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47ème BATAILLON DE CHARS DE COMBAT 3e Compagnie |
COMPTE RENDU DES OPERATIONS
COMPTE RENDU DE FIN D'OPERATIONS AU NORD OUEST DE BEAUVAIS
Composition de l'unité : 1 Section du 46e B.C.C.
2 Sections de la 3e Cie du 47e B.C.C.
Relation de l'Opération.
A 3 heures les chars débouchent, la section du 46e B.C.C. en 1er échelon, la 1ère section du 47e B.C.C. en 2e échelon. Quelques tirs d'artillerie ennemie aux lisières Nord du bois de MOIMONT, à 3 heures 30, les unités de cavalerie et des chars de St-OMER ont dégagé, les chars B rentrent à leur position de départ.
Rien à signaler autre que les tirs d'artillerie au Sud de ST-OMER et aux lisières Nord de MOIMONT.
Déplacement de MILLY vers VAUROUX.
Le 9 Juin à 5 heures, la compagnie reçoit l'ordre de se porter dans le petit bois carré à 1 km au Sud de MILLY puis de gagner VAUROUX par l'itinéraire PIERREFITE – LE MONT ST-ADRIEN – LE BECQUET - VILLERS – ST-BARTHELEMY - LE VAUROUX.
Arrivée à VAUROUX, le 9 Juin vers 11 heures.
Ordres reçus : Poster la Compagnie aux fermes de QUEIREVER et Ferme NEUVE à 1,5 km à l'ouest de VAUROUX pour interdire le débouché de l'ennemi et protéger le déplacement de la Division vars le Sud.
Relation de l'action :
Vers 12h30 l'aviation ennemie survole et reconnaît la position des chars. Les mitrailleuses de D.C.A. ouvrent le feu ; à 13 h des Éléments ennemis sont signalés au Nord Ouest de la position des Chars.
Vers 13h30 la position est soumise à un tir précis de l'artillerie en particulier 2 obus de 105 tombent près des chars du lieutenant PAUL et de l'Aspirant DEPIGNY. L'embranchement de la route de VAUROUX et du chemin du TROU MAROT est particulièrement visé.
A 14 heures la Compagnie reçoit l'ordre de quitter la position en formant l'arrière gauche de la Division.
La Compagnie a effectué dans la journée du 9 Juin et la matinée du 10 une marche de 93 kilomètres, de MILLY sur THERAIN à BEYNES au Sud de la Seine.
Compte rendu des opérations dans les environs de BLOIS
Dans la nuit du 17 au 18 Juin 1940 la compagnie se déplace de BINAS à BRACIEUX au Sud de la Loire sur des routes encombrées par les réfugiés.
Dans la matinée du 18 Juin, le commandant de Compagnie se rend à MER et à MUIDES pour prendre les ordres du Chef de Bataillon et pour se renseigner sur la situation du char TURENNE en panne au Nord de la Loire. Le Chef de bataillon donne l'ordre de s'installer à BRACIEUX.
Le char TURENNE non réparable est abandonné au Nord d'AUNAY.
Vers 16 heures la Compagnie reçoit l'ordre de former un bouchon au village de MONT à MONT, la compagnie trouve le reste d’un Bataillon de Zouaves venant de BLOIS.
Installation de la Compagnie à MONT
Rien à signaler pendant la nuit du 18 au 19 Juin. BLOIS est bombardé et en feu.
Le 19 Juin vers 8 heures, le Commandant de Compagnie reçoit l'ordre de barrer la route de Blois - Cour-Cheverny à 5 kilomètre en avant de Cour-Cheverny et de se garder vers l'Est.
Installation de la Compagnie au Nord de COUR-CHEVERNY
La liaison est assurée à l'Est avec le 4e B.C.C. installé le long de la voie ferrée.
Survol par l'aviation ennemie.
A 14 heures, la compagnie reçoit l'ordre d'envoyer le char du capitaine AQUITAINE accidenté dans le déplacement précédent vers la base arrière.
Le compagnie n'a plus que deux chars, et 4 side-cars armés de mitrailleuses.
A 15 heures, le Commandant de Compagnie reçoit l'ordre de se déplacer vers CHAUSSY en constituant l'arrière garde de la Division.
MONTRESOR du 20 Juin à 3 heures au 21 Juin 18 heures.
La Compagnie prend position face au Nord. Calme parfait durant le stationnement.
ST-FLOVIER du 23 Juin 6 h au 23 Juin 21 heures.
La Compagnie reçoit l'ordre de prendre position au Sud et à l'Ouest de ST-FLOVIER et de surveiller la direction du Sud.
Rien à signaler pour la journée du 22 et la nuit du 22 au 23 Juin.
Dans la matinée du 23 Juin ST-FLOVIER est survolé par l'aviation ennemie. La D.C.A. de l'Unité ouvre le feu.
Vers 17h les Commandants d'unité sont appelés au P.C. du Bataillon situé au Centre du Village. L'ordre est donné de préparer le déplacement des éléments sur roues et les chenillettes sont mis en route d'urgence sur PREUILLY sur CLAISE.
Vers 18 heures un tir d’armes d'infanterie éclate au Nord de ST-FLOVIER, il est suivi d'un tir d'artillerie sur les lisières Nord et Est.
Dans l'ordre donné par le Chef de Bataillon, la Compagnie doit fermer la marche de la Division et attendre le passage des colonnes d'artillerie, chasseurs, chars, avant de quitter la position.
Des dispositions sont prises pour se garder vers le Nord. Vers 21 heures la Compagnie quitte ST-FLOVIER, le char du Lt Becquet est immobilisé par suite de rupture de l'arbre du barbotin.
Le char irréparable étant donné la situation est abandonné après l'avoir incendié.
La Compagnie gagne PREUILLY sur CLAISE où elle stationne la nuit du 23 au 24 Juin.
COMPTE RENDU D'OPERATIONS DU LIEUTENANT PAUL
B1bis 509 FRIEDLAND
Sources : Jacques Guérout, Archives du SHAT Vincennes.
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JOURNAL DES MARCHES et OPÉRATIONS du 47e Bataillon de Chars de Combat |
du 15 Novembre 1939 au 17 Juillet 1940
15 Novembre 1939 -
En exécution des prescriptions de la D.M, N° 4862 BT/I.C.C.S. du 29 Octobre 1939, le Bataillon de Chars de manœuvre n° 47 est formé par le Dépôt de Chars n° 507.
Son encadrement est le suivant :
Chef de Bataillon : Commandant PETIT Etat-Major : Capitaine Chef d’E.M. : Capitaine MARCHIONI Lieutenant Adjoint technique : Lt. CITROEN Lieutenant des transmissions : Lt. TABARD Lieutenant des renseignements : S/Lt GRAVELIN Lieutenant chargé des Détails : Lt. GAULTIER Médecin-Lieutenant : S/Lieut. DEZAUNAY Compagnie d'échelon Commandant de Cie :Lieutenant VEVER Lieutenant Chef de Section A.D : Lieutenant CHARREYROU Lieutenant Chef de Section ...................... Lieutenant Ravitaillement approvisionnements : S/Lieut. PAULIEN |
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1ère compagnie Commandant de Compagnie : Capitaine DIRAND Lieutenant ARNOULT S/Lieutenant OGER Lieutenant ORTEL Lieutenant MAYET Lieutenant FOERST |
2ème compagnie Commandant de Compagnie : Capitaine MARCILLE Lieutenant BURDY Lieutenant BORDES Lieutenant SCHILTZ Lieutenant NASO |
3ème compagnie Commandant de Compagnie : Capitaine GOUGUENHEIM Lieutenant DUBOIS Lieutenant PAUL Lieutenant GRAUFOGEL S/Lieutenant ANDRE S/Lieutenant BECQUET |
Le Bataillon s'installe dans son cantonnement à AURAY (Morbihan) au quartier DUGUESCLIN
16 Novembre 1939
Lieutenants TABARD et FOERST rejoignent le 47e B.C.C.
21 Novembre 1939
En exécution des prescriptions de la D.M. 08902 S 2/3 du 13 Novembre 1939, un détachement de 5 sous-Officiers et 21 chasseurs commandés par le Lieutenant CITROEN, quitte AURAY à destination de PARIS, pour toucher au P.R.R.E.M. de Vincennes et de Versailles, le matériel suivant :
1 camion Panhard, type chars
1 camion Panhard porte machines outils, type Chars
2 camions Renault 3t5
1 voiture de liaison Peugeot 402 - six places
2 voitures de Liaison Peugeot 402- quatre places
8 motocyclettes T.T. avec side-car ordinaire René GILLET
1 camionnette sanitaire Renault
24 Novembre 1939
Le Lieutenant VEVER commandant le C.E. quitte le Bataillon, rappelé à PARIS pour recevoir une nouvelle affectation (D.M. 5540 CP/I du 30.11.39 ).
Le Lieutenant CHARREYROU prend provisoirement le commandement de la C.E.
25 Novembre 1939
Quittant SATORY par la route le 24 au matin, le détachement parti le 21 rejoint AURAY le 25 à 18 heures.
27 Novembre 1939
Le Lieutenant CITROEN prend le commandement de la C.E.
Le Lieutenant OGER de la 1ère Compagnie devient adjoint technique du bataillon
Un détachement commandé par le Lieutenant ARNOULT (Adjoint Lieut. MAYET) et composé de 9 Sous-officiers, 9 gradés et 22 chasseurs se rendent à PLOUHARNEL.
Reconnaissance du Champ de Tir, d'un terrain de manœuvres.
Essai de divers modèles de chenilles (D2 - H39 - FT) en terrain sablonneux.
5 Décembre 1939
Les Lieutenants DEBIEVRE et RENAULT rejoignent le 47e B.C.C. Le Lieutenant DEBIEVRE est affecté à la 2e Compagnie.
Le Lieutenant RENAULT à la C.E.
10 Décembre 1939
Extrait du Journal Officiel du 3.72.39. Par décret du 24.11.39 sont promus au grade de Lieutenants de réserve, les sous-Lieutenants dont les noms suivent :
OGER Pierre, Henri du 47e B.C.C, Rang du 25.6.39
BECQUET Louis, Jean, Marie, du 47e B.C.C. Rang du 25.8.39
14 Décembre 1939
Un secteur postal est affecté au Bataillon : S.P. 5495
19 Décembre 1939
Le Bataillon prend livraison en gare de son matériel chars (45 Chars FT) et son matériel d'armement.
2 Janvier 1940
Le 1er Janvier 1940 vers 13 heures, un incendie s'est déclaré à BRECH (route de PLUVIGNE). Le piquet d'incendie du Bataillon et des Volontaires ont combattu cet incendie. Parmi les volontaires, les chasseurs COLLIN, MESTIVIER et HUCQUET ont été superficiellement brûlés aux doigts. La brillante conduite des gradés et chasseurs a valu au Bataillon une lettre de félicitations et de remerciements envoyée par le Capitaine Commandant le Corps de Chasseurs Pompiers et par le Maire (Lettre classée aux archives du Bataillon sous le n° 235/EMA).
Le Lieutenant BURTY quitte le 47e B.C.C. étant affecté au dépôt de Chars n° 503 - par D.M. N° 0017 CP/I du 29.12.39.
8 Janvier 1940
Par D.M. N° 282 BT/ICE du 6.1.40 le Capitaine MARCHIONI Chef Major du Bataillon est désigné pour suivre un cours d'information organisé à l'école de Chars de Versailles du 10 au 24 Janvier. Il quitte le Bataillon le jour même dans la soirée.
15 Janvier 1940
La 1ère Compagnie part avec son matériel Chars et Armement pour une période de 2 semaines à PLOUHARNEL en vue d'utiliser le Champ de tir de la Commission de GAVRE.
22 Janvier 1940
Départ de la 2e Compagnie de PLOUHARNEL.
24 Janvier 1940
Retour du Capitaine MARCHIONI de son stage à Versailles.
25 Janvier 1940
Le Chef de Bataillon PETIT part en mission à PARIS, appelé au Ministère de la Défense Nationale.
Le Capitaine MARCHIONI prend le Commandement du 47e B.C.C.
27 Janvier 1940
Retour de la 1ère Compagnie de PLOUHARNEL.
29 Janvier 1940
Départ à PLOUHARNEL de la 3e Compagnie.
30 Janvier 1940
Le Chef de Bataillon PETIT rentre de sa mission à PARIS.
3 Février 1940
Retour de PLOUHARNEL de la 2e et 3e Compagnies.
8 Février 1940
Par D.M, N° 1270 BT/ICC du 5.2.40 les Officiers dont les noms suivent sont désignés pour suivre un stage d'information (Chars B) à l'école des Chars de Versailles, du 12.2.40 au 9.3.40.
Capitaine DIRAND
Capitaine MARCILLE
Lieutenants CITROEN, CHARREYROU, MAYET, OGER, ORTEL, GRAUFOGEL, DUBOIS, SCHILTZ, RENAULT, PAUL.(Le Lieutenant RENAULT est remplacé par le Lieutenant NASO).
9 Février 1940
Un détachement précurseur, commandé par le Capitaine GOUGENHEIM et comprenant 2 aspirants, 5 sous-Officiers, 6 caporaux, et 8 chasseurs est mis en route à destination d'AUBIGNY sur NERE pour y préparer le cantonnement du 47e B.C.C.
22 Février 1940
Par D.M. N° 1454 BT/I.C.C. 5 du 13 Février 1940, il est décidé que le 47e B.C.C., serait armé de Chars B1 Bis au lieu de Chars D2.
1er Mars 1940
Par ordre de Bataillon n° 3 sont inscrits au tableau d'avancement pour le grade de :
Adjudant-chef : TOURNEUX Georges, Adjudant C.E., PETTE Venant, Adjudant E.M,
Adjudant : MAUCLERT Edmond, Sergent-chef 2e Cie,
Caporal-chef : VEYSSIERE Maurice, Caporal 1ère Cie, PEUHOUD Georges, Caporal 3e Cie, HORELLOU Albert, Caporal 3e Cie, DEJOUQUE Charles, Caporal 2e Cie, MARTIN Paul, Caporal E.M., SERRE Paul, Caporal C.E.
Caporal : HARLE Antoine, 1ère Classe C.E., BOURE Pierre, 1ère Classe 2e Cie, AUMASSON Albert, 1ère Classe 2e Cie, CARON Paul, 1ère Classe 3e Cie, GUEDEN Francis, 1ère Classe 2e Cie, COURAU René, 1ère Classe 1ère Cie, LAUWAGIE Jean, 1ère Classe 3e Cie, COUREAU Pierre, 1ère Classe 1ère Cie, MARTIN Lucien, 2e Classe 1ère Cie, GELARD Yves, 1ère Classe, C.E., MARCHAND Henri 2e Classe, 3e Cie, COLAS Roger, 2e Classe, C.E.
Par ordre du Bataillon N° 4, Le Chef de Bataillon PETIT, Commandant le 47e B.C.C., nomme au grade de :
Adjudant-Chef : TOURNEUX - Adjudant C.E., maintenu, PETTE Venant Adjudant E.M., maintenu,
Adjudant : MAUCLERT E. sergent-chef – 2e Cie, affecté 3e Cie
Caporal-chef : VEYSSIERE, Caporal, 1ère Cie maintenu, PEUHOUD G., Caporal, 3e Cie, maintenu, HORELLOU, Caporal, 3e Cie, maintenu, DEJOUQUE, Caporal, 2e Cie, maintenu, MARTIN, Caporal, E.M., maintenu, SERRE, Caporal, C.E., maintenu,
Caporal : HARLE, 1ère Classe, C.E., maintenu, BOURE, 1ère Classe, 2e Cie, maintenu, AUMASSON, 1ère Classe, 2e Cie, maintenu, CARON, 1ère Classe, 3e Cie, maintenu, GUEDEN, 1ère Classe, 2e Cie, maintenu, CONAN, 1ère Classe, 1ère Cie, maintenu, LAUWAGIE, 1ère Classe, 3e Cie, COURREAU, 1ère Classe, 1ère Cie, maintenu, MARTIN, 2e classe, maintenu, GELARD, 1ère Classe, C.E., maintenu, MARCHAND, 2e classe, 3e Cie, maintenu, COLAS, 2e classe, C.E., maintenu.
6 Mars 1940
Le 47e B.C.C. fera mouvement par voie de fer le 6 Mars 1940 pour se rendre d'AURAS (Morbihan) à AUBIGNY sur NERE (Cher) (Note 490 EM). Un détachement Postcurseur commandé par le Lieutenant ARNOULT quittera AURAY le 7 Mars.
8 Mars 1940.
Par suite du recomplètement en personnel (D.M., 1454 BT/ICC 5 13.2.40 pour passer de l'effectif d'un Bataillon D2 à l'effectif d'un Bataillon B.
L'encadrement du 47e B.C.C. est le suivant :
ETAT-MAJOR Commandant le 47e B.C.C. : Chef de Bataillon PETIT Capitaine Chef de l’E.M. : Capitaine LAUDE, Capitaine MARCHIONI Adjoint technique : Lieutenant GHISLAIN Officier des Détails : Lieutenant GAULTIER Officier de Renseignements : S/Lieut, GRAVELIN Transmissions : Lieutenant TABARD Service de Santé : S/Lieut. DEZAUNAY |
COMPAGNIE D'ECHELON : Commandant la Compagnie : Capitaine GIME Lieutenant OGER S/Lieutenant LOGOBLUTIS Lieutenant CITROEN Lieutenant RENAULT S/Lieutenant JOURDAN S/Lieutenant PAULIEN |
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1ère Compagnie : Commandant la Compagnie : Capitaine DIRAND Lieutenant BAUCHE Lieutenant ORTEL Lieutenant MAYET Lieutenant ARNOULT Lieutenant FOERST Lieutenant GRAFFE Lieutenant GAZEL S/Lieutenant HUBERDEAU S/Lieutenant SALY Aspirant JOURDAIN |
2ème Compagnie : Commandant le Compagnie : Capitaine MARCILLE Lieutenant BORDES Lieutenant DEBIEVRE Lieutenant SCHILTZ Lieutenant NASO Lieutenant CHARREYROU (S.E,) Lieutenant DEBIONNE S/Lieutenant LARGY S/Lieutenant BIZET S/Lieutenant BARABES S/Lieutenant GIBOIN S/Lieutenant RICHARD Aspirant ARNOUX |
3ème Compagnie : Commandant la Compagnie : Capitaine GOUGENHEIM Lieutenant DRAPIED (S.E.) Lieutenant GRAUFOGEL Lieutenant BECQUET Lieutenant DUBOIS Lieutenant PAUL Lieutenant ROBINET S/Lieutenant ANDRÉ S/Lieutenant PHILIPPOT S/Lieutenant GROSBORNE S/Lieutenant REY Aspirant COGIS. |
8 Mars 1940
Le 47e B.C.C. percevra à GIEN le 12 Mars 1940, trois chars B1 Bis avec lot de bord : KEMMEL 383 - (3e Cie) JURANCON 358 (1ère Cie) MALMAISON 580 (2e Cie)
15 Mars 1940
Le Lieutenant FERRE, nouvellement arrivé est affecté à la 1ère Cie (en surnombre).
Le sous-Lieutenant BIZET de la 2e Cie est muté à la C.E. (section de remplacement)
28 Mars 1940
Le 47e B.C.C. perçoit à GIEN les chars suivants :
Char n° 418 - MANGIN - affecté 1ère Cie, Char n° 435 - JEAN-BART – affecté 2e Cie, Char n° 446 - JEMMAPES – affecté 2e Cie, Char n° 437 - SURCOUF – affecté 3e Cie, Char n° 447 - VALMY – affecté 3e Cie, Char n° 436 - TOURVILLE - affecté C.E. (section de remplacement), 1er Avril 1940
Par ordre de Bataillon n° 7 est inscrit au tableau d'avancement pour le grade d'adjudant : LECON Roger - sergent-chef -C.E.
Ordre du Bataillon n° 8
Le chef de Bataillon PETIT, Commandant le 47e B.C.C. nomme au grade d'adjudant LECON Roger, sergent chef C.E. maintenu C.E.
Remise du Fanion
Au cours d'une prise d'armes, qui a lieu le 31 Mars à 11 heures, le Fanion offert au Chef de Bataillon par Madame DAGROU marraine du Régiment est présenté à tous les Officiers - sous-Officiers - gradés et chasseurs en présence du Lieutenant-colonel SUDRE, Commandant la demi-brigade. La prise d'armes est suivie d'un défilé.
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2 Avril 1940
Par décret présidentiel en date du 2 Avril 1940 (J.O. du 3.4.40) le Lieutenant GHISLAIN Fernand Jules est promu au grade de Capitaine à titre définitif pour prendre rang du 25 Mars 1940.
24 Avril 1940
Par avis de mutation du 24.4.40 N° 4295 CP/IC D.I. Section personnel, les Lieutenants FEVRE Jean et NASO R.F. sont mutés du 47e B.C.C. au Dépôt de Chars n° 511.
28 Avril 1940
Le 47e B.C.C. perçoit à GIEN - 6 chars B1 Bis avec lots de bords affectations :
1ère Cie : 403 CRECY AU MONT – 404 CROUY - 425 JEANNE D’ARC
2e Cie : 423 CONDE
3e Cie : 424 RICHELIEU
C.E. : 405 PETIT VERLY
30 Avril 1940
Par avis de mutation du 30.4.40 – N° 4594 CP/I BS DI Section du personnel, le Lieutenant DEBIEVRE est muté du 47e B.C.C. au Dépôt de Chars n° 511.
4 Mai 1940
Par avis de mutation du 4.5.40 – N° 4732 CP/IC DI Section du Personnel, le Capitaine GOUGENHEIM Louis est muté du 47e B.C.C. à l’E.M. du G.B.C. N° 502
6 Mai 1940
Par D.M. N° 4510 CP/I BS du 29.4.40, le Capitaine MARCHIONI est muté du 47e B.C.C, à l’E.M. du G.B.C. N° 504.
7 Mai 1940
Par Décision du Bataillon n° 33, le Capitaine GHISLAIN prend le Commandement de la 3e Cie.
Le Lieutenant DRAPIED 3e Cie est muté à l’E.M. comme adjoint technique.
9 Mai 1940
Par décision n° 34 du 4 Mai 1940, ordre du Bataillon n° 9, sont inscrits au tableau d'avancement, pour le grade de :
Adjudant : VIOLEAU René, Sergent-chef, 3e Cie, BELLAIR Fernand - G.B.C,
Sergent-Chef : BEURTHERET Maurice, Sergent, 1ère Cie, PIERRARD Roger, 2e Cie,
Sergent : PARMENTIER Albert, Caporal Chef, 2e Cie, BLONDIAU Camille, Caporal-Chef, C.E., HEBERT Jean, 3e Cie, MEYER Adrien, 3e Cie, DARRAS François, 1ère Cie, RALLET Pierre 1ère Cie
Caporal-Chef : AUBOIS René Caporal E.M., LAVIOLETTE Robert 1ère Cie, ROILLE Lucien 2e Cie, LEROY Georges 3e Cie
Caporal : LAVERSANNE Paul, 2e Classe, 1ère Cie, CLEMENCET Lucien, 1ère Classe 1ère Cie, REVAUD Xavier, 2e Classe, 1ère Cie, COLLIN Louis, 2e Classe, 1ère Cie, MAILLOT Gustave, 2e Classe, 2e Cie, GASQUIER André, - 1ère Classe – 2e Cie, SIGORMAY Joseph, 2e Classe, 2e Cie, SIMONNEAU Jean, 1ère Classe - 2e Cie, SENAMAUD Marcel, 2e Classe, 2e Cie, PETIT Joseph, – 1ère Classe, 3e Cie, SIMON André, – 1ère Classe – 3e Cie, LIXON Serge, – 1ère Classe - C.E., MOSSLER Jean, – 2e Classe - C.E., LEGENDRE Henri, 1ère Classe - C.E, GOUACHE Maxime, 2e Classe – E.M.
1ère Classe : RICROS Gaston, 2e Classe - 1ère Cie, GRERE André, 2e Classe 1ère Cie, ARNOUX André-Henri, 2e Classe 2e Cie, VANTHY Guy Louis, 2e Classe 2e Cie, LARDET André, 2e Classe 3e Cie, DEFOSSEZ Marcel, 2e Classe C.E., DUREZ Jean, 2e Classe C.E.,
Par ordre du Bataillon n° 10 et en vertu des pouvoirs qui lui sont conférée, le Chef de Bataillon PETIT, Commandant le 47e B.C.C. nomme les sus-nommés aux grades proposés (effet à dater du 1er Mai). Les nommés sont maintenus à leur Unité.
10 Mai 1940
Le 47e B.C.C. perçoit à GIEN les chars suivants :
1ère Cie : 490 RIVOLI – 512 ARCOLE
2ème Cie : 426 VERCINGETORIX
3ème Cie : 410 DARDANELLES - 457 LODI - 456 MARENGO - 509 FRIEDLAND - 479 ULM – 478 EYLAU
La 1ère Cie reverse le char n° 403 (CRECY AU MONT) muni de son lot de bord.
11 Mai 1940
Par décret ministériel en date du 25.4.40 (J.O. du 27.4.40 P.3061 et 3062), les Lieutenants de Réserve CITROEN Louis - Hugues et TABARD Paul sont promus au grade de Capitaine de Réserve pour prendre rang du 25 Mars 1940.
17 Mai 1940
La 2e Compagnie, renforcée d'une partie de l'atelier sous le Commandement du Capitaine MARCILLE quitte AUBIGNY sans matériel char va embarquer à CERCOTTES à destination de SATORY pour y toucher des Chars.
18 Mai 1940
Embarquement de la 3e Compagnie - Capitaine GHISLAIN, en gare de GIEN, départ 22h30 (10 chars), l’O.R. prend également ce train.
19 Mai 1940
Embarquement d'un premier détachement de la C.E. -Capitaine CITROEN en gare de GIEN (départ 11h).
Dans l’après midi embarquement de la 1ère Cie - Capitaine DIRAND en gare de GIEN, départ 19 heures. Le Chef de Bataillon PETIT, l'Adjoint Technique et le Médecin partent avec ce train (10 chars).
La section de remplacement part avec la 1ère Cie (3 chars).
20 Mai 1940
Départ à 5 heures en gare de GIEN du 4e Train emmenant le reste de la C.E. capitaine GIME et de l’E.M. Capitaine LAUDE.
La 3e Compagnie débarque dans la matinée à la FERTE MILON et stationne dans les bois en MAROLLES, 1 km sud de la FERTE MILON. En fin d'après midi, elle reçoit l'ordre de se porter au cours de la nuit du 20 au 21 dans la Région de VAUXTIN, VAUXERE et de se mettre à la disposition de la 44e D.I. (6e Armée) P.C. à BASLIEUX-les-FISMES.
Au cours da la nuit (vers 0 h), cet ordre est annulé et la compagnie est mise à la disposition de la 4e D.C.R. Elle se porte dans la région de CHERY CHARTREUSE, où elle stationne dans les bois avoisinants.
La 1ère Cie bombardée par avions à BEREY le SEC se réfugie jusqu'à la nuit dans le tunnel de VIERZY pour éviter les bombardements. Elle débarque à VIERZY et stationne dans la partie N.-E. de la forêt de VILLERS COTTERETS à l'Ouest de LONGPONT. Rejoint par un train de chenillettes livrées au Bataillon pendant le trajet et commandé par le Lieutenant BIZET, le Chef de Bataillon fait mettre également ce train dans le tunnel jusqu'à la nuit.
La C.E. (1er Détachement) débarque dans la matinée à FERE en TARDENOIS et stationne dans les environs. Dans la soirée elle se rend en vertu du même ordre que celui donné à la 2e Cie à PERLES (N.-O. de FISMES).
La C.E. (2e Détachement) débarque peu après 19 heures à NANTEUIL-le-HAUDOIN (éléments sur roues) et à ORMOY. Elle fait mouvement de nuit sur MAREUIL en DOLE.
21 Mai 1940
La Bataillon reçoit l'ordre de stationner à ARCYS le PONSARD. Seule la 1ère Compagnie reste en forêt de VILLERS COTTERETS. Dans la soirée, le Bataillon reçoit l'ordre de se tenir prêt à faire mouvement sans délai.
22 Mai 1940
Le Bataillon quitte ARCIS-le-PONSARD le matin à 8 heures pour se rendre en position d'attente en forêt de Compiègne. La 1ère Compagnie stationnée en forêt de VILLERS COTTERETS doit se joindre à la colonne au passage de celle-ci. Devançant la colonne et arrivé vers 12h30 en forêt de VILLERS COTTERETS (à LONGPONT point de stationnement de la 1ère Cie), le Commandant reçoit l'ordre de se mettre à la disposition de la 10e Armée : Point de première destination : SENLIS.
En fin de journée, le Bataillon cantonne en forêt d'HALATTE de part et d'autre de la route nationale n° 32 à hauteur du village d’OGNON. Il y passe la nuit.
Le Bataillon est remis à la disposition de la 4e D.C.R. Le char 380 MALMAISON (sous Lieutenant OGER)( section rempl. C.E.) en panne de moteur est laissé sur place à la lisière S-SE de la forêt de Compiègne, à dépanner par le T.E.B.
23 Mai 1940
A 0 h le bataillon reçoit l'ordre de faire mouvement immédiatement sur ROLLOT (7 kilomètres S.-E. de MONTDIDIER ), départ peu après minuit : itinéraire : FLEURINES - ESTREE ST-DENIS - LA NEUVILLE ROY - TRICOT et ROLLOT.
24 Mai 1940
Arrivé à 6 heures du matin, le Bataillon (P.C.) et la 1ère Cie stationnent à ROLLOT, la 3e Compagnie à COURCELLES, la C.E. à LA NEUVILLE ROY. Il reçoit l'ordre de se tenir prêt à partir immédiatement. Au cours de l'étape, le JURANCON (Aspirant JOURDAIN 1ère Cie) se retourne - impossible de le dépanner - laissé sur place à la NEUVILLE ROY, d'où il sera dépanné par le T.E.B.
25 Mai 1940
Le Bataillon reçoit l'ordre de se rendre au cours de la nuit suivante dans la Région de POIX (S.-O. d'AMIENS) Ordre reçu vers 15 heures.
Départ de ROLLOT à 21 heures itinéraire : MAIGNELAY – AUSAUVILLERS - WAVIGNIES - FROISSY - CRÈVECOEUR – MARSEILLE-en-BEAUVAISIS - GRAND-VILLIERS - GUIZANCOURT – BERGICOURT.
26 Mai 1940
Arrivé à destination vers 4 h. Le Bataillon stationne : 1ère Compagnie à GUIZANCOURT - P.C. et 3e Cie à BERGICOURT - C.E. à POLHAY (8 km sud de MARSEILLE-en-BEAUVAISIS).
Vers 15 heures le Bataillon reçoit l'ordre d'alerte immédiate (En vue d'une action éventuelle soit sur AMIENS - soit sur PICQUIGNY ). Aucun ordre ne parvient, nuit sur place.
27 mai 1940
Vers 20 heures, le Bataillon reçoit l'ordre de se tenir prêt à faire mouvement au cours de la nuit.
28 Mai 1940
A 0h30, le Bataillon reçoit l'ordre de se porter immédiatement dans la Région de FONTAINE LE SEC (4 km S.-E. de OISEMONT) arrivé vers 7h le Bataillons s’installe :
P.C. à FONTAINE LE SEC,
1ère et 3e Cies dans le Bois de BIENCLOS (N.-E. de FONTAINE LE SEC), la C.E. reste à POLHAY.
Au cours de l'étape le JEMMAPES (Lieutenant GRAFFE reste en panne à LIOMER).
A 8h15 le Lieutenant Colonel SUDRE (Commandant la 6e 1/2 Brigade) précise que chacun doit être à son poste prêt à partir sans préavis .
A 13 heures le Lieutenant Colonel SUDRE réunit les Commandants d'Unité et de Compagnie, pour leur donner ses ordres, en vue d'une attaque qui doit avoir lieu à 17 heures.
Mission de la 6e demi-brigade (47 et 46e B.C.C.) Axe : WARCHEVILLE - HUPPY - COTE 104 - MONT de CAUBERT
1er Temps : Atteindre au plus tôt la cote 104 et s'y installer face au Nord - simultanément neutraliser HUPPY.
2e Temps : Débordant VILLERS sur MAREUIL, par l'ouest, atteindre la route MESNIL TROIS FOETUS - CAUBERT - et s'y installer en protection face à ABBEVILLE,
Mission du 47e B.C.C.
1er Temps : action directe sur la cote 104 avec les deux Compagnies en premier échelon,
2e Temps : atteindre la route MESNIL TROIS FOETUS – CAUBERT.
A 16h55, le 47e B.C.C, atteint sa P.D. lisière N. de VARCHEVILLE, bois de GAUVEIERES, sous le commandement du Chef de Bataillon PETIT (char CONDE).
Les 18 chars suivants montent à l'attaque :
1ère Compagnie :
JEANNE D'ARC (Capitaine DIRAND – Lt ORTEL)
RIVOLI (Lieutenant GAZEL)
CROUY (Lieutenant BAUCHE)
ARCOLE (S/Lieutenant HUBERDEAU)
JEAN-BART (Lieutenant FOERST)
PETIT VERLY (S/Lieutenant BOURRELY)
MANGIN (S/Lieutenant SALY)
TOURVILLE (S/Lieutenant JOURDAN)
3ème Compagnie :
RICHELIEU (Capitaine GHISLAIN)
MARENGO (Lieutenant DUBOIS)
LODI (Lieutenant BECQUET)
VALMY (Lieutenant ANDRÉ)
FRIEDLAND (Lieutenant PAUL)
ULM (Lieutenant GROSBORNE)
KEMMEL (Aspirant DEPIGNY)
EYLAU (Lieutenant ROBINET)
SURCOUF (Lieutenant PHILIPPOT)
DARDANELLES (Lieutenant REY)
A la tombée de la nuit (vers 21 heures), les chars disponibles regagnent les lisières d’HUPPY après avoir dépassé la côte 104 au cours de l'attaque. Lourdes pertes matériel : sur 19 chars partis à l'attaque, 4 seulement rejoignent HUPPY.
En fin de journée les pertes du Bataillon en Personnel sont les suivantes :
Tués : Lieutenant Paul BAUCHE (1ère Cie) et 1 Chasseur BAUMONT (1ère Cie - aide pilote du Lieutenant BAUCHE)
Disparus : néant
blessés : Capitaine DIRAND (évacué), GHISLAIN (non évacué), Lieutenant ORTEL (évacué), S/Lieutenant HUBERDEAU (évacué), Aspirant de THOISY (non évacué), 1 Sergent-chef, 2 Sergents et 3 Caporaux.
Vers 22 heures le Chef de Bataillon reçoit l'ordre de la 1/2 Brigade de repartir le lendemain matin à 4 heures en prenant le commandement de tous les chars disponibles du 47e et 46e B.C.C. et d'occuper immédiatement la côte 104 comme P.D.
29 Mai 1940
L'attaque reprend à 4 heures du matin. Chars du 47e engagés :
CONDÉ - EYLAU - SURCOUF - JEAN BART - TOURVILLE - LODI - VERCINGÉTORIX
Les chars ont pour mission en suivant l'axe : HUPPY - ABBEVILLE d'atteindre MENIL TROIS FOETUS - CAUBERT .
Vers 8 heures le Général Cdt la 4e D.C.r. demande au Chef de Bataillon de venir aux CROISETTES prendre ses ordres. Il lui précise de repartir avec tous les Chars disponibles du 47e et 46e jusqu'au mont CAUBERT (H : 9h15).
Vers 8h30 des éléments d'infanterie viennent demander au Chef de Bataillon de les aider à prendre pied dans le bois du château d'HUCHENNEVILLE. Le Chef de Bataillon détache 5 chars pour remplir cette mission.
A 9h15, tous les chars repartent sur l'objectif fixé.
Le Chef de Bataillon d'infanterie qui occupe MAREUIL vient par deux fois, demander au Chef de Bataillon de dégager ses Unités tournées par l'ennemi à l'Ouest de VILLERS.
Retour des chars à bout d'essence et de munitions à hauteur des Bois de VILLERS en vue de se ravitailler.
Deux contre-attaques ennemies dévalant les pentes du Mont CAUBERT sont arrêtées par les feux des chars. En fin de journée, ordre est donné de rejoindre le château d'HUCHENNEVILLE, le Chef de Bataillon s'y rend avec le CONDÉ, seul char restant en état de marche, ainsi que 5 chars du 46e B.C.C.
pertes : Blessés : S/Lieutenant JOURDAN, Adj-Chef BARTHELEMY, 8 caporaux-chefs.
30 Mai 1940
Le seul char disponible, le CONDÉ reçoit mission de se joindre sous le Commandement du sous-Lieutenant BIZET aux chars disponibles du 46e B.C.C.
Parti à l'attaque en fin de soirée, il est mis hors de combat par l'artillerie ennemie et laissé sur le terrain, sur les pentes du Mont de CAUBERT.
pertes : 1 sergent blessé.
31 Mai 1940
Le VERCINGÉTORIX (Lieutenant ARNOULT) et RIVOLI (Lieutenant GAZEL) une fois réparés se joignent à 3 chars disponibles du 46e B.C.C. et sont mis à la disposition du 4e B.C.P. (à BIENFAY) sous le Commandement du Capitaine MENET (46e B.C.C.)
Le stationnement du Bataillon le 31 Mai est le suivant :
P.C. du Bataillon FRUCOURT,
1ère et 3ème Compagnies : éléments sur chenilles MARQUENNEVILLE
Eléments sur roues : VAUX et MARQUENNEVILLE puis DOUDELAINVILLE.
C.E. 1ère et 2e Sections : FRESNEVILLE
4e section : POLNAY
Vers 23 heures parvient l'ordre de se préparer à faire mouvement dans la nuit vers MARSEILLE-en-BEAUVAISIS.
1er Juin 1940
Le Bataillon quitte FRUCOURT pour la région de MARSEILLE-en-BEAUVAISIS où il arrive vers 7h du matin ; il y cantonne :
P.C. et 3e Compagnie CHATEAU de LANOY,
1ère Compagnie : MONTAUBERT,
C.E. : THERINES.
Le Capitaine TABARD est mis provisoirement à la disposition du Chef d'Escadron commandant le P.A.D. à titre de conseiller technique (Note de service 4/DCR N° 44/I du 30.5.40).
L'aspirant DE THOISY devient Officier des transmissions du Bataillon.
2 Juin 1940
Le matin, messe pour le Lieutenant BAUCHE et le chasseur BAUMONT tués à l'ennemi.
3 Juin I1940
Remise en état du matériel. Depuis le 28 Mai au soir les équipages de dépannage de la C.E. s'efforcent de remettre en état de rouler et de ramener en arrière les chars mis hors de combat.
La situation des chars du Bataillon est la suivante :
1°) disponibles combat : 5
1ère Cie : RIVOLI - VERCINGETORIX – PETIT VERLY
3e Cie : KEMMEL et DARDANELLES.
2°) livrés au parc : MALMAISON et JURANCON
3°) laissés en ligne :
Chez nous : JEANNE D'ARC
Chez l'ennemi : LODI - CONDÉ - EYLAU - TOURVILLE
4°) à évacuer :
par remorquage : CROUY - ARCOLE - VALMY - SURCOUF
sur chenilles : JEMMAPES - MANGIN - JEAN BART - RICHELIEU – MARENGO – FRIEDLAND.
Par décision du Bataillon n° 47, le Capitaine CITROEN prend le Commandement de la 1ère Compagnie à dater du 4 Juin 1940, en remplacement du Capitaine DIRAND - blessé et évacué .
4 Juin 1940
Les chars suivants : MANGIN - JEAN BART - FRIEDLAND - ULM – MARENGO – KEMMEL, bien que hors d'état de combattre rejoignent leurs Unités dans la nuit.
A 21h50, le Bataillon reçoit l'ordre de se tenir prêt à faire mouvement dans la nuit suivante (du 5 au 6 juin) vers la Région Ouest de BEAUVAIS (ordre préparatoire).
5 Juin 1940
A 12 heures le Chef de Bataillon est convoqué à l’E.M. de la 1/2 Brigade où il reçoit l'ordre de tenir son unité prête à faire mouvement immédiatement (Annulation de l'ordre préparatoire reçu la veille).
A 15h45, le Bataillon reçoit l'ordre de se tenir prêt a faire mouvement de nuit vers la Région Sud de BEAUVAIS (AUNEUIL – FRESNEAUX – NOAILLES).
A 17h15, le Bataillon reçoit finalement l’ordre de faire mouvement dans la nuit vers la Région Ouest de BEAUVAIS (AUNEUIL).
3 colonnes sont formées.
- éléments sur roues lourds qui partent en premier vers 21 heures.
- éléments sur chenilles et camionnettes départ 23 heures
- éléments de la C.E. qui rejoignent les T.R.
Le char ARCOLE est évacué à VIEUX-ROUEN (1 chasseur est blessé au cours de l’embarquement).
6 Juin 1940
Arrivé à destination vers 6 heures, le Bataillon stationne comme suit :
P.C. et 3e Cie : GRUMESNIL,
1ère Cie : TIERSFONTAINE,
C.E. : NEUVILLE sur AUNEUIL
Vers 8 heures, la 1/2 Brigade précise que le Bataillon n'est pas en stationnement mais en position d'attente et que les Unités doivent être prêtes à être engagées au premier signal.
Pertes du Bataillon pour la période du 1er au 8 Juin :
1 sous-officier et 1 chasseur blessés.
7 Juin 1940
Vers 23 heures le Bataillon reçoit l’ordre de se tenir prêt à faire mouvement. Cet ordre n'est pas confirmé - nuit sur place - Il est décidé de constituer un Bataillon de Marché 46/47.
E.M. celui du 47
1ère Cie de marche : 1ère Cie du 46e (Lieutenant BIBES)
2ème Cie de marche : 3ème Cie du 47e (Capitaine GHISLAIN)
3ème Cie de marche : 3ème Cie du 46e (Capitaine MENET)
C.E. - C.E. 46 renforcée par des éléments de la C.E. 47 - Capitaine GIMET - Adjoint : Lieutenant BUTCHENSCHUTZ.
8 Juin 1940
La Chef de Bataillon est convoqué à 11 heures au P.C. de la 1/2 Brigade à AUNEUIL.
Le Bataillon de Marche 46 + 47 (7 chars) reçoit ordre de faire mouvement immédiatement vers la région N.-O. de Beauvais (MILLY). Arrivé à 15h30 à MILLY ; le Bataillon reçoit ordre de se porter le long de la route de MILLY ST-OUEN en vue de contre attaquer.
L’ennemi occupe la ligne GRILLON ST-OUEN,
9 Juin 1940
A 0 h l'opération suivante est décidée :
Repli de la 4e D.C.R. au sud de THERAIN :
a) Les Chars quitteront vers 3 heures leur P.D. avec mission de dépasser la lisière Nord du Bois de NOIRMONT pour permettre le repli des éléments du 7e R.D.P. qui s'y trouvent.
b) Dès ce repli effectué les chars de la Cie de marche du 48/47 (Cie GHISLAIN) se replieront au bois du MANOIR (3 km Ouest de HERCHIES).
c) le pont de Milly sera détruit ensuite par élément du génie.
Cette opération est réalisée comme prévue.
Vers 4 heures le Commandant est convoqué au P.C. de la demi brigade où il reçoit l'ordre de se rendre au VAUROUX (S.-O. de BEAUVAIS)
A 12h le 46/47 passe momentanément aux ordres du Lieutenant-Colonel SIMONIN Commandant la 8e demi brigade. Le Bataillon reçoit alors l’ordre de se rendre dans le bois de CHARS au Sud de la route CHARS - MARINES. Le Bataillon en réserve de Division doit se tenir au lieu fixé en stationnement gardé.
Les derniers éléments du Bataillon atteignent le lieu de stationnement vers 18 heures.
Vers 21 heures il est averti de se tenir prêt à faire mouvement à partir de 22h30.
Les chars "DARDANELLES" (Cie Ghislain) et "RIVOLI" (Cie Ghislain) sont abandonnés (moteurs grillés) respectivement entre ST PAUL et LE BECQUET et entre MILLY et LE VAUROUX.
10 Juin 1940
A 1 heure ordre parvient au Bataillon de se rendre dans la Région de BEYNES ST MARCHAIS (en passant la Seine au pont de POISSY).
Arrivé vers 7 h du matin le Bataillon stationne :
P.C. et Sect. Cdt à BEYNES,
3e Cie - Bois de BEYNES (lisière N. de la route (BEYNES - Saint-MARCHAIS)
C. E. et 1ère Cie : SAINT-MARCHAIS
Le Bataillon repasse sous les ordres de la 6e demi brigade (P.C. à MAUPHLE-le-VIEUX).
A 12 heures le Bataillon reçoit l'ordre suivant : Faire les pleins et repos.
La compagnie GAUDET (ex 3/37) est rattachée au 46/47 - voir 13 Juin).
11 Juin 1940
Le Bataillon à 17h45 est informé verbalement par le Lieutenant-Colonel SUDRE qu'il fera probablement mouvement au cours de la nuit. Cette information est confirmée par un ordre préparatoire.
12 Juin 1940
A 0 h le Bataillon reçoit l'ordre de faire mouvement à 12 heures pour se rendre dans la région Sud de HOUDAN - Itinéraire : BEYNES - PONTCHARTRIN – BAZOCHES – LES MESNILS – LES BREVIAIRES - DOIGNY - BECHEREAU - METTAINVILLE - G.C. 80 - LA HAUTEVILLE.
Arrivé vers 18h le Bataillon stationne :
P.C. et Cie GHISLAIN à HAUTEVILLE
Cie GAUDET (3/37 rattachée au 47e B.C.C. - voir plus loin) à le PARTIE-GAUDRAU.
Dès l’arrivée le Bataillon reçoit l'ordre de garder les issues, mais de laisser le maximum de personnel se reposer au cours de la nuit.
Il est même envisagé de rester sur place le lendemain.
Pertes pour la période du 7 au 12 Juin.
Disparus : 3 Officiers : Lieutenant GRAUFOGEL, GAZEL, Aspirant JOURDAIN, 1 sous-Officier, 11 Chasseurs.
13 Juin 1940
La Composition du Bataillon est la suivante :
E.M. : 47e Bataillon : inchangé
Cne GHISLAIN : inchangé (ex 3e Cie du 47e)
Cne BIBES : (ex 1ère Cie du 46e)
Encadrement :
Commandant de Compagnie : Lieutenant BIBES
1ère Section : Lieutenant PELLERIU, Aspirant DINGEMIN, Aspirant ROBLOT.
2ème Section : Lieutenant AUDERUBLUY, S/Lieutenant KREBS, S/Lieutenant RAYMOND
3ème Section : S/Lieutenant LARTIGAUD, S/Lieutenant VINCIGUERRA, Adjudant-chef POUPENER
Section d'Echelon : S/Lieutenant FEYDAU
Compagnie GAUDET (ex Cie 3/37) rattachée au 47e B.C.C. le 10 Juin
Encadrement : Commandant de Compagnie : Lieutenant GAUDET - Char POITOU
1ère Section : Lieutenant BONNAIX Char JURA
S/Lieutenant MOINE char LUNEVILLE
S/Lieutenant BOURBIER char ALSACE
2ème Section : S/Lieutenant DUFOURCQ - Char VILLERS BRETONNEUX
S/Lieutenant BESNIER char TEMERAIRE
aspirant LADIE char VERDUN
3ème Section : S/Lieutenant de LAROCNIPIERE -char TROMBE
S/Lieutenant ADDE – char FLAMBERGE
S/Lieutenant BRUTHIAUX - char MULHOUSE
1 char de remplacement RHIN (S/Lieutenant GUENOT)
Section d'échelon : S/Lieutenant VEILER
éléments de C.R. : Lieutenant BOULIER
Adjoints : S/Lieutenant LAMBERT de LINIERE, S/Lieutenant DIDOT.
Vers 8h30 le Bataillon reçoit l'ordre de se tenir prêt à faire mouvement. A 14 h l'ordre est donné de partir immédiatement (passage au P.I. à 15 h) dans la direction S.-E. de CHARTRES : TIVEROLES - ST LUCIEN – EPERNON – GAS - GALLARDON - UMPAU – HOUVILLE - FRANCOURVILLE – PRASVILLE.
Arrivé à 20 h le Bataillon s'installe :
P.C. PRASVILLE - Compagnie GAUDET : PRASVILLE
Compagnie GHISLAIN : GUILLONVILLE
Compagnie BIBES : MONDOUVILLE STE-BARBE
P.C. 6e demi brigade : MONDOUVILLE STE-BARBE - Mission : barrer les voies d’accès venant de CHARTRES.
14 Juin 1940
Les chars VERDUN, MULHOUSE (Compagnie GAUDET), DUGUESCLIN (Cie BIBES) et PETIT VERLY (Compagnie GHISLAIN) sont renvoyée sur la base arrière.
La compagnie BIBES touche des chars neufs et rejoint le Bataillon dans la nuit.
15 Juin 1940
A 4 h le Bataillon reçoit l'ordre de se rendre à BARJOUVILLE (4 km S. de CHARTRES), les éléments sur roues devant rester à MORANCEZ. Le Groupement SUDRE (6e demi brigade – 4e B.C.P. - Batterie de 47) est en réserve.
A 15 h le Chef de Bataillon PETIT prend le Commandement d'un groupe composé de la Compagnie BIBES, de la Compagnie GHISLAIN et d’une Compagnie réduite du 2/24.
Mission : être en mesure d’agir immédiatement sur l'axe BARJOUVILLE -MAINDREVILLE - P.C. à MONTMUREAU.
A 18 h le Groupe reçoit l'ordre suivant pour la nuit : poster une section de 3 chars sur la nationale n° 10 au carrefour de la route venant de MONTMUREAU. Interdiction de la route - Surveillance de nuit assurée aux appareils.
Vers 20 h le P.C. est mitraillé en rase-mottes par une douzaine d'avions allemands - aucune perte - Nuit à MONTMUREAU.
16 juin 1940
Le Bataillon reçoit l'ordre de se rendre dans la Région de VILLARS, à MORSAUS (P.C.) et VILLEAU et BESSAY.
Mission : Tenir les issues des points de stationnement prêt à contre-attaquer en direction N. et N.-O,
Le Bataillon s’installe comme suit :
Compagnie BIBES à VILLARS (en réserve comme Cie de manœuvre),
Compagnie GHISLAIN à BESSAY,
Compagnie GAUDET à ROUVRAY – ST FLORENTIN et VILLARS.
Vers 18 h en vue de contre attaquer une action éventuelle des chars ennemis qui déboucheraient des sorties S. et S.-O. de VOVES, Le Bataillon adopte le dispositif suivant :
Compagnie GAUDET : inchangé,
Compagnie BIBES se porte à TILLEAU,
Compagnie GHISLAIN se porte à FAINS LA FOLIE.
Le P.C. avant du Bataillon est à TILLEAU - le P.C. arrière avec les éléments sur roues à la FOLIE – HERBAUET.
R.A.S. au cours de la nuit - Le 8e R.T.T, qui se trouvait dans la Région N. et N.-O. de VOVES se replie au cours de la nuit.
Char JURA (Cie GAUDET) est évacué de VILLEAU sur le C.E.
17 Juin 1940
A 5h30, le Bataillon reçoit l'ordre de se porter dans la Région d'ORGERES-en-BEAUCE, avec pour mission :
d'intervenir éventuellement au profit de la 84e D.I. (qui se replie) dans la direction d'ALLANIES ou de VIABON,
d'interdire la direction ALLANIES – ORGERES-en-BEAUCE.
Le dispositif du Bataillon en fin de mouvement est le suivant :
P.C. et Cie BIBES : ORGERES-en-BAUGE,
Cies GAUDET et GHISLAIN - FONTENAY S/COUIE,
P.C. arrière avec éléments sur roues à VILLEPREUX.
A 10h30 le Bataillon reçoit l'ordre de se rendre à VILLAMPUY (15 km Est de CHATEAUDUN - sur la route CHATEAUDUN - ORLEANS) itinéraire : COMAINVILLE - Nle 827 - BAZOCHES - BOISSAY – VILLAMPUY.
Au moment précis où arrive cet ordre, des éléments ennemis révèlent leur présence par quelques coups de mitrailleuses immédiatement suivis de coups de 105 - L'ordre est donné à la Compagnie BIBES de contre attaquer - de lourdes pertes sont infligées à l'ennemi, plusieurs pièces de 105 détruites La compagnie BIBES perd trois chars – N° 503 - 504 – 545.
Celui de l'Adjudant-chef POUPENEZ qui revient avec tout son équipage.
Celui du Lieutenant LARTIGAUD (Chef de Section) qui revient seul grièvement blessé, son équipage tué.
Celui du Lieutenant VINCIGUERRA disparu avec tout son équipage.
Les compagnies GAUDET et GHISLAIN ne se replient de FONTENAY sur CONIE qu'après avoir tenu en échec les éléments ennemis (destruction par la Cie GAUDET de plusieurs A.M, allemandes) permettant ainsi le repli d'éléments d'infanterie amis.
L'ennemi abandonnent la lutte et s'étant replié, le Bataillon exécute l'ordre de mouvement préalablement reçu.
Arrivé à VILLAMPUY, le Bataillon reçoit l'ordre d'envoyer une Compagnie (Cie GHISLAIN) à JUVRAINVILLE et une Compagnie (Cie GAUDET) à HARBOUVILLE.
La compagnie BIBES restant à VILLAMPUY.
Vers 16 heures des éléments ennemis sont signalés à 1 km N. Immédiatement après un vif engagement commence : le point d'appui dispose à ce moment des chars de la Compagnie BIBES d'une section de 3 chars 35 R (Lieutenant WEILL du 2/24) et d'une batterie de 75.
Les chars B et 35 R, se postent en direction de l'ennemi à défilement de tourelles.
Pendant une heure environ, très sérieux bombardement : 2 chars 35 R sont détruits.
A 18 h le Bataillon décroche en direction de la forêt de MARCHENOIR, par MEMBROLLES - VERDES - BINAS - ST-LAURENT DES BOIS - MARCHENOIR - point de première destination : LE PLESSIS L'ECHELLE.
Arrivé à BINAS vers 19h30, des éléments ennemis sont signalés en direction de BOUSSY - OZOUER-le-MARCHE. La Compagnie BIBES poursuivant son mouvement sur MARCHENOIR a déjà dépassé BINAS, ainsi que les premiers éléments de la Compagnie GHISLAIN. La compagnie GAUDET renforcée de 2 chars de la Compagnie GHISLAIN (Lieutenant PAUL et Lieutenant ROBINET) reste sur place pour couvrir le décrochement de l'infanterie amie et des cavaliers. Elle ne quitte BINAS que vers 21h30 après un vif combat avec des éléments motorisés allemands.
Au moment de quitter BINAS, le Bataillon reçoit l'ordre de passer la Loire au pont de MER-sur-LOIRE adoptant l'itinéraire suivant :
Point de première destination : BRACIEUX, par : LA GAHAUDIERE - LA COLOMBE ST-LEONARD - MARCHENOIR - LE PLESSIS L'ECHELLE - ROCHE - VILLIERS – TALCY - NER – MUIDS - CHAMBON – BRACIEUX.
Le Char 422 TURENNE (Cie GHISLAIN) est abandonné devant le pont de MER (panne de moteur), le char 252 FLAMBERGE (Cie GAUDET) est incendié à TALEY.
Pertes du 17 Juin :
Tués : 1 s /off. - 3 chasseurs
Blessés : 1 Officier : Lieutenant LARTIGAUD, 1 s/off.
Disparus : 1 Officier : S/Lieutenant VINCIGUERRA, 3 S/officiers, 12 chasseurs.
18 Juin 1940
Arrivé à BRACIAUX, le Bataillon reçoit la mission de tenir les issues du village et de conserver une unité de manœuvre ou en réserve.
Le dispositif adopté est le suivant :
Compagnie CAUDET : partie N. du village à l'Est de la route de CHAMBORD,
Compagnie GHISLAIN : partie N. du village à l'Ouest de la route de CHAMBORD,
Compagnie BIBES : éléments de manœuvre : partie Sud du village.
Au début de l'après midi la Division devant se mettre en mesure de parer à une action ennemie au sud de la Loire, le 46/47 reçoit l'ordre d'envoyer un détachement à MONT tout en assurant le défense de BRACIEUX. La Compagnie GHISLAIN part à MONT, les deux autres Compagnies restant sur place.
19 Juin 1940
A 0 h le Bataillon reçoit l'ordre de se porter à COUR-CHEVERNY (départ à 3h30 après le 4e B.C.P. pour y former un point d’appui).
Le Commandement de ce point d'appui est donné au Chef de Bataillon PETIT qui dispose en dehors des chars de son Unité, d'une Compagnie du 4e B.C.P.
A son arrivée le Bataillon prend le dispositif suivant :
P.C. : COUR-CHEVERNY,
Cie BIBES - Lisières N. et N.-E. du village,
Mission : interdire le route BRACIEUX COUR-CHEVERNY,
Etre en mesure de contre attaquer de part et d'autre de la route COUR CHEVERNY - BRACIEUX
Cie GAUDET - lisière N.-O. du village,
Mission : Interdire la route de BLOIS
Cie GHISLAIN - lisière S.-E. du village,
Mission : interdire la route de ROMORANTIN.
Dans le courant de la matinée le Bataillon reçoit un ordre préparatoire de mouvement vers le S.-O. Le char "AQUITAINE" est dirigé de COUR CHEVERNY sur la C.E. (Cie GAUDET). Le char n° 548 (Cie BIBES) en panne de démultiplicateur est incendié à BRACIEUX.
A 18 h la Bataillon reçoit l`ordre de se rendre à CHOUSSY en passant par COUBRES. Arrivé à 15 heures le Bataillon ne fait que stationner sans s'installer.
A 18 heures il reçoit une ordre préparatoire de mouvement ; l'ordre définitif arrive à 19 heures : passer le Cher à MONTRICHARD et se rendre à MONTRESOR par l'itinéraire MONTHOU - VINEUIL - PONT de MONTRICHARD - CERE ORRIGNY - MONTRESOR.
Arrivée du Bataillon à 24 heures à MONTRESOR.
20 Juin 1940
La mission du Bataillon est de contenir toute action ennemie venant de l'Est (NOUANS) des postes de guet avec mitrailleuses sont organisés.
Journée passée à MONTRESOR (P.C. au CHATEAU).
A 19 h parvient au Bataillon l'ordre de départ pour ST-FLOVIER en passant l'Indre au pont de ST-JEAN ST-GERMAIN.
21 Juin 1940
Arrivé à ST-FLOVIER à 0 h, le village est organisé, avec le 4e B.C.P, et une section de 47, et le Bataillon 2/24 en point d'appui fermé. Dispositif :
Compagnie GAUDET : forme un bouchon en direction N. - N.-E. interdisant les routes venant de VERNEUIL S/INDRE et de NERE-la-RIVIERE.
Compagnie BIBES : Interdit la route venant de CHATILLON sur INDRE.
Compagnie GHISLAIN : Au sud du Village, en réserve.
L'ennemi signalé sur la rive droite de l'INDRE entre ST-HIPPOLYTE et CHATILLON sur INDRE doit attaquer d'après les renseignements fournis par le Commandement. Le Bataillon reçoit en conséquence l'ordre de se tenir prêt à contre attaquer.
Vers 20 h au moment où l'ordre parvient au Bataillon de se replier sur MARTIZAY, des éléments motorisés ennemis arrivent à ST-FLOVIER par la route venant de VERNEUIL SUR INDRE.
Les chars de la Compagnie GAUDET attaquent, détruisent en quelques instants 3 A.M, allemandes et font subir de sérieuses pertes aux détachements de motocyclistes.
Pendant ce temps, la Compagnie du 4e B.C.P. parvient à se décrocher et le Bataillon, l'ennemi avant cessé le feu, amorce son mouvement sur MARTIZAY.
Le Bataillon arrive vers minuit à MARTIZAY où il s'installe sur la rive Sud de la CLAIZE (la rive Nord étant occupée par le 2/24).
Le char MARECHAL DES LOGIS DUMONTIER qui a son barbotin sauté est détruit sur place à ST-FLOVIER (Compagnie GHISLAIN).
Le Char n° 742 (Compagnie BIBES) et le char ALSACE (Compagnie GAUDET) sont évacués sur la C.E.
Le char POITOU (Compagnie GAUDET) bielle coulée, est incendié à la sortie S.-O. AZAY-le-FERRON.
22 Juin 1940
Matinée consacrée à faire les pleins et à graisser le matériel.
La section du sous-Lieutenant DUFFOURCQ (Cie GAUDET) est envoyée à LE FOI (à mi chemin, sur la route MARTISAY - TOURNON) pour protéger le mouvement vers le sud du Bataillon.
Ce mouvement (ordre reçu à 18 h) s'effectue par LUREUIL et TOURNON ST-MARTIN, en direction de NERIGNY
Accrochée par l'Infanterie ennemie, la section de DUFFOURCQ ne quitte LE FOI qu'après le passage de la colonne à LUREUIL et la rejoint à TOURNON ST-PIERRE
Vers 12h45 il est décidé de modifier l'itinéraire et de donner au Bataillon comme point de 1ère destination le croisement des routes à LURAIS - RIVES et ANGLES – FONTGOMBAULT (en passant par ANGLES).
Arrivé à ANGLES vers 14 h la 6e demi-brigade reçoit l'ordre d'y stationner provisoirement avant de recevoir un nouveau point de destination.
A 20 h l'ordre parvient de se rendre à LHOMMAIZE par l'itinéraire : ST-PIERRE DE MAILLE - LA PUYE - CHAUVIGNY - MORTHEMER - LHOMMAIZE.
Le char 402 VILLERS BRETONNEUX (Cie GAUDET) en panne de Naeder est incendié à 2 km N.-E. de TOURNON ST-PIERRE.
23 Juin 1940
Les divers éléments de la colonne arrivent successivement à LHOMMAIZE au cours de la nuit. Matinée à LHOMMAIZE
A 15h31 arrive l'ordre de faire mouvement sur JOUSSE, par VERRIERES - ST-LAURENT DE JOURDES - ST-SECONDIN – CHATEAU GARNIER – JOUSSE.
Le bataillon stationne à JOUSSE ainsi que l'E.M de la 6e demi-brigade et le Bataillon 2/24. Les issues N.-E. (Direction USSON du POITOU) et N.-O. (Direction de CHATEAU-GARNIER) sont gardées par les Chars et le 4e B.C.P.
24 Juin 1940
Au cours de la matinée on a confirmation de la présence d'une colonne motorisée allemande dans la Région N.-E. Un peu plus tard on apprend qu'un élément avancé du 4e B.C.P. a été attaqué par des éléments ennemis à USSON du POITOU. Une compagnie de 35 R (Btn 2/24) va les décrocher.
Vers 11 heures arrive l'ordre de repli sur AMBERNAC (S.-O. de CONFOLENS) par CHARROUX - CHATAIN – BENEST – ALLOUE – AMBERNAC.
Départ prévu pour 13 heures.
Vers 12 heures une colonne motorisée ennemie arrive par la route venant de CHATEAU GARNIER. Le char du Lieutenant ROBLOT (Cie BIBES) posté sur cette route ouvre le feu, une section de 3 R 35 le relève et permet le décrochement du 4e B.C.P. (éléments avancés)
A 12h30 le Bataillon reçoit l’ordre de modifier son itinéraire de repli comme suit :
PAYROUX – MAUPREVOIR - LA PETITE MOTTE - PLEUVILLE - EPENEDE - ALLOUE – AMBERNAC.
En outre le Bataillon ne doit quitter JOUSSE que lorsque la Compagnie de 35 R, partie décrocher les B.C.P. à USSON du POITOU aura rejoint.
De plus il reçoit mission d'assurer la sécurité de l'itinéraire de la façon suivante :
a) envoyer une section de chars à MAUPREVOIR constituer un bouchon en Direction de CHARROUX (la Compagnie GAUDET fournit cette Section)
b) envoyer une section à LA PETITE MOTTE sur la Nle 148 et interdire les issues E. et O. du village.
Arrivée à AMBERNAC vers 18 heures la colonne y attend des ordres. A 18 h parvient l'ordre de se rendre à GENOUILLAC, par LE BREUIL - CHANTREZAC - ROUMAZIERES – GENOUILLAC.
Ordre est donné de charger les éléments du 4e B.C.P, sur nos véhicules à roues et à chenilles, leurs véhicules ayant été pris par l'ennemi à USSON du POITOU.
Arrivé à GENOUILLAC à 20 heures, le Bataillon y stationne et reçoit un ordre préparatoire de mouvement pour le lendemain 3 heures.
Le char n° 547 (Cie Bibes) déchenillé est incendié au départ de JOUSSE.
Le char 245 LUNEVILLE (Cie GAUDET) en panne mécanique est incendié à 2 km N. d'ALLOUE.
25 Juin 1940
A 3 heures départ pour le région S.-O. de CHALUS.
1er Bond : LA POUILLERIE – LESIGNAC-DURAND - MASSIGNAC - St-MATHIEU.
2ème Bond : MILHAGUET - LA CHAPELLE-MONTBRANDEIX - DOURNAZAC – PAULIAC.
A ST-MATHIEU, le Bataillon apprend la signature de l'armistice.
Le 2e Bond s'effectue - arrivé à PAULIAC vers 6h50, seul le P.C. s'installe dans le village ; les Compagnies s'installent, faute de place, dans les fermes attenantes.
Le char 426 VERCINGETORIX en panne de Naëder est incendié à 1 km N.-O. de LESIGNAC-DURAND.
26 Juin 1940
Dans la matinée le bataillon reçoit l'ordre de quitter PAULIAC pour ST-ASTIER par DOURNAZAC - NONTRON - LEGUILLAC - ARDES – MONTAGRIER – CHANTERAC, départ à 14 heures.
Le détachement de Campement revient de ST-ASTIER sur l'itinéraire, informe le Lieutenant-colonel SUDRE que ST-ASTIER est déjà occupé par d'autres troupes. Il est décidé de diriger le Bataillon sur LA TOUR-BLANCHE.
Il s’y installe de la façon suivante :
P.C. et section de Commandement : LA TOUR-BLANCHE
Les Compagnies de Combat dans les hameaux avoisinants.
27 Juin 1940
Les éléments arrières, à savoir :
La Compagnie GHISLAIN, la Compagnie CITROEN (ex 1/47e), les C.E. 46 et 47 et les T.R. rejoignent le Bataillon à LA TOUR BLANCHE et s'installent dans les environs.
28 Juin 1940
Rien à signaler
29 Juin 1940
Le Bataillon reçoit l'ordre de se rendre à BEAUSSAC par LA CHAPELLE MONTABOURLET - VIEUX MAREUIL - ST-SULPICE DE MAREUIL - LADOSSE – BEAUSSAC.
Arrivé à 19 heures le Bataillon reçoit l'ordre de se porter immédiatement à MAINZAC.
Arrivée à MAINZAC vers 24 heures.
30 Juin 1940
Le Bataillon s'installe MAINZAC :
P.C., Sect. Cdt , Cies GHISLAIN et CITROEN à MAINZAC,
Compagnie BIBES à SOUFFRIGNAC,
Compagnie GAUDET - Fermes attenantes à MAINZAC,
C.E. /47 - LA FERRIERE
C.E. /46 - JAVERLHAC (sortie S.-O.)
1er Juillet 1940
Le Général KELLER, le Général DELESTRAING, le Général DE LA FONT se rendent à MAINZAC et y félicitent les Officiers, sous-Officiers, gradés et Chasseurs du Bataillon cités à l’ordre du C.A. et de l'Armée à l'occasion des opérations du mois de Mai.
10 Juillet 1940
Le Général DE LA FONT, Commandant la 4e D.C.R. se rend à MAINZAC et fait ses adieux à la 6e demi-brigade.
17 Juillet 1940
En exécution de la note 848/I du 8 Juillet 1940 de la 12e Région, le 47e B.C.C. est dissout.
Sources : Archives du SHAT Vincennes.
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JOURNAL DE MARCHE DU
46e BATAILLON DE CHARS DE COMBAT |
Officiers et assimilés le 15 mai 1940 au départ de Mesves sur Loire
État-Major |
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1ère Compagnie Lt Bibes - Commandant de Cie Lt Riou - Chef de section d’échelon Lt Anderruthy - chef de section s/Lt Krebs - chef de char Adj-Ch Poupenez - chef de char Lt Mayer - chef de section s/Lt Reymond - chef de char Aspt Cognet - chef de char Lt Pellerin - chef de section s/Lt Ballot - chef de char s/Lt Lartigau - chef de char |
2ème Compagnie Capitaine Kieffer - Commandant de Cie Lt Buchenschutz - chef de section d’échelon Lt Schmidt - chef de section s/Lt Gohin - chef de char s/Lt de Feydeau - chef de char Lt Legret - chef de section s/Lt Vinciguerra - chef de char Adj-Ch Goulier - chef de char Lt Solier - chef de section s/Lt Henrion - chef de char s/Lt Demonet - chef de char |
3ème Compagnie |
Compagnie d’Échelon Cne Debruyne - Commandant de Cie Lt Carteret - adjoint s/Lt Maurage - chef d’atelier Lt Chilaud - ravitaillement Lt Kressmann - chef de sect. de remplacement Aspt Pincemin - chef de char Aspt Roblot - chef de char |
Effectifs : Effectif des Compagnies de combat de chars : 11 Officiers, 19 s/officiers, 109 caporaux et chasseurs. Total : 139 Effectif du Bataillon (approximatif) : 47 Officiers, 75 s/officiers, 470 caporaux et chasseurs. Total : 592 |
- 28 AVRIL - 15 MAI 1940
28 AVRIL-12 MAI.
Le bataillon perçoit son matériel et constitue ses unités.
13 MAI
Alerté dans ses cantonnements de Mesvres et de La Charité-sur-Loire.
14 MAI
L’ordre d’embarquement parvient au bataillon. Sept trains sont en gare de La Charité-sur-Loire. Embarquement de nuit.
15 MAI.
Les difficultés d’embarquement sont nombreuses. Le premier train part à 9 heures. Les transports s’effectuent (au milieu des bombardements) par Creil puis Longeau où les voies partiellement détruites font dérouter les convois par Amiens, Montdidier, Estrées Saint-Denis, Villers-Cotterets et Soissons.
- 16 MAI 1940 - 7 JUILLET 1940
16 MAI
A 10 heures, les 1ère et 2e compagnies débarquent à Crouy (nord de Soissons). Mouvement par Laffaux, Chavignon, Urcel, Laval-et-Bruyères (5 km est de Laon). Le bataillon est affecté à la 4e DCR qui prescrit son engagement pour le lendemain à l’aube. Ordre d’attaque du Commandant de la 4e DCR. Base de départ Lisières est des bois de Samoussy. Objectif Montcornet, Heure H = 4 heures.
17 MAI
A 4h15 les deux compagnies arrivent à leur position de départ. Les postes radios sont réglés, aucun code n’ayant été donné, les équipages correspondront en clair, les noms des chefs de chars étant pris comme indicatifs.
1ère Cie en tête ; direction Montcornet, attaquer ses lisières puis se replier sur Samoussy.
A 4h30, les 22 chars du bataillon partent. Gizy est passé sans encombre, à Liesse un fort encombrement retarde la colonne. Après le passage du pont de chemin de fer au sud de Chivres, la compagnie de tête détruit une colonne motorisée ennemie dont les véhicules sont rapidement transformés en brasier.
Profitant d’une accalmie de l’incendie, la colonne reprend sa marche, parvient sur le plateau où les chars peuvent se déployer. Les unités atteignent Chivres, Bucy et Clermont. Dès la sortie de Clermont, des avions ennemis attaquent nos appareils en piqué, à la mitrailleuse et à la bombe, les chars ripostent sur les Messerschmitt et les font fuir.
A 11 heures, après 6 heures et demie de marche, l’essence diminuant les chars se replient.
Les unités se regroupent à l’entrée ouest de Bucy où s’effectue le ravitaillement.
A 16 heures reprise de l’attaque de Montcornet avec la mission suivante : parvenir à portée de canon du village, en neutraliser les lisières jusqu’à l’arrivée de l’infanterie, puis rallier Bucy. Dix appareils seulement sont susceptibles de repartir. En colonne les chars débordent Clermont par la droite après avoir copieusement arrosé les lisières, poursuivent leur progression ; ils se déploient devant, la Ville-au-Bois. Le bombardement commence. Tant au 75 qu’au 47 et à la mitrailleuse, les lisières sont copieusement battues. Le BERRY AU BAC tombe en panne ; le commandant qui avait pris place dans cet appareil passe dans le SAMPIERO CORSO. Les chars se replient, repassent au sud de Clermont et se dirigent sur Bucy. Durant ce repli une vague d’avions ennemis les attaquent en piqué. A 18h45 l’essence va faire défaut ; quant aux munitions, elles sont à peu près épuisées. A 21 heures, le bataillon est regroupé à Chivres ; il n’y a plus qu’une dizaine d’appareils. Le char du commandant et les deux qui l’accompagnaient ne sont pas de retour.
18 MAI
A minuit à Liesse la colonne se porte sur Samoussy où elle parvient à 1 heure (PC de la demi-brigade) et est rejointe par la 3e Compagnie. Les équipages sont épuisés. Le Capitaine de Chalain prend le commandement du bataillon.
A 14 heures, des colonnes ennemies sont signalées au nord du bois. Les renseignements qui parviennent sont imprécis, l’insécurité est totale, les équipages sont maintenus en état d’alerte.
A 1 heure, le bataillon est avisé qu’il doit participer le lendemain à une attaque à l’est de Laon, et à 23 heures les ordres parviennent. Les éléments sur roues et la CE vont stationner à Laval.
19 MAI
A 2 heures, le bataillon se met en marche, passe à Athies et Laon. A 3h45 parvient à la sortie nord de Laon sur la N 367, les liaisons sont prises avec le Commandant du 4e BCP.
Missions : 1er objectif : Route de Chéry à Barenthon-Cel.
2e objectif : La Serre de Crécy à Barenthon-sur-Serre, bombarder le pont de Mortier et les passages sur la Serre.
3e objectif : Éventuellement, si l’ordre en est donné, atteindre les hauteurs au nord de la Serre (ligne Pargny-Bois-les-Prés).
Dispositif : 1ère Cie en 1er échelon. Axe de direction sur la bissectrice de l’angle des routes N 367 et 104 (bissectrice passant par Mortiers).
2e Cie à gauche : déborder le 1er échelon après le 1er objectif.
Position de départ : à hauteur de la Sucrerie et du terrain d’aviation (5 km de Laon). A 8 heures l‘objectif est atteint sans encombre. Les chars se mettent au défilement de tourelle derrière la crête Chéry, Cote 130.
De 10 heures à 14 heures, ravitaillement en essence, puis la progression est reprise. A l’ouest de Chalendry les chars sont pris à partie par de nombreux canons anti-chars de 105. Une interminable colonne de camions ennemis défile (à 4 km) sur la crête Pargny-lesBois-Erlon.
A la nuit l’ordre de repli est donné sur LavaI, Urcel. La colonne passe à Eppes, Verlund, Parfondu et Bruyères.
Repli par la Cote 102 : Chambry, Athies, Samoussy, arrivée à 19 h.
20 MAI
Les chars restant sont réunis. A 12 h. 45, le bataillon reçoit l’ordre de se porter à Crugny (8 km sud-est de Fismes). Itinéraire : Pargny, VaiIly, Chassemy, Brame, Mont-Notre-Dame, Cherry Chartreuse, Dravigny, Arcy-le-Ponsart. Une section est chargée d’assurer l’arrière garde de la colonne. Passage à Brame à 20 heures, le mouvement se poursuit de nuit. Les équipages tombent de fatigue. Depuis six jours et six nuits, ils n’ont pas dormi cinq heures.
21 MAI
C’est péniblement que la colonne parvient à Crugny. La CE, rejoint le bataillon et procède aux nombreuses réparations. A 19 heures, nouvel ordre de mouvement.
22 MAI
A 15 heures les unités démarrent, destination Croix de St-Ouen par l’itinéraire : Arcis-le-Ponsart, Chéry-Chevreuse, Mareuil, Cramaille, Grand-Rozoy, St-Remy-Blanzy, Cercy, Forêt de VillersCotterets (observatoire Mangin), Compiègne, La Tour-d’en-Haut, St-Jean-au-Bois, La Malassine, Sainte-Perrine. De nombreux embouteillages retardent le mouvement. A Breugneux, les pleins sont recomplétés et à 21 heures la colonne repart.
23 MAI
A 4 heures arrivée à la Croix de St-Ouen. La CE rejoint. Les avions ne cessent de survoler la forêt. A 19 heures le bataillon reçoit l’ordre de se tenir prêt à se diriger sur Amiens. Départ 22 heures par Rivecourt, Cauly, Remy, Moyenneville, Wacquemoulin, Tricot et Montdidier.
24 MAI
Arrivée à Montdidier à 5 heures, le mouvement se poursuit sur Grivennes (15 km au nord-ouest) où le bataillon parvient à 6 heures. Nouveau déplacement sur Ainval où les chars sont placés en position d’attente dans les bois.
25 MAI
Vers 16 heures le bataillon reçoit l’ordre de se porter dans la région d’Abbeville. A 22 heures départ sur Equennes par Esclainvillers, Quiry, Paillart-Esquennoy, Cormeilles, Fontaine-Lavacquerie, Thoix, Offroy, Dargies, Labaye.
26 - 27 MAI
Stationnement à Equennes, mouvement prévu sur Abbeville dans la nuit du 27.
28 MAI
Départ d'Equennes à 3h30. Passage à Poix, Thieulloy, Hornoy, Liomey, Arguel, Frettecuisse. Le bataillon prend une position d’attente dans le bois est de la route Fontaine-le-Sec à Moirel. A 15 heures, parvient l’ordre d’attaquer le soir même Huppy. Débouché 17 heures à la lisière nord de Wacheville. Aucune troupe n’est présente au nord de Fontaine-le-Sec, Huppy ne semble pas occupé par l'ennemi, quelques éléments du 4e BCP se trouvent à St-Maxent. La colonne passe à Neuville, Fresne, Doudelainville. Les unités prennent leur position de départ à la sortie nord du hameau de Wacheville et Doudelainville. A 17h15 les chars débouchent. Une section axée sur la partie ouest de Huppy, une autre sur la partie est (le 47e BCC opère à droite en direction des Croisettes). Dès le débouché l’ennemi réagit avec ses antichars dissimulés dans les vergers. Au 75, les sections neutralisent les buissons, l’ennemi semble surpris de la rapidité de notre attaque. Les chasseurs du 4e BCP avancent lentement mais sur la gauche ils sont arrêtés par des tirs venant des lisières ouest de Huppy. Vergers, haies, meules, silos sont copieusement battus par toutes les armes. A la nuit les chasseurs parviennent aux sorties nord-ouest de Huppy. L’essence va manquer, les coffres à munitions sont vides. Les chars se replient au carrefour de N 28 et du GC 13, puis sur Wacheville où leur parvient l’ordre d’attaquer le lendemain à 4 heures.
29 MAl
A 1 heure les ordres sont donnés. Il reste 9 chars disponibles. La CE travaille à plein à Oisemont. Mission nettoyer tout le plateau de la rive gauche de la Somme au sud d’Abbeville et si possible rejeter l’ennemi au nord de la rivière.
Direction d’attaque : Huppy, Les Croisettes, Villers-Cotterets, tête de pont d’Abbeville.
A 4 heures, les chars démarrent. Sans encombre, ils parviennent aux abords du GC 1 73 entre Ecroisettes et Limercourt. Durant une heure les appareils manœuvrent devant Villiers, battant l’estrade sur le glacis, pendant que les chasseurs du 4e BCP s’installent le long du GC 173. Les chars font un bond de 300 mètres. A ce moment l’ennemi croyant qu’ils se portent à l’assaut, déclenche des tirs de 105 antichars. Trois de leurs pièces sont neutralisées. La lutte continue pendant deux heures, les chars avancent prudemment, balayant les couverts à la mitrailleuse. Ils traversent le premier chemin de Huchenneville et lorsqu’ils arrivent au second, une troupe de 4 à 500 hommes se dresse et se précipite, sur nos appareils. Les mitrailleuses des B crachant, les 75 ouvrent le feu et en 10 minutes les assaillants tombent et tourbillonnent en tous sens. Le 4e BCP fait savoir qu’il est arrêté au château d’Huchonville par des résistances situées dans le parc. Mais un ravitaillement s’impose et les chars ne peuvent repartir immédiatement. Après recomplètement, trois chars attaquent. En quelques minutes le château et le parc sont livrés aux chasseurs. L’attaque se poursuit dans le vallon sud-est d’Huchonville où plusieurs mitrailleuses arrêtent la progression. Après neutralisation le 4e BCP poursuit son avance Les chars se replient à Villers, ayant totalement épuisé leurs munitions. Il ne reste plus que 9 appareils, les équipages sont harassés. Le ravitaillement en essence et en munitions est effectué. Lorsqu'à 600 mètres une troupe d’une centaine d’hommes venant du Mont-Caubert attaque les appareils. Deux chars partent aussitôt. En 10 minutes les assaillants sont neutralisés, les chars se replient. L'ennemi reprend son attaque, les deux chars repartent, cette fois les assaillants s’enfuient rapidement.
A 15 heures, nouvel ordre de reprendre l’attaque sur Abbeville. Trois sections sont formées, deux attaqueront face au Mont-Caubert, la troisième prendra la position à revers en utilisant la N 28 vers Abbeville jusqu’au bourg de Caubert où elle obliquera à l’ouest vers Rouvroy. Les chars sont bombardés par des 105 tirant à vue du Mont-Caubert, lorsque parvient l’ordre de repli qui s’opère sur Bienfay, le château d’Huchenneville, Limeux et Fricourt. Le matériel est très fatigué et le personnel ne résiste plus à la fatigue.
30 MAI
A 16 heures, les équipages repartent à l’attaque en direction de Yonval et du Mont-Caubert. Base de départ Bienfay. Les chars atteignent Moyenneville. A 17h30 l’attaque repart, elle débouche en même temps qu’un assaut de l’adversaire. Une défense antichars puissante se dévoile sur le Mont-Caubert, les uns après les autres 8 chars sont mis hors de combat. Les chasseurs ne parviennent pas à progresser. Le bataillon reçoit l’ordre d’assurer la défense de Bienfay que l’ennemi tente de déborder à droite et à gauche. A 22 heures les chars reçoivent l’ordre de repli sur Croisette, St-Maxent et Oisement.
31 MAI
Stationnement à Doudelainville.
1er JUIN
A 4 heures départ pour Roy, Boissy. Stationnement PC et Cie : Roy-Boissy, 2 chars ; 3e Cie : Mesnil-Valeran : 2 chars ; CE et 2e Cie : Morvilliers : 1 char.
2 - 4 JUIN
Reconstitution de la 6e demi-brigade et regroupement des 46e et 47e.
Chef d’État-major : Capitaine de Chalain.
Commandant de la base : Commandant Pariat.
Commandant des TC et TR : Capitaine Ginie.
Bataillon de marche 46-47 : Commandant Petit.
1ère Cie 46 : Capitaine Bibes. 2-46 Lieutenant Meyer. Cie 47 : Capitaine Gislain.
24e BCC : Capitaine Barrelet de Ricou.
Commandant des CE 46-47 : Capitaine Aimé.
Commandant administratif 46e : Capitaine Kieffer.
La 3/46 est dissoute, son personnel est dirigé sur Versailles pour y percevoir du matériel (Elle deviendra la 352e Cie autonome, Capitaine Menet, Lt Four, Lt Legret, Lt Letourneur.
5 JUIN
Mouvement sur Coudray-St-Germain (région sud.ouest de Beauvais) et Aumesnil.
6 JUIN
Arrivée à Aumesnil (sud-est de Beauvais). PC 1ère Cie et 2e Aumesnil ; 3e Friancourt ; CE : Fresne-l’Aiguillon.
7 JUIN
Stationnement sans changement.
8 JUIN
Mouvement sur la région de Milly-sur-Thérain. Cie 46e Milly-sur-Thérain ; Cie 47e Andermithy ; CE Fresnes-l’Aiguillon.
9 - 10 JUIN
Repli des échelons sur roues sur Le Vauroux. TC sur Haravidar. A 11 heures ordre de repli sur St-Germain.la-Grange par le pont de Poissy puis sur Vicq (sud de la Seine).
Itinéraire : Genouville, Crisy, Boissy-l’Aillerie, Boismont, Poissy. A la nuit les éléments parviennent : PC 46-47 Bois de Beyne ; 1-46
Neauphle-le-Vieux ; 2-46 Cressay ; CE 46 Vicq ; 3-47 et CE 47 Saulx Marchais.
Une unité du 37e BCC se regroupe à la 1-46 (Lt Gaudet, 37e BCC).
11 JUIN
Mouvement prévu pour le lendemain sur Houdans et Limours.
12 JUIN
Stationnement 46-47 à la Hauteville (sud de Houdan). TC et TR à Brus (région de Limours). La Cie Bibes perçoit 10 chars B1 bis, mais dépourvus de percuteurs de lunette, un officier part à Gien pour compléter le matériel.
13 JUIN
A 8 heures la 1/46 reçoit l’ordre de se porter d’urgence sur Hauteville. A 13 heures nouvel ordre de se porter sur MondevilleSte-Barbe (25 km sud-est de Chartres). A 21 heures une section est en place dans le bois sud-est de Mondaville, le reste de la compagnie à Epinay. CE et TC sur le GC 15 au sud d’Orléans.
14 JUIN
A minuit ordre de mouvement pour le lendemain, direction lisière sud de Chartres.
15 JUIN
A 3 heures la 1ère Cie se porte sur Barjonville où elle arrive, à 9h30 et prend des positions de départ pour se tenir prête à contre-attaquer sur le plateau sud de Chartres tandis que le reste de la DCR couvre Chartres. TC et CE stationnent à Maizières.
16 JUIN
A 6 heures, la demi-brigade fait mouvement sur Jancheville (nord-est de Chateaudun). En fin de mouvement stationnement 1/46 à Villars. TC et IR à Saint-Laurent-des-Bois (forêt de Marchenoir nord-est de Vendôme).
17 JUIN
Le 4e BCP est accroché successivement à Villars, puis à Fontenay et Come et enfin à Orgères-en-Beauce. Une section de la 1/46 est dirigée sur Orgères pour permettre le décrochage des éléments du 4e BCP. A la sortie d’Orgères, la section attaque une forte avant-garde allemande. Les trois chars des Lieutenants Lartigau, Vinciguerra et Pincemin se lancent à l’attaque, détruisent deux pièces antichars mais submergés par le nombre, en une demi-heure sont détruits ou immobilisés.
A 12 heures repli sur Villangy (est de Chateaudun). CE sur La Ferté-Beauharnais, les TC sur le pont de Mer et au sud de la Loire. Le décrochage s’effectue en direction de Villanpuy où la 1/46 parvient à 14 heures. De 16 à 17 heures des R 35 luttent à Villanpuy et y perdent deux chars. Bouchons successifs à Harbouville, Membrolles, Verdes et Binas ; dans ce dernier village un accrochage sérieux a lieu. Marche de nuit sur Marchenoir, Muides, Mer.
18 JUIN
Passage de la Loire au pont de Mer à l’aube, arrivée à 7 heures à Bracieux. La 1/46 est dirigée au nord de Bracieux ; il lui reste 8 appareils. A la nuit ordre de renforcer les ponts de Blois et de Beaugency, puis ordre de repli sur Loches et Monthelan (30 km sud de Tours).
19 JUIN
Départ à l’aube sur Cour-Cheverny, la 1/46 tient le nord du village. Une colonne ennemie est signalée à 5 km de Romorantin. A 11 heures ordre de repli sur Choussy. A 18h., repli au sud du Cher en passant par les ponts de Montrichard, de Bourré et SaintAignan. A 20 heures la 1/46 passe à Montrichard et parvient à Beaumont à 21h30. La CE est entre Loches et Monthelon sur la N 760.
20 JUIN
Stationnement à Beaumont. A 18 heures ordre de repli sur St-Flovier (20 km sud de Loches). Passage de l‘Indre. Arrivée à St-Flovier à 21 heures.
21 JUIN
A 19 heures nouvel ordre de repli. Au moment du départ, accrochage sérieux avec des autos mitrailleuses ennemies qui sont immédiatement détruites. A 23 heures arrivée à Martizay. Itinéraire Ligueil, Grand-Pressigny, Barron, La Roche-Posay.
22 JUIN
A 9 heures départ sur Nudi-sur-Merigny (ouest de Le Blanc). Passage de la Creuse à Tournon-St-Martin, contre-ordre,
stationnement à Angles-sur-Anglin. A 20 heures mouvement sur Lhommaire et Verrière (ouest de Montmorillon), arrivée à 23 heures. La 3/47 est détachée au corps de cavalerie.
23 JUIN
Installation à Verrière et Lhommaire. A 14 heures mouvement sur Joussé, arrivée à 18 heures.
24 JUIN
A 10 heures mouvement sur Ambasse, puis à 18 heures passage à Genouillac et à 21 heures sur St-Mathieu et Firbaix.
25 JUIN
A 3 heures arrivée à St-Mathieu.
26 JUIN
A 12 heures départ sur la région de Périgueux. A 20 heures cantonnement à la Ferme des Sorbiers (nord de la Tour-Blanche).
27 JUIN.
La 1/46 aux Rossignols.
28 JUIN
Mouvement sur St-Sorbiers.
29 JUIN
La zone de démilitarisation exige le repli de l'unité sur la Tour-Blanche puis sur Connezac ( 20 km ouest de Montron ).
30 JUIN - 6 JUILLET
Sans changement.
7 JUILLET
Dissolution du bataillon.
Photos : Collection Lieutenant Henri Cottenceau et collections privées
Sources : Archives du SHAT Vincennes.
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LE 45e BATAILLON
DE CHARS DE COMBAT |
auteur Eric Denis
Historiquement, et depuis sa création, la Gendarmerie assume régulièrement des missions de combat, et souvent avec succès. Pourtant, pendant la Première Guerre Mondiale, on ne lui confie qu’un rôle de police. En septembre 39, elle exprime à l’État-major sa volonté de renouer avec cette tradition, et de constituer une unité apte au combat. Celui-ci hésite, car la guerre venant d’éclater, la Gendarmerie voit ses missions se multiplier.
Mais il donne finalement son accord, à condition de n’utiliser le personnel de la Gendarmerie que pour les unités combattantes et d’encadrement. Le reste des effectifs sera constitué de soldats mobilisés ayant servi dans des unités blindés, et de réservistes.
A cette époque, la Gendarmerie dispose déjà d’une unité motorisée et blindée, c’est le Groupe Spécial de Garde Républicaine Mobile, stationné à Satory. Elle est équipée depuis 1938 d’automitrailleuses M29. La M29 (AMC Schneider P16) est à l’origine un engin de Cavalerie réformé en 1937, car remplacé par des Somua S35. C’est un blindé semi-chenillé de 6,8 tonnes armé d’un canon court de 37 et d’une mitrailleuse coaxiale, le tout sous tourelle. Cette unité de la Gendarmerie n’a pourtant pas vocation à combattre, c’est un dernier recours, si les forces de sécurité classiques se révèlent incapable de maintenir l’ordre.
Le Groupe Spécial devient donc le 45e bataillon de chars de combat. Les effectifs de l’unité se composent d’une vingtaine d’officiers de l’Arme et d’environ 270 sous-officiers et gendarmes. Ils sont complétés par une quinzaine de cadres venant de l’infanterie et d’environ 270 chasseurs en provenance du 505e Régiment de Chars de Combat de Vanne. Les débuts du 45e BCC sont difficiles, car la pénurie de matériels nuit à l’entraînement jusqu’au 15 mars 1940, date à laquelle elle perçoit ses dotations et se voit équipée de chars R 35, puis avec des H 39 à la fin du mois d’avril. Le 29 avril, le 45e BCC quitte Satory, et rejoint le camp de Mourmelon dans la région de Reims. L’entraînement sera de courte durée, avec des H 39 encore en rodage, et dotés de chenilles d’instruction. De plus, et comme beaucoup d’autres, les chars sont dépourvus de radio, et doivent communiquer entre eux à l’aide de fanions.
Le 12 mai, le 45e BCC rejoint la 3e DCR dont il devient une unité organique.
Il est engagé à Stonne (Ardennes), du 14 au 19 mai, face à la 10e PanzerDivision et au Regiment GrossDeutchland dont il stoppe la progression, accusant de lourdes pertes. Il combat ensuite à Brieule-sur-Bar, à Sy et Tanay. Mis en réserve le 25 mai à Boult-aux-Bois, il se réorganise, puis rejoint Grand-Pré, où il est mis au repos et en profite pour réparer ses matériels.
Le 7 juin, le 45e BCC remonte au front au nord de Sommepy, puis participe à une contre-attaque destinée à briser l’encerclement des troupes françaises enfermées dans la région de Perthes. Il contre-attaque encore à Suippes, et couvre à partir du 12 juin le retrait des troupes vers Autun. L’unité continue ensuite sa retraite vers le Sud, et défend Montbard, en couverture de la 3e DCR Elle livre ensuite ses derniers combats à Précy-sous-Thil et Saulieu. Dépassée par les troupes allemandes, elle forme alors une colonne de véhicules légers, et tente de rejoindre Autun. Mais les rescapés sont capturés à Tavernay le 17 juin. Le 45e bataillon de chars de combats a cessé d’exister, seule subsiste son unité de dépôt. Il sera dissout officiellement le 1er septembre 1940, ses pertes totales se porteront à 34 morts, 59 blessés et 4 disparus. Les quelques Gendarmes restant formeront en 1941 une brigade motorisée équipée de side-cars.
Le 45e BCC sera cité, après la guerre, à l’ordre de l’Armée.
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44e BATAILLON DE CHARS DE COMBAT |
Unité formée à Valence le 16 novembre 1939, avec des éléments du dépôt 504 réservistes du Rhône et des Alpes et armée de R 35
ENCADREMENT
Chef de Bataillon LIBMANN, Commandant le Bataillon.
Capitaine ALEXANDRE, Chef d'Etat-Major.
Lieutenant BARTHES, Officier de Renseignements.
Lieutenant DUGNE, Adjoint Technique.
Lieutenant CHEVALLIER, Chargé des Détails.
1ère COMPAGNIE | 2e COMPAGNIE | 3e COMPAGNIE | COMPAGNIE D'ÉCHELON |
Lieutenant LECLERC, Cdt de Cie. Lieutenant BARDEL Lieutenant MAGNAN Lieutenant NOBLET Lieutenant POLION Lieutenant VIGNON, Sect. Echelon. |
Lieutenant CURRAL Lieutenant AZENAY Lieutenant SANTA-MARIA Lieutenant GARACCIO Sous-Lieutenant CABANEL Lieutenant POISSON, Sect. Echelon. |
Lieutenant ORSAT Lieutenant GOUTTEBARON Lieutenant ZENDO Lieutenant GAUTHIER Sous-Lieutenant JULIEN Lieutenant PERRET, Sect. Echelon. |
Capitaine REYNAUD, Commandant de Compagnie. Lieutenant DUSANT, Adjoint Lieutenant EXBRAYAT, Atelier Lieutenant BERNARD, Approvisionnement. |
I. - 16 NOVEMBRE 1939 - 14 MAI 1940.
16 NOVEMBRE. - Constitution de l'unité à Valence.
28 NOVEMBRE. - Le bataillon est dirigé sur Suze-la-Rousse (Drôme).
28 NOVEMBRE au 14 MAI. - L'instruction est poussée avec quelques appareils F.T. et 3 R 35.
15 MAI. - Le bataillon reçoit l'ordre de se tenir prêt à faire mouvement. Le même jour arrive en gare de Croisière un train de chars R 35 qui lui est destiné. Les appareils ne sont pas débarqués et ne seront affectés aux unités qu'au moment du débarquement.
16 MAI. - Le bataillon embarque de nuit en trois trains.
1er: Chars ; 2e: E.M., 1ère et 2e Cies ; 3e: 3e Cie et C.E.
II. - 17 MAI 1940 - 31 JUILLET 1940.
18 MAI. - Vers midi les trains dépassent Paris. Le troisième est violemment bombardé en gare d'Hormoy-Villers et ne peut poursuivre sa route sur Compiègne.
Dans la nuit un des trains débarque à Crouy. Un quatrième train de matériel auto venu directement de Paris débarque à Verzy.
19 MAI. - Le deuxième train, E.M., 1ère et 2e Cies débarquent au matin à Crouy. A peine le débarquement est-il terminé qu'un sévère bombardement aérien s'abat sur le bataillon.
De nombreuses voies sont coupées et le troisième train (3e et CE) est détourné et à 9 heures débarque à Fismes où également il est bombardé. Après débarquement ces deux unités font mouvement sur le château d'Ecrury.
Le bataillon est affecté à la 4e division cuirassée.
20 MAI. - Les 1ère et 2e Cies sont établies en stationnement gardé à Crouy et dans la nuit elles vont prendre position sur l'Ailette et l'Oise à la garde des ponts.
La 3e Cie et la CE font mouvement sur la forêt de Villers-Cotterêts.
Au cours d'une reconnaissance dans la région de Laon le Chef d'Etat-Major est tué.
21 MAI. - Protection des ponts de l'Ailette.
22 MAI. - Le bataillon est affecté à la 8e demi-brigade. La 3e Cie et la CE parviennent à rejoindre le bataillon. L'ensemble de la DCR fait mouvement sur la forêt de Compiègne (région de Pierrefond) où elle passe la nuit.
23 MAI. - Stationnement gardé dans la forêt de Compiègne. La 2e Cie est mise à la disposition d'une avant-garde (7e RDP).
24 MAI. - Par Compiègne, le bataillon fait mouvement en direction de Moreuil en vue de participer sur la Somme à la réduction de têtes de pont. La 1ère Cie est transportée sur porte-chars, la 3e Cie fait mouvement sur chenilles.
En fin de trajet les compagnies prennent position dans les bois de La Neuville St Bernard, la CE stationne à Rollot.
25 MAI. - A 21h45, le bataillon reçoit l'ordre de se porter à Courcelles pour y être engagé dans la réduction de la poche d'Amiens. Sous un déluge de projectiles le mouvement s'opère par Ailly-sur-Noye et Conty.
26 MAI. - Des positions d'attente sont prises à Courcelles et à midi les unités se portent à leurs positions de départ au bois de Ferrières et au bois d'Ailly par l'itinéraire Quevenvillers et Bourelles.
27 MAI. - La section Bardel (1ère Cie) entre en contact avec des éléments ennemis. Après un bref combat les Allemands se retirent, laissant sur le terrain de nombreux morts.
Le PC à Saissement est bombardé par l'artillerie et l'aviation. A la tombée de la nuit la Division Coloniale déclenche une attaque que le bataillon doit appuyer, mais au moment où la manœuvre va s'amorcer d'autres ordres mettent la DCR à la disposition d'autres grandes unités.
28 MAI. - Au matin le bataillon fait mouvement. Par Riencourt, Warlus, Airaines et Meucourt et à midi atteint le bois de Cambos.
La DCR est mise à la disposition de la 7e Armée pour attaquer la tête de pont d'Abbeville.
Le bataillon se porte à ses positions de départ à Limeux par Wiry-au-Mont, Citerne, Trucourt.
Le bataillon attaque au centre du dispositif avec le 22e RIC à droite la 2/24 BCC et à gauche la 6e demi-brigade de chars. Mission : réduction de la tête de pont d'Abbeville.
Axe d'attaque : Limeux, bois du Mont-Blanc, Vieux Moulin de Limeux, Limercourt, Villers-Mareuil, Mont-Caubert.
Premier objectif : cote 104, Huchenneville, lisière sud du bois des Hetroy.
Deuxième objectif : pentes sud du Mont-Caubert.
Préparation d'artillerie H-10.
H : 17 heures.
Dispositif du bataillon : à droite 2e Cie, au centre 3e Cie, à gauche 1ère Cie.
Sous un tir dense et continu de l'artillerie allemande, l'attaque part. Le vieux moulin de Limeux est nettoyé de tout ennemi, le bois de Hetroy est pris après destruction de nombreuses armes antichars. Les sections filent en colonne par la route jusqu'à Mareuil-Caubert, deux sections patrouillent dans le village à 7 km de toutes troupes amies. Des vues sur la grande route laissent percevoir la montée en hâte des renforts ennemis pour boucher la brèche que la DCR vient d'ouvrir. La colonne ennemie est prise sous le feu de la section Pollion, les hommes sautent à terre en quelques minutes, les mitrailleuses et les canons réduisent la colonne.
A la nuit les objectifs sont atteints par les chars mais l'infanterie n'a pas progressé, le bataillon est contraint d'abandonner les positions conquises et dans la nuit les unités se regroupent au château de Caumont.
29 MAI. - L'attaque doit être reprise à 6 heures. Les unités sont en place, prêtes à déboucher, lorsqu'à 5h30 les chars allemands débouchent sur le plateau, nos chars se lancent à l'attaque de l'adversaire qu'ils prennent de flanc. En quelques minutes 6 de ses chars sont détruits. Les compagnies se portent à l'attaque d'Huchenneville et du bois de Hetroy, Les Allemands ont renforcé leur défense mais grâce au soutien de l'artillerie de la DIC le bataillon s'empare du bois de Hetroy.
La 1ère Cie se lance à l'attaque de Villers-Mareuil et y mène un combat rue par rue, maison par maison, qui dure une heure, où les chars vident leurs casiers à munitions. D'autres appareils atteignent le carrefour des Croisettes et la cote 104.
Les chars se regroupent à la nuit.
30 MAI. - Bombardement intense par l'artillerie allemande. L'ennemi tient les positions du bois de Villers à moins de 300 mètres des lignes françaises.
A 14 heures, le bataillon reçoit l'ordre d'attaquer le bois de Villers. Après plusieurs attaques successives qui échouent, où le bataillon a 7 chars détruits, enfin il livre à l'infanterie (22e RIC) la lisière sud du bois.
Au cours de la journée certaines sections épuisèrent leurs munitions jusqu'à trois fois.
A la nuit les chars sont regroupés à Villers-Mareuil.
31 MAI. - A 4 heures, la 4e DCR est relevée par la 2e DCR. Le bataillon se porte sur Frucourt.
1er JUIN. - Les chars sont sur les camions de la CT 74 qui les transportent à Rothoy (4 km est de Marseille-en-Beauvaisis).
2 JUIN. - La CE rejoint le bataillon et procède à la remise en état du matériel.
4 JUIN. - Bombardement aérien de Rothoy.
5 JUIN. - Mouvement sur Abbécourt (sud de Beauvais), la CE stationne à Haudenc-l'Evêque.
6 et 7 JUIN. - Abbecourt est bombardé.
8 JUIN. - Sur la Somme l'ennemi a rompu nos défenses. A 11 heures 30, le bataillon reçoit l'ordre de se porter au nord de Beauvais pour organiser une position d'arrêt.
Le bataillon occupe une position en bouchon à la Place, près de Pierrefitte, puis à la nuit à Pierrefitte même.
9 JUIN. - L'ennemi bombarde Pierrefitte par avions et artillerie. L'ordre de repli de la DCR prescrit au bataillon de couvrir la division au nord et à l'ouest en établissant un bouchon à La Vallée.
La 2e Cie est détachée en avant-poste au carrefour des Fontainettes où elle est surprise par une attaque allemande et se trouve scindée en deux. Après une résistance acharnée deux sections sous les ordres du Lieutenant Azenay cherchent à dégager le reste de la Compagnie. Ils ne peuvent malheureusement y parvenir et les autres éléments tombent aux mains de l'ennemi. Afin de dégager cette Compagnie, le chef de bataillon s'apprête à lancer la 1ère Cie quand parvient l'ordre de la DCR de porter le bataillon sur Marines.
Les unités y parviennent à la nuit et les deux sections de la 2e Cie rejoignent dans la nuit.
10 JUIN. - Le bataillon passe la Seine au pont de Poissy et par Gisors et Marines atteint Chartron.
11 JUIN. - La CE établie à Neauphle-le-Château y est bombardée par avion.
12 JUIN. - L'ennemi a franchi la Seine en plusieurs points, le bataillon reçoit l'ordre de se porter à Condé-sur-Vesgre par Epernon et Auneau.
13 JUIN. - Le bataillon est établi en bouchon défensif à Condé-sur-Vesgre et à 14h30 reçoit l'ordre de décrocher. Nouveau PC à Ensonville (sud de Chartres).
14 JUIN. - Stationnement gardé à Ensonville.
15 JUIN. - Le bataillon est envoyé à Chartres pour coopérer à l'établissement d'un bouchon. PC Luisan (lisière sud de Chartres). Les bombardements aériens sont incessants. La 8e demi-brigade est chargée de couvrir la retraite de la DCR et le bataillon reçoit la mission d'assurer l'arrière-garde.
16 JUIN. - Nouveau repli sur Bonneval et établissement d'un bouchon à Mérogier,
17 JUIN. - Bouchons autour de Bonneval. PC Guibert puis Montradille. Nombreux accrochages avec les avant-gardes allemandes. A midi repli sur Châteaudun. Bombardement par des avions italiens.
PC successifs Lavarenne et Thiville, où le bataillon assure la sécurité de l'embarquement des éléments de la 85e DI. A 20 heures, le bataillon se replie et passe la Loire au pont de Blois qui saute après le passage du dernier char du bataillon.
18 JUIN. - PC Colettes. A midi le bataillon se porte aux lisières sud de Blois. PC Saint-Gervais.
19 JUIN. - A 2 heures mouvement sur Chambord, organisation d'un bouchon. PC parc du Château.
A 5 heures le PC est porté à Huisseau et à midi au nord de Cellettes. La 3e Cie patrouille sur la rive gauche de la Loire et détruit de nombreux radeaux et embarcations sur lesquels les Allemands tentent de franchir le fleuve, tandis que notre artillerie effectue des tirs sur la rive droits.
L'ennemi réussit à franchir la Loire en amont et en aval de Blois, menacée d'encerclement la DCR se replie. Le bataillon s'installe en bouchon à Contre.
20 JUIN. - Mouvement général, le bataillon passe le Cher au pont d'Augé. Le pont saute juste au moment où l'ennemi prend position sur la rive droite. PC Cère.
A 17 heures, le repli est repris. PC Briare, franchissement de l'Indre à Saint-Jean-Saint-Germain. Itinéraire : Loches, Perrusson, Saint-Senoch, Châtillon-sur-Indre.
21 JUIN. - Décrochage, bouchon à Cléret-au-Bois. PC Ferrières, nouveau repli sur Saint-Cyran-Saint-Michel où un bouchon est établi.
22 JUIN. - A 11 heures repli et ordre d'organiser la défense de Tilloux et de tenir sans idée de repli, la DCR étant encerclée. Dans la nuit le passage a été forcé et le bataillon se replie sur le carrefour de Gouex puis sur Le Blanc.
23 JUIN. - A 16h15 décrochage, bouchon à Peyroux et à L'Isle-Jourdain.
24 JUIN. - A 13 heures décrochage repli sur la Péruse et Confolens.
25 JUIN. - A 3 heures repli sur Vayres et à 8 heures sur Chalus. A midi parvient au bataillon le renseignement que les hostilités ont cessé à 0h35.
26 JUIN. - A 13 heures mouvement sur Mensignac (Périgueux). La CE rejoint le bataillon.
15 JUILLET. - Le bataillon rend son matériel à Périgueux.
17 JUILLET. - Démobilisation du personnel.
31 JUILLET. - A 24 heures le 44e BCC est dissous.
POINTS REMARQUABLES
Durant six mois ce bataillon n'aura que 3 chars R 35 pour former 45 chefs de chars et 90 mécaniciens, c'était vraiment peu pour créer une unité. Il fallait que les cadres et hommes, tous réservistes aient conservé de leur service actif de solides connaissances. D'ailleurs c'est une constatation générale, dans toutes nos formations, après 15 jours de mobilisation il n'y avait plus de différence entre active et réserve, les réflexes acquis en temps de paix revenaient avec une fidélité et une rapidité remarquable.
La naissance du 44e BCC est pleine d'imprévus, imprévus qui auraient pu friser la catastrophe.
Le jour même où le bataillon (sans matériel) va s'embarquer à Suze-la-Rousse, arrive en gare un train de 45 chars qui lui est destiné. Ce ne sera qu'au débarquement dans la zone des armées que les unités percevront leur matériel. A lui seul le débarquement du bataillon mérite d'être relaté.
Le train de 45 chars arrive en gare de Crouy le 18 mai, convoyé par une dizaine d'hommes.
Le personnel des compagnies de combat se trouve dans un autre train et à Crouy on ignore où il peut se trouver. Il faut décharger le matériel et il n'y a que trois hommes qui connaissent le matériel, les autres n'ont que leur bonne volonté, elle va remplacer toutes les ignorances. En pleine nuit, après avoir tiré à la ficelle les appareils récalcitrants, cassé beaucoup de prolonges, le train est enfin vidé. Il est trois heures du matin, lorsque d'un coin de la gare partent et montent dans le ciel deux belles fusées blanches. Deux hommes sont trouvés dans le local d'où elles ont été lancées. Interrogés sur le motif de cette signalisation ils répondent qu'en raison de la coupure du téléphone avec Soissons ils doivent prévenir cette ville de la fin du débarquement.
Leur identité vérifiée, ces hommes semblent bien appartenir à la S.N.C.F. Mais deux sous-officiers ont le pressentiment qu'il y a autre chose. Ils fouillent les deux hommes et dans la doublure de leur veste, contre la poche, sentent quelque chose. Un coup de canif et un papier est extirpé. C'est un ordre, un itinéraire de repli, un point de ralliement, le tout en allemand. Les deux hommes n'ont jamais pris l'itinéraire de repli.
Enfin le 20 les compagnies sont pourvues de leur matériel. Le bataillon eut beaucoup de chance car ne l'oublions pas dès le 16 mai sur le front de l'Aisne l'insécurité était déjà chose courante.
Après sept journées de marche épuisantes tant de nuit que de jour le bataillon va se trouver à 180 kilomètres de son lieu de débarquement.
Dans une dernière marche de nuit du 27 au 28 mai, sous la pluie, sur des routes encombrées le bataillon effectue une marche d'approche. Le personnel tombe de fatigue, les pannes sont nombreuses. Les ordres parviennent dans l'après-midi et c'est plein d'enthousiasme que les unités partent à l'attaque. Les équipages foncent, entament la ligne ennemie, des sections parviennent à 7 kilomètres de leur base de départ, malheureusement l'infanterie ne peut pas suivre. La chance est passée car les attaques du 29 et du 30 l'ennemi a pu renforcer sa défense et c'est en vain que les derniers équipages se sacrifient sans succès appréciable.
Après douze jours et douze nuits de marche et de combat sans sommeil, les rescapés sont à bout.
En 1943, le Lieutenant Bardel, dans un ouvrage intitulé " Quelques-uns des Chars " a fait le récit de la vie du bataillon. Pour qui a vécu sous le blindage on trouve dans cet ouvrage des souvenirs bien émouvants de vérité et de simplicité. Mais lorsqu'il s'excuse de ne pas conter une épopée il fait preuve de modestie car c'est justement cela l'épopée des chars.
Les équipages de chars lancés en avant de tous ne trouvant leur soutien moral et matériel qu'en eux-mêmes, pour ces quelques êtres qui servent d'appats, n'est-ce pas cela l'épopée ?
Ce camarade a fort bien analysé les événements qu'il a vécus, il est resté humain et malgré les douloureuses heures qu'il a vécues dans tout ce récit montre une âme sensible. Tous les combattants ont ressenti le sentiment troublant du lever du jour précédant une attaque où la nature se venge des hommes avant qu'ils se tuent. Bardel exprime avec force l'état d'âme du combattant à cet instant : " Avant le réveil de la terre, à cette heure-là le pilote plus que jamais se sent seul avec sa machine, délivré des dures servitudes du sol, jamais mieux l'idée de paix n'apparaît dans sa calme grandeur. Hélas, pourquoi les hommes choisissent-ils cette heure-là pour préparer leur œuvre de destruction ? "
Vraiment le 44e a été une bien belle unité. Cadres et hommes ont rivalisé de courage, d'entrain et d'endurance. Tous peuvent être fiers d'avoir appartenu à cette formation. C'est au récit de semblables actions que l'on comprend l'esprit Chars.
Sources : Archives du SHAT Vincennes.