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 28e BATAILLON DE CHARS DE COMBAT

  

Formé à Chalons sur Marne avec des éléments actifs du 512e R.C.C. et des réservistes provenant de nombreuses régions.
Au cours de la campagne de 1940, il y eut deux 28e B.C.C. En 14 jours de campagne en Belgique, la formation d'origine fut entièrement décimée. Reformé une seconde fois, le nouveau bataillon eut à peu près le même sort durant la campagne de France. La vie de ces deux formations se divise en sept périodes.
 
I. 26 AOÛT 1939 - 10 MAI 1940
 
26 AOÛT
Le Bataillon est alerté et le noyau actif mobilisé.
 
27 AOÛT
18h30, l'ordre de départ est donné.

28 et 29 AOÛT
Les trois compagnies s'embarquent à la gare de Chalons-sur-Marne et après débarquement à Gibeauvoisin vont cantonner à Montauville et Mamey en réserve de G.Q.G.
L'échelon B, mobilisé à Mourmelon rejoint par voie de terre.

1er SEPTEMBRE
L'arrivée de l'échelon B complète les unités.
 
2 SEPTEMBRE
Le stationnement s'étend à Blenod­les-Ponts-à-Moussons. La 1/2 Brigade est constituée avec le 37e B.C.C.

10 SEPTEMBRE
Le bataillon fait mouvement pour aller cantonner, P.C. et C.E. à Flins ; 1ère Compagnie à Glonville ; 2e Compagnie à Fontenay-la-Soutte ; 3e Compagnie à Domptail.

10 DÉCEMBRE
Transporté dans la région de St Marc-s/le-Mont en vue de son endivisionnement.

1er JANVIER 1940
La 1ère D.C.R. est constituée. Nouveau déplacement dans la région de Suippes.
Le bataillon cantonne, P.C, 1ère et 3e Compagnie Souain ; 2e Compagnie Mourmelon/Suipes.
La région de Suippes-Mourmelon est bombardée. De nombreux combats aériens ont lieu au-dessus de Souain et Tahure. Un avion allemand atteint par la D.C.A. est descendu, le pilote est capturé. La 2e Cie est bombardée dans son cantonnement.

II. Du 11 MAI au 25 MAI

11 MAI
Les unités sont mises en mouvement. Les éléments chenilles embarqués à Suippes et les éléments sur roues dirigés sur Laon par Reims et Marchais. En cours de route le convoi est bombardé par avions à basse altitude.

12 MAI
Débarquement des trains a lieu à Jumet (nord de Charleroi). Les unités vont stationner, P.C., 1ère et 3e Cie., à Vieux-Campinaire.
5 heures. La colonne sur roues continue son mouvement par Sery, Stancourt et Urvilliers où elle parvient à 19 heures.
20 heures. Elle en repart par St-Quentin - Le Cateau - Maubeuge - Erquelines et Charleroi.

13 MAI
Au petit jour, la 2e Compagnie débarque et rejoint les boqueteaux sud-est de Fleurus.
14 heures. Les éléments sur roues arrivent après avoir été soumis à des attaques d'avions durant tout leur déplacement. Dans la matinée on apprend que l'ennemi a franchi la Meuse entre Namur et Dinant et y a créé une tête de pont.
15 heures. La 1ère D.C.R. reçoit l'ordre de se porter sur la poche créée par les Allemands et de les contre-attaquer.
 
14 MAI
15h30, le Bataillon se dirige sur Lambersart puis Fosse où sa mission est précisée "se diriger d'urgence sur le sud jusqu'à Mettet"
Position de départ : Nord de Flavion en liaison au nord avec le 37e qui doit se porter sur Biert-l'Abbé.
18h15. Les compagnies atteignent leur position de départ.
1ère Compagnie à gauche au sud du bois de Biert-l'Abbé.
3e Compagnie à droite, 1 km. nord de Flavion.
2e Compagnie en réserve, protégeant le flanc droit à la corne du bois, 1500 m nord de Flavion.
Ce déplacement s'exécute sans gêne appréciable, mais le 37e B.C.C. ne sera en place qu'à 22 heures. Le déclenchement de la contre-attaque est reporté au lendemain au petit jour.
22 heures. Des maisons de Flavion sont en flammes. L'angoisse devient grandissante. Durant deux heures on entend un bruit considérable de chenilles qui semble s'arrêter aux environs de Anthee. Puis un silence troublant succède à ces bruits. Autre sujet d'inquiétude, le ravitaillement d'essence n'arrive pas et les chars n'ont plus qu'une heure de marche dans les réservoirs : ce qui fait modifier la mission du bataillon. "Tenir coûte que coûte, interdire à l'ennemi le franchissement de la ligne générale Ermeton sur Biert - Flavion".
Durant cette journée, la compagnie d'échelon qui stationne à Fleurus y est bombardée. A 13 heures elle va s'établir au bois de Pironchamp et à 19 heures la Section de dépannage rejoint Oret.
 
15 MAI
3h30. Les T.C. des Compagnies sont regroupés dans les bois entre Oret et Florennes. Malgré tous leurs efforts, les chenillettes de ravitaillement ne parviennent pas à atteindre les unités.
5h30. Devant le front occupé par le bataillon, une compagnie de tirailleurs se replie sans être attaquée. On a l'impression qu'aucune troupe française n'existe devant le bataillon.
7 heures. Sur une longueur d'onde inférieure au réseau, la 3e Compagnie reçoit avec puissance une série de lettres et de chiffres. Ce qui laisse supposer que l'émetteur est proche et ennemi.
8h10. Le silence est rompu par quelques rafales d'armes automatiques.
8h30. L'attaque allemande se déclenche d'Anthee sur Flavion. La 5e Panzer Division dévale, déployée, les pentes d'Anthée et déferle sur Flavion en direction de Philippeville. La 3e Cie ouvre le feu, de nombreux chars ennemis sont touchés. Les PzKW III et IV entrent en action. La lutte devient intense sur tout le front du Bataillon.
Le tir des B est terriblement efficace, cependant, sans arrêt les vagues des blindés allemands se succèdent, les brèches qui sont faites sont immédiatement comblées. La 3e Compagnie est attaquée de front par de nombreux engins. D'autres se dirigent sur Flavion pour le contourner par le sud et la 3e Cie est lancée à la contre-attaque sur Flavion et ses lisières ouest.
9 heures. Le combat bat son plein. Sans relâche, les B tirent et luttent à 1 contre 15.
11 heures. L'attaque très durement éprouvée, fléchit. Le feu se ralentit. De nombreux chars allemands sont immobilisés et brûlent. Le calme semble revenir.
12 heures. De nouvelles masses de chars apparaissent. La 7e Panzer entre en ligne. Le combat reprend avec violence. L'attaque ennemie progresse sur le flanc droit, menaçant les arrières du bataillon.
14 heures. Le bataillon tient toujours. Les chars tirent quelquefois à bout portant et les pertes qu'il subit amenuisent de plus en plus son action. Pourtant à 17 heures, le Bataillon tient toujours et à 18 heures, la 1/2 brigade donne l'ordre de se replier sur Chastre et Beaumont. Les postes radio ne reçoivent plus. Il faut transmettre l'ordre par agent de liaison. Les rescapés qui peuvent être touchés se replient par Stave - Oret et Chastre, tandis que les chars en panne cloués sur place tirent jusqu'à l'épuisement de leurs munitions.
19 heures. On entend encore la voix des B en action dans la clairière de Flavion.
A aucun moment, le bataillon n'a reçu le moindre appui, ni de l'infanterie, ni de l'artillerie, ni d'autres chars, pas plus que de l'aviation, alors que le champ de bataille a constamment été survolé par l'aviation ennemie.
Dès 15 heures La S.D. se replie sur Fraire puis Beaumont et, ensuite, sur les Trois Pavés.
A 19 heures Les T.C. retraitent sur Castre - Walcourt - Cousoire - Berelles et Eccles.
Dans la nuit, quelques chars se regroupent à Solre-le-Château.
 
LE COMBAT DE FLAVION
Dans ce baptême du feu les équipages ont fait preuve d'un sang-froid remarquable, d'une bravoure raisonnée conjuguée de réflexes précis. Les radios passent et reçoivent avec calme et sans erreur. Cependant, la lutte est dure, les caisses résonnent sous les obus qui claquent sur les blindages.
Dès 10h30, après deux heures de lutte, les pots d'échappement sont percés ; les antennes arrachées ou cisaillées. Déjà le terrain est parsemé de cadavres de chars ennemis. Sans arrêt les B tirent de tous côtés en avant, en arrière, à droite et à gauche.
Devant la 3e Compagnie, sept PzKW IV sont inertes. Six autres chars sont en flamme devant le PHILIPPEVILLE. En un instant, le TAMATAVE et le SOUSSE en détruisent chacun trois. La 1ère Compagnie aura plus de 3 appareils ennemis à son tableau de chasse.
Le QUINCY, pris à partie par une quinzaine de PzKW III et PzKW IV a son radiateur percé. Son moteur s'arrête. Et ce n'est que grâce à la pente du terrain, en descendant "en roue libre", qu'il peut se soustraire aux feux de ces adversaires. Son équipage est recueilli par le TUNIS.
Le TOMBOUCTOU, par suite d'une fuite d'huile au Naëder, se trouve immobilisé dans le bois où il est parvenu. Ses freins de direction n'agissent plus. Le Chef de char veut entrer dans la lutte, demande à son appareil un suprême effort, tente une sortie du couvert. Il se trouve devant des pièces d'artillerie et derrière lui huit chars ennemis ouvrent le feu sur lui. Le feu prend à bord, l'aide-pilote réussit à éteindre le début d'incendie. La lutte reprend. Une chenille du TOMBOUCTOU est atteinte et projetée à 20 mètres de lui. Immobilisé, l'équipage sort, pistolet au poing, par la porte de secours du plancher, mais est cueilli par l'infanterie. allemande qui entoure le char ; l'équipage se doit de n'être fusillé par les assaillants que grâce à l'intervention d'un Colonel de Blindés allemand qui est touché de leur bravoure. (Ce Colonel n'est autre que Rommel).
Le BRAZZAVILLE est atteint par un coup direct de 150, son avant n'est pas percé mais une gerbe d'éclats jaillit à l'intérieur. Sous le feu, l'équipage évacue le char et ramène 3 blessés que le TUNIS et le CASABLANCA recueillent.
Un à un, à bout d'essence, les appareils s'immobilisent. Les munitions s'épuisent, le feu se ralentit alors que l'attaque allemande est toujours aussi violente. Sous le feu, la rage au cœur, les chars sont abandonnés et mis en feu par leur équipage qui, en rampant, traversent les formations ennemies. Quelques-uns seront fait prisonniers, nombreux seront ceux qui au prix de mille dangers, risquant leur vie, rejoindront plusieurs jours plus tard la division.
 
16 MAI
Au matin, il ne reste plus que 7 chars qui défendent Beaumont et les villages voisins. Toute la journée, ils tiendront l'ennemi en échec, jusqu'à leur destruction par les anti-chars adverses.
La Section de dépannage constamment harcelée par les attaques de l'aviation, après cinq six heures de trajet, rejoindra péniblement la Compagnie d'échelon dans la forêt de Nouvion.
12 heures. Un ravitaillement en essence part pour les Chars maintenus à Beaumont. Il est détruit avant d'atteindre le village.
15 heures. Les T.C. font mouvement sur Avesnes.
Au soir, ils se replient sur la fourche des Trois Pavés d'Avesnes puis sur la Capelle, deux B, quelques H 35 des 25e et 26e B.C.C. avec des éléments du 5e Bataillon de Chasseurs.
22h30. L'ennemi attaque Solre-le-Château, s'en empare et progresse sur Avesnes (en flammes). Le TUNIS et le LA BASSE-TERRE avec une section du 25e B.C.C. et quelques éléments du 5e Chasseurs, reçoivent l'ordre de se porter sur Etreungt, d'en interdire les accès nord et nord-est, de retarder l'ennemi, et, ensuite, de se replier sur La Capelle ou sur Guise.
Les convois de troupes et de réfugiés passent sans arrêt.
 
17 MAI
2 heures. Les convois cessent.
3 heures. Le TUNIS, qui n'a plus que 12 litres d'essence, décroche suivi des H 35 et des Chasseurs, passe à Le Nouvion, Etreux, St-Germain et Guise.
 
18 MAI
Le mouvement de retraite entraîne les restes du bataillon jusque dans la forêt de Traconne (région d'Esternay) où les rescapés, à la limite de la résistance physique, peuvent être regroupés à Launat.
 
25 MAI
Ils sont dirigés sur Guyancourt (région de Versailles).
 
III. COMBAT SUR L'AISNE 18 - 24 MAI
 
18 MAI Compagnie Gaudet
Quelques équipages des 28e, 37e et 15e B.C.C. ont rejoint Mourmelon avec les matériels laissés au Parc n° 1, B1 et B1 bis. Une compagnie de marche est constituée, sous le commandement du Lieutenant GAUDET du 37e B.C.C.
S/Lieut. DECRETE (28e) B1 n° 132 POITOU
S/Lieut. RAPP (28e) B1 n° 112 MULHOUSE
S/Lieut. RUDOLPH (28e) B1 n° 122 ALSACE
Sergent GRENNERAT (28e) B1 n° 127 JURA
S/Lieut. LE CAIGNAC (28e) B1 bis n° 217 CANTAL
S/Lieut. MALLET (28e) B1 bis n° 402 VILLERS BRETONNEUX
S/Lieut. BLANIE (28e) B1 bis n° 246 TEMERAIRE
Ce groupement improvisé, avec des effectifs très réduits jusqu'à destruction complète le 24 mai, combat dans les rangs de la 14e D.I.

IV. RECONSTITUTION 25 MAI - 2 JUIN

Commandant de la 1/2 brigade Chef de Bataillon PINOT
Commandant de bataillon Chef de Bataillon LEMUT
Chef d'État-major Capitaine GRAND
Adjoint technique Lieutenant LARCHEVEQUE
Officier de Transmission Lieutenant PRUNIER
Officier de Renseignements Lieutenant SAMSON
Officier des détails Lieutenant VALLEUR

V. COMBATS SUR LA SOMME 3 JUIN - 7 JUIN

3 JUIN
Le bataillon reçoit l'ordre de se porter en forêt d'Halatte. Départ à 21 heures par Versailles, St-Germain, Mery et stationne en forêt de l'Isle-Adam

NUIT DU 3 AU 4
Seconde étape par Mours, Viarmes, Chantilly.

4 JUIN
A Fleurines P.C. de la 1ère D.C.R.
La 1/2 Brigade est formée avec le 25e B.C.C. (également reconstitué avec les rescapés des 25e et 26e B.C.C. et des éléments provenant des dépôts).
L'ennemi a déclenché une violente attaque sur tous le front. La situation est grave.

NUIT DU 4 AU 5
Par la Nationale 17, les Compagnies se portent sur Gournay.

5 JUIN
A Cavilly, le bataillon reçoit la mission de se diriger sur le bois de Champien pour y prendre des positions de départ afin d'être en mesure, à la pointe du jour, "d'attaquer en direction du nord et nord-ouest. Par Conchy­les-Cotes - Canny-sur-Matz - Fresnière - Crapeaurnesnil et Amy. Malgré l'encombrement des routes, le bataillon rejoint en temps voulu ses positions de départ et assure le ravitaillement d'essence au passage à Amy. Sans arrêt des équipes de la Section de dépannage travaillent sur sept chars en panne à Fresnières.
Depuis la veille la situation générale s'est encore aggravée. L'ennemi s'est infiltré dans le secteur de la 29e D.l. isolant les centres de Résistance de Marche-le-Pot, Licourt, Omiecourt, Fonches, Hattencourt, Liancourt, Rethonvilliers, Marche, Bellatre. Tous ces îlots tiennent, mais des engins blindés sont signalés à Parvillers.
La 1/2 Brigade a pour mission de dégager le flanc ouest de la 29e Division.
La marche du 25e B.C.C. freinée par l'encombrement des routes retarde sa mise en place, et l'heure H est reportée à 8h30.
Dispositif d'attaque de la 1/2 Brigade: 28e à droite, 25e à gauche.
Dispositif du bataillon : 1ère compagnie à gauche, 2e compagnie à droite, 3e compagnie couvrant la marche de la 1ère.
Direction Générale: Gruny-Fresnoy.
1er bond : Roye - Nesle
2e bond : Roye - Liancourt
3e bond: Lattache - Parvillers
4e bond : sur l'ordre de la 1/2 Brigade, redressement face au nord : Chilly - Hallu - Chaulnes.
Une patrouille de chasse protège le débouché durant une heure.
Le premier et le second bond sont atteints sans incidents.
11 heures. Des formations aériennes ennemies attaquent en piqué les chars, des 1ère et 3e compagnies. Les appareils se dispersent en zigzaguant à 40 kilomètres à l'heure sur un plateau entièrement dénudé. En rase-motte les avions les prennent en chasse. De nombreux chars sont atteints. En quelques instants le champ de bataille disparaît dans la poussière et la fumée, chaque char est escorté par des explosions de bombes. Plusieurs chars sortent leur mitrailleuse de tourelle et ripostent sur les avions qui les assaillent.
Lorsqu'au moment où les compagnies séparent sur le 3e bond, les chars sont soumis aux feux d'armes antichars. Et, sans arrêt, l'aviation continue sa ronde infernale.
L'action des chars est efficace car elle permet aux centres de résistance de la 29e D.I. de se dégager.
De 10 heures à la nuit. L'aviation ennemie aura déversé des tonnes de projectiles, tant sur le terrain de combat que sur les arrières.
Au soir, huit chars se regroupent dans le bois Mortemer. Par la suite, quatre seront dépannés par deux équipages de la Section Dépannage ; seize restent sur le terrain. Le Chef de bataillon et les Commandants de compagnie sont blessés plus ou moins grièvement.
 
7 JUIN
Une section assure la garde des lisières nord du lois Mortemer. PC. Brigade Lataule.
A 23 heures, ordre de repli sur la B. de Montigny en se gardant dans la direction de Coivrel.
 
VI. OPÉRATIONS SUR L'OISE 9 JUIN - 13 JUIN

8 JUIN
A partir du 8 au matin, l'insécurité est totale. L'ennemi est partout. A l'ouest, il a percé et fonce. Le bataillon rassemble tous ses moyens. Sans désemparer la S.D. et l'Atelier réparent. Pour faire face à toutes les missions, des groupements de B, de D et de Chasseurs sont constitués qui, les 8 et 9 Juin, vont combattre presque simultanément, dans trois directions (Saint-Just-en-Chaussée - Nomptel - Clermont) et permettre à notre infanterie de se dégager.
16h30 Dans la direction de Saint-Just-en-Chaussée, la lutte est sérieuse.
Une section B, deux sections du 25e et une compagnie du 5e Chasseurs sont dirigés sur ce village avec mission de prendre et de tenir toute la nuit le croisement de la N 16 et de la route Montdidier - Beauvais. Point de passage de repli de la 7e DINA.
Une section du 25e attaque par le sud, les B par le Plessier, au nord, précédant l'autre section du 25e.
19 heures. Les B pénètrent dans l'agglomération qui a été bombardée et est encombrée de convois abandonnés. Les chevaux encore attelés aux voitures. Le désordre est inextricable.
21 à 23 heures. Les convois passent sans arrêt.

9 JUIN
CLERMONT 6h30. Sur la route de Clermont, des feux de mitrailleuses arrêtant des isolés. Deux B sont chargés de neutraliser ces armes. Sept PzKW l sont détruits. Un PzKW IV et 2 AM fuient et s'échappent.
Opération identique sur la route de Montdidier où le KELLERMANN est détruit par un obus de 105 allemand.
9 à 12 heures. Des touristes et side ennemis sont pris sous le feu et refoulés.
13 heures. Le détachement se replie sur Estrées - St-Denis après avoir tenu 20 heures au lieu de 12.
A l'aube, quatre chars que l'atelier a pu réparer sont dirigés sur Nomptel, par Avigny et Catenay, pour protéger le repli d'une division.
De 6 à 19 h, sans incident, ils assurent la mission, quand à 19h15 des blindés légers allemands sont mis en fuite devant la charge du TURENNE et du FAIDHERBE.
A la nuit, cette section se replie sur Orry-la-Ville en franchissant l'Oise à St-Leu-d'Esserent.
3 heures. Clermont. Six chars disponibles sont dirigés sur Clermont pour y "stopper l'adversaire et, si besoin est, de s'enfermer dans la ville jusqu'à nouvel ordre".
A Erquinvilliers, les chars refont le plein, puis, par Remecourt et St-Aubin, atteignent Clermont en formant 3 colonnes de chacune deux B, 6 R 35 et une Section de Chasseurs. L'une par l'est, une au centre et une par l'ouest.
8h30. Les colonnes Est et Centre pénètrent dans l'agglomération par le Petit Fitz James. Celle de l'ouest par le Pont de Pierre. Des blindés ennemis sont chassés des lisières. Les chars entrent de force et libèrent un bataillon d'infanterie qui tient à grand'peine. Toute la journée se passe à refouler des attaques ennemies principalement sur les lisières nord et est où, sans arrêt, patrouillent des blindés adverses.
12 heures. Une attaque plus puissante est refoulée. Le SUFFREN est abandonné en feu.
21 heures. L’ordre de repli arrive, fantassins et chasseurs évacuent la ville par Nointel.
22 heures. Les chars partent sur Orry-la-Ville, par Rantigny - Nogent-sur-Oise - Montataire et St-Leu-d'Esserent.
Au cours du repli, le d'AUMALE casse un arbre de transmission. L'équipage fait sauter l'appareil.

10 JUIN
Les ponts sur l'Oise sautent.

11 JUIN
La 1/2 brigade se porte dans les bois St-Laurent et des Plailly.
Les Allemands ont franchi l'Oise à Baron et poussent des éléments en forêt de Chantilly. Il reste huit chars au bataillon qui sont dirigés sur le Lys-Chantilly pour interdire la progression ennemie. Dans la nuit, ils sont rejoints par des R 35 du 25e et une compagnie du 5e Chasseurs.

12 JUIN
Au jour, ce détachement contre-attaque et rejette l'ennemi au-delà de l'Oise.
9 heures. Le bataillon se dirige sur Dammartin-en-Goëlle pour y établir un barrage protégeant le repli des troupes sur le canal de l'Ourcq.
Le mouvement s'opère par la Chapelle-en-Serval ; Suvilliers ; Moussy-le-Neuf et le Vieux - Villeneuve.
Avec un GRDI la défense de Dammartin est assurée et pendant toute la nuit, permet le passage des troupes.
 
13 JUIN
Les chars se replient en formant une tête de pont à Claye-Souilly. Passent le pont et complètent la défense de la route Dammartin - Meaux.
14h30. Les ponts sautent.
Une colonne motorisée allemande, descend à vive allure la route en ligne droite venant sur Souilly. Le CONDE attend qu'elle se rapproche pour ouvrir le feu. Deux chars sont détruits, une citerne à essence prend feu, un camion à munitions saute et un camion anti-chars est détruit avant d'avoir pu se mettre en batterie.
15h30. Le bataillon reçoit l'ordre de "se porter sur Pezarches par Villevaude - Lagny et le bois d'Armonviliers". Le LANNES tombe en panne grave et est détruit par l'équipage.
La colonne poursuit sa route par Rosny-en-Brie jusqu'à Nangis, où, toute la nuit, elle s'installe en bouchon, protégeant le reflux des colonnes qui franchissent la Seine à Montereau.
 
VII. COMBATS EN RETRAITE 16 JUIN - 21 JUIN

14 JUIN
A Montereau garde du pont.

15 JUIN
Cheroy, garde des issues. Il reste sept chars, deux sont évacués sur les parcs. La fatigue du personnel est extrême.
15 heures. Ordre est donné de se diriger à Sens, avec mission "de repousser les éléments ennemis franchissant l'Yonne". A la tombée de la nuit, repli sur Orry (bouchon antichars).

16 JUIN
Le bataillon réduit à trois chars se poste à St-Germain-des-Prés. Des blindés sont signalés à Château-Renard. Avec des R 35 du 25e, les B assurent la garde des issues et des ponts.
17 heures. Un escadron de SOMUA passe. Le dernier appareil vient de passer le pont quand deux PzKW II apparaissent. Le GALIENI et le DROUOT ouvrent le feu. Tous deux sont atteints et brûlent. Seul, le MURAT est intact.
Les restes du Bataillon se replient sur Gien.
 
17 JUIN
Ils arrivent à Argent au Parc de Réserve Général. Le bataillon récupère sept B.
Le repli se poursuit vers le sud et au soir, à Ste-Thorette, le Bataillon tient le pont du Cher.
 
18 JUIN
Par une étape de 80 km, la colonne atteint à la nuit Chabenet (près d'Argentan-sur-Creuse). Le personnel est à la limite de la résistance, les conducteurs s’endorment et doivent constamment se relayer.
 
21 JUIN
Repli sur la Poste où un barrage est établi.
 
23 JUIN
La Croisière.

Sources : Roger Avignon, Archives du SHAT Vincennes.