1935 RENAULT AMC 35 ACG 1
Après l'échec de l'A.M.C. YR, Renault est invité à présenter un nouveau matériel ; ce sera l'A.M.C. modèle 1935 type ACG1, dont 17 véhicules seront commandés "en raison de l'urgence".
Ce véhicule, d'une masse de 16 tonnes en ordre de marche reçoit un moteur Renault de 180 cv, le même que celui du char B1 bis, mais avec 4 cylindres au lieu de 6.
Deux variantes sont étudiées et fabriquées en un seul exemplaire. La première reçoit un canon de 25 mm semi-automatique du type Région Fortifiée (25 mm S.A. RF), en lieu et place du 47 mm S.A. Mle 34 initialement prévu : le canon de 25 mm possède une puissance de perforation supérieure à celle du canon de 47mm S.A. 34. Mais, l'Artillerie se refusant à se séparer des canons de 25 mm. S.A. RF, dont les sorties de fabrication sont insuffisantes, il faut renoncer à ce projet. Fort heureusement l'apparition du canon de 47 mm S.A. Mle 35, très supérieur en raison de sa grande vitesse initiale (680m/s avec l'obus de rupture Mle 32, contre 450 m/s avec l'obus de rupture Mle 92 du S.A. Mle 34), règle le problème en ce qui concerne la mise en production de cette variante.
L'autre variante consiste à étudier l'emploi du châssis de l'ACG1 pour la construction d'un automoteur de 75 mm ; un ingénieur de chez Renault, en service au nouvel établissement A.M.X. (Atelier d'Issy-les-Moulineaux), Gérin, officier de réserve des Chars de Combat, réussit cette difficile performance. Mais d'autres prototypes seront préférés pour les groupes de 75 mm automoteurs des D.L.M. et des D.C.R (Divisions Cuirassées), et ce matériel, dénommé ACGK, n'aura pas de suite.
Les opérations en France.
Il reste en France, au 10 mai 1940, 15 ACG1 en parc ; on forme, à ce moment, des unités de circonstance avec tout ce que l'on peut réunir comme matériel. Ainsi, on crée cinq Groupes Francs de cavalerie, dont la composition théorique est :
un capitaine ;
quatre A.M.D. (auto-mitrailleuses de découverte) ;
un peloton motocycliste ;
deux groupes de mitrailleuses ;
deux canons antichars de 47mm S.A. Mle 37, qui semblent, plus normalement, avoir été des canons de 25 mm en dotation dans la cavalerie, alors que les 47mm appartiennent à l'artillerie.
Le 8 juin 1940 le 12e escadron commandé par le capitaine Paul Audigier combat à Serches (Aisne) pour la prise de la ferme du Mont de Soissons. L'unité qui comprend une dizaine de véhicules est rattachée à la 27e division d'Infanterie Alpine et est engagée avec les 11e et 28e bataillons de chasseurs alpins.
Quatre engins participants à ce combat ont été perdus, deux équipages blessés ont pu regagner les lignes françaises. Le capitaine Audigier a disparu dès le début de l'engagement ainsi qu'un équipage parti à sa recherche. Parmi les quatre ACG 1 détruits ce jour là, les numéros 91812 et 91828 pu être identifiés. (Source Bruno Robert, archives de la mairie de Serches)
Deux Corps Francs sont engagés sur la Basse Seine ; l'un de ces Groupes Francs, le 1er, commandé par le capitaine de Neuchèze, sera assez heureux pour ramener 7 ACG 1 jusqu'à Saumur, où il participera à la défense de la Loire, intégré au dispositif de défense des célèbres "Cadets de Saumur" de l'Ecole de Cavalerie.
Placées en réserve à Terrefort, où se trouve maintenant l'Ecole Nationale d'Équitation, les ACG 1 ne sont citées nulle part, contrairement aux quelques Hotchkiss également engagés... Probablement en raison de leur "gourmandise", les ACG 1 ne participeront pas au combat retardateur qui suivra. Le Groupe-Franc de Neuchèze sera englobé dans la citation de l'Ecole de Cavalerie de Saumur.
L'ACG 1 a donc participé très honorablement à la Bataille de la Basse Seine, puis de Saumur, pour seulement 15 véhicules mis en service.
Ce matériel, dont le berceau n'avait pas été visité par les fées, et qui avait été adopté en hâte, sans essais préalables, sous la pression des événements et faute de mieux, obtint un très honorable palmarès.
L'ACG 1 était desservie par un blindage ridicule de 25 mm et présentait de nombreux inconvénients, dont une consommation de carburant considérable ne lui donnant que trois quarts d'heure d'autonomie en tout-terrain ; la vitesse, acceptable, n'en était pas moins inférieure de 10 % aux spécifications, et l'approvisionnement en munitions était égal aux deux tiers de ce qui était exigé. Le train de roulement hérité de l'YR et du char d'infanterie ZM Mle 35 R, était mal adapté à la vitesse et gros consommateur d'énergie.
La principale qualité de cet engin était son armement principal installé dans une tourelle biplace, cas unique pour les blindés français.
Et pourtant, cette A.M.C. présentait aussi bien des avantages. Tout d'abord, deux hommes en tourelle ; ensuite, un armement très performant, le 47 mm S.A. Mle 35 à vitesse initiale de 680m/s qui était une arme remarquable.
12 exemplaires de l'ACG 1 ont été livrés l'armée belge, 8 ont effectivement été engagés. L'armement secondaire étant une mitrailleuse lourde Hotchkiss de 13,2 mm.
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES |
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Constructeur |
Renault |
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Production |
17 pour l'Armée Française |
Période de production |
1936 -1938 |
Type |
AutoMitrailleuse de Combat |
Équipage |
3 hommes |
Longueur (m) |
4,55 |
Largeur (m) |
2,20 |
hauteur (m) |
2,30 |
Poids en ordre de Combat (kg) |
14 500 |
blindage |
25mm |
Équipement radio |
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ARMEMENT |
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Armement principal |
1 canon de 47mm SA 35 |
Munitions |
96 |
Rotation (degrés) |
360° |
Élévation (degrés) |
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Rotation (360°) |
- |
Viseur |
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Armement secondaire |
1 mitrailleuse de 7,5mm |
Munitions |
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MOBILITE |
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Moteur |
Renault |
Chenilles |
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Type & Cylindrée |
4 cyl 11,08 l |
Largeur chenille |
0,32 |
Puissance (max.) |
180 cv |
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Rapport poids/puissance |
12 cv/t |
Pression au sol |
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Boite de vitesse |
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Garde au sol (m) |
0,40 |
Carburant |
Essence |
Rayon de braquage (m) |
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Autonomie (km) |
160 |
pente |
50% |
Consommation (litres/100km) |
170 |
Obstacle Vertical (m) |
0,50 |
Capacité carburant (litres) |
300 |
passage à gué (m) |
1,00 |
Vitesse sur route |
42 km/h |
franchissement (m) |
2,20 |
1942 M 5 A1 CHAR LEGER
La production du M 5, confiée à Cadillac et à Massey-Harris, atteignit 2 074 exemplaires. Elle se poursuivit jusqu'en décembre 1942, époque de son remplacement sur les chaînes par le M 5 A1. Ce dernier avait une nouvelle tourelle de forme allongée par une excroissance à l'arrière, pour loger l'équipement radio, ainsi qu'un masque sur l'affût de la mitrailleuse antiaérienne.
Parmi les autres améliorations réalisées, une nouvelle installation avec collimateur incorporé pour le canon, d'autres épiscopes de tourelle, une issue de secours par le fond du châssis.
Homologué le 14 septembre 1942, le M 5 A1 fut réalisé à quelque 6 810 exemplaires.
Employé au sein des escadrons de reconnaissance dans les régiments de l'armée de libération, le M 5 A1 a ensuite servi sur tous les théâtres d'opérations jusqu'à la fin des années 1950.
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
Constructeur : Cadillac Massey-Harris
Armement :
1 Canon M 6 de 37 mm, 3 mitrailleuses MG Browning M1919 A4 de calibre .30
Dimensions :
Longueur : 4,84 m Largeur : 2,29 m Hauteur : 2,57 m
Poids : 15,5 tonnes Pression au sol : 0.88 kg/cm²
Protection : Maxi : 64 mm Mini : 13 mm
Équipage : 4 hommes
Motorisation : 2 x Cadillac Series 42 de 296 Ch. Consommation : 252 litres aux 100 km (réservoir de 405 litres)
Vitesse maximale : 58 km/h Autonomie : 161 km
Classement individuel des M 3 & M 5 identifiés.
1945 FCM 50t
L’existence de ce char est attestée par une notice de décembre 1945. L’engin se présente comme un concurrent direct au projet AMX de même tonnage.
La silhouette générale rappelle très fortement celle du Tiger II dont il utilise certains composants mécaniques.
L’organisation interne est classique et semble calquée sur son modèle germanique.
Le train de roulement est composé de galets de roulements simples et doubles intercalés de 80 cm de diamètre complétés de galets de retour. La suspension est oléo-pneumatique. Les barbotins sont implantés à l’arrière. Les chenilles de 65 cm sont du type bateau, c’est à dire similaires à celles du B1 bis ou de l’ARL 44.
Pour le transport ferroviaire il est prévu un jeu de chenilles de 37 cm pour rester dans les limites du gabarit.
Une remorque citerne de 2000 l offre la possibilité de doubler l’autonomie du char. Un dispositif d’alimentation relie directement la citerne au char. Le largage de la remorque peut être effectué de l’intérieur du char.
Le char peut franchir un gué jusqu’à 1,50m (étanche jusqu’à 1,82m). Pour les franchissements en eau profonde (jusqu’à 4 - 5 mètres) une tôle de recouvrement munie d’un schnorkel est fixée sur la plage moteur.
Protection contre les mines.
La conception de la caisse, avec une garde au sol de 0,50m et un train de roulement composé d’éléments séparés et indépendants participe passivement à la protection.
Une protection active, composée de rouleaux accessoires pouvant se monter à l’avant du char permet de faire détonner les mines sur le passage de l’engin.
Une variante surbaissée a également été étudiée. Le char n’a, semble-t-il, pas dépassé le stage de la planche à dessin.
CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES
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Constructeur |
F.C.M. Forges et Chantiers de la Méditerranée |
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Production |
néant |
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Type |
char lourd |
Équipage |
5 hommes |
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Longueur (m) caisse |
7,40 (8,19 m hors tout) |
Largeur (m) |
3,57 |
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Hauteur (m) |
3,02 |
Poids en ordre de Combat (kg) |
54 240 |
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Blindage |
120 mm maxi |
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ARMEMENT |
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Armement principal |
1 canon de 90mm Vo 1000 |
Munitions |
91 obus |
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Rotation (degrés) |
360° |
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Armement secondaire |
2 mitrailleuses de 7,5mm |
Munitions |
26 chargeurs |
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MOBILITE |
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Moteur |
MAYBACH |
Chenilles |
87 patins |
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Type & Cylindrée |
12 cyl 27,5 l |
Largeur chenille |
0,65 |
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Puissance (max.) |
1000 cv à 2 800t/m |
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Rapport poids/puissance |
7,6 cv/t |
Pression au sol |
8,7 kg/cm² sur sol dur |
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Boite de vitesse |
Garde au sol (m) |
0,50 |
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Carburant |
Essence |
Rayon de braquage (m) |
1,460 |
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Autonomie (km) |
340 ou 8 heures 45 |
pente (degrés) |
100% |
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Consommation (litres/100km) |
525 ou 210 l/h |
Obstacle Vertical (m) |
1,00 |
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Capacité carburant (litres) |
1850 |
passage à gué (m) |
1,50 |
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Vitesse sur route |
45 km/h (maxi 51) |
franchissement (m) |
3,20 |
1947 BATIGNOLLES-CHATILLON 12t
Le 24 avril 1947, la Section Technique de l'Armée demande à la société BATIGNOLLES CHATILLON à Nantes et deux autres constructeurs une offre de prix pour un prototype de char léger.
Les avant-projets des trois constructeurs sont validés en mai 1948, chaque constructeur devant présenter un prototype. Le char est prévu pour porter la tourelle canon de 75 Fives-Lille FL 4 mais aussi une tourelle de DCA élaborée par la SAMM.
Le châssis Batignolles-Chatillon est terminé en juin 1950. Il est testé à Satory en janvier 1951. L'expérimentation se termine définitivement en septembre..
Constructeur |
BATIGNOLLES-CHATILLON Nantes |
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Production |
1 prototype |
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Type |
char léger |
Équipage |
3 hommes |
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Longueur (m) caisse |
4,31 m |
Largeur (m) |
2,40 |
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Hauteur (m) |
2,17 |
Poids en ordre de Combat (kg) |
inconnu |
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ARMEMENT |
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Armement principal |
1 canon de 75mm Vo 1000 |
Munitions |
40 obus |
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Rotation (degrés) |
360° |
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MOBILITE |
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Moteur |
MATHIS |
Puissance (max.) | 210 cv | |||
Type & Cylindrée |
8 cyl 7 l |
Largeur chenille |
0,37 |
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Carburant |
Essence |
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Autonomie (km) |
240 |
pente (degrés) |
70% |
1954 AMX 13 à tourelle FL11
En 1954, la nécessité de remplacer les matériels blindés déployés en Indochine se fait pressante. Les engins disponibles sont usés et obsolètes, s'agissant essentiellement de matériels datant de la seconde guerre mondiale.
On envisage donc de modifier le nouveau char léger AMX 13, dont l'armement antichar est inadapté, en remplaçant sa tourelle par celle de l'EBR Panhard.
Une commande initiale de 5 chars est lancée avec une demande totale de 20 exemplaires. La fin de la guerre d'Indochine fera que seuls 5 exemplaires seront construits et mis en service au 2e R.E.C. à Oujda (Maroc). En 1956 ces matériel seront cédés au Maroc à la suite de l'Indépendance de ce pays.