1916 CHAR SAINT-CHAMOND

 

Étudié par le colonel Rimailho, ce nouveau véhicule présentait d'indéniables avantages par rapport au Schneider : plus long (avec une augmentation de poids initiale d'un tiers seulement), il avait des qualités de protection bien supérieures mais se révéla peu performant en tout-terrain du fait de l'important porte-à-faux de sa caisse. Son armement était plus puissant : un 75 mm de campagne placé à l'avant et tirant dans l'axe, quatre mitrailleuses, avec seulement deux hommes d'équipage en plus. Ses dimensions offraient un espace plus spacieux que le Schneider avec une meilleure visibilité.
Quatre cents exemplaires de ce modèle furent commandés. Les chars Saint-Chamond sont immatriculés dans la tranche 62400 à 62800.
De février 1917 à février 1918, 12 groupes de Saint-Chamond sont créés au camp de Champlieu numérotés AS31 à AS42. Chaque groupe était initialement composé de quatre batteries de quatre chars puis à trois batteries à partir de décembre 1917. Les Saint-Chamond sont engagés pour la première fois les 5 et 6 mai 1917 lors de l'attaque du plateau de Laffaux à laquelle participent douze chars avec de bons résultats.

Trois modèles ont été construits :
Le premier modèle (62400 à 62550) équipé d'un canon de 75mm L12 CTR Saint-Chamond possédait un toit plat muni de kiosques d'observation. Une cinquantaine d'appareils seront transformés en chars caissons, démunis d'armement et du double blindage.
Le second modèle  (62551 à 62610) est protégé par un toit en pente qui devait présenter moins de prises aux grenades. Les premiers exemplaires sont livrés dépourvus de kiosque, le pilote ne disposant que de volets rabattables n'offrant aucune protection en position ouverte. Ces modèles ne sont pas entrés en service opérationnel avant qu'un kiosque ne soit aménagé pour le pilote. Une partie des chars a été aménagé en unités en attendant la modification sur les chaines de montage.
Le troisième modèle (62611 à 62800) est armé du canon de 75mm modèle 1897. A partir du n°62669 le blindage latéral est pourvu de renforts externes.
 
Comme le Schneider, le Saint-Chamond souffrira tout au long de sa carrière d'un taux de disponibilité déplorable. S'agissant d'un engin entièrement nouveau, le nombre de pannes pouvait être compréhensible mais les difficultés de maintenance étaient aggravées par l'absence chronique de pièces détachées. En conséquence, la cannibalisation à partir des engins immobilisés est devenue la règle sans pour autant apporter de solution satisfaisante.

La technique

Le train chenillé Holt rallongé est surmonté d'un caisson blindé de forme allongée faisant saillie vers l'avant et vers l'arrière. Le moteur Panhard à quatre cylindres, à essence, actionnait une dynamo fournissant l'énergie nécessaire à deux moteurs électriques reliés aux barbotins du train de roulement. Ce dernier était constitué par trois paires de boggies suspendus par des ressorts en volute. Les chenilles étaient formées de 36 patins. Lors d'un premier engagement (mai 1917), on s'aperçut que les chenilles étaient trop étroites et que l'avant du char était trop bas et trop lourd. On décida alors de rehausser la partie avant de la caisse (ce qui améliora en outre les possibilités d'observation) et de remplacer le toit plat par un toit en pente pour provoquer la chute des grenades allemandes. Les patins de chenilles seront élargis de 326 à 500 mm. Le canon primitif fut remplacé à compter du 165e exemplaire par le 75mm modèle 1897. Quelques chars ont été convertis en chars caissons dépourvus d'armement (à raison de 2 par unité). Cette variante allégée offrait de meilleures performances en tout terrain. L'emploi des chars caissons s'est étendu lorsque le Saint-Chamond a été déclassé comme char de première ligne.

 

Caractéristiques :
1 canon de 75mm approvisionné à 106 obus, 4 mitrailleuses Hotchkiss Mle 1914 de 8mm (7488 cartouches).
Longueur : 8,83 m. Largeur : 2,67 m, Hauteur : 2,365 m. Poids : 24 t. Blindage : de 17 à 11mm
Équipage : 9 hommes ; chef de char, chef de pièce, 2 canonniers, 4 mitrailleurs, mécanicien
Moteur : Panhard 4 cylindres sans soupapes de 90 CV à 1450 t/m
Autonomie : 6 à 8 heures Vitesse : 4 km/h en tout-terrain
400 exemplaires construits environ .

Les désignations M1 M2 M3 n'ont rien d'officiel mais permettent de différencier les variantes :

M1 Toit plat et canon de 75mm L12 St Chamond   62400 à 62550
    
                                                                                                           
48 des premiers chars M1 sont transformés en chars caissons.

M2 Toit en pente et canon de 75mm L12 St Chamond   62551 à 62610
Les premiers exemplaires ne disposent pas de kiosques pour le pilote, cet accessoire indispensable sera monté en unités jusqu'à la modification de la production en usine.

 

M3 Toit en pente et canon de 75mm modèle 1897 62611 à 62800
 

A compter du 62669, assemblage des blindages latéraux amélioré par l'adjonction de renforts externes



 → Liste détaillée des chars SAINT-CHAMOND présentés individuellement.

Les identifications des chars sont basées sur les travaux publiés sur le forum Pages 14-18

FORUM Pages 14-18 - Artillerie spéciale

Les photos du Saint-Chamond 62770 conservé au musée des Blindés de Saumur sont de Claude Balmefrezol

 

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