VICTORIEUX n° 242 8e BCC 3e compagnie
Constructeur : RENAULT
Affecté au 508e RCC de Lunéville début 1939.
Versé au 8e BCC 3e compagnie en septembre 1939.
Le 17 mai 1940, Le char est à l'échelon réparation, boite de vitesse cassée. Le 18 mai, le char à demi-immobilisé, tient un passage de la Somme près de Péronne. Tombé définitivement en panne et hors de combat, il est sabordé à Brie 5 km au sud-ouest de Roisel.
L'équipage tentera pendant 48 heures de franchir la Somme dont tous les ponts sont occupés par l'ennemi et sera fait prisonnier entre Peronne et Albert.
Equipage :
Chef de char : Lieutenant Guy Le Roux de Bretagne
Pilote : Caporal-chef Gavalda
Aide-pilote : Chasseur Delorme
Radio : Caporal-chef Géranton
VERTUS n° 372 41e BCC 3e compagnie
Son équipage le perçut le 29 novembre 1939 au dépôt de Gien, parmi un lot de douze chars.
Equipage :
Chef de char : Lieutenant Jacques Hachet
Pilote : sergent Alcide Alisard
Radio : chasseur Gaston Mondet
Aides pilote : caporal Roger Krebs et chasseur Marcel Bucher
Le chef de char, le lieutenant Jacques Hachet, n'apprendra sa nomination au grade de lieutenant qu'en 1942. En effet, l'officier de détails du bataillon n'avait pas vu la promotion du sous-lieutenant de réserve Hachet au Journal Officiel de décembre 1939. C'est pour cela qu'il est toujours écrit " S/L Hachet " dans tous les documents du 41ème BCC.
16 mai 1940 : Combats de Stonne
A droite du dispositif, la 3ème compagnie du capitaine Delepierre, limitée à sa gauche par la route de Stonne, avait pour objectif la limite Sud-ouest de Stonne, puis en débordant vers le sud-est, de pousser vers La Besace. L'effectif était de 7 chars. La 3ème compagnie s'articulait ainsi : 2 sections en première ligne, avec en tête le SOMME du commandant de compagnie. A gauche, les chars DOUBS et MEURSEAULT à droite, les chars TREPAIL et VERTUS ; ce dernier se retrouvant à l'extrême droite du dispositif. Une section restait en couverture avec les chars MUSCADET et MOSELLE.
La 3ème compagnie, se trouva rapidement dans un terrain particulièrement escarpé, avec des décrochages abrupts de plus de deux mètres de dénivellation impossibles à détecter à cause de l'écran formé par les taillis. De plus, toute liaison visuelle entre les chars était rendue impossible par les rideaux d'arbres de plus en plus serrés.
Le VERTUS traversa la route de Stonne à La Berlière, et se trouva devant un ravin assez profond et escarpé. Le char, dont les freins étaient pratiquement hors d'usage, dévala la pente sur environ quatre cents mètres, dans un grand fracas de bois cassé, et se retrouva au fond du ravin. L'engin avait la poulie de tension de la chenille droite enfoncée, et la chenille avait déraillé. A côté du VERTUS se trouvaient le TREPAIL et le MEURSEAULT, qui était bloqué contre un énorme arbre. Peu après ces deux chars purent repartir en direction de La Besace. Le lieutenant Hachet les perdit rapidement de vue.
Après bien des efforts, l'équipage du VERTUS arriva à couper la chenille droite, à la remettre en place et à la retendre tant bien que mal. A toute petite vitesse, ils purent gagner la route de La Besace à La Berlière, à environ deux kilomètres au nord de ce dernier village. Le VERTUS se retrouva alors avec la compagnie d'engins et le PC du 2ème bataillon du 67ème R.I.
Vers 11h00, ils furent bombardés par des "Stukas" qui avaient dû repérer le char et une automitrailleuse. Le VERTUS alla se camoufler dans un petit bois en bordure de la route, à environ 1500 mètres de La Berlière. Ce bois abritait aussi le train de combat du 67ème R.I.
Dans l'après-midi, le lieutenant Hachet rédigea une fiche de dépannage, et envoya Krebs et Bucher la porter sur l'axe de dépannage, qui avait été défini le matin même, sur la route à l'ouest de Stonne.
Vers 18h00, les deux membres d'équipage revinrent très excités. Ils n'avaient pas trouvé le moindre élément du 41ème BCC. Mais, en escaladant la butte par le bois, ils avaient trouvé de nombreuses tombes fraîchement creusées, non refermées, avec des cadavres allemands au fond. A 100 mètres environ au sud de Stonne, le long des vergers, ils avaient découvert une centaine de havresacs allemands avec leur rabat en peau de vache, rangés en ligne. Près de l'église, un char allemand PzKW III stationnait, apparemment neuf et sans traces d'avaries visibles. Sur le chemin du retour, à proximité de l'église de Stonne, ils tombèrent nez à nez avec une patrouille allemande composée d'un sous-officier et de deux soldats. Pris au dépourvu, les deux soldats allemands s'enfuirent, Bucher se replia précipitamment. Krebs, quant à lui, se retrouva face au gradé allemand, et plus rapide que lui, dégaina son pistolet. Il désarma son vis-à-vis et le fit avancer vers les lignes françaises, non sans que Bucher, sortant de derrière un arbre en brandissant un fusil, ne fasse une belle peur à Krebs.
Le prisonnier fut confié au PC du 67ème R.I, où l'équipage fut accueilli en triomphe, ce qui lui valut un copieux dîner à la roulante.
Les hommes du VERTUS passèrent la nuit du 16 au 17 mai dans le petit bois au bord de la route. A l'aube passa un régiment de Sénégalais qui montait en ligne vers le mont Damion.
Le 17 mai, dans la matinée, le lieutenant Hachet fit replier le char sous un gros arbre, à 600 mètres de La Berlière, d'où il pouvait éventuellement battre la route de La Besace. Hachet rendit compte au PC du 67ème R.I. de sa position. Vers 12h00, alors que l'équipage était invité à déjeuner à la roulante, un violent tir d'artillerie allemand se déclencha sur les pentes du mont Damion. La compagnie du 67ème R.I. n'était pas visée, mais plus sûrement les Sénégalais. Hachet revint au VERTUS qui semblait attirer l'attention des artilleurs allemands. Il le fit ramener sur la route à l'entrée de La Berlière. Peu après, des sénégalais qui avaient effectivement reçu les tirs d'artillerie, se replièrent et passèrent devant le char. Parmi eux se trouvaient quelques blessés légers.
N'ayant plus d'espoir d'être retrouvé et dépanné par le 41ème BCC, le lieutenant Hachet ordonna le départ. Pendant les préparatifs, sept ou huit Sénégalais, dont un ou deux blessés légers montèrent sur la plage arrière de l'engin. Dans La Berlière, un officier, revolver au poing, arrêta le char pour faire descendre les soldats sénégalais et les regrouper. Péniblement, le VERTUS se dirigea sur Oches, puis sur St Pierremont, où il passa la nuit du 17 au 18 mai.
Le 18 mai, le VERTUS essaya de continuer plus avant. Vers Fontenois, à 2 Km de St Pierremont, il rencontra des éléments du 4ème Bataillon de Chars Légers. Par eux, Hachet apprit que le 41ème BCC était dans la région de Montfaucon, à 34 Km au Sud-Est de Stonne, que la Compagnie d'Echelon était à Cierges-sous-Montfaucon. Ils lui suggérèrent de se rendre à un carrefour au sud de Buzancy, près de Sivry-les-Buzancy, où on viendrait les chercher.
Le char se dirigea alors vers ce carrefour, où l'équipage passa la journée du 19 mai, sans voir personne. Dans la soirée, le lieutenant Hachet emprunta la voiture d'un capitaine qui gardait, dans un bois voisin, un énorme dépôt de munitions d'artillerie, et partit en reconnaissance vers le Sud.
Par le plus grand des hasards, à quelques kilomètres, il tomba sur deux camions de la Compagnie d'Echelon du 41ème BCC. Hachet renvoya la voiture empruntée, et le caporal Lamorlette, qui conduisait l'un des deux camions, le mena à Cierges-sous-Montfaucon. De là, une voiture le mena à Romagne-sous-Montfaucon, au PC du commandant Malaguti, où il fut accueilli avec de grandes effusions. Le 41ème BCC nota au 19 mai : "Le Sous-Lieutenant Hachet est retrouvé avec son char et tout son équipage."
Une voiture ramena Hachet au VERTUS qui était toujours près de Sivry-les-Buzancy. Le char repartit à toute petite vitesse pour rejoindre Cierges-sous-Montfaucon. Malheureusement, tout ce trajet parcouru n'avait pas arrangé la chenille droite et, en pleine nuit du 19 au 20 mai, du côté de Landres, à 6 Km au sud de Sivry-les-Buzancy, elle sauta définitivement des galets d'entraînement. Le VERTUS était irrémédiablement en panne.
Un véhicule qui passait ramena Hachet à Cierges-sous-Montfaucon. Il réveilla le lieutenant Montat-Genevier René de la section de dépannage à la Compagnie d'Echelon du 41ème BCC, qui prévint les mécaniciens. Ces derniers chargèrent le matériel de dépannage dans une camionnette et partirent en direction du VERTUS.
La chenille remise en place vers 5h00 du matin le 20 mai, le char repartit et arriva enfin à Cierges-sous-Montfaucon, où il fut pris en charge par la compagnie d'Echelon du bataillon. Les avaries se révélèrent plus importantes, car, en plus du problème dépanné dans la nuit, les mécaniciens diagnostiquèrent une usure des glissières du train de roulement. La décision fut prise d'évacuer le VERTUS vers l'intérieur pour une remise en état complète.
Le 4 juin, le char fut embarqué avec son pilote sur un wagon en gare de Challerange, à 10 Km au sud de Vouziers, pour son évacuation. Malheureusement, il n'a pas été possible de déterminer si sa destination était le PEB 101 à Mourmelon ou une usine de l'intérieur. Le PEB 101 commença son repli sur Esternay le 6 juin. Le 11 juin il fut évacué sur Mailly-le-Château (Yonne), et le 13 juin, 14 chars B1 bis partirent par la route. Le VERTUS finit abandonné près de Cravant (Yonne).
Lorsque le 49ème B.C.C. passa ses quinze derniers chars B1 bis au 41ème B.C.C. le 8 juin 1940, le lieutenant Hachet prit le commandement du B1 bis n° 390 FRONTIGNAN, et de son équipage, le caporal-chef Longueville, pilote, le caporal-chef Chavau, aide-pilote, le chasseur Séguinel, second aide-pilote, le sergent-chef Boyer, radio. Le char fut détruit le 15 juin 1940 lors de la défense du pont de Viapres-le-Petit, à 9 Km d’Arcis-sur-Aube. Le pilote fut légèrement blessé lors de ce combat. L’équipage put rejoindre le reste du détachement qui retraitait vers le sud. Hachet fut fait prisonnier lors des combats meurtriers qui se déroulèrent entre les villages de Voué et de Montsuzain, où le reste du groupe se heurtât aux forces allemandes.
Source : Thierry Faucheret.
VERDUN II n° 452 1ère DCR
Perçu par le 37e BCC Compagnie d'Echelon au PEB 101 de Mourmelon le 2 mai 1940.
Le VERDUN II remplace un B1 du même nom au 37e BCC. Les deux étoiles sur la tourelle sont la marque du général de brigade Bruneau, commandant la 1ère DCR. Commandé par le fils du général, Le VERDUN II se replie mais est rattrapé par des éléments de la 7e panzer division à Solre le Château le 16 mai 1940. Le même jour vers 22h30, le VERDUN II reprend son mouvement de retraite mais tombe en panne d'essence au lieu-dit "Trois-Pavés" commune de Bas-lieu à environ 5 km d'Avesnes sur Helpe. Le char est mis en position défensive mais ne semble pas avoir livré combat. Son équipage est fait prisonnier. Situé sur un axe principal, l'épave est très largement photographiée pas les troupes allemandes. Le VERDUN II est ensuite transporté à Louvroil où il fera aussi le bonheur des photographes de passage.
Source : M Eric DEMONCHAUX association "La Tenaille"
Equipage :
Chef de char : Capitaine Bruneau
Pilote : Caporal-chef Hallay
Radio : Adjudant Dreneau
Aide-pilote : Caporal-chef Henri Salio, capturé, réussit à s'évader après deux tentatives.
VERDUN n° 104 511e RCC 6e compagnie
Livré au 511e RCC 6e compagnie (1936).
Char du colonel Bruneau.
Versé au 37e BCC compagnie d'échelon le 22 septembre 1939.
Passe au PEB 101 de Mourmelon le 2 mai 1940. Réarmé avec un canon de 47mm SA 35.
Affecté à la Compagnie 3/37 le 17 mai 1940.
VERCINGÉTORIX n° 481 BAT 46/47
Perçu par le 46e BCC 3e compagnie à Gien le 28 avril 1940.
Equipage :
Chef de char : Sous-Lieutenant Alexandre Vadon.
Pilote : Sergent-chef Henri Hochart.
Radio : Chasseur Roger Biedelez.
Aide-pilote : Chasseur Gilbert Lafabrie.
11 mai 1940, formation de la 4e D.C.R. dans laquelle les deux bataillons de chars B sont les 46e et 47e B.C.C. constituant la 6e demi-brigade.
14 mai 1940, cantonné à Mesves-sur-Loire, le 46e B.C.C. est alerté. Embarquement par voie ferrée sur 6 trains. Départ le 15 mai de la Charité-sur-Loire, le 16 mai débarquement à Crouy, 1 km Nord-est de Soissons.
Les 1ère et 2e compagnies, sur chenilles, se rendent aux lisières Nord-est de la forêt de Samoussy
17 mai 1940, combat de Montcornet.
19 mai 1940, combat de Crécy-sur-Serre, Mortiers, Laon.
28 mai 1940, combat de la tête de pont d'Abbeville : Huppy.
29 mai 1940, combat de la tête de pont d'Abbeville : Les Croisettes.
30 mai 1940, combat de la tête de pont d'Abbeville : Bienfay, Camp de César, Mont de Caubert.
Le 30 mai le VERCINGETORIX doit avancer à l'aile gauche de l'attaque. Au dernier moment, étant sur la base de départ, il est envoyé à l'aile droite. Sur les pentes du Mont de Caubert, il tombe sur l'arrière d'un canon de 88 mm. Les servants affolés se jettent à la lisière du bois voisin. Le sous-lieutenant Vadon effectue un tir au canon sur la pièce de 88, à la mitrailleuse sur la lisière du bois, continue sa mission et rentre à Bienfay.
Le 31 mai 1940; le 46e B.C.C. est retiré. Il va stationner à Doudelainville, 18 km Sud d'Abbeville, le 1er juin à Roi-Boissy, 21 km Nord-ouest de Beauvais.
Le 3 juin 1940, les trois chars qui restent à la 3e compagnie sont versés à la 1ère compagnie, lieutenant René Bibes :
481 VERCINGETORIX, 485 MAGINOT, 443 MARECHAL DES LOGIS DUMOUTIER.
Le 5 juin le 46e B.C.C. est à Auneuil, 9 km Sud-ouest de Beauvais.
Le 7 juin 1940, constitution du Bataillon de Marche 46/47.
Le 8 juin 1940, la 1ère compagnie BIBES verse à la 2e compagnie Ghislain les trois chars qui lui restent. Elle percevra 11 chars B1 bis neufs à Montlhéry.
Le 9 juin, le VERCINGETORIX est au P.E.B. 7 à Rosny-sur-Seine en échange de moteur. Il y est avec 13 autres chars dont dix ont été remis en état de marche.
Le 10 juin au matin, le P.E.B. 7 est parti. Il reste dans le parc 28 chars légers et 4 B1 bis : VERCINGETORIX, MAGINOT, GASTON DE FOIX, MALMAISON.
Le lieutenant Pierron, chef de section à la 347e C.A.C.C. reste au P.E.B. 7 avec une équipe du parc 28 pour essayer de sauver le VERCINGETORIX : assembler les ensembles, remonter le coupleur, le ventilateur, les plaques de blindage. Les pleins sont faits en vidangeant les engins abandonnés, tous les obus possibles à mettre dans le char sont chargés, le reste est enterré. Après 11 heures d'effort, le 11 juin dans la nuit, le char prend la route.
Le 12 juin 1940, le VERCINGETORIX est à Bouglainval, le 13 à Châteaudun, le 17 il passe la Loire au pont de Mer et à 6 heures du matin, il est à Muides sur la rive Sud de la Loire, à 30 km Sud-ouest d'Orléans.
Le 18 juin 1940, vers 3 heures, le lieutenant Pierron trouve un élément cuirassé et se met à la disposition de la 4e D.C.R.
Le VERCINGETORIX va à la compagnie du 47e B.C.C., du Bataillon de Marche 46/47, alors qu'il est à Bracieux, 19 km Sud de Mer.
Le VERCINGETORIX est abandonné à Noyers-sur-cher sur la N 675 (en face de Saint-Aignant), 38 km Sud de Blois, 32 km Sud-ouest de Bracieux dans des circonstances inconnues.