347e Compagnie Autonome

  de Chars de Combat

 

                

La compagnie est constituée du 15 au 19 mai 1940 à Versailles sous le commandement du capitaine Legraverend. Constituée officiellement le 17 mai. Elle quitte Versailles dans la nuit du 19 au 20 mai en direction de Pierrefitte où elle passe la nuit et la journée du 20. A partir de cette date, les déplacements des chars s'effectuent sur chenilles. La compagnie laissera 6 chars en panne au cours des déplacements.
Dans la nuit du 20 au 21, la compagnie se porte dans la forêt de Senlis où elle reste jusqu'aux 22.
Le 22 mai, à 13 heures, la compagnie reçoit un ordre la rattachant à la 2e D.C.r. (P.C. à Orruy).
À 22 heures, la compagnie quitte la forêt de Senlis pour Gury.
Ce mouvement est gêné par l'encombrement des routes et la colonne de chars ne dépassera pas Henevillers.
23 mai : à 20 heures la compagnie fait mouvement vers le Plessier de Wangny. Elle y reste jusqu'au 27 mai.
28 mai : à 18 heures, la compagnie se met en route pour Guerbigny. Elle est rattachée au 8e bataillon de chars. À 23 heures elle quitte Guerbigny pour Quiry le Sec.
29 mai : La compagnie arrive à cinq heures et en repart à 10 heures pour Bonneuil les Eaux où elle arrive à 15 heures. À 16 heures elle repart en sens inverse pour Estrainvillers qu'elle atteint à deux heures le 30 mai.

La compagnie séjourne les 30 et 31 à Estrainvillers.
1er juin : la compagnie part à 0 heures pour Lignières qu'elle atteint à 4h30. À 21 heures elle repart pour le bois de Neuville sur Leuilly.
2 juin : le bois est atteint à 5 heures. La compagnie repart le soir même à 23 heures et gagne les bois de la Cavette.
3 juin : la compagnie se porte à partir de 22 heures sur Grebaumesnil pour y prendre des positions de départ. Il reste trois chars sur 14. Ils sont mis à la disposition du 8e bataillon de chars pour former une compagnie de marche qui participera à l'attaque du 4 juin sur Abbeville. Les cinq autres chars B sont envoyés à l'élément d'atelier en forêt d'Eu pour réparation.

Le lieutenant Fèvre commande l'élément d'atelier.
Le lieutenant Philibeaux prend le commandement de l'échelon qu'il ramènera par étapes jusqu'à Montfayon (Creuse).
Dans la journée du 5 juin, les chars PROVENCE, VENDEE, NANCY sont réparés. Le 6 juin à 20h, l'échelon est replié en direction de … où l'élément reste encore le 7 juin conduit par le sous-lieutenant N…
Le char PROVENCE remorque le NIVERNAIS, le VENDEE remorque le BEARN, le NANCY remorque
Le 9 juin le VENDEE tombe en panne. Le pilote Grenier et l'aide pilote sont tués par un fusil mitrailleur français qui croit avoir affaire à un char ennemi. Le sergent Lafleur est blessé.
Le 10 juin le char PROVENCE est détruit par un antichar allemand et le personnel est fait prisonnier à Rozay.
Le 12 le sous lieutenant Berlin et le sergent Noret sont faits prisonniers à Saint Valéry en Caux en même temps que tout ce qui reste de la 2e D.C.r.

Personnel

Le personnel est composé des éléments les plus disparates (Ecole des chars, 505e , 106e et 108e bataillons, dépôt 503 et 511) dont 50 % sont totalement inexpérimentés.
Effectif : 230 sous-officiers, caporaux et chasseurs
1 section de commandement
4 sections de combat
1 section d'échelon
1 élément d'atelier de bataillon
L'encadrement composé uniquement d'officiers de réserve était de première qualité.


Matériel

 

13 chars, 10 chars B1, 3 chars B1 bis. (effectifs indiqués par le rapport du Lt Philibeaux mais le rapport du Cdt Girier indique 14 chars).

371 AVIZE
119 BEARN
117 VENDEE
133 NIVERNAIS
109 NANCY détruit le 9 juin à Mesnières
111 DUNKERQUE détruit le 8 juin à Neuvy sur Loeilly
110 BELFORT
103 LORRAINE
403 CRECY au MONT Lieutenant Blondelet détruit le 4 juin à Abbeville
106 METZ
118 AUVERGNE
121 BOURGOGNE
251 FANTASQUE détruit le 6 juin à Rambures

58 véhicules sur roues.
Le matériel char était du matériel d'instruction déjà usé. Il en est résulté que trois chars seulement sur 14 sont arrivés à pied d'œuvre pour l'attaque d'Abbeville.
Les échelons restants constitués par du matériel neuf ont donné toute satisfaction à l'exception des sides Terrot.

Mouvement de l'unité.
La compagnie s'est usée sur la route. Son matériel était en panne, au bout de course lorsqu'elle est arrivée à pied d'œuvre pour être engagée. Le personnel roulait la nuit et passait sa journée à réparer et à remettre en état le matériel.
Lors du repli de l'échelon, les attaques aériennes ont occasionné des pertes sensibles (deux tués, cinq blessés, quatre véhicules détruits).

Rapport du capitaine Legraverend commandant la 347e CACC
Le détachement Berlin
Le 3 juin 1940, cinq appareils de la 347e compagnie de chars de combat, de la 2e Division Cuirassée, ne peuvent pas prendre part à l'attaque de la tête de pont d'Abbeville le 4 juin, en raison de leur mauvais état mécanique. Ils sont envoyés pour réparation à la compagnie d'échelon 8/15 installés en haute forêt d'Eu.
Le 5 juin, sous la menace de la poussée ennemi, la C.E. 8/15 doit évacuer la haute forêt d'Eu alors que les cinq chars ne sont pas remis en état. Les équipages, sous la direction du sous-lieutenant Berlin et de l'adjudant chef Kouton, ne voulant pas abandonner leurs chars, travaillent jour et nuit pour les remettre en état, malgré les bombardements répétés de l'aviation (6 juin : cinq heures, 15 heures, 18 heures, 21 heures).
Dans la nuit du 6 au 7, n'étant plus couverts par aucune troupe, les chars se replient, trois seulement pouvant rouler par leurs propres moyens, doivent remorquer les deux autres.
La lenteur obligée de leur marche ne leur permet pas de rejoindre les éléments arrière de la 2e D.C.r.. La rapidité de la progression et la nuit les poussait vers la côte en direction de Forges les Eaux - Rouen.
A Neamères, le char NANCY tombe en panne de terrain et doit être abandonné. Son équipage (adjudant chef Mouton, sergent Rosquoët, caporaux Lapierre et Monteau) le fait sauter et réussit à rejoindre la compagnie au sud de Paris, par Rouen, le Havre et le bac du Hode.
Complètement isolé de la division, le sous-lieutenant Berlin se met le 9 juin à la disposition de l'état-major de la cinquième division de cavalerie qui le charge d'organiser la défense de son P.C.
Les chars BEARN, NIVERNAIS qui ne peuvent plus rouler par leurs propres moyens, sont disposés à la corde est de la forêt de Saint Saëns, devant Martincamp. Les pilotes (sergents Lecaffeux et Baddoin, caporal-chef Noumier) assurent la défense de ce point d'appui, avec les armes des chars et de concert avec un peloton du 12e chasseurs à cheval. Le 10 juin à neuf heures, l'ordre de repli est donné. Ils font sauter les deux chars et s'assurent de leur destruction totale ; ils tentent de se sauver mais trouvent tous les ponts de la Seine sautés et les rives gardées. Ils se cachent chez des paysans, mais sont finalement capturés, le 22 juin.
Les chars VENDEE et PROVENCE assurent la défense du P.C. des Petites Tentes dans la forêt de Saint Saëns (5e division de cavalerie).
Le 9 juin le VENDEE tombe en panne. Pendant que les équipages tentent de dépanner il est pris sous le feu d'engins motorisés.
Le char PROVENCE formant équipage avec le VENDEE est engagé deux fois dans la journée du 10 juin pour repousser l'avance de l'infanterie. Il est incendié en fin de journée par les antichars ennemis. Son équipage est fait prisonnier peu après.

Sources : Archives du SHAT Vincennes.

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