HISTORIQUE DU 505e RÉGIMENT
D'ARTILLERIE D'ASSAUT
I. FORMATION DU RÉGIMENT.
« Le 505e Régiment d'artillerie d'assaut comprendra les 13e, 14e, 15e bataillons de chars légers et, à partir du 15 août, le groupement X. Il sera affecté à la 1ère Brigade d'A.S. Le Chef de bataillon Maré, du 1er Zouaves, commandant le XIIIe groupement de chars Saint-Chamond, prendra le commandement du 505e R.A.S. »
Tel était l'ordre général N° 72 du 20 juillet 1918 qui créait le 505e R.A.S.
Constitués à Cercottes du 20 juin au 20 juillet 1918, les 13e bataillon (337e, 338e, 339e compagnies), 14e bataillon (340e, 341e, 342e compagnies) et 15e bataillon (343e, 344e, 345e compagnies) étaient, après quelques semaines d'instruction à Bourron, rassemblés au camp de Mailly - Poivres. Quant au groupement X, comprenant les A.S.31 et 36 et la S.R.D.104 sous les ordres du commandant de Violet, il ne devait jamais rejoindre le régiment.
Dès l'arrivée à Mailly, le régiment subit quelques pertes dues aux bombardements des avions ennemis. Le 13 août, le commandant Duclos et le canonnier Favier du 13e bataillon sont blessés. L'entraînement est d'ailleurs intensif ; équipages, mécaniciens et chefs de chars rivalisent de zèle. Des troupes d'infanterie et des plus glorieuses, viennent manoeuvrer avec les chars. Le général Gouraud assiste à une manoeuvre.
A la fin d'août, le régiment, prêt à entrer dans la bataille, avait la composition suivante :
ORDRE DE BATAILLE DU RÉGIMENT
État-major du Régiment.
Chef de bataillon MARÉ, commandant le régiment.
Capitaine d' ARMANCOURT, adjoint au chef de corps.
Sous-lieutenant PERNOT, adjoint au chef de corps.
Sous-lieutenant MORETTON, adjoint au chef de corps.
13e Bataillon.
Chef de bataillon DUCLOS, commandant le 13e bataillon.
Lieutenant COSSET, adjoint au chef de bataillon
Lieutenant RECAMIER, adjoint au chef de bataillon
Sous-lieutenant GISTUCCI, chargé des liaisons.
Capitaine LIARAS, commandant l'A.S.337.
Lieutenant PLE, chef de section.
Lieutenant COSSE, chef de section.
Sous-lieutenant DARCY, chef de section.
Lieutenant POULLAIN, officier d'échelon,
Lieutenant LATIRULE, commandant l'A.S.338.
Lieutenant DEWAVRIN, chef de section.
Lieutenant GIRAUD, chef de section.
Sous-lieutenant FRANCHOMME, chef de section.
Aspirant MOUQUET, faisant fonction d'officier d'échelon.
Lieutenant HAMEL, commandant l'A.S.339.
Lieutenant CORBIER, chef de section.
Sous-lieutenant PARMENTIER, chef de section.
Sous-lieutenant MAUREL, chef de section.
Lieutenant ANGIBAULT, officier d'échelon.
14e Bataillon.
Chef de bataillon GUILLOT, commandant le 14e bataillon.
Lieutenant PAUL, adjoint au chef de bataillon.
Sous-lieutenant BELLANGER, adjoint au chef de bataillon.
Aspirant BLOCH, chargé des liaisons.
Capitaine MAITRE, commandant l'A.S.340.
Lieutenant BOISSIER, chef de section.
Sous-lieutenant THIBAUD, chef de section.
Sous-lieutenant MARTIN, chef de section.
Sous-lieutenant SOULIER, officier d'échelon.
Capitaine TOUTAIN, commandant l'A.S.341.
Sous-lieutenant BORDAS, chef de section.
Sous-lieutenant BOUCHER D'ARGIS, chef de section.
Sous-lieutenant WAECHTER, chef de section.
Lieutenant HUBERT, officier d'échelon.
Lieutenant JACQUOT, commandant l'A.S.342.
Lieutenant REVEL, chef de section.
Sous-lieutenant VALLERNAUD, chef de section.
Sous-lieutenant JOSSAUD, chef de section.
Sous-lieutenant HAAG, officier d'échelon.
15e Bataillon.
Chef de bataillon RICHARD, commandant le 15e bataillon.
Lieutenant HALLIER, adjoint au chef de bataillon.
Lieutenant SAINT FRISON,
Sous-lieutenant RATHEAUX. chargé des liaisons.
Capitaine de MONTHELIE, commandant l'A.S.343.
Lieutenant BARNAUD. chef de section.
Sous-lieutenant LATAPIE, chef de section.
Lieutenant VITU, chef de section.
Sous-lieutenant LEVY, officier d'échelon.
Lieutenant MORE CHEVALIER, commandant l'A.S.344.
Lieutenant DESCHAUMES, chef de section.
Sous-lieutenant SOLAU, chef de section.
Lieutenant MEYERFELD, chef de section.
Sous-lieutenant SEVAL, officier d'échelon.
Lieutenant RAGAINE, commandant l'A.S.345.
Lieutenant MATHIEU, chef de section.
Lieutenant PROST, chef de section.
Lieutenant MÉNARD, chef de section.
Sous-lieutenant RAFFIN, officier d'échelon.
II. LE 505e R.A.S. AVEC LA 1ère ARMÉE AMÉRICAINE. - THIAUCOURT.
(6 septembre - 16 septembre 1918.)
Dans les derniers jours du mois d'août, le commandant Maré part en reconnaissance : c'est dans l'est, avec les Américains, que le régiment va donner. Patiemment accumulées en France, les jeunes troupes américaines ont pris leur place dans la ligne de bataille ; celles que rejoint le régiment au nord de Toul, sont orientées face à Metz, dans un secteur où la frontière de 1914 est proche de la ligne de feu.
Dès le début de septembre, le commandant du 505e R.A.S. recevait l'ordre suivant : « Le 505e R.A.S. comprenant les 13e, 14e et 15e bataillons et le groupement XI de Saint-Chamond (A.S.34e, 35e, 105e, commandant Herlaut) est mis à la disposition de la 1ère Armée américaine, et affecté au Ier C.A.U.S. »
Le 6 septembre, l'État-major du régiment et le 13e bataillon s'embarquent à Mailly-Poivres ; le 7 et le 8 c'est le tour des 14e et 15e bataillons.
La mission de l'Armée américaine, près de laquelle le régiment est détaché, est de réduire le saillant de Saint-Mihiel où les Allemands ont réussi à se maintenir depuis 1914.
L'attaque du Ier C.A.U.S. doit se faire du sud au nord en partant des lignes à hauteur des villages de Regnéville et Limey pour atteindre des objectifs un peu au nord de Viéville et de Thiaucourt, qu'il s'agit en particulier d'enlever. L'attaque est prévue pour le 12 septembre.
L'horaire des opérations des bataillons avant cette date montre le peu de temps dont ces unités devaient disposer pour leurs préparatifs avant l'engagement et donne une première idée des efforts que chacun allait avoir à déployer.
Le 13e bataillon embarqué, comme nous l'avons dit plus haut, à l'Epi de Mailly-Poivres le 6 septembre, débarque à Ruyppes et Pusserot, près de Neufchâteau, dans la nuit du 6 au 7 et le matin du 7.
Dès l'après-midi du 7 et pendant la journée du 8, ce bataillon manoeuvre avec des troupes d'infanterie américaine qu'il s'agit de familiariser avec le combat en liaison avec les chars. Le 9, les compagnies se tiennent prêtes à embarquer de nouveau.
L'ordre d'embarquement arrive à 14h.30. A 18h.30 a lieu le départ d'un premier train que suit, à une heure d'intervalle, un deuxième train. Transporté dans la zone immédiate d'engagement, le 13e bataillon, après bien des peines et des difficultés doit débarquer à la voie Romaine (près de Domèvre-en-Haye), et se rendre immédiatement et presque sans arrêt à sa position d'attente : Bois de Haye, puis à ses positions de départ : Sud de Limey, derrière les premières lignes américaines.
Après les efforts des jours précédents, après 32 heures de chemin de fer, ce bataillon, dans la seule journée du 11, a donc dû débarquer, cheminer sous bois et atteindre à 19 heures la P.A. (Bois de l'Usure) à 19 kilomètres du point de débarquement. A 2h.30, il se remet en marche pour atteindre les P.D., y fait les pleins et, malgré les grosses difficultés d'un terrain bouleversé et rempli d'obstacles, est à même à 5h.30 de franchir les premières lignes avec l'infanterie.
Le 14e bataillon qui, par suite d'incidents divers, n'a pu quitter Mailly-Poivres que dans la nuit du 6 au 7, débarque seulement dans la nuit du 9 au 10, dans le bois de Villers-en-Haye. Dès le 10, avant le jour, il atteint la P.A. du bois de Puvenelle et s'y installe au bivouac.
Le 15e bataillon est aux prises avec les mêmes difficultés, les mêmes fatigues. Il rallie les autres bataillons au bois de la Lampe.
Ainsi avant même d'être engagé tout le régiment avait eu à surmonter de gros obstacles. Pendant la nuit du 11, il exécute sa marche d'approche dans un terrain bouleversé.
Les chars du 13e bataillon traversent le bois des Hayes et le bois Bouchot pour se trouver, près de Limey, à la disposition de la 3e brigade de la 2e D.I.U.S. La 337e compagnie doit appuyer le 9e régiment, la 338e compagnie le 23e régiment ; la 339e compagnie, en réserve, est à la disposition de la brigade Marine.
Les chars du 14e bataillon quittent la forêt de Puvenelle par sa corne nord, traversent Mamey bombardé, gagnent le bois de la Lampe, le bois Brûlé, immédiatement au sud de Regnéville. Ils doivent appuyer la 10e brigade de la 5e D.I.U.S., la 340e compagnie à droite avec le 2e régiment, la 341e à gauche avec le 6e régiment ; la 342e compagnie reste à la disposition du général commandant la 5e D.I.U.S., au bois Brûlé.
Le 15e bataillon est en réserve du Ier C.A. au bois de la Lampe.
Le groupement XI avait eu plus de peine encore à atteindre ses positions de départ au sud de Limey et au sud de Regnéville; le 35e groupe dut, pour y parvenir, faire appel aux éléments de pionniers de la 2e D.I.U.S. et le 34e groupe à ceux de la 5e D.I.U.S.
Les P.D. sont atteintes, le court espace de temps dont on dispose encore avant l'heure H = 5h.30 est activement occupé à faire le plein des chars. A l'heure H, les chars se mettent en route derrière l'infanterie américaine.
Et maintenant, c'est le combat. Mais l'ennemi déjà vaincu d'avance a cédé le terrain ; ce qui reste se rend sans défense. L'Infanterie américaine à la suite de son violent barrage roulant, brusquement déclenché à l'heure H, bondit d'objectifs en objectifs, n'éprouvant qu'une difficulté : celle de traverser un terrain bouleversé, gluant et couvert de défenses accessoires. Les chars se sont élancés derrière les vagues d'assaut dans le terrain chaotique qui s'étend devant eux.
Dans la soirée du 12, les bataillons ont atteint leurs objectifs et occupent les emplacements suivants : le 13e, au bois d'Heiche vers Thiaucourt ; le 14e aux bois d'Heutre et des Grandes Portions, avec une section (section Waechter) gardant la trouée de Vieville ; le 15e bataillon, au bois d'Heiche et au bois du Four.
Le XIe groupement avait réussi à ouvrir deux passages dans les organisations ennemies. Le 13 septembre, le groupe 35, traversant Thiaucourt, avait aidé l'infanterie américaine dans sa progression au nord de Thiaucourt, dans la région de Xammes.
La zone parcourue par le régiment avait révélé dans ce secteur une défense antichars soigneusement préparée ; de nombreux champs de mines y avaient été organisés par l'ennemi. Un char Saint-Chamond du groupe 35 et un char léger de la 340e Compagnie avaient sauté en franchissant l'un de ces cordons de mines près du bois du Four.
Dès le 13, l'infanterie américaine se stabilisait sur les objectifs qui lui avaient été assignés. L'ennemi avait cédé partout.
A ce moment, le régiment est appelé sur un autre point.
Le 15 et le 16, les bataillons sont ramenés en forêt de Puvenelle.
La première épreuve avait été matériellement très difficile. Le 505e régiment pouvait attendre avec confiance la prochaine occasion où il serait appelé à donner de nouveau. Le général Rockenbach, commandant le Tanks Corps Américain, en transmettant au colonel commandant la 1ère brigade d'A.S. française, les félicitations du général Pershing commandant les forces américaines en France, ajoutait : « Ce sera pour moi un sujet de fierté d'avoir eu une brigade d'A.S. française au baptême du feu du Tanks Corps Américain. Je vous remercie pour les grands services que vous m'avez rendus, vous et tous ceux sous vos ordres. »
III. LE 505e R.A.S. EST REGROUPÉ EN ARGONNE. - MONTFAUCON.
(17 septembre - 4 octobre 1918.)
Retiré le 16 du combat devant Thiaucourt, le régiment se trouve dès le 17 septembre prêt à être embarqué pour une nouvelle destination. Les équipages, bivouaqués dans les bois de la Lampe et de Puvenelle, peuvent enfin jouir d'une nuit de repos ; ils étaient sur pied depuis le 6 septembre. Le 18, on se dirige vers les points d'embarquement : Voie romaine et bois de Villers-en-Haye. Déplacements et travaux d'embarquement se font par une nuit noire dans une boue épaisse et sous une pluie tenace, on embarque en pleine voie. Après de nombreuses heures de chemin de fer, le débarquement a lieu la nuit (21-22 septembre) à la gare de Dombasle en Argonne, exposée au canon.
Immédiatement après leur débarquement, toutes les Unités doivent, en raison de l'imminence de nouvelles attaques et pour n'être pas repérées par les drachens et les avions ennemis, se rendre avant le jour au point de rassemblement, dans le bois de Faye, au sud de Jouy-en-Argonne. Le personnel occupe les baraques des Clairs-Chênes.
Un 4e bataillon de chars légers, le 17e bataillon du 506e régiment, qui venait renforcer le 505e R.A.S., avait dû procéder plus rapidement encore : embarqué à Mailly-Poivres le 24 septembre, il arrivait à Dombasle dans ia nuit du 25 au 26. L'attaque s'étant déclenchée le 26 au matin, il se rendit directement en forêt de Hesse (nord-est de Dombasle) à 6 kilomètres de son point de débarquement.
Repoussé sur presque tout le front de Champagne, de l'Aisne, de la Somme, l'ennemi était fortement accroché par la IVe Armée (Armée Gouraud) à l'ouest de l'Argonne. La tâche de le refouler entre Argonne et Meuse incombait à l'armée Américaine. Le 5e C.A.U.S. avait pour mission d'attaquer sur le front Vauquois-Malancour ; le 505e régiment d'artillerie d'assaut était mis à sa disposition. La 79e D.I.U.S. à droite devait attaquer en direction de Malancourt-Nantillois ; elle disposait des 14e, 15e B.C.L. et du XIe groupement. A sa gauche la 37e division devait attaquer en direction de Ivoiry et Cierges, elle disposait du 13e B.C.L.
Les bases de départ de l'attaque s'étendaient le long des villages et des bois de Malancourt et d'Avocourt, devenus célèbres pendant la ruée allemande de 1916 sur Verdun. Des reconnaissances antérieures et l'étude du terrain avaient conduit à scinder la zone d'action du régiment en deux parties.
La première s'étendait entre les tranchées Françaises et la crête Septsarges-Montfaucon-Ivoiry ; de nombreuses tranchées, des réseaux inextricables, un terrain tantôt chaotique, tantôt marécageux, tantôt boisé, de près de 7 kilomètres de profondeur, rendait l'emploi des chars à peu près impossible.
La deuxième, au nord de Montfaucon, présentait des couloirs favorables, des prés et des boqueteaux où les chars pouvaient évoluer avec facilité.
Le point le plus important est Montfaucon, véritable forteresse aux pentes abruptes, qui domine et commande toute la région avoisinante. D'après les renseignements recueillis, l'ennemi avait soigneusement organisé sa défense contre les chars (fusils, canons anti-chars). Le commandement avait donc été amené à demander à l'infanterie, aidée et appuyée par une artillerie extrêmement puissante, d'enlever la première zone inaccessible aux chars.
Immédiatement à la suite de l'infanterie d'attaque, des pionniers devaient organiser une piste pour permettre à l'artillerie d'assaut de franchir la zone bouleversée et d'être ainsi, dès le soir du premier jour, à même de donner tout leur appui à l'infanterie pour la conquête de la zone : Septsarges-Nantillois, bois de Beuge-Cierges.
Les journées des 23 et 24 sont employées a la vérification complète, à la mise au point du matériel et à la constitution des différents dépôts avancés d'essence. Le 24 dans la soirée, les bataillons quittent le bois de Fays et se rendent aux P.A. assignées en forêt de Hesse.
On prend contact avec les unités américaines : Le 13e bataillon avec la 37e D.I.U.S., 73e brigade à droite, 34e brigade à gauche ; le 14e bataillon avec la 79e D.I.U.S., 157e brigade en tête (314e et 313e R.), 158e brigade en réserve (315e et 316e); le 15e bataillon avec la 158e brigade ; le XIe groupement en réserve à la disposition disposition la 79e D.I.
Le P.C, du 505e régiment s'installe avec le C.A. à Ville sur Couzeaux.
La matinée du 25 est occupée aux P.A., à revoir une dernière fois le matériel, à faire les pleins, à arrimer les réserves importantes d'essence que les chars doivent emporter pour leur premier jour de combat. Dans l'après-midi, profitant du temps brumeux et du masque constitué par les bois, les appareils, soigneusement camouflés avec des branchages, sont amenés dans le bois d'Esnes, tout près des P.D. du lendemain. Le 26, un peu avant l'heure d'attaque dans les prés bordant à l'est le bois d'Esnes, à la faveur d'un beau clair de lune dans la nuit finissante, les compagnies, rangées en ordre de bataille, mettent la dernière main à leurs préparatifs.
Cinq heures trente ! les compagnies se mettent en mouvement sur la piste qu'a fait jalonner le commandant Herlaut et que fait tracer le lieutenant Fortin du XIe groupement, immédiatement en arrière des premières vagues d'infanterie. Une tresse blanche indique le chemin à suivre.
Le 13e bataillon s'est mis en route dans l'ordre 337e, 338e, 339e compagnies. Il suit la piste tracée jusqu'à la corne S.E. du bois d'Avocourt. A cet endroit la piste s'interrompt. Espérant trouver un passage plus facile, le 13e bataillon s'engage vers le Nord, le long de la lisière est des bois d'Avocourt et de Malancourt. Les compagnies arrivent vers 13 heures à environ 400 mètres du bois de Cuisy. A ce moment l'infanterie américaine est arrêtée devant la lisière des bois de Cuisy, par de violents feux de mitrailleuses, qui lui interdisent toute progression. Elle fait appel au 13e bataillon. Sollicités d'intervenir et bien que cette infanterie n'appartînt pas à la division dont ils relevaient, les commandants des 337e et 339e compagnies engagent 2 sections qui livrent, vers 17 heures, le bois de Cuisy à l'infanterie.
Le lieutenant-colonel Pullen, du Tanks corps américain, qui était présent, s'exprime ainsi dans son rapport : « Le capitaine Gaétan Liaras des chars français me répondit : Je suis prêt à me battre n'importe quand, contre n'importe qui. Le lieutenant Hellis et le lieutenant Soustelle s'étaient avancés pour situer les résistances. L'indication en fut donnée au capitaine Liaras. Il prit personnellement le commandement des cinq chars qui lui restaient, les forma en bataille, puis accompagné du lieutenant Hellis partit à pied en avant, emmenant ses chars jusqu'à la lisière du bois de Cuisy qu'il nettoya des Allemands qui y restaient. Il entra ensuite dans le bois de Cuisy avec ses chars, en mit deux dans de larges trous d'obus et fouilla le bois avec les trois autres. Le capitaine Liaras tua deux ennemis de sa main, les chars en tuèrent d'autres et le reste se rendit ou fut fait prisonnier. Dés que l'infanterie eut aperçu les chars pénétrant dans le bois de Cuisy, toute la brigade sortit de ses tranchées et se jeta dans le bois. A 18 heures, la section du lieutenant Franchomme (338e compagnie) entraîne l'infanterie dans la partie est du bois de Cuisy et permet d'atteindre les contreforts sud de Montfaucon. »
La même tâche incombe, à gauche, à la section du lieutenant Corbier (339e compagnie). Tous ces engagements de sections séparées, d'ailleurs peu recommandables, et qui en entraînant les chars hors des pistes, avaient été cause de nombreuses pannes, avaient en fait rendu de grands services, car là où ne s'exerçait pas l'action des chars, les fantassins américains inexpérimentés se fixaient au terrain à la moindre résistance.
A la suite de ce combat pénible, il était nécessaire au bataillon de se reconstituer pour les jours suivants. Cependant le 27 à 14h.30 l'infanterie américaine fait appel de nouveau à la section Franchomme, en direction de Cierges.
Le 28, à midi, nouvel appel de l'infanterie ; les sections Corbier et Maurel se rendent en position de départ prêtes à appuyer l'attaque de l'infanterie américaine sur Cierges.
Au dernier moment le commandement américain suspend cette attaque. Le 29 septembre, à 5h.30, il s'agit d'appuyer le 148e R.I.U.S. dans une attaque sur le bois d'Emont et les abords ouest du village de Cierges. Les sections Franchomme et Maurel partent suivies à 300 mètres par la section Corbier. Aucune résistance n'est rencontrée jusqu'à la corne S.E. du bois d'Emont et les abords du village de Cierges. La section Franchomme s'engage en colonne le long de la lisière du bois, franchit la voie de 0,60 et se déploie en bataille face au chemin encaissé Cierges-La Grange aux Bois, suivie de près à sa droite par la section Maurel. Mais la section Franchomme rencontre alors des résistances sérieuses ; très éprouvée, elle est dépassée par la section Maurel qui prend le combat à son compte et s'engage en direction de Gesnes.
A ce moment l'infanterie américaine est assaillie par de violents feux de flanc qui partent de Cierges (rive est de l'Audon). La section Corbier s'efforce par son tir de neutraliser les feux de l'ennemi, qu'elle ne peut attaquer de près, puisqu'elle en est séparée par le ruisseau. L'infanterie américaine est arrêtée dans sa progression. En même temps, l'artillerie ennemie s'est déclanchée, et prend violemment à partie les chars engagés. La section Franchomme a presque tous ses équipages blessés. Elle doit lutter à coups de grenade contre l'infanterie allemande qui contre-attaquait les chars. Le chef de section est blessé.
Les chars enfin dégagés sont ramenés, guidés sous le feu par les maréchaux des logis Gerfault et de Ginestet qui les précèdent à pied. Le char du brigadier Kien, mécanicien Demesy, tombe en panne. Mettant en action sa mitrailleuse, l'équipage tient jusqu'à la nuit, et peut alors rentrer dans nos lignes.
Cependant le lieutenant Corbier est resté en observation, attendant anxieusement des nouvelles du lieutenant Maurel ; encadré par un tir violent d'artillerie, se trouvant très loin en avant de l'infanterie américaine, il se décide enfin à rallier.
Le 1er octobre avant le jour, le maréchal des logis Braquet et le chasseur Jolly partent en patrouille, et rampent jusqu'au emplacements où les patrouilles américaines ont repéré et signalé les chars en panne. Le maréchal des logis reconnaît le char du lieutenant Maurel, et trouve son conducteur, le brigadier Filimonoff, tué à côté du char, le crâne défoncé ; à l'intérieur de l'appareil, taché de sang et ouvert face à l'ennemi, se trouvait encore l'équipement de l'officier. Plus tard, le lieutenant Maurel put raconter les péripéties de la lutte de sa section : ses chars pris à partie à bout portant par des pièces anti-chars, ses équipages assaillis par l'infanterie allemande, défendant leurs chars, jusqu'à la mort, à coups de grenades et de pistolets ; lui-même grièvement blessé à la poitrine et à l'épaule, laissé pour mort, restant onze heures de suite sous son char, revolver au poing. A la faveur de la nuit, au prix de souffrances extrêmes, il put enfin ramper jusqu'aux lignes américaines.
Le 14e bataillon, à l'heure H, s'était mis en route derrière derrière 13e bataillon dans l'ordre 342e, 340e, 341e compagnies. Par la piste tracée, il parvenait en fin de journée au bois de Cuisy. Il s'agissait maintenant de préparer l'attaque de Montfaucon que l'infanterie américaine devait enlever le lendemain matin. Le lieutenant Jacquot, commandant la 342e compagnie, prit contact avec le colonel Sweezy, commandant le 313e R.I.U.S. : il fut décidé que sa compagnie interviendrait le lendemain 27 à 7 heures, et que Montfaucon, défendu par un grand nombre de mitrailleuses, étant inabordable de front, on chercherait à le faire tomber par une manoeuvre d'encerclement.
Les 1ère et 2e sections (lieutenants Revel et jossaud), de la 342e compagnie, furent désignées pour attaquer Montfaucon par l'ouest, la 3e section (sous-lieutenant Vallernaud), attaquant par l'est. La manoeuvre s'exécuta comme elle avait été prévue : la section Revel au pivot, la section Jossaud à l'aile marchante, fouillant de leurs obus et de leurs rafales de mitrailleuses tous les couverts, toutes les broussailles qui garnissaient les pentes de Montfaucon.
Bientôt, les Allemands débusqués, se sentant menacés dans leur retraite par la progression des chars, évacuent Montfaucon. Mais à ce moment l'artillerie allemande entre en action, et par un barrage extrêmement dense, encadre les sections de chars et les coupe de l'infanterie américaine qui se terre. Le tir ennemi devient rapidement plus précis, 3 chars sont atteints. Le stationnement est impossible ; revenir en arriére, c'est risquer la destruction sans profit.
Le lieutenant Revel, agitant son fanion de commandement, donne l'ordre : « En avant » Bientôt le barrage allemand se déplace et devient incertain ; l'infanterie américaine en profite et prend pied dans Montfaucon. Ce qui restait des chars engagés, après avoir contourné Montfaucon par le nord, revient se mettre à la disposition du colonel Sweezy pour les attaques ultérieures.
Du côté est de Montfaucon, l'engagement de la section Boissier de la 340e compagnie, sur la ferme Fayet et le bois de la Tuilerie, et sur la cote 315, avait permis au 314e R.I.U.S. de réaliser le débordement de la face est de la position. Toute la hauteur fut occupée le 27 avant midi.
L'enlèvement de Montfaucon était un succès capital dans les opérations offensives entreprises par la Ière A.U.S.
Tous les avantages de cette formidable position, jusque-là dirigés contre nous, se retournaient en notre faveur.
Le lendemain 28 septembre, le 15e bataillon entre en ligne à droite du 14e bataillon, dont le front se trouve réduit à celui d'un régiment : 316e R.I.U.S, en tête avec la 341e compagnie et éventuellement la 340e compagnie, 313e R.I.U.S. en réserve disposant de la 342e. L'objectif était le bois de Beuge. Mais à la suite de l'enlèvement de Montfaucon, les lignes allemandes avaient reflué vers le nord, et l'infanterie américaine avait pu, en s'infiltrant peu à peu, occuper ce bois dès la nuit du 27 au 28. Les trois sections de la 341e compagnie (lieutenant d'Argis, lieutenant Waechter, lieutenant Bordas), arrivent elles-mêmes aux abords du bois de Beuge, et les chefs de section prennent contact avec les bataillons du 316e R.I.U.S. qui doit continuer à progresser vers le nord. Le lieutenant d'Argis engage sa section le long du chemin Nantillois-Cunel, et attaque le bois 350 par l'est ; à deux reprises il pénètre dans le bois et le livre à l'infanterie ; mais son char reste en panne. Sous le feu d'un ennemi qui tire de près, le lieutenant d'Argis, avec un sang- froid remarquable, enlève du char tout ce qui est susceptible d'être emporté et, avec son mécanicien, rallie à pied la section. Le lieutenant Bordas reprend le combat à son compte ; il lance sa section en avant de l'infanterie américaine qu'il entraîne. Il attaque le bois de la Madeleine, puis à pied, revient jusqu'à l'infanterie pour la guider.
A ce moment, un tir ennemi d'obus à gaz oblige le commandement à suspendre la lutte.
Même arrêt à gauche, où la section Waechter attaque les abords N.E. de Cierges, débusque les Allemands des lisières du village qu'elle livre à l'infanterie, pousse jusqu'à la cote 236 en direction de Cunel, et fait des prisonniers.
Mais l'ennemi déclenche alors une contre-attaque, qui force la ligne américaine à reculer légèrement vers les lisières lisières bois de Beuge. Voulant reprendre la progression, le colonel du 316e fait appel dans l'après-midi à la 340e compagnie, qui doit remplacer la 341e, mise hors d'état d'intervenir. Les sections Tork et Martin, partant du bois de Beuge, reprennent l'attaque en direction du bois de Cunel. Une tentative de contre-attaque ennemie, débouchant du ravin de Cierges, est enrayée par les feux des chars mitrailleuses. Mais l'artillerie allemande oblige bientôt l'infanterie américaine à s'arrêter. La 340e compagnie se replie le soir du 28 derrière le bois de Beuge, prête à intervenir en soutien de son infanterie. Elle y reçoit l'ordre de rallier le bois de Hesse en vue d'un nouvel embarquement.
Le 15e bataillon avait progressé dans la 1ère journée derrière le 14e. Dès l'après-midi du 27, la 158e brigade, jusque-là en réserve, avait été engagée, soutenue par ce bataillon, en direction de Nantillois. Les sections Vitu (343e), Solau (344e), Deschaume (344e), Barnaud (343e) et Preville (343e) interviennent successivement et déblaient le terrain entre Septsarges, les bois de Beuge et Nantillois, permettant la progression de l'infanterie américaine. Une batterie de 105 est surprise au sud de Nantillois, où le lieutenant Vitu pénètre à 19 heures. La nuit arrivant, toutes les sections gagnent leur position de ralliement Le 28, il s'agit de progresser au nord de Nantillois en direction du bois des Ogons et de Cunel. La 158e brigade doit attaquer par régiments successifs. La 344e compagnie de chars appuie l'action du régiment de tête, le 315e R.I.U.S. Les sections Meyerfeld et Solau sont désignées comme sections d'attaque. Un feu nourri de mitrailleuses, venant du bois de Brieulles dans le flanc droit de l'infanterie, arrête celle-ci. Les chars de la section Meyerfeld se hâtent dans cette direction, neutralisant les résistances rencontrées, et permettent à l'infanterie la reprise du mouvement en avant. Pendant ce temps, la section de chars Solau a entraîné le bataillon américain de gauche à l'attaque du bois des Ogons, que l'infanterie réussit à occuper. La section Meyerfeld et la section Solau attaquent toutes deux la ferme de la Madeleine : la section Solau de front, la section Meyerfeld par la droite. Mais l'infanterie américaine est arrêtée par un tir violent d'artillerie. Les chars deviennent alors l'objet d'une concentration de feux de plus en plus violente, et les sections doivent se replier sur l'infanterie. La progression est suspendue. Au cours de ce repli, deux chars, dont celui du lieutenant Solau, sont touchés par des obus de plein fouet. Le maréchal des logis Berthon prend le commandement des chars restant, et se joint à la section Meyerfeld pour gagner la position de ralliement.
Le combat, notamment aux abords de la ferme de la Madeleine, avait été particulièrement dur : le lieutenant Solau avait disparu, le maréchal des logis Chancelier, dont le char avait pris feu, était mort brûlé. Mais les résultats, au point de vue chars, avaient été remarquables ; ils avaient assuré un gain de plus de deux kilomètres, dans une zone où, livrée à elle-même, l'infanterie n'aurait pu progresser.
Dans la nuit, une contre-attaque fait refluer les lignes américaines. Il faut donc, le lendemain 29 septembre, reprendre le combat sur le même terrain que la veille. La 345e compagnie de chars (lieutenant Ragaine) doit y participer. La 158e brigade U.S. attaque par régiments accolés : 314e R.I.U.S. à gauche, 315e R.I.U.S. à droite.
La section Prost appuiera le 314e régiment, la section Mathieu le 315e. L'attaque est aussi dure que celle de la veille. A gauche la section Prost, après avoir déblayé le terrain le long de la route Nantillois-Cunel, arrive devant le solide point d'appui de la ferme de la Madeleine. Elle s'apprête à l'attaquer, tandis que la section Mathieu arrive par la droite, ayant déjà violemment combattu pour reprendre le bois des Ogons. Comme la veille, les sections sont l'objet d'une formidable concentration de feux ; le char du lieutenant Prost saute : l'officier, projeté hors de son char, peut cependant rentrer à pied dans les lignes. Un autre char brûle, un troisième tombe dans un trou d'obus.
Le lieutenant Mathieu est blessé à l'intérieur de son char.
En dépit de tous les efforts, les chars qui restent doivent encore une fois regagner la position de ralliement. Du 29 septembre au 3 octobre, l'infanterie américaine épuisée est relevée par des éléments frais de la 3e D.I.U.S.
Le 15e bataillon reste en ligne en appui de cette nouvelle division qui, du front Cierges-Nantillois, doit attaquer vers !e Nord, et atteindre comme objectifs la ligne Romagne-Cunel. La 343e compagnie, réduite à deux sections (lieutenants Vitu et Barnaud), appuie le 1er bataillon du 4e régiment U.S. ; la 344e compagnie doit appuyer le 1er bataillon du 7e régiment ; la 345e compagnie, réduite à la section Ménard, le 3e bataillon de ce régiment. L'attaque se déclanche le 4 octobre à 5h.30 : le lieutenant Vitu est à droite, le long de la route Nantillois-Cunel, le lieutenant Barnaud à gauche. Collant au barrage roulant, la section Barnaud atteint très vite le bois de Cunel, et le livre à l'infanterie. Il ne lui reste bientôt plus que trois chars canons, avec lesquels elle se dirige sur les abords S.E. de Romagne. A cinq reprises, elle livre combat pour entraîner l'infanterie mais celle-ci ne peut suivre. Ayant épuisé toutes ses munitions, la section Barnaud, réduite à deux chars, se porte à la position de ralliement.
La section Vitu a livré de même à son infanterie tout le terrain jusqu'aux abords du bois de Cunel. Elle a enlevé la ferme de la Madeleine et, voyant la section Barnaud en action aux abords de Romagne, est arrivée à la rescousse bien que réduite à trois chars-canons, pour coopérer à l'attaque. Un équipage est blessé par balles ; un char tombe en panne. Le lieutenant continue seul le combat, vide ses coffres de munitions, et apprenant la stabilisation de l'infanterie, rallie.
A gauche, la section Ménard soutient le 3e bataillon du 7e R.I.U.S. Lancée d'abord sur la cote 238, d'où des mitrailleuses en grand nombre gênent la marche de l'infanterie, elle attaque avec vigueur, réduit la résistance, et reprend sa marche en direction de Romagne. Un obus démolit le char du lieutenant Ménard, et blesse grièvement le conducteur Delaere. Malgré les balles qui crépitent, l'officier parvient à sortir et à se glisser sous son char. Il est sauvé grâce au sang-froid du chef de char voisin qui le recueille dans son appareil. Le combat se déroule aux abords de Romagne, dans une zone de marais, parsemés de saules et de joncs. Des mitrailleuses ennemies sont tapies dans les îlots. Le lieutenant Ménard voit son nouveau char s'enliser dans la vase. L'équipage sort du char sous les balles qui sifflent, et après 1h.1/2 de marche rampante dans les marécages, réussit à rejoindre nos lignes.
Le 15e bataillon, épuisé, était rappelé le soir du 4, et rejoignait le lendemain sa position de ralliement initiale en forêt de Hesse.
Depuis le 6 septembre, le régiment était sur la brèche.
Il s'était montré à la hauteur de la réputation des chars d'assaut.
Les citations à l'ordre de l'armée de ces trois bataillons étaient les justes témoignages rendus à l'énergie et à l'ardeur inlassables avec lesquelles ils avaient combattu.
IV. PRÉPARATIFS EN VUE D'UNE NOUVELLE OFFENSIVE.
Armistice. - Le 505e en Lorraine et en Alsace. - Camp de Martigny. - Installation à Rennes.
Relevé du secteur américain, le 505e régiment est transporté à Champlieu, où il s'installe le 14 octobre.
Après un court séjour, il y est reconstitué. Le 8 novembre, le 14e bataillon embarque à la gare de Bethisy-St.-Pierre, suivi à un jour d'intervalle par les 15e et 13e bataillons.
Le régiment débarque au nord de Nancy, au milieu des préparatifs de la grande offensive qui, en direction de Metz, promet un résultat décisif. Le 14e bataillon débarque débarque Faulx-St.-Pierre, et s'installe à Malleloy, le 13e bataillon à Gustine, le 15e bataillon à Essey-les-Nancy.
Le 11 novembre dans la matinée, alors que les débarquements sont encore inachevés, au moment où le régiment gagnait ses positions de départ en vue de l'offensive projetée, l'armistice est signé.
Maintenant son tour est venu d'être à l'honneur.
Le 19 novembre, un détachement du 505e, comprenant des éléments de tous les bataillons, participe à Metz à un défilé solennel des troupes devant le maréchal Pétain, commandant en chef.
Le 8 décembre, la 342e compagnie est désignée pour prendre part au défilé des troupes, en l'honnew de l'arrivée à Metz du Président de la République et de M. Clémenceau, Président du Conseil, Ministre de la Guerre.
Enfin le 9 décembre, une compagnie de marche du 15e bataillon prend part à Strasbourg au défilé des troupes françaises, en l'honneur du Président de la République et de M. Clémenceau.
Pendant ce temps, une compagnie du 14e bataillon restait restait en Lorraine, à Boulay, près de Metz. Elle ira jusqu'à Mayence, et fera connaître le numéro du régiment aux populations de la rive gauche du Rhin.
Depuis leur retour de Lorraine et d'Alsace, et jusqu'au mois de mars 1919, les bataillons sont regroupés aux environs environs Nancy, d'où ils sont dirigés sur le camp de Martigny-les-Bains.
Au mois de juin, le régiment est appelé à donner naissance au 1er régiment de chars blindés polonais, sous le commandement du chef de bataillon Maré ; il envoie en Pologne le matériel et le personnel de cinq compagnies.
Il est représenté le 14 juillet à Paris, à la fête de la Victoire, par son nouveau chef, le commandant Laurrin. Du 10 au 12 août 1919, sous le commandement du lieutenant-colonel des Méloizes, il gagne Rennes, sa garnison définitive.
ANNEXES
I. - Citations à l'ordre de l'Armée des 3 bataillons du 505e.
(Ordre N° 13009/D, du 20 janvier 1919.)
Le 13e bataillon de chars légers :
« Sous les ordres du commandant Duclos, comprenant les compagnies A.S.337, A.S.338, A.S.339 a, au cours des opérations du 12 septembre au 10 octobre 1918, fait l'admiration de tous par son énergie et son ardeur au combat. A la plus large part, dans la prise du bois de Cuisy, de la Tuilerie, de Montfaucon, et du village de Cierges. »
Le 14e bataillon de chars légers :
« Sous les ordres du commandant Guillot, comprenant les compagnies A.S.340, A.S.341, A.S.342 a, au cours des opérations du 12 septembre au 10 octobre 1918, apporté par son habileté manoeuvrière et sa volonté de vaincre, l'aide la plus précieuse précieuse troupes d'infanterie qu'il appuyait. A permis, par son action, l'encerclement de Montfaucon, et a été l'un des facteurs principaux de la prise du bois de Beuge.
Le 15e bataillon de chars légers :
« Sous les ordres du commandant Richard, comprenant les compagnies A.S.343, A.S.344, A.S.345 a, pendant les opérations du 12 septembre au 10 octobre 1918, fait l'admiration de tous par son ardeur au combat. A la plus large part dans la prise des villages de Nantillois et de Cunel, du bois des Ogons et de la ferme de La Madeleine.
II. - Témoignages de satisfaction du Général Pershing et du Général Rockenbach.
Au Q.G.A. le 19 septembre 1918,
Ordre général N° 50
Le colonel commandant la Ière brigade d'A.S. est heureux d'adresser, aux unités sous ses ordres, le témoignage de satisfaction ci-joint, qu'il a reçu du général Pershing, commandant en chef l'armée américaine, et du général Rockenbach. commandant le Tank Corps Américain.
Signé: WAHL.
QUARTIER GÉNÉRAL TANKS CORPS Ière ARMÉE 13 septembre 1918.
Au colonel Émile Wahl, commandant la Ière brigade d'A.S.
Mon cher colonel,
Ci-joint copie de la lettre que je viens de recevoir du commandant en chef des forces américaines en France.
Je vous prie de la communiquer à vos officiers et à vos hommes, en y ajoutant mon appréciation du bon travail fait par votre brigade.
Ce sera toujours pour moi un sujet de fierté, d'avoir eu une brigade d'A.S. Française au baptême du feu du Tanks Corps Américain. Je joins tous mes remerciements pour les grands services que vous m'avez rendus, vous et tous ceux sous vos ordres.
Votre tout dévoué, S. R. ROCKENBACH.
CORPS EXPÉDITIONNAIRE AMÉRICAIN - 16 septembre 1919.
CABINET DU COMMANDANT EN CHEF
Au Brigadier Général S.D. Rockenbach, commandant le Tanks Corps.
Ière Armée.
Corps expéditionnaire Américain.
Mon cher général,
Je vous prie d'accepter mes félicitations les plus sincères, pour la part importante et si heureuse, prise par les officiers et hommes du Tanks Corps, dans la première offensive de la Ière armée américaine, les 12 et I3 septembre. La vigueur, l'élan et le courage de vos troupes ont fait vibrer nos compatriotes, et ont suscité l'enthousiasme de nos alliés. Veuillez transmettre mes félicitations, que j'adresse de tout coeur, à tous ceux qui sont sous vos ordres, pour leurs exploits magnifiques. Je suis fier de vous tous.
Votre dévoué,
Hohn J. PERSHING.
III. Décorations et Citations Individuelles
A la suite des combats auxquels le régiment a pris part, les décorations et citations suivantes ont été décernées à des militaires militaires tout grade :
Légion d'honneur.
Capitaine BRUNET DE MONTHELIE.
Capitaine MAITRE.
Capitaine LIARAS.
Lieutenant BARNAUD.
Lieutenant CORBIER.
Lieutenant COSSE.
Lieutenant HUBERT.
Lieutenant JACQUOT.
Lieutenant MATHIEU.
Lieutenant PROST.
Sous-lieutenant FRANCHOMME.
Sous-lieutenant MAUREL.
Médaille militaire.
Adjudant CHATILLON.
Adjudant DALEAS.
Adjudant THOUVENOT.
Maréchal des logis BERTHON.
Maréchal des logis COMITI.
Maréchal des logis GERFAUD.
Maréchal des logis GRESSIN.
Maréchal des logis MONTSIRBAIN.
Maréchal des logis BAILLY.
Brigadier LEVESQUE.
Citations à l'ordre de l'Armée.
Chef de bataillon MARÉ.
Lieutenant MENARD.
Lieutenant VITU.
Sous-lieutenant BORDAS.
Sous-lieutenant SOLAU.
Sous-lieutenant SOULIER.
Maréchal des logis CHANCELIER.
Maréchal des logis MARICHEZ.
Maréchal des logis MARTY.
De plus, le régiment a obtenu pour son Personnel :
8 citations à l'ordre du corps d'armée.
98 citations à l'ordre de la division.
28 citations à l'ordre de la brigade.
210 citations à l'ordre du régiment.
IV. - MORTS POUR LA FRANCE.
13e Bataillon.
337e Compagnie.
GOSSE (Gaétan), lieutenant, mort des suites de ses blessures, le 17 septembre 1918.
FAVIER (Henri), 2e classe, mort des suites de ses blessures, le 16 août 1918.
SARLANDIE (Lucien), 2e classe, mort des suites de ses blessures, le 19 septembre 1918.
338e Compagnie.
AUDIC (Pierre), brigadier, tué en septembre 1918 à Cierges (Meuse).
THÉBAULT (François). 2e classe, mort des suites de ses blessures, le 16 septembre 1918.
339e Compagnie.
FILOMONOFF (Raoul), brigadier, tué le 29 septembre 1918 à Cierges (Meuse),
MASQUERE (Julien Raymond), mort des suites de ses blessures, le 13 novembre 1918.
MÉTAYER (Henri), 2e classe, mort des suites de ses blessures, le 15 décembre 1918.
RUFFIE (Jean Louis), brigadier, tué le 15 septembre 1918 à Thiaucourt.
RATABONIL (Eugène), 2e classe, mort des suites de ses blessures, le 20 février 1919.
14e Bataillon.
340e Compagnie.
DIDJEU (Henri), 2e classe, tué le 12 septembre 1918, à Bigneville.
JORDY (Paul), 2e classe, tué le 28 septembre 1918 à Montfaucon.
TAVERNIER (Laurent), 2e classe, mort des suites de ses blessures, le 20 février 1919.
PUGNAT (Joseph), brigadier, mort des suites de ses blessures, le 21 octobre 1918.
341e Compagnie.
CAILLAND (Paul), maréchal des logis, mort des suites de ses blessures, le 12 octobre 1918.
CHARNIER (Joseph), 2e classe, mort des suites ,de ses blessures, le 22 octobre 1918.
DOINEAU (Louis), 2e classe, mort des suites de ses blessures, le 14 octobre 1918.
LAMBERT (Lucien), maréchal des logis, mort des suites de ses blessures, le 13 octobre 1918.
MOUGEL (Marie Joseph), 2e classe tué le 29 septembre 1918 à Nantillois.
VACHAT (René), 2e classe, mort des suites de ses blessures, le 3 octobre 1918.
15e Bataillon.
343e Compagnie.
BERTRANDIE (René), 2e classe, tué le 29 septembre 1918 à Nantillois.
JARLES (Joseph), 2e classe, tué le 29 septembre 1918 à Nantillois.
344e Compagnie.
SOLAU (Sadi), sous-lieutenant, tué le 29 septembre 1918 à Nantillois.
HUGUES (Antoine), 2e classe, tué le 28 septembre 1918 à Montfaucon.
LAURENT (Charles Joseph), 2e classe, tué le 4 octobre 1918 à Cierges.
LOMBART (Paul), 2e classe, tué le 24 septembre 1918 à Dombasle.
RIVIER (Joseph), 2e classe, tué le 4 octobre 1918 à Nantillois.
LECLERC (Gaston), 2e classe, mort des suites de ses blessures, le 1er décembre 1918.
345e Compagnie.
CHANCELIER (Roger), maréchal des logis, tué le 28 septembre 1918 à Nantillois.
DELAGRE (Joseph), 2e classe, mort des suites de ses blessures, le 10 octobre 1918.
JULES (Armand), 2e classe, mort des suites de ses blessures, le 29 juillet 1919.
DHEDENNE (Louis), maréchal des logis, tué le 29 septembre 1918 à Nantillois.
ROLLAND (Jean), 2e classe, tué le 29 septembre 1918 à Nantillois.
DE VASSON (Jean), 2e classe, tué le 27 septembre 1918 à Montfaucon.
BONS (Louis), 2e classe, mort des suites de ses blessures, le 3 novembre 1918.
BONET (Emile), maréchal des logis, mort des suites de ses blessures, le 19 décembre 1918.