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         49e BATAILLON DE CHARS DE COMBAT

 

 

 

 

 

Unité constituée le 16 janvier 1940 à Bourges, avec du personnel provenant du dépôt 511 et armée de chars B1 bis.

 

ENCADREMENT

Chef de Bataillon PRECLAIRE, Commandant le bataillon. Capitaine MACÉ de GASTINE, Chef d'Etat-Major. Lieutenant LAINÉ, Officier Technicien. Lieutenant de FROMENT, Officier de Renseignements. Sous-Lieutenant NOUHANT, Officier des Transmissions. Sous-Lieutenant CHARPENTIER, Officier chargé des Détails.
 
 
1ère COMPAGNIE 2e COMPAGNIE 3e COMPAGNIE COMPAGNIE D'ÉCHELON
Capitaine AULOIS
Lieutenant AUBERTIN
Sous-Lieutenant RAYNAUD
Lieutenant PANTOU
Lieutenant DOMECQ
Sous-Lieutenant STOLTS
Lieutenant VALOIS
Sous-Lieutenant ROHON
Lieutenant RANDOUIN
Lieutenant DUMONT
Lieutenant MEILLHAN
Sous-Lieutenant GODINAT
Lieutenant JACQUELIN
Sous-Lieutenant NAU
Sous-Lieutenant GARNIER
Lieutenant HAPPERT
Sous-Lieutenant SARTON
Sous-Lieutenant BARTHÉLEMY
Lieutenant CARPENTIER
Lieutenant CARAVEO
Lieutenant REMOISSENET
Sous-Lieutenant MAXENCE
Lieutenant FORT
Sous-Lieutenant KLEIN
Sous-Lieutenant RONOU
Lieutenant LAHAYE
Sous-Lieutenant LESCLAUX
Lieutenant FONT
Sous-Lieutenant de GRASSET
Adj.-Chef SIMON
Capitaine BRUNO
Lieutenant PRUGNIOT
Lieutenant MILLET
Lieutenant PICARD
Lieutenant TOURNIER
Lieutenant BREYNAT
 

L'histoire du 49e Bataillon s'établit en trois périodes.

 

I. - 22 JANVIER - 12 MAI 1940

22 JANVIER. - L'Etat-Major, la Première Compagnie et la CE sont cantonnés à Fussy (Cher), les deuxième et troisième au quartier Carnot à Bourges.
 
26 JANVIER. - Le bataillon va stationner à Argent-sur-Sauldre (Cher).
 
25 MARS. - Il est affecté à la 3e DCR (5e demi-Brigade).
 
31 MARS. - A Gien, la Première Compagnie et une partie de la Compagnie d'Échelon embarquent sur voie ferrée.
 
Le 1er AVRIL. - Même opération pour les 2e et 3e Compagnies.
 
2 AVRIL. - Le dernier train embarque la seconde fraction de la Compagnie d'échelon.
 
3 AVRIL - 12 MAI. - Après débarquement dans la région Rémoise, les unités vont stationner : EM et 1ère Compagnie à Beaumont-sur-Veste, 2e et 3e Compagnie et CE à Prunay.
 

II. - 13 MAI 1940 - 8 JUIN 1940

13 MAI. - Le bataillon est alerté. Les détachements précurseurs partent immédiatement à destination de Le Chesne. Au soir, tous les éléments sur chenilles font mouvement par l'itinéraire Ferme Milan, Mazagran, Vouziers, Bois du Chesne.
A partir de Vouziers, le mouvement des colonnes est très ralenti par le reflux des réfugiés ainsi que des nombreux éléments en désordre de la 55e D.I.

14 MAI. - Au jour, le bataillon stationne dans les bois 2 km au sud de Le Chesne et à midi, le mouvement est repris par le Chesne, Les Grandes Armoises pour se porter dans la région sud de Stonne. Un bombardement aérien entre Le Chesne et la Cote 166 crée un embouteillage indescriptible au pont de Le Chesne.
Le bataillon reçoit mission de se porter vers Stonne et de se mettre à la disposition du 67e R.I. en vue d'interdire la pénétration d'engins blindés ennemis en direction des bois de Mont-Dieu, de l'étang Fourchu et du bois de Raucourt. En fin de journée, la situation est confuse, des coups de feu partent du village.
A 20h45, le bataillon est établi en stationnement gardé au sud de Stonne, lorsqu'il est avisé que l'ordre primitif est annulé. Le bataillon est mis à la disposition du 91e RI (sous-secteur ouest de la 3e DIM) dans les conditions suivantes :
Une Compagnie (1ère), doit se porter dans la région nord-est de la ferme de la Tuilerie (route Tanay-Chemery).
Une Compagnie (2e) vers le château du Mont-Dieu.
Une Compagnie (3e), vers la Grange au Mont.
P.C. B.C.C., Ferme de la Tuilerie avec P.C. 91e R.I.
Le bataillon reçoit le renfort de cinq chars du 45e BCC (trois de la 1ère et deux de la 2e).

15 MAI. - Au lever du jour, après avoir recomplété les pleins d'essence, les compagnies se portent aux emplacements prescrits ; la dispersion des unités et la diversité des missions qu'elles vont recevoir vont faire éclater le bataillon sur un front de 5 kilomètres.
3e Cie. - A 5h30, stationne sur la route de la Tuilerie, entre les cotes 182 et 187 avec neuf chars.
A 0h30, les Allemands viennent d'occuper le village de Stonne, la Compagnie reçoit l'ordre de dégager ce village pour permettre à l'infanterie de le reprendre.
A 7h30, la Compagnie part à l'attaque.
Axe d'attaque : les Grandes Armoises, Stonne.
Par la route de la Tuilerie-Stonne, la Compagnie démarre en colonne. A hauteur de la cote 299, elle se déploie, première et deuxième sections à gauche, troisième à droite de la route.
Jusqu'à 9h30, les chars attaquent Stonne, la troisième section nettoie le village par l'est. L'infanterie ennemie se replie très rapidement, abandonnant le village ; aucune arme antichars ne s'est signalée.
L'infanterie et les chars H ne suivent pas ; le Commandant de Compagnie va personnellement la chercher, mais elle ne quittera sa base de départ qu'à 10h30.
L'inoccupation du terrain durant une heure a laissé à l'ennemi le temps de s'infiltrer à droite et à gauche et de mettre en place des armes antichars défilées aux vues des chars.
Les chars repartent à l'attaque, mais les antichars ennemis prennent nos appareils à partie et à très courte distance. A gauche, trois chars sont touchés ; ils continuent cependant à tirer et détruisent des pièces adverses. A droite, la 3e section disparaît et ne rentrera pas. Vers 11 heures, l'infanterie précédée des chars légers rejoint. Quelques éléments d'infanterie pénètrent dans le village ; le reste s'installe en arrière des chars à 150 mètres des lisières sud de Stonne.
A 11h15, la Compagnie reçoit l'ordre de rallier, mais l'infanterie n'étant pas encore installée, le Commandant de Compagnie maintient ses sections dans les rangs des fantassins jusqu'à 12h30. La Compagnie se regroupe aux lisières du bois, 500 mètres sud-ouest de 299. A 13h30, elle reçoit l'ordre de se porter entre la cote 237 et la Barbière Château (route des Grandes Armoises - La Tuilerie) et d'y attendre de nouveaux ordres. Emplacement qu'elle atteint à 14h30.
Vers 15h45, nouvel ordre de rejoindre les lisières du bois du Gros Boul pour être en mesure d'intervenir en cas d'attaque ennemie. Enfin, à la nuit, il lui est prescrit de rassembler tous les chars entre la cote 187 et le château de la Barbière. A ce moment, elle ne dispose plus que de deux chars.
Le 67e RI lui demande de se porter aux lisières sud de Stonne. Dans leur progression, les chars ne rencontrent que quelques éléments légers d'infanterie qui sont rapidement neutralisés. Jusqu'à la tombée de la nuit, les chars restent en surveillance devant Stonne, puis vont se rallier au carrefour 182 (route Grandes Armoises - La Tuilerie).
1ère Compagnie. L'unité stationne à la lisière sud du bois de Mont Dieu et depuis 5 heures est placée en situation dé­fensive au carrefour 165 (500 mètres sud-ouest de la Ferme de la Tuilerie), avec mission de s'opposer à tout débouché d'engins enne­mis vers le sud de la route de Chemery-Tannay.
2e Cie. - Stationne au château de Mont Dieu sur la route cote 182. A 16h45, elle reçoit mission de participer avec la deuxième Compagnie à l'attaque de la Ligne 191 - bois de la Basse et de Rouvroy avec le 291e RI. Une Compagnie de chars légers doit également participer à l'opération. L'attaque doit recevoir la protection de sept groupes d'artillerie. Après plusieurs contre-ordres retardant le débouché, c'est à 17h10 que le Commandant de Bataillon est informé que l'heure est fixée à 17h30.
Le premier objectif est limité au triangle formé à l'ouest par la route Tannay-Chemery ; au nord et à l'est par la cote 191, le ruisseau de Terron, le Grand Etang, au sud par les lisières des bois de Mont Dieu, triangle à neutraliser jusqu'à 3h30.
Ligne à ne pas dépasser : chemin de terre 191-197 (bois de la Basse).
Deuxième objectif : A H+30, se porter en protection sur la crête est de la route La Raillerie-La Neuville, vers la cote 181.
Positions de départ.
1ère Compagnie, lisière nord du bois du Mont-Dieu entre 170 et la Raillière.
2e Cie : Lisière du bois du Mont-Dieu à l'est de la route Tannay-Chemery.
A 17h30, sans le soutien d'artillerie promis, les chars partent seuls. Un contre-ordre a été donné aux autres troupes, sauf aux chars.
Première Compagnie. - Les sections débouchent en colonne par l'itinéraire 233, le Vivier, 188, la Raillière, franchissent un fossé antichars à 400 mètres de la base de départ, puis se déploient. A ce moment, un violent feu anti-chars se déclanche provenant du secteur de droite et non repérable par nos appareils.
L'artillerie ennemie entre en action. A la crête sud de Chemery, trois canons antichars ouvrent le feu sur nos chars, et sont immédiatement pris à partie et détruits ainsi qu'un détachement de trois véhicules qui circule sur la route Artaise-Chemery. L'infanterie ne suit pas. Les chars se replient dans la région de la Maison Forestière.
Deux appareils restent dans les lignes, dont celui du Capitaine.
Deuxième Compagnie. A 17h15, en colonne, la Compagnie part de la cote 233 par l'itinéraire Château du Mont-Dieu, Carre­four 181 et 233 - piste de la Raillerie et route de Neuville.
Les chars se déploient, une section de B à droite et une de H à gauche.
A 17h30, la Section de B engage le combat à 800 mètres sur des chars et des canons antichars puis à 18h30 la Compagnie rallie la cote 181. Au cours de l'engagement, les feux d'artillerie ennemie ont été d'une extrême violence, en particulier sur les bois de la Basse et de Rouvray ainsi que sur les lisières sud d'Artaise. Des chars allemands sont apparus dans les bois de Rouvroy. Quant à la défense antichars, son activité prouve que les armes sont nombreuses et qu'elle possède de nombreux 47 abandonnés par nos troupes.
21 heures, la Compagnie se rallie. Trois chars sont perdus, trois sont détériorés par antichars. Quatre canons de 47 SA sont hors d'usage par suite de la mauvaise qualité des douilles (explosion dans l'arme des obus explosifs).
Les missions données aux chars ont toutes été remplies et ce dans un temps record. Mais le retard mis par notre infanterie à venir occuper la position a été mis à profit par l'ennemi pour amener des renforts par l'unique route dont il dispose (lacets de la route cote 273 - Stonne). De plus, l'occupation du terrain par l'adversaire était d'autant rendue plus facile que l'action de notre artillerie était presque inexistante.

16 MAI. - Au matin, la brigade donne l'ordre de regrouper au bois de Sy les chars disponibles et les avariés aux lisières nord-est du bois de Sy.
A 18 heures, le bataillon reçoit l'ordre d'envoyer une section pour assurer la garde du pont de Bar (3 km est de Le Chesne), la Section Valois (1ère Cie) est désignée pour exécuter cette mission.
Dans la soirée et sans en aviser le Commandant du bataillon, le Commandant d'un GRDI envoie quatre chars assurer la garde des ponts de Le Chesne et de Montgon.
Au pont de Le Chesne, un appareil est détruit par un char ennemi. Au pont de Montgon, les deux chars placés à la garde de ce point arrêtent une incursion blindée ennemie et détruisent un appareil adverse.
Le génie ayant procédé à la destruction du pont de Bar, la section Valois, qui en assurait la garde, reçoit une mission identique au pont 1200 m nord-ouest de Tanay. Les éléments disponibles du bataillon et non-engagés dans d'autres missions sont mis à la disposition du 67e RI. Une section doit être dirigée sur le bois de Fay pour 3 heures le lendemain. Dans la nuit, les chars placés à la garde des ponts sont libérés et rallient le bataillon.
 
17 MAI. – 3e Cie. - La Section Dumont arrive au bois de Sy à 2h30 et se met à la disposition du III-51 qui est lui-même renforcé par des éléments du 67e RI.
Mission : Nettoyer les lisières des bois de la Grande Cote et des abords de Stonne, puis de renseigner le Commandant du bataillon sur la situation des premiers éléments adverses ainsi que sur la ligne de résistance.
Position de départ : Bois 500 mètres sud-ouest de la cote 299.
A 13h30, la section démarre en colonne, à gauche de la route, se déploie sur la crête sud de Stonne, sans aucun appui de nos troupes.
Elle réduit quelques nids de mitrailleuses et une arme antichar sur les lisières de Stonne et des bois de la Grande Côte, contraint l'infanterie adverse à se replier. L'artillerie ennemie n'a aucune réaction. A deux reprises, les chars repartent sur la droite de la route de Stonne pour neutraliser les boqueteaux au sud du château d'eau.
A 15 heures, la section rallie sa position de départ ; un seul char est en état de marche.
A 15 heures, la section Caraveo se porte au bois de Fay, puis sur la crête sud de Stonne, déblaie le plateau et s'y maintient jusqu'à la nuit puis se replie dans les lacets de la route de Stonne au sud de la cote 299.
Première Compagnie. - La section Valois occupe les ponts de Tannay jusqu'à 15 heures. De 16 à 19 heures, le GRCA, sous la pression de forces supérieures, se replie pied à pied vers le pont. Jusqu'au petit jour, la section reste à la surveillance du pont puis rejoint le bois de Sy.
 
18 MAI. - A 6h45, le Bataillon réduit à deux section de chars est mis à la disposition du 67e RI pour participer à une attaque sur Stonne avec un bataillon de Tirailleurs Sénégalais. De plus, quatre sections du 45e BCC et trois groupes d'artillerie doivent participer à l'attaque.
Le Commandant du Bataillon Sénégalais tout d'abord refuse d'occuper la base de départ puis enfin d'attaquer. En définitive, l'attaque aura lieu avec un bataillon du 91e RI.
A gauche, une action parallèle est menée dans la clairière est de la Grange au Mont, par des unités de cavalerie appuyées de chars H.
L'heure H est enfin fixée par le commandant de la 3e DIM, mais, malgré les protestations du Commandant du 49e, l'attaque ne bénéficiera d'aucun appui d'artillerie.
Le combat est donc mené par cinq chars B de la 3e Cie accompagnés de six chars du 45e BCC.
Les deux sections de la troisième Compagnie stationnent dans les virages au nord est des Grandes Armoises. A 14 heures, elles se déploient. A ce moment, l'aviation ennemie attaque et, sans être aucunement gênée, durant une heure, empêchera l'infanterie de déboucher de sa base de départ. L'avion de réglage d'artillerie de l'adversaire survole les lignes et tout l'après-midi, son artillerie exécutera des concentrations massives sur la base de départ. Ces tirs conjugués avec des feux d'armes antichars partent des lisières est du bois du Mont-Dieu.
L'infanterie ne bénéficie nullement de la neutralisation des chars qui reviennent chercher les fantassins puis repartent. Deux officiers et un sous-officier du bataillon qui, à pied, s'efforçaient d'entraîner l'infanterie sont blessés entre les chars et les fantassins.
Le reste de la journée, les sections tirent sur les défenses ennemies et consomment toutes les munitions. A 18h30, il faut envoyer trois appareils pour protéger le repli des appareils à bout de munitions.
L'infanterie enfin, parvient à occuper la crête 150 sud de Stonne mais ne s'y maintient pas.
 
19 MAI. - Le bataillon reçoit l'ordre de se porter sur Wiseppe. Les six chars restant au bataillon y partent à 13h30.
 
20 MAI. - Au jour, les équipages sont dans les bois de Belleville.
 
22 MAI. - En fin de matinée parvient l'ordre de porter les unités avant la nuit dans les bois de la Couture du Fond Barré (sud-est de Verrières). Les bois de la Couture du Fond Barré étant soumis à des tirs systématiques d'artillerie. les chars s'installent dans les bois ouest de 218.
Une contre-attaque est envisagée sur Oches, la Berlière, les Grandes Armoises, les Petites Armoises et Tannay.
 
23 MAI. - Au jour, au même stationnement, huit chars rejoignent, ce qui permet de reconstituer deux compagnies de marche à deux sections. Ces unités vont prendre position au sud de la cote 230.

24 MAI. - Au point du jour, les unités vont s'installer dans les bois du Mont des Grues (200 m sud de la cote 230, route Brieulles sur St-Pierremont).
Alerte à midi, pour participer à une attaque en direction de la route de Tannay, la Tuilerie, bois Pré Naudin et Bon temps. L'attaque est montée par un bataillon du 36e RI (à ce moment en marche sur le bois de Sy).
A 14 heures, la liaison est prise avec le Commandant du BI, qui ne possède aucun moyen de transport pour amener les munitions de ses armes lourdes.
Deux sections de la Compagnie Dumont appuient l'opération. Une couverture aérienne doit être assurée, de H-20 à H+1 heure ainsi que par un appui d'artillerie de H à H+1 heure, H=18 heures.
A 16 heures, l'ennemi s'est infiltré en direction de Tannay et l'infanterie ne peut occuper sa base de départ. Il est demandé aux chars de fournir deux sections pour assurer la protection de l'infanterie dans les bois de Bontemps et Pré Naudin et également de permettre au 16e BCP de reprendre Tannay, sans toutefois dépasser la route Tannay-Chemery.
La Compagnie Caraveo reçoit l'ordre de prolonger la Compagnie Dumont avec une section en direction de Tannay et de garder l'autre en protection.
Les sections Valois et Meilhau viennent prendre leur PD au bois de Sy, par l'itinéraire route de Sy, cote 229, Ferme Noclère et la piste.
A 16h40, elles se déploient entre la ferme Moulinet, Mont Idée au nord, corne sud Pré Naudin au sud.
L'ennemie déclenche de violents tirs d'artillerie occasionnant de grosses pertes à l'infanterie qui, malgré tout progresse à droite vers la ferme des Moulinets et à gauche par les bois nord, cote 276.
Dans le secteur de la Compagnie Dumont, à 17h15, l'infanterie n'est pas en place. Il est demandé à la division de retarder l'heure H, demande qui est refusée et, à 17h30, sans protection aérienne, sans appui ni contre-batterie d'artillerie, les chars partent. Seule une compagnie d'infanterie du 36e RI est en mesure d'attaquer.
L'ennemi déclenche de violents tirs de barrage.
Après une heure trente de neutralisation des chars, l'infanterie réussit à border la route de Tannay mais, sous la violence du barrage ennemi, ne peut s'y maintenir.
Aux environs de la Ferme Noclève, les chars sont pris à partie par des armes antichars avec une telle violence et par un si grand nombre de pièces que leur repérage est extrêmement difficile. Quelques pièces de 47 français sont cependant repérées sur la crête est de Tannay.
A 19h30, les chars rallient la Ferme Noclève, puis le bois de Sy et enfin, au cours de la nuit, le bois des Grues.
Sur les 14 chars, dix ont été engagés, trois tombés en panne sous le feu ennemi ont été sabordés par les équipages ; les sept autres sont avariés par des armes antichars et sont inutilisables.

25 MAI. - Le regroupement des appareils s'opère au bois du Grand Colas (2 km au sud-ouest de Boult-aux-Bois).

26 MAI. - Le bataillon passe en réserve d'armée. Les chars détériorés sont évacués sur la gare de Challerange.
 
27-29 MAI. - Stationnement au bois de Boult.
 
30 MAI. - Reconnaissance de la région de Grand Pré. Mouvement de nuit et stationnement à La Briquetterie, EM, Moulin Levert Première Compagnie, Petit Talma, deuxième Compagnie, Echelons de Combat, lisière des bois de Beaurepaire CE et TC2 forêt de Chatel Chemery.
 
31 MAI. - Reconnaissance vers Attigny en vue d'une contre-attaque sur Bourcq, Loisy, Coegny.
 
1er - 4 JUIN. - Sans changement.
 
5 JUIN. - Reconnaissance vers Loisy, pour participer à des barrages contre les incursions d'engins blindés sur Grand Pré.
 
6 JUIN. - Reconnaissance sur Sommauthe et St-Pierremont.

7 JUIN. - Reconnaissance Bois de Semide et de Bleimont. L'inspection générale des chars prescrit de reformer une seule unité avec les éléments disponibles des 41e et 49e B.C.C.

8-9 JUIN. - Six équipages passent au 41e BCC.
Lieutenant JACQUELIN, Sous-Lieutenants REYNAUD, SARTON, GADINAL ; Aspirants CHAPUIS, DE POUGHEVILLE.
A la 5e demi-Brigade : Lieutenants BREYNAT et NOUHANT. A la 7e demi-Brigade : Lieutenant RUCHE.
 

III. - 9 JUIN - 31 JUILLET 1940

9 JUIN. - Les éléments du bataillon sont dirigés sur le centre des chars de Houdan (Seine-et-Oise). 26 officiers, 74 sous-officiers et 377 hommes. Départ du bois de Chatel.
 
10 JUIN. - Rouilly.
 
11 JUIN. - Houdan.
 
12 JUIN. - Bois de Puy la Lande (6 km Montargis).
 
14 JUIN. - Marcilly.
 
15 JUIN. - Bellac (Haute-Vienne) et St-Ouen.
 
16 JUIN. - Chabannais (Charente), Grenord, Suris, Exideuil.
 
17-19 JUIN. - Regroupement avec les éléments des 3e et 36e B.C.C.
 
20 JUIN. - Mouvement sur Gourdon, Le Vigan et Angoulême.
 
21-22 JUIN. - St-Projet et Le Vigan.
 
23-26 JUIN. - Casteljaloux (Grangeville, Ruffiac, Château de Bachac, Argentan).
 
27 JUIN. - Région de Gimont, Bedeghan, St-Caprais, St-André, Bezeril, Aummont, PC Lombez.
 
31 JUILLET. - Dissolution du bataillon.
 
FAITS REMARQUABLES
Le 14 mai, la situation de la IIe Armée était extrêmement grave et appelait des engagements dans des conditions exceptionnelles.
Aussi pénibles et abusives que furent ces conditions, le 49e BCC a su faire face à toutes les missions impératives qui lui furent imposées.
Les ordres se succèdent suivis de désinvoltes contre-ordres qui ne parviennent aux chars que lorsque l'opération est en cours d'exécution. Les appuis promis restent lettre morte. Seuls les chars attaquent un adversaire qui les attend. Les liaisons, les reconnaissances sont nulles, l'examen de la carte est même omis ; c'est ainsi que le 15 à l'est de Stonne ,les chars attaquent sur un terrain farci de mines françaises et le 17 à Tannay, une section est lancée dans un marais où elle s'enlise.
Ils se sacrifient inutilement pour une infanterie qui ne profite pas de leur neutralisation, même lorsque des chefs de chars viennent à pied les inviter à progresser. Cette infanterie inquiète exige, le 17 au soir, que les chars soient maintenus devant ses éléments avancés sans penser qu'ils ne peuvent lui être d'aucun secours, car ils sont à bout de munitions, qu'ils vont l'être d'essence et que dans la nuit, les équipages sont myopes. Cette absence de réalisme exigera pour les équipages un effort physique intense pour transporter à bras 5.000 litres d'essence et ce, dans une insécurité totale.
Le 18, la préparation d'artillerie qui devait protéger et soutenir l'attaque est supprimée. Car, dit le commandement : "Cette attaque va tomber dans le vide et une économie de 20 minutes de tir sera ainsi réalisée". Voilà de fortes paroles qui donnent la preuve d'un sens aigu des réalités. C'était évident le 15 mais pas le 18. Si l'attaque devait tomber dans le vide, pourquoi ne pas économiser des chars qui pouvaient ultérieurement être plus utiles pour une exploitation de l'opération par exemple. Pour comble de malheur, le 67e RI passe en clair l'heure H.
Malgré ces pénibles circonstances, les équipages, avec une farouche volonté, une discipline exemplaire, une endurance remarquable. une parfaite connaissance de leur matériel et un tranquille courage exécutent tous les sacrifices qui leur sont demandés. Tous ont été admirables. Ne voit-on pas l'équipage du Mercurey pendant huit jours être de toutes les missions. Celui du Beaune qui, coupé de sa Compagnie pendant trois jours, se bat seul contre des pièces antichars françaises abandonnés par nos troupes et servies par l'ennemi et ce n'est qu'après avoir été irrémédiablement immobilisé que l'équipage le saborde. Celui du Ribeauvillé pendant quatre jours infligera des pertes sévères par la précision de ses tirs. Et le Riquewihr continuer le combat jusqu'à la nuit alors que tout l'équipage est blessé. Que penser de celui du Maury avec son capot de conduite détruit et qui pourtant poursuit le combat et encore, tous seraient à citer.
Mais ce secteur de Stonne, dans ces journées des 14 au 18 mai, il n'y eut que deux groupes agressifs : l'ennemi et les chars français.
Notre reconnaissance et notre admiration est totale pour les équipages de ce bataillon ; ils ont maintenu héroïquement les traditions de l'Arme.

Sources : Archives du SHAT Vincennes. 

 

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