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JEAN DE LOISY (1916 - 1944)
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Second enfant d’une famille de sept, né de parents dijonnais le 14 février 1916 au château de Lannigau, commune de Taule (Finistère), alors que son père, Commissaire de la Marine, est en poste à Brest.Bachelier ès-mathématiques à moins de seize ans et demi, prépare à l’école Ste-Geneviève de Versailles d’abord le concours d’entrée à l’École navale, puis celui de l’École spéciale militaire de St-Cyr. Admis à l’E.S.M. de St-Cyr en 1937 (Promotion Marne et Verdun), il en sort dans la cavalerie en 1939. Participe à la mobilisation à la mise sur pied du 15e Régiment de Dragons Portés puis, après un stage à Saumur, est affecté au 2e Régiment de Cuirassiers à la 3e D.L.M., avec lequel il fera campagne en Belgique et en Flandre en mai 1940 et participera activement à la victoire sans lendemain de Gembloux (citation à l’ordre de l’Armée). Évacué avec les derniers éléments de son régiment de Dunkerque, le bateau qui le transporte sombre en Mer du Nord. Il aborde néanmoins en Angleterre, d’où il regagne la France pour participer à des combats sur la Loire (citation à l’ordre de la Brigade). Dès 1940, il demande et obtient son affectation au 1er Spahis à Alep, puis à une unité méharienne aux frontières orientales de la Syrie. La 3e Compagnie du Désert à laquelle il appartient prend part aux combats contre les troupes anglaises en juin/juillet 1941. Blessé, il est évacué sur l’hôpital à Alep. A sa sortie, il est rapatrié et affecté pour quelques mois au 12e Cuirassiers à Orange, qu’il quitte à la fin de 1941 pour l’Algérie, où il est affecté en qualité d’instructeur à l’École de Cavalerie d’Hussein Dey. C’est là que le trouve l’invasion anglo-américaine de novembre 1942. Il se bat, est blessé . . . puis bien soigné par les Américains. Rétabli, il est envoyé sur le front de Tunisie dans les rangs de la Brigade Légère Mécanique. La Médaille coloniale «Tunisie 1942/43» lui est décernée. A la constitution de la 1ère D.B., il est affecté au 2e Chasseurs d’Afrique. Il commande un peloton du 4e Escadron quand son régiment débarque en septembre 1944 à St-Tropez. En septembre 1944, Jean de Loisy a eu la possibilité de se rendre à la maison familiale voir son père souffrant. Du 25 septembre au 3 octobre, il tient défensivement les sorties nord-est de Lure. En octobre, à Servance, il soutient efficacement l’infanterie qui attaque La Pille malgré les tirs violents de l’artillerie ennemie. Du 14 au 16, il brise, par ses feux, plusieurs contre-attaques ennemies et brûle un certain nombre de véhicules et dépôts de munitions au Carrefour de la Pille, les pentes de la Chaumière et du Château Lambert. Le dimanche 8 octobre, il demande à l’aumônier Schneider de célébrer une messe en plein air pour son peloton, car il était un croyant convaincu et un chrétien pratiquant. Le 20 octobre, il a la joie de voir arriver son jeune frère François, qui est aussitôt enrôlé dans son régiment. Du 21 au 25 octobre, il appuie à Travexin les parachutistes sous un violent feu ennemi. Le 17 novembre, il attaque avec son peloton les Petits Banz, puis la crête dominant Berche, pour passer la nuit à Ecot. C’est là qu’il apprend que Montbéliard est tombé et qu’il pourra foncer sur Delle pour exploiter la situation. Mais l’ennemi résiste, et c’est seulement vers 13 heures du 18 novembre qu’il pourra déboucher de Courtelevant. Après une demi-heure de baroud, le lieutenant de Loisy estime l’axe libre et fonce sur Bisel. Mais un nouveau combat s’engage, et il lui a fallu une bonne demi-heure pour tout nettoyer et ouvrir la route. Après Bisel, nouveaux combats à Feldbach. Mais, pour ne pas perdre le bénéfice de la surprise, il fonce en avant sur Waldighoffen, jetant l’affolement parmi les troupes allemandes. A 15h45, son peloton d’avant-garde est à Oberdorf. A 16h20, à Hundsbach, il reçoit du commandant Gardy l’autorisation de pousser par Helfrantzkirch sur Rosenau. Le 20 novembre, le lieutenant de Loisy se trouve à Blotzheim-la-Chaussée pour barrer la route Bâle - Neuf-Brisach, sur laquelle les Allemands se replient. Le 21 novembre se déroulent les combats de Mulhouse. Au pont de la Doller, le char du lieutenant de Loisy est touché par un bazooka et tombe en panne, son patin étant casse. Avec un char de soutien, le lieutenant de Loisy appuie l’infanterie et entre dans la caserne Coehorn en combattant jusqu’à épuisement de toute munition. Le 22 novembre, il patrouille dans la région d’Illzach. Le 23 c’est l’attaque de la caserne Lefebvre où deux sections d’infanterie sont encerclées dans la cour alors qu’une troisième section a été clouée au sol avec pas mal de morts et de blessés. Les chars reçoivent alors l’ordre de dégager, et le lieutenant de Loisy part en tête de son peloton et entre dans la cour de la caserne. Arrivé à la hauteur de l’angle du bâtiment, un coup de bazooka arrache la tourelle et tue le lieutenant de Loisy. Quelques secondes après, un deuxième coup de bazooka met le char en flammes. De son char, le chef Laroche protège par son feu la sortie de l’équipage. Seul de Loisy ne sort pas. Le brigadier Cormy, grièvement blessé, tombe à 50 mètres du char. Pignero est également blessé. Benes et Bevillon sont indemnes. Le char Austerlitz reste à l’endroit même où il a été immobilisé, comme témoin de la mort héroïque du lieutenant de Loisy et de son équipage. |