GROUPE A.S.3
Journal de Marche en Opérations
13 mars 1917 au 18 Mai 1919
Opération du 13 mars au 21 mars (Région de Roye)
13 mars 1917
Mobilisation ordonnée à 12h00. Permissions supprimées.
A 14h30 ordre du général Estienne commandement l'A.S. de constituer un groupe avec l'effectif du groupement.
14 mars 1917
Mobilisation terminée à 18h00. Effectifs du groupe : 16 officiers dont un capitaine commandement le groupe, deux capitaines chefs de batterie, deux lieutenants chef de batterie, d'onze Lieutenants et sous-lieutenants.
Tableau nominatif des officiers :
Capitaine Beltz, commandant du groupe.
Sous-lieutenant Paillotte, officier mécanicien adjoint au capitaine Beltz n'a rejoint que le 15 à 20h30 venant du Trou d'Enfer.
Lieutenant Corbeau a rejoint en cours mobilisation venant de l'hôpital de Compiègne.
Sous-lieutenant Delbaux char de ravitaillement .
Première batterie | Deuxième batterie | Troisième batterie |
Quatrième batterie |
Cne Clergué |
Lt Franquet | Cne Bertrand | S-Lt Dubois |
Lt Saar |
S-Lt Marécaux | Lt Daher | Lt Jaluzot |
S-Lt Théron |
S-Lt Domercq | S-Lt Bardammonche |
|
S-Lt Le Calvez |
Officiers étrangers au groupe : Lieutenant Daher venu du 8e, Lieutenant Jaluzot du 7e, S-Lieutenant Delbaux du 8e.
L'effectif en sous officiers est de 20, dont quatre chefs de chars :
Aspirant Doncieux, Maréchal des Logis chef Gourbin, Aspirant Hermann venu du 8e groupe et l'Adjudant Martin.
81 canonniers soit un effectif total de 131 gradés et hommes.
18 chars au départ :8 de l'AS3 - 6 de l'AS7 - 4 de l'AS8.
15 mars 1917
Embarquement. Le 61119 du 7e groupe reste embourbé et a sa bielle de poussée cassée ; il remplacé par le char 61123 du 8e groupe.
16 mars 1917
Embarquement des hommes et départ à 4h30. Voyage sans incident. Arrivée à Ricquebourg à 8h30.
Débarquement en pleine voie sans incident. A 10h départ par voie de terre pour La Poste, lieu de rassemblement du groupe. Distance 17 kilomètres parcourue en 3h30.
Le commandant du groupe se met en liaison avec la 3e Division Coloniale à Boulogne la Grasse à laquelle le groupe est attaché.
Le matin : Reconnaissance du S-lieutenant Marécaux. Mission : Reconnaître le 1er point de départ situé au boqueteau du Cessier.
A 17 heures, reconnaissance des lieutenants Franquet et Saar. Mission : Reconnaître les voies susceptibles d'être utilisées par le groupe. Itinéraire La Poste - Le Cessier - rue de l'Abbaye - Côte 91 - Beuvraignes - Tilloloy.
17 mars 1917
Reconnaissance par le capitaine Beltz. Le Cessier - rue de l'Abbaye ; en vue d'aménagements à faire par le 17e Bataillon de chasseurs et reconnaître le 2e point de départ fixé rue de l'Abbaye.
Le lieutenant Saar reconnaît un parcours de La Poste au Cessier.
Les travaux reconnus nécessaires sont effectués dans la journée sous la suveillance de l'aspirant Doncieux.
18 mars 1917
Reconnaissance par le capitaine Beltz des passages de l'Oise, au N. et au S. d'Avricourt.
19 mars 1917
L'ordre de retour au camp de Champlieu est transmis par le commandant Chaubès, commandant le Groupement.
20 mars 1917
A 7 heures départ de La Poste par voie de terre pour Roye sur Matz gare d'embarquement. En cours de route le char 61114 a sa tige de ventilateur brisée, il continue le parcours, remorqué. A l'arrivée au quai de la gare de Roye le char 61062 a sa bielle de poussée faussée. L'embarquement fixé à 9 heures n'a lieu qu'à midi : il est retardé par le déraillement de deux wagons trop légers et non suffisamment fixés. Départ de Roye à 14h30, arrivée à Champlieu 20h30. Débarquement à l'arrivée.
Les chars sont placés à proximité du lieu de débarquement jusqu'au lendemain matin.
21 mars 1917
A 7 heures les chars sont conduits au parc du groupe.
Opération dans la région de Craonne.
10 avril 1917
Composition du Groupe
Capitaine Beltz commandant le Groupe.
Sous-lieutenant Payotte adjoint au commandant du Groupe.
1ère Batterie | 2e Batterie | 3e Batterie | 4e Batterie |
Capitaine Clergué | Lt Franquet | Lt Bertrand | Lt Dubois |
Lt Saar | S-Lt Marécaux | Lt Corbeau | S-Lt Bardoumenche |
S-Lt Théron | MdL chef Gourbin | S-Lt Domercq | Adj Martin |
Asp Doncieux | S-Lt Le Calvez |
L'effectif en sous-off. est de 21 dont trois chefs de char.
L'effectif en Brigadiers et en hommes est de 84.
L'effectif total est de 117. Chars seize (un char de commandement - un char de dépannage).
Embarquement le 10 avril à 6 heures à la gare de Champlieu.
Le char de dépannage par suite de retard causé par l'embarquement ne peut partir que par le train de l'AS 7.
Itinéraire : Villers-Cotterets - Mareuil sur Ourcq - Breuil - Romain.
Arrivée à 20 heures, le train s'y arrête pour y passer la nuit.
11 avril 1917
Débarquement à 0h30 à Ventelay en pleine voie sans incident. Durée 60'
Le groupe va former le parc sur la crête à 1000m à l'Ouest de la Faile Ferme où il séjourne pendant la journée.
12 avril
Reconnaissance faite par les capitaines Beltz Clergué, Bertrand Lt Saar sur l'itinéraire Roucy - Concevreux - Cuiry - Bois de Beau-Marais pour reconnaître le point de départ (Clairière à l'Est du bois de Beau-Marais, 1400 m Sud Ouest de la ferme du Temple.
A 20 heures départ du Groupe pour le point de rassemblement à l'Ouest de Cuiry-les-Chaudardes.
A 21h15 le groupe ayant atteint le rebord du ravin de Meurival ; Contre ordre. Nouvel itinéraire. La Faite - Concevreux - Maizy - Cuiry.
13 avril 1917
Arrivée à Cuiry à 4 heures.
Le char du Lt Corbeau 61122 est resté en panne à 2 km du point de départ par suite de la rupture du roulement à galets de la ...
Le char du S-lt Le Calvez 61062 est resté en panne à Concevreux, rupture d'une chaîne.
La consommation moyenne a été de cent dix litres d'essence. les chars ont marché de 20 heures à 4 heures du matin. Une halte de vingt minutes moteur arrêté a été faite à la sortie de Concevreux. Distance quinze km environ.
Le char 61062 réparé sur place rejoint à 14 heures.
14 avril 1917
Le Lt Saar fait la reconnaissance de l'itinéraire Cuiry-les-Chaudardes - point de départ.
15 avril 1917
Départ du Groupe à 20h20 pour le point de départ bois de Beau-Marais. La marche est rendue très pénible par suite de l'obscurité, du terrain détrempé et de l'encombrement.
16 avril 1917
Arrivée au point de départ à 5 heures les 16 chars en bon état.
Distance parcourue 9 km environ.
Les chars font leur plein d'essence et exécutent leur opération de graissage.
A l'heure H fixée à 6h20 le Groupe se met en marche en colonne. Ordre : char de commandement, 1ère, 2e, 3e 4e batteries, char de dépannage.
La direction est Ferme du Temple, tranchée du bois en T, signal du Poirier. Une compagnie d'infanterie du 70e de ligne est chargée de préparer le passage sur les tranchées françaises et les deux premières positions allemandes.
A la sortie du bois le Groupe repéré par les avions ennemis est soumis à un tir d'artillerie de plus en plus violent. Le chef de Groupe gagne le plus rapidement qu'il peut du terrain pour y échapper. Pendant la marche aucun char n'est immobilisé par le feu.
Premier arrêt nécessité par la dernière tranchée française non encore aménagée, deux chars sont touchés et rendus inutilisables.
Deuxième arrêt produit par la même cause sur la première tranchée allemande. Les mitrailleuses ennemies tirent sur les chars et sont inrepérables pour nous les troupes d'infanterie françaises formant masque.
L'arrêt dure 3/4 d'heure, le Groupe n'a tout d'abord pas beaucoup à souffrir du tir de l'artillerie qui l'encadre ; le Groupe 7 s'étant porté à la hauteur du Groupe, l'artillerie ennemie le repère immédiatement et règle le tir sur les deux Groupes. Huit chars sont atteints. L'incendie prend à bord et détermine l'explosion des munitions. Le char du commandant de Groupe teste le passage mais la ....illisible... immobilisée par des piquets de fer et des éclats ayant touché la boite de vitesse, le char rentre dans la tranchée (travaux de franchissement insuffisants, sol trop meuble).
Le personnel du Groupe s'abrite dans la tranchée allemande et cinq groupes de mitrailleurs se portent en première ligne à la disposition du commandant du bataillon du 89e qui s'y trouve.
Les munitions et les armements sont portés sur les chars disponibles.
Malgré les essais rendus infructueux par le tir ennemi qui rend tout travail à découvert inutile ces chars ne peuvent franchir la tranchée. Le commandant de Groupe donne des ordres pour le départ à la tombée de la nuit. Ce départ est retardé le commandant de Groupe ayant donné l'ordre d'enlever aux chars inutilisables leurs munitions d'artillerie.
A 20 heures l'artillerie ennemie exécute un tir de destruction très violent. Quatre des chars restant disponibles sont incendiés et rendu inutilisables. Le 61067 a son réservoir percé, mis en marche il s'enlise et ne peut être retiré.
Le personnel du Groupe rejoint dans la nuit le point de départ.
Pertes : Le S-Lt Théron blessé meurt de ses blessures le soir même (inhumé à Cuirry-les-Chaudardes).
Le Lt Dubois blessé et évacué
Le S-Lt Payotte blessé et évacué
Le chef Gourbin blessé et évacué
Le MdL Deguffroy blessé et évacué.
Le MdL Maurin blessé non évacué.
Douze hommes, blessés dont trois très probablement morts à la suite de brûlures.
17 avril 1917
Regroupement du personnel du Groupe au village de Cuirry-les-Chaudardes.
18 avril 1917
Les Lt Saar, ..illisible... Doncieux sont envoyés pour rechercher les mitrailleuses laissées dans les chars. Soumis à un feu très violent ils ne peuvent en ramener que quatre.
19 avril 1917
Le Lt Le Calvez est envoyé dans la nuit avec une équipe d'ouvriers pour chercher à ramener les chars encore entiers. Il échoue dans cet essai.
20 avril 1917
Regroupement du Groupe. Revue passée pour constater le matériel roulant.
21 avril 1917
Le Lt Domencq et le S-Lt Marécaux vont avec six hommes enlever le matériel restant à emporter dans les chars et chercher à ramener le char 61050 (efforts inutiles).
22 - 23 avril 1917
Réorganisation du Groupe.
24 avril 1917
Les Lt Saar et Domencq reconnaissent l'itinéraire de Cuiry à Courlandon où doit se faire l'embarquement.
25 avril 1917
Départ de Cuiry à 7h30 arrivée par voie de terre à Courlandon. 9h30 Embarquement du personnel à 10 heures. Arrivée à Champlieu à 3 heures le 26 avril. Débarquement à 6 heures.
Opérations dans la Somme
9 avril 1918
Dans l'après-midi mobilisation du Groupe.
Composition :
Capitaine Fleury, commandant le groupe.
S-Lt Lacroix, Commandant l'échelon.
1ère Batterie : Lieutenant Lebourlier
Lt Bardoumenche chef de section.
Lt Doncieux chef de section
S-Lt Decrette en surnombre
2e Batterie : Lt Boquet
Lt Marécaux, chef de section.
Lt Dedreux, chef de section.
3e Batterie : Lt Domercq
Lt Chelli, chef de section.
Lt Breton, chef de section.
15 s/officiers, 13 brigadiers, 93 canonniers.
Effectif total : 133
15 chars (12 de combat et 3 d'échelon)
5 camions - 2 voitures tourisme
2 remorques - 1 cuisine roulante.
10 avril 1918
A 23 heures embarquement du Groupe à Martigny les Bains.
La 1ere Cie du 262e et l'E.M. du bataillon embarquent également.
11 avril 1918
Départ du train à 5 heures.
Voyage en chemin de fer. A 15 heures en gare de Troyes, une plate-forme transportant un char doit être changée.
12 avril 1918
Débarquement en gare de la Faloise à 21 heures. Le débarquement s'effectue sans incident. Les chars rejoignent une position de rassemblement située au bois St Martin, 1 km Nord de la gare de la Faloise.
13 avril 1918
Dans la journée le commandant de Groupe et les officiers vont reconnaître une nouvelle position de rassemblement située à 5 km plus au Nord à la corne S.-O. du bois Louvet.
A 20 heures départ du Groupe en une colonne. Dès le départ le char d'échelon n° 61278 (MdL Muter) se met en panne (déraillement, fourche faussée). Sur le parcours le char n° 61272 du SLt Marécaux déraille également.
14 avril 1918
A 2 heures 13 chars sont en place au bois Louvet.
Dans la journée les chars 61278 et 61272 dépannés rejoignent le groupe.
A 11 heures le Groupe est prévenu qu'il est à la disposition de la 18e D.I. pour une action qui doit se dérouler le 17 au matin.
Dans l'après-midi le commandant de Groupe et les commandants de batterie se mettent en liaison avec le général commandant la 18e D.I. et les officiers des régiments qui doivent prendre part à l'action.
15 avril 1918
Le commandant de groupe et les chefs de char ainsi que les officiers de l'infanterie d'accompagnement (262e RI) dont des reconnaissances dans la zone comprise entre la route de la Ferme Anchin au Sud et la lisière Nord du bois Sénécat.
16 avril 1918
Les reconnaissances continuent, le commandant de Groupe est prévenu que l'action est retardée de 24 heures. Le commandant de Groupe et les commandants de batterie font leur plan d'engagement.
17 avril 1918
Les outils, les grenades et de la tresse blanche sont touchés au parc de la division. L'itinéraire du PR aux P.D. est jalonné par l'infanterie d'accompagnement sous la responsabilité des commandants de batterie. A 20 heures les chars quittent la position de rassemblement dans l'ordre : Batterie Domercq, Batterie Boquet, Batterie Lebourlier, Echelon 20 mètres entre les chars, 50 mètres entre les batteries. 3 hommes d'élite par char. 8 hommes d'accompagnement commandés par gradé par batterie.
Le char du MDL Moureu 61290 est laissé au PR. Le MdL Moureu prend le char 61278 du MdL Muter.
14 chars se rendent donc sur la position de départ.
A minuit les chars passent sur la route de la Ferme Anchin où il font leur plein d'essence. 200 litres d'essence ont été emportés par batterie. Cette essence est transportée sur un traîneau remorqué par un char de chaque batterie. Les traîneaux sont laissés à la position de ravitaillement.
18 avril 1918
A 4h15 tous les chers sont en place. Le char 61233 (S-Lt Breton) en panne dans un trou d'obus est dépanné dans la nuit par son équipage et quelques hommes de l'infanterie d'accompagnement.
La batterie du lieutenant Lebourlier (Lucien Gustave) opère dans la zone du 66e RI. Le combat est très dur. Au bout d'une heure environ, tous les chars sont détériorés par le feu de l'ennemi. De nombreux centres de mitrailleuses ont été réduits.
Le S-Lt Doncieux (Jean, Marie, Georges) pilotant le char 61271 est blessé à la figure. Il réussit à faire une réparation de fortune à son char et à ramener celui-ci à la position de repli. Il ne se laisse évacuer que sur ordre formel.
Le Lieutenant Lebourlier blessé grièvement prend toutes les mesures utiles pour faire ramener dans les lignes tous les chars en panne. Il y réussit et avant de se laisser évacuer vient rendre compte de l'exécution de sa mission à son commandant de Groupe.
La batterie du lieutenant Boquet (Gaston Alphonse) opère dans la zone du 32e RI.
Le char piloté par le MdL Moureu (Pierre) réduit de nombreuses mitrailleuses et se met à la poursuite d'une batterie de 77 qui se replie. Arrivé à plus de 500m dans les lignes allemandes, un joint de réservoir d'eau de appareil saute. Le char est immobilisé et entouré par l'ennemi. De l'équipage du MdL Moureu restent le Brigadier Mathieu (Georges, Charles n° Mle 01505), le mécanicien Barbet (Marcel, n° Mle 10039) et le canonnier Lubas (Fernand, Louis n° Mle 10210). Tous trois descendent les mitrailleuses, se portent à 50m à la lisière du bois du Gros Hêtre et défendent l'approche de leur char jusqu'à l'épuisement des munitions. Ils se replient tous à travers le bois. Le brigadier Mathieu, le mécanicien Barbet et le canonnier Suchas sont grièvement blessés mais réussissent à regagner nos lignes.
Le Sous-lieutenant Dedreux (Marcel, Charles) pilotant le char 61282 est blessé à l'œil en conduisant le char. Il descend à terre pour se mettre en liaison avec les autres chars de la batterie et est blessé aux reins. Il n'en continue pas moins le combat. Epuisé, il confie la direction de l'appareil à son sous-chef, le brigadier Naireau (Paul). Celui-ci est blessé quelques instants après. Il continue à combattre puis passe la direction du char au mécanicien Dreppedale ((Maurice n° Mle 659). L'ordre de repli étant donné, le mécanicien Dreppedale ramène l'appareil à la position de ralliement.
Le Brigadier Lapalle (Henri n° Mle 20146) sous-chef de char du Sous-lieutenant Marécaux assure sous un violent feu de mitrailleuses la liaison entre ce char et le commandant de batterie pendant la première phase de combat. Le Sous-lieutenant Marécaux ayant été blessé, le brigadier Lapalle monte dans le char et continue à combattre. Il est blessé quelques instants après.
Le char du Lieutenant Domercq (Jean) précédent l'infanterie en direction générale de Castel nettoie la lisière Sud du bois Sénécat et les pentes Est de la cote 101, détruit des fusils mitrailleurs vers 95.49 et 95.50, nettoie les zones d'abri en bordure de la route vers 95.52, détruit des mitrailleuses vers 95.54, détruit une mitrailleuse et met en fuite les fantassins ennemis en 93.44 et 95.46, nettoie le talus en bordure du sentier aboutissant à la sortie Sud de Castel, détruit une mitrailleuse en 96.49.
Un char (MdL Chaliné Robert Henri n° Mle 4449) ... à la limite Nord du bois Sénécat, détruit un centre de résistance vers 92.58, pénètre 3 fois le bois ..illisible.. pendant 1 heure et demie, détruit 3 mitrailleuses. Ce char est entouré par l'ennemi (100 hommes) et n'obéit plus aux commandes. L'équipage se dégage à coups de pistolet abandonnant provisoirement le char à l'ennemi et se replie dans nos lignes. Il vient reprendre 2 heures plus tard possession de son char avec une contre attaque victorieuse de nos troupes. Conduite admirable du Lieutenant Domercq Jean et du MdL Chaliné.
Le Lieutenant Domercq à un certain moment prend la direction du char 61286 avec un officier comme canonnier.
Le MdL Caliné gravement illisible (blessé ?) ne se laisse pas évacuer.
Le char 61233 tombe dans un gros entonnoir avant d'arriver au point de départ. Le lieutenant Breton (André) sort de son appareil et malgré un feu violent d'artillerie parvient après des efforts inouïs à dépanner son appareil.
Pendant le combat, nettoie la lisière Sud du bois Sénécat et les pentes Est de la cote 101. Bien que blessé à la tête ramène son appareil au point de repli, sa mission terminée et refuse de se laisser évacuer.
Le Brigadier Gallien (Pierre, Antoine n° Mle 10096) sous-chef de char le seconde admirablement en toute circonstance. Blessé aux mains et la jambe, il refuse également de se laisser évacuer.
Le canonnier Williserq (Georges, Emile n° Mle 10056) se distingue comme mitrailleur. très grièvement blessé il montre une énergie farouche et ne consent à se faire évacuer qu'à la fin de l'action.
Le MdL Renaud ( Hilaire, Gustave, Georges) pilotant le char 61266 détruit des mitrailleuses et met en fuite les fantassins ennemis. Il pousse jusqu'à la sortie Sud de Castel. Blessé aux yeux il n'en continue pas moins le combat jusqu'au soir.
Le Sous-lieutenant Lacroix (Michel, Alexandre) commandant l'Echelon après avoir mis en 24 heures tous les chars en ordre de combat se trouve avec une section de dépannage au cimetière de Rouvrel. Dans la journée il réussit à dépanner malgré un feu très violent de mitrailleuses trois chars gisant à proximité des lignes ennemies. Le canonnier Grohard (André, Gaspard, Clément) mécanicien de l'Echelon de dépannage s'offre pour aller dépanner un char à proximité des lignes allemandes. Il réussit à ramener cet appareil. Le canonnier Brieux (Eugène, Louis, Florentin) et Desserrre (Francois, Alphonse n° Mle 1541) assurent pendant toute la journée du 18 la liaison entre l'Echelon de réparation et la première ligne.
Brieux pendant une de ces missions se trouve à proximité d'un char encerclé par l'ennemi. Il dégage ce char à coup de grenades, le commandant Beziers-Lafosse du 77e RI signale sa conduite admirable. Le canonnier Rimbault (René, François, n° Mle 4972 conducteur de camion prend part à l'attaque volontairement comme agent de liaison. Au cours d'une de ses missions, dégage à coups de grenades le char 61236 entouré par l'ennemi.
Le MdL Muter (Albert n° Mle 10454) sous chef du char 61291 prend le commandement du char après la blessure du MdL Romagne (André n° Mle 1070).
Le char est détérioré par l'ennemi devant nos lignes et évacué par l'équipage.
Quelques instants après à la faveur du brouillard le MdL Muter revient au char, fait une réparation de fortune et réussit à le ramener à la position de repli.
A 17 heures, les deux chars d'Echelon rejoignent Remiencourt.
A 20 heures les chars quittent le champ de bataille et rejoignent la position de rassemblement du bois d'Ailly.
5 chars restent sur le terrain, un à 500 m dans les lignes ennemies, un entre les lignes, un dans nos lignes, deux non situés.
Pertes : tué : Moujart
Blessés : Lt Lebourlier - évacué
S-Lt Doncieux - évacué
S-Lt Dedreux - évacué
S-Lt Breton - non évacué
3 sous-officiers et 27 Brigadiers et canonniers.
Disparus : Lt Boquet, S-Lt Marécaux
3 sous officiers, 7 Brigadiers et canonniers.
19 avril 1918
Le personnel est rassemblé à Berny.
Les 2 chars de Remiencourt se portent à Estrées sur Noye.
8 chars sont au bois d'Ailly.
Dans la soirée, un char dépanné sur le champ de bataille par les mécaniciens Grohard et Egand est ramené au bois d'Ailly. Grohard et Egand ramènent également les pièces essentielles du char resté entre les lignes. Au cours de cette mission ils font deux prisonniers.
20 avril 1918
Les chars se mettent en route à 5 heures et rejoignent par leurs propres moyens Gouy les Groseillers où ils arrivent à midi.
21 avril 1918
Le Lt Domencq Jean et le MdL Moureu sont faits chevaliers de la Légion d'Honneur.
Le MdL Chaliné est décoré de la Médaille Militaire.
Le S-Lt Breton et le canonnier Rimbault sont cités à l'Ordre de l'Armée.
Le MdL Muter et le Brigadier Gallien sont cités à l'Ordre du Corps d'Armée.
Le S-Lt Decrette, le Brigadier Bogares et le Brigadier Gabriel sont cités à l'Ordre de la D.I.
22, 23, 24, 25, 26, 27 avril 1918
Cantonnement du Groupe à Gouy les Groseillers. Le 26 dépannage d'un char resté sur le champ de bataille.
28 avril 1918
4 chars sont dirigés vers la Ferme St Nicolas où ils doivent servir à l'instruction de l'infanterie.
13 mai 1918
Le Groupe est transporté sur tracteurs à Molliens-Vidame et à la ferme Teufol pour faire des manœuvres avec l'infanterie.
13 mai au 2 juin
Le Groupe stationne à la Ferme Teufol et Molliens-Vidame.
3 juin 1918
Les chars rejoignent Croixrault par leurs propres moyens.
6 juin 1918
Les chars rejoignent la gare de Poix. Embarquement à 17 heures. Départ à 19h30.
7 juin 1918
Arrivée à la gare de Betz à 10 heures. Les chars sont transportés à Fossé Martin sur tracteurs Knox. A 17 heures le parc est formé.
8 juin au 10 juillet
Cantonnement du Groupe à Fossé Martin. Révision générale des chars, quatre chars déclassés, le Groupe restant constitué à deux batteries sous le commandement du Lieutenant Rodière venant du 11e Groupe, du Lieutenant Corbeau rentré de convalescence.
Sont cités à l'Ordre de l'Armée pour le combat du 18 avril, le 3e Groupe, le Lieutenant Lebourlier, le Sous-lieutenant Dedreux, le Maréchal des Logis Renault.
A l'Ordre du 32e Régiment d'Infanterie la 2e Batterie commandée par le Lieutenant Bocquet.
11 juillet 1918
Embarquement sur tracteurs Knox pour la gare de Betz. Cantonnement à Betz. Echelon par route.
12 juillet 1918
Embarquement en chemin de fer à 7 heures. Débarquement en gare de Châlons à 23h45. L'Echelon fait mouvement par route.
13 juillet 1918
Le Groupe se transporte par voie de terre par ses propres moyens de la gare de Châlons à Villers Corneilles. Arrivée et formation du parc à 5 heures.
14 juillet 1918
Reconnaissance par le commandant de Groupe et les commandants de batterie de la région de Courmelois, Sept Saules.
15 au 20 juillet 1918
Stationnement à Villers aux Corneilles.
20 21 juillet 1918
Le Groupe se transporte par ses propres moyens de Villers aux Corneilles en Gare de Châlons. Embarquement à 15 heures, départ 14h40. Débarquement en gare de Germaine à 22h30. Formation du parc au bois du Gouffre, N.-O. de Germaine. L'Echelon fait son mouvement par route de Villers aux Corneilles à Germaine.
22 juillet 1918
Bivouac bois du Gouffre N.-O. de Germaine, carrefour du Gros Chêne.
23 juillet 1918
Stationnement et reconnaissance des commandants de batteries de l'itinéraire bois du Gouffre, Ouest de Germaine à linière Nord du bois de Courton.
24 au 27 juillet 1918
Stationnement au bivouac au bois du Gouffre, carrefour du Gros Chêne.
28 juillet 1918
Embarquement à 15 heures en gare de Germaine. L'Echelon fait mouvement par route.
29 juillet 1918
Débarquement à 11h30 en gare de Mailly Poivre. Cantonnement et parc camp d'A.S. Mailly.
30 et 31 juillet 1918
Stationnement camp d'A.S. de Mailly.
1er août 1918
Embarquement à19 heures en gare de Mailly Poivre. Echelon par route.
Le Groupe est réduit à 8 chars.
2 août 1918
Débarquement à 17 heures en gare de Damery Boursault. Cantonnement à Damery.
3 au 11 août 1918
Stationnement à Damery.
12 août 1918
En gare de Damery à 9 heures. Départ à midi.
13 août 1918
Débarquement en gare de Moyenneville. Transport du Groupe sur tracteurs Knox au bois 99 (bordure Sud de la route Montdidier à Roye). Formation du parc et bivouac Carrière Est de Faverolles, Bordure route de Montdidier à Roye.
14 août 1918
Le commandant de Groupe se met en liaison avec les Généraux commandant l'I.P. 152 et la 152e D.I. à Lignières.
15 août 1918
Le Groupe doit attaquer le lendemain le long de la route Armancourt à St Mard les Triots. Il doit rejoindre dans la soirée une position de rassemblement située au Ravin des Cuisines (Ouest d'Armancourt). Dans l'après-midi contre-ordre.
16 août 1918
A 13 heures le commandant de Groupe est appelé au PC du 10e C.A. à Montdidier. L'ennemi se replie. Les 2 batteries du Groupe doivent rejoindre immédiatement le ravin des Cuisines et le commandant de groupe se mettre en liaison avec la 152e D.I.
A 15 heures départ du Groupe en colonne par l'itinéraire reconnu.
A 18 heures, arrivée à la position d'attente, le parc est formé.
30 fantassins du 296e R.I. sont à la disposition du Groupe comme infanterie d'accompagnement plus 18 hommes du 262e R.I. comme hommes d'élite.
A 18 heures le commandant de Groupe est prévenu qu'il est à la disposition du Colonel commandant le 135e R.I.. Il se met en relation avec lui.
A 21h15 une mission est donnée au Groupe. Le lendemain 17 à 4h30 il devra attaquer Laucourt par le Nord.
Le commandant de Groupe est appelé au PC de l'I.D. à Lignières où cette mission lui est confirmée. Il demande que l'heure H soit retardée d'une demi heure par suite de l'obscurité : satisfaction ne peut lui être donnée.
A 23h30 les Lieutenants Corbeau, Dedreux et Decrette revenant de reconnaissance déclarent l'action très difficile par suite de l'état du terrain. L'I.D. prévenue donne l'ordre de tenter l'impossible.
A 0 heures, départ des chars en colonne par la route d'Armancourt à St Mard les Triots.
17 août 1918
Les chars franchissent péniblement les tranchées. A 4h30, heure H, aucun appareil n'est arrivé à la position de départ. Le jour étant levé ils essaient de passer les obstacles par leurs propres moyens. 7 chars sur 8 se mettent en panne, un réservoir vidé, deux embrayages grillés, les autres chars renversés dans les tranchées.
Le commandant de Groupe voyant la situation de l'observatoire d'infanterie donne l'ordre à 8heures de faire replier le personnel sur Armancourt en portant les mitrailleuses. Il se rend à Lignières au P.C. de l'I.D. et rend compte de la mission.
Dans l'après-midi l'emplacement des chars est reconnu.
Des équipes de dépannage se mettent en route le soir mais l'attaque de Laucourt étant reprise par l'infanterie le dépannage ne peut être entrepris par suite de la violence du tir de barrage.
18 août 1918
Dans la journée une piste est reconnue pour le retour des chars.
A 20 heures les équipes de dépannage se mettent en route.
A 23 heures les 8 chars sont ramenés au Ravin des Cuisines et continuent leur route pour revenir au bois 99.
19 au 21 août 1918
Bivouac au bois 99.
22 août 1918
Les chars se transportent par leurs propres moyens à Le Monchel où le bivouac est formé.
23 août 1918
Bivouac à Le Monchel
24 août 1918
Embarquement du Groupe au passage à niveau de Le Monchel.
Embarquement commencé à 20 heures et terminé à 23 heures.
25 août 1918
Arrivée à la gare de Mailly Camp et stationnement.
26 août 1918
Débarquement. Les chars rejoignent par leurs propres moyens le camp de l'A.S. à Mailly Poivre.
27 août 1918
Stationnement à Mailly et reversement des char Schneider.
28 août 1918
Départ par route du personnel et du matériel roulant à 7 heures. Arrivée à Reclos à 18 heures.
30 décembre 1918
Le Groupe touche au Groupement A.S. 12 chars Mark V.
18 mai 1919
Le Groupe vient à Bourron.