) - A 8 heures, grosse préparation d’artillerie et débouché de l’attaque à 8h30.
Le 1er Escadron qui a reçu pour mission (voir ordre général d’Opérations n°16) d’assurer la liberté des axes DROIT DE BLANCFAING / PLAINCHIFAING, et DROIT de BLANCFAING / Le THOLY, se porte vers DROIT DE BLANCFAING par l’itinéraire : CREMANVILLERS, le HAUT du TOT, derrière les commandos GAMBIEZ et un escadron de chars moyens du 6e R.C.A.; il ne parvient à ce point que vers 1H50, un embouteillage ayant eu lieu au carrefour du DROIT DE BLANCFAING provoqué par 3 chars du 6e  R.C.A. ayant sauté sur des mines.
A 11 heures, la ligne 650-821-843, carrefour du DROIT de BLANCFAING, 851, PONT LEVE et ORIMONT est atteinte.
2) - Les Généraux de MONSABERT et GUILLAUME montent à 11 heures à l'observatoire 826 accompagnés du lieutenant MAITRE.
L’Opération générale est ralentie par suite de la forte résistance en 851 (ferme Perrin).
3) - A 12 heures, le Bataillon MARC progressant par le GRISARD, a atteint son objectif. Le groupe d’Escadrons D’AUDIBERT progresse péniblement vers la ROCHE LE LOUP et l’escadron OSTER débouche difficilement du terrain marécageux de l’AMELON.
A 16h15, le Bataillon MARC, ayant réussi à pousser un élément jusqu'à 300 mètres au sud du HAUT de BOUVACÔTE, le Lt-Colonel TRIOCHE reçoit l'ordre (ordre particulier n° 88) de reconnaître et d'occuper avant la tombée de la nuit la cote 733,3. Il y parviendra sans difficultés.
A 16h20, le Groupe d’Escadrons D’AUDIBERT atteint 821 et les BREULEUX pendant que l’Escadron OSTER pousse sur PLAINCHIFAING et CELLET qu’il atteindra avec un peloton, ramené en arrière pour la nuit.
4) - A 17 heures, le Chef d’Escadrons De CHABOT prend le commandement du Groupement (ordre particulier n° 89) :
- Groupe d’Escadrons D'AUDIBERT
- Escadron OSTER
5) - Le Colonel BONJOUR, ayant demandé au Colonel LECOQ dans la matinée un escadron de reconnaissance pour agir vers le THOLY, dans le cadre d’un groupement aux ordres du commandant GASSIAT du 3e R.S.A.R., le 3e Escadron (Capitaine de BAULNY) regroupé à BEMONT est désigné (Ordre particulier n°87). Au cours de l’après-midi, le 3e Escadron progresse péniblement en direction de BERLINGOUTTE en raison des mines, abattis et des tirs d’armes automatiques et d’artillerie.
L'Aspirant GUYON saute sur une mine et est tué ; 8 blessés du 3e Escadron par la même mine.
Le lieutenant de BUZONNIERE est lui aussi projeté à 15 mètres de là, mais sans mal. Au 1er Escadron, 2 blessés par éclats d'obus.
Le 1er Escadron passe la nuit à PLAINCHIFAING avec un escadron du 3e Dragons, l’autre restant en 821, en liaison avec le Bataillon MARC pendant que l'Escadron de BAULNY en difficultés, l’opération du 3e R.S.A.R. sur le THOLY ayant échoué, stationne pour la nuit dans la région sud de BERLINGOUTTE, complètement entouré par l'ennemi.
6) - A 18 h 00, l’objectif du Groupement LECOQ est partout atteint.
L'Ordre d'opérations n° 63 de la 3e D.I.A. prescrit la continuation de l’attaque dans la journée du 4 pour enlever en particulier la ROCHE DES DUCS et ROCHESSON encore aux mains de l’ennemi.
Par Ordre d’Opérations n° 75 de 23h30, le Colonel BONJOUR commandant le GT4 organise l’Opération, le Groupement devant se borner à nettoyer toutes les zones boisées et à consolider les positions conquises.
En conséquence, l'Ordre particulier n° 90 du Groupement répartit les missions et, tout en créant des réserves permises par la disparition du s/groupement de SEGONZAC, dépassé dans la journée par les éléments d’attaques, ramène l’organisation en 2 sous-secteurs :
- Lt-Colonel TRIOCHE au Nord, - Commandant de CHABOT au Sud.
7) - A 9 heures du matin, le PC s’est porté à la ferme 252-377 sur le chemin du HAUT du TOT.
8) - L'Opération de la journée s'est déroulée dans la boue. Le chemin CREMANVILLERS/ le HAUT du TOT est devenu une fondrière et un cloaque difficilement praticable.

4 NOVEMBRE 1944

1) - Nuit absolument calme, sans aucune réaction de l’ennemi.
2) - A 8h30, l’Escadron OSTER reçoit l’ordre de pousser des reconnaissances vers le HAUT de BOUVACÔTE et le GAZON DU CERISIER (O.P. n° 91). Le contact est rapidement pris devant le HAUT DE BOUVACÔTE. Le Peloton LAINE, bousculant l’ennemi, atteint le HAUT du CERISIER, y bat l’estrade, abat à bout portant une vingtaine d’allemands et réussit à rentrer malgré l’ennemi qui a refermé la porte derrière lui et le terrain de plus en plus mauvais.
Un char de l’escadron tombe en panne sous le feu de l’ennemi. Il faudra travailler une partie de l’après-midi pour le dégager.
3) - A 12h30, par O.P. n° 92 et en fonction des renseignements donnés par l’escadron OSTER, le Colonel LECOQ envisage de porter le Groupement :
- s/Groupement de CHABOT, sur le carrefour 427,9-140,9 et sur le HAUT de BOUVACÔTE,
- s/Groupement TRIOCHE, vers la cote 815,8 et l’Eperon 426,9-141,3.
4) - Cet ordre s’avéra inexécutable vers 15 heures, en raison d’une part du peu de mordant de l’infanterie FFI et d’autre part d’un nouvel échec en direction de LE THOLY.
En conséquence :
A 15h30, le 1er Escadron reçoit l’ordre de replier ses reconnaissances. Il perd au cours de l’action le MDL LALANDE, blessé, et le Brigadier-chef ALEPEE tué, tous deux atteints par des snipers.
De nombreuses mines et pièges sont détectés par le Génie dans la région Nord-est du HAUT du TOT.
5) - Vers Le THOLY, l’Opération du Groupement GASSIAT a repris dans la matinée.
L’Escadron de BAULNY, poussant à nouveau vers BERLINGOUTTE, est complètement isolé du reste du Groupement.
Un char léger du 3e RSAR réussit à atteindre l’entrée Ouest du village sans pouvoir progresser plus loin. Il faut le détruire à coups de TD à la suite d’une panne occasionnée par un coup d’arme anti-char ennemie.
Dans l’après-midi, le Groupement GASSIAT regagne sa base de départ. Le 3e Escadron rejoint PETITE GOUTTE malgré une opposition acharnée de l’ennemi qui tente de lui barrer la route de retour.
3 blessés et 2 prisonniers.
6) - Vers 15 heures, le commandant De SEGONZAC vient au PC et se plaint de l’extrême fatigue de ses hommes.
7) - L'Ordre d’Opérations n° 64 de la 3e DB enregistre la prise de la ROCHE DES DUCS et de ROCHESSON.
Dans la journée du 5, il s'agira pour le Groupement et le GT4 de consolider les positions occupées tout en maintenant le contact.
8) - En fin de journée, l'ennemi réagit violemment sur la FORGE et BERLINGOUTTE.

5 NOVEMBRE 1944

1) - Nuit et matinée calmes. Les communications deviennent de plus en plus précaires ; le chemin CREMANVILLERS / HAUT DU TOT est complètement défoncé. LE HERISSON s’arrache en plusieurs endroits et la pluie qui tombe sans arrêt depuis plusieurs jours l’a profondément raviné et embourbé.
Vers 10 heures, le Médecin Commandant EVRARD de la 1ère Armée vient au PC pour enquêter sur l’état sanitaire du Corps Franc BAYARD, le Commandant De SEGONZAC ayant réussi à porter ses doléances jusqu'au PC de l’Armée.
A 10h50, les Généraux de MONSABERT et GUILLAUME viennent au PC.
Le Colonel les accompagne jusqu'au HAUT DU TOT qui vient d’être soumis à un tir de harcèlement de plus d’une heure.
2) - A 15h30, le s/groupement Nord rend compte qu'une patrouille envoyée à 400 mètres au Nord-Ouest du HAUT de BOUVACÔTE est sérieusement accrochée. Elle rentre à 16h50, ramenant 3 blessés.
Aux environs de PLAINCHIFAING, le Génie et l’Escadron OSTER détruisent plus de 250 pièges et mines ennemis.
3) - Le dispositif du groupement est modifié au cours de la journée.
Par O.P. n° 93 de 10h55, le Groupement De SEGONZAC :
- Groupement d'Escadrons de GASTINES, du 3e DRAGONS,
- Escadron RONOT du 2e RSAR, est dirigé sur VAGNEY en cantonnement de repos.
Dans l’après-midi, les Unités du GT4 du Groupement GASSIAT sont retirées du Front dans le secteur du THOLY.
En conséquence, le 3e Escadron du 2e RSAR prend à sa charge l'axe JULIENRUPT / LE THOLY et la liaison avec les Unités US.
A 18h15, l’Ordre Général d’Opérations n°17 du Groupement assoit la nouvelle organisation :
Au Nord : sous-groupement de LA FORGE aux ordres du Lt-Colonel TRIOCHE :
- 1 Bataillon du 51e RI, 3e Escadron A.M. du 2e RSAR.
Au Sud : sous-groupement de GRISARD aux ordres du Chef d'Escadrons de CHABOT :
- 1 Groupe d'Escadrons du 3e DRAGONS,
- Bataillon de l’Aveyron (Commandant MARC).
Eléments réservés :
Escadron de chars du 2e RSAR ramené à LE SYNDICAT, moins un peloton maintenu au HAUT DU TOT ainsi que deux pelotons du 3e DRAGONS.
- 4e Escadron AM du 2e RSAR sur la route du HAUT DU TOT.
- 2e Escadron AM du 2e RSAR à SAPOIS.
- 1 Groupe d’Escadrons du 3e DRAGONS (moins 2 pelotons) à VAGNEY.
- 1 Groupement d’Escadrons du 3e DRAGONS à REMIREMONT.
4) - Au cours de la nuit du 5 au 6, le Groupement de Choc GAMBlEZ est relevé de ses positions de Forêt de L’YRIS par un détachement aux ordres du Commandant GASSIAT retiré de la région du THOLY dans la journée du 5.

6 NOVEMBRE 1944

1) - Aucune réaction ennemie au cours de la nuit. Les automoteurs de la 5e DB qui ont appuyé l’attaque des 3 et 4 novembre de la région du col 800 mètres Ouest du HAUT du TOT ont été retirés du Front au cours de la nuit.
Ils laissent plusieurs canons embourbés sur leurs emplacements de batterie ou le long de la route HAUT DU TOT / CREMANVILLERS qui est devenue absolument impraticable.
2) - Le détachement réservé du HAUT DU TOT est mis aux ordres du lieutenant LAINE du 2e RSAR - 1er escadron (O.P. n° 94).
L'Escadron RONOT est envoyé au repos vers 16 heures à SAINT ETIENNE les REMIREMONT.
3) - Par l'Ordre particulier n° 78, le 1er bataillon de Toulouse de la demi-brigade AJAX est mis à la disposition du Lt-Colonel LECOQ commandant le Secteur Ouest, pour relever dans la nuit du 7 au 8 novembre les éléments engagés depuis le plus longtemps dans le secteur.
Le Bataillon relèvera donc le 1/51e RI qui donne depuis plusieurs jours des signes de fatigue de plus en plus nombreux.
4) - L'Ordre d'Opérations n° 66 de la 3e DIA n'apporte aucune modification de la mission.
En fin de journée, la circulation a dû être sévèrement réglée sur l’itinéraire CREMANVILLERS/ HAUT DU TOT/ DROIT DE BLANCFAING/ SAPOIS/ VAGNEY.

7 NOVEMBRE 1944

1) - Tirs de harcèlement ennemis sur LA FORGE.
2) - La 3e DIA met une section muletière à la disposition du 2e RSAR pour effectuer les ravitaillements devenus à peu près impossibles par véhicules en raison du mauvais temps et de l’état du terrain.
3) - A 17 heures, l'Escadron de VAUBLANC relève l'escadron de BAULNY dans le sous-secteur de LA FORGE. Cette relève ne sera terminée qu'au jour en raison de la nuit opaque, de la pluie battante et de la réaction immédiate des armes automatiques ennemies sur tout ce qui bouge.
4) - Mission inchangée.

8 NOVEMBRE 1944

1) - A 8 heures, sur ordre verbal du Colonel commandant le GT4, l'Escadron OSTER moins le peloton LAINÉ laissé au HAUT DU TOT est mis à la disposition du Colonel Commandant le 4e R.T.T. à TROUGEMONT.
Revenu au PC à 11 heures, le Capitaine OSTER rend compte de l’emploi pour le moins bizarre de son escadron réparti à priori :
- Un peloton avec le Chef de Bataillon du Sous/Groupement de ROCHESSON, l’autre à BAS de PRESLES.
- Les pelotons sont eux-mêmes employés par chars isolés et placés dans des conditions telles qu'ils sont inutiles, ne pouvant pas tirer.
A la protestation du Colonel LECOQ, le Commandant du GT4 répond que la présence des chars dans les bois a surtout pour but de raffermir le moral de l’infanterie fatiguée, plus que d'agir comme chars.
2) - Tirs de harcèlement sur le carrefour de LA FORGE au cours de l'après-midi.
3) - Le Bataillon GABRIEL (demie brigade AJAX) termine ses reconnaissances et relève dans la soirée et au cours de la nuit le Bataillon MARTROU du 51e RI dans le sous-secteur de LA FORGE.
4) - Mission inchangée.

9 NOVEMBRE 1944

1) - Calme absolu au cours de la nuit. Aucune réaction sur la relève malgré le désordre dans lequel le Capitaine GABRIEL porte son Bataillon en lignes.
2) - Les deux dernières batteries d’artillerie, descendues du HAUT du TOT, ont complété le travail de démolition de la route qui n'est plus désormais praticable qu’aux mulets et aux piétons.

10 NOVEMBRE 1944

1) - Le Colonel LECOQ, au cours d'une visite dans le sous-secteur de LA FORGE, constate l’inexpérience absolue des cadres et de la troupe du Bataillon GABRIEL. Ils ne savent ni progresser, ni s'installer défensivement, encore moins faire des patrouilles. Leur habillement est inexistant et leur armement, comme celui d'ailleurs de toutes les unités FFI, représente un échantillonnage à peu près complet de tous les musées européens et asiatiques de 1900 à 1945.
2) - En fin d'après-midi, le Lt-Colonel TRIOCHE nommé au commandement de la section FFI à l’état-major de la 3e DIA, quitte le commandement du sous-secteur Nord et le passe au Chef de Bataillon DUFUY, son adjoint.

11 NOVEMBRE 1944

1) - Le Lieutenant D'HONNICTUN se rend à BEAUME les DAMES pour y suivre un stage de 5 jours.
2) - Une cérémonie en l'honneur des morts a lieu à REMIREMONT à 11h30.
L'Etendard du 2e RSAR porté par le Lieutenant de BUZONNIERE, le Commandant COURTOIS et une délégation du 2e Escadron y assistent.
3) - A 15 heures, le Colonel est convoqué au PC de la Division où l'organisation de relèves partielles et successives des escadrons du 2e RSAR est envisagée.

12 NOVEMBRE 1944

1) - Secteur absolument calme. Il neige abondamment.
2) - Dans l‘après-midi, le Colonel et le Commandant de la CHAUVELAIS reconnaissent l'itinéraire HAUT DU TOT /DROIT de BLANCFAING / SAPOIS. Ils se rendent à MENAURUPT et y retrouvent la tombe du spahi AGNES, tué dans son AM au début d'octobre.
3) - Une patrouille du 3e DRAGONS fait 1 prisonnier au Nord de PLAINCHIFAING.

13 NOVEMBRE 1944

1) - Le spahi CANO de l'Escadron OSTER, est blessé par éclat de Minen près de la côte 1013.
2) - A 18h35, les observatoires signalent que le village du THOLY flambe.

14 NOVEMBRE 1944

1) - Nuit assez calme, l'artillerie ennemie réagit ppar quelques rafales à intervalles irréguliers sans harceler spécialement un point quelconque de nos lignes.
L'incendie du THOLY, l'incohérence des tirs d'artillerie joints à la bonne tournure de l'attaque de la 36e D.I.U.S. font penser que l'ennemi se replie en détruisant ses installations, ses dépots de munitions et en vidant les coffres de son artillerie.
2) - En conséquence, des patrouilles sont poussées au cours de la journée, pour vérifier le contact, en particulier devant le Bataillon de TOULOUSE.
Dans la matinée, l'une d'entre elles réussit à s'approcher de la Fromagerie du THOLY. Elle y est accueillie par des tirs d'armes automatiques et rejoint nos lignes accompagnée uniquement par des tirs de mortiers.
Au cours de l'après-midi, une autre, portée en direction de l'école de BERLINGOUTTE, se heurte en chemin à une patrouille ennemie. Après un accrochage assez sévère, elle se replie sur LA FORGE ramenant 3 blessés et un prisonnier.
Devant cette situation et compte tenu des progrès réalisés par l'attaque américaine, le Colonel donne l'ordre au Commandant DUPUY de renouveller la tentative sur l'école de BERLINGOUTTE en utilisant les feux de tous les obusiers M 8 et de tous les mortiers à sa disposition.
A 17 heures, l'Ecole de BERLINGOUTTE est occupée sans réaction notable de l'ennemi.
Enfin, une forte reconnaissance du Bataillon MARC réussit à se porter sur les pentes Nord de la côte 850 et s'y installe.
3) - A 14 heures, l'Escadron RONOT est poussé dans la région de JULIENRUPT et au Sud en vue de relever ou de passer, le cas échéant, l'Escadron de VAUBLANC.
4) - Les ordres d'opérations n°13 de la 3e D.I.A. et n°79 du GT./4 (Colonel BONJOUR) prescrivent au Colonel LECOQ disposant de tous ses moyens, d'attaquer dans la journée du 15 pour couvrir le flanc Sud de l'attaque américaine et atteindre un objectif jalonné par : CENS GENET - LE GAZON DU CERISIER - TÊTE LUC.
L'Ordre Général d'Opérations n°18 du Groupement organise l'affaire :
- 2 sous-groupements : Cdt DUPUY au Nord
                                Cdt de CHABOT au Sud
La manoeuvre consistera à mettre d'abord la main sur CENS GENET puis pivotant autour de ce point, lancer de grosses reconnaissances blindées - infanterie sous la protection de tirs d'artillerie déclanchés sur les points occupés par l'ennemi.
Les gros des deux sous-groupements ne devront quitter le terrain tenu qu'autant que les reconnaissances leur permettront d'atteindre à coup sûr de nouvelles positions.
Le Bataillon MARC restera sur place à être regroupé a
près dépassement par les Unités d’attaque, pour être envoyé au repos dans la soirée du 16.

15 NOVEMBRE 1944

1) - La neige qui tombe dans un brouillard épais empêche l’accrochage des tirs d’artillerie, retardant le débouché des Unités jusqu’à 10 heures.
2) - A 11 heures, la reconnaissance du Lieutenant LAINÉ (s/Groupement Sud) atteint CENS CELLET progresse vers le GAZON DU CERISIER sans réaction notable de l’ennemi. Deux chars s’enlisent. Il faudra 24 heures pour les dépanner.
3) - Au sous-Groupement Sud, l’Escadron RONOT, renforcé de l’éclairage du peloton BONNAFONT (3e Escadron) et de 2 TD, se porte sur le THOLY. Le pont sud de LA FORGE étant sauté, il doit chercher un itinéraire au Nord de la route LA FORGE / LE THOLY dans plus de 20 cm de neige. La progression est lente en raison des nombreuses mines et abattis.
A 12h15, les premiers éléments pénètrent dans la partie Ouest du THOLY. Aucune réaction ennemie. Le village est fouillé par des patrouilles à pied. Vers la Fromagerie, la même mine tue le MDL OANNET et blesse grièvement le lieutenant DUCOS (49 éclats).
A 14h25, LE THOLY est entièrement traversé. Le peloton PANEL pousse sur PRÉ CHAMP.
4) - A 16h30, l’objectif fixé pour la journée est partout atteint :
- Le carrefour de PRÉ CHAMP, le bois de TÊTE LUC, le GAZON DU CERISIER sont atteints face à l’Est.
- La liaison avec les Unités américaines a été prise au carrefour de PRÉ CHAMP par l’escadron RONOT.
- L’ennemi réagit en fin de journée sur nos éléments qui poussaient sur LE BEILLARD et sur les Bois de TÊTE LUC.
5) - L’Ordre d’Opérations n° 74 de la 3e DIA prescrit de poursuivre l’action dans la journée du 16 pendant que l’ordre n° 80 du GT4 prévoit l'installation sur les positions atteintes, la réorganisation des unités et la relève de certains éléments fatigués.
Un peu plus tard, l’Ordre d’Opérations n° 81 du GT4 s’accorde avec celui de la Division et donne comme objectif pour la journée du 16 les lisières Est du bois des SCHLEFES - BLANCHISSERIE DE HOUSSERAMONT.
L’Ordre Particulier n° 96 du Groupement organise l’opération rendue difficile par l’inexpérience des compagnies FFI du Bataillon de TOULOUSE.

16 NOVEMBRE 1944

1) - A 9 heures, le Capitaine RONOT rend compte qu’il est soumis à PRÉ CHAMP à des tirs violents d’artillerie et de mortiers ennemis. Il voit les éléments du Bataillon de TOULOUSE se replier du bois de TÊTE LUC.
Le Colonel et le Commandant de LA CHAUVELAIS se rendent au PC du Commandant DUPUY au MOUROT. Le PC est abandonné, moyens de transmissions laissés en place. Le commandant DUPUY parti trop en avant ne sait rien de ses éléments et ne peut les commander.
Devant cette situation, le Colonel actionne directement les Unités du sous groupement Nord.
L’Escadron RONOT, resté en flèche devant le pont Est de PRÉ CHAMP sauté, poursuit sa progression à pied malgré les tirs continus et violents de l’artillerie et des mortiers ennemis.
Le Brigadier-chef de QUATREBARBES est blessé mortellement dans sa tourelle. Le Brigadier MEAUDRE est tué à côté de lui.
Vers TÊTE LUC, la Compagnie RAYMOND est remise face à son objectif et repartie en avant.
A 11 heures 30, la situation est rétablie ; le Bataillon GABRIEL occupe le BANNEROT, les lisières Est du bois des SCHLEFES, HOUSSERAMONT.
Une batterie d’artillerie ennemie déployée vers Le BEILLARD est énergiquement contrebattue et se tait.
2) - Au sous-groupement sud, les éléments du 3e DRAGONS atteignent vers 14 heures la clairière des ORMES, mais le groupement GASSIAT (3e Spahis) ne peut déboucher au nord de la Scierie du CELLET.
3) - A 15 heures, le Colonel et le Commandant de la CHAUVELAIS vont au THOLY où la situation s’est éclaircie grâce à l’énergie du Capitaine RONOT.
Le pont Est du village est en cours de rétablissement par le Génie.
Au retour ils ramènent 3 prisonniers capturés vers Le BANNEROT par le Bataillon GABRIEL.
4) - Vers 18 heures, le Commandant de CHABOT rend compte que le groupe d’Escadrons de GASTINES (3e DRAGONS) s’est replié des ORMES sur le carrefour Est de CENS CELLET parce que le Groupement GASSIAT n’a pu déboucher de la Scierie.
Il est trop tard pour réparer cette erreur dans la journée ; mais en même temps qu’il fait transmettre au Commandant de GASTINES son violent mécontentement, le Colonel lui donne l’Ordre de se reporter en avant au lever du jour.
5) - Le Bataillon MARC, regroupé au HAUT DU TOT, a été enlevé en camions vers l’arrière dans le courant de l’après-midi.
6) - L’Ordre Général d’Opérations de la 3e DIA pour le 17 novembre ne prévoit au cours de la journée que des patrouilles de contact et le rétablissement des communications pendant que l’artillerie agira en masse sur les résistances ennemies qui ont stoppé la progression du 3e Spahis.

17 NOVEMBRE 1944

1) - Nuit calme sauf quelques tirs de harcèlement sur l’Escadron RONOT. Le rétablissement du pont Est du THOLY s'est avéré impossible avec les seuls moyens du Groupement.
2) - A 7h30, le Colonel et le Capitaine DAUGER se rendent au Groupement de GASTINES pour activer sa progression. Tout se passe bien. De là, ils vont à l’école de BERLINGOUTTE et au PC du Bataillon de TOULOUSE.
Dans la matinée, le Bataillon débouche des lisières Est du bois des SCHLEFES et atteint sans difficultés la Blanchisserie d’HOUSSERAMONT.
3) - Au Nord, une patrouille blindée de l’Escadron RONOT ne peut déboucher vers GERARDMER en raison du pont toujours impraticable.
Elle emprunte un itinéraire par le sud de PRE CHAMP et atteint, malgré les mines et les nombreux abatis, le carrefour du BEILLARD vers 17h55.
La nuit tombe. Elle doit stopper sur place en raison des mines de plus en plus nombreuses qu’elle rencontre.
4) - L’Ordre d’Opérations n° 76 de la 3e DIA constate un repli de l'ennemi et prescrit pour la journée du 18 la poursuite des opérations de précision du contact en direction de GERARDMER.
5) - A 22 heures, les américains signalent qu’ils viennent d’atteindre LIEZEY.
6) - Le peloton LAINÉ (1er Escadron) est ramené au HAUT DU TOT.

18 NOVEMBRE 1944

1) - A 7h30, le colonel et le capitaine DAUGER vont au THOLY pour activer la progression des éléments de l'Escadron RONOT sur le Bas BEILLARD.
Dans le village, aux trois quarts incendié, les habitants qui reviennent commencent à sauter sur les mines.
2) - Dans la matinée, les patrouilles à pied du Bataillon GABRIEL et du Groupe d’Escadrons de GASTINES, progressant à travers bois, atteignent la région sud du BEILLARD et les lisières nord de la forêt du HAUT POIROT.
Les Américains ont retrouvé le contact au Nord-Est du BEILLARD.
3) - A 16h20, le Général GUILLAUME commandant la 3e DIA téléphone au PC arrière du Régiment pour demander qu’on pousse le soir même un escadron en voitures à GERARDMER.
Le Commandant de la CHAUVELAIS répond :
a) Le Pont sud de PRÉ CHAMP est sauté et pas encore réparé,
b) De nombreux abattis existant à l'est du carrefour 1500 m. sud de LIEZEY interdisent toute progression sur roues. Néanmoins il va tâcher de joindre le Colonel LE COQ pour lui transmettre le désir du Général commandant la Division.
4) - A 17h30 ; la piste de la Blanchisserie est libérée de ses abattis et la majeure partie de l'escadron RONOT peut se porter au Bas BEILLARD pour y passer la nuit.
5) - Alerté par le Commandant de LA CHAUVELAIS, le Colonel LECOQ revenant du BEILLARD rencontre le Général GUILLAUME au PC du Colonel BONJOUR.
Il s’agit pour des raisons de prestige d’arriver avant les Américains à GERARDMER.
Regagnant le PC RONOT, le Colonel y donne deux ordres verbaux :
Pousser immédiatement une patrouille à pied au minimum jusqu’aux lisières Ouest de GERARDMER ; y prendre si possible la liaison avec les habitants et, en tous cas, rapporter la pancarte indicatrice de l'entrée de la ville.
Etre prêts à pousser aussi rapidement que possible sur GERARDMER le 19 au matin.
Le Groupement sera articulé en deux détachements :
Capitaine OSTER au Nord du lac,
Capitaine RONOT au Sud du lac.
Ce dernier ordre est confirmé par écrit dans la soirée (ordre Général d’Opérations n° 19).
6) - L’Ordre d’Opérations n° 77 de la 3e DIA règle le mouvement en avant de l’ensemble de la division, d'une part vers GERARDMER par le lac, le col du PHENY, et ROCHESSON, et d’autre part vers LA BRESSE.

19 NOVEMBRE 1944

1) - Le détachement RONOT débouche à 7 heures et parvient rapidement, après un déminage sommaire aux bords Ouest du lac de GERARDMER.
Vers 8 heures 30, le détachement Nord poussé en avant se heurte sur la route Nord du lac à des abatis de plusieurs centaines de mètres de profondeur et à des entonnoirs coupant la route. Le Commandant COLIN du Génie de la 3e DIA renonce à déblayer cet axe et porte tous ses moyens sur le chemin Sud du lac. Celui-ci peu "roulable" et difficile est également encombré d'abattis, de mines et de pièges, moins denses toutefois qu’au Nord.
2) - Sans attendre la progression des blindés, le Capitaine GABRIEL reçoit l’ordre à 11h 45 de pousser tous ses moyens à travers bois pour border les hauteurs Est et Sud-est de GERARDMER (Ordre particulier n° 98).
3) - Vers 9 heures, une patrouille à pied (MDL. PATE) du 2e Escadron, rentre de GERARDMER, rapportant le poteau indicateur de l’entrée de la ville. Aucun américain n’y a pénétré.
Les habitants signalent que la ville est libre depuis la fin de la soirée du 18 novembre.
4) - A 12 heures le Lieutenant MAITRE et le S/Lieutenant DEMERSON pénètrent à pied dans la ville.
A 15 heures, le Colonel y entre à son tour, au milieu d’une foule sortie des caves des immeubles effondrés.
5) - A 17 heures, les premiers véhicules traversent GERARDMER poursuivant leur progression en direction de XONRUPT.
A 18 heures, le Maire reçoit le Colonel et quelques Officiers à l’Hôtel de ville. Après les avoir remerciés, il demande qu’on envoie d’urgence des denrées de première nécessité, en particulier pour les tout petits enfants.
La ville ne dispose plus que de ressources insignifiantes. Après avoir miné les maisons, les allemands les ont faites sauter, puis incendiées le 17 dans la journée.
Il reste encore 7 à 8.000 personnes dans GERARDMER, le maire ayant réussi à obtenir de l’ennemi qu’un quartier soit épargné autour de la Mairie. Les habitants s’y sont entassés au cours de la destruction de leur ville sans pouvoir rien emporter de chez eux.
6) - En fin de soirée, le dispositif du Groupement est le suivant :
Détachement RONOT :
Une compagnie à Les XETTES,
Une compagnie et un peloton, sortie Est de la ville.
Reste de l’Escadron dans la ville.
Groupe d'Escadrons de FRANCHE COMTE : à la ROCHOTTE et La GEMANGETTE.
Détachement OSTER : Les GRANGES BAS
3e Escadron : Le THOLY
4e Escadron : La FORGE.
7) - Le sous-groupement du Commandant De CHABOT (Groupe d’Esc. De GASTINES - Bataillon MARC) est dissous, ayant été largement dépassé au cours de la journée.
Le Groupe d’Escadrons de GASTINES (3e DRAGONS) est envoyé au repos dans la région de REMIREMONT.
8) - Le Commandant DUPUY, appelé auprès du Lt-Colonel TRIOCHE à l'Etat-Major de la 3e DIA, quitte le Groupement. Le Bataillon GABRIEL et le Groupe d’Escadrons de FRANCHE COMTE (Capitaine PATCOR) affecté au Groupement depuis la veille sont directement aux ordres du Colonel LECOQ.
9) - PC : LE THOLY.

20 NOVEMBRE 1944

1) - Au petit jour, le Colonel et le PC avancé du Régiment s'installent à GERARDMER. A 7h50, l’ordre général d’opérations n° 20 du Groupement fixe les missions pour la journée.
L’intention du colonel est de reprendre le contact sur l'Axe GERARDMER - LONGEMER - RETOURNEMER pour atteindre le plus tôt possible la ligne des crêtes vers le col de la SCHLUCHT et couvrir GERARDMER à l'Est et au Sud, en liaison avec les américains au Nord et le 3e R.T.A. au Sud.
2) - L’escadron RONOT est arrêté à 1 km à l'est de GERARDMER à hauteur de la CERCENEE sur l’axe de LONGEMER par des mines et des abatis. Il reçoit sur place l'ordre verbal du Colonel de chercher par le sud un chemin vers RETOURNEMER en utilisant des guides civils et des forestiers.
En fin de matinée, tous les itinéraires sont reconnus mais minés et obstrués. Une patrouille à pied a néanmoins pu pousser jusqu'à LE BOUXERANT.
3) - Comme suite à l'Ordre d’Opérations n° 20, le 1er Escadron a été amené à GERARDMER à 9 heures, le 4e est arrivé au THOLY à 9h30.
Le 3e Escadron, destiné à dépasser le 2e vers LONGEMER se présente à GERARDMER vers 11 heures.
4) - Vers 13 heures, le 2e Escadron a poussé une patrouille par le vieux pont des Fées et retrouve le contact aux ÀULNES.
Le 3e Escadron prend alors l'affaire à son compte et à 14 heures, le peloton de SAUVEBOEUF pousse en direction de LONGEMER par XONRUPT, avec une compagnie du Bataillon de TOULOUSE (Capitaine MORERE) et un élément de déminage du Génie porté sur half-track.
5) - La liaison est prise au carrefour du SAUT des CUVES avec les américains qui arrivent de GERBEPAL.
6) - Vers 17 heures, la compagnie MORERE ayant été laissée à XONRUPT en soutien, l'escadron de BAULNY pénètre dans LONGEMER avec le peloton de SAUVEBOEUF ; la route est barrée dans le village par des maisons écroulées sur la chaussée. Au moment où le capitaine de BAULNY, le Lieutenant de SAUVEBOEUF et le Sergent MEYLACH du Génie reconnaissent à pied la valeur de l'obstruction, l'ennemi ouvre un feu violent d'armes automatiques, d’armes antichars et de bazookas venant des lisières du Bois de La BROCHOTTE et des bois bordant à l’Est le lac de LONGEMER. Le sergent MEYLACH est mortellement blessé, l'AM de tête est touchée, le MDL AGUERRAS blessé, le spahi CARBONNEL tué. Le half-track est immobilisé ; deux autres AM sont endommagés. Il faut abandonner une AM et le half-track du Génie en raison de l’intensité du feu ennemi qui empêche d'approcher.
L'équipe du Génie (83/1) ramène en se repliant 6 prisonniers, des lisières Est de LONGEMER.
7) - Pendant ce temps, la compagnie MORERE au lieu de s'installer solidement à XONRUPT comme elle en avait reçu l’ordre, a fracturé la porte de l'église, seul immeuble intact du pillage et pillé l'intérieur. Certains hommes ayant revêtu les ornements sacerdotaux se livrent à une parodie de messe, pendant que d'autres brisent un Christ précieux et le Maître Autel, indifférents à leur mission et aux difficultés de l'Escadron de BAULNY.
8) - A 19 heures, la situation du Groupement est la suivante :
- XONRUPT : 3e Escadron et une Cie de TOULOUSE
- Région La GRANGETTE - LE BIAZOT : 1ère Cie de FRANCHE COMTE
- La ROCHOTTE - La RAYEE - Les 4 FEIGNES : 1ère Cie FRANCHE COMTE.
- LES XETTES : 1ère Cie de TOULOUSE
- GERARDMER : 1er et 2e Escadrons du 2e RSAR
- LE THOLY : 4e Escadron du 2e RSAR
9) - L’I.P.S. n°2656/3 de la 3e DIA oriente l’action de la Division en direction de la ligne des crêtes, en agissant sur ces axes pour talonner l'ennemi qui parait complètement désorganisé par l'offensive de la 1ère Armée Française en Haute Alsace.
Le Groupement LECOQ passe aux ordres du GT3 (Colonel HOGARD)
- PC SAPOIS. Il est renforcé d'un escadron de TD du 7e RCA.
10) - A 18h30, le Général GUILLAUME et le Colonel BONJOUR viennent au PC du Colonel LECOQ installé dans une villa encore intacte au Nord du lac de GERARDMER.
11) - L’Ordre d'Opérations n° 1 du Groupement Nord (GT3) prescrit de conserver partout le contact en se couvrant sur les axes par des bouchons.
12) - Le sous-lieutenant BREUIL passe de l'E.H.R.(PC) au 2e Escadron pour y remplacer le Lieutenant DUCOS, blessé le 15 novembre.

21 NOVEMBRE 1944

1) - Nuit assez calme. L'ennemi a réagi au mortier et au canon sur XONRUPT.
2) - En raison de l’attitude de la Compagnie MORERE le 20 à XONRUPT et de celle de l’ensemble du Bataillon de TOULOUSE depuis plusieurs jours, le Colonel LECOQ
décide de les retirer du front et de les remettre à la disposition de la 3e DIA, même sans relève si c'est nécessaire.
Le Lt-Colonel AJAX, convoqué au PC avec le Capitaine GABRIEL, reçoit l’ordre le mettant proprement à la porte du secteur en raison de l'indignité de ses troupes.
Un Groupe d'Escadrons du 3e DRAGONS est alerté immédiatement pour remplacer le Bataillon de TOULOUSE.
3) - Par Ordre Général d’opérations n° 21, le Groupement LECOQ est organisé en trois détachements :
- Au Nord : Capitaine de BAULNY
- sur l'axe GERARDMER/La SCHLUCHT.
- Au Centre : Capitaine MARTIN (3e DRAGONS)- jusqu’à la ligne cote 1008 - LE BOUXERANT - LES PLOMBES,
- Au sud : Capitaine PATOOR (FRANCHE COMTE) - jusqu'à la ligne le BIAZOT, les VAZENES, lac de LISPACH.

23 NOVEMBRE 1944

1) - Nuit calme. Quelques obus autour du presbytère de XONRUPT et sur GERARDMER.
2) - Au cours de la matinée, une patrouille à pied du 3e Escadron, renforcée de quelques éléments du 3e DRAGONS sous les ordres du lieutenant de BUZONNIERE se porte en direction du Bois de La BROCHOTTE fortement occupé par l'ennemi.
Elle réussit à rentrer sans pertes sous la protection d'un tir de M.8 en ramenant 4 prisonniers.
L'Artillerie ennemie réagit aussitôt sur les AULNES. Les coups semblent venir à la fois de pièces en position vers le VALTIN, et d'automoteurs embossés sur les hauteurs Est de LONGEMER.
3) Dans la journée, le 3e DRAGONS pousse des reconnaissances sur Les PLOMBES où il laisse un poste fixe et vers le Collet de la Mine. Cette dernière accroche au passage une patrouille ennemie à la Basse de la Mine, mais ne trouve pas la liaison avec le sous
- groupement Sud vers le lac de LISPACH comme il avait été prévu.
4) - L'Ordre d'Opérations n° 83 de la 3e DIA prescrit au GT3 de s’efforcer dans la journée du 24 de déborder par le Nord les résistances de l'ennemi localisées à l’Est de LONGEMER.
En cas de repli profond de l'ennemi, se flanc garder en direction de RETOURNEMER et pousser rapidement sur l’axe XONRUPT - Le VALTIN - Le RUDLIN - COL du LOUCHBACH puis, ultérieurement sur l'Alsace par ORBEY ou le col du BONHOMME.

24 NOVEMBRE 1944

1) - Harcèlement habituel de l'artillerie et des mortiers ennemis sur XONRUPT.
2) - Le 3e DRAGONS réussit au cours de la journée et malgré une opposition assez forte de l’ennemi à s'installer solidement à BLANC RUXEL et sur la ROCHE du PAGE.
Par contre, une patrouille envoyée en direction du Bois des BROCHES atteint la Maison Forestière de l’Envers des FIES sans pouvoir progresser plus loin.
Il se confirme que l’ennemi occupe une position protégée par des réseaux de barbelés, des obstacles anti-char et des mines et passant par 1es lisières Ouest des bois des BROCHES et de La BROCHOTTE, l'Est du lac de LONGEMER, le COLLET de La Mine et plus au Sud vers LA BRESSE.
3) - Après plusieurs reconnaissances et sur des renseignements d’habitants, le Génie désamorce et enlève une douzaine de bombes d‘avions piégées à retardement et disposées dans les caves des maisons encore intactes à GERARDMER.

25 NOVEMBRE 1944

1) - Au cours de la matinée, des patrouilles envoyées en direction de l'Envers des FIES et du Bois de La BROCHOTTE rendent compte qu’elles progressent sans aucune réaction de l'ennemi et affirment à leur retour, dans l’après-midi, que les deux points ci-dessus sont libres.
2) - Parallèlement 1'ordre Général n°2690/3 de la 3e DIA pour l’après-midi du 25 souligne un décrochage ennemi important et prescrit au GT3 de pousser en direction de la SCHLUCHT.
L'Ordre d’Opérations n° 5 du GT3 confirme cette mission pour la journée du 26.
3) - En conséquence, le Colonel décide d’éliminer d’abord, en les manœuvrant par le Nord, les résistances ennemies qui interdisent la route de LONGEMER.
Il s'agira :
Dans un premier temps, de s’assurer par des reconnaissances offensives de Les FIES, le Bois de La BROCHOTTE et des CHARBONNIERES après une préparation d'artillerie de M.8 et de TD,
Dans un deuxième temps et une fois établis sur la position ci-dessus, on poussera vigoureusement en direction des cols du BONHOMME et de la SCHLUCHT en portant le maximum de moyens sur l'axe Nord-Est (Ordre général d’Opérations n°22).
Le 3e DRAGONS (Groupe d'Esc. d'AUDIBERT) est chargé de l'exécution du premier temps, le deuxième devant être exécuté par deux escadrons de reconnaissance du 2e RSAR.
4) Le spahi GRAFFAGNINO du 2e Escadron se tue à motocyclette.

26 NOVEMBRE 1944

1) - Quelques obus sur GERARDMER au cours de la nuit.
2) - A 8h30 profitant du brouillard et après une préparation d'artillerie d'un quart d'heure, les reconnaissances du Groupe d'AUDIBERT débouchent sans difficultés.
A 9h30 il signale qu'il est arrivé à la Maison Forestière des FIES, mais qu'il est accroché par des éléments ennemis situés à l’Envers des FIES. En même temps, le brouillard se levant en quelques minutes, la reconnaissance est surprise sur un glacis en flagrant délit de progression à découvert.
Elle est clouée au sol sans possibilité de bouger.
Le 3e Escadron, qui assure la protection par la route du VALTIN, se heurte à une barricade et un fossé anti-char violemment battus par les mortiers.
Le Colonel n’autorise le Capitaine de BAULNY à entreprendre avec le Génie la destruction de cet obstacle que dans la mesure où les réactions ennemies le permettent.
3) - A 10h55, le Commandant d'AUDIBERT signale (message arrivé à 12h45) une résistance plus sérieuse et demande s'il doit persister dans l'action sur l'Envers des FIES.
Devant la situation difficile du groupe d'Escadrons d'AUDIBERT et l'impossibilité matérielle de progresser de l'Escadron de BAULNY, le Colonel prend la décision à 12h55 de ramener le 3e DRAGONS sur la ROCHE du PAGE.
A 13h55 le Commandant d'AUDIBERT rend compte que le capitaine PERRIE vient d'être tué et que les pertes deviennent de plus en plus lourdes. Il craint de ne pouvoir décrocher avant la nuit.
4) - Après avoir alerté un peloton de l'Escadron OSTER, le Colonel se rend à XONRUPT pour organiser et diriger personnellement l'opération de repli du Groupe d'AUDIBERT. L'ennemi réagit partout au canon et au mortier.
En conséquence l'escadron de BAULNY, inutile sur la route, ayant été ramené à XONRUPT, le 3e DRAGONS amorce et réussit sans pertes son mouvement de repli sous la protection d'une part des tirs d'un peloton de TD, et celle immédiate du peloton de chars MAGDELAIN d'autre part. Le Lieutenant MAGDELAIN, qui est allé jusqu'au combat rapproché, rentre fort étonné de n'avoir vu que très peu de choses.
5) - Pertes de la journée : 1 Officier, 5 hommes tués et dix blessés au 3e DRAGONS.

27 NOVEMBRE 1944

1) - L'Ordre particulier n° 6 du GT3 fait passer en deuxième urgence la progression éventuelle en direction du LOUCHBACH et prescrit de continuer à maintenir un contact serré pour profiter de toute occasion favorable de déboucher vers LA SCHLUCHT.
2) - Les patrouilles à pied du 3e Escadron retrouvent le contact toujours solide au bois de La BROCHOTTE et à LONGEMER.
3) - A 22 heures 30 une patrouille ennemie vient tâter la ROCHE Du PAGE.

28 NOVEMBRE 1944

1) - Nuit calme sauf quelques harcèlements au mortier.
2) - A 10 heures le colonel va à l'hôpital remettre la Médaille Militaire au Spahi OLLIER, blessé grièvement le 21 novembre.
3) - Le commandant HURSTEL commandant un bataillon FFI de la 20e Région vient au PC et propose d'amener son unité pour renforcer le 3e DRAGONS.
4) - Le spahi BEN HALIMA du 4e Escadron saute sur une mine au THOLY. Il est tué.
5)-  A 17 heures, réunion des Officiers du 2e RSAR au PC du Régiment.

29 NOVEMBRE 1944

1) - Journée calme.
A 16 heures 30, le spahi VARON du 1er Escadron fait prisonnier à CITEAUX le 9 septembre 1944, rejoint le Régiment, ayant été libéré à la suite de la prise de STRASBOURG par la 2e DB.
2) - A 17 heures Madame JUIN vient au PC apporter les premiers lainages destinés aux hommes.
3) - Quelques coups de mortiers au cours de la journée au Nord-Est de XONRUPT.

30 NOVEMBRE 1944

1) - L'ennemi manifeste de la nervosité et tire toute la journée aux armes automatiques.
2) - Tirs de harcèlement ennemis sur XONRUPT et dans les bois au Sud-Est.
Un Aspirant tué et six blessés au 3e DRAGONS.
3) - A 17 heures, quelques obus de gros calibre tombent sur GERARDMER, le lac et en bordure.

PERTES en NOVEMBRE 1944

I.- TUES et BLESSES MORTS à L'HOPITAL

Escadron NOM 
Prénom
Grade   Date
Lieu
Inhumé à
3e GUYON
Maurice
Aspt. 
03/11/1944   
LA FORGE
RUPT s/MOSELLE
2  
CABON Joseph 2e Cl. 03/11/44 CENS LA VILLE id
1er ALEPEE   Alphonse Br.Chef 
04/11/1944 Haut du TOT    (cote 753)   id
2e JOANNET André M.d.L. 15/11/1944 
LE THOLY id
2e MEAUDRE Adrien
Brig.
16/11/1944
id
id
3e CARBONNEL Sauveur
2e Cl. 20/11/1944 XONRUPT
id
2e DE QUATRE BARBES Foulques Brig.
17/11/1944 LE THOLY
REMIREMONT
3e FORNER Jean Esteve id
22/11/1944 XONRUPT RUPT s/MOSELLE
4e BEN HALIMA   2e Cl 28/11/1944 LE THOLY
id
2e GRAFFAGNINO Joachim 
2e Cl. 25/11/1944 GERARDMER id

II. - BLESSES

Escadron NOM Prénom 
Grade
Date Lieu
4e
PADILLA Antoine Adj.Chef 
01/11/1944 Haut Du TOT
3e URENA
Manuel
M.d.L.Chef
03/11/1944 LA FORGE
3e DUNAND Maurice 2e Cl. 03/11/1944 
LA FORGE
3e LANGLAIS Bernard   Brig.
03/11/1944
id
3e SNP. Ben AMEUR   b/ A.E.K. 03/11/1944 id
3e BAULERET Gabriel
  03/11/1944
id
3e DELAVAUCOUPET Jean
Br.Chef 03/11/1944 
id
3e SNP. DINE Mohamed Brig. 03/11/1944 id
3e NERVAL Robert 2e Cl. 03/11/1944
id
3e DE LEUSSE Charles 
  03/11/1944
id
1er
HETUIN Gustave M.d.L. 03/11/1944
Col du HAUT du TOT
1er SUCRE Emile
1ère Cl.
03/11/1944
id
1er CANO Jean 1ère Cl. 
13/11/1944
ROCHESSON
2e DALY Georges M.d.L.
01/11/1944 
SAPOIS
1er LALANDE
Auguste
M.d.L. 04/11/1944 
Haut Du TOT
2e GARCIA Joseph Brig.
05/11/1944 ?
3e IBERRA Cecillio 2e Cl. 05/11/1944 LA FORGE
3e BENARD Georges 2e Cl.
04/11/1944   id
2e DUCOS   René Lieut. 
15/11/1944 LE THOLY
3e
FALCOU Louis Adjt. 21/11/1944
XONRUPT
3e OLLIER Albert 
2e Cl. 21/11/1944
id
3e MONTES Roger   1ère Cl. 21/11/1944
id
3e VIGIER Michel
Brig.
21/11/1944
id
3e BOUSSOUM
Armand
2e Cl. 20/11/1944 LONGEMER
3e MOREAU Jean-Claude   2e Cl. 20/11/1944
LONGEMER
2e ARNAUD 
Charles M.d.L. 04/11/1944 SAPOIS
2e AZORIN 
Joseph 2e Cl.
25/11/1944 
GERARDMER
2e ZIMMERMANN Gaston 
2e Cl.
17/11/1944 LE THOLY
2e BERTEL François 2e Cl. 07/11/1944 
REMIREMONT
2e HAMROUNI 
Mahmoud   2e Cl. 14/11/1944 JULIENRUPT

     

1er DECEMBRE 1944

1) - Aucun changement dans les positions tenues par les sous-groupements aux PLOMBES, à XONRUPT et à La ROCHE du PAGE.
2) - Tirs de harcèlement ennemis dans la matinée entre le lac de LONGEMER et XONRUPT et sur les emplacements des TD aux QUATRE FEIGNES.
Un blessé léger au 3e DRAGONS (éclat d’obus).
3 ) PC à GERARDMER.

2 DECEMBRE 1944

1) - L’Ordre d'Opérations n° 10 du GT3 fixe la mission du sous-groupement :
- Déceler tout indice de repli ennemi et se tenir prêt à pousser de l’avant pour atteindre au plus tôt la région de la SCHLUCHT par les routes Nord et Sud du lac de LONGEMER, ainsi que par les itinéraires partant de la région des CHARBONNIERES et la Maison Forestière de BELBRIETTE, en s'éclairant et en se couvrant sur la route du VALTIN et en maintenant les liaisons avec les américains.
2) - Les patrouilles à pied envoyées au cours de la matinée à la Maison Forestière des FIES et à celle de LA BROCHOTTE signalent, avant midi, qu’elles n’ont rien rencontré. Une autre patrouille du 3e DRAGONS rend compte vers 14h15 qu'elle est arrivée à la Grange derrière LONGEMER sans réactions ennemies.
En conséquence le Colonel décide (ordres verbaux) de pousser immédiatement sur chacun des axes LONGEMER et Col de SURCENEUX une patrouille blindée appuyée par un élément du Génie, pour enlever mines et abatis.
En même temps, les patrouilles à pied du 3e DRAGONS portées en avant marchent en direction du Col de SURCENEUX et du lac de RETOURNEMER. Ces deux points sont atteints respectivement à 16h45 et 16h30 sans réactions ennemies.
Une AM du 3e Escadron saute sur une mine à hauteur du carrefour LES AULNES (Ouest de LONGEMER) : 3 blessés dont un grave (jambe coupée).
3) - Dans la soirée, l'Ordre d'Opérations n° 23 du s/groupement articule le 2e Spahis et le 3e DRAGONS en 3 détachements orientés respectivement sur LE VALTIN, la SCHLUCHT par RETOURNEMER, et la SCHLUCHT par la Ferme de BALVEURCHE.
4) - PC à GERARDMER.

3 DECEMBRE 1944

1) - le PC avant du sous-groupement s’installe à XONRUPT.
2) - A 8 heures, les éléments à pied du 3e DRAGONS évitant les routes, minées et bornées par des abattis, se portent guidés par des civils volontaires d’une part en direction du COLET de la SCHLUCHT et d’autre part en direction du GRAND VALTIN.
Les 2 axes de progression des blindés vers le VALTIN et la SCHLUCHT sont particulièrement piégés et coupés d’abatis profonds. Le pont sur La BELBRIETTE est sauté à LONGEMER.
L’Escadron de BAULNY réussit à rétablir un passage provisoire en fin de matinée.
3) - A 12h30, le carrefour 200 mètres Ouest du GRAND VALTIN est atteint au Sud du Lac de RETOURNEMERet est largement dépassé par le détachement de SEGONZAC (3e DRAGONS) pendant que la route Nord du lac de LONGEMER est en cours de déblaiement et que le chemin BELBRIETTE / Ferme de BALVEURCHE entièrement reconnu est utilisé par un peloton d’AM (Lt. BONNAFONT) en raison de son faible encombrement et malgré son manque de viabilité.
4) - En fin de journée, la progression a atteint le carrefour Est du GRAND VALTIN pendant que le contact était sévèrement repris au Sud à la cote 1200 (453-399) et au carrefour du COLLET (455-396).
En raison des difficultés de circulation, le colonel décide d’organiser sur le lac de LONGEMER un va et vient par bateaux qui poussera le ravitaillement du détachement de SEGONZAC jusqu’au sud du lac en attendant l'ouverture de la route.

4 DECEMBRE 1944

1) - L’Ordre d’Opérations n° 12 du Groupement HOGGARD prévoit pour la journée la mission suivante :
- Pousser sur l’axe Nord en direction du VALTIN et du RUDLIN. Vérifier la présence de l'ennemi signalé sur les pentes Est du VALTIN.
- Pousser des patrouilles en direction du Col de la SCHLUCHT pour vérifier le contact. Au cas où le col serait libre, s’y installer solidement.
- Le sous-groupement LAGARDE qui opère vers le HOHNECK et le KASTELBERG doit faciliter l'opération sur le col de la SCHLUCHT par l’envoi d’un détachement en liaison avec le 3e DRAGONS.
2) - En conséquence le Colonel donne l'ordre (ordre particulier n° 101) de s’efforcer de gagner au plus vite le bond jalonné par : Le VALTIN - La COMBIE - Le col de la SCHLUCHT.
En raison de la fatigue des éléments du détachement de SEGONZAC, le regroupement des 2 escadrons du 3e DRAGONS qui ont marché vers le GRAND VALTIN est prévu en fin de journée.
3) -  A 17 heures, le détachement NORD (3e DRAGONS et 4e Escadron du 2e R.S.A.R) est arrêté devant Le VALTIN par un barrage de mines et une barricade battue par le feu de résistances situées dans les bois à l’Est du village.
Le Détachement SUD est au contact d’une défense fortement organisée devant le Col de la SCHLUCHT.
Le 3e Escadron du 2e RSAR a atteint, après une progression particulièrement difficile par un chemin qui n’est qu’un torrent, la Ferme de BALVEURCHE.
La liaison est prise au COLLET avec le 3e DRAGONS.
Une reconnaissance blindée poussée sur la route nationale en partant de la Ferme BALVEURCHE a été arrêtée vers 449-399 par une destruction importante de la chaussée.
4) -  A 18h30, une Compagnie du Génie mise à la disposition du sous-groupement, doit relever la section du lieutenant VAN HECKE.
5) - PC à GERARDMER.
6) - Pertes : Un Sous-lieutenant du 3e DRAGONS tué devant le VALTIN.
Prisonniers : 2 aux environs de la SCHLUCHT.

5 DECEMBRE 1944

1) - Au cours de la nuit, l’ordre arrive (n° 55 sur GT3) de mettre à la disposition du sous-groupement LAGARDE 4  mortiers de 60 pour l'aider le cas échéant à garder le HONNECK qu'il a pu occuper par surprise.
Ces mortiers sont fournis à 8 heures par le 2e Escadron.
2) - L’Ordre d’Opérations n° 13 du GT3 fixe la mission du sous-groupement :
- Maintenir le contact et exercer une pression continue sur l'axe LE VALTIN/ LE RUDLIN de façon à fixer les éléments ennemis qui se trouvent dans cette région.
- S'efforcer de s’emparer du col de la SCHLUCHT en vue d'ouvrir la Haute Vallée de la FECHT.
Action de débordement par le Nord.
3) - Une batterie du 1/67e R.A.A. est mise à la disposition du sous-groupement.
Disposant d'une quantité de munitions limitée (700 coups), elle reçoit l'ordre d’être en mesure de tirer sur le col de la SCHLUCHT et au profit du sous-groupement SUD devant le HOHNECK.
Elle est déployée dans la région de la Ferme de BELBRIETTE.
4) - Le Colonel décide (ordre particulier n° 102) d’économiser des effectifs dans la vallée du VALTIN et de menacer la SCHLUCHT en poussant des reconnaissances en direction de la route des Crêtes entre le CHAUME du TANET et le Col. En même temps d’agir directement sur le col en s'infiltrant dans les bois.
Le Groupe de GASTINES agira en direction des 3 PLACES, route des Crêtes, par la vallée de la Combe, pour attirer l’attention de l’ennemi tandis que le Groupe de SEGONZAC poussera sur le col de la SCHLUCHT.
Cette opération sera liée à celle du s/groupement 1 (Bataillon de FRANCHE COMTÉ, renforcé du bataillon CERUTTI du 1/4e RTT) qui doit dégager les éléments encerclés au HOHNECK et se maintenir sur ce point.
5) - 2 compagnies du Génie sont envoyées en renfort : elles sont utilisées (Voir ordre particulier n° 103) pour déblayer les routes allant au col de la SCHLUCHT et rétablir en particulier les ponts de XONRUPT et de LONGEMER.
6) - Au début de la matinée, le Groupe de GASTINES signale qu’il a 2 hommes tués par l'artillerie au GRAND VALTIN. Une reconnaissante de l’Escadron BUTLER arrive au Col des 3 PLACES et y prend le contact vers 11 heures.
7) A 17h15, le Groupe d’AUDIBERT, parvenu à proximité immédiate du Col de la SCHLUCHT, y est stoppé par suite de la maladresse d’un homme qui, ayant tiré trop tôt, empêche de se rendre un groupe boche qui était prêt à le faire ; celui-ci riposte en effet immédiatement et tue 1 Officier, 1 adjudant et 2 hommes, et en blesse 3 autres du groupe AUDIBERT.
Pendant ce temps, les ravitaillements de toutes natures destinés au 3e DRAGONS et ensuite au Bataillon de FRANCHE COMTÉ continuent à être assurés par le lac de LONGEMER parallèlement à la route obstruée par les abattis.

9 DECEMBRE 1944

1) - Continuation des opérations de déminage et déblaiement de la piste en direction du HAUT de FALIMONT.
2) - Relève difficile du 3e Escadron du Peloton BONNAFONT par le peloton SAUVEBEUF à la ferme de BALVEURCHE (1 mètre de neige).
3) - Une patrouille à pied du 2e Escadron est de nouveau envoyée au col de LOUCHBACH toujours tenu fortement par l'ennemi.
4) - Le 4e Escadron enlève les abattis à l'entrée du GRAND VALTIN et provoque une réaction de l'artillerie ennemie.
    - 1 homme blessé gravement par mine anti-personnel.
5) - L'Aspirant d'AILLIERES sortant de CHERCHELL est affecté au Régiment et placé au 1er Escadron.

10 DECEMBRE 1944

1) - Les Opérations de déminage et d'enlèvement des abattis sur la piste entre le COLLET et Le HAUT de FALIMONT sont terminées à midi ; mais les hommes à pied du 3e DRAGONS qui prétendent être exténués ne peuvent atteindre le HAUT de FALIMONT et la protection du bulldozer chargé de déneiger la piste est arrêtée de ce fait à mi-chemin entre le COLLET et le HAUT de FALIMONT.
2) - A 10h30 le Général GUILLAUME Commandant la 3e DIA vient au PC et donne l’ordre de pousser immédiatement sur le col du Bonhomme.
En conséquence, par ordre particulier n° 109 le Colonel envoie un peloton du 2e Escadron en direction du col du BONHOMME par FRAIZE et le reste de cet escadron en direction du Col du LOUCHBACH pour effectuer une diversion pendant que le 4e Escadron envoie une patrouille du VALTIN sur le RUDLIN.
Le peloton du 2e Escadron arrive à proximité du col du Bonhomme à 13 heures et provoque une réaction d'automoteurs ennemis. Un autre peloton du 2e Escadron tombe sur la même résistance au col du LOUCHBACH. Le SLT BREUIL et un homme sont blessés.
3) - Le Général Commandant la 3e DIA revient au PC à 18h30. Il constitue un Groupement aux ordres du Colonel LECOQ qui est chargé de s'emparer des cols du BONHOMME et du LOUCHBACH et de réaliser la jonction avec le Groupement BONJOUR (3e RSA) actuellement au village du BONHOMME.
En conséquence 2 pelotons du 3e Escadron et 1 peloton du 1er passent aux ordres du Colonel commandant le GT3.

11 DECEMBRE 1944

1) - Les 2 pelotons du 3e Escadron mis à pied, 1 peloton de l’E.H.R. constitué par le personnel du PC, 1 peloton de chars et 1 peloton de TD, l'ensemble aux ordres du Capitaine OSTER ont pour mission de s'emparer du carrefour du HAUT de FALIMONT en liaison avec les éléments du 4e RTT se dirigeant au HOHNECK pour y effectuer une relève.
A 12 heures, les Tirailleurs n'étant pas prêts, la progression est arrêtée. Elle reprend à 13h fortement entravée par l'accumulation de la neige. A 14h20 l'ordre est envoyé par radio du Commandant CERUTTI (4e RTT) d'arrêter la progression et de rentrer.
Le détachement OSTER rejoint RETOURNEMER. Le peloton BUZONNIERE a fait 4 prisonniers.
2) - Le 2e Escadron continue son action en direction du Col du BONHOMME mais est arrêté rapidement par des abattis et une violente réaction ennemie de mortiers et d’armes automatiques. Un blessé en fin d’après-midi.
3) - A 17 heures le bataillon GABRIEL (FFI) arrive à FRAIZE et est mis à la disposition du Colonel LECOQ. Il est poussé sur BARANÇON en vue d’opérations du lendemain.

12 DECEMBRE 1944

1) - L’escadron OSTER, moins le peloton SAINT OLIVE resté à la disposition du 3e Escadron, et renforcé par le peloton BONNAFONT (3e Esc) se porte à FRAIZE où il arrive vers midi.
2) - Le 3e Escadron envoie le Peloton BUZONNIERE à pied relever au COLLET l’escadron du 3e DRAGONS complètement épuisé. Le Peloton SAUVEBOEUF, relevé par des éléments à pied du 3e DRAGONS, redescend de BALVEURCHE sur RETOURNEMER au prix de nombreuses difficultés dues aux intempéries.
3) - En exécution de l'Ordre n° 25 le 2e Escadron disposant d’une section du 17e Génie et de la Compagnie RAYMOND du Bataillon GABRIEL reprend sa progression en direction du col du BONHOMME par la piste de BARANÇON.
A 10h20 le peloton de tête arrive à proximité du col où la réaction de l’ennemi se fait sentir brutalement. Le peloton PANEL, mettant son M 8 en tête, neutralise les défenses rapprochées du col et parvient à 13h30 à s’en emparer. La riposte de l’artillerie ennemie ne se fait pas attendre :
- 1 officier, 1 sous-officier du 7e RCA, 1 homme du Régiment tués ; - 4 hommes du Régiment blessés.
Le 2e Escadron fait une quinzaine de prisonniers mais la Cie RAYMOND ne parvient pas à déborder par le Sud (cote 1009) en raison des résistances ennemies. Une section de cette compagnie réalise en fin de soirée la liaison avec le 3e RSAR en passant par la maison forestière du Général BATAILLE.

13 DECEMBRE 1944

1) - Par Ordre Général n° 25 le Colonel décidé d’assurer l’occupation du col du BONHOMME et d’enlever le Col de LOUCHBACH.
2) - L’Escadron RONOT renforcé de la Cie RAYMOND assure l'occupation du Col du BONHOMME et de la cote 894 vers le village du BONHOMME.
Ses patrouilles enlèvent de nombreux abattis et font 3 prisonniers Le contact est pris au-delà des abattis ; le Spahi GUILLOUX est tué.
3) - Le détachement CASTEL comprenant 1 peloton de chars légers (Pon LAINE), la compagnie DANIEL du Bataillon GABRIEL et 2 TD progresse vers 1009 en direction du col de LOUCHBACH en liaison avec l’escadron OSTER.
Progression lente en raison des pièges et abattis de toute sorte et d’un ennemi installé dans des retranchements et solidement pourvus en armes automatiques.
4) - Le Détachement OSTER (peloton MAGDELAIN, Peloton BONNAFONT du 3e escadron, compagnie LOUIS du Bataillon GABRIEL et 1 groupe de TD) a pour mission d’attaquer le col de LOUCHBACH par l’ouest en donnant la main au détachement CASTEL.
Il parvient à atteindre Le PRÉ CARRÉ après avoir tenté d’utiliser un autre itinéraire devenu rapidement impraticable.
Mines, pièges et réactions de mortiers ralentissent beaucoup sa progression.
La Cie LOUIS suivant difficilement à travers bois n’offre qu’un soutien très faible au reste du détachement et doit être plusieurs fois poussée en avant par le Capitaine OSTER.
Un sous-officier et 1 homme du Régiment sont blessés grièvement.
Le détachement OSTER se replie pour la nuit à FAING DU SOUCHE.
5) - Le 4e Escadron reçoit pour mission de fixer vers le sud la défense du col du LOUCHBACH et de couvrir vers LE RUDLIN son enlèvement et son occupation par les détachements CASTEL et OSTER.
Une patrouille à pied du Peloton MERODE arrive à proximité du Col et subit une vive réaction ennemie.
6) - A l’Escadron De BAULNY, une patrouille AM du lieutenant de BUZONNIERE appuyée par des éléments du 3e DRAGONS est envoyée en direction du HAUT de FALIMONT et reprend le contact.

14 DECEMBRE 1944

Les 3 détachements reprennent leurs missions en direction du Col de LOUCHBACH à 8h30.
1) - Le détachement RONOT a sa marche toujours entravée par les abattis sous lesquels il trouve de nouvelles mines indétectables (bakélite, bouchon en verre).
La liaison réalisée avec le 3e RSA accroche toujours devant la cote 894.
Plusieurs cas de pieds gelés dans son détachement.
2) - Le détachement CASTEL progresse toujours difficilement. Un char saute sur une mine. Le Lieutenant LAINÉ est grièvement blessé.
9 prisonniers sont faits vers la cote 1009. Ses éléments FFI mal encadrés s’effritent de plus en plus devant la réaction ennemie et par suite des difficultés de terrain (neige abondante).
3) - Le détachement OSTER trouve réoccupées les casemates ennemies qui avaient été occupées la veille.
Le capitaine entraîne lui-même les éléments à pied FFI qui manquent de mordant.
A 11h50 il saute sur une mine avec son adjudant et succombera à FRAIZE quelques heures après.
Le Capitaine DAUGER part le remplacer à la tête de son détachement.
Ce dernier est regroupé pour la nuit à FAING DU SOUCHE.
Pertes : 1 tué et 2 blessés au Régiment ainsi que plusieurs blessés à la compagnie LOUIS.
4) - Le 4e Escadron avec ses patrouilles qui agissent en direction du col de LOUCHBACH signale des mouvements ennemis importants en direction du col de LA SCHLUCHT par la route des crêtes.
5) - Le 3e Escadron prend part à une action montée par le 4e RTT et couvre le 7e RTA pour ravitailler et dégager une compagnie du 4e RTT encerclée au HOHNECK.
Un détachement mixte AM - Chars précédé d’un bulldozer parvient jusqu’au carrefour du HAUT de FALIMONT.
Le Char M 8 détruit plusieurs casemates légères et tue une dizaine d’hommes, mais le bulldozer saute sur une mine immobilisant ainsi les véhicules qui le suivent.
Une compagnie du 4e RTT coiffe le HAUT de FALIMONT. Elle aborde le HOHNECK qui est occupé par l’ennemi et où la compagnie encerclée la veille a succombé.

15 DECEMBRE 1944

1) - Les détachements poursuivent leurs missions et trouvent encore une résistance sérieuse à PRÉ CARRÉ et sur la route col du BONHOMME - col du LOUCHBACH.
Les éléments FFI sont complètement épuisés. La compagnie de garde (lieutenant CIZEAU) est envoyée en renfort à la disposition du Colonel en fin de soirée.
2) - Au 3e Escadron, contact maintenu au HAUT DE FALIMONT. Des patrouilles ennemies sont repoussées par l'action des M 8 et chars légers Plusieurs véhicules tombent en panne par suite du gel.

16 DECEMBRE 1944

- La résistance ennemie du col de LOUCHBACH semble céder.
- Le Détachement RONOT parvient à la cote 894.
- Le Détachement CASTEL renforcé de la compagnie de garde occupe la cote 1009.
- Le Détachement CONDÉ (celui-ci ayant remplacé le Capitaine DAUGER) occupe PRÉ CARRÉ, mais rencontre une résistance assez sérieuse sur les pentes du LOUCHBACH. Il passera, la nuit au PRÉ CARRÉ. Le Lieutenant SAINT OLIVE revient de l'Ecole des Cadres et rejoint son peloton au col de la SCHLUCHT.
Tirs de harcèlement sur LE RUDLIN et au VALTIN provoquant 3 blessés au 4e Escadron.

17 DECEMBRE 1944

Après une nuit calme les détachements continuent leur progression ; après un engagement léger le détachement RONOT parvient au col du LOUCHBACH à 14h30.
En exécution de l’Ordre d’Opérations n° 28, le Détachement RONOT doit continuer sa progression au sud du col du LOUCHBACH.
Le Détachement CONDÉ continue la progression sur la ROUTE DES CRETES en liaison à l’ouest avec le Détachement RONOT et à l’est avec le 3e RSAR. Dans ce dernier but, le peloton BONNAFONT est poussé immédiatement vers le LAC BLANC avec l’élément du Génie. Plus de 60 mines sont relevées. Il ne peut arriver jusqu’au LAC BLANC par suite d’abattis sur plus de 400 mètres et revient passer la nuit au col du LOUCHBACH.
Au Peloton BONNAFONT : 1 tué, 1 blessé.
Le lieutenant CHAUPE parti relever 1 char saute sur une mine. Il est blessé grièvement et sera amputé d’une jambe.

18 DECEMBRE 1944

Au Détachement CONDÉ, le lieutenant BONNAFONT réalise au LAC BLANC en début de matinée la liaison avec le 3e RSAR. Puis rejoignant son escadron, il se porte au GAZON DU FAING, puis en direction du GAZON MARTIN.
Violentes réactions de "minen" et d’armes automatiques ennemies. Une AM saute sur une mine ; le lieutenant BONNAFONT est blessé au moment où il faisait 2 prisonniers.
Le détachement RONOT progresse difficilement en direction de la cote 1063 et prend liaison avec le détachement CONDÉ.
Le 4e Escadron, ayant réussi à faire un pont de fortune à la sortie sud du RUDLIN, pousse un peloton d’AM en direction du VALTIN et est pris à partie par des éléments ennemis situés sur la pente Ouest de la cote 1063.

19 DECEMBRE 1944

En raison du mauvais état des routes et pistes, seul des patrouilles à pied sont poussées en direction du GAZON MARTIN et de la cote 1063.

20 DECEMBRE 1944

En exécution de l’Ordre d'Opérations n° 30 :
1) - Le détachement RONOT pousse des éléments à pied à la cote 1063 et arrive à proximité du GAZON MARTIN. Il est encore arrêté par des mines, abattis et armes automatiques. Il y fait 9 prisonniers.
2) - Le détachement CONDÉ parvient également à proximité du GAZON MARTIN. Il sort de la route une AM brûlée par l’ennemi qui encombrait la route, démine l’itinéraire à l’aide d'une section du Génie commandée par l’adjudant-Chef PRIAUT qui fait merveille malgré le tir violent des mortiers et d’armes automatiques ennemies.
Le 4e Escadron parvient à pousser une patrouille blindée jusqu’au VALTIN.

21 DECEMBRE 1944

Le mouvement vers le sud est repris à 9h15. Grosses difficultés pour les véhicules blindés en raison de la neige et du verglas.
Une patrouille allemande est repoussée au lever du jour au GAZON DU FAING.
1) - Le détachement CONDÉ reprend le CONTACT à 600m nord de GAZON MARTIN.
2) - le Détachement RONOT arrive à 100 m. sud-ouest de GAZON MARTIN où un char glisse et déchenille ; il parvient à pousser quelques hommes à GAZON MARTIN, mais ne peut s’y maintenir par suite des réactions ennemies (1 tué, 2 blessés FFI).
3) - Au détachement BAULNY, le peloton SAINT OLIVE est mis à la disposition du détachement RONOT. Le reste du détachement rejoint à 15 heures le régiment à PLAINFAING.

22 DECEMBRE 1944

A 9h45 le Général CATROUX et le Général de MONSABERT viennent au col du BONHOMME féliciter les hommes du Régiment.
1) - Le 3e Escadron va remplacer le 2e Escadron dans la région du col de LOUCHBACH.
2) - Le 2e Escadron se porte à RETOURNEMER pour y prendre la place du 3e.
Froid intense : moins 25°.

23 DECEMBRE 1944

1) - Vers 4 heures une patrouille allemande vient jusqu’au RUDLIN (PC du 4e Escadron) où à coups de bazooka elle incendie une maison à proximité des Chars M 8.
2) - Vers 7 heures une patrouille allemande vient également tâter la région de GAZON du FAING.
3) - Vers 10 heures de gros rassemblements ennemis sont signalés par le Commandant du GT3 dans la région CHAUME du TANET.
4) - Par Ordre d'Opérations n° 38, le Colonel prescrit de s'installer défensivement face au sud sur la ligne générale GAZON DU FAING / LE VALTIN en fonction de l'Ordre d'Opérations n° 20 du Colonel BONJOUR. Celui-ci a retiré complètement son Régiment (3e RSAR), ce qui provoque de la part du Colonel LECOQ une démarche auprès de la Division.
5) - Une patrouille du 4e Escadron est envoyée au VALTIN où une patrouille allemande est signalée cherchant à emmener les civils. Elle va jusqu’au VALTIN après une préparation de M 8 qui a fait partir la patrouille allemande.

24 DECEMBRE 1944

Travaux d'aménagement de la position défensive par le Régiment et des éléments du Génie. Une patrouille du Peloton BUZONNIERE assure la protection des travaux près de la cascade du RUDLIN.
Rencontre de patrouilles ennemies venant poser des mines : 1 sous-officier est blessé grièvement.

25 DECEMBRE 1944

Continuation des travaux d'aménagement de la position défensive.
Ordre est donné aux civils d’évacuer la région de LE RUDLIN et LE VALTIN.
Une AM du 3e Escadron saute sur une mine au cours d’une patrouille sur la cascade du RUDLIN - 2 blessés légers.
Un spahi saute sur une mine et sera amputé de la jambe.
A 14 heures le Général de GAULLE accompagné du Général de LATTRE et du Ministre de la Guerre s'arrête au col DU BONHOMME où le colonel LECOQ, le Commandant de LA CHAUVELAIS et le Lieutenant d'HONINCTUN vont les saluer.

26 DECEMBRE 1944

Continuation des travaux.
Par note 17440 du Général Commandant la 1ère Armée française, le 3e HUSSARD est affecté au Régiment ; il a la valeur d’un Escadron.

27 DECEMBRE 1944

Une patrouille ennemie vient tâter vers 5 heures la région de GAZON du FAING.
A 10 heures un homme du 3e Escadron saute sur une mine dans la région Cascade du RUDLIN.

28 DECEMBRE 1944

Tirs de harcèlement de la position. Un blessé par mine au 1er escadron ; 1 homme du Génie blessé également par mine au 3e Escadron.
Le Commandant de CHABOT est promu Lt-Colonel.
Le Lieutenant MAITRE est promu Capitaine.
Les Sous/LT DJIDAR et LAINE sont promus Lieutenants.
L’Aspirant DOBRENN, les Adjudants-Chefs BONNEAU, CASTEL, et CORNU sont promus Sous-lieutenants.

29 DECEMBRE 1944

Tir de harcèlement au cours de la nuit sur l’ensemble du secteur.
Par ordre particulier n° 115 le Colonel prescrit au détachement de CONDÉ d'envoyer une patrouille en liaison auprès du 2e GTM au Nord du SOULTZEREN ECK .

30 DECEMBRE 1944

Tirs de harcèlement.
Le Colonel va remettre à l'hôpital de FRAIZE la Croix de la légion d'Honneur au MDL GUERIN et la Croix de Guerre au Spahi HOUBLOUP grièvement blessés.

31 DECEMBRE 1944

La relève du Régiment par le 3e RSAR est annoncée.
Les Officiers du 3e R.S.A.R. effectuent la reconnaissance dans l’après-midi.
 
PERTES en DECEMBRE 1944
I : TUES et blessés morts à l’hôpital

Escadron NOM Prénom Grade 
Date 
Lieu Inhumé à
2e BUONO 
Elie 1ère Cl. 08/12/1944 LE VALTIN
Décédé Hôpital
2e MARTINEZ Raphaël 2e Cl. 12/12/1944 col du BONHOMME RUPT s/ Moselle
1er OSTER
André
Capitaine 14/12/1944 col du LOUCHBACH id
1er RENARD Maurice 2e Cl.
14/12/1944 id
id
3e FERNANDEZ Philippe
2e Cl. 14/12/1944
id id
E.H.R. 
GALIBERT Paul 2e Cl. 14/12/1944   col du BONHOMME id

II : BLESSES  

Escadron NOM Prénom
Grade 
Date
Lieu   
3e CAZAUX Claude
M.d.L. 
02/12/1944 LONGEMER
3e DOUAT Lucien
1ère Cl. 
02/12/1944 
id
3e  HUSSON
Bernard   2e Cl. 02/12/1944 id 
3e  MOHAMED ben CHEIKH 
2e Cl. 06/12/1944 id
2e ALI RACHID Hacene 2e Cl. . 08/12/1944 LE RUDLIN
2e BARRAGUE Emile 1ère Cl. 04/12/1944 
HOHNECK 
4e KALTEMBACH Alfred 1ère Cl. 09/12/1944
LE VALTIN 
2e BREUIL Léonce S/Lieut.
10/12/1944
LE RUDLIN
2e MARTINEZ Julien   
2e Cl.
10/12/1944 id
4e DEVILLENEUVE Robert 
2e Cl. 10/12/1944 
LE VALTIN   
2e PILLORGE Lucien Brig. Chef
11/12/1944
Col du BONHOMME
4e FERRAND Jean Brig.
09/12/1944
LE VALTIN  
2e FEVOTTE Jean Brig. Chef 12/12/1944
Col du BONHOMME 
2e GAILLET Jean
2e Cl. 12/12/1944 id
2e GARCIA   
Manuel
2e Cl. 12/12/1944 id 
2e LALLEMAND
Marcel M.d.L. 12/12/1944 id
2e MASSON
Jean 2e Cl.  
12/12/1944 id
3e BONNAFONT
Pierre Lieut.
18/12/1944
GAZON MARTIN   
4e CLEMENT 
Pierre Brig.
19/12/1944
HABEAURUPT   
3e GUERRIN Jean 
M.d.L.    24/12/1944
LE RUDLIN   
3e COTTE-MARTINEAU Robert 
Brig.Chef 
25/12/1944 GAZON du FAING
3e SERVOLLES Marcel
Brig.Chef
25/12/1944 
GAZON du FAING   
3e HOUBLOUP
Maurice   
2e Cl. 25/12/1944 GAZON du FAING 
4e  MAURY  Marcel 2e Cl.  25/12/1944   LE RUDLIN 
4e
SALLENAVE Joseph
2e Cl. 25/12/1944
LE RUDLIN
3e LARREGAIN Michel 2e Cl. 27/12/1944
GAZON du FAING 
3e MAISERET Paul Brig. 
27/12/1944 FRAIZE
1er PLALOUX Georges Brig.Chef
26/12/1944
GAZON du FAING 
2e SCALA Eugène 2e Cl.
08/12/1944
LE RUDLIN  

 
1er JANVIER 1945

Les éléments du régiment sont relevés dans l'après-midi par le 3e R.S.A.R.
Le 1er escadron se porte à PLAINFAING, le 2e à Gérardmer, le 3e et le 4e à HABEAURUPT.

2 et 3 JANVIER 1945

R.A.S.

4 JANVIER 1945

Le 2e escadron fait mouvement sur FRAPELLES. Le 1er Escadron fait mouvement sur NEUFVILLE SUR FABRE.

5 JANVIER 1945

Le PC du régiment et le 3e Escadron se portent à PROVENCHERES.

6 JANVIER 1945

Le régiment se porte dans la région d'HERICOURT.
1er Escadron, 1ère étape GERARDMER.
Les 2e et 4e Escadrons CHAMPEY
Le 3e Escadron COUTHENANS
PC SAINT VALBERT

7 JANVIER 1945

Le 1er escadron effectue sa deuxième étape, de GERARDMER à COISEVAUX (neige et glace).

8 JANVIER 1945

17 heures - un détachement de Renfort arrivant du 4e Cuirassiers arrive au Régiment, il comporte :
4 officiers :
- Capitaine CHAMBRIS
- Capitaine CHEDORGE
- Sous-Lt FRANCK
- Sous-Lt CHARAUDEAU
- 20 sous-officiers
- 93 hommes dont 20 indigènes.
Le lieutenant DORELLI est promu capitaine à compter du 25/9/44.
Le sous-lieutenant RIVES est promu lieutenant à/c du 26/9/44.
De nombreux véhicules sont envoyés pour réparation à la compagnie de réparation 664/2 à SOCHAUX.

9 JANVIER 1945
la base du régiment fait mouvement de St-ETIENNE DE REMIREMONT sur St-VALBERT

10 JANVIER 1945
Le lieutenant De THIOLLAZ passe du 4e escadron au service auto de l'E.H.R.

pages manquantes du 11 au 24 janvier

Le commandant COURTOIS est mis en route sur VESOUL ou il est détaché comme Major de Zone. Le capitaine de BAULNY et le lieutenant de SAUVEBOEUF effectuent une reconnaissance à RANSPACH en vue d'une action éventuelle sue la ROUTE des CRETES.
L'accès de la ROUTE des CRETES est impraticable à cause de la neige et sa position dominée par l'ennemi.

25 JANVIER 1945

1) - Par ordre N° 244 du général commandant la 1ère Armée Française, le 2e R.S.A.R. est mis en entier à disposition du général commandant le secteur des Vosges Centrales (1ère D.I.) . Le colonel LECOQ en fonction de l'ordre d'opération N° 3 du général commandant le secteur des Vosges Centrales prend le commandement du Sous Secteur Sud ; il dispose outre son régiment, du Bataillon de Toulouse, du Bataillon LHUILLER,1/24, d'une compagnie de ramassage et de deux sections de compagnie muletière.
2) - Le PC du Régiment se porte à MASEVAUX dans la soirée.
Le Bataillon de Toulouse est poussé au cours de la nuit DOLLEREN à BITSWILLER où il doit relever les éléments de la brigade de Chasseurs.
Le capitaine MAÎTRE est chargé de l'exécution de cette relève qui s'avère très difficile car le bataillon Gabriel n'a que 150 hommes à mettre en ligne au lieu des 900 du bataillon relevé. Le capitaine MAÎTRE ne rentrera qu'à 8 heures du matin au P.C.

26 JANVIER 1945
Le reste du Régiment fait mouvement pour se porter dans la région de MASEVAUX. illisible ...e  Escadron à BOURBACH le HAUT où il arrive à 19 heures,
- 2e escadron à DOLLEREN où il arrive à 21 heures.
Le peloton indigène de pionniers (voir ordre particulier 121) est porté initialement à BOURBACH en vue de renforcer le Bataillon GABRIEL. Le lieutenant BONNAFONT blessé le 19 décembre rejoint son escadron.

27 JANVIER 1945

1) - Le P.C. se porte dans la matinée à BOURBACH le HAUT ; en conséquence, le 4e Escadron moins un peloton se porte à SICKERT.
2) - Le Lt-Colonel de CHABOT porte son P.C. à BITSWILLER et prend le commandement de l'Echelon d'occupation, comprenant le Bataillon de TOULOUSE et le Bataillon LHUILLER.
3) - Le 1er Escadron fait mouvement dans la matinée et arrive à 14 heures à KIRCHBERG.
1 blessé par balle dans l'après-midi au Bataillon LHUILLER.

28 JANVIER 1945
On signale VIEUX-THANN occupé par des troupes amies. L'ennemi semble se replier. Des patrouilles sont envoyées pour vérifier le contact qui se trouve aux emplacements habituels.
Tirs au mortier lourd durant toute la journée près de WILLER.
1 blessé léger au Bataillon LHUILLIER.

29 JANVIER 1945

R.A.S.

30 JANVIER 1945

R.A.S.

31 JANVIER 1945
Le Lieutenant Colonel de CHABOT est désigné pour aller à SAUMUR comme professeur. Il est remplacé dans son commandement par le Capitaine de FOUCAUCOURT.

PERTES pendant la période Du 1er au 31 JANVIER 1945

1. - TUES ET BLESSES MORTS A L'HOPITAL
- NEANT

2. - BLESSES

Escadron NOM Prénom
Grade Date Lieu
4e SALINAS
André 2e Cl
1/1/45
HABEAURUPT
4e BLANC Jean
2e Cl 5/1/45 ?
EHR KARSENTY
Robert 2e Cl
30/1/45 HERICOURT


1er FEVRIER 1945

R.A.S.

2 FEVRIER 1945

Le 3e Escadron est mis à la disposition du colonel commandant le 9e Zouaves pour former un groupement tactique ayant pour mission d'agir en direction de MUNSTER par ORBEY. Il fait mouvement dans l'après-midi et cantonne à HABEAURUPT près de FRAIZE. Le lieutenant de BUZONNIERE est envoyé en reconnaissance à LAPOUTROIE occupé par les Américains.

3 FEVRIER 1945

1) - En vertu de l'ordre de mouvement N° 9 du général commandant la 10e D.I. le régiment doit faire mouvement le 3 sur la région DOMMARTIN, REMIREMONT, LE SYNDICAT.
2) - En conséquence, le 1er Escadron est porté à St NABORD Nord de REMIREMONT.
3) - Le 2e Escadron est porté au SYNDICAT.
4) - Le 4e Escadron est porté à DOMMARTIN, puis en fin de soirée à LA BRESSE.
5) - Le 3e Escadron fait mouvement à HABEAURUPT sur LAPOUTROIE.
2 patrouilles de déminage du Peloton SAUVEBOEUF sont envoyées sur la route ORBEY - BASSES HUTTES. Le chemin est couvert de neige et rempli de Shueminen et mines indétectables
- Travail à la pelle et à la fourche. Ces 2 patrouilles dégageant 200 mètres de chemin en 3 heures.
6) - A 16H30 le colonel se rend au P.C. de la 10e D.I. à VECOUX où il reçoit l'ordre verbal suivant du 3e Bureau (le général et le chef d'E.M. étant absents) :
- Porter le Régiment dès ce soir sur les lignes de crêtes à hauteur du RAINKOPF de façon à se porter sur METZERAL et ultérieurement par un chemin à trouver en direction de LUTTENBACH. Prendre le commandement de tous les éléments déjà en place. Le P.C. se porte en fin de soirée à LA BRESSE.
7) - Le 2e Escadron reçoit l'ordre de se porter à LA BRESSE le lendemain de façon à y être à 7 heures.
8) - Le 1er Escadron suivra derrière le 2e Escadron.
9) - Le capitaine MAITRE va chercher le colonel ROSETTE qui commande le Régiment de FRANCHE-COMTE. Celui-ci arrive vers 23H45 au P.C. à LA BRESSE. Il indique que la route (des Américains) menant au RAINKOPF est enneigée et qu'on ne peut l'utiliser sans avoir fait passer au préalable un Bulldozer qui doit venir le lendemain matin au jour. Ensuite il faudra faire de même pour la ROUTE DES CRETES.

4 FEVRIER 1945

1) - Sur le vu des renseignements du colonel ROSETTE, le colonel envoie à 2 heures le C.R. à la 10e D.I. pour lui dire ses intentions et en demande l'approbation. Le capitaine DAUGER porte ce C.R. aussitôt à VECOUX où il trouve le chef d'E.M. (Lt-CNL ROUMIAUTZOFF). Le capitaine revient à 6H30 apportant l'approbation des mesures prises à 8H30, le commandant de CHAMPVALLIER, chef du 3e bureau de la 10e D.I. vient au P.C. et se rend au REGIS (P.C. du colonel ROSETTE) pour se rendre compte avec le colonel LECOQ de la situation.
2) - Il est alors décidé que le Régiment se portera dans la région du SAUT DE LA CUVE. Le P.C. se porte au SAUT DE LA CUVE à 9H30. Le 4e Escadron est envoyé à VAGNEY.
3) - Le 1er et le 2e Escadrons reçoivent l'ordre de rester sur place (XENOIS et LE SYNDICAT)
4) - Le 3e Escadron, à pied, continue le déminage vers LES BASSES HUTTES. Les mines sont détectées à la fourche et enlevées à la pelle. En fin de journée, le chemin est déblayé jusqu'à proximité des BASSES HUTTES. Un char M 8 saute sur une mine. Un peloton est porté au carrefour de VERS PAIRIS. (Région d'ORBEY)

5 FEVRIER 1945
 
1) - Région SAUT DE LA CUVE - R.A.S.
2) - Au 3e Escadron, le Peloton de VERS PAIRIS continue sa progression sans déminer et est arrêté par un pont détruit à 200 mètres des BASSES HUTTES. Un radeau est fabriqué pour permettre le passage.
Le peloton atteint vers midi le carrefour S.O. de NOIRMONT puis l'auberge des HAUTES-HUTTES. Il est arrêté par 5 coupures successives de 20 mètres de large et 5 mètres de profondeur sur lesquelles travaille le 9e Zouaves.
Les Américains prêtent un Angledozer qui arrive à 17 heures.
A 19 heures, le peloton reprend sa progression en s'enlisant dans la terre meuble qui comble les coupures. Il atteint le Col du WETTSTEIN vers minuit et arrive à SOULTZEREM à 2 H du matin. Les 2 autres pelotons restent aux BASSES HUTTES et à ORBEY.

6 FEVRIER 1945
 
1) - Au cantonnement du SAUT DE LA CUVE - R.A.S.
2) - Au 3e Escadron à 8 heures, une reconnaissance est poussée vers le col de la SCHLUCHT. La route est impraticable à cause de la neige et des mines à partir du sanatorium d'ALTENBERG - Tous les ponts de SOULTZEREN sont sautés.
A 9 heures, le 2e Peloton qui a rejoint s'engage sur un chemin de terre partant de ECK sur STOSSWIHR - 2 coupures sont comblées avec l'aide des habitants.
A 10 heures, le 1er Peloton rejoint SOULTZEREN. A 13 heures, le 2e Peloton et le P.C. atteignent MUNSTER. Le reste de l'escadron suit. A 14 heures, l'escadron reçoit l'ordre de reconnaître ESCHBACH et WASSERBOURG. Le 2e Peloton rencontre à SOULTZMATT le 4e R.S.M. qui vient de ROUFFACH. Toute la région est libre.
Cantonnements à ESCHBACH AU VAL et GRIESBACH AU VAL.

7 FEVRIER 1945

Région du SAUT DE LA CUVE
Le commandant de DOMPSURE affecté au Régiment rejoint le P.C.

8 FEVRIER 1945

R.A.S.

9 FEVRIER 1945

Région SAUT DE LA CUVE - R.A.S.
Le 3e Escadron prend part à une revue passée à MUNSTER à 10H30 par le Général de LATTRE. Le Colonel LECOQ est présent.
Le lieutenant CARRIERE, Aumônier, venant du 9e Zouaves, est affecté au régiment.

10 FEVRIER 1945

Le 3e Escadron, ordre particulier N° 128, se porte à COUTHENANS (HERICOURT).

11 FEVRIER 1945

1) - Dans la matinée une cérémonie commémorative à lieu au cimetière de RUPT SUR MOSELLE.
2) - En fonction de l'ordre de mouvement N° 11 :
- le 1er Escadron se porte à TAVEY (HERICOURT).
- le 2e Escadron se porte à CHAMPEY (HERICOURT).
- le 4e Escadron se porte à CHAMPEY (HERICOURT).
- Le P.C. se porte à Saint-VALBERT (HERICOURT).

12 FEVRIER 1945

- R.A.S.

13 FEVRIER 1945

- RA.S.

14 FEVRIER 1945
 
Le colonel est désigné pour prendre le commandement de l'Ecole des Cadres de la 1ère Armée.
Le commandant de LA CHAUVELAIS prend les fonctions de chef de corps à 13 heures, revue dans la caserne d'HERICOURT.
Remise de la Légion d'Honneur aux Lieutenant de GASTINES et SAINT-OLIVE et de quelques croix de guerre.
A 14H30, le Colonel LECOQ et les chefs d'Escadrons de LA CHAUVELAIS et ROLAND partent pour MULHOUSE ou le Général d'armée réunit les chefs de corps et de grandes unités pour tracer devant eux les grandes lignes de la nouvelle organisation de l'armée.
Le Capitaine de BAULNY, partant en permission est remplacé par le Lieutenant BONNAFONT.

15 FEVRIER 1945

- NEANT.

16 FEVRIER 1945

- NEANT

27 FEVRIER 1945
 
Réunion des Capitaines commandant à 19 heures au P.C. du Colonel (avancement des grades et sous-officiers)
L'Aspirant SAINT-PIERRE affecté au Régiment est placé au 1er Escadron.

28 FEVRIER 1945
 
Le Capitaine de FOUCAUCOURT se rend à ROUFFACH.
Retour du commandant ROLAND détaché au bureau de la place de GUEBWILLER.
Le Capitaine de BAULNY, rentrant de permission reprend le commandement du 3e Escadron.
 
1er MARS 

Visite des chefs d'Escadrons ROLAND et COURTOIS à l'Ecole de ROUFFACH.

2 MARS 1945


Prise d'arme à 16 heures à HERICOURT.
Adieu du Colonel LECOQ aux sous-officiers à 18H30 ; aux officiers à 19 heures et départ du Colonel LECOQ pour ROUEN où il va passer quelques jours de permission.

3 MARS 1945

Le sous-lieutenant ALLAND est affecté à l'Ecole de CHERCHELL.

4 MARS 1945
 
Les capitaines de CONDE et de VAUBLANC rentrant de permission reprennent le commandement des 1er et 4e Escadrons.

5 MARS 1945

Départ du sous-lieutenant ALLAN muté à CHERCHELL.

6 MARS 1945
 
R.A.S.

7 MARS 1945
Les Chefs d'Escadrons de LA CHAUVELAIS et de DOMPSURE se rendent à l'état major de l'armée à GUEBWILLER.

8 MARS 1945
Visite d'adieu du Colonel LECOQ à 17H30
Réception des sous-officiers à 19H00 ; Il préside un dîner de tous les officiers du Régiment.

9 MARS 1945
Voyage à ROUFFACH du Commandant de LA CHAUVELAIS.
Un peloton d'A.M. aux ordres de l'Aspirant CHEVALLIER est envoyé à ROUFFACH pour servir d'instruction aux élèves de l'Ecole des Cadres.

10 MARS 1945
Arrivée du médecin auxiliaire SUQUET remplaçant du Sous-lieutenant AOUDIA qui part poursuivre ses études à ALGER.

11 MARS 1945
 
Arrivée des Aspirants HADENGUE et de LA BIGNE affectés au 2e RSAR (1er et 3e Escadrons).

12 MARS 1945
 
Voyage à ROUFFACH du Commandant ROUAND et du Capitaine de FOUCAUCOURT.

13 MARS 1945
 
Retour de permission du père DEAL en vue de sa démobilisation. Il est remplacé au Régiment par le Père CARRIERE.

14 MARS 1945
 
Le Régiment fait mouvement sur DAMBACH LA VILLE à partir de 10H00. Le 1er Escadron cantonne à BLIENSCHWILLER, le 2e à NOTHALTEN, le 3e à DIEFFENTHAL, et le 4e à ITTERSWILLER.
 
19 MARS 1945
 
R.A.S.
 
20 MARS 1945
 
Par message N° 1048/DPS le régiment est mis à la disposition de la 9e D.I.C.
Le Colonel se rend à STRASBOURG pour voir le Général commandant la 9e D.I.C.
Ordre confirmé par ordre particulier N° 144 du Général commandant le 2e C.A. et ordre particulier N° 56 du Général commandant la 9e D.I.C.

21 MARS 1945
 
Le Lt-colonel retourne au P.C. de la 9e D.I.C. à STRASBOURG recevoir les instructions sur la mission dévolue au 2e R.S.A.R. qui est mis à disposition du Colonel LANDOUZI commandant le 23e R.I.C. (ordre d'opération N° 19)
5H30 : Mouvement du 2e R.S.A.R. (moins le 3e Escadron qui reste à la disposition du Colonel LECOQ à l'Ecole des Cadres de ROUFFACH) vers les secteurs limités au nord par DRUSENHEIM et au sud par OFFENDORF exclu.
Ordre de mouvement N° 12.
1er Escadron et le P.C. s'installent à HERRLISHEIM
2e Escadron à OFFENDORF
4e Escadron à DRUSENHEIM
BASE à HOENHEIM - 4 km Nord de STRASBOURG
A partir de 7H00, l'ordre d'opération N° 35 prévoit la prise de consigne de secteur, puis la relève du 9e Zouaves à 9 heures qui doit être terminée pour midi.
L'escadron VAUBLANC tiendra le pont est de DRUSENHEIM GAMBSHEIM par une série de postes établis sur la digue entre le pont du RHIN et la cote 124.
Le P.C. est à DRUSENHEIM.
Le détachement RONOT comprenant le 2e Escadron et une section d'infanterie du 23e R.I.C.ainsi que le peloton de pionniers du Régiment couvrira la rocade DRUSENHEIM - GAMBSHEIM par une série de postes établis sur la digue entre la cote 124  exclue et la lisière N. de la clairière d'OFFENDORF, cote 126 incluse, reliés entre eux par un système de patrouilles, le P.C. restant à OFFENDORF.
Les éléments réservés comprenant le 1er Escadron et CAC du 23e R.I.C. s'établissent respectivement à HERRLISHEIM avec le P.C. pour le 1er et à OFFENDORF pour le second.

22 MARS 1945
 
Installation et visite du secteur par le Commandant de LA CHAUVELAIS.
A 18 heures, inspection du Général VALLOY.
Le 3e Escadron fait mouvement sur GUEBERSCHWIHR près de ROUFFACH.

23 MARS 1945
 
Harcèlement sur DRUSENHEIM et le P.C. du 4e Escadron - 1 blessé léger.
Visite du Lt Colonel commandant en second le 23e R.I.C.

24 MARS 1945
 
Harcèlement léger sur PONT DU RHIN et DRUSENHEIM, secteur du 4e Escadron.
1 spahi du 4e saute sur une mine (pied gauche arraché). Une des eux sections de la CAC du 2e bataillon du 23e R.I.C. mis à la disposition du 2e R.S.A.R. le 21-3-45 est prêtée au capitaine commandant le 2e Escadron.

25 MARS 1945
 
R.A.S.

26 MARS 1945
 
Visite de la LPR par le commandant de LA CHAUVELAIS. Le 3e Escadron prend part à une prise d'arme à GUEBWILLER en présence du Général DE LATTRE.

27 MARS 1945
 
Le commandant de LA CHAUVELAIS se rend à l'E.M. de la 9e D.I.C. à STRASBOURG.

28 MARS 1945
 
Le commandant de LA CHAUVELAIS avec le Colonel LAUDOUZE visite le PC VAUBLANC et le PC du 49e R.I.C. qui se trouve au N. de notre dispositif.

29 MARS 1945
 
Relève de l'escadron RONOT par le 1/23e R.I.C.
Le 2e Escadron ira occuper le secteur tenu jusqu'à cette date par le 1/49e d'infanterie au N. de notre dispositif.
Escadron VAUBLANC sans changement - ordre particulier N° 133 du Cdt de LA CHAUVELAIS commandant le 2e R.S.A.R.
Dans la soirée, le pont de ROHRWILLER, détruit est réparé.
Harcèlement de 88 et 105 à HITTERWILLER entre 23H30 et 1H00.

30 MARS 1945
 
Le pont de ROHRWILLER se rompt - 1 blessé léger dans la matinée au 4e Escadron.
Harcèlement ennemi léger et continu sur DRUSENHEIM.

1er AVRIL 1945
 
Un ordre préparatoire de mouvement pour la soirée du 2 avril venant de la 9e D.I.C. parvient dans l'après-midi.

2 AVRIL 1945
 
Le Commandant se rend à KANDEL où il trouve le Colonel DEMEZ qui lui dit d'activer son mouvement.
En fonction des ordres de mouvement N° 13 et 14, le Régiment moins la base fait mouvement à partir de 16 heures sur la région de RÜLZHEIM où il arrive entre 17 et 20 heures.
Le 3e Escadron quitte GUEBERSCHWIHR à 22 heures et atteint STRASBOURG à minuit.
Le Général de LATTRE de TASSIGNY, rencontré, fait un examen de la situation devant les 1er et 2e Escadrons rencontrés et distribue force louanges au Régiment. Le Commandant se rend à l'E.M. du 2e C.A. où il reçoit l'ordre de regrouper le Régiment dans la région de FRIESBACH.
 
3 AVRIL 1945
 
Le 1er Escadron reçoit vers minuit un ordre de départ N° 14 pour HOCKENHEIM. Il passera le RHIN au pont des chars de SPIRE. Le 3e Escadron atteint la frontière à LAUTERBOURG à 6 heures et rejoint le Régiment à 8 heures à RÜLZHEIM, il reçoit l'ordre de se porter à BÖBLINGEN qu'il atteint à 9 heures.
a) - Les autres escadrons cantonnent respectivement :
- 2e Escadron à FRIEMERSHEIM.
- 4e Escadron à ALTDORF
- PC 2 FRIESBACH )
La base (ordre de mouvement n° 15) gagne FRIESBACH  dans la soirée.
Dans la matinée, le Colonel cherche à faire passer le RHIN au Régiment. Deux points sont à disposition de l'Armée Française : GEMERSHEIM (pont de bateaux) SPIRE pas encore terminé et à passage discontinu. D'après renseignements, de pont de LUDWIGSHAFEN - MANNHEIM réservé aux troupes américaines pourrait être utilisé ; il possède un gros débit. Le Colonel envoie le Commandant ROLAND se renseigner et celui-ci revient vers 12H30 annonçant qu'on pourra passer à partir de 15 heures. En conséquence, l'ordre de mouvement N° 16 est établi.
b) - Les 2e, 3e et 4e Escadrons précédés par le P.C. gagnent le pont de MANNHEIM et arrivent en fin de soirée à WAGHAÜSEL pour le 3e Escadron et NEULUSSHEIM pour les 2e et 4e ainsi que le P.C.
Le 1er passera cette nouvelle nuit à HOCKENHEIM.
Dans la soirée, l'ordre est donné au Régiment de se mettre à la disposition de la 2e D.I.M.
- Par ordre d'opération N° 20 du Général commandant la 2e D.I.M. le Régiment et le 2e Dragons doivent être regroupés pour midi dans la région de KARLSDORF.

4 AVRIL 1945

En vue de pouvoir intervenir au profit de la 2e D.I.M., le régiment est regroupé dans la région de NEUTHARD où il arrive vers midi (ordre d'opérations N° 96 du Colonel commandant le 2e R.S.A.R.).
Le 3e Escadron s'établit à SPOCK.
Le 2e Escadron s'établit à NEUTHARD

le 4e Escadron également à NEUTHARD
le 1er  Escadron et le P.C. à KARLSDORF,
la base rejoint HOCKENHEIM (ordre de mouvement N° 17) dans la soirée.


5 AVRIL 1945

Le 2ème R.S.A.R. passe aux ordres du Colonel LECOQ, commandant un groupement-exploitation actuellement composé des 2e R.S.A.R.et 2e DRAGONS.
P.C. du Groupement : KARLSDORF
Les Lieutenants de BUZONNIERES et de SAUVEBOEUF, restés à l'Ecole des Cadres de ROUFFACH rejoignent le 3e Escadron.
La base s'installe dans les usines S.O. de KARLSDORF dans la soirée. Vers 17H30 (ordre de mouvement N° 18) Le 3e Escadron reçoit l'ordre de se porter le 5 avril à HAMBRÜCKEN où il passera à la disposition du Colonel DE CLERC commandant le 2e DRAGONS (P.C. à WIESENTHAL) cependant qu'un escadron de T.D. de ce Régiment passe à la disposition du Colonel de LA CHAUVELAIS à la même date. Mesures prises en vue d'un emploi tactique futur des 2 unités mécaniques du Groupement de Découverte.

6 AVRIL 1945
 
R.A.S.

7 AVRIL 1945
 
Un peloton d'A.M. du 2e Escadron est envoyé au pont de SPIRE pour escorter jusqu'à KARLSRUHE le Chef du Gouvernement.
Le sous-lieutenant COUSTILLERE est muté au 10e DRAGONS.

8 AVRIL 1945
 
Le Capitaine de La ROCQUE affecté au 2e R.S.A.R. est détaché le même jour à l'E.M. du Groupement LECOQ.

9 AVRIL 1945
 
R.A.S.

10 AVRIL 1945
 
Prise d'armes à KARLSDORF
Remise de la Médaille Militaire au Père DEAL et de la Légion d'Honneur au Capitaine de BAULNY en présence du Colonel LECOQ.

11 AVRIL 1945

Un peloton de chars est détaché à la DEUTSCHE BANK de BRUCHSAL pour la garde des dépôts
(Ordre N° 30/2 du Colonel LECOQ)
Départ du Père DEAL, aumônier, mis en congé de longue durée.

12 AVRIL 1945
 
L'E.M. du Groupement LECOQ s'installe à BRUCHSAL.

13 AVRIL 1945

R.A.S. 


14 AVRIL 1945
 
Le Colonel est convoqué à 8 heures au P.C. au 2e C.A. où il reçoit l'ordre de se mettre à la disposition du 2e C.A. et de se porter dans la région de SINGEN.
Le Régiment fait mouvement dans l'après-midi et se porte (ordre de mouvement n° 18) :
- 1er Escadron : KÖNIGSBACH
- 2e Escadron : ERSINGEN
- 4e Escadron : ERSINGEN
- 3e Escadron : BILFINGEN (cet escadron convoie un détachement de 2 500 prisonniers de BRUCHSAL à SPIRE).
- P.C. : KÖNIGSBACH
Dans la soirée, 10 sous-officiers mutés au 4e HUSSARDS sont dirigés sur DOUE LA FONTAINE et le MDL DEMELON, radio au P.C. sur l'Ecole de Cavalerie de SAUMUR.

15 AVRIL 1945

1) - Une patrouille fournie par le 3e Escadron est envoyée à NEUENBURG afin d'assurer la sécurité des prisonniers Russes malades qui y sont hospitalisés. (Exécution du message N° 1050 PS du 2e C.A.). Tous sont dans le plus grand état de dénuement et beaucoup sont atteint de typhus. Le village a été évacué de ses habitants qui tentent d'y revenir récupérer tout ou partie de leurs biens.
2) - Un détachement de liaison, sous les ordres du Chef d'Escadrons ROLAND, ayant à sa disposition le Lieutenant SAINT-OLIVE est chargé d'assurer la transmission des renseignements entre la 2e D.I.M. et le 2e C.A.. Départ du détachement : 13H
cf. ordre particulier N° 138)
- Mission : renseigner directement le 2e C.A. sur la progression des éléments avancés de la 2e D.I.M. marchant en direction de FREUDENSTADT (cet ordre a été donné en exécution des instructions verbales reçues du Chef d'E.M. du 2e C.A.).
3) - Le Régiment est maintenu en réserve dans la région de KÖNIGSBACH.
- Ordre général N° 168
- Ordre du 2e C.A. N° 1162/3 T.S. du 14-4-45.
4) - Une patrouille blindée, fournie par le 2e Escadron est chargée d'assurer la sécurité de l'itinéraire et des dépôts suivants : SPRANTAL : essence - BRETTEN - BRUCHSAL - KARLSDORF - GRABEN - SPÖCK - UNTERGROMBACH - WEINGARTEN - SÖLLINGEN - WASSULGEN - KÖNIGSBACH.
Départ d'EISINGEN : 16 heures.

16 AVRIL 1945
 
1) - L'escadron de chars et le 2e Escadron aux ordres du Chef d'Escadrons de DOMPSURE sont mis à la disposition du Groupement CHEVILLON de la 3e D.I.A., le 17 avril à 6 heures, par ordre du Général de C.A. commandant le 2e C.A. (ordre particulier du Colonel Cdt. le 2e R.S.A.R. N° 142).
Voir annexe C.R. du Commandant de DOMPSURE.
Ces deux escadrons devront être rendus pour 5 heures à ÖTISHEIM (3 km N.O. de MÜHLACKER par GÖBRICHEN).
Dès le reçu de cet ordre, le Commandant de DOMPSURE se rend au P.C. du Colonel CHEVILLON pour y recevoir des instructions concernant la mission dévolue à ces 2 unités.
Dans la soirée, le régiment (note d'orientation N° 1179 du Général commandant le 2e C.A.) est mis à la disposition de la 5e D.B.
2) - L.P.C. du Régiment prévu à partir 17 avril 1945 à 9 heures : WILDBAD.

17 AVRIL 1945

1) - Le Régiment moins les 1er et 2e Escadrons fait mouvement à partir de 7 heures sur la ville de WILDBAD où il s'installe vers midi (ordre de mouvement N° 19 du Colonel commandant le 2e R.S.A.R.)
Le Colonel tente de récupérer ses deux escadrons laissés à la disposition du Général CHEVILLON. Il finit par obtenir satisfaction.
En conséquence :
2) - A 16H30 par ordre particulier N° 143, le Chef d'Escadrons de DOMPSURE, reçoit l'ordre de rejoindre WILDBAD avec ses 2 escadrons (voir annexe du Commandant de DOMPSURE)
A 19 heures, l'ordre précédent est annulé et le détachement de DOMPSURE reçoit l'ordre de se mettre de suite à la disposition du Chef de Bataillon commandant le ?e Bataillon du 4e R.T.T.à PFORZHEIM
Mission du Détachement : empêcher tout élément ennemi de traverser l'ENZ, d'occuper PFORZHEIM ou de remonter vers le nord. (Voir annexes du Commandant de DOMPSURE)
3) - Dans l'après-midi, la base reçoit l'ordre de faire mouvement sur HÖFEN an der ENZ (5 km sud de NEUENBÜRG).

18 AVRIL 1945

0 heure
L'ordre d'opérations N° 12 de la 5e D.B. du 17 avril à 20H00 donne pour mission aux 2 Escadrons restant du régiment de renforcer le 1er R.E.C. pour éclairer en direction de TÜBINGEN et d'HERRENBERG.
Le régiment (moins les 1er et 2e Escadrons) fait mouvement à partir de 6H30 afin de se porter dans la région de WART.
Dispositif en fin de mouvement :
PC et 4e Escadron : WART
3e Escadron : EBERSHARDT
Le Colonel se rend à NAGOLD après être passé au P.C. de la 5e D.B.qui a mis le 2e R.S.A.R. à la disposition du 1er R.E.C. en vue d'y recevoir les ordres du Colonel MIQUEL.
Celui-ci charge le Colonel commandant le 2e R.S.A.R. :
a) - de couvrir l'avance des éléments du 1er R.E.C. et du C.C.6 en direction du nord en recherchant la liaison avec la 2e D.I.M. sur la NAGOLD une large brèche s'étant découverte entre cette unité et la 5e D.B. en raison de la rapidité de l'avance.
b) - de reconnaître et d'éclairer les axes : GÜTLINGEN - BÖBLINGEN - ALTDORF -HOLZGERLINGEN.
En fonction de cet ordre, le Colonel de LA CHAUVELAIS rentre à WART vers 12H et établit l'ordre particulier N° 143 par lequel :
- a) Le 4e Escadron en liaison au sud avec le 1er R.E.C. reconnaîtra successivement :
SULZ - KUPPINGEN - OBERJESINGEN - ROHRAU - HILDRISHAUSEN - ALTDORF - HOLZGERLINGEN.
8h00 - Pendant que Les allemands au nombre de 500 hommes environ franchissent la NAGOLD et semblent vouloir se rabattre sur EFFRINGEN par un mouvement d'encerclement à grande amplitude. La situation du Capitaine de BAULNY également débordé à l'est sur les hauteurs dominant WILDBERG devient de plus en plus précaire.
9H45 - Le P.C. se porte à PFRONDORF cependant que le Colonel donne l'ordre au Capitaine BAULNY de se porter sur EMMINGEN en gardant le contact avec le Peloton à WILDBERG (ordre particulier N° 145 - 9H00)
10H30 - Le Colonel réunit les Capitaines après avoir pris liaison avec le C.C.6 auquel est rattaché le 2e R.S.A.R., (ordre N° 533/3T.Sdu 19-4-45 de la 5e D.B.) en vue de l'opération de l'après-midi selon laquelle le 2e R.S.A.R. doit porter ses gros au plus tôt à WALDENBUCH et BONLANDEN couvert au nord par le Groupement NAVARRE qui agit sur l'axe NUFRINGEN - BÖBLINGEN (ordre d'opération N° 45 du Colonel commandant le C.C. 6 en date du 20 avril 1945, 11H00)
Par ordre général N° 37 du Colonel commandant le 2e R.S.A.R.,
- Le 2e Escadron est chargé de la reconnaissance de l'axe : HERRENBERG - SCHÖNAICH - WALDENBUCH, pendant que :
- Le 4e assurera face au sud la couverture de la progression du 2e et reconnaîtra à partir d'ALTDORF l'itinéraire WEIL IM SCHÖNBUCH - WALDENBUCH en liaison au sud avec le Sous Groupement DUCHELAS.
Les 1er et 3e après relève de ce dernier par le 4e R.T.M. dans la région de WILDBERG seront mis en réserve du Régiment sur l'axe principal.
14H00  - départ du P.C. vers ENTRINGEN - AMMERBUCH  où s'est installé l'E.M. du C.C.6, le Colonel de La VILLEON ayant demandé la juxtaposition des deux P.C.
16H00 - Le 2e Escadron se heurte a une série d'abatis minés au carrefour 1 km S.O. d'HILDRIZHAUSEN (1 blessé).
18H30 - Le Colonel, retour d'une liaison auprès du Groupement NAVARRE obtient du Colonel de LAVILLEON l'autorisation de rallier avec son P.C. le village d'HERRENBERG sur l'axe principal, le Commandant ROLAND devant assurer une liaison permanente entre le Régiment et le C.C.6.
A la même heure, le Peloton BREUIL du 2e Escadron, pressé par le C.C.6 tombe sur plusieurs Panther à la sortie de SCHOMAICH (SCHÖNAICH) . Le village qui semblait libre s'allume de toutes parts et pendant plus d'une heure (cf. notes du Commandant de DOMPSURE) la bataille fait rage.
Le capitaine RONOT qui seul dans sa jeep était allé se rendre compte par lui-même de la situation du Peloton BREUIL en difficulté à la sortie est du village est tué d'un coup de bazooka.
L'adjudant LALLEMAND et 1 brigadier sont également tués par balles cependant que 2 A.M. dont celles du Sous-lieutenant BREUIL 1 jeep et 2 motos sont mises hors de combat.
20H45 - Le Commandant de DOMPSURE secondé par le Lieutenant GRANDCLAUDE réussit à nettoyer une partie du village faisant 75 prisonniers mais devant les difficultés inhérentes à l'obscurité tombante, il décide et réussit en quelques minutes à reporter l'ensemble de l'Escadron sur le village d'ALTDORF où il se cercle pour la nuit; laissant comme élément retardateur le Peloton BREUIL au passage à niveau de HOLTZGERLINGEN.

20 AVRIL 1945

Nuit calme
A l'aube, poursuite de la mission précédente.
10H00 - Le 4e Escadron se porte sur WEIL IM SCHÖNBUCH.
- Le 2e sur SCAICHOF
- le 1er sur ALTDORF
- le 3e sur d'HILDRIZHAUSEN
14H00 - Le Colonel commandant le 2e R.S.A.R. est appelé à WALDENBURG par le Colonel commandant le C.C.6
16H00 - Tout le Régiment à l'exception de la base qui s'est portée à WART dans la soirée du 19 (ordre de mouvement N° 23) est regroupé à WALDENBURG.
17H30 - Un peloton du 4e Escadron trouve le contact à la lisière sud de STEINENBRONN.
Un peloton du 3e est également stoppé par quelques grenadiers tankistes à la lisière des bois 2 km N.E. de WALDENBUCH, et un peloton du 2e a atteint à la même heure le village de PLATTENHARDT.
De 14 à 18H00 - Harcèlement de 88 sur la sortie sud de WALDENBUCH où pénètrent les escadrons à tour de rôle, le respect des distances, joint au tir vraisemblablement mal observé des Allemands permet aux hommes et aux véhicules de traverser la zone battue sans incidents.
L'Adjudant SERFATY met quelques maisons en feu et fait plusieurs prisonniers à la sortie S.O. du village.
18H30  - Au cours de la reconnaissance d'ECHTERDINGEN, l'A.M. du MDL PEYROUSE du 2e Escadron est mise en flamme par plusieurs coups de bazookas ennemis - 1 tué, 2 blessés graves.
A la même heure, le Colonel reçoit l'ordre de laisser un élément chargé de couvrir le débouché du C.C.4 en direction de STUTTGART et STEINENBRONN et de porter ses gros dans la région de WOLFSCHLUGEN, en mesure d'assurer la couverture du C.C.6 sur ses arrières, c'est à dire le NECKAR de DEIZISAU à NÜRTINGEN (cf. Ordre particulier de 18H20 à 23H30). En fonction de cet ordre, le colonel de LA CHAUVELAIS, laissant à STEINENBRONN le 4e Escadron qui rejoindra WOLFSCHLUGEN dès l'arrivée du 8e Chasseurs, ordonne au :
21H00 - 1er Escadron de se porter à WOLFSCHLUGEN où il assurera la couverture face au N.E., pendant que le 3e Escadron assurera la couverture en direction d'OBERENSINGEN et le 4e en direction de GRÖTZINGEN le 3e Escadron se portera de suite sur NEUHAUSEN où il se couvrira face au N. et à l'E.
- Le 3e Escadron débouchant de NEUHAUSEN à 7 heures reconnaîtra DENKENDORF puis DEIZISAU et les ponts sur le NECKAR, de DEIZISAU - PLOCHINGEN et PFAUHAUSER/WENDLINGEN.
Il restera en surveillance dans ces 3 directions et empêchera dans la mesure du possible de faire sauter ces ponts s'ils ne le sont déjà.
- Le 4e Escadron, partant de WOLFSCHLUGEN à 7H15 ira reconnaître KÖNGEN en passant par NEUHAUSEN ainsi que le pont de WENDLINGEN et celui de l'autostrade. Il restera en surveillance dans la direction générale du S.E. en s'installant dans la région de KÖNGEN et en ..... illisible
- Le 2e Escadron partant de WOLFSCHLUGEN à 7 heures ira reconnaître OBERENSINGEN pour en surveiller les points de passage et empêcher la destruction des ponts.
- Le 1er en réserve à WOLFSCHLUGEN organisera la défense rapprochée du village, face au N.E. et au sud dès le départ des 2e et 3e Escadrons.
- P.C. à WOLFSCHLUGEN

21 AVRIL 1945

Nuit calme
Bruits de bataille en direction de STUTTGART où les C.C. 4 et 6 attaquent conjointement dans l'obscurité.
En fonction des ordres particuliers du Colonel VILLEON, commandant le C.C.6 daté du 20-4-45 21H40 et 23H30, le colonel commandant le 11e Chasseurs dont le P.C. se porte dans la matinée à WOLFSCHLUGEN se voit attribuer la mission de couvrir le C.C.6 face à l'est et de nettoyer la boucle du NECKAR. Il aura dès réception de ces ordres le 2e R.S.A.R. à disposition.
Le Lt-Colonel de La CHAUVELAIS se rend à 1 heure du matin au P.C. du Colonel LEMOYNE commandant le 11e Chasseurs à NECKARTAILFINGEN pour y recevoir les ordres verbaux concernant sa mission. Il rentre à 6 heures. L'Escadron de M 8 du 11e Chasseurs aux ordres du Capitaine IVET agira successivement au profit des 3 Escadrons opérant dans la boucle du NECKAR et en commençant par l'Escadron le plus au nord (3e Esc.)
7 heures - Le 2e Escadron reconnaît OBERENSINGEN et NÜRTINGEN dont le pont a été miné par l'ennemi.
8H30 - Une colonne ennemie forte de deux ou trois cents allemands est signalée entre NEUHAUSEN et SIELMINGEN. Le capitaine RIVET, commandant la batterie de M 8 mise à la disposition du colonel commandant le 2e R.S.A.R. est grièvement blessé par éclats de mortier.
Infiltrations ennemies vers NEUHAUSEN
10H00 - Le 3e Escadron, en liaison au nord avec le sous-groupement DUCHELS à SCHARNHAUSEN occupe DENKENDORF
11H00 - La situation devient extrêmement confuse - Les Allemands pris au piège par le verrouillage du NECKAR et l'avance fulgurante des C.C.4 et 6 de la 5e D.B. tournent en rond pour chercher une issue.
SCHARNHAUSEN  et PLIENINGEN sont attaqués.
Le P.C. du C.C.6 est attaqué HARTHAUSEN et dégagé par le peloton MAGDELAIN du 1er Escadron.
Un automoteur est signalé à GRÖTZINGEN.
En conséquence, des patrouilles blindées du 1er Escadron sont envoyées vers SIELMINGEN qui est bientôt nettoyé et sur HARTHAUSEN ou l'Adjudant SERFATY met hors de combat avec ses chars un 88 suivi d'un camion de munitions qui agit comme corsaire dans le secteur, sous les ordres d'un Capitaine et de quelques canonniers.
12H00 - Le 3e Escadron parvient à 2 km S.O. de DEIZISAU, où il est arrêté bientôt par un tir nourri d'armes automatiques.
Le Lieutenant Saint-Olive nettoie NEUHAUSEN de ses occupants.
12H15 - Le pont de NÜRTINGEN saute.
14H00 - Le 4e Escadron reconnaît KÖNGEN.
15H00 - Le Commandant ROLAND part en liaison à la 5e D.B.
22H00 - Le Lt-Colonel de LA CHAUVELAIS reçoit l'ordre de se regrouper dans la région de NECKARTAILFINGEN sur le NECKAR où le 2e R.S.A.R. sera vraisemblablement mis à la disposition du C.C.4 (ordre verbal transmis par le Chef d'E.M. de la 5e D.B. au Chef d'Escadrons ROLAND parti en liaison auprès de cette Grande Unité)
Les Escadrons arrivent vers 23H30 dans cette dernière localité (ordre de mouvement N° 39 du Colonel commandant le 2e R.S.A.R.) et s'y cerclent défensivement.

22 AVRIL 1945

Le Colonel part en liaison avec l'E.M. de la 5e D.B. et fait donner l'ordre au Régiment (ordre de mouvement N° 40) qui dépend maintenant de cette grande unité de gagner la région boisée 2 km N. de ROTTWEIL.
Vers 16H30 les escadrons arrivent au rendez-vous, refont les pleins d'essence et reçoivent l'ordre de poursuivre leur marche sur la région d'EMMINGEN (8 km S.E. de TUTTLINGEN en vue d'une exploitation vers BREGENZ (ordre de stationnement N° ... du 22-4-45, 19H40).
P.C. et 3e Escadron : EMMINGEN.
2e Escadron : MÖHRINGEN
4e Escadron : HATTINGEN
où ils arrivent à 21 heures.
Dans l'après-midi, le Peloton d'Echelon du 2e Escadron commandé par l'Aspirant COUSTILLERE est attaqué aux alentours de ROTTENBURG par une unité d'infanterie allemande qui tente de se replier vers l'est et s'est momentanément barricadée dans la ville.

23 AVRIL 1945
 
2 patrouilles des 3e et 4e Escadrons sont envoyées vers 17H00 à HATTINGEN et STOCKACH que le 5e Chasseurs a du quitter et qu'un groupe de 100 S.S. a réoccupé immédiatement (ordre particulier N° 146).
En allant dégager 2 camions d'infanterie attaqués, 1 homme du 4e Escadron est tué.

24 AVRIL 1945
 
0H00 - Le Colonel est convoqué d'urgence au P.C. du Général SCHLESSER qui lui demande d'envoyer un peloton devant STOCKACH, en bouchant sur l'itinéraire de TUTTLINGEN. Le Peloton SAUVEBOEUF désigné exécute sa mission dans la nuit.
16H30 - En fonction de l'Ordre Général N° 14 de la 5e D.B. en date du 23 avril 21 heures, suivi de l'ordre N° 15 par lequel le 2e R.S.A.R. est remis à la disposition du Colonel commandant le C.C.6, le Colonel commandant le 2e R.S.A.R. se voit attribuer par le Colonel de LA VILLEON (ordre du 24-4-45 - 11H15) la mission de couvrir au sud l'itinéraire STOCKACH - LINDAU, la progression des C.C.4 et 6 sur MEMMINGEN et KEMPTEN, en liaison au sud avec le Groupement LEBEL qui agit en direction de CONSTANCE.
Entrée dans STOCKACH où les S.S. viennent avant de se replier de se livrer à un certain nombre de crimes et d'exactions provoquant l'affolement au sein de la population
16H50 - Arrivée à STOCKACH du 4e Escadron qui reprend immédiatement sa progression en direction de MALSPUREN - BILLAFINGEN.
18H15 - Le Peloton CANIOT est accroché à 1 km ouest d'OWINGEN par un bouchon de fantassins armés de mitrailleuses et quelques grenadiers tankistes dotés de bazookas.
Une section de Génie est mise par la 5e D.B. à la disposition du 2e R.S.A.R ; à la même heure le 3e Escadron qui a dépassé LUDWIGSHAFEN a été stoppé par une forte barricade antichar dont viennent à bout rapidement les éléments du Génie mis à sa disposition.
19H30 - Arrivée du 3e Escadron devant SIPPLINGEN qui semble fortement tenu par l'ennemi et repli de cette Unité pour la nuit à LUDWIGSHAFEN.
20H50 - Entrée du 4e Escadron dans OWINGEN.

25 AVRIL 1945
 
La note d'orientation émanant du Général commandant la 5e D.B. prévoit pour la journée du 25 le stationnement du 2e R.S.A.R. en deçà de la transversale : OSTRACH - ÜBERLINGEN.
Vers 8 heures, le 4e Escadron pousse sur LIPPERSTREUTE où il fait quelques prisonniers cependant que conformément à l'ordre du 23 avril (#2) le colonel décide par une action de rabattement en direction du Sud de se rendre maître de la ville de la ville d'ÜBERLINGEN.
A 12H le 4e Escadron est relevé et envoyé dans la région d'ENGEN sur ordre du Colonel commandant le C.C.6.
A 16 heures, les 1er, 2e et 3e Escadrons reçoivent l'ordre du Colonel commandant - l'application a été suspendue jusqu'à cette heure (et dont autorisation a été demandée par C.R. adressé à 8H50 à Monsieur le colonel Cdt. le C.C.6 Cette autorisation arrivée à midi 30 apportée par un officier de liaison du C.C.6) d'investir ÜBERLINGEN par le N.E. et l'Ouest.
Organisation et répartition des Missions :
- Le 2e reconnaîtra les itinéraires : OWINGEN - ÜBERLINGEN (route principale) et OWINGEN - BAMBERGEN (qui est tenu par un détachement S.S.) ainsi qu'ÜBERLINGEN, de façon à déborder cette localité par le Nord-est.
Le 1er Escadron reconnaîtra les axes :
OWINGEN - ÜBERLINGEN (route secondaire N.S.)
OWINGEN - AUFKIRCH - ÜBERLINGEN, de façon à déborder ÜBERLINGEN par le Nord.
Le 3e Escadron, sans modification de mission, poussera sur la route côtière quant au 4e Escadron, il est mis à disposition du Colonel de VILLEON commandant le C.C.6 et se porte immédiatement sur LIPTINGEN en vue du nettoyage de la région de TUTTLINGEN que de fortes colonnes ennemies menacent dangereusement au sud en tentant la traversée du DANUBE et au Nord dans la région de SIGMARINGEN où elles ont réussi à prendre pied sur la rive droite (Voir annexe récit de la prise d'ÜBERLINGEN).
A 19H30, le nettoyage de la ville est un fait accompli et le Colonel commandant la garnison plus 150 hommes sont tombés entre nos mains.
Le Brigadier POLNARD de l'escadron de chars est grièvement blessé à la face par balle au bazooka. Le 3e Escadron termine le nettoyage de NUSSDORF. Dans la soirée le Colonel commandant le C.C.6 met en garde le 2e R.S.A.R. contre les éléments ennemis qui auraient traversé le DANUBE à l'ouest de HATTINGEN et lui donne l'ordre de s'éclairer vers l'ouest en direction de STOCKACH cependant qu'il donne au 4e Escadron l'ordre de s'éclairer à partir d'ENGEN, vers le N.O. et l'ouest.
A 21H35, le 2e Escadron sur l'ordre transmis par radio par le C.C.6 reçoit la mission de se  porter dans la région Nord de BITTELBRUNN, 7 km N.-N.O. de AACH en vue de renforcer le dispositif du 4e Escadron et d'empêcher les éléments ennemis traversant le Danube, de se porter vers l'est (ordre particulier N° 148 du Colonel commandant le 2e R.S.A.R.). Le 1er Escadron prend à sa charge pour la nuit les sorties S.E. et N.E. d'ÜBERLINGEN.

26 AVRIL 1945
 
Nuit calme.
Le Régiment passe aux ordres du colonel commandant le C.C.5. Le 1er Escadron est envoyé à METZINGEN où il est mis à la disposition du sous-groupement CHALAIN.
Les autres Escadrons par ordre du Colonel MOZAT sont remis à la disposition du Colonel commandant le 2e R.S.A.R. (ordre du C.C.5 le 26-4-45 à 12H30) (Ordre particulier N° 149 du 26-4-45 18H45). Le Colonel se rend auprès du Colonel MOZAT commandant le C.C.5 à STOCKACH qui a pour mission d'interdire entre DANUBE et Lac de CONSTANCE, les directions de STOCKACH - PFULLENDORF.
Malgré sa mise à disposition du C.C.5, le 2e R.S.A.R. reçoit à 16H20 du Colonel de La VILLEON commandant le C.C.6 l'ordre pour le 4e Escadron de tenir BLUMBERG - ZOLLHAUS et pour le 2e de faire tomber en les débordant les résistances qui l'arrêtent, sur le DANUBE à HINTSCHINGEN et HAUSEN.

27 AVRIL 1945

Par ordre particulier du colonel MOZAT commandant le C.C.5 en date du 27-4-45 4H45, le Colonel commandant le 2e R.S.A.R. disposant des 2e et 4e Escadrons engagés dans la région d'ENGEN (ordre du Général commandant la 5e D.B. en date du 27-4-45 3H10) du 2/1er REC et d'une compagnie de la Légion renforcée de 2 T.D. doit agir en direction de GEISINGEN en vue de réaliser l'encerclement de l'ennemi réfugié sur MÖHRINGER-BERG.
Il cherchera de plus la liaison avec le C.C.6 à LIPTINGEN et avec la 4e D.M.M. vers NEUDINGEN et THALEIM.
Un Escadron du 2e R.S.A.R. continuera à assurer la garde de la ligne atteinte dans la région d'ÜBERLINGEN, renforcé par le peloton, de mediums, 1 T.D. et une section de Légion du sous-groupement CHALAIN.
En fin de matinée, le 4e Escadron a pris KOMMINGEN et fait 180 prisonniers dont 8 officiers S.S.
Le Colonel se porte avec son P.C. à ENGEN où il arrive vers 10 heures après avoir laissé la garnison d'ÜBERLINGEN sous les ordres du commandant ROLAND. Il coiffe les divers éléments du C.C.5 mis à sa disposition par le Colonel MOZAT en vue du nettoyage d'ENGEN.
Vers 10H15, recevant les ordres radios directement du C.C.6 il adresse au Colonel MOZAT un C.R. tendant à demander :
1) - Si l'ordre d'opération N° 392/3/S était toujours valable.
2) - Si la 2e Compagnie du R.M.L.E. renforcée de 2 T.D. et le 2/R.E.C. était encore maintenue à sa disposition, en fonction de l'ordre précédent.
A cette heure la situation est la suivante :
1) - Le 4e Escadron de DORF a poussé des reconnaissances sur KOMMINGEN-BLUMBERG où il a pris contact dans la nuit.
2) - Le 2e se trouve prête à agir de WELSCHINGEN en direction de GEISINGEN.
3) - Le 2/R.M.L.E. à ENGEN surveille la direction de GEISINGEN.
4) - Le 2e R.E.C. ne s'est pas encore présenté.
5) - L'Escadron de chars légers du 2e R.S.A.R. est toujours à NENZINGEN.
6) - Le 3e Escadron d'A.M. n'a pas quitté ÜBERLINGEN.
7) - P.C. du Régiment : ENGEN
Vers 14H00 le ravitaillement d'essence sous les ordres du lieutenant MONTUORI est pris à partie par des détachements ennemis qui sillonnent les bois à 2 km Est d'ENGEN et dégagé par une A.M. du P.C. qui fait 15 prisonniers.
Vers 15H00 le sous-groupement dissous est remplacé par le sous/groupement DUCHELAS du C.C.5
Le Colonel et son P.C. reviennent à ÜBERLINGEN.

28 AVRIL 1945

Retour à LIPPERSTREUTE des 2e et 3e Escadrons en fin de soirée.
18H00 - réception de l'ordre d'opérations N° 12 du Général commandant la 5e D.B. daté du 28 avril.
19H30 - Il prévoit pour la journée du 29 la poussée du 2e R.S.A.R. flanc garde du C.C.5, en direction de SCHWARZENBERG.
Le débouché de la progression doit avoir lieu à partir de 6 heures.

29 AVRIL 1945
 
Situation générale :
A 14 heures, le 28 avril la 1ère D.B. a atteint WEINGARTEN et poursuit sa mission vers le S.E.
Mission de la 5e D.B.
Se lier par la gauche à la 1ère D.B. et poursuivre le dégagement du littoral nord du Lac de CONSTANCE en verrouillant dans un premier temps l'ARGEN, de WANGEN à LINDAU (C.C.4), et en attaquant dans un 2e temps d'ÜBERLINGEN en direction de FRIEDRICHSHAFFEN - LINDAU (C.C.5 flanqué en avant et au N de l'axe RAVENSBURG - WANGEN par le 2e R.S.A.R.
Exécution et répartition des missions du Régiment (ordre général N° 43)
Axe d'effort : FRICKINGEN - RAVENSBURG
1er temps :
a) le 4e Escadron, se gardant face au sud, reconnaîtra l'itinéraire FRICKINGEN - LEUSTETTEN - HEILINGENBERG - ILLMENSEE - PFRUNGEN - ZUSSDORF - RINGGENWEILER et sud de RAVENSBURG.
b) le 1er escadron : FRICKINGEN - BEUREN - ALTENBEUREN - UNTERSIGGINGEN - URNAU - KAPPEL - WINTERBACH et sud de RAVENSBURG.
c) le 3e Escadron : FRICKINGEN - HEILINGENBERG - ECKBECK  puis routes d'OBER-HOMBERG - LIMPACH - URNAU et DEGGENHAUSEN - WINTENHOFFEN - URNAU puis KAPPEL - WINTERBACH - sud de RAVENSBURG.
d) le 2e Escadron, en réserve sur l'itinéraire du 4e Escadron se déplacera derrière le P.C.
2e temps :
a) le 4e Escadron : route de RAVENSBURG - AMTZELL débouchera de RAVENSBURG après l'écoulement complet du C.C.4.
b) le 3e Escadron : RAVENSBURG - GRÜNKRAUT - BODNEGG - HASLACH, ESSACH et NEUKIRCH.
c) Le 1er Escadron : RAVENSBURG - carrefour 1500m N.O. de GRÜNKRAUT et OBEREISENBACH.
d) Le 2e Escadron : RAVENSBURG - BECKENRIED.
P.C. sur l'axe de déplacement du 4e Escadron.
A 14 heures, le 4e Escadron est stoppé devant WINTERBACH où il fait 15 prisonniers.
A 19 heures, il pousse sur HASLACH dont il a mission de garder le pont (Ordre N° 150).
Pendant que le 2e suivi du P.C. s'arrête de 10H à 15H à RINGGENWEILLER puis se porte ensuite sur GRÜNKRAUT. Le 3e Escadron reconnaît ECHBECK et DEGGENHAUSEN et s'arrête à KAPPEL jusqu'à 18 H d'où il rejoint WANGEN quelques instants plus tard après avoir libéré le Général commandant en chef les Forces Hollandaises en 1940 et 40 nationaux.
Le 1er reconnaît BEUREN et UNTERSIGGINGEN, puis tombe à 12 heures au contact d'un P.A. allemand tenu par 150 S.S. et 2 canons aux abords même de MARKDORF.
Le C.C.5 avec l'Escadron CONDE doit prendre contact dans cette dernière localité, fait tomber cette résistance dans la soirée, en liaison avec l'Escadron du régiment qui rejoint WANGEN vers 18heures.
A la même heure, le P.C. rejoint AMTZELL où s'est installé le Colonel LECOQ Cdt le C.C.4.
Les Sous-lieutenants LAMY, CANIOT et DEMERSON sont promus lieutenants à compter du 25 décembre 1944.

30 AVRIL 1945
 
Par ordre particulier N° 151, le Capitaine commandant le 3e Escadron est chargé de reconnaître l'axe WANGEN - OBERSTAUFEN couvert au nord par le 1er qui reconnaîtra l'itinéraire : WHOMBRECHT - SURGEN - STEINGADEN - RÖTHENBACH - ALLGÄU - SCHÖNAU - LINDAU.
Il amorce son mouvement vers 7 heures et voit le Peloton SAUVEBOEUF accroché à 10H devant WHOMBRECHT.
Une patrouille de liaison avec la 1ère D.B. envoyée vers ISNY et KLEINWEILER trouve la route libre, (ordre particulier N°152).
Vers 14 heures ce même escadron reçoit l'ordre (ordre particulier N° 153) de se porter sur LINDENBERG et de découpler ensuite 2 patrouilles vers RIEDHIRSCH et ELLHOFEN, cependant que le 3e et le 4e poussent sur STAUFEN par OBERREUTE le 1er et RÖTHENBACH pour le second.
P.C. du Régiment : HEIMENKIRCH.
Le travail de la journée se solde par 400 prisonniers contre un blessé du 3e Escadron.

PERTES PENDANT LA PERIODE DU 1er AU 30 AVRIL

I : TUES et blessés morts à l’hôpital

Escadron NOM Prénom
Grade Date Lieu Inhumé à
3e GUILLAUME Robert M.d.L. 18-4-45 Gutlingen Warth
3e ESCONOBIET Gabriel 2e Cl. 18-4-45 Gutlingen Warth
3e MARTIN Raymond 1ère Cl. 18-4-45 Gutlingen Warth
E.H.R. TROJEAN   Aure 2e Cl. 18-4-45 Wildberg Warth
3e GALZAGORY Jean  1ère Cl. 18-4-45 Wildberg Aftensteig
2e RONOT André Capitaine 19-4-45 Schonaich Tuttlingen
2e DAUFFARD Georges Brig. 19-4-45 Schonaich Schonaich
4e MONTES Lucien M.d.L 19-4-45 Sulz Etringen
3e HAMID TAYEB  Ould Mektar 2e Cl.. 19-4-45 Guttlingen Altensteig
4e PONS
Roger 1ère Cl. 
19-4-45 Sulz Altensteig
3e HADENGUE Michel
2e Cl. 19-4-45
Wildberg Altensteig
3e SPIRETI Alexandre
2e Cl. 19-4-45 Gutlingen Altensteîg
2e LALLEMAND Marcel Adjt 28-4-45 Schonaich Schonaich
4e SIMON Paul 2e Cl. 25-4-45 
Hattingen
Tuttlingen
4e ATLAN René 2e Cl. 27-4-45
Tengen Tengendorf
3e ROCHIETA Joseph-François 2e Cl. 28-4-45 Gutlingen Karlsruhe
2e CILLI Joseph 2e Cl. 20-4-45
Eschterdingen
 
1er POLNARD Jean Brig. 25-4-45 Uberlingen  


II : BLESSES

Escadron NOM Prénom Grade Date Lieu
2e BABEL René 2e Cl. 3-4-45 Ludwigshafen
4e DEVAUX
Jacques 2e Cl. 3-4-45
Neulusheim
1er ETIENNE Jacques 1ère Cl. 10-4-45 Karlsdorf
3e BONMARCHAND Emile 2e Cl. 10-4-45
Gultlingen
3e DUMAS Jean-Emile 2e Cl. 18-4-45 Gultlingen
3e GARSON
André
2e Cl. 18-4-45
Gultlingen
2e MOHAMED BEN CHEIKH 
  2e Cl. 18-4-45 Gultlingen
3e BADRANI ATTALAH BEN MOKTAR  
Brig 18-4-45 Gultlingen
3e ALLIAS Antoine Brig. 18-4-45 Wildberg
4e MARTIN Auguste
Brig. 18-4-45 Sulz
4e CASTELLA Olivier 2e Cl. 10-4-45 Sulz
4e CAZEAUX 
René
2e Cl. 18-4-45
Sulz
4e PAYS Antonin 2e Cl. 18-4-45 Sulz
4e BONNAL Henri 
2e Cl. 18-4-45 Sulz
4e GUILLET Yvon Brig. 18-4-45 Sulz
4e ORFILA Gilbert 1ère Cl. 18-4-45
Sulz
4e DECAEN 
  M.d.L. 18-4-45 Sulz
EHR
DEROUARD
Jean
2e Cl. 18-4-45 Sulz
2e CREUSOT Martial Brig.
19-4-45 Birkenfeld
2e ANDRIEUX Marc 2e Cl. 19-4-45 Schonaich
2e d'ASTORG Philippe M.d.L. 18-4-45 Schonaich
2e MARTINEZ Roland
2e Cl. 19-4-45
Schonaich
2e MYIN Marcel   2e Cl.  19-4-45 Schonaich
2e  FAMENIAS Marcel  Brig. 19-4-45 Schonaich
4e BEAUSSIER Pierre Brig. 19-4-45 Schonaich
4e AVRONSARD Marcel Brig. 19-4-45 Sulz



1er MAI 1945
 
A 7h30, le P.C. du Régiment se porte à SIMMERBERG, cependant que le 2e Escadron se rend à OBERSTAUFEN et que le 3e poursuit sa reconnaissance en direction de AACH.
Le Capitaine CASTEL prend le commandement du 2e Escadron.
Le Capitaine DORELLI prend le commandement de l'E.H.R.

2 MAI 1945

Par ordre particulier N° 154, le 3e Escadron reçoit l'ordre de reconnaître l'axe STAUFEN - SCHWARZENBERG, afin de couvrir le mouvement du C.C.5 qui agit de BREGENZ vers FELDKIRCH, en se gardant face à l'est et en prolongeant l'action du Groupement SIMON qui se porte de LINDENBERG sur ALBERSCHWENDE.
Dans l'après-midi, le 3e tombe sur une série de 3 ponts détruits par l'ennemi sur la rivière VOLGEN qui borde AACH, et ne peut engager ses blindés au-delà.
La Base serre sur WANGEN venant de RAVENSBURG.

3 MAI 1945

La 2e D.I.M. et 4e D.M.M. vont prendre à leur compte le nettoyage de l'ALBERG pendant que le C.C. 5 pousse au-delà de BREGENZ vers DORNBIRN où il est chaleureusement accueilli par les Autrichiens.
Le Lt-Colonel de CHABOT détaché au C.I.A.B. N°1 est affecté au 7e R.S.A. dont il prend le commandement.

4 MAI 1945
 
R.A.S.

5 MAI 1945

Le 3e Escadron à 1 km de KRUMBACH est dépassé par l'infanterie de la 4e D.M.M.
Le Colonel se rend l'après-midi au P.C. de l'armée à LINDAU.
Le Sous-lieutenant DOBRENN est affecté au service cinématographique des armées.

6 MAI 1945

Le 3e Escadron revient cantonner à WEILER.

7 MAI 1945
 
Les hostilités cessent à 01H00 le 8 mai.

Source : Archives SHAT Vincennesl


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