1931   CHAR RENAULT D2
 
Le "Char D2" Renault est le char moyen développé en 1931 à partir du Renault D1. Les trains de chenilles sont toujours à grands ressorts verticaux. Le D2 est plus haut, plus massif et comporte une nouvelle tourelle.
Il est adopté par l'Armée française en 1933 et construit à 100 exemplaires en 2 séries de 50 différentes que nous appellerons 1 et 2 (3 prototypes ont été construits dont le premier essayé en 1932).
Comme sur le D1, l’équipage est de 3 hommes : le chef de char, le conducteur, le radio-télégraphiste.
Le poids est de 20 tonnes.
Les dimensions sont les suivantes, longueur H.T. : 5460 mm ; largeur H.T. : 2220 mm ; hauteur H.T. : 2670 mm (hauteur caisse : 1755 mm) ; ( donc V = 32).
Le char est haut et étroit (forme de quasiment tous les chars français de cette époque 1930). La coque de forme très simple est en plaques planes vissées sur cadre cornière. Nouveauté, les têtes de vis ne dépassent pas du blindage donnant un aspect propre. Comme pour le D1, la coque ne surplombe pas les chenilles, mais de longs coffres de section trapézoïdales remplissent l'espace disponible.
Le poste conducteur est intégré dans le glacis. Seul le capot de vision permet de le distinguer de l'extérieur. Le glacis est peu penté. À l'arrière, le capot moteur est horizontal. Le char n'a pas de queue de franchissement. Il comporte une antenne rigide sur isolateur à l'arrière droit (une autre antenne fouet à l'avant, pour les chars de commandement).
Le blindage est de 40 mm dans les parties exposées.
Le D2 est armé d’un 47 SA en tourelle. Il s'agit du 47 SA 34 pour la série 1 et du 47 SA 35 pour la série 2. La tourelle comporte en outre une mitrailleuse coaxiale qui peut être découplée.
La tourelle est moulée. C'est une APX 1, la forme est prismatique. La tourelle est dans l’axe du char.
La chenille est droite et se caractérise par sa suspension typique à grands ressorts verticaux, normalement cachés par le coffrage de protection. Comme sur le D1, on distingue au sommet de ce dernier, les bossages qui tiennent les ressorts et les balanciers. Par contre, ce coffrage comporte les 3 égouts des galets supports du brin de retour. Le barbotin est à l'arrière et la roue tendeuse à l'avant. Comme le D1, le D2 a 15 roues de route par coté.
Si l'on excepte sa vitesse insuffisante et sa courte autonomie, curieusement, ce char somme toute assez correct et facile à fabriquer n'a pas emporté l'adhésion. La dernière série fut livrée trop tard et n'eut pas d'incidence sur la bataille. La première n'était ni assez performante, ni assez nombreuse pour marquer.
Une première tranche de 50 Chars D2 fabriquée est livrée au 1er bataillon du 507e RCC (quartier LIZE à METZ) en remplacement des chars D1 envoyés en TUNISIE.
Le 1er bataillon commence à recevoir ses D2 au début de 1937.
Les 50 Chars sont baptisés au quartier LIZE au cours de deux cérémonies : le 26 juin 1938 et le 2 juillet 1939. Ils portent le nom d’une victoire française dont la liste a été dressée par le colonel Charles DE GAULLE commandant le 507e R.C.C.
Sur les 50 premiers D2 fabriqués, 45 sont affectés au 1er bataillon (19e BCC à la mobilisation) 5 servent à l'instruction.
En avril 1938 est passé un marché pour la fabrication d'une deuxième tranche de chars D2 qui ne commence à sortir que fin avril 1940 (345e Compagnie Autonome de Chars)
A la mobilisation en 1939 3 chars D2 restent au dépôt pour l'instruction.

En décembre 1939, un prototype de char lance-flammes est présenté. Cet exemplaire d'étude est vraisemblablement basé sur le châssis 2002. La tourelle est remplacée par une superstructure carrée. Un second prototype est réalisé sur la base du 2003. Tout le système lance-flammes est intégré dans la caisse et le char aurait du recevoir une tourelle standard. Les informations relatives à ces deux chars sont tirées des travaux de recherche de Stéphane Bonnaud et Pascal Danjou.

LISTE DES CHARS D2 (Fiches individuelles)
Les 45 chars au 19e B.C.C.

A partir de mars 1940, les chars de la première tranche sont progressivement réarmés du canon de 47mm SA 35.

HISTORIQUE DU 19e B.C.C.

345e CACC
Le 26 avril 1940, la 1ère compagnie du 19e BCC part pour Versailles pour percevoir 15 chars neufs (14 seront effectivement perçus). Elles devient la 345e Compagnie Autonome de Chars de Combat.
15 mai : Elle embarque à la gare des matelots de Versailles.
16 mai : Elle débarque à Soissons à 8 heures et à Crouy, 4 km Nord-Est de Soissons à 16 heures.
17 mai : La 345e CACC est au combat sur Montcornet (à Chivres et à Bucy).
18 mai : La 345e CACC réintègre le 19e BCC et remplace la 1ère compagnie provisoirement dissoute.
19 mai : La 345e CACC, seule du 19e BCC, attaque en direction de Crécy sur Serre.
20 mai : La 345e CACC est au combat sur la route d'Eppe à Laon.
En trois jours l'unité a perdu dix chars.

346e CACC 10 chars D2
Formée à l'Etablissement  de Réserve Générale Mécanique de Gien le 20 mai 1940 avec de nouveaux chars.
    

350e CACC 12 chars D2
Formée le 8 juin 1940. Devient la 2/19e BCC le 16 juin.
La compagnie reçoit les 3 chars D2 de l'E.C.C.

 

 

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