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  4. DOCUMENTATION

6e RD ORDRE DE BATAILLE

             

6e REGIMENT DE DRAGONS ORDRE DE BATAILLE   

1972-1992


Les 41 AMX 30  sont arrivés au régiment le 3 juillet 1972, accompagnés de 16 AMX 13 transports de troupe, remplacés en 1978 par des AMX 10P, puis des VAB (1984)
La peinture des noms de baptême eut lieu dès les mois de septembre/octobre 1972
A la dissolution, le régiment se composait de 70 AMX 30 (17 par escadrons +2 PC), 2 AMX 10 PC, 23 VAB dont 3 PC, 3 AMX 30 Dépannage.

Etat-Major du Régiment 

 001
MARECHAL DE LATTRE

624-0096

002

RHIN ET DANUBE

624-0135

 1er Escadron

101

ILE DE FRANCE

624-0074 

1er Peloton

2ème Peloton

3ème Peloton

4ème Peloton 

  111

121

 131

141

POITOU

rattaché au 3e Pel.

112

122

132

142

113

123

133  

143

BRETAGNE 624-0125

ANJOU 624-0109

NORMANDIE 624-0118

LANGUEDOC 614-0187

PROVENCE 624-0110

ROUSSILLON 624-0129

FLANDRES 628-0015

ARTOIS 624-0112

PICARDIE

LORRAINE 614-0141

ALSACE

CHAMPAGNE

après revalorisation

AQUITAINE

BOURGOGNE

AMX13 VTT

GUYENNE      SAINTONGE           AUNIS      BERRY

2ème  Escadron

 

200

1er Peloton

2ème Peloton

3ème Peloton

4ème Peloton

201 ARCOLE

  211

221

 231

241

212

 222

232

242

213

223

233 MOSKOWA

243

AUSTERLITZ

WAGRAM

BALAKLAWA

MARENGO

USKUB

ULM

TEXEL 284-0161

ECKMÜHL (….102)

CASTIGLIONE 294-0157

664-0234

MONTEREAU

CHÂTEAU-THIERRY 6240127

MONTMIRAIL

après revalorisation

DAR EL BEIDA

OUJDA

CASTIGLIONE II 624-0140

MONTEREAU II

MONTMIRAIL II

AMX 30 à répartir

---A 624-0135   624-0097     KHOUFFRA           MILLESIMO      NOYON         AJACCIO             MONTCORNET

AMX 13 VTT

KANGUIL

VAB

673-0069    683-0754

3ème Escadron

301

1er Peloton

2ème Peloton

3ème Peloton

4ème Peloton

LECLERC 624-0103

CHIGNY LES ROSES

  311

DUGUESCLIN

321

 331

341

312 

 322

NEY

332

342

313

323 

333

624-0100

343

JEANNE D'ARC

BAYARD

POLL-PEYRE

VANDENBERGUE 604-0112

LYAUTEY

ZIMMER

BOURNAZEL

MASSENA 624-0104

BONAPARTE 604-0107

LASALLE 624-0106

MARCEAU 604-0108

après revalorisation

D’ASSAS → 2e Pel.

DAVOUT

AMX 30 à répartir

MAC MAHON 614-0118

AMX 13 VTT

DE LAHORIE       DE GIRONDE      BOSSUT       BERRY AU BAC             LAHIRE

4ème  Escadron

401

1er Peloton

2ème Peloton

3ème Peloton

4ème Peloton

TIGRE rattaché au 3e Pel.

CABROL rattaché au 4e Pel.

  411  

421

 431

441

AMX 10 BIP-BIP

412  

422

432

442

413

423

433

443

LOUP

LYNX

LICORNE

COBRA

NAJA

ANACONDA

PUMA

PANDA 664-0242

KOALA

PANTHERE

JAGUAR

GUEPARD

après revalorisation

MERCIER

TROMPETTE-MAJOR DORODE

BRIGADIER DESPIERRE

LYNX

PISTON 664-0220

MDL JANSON 664-0244

LT LOUP

BG CAULLE

BURET

MDL BERNARD ? 604-0274

AMX 30 à répartir

284-0106

AMX 10

COYOTE

VAB

ADJUDANT LAFOLIE

DRAGON GUSSE

5e Escadron

Les 15 AMX 10 du 5ème escadron (4 pelotons de 3 chars + capitaine + 2 PC) n’ont jamais eu de nom peint sur leur flanc même s'ils ont été baptisés de noms de vent.

à classer dans les pelotons : AMX 10 (6740025), (6740146), (6740147), (6740148), (6740149), (6740150), (6840004), (6840011)

Ils ont été transférés en 1984 au 16ème Chasseurs.

Atelier Régimentaire :

AMX 30  D TITIN 664-0065   et  TITINE (époque du Lieutenant Chenevas)

rebaptisés INCH'ALLAH    BISM'ALLAH 674-0-----     MEKTOUB par le Capitaine Richard et au transfert vers Saarburg

MDL/C GUNTZ     MDL LEROUX           MDL BERNARD par le Major Estève,

AMX 13   VULCAIN     ACHILLE          MERCURE       JUPITER

AMX 30 Dépannage 664-0063 ATHOS        PORTHOS        ARAMIS      TITAN II

Infirmerie :

AMX 13   ESCULAPE        LARREY

Chars à classer dans les Escadrons et les Pelotons : AMX 30 684-0161 634-0114,  JOLLY JUMPER, VAB (6730075), (6830160)

post1945 M41 Souvenirs artilleur

             SOUVENIRS D'UN ARTILLEUR sur M 41 155mm

                                             Mes Souvenirs du Service Militaire, 1963/1964. 




Mi juillet 1963.
                                                             N° I

Nous sommes arrivés à la gare de TREVES en Allemagne au petit matin, nous étions épuisés par une nuit sans sommeil, le voyage me parut interminable, changement de loco à APACH gare située à la frontière germano-française. A l'époque la vapeur était encore en activité, je me rappelle les escarbilles et le long panache de fumée qui nous gratifiait lorsque l'on ouvrait les vitres du wagon, la chaleur était étouffante, mais bon, il fallait faire avec !
Arrivés en gare de TREVES il me fallut un certain moment pour rassembler mes idées et comprendre que le moment était venu de bouger, je n'étais d'ailleurs pas le seul, nous étions reconnaissables à des lieux à la ronde, la Police Militaire était là pour nous guider et nous faire monter dans les camions militaires, des GMC devais-je apprendre plus tard, car j'étais complètement ignorant de tout ce qui concernait l'armée, et de ce qui m'attendait !
Embarquement immédiat dans un certain désordre et sans plus attendre direction la caserne, c'est à dire Le Quartier du Belvédère au 68ème RALD (lire Régiment d'Artillerie Lourde Divisionnaire).

Nous étions un certain nombre à nous rassembler dans la cour du quartier, avec notre valise et nos cheveux  un peu trop longs, c'était le temps des Yéyés, des chemises noires, des Ypies, le temps aussi des contestataires et des objecteurs de conscience, je n'étais aucun de tous ceux là, j'étais un paysan à peine sorti du travail de la terre, et qui venait de découvrir le travail dans le bâtiment, comme plombier. Je n'avais pas l'âme d'un contestataire et je réalisais tout juste ce qui m'arrivait, d'autant que mes origines italiennes me faisaient parfois douter de tout, et j'avais bien du mal à me situer, dans le temps, dans la vie de notre jeunesse, ce futur inconnu qui vous tombe dessus comme par mégarde, sans y avoir été invité, bref j'étais là, nous  étions là, je faisais désormais partie d'un groupe, il fallait assumer !

Quand on est jeune finalement on s'habitue à tout rapidement, je n'était pas un militariste, loin sans fallait, je n'étais pas non plus  anti-militariste, d'autant que la France avait été la terre d'accueil des familles de mes  parents, je ne pouvais l'oublier et j'étais donc là pour faire mon devoir, comme tout citoyen « normal » car je pense l'avoir déjà souligné, quelques camarades de ma connaissance avaient fait des pieds et des mains, pour se faire exempter par quelques artifices, plus ou moins imaginatifs, mais bon c'était leur affaire !
Il faut dire que les derniers événements venus d'Algérie, Tunisie, Maroc, n'avaient rien de bien engageant et les récits de certains appelés qui avaient réussi à rentrer étaient carrément terribles !
Mon frère venait précisément de rentrer d'Algérie mais n'avait heureusement pas vécu de drame comme ce fut le cas pour de nombreux appelés, ou rappelés, d'autant que mon frère avait été appelé sous les Drapeaux en tant qu'Italien sans que personne ne ce soucie du peu ! Ce n'est qu'à son retour que l'on appris que son service militaire ne lui avait pas ouvert le droit à obtenir la Nationalité Française, c'est donc à ce moment là que nos parents nous firent naturaliser Français, mes deux frères, ma jeune sœur et moi-même, au vu du prix des timbres fiscaux mes parents restèrent Italiens, car mon père dût débourser un mois de son maigre salaire pour les timbres !
Nous habitions Le Fauga et cela c'était passé à la Sous-Préfecture de Muret, juste avant que je ne parte pour TREVES en Allemagne.

                                                               N ° II

Les deux  premiers mois avaient été assez durs, puisque c'était la période pratiquement incompressible de ce que nous appelions «Les Classes». Ensuite on m'a demandé si je voulais faire Les Pelotons, en réalité je ne savais pas du tout ce que cela pouvait représenter, mais j'étais loin de chez moi, que pouvais-je faire d'autre, pas un sou en poche, lorsque nous allions en  manœuvre au Grünberg, une vaste zone de manœuvre proche de Trêves, après les exercices un véhicule casse-croûte, venait proposer canettes de bière et autres sandwiches, pour ma part je ne pouvais jamais m'offrir les deux, je devais choisir, mais souvent je m'abstenais, je me contentais de l'ordinaire du foyer du soldat, malgré tout il était facile de voir les jeunes dont les parents envoyaient colis et mandats !
Il faut quand même dire que la belle jeune fille qui servait était à elle seule une nourriture spirituelle c'était un bon moment de divertissement et d'évasion …..et puis on pouvait toujours rêver un peu !
Durant les classes où je fut rapidement nommé Brigadier, nous partions souvent en manœuvres et passions la nuit dehors, sous les tentes individuelles, j'étais assez robuste, je ne me plaignais pas comme certains le faisaient, chez moi nous avions été habitués à la dure, la neige, le givre, le froid, je connaissais déjà, j'encaissais…..

Un jour, je ne me rappelle plus pour quelle raison, ma section avait été consignée ; en punition nous avons dû faire une marche de nuit, sous la pluie encadrement compris, c'est à dire avec Officiers et Sous-Officiers  compris. Je me rappelle avoir porté l'arme d'un jeune canonnier qui n'en pouvait plus, c'était des fusils Garand assez lourds (FSA),  j'avais donc ma propre arme un PM pistolet-mitrailleur, la pluie ruisselait sur mon imperméable et sur mon visage, mais mon esprit était ailleurs, peu m' importait ce qu'ils nous faisaient voir, cela ne me touchait guère, je souriais et je me disais « Bande de ......ce n'est pas la pluie qui me fait peur » car finalement les officiers étaient aussi punis que nous, le lieutenant qui s'appelait CANY juste à ce moment là, dirige sa lampe-torche sur moi et me voit donc sourire et me demande pourquoi ? Honnêtement je n'ai pas voulu dire le fond de ma pensée, me voyant porter l'arme d'une jeune recrue, il ne me dit plus rien !
Je souffrais davantage pour tous ces jeunes dont certains n'étaient pas très résistants.
Cet officier était réglo avec nous, jamais d'injustice, c'était un officier que j'appréciais !

Au casernement lors du rassemblement matinal et de la levée des couleurs au son du clairon, environ vers les sept heures du matin, il fallait être fin prêts pour une journée de travail qui était articulée entre  le parcours du combattant, le close-combat, l'EPM éducation physique militaire, cours en salle etc... autant de matières qui maintenaient en forme sous réserve de ne pas tirer au flanc, comme certains le faisaient, mais c'était pire que de travailler, chose que j'avais compris depuis le début, mieux valait faire le travail demandé et voilà, il en était de même pour les corvées, j'étais toujours parmi les volontaires du début, car par la suite ceux qui n'avaient rien pris comme corvée se retrouvaient à balayer la place d'arme au  vu de tous, je préférais donc choisir dès le début, corvée de pluches, où l'on était assuré d'avoir un bon casse croûte par les cuistots, de service en ville au Mess Sous-Officiers ou de corvée de sanitaires, pas toujours agréable ….., et puis il y avait le service de table, les brigadiers étaient systématiquement chefs de table, pas toujours simple ce rôle car il y avait toujours quelques grincheux qui ne voulaient rien faire !

Dès le début de notre incorporation, nous avions eu comme camarade un jeune sursitaire qui était le neveu du Général de la Place d'Arme de TREVES, le Général DEBREBISSON. Ce jeune avait sur nous un certain ascendant mais c'était un gars bien, c'était un ancien séminariste, il connaissait quantité de choses qui nous étaient inconnues, il avait mis en place un Groupe d'Amitié auquel je participais volontiers, ce qui nous exemptait souvent d'appel le soir.

Nous avons gardé le souvenir de l'assassinat du président des Etats-Unis, KENNEDY, triste souvenir où je revois encore le drapeau de la place d'Armes en berne.

                                                                                                               N° III

Au mois d'octobre 1963, j'avais sollicité une permission exceptionnelle pour le mariage de mon frère aîné Laurent, qui me fut accordée, ce fut certes très court car j'avais quitté TREVES le vendredi soir après le travail, pour être de retour au casernement le lundi matin à 8h, le trajet  dévorait la moitié du temps, mais bon, je m'en étais accommodé ! Il est vrai qu'un paysan qui cherche son itinéraire en alternant, métro et taxi entre gare du Nord et Austerlitz, c'était assez stressant pour moi.
Le quartier du Belvédère comportait, outre les obusiers, la partie des fusées HONEST JOHN, unité très particulière à laquelle nous n'avions pas accès, bien que j'ai le souvenir d'avoir eu des camarades y avoir été affectés, et outre les Américains et les Allemands qui en principe en faisaient partie, nous n'avions aucun contact ! J'ai juste quelques photos transmises par l'un de ceux là qui en témoignent, mais c'est tout ce que je peux en dire.
Le parcours du combattant faisait partie des entraînements obligatoires qui nous étaient dévolus de parcourir ; combien étaient-ils ces jeunes à ne pas pouvoir sortir de «  la fosse à ours », c'était également les sorties d'instruction à Baumohlder où nous allions faire du tir d'entraînement, soit au  FSA ou à la grenade, au FLG ou bien encore à la 12/7 qui était une arme lourde posée sur affût, et de maniement assez physique ! avec de nombreux incidents de tir.
Impossible de passer sous silence les batailles de polochons !
Certains soir où nous savions que la surveillance était relâchée, batailles où parfois les matelas se retrouvaient au sol, nous étions au 1er étage, du moins pendant les classes, après c'était différent, les Sous-Officiers avaient droit à une chambre à deux lits, ainsi qu'un planton, et nous étions à ce moment là dispensés de faire notre lit au carré, pour ma part j'ai continué à faire comme au début et de ce fait en cas de problème j'éliminais la possibilité d'une revue de casernement imprévue comme ce fut souvent le cas, un gradé ganté de blanc venait vérifier qu'il  n'y avait pas de poussière à tel ou tel endroit, vous imaginez le résultat, punitions sur punitions.....

Et puis il y eu ce mémorable Noël 1963/64 passé à la caserne,  et surtout le complément que nous avions joint à l'ordinaire et que nous avions dégusté dans notre chambrée, il y avait un camarade dont j'ai oublié le nom qui avait emmené son accordéon et qui jouait comme un dieu, nous l'écoutions goulûment, du moins moi, car l'accordéon est, et demeure mon instrument préféré !
Tous ces souvenirs se bousculent dans ma mémoire, peut être de façon dispersée, mais tous sont encore intacts.

A la 11ème Batterie où j'étais affecté  nous avions à tour de rôle la semaine à assurer et  lors du rassemblement du matin nous devions passer en revue les troupes en présence ou non d'un officier ou d'un Adjudant de Batterie. Nous avions par exemple l'adjudant chef RIOLLACCI  (je ne suis pas du tout sûr de l'orthographe), il était corse, et assez sévère. La semaine consistait à être responsable de l'emploi du temps pré-établi par l'autorité supérieure, y compris la nuit ; combien de nuits sans sommeil... à surveiller ceci ou cela.
Impossible de passer sous silence l'épisode des boutons….. une  tradition voulait que celui qui inspectait les troupes le matin coupe tout bouton non boutonné ….. j'ai vu des boutons coupés, ces pauvres jeunes n'en revenaient pas de voir se réaliser de telles bêtises, et obligé de faire comme les autres et d'appliquer avec sévérité cette façon de faire, à part que je n'ai jamais coupé un seul bouton. J'avais trouvé la parade, je mettais un bouton dans la main à l'insu des autorités, et j'inspectais les rangs, le couteau prêt à sévir, car il y avait toujours un étourdi qui avait oublié la farce du coupe bouton, les jeunes s'en apercevaient bien-sûr….. Ainsi j'étais apprécié par les jeunes et passait pour un bon Sous-Officiers pour les autorités.
Tout cela pour dire qu'à l'époque les jeunes étaient assez rudoyés par les gradés, mais ceux qui prenaient le plus de plaisir à les faire souffrir étaient les Sous-Officiers subalternes de carrière en quête d'avancement de solde et de galons !
Pour ma part je n'ai jamais puni qui que ce soit,  je me débrouillais comme je pouvais avec les autorités.

                                                                                                     N°  IV

En général les Officiers Supérieurs étaient bien plus sympathiques,  nous avions eu aussi des Sous-Officiers sursitaires qui de par leurs études se croyaient tout permis, même avec les anciens, je vous raconte un épisode :
Un soir nous avions fait une sortie de nuit avec les quatre obusiers, ce qui signifiait que le chef de pièce, dont j'étais, percevait chez le fourrier tout le matériel nécessaire pour faire du tir fictif. Cela fait nous voilà, en route vers le Grünberg, chaque équipage au complet avec ses dix personnes, dont une partie était embarquée sur des GMC ou des Unimog ce qui représentait quand même pas mal de matériel, que je détaillerai dans un autre chapitre. Nous voilà donc à pointer sur les étoiles, réaliser les tirs fictifs avec tout ce que cela représentait comme préparation, mesures de sécurité, etc.... Au retour, au petit matin, il fallait restituer le matériel chez le fourrier qui vérifiait soigneusement la liste du matériel ainsi que l'armement individuel. Pour moi tout était OK sauf que le lendemain on me signale que le refouloir de déchargement des obus à disparu, cette pièce en bronze servait à décharger l'obus engagé dans le tube, en cas d'incident de tir ou de toute autre ordre de déchargement pour une raison donnée.
Voilà que ma pièce avait disparu, or l'Adjudant de Batterie me demande de trouver un responsable et de faire une déclaration de perte, ce qui devait m'en coûter  selon ses dires de faire du rab et de faire des jours de consigne, autrement dit la prison ! Je ne me suis pas démonté, bien que je savais ce qui m'attendait, je n'avais désigné qu'un responsable, moi même et préparé mon 21x27 que je n'ai jamais envoyé et gardé par devers moi jusqu'au jour où lors du lavage des automoteurs, le refouloir de déchargement fut retrouvé dans une alvéole d'obus de l'obusier d'un Sous-Officier sursitaire qui ayant égaré le sien, avait tout simplement demandé à ses canonniers de se débrouiller…. Ils avaient resquillé le mien, bien que je soupçonnais le fourrier d'avoir été complice car les appareils portaient un N° de série, le contrôle avait dû être assez aléatoire et de me féliciter de n'avoir pas désigné d'office un responsable parmi mes jeunes, j'aurai eu l'air de quoi !
Pour l'histoire je conserve toujours dans mes archives ce fameux document qui atteste mes dires !
Du fait de l'éloignement je n'ai bénéficié que de deux permissions, la première lorsque mon frère aîné Laurent s'est marié en octobre 1963 et l'autre en tant que permission libérable juste avant la fin de mon service, il est vrai que j'avais cumulé des heures de «perm» notamment des 48h, à diverses occasions, par exemple le don du sang entre-autres, mais vu la distance de mon domicile, je ne pouvais pas partir.
Avec mes camarades, j'ai participé à trois  manœuvres en France à tir réels en EAF (Ecole à Feu), se répartissant entre Suippes et Valdahon, lors des premières manœuvres, j'étais artificier, c'est à dire que j'étais sensé visser et régler les fusées sur les obus, cette fusée comportait le système de mise à feu des obus qui explosaient ainsi soit en fusant, c'est à dire que l'explosion se produisait à une certaine hauteur, celle-ci étant calculée par le PCT Poste de Commandement de Tir, l'explosion pouvait également survenir avec du retard, réglable, et enfin explosion en percutant, chaque obus portait des repères de couleur différentes pour identification.
Toutefois ce travail était plutôt effectué par l'Adjudant de Batterie qui avait bien trop peur que le jeune canonnier artificier ne commette une erreur…... C'était certainement une sage précaution.
Car nous avions eu comme information, que lors de manœuvres précédentes un obus avait par mégarde causé un accident et le tracteur d'un agriculteur avait été détruit...... Sans plus de détails !

                                                                                                             N° V

Lors des deuxièmes  manœuvres, j'étais brigadier et pointeur, mon travail consistait donc à mettre en œuvre le système de visée grâce à un appareil qui s'appelait le goniomètre, appareil très sensible qui permettait de contrôler et de procéder à la mise en fonction de l'obusier,  il fallait afficher le gisement en un premier temps, la dérive en second temps, régler la hausse, tout cela grâce à deux manettes, réglage qu'il fallait parfaire, lors du premier tir, car au départ du coup, l'obusier faisait un bond et la bêche arrière se plantait dans le sol, c'était donc le rôle du pointeur d'affiner les éléments de dérive et de gisement en alignement sur les doubles piquets pour arriver à obtenir le meilleur réglage et donc faire le meilleur score qui était collationné par l'équipe des Observateurs situés quelque part dans ou près de la zone de tir. C'est la raison pour laquelle avant chaque tir réel, les tubes des obusiers étaient positionnés de telle façon que l'Officier de Tir devait contrôler le gisement de chaque tube à l'aide d'une boussole. Toutefois l'officier de tir positionnait un autre instrument qui permettait la mise en œuvre des données de tir, c'était ce qui s'appelait le TS théodolite simplifié, genre appareil de géomètre.
Pour mes troisièmes manœuvres j'étais Chef de Pièce MDL Maréchal des Logis, avec malgré tout la responsabilité de mes neuf canonniers, ce n'était pas de l'amusement de gamin, et je m'étais d'ailleurs souvent demandé comment j'en étais arrivé là, moi qui ne connaissais rien à la géographie, car entre le nord de la carte, le nord géographique et le nord magnétique, j'y perdais mon latin, ajouté à tout cela les dérives et les gisements, les DZ et de me retrouver responsable de mes gars, j'avais malgré moi fait bien du chemin….... Au quartier Castelforte il y avait bien ce qui s'appelait le CIDB, le Centre d'Instruction des Blindés mais nous n'y avions été que deux ou trois fois.
D'ailleurs lors de nos dernières manœuvres à Suippes , il m'arrive un incident notable. Nous avions perdu une fusée. Catastrophe, j'étais bon pour faire du Rab, de là à trouver la raison, ou un responsable il était dès lors trop tard pour épiloguer. Comme notre pièce avait été désignée pièce directrice, nous avions eu le mérite de faire mouche à la distance maximum autorisée par l'engin, nous étions les meilleurs... de la batterie. C'est vrai que j'avais de braves gars qui m'estimaient et je n'avais jamais eu à me plaindre d'eux, il faut dire que j'étais (je pense) brave avec eux , ils me le rendaient bien !
Malgré tout ce jour là, j'ai eu la frayeur de ma vie, je décidais donc d'envoyer l'obus sans fusée avec son anneau de transport, en me disant que si un incident survenait et s'il fallait décharger l'obus (voir refouloir de déchargement cité plus haut) j'étais bon pour le conseil de guerre... Toutefois après une longue attente faite d'ordres et de contre-ordres nous recevions l'ordre de tir pour ce dernier «pélo» obus. Ouf quel soulagement, d'autant que l'obus en question avait été dédicacé en la circonstance, celui-là n'a jamais explosé. Je suppose que lors d'opérations de déminage beaucoup plus tard il a du être retrouvé intact, car sans sa fusée un obus ne peut pas exploser, sauf situation particulière, c'est à dire à l'aide d'explosif genre TNT, lire trinitrotoluène, ou nitralite, ou cheddite avec cordeau détonnant.
Personne ne vendit la mèche, (sans jeu de mots) et je n'en ai jamais eu d'écho !

Malheureusement lors de ses dernières manœuvres et dans l'autre l'équipe car il y avait deux batteries de quatre obusiers en action autrement dit huit obusiers, il y a eu un terrible accident, le tireur de l'une des pièces commit une imprudence qui devait lui coûter la vie. En effet il y eu un long feu, c'est à dire qu'après avoir percuté l'étoupille (sorte d'amorce qui  était le système de mise à feu de la charge ), le coup ne part pas, et ce pauvre gars d'actionner à la main le marteau qui servait de percuteur, là le coup est parti.... le tuant net sur place la tête déchiquetée. Halte au feu tout azimut !

                                                                                                              N° VI

Un hélicoptère était  intervenu immédiatement dans un délai très court et notre camarade transporté dans un hôpital, mais ses blessures étaient irréversibles, il succomba avant même l'atterrissage de l'hélicoptère !
Le chef de pièce était de Montauban, il s'appelait LATAILLADE, un MDL comme nous, sauf que c'était un ADL c'est à dire un rengagé, Au Dessus de la Durée Légale donc un professionnel, et non pas un appelé comme je l'étais.
De retour au casernement une messe avait été dite pour le repos de son âme, l'aumônier militaire avait demandé quelqu'un pour servir la cérémonie, comme personne ne se présentait, j'y suis allé comme lorsque j'étais gamin. Pauvre camarade, il s'appelait CADET, le prénom ne me revient plus, ses parents étaient venus assister à l'office et récupérer ses affaires, triste, triste journée !

Un peu de technique sur l'obusier Automoteur M 41 Chaffee, c'était un engin d'un peu plus de 20t, équipé de deux moteurs à essence, soit Cadillac d'origine ou  Massey Harrys en réparation, comportant deux réservoirs d'essence de 200 L chacun, avec train de roulement chenillé, une bêche arrière permettait de stabiliser le char lors des tirs réels. La bêche était comme une pelle d'un chenillard qui se plantait lors du tir, et qu'il fallait relever à chaque déplacement de l'engin. L'autonomie était assez réduite, mais les deux batteries ne se déplaçaient qu'en groupe organisé, avec les véhicules transportant les munitions, les charges de poudre séparées,  les réserves de carburant, le PCT Poste de Commandement de Tir, les Observateurs, les Transmissions, le véhicule sanitaire, le véhicule Lot 7 c'est à dire un puissant véhicule de dépannage, au total cela représentait une quantité de matériel assez impressionnant.
En fait le moment le plus impressionnant, se situait lors du rassemblement de tout le matériel sur la place d'armes du quartier Castelforte, y compris tous les paquetages du personnel au complet prêt à embarquer sur les transports de troupe qui devaient les emmener à la gare, y compris les véhicules et les chars qui étaient eux embarqués sur des engins porte-char que l'on appelait des Wreckers.
Toutefois j'ignore si les munitions étaient transportées en même temps, mais je suppose que non, celles-ci devaient être acheminées directement sur place depuis les soutes à munitions situées en France.
Tout ce matériel, y compris le personnel était ensuite chargé et embarqué en gare de Trêves sur le train, ou les locomotives à vapeur étaient encore en service, c'était « fumant et impressionnant ».
Pour le trajet, nous recevions des boites de ration contenant «du singe» et une petite dose d'alcool , le trajet était très long car le train devait laisser la priorité aux trains de voyageurs et de marchandises, nous restions de longs moments à l'arrêt, des heures entières, ne sachant trop comment occuper notre temps, il fallait faire avec !
L'arrivée à destination était toujours un moment de désorientation, où tout se passait de manière assez confuse, et l'arrivée sur le lieu des manœuvres ne passait pas inaperçu dans la campagne. Il faut dire que lors de mes trois manœuvres, je n'ai jamais eu de permission de sortie, la première fois, nous étions jeunes je le comprenais, mais aux deuxièmes manœuvres, nous avions été consignés pour je ne sais plus quelle raison, donc nous vivions en vase clos sans contact avec les populations extérieure, chose qui nous aurait remonté le moral. Pour les dernières manœuvres comme j'étais de garde, pas de permission possible, d'autant qu'une nuit un jeune chauffeur «subtilise» une jeep pour aller en ville, il est repéré par un planton de la garde qui vient m'en rendre compte, et à mon tour obligé d'aller réveiller l'officier de permanence, car en cas d'accident j'aurai été responsable. La Police Militaire prévenue, notre camarade fut ainsi ramené au camp et mis en cellule, il a dû me «bénir», mais que pouvais-je faire d'autre !

                                                                                                                 N° VII

Plus tard j'ai revu ce camarade mais j'ignore s'il a su qu'il avait été mis en cellule par ma faute ! Il s'appelait AVINET.
D'autant qu'à la fin de ces dernières manœuvres, j'avais accumulé les incidents. En effet à un certain moment un niveau qui servait à vérifier et à contrôler l'horizontabilité de l'obusier lors du tir, avait été endommagé et l'officier de batterie m'avait demandé de nouveau de désigner un responsable, et de faire un 21x27, un compte rendu en règle, or je ne l'ai jamais fait et de retour au casernement personne ne m'a rien demandé.
Les quelques mois qui précédèrent ma libération furent très occupés, en rentrant à Trêves, je fus consécutivement de semaine et de garde, alors que jusque là nous en avions été exemptés, une nuit, une rixe éclate dans une chambre, nous recevons un appel, et me voilà doté du piquet de garde composé de trois canonniers armés obligé d'aller calmer le jeu, en fait il s'agissait d'un sursitaire qui avait déjà eu semble-il des problèmes avec la justice et qui avait dégainé un énorme couteau et voulait en découdre…... J'ai dû user de diplomatie pour le lui enlever et le conduire en cellule escorté de la garde. Je n'étais pas tranquille du tout, car nos munitions étaient cousues dans des sortes de pochettes de toile que l'on ne pouvait ouvrir qu'en cas de danger grave et immédiat !
Je ne citerai que son prénom Salas P…....... Grosse frayeur cette nuit là. Dans la même semaine, toujours lors de la garde, un planton nous signale de la fumée dans une cellule de la prison, et nos voilà de nouveau à intervenir, pour connaître les causes de cette fumée qui provenait en fait d'une cigarette, cachée et mal éteinte sous une lame du sol, j'avais dû confisquer les cigarettes, mais partiellement simplement, merci qui …...ce camarade que je connaissais bien car il était de ma classe s'appelait GAYE.
Toutefois rien de bien méchant, par contre quelque temps plus tard, mon camarade Jean-Paul MUNIER était de semaine à son tour, et à un certain moment il reçoit la plainte d'un jeune appelé se plaignant d'avoir reçu des «avances….» d'un MDL qui était affecté au Groupement d'Instruction dont nous faisions partie. J'ai oublié le nom de ce Sous-Officier Nord Africain, comme le jeune en question ne voulait pas en démordre, force fût à mon camarade Jean Paul de noter l'incident sur le cahier de semaine, document sur lequel étaient notés tous les événements quels qu'ils soient. L'affaire bien sûr fit grand bruit,  le sous-officier en question passa en conseil de discipline et fut radié de l'armée, alors que c'était un engagé. Il avait menacé de mort mon camarade qui n'était plus tranquille du tout, et depuis lors, il ne sortait plus qu'accompagné, il est vrai que nous nous entendions bien, et le peu que nous pouvions sortir nous étions ensembles !
Il s'en falait que nous approchions de la fin de notre service, cela aurait pu devenir dangereux pour ce camarade !
La plupart du temps nous allions simplement au Foyer du Soldat ou le demi valait 5fr, nous ne pouvions nous offrir plus. De temps à autre nous allions assister à la messe à la cathédrale de Trêves, peu importe si on n'y comprenait rien, on y voyait entre-autres la Tunique du Christ comme relique.
En descendant à pied vers la ville, nous passions à travers la campagne et souvent les chevreuils traversaient les vergers de pommiers devant nous !
Une fois nous avions entrepris d'aller au plus près de la vierge noire, statue monumentale haut perchée dans les coteaux de la ville, qui surplombaient la rivière, la  Moselle je pense, mais vu la distance, nous y avions renoncé !

                                                                                                 N° VIII

De retour à Trêves, lors des dernières manœuvres, le travail  qui m'avait été confié était de plus en plus intense, comme si l'autorité profitait de mes derniers jours pour me faire craquer, mais j'ai toujours tenu bon. D'une part il avait été demandé aux Sous-Officiers qui étaient chef de Pièce de passer le permis char. En effet, lors de déplacements avec les chars, le chef de Pièce était considéré comme étant chef de voiture, il devenait donc obligatoire qu'il ait le permis approprié. Nous avons donc eu une formation théorique du code allemand et pris quelques cours de pilotage sur les engins chenillés, qui demandaient une formation spécifique. Pour moi qui dans ma campagne conduisait depuis bien longtemps, le tracteur à boule chaude, un Percheron, dont le plus compliqué était le démarrage, ensuite je pilotais la moto de mon père,  moto que je prenais sans son  aval  et avec  la complicité de ma mère pour aller faire les courses, ainsi que la voiture, une P60 Simca que je conduisait la nuit principalement pour ramener l'amie de mon frère chez elle….. Tout cela bien entendu sans permis d'aucune sorte.
La conduite fut pour moi comme un jeu d'enfant, toutefois je fus collé au code, car on nous avait questionné sur le code allemand, et mis à part quelques mots, je n'y comprenait rien du tout. Quelques jours plus tard, nous repassions ce fameux code de la route au casernement en questions bien françaises, malgré cela mon permis ne me servit à rien, car il fallait avoir fait un certain nombre de km pour pouvoir le faire valider !
Finalement nous avions été deux à avoir le permis chenilles, car lors d'un cours pratique sur engin chenillé, mon camarade Jean-Paul commit une erreur de pilotage qui aurait pu être fatale à l'Officier instructeur, la tourelle du char s'était détachée et avait sérieusement commotionné le lieutenant CANY qui était notre moniteur, il n'eut jamais son permis !
En ce qui me concerne quelques jours avant mon départ, un camarade de ma classe, me demande mon brevet, et je pensais qu'il m'était retiré, mais voilà que quelques jours plus tard, mon permis militaire m'est rendu, dûment tamponné, comme si j'avais fait le nombre de km requis et ce même camarade de me dire que sitôt rentré dans mes foyers je pourrais le faire transformer en civil. En fait je n'y croyais qu'à demi, toutefois c'est ce qui se passa de retour chez moi et avant la fin 1964 je me présentais à la Sous Préfecture de Muret où mon brevet de pilote toutes catégories, sauf moto de plus de 125cc fut validé en permis civil. Vous imaginez ma joie et l'incrédulité de certains, y compris mon père qui avait investi une somme importante dans ce papier rose, eu égard à son maigre salaire !  Ce fut en quelque sorte mon salaire, merci l'armée…...
Quinze jours avant la date de ma  libération, on me demande de passer le CIA, Certificat Inter Armes, en réalité je ne voyais pas du tout l'utilité de la chose, mais bon, j'acceptais, et me voilà retourné sur les bancs d'école à refaire une formation théorique et pratique approfondie.
Or dès le premier jour d'exercice, au cours du passage de l'échelle de rail en sautant après avoir fait «le soleil» je me réceptionne mal au sol et me foule la cheville, impossible de marcher, j'ai du aller à l'infirmerie voir le Médecin Colonel qui me prescrit une exemption de service, me donna des médicaments que je n'ai jamais pris. Pour moi c'était une catastrophe car je pensais bien rester à Trêves pour profiter de voir autre chose que le quartier du Belvédère, alors je demandais une dispense de certaines activités, mais j'ai toujours suivi le groupe en clopinant et continué les activités comme par exemple la natation. Moi qui ne savait pas nager, j'ai appris en trois séances à plonger et à remonter à la surface, ….. où l'on me tendait la perche, mais l'honneur était sauf, car la natation était note éliminatoire. Le jour de l'examen j'ai eu le minimum requis et c'est ainsi qu'après avoir passé les différentes épreuves je fut reçu avec une  moyenne de 12,5 avec mention passable.
A noter que lors de ce court passage dans cette unité de formation, une alerte générale se déclare. Je n'avais pas mon paquetage, je ne savais plus où me mettre, je me rappelle m'être caché pour éviter que l'on me voie et puis tout redevint dans l'ordre !

                                                                                                           N° IX

A noter que pour moi avoir le CIA ou pas n'avait aucune importance, et ce n'est que plus tard lors de mes périodes de Réserviste que je recevais la notification de mon grade de MDL-CHEF, or il n'en allait pas de même pour les Sous-Officiers d'active qui voyaient leur solde et leur grade augmenter, et l'on voyait la mine déconfite de ceux qui n'avaient pas été reçus aux épreuves !
Peu avant le grand départ, nous avions eu un entretien avec le Commandant d'unité ASSELINAU qui nous proposait de nous engager dans l'armée. Il m'avait ainsi été proposé de faire l'école d'Artillerie de Châtellerault  et l'on nous proposait même une certaine somme bien rondelette mais moi j'avais mon métier, j'étais plombier chauffagiste, j'ai préféré rentrer chez moi et me remettre au travail.
J'avais fait mon service National, j'avais servi la France, la terre d'accueil de mes parents, j'avais en quelque sorte payé ma dette, et j'avais choisi de tourner la page, d'ailleurs juste avant le départ nous avons reçu notre Certificat de Bonne Conduite, nous en étions fiers, j'en étais fier !
C'est là qu'un jour dans un couloir, je rencontre un jeune récemment appelé qui me dit :
Maréchal des Logis on t'aime bien, mais on ne veut pas que tu rempiles». Le jeune canonnier avait certainement dosé ses paroles car il était strictement interdit de se tutoyer, et bien sûr je le rassurais sur le champ !
Ainsi je quittais donc définitivement TREVES quand même le cœur gros, nous y avions passé certes une partie de notre jeunesse, mais aussi de bons moments de camaraderie, comme de moins bons moments vite oubliés .
Je retournais dans mes foyers avec deux mois de permission libérable, et le reste de ma vie à pouvoir ! Juste un détail avant ma permission de libérable, j'avais envoyé mes cigarettes à mon beau-père, car je ne fumais pas, et lors du retour chez moi j'ai dû aller régler une amende de douane, motif 10 paquets de dépassement non autorisé !
Et c'est là que dès mon retour chez moi je reçus la visite d'une personne qui m'entretint de la Réserve.
Il faut dire que dès le début je n'étais pas très chaud de me remettre dans le bain, car le but était de participer à l'encadrement des jeunes pour La PME la préparation militaire élémentaire, et puis ce fut l'enchaînement avec des Sous-Officiers qui avaient fait l'Algérie notamment, et sans savoir pourquoi  je me suis laissé faire, à l'époque la Section de Muret comportait plus de 40 membres.
Et c'est ainsi que je me retrouvais à l'encadrement de la PME et à participer à quantité de manœuvres : Caylus, Camps de GER, Toulouse , etc.......
Entre-temps je m'étais installé artisan. Les conditions devenaient de plus en plus dures, mais j'ai toujours tenu bon, jamais le meilleur, jamais le dernier, mais toujours prêt à SERVIR avec les modestes moyens qui étaient les miens.
Bien plus tard voyant que je ne servais plus à rien, j'ai demandé à être Porte Drapeau. Une façon comme une autre de garder le lien avec la FRANCE notre terre d'accueil et ma PATRIE, et de travailler sur le Devoir de Mémoire.

 

Composition de l'équipage de l'obusier automoteur de 155mm M 41 en ordre de service.     
Le M 41 comportait un équipage de 10 personnes au total pour servir la pièce.
Le chef de pièce qui était obligatoirement un Sous-Officier au minimum
Le pointeur qui était un brigadier.
Le premier artificier, vissait et réglait les fusées sur les obus.
Deuxième artificier aidait le premier artificier, ils étaient complémentaires.
Le pilote dont la principale mission était de conduire le char à sa destination.
Le chef de voiture responsable du matériel.
Le tireur dont la mission était d'introduite l'étoupille et actionnait le cordon de mise à feu.
Le chargeur qui préparait les charges selon les ordres reçus du chef de pièce.
L'aide chargeur qui aidait au chargement de l'obus sur la civière pour l'introduire dans le tube et procédait également à la mise en œuvre des doubles piquets.
Le pourvoyeur qui approvisionnait les obus qui étaient stockés dans une zone dite de sécurité.
Des tâches supplémentaires étaient dévolues à certains canonniers, je n'ai plus le souvenir de tout, mais il fallait outre les tâches citées ci dessus, enlever le couvre-bouche, baisser la bêche, déverrouiller la masse pivotante. Etc........ Le chef de pièce était doté d'un moyen de transmission radio genre ANGRC 9 ou TRPP 8 A et était en liaison permanente avec le PC.

Caractéristiques de l'obusier.
22 obus étaient chargés sur chaque  pièce, et 67 sur le véhicule support.
Composition d'une charge : l'étoupille, et la gargousse qui contenait les différentes charges, ces dernières étaient calculée par le PCT, fonction de la vitesse du vent et de la distance prévue par l'impact, le tout associé à l'inclinaison du tube, et le gisement corrigé de la dérive.
La masse reculante, était  composée du lien élastique, c'est à dire de vérins hydrauliques et de puissants ressorts de rappel, le tube pouvait reculer de 1,50 m en charge  maximum et pesait 1500 kg, la culasse était de type à vis à filets interrompus, et le tube était rayé de façon à donner à l'obus une trajectoire stabilisée, il comportait 48 rayures.
L'obus comportait une bande de forcement en laiton ou en cuivre qui épousait les rayures du tube lors du départ du coup.
Les obus pesaient en moyenne 43 kg et la portée maximum  de l'obusier était de 15 km.  

Voici en vrac les authentiques et principaux souvenirs de mon Service Militaire, vestiges du passé.   

Fait à Muret le 25 Août 2016.   C Fred .
Alfred
Contarin

1944 RCCC jmo

JOURNAL DE MARCHE ET OPÉRATIONS

DU RÉGIMENT COLONIAL

DE CHASSEURS DE CHARS

15 août 1944 - 13 mai 1945

 

 

JMO retranscrit d'après un document original dactylographié du Colonel Rambaud ex Lieutenant au 1er Escadron de reconnaissance du R.C.C.C. transmis par Frédéric Maduraud

Site du R.C.C.C.
 

15 août 1944
Annonce du débarquement franco allié dans le sud de la France, le premier échelon du régiment sous le commandement du lieutenant-colonel Charles doit se tenir prêt à faire mouvement.
Ordre d'opération n° 1
1) Composition du premier échelon.
Éléments de l'état-major (lieutenant-colonel Charles, capitaine Stremsdoerfer, sous-lieutenant Lenc.)
3ème escadron capitaine Maurel
Capitaine Charvet, commandant le 1er escadron.
3ème peloton de reconnaissance : sous-lieutenant Van Ruymbecke.
Peloton de pionniers : Lieutenant Petrochilo.
Eléments de l'E.H.R. : capitaine de Cambourg
2) Mission
a) Sont mis à la disposition du colonel Salan, commandant le 6ème R.T.S. et chef d'un groupement tactique, le 3ème escadron renforcé d'élément de ravitaillement et le 3ème peloton de reconnaissance.
En cas d'engagement le lieutenant-colonel Charles prend le commandement de ce détachement avec les moyens dont ils dispose.
b) le reste du premier échelon constitue le détachement précurseur du gros du régiment.

16 août 1944
Le premier échelon fait mouvement sur l'aréa "ADAM"
Départ d'un détachement de 15 hommes pour l'embarquement avec le 18e RTS.
Débat d'un détachement de 15 hommes pour embarquement avec le C.I.D.

17 août 1944
Le détachement du premier échelon fait mouvement aux fins d'embarquement. Au cours du déplacement 2 T.D. se renversent provoquant le décès des sergents chefs :
David Louis Mle 4855, Callaou Jean Mle 157,
du sergent Baraux Henri Mle 146,
le caporal-chef Osil André Mle 45,
le sergent Forcioli gravement blessé et le soldat Lafontaine sont hospitalisés à Ajaccio.
Départ d'un détachement de 50 hommes, sous les ordres de l'aspirant Seguier pour embarquement avec la compagnie de fabrication de pain n° 350.

18 août 1944
Le deuxième échelon, (gros du régiment) sous les ordres du colonel Rousseau, doit se tenir prêts à faire mouvement sur l'aréa "PLATO" à partir de six heures.

19 août 1944
Le deuxième échelon fait mouvement à 7h45 sur l'aréa n° 2 "PLATO"

photo : Sébastien Kao Dit Delmeir 

20 août 1944
1) 1 heure, débarquement à la Nartelle (3 km est de Saint-Maxime), du détachement du R.C.C.C. commandé par le lieutenant-colonel Charles. Ce détachement fait mouvement sur Pierrefeu (par La Mole et Collobrière), 70 km où il est mis à disposition du colonel Salan, commandant le 6ème R.T.S.
De 15 heures à 19 heures, reconnaissance et mise en place de l'escadron Maurel, au sud-est de Pierrefeu, 500 m au sud de "La Fayolle" (cartes au 50 000e Pierrefeu).
Mission de l'escadron Maurel : appuyer éventuellement par ses feux la progression de l'infanterie en direction de Solliès-Pont et de Solliès-Ville.
En fin de journée, violents bombardements d'artillerie : deux blessés.
Un détachement, commandé par le capitaine Charvet et composée d'éléments de l'E.H.R., reste à La Mole où il fonctionnera comme base du premier échelon et comme détachement précurseur du gros du régiment.
2) embarquement du deuxième échelon - bateau 149 à partir de 13 heures.
Le bateau lève l'ancre à 21 heures.
Le deuxième escadron, bateau 150, embarque dans la nuit du 20 aux 21 août.

21 août 1944
Le troisième escadron n'intervient pas en direction de Solliès-Pont et Solliès-Ville ; l'infanterie, par sa manœuvre et son infiltration est arrivée aux abords de La Farlède. À 14 heures, l'élément Maurel (troisième escadron et peloton de reconnaissance) est mis à disposition du chef d'escadron de Beaufort du 5ème RCA pour l'exploitation du succès.
Après la reconnaissance les T.D. font mouvement sur Solliès-Pont. Mais le débouché en direction de La Farlède n'aura pas lieu, car l'élément Maurel est bloqué par les mines et par la nuit, de plus l'artillerie ennemie est très active.
Dans la soirée, l'aspirant Pierre Jacquel commandant le troisième peloton du troisième escadron est blessé et évacué, il succombera le lendemain des suites de sa blessure.

photo : Sébastien Kao Dit Delmeir

22 août 1944
Débarquement du deuxième échelon dans la baie de Val d'Esquere à 13h15. le détachement se rend aussitôt au lieu de stationnement à 500 m nord de La Mole.
Affaire de la cote de 79,2 - 3 km 500 est de la Valette -
A sept heures le détachement est remis à la disposition du colonel Salan et il est employé en appui d'infanterie dans la direction de la Farlède - La Chaberte 79,2.
Par leur feu les T.D. des premiers et troisième pelotons permettent à l'infanterie de s'emparer rapidement de la côte 79,2 et de faire de nombreux prisonniers.
Cette action est éclairée et protégée vers la gauche, par le peloton Van Ruymbecke qui détruit de pièces d'artillerie par le feu de ses canons de 37.
Dans l'après-midi un tir d'artillerie fait 2 blessés au troisième escadron, tous deux évacués.
En fin de journée le détachement Maurel se trouve légèrement en arrière de la ligne Château Redon - Les Moulières.
Pendant la nuit tir d'artillerie.

23 août 1944
8h30, le deuxième escadron (bateau 150) rejoint le gros du régiment.
Affaire de La Valette.
L'attaque de la Valette décidée pour le 23 au matin a lieu vers huit heures avec l'appui de chars légers et moyens et de T.D. Dès le débouché de l'attaque les Allemands déclenchent un violent tir de 150, 105 et 88. Deux chars du peloton Millez (deuxième peloton) sont détruits dans le parc sud de La Calabre (canon de 88 PAK situé sur les pentes nord de Ste Musse). Le char de l'aspirant d'Arcimolles prend feu, un autre char est immobilisé définitivement.
L'aspirant d'Arcimolles, le caporal Piot et les soldats Jouvin et Mariani sont tués (enterrés au cimetière de La Farlède). Huit blessés sont évacués dont le sous-lieutenant Millez. Mais grâce à l'action du peloton Roussel qui neutralise l'antichar et les batteries ennemies, l'attaque progresse et l'infanterie atteint et dépasse même la Valette à midi.
Dans l'après-midi le peloton Roussel est placé aux sorties est de la Valette face aux Minimes où l'ennemi résiste encore.
Le reste du 3e escadron et le peloton de reconnaissance en appui du bataillon Gauvin (6e R.T.S.) effectuent les nettoyages de la région sud-ouest de Beaulieu (château de Fontpré).
Des actions locales menées sous la direction du capitaine Maurel avec les sous-lieutenants Van Ruymbeke et Rynderknech nous livrent : 5 canons de 150 - quatre pièces de 105 - une pièce de 37 FLAK - une pièce de 20 FLAK - une chenillette, et un matériel de toute nature ; l'infanterie fait de nombreux prisonniers.
Avant la fin de ces opérations le peloton de reconnaissance reçoit l'ordre de se porter à la hauteur des chars du R.I.C.M. arrêtés à l'entrée de Toulon par les feux du fort Sainte-Catherine.
Le peloton Van Ruymbeke reconnaît les abords du fort Sainte-Catherine où il neutralise trois mitrailleuses lourdes par un tir de rocket-gun et de grenades à fusil ; puis il se porte au cœur même de Toulon où il participe à la reddition de l'arsenal de terre. En traversant Toulon le peloton de reconnaissance a quelques blessés légers non évacués.
En fin de journée le troisième escadron est regroupé à Baulieu et le peloton de reconnaissance se trouve place de la liberté à Toulon.
Nettoyage Toulon : fort de Sainte-Catherine, fort d'Artigues, redoute de la place d'Italie.
Pour ces opérations de nettoyage l'escadron Maurel est fractionné en groupes, ceux-ci participent à la prise du fort Sainte-Catherine et neutralisent les abords du fort d'Artigues d'une part ; d'autre part ils neutralisent une partie des mitrailleuses lourdes de la redoute de la place d'Italie.
Dans l'après-midi le peloton de reconnaissance s'empare de la Redoute de la place d'Italie.

25 août 1944
Le PC du régiment se transporte à 1 km de sud-ouest de Guers. L'escadron Deysson (2e) et un peloton de l'escadron de reconnaissance sont mis à la disposition d'un groupement tactique placé sous le commandement du général Morlière (région d'Ollioules).
Le détachement du lieutenant colonel Charles se regroupe boulevard du 11 novembre à Toulon.

26 août 1944
Ordre d'opération n° 2 et 3
Le quatrième escadron et premier peloton de l'escadron de reconnaissance font mouvement sur Toulon (maintien de l'ordre) et s'installe à la caserne Gardanis.
Le détachement du lieutenant-colonel Charles se regroupe à la campagne Lemarchand (500 m de sud-est du carrefour de Beaulieu).

27 août 1944
Le PC du régiment fait mouvement sur Beaulieu (entrée est de Toulon), où se trouve déjà le détachement du lieutenant-colonel Charles.

28 août 1944
Ordre l'opération n° 4.
Le quatrième escadron fait mouvement sur La Palace (entrée sud-est de Toulon).

L'escadron de reconnaissance se regroupe et s'installe à La Palace.
Le détachement du lieutenant-colonel Charles est dissous.
A cette date le stationnement du régiment est le suivant :
PC : Beaulieu
1er escadron : La Palace
2ème escadron : Ollioules
3ème escadron : Campagne Le Marchand (500 m sud-est de Beaulieu).
4ème escadron : La Palace
E.H.R. : 500 m nord de La Valette (Saint-Joseph).

4 septembre 1944
Le régiment est alerté à 16 heures pour faire mouvement à compter du 5 septembre au matin.
Ordre de mouvement n° 5

5 septembre 1944
Le régiment fait mouvement sur la région de Voiron. départ de Toulon à neuf heures.
1ère étape : Toulon - Larragne (Basses-Alpes nord de Sisteron) 150 km.

6 septembre 1944
2e étape : Larragne - Saint-Albin (5 km sud de Pont de Bonvoisin - Isère) 150 km.
Pendant la période du 30 août au 6 septembre le régiment reçoit six engagés affectés au premier et troisième escadron.

7 septembre 1944
Le régiment est installé en cantonnement bivouac dans la région de Sainte Albin - Saint-Martin.

8 septembre 1944
A 21 heures le régiment est alerté pour faire mouvement à compter du 9 septembre 1944 midi (ordre de mouvement en date du 9 septembre).
Le régiment doit faire mouvement sur Morteau pour être mis à la disposition de la 3e D.I.A.

9 septembre 1944
Le colonel Rousseau commandant le R.C.C.C. est remis à la disposition du commissaire à la guerre.
Le lieutenant colonel Charles prend le commandement du régiment colonial de chasseurs de chars.
Le premier escadron fait mouvement sur Hurtaud (région de Pontarlier).
A 19 h un ordre de la 9e D.I.C fait savoir que le régiment sera maintenu sur place. L'ordre de mouvement du 9 est annulé sauf en ce qui concerne le premier escadron.
Par ordre numéro 36/3/O.P.S. du 9/9/1944 du général commandant le premier corps d'armée, le R.C.C.C. est remis à la disposition de la 9e D.I.C.

10 septembre 1944
A 20 heures le régiment reçoit l'ordre d'exécuter le mouvement prévu par l'ordre du 08/09/1944.
(Ordre de mouvement n° 6)
A 18 heures l'armée B télégraphie à la 9e D.I.C. pour que le régiment soit mis en route sur la 3e D.I.A. le 11 septembre 1944.

11 septembre 1944
Le régiment fait mouvement sur la région nord de Morteau. Première étape : St-Albin (Isère) - Mirebel (Jura) 170 km.

12 septembre 1944
Ordre d'opération n° 7
A 3h30 le deuxième escadron reçoit l'ordre de se porter à Tournedoz (Doubs) en soutien du R.I.C.M., qui est à la disposition de la 3e D.I.N.A.
Le deuxième escadron effectue le mouvement dans la matinée et sa mise en place est terminée dans l'après-midi. Il détache un peloton en soutien au 4e R.T.T. (3e D.I.N.A.) devant Pont-de-Roide en fin de journée avec la 10e compagnie du 4e R.T.T. (voir ordre d'opération n° 38/3 D du général commandant la 3e D.I.N.A.).
Le premier escadron fait mouvement sur Provenchère.
Le reste du régiment de ces mouvements de Mirebel sur Sancey-le-Long 130 km. À la suite de ces mouvements le stationnement du régiment est le suivant :
PC : mairie de Saucey-le-Long
1er escadron : Provenchère
2e escadron : engagé avec le premier peloton à Goux,
un demi-peloton à Glainans,
un 1 demi-peloton à Neuchatel-Hurtière,
un demi-peloton à Pont-de-Roide
3e escadron : Sancey-le-Long
4e escadron : Sancey-le-Long
E.H.R. : Sancey-l'Eglise

13 septembre 1944
De 8 h à 14 heures, tir de harcèlement sur le peloton Ricour à Goux (pas de perte).
Ordre d'opération n° 8 du 13 septembre 1944 18 heures.
Le régiment a pour mission de couvrir le flanc ouest du R.I.C.M. et de la 9e D.I.C. En cours de rassemblement.
Le 1er escadron effectue une reconnaissance dans la région sud des montagnes du Lomont ainsi que dans les régions de Villers Saint-Martin, de Crosey-le-Petit et de Roche-les-Clerval.
Le 3e escadron se porte dans la région de Chazot.
Le 4e escadron se porte dans la région de Vellerot-les-Belvoir (avec un peloton détaché à Rahon).

14 septembre 1944
Sur ordre verbal de la division (9e D.I.C.) le premier escadron fait mouvement sur Crosey-le-Grand (voir ordre d'opération n° 9).
Mission : surveiller les passages du Doubs et prendre liaison avec les unités américaines dans le secteur.
Le mouvement du premier escadron est terminé à 14 heures.
L'aspirant Jérôme et un sergent chef du premier escadron sont blessés par l'explosion accidentelle d'une grenade et évacués.
Le quatrième escadron fait 2 prisonniers (un sous-officier et un soldat du 1022e bataillon de sécurité).
Le personnel des transmissions fait 2 prisonniers (deux soldats du 251e régiment de grenadiers).
Le régiment est remis à la disposition de la 9e D.I.C. (instruction n° 79/3-OP-AV du 1er C.A.).

15 septembre 1944
Un renfort arrive du C.O.C.A.B. et comprend :
Le capitaine Michel affecté au 3e escadron
1 adjudant chef affecté au 2e escadron
1 adjudant affecté au 4e escadron
1 sergent affecté à l'E.H.R.
1 caporal-chef affecté à l'E.H.R.
3 soldats affectés à l'E.H.R.

16 septembre 1944
Le sous-lieutenant Blanchet momentanément détaché avec deux chars de son peloton à Neuchâtel-Huretière se porte à Remondans.
Sur ordre du R.I.C.M. le peloton Binet (4e escadron) se porte dans la région Tournedoz-Lantehans. Il rejoint son escadron en réserve à Vellerot le soir même.

18 septembre 1944
Le premier escadron fait prisonnier un premier maître de la marine allemande (garde-voies et communications).
Le service de santé en tournée de visite fait prisonnier un adjudant chef et un sergent du 1000e régiment de sécurité.
Du fait de la relève du R.I.C.M. par le 13e R.T.S. le dispositif du régiment doit être modifié (ordre d'opération n° 10).
Cet ordre est annulé dans la soirée par l'ordre n° 11.
Ordre n° 11.
Le deuxième escadron (PC Tournedoz) met à la disposition du lieutenant-colonel Vandenbrouke commandant le sous-secteur ouest le premier peloton de T.D. Ce peloton entre dans la composition d'un élément mécanique (premier escadron de reconnaissance du R.I.C.M., un peloton de chars du R.I.C.M., un peloton de T.D. du R.C.C.C.).
Le peloton de La Rivière (4e escadron) stationné à Ranch rejoint Vellerot.

19 septembre 1944
Ordre n° 12 12h35.
Un groupe de T.D. du 4e escadron (peloton de La Rivière) est dirigé sur Remondans pour être mis à la disposition du colonel Voillerin commandant le sous-secteur centre.
Ordre n° 13 12h40.
Un peloton de l'escadron de reconnaissance (peloton Rambaud) est mis à la disposition du 2e escadron.
À 16h20 un deuxième groupe du 4e escadron est dirigé sur Remondans pour être mis à la disposition du colonel commandant le sous-secteur centre.
Le peloton de La Rivière est ainsi regroupé dans la région de Remondans.
Dans la soirée, après la prise de Vermondans le sous-lieutenant Blanchet porte ses 2 T.D. dans le village.
Dans le sous-secteur ouest le premier peloton du 2e escadron (peloton De Cussac) qui suit la progression de l'infanterie vers Colombier - Chatelot perd 1 T.D. sur une tellermine : dégâts matériels au train de roulement, pas de blessé.
À 20 heures, 2 groupes de pionniers démineurs sont mis à la disposition du capitaine Deysson pour le déminage des itinéraires du sous-secteur ouest.

20 septembre 1944
Message n° 364 de la 9e D.I.C.
Le groupe du peloton Blanchet (adjudant Ladanne) mis à la disposition du III/4e R.T.T. à Pont-de-Roide est relevé et doit rejoindre son escadron. Le décrochage de ce groupe aura lieu dans la nuit.
12h30. Ordre particulier n° 14.
Un peloton de reconnaissance est mis à la disposition du 4e escadron à Danbelin (sous-secteur centre) où se trouve le PC du lieutenant-colonel commandant le II/13e R.T.S.
Le 19 septembre au soir, au cours de l'opération de Vermondans, le groupe du sous-lieutenant Blanchet subit les pertes suivantes :
1 tué (tirailleur N'Golo Male), 1 disparu (sergent chef Gariaud), 2 blessés dont 1 évacué.
A la suite d'une contre-attaque allemande, le sous-lieutenant Blanchet ramène ses 2 T.D. dans la combe de Neuchâtel-Hurtière.
Le peloton du lieutenant Ricour participe à une reconnaissance en direction d'Ecot, devant la résistance de l'ennemi ce peloton se replie sur la base de départ (Goux) ; le lieutenant Ricour est blessé au bras par éclats d'obus (non évacué).
Ordre d'opération n° 15.
Cet ordre a pour but de rétablir les liens organiques du régiment.
Sous-secteur ouest :
Escadron Deysson renforcé d'un peloton de reconnaissance (peloton Rambaud) et de 2 groupes de pionniers : PC Tournedoz.
Sous-secteur centre :
Escadron Limanbard renforcé d'un peloton de reconnaissance (peloton Vernant ex peloton Jérôme) : PC Dambelin.
En réserve :
Escadron Maurel : PC Chazot.
Escadron Charvet : reconnaissance, moins les éléments détachés.
PC : Crosey-le-Grand
PC du régiment : fonctionnera à Vellerot le 21 à partir de midi.
Poste relais : Vyt-les-Belvoir
Base : Sancey-l'Eglise.

21 septembre 1944
Deux ordres particuliers sont donnés pour la relève du demi peloton du sous-lieutenant Blanchet par le sous-lieutenant Roblot. Cette relève sera terminée en fin de matinée le 23.
Le char du 1er peloton du 2e escadron qui avait sauté sur une tellermine dans la région de Sourans est réparé et rejoint son escadron.
Dans le sous-secteur ouest, le 6e R.T.S. (colonel Salan) relève le I/13e R.T.S. et le I/4e R.T.T. Le colonel Salan prend le commandement du sous-secteur ouest ; PC à Lantenans.

22 septembre 1944.
Les pelotons Rambaud et Vernant du 1er escadron exécutent des reconnaissances d'itinéraire au profit des 2e et 4e escadrons.

23 septembre 1944
Le peloton de Cussac (2e escadron), le peloton Rambaud (1er escadron) et une partie des pionniers avec le lieutenant Petrochillo participent à l'attaque de Saint-Maurice Echelotte effectuée par le III/6e R.T.S. (bataillon Communal).
Un groupe de T.D. en position de tir au sud de Saint-Maurice Echelotte appuie la progression de l'infanterie en neutralisant les lisières situées au nord-est du village (lieutenant de Cussac).
Le peloton de reconnaissance, le 2e groupe de T.D. et les pionniers forment un groupement aux ordres du lieutenant Rambaud. Ce groupement se porte sur Saint-Maurice Echelotte, les T.D. agissent par leur feu et les pionniers déminent et aménagent les routes à l'intérieur de Colombier Chatelot et jusqu'à Saint-Maurice.
Le soir le groupement du lieutenant Rambaud se forme en P.A. aux lisières sud et sud-ouest de Colombier Chatelot.
Le sergent chef Gariaud porté disparu le 20 à la suite de l'opération de Vermondans (peloton Blanchet, 2e escadron) aurait été enterré par des civils dans le cimetière de Vermondans (renseignements non confirmés).
Dans la nuit un blessé léger non évacué au peloton Rambaud.

24 septembre 1944.
Ordre particulier n° 15.
Le peloton Blanchet du 2e escadron est désigné pour entrer dans la composition d'un groupement comprenant :
Deux  pelotons de reconnaissance du R.I.C.M.
Un peloton de chars légers du R.I.C.M.
Un peloton de T.D. du R.C.C.C.
Ce groupement fait mouvement sur L'Isle sur le Doubs à partir de 12 heures.
Mission :
Etablir un P.A. antichar à la sortie nord de l'Isle sur le Doubs en vue d'interdire toute infiltration ennemie venant de Hericourt - Medieres - Dampierre - Longevelle - la Pretière.
Le peloton Blanchet est remplacé à Glainans par un peloton de l'escadron Maurel (adjudant Duquesne).
Le PC et le poste relais font mouvement et fonctionne à partir de midi à Tournedoz.
Au cours de la nuit du 23 au 24 et dans la journée du 24, les éléments qui ont participé à l'attaque de Saint-Maurice Echelotte subissent plusieurs contre-attaques et de violents tirs d'artillerie.
En fin de journée l'infanterie se replie sur les bases de départ.
Le groupement aux ordres du lieutenant Rambaud se replie sur Sourans par Blussans ; des véhicules restent en panne de terrain à proximité de la ligne de repli de l'infanterie, ils sont dépannés de nuit et rejoignent Sourans à 2h15 le 25.

25 septembre 1944
21 heures le régiment reçoit l'ordre verbal du sous-chef d'état-major de la 9e D.I.C. d'alerter le 3e escadron ; ce dernier en liaison avec le bataillon de réserve du 6e R.T.S. à Anteuil, doit se tenir prêt à contre-attaquer toute action offensive de l'ennemi, venant de Colombier Fontaine.

26 septembre 1944
La Jeep du lieutenant de Cussac saute sur une mine d'un barrage ami non signalé ; ni le lieutenant de Cussac, ni les autres occupants ne sont blessés, gros dégâts matériels.
Par message n° 360, il est ordonné au régiment de prendre ce jour, les mêmes mesures d'alerte que le 25.

27 septembre 1944
Le 2e escadron (capitaine Deysch) transporte son PC à Hyemondans.
Le 27 au matin le stationnement du 4e escadron est le suivant :
PC : Dambelin
1 peloton (de La Riviere) : Remondans et au Moulin
1 peloton (Robiot) : Vaivres
1 peloton (Binet) : Dambelin.

28 septembre 1944
Le peloton du lieutenant de Cussac est relevé du Bois Bacon et mis en réserve à Hyémondans.
Le peloton du lieutenant Rambaud effectue des reconnaissances à Goux et au P.A. du bois de la Raule (1 km 500 nord-est de Goux).

29 septembre 1944
Le peloton du lieutenant Rambaud effectue des reconnaissances dans le quartier est de Goux en vue d'une action possible sur les crêtes ouest d'Ecot.
Le 4e escadron cesse toutes les reconnaissances à caractère offensif par suite d'ordres reçus du colonel commandant le 13e R.T.S. annulant les mouvements prévus.

30 septembre 1944
Le mouvement des escadrons prévus pour le 30 ayant été suspendu le stationnement des unités du régiment en fin de journée est le suivant :
E.M. - Relais et Base : sans changement
1er escadron : sans changement
2e escadron : Hyemondans
3e escadron
PC et 2e peloton : Hyemondans
1er peloton : Goux
3e peloton : Dambelin
4e escadron : sans changement
Ordre d'opération n° 18 en date du 30 septembre 1944.
En exécution des prescriptions de la note n° 363/3-S du 23 septembre, la 9e D.I.C. est appelée à tenir défensivement le secteur de l'Isle sur le Doubs inclus à la frontière suisse, Villars inclus.
Le dispositif réalisé pour le régiment est le suivant :
4e escadron plus un peloton de reconnaissance, plus un peloton de T.D. du 4e escadron, font mouvement dans la région de Montecheroux, et occuperont le sous-secteur est aux ordres du colonel commandant le 13e R.T.S.
2e escadron passe en réserve dans la région de Belleherbe.
PC - poste relais - base : Charmoilles
1er escadron (un peloton de pionniers, un peloton de reconnaissance, le P.H.R.) : Charmoilles.

1er octobre 1944
Par ordre particulier n° 19, il est prescrit au peloton de La Rivière du 4e escadron de se porter à Crosey le Grand où de nouveaux ordres lui seront donnés pour faire mouvement sur l'Isle sur le Doubs.
Au cours de la nuit, le peloton Ricour du 2e escadron est relevé par le peloton Roussel du 3e escadron.
Le 3e escadron termine son installation.
Le groupe Texier du 2e escadron rejoint son peloton à Hyemondans.
Le 4e escadron moins 1 peloton fait mouvement au cours de la nuit et stationne provisoirement à Vellerot.

2 octobre 1944
Au cours de la nuit, le 4e escadron a fait mouvement sur Montecheroux pour se mettre à la disposition du colonel commandant le sous-secteur ouest.
Par ordre particulier n° 20, il est prescrit au peloton du 4e escadron de se mettre à la disposition du R.I.C.M. et d'effectuer la relève du peloton Blanchet remis à la disposition de son escadron.
Par ordre de mouvement n° 3178/op, il est prescrit d'exécuter le 2 octobre les mouvements qui n'ont pu avoir lieu le 1er.
Stationnement des unités du régiment en fin de journée :
PC - Relais et Base : Charmoilles
1er escadron moins 2 pelotons de reconnaissance : Charmoilles
2e escadron au complet : Charmoilles
3e escadron PC plus 1 peloton de T.D. plus un peloton de reconnaissance : Hyemondans
1 peloton de T.D. : Goux
1 peloton de T.D. : Dambelin
1 peloton de T.D. (de La Rivière) : l'Isle sur le Doubs
4e escadron PC plus 1 peloton de T.D. : Montecheroux
1 peloton de T.D. : Chamesol
1 peloton de reconnaissance : Chamesol
Le peloton Binet est mis en réserve à la sortie nord de Montecheroux.
Deux T.D. du peloton Roblot sont détachés de jour en antichar sur la montagne au nord de Chamesol, ils se replient de nuit dans un P.A.
Le peloton de reconnaissance a reconnu les itinéraires dangereux au sud de Villars les Blamont.

4 octobre 1944
13 engagés venus du bureau de recrutement de Besançon se présentent au régiment et sont incorporés à compter du 3 octobre.
Le peloton Roussel en position à Goux subit un tir de harcèlement de nuit.

7 octobre 1944
Le peloton Roblot est regroupé en réserve à Chamesol.
Le peloton de La Rivière subit un tir de harcèlement d'artillerie au cours de la nuit.

8 octobre 1944
Le sous-lieutenant Van Ruymbecke, un sergent et 4 hommes effectuent une patrouille dans les Grands Bois en partant de Mauchand et rapportent des renseignements sur les travaux ennemis.

9 octobre 1944
Sur le même terrain que le 8 une patrouille de 11 hommes commandée par le sous-lieutenant Van Ruymbecke tente de faire des prisonniers pour identification d'unité ; elle échoue et se replie sans incident après avoir tué un travailleur allemand.
Arrivée au régiment de 21 engagés recrutés à Besançon.

11 octobre 1944
Des reconnaissances sont effectuées par le 4e escadron en vue d'étudier la possibilité d'effectuer des tirs sur Ecurcey.
Une patrouille commandée par le sous-lieutenant Van Ruymbecke observe les travaux de coupe et de terrassements aux environs de la cote 345. La patrouille ayant été décelée abat 2 allemands et se retire sans incident.
A la suite de la relève du bataillon Saint-Germain (6e R.T.S.) par des éléments du R.I.C.M. et du R.C.C.C., 1 C.R. doit être installé à Goux (commandant de La Brosse) et un groupement blindé en réserve à Glainant (capitaine Maurel).

12 octobre 1944

Le capitaine Maurel rend compte de sa liaison auprès du commandant de La Brosse qui commande le centre de résistance de Goux.
Le peloton Roussel reste à Goux (s'installe en P.A. fermé pour la nuit).
Il est envisagé pour le lendemain un regroupement au sud de Goux, à contre-pente, du peloton Roussel du groupe de protection et des cinq chars du R.I.C.M. sous le commandement du capitaine de la Seglières du R.I.C.M.
Le peloton Van Ruymbecke reste jusqu'à nouvel ordre à Goux, ses véhicules sont dirigés sur Glainans.
Le peloton Duquesne et le PC du 3e escadron font mouvement sur Glainans à 6h30.
Installation à Glainans d'un groupement blindé sous le commandement du capitaine Maurel de R.C.C.C.

13 octobre 1944
En exécution des ordres donnés le 12 octobre 1944 le stationnement du 3e escadron est le suivant.
Groupement Maurel : (en réserve du sous-secteur ouest)
3e escadron moins 2 pelotons de T.D. plus 1 peloton de chars du R.I.C.M. à Glainans.
Centre de résistance du commandant de la brosse (R.I.C.M.)
1 peloton de T.D. (Rinderknech) à Dambelin à la disposition du bataillon Communal (5e R.T.S.).
Au cours de la nuit une patrouille allemande vient au contact du P.A. Roussel.
Le peloton Van Ruymbecke subit un léger bombardement (pas de blessés).
Le 4e escadron effectue des reconnaissances de positions de tir sur les pentes nord du Lomont.
Le peloton de Jérôme du 1er escadron effectue une reconnaissance dans le secteur de Blamont et recueille des renseignements.
L'aspirant Voisin Pierre du 4e escadron est muté au 3e escadron.
L'aspirant Seguier Marcel du 2e escadron est muté au 3e escadron (avis de mutation n° 3314/N en date du 13/10/1944).
1 tirailleurs du 1er escadron muté au C.A.R.I.C.M. rejoint le régiment.

14 octobre 1944
Au cours d'un bombardement sur Goux, le 14/10/1944 à 12h30 le soldat Suty Michel du 3e escadron est tué, le soldat Watrin Jean du même escadron est grièvement blessé et évacué.
Une patrouille mixte (R.C.C.C. 13e R.T.S.) commandée par l'aspirant Jérôme, ayant pour mission de reconnaître l'axe : Blamont, Roche les Blamont est prise à partie de très près au sud de ce dernier village et subit des pertes suivantes :
Adjudant Poulmarch ; blessé au ventre et aux genoux (ramassé par les Allemands),
Sergent Sapene : probablement gravement blessé (ramassé par les Allemands),
L'aspirant Jérôme et 1 sergent du 13e R.T.S. sont portés disparus.
21 engagés recrutés dans la région de Lyon arrivent au régiment.

15 octobre 1944
15 engagés recrutés à Besançon se présentent au régiment.

16 octobre 1944
Ordre d'opération n° 21
En exécution de l'ordre particulier n° 14 du général commandant le 1er C.A. n° 36713-OP du 13/10/1944, les missions suivantes sont confiées au régiment :
mission de tir au profit de la 9e D.I.C. sur l'axe Montbéliard - Longevelle - l'Isle sur le Doubs.
intervention en cas d'attaque de blindés ennemis, en première urgence au profit de la 2e D.I.M., en deuxième urgence au profit de la 9e D.I.C.
En fonction de cet ordre différentes missions de reconnaissance, de tir et d'intervention en cas d'attaque d'engins blindés sont réparties entre les escadrons qui devront réaliser le 17 un dispositif s'adaptant à ces nouvelles missions.
En vue d'assurer un regroupement normal à l'intérieur de l'escadron les relèves suivantes sont effectuées.
Le peloton de la rivière du 4e escadron (relevé à Médiere par le peloton voisin 3e escadron) se porte à Dambelin où il remplace le peloton Rinderknech qui lui-même a fait mouvement sur Bermont 1,7 km de Glainans.
Le peloton Roussel rejoint Hyémondans.
32 tirailleurs sont dirigés sur le 18e R.T.S à Toulon.

17 octobre 1944
Les différents mouvements prévus par ordre d'opération n° 21 s'effectuent sans incident, le stationnement des unités du régiment en fin de journée est le suivant :
4e escadron PC : Montecheroux
1 peloton de chars : Montecheroux
1 peloton de chars : Chamesol
1 peloton de reconnaissance : Chamesol
1 peloton de chars : Dambelin
3e escadron PC et 2 pelotons de chars : Glainans jusqu'à nouvel ordre.
1 peloton de chars : Médiere La Pretière
2e escadron PC et escadron complet : Chaux les Clerval
1er escadron au complet : Chaux les Clerval
PC du régiment : sortie est de Clerval
Relais : Chaux les Clerval
Le lieutenant-colonel commandant le régiment prend contact avec les nouvelles unités de rattachement et par C.R. n° 3350/30p rend compte du dispositif réalisé par le régiment.

18 octobre 1944
Le général Béthouard (accompagné du général Morlière) est de passage à Clerval.
Afin d'assurer la transmission rapide de l'alerte, une A.M. du peloton de commandement équipée en S.C.R. 193 est détachée au PC du 8e R.T.M. en poste à poste avec le PC du régiment.
Le 1er et le 2e escadrons effectuent des reconnaissances dans la zone du 8e R.T.M.
Le peloton Roblot (4e escadron) effectue un tir de destruction d'observatoire et de neutralisation de lisières de bois (40 obus). Observatoire détruit au 5e coup. Neutralisation efficace.

19 octobre 1944
Un groupe du peloton Rinderknech du 3e escadrons exécute un tir de 48 obus sur les sorties ouest de Bavans.

20 octobre 1944
Un groupe du 3e peloton du 3e escadron effectue un tirs de harcèlement de 61 obus sur les sorties ouest de Bavans.
Le 3e escadron perçoit un char.
Le 4e escadron effectue des reconnaissances en vue d'exécuter des tirs sur les clochers d'Ecurcey, et de Roche les Blamont.

21 octobre 1944
En exécution de l'ordre particulier n° 22, un peloton de T.D. du 2e escadrons (lieutenant de Cussac) se porte à Magny (faubourg est de l'Isle sur le Doubs) avec pour mission :
Interdire toute progression aux engins blindés à l'ouest de La Prétière, ainsi que tout débouché de Médière par la nationale 83.
En exécution de la N.D.S. n° 1498/ID un groupement de T.D. du 3e escadron se porte en 153, 696 500 m sud-ouest du Sec Bois, côte 369.
Mission : effectuer des tirs d'arrêt au nord de 309.
Un groupe du 3e escadron (3e peloton) effectue un tir de harcèlement (70 obus) sur le Mont Bart de Voujeaucourt.

22 octobre 1944
Arrivée d'un détachement de 15 engagés venant du bureau de recrutement de Besançon.
Relève du peloton Rinderknech par le peloton Roussel.
Le peloton Roussel effectue un tir de harcèlement sur Bavans. 30 obus par char.
Le peloton Roblot du 4e escadrons effectue un tir sur le clocher de Roche les Blamont, 62 obus, 3 coups sur le clocher, plusieurs coups dans la nef.

23 octobre 1944
Le peloton Binet effectue un tir sur le clocher d'Ecurcey, 40 obus, un coup dans le clocher, quelques-uns dans la nef. Tir en général trop court.

24 octobre 1944
Le peloton Roussel effectue un tirs de harcèlement sur les environs de Bavans, 110 obus.
Le 4e l'escadron subit à Chamesol un tir d'artillerie, aucun des obus n'éclate.

25 octobre 1944
A 18 heures, visite du général de Lattre de Tassigny accompagné des généraux Béthouart, Valluy et Morlière.

27 octobre 1944
28 engagés venus de la région de Lyon sont affectés au régiment et répartis dans les escadrons.

28 octobre 1944
Un char du 4e escadron effectue un tir de destruction sur une cabane située près de la ferme Essalier (10 obus) quatre coups au but.

29 octobre 1944
Un char du 4e escadron effectue un tir de destruction (11 obus) sur un hangar situé près de la ferme Grattery, 7 coups observés éclatent sur l'objectif.

1er novembre 1944
Différentes cérémonies officielles organisées dans les villages occupés par le régiment, commémorent les fêtes de la Toussaint.
A Clerval, le colonel commandant le régiment dépose une gerbe au monument aux morts, au cours d'une brève cérémonie, et assiste ensuite à la bénédiction d'une plaque commémorative.
Un char du 4e escadron effectue un tir sur une mitrailleuse ennemie (13 obus), 5 éclatent au but.

2 novembre 1944
Le capitaine Maurel commandant le 3e escadron effectue une reconnaissance entre Bussang et Saint-Maurice.
19 F.F.I. venant des groupes de Clerval et de Baume les Dames sont affectés au régiment.

3 novembre 1944
Une A.M. du 1er escadron se renverse dans un fossé, un mort et un blessé (sous-lieutenant Van Ruymbecke).
Un détachement aux ordres du capitaine Villain comprenant 38 sous-officiers et hommes de troupe arrive au régiment.

4 novembre 1944
Un escadron de renfort immédiat dénommé 5e escadron placée sous les ordres du capitaine Villain est organisé avec le personnel F.F.I. muté au régiment et le renfort arrivé d'A.F.N.
Le 3e escadron cantonnera à Chaux les Clerval.

5 novembre 1944
33 tirailleurs constituant le reliquat du personnel indigène restant au régiment sont affectés au 18e R.T.S. et dirigés sur Toulon.
Le colonel Rousseau, ancien colonel commandant le régiment est mis à la disposition du général commandant la 10e D.I.

6 novembre 1944
13 hommes de troupe affectés au régiment sont répartis dans les escadrons.

7 novembre 1944
Le peloton Roussel relève le peloton voisin à Médière, celui-ci rejoint Glainans.

8 novembre 1944
Le sous-lieutenant Léger, 20 sous-officiers et hommes de troupe venant des FFI sont affectés au régiment.

11 novembre 1944
Le lieutenant-colonel Charles, commandant le régiment, une délégation d'officiers, sous-officiers et hommes de troupe assistent aux différentes cérémonies civiles et religieuses du 11 novembre.

par message n° 528/3-Op du général commandant le 1er C.A. le R.C.C.C. est remis à compter du 12/11/1944 , 0 heure à la disposition de la 9e D.I.C..
Le peloton Roussel reste la disposition du groupement nord du Doubs, à Médière.
Le capitaine Debay Jean de base d'opération 901 est affecté au régiment (état-major).

12 novembre 1944
En exécution de l'ordre général d'opération 1139/3-8 du 12/11/1944, du général commandant la 9e D.I.C.
Par ordre d'opération n° 22, les mouvements suivants sont prescrits aux escadrons.
Le 4e escadron moins le peloton de La Rivière, plus un peloton du 2e escadron plus un peloton de reconnaissance : mis à la disposition des 9e Zouaves et 6e R.T.M.
Le peloton de La Rivière relèvé à Dambelin par un peloton du 3e escadron rejoint Sancey.
Le 2e escadron plus un peloton de reconnaissance :
1 peloton de T.D. en réserve émis à la disposition du général commandant l'ID/9.
Le reste de l'escadron en réserve de division à Chamesol.
Le 3e escadron moins un peloton de T.D., plus un peloton de reconnaissance :
A la disposition du colonel commandant le 6e R.I.C.
Le reliquat du 3e escadron se portera à Sancey où il recevra de nouveaux ordres.

13 novembre 1944
A la suite des différents mouvements effectués le 12, le stationnement du régiment est le suivant :
PC avant : Montecheroux
PC arrière : Sancey le Long
1er escadron (PC et peloton de pionniers) : Sancey le Long
(un peloton à Glainans à la disposition du 3e escadron, un peloton à Montecheroux à la disposition du 2e escadron, un peloton à Autechaux à la disposition du 4e escadron).
2e escadron (PC et 2 pelotons) : Montecheroux
(1 peloton à la disposition du 4e escadron à Montecheroux).
3e escadron (PC et 2 pelotons) : Glainans
(1 peloton à la disposition du groupement Lacheroy à Médières).
4e escadron (PC et 1 peloton) : Autechaux
1 peloton : Villars les Blamont
1 peloton : Sancey le Long
3e escadron : Sancey le long
Base : Sancey l'Eglise
Relais : Sancey l'Eglise

14 novembre 1944
16 engagés volontaires pour la durée de la guerre sont affectés à l'E.H.R. (détachement de renfort).
Opération de la boucle du Doubs.
Le 3e escadron (Maurel) participe à des opérations offensives à l'ouest et à l'intérieur de la boucle du Doubs.
PC du capitaine : lisières nord-est du bois de la Pouge.
1er peloton Roussel :
Appuie le groupement Lacheroy dans l'action, ayant pour objectif la côte de Bellay (région est de Longevelle).
l'attaque déclenchée vers 13h30 est stoppée en fin de journée aux lisières est de Longevelle.
Les T.D. ont efficacement appuyé la progression très lente de l'infanterie et effectué des tirs sur les lisières sud du bois de Chanois (70 coups) et sur des nids de mitrailleuses (6 coups).
Au cours de ces opérations, quatre blessés dont deux évacués.
Le char du sergent de Méritens saute sur une mine et est immobilisé aux vues de l'ennemi.
2e peloton Voisin.
Appuie le bataillon Communal dans l'action déclenchée sur Vermondans.
Le peloton Voisin n'a pas à intervenir.
3e peloton Rinderknech.
Mis à la disposition du groupement Gauvin qui a pour mission d'occuper Villars sur Ecot.
Le peloton de T.D. n'intervient pas, le char du sergent Aubry est cependant accidenté par une mine au cours de la progression.
L'ensemble de ces opérations a pour résultat l'occupation d'Eccot à 15h30 par le bataillon Saint-Germain.
Ordre d'opération n° 24 du 14/11/1944 du colonel commandant le R.C.C.C. est du Doubs.
Le peloton de La Rivière stationné à Sancey le Long, est mis à la disposition du colonel commandant le groupement centre à partir du 15 novembre.
Ordre particulier n° 23.
Le 1er escadron moins 2 pelotons est mis à la disposition du capitaine Maurel.
Les éléments du 4e escadron stationnés à Autehaux subissent un tir de mortiers (aucune perte).

15 novembre 1944
Boucle du Doubs.
3e escadron peloton Roussel remis à la disposition de son escadron rejoint Glainans et doit se porter ensuite à Dambelin.
Peloton Rinderknech.
Reste à la disposition du groupement Gauvin.
Peloton Voisin.
A la disposition du bataillon Communal.
1 peloton du 1er escadron (Yvon) et le peloton de pionniers à la disposition du groupement Dessert.
Au cours de la journée le peloton de pionniers c'est un déminage à Villars sur Ecot et à Ecot.
Une Jeep du 1er escadron saute sur une mine. Un tué et deux blessés.
Opérations à l'est de la boucle du Doubs.
Les opérations commencent à 10 heures.
Le peloton Binet (4e escadron) à la disposition du 9e Zouaves appuie l'attaque sur Ecurcey.
Le peloton Roblot (4e escadron) à la disposition du I/6e R.T.M. appuie l'attaque au Bois des Trembles qui échoue.
Le peloton de Cussac (2e escadron) en réserve à Montecheroux n'a pas à intervenir.

 

 

 

 

 

 

 

  photo : Sébastien Kao Dit Delmeir   

 

16 novembre 1944
Boucle du Doubs
le peloton de pionniers effectue le déminage dans les grands bois sur les itinéraires suivants :
Vermondans : cote 513
Vermondans : ferme Monpouron.
Au cours d'une liaison à Etouvans le sous-lieutenant Rinderknech est tué, son corps laissé sur le terrain est ramené par une patrouille.
Est du Doubs.
Le peloton de Cussac (2e escadron) éclairé par le peloton Vernant (1er escadron) à la disposition du II/9e Zouaves appuie l'attaque de Roche les Blamont.
Le peloton Roblot appuie l'attaque du I/6e R.T.M. au bois des Trembles, 2 T.D. sautent sur des mines aux vues de l'ennemi et ne peuvent être récupérés. Cinq blessés dont un non évacué.
Le peloton La Rivière (4e escadron) appuie des éléments du groupement Delteil (21e R.I.C.) pour la conquête des Forges de Bourguignon et de Bourgignon.
Le PC avancé du régiment fonctionne à Pierrefontaine à partir de 20 heures.

17 novembre 1944

Boucle du Doubs.
3e escadron sans changement.
Est du Doubs.
Le 1er escadron, moins 2 pelotons (Rambaud et Yvon) est à la disposition du lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C.
Le 2e escadron moins un peloton de T.D. (de Cussac) plus 1 peloton du 1er escadron (Vernant) sans changement.
Au cours de la progression sur Thulay Hérimoncourt, 1 tué et 1 blessé par éclats de mortiers (4e escadron).
Le PC arrière, le Relais, le poste de secours s'installent à Pont de Roide.

18 novembre 1944
Opérations avec la 1ère D.B.
En exécution de l'ordre général d'opérations n° 28 de la 1ère D.B. le R.C.C.C. moins 1 escadron (2e escadron) est remis en réserve de division et regroupé Le 3e et le 4e escadrons sont remis à la disposition du lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C.
Le stationnement réalisé le matin est le suivant :
PC et peloton de La Rivière à Pierrefontaine.
1er escadron moins un peloton (Rambaud) à Vaudoncourt.
3e escadron à Pierrefontaine.
4e escadron moins le peloton de La Rivière à Hérimontcourt.
Dans l'après-midi, le PC le peloton de La Rivière se portent à Thulay (ordre particulier n° 90 de la 1ère D.B.).

19 novembre 1944

Le PC, les 1er, 3e et 4e escadrons se portent à Dampierre les Bois.
L'explosion d'une mine au Bois des Trembles blesse grièvement le sergent chef Morvan et les soldats Chambe et Desservetaz venus dépanner les chars du peloton Roblot.
Au cours du déminage effectué autour des mêmes chars le sergent Loisy, le caporal-chef Palomares, les soldats Lavernaux et Colombard (5e escadron) sont tués ; les soldats Michaud, Marlin et Duchêne du même escadron sont blessés et évacués.
2e escadron (à la disposition du R.I.C.M.).
Le peloton Blanchet à la disposition de l'escadron Couturier (R.I.C.M.) à Suarce détruit un canon automoteur devant Strueth.
Le peloton Moreau, à la disposition de l'escadron Pol (R.I.C.M.) sous le commandement du capitaine de Cambourg détruit un camion et une automitrailleuse, participe au nettoyage du village de Seppois, fait 15 prisonniers dont un major et un capitaine.

20 novembre 1944
Groupement Charles.
En exécution de l'ordre d'opérations n° 30 de la 1ère D.B., le R.C.C.C. moins 1 escadron (2e) se porte à Faverois.
À midi par ordre particulier n° 95, de la 1ère D.B. le R.C.C.C. moins le 2e escadron forme avec le I/6e R.T.M. le groupement Charles qui a pour mission de former bouchon antichar face à Dannemarie et à Altkirch et de tenir Ueberstrass, Largitzen, Friesen, Seppois le Haut et Seppois le Bas (message du général commandant la 1ère D.B.).
Action sur Ueberstrass.
À 13 heures, le peloton Yvon du 1er escadron et le peloton de pionniers sont poussés sur Ueberstrass. Simultanément, un peloton du 1er escadron (Vernant) pousse d'abord sur Seppois, puis sur Ueberstrass où il arrive le premier et est pris à partie par des armes automatiques et antichars.
Une Jeep tombe aux mains de l'ennemi.
Le 3e escadron et une compagnie du I/6e R.T.M. dirigés sur Ueberstrass brisent la résistance ennemie et occupent Ueberstrass.
Action sur Largitzen.
À 15 heures, une compagnie du I/6e R.T.M., et le peloton Yvon du 1er escadron, le peloton Voisin du 3e escadron s'emparent de Largitzen malgré la résistance de l'ennemi.
Action sur Friesen.
A 17h30, 1 compagnie du I/6e R.T.M., le peloton Vernant du 1er escadron, le P.H.R. (Herzog), et le peloton Madec, du 3e escadron occupent Friesen au cours d'un vif engagement où une automitrailleuse et un camion ennemis sont détruits.
Le 4e escadron et les éléments du PC arrière, sous le commandement du commandant Viviez laissés à Faverois pour en assurer la défense éventuelle, rejoignent à 19 heures, éléments du PC à Ueberstrass, 4e escadron région de Seppois, sauf l'A.M. des Renseignements qui assure la liaison radio avec le Relais.
À 20 heures, le dispositif réalisé est le suivant :
Ueberstrass : PC du groupement, PC du III/6e R.T.M., une compagnie du I/6e R.T.M., plus 2 sections de mortiers, 1 escadron de T.D. (3e) moins 2 pelotons.
Largitzen : 1 compagnie du I/6e R.T.M. plus 1 section de 30, 1 peloton de T.D. (Voisin) du 3e escadron.
Friesen : 1 compagnie du I/6e R.T.M., un peloton de T.D. (Madec) du 3e escadron, 1 peloton du 1er escadron (Vernant), un escadron de reconnaissance moins 2 pelotons.
Seppois et centrale électrique : 1 compagnie du I/6e R.T.M., plus une section de 57, 1 escadron de T.D. (4e escadron).
2e escadron - (à la disposition du R.I.C.M.)
Progresse de 70 km par Sierentz, Kembs, à l'Ile Napoléon.
Le peloton Rambaud du 1er escadron engagé à 3 km au sud de Ensisheim détruit un canon de 88 mm tracté et fait neuf prisonniers.
Le soir le lieutenant Rambaud est blessé évacué.
Le peloton Moreau du 2e escadron exécute des tirs sur les organisations au sud-est de Mulhouse et participe à la garde du pont de l'Ile Napoléon. Le peloton Blanchet à la disposition de l'escadron Couturier (R.I.C.M.) participe à la défense de Suarce.

21 novembre 1944
Groupement Charles.
a) Prise de Hirtzbach
9 heures - le 1er escadron moins le peloton Rambaud est poussé sur Hirtzbach, il est arrêté à 1,6 km du village par des tirs d'armes automatiques et d'un 88 qui détruit une automitrailleuse.
Une attaque est déclenchée vers 15 heures par une compagnie du I/6e R.T.M., le 1er escadron moins le peloton Rambaud et le peloton de pionniers appuyés par un peloton de T.D. (Roussel). L'objectif est atteint à 16 heures.
Défense de Friesen.
A 15 heures pendant l'opération d'Hirtzbach, une attaque ennemie d'un bataillon d'infanterie se déclenche contre Friesen avec mission de reprendre à tout prix le village.
À 16h30 l'ennemi est arrêté grâce à l'envoi de renforts pris sur les éléments du PC du R.C.C.C., du peloton de reconnaissance Vernant et d'une section du I/6e R.T.M. d'Ueberstrass.
A 17h30 le peloton voisin du 3e escadron de Largitzen renforce les éléments de Friesen.
Défense du carrefour de la centrale électrique 1,500 km de Lepuix Delle.
A 12 heures le peloton Binet s'installe en bouchon antichar vers la chapelle à 800 m sud-ouest de 410. Vers 20 heures, ils repousse une attaque de l'infanterie ennemie et détruit un Jagdpanther.
Le sergent Colober et le soldat Barcos sont blessés et évacués.
Au cours de la journée le groupement fait 14 prisonniers.
2e escadron
Le peloton Blanchet (à la disposition du R.I.C.M., escadron Couturier) participe à la défense de Suarce et détruit un Jagdpanther puis se replie sur Faverois et Courtelevant.
Le peloton Rambaud du 1er escadron et le peloton Moreau du 2e escadron en appui de l'escadron Cochet, participe au combat et au nettoyage de Battenheim, ils détruisent 2 Panther, immobilisent cinq autres engins et font une cinquantaine de prisonniers.
Deux T.D. sont immobilisés et doivent être abandonnés.
Le sergent Place, les soldats Guiches, Mertz, Prudhomme et Idoux sont tués.
Le sergent Bonnet, le caporal-chef Runtz, Lemercier, les soldats Girard, Deliez, Chapet et Juteux sont blessés.
A l'Ile Napoléon au cours d'un bombardement le lieutenant de Cussac (dont le peloton à la disposition de l'escadron Couturier n'a pas été engagé) est grièvement blessé.
L'adjudant chef Thiry, prend le commandement du peloton.
Le Relais qui devait se porter à Faverois est arrêté à Joncherey par suite de l'avance ennemie.
L'automitrailleuse des Renseignements est bloquée à Courtelevant.

22 novembre 1944
Groupement Charles.
Défense d'Ueberstrass.
A 8h30 le peloton Roblot du 4e escadron en bouchon à la centrale électrique signale la présence de trois chars ennemis à la route carrefour 410 et Ueberstrass et des infiltrations d'infanterie dans le bois de l'Oberwald.
Le peloton Yvon du 1er escadron envoyé en reconnaissance sur cette route est reçu par des rafales d'armes automatiques, il doit faire demi-tour et perd une Jeep.
Les soldats Fassone et Pourchet sont blessés.
Défense de Friesen.
A 10h15, une attaque ennemie d'un bataillon appuyé par 7 Jagdpanther, une automitrailleuse et des canons antichars est déclenchée sur Friesen après un violent tir d'artillerie.
À 10h30 le peloton Roussel du 3e escadron et deux sections d'infanterie stationnées à Hirtzbach sont dirigés d'urgence sur Friesen dont les lisières nord viennent d'être occupées par des éléments ennemis.
A 11h35 nos éléments contre-attaquent et repoussent l'ennemi qui est définitivement chassé de Friesen à 16h30.
Au cours de l'action 2 Jagdpanther sont détruits par le peloton Roussel du 3e escadron, 1 par 76,2, l'autre par rocket gun.
L'adjudant Bourchais et le soldat Pouteau sont tués.
Le sergent Le Guen, les soldats Pannier et Simon sont blessés.
Au cours de la journée le groupement a fait 15 prisonniers.
2e escadron
Un peloton du 1er escadron patrouille dans la forêt de la Hardt sous les ordres du capitaine de Cambourg jusqu'à Kembs.

23 novembre 1944
Le général Du Vigier vient à Ueberstrass féliciter le colonel Charles, commandant le groupement pour la défense de Friesen, et lui renouveler sa mission primordiale pour la sécurité des communications de la 1ère D.B.
Par ordre particulier n° 56, du 1er C.A., du 23/11/1944, le groupement Charles passe aux ordres de la 5e D.B. et reçoit pour mission :
assurer la liaison entre la 1ère et la 5e D.B.
appuyer l'action du C.C.4 sur Dannemarie
nettoyage de la zone boisée au sud de la route Dannemarie-Altkirch.
Groupement Charles
Opérations de nettoyage du bois de l'Oberwald.
Cette opération est commencée dès huit heures par une section d'infanterie, le peloton Yvon du 1er escadron et un groupe de pionniers.
A 9 heures les résistances ennemies ralentissent la progression, les opérations doivent être arrêtées à 14h30 faute de moyens (infanterie).
Un P.A. d'une section d'infanterie s'installe à la maison forestière près de la chapelle Grunwald.
Le soldat Raphat est blessé.
Trois sous-officiers et 11 hommes de troupe sont faits prisonniers par le groupement.
2e escadron
Le peloton Thiry participe à la défense de l'île Napoléon et exécute des tirs à obus explosifs sur l'infanterie ennemie.
Le sergent chef Texier est tué, le sergent Fabre est blessé au cours de cette action.
Un peloton du 1er escadron sous les ordres du capitaine de Cambourg effectue une patrouille en direction de Kembs et Loechlé.
La base fait mouvement sur Dasle.

24 novembre 1944
Groupement Charles
Opérations de nettoyage du bois de l'Oberwald.
A 8 heures cette opération est engagée par une compagnie du 6e R.T.M., un peloton de reconnaissance, un groupe de pionniers en vue de réduire les résistances ennemies qui existent encore dans le bois de l'Oberwald (triangle Ueberstrass - centrale électrique - Seppois).
Le 4e escadron effectue des tirs sur les lisières est du bois et appuie la progression lente et difficile.
A 14h30 les éléments du I/6e R.T.M. sont relevés par un bataillon du 152e R.I. qui reprend l'opération à son compte.
2e escadron
L'escadron aide à repousser trois attaques ennemies déclenchées :
La première la plus importante, trois compagnies et sept chars sur Habsheim, de 11 heures à 15 heures à Rixheim, le peloton Blanchet perd dès le début son chef, blessé par éclat d'obus, qui est remplacé par l'adjudant Moreau. Il exécute des tirs sur chars et sur les lisières est de Habsheim.
Le sergent Bleza est blessé au cours de cette action.
Le peloton Thiry participe à la défense de Rixheim par des tirs de T.D.
Au cours d'une mise en batterie, un T.D. est avarié.
Le peloton de l'aspirant Heppe du 1er escadron patrouille matin et soir sur Kembs.
En fin de journée l'escadron est organisé en 2 pelotons de 4 T.D. : le peloton de l'adjudant chef Thiry et le peloton de l'adjudant Moreau.

25 novembre 1944
Groupement Charles
En exécution de l'ordre d'opération de la journée du 25/11/1944, de la 5e D.B., le 1er bataillon du 6e R.T.M. est relevé par le premier bataillon du 152e R.I.
Au cours de la journée le sergent Roquet et trois hommes de troupe sont blessés au cours d'un bombardement.
2e escadron
Le caporal Goulet du peloton Blanchet est blessé et évacué.
Un prisonnier est fait dans la nuit à Rixheim.

26 novembre 1944
Par ordre d'opération du 25/11/1944, du colonel commandant le groupement Voillemin, le groupement Charles aux ordres du colonel Voillemin reçoit la mission de s'emparer de Hindlingen. Opération ville dans un deuxième temps avec celle du groupement Voillemin. Ce groupement n'ayant pu atteindre son objectif (1er temps) l'action première n'a pas lieu, néanmoins la mise en place du groupement Charles sur sa position de départ est réalisée à 10h30.
Au cours d'un accrochage une compagnie du 2/152e R.I. tombe dans une embuscade au sud-ouest de Friesen et subit des pertes.
Le groupe de pionniers (1er escadron) patrouille aux lisières est du bois de l'Oberwald et ramène 18 prisonniers dont deux sous-officiers.
Le 1er escadron moins le peloton Heppe vérifie l'itinéraire Largitzen - Hirtzbach - Hirsingue - Bisel et Seppois.
Le sergent Marcy et le soldat Lebrun sont tués par explosion de mine au passage de la Jeep sur la route carrefour 410 - Ueberstrass.
2e escadron
L'adjudant chef Thiry est légèrement blessé par éclat d'obus.
Un prisonnier est fait à Rixheim.
Le sergent Siclier est blessé et évacué.

27 novembre 1944
Groupement Charles.
La 2e phase de l'action prévue sur Hindlingen pour le 26 novembre 1944 est déclenchée le 27 (ordre d'opération n° 15 du général commandant l'ID/9).
A 12h15, une reconnaissance du II/152e est envoyée pour préciser le contact.
À 13h15 Hindlingen est occupé, mais de nombreuses mines ralentissent la progression.
A 15 heures Strueth est dépassé, le peloton de reconnaissance signale que le pont de Saint-Ulrich à Mertzen est détruit ; une patrouille à pied est poussée jusqu'à Mertzen.
Saint-Leger est atteint puis Manspach à 17h30 où les premiers éléments sont pris à partie par des tirs de mortiers.
À 18h30 de liaison est pris avec le 21e R.I.C. à Manspach et à 19 heures avec les éléments de la 5e D.B. (R.M.L.E.) à la sortie de Dannemarie sur la route de Retzwiller.
Stationnement en fin de journée.
Saint-Ulrich : PC du groupement, 3e escadron de T.D., une compagnie du 152e.
Altenach : 1 escadron de T.D. (4e) moins le peloton Roblot.
Manspach : 1 escadron de reconnaissance moins 1 peloton, 1 peloton de T.D. (peloton Roblot).
Hindlingen : PC du bataillon du 152e, 2e compagnie de F.V. et 1 C.A.
Strueth : 1ère compagnie du 152e.
La base et le relais s'installent à Seppois.
L'A.M. des Renseignements rejoint le PC à Ueberstrass.

28 novembre 1944
Le 2/152e et mis à disposition du groupement Voillemin, et le R.C.C.C. remis à la disposition de la 9e D.I.C.
Le peloton Yvon (1er escadron) fait des reconnaissances d'itinéraires dans la région de Dannemarie, Manspach - Retzwiller, et Wollfersdorf.
Le peloton de pionniers établit une passerelle sur la Largue entre Manspach et Dannemarie.
Le peloton Yvon (1er escadron) et les pelotons Binet et Roblot (4e escadron) assurent la protection du déplacement du I/25e R.I.C. Cinq prisonniers dont un sous-officier sont faits au cours de la journée.
Le régiment se déplace en fin de journée, le stationnement est le suivant :
Dannemarie : PC, 1 escadron de T.D. (3e) plus le peloton Binet, plus le 1er escadron moins le peloton Heppe.
Retzwiller : 3e escadron.
Manspach : 4e escadron moins le peloton Binet.
2e escadron
Le 2e escadron est mis à disposition de la 4e D.M.M. chargée de la défense du secteur est et sud de Mulhouse avec le 6e R.I.C. et le R.I.C.M.
Le peloton Thiry en réserve à Habsheim fait quatre prisonniers, en fin de journée le stationnement est le suivant :
PC plus 1 peloton à Waltenheim.
Pelotons Moreau et Heppe à Bartenheim (alertés par le 6e R.I.C.).
Peloton Thiry moins un groupe à Habsheim.
Neuf engagés volontaires pour la durée de la guerre sont affectés à l'E.H.R (détachement de renfort).

29 novembre 1944
Le régiment se porte dans la région de Walbach.
En fin de journée le stationnement est le suivant :
Koetzingen : PC plus 1 escadron
Waltenheim : 4e escadron.
Zaessingue : 3e escadron.
Retzwiller : 2e escadron.
2e escadron :
Le lieutenant Vian avec une équipe de dépanneurs vient à Waltenheim remettre en état une partie du matériel du détachement du lieutenant-colonel Larroque.

30 novembre 1944
Le R.C.C.C. est placé en réserve de la 9e D.I.C. ordre d'opération n° 18 de la 9e D.I.C. du 30/11/1044.
Le régiment se déplace, le stationnement en fin de journée est le suivant :
Stetten : PC et le 1er escadron moins le peloton Heppe.
Saint-Louis : Peloton Heppe.
Retzwiller : 2e escadron.
Waltenheim : 4e escadron.
Zaessingue : 3e escadron.
2e escadron :
Le peloton Thiry participe à l'action du R.T.M. et du groupement beaufort au carrefour de Grünhutte nord-est du pont du Bouc et neutralise un automoteur.
Le peloton Moreau appuie le 6e R.I.C. au cours de l'attaque de Village Neuf.
Dans cette action le soldat Beisser est tué.
Le sergent Bes de Berc blessé mortellement.
Le sergent Guilhelm et le caporal-chef Gevoz sont blessés et évacués.
Le peloton Heppe (1er escadron) pousse deux reconnaissances sur Huningue et essuie sans perte des feux d'infanterie et de 88 mm

1er décembre 1944
Un peloton du 2e escadron (adjudant chef Thiry) en appui du I/R.T.M. participe à une opération offensive dans la forêt de la Hardt (1 groupe à Pont du Bouc, 1 groupe au carrefour Grünhutte) et tire sur des chars ennemis.
Le relais s'installe à Bettendorf.

2 décembre 1944
Le peloton Thiry (2e escadron) participe à la défense des points d'appui de Pont du Bouc et du carrefour Grünhutte (forêt de la Hardt), subit des tirs d'artillerie d'automoteurs et tire sur des chars ennemis. 2 blessés.
Le groupe de Pont du Bouc dont 1 T.D. est avarié par éclats d'obus est ramené à Rixheim dans la soirée.
Un peloton du 4e escadron (de La Rivière) mis à la disposition du colonel commandant le sous-secteur nord (23e R.I.C.) se porte à Eschentzwiller (message téléphoné de la 9e D.I.C. du 2/12/1944).
Le bataillon fait mouvement et en fin de journée le stationnement est le suivant :
Stetten : PC du régiment, un escadron de reconnaissance.
Zaessingue : un escadron de T.D. (moins le peloton de La Rivière).
Eschentzwiller : 1 peloton du 4e escadron (de La Rivière).
Bantzenheim : 1 escadron de T.D. (2e escadron) moins un peloton (Thiry).
La base fait mouvement sur Bettendorf.

3 décembre 1944
Au cours du repli du P.A. de Grünhutte encerclé, comprenant une compagnie du R.T.M., une compagnie du 21e R.I.C., 2 pelotons de Sherman, 2 T.D. du 9e R.C.A. et 2 T.D. du R.C.C.C., 1 groupe du peloton de l'adjudant chef Thiry (2e escadron) subit des pertes et doit abandonner à l'ennemi ses 2 T.D. après les avoir détruits et le Dodge de son groupe de protection.
Le sergent Parades (2e escadron) chef de char et le soldat Jean Devif (2e escadron) sont tués, 1 autre soldat est blessé.
Le peloton Thiry est regroupé à Rixheim dans la soirée.
le 2e escadron moins le peloton Thiry rejoint Berentzwiller.
Le peloton La Rivière (4e escadron) se porte à Rixheim.
Le PC fait mouvement sur Ranspach le Haut.
Le 3e escadron fait mouvement sur Knoeringen.
Le peloton Roblot fait mouvement sur Jettingen.

4 décembre 1944
Le peloton Binet (4e escadron) est mis à la disposition du 21e R.I.C. à Landser.
Le peloton La Rivière (4e escadron) est mis à la disposition du 23e R.I.C. à Schlierbach.
Le peloton Thiry rejoint Berentzwiller.
Le 4e escadron moins 2 pelotons rejoint Jettingen.

5 décembre 1944
Le peloton de la rivière (4e escadron) est mis à disposition du 23e R.I.C. à Schlierbach en réserve de sous-secteur.
Le peloton Binet (4e escadron) est mis à la disposition du 21e R.I.C. à Zaessingue, réserve en vue de contre-attaques éventuelles.

6 décembre 1944
Le peloton Binet (4e escadron) rejoint le stationnement de l'escadron à Jettingen mais reste la disposition de l'I.D./9.

7 décembre 1944
Le 3e escadron moins 1 peloton fait mouvement sur Sierentz en vue de prendre part le 8 décembre à l'action contre Loechlé prévue par ordre d'opération n° 6 du colonel Salan commandant le 6e R.I.C. en date du 5/12/1944.
Un groupe de T.D. et un groupe de protection aux ordres du lieutenant Roussel à la disposition du groupement Daboval qui doit attaquer venant de Kembs : objectif écluse n° 4.
Un groupe de T.D. aux ordres de l'aspirant Poupaert et le peloton de détachement de renfort aux ordres du sous-lieutenant Léger, à la disposition du groupement du lieutenant Vassal qui doit déborder du layon au nord-ouest de Loechlé : objectif Loechlé.
Un groupe de T.D. et un peloton de protection aux ordres de l'aspirant voisin, à la disposition du groupement du capitaine Hervé qui doit déboucher du layon au sud-ouest de Loechlé : objectif Loechlé.
Un engagé volontaire pour la durée de la guerre est affecté à l'E.H.R. (détachement de renfort).

8 décembre 1944
Les deux pelotons du 3e escadron, mis à la disposition du 6e R.I.C. à Sierentz (affaire de Loechlé) rejoignent Knoeringen.

9 décembre 1944
Le 3e escadron moins le peloton Duquesne est remis à la disposition du 6e R.I.C. à Sierentz conjugue une opération sur Loechlé, qui doit avoir lieu le 10/12/1944.

10 décembre 1944
Action sur Loechlé.
Le 3e escadron moins 1 peloton prend part à l'action sur Loechlé (ordre d'opération n° 6 en date du 10/12/1944 du colonel Salan, commandant le 6e R.I.C.).
Un groupe aux ordres du lieutenant Roussel avec le groupement du commandant Daboval (axe Moulin de Kembs, écluse n° 4).
Un groupe aux ordres de l'aspirant Poupaert avec le groupement du lieutenant Vassal (axe layon nord-ouest de Schaeferhof).
Un groupe aux ordres de l'aspirant Voisin, avec le groupement du capitaine Hervé (axe layon sud-ouest de Loechlé).
L'attaque débouche à 7h30, la progression est normale aux groupes Roussel et Voisin.
Le groupe Poupaert pris à partie par 1 75 PAK à ses 2 T.D. mis hors de combat, à l'entrée ouest de Schaeferhof.
Le groupe Roussel appuie la progression jusqu'à l'écluse n° 4 puis vers 16h30 ouvre la voie aux troupes qui attaquent l'usine en pratiquant une brèche dans le mur.
Le groupe Voisin prend part au nettoyage de la partie sud-ouest et sud du village.
Au cours de cette attaque le 3e escadron subit les pertes suivantes : trois soldats tués ; blessés : capitaine Bebay, aspirant Poupaert plus 6 hommes de troupe et sous-officiers.
Pour la nuit l'escadron moins 1 peloton est maintenu à Loechlé. Le peloton Duquesne fait mouvement de Knoeringen sur Kembs pour y renforcer la défense en exécution des prescriptions de l'ordre n° 2153/I.D. du général commandant l'I.D./9 en date du 10/12/1944.

11 décembre 1944
Le 3e escadron moins 1 peloton reste à Loechlé, et attend la nuit pour se replier sur Sierentz.
Le peloton Duquesne reste à Kembs.
Le lieutenant Roussel est légèrement blessé par éclat d'obus, non évacué.

12 décembre 1944
Trois soldats engagés volontaires pour la durée de la guerre, sont affectés au régiment.
Le 3e escadron fait mouvement dans la matinée de Sierentz sur Knoeringen.
Le peloton de l'adjudant chef Duquesne reste à Kembs.

13 décembre 1944
Le 3e escadron est mis à la disposition du colonel commandant le 6e R.I.C. à Steinbrunn-le-Bas suivant les prescriptions de l'ordre particulier n° 67 en date du 13 décembre 1944 du général commandant l'I.D./9.
Mission : prendre part éventuellement à la défense du secteur du 6e R.I.C. entre Bâle et Pont du Bouc.

14 décembre 1944
Le régiment moins le 3e escadron fait mouvement de Ranspach le Haut sur Spechbach le Bas. Il doit prendre part le 15 avec la 9e D.I.C. à l'opération en direction générale de Wittelsheim (ordre d'opération n° 71 du 14/12/1944 du général commandant la 9e D.I.C..
Le peloton de La Rivière du 4e escadron rejoint son escadron.
Le 3e escadron occupe sa nouvelle zone de stationnement.
Le PC et 1 peloton s'installent à Helfranzkirch.
Le peloton Voisin à Dietwiller.
Le peloton Duquesne à Kembs.

15 décembre 1944
L'opération prévue est remise (Note n° 1592/3-5 du général commandant la 9e D.I.C. du 14/12/).
Le 4e escadron est mis à la disposition du 21e R.I.C. pour l'opération prévue pour le 16/12/1944, par ordre d'opération n° 1 du lieutenant-colonel commandant le régiment.
Mission :
Appuyer l'attaque du 21e R.I.C. sur les lisières sud-ouest du bois de Nonnenbruch, et la route Thann - Mulhouse (entre la Croisière et l'embranchement vers le pavillon de chasse).
Mettre un peloton (4 T.D.) à la disposition du 23e R.I.C. pour appuyer l'attaque sur le couvent de l'Oelenberg.
Le capitaine commandant le 4e escadron effectue une reconnaissance avec ses chefs de peloton à la patte d'oie au nord de Schweighouse.
Le PC du 3e escadron et 1 peloton s'installent à Kappelen.
Le capitaine Maurel part en permission de détente. Il est remplacé par le lieutenant Roussel.

16 décembre 1944
L'opération d'abord remise au 17 est ensuite ajournée (ordre particulier n° 74 du 18/12/1944 du général commandant la 9e D.I.C.).
Les chefs de pelotons du 4e escadron reconnaissent :
Le chemin Schweighouse, couvent de l'Oelenberg jusqu'à 150 m du village.
Le chemin au sud du ruisseau Baerenbach jusqu'à 1500 m de Schweighouse.

17 décembre 1944
Une patrouille du 1er escadron (trois hommes) commandée par le sergent chef Ansel se joint à une section d'infanterie du 23e R.I.C. qui fait un coup de main de va-et-vient sur le couvent de l'Oelenberg. Elle doit reconnaître la praticabilité du terrain pour les T.D.
Des infiltrations ennemies étant signalées, une patrouille de 2 Jeeps commandée par le lieutenant Vernant circule entre 20 heures et 1h30 sur l'itinéraire : Spechbach le Bas - Burnhaupt le Bas - Heimsbrunn - Galfingue - Bernwiller - Spechbach le bas - Galfingue - Hochstadt - Spechbach le Bas. (exécution des prescriptions : Note 2232/I.D. du général commandant l'I.D./9).
 
18 décembre 1944
Un peloton de T.D. doit être mis à la disposition du 21e R.I.C. en exécution de la note n° 2256/I.D.-S du général commandant l'I.D./9. le lieutenant Binet chef de peloton désigné se rend en liaison au PC du colonel commandant le 21e R.I.C. à Burnhaupt le Bas.

19 décembre 1944
Le peloton Binet s'installe à Schweighouse à la disposition du III/21e R.I.C.

22 décembre 1944
En raison de l'activité suspecte de l'ennemi au sud de Reiningue, le peloton de la rivière 4e escadron est alerté sur demande téléphonique du colonel commandant le 23e R.I.C. à 3h30. Il se rend à Galfingue à la disposition du colonel commandant le 23e R.I.C.
Il rentre à 8h30 en fin d'alerte.

23 décembre 1944
En exécution des prescriptions de l'ordre d'opération n° 78 en date du 22/12/1944, du général commandant la 9e D.I.C.
Le régiment est mis à la disposition du général commandant l'I.D./9 commandant la défense du sous-secteur centre (Mulhouse).
Le 2e escadron est mis à disposition du groupement Fabien (sous secteur ouest) et s'installe à Zimmersheim.
Mission : tirs d'artillerie au profit de ce groupement.
En exécution des prescriptions de l'ordre d'opération n° 22 du 23/12/1944, du général commandant l'I.D./9 :
le PC du régiment et l'escadron de reconnaissance s'installent à Mulhouse dans le quartier de l'Ermitage.
L'escadron de reconnaissance est à la disposition du colonel commandant les réserves (commandant le 6e R.I.C.).
1 peloton du 3e escadron est mis à la disposition du 6e R.T.M. dans Mulhouse en renforcement de la défense au nord du Canal, il stationne à Dornach.
Le 3e escadron moins 1 peloton, à la disposition du 6e R.I.C. assure la défense du pont d'Altkirch (1 peloton) et du pont du Tivoli (1 peloton).
Le commandant du 3e escadron et le commandant de l'escadron de reconnaissance doivent reconnaître les itinéraires en vue de contre-attaques éventuelles sur Modenheim - Ile Napoléon et axe Mulhouse - Bourtzwiller.
Le 4e escadron est mis à disposition du 21e R.I.C. le capitaine commandant l'escadron prend contact avec le colonel commandant le régiment.
L'escadron reste à Spechbach le Bas.

24 décembre 1944
Le 4e escadron moins deux pelotons, rejoint Rixheim.
Le peloton de la rivière s'installe à Riedisheim d'où il doit rejoindre l'Ile Napoléon dès que le 21e R.I.C. aura relevé le 9e Zouaves.
Le peloton Roblot s'installe à Kreutzstrasse (faubourg est de Rixheim).
Le capitaine commandant le 2e escadron prend contact avec le commandant du premier groupe du 66e d'artillerie et le colonel Fabien.

25 décembre 1944
1 lieutenant, 10 sous-officiers et hommes de troupe sont mutés au C.A.T.C. n° 4 à Clignancourt.
À l'occasion de Noël, des soirées ont eu lieu dans les escadrons et des colis provenant du service social de la première armée française ont été donnés à tous les militaires.
En exécution de la note n° 2318/I.D. du 27 décembre 1944, du général commandant l'I.D./9 :
Une patrouille de 1 Jeep et 2 T.D. circule dans Mulhouse de 14h30 à 15h30.
Deux patrouilles de l'escadron de reconnaissance circulent dans Mulhouse dans la nuit du 25 au 26 décembre et n'ont rien à signaler.
Le 2e escadron prépare des tirs a effectuer au profit du groupement Fabien.

26 décembre 1944
Les mêmes patrouilles que celles exécutées le 25 ont eu lieu sans rien à signaler.
Le peloton de La Rivière à la disposition du III/21e R.I.C. s'installe à l'Ile Napoléon.

27 décembre 1944
Une patrouille a été effectuée dans Mulhouse, au nord du Canal, à partir de 14h30 par un peloton de l'escadron de reconnaissance.
Deux patrouilles ont été effectuées dans Mulhouse au cours de la nuit du 27 au 28 décembre, par des éléments de l'escadron de reconnaissance.
A l'Ile Napoléon, dans la matinée, un soldat est blessé par éclat d'obus et évacué.
Le lieutenant commandant le 3e escadron a effectué avec ses chefs de pelotons des reconnaissances en vue de contre-attaques éventuelles en direction de :
Modenheim
l'Ile Napoléon
Bourtzwiller
(Exécution des prescriptions de l'ordre d'opération n° 7 en date du 27 décembre 1944, le lieutenant colonel commandant le 6e R.I.C.).
Le capitaine Maurel commandant de 3e escadron rentre de permission.

28 décembre 1944
Dans la nuit du 27 au 28 décembre le PC du Colonel Fabien commandant le régiment de Paris et le sous-secteur est à Habsheim saute. Le colonel et plusieurs officiers de son état-major sont tués. On croit d'abord un sabotage.
Une patrouille de l'escadron de reconnaissance se rend à Habsheim à 6h15 et rentre à 9h15.
L'enquête fait ressortir qu'il s'agit d'un accident.
Une patrouille a été effectuée à 14 heures par une Jeep et deux T.D. au nord du canal.
Deux patrouilles ont été effectuées dans Mulhouse dans la nuit du 28 au 29 décembre par des éléments de l'escadron de reconnaissance.
Le capitaine commandant escadron de reconnaissance a effectué des reconnaissances en vue de contre-attaques éventuelles en direction de Modenheim, Ile Napoléon et Bourtzwiller, prévues par ordre d'opération n° 7 en date du 27 décembre 1944 du lieutenant-colonel commandant le 6e R.I.C..

29 décembre 1944
Le 2e escadron en batterie à Zimmersheim effectue :
un tir de harcèlement de 50 obus explosifs à 1 km au sud-ouest de Ottmarsheim entre 21 heures le 28 décembre et six heures le 29 décembre.
un tir d'arrêt de 24 coups à 8h45, 1500 m de sud-ouest de Hombourg.
21h19, un tir d'arrêt de 24 coups à 1400 m au sud-ouest de Hombourg.
Le peloton du 3e escadron à la disposition du 6e R.T.M. passe du sous-quartier de Lutterbach en réserve de quartier et s'installe à la caserne Drouot.
Deux patrouilles ont été effectuées de Mulhouse, dans la nuit du 29 au 30 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.
Un peloton de T.D. du 2e escadron est mis à la disposition du 23e R.I.C. à Hochstatt (note 1660/3-3 en date du 26/12/1944, du général commandant provisoirement la 9e D.I.C.).
Mission : lutte antichar. Appui de contre-attaques éventuelles.
La base et le relais font mouvement de Waldighofen à Illfurth, l'atelier reste à Waldighofen.

30 décembre 1944
Le 2e escadron en batterie à Zimmersheim tire 106 obus à 200 m au nord-est de l'écluse de Hombourg entre 23h15 le 29 et une heure du matin le 30 décembre, sur les éléments ennemis tentant de franchir le canal dans la région de cette écluse.
À 11h29, un tir de 50 obus est repris sur le même objectif.
Le capitaine commandant le 2e escadron reconnaît avec le chef de peloton mis à la disposition du 23e R.I.C. les possibilités de défense antichar du village de Hochstatt.
Une patrouille de 1 Jeep et 2 T.D. circule dans Mulhouse au cours de l'après-midi.
Deux patrouilles ont été effectuées dans Mulhouse, au cours de la nuit du 30 au 31 décembre par des éléments de l'escadron de reconnaissance.

31 décembre 1944
Deux patrouilles ont été effectuées de Mulhouse au cours de la nuit du 31 décembre au 1er janvier, par des éléments de l'escadron de reconnaissance.

1er janvier 1945
Le lieutenant-colonel Charles, adresse aux sous-officiers, sous-officiers et hommes de troupe ses meilleurs vœux pour l'année 1945.
Deux patrouilles ont été effectuées au cours de la nuit du 1er au 2 janvier dans Mulhouse.

2 janvier 1945
Deux patrouilles ont été effectuées au cours de la nuit du 2 au 3 janvier dans Mulhouse, par des éléments de l'escadron de reconnaissance.

3 janvier 1945
Une patrouille de 5 T.D., trois Jeep, 2 A.M. du 3e escadron a circulé dans Mulhouse au cours de l'après-midi en exécution des prescriptions de la note 2377/I.D. du colonel commandant l'I.D./9.
Deux patrouilles de l'escadron de reconnaissance ont circulé dans Mulhouse au cours de la nuit du 3 au 4.

4 janvier 1945
Le lieutenant commandant le peloton du 2e escadron à la disposition du 23e R.I.C. reconnaît un nouvel emplacement pour son peloton dans Mulhouse à l'usine Mieg.
Deux patrouilles fournies par l'escadron de reconnaissance circulent dans Mulhouse, dans la nuit du 4 au 5.

photo : Sébastien Kao Dit Delmeir

5 janvier 1945
Le peloton du 2e escadron qui stationnait à Hochstatt à la disposition du 23e R.I.C. fait mouvement sur Mulhouse (usine Mieg) où il reste à la disposition du même régiment.
A 10h15 un T.D. du peloton Prudhan du 4e escadron stationné à l'Ile Napoléon tire 13 obus sur les maisons forestières à l'est de l'Ile Napoléon, les rendant inutilisables pour l'ennemi comme observatoires.
Dans l'après-midi, l'ennemi déclenche un coup de main sur l'Ile Napoléon après une violente préparation d'artillerie au cours de laquelle :
Un T.D. a le réservoir crevé.
Un T.D. a le volet du pilote arraché.
Une Jeep et un Dodge sont légèrement avariés.
Deux patrouilles ont été effectuées dans Mulhouse dans la nuit du 5 au 6 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.

6 janvier 1945
Dans l'après-midi une patrouille blindée du 3e escadron circule dans Mulhouse en exécution des prescriptions de la note 2377/I.D. du colonel commandant l'I.D./9.
Dans la nuit du 6 au 7 deux patrouilles de l'escadron de reconnaissance ont circulé dans Mulhouse.

7 janvier 1945
Modification du dispositif :
Le peloton voisin du 3e escadron (stationnement dans Mulhouse) au sud du canal, et remis à la disposition de son escadron (ordre d'opération n° 90 du 30/12/1944 du général commandant la 9e D.I.C.
Le peloton Madec du 3e escadron est remis à la disposition du III/23e R.I.C. à Didenheim (ordre particulier du 7/1/1945 du colonel commandant l'I.D./9.
Le peloton Courtois du 2e escadron fait mouvement de l'usine Mieg à la caserne Drouot toujours à la disposition du 23e R.I.C. et relève le peloton Voisin (mission : défense antichar en appui de contre-attaque aux lisières nord-est de Mulhouse).
Deux patrouilles sont effectuées dans Mulhouse au cours de la nuit du 7 au 8 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.

8 janvier 1945
A huit heures le 3e escadron est alerté, des mouvements ennemis anormaux étant signalés entre l'Ile Napoléon et Sausheim.
Deux patrouilles sont effectuées dans Mulhouse au cours de la nuit du 8 au 9 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.

9 janvier 1945
A 4h30 après une forte préparation d'artillerie l'ennemi déclenche une opération contre notre tête de pont de Lutterbach. Le 3e escadron et un peloton de reconnaissance sont alertés mais n'ont pas à intervenir ; en effet à 5h30 l'ennemi se retire sans avoir entamé notre dispositif et après avoir subi des pertes sévères.
Deux patrouilles sont toujours fournies de nuit dans Mulhouse.

10 janvier 1945
Une patrouille blindée circule dans Mulhouse au cours de l'après-midi du 10 janvier (exécution des prescriptions de la note n° 2377/I.D. du colonel commandant l'I.D./9.
Deux patrouilles sont fournies dans Mulhouse par des éléments de l'escadron de reconnaissance.

11 janvier 1945
Deux patrouilles sont effectuées par des éléments de l'escadron de reconnaissance dans Mulhouse au cours de la nuit du 11 au 12.

12 janvier 1945
Le capitaine commandant le 3e escadron et le lieutenant Roussel chef de peloton ont reconnu un emplacement de batteries dans la région du canal de Modenheim pour effectuer un tir de destruction sur le clocher d'Illzach.
Deux patrouilles ont été effectuées dans Mulhouse dans la nuit du 12 au 13 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.

13 janvier 1945
Une patrouille blindée (une Jeep, 5 T.D., 2 A.M., 2 Dodge) a été effectuée dans l'après-midi dans les rues de Mulhouse par des éléments du 3e escadron.
Deux patrouilles ont été effectuées dans Mulhouse dans la nuit du 13 au 14 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.

14 janvier 1945
Deux patrouilles ont été effectuées dans Mulhouse dans la nuit du 14 au 15 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.

15 janvier 1945
Un T.D. du premier peloton du 3e escadron en batterie à la sortie nord-ouest de Modenheim (715.062) a effectué un tir de 12 obus à 9h50 sur le clocher d"Illzach. Le temps brumeux a rendu difficile l'observation des résultats du tir. Néanmoins il est certain que 6 obus ont atteint le clocher. De nombreuses tuiles ont été arrachées mettant la charpente à nu à la partie inférieure de la face sud de la toiture.
Dans la soirée le lieutenant Petrochilo chef du peloton de pionniers et l'aspirant Mercier du 3e escadron effectuent une reconnaissance d'un point de passage de la Doller à 30 m à l'est du confluent du canal de décharge et de la Doller.
Deux patrouilles ont été effectuées dans Mulhouse au cours de la nuit du 15 au 16 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.

16 janvier 1945
Le lieutenant Petrochilo chef du peloton de pionniers et l'aspirant Mercier ont reconnu dans la soirée un point de passage sur la Doller à 300 m en aval du confluent du canal de décharge et de la Doller.
Deux patrouilles ont été effectuées dans Mulhouse au cours de la nuit du 16 au 17 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.

17 janvier 1945
Dans la soirée un aspirant du 1er escadron effectue une reconnaissance des points de passage entre le pont route et le pont voie ferrée de Lutterbach.
Deux patrouilles ont été effectuées dans Mulhouse au cours de la nuit du 17 au 18 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.

18 janvier 1945
Deux patrouilles ont été effectuées dans Mulhouse au cours de la nuit du 18 au 19 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.
Départ en permission du chef de bataillon Mareuge.
Les fonctions de chef d'état-major sont remplies pendant son absence par le chef de bataillon Viviez.

 Opérations au nord de Mulhouse     Source : Historique du 6e R.I.C.

19 janvier 1945
Attaque au nord de Mulhouse.
L'ordre d'opération n° 9 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 17/1/1945 fixant les modalités de l'offensive au nord de Mulhouse en direction de Battenheim confie au groupement Salan la mission principale :
Disposant du 6e R.I.C.
Du 23e R.I.C.
D'un escadron de T.D.
D'un détachement blindé du C.C.1
De deux compagnies de génie
Ce groupement doit atteindre :
O1 Lutterbach - Pfastatt - Bourtzwiller
O2 Cité Anna - Kingersheim - Illzach
O3 Ruelisheim
O4 Battenheim - Baldersheim
L'ordre d'opération n° 9 en date du 19/1/1945 du lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C. fixe aux unités du régiment des missions suivantes :
Le lieutenant-colonel commandant en second avec son groupe.
3e escadron de T.D.
A la disposition du groupement Salan
4e escadron à la disposition du R.I.C.M.
De plus pendant la préparation d'artillerie cet escadron a pour mission d'effectuer des tirs d'interdiction en accord avec le colonel commandant le 21e R.I.C. sur Battenheim - Baldersheim - Ruelisheim - Sausheim.
Consommation : 500 coups.
En réserve à la disposition du lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C.
Le 2e escadron qui effectuera pendant la préparation d'artillerie des tirs d'interdiction sur Grossacker (ferme) ; 400 coups sur les lisières sud de Wittenheim et Cité Kullmann : 200 coups.
1er escadron
En conséquence les pelotons détachés rejoignent leur unité. Le 2e escadron effectue sa mise en batterie dans la région de l'auberge Buchwald et prépare les tirs indirects prévus.
Une patrouille d'un élément de l'escadron de reconnaissance circule dans Mulhouse dans la nuit du 19 au 20 janvier.
3e escadron, à la disposition du groupement Salan.

20 janvier 1945
Attaque au nord de Mulhouse.
Le 3e escadron et un escadron de Sherman sont aux ordres directs du lieutenant-colonel Larroque, adjoint au général Salan pour la durée de l'opération.
Le peloton Roussel (3 T.D.) appuie le I/6e R.I.C. (Lachercy) avec un peloton de Sherman.
Le peloton Mercier (3 T.D.) appuie le I/23e R.I.C. (Alain) avec un peloton de Sherman.
Le peloton Duquesne est en réserve (3 T.D.).
Après une préparation d'artillerie de 30 minutes, l'infanterie débouche à 7h45. Les pionniers du génie aménagent un passage à gué sur la Doller pour les blindés à 50 m en aval du confluent du canal de décharge et de la Doller.
Le franchissement de la Doller quoique très difficile est réalisé d'une façon parfaite par les blindés.
Le peloton Roussel appuie la progression du I/6e R.I.C. dans Bourtzwiller.
Le peloton Mercier appuie la progression du I/25e R.I.C. dans Pfastatt.
En fin de journée le stationnement du 3e escadron est le suivant :
PC et le peloton (Roussel et Duquesne) : Bourtzwiller
Un peloton (Mercier) : Pfastatt
Deux soldats sont blessés et évacués en cours de journée.

21 janvier 1945
L'ordre d'opération n° 10 du général commandant la 9e D.I.C. prévoit pour la journée du 21 l'attaque de Meyershof et de la cité Anna.
A 8h30 l'ennemie contre-attaque sur Kingersheim avec de l'infanterie appuyée par 8 blindés (trois chars - cinq automoteurs).
Le peloton Duquesne du 3e escadron est mis à la disposition du bataillon Daboval à Illzach pour dégager Kingersheim, où la situation devient critique.
A 9h30 le général commandant la 9e D.I.C. donne par téléphone au lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C. l'ordre de mettre un peloton de T.D. supplémentaire à la disposition du groupement Salan.
(Confirmation par message n° 157/3-8 du 21 janvier 1945).
Le peloton Courtois du 2e escadron se porte Bourtzwiller où il reste en réserve à la disposition du 6e R.I.C.
A midi la situation à Kingersheim est rétablie. Les blindés ennemis se replient vers le nord. Néanmoins quelques éléments ont réussi à occuper les lisières nord et ouest du village.
Le peloton Duquesne reste dans le village avec deux compagnies du 6e R.I.C.
Le capitaine Petit du 6e R.I.C. commande le P.A.
Vers 17h30 des automoteurs venant de la Cité Kullmann se dirige vers la cité au sud-ouest de Kingersheim. Les T.D. ne peuvent tirer en raison de la mauvaise visibilité et de la distance.
Un tué, cinq blessés évacués au cours de la journée.
En fin de journée le stationnement des pelotons engagés est le suivant :
Peloton Roussel à la sortie nord de Bourtzwiller
Peloton Mercier à la sortie nord de Pfastatt
Peloton Duquesne à la sortie nord de Kingersheim
Ligne atteinte en fin de journée : Lutterbach - Richwiller - Ferme Grossacker-Kingersheim-Illzach.

22 janvier 1945
L'ordre d'opérations n° 14 pour la journée du 22 prévoit pour le groupement Salan, des actions pour s'emparer de Meyershof et de la fabrique 237,5 éventuellement de la Cité Anna, et en cas de circonstances favorables, le groupement devra pousser sur O3.
Un ordre téléphonique du général commandant la 9e D.I.C. met un peloton de T.D. à la disposition du 152e R.I. qui doit achever le nettoyage de la zone comprise entre la Doller et le bois de Lutterbach. Le peloton Davion du 2e escadron se met à disposition du 152e R.I. à Lutterbach à 7h45 (4 T.D.).
A huit heures un T.D. de Davion saute sur une mine à Lutterbach. La chenille est rompue. Un groupe de pionniers du régiment va déminer autour de ce T.D. pour en permettre le dépannage.
Le peloton Davion appuie l'attaque du I/152e R.I. sur la sous-station électrique puis participe très efficacement au nettoyage du bois Ouest.
En fin de journée le peloton est remis à la disposition du 2e escadron.
Des éléments d'infanterie allemands appuyés par trois automoteurs tiennent toujours dans la cité sud-ouest de Kingersheim. Gênés par les maisons, les T.D. de Duquesne ne peuvent tirer sur ces blindés.
Le 1er escadron envoie quatre équipes de rocket gun aux ordres de l'aspirant Herzog pour essayer de les détruire, mais avant leur arrivée vers 12 heures, un de ces engins part vers le nord. Il est tiré et incendié par le T.D. du caporal-chef prud'homme (tireur Schang). Peu après un deuxième automoteur est immobilisé par le T.D. de l'adjudant Madec (tireur La Fontaine).
Le troisième automoteur est détruit par un Sherman.
Au cours d'un nettoyage dans les maisons nord du village, le peloton Duquesne fait 19 prisonniers.
Vers 13h30, à la suite d'un ordre téléphonique donné par le général (confirmé par ordre général n° 13 du général commandant la 9e D.I.C.) au colonel commandant le R.C.C.C., l'escadron de reconnaissance reçoit la mission de reconnaître l'axe Kingersheim - Wittenheim (ordre particulier n° 10 en date du 22 janvier 1945 du lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C.
L'escadron de reconnaissance renforcé d'un peloton porté du 5e escadron, se rend à Kingersheim.
Au cours de l'après-midi, le village est pris plusieurs fois violemment à partie par l'artillerie ennemie.
Le capitaine Stremsdoerfer commandant le 1er escadron prend le commandement d'un détachement chargé de mener l'action en direction de Wittenheim, comprenant en plus du 1er escadron, deux sections portées du 8e R.I.C. et le peloton de T.D. de l'adjudant chef Duquesne.
Les deux sections du 6e R.I.C. n'arrivent que vers 17h30 à Kingersheim. Le peloton porté du 2e escadron aux ordres du sous-lieutenant Léger débouche sans les attendre à 17h15 en direction du groupe de maisons de la cote 230,1 en progressant à l'est de la route. Les sections du 6e R.I.C. débouchent à 17h30 et progressent à l'ouest de la route. L'ennemi réagit par mortiers et par armes automatiques. La progression se poursuit jusqu'aux maisons au sud du hameau.
La nuit tombe, les Allemands tiennent fermement. Le capitaine Stremsdoerfer reçoit l'ordre du lieutenant-colonel Larroque de replier ses éléments avancés aux lisières nord de Kingersheim où s'installent les deux sections du 6e R.I.C.
Le 1er escadron rentre à Illzach, le peloton de T.D. est maintenu à Kingersheim.
Au cours de la journée : un aspirant, neuf sous-officiers et hommes de troupe sont blessés et évacués.
Un soldat est tué.
Un caporal-chef et un soldat blessés non évacués.
Une Jeep et un Dodge sont endommagés au cours du bombardement sur Kingersheim.
Situation en fin de journée :
1er escadron : Illzach
Peloton Robert (l'aspirant Robert a remplacé l'adjudant-chef Duquesne blessé et évacué) : Kingersheim
Peloton Roussel (3 T.D.) : nord de Bourtzwiller
Peloton Courtois (3 T.D.) : Bourtzwiller
Peloton Mercier (3 T.D.) : Pfastatt
Constatations au sujet de l'emploi des T.D.
Les T.D. du peloton Duquesne ont été amenés à agir directement au bénéfice de l'infanterie dans les opérations menées pour dégager Kingersheim puis pour assurer le nettoyage et pour couvrir le repli des éléments de reconnaissance engagés au nord du village.
Comme dans les actions antérieures, le tir des T.D. sur les maisons occupées par l'ennemi a été d'un secours primordial pour l'infanterie.

23 janvier 1945
Le peloton Roussel permute avec le peloton Robert au cours de la nuit.
L'ordre d'opérations n° 14 du général commandant la 9e D.I.C. fixe comme objectif au groupement Salan pour la journée du 23 janvier : Cité Anna - Cité Kullmann - Wittenheim.
Les quatre pelotons de T.D. du régiment ont pour mission d'assurer la défense antichar de la base de départ.
Le 1er escadron est remis à la disposition du lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C., il rejoint Mulhouse.
En fin de journée Meyershof est occupé. Les autres objectifs n'ont pu être atteints.
Stationnement en fin de journée :
Peloton Roussel (3 T.D.) : Kingersheim
Peloton Robert (3 T.D.) : Bourtzwiller
Peloton Voisin (3 T.D.) : ferme Grossacker
Peloton Courtois (3 T.D.) : Pfastatt.
Un soldat blessé évacué au cours du bombardement d'Illzach.
Dans la nuit du 23 aux 24, les pelotons subissent sans perte des tirs de harcèlement.

24 janvier 1945
L'ordre d'opération n° 17 du général commandant la 9e D.I.C. prévoit pour la journée du 24 :
Groupement Salan : organisation du terrain conquis.
Un groupement blindé aux ordres du lieutenant colonel Durosoy doit attaquer en partant de Richwiller en direction de Cité Amélie II à 8h15.
A 7h30, l'ennemi déclenche une forte contre-attaque appuyée de blindés en direction de Cité Richwiller et Meyershof. Ces contre-attaques sont repoussées avec de grosses pertes pour les Allemands. (Un Jagdpanther - deux Panther - quatre half-tracks détruits).
En fin de journée les pelotons Courtois et Voisin appuient l'opération de nettoyage de Meyershof sous les ordres du lieutenant colonel Larroque.
Le peloton courtois en batterie enraye l'opération au nord et au sud.
Le peloton Voisin en batterie aux lisières nord du bois à l'est de Meyershof tire sur tous les éléments essayant de se replier vers le nord et l'est et en tue un grand nombre.
Résultats : capture de 50 prisonniers dont le major commandant la 106e brigade blindée (Feldherrnhalle) et de deux half-tracks en état de marche.
Cinq soldats sont blessés et évacués au cours de la journée.
Stationnement en fin de journée :
Peloton Roussel (3 T.D.) : Kingersheim
Peloton Robert (3 T.D.) : Nord de Bourtzwiller
Pelotons Courtois (3 T.D.) : Meyershof
Peloton Voisin (3 T.D.) : Richwiller

25 janvier 1945
L'ordre d'opération n° 21 en date du 24 janvier 1945, du général commandant la 9e D.I.C. prévoit pour la journée, la reprise de l'attaque sur :
O1 Puits Anna - Cité Anna - Cité Fernand.
O2 Puits ouest et est de Wittenheim - Cité Kullmann.
Les quatre pelotons de T.D. ont pour mission d'assurer la défense antichar de la base de départ ; de plus, au cours de la préparation d'artillerie, le peloton Roussel effectue un tir indirect sur la route Wittenheim - Cité Sainte Barbe.
Le peloton Robert, effectue un tir indirect sur la route Cité Anna - Pulversheim.
L'infanterie réussit à occuper Cité Anna - Cité Fernand et les puits est et ouest.
À 16 heures, le 2e escadron relève le 3e escadron moins le peloton Roussel qui reste en place.
Stationnement en fin de journée :
Peloton Roussel (3 T.D.) : Kingersheim
Peloton Davion (4 T.D.) : Cité Anna
Peloton Courtois (3 T.D.) : Meyershof
Peloton Thiry (3 T.D.) : Richwiller.

26 janvier 1945
L'ordre d'opérations n° 24 en date du 25 janvier 1945 du général commandant la 9e D.I.C. donne pour la journée au groupement Salan, la mission de tenir le terrain conquis et en cas de circonstances favorables de pousser sur Cité Kullmann.
Le nettoyage de Cité Anna et des puits est et ouest s'effectue.
Un détachement du 1er escadron commandé par le capitaine Vernan passé la journée en observation en première ligne (région puits est et ouest et repère deux automoteurs ennemis.
À 17h15, un T.D. du peloton Davion (caporal-chef Pascal, chef de char et tireur), mis en batterie aux lisières est des puits est et ouest, tire 3 obus sur le premier et 7 sur le deuxième. Ils flambent tous les deux, ce sont des Jagdpanzer 38t.
Vers 18h15, en revenant de Cité Anna vers Mulhouse, le command-car du lieutenant-colonel Larroque saute sur une mine. Aucune perte en personnel. Le command-car est gravement endommagé.
Le groupe de pionniers régimentaire procède au déminage autour du véhicule pour permettre à l'équipe de dépannage de le prendre en remorque.
Stationnement en fin de journée :
Peloton Roussel (3 T.D.) : Kingersheim
Peloton Davion (4 T.D.) : Cité Anna
Peloton Courtois (3 T.D.) : Meyershof
Peloton Thiry (3 T.D.) : Richwiller.

27 janvier 1945
L'ordre d'opérations du général commandant la 9e D.I.C. en date du 26 janvier fixe au groupement Salan pour la journée du 27 janvier la mission d'atteindre Cité Kullmann et en cas de circonstances favorables Wittenheim.
Le I/6e R.I.C. attaque à 7h35 d'ouest en est pendant que le III/6e R.I.C. attaque en venant de Kingersheim.
Le peloton Davion en batterie au nord de la Cité Anna couvre l'opération face au nord. L'ennemi puissamment installé dans la filature à l'ouest de la Cité Kullmann s'oppose farouchement à la progression du I/6e R.I.C. puis du III/6e R.I.C.
Dans l'après-midi vers 15h45 le peloton Roussel qui appuie l'action du III/6e R.I.C. par un tir très efficace sur les centres de résistance de la filature, ouvre la voie à l'infanterie qui peut reprendre sa progression.
En fin de journée le peloton Davion va prendre position à la côte 230,9 au nord-ouest de la Cité Kullmann. Un de ses T.D. saute sur une mine 150 m avant d'arriver au carrefour 230,9. Les pionniers du régiment se rendent sur les lieux et dans la nuit assurent le déminage pour permettre au char d'être dépanné. Ils enlèvent environ 50 mines. Les dépanneurs du régiment assurent le dépannage en un temps record.
Stationnement en fin de journée :
Peloton Davion (4 T.D.) : côte 230,9 Cité Kullmann (le T.D. endommagé est réparé au cours de la nuit).
Peloton Roussel (3 T.D.) : Kingersheim
Peloton Courtois (3 T.D.) : Meyershof
Peloton Thiry (3 T.D.) : Richwiller.
Constatation au sujet de l'emploi des T.D.
Une fois encore c'est l'heureuse intervention d'un T.D. du peloton Roussel tirant à vue directe et à bout portant sur une résistance ennemie bien repérée, qui a permis à l'infanterie bloquée de reprendre la progression et d'emporter la décision.

28 janvier 1945
L'ordre d'opérations n° 27 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 27 janvier prévoit pour la journée du 28, l'installation sur la position conquise et le nettoyage des abords boisés de la Cité Fernand et des puits Anna.
Les T.D. n'ont pas à intervenir.
Stationnement en fin de journée :
Peloton Roussel (3 T.D.) : Kingersheim
Peloton Davion (4 T.D.) : Kingersheim
Peloton Thiry (3 T.D.) : Cité Anna
Peloton Courtois (3 T.D.) : Meyershof

29 janvier 1945
L'ordre d'opération n° 28 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 28 janvier décide que l'attaque de Wittenheim aura lieu le 30 janvier.
La préparation de l'attaque se fait dans la journée du 29 janvier.
Deux équipes d'observateurs de l'escadron de reconnaissance aux ordres du lieutenant Rambaud sont mises à la disposition du capitaine commandant le 2e escadron pour observer en direction de Wittenheim et déceler si possible le dispositif de l'ennemi.
Les capitaines Deysson, de Cambourg et les chefs de peloton intéressés (Lieutenant Roussel, sous-lieutenant Davion, adjudant-chef Thiry) préparent par des reconnaissances leur intervention dans l'action contre Wittenheim. Les liaisons sont prises avec les commandants d'unité du bataillon Communal (III/6e R.I.C.)
Un T.D. du peloton Thiry en batterie à proximité du château d'eau de la mine de potasse (est Cité Anna) effectue vers 12 heures un tir de destruction de 23 obus sur l'observatoire du clocher de Wittenheim. Le clocher est à demi détruit par 19 coups au but.
Stationnement en fin de journée :
Peloton Courtois (3 T.D.) : Meyershof
Peloton Thiry (3 T.D.) : Cité Anna
Peloton Roussel (3 T.D.) : Cité Kullmann
Peloton Davion (4 T.D.) : Kingersheim

30 janvier 1945
Attaque de Wittenheim.
Les pelotons Roussel (3 T.D.) et Davion (4 T.D.) appuient le mouvement du III/6e R.I.C. (bataillon Communal) dont la mission est de s'emparer de Wittenheim. De plus un groupe de Jeep de l'escadron de reconnaissance commandé par le sergent chef Bridot renforce avec ses équipes de rocket-gun le groupe Franc du 6e R.I.C..
L'attaque débouche à 7h30, après une demi-heure de préparation d'artillerie sur les lisières nord de Wittenheim. Pendant cette préparation, le peloton Roussel tire 30 obus H.E. sur les lisières sud du village et le peloton Thiry en batterie à Cité Anna tire 30 obus sur les lisières nord ouest.
L'infanterie prend pied facilement aux lisières sud et sud-est, mais au centre du village la résistance ennemie est très dure, et à 14 heures le nettoyage n'a pu encore être réalisé. Un automoteur signalé dans la partie nord-ouest du village est reconnu par le capitaine de Cambourg et le lieutenant Roussel. Ils ne peuvent l'approcher à moins de 100 m. Une équipe le tire au rocket-gun mais le manque, elle est prise aussitôt à partie par un 75 PAK.
D'accord avec le lieutenant-colonel Larroque et le chef de bataillon Communal, le capitaine Deysson donne l'ordre suivant :
le peloton Roussel appuiera la compagnie Bourriquen pour le nettoyage de la partie sud-est et centre du village.
le peloton Davion se fractionnera en deux groupes.
un groupe avec le sous-lieutenant Davion s'installera en défense antichar face à l'est.
Un groupe avec le capitaine de Cambourg en passant par les lisières nord-ouest du village appuiera la progression de la compagnie Hine vers le nord.
Le nettoyage des parties sud-est, sud-ouest et centre s'effectue progressivement. Le char Pascal du peloton Davion fait sauter plusieurs Schuemines sans dommage pour son train de roulement.
Par 3 obus dans la cave de l'école et du cercle, il amène la reddition des derniers défenseurs.
Pour permettre l'exploitation éventuelle en direction de Cité Sainte Barbe, le peloton Courtois a été alerté à Meyershof à 10h15 et se trouve en réserve à Cité Kullmann depuis midi.
Stationnement en fin de journée :
Peloton Davion (4 T.D.) : lisières est, Nord et Ouest de Wittenheim
Peloton Roussel (3 T.D.) : centre de Wittenheim
Pelotons Courtois (3 T.D.) : Cité Kullmann
Peloton Thiry (3 T.D.) : Cité Anna
2 soldats tués (enterrés à Mulhouse)
2 blessés évacués donc un sous-officier
1 blessé non évacué
Au cours de la journée.
Un radiateur de T.D. crevé par éclat d'obus, et un canon rendu inutilisable par l'éclatement d'un obus 1 mètre devant lui.
Considérations sur l'emploi des T.D.
Dans les opérations de nettoyage, la liaison T.D. - infanterie doit être très intime pour que l'action des T.D. conserve toute son efficacité.
Dans le nettoyage de Wittenheim, ce n'est que dans l'après-midi que cette liaison a pu être établie, et ce n'est qu'ensuite que les T.D. ont pu par leur tir faciliter considérablement la tâche de l'infanterie.
Les Schuemines ne produisent aucun dégât au train de roulement des T.D.

31 janvier 1945
L'ordre d'opérations n° 31 du général commandant la 9e D.I.C. prévoit pour la journée du 31 janvier l'achèvement du nettoyage de Wittenheim.
Après une préparation d'artillerie d'une demi-heure, le nettoyage de Wittenheim a lieu facilement, la plus grande partie des Allemands ayant décroché au cours de la nuit.
Le peloton de pionniers du régiment, sur demande du lieutenant-colonel Laroque va effectuer un déminage d'itinéraire et enlève 30 Schuemines et 6 Tellermines.
À 11h30, un T.D. du peloton Courtois en batterie aux lisières nord-est de Cité Kullmann effectue un tir de destruction sur le clocher de Ruelisheim (15 obus au but sur 24 tirés).
L'ennemi réagit par 2 fusants et 2 percutants.
Au cours de l'après-midi, le 4e escadron relève le 2e escadron. Le peloton Thiry reste à la disposition du 4e escadron.
Stationnement en fin de journée :
Peloton Roblot (2 T.D.) : Cité Kullmann
Peloton Binet (3 T.D.) : Wittenheim
Peloton de La Rivière (3 T.D.) : Kingersheim
Peloton Thiry (3 T.D.) : Cité Anna.
1 soldat blessé évacué et un sergent chef blessé non évacué au cours de la journée.

1er février 1945
Dans la nuit du 31 janvier au 1 février le II/21e R.I.C. relève le III/6e R.I.C. à Cité Kullmann et à Wittenheim.
L'ordre d'opérations n° 34 du général commandant la 9e D.I.C.en date du 31 janvier prévoit pour la journée du 1er février :
L'appui par des éléments de la division de la progression du C.C.3 sur l'axe Cité Fernand - Schœnensteinbach.
Une action sur Cité Sainte Barbe d'ouest en est dès la prise de Pulversheim, qui doit être menée par le I/21e R.I.C., en partant de Schœnensteinbach (bataillon de La Bollardière).
À 17 heures, le peloton Blanchet du 2e escadron est mis à la disposition du 23e R.I.C. à Meyershof (exécution de l'ordre particulier n° 387/CR du 1er février 1945 du lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C.).
Stationnement en fin de journée :
Peloton Binet (2 T.D.) : Wittenheim
Peloton Roblot (2 T.D.) : Cité Kullmann
Peloton de La Rivière (3 T.D.) : Kingersheim
Peloton Thiry (3 T.D.) : Cite Anna
Peloton Blanchet (3 T.D.) : Meyershof.
Un sergent chef blessé au cours de la journée meurt des suites de ses blessures. Il est enterré à Mulhouse.

2 février 1945
Le chef de bataillon Mareuge rentre de permission et reprend ses fonctions.
Attaque de la cité sainte Barbe.
L'ordre d'opération n° 35 en date du 1er février 1945, du général commandant la 9e D.I.C. prévoit pour la journée du 2 février l'attaque de la Cité Sainte Barbe qui doit être déclenchée à 7 heures par le 21e R.I.C.
Le peloton Thiry émis à la disposition du bataillon de La Bollardière (I/21e) chargé de l'action principale d'ouest en est à partir du bois de Jungholz.
Les pelotons Binet et Roblot sont initialement à la disposition du bataillon Whithouse (II/21e) chargé de mener une action secondaire en partant de Wittenheim.
Ces pelotons se portent ensuite à Cité Sainte Barbe dès que les routes de Wittenheim - Sainte Barbe sont déminées. Le peloton de La Rivière vient alors se porter à Wittenheim pour assurer la défense antichar face à l'est.
Les pelotons Thiry, Binet et Roblot prennent part au nettoyage du village, prenant successivement à partie les différents nids de résistance s'opposant à la progression de l'infanterie.
A 14h30 l'infanterie signale un automoteur embossé dans le pâté de maisons au nord-ouest de 225,4.
Le lieutenant Ricour, après avoir reconnu un emplacement y amène un T.D. du peloton Thiry (chef de char : sergent Roland de Ravel).
Pendant la mise en direction, le lieutenant Ricour est tué, la poitrine broyée par un coût direct de 75 PAK. L'adjudant chef Thiry est blessé. Par un coup dans le démultiplicateur, le T.D. immobilise l'automoteur, mais ne le détruit pas. Replié après son tir à l'abri d'une maison le T.D. ne peut plus s'en aller sans risquer de s'exposer aux coups directs de l'automoteur.
Le capitaine commandant le 4e escadron désigne un T.D. pour détruire l'automoteur. En se mettant en batterie le T.D. de l'aspirant Seguier est touché deux fois par le tir de l'automoteur, il y a à bord un début d'incendie.
Les obus explosent à l'intérieur. L'équipage abandonne le véhicule, seul le soldat Thirriat est blessé. En se retirant l'équipage est pris à partie par l'infanterie allemande qui tient encore les maisons avoisinantes.
À 15 heures les pelotons Thiry et Binet préparent la progression de l'infanterie vers les puits Théodore et Eugène par un tir violent de cinq minutes ouvert à 200 m contre les bâtiments de ces usines.
Stationnement fin de journée :
Peloton Thiry (3 T.D.) : Kingersheim
Peloton Binet (1 T.D.) : Cité Sainte Barbe.
Peloton Roblot (2 T.D.) : Cite Sainte barbe
Peloton de La Rivière (3 T.D.) : Wittenheim
Peloton Blanchet (3 T.D.) : Cité Anna.
2 tués, un officier et un sous-officier (enterrés à Mulhouse).
Deux blessés évacués et un blessé non évacué.
Constatations faites au sujet de l'emploi des T.D.
Les opérations de la journée pour les T.D. prêtent à deux critiques :
liaison infanterie - T.D. insuffisamment poussée et renseignements donnés non confirmés.
Absence d'action de masse relative aux T.D., chacun des appareils à mené bravement son combat singulier sans coordination entre eux. Ce fait est dû en partie au manque de matériel (certains pelotons étaient réduits à deux , voire un T.D.). Or certains événements du combat sont du ressort d'un chef de peloton à qui il faut pour manœuvrer un minimum de trois T.D., le premier se trouvant accroché, le second le protège, et les autres ou l'autre manœuvrent.

3 février 1945
L'ordre d'opérations n° 36 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 2 février prévoit pour la journée du 3 février :
une action sur l'axe cité sainte Barbe - cité sainte Thérèse - Ensisheim menée par le C.C.1 et le II/6e R.I.C.
une action sur Pulversheim
axe Schœnensteinbach - Pulversheim par un bataillon du 23e R.I.C. ;
axe Cité Sainte Barbe - Cité de Pulversheim par un bataillon du 21e R.I.C.
Le peloton de La Rivière (3 T.D.) du 4e escadron est mis à la disposition du II/21e R.I.C. (bataillon Whithouse), qui doit effectuer cette dernière opération renforcé par un peloton de Sherman.
Mission des T.D. : protection antichar des Sherman.
Le peloton Binet (1 T.D.) est placé au nord du puits Eugène en défense antichar de la base de départ.
Le peloton Roblot (2 T.D.) reste aux lisières est de Cité Sainte Barbe en défense antichar face à l'Est.
Le peloton de la rivière n'a pas à intervenir au cours de la progression du II/21e R.I.C. jusqu'à la Cité Pulversheim.
Dans l'après-midi Ruelisheim, abandonné par les Allemands est occupé par une compagnie du 21e R.I.C. et le peloton Roblot.
Dans la matinée, le peloton Thiry rejoint le cantonnement de son escadron à Mulhouse. Le peloton Blanchet fait mouvement à 11 heures de Cité Anna à Kingersheim.
Stationnement en fin de journée :
Peloton de La Rivière (3 T.D.) : Cité Pulversheim
Peloton Roblot (2 T.D.) : Ruelisheim
Peloton Binet (2 T.D.) : Cité Sainte Barbe
Peloton Blanchet (3 T.D.) : Kingersheim.
Un soldat blessé le 2 février, meurt le 3 des suites de ses blessures, il est enterré à Mulhouse.

4 février 1945
Les ordres d'opérations en date du 3 février 1945, n° 38 du général commandant la 9e D.I.C. et n° 26 du général commandant l'I.D./9 prévoient pour la journée du 4 février :
l'achèvement du nettoyage de Cité Sainte Thérèse, du puits Sainte Thérèse II, de la station et de la briqueterie d'Ensisheim et la reconnaissance de l'occupation d'Ensisheim à effectuer par le groupement du colonel Gruss, comprenant le C.C.1 et le II/21e R.I.C.
le franchissement de la Thur, pour permettre le franchissement de cette rivière par le 21e R.I.C. aux ordres du colonel Burgund et l'établissement d'un pont lourd.
C'est le bataillon Whithouse (II/21e R.I.C.) qui est désigné pour effectuer le franchissement de la Thur.
Le peloton de La Rivière en position d'attente à Cité Pulversheim se met en batterie sur la route d'Ensisheim et effectue un tir de destruction sur deux observatoires ennemis au nord-est de Pulversheim. Il rentre à Cité Pulversheim après destruction des objectifs.
Le capitaine commandant le 4e escadron effectue une reconnaissance en vue du passage sur le pont de bateaux pneumatiques du peloton de T.D. destiné à l'accompagnement de l'infanterie pour l'attaque de Cité Ungersheim.
Finalement cette opération ne pourra être déclenchée qu'à la nuit et les T.D. n'y participent pas.
Dans la matinée le peloton Blanchet, remis à la disposition de son escadron, regagne Mulhouse.
Stationnement en fin de journée :
Peloton de La Rivière (3 T.D.) : Cité Pulversheim
Peloton Roblot (2 T.D.) : Ruelisheim
Peloton Binet (2 T.D.) : Cité Sainte Barbe

5 février 1945
L'ordre d'opérations n° 39 en date du 4 février 1945 du général commandant la 9e D.I.C. prévoit pour la journée du 5 février, l'attaque d'Ensisheim qui sera menée par le III/21e R.I.C. (bataillon Sizaire), partant de la Cité Ungersheim et des bois de Ruelisheim.
Le peloton de La Rivière se porte à Cité Ungersheim, où il effectue un tir de destruction sur le château d'eau et le clocher de l'église d'Ensisheim puis dans l'après-midi en batterie aux lisières nord-est de Réguisheim ouvre le feu sur des groupes d'allemands circulant aux lisières de Réguisheim.
Le franchissement de l'Ill et l'attaque d'Ensisheim par le III/23e R.I.C. ont lieu dans la nuit du 5 au 6 février. Les T.D. n'y prennent pas part.
Le lieutenant Binet, chef du premier peloton de 4e escadron effectue une reconnaissance pour déterminer les emplacements de batteries permettant d'appuyer l'attaque d'Ensisheim par des feux sur les lisières sud du village. Au cours de cette reconnaissance dans la région de la ferme Saint-Georges son automitrailleuse est atteinte par un obus.
Stationnement en fin de journée :
Peloton Binet (2 T.D.) : Cite Sainte Barbe
Peloton Roblot (2 T.D.) : Ruelisheim
Peloton de La Rivière (3 T.D.) : Cité Sainte Barbe
Un blessé évacué et deux blessés non évacués au cours de la journée.

6 février 1945
L'ordre d'opérations n° 39 en date du 4 février du général commandant la 9e D.I.C. prévoyait après la prise d'Ensisheim la constitution d'un groupement aux ordres du général Salan, commandant l'I.D./9, comprenant :
Le 21e R.I.C.
Le C.C.1
Le R.I.C.M.
et qui aurait pour mission de déborder la Hardt par le nord et d'atteindre le Rhin ; ce groupement est constitué.
Le 3e escadron du régiment qui était à la disposition du R.I.C.M. dans la région de Mulhouse reste à la disposition de ce régiment pour l'accomplissement de cette nouvelle mission est fait mouvement de la région de Zimmersheim à Cité Kullmann.
Le 4e escadron est remis à la disposition du régiment et reste en stationnement à Cité Sainte Barbe.
Stationnement en fin de journée :
PC de l'escadron : Cité Sainte Thérèse
3 pelotons de 2 T.D. : Cité Kullmann
Un blessé évacué au cours de la journée.

7 février 1945
Les éléments de reconnaissance du R.I.C.M. débouchent d'Ensisheim le matin mais sont arrêtés au canal du Rhône au Rhin dont tous les ponts ont sauté. Une opération est montée pour s'emparer de Munchouse avec les escadrons portés du R.I.C.M.
Cette opération commence à 19 heures.
Le 3e escadron est arrivé à Ensisheim vers 16h30. Il doit aller à Munchouse, dès que le pont sur le canal sera rétabli.
Stationnement en fin de journée :
3e escadron : partie est d'Ensisheim.

8 février 1945
Munchouse est occupé le matin de bonne heure par le R.I.C.M. Un Trade-way est lancé sur le canal.
L'escadron Aubinière du R.I.C.M. franchit le canal avec mission de progresser sur l'axe Munchouse - Bantzenheim - Chalampé.
Le peloton Robert du 3e escadron est mis à la disposition de cet escadron.
La progression est arrêtée aux lisières est de la forêt de la Hardt par des tirs d'armes automatiques placées derrière le canal de la Hardt et aux lisières ouest de Bantzenheim.
Le peloton Robert en batterie aux lisières est de la Hardt effectue un tir sur le clocher de Bantzenheim et sur des armes automatiques repérées permettant ainsi à une section d'infanterie bloquée en terrain découvert de se replier à la lisière est de la forêt.
Stationnement en fin de journée :
3e escadron (PC et 2 pelotons (4 T.D.) : Ensisheim
1 peloton (Robert 2 T.D.) : lisières est de la Hardt
Un blessé évacué au cours de la journée.

9 février 1945
L'ordre d'opérations n° 29 du général commandant l'I.D./9 en date du 8 février 1945, met le 3e escadron à la disposition du 21e R.I.C. qui a pour mission d'établir une tête de pont sur le canal à 500 m à l'ouest de la maison forestière d'Ottmarsheim, puis de s'emparer de Ottmarsheim et de Bantzenheim.
Le capitaine commandant le 3e escadron effectue au cours de la nuit les reconnaissances pour l'engagement de son escadron.
Dans la matinée du 9 février, l'ennemi se replie vers Chalampé et les T.D. en position d'attente dans la région de la maison forestière de Grünhutte n'ont pas à intervenir.
En fin de journée l'escadron remis à la disposition du régiment est regroupé à Ensisheim.

10 février 1945
Le drapeau, le chef de corps, le peloton de commandement et deux peloton de T.D. du 2e escadron participent avec des éléments de la 9e D.I.C. de la 4e D.M.M., de la 2e D.I.M. et de la 1ère D.B. à la prise d'armes organisée pour la visite du général De Gaulle.
L'adjudant chef Thiry du 2e escadron est décoré de la Médaille Militaire et de la Croix de Guerre devant le front des troupes par le général de Gaulle.

12 février 1945
En exécution de l'ordre particulier n° 17 en date du 11 février, du lieutenant-colonel commandant le régiment :
Le 3e escadron fait mouvement de Ensisheim à Brunstatt,
Le 4e escadron fait mouvement de Cité Sainte Barbe à Mulhouse (rue de la Tour du Diable),
Dans la matinée du 12 février.
En fin de journée le stationnement est le suivant :
PC du régiment : Mulhouse (rue du jardin zoologique)
Escadron de reconnaissance : Mulhouse (rue du jardin zoologique)
3e escadron de T.D. : Brunstatt
4e escadron de T.D. : Mulhouse, rue de la Tour du Diable.
2e escadron de T.D. : sud du canal du Rhône au Rhin, dans le secteur des ponts d'Altkirch et du Tivoli.

15 février 1945
Le 3e escadron perçoit un T.D. venant de la 664/2 C.R.E.B.

16 février 1945
Le 4e escadron perçoit un T.D. venant de la 664/2 C.R.E.B.

17 février 1945
Par ordre de mouvement n° 730/4-S, en date du 16 février, du général commandant la 9e D.I.C., il est prévu que le régiment doit se rendre le 18 février dans la région de Strasbourg.
En application de l'ordre préparatoire n° 18, en date du 15 février du lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C., les détachements précurseurs des 1er - 2e - 3e 4e escadrons et E.H.R. font mouvement dans la journée pour aller reconnaître les cantonnements du régiment aux environs de Strasbourg.
Par décision du général commandant la 1ère armée française, une école de cadre qui doit ouvrir le 22 février est créé à Rouffach. Le lieutenant-colonel Larroque est désigné comme commandant en second de cette école.
Le lieutenant Rambaud, un aspirant, deux adjudants, un sergent chef et trois sergents sont désignés comme instructeurs.
Le sous-lieutenant Vizioz, 1 aspirant, un adjudant, cinq sergents chef, quatre sergents et huit hommes de troupes sont désignés comme élèves.
Le 2e escadron de T.D. est désigné comme troupe de manœuvre ; il reste à Mulhouse jusqu'à ce que soit décidé son lieu de stationnement dans la région de Rouffach.

18 février 1945
Conformément aux prescriptions de l'ordre de mouvement n° 595/Op en date du 17 février 1945, du lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C., le régiment moins le 2e escadron fait mouvement de la région de Mulhouse à la région de Strasbourg.
En fin de journée le stationnement est le suivant :
PC du régiment : Goxwiller
escadron de reconnaissance : Walff
3e escadron de T.D. : Walff
4e escadron de T.D. : Walff.

19 février 1945
Au terme de l'ordre d'opérations n° 48 en date du 19 février du général commandant la 9e D.I.C. le régiment doit stationner à Lingolsheim.
Les détachements précurseurs se rendent à Lingolsheim dans l'après-midi pour y reconnaître les nouveaux cantonnements.
Le peloton d'échelon fait mouvement de Bourgheim sur Lingolsheim.

20 février 1945
Le peloton de commandement, et l'E.M. du régiment font mouvement de Goxwiller à Lingolsheim.

21 février 1945
Les 1er - 2e - 3e - 4e escadrons, la base et le relais font mouvement de Walff et Bourgheim à Lingolsheim.

24 février 1945
Le 2e escadron fait mouvement de Mulhouse à Wettolsheim à 13 km de Rouffach.

26 février 1945
12 officiers F.F.I. en stage d'instruction visitent le régiment.
Dans la matinée, le chef de bataillon Mareuge leur expose la composition et l'organisation du régiment, ensuite le capitaine Strensdoerfer leur présente l'escadron de reconnaissance.

2 mars 1945
A 10h30, le général Morlière qui doit quitter le commandement de la 9e D.I.C. réunit au PC du régiment les officiers supérieurs et les capitaines commandants d'escadrons pour leur faire ses adieux et les remercier de l'appui toujours décisif apporté par le régiment à la 9e D.I.C.
Les honneurs sont rendus à l'arrivée et au départ du général par un peloton du 1er escadron.

6 mars 1945
Le lieutenant Vachette venant du C.E.C.I.A.B. est affecté au 2e escadron.

11 mars 1945
Le 3e escadron effectue un exercice de combat en liaison avec le II/23e R.I.C. dans la région d'Hindisheim.

14 mars 1945
Le lieutenant Thabuis Pierre venant du C.I.D. de la 9e D.I.C. est affecté au 3e escadron.
Un soldat du C.I.D. est affecté au régiment.

15 mars 1945
Le général Valluy, prenant le commandement de la 9e D.I.C. arrive au régiment à 9h30. Les honneurs sont rendus par le 1er escadron avec le drapeau.
Après avoir réuni les officiers, le général assiste à 11 heures à un exercice d'attaque de village par un bataillon du I/21e R.I.C. appuyé par le 4e escadron de T.D.
Le général quitte le terrain à 12h10.

17 mars 1945
8h30, une messe est dite à l'église de Lingolsheim à la mémoire des morts du régiment pendant la campagne d'Alsace.
Le colonel et un escadron à pied avec le drapeau rendent les honneurs au général de Lattre de Tassigny à l'occasion de sa visite à Strasbourg où il préside à 16h30 au foyer du soldat place Kléber, la cérémonie de clôture de la semaine de la 1ère armée française.
Un détachement de 1 Jeep, 1 A.M., 1 T.D. aux ordres du capitaine Courtiade officier des transmissions se rend à la Meinau pour y effectuer devant des officiers étrangers une démonstration de fonctionnement des transmissions.

19 mars 1945
22 soldats et un sergent Major venant du C.I.D. de la 9e D.I.C. sont affectés au régiment.

20 mars 1945
1 soldat venant du C.I.D. de la 9e D.I.C. est affecté au régiment.

23 mars 1945
Enterrement du caporal-chef Simonet au cimetière de Strasbourg (tué par suite d'une fausse manœuvre en pilotant un T.D., le 21 mars 1945).

24 mars 1945
En raison du départ pour Paris de l'emblème du R.M.I.C. de l'A.O.F. une prise d'armes a lieu à 17 heures à Lingolsheim pour lui rendre les honneurs.
Accidentellement le sergent Rocquet est blessé mortellement d'une balle de carabine dans le ventre. Il meurt au cours de son transport à l'hôpital civil de Strasbourg.

25 mars 1945
A 14 heures, le drapeau et sa garde commandée par le sous-lieutenant Requier, partent pour Paris en Dodge.

26 mars 1945
Par ordre d'opérations du général commandant la 9e D.I.C., en date du 25 mars à 1945, l'escadron de reconnaissance relève le ……………….. dans le sous secteur de Plobsheim.

27 mars 1945
Accrochage de patrouilles dans le sous-quartier du 1er escadron.

29 mars 1945
44 sous-officiers et hommes de troupe venant du C.I.D./9 sont affectés au régiment.
1 adjudant venant du C.E.O.T.A.B. est affecté au régiment.

30 mars 1945
Un caporal venant du C.I.D./9 est affecté au régiment.

31 mars 1945
Par ordre particulier n° 60 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 31 mars 1945, 1 groupement temporaire est constitué sous les ordres du colonel Burgund, commandant l'I.D./9. Ce groupement temporaire comprend en particulier un détachement blindé sous les ordres lieutenant-colonel Larroque, est constitué par :
un escadron de reconnaissance du R.I.C.M.
un escadron de reconnaissance du R.C.C.C.
le 4e escadron de T.D. du R.C.C.C.
La mission de ce groupement Burgund est de franchir le Rhin dans la région de Leimersheim est de s'emparer de Karlsruhe.
Stationnement du détachement Larroque en fin de journée : Hatzenbuhl.

2 avril 1945
4e escadron est mis à la disposition du 21e R.I.C. pour le franchissement du Rhin à Leimersheim (ordre d'opération n° 2 de l'I.D./9 en date du 1er avril).
Le peloton Binet appuyant le franchissement du Rhin effectué par le I/21e R.I.C. ouvre le feu sur les casemates ennemies et en détruit deux.
Un détachement blindé commandé par le capitaine Villain et comprenant :
Un peloton de chars légers du R.I.C.M.
Le peloton Rambaud du R.C.C.C.
Un groupe de pionniers du R.C.C.C. passe par le pont de Mannheim sur la rive droite du Rhin vers 10h30. Ce détachement a une action décisive pour la prise de Hochstetten.
A 20h30 il occupe Linkenheim.
Le détachement Larroque est regroupé en fin de journée à Liedolheim.
Pertes : 4e escadron 1 blessé évacué.

3 avril 1945
Le 2e escadron ce mouvement de Wettolsheim (environs) à Lingolsheim (près de Strasbourg).
Le 3e escadron fait mouvement de Lingolsheim à Hatzenbuhl, où par ordre particulier n° 67 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 3 avril 1945 il est mis à la disposition du R.I.C.M.
Groupement Larroque
Par ordre d'opérations n° 4 de l'I.D./9 en date du 3 avril 1945, le groupement Larroque doit déboucher d'Eggelstein sur la route Teutsch - Muhlburg avec mission de reconnaître cet axe, la route directe de Karlsruhe, et la route Teutsch - Knielingen.
Le peloton Roblot du 4e escadron appuie d'abord le 21e R.I.C. pour la prise d'Eggelsheim, depuis escadron de reconnaissance du R.C.C.C. sur Karlsruhe.
En fin de journée la cité ouvrière située sur la route Eggelsheim - Karlsruhe est atteinte.
Stationnement du groupement Larroque en fin de journée : Eggelsheim
Pertes : deux blessés évacués.

4 avril 1945
Le PC du régiment, le 2e escadron et l'E.H.R. font mouvement de Lingolsheim sur Hatzenbuhl.
3e escadron à la disposition du R.I.C.M.
Le peloton Dumeige appuie le III/23e R.I.C. pour la prise de Wolfortsweier.
Le peloton Roussel appuie l'escadron Aubinière pour la prise de Morsch puis le 21e R.I.C. pour la prise de Neuburgweier.
Détachement Larroque.
Le 1er escadron débouche de la cité ouvrière appuyé par un groupe de T.D. commandé par le lieutenant Roblot et entre dans la ville jusqu'au sud de la gare.
Un deuxième groupe de T.D. commandé par l'aspirant Seguier appuie le 21e R.I.C. qui a pour objectif la partie ouest de Karlsruhe.
Dans l'après-midi le peloton Roblot regroupé appuie la progression de l'infanterie sur Durlach.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment, 2e escadron, E.H.R. : Hatzenbuhl
3e escadron, un peloton : Rupfur
Un peloton : Forchheim
Un peloton : Knielingen
1er escadron : Karlsruhe
4e escadron : Karlsruhe.
Pertes : un blessé évacué

5 avril 1945
Le PC du régiment, le 2e escadron et l'E.H.R. font mouvement durant la nuit du 4 au 5 de Hatzenbuhl à Knielingen en passant par le fonds de Ludwigshaffen, Mannheim, suivant l'ordre d'opérations sans numéro du général commandant la 9e D.I.C. en date du 4 avril 1945. La mission de la 9e D.I.C. est de poursuivre la progression depuis Karlsruhe d'une part sur Rastatt, d'autre part sur Kuppenheim.
En exécution de cet ordre :
Le groupement Larroque est dissous.
Le 3e escadron est mis à la disposition du R.I.C.M. et réparti entre les escadrons du R.I.C.M. à raison de 1 peloton par escadron de reconnaissance.
Le reste du régiment est placé en réserve.
Le peloton Roussel du 3e escadron appuyant l'escadron Aubinière du R.I.C.M. participe au nettoyage de Morsch, mais ne peut en déboucher.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Knielingen
Escadron de reconnaissance : Knielingen
2e escadron : Knielingen
3e escadron moins deux pelotons : Knielingen
Peloton Roussel du 3e escadron : Morsch
Peloton Dumeige du 3e escadron : Ettlingen
4e escadron : Ruppur
Pertes : un tué enterré à Strasbourg.
Le lieutenant-colonel Charles, retour de Paris (cérémonie de la remise des drapeaux) reprend le commandement du régiment. Au cours de la remise des drapeaux, l'emblème du R.M.I.C de l'A.O.F. a été de nouveau confié par le général de Gaulle à la garde du R.C.C.C.

6 avril 1945
Par ordre d'opération n° 69 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 5 avril 1945, la 9e D.I.C. doit porter son effort principal sur l'axe Morsch - Rastatt de façon à déborder la Hartwald par l'ouest.
En exécution de cet ordre :
Le peloton Vachette du 2e escadron et le 3e escadron sont mis à la disposition du 21e R.I.C. qui doit déboucher à Morsch.
Le reste du régiment est en réserve.
Le peloton Vachette du 2e escadron appuie le débouché du II/21e R.I.C. des lisières sud de Morsch et réduit quatre blockhaus ennemis.
Le peloton Poupaert du 3e escadron appuie le débouché du I/21e R.I.C. pour la prise de Neuburgweier mais est arrêté au cours de l'action par un fossé antichar infranchissable.
En fin de journée le stationnement du régiment est le suivant :
PC du régiment : Knielingen
2e escadron de T.D. moins le peloton Vachette : Knielingen
Escadron de reconnaissance : Knielingen
3e escadron de T.D. moins 2 pelotons : Forcheim
4e escadron de T.D. : Knielingen
Peloton Vachette du 3e escadron : Forcheim
Peloton Roussel du 3e escadron : Morsch
Peloton Dumeige du 3e escadron : Wolfarsweier
Pertes : un tué enterré à Strasbourg et un blessé évacué.

7 avril 1945
Suivant l'ordre d'opérations n° 71 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 6 avril 1945, la 9e D.I.C. doit prendre pied sur les plateaux entre Durlach et Ettlingen et tourner les défenses de la plaine en progressant sur l'axe général Bubenbach - Herrenwald.
En exécution de cet ordre :
Le 4e escadron et le peloton Vachette du 2e escadron sont mis à la disposition du 23e R.I.C. qui doit prendre pied sur le plateau entre Durlach et Wolfartsweier.
Le reste du régiment en réserve de division.
Dans les actions de cette journée, les T.D. ne peuvent appuyer l'infanterie en raison du terrain défavorable à leur progression.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Knielingen
1er escadron : Knielingen
2e escadron : Grunwettersbach
3e escadron : Knielingen
4e escadron moins un peloton : Durlach
Peloton Duret du 4e escadron : Hohenwettersbach
Pertes : trois blessés dont un sous-officier, tous évacués.

8 avril 1945
Suivant l'ordre d'opérations n° 72 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 7 avril 1945, la mission de la division est la même que le jour précédent.
En exécution de cet ordre :
Le 2e escadron moins le peloton Vachette et le 4e escadron sont mis à la disposition du 23e R.I.C. qui doit pousser sur Reinchenbach, Spielberg et Pfafenrot.
Le 3e escadron et le peloton Vachette sont mis à disposition du groupement d'exploitation du R.I.C.M..
Le reste du régiment est en réserve.
Le 3e escadron appuie le I/23e R.I.C. pour l'occupation de Bubenbach.
Le 4e escadron appuie le II/23e R.I.C. sur l'axe Etzenrot - Spielberg.
Stationnement en fin de journée :
2e escadron moins le peloton Vachette : Bubenbach
4e escadron un peloton : Hohenwettersbach
un peloton : Reichenbach
un peloton : Spielberg
Reste du régiment : Knielingen.


9 avril 1945
En exécution de l'ordre d'opérations n° 75 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 8 avril,
Le 2e escadron au moins un peloton
Le 4e escadron
Le peloton de reconnaissance Herzog sont mis à la disposition du RCT/23 qui a pour mission d'attaquer sur l'axe général Schoilbronn - Eichelberg.
dans la matinée le peloton de pionniers enlève les abattis et des mines sur la route Ettlingen - Bersenbach tandis que le peloton Herzog reconnaît l'itinéraire Etzenrot - Spielberg jusqu'au carrefour de la grand-route allant au sud de vers Pfafenrot.
Dans l'après-midi, le peloton cabinet du 4e escadron à la disposition du II/23e détruit au carrefour de 208 (sud de Spielberg) deux canons FLAK et un nid de résistance ennemi permettant ainsi à l'infanterie d'aborder Schollbronn par le sud-est.
Le peloton Roblot du 4e escadron appuie le III/23e sur l'axe Schollbronn - Volkersbach, village qui est atteint à la nuit.
Le 2e escadron moins le peloton Vachette appuyant le I/23e participe au nettoyage de l'axe Busenbach - Ettlingen qui est atteint à 17 heures.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Hohenwettersbach
peloton Herzog 1er escadron : Hohenwettersbach
2e escadron moins peloton Vachette : Ettlingen
4e escadron PC : Reichenbach
Peloton Roblot : Wolkersbach
Peloton Binet : carrefour 208
Peloton Duret : Reichenbach
Reste du régiment : Knielingen

10 avril 1945
L'ordre d'opérations n° 6 en date du 10 avril 1945, du général commandant la 9e D.I.C. prévoit pour la journée du 10 la prise d'Eichenberg, le débordement des résistances ennemies de la plaine par une attaque entre Reichenberg et Ettlingen.
En exécution de cet ordre, la répartition des escadrons du régiment est la même que celle du 9 avril.
Le 2e escadron moins le peloton Vachette appuie le I/23e R.I.C.
Le 4e escadron moins le peloton Duret appuie le III/23e R.I.C.
Le peloton Duret appuie le groupement Euméran du 9e Zouaves.
Le 2e escadron se porte sur Etzenrot - Schollbronn - Walfretzweier
Le 4e escadron appuie la progression du III/23e R.I.C. sur Freiholsheim et la partie ouest de Wolkersbach. Le peloton Roblot détruit deux mitrailleuses de 20 mm et un canon de 88.
Le peloton Duret stationne à Schuttenbach.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Hohenwettersbach
2 pelotons du 1er escadron (Herzog + pionniers) : Hohenwettersbach
2e escadron moins peloton Vachette : Freiolsheim
4e escadron pelotons Binet : Freiolsheim
peloton Roblot : Wolkersbach
peloton Duret : Schuttenbach
Le reste du régiment : Knielingen
Le capitaine Villain, officier de renseignements du régiment est tué au cours d'une mission à l'ouest de Wolkersbach, à 11h50.

11 avril 1945
1) L'ordre d'opérations n° 7 du RCT/23 en date du 11 avril 1945, prévoir pour la journée du 11 avril la prise de la coupure de la Murg entre Kuppenheim et Gaggenau.
En exécution de cet ordre, le 2e escadron moins le peloton Vachette appuie le groupement Allain pour la prise de Oberweier et de Bischweier où un canon de 88 PAK est détruit.
Le peloton Roblot du 4e escadron appuie le groupement Voisard.
Le peloton Duret du 4e escadron appuie le groupement Loisy, sur l'axe Freiolsheim - Michelbach - Gaggenau.
2) le 3e escadron est à la disposition du R.I.C.M. qui doit déboucher de Kuppenheim en direction de Rastatt.
Le peloton Dumeige avec le détachement Pol
Le peloton Poupaert avec le détachement Aubinière
Le peloton Roussel avec le détachement couturier
Le débouché de Kuppenheim est impossible.
3) à 14 heures est constitué le groupement le Mareuge comprenant :
Le peloton Duret de 4e escadron
Le peloton de reconnaissance Herzog
Le peloton de pionniers.
Ce groupement est lancé vers 17 heures sur l'axe Bischweier - Rothenfels pour reconnaître et occuper le pont de Rotenfels, mais le pont a été détruit au début de la matinée. Liaison est prise avec le 9e Zouaves à Rothenfels.
4) Le peloton Vachette du 2e escadron appuie la progression du I/81e R.I. de Rauenthal sur Rastatt.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Schollbronn
1er escadron moins deux pelotons : Malsch
2e escadron moins peloton Vachette : Kuppenheim
3e escadron peloton Poupaert : Malsch
peloton Roussel : Kuppenheim
peloton Dumeige : Kuppenheim
4e escadron moins peloton Duret : Bischweier
Détachement Mareuge : Bischweier
Peloton Vachette : Rauental
Le capitaine de Cambourg - le sous-lieutenant Blanchet sont blessés à Kuppenheim au cours d'une reconnaissance.
Lors de son passage à Kuppenheim le général de Lattre de Tassigny, remet la croix de chevalier de la Légion d'honneur au capitaine Deysson, commandant le 2e escadron.

12 avril 1945
L'ordre d'opérations n° 8 du RCT/23 en date du 12 avril 1945, prévoit pour la journée du 12, le maintien des têtes de pont sur la Murg et leur agrandissement pour permettre le passage d'éléments blindés et portés. Le RCT/23 a pour objectif Oos et Baden-Baden.
En exécution de cet ordre, le 2e escadron moins le peloton Vachette est mis à la disposition du groupement Gilles qui doit assurer la possession de la tête de pont de Kuppenheim.
Le peloton Binet à la disposition du groupement Aumeran entre le premier dans Baden-Baden.
Le peloton de La Rivière est en réserve à Kuppenheim.
Le peloton Duret est à la disposition du groupement Mareuge.
3e escadron : à la disposition du R.I.C.M.
Le peloton Roussel se porte sur Oos, détruit un 88 PAK devant cette localité et atteint Sinsheim à la tombée de la nuit.
Le peloton Dumeige participe à la prise de Sandweier et d'Hauenberstein
Le peloton Poupaert progresse sur Ifergheim.
Le peloton Vachette toujours en appui du I/81e R.I. se met en position aux lisières sud de Rauental et détruit trois mitrailleuses de 20 mm postées aux lisières nord de Rastatt.
Groupement Mareuge
Par ordre particulier sans numéro du 12 avril 1945, du colonel commandant le RCT/23, le groupement Mareuge reçoit vers 10h30, l'ordre de se mettre à disposition du colonel Gauvin commandant le 81e R.I. pour la conquête et le nettoyage de la partie sud de Rastatt.
Le peloton de pionniers assure la destruction du système d'allumage des charges qui doivent faire sauter le pont. Le peloton Herzog tient le pont principal.
A 17 heures le groupement Mareuge renforcée d'une compagnie du I/6e R.I.C. réduit les résistances comprises entre la Bahnhofstrasse et le Murg.
Le constat de journée, groupement est arrêté par les défenses de la gare.
Un tué enterré à Strasbourg et deux blessés évacués au cours de la journée.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Bischweier
1er escadron moins deux pelotons : Kuppenheim
2e escadron moins un peloton : Kuppenheim
4e escadron moins deux pelotons : Kuppenheim
3e escadron peloton Roussel : Sinsheim
peloton Dumeige : Sinsheim
peloton Poupaert : Ifergheim
Peloton Vachette du 2e escadron : Rauental
Peloton Binet du 4e escadron : Baden-Baden
Groupement Mareuge : Hastatt

13 avril 1945
Le 2e escadron moins le peloton Vachette et le 4e escadron sont placés en réserve à Kuppenheim (sauf le peloton Binet).
Le 1er escadron (deux pelotons de reconnaissance) et le 3e escadron sont à la disposition du groupement d'exploitation du R.I.C.M.
3e escadron : le peloton Roussel passant par Stollhofen atteint Schertzheim mais ne peut déboucher, la route étant interdite par deux 75 PAK que les T.D. ne peuvent neutraliser.
Le peloton Dumeige participe à la prise de Oos et le peloton Poupaert à celle de Huggelsheim.
Le 1er escadron assure la protection rapprochée de l'artillerie du R.I.C.M.
groupement Mareuge
Renforcé par un bataillon du 81e R.I. et par le peloton Vachette, le groupement Mareuge nettoie complètement Rastatt réduisant le point d'appui de la fabrique sud-est du château et provoquant ainsi la reddition de la garnison à 13h30.
Le colonel commandant la place, 7 officiers dont 6 capitaines,250 hommes de troupe se sont rendus au chef de groupement.
Situation en fin de journée :
PC du régiment : Kuppenheim
2e escadron moins un peloton : Kuppenheim
4e escadron moins un peloton : Kuppenheim
peloton Binet du 4e escadron : Baden-Baden
1er escadron moins 2 pelotons : Stollhofen
3e escadron peloton Roussel : Scherzheim
peloton Dumeige : Zell
peloton Poupaert : Lichtenau
Groupement Mareuge : Kuppenheim
Trois tués et un blessé évacué au cours de la journée.

14 avril 1945.
Par ordre d'opérations n° 85 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 13 avril 1945, la 9e D.I.C. doit :
S'emparer de Kehl en se couvrant face à la Forêt-Noire par l'occupation de Buhl et Achern.
Pousser en direction de Freudenstatt.
En exécution de cet ordre :
Escadron de reconnaissance moins 2 pelotons (pionniers et reconnaissance) et le 3e escadron sont toujours à la disposition du R.I.C.M.
Le 4e escadron et un peloton de reconnaissance sont à la disposition du 23e R.C.T.
Le reste du régiment est en réserve à la disposition du lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C.
1-. Les éléments de reconnaissance à la disposition du R.I.C.M. assurent la protection de l'artillerie.
2-. 3e escadron
Le peloton Dumeige est engagé à Mempreshofen où il effectue des tirs de neutralisation sur des casemates et des armes automatiques.
Les deux autres pelotons n'ont pas à intervenir.
3-. 4e escadron
Participe à la reddition des résistances ennemies d'Achern et de Sasbach.
4-. Le reste du régiment de mouvements de Huppenheim sur Steinbach
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Steinbach
1er escadron : Rheinbischoffsheim
2e escadron : Steinbach
4e escadron PC : Buhl
1 peloton : Buhl
1 peloton : Menchen
1 peloton : Sasbach
3e escadron PC : Lichtenau
1 peloton : Freischstett
1 peloton : Biercheim
1 peloton : Linx
Pertes : Un blessé évacué

15 avril 1945
Par note d'orientation n° 305/3.S. du général commandant la 9e D.I.C. en date du 14 avril 1945, la 9e D.I.C. doit s'emparer de Kehl en se couvrant face à Offenburg.
En exécution de cet ordre la répartition du régiment est identique à celle du 14 avril.
1er escadron en protection rapprochée de l'artillerie du R.I.C.
3e escadron n'est engagé.
Les T.D. passent la Kinzie sur portières à Illstatt.
4e escadron à la disposition du 23e R.I.C. appuie la progression sur l'axe Renchen - Ulm - Oberkirch.
Le reste du régiment fait mouvement de Steinbach sur Renchen.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Renchen
1er escadron : Rheinbischoffsheim
2e escadron : Renchen
3e escadron : Hesseihurtz
4e escadron : Oberachenn
1 peloton : Ulm
1 peloton : Sasbach

16 avril 1945
La mission de la 9e D.I.C. et la répartition du régiment sont les mêmes que le jour précédent.
Le 1er escadron assure la sécurité des convois du R.I.C.M. avec 2 pelotons.
3e escadron
Le peloton Roussel atteint Friesenheim sans être engagé.
Le peloton Dumeige atteint Inchenheim pousse une reconnaissance sur Heilgenzen mais est arrêté à la sortie du village.
Le peloton Poupaert atteint Shuttern.
Le 4e escadron à la disposition du 23e R.C.T. n'est pas engagé.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Renchen
1er escadron moins 2 pelotons : Altenheim
2e escadron : Renchen
3e escadron 1 peloton : Freisenheim
1 peloton : Heilgenzen
1 peloton : Schuttern
4e escadron 1 peloton : Tiergarten
1 peloton : Ulm
1 peloton : Oberachern
Peloton de reconnaissance Herzog : Ulm
Peloton de pionniers : Renchen

17 avril 1945.
Par ordre d'opérations n° 87 général commandant la 9e D.I.C. en date du 15 avril 1945 la 9e D.I.C. doit s'emparer d'Oberkirch.
En exécution de cet ordre la répartition du régiment est la même que celle du jour précédent.
Le 1er escadron avec 2 pelotons assurent les reconnaissances d'itinéraires sur les axes de contre-attaque suivant :
Ichenheim - Kurzell
Schuttern - Friesenbein - Kurzell - Hugeviev
Kurzell - Allmansheim
Patrouilles sur l'axe :
Ichenheim - Meissenheim - Uttenheim
Le 3e escadron n'est pas engagé.
Le 4e escadron est à la disposition du 23e R.C.T. qui doit s'emparer d'Oberkirch jusqu'à la hauteur de Lautenbach.
Le peloton Roblot est pour cette opération, mis à disposition du I/23e R.I.C.
Ce peloton protège d'abord la progression d'un escadron de chars sur l'axe Tiergarten, Ringelbach, Gaisbach.
A partir de 11 heures il appuie la progression du I/23e R.I.C. sur Gaisbach et Oberkirch.
Le reste du régiment est en réserve à Renchen.
Stationnement fin de journée :
PC du régiment : Renchen
1er escadron moins 2 pelotons : Ichenheim
3e escadron 2 pelotons : Friesenheim
1 peloton : Niederschopfheim
4e escadron 1 peloton : Lautenbach
2 pelotons : Oberkirch
Le reste du régiment : Renchen
2 blessés évacués.

18 avril 1945
Par ordre d'opérations n° 91 en date du 18 avril 1945 le général commandant la 9e D.I.C. : la mission de la 9e D.I.C. est de poursuivre la progression sur l'axe général Offenburg - Bâle.
En exécution de cet ordre, la répartition du régiment ne change pas.
Seul le 3e escadron est engagé est mis à la disposition temporaire du 6e R.I.C. pour la prise de Lahr.
Le peloton Dumeige en appui du bataillon Langlais devance l'infanterie et atteint seul la sortie ouest de Lahr à 13h45 après avoir détruit un PAK.
Le peloton Roussel appuie le bataillon Daboval pour la conquête des hauteurs nord de Lahr et le nettoyage du sud de la ville.
À 19h15 le peloton Dumeige est mis à disposition du bataillon Daboval pour la prise de Miettenheim qui est occupée à 21 heures.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Renchen
1er escadron moins 2 pelotons : Friesenheim
3e escadron 1 peloton : Lahr
2 pelotons : Friesenheim
4e escadron : Oberkirch
Le reste du régiment : Renchen
Deux blessés évacués.

19 avril 1945
2e escadron relève le 3e escadron dans la mission d'appui du R.I.C.M.
Le 1er escadron moins 2 pelotons est toujours la disposition du R.I.C.M.
Le reste du régiment est en réserve.
Le 1er escadron assure la protection des convois du R.I.C.M.
Le 2e escadron est réparti à l'intérieur du R.I.C.M. raison d'un peloton de T.D. par Escadron de reconnaissance.
Le peloton Vachette avec l'escadron couturier
Le peloton Molteni avec l'escadron Pol.
Le peloton Courtois avec l'escadron Aubinière
Le peloton Courtois atteint Ettenheim - Munster à la nuit.
Le peloton Vachette atteint Munchenweier.
Le peloton Molteni atteint Schienheim
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Schutterwald
1er escadron moins 2 pelotons : Sulz
2e escadron 1 peloton : Schienheim
1 peloton : Minchenweier
1 peloton : Ettenheim - Munster
3e escadron : Friesenheim
Le reste du régiment : Schutterwald
Le sous-lieutenant Molteni Georges et le sergent chef Siclier Robert sont tués et enterrés à Strasbourg.
Cinq blessés.

20 avril 1945
Seuls les éléments mis à la disposition du R.I.C.M. sont engagés.
Le 1er escadron moins 2 pelotons assure la protection de la base du R.I.C.M.
Le 2e escadron se heurte d'abord à une ligne de résistance ennemie installée sur la ligne de crête à l'est de Schweighausen.
Cette ligne est rompue vers 17 heures et à la nuit le peloton Vizioz atteint Katzenmoos.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Kippenheim
1er escadron 1 peloton : Dorlinbach
1 peloton : Ettenheim - Munster
2e escadron 2 pelotons : Schweighausen
1 peloton : Katzenmoos
3e escadron : Friesenheim
4e escadron : Mietpersheim
Reste du 1er escadron : Kippenheim
1 tué et un blessé évacué.

21 avril 1945
La mission de la 9e D.I.C. pour la journée du 21 avril est de progresser sur Breisach et sur Fribourg.
La répartition du régiment est la suivante :
1er escadron (2 pelotons de reconnaissance) et le 2e escadron la disposition du R.I.C.M.
Un peloton de reconnaissance et le 4e escadron à la disposition du 23e R.C.T.
le reste du régiment en réserve.
4e escadron.
A la disposition du 23e R.C.T. appuie avec 2 pelotons la progression du I/23e R.I.C. sur l'axe Weiswell - Breisach. en fin de journée Burkheim est atteint sans résistance. De 19 heures à 22 heures le peloton Herzog effectue des patrouilles dans le Kaizerstuhl et reconnaît les villages de Rottweil, Oberbergen, Schelingen, Bischoffinge.
1er escadron
Les deux pelotons mis à la disposition du R.I.C.M. font des patrouilles à l'est de Schutterwald et assurent la protection des convois du R.I.C.M.
2e escadron.
2e escadron depuis le R.I.C.M. dans les actions ayant pour but d'atteindre la vallée de l'Elz de Walkirch à Elzach.
Stationnement fin de journée :
PC du régiment : Kenzingen
1er escadron 1 peloton : Dorlinbach
1 peloton : Obeil
1 peloton (Herzog) : Burkheim
1 peloton : Kenzingen
2e escadron 1 peloton : Schweighausen
1 peloton : Waldkirch
1 peloton : Oberwinden
3e escadron : Kenzingen
4e escadron 1 peloton : Kenzingen
1 peloton: Jettingen
1 peloton : Hochstetten
2 tués, enterrés au cimetière militaire de Strasbourg.

photo : Sébastien Kao Dit Delmeir

22 avril 1945
1er escadron moins 2 pelotons et le 2e escadron de T.D. qui sont à la disposition du R.I.C.M. ne sont pas engagés.
L'ordre d'opération n° 12 du R.C.T./23 en date du 21 avril prévoit pour la journée du 22 avril de pousser sur Neuenburg et Mülheim.
En exécution de cet ordre.
Le peloton Herzog du 1er escadron exécute des reconnaissances dans le Kaiserstuhl suivant l'itinéraire : Burkheim, Oberhof, Weil, Schellingen, Oberberghund, Oberschihausfen, Wassenweile, Breisach.
Le 4e escadron atteint Neuenburg.
Le peloton Dumeige les 3e escadron est mis en fin de journée à la disposition du groupement Gilles du 23e R.C.T. et est poussé sur Seefelden.
Le reste du régiment fait mouvement de Kensingen sur Hausen.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Hausen
1er escadron 1 peloton : Dorlinbach
1 peloton : Fribourg
1 peloton : Hausen
1 peloton : Neuenburg
2e escadron 1 peloton : Waldkirch
1 peloton : Ehnet
1 peloton : Litterweiler
3e escadron 1 peloton : Seefelden
2 pelotons : Hausen
4e escadron : Neuenburg
Un blessé évacué.

23 avril 1945
L'ordre d'opérations n° 96 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 22 avril prévoit pour la journée du 23, la liquidation de la résistance rencontrée à l'est de Fribourg et la continuation de la progression en direction d'Istheim.
En exécution de cet endroit de la répartition du régiment est la même que le jour précédent :
Le 1er escadron moins 2 pelotons à la disposition du R.I.C.M. c'est une reconnaissance de Fribourg à Saint Peter.
Le 2e escadron à la disposition du R.I.C.M. n'est pas engagé.
Le 3e escadron s'empare de trois pièces d'artillerie (deux pièces de 122 Russes et l'une de 88), en batterie au carrefour 500 m nord-est de Laufen. Les pièces tombent intactes aux mains de l'escadron et les servants sont faits prisonniers. après cette action le 3e escadron occupe Sulzburg.
Le 4e escadron renforcé du peloton de reconnaissance Herzog appuie la progression du groupement Gilles du 23e R.C.T. sur Istheim. L'escadron n'a pas à intervenir.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Mülheim
1er escadron 2 pelotons : Fribourg
1 peloton : Niederegenen
1 peloton : Mülheim
2e escadron 2 pelotons : Fribourg
1 peloton : Kirchgarten
3e escadron : Sulzburg
4e escadron 1 peloton : Oberegenen
1 peloton : Niederegenen
1 peloton : Welmiglen
L'adjudant Pintat Jean blessé par bombardement à Mülheim meurt des suites de ses blessures et est enterré à Strasbourg.

24 avril 1945
L'ordre d'opérations n° 97 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 24 avril 1945, prévoit pour la journée du 24, la prise de Lörrach.
Le 1er escadron (moins 2 pelotons) à la disposition du R.I.C.M. exécute une mission de découverte en direction de Neustadt.
Un peloton sur l'axe Valdan - Langen - Ordwach - Neustadt.
Un peloton sur l'axe cote 1.017 - Josenhof - Neustadt.
Le premier peloton se heurte à un convoi de ravitaillement hippomobile en munitions à Zahringenshoffen et détruit 13 véhicules.
À 20 h 30, 1 colonne est attaquée au 37 et à la mitrailleuse sur la route d'Hinterthal, une centaine de prisonniers sont faits dans cette opération.
Le 2e escadron à la disposition du R.I.C.M. n'est pas engagé.
Dans la matinée du 24, le 3e escadron est relevé à Sulzburg par le 6e R.I.C. et placé en réserve à Mülheim.
Le 4e escadron appuie le groupe Gilles du 23e R.I.C. pour la prise de Lörrach. L'escadron perd 2 T.D. qui sont détruits par deux 88 à la crête 200 m sud de Rummingen.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Lörrach
PC arrière du régiment : Mülheim
1er escadron 2 pelotons : Fribourg
2 pelotons: Lörrach
2e escadron 2 pelotons: Fribourg
1 peloton : Kirchgarten
3e escadron : Mülheim
4e escadron : Lörrach
Au cours de la journée : quatre tués dont deux sous-officiers, enterrés à Strasbourg, cinq blessés évacués.

 

Le T.D. du Sgt Mouisset détruit à Lörrach le 24 avril 1945  photo : Stadtarchiv Lörrach

25 avril 1945
Le peloton courtois du 2e escadron appuie la progression de l'escadron Aubinière du R.I.CM. de Fribourg sur Neustadt.
Par ordre particulier n° 15 du R.C.T./23 en date du 25 avril 1945, 1 peloton de pionniers et le peloton Duret sont mis à la disposition du détachement Cluset sur Rheinfelden. l'objectif est atteint sans combat. en fin de journée le peloton de pionniers exécute des reconnaissances d'itinéraire entre Rheinfelden et Schopfheim.
Le reste du régiment est en réserve.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Lörrach
1er escadron 2 pelotons : Fribourg
pelotons : Lörrach
2e escadron 2 pelotons : Fribourg
1 peloton : Neustadt
3e escadron : Mülheim
4e escadron 2 pelotons : Lörrach
1 peloton : Rheinfelden
1 blessé évacué au cours de la journée.

26 avril 1945
L'ordre d'opérations n° 100 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 25 avril prévoit pour la journée du 26, le nettoyage de la partie sud de la Forêt-Noire jusqu'à la ligne Todtnau - Waldshut.
En exécution de cet ordre le R.C.C.C. est regroupé et mis en réserve à Schopfheim à l'exclusion du 2e escadron qui est toujours la disposition du R.I.C.M.
Le peloton Herzog du 1er escadron effectue de huit heures à 15 heures une reconnaissance au profit du 23e R.I.C. sur l'axe Schopfheim - Wehr - Walbach - Lautenburg et retour par Harpolingen - Ripolingen - Hutten et Wehr. Toute cette région retrouvée vide d'ennemis.
Le 2e escadron en appui du R.I.C.M. fait mouvement sur la région de Graffenhausen.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Schopfheim
1er, 3e et 4e escadrons : Schopfheim
2e escadron PC : Graffenhausen
1 peloton : Oberrapfel
1 peloton : Sankt Blasien
1 peloton : Hausern.

27 avril 1945
L'ordre d'opérations n° 101 en date du 26 avril du général commandant la 9e D.I.C. prévoit pour la journée du 27 l'achèvement du ratissage entre les limites suivantes :
De la foret Noire.
Neustadt - Todtnau - Mambach - Wehr - Laufenbourg à l'ouest et Neustadt - Oberlentzkirch - Schluchsee - Sankt Blasien à l'est.
En exécution de cet ordre :
Les trois pelotons de reconnaissance sont mis à la disposition du 23e R.C.T. pour éclairer l'infanterie dans le nettoyage de la bande de terrain située entre la ligne Hausen - Noggenschwil au nord et le Rhin au sud.
2e escadron appuie le R.I.C.M. sur l'axe Neustadt - Waldshut.
4e escadron et le peloton de pionniers tiennent Waldshut.
Le 3e escadron demeure en réserve à Schopfheim puis en fin de journée se porte à Obersackingen.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Waldshut
1er escadron PC et 1 peloton : Waldshut
1 peloton : Merrisschried
1 peloton : Hüttingen
1 peloton : Lautenbourg
2e escadron PC et 1 peloton : Waldshut
1 peloton : Sankt Blasien
1 peloton : Hausern
3e escadron : Obersackingen
4e escadron : Waldshut.

28 avril 1945
Suivant l'ordre d'opérations n° 17 du 23e R.I.C. en date du 27 avril 1945, le détachement Viviez comprenant :
1 peloton de reconnaissance
1 peloton de pionniers
1 peloton de T.D.
du R.C.C.C.
2 sections de C.C. I/23
1 compagnie portée du I/23
1 section mitrailleuse portée I/23
procède au nettoyage de la poche sud-ouest de Schaffhouse.
Dans une première phase, le détachement occupe Jestetten et visite les villages d'Altenburg, de Lostetten et de Nach, puis nettoie les bois nord-ouest de Jestetten, où sont faits 77 prisonniers.
Dans une deuxième phase, le détachement nettoie les villages de la route Jestetten - Tiengen et ceux de l'itinéraire longeant la frontière.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Waldshut
Escadron de reconnaissance (détachement Viviez) : Tiengenfait
2e escadron 1 peloton : Waldshut
1 peloton : Sankt Blasien
1 peloton : Bonndorf
3e escadron : Waldshut
4e escadron 2 pelotons : Waldshut.
1 peloton (détachement Viviez) : Tiengen

29 avril 1945
Logement et regroupement à Walshut à l'exception du peloton Herzog mis à la disposition du I/23e R.I.C. pour le nettoyage de la poche de Schaffhouse.
Stationnement du peloton Herzog en fin de journée : Tiengen
1 tué, enterré au cimetière de Strasbourg.

30 avril 1945
Par ordre d'opérations n° 103 général commandant la 9e D.I.C. en date du 29 avril 1945, la 9e D.I.C. doit se rassembler dans la région de Eberfingen - Donaueschingen - Geisingen - Dorf.
En exécution de cet ordre :
Le régiment au moins le 3e escadron fait mouvement de Waldshut à Hausen Vor Wald et Mundelfingen.
Le 3e escadron à la disposition du R.I.C.M. les mouvements de Waldshut sur Mohringen.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment et 2e escadron : Hausen vor Wald
1er et 4e escadron : Mundelfingen
3e escadron : Boeringen
Escadron hors rang: Fribourg

1er mai 1945
Le 3e escadron effectue 2 patrouilles dans la zone limitée par les villages d'Arien - Moos - Horn - Stern.
L'E.H.R. le mouvement de Fribourg sur Loffingen.

2 mai 1945
Par ordre d'opérations n° 104 général commandant la 9e D.I.C. en date du 1er mai, la 9e D.I.C. doit se regrouper dans la région de Tuttlingen - Stockach - Constance.
En exécution de cet ordre, le régiment fait mouvement de la région de Hausen vor Wald sur Stockach.
Stationnement fin de journée :
PC du régiment et 1er escadron : Stockach
2e et 4e escadrons : Neuzingen
3e escadron : Bohringen

5 mai 1945
Par ordre d'opérations n° 105 en date du 5 mai du général commandant la 9e D.I.C., celle-ci doit se rassembler dans la zone Tuttlingen - Schieningen - Villingen - Schiram.
En exécution de cet ordre, le régiment fait mouvement de la région de Stockach sur celle d'Immendingen.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Immendingen.
2e et 4e escadrons : Immendingen.
3e escadron : Zimmern
1er escadron 3 pelotons : Tuttlingen
1 peloton : Kembs
E.H.R. : Loffingen
Le peloton Rambaud du 1er escadron se porte à Kembs en fin de journée pour servir d'escorte au général d'armée, commandant la première armée française de Kembs à Mulhouse, le 6 mai 1945.

13 mai 1945
Le régiment participe à Tuttlingen à une revue et un défilé de la 9e D.I.C. devant le général Valluy commandant la 9e D.I.C.

 

 

Régiment Colonial de Chasseurs de Chars (MF44506)

ORDRE DE BATAILLE

 

1er Escadron de reconnaissance   (MF44507)
Capitaine Charvet

1er peloton: Lieutenant Rambaud
M 8 AIR

2e peloton: Sous-lieutenant Rinderknech (passe au 3e esc)

3e peloton: Sous-Lieutenant Van Ruymbecke

2e Escadron de Chasseurs de Chars    (MF44508)
Capitaine Deysson

1er peloton: Lieutenant de Cussac

TD OUBANGUI

TD CHARI

TD CONGO

TD OGOUE

 2e peloton: Lieutenant Ricour

TD FORT TRINQUET

TD FORT CRAMPEL

FORT LARGEAU

TD FORT LARGEAU

3e peloton: Sous-Lieutenant Blanchet

TD DOUALA

TD YAOUNDE

TD ABECHE

TD BANGUI

 

3e Escadron de Chasseurs de Chars   (MF44509)

Capitaine Maurel

1er peloton: Lieutenant Roussel

TD IFERT

TD TINNDOUF

TD BOU-DENIB

TD AZUL

2e peloton: Sous-Lieutenant Milliez (Blessé le 22 Aout 1944) remplacé par le S-Lt Rinderknech tué le 14/11/44

TD MESSIFRE  

TD SOUEDA  

TD RAYAK  

TD AÏN TAB   446014

3e peloton: Aspirant Pierre Jacquel (Blessé le 21 Aout 1944), il succombera le lendemain des suites de sa blessure.

TD KISSOUE  

TD RAPHSAÏL  

TD TAZA  

TD EL HADRAS  

TD TAZA II

 

 

4e Escadron de Chasseurs de Chars   (MF44510)

Capitaine Lizambart

1er peloton: Lieutenant de la Rivière

TD TOURANE

TD HUE 446005

NAH TRANG

TD VINH

NAH TRANG II 472263

 

2e peloton: Sous-Lieutenant Roblot

TD BIEN-HOA 446-009

TD PNOM-PENH

TD TONLE-SAP 446011

TD MEKONG 446006

TD BIEN-HOA II

TD TONLE-SAP II

3e peloton: lieutenant Binet

TD CHAUDOC

TD ANGKOR

TD SAIGON

 

TD SAIGON II

 

 

TD à identifier   446008   445842   446029

 

Translator
 
 
 
 

 

1944 RBFM 2e Escadron jmo

           

JOURNAL DE MARCHE DU

2e ESCADRON DU RBFM

RÉGIMENT BLINDE DE FUSILIERS MARINS


 

D'après le document original remis en 1945 par l'Auteur à Mme Christiane Lehuédé-Ruchard (Marraine du T.D "Epervier", de l' A.M "Aigle" et de la Jeep "Alouette") & transmetteur Olivier Rebours.
Retranscrit par Antoine Misner

 

NORMANDIE

 NUIT DU 2 au 3 AOUT 1944
1H30 Les L.C.T. et L.S.T. qui nous transportent s'échouent sur une plage française près de Sainte-Mère-l'Eglise.
Regroupement du Régiment à Lastelle, près de La Haye du Puits.

6 AOUT
Fait mouvement par l'itinéraire Lastelle, Périers, Coutances, La Haye Fresnel, Avranches, Ducey, Saint-Laurent de Terregate (bivouac).

8 et 9 AOUT
Fait mouvement par l'itinéraire :
Saint-Aubin, Saint-Laurent, Saint-James, Autrain, Saint-Aubin du Cormier, Vitré, Argentré du Plessis, Cuillé, Cossé-le-Viviers, Grelaines, Château-Gonthier, Bouessoy, Sablé.
Alertes aériennes pendant la nuit. Elles ne sont pas pour nous.

10 AOUT
Le 2e Escadron franchit la Sarthe sur un pont de bateaux. Passe la nuit à Souligné aux ordres du G.T.V.

11 AOUT
Au matin, amputé du 2e Peloton, le 2e Escadron est mis aux ordres du Sous-Groupement Warabiot. Notre but est Alençon. La route est longue, sinueuse et poussiéreuse à souhait. Il y a de fréquents arrêts. Alerte dans l'après-midi. Des blindés Allemands sont signalés aux environs. Dispositions de combat et on s'arrête une fois de plus. Naturellement quand la nuit est venue, il faut changer de mouillage et aller former le hérisson près d'un village nommé Coulombiers. Nuit calme.
Pendant ce temps, le 2e Peloton qui nous a quitté le matin pour suivre le Sous-Groupement Putz a progressé sur l'axe Montbizot, Beaumont, La Hutte. La Hutte, carrefour de grandes routes, est encore jonchée des débris du combat qu'y a livré le G.T.D. Le 2e peloton passe une nuit nerveuse, des maisons brûlent, un Sherman achève de cramer ; vers minuit bombardement par 88 et mortiers. Pas un blessé.

12 AOUT
L'Escadron entier se regroupe au petit matin. Il quitte le G.T.V. pour se mettre aux ordres du Lieutenant Colonel Roumiantzoff (G.T.R.). La route est pleine des cadavres de la veille : des chars Allemands, des chars Français, face à face, et parfois à quarante mètres les uns des autres.
Arrivée à Chamfleur, la colonne Roum fait route sur le kilomètre 9 de la route Alençon-Mamers. Nous traversons la forêt de Parseigne par Ancinnes et St-Rigomer des Bois. Le 1er peloton est à l'avant-garde, en soutien des chars légers.
Il ne se passe rien pour lui. Le kilomètre 9 est atteint sans encombre, mais il est trop tard, 16 chars allemands ont emprunté la route 1 heure avant notre arrivée.
Par contre, les 2e et 3e pelotons ont une fortune moins bonne. La route est sinueuse, pleine de poussière. Ils s'égarent un peu, mais rejoindront. Vers 11 heures l'Aspirant Maymil arrive en jeep, en précurseur. Il vient d'apprendre que la forêt de Parseigne va être bombardée par avion, nous sommes en plein dans la bomb-line. Le Colonel Roumiantzoff décide de gagner Alençon. C'est alors une jolie course, sur une route droite, mais jonchée de débris. A midi juste, nous arrivons à l'entrée d'Alençon. Heureusement le bombing est repoussé d'une heure, et nous n'en verrons rien.
Dans l'après-midi, le groupement Roum quitte Alençon par la G.C. 26, avec mission de traverser la forêt d'Ecouves. Le 1er peloton est en avant garde, avec les chars légers.
Le travail ne semble pas simple. A 1 kilomètre de la forêt, trois Sherman et 1 char léger américains flambent.
L'avant-garde de chars légers des Spahis s'enfonce dans la forêt par une route étroite et encaissée, et appuyée par le "Léopard" et le "Lynx". Le char léger de tête est allumé à un virage par un Tiger à l'affut. Le "Léopard" masqué ne peut répondre. La colonne s'arrête.
Entre temps le "Lynx" aperçoit dans un chemin latéral une auto blindée qui se sauve. Manivel essaie de la tirer au canon de son char en marche. Naturellement il la manque. César, revolver au poing, poursuit les boches en courant ; il s'essouffle rapidement et rentre bredouille.
Comme la nuit s'approche, et que la route est barrée, tout le monde reçoit l'ordre de se replier à la ferme des Gatets, à l'entrée de la forêt. Il y a là un embouteillage terrible de véhicules de toutes sortes, chars légers, moyens, destroyers, half-tracks d'infanterie. La densité de canons est colossale. Les T.D. se chargent évidemment de la défense contre blindés face à la forêt.
Le "Lynx" est à l'extrême pointe, les autres sur l'arrière, à droite et à gauche. La nuit vient. Une autre attaque est possible et il importe d'être vigilants. En effet, et le danger peut venir de l'arrière. Quatre camions de ravitaillement de l'artillerie franchissent le dispositif et se dirigent vers l'ennemi sans demander aucun renseignement. Deux peuvent être rattrapés en jeep, les deux autres continuent à fond de train. On entend deux coups de canon, puis plus rien. Le Tiger à l'affût ne les a pas manqués. Et il n'y a rien à faire.
Il est décidé de mettre un char en travers de la route, pour éviter qu'un pareil incident ne se reproduise et bien que cette solution n'enchante personne. C'est l'"Albatros" qui est désigné.
Pour calmer les gens d'en face, un tir d'artillerie massue est déclenché sur les lisières. Il dure un quart d'heure et rassérène tout le monde.

LA NUIT DU 12 au 13 AOUT
Et la nuit commence. Près du "Lynx" est installé un petit poste de surveillance, dans les fossés, avec mitrailleuse et Bazooka. A droite et à gauche, des Spahis, des chars, de l'infanterie.
Première alerte vers minuit, aérienne. Des avions allemands passent à très basse altitude. Ils lancent des fusées éclairantes. On y voit comme en plein jour.
C'est très désagréable, chacun a l'impression d'être pris sous un projecteur et de n'y pouvoir rien. Mais le bombardement n'est pas pour nous. Les bombes tombent à 3 ou 4 km derrière et sur Alençon. L'"Albatros" est déplacé de sa position encombrante sur la route, car il est trop visible de la forêt.
Et le calme revient. Vers 1h30 du matin, la forêt s'anime. On entend des bruits de moteurs, qui se précisent bientôt. C'est un char en marche et qui se rapproche. On distingue le grincement des chenilles d'acier et les changements de vitesse. Il n'y a bientôt plus aucun doute, le char se dirige vers nous.
Au bout d'un grand moment, il est sur le bout de route droite dont nous tenons l'autre extrémité. 400 mètres nous séparent de lui, et deux pauvres rangées de mines posées à la nuit. On ne distingue rien, il fait très noir. Tout le monde est prêt, les chars aux postes de combat, le bazooka chargé. Et brusquement le char allemand s'arrête, on n'entend plus que le ronronnement du moteur ; et enfin un bruit de voix tout près, de l'autre côté des mines. Les Allemands viennent de mettre pied à terre. Le Lieutenant de Vaisseau Guillon commande à mi voix "Feu". Le "Lynx" tire, au jugé, dans l'axe de la toute. Une grande lueur, beaucoup de poussière, puis un silence total. Rien ne se passe en face.
Au bout d'un quart d'heure, on croit distinguer un cliquetis de chenilles. Il semble que le char s'éloigne, mais de nombreux bruits de moteurs qui se lèvent dans la forêt rendent illusoire toute écoute. Et pour corser la scène, une maison abandonnée située à 300 mètres sur l'avant se met à flamber, les tuiles tombent en averse. Nous ne saurons jamais qui a mis le feu, si ce sont les Allemands, ou le ricochet du projectile du "Lynx".
Quand le jour arrive, les bruits de moteurs se sont éloignés. Quelques prisonniers se présentent à notre avant-poste. Et nous avons le plaisir de recueillir quatre artilleurs légèrement blessés, rescapés des camions de la veille ; ils ont passé la nuit dans les lignes allemandes et ont réussi à se faufiler au petit jour.

HISTOIRE DU "SOUFFLEUR". Le "Souffleur", en panne, puis dépanné par Le Dé, fait route isolément sur Sées pour essayer de rejoindre l'Escadron. Mal renseigné, perdu au milieu d'américains, le Second Maître Le Goff décide de passer la nuit, bien isolé, dans une ferme. Il descend de son char pour le guider, puis se retourne à temps pour capturer 12 boches qui se laissent docilement faire prisonnier.

13 AOUT
Départ au matin pour traverser la forêt d'Ecouves. Il n'y a pas d'incident. Les Panzer ont évacué dans la nuit, et vers 10 heures la colonne Roum fait sa jonction à la Croix de Medavi avec le sous-groupement Putz venant du Nord. Nous occupons Tanville.
Le 3e peloton resté en arrière garde à la ferme des Galets, nous rallie. La route est mal balisée, le Premier Maître Le Menn en jeep, et Montesinos, sur sa moto, sont envoyés par l'Enseigne de Vaisseau Barnaud reconnaître une route. C'est l'embuscade. Des Allemands se lèvent, bras en l'air, font le simulacre de se rendre, et aussitôt une mitrailleuse ouvre le feu. Montesinos reste sur le terrain. Son corps ne sera retrouvé que 10 jours plus tard. La jeep réussit à rentrer, criblée de balles. Une patrouille de chars légers est immédiatement envoyée pour nettoyer les lieux ; elle est durement engagée par un antichar qui se dévoile au dernier moment ; le char de tête prend feu ; la patrouille reçoit ordre de rentrer.

OPÉRATIONS SUR CARROUGES. - Vers midi, le groupement Roum renforcé du peloton de protection du Général se dirige vers Carouges. Le peloton de tête perd deux chars moyens. L'Aspirant Royer réussit à mettre son groupe de T.D. en position. Après quelques difficultés, le "Léopard" tire un Pz IV à près de 2000 mètres. Le résultat n'est connu que le soir par l'observation aérienne. Le Pz IV a été démoli, et a été mis en flammes par un violent tir d'artillerie déclenché aussitôt après.
Enfin le "Lynx" voit, tire et manque 2 autos blindées dans un chemin de traverse.
Pendant ce temps le reste de l'Escadron et les chars légers balayent au canon et à la mitrailleuse les lisières qui bordent la route.
Vers 13 heures l'opération sur Carouges est arrêtée.

OPÉRATIONS SUR ARGENTAN. - Le 3e peloton ayant rallié le Q.G. du Général pour en effectuer la D.C.B., le reste de l'Escadron est divisé en 2 parties.
Le 2e peloton aux ordres du Capitaine Martin (R.M.S.M.) fait la flanc garde gauche, et doit gagner Boucé par l'itinéraire Montmerrei, Francheville, Boucé.
Le reste de l'Escadron, au gros du groupement Roum, doit occuper Argentan en passant par Mortrée.
Le gros arrive vers 16h30 devant Argentan. 3 Sherman et 1 char léger américains flambent devant le passage à niveau. L'encombrement sur la route est terrible. Les boches commencent à arroser au mortier. Brunet est légèrement blessé. Une reconnaissance à pied dans les premières maisons d'Argentan est faite par le Lieutenant de Vaisseau Guillon, l'Enseigne de Vaisseau Hinden accompagnés de Riot. Rien à signaler, si ce n'est un antichar caché au fond de la rue et qui manifeste sa présence par un coup de canon qui va éclater dans la gare.
Pendant que les fantassins de la 10e compagnie du R.M.T. gagnent la ville par les jardins, la colonne se regroupe à 1 km de là. On se dispose à passer la nuit quand arrive soudainement l'ordre de se préparer à entrer dans Argentan, occupée par les fantassins. Il est 19 heures. En tête, les chars légers du Lieutenant Le Goasguen, appuyé par les T.D. du 1er peloton, puis l'Etat-Major du groupement, les véhicules de l'Escadron derrière, la foule des ambulances, camions, etc...
Nous franchissons le passage à niveau, puis la colonne pénètre dans Argentan. La rue se termine par une espèce de cul-de-sac avec deux rues latérales. A 400 mètres, le char de tête est touché par un anti-char masqué dans les maisons. Il brûle. Le Half-Track qui le suit subit le même sort. La fumée, les flammes, la poussière, empêchent de voir devant.
Le "Lynx" tire au jugé 3 coups de canon sur l'origine des lueurs, et s'embosse, l'arrière dans une cour. Et comme on ne sait pas trop ce qui se passe ou va se passer, tout le monde reçoit l'ordre de faire demi-tour. Cela ne va pas sans peine. Les chars rentrent. Le "Léopard" a reçu un coup d'anti-char sur l'avant qui a ricoché en crevant la nourrice d'huile de réserve. Il ressemble à un phoque luisant d'eau, et l'équipage de Dantec n'a plus un poil sec. Le "Lion" a été touché lui aussi, il a commencé à cramer. Il a été abandonné par son équipage qui rentre à pied. Manque le "Lynx", empêtré dans sa maison et qui n'a pas reçu l'ordre de repli, l'Aspirant Royer, qui a quitté sa jeep depuis le début de l'engagement, arrive bon dernier. Il est furieux, demande des renforts et repart, accompagné de 3 chars légers de Le Goasguen pour ramener le "Lynx". La chose se passe bien.
Au moment où tout le monde a enfin franchi en sens inverse le passage à niveau, on s'aperçoit que l'Aspirant Royer et le Lieutenant Le Goasguen sont absents.
Renseignements pris, ils seraient restés dans Argentan pour voir ce qui s'y passe. Une heure passe, sans aucune nouvelle d'eux. Et brusquement dans un nuage de poussière, le "Lion" sort d'Argentan. L'Aspirant Royer est aux commandes, le Lieutenant Le Goasguen fume la pipe dans la tourelle.
L'incendie s'étant éteint de lui-même, ils ont tiré ce qui restait de munitions, remis les moteurs en marche, et ramené le char sans encombres. Inutile de dire que leur arrivée fait sensation. Cependant, le char est à changer.
L'affaire d'Argentan est abandonnée pour la journée. Tout le monde se regroupe, de part et d'autre de la route. Nous occupons un petit verger. Nous ne sommes pas trop serrés. Et soudain une avalanche de 88. Il en arrive bien une soixantaine, et cela s'arrête aussi vite que ça commence. Pas un blessé, pas un véhicule touché. Un miracle.
Le Colonel Roumiantzoff trouvant la place mauvaise et trop aux vues fait reculer le groupement de 2 kilomètres. La nuit sera calme, bien que passée sur le qui-vive. L'endroit s'appelle Mauvaiseville.

OPÉRATIONS DE BOUCE. - Pendant ce temps le 2e peloton est arrivé sans encombre à Boucé avec le détachement du Capitaine Martin. Il s'y installe en point d'appui fermé.
TROISIÈME PELOTON : Est mis aux ordres du G.T.V. en fin d'après-midi et rallie Ecouché où il participe à la D.C.B.

14 AOUT
Reste en alerte à Mauvaiseville, comme la veille.
Dans la journée le "Léopard" et le "Lion" prennent à partie, à 3000 mètres, deux observatoires ennemis d'Argentan. Un clocher qui résiste longtemps, un château d'eau qui s'écroule au 3e coup de canon.
Le groupe de Commandement de l'Escadron, effectue la liaison avec Boucé, escorté de 3 chars légers. La route n'est pas sûre ; et effectivement à 2 km de Boucé, les chars légers aperçoivent un char Panther à 400 mètres à gauche de la route. Le char semble inoccupé, mais intact. Et effectivement on aperçoit des Allemands à proximité. Sans attendre les chars légers ouvrent le Feu. Ils tirent environ 60 coups de 37 et réussissent à allumer le char Boche. Pendant ce temps le Canard et les autres véhicules battent les lisières à la mitrailleuse.
Quand le calme est rétabli, la liaison avec Boucé est enfin effectuée. Le 2e peloton au complet tient le village avec les spahis. Il y a pas mal de prisonniers déjà, une voiture légère, un side car capturés. Vers midi, une expédition est montée par les spahis pour essayer de récupérer l'équipage d'un char léger mis en l'air dans la matinée. Le "Marsouin" portant l'Aspirant Maymil appuie l'expédition de son feu. Rien à signaler.
Le 3e peloton est toujours à Ecouché où il participe à la défense.

15 AOUT
L'Escadron, moins 2e et 3e pelotons, se replie avec le groupement Roum sur la nationale 158, à 6 kilomètres d'Argentan, en position défensive. Dans la nuit du 15 au 16, Le Drevo capture un sous-lieutenant de S.S. au milieu du bivouac.
Le 2e peloton est toujours à Boucé au détachement Martin. Il rallie l'Escadron vers 18 heures et se tient prêt à effectuer un tir d'artillerie.
Le 3e PELOTON A ECOUCHE. - Le groupe Epervier-Milan se porte à l'entrée d'Argentan sur la route venant d'Ecouché, en appui des spahis.
Deux Tiger sont embusqués, ouvrant le feu à 1000 ou 1500 mètres sur tout ce qu'ils voient, et empêchant le débouché. A 1700 mètres, les deux tanks destroyers ouvrent le feu. Un Tiger est touché et neutralisé puisqu'il ne se manifestera plus. Ce renseignement est confirmé par les fantassins du Tchad.
Pendant ce temps, le deuxième groupe, Albatros-Vautour, qui est en position à Ecouché, est pris à partie des hauteurs qui le dominent par de l'artillerie et des chars ennemis. Aupetit, tireur de l'Albatros, est tué par un éclat, Chappaz blessé, l'Enseigne de Vaisseau Barnaud, blessé.
Le peloton est rassemblé au soir en défensive aux ordres du sous-groupement Warabiot. Tir d'artillerie intermittent pendant la nuit
 
16 AOUT
Le 2e peloton restant prêt à effectuer un tir d'artillerie, la progression sur Argentan est reprise par le groupement Roum entier, les T.D. du 1er peloton en tête. Le Léopard arrive aux dernières maisons de Mauvaiseville. Le Lion est à 600 mètres derrière. Rien ne se passe. Un incident cependant. Le Lion reçoit par radio l'ordre suivant "Allo Lion, Allo Lion, repliez-vous de 1000 mètres", qu'il exécute. Enquête faite, tout le monde a la certitude que le message a été envoyé par les Allemands
Vers 14 heures, le groupement Roum est relevé par le G.T.L. L'Escadron moins le 3e peloton se rend à Fleure en réserve.
LE 3e PELOTON A ECOUCHE. - Resté en D.C.B. avec le G.T.V. Le Second Maître Le Breton est blessé au cours d'une reconnaissance. Nouveaux bombardement par 88, sans résultats fâcheux. Malgré ces ennuis, deux chars sont chenillés à neuf sur le terrain avec l'aide du Maître Diserbo.

17 AOUT
Le 2e Escadron moins le 3e peloton se rend à Boucé. Seul le 2e peloton sera installé défensivement, le reste de l'Escadron est au repos.
3e ESCADRON - En réserve à Ecouché.

18 AOUT
Même situation.

Du 19 au 22 AOUT
L'escadron entier est groupé à Boucé au repos. Tous les chars sont chenillés de neuf.

PARIS

23 AOUT
Départ à 14 heures, direction Paris.

24 AOUT
Arrivés vers midi, après une longue étape, et une horrible route de nuit, au village de Dampierre.
Le premier peloton se met en position de tir face au Nord, après la côte de 17 tournants.
Le 3e peloton est en réserve.
DEUXIEME PELOTON. - Le 2e peloton est mis aux ordres du sous-groupement Morel DEVILLE (G.T.R.) à Voisin-le-Bretonneux.
Dès le début l'Enseigne de Vaisseau Bernard est blessé par un éclat de 88, au cours d'une reconnaissance rapprochée.
Le groupe de l'Aspirant Maymil (Morse-Phoque), aussitôt arrivé, tire à vue sur des 88 Pak-Flak que des camions sortent de leur trou, et sur des voitures légères qui fuient à toute vitesse. Ils disparaissent avant d'avoir été touchés,
Cependant le Phoque prend à partie une grosse voiture blindée et la met hors de combat. Il n'en restera pas là, et l'équipe Belfils Clad ajoutera encore à son tableau quelques fantassins, et un motard et sa moto.
Le Morse loge quelques obus dans le clocher de Guyancourt, où se trouve un observatoire.
Pendant ce temps, l'attaque de Guyancourt s'est mise au point. Un peloton de spahis attaque par les champs, soutenu par les feux du groupe Maymil. Rien à signaler, la route est libre.
Une colonne de chars légers et de fantassins progresse par la route, soutenue par le groupe Monier. C'est plus dur, la route est minée, il y a des armes automatiques enterrées, Le Marsouin et le Souffleur, tirant à explosifs, vident deux fois leur soutes. Les Allemands fuient. L'attaque quoique en bonne voie, est arrêtée à cause de la nuit. Le 2e peloton se partage entre les sous-groupements Martin et Motel Deville.

25 AOUT
DEUXIEME PELOTON. - Au matin le sous-groupement Morel Deville progresse vers Guyancourt pour ouvrir la route au G.T.R. Le groupe du T.D. du Maître Monnier l'accompagne. Guyancourt est occupé sans mal. Plus loin le Marsouin tire un 88 Pak qui semble abandonné. Au 2e coup de canon, l'équipage de 5 hommes lève les bras et se constitue prisonnier. Mouzard, Volleli patrouillent à pied, sans résultats, un bois isolé.

AFFAIRE DE L'AVENUE DE MADRID. - Le 2e Escadron moins le 2e peloton quitte Dampierre vers midi et progresse, précédé par les Spahis, sur l'itinéraire Guyancourt, Versailles, Pont-de-Sèvres. Arrivé vers 14 heures aux tribunes de Longchamps dans une atmosphère de liesse.
Deux automitrailleuses du 1er Escadron ayant été mises hors de combat avenue de Madrid, le Colonel Rémy, Commandant le G.T.R., charge le Lieutenant de Vaisseau Guillon d'attaquer par le Sud le réduit allemand, très défendu, situé entre le jardin d'acclimatation et l'avenue de Madrid. Il dispose du peloton d'auto-mitrailleuses du Lieutenant de Vaisseau Vassal (1er Escadron) et de 2 T.D. du 3e peloton.
Une première reconnaissance des lieux est effectuée en jeep par le L.V. Guillon et M. Denis, responsable F.F.I. de Neuilly. Par la suite, M. Denis ne nous quittera plus de la journée et donnera de précieux renseignements.
Le Lieutenant de Vaisseau Vassal chargé de tourner la position par le jardin d'acclimatation est tué dès le début d'une balle dans la tête. Son peloton ne pourra que fixer la défense de ce côté.
Sous le Commandement de l'Aspirant Laforest, l'Epervier, le Milan et leur protection rejoignent l'avenue de Madrid. Elle est absolument déserte, et barrée au fond par deux platanes abattus. Vers la droite, une automitrailleuse abandonnée du 1er l'Escadron. Le Jaguar est déjà sur place, amené par le Capitaine de Frégate Maggiar, Commandant le Régiment. Il a mis le feu à 4 camions, dont un plein de munitions à bout portant. Des balles sifflent un peu partout, des morceaux de tôle tombent du ciel, mêlés à de grosses branches sectionnées net.
Le Commandant Maggiar est blessé à la tête par un éclat et évacué. Peu après un obus tombe au milieu d'un groupe de marins en train de poster une mitrailleuse dans les pelouses situées à droite de l'avenue. Agostini est grièvement blessé et mourra le soir à l'hôpital, Hélias est blessé.
Le nombre de gens à pied est très réduit, restent seuls Lieutaud, Violo et Riot ; les conducteurs de jeep et l'Aigle dont la mitrailleuse est braquée sur les lisières du bois.
L'"Epervier" est mis en position pour tirer par dessus les branchés, sur les fenêtres d'un pavillon qui forme un coin de réduit. Le "Jaguar" passe alors sur les platanes couchés en travers de l'avenue et débouche devant l'entrée du pavillon. Il tire à 30 mètres sur un canon abandonné, sur des casemates, à ras de terre, d'où sortent des canons d'armes légères, sur une fenêtre où on aperçoit un tireur, puis fait avant et arrière sur une barricade de barbelés, non minée heureusement ; et attend les réactions.
On tiraille toujours à droite et à gauche. Tringat, Chef du "Jaguar" est blessé au moment où il met pied à terre pour poster son char, et évacué. Le "Jaguar" épuise alors les munitions explosives de la tourelle, et est mis en réserve. L'équipe Tringat, Manivel, Alla, Forcioli, Berrenguer a bien travaillé.
Il est remplacé par l'"Epervier", qui aveugle au canon quelques fenêtres, et le Milan qui le suit.

 

Le Canard - Automitrailleuse du Cdt d'Escadron

Le calme revient peu à peu.
Vers 17 heures, le Colonel Rémy fait donner l'ordre de tourner le jardin d'acclimatation et de poster les T.D. dans l'Avenue de la Grande Armée. Il n'est laissé personne sur place, les spahis ayant réussi à franchir une porte du réduit à 400 mètres de là.
Avenue de la Grande Armée, au milieu d'une foule énorme nous retrouvons l'"Albatros" , qui répond par un coup de canon à chaque coup de fusil parti d'un toit (Il y a en effet quelques blessés légers par balle dans la foule) et le "Vautour" en retrait qui répond seulement aux acclamations.
Il est 18 heures. Le Colonel Rémy en jeep apporte la nouvelle de la reddition sans conditions de la Garnison allemande de Paris. Un officier allemand, drapeau blanc en l'air accompagne en jeep un officier de la Division à l'entrée du réduit de l'avenue de Madrid. Les Spahis y sont déjà. L'affaire est vite menée.
Cependant en haut des toits, quelques énergumènes allemands n'ont pas été touchés par l'ordre de cesser le feu. Le Lieutenant de Vaisseau Guillon accompagné de Riot entre dans le réduit et prévient de la chose un Colonel Allemand. Celui-ci est rendu responsable des coups de feu qui pourraient être tirés. Il promène alors le Lieutenant de Vaisseau Guillon et Riot dans toutes les cours et jardins, appelant aux fenêtres, aux escaliers.
Nous recevons ainsi personnellement la reddition d'une cinquantaine d'Officiers et hommes qui au passage déposent leurs armes.
L'opération se chiffre au total par le bilan suivant :
"Près de 800 prisonniers ;
Un millier d'armes individuelles ;
Dix tonnes de munitions, mines et explosifs ;
40 voitures et camions."
PREMIER PELOTON. - Le 1er peloton, pendant ce temps, est en position près du pont de Suresnes face au Mont Valérien.

26 AOUT
Au matin du 26 août, en vue d'opération dans la banlieue Nord de Paris, le 2e Escadron est réparti entre deux détachements : Détachement du Lieutenant de Vaisseau Guillon et détachement du Lieutenant de Vaisseau Pauly, le tout sous les ordres du Lieutenant Colonel Roumiantzoff qui établit son P.C. à la Gare du Nord.
DETACHEMENT GUILLON. - Il comprend le 1er peloton (Enseigne de Vaisseau Hinden) et le peloton d'auto-mitrailleuses de l'Enseigne de Vaisseau Chavane (1er Escadron). Arrivée vers midi à la gare du Nord ; le peloton de reconnaissance est envoyé presque aussitôt reconnaître la route du Bourget ; le contact est fixé, mais le travail laissé au détachement Pauly.
Le reste du détachement se dirige sur Enghien, où 200 F.F.I. seraient encerclés dans le casino. On n'y trouve rien évidemment. La "Panthère" fait une incursion dans des jardins voisins, mais rentre bredouille. Et nous arrivons sur la route de Montmorency. La foule est épaisse, comme toujours et fort gênante. Quelques coups de feu partent du parc situé devant nous. Le "Léopard" est envoyé en avant, précédé de 2 ou 3 hommes à pied. Un anti-char léger se dévoile au virage, mais il a tiré trop tôt pour toucher le "Léopard". Tout le monde s'arrête, les chars s'établissent faces aux routes du carrefour. Une patrouille de F.F.I. qui s'est mise à nos ordres va occuper les lisières du parc. Elle est reçue par des coups de mortiers qui éclatent dans les branches.
Après avoir tiré deux ou trois coups de canon le "Léopard" peut encore gagner deux ou trois cents mètres, jusqu'au prochain virage. L'anti-char a dû se replier. Nous sommes rejoints par le peloton d'auto-mitrailleuse de l'Enseigne de Vaisseau Chavane. L'une d'elles prend la place du "Léopard" qui recule et elle reste à surveiller la toute, malgré quelques coups de mortiers qui continuent à tomber.
Un autre A.M. va reconnaître, par une rue latérale, la Mairie de Montmorency. Celle-ci est fortement tenue par des mitrailleuses et des anti-chars. Le 1er Maître Choserot a le temps de mettre en l'air un Bazooka dangereux pour lui, et revient.
Nous attendons des ordres, notre objectif est atteint. A cause de la foule qui nous entoure, personne n'a le temps de voir un camion allemand couvert de feuillage qui traverse le carrefour en trombe, une mitrailleuse tirant de chaque bord. Personne n'est touché, mais personne n'ose tirer, et le camion disparaît.
Vers 20 heures, le Premier Maître Le Menn revient avec l'ordre suivant : Occupez de toute urgence le carrefour Nord de Saint-Denis.
DETACHEMENT PAULY. - Le détachement Pauly prend le contact vers le Bourget, tirs d'infanterie, tirs de mitrailleuses, etc... Le 2e peloton est là.
Le groupe du Maître Monnier prend position pour battre une route, mais ne voit pas grand'chose.
Le groupe de l'Aspirant Maymil est en avant. Sa mitrailleuse ayant été mise hors de combat, le "Phoque" avance quand même, Belfils ayant sa mitraillette à la main. Le bilan du "Phoque" pour cet après-midi est le suivant :
2 casemates ;
2 nids de mitrailleuse ;
2 chenillettes.
Le 2e peloton rejoint la Mairie de Saint-Denis au soir, avec le détachement Pauly est entier.
TROISIEME PELOTON. - En réserve du Colonel Roumiantzoff, à la gare du Nord, il passe une bonne partie de son temps à écarter la foule, et une autre partie à tirer sur des miliciens qui tiraillent des toits.

LA NUIT DU 26 au 27 AOUT
AU CARREFOUR NORD DE SAINT-DENIS
Au reçu de l'ordre disant d'aller occuper le carrefour Nord de Saint-Denis, le détachement Guillon abandonne la route de Montmorency et fait route sur Saint-Denis, auto-mitrailleuses en tête. La foule se fait de moins en moins dense au fur et à mesure que nous avançons, et de nombreux sympathisants nous disent de ne plus avancer le carrefour étant occupé par des "Tigres".
C'est ces renseignements qu'il faut aller vérifier, et la nuit tombe. A mesure que nous avançons, la chaussée devient absolument déserte. Enfin après avoir mis pied à terre, le peloton Chavanne arrive au carrefour sans mal, la nuit faite. Le dispositif des chars est rapidement mis en place, il était temps, on entend des bruits de moteurs en direction de Garges.
Mais venant de Saint-Denis arrive l'Aspirant Maymil et 2 chars du 2e peloton en renfort ; suit une section du Génie. Le dispositif se renforce.
Et quand on est à peu près installé, une bonne fusillade part de tous côtés. Elle s'arrête comme elle a commencé sans raison. Une maison dont l'intérieur achève de brûler envoie quelques lueurs au ciel, et un mitrailleur a cru voir des signaux.
Vers 23 heures, bruits de moteurs vers Garges. Un de nos chars tire 2 coups de canon. Et une Citroën débouche en trombe venant de Garges. Une mitrailleuse la stoppe en plein virage. Le lieutenant allemand qui est passager se jette sur la portière et est aussitôt cueilli. Le conducteur se sauve et est ramené un quart d'heure après par des F.F.I. La voiture est pleine de documents de grosse importance, nous l'apprendrons le lendemain, mais à cette heure il ne nous intéresse pas de les lire.
Le lieutenant allemand interrogé, prétend ne rien savoir des chars allemands de Garges. La mort lui est promise si une attaque a lieu dans la nuit.
Il finit par affirmer que rien ne se passera.
Puis à minuit, c'est un défilé d'avions à basse altitude. Ils passent pendant plus d'une heure et demie, et nous pensons longtemps que leurs bombes sont pour nous. Mais c'est Paris qu'ils bombardent, et au bout d'un moment notre carrefour est brillamment illuminé par les bombes éclairantes et la lueur des incendies.
Ce qui ajoute encore à l'insécurité de la situation, c'est que si nous pouvons encore correspondre par jeep avec de détachement Pauly qui occupe la Mairie de Saint Denis, il est impossible d'aller à Paris prendre des ordres ou faire un compte rendu.
Le jour se lève, à la satisfaction de tous.

27 AOUT
Au matin le peloton Chavanne et des jeeps de l'Escadron effectuent des reconnaissances à un ou deux kilomètres sur les routes de Stains, de Pierrefite et de Garges, sans incident. Des vedettes sont laissées, en liaisons par radio. Le dispositif est complété par quelques F.F.I. bénévoles munis d'une mitrailleuse.
A 11 heures arrive un peloton de reconnaissance des Spahis, renforcé des 2 T.D. de l'Aspirant Royer, il va occuper le carrefour du Globe à Stains ; mais là, il se heurte à une résistance organisée ; des chars sont tout près, on les entend manœuvrer.
Le Colonel Roumiantzoff arrive ensuite, et se déclare satisfait.
Vers deux heures de l'après-midi, le G.T.L. en entier vient nous relever. C'est réconfortant et flatteur. Il est vrai qu'il doit se charger, non de tenir le carrefour, mais de faire tomber la dernière ligne de résistance allemande au nord de Paris.
L'Escadron entier se regroupe rue de La Chapelle à Paris. C'est un repos comme un autre, les chars sont sur les trottoirs, les gens couchent dessous et dînent chez l'habitant.
A la nuit, des miliciens font le coup de feu du haut des toits. Mais Le Cou, d'un premier étage, en descend un qui vient s'aplatir dans une cour.

28 AOUT
Au repos rue de la Chapelle.
Même bagarre avec les miliciens vers 18 heures. Un milicien est abattu. Un Spahis est tué.
Nous regroupons tout l'Escadron à l'Hippodrome de Longchamps.
 
DU 28 AOUT au 7 SEPTEMBRE
Au repos à l'Hippodrome de Longchamps.
 
DE PARIS A BACCARAT
 
14 SEPTEMBRE
DETACHEMENT GUILLON. - Renforcé dans la matinée par le reste du 3e peloton, le détachement reçoit l'ordre de reconnaître Bonvillet, puis Darney et de s'y établir.
Le détachement Pauly a lui aussi Darney comme objectif, par Jesonville et Lerrain.
Le peloton porté occupe Bonvillet vers 11 heures ; des blindés allemands circulent sur la route allant de Darney à Epinal par Forge Keitel, à 500 mètres de nous ; une forêt nous sépare et il est impossible d'engager les T.D.
Après une préparation d'artillerie savante, mais un peu courte et qui arrose nos braves "Goumiers", la marche sur Darney est reprise. Il n'y a qu'un kilomètre à peine à faire. Kleinlein, qui a déjà reconnu à pied Forge Keitel, arrive bon premier à Darney et ne trouve personne. Tout le peloton porté suit, et est rejoint 20 minutes plus tard par l'avant-garde blindée du détachement Pauly.
On s'installe en D.C.B. face à toutes les directions de l'Est à l'Ouest en passant par le Sud. Le peloton porté renforcé du groupe de commandement de l'Escadron, fait une reconnaissance profonde, de Attigny jusqu'à Monthureux, où l'accueil est enthousiaste. Au retour deux surprises. On nous transmet l'ordre de ne pas aller à Monthureux. Il est trop tard. Et ensuite la postière de Monthureux nous signale par téléphone que le bourg vient d'être occupé par deux cents fantassins Allemands qui veulent passer la nuit et qui réquisitionnent de quoi manger et coucher. Nous les avons manqués d'une demi-heure.
Au soir le détachement Pauly se replie sur Jesonville et Lerrain, nous laissant seuls. On nous signale de Monteaureux qu'une colonne de 4 ambulances et deux voitures légères se dirige vers Darney. Elle est capturée par l'Aspirant Laforest et son groupe. Le docteur Paul se charge de reconduire à l'arrière les ambulances pleines de blessés allemands. Il aura un certain mal à éviter les sabotages et les embourbages volontaires.
Avec les maigres effectifs restants, peloton porté et 3e peloton il faut tenir toute la nuit le Nord de Darney particulièrement face à la route d'Epinal. Tout se passe bien.
1er PELOTON. - Le groupe "Jaguar-Lion II" est resté à Huiliécourt. Le groupe Lynx Léopard est toujours à Rozières. Il se porte en compagnie de Spahis à la rencontre d'une colonne blindée allemande signalée vers Damblin. La colonne est entièrement mise hors de combat au canon. Pas de perte chez nous. Le tableau du "Lynx" se monte à 14 véhicules :
1 canon de 88 tracté ;
2 canons de 20 C. A. ;
2 automitrailleuses ;
5 camions ;
1 camion essence ;
3 véhicules divers.
2e PELOTON. - Fait mouvement avec le détachement Pauly sur Jesonville où il s'installe en D.C.B. face au Sud.
A 14h30 il entre dans Darney par le N.E. sans encombre et doit étaler l'accueil enthousiaste de la population. Malheureusement Il sera replié dans la soirée à Jesonville et retrouvera avec regret les guitounes en pleine nature.
 
15 SEPTEMBRE
1er PELOTON. - quitte Bourmont à 14 heures et se porte à Jesonville.
2e PELOTON. - A Lerrain aux ordres du détachement Martin. L'Enseigne de Vaisseau Gélinet prend le commandement du 2e peloton.
DETACHEMENT GUILLON. - Est renforcé à 10 heures par le peloton de chars légers "Nanterre" du 501e R.C.C. Celui-ci effectue une reconnaissance sur Hennezel où il détruit au canon un Autocar transportant une patrouille allemande. Bilan : 3 tués, 6 prisonniers. 10 allemands s'échappent.
Le peloton Nanterre est rappelé ensuite pour garder la route de Hennezel.
Le 3e peloton aux ordres de l'aspirant Laforest se place face à Monthureux où de nombreux allemands sont signalés. Dans l'après-midi le Maître Le Barbu suivi de Maurer et de Salf fonce en jeep sur une patrouille de reconnaissance allemande comprenant 9 cyclistes. Les ordres sont de n'en laisser échapper aucun. Et ils ramènent effectivement 9 allemands intacts, dont un adjudant et 9 bicyclettes qui font la joie du maire de Darney.
A la nuit, Darney se remplit. Le détachement est renforcé de tout le détachement Pauly et du Peloton d'obusiers du Q.G.
Nuit calme, fait des prisonniers par petits paquets.
 
16 SEPTEMBRE
1er PELOTON. - Jesonville.
2e PELOTON. - Lerrain.
RESTE DE L'ESCADRON. - Darney.
Dans l'après midi une démonstration de force est faite sous les ordres du Lieutenant de Vaisseau Guillon pour essayer de tirer de la forêt de Bois Le Comte les 150 ou 200 allemands qui s'y terrent sous la pluie.
2 T.D. bombardent à vue la forêt pendant que 5 auto-mitrailleuses battent les routes en tirant sur les lisières. Aucun résultat immédiat. Les prisonniers se présenteront par petits paquets dans la soirée et le lendemain.
 
17 SEPTEMBRE
Même situation de l'Escadron.
Le Lieutenant de Vaisseau Guillon avec un peloton d'auto-mitrailleuses, effectue la liaison à Bourbonne-les-Bains avec la 1ère Armée Française venant du Sud. Le contact est pris avec le 2e Spahis de la 1ère division blindée.
 
18 SEPTEMBRE
Même situation de l'Escadron.
Des éléments du 1er et du 2e Escadron du R.B.F.M. font une démonstration au village de Claudon, où la population entière nous accueille, les cloches sonnant à toute volée.
 
19 SEPTEMBRE
Le 2e Escadron est remis en entier aux ordres du G.T.V.
Traversé la Moselle à Chatel.
1er PELOTON. - Sous-Groupement de la Horie, Pallegney et Zincourt.
2e PELOTON. - Sous-Groupement Putz, Hellainville.
3e PELOTON. - Sous-Groupement Cantarel, Damas. Peloton porté et P.H.R., Chatel.
 
20 SEPTEMBRE
1er PELOTON. - Moriville.
Le peloton porté et le P.H.R. se mettent aux ordres du Sous-Groupement de La Horie à Moriville.
 
21, 22, 23 SEPTEMBRE
2e PELOTON. - Sous-Groupement Putz, Hellainville.
3e PELOTON. - Sous-Groupement Cantarel, Damas.
ESCADRON MOINS 2e et 3e PELOTONS. - Sous-Groupement de La Horie Rehaincourt.
 
24 SEPTEMBRE
Le 2e Escadron moins le 2e peloton est mis aux ordres du G.T.L. et est réparti comme suit :
1er PELOTON. - Magnières.
3e PELOTON. - Domptail.
PELOTON PORTE et P.H.R. - Vallois.
Le 2e PELOTON reste au Sous-Groupement Putz et gagne Hardancourt, puis Roville aux Chênes où il s'établit face à Rambervillers.
La nuit est un peu nerveuse car l'ennemi n'est pas loin et seuls quelques F.F.I. ont pu être mis à notre disposition en protection des T.D. ; face à Rambervillers. L'Aspirant Maymil en compagnie d'Huguet, ne dort que d'un oeil. Mais les trains bleus qui avaient fait leur apparition dans l'après-midi se taisent.
Dans la matinée le 2e peloton rallie Hardancourt où il passe en réserve de Sous-Groupement.
 
25 et 26 SEPTEMBRE
Pas de changement.

27 SEPTEMBRE
Le 2e peloton effectue un tir de 30 explosifs sur la forêt d'Anglemont avec 2 chars "Morse" et "Phoque".
Sans changement pour le reste de l'Escadron.
 
28 SEPTEMBRE
Le 2e peloton tire à explosifs avec ses 4 chars sur la route de Rambervillers.
Sans changement pour le reste de l'Escadron.
 
29 SEPTEMBRE
Le 2e peloton rallie le Sous-Groupement Putz à Ortoncourt.
Sans changement pour le reste de l'Escadron.
 
30 SEPTEMBRE
Le 2e peloton est toujours à Ortoncourt.
Une reconnaissance d'Officiers partie avec 4 Jeeps, et à laquelle participe l'Enseigne de Vaisseau Gelinet et l'Aspirant Maymil, tombe dans une embuscade au S.E. de Roville, la jeep de L'Enseigne de Vaisseau Gelinet est prise à partie par des Snipers sur la cote 301. Le capitaine Geoffroy du R.M.T., Volelli et Tebti sont mortellement blessés. A 1500 mètres de là un Half-Track du R.M.T. a fait son apparition alerté par le mitraillage. L'Enseigne de Vaisseau Gelinet parvient à le joindre en jeep, les blessés sont évacués et quelques minutes plus tard la jeep de l'Aspirant Maymil et celle du Capitaine De Witasse (du 501) sont dégagées. Maymil, Moutard et Redval viennent de passer de sales moments, pris à partie par 3 mitrailleurs allemands, la leur étant enrayée ; l'Aspirant Maymil a eu le temps de vider son Colt sur des boches et d'en descendre deux. Redval a été blessé auprès de sa mitrailleuse qu'il n'avait pas voulu quitter : Il ne rejoindra l'Escadron qu'en janvier.
Sans changement pour le reste de l'Escadron.
 
1er OCTOBRE
2e PELOTON. - Le 2e Peloton participe avec le Sous-Groupement Putz à l'attaque de la forêt Nord Est de Rambervillers, dont le but est de couper la route de Rambervillers-Baccarat. Pas de casse mais des cheminements très pénibles pour les voitures et les chars sous la pluie dans la forêt, guidés par des fantassins qui ne savent pas très bien où il vont.
Toute l'après-midi Huguet avec son "Morse" a abattu des arbres et cherché en vain des cheminements possibles. Et dans la soirée, le "Morse" aidé du "Phoque" a dégagé les abattis qui obstruent la route de Ramberviliers à Baccarat. On nous a bien assuré qu'ils n'étaient pas minés, mais au 3e arbre une mine saute, et Gonidec, Mouzard et Péna qui n'y croyaient guère sont criblés d'éclats, sans gravité. On sera plus prudent par la suite et l'opération se poursuit au milieu du vacarme des mines qui explosent et des branches qui se cassent. A la nuit faite la route est dégagée, et le peloton va goûter au semblant de repos à la corne Nord du Bois Béni où les trombes d'eau et les dégelées de 88 vont peupler nos rêves.
Padellec qui s'affaire auprès d'un réchaud sent son casque traversé par un éclat. Il ne voudra jamais plus en porter d'autre.
 
L'AFFAIRE D'ANGLEMONT. - Dans la nuit les éléments qui avaient pris pied dans Anglemont sont forcés de décrocher. L'ennemi attaque avec un bataillon et une douzaine de chars. Il faut reprendre ça dans la matinée. A défaut de l'artillerie que l'on ne peut obtenir, Slomski et Le Goff tirent à 4000 mètres sur des chars qui font demi tour à l'exception de deux qui sont embourbés.
Peu après une section du 501e et des éléments du Génie pénètrent dans Anglemont, mais le char de tête est allumé. Le Commandant Putz envoie le 2e Peloton en renfort : à 30 milles les T.D. et l'A.M. foncent sur le village, Slomski suivi de Le Goff le débordent par l'Ouest et sèment le désordre parmi les biffins ennemis, les tirant à la mitrailleuse et à la grenade. Il touchera un char et en mettra plusieurs autres en fuite et son secteur serait de tout repos si peu après il n'était littéralement arrosé de 88. Pendant ce temps l'Aspirant Maymil a placé Huguet et Belfils à la lisière Nord du village, et Quezèdé s'en donne à cour joie sur un Panther qu'il met en flammes à 800 mètres, tandis que Clad fait des cartons sur des biffins qui sortent de tous les bords. Dans l'après-midi arrive le Lieutenant de Vaisseau Guillon en compagnie de l'Enseigne de Vaisseau Bebin et de Riot. Il est reçu par l'E.V. Gelinet et l'Aspirant Maymil, lequel ramène une belle brochette de prisonniers, et salué par de nombreuses salves de 88. Peine perdue ; un seul blessé dans la journée : Hervé qui venait avec sa jeep évacuer des civils d'Anglemont et qui courageusement resta au volant après avoir perdu un oeil.
A la nuit tombante ordre de se replier arrive, et tout le peloton retrouve l'Escadron à Gerbevillers loin de la mitraille et du canon.
RESTE DE L'ESCADRON. - Sans changement.
 
DU 2 au 29 OCTOBRE
L'Escadron est à Gerbevillers en réserve du Général.
L'Enseigne de Vaisseau Barnaud rallie après convalescence.
L'Enseigne de Vaisseau Bebin prend le Commandement du peloton porté et l'entraîne en liaison avec le 3e Bataillon du R.M.T. dans la région de Rambervillers.
 
30 OCTOBRE
Aux ordres du G.T.V., le 2e Escadron réparti comme suit en vue du débouché de la forêt de Mondon et de l'attaque sur Baccarat.
1er Peloton. - Sous-Groupement H : Chènevières.
3e Peloton. - Sous-Groupement C : Féculerie de Flin.
Escadron moins 2 pelotons. - Sous-Groupement P. ; En réserve à Watimenil.
 
31 OCTOBRE
Attaque sur Baccarat. Les objectifs du G.T.V. sont Hablainville, Pettonville, Montigny, Merviler et Vacqueville.
1er PELOTON. - Débouche de la forêt de Mention avec le Sous-Groupement H avec comme itinéraire Hablainville, Pettonville, Merviller et Vacqueville. Les routes sont toutes minées, cependant la surprise du côté allemand est totale. La réaction allemande se borne à un tir d'artillerie assez nourri qui suivra les colonnes du matin au soir sans presque discontinuer.
Pour commencer le "Léopard" saute sur une mine et déchenille. Pas de blessés. Dantec et son équipage sont laissés à leur sort en attendant un dépannage. Hablainville est pris, le "Lynx" a détruit le 88 Pak qui en défendait l'entrée. Pettonville est pris, le "Jaguar" ayant réglé le sort d'un autre 88 Pak.
Le sous-groupement H. se regroupe après Reherrey. Le pont sur la Verdurette, à Vaxainville a été trouvé intact (on apprendra 38 heures plus tard qu'il était miné par deux énormes marmites, et que plus de 200 véhicules avaient frôlé le piège sans le toucher).
En progressant vers la côte 319 qui se trouve au sud ouest de Montigny, le "Lynx" guidé par l'Aspirant Royer se paie le luxe de tirer et d'allumer, en 3 coups de canon à 1000 mètres, un Panther à l'affût après une manœuvre remarquable de rapidité et de précision.
En fin de journée tout le peloton est regroupé aux carrières de Vacqueville.
Le peloton de l'Enseigne de Vaisseau Hinden, sans autre perte que le Léopard déchenillé sur une mine, a comme tableau de la journée :
1 Panther
2 88 Pak.
3e PELOTON. - Fait le débouché de la Forêt avec le sous-groupement Cantarel. Tous les véhicules à roues s'embourbent au cours du déploiement. Seuls les chars peuvent arriver à Brouville, et l'Enseigne de Vaisseau Barnaud y arrive à pied, sous un violent bombardement d'artillerie. Leclerc a le poignet sectionné par un éclat. Après la traversée de Merviller, le peloton se regroupe finalement et passe la nuit avec le sous-groupement le long de la route de Montigny.
RESTE DE L'ESCADRON. - Au sous-groupement P., en réserve du G.T.V. La journée se passe à suivre, en colonne, des routes poussiéreuses avec de longs arrêts. Quelques coups d'artillerie au passage à Hablainville, depuis longtemps dépassé par le sous-groupement H.
La nuit est passée en D.C.B. à Reherrey. L'escadron renforcé de quelques obusiers de 75 du R.M.T. tient la partie Nord-Est du village. Nuit agitée, bombardements intermittents et surtout, le thermomètre baisse d'un seul coup de 15 degrés. Froid de canard et gelée.
Baccarat a été pris par le G.T.D. avant la nuit.
 
1er NOVEMBRE
1er PELOTON. - Au matin, le passage à niveau et les carrières de Vacqueville, sont durement bombardés par artillerie lourde, probablement du 150. Truchot, faisant le plein de gas-oil du Lynx est tué par un éclat. Le "Lynx" a son radiateur perforé.
Verrieras est blessé sur la "Panthère".
Le "Lion" et le "Jaguar" conduits par l'Aspirant Royer accompagnent le Capitaine De Hollain dans une reconnaissance sur Vacqueville, ils sont reçus à coups de fusils et coups de canon. Le "Jaguar" tire et neutralise un anti-char léger ; puis reste en bouchon après le repli de la reconnaissance.
Le 1er peloton réduit au "Jaguar" et au "Lion" est remplacé vers 14 heures par le 2e peloton et se regroupe avec ce qui reste de l'Escadron, à la ferme du Pont.
2e PELOTON ET PELOTON PORTE. - L'attaque vers Vacqueville est fixée à 15 heures ; le peloton porté est mis aux ordres du Sous-Groupement H. dans la matinée, le 2e peloton à 14 heures.
Les missions sont les suivantes :
Le peloton porté aux ordres de l'Enseigne de Vaisseau Bebin, est chargé d'occuper le village de Xermamont (qui touche Vacqueville) en passant par le Sud de la route et les bois.
Les T.D. du 2e peloton accompagneront les chars qui attaqueront Vacqueville de front.
A 15 heures, au moment où se déclenche la préparation d'artillerie du XI/64, une trentaine de bombardiers en piqué survolent la scène. Ce n'est pas l'air-support attendu, mais bel et bien des Messerschmitt qui mitraillent et grenadent, sans mal pour personne heureusement.
Et l'attaque commence, sous un bombardement féroce d'artillerie et de mortiers.
Le peloton porté est durement éprouvé. Une équipe de mitrailleuse est touchée. Lucchési est tué, Porcher, Leray, et Reyz sont blessés. Tout le monde est terré. Mais enlevés par l'Enseigne de Vaisseau Bebin, la progression est reprise. Kleinlein arrive seul aux premières maisons da village, nettoie cours et caves au fusil et à la grenade. Reibel avec sa mitraillette, remplace la mitrailleuse démolie et met en fuite une section d'Allemands. Cadiou, Landreigne, et leur mitrailleuse pénètrent aussi dans le village. Pris sous l'éboulement d'un mur, ils continuent le nettoyage. Le bilan définitif est le suivant :
Une quinzaine d'ennemis tués.
19 prisonniers.
Les T.D. du 2e peloton pendant ce temps, progressent sur la route, au moment de franchir le pont, un Pz IV débouche dans le village à 250 mètres. Il tire en même temps que le "Morse" L'Allemand prend feu aussitôt, touché en pleine tourelle. Son projectile tombe à 50 mètres à gauche du "Morse". Le pont de Vacqueville que les sapeurs déminent, saute malencontreusement. Le ruisseau est alors comblé avec des fagots par l'Aspirant Maymil, son équipe, des sapeurs, des hommes des chars sous le regard du général Leclerc. Les chars passent. Le village est nettoyé avant la nuit. Mais Xermamont et Vacqueville recevront encore de nombreux obus.
3e PELOTON. - Pendant qu'un groupe de T.D. reste en D.C.B. sur la route de Montigny, le 2e groupe "Albatros-Vautour ", conduits par l'Aspirant Laforest participe à une reconnaissance sur Montigny. Dures réactions d'artillerie allemande. Cependant le "Vautour" détruit un canon de 88 Pak et un blockhaus.
En fin de journée, le groupe s'installe à la cote 523 au-dessus de Montigny, pendant que le groupe "Epervier-Milan" se déplace sur Migneville.
RESTE DE L'ESCADRON. - En réserve du G.T.V. à la ferme du Pont avec comme renfort :
1 section de Sherman ;
1 peloton de Spahis ;
2 pelotons du 4e Escadron du R.B.F.M.
Pluie, bombardement par 150, et pas de toit. Un accident terrible a lieu dans la soirée. Les 2 motards, Bientz et Baheux, venant de Vathimenil, devaient rejoindre l'Escadron dans la soirée. Probablement par suite d'une erreur de parcours, ils traversent Montigny et reprennent la grand'route menant à la Ferme du Pont.
Ils sautent simultanément sur des mines et sont tués tous les deux.
 
2 et 3 NOVEMBRE
Même situation de l'Escadron.
Le 3e peloton est regroupé au sous-groupement C, route de Montigny. Bombardements constants par 150, mortiers, et trains bleus sur Xermamont (peloton porté) et Vacqueville, Les Carrières (2e peloton). Le Maître Huguet est blessé.
Bombardements intermittents par 150 sur la route de Montigny (3e peloton) et la Ferme du Pont (P.H.R. et 1er Peloton).
 
DU 4 au 17 NOVEMBRE
L'Escadron entier est regroupé, en réserve du G.T.V. à Brouville. Chaque peloton de T.D. passe 4 jours sur la toute de Montigny, dans une boue gluante et épaisse, et sous un bombardement intermittent.
Dans la nuit du 12 au 13 novembre, 8 T.D. de l'Escadron participent de Reherrey à une préparation d'artillerie en vue d'une attaque de 2 divisions d'infanterie américaines.
 
DES VOSGES A STRASBOURG

17 NOVEMBRE
Alors que nous croyons les opérations arrêtées temporairement pour le G.T.V., nous recevons dans la matinée l'ordre d'envoyer immédiatement un peloton de T.D. aux ordres du Sous-Groupement H. à Badonvillers. Badonvillers pris, la chose est étonnante et imprévue, mais rien ne surprend plus dès qu'il s'agit du Lieutenant Colonel De La Horie.
1er PELOTON. - Le premier peloton mis en alerte en une heure part rapidement pour Badonvillers, sous les ordres de l'Aspirant Royer. Les lisières de Badonvillers sont encore occupées et un 88 Pak tire, du Sud, tous les véhicules qui passent au passage à niveau. Après liaison avec le Colonel de La Horie, l'Aspirant Royer place le "Jaguar" et en quelques coups de canon, le 88 est rendu silencieux. Le 1er peloton passe la nuit à Badonvillers.
RESTE DE L'ESCADRON. - Rallie Badonvillers à la tombée de la nuit. Reste en réserve. Bombardement par gros calibre toute la nuit.
 

 

 Le Milan - 3e Peloton


18 NOVEMBRE
Le Lieutenant-Colonel de la Horie, Commandant le Sous-Groupement H. et ancien instructeur du R.B.F.M., est tué d'un éclat aux carrières de Bremenil.
1er PELOTON. - Le Lieutenant Colonel Putz prend le Commandement du sous-groupement H. Le 1er peloton rejoint Bremenil à la fin de la matinée, en vue de l'attaque sur Petitmont.
Au débouché de Bremenil, l'Aspirant Royer fait une reconnaissance à pied le long de la route et aperçoit un anti-chars à 200 mètres. Il fait reconnaître l'anti-char par Arrieux, le tireur du "Lynx", puis met le char en route. Au premier virage l'anti-char tire et touche le "Lynx" au-dessus de la chenille gauche. Arrieux prend une ou deux secondes et fait but du 1er coup. La route est libre jusqu'aux lisières suivantes situées à 1000 ou 1500 mètres. II y a quelques blockhaus de mitrailleuses et une compagnie de cyclistes. Les T.D. et les chars présents tirent sur tout ce qu'ils voient et ont vite fait de nettoyer la place. Le Maître Le Berre et son groupe escorté de quelques marins de la protection dont Kleinlein, réduit une casemate et fait des prisonniers. L'arrivée sur Petitmont est plus difficile. Un anti-char remarquablement camouflé détruit en quelques secondes un Sherman et 2 half-track d'infanterie. Les T.D. ont pu se déployer cependant à la sortie de la forêt. Ils ouvrent le feu sur l'anti-chars et s'ils ne le touchent pas, tuent cependant son armement. Enfin une chenillette montre son toit dans un chemin creux. Le "Lynx" termine sa journée en la détruisant. Le 1er peloton passe la nuit en défensive à Petitmont, qui a été enfin occupé.
RESTE DE L'ESCADRON. - Passe la journée à Badonvillers, aux diverses issues, en défensive. Bombardements intermittents par gros calibre.
A la fin de l'après-midi rallie Bréménil, la nuit est passée en défensive face à Anglemont (3e peloton) et à Petitmont (2e peloton), bombardement léger.
 
19 NOVEMBRE
1er PELOTON. - Après une nuit calme que le "Lynx" et le "Lion" passent à dépanner des véhicules embourbés, à l'entrée de Petitmont, le peloton part, accompagné d'une section du Tchad pour Cirey déjà occupé, il s'agit de nettoyage. Et dans l'après-midi sont capturés intacts :
12 canons de 20 Flak ;
3 canons de 75 Pak abandonnés près du passage à niveau de Cirey.
2e Peloton. - Est mis dans la matinée aux ordres du détachement DA (3e escadron Spahis).
Mission : Occuper Bertrambois en suivant l'itinéraire Val et Châtillon, Cirey, Bertrambois. Le début se passe sans mal. Arrivé à Bertrambois le détachement trouve un pont sauté ; pendant que le génie travaille à le refaire, des anti-chars prennent à partie des lisières situées à 1000 mètres, le camion "Brockway" et les sapeurs. Le "Souffleur" met hors de combat un auto-moteur en 3 coups de canon, et d'autres armes légères. Le pont est construit, Bertrainbois occupé, et il est fait de très nombreux prisonniers. Le 2e Peloton passe la nuit en défensive à Bertrambois.
RESTE DE L'ESCADRON. - Est chargé en liaison avec la 12e compagnie du Tchad (compagnie F.F.I.) d'assurer la défense de Petitmont et Val et Châtillon. Rien à signaler, si ce n'est qu'au cours d'une manœuvre le "Vautour" chavire et se renverse dans un ruisseau. Pas de mal. L'Aspirant Laforest, Roch et son équipage, quelques hommes de protection, aidé de l'Aspirant Hoff et de ses deux chars Recovery travailleront 3 jours. La situation est rendue dangereuse par la présence à moins de 800 mètres d'un groupe d'Allemands isolés, qui reprennent du poil chaque jour et réussissent même à mettre en batterie un petit canon. Mais rien ne se passe et le "Vautour" sera ramené à l'atelier presque intact.
Au cours d'une reconnaissance vers le Château de Châtillon, l'Enseigne de Vaisseau Barnaud et son peloton tiraillent sur des isolés, font 1 prisonnier, manquent de peu un Colonel, mais capturent 3 magnifiques mortiers de 105 montés sur pneus avec accessoires et munitions. Nuit calme.
 
20 NOVEMBRE
1er PELOTON. - Reste à Cirey, mais passe au sous-groupement Putz.
2e PELOTON. - Après une journée calme passée à Bertrambois, fait mouvement à 22 heures avec le détachement DA, par l'itinéraire Lafrimbolle, Eigenthal, Walsheid, Sitiford, 3 Fontaines.
Une colonne de la division est arrêtée, le détachement la double, phares allumés car la nuit est noire et il pleut et ainsi est atteint vers 1h30 le carrefour de la ferme Rethal, occupé par les allemands. Ceux-ci ne prennent même pas le temps de finir leur repas qu'ils laissent sur la table.
Au matin beaucoup se feront faire prisonniers.
RESTE DE L'ESCADRON. - Mêmes positions à Val et Châtillon.
 
21 NOVEMBRE
1er PELOTON. - Traverse les Vosges par le Col du Dabo en compagnie du sous-groupement Putz par Lafrinbolle, St-Quirin, Eigenthal, Walsheid, Sitifort.
Le "Lion" s'embourbe avant Birkenwald et dans la nuit Haret est écrasé par un char. Le peloton passe la nuit en défensive à Allenwiller.
2e PELOTON. - Finit la traversée du col du Dabo et s'installe à Salenthal.
Reste de l'Escadron. - Traverse le Dabo avec le sous-groupement H. (commandé par le Chef de Bataillon Debray) et passe la nuit à Birkenwald.
 
22 NOVEMBRE
1er PELOTON. - Une reconnaissance est poussée avec l'Aspirant Royer et 2 T.D. vers Romanswiller. Fusillade sans mal. A la nuit le 1er peloton se regroupe à Singrist.
RESTE DE L'ESCADRON. - Le détachement DA et le 2e peloton sont temporairement mis aux ordres du sous-groupement H. pour la prise de Marmoutier.
Le détachement DA forme l'avant-garde et occupe Marmoutier sans coup férir. Des prisonniers sont faits à chaque coin de rue soit par les Spahis, soit par les marins.
Le Sous-Groupement H. occupe ensuite le village et se place en D.C.B. face à Saverne. De nombreux prisonniers sont encore faits par l'Enseigne de Vaisseau Barnaud et son peloton. En particulier Rivière et Salf font une patrouille sur Lindesberg et ramènent au total une trentaine d'allemands.
La nuit est passée au calme à Marmoutiers.
 
23 NOVEMBRE
La 2e Division Blindée en 5 sous-groupements doit gagner Strasbourg par 5 itinéraires différents.
Départ à 7 heures. L'ordre est en substance le suivant (au 1er arrivé : N'y eut-il qu'une chance sur 100, traverser le Rhin et créer une tête de pont en territoire allemand à Kehl).
Le Sous-Groupement Rouvillois du G.T.D. arrivera le 1er à Strasbourg vers 11 heures du matin par l'itinéraire Nord. Il se heurtera à des résistances dans Strasbourg seulement et s'arrêtera face aux défenses qui pendant quelques jours laisseront aux allemands la tête de pont de Kehl.
1er PELOTON. - Avec le sous-groupement Putz par l'itinéraire Getterswiller, Willgothein, Fessenhien, Hurtighein, et Innenheim tombent sur un entonnoir battu par les feux du Fort Kléber. Le Fort est canonné et mitraillé pendant que le génie pose une passerelle. Panza se distingue, il part en reconnaissance et capture les 3 servants d'un anti-char léger. L'Aspirant Royer se bat à la mitraillette contre les Allemands enterrés.
Enfin le Fort Kléber est dépassé, et tout le sous-groupement atteint Neudorf vers 13h30.
2e PELOTON. - Le détachement DA est chargé de jalonner les 3 itinéraires du G.T.V.
Une 1ère patrouille commandée par l'Enseigne de Vaisseau Gelinet et comprenant en plus du "Marsouin" et du "Souffleur" un peloton de reconnaissance, reconnaît l'axe du sous-groupement Cantarel.
Une 2e patrouille (Aspirant Maymil et Phoque) reconnait l'axe du sous-groupement Putz.
Le détachement entier est regroupé à Burckwickersheim au moment où les sous-groupements le dépassent vers Strasbourg.
La patrouille de l'Aspirant Maymil pousse une pointe vers Wolsheim. Tout se passe bien au début, mais au retour 2 automitrailleuses des Spahis sont allumées à bout portant par des tireurs de Bazooka. L'Aspirant Maymil et son équipe par leur sang-froid et leur cran, réussissent à dégager et à ramener cependant tout le monde.
Enfin au moment où l'Etat-Major du G.T.V. rentre à Strasbourg, 300 allemands réfugiés dans la caserne des gardes font le coup de feu avec mitrailleuses, fusils et mortiers. Il y a pas mal de pertes. Il est fait appel au "Marsouin" (Second Maître Slomski, Lamy, Provost, Nicolas, Bosche), celui-ci enfonce du 1er coup la porte de la caserne, mais n'est pas suivi par les fantassins américains chargés du nettoyage. Il recommence peu après, tire au canon et à la mitrailleuse dans la cour et est pour une grande part responsable de la reddition de la garnison allemande.
320 prisonniers dont 15 Officiers.
L'affaire nous coûte cependant 4 blessés par mortiers : Gonzesse, Gaillet, Rouanet, Nekrouf, Blaha.
Le half-track de dépannage qui n'avait rien à faire dans cette bagarre puisqu'il aurait dû être avec le sous-groupement H. reçoit un obus de mortiers qui crève la batterie. Horellou et Roméo ont un peu peur, c'est tout.
Le 2e peloton passe la nuit à Strasbourg dans le quartier des gardes.
 
DETACHEMENT GUILLON. - Sous les ordres du Lieutenant de Vaisseau Guillon un détachement d'avant-garde du sous-groupement H. est constitué comprenant :
Le peloton de chars légers du sous-lieutenant Lespagnol.
Le 3e peloton de T.D. (E.V. Barnaud).
Nous suivons le sous-groupement Putz jusqu'à Ittenheim, puis nous déboitons vers le Sud, chars légers en tête. 1er arrêt à Ackenhein, le pont est marqué 16 tonnes et les T.D. en pèsent 28, 2 chars légers traversent et se mettent en protection de l'autre côté. "L'Albatros" sert de cobaye, Combeau et son équipage ont le sourire car tout se passe bien et le pont de bois étale.
La colonne continue. Nous apprenons plus tard que le dernier char, averti par les civils, a cueilli sous le pont les 6 allemands qui devaient le faire sauter et qui n'ont pas eu le temps de le faire.
Tout se passe encore très bien jusqu'au village de Holtzheim. Les chars de tête sont accueillis par des mitrailleuses, mais ripostent au canon, et les 15 ou 20 allemands qui se préparaient à faire sauter le pont doivent fuir par les jardins. Ils sont presque tous abattus à la mitrailleuse. Holtzheim est traversé. Les chars de tête arrivent devant le fort Joffre. Des tireurs de Panzerfaust sont terrés tout le long de la route. Ils sont tués chacun à leur tour à coups de 37, les mitrailleuses tirent les fantassins le long de la voie de chemin de fer. Le sous-lieutenant Lespagnol est tué dans son char, la riposte vient du fort Joffre qui est à 500 mètres. Au passage on arrête, puis on fusille un civil armé qui cache sur sa bicyclette un uniforme de "Front Führer" et un magnifique pavillon Nazi.
Ordre est donné aux deux chars légers et aux T.D. de tête de gagner au plus vite le pont en dessous du chemin de fer et d'attendre le nettoyage du Fort. Aussitôt fait. Mais les balles sifflent drues au passage. Ce n'est pas pour inquiéter les équipages. Riot et Hervé répondent à la 12,7 à tous les départs ; Gabillard et Antoine font des liaisons à pied et en jeep avec l'arrière. Le Barbu, Rivière et Cazorla continuent leur protection des chars légers.
La compagnie d'infanterie du sous-groupement est rassemblée et nettoie l'ouvrage. On y trouve une quarantaine de véhicules puis le génie appelé à l'aide se précipite au pont. Des kilos de pétards y sont entassés, des détonateurs pendent partout. Tout est désamorcé.
Cependant les chars qui observent la grand-route de Molsheim à Strasbourg qui passe à 1300 mètres de là, signalent de nombreux véhicules ; des voitures légères à 80 à l'heure, des camions, enfin deux chars, la pluie qui tombe à verse a brouillé les lunettes et il est impossible de les toucher. Il faut ajouter qu'ils se dépêchent. Enfin quelques fusants venant des environs de Strasbourg tombent sur notre arrière.
Le Commandant Debray décide alors de faire dépasser l'avant-garde par un jumelage chars infanterie, le village de Lingolsheim risquant d'être tenu par des chars (ceux que nous avons vu passer en particulier) et de l'infanterie. Lingolsheim est rapidement occupé. Les fantassins nettoient le village où quelques surprises nous attendent cependant. Gabillard, Antoine et Fékaï sont reçus à coups de mitraillette par des "civils" à l'aspect inoffensif. Enfin quelques véhicules venant de Molsheim sont reçus à bout portant à coups de canon. En particulier un autocar portant une trentaine d'hommes est stoppé en 5 mètres. Personne n'en sortira vivant.
Et la course continue. Les Sherman ont pris la tête et mènent un train d'enfer. On tue des allemands au passage, on fait des prisonniers. On se contente pour ces derniers qui sont trop nombreux de les désarmer et de les déchausser. L'arrière-garde se chargera d'eux.
Le fort Lefèvre est canonné au passage et dépassé. On débouche enfin sur la route de Sélestat à Strasbourg laissant le Bagger See à droite. Il ne se passe rien. Mais quand la colonne est entièrement engagée un 88 se met à tirer à 500 mètres sur les voitures. Tout le monde s'arrête et on s'aperçoit qu'il y a beaucoup de monde autour de ce Bagger See. Les canons tirent, toutes les mitrailleuses crachent. Quand sans signal le feu cesse, nous voyons 150 à 200 allemands qui se lèvent sans ordre eux aussi, les bras en l'air.
On laisse des hommes et deux chars légers pour s'occuper de tout ce monde et neutraliser la batterie de 12 canons de 88 C.A, qui se trouve là. Et on continue. Nous arrivons à Strasbourg vers 15 heures. L'aérodrome de Neudorf est dépassé, l'usine électrique occupée, la liaison prise avec les autres sous-groupements.
Le bilan pour le sous-groupement H. est le suivant :
Près de 800 prisonniers ;
1 batterie de 12 canons de 88 C.A. capturée ;
Environ 40 véhicules capturés au fort Joffre ;
Un char détruit par le détachement Branet à l'entrée de Strasbourg ;
Un autocar détruit ;
8 véhicules divers détruits.
 
24 NOVEMBRE
PREMIER PELOTON : Strasbourg.
2e PELOTON : Un demi-peloton accompagne des Spahis dans une reconnaissance sur Molsheim, Obernai, Niedernei.
RESTE DE L'ESCADRON : Aérodrome de Neudorf, bombardé dans la nuit par gros calibre venu de la rive droite du Rhin.
 
25 NOVEMBRE
PREMIER PELOTON. - Le groupe de l'Aspirant Royer fait partie d'une puissante patrouille, commandée par le Capitaine Comte, qui va reconnaître le Fort Hoche. Pas d'histoires.
DEUXIEME PELOTON. - Patrouille avec le détachement D.A. vers Lipsheim, Fegersheim, Illkirch et Graffestaden. Nombreux prisonniers.
RESTE DE L'ESCADRON. - Aérodrome de Neudorf.
 
26 NOVEMBRE
PREMIER PELOTON. - Le groupe de l'Aspirant Royer participe à la patrouille du Capitaine Troadec vers Illkirch et Graffestaden. Rentre à 16h30.
DEUXIEME PELOTON. - Le détachement D.A. a reçu pour mission de couper la route Obernai-Erstein, après avoir posé deux passerelles à Hindisheim, la route est atteinte au carrefour situé à 1,5 km à l'Ouest d'Erstein. Il fait nuit déjà. L'Enseigne de Vaisseau Gelinet avec ses deux T.D. "Marsouin" et "Phoque" constitue le plus gros de la défense.
Une première contre-attaque allemande a lieu vers 21h30. Un engin chenillé est mis en fuite par le "Marsouin". Une deuxième contre-attaque a lieu un peu avant minuit, avec fantassins et chars. Un half-track est mis en feu, puis le "Marsouin" est touché par 88 et Bazooka. Il flambe. Provost et Nicolas sont tués. Les allemands tirent de tout près avec armes individuelles et Panzerfaust. L'ordre est donné de décrocher, ce qui n'est pas facile à exécuter. Tout se passe mieux qu'on aurait pu croire. Mais Slomski et Rayer sont portés disparus (Nous apprendrons en mars 1945 que Rayer est prisonnier dans un stalag).
Le groupe de l'Aspirant Maymil, pendant ce temps, occupait avec les Spahis le carrefour de Nordhouse. Contre attaque de même style vers 2 heures du matin. Mais le décrochage peut se faire plus tôt, et les pertes sont nulles.
Le peloton et le détachement D. A. se regroupent à Hindisheim.
RESTE DE L'ESCADRON. - Aérodrome de Neudorf.
Le "Canard" portant le Capitaine Branet participe à une expédition de reconnaissance effectuée par des chars en direction de Plobsheim.
 
27 NOVEMBRE
PREMIER PELOTON. - Sans changement.
DEUXIEME PELOTON. - Le groupe Gelinet procède à la reconnaissance et au nettoyage de Limersheim. Le groupe Maymil agit sur Nordhouse.
RESTE DE L'ESCADRON. - Sans changement.
 
28 NOVEMBRE
La division se déplace tout entière vers le Sud, le long du Rhin.
2e PELOTON. - Occupation de Nordhouse. "Le Souffleur" détruit une V.L.
Attaque et prise de la partie Nord d'Erstein par le détachement D.A. renforcé par le groupe de l'Aspirant Maymil. Fait de nombreux prisonniers.
ESCADRON MOINS 2e PELOTON. - Se déplace avec le G.T.V. le 1er peloton passe la nuit à Illkirch-Graffestaden, le reste de l'Escadron à Plobsheim.
 
29 NOVEMBRE
Même situation que la veille. Le 2e peloton continue le nettoyage et l'occupation d'Erstein.
 
30 NOVEMBRE
Même situation que la veille.
Le 3e peloton au sous-groupement H. est partagé entre les détachements Dronne et Guillon et rallie Gerstheim.
 
1er DÉCEMBRE
PREMIER PELOTON. - Plobsheim au sous-groupement Putz.
RESTE DE L'ESCADRON. - Regroupé à Gerstheim au sous-groupement H. Bombardement intermittent.
 
2 et 3 DÉCEMBRE
Tout l'Escadron est regroupé à Gersteim.
L'Enseigne de Vaisseau Robin embarque à l'Escadron.
 
4 DÉCEMBRE
L'escadron va au repos à Nordhouse, par petits paquets de véhicules, en alerte C.A. Quelques avions isolés en effet mitraillent les routes. Le Lieutenant de Vaisseau Vivier, le matin, a eu son conducteur tué. Le Lieutenant de Vaisseau Guillon et Burlot ont passé au même moment dix minutes dans un fossé.
 
5 au 12 DÉCEMBRE
Au repos à Nordhouse.
Le 12, tir indirect du 3e peloton sur le clocher de Hilsenheim.
 
13 DÉCEMBRE
Le 2e Escadron doit participer à l'attaque du G.T.V. vers Witternheim et Bindernheim.
3e PELOTON. - Part le premier. Du carrefour de Riedorf, "l'Albatros" tire sur Bindernheim puis le peloton rallie Witternheim où il passe la nuit sous le bombardement. Daniel, Milhau, Burlot, Le Cordier sont blessés par un obus qui tombe dans leur cuisine.
1er PELOTON. - En réserve à Sand.
RESTE DE L'ESCADRON. - En alerte à Benfeld à la disposition du G.T.V.
 
14 DÉCEMBRE
Tout l'Escadron est regroupé en D.C.B., à Witternheim, au sous-groupement H.
Le 3e peloton participe à l'attaque sur Binderneim avec le détachement Dronne. L'attaque ne réussit pas à cause du violent bombardement qui empêche le débouché les fantassins et le travail des sapeurs, et aussi à cause de la présence de nombreux Jagdpanthers camouflés qui mettent le char de tête hors de combat et qu'on ne peut localiser.
Le 1er peloton se porte dans l'après-midi à Neuenkirch en soutien du bataillon de chasseurs parachutistes qui attaque le long du canal.
Quand l'attaque sur Bindernheim est stoppée, la situation est la suivante :
1er peloton à Neuenkirch en D.C.B.
2e et 3e pelotons à Witternheim en D.C.B. face au Sud, à l'Ouest. Bombardement constant.
 
15 DÉCEMBRE
Même situation que la veille. Le bombardement est constant par 150, 88 et même obus de 280 à fusées.
 
16 DÉCEMBRE
Après un bombardement sérieux, une contre attaque allemande est faite pour reprendre Witternheim. Environ un bataillon d'infanterie et une vingtaine de chars ou automoteurs.
La consigne donnée par le Commandant Debray, commandant le sous-groupement H. et la défense est de ne tirer qu'à bout portant sur un but en valant la peine, pour éviter de dévoiler la position de nos chars. L'ordre est exécuté et l'attaque allemande arrêtée uniquement par le tir de notre artillerie que les observateurs dirigent à l'oeil des avants postes. Les fantassins allemands arrivent à 500 mètres de nous et sont obligés de s'arrêter. Cependant sur la route venant de Bindernheim, "l'Epervier" perçoit un Jagdpanther à 1000 mètres. La cible en vaut la peine et le Maitre Sparfel fait tirer 3 coups de canon. Le Jagdpanther, probablement touché, se réfugie dans un bois voisin où l'artillerie l'achève et le met en feu. L'attaque n'ayant pas réussi, le bombardement allemand reprend.
 
DU 17 au 22 DECEMBRE
Même situation, l'Escadron est réparti entre Neuenkirch et Witternheim. Même bombardement systématique. Inutile de dire que nos artilleurs répondent par le double et le triple, mais cependant c'est beaucoup.
Un soir, vers 20 heures, arrivent en même temps 18 obus à fusées. Le plafond de la popote tombe sur la table où fume un civet de lièvre ; sont réunis le Commandant Debray, le capitaine Court, le lieutenant de Vaisseau Guillon, le Sous-Lieutenant Menonville et le Premier Maitre Gabillard. Il faut aller à la cave.
C'est d'ailleurs la seule solution et notre séjour à Witternheim sera un séjour passé sur la paille humide des caves et des celliers. La vie s'y organise d'ailleurs, avec plafonds, épontilles, chauffage, lumière.
Le Lieutenant de Vaisseau Guillon n'est pas mal, sa cave est de loin la plus belle du village. On a sorti 5 ou 6 tombereaux de betteraves, il y a l'électricité sur accus, du vin, des provisions et de la volaille que les évacués ont laissée à notre disposition. Le commandement Debray y vient prendre ses repas. Mais c'est aussi un des coins les plus visés du village, près du carrefour, et de nombreux véhicules sont avariés par éclats.
"Le Canard", "Joyeuse", "les Dodges" ont des pneus crevés, des radiateurs défoncés.
Pascual et ses vivres, Padellec et les permissionnaires de détente se souviendront sans doute d'une matinée particulièrement pluvieuse en 88, sur la route de Rossfeld.
Le 2e Peloton est à la sortie Sud-Ouest du village avec des chars et de l'infanterie. Le nombre de T.D. du 2e peloton est de plus en plus réduit par avaries. Les gens sont à pied.
L'Enseigne de Vaisseau Robin et "le Phoque" sont à la partie Nord-Ouest, eux aussi sont bien arrosés, et leurs caves ne sont pas belles. Par contre celle qu'occupe l'Enseigne de Vaisseau Gelinet et son groupe de Commandement est bien, quoique encombrée par du matériel divers : barriques vides, matelas, etc... mais de nombreuses provisions, des liquides variés, l'éclairage par quinquet est insuffisant ; cuisine froide et charcuterie de premier ordre et moral excellent grâce à l'Aspirant Maymil, Pestelle, Vescovali, Padellec et Consort.
La cave du 3e peloton est encore pleine de betteraves. On dort sur les betteraves, on mange sur les betteraves. Et on a même mis une mitrailleuse sur les betteraves pour tirer par le soupirail. La cuisine y est bonne, et permanente. A toute heure, Le Brouder, Lecacheux et autres font mijoter un lapin ou une poule et offrent du vin rouge. C'est un bon havre, quand on rentre de Neuenkirch et chaque fois le Lieutenant de Vaisseau Guillon s'y arrête pour discuter avec l'Enseigne de Vaisseau Barnaud et manger une bouchée.
L'Aspirant Laforest est à la sortie Sud. La cave est un dortoir, où dorment fraternellement mêlés les Espagnols de la 9e compagnie du Tchad et les marins du groupe de T.D. Mais il ne faudrait pas que le séjour se prolonge trop, car un obus a déjà éclaté dans la cave, blessant 5 hommes. Les Espagnols ont mis une oie à l'engrais et il y a toujours un seau plein de vin pour accueillir le visiteur.
Le Maître Diserbo, le dépannage et l'équipe du "Canard" sont près du carrefour au centre du village. Après s'être creusé des niches sous la paille, ils occupent après le départ des réfugiés une cave petite, coquette, mais débordante aussi de betteraves. Il n'y a que de la volaille à manger.
La situation est toute différente à 1,5 km de là, à Neuenkirch où se trouvent l'Enseigne de Vaisseau Hinden et le Premier peloton. Trois maisons, une église, et une seule cave occupée par quelques réfugiés sous l'œil vigilant du curé. Alors le 1er peloton vit au rez-de-chaussée et dans l'église. Le bombardement est un peu moins violent, heureusement, et tombe plutôt aux abords des maisons que dessus. La vie est vivable.
Cette petite guerre nous coûte heureusement peu de pertes en hommes, et c'est un miracle. Levier est tué dans son trou de mitrailleuse, et nous n'aurons plus de blessés. Par contre les véhicules souffrent. Un jour 3 jeeps du 3e peloton brûlent. 2 autos mitrailleuses, 2 Dodges et quelques Jeeps sont avariées. Il faut se résoudre à ne garder que les chars et à envoyer tous les véhicules à roues à Rossfeld, 3 kilomètres à l'arrière.
Enfin, les projectiles à fusées sont aussi incendiaires. Un beau soir deux ou trois granges flambent. Le Maître Diserbo, le Premier Maître Gabillard, Hervé et Antoine mettent sur pied une équipe d'incendie, ramassent les quelques civils restant, arment la pompe municipale et se battent toute la nuit pour préserver deux ou trois maisons et les véhicules qu'elles abritent.
 

 

Le Marsoin détruit à Erstein - 26 novembre 1944

 Il y aura encore beaucoup d'incendies, mais heureusement tous à peu près localisés.
Un autre jour, par beau ciel, nous assistons des premières loges à un magnifique bombardement en piqué. Une escadrille française de Thunderbolts se trompe légèrement d'objectif et prend à partie le commandant Debray, le capitaine de Boissieu, le lieutenant de Vaisseau Guillon, le premier maître Gabillard qui font une innocente reconnaissance près d'un blockhaus désaffecté. Après quelques plats ventres bien appuyés, tout le monde se relève intact, mais un peu sonné cependant.
Enfin le 22, sous le Commandement de l'Enseigne de Vaisseau Robin, trois T.D. se déplacent vers Herbsheim pour faire des tirs d'artillerie lointains.
Le 23 au matin, l'Escadron tout entier est relevé et va se reposer à Nordhouse où il passe les fêtes de Noël et du jour de l'An.
 
LA POCHE D'ALSACE
 
23 JANVIER
Le premier peloton se rend à Sélestat au sous-groupement H. Le reste sans changement.
 
24 JANVIER
Le 2e peloton rejoint le premier peloton à Sélestat.
 
25 JANVIER
PREMIER PELOTON. - Sous-groupement H à Illheusern.
DEUXIEME PELOTON. - Sous-groupement P à Sélestat.
TROISIEME PELOTON. - Sous-groupement C à Sélestata
 
26 JANVIER
1er PELOTON. - Le sous-groupement H. ne pouvant progresser par la route Illhausern-Elsenheim battue par des automoteurs ennemis tirant du bois d'Elsenheim franchit la forêt communale de Colmar et s'empare de vive force du carrefour 177. Le 1er peloton participe à l'attaque puis s'installe en D.C.B. dans un bois voisin.
RESTANT DE L'ESCADRON. - En alerte à Sélestat.

27 JANVIER
2e PELOTON. - A 7 heures, le 2e peloton quitte Sélestat avec le sous-groupement Putz et se porte dans la région du carrefour 177, puis vers le pont détruit sur la Blind que le "Phoque" passe à gué pour protéger le travail du Génie. Il tire à explosifs sur des nids de mitrailleuses ennemies. Violente réaction ennemie de 22h30 à 23h30, qui interrompt la construction du pont.
RESTE DE L'ESCADRON. - Sans changement.
 
28 JANVIER
2e PELOTON. - Dès le jour, l'établissement de la passerelle sur la Blind s'est effectué avec succès et sans réaction de l'ennemi. L'attaque sur Grussenheim se fera par l'Ouest et le Sud. Le 2e peloton appuiera l'action principale par l'Ouest (Pont sur la Blind). Le débouché de l'attaque se fera à 13 heures.
Vers 12 heures "le Phoque" en position de tir sur la rive Est de la Blind est mis en flammes par un automoteur ennemi. Ramonet et Loisel sont tués. Belfils, Narces et Clad sont blessés. Peu de temps après l'Aspirant Maymil est mortellement touché par des éclats. Il est remplacé par l'Enseigne de Vaisseau Robin. Cependant devant la réaction ennemie l'effort principal va se faire par l'axe Jebsheim Grussenheim.
Le 2e peloton est dérouté sur l'axe et attaque Grussenheim par le Sud avec la colonne Witasse. Au cours de la progression entre Jebsheim et Grussenheim l'Enseigne de Vaisseau Robin est tué dans son automitrailleuse par des éclats.
Le 1er peloton a reçu l'ordre de se porter en renfort des éléments du sous-groupement P. à Grussenheim
Les 1er et 2e pelotons (l'Enseigne de Vaisseau Barnaud a pris le commandement du 2e peloton) participent au nettoyage du village et à la D.C.B.
RESTANT DE L'ESCADRON. - En alerte à Guémar.
 
29 JANVIER
A partir de 6 heures contre-attaque allemande : l'Equipage du "Lynx" (Secteur S.E.) aperçoit à 900 mètres dans l'Est un Jagdpanther, mais ne l'a pas dans le champ de sa lunette. Arrieux tire dans sa direction 7 perforants : L'ennemi se croit menacé et en manœuvrant présente son flanc au tireur du T.D. qui le détruit en quelques secondes.
De son côté "le Lion" touche à plusieurs reprises un char ennemi sans résultats apparents. Le "Souffleur" placé à la sortie Nord du village reçoit l'ordre d'ouvrir le feu à 1200 mètres sur un Jagdpanther qui se présente de front. Il l'atteint de plusieurs coups sans résultats apparents non plus. A son tour l'ennemi tire à explosif sur le T.D. blessant le chef de char (le second Maître Le Goff). Le matelot Gonidec, tireur, dirige le char. Celui-ci heurte une grange qui vient d'être détruite par un projectile le moteur cale et en manœuvrant à nouveau pour se dégager le "Souffleur" est atteint par deux projectiles qui le mettent en flammes. Benedic est blessé et Le Mercier tué. Dans la matinée le sous-groupement P. est relevé par des éléments de la 5e D.B. Le 1er peloton rallie le sous-groupement H. au carrefour 177 et le 2e peloton le restant de l'Escadron à Guémar.
 
30 JANVIER
Le 3e peloton relève auprès du sous-groupement H. le 1er peloton, qui rallie l'Escadron à Guémar.
 
31 JANVIER
Avec H. le 3e peloton occupe Elsenheim et participe à une reconnaissance sur Marckolsheim tirant des nids de mitrailleuses ennemies puis prend position pour la nuit aux lisières S et E de Elsenheim. Tirs de harcèlement ennemis (Maître Le Battu blessé). L'Enseigne de Vaisseau Casens et l'Aspirant Laforest, accompagnés de Gertrou et d'Agostini ramènent de nombreux prisonniers.
Le 2e peloton reste au repos à Guémar.
P.H.R. et 1er peloton font mouvement avec Etat-Major G.T.V, et sous-groupement C. par Grussenheim-Elsenheim ; Au départ de Guémar, "le Jaguar" saute sur une mine à la sortie du village et Tringat va passer de longs jours dans la neige puis la boue en attendant qu'on puisse le dépanner.
Occupation de Onenheim-Fidolsheim. Le 1er peloton et peloton de Spahis Lejeune passent la nuit au carrefour Schnellenbuhl.
Rien à signaler.
P.H.R, à Onenheim.
 
1er FÉVRIER
3e peloton à Marckolsheim.
T.D. en D.C.B. face au Nord.
L'Aspirant Laforest avec 1 T.D. passe aux ordres du détachement Buis (sous-groupement C) qui attaque Artzenheim et y passe la nuit.
1er peloton Heidolsheim.
2e peloton Guémar.
P.H.R. Onenheim.
 
2 FEVRIER
Le G.T.V. est relevé et s'apprête à faire mouvement.
1er et 2e pelotons à Sélestat.
Restant de l'Escadron à Onenheim-Heidolsheim.
 
3 FÉVRIER
Dans la soirée, l'Escadron est regroupé à Innenheim où il séjourne jusqu'au 14.
 
15 FEVRIER
Encore une fois franchi le col du Dabo. L'Escadron reste à Hartzwiller jusqu'au 26 février.
A partir du 27 février, la Division entière fait mouvement. Les chars voyagent par le train, le reste des véhicules par la route. Après un voyage de 3 jours par Nancy, Chaumont, Cosne, Nevers, Bourges et deux arrêts d'une nuit, le 2e Escadron séjourne au repos à Bouges (Indre).
Au cours des opérations qui ont amené la Division Leclerc à délivrer Royan, le 2e Escadron a mis 2 pelotons aux ordres du G.T.R. Il s'agit de masquer la Rochelle pendant l'opération principale de Royan.
Du 14 au 18 avril les 2e et 3e pelotons séjournent à Genouillé. Les équipages sont en majorité nouveaux.
Un excellent entraînement consistera pour eux à tirer 300 coups de canon sur des nids de mitrailleuses, des villages occupés, et même une locomotive et des wagons.
Le 27 avril le 2e Escadron quitte Bouges (Indre) et fait route vers l'Est.
Première destination Château-Salins.
 
EN ALLEMAGNE
 
27 AVRIL
Départ des véhicules à roues par la route.
Départ des chars du 1er peloton par le train.
Bouges, Issoudun, Bourges, Nevers, Cosne, Neuvy, Annay (Nièvre).
 
28 AVRIL
Convoi routier : Bonny, Auxerre, Tonnerre, Châtillon, Châteauvillain, Euffigneix (Haute-Marne).
 
DIMANCHE 29 AVRIL
Convoi routier : Chaumont, Neufchâteau, Nancy, N 74, Moncel Bioncourt.
L'E.V. BARNAUD parti en précurseur, prend contact avec le G.T.V. à 6h00 à Murhardt, attend les T.D. du 1er Peloton, puis rallie le G.T.V. au Sud de Dillingen à Ziemetshausen.
Les T.D. des 2e et 3e Pelotons embarquent dans le train à St-Jean d'Angely.
 
30 AVRIL
Convoi routier : Château Sallins, Sarreguemines, franchi la frontière à Habkirchen, Hambourg, N 240, Kaiserlautern, puis autostrade jusqu'à Frankenthal près de Mannheim.
Détachement BARNAUD aux ordres du S/GT DELPIERRE. Itinéraire, Landsberg, Weilhem, Uffing..
 
1er MAI
9h00, franchi le Rhin au pont de Frankenthal, Burstadt, N 47, Walldurn, Trauberbishofsheim Bad Mergentheim, N 19, cantonné à Enslingen (près de Hall).
Détachement BARNAUD à Uffing. Débarquement des T.D. des 2e et 3e Pelotons à Bischwiller, sous les ordres de l'Aspirant ROYER.
 
2 MAI
Convoi routier. Hall, Crailsheim, franchi le Danube à Dillingen, Holzheim, Altenmunster, Dinkelsherben, Memmenshausen (SW Augsbourg).
Détachement BARNAUD à Uffing.
 
3 MAI
MEMMENSHAUSEN.
Le Lieutenant de Vaisseau GUILLON transmet le commandement du 2e Escadron au Lieutenant de Vaisseau GELINET.
Les T.D. de ROYER rallient l'Escadron.
Détachement BARNAUD aux ordres du Capitaine PHELEP. Départ à 4h00. Bichl Bal Tolz, Waarkirchen. La Mission du détachement (faire route au Sud en direction d'Innsbruck) est modifiée par l'arrêt par l'ennemi de la patrouille de tête. Nettoyage de Hausham, Mieslack. Cantonné à Kirchdorf.
 
4 MAI
Le 2e Escadron moins le détachement BARNAUD quitte le régiment et rallie le GTV par Schwalmunchen, Landberg, Diessen. Le P.C. avant a déjà quitté Diessen en direction de Berchtesgaden. Continué par Starnberg. Arrêté à Sauerlach faute de carburant.
Détachement BARNAUD : Mission de découverte sur Groding et Berchtesgaden. Retardé par le manque de carburant puis arrêté par les colonnes américaines. Stoppé à Nieder Alm.
 
5 MAI
Après un premier ravitaillement. Autostrade Holzkirchen, Miesbach, Augrosholzen. Ravitaillé en cours de route. Autostrade, Siegsderf, Trausut, Teisendorf, Teichenhall. Arrivé à 21h00 à Berchtesgaden.
Cantonné à Schonau (2,5 km de Berschtesgaden).
Détachement BARNAUD, part à 6h00 sur des pistes de montagne et fait de nombreux prisonniers. Les T.D. ne pouvant passer, L'E.V. BARNAUD continue avec une section de chars légers, occupe et nettoie Hallein, arrive à 10h00 devant le Berghof déjà occupé par des éléments du R.M.T.
Le détachement BARNAUD rallie le sous-groupement D à Stub près de Berchtesgaden.
 
6 MAI
Cessation des hostilités ; l'Escadron se regroupe à Schonau.
 
8 MAI
L'Allemagne signe l'armistice sans conditions.
 
9 MAI
Défilé de la 2e Division Blindée devant le Général de GAULLE à Ulosterlechfel (12 km Nord de Landberg).
Retour à Troubing.
 
25 MAI
Départ pour la France.
Franchi le pont de Kehl le 27 mai au matin et cantonné à lnnenheim.
 
30 MAI
L'Escadron se regroupe à Mennecy (près Corbeil).
 
18 JUIN
Défilé de la 2e Division Blindée à PARIS.
 
22 JUIN
Le Général LECLERC fait ses adieux à la 2e Division Blindée à Fontainebleau.

ORDRE DE BATAILLE DU 2e ESCADRON

GROUPE DE COMMANDEMENT ET PELOTON HORS RANG.

L.V. GUILLON, Commandant l'Escadron.
Premier-Maître Fusilier LE MENN, Commandant le P.H.R. (Premier-Maitre Canonnier GABILLARD à partir du 20 novembre).
Maître Mécanicien DISERBO, chef du dépannage.
Second-Maître commis PASCUAL, chargé des vivres.
Second-Maître Fusilier HERVE, chef de l'automitrailleuse "CANARD".

PREMIER PELOTON DE TANK-DESTROYERS.

Jeep "MINET". Auto-mitrailleuse "PANTHERE". 4 Jeeps de protection "RAMINAGROBIS", "CHAT BOTTE", "ANGORA", "SIAMOIS" (puis "OCELOT"). Dodge "PUMA".
E.V. HINDEN, Chef de peloton.
Aspirant de Cavalerie ROYER, Adjoint au chef de peloton.
Maître Torpilleur LE BERRE, adjoint.
Second-Maître Canonnier DANTEC, chef du "LÉOPARD" (Second-Maître Mécanicien CARAES à partir de janvier).
Second-Maître Canonnier COLLOCH, chef du LION. (Second-Maître Armurier GUEGAN à partir d'octobre).
Second-Maître Fusilier TRINGAT, chef du JAGUAR.
Second-Maître Torpilleur ETESSE, chef du LYNX.
Quartier-Maître Chef Electricien DANGUEL, chef de l'automitrailleuse "PANTHERE".
DEUXIEME PELOTON DE TANK-DESTROYERS.

E.V. BERNARD, Chef de peloton (E.V. GELINET à partir de PARIS).
Aspirant de Cavalerie MAYMIL, adjoint au chef de peloton.
Maître Electricien MONNIER, adjoint.
Second-Maître Mécanicien HUGUET, chef du "MORSE".. (Second-Maître Fusilier DEVAUX à partir de VACQUEVILLE).
Quartier-Maître Chef Chauffeur BELFILS, chef du "PHOQUE".
Second-Maître Fusilier SLOMSKY, chef du "MARSOUIN".
Second-Maître Electricien LE GOFF, chef du "SOUFFLEUR".
Quartier-Maître Chef Électricien MILET, chef de l'automitrailleuse "REQUIN".

TROISIEME PELOTON DE TANK-DESTROYERS.
E.V. BARNAUD, chef de peloton.
Aspirant de Cavalerie LAFOREST, adjoint au chef de peloton.
Maître Canonnier LE BARBU, adjoint.
4 Tanks-Destroyers "LEOPARD", "LYNX", "LION" (puis, "LION II" ), "JAGUAR".

DEUXIEME PELOTON.
Jeep "ARC-EN-CIEL" (puis "ONDINE").
Auto-mitrailleuse "REQUIN".
4 Jeeps de protection "LA MURENE", "LA SARDINE" (puis "LA MEDUSE"), "LA GIRELLE", "LE ROUGET".
Dodge "LE CONGRE".
4 Tanks-Destroyers "MARSOUIN" (puis "MARSOUIN II"), "SOUFFLEUR" (puis "SOUFFLEUR II"), "MORSE", "PHOQUE" (puis "PHOQUE II").

TROISIEME PELOTON.
Jeep "ALOUETTE" (puis "ALOUETTE II").
Auto-mitrailleuse "AIGLE".
4 Jeeps-protection "FAUVETTE" (puis "FAUVETTE II"), "AIGRETTE" (puis "AIGRETTE II"), "BERGERONNETTE", "MOUETTE".
Dodge "PELICAN".
4 Tanks-Destroyers "EPERVIER", "MILAN", "ALBATROS", "VAUTOUR".
Second-Maître électricien SPARFEL, chef de l' "EPERVIER".
Quartier-Maître chef Canonnier ROCH, chef du "VAUTOUR".
Second-Maître Fusilier COMBEAU, chef de l' "ALBATROS" .
Second-Maître Torpilleur LEBRETON, chef du "MILAN". (Second-Maître Mécanicien CASTOR à partir d'ECOUCHE).
Quartier-Maître chef électricien LE BROUDER, chef de l'auto-mitrailleuse "AIGLE")


PERTES INFLIGEES A L'ENNEMI PAR LE 2e ESCADRON DU R.B.F.M.
 
CHARS DETRUITS.

2 Panzer IV : Léopard : Carrouges 13 août 1944 ; Morse : Vacqueville 1er novembre 1944.
2 PANTHER : Morse : Anglemont 1er octobre 1944 ; Lynx : Montigny 31 octobre 1944.
2 JAGDPANTHER : Epervier : Witternheim 16 décembre 1944 ; Lynx Grussenhem 29 janvier 1945.
1 TIGER : Groupe Epervier, Milan, Argentan 15 août 1944.
1 automoteur 88 : Souffleur, Bertrambois 19 novembre 1944.
CHARS DETRUITS NON CONFIRMES.
1 TIGER : Lynx : Argentan 13 août 1944.
2 Panzer IV : Marsouin, phoque, Anglemont 1er ctobre 1944.
2 PANTHER : Lion II, Souffleur, Grussenheim 29 janvier 1945.
CANONS DÉTRUITS.
7 Canons 88 PAK : Marsouin : Guyancourt 25 août ; Lynx : Damblin 14 septembre ; Lynx : Hablainville 31 octobre ; Jaguar : Pettonville 31 octobre ; Vautour
Montigny 1er novembre ; Jaguar : Badonviller 17 novembre ; Albatros : Strasbourg 23 novembre.
3 Canons 75 : Jaguar : Neuilly 25 août ; Lynx : Bréménil 18 novembre ; Premier Peloton : Petitmont 18 novembre.
CANONS DIVERS.
2 Canons 20 FLAK : Lynx : Damblin 14 septembre.
1 Canon 37 PAK : Jaguar : Vacqueville 1er novembre.
VÉHICULES DE COMBAT DÉTRUITS.
1 transport de personnel chenillé blindé : Phoque Voisin le Bretonneux 24 août.
3 Chenillettes : 2 par Phoque : Le Bourget 26 août ; 1 par Lynx : Bréménil 18 novembre.
3 auto-mitrailleuses : 2 par Lynx : Damblin 14 septembre ; 1 par Marsouin Souffleur : Andelot 12 septembre.
VÉHICULES DIVERS DÉTRUITS.
1 autocar.
17 camions. 10 VL et divers.
MATÉRIEL CAPTURE (en collaboration avec d'autres armes de la 2e D.B.).
40 véhicules divers ; 1 millier d'armes individuelles ;
10 tonnes de munitions ; Neuilly 25 août 1944.
12 Canons de 20 FLAK : 3 canons de 75 PAK.
1er peloton, Cirey 19 novembre 1944.
3 mortiers de 105 sur roues : 3e Peloton seul ; Châtillon 19 novembre 1944.
40 véhicules divers : Strasbourg 23 novembre 1944.
11 Canons 88 PAK-FLAK : Strasbourg 23 novembre 1944.
PRISONNIERS CAPTURES.
950 par le 2e Escadron seul.
1.700 par le 2e Escadron en collaboration avec d'autres armes de la 2e D. B.

PERTES SUBIES PAR LE 2e ESCADRON DU R.B.F.M.

PERSONNEL.
21 tués (dont 2 Officiers).
38 blessés (dont 2 Officiers).
2 disparus (le Quartier-Maître fusilier RAYER, prisonnier, a été libéré).

MATÉRIEL.
4 chars détruits (Lion, Marsouin, Souffleur, Phoque).
3 Jeeps détruites.

VEHICULES DU 2e ESCADRON

GROUPE DE COMMANDEMENT.
Jeep "JOYEUSE". Auto-mitrailleuse "CANARD". Motos "ZOZO" et "LA RAFALE".

PELOTON HORS RANG.
Jeep dépannage "LA MOUETTE" (puis "LA TOURTERELLE"). Half-Track dépannage "LE HERON". Dodge Atelier "CORMORAN". Dodge vivres "LA GOELE". Dodge "LA CHOUETTE".

 

1944 501e RCC Historique

HISTORIQUES DES 
COMPAGNIES COMPOSANT
LE 501e RCC  
 


1ère COMPAGNIE AUTONOME

de CHARS de la FRANCE LIBRE

devenue 1ère COMPAGNIE du 501e R.C.C.

1940 – 1945

L'histoire de cette Première Compagnie commence aux heures les plus sombres de l'histoire de notre pays en juin 1940, quand la ruée de l'Armée allemande déferla sur nos routes put un instant faire croire que tout était perdu.
A cette date, sur un convoi anglais de la Mer du Nord revenaient de la courageuse et glorieuse expédition de Narvik, douze chars Hotchkiss modèle 39, qui avaient vaillamment prouvé leurs qualités dans des opérations d'appui aux unités du Corps expéditionnaire. Seule l'invasion des plaines du Nord de la France leur avait interdit de parachever leurs premières victoires de Bjervick, Ankenes. .. La défaite de leurs frères devant les blindés supérieurs en nombre et en armement dans les meurtriers combats de la Somme contraignait à la même heure de nombreux jeunes gens à se poser la question Cruciale :
Comment reprendre le Combat ? Quelle armée, quels moyens peuvent à leur tour infliger à cette armada hitlérienne, jusqu'ici invaincue, la défaite dont chaque jeune Français rêvait ?
L'Appel du Général de Gaulle du 18 juin 1940, et l'attitude inflexible et admirable du peuple anglais apportaient la réponse. De multiples points des côtes de France, par tous les moyens. de la barque de pêche au déguisement sous uniforme étranger, sans autre désir qu'une volonté forcenée de se battre, plusieurs milliers de jeunes gens, étudiants, ouvriers, paysans, tentèrent d'atteindre l'Angleterre.
C'est ainsi que pendant la deuxième quinzaine de juillet 1940, dans un camp près d'Aldershot, cent trente de ces jeunes civils furent rassemblés avec dix-sept anciens de Norvège et une trentaine de rescapés de la bataille de France pour constituer autour des douze H 39 la première Compagnie de Chars de la France Libre, unité quelque peu disparate, à l'instruction forcément limitée par les craintes d'usure prématurée du matériel, mais animée d'un moral à toute épreuve. Une homogénéité des courages compensant largement la diversité des formations.
Après un mois et demi d'instruction seulement, entrecoupé de deux inspections exceptionnelles, celle du Général de GAULLE et celle du roi George VI, la 1ère Compagnie de Chars qui s'attendait à être engagée dans la bataille d'Angleterre que tous pensaient proche, se vit soudainement équipée de tenues coloniales et embarquée sur le Pennland, transatlantique hollandais. Le 31 août, après un violent bombardement par les vagues d'avions allemands, le convoi lève l'ancre dans la nuit pour une destination inconnue.
 
AFRIQUE

14 septembre, arrivée à Freetown, capitale de la Sierra Léone où nous apprenons l'objectif du Corps expéditionnaire des F.F.L. : Dakar. Les 23 et 24 c'est un premier échec, les autorités du gouvernement de Vichy refusant toute conversation avec les Français libres, avaient mis en place sur les plages un tel déploiement de forces que toute attaque devenait impossible.
26 septembre retour à Freetown et le 2 octobre le bateau reprenait la mer pour arriver le 6 octobre à Victoria, port du Cameroun britannique, à proximité immédiate de Douala, où le Colonel LECLERC avait réussi sans coup férir à rallier l'ensemble du pays à la France Libre un mois auparavant.
La 1ère Compagnie débarque ainsi le 9 octobre en terre française. Après quelques jours seulement de remise en état des chars et des camions, une section accompagnée d'éléments légers et des indispensables moyens de réparation, part pour la campagne du Gabon par voie de terre, c'est-à-dire à travers la forêt équatoriale. Cette campagne épuisante pour le matériel comme pour les hommes, dont certains atteindront l'équateur à N'DJOLE, est marquée seulement par quelques coups de fusil retardateurs de tirailleurs isolés ; elle s'achève par un succès total : toute l'Afrique équatoriale est ralliée à la France Libre.
Le 11 janvier 1941, la Compagnie embarque sur le Fort de Troyon, pour arriver à Pointe Noire, au Congo Français, où elle apprend sa future destination : le Moyen-Orient. Chars et camions sont chargés sur un cargo qui par le Cap va gagner l'Egypte, tandis que l'ensemble des officiers et chasseurs s'en va retrouver à Freetown un énorme convoi de troupes britanniques qui prend la mer le 9 mars. Une escale à Durban en Afrique du Sud vient combler le 27 mars l'impatience de tous ces terriens un peu déroutés par ces voyages en mer et, le 23 avril, la 1ère Compagnie au grand complet débarque à Suez.
 
SYRIE - LIBAN

Tous les espoirs de départ immédiat sur le front de Libye s'évanouissent hélas très vite. C'est la Palestine au camp de Quastina qui est sa destination pour entraîner les équipages au combat dans le désert. mais aussi entreprendre une grande action offensive contre la Syrie quelques mois plus tard.
 
LYBIE 1942

Ici se place l'épisode le plus douloureux de son histoire. La campagne de Syrie fut dirigée contre l'armée du Général DENTZ, contre les chars et les troupes françaises qui jour après jour permettaient des incursions plus nombreuses des avions allemands sur le Moyen-Orient,
accueillaient leurs aviateurs avant un jour peut-être de recevoir des troupes. Cette opération militaire menée côte à côte avec les Anglais, du 9 juin au 13 juillet, fut extrêmement meurtrière. Les canons de 75 ou de 47 qui avaient si souvent manqué aux combattants de la campagne de France étaient là pour attendre les H 39 dans la plaine devant Damas. La 1ère Compagnie exécute son impitoyable et douloureuse mission, mais perd dans ces combats deux officiers et quatre chasseurs dont le sacrifice va resserrer l'union, durcir la volonté d'éliminer tout obstacle quel qu'il soit à la libération de la France.
A l'issue de cette campagne qui a éliminé presque tout le matériel, la 1ère Compagnie est rééquipée en chars Renault 35, les frères des H 39. Elle reçoit l'appoint combien précieux de plusieurs dizaines de sous-officiers et soldats venus directement de France, en renfort de l'armée de Vichy. De Damas où s'écoule la fin de 1941, elle gagne Beyrouth au début de 1942.
 
EGYPTE - CYRENAIQUE - TRIPOLITAINE

Le 13 avril, abandonnant ses chars R 35 sans grand regret, la 1ère Compagnie est envoyée en Egypte où elle stationne sous la tente au pied des Pyramides. Très vite lui sont affectés les premiers Crusaders, chars anglais rapides et légers, dont les performances comparées à celles des vieux chars français, déchaînent l'enthousiasme.
Une formation accélérée est donnée aux chefs de chars, mécaniciens et tireurs, dans la fébrilité des nouvelles de la foudroyante avance allemande vers l'Egypte et le 16 août la première Compagnie part pour le front dans le cadre d'une colonne volante formée avec trois escadrons de spahis motorisés.
Le secteur du front qui lui est affecté est constitué par les escarpements au Nord de la dépression de Qattara.
Reconnaissances, prises de contact avec les immenses champs de mines, familiarisation avec la chaleur et le sable, quelques bombardements ou mitraillages par les avions allemands, tout ceci constitue la toile de fond des deux mois de front précédant l'attaque d'El Alamein, où la 1ère Compagnie est engagée en appui de la Légion Étrangère le 24 octobre 1942. Ce premier combat, pour les uns contre l'infanterie italienne, pour les autres contre les chars de reconnaissance allemands, est un réel succès.
Si l'attaque contre le plateau d'El Himeimat, trop bien défendu, doit être abandonnée, les carcasses de deux chars allemands détruits sont les témoins que les chars français ont repris le combat. Les opérations se poursuivent les jours suivants pour se conclure les 3, 4 et 5 novembre par une gigantesque chasse dans le désert, au-delà des champs de mines ennemis, où les chars de la 1ère Cie ramassent plusieurs canons anti-chars et des centaines de prisonniers.
Du début novembre jusqu'en février 1943, la colonne volante va suivre de loin l'avance anglaise à travers le désert. Les chars seront remis à neuf, complétés pour l'attaque de la ligne Mareth, que les Allemands occupent solidement dans le Sud Tunisien. Les 4 et 5 mars, les Crusaders participent à des opérations de reconnaissance et le 6 mars 1943 se déclenche à quelques kilomètres au Sud de Médenine une contre attaque puissante de la 21e Panzer. Le combat est tout de suite très meurtrier pour les Crusaders, percés à grande distance par les obus de 75 ou de 88 des engins blindés allemands, mais la colonne volante se faufilant dans les oueds parvient à stopper l'avance des Panzers. Un char Skoda, une automitrailleuse et plusieurs véhicules à chenilles sont détruits à bout portant par les équipages de la 1ère Compagnie qui viennent de subir de lourdes pertes.
 
TUNISIE

Les jours qui suivent voient l'affectation des chars et des automitrailleuses de la colonne comme unité d'appui de la colonne LECLERC qui, à travers le désert, a gagné la Tripolitaine, et ouvre à ce moment-là en arrière du massif montagneux des Matmata le chemin aux Divisions blindées alliées qui contourner la ligne Mareth pour prendre Gabès. La campagne de Tunisie s'achève donc sur des opérations de reconnaissance effectuées au milieu des unités allemandes et italiennes en pleine déroute.
Les mois de juillet-août 1943 se passent en Tripolitaine au camp de Sabratha où les nouvelles recrues en provenance de l'armée d'Afrique sont instruites, mais cette période est également celle de l'intégration de la 1ère Cie dans le 501e R.C.C. constitué à cette date avec les 2e et 3e Cies qui l'ont rejointe dans cette oasis du désert.
 
MAROC

Septembre 1943 : au Maroc, près de Rabat, les équipages du Régiment sont dotés des Sherrnans américains.
Avril 1944 c'est le transport de la 2e D.B. en Angleterre et le 3 août 1944 les 13 chars aux noms évocateurs du glorieux passé de leur unité débarquent près de Ste Mère Eglise sur le sol de France, le cœur de tous empli d'une joie profonde, mais mesurant mieux au souvenir des batailles du désert l'ampleur et l'âpreté des combats qui l'attendent.
 
CAMPAGNE de FRANCE

Attaque de Mortrée le 12 août, d'Ecouché le 13 août, où les chars de la 1ère Cie forcent le passage de l'Orne, détruisent un convoi de troupes allemandes et tiennent pendant cinq jours la tête de pont sur laquelle viennent buter les Panzers en retraite, sont les points les plus saillants de la Campagne de Normandie qui apporte les premières victoires sur les Mark IV, les Panthers, mais aussi la mort de plusieurs vieux compagnons de 1940 dans ces duels de forêts.
Les Shermans sont à nouveau engagés dans l'attaque du Sud de Paris le 24 août à Longjumeau, Massy-Palaiseau, Antony où les 88 de la D.C.A. allemande utilisés en antichars dans des missions de sacrifice, tombent par paquets sous l'avalanche des chars français qui sont ce jour là irrésistibles à l'approche de Paris. La journée du 25 août est une journée d'apothéose, marquée seulement pour la 1ère Cie par quelques coups de canon dans les jardins des Tuileries. Qu'elles paraissent loin ce jour là les batailles du désert, quelle récompense après quatre années d'absence.
La tâche des bérets noirs n'est pourtant pas achevée. Le 12 septembre c'est la ruée dans Andelot en Haute-Marne, le 16 septembre la bataille de Chatel, le 19 passage de la Moselle et le 30 l'attaque sur Rambervillers. A cette période de brillantes opérations de mouvements, où les chars opèrent avec les fantassins du Tchad groupés sur la plage arrière, succède ensuite un mois de guerre de position lancinante face au Sud dans les forêts bordant la Mortagne sous les tirs de harcèlement de l'artillerie.
Mais la grande opération de dégagement est proche. La 1ère Cie gagne le 30 octobre les lisières de la forêt au Nord-Est de Baccarat et le lendemain, en trois vagues successives, ses trois sections engagées successivement prennent les villages de Brouville et Merviller, coupent la route de Baccarat et foncent au Nord jusqu'à Montigny, détruisant cinq canons pour s'arrêter devant les premiers obstacles antichars de la ligne des Vosges.
 
ALSACE

23 jours plus tard c'est la charge sur Strasbourg où les tireurs allemands se ressaisissant trop tard, peuvent abattre sur leurs tourelles plusieurs chefs de chars mais sont impuissants à arrêter l'élan irrésistible qui mène les Shermans au cœur de la ville d'abord, jusqu'à Graffenstaden ensuite.
Décembre 1944, attaques vers le Sud dans le brouillard et la neige, sur des routes minées, coupées d'arbres abattus ou bordées de fondrières impraticables, villages qu'il faut prendre un à un contre un ennemi acharné, galvanisé par la proximité de l'Allemagne et la proche offensive des Ardennes. Le charnier d'Herbsheim, les bords de l'Ill, les ruines de Witternheim, voient s'égrener semaine après semaine les tombes des anciens de 1940 dans les plus durs et ingrats combats que la 1ère ait livrés depuis le débarquement.
Les premiers jours de 1945, les rescapés font route vers la Sarre pour revenir en Alsace participer le 30 janvier, par l'attaque d'Artzenheim au Nord de Neuf-Brisach, à la liquidation des dernières unités allemandes présentes sur le sol de France.
La 1ère exténuée profite d'un long repos à Marckolsheim d'abord, près de Vatan dans l'Indre ensuite. Le remplacement des Shermans détruits, l'instruction des jeunes engagés qui viennent combler les vides, sont le prélude à la campagne d'Allemagne que tous appellent de leurs vœux.
La course commence le 27 avril avec la traversée du Rhin, elle se poursuit jusqu'au 5 mai dans la folle allégresse des équipages, au rebours d'immenses colonnes de prisonniers désemparés. Elle ne s'achèvera qu'à Berchtesgaden où la porte de la caserne s'ouvre sous la poussée d'un char, les deux mille prisonniers qui l'entourent formant la plus belle auréole de gloire qu'ait pu imaginer la 1ère Cie aux heures de souffrance et de deuil vécues cinq années auparavant.
 



HISTORIQUE DE LA 2e COMPAGNIE DU 501e CHARS

AU COURS DE LA CAMPAGNE DE LIBÉRATION

1940 – 1945
 

LA PRÉPARATION AU COMBAT

Le 16 octobre 1940, la 2e Compagnie Autonome de Chars des Forces Françaises Libres est créée en ANGLETERRE par décision du Général de GAULLE. Commandée par le Lt GROSNIER, ses effectifs sont de 34 Officiers, sous-Officiers et Chasseurs.
D'abord cantonnée à CAMBERLEY, elle s'installe le 30 octobre au Camp d'OLD-DEAN. Le Lieutenant RATARD en prend le Commandement le 16 novembre et ses effectifs atteignent 128 en avril 1941.
Jusqu'en août 1941, elle poursuit son instruction sur des chars légers, qu'elle abandonne pour embarquer à LIVERPOOL. Débarquant le 2 octobre à POINTE NOIRE, elle gagne successivement BRAZZAVILLE, puis BANGUI et FORT-LAMY. Le 11 décembre 1941, elle est dirigée sur LAGOS puis KANO (NIGERIA) où elle perçoit 17 chars légers américains, prenant alors le nom de "Compagnie de chars du Régiment de Tirailleurs sénégalais du Tchad".
Son instruction s'effectue sur place pendant une année et, le 16 février 1943, laissant sur place son matériel à une unité britannique, elle embarque par avion pour rejoindre KARTOUM puis LE CAIRE.
Le 10 mars 1943, elle prend le nom de "2e Compagnie de Chars de la 1ère D.F.L.". Après différents stages de spécialités à la VIIIe Armée Anglaise, elle est dotée de chars "CRU5ADERS" et dirigée sur SABRATHA (Tripolitaine) qu'elle rejoint le 16 juin 1943.
Le 1er juillet 1943, la 2e Compagnie s'intègre au 501e R.C.C. reconstitué à la 2e D.F.L. et passe sous le Commandement du Capitaine de WITASSE ; le capitaine RATARD est affecté à l'E.M. du 501e. Les S/Lieutenants IMBERT, MICHARD, de LA BOURDONNAYE et DAVREUX sont Chefs de Section de la Compagnie.
Le 28 août elle quitte SABRATHA, laissant encore une fois son matériel sur place et fait mouvement sur CASABLANCA. La 2e D.F.L. prend alors le nom de 2e D.B., grande unité dans laquelle s'intègre le 501e RCC.
Toujours avec le 501e, elle perçoit sa dotation de Chars américains "SHERMAN" (17 M 4 A2) bivouaque au Maroc dans la forêt de TEMARA où, jusqu'en avril 1944, elle effectue l'instruction de son personnel dont une parte est constituée d'évadés de FRANCE. L'aspirant LACOSTE prend le commandement de la 2e Section en remplacement du S/Lt. DAVREUX affecté au PC du 501e.
Embarquant avec ses chars pour l'Angleterre, d'avril à août 44 elle stationne avec le Régiment à HUGGATE.
C'est également avec le Régiment qu'elle débarque en NORMANDIE le 1er août 1944. Désormais. Elle va participer à toute la campagne de Libération dans le cadre du GTV qui comprend 150 h. et plus spécialement sous les ordres directs du Commandant PUTZ qui commande le IIIe R.M.T. et son sous-Groupement.
 
LA NORMANDIE

Le 12 août, débouchant de SEES, le S/groupement reçoit du Général LECLERC, la mission de traverser la forêt d'ECOUVES où se sont réfugiés de nombreux blindés allemands, pour aller à la rencontre du dëtachement ROUMIANTZOFF accroché dans la forêt.
La 1ère Section fonce en tête et, très vite, le MONTEREAU, est atteint par un "PANTHER" embossé. Le Sergent-Chef JAMETTE, sous le feu direct de l'ennemi, parvient à dégager du char son aide pilote blessé.
La 3e Section prend alors la tête et c'est au tour de l'ELCHINGEN d'être touché. C'en est trop. Les chars ne peuvent manœuvrer dans la forêt et risquent de se faire descendre les uns après les autres. Le P.C. de la Compagnie met pied à terre, dépasse les chars et, à l'aide des fantassins du IIIe R.M.T., s'infiltre dans les bois. Guidant les chars, il parvient à localiser le "PANTHER coriace qui est mis hors de combat à coups de bazooka après une défense vigoureuse.
Le carrefour de MEDAVI est pris dans les mêmes conditions en dépit de la résistance ennemie, et dépassé.
La nuit on bivouaque sur place, s'attendant à tout moment à une contre-attaque. Mais tout reste calme et la progression reprend à l'aube. Dès le début de la matinée la jonction est faite avec le détachement ROUMIANTZOFF.
Dans cette affaire le s/groupement s'est emparé de 3 canons de 155, d'un "PANTHER", d'automitrailleuses, de chenillettes, de camions, mais la 2e Compagnie a, pour son premier engagement, eu deux chars détruits.
C'est une sévère leçon qui portera ses fruits. Désormais, jamais plus les chars ne seront engagés sans avoir de possibilités de manœuvrer ou, au moins, de se soutenir efficacement par le feu.
 
PARIS

Dans la nuit du 23 au 24 août, après une randonnée éprouvante dans la chaleur, la poussière, et les gaz d'échappement qui brûlent les yeux, la 2e Compagnie est parvenue, tant bien que mal à atteindre les environs de LIMOURS, où elle essaie de prendre quelques heures de repos.
Mais dès l'aube du 24 le S/Groupement se met en route en direction d'ARPAJON, LONGJUMEAU, ANTONY.
A partir de LONGJUMEAU la 2e Compagnie en tête du s/Groupement, se heurte à toute une succession d'antichars camouflés de part et d'autre de la route et qui sont successivement détruits par la manœuvre des chars de la 3e Section. L'EYLAU, à lui seul, en inscrit quatre à son palmarès. A son tour la 2e Section passe en tête et l'ULM neutralise un fort méchant "GOLIATH". Une batterie de 75 PAK est anéantie au Sud d'ANTONY. Mais l'ennemi réagit : l'AUSTERLITZ, dans LONGJUMEALI, est atteint par un obus du mortier qui atterrit sur le char, tuant le caporal-chef LE SAOUT et blessant un autre membre d'équipage.
D'ANTONY même, impossible de déboucher : un 88 FLAK, solidement embossé à la CROIX-de-BERNY, prend à partie à 1500 mètres tout char qui ose montrer le bout du nez. Le Général LECLERC, venu sur place s'impatiente de ce retard. La 2e Section manœuvre par l'Ouest et l'aspirant LACOSTE, avec son FRIEDLAND, règle personnellement, à moins de 50 mètres, son compte à ce gênant 88 dont il s'est approché centimètre par centimètre par des voies détournées, et qu'il surprend de flanc.
A la chute du jour, le s/groupement. épuisé, occupe la CROIX-de-BERNY où il s'installe.
Pas toute la 2e Compagnie cependant, car le Général LECLERC a donné au Capitaine DRONNE (9e Compagnie du IIIe RMT), renforcée de la Section MICHARD, l'ordre de s'infiltrer dans PARIS la nuit tombée. Ce sont donc les chars de la 1ère Section, ROMILLY en tête, qui auront l'honneur d'entrer les premiers dans la capitale. De la CROIX-de-BERNY nous suivons à la radio leur progression jalonnée par le son des cloches qui sonnent à toute volée et nous entendons avec émotion MICHARD annoncer son arrivée à l'Hôtel de Ville.
Le 25 à l'aube le s/groupement démarre à son tour.
Par CHEVILLY, VILLEJUIF, la PORTE d'ITALIE, il parvient à la Seine sans coup férir, au milieu d'une population délirante d'enthousiasme, qui ouvre les barricades à son arrivée pour lui permettre d'entrer dans PARIS. Il défile devant Notre-Dame et, sur la place St-Michel, la 2e Compagnie, toujours amputée de sa 1ère Section, reçoit l'ordre de libérer le LUXEMBOURG, fortement occupé par l'ennemi et sur lequel s'escrime depuis le matin l'Escadron de Protection du Général Leclerc que commande le Capitaine de Boissieu ; une des Sections commandée par l'Aspirant de la FOUCHARDIERE vient du 501e R.C.C., elle sera à l'honneur pendant toute cette action sur le Luxembourg.
L'ambiance est extraordinaire. Successivement et sans transition, la foule se presse autour des chars, puis des rafales éclatent on ne sait trop d'où et c'est aussitôt le vide, la foule revient quelques instants après. Il est difficile de combattre dans une telle atmosphère.
Des éléments F.F.I. qui tiennent les barricades sur le boulevard St-Michel, ouvrent des passages aux chars et se mettent spontanément à la disposition des équipages.
Vers 13 heures le jardin est en vue mais, solidement défendu par des blockhaus et des chars, il est impossible de l'atteindre. L'adjudant de Compagnie CORLER est tué en effectuant une reconnaissance à pied.
Un "PANTHER", sorti en catimini du jardin, tient nos chars à distance respectueuse. Vers 15 heures le char 105 LA MOSKOWA, embossé à l'angle des rues de Médicis et de Vaugirard, aperçoit son arrière qui se déplace et, à quelques mètres, lui envoie un coup de 105 qui incite son équipage à l'abandonner. Les autres chars ennemis renoncent à sortir du LUXEMBOURG.
Peu à peu le feu s'apaise. A 19 heures l'ennemi ne donne plus signe de vie et c'est au total 3 "PANTHER" ; 4 B1 bis et 6 R 35, soit 13 chars en état de combattre.
Ces blindés allemands avaient reçu mission de se porter vers la gare Montparnasse pour attaquer le P.C. du Général Leclerc.
Le petit matin du 26 est salué par un coup de canon insolite qui met le quartier en émoi : c'est un parisien curieux qui, après avoir manœuvré les commandes du canon a, par mégarde, appuyé sur la détente du PANTHER. Le coup primitivement destiné à LA MOSKOWA part alors, heureusement dans les nuages.
C'est à la 2e Compagnie qu'il revient, le 8 septembre, et alors que le reste de la 2e D.B. s'ébranle vers l'est, de demeurer quelques heures sur place afin de rendre, place de l'Etoile, les honneurs au Général EISENHOWER, et de défiler sur les Champs-Elysées.
 
LA LORRAINE

Dans le courant du mois de septembre 1944, la 2e Compagnie, avec le s/groupement, prend part à diverses actions en LORRAINE. A BULGNEVILLE elle effectue un coup de main qui ramène 47 prisonniers. Elle est mise à la disposition du GTL, qui se bat à DOMPAIRE, mais n'a pas l'occasion d'intervenir.
Le 30 septembre, le Capitaine de WITASSE et le Lieutenant IMBERT, partis en reconnaissance pour l'opération du lendemain tombent dans une embuscade au milieu des bois. Ils ne sont dégagés, in extremis, que par l'intervention de la Section LACOSTE.
Le 1er octobre elle attaque ANGLEMONT qui est pris en fin de matinée. Le village est alors occupé défensivement par des Spahis et du Génie, tandis que la 2e Compagnie se place en protection sur les hauteurs environnantes.
Dans la nuit, avec l'appui d'un violent tir d'Artillerie, les Allemands contre-attaquent ANGLEMONT avec des chars et la petite garnison doit évacuer le village.
Au petit jour du 2 l'Artilleríe pilonne sans arrêt nos positions et nous cause des pertes en personnel. A 11h.30 le Commandant PUTZ donne l'ordre à la Compagnie de reprendre ANGLEMONT occupé par les chars adverses, et de le tenir coûte que coûte.
La Section MICHARD, franchissant le barrage d'Artillerie, dévale les pentes à toute vitesse sous la protection des tirs des 2e et 3e Sections qui imposent à des renforts d'Infanterie et de blindés ennemis de faire demi tour, et s'enfonce dans le village.
Dans ANGLEMONT la lutte est au corps à corps. Un mark IV est détruit, mais le CHAMPAUBERT est atteint lui aussi. Successivement un, puis deux PANTHERS sont détruits. Vers 13 heures le village est nettoyé, l'ennemi s'acharne alors sur lui avec son Artillerie.
A la chute du jour la 2e Compagnie est relevée par des troupes américaines et rentre à St-MAURICE par petites fractions successives. Dans cette affaire le s/groupement a détruit 3 PANTHERS, 1 Mark IV, plusieurs anti-chars et capturé 300 prisonniers.
Le 1er novembre, la 2e Compagnie reçoit la mission de reconnaitre le village de MIGNEVILLE. Profitant d'un épais brouillard elle occupe, par surprise, le village que l'ennemi évacue rapidement.
 
LA MARCHE SUR STRASBOURG

Au cours de la 1ère quinzaine de novembre, la 2e Compagnie perd l'aspirant LACOSTE, grièvement blessé à REHERREY par un PANTHER. La 2e Section est alors commandée par l'aspirant RICHARDEAU.
Le 17 novembre elle se trouve au repos, une grande partie du personnel est à LUNEVILLE quand, soudain, "Alerte" : le Commandant PUTZ rassemble son s/groupement pour rejoindre BADONVILLER où le GTV le réclame d'urgence - char par char, presque homme par homme, la 2e Compagnie rallie BADONVILLER ; elle sera complète dans la nuit.
Le 18, vers 11 heures, elle est appelée à relever la 3e Compagnie du 501e et reçoit l'ordre, renforcée d'une Compagnie du IIIe RMT, de s'emparer de PETITMONT, belle position défensive sur la hauteur, et dont le terrain, organisé, est occupé par une compagnie cycliste, renforcée d'anti-chars.
L'affaire est rendue particulièrement difficile par l'impossibilité où se trouvent les chars de quitter la route et de manœuvrer en tous terrains : le sol boueux, étant impraticable au matériel.
Sous la protection des TD, embossés en arrière, la colonne s'ébranle sur la route. Coup sur coup les antichars allemands détruisent deux Half-tracks de la Section d'Infanterie Lelong, puis le char IENA ; le MONTMIRAIL, lui aussi est atteint, mais l'obus de 75 PAK, qui a provoqué une extraordinaire gerbe d'étincelles a ricoché par bonheur sur le masque du canon et ne le met pas hors de combat.
Le PC met pied à terre et la progression reprend alors, lentement et à pied, sous la protection des TD et des chars qui parviennent à repérer les résistances et les détruisent les unes après les autres. A 17 heures les lisières de PETITMONT sont atteintes. Il faut faire vite car la nuit tombe. Les chars de la 2e Compagnie s'engouffrent dans le village qui est nettoyé à 18 heures. L'ennemi renonce à la lutte, abandonnant plusieurs 75 PAK et 15 prisonniers. Il se vengera dans la nuit en arrosant copieusement le village avec son Artillerie.
Le 21 novembre la 2e Compagnie quitte PETITMONT, franchit les Vosges au DABO et se retrouve, à la nuit, à SINGRIST, coupant la route de SAVERNE à STRASBOURG.
Jusqu'à 2 h. du matin l'ennemi ignorera cette interception et ses éléments isolés viendront se jeter dans nos embuscades machiavéliquement préparées et qui lui causeront de sérieuses pertes.
Le 23, à 6h30 le s/groupement se met en marche vers STRASBOURG. Après divers accrochages, la 2e Compagnie arrive en vue du fort KLEBER qui est tenu.
Elle se heurte à un fossé anti-chars qui barre la route.
Le Sergent-chef COMMEINHES est tué sur l'AUSTERLITZ, d'une balle dans la tête.
Grâce au Génie qui travaille sous le feu ennemi, le fossé est franchi vers midi. WOLFISHEIM est nettoyé, quinze Bazookas capturés. La progression reprend alors rapide ; si rapide même qu'une batterie d'Artillerie est surprise et neutralisée avant d'avoir pu tirer. Dans les faubourgs de la ville c'est une course de vitesse. Des camions emplis de soldats allemands sont interceptés avant même que le personnel ait compris ce qui se passe.
Liaison est prise, près du Pont de Kehl, avec le s/groupement ROUVILLOIS qui nous a précédés. En fin d'après-midi la 2e Compagnie stationne NEUDORFF, accueillie à bras ouverts par la population libérée.
 
L'ALSACE

Au cours du mois de décembre la 2e Compagnie occupe successivement ROSSFELD puis WITTERNHEIM qui ont été conquis par les autres s/groupements du GTV. Occupation passablement inconfortable d'ailleurs car l'ennemi déverse quotidiennement quelques milliers d'obus sur les villages qu'il a été contraint d'abandonner. Pour faire cesser cet état de choses déplorable notre artillerie étant absorbée par d'autres missions, un beau soir, tous les chars de la 2ème Compagnie, auxquels se sont joints ceux de la 4ème Compagnie du 501e, s'installent aux lisières des bois, avec, auprès de chaque char, un très sérieux approvisionnement de munitions de 75. Sous la direction des artilleurs, ils effectueront durant toute la nuit, par salves fournies de 50 à 100 coups ou davantage, des tirs massifs sur les batteries allemandes si gênantes. La leçon porte ses fruits. Désormais l'artillerie ennemie sera beaucoup plus discrète et c'est ainsi que la nuit de Noël 1944 pourra être fêtée dans un calme. . . relatif.
Le 1er janvier 1945, la 2ème Compagnie est relevée de WITTERNHEIM. Franchissant les VOSGES la nuit, elle se retrouve après une étape épuisante sur les routes verglacées, sans grand enthousiasme d'ailleurs, à POSTROFF en LORRAINE, village durement éprouvé par la guerre.
Vers le 20 janvier, toujours avec le s/groupement PUTZ, elle franchit à nouveau les VOSGES, puis cantonne à SELESTAT provisoirement en réserve. Le GTV, à partir du 25, livre de très durs combats au nord de COLMAR.
Le 27, le s/groupement entre en action à son tour.
Arrivant à proximité de la BLlND, il reçoit pour mission de s'emparer de GRUSSENHEIM. Par un froid terrible, une toute petite tête de pont est péniblement conquise avec le 1er B.L.E. à l'est de la BLIND, afin de permettre au Génie d'établir des points de passage qui serviront au débouché le lendemain matin.
Dans la nuit la 2ème Section qui forme la tête de pont subit une attaque dans les bois, l'Artillerie allemande met trente sapeurs hors de combat et il faut recommencer tout le travail.
Le 28, le débouché est prévu pour 13h.00 tandis qu'une reconnaissance avec la Section MICHARD, est envoyée par JEBSHEIM, au sud, en vue de faire diversion.
Vers 13h.00 une contre préparation d'une extrême violence s'abat sur le s/groupement. Le lt-Colonel PUTZest tué, ainsi que le Cdt PUIG et le Lieutenant de la BOURDONNAYE qui s'apprêtait à monter dans le WAGRAM. Un coup de 88 immobilise un TD à proximité du pont si péniblement établi, rendant ainsi tout débouché impossible. Il y a du flottement. Tout est à reprendre.
C'est à ce moment que le Lt MICHARD nous apprend par radio que le détachement de diversion, passant par JEBSHEIM, est entré dans GRUSSENHEIM. Profitant de ce renseignement, le Cdt DEBRAY qui a pris la succession du Lt-Col. PUTZ, décide d'attaquer par JEBSHEIM.
Ce qu'il reste de chars disponibles de la 2ème Compagnie se met alors en route mais, au moment de déboucher de JEBSHEIM, on aperçoit le détachement de diversion qui bat en retraite, refluant de GRUSSENHEIM sous le feu des chars allemands.
Le Lt MICHARD est tué. Un désarroi certain règne dans les unités épuisées et très durement éprouvées.
Il faut à nouveau remonter l'affaire, et rapidement, car il est 15 heures passées. La 2ème compagnie, alors réduite à quelques chars en état de combattre, démarre en tête avec les fantassins du Lt FRANJOUX. Le combat est acharné. FRANJOUX est tué. Nos chars tirent sans discontinuer et en peu de temps les coffres sont vides. Des half-tracks apportent des munitions et en plein combat, les chars se recomplètent en continuant à tirer. L'ELCHINGEN est touché. Mais, peu à peu, les lisières de GRUSSENHEIM sont atteintes. Un Peloton de TD, Peloton HINDEN vient, fort à propos, nous aider au nettoyage du village que nous occupons à 19h.30. Désormais toutes les armes : Chars, TD, Infanterie, Génie, Artillerie, vont participer à la défense de GRUSSENHEIM contre lequel toutes les contre-attaques ennemies échoueront dans la nuit et le lendemain.
Le 29. la 2ème Compagnie à bout de souffle et réduite à quelques chars valides, est relevée et rentre à SELESTAT.
Désormais l'histoire de la 2ème Compagnie se confond avec celle du 501ème Chars. C'est avec le Régiment qu'elle entre en ALLEMAGNE et, par marches forcées, atteindra BERCHTESGADEN, où encore une fois elle aura le privilège d'entrer en tête, ouvrant la voie au nid d'aigle d'HITLER à l'OBERSALZBERG.
GRUSSENHEIM constitue l'ultime et le plus sanglant combat de la 2ème compagnie. Pour l'âpreté de la lutte, par l'étendue des sacrifices volontairement consentis, ce petit village d'ALSACE symbolise l'idéal et la volonté qui animaient tous ceux qui le composaient : FFL de 40, évadés de FRANCE, Français d'AFN, ou FFI engagés après le débarquement.
C'est là, également, que ses deux Officiers les plus anciens : les Lieutenants MICHARD et de la BOURDONNAYE, après avoir participé à toute son odyssée depuis 1940, trouveront une fin glorieuse : comme si leur destin devait se clore avec la libération totale de la FRANCE.
 
 
 
La 3ème COMPAGNIE du 501ème R.C.C.

de 1941 à 1945


Le 1er décembre 1941 fut constituée en Grande Bretagne dans le cadre du Groupe d'Instruction du Camp d'OLD-DEAN appartenant aux Forces Françaises Libres, une unité qui reçut le nom d'Escadron Mixte et qui devait devenir par la suite la 3ème Compagnie du 501ème Régiment de Chars de Combat. C'était encore la période où on se comptait aux F. F. L....
Cet escadron qui resta plus d'un an en Angleterre où il fut témoin d'un effort de guerre inouï, fut composé d'engagés de toutes origines : évadés de France directement, évadés par l'Espagne, évadés d'Allemagne par la Russie ou la Suède, évadés par l'A.F.N. et Gibraltar ; il reçut en notable renfort une partie de tous les jeunes fils de Français ou descendants de Français habitant aux Amériques et dont certains ne parlaient presque pas un mot de notre langue....
Il ne fut pas facile de maintenir ces jeunes gens à l'instruction eux qui ne rêvaient que plaies et bosses....
Ce qui caractérisa au mieux cette unité c'est l'esprit de discipline librement consenti et l'esprit de camaraderie qui rêgna entre tous. Si on n'admettait pas l'esprit de corps on en était éliminé.
L'unité, commandée depuis l'origine par le Lieutenant BRANET, évadé par l'U.R.S.S., ne reçoit pas de mission opérationnelle pendant son séjour en Angleterre, à l'exception d'une douzaine d'hommes qui suivirent leur capitaine et qui participèrent à une tentative de débarquement de commandos anglais en France qui échouât (Bayonne - Pâques 1942). Après un stage de 3 mois dans une division canadienne (très fière de posséder un escadron français), cet escadron fut ensuite envoyé en Egypte par le Cap deBonne Espérance et Aden, et longea la Libye pour débarquer à Tripoli au cœur de la 8ème Armée Britannique.
Elle rencontra à SABRATHA la 1ère Compagnie et la 2ème Compagnie du Régiment avec qui elle devait former le 1er bataillon de chars qui est devenu lui-même 501ème R.C.C.
L'unité transférée au Maroc y perçut le matériel américain avec lequel elle devait débarquer et passa en Angleterre en mai 1944 après avoir été depuis septembre 1943 à avril 1944 en bivouac dans la forêt de TEMARA.
L'unité était, à la veille de son débarquement, dans une forme splendide, ne rêvant que de l'instant mémorable où elle mettrait le pied sur le sol de France.
Les officiers qui encadraient la compagnie étaient en ce moment-là avec le Capitaine BRANET, le Lieutenant MEYER, le sous-lieutenant BENARD, le sous-Lieutenant MULSANT et l'Aspirant CHRISTEN.
Le 3 août à 1 heure du matin, (la plupart des hommes n'avaient pas revu la France depuis 4 ans et quelques-uns ne l'avaient jamais vue comme descendants de Français de l'étranger) la compagnie débarqua sur une plage de France à "OMAHA BEACH". Les noms des chars de la compagnie étaient à ce jour :
P.C. : ARGONNE - USKUB - LA MARNE
1ère section : MORT-HOMME - VIMY - LFFAUX - MONTFAUCON - DOUAUMONT
2ème section : CHEMIN DES DAMES - VILLERS-COTTERETS - L'OURCQ - LA MALMAISON - LES EPARGES
3ème section : HARTMANNSWILLERKOPF - DIXMUDE - YSER - GRAND COURONNE - NOTRE DAME DE LORETTE.
Le 8 août au soir, la compagnie subit un violent bombardement d'aviation. Il y a 17 blessés et le premier mort de la compagnie le chasseur Nord-Africain BEN AMAR.
Puis la compagnie fait route sur la direction d'ALENCON où elle livre son premier combat.
Le Capitaine, avec un détachement mixte reçoit le 12 août au soir la mission de pénétrer profondément dans les lignes allemandes par le CERCUEIL, La BELLIERE, FRANCHEVILLE, BOUCE. Ce détachement qui était chargé d'atteindre ECOUCHE remplit sa mission avec succès et inflige de lourdes pertes à l'adversaire. Pendant ce temps-là, la 2ème section enlevait la Croix de MEDAVIT, et nous perdons le sergent BOUCLET. Ce sont les faits saillants de cette partie de campagne qui se traduit également par de nombreux engagements dans la région d'ECOUCHE, où le Lieutenant MEYER est grièvement blessé.
Le 24 août, la compagnie fait mouvement. en direction de PARIS, et livre à WISSOUS, à RUNGIS et à FRESNES de violents combats qui préludent à la prise de PARIS. Le char LA MARNE en est victime.
Le 25 août, à 7 heures, une avant-garde est formée par la compagnie pour pénétrer dans PARIS et rejoindre les éléments arrivés au cœur de la cité la veille au soir, et exécute sa mission.
L'enthousiasme populaire est à son comble, un beau soleil plane sur la ville.
La compagnie enlève l'hôtel MEURICE (P.C. allemand de la défense) et ratisse les Tuileries, au prix malheureusement de quelques tués au nombre desquels les sergents LAIGLE et BIZIEN. La 3ème compagnie est ainsi étroitement liée à la capitulation de PARIS et à la prise du Général commandant les troupes allemandes, le Général von SCHOLTITZ, notamment pour son action Place de la Concorde, où le char de BIZIEN éperonne un Panzer.
La compagnie se renforce, grâce à l'engagement de quelques jeunes gens courageux qui viennent combler les vides créés dans nos rangs par nos tués et nos blessés.
Après avoir quitté PARIS vers l'Est de la France, la compagnie participe à la prise d'ANDELOT, puis VITTEL, et s'empara de REMONCOURT, MATTAINCOURT ; puis c'est la prise de NOMEXY et de CHATEL où avec fantassins et spahis était créée une "tête de pont" et où un duel de chars eut lieu contre de puissantes formations allemandes, à qui nous fîmes subir des pertes cruelles.
La compagnie appartient, depuis la prise de PARIS, à un sous-groupement commandé par le Lt. Colonel de la HORIE.
Le 1er octobre 1944, la compagnie compte à son actif une centaine de véhicules autos allemandes détruites, 21 engins blindés dont 10 chars PANTHER, une trentaine de pièces anti-chars.
Au 1er octobre 1944, la compagnie compte 15 tués dans ses rangs et 18 blessés.
Ensuite la compagnie participe à la prise de BACCARAT en attaquant les villages d'HABLAINVILLE et de PETTONVILLE où le Lieutenant MEYER est, pour la seconde fois, grièvement blessé. Puis la compagnie attaque VACQUEVILLE où elle se taille un franc succès.
Le 17 au matin, la compagnie s'empare de BADONVILLERS entraînée par une charge menée héroïquement par le char USKUB conduit par le sergent chef DUBOUCH.
La compagnie s'empare ensuite des carrières de BREIMENIL où elle se heurte à une vive résistance, où est tué glorieusement le Lt. Colonel de la HORIE.
Enfin, le 21, le groupement dont fait partie la compagnie, se lance à l'assaut du DABO et débouche sur MARMOUTIERS.
Le 23 novembre, la compagnie a l'honneur de former l'avant-garde d'un des cinq groupements qui vont s'emparer de STRASBOURG, par LINGOLSHEIM et ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN, la colonne dans laquelle sont imbriqués d'autres éléments, se rue vers STRASBOURG, pilotée à partir d'ILLKIRCH, par l'Aspirant CHRISTEN monté derrière la tourelle du char DIXMUDE. Nous arrivons à STRASBOURG (usine électrique sur les bords du Rhin) ayant participé à cet exploit historique au prix de quelques morts et blessés encore. Le serment de KOUFRA est tenu !
Nous descendons sur KRAFT et allons prendre quelque repos à KERTZFELD.
Le Capitaine BRANET passe sa compagnie, après 3 ans de commandement, au Capitaine de BOISSIEU, son camarade de Combat et son compagnon d'évasion d'Allemagne par la Russie.
Le 2 décembre, au Sud de STRASBOURG à KERTZFELD, lors d'une cérémonie toute simple, le Commandant DEBRAY qui a succédé au Lt-Colonel de la HORIE à la tête du s/groupement H, passe le Commandement de la 3ème Compagnie au Capitaine Alain de BOISSIEU qui venait de quitter le commandement de l'Escadron de Protection du Général LECLERC.
Le 12 décembre, mise en place des éléments de la 3e Compagnie pour l'opération sur WITTERNHEIM et NEUNKIRCH, en liaison sur sa gauche le long du canal du Rhône au Rhin, avec un bataillon de parachutistes de la 1ère Armée Française (Cdt MEYER).
Tandis que les chars de la 3e Compagnie progressent dans la plaine inondée et gorgée d'eau par les crues de l'Ill, la 9e Compagnie du R.M.T. prend WITTERNHEIM, démine et dégage la route directe ROSSFELD que les chars de la 3e Cie du 501e R.C.C. utilisent en fin de journée.
Le lendemain, le s/groupement H avec la 3e Cie reprend sa progression en direction du SUD, mais dès la sortie de WITTERNHEIM, un violent tir d'artillerie tombe sur les éléments de tête, le MORT HOMME, char de tête, est transpercé par un obus de Panther tiré par un char ennemi qui se trouve à moins de 800 m : un prisonnier fait quelques instants après, apprend que l'ennemi contre-attaque et a reçu mission de reprendre WITTERNHEIM.
Le Commandant du G.T.V. donne l'ordre d'arrêter la progression et de résister sur place à la contre-attaque allemande, tandis que le bataillon de parachutistes débordera par BINDERHEIM.
Grâce à l'appui des tirs du Commandant TRANIE, le s/Groupement H tient ses positions, les Allemands subissent des pertes importantes et renoncent au bout de 36 heures à reprendre WITTERNHEIM. Les inondations de l'Ill s'étendent, les chars de la 3e Compagnie sont immobilisés, le front se stabilise, les combats se limitent à un duel d'artillerie auquel les Allemands ajoutent les rockets de 280 dénomrnées rapidement les "Trains bleus", tant leur bruit rappelle celui du “Paris-Côte d'Azur" lancé à pleine vitesse.
Le 23 décembre le s/Groupement H et toute la 3e Cie sont relevés par un bataillon de la 1ère D.F.L. La 3e Cie passera les fêtes de Noël à KERZFELD.
Dans la nuit du 24 décembre, un messager de la Division prévient le Capitaine d'une grande nouvelle qui doit rester secrète jusqu'à 6 heures du matin le 25 : "demain matin prise d'armes avec chars et défilé devant le Général de GAULLE". Le réveillon bat son plein et l'accueil des habitants de KERZFELD est au-dessus de tout éloge. Cependant la revue sera fort correcte, la présence du Chef du Gouvernement, celle du Ministre de la Guerre, ainsi que le froid, font que chacun a repris ses esprits.
Le 3 janvier la 3e Cie franchit les Vosges dans le sens inverse de la progression du 19 Novembre, HITLER a attaqué en LUXEMBOURG, la 2ème D.B. est en réserve, à la demande du Général PATTON, pour agir sur BASTOGNE ou sur BITCHE.
La 3e Compagnie sera cantonnée à BERG où, en pleine nuit, elle recueille une colonne de blindés américainsà la recherche d'un réconfort et d'une mission. Ce séjour ne sera signalé que par le tir à obus réels des jeunes tireurs de la 3e Cie sur le P.C. du Corps d'Armée U. S.!!!
Le 19 janvier, la 3e Cie repasse les Vosges une dernière fois vers l'Alsace pour participer à l'attaque de
COLMAR.
Le 22 Janvier le G.T.V. cantonné autour de SELESTAT, est mis à la disposition de la 1ère D.F.L. pour l'attaque qu'elle doit lancer le 23 Janvier sur MARCKOLSHEIM, afin d'exploiter vers le Rhin dès que la rupture sera effectuée. Les choses ne vont pas, malheureusement, aussi bien et il faut aider la 1ère D.F.L. qui se heurte au départ à une série d'automoteurs qui lui causent des pertes importantes.
La 3e Cie reçoit l'ordre de "liquider ces automoteurs et de s'emparer des deux carrefours 177 NORD et SUD qui contrôlent les communications dans cette région d'ELSENHEIM". Le Capitaine de BOISSIEU prend le commandement du détachement de tête comprenant les 6 Shermans survivants en état de marche de la 3e Compagnie. plus le char observation d'artillerie ; le Capitaine DEHOLLAIN commandera le détachement flanc-garde à l'EST, comprenant les chars légers et les chars 105 du Régiment, l'ensemble est aux ordres du Commandant SARRAZAC qui commande le s/Grpt H.
Grâce à l'appui massif des sept groupes d'artillerie de la 1ère D.I. Les objectifs sont atteints, en moins d'une heure 4 automoteurs "HORNISSE" sont mis hors de combat, un seul char est touché le "CHEMIN DES DAMES"dans lequel il y aura un tué.
Pendant ce temps les Allemands s'acharnent sur la flanc-garde qui, du fait de la blessure de son chef, est désorientée.
En arrivant sur l'objectif final. un des chars de la 3e Cie envoyé en liaison sur ILLHAUSERN est tiré et manqué par un cinquième automoteur “HORNlSSE", l'Adjudant-Chef HUOT le repère, donne ses ordres, quelques instants après le "HORNISSE" explose sous les coups du tireur du FRANCHEVILLE (cinq automoteurs de 88 en une heure avec un seul char touché, la 3e Cie avait eu de la chance !).
Le 31 janvier, le s/Grpt H s'apprête à être relevé lorsque l'ordre de foncer jusqu'au Rhin arrive ; la 3e Cie repart en avant et c'est la prise d'ELSENHEIM puis d'ONENHEIM. La progression est arrêtée par la nuit et le franchissement du canal du Rhône au Rhin. Tout à coup parvient un renseignement d'une patrouille du 1er Régiment de Fusiliers Marins de la 1ère D.F.L. : "Un pont sur le canal aurait mal sauté, deux travées permettraient probablement le franchissement ... "
Plutôt que d'affronter de jour les 88 qui jalonnent le canal, mieux vaut franchir cet obstacle de nuit et prendre MARCKOLSHEIM par surprise.
A 22h.00 le canal est franchi par ce qui reste des chars de la 3e grâce aux fantassins de la 9e Cie du R.M.T. puis à ceux du B.M. 21, à minuit MARCKOLSHEIM est pris avec toute sa garnison ennemie.
C'est la fin des opérations en Alsace pour la 3. Le lendemain NEUF-BRISACH est pris. Le 11 février la 3ème Cie, par petites étapes, se transporte jusqu'à GENOUILLY (Cher) où elle va se remettre en état pour de nouvelles aventures.
Le 10 avril, le Capitaine de BOISSIEU convoqué à PARIS, est affecté au Cabinet du Général de GAULLE et passe le commandement de la 3e Compagnie au Capitaine COMPAGNON.
Dans les derniers jours d'avril, le Capitaine COMPAGNON fait mouvement en direction de l'Allemagne avec le GTV qui, sur ordre du Général Leclerc, n'avait pas été engagé à Royan et attendait, tous bagages terminés, l'ordre de départ pour foncer en direction du RHIN.
Les étapes au-delà du Rhin, en direction de Munich, furent franchies à des vitesses moyennes, exceptionnelles, les vieux Shermans couraient gaillardement vers la victoire, le Capitaine Compagnon manœuvrant pour éviter les destructions qui barraient les itinéraires vers le "Réduit bavarois".
Malgré toutes ses habiletés, le Groupement Compagnon tomba tout-à-coup sur le barrage de l'INSEL., solidement défendu par les Allemands. Ce sera le dernier engagement de la 2ème D.B. en Allemagne ; au cours de celui-ci, le s/Lieutenant MULSANT se fit couper l'oreille par une balle : pas de morts, quelques blessés.
Ne pouvant faire franchir ses chars et ses half-tracks, le Capitaine Compagnon lançait ses éléments du 1er R.M.S.M. à pied en éclaireurs ; ils parvinrent à Berchtesgaden parmi les premiers de la Division.
Pendant ce temps, à marches forcées, le Capitaine de BOISSIEU rejoignait l'Allemagne pour assister, comme le Général de Gaulle le lui avait permis, aux derniers combats de son ancienne Compagnie.
Le Général Leclerc, pour remercier la 3ème Cie du 501e, confia à un équipage de cette Compagnie le soin de ramener à Paris, au Président du Gouvernement, la dernière voiture d'Hitler.
Ce fut le point final de l'épopée de cette magnifique unité, où, à côté des Français évadés de France, d'Allemagne, d'Afrique du Nord, on trouvait des Mexicains, des Brésiliens, des Argentins, des Chiliens, des Canadiens, voire même des Américains, "Volontaires", venus se mettre sous le drapeau de la France sans qu"aucune loi humaine ne les y contraignit.
 


 
4ème COMPAGNIE du 501ème R.C.C.

MARIGNAN, JEMMAPES, MARENGO, ARCOLE, voici quelques noms glorieux des chars de la 4e Compagnie du 501e R.C.C. A cette gloire, vous le lirez, les équipages n'ont pas démérité.
La 4e a toujours joué un rôle particulier dans le Régiment : il y a 20 ans c'était la Compagnie de reconnaissance, c'est aujourd'hui l'Escadron porte engins.
En août 1943, 17 chars sont alignés au botte à botte près du port de Casablanca. Ce sont des M 3 A3 (Honey), moteur en étoile de 7 cylindres, blindage léger, chenilles en caoutchouc permettant d'atteindre 60 Km/heure sur route. Un canon de 37mm et mitrailleuse jumelée sous tourelle hydraulique, une mitrailleuse pour le co-pilote, une mitrailleuse lourde de D.C.A. hors tourelle. Voilà l'armement à la disposition des quatre hommes d'équipage : Chef de char (radio chargeur), tireur, pilote, copilote. Articulée en trois sections de combat à 5 chars chacune, la compagnie possède en plus du char de son Commandant, un char d'échelon, 2 half tracks, 2 jeeps, et plusieurs camions.
Le premier problème est de mettre les moteurs en route et d'amener les chars au bivouac pour les équiper,
problème, car si les effectifs sont au complet. ils ne sont pas instruits, ce sont donc les Officiers et gradés qui mettent en route et pilotent.
Il s'agit ensuite de monter l'armement et les accessoires, tout le monde s'y emploie avec la meilleure bonne volonté à défaut d'expérience, et c'est bientôt toujours avec les mêmes pilotes, la première étape Casablanca-Rabat où nous resterons de longs mois en bordure de la forêt de Temara.
Quel était donc le recrutement de cette nouvelle compagnie ? En dehors des Officiers et de quelques gradés, vétérans des Forces Françaises Libres, des jeunes, parfois très jeunes volontaires évadés de France par l'Espagne ou natifs d'Afrique du Nord. Le problème était ardu d'instruire en plein vent toute une compagnie et qui plus est pratiquer l'instruction de conduite et de tir sur le matériel de guerre tout neuf.
Et la routine commence, théories, classes à pied, maniement d'armes, les 1800 tours minute de l'école de conduite, le tir enfin. Et tout cela, sous la guitoune à l'ombre des chênes-lièges ou sur le terrain tour à tour boueux et poussiéreux en bordure du bivouac. Le peloton de protection du Général Leclerc participe à cette instruction avant de rejoindre l'Escadron de protection aux ordres du Capitaine Alain de Boissieu.
Paradoxalement, c'est la plus jeune compagnie du régiment qui est alertée la première. En effet. Travaillés par des éléments et la propagande ennemie, quelques groupes de la population essayant de fomenter des émeutes dans le but de maintenir en A.F.N. des forces qui n'iraient pas grossir les rangs des combattants pour le débarquement. . . Après la soupe de midi, les hommes font la sieste et ex-abrupto arrive l'ordre d'alerte. La Compagnie a 40 minutes pour être prête. Les pleins ne sont pas faits et pourtant 30 minutes après, la Compagnie est parée et les sections sont articulées sur Rabat et Salé où elles sont rejointes par les fantassins du Tchad avec qui elles feront campagne plus tard. L'ordre est rapidement rétabli sans qu'un coup de feu ne soit tiré et au bout de trois jours, nous regagnons notre bivouac, mais les jeunes ont le sentiment d'avoir gagné le titre d'Ancien.
Et puis le travail reprend, émaillé de manœuvres où déjà se dessine le Groupement tactique. Les tirs sur cibles mobiles sont poussés et pour le délassement du guerrier, la 4e forme une chorale bien vite célèbre au Maroc, puisque sous la direction de Sylvain elle se fait entendre jusqu'à Marrakech.
Le temps passe. l'année s'écoule et l'anxiété nous gagne. La Division sera-t-elle désignée pour le débarquement en France ? Quand aura-t-il lieu ? En tous cas nous croyons être prêts, les nombreuses revues de matériel le prouvent : quant au moral il n'est pas à craindre, où n'irait-on pas avec des volontaires. Cependant le souci dominant des Officiers est de savoir si ces jeunes ont acquis suffisamment le sens de la discipline pour parer à leur fougue ou inexpérience au combat, souvent cause de bien des déboires, l'expérience l'a prouvé.
Le 6 avril, dans le cadre du Régiment, la Compagnie est passée en revue par le Général de Gaulle, et c'est un bien grand jour pour tous ces jeunes de voir de visu "Le personnage de l'appel du 18 Juin 1940".
Enfin, arrive l'embarquement tant attendu pour rejoindre la plate-forme de départ pour l'invasion et en avril 1944 les 4/5 de la Compagnie embarquent avec les chars sur des L.M.T. destination Nord de l'Angleterre, tandis qu'un détachement fait route en camions et jeeps vers le camp poussiéreux d'Assi ben Okba près d'Oran.
Ce détachement embarquera 15 jours plus tard à Mers el Kébir, à bord d'un transport de troupes de 23.000 tonnes pour débarquer à Liverpool et rejoindre le régiment au camp de Huggate. Le séjour d'Assi ben Okba a été mis à profit pour l'entrainement sur parcours de combat, et pour de longues marches de jour et de nuit avec les éléments postcurseurs des autres compagnies du régiment.
Et avec le thé en place de pinard, c'est la vie sous la guitoune qui reprend en Angleterre. Les manœuvres, les inspections, les tirs se succèdent, la 4e est bien rodée, maintenant, elle devient compagnie nourricière des compagnies de combat au camp et avec la 1ère est désignée pour une inspection par le Général Leclerc : exercice de départ, tout paré pour le combat. Tous les régiments de la Division ont envoyé des observateurs, la 4e s'en tire à son avantage.
Le 6 juin éclate la nouvelle du débarquement allié en France, Joie de la nouvelle, consternation de ne pas être participant. Jour après jour. c'est l'écoute passionnée des communiqués et l'attente impatiente de l'ordre de départ : nous craignons de voir l'effondrement du Grand Reich sans notre action.
Enfin, nous faisons-mouvement par fer vers la fin juillet, débarquement et cantonnement à Bournemouth, deux nuits au camp de Weymouth et embarquement sur L.M.T. le 2 août 1944 dans ce dernier port ; le 3 au matin c'est la terre française que nous foulons, contemplons et embrassons, ivres de joie et plus décidés que jamais à nous porter en avant et à faire payer chèrement à l'ennemi notre retard à le rencontrer.
C'est l'heure du combat qui sonne et la Compagnie va s'articuler dans les sous-groupements du Groupement Tactique V. Le sous groupement à effectifs variables comprendra en principe ; une compagnie d'Infanterie (R.M.T.), une section de Sherman, une section de chars légers (4e Cie) un détachement du Génie, parfois un peloton d'Auto Mitrailleuses (1er R.M.S.M.) et des ambulances (Groupe Rochambeau).
La 4e Compagnie est commandée par le Lieutenant Dufaur de Gavardí Monclar.
Premier Lt. Commandant la 1ère Section : Lieutenant Nanterre ;
Commandant de la 2e Section : Sous Lieutenant Rödel
Commandant de la 3e Section : Sous Lieutenant Lespagnol
Commandant de l'échelon : Sous Lieutenant Casteres
Le Sous-Lieutenant Bloch débarque avec nous avant d'être muté à la C.H.R.
Dans la journée du 3 août le Caporal Mouchet et le Chasseur Bichon sont blessés près du bivouac par mine anti-personnel piégée, ce sont les premiers d'une bien longue liste de tués et blessés. Le baptême du feu est reçu dans la nuit du 3 au 4 août par bombardement aérien des bivouacs, mais sans pertes pour la 4e.
Puis dans le cadre divisionnaire ou régimentaire, la 4e participera à toutes les actions, soit sur les grands axes : ALENCON, PARIS, LES VOSGES, STRASBOURG, L'ALLEMAGNE et BERCHTESGADEN, soit dans de petites localités ou bien encore en terrains variés. Partout elle a rempli sa mission, toujours elle a cherché le combat, malgré les fatigues et les rudes pertes, le moral est resté de fer, les brefs extraits du journal de marche de la Cie qui suivent en font foi.
11/8/44 - Mission de reconnaissance axe La Hutte Fresnay, destruction d'un 88.
12/8 - Pointe d"avant-garde axe Alençon Sees Carrouges.
Destruction d'un canon de 20 sur chenilles, nombreux prisonniers, un blessé. Participation au raid sur l'axe Le Cercueil, La Belière, Francheville, Coucé, Avoine et prise d'Ecouché.
17/8 - Liaison avec la 3e D.B. Américaine à l'Ouest de Joué du Plain
23/8 - Mouvement sur Paris
24/8 - Engagement à Antony perte du Marengo et du Lodi.
Cinq gradés et chasseurs blessés à la 2e section. Engagement de la 1ère Section à Savigny-sur-Orge, le Jemmapes est mis hors de combat, le Cap. Chef Descamp est tué, 4 gradés et chasseurs blessés.
25/8 - Prise de Paris. Action de la 1ère Section rue de Rivoli et aux Tuileries, des 2e & 3e Sections au Sénat.
Plusieurs blessés. Capture de 900 prisonniers. 3 Panther 2 B1 bis 15 R35 et de nombreux véhicules.
12/9 - Prise d'Andelot et de Vignes. nombreux prisonniers
18/9 - Passage de la Moselle à gué au crépuscule, toujours les légers en tête, prise de Châtel, nombreux prisonniers
19/9 - Bataille aux débouchés de Châtel, la 2e Section perd un char, le Chass. Grobmann est tué, 4 autres blessés.
Reconnaissances sur divers axes, la 2e Section passe au S/Groupt. de la Horie.
1/10 - La Compagnie moins la deuxième Section est en flanc garde sur l'itinéraire Roville au Chêne, route de Baccarat 2 km N.E. de Rambervillers
2/10 - Différentes missions de reconnaissance et de surveillance autour de Doncières.
31/10 - Attaque sur tout un front au débouché des bois de Chenevierres : objectif du détachement de Gavardi avec la 1ère Section et une Section de Sherman : Brouville.
La 2e Section est au S/Gr. H, la 3e au S/Gr. Buis. Le Char Marignan est frappé en tourelle par un obus de 88, le Lt. de Gavardi et le Chass. Rigenbach sont tués, le Chasseur Durquetty est blessé. Un objectif contourné par les Sherman est atteint par la 1ère Section qui détruit au passage le canon de 88 et son personnel.
La marche en avant se poursuit vers Merviller, 3e Section en tête tandis que le S/Lt. Rödel est blessé devant Vacqueville. Le Lt. Nanterre prend le Commandement de la Compagnie qui participe aux reconnaissances et prises de Montigny et St. Pole avant d'aller cantonner en semi alerte à Reherrey.
11/11 - Le Capitaine de Hollain prend le Commandement de la Compagnie, l'Aspirant Bernie celui de la 2e Section.
16/11 - Attaque de Badonvillers avec la 2e Section, le Capitaine de Hollain, l'Aspirant Berrne et deux chasseurs sont blessés et évacués.
17/11 - Le Lt. Nanterre reprend le Commandement de la Compagnie. Le Chass. Kayem est tué à St. Pole.
18/11 au 21/11 - Préparation de l'attaque de Strasbourg et franchissement du Dabo. Le Capitaine de Castelnau prend le Commandement de la Compagnie. il est tué le 23 pendant l'attaque devant Kronenbourg.
23/11 - Charge sur Strasbourg par l'ensemble de la Division sur plusieurs axes. Section Nanterre au S/Gr. Cantarel. Sections Lespagnol et Vuillerniney au S/Gt. Debray. Pendant l'action le S/Lt. Lespagnol est tué en tourelle. La 1ère Section combat devant le fossé antichars et inflige de lourdes pertes à l'ennemi en plus de nombreux prisonniers, deux Chass. sont blessés.
24/11 - Reconnaissance de la 1ère Section avec appui de Sherman vers les ponts et les villages de Eschau, Fegersheim et Gambsheim, sur les renseignements recueillis, un détachement part semer le trouble derrière les lignes ennernies.
1/12 - Attaque de Herbsheim arrêtée par suite d'un épais brouillard.
2/12 - Attaque de Herbsheim détachement Nanterre en tête, puis en flanc garde du détachement Buis qui prendra le village vers 15h.00. Le Lt. Nanterre et deux Chass. sont blessés et évacués.
La Compagnie est ensuite en alerte et de garde dans différentes localités.
1/1/45 - Le Capitaine Phelep prend le Commandement de la Compagnie et dispose du Lt. Fievet, des S/Lts Héry, Castères et de l'Aspirant Picard et de l'Adjudant Deniel. En ligne devant Witternheim la Compagnie perçoit et répare le matériel et instruit les renforts.
13/1 - 12 chars sont en ligne devant Rosheim.
24/1 - La Section de l'Aspirant Picard détachée au S/Gr. de Holain est attaquée par des 88 automoteurs. Trois de nos chars brûlent : Mondovi, Marengo III, Favorite. L'Aspirant Picard et les gradés et chasseurs Deroche, Karsenti, Herscovici, Dieudonné, Mestrau, Mailho, Del Porto sont tués. 3 gradés et Chass. blessés. Bien que blessé, le Sergent Chef Monnerot Dumaine prend le commandement de la Section. dégage son groupe et azimute un automoteur.
27 au 31/1 - Le Détachement Phelep avec le S/Gt. H fait des reconnaissances dans la région de Rosheim, Guémar, Grussenheim, Dalsenheim, Mutterholz. Mussig.
Février - Cantonnements et missions dans différentes localités alsaciennes.
Mars-avril - Mouvement vers la région de Châteauroux où la Division sera au repos jusqu'au 21 Avril, date à laquelle commence le mouvement vers l'Allemagne.
Et puis c'est la Chevauchée qui sur des axes divers et après des combats sporadiques nous amènera à la prise de Berchtesgaden occupé dans la nuit du 4 au 5 mai. Le 5 mai au matin, le drapeau français flotte seul en haut de la montagne au fameux Nid d'Aigle de Hitler.
Voici la fin de cette glorieuse épopée, objet de nombreux ouvrages relatant les actions de la 2e D.B.
Après le retour en France. les chars sont embarqués pour l'lndochine avec la Compagnie de Marche du 501e R.C.C. qui combattra là-bas sous les ordres du Général Leclerc pendant 2 ans, sous les ordres du Capitaine Compagnon, du Lieutenant Krebs, du Lieutenant de Leucquesaing, du Lieutenant RAYEZ. Elle inscrira de nouveaux noms à la longue liste des garçons courageux qui sont morts pour que vive la France, dans l'Honneur et la Liberté.
 
 

LA COMPAGNIE HORS RANG du 501e R.C.C.
 
Les compagnies hors rang sont en général, considérées comme le domaine des "Planqués", donc par définition l'unité dans laquelle tout nouvel arrivant, de l'Officier au 2e Classe, doit éviter de se faire affecter ; peut-être est-ce là le premier témoignage que l'on veut apporter à son nouveau Chef de Corps de la volonté de se battre dans les rangs d'une unité de combat, témoignage donc aussi de son propre courage.
Il n'est pas douteux que cet état d'esprit pouvait être considéré comme un postulat au 501e R.C.C.: tous les nouveaux arrivants, lors de la formation du Régiment, n'étaient-ils pas en effet des volontaires ? Il n'en demeurait pas moins que le Commandement devait, bon gré mal gré, mettre sur pied la C.H.R. en utilisant au mieux les compétences des nouveaux affectés. Il le fit, patiemment, autour des anciens qui avaient déjà fait leurs preuves dans les rangs des premiers F.F.L.
Les bivouacs des différentes sections de la C.H.R. - tous en forêt de Temara comme tous ceux du Régiment - furent complètement différents de ceux de leurs camarades des autres unités ; leur installation ne pouvait être la même, les matériels à servir étant différents et chaque section ayant son caractère propre. Les sections de ravitaillement, avec les 20 camions d'ingrédients, les 7 camions de munitions en plus des jeeps des chefs d'éléments, formaient un tout, où les tentes des futurs routiers cotoyaient les véhicules.
Dans une clairière proche de ses sections, l'échelon "dépannage" avait son camping ; l'esprit Cambouis y dominait. Ces mécaniciens constituèrent un noyau solide et efficace, s'étant rapidement adaptés à leurs matériels : camions de dépannage, wreckers et tank recovery.
Près du P.C. de Régiment et tout à la partie Est du bivouac, s'était installé le P.C. de la Compagnie cherchant sans doute loin du bruit des moteurs le calme indispensable. Ses véhicules, jeeps, dodges, G.M.C.. ses H.T. radios, pas plus que ses 2 canons de 57 ne venaient guère troubler le calme recherché.
L'infirmerie déployait dans le même voisinage sa grande tente, et ses camionnettes sanitaires. Le Médecin-Chef du Régiment, le Docteur KREMENTCHOUSKY, assisté de son chef de section BLOEDE, y offrait à chacun ses soins vigilants, et tous deux se faisaient un malin plaisir à nous préparer à devenir des combattants hors ligne en nous garantissant la meilleure forme par de nombreuses piqûres.
Restait l'Officier des Détails et ses éléments ; l'organisation administrative à monter de toutes pièces, imposait que, tout en faisant partie organique de la C.H.R., il s'installa au P.C. même du Régiment. La compétence administrative de GASCU eut tôt fait de rendre à tous les meilleurs services, et de libérer le Commandement de tout souci de voir surgir des différends avec l'Intendance.
En octobre 1943, la CHR était installée et pouvait recevoir le renfort de nombreux évadés de France dont le souci principal était de servir dans la Division Leclerc, où que ce soit, et dont le bon esprit et la gentillesse étaient contagieux.
Au gré des mois d'hiver et d'un début de printemps 1944 plein de promesses, après avoir subi le test de la fameuse "Show down inspection", la C.H.R., comme ses soeurs de combat. fut jugée apte à partir au combat.
Le Capitaine Pierre BEAUGRAND était devenu Commandant de la C.H.R. Tout auréolé de ses combats dans le désert, récompensé par l'une des premières croix de la Libération, il allait insuffler à son unité son dynamisme.
Sa foi, sa volonté dans l'action, si humble soit-elle, sa fermeté et son grand coeur, firent qu'il embarqua pour Liverpool une vraie C.H.R. : la C.H.R. du 501e.
Sous l'impulsion de l'adjoint technique de l'Etat-Major du Régiment, le Capitaine EBERHARDT fit effectuer à l'atelier du Régiment un travail harassant : les moteurs furent vus et revus, des plaques de blindage soudées sur les parois latérales des Sherman, à hauteur du poste d'équipage, tous les véhicules à roues furent remis à neuf avec des insignes repeints.
Depuis le 6 juin l'impatience se faisait sentir, mais à chacun son tour. Fin juillet ce fut le départ par la route vers Bournemouth puis, après quelques jours de repos, la séquestration dans le camp d'attente avant l'embarquernent.
Ces mouvements sur route ne furent qu'une simple promenade d'une machine bien au point, le Commandant CANTAREL pouvait être assuré que sa C.H.R. serait dans le coup.
Dès les premiers engagements, la Compagnie Hors Rang va simplement se dévouer à la tâche qui lui est dévolue, soutenir en tout temps et en toutes circonstances les Compagnies de combat pour qu'elles puissent combattre.
La marche à travers le goulot d'Avranches fournira la première occasion pour la section de ravitaillement essence de RAYEZ de faire preuve de vitalité : dès le plein des véhicules réalisé, les soutiers reprendront la route avec leurs jerrycans vides, ils subiront un bombardement aérien mais atteindront le parc de ravitaillement et reviendront vers la D.B. sans ménager leurs peines, leurs sueurs et leurs muscles.
Dès le feu vert donné à la D.B. au nord du Mans, l'accélération fut telle que nos amis Américains en étaient encore à Mortrée lorsque l'ensemble du Régiment, par Tanville, par Montmerry, par Médavy, se trouvait déjà sur le front de l'Orne. La C.H.R., bien sûr, suivait le fléchage de la C.C.R., mais l'avance rapide ne liquidait pas toutes les résistances laissées sur les arrières, ce qui valut à GASCU, monté sur sa jeep et suivi de son Dodge contenant caisse et Drapeau du Régiment, de faire une rencontre dangereuse qui tourna à son avantage : il arriva au P.C. avec son effectif doublé : 9 prisonniers faisaient grise mine sous la garde de ses secrétaires.
Pendant les mêmes journées d'août, LEE s'assurait des recornplètements en munitions, et Dieu sait si les tireurs des compagnies de combat avaient le doigt preste sur la détente. Chacun tenait sa place ; le Capitaine BEAUGRAND veillant à la bonne marche de ses sections.
Toute la C.H.R. était courageusement au travail.
Les antennes du Lieutenant KREMENTCHOUSKY et de l'Aspirant BLOEDE, par leur action instantanée évacuèrent dans les moindre délais les blessés de l'avant, allant chercher les équipages blessés jusque dans les chars avec leurs Rochambelles impassibles sous le feu. Beaucoup d'Anciens leur doivent la vie.
Les munitions arrivaient toujours aux unités engagées ; aussi, après la prise d'Hebersheim, avec quelle joie le Capitaine BUIS ne fut-il pas heureux de voir arriver en pleine bataille les munitions poussées par la C.H.R., et le Capitaine de BOISSIEU n'hésita pas à utiliser les Recovery, dont les équipages étaient volontaires, pour dégager au treuil les abattis piégés sur la route de Witternheim.
A côté de ces situations où les sections de la C.H.R. se distinguèrent, il y aurait tant d'autres exploits à citer !
Sans chercher l'acte d'héroïsme, tous mirent leur volonté à "servir" le Régiment.
La bonne marche de la C.H.R. fut incontestablement ce qu'elle devait être pendant toute la campagne de France ; puis elle réussit des exploits pendant la campagne d'Allemagne, rejoignant les compagnies de combat malgré tous les obstacles. Constituée d'hommes à  l'âme bien trempée, elle tint aussi un autre rôle : celui de renforcer les compagnies de combat lorsque les pertes étaient trop sévères.
L'Aspirant RAYEZ s'en alla ainsi à la 2e Compagnie, l'Aspirant LEE - tué glorieusement depuis en Indochine - eut sa place à la 4e Compagnie, des sous-officiers et des hommes furent également mutés selon les circonstances, et particulièrement après les dures journées des 26 et 27 janvier 1944 à Grussenheim.
La C.H.R. était devenue une compagnie de combat comme les autres : comme elles, elle fut à la peine, et comme elles, elle eut le droit d'être à l'honneur.
  1. 1944 68e RA
  2. 1944 62e RAA
  3. 1944 12e RC jmo
  4. 1944 12e RCA Historique

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