Image              Journal des marches et opérations du

      40e Bataillon de Chars de Combat

 

 

16 novembre 1939
A zéro heure : constitution du bataillon 40 sous le commandement du chef de bataillon DELOYE.

État-major :
Capitaine WALMBAUM    chef d'état-major
Lieutenant AUBRY         adjoint technique
sous-lieutenant ORY     officier de renseignements
adjudant chef RAMEAU  officier des détails
adjudant PARISON        adjudant secrétaire
sergent THUILLIER        sous-officier conducteur

Première compagnie de combat
Capitaine GUILLOT        commandant la compagnie
sous-lieutenant De SCHLUMBERGER commandant la 1ère section
aspirant RENARD           commandant la 2ème section
aspirant PESQUES         commandant la 3ème section
sous-lieutenant FAURE   commandant la 4ème section
Lieutenant GONNARD     commandant la section d'échelon
Sergents-chefs Van GANSEWINKEL - MELINE - MOUGEAR - BAINVILLE - SCHMITT - EGUETHER - CHRISTIN - BRAN
Sergents MAYOT - HEIMANN - DAVID - GODET - GASSER - TASCHANZ - MILLARD

Deuxième compagnie de combat
Capitaine COUE            commandant la compagnie
Lieutenant MICHEL        commandant la 1ère section
Lieutenant GAULARD     commandant la 2ème section
sous-lieutenant NICOLAS commandant la 3ème section
aspirant RECHOU          commandant la 4ème section
Lieutenant ENTRINGER  commandant la section d'échelon
Sergents-chefs GAIRE - VOIRIN - De MULLENHEIM - BUCZAZZER
Sergents LOUIS - BUFFET - BOURLES - CABARET - TREVUX - GOUROUX - JACQUINOT - MALHERBE - PIERRE - SIRAND - PUGNET - GEORGES

Troisième compagnie de combat
Lieutenant QUIGNARD   commandant la compagnie
Lieutenant FAGUER       commandant la 1ère section
Sous-Lieutenant SOUCHIER commandant la 2ème section
sous-lieutenant GANNE  commandant la 3ème section
aspirant CHAVANNE      commandant la 4ème section
Lieutenant Van HEEMS commandant la section d'échelon
Sergents-chefs ADMANT - BOURCE - HANDSCHUMACHER - SCHERDER - BONNING
Sergents ADRIAN - BELGY - BERTRAND - BICHE - FERRY - FRANCOIS - MERCIER - MICHEL - RIBLE

Compagnie d'échelon
Capitaine PEROL           commandant la compagnie
Lieutenant DALLEMAGNE commandant la section atelier de dépannage
Lieutenant BERSON       adjoint au commandant de la section atelier de dépannage
lieutenant JALARD         commandant la section de ravitaillement -approvisionnement
adjudants FRERE - MAIRE
Sergents-chefs BIZELDEAU - KEMPF - LACROIX - LAGE - LAMAZE - THOMAS QUILLET
Sergents De GARGOUET De RAULEON - DUVAL - ESSWEIN - GAUDELETTE - GEYER - HAAS - HUMBLOT - KOPP - LOEFFLER - LANTHEAUME - OTT - POPULUS

16 novembre 1939
Le bataillon qui a quitté Nancy le 13 novembre est déjà installé au camp de Meucon (Morbihan) avec le bataillon de manœuvre 42 (commandant VIVET).

17 novembre 1939
Le bataillon procède à son installation.

18 novembre 1939
Et aménage ses cantonnements.

19 novembre 1939
Dimanche : quartier libre

22 novembre 1939
Départ du détachement chargé de la perception des véhicules à Versailles et Vincennes.

23 novembre 1939
Arrivée au bataillon du médecin sous-lieutenant RIOU

23/25 novembre 1939
Continuation des travaux d'aménagement

26 novembre 1939
Arrivée à 16 heures du détachement parti le 22, avec les véhicules suivants :
3 voitures de tourisme Peugeot 402
2 camions dont 1 porte-machines-outils et un camion atelier
2 camions de 3t. 5
3 trois camions de 1t. 5
1 camionnette sanitaire
8 motos side-car

6 décembre 1939
Visite d'inspection du général CHANBIS, inspecteur des formations de chars du territoire, accompagné du colonel MASSARD commandant le groupe des dépôts de chars de la 11e région.

8 décembre 1939
Alerte " priorité DCA Morbihan ", signal reçu à 11h04. Le bataillon prend ses emplacements de défense passive. Fin d'alerte à 11h15.

18 décembre 1939
Le 40e B.C.C. est prend en compte la dotation en matériel qui lui est assignée, à savoir :
33 chars F.T. et cinq chars légers modèles et H 1939.
Ce matériel débarqué à l'arsenal de Vannes, gagne le camp de Meucon par la route sur chenilles.

19 décembre 1939
Visite d'inspection des installations des bataillons de chars 40 et 42 par le général de division DEBAILLEUL, commandant la 11e région.

28 décembre 1939
Le Lieutenant DALLEMAGNE, commandant la deuxième section de la compagnie d'échelon est mis en affectation spéciale au Canada.

29 décembre 1939
Le Lieutenant BERSON reçoit le commandant de la section atelier dépannage et le Lieutenant ENTRINGER de la deuxième compagnie prend les fonctions d'officier adjoint au commandant de la section atelier - dépannage. Le Lieutenant MICHEL prend le commandement de la section d'échelon de la deuxième compagnie.

20 janvier 1940
le Lieutenant GAULARD prend le commandement de la première section de la deuxième compagnie de combat. Le Lieutenant VILLAUME, muté au 40e B.C.C. reçoit le commandement de la deuxième section de la deuxième compagnie de combat.

7 février 1940
Remise à la deuxième compagnie (capitaine COUE) de son fanion aux armes de Lorraine et défilé de la compagnie à l'issue de la cérémonie.

29 février 1940
Visite d'inspection du général STEHLE, directeur de l'infanterie en présence du colonel MASSART commandant le groupe de dépôts de chars de la 11e région. Présentation du bataillon et du matériel au général.

5 avril 1940
Le bataillon quitte le camp de MEUCON et s'installe aux cantonnement d'Elven (10 km est du camp de Meucon). La première compagnie de combat (capitaine GUILLOT) s'installe au château de Kerboulard (5 km d'Elven sur la route de Vannes).

26 avril 1940
Arrivée à Elven du détachement parti le 22 avril 1940 pour percevoir à Versailles, Vincennes et Poissy, le matériel-véhicules ci-après :
5 camionnettes Citroën 1t 5
10 camions Renault 5t
1 camionnette à viande Renault 1t 5
3 camions citerne 5000 l Berliet-Diesel
20 motos side-car René Gillet

16 mai 1940
Le bataillon reçoit l'ordre de se tenir prêt à partir à compter d'aujourd'hui même.

18 mai 1940
Départ du bataillon d'Elven
Premier train de Vannes 13h47. Deuxième train de Vannes 19h47.
Adieux du colonel MASSART, commandant le groupe de dépôts de chars de la 11e région.

19 mai 1940
Arrivée du premier train à Versailles-Matelot à 8h30 du matin. Deuxième train à 13h30. Le bataillon, immédiatement après son arrivée, s'installe aux fermes du Grand et Petit Villetin, commune de Saclay. Il perçoit dans cette journée 25 chars R 35 et R 40, ainsi que plusieurs véhicules automobiles.

20 mai 1940
Le bataillon complète sa dotation en matériels chars et véhicules. Il reçoit dans la soirée l'ordre de faire mouvement. Il se porte sans délai dans la forêt de l'Isle-Adam (carrefour du Tremble) où il arrive vers quatre heures du soir.

21 mai 1940
Le bataillon séjourne toute journée dans cet endroit. Il y passe aussi la nuit.

22 mai 1940
Le bataillon est rattaché à la 2e division Cuirassée commandée par le colonel PERRE. Il reçoit l'ordre à 12 heures d'avoir à se porter immédiatement dans la forêt d'Halatte au nord de Fleurines. Il arrive sur cette position vers 19h30 et en repart à 20h30. Il franchit Pont-Sainte-Maxence sur l'Oise à 21 heures. Il arrive vers 23 heures dans la forêt de Rémy à l'est d'Estrée-Saint-Denis où il prend au complet position de bivouac.

23 mai 1940
Le bataillon se déplace en entier sauf le TRA à destination de Gury. Départ à 14 heures. Arrivée vers 18 heures. Les échelons de combat et les T.C. Park à 21 heures dans la direction de Roye qu'ils atteignent entre 3 et 4h30.

29 mai 1940
Le bataillon dès son arrivée à Roye prend ses positions de combat dans les groupements tactiques de la 2e D.C.r.
le 1er groupement tactique commandé par le chef de bataillon GIRIER reçoit mission de marcher dans la direction de Villers-Carbonel et d'amener l'infanterie jusqu'à la tête du pont de Brie. La 2e compagnie du 40e B.C.C. (capitaine COUE) fait partie du 1er groupement tactique. Le 2e groupement tactique commandé par le chef de bataillon DELOYE du 40e B.C.C., reçoit l'ordre de marcher dans la direction de Licourt et d'amener l'infanterie jusqu'à la tête du pont de Saint-Christ-Briost. La 3e compagnie du 40e B.C.C. (Lieutenant QUIGNARD) fait partie du 2e groupement tactique. Le 3e groupement tactique commandé par le capitaine MARCILLE reçoit mission de marcher en direction de Nesles-Morchain et de livrer à l'infanterie les têtes de pont de Bethencourt et de Pargny. La 1ère compagnie du 40e B.C.C. (capitaine GUILLOT) fait partie du 3e groupement tactique. Chacun des groupements tactiques comprend, outre les compagnies R 35, R 40 du 40e B.C.C., des chars B, des chasseurs portés du 17e chasseurs, des canons de 47 et les éléments d'artillerie tractée (105). Le dispositif est en place à 5h30 et se met en marche à 6 heures.

Opérations des différents groupements
Le 1er groupement passe sans incident Fouchette - Liancourt - Omécourt - Marchelepot. C'est à partir de cette localité que la résistance ennemie se révèle. Néanmoins le groupement n° 1 continue son mouvement jusqu'à Villers-Carbonel où la résistance ennemie se fait très forte. Les chars B ne marchant pas en premier échelon, les chars de la 2e compagnie du 40e B.C.C. reçoit les premiers et plus durs chocs. Par leur action le village de Villers-Carbonel est livré au 17e chasseurs portés sans aucune perte pour celui-ci. Les chars et des chasseurs poursuivent quelque temps leur avance vers le nord et vers le pont de Brie, mais l'infanterie s'étant arrêtée à Villers-Carbonel, les chars se replient vers Marchelepot. Dans cette attaque, 2 chars, celui de l'aspirant RECHOU et celui du caporal-chef ECLIN, atteints par armes antichars ennemies restaient à Villers-Carbonel.
L'aspirant RECHOU porté disparu le 24, réussit à rejoindre le 25.
2e groupement. Un seul char B marche avec ce groupement est encore n'a-t-il que 200 l d'essence. La colonne passe sans incident Canepuis, Gruny, Cremery, Etalon, Curchy, Breslancourt, Pertain. À ce moment le char B est retardé par une erreur de direction vers Morchain. À Licourt le GRD 34 signale qu'il a aperçu de nombreux éléments se replier. C'est à partir de cette localité que l'avance de se fait pénible. Cependant la 3e compagnie pousse jusqu'au pont de Saint-Christ-Briost par Cizancourt et permet au 17e chasseurs de s'y installer. Malheureusement, les fantassins qui devaient aller relever les chasseurs ne sont pas venus ; le 2e groupement tactique doit se retirer vers Licourt. La 3e compagnie du 40e B.C.C. prend sa position de repli à Omiécourt. Au cours de cette attaque, le char B en panne d'essence est resté à Saint-Christ-Briost et la section de l'aspirant CHAVANNE a disparu.
Le 3e groupement tactique passe sans difficulté Champion, Retrouvillers, Nesles et Mesnil-le-Petit. Il subit les premières réactions de l'ennemi vers Potte et avance vers Morchain. La réaction de l'ennemi est si vive de ce côté que les chars de la 1ère compagnie du 40e B.C.C. suivis par les chars B ne parviennent pas à emmener les chasseurs au-delà de Morchain ; 3 chars de la 1ère compagnie restent sur le terrain (capitaine GUILLOT, sergent chef CHRISTIN, caporal-chef ROLLIN). D'un seul char l'équipage a pu se sauver et cet équipage repartira volontairement à l'attaque le soir même. La nuit, une seconde attaque est montée, commandée par le chef de bataillon MASSENA du 48e B.C.C. avec deux chars B, une section de chars de la 1ère compagnie du 40e B.C.C. (aspirant RENARD) et une section de remplacement du 40e B.C.C. (Lieutenant ORY). Elle parvient à amener l'infanterie jusqu'à la tête du pont de Pargny.

25 mai 1940
La section de remplacement de la CE, sous les ordres du lieutenant ORY et la section de la 1ère compagnie (aspirant PENARD) terminent et mènent à bien leur mission commencée la veille sur la tête de pont de Pargny. Dans la nuit du 24 au 25 mai 1940, la 2e compagnie est également au travail ; elle attaque avec succès sur Licourt et parvient à y amener l'infanterie. Dans la journée, le PC de bataillon est installé à Liancourt ; les échelons de combat de la 1ère compagnie s'installent à Cremery ; ceux de la 2e et ceux de la 3e compagnies sont dans les bois entre Cremery et Etalon. Les échelons TT les compagnies doivent se trouver à Fonche-Fonchette. Le soir à la nuit tombante 2 sections (Lieutenant De SCHLUMBERGER et PESQUES) de la 1ère compagnie sous le commandement du lieutenant GONNARD attaquent en direction de Saint-Christ-Briost qui a été réoccupé par l'ennemi ; ils parviennent, avec l'aide des chars B à y ramener l'infanterie française.
L'aspirant PESQUES est blessé à la main par la porte de tourelle. On doit l'évacuer. À la même heure, l'aspirant RENARD de la 1ère compagnie a eu un accident de side et s'est cassé la jambe. Remarque : le capitaine WALBAUM, assurant les liaisons entre le PC et les compagnies de combat, et voulant d'autre part s'efforcer de retrouver la section CHAVANE disparue la veille, ne reparaît plus. Il avait quitté le lieutenant FAGUER à 10h10 à Omécourt, lui disant qu'il partait en side dans la direction nord-ouest.

26 mai 1940
L'état-major, les 1ère et 2e compagnies de combat sont mis à disposition de la 19e D.I. La 3ème compagnie de combat est rattachée à la 4e D.I.C. En conséquence, les éléments avancés du bataillon font mouvement dans la soirée du 26 au 27.
L'état-major établit son PC à Chaulnes. La 2e compagnie dans les bois au sud de Marchelepot. Au cours de l'exécution de ce mouvement de jour, la 2e compagnie essuie un violent bombardement aérien (une centaine de bombes au nord-est de Chaulnes) mais sans pertes. Les éléments sur chenilles des deux compagnies sont stationnés à Fonches. La 3e compagnie gagne sans incident Moreuil au cours d'un déplacement de nuit et est rejointe par tous les éléments. Une équipe légère de l'atelier (sergent Binet) est mise à la disposition de la 3e compagnie. Le gros de la CE demeure à Gury.

27 mai 1940
Aucun engagement n'est n'est à signaler pour l'ensemble. Seule une section de trois chars de la 2e compagnie sous les ordres du lieutenant MICHEL est requise par l'ID 19 pour opérer contre des infiltrations ennemies à l'est de Misery (côte 76). Les Allemands se sont repliés à son approche et la section rentre sans incident.

28 mai 1940
A trois heures du matin la 1ère compagnie attaque sur Saint-Christ-Briost avec deux sections commandées par le lieutenant De SCHLUMBERGER ; elles arrivent avec l'infanterie jusqu'au pont de Saint-Christ-Briost. Après le combat, la 1ère compagnie se regroupe à Dreslincourt. Les équipages qui ont manoeuvré continuellement depuis le départ de Versailles sont très fatigués. L'état du matériel réclame un entretien urgent. La 2e compagnie demeure dans les bois au sud de Marchelepot où elle est soumise de temps à autre à des bombardements d'artillerie et se trouve sous le feu des mitrailleuses ennemies. Le capitaine COUE est légèrement blessé au front par un éclat. La 3e compagnie soutient une importante attaque sur la poche sud de Corbie. Base de départ : lisière nord de Villers-Bretonneux. Elle doit amener un premier bataillon d'infanteries aux lisières de Fouilloy, puis aller chercher un second bataillon et l'amener aux lisières d'Aubigny. La première partie de l'attaque n'est qu'un demi-succès, l'infanterie qui avancé est clouée au sol par l'artillerie ennemie et n'arrive pas à suivre les chars qui, quatre fois, sont allés les rechercher. La seconde partie de l'attaque est par contre menée avec succès, l'infanterie ayant bien suivi. Au cours de cette attaque, les chars ont été soumis à un tir nourri et précis d'armes antichars ennemies, 7 épiscopes ont été brisés, mais tous les chars ont bien rempli leur mission et ont gagné au complet leur position de regroupement dans le bois de Blangy. Seul le lieutenant QUIGNARD, commandant la 3e compagnie, a été blessé à la face par un violent choc dû à l'action d'un projectile ennemi sur un épiscope.

29 mai 1940
La 1ère compagnie se repose et commence l'entretien de son matériel à Dreslincourt. La 2e compagnie est en position d'attaque dans les bois au sud de Marchelepot. La 3e compagnie regagne Moreuil au cours d'une marche de nuit. Dans la nuit du 29 au 30 mai, la 1ère compagnie gagne un nouveau point de stationnement : Warvillers.

30 mai 1940
La 1ère compagnie entretien son matériel à Warvillers et se déplace au cours de la nuit jusqu'à Vrely. Dans la nuit du 30 au 31 mai, la 2e compagnie gagne un nouveau point de stationnement : Beaufort-en-Santerre.

31 mai 1940
Le PC du bataillon s'installe à Beaufort-en-Santerre. Les compagnies font l'entretien de leur matériel. La 1ère compagnie à Vrely, la 2e compagnie à Beaufort-en-Santerre, la 3e compagnie à Moreuil.

1er juin 1940
Entretien est mise en état du matériel. Au cours de la nuit les échelons de combat de la 1ère compagnie quittent Vrely pour se rendre à Hallu. Les échelons de combat de la 2e compagnie quittent Beaufort-en-Santerre pour se rendre à Chaulnes. Les échelons de combat de la 3e compagnie quittent Moreuil pour se rendre à Guerligny. Le PC du bataillon est installé à Chaulnes. Les chars sont embarqués sur porte chars à Guerligny. Les échelons de combat se portent alors dans la forêt de Arguel au nord-est de Sénarpont (sur Bresles). Les échelons tous terrains et l'élément avancé de dépannage se portent sur la forêt d'Arguel. Le centre de livraison avancé (essence et munitions) fait mouvement sur la Haute-Forêt d'Eu. Le TRA dans la direction de la Basse-Forêt d'Eu. Le PC est installé au château de Sénarpont.

3 juin 1940
Entretien du matériel. Dans la nuit, les échelons de combat se portent aux positions d'attente. La 1ère compagnie ouest de Rogeant, la 2e compagnie région de Bellavesnes, la 3e compagnie région boisée nord d'Ercourt. Les échelons TT des trois compagnies de combat, les éléments de dépannage : région de Courtieu.

4 juin 1940
Le PC du bataillon est installé auprès de celui de la 39e D.I. et du GBC à Grébault-Mesnil. La 3e compagnie est mise à la disposition du 15e R.I. et se portent en position à Behen. Elle n'est pas engagée. Dans la nuit, les éléments du bataillon se regroupent dans la région de Montieu-Sarang. Les échelons de combat se portent dans les bois de Malmaison au nord de Montieu. Les échelons TT des compagnies et l'élément avancé de dépannage stationnent au château de Montieu et à Sarang. Aucun changement pour les autres éléments du bataillon ; le PC est installé au château de Montieu.

5 juin 1940
Départ le 5 dans la soirée ; le bataillon se porte dans la région de Conteville - Lavacquerie - Choqueuse, à 10 km est de Grandviliers. Le PC du bataillon est installé à Conteville. Les éléments de combat qui ont fait route toute la nuit les bombardements et sont arrivés à l'aube sont exténués.

6 juin 1940
La 3e compagnie se trouve à Choqueuse, la 1ère à Lavacquerie, la 2e à Catheux-Fontarin où elle assure la défense des ponts.

7 juin 1940
A huit heures arrive l'ordre de se préparer pour une contre-attaque éventuelle dans la direction nord-ouest de Cupais. Immédiatement le contre-ordre arrive. Il faut s'organiser en position de résistance dans les positions occupées. À 12 heures le projet d'attaque est repris ; se mettre immédiatement en liaison avec le commandant du 17e B.C.P. qui commande le groupement 40e B.C.C. - 17e B.C.P. Les compagnies font mouvement pour se porter aux abords de Cempuis. Le PC se porte à Rieux. Finalement, il n'y a pas de contre-attaque, un ordre de repli arrive. Derrière les compagnies du 17e B.C.P. dont elles protégeaient la marche, les compagnies du 40e B.C.C. vont prendre leur position. La 3e à Grez, la 2e à Gaudechart, la 1ère en réserve à Prévillers avec le PC du bataillon. Immédiatement sur place, les compagnies forment avec les chasseurs du 17e B.C.P. des centres de résistance, les Allemands attaquent. La 3e compagnie sous le commandement du lieutenant Van HEEMS résiste à la pression de Grez. Malheureusement, les artilleurs du 309 ont laissé des canons de 47 sur le terrain. La section de l'adjudant BONNING est prise à partie par l'un d'entre eux et est mise hors de combat. L'adjudant BONNING est tué dans son char. La compagnie décroche derrière les chasseurs et se replie sur Crèvecoeur puis vers Auchy-la-Montagne. La 2e compagnie à Gaudechart avec une autre compagnie du 17e B.C.P. a moins de mal à résister à la pression. Elle se replie en ordre vers Luchy. La 1ère compagnie décroche après le passage des autres compagnies à Prévillers est gagne le bois de Béhu à proximité de Luchy. Les éléments de dépannage et de ravitaillement sous les ordres du lieutenant GANNE se sont repliés avec la camionnette sanitaire et la cuisine roulante et le camion VB de la 3e compagnie à Juvignies et ont reçu l'ordre de gagner La Boudinière. Vers 20 heures les compagnies reçoivent l'ordre de décrocher pour se rendre dans la forêt de Hez. La 1ère compagnie est chargée de rester au bois de Behu jusqu'après le passage des derniers éléments du 17e B.C.P. Elle ne décrochera qu'à minuit. L'agent de transmission envoyé au lieutenant GANNE à La Bodinière le recherche pendant 1h30 sans le trouver. On pense ce qui s'est retiré ; malheureusement, il n'en est rien et le 8 à cinq heures du matin son détachement est attaqué par des engins blindés allemands. Le chasseur MOUTON, conducteur de la tourisme de la 3e compagnie parvient à rejoindre trois jours après et en informe le chef de bataillon. Avec le lieutenant GANNE, disparaissent : le médecin sous lieutenant RIOU, l'adjudant chef PARISON, le sergent chef HANDSCHUMACHER et une quarantaine de sergents, caporaux et chasseurs, avec une citerne, une roulante, des tourismes et des chenillettes.

9 juin 1940
Arrivé à l'aube, le bataillon reste à la lisière de la forêt devant Neufville-en-Hez jusqu'à 10 heures. Il décroche avec les chasseurs pour Houdainville, Saint-Félix et Augy où il prend formation de point d'appui. À 14 heures, nouveau décrochage en direction de Courcelles-Bornel et formation avec le 17e B.C.P. de nouveaux points d'appui.

10 juin 1940
Départ vers 12h30 en direction de l'Isle-Adam et Stors. Les compagnies font toujours partie du groupement MAHLET et s'installent pour la défense des ponts de l'Oise située à l'Isle-Adam et Stors.

11 juin 1940
Départ vers 19 heures pour le bois de la Verrière près de Bièvres. Arrivée à quatre heures du matin.

12 juin 1940
Départ vers 19 heures pour Villeconin - Souzy. Arrivée des divers éléments du bataillon à l'aube du 13 juin. Le matériel est durement éprouvé par de perpétuels déplacements et demande un entretien sérieux. 28 chars seulement sont capables de se déplacer.

13 juin 1940
Arrivée les compagnies de combat vers quatre heures du matin. Les éléments légers de la CE ont rejoint sous les ordres du capitaine PEROL.

14 juin 1940
Départ vers 16 heures pour Thignonville ; arrivée vers 19 heures.

15 juin 1940
Départ vers une heure du matin. Le PC du bataillon et la première compagnie se portent à Mereville ; la 2e compagnie à Sermaize ; la 3e compagnie à Angerville ; la CE à Léouville. Chacune des compagnies de combat reçoit l'ordre de constituer un bouchon dans les diverses localités où elles stationnent et en particulier de garder les routes venant du nord nord-est et nord-est. Dans l'après-midi la 3e compagnie a à se défendre contre les infiltrations ennemies. Vers 20h30 les compagnies de combat font mouvement pour se porter : la 2e à Léouville, la 1ère à Allainville, la 3e à l'ouest de cette localité. La CE se porte à Grottes. Les compagnies de combat prennent position pour se mettre en position de résistance dans ces différentes localités.

16 juin 1940
Départ des différentes compagnies qui doivent se replier au sud de la Loire. Les compagnies doivent établir des bouchons successifs à Guignonville - Chilleurs -Chatillon, pour protéger la retraite de la 2e D.C.r. Au cours de cette manoeuvre, la 3e compagnie est prise à partie par le canon automoteur accompagnant la 1ère compagnie. Cette compagnie est elle-même prise à partie par des armes antichars françaises. Plusieurs chars de la 1ère compagnie sont fortement endommagés. Le mécanicien LEMASSON est tué. Le sergent chef DAVID est grièvement blessé. Toute la section du lieutenant SOUCHIER (3e compagnie) est mise hors de combat. Le lieutenant SOUCHIER, son mécanicien CAILLE sont grièvement brûlés. Le sergent chef SCHREDER blessé à la main. La 3e compagnie perd également sa tourisme et ses motos-side. Les compagnies de combat reçoivent l'ordre de chercher à se retirer au sud de la Loire en passant le fleuve à côté de Blois. Elles y parviennent le 17 au matin ; les uns passant par le Pont de Mer, les autres par celui de Blois. La CE avait reçu l'ordre le 16 vers 18 heures de se replier et de chercher à passer la Loire à Orléans. En cours de route, elle retrouve le PC du bataillon qui cherche également à passer par Orléans. La marche de ces éléments sur roues est considérablement retardée par les convois de réfugiés et les convois hippomobiles. Arrivés à proximité d'Orléans, ces éléments sont arrêtés, l'ennemi occupant la ville. Sans ordres, sans cartes, au milieu d'un encombrement indescriptible, ces éléments parviennent à se dégager en se dirigeant également vers Blois. Ils passeront la Loire au début de la matinée, les uns à Blois, les autres à Mer.

17 juin 1940
Le bataillon se regroupe dans la forêt de Boulogne, à proximité de Bracieux, à l'exception de la 3e compagnie qui s'est arrêtée au sud de Blois. Vers 20 heures nouveau mouvement pour se rendre dans la forêt de Gatine entre Villentroy et Valençay sur ordres du général DELESTRAINT, commandant le groupement Cuirassée de la 2e D.C.r. - 4e D.C.r. Le PC du bataillon ; la CE, les 1ère et 2e compagnies exécutent ce mouvement. La 3e compagnie épuisée se repose et rejoint les autres éléments du bataillon le 18.

18 juin 1940
Nouveau départ vers 20h30 pour se rendre dans la région de Lury-sur-Arnon où s'effectue des le regroupement de la 2e D.C.r. Le bataillon possède encore 27 chars sans compter ceux qui font mouvement avec les éléments lourds d'ateliers qui se déplacent sous les ordres directs de la 2e D.C.r.

19 juin 1940
Arrivée à l'aube dans les bois deux kilomètres nord de Lury-sur-Arnon (Cher). Départ le soir à 20 heures pour se rendre à Le Canssin - commune de Trouzanne, 10 km ouest de La Châtre (Indre). Au cours de cette étape longue de 80 km, quatre chars ont dû être abandonnés et brûlés. Les équipages sont de plus en plus épuisés.

20 juin 1940
Vers 20 heures nouveau mouvement pour effectuer une étape de 50 km. Le bataillon se porte dans la région de Dun-le-Palleteau (Creuse). La 1ère et 3e compagnies stationne à Chabannes. La 2e compagnie et la CE que le PC du bataillon sont à Puybrières.

21 juin 1940
Le bataillon fait mouvement pour se porter dans la région de Montboucher - les Martys, 8 km ouest de Bourganeuf (Creuse). L'état-major, la CE et la 2e compagnie stationnent à Montboucher. La 1ère et la 3e compagnies à Martys.

22 juin 1940
Deux sections de la 1ère compagnie est une de la 2e compagnie sont détachées pour faire un bouchon à Pontarion sous les ordres du colonel BALLAND. Les autres éléments se forment en position de résistance autour des cantonnements.

25 juin 1940
A midi, l'ordre de cessez-le-feu est transmis : les hostilités étant terminées. Les bouchons sont désagrégés, la 3e compagnie à s'installer à Le Nouhans ainsi que la 1ère compagnie.

26 juin - 15 juillet 1940
Remise en état du matériel sur place et versement des chars et véhicules.

16 juillet 1940
Le 40e bataillon de chars est dissout le 16 juillet 1940 à 0 heure.

 

 

Sources : Philippe Parison, Archives du SHAT Vincennes.