14e BATAILLON DE CHARS DE COMBAT
Chars Hotchkiss H39
Le 14e Bataillon de Chars de Combat a été créé le 27 août 1939 à partir d'éléments du 505e RCC de Vannes. Il fait mouvement vers le Nord-Est de la France en septembre 1939 puis début mai 1940, il fait mouvement vers la frontière belge.
Encadrement :
ETAT MAJOR Chef de Bataillon CORNIC Marcel Adjoint : Capitaine FAURE François Adjoint Technique : Lieutenant GUILLEMOT Arthus Officier des Détails :Lieutenant QUENEA Henri Médecin : Lieutenant POIRIER Marcel Officier des Renseignements : Lieutenant de ROQUETAILLADE Jules Officier Radio : Sous-Lieutenant CAFFENNE Alfred |
CIE D'ECHELON Capitaine SEGUIN Paul Lieutenant LINOCENT Alexandre Lieutenant BENECH Pierre Sous-Lieutenant LORMETEAU René |
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1ère COMPAGNIE | 2e COMPAGNIE | 3e COMPAGNIE |
Capitaine POGGI René Antoine Lieutenant TRAVERS Georges Sous-Lieutenant ARBONA Barthélémy Sous-Lieutenant BARJOU Yves Sous-Lieutenant MORIN Albert |
Capitaine DUCREST DE VILLENEUVE Jacques Lieutenant GIRARD Max Lieutenant ROBIN Joseph Sous-Lieutenant HENRY Pierre Sous-Lieutenant MELLERIO Hubert Sous-Lieutenant THOMAS Bernard |
Capitaine AIBY André Lieutenant BARUE Jean Lieutenant DES ROBERT Pierre Lieutenant CAIGNON Jean Sous-Lieutenant de KERMADEC Georges Sous-Lieutenant BAUM Jacques |
Effectifs : | ||
Sous-Officiers : 72 | Caporaux : 75 | Chasseurs : 402 |
13 MAI 1940.
Alerte du Bataillon vers 15 heures à 22 H.
Départ des éléments sur roues vers une destination inconnue à 22h30.
14 MAI 1940.
Les trois compagnies embarquent à SOMEILLE-NETTANCOURT (Meuse).
La 2ème Compagnie est bombardée par avion pendant l'embarquement.
15 MAI 1940.
Les Compagnies font mouvement par chemin de fer.
16 MAI 1940.
1ère Compagnie, débarquement à St. Quentin et s'en va stationner à GIBERCOURT (Aisne). Stationnement en bivouac. Quatre sections de combat sont postées et gardent les ponts de l'Oise à : Carrefour de LYSE FONTAINE, VENDEUIL, TRAVESY, et la FERE.
R.A.S. pendant la nuit.
Les 2ème et 3ème Compagnies débarquent à la station après ETREUX, elles sont immédiatement réparties sur les ponts de l'Oise.
Le commandant CORNIC disparait au cours d'une reconnaissance.
17 MAI 1940.
Première Compagnie : La section du Lieutenant ARBONA engage le combat en allant sur ORIGNY Ste BENOITE (Un mécanicien : COTTEL blessé). Repli de la Compagnie sur les ponts de MENNESSIS, QUESSY, TERNIER, l'échelon sur roues à TUGNY ET PONT, puis GUISCARD et LASSIGNY (Oise). Ordre de repli donné à toute l'unité le soir à 20h50 sur LASSIGNY. Repli effectué dans la nuit du 17 au 18.
2ème Cie : Après avoir été fortement aux prises avec l'ennemi il est probable que le restant de chars se soit replié vers l'arrière au Nord.
3ème Cie : Vers 18 heures, les chars de la 3e Cie qui tenaient le pont de TUPIGNY ont été détruits. L'Aspirant LUCAS et le sergent MEILHON ont été blessés. Le Capitaine AIBY envoie à TUPIGNY le Sous-Lieutenant BAUM qui revient vers 21 heures et rend compte de la situation ; Il n'y a plus de chars à HANNAPES. A TUPIGNY il a trouvé un char endommagé (train de roulement), un autre en panne (accumulateur à plat) et le tourelleau d'un 3e char. Plus d'équipages - Pas d'infanterie. Le Capitaine AIBY renvoie le Sous-Lieutenant BAUM à Tupigny avec son char pour surveiller le pont. Il remorque le char en panne pour le mettre à l'abri et la nuit se passera pour lui sans incidents.
18 MAI 1940.
1ère Cie : Stationne en bivouac à LASSIGNY. Les sections des Lieutenants BARJOU et ARBONA, Adjudant TROY , char du Lieutenant TRAVERS gardent les ponts de TERNIER, QUESSIS, MENNESSIS. Le Sous-Lieutenant ARBONA va jusqu'à TRAVESY engagement à LIEZ, de la 1ère et 4ème Sections. Char BARBIER en panne (panne de terrain) à la sortie de MENNESSY : le Mécanicien LE MAT disparaît. Toute la nuit alerte sur les ponts de QUESSIS et MENNESSIS.
2ème Cie et 3ème Cie : Le Capitaine AIBY a reçu l'ordre de défendre les ponts, sans esprit de recul. ETREUX étant solidement tenu par le 13e R.I. et par des éléments d'artillerie, la 3e Compagnie peut renforcer la défense des autres points de passage et constituer une réserve.
Le Capitaine AIBY donne alors pour mission de rameuter les sections de la 2e Compagnie, MELLERIO et THOMAS, qui tiennent respectivement le Pont du GARD et OISY, et les 4 chars qui doivent être à ORS.
Vers 12 heures, le Sous-Lieutenant de KERMADEC retrouve à VENEROLLES le Capitaine AIBY. Il sera rejoint vers 15 heures par l'Aspirant MAILLART qui arrive d'Ors, où son mécanicien (Chasseur SUIRE) aveuglé par un obus arrivé sur l'épiscope, a continué à conduire pendant plus de 2 heures avant d'être remplacé (par un cavalier du 5e Dragons).
La 3e Compagnie ne dispose alors plus que de 4 chars (y compris le char au capitaine POTTIER au 25e B.C.C.)
Vers 15 heures, MELLERIO, qui n'a pu arriver jusqu'à TUPIGNY, revient, blessé à la main, arrêté entre TUPIGNY et HANNAPES par le feu des armes anti-chars et des chars allemands. Son mécanicien (chasseur ANGERS) a été tué. Le char du Capitaine, Commandant la 2e Cie a été percé par un obus. L'équipage (Capitaine du CREST de VILLENEUVE, Chasseur DERRIEN (?)) doit être tué. Le Capitaine AIBY rend compte de la situation à WASSIGNY et revient avec un char B et 1 char H 39 (Lieutenant ALEXANDRE du 27e B.C.C.). Il monte une contre-attaque sur TUPIGNY. Le B est immobilisé ainsi que 2 chars H, à l'entrée de TUPIGNY (Le Lieutenant ALEXANDRE est blessé).
A TUPIGNY le Sous-Lieutenant BAUM est seul depuis la veille au soir. Le 18 au matin un Capitaine du 438e et quelques hommes prennent position dans TUPIGNY et au bord du canal. Vers 10h50 une incursion de chars ennemis sur la rive Est du canal est stoppée par le Sous-Lieutenant BAUM qui en tire un à 50 m et le détruit.
Dans l'après-midi, vers 15h15, les chars allemands se dirigeant sur TUPIGNY rendent vite la situation intenable. Son char étant sérieusement endommagé (train de roulement - moteur) le Sous-Lieutenant BAUM peut néanmoins, en contournant les fermes de la route de VENEROLLES, continuer le combat jusqu'à épuisement de ses munitions (il détruit 2 chars légers et en endommage plusieurs autres). Son char tombe bientôt en panne ; il y met le feu et sera fait prisonnier ainsi que son mécanicien (le chasseur MOULAC) en cherchant à regagner nos lignes.
Vers 18 heures, le Capitaine AIBY reçoit de la Demi-Brigade l'ordre de repli sur MARETZ. Il forme sa colonne dans l'ordre 3e Cie., 2e Cie. (Char de KERMADEC en tête) monte dans le char de l'Aspirant MAILLART et part en direction de WASSIGNY. Il lui reste encore 3 chars de la 3e Compagnie (KERMADEC - MAILLART - ROMIEUX), 1 char du 25e B.C.C. (POTTIER), 5 chars de la 2e (ROLIN - HENRY - BERTHON, de PENAUSTER, LEMEUR (?)).
19 MAI 1940.
1ère Cie : Le Char BARBIER est dépanné à 6 heures par le char FOULONNEAU dans les lignes ennemies. Les sections reçoivent l'ordre à 8 heures d'occuper TRAVES, BERTAINCOURT, VENDEUIL et NOY DE L'AISNE. Le char THEPAULT et le char COSTARD engagent le combat. Char THEPAULT en flammes : Deux tués, char COSTARD panne de terrain : L'équipage rentre. Char TROY en flammes ; TROY blessé, VESSIER (mécanicien) tué.
La section ARBONA occupe TRAVESY et VENDEUIL avec le char du Lieutenant TRAVERS (Commandant de Compagnie) et après engagement se replie sur TERNIER, QUESSIS et MENNESSY.
2ème et 3ème Compagnie : La colonne commandée par le Capitaine AIBY, partie de VENEROLLES le 18 vers 18 heures, essuie à SERAIN un tir d'artillerie et doit abandonner un char (Lieutenant ROUMIEU).
Le Capitaine AIBY apprenant alors que Le CATELET est occupé, décide de monter vers le N.-O. et de tenter de franchir le canal à CREVECOEUR. Il y arrive le 19 vers 4 heures du matin, mais trouve les ponts déjà occupés par les Allemands. Il fait descendre des chars ceux qui sont en surnombre et veut essayer de passer à pied avec eux. Ils seront tous capturés.
Les Lieutenants ROBIN, de KERMADEC et HENRY tentent alors, avec les chars qui leur restent, de passer au Nord de CAMBRAI (suivant les dernières instructions du Capitaine AIBY) en compagnie de 2 chars H 39 de cavalerie qui se joignent à eux. Ils trouvent CAMBRAI occupé et regagnent CREVECOEUR où ils trouvent pour les aider à forcer le passage une compagnie d'infanterie et 1 Batterie d'artillerie. Peu après arrive, avec les derniers éléments de la Division, le Général d'ARRAS qui prend l'opération en mains. Le Lieutenant de KERMADEC et le Sergent BERTHON sont chargés de protéger la batterie de 75 et gagnent avec elle le pont de LES RUES DES VIGNES qui se trouve libre.
Ils tombent en chemin sur la queue d'une colonne motorisée allemande et détruisent 2 A.M.
Le pont traversé, les artilleurs se mettent en Batterie et tirent sur des colonnes allemandes.
Les éléments restés avec le Général d'ARRAS traversent alors LES RUES DES VIGNES et le Sous-Lieutenant de KERMADEC, pour protéger leur repli, engage le combat avec les engins blindés allemands qui les suivent de près. Il détruit encore 2 A.M., mais il est bientôt à court de munitions et son char, atteint de 2 obus dans le moteur, prend feu. Le char du sergent BERTHON est également immobilisé. De KERMADEC est fait prisonnier vers 23 h.
Il retrouve le lendemain le sergent ROUMIEUX, le caporal POTTIER, les Chasseurs BOUCAND, CATEAU et BOURDON. Le Capitaine SECCATI de l'E.M. du Général d'ARRAS lui dit avoir vu les corps du Lieutenant ROBIN, de l'Aspirant MAILLART et de 2 sous-officiers. Le Lieutenant HENRY est présumé tué ou grièvement blessé.
Le Lieutenant THQMAS a quitté VENEROLLES avec ses 2 chars le 19 vers 8 heures. Il rallie WASSIGNY, puis AUDIGNY-LES-FERMES où il espère trouver auprès du P.C. du Général d'ASSAS des renseignements sur le Bataillon. Le Général d'ARRAS ne sait rien. Il confie au Lieutenant THOMAS un pli qu'il doit porter au Général GIRAUD si le passage vers Le CATELET est libre. Peu après MARETZ, atteint sans difficultés, il rencontre une colonne motorisée allemande. Il met en fuite 2 A.M. et détruit plusieurs véhicules qu'elles accompagnent. Il se heurte ensuite à des canons anti-chars ; après quelques minutes de combat, les canons de ses 2 chars sont détériorés, les masques bloqués. Il regagne alors MARETZ et décide d'attendre la nuit pour essayer de gagner PERONNE. Vers 13h30, l'ennemi attaque violemment MARETZ. Le Lieutenant THOMAS fait alors mettre le feu à ses chars et participe avec ses équipages à la défense du village.
Vers 23 heures il réussit à décrocher avec un détachement d'une quarantaine d'hommes (avec lui partent les Sergents-chef NICOLLON et TARDY, les chasseurs FLOCKE, LAY et ABGRALL. Ils seront faits prisonniers au bord de la Somme, le 23, vers 14 heures.
20 MAI 1940.
Alerte à une heure au pont de MENNESSIS. Le char ARBONA s'y porte, aidé du char COSTARD. Tenue jusqu'à 21 heures des ponts. Repli sur LASSIGNY.
2ème et 3ème Cie : Sans nouvelle.
21 MAI 1940.
La Compagnie se déplace de nuit sur route de LASSIGNY au BOIS DE LA MONTAGNE près ARSY (Oise).
2ème et 3ème Cie : sans nouvelles.
22 et 23 MAI 1940.
La Compagnie stationne en bivouac au BOIS DE LA MONTAGNE (Le Chasseur LE MAT rejoint le 22).
Les rescapés du 14e BCC retraitent avec les éléments de la 2e Division Cuirassée et se retrouvent le 24 juin à Moutier d'Ahun (Creuse).