JOURNAL DE MARCHE DU 1er RÉGIMENT DE CUIRASSIERS |
1er janvier 1940
Le Régiment est formé par le Centre d'Organisation Mécanique de la Cavalerie. Ses cadres proviennent de divers Régiments et du C.O.M.C. ; la troupe provient de plusieurs dépôts et ne comprend à quelques exceptions près que des réservistes.
1°) L'effectif est de : 37 Officiers - 125 Sous-Officiers - 800 Hommes
2°) Son Organisation est la suivante :
- Un Etat-Major.
- Un E.H.R.
- Un Groupe d'Escadrons (n°1) à 2 Escadrons et 4 Pelotons de 5 chars Somua.
- Un groupe d'Escadrons (n°2) à 2 Escadrons et 4 Pelotons de 5 Chars Hotchkiss,
Soit avec les chars de Commandement :
46 Chars Somua
42 Chars Hotchkiss
En tout : 350 véhicules.
3°) L'Ordre de Bataille des Officiers est le suivant :
Chef de Corps : Lt Colonel de Vernejoul (Active)
État-Major Capitaine adjoint : Cne de Labarthe (Active)
Officier de Renseignements : Lt Leitienne (Réserve)
Officier de Transmissions : Lt Rabot (Réserve)
Officier orienteur : S-Lt Misse (Réserve)
Chef de Service Auto : Cne de la Forest Divonne (active)
Médecin Chef : Médecin Capitaine Basset (Réserve)
Officier de Détails : S-Lt Meric (Active)
E.H.R. Capitaine Commandant : Cne Wurtz (Réserve)
Officier d'Approvisionnement : Lt Pruvost (Active)
Chef d'Atelier: S-Lt Barraud (Active)
Dentiste : Dentiste Auxiliaire Chapard (Réserve)
Pharmacien : Pharmacien Auxiliaire Prunet (Réserve)
1er GROUPE D'ESCADRONS Chef d'Escadrons de Loustal (Active) Adjoint : S-Lt de Bouillas (Active)
Médecin Auxiliaire Duché de Bricourt (Réserve)
1er ESCADRON. Cne Cdt : Lt Mazeran (Réserve)
Chefs de Pelotons : Lt Finat Duclos (Réserve) S-Lt Spangenberger (Active) S-Lt Baillou (Active) S-Lt Racine (Active)
2e ESCADRON Capitaine Cdt : Capitaine Ameil (Active)
Chefs de Pelotons : Lt Dorance (Active) Lt Aubry de la Noé (Active) S-Lt Issaverdens (Active) S-Lt Pasteur
2e GROUPE d'ESCADRONS Chef d'Escadrons : de Lépinay (Active) Adjoint : S-Lt Bigourdan
Médecin Lieutenant Dulongcourty (Réserve)
3e ESCADRON Capitaine Cdt : Capitaine de Geffrier (Active)
Chefs de Pelotons : Lt Robert (Réserve) S-Lt Oddo (Active) S-Lt Lagarde (Active) Aspirant Raison (Réserve)
4e ESCADRON Capitaine Cdt : Lt de Roffignac (Active)
Chefs de Pelotons : Lt Chauffert (Active) S-Lt Depinay (Active) S-Lt Nepveux (Active) Aspirant de Montmorin (Réserve)
Le Régiment est cantonné dans la région Sud de Saumur.
E.M. - E.H.R. au Coudray-Maconard.
1er Groupe : St Cyr en Bourg
2e Groupe : Mollay
Il poursuit son instruction pendant les mois de Janvier et de Février et perçoit tout son matériel.
Mars 1940
Aux environs de cette date et en plusieurs trains, le Régiment est transporté au Camp de Sissonne où il continue son instruction en exécutant de nombreuses manœuvres et tirs, seul et dans les cadres de la 5ème Brigade Légère Mécanique sous les ordres du Général de La Font (qui provient toute entière du C.O.M.C.) et de la 3ème Division Légère Mécanique sous les ordres du Général Langlois, qui se trouve rassemblée pour la première fois au Camp.
8 avril 1940
La Division fait mouvement sur la région Est de Cambrai, le 1er Cuirassiers allant occuper les villages de Saint-Aubert ( E.M.- E.M.R. - 2ème Esc.) Villers en Concies (2e Groupe) St Hilaire en Cambraisis (1er Escadron).
Le matériel est remis en état à la suite des fatigues du travail au camp.
14 avril 1940
La Brigade se rapproche de la frontière sur alerte et y reste après l'alerte. Le Régiment occupe La Sentinelle (Faubourg Ouest de Valenciennes) par son E.M., E.H.R. et Groupe Somua, et Condé sur Escaut par son groupe Hotchkiss renforcé de deux Escadrons de chars H du 11e Dragons Portés.
Le Lt Leitienne est affecté au Dépôt de Guerre de Cavalerie N° 41 à Luneville. Le S-Lt Bigourdan le remplace comme Officier de Renseignements, et le S-Lt de Bouillas vient à l'État-Major comme Officier de Liaison.
10 mai 1940
Pendant la matinée, le Régiment est alerté. Du fait des permissions, malades, etc....; 6 Officiers et 124 Hommes sont absents. Son effectif de départ sera de 682 Hommes. Quelques chars sont en cours de réparation et ne pourront être emmenés (Sept). Reste 80 chars à partir.
Le mouvement à réaliser est celui prescrit par l'Ordre Général d'Opérations N°7 de la 3e D.L.M. en date du 13/4/40, précisé par l'Ordre d'Opérations pour la journée de J.1 de la 5e B.L.M., sur lesquels est basé l'ordre de mouvement pour J.1 du Chef de Corps. La mise en route est ordonnée par l'ordre 657/3/ de la 3e D.L.M. en date du 10 mai ; la frontière doit être franchie à 13H45 .
Le Régiment se porte en Belgique sur la Dyle, en premier échelon de la Division, couvert par la Découverte et la Sûreté Eloignée. Il marche (entre le 2e Cuirassiers au Sud et le 4/17 Dragons britanniques au Nord) en deux colonnes ;
Colonne Nord, le groupe Hotchkiss sur l'axe : Condé – Chièvres – Tubize – Waterloo - Rixensart ;
Colonne Sud, le groupe Somua, avec le Chef de Corps et les trains, sur l'axe : Valenciennes – Mons - Soignies - Braine le Comte - Ninelle - Wavre.
La marche s'oriente régulièrement et se termine de jour pour la Colonne Sud, de nuit pour la colonne Nord.
Le Cuirassier Levaux de l'E.M. cycliste est blessé au genou par une balle tirée d'avion. Le T.C.1 rejoint Limal.
11 mai 1940
Le Régiment se met en route à 6 Heures en exécution de l'ordre d'Opérations pour la Journée de J.2 de la 5ème B.L.M., complété par l'ordre N° 8. Il marche en une seule colonne dans l'ordre groupe H, groupe S, sur l'itinéraire Jodoigne - Marilles en vue d'aller tenir la Petite Gette avec les Escadrons Hotchkiss de Orp Le Petit à Pellaines, le groupe S étant en réserve à Marilles et Jauche en vue de contre-attaquer. Le départ est en retard d'une heure par suite du bombardement de Rixensart, qui occasionne au Groupe H, 4 tués dont l'Aspirant Raison, et 16 blessés dont le S-Lt Oddo.
La marche et la mission sont exécutés sans incidents.
Le P.C. est à Marilles - Le T.C.I est à Glimes.
12 mai 1940
Dans la nuit du 11 au 12, le Régiment est relevé par des éléments de la 6ème B.L.M. Le P.C. se transporte à Antre Eglise, le groupe S. en réserve de Division à Jauche, le groupe H en réserve du Corps de Cavalerie à Foix les Caves. (Ordre d'Opérations pour J.3 de la 3e B.L.M.)
Les Unités étudient et se tiennent prêtes à exécuter des contre-attaques. Le contact avec des forces blindées ennemies est pris sur la Petite Gette par les Dragons Portés et le 2ème Cuirassiers.
13 mai 1940
Dans la nuit du 12 au 13, le groupe H passe aux ordres du Lt-Colonel de Vigier Cdt le 2ème Cuirassiers, et reste à Foix Les Caves.
Le Lt Colonel de Vernejoul reçoit le Commandement du Quartier de Jauche et comprenant le point d'appui de Jandrain, occupé par le Bataillon Laffargue du 11ème D.P.) et le groupe S. à Jauche qui a été bombardé pendant la nuit.
La matinée est calme et se passe à mettre au point l'organisation défensive. Un escadron de mitrailleuses et d'engins et un escadron moto du 6e G.R.C.A. viennent renforcer le point d'appui de Jandrain (Somua), qui possède déjà son Escadron de Char Hotchkiss (Cne Lizeray du 11ème D.P.).
Un autre escadron de Mitrailleuses et d'Engins vient tenir Jauche, avec le Lt-Colonel de Boissieu, qui est chargé d'organiser la défense de ce village dont le débouché Nord est déjà tenu par le peloton Baillou (Somua) et le débouché Est par le peloton de La Noé (Somua).
A la fin de la matinée, l'aviation ennemie est de plus en plus active. Elle attaque les villages à la bombe et à la mitrailleuse, notamment Marilles à 11 H.
A 11H30, on voit des chars ennemis se profiler dans tout l'horizon à l'Est : le feu s'allume sur la Petite Gette. Le point d'appui de Jandrain (Capitaine Laffargue) est vite pris à partie par les engins blindes, qui, après s'être heurté au village, s'engagent d'abord au Nord, puis au Sud en direction de Jauche.
A 13 H, le Colonel décide de les contre-attaquer en direction de Jandrenouille avec le 2e Escadron (Cne Ameil) ; ceux des Lt Dorance et Issaverdens, menacés sur leur gauche, reçoivent l'ordre de se replier sur Jauche.
La liaison avec Jandrain réalisée au début par motocyclette, l'est ensuite par char ; ce qui permet au Capitaine Laffargue de recevoir l'ordre de repli envoyé par le Colonel (14H45) - Aucune radio n'était possible faute de postes.
Mais entre temps, le Général Cdt la 3ème D.L.M. (Ordre 65) prescrivait directement de mettre 2 pelotons Somua à la disposition du Cne Brault, Cdt le 2ème Bataillon du 11ème Dragons à Marilles. Cette mission fut remplie par le peloton du S-Lt Spangenberger qui disparut en direction du Nord vers Noduwez, pris à partie par les chars ennemis ayant franchi la Petite Gette, et par le Lt Finat Duclos qui se bat à l'Est de Marilles et parviendra le lendemain seulement à rejoindre le Régiment après avoir subi de lourdes pertes (4 chars sur 5).
Il restait donc cinq pelotons dans la zone du Régiment : trois en premier échelon autour de Jauche (Lt Dorance, S-Lt Baillou, de La Noé) deux en deuxième échelon (S-Lts Racine et Issaverdens ). Le Peloton Racine est vivement pris à partie à proximité du P.C. et devra être recomplété en munitions, mais il empêchera les chars ennemis ayant franchi la Petite Gette vers Orp le Petit de descendre vers le sud.
Vers 15H30, arrive l'ordre de la 5e B.L.M. autorisant de manœuvrer en retraite. Tout le monde est engagé dans la bataille, et aucun élément du point d'appui de Jandrain n'a encore atteint Jauche.
Les chars allemands sont de plus en plus nombreux sur la rive Ouest de la Petite Gette au Nord de Jauche, et ce village est sous le feux d'armes tirant des lisières de Jandrain.
Le Colonel donne alors l'ordre de repli des chars (16H45) qui est porté au 6 pelotons Somua, par le Cdt de Loustal. Par suite de l'intensité du feu ennemi le Colonel se replie à pied avec le P.C. vers Enines, au delà duquel il retrouve des véhicules.
Puis avec les chars il suit l'itinéraire prescrit ; Huppaye - Glimes - Carrefour St Michel - Route de Gembloux, puis route de Wovre - La Tombe de Libersart. L'arrière garde était assurée par le Capitaine Ameil disposant du peloton du S-Lt Issaverdens, qui sera grièvement blessé en se décrochant au contact de nombreux chars ennemis.
Le Lt de la Noé disparaît en quittant Jauche au milieu de chars ennemis. Les pelotons Baillou et Dorance se replient ensemble par Bomal et retrouvent le Régiment à la Tombe de Libersart au début de la nuit.
Pendant la plus grande partie de la journée le Groupe d'Escadrons Hotchkiss (Cdt de Lepinay) était resté en réserve à Foix les Caves par ordre du Lt-Colonel de Vigier.
Le Chef d'Escadrons et le 3ème Escadron, (Cne de Geffrier) rejoindront le Régiment le soir à la Tombe de Libersart sans avoir été engagés.
Par contre le 4e Escadron (Lt de Roffignac) fut mis à la disposition de la 6e B.L.M. (ordre de la 5e B.L.M. daté de 16H20). Cet Escadron fut employé en deux parties :
Les pelotons Montmorin et Depinay, sous les ordres du dernier contre attaquent les chars ennemis au N.E. de Marilles pour dégager les Dragons Portés.
Dans la nuit, ils rejoignent le Régiment par Piétrain et Jodoigne.
Les pelotons Chauffert et Nepveux sous les ordres du Lt de Roffignac contre attaquent dans la Région Est de Goetsenhoven pour dégager les combattants à pied. Ils rejoignent également le Régiment dans la nuit par Piétrain et Jodoigne avec des éléments du 11ème Dragons.
Les T.C. cantonnent à Montain le Val.
Les pertes du Régiment ont été ce jour de 6 Blessés et 44 disparus.
Le S-Lt Issaverdens est blessé, le Lt de la Noé et les S-Lts Pasteur et Spangenberger disparus.
Vingt cinq chars ont été mis hors de combat.
3 Somua sont tombés en panne par le fait du feu ennemi.
8 Somua et 3 Hotchkiss ont été détruits par le fait du combat.
12 Somua ont disparu avec leurs équipages, ne revenant pas des contre attaques effectuées à l'Est et au Nord de Jauche.
Au cours de la nuit, deux ordres successifs (N° 9 daté de 22 H le 13 et N° 11 daté de 3 H le 14) de la 5e B.L.M. précisent la mission du Régiment qui est en réserve de Brigade. Il devra s'éclairer par des patrouilles motos poussées vers Opprebois et Wastines à hauteur de la ligne anti-chars belge et préparer des contre attaques en direction de Jodoigne, si cette ligne anti-chars était franchie par des engins blindes ennemis.
Au lever du jour, deux patrouilles motos sont envoyées ; celle de Wastines sous les ordres du S-Lt Misse rentrera à la fin de la matinée après avoir renseigné ; celle d'Oprebois sous les ordres du S-Lt Bigourdan tombe sous le feu d'engins blindés dans les environs d'Incourt. L'Officier et son conducteur sont touchés et ne rejoindront pas le corps ; le reste de la patrouille retrouve le P.C.dans l'après midi mais à pied, n'ayant pu ramener ses véhicules.
Le groupe Hotchkiss, sur ordre du Colonel, envoie deux patrouilles blindées jusqu'à la route Wavre - Thorembois St Trond.
A 8 H, par suite des débordements allemands du Nord et du Sud, la 5e B.L.M. donne l'ordre de se replier sur Nil St Martin, déjà tenu par le 7e G.R.D.I. Le mouvement s'exécute aussitôt couvert vers le Nord en direction de Corroy le Grand par l'Escadron Ameil. Le Régiment vient s'articuler à Corbais - Nil Abesse - Nil St Martin - Nil St Vincent.
Vers 14 H des chars allemands sont signalés vers Saint-Paul remontant vers le Nord. Le Colonel organise aussitôt une contre-attaque avec le 4e Escadron (Lt de Roffignac). Mais aucun char ennemi n'est en vue, et l'ordre arrive de se replier à Court St Etienne derrière la position de Résistance tenue par les Corps d'armée.
Le mouvement s'exécute en ordre par Mont St Guibert sous les yeux du Colonel ; le dernier char passe la ligne principale de Résistance à 17 H.
Le Groupe Somua est mis à la disposition du 3e C.A. et va cantonner à la sortie ouest de Court St Étienne -(Parc de Wisterzte).
Le P.C. du Colonel et le Groupe Hotchkiss vont stationner à Suzeril (1 Km S.E. de Court St Etienne).
Dans la matinée le P.C. arrière du Colonel avait été pris à partie par des parachutistes du coté d'Hévillers.
Les pertes du Régiment sont de 5 blessés et 4 disparus dont le S-Lt Bigourdan
1 Char Somua et 2 Hotchkiss tombent en panne et doivent être évacués.
Le T.C. cantonne à Houtain le val.
15 mai 1940
Dans la matinée arrivent les ordres particuliers N° 54 du 3e C.A. et l'ordre 1309/35 de la 1ère D.I.M. Ils prescrivent de porter le groupe Somua au Sud de Suzevil sous les ordres de la 1ère D.I.M, le P.C. et le groupe Hotchkiss à Bonsval sous les ordres du 3e C.A.
Ce dernier mouvement s'exécute sans incident à la fin de la matinée.
Pour le groupe Somua , dont le Commandant était parti en liaison au 3e C.A. un contre ordre et des renseignements sur la situation au N. de Court St Etienne font qu'il se dirige vers Bousval par des chemins de terre à l’Ouest de la route nationale Wavre - Mérilles . En arrivant sur le plateau du S.O. de Wisterzte, les chars sont pris à partie par l'artillerie allemande, les batteries de 47 françaises et des armes automatiques de Tirailleurs : 4 chars seront détruits et le Lt Mazeran et le S-Lt Baillou blessés, le premier grièvement. Le reste des véhicules avec le Capitaine Ameil rejoint Bousval.
A midi 15, l'ordre N° 13 de la 5e B.L.M. annonce que la Brigade passe à la disposition du 4e C.A. et prescrit de se porter sur Marbais, (P.C.) Sart Dame, Avelines (Groupe S), Tilly (Groupe H).
Le mouvement s'exécute dans l'après-midi malgré l'encombrement des routes utilisées par les Trains des Corps d'Armée.
Les pertes de ce jour ont été de :
5 blessés dont le S-Lt Baillou et le Lt Mazeran qui mourra à l'Hôpital de Marcoing.
4 chars S ont été détruits, 3 chars S et 1 char H tombent en panne mécanique dues au feu.
Le T.C. cantonne à Frasnes Les Gosselies.
16 mai 1940
La Brigade étant mise à la disposition de la Division Marocaine, par son ordre N° 15 daté de 0H30, le Régiment est chargé de renforcer le 7e Tirailleurs qui s'est replié sur la voie ferrée de Tilly.
Le Colonel articule le Régiment de la façon suivante :
le Groupe Hotchkiss à Rigéné, le groupe Somua dans les bois à l'Est de Sart Dame Avelines. Les mouvements s'exécutent avant le jour et des contre-attaques sont préparées en direction de Tilly.
A la fin de la matinée une menace ennemie se faisant sentir sur Genappe la 5e B.L.M. donne à 11H55 l'ordre n° 17 de porter le Régiment dans la région du carrefour des Quatre Bras face au Nord. Cette région étant absolument découverte et sans aucun obstacle, le Colonel décide de s'installer sur la voie ferrée au Nord de Franes les Gosselies, où il porte son P.C., et de se couvrir au Quatre Bras par le 2e Escadron (Cne Ameil) qui a le moins de chemin à parcourir pour atteindre ce point. Les mouvements ont lieu aussitôt.
A 14H30 et à 15H des comptes rendus du Lt Dorance (2e Escadron) et du S-Lt Neveux (12e Cuirassiers) signalent que Genappe est libre. Le Colonel décide alors de relever le 2e Escadron en raison de ses pertes et de sa fatigue par le 3e Escadron (Cne de Geffrier) encore complet et de confier le commandement des éléments des Quatre Bras au Chef d’escadrons de Lepinay.
La Division Marocaine devant se décrocher dans la nuit, l'ordre N°19 de la 5e B.L.M. daté de 15H50 prescrit au Régiment de rester en place jusqu'à 2 Heures du matin, puis d'aller former une tête de pont à Rénissart sur le canal de Charleroi. Un ordre (daté de 12 H) est envoyé aux Escadrons dans ce sens.
A 18H30, l'Escadron Geffrier arrive au carrefour et détache des reconnaissances vers le Nord, où des colonnes ennemies ont été repérées. Une patrouille de 3 chars commandée par le Lt Robert disparaîtra entièrement en direction de Lancée.
A 18H45 des contacts se produisent avec des chars légers ennemis. La relève est suspendue : les 2e et 3e Escadrons restent superposés.
L'attaque allemande se poursuit jusqu'à la nuit malgré de nombreuses pertes en chars ; elle est exploitée par des éléments à pied qui progressent à l'Est et à l'Ouest en direction de Fresnes. Tous les éléments non blindés sont alors renvoyés à l'arrière sous les ordres du Lt Rabot. Une batterie de 75, qui se repliait est arrêtée par le Colonel et ses derniers obus viennent aider nos chars attaqués dont la situation était angoissante. Des patrouilles blindées ont lieu sans arrêt entre les Quatre Bras et Frasnes pour empêcher l'ennemi de couper la retraite des chars.
Une fois la nuit tombée, la bataille cesse sans que les Allemands aient atteint la voie ferrée. Le Colonel, en char, patrouille sans arrêt dans Frasnes.
Vers 23 H l'écoulement de l'infanterie étant terminé, et craignant que les Allemands atteignent le Canal avant nous, le Colonel envois le S-Lt Nepveux en char porter au Cdt de Lepinay l'ordre d'exécution du repli et lui-même avec les chars de Frasnes, il se porte aussitôt vers le pont de Rénissart.
Toute la nuit se passe à rouler dans des chemins compliqués ; des chars du 2e Cuirassiers viennent s'agglutiner aux nôtres. Au petit jour le pont est atteint mais il a sauté la veille par ordre du Génie belge. Le S-Lt de Lavalette, détaché de la Brigade, conduit la colonne vers le pont de la route Nivelles - La Louvière qui est également sauté, puis vers celui du village d'Arquennes qui est franchi au moment où quelques chars allemands se présentent sur la rive est du canal.
Pendant ce temps, les chars aux ordres du cdt de Lepinay qui ont pu quitter les quatre Bras sans difficultés, rencontrent une colonne du 2e Cuirassiers aux ordres du Lt-Colonel du Vigier. Celui-ci conduit l'ensemble vers le Nord de Godarville où le canal passe en tunnel.
Les pertes de ce jour ont été de 1 tué, 4 blessés et 7 disparus dont le Lt Robert.
8 chars sont hors de combat et 5 ont disparu.
Le T.C. a cantonné dans le bois d'Havre.
17 Mai 1940
Après avoir franchi le canal de Charleroi, le Régiment se regroupe dans les bois 5 km Nord de La Louvière pour se transporter au cours de l'après-midi dans les bois 2 km Nord de Roeulx.
Par ordre N° 21 de la 5e B.L.M. (daté de 20H30).
1- Les chars en état de combattre sont formés en deux groupements :
- Groupement Hotchkiss aux ordres du Cne de Geffrier avec 2 pelotons de chaque régiment (S-Lt Lagarde et Lepinay du 1er Cuirassiers. Ce groupement fera mouvement sur Chièvres dans la nuit pour se mettre en réserve de D.L.M.
- Groupement Somua aux ordres du Cne Hardoin du 2e Cuirassiers avec 1 peloton de chaque régiment (Lt Dorance du 1er Cuirassiers) en vue d'être mis à la disposition du 4e C.A. Le Cne Ameil fait fonction d'Officier de liaison avec ce Corps d'Armée.
2- Le personnel disponible aux ordres du Colonel est dirigé dans la nuit sur Wez (6 Km Sud de Tournai) par Roeulx , Thiensis, Casteau, Mons, Lens, Ath, Leuze, Tournai.
3- Les chars hors de combat sont mis ordres du Lt de Roffignac et mis en route de nuit sur Aniche en vue de retrouver l'E.R.D. Itinéraire : Mons - Valenciennes - Denain .
Le T.C. cantonne â Quiévy.
Le Régiment perd 1 cavalier tué par bombe d'avions.
18 mai 1940
1- Les groupements Geffrier (Chars H) et Hardoin (Chars S), mis à la disposition du 4e C.A. et regroupés à Chièvres dans la matinée tiennent tête tout l'après-midi à des chars et de l'infanterie ennemie devant Casteau Cambron (Est de Chèvres).
2- Dans la nuit du 18 au 19 le personnel disponible aux ordres du Colonel (par ordre N° 21 de la 5e B.L.M. daté de 17H55) fait mouvement de Wez vers Bugnicourt, entre Douai et Cambrai par Orchies-Roches-Douai en vue de retrouver la Brigade qui se replie de Chièvres à Villers au Tertre.
3- Les chars hors de combat aux ordres du Lt de Roffignac atteignent Aniche à midi et vont cantonner à Lewarde (7 km S.E. de Douai). l'Effectif des chars est de 32.
Le T.C. cantonne à Inchy.
Les pertes du Régiment sont de 1 blessé et 2 disparus.
Deux chars sont mis hors de combat et 1 disparaît.
19 Mai 1940
1- Les groupements Geffrier et Hardoin atteignent la région de Villers au Tertre entre Douai et Cambrai, puis suivent la Brigade à Roclincourt et Bailleul Sire Berthoult (Nord d'Arras) et passent aux ordres du Lt Colonel du Vigier
2- Les trains et le personnel disponible des 2 Régiments sont groupés du Lt Colonel de Vernejoul et font mouvement dans l'après midi sur Méricourt (S.E. de Lens) (Ordre 1/19 du Lt Colonel du Vigier).
3- Les chars hors de combat du Lt de Roffignac font mouvement sur Rouvroy (S.E. de Lens).
Le Régiment perd 3 disparus.
20 mai 19640
1- Les groupements H et S sont en situation défensive au Nord d'Arras
2- Les Trains aux ordres du Colonel, après plusieurs ordres et contre ordres, font mouvement sur Coucourt et Freyvillers (10 km Sud de Bruay) et se groupent dans le second village au cours de la nuit par suite d'une menace allemande, dont les éléments avancés atteignent St Pol (Renseignements envoyés à la Brigade).
3- Les chars hors d'état de combattre du Lt de Roffignac font mouvement sur Vaudricourt (Sud de Bethune)
Le Régiment perd 4 disparus.
21 mai 1940
1- Les groupements H et S sont engagés avec succès dans des combats très vifs au Sud-Est d'Arras dans la région : Achicourt - Dainville - Warins Berneville - Bac du Nord. Le Capitaine de Geffrier y est tué par un obus. 3 chars sont mis hors de combat.
2- Les trains sous les ordres du Colonel font mouvement sur Givenchies (Est de Béthune) Ordre N°34 de la 5e B.L.M. daté de 8 H . Itinéraire Gauchin-Barlin - Houchin.
Le Colonel envoie à la Brigade des renseignements sur l'ennemi, recueillis auprès du P.C. du 12ème Lanciers Britanniques à Freyvillers.
3- Par ordre du Cdt de Béthune, les chars hors de combat du Lt de Roffignac passent au Nord du canal et vont cantonner au Hamel.
22 Mai 1940
Le matin à Dainville, les groupements H et S sont engagés contre des éléments à pied ; vers midi, ils se replient vers Neuville St Waast.
3 chars sont mis hors de combat.
Le S-Lt Depinay rejoint le P.C. ; les chars H du Régiment restent sous les ordres du S-Lt Lagarde, les chars S sous les ordres du Lt Dorance et l'ensemble sous les ordres du Cne de Beaufort.
2- Les trains sous les ordres du Colonel stationnent à Givenchies et coopèrent avec les Anglais à la surveillance du canal. Des renseignements sur l'ennemi sont envoyés à la Brigade.
3- Dans la nuit le Lt de Roffignac embarque tous les chars hors de combat (37) à la gare de Fouquereuil (Ouest de Béthune) puis le personnel rejoint le corps.
23 mai 1940
1- Les Pelotons Lagarde et Dorance contre attaquent un ennemi supérieur en nombre et doté de chars dans la région Hersin - Noeux les Nimes (S.E. de Bruay).
Trois chars sont mis hors de combat.
2- Les Trains aux ordres du Colonel font mouvement sur Verte Rue et Caudescure (lisière Est de la forêt de Nieppe) par la Couture - La Gorgne-Merville
1 orienteur est blessé.
24 mai 1940
1- Les Pelotons Lagarde et Dorance se portent à Wachemy, près de Séclin (11 km Sud de Lille).
2- Sur la demande du Cne d'Andoque, Cdt l'E.R.D., qui est en contact à Merville, le Colonel lui envoie le Capitaine Ameil, le Lt Finat Duclos et le S-/Lt Nepveux pour prendre les chars disponibles et protéger l'E.R.D. Trois chars en état de combattre sont aussitôt utilisés et se portent en direction d'Haverskergue ; ils rencontrent des patrouilles ennemies et détruisent 1 char, 1 canon anti-chars, des motocyclettes.
Puis sur ordre du Colonel, ils se replient avec l'E.R.D., et rejoignent le P.C.
3- Les trains aux ordres du Colonel se portent à Berthen (entre le Mont des Cats et le Mont Noir), où ils sont bombardés arrivant.
Le Régiment perd 4 tués, 3 blessés et 2 disparus.
25 mai 1940
1- Le Lt Dorance et le S-Lt Lagarde rejoignent le P.C. avec leurs chars qui ne sont plus en état de combattre.
2- Avec d'autres chars récupérés, le Colonel constitue 2 pelotons aux ordres des S-Lt Racine (Somua) et Nepveux (Hotchkiss) et les envoie en ligne sous les ordres de la Brigade à Wathessart (Sud de Séclin).
3- Le reste du Régiment séjourne à Berthen.
Pendant la journée il y a 1 blessé.
26 Mai 1940
1- Les pelotons Racine et Nepveux contre-attaquent en direction de Carvin, puis se portent à Ploegstert (Nord d'Armentières).
2- L'ordre N°28 daté de 11H30 de la 5e B.L.M. prescrit aux Trains de se porter dans la forêt d'Houthulst (S.E. de Dixmude), Le Colonel les y conduit par Poperinge - Elverdinge Zuidxhote - Kippe dans l'après-midi.
Le Régiment compte 5 disparus.
27 Mai 1940
1- Le S-Lt Nepveux rejoint le Corps. Le Peloton Racine va à Sailly sur la Lys, et assure la protection des Dragons Portés à Laventie.
2- Le Régiment aux ordres du Colonel fait mouvement vers Leisele (10 km S.S.O de Furnes) par Kippe - Merken - Noordschote - Reninge – Loo - Weagscheede - Kruiske.
28 Mai 1940
1- Le peloton Racine effectue des contre attaques pour protéger le décrochage de combattants à pied à Laventie puis il se replie à Nieppe.
2- En exécution de la Note de Service 3872 - 3/3 de la 1re Armée en date du 26 mai, la 5e B.L.M. donne l'ordre (N°1/28 daté de 6 H) de constituer dans le Régiment deux échelons : un 1er échelon comprenant les officiers, les équipages, radios et mécaniciens de chars sous les ordres du Colonel ; un 2e échelon avec le reste du personnel et les conducteurs de véhicules aux ordres de l'Officier commandant le T.R. (Lt Pruvost).
Le même ordre prescrit de se porter sur Zuydcoote par Izenberge - Vinken - Bulskamp - Adinkerque. Le mouvement s'effectue au milieu de la journée. Le 1er échelon doit s'embarquer à Dunkerque le soir même ; le 2e échelon ultérieurement.
A Zuydcott, le regroupement de la colonne est long par suite de l'extrême encombrement des routes. Les voitures rangées en parc, le personnel est conduit dans les dunes afin d'être à l'abri des bombardements. La Brigade fait alors savoir que les navires sur lesquels devaient embarquer le 1er échelon ayant sauté en rade, l'embarquement prévu est annulé, Le Colonel du Vigier envoie alors l'ordre 2/28 daté de 11H30 qui organise la défense contre avions.
Mais le Régiment reçoit l'ordre 3/28 daté de 15H40 qui prescrit au 1er Echelon de se mettre en route à pied à 16H30 pour Dunkerque.
Seuls les paquetages individuels peuvent être emportés sur l'homme.
La marche s'effectue sous une pluie battante et sans halte ; à 19 H on atteint Malo Les Bains et à 20 H le port de Dunkerque. L'Etat-major et le 1er Groupe vont embarquer sur le "Sauternes" ; le 2e Groupe et l'E.H.R. ne trouvant plus de places sur le "Hird" sont embarqués sur le "Douaisien".
A 20H30, les navires quittent le port,
3- A Zuydcott , le Lt Pruvost se met aux ordres du Cne Malfroy du 2e Cuirassiers (Ordre 3/28 de la 5e B.L.M.).
29 Mai 1940
1- Le Peloton Racine exécute une action retardatrice au profit de l'Infanterie sur l'axe : Bailleul – Hautkerque - Houdschoott – Ghywelde dans les circonstances les plus graves.
2- Le "Sauternes" continue sa traversée sans incident hormis un abordage de nuit qui fait peu de dégâts et pas de victimes.
3- Le "Douaisien" saute sur une mine au milieu de la nuit du 28 au 29 à proximité de Dunkerque et va s'échouer sur un banc de sable. Les éléments du Régiment sont évacués à la fin de la matinée vers le port et y séjournent toute la journée sous un violent bombardement. Le S-Lt Depinay est tué ; il y a en plus 3 blessés et 1 disparu.
A la tombée de la nuit, le 2e Groupe et l'E.H.R. sont embarqués sur le "Thérèse Louis" qui est remorqué jusqu'à Douvres.
4- Le Lt Pruvost et son personnel séjournent à Zuydcott.
30 mai 1940
1- Le Peloton Racine retrouve à Zuydcott le 2e échelon du Régiment sous les ordres du Lt Pruvost et se repose.
2- L'E.M. et le 1er Groupe débarquent le matin à Cherbourg et sont transportés en fin de journée par voie ferrée à Neuilly la Forêt (Calvados)
3- Le 2e Groupe et l'E.H.R. débarquent à Douvres (Grande Bretagne) et sont conduit en Chemin de fer à Southampton.
4- Le 2e Échelon (Lt Pruvost fait mouvement de Zuydcott vers Malo Les Bains.
1 cavalier est blessé par un éclat d'obus sur la plage de Malo.
31 Mai 1940
1- Le Peloton Racine rejoint à Coudekerque Branche le groupement de chars du Secteur Fortifié des Flandres en vue de couvrir Dunkerque.
2- L'E.M. et le 1er Groupe séjournent à Neuilly la Forêt .
3- Le 2e Groupe et l'E.H.R. arrivent à Southampton et embarquent sur le "Wicking".
4- Le 2e échelon (Lt Pruvost) est réparti en plusieurs groupes qui embarquent à Dunkerque sur plusieurs navires à destination de l'Angleterre.
Tout ce personnel sera ensuite réembarqué pour la France et débarquera soit à Cherbourg soit à Brest dans les environs du 4 Juin. Une bonne partie rejoindra le Régiment dans les environs de Conches,
Le S-Lt Meric, Officier de Détails, blessé dans l'accident du "Douaisien" sera hospitalisé à Cherbourg.
Les pertes du Régiment ont été de 2 tués, 1 blessé et 8 disparus.
1er juin 1940
1- Le Peloton Racine à Teteghem (S.E. de Dunkerque) atteint dans l'après-midi le canal de la Basse Colme par Galgoeck au cours d'une reconnaissance. Le soir il contre attaque sur le même axe. 2 chars sont mis hors de combat.
2- L’E.M. et le 1er Groupe séjournent à Neuilly la Forêt.
3- Le 2e Groupe et l'E.H.R. débarquent à Cherbourg , et sont transportés par voie ferrée à Conches (Eure).
2 juin 1940
1- En avant de Galgoeck, le Peloton Racine contre attaque deux fois pour soutenir l'Infanterie. Deux chars sont mis hors de combat par le bombardement de l'Artillerie.
2- l'E.M. et le 1er Groupe sont transportés par voie ferrée à Conches où ils retrouvent le 2e Groupe et l'E.H.R.
3 juin
1- Le Peloton Racine attaque le matin à Galgoeck , puis continue à protéger l'Infanterie qui se replie derrière le canal des Moères. Sur ordre du Cdt Chemel, des chars dont il dépendait, les deux derniers chars sont détruits et le personnel se dirige à pied vers les quais de Dunkerque, où il devait s'embarquer avec l'Etat-Major du Secteur fortifié des Flandres.
2- Le Régiment séjourne à Conches.
A ce moment, la situation du Corps des Officiers est la suivante :
État-Major : Complet, sauf l'Officier de Renseignements. L'Officier de détails sera successivement le Lt Rabot et le S-Lt Lagarde du 3ème Escadron.
E.H.R. Complet (Le Lt Pruvost rejoindra le surlendemain).
E.M. des groupes d'Escadrons complet.
1er Escadron : Seul le Lt Finat Duclos est présent. Le S-Lt Racine rejoindra le 10.
2e Escadron : Cne Ameil et Lt Dorance présents.
3e Escadron : Plus d'Officiers, le S-Lt Lagarde devenant Officier de Détails.
4e Escadron : Lt de Roffignac, Lt Chauffert, S-Lt Nepveux, et Asp. de Monmorin présents. Soit 23 officiers sur 37 au départ.
Le Régiment n'a plus de chars ni de véhicules automobiles. Tout son matériel est resté à Zuydcott.
4 juin 1940
1- Le S-Lt Racine embarque une partie de ses hommes (les volontaires) sur une barque à rames et quitte le port de Dunkerque à 6 H ; l'équipage (3 b) est complété par du personnel d'autres armes. Le soir, à la tombée de la nuit, il est pris à partie de la côte par un canon de 70 qui tue 2 hommes et en blesse 4 dont 1 mortellement. Le canot est à ce moment à hauteur du Cap Gris Nez.
2- Le Régiment fait mouvement à pied de Conches vers Quincarnon (E.M. et E.H.R) et Collandres (1er et 2e Groupes) - Étape de 11 km.
Le soir le Capitaine Ameil, le Lt Dorance et le S-Lt de Bouillas avec 12 chefs de chars et 12 conducteurs de chars sont envoyés au Centre d'Organisation Motocycliste et d'Autos Mitrailleuses à Montlhéry pour former un Escadron de Chars Somua.
5 juin 1940
1- Le S-Lt Racine et son canot voguent en mer le long des cotes de France.
2- Le Régiment séjourne à Quincarnon - Collandres.
6 juin 1940
1- Le S-Lt Racine atteint le Tréport et débarque après une navigation de 52 Heures.
2- Le Régiment séjourne à Quincarmon - Collandres.
7 juin 1940
Le Régiment séjourne à Quincarnon - Collandres. Il se constitue sous la force suivante :
- E.M. et E.H.R.
- 1 Groupe Somua, dont le Régiment fournit 1 Escadron (Cne Ameil)
- Le personnel pour constituer un peloton de chars sous les ordres du Lt de Roffignac.
- Ce personnel est transporté dans la nuit du 7 au 8 à Pecqueuse, Ouest de Limours, (Seine et Oise)
Le reste est maintenu à Collandres, aux ordres du Cdt de Lepinay et du S-Lt Nepveux.
8 juin 1940
Séjour à Pecqueuse. Le Groupe Somua perçoit à Montlhéry ses chars (10 par Escadron et ses véhicule)s.
9 juin 1940
Séjour à Pecqueuse. Perception d'effets d'habillement. Le Cdt de Lepinay quitte Collandres, et est affecté au Commandement du 17e Dragons.
10 juin 1940
1- Le Groupe Somua aux ordres du Cdt de Loustal avec l'Escadron Ameil (Lt Dorance et S-Lt de Bouillas) sont mis en route pour Merey (7 km S.S.E. de Pacy sur Eure) par ordre de la 3e D.L.M. daté à 0H40. Itinéraire : Cernay la Ville - Auffargis - Le Perray - St Léger en Yvelines - Houdan - Oulins - La Chaussée - Yvry la Bataille.
De Merey, le groupe est porté à St Aquilin puis à Couches par St André et Damville.
L'Escadron Ameil tient Conches en fin de journée.
2- L'E.M., l'E.H.R. et le Peloton B (sans chars) séjourne à Pecqueuse.
Le S-Lt Racine rejoint le P.C. avec 5 hommes.
L'Aspirant Martin est affecté au Régiment E.M. et va percevoir quelques véhicules à Montlhéry.
11 juin 1940
1- Le Groupe Somua part à 6H30 pour la Mare Hermier par Bacquepuis et Houdouville ; l'Escadron Ameil assure la défense du village. A 22 H, le Groupe se porte au Mesnil Jourdain.
2- L'E.M., l'E.H.R. et le Peloton B (sans chars) séjournent à Pecqueuse.
12 juin 1940
1- L'Escadron Ameil couvre la Division en tenant les carrefours de Verron et Intremare. Puis à midi le Groupe se porte à Ecquetot.
2- Par ordre 1217/C du C.O.M.A.M. (donné à la suite d'un ordre verbal de la Direction de la Cavalerie) le personnel présent à Pecqueuse est réparti en trois détachements.
a) Les équipages, radios et mécaniciens de chars sont groupés aux ordres du Lt de Roffignac, Lt Finat Duclos, S-Lt Racine, Aspirant de Montmorin et Aspirant Deymiers (2e Cuirassiers). Ce détachement est conduit au C.O.M.A.M. à Montlhéry. Il servira à conduire des véhicules de cet endroit au Coudray Macouard près de Saumur, où se transporte le C.O.M.A.M.
Son effectif est de 5 Officiers, 18 S-Officiers, 51 cavaliers.
b) constitution d'un renfort destiné au 17ème Dragons. Ce renfort comprend 3 Officiers (Lt Prupost, Lt Rabot, S-Lt Lisse), 8 S-Officiers, 104 Cavaliers ; il rejoint le 17ème Dragons à "Les Molières" (Nord de Pecqueuse) dans l'après midi.
c) Constitution d'un E.M. et E.H.R. réduit aux ordres du Colonel (7 Officiers, 9 S-Officiers - 61 Cavaliers) - Par ordre 54/4 de la 3e D.L.M., ce personnel est envoyé sur "le centre de Fontevrault" le 13.
13 juin 1940
1- Le Groupe Somua couvre le mouvement de la Division : le peloton Dorance à Verron, le reste de l'Escadron Granel à l'arrière Garde sur l'axe : St Aubin - Bacquepuis - Conche - Le groupe arrive vers 21 H au Val St Martin et passe la nuit dans la forêt.
2- L'E.M. et l'E.H.R. réduits aux ordres du Colonel font mouvement vers Fontrevault. Gênés par l'encombrement des routes, Ils passent la nuit auprès de Brou (S.O. de Chartres) .
Le Régiment perd 1 blessé.
14 juin 1940
1- Le Groupe Somua protège l'installation de Dragons Portés, l'Escadron Ameil à Granvillers ; cette unité se porte ensuite à Breteuil.
2- L'E.M. et l'E.H.R. réduits aux ordres du Colonel terminent leur mouvement vers la Loire et atteignent Savigny (Nord de Chinon) le soir.
Le Colonel se met aux ordres du Colonel du Vigier qui est arrivé dans la journée de Conches, amenant avec lui le S-Lt Nepveux et 170 Hommes du Régiment, qui ont débarqué à Port Boulet.
Le Régiment se trouve à l'effectif de 240 ; Le Colonel demande qu'il soit reconstitué en unité combattante et utilisé comme tel.
15 juin 1940
1- Le Groupe Somua se porte par Breteuil - Verneuil - La Ferté Vidame - Longny , en vue de tenir Les Mazes (Lt de Bouillas) - Le Pas St Chaume (M.d.L. Formond ) St Jean des Miergers (Lt Dorance).
2- A Savigny le Régiment parvient à récupérer le détachement Roffignac (venant du C.O.M.A.M.) et du C.O.M.C. (Centre d'Organisation Mécanique de la Cavalerie ) un certain nombre de militaires qui étaient en permission le 10 Mai.
Il se trouve ainsi avec un effectif de 14 Officiers et de 350 Hommes de troupe.
Du Lt-Colonel du Vigier, commandant la 5e B.L.M., le Colonel reçoit la mission de préparer la défense de la Loire de l'embouchure de la Vienne à Longeais avec des éléments du 54e Bataillon de Mitrailleurs Motorisés.
Un ordre est donné dans ce sens aux unités.
16 juin 1940
1- Le Peloton Bouillas, qui est venu renforcer l'Escadron de Dragons du Cne de la Conte (11e Dragons) a un violent engagement dans la direction de la Ferté Vidame. Il a un char mis hors de combat, mais il détruit 3 chars légers allemands ainsi que 5 armes anti-chars et des combattants à pied.
Le Peloton Formond à Marchanville est en contact de l'ennemi et permet le décrochage des Dragons du Cne de Montferrand du 11ème Dragons.
Ces pelotons protègent le repli vers Longny et dans la nuit viennent occuper le ruisseau de Ménar entre Igé et la Ferté Bernard puis se regroupent à Haute Biche (10 km N.O. de la Ferté Bernard).
2- Le Régiment perçoit au camp du Ruchard des fusils-mitrailleurs, mitrailleuses et mortiers ainsi que des voitures tous-terrains (Latil - Unic- Chenillettes).
Le Bataillon 93bis de Tirailleurs commandé par le Cne Pajot et le 2e Groupe Franc de Cavalerie Motorisée (G.F.C.M. ) sont mis aux ordres du Colonel.
L'Organisation de la Défense de la Loire est fixée par l'ordre 1511/3 de la 9e Région et l'ordre d'opérations 1/16 de la 3e D.L.M.
L'ensemble des éléments sous les ordres du Colonel est organisé en cinq détachements.
- Détachement sous les ordres du Lt de Roffignac destiné à la défense du Pont de Port Boulet .
- Détachement aux ordres du Cne de Labarthe destiné à la défense du Pont de Langeais.
- Détachement sous les ordres du Lt Huot destiné à la défense du Pont de Cinq-Mars .
- Détachement aux ordres du Cne Pajot pour la défense de l'Indre (2e position).
- Détachement aux ordres du Cne de La Forest Divonne, en réserve. Le Lt Chauffert et le S-Lt Baillou rejoignent le Corps venant de l'hôpital.
17 juin 1940
1- A midi l'Escadron Ameil va tenir la Ferté Bernard (Lt Dorance) et St Georges de Rosay (Cne Ameil).
A 17 h, le peloton Dorance est mis à la disposition du détachement retardateur de la colonne est ; le reste des chars sous les ordres du Cdt de Loustal fait mouvement par St Georges - La Bosse - Tuffé - Changé - Ruardière - Parigné au cours de la nuit.
2- Au cours de la nuit, le Colonel a pris à son compte la défense de la Loire de l'embouchure du Cher (en liaison avec l'Ecole de Cavalerie aux ordres du Colonel Michon) à Tours, qui est défendu par la 2e D.L.M. (Général Bougrain).
Le Colonel transporte son P.C. et sa réserve à Azay le Rideau ; les autres détachements sont mis en place au lever du jour.
Un ordre écrit daté de 14 H est envoyé aux commandants de détachements.
Le S-Lt Baillou est porté à Noyant en vue de renseigner sur l'avance allemande au Nord de la Loire.
Vers l'est, l'ennemi atteint Blois.
Le personnel qui n'a pas pu être armé est rassemblé aux ordres du S-Lt Barraud et mis en route sur Thouars Ce personnel sera embarqué en chemin de fer à destination de Villebruniers, près de Montauban ; il ne rejoindra pas le Régiment.
La journée se passe à mettre au point l'organisation de la Défense qui est assuré par un personnel varié (Cuirassiers, Fantassins, Tirailleurs, Artilleurs).
Le S-Lt Nepveux et l'Aspirant de Montmorin font partie du détachement du Lt de Roffignac ; le Lt Finat Duclos et le S-Lt Racine sont aux ordres du Cne de Labarthe ; le Lt Chauffert et l'aspirant Martin sous les ordres du Cne de La Forest.
Le Lt de Roffignac a un Sous-Secteur allant de l'embouchure de la Vienne à Croix Rouge ; celui du Cne de Labarthe va de ce point au Moulinet ; celui du Lt Huot du Moulinet au viaduc de St Côme.
18 juin 1940
1- L'escadron Ameil suit l'itinéraire : Mulsanne - Pontvallain - Le Sude - Thoré - Chevire - Jarzé - Seiches - Angers, se repliant avec la Division.
2- Sur les ponts de la Loire, la circulation civile et militaire est toujours très active du Nord au Sud ; elle ne s'arrêtera qu'en fin de journée.
Les dispositifs de mise de feu sont terminés ; le Général Pichon, Commandant la Défense de la Loire délégue aux Officiers Commandant les Ponts le droit d'ordonner la mise en oeuvre des dispositifs (ordre daté de 18H30).
Dans l'après midi, l'ennemi est signalé à 50 km puis à 20 km au Nord marchant vers Bourgueuil.
A la tombée de la nuit, les barricades sont fermées sur les ponts, ce qui isole les deux rives. A Langeais qui est sur la rive Nord, la municipalité en profite pour faire enlever les barricades qui avaient été placées aux issues de la ville.
Vers 23 Heures, l'ennemi arrive au Pont de port Boulet où un échange de coups de canon a lieu entre 75 français et 37 anti-chars allemands. Une tentative de faire sauter le pont échoue. Le M.d.L. Wauters et le Cuirassier Louet envoyés en reconnaissance signalent que le canon de 37 est abandonné ; aussitôt le Lt de Rouffignac l'envoie chercher et ramener sur la rive Sud.
Le reste de la nuit est calme.
19 juin 1940
1- Dans la matinée, le Groupe Loustal se reforme à St Clément de la Place sous la protection des pelotons Bouillas et Dorance qui sont face à Angers.
A midi, ordre est donné de franchir la Loire ; le pont de Chalonnes étant trop faible, les chars passent sur celui de Montjean ; puis le Groupe atteint en fin de journée Grézillé (10 km Ouest de Gênnes).
2- La matinée est calme dans les sous-secteurs de Cinq-Mars et de Langeais ; sur ordre du Général Pichon , les deux ponts sont détruits ; les opérations réussissent.
A Port Boulet, l'ennemi bombarde violemment la sortie Sud du Pont ; un nouvel essai de mise de feu échoue.
Des renforts sont mis à la disposition du Colonel, Une Compagnie d’Elèves aspirants de Réserve de St Maixent sous les ordres du Cne Ramard et un Escadron d'Autos Mitrailleuses sous les ordres du S-Lt Perreau de Launay. L'ensemble, sauf un peloton d'.A.M. est affecté au sous-secteur de Port-Boulet.
La Compagnie du S-Lt Heren du Bataillon Pajot est passée au sous-secteur de Langeais et va tenir Rupuanne et Bréhémmont.
Dans l'après-midi, de nouveaux essais de faire sauter le Pont de Port Boulet échouent. L'ennemi réagit vigoureusement ; son feu occasionne des pertes en personnel (4 tués et 15 blessés ) et en matériel (1 canon de 75). Quoique annoncé, aucun avion ne vient détruire le pont.
A Langeais, violente canonnade sans suite vers 19H15 - 2 blessés.
Dans la nuit, un nouvel essai de faire sauter le pont de Port Boulet échoue encore. Des mines sont placées au travers du pont.
Sur la rive Nord de la Loire, on entend des bruits de patrouilles ennemies.
20 juin 1940
1- L'Escadron Ameil est à l'avant-garde d'une des colonnes de la Division sur l'itinéraire : Grézillé - Ambillou - St Georges - Tancoigné - Cléré/Layon - Cersay - Massais - Moutiers – La Chapelle Gaudin - Noirterre - Faye l'Abbesse – Chiché - Clessé - Pougue.
Le soir le groupe Loustal se reforme à la Vieille Touche.
2- A Port Boulet, à la fin de la nuit, une brèche de moins de 3 mètres a pu être faite dans le Pont . A 7 H, 10 H et 14 H, l'Artillerie allemande bombarde violemment les alentours du pont et occasionne des pertes ; des bruits de marteaux sont entendus sur la rive Nord.
A Langeais , les Allemands envoient des parlementaires (Maire Adjoint, instituteur) pour demander de ne pas tirer, sans quoi la ville serait détruite. Ces plénipotentiaires sont envoyés au P.C, du Général Pichon à Azay le Rideau et gardés sur parole.
A l'ouest, des patrouilles A.M.D. sous les ordres du S-Lt Perreau de Launay, puis du S-Lt Paume (qui ne reviendra pas) sont envoyées chercher des renseignements dans la région de Saumur où le franchissement de la Loire est signalé.
A l'Est, la 2e D.L.M. doit se replier sur l'Indre ; cette mesure est prescrite par l'ordre 4/20 de la 5e B.L.M.
Des ordres préparatoires sont donnés dans ce sens au détachement Huot et à la droite du détachement Labarthe.
A partir de 19 H, le Pont de Port Boulet est violemment attaqué. Appuyés par des feux d'artillerie et d'infanterie, les Allemands progressent de part et d'autre du pont et vers le Néman en radeaux puis sur le pont même en colonne par quatre. Il est alors 21 H.
Nous perdons 15 tués dont l'aspirant de Montmorin au cours d'une patrouille vers Bertignolle et vingt blessés. Certains de nos éléments sont faits prisonniers, d'autres se replient en direction d'Avoine.
A 22 H l'ordre 5/20 de la 5e B.L.M. prescrit de regrouper tous les éléments dans la forêt de Chinon ; L'Infanterie dans la partie N.E. ; la cavalerie dans les bois au Nord de Panzoult et Cravan.
Les mouvements ont lieu pendant la nuit et au lever du jour sans incidents sauf pour les unités du sous-secteur de Port-Boulet.
Le Lt de Rouffignac est fait prisonnier ainsi qu'un certain nombre de ses éléments.
21 juin 1940
1- Le Groupe Loustal assure l'arrière-garde de la Division qui remonte vers Argenton Château. L'itinéraire est : Vernoux - St sauveur - St Porchaire - Chambroutet - Noirlieu - Le Condre.
Départ 10H30.
A 13H30 à Noirlieu, le Groupe reçoit l'ordre de se porter vers Thouars et passe à Moutiers - Mauzé - Thouarsais - Rigné.
L'escadron Ameil garde le P.C. de la Division sur la route Thouars - Bessuire. De 15H45 à 16H30, une violente attaque aérienne se produit : le Commandant Demange, Chef d'État-Major de la Division, est tué. Le Lt Dorance est grièvement blessé, ainsi qu'un homme du Régiment.
Pendant ce temps, le peloton Bouillas, envoyé à Thouars, permettait par une contre-attaque le décrochage des Dragons Portés, puis se repliait sur le Chillas.
L'ensemble du groupe est rassemblé pendant la nuit à Bouillé.
2- A la fin de la Matinée, l'ensemble du Régiment est regroupé dans un ravin au Nord de Panzoult ; ce qui reste du détachement Roffignac est aux ordres du Cne Ramard de l'Infanterie avec le S-Lt Nepveux au Nord de Cravant. L'ordre 1/21 de la 5e B.L.M. précise les conditions de sécurité de ce stationnement.
Vers 15 H arrive l'ordre 2/21 de la Brigade qui prescrit le repli pour 18 H sur l'itinéraire : Panzoult - Crouzilles -Trogues - Pouzay - La Celle St Avant - Port de Piles - Dangé sous la protection du 2ème Cuirassiers.
Le mouvement s'exécute sous une pluie battante mais sans incident ; des patrouilles allemandes sillonnent la région mais elles n'opèrent pas sur la colonne du Régiment.
La nuit se passe à Dangé.
22 juin 1940
1- Toute la journée l'Escadron Ameil tient Taizé et Bouillé arrêtant l'avance allemande.
Deux chars aux ordres de l'Adjudant Chef Pierson du 7e Cuirassiers viennent le renforcer.
Le Train de combat léger aux ordres du Médecin Auxiliaire de Bricourt est envoyé sur Bressuire et ne rejoindra pas. Six chars du Groupe, hors de combat, sont mis en route, sur le parc d'Angoulême ; ils tomberont aux mains des Allemands entre Parthenay et Niort.
A 21H30, la Division se porte sur Melle. Le Cne Ameil assure l'avant-garde ; le peloton Formond l'arrière garde. L'itinéraire suivi passe par Parthenay - St Maixent - La Motte. A 3 Heures du matin, arrivée à Melle.
2- Sur ordre 1/22 de la 5e B.L.M. le Colonel se porte à Ingrandes, avec la mission de tenir la Vienne face à l'Ouest. Le détachement Huot tient le pont ; le détachement Labarthe est face à Autran. Au Nord le 2ème Cuirassiers est à Dangé.
Au Sud, la Ville de Châtellerault est vide de troupes.
Une patrouille blindée aux ordres du S-Lt Racine y est poussée pour barricader et surveiller les ponts. La population manifeste violemment contre cette action ; le Maire vient en liaison au P.C. du Régiment intervenir dans le même sens. N'ayant pas les moyens de tenir tête à la population et à un ennemi éventuel au milieu de la ville, la patrouille est repliée à la sortie Nord sur la route d'Ingrandes. Les Gendarmes ont pu mettre un peu de calme dans la population, mais celle-ci s'empressa d'enlever les barricades. Un agent de transmissions du Cne de Labarthe est arrêté par le Commissaire de Police, puis relâché au bout d'une demi-heure, sous le prétexte que le bruit de sa moto faisait peur à la population.
Une reconnaissance allemande atteint Châtellerault en fin de journée.
A 23H15 arrive l'ordre 3/22 de la 5e B.L.M., prescrivant un repli dans la nuit sur l'itinéraire : Oyré - St Sauveur - Senillé - Monthoiron - Bonneuil Matours - La Chapelle Mouliere - Liniers - Lavoux - St Julien l'ars - Nienil l'Espoir.
Le mouvement est exécuté sans incident mais très lentement à cause de l'encombrement des routes.
Le Régiment a perdu ce jour : 1 blessé et 12 disparus.
23 juin 1940
1- La Division fait mouvement vers Civray. Le Groupe Loustal est à l'avant-Garde sur la route nationale 148 Départ 7 H - Arrivée 10 H.
A 17 H, la D.L.M. fait mouvement sur l'axe : Civray – Ruffec - Charme - Ligné - Luxé. Les chars stationnent à Fouqueure d'où ils sont pousses à Ambérac au début de la nuit.
Cinq hommes sont portés disparus.
2- Au début de la matinée, le Régiment atteint Roche Prémarie (15 km Sud de Poitiers ).
Par ordre 1/23, la 5e B.L.M. prescrit au Régiment d'aller barrer la route Poitiers-Vivonne et la vallée du Clain.
A la fin de la matinée, le détachement du Cne de Labarthe va tenir Ligugé face à Poitiers ; les notables s'y montrent inquiets des mesures de défense, mais la population est très digne. Le reste du Régiment aux ordres du Colonel va tenir Croutelle.
A 15H45, la 5e B.L.M. prescrit par son ordre 2/23 de reporter la défense pour 20 H sur la Dive face à l'Ouest de Voulon (Sud de Vivonne ) à Couhé Vérac. Les ordres sont donnés en conséquence à 16H30 : les Ponts de Voulon et Villeron sont donnés au Groupement HUOT, ceux de Payré et Ceaux au Groupement La Forest et ceux de Couhé Vérac et Rom au Groupement Labarthe.
Le Régiment se met en route par Vivonne, mais en cours d'installation, il reçoit l'ordre 3/23 de la Brigade qui lui prescrit de se reporter sur la Charente face à l'Ouest (Ruffec) de Verteuil à Taizé-Aizie .
A la tombée de la nuit, le mouvement est entrepris par Couhé Vérac, la route Nationale 10 - Ruffec.
24 juin 1940
1- La 3e D.L.M., devant faire mouvement vers Chalais (30 km Sud de Barbezieux), ordre est donné au Groupe Loustal d'assurer l'arrière-garde. A 11 H le mouvement commence sur l'itinéraire : Genac - St Genis - N139 - Carrefour S.O. de St Yrieix - A cet endroit, on apprend que les Allemands sont à Angoulême et, en arrivant à Linars, qu'ils sont au pont de St Michel. Le Cdt de Loustal, qui se trouve augmenté de nombreux isolés, décide de prendre le chemin de Champmillon et St Limieux, afin de traverser la Charente à Chateauneuf. Le groupe continue vers le Sud et, au carrefour de Pétignac il laisse passer une colonne allemande de chars légers et de motocyclistes.
Il gagne ensuite Blanzac puis St Eutrope où, à la suite de renseignements, il décide de passer par Courgeac - St Martial - St Laurent - Curac.
A 16 H il arrive à Chalais où le rejoint successivement le reste de la division.
Pendant la nuit, le peloton Bouillas garde la route de Barbézieux et le peloton Formont celle d'Angoulême.
2- Avant le jour le Régiment est en place sur la Charente ; Le détachement Huot tient Aizie, le Détachement La Forest le pont de Condac, et le Cne de Labarthe a donné celui de Barro au S-Lt Racine et celui de Verteuil au Lt Finat Duclos.
Au jour une reconnaissance (Aspirant Petitlagrange) est envoyée vers Mansle que l'on dit aux mains des Allemands. Ce pont est tenu par des chasseurs à pied mais menacé par des patrouilles ennemies.
A 11 H, le Régiment suit le mouvement de repli et marche sur l`itinéraire Poursac – Couture - Valence - St Augeau - Aussac afin d'aller renforcer la défense de Mansle.
Mais à 13 H à Valence il est dérouté sur Artenac pour tenir la rivière de la Bonnière.
De là il est porté sur la route nationale 141 afin de tenir face au N.O. La Rochefoucauld (Cne de Labarthe) et Taponnat (Lt Huot).
Enfin, à peine installé, le Régiment reçoit l'ordre de se rassembler dans les bois de la Vallade (5 km S.E. de La Rochefoucauld) ; il y arrive avant la nuit.
25 juin 1940
A minuit 30, l'ordre 1/25 de la 5e B.L.M. prescrit au Régiment de faire mouvement à partir de 3 heures vers Thiviers par Montbron - Etouars - Nontron - St Pardoux - Thiviers.
A midi l'ordre est donné de continuer vers le Sud-Ouest, et le Régiment va cantonner à Clermont (au Sud d'Excidenil ) où il apprend la mise en vigueur de l'Armistice.
Le Groupe Loustal reçoit l'ordre de faire mouvement sur l'itinéraire Aubeterre - Ribérac en vue d'atteindre Villetoureix (N.E. de Riberac). Mouvement sans incident.
26 juin 1940
Le Régiment fait mouvement sur Celles (N.E. de Ribérac) par Thiviers et Brantôme.
Les groupements sont dissous et les Escadrons reconstitués avec leurs éléments présents ; le Groupe Loustal rentre aux ordres du Colonel.
Les derniers chars (6 Somua seront conduits au parc d'artillerie de Périgueux. Le reste de l'armement est conservé.
L'ordre de Bataille des Officiers est le suivant :
E.M. Chef de Corps : Lt Colonel de Vernejoul.
Cne Adjoint : Cne de Labarthe
Chef du Service Auto : Cne de la Forest Divonne
Médecin Chef : Médecin Cne Basset
Officier de Détails : S-Lt Lagarde
Officier de liaison : Aspirant Martin
1er Groupe Cdt de Loustal
1er Escadron Lt Finat Duclos S-Lt Racine
2e Escadron Cne Ameil S-Lt de Bouillas
4e Escadron Lt Chauffert S-Lt Nepveux
14 Officiers sont présents sur les 36 pris en compte au 10 Mai.
Le Lt de Roffignac prisonnier ayant pu s'échapper de Saumur rejoint le Corps en juillet ainsi que le S-Lt Oddo blessé.
Le Lt Dorance, également blessé, rejoindra en bout.
La Troupe est à l'effectif de 300, mais il en existe un groupe important (200) à la Base de la Division à Villebruniers près de Montauban et des isolés rejoindront pendant le mois de Juillet.
Au Régiment est venu s'ajouter depuis la Loire le 2e Groupe Franc de Cavalerie Motorisée (2e G.F.C.M.) sous les ordres du Lt Huot avec le S-Lt Limousin et l'Aspirant Barée.
29 juin 1940
Avec les autres éléments de la 3e D.L.M., le Régiment fait mouvement par Brantôme et Nontron sur la commune de Teyjat (P.C.. au hameau du Chatelard (Ordre 1/29 de la 5e B.L.M.).
Le Chef d'Escadrons Guibaud de Luzinais du 12ème Cuirassiers est affecté au Régiment et prend le commandement du 2e Groupe.
1er août 1940
Le Régiment est dissout (Ordre 2.539/1 en date du 31 Juillet 1940 du Général Cdt le Département de la Dordogne).
Tous les éléments d'active (Officiers et Troupes) et les Réservistes des classes 1938 - 1939 - 1940 passent au 11e Dragons, dont le Lt Colonel de Vernejoul prend le commandement.
Ce Régiment entre dans la composition de la 3e Brigade de Cavalerie
Tous les autres réservistes sont démobilisés progressivement.
46e BCC BATAILLON DE CHARS DE COMBAT
Chars B1 bis
Souvenirs du Lieutenant KRESSMANN
Char FAIDHERBE n° 483
Août 39 : je suis un jeune cadre en vacances, en train de me livrer à un de mes sports favoris : les "grandes Régates du Havre". Arrivent les gendarmes à 6 heures du matin chez mon cousin (chez qui je suis reçu : c'est lui le propriétaire du "6 mètres" dans lequel je régate) : c'est la Mobilisation ! C'est que ça vous tombe dessus, sans crier-gare. Et c'est encore comme ça que ce peut vous tomber dessus demain, ne l'oubliez pas !…
Je saute en voiture avec ma jeune épouse, en filant sur Neuilly pour y prendre l'essentiel des affaires nécessaires, et poursuis dare-dare sur Bordeaux afin d'y mettre à l'abri mon épouse dans la propriété familiale (Martillac, dans les Graves).
Puis retour sur Tours, où je rejoins le 501ème Chars, selon mon ordre de mobilisation. J'y suis affecté comme Lieutenant à la "Cie Hors Rang". Au 12ème jour, l'administrateur signale que nous devons déménager pour l'Île Bouchard ! Rien n'a été prévu pour un tel déménagement, pas plus que pour le logement de la Cie "chez l'habitant" !... Ce va être le "système D" à 200%. On s'organise tant bien que mal, dans les granges qu'on peut trouver. Je "pique" le courant sur des poteaux électriques passant près de là etc. ...Grâce à tout ce que nous arrivons à mettre debout malgré la situation, mes gars (tous plus vieux que moi, et "réservistes" ne tenant nullement à "rejouer au petit soldat") commencent à me considérer avec un peu moins de "réserve" et à mieux accepter l'esprit d'équipe que je m'efforce de leur inculquer non sans mal.
Mais, bien sûr : si nous sommes une "Unité Chars" ... il n'y en a pas un seul !
C'est que nous autres, les Français nous sommes plus intelligents que les autres" !. Pour avoir le matériel le plus moderne nous ne faisons que des prototypes que ce soit pour les chars ou pour les avions. De la sorte le jour où on en aura besoin, ce seront les matériels les plus "up-to-date" qu'il n'y aura plus qu'à produire pour disposer d'une armée la mieux équipée du monde !
En attendant, que faire sinon "enfiler des perles" ???. C'est ce qu'on a osé nommer "la drôle de guerre"... comme si une guerre pouvait être "drôle" à n'importe quel moment de son déroulement !
Début 1940 : grâce à des "pistons" (obtenus surtout par amitié et grâce au fait que, fils de "pinard Bordelais", j'ai proposé d'ouvrir une "section de Dégustation" à l'Ecole des Chars de Versailles), j'obtiens enfin la possibilité de faire un "stage B". C'est ainsi que l'on nomme les séances d'apprentissage théorique, il n'y a là encore, aucun modèle réel) du dernier char né, le plus moderne qui soit : le char B1bis.
Fin avril 1940 : me voici enfin, ayant réussi mon stage théorique B, affecté à un Bataillon de Chars B1bis : le 46ème BCC, Commandant Bescond, alors stationné à Aubigny (dans la Bourgogne). Je me hâte de me présenter à mon nouveau commandant qui, n'ayant encore reçu aucun char, décide de m'envoyer "en perme de détente". Je repars donc dans mon Bordelais, où je passe quelques jours avec mon épouse et ma première fille, Agnès, née le 21/11/1939.
A noter que je me suis mis "sur mon 31" pour me présenter à mon nouveau Commandant, non sans porter mes gants "en pécari blanc" (manie de jeune Dandy Parisien). Or, manifestement, le Cdt Bescond n'a pas apprécié ; Un gars des Chars doit plutôt savoir se salir les mains que de se pavaner avec des gants blancs !
6 mai 40 : Les Gendarmes de Labrède m'apportent un télégramme de mon Bataillon me donnant ordre de "REJOINDRE AUSSITÔT -. LES CHARS B VONT ÊTRE LIVRÉS !"
7/8 mai : retour à Aubigny... où je suis émerveillé des 5 chars B1bis placés sous mon commandement (je suis en effet "section de renforcement'' à 3 chars B comme toutes les autres Sections, mais j'ai en plus 2 autres chars : celui du Commandant Bescond et celui du Colonel Sudre commandant la 6ème Demi-Brigade). Tout ému d'un tel commandement, je dis à mes gars que je voulais pouvoir entrer dans n'importe lequel de "mes 5 Chars" avec mes fameux gants blancs sans les salir !... (quiconque a mis les pieds - ou les mains - dans un char peut se rendre compte de la folie d'une telle prétention. On comprendra pourquoi mes hommes m'ont regardé alors d'un drôle d'air.
Nuit du 8 au 9 mai : Il y avait de quoi ! je l'ai passée avec nos dépanneurs à démonter et réparer notre boîte des vitesses. Bien que le char était neuf (sortant de chez Renault), les vitesses ne passaient pas ! Inutile de dire que, là, je n'étais plus "en gants pécari blanc" !... Aussi, quand le Commandant Bescond passa par-là (il surveillait tout ce qui se passait dans son Bataillon), me voyant plein de cambouis, il n'hésita pas à m’embrasser. Cette nuit là fut la première sans sommeil d'une série à suivre.
10 mai 1940 : C'est la fête du Bataillon, dont la Marraine est Mme Viollet, patronne de l'apéritif BYHRR ... qui coule à flots. Mais, en plein déjeuner de cette Fête, notre Commandant reçoit un câble qu'il nous lit : "LES ALLEMANDS ONT ATTAQUÉ, ils viennent de traverser la Meuse à Sedan". Nous partons le lendemain, moi avec la 1ère Compagnie, le reste suivant dans l'ordre des Numéros, (ce qui veut dire que ma Section "de Renforcement" sera la dernière). "Distribution sur l'heure des armes individuelles." La Fête s'interrompt ainsi : tout tourne cette fois au drame. Cesse définitivement là cette "drôle" de guerre !
Nuit du 10 au 11 mai 1940 : Le malheur veut que notre Bataillon soit constitué et de Bordelais, et d'Alsaciens, les premiers s'en prenant aux seconds (à cause de leur accent prononcé) en les traitant de "Boches"...et les Alsaciens s'en montrant terriblement offensés et furieux. L'affaire est d'autant plus grave que les uns comme les autres sont maintenant armés ! Profitant de mon nom alsacien (avec un K, 2 SS, et 2 NN), bien que né à Bordeaux d'une famille réputée dans le vin, je parviens à calmer tous les agités. Mais non sans mal tant le Byhrr laisse de traces. C'est ma 2ème nuit sans sommeil !
Jours et Nuits du 11 au 17 mai 1940 : ce seront les embarquements dans les trains successifs jusqu'au nôtre. Puis un voyage interminable dont nous ignorons tout de la destination. Sans doute sera ce Mourmelon ou un terrain quelconque où nous pourrons nous exercer avec nos superbes "bêtes" (dont personne ne sait encore se servir. Elles n'ont même pas encore de cocardes tricolores !) Plus la moindre instruction !
Vendredi 17 mai 1940 : après être passé par Soissons (dans une gare complètement sens dessus dessous après un sérieux bombardement des Allemands), nous voici stoppant à Crouy, petit village au nord de Soissons. Ordre de débarquer. Alors que je m'informe auprès de l'officier commandant cette petite gare de campagne, il me répond : "Foutez le camp ! "
Moi : " Mais pour où ??? Où est mon Bataillon ?"
Lui : " Je m'en fous. Mais grouillez-vous de foutre le camp d'ici, sinon vous allez nous attirer un autre bombardement !..."
Si bien que me voilà, avec mes cinq si superbes - et coûteuses - bêtes "foutant le camp" loin de la gare ... et, faute de savoir où aller, me dirigeant vers le nord, à contre courant d'un atroce flot venant de là, fait de tout, voitures, chariots, piétons, charrettes à bras, soldats dépenaillés etc. C'est le 1er aspect de la guerre que nous voyons là. Il est déjà atroce ! Insupportable. Il m’oblige à me donner un air martial, assis à la tourelle de mon premier char, suivi des 4 autres, le tout représentant une force formidable : je me donne l'air de "Vous allez voir ce que vous allez voir !", le menton haut et plein de mépris pour tous ces soldats défaits !... dont nous remontons la longue queue. En chemin, voici que vient vers moi une voiture d'officiers qui m'arrêtent.
"Vous êtes bien Hannibal ?"
Moi : "Hannibal je ne connais pas"
Eux : "En tout cas vous êtes des Chars !"
Moi : "Assurément !"
Eux : "Bon, suivez-nous, vous êtes à nos ordres !"
Moi : "Désolé, mais je ne dépends que de mon Chef de Bataillon : le Cdt Bescond, commandant le 46ème BCC ! Je n'accepte d'ordre que signé de lui !"
Sur quoi les officiers font demi-tour, furieux, non sans m'avoir demandé comment s'écrivait mon nom ! Je remets ma colonne en route, en allant toujours vers le nord. Lorsque nous arrivons au pied de Laon, voici la voiture des officiers qui revient "Cette fois, voici un ordre du Grand Q.G. établi à votre nom, Lieutenant Kressmann. Suivez-nous !"
Mis devant un tel ordre écrit en effet et à mon nom, je stoppe ma colonne en confiant mes si précieuses bêtes à mon adjoint (Roblot, Je crois ?) en lui donnant ordre de m'attendre avant de faire quoi que ce soit. Et me voici parti avec la voiture de ces officiers. Nous montons la forte pente qui conduit au centre de Laon, et c'est littéralement "encadré" par 2 de ces officiers (me tenant chacun par un bras) que je suis introduit dans une pièce où trône un Colonel : c'est le Commandant de la place de Laon :
"Vous mériteriez, jeune homme, que je vous fasse passer au poteau d'exécution pour "refus d'obéissance en temps de guerre ! "
Moi : "Désolé, mon Colonel ! Mais je débarque à peine et je cherche mon Unité : le 46ème BCC dont je dépends !"
Lui : "Nous n'en sommes plus là ! Laon est menacé par des parachutistes ennemis qui veulent investir la ville ! Vous allez me placer vos 5 Chars sur les routes entrant dans Laon et interdire toute infiltration au cours de cette nuit. Je vous donnerai mes ordres demain matin ! Rompez et exécution !"
Moi : " Désolé à nouveau, mon Colonel. Je ne peux accepter un tel ordre qui aurait pour effet de sacrifier stupidement des engins qui ne sont pas faits pour l'usage que vous préconisez. En tant que spécialiste des chars, je ne demande pas mieux que de vous aider. Dites moi seulement quel est votre problème et je vous offrirais ma solution en fonction de la correcte utilisation d'engins qui n'ont pas de prix et qui ont été confiés à mon commandement !"
Sur quoi une discussion s'est ouverte, en fin de quoi il a été accepté que nous lancerions dès le petit matin du Samedi 18 mai une "tournée-attaque" au nord de Laon, en corps constitué de mes 5 Chars, ayant pour but à la fois d'éclairer le Commandement et de détruire tout nid de résistance. Ainsi se passa cette nouvelle nuit sans sommeil : c'était la 10ème !.
Samedi 18 mai 1940 : Comme convenu, nous voici "attaquant" au petit jour, ou, plutôt, faisant une randonnée tout autour de Laon, du nord/ouest à l'Est ... tournée au cours de laquelle nous n'avons vu ... que des Français tirant sur d'autres Français, le tout sans la moindre liaison entre les divers éléments "perdus dans la nature"'... Ce dont je rends compte en rentrant à Laon après cette "première simili attaque dont j'avais décidé moi-même... de ma petite autorité de jeune Lieutenant de réserve !
Entre temps, et heureusement, un des Officiers de l'Etat-Major du 46 me rejoignait à Laon et me "rameutait" avec le reste du Bataillon, dans la forêt de Samoussy. Quelle fantastique délivrance pour moi que de me retrouver enfin dans le cadre normal !
Ce Samedi soir là, alors que nous étions plus ou moins camouflés dans cette forêt de Samoussy (et que j'avais eu la "confession émouvante" du Lt Buchsenschutz ayant été amené à tirer sur un Allemand rencontré au cours d'une mission d'éclairage. C'était au premier qui tirait ! Et ce fût moi ! C'est affreux de tuer un homme ! voici qu'un petit Heinkel d'observation tournicote au dessus de nous : je grimpe dans ma tourelle et je le tire à la mitrailleuse : il prend feu et s'éloigne avec une torche de fumée derrière lui ! ... Or voici que je me fais sérieusement tancer par les copains me disant que je n'aurais jamais dû : "Tu vas nous faire repérer, salaud ! Et tu vas vite comprendre ! " En fait, c'était leur expérience... que je n'avais pas acquise car je "débarquais" seulement. Pas eux, qui avaient déjà fait merveille à Montcornet et Rethel... où notre cher Commandant Bescond avait trouvé la mort le 1er jour ! Cette nuit là (la 11ème !) il a fallu assurer la garde ! Et recevoir l'ordre de faire les pleins afin d'attaquer au petit jour le Dimanche 19 ! Départ de Samoussy à 0 Heure !
Dimanche 19 mai 1940 : Nous exécutons notre mission : faire sauter le pont de Crécy/Serre, au Nord Nord/Ouest de Laon. Mais, en nous rendant sur les lieux, nous avons été tirés par des 105 Allemands dont nous ne parvenions pas à voir les départs ! Ce qui nous interdisait de rendre le moindre coup. Pas plus que nous ne pouvions tirer sur les fort nombreux Stukas hurleurs qui nous piquaient dessus dans l'angle "neutre" laissé par nos armes de tourelle.
Tout chasseur en a fait l'expérience : autant il est fatiguant de marcher dans les champs tant qu'on ne rencontre aucun gibier, autant toute fatigue disparaît dès la première rencontre de gibier. Or, dans la situation où nous étions, non seulement n'avions nous le moindre "gibier" à mettre au bout de nos armes mais bien plus nous étions nous-même gibier !...
Arrivés malgré tout jusqu'à l'objectif (le pont de Crécy à faire sauter et y ayant envoyé quelques obus de 75, j'ai ouvert mon portillon de tourelle pour mieux pouvoir constater si notre mission était accomplie. A peine avais-je sorti le buste qu'arrivaient à nouveau nos damnés "moustiques Stukas" m'obligeant à rentrer dare-dare dans ma carapace ! Je n'avais pas fini de revisser mon portillon que les premières bombes tombaient si près que le souffle, entraînant sans doute poussière et sable (?), ma main droite s'est trouvée curieusement piquée "à sang" !.. sans autre dommage pourtant que l’émotion.
Mission accomplie, donc, je remmène ma section vers Laon, toujours poursuivi et par les obus de 105 et par les Stukas. Je n'ai pas encore dit que nos liaisons radio étaient inutilisables : nous avions pourtant de bons appareils servis par un vrai spécialiste radio dans chaque char (nous étions 4 hommes par char B : un Sous-Officier "Pilote" le mien était un Garde-Mobile, un Caporal-Chef "Aide-Pilote" chargé d'approvisionner le canon de 75 que le "Pilote" dirigeait grâce au viseur qu'il avait devant les yeux et à une direction "Naeder" extrêmement précise permettant de pointer son canon en faisant virer le char dans l'axe duquel le 75 était fixe, un "Radio" et un Officier "Chef de Char") ,,, mais non seulement nos ondes étaient brouillées par l'ennemi mais certains d'entre nous avaient reçu des ordres donnés par le commandement Allemand ... les envoyant là où les attendaient les armes pour les détruire ! ... si bien que nous avions décidé de ne plus utiliser nos radios !...en en revenant au système de liaison "par fanion" adopté pendant la guerre de 14 ! ...
Ayant donc donné "au fanion" l'ordre à mes autres Chars de me suivre en prenant la direction de Laon, je me retourne pour m'assurer que "ça suit" quand je vois avec horreur une bombe Stuka atteignant de plein fouet le devant de mon premier char lequel se trouve littéralement liquéfié par la déflagration formidable ! Je hurle à mon Pilote de foncer plus vite en faisant davantage de zigs-zags. Et je m'efforce de me remémorer les noms des 4 malheureux formant l'équipage du char ainsi liquéfié sous mes yeux ; il n'y a que quelques jours que nous nous connaissons. Puis je me demande si, après tout, il n'y aurait pas éventuellement un rescapé ou deux à secourir ? Je me retourne à nouveau dans ma tourelle ... dans la fente de visée de laquelle je suis ahuri de voir mon brave suivant poursuivre sagement sa route comme si de rien n'était ! Sa liquéfaction" n'avait été qu'une illusion d'optique ! Comme quoi il est imprudent de se fier à ce qu'on a vu... ou qu'on croit avoir vu !
Nous voici donc poursuivant notre chemin de retour quand, tout à coup, je reçois deux coups énormes sur la plaque avant (heureusement particulièrement épaisse : 60 mm d'acier spécialement traité) : ne comprenant pas comment nous pouvions recevoir de tels coups en provenance de Laon vers quoi nous revenions dans "nos lignes", je vise l'endroit de départ supposé avec ma lunette de 47 ... et je découvre une batterie de 75 française que nos "moustiques-stukas" accompagnateurs ont vue avant moi.. qui les bombardent sous mes yeux, en faisant voler en éclats hommes et matériels ! Les malheureux nous avaient pris pour des chars Allemands faisant une attaque combinée avec les Stukas ! ... Il est vrai que nous n'avions pas de cocardes tricolores et que nos artilleurs n'avaient pas de carnets de silhouettes (alors que les Allemands, eux, en avaient !... comme aussi des cartes d'Etat-Major des lieux... alors que nous n'avions même pas de cartes Michelin ! ... ) Ah ! Quelle pitié ! Et quel crime que de s'être aussi mal préparés à une guerre que tout laissait hélas prévoir !
Ce Dimanche 19 mai 1940, mission remplie, nous revenons au point de ralliement convenu. De là nous sommes renvoyés un peu plus loin, non sans avoir dû refaire nos pleins (600 litres chaque fois !). Pour nous y rendre c'est la Nationale que nous empruntons (à peu près cachés des vues aériennes par les arbres). J'en profite pour m'allonger sur mon char, dehors, à côté de la tourelle : Et je m'endors, en pleine marche du char !
Arrivés au point de ralliement du Bataillon, nous ne sommes plus que 3 ou 4 Chars B (sur les 35 que comptait le Bataillon au départ) : beaucoup ont été détruits mais d'autres sont tombés en panne de terrain du fait de nombreux marais à l'entour (les dépanneurs de la CHR vont s'employer à en récupérer).
Alors que réveillé de ce sommeil de plomb je suis en train d'examiner le "beurre" qu'a enlevé chaque coup de 75 reçu tout-à-l'heure, et de bénir le ciel de l'épaisseur et de la qualité de l'acier qui m'avait sauvé la vie, voici qu'arrive un nouvel ordre de la Division : il faut aller dégager une compagnie du 7ème Régiment de Dragons Portés, encerclée dans le village d'Athies, à quelques km au Nord de là où nous sommes. Je suis désigné pour cette mission plus ou moins "impossible" ne serait-ce qu'à cause de l'heure tardive : il n'est pas loin de 21 heures … et si de jour on ne voit guère depuis l'intérieur d'un char, de nuit (même avec le plus beau clair de lune qu'on puisse imaginer, et ce va être heureusement ce dont nous allons bénéficier) on n'y voit pratiquement plus goutte ! N'oublions pas l'état de fatigue dans laquelle nous sommes tous Et il n'en faut pas moins assurer encore cette mission là ! Comme il se trouve que nous disposons d'un stock de munitions j'en profite pour charger une invraisemblable quantité d'obus de 47 : nous en remplissons tous nos casiers et en mettons en vrac à même le plancher : ce sont ainsi 72 obus de 47 que nous emportons en plus des chargeurs de mitrailleuses Reibel (nous en avons 2 à bord : une dans l'axe du 75, servie par le Pilote, l'autre en tourelle jumelée avec le 47 et servie comme le 47 par le Chef de Char, moi en l'espèce). Je dis à mon Radio qu'il est inutile (c'était un jeune engagé volontaire et, comme dit plus haut, nous savions qu'on ne pouvait compter sur nos liaisons Radio, brouillées et interceptées par l'ennemi) ; nous refaisons les pleins (c'est la 3ème fois depuis 0 Heure le matin, ce sont ainsi 3 x 600 Litres 1.800 litres d'essence... auxquels je vais bien souvent repenser avec regret par la suite ! Quelle fortune !), et nous sommes à ce point "crevés" de fatigue que nous ne revissons même pas les plaques au dessus du moteur ! ... ce qui se fait bien sûr par l'intérieur et exige des efforts que plus aucun de nous n'est capable de fournir !...
Je grimpe sur le char et donne ordre de départ. Quelle n'est pas ma surprise quand je descends un peu plus tard dans ma tourelle de trouver à son poste mon petit Radio : il n'avait pas voulu se désolidariser de notre équipe ! Engagé volontaire, il l'était en effet. Et le restait ! La preuve !
Nous entrons dans Athies sans coup férir et prenons contact avec le Capitaine dont la Cie est encerclée. "L'ennemi est appuyé sur le remblai de la ligne de chemin de fer et son point fort est la maison de la Garde-Barrière d'où vous voyez les balles traçantes qu'ils nous tirent, passant à côté sur la "route qu'il va vous falloir prendre pour les déloger. Mais attention, ils ont fermé la barrière ! je ne sais si vous allez pouvoir passer !" Quelle rigolade ! Pensez : une barrière ? Qu'est-ce que ce peut opposer à nos Chars de 32 tonnes avec 300 CV de puissance ???
Nous voici donc nous engageant dans cette rue dans la gerbe des balles traçantes éclairant la nuit et sonnant sur notre blindage comme de la vulgaire grêle. Seulement, ce qu'il y a d'essentiellement nouveau, c'est que cette fois nous voici devenus chasseurs approchant du "gibier" que nous savons là à notre portée !. Tout ce que nous avons dû supporter jusque là nous monte dans la tête : c'est la terrible folie de la vengeance qui nous envahit, le désir aveugle de tuer pour venger ceux qui sont morts et que nous n'avions pas eu la possibilité de venger faute d'avoir un seul ennemi devant nous !
Bien sûr que cette malheureuse petite barrière "de théâtre" n'a pas offert la moindre résistance elle s'écrase comme fétu de paille. Nous nous arrêtons en plein milieu de la voie, face à la maison de la Garde-Barrière et, comme j'en avais donné instruction à mon Garde-Mobile Pilote, il tire dans la porte avec notre 75 pendant que je m'apprête à tirer dans les fenêtres avec le 47 ! Mais, au premier coup de 75 dans la porte, tout saute et les "Boches" sortent de partout de la maison ! C'est alors ma mitrailleuse Reibel (800 coups /Minute) qui entre en action en fauchant tout ce qui bouge ! Quelle hargne ! Et - oh horreur – quelle volupté de tuer, de mitrailler, d'écraser de nos meurtrières chenilles, de semer la mort ! Quel abominable carnage !...
Nous avançons de façon à mitrailler tout le long du remblai, tant à droite (vers Reims) qu'à gauche (vers Laon) et, comme plus rien ne bouge (du moins pour autant que nous soyons capables de le constater au travers de nos fentes de visée), je décide, excité par cette victoire incontestable et, sans doute, par l'odeur de la poudre, de pousser plus loin chez l'ennemi dans l'espoir de trouver quelques "arrières" voire Etat-Majors à détruire ? (Je prenais là un risque certain car je débordais, ce faisant, ma mission consistant seulement à dégager le 7ème RDP, après quoi j'avais ordre de revenir au point de ralliement d'où j'étais parti !).
Toujours est-il que, après avoir franchi quelques km (2 ou 3 ?) sans rien rencontrer qui se manifeste d'aucune façon, je donne alors ordre à mon Pilote de faire demi-tour pour rentrer comme prévu. C'est là que se produit le drame : mon Pilote, au lieu de se servir de sa direction Naeder lui permettant de pivoter sur place (une chenille avançant pendant que l'autre recule), faute de connaître suffisamment les possibilités extraordinaires de ce char B1bis (avec lequel il n'a pas eu possibilité de s'entraîner) procède ici comme avec une auto : il recule en marche arrière et sort de la route bitumée ... pour tomber de l'arrière dans le marais bordant la route ! ... Je hurle de tout stopper et me précipite aux commandes, mais j'aurai beau m'y prendre avec toute la douceur possible je n'arrive pas à remettre notre "monstre" trop lourd sur la route : j'ai beau faire, nous nous enfonçons irrémédiablement de l'arrière ! Tout est fichu Nous voilà "pris au piège de ces fichus marais, dont nous connaissions pourtant l'existence dans la région. Quelle pitié que mon malheureux pilote n'ait pas eu la chance de s'entraîner pratiquement faute de matériel disponible là encore : Toujours la même et désastreuse raison !
Nous en sommes là, prisonniers de notre engin en plein chez l'ennemi, quand des coups de feu retentissent à hauteur de la tourelle : j'y bondis et, virant ma tourelle vers l'arrière du char, voici que, dans ma lunette du 47 et à bout portant, je vois la tête d'un Allemand qui grimpe sur le char, tente de tirer dans les fentes !... Quel culot malheureux homme ! Je lui lâche une rafale de ma Reibel en "pleine poire" : elle le projette en arrière ! C'est le seul homme que j'aie tué ! Je vois encore sa tête avec sa moustache, en pleine lumière d'une lune éblouissante ! (Si seulement il avait eu l'idée de soulever une des plaques sur lesquelles il était grimpé, il mettait le feu à notre char et nous serions tous 4 morts à sa place !)
De longues minutes passent sans que plus rien ne bouge. Quand, tout à coup. non sans qu'un de ces abominables et indiscrets Henschel d'observation ne nous ait fait entendre le bruit caractéristique de son moteur ce qui voulait assurément dire que nous étions repérés sous cette si terrible lune) que nous recevons de brutaux coups nous cognant sur 'tribord' ! Je prends mon 47 et, tant bien mal tant le char est de travers, je pointe ma lunette vers l'origine supposée des départs.
J'attends un autre départ, dont je repère la flamme explosant dans la nuit, et je tire à mon tour sur cette flamme ... avec la chance incroyable d’exploser une première blindée dont le feu m'éclaire toute une colonne rangée là touche-touche sur la route (j'ai pu repérer plus tard que c'était celle de Laon à Vervins ), colonne que je n'ai plus eu qu'à tirer … comme à la foire, en sautant les "impairs" à l'aller pour les reprendre au retour (je voulais les empêcher de défaire la si-bien-rangée" colonne !) j'ai tiré là mes 72 coups de 47 !. A raison de 2 ou 3 par blindé, je pense en avoir détruit de l'ordre de 27 : ça brûlait sur 300 mètres !
Au moins, puisque nous étions fichus, aurions-nous bien vengé notre peau !
Mais comme plus rien ne bougeait, j'ai eu tout-à-coup l'idée de profiter encore mieux du carnage que nous venions de faire chez l'ennemi : puisqu'ils nous écoutaient sur notre longueur d'onde radio, et que mon petit Radio était là, il allait servir lui aussi ! Je lui demande d'envoyer en clair un message disant : "Mission parfaitement accomplie. L'ennemi est en déroute. Occupons tout le terrain. J'entends le radio s'affairer. Il me rend compte ensuite : "Message envoyé, mon Lieutenant, j'ai juste ajouté "SOS !!!"
Bref, nous voici, tous 4 enfermés dans notre carapace d'où tout laissait entendre que nous n'avions plus la moindre chance de sortir vivants. Quant à moi, ayant cédé la place de surveillance dans la tourelle à mon Cal-Chef, j'étais effondré sur le plancher revoyant passer toute ma vie, tout comme n'importe quel Romancier le décrit de celui qui va mourir !...
Sur quoi, le Cal-Chef nous annonce que la lune est couverte ! "Que fait-on mon Lieutenant ?"
Moi, soumis à ces 3 paires d'yeux qui me transpercent dans le petit éclairage de nos lumières de bord : "Que voulez-vous faire ? voulez-vous tenter de sortir ???"
Eux, d'une seule voix : "Comme vous en déciderez mon Lieutenant !"
Ah ! Quelle responsabilité, là encore ! Il est évident que j'ai la vie de mes 3 compères entre mes mains. Après tout, foutus pour foutus, je décide de "plonger" ! Je remonte dans la tourelle non sans avoir ouvert les robinets des réservoirs et avoir demandé à mon Garde-Mobile "tireur'' de placer dans le fut du 75 la "grenade spéciale" pour le faire éclater (comme le prévoit le Règlement) ,,, ce qui m'a fait découvrir ... qu'un obus était à demi-engagé dans notre 75, qu'il était impossible d'arracher, sans doute coincé qu'il avait été par une balle entrée dans le canon pendant l'attaque de la voie ferrée à Athies ! Quel pot là encore ! Car notre obus avait sa fusée de rupture vissée dessus ... que tout pouvait faire exploser ... nous avec, bien sûr Cette chance inouïe s'ajoutait encore à une autre du même ordre : pendant que je tirais avec mon 47, j'ai eu un ''long feu". Mon coup n'étant pas parti, j'ai armé à nouveau. Toujours rien. Je décide alors de changer d'obus, et, au moment où j'ouvre la culasse le coup s'est "décidé" ! ... l'obus partant heureusement en avant pendant que seul le culot partait en arrière tournoyant dans la tourelle ! ... mais sans blesser personne ! C'était déjà là la marque de la "baraka" dont j'allais bénéficier pendant les mois et années qui vont suivre.
Ayant pris toutes les dispositions en notre pouvoir pour assurer la destruction de notre char, ce dont sera chargé le Sous-Officier qui sortira le dernier, j'entre-ouvre mon portillon de tourelle (la seule ouverture non encore condamnée, "plancher" dans le marais, coincé par le poids du char ; porte latérale sans doute bloquée par les coups de canon reçus et impossible à ouvrir) et, le "trouillomètre à zéro", je fais passer mon casque au bout de la main, en l'agitant en différents sens, persuadé que je vais recevoir une rafale !...mais rien ne se passe ! C'est le silence complet ! Sur quoi je prends ce qui me reste de courage "à 4 mains" et je me glisse dehors, en attrapant la Reibel de tourelle (que nous avions démontée dans ce but) avec laquelle je m'installe assis sur la tourelle et prêt à tirer en toute direction. Je fais alors sortir le Radio, qui sort comme une anguille et saute terre. Puis sort le Caporal-Chef, lui-même un peu gros et maladroit : en sortant il glisse sur les tôles en pente et décroche la lourde barre qui sert à soulever nos 32 Tonnes en cas de besoin ! chahut infernal de cette lourde barre tombant sur la chenille de tribord !
On imagine à quel point mon doigt était crispé sur la gâchette de ma lourde mitrailleuse, prêt à "couvrir" mes gars si on les prenait pour cible. Mais oh stupeur, rien ! Pas le moindre bruit (alors que notre colonne brûle à 500 mètres de là en nous éclairant, même à cette distance Comme Laon aussi brûle à l'ouest) Bref, rien ne se passant, je descends à mon tour et nous nous écartons tous pour attendre notre dernier camarade, chargé de mettre le feu à l'essence répandue dans tout le char.
Sur quoi nous voici repartis direction Sud, mais en évitant, bien sûr, de repasser par la route et la barrière de chemin de fer où nous avions fait notre carnage. A chaque fourré, j'étais prêt à tirer, pistolet au poing ! Mais nous n'avons eu aucune rencontre tout au long de ces quelques 2 heures de marche, d'autant plus pénibles que nous marchions sur un sol boueux quand il n'était pas marécageux ! et que nous portions notre lourde Reibel et 3 chargeurs (sauvés du "naufrage"). Tout le long de ce pénible périple nous étions guidés par les 2 lumières celle au Nord, de notre colonne de blindés en flammes, et celle, à l'ouest, de ce malheureux Laon flambant aussi !... Seules quelques balles sifflaient au-dessus de nos têtes, ne nous faisant que peu d'impression après les obus de 105 reçus toute la journée, et surtout les bombes des Stukas plus paniquant que n'importe quoi !. Ayant repassé la voie de chemin de fer au bout de cette longue marche, et ayant rencontré une route nationale bitumée allant d'ouest en est, nous l'empruntons, puis prenons la première "à droite" se dirigeant vers le sud. Au bout d'un km ou deux (il doit être de l'ordre de 4 ou 5 heure du matin), je décide que si nous ne sommes pas "chez les Français", nous n'y serons jamais. Nous avançons donc "à découvert" sur le bitume. Tout-à-coup un bruit bizarre provenant d'une lisière de forêt sur notre gauche : comme un klaxon de moto ! Réflexe de nous 4 aussitôt piquant du nez dans le fossé. Nous mettons notre Reibel en batterie et je décide de tenter d'avancer seul, étant entendu que mes 3 autres ouvrent le feu si on me tire dessus. Et me voici me relevant (dans le jour pointant) et hurlant aussi fort que possible : " Ne tirez pas ! Officier français : je viens me faire reconnaître !" (imaginez mon "trouillomètre" !) Sur quoi bruit caractéristique de la culasse d'une mitrailleuse qu'on arme ! ... et le mot de la délivrance : "Avance !" C'était donc la fin de cette fantastique première aventure que me faisait vivre cette guerre. (Ce ne sera pas la dernière !)
Nous sommes maintenant le 20 mai au matin ! Et je n'ai toujours pas dormi depuis le 8 ! ... sauf la seule heure ou deux sur non char en rentrant de Laon. On comprendra que je ne vise qu'à D O R M I R ! Je n'en peux littéralement plus ! D'autant que nous n'avons pas été nourri non plus : nous avons tenté de "compenser" en buvant (Beaucoup de Cognac récupéré dans les caves. Bref, c'est dans un side-car qu'on me reconduit en arrière je suis incapable de dire où ni comment je me suis retrouvé dans une petite maison abandonnée par ses habitants, où je me suis jeté sur un lit dont les draps ex-blancs étaient gris de crasse ! Je ne me soutiens pas d'avoir jamais dormi d'un aussi profond et réparateur sommeil ! ( Moi qui jusque là, croyais qu'on ne pouvait pas vivre sans un bain chaque matin !... )
Ce qui m'amène à ce fameux 21 Mai où j'apprends que, maintenant que je n'ai plus de char, je suis nommé "Officier de Liaison" entre la 6ème Demi-Brigade (Colonel Sudre) et... et qui ? Le colonel de Gaulle commandant cette 4ème Division Cuirassée (dont je ne savais pas faire partie) !…
Et c'est ainsi que je me suis trouvé doté d'un side-car avec un certain Rabb comme chauffeur (le frère d’un Jockey fort connu et que j'ai été conduit par ses soins dans cette propriété de Mr Tirant de Bury (Père de l'actuel), où j'ai la surprise émerveillée de retrouver mon ancien instructeur des E.O.R. de Tours, le maintenant capitaine faisant partie de l'Etat-Major du colonel de Gaulle, qui, me reconnaissant, me réserve l'accueil le plus chaleureux. Je lui raconte brièvement l'enfer d'où je sors. Mais le temps presse : une voiture de la Radio Française est dans la cour qui se prépare à enregistrer une déclaration du fameux de Gaulle (connu par ses livres ) prônant l'importance des Divisions Cuirassées. Et le voici, qui déclare "majestueusement" le texte que l'on connaît ! Quelle autorité en un tel moment !
Les yeux écarquillés, je n'en crois pas mes oreilles Ainsi, tout n'est pas "foutu" comme tout me le laissait croire l'instant d'avant ? Il y a des choses qui marchent en France (témoin ce camion et ce journaliste Alex Surchamp qui a trouvé moyen de nous retrouver dans ce petit bled !) Et cet incroyable de Gaulle qui parle comme s'il dominait la question ! – Et mon cher ex-Lieutenant-Instructeur (qui m'avait durant mon Service, fait la plus grande impression... au point que j'avais failli me lancer dans la carrière militaire, tant j'avais d'admiration pour un si brillant Officier).
On comprendra que, quand Alex Surchamp me proposa de raconter mon ahurissante aventure de l'avant-veille (sur la suggestion du Cne Viard), je n'ai pas hésité une seconde, dans la mesure même où cela allait peut-être redonner courage à d'autres Français prêts d'être bousculés eux aussi par l'ennemi !
Et voilà comment j'ai eu l'honneur invraisemblable, moi petit civil mobilisé peu avant, d'être enregistré derrière Charles de Gaulle la première fois qu'il parlait à ce qu'on appelait alors la T.S.F. (Télégraphie Sans Fil).
N'oublions jamais tout ce que nous lui devons, autant qu'à nos Alliés, Britanniques d'abord, qui ont supporté le choc premier, derrière nous, Américains ensuite, grâce à qui, en effet, la Mécanique, servie par des hommes d'un courage indomptable, a fini par triompher, tout comme l'avait, ici même et dès le 21 mai 1940, prédit Charles de Gaulle, dans cette si belle cour d'une si belle propriété.
JOURNAL DE ROUTE
DU LIEUTENANT BRESSON
Raymond Bresson (1912-2006)
Chevalier de la Légion D’Honneur
Chef d’Escadron Honoraire de l’Arme Blindée
Campagne de France mai - juin 1940
Le 46ème Bataillon de Chars de Combat a été mis sur pieds par le dépôt 506 de Besançon en novembre 1939 à partir d’éléments prélevés sur les 16, 17 et 18ème Bataillons et sur le dépôt, puis envoyé au camp de Mesves sur Loire où il avait commencé à recevoir des chars R35. En janvier 1940, il fut transformé en Bataillon de Chars de Bataille armé de chars B1 bis de 32 tonnes. Le Commandant Jalot fut remplacé par le Commandant Bescond, et le Capitaine de la 1ère Cie par le Lieutenant Bibes, précédemment au 511 à Bourges.
La plupart des Officiers réservistes du Bataillon d’origine effectuèrent un stage du 12 février au 9 mars à Versailles pour s’initier aux chars B1 bis. Une douzaine de jeunes Officiers, des Sous-Officiers et des spécialistes arrivèrent de Bourges.
La plupart étaient d’origine Franc-comtoise et Alsacienne, avec des minorités notables de Bourgogne, Auvergne et Champagne. Les réservistes et appelés étaient très largement majoritaires parmi la troupe et constituaient au moins les 2/3 des Officiers.
Les chars Renault B1 bis et la majorité des matériels ont été touchés de fin février à début mai, certains matériels le seront jusqu’au 15 mai. Un seul exercice de tir a pu être effectué le 8 mai à La Chapelle d’Angillon et à cette occasion le seul déplacement sur route. Le camp de Mesves ne permettait seulement que des exercices de section.
Vendredi 10 mai :
Au cours de la réception d’un détachement du 46 par la marraine Madame Viollet à la Société Byrrh à Thuir, le Commandant Bescond fait part de la nouvelle qu’il a reçue du déclenchement d’une offensive Allemande.
Samedi 11 mai :
Formation de la 4ème Division Cuirassée, commandée par le Colonel de Gaulle et dont le "noyau dur" est constitué par la 6ème ½ Brigade du Lieutenant-Colonel Sudre comprenant les 46ème et 47ème Bataillons de chars B1 bis.
Dimanche de Pentecôte 12 mai :
Entrée de l’armée Allemande en France.
Lundi 13 mai :
Fête du Bataillon à Mesves sur Loire : revue par le Colonel Sudre, remise du Fanion au Commandant, présentation à la marraine Madame Viollet, services religieux et repas. A 13h le Bataillon est alerté. Il doit se tenir prêt à faire mouvement.
Mardi 14 mai :
Alertée à 12h la ½ Brigade donne l’ordre d’embarquement, confirmé par écrit dans la soirée. L’État-Major de la ½ Brigade et le 46 partiront de La Charité sur Loire en 6 trains échelonnés de 5 à 6 heures les 15 et 16 mai. Pour le 46, l’ordre d’embarquement sera : Etat-Major et détachements précurseurs, 1ère compagnie, 2ème compagnie, 3ème compagnie, compagnie d’Échelon à qui il reste encore du matériel à toucher à Gien.
Nuit du 14 au 15 mai :
Restitution des cantonnements, chargement des véhicules, pleins, graissages perceptions diverses, constitution des colonnes qui gagnent les zones d’attente fixées pour l’embarquement.
Mercredi 15 mai :
A 9 heures départ de La Charité sur Loire du 1er train, celui des États-Majors et des détachements précurseurs. Les destinations successives seront : Creil, Longueau, Montdidier, Laon et, finalement Crouy 3 km au nord est de Soissons.
Jeudi 16 mai :
Embarquement des 2 derniers trains, essentiellement la Cie d’Échelon, vers 10 et 15 heures avec les 3 chars de remplacement de la C.E. et celui du Commandant. Débarquement à Crouy, terminé à 16h30 pour la 1ère Cie, à 20h pour la 2ème, et à 23h pour la 3ème. Les 1ère et 2ème Cies gagnent la forêt de Samoussy par Chavignon, Urcel, Athies sous Laon. La 3ème Cie se dirige vers le pont sur le canal de l’Aillette.
Vendredi 17 mai :
La Cie d’Échelon et notamment la Section de remplacement avec le char du Commandant l’ARMOR, ne débarquera à Crouy que vers le milieu de la journée. A 4h attaque des 1ère et 2ème Cies en direction de Montcornet par Gizy, Liesse, Chivres, Bucy, Clermont les Fermes. Les chars R35 du 24ème B.C.C. et D2 de la 345ème C.A.C.C. participent à l’attaque, les R35 à Chivres, les D2 à gauche du 46ème B.C.B. après Chivres. Sur la droite, vers Sissonne, d’autres R35 des 24ème et 2ème B.C.C. attaquent.
La 1ère Cie est en tête, le Commandant est à bord du char SAMPIERO-CORSO de la 2ème Cie, en tête de celle-ci, son char, l’ARMOR n’étant pas arrivé.
Dès le débouché 5 chars s’enlisent à Gizy dont les 3 de la 3ème Section du Lt. Pellerin. A Chivres les R35 du 24ème B.C.C. ont arrêté une colonne ennemie transportant des munitions d’artillerie. Un camion de munitions brûle et explose sur le pont à l’entrée de Chivres. Le 1er char, le D’ARTAGNAN du Lt. Anderruthy et du Sgt-chef. Dumonteil ne peut passer ni ouvrir le passage.
Le Commandant Bescond prend alors la tête de la colonne à bord du char BERRY AU BAC de la 2ème Cie et, après avoir dispersé au canon les restes du brasier, entraîne la douzaine de chars vers Moncornet.
L’attaque progresse sans difficultés majeures, panne mécanique momentanée du char du Commandant de la 1ère Cie et accident de terrain de celui du Commandant de la 2ème qui est un peu "sonné". L’aile gauche du Bataillon est aux abords de Montcornet avec les D2 à sa gauche. Le centre et la droite s’échelonnent jusque devant La Ville aux Bois. Peu de réactions ennemies, que de violents bombardements aériens causant des dégâts relativement mineurs. Vers 11h tous les chars rallient Bucy pour faire les pleins et procéder à quelques réparations.
A Chivres, après le passage des chars, des résistances se révèlent de la part des rescapés de la colonne cachés ou faisant "les morts" et d’attaques d’automitrailleuses légères venues du nord ouest. Les États-Majors de la ½ Brigade et du 46e ainsi que les éléments avancés des Sections d’Échelon sont pris à partie. Des chars dont l’ALBERT 1er du Lieutenant Legret protègent les liaisons entre Bucy (où le Colonel Sudre est parvenu) et l’arrière.
Vers 11h la 3ème Cie, précédemment en attente au pont sur l’Ailette arrive à Chivres , à peu près en même temps qu’une Compagnie du 4ème B.C.P. acheminée par autocars. Les 3 chars de la Section Forrer de la 3ème Cie aident les Chasseurs à nettoyer Chivres.
Au retour, le CAMBRONNE s’enlise en bord de route. Par ailleurs, le CRAONNE tombe en panne de transmission (1/2 arbre). Un 3ème char ayant des ennuis mécaniques momentanés, ce sont 7 chars de la 3ème Cie qui gagnent Bucy vers 15h et prennent position à environ 1km au sud ouest du village.
Les 1ère et 2ème Cies subissent, alors un bombardement aérien, sans dégâts notables. A 14h, le Commandant avait préparé une deuxième attaque. Deux chars, hors d’état de combattre, le JEAN MERMOZ et le SAINT MICHEL n’y participeront pas, deux chars D2 de la 345ème C.A.C.C. constitueront l’aile gauche.
Au début, l’attaque semble tomber dans le vide, elle dévie vers la droite. Le char DUGUESCLIN du Lieutenant Schmidt canonne le clocher de La Ville au Bois.
Des faux messages sont passés par les Allemands.
Le BERRY AU BAC à bord duquel est le Commandant, tombe en panne de direction (pompe Henry) et passe un vrai message. Les chars DUGUESCLIN, SAMPIERO-CORSO du sous Lieutenant Henrion et le VAUBAN du Lieutenant Demonet se portent à son secours. Le Commandant Bescond, son radio et son mécanicien prennent place à bord du SAMPIERO-CORSO, le pilote et l’aide-pilote à bord du DUGUESCLIN.
Le SAMPIERO-CORSO recule et fait sauter au 75 le BERRY AU BAC dont la porte a été laissée ouverte.
Une contre-attaque ennemie se déclenche alors, atteint dans la soute à munitions, le SAMPIERO-CORSO explose, ses 8 occupants sont tués : Cdt. Bescond, Lt. Henrion, Sgt. Mousset, Sgt. Vaille, Capl. Durand, Chas. Lauxeur, Chas. Richard, Chas. Robellet.
Le VAUBAN, touché est hors de combat. Le Lieutenant Demonet est blessé, le Sergent-chef de Couesnongle et les Chasseurs Benevent, Becherau et Fontaine sont faits prisonniers. Le Lieutenant Gougelot, Officier de transmissions du Bataillon, porte, en side-car un ordre au Commandant, croisant le DUGUESCLIN il prend avec lui le Sergent Signol du BERRY AU BAC, on ne les reverra plus : ils seront fait prisonniers. Vers 20h, les chars des 1ère et 2ème Cies regagnent Bucy. Le D’ARTAGNAN du Lieutenant Anderruthy de la 1ère Cie se renverse sur la tourelle dans une coupure de terrain (route en déblai), un autre se serait enlisé le PORTHOS ?
Deux chars, dont l’ATHOS de l’Adjudant-chef Poupenez sont en alerte au centre du village. Les 7 chars de la 3ème Cie sont portés à 1km au sud ouest.
A la tombée de la nuit vers 21h, 3 événements presque simultanés :
1- Repli précipité d’un petit groupe d’Artillerie ;
2- Ordre de repli sur la Forêt de Samoussy apporté par un motocycliste et transmis verbalement ; les 2 chars, en alerte se portent face à l’ennemi. L’ATHOS tombe en panne d’essence à l’orée d’un bois au nord de Bucy et le «LYAUTEY du Lieutenant Solier tombe en panne mécanique à la sortie ouest de Bucy ,il sont désarmés et incendiés.
3- Harcèlement ou, au moins reconnaissance ennemie.
Trois chars de la 3ème Cie, le GENERAL MONHOVEN, le MANGIN et le CHASSEUR EUTZINGER, non touchés par l’ordre de repli, restent sur place, les membres des équipages se relayent dans la tourelle et au poste de conduite, conformément aux ordres reçus. Ils entendent les bruits de moteurs à Bucy, quelques rafales de mitrailleuses, distinguent une ou des fusées, puis, tout se calme très vite.
Une dizaine de chars se regroupent à Chivres et regagnent la forêt de Samoussy où ils retrouvent 4 des 5 chars enlisés le matin à Gizy, dépannés par la Cie et 2 ou 3 arrivés individuellement. D’autres les rejoignent, vers minuit, ils sont environ 18.
Samedi 18 mai :
Le Capitaine de Chalain prend le commandement du Bataillon. Le Lieutenant Cottenceau devient chef de l’État-Major, le Lieutenant Riou de la 1ère Cie devient officier des détails et est remplacé à la Section d’Échelon de la 1ère Cie par le Lt Mayer.
Au petit jour après avoir, en vain, cherché une liaison radio, les 3 chars de la 3ème restés près de Bucy, se replient sur Chivres, croisant, à la sortie de Bucy un char du Bataillon désarmé puis détruisant d’un coup de 75, un véhicule ennemi, venant en sens inverse, qui explose et dont les occupants disparaissent dans la nature. A Chivres, le Capitaine du 4ème B.C.P. qui tient le village avec un seul canon, demande au Lieutenant Bresson de le couvrir avec ses 3 chars.
L’équipage de l’ATHOS ayant décelé une présence ennemie et perdu tout contact avec le Bataillon met le feu au char et rentre à pied non sans essuyer des tirs d’armes automatiques jusqu'à Chivres.
En milieu de matinée, les 3 chars font une sortie en direction d’éléments motorisés ennemis qui progressaient sur la droite et qui se retirent vers Sainte Preuve.
En fin de matinée, les 4 chars de la C.E. et du commandant qui, débarqués la veille sous le commandement du Lieutenant Kressmann, avaient été requis par la Place de Laon pour assurer sa sécurité, rejoignent le Bataillon.
Vers 14h un char de la 3ème Cie vient rechercher les 3 chars du Lieutenant Bresson et regagne avec eux la forêt de Samoussy.
Ce sont donc 25 chars qui, après entretiens et petites réparations, seront disponibles pour le lendemain.
Intense activité de l’aviation ennemie, sans bombardements, infiltrations ennemies nécessitant, dans l’après-midi, patrouilles et reconnaissances.
Vers 19h, les éléments sur roues sont repliés sur Laval.
Vers 23h, arrivée de l’ordre d’attaque pour le lendemain. Reconnaissance du trajet pour le débouché avec seulement quelques chefs de Section en l’absence du Capitaine commandant la 3ème Cie.
Dimanche 19 mai :
Départ à 2h de la forêt de Samoussy, arrivée à 4h sur la base de départ, environ à 5km au nord de Laon. Elle est encombrée, car, outre les Chasseurs du 4ème B.C.P. qui vont nous suivre, les D2, les R35 et des Cavaliers, avec des Somua, participent à l’attaque.
Les 3 chars de la C.E. et l’ARMOR du Commandant viennent en renfort des 1ère et 2ème Cies qui n’ont plus que chacune 6 chars.
Le débouché a lieu à 4h15 : 1ère Cie en tête à gauche ; 2ème Cie, 5 minutes plus tard, au centre ; 3ème Cie immédiatement après à droite, Section de droite en Échelon refusé au départ. Dispositif très serré au départ, mais très étalé sur le 1er objectif : Chery les Pouilly, cote 102, atteint vers 5h30 et légèrement dépassé sans réaction notable de l’ennemi.
Les pleins sont faits, en terrain découvert et les bombardements aériens commencent. L’attaque reprend vers Chalandry et la Serre, de Crecy sur Serre à Mortiers. Des antichars sont neutralisés à Chalandry, le pont de Mortiers est atteint en fin de matinée par 3 chars. L’attaque piétine. De faux messages sont passés par l’ennemi. Les ordres sont transmis par agents de liaison, voire donnés verbalement, par les chefs, du Colonel de Gaulle lui-même, aux chefs de Sections.
Dans l’après-midi, 2 chars de la 2ème : le SAINT-MICHEL du Lieutenant Gohin et le BEAUMANOIR du Lieutenant de Feydeau, sont pris à partie par des Somua venus de Chery les Pouilly, ceux ci ne connaissaient pas les chars B et se croyaient attaqués par l’est. Perforés par les obus de 47, les 2 chars sont hors de combat. Le sous-Lieutenant Gohin et le radio Colbert sont mortellement blessés, le mécanicien Jung sérieusement blessé. Ils sont secourus par le Sergent Martin et l’aide-pilote Fosse, moins atteints. A bord du BEAUMANOIR, le radio Gironnet est tué.
L’aile droite arrête par ses tirs des éléments ennemis sur la route de Marle et est prise à parti par des pièces d’artillerie. Le CHASSEUR EUTZINGER est déchenillé.
L’équipage du DUGUESCLIN retrouve l’ARMOR défoncé par des obus de 105 (?) avec, auprès de lui, le radio Deschamps, mort, un filet de sang au nez. Le Lieutenant Ballot, descendu de char, près de Barenton est mortellement blessé par une arme automatique alors qu’il se trouvait près du Lieutenant Pellerin. Il est évacué en side-car par le Lieutenant Buchsenschutz.
Notre Artillerie tire trop court, et, se repliant pour venir aux ordres, le Capitaine Menet, à bord du MAGINOT, pris à partie par elle se fait reconnaître en brandissant, par la porte entrouverte un journal français.
Vers 16h, le Colonel Sudre apporte l’ordre de repli. Le regroupement du Bataillon s’amorce sous les bombardements aériens à partir de 17h près de la sucrerie d’Aulnois. Le GASTON DE FOIX est touché, 2 blessés.
Peu avant la nuit, le Lieutenant Kressmann reçoit la mission de dégager, au profit des Cavaliers du 7ème R.D.P. (?) avec son char le FAIDHERBE et le MARECHAL PETAIN de l’Aspirant Roblot, Athies sous Laon et Chambry en direction de Marle. Mission accomplie, destruction d’une colonne blindée ennemie, mais en faisant ½ tour, le char du Lieutenant Kressmann reste enlisé sur le bord de la route. A la nuit, les chars du Bataillon sont regroupés à Urcel. Le dernier, le DUGUESCLIN, n’arrivera qu’au petit jour, le 20.
Lundi 20 mai :
Dès le matin, des infiltrations ennemies conduisent à organiser des patrouilles et des reconnaissances. Des méprises sont évitées de peu. 3 chars de la 3ème Cie protègent le P.C. du Colonel Sudre à Laval et y couvrent le repli, par le village, d’éléments de la 4ème DCR.
En début d’après-midi, un individu en uniforme douteux, s’approche gesticulant et semblant demander du secours. Le Chasseur Chichera se porte à sa rencontre. Il est aussitôt abattu d’une rafale de mitraillette par l’individu qui réussit à s’enfuir dans les bois avant que personne n’ait eu le temps d’intervenir.
A 15h, début du repli vers Crugny par : canal de l’Ailette, Pargny, Chemin des Dames, Vailly, canal de l’Aisne, Chassemy, Braine, Mont notre-Dame, Chery-Chartreuse, Dravegny, Arcy le Ponsart.
Au passage du canal de l’Ailette, alors que le pont doit sauter et que l’ennemi commence à harceler les arrières, deux chars gravement endommagés : le CHEF D'ESCADRON BOSSUT de la 3ème et le LIEUTENANT DE GISSAC de la 1ère sont désarmés et abandonnés. Repli couvert par le DUGUESCLIN et le TURENNE.
Mardi 21 mai :
Route de nuit pénible, les équipages s’endorment aux arrêts. Arrivée des chars à Crugny entre 1h et 4h.
La journée du 21 est consacrée par les dépanneurs des Compagnies et les membres "non embarqués" des équipages à l’entretien et à quelques réparations. La C.E. est peu présente, pas assez, sans doute. Les équipages les plus sollicités pendant les 4 jours précédents ayant un gros retard de sommeil sont au repos.
Dans la soirée, ordre préparatoire de mouvement pour le lendemain : les 2 ou 3 jours de repos se réduisent à 24 heures.
Mercredi 22 mai :
Vers 11h : ordre de mouvement vers Compiègne. Départ prévu : 15h, en fait, échelonné de 16h30 à 18h. Itinéraire : Crugny, Arcis le Ponsart, Corcy, forêt de Villers-Cotterêts, Observatoire Mangin, forêt de Compiègne.
Arrivée à 23h à 2km Ouest de La-Croix-St Ouen.
Le Lieutenant Clave quitte la 3ème Cie pour devenir Officier de transmission du Bataillon. La nouvelle se répand que le Colonel de Gaulle est nommé Général.
Jeudi 23 mai :
Stationnement en forêt de Compiègne, nombreux bombardements aériens sans dégâts.
Des pannes survenues au cours du dernier déplacement nécessitant des réparations et des mises au point.
On peint des cocardes tricolores sur les chars, on distribue des fanions tricolores du T.C.F. et des chaînes de pompes "Henry" qui ont une propension à sauter.
A 12h, le Capitaine, Chef de Bataillon par intérim, est convoqué à Pierrefonds au P.C. de la 4ème DCR.
A 17h ordre préparatoire de mouvement. 21h45 ordre de départ. 23h départ de la colonne vers le nord ouest : La-Croix-StOuen, franchissement de l’Oise, Canly, Remy, Moyenneville, Wacquemoulin, Tricot, Montdidier, Grivennes, Ainval, Septoutre.
Vendredi 24 mai :
Arrivée vers 6h. Stationnement : E.M., 1ère et 2ème Cies à Ainval, 3ème Cie et éléments avancés de la C.E. au bois de la Morliére. Vers 13h bombardement aérien à 1500m.
Entretien du matériel et repos.
Samedi 25 mai :
Stationnement, la Section Schmidt assure la surveillance vers le nord et le nord est. Le sol est détrempé, il faut désembourber les camions. Survol de bombardiers mais pas de bombes pour le Bataillon.
A 11h le Capitaine Menet est emmené au P.C. du Bataillon par le Lt Cottenceau. A 14h ordre de passer 2 chars de la 3ème à la 1ère Cie avec leur pilote comme aide-pilote. A la demande des équipages, le Capitaine Menet et le Lt Bresson rencontrent le Capitaine de Chalain, l’ordre est annulé.
Vers 16h : ordre préparatoire de mouvement, rassemblement des Commandants de Compagnies. Départ prévu : 21h30. A 22h30 les 1ère et 2ème Cies partent vers l’ouest, itinéraire : Ainval, Esclainvilliers, Quiry, Paillart, Esquenoy, Villiers-Viconte, Cormeilles, Fontaine, Lavaquerie, Thoix, Offroy, Dargies, Lahaye, Equennes.
Gênée par les camions, la 3ème Cie part vers 2h30.
Dimanche 26 mai :
Entre Fontaine et Lavacquerie, la 1ère Cie se trouve face à face avec le 47ème Bataillon qui fait ½ tour et repart, comme le 46, vers le nord est. Arrivée à Equennes : 1ère Cie à 4h, 3ème Cie à 6h30.
Le Lt Buschenschutz prend le commandement de la Cie d’Échelon en remplacement du Capitaine Debruyne évacué pour raisons de santé ainsi que son adjoint : le Lt Carteret. La Section composée des équipages des 3 derniers chars de la 2ème Cie : le DUGUESCLIN (Lt Schmidt), l’ALBERT 1er (Lt Legret) et le JEAN-BART (Adj.-Ch. Goullier) passent à la 1ère Cie qui dispose également du MARECHAL PETAIN de l’Asp Roblot, seul char restant à la C.E. après la perte du MONTFAUCON et évacuation du GASTON DE FOIX. Avec les 4 chars qui lui restent : ARAMIS, TURENNE, AQUITAINE et D'ARTAGNAN la 1ère Cie est presque complète. La 3ème Cie dispose, encore de 6 chars : MAGINOT, VERCINGETORIX, MARECHAL DES LOGIS DUMOUTIER, GENERAL MONHOVEN, MARECHAL JOFFRE et MANGIN.
Depuis le 21 mai, les Compagnies disposent de presque 2 équipages par char. Lors des marches de nuit les équipages, et, surtout les pilotes se relaient, le plus souvent au sein des Sections. Les 28, 29 et 30 mai devant Abbeville, ce ne seront pas toujours les équipages titulaires qui mèneront les chars au combat.
Lundi 27 mai :
Stationnement à Equennes. On distribue des écussons du 46e qui doivent être fixés sur les vestes de cuir afin que les prisonniers ne soient pas considérés comme des francs-tireurs.
A 21h : ordre préparatoire de départ vers Oisemont en vue d’une attaque.
A 23h : ordre de départ immédiat apporté par un motocycliste.
Mardi 28 mai :
Grosses difficultés pour former la colonne sur la route très encombrée. Elle s’ébranle à 3h30 par : Equennes, Thieulloy, Hornoy, Andainville, Frettecuisse et arrive à 7h30 à Fontaine le Sec.
La Compagnie d’Echelon est à Sénarpont.
Vers 11h, 2 chars de la 3ème Cie : GENERAL MONHOVEN et MANGIN, avec leurs équipages, munis d’une journée de vivres sont mis à la disposition de la 1ère Cie du Lt Bibes. A 13h, le Colonel Sudre réunit les Commandants des Bataillons et de Compagnies de la 6ème ½ Brigade, et leur communique l’ordre du Général de Gaulle pour l’attaque de l’après-midi. Le Capitaine Menet et 4 chars de sa Cie (dont un en panne momentanée) restent à la disposition du Général de Gaulle.
Le Capitaine de Chalain, les Commandants de Cies et de Sections procèdent à une reconnaissance rapide à Warcheville où une patrouille Allemande vient de passer et d’où des blindés ennemis auraient été aperçus.
Le Lt Bibes prendra, pour l’attaque, l’ARAMIS du Lt Krebs, lequel remplacera l’Adj.-Ch. Goullier, indisposé, au commandement du JEAN-BART. Les 2 équipages de la 3ème Cie n’ont reçu comme consigne que la direction générale : Abbeville et, faute de mieux, garderont le contact, à vue, avec le Lt Bibes.
Parties peu avant la Cie du 46, les 2 Cies du 47, ont traversé la droite de Huppy, détruisant quelques antichars, puis débordé le village de l’est.
Vers 17h15, les 10 chars du 46 débouchent, en colonne de Warcheville et se déploient en bataille, Section Schmidt à gauche, Section Pellerin à droite, Commandant de Compagnie et 3 chars, au centre.
La Section de droite, dans la foulée du 47, progresse rapidement jusqu’aux Croisettes où elle est prise sous les feux des antichars lourds de la cote 104. Elle revient aux lisières nord de Huppy.
La Section de gauche et les chars du centre, se heurtent, dans les vergers, aux barrages successifs des antichars d’infanterie, peu efficaces, sauf de très près sur leurs blindages. Le JEAN-BART est toutefois perforé par un obus qui tourne dans l’habitacle ne faisant qu’un blessé mais détruisant les circuits électriques. Les points de passage dans les haies sont peu nombreux. Les armes automatiques sont difficiles à identifier. A 3 reprises, les chars doivent revenir chercher les Chasseurs du 4ème B.C.P. La bâche restée sur le dessus du GENERAL MONHOVEN prend feu et doit être enlevée par l’équipage.
A 21h30 Huppy est conquis et les Chasseurs s’y installent. De nombreux prisonniers sont faits. Du matériel, des armes et de la documentation, tellement plus abondante que la nôtre, sont récupérés. Des blessés et des morts chez l’ennemi et chez nos Chasseurs, un seul chez nous.
Mercredi 29 mai :
La nuit a été courte : regroupement, ravitaillement, réparations urgentes permettant d’aligner une dizaine de chars à la ½ Brigade (7 ou 8 du 46e, 3 ou 4 du 47e ?).
L’attaque reprend à 4h, sous le commandement du Capitaine de Chalain. Démarrage prudent en terrain compartimenté, puis débouché sur le plateau. Démarrages successifs pour obliger les antichars à se dévoiler. Une batterie (105 ?) est neutralisée, son dépôt de munitions saute. A 2 reprises, au moins, des vagues d’Infanterie Allemande sont décimées et stoppées. L’ARAMIS du Lt Bibes est gravement touché, sans blessés graves mais le char est bon à évacuer. Le Lt Pellerin prend un moment le commandement. A la mi-journée, les chars, ayant aidé les Chasseurs du 4ème B.C.P. à nettoyer le parc du château d’Huchenville atteignent Villiers sur Mareuil, mais le TURENNE du Lt Pellerin, tourelle bloquée et, au moins 2 chars du 47e sont bons à évacuer.
Pendant une accalmie, les chars sont ravitaillés en essence et munitions.
Sur un ordre du début de l’après-midi du Général de Gaulle d’avoir à reprendre l’attaque, sous le commandement du Commandant Petit du 47e, les quelques (6 ?) chars présents et opérationnels tentent de reprendre la progression vers le Mont de Caubert mais doivent y renoncer, une batterie d’Artillerie ennemie ayant pris position sur le Mont.
Le matin à 5h30 le Capitaine Menet et ses 4 chars ont été mis à la disposition de la 8ème ½ Brigade, et de Citerne ont gagné le moulin de Limeux. A 16h 2 chars le MAGINOT du Capitaine confié au Lt Forrer et le VERCINGETORIX du Lt Vadon ont été envoyés en reconnaissance à Villiers sur Mareuil et dans les bois au sud est du village où se trouverait une arme antichar. Ils voient arriver, de l’ouest d’autres chars du 46e et aucune arme ne se révèle. De retour à 17h30, ils recueillent des Fantassins du 22ème R.I.C. qui se replient et prennent position sous leur protection. Vers 18h, le Capitaine Menet et ses chars gagnent le château d’Huchenville où se trouvent les États-Majors des 6ème et 8ème ½ Brigades. Le Capitaine Mousquet, Chef d’État-Major de la 6ème ½ Brigade vient d’être blessé et est évacué. Pour la nuit, Menet assure la sécurité du château avec 3 chars.
Toute la journée, la C.E. travaille à remettre des chars en état : le TURENNE, l’ARAMIS et d’autres. On prélève une porte sur le JEAN-BART pour réparer l’ARAMIS, moins gravement touché. Le travail se poursuit la nuit, les Sections d’Échelon prenant en charge les réparations moins importantes.
Jeudi 30 mai :
Dans la nuit du 29 au 30, les chars encore opérationnels ont changé au moins 3 fois de stationnement. Vers 5h ils rallient le château d’Huchenville où le Capitaine Menet vient d’être chargé de prendre, pour l’attaque prévue vers midi le commandement de tous les chars de la 6ème ½ Brigade, encore en état de combattre. Certains équipages sont relevés. Trois Sections peuvent être constituées, 4, peut-être, difficilement. Le Lieutenant Sarraz-Bournet est envoyé en liaison avec le Commandant Bertrand qui tient Bienfay avec son 4ème B.C.P., puis auprès des Écossais qui arrivent et dont il maîtrise bien la langue.
A 12h, le Capitaine de Chalain arrive avec l’ordre d’attaque. Le Capitaine Menet demande des modifications pour éviter qu’au départ les chars soient trop longtemps sous le feu des batteries du Mont de Caubert. Le ravitaillement arrive vers 12h, en même temps que se déclenche un bombardement de l’artillerie ennemie. Deux chars sont endommagés, dont un gravement. Ils partent vers l’arrière, deux autres, réparés, reviennent.
A 13h : ordre définitif. Le Lieutenant Bresson part à Bienfay prendre liaison avec le Commandant Bertrand et reconnaître les débouchés. Les Chasseurs ont déjà subi quelques pertes. Vers 15h30, la colonne part pour Bienfay. Le débouché a été fixé à 16h30, puis 16h45. Un violent bombardement d’artillerie s’abat précisément à ce moment sur Bienfay.
Le débouché a lieu à 17h40.
♦ A droite : n°441 GENERAL MONHOVEN (Bresson), n°482 MANGIN (Michel), n°414 MARECHAL PETAIN (Roblot)
♦ Au centre : n°485 MAGINOT (Forrer), n°481 VERCINGETORIX (Vadon), n°412 JOFFRE (Letourneur)
♦ A gauche : n°477 AQUITAINE (Lartigau), n°417 ALBERT 1er (Vinciguerra), n°426 VERCINGETORIX (Arnoult du 47) , CONDE ( Bizet du 47)
♦ En réserve : n°443 MARECHAL DES LOGIS DUMOUTIER (Dehorne).
♦ A droite, le petit bois est livré aux Chasseurs qui s’y installent
Au centre, les lisières sont atteintes et neutralisées mais dans le couloir dégagé vers la droite, des tirs lointains empêchent la progression des Chasseurs.
A gauche les lisières du Bois des Anglais sont conquises mais les Chasseurs y sont en difficulté.
L’ennemi s’est replié sur Yonval, mais Mesnil-trois-Fétus ne peut être tenu par le 4ème B.C.P. et les batteries du Mont de Caubert "sonnent" les chars.
A 18h, le Lieutenant Michel blessé est ramené sur une civière. Le Sergent Rolet gravement blessé au visage est secouru par l’équipage d’un char de Cavalerie.
Les équipages du MANGIN, du JOFFRE, du CONDE et du MARECHAL PETAIN rentrent à pieds. Le MARECHAL PETAIN brûle à peu de distance. Le DUGUESCLIN réparé, rejoint Bienfay mais sa direction (joint de Naeder) est défaillante. Il prend position pour la défense du village et passe une partie de ses munitions au Lieutenant Vinciguerra qui a tout épuisé.
Le GENERAL MONHOVEN revient avec 3 patins coupés à moitié et la poulie de tension faussée. Au Capitaine de Chalain venu voir la situation à Bienfay, le Capitaine Menet demande de tenter d’obtenir l’intervention de notre artillerie sur la batterie du Mont de Caubert. Cette intervention n’aura pas lieu.
A la demande du Commandant Bertrand, 3 chars tentent d’aider les Chasseurs, qui ont pris pied à gauche, à se maintenir. Ils devront se replier. Les bombardements se succèdent. Le 22ème R.I.C. se replie sur notre droite. Le VERCINGETORIX de Vadon l’aide à rétablir sa situation.
L’incendie du MARECHAL PETAIN s’étant arrêté, l’Aspirant Roblot avec l’aide de l’équipage du MAGINOT réussit à le ramener dans Bienfay. Mais, de nouveau, son moteur refuse tout service. Vers 21h, le Capitaine Menet donne l’ordre aux 4 chars les plus mal en point de se replier : le DUGUESCLIN de Schmidt, le GENERAL MONHOVEN et les chars AQUITAINE de Lartigau et l’ALBERT 1er de Vinciguerra. Au bout de 2 km, à hauteur de Behen, la chenille du GENERAL MONHOVEN casse. Après essai de dépannage par les équipages, c’est la C.E. qui prendra le relais vers minuit.
Après 22h, les 4 chars encore opérationnels se sont repliés, essuyant sans dégâts, le feu d’un antichar Écossais arrêté sur l’intervention de Sarraz-Bournet.
Auprès du GENERAL MONHOVEN, en panne, la colonne trouve l’État-Major du Bataillon. Ordre lui est donné, par le Capitaine de Chalain de retourner à Bienfay en appui du 4ème B.C.P. Un char du 47e, le RIVOLI du Lt Gazel, se joint aux 4 chars de Menet.
Vendredi 31 mai :
Au petit jour les chars prennent position à proximité des différents débouchés.
Nouveaux bombardements. Chaque fois que quelqu’un s’approche du carrefour où stationne le MARECHAL PETAIN les artilleurs adverses s’acharnent sur lui mais ne l’atteignent pas.
A 14h parvient l’ordre de tenir jusqu'à 18h. De leur côté, les Chasseurs du 4ème B.C.P. sont relevés par les Écossais de la 51ème Division Britannique à qui le MARECHAL PETAIN est confié.
A 18h les 5 chars quittent Bienfay pour un cantonnement dans un verger entre Huppy et Doudelainville où se trouve le Bataillon.
Samedi 1er juin :
A 2h, on vient chercher les 2 Officiers du 47e Arnoult et Gazel qui rejoignent leur Bataillon avec leurs chars : VERCINGETORIX et RIVOLI.
A 3h arrive l’ordre de gagner Oisemont, puis Roy-Boissy, pour la 1ère Cie et l’E.M., Morvilliers, pour la 2ème Cie et la C.E., le Mesnil-Valran pour la 3ème Cie.
A 20h 4 chars : l’ARAMIS, le JEAN-BART, le GENERAL MONHOVEN et l’ALBERT 1er de Vinciguerra sont dirigés sur Vieux-Rouen pour être évacués par chemin de fer sur le P.E.B.7 (Parc d’engins blindés) à Rosny sur seine. Certains devront partir par la route par Forges-les-Eaux.
Dimanche 2 juin :
Stationnement à Roy-Boissy , Morvilliers et Le-Mesnil-Valran.
Lundi 3 juin :
Stationnement sur place. Entretien et réparations.
Le Lt Krebs, l’Asp Pincemin et un Sous-officier dépanneur sont envoyés à Bienfay pour dépanner et ramener le MARECHAL PETAIN. Ils sont retenus près de 24h par les Britanniques qui les prennent pour des Allemands. Après justification, ils peuvent revenir avec le char à Senartpont d’où il sera évacué sur le P.E.B.7.
A 17h la 3ème Cie reçoit l’ordre de livrer ses 3 derniers chars : MAGINOT, VERCINGETORIX et MARECHAL DES LOGIS DUMOUTIER à la 1ère Cie et d’aller dans la région de Versailles pour toucher des chars neufs à Satory.
Elle ne reviendra pas. Constituée le 9 juin en Cie autonome (352ème C.A.C.C.). Elle sera mise le 10 à la disposition du Corps de Cavalerie. Les 1ère et 2ème Cies seront fusionnées en une Cie de marche au sein d’un Bataillon de marche comprenant la Cie du 46, une Cie de marche du 47 et, plus tard, une Cie du 37ème B.C.C. Ce Bataillon de marche, noyau de la 6ème ½ Brigade terminera la campagne au sein de la 4ème Division Cuirassée.
SOUVENIRS D'UN ARTILLEUR sur M 41 155mm
Mes Souvenirs du Service Militaire, 1963/1964.
Mi juillet 1963.
N° I
Nous sommes arrivés à la gare de TREVES en Allemagne au petit matin, nous étions épuisés par une nuit sans sommeil, le voyage me parut interminable, changement de loco à APACH gare située à la frontière germano-française. A l'époque la vapeur était encore en activité, je me rappelle les escarbilles et le long panache de fumée qui nous gratifiait lorsque l'on ouvrait les vitres du wagon, la chaleur était étouffante, mais bon, il fallait faire avec !
Arrivés en gare de TREVES il me fallut un certain moment pour rassembler mes idées et comprendre que le moment était venu de bouger, je n'étais d'ailleurs pas le seul, nous étions reconnaissables à des lieux à la ronde, la Police Militaire était là pour nous guider et nous faire monter dans les camions militaires, des GMC devais-je apprendre plus tard, car j'étais complètement ignorant de tout ce qui concernait l'armée, et de ce qui m'attendait !
Embarquement immédiat dans un certain désordre et sans plus attendre direction la caserne, c'est à dire Le Quartier du Belvédère au 68ème RALD (lire Régiment d'Artillerie Lourde Divisionnaire).
Nous étions un certain nombre à nous rassembler dans la cour du quartier, avec notre valise et nos cheveux un peu trop longs, c'était le temps des Yéyés, des chemises noires, des Ypies, le temps aussi des contestataires et des objecteurs de conscience, je n'étais aucun de tous ceux là, j'étais un paysan à peine sorti du travail de la terre, et qui venait de découvrir le travail dans le bâtiment, comme plombier. Je n'avais pas l'âme d'un contestataire et je réalisais tout juste ce qui m'arrivait, d'autant que mes origines italiennes me faisaient parfois douter de tout, et j'avais bien du mal à me situer, dans le temps, dans la vie de notre jeunesse, ce futur inconnu qui vous tombe dessus comme par mégarde, sans y avoir été invité, bref j'étais là, nous étions là, je faisais désormais partie d'un groupe, il fallait assumer !
Quand on est jeune finalement on s'habitue à tout rapidement, je n'était pas un militariste, loin sans fallait, je n'étais pas non plus anti-militariste, d'autant que la France avait été la terre d'accueil des familles de mes parents, je ne pouvais l'oublier et j'étais donc là pour faire mon devoir, comme tout citoyen « normal » car je pense l'avoir déjà souligné, quelques camarades de ma connaissance avaient fait des pieds et des mains, pour se faire exempter par quelques artifices, plus ou moins imaginatifs, mais bon c'était leur affaire !
Il faut dire que les derniers événements venus d'Algérie, Tunisie, Maroc, n'avaient rien de bien engageant et les récits de certains appelés qui avaient réussi à rentrer étaient carrément terribles !
Mon frère venait précisément de rentrer d'Algérie mais n'avait heureusement pas vécu de drame comme ce fut le cas pour de nombreux appelés, ou rappelés, d'autant que mon frère avait été appelé sous les Drapeaux en tant qu'Italien sans que personne ne ce soucie du peu ! Ce n'est qu'à son retour que l'on appris que son service militaire ne lui avait pas ouvert le droit à obtenir la Nationalité Française, c'est donc à ce moment là que nos parents nous firent naturaliser Français, mes deux frères, ma jeune sœur et moi-même, au vu du prix des timbres fiscaux mes parents restèrent Italiens, car mon père dût débourser un mois de son maigre salaire pour les timbres !
Nous habitions Le Fauga et cela c'était passé à la Sous-Préfecture de Muret, juste avant que je ne parte pour TREVES en Allemagne.
N ° II
Les deux premiers mois avaient été assez durs, puisque c'était la période pratiquement incompressible de ce que nous appelions «Les Classes». Ensuite on m'a demandé si je voulais faire Les Pelotons, en réalité je ne savais pas du tout ce que cela pouvait représenter, mais j'étais loin de chez moi, que pouvais-je faire d'autre, pas un sou en poche, lorsque nous allions en manœuvre au Grünberg, une vaste zone de manœuvre proche de Trêves, après les exercices un véhicule casse-croûte, venait proposer canettes de bière et autres sandwiches, pour ma part je ne pouvais jamais m'offrir les deux, je devais choisir, mais souvent je m'abstenais, je me contentais de l'ordinaire du foyer du soldat, malgré tout il était facile de voir les jeunes dont les parents envoyaient colis et mandats !
Il faut quand même dire que la belle jeune fille qui servait était à elle seule une nourriture spirituelle c'était un bon moment de divertissement et d'évasion …..et puis on pouvait toujours rêver un peu !
Durant les classes où je fut rapidement nommé Brigadier, nous partions souvent en manœuvres et passions la nuit dehors, sous les tentes individuelles, j'étais assez robuste, je ne me plaignais pas comme certains le faisaient, chez moi nous avions été habitués à la dure, la neige, le givre, le froid, je connaissais déjà, j'encaissais…..
Un jour, je ne me rappelle plus pour quelle raison, ma section avait été consignée ; en punition nous avons dû faire une marche de nuit, sous la pluie encadrement compris, c'est à dire avec Officiers et Sous-Officiers compris. Je me rappelle avoir porté l'arme d'un jeune canonnier qui n'en pouvait plus, c'était des fusils Garand assez lourds (FSA), j'avais donc ma propre arme un PM pistolet-mitrailleur, la pluie ruisselait sur mon imperméable et sur mon visage, mais mon esprit était ailleurs, peu m' importait ce qu'ils nous faisaient voir, cela ne me touchait guère, je souriais et je me disais « Bande de ......ce n'est pas la pluie qui me fait peur » car finalement les officiers étaient aussi punis que nous, le lieutenant qui s'appelait CANY juste à ce moment là, dirige sa lampe-torche sur moi et me voit donc sourire et me demande pourquoi ? Honnêtement je n'ai pas voulu dire le fond de ma pensée, me voyant porter l'arme d'une jeune recrue, il ne me dit plus rien !
Je souffrais davantage pour tous ces jeunes dont certains n'étaient pas très résistants.
Cet officier était réglo avec nous, jamais d'injustice, c'était un officier que j'appréciais !
Au casernement lors du rassemblement matinal et de la levée des couleurs au son du clairon, environ vers les sept heures du matin, il fallait être fin prêts pour une journée de travail qui était articulée entre le parcours du combattant, le close-combat, l'EPM éducation physique militaire, cours en salle etc... autant de matières qui maintenaient en forme sous réserve de ne pas tirer au flanc, comme certains le faisaient, mais c'était pire que de travailler, chose que j'avais compris depuis le début, mieux valait faire le travail demandé et voilà, il en était de même pour les corvées, j'étais toujours parmi les volontaires du début, car par la suite ceux qui n'avaient rien pris comme corvée se retrouvaient à balayer la place d'arme au vu de tous, je préférais donc choisir dès le début, corvée de pluches, où l'on était assuré d'avoir un bon casse croûte par les cuistots, de service en ville au Mess Sous-Officiers ou de corvée de sanitaires, pas toujours agréable ….., et puis il y avait le service de table, les brigadiers étaient systématiquement chefs de table, pas toujours simple ce rôle car il y avait toujours quelques grincheux qui ne voulaient rien faire !
Dès le début de notre incorporation, nous avions eu comme camarade un jeune sursitaire qui était le neveu du Général de la Place d'Arme de TREVES, le Général DEBREBISSON. Ce jeune avait sur nous un certain ascendant mais c'était un gars bien, c'était un ancien séminariste, il connaissait quantité de choses qui nous étaient inconnues, il avait mis en place un Groupe d'Amitié auquel je participais volontiers, ce qui nous exemptait souvent d'appel le soir.
Nous avons gardé le souvenir de l'assassinat du président des Etats-Unis, KENNEDY, triste souvenir où je revois encore le drapeau de la place d'Armes en berne.
N° III
Au mois d'octobre 1963, j'avais sollicité une permission exceptionnelle pour le mariage de mon frère aîné Laurent, qui me fut accordée, ce fut certes très court car j'avais quitté TREVES le vendredi soir après le travail, pour être de retour au casernement le lundi matin à 8h, le trajet dévorait la moitié du temps, mais bon, je m'en étais accommodé ! Il est vrai qu'un paysan qui cherche son itinéraire en alternant, métro et taxi entre gare du Nord et Austerlitz, c'était assez stressant pour moi.
Le quartier du Belvédère comportait, outre les obusiers, la partie des fusées HONEST JOHN, unité très particulière à laquelle nous n'avions pas accès, bien que j'ai le souvenir d'avoir eu des camarades y avoir été affectés, et outre les Américains et les Allemands qui en principe en faisaient partie, nous n'avions aucun contact ! J'ai juste quelques photos transmises par l'un de ceux là qui en témoignent, mais c'est tout ce que je peux en dire.
Le parcours du combattant faisait partie des entraînements obligatoires qui nous étaient dévolus de parcourir ; combien étaient-ils ces jeunes à ne pas pouvoir sortir de « la fosse à ours », c'était également les sorties d'instruction à Baumohlder où nous allions faire du tir d'entraînement, soit au FSA ou à la grenade, au FLG ou bien encore à la 12/7 qui était une arme lourde posée sur affût, et de maniement assez physique ! avec de nombreux incidents de tir.
Impossible de passer sous silence les batailles de polochons !
Certains soir où nous savions que la surveillance était relâchée, batailles où parfois les matelas se retrouvaient au sol, nous étions au 1er étage, du moins pendant les classes, après c'était différent, les Sous-Officiers avaient droit à une chambre à deux lits, ainsi qu'un planton, et nous étions à ce moment là dispensés de faire notre lit au carré, pour ma part j'ai continué à faire comme au début et de ce fait en cas de problème j'éliminais la possibilité d'une revue de casernement imprévue comme ce fut souvent le cas, un gradé ganté de blanc venait vérifier qu'il n'y avait pas de poussière à tel ou tel endroit, vous imaginez le résultat, punitions sur punitions.....
Et puis il y eu ce mémorable Noël 1963/64 passé à la caserne, et surtout le complément que nous avions joint à l'ordinaire et que nous avions dégusté dans notre chambrée, il y avait un camarade dont j'ai oublié le nom qui avait emmené son accordéon et qui jouait comme un dieu, nous l'écoutions goulûment, du moins moi, car l'accordéon est, et demeure mon instrument préféré !
Tous ces souvenirs se bousculent dans ma mémoire, peut être de façon dispersée, mais tous sont encore intacts.
A la 11ème Batterie où j'étais affecté nous avions à tour de rôle la semaine à assurer et lors du rassemblement du matin nous devions passer en revue les troupes en présence ou non d'un officier ou d'un Adjudant de Batterie. Nous avions par exemple l'adjudant chef RIOLLACCI (je ne suis pas du tout sûr de l'orthographe), il était corse, et assez sévère. La semaine consistait à être responsable de l'emploi du temps pré-établi par l'autorité supérieure, y compris la nuit ; combien de nuits sans sommeil... à surveiller ceci ou cela.
Impossible de passer sous silence l'épisode des boutons….. une tradition voulait que celui qui inspectait les troupes le matin coupe tout bouton non boutonné ….. j'ai vu des boutons coupés, ces pauvres jeunes n'en revenaient pas de voir se réaliser de telles bêtises, et obligé de faire comme les autres et d'appliquer avec sévérité cette façon de faire, à part que je n'ai jamais coupé un seul bouton. J'avais trouvé la parade, je mettais un bouton dans la main à l'insu des autorités, et j'inspectais les rangs, le couteau prêt à sévir, car il y avait toujours un étourdi qui avait oublié la farce du coupe bouton, les jeunes s'en apercevaient bien-sûr….. Ainsi j'étais apprécié par les jeunes et passait pour un bon Sous-Officiers pour les autorités.
Tout cela pour dire qu'à l'époque les jeunes étaient assez rudoyés par les gradés, mais ceux qui prenaient le plus de plaisir à les faire souffrir étaient les Sous-Officiers subalternes de carrière en quête d'avancement de solde et de galons !
Pour ma part je n'ai jamais puni qui que ce soit, je me débrouillais comme je pouvais avec les autorités.
N° IV
En général les Officiers Supérieurs étaient bien plus sympathiques, nous avions eu aussi des Sous-Officiers sursitaires qui de par leurs études se croyaient tout permis, même avec les anciens, je vous raconte un épisode :
Un soir nous avions fait une sortie de nuit avec les quatre obusiers, ce qui signifiait que le chef de pièce, dont j'étais, percevait chez le fourrier tout le matériel nécessaire pour faire du tir fictif. Cela fait nous voilà, en route vers le Grünberg, chaque équipage au complet avec ses dix personnes, dont une partie était embarquée sur des GMC ou des Unimog ce qui représentait quand même pas mal de matériel, que je détaillerai dans un autre chapitre. Nous voilà donc à pointer sur les étoiles, réaliser les tirs fictifs avec tout ce que cela représentait comme préparation, mesures de sécurité, etc.... Au retour, au petit matin, il fallait restituer le matériel chez le fourrier qui vérifiait soigneusement la liste du matériel ainsi que l'armement individuel. Pour moi tout était OK sauf que le lendemain on me signale que le refouloir de déchargement des obus à disparu, cette pièce en bronze servait à décharger l'obus engagé dans le tube, en cas d'incident de tir ou de toute autre ordre de déchargement pour une raison donnée.
Voilà que ma pièce avait disparu, or l'Adjudant de Batterie me demande de trouver un responsable et de faire une déclaration de perte, ce qui devait m'en coûter selon ses dires de faire du rab et de faire des jours de consigne, autrement dit la prison ! Je ne me suis pas démonté, bien que je savais ce qui m'attendait, je n'avais désigné qu'un responsable, moi même et préparé mon 21x27 que je n'ai jamais envoyé et gardé par devers moi jusqu'au jour où lors du lavage des automoteurs, le refouloir de déchargement fut retrouvé dans une alvéole d'obus de l'obusier d'un Sous-Officier sursitaire qui ayant égaré le sien, avait tout simplement demandé à ses canonniers de se débrouiller…. Ils avaient resquillé le mien, bien que je soupçonnais le fourrier d'avoir été complice car les appareils portaient un N° de série, le contrôle avait dû être assez aléatoire et de me féliciter de n'avoir pas désigné d'office un responsable parmi mes jeunes, j'aurai eu l'air de quoi !
Pour l'histoire je conserve toujours dans mes archives ce fameux document qui atteste mes dires !
Du fait de l'éloignement je n'ai bénéficié que de deux permissions, la première lorsque mon frère aîné Laurent s'est marié en octobre 1963 et l'autre en tant que permission libérable juste avant la fin de mon service, il est vrai que j'avais cumulé des heures de «perm» notamment des 48h, à diverses occasions, par exemple le don du sang entre-autres, mais vu la distance de mon domicile, je ne pouvais pas partir.
Avec mes camarades, j'ai participé à trois manœuvres en France à tir réels en EAF (Ecole à Feu), se répartissant entre Suippes et Valdahon, lors des premières manœuvres, j'étais artificier, c'est à dire que j'étais sensé visser et régler les fusées sur les obus, cette fusée comportait le système de mise à feu des obus qui explosaient ainsi soit en fusant, c'est à dire que l'explosion se produisait à une certaine hauteur, celle-ci étant calculée par le PCT Poste de Commandement de Tir, l'explosion pouvait également survenir avec du retard, réglable, et enfin explosion en percutant, chaque obus portait des repères de couleur différentes pour identification.
Toutefois ce travail était plutôt effectué par l'Adjudant de Batterie qui avait bien trop peur que le jeune canonnier artificier ne commette une erreur…... C'était certainement une sage précaution.
Car nous avions eu comme information, que lors de manœuvres précédentes un obus avait par mégarde causé un accident et le tracteur d'un agriculteur avait été détruit...... Sans plus de détails !
N° V
Lors des deuxièmes manœuvres, j'étais brigadier et pointeur, mon travail consistait donc à mettre en œuvre le système de visée grâce à un appareil qui s'appelait le goniomètre, appareil très sensible qui permettait de contrôler et de procéder à la mise en fonction de l'obusier, il fallait afficher le gisement en un premier temps, la dérive en second temps, régler la hausse, tout cela grâce à deux manettes, réglage qu'il fallait parfaire, lors du premier tir, car au départ du coup, l'obusier faisait un bond et la bêche arrière se plantait dans le sol, c'était donc le rôle du pointeur d'affiner les éléments de dérive et de gisement en alignement sur les doubles piquets pour arriver à obtenir le meilleur réglage et donc faire le meilleur score qui était collationné par l'équipe des Observateurs situés quelque part dans ou près de la zone de tir. C'est la raison pour laquelle avant chaque tir réel, les tubes des obusiers étaient positionnés de telle façon que l'Officier de Tir devait contrôler le gisement de chaque tube à l'aide d'une boussole. Toutefois l'officier de tir positionnait un autre instrument qui permettait la mise en œuvre des données de tir, c'était ce qui s'appelait le TS théodolite simplifié, genre appareil de géomètre.
Pour mes troisièmes manœuvres j'étais Chef de Pièce MDL Maréchal des Logis, avec malgré tout la responsabilité de mes neuf canonniers, ce n'était pas de l'amusement de gamin, et je m'étais d'ailleurs souvent demandé comment j'en étais arrivé là, moi qui ne connaissais rien à la géographie, car entre le nord de la carte, le nord géographique et le nord magnétique, j'y perdais mon latin, ajouté à tout cela les dérives et les gisements, les DZ et de me retrouver responsable de mes gars, j'avais malgré moi fait bien du chemin….... Au quartier Castelforte il y avait bien ce qui s'appelait le CIDB, le Centre d'Instruction des Blindés mais nous n'y avions été que deux ou trois fois.
D'ailleurs lors de nos dernières manœuvres à Suippes , il m'arrive un incident notable. Nous avions perdu une fusée. Catastrophe, j'étais bon pour faire du Rab, de là à trouver la raison, ou un responsable il était dès lors trop tard pour épiloguer. Comme notre pièce avait été désignée pièce directrice, nous avions eu le mérite de faire mouche à la distance maximum autorisée par l'engin, nous étions les meilleurs... de la batterie. C'est vrai que j'avais de braves gars qui m'estimaient et je n'avais jamais eu à me plaindre d'eux, il faut dire que j'étais (je pense) brave avec eux , ils me le rendaient bien !
Malgré tout ce jour là, j'ai eu la frayeur de ma vie, je décidais donc d'envoyer l'obus sans fusée avec son anneau de transport, en me disant que si un incident survenait et s'il fallait décharger l'obus (voir refouloir de déchargement cité plus haut) j'étais bon pour le conseil de guerre... Toutefois après une longue attente faite d'ordres et de contre-ordres nous recevions l'ordre de tir pour ce dernier «pélo» obus. Ouf quel soulagement, d'autant que l'obus en question avait été dédicacé en la circonstance, celui-là n'a jamais explosé. Je suppose que lors d'opérations de déminage beaucoup plus tard il a du être retrouvé intact, car sans sa fusée un obus ne peut pas exploser, sauf situation particulière, c'est à dire à l'aide d'explosif genre TNT, lire trinitrotoluène, ou nitralite, ou cheddite avec cordeau détonnant.
Personne ne vendit la mèche, (sans jeu de mots) et je n'en ai jamais eu d'écho !
Malheureusement lors de ses dernières manœuvres et dans l'autre l'équipe car il y avait deux batteries de quatre obusiers en action autrement dit huit obusiers, il y a eu un terrible accident, le tireur de l'une des pièces commit une imprudence qui devait lui coûter la vie. En effet il y eu un long feu, c'est à dire qu'après avoir percuté l'étoupille (sorte d'amorce qui était le système de mise à feu de la charge ), le coup ne part pas, et ce pauvre gars d'actionner à la main le marteau qui servait de percuteur, là le coup est parti.... le tuant net sur place la tête déchiquetée. Halte au feu tout azimut !
N° VI
Un hélicoptère était intervenu immédiatement dans un délai très court et notre camarade transporté dans un hôpital, mais ses blessures étaient irréversibles, il succomba avant même l'atterrissage de l'hélicoptère !
Le chef de pièce était de Montauban, il s'appelait LATAILLADE, un MDL comme nous, sauf que c'était un ADL c'est à dire un rengagé, Au Dessus de la Durée Légale donc un professionnel, et non pas un appelé comme je l'étais.
De retour au casernement une messe avait été dite pour le repos de son âme, l'aumônier militaire avait demandé quelqu'un pour servir la cérémonie, comme personne ne se présentait, j'y suis allé comme lorsque j'étais gamin. Pauvre camarade, il s'appelait CADET, le prénom ne me revient plus, ses parents étaient venus assister à l'office et récupérer ses affaires, triste, triste journée !
Un peu de technique sur l'obusier Automoteur M 41 Chaffee, c'était un engin d'un peu plus de 20t, équipé de deux moteurs à essence, soit Cadillac d'origine ou Massey Harrys en réparation, comportant deux réservoirs d'essence de 200 L chacun, avec train de roulement chenillé, une bêche arrière permettait de stabiliser le char lors des tirs réels. La bêche était comme une pelle d'un chenillard qui se plantait lors du tir, et qu'il fallait relever à chaque déplacement de l'engin. L'autonomie était assez réduite, mais les deux batteries ne se déplaçaient qu'en groupe organisé, avec les véhicules transportant les munitions, les charges de poudre séparées, les réserves de carburant, le PCT Poste de Commandement de Tir, les Observateurs, les Transmissions, le véhicule sanitaire, le véhicule Lot 7 c'est à dire un puissant véhicule de dépannage, au total cela représentait une quantité de matériel assez impressionnant.
En fait le moment le plus impressionnant, se situait lors du rassemblement de tout le matériel sur la place d'armes du quartier Castelforte, y compris tous les paquetages du personnel au complet prêt à embarquer sur les transports de troupe qui devaient les emmener à la gare, y compris les véhicules et les chars qui étaient eux embarqués sur des engins porte-char que l'on appelait des Wreckers.
Toutefois j'ignore si les munitions étaient transportées en même temps, mais je suppose que non, celles-ci devaient être acheminées directement sur place depuis les soutes à munitions situées en France.
Tout ce matériel, y compris le personnel était ensuite chargé et embarqué en gare de Trêves sur le train, ou les locomotives à vapeur étaient encore en service, c'était « fumant et impressionnant ».
Pour le trajet, nous recevions des boites de ration contenant «du singe» et une petite dose d'alcool , le trajet était très long car le train devait laisser la priorité aux trains de voyageurs et de marchandises, nous restions de longs moments à l'arrêt, des heures entières, ne sachant trop comment occuper notre temps, il fallait faire avec !
L'arrivée à destination était toujours un moment de désorientation, où tout se passait de manière assez confuse, et l'arrivée sur le lieu des manœuvres ne passait pas inaperçu dans la campagne. Il faut dire que lors de mes trois manœuvres, je n'ai jamais eu de permission de sortie, la première fois, nous étions jeunes je le comprenais, mais aux deuxièmes manœuvres, nous avions été consignés pour je ne sais plus quelle raison, donc nous vivions en vase clos sans contact avec les populations extérieure, chose qui nous aurait remonté le moral. Pour les dernières manœuvres comme j'étais de garde, pas de permission possible, d'autant qu'une nuit un jeune chauffeur «subtilise» une jeep pour aller en ville, il est repéré par un planton de la garde qui vient m'en rendre compte, et à mon tour obligé d'aller réveiller l'officier de permanence, car en cas d'accident j'aurai été responsable. La Police Militaire prévenue, notre camarade fut ainsi ramené au camp et mis en cellule, il a dû me «bénir», mais que pouvais-je faire d'autre !
N° VII
Plus tard j'ai revu ce camarade mais j'ignore s'il a su qu'il avait été mis en cellule par ma faute ! Il s'appelait AVINET.
D'autant qu'à la fin de ces dernières manœuvres, j'avais accumulé les incidents. En effet à un certain moment un niveau qui servait à vérifier et à contrôler l'horizontabilité de l'obusier lors du tir, avait été endommagé et l'officier de batterie m'avait demandé de nouveau de désigner un responsable, et de faire un 21x27, un compte rendu en règle, or je ne l'ai jamais fait et de retour au casernement personne ne m'a rien demandé.
Les quelques mois qui précédèrent ma libération furent très occupés, en rentrant à Trêves, je fus consécutivement de semaine et de garde, alors que jusque là nous en avions été exemptés, une nuit, une rixe éclate dans une chambre, nous recevons un appel, et me voilà doté du piquet de garde composé de trois canonniers armés obligé d'aller calmer le jeu, en fait il s'agissait d'un sursitaire qui avait déjà eu semble-il des problèmes avec la justice et qui avait dégainé un énorme couteau et voulait en découdre…... J'ai dû user de diplomatie pour le lui enlever et le conduire en cellule escorté de la garde. Je n'étais pas tranquille du tout, car nos munitions étaient cousues dans des sortes de pochettes de toile que l'on ne pouvait ouvrir qu'en cas de danger grave et immédiat !
Je ne citerai que son prénom Salas P…....... Grosse frayeur cette nuit là. Dans la même semaine, toujours lors de la garde, un planton nous signale de la fumée dans une cellule de la prison, et nos voilà de nouveau à intervenir, pour connaître les causes de cette fumée qui provenait en fait d'une cigarette, cachée et mal éteinte sous une lame du sol, j'avais dû confisquer les cigarettes, mais partiellement simplement, merci qui …...ce camarade que je connaissais bien car il était de ma classe s'appelait GAYE.
Toutefois rien de bien méchant, par contre quelque temps plus tard, mon camarade Jean-Paul MUNIER était de semaine à son tour, et à un certain moment il reçoit la plainte d'un jeune appelé se plaignant d'avoir reçu des «avances….» d'un MDL qui était affecté au Groupement d'Instruction dont nous faisions partie. J'ai oublié le nom de ce Sous-Officier Nord Africain, comme le jeune en question ne voulait pas en démordre, force fût à mon camarade Jean Paul de noter l'incident sur le cahier de semaine, document sur lequel étaient notés tous les événements quels qu'ils soient. L'affaire bien sûr fit grand bruit, le sous-officier en question passa en conseil de discipline et fut radié de l'armée, alors que c'était un engagé. Il avait menacé de mort mon camarade qui n'était plus tranquille du tout, et depuis lors, il ne sortait plus qu'accompagné, il est vrai que nous nous entendions bien, et le peu que nous pouvions sortir nous étions ensembles !
Il s'en falait que nous approchions de la fin de notre service, cela aurait pu devenir dangereux pour ce camarade !
La plupart du temps nous allions simplement au Foyer du Soldat ou le demi valait 5fr, nous ne pouvions nous offrir plus. De temps à autre nous allions assister à la messe à la cathédrale de Trêves, peu importe si on n'y comprenait rien, on y voyait entre-autres la Tunique du Christ comme relique.
En descendant à pied vers la ville, nous passions à travers la campagne et souvent les chevreuils traversaient les vergers de pommiers devant nous !
Une fois nous avions entrepris d'aller au plus près de la vierge noire, statue monumentale haut perchée dans les coteaux de la ville, qui surplombaient la rivière, la Moselle je pense, mais vu la distance, nous y avions renoncé !
N° VIII
De retour à Trêves, lors des dernières manœuvres, le travail qui m'avait été confié était de plus en plus intense, comme si l'autorité profitait de mes derniers jours pour me faire craquer, mais j'ai toujours tenu bon. D'une part il avait été demandé aux Sous-Officiers qui étaient chef de Pièce de passer le permis char. En effet, lors de déplacements avec les chars, le chef de Pièce était considéré comme étant chef de voiture, il devenait donc obligatoire qu'il ait le permis approprié. Nous avons donc eu une formation théorique du code allemand et pris quelques cours de pilotage sur les engins chenillés, qui demandaient une formation spécifique. Pour moi qui dans ma campagne conduisait depuis bien longtemps, le tracteur à boule chaude, un Percheron, dont le plus compliqué était le démarrage, ensuite je pilotais la moto de mon père, moto que je prenais sans son aval et avec la complicité de ma mère pour aller faire les courses, ainsi que la voiture, une P60 Simca que je conduisait la nuit principalement pour ramener l'amie de mon frère chez elle….. Tout cela bien entendu sans permis d'aucune sorte.
La conduite fut pour moi comme un jeu d'enfant, toutefois je fus collé au code, car on nous avait questionné sur le code allemand, et mis à part quelques mots, je n'y comprenait rien du tout. Quelques jours plus tard, nous repassions ce fameux code de la route au casernement en questions bien françaises, malgré cela mon permis ne me servit à rien, car il fallait avoir fait un certain nombre de km pour pouvoir le faire valider !
Finalement nous avions été deux à avoir le permis chenilles, car lors d'un cours pratique sur engin chenillé, mon camarade Jean-Paul commit une erreur de pilotage qui aurait pu être fatale à l'Officier instructeur, la tourelle du char s'était détachée et avait sérieusement commotionné le lieutenant CANY qui était notre moniteur, il n'eut jamais son permis !
En ce qui me concerne quelques jours avant mon départ, un camarade de ma classe, me demande mon brevet, et je pensais qu'il m'était retiré, mais voilà que quelques jours plus tard, mon permis militaire m'est rendu, dûment tamponné, comme si j'avais fait le nombre de km requis et ce même camarade de me dire que sitôt rentré dans mes foyers je pourrais le faire transformer en civil. En fait je n'y croyais qu'à demi, toutefois c'est ce qui se passa de retour chez moi et avant la fin 1964 je me présentais à la Sous Préfecture de Muret où mon brevet de pilote toutes catégories, sauf moto de plus de 125cc fut validé en permis civil. Vous imaginez ma joie et l'incrédulité de certains, y compris mon père qui avait investi une somme importante dans ce papier rose, eu égard à son maigre salaire ! Ce fut en quelque sorte mon salaire, merci l'armée…...
Quinze jours avant la date de ma libération, on me demande de passer le CIA, Certificat Inter Armes, en réalité je ne voyais pas du tout l'utilité de la chose, mais bon, j'acceptais, et me voilà retourné sur les bancs d'école à refaire une formation théorique et pratique approfondie.
Or dès le premier jour d'exercice, au cours du passage de l'échelle de rail en sautant après avoir fait «le soleil» je me réceptionne mal au sol et me foule la cheville, impossible de marcher, j'ai du aller à l'infirmerie voir le Médecin Colonel qui me prescrit une exemption de service, me donna des médicaments que je n'ai jamais pris. Pour moi c'était une catastrophe car je pensais bien rester à Trêves pour profiter de voir autre chose que le quartier du Belvédère, alors je demandais une dispense de certaines activités, mais j'ai toujours suivi le groupe en clopinant et continué les activités comme par exemple la natation. Moi qui ne savait pas nager, j'ai appris en trois séances à plonger et à remonter à la surface, ….. où l'on me tendait la perche, mais l'honneur était sauf, car la natation était note éliminatoire. Le jour de l'examen j'ai eu le minimum requis et c'est ainsi qu'après avoir passé les différentes épreuves je fut reçu avec une moyenne de 12,5 avec mention passable.
A noter que lors de ce court passage dans cette unité de formation, une alerte générale se déclare. Je n'avais pas mon paquetage, je ne savais plus où me mettre, je me rappelle m'être caché pour éviter que l'on me voie et puis tout redevint dans l'ordre !
N° IX
A noter que pour moi avoir le CIA ou pas n'avait aucune importance, et ce n'est que plus tard lors de mes périodes de Réserviste que je recevais la notification de mon grade de MDL-CHEF, or il n'en allait pas de même pour les Sous-Officiers d'active qui voyaient leur solde et leur grade augmenter, et l'on voyait la mine déconfite de ceux qui n'avaient pas été reçus aux épreuves !
Peu avant le grand départ, nous avions eu un entretien avec le Commandant d'unité ASSELINAU qui nous proposait de nous engager dans l'armée. Il m'avait ainsi été proposé de faire l'école d'Artillerie de Châtellerault et l'on nous proposait même une certaine somme bien rondelette mais moi j'avais mon métier, j'étais plombier chauffagiste, j'ai préféré rentrer chez moi et me remettre au travail.
J'avais fait mon service National, j'avais servi la France, la terre d'accueil de mes parents, j'avais en quelque sorte payé ma dette, et j'avais choisi de tourner la page, d'ailleurs juste avant le départ nous avons reçu notre Certificat de Bonne Conduite, nous en étions fiers, j'en étais fier !
C'est là qu'un jour dans un couloir, je rencontre un jeune récemment appelé qui me dit :
Maréchal des Logis on t'aime bien, mais on ne veut pas que tu rempiles». Le jeune canonnier avait certainement dosé ses paroles car il était strictement interdit de se tutoyer, et bien sûr je le rassurais sur le champ !
Ainsi je quittais donc définitivement TREVES quand même le cœur gros, nous y avions passé certes une partie de notre jeunesse, mais aussi de bons moments de camaraderie, comme de moins bons moments vite oubliés .
Je retournais dans mes foyers avec deux mois de permission libérable, et le reste de ma vie à pouvoir ! Juste un détail avant ma permission de libérable, j'avais envoyé mes cigarettes à mon beau-père, car je ne fumais pas, et lors du retour chez moi j'ai dû aller régler une amende de douane, motif 10 paquets de dépassement non autorisé !
Et c'est là que dès mon retour chez moi je reçus la visite d'une personne qui m'entretint de la Réserve.
Il faut dire que dès le début je n'étais pas très chaud de me remettre dans le bain, car le but était de participer à l'encadrement des jeunes pour La PME la préparation militaire élémentaire, et puis ce fut l'enchaînement avec des Sous-Officiers qui avaient fait l'Algérie notamment, et sans savoir pourquoi je me suis laissé faire, à l'époque la Section de Muret comportait plus de 40 membres.
Et c'est ainsi que je me retrouvais à l'encadrement de la PME et à participer à quantité de manœuvres : Caylus, Camps de GER, Toulouse , etc.......
Entre-temps je m'étais installé artisan. Les conditions devenaient de plus en plus dures, mais j'ai toujours tenu bon, jamais le meilleur, jamais le dernier, mais toujours prêt à SERVIR avec les modestes moyens qui étaient les miens.
Bien plus tard voyant que je ne servais plus à rien, j'ai demandé à être Porte Drapeau. Une façon comme une autre de garder le lien avec la FRANCE notre terre d'accueil et ma PATRIE, et de travailler sur le Devoir de Mémoire.
Composition de l'équipage de l'obusier automoteur de 155mm M 41 en ordre de service.
Le M 41 comportait un équipage de 10 personnes au total pour servir la pièce.
Le chef de pièce qui était obligatoirement un Sous-Officier au minimum
Le pointeur qui était un brigadier.
Le premier artificier, vissait et réglait les fusées sur les obus.
Deuxième artificier aidait le premier artificier, ils étaient complémentaires.
Le pilote dont la principale mission était de conduire le char à sa destination.
Le chef de voiture responsable du matériel.
Le tireur dont la mission était d'introduite l'étoupille et actionnait le cordon de mise à feu.
Le chargeur qui préparait les charges selon les ordres reçus du chef de pièce.
L'aide chargeur qui aidait au chargement de l'obus sur la civière pour l'introduire dans le tube et procédait également à la mise en œuvre des doubles piquets.
Le pourvoyeur qui approvisionnait les obus qui étaient stockés dans une zone dite de sécurité.
Des tâches supplémentaires étaient dévolues à certains canonniers, je n'ai plus le souvenir de tout, mais il fallait outre les tâches citées ci dessus, enlever le couvre-bouche, baisser la bêche, déverrouiller la masse pivotante. Etc........ Le chef de pièce était doté d'un moyen de transmission radio genre ANGRC 9 ou TRPP 8 A et était en liaison permanente avec le PC.
Caractéristiques de l'obusier.
22 obus étaient chargés sur chaque pièce, et 67 sur le véhicule support.
Composition d'une charge : l'étoupille, et la gargousse qui contenait les différentes charges, ces dernières étaient calculée par le PCT, fonction de la vitesse du vent et de la distance prévue par l'impact, le tout associé à l'inclinaison du tube, et le gisement corrigé de la dérive.
La masse reculante, était composée du lien élastique, c'est à dire de vérins hydrauliques et de puissants ressorts de rappel, le tube pouvait reculer de 1,50 m en charge maximum et pesait 1500 kg, la culasse était de type à vis à filets interrompus, et le tube était rayé de façon à donner à l'obus une trajectoire stabilisée, il comportait 48 rayures.
L'obus comportait une bande de forcement en laiton ou en cuivre qui épousait les rayures du tube lors du départ du coup.
Les obus pesaient en moyenne 43 kg et la portée maximum de l'obusier était de 15 km.
Voici en vrac les authentiques et principaux souvenirs de mon Service Militaire, vestiges du passé.
Fait à Muret le 25 Août 2016. C Fred .
Alfred Contarin
JOURNAL DE MARCHE ET OPÉRATIONS DU RÉGIMENT COLONIAL DE CHASSEURS DE CHARS 15 août 1944 - 13 mai 1945 |
JMO retranscrit d'après un document original dactylographié du Colonel Rambaud ex Lieutenant au 1er Escadron de reconnaissance du R.C.C.C. transmis par Frédéric Maduraud
15 août 1944
Annonce du débarquement franco allié dans le sud de la France, le premier échelon du régiment sous le commandement du lieutenant-colonel Charles doit se tenir prêt à faire mouvement.
Ordre d'opération n° 1
1) Composition du premier échelon.
Éléments de l'état-major (lieutenant-colonel Charles, capitaine Stremsdoerfer, sous-lieutenant Lenc.)
3ème escadron capitaine Maurel
Capitaine Charvet, commandant le 1er escadron.
3ème peloton de reconnaissance : sous-lieutenant Van Ruymbecke.
Peloton de pionniers : Lieutenant Petrochilo.
Eléments de l'E.H.R. : capitaine de Cambourg
2) Mission
a) Sont mis à la disposition du colonel Salan, commandant le 6ème R.T.S. et chef d'un groupement tactique, le 3ème escadron renforcé d'élément de ravitaillement et le 3ème peloton de reconnaissance.
En cas d'engagement le lieutenant-colonel Charles prend le commandement de ce détachement avec les moyens dont ils dispose.
b) le reste du premier échelon constitue le détachement précurseur du gros du régiment.
16 août 1944
Le premier échelon fait mouvement sur l'aréa "ADAM"
Départ d'un détachement de 15 hommes pour l'embarquement avec le 18e RTS.
Débat d'un détachement de 15 hommes pour embarquement avec le C.I.D.
17 août 1944
Le détachement du premier échelon fait mouvement aux fins d'embarquement. Au cours du déplacement 2 T.D. se renversent provoquant le décès des sergents chefs :
David Louis Mle 4855, Callaou Jean Mle 157,
du sergent Baraux Henri Mle 146,
le caporal-chef Osil André Mle 45,
le sergent Forcioli gravement blessé et le soldat Lafontaine sont hospitalisés à Ajaccio.
Départ d'un détachement de 50 hommes, sous les ordres de l'aspirant Seguier pour embarquement avec la compagnie de fabrication de pain n° 350.
18 août 1944
Le deuxième échelon, (gros du régiment) sous les ordres du colonel Rousseau, doit se tenir prêts à faire mouvement sur l'aréa "PLATO" à partir de six heures.
19 août 1944
Le deuxième échelon fait mouvement à 7h45 sur l'aréa n° 2 "PLATO"
photo : Sébastien Kao Dit Delmeir
20 août 1944
1) 1 heure, débarquement à la Nartelle (3 km est de Saint-Maxime), du détachement du R.C.C.C. commandé par le lieutenant-colonel Charles. Ce détachement fait mouvement sur Pierrefeu (par La Mole et Collobrière), 70 km où il est mis à disposition du colonel Salan, commandant le 6ème R.T.S.
De 15 heures à 19 heures, reconnaissance et mise en place de l'escadron Maurel, au sud-est de Pierrefeu, 500 m au sud de "La Fayolle" (cartes au 50 000e Pierrefeu).
Mission de l'escadron Maurel : appuyer éventuellement par ses feux la progression de l'infanterie en direction de Solliès-Pont et de Solliès-Ville.
En fin de journée, violents bombardements d'artillerie : deux blessés.
Un détachement, commandé par le capitaine Charvet et composée d'éléments de l'E.H.R., reste à La Mole où il fonctionnera comme base du premier échelon et comme détachement précurseur du gros du régiment.
2) embarquement du deuxième échelon - bateau 149 à partir de 13 heures.
Le bateau lève l'ancre à 21 heures.
Le deuxième escadron, bateau 150, embarque dans la nuit du 20 aux 21 août.
21 août 1944
Le troisième escadron n'intervient pas en direction de Solliès-Pont et Solliès-Ville ; l'infanterie, par sa manœuvre et son infiltration est arrivée aux abords de La Farlède. À 14 heures, l'élément Maurel (troisième escadron et peloton de reconnaissance) est mis à disposition du chef d'escadron de Beaufort du 5ème RCA pour l'exploitation du succès.
Après la reconnaissance les T.D. font mouvement sur Solliès-Pont. Mais le débouché en direction de La Farlède n'aura pas lieu, car l'élément Maurel est bloqué par les mines et par la nuit, de plus l'artillerie ennemie est très active.
Dans la soirée, l'aspirant Pierre Jacquel commandant le troisième peloton du troisième escadron est blessé et évacué, il succombera le lendemain des suites de sa blessure.
photo : Sébastien Kao Dit Delmeir
22 août 1944
Débarquement du deuxième échelon dans la baie de Val d'Esquere à 13h15. le détachement se rend aussitôt au lieu de stationnement à 500 m nord de La Mole.
Affaire de la cote de 79,2 - 3 km 500 est de la Valette -
A sept heures le détachement est remis à la disposition du colonel Salan et il est employé en appui d'infanterie dans la direction de la Farlède - La Chaberte 79,2.
Par leur feu les T.D. des premiers et troisième pelotons permettent à l'infanterie de s'emparer rapidement de la côte 79,2 et de faire de nombreux prisonniers.
Cette action est éclairée et protégée vers la gauche, par le peloton Van Ruymbecke qui détruit de pièces d'artillerie par le feu de ses canons de 37.
Dans l'après-midi un tir d'artillerie fait 2 blessés au troisième escadron, tous deux évacués.
En fin de journée le détachement Maurel se trouve légèrement en arrière de la ligne Château Redon - Les Moulières.
Pendant la nuit tir d'artillerie.
23 août 1944
8h30, le deuxième escadron (bateau 150) rejoint le gros du régiment.
Affaire de La Valette.
L'attaque de la Valette décidée pour le 23 au matin a lieu vers huit heures avec l'appui de chars légers et moyens et de T.D. Dès le débouché de l'attaque les Allemands déclenchent un violent tir de 150, 105 et 88. Deux chars du peloton Millez (deuxième peloton) sont détruits dans le parc sud de La Calabre (canon de 88 PAK situé sur les pentes nord de Ste Musse). Le char de l'aspirant d'Arcimolles prend feu, un autre char est immobilisé définitivement.
L'aspirant d'Arcimolles, le caporal Piot et les soldats Jouvin et Mariani sont tués (enterrés au cimetière de La Farlède). Huit blessés sont évacués dont le sous-lieutenant Millez. Mais grâce à l'action du peloton Roussel qui neutralise l'antichar et les batteries ennemies, l'attaque progresse et l'infanterie atteint et dépasse même la Valette à midi.
Dans l'après-midi le peloton Roussel est placé aux sorties est de la Valette face aux Minimes où l'ennemi résiste encore.
Le reste du 3e escadron et le peloton de reconnaissance en appui du bataillon Gauvin (6e R.T.S.) effectuent les nettoyages de la région sud-ouest de Beaulieu (château de Fontpré).
Des actions locales menées sous la direction du capitaine Maurel avec les sous-lieutenants Van Ruymbeke et Rynderknech nous livrent : 5 canons de 150 - quatre pièces de 105 - une pièce de 37 FLAK - une pièce de 20 FLAK - une chenillette, et un matériel de toute nature ; l'infanterie fait de nombreux prisonniers.
Avant la fin de ces opérations le peloton de reconnaissance reçoit l'ordre de se porter à la hauteur des chars du R.I.C.M. arrêtés à l'entrée de Toulon par les feux du fort Sainte-Catherine.
Le peloton Van Ruymbeke reconnaît les abords du fort Sainte-Catherine où il neutralise trois mitrailleuses lourdes par un tir de rocket-gun et de grenades à fusil ; puis il se porte au cœur même de Toulon où il participe à la reddition de l'arsenal de terre. En traversant Toulon le peloton de reconnaissance a quelques blessés légers non évacués.
En fin de journée le troisième escadron est regroupé à Baulieu et le peloton de reconnaissance se trouve place de la liberté à Toulon.
Nettoyage Toulon : fort de Sainte-Catherine, fort d'Artigues, redoute de la place d'Italie.
Pour ces opérations de nettoyage l'escadron Maurel est fractionné en groupes, ceux-ci participent à la prise du fort Sainte-Catherine et neutralisent les abords du fort d'Artigues d'une part ; d'autre part ils neutralisent une partie des mitrailleuses lourdes de la redoute de la place d'Italie.
Dans l'après-midi le peloton de reconnaissance s'empare de la Redoute de la place d'Italie.
25 août 1944
Le PC du régiment se transporte à 1 km de sud-ouest de Guers. L'escadron Deysson (2e) et un peloton de l'escadron de reconnaissance sont mis à la disposition d'un groupement tactique placé sous le commandement du général Morlière (région d'Ollioules).
Le détachement du lieutenant colonel Charles se regroupe boulevard du 11 novembre à Toulon.
26 août 1944
Ordre d'opération n° 2 et 3
Le quatrième escadron et premier peloton de l'escadron de reconnaissance font mouvement sur Toulon (maintien de l'ordre) et s'installe à la caserne Gardanis.
Le détachement du lieutenant-colonel Charles se regroupe à la campagne Lemarchand (500 m de sud-est du carrefour de Beaulieu).
27 août 1944
Le PC du régiment fait mouvement sur Beaulieu (entrée est de Toulon), où se trouve déjà le détachement du lieutenant-colonel Charles.
28 août 1944
Ordre l'opération n° 4.
Le quatrième escadron fait mouvement sur La Palace (entrée sud-est de Toulon).
L'escadron de reconnaissance se regroupe et s'installe à La Palace.
Le détachement du lieutenant-colonel Charles est dissous.
A cette date le stationnement du régiment est le suivant :
PC : Beaulieu
1er escadron : La Palace
2ème escadron : Ollioules
3ème escadron : Campagne Le Marchand (500 m sud-est de Beaulieu).
4ème escadron : La Palace
E.H.R. : 500 m nord de La Valette (Saint-Joseph).
4 septembre 1944
Le régiment est alerté à 16 heures pour faire mouvement à compter du 5 septembre au matin.
Ordre de mouvement n° 5
5 septembre 1944
Le régiment fait mouvement sur la région de Voiron. départ de Toulon à neuf heures.
1ère étape : Toulon - Larragne (Basses-Alpes nord de Sisteron) 150 km.
6 septembre 1944
2e étape : Larragne - Saint-Albin (5 km sud de Pont de Bonvoisin - Isère) 150 km.
Pendant la période du 30 août au 6 septembre le régiment reçoit six engagés affectés au premier et troisième escadron.
7 septembre 1944
Le régiment est installé en cantonnement bivouac dans la région de Sainte Albin - Saint-Martin.
8 septembre 1944
A 21 heures le régiment est alerté pour faire mouvement à compter du 9 septembre 1944 midi (ordre de mouvement en date du 9 septembre).
Le régiment doit faire mouvement sur Morteau pour être mis à la disposition de la 3e D.I.A.
9 septembre 1944
Le colonel Rousseau commandant le R.C.C.C. est remis à la disposition du commissaire à la guerre.
Le lieutenant colonel Charles prend le commandement du régiment colonial de chasseurs de chars.
Le premier escadron fait mouvement sur Hurtaud (région de Pontarlier).
A 19 h un ordre de la 9e D.I.C fait savoir que le régiment sera maintenu sur place. L'ordre de mouvement du 9 est annulé sauf en ce qui concerne le premier escadron.
Par ordre numéro 36/3/O.P.S. du 9/9/1944 du général commandant le premier corps d'armée, le R.C.C.C. est remis à la disposition de la 9e D.I.C.
10 septembre 1944
A 20 heures le régiment reçoit l'ordre d'exécuter le mouvement prévu par l'ordre du 08/09/1944.
(Ordre de mouvement n° 6)
A 18 heures l'armée B télégraphie à la 9e D.I.C. pour que le régiment soit mis en route sur la 3e D.I.A. le 11 septembre 1944.
11 septembre 1944
Le régiment fait mouvement sur la région nord de Morteau. Première étape : St-Albin (Isère) - Mirebel (Jura) 170 km.
12 septembre 1944
Ordre d'opération n° 7
A 3h30 le deuxième escadron reçoit l'ordre de se porter à Tournedoz (Doubs) en soutien du R.I.C.M., qui est à la disposition de la 3e D.I.N.A.
Le deuxième escadron effectue le mouvement dans la matinée et sa mise en place est terminée dans l'après-midi. Il détache un peloton en soutien au 4e R.T.T. (3e D.I.N.A.) devant Pont-de-Roide en fin de journée avec la 10e compagnie du 4e R.T.T. (voir ordre d'opération n° 38/3 D du général commandant la 3e D.I.N.A.).
Le premier escadron fait mouvement sur Provenchère.
Le reste du régiment de ces mouvements de Mirebel sur Sancey-le-Long 130 km. À la suite de ces mouvements le stationnement du régiment est le suivant :
PC : mairie de Saucey-le-Long
1er escadron : Provenchère
2e escadron : engagé avec le premier peloton à Goux,
un demi-peloton à Glainans,
un 1 demi-peloton à Neuchatel-Hurtière,
un demi-peloton à Pont-de-Roide
3e escadron : Sancey-le-Long
4e escadron : Sancey-le-Long
E.H.R. : Sancey-l'Eglise
13 septembre 1944
De 8 h à 14 heures, tir de harcèlement sur le peloton Ricour à Goux (pas de perte).
Ordre d'opération n° 8 du 13 septembre 1944 18 heures.
Le régiment a pour mission de couvrir le flanc ouest du R.I.C.M. et de la 9e D.I.C. En cours de rassemblement.
Le 1er escadron effectue une reconnaissance dans la région sud des montagnes du Lomont ainsi que dans les régions de Villers Saint-Martin, de Crosey-le-Petit et de Roche-les-Clerval.
Le 3e escadron se porte dans la région de Chazot.
Le 4e escadron se porte dans la région de Vellerot-les-Belvoir (avec un peloton détaché à Rahon).
14 septembre 1944
Sur ordre verbal de la division (9e D.I.C.) le premier escadron fait mouvement sur Crosey-le-Grand (voir ordre d'opération n° 9).
Mission : surveiller les passages du Doubs et prendre liaison avec les unités américaines dans le secteur.
Le mouvement du premier escadron est terminé à 14 heures.
L'aspirant Jérôme et un sergent chef du premier escadron sont blessés par l'explosion accidentelle d'une grenade et évacués.
Le quatrième escadron fait 2 prisonniers (un sous-officier et un soldat du 1022e bataillon de sécurité).
Le personnel des transmissions fait 2 prisonniers (deux soldats du 251e régiment de grenadiers).
Le régiment est remis à la disposition de la 9e D.I.C. (instruction n° 79/3-OP-AV du 1er C.A.).
15 septembre 1944
Un renfort arrive du C.O.C.A.B. et comprend :
Le capitaine Michel affecté au 3e escadron
1 adjudant chef affecté au 2e escadron
1 adjudant affecté au 4e escadron
1 sergent affecté à l'E.H.R.
1 caporal-chef affecté à l'E.H.R.
3 soldats affectés à l'E.H.R.
16 septembre 1944
Le sous-lieutenant Blanchet momentanément détaché avec deux chars de son peloton à Neuchâtel-Huretière se porte à Remondans.
Sur ordre du R.I.C.M. le peloton Binet (4e escadron) se porte dans la région Tournedoz-Lantehans. Il rejoint son escadron en réserve à Vellerot le soir même.
18 septembre 1944
Le premier escadron fait prisonnier un premier maître de la marine allemande (garde-voies et communications).
Le service de santé en tournée de visite fait prisonnier un adjudant chef et un sergent du 1000e régiment de sécurité.
Du fait de la relève du R.I.C.M. par le 13e R.T.S. le dispositif du régiment doit être modifié (ordre d'opération n° 10).
Cet ordre est annulé dans la soirée par l'ordre n° 11.
Ordre n° 11.
Le deuxième escadron (PC Tournedoz) met à la disposition du lieutenant-colonel Vandenbrouke commandant le sous-secteur ouest le premier peloton de T.D. Ce peloton entre dans la composition d'un élément mécanique (premier escadron de reconnaissance du R.I.C.M., un peloton de chars du R.I.C.M., un peloton de T.D. du R.C.C.C.).
Le peloton de La Rivière (4e escadron) stationné à Ranch rejoint Vellerot.
19 septembre 1944
Ordre n° 12 12h35.
Un groupe de T.D. du 4e escadron (peloton de La Rivière) est dirigé sur Remondans pour être mis à la disposition du colonel Voillerin commandant le sous-secteur centre.
Ordre n° 13 12h40.
Un peloton de l'escadron de reconnaissance (peloton Rambaud) est mis à la disposition du 2e escadron.
À 16h20 un deuxième groupe du 4e escadron est dirigé sur Remondans pour être mis à la disposition du colonel commandant le sous-secteur centre.
Le peloton de La Rivière est ainsi regroupé dans la région de Remondans.
Dans la soirée, après la prise de Vermondans le sous-lieutenant Blanchet porte ses 2 T.D. dans le village.
Dans le sous-secteur ouest le premier peloton du 2e escadron (peloton De Cussac) qui suit la progression de l'infanterie vers Colombier - Chatelot perd 1 T.D. sur une tellermine : dégâts matériels au train de roulement, pas de blessé.
À 20 heures, 2 groupes de pionniers démineurs sont mis à la disposition du capitaine Deysson pour le déminage des itinéraires du sous-secteur ouest.
20 septembre 1944
Message n° 364 de la 9e D.I.C.
Le groupe du peloton Blanchet (adjudant Ladanne) mis à la disposition du III/4e R.T.T. à Pont-de-Roide est relevé et doit rejoindre son escadron. Le décrochage de ce groupe aura lieu dans la nuit.
12h30. Ordre particulier n° 14.
Un peloton de reconnaissance est mis à la disposition du 4e escadron à Danbelin (sous-secteur centre) où se trouve le PC du lieutenant-colonel commandant le II/13e R.T.S.
Le 19 septembre au soir, au cours de l'opération de Vermondans, le groupe du sous-lieutenant Blanchet subit les pertes suivantes :
1 tué (tirailleur N'Golo Male), 1 disparu (sergent chef Gariaud), 2 blessés dont 1 évacué.
A la suite d'une contre-attaque allemande, le sous-lieutenant Blanchet ramène ses 2 T.D. dans la combe de Neuchâtel-Hurtière.
Le peloton du lieutenant Ricour participe à une reconnaissance en direction d'Ecot, devant la résistance de l'ennemi ce peloton se replie sur la base de départ (Goux) ; le lieutenant Ricour est blessé au bras par éclats d'obus (non évacué).
Ordre d'opération n° 15.
Cet ordre a pour but de rétablir les liens organiques du régiment.
Sous-secteur ouest :
Escadron Deysson renforcé d'un peloton de reconnaissance (peloton Rambaud) et de 2 groupes de pionniers : PC Tournedoz.
Sous-secteur centre :
Escadron Limanbard renforcé d'un peloton de reconnaissance (peloton Vernant ex peloton Jérôme) : PC Dambelin.
En réserve :
Escadron Maurel : PC Chazot.
Escadron Charvet : reconnaissance, moins les éléments détachés.
PC : Crosey-le-Grand
PC du régiment : fonctionnera à Vellerot le 21 à partir de midi.
Poste relais : Vyt-les-Belvoir
Base : Sancey-l'Eglise.
21 septembre 1944
Deux ordres particuliers sont donnés pour la relève du demi peloton du sous-lieutenant Blanchet par le sous-lieutenant Roblot. Cette relève sera terminée en fin de matinée le 23.
Le char du 1er peloton du 2e escadron qui avait sauté sur une tellermine dans la région de Sourans est réparé et rejoint son escadron.
Dans le sous-secteur ouest, le 6e R.T.S. (colonel Salan) relève le I/13e R.T.S. et le I/4e R.T.T. Le colonel Salan prend le commandement du sous-secteur ouest ; PC à Lantenans.
22 septembre 1944.
Les pelotons Rambaud et Vernant du 1er escadron exécutent des reconnaissances d'itinéraire au profit des 2e et 4e escadrons.
23 septembre 1944
Le peloton de Cussac (2e escadron), le peloton Rambaud (1er escadron) et une partie des pionniers avec le lieutenant Petrochillo participent à l'attaque de Saint-Maurice Echelotte effectuée par le III/6e R.T.S. (bataillon Communal).
Un groupe de T.D. en position de tir au sud de Saint-Maurice Echelotte appuie la progression de l'infanterie en neutralisant les lisières situées au nord-est du village (lieutenant de Cussac).
Le peloton de reconnaissance, le 2e groupe de T.D. et les pionniers forment un groupement aux ordres du lieutenant Rambaud. Ce groupement se porte sur Saint-Maurice Echelotte, les T.D. agissent par leur feu et les pionniers déminent et aménagent les routes à l'intérieur de Colombier Chatelot et jusqu'à Saint-Maurice.
Le soir le groupement du lieutenant Rambaud se forme en P.A. aux lisières sud et sud-ouest de Colombier Chatelot.
Le sergent chef Gariaud porté disparu le 20 à la suite de l'opération de Vermondans (peloton Blanchet, 2e escadron) aurait été enterré par des civils dans le cimetière de Vermondans (renseignements non confirmés).
Dans la nuit un blessé léger non évacué au peloton Rambaud.
24 septembre 1944.
Ordre particulier n° 15.
Le peloton Blanchet du 2e escadron est désigné pour entrer dans la composition d'un groupement comprenant :
Deux pelotons de reconnaissance du R.I.C.M.
Un peloton de chars légers du R.I.C.M.
Un peloton de T.D. du R.C.C.C.
Ce groupement fait mouvement sur L'Isle sur le Doubs à partir de 12 heures.
Mission :
Etablir un P.A. antichar à la sortie nord de l'Isle sur le Doubs en vue d'interdire toute infiltration ennemie venant de Hericourt - Medieres - Dampierre - Longevelle - la Pretière.
Le peloton Blanchet est remplacé à Glainans par un peloton de l'escadron Maurel (adjudant Duquesne).
Le PC et le poste relais font mouvement et fonctionne à partir de midi à Tournedoz.
Au cours de la nuit du 23 au 24 et dans la journée du 24, les éléments qui ont participé à l'attaque de Saint-Maurice Echelotte subissent plusieurs contre-attaques et de violents tirs d'artillerie.
En fin de journée l'infanterie se replie sur les bases de départ.
Le groupement aux ordres du lieutenant Rambaud se replie sur Sourans par Blussans ; des véhicules restent en panne de terrain à proximité de la ligne de repli de l'infanterie, ils sont dépannés de nuit et rejoignent Sourans à 2h15 le 25.
25 septembre 1944
21 heures le régiment reçoit l'ordre verbal du sous-chef d'état-major de la 9e D.I.C. d'alerter le 3e escadron ; ce dernier en liaison avec le bataillon de réserve du 6e R.T.S. à Anteuil, doit se tenir prêt à contre-attaquer toute action offensive de l'ennemi, venant de Colombier Fontaine.
26 septembre 1944
La Jeep du lieutenant de Cussac saute sur une mine d'un barrage ami non signalé ; ni le lieutenant de Cussac, ni les autres occupants ne sont blessés, gros dégâts matériels.
Par message n° 360, il est ordonné au régiment de prendre ce jour, les mêmes mesures d'alerte que le 25.
27 septembre 1944
Le 2e escadron (capitaine Deysch) transporte son PC à Hyemondans.
Le 27 au matin le stationnement du 4e escadron est le suivant :
PC : Dambelin
1 peloton (de La Riviere) : Remondans et au Moulin
1 peloton (Robiot) : Vaivres
1 peloton (Binet) : Dambelin.
28 septembre 1944
Le peloton du lieutenant de Cussac est relevé du Bois Bacon et mis en réserve à Hyémondans.
Le peloton du lieutenant Rambaud effectue des reconnaissances à Goux et au P.A. du bois de la Raule (1 km 500 nord-est de Goux).
29 septembre 1944
Le peloton du lieutenant Rambaud effectue des reconnaissances dans le quartier est de Goux en vue d'une action possible sur les crêtes ouest d'Ecot.
Le 4e escadron cesse toutes les reconnaissances à caractère offensif par suite d'ordres reçus du colonel commandant le 13e R.T.S. annulant les mouvements prévus.
30 septembre 1944
Le mouvement des escadrons prévus pour le 30 ayant été suspendu le stationnement des unités du régiment en fin de journée est le suivant :
E.M. - Relais et Base : sans changement
1er escadron : sans changement
2e escadron : Hyemondans
3e escadron
PC et 2e peloton : Hyemondans
1er peloton : Goux
3e peloton : Dambelin
4e escadron : sans changement
Ordre d'opération n° 18 en date du 30 septembre 1944.
En exécution des prescriptions de la note n° 363/3-S du 23 septembre, la 9e D.I.C. est appelée à tenir défensivement le secteur de l'Isle sur le Doubs inclus à la frontière suisse, Villars inclus.
Le dispositif réalisé pour le régiment est le suivant :
4e escadron plus un peloton de reconnaissance, plus un peloton de T.D. du 4e escadron, font mouvement dans la région de Montecheroux, et occuperont le sous-secteur est aux ordres du colonel commandant le 13e R.T.S.
2e escadron passe en réserve dans la région de Belleherbe.
PC - poste relais - base : Charmoilles
1er escadron (un peloton de pionniers, un peloton de reconnaissance, le P.H.R.) : Charmoilles.
1er octobre 1944
Par ordre particulier n° 19, il est prescrit au peloton de La Rivière du 4e escadron de se porter à Crosey le Grand où de nouveaux ordres lui seront donnés pour faire mouvement sur l'Isle sur le Doubs.
Au cours de la nuit, le peloton Ricour du 2e escadron est relevé par le peloton Roussel du 3e escadron.
Le 3e escadron termine son installation.
Le groupe Texier du 2e escadron rejoint son peloton à Hyemondans.
Le 4e escadron moins 1 peloton fait mouvement au cours de la nuit et stationne provisoirement à Vellerot.
2 octobre 1944
Au cours de la nuit, le 4e escadron a fait mouvement sur Montecheroux pour se mettre à la disposition du colonel commandant le sous-secteur ouest.
Par ordre particulier n° 20, il est prescrit au peloton du 4e escadron de se mettre à la disposition du R.I.C.M. et d'effectuer la relève du peloton Blanchet remis à la disposition de son escadron.
Par ordre de mouvement n° 3178/op, il est prescrit d'exécuter le 2 octobre les mouvements qui n'ont pu avoir lieu le 1er.
Stationnement des unités du régiment en fin de journée :
PC - Relais et Base : Charmoilles
1er escadron moins 2 pelotons de reconnaissance : Charmoilles
2e escadron au complet : Charmoilles
3e escadron PC plus 1 peloton de T.D. plus un peloton de reconnaissance : Hyemondans
1 peloton de T.D. : Goux
1 peloton de T.D. : Dambelin
1 peloton de T.D. (de La Rivière) : l'Isle sur le Doubs
4e escadron PC plus 1 peloton de T.D. : Montecheroux
1 peloton de T.D. : Chamesol
1 peloton de reconnaissance : Chamesol
Le peloton Binet est mis en réserve à la sortie nord de Montecheroux.
Deux T.D. du peloton Roblot sont détachés de jour en antichar sur la montagne au nord de Chamesol, ils se replient de nuit dans un P.A.
Le peloton de reconnaissance a reconnu les itinéraires dangereux au sud de Villars les Blamont.
4 octobre 1944
13 engagés venus du bureau de recrutement de Besançon se présentent au régiment et sont incorporés à compter du 3 octobre.
Le peloton Roussel en position à Goux subit un tir de harcèlement de nuit.
7 octobre 1944
Le peloton Roblot est regroupé en réserve à Chamesol.
Le peloton de La Rivière subit un tir de harcèlement d'artillerie au cours de la nuit.
8 octobre 1944
Le sous-lieutenant Van Ruymbecke, un sergent et 4 hommes effectuent une patrouille dans les Grands Bois en partant de Mauchand et rapportent des renseignements sur les travaux ennemis.
9 octobre 1944
Sur le même terrain que le 8 une patrouille de 11 hommes commandée par le sous-lieutenant Van Ruymbecke tente de faire des prisonniers pour identification d'unité ; elle échoue et se replie sans incident après avoir tué un travailleur allemand.
Arrivée au régiment de 21 engagés recrutés à Besançon.
11 octobre 1944
Des reconnaissances sont effectuées par le 4e escadron en vue d'étudier la possibilité d'effectuer des tirs sur Ecurcey.
Une patrouille commandée par le sous-lieutenant Van Ruymbecke observe les travaux de coupe et de terrassements aux environs de la cote 345. La patrouille ayant été décelée abat 2 allemands et se retire sans incident.
A la suite de la relève du bataillon Saint-Germain (6e R.T.S.) par des éléments du R.I.C.M. et du R.C.C.C., 1 C.R. doit être installé à Goux (commandant de La Brosse) et un groupement blindé en réserve à Glainant (capitaine Maurel).
Le capitaine Maurel rend compte de sa liaison auprès du commandant de La Brosse qui commande le centre de résistance de Goux.
Le peloton Roussel reste à Goux (s'installe en P.A. fermé pour la nuit).
Il est envisagé pour le lendemain un regroupement au sud de Goux, à contre-pente, du peloton Roussel du groupe de protection et des cinq chars du R.I.C.M. sous le commandement du capitaine de la Seglières du R.I.C.M.
Le peloton Van Ruymbecke reste jusqu'à nouvel ordre à Goux, ses véhicules sont dirigés sur Glainans.
Le peloton Duquesne et le PC du 3e escadron font mouvement sur Glainans à 6h30.
Installation à Glainans d'un groupement blindé sous le commandement du capitaine Maurel de R.C.C.C.
13 octobre 1944
En exécution des ordres donnés le 12 octobre 1944 le stationnement du 3e escadron est le suivant.
Groupement Maurel : (en réserve du sous-secteur ouest)
3e escadron moins 2 pelotons de T.D. plus 1 peloton de chars du R.I.C.M. à Glainans.
Centre de résistance du commandant de la brosse (R.I.C.M.)
1 peloton de T.D. (Rinderknech) à Dambelin à la disposition du bataillon Communal (5e R.T.S.).
Au cours de la nuit une patrouille allemande vient au contact du P.A. Roussel.
Le peloton Van Ruymbecke subit un léger bombardement (pas de blessés).
Le 4e escadron effectue des reconnaissances de positions de tir sur les pentes nord du Lomont.
Le peloton de Jérôme du 1er escadron effectue une reconnaissance dans le secteur de Blamont et recueille des renseignements.
L'aspirant Voisin Pierre du 4e escadron est muté au 3e escadron.
L'aspirant Seguier Marcel du 2e escadron est muté au 3e escadron (avis de mutation n° 3314/N en date du 13/10/1944).
1 tirailleurs du 1er escadron muté au C.A.R.I.C.M. rejoint le régiment.
14 octobre 1944
Au cours d'un bombardement sur Goux, le 14/10/1944 à 12h30 le soldat Suty Michel du 3e escadron est tué, le soldat Watrin Jean du même escadron est grièvement blessé et évacué.
Une patrouille mixte (R.C.C.C. 13e R.T.S.) commandée par l'aspirant Jérôme, ayant pour mission de reconnaître l'axe : Blamont, Roche les Blamont est prise à partie de très près au sud de ce dernier village et subit des pertes suivantes :
Adjudant Poulmarch ; blessé au ventre et aux genoux (ramassé par les Allemands),
Sergent Sapene : probablement gravement blessé (ramassé par les Allemands),
L'aspirant Jérôme et 1 sergent du 13e R.T.S. sont portés disparus.
21 engagés recrutés dans la région de Lyon arrivent au régiment.
15 octobre 1944
15 engagés recrutés à Besançon se présentent au régiment.
16 octobre 1944
Ordre d'opération n° 21
En exécution de l'ordre particulier n° 14 du général commandant le 1er C.A. n° 36713-OP du 13/10/1944, les missions suivantes sont confiées au régiment :
mission de tir au profit de la 9e D.I.C. sur l'axe Montbéliard - Longevelle - l'Isle sur le Doubs.
intervention en cas d'attaque de blindés ennemis, en première urgence au profit de la 2e D.I.M., en deuxième urgence au profit de la 9e D.I.C.
En fonction de cet ordre différentes missions de reconnaissance, de tir et d'intervention en cas d'attaque d'engins blindés sont réparties entre les escadrons qui devront réaliser le 17 un dispositif s'adaptant à ces nouvelles missions.
En vue d'assurer un regroupement normal à l'intérieur de l'escadron les relèves suivantes sont effectuées.
Le peloton de la rivière du 4e escadron (relevé à Médiere par le peloton voisin 3e escadron) se porte à Dambelin où il remplace le peloton Rinderknech qui lui-même a fait mouvement sur Bermont 1,7 km de Glainans.
Le peloton Roussel rejoint Hyémondans.
32 tirailleurs sont dirigés sur le 18e R.T.S à Toulon.
17 octobre 1944
Les différents mouvements prévus par ordre d'opération n° 21 s'effectuent sans incident, le stationnement des unités du régiment en fin de journée est le suivant :
4e escadron PC : Montecheroux
1 peloton de chars : Montecheroux
1 peloton de chars : Chamesol
1 peloton de reconnaissance : Chamesol
1 peloton de chars : Dambelin
3e escadron PC et 2 pelotons de chars : Glainans jusqu'à nouvel ordre.
1 peloton de chars : Médiere La Pretière
2e escadron PC et escadron complet : Chaux les Clerval
1er escadron au complet : Chaux les Clerval
PC du régiment : sortie est de Clerval
Relais : Chaux les Clerval
Le lieutenant-colonel commandant le régiment prend contact avec les nouvelles unités de rattachement et par C.R. n° 3350/30p rend compte du dispositif réalisé par le régiment.
18 octobre 1944
Le général Béthouard (accompagné du général Morlière) est de passage à Clerval.
Afin d'assurer la transmission rapide de l'alerte, une A.M. du peloton de commandement équipée en S.C.R. 193 est détachée au PC du 8e R.T.M. en poste à poste avec le PC du régiment.
Le 1er et le 2e escadrons effectuent des reconnaissances dans la zone du 8e R.T.M.
Le peloton Roblot (4e escadron) effectue un tir de destruction d'observatoire et de neutralisation de lisières de bois (40 obus). Observatoire détruit au 5e coup. Neutralisation efficace.
19 octobre 1944
Un groupe du peloton Rinderknech du 3e escadrons exécute un tir de 48 obus sur les sorties ouest de Bavans.
20 octobre 1944
Un groupe du 3e peloton du 3e escadron effectue un tirs de harcèlement de 61 obus sur les sorties ouest de Bavans.
Le 3e escadron perçoit un char.
Le 4e escadron effectue des reconnaissances en vue d'exécuter des tirs sur les clochers d'Ecurcey, et de Roche les Blamont.
21 octobre 1944
En exécution de l'ordre particulier n° 22, un peloton de T.D. du 2e escadrons (lieutenant de Cussac) se porte à Magny (faubourg est de l'Isle sur le Doubs) avec pour mission :
Interdire toute progression aux engins blindés à l'ouest de La Prétière, ainsi que tout débouché de Médière par la nationale 83.
En exécution de la N.D.S. n° 1498/ID un groupement de T.D. du 3e escadron se porte en 153, 696 500 m sud-ouest du Sec Bois, côte 369.
Mission : effectuer des tirs d'arrêt au nord de 309.
Un groupe du 3e escadron (3e peloton) effectue un tir de harcèlement (70 obus) sur le Mont Bart de Voujeaucourt.
22 octobre 1944
Arrivée d'un détachement de 15 engagés venant du bureau de recrutement de Besançon.
Relève du peloton Rinderknech par le peloton Roussel.
Le peloton Roussel effectue un tir de harcèlement sur Bavans. 30 obus par char.
Le peloton Roblot du 4e escadrons effectue un tir sur le clocher de Roche les Blamont, 62 obus, 3 coups sur le clocher, plusieurs coups dans la nef.
23 octobre 1944
Le peloton Binet effectue un tir sur le clocher d'Ecurcey, 40 obus, un coup dans le clocher, quelques-uns dans la nef. Tir en général trop court.
24 octobre 1944
Le peloton Roussel effectue un tirs de harcèlement sur les environs de Bavans, 110 obus.
Le 4e l'escadron subit à Chamesol un tir d'artillerie, aucun des obus n'éclate.
25 octobre 1944
A 18 heures, visite du général de Lattre de Tassigny accompagné des généraux Béthouart, Valluy et Morlière.
27 octobre 1944
28 engagés venus de la région de Lyon sont affectés au régiment et répartis dans les escadrons.
28 octobre 1944
Un char du 4e escadron effectue un tir de destruction sur une cabane située près de la ferme Essalier (10 obus) quatre coups au but.
29 octobre 1944
Un char du 4e escadron effectue un tir de destruction (11 obus) sur un hangar situé près de la ferme Grattery, 7 coups observés éclatent sur l'objectif.
1er novembre 1944
Différentes cérémonies officielles organisées dans les villages occupés par le régiment, commémorent les fêtes de la Toussaint.
A Clerval, le colonel commandant le régiment dépose une gerbe au monument aux morts, au cours d'une brève cérémonie, et assiste ensuite à la bénédiction d'une plaque commémorative.
Un char du 4e escadron effectue un tir sur une mitrailleuse ennemie (13 obus), 5 éclatent au but.
2 novembre 1944
Le capitaine Maurel commandant le 3e escadron effectue une reconnaissance entre Bussang et Saint-Maurice.
19 F.F.I. venant des groupes de Clerval et de Baume les Dames sont affectés au régiment.
3 novembre 1944
Une A.M. du 1er escadron se renverse dans un fossé, un mort et un blessé (sous-lieutenant Van Ruymbecke).
Un détachement aux ordres du capitaine Villain comprenant 38 sous-officiers et hommes de troupe arrive au régiment.
4 novembre 1944
Un escadron de renfort immédiat dénommé 5e escadron placée sous les ordres du capitaine Villain est organisé avec le personnel F.F.I. muté au régiment et le renfort arrivé d'A.F.N.
Le 3e escadron cantonnera à Chaux les Clerval.
5 novembre 1944
33 tirailleurs constituant le reliquat du personnel indigène restant au régiment sont affectés au 18e R.T.S. et dirigés sur Toulon.
Le colonel Rousseau, ancien colonel commandant le régiment est mis à la disposition du général commandant la 10e D.I.
6 novembre 1944
13 hommes de troupe affectés au régiment sont répartis dans les escadrons.
7 novembre 1944
Le peloton Roussel relève le peloton voisin à Médière, celui-ci rejoint Glainans.
8 novembre 1944
Le sous-lieutenant Léger, 20 sous-officiers et hommes de troupe venant des FFI sont affectés au régiment.
11 novembre 1944
Le lieutenant-colonel Charles, commandant le régiment, une délégation d'officiers, sous-officiers et hommes de troupe assistent aux différentes cérémonies civiles et religieuses du 11 novembre.
par message n° 528/3-Op du général commandant le 1er C.A. le R.C.C.C. est remis à compter du 12/11/1944 , 0 heure à la disposition de la 9e D.I.C..
Le peloton Roussel reste la disposition du groupement nord du Doubs, à Médière.
Le capitaine Debay Jean de base d'opération 901 est affecté au régiment (état-major).
12 novembre 1944
En exécution de l'ordre général d'opération 1139/3-8 du 12/11/1944, du général commandant la 9e D.I.C.
Par ordre d'opération n° 22, les mouvements suivants sont prescrits aux escadrons.
Le 4e escadron moins le peloton de La Rivière, plus un peloton du 2e escadron plus un peloton de reconnaissance : mis à la disposition des 9e Zouaves et 6e R.T.M.
Le peloton de La Rivière relèvé à Dambelin par un peloton du 3e escadron rejoint Sancey.
Le 2e escadron plus un peloton de reconnaissance :
1 peloton de T.D. en réserve émis à la disposition du général commandant l'ID/9.
Le reste de l'escadron en réserve de division à Chamesol.
Le 3e escadron moins un peloton de T.D., plus un peloton de reconnaissance :
A la disposition du colonel commandant le 6e R.I.C.
Le reliquat du 3e escadron se portera à Sancey où il recevra de nouveaux ordres.
13 novembre 1944
A la suite des différents mouvements effectués le 12, le stationnement du régiment est le suivant :
PC avant : Montecheroux
PC arrière : Sancey le Long
1er escadron (PC et peloton de pionniers) : Sancey le Long
(un peloton à Glainans à la disposition du 3e escadron, un peloton à Montecheroux à la disposition du 2e escadron, un peloton à Autechaux à la disposition du 4e escadron).
2e escadron (PC et 2 pelotons) : Montecheroux
(1 peloton à la disposition du 4e escadron à Montecheroux).
3e escadron (PC et 2 pelotons) : Glainans
(1 peloton à la disposition du groupement Lacheroy à Médières).
4e escadron (PC et 1 peloton) : Autechaux
1 peloton : Villars les Blamont
1 peloton : Sancey le Long
3e escadron : Sancey le long
Base : Sancey l'Eglise
Relais : Sancey l'Eglise
14 novembre 1944
16 engagés volontaires pour la durée de la guerre sont affectés à l'E.H.R. (détachement de renfort).
Opération de la boucle du Doubs.
Le 3e escadron (Maurel) participe à des opérations offensives à l'ouest et à l'intérieur de la boucle du Doubs.
PC du capitaine : lisières nord-est du bois de la Pouge.
1er peloton Roussel :
Appuie le groupement Lacheroy dans l'action, ayant pour objectif la côte de Bellay (région est de Longevelle).
l'attaque déclenchée vers 13h30 est stoppée en fin de journée aux lisières est de Longevelle.
Les T.D. ont efficacement appuyé la progression très lente de l'infanterie et effectué des tirs sur les lisières sud du bois de Chanois (70 coups) et sur des nids de mitrailleuses (6 coups).
Au cours de ces opérations, quatre blessés dont deux évacués.
Le char du sergent de Méritens saute sur une mine et est immobilisé aux vues de l'ennemi.
2e peloton Voisin.
Appuie le bataillon Communal dans l'action déclenchée sur Vermondans.
Le peloton Voisin n'a pas à intervenir.
3e peloton Rinderknech.
Mis à la disposition du groupement Gauvin qui a pour mission d'occuper Villars sur Ecot.
Le peloton de T.D. n'intervient pas, le char du sergent Aubry est cependant accidenté par une mine au cours de la progression.
L'ensemble de ces opérations a pour résultat l'occupation d'Eccot à 15h30 par le bataillon Saint-Germain.
Ordre d'opération n° 24 du 14/11/1944 du colonel commandant le R.C.C.C. est du Doubs.
Le peloton de La Rivière stationné à Sancey le Long, est mis à la disposition du colonel commandant le groupement centre à partir du 15 novembre.
Ordre particulier n° 23.
Le 1er escadron moins 2 pelotons est mis à la disposition du capitaine Maurel.
Les éléments du 4e escadron stationnés à Autehaux subissent un tir de mortiers (aucune perte).
15 novembre 1944
Boucle du Doubs.
3e escadron peloton Roussel remis à la disposition de son escadron rejoint Glainans et doit se porter ensuite à Dambelin.
Peloton Rinderknech.
Reste à la disposition du groupement Gauvin.
Peloton Voisin.
A la disposition du bataillon Communal.
1 peloton du 1er escadron (Yvon) et le peloton de pionniers à la disposition du groupement Dessert.
Au cours de la journée le peloton de pionniers c'est un déminage à Villars sur Ecot et à Ecot.
Une Jeep du 1er escadron saute sur une mine. Un tué et deux blessés.
Opérations à l'est de la boucle du Doubs.
Les opérations commencent à 10 heures.
Le peloton Binet (4e escadron) à la disposition du 9e Zouaves appuie l'attaque sur Ecurcey.
Le peloton Roblot (4e escadron) à la disposition du I/6e R.T.M. appuie l'attaque au Bois des Trembles qui échoue.
Le peloton de Cussac (2e escadron) en réserve à Montecheroux n'a pas à intervenir.
photo : Sébastien Kao Dit Delmeir
16 novembre 1944
Boucle du Doubs
le peloton de pionniers effectue le déminage dans les grands bois sur les itinéraires suivants :
Vermondans : cote 513
Vermondans : ferme Monpouron.
Au cours d'une liaison à Etouvans le sous-lieutenant Rinderknech est tué, son corps laissé sur le terrain est ramené par une patrouille.
Est du Doubs.
Le peloton de Cussac (2e escadron) éclairé par le peloton Vernant (1er escadron) à la disposition du II/9e Zouaves appuie l'attaque de Roche les Blamont.
Le peloton Roblot appuie l'attaque du I/6e R.T.M. au bois des Trembles, 2 T.D. sautent sur des mines aux vues de l'ennemi et ne peuvent être récupérés. Cinq blessés dont un non évacué.
Le peloton La Rivière (4e escadron) appuie des éléments du groupement Delteil (21e R.I.C.) pour la conquête des Forges de Bourguignon et de Bourgignon.
Le PC avancé du régiment fonctionne à Pierrefontaine à partir de 20 heures.
Boucle du Doubs.
3e escadron sans changement.
Est du Doubs.
Le 1er escadron, moins 2 pelotons (Rambaud et Yvon) est à la disposition du lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C.
Le 2e escadron moins un peloton de T.D. (de Cussac) plus 1 peloton du 1er escadron (Vernant) sans changement.
Au cours de la progression sur Thulay Hérimoncourt, 1 tué et 1 blessé par éclats de mortiers (4e escadron).
Le PC arrière, le Relais, le poste de secours s'installent à Pont de Roide.
18 novembre 1944
Opérations avec la 1ère D.B.
En exécution de l'ordre général d'opérations n° 28 de la 1ère D.B. le R.C.C.C. moins 1 escadron (2e escadron) est remis en réserve de division et regroupé Le 3e et le 4e escadrons sont remis à la disposition du lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C.
Le stationnement réalisé le matin est le suivant :
PC et peloton de La Rivière à Pierrefontaine.
1er escadron moins un peloton (Rambaud) à Vaudoncourt.
3e escadron à Pierrefontaine.
4e escadron moins le peloton de La Rivière à Hérimontcourt.
Dans l'après-midi, le PC le peloton de La Rivière se portent à Thulay (ordre particulier n° 90 de la 1ère D.B.).
Le PC, les 1er, 3e et 4e escadrons se portent à Dampierre les Bois.
L'explosion d'une mine au Bois des Trembles blesse grièvement le sergent chef Morvan et les soldats Chambe et Desservetaz venus dépanner les chars du peloton Roblot.
Au cours du déminage effectué autour des mêmes chars le sergent Loisy, le caporal-chef Palomares, les soldats Lavernaux et Colombard (5e escadron) sont tués ; les soldats Michaud, Marlin et Duchêne du même escadron sont blessés et évacués.
2e escadron (à la disposition du R.I.C.M.).
Le peloton Blanchet à la disposition de l'escadron Couturier (R.I.C.M.) à Suarce détruit un canon automoteur devant Strueth.
Le peloton Moreau, à la disposition de l'escadron Pol (R.I.C.M.) sous le commandement du capitaine de Cambourg détruit un camion et une automitrailleuse, participe au nettoyage du village de Seppois, fait 15 prisonniers dont un major et un capitaine.
20 novembre 1944
Groupement Charles.
En exécution de l'ordre d'opérations n° 30 de la 1ère D.B., le R.C.C.C. moins 1 escadron (2e) se porte à Faverois.
À midi par ordre particulier n° 95, de la 1ère D.B. le R.C.C.C. moins le 2e escadron forme avec le I/6e R.T.M. le groupement Charles qui a pour mission de former bouchon antichar face à Dannemarie et à Altkirch et de tenir Ueberstrass, Largitzen, Friesen, Seppois le Haut et Seppois le Bas (message du général commandant la 1ère D.B.).
Action sur Ueberstrass.
À 13 heures, le peloton Yvon du 1er escadron et le peloton de pionniers sont poussés sur Ueberstrass. Simultanément, un peloton du 1er escadron (Vernant) pousse d'abord sur Seppois, puis sur Ueberstrass où il arrive le premier et est pris à partie par des armes automatiques et antichars.
Une Jeep tombe aux mains de l'ennemi.
Le 3e escadron et une compagnie du I/6e R.T.M. dirigés sur Ueberstrass brisent la résistance ennemie et occupent Ueberstrass.
Action sur Largitzen.
À 15 heures, une compagnie du I/6e R.T.M., et le peloton Yvon du 1er escadron, le peloton Voisin du 3e escadron s'emparent de Largitzen malgré la résistance de l'ennemi.
Action sur Friesen.
A 17h30, 1 compagnie du I/6e R.T.M., le peloton Vernant du 1er escadron, le P.H.R. (Herzog), et le peloton Madec, du 3e escadron occupent Friesen au cours d'un vif engagement où une automitrailleuse et un camion ennemis sont détruits.
Le 4e escadron et les éléments du PC arrière, sous le commandement du commandant Viviez laissés à Faverois pour en assurer la défense éventuelle, rejoignent à 19 heures, éléments du PC à Ueberstrass, 4e escadron région de Seppois, sauf l'A.M. des Renseignements qui assure la liaison radio avec le Relais.
À 20 heures, le dispositif réalisé est le suivant :
Ueberstrass : PC du groupement, PC du III/6e R.T.M., une compagnie du I/6e R.T.M., plus 2 sections de mortiers, 1 escadron de T.D. (3e) moins 2 pelotons.
Largitzen : 1 compagnie du I/6e R.T.M. plus 1 section de 30, 1 peloton de T.D. (Voisin) du 3e escadron.
Friesen : 1 compagnie du I/6e R.T.M., un peloton de T.D. (Madec) du 3e escadron, 1 peloton du 1er escadron (Vernant), un escadron de reconnaissance moins 2 pelotons.
Seppois et centrale électrique : 1 compagnie du I/6e R.T.M., plus une section de 57, 1 escadron de T.D. (4e escadron).
2e escadron - (à la disposition du R.I.C.M.)
Progresse de 70 km par Sierentz, Kembs, à l'Ile Napoléon.
Le peloton Rambaud du 1er escadron engagé à 3 km au sud de Ensisheim détruit un canon de 88 mm tracté et fait neuf prisonniers.
Le soir le lieutenant Rambaud est blessé évacué.
Le peloton Moreau du 2e escadron exécute des tirs sur les organisations au sud-est de Mulhouse et participe à la garde du pont de l'Ile Napoléon. Le peloton Blanchet à la disposition de l'escadron Couturier (R.I.C.M.) participe à la défense de Suarce.
21 novembre 1944
Groupement Charles.
a) Prise de Hirtzbach
9 heures - le 1er escadron moins le peloton Rambaud est poussé sur Hirtzbach, il est arrêté à 1,6 km du village par des tirs d'armes automatiques et d'un 88 qui détruit une automitrailleuse.
Une attaque est déclenchée vers 15 heures par une compagnie du I/6e R.T.M., le 1er escadron moins le peloton Rambaud et le peloton de pionniers appuyés par un peloton de T.D. (Roussel). L'objectif est atteint à 16 heures.
Défense de Friesen.
A 15 heures pendant l'opération d'Hirtzbach, une attaque ennemie d'un bataillon d'infanterie se déclenche contre Friesen avec mission de reprendre à tout prix le village.
À 16h30 l'ennemi est arrêté grâce à l'envoi de renforts pris sur les éléments du PC du R.C.C.C., du peloton de reconnaissance Vernant et d'une section du I/6e R.T.M. d'Ueberstrass.
A 17h30 le peloton voisin du 3e escadron de Largitzen renforce les éléments de Friesen.
Défense du carrefour de la centrale électrique 1,500 km de Lepuix Delle.
A 12 heures le peloton Binet s'installe en bouchon antichar vers la chapelle à 800 m sud-ouest de 410. Vers 20 heures, ils repousse une attaque de l'infanterie ennemie et détruit un Jagdpanther.
Le sergent Colober et le soldat Barcos sont blessés et évacués.
Au cours de la journée le groupement fait 14 prisonniers.
2e escadron
Le peloton Blanchet (à la disposition du R.I.C.M., escadron Couturier) participe à la défense de Suarce et détruit un Jagdpanther puis se replie sur Faverois et Courtelevant.
Le peloton Rambaud du 1er escadron et le peloton Moreau du 2e escadron en appui de l'escadron Cochet, participe au combat et au nettoyage de Battenheim, ils détruisent 2 Panther, immobilisent cinq autres engins et font une cinquantaine de prisonniers.
Deux T.D. sont immobilisés et doivent être abandonnés.
Le sergent Place, les soldats Guiches, Mertz, Prudhomme et Idoux sont tués.
Le sergent Bonnet, le caporal-chef Runtz, Lemercier, les soldats Girard, Deliez, Chapet et Juteux sont blessés.
A l'Ile Napoléon au cours d'un bombardement le lieutenant de Cussac (dont le peloton à la disposition de l'escadron Couturier n'a pas été engagé) est grièvement blessé.
L'adjudant chef Thiry, prend le commandement du peloton.
Le Relais qui devait se porter à Faverois est arrêté à Joncherey par suite de l'avance ennemie.
L'automitrailleuse des Renseignements est bloquée à Courtelevant.
22 novembre 1944
Groupement Charles.
Défense d'Ueberstrass.
A 8h30 le peloton Roblot du 4e escadron en bouchon à la centrale électrique signale la présence de trois chars ennemis à la route carrefour 410 et Ueberstrass et des infiltrations d'infanterie dans le bois de l'Oberwald.
Le peloton Yvon du 1er escadron envoyé en reconnaissance sur cette route est reçu par des rafales d'armes automatiques, il doit faire demi-tour et perd une Jeep.
Les soldats Fassone et Pourchet sont blessés.
Défense de Friesen.
A 10h15, une attaque ennemie d'un bataillon appuyé par 7 Jagdpanther, une automitrailleuse et des canons antichars est déclenchée sur Friesen après un violent tir d'artillerie.
À 10h30 le peloton Roussel du 3e escadron et deux sections d'infanterie stationnées à Hirtzbach sont dirigés d'urgence sur Friesen dont les lisières nord viennent d'être occupées par des éléments ennemis.
A 11h35 nos éléments contre-attaquent et repoussent l'ennemi qui est définitivement chassé de Friesen à 16h30.
Au cours de l'action 2 Jagdpanther sont détruits par le peloton Roussel du 3e escadron, 1 par 76,2, l'autre par rocket gun.
L'adjudant Bourchais et le soldat Pouteau sont tués.
Le sergent Le Guen, les soldats Pannier et Simon sont blessés.
Au cours de la journée le groupement a fait 15 prisonniers.
2e escadron
Un peloton du 1er escadron patrouille dans la forêt de la Hardt sous les ordres du capitaine de Cambourg jusqu'à Kembs.
Le général Du Vigier vient à Ueberstrass féliciter le colonel Charles, commandant le groupement pour la défense de Friesen, et lui renouveler sa mission primordiale pour la sécurité des communications de la 1ère D.B.
Par ordre particulier n° 56, du 1er C.A., du 23/11/1944, le groupement Charles passe aux ordres de la 5e D.B. et reçoit pour mission :
assurer la liaison entre la 1ère et la 5e D.B.
appuyer l'action du C.C.4 sur Dannemarie
nettoyage de la zone boisée au sud de la route Dannemarie-Altkirch.
Groupement Charles
Opérations de nettoyage du bois de l'Oberwald.
Cette opération est commencée dès huit heures par une section d'infanterie, le peloton Yvon du 1er escadron et un groupe de pionniers.
A 9 heures les résistances ennemies ralentissent la progression, les opérations doivent être arrêtées à 14h30 faute de moyens (infanterie).
Un P.A. d'une section d'infanterie s'installe à la maison forestière près de la chapelle Grunwald.
Le soldat Raphat est blessé.
Trois sous-officiers et 11 hommes de troupe sont faits prisonniers par le groupement.
2e escadron
Le peloton Thiry participe à la défense de l'île Napoléon et exécute des tirs à obus explosifs sur l'infanterie ennemie.
Le sergent chef Texier est tué, le sergent Fabre est blessé au cours de cette action.
Un peloton du 1er escadron sous les ordres du capitaine de Cambourg effectue une patrouille en direction de Kembs et Loechlé.
La base fait mouvement sur Dasle.
24 novembre 1944
Groupement Charles
Opérations de nettoyage du bois de l'Oberwald.
A 8 heures cette opération est engagée par une compagnie du 6e R.T.M., un peloton de reconnaissance, un groupe de pionniers en vue de réduire les résistances ennemies qui existent encore dans le bois de l'Oberwald (triangle Ueberstrass - centrale électrique - Seppois).
Le 4e escadron effectue des tirs sur les lisières est du bois et appuie la progression lente et difficile.
A 14h30 les éléments du I/6e R.T.M. sont relevés par un bataillon du 152e R.I. qui reprend l'opération à son compte.
2e escadron
L'escadron aide à repousser trois attaques ennemies déclenchées :
La première la plus importante, trois compagnies et sept chars sur Habsheim, de 11 heures à 15 heures à Rixheim, le peloton Blanchet perd dès le début son chef, blessé par éclat d'obus, qui est remplacé par l'adjudant Moreau. Il exécute des tirs sur chars et sur les lisières est de Habsheim.
Le sergent Bleza est blessé au cours de cette action.
Le peloton Thiry participe à la défense de Rixheim par des tirs de T.D.
Au cours d'une mise en batterie, un T.D. est avarié.
Le peloton de l'aspirant Heppe du 1er escadron patrouille matin et soir sur Kembs.
En fin de journée l'escadron est organisé en 2 pelotons de 4 T.D. : le peloton de l'adjudant chef Thiry et le peloton de l'adjudant Moreau.
25 novembre 1944
Groupement Charles
En exécution de l'ordre d'opération de la journée du 25/11/1944, de la 5e D.B., le 1er bataillon du 6e R.T.M. est relevé par le premier bataillon du 152e R.I.
Au cours de la journée le sergent Roquet et trois hommes de troupe sont blessés au cours d'un bombardement.
2e escadron
Le caporal Goulet du peloton Blanchet est blessé et évacué.
Un prisonnier est fait dans la nuit à Rixheim.
Par ordre d'opération du 25/11/1944, du colonel commandant le groupement Voillemin, le groupement Charles aux ordres du colonel Voillemin reçoit la mission de s'emparer de Hindlingen. Opération ville dans un deuxième temps avec celle du groupement Voillemin. Ce groupement n'ayant pu atteindre son objectif (1er temps) l'action première n'a pas lieu, néanmoins la mise en place du groupement Charles sur sa position de départ est réalisée à 10h30.
Au cours d'un accrochage une compagnie du 2/152e R.I. tombe dans une embuscade au sud-ouest de Friesen et subit des pertes.
Le groupe de pionniers (1er escadron) patrouille aux lisières est du bois de l'Oberwald et ramène 18 prisonniers dont deux sous-officiers.
Le 1er escadron moins le peloton Heppe vérifie l'itinéraire Largitzen - Hirtzbach - Hirsingue - Bisel et Seppois.
Le sergent Marcy et le soldat Lebrun sont tués par explosion de mine au passage de la Jeep sur la route carrefour 410 - Ueberstrass.
2e escadron
L'adjudant chef Thiry est légèrement blessé par éclat d'obus.
Un prisonnier est fait à Rixheim.
Le sergent Siclier est blessé et évacué.
27 novembre 1944
Groupement Charles.
La 2e phase de l'action prévue sur Hindlingen pour le 26 novembre 1944 est déclenchée le 27 (ordre d'opération n° 15 du général commandant l'ID/9).
A 12h15, une reconnaissance du II/152e est envoyée pour préciser le contact.
À 13h15 Hindlingen est occupé, mais de nombreuses mines ralentissent la progression.
A 15 heures Strueth est dépassé, le peloton de reconnaissance signale que le pont de Saint-Ulrich à Mertzen est détruit ; une patrouille à pied est poussée jusqu'à Mertzen.
Saint-Leger est atteint puis Manspach à 17h30 où les premiers éléments sont pris à partie par des tirs de mortiers.
À 18h30 de liaison est pris avec le 21e R.I.C. à Manspach et à 19 heures avec les éléments de la 5e D.B. (R.M.L.E.) à la sortie de Dannemarie sur la route de Retzwiller.
Stationnement en fin de journée.
Saint-Ulrich : PC du groupement, 3e escadron de T.D., une compagnie du 152e.
Altenach : 1 escadron de T.D. (4e) moins le peloton Roblot.
Manspach : 1 escadron de reconnaissance moins 1 peloton, 1 peloton de T.D. (peloton Roblot).
Hindlingen : PC du bataillon du 152e, 2e compagnie de F.V. et 1 C.A.
Strueth : 1ère compagnie du 152e.
La base et le relais s'installent à Seppois.
L'A.M. des Renseignements rejoint le PC à Ueberstrass.
28 novembre 1944
Le 2/152e et mis à disposition du groupement Voillemin, et le R.C.C.C. remis à la disposition de la 9e D.I.C.
Le peloton Yvon (1er escadron) fait des reconnaissances d'itinéraires dans la région de Dannemarie, Manspach - Retzwiller, et Wollfersdorf.
Le peloton de pionniers établit une passerelle sur la Largue entre Manspach et Dannemarie.
Le peloton Yvon (1er escadron) et les pelotons Binet et Roblot (4e escadron) assurent la protection du déplacement du I/25e R.I.C. Cinq prisonniers dont un sous-officier sont faits au cours de la journée.
Le régiment se déplace en fin de journée, le stationnement est le suivant :
Dannemarie : PC, 1 escadron de T.D. (3e) plus le peloton Binet, plus le 1er escadron moins le peloton Heppe.
Retzwiller : 3e escadron.
Manspach : 4e escadron moins le peloton Binet.
2e escadron
Le 2e escadron est mis à disposition de la 4e D.M.M. chargée de la défense du secteur est et sud de Mulhouse avec le 6e R.I.C. et le R.I.C.M.
Le peloton Thiry en réserve à Habsheim fait quatre prisonniers, en fin de journée le stationnement est le suivant :
PC plus 1 peloton à Waltenheim.
Pelotons Moreau et Heppe à Bartenheim (alertés par le 6e R.I.C.).
Peloton Thiry moins un groupe à Habsheim.
Neuf engagés volontaires pour la durée de la guerre sont affectés à l'E.H.R (détachement de renfort).
29 novembre 1944
Le régiment se porte dans la région de Walbach.
En fin de journée le stationnement est le suivant :
Koetzingen : PC plus 1 escadron
Waltenheim : 4e escadron.
Zaessingue : 3e escadron.
Retzwiller : 2e escadron.
2e escadron :
Le lieutenant Vian avec une équipe de dépanneurs vient à Waltenheim remettre en état une partie du matériel du détachement du lieutenant-colonel Larroque.
30 novembre 1944
Le R.C.C.C. est placé en réserve de la 9e D.I.C. ordre d'opération n° 18 de la 9e D.I.C. du 30/11/1044.
Le régiment se déplace, le stationnement en fin de journée est le suivant :
Stetten : PC et le 1er escadron moins le peloton Heppe.
Saint-Louis : Peloton Heppe.
Retzwiller : 2e escadron.
Waltenheim : 4e escadron.
Zaessingue : 3e escadron.
2e escadron :
Le peloton Thiry participe à l'action du R.T.M. et du groupement beaufort au carrefour de Grünhutte nord-est du pont du Bouc et neutralise un automoteur.
Le peloton Moreau appuie le 6e R.I.C. au cours de l'attaque de Village Neuf.
Dans cette action le soldat Beisser est tué.
Le sergent Bes de Berc blessé mortellement.
Le sergent Guilhelm et le caporal-chef Gevoz sont blessés et évacués.
Le peloton Heppe (1er escadron) pousse deux reconnaissances sur Huningue et essuie sans perte des feux d'infanterie et de 88 mm
1er décembre 1944
Un peloton du 2e escadron (adjudant chef Thiry) en appui du I/R.T.M. participe à une opération offensive dans la forêt de la Hardt (1 groupe à Pont du Bouc, 1 groupe au carrefour Grünhutte) et tire sur des chars ennemis.
Le relais s'installe à Bettendorf.
2 décembre 1944
Le peloton Thiry (2e escadron) participe à la défense des points d'appui de Pont du Bouc et du carrefour Grünhutte (forêt de la Hardt), subit des tirs d'artillerie d'automoteurs et tire sur des chars ennemis. 2 blessés.
Le groupe de Pont du Bouc dont 1 T.D. est avarié par éclats d'obus est ramené à Rixheim dans la soirée.
Un peloton du 4e escadron (de La Rivière) mis à la disposition du colonel commandant le sous-secteur nord (23e R.I.C.) se porte à Eschentzwiller (message téléphoné de la 9e D.I.C. du 2/12/1944).
Le bataillon fait mouvement et en fin de journée le stationnement est le suivant :
Stetten : PC du régiment, un escadron de reconnaissance.
Zaessingue : un escadron de T.D. (moins le peloton de La Rivière).
Eschentzwiller : 1 peloton du 4e escadron (de La Rivière).
Bantzenheim : 1 escadron de T.D. (2e escadron) moins un peloton (Thiry).
La base fait mouvement sur Bettendorf.
3 décembre 1944
Au cours du repli du P.A. de Grünhutte encerclé, comprenant une compagnie du R.T.M., une compagnie du 21e R.I.C., 2 pelotons de Sherman, 2 T.D. du 9e R.C.A. et 2 T.D. du R.C.C.C., 1 groupe du peloton de l'adjudant chef Thiry (2e escadron) subit des pertes et doit abandonner à l'ennemi ses 2 T.D. après les avoir détruits et le Dodge de son groupe de protection.
Le sergent Parades (2e escadron) chef de char et le soldat Jean Devif (2e escadron) sont tués, 1 autre soldat est blessé.
Le peloton Thiry est regroupé à Rixheim dans la soirée.
le 2e escadron moins le peloton Thiry rejoint Berentzwiller.
Le peloton La Rivière (4e escadron) se porte à Rixheim.
Le PC fait mouvement sur Ranspach le Haut.
Le 3e escadron fait mouvement sur Knoeringen.
Le peloton Roblot fait mouvement sur Jettingen.
4 décembre 1944
Le peloton Binet (4e escadron) est mis à la disposition du 21e R.I.C. à Landser.
Le peloton La Rivière (4e escadron) est mis à la disposition du 23e R.I.C. à Schlierbach.
Le peloton Thiry rejoint Berentzwiller.
Le 4e escadron moins 2 pelotons rejoint Jettingen.
5 décembre 1944
Le peloton de la rivière (4e escadron) est mis à disposition du 23e R.I.C. à Schlierbach en réserve de sous-secteur.
Le peloton Binet (4e escadron) est mis à la disposition du 21e R.I.C. à Zaessingue, réserve en vue de contre-attaques éventuelles.
6 décembre 1944
Le peloton Binet (4e escadron) rejoint le stationnement de l'escadron à Jettingen mais reste la disposition de l'I.D./9.
Le 3e escadron moins 1 peloton fait mouvement sur Sierentz en vue de prendre part le 8 décembre à l'action contre Loechlé prévue par ordre d'opération n° 6 du colonel Salan commandant le 6e R.I.C. en date du 5/12/1944.
Un groupe de T.D. et un groupe de protection aux ordres du lieutenant Roussel à la disposition du groupement Daboval qui doit attaquer venant de Kembs : objectif écluse n° 4.
Un groupe de T.D. aux ordres de l'aspirant Poupaert et le peloton de détachement de renfort aux ordres du sous-lieutenant Léger, à la disposition du groupement du lieutenant Vassal qui doit déborder du layon au nord-ouest de Loechlé : objectif Loechlé.
Un groupe de T.D. et un peloton de protection aux ordres de l'aspirant voisin, à la disposition du groupement du capitaine Hervé qui doit déboucher du layon au sud-ouest de Loechlé : objectif Loechlé.
Un engagé volontaire pour la durée de la guerre est affecté à l'E.H.R. (détachement de renfort).
8 décembre 1944
Les deux pelotons du 3e escadron, mis à la disposition du 6e R.I.C. à Sierentz (affaire de Loechlé) rejoignent Knoeringen.
9 décembre 1944
Le 3e escadron moins le peloton Duquesne est remis à la disposition du 6e R.I.C. à Sierentz conjugue une opération sur Loechlé, qui doit avoir lieu le 10/12/1944.
10 décembre 1944
Action sur Loechlé.
Le 3e escadron moins 1 peloton prend part à l'action sur Loechlé (ordre d'opération n° 6 en date du 10/12/1944 du colonel Salan, commandant le 6e R.I.C.).
Un groupe aux ordres du lieutenant Roussel avec le groupement du commandant Daboval (axe Moulin de Kembs, écluse n° 4).
Un groupe aux ordres de l'aspirant Poupaert avec le groupement du lieutenant Vassal (axe layon nord-ouest de Schaeferhof).
Un groupe aux ordres de l'aspirant Voisin, avec le groupement du capitaine Hervé (axe layon sud-ouest de Loechlé).
L'attaque débouche à 7h30, la progression est normale aux groupes Roussel et Voisin.
Le groupe Poupaert pris à partie par 1 75 PAK à ses 2 T.D. mis hors de combat, à l'entrée ouest de Schaeferhof.
Le groupe Roussel appuie la progression jusqu'à l'écluse n° 4 puis vers 16h30 ouvre la voie aux troupes qui attaquent l'usine en pratiquant une brèche dans le mur.
Le groupe Voisin prend part au nettoyage de la partie sud-ouest et sud du village.
Au cours de cette attaque le 3e escadron subit les pertes suivantes : trois soldats tués ; blessés : capitaine Bebay, aspirant Poupaert plus 6 hommes de troupe et sous-officiers.
Pour la nuit l'escadron moins 1 peloton est maintenu à Loechlé. Le peloton Duquesne fait mouvement de Knoeringen sur Kembs pour y renforcer la défense en exécution des prescriptions de l'ordre n° 2153/I.D. du général commandant l'I.D./9 en date du 10/12/1944.
11 décembre 1944
Le 3e escadron moins 1 peloton reste à Loechlé, et attend la nuit pour se replier sur Sierentz.
Le peloton Duquesne reste à Kembs.
Le lieutenant Roussel est légèrement blessé par éclat d'obus, non évacué.
Trois soldats engagés volontaires pour la durée de la guerre, sont affectés au régiment.
Le 3e escadron fait mouvement dans la matinée de Sierentz sur Knoeringen.
Le peloton de l'adjudant chef Duquesne reste à Kembs.
13 décembre 1944
Le 3e escadron est mis à la disposition du colonel commandant le 6e R.I.C. à Steinbrunn-le-Bas suivant les prescriptions de l'ordre particulier n° 67 en date du 13 décembre 1944 du général commandant l'I.D./9.
Mission : prendre part éventuellement à la défense du secteur du 6e R.I.C. entre Bâle et Pont du Bouc.
14 décembre 1944
Le régiment moins le 3e escadron fait mouvement de Ranspach le Haut sur Spechbach le Bas. Il doit prendre part le 15 avec la 9e D.I.C. à l'opération en direction générale de Wittelsheim (ordre d'opération n° 71 du 14/12/1944 du général commandant la 9e D.I.C..
Le peloton de La Rivière du 4e escadron rejoint son escadron.
Le 3e escadron occupe sa nouvelle zone de stationnement.
Le PC et 1 peloton s'installent à Helfranzkirch.
Le peloton Voisin à Dietwiller.
Le peloton Duquesne à Kembs.
L'opération prévue est remise (Note n° 1592/3-5 du général commandant la 9e D.I.C. du 14/12/).
Le 4e escadron est mis à la disposition du 21e R.I.C. pour l'opération prévue pour le 16/12/1944, par ordre d'opération n° 1 du lieutenant-colonel commandant le régiment.
Mission :
Appuyer l'attaque du 21e R.I.C. sur les lisières sud-ouest du bois de Nonnenbruch, et la route Thann - Mulhouse (entre la Croisière et l'embranchement vers le pavillon de chasse).
Mettre un peloton (4 T.D.) à la disposition du 23e R.I.C. pour appuyer l'attaque sur le couvent de l'Oelenberg.
Le capitaine commandant le 4e escadron effectue une reconnaissance avec ses chefs de peloton à la patte d'oie au nord de Schweighouse.
Le PC du 3e escadron et 1 peloton s'installent à Kappelen.
Le capitaine Maurel part en permission de détente. Il est remplacé par le lieutenant Roussel.
16 décembre 1944
L'opération d'abord remise au 17 est ensuite ajournée (ordre particulier n° 74 du 18/12/1944 du général commandant la 9e D.I.C.).
Les chefs de pelotons du 4e escadron reconnaissent :
Le chemin Schweighouse, couvent de l'Oelenberg jusqu'à 150 m du village.
Le chemin au sud du ruisseau Baerenbach jusqu'à 1500 m de Schweighouse.
19 décembre 1944
Le peloton Binet s'installe à Schweighouse à la disposition du III/21e R.I.C.
22 décembre 1944
En raison de l'activité suspecte de l'ennemi au sud de Reiningue, le peloton de la rivière 4e escadron est alerté sur demande téléphonique du colonel commandant le 23e R.I.C. à 3h30. Il se rend à Galfingue à la disposition du colonel commandant le 23e R.I.C.
Il rentre à 8h30 en fin d'alerte.
23 décembre 1944
En exécution des prescriptions de l'ordre d'opération n° 78 en date du 22/12/1944, du général commandant la 9e D.I.C.
Le régiment est mis à la disposition du général commandant l'I.D./9 commandant la défense du sous-secteur centre (Mulhouse).
Le 2e escadron est mis à disposition du groupement Fabien (sous secteur ouest) et s'installe à Zimmersheim.
Mission : tirs d'artillerie au profit de ce groupement.
En exécution des prescriptions de l'ordre d'opération n° 22 du 23/12/1944, du général commandant l'I.D./9 :
le PC du régiment et l'escadron de reconnaissance s'installent à Mulhouse dans le quartier de l'Ermitage.
L'escadron de reconnaissance est à la disposition du colonel commandant les réserves (commandant le 6e R.I.C.).
1 peloton du 3e escadron est mis à la disposition du 6e R.T.M. dans Mulhouse en renforcement de la défense au nord du Canal, il stationne à Dornach.
Le 3e escadron moins 1 peloton, à la disposition du 6e R.I.C. assure la défense du pont d'Altkirch (1 peloton) et du pont du Tivoli (1 peloton).
Le commandant du 3e escadron et le commandant de l'escadron de reconnaissance doivent reconnaître les itinéraires en vue de contre-attaques éventuelles sur Modenheim - Ile Napoléon et axe Mulhouse - Bourtzwiller.
Le 4e escadron est mis à disposition du 21e R.I.C. le capitaine commandant l'escadron prend contact avec le colonel commandant le régiment.
L'escadron reste à Spechbach le Bas.
24 décembre 1944
Le 4e escadron moins deux pelotons, rejoint Rixheim.
Le peloton de la rivière s'installe à Riedisheim d'où il doit rejoindre l'Ile Napoléon dès que le 21e R.I.C. aura relevé le 9e Zouaves.
Le peloton Roblot s'installe à Kreutzstrasse (faubourg est de Rixheim).
Le capitaine commandant le 2e escadron prend contact avec le commandant du premier groupe du 66e d'artillerie et le colonel Fabien.
25 décembre 1944
1 lieutenant, 10 sous-officiers et hommes de troupe sont mutés au C.A.T.C. n° 4 à Clignancourt.
À l'occasion de Noël, des soirées ont eu lieu dans les escadrons et des colis provenant du service social de la première armée française ont été donnés à tous les militaires.
En exécution de la note n° 2318/I.D. du 27 décembre 1944, du général commandant l'I.D./9 :
Une patrouille de 1 Jeep et 2 T.D. circule dans Mulhouse de 14h30 à 15h30.
Deux patrouilles de l'escadron de reconnaissance circulent dans Mulhouse dans la nuit du 25 au 26 décembre et n'ont rien à signaler.
Le 2e escadron prépare des tirs a effectuer au profit du groupement Fabien.
26 décembre 1944
Les mêmes patrouilles que celles exécutées le 25 ont eu lieu sans rien à signaler.
Le peloton de La Rivière à la disposition du III/21e R.I.C. s'installe à l'Ile Napoléon.
28 décembre 1944
Dans la nuit du 27 au 28 décembre le PC du Colonel Fabien commandant le régiment de Paris et le sous-secteur est à Habsheim saute. Le colonel et plusieurs officiers de son état-major sont tués. On croit d'abord un sabotage.
Une patrouille de l'escadron de reconnaissance se rend à Habsheim à 6h15 et rentre à 9h15.
L'enquête fait ressortir qu'il s'agit d'un accident.
Une patrouille a été effectuée à 14 heures par une Jeep et deux T.D. au nord du canal.
Deux patrouilles ont été effectuées dans Mulhouse dans la nuit du 28 au 29 décembre par des éléments de l'escadron de reconnaissance.
Le capitaine commandant escadron de reconnaissance a effectué des reconnaissances en vue de contre-attaques éventuelles en direction de Modenheim, Ile Napoléon et Bourtzwiller, prévues par ordre d'opération n° 7 en date du 27 décembre 1944 du lieutenant-colonel commandant le 6e R.I.C..
29 décembre 1944
Le 2e escadron en batterie à Zimmersheim effectue :
un tir de harcèlement de 50 obus explosifs à 1 km au sud-ouest de Ottmarsheim entre 21 heures le 28 décembre et six heures le 29 décembre.
un tir d'arrêt de 24 coups à 8h45, 1500 m de sud-ouest de Hombourg.
21h19, un tir d'arrêt de 24 coups à 1400 m au sud-ouest de Hombourg.
Le peloton du 3e escadron à la disposition du 6e R.T.M. passe du sous-quartier de Lutterbach en réserve de quartier et s'installe à la caserne Drouot.
Deux patrouilles ont été effectuées de Mulhouse, dans la nuit du 29 au 30 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.
Un peloton de T.D. du 2e escadron est mis à la disposition du 23e R.I.C. à Hochstatt (note 1660/3-3 en date du 26/12/1944, du général commandant provisoirement la 9e D.I.C.).
Mission : lutte antichar. Appui de contre-attaques éventuelles.
La base et le relais font mouvement de Waldighofen à Illfurth, l'atelier reste à Waldighofen.
1er janvier 1945
Le lieutenant-colonel Charles, adresse aux sous-officiers, sous-officiers et hommes de troupe ses meilleurs vœux pour l'année 1945.
Deux patrouilles ont été effectuées au cours de la nuit du 1er au 2 janvier dans Mulhouse.
2 janvier 1945
Deux patrouilles ont été effectuées au cours de la nuit du 2 au 3 janvier dans Mulhouse, par des éléments de l'escadron de reconnaissance.
4 janvier 1945
Le lieutenant commandant le peloton du 2e escadron à la disposition du 23e R.I.C. reconnaît un nouvel emplacement pour son peloton dans Mulhouse à l'usine Mieg.
Deux patrouilles fournies par l'escadron de reconnaissance circulent dans Mulhouse, dans la nuit du 4 au 5.
photo : Sébastien Kao Dit Delmeir
5 janvier 1945
Le peloton du 2e escadron qui stationnait à Hochstatt à la disposition du 23e R.I.C. fait mouvement sur Mulhouse (usine Mieg) où il reste à la disposition du même régiment.
A 10h15 un T.D. du peloton Prudhan du 4e escadron stationné à l'Ile Napoléon tire 13 obus sur les maisons forestières à l'est de l'Ile Napoléon, les rendant inutilisables pour l'ennemi comme observatoires.
Dans l'après-midi, l'ennemi déclenche un coup de main sur l'Ile Napoléon après une violente préparation d'artillerie au cours de laquelle :
Un T.D. a le réservoir crevé.
Un T.D. a le volet du pilote arraché.
Une Jeep et un Dodge sont légèrement avariés.
Deux patrouilles ont été effectuées dans Mulhouse dans la nuit du 5 au 6 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.
6 janvier 1945
Dans l'après-midi une patrouille blindée du 3e escadron circule dans Mulhouse en exécution des prescriptions de la note 2377/I.D. du colonel commandant l'I.D./9.
Dans la nuit du 6 au 7 deux patrouilles de l'escadron de reconnaissance ont circulé dans Mulhouse.
7 janvier 1945
Modification du dispositif :
Le peloton voisin du 3e escadron (stationnement dans Mulhouse) au sud du canal, et remis à la disposition de son escadron (ordre d'opération n° 90 du 30/12/1944 du général commandant la 9e D.I.C.
Le peloton Madec du 3e escadron est remis à la disposition du III/23e R.I.C. à Didenheim (ordre particulier du 7/1/1945 du colonel commandant l'I.D./9.
Le peloton Courtois du 2e escadron fait mouvement de l'usine Mieg à la caserne Drouot toujours à la disposition du 23e R.I.C. et relève le peloton Voisin (mission : défense antichar en appui de contre-attaque aux lisières nord-est de Mulhouse).
Deux patrouilles sont effectuées dans Mulhouse au cours de la nuit du 7 au 8 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.
8 janvier 1945
A huit heures le 3e escadron est alerté, des mouvements ennemis anormaux étant signalés entre l'Ile Napoléon et Sausheim.
Deux patrouilles sont effectuées dans Mulhouse au cours de la nuit du 8 au 9 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.
9 janvier 1945
A 4h30 après une forte préparation d'artillerie l'ennemi déclenche une opération contre notre tête de pont de Lutterbach. Le 3e escadron et un peloton de reconnaissance sont alertés mais n'ont pas à intervenir ; en effet à 5h30 l'ennemi se retire sans avoir entamé notre dispositif et après avoir subi des pertes sévères.
Deux patrouilles sont toujours fournies de nuit dans Mulhouse.
10 janvier 1945
Une patrouille blindée circule dans Mulhouse au cours de l'après-midi du 10 janvier (exécution des prescriptions de la note n° 2377/I.D. du colonel commandant l'I.D./9.
Deux patrouilles sont fournies dans Mulhouse par des éléments de l'escadron de reconnaissance.
11 janvier 1945
Deux patrouilles sont effectuées par des éléments de l'escadron de reconnaissance dans Mulhouse au cours de la nuit du 11 au 12.
12 janvier 1945
Le capitaine commandant le 3e escadron et le lieutenant Roussel chef de peloton ont reconnu un emplacement de batteries dans la région du canal de Modenheim pour effectuer un tir de destruction sur le clocher d'Illzach.
Deux patrouilles ont été effectuées dans Mulhouse dans la nuit du 12 au 13 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.
13 janvier 1945
Une patrouille blindée (une Jeep, 5 T.D., 2 A.M., 2 Dodge) a été effectuée dans l'après-midi dans les rues de Mulhouse par des éléments du 3e escadron.
Deux patrouilles ont été effectuées dans Mulhouse dans la nuit du 13 au 14 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.
14 janvier 1945
Deux patrouilles ont été effectuées dans Mulhouse dans la nuit du 14 au 15 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.
15 janvier 1945
Un T.D. du premier peloton du 3e escadron en batterie à la sortie nord-ouest de Modenheim (715.062) a effectué un tir de 12 obus à 9h50 sur le clocher d"Illzach. Le temps brumeux a rendu difficile l'observation des résultats du tir. Néanmoins il est certain que 6 obus ont atteint le clocher. De nombreuses tuiles ont été arrachées mettant la charpente à nu à la partie inférieure de la face sud de la toiture.
Dans la soirée le lieutenant Petrochilo chef du peloton de pionniers et l'aspirant Mercier du 3e escadron effectuent une reconnaissance d'un point de passage de la Doller à 30 m à l'est du confluent du canal de décharge et de la Doller.
Deux patrouilles ont été effectuées dans Mulhouse au cours de la nuit du 15 au 16 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.
16 janvier 1945
Le lieutenant Petrochilo chef du peloton de pionniers et l'aspirant Mercier ont reconnu dans la soirée un point de passage sur la Doller à 300 m en aval du confluent du canal de décharge et de la Doller.
Deux patrouilles ont été effectuées dans Mulhouse au cours de la nuit du 16 au 17 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.
17 janvier 1945
Dans la soirée un aspirant du 1er escadron effectue une reconnaissance des points de passage entre le pont route et le pont voie ferrée de Lutterbach.
Deux patrouilles ont été effectuées dans Mulhouse au cours de la nuit du 17 au 18 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.
18 janvier 1945
Deux patrouilles ont été effectuées dans Mulhouse au cours de la nuit du 18 au 19 par des éléments de l'escadron de reconnaissance.
Départ en permission du chef de bataillon Mareuge.
Les fonctions de chef d'état-major sont remplies pendant son absence par le chef de bataillon Viviez.
19 janvier 1945
Attaque au nord de Mulhouse.
L'ordre d'opération n° 9 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 17/1/1945 fixant les modalités de l'offensive au nord de Mulhouse en direction de Battenheim confie au groupement Salan la mission principale :
Disposant du 6e R.I.C.
Du 23e R.I.C.
D'un escadron de T.D.
D'un détachement blindé du C.C.1
De deux compagnies de génie
Ce groupement doit atteindre :
O1 Lutterbach - Pfastatt - Bourtzwiller
O2 Cité Anna - Kingersheim - Illzach
O3 Ruelisheim
O4 Battenheim - Baldersheim
L'ordre d'opération n° 9 en date du 19/1/1945 du lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C. fixe aux unités du régiment des missions suivantes :
Le lieutenant-colonel commandant en second avec son groupe.
3e escadron de T.D.
A la disposition du groupement Salan
4e escadron à la disposition du R.I.C.M.
De plus pendant la préparation d'artillerie cet escadron a pour mission d'effectuer des tirs d'interdiction en accord avec le colonel commandant le 21e R.I.C. sur Battenheim - Baldersheim - Ruelisheim - Sausheim.
Consommation : 500 coups.
En réserve à la disposition du lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C.
Le 2e escadron qui effectuera pendant la préparation d'artillerie des tirs d'interdiction sur Grossacker (ferme) ; 400 coups sur les lisières sud de Wittenheim et Cité Kullmann : 200 coups.
1er escadron
En conséquence les pelotons détachés rejoignent leur unité. Le 2e escadron effectue sa mise en batterie dans la région de l'auberge Buchwald et prépare les tirs indirects prévus.
Une patrouille d'un élément de l'escadron de reconnaissance circule dans Mulhouse dans la nuit du 19 au 20 janvier.
3e escadron, à la disposition du groupement Salan.
20 janvier 1945
Attaque au nord de Mulhouse.
Le 3e escadron et un escadron de Sherman sont aux ordres directs du lieutenant-colonel Larroque, adjoint au général Salan pour la durée de l'opération.
Le peloton Roussel (3 T.D.) appuie le I/6e R.I.C. (Lachercy) avec un peloton de Sherman.
Le peloton Mercier (3 T.D.) appuie le I/23e R.I.C. (Alain) avec un peloton de Sherman.
Le peloton Duquesne est en réserve (3 T.D.).
Après une préparation d'artillerie de 30 minutes, l'infanterie débouche à 7h45. Les pionniers du génie aménagent un passage à gué sur la Doller pour les blindés à 50 m en aval du confluent du canal de décharge et de la Doller.
Le franchissement de la Doller quoique très difficile est réalisé d'une façon parfaite par les blindés.
Le peloton Roussel appuie la progression du I/6e R.I.C. dans Bourtzwiller.
Le peloton Mercier appuie la progression du I/25e R.I.C. dans Pfastatt.
En fin de journée le stationnement du 3e escadron est le suivant :
PC et le peloton (Roussel et Duquesne) : Bourtzwiller
Un peloton (Mercier) : Pfastatt
Deux soldats sont blessés et évacués en cours de journée.
21 janvier 1945
L'ordre d'opération n° 10 du général commandant la 9e D.I.C. prévoit pour la journée du 21 l'attaque de Meyershof et de la cité Anna.
A 8h30 l'ennemie contre-attaque sur Kingersheim avec de l'infanterie appuyée par 8 blindés (trois chars - cinq automoteurs).
Le peloton Duquesne du 3e escadron est mis à la disposition du bataillon Daboval à Illzach pour dégager Kingersheim, où la situation devient critique.
A 9h30 le général commandant la 9e D.I.C. donne par téléphone au lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C. l'ordre de mettre un peloton de T.D. supplémentaire à la disposition du groupement Salan.
(Confirmation par message n° 157/3-8 du 21 janvier 1945).
Le peloton Courtois du 2e escadron se porte Bourtzwiller où il reste en réserve à la disposition du 6e R.I.C.
A midi la situation à Kingersheim est rétablie. Les blindés ennemis se replient vers le nord. Néanmoins quelques éléments ont réussi à occuper les lisières nord et ouest du village.
Le peloton Duquesne reste dans le village avec deux compagnies du 6e R.I.C.
Le capitaine Petit du 6e R.I.C. commande le P.A.
Vers 17h30 des automoteurs venant de la Cité Kullmann se dirige vers la cité au sud-ouest de Kingersheim. Les T.D. ne peuvent tirer en raison de la mauvaise visibilité et de la distance.
Un tué, cinq blessés évacués au cours de la journée.
En fin de journée le stationnement des pelotons engagés est le suivant :
Peloton Roussel à la sortie nord de Bourtzwiller
Peloton Mercier à la sortie nord de Pfastatt
Peloton Duquesne à la sortie nord de Kingersheim
Ligne atteinte en fin de journée : Lutterbach - Richwiller - Ferme Grossacker-Kingersheim-Illzach.
22 janvier 1945
L'ordre d'opérations n° 14 pour la journée du 22 prévoit pour le groupement Salan, des actions pour s'emparer de Meyershof et de la fabrique 237,5 éventuellement de la Cité Anna, et en cas de circonstances favorables, le groupement devra pousser sur O3.
Un ordre téléphonique du général commandant la 9e D.I.C. met un peloton de T.D. à la disposition du 152e R.I. qui doit achever le nettoyage de la zone comprise entre la Doller et le bois de Lutterbach. Le peloton Davion du 2e escadron se met à disposition du 152e R.I. à Lutterbach à 7h45 (4 T.D.).
A huit heures un T.D. de Davion saute sur une mine à Lutterbach. La chenille est rompue. Un groupe de pionniers du régiment va déminer autour de ce T.D. pour en permettre le dépannage.
Le peloton Davion appuie l'attaque du I/152e R.I. sur la sous-station électrique puis participe très efficacement au nettoyage du bois Ouest.
En fin de journée le peloton est remis à la disposition du 2e escadron.
Des éléments d'infanterie allemands appuyés par trois automoteurs tiennent toujours dans la cité sud-ouest de Kingersheim. Gênés par les maisons, les T.D. de Duquesne ne peuvent tirer sur ces blindés.
Le 1er escadron envoie quatre équipes de rocket gun aux ordres de l'aspirant Herzog pour essayer de les détruire, mais avant leur arrivée vers 12 heures, un de ces engins part vers le nord. Il est tiré et incendié par le T.D. du caporal-chef prud'homme (tireur Schang). Peu après un deuxième automoteur est immobilisé par le T.D. de l'adjudant Madec (tireur La Fontaine).
Le troisième automoteur est détruit par un Sherman.
Au cours d'un nettoyage dans les maisons nord du village, le peloton Duquesne fait 19 prisonniers.
Vers 13h30, à la suite d'un ordre téléphonique donné par le général (confirmé par ordre général n° 13 du général commandant la 9e D.I.C.) au colonel commandant le R.C.C.C., l'escadron de reconnaissance reçoit la mission de reconnaître l'axe Kingersheim - Wittenheim (ordre particulier n° 10 en date du 22 janvier 1945 du lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C.
L'escadron de reconnaissance renforcé d'un peloton porté du 5e escadron, se rend à Kingersheim.
Au cours de l'après-midi, le village est pris plusieurs fois violemment à partie par l'artillerie ennemie.
Le capitaine Stremsdoerfer commandant le 1er escadron prend le commandement d'un détachement chargé de mener l'action en direction de Wittenheim, comprenant en plus du 1er escadron, deux sections portées du 8e R.I.C. et le peloton de T.D. de l'adjudant chef Duquesne.
Les deux sections du 6e R.I.C. n'arrivent que vers 17h30 à Kingersheim. Le peloton porté du 2e escadron aux ordres du sous-lieutenant Léger débouche sans les attendre à 17h15 en direction du groupe de maisons de la cote 230,1 en progressant à l'est de la route. Les sections du 6e R.I.C. débouchent à 17h30 et progressent à l'ouest de la route. L'ennemi réagit par mortiers et par armes automatiques. La progression se poursuit jusqu'aux maisons au sud du hameau.
La nuit tombe, les Allemands tiennent fermement. Le capitaine Stremsdoerfer reçoit l'ordre du lieutenant-colonel Larroque de replier ses éléments avancés aux lisières nord de Kingersheim où s'installent les deux sections du 6e R.I.C.
Le 1er escadron rentre à Illzach, le peloton de T.D. est maintenu à Kingersheim.
Au cours de la journée : un aspirant, neuf sous-officiers et hommes de troupe sont blessés et évacués.
Un soldat est tué.
Un caporal-chef et un soldat blessés non évacués.
Une Jeep et un Dodge sont endommagés au cours du bombardement sur Kingersheim.
Situation en fin de journée :
1er escadron : Illzach
Peloton Robert (l'aspirant Robert a remplacé l'adjudant-chef Duquesne blessé et évacué) : Kingersheim
Peloton Roussel (3 T.D.) : nord de Bourtzwiller
Peloton Courtois (3 T.D.) : Bourtzwiller
Peloton Mercier (3 T.D.) : Pfastatt
Constatations au sujet de l'emploi des T.D.
Les T.D. du peloton Duquesne ont été amenés à agir directement au bénéfice de l'infanterie dans les opérations menées pour dégager Kingersheim puis pour assurer le nettoyage et pour couvrir le repli des éléments de reconnaissance engagés au nord du village.
Comme dans les actions antérieures, le tir des T.D. sur les maisons occupées par l'ennemi a été d'un secours primordial pour l'infanterie.
23 janvier 1945
Le peloton Roussel permute avec le peloton Robert au cours de la nuit.
L'ordre d'opérations n° 14 du général commandant la 9e D.I.C. fixe comme objectif au groupement Salan pour la journée du 23 janvier : Cité Anna - Cité Kullmann - Wittenheim.
Les quatre pelotons de T.D. du régiment ont pour mission d'assurer la défense antichar de la base de départ.
Le 1er escadron est remis à la disposition du lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C., il rejoint Mulhouse.
En fin de journée Meyershof est occupé. Les autres objectifs n'ont pu être atteints.
Stationnement en fin de journée :
Peloton Roussel (3 T.D.) : Kingersheim
Peloton Robert (3 T.D.) : Bourtzwiller
Peloton Voisin (3 T.D.) : ferme Grossacker
Peloton Courtois (3 T.D.) : Pfastatt.
Un soldat blessé évacué au cours du bombardement d'Illzach.
Dans la nuit du 23 aux 24, les pelotons subissent sans perte des tirs de harcèlement.
24 janvier 1945
L'ordre d'opération n° 17 du général commandant la 9e D.I.C. prévoit pour la journée du 24 :
Groupement Salan : organisation du terrain conquis.
Un groupement blindé aux ordres du lieutenant colonel Durosoy doit attaquer en partant de Richwiller en direction de Cité Amélie II à 8h15.
A 7h30, l'ennemi déclenche une forte contre-attaque appuyée de blindés en direction de Cité Richwiller et Meyershof. Ces contre-attaques sont repoussées avec de grosses pertes pour les Allemands. (Un Jagdpanther - deux Panther - quatre half-tracks détruits).
En fin de journée les pelotons Courtois et Voisin appuient l'opération de nettoyage de Meyershof sous les ordres du lieutenant colonel Larroque.
Le peloton courtois en batterie enraye l'opération au nord et au sud.
Le peloton Voisin en batterie aux lisières nord du bois à l'est de Meyershof tire sur tous les éléments essayant de se replier vers le nord et l'est et en tue un grand nombre.
Résultats : capture de 50 prisonniers dont le major commandant la 106e brigade blindée (Feldherrnhalle) et de deux half-tracks en état de marche.
Cinq soldats sont blessés et évacués au cours de la journée.
Stationnement en fin de journée :
Peloton Roussel (3 T.D.) : Kingersheim
Peloton Robert (3 T.D.) : Nord de Bourtzwiller
Pelotons Courtois (3 T.D.) : Meyershof
Peloton Voisin (3 T.D.) : Richwiller
25 janvier 1945
L'ordre d'opération n° 21 en date du 24 janvier 1945, du général commandant la 9e D.I.C. prévoit pour la journée, la reprise de l'attaque sur :
O1 Puits Anna - Cité Anna - Cité Fernand.
O2 Puits ouest et est de Wittenheim - Cité Kullmann.
Les quatre pelotons de T.D. ont pour mission d'assurer la défense antichar de la base de départ ; de plus, au cours de la préparation d'artillerie, le peloton Roussel effectue un tir indirect sur la route Wittenheim - Cité Sainte Barbe.
Le peloton Robert, effectue un tir indirect sur la route Cité Anna - Pulversheim.
L'infanterie réussit à occuper Cité Anna - Cité Fernand et les puits est et ouest.
À 16 heures, le 2e escadron relève le 3e escadron moins le peloton Roussel qui reste en place.
Stationnement en fin de journée :
Peloton Roussel (3 T.D.) : Kingersheim
Peloton Davion (4 T.D.) : Cité Anna
Peloton Courtois (3 T.D.) : Meyershof
Peloton Thiry (3 T.D.) : Richwiller.
26 janvier 1945
L'ordre d'opérations n° 24 en date du 25 janvier 1945 du général commandant la 9e D.I.C. donne pour la journée au groupement Salan, la mission de tenir le terrain conquis et en cas de circonstances favorables de pousser sur Cité Kullmann.
Le nettoyage de Cité Anna et des puits est et ouest s'effectue.
Un détachement du 1er escadron commandé par le capitaine Vernan passé la journée en observation en première ligne (région puits est et ouest et repère deux automoteurs ennemis.
À 17h15, un T.D. du peloton Davion (caporal-chef Pascal, chef de char et tireur), mis en batterie aux lisières est des puits est et ouest, tire 3 obus sur le premier et 7 sur le deuxième. Ils flambent tous les deux, ce sont des Jagdpanzer 38t.
Vers 18h15, en revenant de Cité Anna vers Mulhouse, le command-car du lieutenant-colonel Larroque saute sur une mine. Aucune perte en personnel. Le command-car est gravement endommagé.
Le groupe de pionniers régimentaire procède au déminage autour du véhicule pour permettre à l'équipe de dépannage de le prendre en remorque.
Stationnement en fin de journée :
Peloton Roussel (3 T.D.) : Kingersheim
Peloton Davion (4 T.D.) : Cité Anna
Peloton Courtois (3 T.D.) : Meyershof
Peloton Thiry (3 T.D.) : Richwiller.
27 janvier 1945
L'ordre d'opérations du général commandant la 9e D.I.C. en date du 26 janvier fixe au groupement Salan pour la journée du 27 janvier la mission d'atteindre Cité Kullmann et en cas de circonstances favorables Wittenheim.
Le I/6e R.I.C. attaque à 7h35 d'ouest en est pendant que le III/6e R.I.C. attaque en venant de Kingersheim.
Le peloton Davion en batterie au nord de la Cité Anna couvre l'opération face au nord. L'ennemi puissamment installé dans la filature à l'ouest de la Cité Kullmann s'oppose farouchement à la progression du I/6e R.I.C. puis du III/6e R.I.C.
Dans l'après-midi vers 15h45 le peloton Roussel qui appuie l'action du III/6e R.I.C. par un tir très efficace sur les centres de résistance de la filature, ouvre la voie à l'infanterie qui peut reprendre sa progression.
En fin de journée le peloton Davion va prendre position à la côte 230,9 au nord-ouest de la Cité Kullmann. Un de ses T.D. saute sur une mine 150 m avant d'arriver au carrefour 230,9. Les pionniers du régiment se rendent sur les lieux et dans la nuit assurent le déminage pour permettre au char d'être dépanné. Ils enlèvent environ 50 mines. Les dépanneurs du régiment assurent le dépannage en un temps record.
Stationnement en fin de journée :
Peloton Davion (4 T.D.) : côte 230,9 Cité Kullmann (le T.D. endommagé est réparé au cours de la nuit).
Peloton Roussel (3 T.D.) : Kingersheim
Peloton Courtois (3 T.D.) : Meyershof
Peloton Thiry (3 T.D.) : Richwiller.
Constatation au sujet de l'emploi des T.D.
Une fois encore c'est l'heureuse intervention d'un T.D. du peloton Roussel tirant à vue directe et à bout portant sur une résistance ennemie bien repérée, qui a permis à l'infanterie bloquée de reprendre la progression et d'emporter la décision.
28 janvier 1945
L'ordre d'opérations n° 27 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 27 janvier prévoit pour la journée du 28, l'installation sur la position conquise et le nettoyage des abords boisés de la Cité Fernand et des puits Anna.
Les T.D. n'ont pas à intervenir.
Stationnement en fin de journée :
Peloton Roussel (3 T.D.) : Kingersheim
Peloton Davion (4 T.D.) : Kingersheim
Peloton Thiry (3 T.D.) : Cité Anna
Peloton Courtois (3 T.D.) : Meyershof
29 janvier 1945
L'ordre d'opération n° 28 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 28 janvier décide que l'attaque de Wittenheim aura lieu le 30 janvier.
La préparation de l'attaque se fait dans la journée du 29 janvier.
Deux équipes d'observateurs de l'escadron de reconnaissance aux ordres du lieutenant Rambaud sont mises à la disposition du capitaine commandant le 2e escadron pour observer en direction de Wittenheim et déceler si possible le dispositif de l'ennemi.
Les capitaines Deysson, de Cambourg et les chefs de peloton intéressés (Lieutenant Roussel, sous-lieutenant Davion, adjudant-chef Thiry) préparent par des reconnaissances leur intervention dans l'action contre Wittenheim. Les liaisons sont prises avec les commandants d'unité du bataillon Communal (III/6e R.I.C.)
Un T.D. du peloton Thiry en batterie à proximité du château d'eau de la mine de potasse (est Cité Anna) effectue vers 12 heures un tir de destruction de 23 obus sur l'observatoire du clocher de Wittenheim. Le clocher est à demi détruit par 19 coups au but.
Stationnement en fin de journée :
Peloton Courtois (3 T.D.) : Meyershof
Peloton Thiry (3 T.D.) : Cité Anna
Peloton Roussel (3 T.D.) : Cité Kullmann
Peloton Davion (4 T.D.) : Kingersheim
30 janvier 1945
Attaque de Wittenheim.
Les pelotons Roussel (3 T.D.) et Davion (4 T.D.) appuient le mouvement du III/6e R.I.C. (bataillon Communal) dont la mission est de s'emparer de Wittenheim. De plus un groupe de Jeep de l'escadron de reconnaissance commandé par le sergent chef Bridot renforce avec ses équipes de rocket-gun le groupe Franc du 6e R.I.C..
L'attaque débouche à 7h30, après une demi-heure de préparation d'artillerie sur les lisières nord de Wittenheim. Pendant cette préparation, le peloton Roussel tire 30 obus H.E. sur les lisières sud du village et le peloton Thiry en batterie à Cité Anna tire 30 obus sur les lisières nord ouest.
L'infanterie prend pied facilement aux lisières sud et sud-est, mais au centre du village la résistance ennemie est très dure, et à 14 heures le nettoyage n'a pu encore être réalisé. Un automoteur signalé dans la partie nord-ouest du village est reconnu par le capitaine de Cambourg et le lieutenant Roussel. Ils ne peuvent l'approcher à moins de 100 m. Une équipe le tire au rocket-gun mais le manque, elle est prise aussitôt à partie par un 75 PAK.
D'accord avec le lieutenant-colonel Larroque et le chef de bataillon Communal, le capitaine Deysson donne l'ordre suivant :
le peloton Roussel appuiera la compagnie Bourriquen pour le nettoyage de la partie sud-est et centre du village.
le peloton Davion se fractionnera en deux groupes.
un groupe avec le sous-lieutenant Davion s'installera en défense antichar face à l'est.
Un groupe avec le capitaine de Cambourg en passant par les lisières nord-ouest du village appuiera la progression de la compagnie Hine vers le nord.
Le nettoyage des parties sud-est, sud-ouest et centre s'effectue progressivement. Le char Pascal du peloton Davion fait sauter plusieurs Schuemines sans dommage pour son train de roulement.
Par 3 obus dans la cave de l'école et du cercle, il amène la reddition des derniers défenseurs.
Pour permettre l'exploitation éventuelle en direction de Cité Sainte Barbe, le peloton Courtois a été alerté à Meyershof à 10h15 et se trouve en réserve à Cité Kullmann depuis midi.
Stationnement en fin de journée :
Peloton Davion (4 T.D.) : lisières est, Nord et Ouest de Wittenheim
Peloton Roussel (3 T.D.) : centre de Wittenheim
Pelotons Courtois (3 T.D.) : Cité Kullmann
Peloton Thiry (3 T.D.) : Cité Anna
2 soldats tués (enterrés à Mulhouse)
2 blessés évacués donc un sous-officier
1 blessé non évacué
Au cours de la journée.
Un radiateur de T.D. crevé par éclat d'obus, et un canon rendu inutilisable par l'éclatement d'un obus 1 mètre devant lui.
Considérations sur l'emploi des T.D.
Dans les opérations de nettoyage, la liaison T.D. - infanterie doit être très intime pour que l'action des T.D. conserve toute son efficacité.
Dans le nettoyage de Wittenheim, ce n'est que dans l'après-midi que cette liaison a pu être établie, et ce n'est qu'ensuite que les T.D. ont pu par leur tir faciliter considérablement la tâche de l'infanterie.
Les Schuemines ne produisent aucun dégât au train de roulement des T.D.
31 janvier 1945
L'ordre d'opérations n° 31 du général commandant la 9e D.I.C. prévoit pour la journée du 31 janvier l'achèvement du nettoyage de Wittenheim.
Après une préparation d'artillerie d'une demi-heure, le nettoyage de Wittenheim a lieu facilement, la plus grande partie des Allemands ayant décroché au cours de la nuit.
Le peloton de pionniers du régiment, sur demande du lieutenant-colonel Laroque va effectuer un déminage d'itinéraire et enlève 30 Schuemines et 6 Tellermines.
À 11h30, un T.D. du peloton Courtois en batterie aux lisières nord-est de Cité Kullmann effectue un tir de destruction sur le clocher de Ruelisheim (15 obus au but sur 24 tirés).
L'ennemi réagit par 2 fusants et 2 percutants.
Au cours de l'après-midi, le 4e escadron relève le 2e escadron. Le peloton Thiry reste à la disposition du 4e escadron.
Stationnement en fin de journée :
Peloton Roblot (2 T.D.) : Cité Kullmann
Peloton Binet (3 T.D.) : Wittenheim
Peloton de La Rivière (3 T.D.) : Kingersheim
Peloton Thiry (3 T.D.) : Cité Anna.
1 soldat blessé évacué et un sergent chef blessé non évacué au cours de la journée.
1er février 1945
Dans la nuit du 31 janvier au 1 février le II/21e R.I.C. relève le III/6e R.I.C. à Cité Kullmann et à Wittenheim.
L'ordre d'opérations n° 34 du général commandant la 9e D.I.C.en date du 31 janvier prévoit pour la journée du 1er février :
L'appui par des éléments de la division de la progression du C.C.3 sur l'axe Cité Fernand - Schœnensteinbach.
Une action sur Cité Sainte Barbe d'ouest en est dès la prise de Pulversheim, qui doit être menée par le I/21e R.I.C., en partant de Schœnensteinbach (bataillon de La Bollardière).
À 17 heures, le peloton Blanchet du 2e escadron est mis à la disposition du 23e R.I.C. à Meyershof (exécution de l'ordre particulier n° 387/CR du 1er février 1945 du lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C.).
Stationnement en fin de journée :
Peloton Binet (2 T.D.) : Wittenheim
Peloton Roblot (2 T.D.) : Cité Kullmann
Peloton de La Rivière (3 T.D.) : Kingersheim
Peloton Thiry (3 T.D.) : Cite Anna
Peloton Blanchet (3 T.D.) : Meyershof.
Un sergent chef blessé au cours de la journée meurt des suites de ses blessures. Il est enterré à Mulhouse.
2 février 1945
Le chef de bataillon Mareuge rentre de permission et reprend ses fonctions.
Attaque de la cité sainte Barbe.
L'ordre d'opération n° 35 en date du 1er février 1945, du général commandant la 9e D.I.C. prévoit pour la journée du 2 février l'attaque de la Cité Sainte Barbe qui doit être déclenchée à 7 heures par le 21e R.I.C.
Le peloton Thiry émis à la disposition du bataillon de La Bollardière (I/21e) chargé de l'action principale d'ouest en est à partir du bois de Jungholz.
Les pelotons Binet et Roblot sont initialement à la disposition du bataillon Whithouse (II/21e) chargé de mener une action secondaire en partant de Wittenheim.
Ces pelotons se portent ensuite à Cité Sainte Barbe dès que les routes de Wittenheim - Sainte Barbe sont déminées. Le peloton de La Rivière vient alors se porter à Wittenheim pour assurer la défense antichar face à l'est.
Les pelotons Thiry, Binet et Roblot prennent part au nettoyage du village, prenant successivement à partie les différents nids de résistance s'opposant à la progression de l'infanterie.
A 14h30 l'infanterie signale un automoteur embossé dans le pâté de maisons au nord-ouest de 225,4.
Le lieutenant Ricour, après avoir reconnu un emplacement y amène un T.D. du peloton Thiry (chef de char : sergent Roland de Ravel).
Pendant la mise en direction, le lieutenant Ricour est tué, la poitrine broyée par un coût direct de 75 PAK. L'adjudant chef Thiry est blessé. Par un coup dans le démultiplicateur, le T.D. immobilise l'automoteur, mais ne le détruit pas. Replié après son tir à l'abri d'une maison le T.D. ne peut plus s'en aller sans risquer de s'exposer aux coups directs de l'automoteur.
Le capitaine commandant le 4e escadron désigne un T.D. pour détruire l'automoteur. En se mettant en batterie le T.D. de l'aspirant Seguier est touché deux fois par le tir de l'automoteur, il y a à bord un début d'incendie.
Les obus explosent à l'intérieur. L'équipage abandonne le véhicule, seul le soldat Thirriat est blessé. En se retirant l'équipage est pris à partie par l'infanterie allemande qui tient encore les maisons avoisinantes.
À 15 heures les pelotons Thiry et Binet préparent la progression de l'infanterie vers les puits Théodore et Eugène par un tir violent de cinq minutes ouvert à 200 m contre les bâtiments de ces usines.
Stationnement fin de journée :
Peloton Thiry (3 T.D.) : Kingersheim
Peloton Binet (1 T.D.) : Cité Sainte Barbe.
Peloton Roblot (2 T.D.) : Cite Sainte barbe
Peloton de La Rivière (3 T.D.) : Wittenheim
Peloton Blanchet (3 T.D.) : Cité Anna.
2 tués, un officier et un sous-officier (enterrés à Mulhouse).
Deux blessés évacués et un blessé non évacué.
Constatations faites au sujet de l'emploi des T.D.
Les opérations de la journée pour les T.D. prêtent à deux critiques :
liaison infanterie - T.D. insuffisamment poussée et renseignements donnés non confirmés.
Absence d'action de masse relative aux T.D., chacun des appareils à mené bravement son combat singulier sans coordination entre eux. Ce fait est dû en partie au manque de matériel (certains pelotons étaient réduits à deux , voire un T.D.). Or certains événements du combat sont du ressort d'un chef de peloton à qui il faut pour manœuvrer un minimum de trois T.D., le premier se trouvant accroché, le second le protège, et les autres ou l'autre manœuvrent.
3 février 1945
L'ordre d'opérations n° 36 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 2 février prévoit pour la journée du 3 février :
une action sur l'axe cité sainte Barbe - cité sainte Thérèse - Ensisheim menée par le C.C.1 et le II/6e R.I.C.
une action sur Pulversheim
axe Schœnensteinbach - Pulversheim par un bataillon du 23e R.I.C. ;
axe Cité Sainte Barbe - Cité de Pulversheim par un bataillon du 21e R.I.C.
Le peloton de La Rivière (3 T.D.) du 4e escadron est mis à la disposition du II/21e R.I.C. (bataillon Whithouse), qui doit effectuer cette dernière opération renforcé par un peloton de Sherman.
Mission des T.D. : protection antichar des Sherman.
Le peloton Binet (1 T.D.) est placé au nord du puits Eugène en défense antichar de la base de départ.
Le peloton Roblot (2 T.D.) reste aux lisières est de Cité Sainte Barbe en défense antichar face à l'Est.
Le peloton de la rivière n'a pas à intervenir au cours de la progression du II/21e R.I.C. jusqu'à la Cité Pulversheim.
Dans l'après-midi Ruelisheim, abandonné par les Allemands est occupé par une compagnie du 21e R.I.C. et le peloton Roblot.
Dans la matinée, le peloton Thiry rejoint le cantonnement de son escadron à Mulhouse. Le peloton Blanchet fait mouvement à 11 heures de Cité Anna à Kingersheim.
Stationnement en fin de journée :
Peloton de La Rivière (3 T.D.) : Cité Pulversheim
Peloton Roblot (2 T.D.) : Ruelisheim
Peloton Binet (2 T.D.) : Cité Sainte Barbe
Peloton Blanchet (3 T.D.) : Kingersheim.
Un soldat blessé le 2 février, meurt le 3 des suites de ses blessures, il est enterré à Mulhouse.
4 février 1945
Les ordres d'opérations en date du 3 février 1945, n° 38 du général commandant la 9e D.I.C. et n° 26 du général commandant l'I.D./9 prévoient pour la journée du 4 février :
l'achèvement du nettoyage de Cité Sainte Thérèse, du puits Sainte Thérèse II, de la station et de la briqueterie d'Ensisheim et la reconnaissance de l'occupation d'Ensisheim à effectuer par le groupement du colonel Gruss, comprenant le C.C.1 et le II/21e R.I.C.
le franchissement de la Thur, pour permettre le franchissement de cette rivière par le 21e R.I.C. aux ordres du colonel Burgund et l'établissement d'un pont lourd.
C'est le bataillon Whithouse (II/21e R.I.C.) qui est désigné pour effectuer le franchissement de la Thur.
Le peloton de La Rivière en position d'attente à Cité Pulversheim se met en batterie sur la route d'Ensisheim et effectue un tir de destruction sur deux observatoires ennemis au nord-est de Pulversheim. Il rentre à Cité Pulversheim après destruction des objectifs.
Le capitaine commandant le 4e escadron effectue une reconnaissance en vue du passage sur le pont de bateaux pneumatiques du peloton de T.D. destiné à l'accompagnement de l'infanterie pour l'attaque de Cité Ungersheim.
Finalement cette opération ne pourra être déclenchée qu'à la nuit et les T.D. n'y participent pas.
Dans la matinée le peloton Blanchet, remis à la disposition de son escadron, regagne Mulhouse.
Stationnement en fin de journée :
Peloton de La Rivière (3 T.D.) : Cité Pulversheim
Peloton Roblot (2 T.D.) : Ruelisheim
Peloton Binet (2 T.D.) : Cité Sainte Barbe
5 février 1945
L'ordre d'opérations n° 39 en date du 4 février 1945 du général commandant la 9e D.I.C. prévoit pour la journée du 5 février, l'attaque d'Ensisheim qui sera menée par le III/21e R.I.C. (bataillon Sizaire), partant de la Cité Ungersheim et des bois de Ruelisheim.
Le peloton de La Rivière se porte à Cité Ungersheim, où il effectue un tir de destruction sur le château d'eau et le clocher de l'église d'Ensisheim puis dans l'après-midi en batterie aux lisières nord-est de Réguisheim ouvre le feu sur des groupes d'allemands circulant aux lisières de Réguisheim.
Le franchissement de l'Ill et l'attaque d'Ensisheim par le III/23e R.I.C. ont lieu dans la nuit du 5 au 6 février. Les T.D. n'y prennent pas part.
Le lieutenant Binet, chef du premier peloton de 4e escadron effectue une reconnaissance pour déterminer les emplacements de batteries permettant d'appuyer l'attaque d'Ensisheim par des feux sur les lisières sud du village. Au cours de cette reconnaissance dans la région de la ferme Saint-Georges son automitrailleuse est atteinte par un obus.
Stationnement en fin de journée :
Peloton Binet (2 T.D.) : Cite Sainte Barbe
Peloton Roblot (2 T.D.) : Ruelisheim
Peloton de La Rivière (3 T.D.) : Cité Sainte Barbe
Un blessé évacué et deux blessés non évacués au cours de la journée.
6 février 1945
L'ordre d'opérations n° 39 en date du 4 février du général commandant la 9e D.I.C. prévoyait après la prise d'Ensisheim la constitution d'un groupement aux ordres du général Salan, commandant l'I.D./9, comprenant :
Le 21e R.I.C.
Le C.C.1
Le R.I.C.M.
et qui aurait pour mission de déborder la Hardt par le nord et d'atteindre le Rhin ; ce groupement est constitué.
Le 3e escadron du régiment qui était à la disposition du R.I.C.M. dans la région de Mulhouse reste à la disposition de ce régiment pour l'accomplissement de cette nouvelle mission est fait mouvement de la région de Zimmersheim à Cité Kullmann.
Le 4e escadron est remis à la disposition du régiment et reste en stationnement à Cité Sainte Barbe.
Stationnement en fin de journée :
PC de l'escadron : Cité Sainte Thérèse
3 pelotons de 2 T.D. : Cité Kullmann
Un blessé évacué au cours de la journée.
7 février 1945
Les éléments de reconnaissance du R.I.C.M. débouchent d'Ensisheim le matin mais sont arrêtés au canal du Rhône au Rhin dont tous les ponts ont sauté. Une opération est montée pour s'emparer de Munchouse avec les escadrons portés du R.I.C.M.
Cette opération commence à 19 heures.
Le 3e escadron est arrivé à Ensisheim vers 16h30. Il doit aller à Munchouse, dès que le pont sur le canal sera rétabli.
Stationnement en fin de journée :
3e escadron : partie est d'Ensisheim.
8 février 1945
Munchouse est occupé le matin de bonne heure par le R.I.C.M. Un Trade-way est lancé sur le canal.
L'escadron Aubinière du R.I.C.M. franchit le canal avec mission de progresser sur l'axe Munchouse - Bantzenheim - Chalampé.
Le peloton Robert du 3e escadron est mis à la disposition de cet escadron.
La progression est arrêtée aux lisières est de la forêt de la Hardt par des tirs d'armes automatiques placées derrière le canal de la Hardt et aux lisières ouest de Bantzenheim.
Le peloton Robert en batterie aux lisières est de la Hardt effectue un tir sur le clocher de Bantzenheim et sur des armes automatiques repérées permettant ainsi à une section d'infanterie bloquée en terrain découvert de se replier à la lisière est de la forêt.
Stationnement en fin de journée :
3e escadron (PC et 2 pelotons (4 T.D.) : Ensisheim
1 peloton (Robert 2 T.D.) : lisières est de la Hardt
Un blessé évacué au cours de la journée.
9 février 1945
L'ordre d'opérations n° 29 du général commandant l'I.D./9 en date du 8 février 1945, met le 3e escadron à la disposition du 21e R.I.C. qui a pour mission d'établir une tête de pont sur le canal à 500 m à l'ouest de la maison forestière d'Ottmarsheim, puis de s'emparer de Ottmarsheim et de Bantzenheim.
Le capitaine commandant le 3e escadron effectue au cours de la nuit les reconnaissances pour l'engagement de son escadron.
Dans la matinée du 9 février, l'ennemi se replie vers Chalampé et les T.D. en position d'attente dans la région de la maison forestière de Grünhutte n'ont pas à intervenir.
En fin de journée l'escadron remis à la disposition du régiment est regroupé à Ensisheim.
10 février 1945
Le drapeau, le chef de corps, le peloton de commandement et deux peloton de T.D. du 2e escadron participent avec des éléments de la 9e D.I.C. de la 4e D.M.M., de la 2e D.I.M. et de la 1ère D.B. à la prise d'armes organisée pour la visite du général De Gaulle.
L'adjudant chef Thiry du 2e escadron est décoré de la Médaille Militaire et de la Croix de Guerre devant le front des troupes par le général de Gaulle.
12 février 1945
En exécution de l'ordre particulier n° 17 en date du 11 février, du lieutenant-colonel commandant le régiment :
Le 3e escadron fait mouvement de Ensisheim à Brunstatt,
Le 4e escadron fait mouvement de Cité Sainte Barbe à Mulhouse (rue de la Tour du Diable),
Dans la matinée du 12 février.
En fin de journée le stationnement est le suivant :
PC du régiment : Mulhouse (rue du jardin zoologique)
Escadron de reconnaissance : Mulhouse (rue du jardin zoologique)
3e escadron de T.D. : Brunstatt
4e escadron de T.D. : Mulhouse, rue de la Tour du Diable.
2e escadron de T.D. : sud du canal du Rhône au Rhin, dans le secteur des ponts d'Altkirch et du Tivoli.
15 février 1945
Le 3e escadron perçoit un T.D. venant de la 664/2 C.R.E.B.
16 février 1945
Le 4e escadron perçoit un T.D. venant de la 664/2 C.R.E.B.
17 février 1945
Par ordre de mouvement n° 730/4-S, en date du 16 février, du général commandant la 9e D.I.C., il est prévu que le régiment doit se rendre le 18 février dans la région de Strasbourg.
En application de l'ordre préparatoire n° 18, en date du 15 février du lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C., les détachements précurseurs des 1er - 2e - 3e 4e escadrons et E.H.R. font mouvement dans la journée pour aller reconnaître les cantonnements du régiment aux environs de Strasbourg.
Par décision du général commandant la 1ère armée française, une école de cadre qui doit ouvrir le 22 février est créé à Rouffach. Le lieutenant-colonel Larroque est désigné comme commandant en second de cette école.
Le lieutenant Rambaud, un aspirant, deux adjudants, un sergent chef et trois sergents sont désignés comme instructeurs.
Le sous-lieutenant Vizioz, 1 aspirant, un adjudant, cinq sergents chef, quatre sergents et huit hommes de troupes sont désignés comme élèves.
Le 2e escadron de T.D. est désigné comme troupe de manœuvre ; il reste à Mulhouse jusqu'à ce que soit décidé son lieu de stationnement dans la région de Rouffach.
18 février 1945
Conformément aux prescriptions de l'ordre de mouvement n° 595/Op en date du 17 février 1945, du lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C., le régiment moins le 2e escadron fait mouvement de la région de Mulhouse à la région de Strasbourg.
En fin de journée le stationnement est le suivant :
PC du régiment : Goxwiller
escadron de reconnaissance : Walff
3e escadron de T.D. : Walff
4e escadron de T.D. : Walff.
19 février 1945
Au terme de l'ordre d'opérations n° 48 en date du 19 février du général commandant la 9e D.I.C. le régiment doit stationner à Lingolsheim.
Les détachements précurseurs se rendent à Lingolsheim dans l'après-midi pour y reconnaître les nouveaux cantonnements.
Le peloton d'échelon fait mouvement de Bourgheim sur Lingolsheim.
20 février 1945
Le peloton de commandement, et l'E.M. du régiment font mouvement de Goxwiller à Lingolsheim.
21 février 1945
Les 1er - 2e - 3e - 4e escadrons, la base et le relais font mouvement de Walff et Bourgheim à Lingolsheim.
24 février 1945
Le 2e escadron fait mouvement de Mulhouse à Wettolsheim à 13 km de Rouffach.
26 février 1945
12 officiers F.F.I. en stage d'instruction visitent le régiment.
Dans la matinée, le chef de bataillon Mareuge leur expose la composition et l'organisation du régiment, ensuite le capitaine Strensdoerfer leur présente l'escadron de reconnaissance.
2 mars 1945
A 10h30, le général Morlière qui doit quitter le commandement de la 9e D.I.C. réunit au PC du régiment les officiers supérieurs et les capitaines commandants d'escadrons pour leur faire ses adieux et les remercier de l'appui toujours décisif apporté par le régiment à la 9e D.I.C.
Les honneurs sont rendus à l'arrivée et au départ du général par un peloton du 1er escadron.
6 mars 1945
Le lieutenant Vachette venant du C.E.C.I.A.B. est affecté au 2e escadron.
11 mars 1945
Le 3e escadron effectue un exercice de combat en liaison avec le II/23e R.I.C. dans la région d'Hindisheim.
14 mars 1945
Le lieutenant Thabuis Pierre venant du C.I.D. de la 9e D.I.C. est affecté au 3e escadron.
Un soldat du C.I.D. est affecté au régiment.
15 mars 1945
Le général Valluy, prenant le commandement de la 9e D.I.C. arrive au régiment à 9h30. Les honneurs sont rendus par le 1er escadron avec le drapeau.
Après avoir réuni les officiers, le général assiste à 11 heures à un exercice d'attaque de village par un bataillon du I/21e R.I.C. appuyé par le 4e escadron de T.D.
Le général quitte le terrain à 12h10.
17 mars 1945
8h30, une messe est dite à l'église de Lingolsheim à la mémoire des morts du régiment pendant la campagne d'Alsace.
Le colonel et un escadron à pied avec le drapeau rendent les honneurs au général de Lattre de Tassigny à l'occasion de sa visite à Strasbourg où il préside à 16h30 au foyer du soldat place Kléber, la cérémonie de clôture de la semaine de la 1ère armée française.
Un détachement de 1 Jeep, 1 A.M., 1 T.D. aux ordres du capitaine Courtiade officier des transmissions se rend à la Meinau pour y effectuer devant des officiers étrangers une démonstration de fonctionnement des transmissions.
19 mars 1945
22 soldats et un sergent Major venant du C.I.D. de la 9e D.I.C. sont affectés au régiment.
20 mars 1945
1 soldat venant du C.I.D. de la 9e D.I.C. est affecté au régiment.
23 mars 1945
Enterrement du caporal-chef Simonet au cimetière de Strasbourg (tué par suite d'une fausse manœuvre en pilotant un T.D., le 21 mars 1945).
24 mars 1945
En raison du départ pour Paris de l'emblème du R.M.I.C. de l'A.O.F. une prise d'armes a lieu à 17 heures à Lingolsheim pour lui rendre les honneurs.
Accidentellement le sergent Rocquet est blessé mortellement d'une balle de carabine dans le ventre. Il meurt au cours de son transport à l'hôpital civil de Strasbourg.
25 mars 1945
A 14 heures, le drapeau et sa garde commandée par le sous-lieutenant Requier, partent pour Paris en Dodge.
26 mars 1945
Par ordre d'opérations du général commandant la 9e D.I.C., en date du 25 mars à 1945, l'escadron de reconnaissance relève le ……………….. dans le sous secteur de Plobsheim.
27 mars 1945
Accrochage de patrouilles dans le sous-quartier du 1er escadron.
29 mars 1945
44 sous-officiers et hommes de troupe venant du C.I.D./9 sont affectés au régiment.
1 adjudant venant du C.E.O.T.A.B. est affecté au régiment.
30 mars 1945
Un caporal venant du C.I.D./9 est affecté au régiment.
31 mars 1945
Par ordre particulier n° 60 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 31 mars 1945, 1 groupement temporaire est constitué sous les ordres du colonel Burgund, commandant l'I.D./9. Ce groupement temporaire comprend en particulier un détachement blindé sous les ordres lieutenant-colonel Larroque, est constitué par :
un escadron de reconnaissance du R.I.C.M.
un escadron de reconnaissance du R.C.C.C.
le 4e escadron de T.D. du R.C.C.C.
La mission de ce groupement Burgund est de franchir le Rhin dans la région de Leimersheim est de s'emparer de Karlsruhe.
Stationnement du détachement Larroque en fin de journée : Hatzenbuhl.
2 avril 1945
4e escadron est mis à la disposition du 21e R.I.C. pour le franchissement du Rhin à Leimersheim (ordre d'opération n° 2 de l'I.D./9 en date du 1er avril).
Le peloton Binet appuyant le franchissement du Rhin effectué par le I/21e R.I.C. ouvre le feu sur les casemates ennemies et en détruit deux.
Un détachement blindé commandé par le capitaine Villain et comprenant :
Un peloton de chars légers du R.I.C.M.
Le peloton Rambaud du R.C.C.C.
Un groupe de pionniers du R.C.C.C. passe par le pont de Mannheim sur la rive droite du Rhin vers 10h30. Ce détachement a une action décisive pour la prise de Hochstetten.
A 20h30 il occupe Linkenheim.
Le détachement Larroque est regroupé en fin de journée à Liedolheim.
Pertes : 4e escadron 1 blessé évacué.
3 avril 1945
Le 2e escadron ce mouvement de Wettolsheim (environs) à Lingolsheim (près de Strasbourg).
Le 3e escadron fait mouvement de Lingolsheim à Hatzenbuhl, où par ordre particulier n° 67 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 3 avril 1945 il est mis à la disposition du R.I.C.M.
Groupement Larroque
Par ordre d'opérations n° 4 de l'I.D./9 en date du 3 avril 1945, le groupement Larroque doit déboucher d'Eggelstein sur la route Teutsch - Muhlburg avec mission de reconnaître cet axe, la route directe de Karlsruhe, et la route Teutsch - Knielingen.
Le peloton Roblot du 4e escadron appuie d'abord le 21e R.I.C. pour la prise d'Eggelsheim, depuis escadron de reconnaissance du R.C.C.C. sur Karlsruhe.
En fin de journée la cité ouvrière située sur la route Eggelsheim - Karlsruhe est atteinte.
Stationnement du groupement Larroque en fin de journée : Eggelsheim
Pertes : deux blessés évacués.
4 avril 1945
Le PC du régiment, le 2e escadron et l'E.H.R. font mouvement de Lingolsheim sur Hatzenbuhl.
3e escadron à la disposition du R.I.C.M.
Le peloton Dumeige appuie le III/23e R.I.C. pour la prise de Wolfortsweier.
Le peloton Roussel appuie l'escadron Aubinière pour la prise de Morsch puis le 21e R.I.C. pour la prise de Neuburgweier.
Détachement Larroque.
Le 1er escadron débouche de la cité ouvrière appuyé par un groupe de T.D. commandé par le lieutenant Roblot et entre dans la ville jusqu'au sud de la gare.
Un deuxième groupe de T.D. commandé par l'aspirant Seguier appuie le 21e R.I.C. qui a pour objectif la partie ouest de Karlsruhe.
Dans l'après-midi le peloton Roblot regroupé appuie la progression de l'infanterie sur Durlach.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment, 2e escadron, E.H.R. : Hatzenbuhl
3e escadron, un peloton : Rupfur
Un peloton : Forchheim
Un peloton : Knielingen
1er escadron : Karlsruhe
4e escadron : Karlsruhe.
Pertes : un blessé évacué
5 avril 1945
Le PC du régiment, le 2e escadron et l'E.H.R. font mouvement durant la nuit du 4 au 5 de Hatzenbuhl à Knielingen en passant par le fonds de Ludwigshaffen, Mannheim, suivant l'ordre d'opérations sans numéro du général commandant la 9e D.I.C. en date du 4 avril 1945. La mission de la 9e D.I.C. est de poursuivre la progression depuis Karlsruhe d'une part sur Rastatt, d'autre part sur Kuppenheim.
En exécution de cet ordre :
Le groupement Larroque est dissous.
Le 3e escadron est mis à la disposition du R.I.C.M. et réparti entre les escadrons du R.I.C.M. à raison de 1 peloton par escadron de reconnaissance.
Le reste du régiment est placé en réserve.
Le peloton Roussel du 3e escadron appuyant l'escadron Aubinière du R.I.C.M. participe au nettoyage de Morsch, mais ne peut en déboucher.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Knielingen
Escadron de reconnaissance : Knielingen
2e escadron : Knielingen
3e escadron moins deux pelotons : Knielingen
Peloton Roussel du 3e escadron : Morsch
Peloton Dumeige du 3e escadron : Ettlingen
4e escadron : Ruppur
Pertes : un tué enterré à Strasbourg.
Le lieutenant-colonel Charles, retour de Paris (cérémonie de la remise des drapeaux) reprend le commandement du régiment. Au cours de la remise des drapeaux, l'emblème du R.M.I.C de l'A.O.F. a été de nouveau confié par le général de Gaulle à la garde du R.C.C.C.
6 avril 1945
Par ordre d'opération n° 69 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 5 avril 1945, la 9e D.I.C. doit porter son effort principal sur l'axe Morsch - Rastatt de façon à déborder la Hartwald par l'ouest.
En exécution de cet ordre :
Le peloton Vachette du 2e escadron et le 3e escadron sont mis à la disposition du 21e R.I.C. qui doit déboucher à Morsch.
Le reste du régiment est en réserve.
Le peloton Vachette du 2e escadron appuie le débouché du II/21e R.I.C. des lisières sud de Morsch et réduit quatre blockhaus ennemis.
Le peloton Poupaert du 3e escadron appuie le débouché du I/21e R.I.C. pour la prise de Neuburgweier mais est arrêté au cours de l'action par un fossé antichar infranchissable.
En fin de journée le stationnement du régiment est le suivant :
PC du régiment : Knielingen
2e escadron de T.D. moins le peloton Vachette : Knielingen
Escadron de reconnaissance : Knielingen
3e escadron de T.D. moins 2 pelotons : Forcheim
4e escadron de T.D. : Knielingen
Peloton Vachette du 3e escadron : Forcheim
Peloton Roussel du 3e escadron : Morsch
Peloton Dumeige du 3e escadron : Wolfarsweier
Pertes : un tué enterré à Strasbourg et un blessé évacué.
7 avril 1945
Suivant l'ordre d'opérations n° 71 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 6 avril 1945, la 9e D.I.C. doit prendre pied sur les plateaux entre Durlach et Ettlingen et tourner les défenses de la plaine en progressant sur l'axe général Bubenbach - Herrenwald.
En exécution de cet ordre :
Le 4e escadron et le peloton Vachette du 2e escadron sont mis à la disposition du 23e R.I.C. qui doit prendre pied sur le plateau entre Durlach et Wolfartsweier.
Le reste du régiment en réserve de division.
Dans les actions de cette journée, les T.D. ne peuvent appuyer l'infanterie en raison du terrain défavorable à leur progression.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Knielingen
1er escadron : Knielingen
2e escadron : Grunwettersbach
3e escadron : Knielingen
4e escadron moins un peloton : Durlach
Peloton Duret du 4e escadron : Hohenwettersbach
Pertes : trois blessés dont un sous-officier, tous évacués.
8 avril 1945
Suivant l'ordre d'opérations n° 72 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 7 avril 1945, la mission de la division est la même que le jour précédent.
En exécution de cet ordre :
Le 2e escadron moins le peloton Vachette et le 4e escadron sont mis à la disposition du 23e R.I.C. qui doit pousser sur Reinchenbach, Spielberg et Pfafenrot.
Le 3e escadron et le peloton Vachette sont mis à disposition du groupement d'exploitation du R.I.C.M..
Le reste du régiment est en réserve.
Le 3e escadron appuie le I/23e R.I.C. pour l'occupation de Bubenbach.
Le 4e escadron appuie le II/23e R.I.C. sur l'axe Etzenrot - Spielberg.
Stationnement en fin de journée :
2e escadron moins le peloton Vachette : Bubenbach
4e escadron un peloton : Hohenwettersbach
un peloton : Reichenbach
un peloton : Spielberg
Reste du régiment : Knielingen.
9 avril 1945
En exécution de l'ordre d'opérations n° 75 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 8 avril,
Le 2e escadron au moins un peloton
Le 4e escadron
Le peloton de reconnaissance Herzog sont mis à la disposition du RCT/23 qui a pour mission d'attaquer sur l'axe général Schoilbronn - Eichelberg.
dans la matinée le peloton de pionniers enlève les abattis et des mines sur la route Ettlingen - Bersenbach tandis que le peloton Herzog reconnaît l'itinéraire Etzenrot - Spielberg jusqu'au carrefour de la grand-route allant au sud de vers Pfafenrot.
Dans l'après-midi, le peloton cabinet du 4e escadron à la disposition du II/23e détruit au carrefour de 208 (sud de Spielberg) deux canons FLAK et un nid de résistance ennemi permettant ainsi à l'infanterie d'aborder Schollbronn par le sud-est.
Le peloton Roblot du 4e escadron appuie le III/23e sur l'axe Schollbronn - Volkersbach, village qui est atteint à la nuit.
Le 2e escadron moins le peloton Vachette appuyant le I/23e participe au nettoyage de l'axe Busenbach - Ettlingen qui est atteint à 17 heures.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Hohenwettersbach
peloton Herzog 1er escadron : Hohenwettersbach
2e escadron moins peloton Vachette : Ettlingen
4e escadron PC : Reichenbach
Peloton Roblot : Wolkersbach
Peloton Binet : carrefour 208
Peloton Duret : Reichenbach
Reste du régiment : Knielingen
10 avril 1945
L'ordre d'opérations n° 6 en date du 10 avril 1945, du général commandant la 9e D.I.C. prévoit pour la journée du 10 la prise d'Eichenberg, le débordement des résistances ennemies de la plaine par une attaque entre Reichenberg et Ettlingen.
En exécution de cet ordre, la répartition des escadrons du régiment est la même que celle du 9 avril.
Le 2e escadron moins le peloton Vachette appuie le I/23e R.I.C.
Le 4e escadron moins le peloton Duret appuie le III/23e R.I.C.
Le peloton Duret appuie le groupement Euméran du 9e Zouaves.
Le 2e escadron se porte sur Etzenrot - Schollbronn - Walfretzweier
Le 4e escadron appuie la progression du III/23e R.I.C. sur Freiholsheim et la partie ouest de Wolkersbach. Le peloton Roblot détruit deux mitrailleuses de 20 mm et un canon de 88.
Le peloton Duret stationne à Schuttenbach.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Hohenwettersbach
2 pelotons du 1er escadron (Herzog + pionniers) : Hohenwettersbach
2e escadron moins peloton Vachette : Freiolsheim
4e escadron pelotons Binet : Freiolsheim
peloton Roblot : Wolkersbach
peloton Duret : Schuttenbach
Le reste du régiment : Knielingen
Le capitaine Villain, officier de renseignements du régiment est tué au cours d'une mission à l'ouest de Wolkersbach, à 11h50.
11 avril 1945
1) L'ordre d'opérations n° 7 du RCT/23 en date du 11 avril 1945, prévoir pour la journée du 11 avril la prise de la coupure de la Murg entre Kuppenheim et Gaggenau.
En exécution de cet ordre, le 2e escadron moins le peloton Vachette appuie le groupement Allain pour la prise de Oberweier et de Bischweier où un canon de 88 PAK est détruit.
Le peloton Roblot du 4e escadron appuie le groupement Voisard.
Le peloton Duret du 4e escadron appuie le groupement Loisy, sur l'axe Freiolsheim - Michelbach - Gaggenau.
2) le 3e escadron est à la disposition du R.I.C.M. qui doit déboucher de Kuppenheim en direction de Rastatt.
Le peloton Dumeige avec le détachement Pol
Le peloton Poupaert avec le détachement Aubinière
Le peloton Roussel avec le détachement couturier
Le débouché de Kuppenheim est impossible.
3) à 14 heures est constitué le groupement le Mareuge comprenant :
Le peloton Duret de 4e escadron
Le peloton de reconnaissance Herzog
Le peloton de pionniers.
Ce groupement est lancé vers 17 heures sur l'axe Bischweier - Rothenfels pour reconnaître et occuper le pont de Rotenfels, mais le pont a été détruit au début de la matinée. Liaison est prise avec le 9e Zouaves à Rothenfels.
4) Le peloton Vachette du 2e escadron appuie la progression du I/81e R.I. de Rauenthal sur Rastatt.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Schollbronn
1er escadron moins deux pelotons : Malsch
2e escadron moins peloton Vachette : Kuppenheim
3e escadron peloton Poupaert : Malsch
peloton Roussel : Kuppenheim
peloton Dumeige : Kuppenheim
4e escadron moins peloton Duret : Bischweier
Détachement Mareuge : Bischweier
Peloton Vachette : Rauental
Le capitaine de Cambourg - le sous-lieutenant Blanchet sont blessés à Kuppenheim au cours d'une reconnaissance.
Lors de son passage à Kuppenheim le général de Lattre de Tassigny, remet la croix de chevalier de la Légion d'honneur au capitaine Deysson, commandant le 2e escadron.
12 avril 1945
L'ordre d'opérations n° 8 du RCT/23 en date du 12 avril 1945, prévoit pour la journée du 12, le maintien des têtes de pont sur la Murg et leur agrandissement pour permettre le passage d'éléments blindés et portés. Le RCT/23 a pour objectif Oos et Baden-Baden.
En exécution de cet ordre, le 2e escadron moins le peloton Vachette est mis à la disposition du groupement Gilles qui doit assurer la possession de la tête de pont de Kuppenheim.
Le peloton Binet à la disposition du groupement Aumeran entre le premier dans Baden-Baden.
Le peloton de La Rivière est en réserve à Kuppenheim.
Le peloton Duret est à la disposition du groupement Mareuge.
3e escadron : à la disposition du R.I.C.M.
Le peloton Roussel se porte sur Oos, détruit un 88 PAK devant cette localité et atteint Sinsheim à la tombée de la nuit.
Le peloton Dumeige participe à la prise de Sandweier et d'Hauenberstein
Le peloton Poupaert progresse sur Ifergheim.
Le peloton Vachette toujours en appui du I/81e R.I. se met en position aux lisières sud de Rauental et détruit trois mitrailleuses de 20 mm postées aux lisières nord de Rastatt.
Groupement Mareuge
Par ordre particulier sans numéro du 12 avril 1945, du colonel commandant le RCT/23, le groupement Mareuge reçoit vers 10h30, l'ordre de se mettre à disposition du colonel Gauvin commandant le 81e R.I. pour la conquête et le nettoyage de la partie sud de Rastatt.
Le peloton de pionniers assure la destruction du système d'allumage des charges qui doivent faire sauter le pont. Le peloton Herzog tient le pont principal.
A 17 heures le groupement Mareuge renforcée d'une compagnie du I/6e R.I.C. réduit les résistances comprises entre la Bahnhofstrasse et le Murg.
Le constat de journée, groupement est arrêté par les défenses de la gare.
Un tué enterré à Strasbourg et deux blessés évacués au cours de la journée.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Bischweier
1er escadron moins deux pelotons : Kuppenheim
2e escadron moins un peloton : Kuppenheim
4e escadron moins deux pelotons : Kuppenheim
3e escadron peloton Roussel : Sinsheim
peloton Dumeige : Sinsheim
peloton Poupaert : Ifergheim
Peloton Vachette du 2e escadron : Rauental
Peloton Binet du 4e escadron : Baden-Baden
Groupement Mareuge : Hastatt
13 avril 1945
Le 2e escadron moins le peloton Vachette et le 4e escadron sont placés en réserve à Kuppenheim (sauf le peloton Binet).
Le 1er escadron (deux pelotons de reconnaissance) et le 3e escadron sont à la disposition du groupement d'exploitation du R.I.C.M.
3e escadron : le peloton Roussel passant par Stollhofen atteint Schertzheim mais ne peut déboucher, la route étant interdite par deux 75 PAK que les T.D. ne peuvent neutraliser.
Le peloton Dumeige participe à la prise de Oos et le peloton Poupaert à celle de Huggelsheim.
Le 1er escadron assure la protection rapprochée de l'artillerie du R.I.C.M.
groupement Mareuge
Renforcé par un bataillon du 81e R.I. et par le peloton Vachette, le groupement Mareuge nettoie complètement Rastatt réduisant le point d'appui de la fabrique sud-est du château et provoquant ainsi la reddition de la garnison à 13h30.
Le colonel commandant la place, 7 officiers dont 6 capitaines,250 hommes de troupe se sont rendus au chef de groupement.
Situation en fin de journée :
PC du régiment : Kuppenheim
2e escadron moins un peloton : Kuppenheim
4e escadron moins un peloton : Kuppenheim
peloton Binet du 4e escadron : Baden-Baden
1er escadron moins 2 pelotons : Stollhofen
3e escadron peloton Roussel : Scherzheim
peloton Dumeige : Zell
peloton Poupaert : Lichtenau
Groupement Mareuge : Kuppenheim
Trois tués et un blessé évacué au cours de la journée.
14 avril 1945.
Par ordre d'opérations n° 85 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 13 avril 1945, la 9e D.I.C. doit :
S'emparer de Kehl en se couvrant face à la Forêt-Noire par l'occupation de Buhl et Achern.
Pousser en direction de Freudenstatt.
En exécution de cet ordre :
Escadron de reconnaissance moins 2 pelotons (pionniers et reconnaissance) et le 3e escadron sont toujours à la disposition du R.I.C.M.
Le 4e escadron et un peloton de reconnaissance sont à la disposition du 23e R.C.T.
Le reste du régiment est en réserve à la disposition du lieutenant-colonel commandant le R.C.C.C.
1-. Les éléments de reconnaissance à la disposition du R.I.C.M. assurent la protection de l'artillerie.
2-. 3e escadron
Le peloton Dumeige est engagé à Mempreshofen où il effectue des tirs de neutralisation sur des casemates et des armes automatiques.
Les deux autres pelotons n'ont pas à intervenir.
3-. 4e escadron
Participe à la reddition des résistances ennemies d'Achern et de Sasbach.
4-. Le reste du régiment de mouvements de Huppenheim sur Steinbach
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Steinbach
1er escadron : Rheinbischoffsheim
2e escadron : Steinbach
4e escadron PC : Buhl
1 peloton : Buhl
1 peloton : Menchen
1 peloton : Sasbach
3e escadron PC : Lichtenau
1 peloton : Freischstett
1 peloton : Biercheim
1 peloton : Linx
Pertes : Un blessé évacué
15 avril 1945
Par note d'orientation n° 305/3.S. du général commandant la 9e D.I.C. en date du 14 avril 1945, la 9e D.I.C. doit s'emparer de Kehl en se couvrant face à Offenburg.
En exécution de cet ordre la répartition du régiment est identique à celle du 14 avril.
1er escadron en protection rapprochée de l'artillerie du R.I.C.
3e escadron n'est engagé.
Les T.D. passent la Kinzie sur portières à Illstatt.
4e escadron à la disposition du 23e R.I.C. appuie la progression sur l'axe Renchen - Ulm - Oberkirch.
Le reste du régiment fait mouvement de Steinbach sur Renchen.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Renchen
1er escadron : Rheinbischoffsheim
2e escadron : Renchen
3e escadron : Hesseihurtz
4e escadron : Oberachenn
1 peloton : Ulm
1 peloton : Sasbach
16 avril 1945
La mission de la 9e D.I.C. et la répartition du régiment sont les mêmes que le jour précédent.
Le 1er escadron assure la sécurité des convois du R.I.C.M. avec 2 pelotons.
3e escadron
Le peloton Roussel atteint Friesenheim sans être engagé.
Le peloton Dumeige atteint Inchenheim pousse une reconnaissance sur Heilgenzen mais est arrêté à la sortie du village.
Le peloton Poupaert atteint Shuttern.
Le 4e escadron à la disposition du 23e R.C.T. n'est pas engagé.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Renchen
1er escadron moins 2 pelotons : Altenheim
2e escadron : Renchen
3e escadron 1 peloton : Freisenheim
1 peloton : Heilgenzen
1 peloton : Schuttern
4e escadron 1 peloton : Tiergarten
1 peloton : Ulm
1 peloton : Oberachern
Peloton de reconnaissance Herzog : Ulm
Peloton de pionniers : Renchen
17 avril 1945.
Par ordre d'opérations n° 87 général commandant la 9e D.I.C. en date du 15 avril 1945 la 9e D.I.C. doit s'emparer d'Oberkirch.
En exécution de cet ordre la répartition du régiment est la même que celle du jour précédent.
Le 1er escadron avec 2 pelotons assurent les reconnaissances d'itinéraires sur les axes de contre-attaque suivant :
Ichenheim - Kurzell
Schuttern - Friesenbein - Kurzell - Hugeviev
Kurzell - Allmansheim
Patrouilles sur l'axe :
Ichenheim - Meissenheim - Uttenheim
Le 3e escadron n'est pas engagé.
Le 4e escadron est à la disposition du 23e R.C.T. qui doit s'emparer d'Oberkirch jusqu'à la hauteur de Lautenbach.
Le peloton Roblot est pour cette opération, mis à disposition du I/23e R.I.C.
Ce peloton protège d'abord la progression d'un escadron de chars sur l'axe Tiergarten, Ringelbach, Gaisbach.
A partir de 11 heures il appuie la progression du I/23e R.I.C. sur Gaisbach et Oberkirch.
Le reste du régiment est en réserve à Renchen.
Stationnement fin de journée :
PC du régiment : Renchen
1er escadron moins 2 pelotons : Ichenheim
3e escadron 2 pelotons : Friesenheim
1 peloton : Niederschopfheim
4e escadron 1 peloton : Lautenbach
2 pelotons : Oberkirch
Le reste du régiment : Renchen
2 blessés évacués.
18 avril 1945
Par ordre d'opérations n° 91 en date du 18 avril 1945 le général commandant la 9e D.I.C. : la mission de la 9e D.I.C. est de poursuivre la progression sur l'axe général Offenburg - Bâle.
En exécution de cet ordre, la répartition du régiment ne change pas.
Seul le 3e escadron est engagé est mis à la disposition temporaire du 6e R.I.C. pour la prise de Lahr.
Le peloton Dumeige en appui du bataillon Langlais devance l'infanterie et atteint seul la sortie ouest de Lahr à 13h45 après avoir détruit un PAK.
Le peloton Roussel appuie le bataillon Daboval pour la conquête des hauteurs nord de Lahr et le nettoyage du sud de la ville.
À 19h15 le peloton Dumeige est mis à disposition du bataillon Daboval pour la prise de Miettenheim qui est occupée à 21 heures.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Renchen
1er escadron moins 2 pelotons : Friesenheim
3e escadron 1 peloton : Lahr
2 pelotons : Friesenheim
4e escadron : Oberkirch
Le reste du régiment : Renchen
Deux blessés évacués.
19 avril 1945
2e escadron relève le 3e escadron dans la mission d'appui du R.I.C.M.
Le 1er escadron moins 2 pelotons est toujours la disposition du R.I.C.M.
Le reste du régiment est en réserve.
Le 1er escadron assure la protection des convois du R.I.C.M.
Le 2e escadron est réparti à l'intérieur du R.I.C.M. raison d'un peloton de T.D. par Escadron de reconnaissance.
Le peloton Vachette avec l'escadron couturier
Le peloton Molteni avec l'escadron Pol.
Le peloton Courtois avec l'escadron Aubinière
Le peloton Courtois atteint Ettenheim - Munster à la nuit.
Le peloton Vachette atteint Munchenweier.
Le peloton Molteni atteint Schienheim
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Schutterwald
1er escadron moins 2 pelotons : Sulz
2e escadron 1 peloton : Schienheim
1 peloton : Minchenweier
1 peloton : Ettenheim - Munster
3e escadron : Friesenheim
Le reste du régiment : Schutterwald
Le sous-lieutenant Molteni Georges et le sergent chef Siclier Robert sont tués et enterrés à Strasbourg.
Cinq blessés.
20 avril 1945
Seuls les éléments mis à la disposition du R.I.C.M. sont engagés.
Le 1er escadron moins 2 pelotons assure la protection de la base du R.I.C.M.
Le 2e escadron se heurte d'abord à une ligne de résistance ennemie installée sur la ligne de crête à l'est de Schweighausen.
Cette ligne est rompue vers 17 heures et à la nuit le peloton Vizioz atteint Katzenmoos.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Kippenheim
1er escadron 1 peloton : Dorlinbach
1 peloton : Ettenheim - Munster
2e escadron 2 pelotons : Schweighausen
1 peloton : Katzenmoos
3e escadron : Friesenheim
4e escadron : Mietpersheim
Reste du 1er escadron : Kippenheim
1 tué et un blessé évacué.
21 avril 1945
La mission de la 9e D.I.C. pour la journée du 21 avril est de progresser sur Breisach et sur Fribourg.
La répartition du régiment est la suivante :
1er escadron (2 pelotons de reconnaissance) et le 2e escadron la disposition du R.I.C.M.
Un peloton de reconnaissance et le 4e escadron à la disposition du 23e R.C.T.
le reste du régiment en réserve.
4e escadron.
A la disposition du 23e R.C.T. appuie avec 2 pelotons la progression du I/23e R.I.C. sur l'axe Weiswell - Breisach. en fin de journée Burkheim est atteint sans résistance. De 19 heures à 22 heures le peloton Herzog effectue des patrouilles dans le Kaizerstuhl et reconnaît les villages de Rottweil, Oberbergen, Schelingen, Bischoffinge.
1er escadron
Les deux pelotons mis à la disposition du R.I.C.M. font des patrouilles à l'est de Schutterwald et assurent la protection des convois du R.I.C.M.
2e escadron.
2e escadron depuis le R.I.C.M. dans les actions ayant pour but d'atteindre la vallée de l'Elz de Walkirch à Elzach.
Stationnement fin de journée :
PC du régiment : Kenzingen
1er escadron 1 peloton : Dorlinbach
1 peloton : Obeil
1 peloton (Herzog) : Burkheim
1 peloton : Kenzingen
2e escadron 1 peloton : Schweighausen
1 peloton : Waldkirch
1 peloton : Oberwinden
3e escadron : Kenzingen
4e escadron 1 peloton : Kenzingen
1 peloton: Jettingen
1 peloton : Hochstetten
2 tués, enterrés au cimetière militaire de Strasbourg.
photo : Sébastien Kao Dit Delmeir
22 avril 1945
1er escadron moins 2 pelotons et le 2e escadron de T.D. qui sont à la disposition du R.I.C.M. ne sont pas engagés.
L'ordre d'opération n° 12 du R.C.T./23 en date du 21 avril prévoit pour la journée du 22 avril de pousser sur Neuenburg et Mülheim.
En exécution de cet ordre.
Le peloton Herzog du 1er escadron exécute des reconnaissances dans le Kaiserstuhl suivant l'itinéraire : Burkheim, Oberhof, Weil, Schellingen, Oberberghund, Oberschihausfen, Wassenweile, Breisach.
Le 4e escadron atteint Neuenburg.
Le peloton Dumeige les 3e escadron est mis en fin de journée à la disposition du groupement Gilles du 23e R.C.T. et est poussé sur Seefelden.
Le reste du régiment fait mouvement de Kensingen sur Hausen.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Hausen
1er escadron 1 peloton : Dorlinbach
1 peloton : Fribourg
1 peloton : Hausen
1 peloton : Neuenburg
2e escadron 1 peloton : Waldkirch
1 peloton : Ehnet
1 peloton : Litterweiler
3e escadron 1 peloton : Seefelden
2 pelotons : Hausen
4e escadron : Neuenburg
Un blessé évacué.
23 avril 1945
L'ordre d'opérations n° 96 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 22 avril prévoit pour la journée du 23, la liquidation de la résistance rencontrée à l'est de Fribourg et la continuation de la progression en direction d'Istheim.
En exécution de cet endroit de la répartition du régiment est la même que le jour précédent :
Le 1er escadron moins 2 pelotons à la disposition du R.I.C.M. c'est une reconnaissance de Fribourg à Saint Peter.
Le 2e escadron à la disposition du R.I.C.M. n'est pas engagé.
Le 3e escadron s'empare de trois pièces d'artillerie (deux pièces de 122 Russes et l'une de 88), en batterie au carrefour 500 m nord-est de Laufen. Les pièces tombent intactes aux mains de l'escadron et les servants sont faits prisonniers. après cette action le 3e escadron occupe Sulzburg.
Le 4e escadron renforcé du peloton de reconnaissance Herzog appuie la progression du groupement Gilles du 23e R.C.T. sur Istheim. L'escadron n'a pas à intervenir.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Mülheim
1er escadron 2 pelotons : Fribourg
1 peloton : Niederegenen
1 peloton : Mülheim
2e escadron 2 pelotons : Fribourg
1 peloton : Kirchgarten
3e escadron : Sulzburg
4e escadron 1 peloton : Oberegenen
1 peloton : Niederegenen
1 peloton : Welmiglen
L'adjudant Pintat Jean blessé par bombardement à Mülheim meurt des suites de ses blessures et est enterré à Strasbourg.
24 avril 1945
L'ordre d'opérations n° 97 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 24 avril 1945, prévoit pour la journée du 24, la prise de Lörrach.
Le 1er escadron (moins 2 pelotons) à la disposition du R.I.C.M. exécute une mission de découverte en direction de Neustadt.
Un peloton sur l'axe Valdan - Langen - Ordwach - Neustadt.
Un peloton sur l'axe cote 1.017 - Josenhof - Neustadt.
Le premier peloton se heurte à un convoi de ravitaillement hippomobile en munitions à Zahringenshoffen et détruit 13 véhicules.
À 20 h 30, 1 colonne est attaquée au 37 et à la mitrailleuse sur la route d'Hinterthal, une centaine de prisonniers sont faits dans cette opération.
Le 2e escadron à la disposition du R.I.C.M. n'est pas engagé.
Dans la matinée du 24, le 3e escadron est relevé à Sulzburg par le 6e R.I.C. et placé en réserve à Mülheim.
Le 4e escadron appuie le groupe Gilles du 23e R.I.C. pour la prise de Lörrach. L'escadron perd 2 T.D. qui sont détruits par deux 88 à la crête 200 m sud de Rummingen.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Lörrach
PC arrière du régiment : Mülheim
1er escadron 2 pelotons : Fribourg
2 pelotons: Lörrach
2e escadron 2 pelotons: Fribourg
1 peloton : Kirchgarten
3e escadron : Mülheim
4e escadron : Lörrach
Au cours de la journée : quatre tués dont deux sous-officiers, enterrés à Strasbourg, cinq blessés évacués.
Le T.D. du Sgt Mouisset détruit à Lörrach le 24 avril 1945 photo : Stadtarchiv Lörrach
25 avril 1945
Le peloton courtois du 2e escadron appuie la progression de l'escadron Aubinière du R.I.CM. de Fribourg sur Neustadt.
Par ordre particulier n° 15 du R.C.T./23 en date du 25 avril 1945, 1 peloton de pionniers et le peloton Duret sont mis à la disposition du détachement Cluset sur Rheinfelden. l'objectif est atteint sans combat. en fin de journée le peloton de pionniers exécute des reconnaissances d'itinéraire entre Rheinfelden et Schopfheim.
Le reste du régiment est en réserve.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Lörrach
1er escadron 2 pelotons : Fribourg
pelotons : Lörrach
2e escadron 2 pelotons : Fribourg
1 peloton : Neustadt
3e escadron : Mülheim
4e escadron 2 pelotons : Lörrach
1 peloton : Rheinfelden
1 blessé évacué au cours de la journée.
26 avril 1945
L'ordre d'opérations n° 100 du général commandant la 9e D.I.C. en date du 25 avril prévoit pour la journée du 26, le nettoyage de la partie sud de la Forêt-Noire jusqu'à la ligne Todtnau - Waldshut.
En exécution de cet ordre le R.C.C.C. est regroupé et mis en réserve à Schopfheim à l'exclusion du 2e escadron qui est toujours la disposition du R.I.C.M.
Le peloton Herzog du 1er escadron effectue de huit heures à 15 heures une reconnaissance au profit du 23e R.I.C. sur l'axe Schopfheim - Wehr - Walbach - Lautenburg et retour par Harpolingen - Ripolingen - Hutten et Wehr. Toute cette région retrouvée vide d'ennemis.
Le 2e escadron en appui du R.I.C.M. fait mouvement sur la région de Graffenhausen.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Schopfheim
1er, 3e et 4e escadrons : Schopfheim
2e escadron PC : Graffenhausen
1 peloton : Oberrapfel
1 peloton : Sankt Blasien
1 peloton : Hausern.
27 avril 1945
L'ordre d'opérations n° 101 en date du 26 avril du général commandant la 9e D.I.C. prévoit pour la journée du 27 l'achèvement du ratissage entre les limites suivantes :
De la foret Noire.
Neustadt - Todtnau - Mambach - Wehr - Laufenbourg à l'ouest et Neustadt - Oberlentzkirch - Schluchsee - Sankt Blasien à l'est.
En exécution de cet ordre :
Les trois pelotons de reconnaissance sont mis à la disposition du 23e R.C.T. pour éclairer l'infanterie dans le nettoyage de la bande de terrain située entre la ligne Hausen - Noggenschwil au nord et le Rhin au sud.
2e escadron appuie le R.I.C.M. sur l'axe Neustadt - Waldshut.
4e escadron et le peloton de pionniers tiennent Waldshut.
Le 3e escadron demeure en réserve à Schopfheim puis en fin de journée se porte à Obersackingen.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Waldshut
1er escadron PC et 1 peloton : Waldshut
1 peloton : Merrisschried
1 peloton : Hüttingen
1 peloton : Lautenbourg
2e escadron PC et 1 peloton : Waldshut
1 peloton : Sankt Blasien
1 peloton : Hausern
3e escadron : Obersackingen
4e escadron : Waldshut.
28 avril 1945
Suivant l'ordre d'opérations n° 17 du 23e R.I.C. en date du 27 avril 1945, le détachement Viviez comprenant :
1 peloton de reconnaissance
1 peloton de pionniers
1 peloton de T.D.
du R.C.C.C.
2 sections de C.C. I/23
1 compagnie portée du I/23
1 section mitrailleuse portée I/23
procède au nettoyage de la poche sud-ouest de Schaffhouse.
Dans une première phase, le détachement occupe Jestetten et visite les villages d'Altenburg, de Lostetten et de Nach, puis nettoie les bois nord-ouest de Jestetten, où sont faits 77 prisonniers.
Dans une deuxième phase, le détachement nettoie les villages de la route Jestetten - Tiengen et ceux de l'itinéraire longeant la frontière.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Waldshut
Escadron de reconnaissance (détachement Viviez) : Tiengenfait
2e escadron 1 peloton : Waldshut
1 peloton : Sankt Blasien
1 peloton : Bonndorf
3e escadron : Waldshut
4e escadron 2 pelotons : Waldshut.
1 peloton (détachement Viviez) : Tiengen
29 avril 1945
Logement et regroupement à Walshut à l'exception du peloton Herzog mis à la disposition du I/23e R.I.C. pour le nettoyage de la poche de Schaffhouse.
Stationnement du peloton Herzog en fin de journée : Tiengen
1 tué, enterré au cimetière de Strasbourg.
30 avril 1945
Par ordre d'opérations n° 103 général commandant la 9e D.I.C. en date du 29 avril 1945, la 9e D.I.C. doit se rassembler dans la région de Eberfingen - Donaueschingen - Geisingen - Dorf.
En exécution de cet ordre :
Le régiment au moins le 3e escadron fait mouvement de Waldshut à Hausen Vor Wald et Mundelfingen.
Le 3e escadron à la disposition du R.I.C.M. les mouvements de Waldshut sur Mohringen.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment et 2e escadron : Hausen vor Wald
1er et 4e escadron : Mundelfingen
3e escadron : Boeringen
Escadron hors rang: Fribourg
1er mai 1945
Le 3e escadron effectue 2 patrouilles dans la zone limitée par les villages d'Arien - Moos - Horn - Stern.
L'E.H.R. le mouvement de Fribourg sur Loffingen.
2 mai 1945
Par ordre d'opérations n° 104 général commandant la 9e D.I.C. en date du 1er mai, la 9e D.I.C. doit se regrouper dans la région de Tuttlingen - Stockach - Constance.
En exécution de cet ordre, le régiment fait mouvement de la région de Hausen vor Wald sur Stockach.
Stationnement fin de journée :
PC du régiment et 1er escadron : Stockach
2e et 4e escadrons : Neuzingen
3e escadron : Bohringen
5 mai 1945
Par ordre d'opérations n° 105 en date du 5 mai du général commandant la 9e D.I.C., celle-ci doit se rassembler dans la zone Tuttlingen - Schieningen - Villingen - Schiram.
En exécution de cet ordre, le régiment fait mouvement de la région de Stockach sur celle d'Immendingen.
Stationnement en fin de journée :
PC du régiment : Immendingen.
2e et 4e escadrons : Immendingen.
3e escadron : Zimmern
1er escadron 3 pelotons : Tuttlingen
1 peloton : Kembs
E.H.R. : Loffingen
Le peloton Rambaud du 1er escadron se porte à Kembs en fin de journée pour servir d'escorte au général d'armée, commandant la première armée française de Kembs à Mulhouse, le 6 mai 1945.
13 mai 1945
Le régiment participe à Tuttlingen à une revue et un défilé de la 9e D.I.C. devant le général Valluy commandant la 9e D.I.C.
Régiment Colonial de Chasseurs de Chars (MF44506)
ORDRE DE BATAILLE
1er Escadron de reconnaissance (MF44507)
Capitaine Charvet
1er peloton: Lieutenant Rambaud
M 8 AIR
2e peloton: Sous-lieutenant Rinderknech (passe au 3e esc)
3e peloton: Sous-Lieutenant Van Ruymbecke
2e Escadron de Chasseurs de Chars (MF44508)
Capitaine Deysson
1er peloton: Lieutenant de Cussac
TD OUBANGUI |
TD CHARI |
TD CONGO |
TD OGOUE |
2e peloton: Lieutenant Ricour
TD FORT TRINQUET |
TD FORT CRAMPEL |
FORT LARGEAU |
TD FORT LARGEAU |
3e peloton: Sous-Lieutenant Blanchet
TD DOUALA |
TD YAOUNDE |
TD ABECHE |
TD BANGUI |
3e Escadron de Chasseurs de Chars (MF44509)
Capitaine Maurel
1er peloton: Lieutenant Roussel
TD IFERT |
TD TINNDOUF |
TD BOU-DENIB |
TD AZUL |
2e peloton: Sous-Lieutenant Milliez (Blessé le 22 Aout 1944) remplacé par le S-Lt Rinderknech tué le 14/11/44
TD MESSIFRE |
TD SOUEDA |
TD RAYAK |
TD AÏN TAB 446014 |
3e peloton: Aspirant Pierre Jacquel (Blessé le 21 Aout 1944), il succombera le lendemain des suites de sa blessure.
TD KISSOUE |
TD RAPHSAÏL |
TD TAZA |
TD EL HADRAS |
TD TAZA II |
|
4e Escadron de Chasseurs de Chars (MF44510)
Capitaine Lizambart
1er peloton: Lieutenant de la Rivière
TD TOURANE |
TD HUE 446005 |
NAH TRANG |
TD VINH |
NAH TRANG II 472263 |
|
2e peloton: Sous-Lieutenant Roblot
TD BIEN-HOA 446-009 |
TD PNOM-PENH |
TD TONLE-SAP 446011 |
TD MEKONG 446006 |
TD BIEN-HOA II |
TD TONLE-SAP II |
3e peloton: lieutenant Binet
TD CHAUDOC |
TD ANGKOR |
TD SAIGON |
|
TD SAIGON II |
|
TD à identifier 446008 445842 446029