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1er REGIMENT DE CUIRASSIERS
2e ESCADRON |
ORDRE DE BATAILLE DE L'ESCADRON
AU 14 SEPTEMBRE 1944
CAPITAINE-COMMANDANT : CAPITAINE CHARLES DORANCE
1er PELOTON |
2ème PELOTON |
3ème PELOTON |
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Char LILLE Chef de Peloton : Lt. de COURSON Tireur : Cuir. ZERILLI Conducteur : Cuir. TARRADE A. C. : Cuir. BONINI Chargeur : Cuir. SANAGHEAL Char LONGWY Chef de Char : Chef LAMY Tireur : Cuir BOYER Conduct. : B. C. AUBERT A. C. : Cuir CALLEWAERT Chargeur : ZARAGOZA Char LOUVIERS Chef de Char : M.d.L. BATS Tireur : Brig. SIMOND Conducteur : Cuir. RUIZ A. C. : Cuir. PAUL Chargeur : Cuir. BESSIS Char LAON Chef de Char : M.d.L. JEHL Tireur : Brig. BENEITO Conducteur : B. C. JACQUOT A. C : Cuir. ESCUDERO Chargeur : Cuir. PLAT Char LUNEVILLE Chef de Char : M.d.L. BRAIZAT Tireur : Brig. THIEBAUD Conducteur : Cuir. SIBONI A.C. : Cur. CONVERSET Chargeur : Cuir. FRESNEDA Brig. LEUTHEREAU VENIEL |
Char ASPIC
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Char LYAUTEY Chef de Peloton : Ajd.Chef MAUDUIT Tireur : Cuir. JENATON Conducteur : Cuir. PELISSIER A. C. : JALLABERT Chargeur : EDO Char LANNES Chef de Char : Chef FRIEDRICH Tireur : Brig. BASSO Conducteur : Cuir. JOURDAIN A.C. : Cuir. NACEUR Chargeur : Cuir. BECANNE Char LA TOUR D'AUVERGNE Chef de Char : M.d.L. DEIXONNE Tireur : Brig. BENOIT Conducteur : Cuir. BEISSY A. C. : Cuir. GOUTAUDIER Chargeur : Cuir. SELLEM Char LASSALLE Chef de Char : M.d.L. ROUSSEL Tireur : Brig. CALAIS Conducteur : Cuir. GILLES Chargeur : PRI0U Char LOUVOIS Chef de Char : M. d. L. TESSIER Tireur : Brig. GIRARD Conducteur ; Cuir, MIRETE A.C. : Cuir. ROSSO Chargeur : Cuir. CAMBOT Brig. CAMBOT Cuir. VERCUQUE |
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PELOTON DE COMMANDEMENT |
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Capitaine-Cdt. : Cne DORANCE Adjudant : Adjt. VULLIEZ Chef de Groupe : Chef DANLOY Agent de liaison : BOUSKRI BEN ABDESSELEM Observateurs-radio : B. C. CHAPUT Cuir. SAUSSE Cuir. VERDO Brig. MOKTAR BEN ALI Conducteurs : Cuir. ANCEY Cuir. BRU Cuir. BELANDO |
Manutentionnaires : Cuir. AHMED BEN ABBES Cuir. ABDELKADER BEN MOHAMED Cuir. ABDELKADER BEN SALLAH Cuir. MOHAMED BEN AHMED Cuir. MOHAMED BEN LACHMI Conducteurs : Cuir. GARCIA cuir. LALOYAUX cuir. JOURQUIN Cuir. ZARAGOZA Ernest |
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CHAR "LT DE LA NOE" Chef de char : Cne DORANCE Tireur : Cuir AKKAK Conduct. : B. C. SIMON A. C. : Brig. LOIRAUD Charg. : Cuir BODENNE CHAR "LICORNE" Chef de Char : Lt de SUGNY Tireur : Brig. LATRON Conduct. : Cuir. MASOCH A. C. : Cuir. MAUSSANG Chargeur : Cuir. POUZOL Cuir : KABBOUR BEN MOHAMED DJILALI BEN AHMED EDDI BEN ABBES MILOUDI BEN AHMED Major : M. d. L. PICHARD Fourrier: M. d. L. DUHAMEL Approvisionnements : M. d. L. LE BOSSE Secrétaire : Brig. REVILLON Ordinaire : Cuir. BINDER Cuir. JURADO Cuir. MAHMOUD BEN AFFID Cuir. M'BARK BEN MOHAMED |
CANON DE 57 mm "LEON" Chef de Pièce : M.d.L. DURAND Conducteur : Cuir. BERGE Tireur : CHAMBERLIN REGNARD MOHAMED BEN KADDOUR KEBIR BEN MOHAMED LACHMI BEN MOHAMED PELOTON D'ECHELON Chef de Peloton : Lt de SUGNY Adjoint : Asp LAMBRUSCHINI chef d'atelier : M. d. L. OULE Dépanneurs : B. C. DUGAY B. C. SALLE Brig. PETREQUIN Culr. GARREL Cuir. HERNANDEZ Cuir. BARTHOLETTI Cuir. SENDRA Cuir. MOHAMED BEN ABBES Cuir. MOHAMED BEN LARBI |
L'Escadron DORANCE ayant reçu son matériel américain en avril 1943 et ayant parfait son instruction aux camps de AIN-SIBARA, BOUTIN, BEDEAU, embarque à ORAN sur L.S.T. le 13 septembre 1944.
Débarqué à SAINT-RAPHAËL le 21 septembre, il monte en FRANCHE-COMTE où il attend le moment où le 1er CUIRASSIERS devra intervenir.
L'Escadron combattra durant toute la campagne dans le cadre suivant ; Le CC4, dont fait partie le 1er Cuir et qui est commandé par le Général SCHLESSER, se divise en 3 Sous-Groupements :
- Sous-Groupement A, aux ordres du Colonel du BREUIL.
- Sous-Groupement C, aux ordres du Cdt du Bataillon d'Infanterie.
- Sous-Groupement B, aux ordres du Commandant de PREVAL.
COMPOSITION DU SOUS-GROUPEMENT B
CHEF D'ESCADRONS DE PREVAL
Capitaine SPITZER . . . Officier Adjoint
Capitaine DORANCE . . Cdt le 2e Escadron
Capitaine DUCRET . . Cdt la 5e Cie du RMLE
Capitaine PETITJEAN Cdt la 6e Bie. du 62e RAA
Lieut. MALGRAT . Cdt la Section du Génie
Aspirant CHARUIT . . Cdt le Peloton de T.D.
Aspirant GUIBOUT Cdt le Peloton Chars légers 1er Cuir.
BATAILLE POUR BELFORT ET MULHOUSE
14 novembre 1944
L'Escadron fait mouvement de FLEUREY à ESPRELLE en direction de VILLERSEXEL — L'ordre d'attaque en direction d'HERICOURT arrive le soir, vers 20 heures, à ESPRELLE — il faut déboucher le 15, à midi, d'ONANS sur ARCEY.
15 novembre 1944
Départ d'ESPRELLE à 8 heures, arrivée à 10 h. sur une position d'attente, à 1 km. à l'Est de GENEY — à 13 h., l'Escadron s'ébranle en colonne — Des ruines et des abatis gênent la sortie d'ONANS — à 16 h., la voie est libre — Le peloton de COURSON avec MALGRAT et PINEDA (Légion) progresse sur la Nationale 83 vers ARCEY — avance très lente car la route est supposée minée — ARCEY est pris à la nuit tombée sans résistance — l'ennemi a décroché juste avant l'arrivée des chars ; quelques obus dans la nuit — la jeep "LANDAU" est détruite.
16 novembre 1944
Le SOUS-GROUPEMENT "B" marche sur AIBRE et les points à l'Est de HERICOURT. Le sous-groupement "A" débouchera derrière lui d'ARCEY vers ECHENANS et HERICOURT. Le sous-groupement "C" est en réserve sur le même axe ; —le mouvement commence à 8 h. 40. Le peloton LEFEBVRE en tête est arrête par des abatis minés et une arme anti-chars. Le "Lynx" est tiré mais détruit un 75 Pak sans lui-même être atteint. MERCIER, puis COURSON, déployés à droite de LEFEBVRE, poussent avec lui jusqu'à DESCENDANS. Fouille très longue du village.
L'ensemble Escadron-Compagnie fait 180 prisonniers environ. Du matériel est pris dont deux 75 Pak. Grosses pertes à la Légion qui perd plus du tiers de ses combattants. A 16h, la progression reprend derrière le peloton GUIBOUT et les T.D. AIBRE est pris sans résistance et gardé pour la nuit.
17 novembre 1944
Le mouvement débute à 8 h. en direction de TREMOINS — Le sous-groupement progresse déployé et ramasse de nombreux prisonniers. MERCIER, en tête, traverse le village et tient la sortie nord ; le village est pris et nettoyé pour 10 h. 30. Les pertes de l'ennemi sont de 200 prisonniers environ, un 75 Pak et deux tracteurs. A 12 h., la progression reprend sur VERLANS. Le "La Tour d'Auvergne" avec le MdL DEIXONNE, tiré à 50 mètres par un 75 Pak est percé, mais détruit l'arme ennemie. Le "Lassalle" est percé de part en part par deux obus tirés d'une hauteur ; l'arme est découverte et capturée. L'avance reprend vers 18 h. sur BIANS qu'on découvre à peu près inoccupé ; quelques prisonniers sans esprit combatif.
Pertes de la journée pour l'Escadron : 2 chars — 1 tué : BESSY; 4 blessés : MdL. ROUSSEL; Brig. CALAIS; PRIOU, MIRETE.
Pertes pour l'ennemi : trois 75 Pak, un canon de 88, 230 prisonniers et de nombreux tués. HERICOURT est pris par le S/Groupement du BREUIL.
18 novembre 1944
Le peloton de COURSON est envoyé à 8 h. 30 reconnaître les passages de la Lisaine et signale COUTHENANS et le pont de la Lisaine libres. L'Escadron rejoint et occupe LUZE ; on y fait sans grosses pertes (2 Légionnaires tués) une cinquantaine de prisonniers. Le sous-groupement A est au pied du fort du MONT VAUDOIS. Il faut le tourner par le Nord. A 16 h., le sous-groupement de PREVAL attaque ECHENANS, situé à 3 km. au Nord d'HERICOURT et au nord du MONT VAUDOIS. L'Escadron rencontre une forte opposition antichars, constituée par 5 armes de gros calibre ; elles sont toutes détruites mais l'"Aspic" est mis hors de combat. Le "Loup" est touché et sa tourelle coincée ; son chef de char est tué.
ECHENANS est pris et occupé vers 22 h. après un combat de rue nocturne très difficile. Le "Longwy" est mis en flammes par un Panzerfaust, son conducteur est tué dedans. L'installation pour la nuit est terminée pour minuit. La nuit est désagréable, passée en alerte constante. Le Lt. de SUGNY va tenter de dépanner de nuit le "Léopard" et ramène plusieurs prisonniers.
Pertes de l'Escadron : 2 chars: "Longwy" et "Aspic". 5 tués: MdL BRAIZAT, MdL LEWEURS, Brig.-Chef TARRADE, Brig.-Chef AUBERT, Cuir. BRUNET; blessés : ZARAGOZA, FUENTES, MdL. JEHL, FRESNEDA, Brigadier THIEBAUD.
Pertes pour l'ennemi : en plus des armes anti-chars extérieures au village, dix armes antichars légères, des armes et des munitions en quantité. Dans la nuit, le Capitaine LIORZOUX prend le commandement de la Compagnie de Légion.
19 novembre 1944
Le CC 6 relève le CC 4 ; on se repose un peu. A 17 h. 30, l'Escadron fait mouvement sur HÉRICOURT où il cantonne dans un ancien hôpital.
20 novembre 1944
Il faut foncer en Alsace, mais l'embouteillage est tel qu'on réalise péniblement 25 km dans la journée. L'Escadron passe par MONTBÉLIARD.
21 novembre 1944
Le sous-groupement doit se porter sur le canal du Rhône au Rhin dans la région de DANNEMARIE. Entre temps, une contre-attaque ennemie s'est déclenchée de FAVEROIS face au sud. Il faut se mettre en garde face au nord. A COURTELEVANT, l'Escadron est immédiatement employé à la défense du village. L'effectif des chars présents est de 9 sur 13, les 4 autres se sont embourbés par suite de l'embouteillage routier. L'ennemi attaque avec deux bataillons venant de Norvège, appuyés par une demi-douzaine de Jagdpanther. L'infanterie a des pertes énormes et s'enfuit. La bataille devient un duel de chars à grande distance. L'Escadron a des coups au but mais sans résultat. Un T.D. et le "Laon" sont détruits et mis en flammes.
Grâce surtout à l'appui de notre artillerie, l'attaque est repoussée, COURTELEVANT tenu et la ligne de communication de la 1ère D. B. assurée. La nuit est désagréable et passée dans les chars à veiller.
Pertes de l'escadron : 1 char, le "Laon", 4 tués de l'équipage du "Laon" : MdL Chef LAMY, ESCUDERO, JACQUOT et PLA ; blessés : BENITO, Chef COSNE.
22 novembre 1944
Tirs d'artillerie de part et d'autre. Deux blessés : Brig. BENOIT, Cuirassier JENATON.
23 novembre 1944
Dans la nuit du 22 au 23 novembre deux nouveaux blessés par l'artillerie : MdL BATS et Cuirassier PELISSIER, évacués tous les deux ainsi que SANDRA pour pieds gelés. Le S/Lt MERCIER fait une chute brutale, et doit être évacué. L'Aspirant LAMBRUSCHINI prend le commandement du 3e peloton. L'Escadron se porte sur SEPPOIS où il passe la nuit.
24 novembre 1944
L'Escadron va assurer la défense de CARSPACH près d'ALTKIRCH.
26 novembre 1944
L'Escadron part de CARSPACH à 8 h. 30, sa mission est de reconnaître BALLERSDORF, prendre contact et occuper l'ennemi, pendant qu'un sous-groupement pousse sur DANNEMARIE. Le peloton LEFEBVRE aborde le village prudemment sous un feu violent de minen et d'artillerie. La Légion est doublée par un bataillon F.F.I. (MALRAUX alias Colonel BERGER). Le village est pris de haute lutte et le nettoyage terminé pour 16 heures. L'ennemi perd trois canons de 88, deux de 20, trois camions, une centaine de prisonniers.
Les pertes de l'Escadron sont : MdL. FRIEDRICH, tué ; BASSO, JOURDAIN, BECANNE, blessés.
27 novembre 1944
Le sous-groupement B passa en réserve pendant que les sous-groupements A et C s'emparent de DANNEMARIE. Le peloton COURSON va renforcer, le soir, un peloton du R.E.C. qui tient BETTWILER, tête de pont au nord du Canal d'Alsace.
28 novembre 1944
Le contact avec l'ennemi a été perdu, la progression est rapide. L'Escadron prend TRAUBACH-le-HAUT et GUEVENATTEN. La liaison est prise avec le 3e R. S. M. qui vient du Nord. A 14 h., l'Escadron occupe STERNENBERG, Le peloton de COURSON nettoie DIEFMATTEN avec le 3e R.S.M.
29 novembre 1944
L'ennemi a évacué le sud de la Doller. L'Escadron pénètre sans combattre derrière le CC 3 dans BURNAUPT-le-HAUT.
30 novembre 1944
Journée de repos à BURNAUPT. Le CC 4, passant en réserve d'Armée, le Régiment est envoyé près de MULHOUSE. L'Escadron cantonne à DIDENHEIM, à 3 km de la ville.
BATAILLE DES VOSGES
3 décembre 1944
L'Escadron s'ébranle vers 12 h. 30 sur l'itinéraire DANNEMARIE—BELFORT—LURE—MIGNA-VILLIERS soit 100 km environ.
4 décembre 1944
Nouvelle étape de 100 km LURE— PLOMBIERES— REMIREMONT— BRUYERES— HERPELMONT.
6 décembre 1944
L'Escadron reçoit un renfort d'un Officier (S/Lt. SCIARD), deux sous-officiers, huit hommes. Le S/Lt SCIARD prend le commandement du 3e peloton. L'ordre de départ arrive le soir : il s'agit de COLMAR.
7 décembre 1944
Départ à 8 h. avec 7 chars. Le parcours est difficile : St. DIÉ, STE-MARIE-AUX-MINES, LE PETIT-HAUT (Col entre Ste. MARIE et RIBEAUVILLÉ).
8 décembre 1944
L'Escadron entier cantonne dans une auberge au PETIT-HAUT.
9 décembre 1944
Deux chars de renfort arrivent ; l'Aspic II et le Laon II. Ils sont mis en état de combattre.
10 décembre 1944
A 15 h, l'Escadron quitte Le PETIT HAUT pour AUBURE qu'il atteint une heure après.
11 décembre 1944
Journée de repos. Le CC 4 est en difficulté dans la région d'ORBEY.
12 et 13 décembre 1944
Toujours rien pour l'Escadron, pendant que les sous-groupements A et C mènent des combats pour ORBEY.
14 décembre 1944
Départ du peloton COURSON mis à la disposition du 30e U.S. Régiment à la CHAPELLE, en vue de prendre KAYSERSBERG (voir C.R. annexe).
15 décembre 1944
L'Escadron fait mouvement sur HACHIMETTE-FRELAND et ORBEY. Il y reçoit l'ordre d'appuyer le 1er R.T.A. sur MOREYFONTAINE et de couvrir les chars légers vers TANNACH. Gros tirs d'artillerie sur ORBEY.
17 décembre 1944
Le peloton LEFEBVRE grimpe au PETIT-BUSSET où il appuie efficacement les tirailleurs, puis il redescend à ORBEY. Le peloton SCIARD surveille la route de TANNACH.
18 décembre 1944
Le peloton LEFEBVRE remonte à MOREYFONTAINE pour aider les fantassins. Le terrain est impraticable, il redescend. SCIARD pénètre dans TANNACH et est arrêté à la sortie par une destruction. Il y passe la nuit avec une section du 1er R.T.A.
19 décembre 1944
Une brèche sur la route est réparée, à 10 h. 30. à TANNACH. SCIARD s'empare de HAMBOUT, LEFEBVRE garde TANNACH. Le peloton COURSON rejoint l'Escadron. Le génie essaie de réparer une grosse destruction située plus loin sur la route. L'appui des chars est illusoire dans ce terrain et le travail est interrompu par le feu de l'ennemi.
21 décembre 1944
SCIARD appuie de ses feux une Cie du 4e R.T.T. qui s'empare du GROS-GAZON. Tout le sous-groupement B, peloton LEFEBVRE en tête, attaque et prend LA CHAPELLE. Le village et les petits sommets immédiats sont pris et nettoyés à 15 h., malgré une violente réaction de l'infanterie et de l'artillerie ennemies.
LEFEBVRE fait 45 prisonniers. SCIARD garde sa mission de flanc-garde. L’installation est complétée par des mines pour la nuit.
Pertes de l’ennemi pour la journée du 21 : 60 prisonniers, de nombreux tués, 1 voiture détruite.
Pour l’Escadron : PAGEAUD tué, GIRY blessé. Le Capitaine SPITZER, adjoint du Commandant de PREVAL est gravement blessé, le Capitaine de LESPARDA prend sa place.
22 décembre 1944
Après une nuit passée en alerte, l'infanterie attaque le village de LA PLACE appuyée par les chars. Les Allemands résistent, retranchés dans les maisons. L’ASPIC est mis en flammes par un Panther, tout l’équipage sort indemne. LA NOE détruit un Sturmgeschutz. Le LAON met le Panther hors de combat et le LEOPARD l’achève. Le peloton LEFEBVRE avec les tirailleurs poursuit le nettoyage de la Place. A 14 h., un deuxième Sturmgeschutz, manœuvré par SCIARD se replie et est mis en flammes par le LYNX. Le peloton COURSON nettoie un hameau et fait 20 prisonniers, dont un officier. Pendant ce temps, violents tirs d'artillerie sur LA CHAPELLE et LA PLACE, qui, malgré tout, finit par tomber entre nos mains. Le LICORNE en panne entre les lignes est grenade par l'ennemi et évacué. L'escadron est relevé de nuit vers 22 h. par le sous-groupement A et redescend à ORBEY. Le LAON II reste embourbé au Faite. Pertes de la journée pour l'ennemi : 3 engins blindés, 60 prisonniers et autant de tués. A l'escadron : 2 chars; Blessés ; PAUZOL, MAUSSANG.
23 décembre 1944
Journée calme dans ORBEY.
24 décembre 1944
A 9 h., Escadron reçoit l'ordre de participer à la défense de PAING et de TANNACH. Le peloton LEFEBVRE est envoyé au carrefour de BETHLEHEM. Le peloton COURSON retourne à HAMBOUT. Dans de grosses difficultés avec la route couverte de glace et constamment bombardée, le Brig.-Chef SIMOND est tué, le Brig.-Chef MACREZ et le Cuirassier BESSIS sont blessés en étalant du sable sur la route. Le peloton LEFEBVRE sera alerté plusieurs fois dans la nuit.
25 décembre 1944
Le peloton SCIARD est envoyé sur une croupe à l'est du CALVAIRE pour battre les lisières au sud de FAING. Le peloton COURSON, relevé, rejoint ORBEY et relève le peloton LEFEBVRE à BETHLEHEM.
26 décembre 1944
Journée calme. Bombardements d'artillerie sur FAING où COURSON est relevé par LEFEBVRE.
28 décembre 1944
Le peloton SCIARD redescend à ORBEY.
29 décembre 1944
Le peloton LEFEBVRE est relevé par le peloton SCIARD et rentre à ORBEY. Le Lt. de SUGNY tente à plusieurs reprises, mais sans succès, de dépanner le LAON II.
30 décembre 1944
L'ordre de se tenir prêt à faire mouvement arrive dans l'après-midi. Tout le CC 4 doit se porter dans la région de ST DIE pour s'y refaire.
31 décembre 1944
Etape ORBEY-PETITE FOSSE, dans la matinée, par la neige et un froid épouvantable. Néanmoins, le passage du col du Bonhomme s'effectue sans histoire. On s'installe à La PETITE FOSSE, petit village intact mais un peu lugubre.
1er janvier 1945
Le Capitaine offre ses vœux à l'escadron. Il souhaite à tous de pouvoir se voir et se parler longtemps.
ANNEXE :
Opérations du 15 au 18 décembre pour le Peloton COURSON.
15 décembre 1944
Départ d'AUBURE à 10 h, rendu pénible par le verglas. Arrivée à midi au P.C. américain à ST-ALEXIS La mission est de se porter sur KAYSERSBERG en liaison avec le 30e Régiment d'Infanterie US. La descente sur KAYSERSBERG est scabreuse. La nuit arrête la progression a 800 mètres du village.
16 décembre 1944
Le peloton, accompagné d'une Cie d'infanterie, rentre dans KAYSERSBERG à 8 h. 30. L'avance dans le village est stoppée par la destruction des ponts et un passage trop étroit. Un tiers de la ville seulement est occupé et nettoyé. Une mitrailleuse de 20 est détruite, une trentaine de tués et de prisonniers. L'ennemi contre-attaque dans l'après-midi sans succès. Bombardements incessants de minens et de l'artillerie. Le MdL JEHL est blessé à l'épaule par un sniper et est évacué.
17 décembre 1944
La situation reste mouvante dans KAYSERSBERG. Toute la journée les bombardements continuent.
18 décembre 1944
Le Brig-Chef RENAULT est tué pendant sa faction. Le MdL RINCE remplace le MdL JEHL. Le CC 5 arrive à KAYSERSBERG. Le peloton participe au nettoyage en fouillant la partie sud de la ville. A la nuit, il est relevé et rejoint le CC 4 à HACHIMETTE.
19 décembre 1944
Le peloton COURSON rejoint l'Escadron à ORBEY.
2 au 17 janvier 1945
L'Escadron reste au repos à LA PETITE FOSSE. Cette période est employée à reconstituer les pelotons et les équipages.
18 janvier 1945
Prise d'armes à PROVENCHERES. Le Colonel remet au Régiment son étendard ramené de TOULOUSE où il avait été camouflé pendant trois ans.
BATAILLE POUR COLMAR
20 janvier 1945
Le départ a lieu à 8 h. 30 de LA PETITE FOSSE. L'itinéraire est : PROVENCHERES - ST. DIE - FRAIZE - LE BONHOMME. L’Escadron est orienté sur LAPOUTROIE où il doit cantonner.
22 janvier 1945
Journée tranquille à LAPOUTROIE. Les chars sont blanchis à la chaux. Les paquetages sont enveloppés dans des étoffes blanches. Les chefs de char se font des cagoules.
23 janvier 1945
Il neige. L’ordre de mouvement arrive le soir. Il s’agit de prendre COLMAR. Les Américains doivent commencer l’attaque dans la nuit et passer la FECHT et L’ILL. L’Escadron se porte à RIQUEWIHR pendant la nuit.
24 janvier 1945
Le froid est intense et la neige qui continue à tomber empêche l’aviation de sortir, favorisant ainsi l’allemand.
25 janvier 1945
Les têtes de pont sur l’ILL sont agrandies, mais la situation évolue lentement.
26 janvier 1945
Le CC 4 doit pousser sur la rive droite de l’ILL vers le sud. Le sous-groupement de PREVAL, en réserve, se porte au pont de la Maison Rouge, pour parer à d’éventuelles contre-attaques. Nuit passée dans les chars avec –20° dehors.
29 janvier 1945
On annonce que le Canal de COLMAR est atteint, HOLTZWIHR et WICKERSCHWIHR pris.
30 janvier 1945
Quatrième nuit dehors. Le froid augmente encore, atroce cette fois-ci. L’Escadron passe à HOLTZWIHR, WICKERSWIHR. traverse le CANAL et couche à BISCHWIHR qui vient d’être pris par l’infanterie américaine et qui fume encore.
31 janvier 1945
L’opération prévue sur ANDOLSHEIM est reportée. Journée calme et tiède : le dégel a commencé brusquement dans la nuit.
1er février 1945
L’Escadron, à 9 chars, nettoie les bois qui séparent FORTSCHWIHR de NEUF-BRISACH. Attaque normale, sans pertes ; peu de prisonniers : une vingtaine à HEXENACKER. Tirs des chars à grande distance sur la route APPENWIHR—LOGELHEIM. Plusieurs camions sont détruits. Des coups au but sont marqués par un Jagdpanther.
A 18 h. le sous-groupement est relevé par les Américains. Il remonte vers 20 h. sur BISCHWIHR et va prendre position près d’OSTHEIM au milieu de la nuit, en vue d’attaquer COLMAR par le Nord.
2 février 1945
A 6 h. 30 le sous-groupement démarre. Le CC 4 attaque COLMAR. Le sous-groupement de PREVAL doit traverser, la ville en vitesse, nord-sud, et établir ensuite des bouchons face au sud et à l’ouest. Le peloton COURSON en tête tombe sur le fossé anti-chars et doit le contourner pour finalement entrer dans la ville par la route 83. Les Allemands sont surpris, et n’attendaient pas l’attaque sur ce côté-là. Pour l’Escadron, pas de résistances importantes, mais de petits groupes qui s’attaquent surtout à l’infanterie.
Le "Lynx" est bazooké, le MdL MORINAUX tué. 2 blessés dans le char. La Légion a 14 tués ou blessés.
Malgré cela, le sous-groupement traverse la ville, assez compact, sans gros accrochages. Des prisonniers sont ramassés sur la place Rapp. Le sous-groupement atteint la Croix-Blanche, puis l’agglomération côte 214 devant WINTZENHEIM, vers 12h. 30. C’est l’objectif fixé. On y fait quelques prisonniers, un camion est détruit, ainsi qu’une pièce d’artillerie et une camionnette. Le Commandant de PREVAL est sérieusement blessé à 16 h. 30 et évacué aussitôt. Le Capitaine de LESPARDA prend le commandement. A 16 h. 30, pendant que le 3e Escadron va prendre WINTZENHEIM, l’Escadron entre dans WETTOLSHEIM.
3 février 1945
Nuitée de repos, mais en garde.
4 février 1945
Nouvelle nuit à WETTOLSHEIM. L’accueil de la population est magnifique. Le soir, l’Escadron se porte à COLMAR où il rentre pour la deuxième fois. Cette fois-ci, pour cantonner, puisque la bataille d’Alsace est terminée. Les chars sont parqués dans la caserne RAPP et les hommes logés chez l’habitant.
28 février 1945
Après 3 semaines de repos dans COLMAR, l’Escadron comme tout le Régiment fait mouvement et quitte la région de COLMAR pour cantonner à ECKBOLSHEIM dans la banlieue de STRASBOURG.
COMPOSITION DU SOUS-GROUPEMENT B AU 25 MARS 1945
E.M.
Commandant MARCHAL………………………..du 1er Cuirassiers
Lieutenant HERZBERG…………………………..du 1er Cuirassiers
S/Lt DEPRET-BIXIO………………………………du 1er Cuirassiers
2e Escadron du 1er Cuirassiers aux ordres du Capitaine DORANCE
Tank destroyers : aux ordres du Capitaine BREITHAUPT du 11e RCA.
Génie: une section aux ordres de l’Aspirant SANTAlS
Infanterie: 5e Cie du R. M. L. E. aux ordres du Capitaine BORET
COMPOSITION DU 2EME ESCADRON DU 1ER CUIRASSIERS
CHARS DE COMMANDEMENT:
LT. DE LA NOE Capitaine Dorance Akkak Bodenne Poirier Durieux |
LILLE |
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1er PELOTON |
2e PELOTON |
3e PELOTON |
LICORNE II LOUVIERS MdL Oulé Siboni Converset Thiébaud Paserini MdL Jehl LAON II MdL Sebald De France De La Tour Le Hérissé Bonini LONGWY II Simon Buisson Caillaud Paul |
LEOPARD II Aspirant Lefebvre Marcoz Kuhn Augey Berger LOUP MdLChef Le Louet Rizzo Sattori Nakache Soleri LYNX II MdL Justes Pagès Faget Guetre Gonzales L’ASPIC III MdL Roussey Oliver Gardiola Alric Sonnet LION MdLChef Papa Masoch Charin Zerilli |
LA TOUR D’AUVERGNE II |
CAMPAGNE EN ALLEMAGNE
du 1er mars au 25 mars 1945
L’ESCADRON reste à ECKBOLSHEIM renforcé en chars et en personnel.
30 mars 1945
Etape ECKBOLSHEIM – OBERSEEBACH. Arrivée dans le nouveau cantonnement à 17 h 15.
31 mars 1945
L’ordre de mouvement arrive dans la matinée pour le sous-groupement. Il s’agit de se porter dans une zone d’attente le long du Rhin. Départ à 2 h 45. L’Escadron arrive à BELHEIM vers 16 h. Le bivouac est monté dans un petit bois à côté du village. Le Lt. de COURSON est parti reconnaître le passage sur le Rhin à MECHTERSHEIM, car le Capitaine DORANCE est à Paris pour une prise d'armes aux Invalides.
1er avril 1945
Jour de Pâques. Le Lt. de COURSON et le Lt. de SUGNY vont reconnaître le débit des portières sur le RHIN et les itinéraires de la rive droite. L'Escadron va cantonner le soir à HOERDT.
2 avril 1945
Le peloton LEFEBVRE alerté à 0 h. part a 1h. 30 et se présente à 2 h. sur la berge du fleuve à GERMERSHEIM. Les cinq chars ne seront de l'autre côté que le 2 à 19 h. Le reste de l'Escadron passe, de nuit, toujours char par char, sur radeau sous l'éclairage des projecteurs de D.C.A. A 3 h du matin le 3, tout est passé.
3 avril 1945
A 4 h. du matin, l’Escadron est rassemblé à HUTTENHEIM, d’où le sous-groupement B doit partir à 5 h 45. L’Escadron embarque sur les plaques moteurs, une Cie de "Commandos" commandée par le Capitaine ESBERT. Le départ a lieu à 10 h. pour STAFORT où l’on s’installe pour la journée.
18 h 30 alerte. On doit prendre KARLSRUHE le soir, mais la nuit tombe et tout est remis au lendemain matin. La 5e Cie du R.M.L.E. qui franchit le Rhin à MANNHEIM rejoint vers 21 h.
4 avril 1945
Le départ a lieu à 4 h. 45 de STAFORT. Le sous-groupement B aux ordres du Commandant MARCHAL doit foncer sur KARLSRUHE par l'Autostrade, mais à 1800 mètres de la ville, celui-ci est coupé par de grosses destructions ; l'avance est stoppée par l'obstacle, mais trois armes anti-chars dont un 75 Pak et plusieurs camions sont détruits par les chars de tête. A 10 h. 30 le sous-groupement retourne à STAFORT sans avoir réussi à trouver un itinéraire. La ville était prise par des amis vers 10 h. Le soir, le Capitaine DORANCE rejoint et reprend le commandement de l'Escadron.
5 avril 1945
La mission du sous-groupement est d'aller dégager le passage de WEINGARTEN par l'Est. Départ à 5 h. 30 : itinéraire ; BRUCHSAL-HEIDELSHEIM. Quelques prisonniers à SCHECHENBRONNERHOF. LEFEBVRE occupe OBER-GROMBACH sans histoire, puis à 11 h. 30. l'Escadron marche sur JOHLINGEN. Progression très rapide au milieu d'ennemis qui s'enfuient ; on fait quelques prisonniers. Le village est pris par surprise. Le peloton LEFEBVRE s'empare d'une batterie de 105 et de deux Sturmgeschütze 38, dont un à l'actif de l'Aspic III. Un camion tirant 2 canons de 75 PAK est mis en flammes. Un canon antichar de 88 est détruit à la sortie du village par le Lille" et le "Lunéville". Une quarantaine de prisonniers sont faits dans le village mais beaucoup d'allemands sont tués en essayant de se replier. SCIARD et LAMBRUSCHINI avec 3 chars réalisent la liaison avec WEINGARTEN. L'opération est lente et difficile et coûte à l'ennemi deux mortiers, de nombreux tués et une vingtaine de prisonniers. Les coffres à munitions et les réservoirs sont vides, on fait les pleins et on passe la nuit sur place.
6 avril 1945
Le sous-groupement A est en difficulté et le sous-groupement C reçoit la mission de le dégager. Vers 9 h. 30 le sous-groupement est massé dans les bois 1 800 mètres nord de KÖNIGSBACH. Le débouché a lieu avec comme objectif la cote 283, au sud du village. Les allemands sont partout et ont repris une partie du village. Ils tirent beaucoup et coûtent des pertes graves aux Commandos sur les plaques moteurs. Coup sur coup, le Leopard (LEFEBVRE), le Loup (MdL. Chef LE LOUET) et l'Aspic III (MdL ROUSSEY) détruisent et mettent en flammes chacun un Sturmgeschütz.
SCIARD et LAMBRUSCHINI commencent un nettoyage dans la partie ouest du village avec les Commandos et les Légionnaires. Le Licorne (LAMBRUSCINI) est touché par un obus antichar, heureusement sans dégâts, et il détruit un nouveau Sturmgeschütz. Au cours du nettoyage long et difficile, SCIARD oblige un nouvel automoteur à se saborder et en récupère un autre intact. Pendant ce temps, l’Aspic est mis en flammes par un ennemi que personne ne pourra repérer.
Le nettoyage est terminé et la côte 283 prise vers 16 h., mais le bombardement ennemi ne durera plus longtemps. Le sous-groupement A est dégagé, la liaison prise avec lui et la nuit est passée à KONIGSBACH. Pertes du sous-groupement : 1 char en flammes (L'Aspic III), un char rendu indisponible par l'artillerie (Louviers) - deux tués : RUZET et BERTHOLETTI, tous deux de l'échelon et 4 blessés : MdL. JUSTES, MdL. ROUSSEY, Cuir. SONNET, GARDIOLA. Le Capitaine ESBERT, des Commandos, a été tué.
7 avril 1945
Repos le matin. Vers 11 h. SCIARD va reconnaître BIFFINGEN qu'il trouve inoccupé ; départ du sous-groupement vers 15 h. 30 sur STEIN et ISPRINGEN. ISPRINGEN est trouvé libre. A 18 h. 30 le Commandant MARCHAL décide d'entrer dans PFORZHEIM. SCIARD atteint les premières maisons à la nuit, accueilli par les Panzerfaust et des coups de tireurs isolés. Le sous-groupement prend pied dans le haut de la ville et s'installe en carré pour la nuit. Celle-ci se passe sans incident.
8 avril 1945
Au lever du jour, tirailleurs et commandos descendent vers le centre de la ville et nettoient la rive nord de l'ENZ, appuyés par le peloton LEFEBVRE ; peu de résistance en ville, mais de nombreux tirs d'artillerie, minens ou armes automatiques parviennent des collines en face, d'autant mieux ajustés que la ville est complètement rasée. Le sous-groupement B doit faire sa liaison à l'ouest de la ville, du côté de DIETLINGEN, avec le sous-groupement A. Le mouvement ne démarre que vers 11 h. sans LEFEBVRE dont on est sans nouvelles. Avance très lente retardée par l'ennemi qui se rend en quantité : 200 prisonniers sont faits. La colonne est bombardée par des armes lourdes de la rive sud de l'ENZ. Les dégâts causés par les bombardements sont tels qu'il faudra chercher plus tard un autre itinéraire. Dans BROTZINGEN, la colonne est prise à partie par une infanterie mordante et beaucoup de snipers. Leur tir est remarquable et les pertes de notre infanterie sont énormes. On ne peut sortir de l’impasse car les chars de tête tombent en panne. Vers 14 h 15, le Capitaine DORANCE est tué par une balle en pleine tête dans sa tourelle. Le Lt DE COURSON prend le commandement de l’Escadron. Le Commandant MARCHAL, n’ayant plus d’infanterie disponible essaie de s’enfermer dans BRÖTZINGEN où LEFEBVRE a rejoint après avoir tué une quarantaine d'Allemands et détruit quatre armes automatiques.
Pertes de l’Escadron : Capitaine DORANCE, tué ; BODENNE, blessé.
Au sous-groupement : Le Cne BORET, blessé ; vingt légionnaires par terre ; trente chez les Chocs. Le Lt HERZBERG est gravement blessé.
9 avril 1945
A 5 h. du matin, départ de BRÖTZINGEN sur KÖNIGSBACH. L'Escadron est à 11 chars. A 18 h. 30 mouvement sur ELMENDINGEN où la nuit se passe tranquillement. Le Cne. HAUTEFEUILLE prend le commandement de la 5e Cie du R.M.L.E.
10 avril 1945
SCIARD, parti à 5 h. pour appuyer la prise de BIRKENFELD, revient à 11 h. sans avoir rien fait. Départ à 18 h. 30 pour OTTENHAUSEN où l’on passe une nouvelle nuit tranquille, sauf LEFEBVRE qui est détaché à CONWEILER.
11 avril 1945
LEFEBVRE revient le matin à OTTENHAUSEN. A 14 h. le sous-groupement commence une progression lente et délicate à partir de DOBEL en pleine Forêt-Noire, avec le 151e R.I. Il n’y a pas d’incident sérieux dans la nuit, mais le commandant allemand du secteur est fait prisonnier.
12 avril 1945
Le détachement d'HAUTEFEUILLE reprend sa marche avec le Peloton SCIARD.
Le détachement COURSON avec LEFEBVRE et une Cie du 151e RI progresse sur un itinéraire parallèle. Tous deux sont arrêtés par des abattis défendus par de l'infanterie. L'ennemi rompt contact et KALTENBRONN est occupé facilement. Le détachement d'HAUTEFEUILLE continue vers SPROLLENHAUS qui ne peut être atteint à cause du grand nombre de barricades.
13 avril 1945
Le détachement d'HAUTEFEUILLE avec SCIARD et LAMBRUSCHINI, prend SPROLLENHAUS après une action brillante, obligeant un Sturmgeschütz à se replier et s’emparant d’un 75 Pak et d’une soixante de prisonniers. LAMBRUSCHINI ne parvient pas à déboucher de SPROLLENHAUS et le Longwy tombe en panne presque sous le feu de l’ennemi. L’Escadron est réduit à 9 chars. LAMBRUSCHINI tue une quinzaine d’Allemands, détruit une mitrailleuse, un mortier et ramène 7 prisonniers. Pour le reste de sous-groupement, journée calme à KALTENBRONN, pendant laquelle LEFEBVRE fait deux nettoyages sous bois au profit du 151e R.I.
14 avril 1945
Le sous-groupement quitte KALTENBRONN et remonte vers DOBEL qu'il atteint à 11 h 30. A 14 h., nouveau départ sur HOFFEN d'où l'on doit s'emparer de KALMBACH qui finit par être pris à peu près inoccupé. Au débouché du village un char léger de l'Aspirant BRISSARD est mis hors de combat par une arme antichar. Le "Lynx" règle l'incident et l'arme est détruite : on passe la nuit sur place.
15 avril 1945
Le sous-groupement B en soutien fait l'étape HOFFEN - LANGENBRAND - SCHÖNBERG - IGESLOCH - WURZBACH - AGENBACH et OBERKOLL-WANGEN ou il passe la nuit. Une patrouille de chars et de Commandos est envoyée de nuit dégager la route de NEUWEILER.
16 avril 1945
NEUWEILLER est occupé de très bonne heure. L'avant-garde comprenant LEFEBVRE, BRISSARD, la section BERGER aux ordres du Lt de COURSON, s'empare de GAUGENWALD - BERNECK où elle fait 40 prisonniers, puis elle occupe ALTENSTEIG et SPIELBERG. Arrêt dans ce village pendant que le détachement d'HAUTEFEUILLE avec SCIARD va détruire par surprise 3 canons antichars à EGENHAUSEN, tuer de nombreux Allemands et faire environ 60 prisonniers. La progression reprend ensuite et PFALZGRAFENWEILER est occupé sans histoire. Les chars ont fait 40 kilomètres au compteur. LEFEBVRE fait encore une patrouille sur BOSSINGEN et BEIHINGEN et ne rentre que la nuit tombée. Le sous-groupement passe une nuit très confortable dans ce village.
17 avril 1945
A 10 h. du matin, le sous-groupement occupe SCHOPFLOCH, sur la route STRASBOURG - TUBINGEN. Cette route, objectif du Corps d'Armée, est atteinte la première par le sous-grouppement Le soir, le détachement COURSON va reconnaître GRUMETSTETTEN, ou il prend liaison avec le 8e R.C.A. venant de HORB. Le sous-groupement s'installe au complet dans SCHOPFLOCH.
18 avril 1945
Journée de repos à SCHOPFLOCH, occupée à entretenir le matériel et à se refaire. La 1ère D. B. dépasse la route en direction du Sud.
20 avril 1945
Départ à 5 h de SCHOPFLOCH en direction de NAGOLD puis WOTZINGEN-BRENSTEN d'où l'on repart à 18 h. 30 ; itinéraire EUTINGEN-WALDENBUCH, puis PLATTENHARDT ou l'on passe la nuit.
21 avril 1945
Départ à 6 h. du matin. L'avant-garde du sous-groupement aux ordres du Lt de COURSON comprenant LAMBRUSCHINI, une section R.M.L.E. et du génie s'empare d'ECHTERDINGEN, où elle a un premier accrochage. Le "Laon II" est mis hors de combat par Panzerfaust. L'avant-garde s'empare ensuite de MOHRINGEN. Une quinzaine de prisonniers sont faits et l'on ramène deux mortiers. Après une préparation d'artillerie, le détachement COURSON, renforcé du peloton SCIARD et de la section VILLEROT, pénètre dans DEGERLOCH, faubourg de STUTTGART. LAMBRUSCHINI est stoppé par des barricades solidement défendues. La Légion a des pertes. Le "Louviers" est bazooké huit fois, sa chenille seule est touchée, il pourra reprendre le combat le soir même ; très lent combat de rues puisque vers 15 h. 30, heure à laquelle les barricades sont enlevées, le CC 6 a rejoint DEGERLOCH lui aussi. La descente dans la ville se fait sans histoires. Le sous-groupement s'installe au centre et envoie des patrouilles prendre la liaison avec les autres détachements. La nuit se passe très calmement à compter des prisonniers et à prendre livraison des nazis notoires, des membres de la Gestapo amenés par des prisonniers français et par les Allemands eux-mêmes.
22 avril 1945
Le matin, patrouille dans les rues de STUTTGART par les détachements d'HAUTEFEUILLE et COURSON. Dans l'après-midi l'ordre de départ arrive. Il s'agit de rattraper la 1ère D. B. qui a foncé vers le Sud. L'étape du soir est WALDENBUCH - TUBINGEN - HORB et DETTINGEN où le sous-groupement passe la nuit. Les routes ne sont pas sûres et plusieurs prisonniers sont faits au cours de l'étape.
23 avril 1945
L'étape de la journée est de 130 km SULZ - ROTTWEIL - TUTTLINGEN - WORNDORP - BIETINGEN où l'Escadron passe la nuit.
24 avril 1945
Départ vers 15 heures sur l'itinéraire NEUKIRCH - PFULLENDORF - ALTSHAUSEN - AULENDORF où le sous-groupement s'installe de la façon suivante : le Détachement COURSON avec LEFEBVRE, LAMBRUSCHINI, un peloton du R.E.C. et la section BENAT, occupe SIGMARINGEN-DORF et SCHEER. Le détachement d'HAUTEFEUILLE avec le reste de sa Cie et le peloton SCIARD occupent RIEDLINGEN. Le Commandant MARCHAL avec son P.C. et les T.D. occupe HERBERTINGEN.
26 et 27 avril 1945
Journées tranquilles sur les mêmes positions.
27 avril 1945
Le sous-groupement se porte à RAVENSBURG par SAULGAU et ALTSHAUSEN derrière le sous-groupement A. Le détachement d'HAUTEFEUILLE pousse sur OBERHOFEN en direction de TETTNANG. Le village est trouvé libre.
Le sous-groupement passe la nuit mi à RAVENSBURG mi à OBERHOFEN.
29 avril 1945
La progression reprend sur WANGEN derrière le sous-groupement A. A Amtzell, le sous-groupement B bifurque vers le Sud : le Lt. de COURSON à l'avant-garde avec SCIARD et la section BERGER est stoppé à NEU-RAVENSBURG par des obstacles anti-chars. Un Sturmgeschütz 38 intact est capturé au cours de l'accrochage. Le sous-groupement prend alors un autre itinéraire et se dirige sur la frontière autrichienne par des chemins de terre. Le Commandant MARCHAL s'arrête avec son gros à HERGENSWEILER pendant que le Lt de COURSON atteint la frontière autrichienne au pont de BURGSTALL, à 20 h. faisant une trentaine de prisonniers et tuant 4 Allemands. Les chars de tête sont bazookés mais pas atteints. Il passe dans OBERSTAUFEN une nuit agitée au cours de laquelle plusieurs Panzerfaust sont tirés sans succès sur les chars.
30 avril 1945
Le sous-groupement B a pour mission de s'emparer de BREGENZ. Le détachement d'HAUTEFEUILLE, à l'avant-garde, dépasse BURGSTALL, occupe HUEB où il a un petit accrochage, puis RITZLINGS-HORBRANZ et pénètre dans LOCHAU. L'ennemi bien organisé résiste fortement à la sortie du village. Le "Lynx II" est bazooké et percé. CHARRIN, le chargeur est tué ; le chef PAPA est blessé ainsi que le Bier-Chef GUETRE ; de nombreux snipers, des grenades et trois mitrailleuses de 20 entrent en action et causent des pertes graves à l'infanterie. Le Cdt. MARCHAL et le Capitaine d'HAUTEFEUILLE sont blessés et évacués. Le Lt. de COURSON remplace ce dernier à l'avant-garde. Les trois mitrailleuses de 20 sont détruites ainsi qu'un canon de 88 Pak Flak. 100 prisonniers environ sont faits. LOCHAU est pris, mais la route de BREGENZ est barrée par des obstacles antichars qui nécessitent beaucoup de matériel pour être supprimés. La nuit se passe à LOCHAU.
1er mai 1945
BREGENZ est bombardé à partir de 6 h. le matin par l'artillerie et mitraillé par des Thunderbolts ; de nombreux incendies se déclenchent dans la ville. A 14 h. le Génie a déblayé les routes et les chars pénètrent dans BREGENZ où la Légion et les Commandos sont déjà en train de nettoyer. Le sous-groupement B s'installe dans la partie ouest de la ville sur le port même.
2 et 3 mai 1945
Journées tranquilles dans BREGENZ.
4 mai 1945
Dans la nuit du 3 au 4 mai l'Escadron fait mouvement sur LUSTENAU. Contact cordial avec les soldats suisses. Dans la soirée le sous-groupement va s'installer à KOBLACH, pour remplir la même mission sur le pont. Tout l'Escadron est là, mais la 5e Cie commandée maintenant par le Capitaine GARRIGUES est à MEIMINGEN.
5-6 mai 1945
Repos à KOBLACH où l'accueil de la population autrichienne est très sympathique.
7 mai 1945
L'Escadron apprend la fin de la guerre et la capitulation de l'Allemagne.
8 mai 1945
Le sous-groupement fait mouvement vers le nord et retourne en Allemagne ; l'étape est :
BREGENZ - LINDAU - FRIEDRICHSHAFEN - MARKDORF - AHAUSEN, où l'Escadron s'installe.
Les sous-groupements sont dissous. La Légion et le Génie rejoignent leur bataillon.
15 juin 1945
La Légion quitte la 5e D.B. et retourne en Afrique.
14 juillet 1945
Deux chars de l'Escadron, le "Lannes" et le "Louviers" sous les ordres du S./Lt LEFEBVRE, participent au défilé de la Victoire à Paris.