AMIENS     n° 232     8e BCC    1ère compagnie        

 

Constructeur : RENAULT

Livré au 510e RCC à Nancy.
Versé au 15e BCC 1ère compagnie en septembre 1939.
Versé au 8e BCC 1ère compagnie le 18 avril 1940.
Dirigé sur Rethel au sein de la Compagnie Gaudet.

Le 22 mai à 6h30, le CANTAL et l'AMIENS, placés à Rethel à la disposition d’un sous-quartier du 152e RI, à une cinquantaine de mètres du pont sur le canal, sont engagés par l'artillerie allemande. Un canon de 88mm a été mis en place dans les ruines de la rive nord et peu après l'aube, le combat s'engage. Le lieutenant Gaudet raconte : "Brusquement c'est le drame. Un grondement terrible, suivi tout près d'un insupportable miaulement, a rompu le silence.
Les fantassins bondissent sur leurs fusils, mais la cadence s'accélère, les explosions coïncident avec le coup de départ.
En face, une grosse fumée blanche apparaît devant les volets verts d'une maison ; des éclairs continuent à s'allumer, suivis de chocs sourds sur le blindage. La chenille de l'AMIENS se déroule sur le sol et le réservoir du Naëder percé par un projectile qui a perforé le blindage. Le CANTAL est percé à mort ; un obus arrache la porte latérale, un autre pénètre sous le 75, un troisième perce le capot de conduite et écrase la tête d'Ollierou. Le pilote, Gigelman, dans l'AMIENS, bondit dans la tourelle. Rageusement, il charge le 47 et tire comme un forcené  dans la fumée blanche. Les volets verts arrachés laissent apparaître la pièce de 88 que les allemands ont introduite de nuit dans la maison. Mais les survivants et l'infanterie voisine ne peuvent rien faire. Impossible de traverser le canal ; avec le pont sauté, il est infranchissable. Les adversaires cachés dans les ruines, se trouvent immobiles, presque nez à nez."
Bientôt, la pièce ennemie est enfin réduite au silence par le tir du caporal-chef Gigelman.
L’AMIENS a une chenille coupée et le réservoir du Naeder percé par un projectile qui a perforé le blindage.

28 mai 1940
L’AMIENS, remis en état par son équipage, gagne le PEB 101 à Viviers par ses propres moyens.
Il est abandonné sur remorque sur les bords de la Loire à Gien.