JOURNAL DE MARCHE DU 7e RCA

 

En exécution des prescriptions des Notes N°-480/EMG du 14/3/43 et 575/EMG 1/10 du 26/3/43, du Général d'Armée, Major Général des Forces Terrestres et Aériennes, est créé à la date 1er Avril 1943.

Une UNITÉ DE TRADITION CHANTIERS qui prend le titre de :
7ème RÉGIMENT DE CHASSEURS D’AFRIQUE
Cette Unité, commandée par le Lieutenant Colonel VAN HECKE, est cantonnée initialement à la ferme ROUDIL (4 Escadrons) et BEN CHICAO Village (1 Escadron).
Elle comprend:
— 1 Etat-Major
— 1 E.H.R
— 1 Escadron de reconnaissance
— 3 Escadrons anti-chars.
Le procès-verbal de création du Régiment a été signé le 19 Avril 1943 en présence de Monsieur le Lieutenant-Colonel LACOSTE du 1er Régiment de Spahis Algériens, délégué de Monsieur le Colonel Commandant la Subdivision de MEDEA, de Monsieur MATTE Intendant Militaire de l'Intendance de MEDEA et de Monsieur le Chef d Escadron POUZADOUX, Commandant en second le Régiment, remplaçant le Lieutenant Colonel VAN HECKE en mission.
Ci-dessous, la liste des Officiers et Sous-Officiers affectés ce jour au Régiment :
E.H.R
VAN HECKE Alphonse Lieutenant-Colonel
POUZADOUX Claude Commandant en Second
DE FREDAIGUE Jean Capitaine
CORDOUAN Capitaine
VIOLLET Lieutenant
NICOLAS Lieutenant
BOIG Antoine Lieutenant
LARRIEUX Lieutenant
DECOULANGE Lieutenant-Médecin
GROTTARD Louis Lieutenant-Dentiste
LAFFLY Fernand Sous-Lieutenant
KALINOVSKY  Igor Sous-Lieutenant
CIVET Jacques Sous-Lieutenant
PREVOST Jean Aumônier

 

1er ESCADRON 2ème ESCADRON
DE CHAMPEAUX Louis Lieutenant PLANES Pierre Capitaine
ASSELOT André Lieutenant MAGNE Jean Sous-Lieutenant
BROUSSE Aimé Lieutenant CHARLES Eugène Sous-Lieutenant
DUPONT Pierre Lieutenant    

                       

3ème ESCADRON           4ème ESCADRON
CAMUS Paul Capitaine GUTH Louis Capitaine 
VIRIOT Robert Lieutenant RENE Michel Lieutenant
BALDINI Henri Lieutenant CHAMARD     Roger Sous-Lieutenant
FRACHON François Sous-Lieutenant
DE ROCHAMBEAU Philippe Sous-Lieutenant

 

CADRES SOUS-OFFICIERS

DUBOS Jean Adjudant-Chef ABRASSARD Georges Adjudant
SALAUD  Raymond " BARET  Paul     "
CLERMONT Marcel " BERNABEU Roger "
CABANNES Raymond " DAUREL NOEL Guy Jean "
FRACHON  Charles " RUEFF    Roger "
GAUTIER Albert " BIGARRE    Louis  "
DELAMARRE Robert " BOUSQUET Jean "
GINISTY  Pierre " BRUN    Octave "
MORE CHEVALIER    Jacques " GIRAUDET Florian "
    THOREAU    Jean "
    VAISSIERE Armand "

 

ABADIE    André
Maréchal-des-Logis-Chef AVAGRUEZ    Louis Maréchal des Logis
AMIEL Georges " BRET    Robert "
BIEHLER André
" MERONO    Joseph "
COLL Barthélemy " SCHAPPACHER    Robert   "
GUILLET Alain " LLINARES    Edouard "
MAIGROT Fernand " GUILLOMET  Jean "
MARTINEZ Émile " CAPELLA    Michel "
BACHEVALTIER Auguste 
" LOPEZ    Emile "
BOLIVAR     René " FABRE    Albert "
FROMONT Paul
" MORAND  Etienne "
LOUBET    André   " BEY    Albert "
MORLEVAT Georges " VIALATTE    Gabriel "
MYRE Gilbert " FAIVRE    Marcel "
RAMBERT    Roger " MAIRE    Jacques "
SENDRA Marcel " GRUNY    Charles "
VANACKER    Marcel " MORIEUX Jacques "
CHARDARD    Pierre " DEFFOBIS     Léon "
ANDRAL    Claude " DENIS    Guy "
COLL Gaston " BENAC    Antoine "
PONCHON     Charles " TUR    Albert "
DORSON    Maurice 
" CASTELLANO  Victor "
GAGNOULET   Jean " HAEFFLINGER  Charles "
LEROUX  André 
" FERON  Charles "
LEFORT    Pierre " BERENGUER  René "
PARENT    Raymond " RHEIN  Edouard "
RANCINANGLE Marc " SAUZEDE  Marcel "
SULZER    Robert " BARACHER André "
VARANGOIN DE  VILLEPIN " BARBOLOSI  Gabriel "
ORTET    François " GRORUD William "
    GUILHEM    Marcel "
    LECORVEC    Jeanny "
    MUSQUERE    Marcel "
    LOUNAS    Said "
    GIBERT    Claude "
    HAREL André "
    DIDERON Gabriel "
    CAZENAVE Robert "
    AUMERAN 
"
    PETIT    Pierre "
    LECOMTE    Marcel "
    MARBACHER    Marius "
    BLONDEL    Louis "
    DENIS    Pierre "
    CERDAN    Joseph "
    MOLLARD    François "
    MUNOZ    Antoine "
    MAGNIEN    André "
    POUCET    Jacques "
    JACQUET    Albert "
    MISSOUR    Allahoum "
    BOUTBILA Mamoud "
    ALLAHOUN Mohamed "
    TRICHI    Mohamed "
    TALBI   
"

           
21 Avril 1943 :  17h.45 Un premier détachement comprenant des voitures Jeep américaines (15) et une sanitaire, commandé par le Sous-Lieutenant KALINOVSKY et le Sous-lieutenant CIVET est arrivé à la ferme ROUDIL.    
Répartition en est faite immédiatement dans les Unités.

25 Avril 1943 : 17h.30  Un deuxième détachement comprenant des voitures Jeep américaines (14), sept remorques et un camion 2T.5, commandé par le Lieutenant ASSELOT et le Sous-Lieutenant DE ROCHAMBEAU est arrivé à la ferme ROUDIL.
Répartition en est faite immédiatement dans les Unités.

28 Avril 1943 : 10h.45  Un troisième détachement comprenant des voitures Jeep américaines (14 plus 6) et deux camions 2T.5 commandé par le Capitaine PLANES et le lieutenant NICOLAS est arrivé à la ferme ROUDIL.
Répartition en est faite immédiatement dans les Unités.

29 Avril 1943 :  Un quatrième détachement comprenant neuf DESTROYERS commandé par le Commandant en second POUZADOUX. le Capitaine CORDOUAN, le Lieutenant BALDINI, est arrivé à la ferme ROUDIL.
Répartition en est faite immédiatement dans les Unités.

2 Mai 1943 : Un cinquième détachement comprenant dix Destroyers commandé par le Lieutenant BALDINI est arrivé à la ferme ROUDIL.
Répartition en est faite immédiatement dans les Unités.

5 Mai 1943 : 14h.30 Un sixième détachement comprenant treize Destroyers commandé par le Lieutenant DE CHAMPEAUX est arrivé à la ferme ROUDIL.
Répartition en est faite immédiatement dans les Unités.

4 Mai 1943 : 18h. Un septième détachement comprenant quatre voitures amphibies, cinq dodges 750 Kgs et cinq camions 2T.5 commandé par le sous-Lieutenant KALINOVSKY est arrivé à la ferme ROUDIL.
Répartition en est faite immédiatement dans les Unités.

6 Mai 1943 : 19h.30 Un huitième détachement comprenant vingt sept Scout-cars, commandé par le Sous-Lieutenant DE ROCHAMBEAU est arrivé à la ferme ROUDIL.
Répartition en est faite immédiatement dans les Unités.

7 Mai 1943 : 11h. Un neuvième détachement comprenant six ambulances commandé par le Maréchal des Logis Chef SENDRA est arrivé à la ferme ROUDIL.
Affectation en est faite à l'E.H.R. - Peloton Sanitaire sous les ordres du Médecin Chef DECOULANGE.

10 Mai 1943 : 17h.  Un dixième détachement comprenant dix Jeeps avec remorques, neuf Camions 2T.5 dont 5 avec remorques, commandé par le Sous-Lieutenant KALINOVSKY est arrivé à la ferme ROUDIL.
Répartition en est faite immédiatement dans les Unités.

12 Mai 1943 : Arrivée de trois remorques 1 tonne. Affectation en est faite à l'E.H.R.

14 Mai 1943 : Un onzième détachement comprenant 20 Motocyclettes, 2 voitures Dodge de Commandement, 5 dodges 750, 11 remorques 1T., 5 remorques 250 Kgs, 1 camion 2.T.5, 13 Jeeps. 3 scout cars. 3 voitures amphibies, commandé par le Lieutenant DE ROCHAMBEAU est arrivé à la ferme ROUDIL.
Répartition en est faite immédiatement dans les Unités.

18 Mai 1943 : Le Colonel DALMAY DE LA GARENNIE, Commandant la Subdivision de MEDEA, inspecte le Régiment.

28 Mai 1943 : Les Généraux HUGHES, MAC LURE, le Colonel EDDY de l'Armée Américaine sont reçus par le Lieutenant-Colonel. Ils passent une revue du Régiment qui défile ensuite devant eux, et assistent à des manœuvres.

31 Mai 1943 : Le Général TOUZET DU VIGIER Commandant la 1ère Division blindée inspecte le Régiment et assiste à plusieurs manœuvres.

2 Juin 1943 : Un détachement de Sûreté comprenant : l’Escadron de reconnaissance renforcé par des pelotons légers des escadrons lourds. 1 Escadron lourd renforcé par un peloton lourd du 3ème Escadron. L'E.M. du Régiment à effectif réduit, fait mouvement sur EL RIATH aux heures ci-après :
- 5h.45 Escadron de reconnaissance (Lt. DE CHAMPEAUX)
- 10h. Escadron Lourd (4ème Esc. Capitaine GUTH) 
- 15h. E.M.R (Capitaine DE FREDAIGUE).
Ce mouvement a lieu sur ordre du Général Commandant en Chef Français civil et militaire.
Le détachement de sûreté est commandé par le Lieutenant Colonel VAN HECKE, Commandant le Régiment.
Le Commandement des éléments restants à BEN CHICAO est assuré par le Chef d Escadrons POUZADOUX, Commandant en Second.

9 Juin 1943 : Le détachement de sûreté, moins l'escadron de reconnaissance, réduit à son effectif normal, fait mouvement à 18h. sur BEN CHICAO.

23 Juin 1943 : Le Régiment présenté par le Colonel, est passé en revue sur l'aérodrome de BOUFARIK par SA MAJESTE LE ROI D'ANGLETERRE, accompagné par le Général GIRAUD.
Après la revue, le Régiment fait mouvement sur BEN CHICAO.

25 Juin 1943 : Le Général DARIO Commandant le Corps Blindé N° 1, inspecte le Régiment.
Il était accompagné par le Général DU VIGIER, Commandant la 1ère Division Blindée.

11 Juillet 1943 : Le Régiment perçoit à ORAN. 8 dodges cargo : le détachement est ramené par le Sous-Lieutenant KALINOVSKY.

12 Juillet 1943: Un détachement du Régiment composé de l'E.M.R., de l'escadron de reconnaissance et des 2ème et 4ème Escadrons lourds, fait mouvement sur ALGER, pour participer au défilé du 14 juillet.
Etape au domaine d EL-ZIZA (Beni-Mered).

13 Juillet 1943 : Etape BENI-MERED — EL RIATH.

14 Juillet 1943 : Défilé à ALGER devant le Général De GAULLE.
Défilé à MEDEA du 3ème Escadron Lourd et E.H.R.

15 Juillet 1943 : 10 Chars du 3ème Escadron embarquent à BOUFARIK en direction de SAINT DENIS DU SIG.

16 Juillet 1943 : L’Escadron de reconnaissance fait mouvement à 5h. sur BEN CHICAO.
L'E.M.R fait mouvement à 18h.50 sur BEN CHICAO.
Les 2ème et 4ème Escadrons Lourds restent à EL RIATH en attendant leur embarquement.

19 Juillet 1943 : 12 Chars du 2ème Escadron sont embarqués à BOUFARIK en direction de SAINT DENIS DU SIG.

22 Juillet 1943 : L'E.M.R., le 1er Escadron. l'E.HI.R., et les éléments à roues du 3ème Escadron font mouvement à SAINT DENIS DU SIG. Départ de BEN CHICAO à 4 Heures.
Les éléments à roues des 2ème et 4ème Escadrons cantonnés à EL RIATH, font mouvement sur SAINT DENIS DU SIG.
Départ d'EL RIATH à 4 Heures.
Etape pour tout le Régiment à ROUINA.
Réception par le Groupement 107.
12 Chars du 4ème Escadron sont mis en route par voie ferrée sur SAINT DENIS DU SIG. Embarquement en gare de BOUFAR1K à 9h.30.

23 Juillet 1943 : Etape ROUINA — SAINT DENIS DU SIG.
Départ de ROUINA à 5 Heures.
Arrivé à SAINT DENIS DU SIG à 10h.30.
Le P.C. du Colonel est installé à l’École Communale de garçons, Rue Carnot

26 Juillet 1943 : Départ du Régiment en entier sur MERCIER-LACOMBE.
Départ : 6 Heures — Arrivée : 9 Heures.

27 .Juillet 1943 : La cérémonie des Couleurs a eu lieu devant Monsieur le Général LE COULTEUX DE CAUMONT Commandant la Brigade de Soutien, de Monsieur le Maire de MERCIER-LACOMBE, de Mr. le Curé, de M.M. Les Colonels Cdts les 3ème et 9ème Chasseurs d'Afrique.
Le Lieutenant-Colonel VAN HECKE prononce une allocution et dépose une gerbe au Monument aux Morts.
A l'issue de la Cérémonie aux Couleurs, le Régiment défile à pied devant le Général.
La Musique du Régiment donne un concert à la population de MERCIER-LACOMBE.

31 Juillet 1943 : Tir devant Monsieur le Général LE COULTEUX DE BAUMONT Commandant la Brigade de Soutien.

2 Août 1943 : Inspection du Régiment par le Généra! DARIO, Commandant le 1er Corps Blindé, accompagné du Général DU VIGIER Commandant la 1ère Division Blindée et du Général LE COULTEUX DE BAUMONT Commandant la Brigade de soutien.

12 Août 1943 : 
Réception du Général JUIN Commandant le C.E.F.
Honneurs rendus par le 3ème  Escadron.
Le  Général  est  reçu  par  les Généraux  DU VIGIER et LE COULTEUX DE GAUMONT.

13  Août  1943 :   
Réception du Général GIRAUD Commandant en Chef les Forces Françaises.
Honneurs rendus par deux pelotons de T.D.
Un peloton de l'Escadron do Reconnaissance escorte le Général en Chef jusqu'à SIDI-BEL-ABBES.

15 Août 1943 : Le Lieutenant DUPONT de l'Escadron de Reconnaissance se tue en service commandé, sur la route de BOU-HANIFIA.

17 Août 1943 : Obsèques du Lieutenant DUPONT à SIDI-BEL-ABBES : tous les Officiers du Régiment y assistent.

22 Août 1943 : Visite du Général DE GAULLE accompagné du Général JUIN Commandant le C.E.F.

1er Septembre 1943 : Le Cavalier GARCIA Lucien se tue en service commandé par accident d'auto.

3 Septembre 1943 : Obsèques du Cavalier CARCIA Lucien à l'Hôpital de BEL-ABBES.

7 Septembre 1943 : Le Régiment fait mouvement de MERCIER LACOMBE, sur AIN-FEKAN.
Départ 16 Heures - Arrivée 17 Heures.

21 Septembre 1943 : Le régiment fait mouvement sur MAOUSSA.
Départ 17 Heures - Arrivée 18h.30.

8 Octobre 1943 : Le Général GIRAUD, Commandant en Chef. inspecte la 1ère Division Blindée.
Le Régiment au complet rend les honneurs au carrefour des routes MASCARA, SAIDA, THIERSVILLE, AIN FEKAN.
La Musique prête son concours à la réception du Général à MASCARA.

18 et 19 Octobre : Manœuvres de cadres de la 3ème D.I.A.

27 Octobre 1943 : Le Régiment qui entre dans la composition du Combat-Command I fait mouvement sur l'area 4. région de NOISY les BAINS, pour une période d'instruction de 14 Jours.
Colonne Légère : départ 7h.20 — Arrivée 14h.30
Colonne Lourde : départ 9h.15 — Arrivée 14h.30

13 Novembre 1943 : A compter de ce jour le Régiment est rattaché a la 3ème D.I.A. (Note N°1552 (CEF/3/S en date du 8/11/43 de Monsieur le Général Commandant le C.E.F.).

18 Novembre 1943 : Le Régiment fait mouvement de l'area 4 sur FLEURUS et Saint LOUIS (Dpt. d'ORAN).
Départ 13h.30 — Arrivée 16 Heures.
Le P.C. s'installe à SAINT-LOUIS où sont cantonnés l'E.M.R., l'E.H.R. et le 4ème Escadron.
Les 1er, 2ème et 3ème Escadrons sont cantonnés à FLEURUS.

13 Décembre 1943 : 
A 12 Heures  le 7ème  R.C.A. reçoit  ordre  de  faire  mouvement  sur  l'area  d'embarquement.
Le  Régiment  doit  s'embarquer  en  2  échelons : 
1—  Matériel  lourd  avec chauffeurs
2—  Personnel.
Les préparatifs sont activement poussés, et le 14 au soir, après avoir effectué en un temps record  et sous la pluie le remplacement  des  chenilles, les escadrons sont prêts au départ.

16  Décembre  1943 : 
Le détachement  de  Matériel  fait mouvement à 8h. du matin pour l'area 44.
Ce déplacement s'effectue sous les ordres du Capitaine PLANES, du 2ème Escadron. 
Lui sont adjoints :
Lieutenant FOURIER Officier T.Q.M.
Pour l'E.H.R.: Lieutenants ASSELOT et BALDINI
S/Lts. KALINOVSKI et MAGNE
Lieutenant Dentiste GROTARD.
Pour le 1er Esc. : Lieutenant BROUSSE et S/Lt. VERCHERIN
Pour le 3ème Esc. : S/Lts. FRACHON et LABITTE
Pour le 4ème Esc. : S/Lt. DE ROCHAMBEAU

19 Décembre 1943 : 
Arrivée au Régiment du Lieutenant ARPAJOU et du Sous-Lieutenant HACHIN.
Départ du Capitaine VILLEMIN (Off. de renseignements.) qui reçoit une affectation au C.O. Blindé du Maroc.

20 Décembre 1943 : 
A 8 Heures du Matin, le régiment quitte les cantonnements de St. LOUIS, LEGRAND, FLEURUS pour s'installer à l’area 44.
Le transport du personnel est assuré par des camions mis à la disposition du 7ème R.C.A par la Direction des Etapes. Le PC reste installé provisoirement à SAINT-LOUIS.

SITUATION D'EFFECTIFS À LA DATE DU : 26-12-43       

  FRANCAIS INDIGENES
LIEUTENANT COLONEL 1  
CHEF D'ESCADRONS 1  
CAPITAINES   2  
LIEUTENANTS 13  
SOUS LIEUTENANTS     16  
ASPIRANTS 4  
ADJUDANTS-CHEFS 11  
ADJUDANTS 17  
M.D.L. MAJORS 5  
M.D.L. CHEFS 25  
MARECHAUX DES LOGIS 64 5
BRIGADIERS CHEFS 65  
BRIGADIERS 65 16
1ère CLASSE 161 28
2ème CLASSE 248 128
  730 175
Total : 895
   

                                                  

ORDRE DE BATAILLE A LA DATE DU 27 DECEMBRE 1943
ETAT-MAJOR
Chef de Corps :  Lieutenant-Colonel VAN HECKE
Commandant en Second: Chef d'Escadron POUZADOUX
Officier adj. Au Chef de Corps : Lieutenant CHAULEY
Officier adj. Au Cdt. En second : Lieutenant FOURIER-RUELLE
Chef du Service Auto : Lieutenant BALDINI
Officier de Renseignements : Lieutenant DURANEL
Chef du Peloton Trans. : Lieutenant BRUNEL
Officier .Z. : Lieutenant ARPAJOU
Adj. à l'Officier de Rgt.: S/Lieutenant HACHIN.
Aumonier Rd. Père Prévost

ESCADRON HORS RANG
Commandant l'Escadron : Lieutenant ASSELOT
Officier des Détails : Lieutenant BOIG
Officier d'Approvisionnement : Sous-Lieutenant LAFFLY
Chef du Peloton Echelon : Sous-Lieutenant KALINOVSKY
Médecin Chef de Service : Médecin Lt. LATAILLADE
Médecin Adjoint : Médecin S/Lt. MEPLAIN
Médecin Dentiste : Dentiste Lieutenant GROTARD.

ESCADRON DE RECONNAISSANCE (1er Escadron)
Commandant l'Escadron : Lt. De Champeaux de la Boulaye
Chef de Peloton de Pionniers : S/Lieutenant JOUANNIQUE
Chef de Peloton de Recon. :   Lieutenant BROUSSE
                                          Sous-Lt. VERCHERIN
                                           Sous/Lt. CIVET.

ESCADRON LOURD (2ème Escadron)
Commandant l'Escadron : Cap. PLANES DE CASTAIGNE
Chef de Peloton Antichars : Lieutenant VIRIOT
                                     Sous/Lit. RINVET
                                       Sous/Lt. LEMAIGNAN.

ESCADRON LOURD (3ème Escadron)
Commandant l'Escadron : Lieutenant SOUDIEUX
Chef du Peloton Hors Rang : S/Lt. MAGNE
Chef de Peloton Antichars : S/Lt. FRACHON  
                                           S/Lt. EMIG
                                         S/Lt. LABITTE.

ESCADRON LOURD (4ème Escadron)
Commandant l'Escadron : Capitaine GUTH
Chef du Peloton Hors Rang : S/Lt. SIGWALT
Chef de Peloton Antichars :   Lieutenant RENE
                                          S/Lt. CHAMARD
                                          S/Lt. DE ROCHAMBEAU

SECTION AMBULANCIERE FEMININE
Chef de Section : Madame DUSSAUSSOY Hermine lieutenant
S/Chef de sect. : Mademoiselle RIOS Germaine Sous-Liéutenant
                          Mme  PLANES DE CASTAIGNE Aspirant
                          Mademoiselle DE LA BARRE M.D.L.
                          Madame NOUSS
                          Madame PETIT
                          Madame CASTAING
                          Madame RAGUENET
                          Mademoiselle MIGLIERINA
                          Mademoiselle ITTAH
                          Madame LUFT.
 
21 Décembre 1943 : Le Matériel Lourd et les véhicules autos quittent l'area 44 pour Oran où ils seront embarqués.
Le 4ème Escadron, sous le Commandement du S/Lt. DE ROCHAMBEAU sur le “GEORGES H THOMAS".
Ce bâtiment lève l'ancre le 22 Décembre 1943 à 7 Heures du matin.
Le 24, à 17 heures, il jette l'ancre devant BIZERTE d'où il repart à 25 heures.
Arrivée en rade de NAPLES le 26 Décembre. Le débarquement est terminé le 28 décembre à 9 heures. Le matériel de l'E.M.R. - E.H.R. est embarqué le 21 Décembre sur le HILARY HERBERT.
3ème Esc.:          Commandant du détachement
1er Esc.              Lieutenant ASSELOT
Ce bâtiment quitte le port d'Oran le 23 Décembre 1943 à 15 Heures. 
Effectif embarqué : 27 Officiers       450 Hommes.
Traversée normale. Convoi composé d'une cinquantaine de bâtiments qui  passeront en vue de BONE - Cap BON - PANTELLARIA - ILE DE MALTE -Détroit de MESSINE - CAPRI.
Le bâtiment jette l'ancre en rade de NAPLES le 30/12/43 à 17 heures,
En raison de l’état de la mer, le matériel ne pourra être débarqué qu'à partir du 5 Janvier 1944, 9 heures. 
À 23 Heures alerte avion. La D.C.A. entre en action. Aucune victime.
— Le personnel chauffeur et le matériel du 2ème Escadron sont embarqués sur le s/s "GEORGES MATHENS" le 22 décembre 1943, à 13h.30.
Le 23 Décembre à 7h.30 le bâtiment quitte le port pour aller s'ancrer en rade d'ORAN qu'il quittera le même jour à 12h.30.
RAS, au cours de la traversée qui s'effectua dans d'excellentes conditions en passant en vue de BIZERTE. (le 26/12/43) AUGUSTA (le 28/12/43 à 10 Heures.)
Arrivée à NAPLES le 30/12/43 à 13h30. Le matériel ne rejoindra l'unité à CAIVANO que le 4/1/44 à 10 Heures.

26 Décembre 1943 : Le Régiment reçoit l'ordre d'être prêt à être enlevé le 27 vers 5 heures du matin.

27 Décembre 1943 : A 8 heures, les hommes stationnés au STAGING AREA 44 sont transportés par camions jusqu'à MERS-EL-KEBIR.
Le P.C. Colonel et celui du Commandant en second qui jusqu'à ce jour avaient stationné à SAINT-LOUIS, sont enlevés à 8 heures et transportés par un camion à MERS-EL-KEBIR.
L'embarquement s'effectue sur le navire "NEA-HELLAS" et se termine à 12h.30.

28 Décembre 1943 : A 10h.50 le bateau lève l'ancre, un convoi d'une vingtaine de bateaux se forme et est escorté par 6 croiseurs.
Le convoi passe au large des côtes d'Alger le 29 Décembre vers 4 heures du matin, et suit les côtes de l'Afrique du Nord. Au passage à ALGER et BIZERTE, d'autres Unités se joignent au convoi.

Le Vendredi 31 Décembre, il arrive en rade de NAPLES. mais le mauvais temps empêche le débarquement.
L'ordre de débarquer est reçu le Dimanche 2 Janvier.
Les détachements précurseurs quittent le navire à 9h.30. Le restant du personnel débarque au milieu de l'après-midi et rejoint CAIVANO, cantonnement attribué au Régiment.
Le P.C. du Colonel s'installe 57 rue Umberto. Deux autres régiments sont cantonnés dans la localité :
3ème R.S.A.R. (Lt Colonel BONJOUR) — 8ème R.C.A. (Lt-Colonel  SIMON).
Dès l’arrivée, le Lt.-Colonel VAN HECKE accompagné de l'officier de Renseignements se rend au Q.G. des Généraux JUIN et DE MONTSABERT, à ORTA où il déjeunera.

3 Janvier 1944 : Le débarquement du personnel chauffeur & du matériel continue.
Le Lt Colonel VAN HECKE rend visite au Lt Colonel BONJOUR, Cdt. le 3ème R.S.A.R. (Cdt. d Armes de Caivano.)

4 Janvier 1944 : Toutes les Unités stationnées à CAIVANO ont reçu leur matériel.

7 Janvier 1944 : Le Régiment reçoit l'ordre de se tenir prêt à rejoindre sa zone de combat.

10 Janvier 1944 : Le 7ème R.C.A. quitte la zone de rassemblement de CAIVANO pour rejoindre la zone de combat de VENAFRO.
Le mouvement s'effectue en 3 détachements :
a) Éléments précurseurs
Le Colonel
Le Lieutenant CHAULEY (Officier Adjoint)
Le Lieutenant FOURIER
Le Lieutenant DURANEL (Officier de Renseignements)
Le Médecin Lieutenant LATAILLADE
Mademoiselle la S/Lt. RIOS
Le Lieutenant BRUNEL (Officier des Transmissions)
Les Cdts. d'Escadrons.
Ce détachement quitte CAIVANO à 8 Heures du matin.
En attendant son entrée en action, le Régiment s'installe au pied du Mont ONOFRIO.
b) La colonne lourde sous le Commandement du Capitaine GUTH arrive à 23 Heures 30.
c) La colonne légère sous les ordres du Commandant en second arrive à 2h.30 du matin. le 11 Janvier 1944.

11 Janvier 1944 : Un Détachement d'intervention d'artillerie prend position à la tombée de la nuit sur les pentes NE. Du village de POZZILI. Le détachement placé sous le Commandant du Cdt. POUZADOUX, comprend : Le 4ème Escadron au complet (Capitaine GUTH)
Le peloton de pionniers sous les ordres du Sous-Lieutenant JOUANNIQUE.
Un atelier de Transmissions sous les Ordres du Lieutenant BRUNEL.
Un détachement sanitaire sous les Ordres du Médecin-Auxiliaire CABANNES.
Une ambulance masculine.
Mission : Intervention sur le Mt. MOLINO et sur le Village d'ACQUAFONDATA.
Le terrain est difficile. Il faudra travailler une partie de la nuit pour amener le matériel à pied d’œuvre, dresser des pistes, récheniller un char. A l'aube tout est prêt.

12 Janvier 1944 : Le tir est déclenché le 12 Janvier à 10 Heures.
L'attaque de la 3ème D.I.A. réussit parfaitement, l'ennemi a perdu des hauteurs importantes et un certain nombre de localités.
Le Commandant POUZADOUX est évacué sur l’hôpital complémentaire français d'ACERA, pour crise d'urémie.
Visite aérienne : nous assistons à une fuite folle des boches.
La D.C.A. entre en action. Nos chasseurs ont rapidement la direction des opérations. Aucun des appareils n'est touché au cours du combat,
Le Régiment quitte à 15 Heures la région du Mont ONOFRIO pour aller bivouaquer aux environs du village de POZZILI.

13 Janvier 1944 : Le Chasseur FOUGHALI Robert du 3ème Escadron est très grièvement blessé par mine. (il subira dans la journée l'amputation des deux jambes.)
Le Colonel se rend au P.C. avancé de la 3ème D.L.A.
19 Heures : Le régiment est alerté ; il doit se porter dans la nuit dans la région d'ACQUAFONDATA. Nous attendrons en vain. En raison de l'embouteillage de la seule route, le régiment ne pourra quitter son bivouac.

14 Janvier 1944 : Le Chasseur BALLESTER Georges du 4ème Escadron est sérieusement blessé par une mine au cours d'une opération de détection (il est dirigé à 15 heures sur le 3ème Bton. Médical-Cdt. DELABY) qui l'évacuera sur le centre sanitaire de la Comtesse du LUARD.

15 Janvier 1944 : Le Chasseur BALLESTER Georges du 4ème Escadron, blessé grièvement le 14/1/44 par explosion de mine, meurt des suites de ses blessures.
Le Colonel rend visite au Général de MONTSABERT à son P.C. avancé.
La journée a été particulièrement calme. Contrairement à notre attente, aucun ordre de mouvement ne nous est parvenu.
À 23h.30 : nous subissons un violent bombardement qui durera jusqu'à 6 heures 30 du matin. (Nous apprendrons plus tard qu'il s'agissait d'obus de 170 et 270 autrichien, tirés à 25 Kilomètres.)
Les Unités voisines stationnées à POZZILE ont quelques tués et blessés. Nous n'avons fort heureusement aucune perte à déplorer au cours de ce bombardement.
Le Régiment a reçu le baptême du feu.

16 Janvier 1944 : Le Colonel donne l'ordre aux escadrons d'effectuer des travaux de protection contre les bombardements.
A 10 Heures nous assistons à un combat aérien. Un appareil allié est touché. L'équipage peut faire usage de ses parachutes,
A 10h.30, messe au 4ème Escadron par le R.P. PRUVOST, à la mémoire du Chasseur BALLESTER.
Le Colonel cite à l'Ordre du Régiment les chasseurs FOUGHALI et BALLESTER. Une demande d'attribution de la Médaille Militaire est adressée au Commandement.
A 20h.30 : bombardement. Cette fois plus violent que le précédent ; il durera toute la nuit.
Le P.C. est particulièrement arrosé (des éclats fusent de partout). 
Un obus tombe à 10 mètres mais ne fait aucune victime.
Bilan après cette nuit : quelques véhicules endommagés, ni tué ni blessé. Le village ou ce qu'il en reste, a néanmoins souffert.  

17 Janvier 1944 : Nous recevons l'ordre du Lieutenant Colonel JAMILOUX Major de zone, commandant les arrières, d'évacuer immédiatement la zone de POZZILI, appelée certainement à rester sous le feu ennemi.
A 12 Heures, le Colonel décide d'aller à nouveau s'installer au Sud de VENAFRO : (au pied du Mt-ONOFRIO).
Le mouvement commence à 14 heures, pour se terminer à 16h.45.
Nous pensons bénéficier d'un repos de quelques jours, mais à 18 heures, un ordre du Général de MONTSABERT prescrit la convocation à son P.C.: pour le lendemain matin, du Chef de Corps et des Commandants d'Escadrons.

18 Janvier 1944 : A 6 heures, le Colonel, les lieutenants CHAULEY, DURANET, BRUNEL, les Commandants d'Escadrons se rendent à CASALE, P.C. de la 3ème D.I.A.
Le Régiment étant appelé à porter son appui à l'opération du 20, une reconnaissance devra être effectuée dans la nuit du 18 au 19 Janvier 1944, les passages de jour étant battus par l'artillerie et l'infanterie ennemies.

19 Janvier 1944 : Les Officiers devant participer à la reconnaissance quittent le bivouac avec le colonel à 2 heures du Matin.
Il faudra marcher sans lumière. Nous traversons VENAFRO - POZZILI  - ACQUAFONDATA - VALLEROTONDA  où nous sommes accueillis par des tirs de minens. Quelques centaines de mètres plus loin, nous arrivons au P.C. du Colonel ROUX Commandant le 4ème R.T.T. (Élément avancé de la Division).
Une patrouille du 4ème RTT. est donnée au Colonel VAN HECKE, pour le guider sur les lieux où il doit effectuer sa reconnaissance.
L'artillerie alliée est en action ; le boche se terre ; à nos pieds SAINT ELIA, plus à l'ouest, dans la brume, CASSINO qu'occupent les Boches. Le jour se lève : il faut rentrer.
Après une visite à l'observatoire, le Colonel décide de ne pas attendre la nuit pour regagner le bivouac : les quatre voitures composant le convoi partiront donc à 1/4 d'heure d'intervalle,
Quelques coups à droite - à gauche - Elles sont passées.
A ACQUAFONDATA (11 Heures) violent bombardement. Un dépôt de carburant prend feu. Il y a quelques victimes. Rien parmi nous.
Le retour s'effectue ensuite normalement.
Dans la soirée nous recevons l'ordre de mettre un Escadron à l'opération du 21 janvier. Le Colonel désigne le 3ème Escadron, sous le Commandement du Lieutenant SOUDIEUX.
Les reconnaissances doivent être faites à l'aube du 20 Janvier 1944.
L'escadron se mettra en batterie, au Sud d'ACQUAFONDATA.

20 Janvier 1944 : Le Colonel est convoqué au P.C, de la D.I. (Belphégor) pour 8 heures 30.— Un Officier adjoint, les Officiers des renseignements et des Transmissions l'accompagnent : le 7ème R.C.A. doit prendre part à l'attaque du 22 : tirs sur CASSINO et LE BELVEDERE, action dans la plaine sur ATINA. Base de départ : ACQUAFONDATA reconnue dans la matinée.

21 Janvier 1944 : En vue de renforcer l'action de l'artillerie dans la zone d'attaque Sud de la 3ème D.I.A. (zone d'action du 4e R.T.T. et du Groupement du 3ème R.S.A.R) le 7ème R.C.A. est mis à la disposition de l'A.D.3.
Dans la nuit le 3ème Escadron fait mouvement sur ACQUAFONDATA, où il se met en position de tir. L'opération a pour but de prendre pied sur les hauteurs à l'Ouest du Rio Secco et d'exploiter par cette vallée en direction d'ATINA, en liaison avec une opération menée par la 54e D.I.U.S. ayant pour but de s'emparer du promontoire du Mont-CASSIN.
Une reconnaissance a lieu dans l'après-midi (Région de l'INFERNO—CERVARO).

22 Janvier 1944 : L'aspirant GILLET du 4ème Escadron est remis à la disposition du Département des Affaires Étrangères par Note de Service N°4246 EMGG—P/NOB du 10/1245 du Général Chef d'E.M.G.G. ; il est mis en route ce jour sur la base 901 en exécution de la note de service N° 382/CEF/1 du 18 Janvier 1944.
Le 2ème Escadron (Capitaine PLANES) est mis à la disposition du Groupement BONJOUR (Mission : appuiera de ses feux la progression du 3ème R.S.A.R.).

27 Janvier 1944 : Le matériel lourd des 2ème et 4ème Escadrons qui avait subi quelques dégâts au cours des déplacements de nuit est remis en état. Ces deux escadrons appuieront respectivement de leurs feux, le Groupement BONJOUR et le 4ème R.T.T.
Le 3ème Escadron reste en réserve d'artillerie.
Le Colonel quitte ACQUAFONDATA à 7h.30 pour se rendre au P.C, avancé de la D.I. En soirée, il rend visite à CASALE aux Généraux GIRAUD et DEWINCK.

28 Janvier 1944 : Le 4ème Escadron subit un bombardement sérieux.
Le Maréchal-des-Logis VIOLON est blessé par balles.
Le Cavalier MULLER est tué par éclat d'obus.
Les pelotons RENE et de ROCHAMBEAU sont engagés.
Le Colonel se rend aux différents P.C. Nous attendons l'ordre de mouvement du Régiment qui doit se porter au contact direct de l'ennemi dans la nuit.
A 14h.30 le Colonel se rend au P.C. du Général Commandant la 3ème D.I.A. Dans l'après-midi il effectue une reconnaissance sous la direction des Généraux JUIN et de MONTSABERT.
Le Régiment est regroupé. A 18h. ordre est donné au P.C. avancé et 3ème Escadron de se porter à partir de 20 heures sur les premières positions. Le mouvement s'effectue de nuit sans incident malgré une nuit d'encre, des chemins défoncés et le bombardement.
Au matin, personnel et matériel sont rassemblés dans le lit de l'Inferno.
Le duel d'artillerie continue. Le 4ème Escadron (peloton de Rochambeau) fait son premier prisonnier et prend un tracteur blindé allemand.

29 Janvier 1944 : Au matin du 29/1/44 (7h.) l'attaque est lancée. Ordre est donné au Régiment d’appuyer l'Infanterie.
A 10h. Le Cavalier LIENARD de l'EHR, assurant le ravitaillement en munitions est tué par éclat d'obus au volant de sa voiture.
À 14h. contre-attaque ennemie : les escadrons exécutent des tirs sur la route BELMONTE - ATINA.
EVACUES DU 29/1/1944 :
BOUAZZA Abdelkader de l'E.H.R. (blessé par éclat d'obus)
SASTRE Pierre de l'E.H.R. (accidenté)
CLEMENT Jean du 3e Esc. (accidenté)
Dans la nuit, nous subissons un violent bombardement.

30 Janvier 1944 : Arrivée au Régiment du Chef d'Escadron PERNOT. Il est chargé des tirs d'artillerie.

“A L'ASSAUT DU CASALE MARINO“
30 Janvier 1944: À table on parle d'une attaque d'infanterie par des éléments du Régiment mis à pied. Le Mont MARINO défendant la coulée de TERELLE est encore occupé par les boches. À 13h.30, toujours, à table, le Lieutenant ARPAJOU est désigné comme Chef de Groupement d'attaque. De. 13h.45 a 14h.20, rédaction de l’ordre d'attaque, À 14h.25, il part porteur de l’ordre.
Le poste radio l'accompagne.
L'heure H est 15 heures.
le Lieutenant ARPAJOU ne sera jamais à cette heure, à la base de départ. Il y a plus de 5 Kms. et le terrain est coupé de fondrières et de seguias. Il arrive à 15h.15 après avoir couru. Il a vu RINVET: il se place: il est 15h25.
Magne n'est pas là.
Il cherche CISEAU et sa Compagnie de Q.G.: elle dort dans les fossés et est sur 300 mètres.
Prise de contact : mise au courant de la situation : il faut attaquer : mais MAGNE n'est toujours pas là: et les chars . . ., rien... aucune liaison.
Le temps passe. 15h.30, le dispositif est prêt. L'attaque se déclenche.
16h.30 MAGNE arrive avec 16 hommes sur 37, et 1 Mitrailleuse...
Il passe Section de réserve.
16h.35, ça progresse. Renseignements par SIGAUD ; les mitrailleuses boches crachent ; la progression se ralentit ; la Section de droite est arrêtée ; une autre section, sur le flanc droit est engagée. Puis une autre, plus au centre (S/Lt. BADERES).
17h. : les mines. Et le S/Lt RINVET est blessé. La Section MAGNE ramassera les blessés. La nuit tombe. Les blessés sont plus nombreux. "Les mines explosent même après le passage de chars", disent-ils. C’est le désarroi et l'arrêt de la progression.
Et les minens qui tombent avec la nuit. Les Sections de tête se replient : les mines ont fait un ravage “moral” plus que physique.
Dispositif de sécurité pour la nuit (dans un demi trou, car personne n'a d'outils). Les minens tombent. Pas de mal.

31 Janvier 1944 : A 3h. du matin, le S/Lt HACHIN arrive, porteur de l’ordre d'attaque pour 7h... BROUSSES et CIVET seront là avec des éléments du 1er Éscadron. A 6h.35, CIVET n'est pas là : il arrive à 7h., se place. A 7h.05, l'attaque se déclenche :
Les chars sont là, tout près : entente parfaite. À 7h35, les Sections BROUSSE et CIVET mettent pied sur le MARINO, sans rencontrer la moindre résistance. Le reste suit : 2 hommes sautent encore sur des mines.
La préparation d'artillerie prévue par l'ordre d'attaque n’a pas eu lieu ; mais l'objectif est atteint, c'est l'essentiel.
8h.30, premier prisonnier; c'est un Alsacien, tout heureux de retrouver des compatriotes. Interrogatoire. Il paraît sincère.
Un vieil Italien renseigne le Lieutenant BROUSSE: “les boches se sont réfugiés sous les premiers ponts de la route de TERELLE".
Chaque P.A. est averti de la sortie de nos patrouilles sous le commandement de CIVET et de BROUSSE. Tout se passe bien !
La file de prisonniers se découpe au loin, et CIVET fait de la moto.
13h., le Colonel et les Officiers de l'E.M. viennent, scrutent l'horizon à la jumelle. CIVET monte jusque près de la Cote 700 (route de TERELLE). La route est bonne et libre ; les allemands se sont repliés en laissant armement, matériel, vivres (que le 1er Escadron se hâte de récupérer).
A 15h violent bombardement du PC. du Lieutenant ARPAJOU. Coup de plein fouet, à 2 mètres de la porte de l'abri ; le Brigadier-Chef SIGAUD est tué net.

PERTES DE LA JOURNEE DU 30/1/44 :
Par bombardements.
Tué :         BELTRAND Pierre de l'E.H.R.- E.M.R.
Blessés :   COSTA  du 3e Escadron
                 BOMPARD  du 3e Escadron
                 SANTACRUZ du 3e Escadron
Au cours de l'attaque.
Tués :       SENDRA du 2e Escadron
                 BENKIROUR du 2e Escadron
                 SOLIVERES du 2e Escadron
                 BOUKRIT du 2e Escadron
                 KHIAE Salah du 2e Escadron
Blessés :   S/Lt RINVET du 2e Escadron
                 M.D.L. Chef ANDRAL du 2e Escadron
                 M.D.L. PATRY du 2e Escadron
                 M.D.L. ROBICHON du 3e Escadron
                 Cavalier CHAREF du 2e Escadron
                 LOUCIF du 2e Escadron
                 NOURINE du 2e Escadron
                 FERRANDO du 2e Escadron
Disparu :   Cavalier FRESCHES du 2e Escadron

1er Février 1944 : Le Groupement d'Infanterie placé sous le commandement du Lieutenant-Colonel, Commandant le secteur de MARINO, continue son installation sur le MARINO (dit cote 141). Dans l'après-midi nous subissons un violent tir d’artillerie.
Prisonniers dirigés sur le P.C. de la Division :
1er Convoi : 6 Autrichiens dont 1 Officier, 2 S/Officiers.
7 Allemands dont 1 S/Officier.
1 Italien.
2ème Convoi : 2 Alsaciens.
1 Lorrain.
3 Allemands dont 1 S/Officier,
7 Autrichiens dont 1 S/Officier.
1 Polonais.
5 Italiens,
3ème Convoi : 2 Alsaciens,
1 Autrichien.
5 ramassés par le 7ème R.C.A. ont été dirigés sur la D.I par les soins de la Compagnie de Chars. 4 Blessés Allemands sont évacués sur le 3ème Bataillon médical. Une cinquantaine de prisonniers dont 1 Capitaine pris dans le secteur du 7ème R.C.A. ont été dirigés à la D.I. par des éléments du 7ème R.T.A. 
Dans la nuit du 31/1 au 1/2 des reconnaissances sont poussées sur la route de TERELLE. Au matin du 1/2/44, un détachement du 1er Escadron effectue une nouvelle reconnaissance : 2 voitures Half-Track sont accidentées par mines.
Le P.C. du Colonel est violemment bombardé dans le courant de l'après-midi. Dans la soirée un prisonnier Autrichien blessé est évacué sur le 3ème Bataillon médical.

2 Février 1944 : La Compagnie de Garde de la 3ème D.I.A.
(Lieutenant CIZEAUX) relève à CAIRO (village), à 10h.30, une Compagnie du 168e R.I.
Dans l'après-midi, les différents secteurs occupés par le Régiment sont violemment pris à partie. À 19h, 1 prisonnier Autrichien du 151e R.I. blessé est évacué sur le 3ème Bataillon médical.
À ce jour et à la suite des diverses opérations, les pertes du Régiment s'établissent ainsi :
Tués :     BALLESTER Georges du 4e Escadron
              MULLER Gilbert du 4e Escadron
              LIENARD de l'E.H.R.
              BELTRAND Pierre de l'E.H.R.
              SENDRA Pierre du 2e Escadron
              BENKIROUR Salah du 2e Escadron
              SOLIVERES Roger du 2e Escadron
              FRESCHES Raymond du 2e Escadron
              KHIAL Salah du 2e Escadron
              SIGAUD Georges du 3e Escadron
              PALERMO du 1er Escadron
Blessés : Brig. Chef PY Ange du 1er Escadron
              Brig. Chef DALMOLIN du 1er Escadron
              Cav. FUGUET Jacques du 1er Escadron
                "    KHERIEF Ali du 1er Escadron
                "    HAMIDI Mohamed du 3e Escadron
                "    HADGUT Mohamed du 3e Escadron
                "    AZZEDINE Mohamed du 2e Escadron
                "    FOUGHALI Robert du 3e Escadron
               MDL. VIOLON Roger du 2e Escadron
              Cav. BOUAZZA Abdelkader de l'E.H.R.
                "    SASTRE Pierre de l'E.H.R.
                "    CLEMENT Jean du 3e Escadron
                "    MARTINEZ François du 4eEscadron
              S/Lt. RINVET Jean du 2e Escadron
              MDL. Chef ANDRAL Claude du 2e Escadron
              MDL. ROBICHON Jacques du 3e Escadron
              Cav.  CHAREF du 2e Escadron
                "     REOUGIF du 2e Escadron
                "     NOURI Mosbah du 2e Escadron
                "     FERRANDO Antoine du 2e Escadron
                "     BOMPARD Louis du 3e Escadron
                "     SANTACRUZ Felix du 3e Escadron
                "     COSTA Emmanuel du 3e Escadron
                "     BOUGHLITAS Salah du 2e Escadron
                "     MOHAMED BEN AHMED du 2e Escadron

3 Février 1944 : À la demande du Colonel Commandant l'AD.5. Les 2e et 3e Escadrons effectuent des tirs de harcèlement entire 16h.30 et 18h. Sur la route de BELMONTE et les lacets de la route de Lampo-Ghio. Vers 17h. Les différents secteurs occupés par le Régiment sont pris à partie par l'artillerie ennemie.
Le bombardement continue toute la nuit. Le chasseur DELOGU Antoine, radio de l'E.M.R. est blessé par éclat d'obus. 

4 Février 1944 : Le chasseur MARTINEZ François du 4e Escadron, absent de son unité dépuis le 2/2/44 est signalé comme ayant été blessé très grièvement dans la nuït du 1 au 2 février 1944 et évacué sur le 3ème Bataillon-médical par les soins d'une Unité voisine (4e R.T.T.).
Tir d'artillerie ennemie de 9 à 9h.30. Nouveau bombardement à 18 heures.
À 22h. le Général Commandant la 3e D.I.A. demande un tir de harcèlement sur BELMONTE et le Casale CASTERIA {tir exécuté par l'Escadron PLANES). Consommation 480 coups.

5 Février 1944 : Le 2e Escadron exécute dans la nuit du 4 au 5/2/44 des tirs de harcèlement sur les routes et pistes allant de la région de BONTE - ALAARO, jusqu'à 500 mètres au N.O. de BELMONTE.
À 7h.30, sommes survolés par une douzaine de Messerschmitt qui nous arrosent copieusement (aucun dégât) : Vers 11h. et 15h. sommes pris à partie par l'artillerie allemande : Le Cavalier NOCETTI René du 2e Escadron est blessé à la tête par éclat d'obus.
À maintes reprises, au cours de la nuit, l'artillerie ennemie entre en action : aucune perte à déplorer.

6 Février 1944 : A 7h. à nouveau subissons un bombardement aérien. Le 2e Escadron continue ses tirs sur le même objectif. Le 3e Escadron effectue des tirs à vue directe (ravin et pentes de la Côte 171). Le 4e Escadron dont 1 peloton (CHAMARD) opère aux environs de TERELLE, reste à la disposition du Colonel BONJOUR.
À 15h.30 bombardement d'Artillerie.
Le cavalier KERBACHE Abdallah du 3e Escadron est tué ; le cavalier RABATTAN Antoine, du même Escadron, est blessé.
A 19h. le Lt.-Colonel BONJOUR du 3e R.S.A.R. rend visite au Colonel VAN HECKE (demande d'appuyer ses troupes qui doivent attaquer TERELLE le lendemain 6h30), Cette attaque n'aura pas lieu. Dans la nuit, les divers secteurs occupés par le Régiment subissent un violent bombardement d'artillerie et 3 bombardements par avions. La “S.A.F" qui était bivouaquée à ACQUAFONDATA rejoint les premières positions.

7 Février 1944 : La journée s'annonce comme devant être calme. Visibilité parfaite, Le 3e Escadron en profite pour exécuter des tirs à vue, Mais la réaction est brutale ; sommes copieusement arrosés sans dégâts.

8 Février 1944 : Les 2e et 3e Escadrons effectuent des tirs sur FERELLE (400 coups). Nos emplacements de bivouacs sont bombardés dans la nuit du 7 au 8. Un obus tombe sur le local occupé par la S.A.F., Deux cavaliers (mécaniciens) sont blessés : BERT Fernand, de l'E.M.R., MEGARD Fernand, de l'E.M.R.
Le peloton CHAMARD (4e Escadron), à la disposition du Colonel BONJOUR aux environs de TERELLE, est relevé par le peloton RENE.

9 Février 1944 : Dans la nuit l'artillerie ennemie continue à nous bombarder sans dégâts pour le Régiment ; mais une unité voisine (7e R.T.A., stationnée à PORTELLA) a un assez grand nombre de blessés.
Les 2e et 3e Escadrons effectuent des tirs de nuit sur TERELLE.

10 Février 1944 : Le 3e Escadron effectue des tirs d'efficacité sur des emplacements d'armes automatiques ennemies et sur le personnel.
Au cours d'un bombardement d'artillerie, le chasseur CHAUDIERE Claude de l'E.H.R. (Approvisionnement) est blessé et évacué (3e Bataillon Médical).
Bombardement aérien sur CASSINO par l'aviation Américaine.

11 Février 1944 : A 10 h., les troupes Américaines lancent une attaque sur CASSINO. Grosse préparation d'artillerie.
L'Abbaye du Mont-Cassin est sérieusement prise à partie.
Au cours du ravitaillement en munitions un de nos camions est sérieusement endommagé.
4 Blessés dont 1 grave évacué :
Cavalier UMILE Victor (évacué).
Adjt. LOUBET
Cavalier ZIANE Ali
     "     AZZI Bouzid.

12 Février 1944 : Notre secteur est violemment bombardé par lurtillerie ennemie au cours de la nuit.

13 Février 1944 : Dans la matinée, subissons un nouveau bombardement L'E.H.R. bivouaqué au Sud de VENAFRO (25 Kms du P.C. Avant) est également bombardé dans la nuit.
Total : 35 obus sur le bivouac aucun dégât.
Le peloton RENE du 4e Escadron engagé aux environs de TERELLE est pris à partie par des armes antichars.
Le Brigadier Chef TOVAS est tué. Les cavaliers DE GUZMAN et DE MURCIA sont assez grièvement blessés. Le cavalier BERT Fernand de l'E.H.R. E.M.R.-S.A.F. blessé au cours du bombardement du 8/2/44  est décédé des suites de ses blessures au 3e Bataillon Médical.
La Compagnie de Garde de la 3e D.I.A. qui occupait le village de CAIRO et nos éléments à pied qui occupaient la côte 141 (MARINO) sont relevés.

14 Février 1944 : Le 1er Escadron quitte le secteur à 9h30 pour se rendre à son ancien bivouac (d'ACQUAFONDATA). Le 2e Escadron effectue des tirs sur la côte 862 - 951 (Château de TERELLE). Le peloton RENE (4e Escadron) est relevé par le peloton de ROCHAMBEAU (route de TERELLE après la côte 700). 

15 Février 1944 : A 9h. Assistons à une attaque aérienne répétée, par des groupes de Forteresses Volantes et de bombardiers légers (100 forteresses – 100 bombardiers légers plus les chasseurs). L'Abbaye de CASSINO est en voie de destruction. Les environs immédiats sont bombardés. L'Artillerie elle-même entre en action. L'aviation s'est servie de bombes explosives et incendiaires. Les dépots de munitions sautent.
Une brigade Hindoue, des détachements Anglais occupent à notre gauche le secteur de CASSINO qui n'est pas encore tombé.

16 Février 1944 : L'artillerie a continué une partie de la nuit. À 9, 12, 15 et 18 heures, üne cinquantaine de Forteresses Volantes attaquent à
nouveau l'Abbaye. Il ne restera de ce bâtiment que quelques murs noircis. Dans la soirée des mitrailleuses allemandes sont cependant encore installées aux  abords immédiats et dans les ruines mêmes de l'Abbaye.
Le Lieutenant RENE Michel du 4e Escadron est blessé à son P.C. À SAN ELIA.

17 Février 1944 : Bombardement d'Artillerie dans la matinée. Nouvelle visite aérienne (forteresses volantes sur le Monastère vers 15 et 16 heures.
Le cavalier LALAIBIA Mohamed du 2e Escadron est blessé par éclat d'obus. Le cavalier GARCIA René du 4e Escadron est blessé grièvement à SAN ELIA et évacué sur le 3e Bataillon médical.
Au cours de la nuit un Bataillon Anglais qui attaquait dans le secteur de CASSINO subit de lourdes pertes (12 Officiers plus 150 hommes mis hors de combat).

18 Février 1944 : Les troupes Anglaises attaquent à notre gauche. CASSINO et l'Abbaye sont soumis à un violent bombardement d'artillerie. Certains éléments d'Infanterie ont réussi à arriver aux murs mêmes de l'Abbaye ; d'autres occupent la gare de CASSINO.
Le Cavalier GARCIA décède des suites de ses blessures à l'H.M. 422. 

19 Février 1944 : Effectuant une liaison de nuit, le Brigadier-Chef MARTINEZ Joseph du 4e Escadron est tué. Le cavalier GEOR Gaston du même Escadron est blessé (accident de voiture).
Secteurs occupés par le Régiment : calme relatif.

20 Février 1944 : La population civile stationnée dans les zones occupées par les 2e et 4e Escadrons est evacuée et dirigée sur SAN ELIA pour être rapatriée vers l'arrière ; au total 500 personnes. Le Capitaine DUDET, Chef du S.M. de la 3e D.I.A. Est tué par éclat d'obus à proximité du P.C. Aucune nouvelle sur les opérations se déroulant à notre gauche (Secteur de CASSINO).

21 Février 1944 : Le 4e Escadron qui était à la disposition du Colonel BONJOUR, Cdt. le 3e R.S.A.R. rejoint le Régiment. Un peloton de cet Escadron est toutefois maintenu à la disposition du Colonel DE LINARES Commandant le 3e R.T.A.
175 civils Italiens stationnés dans la zone du 3e Escadron sont dirigés sur SAN ELIA pour évacuation vers l'arrière.

22 Février 1944 : L'artillerie ennemie redevient plus active. Notre secteur est copieusement arrosé dans la nuit du 21 au 22/2/44, et dans la journée du 22. Le 3e Escadron effectue des tirs de 9h.30 à 15h.30 sur la région de TERELLE. Le peloton du 4e Escadron mis à la disposition du Colonel Commandant le 3e R.T.A. effectue des tirs au profit de l'Infanterie pendant un coup de main éxécuté sur la côte 862. Ce peloton (DE ROCHAMBEAU) est relevé dans la nuit du 22 au 253/2/44 par le peloton CHAMARD : mouvement terminé à 3 heures du matin.

23 Février 1944 : Nuit du 22 au 25 extrêmement mouvementée. Montée en ligne des troupes Anglo-Hindoues (Secteur de CASSINO).
L'artillerie allemande pilonne notre secteur durant toute la nuit. Accalmie au matin. Le bombardement reprendra plus âpre vers 9 h.en particulier dans le secteur du P.C. du Régiment.
Quelques Anglais sont tués. Aucune perte pour le Régiment.
Le Colonel se rend à 9h.30 au P.C. du Général Cdt. la 3e D.I.A. suivant ordre du Général Cdt. la 3e D.I.A. le 3e Escadron (SOUDIEUX) est mis à la disposition du Colonel BONJOUR en remplacement du 4e Escadron (GUTH). Le peloton EMIG relève le peloton CHAMARD (route de TERELLE). Mouvement terminé à 3 heures. Sans incident.
Les Secteurs occupés par le Régiment subissent dans la journée et en soirée de violents bombardements d'artillerie.

24 Février 1944 : Par ordre du Général Cdt. la 3e D.I.A., une portion du Régiment fait mouvement vers l'arriere (5 Kms Sud de VENAFRO); un élément constitué par l'E.M.R. et le 4e Escadron sous les ordres du Lieutenant DURANEL, quitte SAN ELIA à 4 heures du matin.
La S.A.F. sous le Commandement de Madame le Lieutenant DUSSAUSSOY et le Médecïh-Chef quittent le bivouac à 10h. Le Lieutenant-Colonel VAN HECKE, le Lieutennant CHAULEY rejoignent VENAFRO à 15 heures. Tous ces mouvements s'effectuent sans incident. Le 1er Escadron stationné à ACQUAFONDATA effectue son déplacement sur VENAFRO dans l'après-midi.
À 24 heures, le 2e Escadron quitte SAN ELIA pour se porter à ACQUAFONDATA où il est à la disposition du Colonel LATASSE Commandant l'A.D. de la 3e D.I.A., (Mouvement terminé à 5h. du matin.)

25 Février 1944 : Le Maréchal-des-Logis CAZENAVE du 2e Escadron est blessé trés grièvement à ACQUAFONDATA par éclatement de projectiles, alors qu'il procédait à l'installation de son Tank Destroyer.
À 22 heures le 4e Escadron quitte ses emplacements pour se porter au Sud de VENAFRO où il doit effectuer une révision de son matériel.

26 Février 1944 : Le Colonel se rend au C.E.F.; il est reçu successivement par le Lt.-Colonel MESSONNIER (1er Bureau), le (Général CARPENTIER (Chef d'E.M.) et par le Général JUIN.
Déjeuner au Q.G. JUIN.
Le 2e Escadron stationné dans la cuvette d'ACQUAFONDATA effectue des tirs de nuit sur BELMONTE. L'Escadron SOUDIEUX effectue des tirs dans la région de TERELLE.
Dans la nuit notre dépôt de munitions (Olivetta de SAN ÉLIA) est touché au cours d'un bombardement d'artillerie.
60 nourrices de gasoil prennent feu ; les munitions sont préservées.
L'incendie rapidement circonscrit.
 
27 Février 1944 : Le Général GIRAUD Commandant en Chef des Armées reçoit le Lieutenant-Colonel VAN HECKE au C.E.F.
Un messe est célébrée à 11 heures au P.C. du Colonel par le R.P. JARRAUD, aumônier Général du C.E.F.

28 Février 1944 : Le Colonel invite à son P.C. le Licutenant-Colonel MESSONNIER, le Commandant CERUTTI et le Capitaine GUERY, du 1er Bureau C.E.F.

29 Février 1944 : À 8h.10, le Général GIRAUD Commandant en Chef des Armées Françaises, accompagné du Général JUIN, Cdt. le C.E.F. inspecte la partie du Régiment stationnée au Sud de VENAFRO. Le Général est reçu à son arrivée par le Lieutenant-Colonel VAN HECKE. Prennent part à la revue :
- éléments de l'E.M.R. - E.H.R.
— la S.A.F.
— le 1er Escadron,
— le 4e Escadron.
À l'issue de la revue, le Commandant en Chef, en une courte allocution, félicite le Régiment pour sa belle tenue au combat, en particulier au cours des opérations qui amenèrent la prise du MARINO.
Le Lieutenant RENE, sortant de l'Hôpital, rejoint le Régiment et reprend le Commandement de son peloton au 4e Escadron.

ACTIVITE DU 3e ESCADRON DU 25 FEVRIER AU 1er MARS 1944

1 Mars 1944 : Le 3e Escadron est intégré le 23/2/44 dans un Groupement blindé aux ordres du Colonel BONJOUR.
Un peloton relève le peloton CHAMARD du 4e Escadron sur la route de TERELLE. Un autre le 2e Escadron du 8e R.C.A. à l'entrée de la vallée de BELMONTE. Le 3e reste dans la région dite de l'Olivetta. La journée du 24 est consacrée à la relève du peloton CHAMARD par le peloton EMIG. Le passage des consignes est fait en présence du Colonel de LINARES, Commandant le secteur CASALE - ABATE,
La mission reçue est la suivante :
- maintenir l'utilisation de la route de TERELLE entre la Côte 700 et le Col 500 mètres Nord de 862 (829 - 274).
- maintenir la possibilité de déboucher du Col vers le N.O.
L’Infanterie occupant le secteur, demandera à ce peloton des tirs de précision sur les objectifs signalés par ses observatoires :
blockhaus, emplacements d'armes automatiques, observatoires, etc. Le S'Lt. EMIG dispose, en plus de ses 4 T.D.. de 2 chars Sherman de la Cie C du 757e Battaillon U.S. La relève a lieu dans la nuit du 25 au 24. Elle s'effectue sans incident ; les emplacements occupés par les éléments du peloton CHAMARD sont repris sans changement. La sûreté rapprochée du peloton est assurée par le Groupe de Protection en liaison avec l'Infanterie en ligne.
Il neige.
Le 24 Février, le Lieutenant Commandant l'Escadron accompagné du S/Lt FRACHON Chef du 1er Peloton effectue une reconnaissance dans la région SALDUCCU - L'OLIVETTA. 
Le 7e R.C.A. doit quitter les emplacements qu'il occupe dans cette région dans la nuit du 24 au 25. 
Le peloton FRACHON a pour Mission d'interdire toutes incursions ennemies au Sud de 155 et de prendre à partie et détruire par des tirs à vue de précision, les armes automatiques, ouvrages, observatoires et éventuellement les véhicules ennemis dans la vallée et les pentes Est et Ouest. Il assure sa sûreté rapprochée par son Groupe de protection.
La relève du 2e Escadron du 8e R.C.A. a lieu dans la nuit du 24 au 25.
Rien à signaler. Il pleut...
La même nuit le peloton LABITTE s'installe dans l'Olivetta entre le carrefour 150 et le carrefour 110 ayant pour mission de dissocier par ses feux à vue, toute tentative d'incursion ennemie appuyée ou non par des engins blindés et d'appuyer à vue les contre-attaques du Groupe Blindé constitué par un Escadron de reconnaissance et un peloton de chars-légers du 3e R.S.A.R. Et de la 3e Cie C du 757e Bataillon U.S.
Le Lieutenant SOUDIEUX Commandant l'Escadron installe son P.C. dans l'Olivetta ; maison qu'occupait le P.C. du Régiment.
(I) PELOTON EMIG :
24 Février 1944 : Un groupe du peloton EMIG met en ruines la maison dite "des chars" sur la côte 810, dont l'Infanterie a signalé l'occupation par les Allemands. C'est le premier tir à vue exécuté par les pointeurs des chars "COLERE" et "COURROUX" ; résultat satisfaisant.
25 Février 1944 : L'Infanterie signale deux objectifs : la "Maison de la Crête" où l'Allemand s'est installé, et un nid de mitrailleuses à mi-pente de la côte 875 : Les deux seront détruits avec succès.
Le S/Lt. EMIG exécute dans l'après-midi une reconnaissance avec son groupe de commandement sur la route de TERELLE en avant des avant-postes. Rencontre avec un poste avancé Allemand : grenades, rafales de mitrailleuses ; le poste allemand se replie. Le Cavalier VALDAIRON rapporte de cette reconnaissance un panneau rouge avec auréole blanche et croix gammée noire. Il est fier de sa prise.
L'ennemi arrose le secteur de minen. La nuit sera blanche pour tous ; les Allemands patrouillent et s’avancent jusquà 50 mètres des 2 premiers chars ; Des grenades sont dégoupillées.
26 Février 1944 : Les 4 T.D. du peloton concentrent leur feu sur une maison occupée sur la cote 862, Après le tir personne ne s'est retiré de la maison. 
27 Février 1944 : Journée chargée. 2 T.D. 2 objectifs : aux "4 arbres”, les Allemands ont installé une mitrailleuses ; elle y est restée ; les servants aussi ; Sur la cote 862 une maison semble occupée, elle est détruite.
Il y a d'autres objectifs. Le SÆ EMIG emploie cette fois les 2 Sherman U.S. qui s'approchent ; casemate sur les pentes de 871, nid de mitrailleuses sur 810, autre nid d'automatiques sur 810. Un coup au but tue les sérvants.
28 Février 1944 : Objectif: un nid de mitrailleuses sur 862
Hausse 600 m, La mitrailleuse est démolie, un servant tué, un autre blessé, réussira à se trainer jusqu'à son abri, Forte réaction de l'ennemi. Alors que les 2 T.D., regagnent leur emplacement d'attente, les 165 pleuvent sur la route. Un obus traverse le toit du PC. EMIG, situé en bordure de la route et se brise en deux morceaux dans la chambre occupée par les observateurs. Un autre éclate, devant la maison ; un tirailleur qui faisait la liaison est blessé. Les T.D. rentrés à leur base seront pris à partie par l'Artillerie jusqu'à la nuit.
29 Février 1944 : Pas de tir.
Le Général GIRAUD visite le secteur. (on le dit.)
(II) PELOTON FRACHON :
25, 26 Février 1944 : Rien à signaler.
Nombreux tirs de minen allemands.
L'emplacement occupé par le Groupe de protection, au Nord de l'Olivetta est particulièrement visé.
27 Février 1944  : Le peloton exécute le premier tir. 
Le char, "CHANZY" a pour objectif une maison occupée par l'ennemi ; l'infanterie a demandé sa destruction, consommation 14 coups. Pendant le tir, le char a été, aux dires des observateurs de l'Infanterie, pris à partie par une pièce-antichars.
28 Février 1944 : Le peloton change de dispositif : 2 T.D. restent à lOlivetta, les 2 autres sont en position d'attente à SALDUCCU, à l'abri des minen qui arrosent copieusement le secteur.
On a décidé d'en finir avec la pièce antichars dont la présence hante le secteur, mais l'Infanterie est relevée, la destruction est reportée.

29 Février 1944 : Aucune activité. Il pleut sans arrêt : il y a 50 cms d'eau au gué, et un minen a endommagé la passerelle.
Les Allemands en profitent pour harceler ce passage difficile et obligatoire. Le Brigadier FURET, néanmoins, ravitaille le peloton et fait avec sa Jeep plusieurs voyages par jour.
(III) PELOTON LABITTE :
Aucune activité en dehors d'une étude approfondie de ses possibilités de tir sur les directions :
SALDUCCU - l'OLIVETTA
SALDUCCU - COTE 70 - CASALE MARINO - CAIRO - COTE 70 - LACET INFERIEUR DE LA ROUTE DE TERELLE
SALDUCCU - CROCE.
Son Groupe de protection surveille ces directions, le carrefour 130 est soumis à des tirs de harcèlement.
Le 2ème Escadron stationné dans la cuvette d'ACQUAFONDATA exécute des tirs sur BELMONTE, entre 12 et 16 heures.

Du 2 au 6 Mars 1944 : Les différents secteurs occupés par le 3ème Escadron : OLIVETTA - LACETS DE LA ROUTE DE TERELLE - SAINT ELIA sont quotidiennement pris à partie par l'artillerie ennemie ; aucune perte.

7 Mars 1944 : Un renfort composé du Lieutenant NICOLAS,de l’Aspirant LAFLECHE, de 5 Sous-Officiers et de 40 Hommes arrive d'Afrique du Nord.
Le Lieutenant NICOLAS est affecté au 2ème Escadron.
L'Aspirant LAFLECHE rejoint le 4ème Escadron.

8 Mars 1944 : Rien à signaler.

9 Mars 1944 : Le 3ème Escadron exécute des tirs à vue directe sur la cote 862 (2 casemates détruites) et sur les pentes S.E. de la cote 871 (3 casemates détruites). Il enregistre peu après une forte réaction de la part de l’artillerie ennemie.

10 Mars 1944 : Le Peloton EMIG du 3ème Escadron défendant la route de TERELLE exécute dans la matinée du 10 Mars 1944 des tirs de précision sur des casemates, cotes 862 et 871. Ces tirs sont exécutés avec plein succès, en dépit d'une forte réaction de l'artillerie allemande qui tire sur les 2 chars engagés. Dans l'après midi du 10/3/1944, à la demande de l'infanterie le Sous-Lieutenant EMIG exécute une reconnaissance et une mission de feux avec les deux chars placés sous ses ordres ; il se rend sur la route de TERELLE jusqu'à hauteur de la piste menant à BELMONTE. La réaction ennemie est très violente et pas moins de 200 obus sont tirés sur l'itinéraire emprunté par les chars. Un des obus éclate devant le P.C. EMIG, blessant grièvement deux cavaliers rentrant d’une liaison à la position des Destroyers (15 heures) :
Cavaliers VALDAIRON et LASSOUANI.
Le Brigadier-Chef UZAC témoin de l'accident prend deux brancards au Poste de secours et profite d'un court arrêt de tir pour aller avec les cavaliers METTOUCHE, AISSA Hacène et ZEGLACHE, relever les deux blessés pour les amener au poste de secours, En arrivant au poste de secours et au moment ou un premier brancard franchissait les escaliers un obus tombe à quelques mètres.
Les cavaliers METTOUCHE et ZEGLACHE portant un brancard s'écroulent sur l'escalier, mortellement atteints par éclats.
le cavalier VALDAIRON est à nouveau atteint et succombe quelques minutes après. Le Brigadier-Chef UZAC et le cavalier HAISSA Hacène sont blessés grièvement. Le Sous-Lieutenant EMIG accourt au Poste de Secours, ses deux SHERMAN ayant rejoint leurs positions ; il est atteint à la jambe gauche par un éclat. Deux brancardiers du poste de secours sont également blessés.
Les trois blessés du 7ème R.C.A. sont immédiatement évacués ; le Sous-Lieutenant EMIG, après l'application d'un pansement reste à son peloton.
Le Lieutenant Colonel VAN HECKE, accompagné du Lieutenant CHAULLEY se rend au P.C. de la D.I. (INFERNO) et au P.C. du 3ème Éscadron : Au cours du déplacement un dodge piloté par un sapeur du génie accroche notre jeep... Le Colonel est sétieusement, contusionné à la jambe droite (indisponibilité de 10 jours). Légères contusions pour les autres occupants. (Lt. CHAULLEY - Adjt. Chef MERKLIN - Cavalier MONIO).

11 Mars 1944 : Le secteur de l'OLIVETTA - SAN ELIA est sérieusement bombardé.
Au cours d'une cérémonie intime, le Général CLARK au nom du Président ROOSEVELT nomme le Lieutenant Colonel VAN HECKE au grade d'Officier dans l'ordre de la Légion du Mérite.
Les troupes américaines rendent les honneurs. Le Général BEUCLER, Chef de la Mission Française, les Officiers de l'E.M. du commandement de la Ve Armée, de nombreux officiers français, assistent à cette cérémonie, à l'issue de laquelle le Général s'entretient tout particulièrement avec les Officiers Français.

TEXTE DE LA CITATION DU LIEUTENANT-COLONEL VAN HECKE
"A.S. VAN HECKE, Lieutenant-Colonel, du 7ème Régiment de Chasseurs d'Afrique, Armée Française, pour conduite exemplaire dans l'accomplissement de services exceptionnels rendus aux Etats-Unis et à la cause alliée entre DECEMBRE 1941 et NOVEMBRE 1942. Pendant cette période, le Lieutenant-Colonel VAN HECKE, Commandant les 10.000. Jeunes gens des Chantiers de la Jeunesse maintint vivace, par son exemple personnel leur détermination de résister à la pénétration de l'Axe en Afrique du Nord, et inspira à ces jeunes gens, la volonté de libérer la France avec l'assistance des Alliés. EN DECEMBRE 1941, le Lieutenant-Colonel VAN HECKE, se place avec son organisation à la disposition des Officiers américains à ALGER, dans le but d'obtenir les renseignements militaires importants pour la cause alliée. Le 26 OCTOBRE 1942, était parmi les Officieis Français qui rencontrèrent le Général MARK W. CLARK au meeting clandestin de CHERCHELL, et prépara les plans définitifs du débarquement allié en Afrique du Nord. Au péril de sa vie menacé par les agents de l'Axe et les agents pro-vichystes, le Lieutenant-Colonel VAN HECKE, pendant les nuits des 4, 5 et 6 NOVEMBRE 1942, prit sous son commandement le Groupe volontaire de patriotes français qui restèrent sur la plage et tentèrent de débarquer 10 tonnes d'armes secrètes, à l'usage des volontaires Français qui prirent les points stratégiques à ALGER, la nuit du débarquement allié.
Il désigna plusieurs centaines de ses hommes pour servir de guides aux forces alliées et de gardes au Général GIRAUD.
Signé : ROOSEVELT.

12 Mars 1944 : Les 1er ét 4ème Escadron au repos au Sud de VENAFRO effectuent la révision de leurs moteurs suivant les ordres de Mr. le Général Commandant la 3ème D.I.A.: le 2ème Escadron stationné dans la cuvette d'ACQUAFONDATA fait mouvement sur VENAFRO dans l'après-midis personnel et matériel au complet sont en place à 17 heures.  
Le 3ème Escadron effectue des tirs sur les pentes S.E. de la côte 871 (2 casemates détruites). Aussitôt après, l'ennemi effectue des tirs de harcèlement sur nos chars. Dans l'après-midi, l'activité ennemie augmente sensiblement ; les tirs d'artillerie sont nombreux surtout dans la soirée.
Le P.C. du Peloton LABITTE est pris à partie à 19h.; un coup au but dans la maison sans pertes à enregistrer.
A la même heure le P.C. du Commandant d'Escadron est encadré par une vingtaine d'obus. Le Brigadier-Chef PORTELLI (radio de scout-car est blessé à la tête). Le Cavalier AISSA Hacen du 3ème Escadron blessé et évacué la veille sur la formation sanitaire de la Comtesse de LUARD, meurt des suites de ses blessures.

13 et 14 Mars 1944 : L'ennemi est particulièrement actif dans le secteur : Route de FEREELE - SAN ELIA - OLIVETTA.

15 Mars 1944 : Grosse surprise à VENAFRO.
À 10 heures, nous assistons de notre bivouac à un passage aérien allié de grosse importance. Nous pensons que ces appareils partent déverser leurs bombes chez l'ennemi ; point. Quelques uns se trompent et VENAFRO et ses environs subissent un assez sévère bombardement. Le P.C. d'un C.A. anglais est anéanti. Le P.C. du C.E.F., les hôpitaux Français avoisinant sont encadrés.
La ville elle-même subit de gros dégâts.
À 12 heures 45 une bombe tombe à quelques centaines de mètres de notre bivouac, L'après midi est calme ; mais l'activité aérienne ne cesse pas. À partir de 18 heures, chez SOUDIEUX, grosse activité de l'artillerie ennemie. Tirs sur toute l'OLIVETTA en particulier sur les carrefours et les pistes. Le P.C. de l'Escadron, le P.C. du 3ème Peloton sont encadrés. Un obus tombe sur la maison occupé par les éléments-arrières du 1er Peloton.
Aucune perte à signaler.
Les tirs d'artillerie ennemie commencés le 15 à 18 heures se sont poursuivis à la même cadence, jusqu à 11 heures du matin.
À 15 heures à l'emplacement du 2ème Peloton (Route de TERELLE) 4 gradés et chasseurs de l'Escadron sont blessés dans les circonstances suivantes :
Alors que les cavaliers du 2ème groupe de chars (position de repos) étaient occupés sous la direction du Maréchal des Logis Chef dépanneur BARACHER, à la réparation des M. 10 endommagés le 14, 2 avions chasseurs monomoteurs, 2 mitrailleuses de plan, portant des cocardes anglaises effectuent un passage au dessus de la cote 700. Après un demi tour ils effectuèrent 2 autres passages à la mitrailleuse et lançant des tracts. Puis 5 appareils,
même modèle, cocardes anglaises, effectuèrent 2 passages attaquant les M. 10 à la mitrailleuse et lançant des bombes dans le secteur, (À signaler qu'au 5ème passage seulement les mitrailleuses anti-aériennes et armes automatiques du secteur ouvrirent le feu sur les appareils.)
4 blessés : M.D.L. Chef BARACHER (balle dans la cuisse)
                Cavalier LEMAITRE Marc - chauffeur de M. 10 (balle dans le bras)
                Cavalier VERNHES - 1er pointeur - (balle dans les reins, blessure grave)
                Cavalier HERRERO Eusèbe - Chauffeur de dodge (balle dans la jambe)
Dégâts matériels : 1 moteur de jeep endommagé
                           Direction de la camionnette
                           Dodge faussée (axe à changer)
                           1 tête lunette M-12-A4 brisée.
Les blessés sont évacués immédiatement.
Arrivée au Régiment du Chef d'Escadrons de CARMEJANE.
Il prend les fonctions de Commandant en second.

17 Mars 1944 : Aucune activité marquante de la part de l'ennemi.
Quelques minens entre 9 heures et 9h15. Le cavalier MONTOYA François Mle 3502 du 3ème Escadron est blessé au cours de ce bombardement.

18 Mars 1944 :
L'Adjudant DANGUILHEM du 3ème Escadron
Le M.D.L. DENIS Guy du 3ème Escadron
et les Brigadiers FRAISSE
                       MISSUD du 3ème Escadron
sont blessés dans le secteur de TERELLE au cours d'un bombardement.
Le Maréchal des Logis DENIS Guy est plus sérieusement atteint que ses camarades (perte d'un oeil).

19 Mars au 24 Mars 1944 : Quelques tirs d'artillerie allemande dans le secteur de l'OLIVETTA - SAN ELIA - ROUTE DE TERELLE, sans causer de pertes ; secteur relativement calme.

25 Mars 1944 : Le Peloton du 3ème Escadron stationné sur les lacets de la route de TERELLE (le peloton LABITTE a relevé le 19/3. sur ses positions le peloton EMIG) effectue à 5 heures 30 des tirs sur un observatoire allemand (cote 862) et sur une casemate (cote 875).
Harcèlement habituel du secteur par artillerie et minens.
La camionnette Dodge assurant le ravitaillement du Peloton stationné devant TERELLE, est mitraillée en assurant cette mission.

26 Mars 1944 : Par Ordre du Colonel BONJOUR, Commandant le Groupement blindé du Secteur de SAN ELIA, le Peloton EMIG; stationné depuis le 20 dans la région de SAN ELIA, rejoint VENAFRO.
Harcèlement habituel (artillerie et minens) dans tous les secteurs occupés par l'Escadron SOUDIEUX.

27 Mars 1944 : Par ordre du Général Commandant la D.I., le peloton LABITTE quitte TERELLE dans la nuit sauf un char qui reste sur la position avec un SHERMAN. Même activité de l'ennemi.

28 Mars 1944 : Les 5 chars du Peloton LABITTE descendus de TERELLE entrent dans le système anti-chars de la vallée de SAN ELIA. Au cours d'un bombardement le Brigadier THOMAS Charles du 3ème Escadron est blessé.

20 Mars 1944 : Le P.C. du Commandant du 3ème Escadron (OLIVETTA) est fortement pris à partie par l'artillerie ennemie.

30 Mars 1944 : Le 4ème Escadron (stationné aux environs de VENAFRO) effectue des exercices avec chars. En rentrant à son bivouac à 11 heures 30 un char provoque l'éclatement d'un explosif, les cavaliers LOPEZ Hubert - GOMEZ François - VALENTE Marcel qui se trouvaient à quelques mètres du lieu de l'explosion sont grièvement blessés. Le chasseur LOPEZ décède durant son transport à l'hôpital, le chasseur GOMEZ meurt des suites de ses blessures le 31 Mars 1944 à l'hôpital 422. Obsèques à VENAFRO), le même jour à 16 heures. Le 4ème Escadron en entier, une délégation de chaque escadron assistent aux obsèques.

31 Mars 1944 : Le dernier élément du Peloton LABITTE resté sur TERELLE rejoint dans la nuit son unité.

1er Avril 1944 : Harcèlement habituel de l'artillerie allemande dans tout le secteur occupé par le 3ème Escadron.

2 Avril 1944 : Au cours d'une liaison avec le P.C, avancé de la Division, le chasseur MACIA Antoine est accidenté. Grièvement blessé, il meurt des suites de ses blessures à l'hôpital 422 le 3 Avril 1944.
Le 3ème Escadron quitte la région SAN ELIA - OLIVETTA pour rejoindre la portion centrale du Régiment (VENAFRO). La colonne arrive au bivouac sans incident à 7 heures du matin le 5 Avril 1944.
Préparatifs de départ. Une reconnaissance est effectuée dans la journée dans le secteur de ROCCA - MONFINA, nouveau lieu de stationnement du Régiment. Y participent, le Colonel, les Chefs d'Escadrons, les Cdts. d'Escadrons, quelques officiers de l'E.M.R.

3 Avril 1944 : Au bivouac, attendons l’ordre de mouvements.

4 Avril 1944 : Suivant ordre du Général de MONSABERT Cdt. la 3ème D.I.A., le 7ème R.C.A. quitte sa zone de stationnement actuelle pour se porter dans la région de ROCCA - MONFINA.
Le mouvement s'effectue en une seule colonne sous le commandement du Lieutenant-Colonel VAN HECKE.
La tête de la colonne arrive à 9 heures 15 au carrefour. Route n°85 et route de CAPRIATI.

À 9 heures 30 en dépit des convois montant et descendant, le Colonel donne l'ordre de départ. Le Régiment est installé dans ses cantonnements à 12 heures. Aucun incident au cours du déplacement.
Points de stationnement du Régiment à la date du 4 Avril 1944 :
GAROFALI : E.M.R - S.AF, une partie de l'E.H.R. et le 3ème Escadron. 
Tout le personnel est en cantonnement. 
TUORO DI TAVOL A : 1er, 2ème et 4ème escadrons. Le Général JUIN et l'E.M. Du C.E.F. sont à SESSA - AURUNCA.
Le Général DE MONTSABERT et l'E.M. de la 3ème D.I.A. se sont installés à CASALE.
Une division marocaine, la 4ème D.M.M. nouvellement arrivée occupe le secteur du GARIGLIANO.
Le Régiment reste en "réserve générale”. 

5 et 6 Avril 1944 : Installation dans les cantonnements. Travaux de défense anti-aérienne.

7 et 8 Avril 1944 : Les escadrons sont installés dans leurs nouveaux cantonnements.
Dans toutes les unités, révision du matériel, 

9 Avril 1944 : Fête de Pâques - Grand-messe à 9 heures en l’église de GAROFALE
Gros remous parmi la population civile. Sensibilité poussé, chez ce peuple, aux limites extrêmes de la dignité humaine.

10 Avril 1944 :
Suivant les instructions de Mr. Le Général Commandant la D.I., le 1er Escadron se rend à la cérémonie à la mémoire des morts de la
Division qui se déroule à CASALE et à VENAFRO.
Une délégation emporte le fanion du Régiment ainsi que ceux des différents escadrons, Le Lieutenant-colonel Commandant assiste à la cérémonie.
Dans la soirée à 18 heures, une cérémonie, au cours de laquelle le Chef de Corps fait l'appel des morts du Régiment, devant les unités rassemblées, se déroule à GAROFALE (bivouac du 3ème Escadron). Cette cérémonie toute intime est des plus émouvantes.
Le Colonel très ému lui-même rappelle à tous l'exemple magnifique des camarades déjà tombés pour la France.

11 Avril 1944 : A 10 heures, messe de requiem à la mémoire des morts du Régiment. Tous les officiers et de nombreux cavaliers y assistent,
Le Capitaine DE TAFFANEL DE LA JONQUIERE, affecté par avis de mutation en date du 19 Mars 1944 de l’état-major Général, rejoint ce
jour.
Il prend le commandement de l'E.H.R. En remplacement du Lieutenant ARPAJOU qui revient à l'Etat-Major où il s'occupera du matériel “Z”,

12, 13, 14 Avril 1944 : Révision et entretien du matériel.

15 Avril 1944 : Dans l'après-midi le Colonel remet en toute intimité la Croix de guerre aux gradés et cavaliers du Régiment cités à l'ordre de la
Brigade et du Régiment et profite de cette réunion du Régiment pour présenter les Chefs d'Escadrons PERNOT, DE CARMEJANE et le Capitaine
DE LA JONQUIERE.

17 Avril 1944 : Fête du Régiment. Les Généraux JUIN, DE GOISLARD DE MONTSABERT, le Général Américain PATCH, Lieutenant-Colonel PARDES, Chef d'Etat Major de la D.I. Mr. l'Aumônier du C.E.F, et de nombreux officiers assistent à la cérémonie de la matinée au cours de laquelle le Général JUIN
remet la Croix de guerre avec palme au Lieutenant-Colonel VAN HECKE, la Légion d'Honneur au Lieutenant BRUNEL, la Médaille Militaire à l'Adjudant-Chef MERCKLIN, la Croix de guerre avec palme au 1er Escadron (Lieutenant DE CHAMPEAUX) et au S/Lieutenant CHAMARD Roger du 4ème Escadron, la Croix de guerre avec Etoile de vermeil à Madame la Lieutenant DUSSAUSSOY de MIGI, Chef de la section Ambulancière Féminine. Les conductrices Ambulancières, gradés et cavaliers du Régiment cités à l'ordre de la Division reçoivent la Croix de guerre avec étoile d'argent des mains du Général DE MONTSABERT.
Après la remise des décorations, le Régiment défile en formation de combat, La musique régimentaire joue pendant le défilé, A midi à la popote du Chef de Corps. un repas réunit les personnalités. Pendant le repas un concert est donné par la musique. À l'issue du repas, le Lieutenant-Colonel VAN HECKE
prononce une vibrante allocution à laquelle répond non moins véhémentement le Général JUIN qui annonce l'imminence du coup de poing Français en Italie.
Dans l’après midi des compétitions sportives inter-Escadrons sont organisées.

18 Avril 1944 : Le Chef d'Escadrons PERNOT Camille, Commandant en second. est nommé Lieutenant-Colonel.

19, 20 et 21 Avril 1944 : Les différentes unités poursuivent leurs travaux de réparation et d'entretien du matériel.

22 Avril 1944 : Fête de la Division à POMPEÏ. Le Lieutenant-Colonel VAN HECKE, le Lieutenant-Colonel PERNOT et le Chef d'Escadrons DE CARMEJANE assistent aux différentes cérémonies. La musique régimentaire prête son concours aux manifestations de l'après-midi et s'y fait remarquer.

25, 26 et 27 Avril 1944 : Manœuvre de Cadres de la 3ème D.I.A. Le Colonel, les Officiers de l'Etat Major, les Commandants d'unités et les Chefs de Peloton sauf E.H.R. y participent.
 
29 Avril 1944 : La musique régimentaire et le 1er Escadron de reconnaissance participent à NAPLES, avec les deux détachements alliés
à la cérémonie aux couleurs à laquelle assistent avec le Colonel, quelques officiers de l'Etat-Major et des différentes unités. 

1er Mai 1944 : Le Colonel est convoqué à 18 heures au P.C. du Général Cdt. La 3ème D.I.A. En vue de la préparation d'une manœuvre. 
Il s'y rend accompagné du Commandant DE CARMEJANE Chef d'Escadrons Adjoint, du Lieutenant DURANEL, Officier de renseignements
et du Lieutenant SOUDIEUX, artilleur, Commandant le 3ème Escadron.

3 Mai 1944 : Manœuvres de la D.I.

7 Mai 1944 : Un groupement aux ordres du Lieutenant-Colonel PERNOT Commandant en second, et comprenant.
Le 1er Escadron avec 1 Médecin, 1 Equipe sanitaire, 2 Ambulances
et le 4ème Escadron avec 1 Médecin, 1 Equipe sanitaire, 2 Ambulances
fait mouvement sur la Région de LAURO et de RONGOLISI dans la nuit du 7 au 8 Mai 1944. Itinéraire : Route 622 - ROCCAMONFINA - Route 725 - Carrefour FONTANA GALLO - Route CABRE.

8 - 9 Mai 1944 : Le 4ème Escadron effectue des tirs de concentration sur la région au Nord de CASTELFORTE. Tirs de réglage et des tirs au but sur observatoires ennemis.

10 Mai 1944 : Reconnaissance de bivouacs, positions intermédiaires pour les éléments stationnés à TAVOLA et GAROFALI.

11 Maï 1944 : Dans la nuit du 10 au 11 Mai, les éléments du Régiment restés au cantonnement de GAROFALI - TAVOLA font mouvement sur la position intermédiaire (Région sud de RONGOLISI). Commandant du Détachement : Capitaine PLANES.
Déplacement effectué sans incident.
Les généraux ALEXANDER et CLARK envoient un ordre du Jour à toutes les troupes du Front d'ITALIE à l'occasion de la nouvelle offensive générale : 

a) ORDRE DU GENERAL ALEXANDER :
"Soldats des Armées Alliées en ITALIE.
Tout au long de l'hiver dernier, vous avez combattu durement et avec vaillance, vous avez tué de nombreux allemands, Peut être êtes-vous déçus de ce que nous n'ayons pas pu progresser plus vite ni plus loin, mais moi, ainsi que tous ceux qui savent, nous réalisons pleinement la façon magnifique dont vous avez combattu parmi ces obstacles presqu'insurmontables de montagnes rocheuses et sans pistes, dans la neige épaisse, dans des vallées barrées par les cours d'eau et la boue, contre un ennemi opiniâtre.
Les résultats des mois passés peuvent ne pas vous paraître spectaculaires mais vous avez attiré et usé en Italie un grand nombre des meilleures divisions dont l’ennemi avait un pressant besoin pour contenir dans l'Est l'avance des armées russes. Hitler a reconnu que ses défaites sur le front de l'Est étaient dues pour une large part à l'âpreté des combats et aux pertes qu'il avait subies en Italie. Le résultat en lui même est un grand succès et vous pouvez, comme je le suis moi-même, être fiers de vous. Vous avez gagné l'admiration du monde et mérité la reconnaissance de nos alliés Russes.
Aujourd'hui les heures sombres appartiennent au passé et, devant nous demain, nous verrons la victoire. Sous les coups sans cesse croissants des forces de l'Air des Nations-Unies, plus violents chaque jour, la machine commence à crouler. Les forces armées alliées $e rassemblent maintenant pour les ultimes batailles sur mer, sur terre et dans les airs, afin d'écraser l'ennemi une fois pour toutes : de l'Est, de l'Ouest, du Nord et du Sud, des coups vont tomber qui provoqueront la destruction finale des nazis, apporteront une fois encore la liberté à l'Europe et hâteront encore l’avènement de la paix pour nous tous. C'est à nous qui sommes en Italie qu’échoit l'honneur de frapper le premier coup.
Nous allons détruire les armées allemandes en Italie. Le combat sera dur, âpre, long peut être, mais vous êtes des guerriers et des soldats de la plus grande classe. Pendant plus d'un an vous n'avez connu que la victoire : vous possédez courage, détermination et adresse.
Vous serez appuyés par des forces aériennes. écrasantes et nous avons sur les Allemands une large supériorité numérique en artillerie et en chars. Aucune armée n'est jusqu à présent entrée dans la bataille pour une cause plus juste et plus droite.
Aussi, avec l'aide et la bénédiction de Dieu, entrons en campagne confiants dans la victoire.
Signé. A.R. ALEXANDER."
 
b) ORDRE DU GENERAL CLARK :
“Officiers et soldats de la Cinquième Armée :
Pendant les huit mois qui se sont écoulés depuis votre invasion de l'ITALIE continentale, vous avez obtenu des résultats tactiques et stratégiques de grande importance aux Nations-Unies. Le Monde entier, l'Axe compris, connaît ce succès et se rend compte de l'importance de votre débarquement à SALERNE en face d'une opposition acharnée ainsi que de la prise de NAPLES malgré la résolution de l'ennemi de nous empêcher d'occuper ce port si nécessaire à nos futures opérations en Italie. Naples tombée entre nos mains, vous avez poussé votre attaque sans trêve et sans délai, obligeant ainsi les Allemands à battre en retraite jusqu'à leurs lignes préparées à l'avance et avec grand soin dans un terrain montagneux où la nature assure tous les avantages à la défensive.
Malgré les montagnes, malgré le manque de routes, malgré un climat rigoureux et des ouvrages défensifs en béton, vous avez, par vos diverses attaques bien exécutées, obligé l'ennemi à renforcer puissamment ses positions pourtant si avantageuses aux dépens de ses autres besoins urgents et vous l'avez harcelé sans arrêt.
En même temps vous avez établi une forte tête de pont dans la zone ANZIO - NETTUNO où vous menaciez sérieusement ses lignes de communications, menace dont l'ennemi cherche à se protéger en faisant appel à des forces importantes destinées à d'autres opérations. 
Mesurée par le faible gain de territoire durant ces derniers mois, il peut vous sembler soit que notre campagne n'ait plus d'importance majeure, soit qu'elle n'obtient pas un sucés influant particulièrement sur le sort de la guerre. Rien ne pourrait être plus inexact. Vous avez brillamment forcé la forteresse européenne dont les Allemands vantaient l'invulnérabilité.
Vous avez contraint les Allemands à affecter plus de vingt Divisions à la coûteuse et vaine tentative de retarder notre avance vers le Nord. Vous leur avez infligé de lourdes pertes et vous avez fait plus de 13.000 prisonniers, vous avez placé l'ennemi dans sa position désespérée d'aujourd'hui quand il cherche à contenir les forces alliées, sachant parfaitement qu'un jour il sera terrassé de deux directions différentes.
Je sais personnellement que les Gouvernements et les peuples des Nations-Unies comprennent et apprécient à leur juste valeur les exploits de la 5ème Armée. Non seulement ils se rendent compte du fait que vous avez accompli tout ce qui était possible avec les moyens à votre disposition, mais également ils savent que vous avez retenu sur ce front des dizaines de milliers de soldats dont les nazis avaient désespérément besoin, aussi bien
pour arrêter les Russes que pour se préparer contre d'autres invasions en Europe.
Depuis quelques semaines un calme relatif règne pendant lequel il a été possible de nous refaire en hommes et en armes.
Bientôt nous reprendrons l'offensive et lancerons les attaques attendues et redoutées de nos ennemis. Vous avez tout ce qu'il faut pour lui porter des coups écrasants et pour les mener à bonne fin. Un entraînement poussé, un équipement supérieur, un courage héroïque, et la confiante certitude de la destruction imminente des armées allemandes.
Comme par le passé, j'ai pleine et entière confiance dans les hommes de la 5ème Armée : ils traverseront les prochaines épreuves en vrais soldats, avec l'aide de Dieu et inspirés par lui, vous marcherez à des victoires aussi grandes que décisives.
Signé : Mark W. CLARK.“

Le Général JUIN s'adresse également aux troupes Françaises dans les termes suivants :
“Combattants français de l'Armée d'Italie, la grande bataille dont le sort peut hâter la victoire définitive et la libération de notre Patrie s engage aujourd'hui.
La lutte sera générale, implacable et poursuivie avec la dernière énergie. Appelés à l'honneur d'y porter nos couleurs, vous vaincrez comme vous avez déjà vaincu, en pensant à la France martyre qui vous attend et vous regarde. En Avant.
Signé : JUIN.“

L'Offensive générale se déclenche le 11 Mai, à 23 heures, appuyée par une violente préparation d'artillerie. Consommation de l'artillerie française dans la nuit du 11 au 12 Mai : 284.000 coups.

12 Mai 1944 : Dans la nuit le 4ème Escadron mis à la disposition du Lieutenant-Colonel DE LAMBILLY (4e R.S.M.), Commandant le Détachement blindé-Ouest, fait mouvement, traverse le Garigliano et se porte dans le village de SAN-LORENZO, au pied de CASTELFORTE.
Le 2ème Escadron mis à la disposition du commandant DODELIER (4e R.S.M.), Commandant le Groupement blindé-Est, fait mouvement, traverse le Garigliano et se porte aux environs de SUJO.
Le 3ème Escadron se porte sur les rives Est du Garigliano (région de MASSA PIETIEROTTI) et s'installe en surveillance sur la région de CASTELFORTE.
L'Etat-Major par éléments séparés quitte l'area 12 de la région de RONGOLISI, le 12 Mai à 7 heures et s'installe à l'ex P.C. du 1er Escadron au Nord de MASSA-PASTENE.
 
Le 1er Escadron regroupé à MASSA-PASTENE est remis à la disposition du Lieutenant-Colonel Commandant le Régiment. Au cours de cette journée du 12 Mai les Officiers de l'E.M. effectuent diverses reconnaissances au-delà du Garigliano se portant aux P.C. avancés des 4ème et 2ème Escadrons à SAN-LORENZO et PANTANO sur la route de CASTELFORTE.
Les T.D. du 2ème Escadron pénètrent dans CASTELFORTE vers 17 heures, ceux du 4ème Escadron dans SAN COSIMO DAMIANO après avoir appuyé pendant la journée la progression de l'infanterie, par la destruction de nombreux nids de mitrailleuses.
Une arme anti-chars blindée est mise hors de combat par un tir précis à perforant du peloton DE ROCHAMBEAU : l'effet des perforants fut tel que les servants des différentes pièces de ce genre (char ou canon de 75) abandonnèrent leur pièce sans tirer.
Au cours de ces actions, l'Aspirant DUROS est blessé par minen, alors qu'il guidait un T.D. sur la route, vers 16 heures. A 18 heures 30 un obus tombe sur le char DOMPTEUR, blessant grièvement à la tête le chef de char Maréchal des Logis LECOMTE Marcel et le Lieutenant RENE, aux jambes. Ce dernier refuse de se laisser évacuer : il restera en position jusqu'à la prise de DAMIANO et ramènera lui-même ses T.D. à SAN LORENZO. Le
Cavalier SRENDA est tué dans DAMIANO au cours du nettoyage.
Un T.D. du 2ème Escadron saute sur une mine antichars sur la route de CASTELFORTE, et est inutilisable. Les cavaliers GRIMA et MOLTO de l'équipage sont blessés l'un au pied l'autre à l'épaule.

13 Mai 1944 : Le 13 Mai au matin, un peloton de T.D. du 4ème Escadron accompagné de SHERMAN progresse vers VENTOZA : des mines les arrêtent. Les démineurs du 4ème R.S.M. sont pris à partie par des armes automatiques ennemies. A ce moment le Sous-Lieutenant DE ROCHAMBEAU fait avancer doucement 2 T.D. et permet ainsi aux démineurs de travailler à l'abri, couchés à plat-ventre entre les chenilles.
À 17 heures l'EM. le peloton de pionniers, le service de Santé, le 3ème Escadron passent le Garigliano et se dirigent sur SAN-LORENZO où la jonction est prévue avec les 2ème et 4ème Escadrons.
Le Régiment (moins 2 pelotons de T.D.) : l'un reste (peloton DE ROCHAMBEAU 4ème Escadron) avec la colonne DE LAMBILLY, l'autre (peloton LABITTE du 3ème Escadron) mis à la disposition du 2ème R.T.M. pour aider au nettoyage de la région du SIOLA, se trouve regroupé à SAN-LORENZO prêt à se porter au Col Nord-Ouest de CASTELFORTE. Pour des raisons d'encombrement de la route, il stationnera à SAN-LORENZO et ses abords.

14 Mai 1944 : Le 14 Mai au matin, le 2ème Escadron est remis à la disposition du Commandant DODELIER (groupement blindé composé d'un Escadron de reconnaissance du 4ème R.S.M., d'un Escadron de T.D. d'une compagnie de chars américains Médium) qui doit se porter par la vallée de l'AUSENTE sur AUSONIA. Le Lieutenant ARPAJOU est détaché comme Officier de liaison auprès du commandant de groupement.
En fin de matinée le Général Commandant la 3ème D.I.A. constitue un groupement blindé aux ordres du Lieutenant-Colonel VAN HECKE, comprenant le détachement DODELIER, le 7ème R.C.A. aux ordres du Lieutenant-Colonel PERNOT, et un groupe d'artillerie de 105.
La colonne DODELIER quitte SAN-LORENZO à 10 heures 30 ; elle arrivera dans la région du CERRY vers 15 heures, la piste étant quasi impraticable (miné et encombrée par des SHERMAN américains). Le Lieutenant-colonel VAN HECKE arrive seul vers 17 heures devançant son groupement, explique la situation au commandant DODELIER et monte l'attaque du COLLE-TORRERISI A 19 heures le peloton LEMAIGNAN (2e Escadron)
attaque avec les éléments légers du 4ème R.S.M. Il est stoppé à 400 mètres de l'objectif par des mines et la nuit. Un T.D. saute ; pas de blessé.
L'Escadron de Reconnaissance arrivant vers 20h.30 est envoyé en protection des éléments avancés ; la nuit sera calme.
La tête de la colonne du Lieutenant-Colonel PERNOT arrive vers 20 heures 30, au CERRY. La piste est entièrement obstruée interdisant toute circulation. Le Lieutenant BRUNEL, Officier des Transmissions, veut rejoindre plus rapidement le Colonel : il laisse sa jeep, part à pied, mais il est coincé entre deux véhicules vers 21 heures. Il est aussitôt transporté au P.S., d'un G.T.M. et évacué le lendemain (contusions assez fortes au bassin et aux jambes)

15 Mai 1944 : Le 15 à 7 heures, le groupement blindé VAN HECKE fait mouvement sur AUSONIA. L'unique piste est des plus encombrée ; toutefois il pénètre dans AUSONIA vers 9h.30 et opère sa jonction avec la colonne DE LAMBILLY arrivée par CASTELFORTE.
Reconnaissance à 10 heures 30 sur CASTELNUOVO et mise en place du 4ème Escadron en anti-chars, en avant de CASTELNUOVO.
Le Régiment se regroupe au Sud d'Ausonia. 10 heures 45. mitraillage par aviation du PC. VAN HECKE. L'Adjudant ASTONE de l'E.M.R. est grièvement blessé et évacué d'urgence.
Dans l’après-midi vers 15 heures le Général DE MONTSABERT de passage, s'arrête pour féliciter le Colonel VAN HECKE pour la brillante action de son groupement blindé au cours de la soirée du 14 et la matinée du 15.
Le 7ème R.C.A. repasse sous les ordres du Lieutenant-Colonel VAN HECKE qui mettra à la disposition du Colonel DE LAMBILLY, les T.D. nécessaires selon la situation. Le P.C. Du Colonel s'installe à l'entrée Sud d'AUSONIA.

16 Mai 1944 : Un Escadron de T.D. est mis à la disposition lu Colonel DE LINARES pour appuyer l'attaque du 3ème R.T.A. Un peloton de T.D.
(LAFLECHE) à la disposition du groupement DODELIER sur l'axe SAN-GIORGIO, ce peloton assure la liaison avec les éléments de tête de la 1ère D.M.L et du 8ème R.C.A. et effectue à la demande du détachement blindé de tête de cette Division des tirs de destruction sur des nids de mitrailleuses.
L'avant-garde du groupement DODELIER est confié au Lieutenant SOUDIEUX. Seul EMIG est employé, attaque ESPERIA et y entre avec ses chars. Un Escadron de T.D., (PLANES) est mis à la disposition du Colonel DE LAMBILLY sur l'axe AUSONIA—ESPERIA.
Dans la nuit le Cavalier TUR Marcel de l'E.M.R. de garde au PC, est tué à son poste, par éclats d'obus.
Dans la journée le Sous-Lieutenant SIGWALT du 4ème Escadron est blessé par accident en guidant un T.D. sous le feu, il est évacué sur CORENO ainsi que l'Adjudant Chef FRACHON du 3ème Escadron (Peloton EMIG) blessé par un éclat d’obus au bras.
Le 2ème Escadron est en soutien sur la route de CASTELNUOVO pendant l'attaque d'ESPERIA,
A 13 heures il stoppe par les tirs des pelotons LEMAIGNAN et NICOLAS une contre-attaque allemande sur le COLLE-BASTIA. 

17 Mai 1944 : ESPERIA pris, le peloton LEMAIGNAN dépasse à 15 heures le peloton EMIG et descend en soutien de l'escadron DE FRACY (4ème R.S.M.) qui marche sur MONTI-CELLI. L'attaque est arrêtée par une barricade. Les T.D. laissés seuls sont attaqués au canon et aux armes automatiques.
Le Sous-lieutenant LEMAIGNAN fait preuve d'une énergie farouche. Blessé, il continue l'action : L'Aspirant DE SAINT PULGENT, son adjoint est tué avec un de ses Chefs de char GAILLARDO, par éclats d’obus. Le 4ème Escadron, toujours en réserve, région d'AUSONIA. 

18 Mai 1944 : Le Colonel DE LAMBILLY confie au Capitaine PLANES un groupement comprenant des Sherman, son escadron T.D. (le peloton FRACHON du 3ème Escadron) et un peloton du 4ème R.S.M. avec mission d'attaquer MONTICELLI : l'affaire se développe favorablement. Pris à partie à l'entrée du village par l'artillerie allemande, l'escadron perd l'adjudant ABRASSARD et le Maréchal des Logis BEINTIN blessés par éclats. La lutte s'engage entre T.D. et pièces anti-chars la parole reste aux T.D. et la colonne PLANES pénètre dans MONTICELLI et SAN-OLIVA.
Le peloton NICOLAS est placé en bouchon anti-chars sortie Est de SAN-OLIVA ; direction “Cote 101”. Le peloton FRACHON (3ème Escadron) exécute des tirs sur des objectifs désignés par l'infanterie,

19 Mai 1944 : L'Escadron SOUDIEUX dispersé entre SANTA-MARIA DELLA VALLEE et le village de MONTICELELLI travaille en appui d'infanterie (peloton EMIG et 4ème R.T.T.) FRACHON reçoit ordre de quitter ses positions de MONTICELLI et se porte vers SANTA-MARIA DELLA VALLEE. Au cours d'un harcèlement, le Half-Track FRACHON et un Dodge prennent feu. Le Maréchal des Logis DEFFOBIS et le Cavalier MEZIANE sont enterrés vivants et ne se retrouvent saufs que grâce au sang-froid du Sous-Lieutenant FRACHON.

LA BATAILLE DE CHARS      19 au 24 Mai 1944

A. - L'AFFAIRE DE LA COTE 101
Un Groupement aux ordres du Capitaine PLANES et composé d'un peloton de chars légers, d'un Escadron du 4ème R.S.M. et du 2ème Escadron, est placé sous le commandement du Commandant DE ROQUIGNY (1er Bataillon, 3ème R.T.A.). Les T.D. devront appuyer l'attaque de l'infanterie sur la cote 101. Sont engagés : les Pelotons VIRIOT et NICOLAS.
Un à un les nids de résistance, dont certains sous casemates sont détruits par le tir à vue des TD : la cote 101 est occupée ; mais une Contre attaque allemande se développe avec appui d'anti chars: trois T.D. sont atteints et flambent, L'Adjudant BARET, le Maréchal des Logis CLERGE, le Brigadier Chef LARRIVAUX, les Cavaliers BLASCO, BROTONS, HUND ne peuvent se dégager et brûlent avec leur engin, seul PICONE réussit à se dégager mais est grièvement brûlé. Les renforts d'infanterie arrivent, la cote 101 est solidement tenue et le Groupement blindé se replie.

B. - LE GROUPEMENT VAN HECKE ET LES AFFAIRES DE PICO et COLLEGRANDE
Le 19 après midi un groupement blindé aux ordres du Lieutenant-Colonel VAN HECKE est constitué : il comprend :
- 1 compagnie de Sherman (Cie A)
- 1 Escadron de T.D. (4ème)
- 1 Escadron de reconnaissance moins 1 peloton (1er)
- 1 Bataillon d'infanterie (2ème du 4ème R.T.T. aux ordres du Chef de Bataillon POUPELIN).
Ce groupement quitte la région de SANTA-MARIA-DELLA VALLEE le 20 au matin et se porte vers PICO, par la piste bordant le FORMA DI SAN OLIVA, à l'OUEST. En raison des passages difficiles au départ, le peloton BROUSSES est passé sur la route franchissant le QUESTA et se heurte à un champ de mines sur lequel 3 véhicules avaient sauté et retrouve de ce fait le Lieutenant-Colonel PERNOT grièvement blessé. Le Peloton de pionniers alerté aussitôt commence le déminage : Le Corps de l'Adjudant-Chef CLERMONT disparu la veille avec le S/Lt LABITTE après qu'il fut parti en reconnaissance, ceux du Maréchal des Logis DE VILLERMAY ; du Brigadier-Chef RONDA sont retrouvés dans le champ de mines.
La progression reprend dans la coulée du FORMA SAN OLIVA, peloton CIVET en tête. Vers 12 heures 50 ce dernier détecte plusieurs chars ennemis aux environs de la cote 227, quatre sont abattus par les T.D.; 2 autres sont détruits par l'artillerie. Une tentative d'attaque sur PICO est stoppée en raison de l'heure tardive et des réactions de l'infanterie ennemie.

21 Mai 1944 : La colonne doit se mettre en route à 5 heures.
Le peloton CIVET est poussé en reconnaissance le long de l’oued et, à 7 heures, il se heurte à un feu de mitrailleuses ennemies au débouché de la piste sur la route de PONTECORVO : 2 canons de 105 et autres anti-chars empêchent le débouché de la colonne.
Un tir d'artillerie est demandé ; celui-ci tardant à se déclencher, l'infanterie ayant par ailleurs mis pied dans PICO de nuit puis s'étant fait rejeter, l’action est stoppée dans l'attente de nouveaux ordres.
Le détachement s'organise pour la nuit, 3 P.A. sont constitués ; CIVET patrouille sans résistance, jusqu'au carrefour en uvant de PICO : il est 18 heures 30.
À 20 heures le peloton BROUSSES pousse une pointe jusqu'à 500 mètres Nord de SAN GIOVANNI sans résistance.

22 Mai 1944 : Le Capitaine GUTH est chargé d'étendre le P.A. 3. jusqu'au CAMPO DEL MORA. Les pelotons BROUSSES et JOUANNIQUE appuyés par le peloton CHAMARD et non suivis par les Sherman, se heurtent à une très forte résistance à 200 mètres du carrefour. Il est 9 heures ; on essuie des rafales de mitrailleuses à 50 mètres ; chaque maison, chaque trou est un refuge pour l'ennemi qui résiste avec acharnement.
Nous avons fait 3 prisonniers qui nous permettent d'identifier 3 compagnies ; le terrain en vergers très couvert permet une défensive facile : le Cavalier PEREZ du 4ème Escadron est tué par balle dans le dos.
Devant la faiblesse de nos effectifs et l'absence d'infanterie, le Lieutenant commandant l'Escadron de reconnaissance demande à faire un repli de 500 mètres pour pouvoir dégager nos champs de tir. 4 chars ennemis viennent d'être signalés. L'Escadron de reconnaissance appuyé par le peloton CHAMARD et un peloton de Sherman (l'ensemble aux ordres du Lieutenant DE CHAMPEAUX) s'installe défensivement.
L'ennemi contre-attaque, appuyé par 11 chars MARK IV et tente de déborder sur la droite. Un tir d'artillerie est demandé : sans résultat. Le peloton DE ROCHAMBEAU s'installe à gauche et ouvre le feu ; 2 chars sont descendus. Le peloton CHAMARD en a un à bout portant. L'infanterie ennemie est stoppée par nos tirs de mitrailleuses et se replie à l'abri de couverts, ainsi que les autres chars. Le tir d'artillerie se déclenche, vers 11 heures 30 :
dense et précis et arrête toute nouvelle tentative ennemie. Vers 15. heures, le groupement GUYONNECHE nous dépasse et l'Escadron de reconnaissance se reforme pour reprendre son action en direction de PICO, appuyé par les T.D. Le Sous-Lieutenant JOUANNIQUE, le Brigadier CREMADES et le Cavalier GUIGOU sont tués par obus ; à ce moment l'Aspirant ROLAND GOSSELIN est grièvement blessé.
Les T.D. du 4ème Escadron sont arrêtés sur la route par les grenadiers de la 26ème PANZER qui avaient pour mission de détruire à la grenade anti-chars les T.D. à leur passage. Un chef de char de ROCHAMBEAU est touché et brûlé.
Les pelotons CIVET, BROUSSES et VERCHERIN nettoient le terrain et font en coopération avec les T.D., 26 prisonniers et de nombreux tués. Le peloton de pionniers aménage une piste permettant le passage en direction de PICO.
La nuit tombe ; nous rentrons sur les emplacements de la veille.

23 Mai 1944 : La progression reprend sous une grêle d'obus en tête, le 4ème Escadron couvert par le peloton CIVET. 3 chars ennemis sont mis hors de combat par les T.D. Le P.C. s’installe à PICO vers 11 heures et subit un vif bombardement. Le Sous-Lieutenant CHAMARD est tué vers 15 heures alors qu'il était en reconnaissance devant son peloton. Le 3éme Escadron et le restant de l'Escadron de reconnaissance sont en réserve dans la région du carrefour de SAN GIOVANNI.
À 15 heures, trois détachements sont formés, Le 4ème Escadron aux ordres de son Capitaine continue sa mission sur SAN GIOVANNI avec le peloton CIVET. Le 3ème Escadron aux ordres de son Lieutenant, moins un peloton, renforcé par le peloton VERCHERIN, progresse à gauche de la route de SAN GIOVANNI.
Le Lieutenant DE CHAMPEAUX avec le peloton EMIG et le reste de son escadron est tenu en réserve dans PICO.
Dans la nuit du 25 au 24 l'aviation allemande bombarde la région. les escadrons, le P.C. sont copieusement encadrés, le 4ème Escadron en particulier où l'Aspirant LAFLECHE est légèrement blessé.
Le 24 au matin reprise de la progression. Le 4ème Escadron réussit à pousser quelques Sherman sur la crête, maïs la manœuvre mal exécutée coûte un Sherman ; 2 chars allemands sont cependant mouchés et crament. Les Américains sont un peu en flèche sur la route.
Une compagnie d’allemands contre attaque, et arrive à 30 mètres des Sherman qui ne les voient pas ; mais les T.D. veillent : rafale d'explosifs, et l'ennemi fuit dans l'épouvante.

L'ATTAQUE DE COLLE GRANDE
À 17 heures 30 l'ordre arrive d'attaquer la crête et le village de COLLE GRANDE, seul bastion ennemi résistant encore.
L'action débute bien : les américains démarrent sous l'action conjuguée du Capitaine-commandant le 4ème Escadron et du Lieutenant FRANCK qui se conduira brillamment. Le peloton LAFLECHE prend la tête, et fonce malgré des actions anti-chars très violentes. Un char léger est touché, les Sherman reculent.
Il faut cependant “y aller”, Le peloton LAFLECHE précédant les Sherman les entraîne. Les tirailleurs du 3ème R.T.A. collent.
Du col dominant COLLE GRANDE, les anti-chars tirent de partout. Le T.D. LA FLECHE est touché et prend feu, mais l'équipage, blessé légèrement, réussit à se dégager. Un second Sherman subit le même sort ; les tirailleurs arrivent, pris violemment à partie par des tirs ajustés venant de tous côtés. Les Sherman sont partis. Il faut donner l'exemple et l'on pousse les tirailleurs. Le détachement DE CHAMPEAUX fait à droite de l'excellent travail.
Le T.D. DE ROCHAMBEAU monte sur la crête, au risque d'être à tout coup démoli et de là, nettoie à explosifs jusqu'à la nuit.
Les tirailleurs reviennent ; leur jonction est faite et l'ennemi cesse de contre-attaquer. Le COLLE GRANDE est pris. Le 4ème Escadron rentre au bivouac, exténué, le détachement DE CHAMPEAUX fait de même, le 3ème Escadron restera sur ses emplacements toute la nuit, assurant la sécurité anti-chars de la trouée de. SAN GIOVANNI et du CERVARO, après avoir mis hors de combat 2 chars ennemis et aidé efficacement l'infanterie dans son action sur le FINCCHIARA et la cote 271.

C. - GROUPEMENT DE CARMEJANE ET LES AFFAIRES DU LEUCIO ET DU CAMPO DEL MORA
Le 19 Mai vers 15 heures le Chef d'Escadrons DE CARMEJANE avant pour adjoint le Lieutenant ARPAJOU, reçoit le commandement d'un groupement blindé composé :
- d'une compagnie de chars médium U.S. (Cie C} appuyée par un escadron de T.D. (SOUDIEUX) et couvert par une compagnie de chars M.5. US. (Cie A}, un bataillon d'infanterie (5e du 4ème R.T.T, aux ordres du capitaine CAMUS) et un peloton de reconnaissance (du 1er Escadron du 7ème R.C.A. aux ordres du Sous-Lieutenant VERCHERIN). Le groupement doit déboucher le 20 à 6 heures sur l'axe PONTE LA GUARDIA - FORMA SAN OLIVA.
Vers 16 heures le commandant DE CARMEJANNE recoit l'ordre de se porter aussitôt dans la région de SANTA-MARIA-DELLA-VALLE, sur la rive Sud du RIO FORMA DI SAN OLIVA. avec mission d'enrayer une contre attaque d'infanterie axée Nord-Sud, dans la vallée du FORMA SAN OLIVA. Le peloton EMIG, du 3ème Escadron tire à explosifs dans la vallée : quelques bruits de mitrailleuses, et la nuit tombe. La contre attaque a été stoppée net. Les prisonniers faits dans la soirée affirment que c'est grâce aux effets des obus de T.D,.
Le 20 Mai à 5 heures, le commandant DE CARMEJANE quitte son P.C. de la nuit, à SANTA-MARIA-DELLA-VALLEE pour regrouper ses divers éléments sur la route de SANTA-OLIVA ; la tête se porte aux environs de PONTE LA CALDONA. Le Lieutenant ARPAJOU en profite pour aller prendre liaison auprès du Capitaine CAMUS Commandant le Bataillon du 4ème R.T.T. et auprès d'un Bataillon du 7ème R.T.A. qui doit progresser sur les rives Ouest du FORMA SAN OLIVA. Le Lieutenant ARPAJOU ramène le Capitaine CAMUS auprès du commandant DE CARMEJANE, et l’ensemble démarre à 7 heures.
En tête, le peloton VERCHERIN, derrière 1 peloton de chars légers, 1 peloton de Sherman, 1 peloton de T.D. et de part et d'autres de la colonne et à hauteur des premiers éléments une compagnie d'infanterie du 4ème R.T.T. La piste empruntée passe sur la rive gauche du FORMA DI SAN OLIVA, elle est praticable et en assez bon état. Vers 9 heures, la compagnie LOUISON (4ème R.T.T.) se déploie : réaction de mitrailleuses et de minens ; quelques blessés ; les fantassins signalent un engin blindé et demandent un tir de T.D. sur des nids de résistance. Le peloton FRACHON les exécute, et la progression reprend en direction de l'objectif final du jour : le Monte-Leucio.
Une coupure du terrain nous prive de nos moyens légers (jeeps et Scout-Cars) seuls les chars peuvent passer. Le Commandant DE CARMEJANE rejoint le Capitaine CAMUS à son PC. Ce dernier met son dispositif en place pour l'attaque du LEUCIO qui sera appuyée par des Sherman et le peloton de T.D. tirant à vue sur les résistances signalées. L'attaque se déclenche à 5 heures, Malgré les réactions ennemies et en particulier des tirs d'artillerie et de minens, le LEUCIO est pris. (Ce sera le seul objectif atteint dans l'ensemble des groupements du jour.)
Le 21 au matin, le Capitaine CAMUS transporte son P.C. sur la cote 227, le commandant DE CARMEJANE et son groupe de commandement le rejoindront vers 9 heures après une prise de contact avec le Chef de Bataillon CERUTTI, commandant le 1er Bataillon du 4ème R.T.T., qui est mis à la disposition du groupement pour s'emparer du mouvement de terrain de CAMPO DEL MORA. Mise en place du dispositif en fin de matinée et début d’après midi. Les réactions de l'artillerie et des minens ennemis sont violentes, et la cote 227 avec son observatoire ainsi que la base de départ sont copieusement arrosées : il y a même des tirs lointains de mitrailleuses.
Une section de tirailleurs prise sous le feu violent a un moment de panique, croyant à une contre attaque allemande soudaine. L'équipage du Scout Car “FONTENOY" saute spontanément sur leurs armes et mettent leurs mitrailleuses en batterie, avec un calme et un sang froid remarquables fermement décidés à repousser toute incursion ennemie, Les Officiers présents sont avec eux, deux T.D. du Sous-Lieutenant EMIG arrivent en soutien, laisant preuve du même calme et de la même résolution. Un quart d'heure plus tard tout est fini. Ce n'était qu'une méprise due surtout aux réactions d'artillerie.
L'attaque se déclenche vers 18 heures 30 sans que l'artillerie demandée ait agi, appuyée par le feu des T.D. EMIG.
Le peloton FRACHON renforce les dispositifs anti-chars au bas des pentes Est du LEUCIO en liaison avec la 1ère D.M.I. Après une progression difficile et la nuit arrivant, le commandant CERUTTI décide de se replier sur la base de départ.
Obus et minens ; et la nuit passe.
Le 22 au matin, le Bataillon CERUTTI est remis à la disposition du Colonel Commandant le 4ème R.T.T. Le Commandant DE CARMEJANE demande des instructions au Colonel BONJOUR, ce dernier lui donne le commandement d'une colonne blindée composée du 3ème Escadron du 7ème R.C.A. et du 3ème escadron du 3ème R.S.A. dont le départ est prévu pour 18 heures ; mais en raison de l'arrêt du groupement VAN HECKE et de l'encombrement de la route, la colonne du Commandant DE CARMEJANE passera la nuit aux abords du carrefour 152, Sud du LEUCIO.

25 Mai 1944 : Le 25 à 8 heures  le Colonel BONJOUR sur la demande du Lieutenant-Colonel VAN HECKE remet le commandant DE CARMEJANE à sa disposition. Il rejoint aussitôt et reprend les fonctions de Chef d'Etat-Major auprès du Colonel.

D. - LE GROUPEMENT GUYONNECHE ET LES AFFAIRES DE CAMPO DI MORA ET SAN GIOVANI

20 Mai 1944 : Le 2ème Escadron de T.D. est mis à la disposition du Groupement GUYONNECHE qui comprend, en outre, une compagnie de Sherman et une compagnie de chars légers.
Le 2ème Escadron en plein combat reçoit son renfort : 5 sous-Officiers et 21 cavaliers, À 19 heures, le P.C. du Capitaine PLANES est durement pris à partie par l'artillerie. Un nouvel équipage qui recevait des instructions pour la perception d'un char neuf est grièvement blessé.

21 Mai 1944 : Le 2ème Escadron fait mouvement vers l'avant en direction du LEUCIO.

22 Mai 1944 : Les pelotons NICOLAS et LEMAIGNAN sont engagés. Direction SAN GIOVANL 3 prisonniers sont faits.

23 Mai 1944 : Les 2 pelotons sont toujours engagés. Le Capitaine, Commandant le Détachement annonce que les T.D. ont détruit 3 chars Type TIGRE (ou PANTHERE). A 15 heures 30 le Lieutenant NICOLAS est tué par éclat d'obus. 2 T.D. reviennent un peu en arrière ayant des ennuis mécaniques. Le 2ème Escadron ne peut plus mettre en ligne qu'un peloton (LEMAIGNAN).

24 Mai 1944 : Le peloton LEMAIGNAN entre dans SAN GIOVANI. abondamment mais précipitamment miné. Rien à signaler. L'ennemi a évacué le village la veille. Le 2ème Escadron se replie et se regroupe aux abords du COLLE GRANDE le 25.

25 Mai 1944 : Le 4ème Escadron souffle un peu.
Le 2ème Escadron continue son action sur SAN GIOVANI.
Le 3ème Escadron reçoit l'ordre de se porter, couvert par le peloton VERCHERIN et appuyé par un peloton de chars légers et Sherman, au col Sud-Ouest de Monte CERVARO. Aucune résistance ennemie. Les difficultés énormes sont dues à l'état de la piste. Le Colonel et son Etat-Major quittent PICO et le P.C. avancé s'installe dans la région du COLLE GRANDE.

26 Mai 1944 : Le matin, le 2ème Escadron sa mission terminée sur SAN GIOVANI se regroupe dans la région de COLLE GRANDE, le 4ème Escadron continue sa réorganisation.
À 8 heures le Commandant DE CARMEJANE avec pour adjoint le Lieutenant ARPAJOU, reçoit le commandement d'un détachement blindé composé :
- De l'escadron SOUDIEUX
- De tout l'escadron de recofinaissance
- D'une compagnie de Sherman
- D'un peloton de chars légers (déjà en place)
avec mission d'exploiter le succès en direction de FALVATERA.
La liaison est prise avec l'infanterie au Monte MOCELLA et à la cote 551, pendant que les pelotons de l'Escadron de reconnaissance essaient vainement de trouver une piste d'accès. Les recherches sont infructueuses ; peu ou presque pas de réactions ennemies : quelques tirs d'artillerie au Col.
À 15 heures le détachement prend le chemin du retour.
À 17 heures l'ordre arrive de regrouper le Régiment.
Celui-ci se reforme dans la zone Nord Est de PICO (Campo di Mora). L'état-Major, le service de Santé se réinstallent dans PICO.
La 3ème D.I.A. ayant atteint tous ses objectifs passe en réserve de Corps d'Armée, et le Régiment est au repos pour quelques jours : repos bien gagné car il est sans arrêt sur la brèche depuis le 9 Mai, et a été en tête de toutes les attaques ainsi que l'artisan principal de la rupture des lignes GUSTAV et HITLER.
Certes ses pertes en personnel et matériel sont sévères :
27 TUÉS dont 5 OFFICIERS
64 BLESSÉS dont 6 OFFICIERS
8 CHARS HORS DE COMBAT.
Mais son tableau de Chasse est éloquent :
28 CHARS DETRUITS,
10 CANONS ANTICHARS et
127 PRISONNIERS.
La première Bataille de Chars du théatre d'opérations d'ITALIE s'est terminée à l'avantage du Régiment.

27 Mai 1944 : Le Chef d'Escadrons DE CARMEJANE assure le Commandement en second du Régiment tout en conservant les fonctions de Chef d'Etat-Major. Le Capitaine CAMUS Paul rejoint le Régiment, venant du 3ème R.T.A., et est affecté à l'E.M.R.

28 Mai 1944 : Journée de repos consacrée pour chaque Unité à sa réorganisation (Matériel et Personnel).

29 Mai 1944 : Le repos et la réorganisation dans les unités continuent.
A 18 heures, ordre arrive de la 3ème D.I.A. de mettre un Escadron de T.D. à la disposition de la 4ème D.MM. qui relèvera un escadron du 8ème R.C.A.
À 19 heures 30 le 3ème Escadron formé de 2 Pelotons se met en route en direction d'AMAZENO (50 Kms Ouest de PICO).
 
30 Mai 1944 : Rien de particulier.
 
31 Mai 1944 : Messe pour les Morts de la 3ème D.I.A. Une délégation d'Officiers, Sous-Officiers et hommes du Régiment y assiste.
7h. le Peloton EMIG (3e Escadron) entre dans CARPINETTO.

1er Juin 1944 : Le Régiment, moins le 3ème Escadron, quitte PICO, à 15h. pour rejoindre une zone de bivouac à 10 Kms au Sud de CARPINETTO : cinq minutes avant le départ, le corps du Sous-Lieutenant EMIG arrive au P.C. : tué à 7h. par minen, alors qu'il guidait un de ses chars sur une coupure de la route en avant de CARPINETTO.
Le Peloton MAGNE (3e Escadron) entre dans MONTELANICO.
Le Régiment est dérouté à son arrivée sur l'emplacement initial prévu et s'installe aux abords Nord de CARPINETTO.
Le 3ème Escadron poursuit sa progression sur MONTELANICO et la route 6, à la disposition du Groupement BONJOUR.
(Le 4ème R.S.M. venant d'être relevé par le 3ème R.S.A.R.)
 
2 Juin 1944 : Le Régiment poussant toujours, part de CARPINETTO à 11 h. pour MONTELANICO, et s'installe dans l'oued et ses abords.
À 17 heures l'escadron de reconnaissance, sur ordre de la D.I.M. part pour faire la liaison avec la 1ère D.M.L sur la droite.
Il revient une heure plus tard : mission remplie.
À 19 heures, le Colonel BONJOUR demande la relève et le remplacement le lendemain du 3ème Escadron. Le 2ème Escadron est désigné. Il prend la route à 20 heures.
 
3 Juin 1944 : Le 3ème Escadron passant en réserve avec les éléments du 3ème RS.A.R. fait mouvement dans la journée : COLLEFERO, Route 6, VALMONTONE, route de PALESTRINA et passe la nuit à 4 Kms de VALMONTONE. Nuit troublée par mitraillage et grenadage de la part d'avions allemands.
Le 4ème Escadron, à la disposition du Groupement Blindé GUYONNECHE progresse en direction du Nord (GENZANO) mettant en fuite les dernicrs éléments ennemis. Le Sous-Lieutenant DE ROCHAMBEAU est blessé en fin de matinée par un tir d'autocanon ennemi. La colonne progresse plus à l'Ouest en direction de ROME, afin de protéger la relève des troupes Américaines et s'établit en bouchon anti-chars pour la nuit. Le lendemain, l'escadron reroint le Régiment.
 
4 Juin 1944 : Le 3ème Escadron repart en direction de TIVOLI. L'avant-garde a évité STAGAPITO et file sur ZAGARDA, tandis qu'un Groupement aux ordres du Lieutenant SOUDIEUX (Peloton MAGNE, TD.) et Peloton BROUSSES du 1er Escadron, plus 2 Sherman (U.S.) s'installe en bouchon anti-chars entre SAN AGAPITO et PALANTIRNA.
Ce groupement est relevé par un Groupement aux ordres du Capitaine GUTH et reprend sa place derriére l'avant-garde qui sera arrêtée par une forte résistance à VILLA-ADRIANA. Une pièce antichars est détruite par un T.D. : les deux servants boches sont tués.
Le lieutenant SOUDIEUX avec le peloton MAGNE, 2 Sherman US, et 2 chars légers progressent sur les deux routes qui partent vers l'est au carrefour de CAPANELLE et s'empare du Village de St. VITTORINO.
L'ennemi résiste et les T.D. du 3ème Escadron passeront la nuit sur place incorporés dans les points d'apui.
 
5 Juin 1944 : La situation est la suivante : P.C. du Régiment : Ferme PANTANO BORGHESE 4ème, 2ème et 1er au Nord de PANTANO
Le 3ème est au Nord à la disposition de la 1ère D.M.I. Une colonne, commandée par le Lieutenant-Colonel VAN HECKE et composée du 4ème Escadron de T.D. et de l'escadron RIVIERE (3e R.S.AR)) et de 4 Sherman doit se porter le plus tôt possible sur le TIBRE pour s'assurer le passage de CASTEL GIUPLILIO en coordination avec le Groupement DE LINARES, le couvrant à droite où l'ennemi est signalé. Le peloton VERCHERIN démarre à 6h.30 avec mission de reconnaître la route et le pont sur le TAVERONE au carrefour 7 de la Via TIBURTINA (N°3), car la route est signalée comme très encombrée et impraticable. VERCHERIN revient à 8 heures : La route est praticable, et la colonne VAN HECKE : démarre à 8h.15 sur l'axe SAN ALESSANDRO - BUFFALOTA - Colle MARIGLIANA. sous la protection d'une avant-garde aux ordres du Capitaine GUTH et constituée par un peloton de reconnaissance (VERCHERIN) 1 peloton de T.D. (MERKLIN) et un peloton de Sherman qui, tardant à se regrouper ne rejoindra pas la colonne. À l'arrivée sur la Nationale N°3 le Colonel DE LINARES demande 2 colonnes :
l'une sur l'axe prévu, l’autre montant droit vers le pont. C'est le peloton BROUSSES qui est poussé sur le nouvel Axe, Il atteint peu de temps après le carrefour 1560, sud COLLE AGNICO ROMANA. Le Sous-Lieutenant CIVET a comme bonds : les carrefours de la route NERMANTANA et OLEOLE. Il doit trouver des Américains au premier bond. À 9h15. ces derniers sont à 2Kms300 du carrefour (un bataillon) et signalent des mouvements douteux.
Près de CIVET l'atmosphère n'est pas bonne. Le Lieutenant DE CHAMPEAUX demande 4 T.D. et revient vers CIVET. Ce dernier est parti, protégé par les Scout-cars. Tout à coup, fusillade à bout portant, et riposte au jugé des scout-cars. On se rend très mal compte de ce qui se passe. La patrouille CIVET est très sérieusement engagée. Les T.D. n'arrivent pas. VERCHERIN s'approche mais il est aussitôt stoppé par des tirs de mitrailleuses et de 31. Le Capitaine RIVIERE survient et propose au Lieutenant DE CHAMPEAUX des Sherman dont deux arrivent, tirent 5 coups : à 11 heures plus de munitions. L'aspirant KELLER arrive avec 2 T.D., C’est trop tard, il ne peut rien faire. Les minens pleuvent ; les 1er et 3ème pelotons du 1er Escadron se replient en voltige à 800 mètres.
À 12 heures, CIVET rentre légèrement blessé, Le Cavalier BOUKARAS a été blessé mortellement. Le Cavalier VIGUIE est resté à 50 mètres des Allemands, CIVET est évacué. Les Américains sont partis à 11h.30.
Le Lieutenant DE CHAMPEAUX se fait couvrir à droite par un élément du 3ème R.S.AR. À 13 heures l'artillerie arrive mais tout réglage s'avère impossible. Le Colonel arrive vers 12h.30 pour coordonner et monter une attaque de chars avec T.D. et 4 Sherman.
L'affaire doit se déclencher à 15h.15 :
1er Peloton du 1er Escadron sur la gauche.
3ème peloton du 1er Escadron à droite, marchant à côté des chars.
Mais l'ennemi décroche vers 15 heures. Le cavalier VIGUIE est retrouvé blessé et est évacué aussitôt.
Plus de nouvelles du Lieutenant BROUSSES depuis 11h.30 ; mais son secteur est calme et l'on s'installe définitivement à 16h.30 au Nord du carrefour St.-ALESSANDRO :
1 Point d'appui à MARIGLIANA (Capitaine GUTH)
1 point d'appui au dessus de la route N°4 (Lt. DE CHAMPEAUX)
1 point d'appui 500 m. Nord de BAFFOLATA (Capitaine RIVIERE).
Ordre est donné de reprendre la progression et d'atteindre le carrefour suivant.
Le départ a lieu dans l'ordre des éléments ci-dessous :
VERCHERIN avec le Capitaine GU'TH est en tête.
Le départ des deux autres éléments ne se fera que lorsque le premier sera arrivé sur la N°4, 2 Kms Ouest de MARCIGLIANA.
VERCHERIN part en tête à 19 heures et retrouve BROUSSES au contact. Les 2 pelotons aidés de T.D. repoussent l'ennemi pas à pas, et à 21 heures VERCHERIN arrive au carrefour de la N°4.
Le contact est pris avec les Sherman U.S. qui se tiennent à proximité de ce carrefour (mais l'abandonnent par la suite). Le Colonel veut absolument occuper MARCIGLIANA. Le Sous-Lieutenant VERCHERIN reçoit l'ordre de s'y porter.
Il part en voiture à 22 heures. Peu après, le Groupement est pris à partie par des tirs provenant de toutes directions : les grenades tombent dans les voitures : VERCHERIN est tué. Un prisonnier fait révéler la présence de nombreux éléments ennemis et d'un char. Les T.D. ripostent faisant de  nombreuses victimes (retrouvées le lendemain). Aprés avoir occupé cette position jusqu'à 23 heures, le Groupement se rétablit au premier carrefour.
Pertes : le cavalier GARCIA, tué ; tandis que les Cavaliers VALENTIN, BOUGHELFAS, DERASSE sont blessés.
 
6 Juin 1944 : Au petit jour, les éléments blindés anglais arrivent et dépassent cette position. Ils emploient la matinée entière pour réduire le carrefour, détruisant un char ennemi.
A notre droite, le 5 Juin, la 1ère D.M.I. a relévé la 3ème D.I.A. Le 1er R.F.M., le 3ème R.S.A.R. et le 3ème Escadron de T.D. SOUDIEUX sont mis à sa disposition. L'ennemi n'a pas décroché et résiste sur la route N°5. VILLA ADRIANA est pris.
Le peloton FRACHON y a appuyé l'attaque de l'infanterie. Le peloton MAGNE est à sa gauche. La route N°5 est atteinte le soir et les T.D. se replient pour la nuit.
 
7 Juin 1944 : Départ du Régiment sur TOREGATA.
 
8 Juin 1944 : Repos et visite de ROME. Le 3e Escadron rejoint le Régiment.
 
9 Juin 1944 : Départ du 4ème Escadron avec la 3ème D.I.A. (8 heures.)
Départ du 3ème Escadron avec la 1ère D.F.L., (15 heures.)
 
LES OPERATIONS AU NORD DE ROME DE 9 au 16 JUIN 1944

9 Juin 1944 : Au matin, le 4ème Escadron quitte son bivouac, traverse ROME et rejoint VETROLA, aux ordres du Groupement du Colonel BONJOUR.
 
10 Juin 1944 : Ce groupement progresse en direction de VALENTANO sur deux axes : à l'ouest route de PIANZANO (Groupement GUYONNECH), à l'est, sur un "tout-terrain", à 1Km de la route (Groupement GASSIAT). Le Groupement GUYONNECH est arrêté par des destructions et de fortes résistances aux lisières sud de PIANZANO. Un T.D. brüle, un autre saute sur une mine. L'aspirant DE ROUSIERS est grièvement blessé.
Pendant ce temps, la progression continue sur l'axe de droite, Un T.D. Déchenille ; un autre a ses moteurs qui ne rendent plus.
Les T.D. sont soumis à un violent tir de barrage ennemi.
L'aspirant DUROS est blessé. Un tir précis des T.D. détruit un char MARK IV au carrefour de VALENTANO. Le soir, le groupement bivouaque et le lendemain la progression continue.
Un groupement blindé est constitué aux ordres du Capitaine GUTH.
Il comprend les 6 derniers T.D. de l'escadron, un escadron de reconnaissance des Spahis et un peloton de Sherman. Il démarre le 11 au matin. et appuie la progression du bataillon PEPONNET.
La route VALENTANO - MARTA est atteinte. Le carrefour et VALENTANO sont occupés. La colonne est arrêtée au carrefour de la route VALENTANO - Route N°74 par de fortes destructions. De nombreuses mines sont relevées. Toutefois la colonne progresse jusqu'aux abords de MONTE MAGNO où elle s'établit en bouchon antichars.
Le Groupement DE GUYONNECHE, durant ce temps. progresse a travers champs le long de la route en direction de LATERA avec le peloton de T.D. MERKLIN qui fera des tirs à vue excellents sur des éléments d'infanterie ennemis. Il est arrêté par de violents tirs d'artillerie et antichars. Un T.D. déchenille.
Le 12, le bouchon antichar établit au pied de la cote de MONTE MAGNO est relevé par des éléments d’infanterie munis de canons antichars. Ces éléments sont bousculés par une contre-attaque. Le bouchon est rétabli par le Lieutenant RENE et ses T.D. LE T.D. du lieutenant RENE saute sur une mine : 2 blessés.
Le 15 au soir, le Capitaine GUTH prend la tête d'une colonne comprenant 2 pelotons de l'Escadron DE CHAMPEAUX, plus les 7 T.D. disponibles de son Unité. Cette colonne progresse vers LATERA et prend contact avec le Bataillon BIE du 7ème R.T.A. établi sur le carrefour route 74, GROTTE DI CASTRO et s'établit en bouchon antichars.
Le 14, la progression reprend avec les éléments du 7ème R.T.A. GRADODI puis GROTTE Di CASTRO sont occupés.
De nombreuses destructions sont contournées ; mines en nombre détectées : bon travail du peloton de pionniers.
La liaison est effectuée par des éléments de reconnaissance.
La mission de la colonne est terminée.

LE 3ème ESCADRON TRAVAILLE AVEC LA D.F.L.
 
Le 9 Juin 1944 : Le 3ème Escadron quitte ROME pour VITERBO, avec le 1er R.T.M.
Après un trajet de 120 Kms, cette bourgade est atteinte à 23h.

10 Juin 1944 : L'escadron se pousse jusqu’à MONTEFTIAS - CONE ; le P.C. du Régiment est à VALENTANO.
 
12 Juin 1944 : Premier jour de résistance ennemie ; quelques pertes : DANGUILHEM et MERONO blessés et évacués.

14 Juin 1944 : Le peloton MAGNE atteint BOLSENA et le peloton FRACHON CASTELGEORGIO.

15 Juin 1944 : L'escadron quitte SAN LORENZO NUOVO pour atteindre AQUAPENDANTE ; et le peloton FRACHON atteint TORRE ALFINA.

16 Juin 1944 : La progression continue sur AQUAPENDANTE, ANTENO et TORICELLI et le peloton MAGNE atteint RADICOFANI, pour être relevé le lendemain par le 8ème Chasseurs ; l'escadron rejoint le Régiment au repos à MARTA (lac de Boisena) où il restera jusqu'à la fin juin.

Du 29 Juin au 24 Juillet 1944 : Séjour à VILLA LITERNO :
“MALARIA-ZONE", 20 kms de Naples : Les 8 premiers jours le Régiment est rattaché à la 1ère D.M.L. Les premiers rapports sont excellents. La 3ème D.I.A. après la prise de SIENNE nous rejoint et nous revenons dans son sein à la satisfaction de tous. Les bruits d'embarquement circulent, confirmés d'ailleurs par le Général DE LATTRE DE TASSIGNY au cours de son inspection du 19.
Chacun pense que notre futur théâtre d'opérations sera la FRANCE. Joie au cœur de tous ; attendons avec impatience le départ. Le 21, Fête de la 3ème D.I.A. et adieux émouvants du Général Juin qui quitte le Commandement du C.E.F. L'aspirant DUROS est décoré de la Médaille Militaire. Le Lieutenant SOUDIEUX, le Sous-Lieutenant CIVET sont décorés de la Croix de guerre avec palme au cours de cette cérémonie.
Le 22 arrive l'ordre préparatoire concernant le déplacement de la 1ère Tranche sur TARENTE.
Cette première tranche comprend :
L'E.M.R. : 7 Officiers
               Le Lieutenant-Colonel VAN HECKE
               Chef d'escadrons DE CARMEJANE
               Capitaine CAMUS
               Lieutenant ARPAJOU
               Lieutenant BRUNEL
               Lieutenant FOURIER
               Sous-Lieutenant BOUSQUET
               Révérend-Père PRÜVOST (Aumônier)
               et 52 hommes.
L'E.H.R. :
               Le Sous-Lieutenant LAFFLY
               Sous-Lieutenant Médecin MEPLAIN
               Sous-Lieutenant KALINOVSKY
               et 47 hommes.
Le 4ème ESCADRON :
               Le Capitaine GUTH
               Lieutenant RENE
               Sous-Lieutenant DE ROCHAMBEAU
               Sous-Lieutenant HACHIN
               Sous-Lieutenant SIGWALT
               et 94 hommes.
Le 2ème Escadron:
               Le Capitaine PLANES
               Lieutenant VIRIOT
               Sous-Lieutenant LEMAIGNAN
               Sous-Lieutenant DAUREL
               Sous-Lieutenant GRISON
               Aspirant BERECIARTUA
              et 94 hommes.

25 Juillet 1944 : Arrivée à 18h30 à TARENTE. Discrimination des véhicules destinés à TARENTE et BRINDISI.
Départ pour le Camp GALWOY et l'Area 37.
Départ à l’aréa 37 de l'E.M.R et E.H.R. et au Camp MYNDES du détachement du Capitaine CAMUS.

31 Juillet 1944 : Départ du 4ème Escadron sur BRINDISI.

1er Aout 1944 : Départ de l'E.M.R. et E.H.R. et Officiers de l'aréa 37 sur BRINDISI. Le 2ème Escadron reste à TARENTE.
 
2 Aout 1944 : À 14 heures embarquement du personnel Officiers et troupe E.M.R., E.H.R. sur le “FORT RICHELIEU". Officier T.Q.M. : sous-Lieutenant KALINOVSKY.
Le 4ème Escadron charge son matériel sur le FORT GASPEREAU.
 
3 Aout 1944 : Journée sur le bateau. Le 4ème Escadron charge toujours. Arrivée du renfort demandé.

4 Aout 1944 : Séjour port BRINDISI.

5 Aout 1944 : Départ de BRINDISI pour TARENTE à 10 heures du FORT GASPEREAU.

6 Aout 1944 : Arrivée à 7h.30 en rade de TARENTE. Séjour à bord. Baignade. Le Colonel est Commandant d'Armes :
A bord :
1 détachement des Transmissions (Capitaine DETLATTRE)
1 détachement du 8ème R.T.S. (Lieutenant VINCENT)
1 détachement Américain.

7 Aout - 10 Aout : Séjour en rade de TARENTE.

10 Aout 1944 : 14 heures : départ du convoi (30 “Liberty” environ).
Le 2ème Escadron et le 4ème Escadron sont certainement dans le convoi. 

11 Aout 1944 : Première journée de haute mer. En vue de l'ETNA (passage à l'Est à 20 heures). Orage des plus violents dans la nuit. Suivons la côte sud de la SICILE filant à droite du Cap BON.

13 Aout 1944 : À 5 heures devant PANTELLARIA. A 12 heures : 8 porte-avions nous doublent. Un important convoi, parti de BIZERTE, nous croise filant vers le Nord. Passons en vue de BIZERTE, 18h.45.

14 Aout 1944 : Mer calme, filons plein Nord, côte ouest SARDAIGNE.

15 Aout 1944 : On apprend à 9 heures le débarquement entre MARSEILLE et NICE. On longe les côtes de la SARDAIGNE et de la CORSE.
Passage vers 19h. en face de BONIFACIO.

16 Aout 1944 : Grenadage de la part des navires d'escorte à l'est à 2 miles. À 14 heures, en vue des côtes de FRANCE (au large du cap CHARAT). À 16h.30 au large de FREJUS et SAINT RAPHAEL. A 17h45 passage devant Ste. MAXIME, A 18h. St. TROPEZ, à 500 mètres, pêcheurs français. A 18h30, un nageur parti de la côte s'approche : c'est le premier Français, il pousse jusqu'au bateau. C’est du délire. “Le premier Francais est à bord..." Questions : "C'est un Parisien..." Photos. Le Commandant du Bord se le fait présenter. Diner avec Officiers, Sous-Officiers. Le Colonel l'invite à s'engager au Régiment : Il accepte sur-le-champ, et à 20h.30 le nageur inconnu est devenu un sous-Officier au béret vert.
À 20 heures 30. cinq Bombardiers allemands viennent nous surprendre. Puissante D.C.A. Aucun dégât, Un avion semble avoir été touché. La nuit est passée au fond du Golfe de SAINT TROPEZ.

17 Aout 1944 : Situation inchangée jusqu à 10 heures, Le débarquement du bateru commence à 14 heures.

18 Aout 1944 :  À 10 heures nous avons des nouvelles des 2ème et 4ème Escadrons. RAS. Tout s'est bien passé, mais le débarquement est très long. Tout le monde piétine, On a hâte de retrouver la terre Française. À 10 heures le Colonel descend. Le déchargement s'accélère. Les Officiers descendent. Le bivouac du 7ème R.C.A. se trouve à 2 Kms Sud de GRIMAUD.
On récupére les malades, le renfort de 82 hommes, et on rejoint le bivouac. À 23 heures le premier T.D. arrive.
 
19 Aout 1944 : Messe d'action de grâces à COGOLIN, Visite des Chefs des C.J.F. de PUGET VILLE à 15h. ; conférence avec le Lt.-Colonel VAN HECKE chez le Général DE LATTRE DE TASSIGNY. À 15 heures le peloton SIGWALT du 4ème Escadron part pour PUGET VILLE à la disposition du Colonel BONJOUR.
Reconnaissance nouvelle zône de stationnement du Régiment vers PUGET par le Commandant DE CARMEJANE. Déchargement toujours très lent : 6 T.D. seulement à 16h.

20 Aout 1944 : Dans la nuit le déchargement s'accélère et à 9 heures la quasi-totalité du Régiment (personnel, matériel) est débarquée. À 9h.30 le Régiment fait mouvement sur PUGET VILLE. A 14 heures ordre arrive de poursuivre sur SIGNES Et LE CAMP. En arrivant au Camp, 18 heures, ordre du Colonel BONJOUR de pousser jusqu'au BAUSSET.
 

Campagne de France

LES OPERATIONS SUR TOULON ET MARSEILLE

1. - LE SOUS-GROUPEMENT VAN HECKE OCCUPE BANDOL ET OBTIENT LA REDDITION
DES FORTS DE LA PRESQU'ILE OUEST DE TOULON
 

21 Aout 1944 :  A 1h30 du matin arrive un ordre d'opéraiions du Colonel BONJOUR.
Deux groupements sont constitués.
A) - Le premier aux Ordres du Commandant MAUCHE du 3ème R.S.A.R. avec le 4ème Escadron de T.D. doit marcher sur TOULON par Ste. ANNE.
B) - Le sécond aux ordres du Lieutenant-Colonel VAN HECKE avec le 2ème Escadron de T.D. et un escadron de reconnaissance réduit du 2ème RS.AR. doit marcher sur Bandol (Région Ouest de TOULON).
A 9 heures 30 le détachement VAN HECKE est dans BANDOL. Il a été arrêté par une grosse destruction à hauteur du viaduc, Accueil délirant de la population où le Colonel VAN HECKE accompagné du Président des F.F.I. est chaleureusement acclamé.
Photos. Fleurs. Drapeaux. Sourires de jeunes filles. Tout s'annonce bien, Mais à 10h.30 les batteries allemandes de la pointe de LA CRYDE et de SIX-FOURS tirent sur le viaduc de BANDOL. Blessés et morts au Génie et à l'artillerie. Au 7ème R.C.A. le Maréchal des Logis VIOLON Roger est blessé par mine. Le sous-Lieutenant DAUREL, les cavaliers OLIVES, DJABALLI sont blessés par éclats. Tout l'après-midi, le bombardement continue.
A 17 heures, faisons 2 prisonniers. À 18 heures, mise en déroute d'un détachement allemand en fuite en direction de l'ouest. A 19 heures le P.C. se replie sur la Station électrique à 1Km Nord de BANDOL. A 21 heures dans un accident de Jeep, sont blessés : le Sous-Lieutenant Médecin MEPLAIN, le Sous-Lieutenant BOUSQUET et le cavalier MARTINEZ. Nuit calme, cependant les bombardements ont continué dans la région de BANDOL.

22 Aout 1944 : Au matin, on apprend la mort du Maréchal des Logis MAGNIEN et du cavalier SIMONI du 4ème Escadron.
À 10h.30, le P.C. du Colonel est violemment pris à partie par l'artillerie ennemie de gros calibre. Le tir est dense et précis : durée : plus d’une heure. Huit hommes sont blessés : brigadiers et cavaliers MIKALEFF, RABAH, SOLIVERES, PICO, PARRA, TERRACOL, MARIN, FATANI : ces deux derniers très grièvement. Les pertes en matériel sont aussi sévères : 1 Command-car des Transmissions (par incendie), 1 scout-car, 1 half-track sérieusement endommagés : une moto et un T.D. du 2ème Escadron. Tous les bâtiments de la station sans exception ont leur coup au but. Le P.C. se replie quelques 400 mètres en retrait, à l'abri des vues de l'observatoire de “Gros Cerveau”.
Le peloton LEMAIGNAN parvient à LA CIOTAT ; il y sera renforcé pour la nuit par le peloton CIVET qui débarque à peine.
Vers 18h.30 ; un Sous-Lieutenant allemand vient, en parlementaire, négocier la reddition de la garnison du Fort de PIPAUDON.
Rendez-vous est fixé pour le lendemain matin à SANARY. À 19 heures une section du 3ème R.T.A. commandée par le Sous-Lieutenant CATTANIO est mis à la disposition du 7ème R.C.A.
Nuit calme.

25 Août 1944 : Le Colonel se rend à SANARY à la recherche de l'officier allemand plénipotentiaire de la veille. Une patrouille du 2ème R.S.A. et la section du 3ème R.T.A. assurent la sûreté.
À 10 heures sa Section arrive à SANARY. La colonne auto et hippo allemande déjà constituée se rend au colonel comme convenu.

24 Aout 1944 : À 14 heures, toujours par l'intermédiaire d'un civil Suisse M. W. MERHLETHALER, un Sous-officier allemand vient en parlementaire de la part du Lieutenant de Vaisseau qui commande le Fort de la CRYDE, désireux de se rendre. Les conditions sont fixées. À 18 heures le Lieutenant de Vaisseau rencontre le Colonel à SANARY et l'accord est conclu. À 20 heures Jes munitions et les camions allemands sautent. À 21 heures la colonne de prisonniers arrive : 1 officier et 120 hommes : puis on étudie, les conditions de la reddition du gros ouvrage des SIX-FOURS. Le peloton CIVET revient de LA CIOTAT, tandis que le peloton LEMAIGNAN est mis à la disposition des Tabors pour attaquer MARSEILLE.

25 Aout 1944 : À 10 heures, “un Sous-Lieutenant Allemand” vient négocier la reddition des ouvrages des SIX-FOURS, pointe Nègre et environs. L'accord est conclu pour le 26, 12 heures.
Le Commandant DE CARMEJANE sera l'hôte du fort des SIX-FOURS pendant 24 heures. Le 4ème Escadron qui a combattu sans arrêt dans TOULON depuis le 21 est remis à la disposition du Colonel et se regroupe au BAUSSET.

26 Aout 1944 : 4 heures : 1 peloton du 2ème R.S.A. et un peloton de reconnaissance du 7ème R.C.A. installés en surveillance pour la nuit, au sud du PLAN et vers les débouchés de CALVEY et de PANNINE RAPPE, surprennent un détachement ennemi en armes qui essaie de forcer le barrage. Un combat violent et rapide s'engage et a pour résultats chez l'ennemi, une vingtaine de tués et 32 prisonniers ; ces prisonniers déclarent qu'ils faisaint partie d'un détachement de 76 hommes tentant de gagner la région Nord de MARSEILLE.
8 heures : Le sous-Groupement VAN HECKE reçoit l'ordre de rejoindre le Groupement BONJOUR dans la région Nord-Est de MARSEILLE.
L'escadron du 2ème R.S.A.R. doit rejoindre son Régiment.
De 8 à 11 heures : Le personnel nécessaire à l’escorte des prionniers se rend aux SIX-FOURS et au BRICAILLON : 17 officiers et 600 hommes constituant les garnisons de ces ouvrages sont amenés.
Il est impossible de s'occuper des autres ouvrages prêts à se rendre.
La 9ème D.I.C. tient absolument à attaquer.
Cette attaque devait partie à midi et il a été obtenu à grand peine qu'elle soit reportée à 15 heures.
À 16 heures : L'escadron du 2ème R.S.A.R. fait mouvement pour rejoindre son Régiment.  
Les pertes du Régiment ont été minimes : 1 tué - 11 blessés - 1 dodge radio - une motocyclette détruite et quelques véhicules détèriorés. Mais les résultats obtenus sont des plus importants :
17 officiers - 1094 hommes - 50 chevaux - 25 voitures hippo - 11 voitures Auto - 5 cuisines roulantes.


2. - LE SOUS-GROUPEMENT MAUCHE et le 4e ESCADRON FORCENT LES DEFENSES SUD ET CENTRE DE OLLIOULES ET TOULON

Le 21 une colonne blindée se forme aux ordres du Chef d'Escadron MAUCHE du 3e R.S.A.R.
Elle comprend 3 Escadrons de Spahis et le 4e Escadron de T.D. moins le groupe MERKLIN qui s'établit en bouchon anti-chars à l'entrée des gorges d'OLLIOULES : Cette colonne progresse en direction Ouest et atteint par des chemins de montagne le village d'EVENOS et les abords du Fort de PIPAUDON. Les T.D. du peloton ROCHAMBEAU, peloton de tête, réduisent le fort au silence, grâce à l'action décisive du Maréchal-des-Logis MAGNIEN qui payera de sa vie la brillante action de son T.D. L'urgence de la mission de la colonne blindée qui est l'occupation du centre de la ville de TOULON ne permet pas de s'attarder et de prendre le fort. Le col du Corps de Garde est atteint et toute la colonne s'engouffre sur TOULON par la route de POMETS, en dépit d'une violente réaction d'artillerie et des tirs d'armes automatiques provenant de la région des Moulins et de la cote 162,1.
Deux compagnies du Btn de Choc (Capitaines LEFORT et CARBONNIER) accompagnent cette progression. La liaison est faite avec le Bataillon de ROQUIGNY du 3ème RT.A. qui tient la région de l'usine Hydro-Electrique et des quatre-Chemins. Les 2 T.D. de tête de ROCHAMBEAU continuent la progression et occupent le carrefour des routes avec une Compagnie du Bataillon de Choc, détruisant 1 canon antichars, 4 camions chargés de troupes (avec leurs occupants), 5 mitrailleuses sous casemates, et neutralisent une batterie allemande.
Pendant ce temps un autre élément blindé composé de 2 T.D du Peloton SIGWALT et d'éléments de Spahis occupent le région de l'oratoire et de l'Hôpital Militaire. Ce groupe parvient à s'incruster dans ce faubourg, précédent les éléments à pied d'une demi-heure, malgré les violents tirs de PANZERFAUST, de grenades, de mitrailleuses et d'artillerie. Résultats au compte des T.D. : 1 camion de transport de troupes, 2 mitrailleuses sous casemates, 6 prisonniers. Les éléments d'Infanterie arrivent : la progression continue et tous ces éléments réussissent à arrêter une contre-attaque ennemie menée par un Bataillon descendu des Arênes et ayant comme mission de réoccuper les carrefour des routes et les 4-Chemins. Deux armes antichars sont neutralisées. Une reste entre nos mains ; 3 prisonniers sont faits par le Maréchal des-Logis BAUDINIERE qui est blessé par grenade. Le point d'appui est organisé pour la nuit face aux Arènes.
Une patrouille est constituée dans la soirée aux ordres du S/Lieutenant de ROCHAMBEAU avec la Compagnie ALLAND retranchée dans l'USINE HYDRO-ELECTRIQUE.
Pendant ce temps le Lieutenant RENE avec 2 T.D. réduit différentes résistances sur la cote 161,2 et les versants Ouest des Moulins.
Toute la région occupée par les blindés est violemment prise à partie par des tirs de gros calibre provenant des forts, notamment du MALBOUSQUET dont la position-clef permet l'observation facile de tous les mouvements de véhicules dans la ville et dans ses abords.
Néanmoins tous les points occupés par les blindés organisés en P.A, tiendront pendant la nuit.
Les T.D. du S/Lt. LAFEECHE restés au Col du Corps de Garde retournent devant le fort de PIPAUDON réoccupé, et réussissent plusieurs coups d’embrasure. Le fort ne réagit plus.
Le groupe MERKLIN, toujours en bouchon dans les gorges d'OLLIOULES est attaqué par une colonne venant de TOULON.
Sous les tirs conjugués des 2 T.D. et des 2 M 5, quinze véhicules sont incendiés et les occupants massacrés à coup de canon. Les rescapés, 1 Officier et 10 hommes sont faits prisonniers. Cette action déclenche un violent tir d'artillerie, mais le bouchon tient toujours : le groupe continue de neutraliser toutes les positions de tir du fort de PIPAUDON.
Le 22 au matin, les T.D. Du peloton de ROCHAMBEAU, poursuivent leur progression ayec les éléments du bataillon de Choc et réussissent à s'établir place du Colonel BONNIER (lieu dit Place d'ESPAGNE) qui commande les rues conduisant à l'Arsenal Maritime.
L'ennemi pressé sur sa droite, essaie d'organiser des sorties en force vers cette place. Tous les mouvements sont signalés par radio et sous l'action jumelée de l'artillerie et des T.D., toutes les sorties se terminent par un massacre, À l'actif des T.D. : 1 mitrailleuse en position dans les immeubles et un blockhaus contenant 2 armes antichars, 1 char et 4 camions de troupes incendiés.
Les patrouilles de T.D. circulent constamment entre cette place et le carrefour des routes, interdisent toute infiltration. L'une d'elles sous les ordres du S/Lieutenant DE ROCHAMBEAU, effectue la liaison avec le P.C. SIGWALT à l'ORATOIRE et essaie de progresser sur OLLIOULES.
Elle est stoppée par de violents tirs antichars dont il est impossible de déterminer l'origine étant donné “l'inextricable fouillis” d'arbres, de maisons et de coupures de terrain qui caractérisent ce faubourg.
Malgré les risques énormes que présentent ces combats de rues pour nos T.D. aucune perte à signaler.
Le peloton SIGWALT tient toujours, devant les Arènes, malgré un bombardement incessant des batteries lourdes installées dans le fort et de violents tirs de mortiers.
Dans l'après-midi une action blindée est montée pour réduire le P.A. ennemi installé près des Moulins de la POUDRIERE : elle est aux ordres du Capitaine JOURNAUX (avec 2 M 5) et du S/Lt. LAFLECHE (avec 2 M 10) ; elle s'engage par le carrefour des routes, atteint l'usine Hydro-électrique et progresse Sud-Nord. Elle est appuyée par les feux de 2 T.D. (Lieutenant RENE) installés au Nord du carrefour des 4-Chemins.
Le T.D. de tête arrive à proximité d'une école, enfonce l'ouverture à coups de canon et permet la prise de 100 prisonniers. Continuant leur  progression, les T.D. réussissent à s'infiltrer face à la poudrière, malgré de violents tirs d'interdiction et des barrages de mines.
Le passage est reconnu à pied, par le S/Lt LAFLECHE, malgré les armes automatiques tirant à bout portant. La progression est appuyée efficacement par les tirs du Lt. RENE (qui détruisent 4 casemates). Le TD. de tête arrive en position de tir, face à l'entrée d'une caverne : il tire et enflamme un H 39. Presque tous les occupants de la caverne crament.
Les autres se rendent aux Tirailleurs descendus des montagnes de DARDENNES. Le T.D. détruit également un affût auto-moteur quadruple, de D.C.A.
Les T.D. Restés en bouchon dans les gorges d'OLLIOULES avaient dès le matin déclenché un violent tir ajusté sur le fort de PIPAUDON dont la garnison se rend le soir à un élément des Spahis (150 prisonniers).
Le 25 au matin, les éléments retranchés dans l'Arsenal essayent de  sortir : toutes les tentatives sont stoppées impitoyablement par les T.D. DE ROCHAMBEAU qui mettent en flamme deux autres camions chargés de troupes, tuant tous les occupants.
Le P.A. SIGWALT est toujours face aux Arènes.
Dans l'après-midi une colonne blindée menée par la Compagnie de Choc du Capitaine LEFORT : 2 T.D. et 2 M 5 aux ordres du Lieutenant RENE, va tenter de s'infiltrer dans la ville. Elle quitte le carrefour. Mais est arrêtée en pleine ville (Avenue St.-ROCH - Hopital Civil) par de violents tirs ajustés de 88 venant de MALBOUSQUET et des tirs de gros calibre ; un blockhaus tirant dans l'axe Ouest-Est est reconnu à pied en dépit des tirs de mitrailleuses par le Chef de char Maréchal-des-Logis AMBROSINI qui le fait sauter avec son T.D.
Le Lieuterant RENE réussit néammoins à passer son char de tête puis un char léger et une section de tirailleurs du Bataillon DE ROCQUIGNY.
Le reste de la colonne ne peut suivre. Ce petit élément arrive Place de la Liberté où règne la plus parfaite confusion. Pris à partie par les blockhaus défendant l'entrée de l'Arsenal. Il détruit successivement plusieurs mitrailleuses et fait sauter l'ouvrage, prenant d'enfilade toute la Rue Anatole-Françe. Mais le char léger est en panne d'essence.
La situation est assez tragique. RENE envoie immédiatement des éléments à pied de la Compagnie de Choc. qui arrivent en même temps que 2 AM. Des divisions venant de l'Est. La Place de la Liberté est tenue et le Lieutenant RENE hisse les couleurs sur l'immeuble de la Subdivison ainsi que le fanion de la D.I.A.
Grâce au cran et à l'initiative des T.D. Une liaison est établie avec les éléments venant de l'Est. Pendant ce temps les éléments à pied : Tirailleurs, Compagnie de Choc, F.F.I. font plus de 800 prisonniers dont de nombreux Officiers et réduisent l'Arsenal de Terre. Le bouchon blindé installé dans les Gorges d'OLLIOULES,réussit à progresser avec les éléments de reconnaissance du Capitaine DE QUENNETIN. Les T.D. parviennent à forcer un passage miné et liant leur action à celle des chars légers, détruisent 6 camions et 1 auto-moteur. La route d'OLLIOULES est ouverte.
Le 24 au petit jour, le Capitaine GUTH tente avec le Lieutenant RENE une liaison avec les M 10 du S/Lt. LAFLECHE. Malgré les tirs d'interdiction ennemis et les coups de 88 du fort de MALBOUSQUET qui tient toujours. nous parvenons à établir un itinéraire par la voie ferrée par lequel s'engouffrent tous les véhicules.
À 10 heures la liaison est faite avec le Lieutenant RENE, le Capitaine LEFORT et les premiers éléments de la 9ème D.I.C. et de la 1ère D.F.L. Peu après le Général DE LATTRE DE TASSIGNY et le Ministre de la GUERRE empruntent notre itinéraire, arrivent à la Subdivision et nous félicitent chaleureusement : “VIVE LE 7ème R.C.A.".
Le S/Lt DE ROCHAMBEAU n'est pas resté inactif. Les Allemands tentent toujours de s'échapper de l'Arsenal de Mer. A l'actif des T.D., 1 obusier de 75 de marque Italienne, 1 75 Pack Allemand qui sera mis en batterie par nos soins, 1 fourgon de parc et 4 chevaux.
Les Sénégalais arrivent et dans la soirée toutes les positions occupées par nos éléments sont enfin largement étayées par des Tirailleurs.
Le 25, nous nous regroupons et le soir revenons nous établir à proximité du BEAUSSET.
Les pertes sont relativement minimes : pour les résultats obtenus : 
2 Tués - 5 Blessés - 1 voiture incendiée - 1 voiture détruite.
2 CHARS
1 AUTOMOTEUR
1 D.C.A. QUADRUPLE
4 ARMES ANTICHARS
17 CASEMATES
1 OBUSIER DE 75
1 FOURGON
4 CHEVAUX
1.000 PRISONNIERS
qui sont faits en collaboration des Spahis, Tirailleurs et Compagnie de Choc.

3. -  LE 2e ESCADRON PARTICIPE À L'ATTAQUE SUR MARSEILLE

25 Août 1944 : Le peloton LEMAIGNAN fait mouvement à 5 heures du matin, direction MARSEILLE.
Passage par SEYRESTE, LA BEDOULE. Le Col de la GINESTE, où l'équipage du Half-track de Commandement fait 9 prisonniers et arrive au REDON où, en collaboration des Goumiers, une attaque est déclenchée.
Les pelotons VIRIOT et DAUREL:sous le Commandement du Capitaine PLANES font mouvement sur les Quatre Saisons où ils sont à la disposition du Capitaine GUYONNECH du 3e R.S.A.R.
Pendant ce temps, au cours de l'attaque dans la matinée, destruction par le peloton LEMAIGNAN d’une maison tenue par les Allemands dans un Chateau du REDON.
L'après-midi, vers 17 heures à MAZARGUES, tir sur un "Château" servant d'observatoire à l'ennemi. Dégâts importants : quelques Allemands parviennent à s'enfuir. 
Mouvement des pelotons VIRIOT et DAUREL (toujours sous le Commandement du Capitaine PLANES et à la disposition des Spahis), en direction de CAMOINS-LES-BAINS.
Le P.C. du Capitaine est installé à la ROSE : les T.D. sont mis en position et regroupés le soir.
Le peloton LEMAIGNAN part à 5h.30 du matin et va s installer au rond-point du PRADO à MARSEILLE. L'après-midi il prend position sur le PRADO, à l'entrée de la Corniche.

27 Août 1944 : “DESTROYERS CONTRE SOUS-MARIN“
LEMAIGNAN reste sur ses positions.
A 6h. du matin les pelotons VIRIOT et DAUREL et un Bataillon du 7e R.T.A. font mouvement sur la VISTE. Vers midi un renseignement les avertit de la présence d'un sous-marin ennemi dans le port. 
Le groupe LOPEZ va s'installer dans le parc d'un “Château" et en présence des Officiers des Spahis, sous la direction du S/Lt DAUREL, un tir à perforants-explosifs est déclenché sur le sous-marin, où des points d'impact sontbservés.
Vers 16h.30 le P.C. et. les pelotons vont s'installer dans le grand Parc du “Château des Lions", à SAINT JOSEPH.
À 20 h. le S/Lt DAUREL parti en mission rend compte au Capitaine et au Colonel DE LINARES, que le sous-marin est toujours à quai.

27 - 31 Août 1944 : Le Régiment-se regroupe dans la Région de MARSEILLE - AIX.

Le 27, 8h., départ du 4e Escadron, E.M.R. E.H.R., 1er Escadron, sur CAMOINS-LES-BAINS (banlieue Est de MARSEILLE).
Arrivée sans incident. P.C. à Camoins les Bains, À 9h. l'ordre de cesser le feu à MARSEILLE arrive : C'est la reddition du port et la libération de la ville.

29 Août 1944 : Le Régiment participe au “défilé des Troupes” dans MARSEILLE.
À 20h. le 2e Escadron est mis à la disposition du Colonel BONJOUR et se met en route sur GRENOBLE et le JURA.

30 Août 1944 : “TE DEUM" à Notre-Dame de la Garde ; départ à 14h. pour GREASQUE (Région d'AIX) où la Division se regroupe en vue d'un départ proche.

31 Août 1944 : Repos à GREASQUE.

LES OPERATIONS DE TARENTAISE

“LE GROUPEMENT VAN HECKE ET LES AFFAIRES DE
BOURG-SAINT-MAURICE et du PETIT SAINT BERNARD
 
Parti le 3 Septembre matin de la Région de SAINT PIERRE D'ALBIGNY, le Groupement arrivé dans la Région AIME - BOURG SAINT MAURICE dans le courant de la journée.
L'ennemi occupe la rive Nord de l'ISERE à partir de BOURG St MAURICE et les hauteurs dominant cette vallée (COMBOTTIER, pentes vers le Col du Petit Saint Bernard). Son effectif est faible (1.000 à 1.500 environ), et son ravitaillement précaire. Il serait prêt à céder dès l'attaque des troupes régulières.
Les F.F.I. occupent BOURG SAINT MAURICE, le CHATELARD de l'Est, les hauteurs, et observatoires dominant la vallée au Sud de l'IISERE et barrant la vallée de l'ISERE du côté de SAINT FONT TARENTAISE et VILERE.
En conséquence malgré la faiblesse des moyens, la précarité des ravitaillements en carburants et munitions et les difficultés de liaison radio entre les différents éléments du Groupement, il est décidé de pousser hardiment dès le 4 au matin, en direction générale du Col, le Bataillon CONVERT à l'Est, les F.F.I à l'Ouest (sur le COMBOTTIER, la forêt de MASSELARD et le passage du RETOUR).
La mise en place des différents éléments s'effectue en fin de soirée ; de 4 à 6h., l'Infanterie appuyée par la C.C.E et une batierie de 155 du 67e R.A. débouche des rives Nord de l'Isère en direction de l'Ouest de VILLARS et à l'Est de la Chapelle SAINT-MICHEL.
Dès 8h. l'attaque est stoppée par de fortes résistances à SEEZ, à VILLARS, à CHATELARD, à la Chapelle SAINT MICHEL et sur les pentes au Nord de ces points, ainsi que sur celles du COMBOTTIER.
Les F.F.I. n'ont pu prendre pied sur ces crêtes à l'Ouest : Par contre, à l'Est, ils n'ont trouvé presque personne et garnissent les crêtes de “LA ROCHE" au passage du RETOUR.
Il faut enlever SEEZ qui est la clef de la vallée, Une attaque est montée, débouche à 15h. et réussit pleinement en dépit d'une vive résistance et permet ainsi de mettre la main sur VILLERS-DESSUS. (60 prisonniers dont 1 Officier.)
Il résulte des interrogatoires que l'ennemi, ce même jour se préparait à attaquer et à reprendre BOURG SAINT MAURICE.
Les forces en face de nous s'élèvent à environ : 1 Batterie de 105 1 à 2 Batteries de 77 ou de 88 de montagne de nombreuses mitrailleuses lourdes et légères et des mortiers. 
Par contre peu de munitions de mortier et d'artillerie.
Etant donné l'avantage de la position ennemie, il n’est plus question, en raison des faibles moyens de la colonne et l'incertitude des ravitaillements essence et munitions, d'espérer conquérir le Col.
Il faut se borner dans les jours suivants à maintenir les positions et à empêcher tout retour offensif ennemi (d'ailleurs assez improbable). Au cours des journées des 5, 6, 7, 8, nous occupons, grâce à de petites opérations de détail et à l'appui très efficace artillerie-T.D., les parties au Nord du BELVEDERE, à la “GALLET", le Belvédère, la Chapelle Saint Michel et le Châtelard. Le Combotier est occupé jusqu'au Courbettes du bas par les F.F.I. ceux-ci continuent à garnir efficacement les crêtes Est du dispositif. Le 8, ils tentent une action sur le Col. De la Forche, mais trouvant une organisation solide, se replient avec des pertes sensibles et demeurent en surveillance sur ce Col.
Au centre les F.F.I. tiennent également la zone comprise entre le  Belvédère et le Châtelard en passant par le Sud de la Rosine.
Enfin, sont envoyés de la 3e D.I.A. :
1° - un escadron du 3e R.S.M.R. (installé entre Victoire et St. Fon) avec la double mission de boucher la vallée en direction du Val-d'Isère et d'appuyer l'Infanterie et les F.E.I., à l'Est du dispositif.
2° - Une batterie de 155 Médium et une batterie de 105 du 63e R.A.
Le 9, la situation est demeurée inchangée. La résistance Allemande s'avère de plus en plus solide à mesure que l'on monte, il est avéré que l'ennemi tiendra le Col, coûte que coûte. 
Enfin à signaler :
- Les tirailleurs en tenue d'été souffrent du froid très vif dans la montagne.
- Pas de relève possible.
- Les liaisons-radio avec les points situés dans la montagne, sont difficiles.
- Le ravitaillement en essence et en munitions artillerie qui s'est légèrement amélioré a été critique au cours des 3 premiers Jours.
— Les F.F.I. sont corrects, certaines Unités se battent même trop bien, mais ils ne peuvent être considérés que comme guérillas.
Les pertes pour le 7ème R.C.A. sont :
            1 tué (Officier)
            1 Blessé.
 

LES OPERATIONS DANS LE JURA et le DOUBS
1 - 15 SEPTEMBRE

1 - “LE 4e ESCADRON CONTINUE A FAIRE LE CHAR ET L'ANTI-CHARS"

Le 1er Septembre l'Escadron quitte la Région de MARSEILLE et se porte très rapidement dans la Région de SAINT PIERRE D'ALBIGNY où il arrive le 2 au soir : Les T.D. ont beaucoup souffert de cette randonnée et leur état les handicape fortement dans les actions où ils sont engagés. Les trains de roulement notamment ont beaucoup souffert. L'Unité est scindée en deux éléments. Le peloton RENE est affecté à la colonne blindée VAN HECKE qui doit refouler l'ennemi sur le Col du Petit Saint Bernard. Le reste de l'Escadron, plus le peloton CIVET est mis en route sur le JURA.
Cette dernière colonne atteint GEX le 5, au soir. Elle est sous les ordres du Lieutenant-Colonel GOUTARD du 3e R.T.A., comprenant en outre des éléments à pied de ce Régiment, un peloton du 3e R.S.A. et de l'Artillerie de 105.
Le peloton CIVET est déjà en pleine opération. Il effectue dans la journée du 3 plusieurs opérations de découverte aux environs des ROUSSES. Le 4, le Col de la FAUCILLE est atteint par les T.D. qui font l'admiration du Poste Suisse. Le Général GUIZAN Commandant en Chef des Troupes Helvétiques nous rend visite. La colonne démarre et atteint les rives du Lac de St. Point après la prise de MOUTHE.
L'attaque de PONTARLIER est montée. Les renseignements recueillis par le Lieutenant RANCON du 3e RT.A. menant une patrouille audacieuse, ainsi que les F.F.I. situent exactement les défenses ennemies : un solide barrage est établi sur la Cluse ; les forts persistent à tenir. L'Infanterie s'infiltre par les bois. Une colonne blindée est formée et part au petit jour aborder PONTARLIER par le Sud : L'opération réussit admirablement. La gare est occupée rapidement.
Quelques-coups de 76,2 réduisent la garnison de la Kommandantur. Un Pack 25 est pris. Nombreux prisonniers.
Pendant ce temps le peloton DE ROCHAMBEAU prend à partie la caserne des Gardes-Mobiles solidement tenue par l'ennemi, et en réduit la garnison forte de 200 hommes. Deux cavaliers sont légèrement blessés par balles explosives. Le barrage de la Cluse est pris à revers et à midi la ville est complètement libérée.
Dans l'après-midi la colonne repart en direction de BEAUME LES DAMES pour dégager le 4e R.T.T. et prend position le soir dévant là ville. Le lendemain une action est montée en direction de CLERVAL. Les T.D. sont aux ordres du Commandant CERUTTI du 4e R.T.T. et du Capitaine DE QUENNETIN du 3e R.S.A.R. CROSEY LE PETIT est occupé.
Le peloton DE ROCHAMBEAU en surveillance sur CLERVAL arrête de ses tirs une colonne ennemie. Deux autos mitrailleuses crament. Le carrefour de FERRIERES est occupé et le peloton SIGWALT stoppe une contre-attaque blindée ennemie venant de GLAINANS, capturant une auto-mitrailleuse américaine dont l'équipage allemand était revêtu de tenues américaines. Le soir, la Colonne s'établit sur ce carrefour et est violemment prise à partie par un tir de 105 automoteur, les infiltrations d'Infanterie ennemie sont stoppées. Cinq blessés au peloton CIVET dont deux graves.
Le 7 une patrouille blindée menée par le S/Lt DE ROCHAMBEAU pénètre dans GLAINANS.
Ce village fortement tenu résiste. Un char léger flambe. Le soir, nouvelle et puissante concentration d'artillerie de gros calibre suivie d'une attaque menée par deux compagnies ennemies.
La position est maintenue : des pertes sévères sont infligées à l'ennemi dont les cadavres jonchent les bois.
Le 8, les-pelotons DE ROCHAMBEAU et CIVET repartent pour SAINT-HIPPOLYTE à la disposition du 3e R.T.A. Ils sont attaqués en cours de route à VALONNE par un violent tir de mortiers. Un tué, 4 blessés dont le S/Lt. DUROS.
Le 9, les éléments blindés de reconnaissance de la 9e D.I.C. (R.I.C.M.) relèvent les éléments du 3e R.S.A.R.: Les T.D. sont à la disposition du R.I.C.M. Une action est montée sur TOURNEDOZ.
Lé 10, sur LANTHENANS, HEMONDANS et GOUX. Un canon, de 37 et un de 25 sont détruits. Le 11, VILLARS-sur-ECOT est attaqué. Un T.D. est atteint par un 105 automoteur. Trois blessés, trois tués. La colonne s'établit à GOUX, avec des antennes blindées sur tous les axes. Le village est constamment pris à partie par des tirs ajustés d’automoteur de 105 et de 155. Mais l'ennemi n'attaque plus.
Le 13, les pelotons de T.D. sont relevés par des éléments du R.C.C.C.
Pendant ce temps, le peloton RENE participe à l'attaque de la vallée du Petit-Saint-Bernard.
L'ennemi est stoppé.
Les pertes sont :
      4 tués
     11 Blessés.
Les résultats obtenus sont :
      2 canons antichars détruits
      1 canon antichars capturé
      3 Auto-blindées détruites
   150 prisonniers sont faits exclusivement par les équipages des T.D.

2 - “LE 2e ESCADRON SE FAIT REMARQUER À LANDRESSE et PONT-DE-ROIDE"

29 Aout 1944 : Mis à la disposition du Colonel BONJOUR du 3e R.S.A.R., l'Escadron part à 20h.30 de SAINT JOSEPH. Il passe la DURANCE au PONT MIRABEAU, Le 30, il traverse les villes de MANOSQUE, SISTERON, fait étape à ASPRES-sur-BUECH. Le lendemain par le Col de la Croix Haute, Monestier-de-Clermont. Le Vif, arrivée à GRENOBLE où, au lieu de se diriger sur les Echelles, le Capitaine reçoit l'ordre de, se porter à MONT-MELIAN. Cantonnement le 31 Août à FRANCIN. Le lendemain dans l'après-midi, l'Escadron se dirige sur SAINT-PIERRE-D'ALBIGNY où il arrive le soir à 21 heures et où il passe la nuit.
Le 2 Septembre, départ pour NANTUA, par CHAMBERY, AIX LES BAINS, SEYSSEL où les éléments légers traversent le
Rhône, Les chars traversent le Rhône à RUFFIEU.
L'Escadron arrive à NANTUA le soir à 22h30, repart le lendemain 3, pour OYONNAX, SAINT CLAUDE où il arrive à
midi.

4 Septembre 1944 : Le peloton VIRIOT part en direction de NODS où 1l arrive à 22h.30. Accrochage avec une forte patrouille allemande. L’ennemi laisse sur ie terrain : 4 camions, 1 voiture légère, un side-car et une vingtaine de morts.

5 Septembre 1944 : Le reste de l'Escadron part pour OUHANS, où il arrive à 16h.
Le peloton VIRIOT engage le combat avec des chars allemands à ETELANS, qui rompent le contact. Le Maréchal-des-Logis SICARD René est tué par un obus de plein fouet.

6 Septembre 1944 : Départ  9h.
Le peloton DAUREL, à LANDRESSE, prend part à la capture d'un Général Allemand, de plusieurs centaines d'hommes et d'un grand nombre de véhicules. Arrivée à 20h. à SANCEY le GRAND.
Le peloton est engagé à VILLARS-SOUS-DAMPJOUX.

7 Septembre 1944 : Départ sur MONTECHAUX.
À VILLARS-SOUS-DAMPJOUX, les T.D. DAUREL sont pris au passage sauf un qui reste aux ordres du S/Lt LEMAIGNAN.
Le char du Brigadier-Chef CANETTI François détruit dans le village de PONT DE ROIDE un char Allemand (Panther), un P.Z.K.W. 4, et une voiture blindée.

8 - 9 Septembre 1944 : L'Escadron est mis à la disposition du 3e R.T.A.
Mouvement sur CHAMESOL. Deux chars sous le Commandement du S/Lt. BERRECIARTUA, restent à NOIRE-FONTAINE en position antichars. Deux autres chars sous le Commandement de l'Adjudant-Chef DE VILLEPIN sont à PIERREFONTAINE.

12 Septembre 1944 : A la disposition du 4e R.T.T.
Attaque et prise du village de PONT-DE-ROIDE. Le Maréchal-des-Logis ROLLAND Lucien s'habille “en civil"
et va recueillir des renseignements au sein de l'ennemi. Le Maréchal-des-Logis LOPEZ Emile prend une très large part à la prise du village, est grièvement blessé à la jambe. Le Brigadier-Chef COOK est atteint d'un éclat d'obus au bras. Durant ce temps, les chars de PIERREFONTAINE se portent à NUTECHAUX et attaquent au canon les défenses ennemies d'ECURSEY.

"OÙ LE COURAGE ET LA TEMERITE DU MARECHAL-DES-LOGIS ROLLAND LUI PERMETTENT LA PRISE DU VILLAGE DE PONT-DE-ROIDE".

La première partie de l'attaque du village s'est bien passé. La Compagnie que nous appuyions de nos chars, est installée dans une ancienne carrière. Les T.D. Sont même allés jusqu'au premières maisons, en reconnaissance, et sont maintenant de retour. Des patrouilles maintiennent le contact avec l'ennemi. Cependant, les renseignements que possèdent le Commandement sont contradictoires, pour certains ils se révéleront par la suite périmés.
Les liaisons avec les compagnies voisines sont inexistantes. La radio ne fonctionne pas, les coureurs envoyés dans diverses directions, ne sont pas encore parvenus à leur but. Le Commandant qui dirige l'attaque vient d'arriver.
On discute.
Pendant ce temps, le Maréchal-des-Logis ROLLAND Lucien, des T.D. de soutien, décide d'aller voir lui-même sur place. Il se dirige vers le village, il arrive aux premières maisons, et entre dans l’une d'elles, se procure un vêtement civil, puis ayant très soin de ne pas se faire repérer, continue sa route. Il arrive à un carrefour et  s'assure, qu'aucune pièce antichars ne s'y trouve. À sa gauche, deux Allemands dans une maison. Il les fera prisonniers tout à l'heure. Il poursuit son chemin et entre dans un café. Le patron lui fournit des renseignements intéressants.
Dans le jardin, entre autres, se trouve un fusil-mitrailleur qui prend d'enfilade toute une rue. ROLLAND n'hésite pas : il prend un cabas et très calmement pour approcher la pièce, fait semblant de ramasser du persil. Il peut ainsi surveiller les deux Allemands qui le suivent des yeux. Ceux-ci sont très affairés. Ils regardent de tous côtés et l’on sent que l'énervement et l'anxiété les tiennent.
ROLLAND, maintenant, examine l'importance de l'arme, son emploi et ses munitions. Il en note exactement l'emplacement dans sa mémoire. Tout à l'heure il reportera cela sur un plan qu'un “Monsieur” lui a remis au moment où il changeait de vêtements.
Il joue avec le feu même et adresse hardiment la parole aux soldats. Ceux-ci ne lui répondent qu’en grognant et par gestes lui intiment l’ordre de repartir. Il n'insiste pas. Détail qui peut avoir son importance, il s'aperçoit qu'il a oublié dans son déguisement d'enlever ses chaussures américaines. Il ne se trouble pas pour  si peu...
Calmement il fait demi-tour et rentre dans la maison D'après d’autres renseignements, une pièce antichars se trouverait dans l'avenue de la Gare. ROLLAND s'y dirige et entre chez un Docteur. Ce qu'il remarque, ce sont de nombreux soldats en position dans les jardins entourant la maison et servant des armes automatiques.
(La pièce antichar signalée s'y trouvait la veille, mais s'est repliée le matin.)
Le temps passe. Après avoir noté ces renseignements ROLLAND prend le chemin du retour et revient sans encombre à l'emplacement où se trouvent la Compagnie et les 2 T.D. Les renseignements recueillis vont permettre de déclencher l'attaque qui nous donnera le village.
Au cours de celle-ci, le Maréchal-des-Logis LOPEZ Émile, se distinguera en entraînant son équipage debout sur la plage arrière de son char, une carabine à la main commandant jusqu'à des tirailleurs, magnifique de courage et de sang-froid au milieu des balles et de la fumée.
Après une heure de combat le village est dégagé. Les T.D. s'installent en antichars et prennent leur emplacement. L’artillerie ennemie déclenche un violent tir sur le village. LOPEZ, hors de son char, au moment où il termine de le placer est grièvement blessé par un éclat. il faudra qu'il subisse l'amputation d'une jambe. Il ne perd pas son  courage et en dépit de sa blessure achève de donner ses ordres.
Le Brigadier-Chef COOK chef du 2ème char est également blessé au bras. Il reste avec son équipage pour passer la nuit et ne se laissera évacuer que sur ordre le lendemain dans la matinée.  

DU 14 au 30 SEPTEMBE 1944
LE REGIMENT SE REGROUPE DANS LA REGION DE “Le RUSSEY"

On remet le matériel en état en attentant non sans impatience l'arrivée de la 2ème Tranche qui a enfin embarqué ...
Le cantonnement est au RUSSEY agréable et agrémenté de loisirs sains et souriants. (E.H.R. E.M.R.) à BONNETAGE (2ème Escadron) ; ST. JULIEN (4ème Escadron). Le 16, le Lieutenant BRUNEL et le Capitaine COTTON partent à MARSEILLE à la rencontre de la “2ème Tranche” venant d'ITALIE. Le 28 un détachement composé des véhicules à roues du 3ème Escadron, de l'E.M.R. et de l'E.H.R. arrive au RUSSEY.
Toujours pas de T.D. du 3ème Escadron. Ils n'ont parait-il pas encore débarqué.
Ce détachement aux ordres du Chef d'Escadrons Le CANNELIER et composé du 3ème Escadron, d'une partie de l'E.H.R., et de l'E.M.R. ainsi que des bases-arrières des 1er, 2ème, 4ème Escadron avait non sans mélancolie séjourné à VILLA LITERNO du 24 Juillet au 16 Septembre. Embarqué à NAPLES le 16 Septembre, il a débarqué à MARSEILLE (Plage de l'ESTAQUE) le 19. Le voyage a été splendide, la mer calme. Tout le monde était pressé de mettre le pied sur la terre de FRANCE. Le bivouac prévu pour le Détachement se trouvait à LA POMME banlieue de MARSEILLE. Mis en route sur ce bivouac par ses propres moyens sous une pluie battante ; vers 23 heures après avoir traversé Marseille et des banlieues invraisemblables il a accompli, à pied, les 25 kms qui séparaient la plage du dit bivouac.
Il s'installe à LA PENNE, château de la MUSCATELLE.
Le 22 Septembre le matériel à roues débarque.
Pas d'autres nouvelles des chars qui se trouvent en rade de TOULON.
Le 27 la colonne légère se met en route sur LE RUSSEY. Etape à MONTEMELIAN (près CHAMBERY) arrivée au RUSSEY le 28 à 19 heures. Le Lieutenant SOUDIEUX est resté à MARSEILLE pour attendre le débarquement des chars.
Le Général DE MONTSABERT fait ses adieux à “sa D.I.A." et à ses régiments glorieux et attristés. Il n'oublie pas le 7ème R.C.A.: “enfant de la famille..." et le champagne qui coule ce soir d'automne scelle à nouveau un amitié déjà vieille et solide.
Le Général prend le Commandement du 2ème C.A., mais il nous promet que la 3ème D.LA. et nous mêmes reviendrons sous ses ordres. C'est sur ces paroles de réconfort qu'il nous quitte.

29 Septembre 1944 : Le 29, à 10 heures, l'ordre préparatoire de départ du Régiment arrive.
Le départ a effectivement lieu le 30 à 12 heures à destination des Baraques (Nord de LURE).

1er Octobre 1944 : À peine installés (très mal d'ailleurs), le Régiment reçoit l'ordre de cantonner dans la région Sud Ouest de LUXEUIL :
ABELCOURT - E.M.R. - E.H.R.
BREUGES - 4ème Escadron
VELLORCEY - 1er Escadron
STE MARIE - 2ème Escadron
ORMOICNE - 3ème Escadron
Cela dure une semaine et le 8, le Régiment reprend la route pour la région Est de VILLERSEXEL et va aux ordres de la 2ème D.LM. relever le 2ème DRAGON, quitte donc la D.I.A. et repasse directement aux ordres de l'Armée, en tant qu'élément de Réserve générale.
Cantonnements :
MELECEY - E.M.R. - 4ème Escadron
VILLARGENT - 1er Escadron
VILLERSEXEL - E.H.R.
BEVEUCE - 2ème Escadron
Après 24 heures, il est décidé, que seuls le 4ème Escadron et un peloton du 1er Escadron resteront en ligne à MELECEY et VILLARGENT, le reste du Régiment quittera la zone pour cantonner à l’ouest de VILLERSEXEL dans les endroits suivants :
ESPRELS - E.M.R.- 1er Escadron
MOIMAY - E.H.R.
CHASSEY-LES-MONTBAZON - 2ème Escadron
AUTREY LE VAY - 3ème Escadron
Les T.D. du 3ème Escadron ne sont toujours pas là. Dès leur arrivée ils relèveront ceux du 4ème pour permettre la remise en état de ceux-ci. La S.A.F. nous quitte et rejoint le 3ème Bataillon Médical où elle est détachée. Les réparations s'accélèrent tant à l'échelon qu'aux compagnies de réparation (que le Lieutenant BALDINI actionne sans arrêt). On espère avoir à nouveau le Régiment complètement sur pied pour la fin du mois.
Le 16 les T.D. du 3ème Escadron arrivent... 48 heures après, la relève prévue s’effectue.
Le 7ème R.C.A. tout en constituant un “élément réservé de contre-attaque”, tout en détachement 3 pelotons de T.D. et 1 peloton de reconnaissance pour participer à la défense du secteur VILLARGENT - MELECEY - MICNAFANS -COURCHATON (Est et Sud-Est de VILLERSEXEL), pourra continuer à réviser son matériel durement éprouvé par les longues étapes des routes Françaises. Le Régiment doit participer également à l'attaque montée par la 2e D.LM. en direction de MONTBELIARD. Cette opération doit être précédée d'une puissante préparation d'artillerie à la quelle il prêtera son appui : des positions de tir à vue directe sont préparées et le terrain minutieusement étudié en vue d'assurer un débouché rapide des T.D. vers l'Est.
Du 8 au 18 Octobre le 4e Escadron tient le secteur. Il est relevé le 18 par les T.D. de l'Escadron SOUDIEUX.
Du 14 au 18 un peloton du 2e Escadron (S/LE DAUREL) est mis à la disposition du Commandant d'un Bataillon du 5e R.T.M. dans la région de MAGNY D'ANIGON.
Du 21 au 1er Novembre, le 3e Escadron occupe toujours les positions de VILLARGENT et MELECEY, se préparant à appuyer les éléments du 3e R.S.M. pour une attaque à objectifs limités en direction d'HERICOURT
Les trois quarts du Régiment sont pratiquement au repos depuis 1 mois. Le matériel a été réparé et révisé. Tout va bien. Le lieutenant COIRRE, Officier d'Active, nous a été affecté le 11 Octobre.

30 Octobre 1944 : Le Régiment est remis à la disposition de la 3e D.I.A. qui opère dans la vallée de la Moselle et de la Moselotte.

31 Octobre 1944 : Mouvement en direction de REMIREMONT par PLOMBIERES.
Aprés quelques confusions et une arrivée de nuit, cantonnons le 1er Novembre au Château de la Chaudau (E.M.R.). Le 2e Escadron est dirigé sur PLANOIS. Le 4e Escadron est dirigé sur BAMONT..
Le 1er, le 3e  et l'E.M. amorcent un déplacement sur CORBENAY le 2.

3 Novembre 1944 : La situation est la suivante :
P.C. avancé du Colonel : ZAINVILLERS
1er Escadron : LES AMIAS
2ème Escadron : PLANOIS
5ème Escadron : . SAINT-AME
4ème Escadron : BAMONT
E.H.R. : SAINT-AME
P.C. de la Division : VECOUX
P.C. de l'Infanterie Divisionnaire : SAULXURES
et le 7ème R.C.A. en entier va connaître dans cet assaut des VOSGES une période dure, ingrate, pénible, effacée où contraint de faire tous les métiers il usera personnel et matériel, mais aura la joie d'être de tous les combats de GERARDMER à ST.-AMARIN et de pénétrer avec les éléments de tête de la D.I.A. en ALSACE.

LES OPERATIONS DE DETAIL DANS VALLEE DE LA
MOSELLE ET DE LA MOSELOTTE, DU 5 AU 26 NOVEMBRE

a) Le 1er Escadron, pour ne pas changer, est engagé à pied ; il patrouille nuit et jour aux environs du Col de MORBIEUX (et sauve à cette occasion 30 personnes dont 18 enfants qui, refluant vers l'arrière, de nuït, s'étaient perdues et enlisées). Ayant reçu pour mission de tenir la cote 812, ses hommes, sous la direction du S/Lieutenant FROUIN, abattent un travail de géants et transforment celle-ci en fortin aux casemates confortables à l'épreuve du 155, tandis que ses pelotons multiplient leurs patrouilles par tous les temps.
b) Le 2ème Escadron :
Le 5 Novembre 1944 : L'Escadron PLANES est à PLANOIS.
Le peloton LEMAIGNAN, en collaboration avec un peloton de Sherman (6ème Régiment de Chasseurs d'Afrique, Lieutenant TOURNEUX) et une compagnie du 4ème RT.T. (Capitaine BILLARD) attaque le village de ROCHESSON.
Le peloton VIRIOT et le peloton DAUREL font mouvement pour attaquer la ligne de crêtes 956 - 945 en collaboration avec 2 pelotons de chars Sherman (6e R.C.A., Capitaine NODET), un Bataillon de la Légion Étrangère (Commandant DE SERIGNEY) et 2 Tabors du 2ème G.T.M. Un Sherman saute sur une mine et empêche les blindés de passer sur le chemin dans lequel ils sont engagés. Les 2 pelotons de T.D. reviennent à PLANOIS.
 
Le 4 Novembre 1944 : P.C. de l'Escadron et peloton DAUREE (en réserve) font mouvement sur LEJOLE à 8 heures. Le peloton LEMAIGNAN attaque ROCHESSON. Un groupe de ce peloton forme bouchon à la sortie du village de ROCHESSON..


Le 5 Novembre 1944 : P.C. De l'Escadron est à LEJOLE avec le peloton DAUREL. Le peloton LEMAIGNAN à ROCHESSON.
Le peloton VIRIOT attaque avec le Bataillon DE SERIGNEY depuis la cote 596 occupée la veille, en direction de 1013. 2 Sherman et 2 T.D. s'engagent sur la route en pleine forêt. Un épais brouillard empêche de voir à plus de 50 mètres. Quelques abatis légers sur la route : pièges ? Le Génie s'emploie à les dégager. Mais un F.M. allemand ouvre le feu : 2 morts et quelques blessés.
Le Sherman de tête fonce, franchit l'obstacle. Rien ne saute.
La progression continue. Tout à coup, cri d'alarme du radio du T.D.
“BUGEAUD" (Chef de char, M.D.L. MAILBEARD) qui ferme la marche: “Nous sommes encerclés, ils nous lancent des grenades !"
Le T.D “BIZERTE (M.D.L. GRIMA) qui le précède arrivé à se dégager à coups de canon ; “BUGEAUD" est serré de plus prés ; les grenades pleuvent sur le char. Fort heureusement il a un toit en madrier. Tout l'équipage se met aux fentes (qui avec sa mitraillette, qui avec son revolver, qui avec son fusil) : le chargeur REIGNIER est blessé par une grenade qui lui entame le cou et la joue. Mais  l'ennemi se disperse ; l'alerte a été chaude.
L’après-midi nouvel, objectif dans une autre direction cote 1051, en appui des Tirailleurs, Mais le terrain bon au début devient vite impraticable aux T.D. Il faudra faire appel aux chars légers qui reprendront l'affaire le lendemain. 

Le 6 Novembre 1944 : Le peloton LEMAIGNAN soutient par ses feux la progression des fantassins sur la ferme “DES 4-SOUS".

Le 8 Novembre 1944 : Situation sans changement. Le peloton VIRIOT à la ferme du BAS DE PRESLE à proximité du Col de la Croix des Moinats. Le peloton LEMAIGNAN en position antichars dans ROCHESSON. Le cavalier DAUDET de ce peloton est tué par éclats d’obus alors qu'il sortait de son abri pour repérer l'origine des tirs de mitrailleuses et de mortiers.

Le 13 Novembre 1944 : Le P.C. de l'Escadron fait mouvement de LEJOLE sur SAPOIS.
Le peloton DAUREL va relever le peloton du Sous-Lieutenant FRACHON (3e Escadron) à MENAURUPT où il subit de violents bombardements ennemis sans dommage.
 
Le 18 Novembre 1944 : Mouvement de SAPOIS sur SAULXURES - CORNIMONT. Le peloton VIRIOT reste à PLANOIS. Le peloton LEMAIGNAN a poussé une pointe au-delà de ROCHESSON et se trouve en appui des fantassins à 2 Kms à la sortie de ce village.
Le peloton DAUREL s'installe au Château de CORNIMONT, route de la BRESSE.

Le 19 Novembre 1944 : Les T.D. Du peloton VIRIOT sont en position au Col de la CROIX DES MOINATS pour  appuyer le peloton DAUREL qui doit progresser en direction de la BRESSE. 

Le 20 Novembre 1944 : Le peloton LEMAIGNAN rejoint le Capitaine et cantonne à la sortie de SAULXURES, à BAMONT. 

Le 21 Novembre 1944 : Le peloton VIRIOT rejoint à son tour et s'installe au BARANGES. DAUREL, comme la veille, depuis la route BARANGES - TRAVEXIN, détruit quelques maisons occupées par l'ennemi.

Le 22 Novembre 1944 : Le peloton VIRIOT est mis à la disposition du 3ème G.T.M. Et avec le peloton CARRERES (Escadron DE CHAMPEAUX) et les démineurs, pousse de BARANGES sur TRAVEXIN.

Le 23 Novembre 1944 : Puis de TRAVEXIN au Col du MENIL.

Le 24 Novembre 1944 : Et du Col du MENIL à la tête du SEU.
Les mines empêchent le déroulement de l'opération.

Le 25 Novembre 1944 : Avec un goum, le peloton VIRIOT remonte le ruisseau des GRANGES depuis le SEU jusqu'aux “GRANGES", L'état de la route ne permet pas aux T.D. de poursuivre.

Le 26 Novembre 1944 : L'Escadron s'installe à VENTRON. Le peloton LEMAIGNAN, en collaboration avec 3 chars légers du 3ème R.S.A.R., attaque en direction du Col d'ODEREN en appui d'Infanterie. Il détruit quelques casemates au lieu dit “Le GROS PRE".
Le T.D. “BAGARREUR“ en action : le cavalier MIRTY se rend en liaison de son char à un poste avancé de Tirailleurs ; il aperçoit 8 boches couchés dans l'herbe. Il s'approche les croyant morts, mais ceux-ci impressionnés sans doute par son air résolu, se rendent avec une grande rapidité, 2 autres montrent la tête un peu plus loin, mais n'ont pas l'intention de vouloir venir. Le Chef de char, le Brigadier TISSOT, arrive à la rescousse surveille le groupe de 8, tandis que MIRTY va chercher les 2 autres.
Le soir, par malchance le “BAGARREUR" s'embourbe sur la piste, et c'est une nuit de travail pour le dégager à une centaine de mètres du boche.
Le même jour, le Lieutenant LEMAIGNAN s'aventure sur une piste peu sûre pour une reconnaissance en Jeep. Le chauffeur CANO est au volant. Des rafales de mitrailleuses crépitent tout à coup. Ils s'arrêtent et s'abritent. Mais CANO reçoit une balle qui lui traverse le bras et lui pénètre dans le ventre. Le Lieutenant tourne la Jeep, malgré les rafales qui persistent, charge CANO dans la voiture et revient sans encombre,
c) Le 4ème Escadron :
Le 1er Novembre l'Escadron GUTH est mis à la disposition du Général commandant l'I.D. de la 3ème D.I.A. (P.C. à BAMONT).
Jusqu'au 16, les T.D. seront employés en montagne dans des conditions climatiques très pénibles. froid. boue, neige. Ce sont chaque fois de véritables acrobaties et dans plusieurs cas, de longues journées de travail seront nécessaires, pour désembourber nos engins. Des résultats très satisfaisants seront obtenus, l'ennemi abandonnant toutes les maisons prises sous le feu des T.D.

Le 16 Novembre 1944. l'Escadron fait mouvement sur DOMMARTIN-LES-REMIREMONT. 3 jours de repos, et le 20 mouvement sur RUPT-SUR-MOSELLE. Il relève le 4ème Escadron du 8ème R.C.A. et est mis à la disposition du Colonel AGOSTINI Commandant le 3ème R.T.A.

21 - 26 Novembre : actions ayant pour but de prendre CHATEAU-LAMBERT et le THILLOT.
Le peloton RENE est aux ordres du corps Franc POMMIES, à RAMONCHAMP. Le T.D. “DOMPTEUR" saute sur une mine, personnel intact. Le 22 et les jours suivants, ce peloton effectue des patrouilles sur la route RAMONCHAMP -l'ETAT - LE THILLOT. Le 22 le Maréchal des Logis AMBROSINI est tué par éclats d’obus ; le 24 le Cavalier BOUALLEG est blessé par balle.
Le peloton SIGWALT mis à la disposition du II/3e R.T.A. évolue sur la route de CHATEAU-LAMBERT, fortement minée.
Les Panzerfaust apparaissent : réactions de minen aussi. Le 25, le fort de CHATEAU-LAMBERT et le col des CROIX sont atteints dans la matinée. Le 24 et le 25 des patrouilles blindées (T.D., M 5) appuient la progression d'infanterie sur le village de CHATEAU-LAMBERT. Réaction ennemie des plus vives. Le 25 après midi, cependant, CHATEAU-LAMBERT est pris ; la route s'écroule sous le T.D. “DUGUESCLIN".
Le peloton DE ROCHAMBEAU, jusqu'au 25 Novembre, est à la disposition du III/3e R.T.A. à RAMONCHAMP.
Le 22 Novembre les T.D. tirent sur le clocher du THILLOT, ainsi que sur des mitrailleuses situées sur les pentes-sud de 547. 2 coups au but. Le peloton passe ensuite jusqu'au 26, en réserve à RUPT-SUR- MOSELLE.

A L'ASSAUT DES COLS ET DE LA TERRE D'ALSACE
26 NOVEMBRE - 1er DECEMBRE

a) Le peloton DE ROCHAMBEAU (4e Escadron) premier élément de la 3ème D.I.A. a foulé la terre d Alsace.
Le 26, à 4 heures, départ de RUPT-SUR-MOSELLE, prise de contact avec le I/3e R.S.A.R. et le G.T.M. Midi : halte à SEWEN.
15 heures : un élément blindé aux ordres de l'Aspirant GENEVRIER ( 2 M 5, 1 T.D.) attaque RIMBACH. Le village est enlevé.
Les goumiers n'arrivent que lorsque les blindés s'installent en bouchon pour la nuit. L'après midi, attaque des goumiers. Le 28, patrouille blindée (2 M. 5 et 1 T.D) en direction de MOLLAU.
Occupation de la ferme de LANGERMATTEN. Les goumiers aidés par le tir efficace des T.D., prennent la cote 1057 (Aspirant GENEVRIER, 3 M 5, 1 T.D.). À 16 heures entrée dans MOLLAU.
Le 2/12/1944 : un élément blindé (S/Lieutenant de ROCHAMBEAU, 2 M 5 et 1 T.D.) pousse vers SAINT-AMARIN, par la route nationale. Une patrouille identique, aux ordres de l'aspirant PIRIOU (3e RSAR) nettoie la sortie-Est du village. À 12 heures le S/Lt DE ROCHAMBEAU est blessé par éclat, 14 heures ; un M 5 détruit par Panzerfaust aux lisières-Est du village. À 16 heures, un second M 5 hors de combat : mêmes éléments, mêmes conditions.
Le 4/12/1944 : même position. De nuit, harcèlement ennemi sur nos positions de repos. Le 5/12/1944 relève par le peloton RENE. Le peloton GENEVRIER reste aux ordres du Capitaine JOURNAUX et fait mouvement sur VAGNEY.
b) Le Col de BUSSANG est atteint le 1er Décembre par le 4e Escadron.
Le 26 Novembre, un élément blindé composé de 2 T.D. et 5 M 5 pousse en direction de BUSSANG, mais de grosses destructions obstruent la route et l'obligent à emprunter un itinéraire acrobatique dans la montagne : seuls un T.D. et un M 5 parviendront vers 17h. à BUSSANG. Les jours suivants, les T.D. pousseront des patrouilles avec  l'infanterie effectuant des tirs (canon et mitrailleuse) sur des lisières de bois : Le 1er Décembre, le col est atteint par la compagnie ALLAN. Les T.D. du S/Lt. SIGWALT et les M 5 du 3ème R.S.A.R. participent à l'action et en dépit de grosses destructions arrivent à URBES à 19 heures.
La Terre d'ALSACE est atteinte.
FELLERING, ODEREN et KRUTH sont occupés en liaison avec le 3ème R.T.A. et le Corps-Franc POMMIES.
c) Le 2ème Escadron force les défenses du Col d'ODEREN (du 26 au 30).

Le 27 Novembre 1944 : Le peloton DAUREL pousse sur le Col dODEREN. Précédés d'un char léger du 3ème R.S.A.R. les T.D. prennent le contact 200 mètres après des destructions, sous un tir précis d'artillerie et d'automoteur. Le char léger est atteint d'un coup de Panzerfaust et flambe. Les TD. réduisent au silence les mitrailleuses qui arrêtent toute progression amie et qui cherchent à décimer le reste de l'équipage du “petit char”. L'ordre de repli pour les blindés arrive à la nuit.
Le peloton VIRIOT plus au nord, partant de CORNIMONT par XOULCE monte à la Chapelle du BRABANT. Un bataillon F.F.I. attaque le bois de la Roche des Bouchaux. La pénétration est dure et lente. T.D. engagés sur la route prêts à intervenir.
A la tombée de la nuit l'ennemi déclenche une violente contre-attaque. Le T.D.de tête BIZERTE ouvre le feu à 1000 mètres sur les départs de balles traceuses : tous les explosifs du char y passent mais les armes automatiques se taisent et l'ennemi ne débouche pas du bois.

Le 28 Novembre 1944 : Les T.D. de la Chapelle du BRABANT arrosent copieusement les lisières de bois, tirent sur la ferme de MOYENMONT au N.E. de la BRESSE.

Le 29 Novembre 1944 : Le peloton DAUREL participe à l'attaque du Grand Ventron. Destruction d'abris en rondins. 5 allemands tués (et homologués).

Le 30 Novembre 1944 : Reprise de l'attaque du Col d'ODEREN en appui d'infanterie par les T.D. DAUREL et LEMAIGNAN. Mission : destruction des casemates qui flanquent le barrage antichar. Un sous-officier du 7ème R.T.A. Accompagne les T.D. et désigne les objectifs. Casemates et nids de mitrailleuses sautent les uns après les autres malgré une vive réaction qui progressivement faiblit et les blindés franchissent le col le 30.
La terre d'ALSACE, est à leurs pieds. Mais d'énormes destructions au delà du Col empêcheront toute progression avant quelques jours.
d) Les tentatives pour atteindre le col de BRAMONT au nord demeurent infructueuses (26 au 29)
Un groupement aux ordres du colonel VAN HECKE comprenant 2 pelotons de reconnaissance du 1er Escadron, 1 section du génie, un peloton de T.D. (VIRIOT), un bataillon du 51e R.I. (Colonel TRIOCHE) s'engage, fractionnée en 2 éléments en direction du col: le commandant LE CANNELIER commande une colonne, qui dès le début, ne peut franchir le Chajoux débordé. Des dispositions nouvelles sont prises.

Le 27 Novembre 1944 : La compagnie de tête du bataillon DUCHENE monte à la Chapelle du BRABANT par la piste de LANSAUCHAMPS. Elle s'abrite aux environs du col en attendant la progression de la colonne TRIOCHE. Une équipe du génie, pénétrant dans une ferme proche de la Chapelle provoque l'explosion d'un piège : 2 tués, 5 blessés. En fin d'après-midi, des éléments de patrouille de la compagnie Sud de la colonne TRIOCHE sont vus, entre les lisières sud du bois de la Roche des Bouchaux et la piste de la Chauderie. Un T.D. du peloton VIRIOT ouvre le feu sur les armes automatiques qui se sont révélées, et protège la retraite des éléments.

Le 28 Novembre 1944 : Le 5ème compagnie (Capitaine HALLONET) du 2ème Bataillon du Régiment de Franche-Comté (Capitaine DUCHENE) reste en position dans la Région des HUTTES-LA LOUVIERE, avec mission de protéger la BRESSE et de couvrir le débouché de la veillée de la VOLOGNE, La 7e Compagnie (Lieutenant GUILLAUME) et la 6e Cie (Lieutenant MONNET), déployées pour la progression se portent en avant à partir de 10 heures, en collant aussi près que possible aux tirs systématiques déclenchés à l'horaire par la batterie du 2/67 (Capitaine MOLINIER).
Le P.C. de la colonne est assis au Col de la Chapelle du BRABANT. Faute d'autres moyens, la liaison avec les éléments de tête est faite par coureurs.
Le groupe Franc (Lieutenant ROBBE), demeure en réserve à la disposition du Commandant sur les pentes Sud-Ouest du Signal 1.063.
Les deux compagnies ont mission de progresser sur les lisières et à l'intérieur du bois de la poche des Bouchaux. La section de droite de la 6e Compagnie qui suit la lisière sud du bois de la Roche des Bouchaux et manœuvre en pleine vue de l'observatoire du P.C. porte un fanion, qui permet de suivre la progression et de redemander à l'artillerie d'appui direct, les tirs prévus en conservant la marge de sécurité nécessaire.
Vers midi, le bois de la Roche des Bouchaux est aux mains du 2/R.F.C. Sur le terrain le centre du dispositif est un piton abrupt et tout le bois est obstrué d'abatis dus aux tirs de l’artillerie. Sur la ligne atteinte, l'infanterie se heurte à une position allemande organisée.
À partir de 12 heures 30, l'ennemi réagit par des tirs de mortiers qui appliquent sur le bois, sur le glacis au Sud du bois, sur le Signal 1.065, et dans la région du col de la Chapelle du Brabant. A 14 heures, un T.D. du peloton VIRIOT franchit la crête à l'ouest du signal 1.065, et détruit un observatoire ennemi dans une ferme sur les pentes Sud de Moyen-Mont. A la tombée du jour, les 6e et 7e compagnies, à qui ont été apportés des outils de parc, s'organisent en P.A. dans le bois sur les positions conquises. La compagnie du Capitaine ROUCHE, du 1/51 tient le Signal de la Roche des Bouchaux et contrôle les pistes Nord de l'Eperon.
La C.A. du 1/51 tient une position sur la poste Sud de la Chapelle du Brabant et est en mesure de couvrir de ses feux tout le dispositif. La protection du versant Nord est assurée par la compagnie HALLONET.
Le 29 Novembre 1944 : Le dispositif entier se maintient dans une situation étatique offensive. À l'initiative du Capitaine de la JONQUIERE, adjoint au commandant de la Colonne Nord, une patrouille armée d'un Bazooka prend le contact sur la droite du dispositif en provoquant une violente réaction de grenades à fusil ; l'ennemi qu'on a entendu procéder à des abatis pendant la nuit et qui s'était manifesté par des tirs d'artillerie et de mortiers jusqu'au lever du jour révèle ainsi qu'il demeure sur ses positions.
A midi, un ordre du Sous-Groupement dissout la colonne Nord et d'autres dispositions entrent en vigueur.
Pertes : 5 tués. 19 blessés.
Les pionniers du 1er Escadron ont effectué un travail considérable. Plus de 400 mines “S" sont enlevées en moins d’une heure malgré les violentes réactions d'artillerie et de mortiers. Le peloton CIVET entre dans XOULCE, le 26. Une patrouille du 2ème peloton le 29, effectue une reconnaissance à pied dans la vallée du Mur des Granges, atteint la Maison forestière et rapporte des renseignements importants,
Pertes : NEANT.
e) L'activité du 3ème Escadron sur GERARDMER - 2 Nov. - 5 Janv.)
Durant toute cette longue période, le 3ème Escadron. dispersé, morcelé, fait tous les métiers : artillerie, appui d'infanterie, soutien moral, quelquefois anti-char et même génie, le T.D. pouvant à l'occasion faire le bulldozer.
Il ouvre d'abord la route de GERARDMER, en participant à la prise du THOLY et de GERARDMER. Le 2 Novembre, réserve de Division, cantonné à ST. AME il est mis à la disposition du G.T. 4, pour être employé sur l'axe ST, AME - LE THOLY.
Le 5, le char “CHAMBORD" saute sur mine aux abords du THOLY ; aucun blessé.
(Après la prise du village, on récupérera le matériel de pêche du S/Lt MAGNE.)
Le 15 le THOLY est pris (peloton FRACHON). La neige et le gel sont là rappelant ACQUAFONDATA et TERELLE, et aussi les abattis et les mines, les tirs des anti-chars et des auto-moteurs.

Le 18 Novembre : Une lueur dans le ciel, c'est GERARDMER en flammes.

Le 19 Novembre : Offensive sur GERARDMER. Les éléments avancés s'en trouvent à 5 kms : une reconnaissance rapporte que la ville semble abandonnée entourée de champs de mines et d'abatis.
Le 19 dans la soirée, le groupe de chars de l'Adjudant MAIGROT (Peloton MAGNE) entre dans  GERARDMER, appuyant le peloton du 2ème R.S.A.R. (du Lt. DE MERGSON).
Le P.C. SOUDIEUX s'y installe; la progression continue.
GERARDMER : amas de ruines fumantes, de pierres calcinées, de décombres où s'entassent encore dix-mille personnes.
Il fait froid, il pleut, le charbon manque.
A la date du 21 Novembre le groupement nord de la 3ème D.I.A. passe aux ordres du Colonel HOGARD qui dispose des éléments suivants : 2e R.S.A.R., fer groupe d'Escadron de Franche-Comté, 3ème Escadron du 7ème R.C.A., III/67 R.A.A., 1ère Cie du génie.
La situation générale est la suivante :
En Haute Alsace, l'ennemi paraît complètement désorganisé.
Entre la Suisse et Belfort, la phase d'exploitation est commencée ; des éléments du 1er C.A. ont atteint le pont de HUNINGUE ; BELFORT a été pris ce matin ; la 5e D.B. pousse sur l'axe Fontaine - Cernay : un groupement de la 1ère D.M.I. fait effort sur l’axe CIRAURAGUY - CERNAY, en vue d'appuyer l’action de la 5ème D.B. et de prendre à son compte, en direction de CERNAY et de découvrir les débouchés des vallées descendant des Vosges.
Il ne peut plus être question de tenir un front, mais d'agir sur des axes. Le 3ème Escadron reçoit pour mission de reprendre progressivement ie contact sur les axes GERARDMER - XONRUPT - LA SCHLUCHT. Du 20 au 25 le peloton FRACHON François tire sur divers objectifs : maisons, abris, bois.
Le 25 on s'aperçoit que l'ennemi a décroché. Progression.
Le 9 Décembre le même peloton se trouve à Retournemer, avec le peloton MAGNE et des éléments du 2ème R.S.A.R. Divers essais de colonnes blindées sur la route de la SCHLUCHT puis sur les pistes restent sans fruits appréciables. (Col et route des Crêtes.)
Du 12 au 14 tirs sur le col du LOUCHBACH - assaut sérieux au Pré-Carré où le Capitaine OSTEN (2ème R.S.A.R.) est tué.

L'ATTAQUE DU COL DU BONHOMME (12 Décembre)

Brillamment menée par un escadron de Spahis et des F.F.I. l'action réussit et le col est enlevé à 12 heures 30. Le Colonel LECOQ donne aussitôt l'ordre aux T.D. de s'y porter ; c'est le S/lieutenant MAGNE qui en est chargé. Ce dernier pousse ses T.D. jusqu'à PLAINFAING et part en jeep avec son adjoint,
l'Adjudant MAIGROT, reconnaître la “vieille route” du Col, ils poursuivent à pied, le chemin étant embouteillé par les spahis. A cent mètres du col, deux obus tombent, l'Adjudant MAIGROT est blessé mortellement : déchiqueté, méconnaissable. MAGNE est grièvement blessé à l'abdomen, il perd son sang en abondance. Relevé aussitôt, il ne perd nullement connaissance et se rend parfaitement compte de ses blessures : il s'occupe de sa jeep, demande qu'on prévienne le Lieutenant SOUDIEUX, et a cette suprême parole : “J'ai vu l'Alsace, j'aurais bien voulu y aller, le col est pris ; je mourrai tranquille“. Malgré la rapidité des soins (évacuations, transfusions de sang), MAGNE succombe à ses blessures, le 15 dans la nuit à l'hôpital de REMIREMONT. Il avait 26 ans. Ses obsèques ont lieu le 15 après-midi. Il est enterré au cimetière de RUPT-SUR-MOSELLE ; MAIGROT l'est auprès de lui, le 14.
Le 17, vers 14 h.30 l'Escadron RENAULT débouche du Col du BONHOMME. Frachon tire sur des casemates situées à l'Est du LOUCHBACH et route du Lac Blanc. Le Maréchal des Logis SAUZEDE saute sur une mine : sans dommage. Le 18 le carrefour du Lac Blanc est atteint, et le contact est pris après avoir dépassé la Ferme du Gazon-du-Faing. Le 20 “train blindé” sur le Gazon ; mais la progression est aussitôt stoppée : mines, abattis et tirs d'automoteurs. Le 21 : second essai sans résultats ; et cette situation demeure jusqu'au 29.
Le 30. un groupe de chars de l'Aspirant DURVICQ part à ORBEY avec le 4ème RTT. Beaux résultats, belle conduite des chefs de char FEYREUR et GIACCOBINI ; le 5 le groupe rejoint FRAIZE où le Régiment se regroupe pour voler à la défense de STRASBOURG : Après 85 jours de ligne - Dans la neige... Le froid. .. La glace.

 

LA VALLÉE DE LA THUR
(1er Décembre - 15 Décembre)

Pendant que le 3ème Escadron, “en morceaux” lutte de la SCHLUCHT au BONHOMME, le 4ème Escadron, le 2ème et le 1er participent avec Tirailleurs, Goumiers et F.F.I. aux opérations dans cette vallée triste, brumeuse, encaissée, qu'est la vallée de La THUR.

OÙ L'ON MULTIPLIE LES EFFORTS POUR S'EMPARER DE LA “ROUTE DES CRETES" ET AUSSI DU RAINKOPF ET DU HOHNECK :
Après ODEREN, le 2ème Escadron se distingue à RUNSCHE et à la ferme SCHAFFERT :
Le 1er Décembre 1944 : Le peloton VIRIOT rejoint l'escadron, mais d'énormes destructions au-delà du Col d'ODEREN, empêchent toute progression de blindés avant plusieurs jours. 
Le peloton DAUREL est en position sur le Grand Ventron.
2 T.D. dissimulés dans les bois surveillent une portion de la route des Crêtes. Une pièce d'artillerie de campagne allemande est signalée ; un premier T.D. ouvre le feu sur les chevaux, qui, affolés quittent la route et dévalent à travers champs ; la pièce est stoppée, et trois chevaux restent étendus sur place. Les artilleurs s'éparpillent et se réfugient dans une maison. Le 2ème T.D. ouvre le feu sur la maison (un prisonnier allemand fait quelques jours après par le 10ème Tabor donnera le bilan : 1 canon détruit, 1 sous-officier et 2 hommes tués).

Le 2 Décembre 1944 : Le peloton VIRIOT en position d'’artillerie (1 km avant le col d'ODEREN et avant son observatoire au Grand-Ventron), arrose la route des Crêtes où la circulation se fait de plus en plus rare. Dans l'après-midi, l’escadron rassemblé se déplace sur l'itinéraire : VENTRON – TRAVEXIN - LE THILLOT – BUSSANG - LE COL DE BUSSANG – URBES - ODEREN (la dernière partie du trajet est faite dans la nuit).

Le 3 Décembre 1944 : Le  peloton VIRIOT pousse sur WILDENSTEIN (à la disposition du 3ème G.T.M.). Les coupures de la route du col de BRAMONT et au delà empêchent toute action blindée jusqu’au 9  Décembre. Mission d’artillerie : en attendant.

Du 5 au 7 Décembre 1944 : Le peloton LEMAIGNAN appuie l'infanterie dans la progression vers la route des Crêtes.

Le 5 Décembre 1944 : Le peloton D'AUREL effectue de ses positions un barrage sur les lisières du RUNSCHE. Mais la circulation des véhicules légers est impossible, principalement à certain carrefour obligatoire que les mitrailleuses ennemies battent au moindre mouvement. Les T.D. s'avancent : réactions de minen et les armes automatiques se dévoilent. Nos canons les réduisent une à une, 4 boches s'engouffrent dans une casemate : quelques explosifs et pas un seul n'en réchappe. Mais les mitrailleuses crachent des lisières de bois : celles-ci sont copieusement arrosées et les T.D. rentrent, les soutes vides.

Le 7 Décembre 1944 : Nos engins surveillent la route des Crêtes et ouvrent le feu à 2 reprises sur des convois hippo. Gros dégâts. Le peloton LEMAIGNAN participe à l'attaque de la ferme SCHAFFERT dont il permet la prise par les tirailleurs. Et du 2 au 7 Décembre ce peloton de même que celui de DAUREL forme
des bouchons anti-chars, exécute des tirs de harcèlement, des tirs contre casemates. Le Cavalier GARCIA Georges, du peloton VIRIOT, revenant en jeep de liaison est pris à ODEREN sous un bombardement. Il est tué au volant de sa voiture par un éclat à la base du crâne.

Le 9 Décembre 1944 : Le peloton VIRIOT qui assiste 1 compagnie de tirailleurs et 1 goum, a pour mission de prendre ROTTENBACH auberge, et d'appuyer l'attaque du RAINKOPF.
Progression des T.D. 50 cm de neige jusqu'à 100 mètres de l'auberge. Visibilité nulle. Les fantassins ennemis bien camouflés arrêtent toute progression de front et sur la gauche, et contre-attaquent sur la droite. Les balles sifflent de 3 côtés à la fois et il faut progresser à plat ventre pour aller d'un T.D. à l'autre. L'ordre de décrochage parvient à 16h. Le char “BATAILLEUR" en position près du lac de BLANCHEMER (en appui de l'attaque) se voit transformé en obusier au premier coup de canon par rupture du tube à 1 mètre de la culasse. Le TD. qui le remplace vide ses soutes sur le RAINKOPF et la route des crêtes.

Le 12 Décembre 1944 : A RUNSCHE le Sous-Lieutenant LEMAIGNAN est en observation. Un obus de mortier tombe à proximité et le renverse par son effet de souffle. Un éclat troue son manteau, son blouson et sa chemise : aucune blessure.

Jusqu'au 16 Décembre 1944 : Nombreux tirs des T.D. des 3 pelotons sur des chalets et sur l'activité ennemie de la route des crêtes.

Le 17 Décembre 1944 : Le P.C. de l'Escadron se porte à SAULXURES avec le peloton LEMAIGNAN. Car tous les engins ont besoin de révisions urgentes. Les pelotons DAUREL et VIRIO restent à FELLERING et WESSERLING avec 3 T.D. par peloton “C'est le maximum qu'on puisse faire”. 

Le 18 Décembre 1944 : Le peloton de WESSERLING est envoyé à GERARDMER à la disposition du Colonel HOGARD :
Le peloton DAUREL à FELLERING est à la disposition du Général CHEVILELON.

Le 20 Décembre 1944 : Le P.C. de l'Escadron se porte à DOMMARTIN-LES-REMIREMONT.

Jusqu'au 31 Décembre 1944 : Les 2 pelotons engagés effectuent des tirs directs sur maisons, observatoires ennemis, casemates, etc. Mais il n'y a plus à proprement parler de “peloton”, car aussitôt un char remis en état, un autre revient pour se faire réparer. Le matériel est à bout de souffle : il faut faire des acrobaties pour assurer 3 T.D. sur chaque axe.

Du 4 au 16 Décembre tous les pelotons du 1er Escadron se sont multipliés le plus souvent, à pied sur tous les axes pour renseigner, éclairer l'infanterie et dégager la route des nombreuses mines et abatis qui ne se comptent plus.
Le 6 la liaison s'établit au col de BRAMONT. Le même jour la route des Américains est reconnue et les éléments rejoignant la route des Crêtes à l'auberge de ROTTENBACH s'approchent jusqu'à 500 mètres des crêtes.
Le 8, le “chemin des Italiens“ est reconnu : il conduit au refuge de RAINKOPF par le lac de BLANCHEMER, Le 9, le 1er peloton participe à l'attaque menée contre la route des crêtes. Le 10, reconnaissance à pied jusqu'au pont de BLANCHEMER, en direction du col des FEIGNES-SOUS-VOLOGNE. Du 11 au 15 des patrouilles de sécurité sont effectuées aux environs immédiats de WILDENSTEIN. 
À bout de souffle, lui aussi, puisqu'engagé à pied depuis 45 jours, l’escadron DE CHAMPEAUX est ramené à ZAINVILLERS, heureux d'aller sécher son personnel et réparer ses véhicules.

IV— LES OPERATIONS DU COL DE BUSSANG ET DE SAINT-AMARIN NE SUFFISENT PAS AU 4ème ESCADRON :
IL LUI FAUT D’AUTRES COLS

Du 6 au 25 Décembre c'est le BONHOMME, le LAC BLANC, le LAC NOIR, le COL DE WETSTEIN.
Engagé le 1er Novembre 1944 dans la région de CORNIMONT, le 4ème Escadron, après une interruption de 4 jours à DOMMARTIN, est à nouveau engagé, le 7 Décembre 1944, dans le secteur de SAINTE-MARIE-AUX-MINES. Personnel et matériel sont fatigués.
a) Période du 6 au 17 Décembre 1944 :
L'Escadron est à la disposition du Colonel BONJOUR. Le P.C. successivement à STE MARIE AUX MINES, AUBURE, FRELAND et BONHOMME. La base est à STE MARIE AUX MINES (Haut-Rhin).

Le 7/12/1944 au soir l’escadron, au complet, est en place à Ste MARIE AUX MINES. Le peloton GENEVRIER pousse jusqu'au FRELAND), aux ordres du Capitaine JOURNAUX, où il s'installe en surveillance.

Le 8/12/44 le P.C. Avant de l'escadron s'installe à AUBURE.
Les peloton RENE et GENEVRIER sont à FRELAND prêts à intervenir. Le peloton SIGWALT est en position sur la route d'URSPRUNG et effectue des tirs sur la région de KAYSERSBERG.

Le 9/12/1944 les pelotons RENE et SIGWALT s'installent en point d'appui à URSPRUNG avec un peloton d'A.M. du R.F.C. et une section de Goumiers.

Le 10/12/1944 le peloton SIGWALT est mis à la disposition de l'Escadron DE QUENETIN qui opère en direction du BONHOMME. Les T.D. effectuent des tirs sur des lisières de forêt et des fermes occupées par l'ennemi. Le peloton GENEVRIER opère au profit des tabors du Colonel HEDON. Il est en position au col de la PERTHE et effectue des tirs d'appui directs. Le peloton RENE quitte le point d'appui d'URSPRUNG et s'installe en réserve à FRELAND.

Le 11/12/1944, le peloton GENEVRIER effectue des tirs sur les objectifs repérés, sur les pentes Ouest du Grand-Faude (775) ; le peloton SIGWALT opère toujours à la sortie Ouest du village du BONHOMME. Le Lieutenant RENE fait reconnaître les positions de tir dans la région du col des BAGENELLES.

Le 12/12/1944 le peloton RENE effectue des tirs sur la haute vallée de la BECHINE et progresse en direction de la maison forestière du Général Bataille. Le peloton SIGWALT continue la progression en direction du Col du BONHOMME et effectue des tirs sur des maisons occupées par l'ennemi. Résultats au but. Le peloton GENEVRIER effectue des tirs sur la vallée et la rocade du secteur du Lac Blanc. Il prend à partie des patrouilles à pied et des batteries hippomobiles en déplacement.

Le 13/12/44 le peloton SIGWALT appuie de ses feux la progression de l'escadron DE LESTRANGES dans la vallée de la BECHING. Le peloton RENE effectue la liaison au col du BONHOMME avec les éléments du 2ème R.S.A.R.

Le 14/12/1944 le peloton SIGWALT travaille toujours au profit de l'Escadron DE LESTRANGES. Le peloton GENEVRIER effectue des tirs sur la route du col de LOUCHSBACH. Le peloton RENE passe la journée au village du BONHOMME et en profite pour revoir son matériel.

Le 15/12/1944 le peloton GENEVRIER effectue des tirs sur la route de LOUCHSBACH, et prend à partie les groupes ennemis en mouvement. Le peloton SIGWALT travaille au profit de l'Escadron De QUENETIN en direction du col du BONHOMME. Des tirs ajustés de minen et d'armes automatiques entravent la progression. Le Lieutenant RENE prend le commandement d'un groupement blindé (un peloton T.D., un peloton SHERMAN du 1er Cuir, un escadron F.F.I. une équipe de démineurs, un peloton de M 5 du 3ème R.S.A.R.). L'objectif de ce groupement est l'Hôtel du Lac blanc. 

Le 16/12/1944 ces éléments progressent en direction du col du Lac Blanc. A deux reprises le T.D. “DEBROUILLARD" saute sur mines. (Il sera réparé sur place par l'équipage.) Quelques réactions d'éléments isolés. Le peloton SIGWALT appuie de ses feux la progression de l'Escadron de QUENETIN en direction de la Grande-Ferme. Le peloton GENEVRIER est en attente au BONHOMME.

Le 17/12/1944 les éléments RENE attaquent le col du Lac Blanc, débouchent sur l'Hôtel et progressent jusqu'à l’épingle à cheveux. Deux SHERMAN, un M 5 et le T.D. “DEBROUILLARD" sautent sur mines. Le Brigadier BORGNIET, Chef du T.D. “DANTESQUE" est blessé par éclat au bras. Le peloton SIGWALT demeure en surveillance sur le haut de la vallée de la BECHINE. Le peloton GENEVRIER avec l'Escadron du Capitaine DE LESTRANGES, s'installe au carrefour du Lac Blanc.
b) Période du 17 Décembre au 3 Janvier :
Toujours à la disposition du Colonel BONJOUR. Axe de marche : Lac Blanc, Lac Noir, Col de Wettstein.

Le 18/12/1944 les éléments de RENE descendent du Lac Blanc et progressent en direction de NOIRRUPT. Le T.D. “DANTESQUE” est atteint par un coup d’une arme anti-char. Le radio BONOMO est tué. Le conducteur LEMOINE, grièvement blessé, succombe le lendemain, au 3ème B.M. Le tireur ANDRE est blessé. La progression est stoppée. Les éléments blindés sont soumis à un violent tir d'artillerie ennemie. Le matin les T.D. avaient effectué des tirs sur des fantassins et véhicules en déplacement (route du col de WETTSTEIN), ainsi que sur des emplacements d'armes automatiques. Le peloton GENEVRIER appuie l'attaque des goumiers sur le Lac Noir. Les éléments blindés sont ralentis dans leur progression par mines et abattis. Intervention du Génie qui ne termine son travail qu'à la nuit, Pendant ce temps les T.D. effectuent des tirs sur des mouvements de troupe. au col du WETTSTEIN. Le peloton SIGWALT descend au repos à SAINTE MARIE AUX MINES.

Le 19/12/1944, le peloton RENE réduit au seul T.D. “DIABOLIQUE" est renforcé par les T.D. “DIPLODOCUS" et “DINOSAURE" (peloton GENEVRIER). Ces éléments progressent et au cours de cette progression malgré les champs de mines qui sont “systématiquement négligés” mais qui feront sauter un M 5, le T.D. “DIPLODOCUS" détruit un MARK IV (à 50 mètres). Mort du cavalier PHALIP. Installation sur la route du Col de WETTSTEIN, au carrefour 45/27 - 1457, avec un peloton d'A.M. du R.F.C. Le peloton GENEVRIER poursuit son action sur le Lac Noir. Les T.D. “DIB“ et “DRAGON effectuent des tirs sur des éléments ennemis en retraite. Le Capitaine GUTH installe son P.C. au Lac Noir et écrit sa “BATAILLE DE CHARS DANS LES HAUTES VOSGES".

BATAILLE DE CHARS DANS LES HAUTES VOSGES
Sous la poussée brutale des blindés, le col du Lac Blanc est forcé, le Sanatorium atteint. Deux chars moyens, un char léger, un T.D. sautent sur des mines, traîtreusement enfoncées dans la neige. Qu'importe ! L’ennemi fuit, accompagné par nos explosifs et le feu nourri des goumiers. La ruée se poursuit. L'ennemi n'a pas le temps de réagir. Les blindés protégés par les goumiers déferlent.
Des mines en verre sont abandonnées sur les bas-côtés de la route, sans que l'ennemi ait eu le temps de les poser. Le Lac Noir est atteint.
Le lendemain on se remet en route pour le carrefour WEYERMATT. Les blindés progressent à découvert, lentement, par bonds.
Bientôt le boche se révèle : un sifflement, un coup au but, un T.D. est atteint. La nuit tombe. Il faut le venger. Le lendemain, de la position atteinte la veille, un T.D. et un char léger foncent. A toute vitesse le “DIPLODOCUS" charge et vient se camoufler derrière la ferme d'où la veille un char allemand a arrêté notre avance. Moins heureux le char léger saute sur une mine. L'équipage du T.D. est aux aguets ; où est le boche ? On a signalé la ferme comme étant évacuée. Le Chef du T.D. un chasseur de 2e classe, surnommé : “PICO“ observe autour de lui. Soudain il entend marcher avec précaution autour du T.D. Un goumier ? Non. Un S.S. qui vide sur l'équipage à découvert un chargeur de mitraillette. D'une fenêtre une grenade est lancée sur le T.D. et l’atteint heureusement sur la plage arrière. “DIPLODOCUS" quitte cette maison inhospitalière et lentement se glisse à travers champs, tournant sa tourelle vers la ferme. Tout à coup l'arrière d'un MARK IV se profile de l’autre côté de la maison. C’est le char boche d'hier. Vite un perforant. Le MARK IV touché, mouché, flambe. L'équipage se sauve dans l'épouvante.
Capturé par les nôtres, il ne dira qu'une phrase : “Seuls les Français sont capables d'une telle audace".

Le 20/12/1944 : Même position pour le peloton RENE qui effectue des tirs sur des objectifs signalés, Le peloton GENEVRIER tente de progresser sur la piste sud du Lac Noir. Dès sa sortie du bois le T.D. “DIB“ exposé au soleil est pris à partie par un char ennemi. Un perforant dans le hublot du pilote, et de nombreux explosifs.

Le 21/12/1944 : RAS. Le brouillard empêche toute action.
L’artillerie ennemie manifeste sa présence.

Le 22/12/1944 : Aucun changement dans le dispositif. Dans l'après-midi, par leurs tirs ajustés les T.D. des pelotons RENE et GENEVRIER contribuent pour une bonne part à l'arrêt brutal d’une contre-attaque.

“NOEL — JOUR DE L’AN"
Les T.D. sont dans la neige, le Capitaine GUTH part en permission. Le Lieutenant RENE prend le commandement de l'Escadron qui, à trois reprises, au carrefour de WEYERMATT contribue largement à stopper brutalement de fortes contre-attaques ennemies. La montagne a fait payer un lourd tribut à
cette unité (qui ne compte plus, en ce début d'année 1945, que 5 T.D.). La campagne des Vosges est terminée. Le Régiment “doit” se regrouper aux abords de REMIREMONT pour revoir, réparer son matériel faire reposer son personnel, épuisés l’un et l’autre par près de trois mois d'engagements ininterrompus. Mais le boche contrecarre ces projets : Il espère reprendre STRASBOURG.
Et c'est à la 5ème D.I.A. et au 7ème Chasseurs que l'on fait appel, une fois de plus, pour sauver la situation. Le 4 Janvier à FRAIZE, le Colonel réunit ses Officiers et constitue un “escadron de marche” avec ce qui reste, soit 16 chars, et faisant appel au cœur de chacun, il lance l’ordre du jour suivant :
“Le Régiment est appelé à l'honneur de foncer au cœur de l'ALSACE pour prendre part à la défense de sa capitale STRASBOURG. Quoique notre belle unité ne dispose pas de tous ses moyens, le Colonel a la certitude que notre splendide Régiment sera comme toujours égal à lui même. Souvenons nous de toutes nos prouesses d'ITALIE et de FRANCE ; accomplissons-en d'autres, oublions nos fatigues ; il n'y aura plus de place que pour notre enthousiasme et les manifestations de notre patriotisme. Le 7ème R.C.A. va écrire les plus belles pages de son livre de gloire pourtant déjà très riche en beaux faits d'armes. L’Armée et le pays ont le regard sur nous, soyons dignes de leur confiance. 

Début Janvier 1945 : Les allemands ont traversé le RHIN et établi une forte tête de pont sur la rive droite : ils occupent à 16 kilomètres de STRASBOURG, les villages de KILSTET, GAMBSHEIM et OFFENDORF

Le 6 Janvier 1945 : Le Régiment formé de deux colonnes :
détachement léger aux ordres du Capitaine DE CHAMPEAUX
détachement lourd : commandé par le Lieutenant SOUDIEUX
comprenant 12 T.D. fait mouvement sur TRUCHTERSHEIM. Dès leur arrivée les chars sont disposés en bouchon anti-chars. Un peloton de T.D. (2ème escadron) est mis à la disposition du 3ème R.T.A. et se rend à SOUFFELWEYERSHEIM.
 

Le 7 Janvier 1945 : Un peloton de TD, du Lieutenant SOUDIEUX est mis à la disposition du 3ème R.S.A.R. pour être dirigé sur ENTZHEIM (entre STRASBOURG et MOLSHEIM) afin de reconnaître la route STRASBOURG - KRAFFT et détruire les détachements ennemis pour leur interdire l’accès de cette route.

L'ATTAQUE de GAMBSHEIM

Une fraction de l'Escadron de marche composée du peloton COIRRE (5 T.D.) et du peloton SIGWALT (3 T.D.) est en position d'attente vers 10 heures à HOENHEIM (Nord de STRASBOURG).
Liaison est prise à la WANTZENAU avec le Commandant DAIGNY (Légion) qui conduit la première phase de l'attaque sur GAMBSHEIM. L'heure H est 13 heures 30. Le peloton FRACHON (4 T.D.) mis primitivement à la disposition du Colonel AGOSTINI vient se mettre à la disposition du Commandant DAIGNY. Celui-ci le charge d'appuyer le Bataillon de Tirailleurs qui prend à son compte la seconde phase de l'attaque : nettoyage de GAMBSHEIM et du STEINWALD.
Moyens Blindés : 2 pelotons de chars légers, 1 peloton de Médium, 5 pelotons de T.D.
À 15 heures 25 les chars traversent la WANTZENAU pour se rendre à la base de départ (village de KILSTETT) : le T.D. “BORDEAUX" qui cisaille ses chenilles avec les rebords des galets dépourvus de caoutchouc et qui a une poulie folle fendue reste à la WANTZENAU. Le peloton SIGWALT se met en position aux sorties Sud et Sud-Est de KILSTETT pour surveiller la digue et les lisières du bois qui bordent le RHIN. Le peloton COIRRE
d'abord, axé sur la sortie Nord-Est du village pour soutenir les blindés qui progressent de part et d'autre de la voie ferrée voit ceux-ci atteints les uns après les autres par des “Panzerfaust” embusqués dans une tranchée bordant le village au Nord-Ouest.
Le char “BIZERTE“ démolit avec 8 explosifs le clocher de BETTENHOFEN : signalé comme observatoire ennemi. Ne pouvant rien faire contre les tireurs de Panzerfaust et des chars ennemis se déplaçant sur la droite, le peloton de T.D. prend position à la sortie Est de KILSTETT.
Les chars légers et les Sherman ont été stoppés et atteints par un anti-chars sous casemate et par 3 chars ennemis en embuscade à contre-pente. Vers 15 heures un char léger revient, ce qui contraint un char ennemi à se découvrir. Le T.D. “BIZERTE" envoie 2 perforants qui ricochent sur le char, le 3ème perforant “pénètre” et le char ennemi “fume la pipe”. Une dizaine d'autres obus tirés par “BIZERTE" et “BOUSILLEUR“ le mettent en feu. “BIZERTE" quitte sa position mais en reculant heurte un poteau téléphonique avec son canon : le volant de pointage en direction est cassé ; un groupe de chars du S/Lieutenant FRACHON (Charles) est demandé en renfort. Vers 16 heures un deuxième char ennemi se révèle et s'embosse auprès de la carcasse du premier.
Le T.D. “BOUSILLEUR" qui a changé de position ouvre le feu.
8 coups partent avant que le char ne flambe (4 coups observés : 1 sur la tourelle, 3 sur le côté). Mais le 3ème char ennemi prend BOUSILLEUR comme cible et l’atteint, un perforant dans les moteurs et les réservoirs à mazout. Des débris de métal atteignent le Lieutenant COIRRE aux jambes (fractures ouvertes), le souffle projette à terre son adjoint (Maréchal des Logis BOHIC), mais sans autre dommage. “BOUSILLEUR" flambe : l’équipage au complet a eu le temps de sortir. 
Le T.D. "CLERY" du peloton FRACHON, prend à partie le 3ème char ennemi, des coups au but sont observés (Aspirant DURVICO) le char ennemi ne flambe pas, mais est néanmoins rendu inutilisable, il ne bougera plus, ni ne tirera. Un quatrième char se dévoile et tire sur “CLERY "qui reçoit un perforant sur la plage arrière et se retire. Le T.D. est pris à partie par une mitrailleuse lourde (tirant à balles traceuses). Le T.D. “CHATEAU-CHINON" tire ce quatrième char et au 8ème perforant atteint la tourelle. Le char ennemi “crame“. À ce moment “CHATEAU-CHINON“ reçoit sur sa tourelle un perforant de 75 qui arrache “du métal“ sur le contre-poids, enlève un paquetage et un rouleau de couvertures.
Le T.D. recule, mais dans cette manœuvre accroche un piquet de fer et crève un radiateur.
L'ordre de repli est donné aux fantassins. Les T.D. restants : 6 sur 10, montent la garde jusqu'à la nuit. Ils se regroupent alors 50 mètres en arrière de la ligne des fantassins qui défend la périphérie du village. L'ordre de repli pour la Légion et les blindés n'arrive que vers 20 heures : décrochage dans une nuit noire, trouée par les fusées-parachutes ennemies, sur La WANTZENAU et HOENHEIM. La mort du Lieutenant COIRRE survient dans la nuit, à l'hôpital de STRASBOURG.

Le 6 Janvier 1945 : Obsèques du Lieutenant COIRRE au cimetière de CRONENBOURG. Détachement à la disposition du Sous-secteur Nord : 5 T.D. restant engagés après l'attaque du 7 Janvier sur GAMBSHEIM et articulés en 2 pelotons (3 - 2).
Détachement mis à la disposition du Sous-secteur Sud : 3 T.D. engagés sans incident durant la journée.
Par ordre de la D.I. des patrouilles sont effectuées en raison de l'activité aérienne ennemie et du risque de parachutage au-dessus de notre secteur, Le 7ème R.C.A. patrouille entre TRUCHTERSHEIM - KLEIN-FRANKENHEIM et SCHNERSHEIM.

Le 9 Janvier 1945 : Le Régiment fait mouvement sur une nouvelle zone de stationnement. Départ de TRUCHTERSHEIM à 14 heures.
E.M.R. HANGENBITEN
1er Escadron ENTZHEIM
Escadron SOUDIEUX DUPPIGHEIM
Escadron VIRIOT ALTORF
1 peloton T.D. à la disposition du secteur Nord (3 T.D.) engagés vers HOENHEIM. Aucun incident au cours de la journée.
2 pelotons de T.D. sont mis à la disposition du secteur Sud :
1 peloton engagé vers PLOBSHEIM (3 T.D.)
1 peloton engagé vers NORDHOUSE (2 T.D.)

Le 10 Janvier 1945 : R.A.S.

Le 11 Janvier 1945 : Le peloton de pionniers du 1er Escadron occupe et met en état de défense le village d'HIPSHEIM et le bois au Sud-Est, en liaison avec le 3ème Escadron du 3ème R.S.A.R.

Le 12 Janvier 1945 : Le 1er Escadron relève à NORDHOUSE le 3ème R.S.A.R. Il passe sous le commandement du commandant MAUCHE, et a pour mission le barrage de la coulée comprise entre l'ILL et la zone boisée Ouest et Sud-Ouest d'HINDISHETM.

Le 15 Janvier 1945 : T.D. du Régiment disponibles.
2ème Escadron — 5 en réserve à ALTORF
3ème Escadron — 6 à la disposition Secteur Sud
4ème Escadron — 5 à la disposition Secteur Nord

Le 14 Janvier 1945 : La base arrière du Régiment fait mouvement (à l'exception de l'E.H.R. et P.C. 2).
Au point de vue opérations : RAS.
Le 1er Escadron a sa base à HINDISHEIM. Il est en position à NORDHOUSE
Le 2ème Escadron a sa base à ALTORF et un peloton engagé au Nord de STRASBOURG (secteur CHEVILLON).
Le 3ème Escadron a sa base à DUPPIGHEIM ; tous T.D. disponibles.
Le 4ème Escadron : base à DUTTLENHEIM.

Le 15 Janvier 1945 : Le 2ème Escadron détache un groupe de T.D. à LIMERSHEIM et un T.D. du 3ème Escadron rejoint son peloton à NORDHOUSE. R.A.S.

Le 16 Janvier 1945 :
2e Escadron :
1 groupe de T.D. à NORDHOUSE
1 groupe de T.D. À PLOBSHEIM
2 pelotons en réserve de secteur à HINDISHEIM
Le 3ème Escadron laisse sa base à DUPPIGHEIM. Le Commandant de l'Escadron se porte de sa personne à HINDISHEIM.
Le III/3e R.T.A. doit attaquer BETTENHOFEN et GAMBSHEIM tandis que les U.S. attaqueront OFFENDORF et HERLISHEIM.
La mission des T.D. est la même que le 7 Janvier et ils s'en acquitteront fort bien.
 

Le 17 Janvier 1945 : R.AS.

Le 20 Janvier 1945 : P.C. Avancé à PFETTISHEIM.
Echelon de combat du 2ème Escadron à LAMPERTHEIM renforcé par 1 peloton de reconnaissance du 1er Escadron. 
Echelon de combat du 3ème Escadron (8 T.D.) et escadron de reconnaissance (1 peloton) à VENDENHEIM.
Les 4 chars du 4ème Escadron restent à la WANTZENAU.
Le groupement VAN HECKE comporte de plus 3 escadrons du 3ème R.S.A.R.
Missions :
1/ S'installer en point d'appui fermé avec surveillance principale vers le nord, l'Est et le Sud.
2/ Établir la liaison (motorisée) entre les différents points d'appui.
3/ Faire d'urgence toutes les reconnaissances de terrain afin de pouvoir intervenir en, masse en direction de MITTELSCHAFFOLSHEIM, de HOERDT, de la WANTZENAU et des faubourgs Nord de STRASBOURG.

"À KILSTETT le 23 Janvier 1945 s'est livrée la dernière bataille pour STRASBOURG“
Je mets en vous toute ma confiance et tous mes espoirs pour que dans quelques jours je puisse annoncer au Führer que la croix gammée flotte de nouveau sur la cathédrale de STRASBOURG.“     VON MAUR.

Le 25 dans la nuit, deux des meilleurs éléments du Régiment MARBACH (vieille connaissance) contre-attaquent sur KILSTETT, débordent par l'ouest le village où résistait un bataillon du 3ème R.T.A., se déploient dans la plaine et poussent jusqu'aux abords de la WANTZENAU. Préparation de l'artillerie allemande :
un roulement ininterrompu. À minuit l'ennemi se trouve à 10 kilomètres de STRASBOURG.
L'Aspirant GENEVRIER et son peloton se distinguent. Le 25 Janvier 1945 à 1 heure du matin le peloton est alerté, sa mission est de se rendre à KILSTETT menacé par une attaque.
Les T.D. “DINAUSAURE" et “DEMON“ (aux ordres du chef de peloton) réussissent à gagner KILSTETT malgré un tir très violent d'artillerie ennemie. Les T.D. “DUGUESCLIN et "DAMOCLES" sont en réserve (sortie Nord de la WANTZENAU) et aux ordres du Maréchal des Logis Chef ADRIEN.
A KILSTETT l'ennemi progresse de maisons en maisons dans le secteur de la gare, le T.D. “DINAUSAURE" effectue des tirs à la lueur des fusées éclairantes. Un résultat non observé. Après un incident de tir il est remplacé par le T.D. “DEMON" qui casse sa vis de pointage. Ordre lui est donné de rejoindre la WANTZENAU.
En cours de route il est attaqué par panzerfaust. Touché au moteur gauche il parviendra à rejoindre sur le seul moteur droit.
A la WANTZENAU, l'infanterie ennemie s’est infiltrée le long de l'ILL jusqu'aux premières maisons. Les T.D. “DUGUESCLIN“ et “DAMOCLES" participent à une contre attaque.
KILSTETT est largement débordé vers 3 heures, puis encerclé. Aucun champ de tir dans le village ; le T.D. “DINAUSAURE" est réduit à l’inaction. À 7 heures malgré la promesse d'une forte contre-attaque, l'étreinte allemande se resserre. À 8 heures le Chef de bataillon commandant le III/3e R.T.A. autorise le T.D. “DINAUSAURE“ à tenter de rejoindre la WANTZENAU : sa présence à KILSTETT n'est même plus un appui moral étant donné la situation désespérée du village. À 35 milles “DINAUSAURE" franchira les postes ennemis faisant feu de toutes ses armes. À KILSTETT où reste l’Aspirant GENEVRIER, le Brigadier LUQUE et un poste radio, la situation s'aggrave : les tirailleurs n'occupent plus que quelques maisons, au P.C. tous les documents sont brûlés. Le boche réussira-t-il sa manœuvre d’encerclement de STRASBOURG ? A la WANTZENAU, alertés dans la nuit, bérets verts et calots rouges une fois de plus sont là, ensemble, renforcés par ceux-là même qui ont pris PARIS : le Combat Command de la 2ème D.B. (Général DE LANGLADE).
L'opération de dégagement est prévue pour les premières heures de la matinée et se composera de deux actions simultanées :
- l’une par la route et le long de la voie ferrée attaquera à 9 heures le carrefour cote 139 (éléments de reconnaissance, T.D., infanterie portée).
- l’autre, après préparation d'artillerie, attaquera KILSTETT par la plaine : (1 bataillon d'infanterie appuyé par 6 T.D.).
Toutes deux seront soutenues par des éléments du corps aérien français.
Le 3ème Escadron de T.D. est chargé de l'affaire. Le terrain est magnifique, coupé de buttes ; les marécages sont gelés. De position en position les T.D. progressent, appuyant le bataillon DESTREMAU ; des boches sont tirés à explosifs presqu'à bout portant. Aviation, piqués, descentes en vrille.
À 11 heures après une brillante et commune action, KILSTETT est dégagé. L’Aspirant GENEVRIER qui a passé la nuit, maintenant la liaison avec son poste radio, éprouve quelque soulagement. Le bataillon de RAYNIES, aussi.
La journée se termine par la destruction de casemates sur la route de GAMBSHEIM (S/Lieutenant DURVICQ). De son côté, le S/Lieutenant SALAUD ‘“neutralise” à bout portant les derniers “salopards” qui le long de la digue stoppaient la progression de la Compagnie ALBERTINI. Celle-ci rejoint KILSTETT. Nettoyage terminé. Le peloton SALAUD s'y installe pour la nuit.
Bonne journée pour le 3ème Escadron qui inscrit à son actif :
3 chars lourds, de nombreuses armes automatiques (et leurs servants), et fait prés de 50 prisonniers,
La bataille de France dépassée, classée, la bataille d'ALSACE était définitivement perdue pour les nazis. Au sud leur manœuvre ne réussissait pas mieux : ERSTEIN n'était pas repris et nos troupes entraient dans COLMAR. Le communiqué de la 1ère Armée Française pouvait brièvement dire :
“La menace qui hier, pesait encore sur STRASBOURG est aujourd'hui complètement écartée.”

Le 26 Janvier 1945 : Mouvement du P.C.A. sur LAMPERTHEIM. La 12ème D.B.U.S. a réalisé dans la journée son nouveau stationnement dans la zone arrière de la 3ème D.I.A., au nord de la BRUCHE et est en mesure d'intervenir en contre-attaque sur le front de la Division.

Le 27 Janvier 1945 : Front de la Division : R.A.S. Au sud de SELESTAT, nos éléments ont occupé HOLZWHIR, WIEKERSWHIR. Le bois d'ELSENHEIM est entièrement nettoyé. Le 1er G.T.M. réserve de Division, effectue des reconnaissances en vue de préparer son intervention éventuelle au profit des secteurs Nord et Sud.

Le 28 Janvier 1945 : Tirs de harcèlement ennemis (mortiers et artillerie) sur KILSTETT. Sur le front russe, les armées du Maréchal STALINE ont foncé en direction de DANTZIG. L'ODER est franchi en différents points. Les Russes sont à 160 kms de BERLIN.

Le 29 janvier 1945 : Il semble, d'après différents renseignements que l'ennemi a renoncé à une action offensive sur KILSTETT.
Sur le front russe les colonnes mobiles du Maréchal JOUKOV avancent en direction de la frontière du Reich après avoir dépassé POZNAN. 

Le 30 Janvier 1945 : Rien à signaler sur le front de la Division.
Dans la région de COLMAR, 1150 prisonniers sont capturés en 24 heures.

Le 31 Janvier 1945 : Le Commandement du groupement blindé de la 3ème D.I.A. est assuré par le Colonel VAN HECKE.
GAMBSHEIM est occupé et après le rétablissement du pont un peloton de T.D. (SALAUD 3e Escadron) est poussé dans la village.

Le 1er Février 1945 : Le 2ème Escadron relève, avec tous ses moyens, les éléments du Régiment dans la région de KILSTETT et de GAMBSHEIM. Les éléments relevés passent à la disposition des Commandants d'Escadron. Rien d'important à signaler sur le front de la Division. Sur le front du 2ème C.A., les abords du terrain de manœuvre de COLMAR sont atteints par nos troupes.

Le 2 Février 1945 : R.AS. sur le front de la Division. Sur le front du XXIe C.A.US. les unités américaines appuyées par des blindés français ont atteint COLMAR.

Le 5 Février 1945 : Tirs des T.D. sur les casemates du bord du RHIN. Après l'occupation de la casemate “La Sorcière" par les tirailleurs, on constate que des perforants ont pénétré de 1 mètre dans le béton armé, un coup d'embrasure par la porte et deux coups d'embrasure par fente de visée des tourelleaux.

Le 8 Février 1945 : Les pelotons de T.D. de KILSTETT et de GAMBSHEIM (2ème Escadron) sont remis à la disposition du Colonel VAN HECKE.

Le 9 Février 1945 : R.A.S.

Le 10 Février 1945 : Les 2ème et 3ème Escadron exécutent une reconnaissance sur BERSTETT afin de pouvoir y faire mouvement, le cas échéant dans les moindres délais.

Le 11 Février 1945 : Le Général DE GAULLE décore le Colonel VAN HECKE de la Cravate de la Légion d'Honneur au cours d'une prise d'armes à STRASBOURG. Le Lt. RENE est fait Chevalier de la Légion d'Honneur. Dans la soirée le Général DE MONTSABERT invite le Colonel, les Capitaines ARPAJOU et CAMUS, le Lieutenant HACHIN à dîner à son P.C. à MOLSHEIM. Le “jazz” du Régiment prête son concours à cette soirée.
 
Le 18 Février 1945 : Prise d'armes à LAMPERTHEIM. Le Général GUILLAUME arrive à 11 heures 20. Remise de décorations. Revue, défilé, grand repas offert par le Colonel VAN  HECKE. Le soir bal avec le concours du jazz du Régiment. On remarquait de nombreuses Alsaciennes en costume provincial. Fête réussie qui laissera une forte impression dans le village.

Le 23 Février 1945 : Le Général Cdt. la 3ème D.I.A. prend le commandement du secteur OBERHOFFEN - KILSTETT.

Le 24 Février 1945 : R.AS.

Le 5 Mars 1945 : La situation des Escadrons à ce jour se présente de la façon suivante :
4ème Escadron pelotons en ligne à BISHWILLER
3ème Escadron pelotons en ligne à RORHWILLER
2ème Escadron pelotons en ligne à HERRLISHEIM
La relève est à assurer par les unités tous les huit jours.

Le 13 Mars 1945 : Les Américains devant attaquer en direction du RHIN, demandent à la 1ère Armée de mener en même temps une action de protection sur leur flanc droit.

  LA FRONTIERE EST FRANCHIE LA LIGNE SIEGFRIED EST ROMPUE
LES FRANCAIS BORDENT LE RHIN
15 AU 26 MARS 1945
 
LES TD. du 7ème CHASSEUR APRES AVOIR SAUVE
STRASBOURG ACHEVENT LA LIBERATION DE L'ALSACE

Un escadron de marche est formé aux ordres du Capitaine GUTH, qui comprend :
1 peloton de T.D. (LAFLECHE)         4ème Escadron
Personnel de Cdt. et Ravitaillement  4ème Escadron
1 peloton de T.D. (Lt, LEMAIGNAN)  2ème Escadron
1 peloton de T.D. (S/Lt. KELLER)     3ème Escadron

LE 14 Mars 1945 : L'attaque devient imminente...

Le 15 Mars 1945 : L'action est déclenchée : le 4ème R.T.T. et le 3ème R.T.A. attaquent le camp d'OBERHOFEN. Ils sont appuyés par les Sherman du 6ème R.C.A. et les TD. du 7ème qui opéraient dans ce secteur depuis plusieurs jours. 3 groupements blindés sont constitués par le 6ème et 7ème chasseurs :
1) sous les ordres du Lieutenant LAFLECHE
2) sous les ordres du Lieutenant CHEVALIER
    avec les T.D. du Lieutenant LEMAIGNAN
5) sous les ordres du Lieutenant SALAUD
Les Allemands résistent avec ténacité ; infanterie et chars subissent artillerie et minens. Malgré cela la voie ferrée est atteinte. Les chars poussent jusqu'aux premières maisons du Camp d'OBERHOFFEN mais l'infanterie ne peut pas suivre. 1 Sherman saute sur une mine, un autre est atteint par perforant. Le S/Lieutenant LAFLECHE est tué devant ses chars par éclats d'obus.

Le 16 Mars 1945 : Le C.C. 6 reprend l'action à son compte.
Le camp est débordé et occupé, les T.D. SIGWALT poussent sur les lisières nord de la clairière. LEMAIGNAN effectue d’excellents tirs. Le S/Lieutenant SALAUD perd deux hommes. (M.d.L.-Chef CARROUSTE et Cavalier PARIS tués durant la progression dans le bois).

Le 17 Mars 1945 : L'ennemi décroche en accumulant les destructions. Le contact ne sera repris que le 19 à LAUTERBOURG. SOUFFLENHEIM est occupé par les T.D. LEMAIGNAN.
RONTZERHEIM par ceux de SIGWALT..

Le 18 Mars 1945 : SIGWALT occupe ROESCHWOOG, ROPPENHEIM, DERRISHEIM, mais est arrêté dans sa progression par des destructions (ponts) et rejoignent NIEDERHOFFEN.

Le 19 Mars 1945 : À 9 heures LAUTERBOURG est occupé par le R.F.C. appuyé par les Sherman et les T.D. du S/Lieutenant SALAUD. A 16 heures 30 le 4ème R.T.T tente de franchir la LAUTER à SCHEIBENHARDT avec l'appui du tir des blindés sur les casemates. L'opération réussit parfaitement.
A cette heure, l'Alsace est complètement libérée et les troupes françaises pénètrent en ALLEMAGNE.

Le 20 Mars 1945 : Dans la nuit du 19 au 20 un pont est lancé et à 9 heures les T.D. foulent le sol allemand. Du 20 au 25 ce sont d’incessants coups de boutoir pour trouver le passage. Vives réactions ennemies.

Le 23 Mars 1945 : Grand événement. Des chars en bon état de marche arrivent au Régiment. Pour la 1ère fois depuis le débarquement, le régiment compte ses chars au complet. Il est prêt pour la campagne de l'autre côté du RHIN. A 18 heures la ligne SIEGFRIED est enfoncée et traversée après de durs combats.

Le 24 Mars 1945 : À 3 heures KANDEL est atteint : à l'aube le groupement BOULANGER (C.C.6.) quitte KANDEL et fonce vers JOCKRIM, WORTH et MAXIMILIANSAU. Tout ce secteur est réservé aux Français : C’est la véritable revanche qui commence. JOCKRIM est rapidement atteint ; toutes les maisons arborent des drapeaux blancs. Puis de nombreux ouvriers étrangers dont des Français. La progression reprend sur WORTH.
Un Sherman reçoit un projectile de Panzerfaust. Nous avons devant nous un bataillon de S.S. Polizei décidés à se faire tuer sur place. L'infanterie n'arrive pas à suivre. Mais à l’ouest l’autre groupement a traversé le BIENWALD d'Ouest en Est.
À l'arrière l'E.M.R., l'approvisionnement et les différents services et bases font mouvement de LAMPERTHEIM sur ROESCHWOOG et ROPPENHEIM. Dans la matinée le Colonel et une délégation sont partis pour PARIS recevoir des mains du Général de GAULLE l’Étendard (tant attendu) du Régiment.

Le 25 Mars 1945 : WORTH est atteint et occupé. La jonction est faite. Le RHIN est atteint, tirailleurs, goumiers et légionnaires achèvent de nettoyer les derniers îlots de résistance. La voix du canon baisse. Il faut maintenant préparer une nouvelle campagne d'exploitation en Allemagne.

Le 26 Mars 1945 : L'Escadron de marche du 7ème R.C.A. mis à la disposition du C.C. 6. est dissous. Les chars regagnent dans la journée du 27 leurs bases arrières.

Le 27 Mars 1945 : Grande effervescence à l'E.H.R. : La musique appelée par un ordre du Ministre de la guerre, part pour PARIS.
Elle prêtera son concours aux fêtes de la remise des Étendards.
Monsieur MORTELMANS baigne dans la joie.
Le Chef d'Escadrons DE CARMEJANE Commandant le Régiment P.I. adresse aux officiers, Sous-Officiers, Brigadiers et Chasseurs l'ordre du Jour suivant :
 
ORDRE DU JOUR N° 54
“Officiers, Sous Officiers, Brigadiers et Chasseurs de l'Escadron de marche, vous venez d'écrire une page de plus et parmi les plus belles au palmarès de gloire du Régiment.
Alors que celui-ci, faute de matériel, ne pouvait participer tout entier au dernier effort de l'Armée Française sur la Rive gauche du RHIN, vous avez été, phalange réduite mais intrépide les heureux et dignes dépositaires de sa glorieuse tradition.
Parmi les tous premiers, vous avez libéré les derniers morceaux de terre Française, foulé la terre allemande, enfoncé la redoutable ligne SIEGFRIED et contribué largement à ouvrir toute grande, une nouvelle porte vers le cœur même du REICH :
Grâce à vous l'action du 7ème Chasseur n'aura pas connu d'interruption dans la lutte que nous reprendrons tous cette fois et bientôt sans doute, pour porter le coup de grâce à la bête traquée dans sa bauge.
Je m'incline devant nos morts. Leur sacrifice et leur exemple n'auront pas été inutiles et par eux, comme par vous “La FRANCE RENAITRA"             Signé : DE CARMEJANE.

Le 29 Mars 1945 : Un ordre préparatoire de mouvement est diffusé dans la matinée. Le Régiment ne va pas tarder à passer au complet la frontière.

Le 30 Mars 1945 : A 7 heures la colonne sur roues quitte ROESCHWOOG. A 8 heures 15 le convoi de l'E.M.R. franchit la frontière à LAUTERBOURG. La route est bordée de casemates et coupée de destructions. Nous traversons des villages où la circulation intense ébahit les Allemands. A 11 heures l'E.M.R. s'installe à DUDENHOFFEN. Les chars arrivent vers 15 heures et les 2ème et 3ème Escadrons continuent sur SPIRE ou ils doivent assurer la sécurité de la ville.
Stationnement du Régiment :
E.M.R. - Approvisionnement - Détails - 1er et 4ème Escadrons, Service de Santé à DUDENHOFFEN
2ème et 3ème Escadrons à SPIRE
E.H.R. - Echelon - PFULGRIESHEIM
P.C. 2 - LAMPERTHEIM
Ces trois éléments formant la base arrière.

Campagne d'Allemagne

Volturno -
        Garigliano -
              Durance -
                    Doubs -
                        Rhin et Danube enfin...
En ltalie
Comme en France
Calots ROUGES et bérets VERTS sont là . . . . ..
sur le sol Allemand
(31 Mars — 26 Avril)
 

Le 31 Mars 1945 : Le Capitaine PLANES fait mouvement avec son Escadron et passe le RHIN avec les éléments du 3ème R.S.A.R. avec mission d'éclairer et de soutenir les éléments d'infanterie du 3ème R.T.A. qui ont franchi le RHIN dans la nuit du 30 au 31 Mars.

Le 1er Avril 1945 : A 21 heures 40 un ordre de mouvement prescrit le déplacement du 1er Escadron, E.M.R., 4ème Escadron, 2ème Escadron, 3ème Escadron et Service de Santé pour traverser le RHIN et se porter sur ST. LEON. Le Maréchal des Logis MAGNIER est porté disparu : noyé dans le RHIN au cours d'une reconnaissance avec le Lieutenant LAFFELY qui s'en sort de justesse. La colonne démarre à 22 heures 45.

Le 2 Avril 1945 : 2e Escadron : Le RHIN est franchi au pont de MANNHEIM à 1 heure 30. À midi halte à KIRBACH. Puis mouvement sur RELLINGEN où le P.C. est installé à 17 heures.
Les chars arrivent une demi-heure plus tard.

Du 1er au 30 Avril 1945 :  A tout moment et sur un front de prés de 50 Kms, le 7ème R.C.A. a des éléments incessamment engagés. Toutefois, certaines périodes sont plus particulièrement intenses, absorbant la totalité du Régiment dans de durs combats :
c'est alors qu'à un objectif atteint succède un objectif à atteindre. En même temps change l'articulation des Unités et du commandement.
Ces diverses considérations permettent de distinguer trois phases principales :
1) du 1er au 8 Avril (entre le RHIN et l'ENZ)
2) du 15 au 24 Avril (entre l'ENZ, le NAGOLD, et le NECKAR)
5) du 27 au 30 Avril (entre le DANUBE et le Lac de CONSTANCE)

PERIODE DU 1er AU 8 AVRIL (entre RHIN et ENZ)
Le 7ème R.C.A. franchissant le RHIN au cours de la journée du 1er Avril et de la nuit du 1er au 2 appuie immédiatement les éléments d'infanterie qui ont franchi le RHIN à SPIRE et les aide efficacement à élargir leur tête de pont.
C’est ensuite une période de morcellement pour le Régiment dont chacun des Escadrons appuie un groupement d'infanterie de la Division. Période d’enchevêtrement aussi : les exigences du combat réunissent parfois des éléments d'escadrons différents.
Cette situation complique à l'extrême le problème des ravitaillements,
Pourtant, si au cours de cette période, le 7ème R.C.A. subit quelques pertes, en revanche il en inflige à l'ennemi.
Pertes subies :
Personnel : 1 tué
1 disparu (dans le RHIN)
14 blessés( dont 2 Officiers)
Matériel : 2 T.D. endommagés (l'un par mine, l'autre par Anti-char)
2 véhicules blindés et 5 jeeps détruits ou endommagés.
Pertes infligées à l'ennemi :
2 Chasseurs de chars détruits à HELMSHEIM le 4/4/45, à DERDINGEN le 4/4/45
1 canon de 88 détruit à HELMSHEIM le 4/4/45.
16 prisonniers (officiellement : beaucoup plus pratiquement, en raison de l'éternelle difficulté pour les blindés de ”conserver” leurs prisonniers).
De nombreux morts. tirés à obus explosifs et à la mitrailleuse.
A la suite de quoi le 7ème R.C.A. (moins un escadron lourd) se regroupe à DERDINGEN. Pour fort peu de temps.

LA BATAILLE DE STUTTGART
(du 15 au 24 Avril)

Le 7ème R.C.A. adopte un moment une attitude défensive sur l'ENZ.
Toutefois, dès le 15, le Colonel VAN HECKE prend le commandement d'un détachement de Cavalerie comprenant le 7ème R.C.A., moins un escadron de T.D, demeurant à la disposition du groupement CHEVILLON, et plus un escadron de reconnaissance du 3ème R.S.A.R. Cette colonne est destinée à éclairer et à appuyer l'action du groupement LEBLANC.
Le détachement de Cavalerie est regroupé dans la zone de NEUENBURG, le 15 Avril vers 18 heures. Dès 18 heures 30 une reconnaissance du 3ème R.S.A.R. est poussée sur LANGENBRAND et SALMBACH en vue d'éclairer l'engagement de l'infanterie.

Journées des 16 et 17 Avril (action d'Ouest en Est à partir de NAGOLD). “Eclairer et appuyer” l'action du groupement LEBLANC en direction de TIEFENBRONN : la mission assignée au détachement pour la journée du 16. Deux détachements pour l'accomplir :
détachement DE CHASSEY (du 3ème R.S.A.R.)
détachement DE CHAMPEAUX (du 7ème R.C.A.)
L'ennemi nous oppose une farouche résistance devant BAD LIEBENZELL. Le détachement DE CHASSEY ne peut atteindre ce village le 16, mais au Nord du dispositif, DE CHAMPEAUX avec les Goums pénètre dans UNTERREICHENBACH, SCHELLBRONN, HOHENWART, déblayant ainsi le travail pour le lendemain. Cependant que l’un de nos pelotons prélevé sur le détachement DE CHASSEY, brise une contre-attaque allemande vers HÜCHENBRONN.
Nos pertes sont assez sévères ; celles de l'ennemi ne le sont pas moins.
L'action est reprise le 17 matin par exploitation du succès obtenu la veille au Nord du dispositif : DE CHAMPEAUX poussera avec ses Goums et des T.D. sur HAMBERG - STEINEGG - TIEFENBRONN, tandis que DE CHASSEY s'efforcera d'atteindre TIEFENBRONN par BADLIEBENZELL – MANAKAM - NEUHAUSEN. |
L'action sur HAMBERG - STEINEGG – TIEFENBRONN réussit pleinement : TIEFENBRONN est occupé tôt dans l'après-midi, tandis que sur les flancs Nord, les éléments CIVET et SIGWALT (détachement de CHAMPEAUX) agissent sur HUCHENFELD, vers WURM, et au-delà de BUCHENBRONN. Cependant le détachement DE CHASSEY occupe BADLIEBENZELL mais se heurte au-delà, dans un terrain difficile, à de très vives résistances.
Le Colonel VAN HECKE décide d'attaquer NEUHAUSEN par le Nord et de ramener à cet effet le gros du détachement DE CHASSEY à SCHELBRONN. Le plan d'attaque est mis au point dans la soirée pour le lendemain matin. C'est au cours des reconnaissances rendues nécessaires pour cette mise au point, que le Colonel et le Commandant en second, suivis de l'Officier de renseignements et de quelques cavaliers, tombent, en plein bois, dans une embuscade dont ils ne se tirent que de justesse.
2 Officiers blessés au cours de la journée. Sur un axe différent mais dans des circonstances analogues un cavalier tué par balle dans la tête. Nous capturons d'assez nombreux prisonniers.

Journée du 18 Avril : Attaque et occupation de NEUHAUSEN (et de MONAKAM) : Le détachement de CHASSEY part de SCHELLBRONN, le détachement DE CHAMPEAUX, de STEINEGG. Très vive résistance et réactions de l'ennemi devant NEUHAUSEN. Toutefois à 8 heures 30, NEUHAUSEN est occupé.
A 19 heures DE CHASSEY occupe MONAKAM faisant la jonction avec les éléments de BADLIEBENZELL,
1 Officier (S/Lt. R. SALAUD) tué et plusieurs officiers blessés au cours de la journée. Nous infligeons à l'ennemi de nombreuses pertes. Des prisonniers.
 
Journées des 19 et 20 Avril : De NEUHAUSEN à MAGSTADT.
L'ordre d'opérations pour la journée du 19 Avril prescrit au détachement de cavalerie d'appuyer l'action sur WEIL DER STADT par deux détachements blindés de part et d'autre de la WURM.
Le 19, De CHASSEY se heurte à de vives résistances à la cote 550. Pourtant, en fin de soirée. Civet (Détachement DE CHAMPEAUX) occupe LENHINGEN en capturant 50 prisonniers.
L'action est ee) le 20 au matin : nous dépassons les objectifs prévus. Dès 15 heures, DE CHASSEY occupe WEIL DER STADT (après MUNKLINGEN, NOTTLINGEN, et MERKLINGEN. au cours de la matinée). À 18 heures il est à SCHAFFHAUSEN et à 21 heures 45, nuit tombée, DE CHASSEY pénètre dans MAGSTADT, suivi de près par de CHAMPEAUX qui au cours de la journée a occupé HAUSEN et réalisé des liaisons extrêmement difficiles (notamment avec le groupement CHEVILLON) dans le triangle MERKLINGEN – MALMSHEIM – WEIL DER STADT. Pertes extrêmement sévères pour l'ennemi en tués et prisonniers ; très légères de notre coté.
À noter “la besogne abattue” au cours de cette seule journée par les T.D. de l'Escadron GUTH (détachement DE CHASSEY) :
2 canons de 88, 7 canons de 105, 1 véhicule blindé, 3 camions dont 1 chargé de munitions, 5 mitrailleuses, détruits dans la zone de SCHAFFHAUSEN – DOFFINGEN - MAGSTADT.
Sans compter de nombreux cadavres sur le terrain.
Au cours de la période du 16 au 22 cet escadron inscrira à son actif :
3 chars, 3 canons de 88, 7 canons de 105, 17 mitrailleuses dont 2 quadruplées, 12 camions.
De nombreux tués et prisonniers.

Journée du 21 Avril : De MAGSTADT aux faubourgs de STUTTGART.
L'ordre d'opérations pour la journée du 21 prescrit au détachement de cavalerie d'appuyer l'action des Goums à travers la zone boisée comprise entre la route MAGSTADT - BOBLINGEN à l'Ouest, et la route MUSBERG -VAIHINGEN Carrefour 429 à l'Est.
DE CHAMPEAUX appuie la progression sur l'axe MAGSTADT, cote 495, coté 433, VAIHINGEN. DE CHASSEY sur l'axe MAICHINGEN - SINDELFINGEN cote 525, VAITHINGEN.
- obstacles et résistances à hauteur de l'autostrade ; les obstacles sont tournés et la résistance brisée.
Deux chars ennemis sont détruits à l'entrée de VATHINGEN où nos détachements entrent vers 18 heures 30 et 19 heures faisant la liaison avec la 5ème D.B. A 20 heures toute résistance a cessé dans VAIHINGEN.

Journées des 22, 23, et 24 Avril : Opérations de nettoyage de BOBLINGEN et de la forêt du SCHONBUCH (en appui des Goums) nombreux prisonniers ; un char ennemi détruit ; aucune perte de notre côté.

STUTTGART tombe le 22 Avril - le 3ème R.S.A.R. et le 7ème R.C.A. se regroupent, avec P.C. à VAHINGEN pour le 7ème R.C.A. (Pas pour longtemps.)

PERIODE DU 27 au 30 Avril
(Entre DANUBE et LAC DE CONSTANCE)

Un groupement comprenant le 3ème R.S.A.R., moins 1 peloton de RENE et 1 peloton de chars légers, et le 7ème R.C.A. moins 2 pelotons de T.D. est constitué aux ordres du Colonel VAN HECKE et mis à la disposition du 1er C.A.
Contact est pris avec le 1er C.A. : Le groupement est mis à la disposition du C.A. 3 (P.C. à AACH) qui n'a pas de mission à lui confier.
Alors, de sa propre initiative, le groupement effectue des manœuvres de ratissage autour de sa zone de stationnement (Ouest de STOCKACH) et fait de nombreux prisonniers dont :
- le 28 Avril : 5 Officiers
- le 29 Avril : 1 Colonel et le Général de Division ZIEGER
(ce dernier au château de LANGENSTEIN. avec son/aide de camp et ses ordonnances, dans des circonstances curieuses, dont le détail a été relaté au C.R. des opérations du groupement VAN HECKE du 27 au 50 Avril, en date du 2 Mai).
- Le 29 Avril le groupement est remis à la disposition du 2ème C.A. et fait mouvement de Stockach sur STUTTGART le 30.
- Aucune perte au cours de cette période de “retour au calme”, au terme de trois campagnes si souvent meurtrières.

TABLEAU RECAPITULATIF. DES PERTES
du 1er au 30 Avril
1) PERTES SUBIES:
Personnel : 7 tués dont 1 Officier
                 1 disparu (dans le RHIN)
               59 blessés dont 6 Officiers
Matériel :    2 TD. Endommagés ( 1 par mine, 1 par anti-char)
                 8 véhicules blindés (scouts-car ou HT.)
                 1 dodge
               11 jeeps
détruits ou endommagés
2) PERTES INFLIGEES A L'ENNEMI :
Matériel :    3 chars détruits
                 4 canons de 88
                 7 canons de 105
               17 mitrailleuses dont 2 quadruplées
               12 camions
(sans compter des véhicules pris intacts et versés au service de récupération)
Prisonniers : 470 dont 1 Général de Division
                                 1 Colonel
                                 1 Médecin Lt. Colonel
                                 5 Officiers (période du 27 au 30 Avril).
Des tués (sans nombre) à obus explosifs et à la mitrailleuse.
Un observatoire détruit.

Le 30 Avril 1945 : On sent que la guerre tire à sa fin.

Le 1er Mai 1945 : En terre allemande, cet étendard que chaque homme du Régiment a tant désiré d'avoir et de voir le voici enfin : Le Colonel l’a ramené de PARIS. Aujourd'hui présentation des hommes à l'Etendard. en présence du Général de Division. Prise d'armes ensuite à STUTTGART ; la musique y est comme toujours à l'honneur, et “reçoit” les généraux DE LATTRE, DE MONTSABART et GUILLAUME.
Le Général DE LATTRE, puis le Général de MONTSABERT dans deux ordres du jour clament leurs remerciements, la Gloire et la vaillance de nos troupes.

Le 9 Mai 1945 : Le Régiment fait mouvement sur HERRENBERG, le 1er Escadron stationne à EUTINGEN, le 2ème Escadron à HOCHDORF.

Le 13 Mai 1945 : Fête de la Division à STUTTGART en présence des Généraux DE LATTRE et DEVERS et de M. François MAURIAC. La musique prête son concours. Apothéose à l'opéra, dans l'après-midi.

Le 19 Mai 1945 : Revue à STUTTGART en présence du Général DE GAULLE et des Généraux DE MONTSABERT, De LATTRE et GUILLAUME. Au cours de la remise de décorations, le Général DE GAULLE remet au Capitaine DE CHAMPEAUX la croix de chevalier de la Légion d'Honneur.
 
Le 21 Mai 1945 :  Fête du Régiment. Le Colonel arrive à 16 heures à la piscine et ouvre les jeux sportifs. Le concours de natation se déroule sous la pluie. Le reste du programme ne peut avoir lieu à cause du mauvais temps (qui persiste). À 10 heures 30 arrivés au P.C. des Généraux DE MONTSABERT et GUILLAUME, la pluie tombe toujours. Grand dîner. À 22 heures 30 feu de camp à la piscine. Puis Bal jusqu'à 4 heures 30.

Le 29 Mai 1945 : Fête du 3ème R.S.A.R.

Le 11 Juin 1945 : Fêtes à CONSTANCE et LINDAU.

Le 25 Juin 1945 : Le Régiment défile à STUTTGART devant le SULTAN du MAROC et le Général DE LATTRE.

Le 1er Juillet 1945 : Jour des adieux du Colonel au Régiment.
La prise d'armes se déroule sur le terrain d'aviation de ETLINGEN. À 10 heures le Général GUILLAUME et le Colonel arrivent.
Appel des morts, Remise de décorations. Défilé. Déjeuner au P.C.
À 20 heures arrivé de Madame JUIN et du Général de MONTSABERT, Dîner. Feu de camp à la piscine, 4ème discours du Colonel qui, la voix brisée par l'émotion, les larmes aux yeux, embrasse à genoux, une dernière fois, l'étendard de son Régiment.

21 Mai 1945 : FETE DE FIN DE CAMPAGNE.
La bourgade d'Herrenberg est située sur la route de Sigmaringen, à, 40 kilomètres de Stuttgart ; le samedi de Pentecôte, des chars en étaient partis pour cette inspection par le général de Gaulle, qui fut, parmi les ruines et les couleurs déployées, une apothéose tranquille et belle. Ce 21 mai, un peu après dix heures du soir, le général commandant le 2ème C.A., faisait son entrée dans le petit hall de la piscine d'Herrenberg. Les sonneries étaient données du fond de la prairie, dans l'ombre, au delà de l’eau : une seule lumière dans cette nuit : un des pavillons monstres de la revue de Stuttgart, hissé à un pin coupé de la veille, dormait doucement dans son éclairage tricolore.
Il y eut une minute émouvante : ce fut celle de la décoration, en pleines ténèbres, face à un jeune Etendard, au bord d'une eau calme, sous les faisceaux jumelés de deux jeeps, de cinq officiers de ce régiment qui allait donner devant mille spectateurs groupés dans l'herbe, sa première fête de paix, de fin de campagne, sur terre d'Allemagne.
Tous les jours de cette guerre et du léger temps qui la suit, sont des anniversaires : dans la poussière vieille d'une année, est restée l'empreinte d'un passage dont on dira plus tard qu'il fut épique. Ces mêmes hommes qui allumèrent ces quatre feux aux coins de l'eau, étaient, il y a un an, sur la ligne Hitler, dans le matin pluvieux de Monticelli : et ce même jour, à l'heure où les voitures des invités se hâtaient sur une route allemande, deux colonnes aux bérets verts, le détachement Van Hecke, celui de Carmejane opéraient leur jonction au bas du Leucio, prenaient Pico. Il v avait un peu de ces souvenirs dans l'air de la fête.
C'était même l’occasion, dans cette nuit encore cinglée de musique de victoire, de faire le point.
La journée n'avait pas été somptueuse. Il avait plu tout le jour. Vers huit heures, à la tombée du soir. le vent changea, emportant tous les nuages, et la lune se leva. Il y eut deux choses infimes qui changèrent tout : la présence de cette eau qui était vraiment une présence, et ce meneur de jeu, ce paysan cassé dans son veston trop étroit, qui vint dire tout à coup, en allumant le dernier bûcher : “il y a cinquante ans, c'était en 1945, un soir de mai, nous avions allumé une veillée devant le général de Montsabert, j'avais vingt-cinq ans, j'étais chef de peloton dans l'Escadron Soudieux, et les aspirants, dans ce temps-là, on les appelait les brels..."
C’est exact qu'à cette minute-là tout se transforma : il n'est pas un de ces témoins, un des acteurs présents qui n'ait éprouvé à la minute même, qu'il était situé, classé, au bord de sa propre histoire ; les souvenirs évoqués, égrenés, sortis de la plus noire des terres, au long de ces tableaux qui forment un lourd tissu de deux années, prirent la suite et la forme d'une étrange présentation.
Chaque unité, chaque régiment a son histoire ; mais je crois bien qu'après ce stage de combats et de vie étonnante ("le métier de soldat, disait Maurois, comporte parfois de réels dangers ..."), nous retirons tous à peu près la même âme. Ce nocturne de Chasseurs d'Afrique, à la fin d'une soirée de printemps, n'a fait que préciser de facon curieuse ce sentiment. Deux chars s'avancèrent sur la plate-forme, et la vie des moteurs qui ont tant tourné, des chenilles, des barbotins, la poussière d'échappement, le mazout, un bruit infini, se mêlèrent aux cris et aux appels des hommes de la tourelle qui mimaient un départ dans un matin de guerre. Lorsque l'embarcation des troupes de Turenne passant le Rhin se leva sur l'eau de ténèbres et que l'artillerie ouvrit le ban, nous savions bien que nous n'assistions pas à l'un de nos rêves : il est bien que le bourgmestre et sa troupe en cuirasse aient porté sur le ventre la croix nazie et n'aient opposé aux troupes envahissantes qu'une résistance extrêmement sporadique : le drapeau blanc, grotesque, qui s'élevait derrière la table culbutée représentant un fortin, nous l'avons vu et nous continuerons de le voir aussi longtemps que nous aurons des souvenirs.
Autour de l'étendard du régiment se groupa un calvaire pathétique : un blessé, genou en terre, tête baissée, tenait cette hampe verticale, au seuil de deux corps allongés dans cette immobilité qu'avait l'un des nôtres, ce matin de Carpinetto où il fut abattu en avant de sa colonne. Ces feux mourants, dans l'ombre des arbres et de l'eau, ont chanté avec nous cette mélodie des Adieux qui, chaque fois que nous la réentendrons, au-delà des anciens feux des camps de notre jeunesse, au-delà de notre jeunesse même réveilleront le souvenir de nos amis qui, à cause d'une étrange épopée qui a duré cinq ans, dorment aujourd'hui du sommeil de la paix.

   

21 Mai 1945 : NOCTURNE DE FIN DE CAMPAGNE
Camarades, mes frères qui êtes restés dans les solitudes vertes de Pico et de Monticelli, dans ces cols vosgiens, au bord des lacs gelés, et jusque dans ce printemps d'Allemagne, votre souvenir est en nous comme cette fleur d'acier qui est au plus secret des hommes la source de leur tristesse et pourtant de leur espoir.
Compagnons d'un moment et parfois d'un hasard, vous demeurerez longtemps, dans le silence de nos nuits et de nos vies, les témoins silencieux des rêves que nous avons perdus.
Il y a, au fond de notre humble et commune histoire qui n'a pas duré deux ans, une image vive qui est notre dernier souvenir de paix. C'était un matin de l'hiver 43, un matin d'embarquement.
Les chars et les camions bourrés d'hommes descendaient cette longue avenue qui menait au port. Des femmes aux fenêtres, sur les trottoirs, agitaient des mouchoirs et des mains. Le matin n'était pas très clair ; par dessus la muraille de la digue, les vagues lançaient des paquets de mer. Nous chantions., Le premier jour a commencé par un chant. Et nous étions tous là, réunis, serrés les uns contre les autres, unis les uns aux autres. Il y avait dans ce moment une beauté et une inconscience tragiques. Mais au fond de nos cœurs, si inconscients qu'ils fussent, si navrés de joie de vivre et de cette joie qui peut-être n'a pas d'autre nom, nous savions qu'un soir, plus tard, par une nuit comme celle-ci, il faudrait faire le compte.
Que ce silence, que cette nuit où l'amitié des combats cherche encore entre nous, de l'un à l'autre, des uns aux autres, un cheminement ultime qui, comme l'orage de notre embarquement, ira en s’apaisant, en s’effritant désespérément, que cette nuit, pendant une minute, vous témoigne de cette fraternité qui lie à nos gestes les plus humbles, à nos mots humains les plus quotidiens, votre présence qui est un souvenir vivant et humain.
                                                                                                                      J. ROBICHON