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1940 - 17e BCC historique

 

  HISTORIQUE DU 17e BCC

 

Formé par le 506e R.C.C., le 17e B.C.C (Commandant Cazalbou) est affecté à la VIIIe Armée et quitte Besançon le 3 Septembre 1939, pour rejoindre un lieu de stationnement dans le Haut-Rhin.
Début 1940, le 17e BCC va s’installer dans la région de Traubach à l’ouest d’Altkirch.
Le 20 mai, après près de six mois consacré à l’instruction il fait mouvement sur Retzwiller en prévision d’un embarquement par voie ferrée à destination du front de l’Aisne.
Le 1er juin 1940, il s’installe à Vailly-sur-l’Aisne à proximité de la zone impartie à la 28e Division d’Infanterie à Soupir près de Soissons. Il est rattaché au 7e Corps d’Armée.
Le 3 juin à 11 heures, la 3e Compagnie reçoit l’ordre de se porter à Magival. Elle est bombardée sur la route pendant 23 minutes. Les dispositifs de D.C.A. montés sur la tourelle permettent d’abattre un bombardier allemand qui tombe en flammes. Une bombe en ricochant tombe sur un char : le chef de char, Sergent-chef Tupin, qui tire avec le dispositif de D.C.A. est blessé au bras gauche par un éclat. Le char est indemne.
Le journée et la nuit se passent dans l’attente sous un bois au sud de Margival.
La 1ère Compagnie (Capitaine Victor Petit), mise à la disposition de la 7e D.I. fait mouvement le 5 Juin pour une P.A. à Clamecy (nord de Soissons) qu'elle atteint à 13 heures.
A 19h30, le Capitaine Petit reçoit l'ordre de se porter immédiatement sur Juvigny au Château où  est le P.C. du 93e R.I.
La Compagnie y arrive à la tombée de la nuit. Le Colonel donne l'ordre d'attaquer immédiatement sur le plateau au Nord de Juvigny, où l'ennemi progresse.
Les chars n'auront pas d'infanterie pour les accompagner.
Malgré l'obscurité croissante, et sans rien connaître du terrain, la Compagnie fonce sur le plateau en deux échelons. La nuit est complète.
Après s'être assurés qu'aucune réaction ennemie ne se produit, les chars, malgré de grosses difficultés pour se diriger, se rallient dans un ravin au Sud-Ouest de Juvigny ; il est 3 heures, le 6 Juin.
Dès le petit jour, le Capitaine de chars va avec le Chef de Bataillon adjoint au Colonel du 93e,organiser trois points d'appui d'infanterie sur les crêtes est et ouest de Juvigny et à la lisière nord du village avec le reste du Groupe Franc du 93e et des isolés refluant d'Unités de l'Ailette.
Le Capitaine Petit, après être allé s'assurer que sa Compagnie était prête à attaquer, remontait vers les points d'appui d'infanterie, lorsqu'il vit des fantassins du 93e qui refluaient en  désordre, criant que "les boches arrivaient aux premières maisons" !
Il remonte les fuyards de plus en plus nombreux, alors qu'une fusillade désordonnée éclate.
En quelques bonds il parvient jusqu'à un caporal du Groupe Franc, qui lui dit que le point d'appui du centre lâche, et qu'il a vu le lieutenant du Groupe Franc fait prisonnier.
Sans attendre l'ordre du Colonel du 93e - l'hésitation n'étant plus possible - Petit engage au plus vite la Compagnie en contre-attaque. Elle est magnifique de calme et de précision ; les chefs de section dirigent leur section avec maîtrise.
Au débouché sur le plateau de Juvigny elles se trouvent en présence de trois compagnies allemandes qui avancent dans les céréales, cachés jusqu'à la ceinture ; une en direction du village, deux qui le débordent à l'est et à l'ouest, et ont déjà sérieusement progressé vers les ravins boisés. Nos mitrailleuses font merveille et abattent tout ce qui est sur le plateau ou veut le déborder, faisant le vide autour de nous, sans souci de l'aviation ennemie qui, venant d’arriver, déverse sur nous son chargement de bombes, lentement en rase-motte. Avec cran, les fantassins allemands, par petits groupes, continuent à pousser en avant. Les survivants foncent vers le village ; le débordement s'élargit.
Les pièces anti-char ennemies arrivent ... Le char du Sergent Breton (section Buchaillat) se repliant de 20 mètres, passe près de celui du Capitaine, et, entrouvrant sa porte le mécanicien peut lui crier que son chef de char est blessé par un obus anti-char qui a fracassé la lunette de visée.
Nous continuons notre action pour permettre aux fantassins de se ressaisir ; mais les armes anti-chars se font de plus en plus nombreuses et sont difficiles à situer.....
La section Buchaillat, décimée, est immobilisée et ne tire plus.
La section Autogue est criblée d'obus ; la section Guidoni, protégée par une ride de terrain, continue son feu pour endiguer le débordement.
Le Lieutenant Moreau, après avoir changé de char sous le feu (panne de terrain) a progressé pour mieux endiguer l'infiltration à l'ouest.
Ayant rempli sa mission et comme il revenait vers le village, il veut porter aide à la section Autogue, repart vers le Nord, prend à partie des mitrailleuses ennemies et les détruit .... quand son char reçoit des obus anti-char, qui mettent son appareil en panne ; un projectile lui écrase complètement la main gauche ; un autre atteint l'armement, le blesse gravement à l’œil droit et au nez. Aidé par son mécanicien, il peut sortir du char et gagner le poste de secours du 93e. Tout en continuant de tirer, le ralliement s'opère.
La section Autogue, comme prévu, doit se rallier la première, mais malgré le signal répété, le char du Sergent Beaud reste immobilisé ... et ne tire plus. Le Lt Autogue a ses armes mises hors de service au moment où il contre-bat encore une pièce anti-char.
Son troisième char prend feu ... mais le Sergent-Chef Piquard parvient à éteindre et à ramener l'appareil à l'abri, malgré un obus dans le moteur !
La section Guidoni couvre le ralliement.
A Cuffies où la Compagnie s'est regroupée, le Capitaine Petit reçoit l'ordre de se porter à l'appui du 3e Bataillon du 159e  R.I. qui doit tenir la ferme au N-E de Leury ; Les 5 chars encore en état de combattre s'apprêtaient à s'y rendre sous le commandement de l'Adjudant Guidoni, quand le Capitaine apprend que l'ordre de repli au delà de l'Aisne va arriver, et que l'ordre de contre-attaque avec le 159e qui va se replier est annulé.
La Compagnie attend de nouveaux ordres à Cuffies, alors que l'ennemi qui a déjà atteint la crête, tire sur le village.
Au cours de la seule journée du 6 Juin, la 1/17e  BCC a eu 4 tués, 5 blessés - dont 2 officiers et 2 sous-officiers, et elle a perdu 8 chars, détruits ou hors de combat.
La 3e Compagnie se porte à 3 heures dans les bois au sud-est du Moulin de Laffaux et subit plusieurs heures de bombardement aérien mais sans aucune perte.
La capitaine Lamielle est blessé accidentellement par son char en guidant la manœuvre.
Vers 8 heures, constatant le repli des troupes voisines, le Lieutenant Richard qui a pris le commandement de la Compagnie décide de se replier sur Margival où sont restés les tracteurs de ravitaillement.
A Nanteuil-la-Fosse il reçoit l’ordre du Commandant du 130e R.I. d’attaquer immédiatement en direction du carrefour de l’Ange-Gardien qu’a atteint l’ennemi.
L’attaque démarre à 9 heures 15 à hauteur de la ferme Mennejean où la compagnie subit un tir de l’artillerie française qui immobilise un char (Jacquet n°50615), un autre appareil est tombé en panne au cours de l’approche.
Au carrefour de l’Ange-Gardien, la présence ennemie se révèle bien plus importante que les "quelques éléments" signalés au P.C. du 130e R.I. De nombreuses pièces antichars sont postées soutenues par plusieurs chars. Un char moyen et deux chars légers sont immobilisés par nos tirs, l’un d’eux est incendié. Le char du Sous-lieutenant Drouille (50605) est percé et incendié par 2 obus tirés à courte distance d’un char FT occupé par des allemands.
Quelques fantassins français se replient, poursuivis par des centaines d’allemands que les mitrailleuses des chars arrivent progressivement à stopper. Cependant, les trop nombreuses pièces antichars mettent plusieurs chars hors de combat à une distance de 8 à 900 mètres.
Le char du Lieutenant Richard (50629) rentrera avec 21 points d’impact, les chars Girardot, Marle, Lauron, Guyenot rentreront avec leurs trains de roulement et armement détériorés.
Les chars des Sous-Lieutenant Monnet (50621) et Sous-Lieutenant Drouille, du Sergent-chef Beaud (50159), sont incendiés par le tir ennemi ou sabordés par l’équipage.
Le char du Caporal Gautheron (50633), tombé dans un ravin a disparu avec son équipage, le char Colin (50590), chenille coupée a été renversé et sabordé par son équipage.
Les chars du Sergent-chef Saner (50601) et du Sergent Lacroix (50286) ont été immobilisés, les équipages ont disparu.
Après une heure et demie d’engagement, en attendant vainement l’arrivée de l’infanterie, le Lieutenant Richard doit se résoudre au repli, arment et moyens de vision détruits.
8 chars sont perdus sur les 13 engagés. 14 hommes, officiers, gradés et chasseurs sont portés disparus.

La Défense d’Acy

7 juin - 5 heures..... La 2e  Cie du 17e  B.C.C.. (7 Chars dont 2 en assez triste état) cantonne au village d'Acy, au Sud de l'Aisne  à quelques kilomètres de Soissons. Depuis plusieurs jours l’unité "baroude" farouchement dans les rangs de la 28e Division Alpine composée de troupes d'élite qui s'accrochent au terrain et résistent pied à pied à la formidable poussée allemande - la veille la compagnie a mené 4 contre-attaques très dures sur le plateau de Vaudesson, elle a réussi à rejeter au delà du Chemin des Dames jalonné de noms fameux aux consonances victorieuses les bataillons allemands, qui, avec une folle témérité et un allant inouï, avaient réussi à occuper les plateaux coupés de ravines qui dominent l'Aisne entre Vailly et Soissons. Le soir ses équipages, rendus de fatigue mais magnifiques de courage et d'endurance ont effectué des missions de liaison, de reconnaissance et de nettoyage sans aucune protection à travers un terrain semé d'embûches et truffe d'armes anti-chars. Les "Stukas" appelés à la rescousse ont mis à mal plusieurs appareils. Deux chefs de sections sont indisponibles : l'Aspirant Clerc, vraisemblablement tué dans son char renversé par une torpille ; l'autre : le Sous-Lieutenant Guerner, blessé en enlevant sous les rafales de mitrailleuses terrestres et aériennes l'armement de son appareil avarié.
Le Char du Commandant de Compagnie, le Capitaine Arnould, a été incendié ; l'équipage, miraculeusement a pu rejoindre l'unité, les armes à la main, sans une égratignure.
La fatigue est indescriptible, mais le moral est de plus en plus élevé. L'unité composé de gars de l'Est et du Centre, prête à tous les sacrifices. Commandée depuis près de 2 ans par son Capitaine, ses équipages triés sur le volet connaissent à fond leur matériel. Plus et mieux que cela ; ils l'aiment comme le cavalier aime sa monture. Depuis le début des hostilités, un sang nouveau, apporté par les équipages réservistes a été infusé à l'ancienne A.S.350. Et ce sang est bien rouge, brassé par des cœurs qui battent à l'unisson sur un rythme bien français. Les  premiers combats ont réalisé les espoirs nourris par le chef de ces braves et ont fait de l'unité un bloc compact, homogène, indestructible.
Dans la nuit on a repassé l'Aisne sous la protection du 99e R.I., régiment d'élite dont le chef, le Colonel Lacaze, pouvait tout demander à ses hommes parce qu'il exigeait plus encore de lui-même.
L'Aisne ! Rivière historique derrière laquelle on allait se retrancher pour repartir comme autrefois à la conquête du territoire envahi et faire à nouveau flotter sur les cathédrales vénérables de Laon et de Soissons le pavillon tricolore.
7 Juin 7 heures..... Un violent bombardement (105 & 150) s'abat sur Acy. Les vitres dégringolent avec fracas. Les fumées d'incendie montent dans le ciel bleu et la-bas, sur les plateaux abandonnés momentanément les monstrueuses meules de paille attestant la richesse des provinces françaises sont autant de brûlots gigantesques. Un bombardement ? et puis après !... Les officiers de la Compagnie après avoir pris quelque repos dans de vrais lits et procédé une toilette plus nécessaire que jamais (Peut-on bien se battre lorsqu'on n'est pas rasé de frais) font-distribuer le café aux équipages. Le Capitaine oriente le matériel et le personnel sur une “creute” magnifique qui s'ouvre à la sortie sud du village et, dans le matin clair, où chantent les alouettes, il grimpe dans son side-car armé pour assurer la liaison avec le Chef de Bataillon.
Celui-ci confère avec le Colonel du Combret, commandant le groupe. Les deux chefs félicitent le Capitaine de la conduite de ses équipages. Mais le passé ne compte plus : ce qui importe c'est l'avenir. Et l’avenir c'est le coup d'arrêt que l'on doit porter à l'ennemi sur 1’Aisne. La 28e Division est à bout de forces. Elle va se reformer en arrière pendant qu'une division de 2e réserve occupera la rive sud de la rivière. Ils resteront à Acy en attendent les ordres ultérieurs qui les mettront vraisemblablement à la disposition de la division sœur de la 28e : la 27e dont l'arrivée est imminente.
Une grande joie soulève le Capitaine Arnould. La 27e c'est avec elle qu'il y a quelques semaines, la 2e Cie montait la garde sur la frontière suisse ; c'est avec son chef, le prestigieux Général Doyen que la dernière main a été mise à la liaison Infanterie Chars, liaison morale autant que matérielle. Combattre avec la 27e ... Quelle récompense... et quelles espérances.
Dans un grondement rageur, le side 69.418, piloté par le fidèle et imperturbable Monty, un auvergnat paisible et têtu pour qui aucun véhicule à moteur n'a de secret, remmène le Commandant de Compagnie.
Tout y est calme, malgré le fracas des obus. Les réservoirs sont pleins, les chenilles sont vérifiées, les casiers à munitions regorgent d'obus et de cartouches... Un casse-croûte digne de Gargantua a joué vis a vis des estomacs le rôle qu'ont rempli les tracteurs Renault vis à vis des chars. Qu’on se repose et qu'on attende tel est l'ordre donné par le Capitaine.
Mais les évènements ne vont pas tarder à se précipiter.
Les avions à croix noires commencent leur ronde infernale, piquant vers le sol en lâchent leurs chapelets de bombes et leurs rafales de mitrailleuses telles des mouettes apocalyptiques.
Des convois automobiles, des batteries d'artillerie traversent le village, se dirigent vers le sud... Puis ce sont des groupes de fantassins l'air harassé, certains désarmés...... Encore des artilleurs, des sapeurs et toujours ces groupes pitoyables de fantassins ayant perdu tout contact avec leurs chefs et dépourvus d'ordres précis.
Que se passe-t-il donc ? Le Capitaine Arnould interroge quelques-uns de ces hommes. Ils ne savent rien, sinon que, chargés de défendre la traversée de l'Aisne, ils ont vu depuis le matin les allemands tenter en force la traversée de la rivière, qui sur des tonneaux, qui sur des canots en caoutchouc et que, toutes munitions épuisées, tout contact perdu, sans soutien d'aucune sorte, ils se sont vus dans l'obligation de chercher dans le repli une chance de retrouver leurs unités dispersées, décimées.
12 heures.- La situation est grave. La batterie anti-chars qui protégeait avec la 2/17 la creute où celle-ci s'était installée reçoit l'ordre de repli. Le Capitaine Arnould demande à son chef de lui laisser les mines anti-chars dont elle dispose. Puis il va personnellement faire une reconnaissance en avant.... Plus rien à l'horizon.
Quelques fantassins isolés passent encore certifiant qu'ils sont les derniers..... 13 heures....... Le calme règne, mais un calme annonciateur de la tempête qui va se déchaîner.
Deux routes mènent à Acy, venant de la direction dangereuse, l'une à flanc de coteau, face à la grande crête parallèle à celle sur laquelle est bâti le village, l'autre s'enfonçant dans le ravin. Il faut interdire ces routes. Le capitaine fait placer et amorcer les mines puis réunissant les équipages il leur fixe leurs missions. Missions de sacrifices : 7 chars sans soutien contre des régiments nombreux enivrés par le succès et armés Jusqu'aux dents.... qu'importe on tiendra jusqu'au bout et ensuite advienne que pourra.
Dans les yeux de ses officiers et de ses gradés le Commandant de Compagnie voit luire les flammes des dévouements joyeusement et ardemment consentis.
Les chasseurs qui déjà ont fait leurs preuves et quelles preuves ! envisagent le baroud proche comme un match entre eux et la mort menaçante. Mais ils sont fermement décidés à gagner la partie et le Capitaine se sent soulevé par une émotion à la fois douce et vibrante lorsqu'il plonge ses regards dans les yeux de ses hommes qu’il connaît depuis longtemps mais dont il ignorait jusqu'à présent la véritable personnalité. L'épreuve du feu, la seule qui compte et qui dépouille l'être de sa gangue tantôt terne tantôt brillante. A la Compagnie sous la gangue effritée, c’est de l’or pur qui se révèle.
3 chars sur la route N.O. adossés au talus boisé à contre jour.
3 chars sur la route du ravin, camouflés dans l'ombre des maisons vides.
Et le 7e en surveillance sur la route du sud ou des parachutistes ont été signalés.
Au centre du dispositif le P.C., les motos de liaison, les tracteurs de ravitaillement.
Le Capitaine envoie un C.R. d'installation au Chef de Bataillon qui approuve les dispositions prises et demande de tenir jusqu'au bout. Il sait bien que la 2/17 sera digne de sa réputation et portera très haut le fanion de l’A.S.
15 heures..... Des pétarades , des interpellations, du mouvement dans les rues dessertes : c'est un escadron du G.R.C.A. qui, avec la joyeuse insouciance et le cran magnifique des Cavaliers, arrive à la rescousse, envoyé par le corps d'Armée.... Prise de contact, cordiale et précise entre les deux capitaines. Le Cavalier se met très simplement à la disposition du Commandant de la 2/17 et sur ses indications, poste ses mitrailleuses, ses F.M. et ses canons de 25 aux emplacements indiquée par celui-ci. Maintenant le Boche peut venir. On l'attend de pied ferme.
15 heures 45...... C'était trop beau. L'escadron du G.R.C.A. reçoit l'ordre de se porter en arrière pour occuper une autre position. Son chef est navré mais il doit obéir. Et les adieux qu'il fait au Capitaine Arnould sont empreints d'une noble gravité.... Il sait que le proche avenir est lourd de menaces....Un grondement de moteurs, des commandements brefs, nets ; dans un ordre impeccable les cavaliers d'acier, comme à la manœuvre foncent dans la direction qui leur a été assignée.
A nouveau la 2/17 est seule, seule avec ses chars qui ne sont pas nombreux et avec son courage qui est grand.
16 heures....  Des rafales de mitrailleuses font passer dans les rues du village un sifflement d’orage... Le capitaine se rend auprès du Sous-Lieutenant Thomas qui lui montre en face, sur la crête, des groupes de soldats qui progressent, parallèlement au pont tenu par la Compagnie, en petites colonnes.... Les jumelles entrent en action…
Mais 1200 mètres, c'est beaucoup et le kaki et le feldgrau, à cette distance sont difficilement discernables... Incertitude..... Tirer ? Oui, mais si ce sont les nôtres ? Ne pas tirer ? Et si ce sont les bataillons ennemis que le Commandement espère arrêter là ????
Dans l'esprit du capitaine un violent combat se livre ; il faut tout de même agir... Et pour agir à coup sur, un seul moyen : tirer assez haut pour ne pas risquer d'accidents si contre toute vraisemblance nous avons affaire à des troupes amies, puis observer les réactions de ceux qui, sans arrêt et sans hâte, progressent sur la crête.
Le capitaine donne l'ordre d'ouvrir le feu et pointe ses jumelles dans la direction suspecte. Aux premières rafales les groupes qui progressaient marquent un temps d'hésitation. On voit les agents de liaison se détacher. Les dispositions de combat sont prises. Pas de doute étant donné la direction de marche des éléments observés, il s’agit bien d'unités ennemies...... Hausse 1200 mètres - Feu à volonté. Avec une joie à peine masquée par son allure de géant paisible, le Sous-Lieutenant Thomas appuie sur la détente et déclenche le tir de toute la section. Hourrah ! Les coups portent et portent bien.
En side, le Capitaine fonce vers l'autre section celle du Sous-Lieutenant Lassale, descendant du célèbre sabreur du 1er Empire et fait commencer le tir sur le même objectif. Le Sous-Lieutenant Lassale exulte. On dirait ma foi, qu'il s'agit d'une partie de plaisir. Et c'en est bien une, car les Boches dégringolent, tourbillonnent disparaissent, pendant que d'autres dépassant la crête, hésitent, se demandant ce qui arrive et cherchant où est le danger.
Le Capitaine, allant d'une section à l'autre, ne ménage pas ses félicitations et encouragements à ses équipages, secondé par l’énergique Lieutenant Chippaux, un réserviste de l'Est, habitant l’Alsace depuis longtemps et qui joint à ses connaissances professionnelles un cran dont il ne se rend même pas compte.
Un motocycliste de liaison fait la navette entre la Compagnie et le Chef de Bataillon pour le tenir au courant de la situation.
A chaque voyage il essuie des rafales de mitrailleuses. Mais la 2/17 à la "Baraka" Personne n'est blessé.
17 heures 30...... Il y a du nouveau, les boches réalisent qu'il ne s'agit pas d'une résistance organisée sur un large front, ni de la réaction de quelques éléments d'infanterie sporadiques. Ils flairent, le char, leur ennemi mortel qui depuis plusieurs jours leur porte de si rudes coups ..... Des voitures à chenilles se profilent sur le crête traînant des armes basses et longues : à deux le jeu : les anti-chars sont là !
Et commence alors la lutte des deux adversaires. Les obus et les balles anti-chars sifflent et se fichent dans le talus à côté de nos appareils. L'un d'eux est atteint. Le Sous-Lieutenant Lassale les dents serrées, la rage au cœur pointe avec soin. Bravo : une voiture à chenilles est durement touchée et flambe. Un canon anti-char atteint de plein fouet, cesse le tir, ses servants fauchés à leur poste. Quant aux fantassins ennemis c'est une hécatombe.
Allons, c'est du beau travail et le Capitaine Arnould est fier de ses équipages.
Mais l'aiguille tourne, les munitions s'épuisent et dans quelques quarts d'heure la nuit tombe. Le char de surveillance dont l'état est assez défectueux est renvoyé sur Ecuvry ainsi que le tracteur de ravitaillement vidé de tout son chargement et 3 motos dont la présence n'est plus nécessaire.
L'ennemi s'énerve de cette résistance imprévue. Il déborde le village par l'est et par l'ouest et déchaîne une tempête de feu sur ses défenseurs. L'air vibre de sifflements et de claquements secs.
Un tour d'horizon effectué par le Capitaine donne à celui-ci la certitude que dans quelques instants le village sera complètement encerclé. Le route d'Ecuvry reste encore libre mais pour combien de temps ?
Les chars continuent à cracher leur terrible venin. Là bas les "feldgrau" tombent et les pièces anti-chars n'osent plus se mettre en batterie Mais bientôt elles pourront profiter du crépuscule pointer à coup sûr sur nos appareils immobiles leurs gueules de bêtes fauves.
19 heures 30 Un motocycliste de liaison revient d’Ecuvry. En cours de route il a essuyé des rafales tirées de très près. Mais son sourire n’en est pas plus large ! c'est qu'il apporte une bonne nouvelle : la 27e Division arrive, elle s'installe sur le rebord sud du plateau et se prépare à contre-attaquer demain matin. Allons tout va bien… Mais il faut que la Compagnie garde sa puissance de combat, car on aura besoin d'elle dans quelques heures. D'ailleurs sa mission est remplie. A contre cœur, le Capitaine va donner à  ses chefs de section l'ordre de repli.
Le Sous-Lieutenant Thomas, un soldat discipliné obéit en sollicitant encore l'autorisation de vider quelques chargeurs. Le Sous-Lieutenant Lassale lui, n'entend même pas les appels de son Cdt de Cie.
Le veste en cuir en lambeau, des écorchures partout, un visage noirci où les yeux francs devenue d'acier luisent sombrement animés d’une flamme farouche, il tire, il observe, il pousse des interjections de joie ou de rage, il tire encore. Quel beau soldat ! Le Capitaine au milieu des balles qui claquent sur le talus admire la résolution farouche. Mais il faut penser à ceux qui nous attendent la-bas pour les appuyer demain. Allons en route.... Lassale grogne.
Il veut consommer toutes ses munitions. Il grogne comme ceux qu'un aïeul menait sabre au clair à l’assaut des villes prussiennes…
Et puis tout de même, car il sait que l'individu doit s'incliner devant l'intérêt général ; il obéit et fait mettre ses moteurs en route. Lentement les deux chars qui lui restent exécutent un demi-tour impeccable. Les tourelles se tournent vers l'ennemi et, avant de doubler le char incendié qui allume dans le soir tombent une torche gigantesque, le section Lassale en guise d’adieu lâche une dernière bordée sur les bataillons gris-verts.
Puis dans un ordre parfait, en colonne de route, aux distances réglementaires, la 2e Cie du 17e  B.C.C. brisée de fatigue, noire de poudre, mais soulevée d'une joie immense et d'un enthousiasme patriotique, fonce dans le grondement de ses moteurs vers le rendez-vous que la Gloire - ou peut-être la mort lui a assigné pour inscrire une page de plus au Livre d’Or de l'A.S.
Le 8 Juin, une Compagnie de combat est constituée avec les chars rescapés du 17e B.C.C. (dont les 5 de la 1ère Cie), sous le commandement du Capitaine Victor Petit.
Le même jour, après plusieurs ordres et contre-ordres, elle se poste en P.A. près de Grisolle.... où, dès le 9, elle perdra tout contact avec l'E.M. et ce qui reste du Bataillon.
Mise (par le Général De Bizemont) à la disposition de la 7ème Demi-Brigade de Chasseurs, dont quelques éléments – dans un désordre général indescriptible - résistent à la Ferme Puaux au Nord de Beuvardes, la Compagnie gagne la lisière Est du bois de la Tournelle, prête à intervenir.
Dans la nuit du 9 au 10, la Demi-Brigade de Chasseurs ayant reçu l'ordre de repli au delà de la Marne, la Compagnie de chars, après avoir fait bouchon à Beuvardes se replie dans les bois sud d’Espied, en vue de passer la Marne au pont de Mont St-Père. Des renseignements indiquant que ce pont a été endommagé par la Luftwaffe, le Cne Petit envoie le Lt Pamero,en moto, reconnaître l'état des autres ponts sur la Marne, en particulier à Château-Thierry. On ne reverra plus le Lt Pamero.
Faisant effort sur Mont-St Père, l'ennemi a déjà atteint La Cense à Dieu... la Compagnie devra forcer le passage pour atteindre le pont. Les tracteurs, commandés par l'Aspirant Rémond,sont encadrés par les chars.
La bataille s'engage contre les pièces anti-chars que l'ennemi met en œuvre. Le char de l'Aspirant Colin est atteint par une vingtaine d'obus ; celui de Sergent Foret est perforé sur le coté, blessant le chef de char, mais l'appareil n'est pas immobilisé.
L'Adjudant Guidoni, en tête de colonne se présente au pont pour demander le passage ; mais un court répit pour permettre de détruire les chars qui ne pourront pas le franchir.
Le lieutenant qui le défend refuse ; le pont va sauter, et seuls les équipages auront juste le temps de passer avant qu'il soit totalement détruit..... Le Capitaine Petit, quí, en queue de colonne a assisté au drame, fait demi-tour avec son char, et s'engage à travers le bois pour tenter de gagner Château-Thierry. Il tire sur l'ennemi qui le suit de très près mais le char a une fuite d'huile, et finalement, cerné, Petit doit le détruire en l'incendiant.
De son coté, le Lt Autogue, pour sauver les motos, remonte jusqu'au pont de Jaulgonne mais lorsqu'ils y parviennent ils tombent en pleine bagarre ; les tirailleurs qui le défendent sont déjà aux prises avec les allemands. Autogue doit se résoudre à détruire le matériel ; et il parvient à faire franchir le pont par le personnel, par petits groupes successifs. A peine vient-il lui-même de passer et qu’il met en batterie un F.M récupéré des Chasseurs, que le pont saute ; il est couvert de gravas. Vers 17 heures il va au P.C. de la 20e D.I. à Connigis, rendre compte, avant de se mettre à la recherche du 17e B.C.C.
La désorganisation, l'absence de liaisons, de renseignements ... et d'autorité, ont obligé de détruire tout le matériel, et à ne sauver que le personnel.
Du 7 au 21 juin, au Sud de l'Aisne et au cours des replis de la 6e Armée, les opérations ont été menées à l'aide de Compagnies ou de sections reconstituées qui ont toujours été engagées et ont obtenu d’excellents résultats.
Le jour de l'armistice, le Bataillon avait encore au contact une section de trois chars et un élément avancé.

Pertes au cours des opérations.

Personnel :
5 Officiers, 2 Aspirants, 9 Sous-Officiers, 8 Caporaux-chef et Caporaux, 26 Chasseurs tués ou disparus
3 Officiers, 4 Sous-officiers, 2 Caporaux, 2 Chasseurs blessés.

Matériel :
35 chars détruits.

1940 - 16e BCC jmo

                     16e BATAILLON DE CHARS DE COMBAT

 

 
Cette unité, équipée de 45 chars R 35, aux ordres du commandant Bellanger est rattachée administrativement au 506e  Groupe de Bataillons de Chars de Combat (GBCC) et affectée à la VIIIe armée installée le long de la frontière de Colmar à Montbéliard.
La création des quatre Divisions Cuirassées (DCR) de janvier à mai 1940 et les pertes notables subies lors des combats obligent l'Etat-major à de nombreuses réorganisations dans la répartition des bataillons de chars de combat au sein des armées et des groupements auxquels ils sont rattachés.
Le 16e B.C.C. restera affecté à la VIIIe  armée et rattaché au 506e GBCC.
Le 10 mai 1940 il se trouvait dans la région de Luxeuil - Lure en manœuvres combinées. Il embarque le 10 au soir pour Altkirch où il arrive le 11 au matin et d’où il gagne Balschwiller.

1ère Compagnie

14 (ou le 15) mai 1940
La 1ère Cie, détachée du Bataillon est envoyée à Kiffis (frontière suisse) et intégrée dans un groupement temporaire qui doit en cas de violation de la neutralité suisse par les allemands aller épauler les bataillons suisses sur le plateau de Gempen, au sud de Bâle. L'hypothèse envisagée ne se réalisant pas, les différents éléments du Groupement sont les uns après les autres envoyés en renfort plus au nord. La 1ère Cie du 16e B.C.C.reste en réserve d’Armée et commence alors une série de déplacements continuels.

Du 7 au 20 juin, elle devait faire plus de 400 km sur chenilles, se rendant d’abord à Elsenheim entre Colmar et Sélestat, puis sur la Saône à Jussey, enfin à Faucogney et au col du Mont des Fourches (au dessus du Thillot).

7 juin 1940            Kiffis (Frontière Suisse près de Ferrette).

8 juin 1940            Bouxwiller.

10 juin 1940            Carspach (près d’Altkirch).

11 juin 1940            Andolsheim (près de Colmar).
Accident et évacuation du Lt Legat. Mort d’un motocycliste (Montalescot), accidenté de nuit. Mort d’un chasseur écrasé par un char tombé du porte-char qui le transportait.

12 juin 1940            Elsenheim
Accident et évacuation du Lt de Mesmay.

13 juin 1940            Wittenheim (près de Mulhouse)

14 juin 1940             Plancher Bas
Évacuation du Cne Vernoy, Commandant la Compagnie pour bronchite double. Le Lieutenant Michallet de la 3e Cie prend le commandement de la Cie.

15 juin 1940            Frotey les Vesoul.

16 juin 1940            Cendrecourt (près de Jussey).
Des motocyclistes allemands et deux automitrailleuses sont détruits par la 1ère Cie (1 A.M. détruite par le Lt Michallet) en liaison avec un bataillon polonais.

17 juin 1940            St-Sauveur (près de Luxeuil).
On perd la liaison avec l'E.M. du Bataillon, les motocyclistes envoyés ne revenant pas. La Cie combattra dorénavant seule. Deux Sections occupant le village, les deux autres sont aux ailes. Des chars allemands attaquent au petit jour, la Cie tient St-Sauveur jusqu’à 16 heures.
Pertes : 3 chars détruits – quelques blessés, pas de mort.  

18 et 19 juin 1940            Faucogney
7 chars avec les Lt Michallet et Thery, l’Aspirant Labbaye défendent l’entrée sud du village, pendant qu’une section (Sergent Guimchard) à l’entrée ouest de La Longine empêche l’arrivée par derrière des chars allemands qui sans cesse cherchent à déborder notre défense.
Nos chars sont attaqués le 18 au matin et résistent héroïquement toute la journée ainsi que la matinée du 19 contre les chars allemands. Ils sont aidés par des tirs de 75.
Pertes : 5 chars détruits.
Une partie des équipages est tuée ou brûlée en char : Sergent Alexandre, Caporal Cholley, Chasseurs Chevallot, Lachaud, Vergniaud, d’autres peut-être.
L’aspirant Labbaye grièvement blessé (poumon perforé, 1 biceps coupé) est dégagé et sauvé.

19 juin au soir             Col du Mont des Fourches
Les 5 chars restants montent au col du Mont des Fourches par la route de Corravillers, pendant que les chars allemands progressent à l’ouest par des chemins de montagne.
Le Sergent-chef Heuraux fait sauter la route au col à l'arrivée des Allemands.
Tout le matériel sur roues, les tracteurs légers de ravitaillement descendent vers le Thillot ainsi que les 5 chars restants.
Pertes : 2 chars.

20 juin 1940
Les 3 chars commandés respectivement par les Lt Michallet et Thery et le Sergent Guimchard repartent à l’attaque. Le reste du matériel est détruit sous bois par ordre du Colonel Duluc Commandant les chars de la VIIIe Armée.

21 juin 1940            Saulxures sur Moselotte
Le personnel gagne à pied Saulxures sur Moselotte à travers bois. Les Lt Michallet et Thery, le Sgt Guimchard et leurs mécaniciens regagnent la Cie après avoir détruit leurs chars.

22 juin 1940
Le personnel est fait prisonnier et dirigé sur Remiremont.

23 24 et 25 juin 1940            Remiremont
Départ des prisonniers pour Belfort.

2e Compagnie

12 juin 1940
La Compagnie bivouaque dans la forêt de la Hardt-nord, scindée en quatre fractions :
a/ Commandant d’unité et 2 sections (3 & 4) à la Maison forestière de Grünnhütte.
b/ 2 sections (1 & 2) à Pont-du-Bouc.
c/ L’échelon sur chenilles bivouaque au point 230, intersection Route de Battenheim et Allée de la Fontaine.
d/ L’échelon sur roues, sous le commandement du Lieutenant Bard cantonne en stationnement d'alerte à Battenheim.
L’unité est la disposition du Colonel commandant le 371e R.I., commandant le Secteur du Puits.
A 23h15, l’unité reçoit l’ordre de se regrouper pour gagner Wittelsheim. L'exécution de cet ordre fait l’objet des ordres partiels n° 1, 2 et 3, en date du 12-6-40, à 23h30. Les sections de combat se regroupent à l’Ile Napoléon et se dirigent sur Wittelsheim où la Cie arrive vers 5h20 du matin.

13 juin 1940
Présentation au bureau du Bataillon qui donne l’ordre d’aller dans le bois de Niederwald, où la Cie s’installe au complet, en bivouac.
Pour mémoire : accident du Caporal-chef Viard qui a eu la jambe gauche fracturée à la suite d’une rencontre du side-car qu’il pilotait avec une voiture militaire.
Un compte-rendu succinct a été établi et adressé au bataillon. Le Side-car accidenté a été ramené à l’unité.
Vers 20h00, l'unité reçoit l’ordre de se mettre en route pour rejoindre Plancher-Bas. Départ à 20h30.

14 juin 1940.
Arrivée à Plancher-Bas, l’unité s’installe en cantonnement-bivouac.

15 juin 1940
A 1 h 15, les commandants de Cie sont demandés au bureau du bataillon pour recevoir des ordres concernant l’ordre de mouvement en vue de rejoindre le Bois de Frotey, à l'est de Vesoul.
Dislocation des véhicules lourds placés sous la direction du Capitaine commandant la Cie qui doit rejoindre Esprels.
Les éléments de combat (chars, tracteurs, camionnettes de section, V.L.F., V.T.T.) gagnent les Bois de Frotey où ils arrivent vers 11h00. Réunion des Commandants d’unité au Chef de Bataillon pour recevoir les ordres d’Opération.
La 2ème Cie est mise à la disposition du 5ème R.I.P.
Le Commandant de l'unité, avec les Lts Bard et Brun vont procéder à une prise de contact avec le Chef de bataillon (2ème) que l'on aurait dû trouver à La Chapelle-St-Quillain. A 13h00,  n’ayant pu joindre le chef de bataillon, nous nous dirigeons en direction de Seveux. A la bifurcation de la route et du G.C. 13, nous rencontrons le chef de bataillon (2ème du 5ème R.I.P.) auprès duquel nous prenons des instructions.
Retour par le même itinéraire au Bois de Frotey et compte-rendu au chef de bataillon.
Départ de l’unité à 16h00 par l’itinéraire Vesoul - Raze – Fresne-St-Mamès – etc.
a/- Vellexon pour les sections de combat qui s’installent en bivouac sur la route G.C. 13.
b/- La Chapelle-Saint-Quillain pour les véhicules sur roues qui stationnent, et les tracteurs et la camionnette de dépannage qui se portent au nord de la Madeleine, dans le Bois de Belle-Vaivre.

16 juin 1940.
Après avoir pris des instructions du Commandant du 2e Bataillon, auquel l’unité est affectée, il est procédé, dès 6h00, à l’organisation de la défense du secteur, à savoir :
a/- 2ème Section – S-Lt Lebe reste en position sur le G.C. 13 face à Vellexon.  
b/- les 3 autres sections se portent dans le Bois de la Belle-Vaivre, saillant Nord, face à Seveux et Savoyeux.
Mise en place à 9h00.
A 13h00, le Commandant de l’unité reçoit l’ordre de mettre une section de chars à la disposition d’une Cie d’Infanterie chargée d’une contre-attaque en direction de Mercey-sur-Saône. D’après les renseignements parvenus des éléments avancés motorisés allemands auraient franchi la Saône au pont de Quitteur.
La section du S-Lt Brun désignée pour cette mission a effectivement pris contact avec l’ennemi et engagé le combat dans le village de Motey-sur Saône.
L’opération se déroulait de 13h50 à 14h15. Le chef de Bataillon avait déjà replié son P.C. sur  les hauteurs et dans les bois environnants le hameau de Vaivre.
A 14h30, un combat se déroulait dans le village de Motey-sur-Saône. Des projectiles de mitrailleuses venaient même sur les hauteurs ci-dessus citées, et l’on constatait que la ligne d’infanterie refluait.
A 14h45, arrivée du Lieutenant Bouchière qui cherchait le Chef de Bataillon pour lui communiquer l’ordre de se replier en direction de Lure en passant au sud de Vesoul (l’ordre de repli aurait du parvenir depuis la veille au soir, 15 juin).
A 15h00, le Commandant de l’unité reçoit l’ordre d’engager les 3e et 4e sections avec des éléments de contre-attaque en préparation.
A 15h50, le Commandant de l’unité alerte ces 2 sections et se porte à la rencontre de la section du S-Lt Brun qui était de retour et se ralliait à l’intersection la C.G. 13 et de la route de Seveux. Des compte-rendus, il résulte que 4 auto-mitrailleuses allemandes ont été mises hors de combat par la section Brun. Il fut constaté depuis ce dernier point que les automitrailleuses allemandes avaient pris feu par l’explosion de leurs propres munitions, ainsi qu’un camion de munitions d’infanterie appartenant au 2e bataillon polonais.
Le Commandant de l'unité regroupe les sections de chars, et reçoit l'ordre d’effectuer un repli en direction du village de Vellexon. Ce repli est effectué à partir de 17h00 avec mission de placer les sections de char en avant-garde et arrière-garde pendant le déplacement du bataillon polonais.
Après regroupement des unités ayant rompu le contact, la colonne dépasse le village de Vellexon vers 18h00 et prend l’itinéraire La Vermotte, Les Patay, Frétigney, Grandvelle, Fondremand, en direction de Loulans où la colonne fait grand’halte de 6h00 à 8h00, à 3 km en avant de Loulans.
Pour mémoire :
a/- plein d’essence effectué vers Saint-Gand, à 16h00.
b/- on constate que les 3 camionnettes de section n’ont pas rejoint la colonne après leur départ de la Chapelle-St-Quillain – heure et direction inconnues (30059 Lavergne, 30064 Rigal, 30065 Darbot).
c/- il est rendu compte au Commandant de l’unité de la disparition des motocyclistes Doize et Vaudin qui montaient la motocyclette 31229 et seraient entrés dans le village de Motey au cours de l’engagement, ainsi que le Chasseur Peschel. Renseignements négatifs.
d/- la voiture du Colonel Duluc quitte la colonne pour regagner Lure à hauteur du village de La Vernotte, vers 21h00.
e/- le Lieutenant Bouchière essaie de rejoindre Lure à l’aide du side-car 69425 piloté par le caporal Courbeil.
f/- il est rendu compte au Commandant de l’unité que les chasseurs Deroy Raymond, Kauffer Marcel, Montillot Jean et Henry Roger ont abandonné la Cie en emmenant avec eux le side-car 69414, et se sont enfuis à la faveur de la nuit dans une direction inconnue. Après enquête sommaire, il y a lieu de considérer que ces hommes se sont rendus coupables d’abandon de poste sur un territoire en état de guerre, avec emport de matériel appartenant à l’Etat, et avec fait aggravant de paralyser les moyens de commandement ou de liaison de l’unité.

17 juin 1940.
A 8h00, le Commandant de l’unité reçoit l’ordre n° 33, daté du 16-6-40 - 22h00, lui enjoignant de se diriger sur le Bois Sud de Vouhenans, à 5 km sud de Lure. Cet ordre, reçu tardivement n’a pu être exécuté et devenait sans objet par suite des instructions téléphoniques reçues à 7h30 par le Commandant du 2e Bataillon auquel la Cie de chars était mise à la disposition. Force fut donc, d’après les renseignements sur l’ennemi qui occupait Vesoul et Lure, de suivre le sort du bataillon polonais qui se repliait en direction de Clerval. L’ordre de suivre ce bataillon dans son mouvement de repli a été donné par le Commandant de ce bataillon au Capitaine commandant la compagnie de chars en présence des officiers de cette unité.
Le motocycliste Beaufort Michel (294306) apporteur de l’ordre n° 33 a reçu mission de porter au chef de bataillon ….

((((Manque une page)))))

18 juin 1940
…. dans le village de Maîche avec mission de s’embosser pour faire de l’anti-char à l’intérieur du village.
A 15h00, le Cdt de compagnie s’est présenté au chef de l’Etat-Major du 45e C.A. pour se faire identifier et se mettre à sa disposition.
A 17H45, même présentation au Commandant de Maîche en ce qui concerne les deux chars restés dans le village à la disposition du Commandant du secteur.
Sur ordre de l’Etat-Major du 4e C.A., la 2e Cie récupère des éléments isolés d’unités de chars appartenant à diverses formations (P.E.B. 2, 29e B.C.C.) commandés par l’Adjudant-chef Masson. Ces éléments avaient avec eux un tracteur et une remorque chargée de munitions pour canon et mitrailleuses. Ils se sont joints au personnel de la 2/16 à Fessevillers.

19 juin 1940.
Le Commandant de la compagnie reçoit à 13h40, du 45e C.A. Etat-Major, 3e bureau, l’ordre n° 2211/3 lui prescrivant d’appuyer avec 6 chars une contre-attaque éventuelle de la 2ème D.I.P. sur Damprichard. A ce moment la 2e Cie de chars passe sous le commandement du Général Commandant la 2ème D.I.P.
A partir de 18h00, ordre est donné au Commandant de la 2e Cie de chars d’employer les sections disponibles pour faciliter le décrochage et la rupture de combat des éléments polonais  engagés dans la région Trévillers, Belfays, Ferrières (2 – 3 – 4).
Vers 19h00, le Commandant de Cie donne l’ordre de prendre toutes dispositions en vue de rendre le char 50020 inutilisable, ce dernier devant être abandonné sur place par suite de panne mécanique, faute de pièces de rechange (demi-arbre gauche cassé). Il avait été procédé au retrait des armes, munitions, batteries d’accumulateurs, magnéto, carburateur etc. Les carters et parties du moteur, ainsi que la boite de vitesse ont été volontairement détériorés. Le char a été incendié volontairement à l’aide d’un bidon d’essence de 50 litres pour le rendre définitivement inutilisable par la destruction des tableaux de bord, commandes, etc. Cette destruction a été opérée par l’Adjudant Belin, sur ordre express du Commandant d’unité qui avait déjà reçu des instructions en vue d’une manœuvre de repli dans le village de Goumois.
Sur l’ordre du Commandant de la 2e D.I.P. tous les éléments doivent effectuer un repli à partir de 20h00.
Départ 20h45. Mission de la compagnie de chars : une section en avant-garde, 2 sections en arrière-garde, la dernière section, les tracteurs et les véhicules à l’intérieur de la colonne.
Les premiers chars arrivent à Goumois à 22h10.

20 juin 1940.
Les derniers éléments avaient franchi la frontière vers 2h00. Les sections ont eu leur armement individuel enlevé et déposé au poste frontière de Goumois.
Le regroupement de la Cie s’est effectué à Saignelégier (Suisse) vers les 5h00. Il a été procédé au dépôt des munitions de chars et à la visite des véhicules sur roues et sur chenilles. Opération terminée vers 10h00.
A 11h00, les autorités suisses ont fait délivrer un premier ravitaillement au personnel de la Cie.
A 13h00, départ pour Bienne où l'arrivée a lieu vers 17h00. Les chars sont parqués à proximité du collège de Bienne, ainsi que les véhicules. Les officiers et la troupe sont logés et ravitaillés au Collège précité où ils passent la nuit.

21 juin 1940.
Dépôt des chars, des tracteurs et du matériel à l’arsenal à Lyss et mouvement sur Morat.

22 au 26 juin 1940.
Cantonnement à Morat.

27 juin 1940.
Embarquement à Lyss des chars et tracteurs à destination de l’arsenal de Thunn. La Cie cantonne à Lyss.

28 juin 1940.
Départ à 4h30 pour gagner Thunn et procéder au débarquement des chars arrivés vers 9h00.
A compter du 29 juin la Cie est logée dans un hôtel à Adelboden.

3e Compagnie

11 juin 1940.
La 3e compagnie stationne dans le Sundgau (sud de Mulhouse).

12 juin 1940.
La compagnie est alerté à 23 heures. Elle fait une étape sur chenilles de 22 km et aboutit le 13 au jour à Wittelsheim (ouest de Mulhouse).
Dans la  nuit du 13 au 14 elle fait étape de Wittelsheim à Plancher-bas.

15 juin 1940.
Au matin, le Bataillon se dirige sur Vesoul, il y arrive vers 11h00  et est mis à la disposition du groupement Duluc. Le Cie est mise à la disposition du G.R. de la 2e D.I. polonaise qui barre l'axe Langres – Vesoul sur la Saône avec un très large front.
La Cie est coupée, par ordre, en 2 fractions employées l'une sur l'axe Scey-sur-Saône - Vesoul, l'autre sous les ordres directs du Commandant de Cie à Port-sur-Saône.

16 juin 1940.
Les Allemands se présentent au jour et le combat s'engage. Les ponts étaient mal détruits. Vers 12 heures, le colonel commandant le G.R. annonce que l'ordre de repli va être donné. Les chars doivent protéger le décrochage des polonais d'une crête située à 500 mètres en arrière. Mais contrairement à ce qui était prévu, les Polonais décrochent les premiers et disparaissent. Le Commandant de Cie reste sur place une demi-heure avec ses chars. Le tir de l'artillerie ennemie devient dense. Le Commandant de Cie décide de se replier. Le mouvement s'exécute sans trop de difficultés. En arrivant au village de Pusey, un motocycliste du détachement de Scey-sur-Saône fait savoir que les Polonais sont partis sans prévenir et que le détachement n'a pas reçu l'ordre de décrochage. Le Commandant de Cie lui fait dire de le rejoindre. En attendent, il organise la défense du village. Il détruit quelques engins légers et des motos ennemis. Son char est mis hors de combat par un projectile anti-char. Il est blessé en sortant du char et fait prisonnier.

 

1940 - 15e BCC jmo


Image 15e BATAILLON DE CHARS DE COMBAT

Unité constitué à Nancy par le 1/510 et armée de chars B1 bis

 

 ENCADREMENT

Chef de Bataillon BOURGIN, Commandant le Bataillon

Capitaine DAMON. Chef d'Etat-Major

Lieutenant LAEDLEIN, Adjoint technique

Lieutenant DEVOS, Officier de Renseignement

Lieutenant G. GUILLAUME, Officier de Transmission

Lieutenant SEROT, Chargé des Détails

1ère COMPAGNIE

2e COMPAGNIE

3e COMPAGNIE COMPAGNIE D'ÉCHELON

Cap. LAURENT, Char, Rennes

Lieut. KREISS, Grenoble

S-Lieut. DUFOUR Léon, Sénégal

S-Lieut. YARDIN, Tonkin

Lieut. SASSI, Lyon

Asp. ROLLIER, Toulon

Lieut. SAURET, Bourrasque

Lieut. COQUET, Guadeloupe

S-Lieut. FOURNIER, Bordeaux

S-Lieut. PERRÉ, Tempête

S-Lieut. RIOU

S-Lieut. CASTAGNE

S-Lieut. CHARDOR

Cap. VAUDRÉMONT, Cambodge

Lieut. PAGNON, Corse

Lieut. PLATRIER, Flamberge

S-Lieut. SIGROS, Foudroyant

S-Lieut. PICARD, Aquitaine

S-Lieut. VIEUX, Anjou

S-Lieut. GUILLOT, Algérie

Lieut. DUMONTIER, Madagascar

S-Lieut. HANS, Bombarde

S-Lieut. ANTOINE, Cantal

S-Lieut. NAEGEL

S-Lieut. LANVIN

Lieut. POMPIER, Mistral

Lieut. WILLIG, Vosges

S-Lieut. PHELEP, Nantes

S-Lieut. HAMELIN, Lille

Lieut. PAVAUT, Savoie

S-Lieut. FERRY, Besançon

S-Lieut. GAUDET, Tunisie

Lieut. PÉROUSE, Maroc

S-Lieut. RAIFAUD, Indochine

S-Lieut. RIVAL, Tornade

Lieut. DETROYAT

S-Lieut. VIENNOT

Asp. HUBERT

Lieut. SALLERIN, Commandant de Cie

Lieut. LEBLANC, Atelier

S-Lieut. ABERLEN, Atelier

Lieut. ROQUES, Approvisionnement

Lieut. MATHIEU, Char Nice,

Section de remplacement

Lieut. VAUCHERET, Martinique

Section de remplacement

Adjt-Chef COCHERIL, France

Section de remplacement

                                                                                                                                                                                                                

I. - 24 AOUT 1939 - 9 MAI 1940

24 AOUT. - Les Compagnies quittent Nancy et vont cantonner à Maron.

27 AOUT. - Les éléments du bataillon reçoivent l'ordre de se porter immédiatement, de nuit, à Solgne et dans les bois de Moucheux (20 km sud-est de Metz).

31 AOUT. - Les échelons sur roues rejoignent les unités.

2 SEPTEMBRE. - Mobilisation. Le bataillon, placé en réserve générale, stationne dans la zone de la IIIe Armée.

5 SEPTEMBRE. - Le bataillon entre dans la constitution de la 2e Brigade Cuirassée.

10 SEPTEMBRE. - A 20 heures, départ de Solgne pour porter les unités dans la région de Metzeresche (est de Thionville).

11 SEPTEMBRE. - Etat-Major, CE et 1ère Cie stationnent à Metzeresche tandis que les 2e et 3e sont à Lemestroff et Monneren devant la ligne Maginot.

12 SEPTEMBRE. - Le bataillon quitte la 2e brigade pour être mis à la disposition du G.B.C.C. 511 en vue de son emploi dans des contre-attaques dans les intervalles de la ligne fortifiée.

14 SEPTEMBRE. - En deux étapes, la 2e Cie se porte aux lisières sud-ouest du bois de Tunting.

15 SEPTEMBRE. - Dans d'après midi, la 1ère Cie est alertée et quitte Metzeresche pour se porter en position d'attente à Kirschnaumen.

17 SEPTEMBRE. - Les 3e et 2e Cies permutent dans leur stationnement.

22 SEPTEMBRE. - Le bataillon est relevé de ses missions. La 3e Cie quitte le bois de Tunting et va à Kirschnaumen, tandis que les 1ère, 2e, C.E. et l'E.M. stationnent à Metzeresche.

Mis à la disposition de la IIe Armée, le bataillon doit faire mouvement par voie ferrée pour être dirigé dans la région de Verdun.

23 SEPTEMBRE. - Embarquement à Hagondange, débarquement le même jour à Jeandelize (entre Etain et Confans-Jarny) puis va stationner à Hermeville.

30 NOVEMBRE. - Embarquement à Etain.

1er DÉCEMBRE. - Débarquement à Châlons-sur-Marne. Stationnement du bataillon : EM et CE, Marson, les Cies à Francheville. Dampierre-sur-Moivre et St-Jean-sur-Moivre.

31 DÉCEMBRE. - La révision générale des chars est entreprise au PEB 101 à Mourmelon.

16 JANVIER. - La 2e Brigade Cuirassée entre dans la constitution de la 2e Division Cuirassée (2e DCR).

17 JANVIER - 9 MAI. - Manoeuvre au camp de la Haute-Moivre. Tirs à Suippes. Révision du matériel.

Au 9 mai il reste en révision au Parc de Mourmelon, 4 chars : Flamberge et Bombarde, de la 2e Cie, Tramontane de la 3e et France de la CE (char de Commandement).

 

II - 10 MAI 1940 - 20 MAI 1940

Les modifications apportées, à la dernière minute, au plan d'emploi de la 2e D.C.R., écartèlent le bataillon en quatre détachements :

A) 1ère et 2e Compagnies –

B) 3e Compagnie –

C) Détachement de Rethel –

D) Les colonnes sur roues.

10 MAI. - Le bataillon est alerté pour être enlevé à partir du 13 mai.

13 MAI. - Le bataillon doit être embarqué le soir même en gare de Châlons. Quatre trains sont prévus, un par compagnie et un pour la CE et l'EM.

Sous les ordres du Chef d'Etat-Major, la colonne sur roues part à 20 heures. Point initial, sortie ouest de Châlons. A 21 heures, la colonne de chars CE et EM part de ses cantonnements et arrive à la gare de Châlons à 23 heures. Le train n'est pas encore en gare.

14 MAI. - A 11 heures, le premier train arrive en gare et part à 14 heures, le deuxième, à 18 heures et quitte Châlons à 20 heures.

15 MAI. - Les 3e et 4e arrivent à 3h20 et 6h30.

 

 A. - OPÉRATIONS DES 1ère ET 2e COMPAGNIES

15 MAI. - Le premier train parvient à Le Nouvion en Thiérarche à 9 heures. A 14 heures, le détachement de l'état major sous les ordres de l'officier de transmission part à destination de Signy l'Abbaye.

Le deuxième train (1ère Cie) arrive à 16 heures et le troisième (2e Cie) à 18 heures. A 19 heures, ces deux unités sont débarquées. Elles doivent se rendre à Maranvez (8 km nord de Signy-l'Abbaye ). Ordre inexécutable en raison de la situation. Le Commandant se rend au P.C. de la IXe Armée où le général lui donne la mission suivante :

" Dans l'après-midi, des A.M. ennemies ont dépassé Montcornet. Le bataillon procèdera à un ratissage des rives de la Serre, puis poussera jusqu'à Liart (20 km nord-est de Rozoy) où il s'établira en position défensive de Liart à Bucilly (5 km de Hirson)."

A 22 heures, les deux compagnies partent de Le Nouvion pour se porter sur la base de débart : bois des Bouleaux (est de Voulpaix).

Itinéraire : La Capeile, Etraupont, La Chaussée, Laizay, Voulpaix.

16 MAI. - A 2 heures, les chars arrivent à Laizay où les pleins sont recomplétés. La compagnie Gelot, du 17e BCP, isolée de sa formation, se rattache au bataillon.

L'encombrement des routes est considérable, retardant le mouvement de la colonne. Maries n'est atteint qu'à 8h30.

Les ordres suivants sont donnés :

Dispositif du bataillon

- Au nord de la Serre : 1ère Cie. Axe de progression : Cillly, Bosmont, Tavaud, Chaource, Montcornet, Ste-Geneviève, Rouvray.

- Au sud de la Serre : 2e Cie. Axe de progression : RN 46.

En deuxième échelon, la Cie du 17e BCP derrière la 1ère Cie

Le nettoyage ne commencera qu'à l'ouest de Marie.

Arrêt prolongé sur la ligne Chaource - Montcornet - Lislet.

Exécution de l'opération

1ère Cie - Jusqu'à Montcornet, l'ennemi n'oppose aucune résistance sérieuse et donne l'impression d'avoir replié ses blindés.

2e Cie - Vers La Neuville (7 km sud-est de Maries), les premiers engins blindés ennemis sont rencontrés et rapidement détruits. Avant Montcornet, des AM et des chars légers embusqués dans un bois près de la route prennent à partie les deux chars de tête. Toute la colonne fait feu sur le bois. La résistance est rapidement détruite. Peu après un char allemand qui traverse la route est mis en flamme par un de nos appareils.

A 10 heures, après 4 heures de marche, les compagnies se replient sur Martes pour procéder au ravitaillement.

A 11 heures, la IXe Armée prescrit au bataillon une nouvelle mission

Contre attaquer vers le nord en direction de Plomion et Andouzy, où de nombreux engins blindés ennemis progressent en direction de Vervins.

A 13 heures, à Berlancourt (4 km nord-ouest de Maries), les unités se ravitaillent à un dépôt d'essence qui ne dispose que d'une pompe à main. Le ravitaillement n'est achevé qu'à 17h30.

A 18 heures, le bataillon part pour remplir la mission.

Ordre de marche : Cie 17e B.C.P., 2e et 1ère Cie.

Axe de déplacement : Route de Guise par la Hérie La Vieville.

A hauteur de Chanlieu (5 km sud de Guise), le Cdt du bataillon est informé qu'en fin d'après-midi, l'ennemi occupait Guise.

A 18h30, le bataillon se replie sur Origny-Ste-Benoîte pour y tenir la coupure de l'Oise où il parvient à 20 heures. La ville étant tenue par le 8e B.C.C., le bataillon se regroupe à Homblières à 22 heures (6 km est de St Quentin ). Six chars sont manquants et le bataillon est sans nouvelle de la 3e Cie.

17 MAI. - En fin de matinée, le bataillon quitte Homblières pour aller tenir les ponts de St-Simon. Le mouvement s'effectue par l'itinéraire Neuville-St-Amand, ltancourt, Urvillers, Essigny-le-Grand, Serancourt-le-Grand. L'aviation ennemie ne cesse de survoler les unités durant tout leur déplacement. A Neuville-St-Amand, le Cdt de la 1ère Cie est sollicité par le Colonel du 13e Dragons pour reprendre le pont de Sissy qui vient d'être occupé par l'ennemi, La 1ère Cie reprend le pont, mais les dragons ne suivant pas, les chars font demi-tour.

Le bataillon arrive à St-Simon au cours de l'après-midi. A 18 heures, il reçoit l'ordre de se regrouper à Cuy (10 km ouest de Noyon).

18 MAI - A 1 heure, 12 chars sont regroupés à Cuy et entrent dans la formation de groupes temporaires avec les restes des 14e et 27e BCC.

Deux groupements sont constitués :

Groupement Aubert : Deux Compagnies de H (6 chars) et 4 B du 15e.

Mission : S'emparer des postes de Jussy et Liez, franchir le canal Crozat, progresser jusqu'à l'Oise pour aller tenir les ponts d'Origny-Ste-Benoîte et d'Achery.

Groupement Laurent : 5 B du 15e et 6 du 8e BCC.

Mission Départ de Ham avec mission de nettoyer le terrain entre la Somme et le canal Crozat, puis progresser jusqu'à Mesnil-St-Laurent (sud-est de St-Quentin).

Le groupement Aubert ne parvient au canal qu'à la tombée de la nuit et la mission est remise au lendemain.

19 MAI. - Trois colonnes sont formées :

a) Trois H du 27e et un B du 15e franchissent le pont à St-Simon et, en quelques minutes livrent le village à l'infanterie. Les chars continuent vers Artemps sur un terrain truffé de mines et sous le feu de pièces antichars.

b) Deux H du 27e et deux B du 15e franchissent sans encombre le pont à Jusey, se dirigent vers Essigny et Urvillers au milieu d'un dispositif de défense adverse très serré. Des pertes sérieuses sont infligées à l'adversaire AM, Armes automatiques et antichars. A Essigny, les chars ayant épuisé leurs munitions se replient.

c) En trois patrouilles, six chars débouchent du pont de Liez. Une se dirige sur Travecy qu'elle atteint sans difficulté ; une sur Vendeuil où elle perd un char ; quant à la dernière, elle tente de gagner le pont de May, mais à Ly Fontaine, dans un sérieux engagement, ses deux appareils sont détruits.

L'infanterie ne suit pas les chars aussi, à 18 heures, ils se replient sur le canal où ils tiennent les ponts.

Colonne Vaudremont

Part à 1 heure, progresse jusqu'à Guiscard où a lieu le ravitaillement ; elle se dirige ensuite sur Ham qu'elle aborde à 7 heures. La ville est occupée par un bataillon du 147e RI, mais l'ennemi tient la partie nord.

Le franchissement de la barricade française présente quelques difficultés et il faut une heure pour atteindre le canal. La barricade allemande défendue par des mines est attaquée au canon Avec plusieurs obus, les défenseurs se rendent et sont employés au déminage. A 9h30, la colonne pénètre dans la partie nord de la ville, mais aussitôt, elle est prise sous le feu de canons antichars français de 47 pris par l'ennemi. Un rude combat de rues contre les antichars se développe et ce n'est qu'à 11h30 que les premiers appareils atteignent la sortie nord où ils détruisent un nouveau barrage. Ces résistances ont provoqué un retard considérable et les consommations y d'essence et de munitions ont été très importantes. L'infanterie n'ayant pas suivi, il ne saurait être question d'atteindre l'objectif final distant de 25 km. La colonne se replie avec quatre chars assez mal en point.

20 MAI. - Situation inchangée Au soir, la division donne l'ordre de regroupement sur Guiscard.

21 MAI. - Le bataillon rejoint la division à Baillly (entre Compiègne et Noyon puis, à la nuit, gagne le carrefour de l'Étoile de la Reine en forêt de Compiègne.

B. - OPÉRATIONS DE LA 3e COMPAGNIE

15 MAI. - A 22 heures, la 3e Cie débarque à Le Nouvion. Elle se rassemble en position d'alerte dans la forêt de Nouvion prête à partir sur appel du commandant.

16 MAI. - A 17 heures, elle reçoit l'ordre de rallier immédiatement les 1ère et 2e Cies à Voulpaix. La marche est extrêmement ralentie par l'encombrement des routes. La colonne évite Vervins pilonné par l'aviation ennemie, arrive à destination à 23 heures. A Voulpaix, il n'y a plus d'éléments des deux autres compagnies.

17 MAI. - Au jour, les pleins sont faits. La compagnie quitte Voulpaix pour rejoindre Wassigny où elle parvient à 24 heures.

18 MAI. - Vers 7 heures, les ordres suivants parviennent :

a) Une section (Willig) va tenir les ponts d'Oissy. Vers midi relevée par une section de Hotchkiss, elle rejoint Wassigny à 14 heures ;

b) A 10 heures, trois chars (Cie Pompier) partent nettoyer Landrecies et Le Cateau qui seraient infestés d'une poussière de blindés. Passant par Ribeauvillé, Mazinghien et Catillon où se trouvent les derniers Français, ils continuent sur Ors et La Folie. Parviennent à Landrecies qui paraît désert et extraordinairement calme. Au milieu de la ville, sur une place, un rassemblement de tous terrains ennemis est mis en flamme en quelques coups de 75. Un antichar se révèle, tire sur le Mistral qui répond, détruisant le canon et la maison qui l'abrite.

Dans une rue, à coup de 75 et de mitrailleuses, les chars tirent sur des équipages ennemis qui tentent de se réfugier dans les maisons.

Dans une autre rue, un parc d'A.M. (environ 200) formé de chaque côté de la route est également incendié en quelques coups de canons. Les trois chars progressent ensuite jusqu'au canal où deux canons antichars sont détruits.

c) A 11 heures, une section (Pavaux) part en patrouille en direction du Cateau où elle est reçue à coups de canons par des antichars français tombés entre les mains de l'ennemi qui détruisent l'Indochine. Les chars rentrent à Wassigny où ils coopèrent à la défense fixe.

d) A 11 heures également, la 3e section reçoit l'ordre de se porter au pont de Hauteville, Le chef de section part avec le seul char qui lui reste. Entre Aisonville et Hauteville, au croisement de la route Montigny-Proix, il rencontre un char lourd qu'il atteint d'un coup de canon de 47. D'autres blindés apparaissent à défilement de tourelle ; à ce moment les chars ennemis ouvrent le feu. Devant la supériorité du nombre, les nôtres sont contraints de rompre le combat et rentrent à Wassigny.

e) Dans l'après-midi, la section Willig va patrouiller vers Groize, Marolles et Favrel. En passant à Cotillon, notre infanterie signale le passage de blindés ennemis coupant la route du Cateau.

A 17 heures, deux chars se portent vers Pommereuil où ils sont attaqués par une dizaine de PzKW IV appuyés de canons automoteurs. Le Vosges est atteint le premier. Sous la protection du Nantes, l'équipage quitte le char avant qu'il ne saute.

A Ors, dans l'après-midi, un nouveau raid est entrepris sur Landrecies par deux B, quelques H des 14 et 27, ainsi qu'un escadron du 5e Rgt de Dragons Portés.

Deux colonnes sont formées chacune de un char B, deux H et 1/2 escadron de Dragons.

A 20 heures, la progression commence de part et d'autre du canal entre Ors et Landrecies.

Colonne de gauche. - Progresse sur la rive ouest du canal jusqu'au pont de Landrecies. Détruit deux chars allemands.

Le B tombe en panne et les H pénètrent dans l'agglomération. Les Dragons ne suivent pas.

Colonne de droite. Le char B progresse jusqu'à La Folie, y attend vainement Hotchkiss et Dragons et rentre à Ors.

Au soir, l'ennemi enserre de plus en plus Ors.

18 MAI. - Au matin, le combat s'engage dans la partie est du village entre chars allemands et antichars français. Les B, tenus en réserve dans les jardins à l'ouest du village reçoivent à 10 heures l'ordre de tenir le pont. Deux chars vont se poster sur la route de Pommereuil tandis qu'un autre attaquera les blindés adverses qui tiennent le pont. Ces deux chars sont rapidement mis hors de combat. L'avance ennemie est de plus en plus menaçante. Les échelons sont dirigés sur Wassigny où ils arrivent à 11 heures, tandis que les deux derniers chars contiennent l'ennemi à Ors où ils détruisent encore deux chars. Vers midi, nos troupes, sous la protection des chars se replient en direction de Washinghien puis de Wassigny. En fin d'après-midi, l'Armée donne l'ordre d'évacuer Wassigny et aux chars de se diriger sur la forêt de Villers-Cotterêts A ce moment la compagnie n'a plus que trois chars.

Deux colonnes sont formées. L'une sous le commandement du Cdt de Cie comprenant les véhicules sur roues et les équipages haut-le-pied; l'autre des chars et 4 chenillettes sous les ordres du Lt Rival. La première quitte Wassigny à 19 heures, prend l'itinéraire Malaine, Vaux et Busigny jusqu'à Maretz. Le capitaine en side devance la colonne. Vers Vauxcelles, le side saute sur une mine qui tue le Commandant de Compagnie. Le détachement poursuit sa route sous les bombes d'avions, tombe dans une embuscade à Villers-Outreaux. Le personnel met pied à terre et reçoit l'ordre de rejoindre (comme il pourra) Malincourt. Seul un très petit détachement, après être passé par Malincourt, Bapaume, Amiens, Estrées, Reims, Prunay, Bouy et ternay rejoindra Compiègne le 26 mai, le reste est capturé dans la nuit au matin.

Quant à la colonne sur chenilles, à court d'essence et de munitions les équipages se voient contraints de saborder leurs appareils et au cours la nuit les équipages sont faits prisonniers.

 
C. - DÉTACHEMENT DE RETHEL

Les cinq chars qui étaient en révision le 10 mai au Parc de Mourmelon (Flamberge, Jura, France, Amiens, Verdun) sont rapidement mis en état et, le 15 mai au soir, sous la conduite du Lieut. Platrier (2e Cie), parviennent à Rethel.

Durant quatre jours, ils y combattent dans les rangs de l'infanterie. Epuisés, ils gagnent la forêt de Compiègne.

 
D. - COLONNES SUR ROUES

1 ) Colonne DAMON

13 MAI. - Les véhicules légers de l'E.M., de la C.E. et les échelons sur roues des Cies quittent Maison. A la sortie de Châlons, ils joignent à la colonne routière de la division et de nuit se portent Montceau-le-Neuf.

14 MAI. - A 18 heures, la colonne repart pour gagner la zone de rassemblement de la division, en forêt de Signy-l'Abbaye.

15 MAI. - Au milieu de la nuit, à Chaumont-Porcien, une coupure s'est produite entre les 2e et 3e Cies. Le détachement de la 3e Cie (Lt Detroyat) se trouve détaché du gros et est refoulé sur Brienne par Neufchateau sur-Aisne.

A 5 heures, la tête de colonne arrive à destination. Dans la journée, événements se précipitent. Les services de la division se trouvent être premiers à être en contact avec l'ennemi en bordure de la forêt de Sy et les échelons reçoivent l'ordre de s'éloigner en direction du sud-ouest.

A 16 heures, les éléments du 15e quittent la forêt et par Maranvez Rocquigny se dirigent vers Mainbrassy. Au croisement de la route de … à Montcornet, 300 mètres avant le carrefour, elle croise un défilé de motocyclistes et de voitures légères blindées (vraisemblablement avant-garde de Panzer). La colonne alertée fait demi-tour, retraverse Rocquigny, gagne D…-le-Gros d'où l'état-major de la division part en donnant l'ordre de regrouper les échelons dans les bois-de Cormicy (nord-ouest de Reims).

16 MAI. - La colonne arrive à 2 heures. A 16 heures, elle repart pour se rendre entre Vazilly et Coulonges-en-Tardenois (ouest de Reims).

18 MAI. - A 6 heures, la colonne reprend la route.

19 MAI. - Dans l'après-midi, la colonne parvient au carrefour de l'Etoile de la Reine en forêt de Compiègne.

2) Colonne DETROYAT

(Échelon sur roues de la 3e Cie).

15 MAI. - Séparée de la colonne du bataillon à Chaumont-Porcien elle se déplace avec quelques éléments de la division.

3) Colonne Roques et Leblanc

(Échelons légers de CE)

15 MAI. - Arrivée à Bussigny avec la CE et les échelons sur chenille de la 1ère Cie. Devant l'avance allemande, vers 10 heures, la colonne repart en direction de Montdidier sous la protection du 8e BCC. A Tincourt colonne rencontre l'ennemi ; les chars lui permettent de franchir ce passage. Le même incident se renouvelle à Buire Cartigny, puis à Le Mesnil-Bru. Les uns après les autres, les chars sont détruits et presque tout le personnel est capturé avant de franchir le pont de Brie sur la Somme où, avec des moyens vraiment réduits, le personnel tient tête aux blindés durant 5 km. Mais, au cours du trajet, les Lieut. Roques, Leblanc et Aberden, sont arrêtés par l'officier du 8e BCC qui leur demande à être ravitaillé en essence. Un camion citerne est retenu. La route étant encombrée et, pour rattraper la colonne ils prennent un itinéraire plus au nord.

16 MAI. - Sans incident, ils parviennent à Faverolles où, malgré recherches qu'ils effectuent, ils ne trouvent personne au rendez-vous. Sur de nouveaux renseignements ils sont dirigés sur Beauvaiset, enfin le..

21 MAI. - Rejoignent le carrefour de la Reine.

Détachement Guillaume

(Etat-Major du Bataillon)

15 MAI. - A 14 heures, le détachement de l'EM sous les ordres l'officier de transmission, part à destination de Signy-l'Abbaye. Au passage à Rumigny, il se heurte à des blindés ennemis. La colonne est coupée deux tronçons. Un groupe se dirige vers le sud-ouest.

16 MAI. - Le premier tronçon arrive à Travecy à 15 heures, l'a rejoint Le Nouvion.

 

 III - 20 MAI 1940 - 5 JUIN 1940

21 MAI. - Lors du regroupement, il reste disponible au bataillon deux chars de la CE (Marseille et Nice), deux de la 1ère Cie (Bordeaux et Guadeloupe ), deux de la 2e Cie (Cambodge et Anjou), plus la SE. Les échelons sur roues sont presque au complet sauf la CE qui ne possède que quelques véhicules. Le Commandement dirige sur la division des Compagnies Autonomes qui vont s'intégrer dans les bataillons de la division.

22 MAI. - II est procédé à la réorganisation de la D.C.R.

Le Groupement est constitué par :

- E.M, du 15e B.C.C. – 348e Cie actuellement stationnée en forêt d'Hermenonville. - Une Cie du 27e B.C.C. (H 39, Lt Faye), en station à Fresnoy-la-Rivière - Échelon T.T. (Lieut. Detroyat).

Les quelques appareils restant du 8e et 15e sont réunis sous le commandement du Cdt Girier.

Quant au personnel désarmé du bataillon, il est réuni sous les ordres du Cap. Vaudremont.

Au soir, le Groupement reçoit l'ordre de se porter dans la région sud de Lassigny avec mission de s'emparer des ponts sur la Somme autour de Péronne. Le mouvement s'effectue de nuit.

23 MAI. - P.C. Groupement : Plessier de Roye.

348e et 1/127, bois sud de Plessier-de-Roye en bordure de la grande route.

25 MAI. - Le groupement doit se porter dans la région de Nesle. Cies de combat : bois entre Etalon et Crémery. - Échelons T.T. : Carrepuis EM Groupement : Crémery avec EM DCR - PC Grpt Plessier-de-Roye.

En fin de matinée, la mission est modifiée, la DCR étant mise à la disposition du 24e CA, le Groupement fait mouvement.

L'EM se porte à Libremont (entre Nesle et Guiscard). Les chars et échelons au bois de l'Hôpital (est de Libremont).

26 MAI. - Prise de liaison avec la 3e D.I.L.

27 MAI. -- Renforcement du groupement par la 2-27 (Lt de Lantivy.)

28 MAI. - Le groupement est relevé de sa mission par le 1er B.C.C. et rejoint la division à Ailly-sur-Noye (sud d'Amiens) avec mission de s'établir sur la coupure.

La composition du Groupement est modifée. La 348e passe au Groupement Girier et doit rejoindre Roiglise. La 1-27 est embarquée sur camions de la CT 73.

Une nouvelle mission est fixée au Groupement : Tenir la tête de pont de la Faloise avec la 2-27; le Réunion, la Marseillaise et la 1-17e B.C.P. (Cap. Paoli ).

A 17 heures, départ du bois de l'Hôpital et arrivée à Esclainvillers à 20 heures. La 2-27 embarquée sur camions débarque le soir au Mesnil-St-Firmin et rallie le Bois St-Martin (est de la Faloise).

29 MAI. - Au lever du jour, les unités sont en place. A 5 heures, ordre de porter le dispositif sur la coupure de la Celle à Montsures l'Estocq, face au nord.

A 10h30, nouveau dispositif. La 1-17e BCP est rendue à son bataillon, les 1/27 et 2/27 sont regroupées à Gouy-les-Groseilles avec la 351e Cie autonome.

En fin de journée, les trois Cies de H se portent dans la région Paillart-Folleville et le PC du Groupement s'établit à Folleville.

La DCR procède à une nouvelle réorganisation.

Cdt BOURGIN, 1/2 Brigade ; PC Coullemelle, Btn 8/15; Cdt Girier, 347e, 348e, 349e Cies Autonomes, CE 8/15.

Btn 14/27, Cdt Aubert. Une Cie 14e, deux 27e et 351e Cie.

31 MAI. - PC 1/2 Bgd Becquigny. Les bataillons se portent dans la région Laboissière et Gratibus. P.C. D.C.R. : Etalflay.

1er JUIN. - La D.C.R. passe à la Xe Armée pour être engagée à la réduction de la poche d'Abbeville.

Dans la soirée, les unités font mouvement sur Frémontiers (entre Poix et Conty) pour, de nuit, poursuivre leur mouvement sur Montdidier, Grivesnes, Ailly, Essart et Conty.

A partir du 1er juin, la personnalité du 15e B.C.C. s'estompe sur celle du 8/15 ; d'ailleurs, à ce moment, le 15 ne possède plus que trois chars :

Bordeaux, Nice et Anjou.

 

Sources : Archives du SHAT Vincennes. 

1940 - 14e BCC jmo

14e BATAILLON DE CHARS DE COMBAT

Chars Hotchkiss H39

 

Le 14e Bataillon de Chars de Combat a été créé le 27 août 1939 à partir d'éléments du 505e RCC de Vannes. Il fait mouvement vers le Nord-Est de la France en septembre 1939 puis début mai 1940, il fait mouvement vers la frontière belge.

Encadrement :


ETAT MAJOR
Chef de Bataillon  CORNIC Marcel
Adjoint : Capitaine  FAURE François
Adjoint Technique : Lieutenant GUILLEMOT Arthus
Officier des Détails :Lieutenant QUENEA Henri
Médecin : Lieutenant POIRIER Marcel
Officier des Renseignements : Lieutenant de ROQUETAILLADE Jules
Officier Radio : Sous-Lieutenant CAFFENNE Alfred
CIE D'ECHELON
Capitaine SEGUIN Paul
Lieutenant LINOCENT Alexandre
Lieutenant BENECH Pierre
Sous-Lieutenant LORMETEAU René
1ère COMPAGNIE 2e COMPAGNIE 3e COMPAGNIE
Capitaine POGGI René Antoine
Lieutenant TRAVERS Georges
Sous-Lieutenant ARBONA Barthélémy
Sous-Lieutenant BARJOU Yves
Sous-Lieutenant MORIN Albert
Capitaine DUCREST DE VILLENEUVE Jacques
Lieutenant GIRARD Max
Lieutenant ROBIN Joseph
Sous-Lieutenant HENRY Pierre
Sous-Lieutenant MELLERIO Hubert
Sous-Lieutenant THOMAS Bernard
Capitaine AIBY André
Lieutenant BARUE Jean
Lieutenant DES ROBERT Pierre
Lieutenant CAIGNON Jean
Sous-Lieutenant de KERMADEC Georges
Sous-Lieutenant BAUM Jacques
Effectifs :    
Sous-Officiers : 72 Caporaux : 75 Chasseurs : 402



13 MAI 1940.
Alerte du Bataillon vers 15 heures à 22 H.
Départ des éléments sur roues vers une destination inconnue à 22h30.

14 MAI 1940.
Les trois compagnies embarquent à SOMEILLE-NETTANCOURT (Meuse).
La 2ème Compagnie est bombardée par avion pendant l'embarquement.

15 MAI 1940.
Les Compagnies font mouvement par chemin de fer.

16 MAI 1940.
1ère Compagnie, débarquement à St. Quentin et s'en va stationner à GIBERCOURT (Aisne). Stationnement en bivouac. Quatre sections de combat sont postées et gardent les ponts de l'Oise à : Carrefour de LYSE FONTAINE, VENDEUIL, TRAVESY, et la FERE.
R.A.S. pendant la nuit.
Les 2ème et 3ème Compagnies débarquent à la station après ETREUX, elles sont immédiatement réparties sur les ponts de l'Oise.
Le commandant CORNIC disparait au cours d'une reconnaissance.

17 MAI 1940.
Première Compagnie : La section du Lieutenant ARBONA engage le combat en allant sur ORIGNY Ste BENOITE (Un mécanicien : COTTEL blessé). Repli de la Compagnie sur les ponts de MENNESSIS, QUESSY, TERNIER, l'échelon sur roues à TUGNY ET PONT, puis GUISCARD et LASSIGNY (Oise). Ordre de repli donné à toute l'unité le soir à 20h50 sur LASSIGNY. Repli effectué dans la nuit du 17 au 18.
2ème Cie  : Après avoir été fortement aux prises avec l'ennemi il est probable que le restant de chars se soit replié vers l'arrière au Nord.
3ème Cie : Vers 18 heures, les chars de la 3e Cie qui tenaient le pont de TUPIGNY ont été détruits. L'Aspirant LUCAS et le sergent MEILHON ont été blessés. Le Capitaine AIBY envoie à TUPIGNY le Sous-Lieutenant BAUM qui revient vers 21 heures et rend compte de la situation ; Il n'y a plus de chars à HANNAPES. A TUPIGNY il a trouvé un char endommagé (train de roulement), un autre en panne (accumulateur à plat) et le tourelleau d'un 3e char. Plus d'équipages - Pas d'infanterie. Le Capitaine AIBY renvoie le Sous-Lieutenant BAUM à Tupigny avec son char pour surveiller le pont. Il remorque le char en panne pour le mettre à l'abri et la nuit se passera pour lui sans incidents.

18 MAI 1940.
1ère Cie : Stationne en bivouac à LASSIGNY. Les sections des Lieutenants BARJOU et ARBONA, Adjudant TROY , char du Lieutenant TRAVERS gardent les ponts de TERNIER, QUESSIS, MENNESSIS. Le Sous-Lieutenant ARBONA va jusqu'à TRAVESY engagement à LIEZ, de la 1ère et 4ème Sections. Char BARBIER en panne (panne de terrain) à la sortie de MENNESSY : le Mécanicien LE MAT disparaît. Toute la nuit alerte sur les ponts de QUESSIS et MENNESSIS.
2ème Cie et 3ème Cie : Le Capitaine AIBY a reçu l'ordre de défendre les ponts, sans esprit de recul. ETREUX étant solidement tenu par le 13e R.I. et par des éléments d'artillerie, la 3e Compagnie peut renforcer la défense des autres points de passage et constituer une réserve.
Le Capitaine AIBY donne alors pour mission de rameuter les sections de la 2e Compagnie, MELLERIO et THOMAS, qui tiennent respectivement le Pont du GARD et OISY, et les 4 chars qui doivent être à ORS.
Vers 12 heures, le Sous-Lieutenant de KERMADEC retrouve à VENEROLLES le Capitaine AIBY. Il sera rejoint vers 15 heures par l'Aspirant MAILLART qui arrive d'Ors, où son mécanicien (Chasseur SUIRE) aveuglé par un obus arrivé sur l'épiscope, a continué à conduire pendant plus de 2 heures avant d'être remplacé (par un cavalier du 5e Dragons).
La 3e Compagnie ne dispose alors plus que de 4 chars (y compris le char au capitaine POTTIER au 25e B.C.C.)
Vers 15 heures, MELLERIO, qui n'a pu arriver jusqu'à TUPIGNY, revient, blessé à la main, arrêté entre TUPIGNY et HANNAPES par le feu des armes anti-chars et des chars allemands. Son mécanicien (chasseur ANGERS) a été tué. Le char du Capitaine, Commandant la 2e Cie a été percé par un obus. L'équipage (Capitaine du CREST de VILLENEUVE, Chasseur DERRIEN (?)) doit être tué. Le Capitaine AIBY rend compte de la situation à WASSIGNY et revient avec un char B et 1 char H 39 (Lieutenant ALEXANDRE du 27e B.C.C.). Il monte une contre-attaque sur TUPIGNY. Le B est immobilisé ainsi que 2 chars H, à l'entrée de TUPIGNY (Le Lieutenant ALEXANDRE est blessé).
A TUPIGNY le Sous-Lieutenant BAUM est seul depuis la veille au soir. Le 18 au matin un Capitaine du 438e et quelques hommes prennent position dans TUPIGNY et au bord du canal. Vers 10h50 une incursion de chars ennemis sur la rive Est du canal est stoppée par le Sous-Lieutenant BAUM qui en tire un à 50 m et le détruit.
Dans l'après-midi, vers 15h15, les chars allemands se dirigeant sur TUPIGNY rendent vite la situation intenable. Son char étant sérieusement endommagé (train de roulement - moteur) le Sous-Lieutenant BAUM peut néanmoins, en contournant les fermes de la route de VENEROLLES, continuer le combat jusqu'à épuisement de ses munitions (il détruit 2 chars légers et en endommage plusieurs autres). Son char tombe bientôt en panne ; il y met le feu et sera fait prisonnier ainsi que son mécanicien (le chasseur MOULAC) en cherchant à regagner nos lignes.
Vers 18 heures, le Capitaine AIBY reçoit de la Demi-Brigade l'ordre de repli sur MARETZ. Il forme sa colonne dans l'ordre 3e Cie., 2e Cie. (Char de KERMADEC en tête) monte dans le char de l'Aspirant MAILLART et part en direction de WASSIGNY. Il lui reste encore 3 chars de la 3e Compagnie (KERMADEC - MAILLART - ROMIEUX), 1 char du 25e B.C.C. (POTTIER), 5 chars de la 2e (ROLIN - HENRY - BERTHON, de PENAUSTER, LEMEUR (?)).

19 MAI 1940.
1ère Cie : Le Char BARBIER est dépanné à 6 heures par le char FOULONNEAU dans les lignes ennemies. Les sections reçoivent l'ordre à 8 heures d'occuper TRAVES, BERTAINCOURT, VENDEUIL et NOY DE L'AISNE. Le char THEPAULT et le char COSTARD engagent le combat. Char THEPAULT en flammes : Deux tués, char COSTARD panne de terrain : L'équipage rentre. Char TROY en flammes ; TROY blessé, VESSIER (mécanicien) tué.
La section ARBONA occupe TRAVESY et VENDEUIL avec le char du Lieutenant TRAVERS (Commandant de Compagnie) et après engagement se replie sur TERNIER, QUESSIS et MENNESSY.
2ème et 3ème Compagnie : La colonne commandée par le Capitaine AIBY, partie de VENEROLLES le 18 vers 18 heures, essuie à SERAIN un tir d'artillerie et doit abandonner un char (Lieutenant ROUMIEU).
Le Capitaine AIBY apprenant alors que Le CATELET est occupé, décide de monter vers le N.-O. et de tenter de franchir le canal à CREVECOEUR. Il y arrive le 19 vers 4 heures du matin, mais trouve les ponts déjà occupés par les Allemands. Il fait descendre des chars ceux qui sont en surnombre et veut essayer de passer à pied avec eux. Ils seront tous capturés.
Les Lieutenants ROBIN, de KERMADEC et HENRY tentent alors, avec les chars qui leur restent, de passer au Nord de CAMBRAI (suivant les dernières instructions du Capitaine AIBY) en compagnie de 2 chars H 39 de cavalerie qui se joignent à eux. Ils trouvent CAMBRAI occupé et regagnent CREVECOEUR où ils trouvent pour les aider à forcer le passage une compagnie d'infanterie et 1 Batterie d'artillerie. Peu après arrive, avec les derniers éléments de la Division, le Général d'ARRAS qui prend l'opération en mains. Le Lieutenant de KERMADEC et le Sergent BERTHON sont chargés de protéger la batterie de 75 et gagnent avec elle le pont de LES RUES DES VIGNES qui se trouve libre.
Ils tombent en chemin sur la queue d'une colonne motorisée allemande et détruisent 2 A.M.
Le pont traversé, les artilleurs se mettent en Batterie et tirent sur des colonnes allemandes.
Les éléments restés avec le Général d'ARRAS traversent alors LES RUES DES VIGNES et le Sous-Lieutenant de KERMADEC, pour protéger leur repli, engage le combat avec les engins blindés allemands qui les suivent de près. Il détruit encore 2 A.M., mais il est bientôt à court de munitions et son char, atteint de 2 obus dans le moteur, prend feu. Le char du sergent BERTHON est également immobilisé. De KERMADEC est fait prisonnier vers 23 h.
Il retrouve le lendemain le sergent ROUMIEUX, le caporal POTTIER, les Chasseurs BOUCAND, CATEAU et BOURDON. Le Capitaine SECCATI de l'E.M. du Général d'ARRAS lui dit avoir vu les corps du Lieutenant ROBIN, de l'Aspirant MAILLART et de 2 sous-officiers. Le Lieutenant HENRY est présumé tué ou grièvement blessé.
Le Lieutenant THQMAS a quitté VENEROLLES avec ses 2 chars le 19 vers 8 heures. Il rallie WASSIGNY, puis AUDIGNY-LES-FERMES où il espère trouver auprès du P.C. du Général d'ASSAS des renseignements sur le Bataillon. Le Général d'ARRAS ne sait rien. Il confie au Lieutenant THOMAS un pli qu'il doit porter au Général GIRAUD si le passage vers Le CATELET est libre. Peu après MARETZ, atteint sans difficultés, il rencontre une colonne motorisée allemande. Il met en fuite 2 A.M. et détruit plusieurs véhicules qu'elles accompagnent. Il se heurte ensuite à des canons anti-chars ; après quelques minutes de combat, les canons de ses 2 chars sont détériorés, les masques bloqués. Il regagne alors MARETZ et décide d'attendre la nuit pour essayer de gagner PERONNE. Vers 13h30, l'ennemi attaque violemment MARETZ. Le Lieutenant THOMAS fait alors mettre le feu à ses chars et participe avec ses équipages à la défense du village.
Vers 23 heures il réussit à décrocher avec un détachement d'une quarantaine d'hommes (avec lui partent les Sergents-chef NICOLLON et TARDY, les chasseurs FLOCKE, LAY et ABGRALL. Ils seront faits prisonniers au bord de la Somme, le 23, vers 14 heures.

20 MAI 1940.
Alerte à une heure au pont de MENNESSIS. Le char ARBONA s'y porte, aidé du char COSTARD. Tenue jusqu'à 21 heures des ponts. Repli sur LASSIGNY.
2ème et 3ème Cie : Sans nouvelle.

21 MAI 1940.
La Compagnie se déplace de nuit sur route de LASSIGNY au BOIS DE LA MONTAGNE près ARSY (Oise).
2ème et 3ème Cie : sans nouvelles.

22 et 23 MAI 1940.
La Compagnie stationne en bivouac au BOIS DE LA MONTAGNE (Le Chasseur LE MAT rejoint le 22).

Les rescapés du 14e BCC retraitent avec les éléments de la 2e Division Cuirassée et se retrouvent le 24 juin à Moutier d'Ahun (Creuse).

1940 - 13e BCC jmo

 
     

JOURNAL DE MARCHE DU


 13e BATAILLON DE CHARS DE COMBAT

Chars Hotchkiss H 35 

                             

      
A la suite de l'attaque allemande par la BELGIQUE et la HOLLANDE, le Bataillon est alerté, placé en réserve générale de la 1ère Armée, et se met en devoir d'exécuter l'ordre général d'opérations n°5 “Hypothèse DYLE “.
Il fait mouvement à J + 2 pour PONT à CELLES,
éléments sur roues : par route
élément précurseur : Départ 12 Mai - 5 heures
élément léger : Départ 12 Mai - 4 heures
élément lourd : Départ 12 mai - 5 heures
Après un arrêt à HARVENGT, en cantonnement-bivouac, les éléments sur roues poursuivent leur mouvement le 13 Mai et atteignent PONT à CELLES dans la matinée de ce jour.
éléments chenillés : par voie ferrée, départ de Péronne ;
1er train : 12 mai - 21 heures.
2ème train : 13 Mai - 5 heures.
Débarqués en gare de LA LOUVIERE le 13 Mai, les éléments chenillés atteignent PONT à CELLES, à la suite d'une marche sur route par LA CHAPELLE-les-HAIRLEMONT - GOUY-les-PIETONS et arrivent à destination le 13 Mai vers 14 h.
Le 14 mai, le Bataillon est mis à la disposition du 4ème C.A. (P.C. MELLET), et reçoit l'ordre du G.B. 515 de porter immédiatement sur SOMBREFFE-PONT au RIEUX et de s'établir en position d’attente à OTTIAMONT face au Nord.
Départ de PONT à CELLES de 6 heures 30 à 7 heures 15 selon les éléments. Le stationnement préparé à OTTIAMONT, le 13ème Bataillon reçoit du G.B. 515 (ordre n°4) le 14 Mai à 10 heures 45, l’ordre de pousser les Compagnies jusqu'à CORROY-le-CHATEAU, et de s'établir en position d'attente face au Nord. Le Bataillon doit former groupement tactique :
1° - avec le Bataillon réserve de C.A. stationné à BOTHEY (dans l'hypothèse d'une contre-attaque à mener en direction de GEMBLOUX)
2° - avec le Bataillon réserve de D.I. stationné à ALVAUX , dans l’hypothèse d'une attaque sur BEUZET.
Le Bataillon est ainsi regroupé à CORROY-le-CHATEAU dans l’après-midi du 14 Mai et s’y installe en stationnement gardé face au Nord et à l'Est .
Par rectificatif à l'ordre n°4, 1e G.B. 515 précise que le commandant du groupement tactique pourra intervenir et prendre toute décision selon l'opportunité des circonstances et sans attendre les ordres de l'autorité supérieure.
Pendant ces mouvements, l'élément lourd de la C.E. est resté en stationnement à PONT à CELLES, atelier déployé ; un élément léger a été poussé jusqu’à TONGRINNE - TONGRENELLE (point d’échange).
 
 
PREMIERES OPERATIONS : 15 Mai 1940.

Au cours d’une liaison assurée par l'0fficier de renseignements, le Chef de Bataillon apprend qu'une attaque de chars ennemis est signalée dans la région de RATTENTOUT-LA GATTE .
Le Chef de Bataillon alerte immédiatement les Compagnies de combat et leur fait prendre des postions de départ dans les couverts Nord du village de CORROY le CHATEAU,face à cette direction, en dispositif articulé et garde sur les flancs : ce dispositif est réalisé à 8 heures 30.
A 10 heures, le Bataillon reçoit de la 15ème D.I. 1'ordre de prévoir une contre-attaque en direction de LA GATTE, heure H à fixer ultérieurement - c'est ce dispositif qui était assuré depuis 8 heures 30.
La D.I.M. n'a pas donné l’ordre d'attaquer.
Le Colonel commandant l'I.D. 15 donne à 16 heures l'ordre de se préparer à intervenir en contre-attaque dans la direction N.-E., soit A TOUS VENTS - Arbre de la Croix Pierrard.
Le Chef de Bataillon donne immédiatement 1'ordre aux Compagnies de Combat de ne pas quitter leurs P.D. mais de se préparer à prendre de nouvelles positions dès la tombée de la nuit (mouvement prévu pour 21 heures).
A 16 heures 50, le G.B. 515, en fonction de l'ordre de repli de la 1ère Armée , donne l'ordre au 13e Bataillon de faire mouvement sur TONGRINNE-TONGRENELLE : cet ordre, parvenu à 18 heures 15 , est aussitôt exécuté et à 21 heures, les derniers éléments du Bataillon quittent GORROY-le- CHATEAU.
Au cours de cette journée, CORROY-LE-CHATEAU a subi de violents bombardements, et par avions et par artillerie. Un ballon captif d’observation a tenu l'air au-dessus de GEMBLOUX à partir du début de l’après-midi, et, sans être inquiété, a poursuivi sa mission jusqu'à la soirée.
Les bombardements aériens n'ont causé aucun dommage ; les tirs d'artillerie, notamment de 14 à 15 heures, de 15 heures 30 à 16 Heures et de 20 à 21 heures ont grièvement blessé les sergent BOURHIS de la 3ème Compagnie et détruit 2 tracteurs de ravitaillement.

LE REPLI (15 - 20 mai) ET SES OPERATIONS RETARDATRICES : MANŒUVRE EN RETRAITE

De CORROY-le-CHATEAU, le Bataillon atteint dans la soirée du 14 TONGRINNE-TONGREVILLE, d'où il est immédiatement dérouté, par des ordres du G.B. 515, d’abord sur SOMBREFFE – OTTIAMONT, ensuite sur VILLERS-PERVIN que les derniers éléments atteignent le 15 Mai au matin.
L'é1ément avancé de la C.E. a rejoint PONT à CELLES où elle a retrouvé les éléments lourds .
En raison de la situation imprécise, le Chef de Bataillon fait prendre par les compagnies de combat, un dispositif articulé afin de garder les issues, avec un élément de surveillance vers les crêtes du Nord et de 1’Est.
Le 16 mai à 17 heures, le G.B. 515 donne l'ordre au 13e Bataillon de se porter, de nuit, sur FAYT-LES-SENEFFE, qui est atteint le 17 Mai entre 3 heures et 7 heures du matin. Ce mouvement a duré 8 heures en moyenne, en raison du manque absolu de régulation routière.
La C.E. reçoit l'ordre de se porter sur CIPLY pour ses éléments lourds, sur HAINE SAINT PAUL pour l'élément avancé.
Au 17 Mai, 33 chars restent disponibles ; 5 sont avec la C.E. et 5 ont du être abandonnés après être désarmés et détruits par leurs équipages.
Mais le matériel, qui n'a pu recevoir aucun soin depuis le départ de PERONNE, est extrêmement fatigué, et le personnel a dû faire preuve de la plus grande énergie pour poursuivre ses mouvements successifs de façon presque ininterrompue.
Le Chef de Bataillon rend compte de cette situation à la 15ème D.I., en insistant pour qu'un délai lui soit laissé afin de permettre une révision sommaire du matériel et le graissage de tous les véhicules.
Le 17 Mai à 16 heures, le G.B. 515 donne l'ordre au 13ème Bataillon de rejoindre le bois de la HAUTE HOUSSIERE au Sud-Est de CORAIMOT entre BRAINE LE COMTE et HENRIPONT .
Le départ a lieu immédiatement : l'officier d'Etat-Major du Bataillon, chargé de devancer la colonne "chars" et d'organiser le stationnement, atteint le bois de HAUTE HOUSSIERE à 18 heures 30 : il y trouve l'artillerie abandonnée, pièces, caissons et chevaux, sans un artilleur ; et un peu plus à l'Est, 2 Bataillons d'Infanterie dont l'un a reçu un ordre de repli que l'antre suivra également.
A ce moment, le Chef de Bataillon qui a pris liaison avec le Général LUCAS commandant la 32ème D.I. à son P.C. au château de BOUQUIAU, vient reprendre la colonne "chars" pour la diriger, conformément aux ordres qu'il vient de recevoir, sur SOIGNIES. Le Bataillon reçoit en effet la mission de faciliter le décrochage de la 32ème D.I. et de protéger son repli sur les deux itinéraires prévus :
1° - SOIGNIES - MONS pour le 7ème R.I. - 122ème R.I. et 22ème R.T.A.
2° - HORRUS - LOUVIGNIES - St VINCENT MONTIGNY - pour le 143ème R.I.,
G.R.D., Artillerie d'appui direct.
Les compagnies du 13ème Bataillon de chars qui arrivent à SOIGNIES à 21 heures 45, sont, dans le cadre de cette mission, articulées en 5 groupements :
a) - 1ère Compagnie (Capitaine ROCHET) sur route d’ENGHIEN,
b) - 3ème Compagnie (Capitaine RAOULT) sur route de BRUXELLES
e) - 2ème Compagnie (Capitaine PENTEL) aux lisières de SOIGNIES,
pour couvrir le repli des groupements ROCHET et RAOULT.

A 0 heure 50 le 18 Mai, l'itinéraire de repli est modifié et devient SOIGNIES - NEUVILLE - MONTIGNY - LENS - HERCHIES - SIRAULT.
Au cours de la nuit, SOIGNIES subit un violent tir d'artillerie lourde qui s'abat sur les principaux carrefours : aucun blessé, mais 2 tracteurs de ravitaillement sont gravement détériorés et devront être laissés sur place après avoir été rendus inutilisables .
Pendant la nuit du 17 au 18 mai et la journée du 18 Mai, les chars, en manœuvrant en retraite, par des mouvements en “tiroir” et par bonds successifs, couvrent effectivement le repli de la 32ème D.I. demeurant continuellement à l’arrière-garde de l'infanterie. L'infanterie se replie dans un ordre relatif, à l’exception du 143ème R.I. qui se replie dans des conditions satisfaisantes.
Les derniers chars quittent SOIGNIES après le dernier fantassin, le 18 mai à 12 heures.
Le Bataillon atteint BAUFFE entre 16 et 17 heures : à la demande de l’infanterie, ils sont échelonnés sur la route de BAUFFE à ATH, en surveillance en direction Nord-Est, et y passent la nuit.
La C.E. adresse au Bataillon un C.R. d'installation à CIPLY ; c’était son dernier compte-rendu.

Le 19 mai 1940, le Bataillon continue à protéger le repli de la 32e D.I. sur l'itinéraire BELOEIL - BASEILES - PERUWELTZ - PONT de HERGNIES et poursuit les opérations de manœuvre en retraite. Comme la veille, chaque compartiment de terrain et chaque coupure sont protégé par une section de chars embossée.
Ce mouvement a été considérablement ralenti par l'encombrement effrayant des routes par d'interminables convois de réfugiés, qui, de BAZEILES notamment à HERGNIES, couvrent toutes les chaussées d’un amas indescriptible de véhicules de tous genres.
Vers 14 heures, le Bataillon arrive à son point de stationnement dans la région d'ORMETZ, où il doit participer à la défense du secteur au Pont d'HERGNIES ; dès leur arrivée, les compagnies de chars participent au plan de feux : les fortins de cette zone sont, en effet, ou en voie de construction ou incomplètement armés.
Bien que le repli de l'infanterie soit terminé, le Pont d'HERGNIES est toujours intact ; le Chef de Bataillon doit provoquer des ordres afin que ce pont soit détruit ; le pont saute à minuit.
Le 20 mai, à 5 heures 30, le Bataillon reçoit l'ordre de faire mouvement pour rejoindre OPPY, par l'itinéraire St-AMAND-Les-EAUX – ORCHES – DOUAI - OPPY, où il devra être mis à la disposition du Corps de Cavalerie. C'est une nouvelle étape de 60 kilomètres environ.
Un ravitaillement en essence est prévue à FLINES et RACHES ; aucun dépôt ne s'y trouve.
Par des renseignements obtenus de civils, nous apprenons qu’un dépôt existerait à COURCHELETTE au sud de DOUAI.
DOUAI (Gare et Centre de la ville) est en flammes ; les tracteurs de ravitaillement parviennent cependant à traverser la ville et à faire leurs pleine à COURCHELETTE.
Pendant un arrêt du Bataillon à CUINCY, vers 15 heures (N.O. de DOUAI), le Bataillon reçoit du G.B. 515 l'ordre de se porter sur BAILLEUL – SIRE – BERTHOULT par l’itinéraire LAUWIN - IZEL - OPPY -ARLEUX ; Il parvient à son point de destination vers 22 heures.
Le P.C. du Corps de Cavalerie est à VIMY : une attaque est prévue pour le 22 mai.

LES OPERATIONS DU 21 MAI.

Le 21 Mai à 10 heures, ordre est donné par le G.B.C. aux 13ème et 35ème Bataillons de se rassembler à ETRUN ; en vue d’un engagement prévu pour 14 heures.
Vers 12 heures, se regroupent ainsi à ce point, le 13ème, le 35ème et une compagnie du 22ème Bataillon (Capitaine PHILIPPON).
A 12 heures le Chef de Bataillon prend liaison à la Mairie d'ANZIN avec le Général commandant le C.C. qui dicte l’ordre d’attaque.
Deux divisions anglaises attaquent à l’est d’ARRAS entre SCARPE et la SENSEE.
Mission des chars : opérer avec une brigade anglaise à l'ouest et au sud-ouest d’ARRAS pour protéger le flanc droit de l'attaqne, empêchant l'ennemi de franchir la voie ferrée ARRAS-ACHIET.
Position de départ des chars : SIMENCOURT.
Heure H : 14 heures, heure à laquelle les chars doivent franchir la voie ferrée ARRAS-DOULLENS.
Deux objectifs :     1er BOIRY - Ste HECTRUDE - BOISLEUX au MONT - BOIRY BECQUERELLE
2e (final) MOYENNEVILLE – HAMELINCOURT - MAISON ROUGE .
Liaisons : à prendre au P.C. anglais à BERNEVILLE.
A 13 heures 15 le Lieutenant GUILLERMIN procède à une reconnaissance de l'itinéraire d'ETRUN à SIMENCOURT : il essuie au retour des tirs de mitrailleuses à la traversée de la route St-POL – ARRAS, et signale que l'ennemi serait à AGNEZ.
Au même moment, des rafales de mitrailleuses battent le nord d'ETRUN.
Quoiqu'il en soit, le départ est immédiatement donné aux chars (15 heures 35) pour atteindre la P.D. de SIMENCOURT : Le Chef de Bataillon prend la direction de l'opération, pour tous les chars du 13e, 35e et 22ème  Bataillon.
1ère phase : La colonne chars(1ère, 2ème, 3ème Compagnie du 13ème, éléments du 35e,et 22ème Bataillon) rencontrer à la hauteur du carrefour des routes nationales 39 et 339, une colonne motorisée allemande : c'est le premier engagement.
Toute la colonne allemande est rapidement détruite, soit 2 voitures de liaison, 12 V.T.T, 3 canons lourds et 1 canon anti-char. Le char du Capitaine ROCHET, a reçu dès le début plusieurs obus dont un dans le différentiel : il reste au bord de la route.
La colonne (2ème et 3ème Compagnies du 13ème) poursuit son mouvement, rencontre,  attaque et détruit en partie une seconde colonne motorisée plus importante que la première et comprenant également des V.T.T. et de l'artillerie.
Pendant ce temps, la 1ère  Compagnie ramène des abords du cimetière de DUISANS une colonne de prisonniers sur lesquels on trouve des documents importante et notamment des cartes renseignées.
Aussitôt après, des nids de résistance se révèlent dans le cimetière de DUISANS ; le Chef de Bataillon organise, avec le concours un peu réticent de l'infanterie anglaise, le nettoyage du cimetière auquel prennent part les chars de la 1/13e et 22ème.
2ème phase : La colonne de chars (2ème et 3ème compagnies du 13ème et quelques éléments du 35ème)  attaquent SIMENCOURT où elle subit un violent bombardement terrestre et aérien.
Elle n’y trouve aucun P.C. ni aucune infanterie anglaise ; elle vient à BERNEVILLE pour essayer de prendre liaison et n'y trouve pas davantage de P.C. d'infanterie mais elle y subit un nouveau bombardement.
Elle cherche à reprendre contact avec les éléments amis et revient vers DUISAN : elle est alors prise à partie par des anti-chars anglais : 4 chars de la 2ème compagnie sont détruits (2 mécaniciens tués, 2 chefs de char grièvement blessés.)
Le Chef de Bataillon Le MERRE donne à la colonne chars, en entier, l'ordre de rejoindre WARLUS et SIMENCOURT ; les chars repartent vers 18 heures 30.
Comme l'infanterie anglaise manque de tout allant, et tient à ne pas dépasser DUISANS, le Chef de Bataillon va prendre liaison à DAINVILLE avec le Général commandant le C.C. ; celui-ci promet qu'un escadron de dragons portés va immédiatement se rendre à SIMINCOURT et donne l'ordre aux chars d'occuper le terrain.
3ème Phase : Au cours de son mouvement la section du Lieutenant RATARD aperçoit et attaque une colonne de 35 chars ennemis : 15 sont mis hors de combat et 7 sont incendiés sur place. Le Lieutenant RATARD est grièvement blessé et les 3 chars de sa section sont immobilisés.
Pendant ce temps les autres chars ont atteint WARLUS et SIMENCOURT et, conformément à leur mission, occupent le terrain.
Vers 21 heures 30, le Lieutenant LORANS chargé de prendre liaison avec les chars pour organiser le ravitaillement et l’approvisionnement, se heurte à la sortie d’AGNEZ-le-DUISAN, à des chars allemands qui stationnent sur la route.
Le Chef de Bataillon en rend compte immédiatement au Général comandant le C.C., lui signale que les chars semblent cernés, qu’aucune infanterie ne les assiste, et demande que la nécessaire soit fait pour les dégager, par exemple en utilisant les Somua du C.C. Toute aide est refusée ; au surplus on nous affirme qu'aucun  élément allemand ne se trouve à WARLUS ou à SIMENCOURT.
4ème Phase : Pendant la nuit, les chars occupent les positions suivantes :
3e Compagnie (Capitaine RAOULT) à SIMENCOURT.
Les autres  (une compagnie du 13e, 35e et 22ème Bataillon) entre WARLUS et SIMENCOURT.
Le Capitaine RAOULT s'aperçoit que son Unité est cernée par des engins blindés et des anti-chars allemands.
Il cherche à se dégager et se heurte à une batterie anti-chars.
Une seconde fois, vers 4 heures du matin la 3e Compagnie essaie de forcer le passage sous les ordres du Sergent BOISECQ.
Aucun char ne devait revenir de SIMENCOURT.
Les chars du 35e, du 22e et 1 char de la 1ère Compagnie du 13e réussissent à rompre l'étreinte ennemie et à rejoindre le Bataillon.

REPLI VERS  LES FLANDRES (22 au 26 mai)

Le Bataillon quitte ETRUN le 22 vers 6 heures pour THELUS.
Le Sous-Lieutenant PRUNET avec 5 chars doit se rendre au cimetière britannique de MAREUIL, en assurer la protection, et se mettre aux ordres du Colonel DUVIGIER  commandant le 2e Cuirassiers.
La compagnie du 22e rejoint FARBUS pour se mettre aux ordres du même officier supérieur : le Capitaine PHILIPPON, blessé, refus de se laisser évacuer.
Violent bombardement aérien à THELUS, NEUVILLE St VAAST, VÎMY.
A 13 heures, ordre de départ pour MERVILLE par l'itinéraire VIMY - LENS - LA BASSEE - ESTAIRES.Le 13ème stationnera dans la forêt de NIEPPE, le 35ème à VIEUX-BERQUIN.
Les chars du 13ème arrivent à destination entre 17 et 21 heures.
La colonne de tracteurs de ravitaillement, à sa traversée de MERVILLE, est l'objet d'un violent bombardement aérien (4 tracteurs incendiés, 5 morts dont le Lieutenant CARO du 35ème Bataillon, et 10 blessés).
Le 25 mai à 8 heures, le Chef de Bataillon LE MERRE reçoit l'ordre de prendre le commandement des trois compagnies du 9ème Bataillon qui doivent se trouver à NEUVILLE - ST-VAAST, et y part. Le Lieutenant LORANS va y prendre liaison : aucune trace n'est trouvée du 9ème Bataillon ; NEUVILLE - ST-VAAST est d'ailleurs sous les feux directs de l'ennemi, et sera évacué dans l'après-midi.
 Le Commandant LE MERRE ne devait rejoindre le Bataillon que le lendemain dans l'après-midi.
A 22 heures, le Bataillon reçoit du G.B. 515 l'ordre de se porter à WESTCAPPEL, par HAZEBROUCQ, STEENVOORDE, OOSTCAPPEL et REXPOEDE.
Arrivée vers 4 heures du matin le 24 mai, et installation dans le parc du château que le 13e partage avec le 35ème Bataillon alors sous le commandement du Capitaine MAURY.
A 14 heures, le Général BARTHELEMY, commandant le secteur fortifié de DUNKERQUE, donne l'ordre de se porter à WARHEM ; à 18 heures le Bataillon y est installé.
 
REORGANISATION DES BATAILLONS (25 – 26 mai)

Le 25 mai, le Chef de Bataillon LE MERRE reçoit l'ordre de prendre le commandement des C.E. des 2 G.B, de réunir tous leurs moyens, de coordonner leurs efforts en vue d’assurer la remise en état du plus grand nombre de chars possible.
Postérieurement, ce regroupement a été organisé par nature du matériel, d’une part les 13ème et 39ème Bataillons (chars H.35) d’autre part les 35ème et 38ème Bataillons (chars R.35).
A 10 heures arrive du Commandement des Chars de l’Armée un ordre en date du 24 mai 1940 prescrivant au Commandant LE MERRE de diriger sur HAUBOURDIN tous les chars susceptibles d’être engagés dans une attaque qui doit avoir lieu le 26 au matin.
A 18 heures 15, le Chef de Bataillon LE MERRE  rend compte au Colonel BARON de ce que :
1. Le groupement PHILIPPON comptant 9 chars a été engagé entre SAINT-GEORGES et ST-FOLQUIN au sud de GRAVELINES et n'a encore pu être récupéré.
Le Chef de Bataillon MAUREL commandant les chars du secteur B de DUNKERQUE qui a prescrit cet engagement fait le nécessaire pour leur récupération.
Il parait peu probable qu'ils puissent être dirigés sur HAUBOURDIN en totalité et pour le 26 an matin.
2. Deux chars, 1 du 13e et 1 du 39e sont dirigés sur HAUBOURDIN par porte-char. Ils sont accompagnés d'une équipe de dépannage munie d’un certain nombre de pièces de rechange qui permettront le dépannage de chars H. se trouvant dans la Région de BIZET.
3. Cinq chars indisponibles viennent d’arriver sur porte-chars et doivent être réparés par les C.E. 13 et 38 ; on peut envisager que plusieurs de ces chars seront en état du marche le 27 au matin.
4. Un char du 13ème et un char du 35ème Bataillon seront disponibles pour le 26 mai à midi. Le Commandant LE MERRE demande dans quelles conditions et à quel endroit il doit les faire parvenir au Colonel BARON.
5. Le regroupement des C.E. 13, 35 et 38 est terminé. La C.E. 99 ayant son atelier déployé rejoindra le 35ème Bataillon pour le lendemain à midi.
6. Le Commandant LE MERRE demande où se trouvent les P.C. du Bataillon du Groupement actuellement en ligne.

26 mai 1940 : Le Bataillon stationne à WARHEM. Les C.E. 13 et 38 poursuivent leur travail .
 `
27 mai 1940 : A 17 heures le Colonel BOISSIERE commandant le G.B. 515 adresse au Commandant LE MERRE l'ordre suivant : "En exécution de l'ordre général N°6 du Commandant des Chars de l'Armée, au fur et à mesure de la récupération et de la mise en état des chars, des équipages seront désignés nominativement par les Commandants des 13e, 35e, 38e, 39e B.C.C. et le Capitaine Commandant les char du 9ème et 22ème Bataillons, à raison de 1 chef de char et 1 mécanicien par appareil pris dans les Unités d’où proviennent ces appareils.
En cas de départ des Bataillons, les chars et les équipages désignés resteront sur place à la disposition du Commandant CHEVREL.
Une seule C.E. sera constituée pour l'ensemble des G.B.C. 515 et 519 et les 9ème et 22ème Bataillons sous les ordres du Capitaine MAURY du 35ème Bataillon. Elle comprendra une section atelier dépannage de chacun des deux matériels utilisés (35 R et 35 H).
Le Capitaine MAURY en liaison avec les Capitaines CHATOT (C.E. 39) et CLORIS (C.E. 38) désignera nominativement l'encadrement et le personnel de cette Unité, ainsi que le matériel et les véhicules qui lui seront indispensables.
Compte rendu d’excédent du personnel sera adressé nominativement au Commandant du G.B. 515 par le Capitaine MAURY et du G.B. 519 par les Capitaines CHATOT et CLORIS.
En cas d'avance ennemie brutale, l'excédent du matériel sera détruit.
En exécution de cet ordre, le dernier char restant au Bataillon qui a été remis en état est mis à la disposition  du Chef du Bataillon CHEVREL, commandant le 38ème Bataillon.
A 22 heures le Bataillon est alerté sur p1ace. Il doit se tenir prêt à faire mouvement vers le Nord en direction de BRAY DUNES.
    
28 mai 1940 : A 5 heures, le Bataillon fait mouvement de WARHEM à PAPEGAI par l'itineraire LES MOERES - GHYVELDE - ZUYDCOOTE -et BRAY DUNES. Il arrive à son point de destination à 9 heures, après du emprunter une variante. Toute la journée, le personnel du Bataillon se tient dispersé dans les dunes, au nord du passage à niveau.
A 22 heures 30, le Colonel BARON donne 1'ordre au Bataillon de se porter à DUNKERQUE pour y embarquer au Quai FREYSINET 8. Le mouvement s'exécute aussitôt.
A 23 heures 30, à la sortie Ouest de BRAY DUNES, l’encombrement des routes est tel que les véhicules doivent être abandonnés. Le Bataillon va atteindre DUNKERQUE à pied ; au cours du trajet, i1 est dérouté sur MALO-les-BAINS où il arrive le 29 mai vers 5 heures.

29 mai Le Général FAGALDE donne à 12 heures 15 aux 13e, 38e et 35e Bataillons (Note de service du 16e C.A. N° 1713/C3) l'ordre d'embarquer à l'est du bassin 32.
Le torpilleur CYCLONE reçoit la 2ème Compagnie, une partie de la 3ème Compagnie et l'Etat-major du 13ème Bataillon.
Avant même l’arrivée des autres éléments chars, et sur l'ordre de l'Amiral ABRIAL, présent à quai, le CYCLONE appareille en raison de l'arrivée d'avions ennemis.
Il subit pendant trois quart d'heure un violent bombardement aérien.
Les autres éléments chars, demeurés à terre, sont également bombardés.

30 mai 1940 : Le CYCLONE arrive à DOUVRES.
Les autres : éléments du Bataillon embarquent à 8 heures sur l'aviso mouilleur de mines, l’IMPETUEUSE.
 
RETOUR EN FRANCE.

Après des séjours plus ou moins longs en ANGLETERRE, TITWOOD pour les uns, NORTHAMPTON ou SOUTHAMPTON pour les autres, les divers éléments du Bataillon se regroupent à MESNIL FUGUET (Nord d’EVREUX).
Le Sous-Lieutenant PRUNET, qui avait été perdu depuis le 22 Mai matin, y arrive également avec ses équipages.
Le 13e Bataillon a été fusionné avec le 38e Bataillon au début de juin 1940 et le Chef de Bataillon LE MERRE appelé à l’Etat-Major d’une Division Cuirassée.

 

EPISODE DU S/LT PRUNET

Du 22 au 29 mai, il n’a cessé avec sa section de combattre dans le cadre d’unités de cavalerie.
22 et 25 Mai : Patrouilles dans MAREUIL et tire sur les engins et l’infanterie allemande qui enveloppe MAREUIL et MONT St ELOI sous de violents bombardements d'artillerie.
Le 25 Mai, avec un escadron SOMUA , du 18ème Dragons (Capitaine DUSSEL), il participe à la défense du MONT ST ELOI.

Le 24 Mai , il est intégré dans le 3e Escadron du 18e Dragons (Lieutenant de KERMADEC) qui possède des chars H 35 et prend le commandement de la 4e section.
26 mai, il combat sous CARVIN, puis sous PHALEMPIN.
Il est ensuite employé, avec son escadron, à des combats retardateurs, à GEER (Belgique), à STRAZEELE (France).
A ZUYDCOTE , il rejoint avec le 18e Dragons, il détruit ses 3 chars, conformément aux ordres reçus en y mettant le feu après avoir enterré les munitions.
Il embarque le 31 mai sur l’Ingénieur CACHIN.

  1. 1940 - 12e RC jmo
  2. 1940 - 12e BCC jmo
  3. 1940 - 12e BCC historique
  4. 1940 - 11e BCC historique

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