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                                         LES OPÉRATIONS DU

             8e BATAILLON DE CHARS DE COMBAT
                PENDANT LA PÉRIODE DU 13 MAI 1940 AU 25 JUIN 1940.

 

Le 8e bataillon de chars stationné au Camp de la Haute Moivre reçoit le 13 mai 1940 à 10 heures à l'ordre de se tenir prêt à faire mouvement.
Délais de préparation : 12 heures.
Le mouvement est prévu :
Par voie ferrée : Pour tous les chars, véhicules de commandement, tracteurs de ravitaillement et de dépannage, voitures de liaison, camions à vivres et bagages, cuisines roulantes.
Cinq trains pour le bataillon.
Par voie de terre : Les autres véhicules sur roues.
Les gares d'embarquement et itinéraires sont fixées le même jour à 19 heures.
 
Ordre de bataille à la date du 12 mai 1940

chef de bataillon GIRIER, commandant le bataillon.
 
État-major
chef d'état-major : Capitaine de Cugnac Dampierre.
officier adjoint technique : lieutenant Anglicheau.
officier de renseignements : lieutenant Souchon
officier des transmissions : sous-lieutenant Peschart d'Ambly.
officier des détails : sous-lieutenant Demangel
officier de liaison : sous-lieutenant Plattard.
médecin chef de service : médecin lieutenant Thuillier.
Section de commandement
adjudant chef Peche : radio, chef de la section de commandement.
sergent chef Fichaux : radio
sergent chef Teiturier : sous-officier conducteur
sergent chef Favier : sous-officier conducteur
sergent Droulers : secrétaire
sergent Kornmann : secrétaire.
1ère Compagnie
commandant de compagnie : lieutenant Dupont.
Section de commandement :
chef des transmissions : adjudant Gruselle, radio char commandement : sergent André, pilote char commandement : sergent Marteau.
adjoint au comptable : sergent Bitaudeau, sous-officier D.C.P. : sergent Esnault.
1ère section
a) officiers : lieutenant Hugot sous-lieutenant Adrian
b) sous-officiers : adjudant-chef Miclot sergent-chef Jambel sergent Mazue sergent Cadoux sergent Pestour
2e section
a) officiers : lieutenant Rosenwald sous-lieutenant Reveney aspirant Bridel
b) sous-officiers : sergent Lavaux sergent Baudy sergent Pizano sergent Delumeau
3e section
a) officiers : lieutenant Brayard sous-lieutenant Lutz
b) sous-officiers : sergent-chef Ott sergent Secroun sergent Roure sergent Erouret
section d'échelon
a) officiers : sous-lieutenant Le Corre lieutenant François
b) sous-officiers : adjudant Dick sergent-chef Trouillet sergent Girardot sergent Briva sergent Morisset
Caporaux-chefs : 13,      caporaux : 16,   chasseurs : 74
2e Compagnie
Commandant de la compagnie : capitaine Deyber
Section de commandement :
chef des transmissions : sergent chef Dijoux
radio char commandement : adjudant Poquet
adjoint au comptable : sergent Satinet
sous-officier D.C.A. : sergent Deschelles
1ère section
a) officiers : lieutenant Magrey  sous-lieutenant Ferrand  sous-lieutenant de Riberolles  
b) sous-officiers : sergent Champeil sergent Voineau  sergent Aubrie
2e section
a) officiers : lieutenant Bellanger  sous-lieutenant Guérin  sous-lieutenant Barthélémy
b) sous-officiers : sergent-chef Jeannod  sergent Bidesheim  sergent Ponsard  sergent Diederle  sergent Turbil
3e section
a) officiers : lieutenant Gandois  sous-lieutenant Spreux  
b) sous-officiers : sergent Letellier sergent Meritet  sergent Braillard
section d'échelon :
a) officiers : lieutenant Gros
b) sous-officiers : adjudant-chef Watrinet  adjudant Smouts  sergent chef Barthélémy  sergent Armatte  sergent Higelin  sergent Pivel  sergent Vedovati
Caporaux-chefs : 12      Caporaux : 21      Chasseurs : 73
3e Compagnie
commandant de compagnie : capitaine Poupard
Section de commandement
chef des transmissions : sergent chef Curabet
pilote char commandement : adjudant Roy
adjoint au comptable : sergent Chouchena
sous-officier D.C.A. : sergent chef Robert
1ère section
a) officiers : lieutenant Lamoine  sous-lieutenant Monier  sous-lieutenant Bordeaux  
b) sous-officiers : sergent Vieux Pernon  sergent Dumonteil  sergent Cuénin  
2e section
a) officiers : sous-lieutenant Bernard  sous-lieutenant Remy  sous-lieutenant Serpeau
b) sous-officiers : sergent Dohle  sergent Le Feuve  sergent Dupretz  sergent Cadet
3e section
a) officiers : lieutenant De Bretagne  sous-lieutenant Pucel  sous-lieutenant Beaugrand
b) sous-officiers : aspirant de Vigouroux d'Arvieu  adjudant-chef Ousset  sergent Mathieu
section d'échelon
a) officiers : lieutenant Caillat
b) sous-officiers : adjudant Dugeon  sergent-chef Gaunand  sergent Guyot  sergent Feret  sergent Vinckel
Caporaux-chefs : 21                caporaux : 20                 chasseurs : 71
Compagnie d'échelon
commandant de compagnie : capitaine Robin
adjoint au commandant de compagnie : capitaine Ledur
1ère section : adjudant Feugère  sergent Durand  sergent Falaise  sergent Rivoire  sergent Lamaison
2e section :  lieutenant Masson   sous-lieutenant Babel  adjudant-chef Folly  sergent-chef Chavanton  sergent-chef Guégan  sergent-chef Vivier  sergent Barlot  sergent Brousseau  sergent Droulin  sergent Bougain  sergent Cassard  sergent ThibaudSergent Bastian
3e section : sous-lieutenant Robert   sergent Wacker
4e section : lieutenant Nicolas   adjudant Vexo  sergent Charton   sergent Ducornet  sergent Naton
Caporaux-chefs : 9           caporaux : 19                  chasseurs : 118

Sommaire des opérations

I - 13 au 18 mai : embarquement, débarquement, protection du repli des véhicules de la D.C.R. en forêt de Signy et défense des ponts de l'Aisne, de Rethel, de l'Oise et du canal Crozat.
 
II - 19 mai : combats de Ham.
 
III - 20 au 23 mai : regroupement des éléments et reconstitutions des unités.
 
IV - 24 au 25 mai : attaque de la tête de pont de Péronne.
 
V - 26 mai au 4 juin : mouvement de rocade Est Ouest et inversement, au sud de la Somme, dans le but de faire face à des attaques ennemies d'éléments blindés, débouchant des ponts de la Somme.
 
VI - 4 juin : attaque de la tête de pont d'Abbeville.
 
VII - 6 au 9 juin : mission retardatrice : reconnaissance et engagements divers : défense des ponts de l'Oise, de Sommereux, d'Auchy la Montagne, d'Agnetz et de la forêt de Hetz.
 
VIII - 10 au 25 juin : défense des ponts de Mery et de Mériel.
Mission retardatrice entre Seine et Loire
mission retardatrice entre la Loire et le Cher, défense des ponts de Quincy et Mehun sur Yèvre.
Mission retardatrice entre le Cher et la Creuse.
 
IX - pertes :
 
I- PÉRIODE DU 13 AU 18 MAI 1940
Le bataillon fait mouvement dans les conditions suivantes :
a) Par voie de terre : la majeure partie des véhicules sur roues du bataillon, sous les ordres du capitaine Robin, quitte le camp le 13 à 20h30, rejoint à Chalons les véhicules de la demi-brigade commandés par le capitaine Herbert et par Reims, atteint Laon, le 14 au matin. La colonne s'arrête quelques heures à Puisieux, repart à 18 heures sur Rozoy et atteint la forêt de Signy où elle se groupe avec la colonne sur roues du 15e B.C.C.
L'ensemble de tous les éléments sur roues de la 2e D.C.r. se trouve alors sous les ordres du lieutenant colonel Colhen.
b) Par voie ferrée : les éléments à embarquer sont groupés en 5 rames comprenant chacune :
1ère rame : état-major de la 2e demi-brigade, état-major du 8e B.C.C., six camions, les véhicules radio et de liaison de la brigade et du bataillon, la section de remplacement et le char de commandement du 8e B.C.C.
Commandant du train : chef de bataillon Girier
Embarquement : gare de Suippes, le 14 mai à 4h30
2e rame : matériel de la 1ère compagnie : chars T.L.R. véhicules chenillés, camions à vivres et à bagages, les voitures de liaison.
Commandant du train : lieutenant Dupont.
Embarquement : gare de Suippes, le 14 mai à 16h30
3e rame : matériel de la 2e compagnie (même composition que la deuxième rame)
Commandant du train : capitaine Deyber
Embarquement : gare de Suippes, le 15 mai à 3h30
4e rame : matériel de la 3e compagnie (même composition que la deuxième rame)
Commandant du train : capitaine Poupart
Embarquement : gare de Suippes, le 15 mai à 9h30
5e rame : Tracteurs de dépannage, camions atelier, camions citernes et quelques véhicules spéciaux de la C.E.
Commandant du train : capitaine Ledur
Embarquement : gare de Châlons-sur-Marne le 15 mai à 14 heures.
6e rame : rame de ramassage : pour les 8e et 15e bataillons et état-major de la brigade.
Commandant du train : lieutenant Anglicheau.
Embarquement : gare de Châlons le 15 mai à 12 heures.
Les débarquements, sauf pour les 1ères et 2èmes rames, n'ont pas lieu aux gares assignées.
La première rame débarque en gare de Hirson le 15 mai sans incident. (5h30).
La deuxième rame (1ère compagnie) débarque en gare de Hirson le 15 à 16h30 et reçoit quelques coups de feu provenant des maisons voisines de la gare.
La troisième rame (2e compagnie) débarque en gare de la Capelle le 16 à 10 heures.
La quatrième rame (3e compagnie) débarque le 16 à 17 heures en gare de Saint-Quentin.
La cinquième rame (C.E.) débarque à Saint-Quentin le 16 à 18 heures.
Les éléments débarqués de la première rame rejoignent la grande forêt de Signy où sont déjà groupés les véhicules de la colonne Robin.
Ces éléments arrivent dans la forêt vers 10 heures.
En passant à Maranvez, vers neuf heures, un capitaine d'artillerie signale au chef de bataillon Girier que le sud de la forêt de Signy est tenu par l'ennemi depuis plusieurs heures.
À 11 heures, la partie nord de la forêt est bombardée.
Vers 15h30 des militaires et des civils qui se replient en direction du sud de signalent que le village de Liard, dont plusieurs maisons sont en flammes, est occupé par l'ennemi et que les éléments légers ont été vus au nord-est de la forêt vers le carrefour de la Guinguette, progressant en direction de Signy.
À la même heure la section Robert reçoit l'ordre de se porter sans délai au nord de Wassigny. Les faits relatifs à son engagement sont consignés dans le rapport du lieutenant Robert.
Les dispositions de défense de la forêt sont immédiatement prises :
trois groupes de six motocyclistes, armés de mitrailleuses et de mousquetons sont formés et reçoivent l'ordre d'aller sans délai se porter l'un au nord de la forêt (cote 251), l'autre sur la côte de Merlemant (cote 255). Le 3e sur la route de la Saboterie (cote 228) avec mission d'interdire l'accès de la forêt.
Deux pièces de 75 tractées faisant partie d'un groupe qui se replie vers le sud sont stoppées sur la demande du capitaine de Cugnac commandant l'ensemble des trois groupes émis en batterie sur la route de Signy est à Marlement (côte 228).
Deux chars ennemis se présentent sur la route et sont détruits par le tir de ses pièces. Leurs débris barre le passage au reste de la colonne blindée qui descendait sur Signy.
Le repli vers le sud de tous les éléments bivouaqués en forêt commence à 17h30, en direction des bois de Paddois (point de 1ère destination). Les éléments qui font mouvement par petits groupes de cinq ou six véhicules se heurtent durant toute la nuit à des colonnes ennemies, en particulier sur la route de nationale Liard - Mersornet.
Tous les groupes qui n'ont pu être touchés par le chef de bataillon au cours de la nuit reçoivent l'ordre de se porter au sud de L'Aisne, dans les bois du Châtelet, où sont rassemblés le 16 dans la matinée. Quelques véhicules ont été détruits dans des embuscades tendues par l'ennemi, où n'ont pas pu rejoindre ce dernier point. Après regroupement, le commandant Girier établit au cours de la nuit, son PC au Châtelet.
Les éléments de combat des 1ère, 2e et 3e compagnie sont employés le 16 mai, au fur et à mesure de leur débarquement, sur l'ordre d'autorités militaires locales, à la défense fragmentaire des issues de Vervins, de Guise, et des ponts de l'Oise entre Guise et La Fère.
Plusieurs chars des 1ère et 3e compagnies sont détachées de leur unité et reçoivent directement d'un officier d'état-major de la IXe Armée des missions isolées entre Vervins, Guise, Seboncourt et Andigny.
Le 17 mai, le reste de la 1ère et 3e compagnies assure la défense des ponts de l'Oise, entre Origny inclus et La Fère. La section Robert est à Rethel, où elle est employée à la défense des ponts de l'Aisne.
À neuf heures, le chef de bataillon prend contact avec les éléments encore groupés des 1ère et 3e compagnies qui poursuivaient leur mission de défense de l'Oise, il les reporte dans la soirée sur le canal Crozat.
Il n'aura désormais plus aucune nouvelle des éléments de combat de la 2e compagnie restés au bois d'Etaves et Bocquiau, avec une section de la 3e compagnie, ni des cinq chars de la 1ère compagnie, qui avaient reçu des missions isolées.
À 21 heures, les éléments regroupés du 8e bataillon quittent les ponts du Canal Crozat, et arrivent à Cuy, 7 km ouest de Noyon où ils stationnent le 18 mai.
Dans la nuit du 18 au 19, ils se portent vers Ham par Guiscard où les pleins (munitions et essence) sont complétés le 19 vers 3h30.

II - 19 MAI - COMBATS DE HAM
Un détachement comprenant :
7 chars B1 bis du 15e B.C.C.
5 chars B1 bis du 8e B.C.C. reçoit la double mission suivante :
1° dégager la ville de Ham
2° pousser en direction nord-est au sud de Saint-Quentin, sur la route de Ham à Saint-Quentin entre le canal Crozat au nord et la vallée de l'Oise au sud sur l'axe Ham, Ersigny, Urvillers, Itancourt, Neuville Saint-Laurent où elle doit s'installer défensivement et attendre l'infanterie chargée d'occuper ce point.
Le détachement quitte Cury le 19 mai à une heure, complète ses pleins à Guiscard entre 2h30 et 3h30 et arrive à Ham - sortie sud du village, à sept heures.
Le colonel Roche, commandant la brigade et le chef de bataillon Girier prennent contact avec le commandant du G.R.D.I. et le commandant du bataillon du 141e R.I. qui occupent le sud de la voie ferrée, Ham étant déjà aux mains de l'ennemi.
L'heure H est fixée à huit heures.
Pour l'attaque, la colonne est fractionnée en deux échelons.
1° échelon : une compagnie à 9 chars B1 bis, sous le commandement du capitaine Vaudremont,
2° échelon : une section réservée de 3 chars B1 bis commandée par le lieutenant Lamoine.
La compagnie de premier échelon démonte et traverse le barrage établi sur le pont du canal par le G.R.D.I. et capture une vingtaine d'Allemands.
La rue principale est barrée par des voitures garnies de mines.
Un passage est ménagé sur le trottoir, il est miné. Les équipages de tête détruit au canon et à la mitrailleuse, un certain nombre de mines, les prisonniers allemands enlèvent le reste.
L'ennemi met le feu aux voitures du barrage et les chars ne peuvent le franchir que vers 9h30. Dès leur débouché, ils sont pris à partie par un canon de 47 français et un 37 Allemand.
Ces deux pièces sont détruites par les chars de tête. Des grenades sont lancées les fenêtres. Les mitrailleuses des chars font cesser cet envoi.
Des antichars sont postés dans les rues latérales. La compagnie fait un circuit fermé pour nettoyer la ville et se regroupe. Le char de tête, à court de munitions, se fait relayer par le suivant. La compagnie repart suivi de quelques motocyclistes du G.R.D.I. Elle est à nouveau prise à partie par des antichars, en détruit cinq, plus un canon automoteur chenillé à long tube.
Un char B signale par radio que son radiateur est percé. Un autre, que son barbotin est endommagé. Deux autres sont également atteints.
Le char de tête est à nouveau relayé et la compagnie reprend sa progression dans les rues de Ham.
À la sortie nord-ouest du village, nouveau barrage battu par des antichars de gros calibre. Un antichars est détruit, des voitures de tourisme qui fuient sont prises en chasse à la mitrailleuse.
Le barrage subsiste ; les motocyclistes se replient : il est 12 heures.
L'essence et les munitions touchent à leur fin, l'infanterie n'a pu suivre et l'ordre de ralliement des chars à la P.R. est donné à midi. Un char du 15e B.C.C. est remorqué sur la P.R. par un char du 8e. Le retour s'effectue sans perte. Trois chars sont laissés en surveillance derrière le barrage français à 300 m au sud de la voie ferrée, les autres sont repliés sur Guiscard. L'un d'eux casse son barbotin gauche et est immobilisé à 1,5 km au sud de Ham, sur la route Ham - Guiscard.
Vers 18 heures, 24 bombardiers ennemis attaquent en piqué les chars maintenus au sud de la voie ferrée et, malgré la durée et la violence du bombardement, aucun dégât, ni aux matériels ni aux équipages.
L'incendie de Ham continue jusqu'au soir du 20 mai.
Le bombardement terminé, les chars et un canon de 75 en position à proximité détruisent un observatoire qui réglait les tirs de l'artillerie ennemie, celle-ci reprend dans l'après-midi du 19, le bombardement des chars postés et le continue le lendemain 20.
Dans l'après-midi du 20 mai, l'ordre est donné au commandant du G.R.D.I. de faire sauter le pont du canal qui est détruit, et les trois chars se replient, la nuit venue tandis que s'éteignait l'incendie de la ville.
La section Robert tient toujours à Rethel qu'elle ne quittera que le 22 mai.

III - PERIODE DU 21 AU 23 MAI
Les éléments des 8e et 15e bataillons sont regroupés au sud de la forêt de Compiègne où ils stationnent dans les bois du Roi, au sud de Crépy en Valois.
Le 8e bataillon reçoit en renfort en plus des éléments du 15e bataillon, les compagnies 347, 349 et 351.
Tous les éléments qui forment le bataillon de marche 8/15 quittent le bois du Roi le 22 mai pour Cury où ils arrivent le 23 mai vers quatre heures, sauf la 347e (chars B1) qui ne peut rejoindre.
Départ de Cury, le 23 mai à 20 heures.
Point de première destination : Roiglise où les ordres sont donnés dans le colonel commandant la 2e demi-brigade cuirassée pour la constitution de 3 groupements tactiques et pour les dispositions à prendre en vue des opérations projetées au sud de Péronne.
 
IV - PERIODE DU 24 AU 25 MAI 1940 - ATTAQUES AU SUD DE PERRONE
24 mai : combats de Villers Carbonnel - Pont les Brie
25 mai : combats de Licourt - Epenancourt
24 mai :
Un groupement tactique est constitué le 24 mai.
Il comprend :
L'état-major du 8e bataillon de chars.
Une compagnie de chars légers (2e compagnie du 40e bataillon).
Une section de chars B1 bis (349e compagnie).
Une compagnie de chasseurs portés (1ère compagnie du 17e B.C.P.), capitaine Bouff.
Un canon de 25, deux canons de 47 (batterie antichars divisionnaire).
Ce groupement a pour mission de s'emparer de Villers Carbonnel et de Pont les Brie, de détruire toutes les résistances qui s'opposeraient à sa progression et de permettre à l'infanterie de s'installer définitivement sur ces deux points importants.
La colonne est fractionnée comme suit :
une section de R 35
une section de B1 bis
deux sections de R 35 dont une avec pour mission de protéger au nord le débarquement des chasseurs à Villers Carbonnel.
une compagnie de chasseurs portés renforcée d'un canon de 25 et d'une section de canons de 47.
Le PC du bataillon avec deux chars B1 bis de commandement.
Une section de R 35 réservée.
Le déroulement des opérations s'effectue dans les conditions ci-après :
Départ à six heures.
Les éléments de tête abordent le dispositif ennemi à la sortie nord de Marchelepot à hauteur de la station à 7h30.
Progressant sur la route de Fresne - Mazancourt, la colonne réduit plusieurs centres de résistance (armes antichars et armes automatiques) en batterie aux lisières sud des bois à 800 m nord-ouest de Marchelepot, à la cote 90 et dans les bois à l'est de la route nationale Roy - Peronne à hauteur de Misery.
Plusieurs groupes ennemis fuient en hâte en direction nord, partie à pied, partie en camions et se dirigent vers Villers Carbonnel et Pont les Brie. Fresne-Mazaucourt est abordé à huit heures. Les éléments qui occupent le village sont rapidement maîtrisés.
À 8h30 Villers Carbonnel est atteint. Ce village est très fortement tenu : de nombreuses armes antichars et armes automatiques installées au grand carrefour de la route de Saint-Quentin sont anéanties. Les premiers éléments de chasseurs portés peuvent débarquer sans trop de difficultés aux lisières sud du village sous la protection de la section de chars R 35 qui a gagné les lisières nord et est.
Des observateurs du G.R.D.I. installés dans le clocher de Marchelepot signalent à 9h15 que des éléments ennemis importants partent du village de Berny et utilisent les couverts (buissons et chemins creux) entre Horguy Berny et Fresnes, pour progresser vers le sud.
Un violent tir des chars de commandement et de la section réservée de chars R 35 stoppe cette progression vers 9h30, l'ennemi reprend sa progression sur le même axe avec des éléments de plus en plus importants. Ceux de tête arrivent à moins de 300 m du PC du bataillon.
La section réservée appuyée par les feux des deux chars B1 bis de commandement est lancée en contre-attaque sur ces éléments. L'attaque ennemie est brisée. La plupart des assaillants sont tués sur place, le reste soit : un officier, trois sous-officiers et 24 hommes de troupe sont faits prisonniers.
À 10h45 les chars suivis des chasseurs portés débarqués à Villers Carbonnel, arrivent à Pont les Brie, anéantissent toutes les résistances et organisent la défense du village et du pont. Le colonel commandant le G.R.D.I. signale à 11 heures qu'un important îlot de résistance ennemi (150 hommes environ) s'organise dans le parc du château de Misery et tire sur Marchelepot.
À 11h15, quelques groupes qui cherchent à déboucher du parc du château de Misery, sont immédiatement pris sous le feu des chars PC et de la section réservée.
Les chasseurs portés installés à Pont les Brie sont relevés à 11h30 par des éléments d'infanterie transportés par les tracteurs disponibles de la compagnie de chasseurs.
Vers 11h45 l'Officier de renseignements du bataillon (lieutenant Plattard) signale que d'importants éléments d'infanterie ennemis transportés par camions, s'installent à Berny et dans les boqueteaux à l'est.
La menace à l'ouest s'accentuant, une section de chars de la compagnie réservée à la disposition du colonel commandant la 2e demi-brigade est demandée d'urgence ainsi qu'un tir d'artillerie sur le village de Berny et les boqueteaux à l'est de ce village.
Le nord de Villers Carbonnel est encore très fortement tenu par l'ennemi.
Vers 13h15 une très violente contre-attaque d'engins blindés ennemis accompagnés d'infanterie, débouche de l'ouest de Villers Carbonnel et menace la colonne d'encerclement.
Cette contre-attaque est stoppée par le feu des chars PC et de la section réservée en position à 400 m sud de Villers Carbonnel. Simultanément d'importants détachements continuent à débarquer dans le village de Berny et les bois au sud-est. La demande d'une section supplémentaire de chars R 35 de la compagnie réservée est renouvelée ainsi que celle concernant les tirs d'artillerie.
L'artillerie ennemie prend à partie le PC du bataillon et la section réservée, mais les tirs sont mal réglés et les dégâts sont nuls. La défense du pont d'Epenancourt étant assurée par l'infanterie.
Les deux sections de chars sont repliées aux abords immédiats de Villers Carbonnel à 14h30.
Ce village très sérieusement bombardé depuis midi, est en flammes.
Vers 15 heures les engins blindés ennemis (six repérés) qui était parvenus à progresser au sud des bois de Berny et qui menaçaient d'encerclement la colonne sont dispersés et refoulés vers le nord par le tir de nos chars.
Le nettoyage par les chasseurs des derniers éléments ennemis retranchés dans les caves de Villers Carbonnel est terminé.
A 16 heures la colonne est reformée en direction du sud avec mission de nettoyer Fresne-Mazancourt qui a été réoccupé par l'ennemi, ainsi que le château de Misery point de résistance important d'où partent depuis le matin des groupes ennemis qui cherchent à s'infiltrer.
Cette double opération réussit parfaitement :
à 17h10 Fresne-Mazancourt est nettoyé. Le château de Misery est pris. Les éléments ennemis qui le défendaient, fuient vers l'est, sont tués sur place ou fait prisonniers. Un certain nombre de ces derniers qu'il n'a pas été possible de dénombrer sont remis au 22e R.I. régiment de marche qui prend possession du château, du parc et des bois.
La colonne est ensuite dirigée sur Marchelepot où les appareils font leur plein.
Pertes en personnel et en matériel :
2 blessés
2 chars R 35 détruits.

25 MAI 1940 : COMBATS DE LICOURT - EPENANCOURT
Le groupement tactique, renforcée de la 2e compagnie du 17e B.C.P. (capitaine Paoli) reçoit l'ordre de reprendre la tête de pont d'Epenancourt.
La colonne est reformée dans le même dispositif que la veille, sa tête à Marchelepot.
Elle débouche de Marchelepot à 1 heure, le village de Licourt est atteint à 2 heures. Un dispositif de sécurité (1ère compagnie de chasseurs portés (capitaine Paoli)) est installé au nord de Licourt. Les chars arrivent au pont d'Epenancourt à 2h45 suivis de la 1ère compagnie de chasseurs portés (capitaine Bouff). Le pont est pris et la défense est immédiatement mise en place.
Peu de réaction de l'ennemi.
À 4h15 aucune nouvelle de la compagnie d'infanterie qui doit relever les chasseurs à Epenancourt. Les chasseurs pris sous un très violent bombardement d'artillerie et de mortiers et sous le feu de nombreuses armes automatiques, sont forcés de se replier sur Licourt.
Le village est organisé défensivement avec l'appoint d'une partie de la 3e compagnie du 117e régiment d'infanterie amenée par le commandant Gillis de l'état-major de la D.C.R.
A 10h30 le bombardement de Licourt continue causant des pertes sévères, notamment à la compagnie Paoli.
L'ordre de repli des chars sur Etalon - Bois d'Herly arrive au PC à 11 heures.
Pertes en personnel et en matériel :
personnel : 1 tué, 4 blessés.
Matériel : Néant
 
V - PERIODE DU 26 MAI AU 4 JUIN 1940
Le bataillon regroupé à Etalon - Bois d'Erly a pour mission d'assurer la défense des bois entre Etalon et Herly, contre des attaques venant du Nord ou de l'est.
À 21 heures, le départ pour Villers les Roye (PC du bataillon et 349e compagnie, capitaine Marcille), l'Echelle Saint Aubin (351e compagnie, capitaine Colosiez), Audechy (2 chars de commandement).
L'arrivée du bataillon à Villers les Roye a lieu le 27 mai à trois heures :
mission : garde des issues, sûreté habituelle.
Le 28 mai : stationnement dans les localités ci-dessus, même mission.
Départ à 21 heures pour Quiry le Sec (PC et 347e compagnie) et Esclainvillers (349e compagnie) où le bataillon arrive le 29 mai à quatre heures. Il en repart trois heures plus tard pour Bonneuil les Eaux, où il arrive vers 11 heures.
Mission : se mettre en situation d'attaquer tout blindé ennemi qui déboucherait du Nord.
La compagnie 348 (capitaine Legraverand) qui stationnent au Bois de l'Hôpital est mise à la disposition du bataillon 8/15.
Elle se porte dans l'après-midi du 29 dans les bois au sud de Querbigny.
Le 29 mai à 19 heures, départ pour Grivesnes (PC et 348e compagnie), Ainval - Septoutre (347e), Esclainvilers (349e).
Arrivée le même jour vers 23 heures. Stationnement dans les localités ci-dessus toute la journée du 30.
Mission : s'opposer à des attaques éventuelles en direction du Nord. Garde des issues, sûreté habituelle.
Le 31 mai à 23h30, départ de Grivesnes pour :
Laboissière : (PC et 348e compagnie)
Lignières : (347e compagnie)
Becquigny : (349e compagnie)
1er juin, stationnement dans les localités ci-dessus.
Mission habituelle.
À 21 heures, départ pour les bois à l'ouest de Taisnil.
Arrivée le 2 juin à trois heures. La journée du 2 est employée à la visite des appareils et de l'armement, au graissage et aux pleins.
2 juin à 20h45, départ pour les bois de la Cavette (nord de la Neslette). Arrivée à 23 heures.
3 juin, stationnement. Reconnaissances de terrain pays d'itinéraires par les cadres. Préparation du matériel, réglage des postes, ajustage des réseaux. Vérification des armes et des appareils de pointage.
Le lieutenant Dupont rejoint le bataillon vers 16 heures avec 6 chars B1 bis, provenant des ateliers de l'échelon.
Le bataillon quitte les bois de la Cavette à 21h30 et se porte sur ses positions de départ.
Point de première destination : Grébault - Mesnil où les pleins sont effectués entre le 23 heures et 24 heures.

VI - ATTAQUE DE LA TETE DE PONT D'ABBEVILLE (4 juin 1940)
Le bataillon est constitué à trois compagnies de chars B1 et B1 bis
Compagnies chars provenant de l'unité ci-dessous :
1ère Compagnie commandée par le lieutenant Dupont du 8e B.C.C.  
348e Compagnie commandée par le capitaine Fissiaux      
349e Compagnie commandée par le capitaine Marcille                          
1 char de commandement MARSEILLE n° 234                                 
DISPOSITIF :
1er échelon - à droite : la 348e compagnie Fissiaux, opère dans la zone est du ravin de Boencourt entre la route d'Abbeville à Rouen et le ravin.
à gauche : la compagnie Dupont, opère dans la zone boisée ouest du même ravin à travers le village de Bienfay et de Mesnil Trois Foetus.
2e échelon - la 349e compagnie Marcille, progresse à travers la zone est, dans les traces de la 348e compagnie.
Les compagnies atteignent leur positions de départ le 4 juin à trois heures :
Compagnie Dupont avec 7 chars,
Compagnie Fissiaux avec 7 chars,
Compagnie Marcille avec 6 chars,
et le char de commandement, soit 21 chars au total.
Elles débouchent à 3h20. Un brouillard intense amène des chars de la compagnie Dupont à dévier de leur axe de marche.
Ils partent en direction du nord-est.
Les trois compagnies franchissent peu après l'heure H (3h30) la ligne tenue par l'infanterie écossaise (152e brigade).
Les unités du premier échelon atteignent et dépassent vers 4h30 le premier objectif (O1) jalonné par :
Mesnil Trois Fœtus - Mont de Caubert.
À huit heures, les compagnies Bouff et Paoli du 17e B.C.P. progressent en direction de O1 avec une extrême difficulté.
La C.E. du capitaine Rebuffel du 17e B.C.P. progresse au fond du ravin de Boencourt est atteint le carrefour ouest du Mont de Caubert au nord du bois de Villers.
La compagnie Gelot du 17e B.C.P. atteint et occupe les lisières sud des vergers de Mesnil Trois Foetus.
Un des chars de la compagnie Dupont qui avait atteint la route nationale d'Abbeville rejoint sa compagnie vers six heures dans le ravin de Boencourt au sud-est de Mesnil Trois Foetus après avoir aidé la compagnie Rebuffel du 17e B.C.P. a progresser dans ce ravin où elle était bloquée par des feux provenant des lisières nord-ouest du bois de Villers et des crêtes nord du ravin.
Quatre chars seulement, 2 de la compagnie de droite de premier échelon (Fissiaux) et 2 de la compagnie de gauche (Dupont) atteignent et dépassent vers six heures le second objectif O2 jalonné par :
la crête militaire du Camp de César et la croupe à l'est de Yonval.
La compagnie Fissiaux perd 4 chars sur les mines entre la ligne ennemie et le premier objectif dans le goulot entre le bois de Villers et la route nationale à la naissance du ravin est ouest, 500 m au nord de Mareuil Caubert.
Ce ravin est fortement tenu par des antichars.
Les compagnies Bouff et Paoli du 17e B.C.P. s'installent vers 7h50 à proximité de cette ligne et de la côte 104, sur la route nationale.
La compagnie Dupont qui progresse sur la pente est du ravin central perd 4 chars par antichars de gros calibre, en batterie à la lisière ouest du bois de Villers et sur les pentes nord du ravin à hauteur de Mesnil Trois Fœtus et du Camp de César.
La compagnie Gelot du 17e B.C.P. atteint Mesnil Trois Fœtus vers 9h30, appuyée à droite par les Écossais.
La compagnie Marcille qui suit la compagnie Fissiaux en deuxième échelon peut éviter les champs de mines en les contournant par l'est vers la route d'Abbeville, mais elle perd 2 chars par antichars de gros calibre en batterie dans le ravin nord de Mareuil.
Les 6 chars B restants, progressent dès lors sans grande difficulté, dépassent le second objectif et nettoient les pentes nord-est de l'éperon du Camp de César, à l'est et les ravins transversaux de Yonval à l'ouest.
Les chars de droite sont néanmoins soumis à de violents tirs d'artillerie provenant de la rive droite de la Somme.
L'infanterie écossaise, par contre, ne peut déboucher, les bois de Villers étant encore tenus dans leur partie nord par plusieurs des armes antichars et automatiques.
D'autres armes antichars et automatiques ennemies viennent s'installer (ou se démasquent) sur la route nationale, à hauteur du ravin 500 m nord de Mareuil Caubert, leur feu ralentit la progression des chars d'accompagnement (dont plusieurs sautent sur des mines) et stoppent l'infanterie écossaise à droite.
Des groupes ennemis traversent le plateau du Mont Caubert et viennent installer sur les lisières est du bois de Villers des armes antichars et automatiques qui en renforcent la défense.
À partir de neuf heures les lisières sud de du bois de Villers, le ravin à l'est de Bienfay et les vergers sud de Mesnil Trois Fœtus sont violemment pris à partie par l'artillerie et l'aviation ennemie qui bombarde en piqué.
Les chasseurs des compagnies Bouff et Paoli déployés sur la parallèle Bienfay - Côte 104, sont également bombardés en piqué et mitraillés.
Non suivis par l'infanterie et les chars d'accompagnement, les deux chars B de la compagnie Fissiaux gagnent la lisière sud-est du bois de Villers tandis que les deux chars B de la compagnie Dupont se défilent dans le ravin à 200 m est de Bienfay, sur la route de Mareuil. Au cours de ces mouvements, l'un des 2 chars de la compagnie Marcille qui regagne également le bois de Villers est immobilisé à proximité de la lisière du nord-est du bois de Villers par une quinzaine de coups d'antichars.
Un char B de la compagnie Dupont saute sur une mine à 150 m des vergers sud de Mesnil Trois Foetus, après avoir détruit 6 antichars en action dans ces vergers. Son équipage reste en char jusqu'à 22 heures en tenant sous le feu de son canon de 47 et de ses mitrailleuses, l'infanterie ennemie qui ne peut déboucher des vergers.
Les éléments de combat sont ralliés aux lisières sud du bois de Villers vers neuf heures. Un char de la compagnie Fissiaux resté en panne avant la P.D. rejoint la P.R. par ses propres moyens.
Tous les éléments quittent le bois de Villers vers 18 heures et sont rassemblés dans les bois à l'est de Grébault-Mesnil.
Le bataillon arrive au bois de La Cavette entre 23 heures et 24 heures.
Pertes.
Personnel :
Tués : 1 aspirant, 2 hommes de troupe
Disparus : 2 officiers, 1 sous-officier, 6 hommes de troupe.
Matériel :

Compagnie Quittent la P.D Détruits par


regagnent la P.R.
    antichars mines panne de terrain incendie  
Fissiaux 7 1 4     2
Dupont 7 3   1 1 2
Marcille 6 3 1 1   1
Commandement 1         1
Total : 21 7 5 2 1 6

  
5 juin 1940 - le bataillon quitte Neslette pour Sommereux vers 16 heures. Un char B en panne à Marseille en Beauvaisis est remorqué par l'élément avancé d'atelier.
Arrivée à Sommereux vers 23h30.
 
VII - PERIODE DU 6 AU 9 JUIN 1940
 
Le 6 juin, stationnement à Sommereux, même mission, garde des issues - sûreté habituelle.
Dans l'après-midi, un groupe de six chars Somua et de cinq chars Hotchkiss commandé par le capitaine Leger du 7e cuirassiers, vient renforcer le bataillon.
Deux reconnaissances (chars B et chars légers) sont effectuées sur Poix, l'une dans la route nationale Grandvilliers - Poix, l'autre par Thieulloy - Saulchon - Poix.
Ces reconnaissances identifient une Panzerdivision bivouaquée dans les bois ouest de Poix. Une section de canons de 47, protégée par trois chars B est mis en batterie sur la croupe sud du village.
La journée se passe sans incident notable.
Le 7 juin, à 20 heures le bataillon reçoit l'ordre de se replier sur Auchy la Montagne.
Une patrouille de trois chars (1 Somua, 2 Hotchkiss) est envoyée au carrefour Le Hamel, route Grandvilliers - Crèvecoeur pour protéger vers l'ouest le repli du 17e Bataillon de Chasseurs Portés pendant que les autres chars en position au sud du village de Sommereux assurent le décrochage de la colonne.
Le bataillon arrive à Auchy la Montagne vers 23h30.
Le 8 juin, une reconnaissance de trois chars (1 Somua, 2 Hotchkiss) est poussée vers la route Crèvecoeur à Francastel où avait été signalée la présence d'engins blindés ennemis.
Le bataillon quitte Auchy la Montagne à 20h30, lorsque la sortie sud du village les éléments de tête (chars et véhicules du PC) sont accrochés par des automitrailleuses et des chars ennemis.
Automitrailleuses et chars sont détruits, mais le convoi sur roues (véhicules du PC du bataillon) pris sous le feu, perd :
Un tué, deux blessés graves et cinq blessés légers.
La voiture médicale et les deux voitures de liaison du bataillon sont criblées de balles.
 
VIII - PERIODE DU 10 AU 25 JUIN 1940
 
Le bataillon quitte Fronville à 10 heures le 10 juin, franchit l'Oise à 12 heures et arrive vers 15 heures à Mériel où il reçoit la mission d'organiser la défense des ponts de Mériel et de Mery, en liaison avec le 27e B.C.C. et le 17e B.C.P.
Même stationnement et même mission.
Le 11 juin, les services du Génie font sauter les ponts entre 19 et 20 heures et le bataillon se porte sur Bièvres, en contournant Paris par l'ouest.
Un char Somua en panne au Petit Clamart, qui n'a pu être ni réparé, ni remorqué, est détruit.
Le 12 juin, arrivée à Bièvres vers cinq heures. Stationnement, puis départ pour Montmirault à 16 heures.
Un char Somua en panne à Verrières, n'a pu être ni réparé, ni remorqué. Il est détruit.
Le 13 juin, stationnement à Montmirault. Départ pour Janville à 13 heures, arrivée à Janville à 23 heures.
Mission : assurer la garde des issues.
Un Somua et un Hotchkiss en panne entre La Ferté Allais et Etampes n'ont pu être ni réparés, ni remorqués. Ils sont détruits.
Stationnement à Janville le 15 juin, même mission, départ à 21 heures et arrivée à Bazoches les Gallerandes à 23h30.
Même mission qu'à Janville, sûreté habituelle.
Stationnement à Bazoches les Gallerandes.
Le 16 juin : départ pour Gruy à 20 heures, le bataillon étant en arrière garde de la colonne est de la D.C.R.
Vers 22 heures, la tête de colonne du bataillon se heurte à un barrage ennemi de flanc garde, à ……. (Antichars et armes automatiques). L'itinéraire est détourné vers l'ouest, la colonne franchie la Loire au Pont de Mer, le 17 juin à 10 heures et atteint Gruy à 13 heures.
Départ de Gruy pour Cerbois le 18 juin à quatre heures, passage du Cher à La Chatre, et arrivée à Cerbois (Cher) à 16 heures. Stationnement et bivouac. Mission : défense des bois à l'est de Cerbois.
18 juin : même stationnement, bivouac et même mission que la veille.
Départ de Cerbois le 19 juin à 22h30. Un char Hotchkiss en panne mécanique a été détruit.
Arrivée à Lys Saint Georges le 20 juin à 7h30. Un char Hotchkiss et un char Somua en panne mécanique grave sont détruits.
Départ de Lys Saint Georges (Indre) le même jour à 20h45.
Arrivée à Villard le 21 juin à trois heures.
Départ de Villard le 22 juin à 21 heures.
Arrivée à Chauverne-Neyre le 23 juin à cinq heures. Stationnement, bivouac à Chauverne-Neyre.
Le 22 juin : stationnement, bivouac à Chauverne-Neyre.
Le 25 juin : stationnement, bivouac à Chauverne-Neyre.
 
ARMISTICE
Le bataillon est dissous le 8 juillet 1940 à Bourganeuf (Creuse) par le commandant de la 2e D.C.R. par ordre n° 4475/3.

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