HARTMANN            11e RCA              3e Escadron  

 

 matricule : 446-079

 

 
Equipage :
Chef de char : Aspirant Guy Baranger
Tireur : Brigadier Louis François
Pilote : Chasseur Viau
Aide-pilote radio : Brigadier-chef Sabot
Chargeur : Chasseur Jean Piarrette

Libération d'Orbey (Haut-Rhin) le 16 décembre 1944

Les Tirailleurs qui nettoyaient maison par maison le centre de la localité refluent soudain vers la place du Marché, en laissant plusieurs cadavres sur le terrain. Une maison transformée en blockhaus arrête toute progression, par les feux meurtriers qui sortent de chaque fenêtre, de chaque soupirail, de chaque broussaille du jardin.
Le commandant Achte donne directement à l’aspirant Baranger, chef de char du HARTMANN, l’ordre d’accompagner une section d’infanterie avec mission d’en finir avec ce blockhaus (il était environ 10h). La jeep Calypso, avec le chasseur Maati et le brigadier Quinto qui sert la mitrailleuse de 30, suit le HARTMANN... La section progresse mais ne peut dépasser le dernier tournant avant le blockhaus qui crache de partout. Le HARTMANN s'embosse, liquide cinq ruptures dans la maison ; le feu cesse. La section s'élance, accompagnant le char qui avance. Encore une rafale de mitrailleuse. Les fantassins reculent.
L'aspirant Baranger et le brigadier-chef Sabot sautent du char sous le feu de l’ennemi pour aller trouver le chef de section d'infanterie. Pendant ce temps le tireur, brigadier François, envoie encore quelques obus dans la maison. Le chef de section d'infanterie n'est pas partisan de continuer. L'aspirant remonte à son poste. Sabot se juche sur les contrepoids, mitraillette au poing. Aucune réaction ennemie. Deux obus viennent encore interroger la maison ; elle reste muette. Baranger décide de foncer. Au moment où le char va dépasser la maison, un Panzerfaust tiré de la dernière fenêtre du 1er étage l'atteint dans le flanc, à hauteur de la tourelle, à bout portant. L'explosion projette Sabot et le marocain Naceur, qui étaient sur la plage arrière, arrache le volet du conducteur Viau. Celui-ci jaillit par le trou et se plaque à terre entre le char et les boches. Il ne bouge plus. Les flammes qui ont jailli tout de suite embrasent tout le TD.
La jeep fonce. Quinto vide une bande de mitrailleuse sur la fenêtre fatale, va chercher Naceur commotionné, Sabot légèrement brûlé, et les ramène jusqu'à la section d'infanterie. Les Tirailleurs ne veulent pas aller chercher les autres qui, peut-être, brûlent vifs, et Viau qui ne bouge toujours pas. Quinto et Maati, pris d’une rage folle, retournent en jeep jusqu'au char, sous le feu ennemi. Ils ramassent Viau dont la figure et les mains sont toutes noires et Maati décharge la dernière bande de mitrailleuse dans la maison à 3 m de celle-ci, pendant que Quinto appelle, en vain, ceux de la tourelle. L'aspirant Baranger, le brigadier François et le chargeur Piarrette ont été coupés en deux par l’explosion. Leurs cendres seront recueillies le lendemain au fond de la tourelle. La maison ne sera prise qu'une heure plus tard par une compagnie d’infanterie. Trente Allemands seront faits prisonniers. Autant de cadavres jonchent le jardin et les planchers de la maison.

 

 

 

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