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349e Compagnie Autonome de Chars de Combat
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La compagnie quitte Aubigny sur Nère le 17 mai et va toucher son matériel à Satory. Elle s'y forme en 2 jours, puis repart le 21 au soir et rejoint la deuxième D.C.r. dans la région de Roye.
Le 24 mai la compagnie arrive à Roiglise. Elle participe à l'attaque du pont de Brie précédée par des chars R 35.
Un char est détaché avec une section de chars légers pour attaquer Pargny.
Elle traverse Villers-Carbonnel, patrouille dans ce village et se porte enfin au Pont de Brie. L'ennemi ne manifeste sa présence que par un tir d'armes antichars à l'entrée de Villers-Carbonnel.
Dans la nuit suivante, la compagnie est engagée sur le pont d'Epenancourt. L'opération se fait sans difficulté pour les chars.
Dans la nuit du 25 au 26, la compagnie participe à l'attaque du pont de Saint-Christ. La réaction ennemie est beaucoup plus forte.
La compagnie se regroupe à Etalon puis effectue pendant huit jours divers mouvements, souvent contradictoires avant de participer à l'attaque du 4 juin sur Abbeville.
Le sous-lieutenant Richard disparaît avec son équipage à Abbeville le 4 mai 1940.
Engagements :
Villers-Carbonnel, Pont de Brie, Epenancourt, Saint-Christ, Licourt le 24 mai
Pont d'Epenancourt nuit du 24 au 25 mai
Pont de Saint-Chist, nuit du 25 au 26 mai
Bataille d'Abbeville : 4 juin
Armistice : Compagnie stationnée au Chatenet près de Limoges
525 ECKMUHL
516 AUGON (?) Détruit à Abbeville le 4 juin 1940
517 ESSLINGEN Détruit au Pont de Saint Christ le 26 mai 1940.
518 ALGER
519 AUSTERLITZ
520 AUERSTAEDT
521 ELCHINGEN
522 EYLAU Détruit à Abbeville le 4 juin 1940
523 FLEURUS Détruit à Abbeville le 4 juin 1940
524 HOHENLINDEN Détruit à Abbeville le 4 juin 1940. Aide pilote chasseur Sélinier
525
Rapport Lieutenant Barst chef du char HOHENLINDEN
L'intéressé participe le 24 à l'attaque du Pont de Brie. Il traverse Villers Carbonnel, patrouille dans ce village et se porte enfin au Pond de Brie. L'ennemi ne marque sa présence que par un tir d'un antichars à l'entrée de Villers Carbonnel.
Dans la nuit suivante, l'intéressé est engagé sur le pont d'Epenancourt. L'opération se fait sans difficulté pour le char.
Dans la nuit du 25 aux 26, l'intéressé participe à l'attaque du pont de Saint Christ. La réaction ennemie est beaucoup plus forte. La compagnie se regroupe à Etalon puis effectue pendant huit jours divers mouvements, souvent contradictoires avant de participer à l'attaque du 4 juin sur Abbeville. L'intéressé ne participe pratiquement pas l'attaque, son char qui a été emprunté par son capitaine et détruit au cours de l'action. Il effectuera la retraite sans commandement.
Rapport du Lieutenant Derickre, chef de section
24 mai 1940. La section arrive Roiglise. Elle doit attaquer Epenancourt sous les ordres directs du commandant de compagnie précédée par des chars R 35. Un char est détaché avec une section de chars légers pour attaquer Pargny. Les chars R 35 étant arrêtés dès Morchain, les chars B restant sont engagés.
En fait, seul le char du chef de section se porte à 1200 mètres en avant ; il n'est pas suivi et revient. Il repart après avoir pris contact avec des éléments du 17e B.C.P., gagne la crête, il est attaqué à bout portant par une arme antichars qui met hors de service sa mitrailleuse et blesse le pilote. L'arme antichars est démolie au 75. L'infanterie n'a pas suivi le char. Une batterie de 77 prend le char à partie, le char revient à hauteur du PC de son capitaine et gagne Nesle. Il ne lui reste qu'une demi-heure d'essence ; il va se ravitailler à Roiglise où est le PC de la 2e D.C.R.
Il est chargé le soir d'organiser une compagnie mixte (une section B, une section H, une section R) qui doit se rendre à Potte à la disposition du commandant Masséna. Il y arrive à 21 heures précédant sa colonne et y apprend qu'il doit attaquer à minuit. L'heure de l'attaque est reportée à une heure en raison de l'insuffisance du clair de lune.
25 mai : l'opération a pour objet d'enlever de nuit les ponts de la Somme. L'intéressé reprend sa section (réduite à deux chars) et doit enlever Bethencourt accompagné par une section de chars légers et un peloton de chasseur. La nuit étant assez sombre, il est très difficile de diriger les chars. Le détachement arrive toutefois devant Bethencourt, il pénètre sans rencontrer grande résistance et parvient au pont qui est détruit. Peu après des éléments d'infanterie prennent le village à leur charge.
26 mai : une nouvelle attaque de nuit est effectuée sur Saint Christ. À 1 heure, l'intéressé a toujours deux chars. La résistance ennemie est plus vigoureuse. Les chars sont pris à partie dès qu'ils dépassent Marchelepot. Cependant l'opération réussit, le pont de Saint Christ est trouvé détruit.
L'intéressé répare son matériel jusqu'au 29 mai. Il ne sera pas engagé dans l'opération d'Abbeville ni dans les opérations ultérieures en raison des avaries de son char.
Rapport de l'aspirant de Bar de la Garde
Etant stationnée dans la haute forêt d'Eu à Rieux, sud de Blangy, avec mon char B1 bis n° 520, en réparation à l'atelier de ma compagnie (349e) ; l'ordre de déplacement fut donné à cette section, de faire mouvement en direction du sud sur Marseille en Beauvaisis, sous les ordres du lieutenant Charreron.
Deux colonne furent formées :
I° échelon sur roues : camions atelier. Magasin. Essence.
II° échelon sur chenilles comprenant :
4 chars B1 bis
2 tracteurs
L'itinéraire fixé était : Rieux - Blangy - la rive gauche de la Bresle, par Nesle, Sénarpont, St Léger sur Bois, nationale 320, Aumale, nationale 316, Abancourt, Feuquières et Marseille en Beauvaisis.
Départ dans la nuit 5 juin à 22 heures.
Ma position dans la colonne était la dernière, le char précédant commandé par le sous-lieutenant Gibouins se trompe d'itinéraire et à l'aube du jeudi 6 juin nous nous trouvâmes à Guémicourt sur la nationale 15B à 5 km 500 au nord d'Aumale. Le sous-lieutenant Gibouins, partit dans la 202 de l'unité qui venait à notre rencontre, pour retrouver le chef de colonne : Lieutenant Charreron. En partant, il me pria de camoufler les 2 chars et les 2 tracteurs en attendant son retour. Ce qui fut fait dans les bois environnants. Un planton fut mis par mes soins sur la route N 15B. Ayant stationné toute la journée à l'abri des vues aériennes, la colonne qui restait sous les ordres fut mise en route à la tombée de la nuit en passant La Bresle à hauteur de Guémicourt pour éviter Aumale qui fut fortement bombardé dans l'après-midi de la même journée, ainsi que la portion de route comprise entre Guémicourt, pour éviter Aumale qui fut très abîmé et que les tracteurs n'auraient pu franchir.
Je dirigeai ensuite colonne sur le sud d'Aumale à Gaillefontaine. Je ne pus franchir la Bresle, l'armée anglaise ayant fait sauter tous les petits ponts une heure avant mon passage. Je pris donc la décision de continuer sur Gaillefontaine, où j'étais camouflé des vues aériennes, au nord de ce village, vers quatre heures du matin. Les deux chars avaient environ 1h30 d'essence et manquaient de ricin. 50 l étaient nécessaires pour continuer la route sans risque de dégâts matériels ou de grippage.
Vers huit heures, je rencontrai une camionnette du 47e bataillon qui descendait sur Chauneuil près de Beauvais, rejoindre son unité. Je pris la décision de laisser mes chars en station sous les ordres d'un sous-officier et d'emprunter ce véhicule pour que celui ci me dépose à Marseille en Beauvaisis. Mon unité n'y étant pas, je continuais donc que jusqu'à Chauneuil, stationnement du 47e bataillon où j'arrivais vers midi.
Le bataillon mit à ma disposition une camionnette et 750 l d'essence et 100 l de ricin, mais je ne pus repartir avant 17 heures, la section essence étant à Gisors.
Les derniers renseignements donnés comme certains, la présence d'automitrailleuses ennemies à Gournay en Brie. Je pris donc comme itinéraire l'ouest de Gournay en direction d'Argueil. J'arrivais dans ce village vers 19 heures, et là je fus arrêté par un officier d'infanterie qui ne voulut pas me laisser passer et sur mon insistance, m'envoya prendre des renseignements au PC de la 19e D.I. à Fry (3 km ouest d'Aumale).
Là, un officier d'état-major ne dit que l'infanterie décrochait et que des auto mitrailleuses ennemies se trouvaient dans Forges les Eaux (à 8 km au sud de Gaillefontaine, point de stationnement de ma colonne).
Je revins à Argueil et rencontrai un tracteur Somua et une camionnette cuisine du 47e bataillon que je pris sous mes ordres pour redescendre sur Ayens le Forest et aller prendre des ordres au PC des chars de la Xe Armée.
Je ne pus le faire dans cette même soirée, étant obligé par la régulation routière de suivre la colonne en direction de Pont Saint Pierre que j'atteignis vers 23h30 et où un gendarme dirigeait les isolés sur Les Andelys et Gaillon.
Voulant faire l'impossible pour essayer de rejoindre mes appareils, je pris la décision de coucher dans le bois.
Le lendemain matin, samedi 8 juin, je me rendis à état-major des chars de la Xe Armée pour lui demander des ordres et en lui rendant compte que j'avais vu passer à Pont Saint Pierre six chars H 39 et une camionnettes du 27e bataillon de chars.
Je reçus de M. le colonel Salvagniac, commandant des chars de l'armée, l'ordre suivant :
1ère Armée P.C. 8h45 le 8 juin 1940
commandement des chars
état-major ORDRE n° 25
L'aspirant de Bar, de la 349e compagnie est chargé de diriger sur le P.E.B. 10, à Bresville, les trois véhicules (1 tracteur Somua, 1 camionnette roulante, 1 camionnette) qui était sous ses ordres stationnés à Pont Saint Pierre.
Il se mettra en outre immédiatement à la recherche de la colonne du 27e bataillon comprenant : six chars H 39 et 1 camionnettes qu'il a vu passer à pont saint Pierre à 7 heures 45 et se dirigera également sur Bresville où ces chars seront immédiatement pris en réparation.
Le colonel Salvagniac commandant
P.I. les chars de l'armée
Cet ordre fut exécuté dans la journée du samedi 8 juin et dans la soirée de cette même journée je remettais à M. commandant mécanicien Perrier, commandant le P.E.B. 10 :
6 chars H 39, une camionnette Citroën du 27e bataillon,
1 tracteur, une camionnette cuisine, une camionnette Citroën du 47e bataillon.
Le commandant du parc garda le matériel, personnel, ainsi que moi-même jusqu'au 25 juin 1940, date à laquelle je fus fait prisonnier.
Sources : Archives du SHAT Vincennes.