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1940 - 347e CACC

 

347e Compagnie Autonome

  de Chars de Combat

 

                

La compagnie est constituée du 15 au 19 mai 1940 à Versailles sous le commandement du capitaine Legraverend. Constituée officiellement le 17 mai. Elle quitte Versailles dans la nuit du 19 au 20 mai en direction de Pierrefitte où elle passe la nuit et la journée du 20. A partir de cette date, les déplacements des chars s'effectuent sur chenilles. La compagnie laissera 6 chars en panne au cours des déplacements.
Dans la nuit du 20 au 21, la compagnie se porte dans la forêt de Senlis où elle reste jusqu'aux 22.
Le 22 mai, à 13 heures, la compagnie reçoit un ordre la rattachant à la 2e D.C.r. (P.C. à Orruy).
À 22 heures, la compagnie quitte la forêt de Senlis pour Gury.
Ce mouvement est gêné par l'encombrement des routes et la colonne de chars ne dépassera pas Henevillers.
23 mai : à 20 heures la compagnie fait mouvement vers le Plessier de Wangny. Elle y reste jusqu'au 27 mai.
28 mai : à 18 heures, la compagnie se met en route pour Guerbigny. Elle est rattachée au 8e bataillon de chars. À 23 heures elle quitte Guerbigny pour Quiry le Sec.
29 mai : La compagnie arrive à cinq heures et en repart à 10 heures pour Bonneuil les Eaux où elle arrive à 15 heures. À 16 heures elle repart en sens inverse pour Estrainvillers qu'elle atteint à deux heures le 30 mai.

La compagnie séjourne les 30 et 31 à Estrainvillers.
1er juin : la compagnie part à 0 heures pour Lignières qu'elle atteint à 4h30. À 21 heures elle repart pour le bois de Neuville sur Leuilly.
2 juin : le bois est atteint à 5 heures. La compagnie repart le soir même à 23 heures et gagne les bois de la Cavette.
3 juin : la compagnie se porte à partir de 22 heures sur Grebaumesnil pour y prendre des positions de départ. Il reste trois chars sur 14. Ils sont mis à la disposition du 8e bataillon de chars pour former une compagnie de marche qui participera à l'attaque du 4 juin sur Abbeville. Les cinq autres chars B sont envoyés à l'élément d'atelier en forêt d'Eu pour réparation.

Le lieutenant Fèvre commande l'élément d'atelier.
Le lieutenant Philibeaux prend le commandement de l'échelon qu'il ramènera par étapes jusqu'à Montfayon (Creuse).
Dans la journée du 5 juin, les chars PROVENCE, VENDEE, NANCY sont réparés. Le 6 juin à 20h, l'échelon est replié en direction de … où l'élément reste encore le 7 juin conduit par le sous-lieutenant N…
Le char PROVENCE remorque le NIVERNAIS, le VENDEE remorque le BEARN, le NANCY remorque
Le 9 juin le VENDEE tombe en panne. Le pilote Grenier et l'aide pilote sont tués par un fusil mitrailleur français qui croit avoir affaire à un char ennemi. Le sergent Lafleur est blessé.
Le 10 juin le char PROVENCE est détruit par un antichar allemand et le personnel est fait prisonnier à Rozay.
Le 12 le sous lieutenant Berlin et le sergent Noret sont faits prisonniers à Saint Valéry en Caux en même temps que tout ce qui reste de la 2e D.C.r.

Personnel

Le personnel est composé des éléments les plus disparates (Ecole des chars, 505e , 106e et 108e bataillons, dépôt 503 et 511) dont 50 % sont totalement inexpérimentés.
Effectif : 230 sous-officiers, caporaux et chasseurs
1 section de commandement
4 sections de combat
1 section d'échelon
1 élément d'atelier de bataillon
L'encadrement composé uniquement d'officiers de réserve était de première qualité.


Matériel

 

13 chars, 10 chars B1, 3 chars B1 bis. (effectifs indiqués par le rapport du Lt Philibeaux mais le rapport du Cdt Girier indique 14 chars).

371 AVIZE
119 BEARN
117 VENDEE
133 NIVERNAIS
109 NANCY détruit le 9 juin à Mesnières
111 DUNKERQUE détruit le 8 juin à Neuvy sur Loeilly
110 BELFORT
103 LORRAINE
403 CRECY au MONT Lieutenant Blondelet détruit le 4 juin à Abbeville
106 METZ
118 AUVERGNE
121 BOURGOGNE
251 FANTASQUE détruit le 6 juin à Rambures

58 véhicules sur roues.
Le matériel char était du matériel d'instruction déjà usé. Il en est résulté que trois chars seulement sur 14 sont arrivés à pied d'œuvre pour l'attaque d'Abbeville.
Les échelons restants constitués par du matériel neuf ont donné toute satisfaction à l'exception des sides Terrot.

Mouvement de l'unité.
La compagnie s'est usée sur la route. Son matériel était en panne, au bout de course lorsqu'elle est arrivée à pied d'œuvre pour être engagée. Le personnel roulait la nuit et passait sa journée à réparer et à remettre en état le matériel.
Lors du repli de l'échelon, les attaques aériennes ont occasionné des pertes sensibles (deux tués, cinq blessés, quatre véhicules détruits).

Rapport du capitaine Legraverend commandant la 347e CACC
Le détachement Berlin
Le 3 juin 1940, cinq appareils de la 347e compagnie de chars de combat, de la 2e Division Cuirassée, ne peuvent pas prendre part à l'attaque de la tête de pont d'Abbeville le 4 juin, en raison de leur mauvais état mécanique. Ils sont envoyés pour réparation à la compagnie d'échelon 8/15 installés en haute forêt d'Eu.
Le 5 juin, sous la menace de la poussée ennemi, la C.E. 8/15 doit évacuer la haute forêt d'Eu alors que les cinq chars ne sont pas remis en état. Les équipages, sous la direction du sous-lieutenant Berlin et de l'adjudant chef Kouton, ne voulant pas abandonner leurs chars, travaillent jour et nuit pour les remettre en état, malgré les bombardements répétés de l'aviation (6 juin : cinq heures, 15 heures, 18 heures, 21 heures).
Dans la nuit du 6 au 7, n'étant plus couverts par aucune troupe, les chars se replient, trois seulement pouvant rouler par leurs propres moyens, doivent remorquer les deux autres.
La lenteur obligée de leur marche ne leur permet pas de rejoindre les éléments arrière de la 2e D.C.r.. La rapidité de la progression et la nuit les poussait vers la côte en direction de Forges les Eaux - Rouen.
A Neamères, le char NANCY tombe en panne de terrain et doit être abandonné. Son équipage (adjudant chef Mouton, sergent Rosquoët, caporaux Lapierre et Monteau) le fait sauter et réussit à rejoindre la compagnie au sud de Paris, par Rouen, le Havre et le bac du Hode.
Complètement isolé de la division, le sous-lieutenant Berlin se met le 9 juin à la disposition de l'état-major de la cinquième division de cavalerie qui le charge d'organiser la défense de son P.C.
Les chars BEARN, NIVERNAIS qui ne peuvent plus rouler par leurs propres moyens, sont disposés à la corde est de la forêt de Saint Saëns, devant Martincamp. Les pilotes (sergents Lecaffeux et Baddoin, caporal-chef Noumier) assurent la défense de ce point d'appui, avec les armes des chars et de concert avec un peloton du 12e chasseurs à cheval. Le 10 juin à neuf heures, l'ordre de repli est donné. Ils font sauter les deux chars et s'assurent de leur destruction totale ; ils tentent de se sauver mais trouvent tous les ponts de la Seine sautés et les rives gardées. Ils se cachent chez des paysans, mais sont finalement capturés, le 22 juin.
Les chars VENDEE et PROVENCE assurent la défense du P.C. des Petites Tentes dans la forêt de Saint Saëns (5e division de cavalerie).
Le 9 juin le VENDEE tombe en panne. Pendant que les équipages tentent de dépanner il est pris sous le feu d'engins motorisés.
Le char PROVENCE formant équipage avec le VENDEE est engagé deux fois dans la journée du 10 juin pour repousser l'avance de l'infanterie. Il est incendié en fin de journée par les antichars ennemis. Son équipage est fait prisonnier peu après.

Sources : Archives du SHAT Vincennes.

1940 - 346e CACC

Historique sommaire de
la 346e compagnie autonome de chars D2 bis
 
 
Compte rendu de l'Aspirant Sarazin

12 avril 1940
L'effectif d'un bataillon quitte le dépôt numéro 511 de Bourges pour se rendre à La Bussière (Loiret).
Personnel : jeunes mobilisés ou récupérer, quelques sous-officiers de réserve, les aspirants et des sous-lieutenants de la promotion de mars à de l'école des chars. Il s'agit de former un bataillon de B1 bis, le 108e, sous la direction du commandant Héritier.
Le 10 mai était arrivé et aucun B1 bis n'avait été livré. Au dernier moment, on avait reçu quelques FT pour instruction.

Formation de la 346e compagnie autonome.
Au 10 mai, émiettement du bataillon en formation.
- Une section B (matériel et instruction)
- Une compagnie B sous la direction du capitaine Grand
- Plusieurs détachements (FT pour la garde des camps d'aviation).
Enfin le 18 mai, formation d'une nouvelle compagnie.
250 hommes, venus pour la plupart du dépôt, sans formation, et même sans équipement.
13 aspirants ou sous-lieutenants.
Sous le commandement du capitaine Durand, venant d'un régiment régional (Nancy).
Matériel : 10 chars D2 neufs (matériel inconnu de tous).
Une compagnie d'échelon entière.
Le tout en deux trains qui partirent de Gien dans la nuit du 19 au 20. Un ordre d'attaque (nous le sûmes plus tard) était prévu pour nous le 20 à sept heures du matin !!!
Le voyage fut gêné dès l'aube du 20 (le Bourget) par des bombardements. À Villers-Cotterêts des motocyclistes venant de Gien nous apportaient les percuteurs des 47, qui, paraît-il, manquaient dans le matériel : c'était heureux, nous n'avions rien pu vérifier des canons dont nous avons pris livraison de Gien.
Bientôt des bombardements si violents qu'on nous donne l'ordre de nous mettre à l'abri dans le tunnel de Vierzy.
Le capitaine, qui avait passé son voyage à nous décrire son incapacité à diriger, à son age, une telle unité, part à la recherche d'un état-major.
Tous les jours, jusqu'au 1er juin, date à laquelle il obtint enfin la relève, il sera sur les routes.
Débarquement : à la nuit, le sous-lieutenant Lavelle et moi-même, malgré l'absence d'aide, prenons sur nous d'effectuer le débarquement.
La manœuvre est épouvantable par manque de personnel exercé nous devons mettre nous-mêmes la main à la pâte.
Aucun couvert à des kilomètres à la ronde. Le jour venait rapidement, le capitaine n'avait pas donné signe de vie.
Lavelle par voiture, au hasard, à un carrefour manque de télescoper un side : c'était celui du capitaine.
Ordre de se mettre à couvert dans un bois près de Longepont (21 mai).

Période du 21 mai au 31 mai
C'est là seulement que nous pûmes étudier un peu notre matériel (les quelques heures disponibles à Gien s'étaient passées à comptabiliser en détail le matériel des caisses à outils).
Chars neufs, non rodés. Tout coinçait (portes, attaches de chargeurs), rien de réglé (embrayage, commandes).
Pour la première fois aussi nous pûmes rendre compte de ce que contenaient les camions. À mesure de nos découvertes nous montions à bord des chars, armement, optiques, lots de bord, munitions…
Le travail de mise au point s'achevait, lorsque le capitaine commandant d'une compagnie du 19e bataillon, qui n'avait plus de chars, obtint de prendre les nôtres.
Nous rejoignîmes l'échelon du 19e B.C.C. en forêt de Compiègne, près de Pierrefonds.

Période du 1er au 9 juin
La 346e devient la 3e compagnie du 19e B.C.C.
C'est alors que le capitaine Durand obtint d'être relevé. Il fut remplacé par le capitaine Collot du 19e B.C.C. breveté d'état-major.
On nous assigne des chars d'instruction du 19e B.C.C. Au 10 mai, ils étaient en réparation à Cirey en Lorraine. Beaucoup avaient les tourelles enlevées pour changer l'armement. L'ordre de marche les avait surpris dans cet état. Ils firent route, les valides traînant les invalides et laissant des trainards le long du chemin vers la forêt de Compiègne où le 19e bataillon toucha du matériel neuf.
C'est du matériel, à demi démonté, pillé de tout outil de bord, qu'on nous donne le 2 juin. Nous avions huit jours pour le remettre en état.
Une nuit, des camions arrivèrent à notre cantonnement : il transportait des spécialistes D2, qui depuis pas mal de temps auraient dû toucher des D2 neufs. Or leurs chars nous avaient été attribués, probablement par erreur, une quinzaine plutôt. Les spécialistes venaient du 106e B.C.C., en formation en même temps que le 108e B.C.C. à quelques dizaines de kilomètres.
Le 7 juin, devant la reprise de l'offensive allemande, ordre de se rendre pour embarquement à Verberie, avec tout le matériel en état de rouler. Nous réussissons à emmener tant bien que mal, 13 chars.
Dans la nuit, descente par voie ferrée vers Creil, remontée sur Beauvais.
Le 8 juin au matin, à Saint-Sulpice (près de Beauvais) débarquement. À midi nous étions à Auneuil devant Beauvais en flammes et qui subissait un violent bombardement.
Dans la journée, étape de 25 à 30 kilomètres vers Savignies. Ce fut la marche d'épreuve de nos chars. Sur 13 chars que nous avions, 7 restèrent en route. Souvent pour des motifs futiles (canalisations rompues, pompes d'alimentation crevées). Nous n'avions aucun moyen de réparation et pas d'échelon avec nous.
Mon char, un des meilleurs, doit être abandonné au passage à niveau d'Auneuil : une bande de freins usée ne lui permettait plus de virer. Le fait avait été signalé au cours des réparations mais les pièces détachées manquaient…
Comme l'ordre était que coûte que coûte, les chefs de section devaient arriver à Savignies, je montai à bord de mon second char.

Journée du 9 juin 1940.
Le deuxième char de ma section, avec lequel j'arrivais à Savignies le 8 au soir, était assez fatigué : le train de roulement en particulier était usé (ce fut la cause mon malheur) et l'allumage était défectueux. C'était un des premiers D2 sorti et portait le numéro 2035 .
L'armement n'avait pas été modifié : 47 court.
L'équipage était formé :
du radio : Mirant André de Thaon-les-Vosges, remarquable d'initiative, de décision et de ténacité.
du pilote : Pruvost d'Arras ? qui souffrait visiblement d'être sans nouvelles de sa femme depuis le 10 mai.
Avec ce char et cet équipage nous passâmes la nuit à Savignies, en compagnie des cinq autres chars restants.
Toute la nuit, cohue indescriptible de réfugiés : une colonne double allant en sens opposé. Aucune trace de troupes à Savignies, pas plus d'ailleurs que dans tous les environs de Beauvais. Beauvais au loin brûlait.
Le 9 juin, à quatre heures du matin sans avoir dormi, ni mangé, ordre de marcher en avant. Nous devions aller à Milly aider au décrochage d'un bataillon de chasseurs.
Traversée de Savignies très pénible à cause des réfugiés particulièrement nombreux et pressés. Puis brusquement le vide total et le silence de la nature.
Traversée de Pierrefitte, où soudain se mirent à pleuvoir des 105. Puis nous nous engageons dans des chemins de terre.
Je presse mon pilote afin de ne pas être distancé. Cette marche d'approche, comme toutes les autres d'ailleurs se faisant sans cartes, il importe de ne pas perdre le fil, sinon il ne reste pour se guider, que la trace des chenilles.
D'ailleurs nous avions abandonné le chemin pour les champs. Puis ce fut la dégringolade au fond d'une gorge escarpée au risque de culbuter.
Le capitaine nous étageait en bordure d'un taillis jusqu'au fond de cette gorge. En face et assez près, une colline arrondie et boisée qui coupait toute vision !
Que venait-on faire là ? pourquoi cette position bizarre et sans issue ? Où étaient les chasseurs à faire décrocher ?
Soudain, vers six heures le capitaine donne les ordres : il fallait dégager immédiatement, nous allions être encerclés ; les chasseurs avaient décroché depuis longtemps !
Tout devenait clair !
C'est alors que, dans la manœuvre pour sortir de ce ravin, mon char perdit une chenille : elle ne se cassa pas, elle tomba à côté du char !!! Cela prouve l'état du matériel.
Le capitaine mis au courant, m'enjoint de tacher de trouver les autres éléments d'échelon et d'essayer de rejoindre une fois la réparation effectuée.
Les autres partent, nous sommes seuls ; silence total.
Huit heures. Soudain, dans un chemin de terre 500 m une colonne en marche. Je me précipite. Ce sont les éléments de dépannage lourd de l'échelon du 19e B.C.C. : ce qu'il me faut. J'explique mon cas. Refus poli, je n'avais qu'à me débrouiller.
Moralement, devant ce refus, nous étions absolument dégagés de toute obligation. Cependant pas un instant ne fut envisagé l'éventualité d'abandonner le char. Nous nous mîmes au travail immédiatement : sans outil de travail était théoriquement impossible.
À neuf heures, nouveau bruit de moteurs sur le chemin de terre : de la crête nous découvrons des voitures blindées allemandes qui patrouillent lentement. Plus de doute cette fois. On se regarde…
Sans rien dire, on se remet au travail : un seul regret, que le char ne soit pas à défilement de tourelle pour faire un carton facile. Petit à petit la méthode de travail est mise au point : il s'agit dans ce ravin plein de taillis, de démonter la chenille patin par patin, de la reformer derrière le char, de laisser couler ce dernier de son propre poids afin qu'il chenille de nouveau. Des branches gênaient : on les coupe au couteau.
Bref, après plusieurs tentatives manquées et au moment où un gros arbre allait interdire définitivement la descente libre du char, nous réussissons la manœuvre.
Restait à boucler la chenille : autre problème, compliqué par le fait qu'un terrain inégal perdait de la longueur sous le char.
Enfin on y réussit : il pouvait être six heures du soir.
Le départ. Pendant que tout s'achève, je fais une petite reconnaissance sur la crête : j'y suis accueilli par des rafales de mitrailleuse, parties de lisières assez éloignées.
Il fallait sortir de ce ravin : le char partirait-il ? en effet l'allumage était défectueux.
Démarrage magnifique. Quel enthousiasme pour tous trois de se sentir de nouveau emportés.
Désormais tout espoir était permis. Encerclés ?? qu'est-ce que cela signifiait ?!! Nous étions décidés à foncer plein Sud !
Nous ne savions pas qu'à ce moment-là, l'ennemi était à 80 km au sud, aux Andelys, sur la Rive Gauche de la Seine.
La crête franchie, nous étions en terrain découvert : soudain signes d'inquiétude du pilote. Je me penche. Le char roulait à merveille, mais il refusait de virer : les manœuvres dans le ravin, exécutées uniquement aux freins, avaient achevé les bandes de direction. Quelle malchance !
On continue. Le char vient donner du nez à l'orée d'un bois contre un gros arbre. Impossible d'aller plus loin.

Ma capture.
Pendant que le pilote et radio s'affairent autour du char, je risque une reconnaissance. Tout est vide et silencieux, trop silencieux. Soudain, dans le soleil qui est à l'horizon, deux silhouettes à une centaine de mètres. Elles avancent tranquillement ; aucune arme apparente. L'un d'eux fait un geste amical. De loin je crois reconnaître le calot et la couleur de l'uniforme de la R.A.F.
je suis pris d'un espoir insensé ! Quand je me rends compte de la réalité (bien tard, puisque je suis accueilli par des mots français et sans brusquerie) je suis bien encadré. On m'avait dit que la Luftwaffe n'était pas là.

Celle de mon équipage.
Pruvost, ne me voyant pas rentrer, me recherche et se fait cueillir au hameau voisin. Conduit immédiatement au P.C., je l'y retrouve quelque temps après, en bien mauvaise posture : il avait été pris en effet habillé d'un pantalon de velours, d'une veste bleue à même la peau, d'un béret, ne portant aucun papier d'identité… Je le tire de là.
Mirant se camoufle jusqu'à la nuit, rend le char et l'armement inutilisables, de prend une mitrailleuse et des chargeurs et part vers le sud (toujours le sud !!!) Il marche toute la nuit. Au petit matin, alors qu'il traversait une route, un side stoppe sa hauteur. Il tire son revolver et foudroie les deux occupants. Il fonce ensuite et vient donner dans une batterie de DCA.
À neuf heures du matin, le 10 juin, nous étions tous trois au PC de Von Beck, où l'on était étonné de voir des " panzer " à 80 km dans les lignes. Moments critiques de l'interrogatoire. Comparutions séparées et répétées, car les déclarations ne correspondaient pas et pour cause…
Je les vis une dernière fois à la caserne Friand à Amiens, au milieu de la foule des prisonniers. Je les quittai pour suivre la colonne des officiers. Nous devions marcher jusqu'à Anent ??
je n'ai pas eu depuis de leurs nouvelles. Pas plus d'ailleurs que de camarades de mon ancienne unité. Et pourtant nous sommes, selon toute ressemblance des seuls prisonniers de la troisième compagnie du 19e bataillon.
Aussi devant ce silence :
sachant combien peut-on souffrir là-bas, surtout quand on a essayé, quand même, de faire plus que le strict devoir ;
considérant par ailleurs que je suis le seul témoin des faits ci-dessus et probablement le premier libéré de ceux qui les ont vécus.
Considérant en outre que rien ne soulagera davantage nos camarades en exil qu'un témoignage officiel de leur dévouement.
J'estime de mon devoir de vous demander, sur le rapport précédent, de vouloir bien attribuer à Mirant et aussi à Pruvost les citations dont les textes pourraient être les suivants :
Mirant André. " Sous-officier radio, plein d'initiative et de dévouement. Encerclé avec l'équipage de son char immobilisé, a mis en œuvre toute son énergie pour le remettre en état et rejoindre les lignes (9 juin 1940). Malgré tous ses efforts et son courage, n'a pu éviter la captivité.
Pruvost. " Pilote de char. Dans des conditions matérielles et morales très pénibles, a fait preuve de la plus grande énergie le 9 juin, où, encerclé avec l'équipage de son char immobilisé, et tenté l'impossible pour le ramener dans les lignes. N'a pu, malgré ses efforts, éviter la captivité.
Remarque. Je crois que pour Mirant un autre devoir s'impose.
Admis, à Bourges, au peloton des S.O.R., il en sortit convenablement en avril 1940. Sa nomination de sous-officier ne vint jamais. Il portait, au cours de la campagne, les galons de caporal, fictivement attribués à lui et à ses camarades par le commandant Héritier à La Bussière (Loiret) au moment où il faisait partie du 108e en formation.

1940 - 345e CACC

Historique sommaire de la
 345e compagnie autonome de chars D2 bis
 
 
 
I. Fondation de la 345e compagnie.
Le 26 avril 1940, le 19e bataillon doit envoyer une de ses compagnies à Versailles pour percevoir 15 chars D2bis neufs et du matériel roulant neuf pour être dirigé ensuite vers les T.O.E. ; c'est-à-dire la Norvège.
La première compagnie est désignée et devient ainsi la 345e compagnie autonome de chars.
La compagnie débarque à Versailles-chantier le 28, et le 29 débarquent que les 15 chars à la gare des matelots.
Au cours de la marche vers Satory, la moitié des chars tombe en panne par suite de difficultés dans l'embrayage. Il s'agit après démontage effectué par le lieutenant Bondard et le capitaine Idée, de mauvais roulements d'embrayage, des manques de graissage, etc… Mais ces chars paraît-il ont satisfait avec succès à toutes les épreuves de réception !
Cependant ce n'est que 15 mai que le capitaine Idée commandant la 345e compagnie pourra déclarer au Ministère, ses chars prêts à partir. La compagnie partira avec 14 chars, le 15e n'étant pas prêt.

II. Combats au nord de l'Aisne.
Le 15 mai, après-midi, la compagnie embarque en 2 rames, à la gare des Matelots. La direction est donnée jusqu'à Soissons, où nous recevons le point de direction suivant.
Le 18 mai, la première rame arrive vers huit heures du matin, à la gare de Soissons. Elle reçoit l'ordre de débarquer immédiatement. Le lieutenant-colonel Sudre commandant la 6e demi-brigade de la 4e D.C.r. dont dépend la compagnie, lui donne l'ordre d'aller se porter et de s'installer en position défensive dans la région sud-ouest de Soissons.
La deuxième rame arrivera à la gare de Crouy, vers 11 heures du matin. Les ordres sont changés, la compagnie doit se porter immédiatement dans la région nord-est de Laon, dans la forêt de Samoussy.
L'itinéraire est suivi sans encombres ; les véhicules sur roues sont laissés dans la région sud de Laon, à Presles.
Le 17 mai, à 4 heures du matin, la compagnie à l'attaque, sa gauche appuyée à la voie ferrée en direction de Montcornet. Elle est encadrée à droite par une compagnie B, la compagnie Bibes.
Dès le début, les chars B que l'on avait espéré rapides, se font remarquer par leur lenteur. Les D2 bis sont obligés de passer les premiers.
Entre Liesse et Chivres, la route traversant des marais est le seul passage possible. Les B doivent passer les premiers. Le passage étant miné, un camion de munitions y a sauté. Les chars sont obligés de se replier momentanément pour pouvoir passer. Un B envoie des coups de 75 mm sur le pont. Le B passe, puis les D2, puis les deux compagnies.
Les villages de Chivres, Bucy, La Ville aux Bois qui étaient occupés par l'ennemi sont nettoyés.
Arrivée à Montcornet, la compagnie D2 peut tirer à loisir sur des colonnes de camions et des motocyclistes circulant sur les routes de Montcornet à Marle et de Montcornet à Lislet. Les chars et automitrailleuses ennemis tentent sans grand succès de s'y opposer. Ils seront détruits.
L'ennemi réagit par son aviation. Le char du lieutenant Lacour est incendié par l'un d'eux, mais l'équipage est recueilli par lieutenant Sergent.
Pendant ce temps, quelques sous-officiers et chasseurs de la compagnie ne faisant pas partie des équipages faisaient des prisonniers et tuaient des ennemis récalcitrants à Liesse.
L'ordre de repli arrivé, la compagnie est attaquée par l'aviation ennemie en nombre. Plusieurs bombes sont jetées sur elle. Une bombe tombe devant le char du sergent Sacotte, les chenilles rompues, le char tombe dans l'entonnoir. Au commandement du commandant de compagnie, les chars se dispersent le plus possible, subissant des attaques en piqué de fléchettes incendiaires ; ils se regroupent à Bucy-les-Pierrepont. C'est là que le sergent Duvet et le chasseur Pract rejoignent la compagnie couverts de brûlures ; ils ont essayé de récupérer l'armement et les munitions du char du lieutenant Lacour, mais ils ont été attaqués par un avion ennemi qui a incendié leur char à son tour.
La compagnie derrière Bucy-les-Pierrepont, a installé ses chars pour garder les issues et pouvoir agir contre une contre-attaque. Les B se replient à 21 heures, la compagnie D2 bis à 22 heures. Elle reste une heure de plus n'ayant pas reçu d'ordre. J'ordonne le repli ; entre Chivres et Liesse je rencontre le colonel Sudre qui ordonne de porter notre compagnie dans la forêt de Samoussy.
Le 18 mai les chars sont remis en état : nettoyage ; le sable sur les blindages, dans la chambre des machines est enlevé. Remise en état des antennes de T.S.F, beaucoup sont cassées. Chaque char a 4 ou 5 impacts, le char du lieutenant Sergent en a 6. Ils n'ont pas traversé, les balles perforantes sont entrées un peu plus profondément mais n'ont pas traversé.
Le soir la compagnie reçoit l'ordre de se porter dans la région nord de Laon, pour une attaque qui aura lieu le lendemain matin.
La compagnie est passée à la 8e demi-brigade (lieutenant-colonel Simonin).
Le 19 mai, la compagnie est réservée. Position de départ, bois au nord de la Cité des Cheminots. Elle se déplace une première fois, puis doit se porter pour attaquer les lisières sud de Crécy sur Serre, afin de permettre l'entrée dans ce village d'une compagnie de R 35. Arrivée sur place, la compagnie voit les R 35 qui se replient. Elle part à l'attaque mais n'est pas suivie. Les D2 vont chercher les R 35 et les lancent dans Crécy, mais les R 35 ne peuvent passer les ponts à l'intérieur du pays qui sont minés et battus de part et d'autre par des canons antichars. Les D2 se précipitent dans le barrage. Un D2 passe 2 barrages, l'Alma du lieutenant Boudard, mais saute sur le troisième où il est pris à partie par des armes antichars et un Pz III. Le char du lieutenant Goddalis saute sur le deuxième barrage, le char du capitaine reçoit trois obus, derrière d'autres D2 tirent à la mitrailleuse et permettent aux équipages des deux premiers chars d'évacuer leurs engins en flammes et de retourner dans les lignes amies.
Parmi eux, le lieutenant Boudard a reçu un coup au front, le sous-lieutenant Goddalis est blessé de deux éclats dans les épaules, le chasseur Martineau a le pied cassé.
Le passage est impossible, le pont a sauté.
La compagnie se met en bataille derrière la ligne de chemin de fer, elle y reste jusqu'à sept heures du soir en attendant l'infanterie qui n'arrivera pas.
L'ordre de repli est donné. La compagnie largement dispersée en bataille subit une violente attaque d'aviation. Les appareils allemands sont une centaine, lâchant partout bombes, fléchettes incendiaires, mitrailles. De ci, de là, un char B flambe, les B semblent exploser rapidement. Tous les villages sur 20 km de profondeur sont bombardés, ainsi que les quelques bois que l'on peut y rencontrer. Ce n'est que dans les bois de la Neuville sous Laon que les chars D2 bis échappent aux avions ennemis.
Le soir, la compagnie ira s'installer dans le bois de Lavergny. À deux heures les chars sont postés face au nord.
Le 20 mai, la 345e compagnie subit l'attaque allemande dans le bois de Lavergny. Beaucoup de fantassins ennemis, des cavaliers, trois automitrailleuses, un char allemand sont abattus par nos chars. La section du lieutenant Sergent va au secours du lieutenant Le Acurf du 24e BC.C. dont le R 35 touché par les antichars ennemis est en flammes sur la route de Eppes. L'ennemi réagit par un violent tir de 77.
Le capitaine Idée est blessé, il continuera de combattre.
La compagnie se replie.
Festieux est bombardé, encerclé par des fantassins ennemis.
Les chars D2 attaquent ; le char du sous-lieutenant Sergent est pris à partie par un canon antichars dissimulé jusqu'au dernier moment qui le tire à bout portant. Le blindage est percé, les coups se succèdent, les autres chars arrivent. Le char du lieutenant Brumeaux est lui aussi atteint. Derrière les sergents Wix, Bour, Monnier tirent et permettent au chasseur Chauffour, à tout équipage du second de sortir de leur engin. Le char du sergent Monnier est lui aussi atteint, il se replie en flammes à l'intérieur du pays. Les rescapés prennent place dans les chars indemnes, et la compagnie sort de Festieux par la sortie nord.
Le char du sergent Tassel rejoint.
La compagnie arrive à passer l'Aisne, ainsi que la compagnie d'échelon et la section d'échelon sous les ordres du lieutenant Marais.
A Mareuil en Dôle, près de Fismes, la compagnie se regroupe avec le 19e bataillon de chars.
Le 21 mai, l'ordre est donné de rattacher la 345e compagnie au point de vue personnel et matériel au 19e bataillon de chars. Il s'ensuit une répartition générale du matériel de la compagnie. Elle perd également la plupart du personnel de son élément d'atelier ainsi que tous les gradés et chasseurs venus à sa formation des autres compagnies du bataillon.
La 345e compagnie redevient la 1ère compagnie.
Portés disparus le 20 mai : sous-lieutenant Sergent, sergent Mounet, caporal Hénon, caporal-chef Damoiselle, chasseur Lefèvre Georges.
Blessé le 17 à Montcornet : sergent Duvet, chasseur Praët.
Blessés le 19 à Crécy sur Serre : sous-lieutenant Goddalis, chasseur Martineau
Blessés le 20 à Lavergny : capitaine Idée, à Festieux : lieutenant Brumeaux

1940 - 68e BCC jmo

Image LE 68e BATAILLON
DE CHARS DE COMBAT
 
 

Dernier des bataillons de chars formés en 1939-1940 dans nos territoires d'Outre-Mer, le 68ème BCC n'eut qu'une existence très brève. Le rôle de cette puissante unité blindée, qui attrait pu être capital dans les événements du Moyen-Orient de 1940-1941, s'est pratiquement réduit à néant sous la pression des circonstances. Son histoire, assez représentative de son époque, mérite cependant que l'on s'y arrête.
C'est, vers le 15 septembre 1939 que le Ministère de la Guerre français, enfin décidé à réaliser pratiquement son soutien à la Pologne, le concrétisa soirs la forme d'un envoi substantiel en matériel militaire. C'est ainsi que le matériel complet et flambant neuf d'un bataillon de chars Renault R35 devait être acheminé par voie maritime en Pologne via Constanza en Roumanie, ces deux pays ayant à l'époque frontière commune. Mais la rapide avance germano-russe interdit tout accès vers notre malheureuse alliée. Devant l'impossibilité de livrer le matériel,on décida en dernier recours de dérouter, le convoi sur la Syrie, pour renforcer le petit potentiel de l'armée du mandat français.
Les projets du général Weygand, Haut-Commissaire et commandant en chef au Levant, sont bien connus : il envisageait alors la création d'un second front dans les Balkans, pour prendre les Allemands à revers, un peu dans le style de l'Armée d'Orient de 1918. Et la métropole commençait à faire parvenir des renforts aux maigres effectifs des forces françaises du Levant dans le but de créer la célèbre "Armée Weygand" destinée aux futures actions dans ce secteur. C'est à ce titre qu'arriva notamment la 86ème Division d'Infanterie ; de même fut créé le 68ème BCC avec le matériel dévié de Pologne. Il était destiné à seconder le 63ème BCC, seule unité blindée française de ce secteur, équipé en partie de D1 et en partie de R 35, de qualité médiocre.
Au début de novembre 1939 on fit donc appel à un certain nombre de volontaires pour garnir les effectifs du nouveau bataillon. Le Centre Mobilisateur 506 à Besançon fut la principale source de recrutement . Même certains indisciplinés qui purgeaient une peine de prison furent pressentis pour se porter volontaires, en échange de leur liberté. La nouvelle unité fut presque entièrement, formée de réservistes et placée sous l'autorité du commandant prince Charles Murat, descendant direct du maréchal d'Empire.
Les équipages rejoignirent leur matériel à Homs, en Syrie, le 30 novembre 1939. Là, le bataillon établit ses quartiers dans l'école militaire des cadets syriens qui avait été débarrassée au préalable de ses pensionnaires.
La composition du bataillon était réglementaire. Il était formé par l'état-major, 3 compagnies de combat comprenant chacune 4 sections de combat et une section d'échelon, et une compagnie d'échelon chargée des travaux de réparations et du transport. Les compagnies de combat comprenaient outre 13 chars Renault R 35, les 4 camions Renault AGR et les 4 chenillettes Lorraine 37L de la section d'échelon, le VTT Laffly du capitaine, une ou deux VTL Peugeot 202 ou 402 et une dizaine de moto-sides René Gillet. La compagnie d'échelon comptait 34 véhicules divers, dont des camionnettes Renault ADK1 et des porte-chars made in USA. Quant à l'état-major, il disposait de 10 véhicules légers.
Cet ensemble de matériel brillait par son homogénéité et son modernisme ; tous les véhicules appartenaient à l'armée et étaient réglementaires. C'est un fait notable à l'époque où dans les unités régnait la réquisition et où les camions de livraison de la Samaritaine côtoyaient les luxueuses limousines Delahaye 135.
Entre novembre 1939 et juin 1940, les seules actions du 68ème BCC se limitèrent à diverses manoeuvres conjuguées avec la Légion Etrangère,notamment le 6ème REI, L'annonce des tragiques événements de métropole fut rendue plus inquiétante encore par l'éloignement de la France. Weygand, le "médecin consultant appelé au chevet d'un malade condamné", quitta son poste au Levant, pour prendre la direction des armées de métropole, puis ce fut l'armistice du 22 juin 1940 ; alors se posa devant les divers ordres du jour contradictoires. Le problème de savoir où était le devoir : respecter l'armistice ou continuer le combat. Tout le bataillon, à l'exception de son chef, le commandant Murat, décida de rejoindre les Anglais en Palestine pour poursuivre la lutte, conformément à la circulaire du colonel de Larminat, chef d'état-major au Levant. Cette tentative considérée comme une "désertion à l'étranger" débuta le 29 juin 1940. La colonne partit d'Homs avec 2 jours de vivres et se dirigea lentement vers la Palestine, empruntant la route du Liban. Mais cette "odyssée" se termina assez rapidement, car à Chtaura, sur la route Beyrouth-Damas, le bataillon se vit couper la route par un barrage de la Légion Étrangère. Les mutins, peu désireux de massacrer des compatriotes, durent se résoudre à clore là leur tentative ; seuls deux officiers en side réussirent à rejoindre les Anglais et à poursuivre la lutte dans les rangs des FFL. Un escadron de Gendarmerie appelé d'urgence se chargea d'appréhender les "déserteurs" et de les escorter jusqu'à Beyrouth où les officiers eurent droit à un séjour en salle de police. La triste rentrée au bercail se fit le 5 juillet 1940. Aucune sanction importante ne vint heureusement frapper les responsables de l'escapade et le bataillon fût rendu à sa monotone vie de garnison jusqu'à sa dissolution au début de 1941. Tous les équipages furent rapatriés à l'exception des rares éléments d'active qui furent réincorporés au 63ème BCC... Quant aux blindés de l'unité, ils vinrent grossir de façon importante le parc du 63ème BCC qui devait, 6 mois plus tard, faire face tragiquement à l'incursion des Anglais et des Forces Françaises Libres en Syrie...
C'est ainsi que le 68ème BCC passa au travers des dramatiques événements de 1940 et 1941 sans jamais y prendre part, laissant à son homologue le 63ème BCC le triste privilège de se faire massacrer pour la défense du mandat français.
 
Sources : Archives du SHAT Vincennes.

1940 - 67e BCC jmo


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67e BATAILLON DE CHARS DE COMBAT






Unité formée le 1er avril 1939, à Bizerte, par prélèvement de cadres sur tous les régiments de la métropole et armée de chars D1 provenant du parc de Lunéville.
ENCADREMENT au 12 Juin 1940
Chef de Bataillon VALLETEAU, Commandant le Bataillon.
Capitaine de SEZE, Chef d'État-Major.
Capitaine DUGAST, Adjoint technique.
Lieutenant RICHER, Officier de Renseignements.
Sous-Lieutenant CHAMBRIS, Officier de Liaisons.
Sous-Lieutenant PONSOLLE, Officier des Transmissions.
Sous-Lieutenant MARQUET, Officier des Détails.
Sous-Lieutenant BATAILLE.

1ère COMPAGNIE 2e COMPAGNIE 3e COMPAGNIE COMPAGNIE D'ÉCHELON
Capitaine LAPICHE
Lieutenant JUSTER
Sous-Lieutenant BORIE
Sous-Lieutenant SANTONY
Sous-Lieutenant MONCHICOURT
Capitaine FAURE
Lieutenant CHARRIERA
Lieutenant HUGUES
Lieutenant SYLVAIN
Sous-Lieutenant PIVANT
Sous-Lieutenant BELUET

Capitaine BLANC
Lieutenant DECHERY
Lieutenant DOMAINE
Sous-Lieutenant OUDET
Sous-Lieutenant MURACCIOLE

Capitaine DUHEN
Lieutenant CHEDORGE
Lieutenant PARAMELLE
Sous-Lieutenant CASELLE

CITATION
A l'ordre de l'Armée - Ordre N° 211 /C du 2 septembre 1940. Le 67e Bataillon de Chars de Combat, sous les ordres du Chef de bataillon Valleteau, engagé le 12 juin 1940 dans la région de Souain, pour dégager la 5e D.I.C. menacée de flanc, a réussi brillamment son opération en détruisant de nombreux chars ennemis.
A, en outre, libéré 200 prisonniers avec des moyens considérablement réduits, a renouvelé son exploit le 13 et le 14 juin en plein succès grâce à l'héroïsme et à l'esprit de sacrifice des équipages provoquant l'admiration des éléments de la Grande Unité qu'il était chargé de protéger.

PERTES
Tués : Officiers : 2 - Hommes : 3. Disparus : Officiers : 10 - Sous-Officiers : 40 - Hommes 215 : dont 72 Nord-Africains.
MATÉRIEL
45 chars - 12 tracteurs.

1. - MARS 1939 . 7 JUIN 1940

27 MARS 1939. - A Marseille, sur le quais de la Compagnie Mixte de Navigation, se sont donné rendez-vous des délégations de tous les régiments de Chars de la Métropole du 501 au 512. Tous volontaires pour former le futur 67e BCC prennent place sur le vapeur " 'El Biar ".
 
1er AVRIL. - Le 67e est créé. Jusqu'au mois d'août, le personnel sera uniquement occupé à la mise sur pied des unités.

22 AOUT. - L'échelon A est mis sur pied et embarqué pour être transporté à Djedejda.

4 SEPTEMBRE. - Le bataillon est mobilisé et les unités rejoignent l'échelon A. L'Etat-Major et la CE stationnent au centre du village, les compagnies bivouaquent dans les oliveraies, à cheval sur la route de Tébourba, dans la vallée de la Medjarda.
 
NOVEMBRE. - Onze officiers et vingt équipages sont dirigés sur la France. Les compagnies se trouvent réduites à un capitaine et un lieutenant. Quelques manoeuvres sont effectuées avec le 5e RTS à Sidi Et Hani.
 
MARS 1940 - Des renforts viennent de France. Le Bataillon rejoint Bizerte.

15 MAI. - Le bataillon part à Grombalia pour assurer la sécurité du Cap Bon. Mouvements à Ben Arous, Fechville, M'Rira.
 
30 MAI. - Le bataillon est alerté pour être embarqué pour la France. Les unités vont s'embarquer sur voie ferrée à Tunis pour être transportées à Bizerte.
 
31 MAI. - Embarquement des 3e, 1ère et 2e Compagnies sur les Vapeurs " Compiègne " et " Chantilly ". Une avarie aux grues du " Compiègne " oblige les unités à se rendre à Sidi Abdallah pour être chargées avec les grues de la Marine.

1er JUIN. - Le " Compiègne " et le " Chantilly " lèvent l'ancre avec l'Etat-Major et les compagnies de combat. La CE est chargée sur le " Chenonceaux " et le " Mayenne ".

II. - 8 JUIN 1940

8 JUIN. - Séjour à Marseille. Le " Mayenne " a été retardé ; de plus, le débarquement est très ralenti.

9 JUIN. - Embarquement en gare d'Arenc, 3e Compagnie le matin, 2e Compagnie l'après-midi. Point de première destination : Saint-Dizier.
 
10 JUIN. - Embarquement des première et C.E. A Autry, les 3e et 1ère Compagnies débarquent à 15 km des troupes ennemies. Vingt minutes après l'arrivée en gare, tout le matériel est débarqué et rendu dans le bois d'Autry. La liaison est prise avec le Corps d'Armée Colonial qui prescrit de porter les unités, de nuit, dans le bois d'Hauzy (20 kilomètres au sud). Le bataillon est mis à la disposition de la 6e DIC avec mission de contre-attaquer le 12 à 6 heures, dans la région de Perthes les Hurlus-Souain.
 
11 JUIN. - La 1ère Compagnie débarque à Sainte-Menehould et rejoint le bataillon dans les bois d'Hauzy.
A 23 heures, le train de la CE arrive en gare de Sainte-Menehoud. La ville est en feu. Le train fait demi-tour pour se porter à Verrière (5 km de Ste-Menehould) où peut sans dommage s'effectuer le débarquement.
 
12 JUIN. - A 4 heures, le bataillon est en place. P.C. B.C.C. Perthes Les Hurlus, 2e et 3e Compagnies. Bois : 1.800 mètres sud-est de Souain. 1ère Compagnie en réserve, cote 203 (2km500 nord-est de Souain), C.E. Nettancourt.

P.C. : ID 6e DIC, Laval.
A 14 heures, l'ennemi est signalé à Jonchery-sur-Suippes. Le flanc gauche de la division étant découvert, le général commandant la division donne l'ordre de porter une compagnie (2e) à Suippes et une autre à Somme-Suippes (1ère) pour s'opposer à l'avance de l'adversaire qui tente de déborder de flanc les éléments du Corps Colonial. A 15 heures, la 2e Compagnie pénètre dans Suippes de vive force et contient l'ennemi aux lisières ouest, nord-ouest et sud-ouest du village.
A 18 heures, la 3e Compagnie, en position dans les boqueteaux au sud de Souain, contre-attaque ce village pour dégager un bataillon du 5e RTS qui s'y trouve encerclé. Dès le débouché, les chars sont soumis à des feux d'armes antichars. Font face à une contre-attaque de blindés ennemis (100 à 150 environ, de tous modèles). Nos appareils succombent sous le nombre, blindages percés, chars en feu, 7 sur 15 échappent à la destruction. Mais le village est dégagé et deux cents fantassins sont dégagés.
A 18 heures 30, l'ennemi réagit dans Suippes. La 2e Compagnie contre-attaque, les quatre sections sont engagées pour nettoyer et contenir l'infanterie ennemie qui s'accroche aux issues sud et sud-ouest. Totalement isolée sans aucun appui, la Compagnie lutte désespérément jusqu'à 20 heures, lorsque la DIC donne l'ordre de repli.
La 1ère Compagnie, en réserve à la cote 203 reçoit à 20 heures l'ordre de se porter à Somme-Suippes, puis à Tilloy et Bellay. Deux chars indisponibles sont remorqués sur Nettancourt.
Les éléments de cette division devant se replier dans la région de Tilloy et Bellay-Auves, par la route Somme-Tourbe - Croix de Champagne.
A 20h30, le bataillon reçoit la mission d'assurer la protection du flanc gauche de la division sur l'axe Auves-Nettancourt. Mission assurée par la 2e Cie. Au cours du repli, le PC BCC est établi au passage à niveau de Somme-Tourbe.
 
13 JUIN. - Pour assurer la mission de protection qui lui a été donnée, le bataillon prescrit aux compagnies de se regrouper sur l'itinéraire Thilloy et Bellay, Auve, Herpont, Varimont, Somme, Yèvre, Givry. Jusqu'à 2 heures, le PC BCC est au passage à niveau de Somme-Tourbe et, à 6h30, fonctionne à nouveau à Thilloy et Bellay. Les chars restant des trois compagnies se replient. A 6 heures, ils sont échelonnés entre Somme-Bionne et la Croix de Champagne. A l'insu du Commandant de Bataillon, la division donne directement l'ordre aux 1ère et 2e Compagnies de se diriger sur Saint-Menehould. La 1ère Compagnie passe au carrefour d'Auves, mais la 2e, bloquée dans un embouteillage, peut être rattrapée.
Vers 8 heures, les premiers éléments ennemis apparaissent devant Auves.
3e Compagnie.
- A 10 heures, à la Croix-en-Champagne, la Compagnie tombe dans une embuscade. Deux chars se sacrifient et permettent à la Compagnie de se dégager. Réduite à 5 appareils, la colonne se replie à travers champs, en direction de Sainte-Menehould en passant par Valmy. Le Commandant de compagnie part pour tenter de récupérer des appareils. Il ne reviendra pas. Les deux chars restant continuent péniblement ; l'un d'eux tombe en panne. Il est sabordé. Et, à La Verrière, le dernier est laissé à la défense du village.
IIe Compagnie. - Après de violents accrochages dans la région de Ste-Menehoud, rend compte qu'il lui reste cinq chars sans essence à Laheycourt. Un ravitaillement lui est expédié. Aucun des éléments de la Compagnie, ni du ravitaillement, ne rejoindra le Bataillon.
Les deux chars disponibles qui étaient remorqués sur la CE restent à la défense à Varimont où pendant deux heures, ils arrêteront l'avance ennemie.
A 20 heures, à Nettancourt, aucune nouvelle de la première Compagnie. A la deuxième, il ne reste plus que quatre chars dont deux en remorque.
Le premier C.A.C. donne au bataillon l'ordre de se replier sur Ecriennes, au sud de Vitry-le-François. Au moment du départ, un contre-ordre prescrit de se diriger sur St-Dizier.
A Ville-sur-Saulx, le colonel commandant le GBCC 532 se replie.

14 JUIN. - Au petit jour, à Bar-le-Duc, il reste encore quatre chars dont deux en remorque. L'avance rapide de l'ennemi empêche la remise en état du matériel ; de plus, l'essence faisant défaut, trois appareils sont sabordés. Et, à 18 heures, à Ligny-en-Barrois, une bombe d'avion détruit le dernier appareil.
Sans nouvelles du commandant du GBCC qui a quitté Sommeil : Nettancourt en direction de Vassy. Le bataillon reste sans liaison avec le commandement.
Les isolés sont regroupés à la CE à, Gondrecourt. Le repli s'opère par Chaumont, Langres et Dijon.
A Chagny, un centre de regroupement indique l'emplacement du PC du Commandant les chars de la IIIe Armée qui regroupe les restes du 67e avec ceux du 7e et les dirige sur Toulouse par Moulins, Auzances, Limoges, Angoulême, Bergerac et Casteljaloux.
 
14 JUIN. - La 1ère Compagnie, après s'être péniblement dégagée de Ste-Menehould et atteint Laheycourt où elle reçoit le ravitaillement qui lui était envoyé, effectue sa retraite vers l'est, est prise en compte par la cinquième armée où elle continue la lutte jusqu'à l'armistice.
A partir du 15, les éléments du bataillon font mouvement sans arrêt de jour et de nuit.
A Chaumont, les Allemands pourchassent le convoi à la mitrailleuse.

16 JUIN . - St-Paul.

26 JUIN.... Dissolution du bataillon.


Curieuse odyssée que celle du 67e BCC, créé en Tunisie en temps de paix dans une période de prémobilisation, arrivé sur le front français pour le baroud d'honneur où il disparaît en deux journées de combat.
La mise sur pied en Tunisie fut quelque peu laborieuse.
L'essentiel, personnel et chars avait été prévu ; quant au reste, il était laissé à l'improvisation des exécutants. Les états-majors ont toujours estimé que... l'intendance suivrait ; c'est une conception facile, elle permet de ne pas se fatiguer dans le souci des détails, les exécutants se débrouillent et puis le commandement peut ainsi se ménager quelques futurs sujets de critique. Les équipages firent face à ces insuffisances grâce à leur technicité, leur conscience et leur esprit " Chars ". Pourtant, cinq mois ont été nécessaires pour se battre avec cette intendance qui ne suivait pas.
Les chars n'étaient pas en état, chenilles montées à l'envers, armement incomplet, absence de moyens de transport pour amener le matériel à pied-d'oeuvre ; atelier inexistant, hangars pour le matériel non prévus.
A la mobilisation, la mise sur pied du bataillon est tout juste achevée.
Les déplacements imposés au bataillon facilitent le rodage du matériel et donnent de la cohésion aux unités. Mais à peine le 67e est-il devenu une réalité, qu'en novembre on l'ampute d'un tiers de ses équipages au profit de la métropole. Ce ne sera que cinq mois après, en avril 40, que des renforts lui seront envoyés pour le recompléter, alors que les dépôts regorgent de personnel de tous grades.
Le bataillon est dirigé sur le cap Bon pour coopérer à sa défense. Mission très simple : " Vous avez devant vous un dénommé Mussolini ; on ne sait pas ce qu'il veut, lui non plus ou du moins pas encore. Prenez vos dispositions pour agir au mieux ". Certes, l'ordre était plus académique, plus fignolé, mais c'était l'esprit. Lorsqu'on parle du cap Bon, il est indispensable d'en considérer l'étendue. C'est une presqu'île de 45 km à la base et d'une longueur de 100 km.
Depuis que la bataille sur le front français est déclenchée, les équipages sont impatients de venir y combattre. Le 1er juin, c'est chose faite, le 67e embarque.
L'arrivée sur la terre de France n'est pas réconfortante. A Marseille, les dockers ralentissent le déchargement. Ils ne consentent à décharger qu'un char à l'heure. Huit dans la journée est pour eux un record olympique.
Au départ de Bizerte, le bataillon avait reçu l'ordre d'y laisser les munitions ; aussi le premier souci en arrivant sur la terre métropolitaine fut-il d'en demander. Démarches sans nombre durant deux jours. Enfin, le 10 juin, deux wagons de munitions sont accroché, au dernier train de la CE.
Le 11 au débarquement, il faut les décharger, les charger sur camions, les transporter aux unités, dans la nuit du 11 au 12, à 40 kilomètres de là. Ces munitions tant attendues parviennent aux équipages sur la position de départ au petit jour. Si l'attaque n'avait pas été retardée, on aurait vu des chars D partir au combat sans projectiles. Que les anciens du 67e se consolent, cette plaisanterie était déjà arrivée à un bataillon de FT en septembre 39, dans la boucle de la Blise.
Les équipages sont pleins d'allant, de confiance. Confiance en leurs chefs, en leur matériel ; ils ont la foi et ils vont le montrer. Ce qu'ils ignorent, c'est la situation générale le 12 juin. Pour le pays, c'est la date cruciale de la bataille de France. D'heures en heures, la situation s'aggrave, c'est ce jour-là que s'évanouit le dernier espoir de poursuivre une défense coordonnée.
Le 11 au soir, le Général en Chef lance l'ordre de repli général sur tout le front.
A l'entrevue de Briare, le 11, le Général Weygand faisait savoir à Churchill que l'armée française ne possédait plus de réserve, et, disait-il " aujourd'hui, j'ai, en tout et pour tout, un régiment d'infanterie en réserve et il sera engagé demain à la première heure ; cet après-midi, nous jetons dans la bataille nos tous derniers chars "

(Procès verbal du Conseil Suprême de Briare et mémoires de M. Reynaud).
Les équipages du 67e qui, dans la nuit du 11 au 12 montaient pleins d'espoir à leur position de départ ignoraient que le Général en chef faisait allusion à leur unité. C'est donc dans un combat pour l'honneur que le 67e va s'engager.
Dans les journées des 12 et 13, les équipages se donneront à fond ; ils font face à tous les assauts dans toutes les directions ; ils contre-attaquent vers le nord, à Souain ; à l'ouest, à Suippes contre un ennemi venant du camp de Châlons ; au sud, toute la journée du 13 faisant face aux blindés de la 8e Panzer qui assaillent les arrières-gardes de la 6e DIC sur l'axe Auve-Somme-Yèvre.

Dans ces deux jours de combat, la derrière unité de notre arme est anéantie. Le 67e bataillon aura été à la peine et à l'honneur afin qu'il ne soit pas dit qu'une fraction de notre arme n'ait pas combattu jusqu'aux dernières limites.

 

 

  1. 1940 - 51e BCC jmo
  2. 1940 - 50e BCC jmo
  3. 1940 - 49e BCC jmo
  4. 1940 - 48e BCC historique

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