
12e RÉGIMENT DE CUIRASSIERS
JOURNAL DE MARCHES ET OPÉRATIONS
L’AFRIQUE du NORD
1er Septembre 1943.
Le 12ème Régiment Bis de Chasseurs d’Afrique est créé en exécution des prescriptions de la Note 1343 EMG/I de l’E.M.G.A.T.. Le nouveau régiment, commandé provisoirement par le Chef d’Escadrons De GONFREVILLE, est formé par le 12ème Chasseurs d’Afrique du Lt-Colonel De LANGLADE. Le P.C. du 12ème R.C.A. demeure à RIO-SALADO ; le P.C. du 12ème Bis s’installe à HAMMAM-BOU-HADJAR, où se trouve déjà le 3e Escadron, tandis que les 1er et 2e Escadrons sont installés à TURGO PLAGE. Toutes ces localités sont situées en ALGERIE, dans le Département d’ORAN.
Pour l’instant, le régiment compte, entre autres, les officiers suivants : Chefs d’Escadrons De GONFREVILLE et ROUVILLOIS ; Capitaines JOUITOU - De TARRAGON - GAUDET - De la JONQUIÈRE - THOMAS – LETELLIER ; Lieutenants BRIOT et BRACHET; Sous-Lieutenants PITY - PÉRIER - BUREAU - MUCCHIELLI - BONTOUX ; Aspirants BONIFACE - PESCH et PLUSQUELLEC.
7 Septembre 1943.
Le Lt-Colonel WARABIOT, prend le commandement du Régiment. Le Régiment est un magma informe en pleine création.
16 Septembre 1943.
Le 12ème Bis R.C.A. devient 12ème Régiment de Cuirassiers par note de service N° 2125 EMG/1 du Général Commandant en Chef. L’ensemble du Régiment est formé d’éléments disparates. Il y a les laissés pour compte du 12ème Chasseurs, les gens en provenance du 4ème Chasseurs d’Afrique. Un escadron de chars légers arrive au grand complet, du 2ème Chasseurs d’Afrique. Il va former le 1er Escadron du Régiment, il est commandé par le Capitaine DELAITRE et est stationné à HAMMAM-BOU-HADJAR. Le 2ème Escadron du Capitaine d’ORGEIX demeure à TURGO PLAGE, avec le 4ème Escadron du Capitaine GAUDET. Le 3ème Escadron demeure à HAMMAM-BOU-HADJAR sous les ordres du Capitaine LETELLIER. L’E.H.R. se trouve dans la même localité. Il est commandé par le Lieutenant LAZON, tandis que le Capitaine THOMAS prend en charge le Service Auto. Le Service de Santé est aux ordres du Sous-Lieutenant CHOVRAQUI. Les Transmissions sont créées par le Sous-Lieutenant BONTOUX. Les Détails incombent au Sous-Lieutenant MARENGHI. L’ Aspirant PESCH prend en charge le Ravitaillement Essence. Le Lieutenant ITIÉ occupe l’emploi d’Officier d’Approvisionnement.
Le Régiment offre le spectacle de morceaux disparates qui essaient de s’assembler. Il est très mal habillé, il a un armement hétéroclite et ne possède aucun matériel. La guerre est à peine commencée, personne ne doute que des jours meilleurs vont arriver.
25 Septembre 1943.
Le Régiment apprend qu’il va quitter le farniente de l’ALGERIE, pour le MAROC où il doit percevoir du matériel et de l’habillement Américain. C’est comme une résurrection pour tout le monde.
Cette nouvelle confirme celle par laquelle on nous avait informé que nous allions être intégrés aux Forces Françaises Libres du Général LECLERC.
Nous ressentons au plus profond de nous-mêmes, l’honneur qui nous échoit. Demain, nous allons participer à la gloire acquise par les héros du Tchad. Chacun se demande avec inquiétude si nous en sommes dignes, et quels seront les premiers contacts.
29 Septembre 1943.
Par la route, quelques rares privilégiés, par le train pour tout le monde, le 12ème Cuirassiers quitte l’ORANIE pour la forêt de TEMARA, à 8 km de RABAT.
1er Octobre 1943.
Arrivée à RABAT à minuit. Le Régiment est accueilli par le 501e R.C.C. qui a fait préparer à son intention, une grande quantité de thé chaud.
2 Octobre 1943.
Le Régiment arrive en forêt de TEMARA. Il a la joie de constater que le matériel qu’on lui a tant promis, et dont on lui a tant parlé, est là, à portée de sa main, sous les arbres de la forêt. Des détachements précurseurs aux ordres du Lieutenant BESNIER, évadé de France par l’ESPAGNE, sont allés le percevoir à CASABLANCA. La joie est très grande, nous devenons des enfants mis en présence de jouets désirés - 3 escadrons sont dotés de chars médium de 32 tonnes M 4 A2 à 2 moteurs Diesel. Le 1er Escadron du Régiment perçoit des chars légers neufs.
7 Octobre 1943.
Le Général LECLERC passe l’inspection du bivouac. Chacun a travaillé avec ardeur. Le Capitaine JOUITOU a réveillé toutes les énergies. Il y a une émulation très grande entre les escadrons.
11 Octobre 1943.
Tout le Régiment vit sous la toile de tente individuelle. Chacun améliore les conditions d’existence qui sont d’ailleurs très bonnes. On commence à construire en briques. Le nettoyage des chars et le déballage des accessoires est une œuvre de patience ; chacun s’attelle avec joie à ce travail. Les équipages sont formés et c’est à qui fera mieux que le voisin. L’ambiance, le moral sont excellents.
14 Octobre 1943.
Le Général LECLERC, pour la première fois, réunit tous les officiers de la Division. Il commence à nous insuffler les premiers principes d’une âme commune, peu à peu se formera l’esprit de la D.B.
15 Octobre 1943.
Le Régiment, équipé à l’américaine, est présenté au Colonel MALAGUTTI, commandant la brigade de chars, par le Lt-Colonel WARABIOT. À cet officier, grand, aux mains gantées de couleurs criardes, à la démarche élastique, au foulard de soie qu’il porte autour du cou, nous préférons - ô combien ! - le Général LECLERC.
17 Octobre 1943.
1ère journée de pluie. Nous éprouvons avec satisfaction l’imperméabilité de notre agglomération de tentes.
21 Octobre 1943.
Depuis le début, et il en sera toujours ainsi, jusqu’au jour des combats, le Régiment travaille avec cœur à parfaire son instruction ; chaque jour nous améliore dans la connaissance du matériel et chaque jour, nous avons de nouveaux spécialistes. Joie de l’effort - Joie de la création - Joie du travail bien fait et “qui rend !”.
22 Octobre 1943.
Certains escadrons commencent leurs premiers tirs au canon de 75. Les tirs sont bons.
27 Octobre 1943.
Les escadrons ont déjà manœuvré aux ordres du Colonel ou de leurs Capitaines. Aujourd’hui, le Régiment manœuvre en présence du Général LECLERC. Celui-ci pousse tant qu’il peut l’instruction. Il ne procède pas par note de service ou thèmes : le Général est toujours présent. Il est d’une activité débordante. Un exemple - LECLERC -.
28 Octobre 1943.
Le Régiment “se fait“ de nombreux évadés de France par l’Espagne qui arrivent. On a la possibilité de trier le bon pain de l’ivraie, on opère une sélection.
29 Octobre 1943.
Chaque escadron a son fanion et sa devise. Le Capitaine DELAITRE a le sien frappé au Sacré-Cœur ; le Capitaine d’ORGEIX adore le calembour (sous-thonel d’Orgeix) ; le Capitaine De la JONQUIÈRE cherche encore ; le Capitaine GAUDET fait barrir l’éléphant blanc.
30 Octobre 1943.
L’instruction des conducteurs de chars peut être considérée comme terminée. Au tir, chaque jour voit une amélioration des résultats.
5 Novembre 1943.
Les chars sont baptisés. Le 1er Escadron prend des noms de villes du Midi ; le 2ème Escadron a des noms de Normandie, d’Île-de-France et de Bretagne ; le 3ème Escadron prend des villes de la Loire, de la Garonne et du Limousin ; le 4ème a le choix avec toutes les régions du Nord et de l’Est.
L’E.H.R. et l’E.M. se partagent les restes : Afrique du Nord, Corse et noms de villes inutilisés par les premiers.
11 Novembre 1943.
Le 12ème Cuirassiers défile dans RABAT, dans le cadre de la 2ème D.B.. La 5ème D.B. défile ce jour-là aussi. Impression profonde de puissance et de force, que la vue de tous ces blindés. On songe à l’Armée de Métier du Général De GAULLE, prophétique.
25 Décembre 1943.
Noël sous les chênes-lièges. Dans chaque escadron : feux de camp, scènettes ; chacun s’amuse.
7 Janvier 1944.
Le Général LECLERC inspecte le Régiment.
26 - 27 - 28 - 29 Janvier 1944.
Le 12ème Cuirassiers manœuvre à SIDI YAYA-DES-AERS. Tirs effectifs.
30 Janvier 1944.
Retour du Régiment pour le bivouac en forêt de TEMARA.
13 Février 1944.
Inspection KINGMANN par une commission franco-américaine qui décidera si la Division est apte à combattre. Il y a un mois que le Régiment prépare cette épreuve. Notre avenir en dépend : si l’impression est mauvaise nous serons dissous et irons combler les vides ailleurs.
Ces inspecteurs sont Américains pour les 2/3, le reste se compose de Français.
Le matériel est examiné très en détail, le personnel est interrogé sur toute sorte de sujet. Tout le monde a travaillé ; il y a eu des éditions massives de bréviaires : du tireur, du conducteur, du radio, rédigés par des officiers et diffusés dans la troupe.
15 Février 1944.
Les conclusions de la Commission nous sont très favorables. L’idée s’ancre en nous, que le Régiment est un très bel outil de guerre.
19 Février 1944.
Les officiers du Régiment remettent au Colonel : un fanion qu’ils ont fait confectionner ; il est de drap bleu à Dauphin et franges d’argent, avec l’inscription “12e Régiment de Cuirassiers“ et la devise “Au danger mon plaisir“.
22 Février 1944.
Fête du Régiment. Cette fête a beaucoup fait parler d’elle. Il y a deux mois qu’on la prépare ; elle devait avoir lieu en Décembre, mais tout n’étant pas au point, elle a été remise de jour en jour. Cette fois-ci, c’est la bonne. Le Régiment a fait des prouesses. Sur l’esplanade où se trouve le P.C. du Colonel, une piste a été aménagée - ceinturée de cailloux peints en blanc -.
De beaux braseros ont été allumés. Les 3 groupes de charge de l’E.H.R. donnent le courant indispensable à la centaine d’ampoules qui nous éclaire. Contre un grand chêne, une tribune de troncs d’arbres, avec un micro et des haut-parleurs.
Le Sous-Lieutenant DESFORGES sera le speaker, tour à tour spirituel et mordant, de cette soirée. Beaucoup de beau monde. Les chars du 12ème Cuirassiers sont rangés autour de l’arène.
Le cérémonie débute par quelques coups de 75 qui créent l’ambiance. Puis le Commandant ROUVILLOIS, d’une voix forte, fait le passé lyrique du 12ème Cuirassiers, et lit les citations conférées au Régiment. Ensuite, ce sont les numéros longuement préparés : carrousel de Jeeps, prise de la smala d’ Abdel Kader, tour de chant, boxe, etc.......
Ce soir là, le Régiment a pris conscience de son unité morale et de sa valeur. Tout le monde est persuadé que le 12ème Cuirassiers est capable de grandes choses.
26 Mars 1944.
Toute la période écoulée a vu des manœuvres d’escadrons ou de régiment. De nombreux évadés sont encore arrivés ainsi que des Corses venus de la petite île. L’entraînement se poursuit, méthodique. Au 3ème Escadron, le Lieutenant NOËL a pris le commandement que lui a abandonné le Capitaine De la JONQUIÈRE, promis à une autre unité.
Le Lieutenant LAZON, nommé capitaine, a laissé l’E.H.R. pour les parachutistes ; C’est le Capitaine THOMAS qui le remplacera tandis que le Lieutenant LENOIR a pris en main l’Atelier Régimentaire. Le Lieutenant LEROY-THIÉBAULT est à l’Essence et aux Munitions. Le Lieutenant BONNAFOUS et le Commandant NOIRET, venus d’Espagne, sont à l’État-Major.
La composition du Régiment, en tant que cadres d’officiers, ne varie guère à partir de cette date.
Nous partons en manœuvre pour SIDI YAYA-DES-AERS dans le cadre du Groupement Tactique DIO dont nous faisons partie. La brigade de chars a cessé d’exister ; les groupements tactiques, au nombre de trois, sont commandés par les Colonels DIO - MALAGUTTI - De LANGLADE.
10 Mars 1944.
Les véhicules chenillés ne bougent plus, du moins ceux qui parmi eux ont dépassé les 600 miles ; ils sont assez nombreux. L’instruction se poursuit sur les autres et les véhicules à roues.
À tour de rôle, les escadrons détachent du personnel sur G.M.C. pour des randonnées touristiques à travers le MAROC. On profite de ces occasions pour faire des essais de portée avec les S.C.R.193. Les essais s’avèrent satisfaisants. Le matériel radio n’a rien à envier au reste.
21 - 22 - 23 Mars 1944.
Séance de tir au champ de tir de circonstance - tir semi-masqué - sur cible mobile - tir de combat.
24 Mars 1944.
Depuis le 21, le Groupement Tactique DIO bivouaque à SIDI-YAYA pour y manœuvrer. Aujourd’hui, manœuvre d’ensemble en présence d’un général et d’officiers Russes. Tout se déroule à la perfection. La D.B. est une machine de guerre bien au point.
25 Mars 1944.
Retour au bivouac où les chars sont définitivement stockés à 600 miles.
1er - 2 - 3 - 4 - 5 Avril 1944.
Les escadrons effectuent à tour de rôle des stages de mines. Les moniteurs sont des officiers du Génie de la Division.
6 Avril 1944.
Toutes les permissions sont supprimées. Le Régiment doit se tenir prêt à faire mouvement à partir de Vendredi soir.
7 Avril 1944.
Consécration de notre entrée aux F.F.L. du Général LECLERC. Le Général De GAULLE, venu spécialement d’ALGER, passe notre Division en revue, aux lisières de la forêt de TEMARA. Il réunit les officiers de la 2ème D.B. et, pour la première fois, leur parle longuement de leur rôle et de la situation de la FRANCE. L’heure est venue d’agir.
8 Avril 1944.
Le Régiment partira en 2 échelons.
9 Avril 1944.
Dimanche de Pâques. Le 1er échelon, qui se compose des engins chenillés, part par la route en direction de CASABLANCA. Il est aux ordres du Commandant NOIRET, qui a pour adjoint le Capitaine De TARRAGON. Les Capitaines GAUDET, DELAITRE, les Lieutenants NOËL, LENOIR et KREBS, les Sous-Lieutenants BONTOUX, LEVY, MUCCHIELLI, etc..., font partie de ce détachement.
Le Chef d’Escadrons ROUVILLOIS est du nombre de ceux-ci.
Le 2ème échelon quittera, quelques jours plus tard, RABAT pour SIDI-BEN-OKBA.
L'ANGLETERRE
Lorsque le Régiment part pour une destination inconnue, la composition de ses escadrons, est, à peu de choses près, la suivante :
ÉTAT-MAJOR : - Lt-Colonel WARABIOT, commandant le 12ème Cuirassiers, - Commandant NOIRET, commandant en second, - Commandant ROUVILLOIS, en réserve de commandement, - Capitaine LETELLIER, commandant le Service Auto, - Capitaine BRES, commandant le Service de Santé, - Capitaine De TARRAGON, Officier de Renseignements, - Capitaine JOUITOU, Officier Adjoint, - Lieutenant BONNAFOUS, commandant les Mortiers, - S/Lieutenant MERCIER, commandant les Orienteurs, - S/Lieutenant BONTOUX, commandant les Transmissions, - S/Lieutenant LEVY, adjoint au Médecin-Chef, - Adjt-Chef PAQUIN, commandant les chars moyens de Cdt, - Adjt-Chef DENOCQ, commandant les chars légers de Cdt. |
E.H.R.:- Capitaine THOMAS, commandant l’E.H.R., - Lieutenant FANTOU, Adjoint, - Lieutenant LENOIR, commandant l’Atelier, - Lieutenant LEROY-THIÉBAULT, commandant l’Essence, - Lieutenant ITIÉ, commandant l’Approvisionnement, - Lieutenant MARENGHI, Officier des Détails, - Adjt-Chef DEMARBRE, commandant les Munitions. |
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1er ESCADRON : - Capitaine DELAITRE, commandant l’Escadron, - Lieutenant SCHLECHT, Adjoint, - Lieutenant BOUTHÉON, commandant l’Échelon, - Lieutenant PELLISSIER, - Aspirant BECKER, - Aspirant DELÈGUE, - Aspirant HERLAUT. |
2ème ESCADRON : - Capitaine De THONEL d’ORGEIX, commandant l’Escadron, - Lieutenant BRIOT de la CROCHAIS, Adjoint, - Lieutenant BRACHET, commandant l’Échelon, - S/Lieutenant PERIER, - S/Lieutenant CORAP, - Aspirant PESCHE, - Aspirant BONIFACI, - Aspirant PLUSQUELLEC. |
3ème ESCADRON : - Lieutenant NOËL, commandant l’Escadron, - Lieutenant KREBS, Adjoint, - Lieutenant BELLUET, commandant l’Échelon, - S/Lieutenant DESFORGES, - S/Lieutenant De COLOMBEL, - Aspirant MANDAT de GRANCEY. |
4ème ESCADRON : - Capitaine GAUDET, commandant l’Escadron, - Lieutenant BESNIER, Adjoint, - Lieutenant HANNEZO, commandant l’Échelon, - S/Lieutenant PITY, - S/Lieutenant MUCCHIELLI, - S/Lieutenant MOREAU. |
10 Avril 1944.
La partie du Régiment partant en 1er échelon est arrivée hier au soir à CASABLANCA. À 07 heures du matin, les chars du 12ème Cuirs s’ébranlent en direction des L.S.T. qui les attendent dans le port. Chaque bateau embarque un mélange de véhicules appartenant à des unités diverses : il y a des 105 automoteurs, des chars légers ou moyens, des V.T.T.
Le Lieutenant BRIOT est officier T.Q.M. pour le Régiment ; il est secondé par les officiers T.Q.M. des escadrons. À 19H00, l’embarquement du matériel est terminé ; il n’y avait pas que nous : toutes les unités de la D.B. avaient envoyé leur matériel chenillé.
Le personnel n’embarquera que demain. Officiers et hommes couchent sur les quais de CASABLANCA, où nous ouvrons les premières boites de Beans.
11 Avril 1944.
09H00, le personnel embarque sous le contrôle des Américains, pour éviter les passagers clandestins.
14H00, les L.S.T., au nombre d’une vingtaine, quittent le port, le ciel est bleu, la mer est belle. Nous allons nous ancrer dans la rade.
Nous savons maintenant avec certitude que nous partons pour l’ANGLETERRE.
À 16H00, les L.S.T. lèvent l’ancre et mettent le cap à l’Ouest ; trois destroyers nous gardent.
12 Avril 1944.
Première journée en mer. Nous nous joignons à un immense convoi de 70 bâtiments, parmi lesquels un porte avions et 8 destroyers. Peut-être sommes nous plus nombreux, mais c’est là le chiffre des navires que l’on arrive à dénombrer.
La mer est bonne, le ciel est toujours bleu; la vie à bord est confortable, seule la nourriture laisse à désirer.
Les officiers et les hommes du 12ème Cuirs ne sont pas groupés sur le même bateau, mais dispersés. Sur le L.S.T. du Commandant NOIRET se trouvent le Commandant ROUVILLOIS, le Capitaine GAUDET, les Lieutenants NOËL, KREBS, LENOIR, BONAFOUS, les S/Lieutenants BONTOUX, LEVY, MUCCHIELLI, MERCIER, et l’Aspirant DELÈGUE.
13 Avril 1944.
Les hommes commencent à être dégoûtés des rations “C“. La brise se lève, la mer est agitée, les premiers malades se déclarent.
14 Avril 1944.
Forte houle, peu de monde aux repas. Beau ciel dehors. On vérifie les amarres des chars.
15 Avril 1944.
Très mauvaise mer : coups de bélier contre la coque du navire. Tiendra-t-il ? Le vent finit par tomber.
16 Avril 1944.
À 10H00, exercice d’alerte. Les hommes se refusent à se nourrir de Beans. Ils subsistent au moyen de biscuits et de chocolat.
Les officiers continuent à prendre leurs repas au carré Anglais : nourriture très médiocre et trop monotone.
17 Avril 1944.
La mer est de nouveau belle. Promenades sur le pont. Conversations pittoresques sur les sous-marins....
18 Avril 1944.
R.A.S. Exercices physiques sur le pont, douches.
19 Avril 1944.
Nous laissons le gros du convoi pour ne former qu’un détachement de L.S.T.. Nous voguons Est/Nord-Est.
20 Avril 1944.
Nous passerions au Sud de l’IRLANDE. Nous prenons les nouvelles aux SCR 193 des V.T.T. radios, mais les Anglais nous l’interdisent.
21 Avril 1944.
Nous arriverons demain. Mer calme. Nettoyage des bâtiments.
22 Avril 1944.
Arrivée à SWANSEA, Pays de GALLES. Passage très doux des écluses. Nous débarquons vers 18 ou 19 heures.
23 Avril 1944.
Accueil fort chaleureux des civils Anglais que nous pouvons approcher. Tout le monde est friand de pain et de nourriture qui ne soit pas des conserves. Les Anglais se montrent généreux.
Un détachement précurseur est envoyé à HULL, dans le YORKSHIRE de l’Est. Le Régiment s’y rendra par étapes. Toutefois, une partie du matériel prendra la voie ferrée.
24 Avril 1944.
Arrivée à NEWPORT, 17 heures après être passés par CARDIFF. Le Régiment couche dans un quartier de cavalerie.
25 Avril 1944.
Étape NEWPORT - CIRRENCESTER. Incidents mécaniques divers chez les chars moyens : radiateurs d’huile percés.
26 Avril 1944.
CIRRENCESTER - LUTTERWORTH. On fait un tour à COVENTRY pour se rendre compte des effets des bombes Allemandes et des morts de 1940. La ville est moins démolie que ne le disait la propagande nazie. Animation dans les rues.
27 Avril 1944.
De LUTTERWORTH à DONCASTER.
28 Avril 1944.
Étape DONCASTER - ANLABRY (TRANBY-CROFT) près de HULL. Nous y restons quelques jours au bivouac, très confortable. Les chars sont parqués à proximité, dans une avenue.
Parfaite organisation des gîtes d’étape Anglais où tout est prévu : garages, logements, douches, cinémas, etc.... Toute l’activité, ici, est tournée vers la guerre. Chacun se dit que le peuple Anglais est grand et qu’il mérite de vaincre.
L’Armée a droit à ce qu’il y a de mieux. Les Anglais aiment l’Armée. Leur accueil est très chaleureux pour nous autres, soldats. Sur notre passage, les maisons se sont ouvertes pour nous distribuer : café, thé, chocolat.
Nous avons été frappés par le nombre de femmes mobilisées, surtout par les land-girls.
30 Avril 1944.
Chacun fait connaissance avec HULL et ses habitants. Accueil parfait. Réception au GUILD-HULL par le Lord-Maire de HULL.
3 Mai 1944.
Nos V.T.T. sont restés à SWANSEA, aux ordres du S/Lieutenant BONTOUX, qui doit les convoyer par chemin de fer jusqu’ à HULL.
4 Mai 1944.
Les organisations francophiles se dépensent pour nous. À signaler l’activité des “Amis des Volontaires Français“ qui se chargent de trouver des familles désireuses d’accueillir, en week-end, nos Cuirassiers.
5 Mai 1944.
Le détachement du S/Lieutenant BONTOUX rejoint ce jour. Le Régiment est au complet. Reconnaissance des camps de WEST-LUTTON où nous allons bivouaquer.
8 Mai 1944.
Départ du détachement précurseur au camp de WEST-LUTTON. Il est composé du Capitaine GAUDET, du Lieutenant BRIOT, du S/Lieutenant BONTOUX et d’un certain nombre de Cuirassiers.
9 et 10 Mai 1944.
Nous sommes à HULL, tandis que le détachement de WEST-LUTTON, édifie pour nous, un très vaste et très confortable camp de toile.
11 Mai 1944.
Regroupement de tous les éléments du 12ème Cuirs, présents en ANGLETERRE, au camp de WEST-LUTTON. WEST-LUTTON surnommé “les HAUTS de HURLEVENT“, est une campagne déserte, à 40 miles au Nord de HULL.
Nous y vivons dans le voisinage du 1er Bataillon du TCHAD, commandé par le Chef de Bataillon FARRET.
12 au 19 Mai 1944.
Installation, entretien, revues, organisation. Prise d’armes pour la fête de Sainte Jeanne d’Arc.
20 au 25 Mai 1944.
Revue Américaine qui a pour but d’évaluer tout ce dont nous avons encore besoin.
31 Mai 1944.
Arrivée du détachement “B“, qui a embarqué à ORAN, après avoir bivouaqué à SIDI-BEN-OKBA. Le Lieutenant-Colonel WARABIOT reprend le commandement de l’ensemble du Régiment. Le détachement “B“ avait embarqué le 19 Mai, pour débarquer le 25 Mai à LIVERPOOL.
1er Juin 1944.
Prise d’armes pour l’ensemble du Régiment.
2 Juin 1944.
À partir d’aujourd’hui, et à tour de rôle, les escadrons utilisent les champs de tir de FORTONBALE, pour se perfectionner dans les armes individuelles. Étude des champs de mines sous la direction du Lieutenant SCHLECHT.
4 Juin 1944.
Vie active coupée de rares sorties sur HULL et YORK. Hygiène très grande du camp, nécessitant de très lourdes corvées. Trois cuisines : une pour la troupe gérée par le Capitaine GAUDET, une pour les sous-officiers gérée par le Capitaine DELAITRE, une pour les officiers gérée par le Capitaine d’ ORGEIX.
Les hommes disposent d’un foyer très vivant et très bien achalandé, monté de toutes pièces par le S/Lieutenant DESFORGES de l’Escadron NOËL.
Visites à SCARBOROUGH où nous envoyons des permissionnaires.
Contacts fréquents avec les “Amis des Volontaires Français“.
5 Juin 1944.
La nouvelle du débarquement éclate comme un coup de foudre. Tous les Français de WEST-LUTTON sont dans l’enthousiasme. Le Colonel lit au micro le - Message aux Français - prononcé ce jour par le Général De GAULLE.
Toute la journée nous restons à l’écoute aux postes de T.S.F.
La diffusion des nouvelles depuis notre arrivée, a été faite quotidiennement sous forme de bulletins diffusés par le peloton de transmissions du Régiment.
10 Juin 1944.
Inspection de l’armement par un Commandant Américain.
12 Juin 1944.
Arrivée des derniers véhicules à roues du Régiment. Ce convoi a débarqué en Mer du NORD, à MIDDLESBAROUGH le 9 Juin. Il avait contourné l’ÉCOSSE.
13 Juin 1944.
Rassemblement des officiers de la 2ème D.B. au P.C. du Général LECLERC à DALTON-HALL. Le Général De GAULLE devait venir, son voyage a été décommandé.
15 Juin 1944.
Les escadrons vont tirer à tour de rôle au champ de tir, sur but mobile, d’HORMSEN. Champ de tir très bien organisé : mess et salles confortables.
Le Général LECLERC, qui vient souvent à ces tirs, donne des primes en argent aux meilleurs tireurs.
16-17-18 Juin 1944.
Préparation des manœuvres d’Escadron et exécution.
20 Juin 1944.
Exercice de cadres. Étude d’une attaque suivie d’une exploitation.
21 Juin 1944.
Le Général LECLERC nous remet les insignes numérotées de la 2ème D.B. Le N° 1 va au premier officier Français parachuté en France. Le 2ème au Général De GAULLE, le N° 3 à lui-même ; le N° 4 à son Officier d’ordonnance, puis le reste : suivant l’ordre hiérarchique.
22-23 Juin 1944.
Manœuvres dans les escadrons.
24 Juin 1944.
Revue des chars. Ils ont plus de 1.000 miles. Les chars ont besoin d’une révision.
Départ d’officiers pour assister à une manœuvre de la Division Blindée Polonaise, à laquelle le Régiment détache quelques V.T.T. radio.
Grande amitié de ces Polonais pour la France. Ils sont pessimistes quant à l’avenir de la Pologne.
27 Juin 1944.
Le Régiment part en manœuvres sous les ordres du Capitaine d’ORGEIX.
29 et 30 Juin 1944.
Tirs au canon.
3 Juillet 1944.
À DALTON-HALL, en présence de détachements de la D.B., le Général KOENIG remet des drapeaux et étendards au 501e R.C.C., au Génie, au R.C.A.
Le même jour, visite du Prince du LUXEMBOURG au bivouac.
4 Juillet 1944.
Travaux de peintures des marques distinctives sur tous les véhicules du Régiment.
5 Juillet 1944.
Le R.M.T. nous fait une démonstration de déminage à 23 heures.
6 Juillet 1944.
Le Capitaine NOËL prend en charge la popote des officiers du 12ème Cuirs.
8 Juillet 1944.
Exercice d’embarquement d’escadron.
12 Juillet 1944.
Le Colonel WARABIOT prend le commandement, par intérim, de la Brigade de chars de la 2ème D.B.. Le Lt-Colonel NOIRET commande le Régiment.
14 Juillet 1944.
Petite cérémonie patriotique : couleurs - défilé. Les hommes travaillent tard, la nuit, au montage des derniers objets perçus : lunettes mortiers, lance-fusées, etc...
15 au 20 Juillet 1944.
Révision des 100 heures ou des 1.000 miles pour tous les chars.
21 Juillet 1944.
Ordre de départ pour la côte Sud de l’ANGLETERRE. Les chars seulement seront transportés par voie ferrée.
22 Juillet 1944.
Départ des éléments à roues à 10 heures - Étape.
23 Juillet 1944.
Arrivée à BOURNEMOUTH vers minuit ; nous logeons dans des villas réquisitionnées dans un fort joli quartier.
24 Juillet 1944.
Perception de chars de remplacement et de chars de dépannage “RECOVERY“.
26 Juillet 1944.
Arrivée du 2ème élément chenillé en gare de BOURNEMOUTH.
27 Juillet 1944.
Le S/Lieutenant PESCH prend le commandement du Peloton Mortiers à l’E.M. Le Lieutenant BONNAFOUS devient Officier de liaison. Le S/Lieutenant BUREAU est affecté au 2ème Escadron.
28 Juillet 1944.
Distribution des insignes de la D.B. à la troupe.
29 Juillet 1944.
Mouvement par la route à 14H30 pour WEYMOUTH. Bivouac très confortable, à 5 km N-E de WEYMOUTH. On nous recomplète en accessoires radio et autres.
30 Juillet 1944.
Distribution des insignes numérotés du Régiment pour les Officiers et Adjudants.
31 Juillet 1944.
Départ à 09H40, par la route. Regroupement à PORTLAND, embarquement sur L.S.T. de 13H30 à 15H30, pour le personnel et le matériel.
À 16H30, nous quittons PORTLAND pour aller grossir le nombre des L.S.T. et des L.C.T. qui se trouvent en rade.
Un Escadron d’ Appui est créé en Juillet, sous le commandement du Capitaine DA. Il comporte les pelotons suivants :
- Chars 105 :
Chef de peloton : Lieutenant BESNIER
char CHERBOURG N° 09 ( prendra le nom de PONT DE KEHL après sa destruction à Strasbourg )
char SAINT-DENIS N° 10
char SARREGUEMINES N° 11
- Chars légers :
Chef de peloton : Lieutenant De La PRESLE
char METZ N° 01
char NANCY N° 02
char COLMAR N° 03
char STRASBOURG N° 04
- Peloton Mortiers :
Chef de peloton : Lieutenant PESCHE
H.T. de Cdt : LA ROCHELLE
H.T. pièce N° 1 LA PALLICE
H.T. pièce N° 2 LA CIOTAT
H.T. pièce N° 3 LA NOUVELLE
Début Novembre 1944, un Groupe Franc commandé par l’Adjt/Chef GAILLOT s’ ajoutera au peloton Mortiers ; il sera composé de 8 cuirassiers qui seront interchangeables avec le personnel des Mortiers qui, jusqu’à cette création, effectueront des missions de type “Commando“ ou d’infanterie supplétive, en plus de leurs missions d’appui ou de harcèlement.
Après la campagne d’Alsace, l’Escadron d’Appui prendra en compte les chars Sherman dits de commandement, du P.C. du Régiment :
char MEKNES N° 05
char FEZ N° 06
char DJEMILLA N° 07
char RABAT N° 08
Le char DJEMILLA qui sera détruit le 11 Août 1944, ne sera jamais remplacé.
III – LA NORMANDIE.
1er Août 1944.
07H15, départ en convoi des L.S.T. vers l’E. puis le S.,
16H00, en vue des côtes de FRANCE. Dans la brume, on distingue les côtes de CHERBOURG. Nous allons échouer à 2 km de cette localité. Sur une plage avec tous les autres bateaux du convoi. D.C.A. intense au S-E, lâché de ballons captifs sur nos transports.
À 23H15, pied à terre en profitant de la marée basse. Clair de lune splendide. Pas un avion Allemand dans le ciel.
2 Août 1944.
Entre 00H00 et 02H00 du matin, débarquement des chars et des voitures. Les M.P. Américains nous aiguillent vers l’intérieur. Itinéraire : ST-MARTIN - STE-MERE-L’ÉGLISE - ST-SAUVEUR-LE-VICOMTE - LA HAYE-DU-PUITS - LITHAIRE - GERVILLE. Bivouac dans les champs de GERVILLE, au milieu des cadavres d’Allemands et d’animaux en putréfaction. Réseaux inextricables de fils téléphoniques. Les combats ont dû être féroces. Trous individuels innombrables. Là-dessus, un soleil ardent. Villages et fermes en ruines.
3 Août 1944.
On fourbit les armes, les chars, les vêtements.
4 Août 1944.
Les Américains sont à RENNES. Nos SCR 193 nous tiennent au courant des combats.
5 Août 1944.
Le Régiment reçoit l’ordre de se tenir prêt à faire mouvement sans préavis.
Départ des précurseurs à 09H40 : LA HAYE-DU-PUITS - LESSAY - COUTANCES - GRANVILLE - AVRANCHES - PONTAUBAULT.
6 Août 1944.
13H00, le Régiment se déplace vers l’Est. À 21H00, bivouac à 4 km N-E de ST-JAMES, autour du château de CHASSILLY. Le Régiment se camoufle : filets, utilisation du terrain et des arbres.
À partir de notre arrivée, rondes d’avions Allemands aux alentours. Feux nourris de D.C.A.. Bruits d’explosions. La terre tremble.
7 Août 1944.
08H00, ravitaillement en essence et gas-oil. Des précurseurs partent vers LA HERVIERES, au Sud de VITRE. Préparation d’un bivouac à 10 km Sud de VITRE, sur la route VITRE - LA GUERCHE. Accueil chaleureux des Français depuis notre débarquement. Cidre et pommes.
LA MARCHE EN AVANT
8 Août 1944.
Le Régiment, en entier est stationné à 2 km au Sud de ST SENIER-DE-BEUVRON (5 km N. de ST-JAMES).
Le Régiment reçoit, dans l’après-midi, l’ordre de se tenir prêt à faire mouvement pour se porter dans la région S-O. du MANS, d’une seule étape.
L’heure de départ est fixée au 09 Août à 01H00.
Vers 23H45, l’aviation Allemande attaque le bivouac du 12ème Cuirs à plusieurs reprises avec des chapelets de grenades.
L’E.H.R. et le 1er Escadron qui se préparaient à quitter leur stationnement sont atteints :
Blessés : - au 1er Escadron: - Lieutenant SCHLECHT - 2 Cuirassiers
- à l’ E.H.R.: - Lieutenant ITIÉ
- Lieutenant LEROY-THIÉBAULT
- Adjudant Chef DEMARBRE
- Adjudant BOUBECKEUR
- 3 sous-officiers
- 18 Brigadiers et Cuirassiers
Matériel: - 58 roues de camions hors d’ usage
- des radiateurs crevés.
En raison de ces pertes, le Colonel donne au Chef d’Escadrons ROUVILLOIS, l’ordre de rester au bivouac de ST-SENIER avec l’E.H.R. qu’il remettra en ordre, et le 1er peloton du 1er Escadron (Aspirant DELÈGUE) qui lui servira de protection, et de rejoindre le plus tôt possible LE MANS avec ces éléments.
Au cours de cette remise en ordre, le bivouac est de nouveau bombardé. Tout le personnel, y compris les blessés, et tout le matériel, doivent être transportés d’urgence, de nuit, dans des champs voisins. Les officiers et gradés blessés eux-mêmes aident à ce mouvement.
L’E.H.R., en raison de ces circonstances et d’embouteillages multiples, ne pourra rejoindre le Régiment qu’à NEUVILLE, le 10 Août au matin vers 10H30. Le ravitaillement en essence qui avait été le plus atteint dans son personnel et son matériel ne parviendra donc au Régiment qu’à ce moment et retardera le mouvement vers BALLON, de certains escadrons.
9 Août 1944.
Le Régiment, moins l’E.H.R. et le 1er peloton du 1er Escadron, part de ST-SENIER à 01H00 et se porte à proximité d’AUVERS-LE-HAMON ( 13 km S-E. du MANS ) par ST-JAMES - ST-AUBIN - VITRE - COSSE-LE-VIVIEN - CHATEAU-GONTIER - SABLE.
Ce mouvement se fait dans de très bonnes conditions. Les populations de toutes les villes et villages traversés, acclament le Régiment, couvrant les voitures de fleurs, offrant en masse des rafraîchissements....
Dans ces conditions dangereuses pour l’ordre et la discipline, le Régiment se comporte parfaitement. Les unités restent en main, les hommes bien tenus.
Le Régiment arrive à AUVERS-LE-HAMON vers 16H00, retardé par de nombreux embouteillages dus aux troupes Américaines qui se dirigent vers RENNES.
Vers 18H00, le Régiment reçoit brusquement l’ordre de se porter sans délai à NEUVILLE (4 km au N-O. du MANS), de façon à s’assurer le passage de la SARTHE sur un pont construit par le Génie Américain. Il part à 19H30 par POILLE - SOULIGNE - TRANGE - ST-SATURNIN - NEUVILLE (60 km).
PREMIERS CONTACTS
10 Août 1944.
Dans un embouteillage qui ne trouve d’analogue que ceux du repli sur DUNKERQUE, de funeste mémoire, le Régiment réussit vers 03H00 à franchir le pont sur la SARTHE.
Vers 06H00, un intense bombardement aérien Américain tombe à 800 mètres en avant des positions occupées par le 2ème Escadron et le peloton Mortiers, à NEUVILLE-SUR-SARTHE.
Les derniers éléments ne parviendront à passer et à rejoindre Neuville que vers 08H00.
Tout le Régiment se prépare à entreprendre sans délai les opérations offensives en direction du Nord.
L’ordre d’opération arrive vers 07H00. Le Colonel donne immédiatement l’ordre de départ sur l’axe BALLON - LUCE - MEURCE - COULOMBIERS - BOURG-LE-ROI - CHAMPFLEUR - ALENÇON - CARROUGES.
Le Colonel NOIRET prend le commandement de l’avant-garde du G.T.D., comprenant :
- le 1er Escadron qui a touché son essence,
- le 2ème Escadron auquel on donne tout le gas-oil disponible,
- les 3ème et 4ème Escadrons, qui attendront sur place leur carburant, sous les ordres du Chef d’Escadrons ROUVILLOIS, qui a rejoint vers 07H00, laissant l’E.H.R. à quelque distance en arrière, retardé par un embouteillage.
La marche de l’avant-garde est très ralentie au début par l’encombrement de notre axe de marche. Le G.T.L. s’était engagé par erreur sur notre itinéraire, et de nombreux éléments Américains y circulaient.
L’avant-garde est renforcée par le peloton de 105 du Lieutenant BESNIER, la Compagnie GRALL, et une section du Génie.
Le Régiment se porte ainsi à BALLON, à la sortie Nord duquel est pris le premier contact, en avant des troupes Américaines qui occupaient déjà BALLON et se dirigeaient vers BEAUMONT.
Ce premier contact est pris à la fourche I.C.85 - route de LUCE, par le 1er Escadron (chars légers) vers 09H30, au milieu d’ une grande confusion créée par le mélange d’une unité Américaine et de nos éléments.
Le peloton BECKER, en tête sur l’axe, et le peloton HERLAUT sur la I.C.85, engagés par le Capitaine DELAITRE, en coopération avec la Compagnie GRALL, nettoient le secteur.
- Le M.d.L. ANDRIEUX entre, seul, dans un chemin creux tenu par des fantassins Allemands armés de mitrailleuses. Il tue un grand nombre de ceux-ci ; quelques blessés et prisonniers sont ramenés par la Compagnie GRALL.
En sortant de ce chemin pour rejoindre le Capitaine DELAITRE, il a sa tourelle immobilisée par une arme antichar lourde. Ce char reprendra le combat dans la soirée.
- Le char du Brigadier-Chef GIRONA, en panne, est dépanné par le char de l’Aspirant BECKER sous le feu de l’infanterie ennemie et d’un canon antichar.
L’avant-garde reçoit l’ordre de reprendre le mouvement en avant sur LUCE, alors que les Américains se dirigent vers BEAUMONT.
- Le 1er Escadron atteint LUCE, puis MEURCE.
- Un canon antichar est détruit par l’Aspirant HERLAUT.
- Dans ce mouvement, un char léger est détruit,
- l’Aspirant HERLAUT et un Brigadier sont tués.
L’avant-garde, le 1er Escadron en tête, poussent ensuite sur CHERANCE. Au cours de cette avance, trois chars légers sont détruits, dont le char “BORDEAUX“ du Capitaine.
Le Capitaine DELAITRE, le M.d.L.-Chef Germain DESBOIS, et trois Cuirassiers sont grièvement blessés. Le Capitaine DELAITRE et le M.d.L.-Chef DESBOIS mourront durant leur transport vers l’arrière.
L’Adjudant-Chef VANINI, avec son canon de 105, détruit un canon antichar placé au Nord du village. Le peloton BECKER n’ayant pu continuer sa mission après NOUANS, où les Américains étaient aux prises avec des chars lourds ennemis, revient sur DOUCE, d’où le Colonel l’envoie sur DOUCELLES rejoindre son escadron.
Au reçu d’un message “Flash“ annonçant que 20 “PANTHER“ se dirigeaient de DOUCELLES sur MEURCE, l’avant-garde reçoit l’ordre de se replier sur le dernier village. Le Capitaine GRALL commandant provisoirement celle-ci (Capitaine De LAITRE évacué), donne l’ordre de repli sur MEURCE. Le Capitaine DA rejoignant, prend le commandement de l’avant-garde.
Le Capitaine DA donne l’ordre de regrouper l’avant-garde à MEURCE.
Là, remise en ordre, les blessés sont évacués en direction de LUCE.
Les éléments du 1er Escadron rejoignent LUCE où le Lieutenant BOUTHÉON a reçu l’ordre de les regrouper.
Le Lieutenant BESNIER ne s’étant pas arrêté à CHERANCE, avec un char 105 et deux chars légers, n’a pas été touché par l’ordre de repli et a poussé en direction de ROUESSE-FONTAINE.
Il s’arrête en vue de la route de LA HUTTE - ST REMY-DU-PLAIN. Il fait quelques prisonniers. Son char 105, le SAINT-DENIS, est mis hors de combat par une arme antichar.
Il donne alors l’ordre de repli aux deux chars légers, dont un avait le canon éclaté. L’un de ces chars se renverse dans le fossé. L’autre se replie sur CHERANCE, où il tombe en panne d’essence. L’équipage se met en civil, camoufle le char. Ce char pourra rejoindre le lendemain son escadron après avoir été ravitaillé par le G.T.L..
L’équipage du Lieutenant BESNIER rejoindra le 11 Août le P.C. à COULOMBIERS, sauf un sous-officier et un cuirassier qui, blessés, n’ont pu suivre à pied et ont dû être fait prisonniers par les Allemands.
Le 2ème Escadron, après avoir pu faire le plein de ses véhicules, part vers 09H00 sur l’axe, en tête du gros. Dans l’après-midi, il exécute une mission sur NOUANS sans rencontrer de résistance, puis, sur ordre, revient à LUCE dont il assure la défense. Enfin il gagne MEURCE où le Régiment se regroupe, en fin de journée.
C’est dans les environs de MEURCE qu’est accomplie la première action du 2ème Escadron contre l’ennemi :
- le peloton BRIOT, dans la région Nord et N-E. de MEURCE surprend trois canons antichars lourds Allemands. Les servants, mitraillés, abandonnent les pièces et fuient dans les bois. Le char du Lieutenant BRIOT écrase les trois pièces.
Le 3ème Escadron a progressé, en réserve, de NEUVILLE à MEURCE.
À MEURCE, le 3ème Escadron (Lieutenant NOËL) est envoyé en soutien de l’avant-garde, au moment où celle-ci était arrêtée par des résistances ennemies aux abords de DOUCELLES.
- Le peloton De COLOMBEL est envoyé en reconnaissance sur VIVOIN. Il y est accueilli par deux chars “PANTHER“. L’Air Support détruit l’un des “Panther“, l’autre pris à partie par le peloton De COLOMBEL est réduit au silence.
À 20H00, le 3ème Escadron va s’installer en bivouac-garde au COUDRAY. Nuit sans incident.
Le 4ème Escadron, son plein d’essence terminé, se porte, sur ordre du Chef d’Escadrons ROUVILLOIS, vers SOULIGNE.
Dans l’après-midi, un ordre le pousse d’urgence sur LUCE, puis sur MEURCE.
Le Colonel donne, au Capitaine GAUDET, l’ordre de renforcer l’avant-garde qui a pour mission de reconnaître l’axe de marche à partir de MEURCE.
- À l’entrée de DOUCELLES, le peloton PITY est pris à partie par un char lourd ennemi. Le char de pointe est touché au train de roulement. Le peloton déborde le village par la droite, un de ses chars est immobilisé par deux coups au but (un mort, deux blessés). Le peloton détruit le char ennemi.
- Le peloton MUCCHIELLI déborde par la gauche et détruit un autre char lourd aux lisières Sud de DOUCELLES.
L’ennemi, en fuite, est dispersé par les tirs de nos chars.
Le village de DOUCELLES est nettoyé, en particulier l’église et le cimetière.
Le premier prisonnier de l’Escadron est fait.
L’avance reprend sur CONGE-LES-GUERETS qui est vide et sur LE COUDRAY, où les pelotons MUCCHIELLI et PITY s’emparent, sur ordre, des ponts sur la rivière au Nord du Coudray. L’Escadron s’y installe défensivement pour la nuit.
- Une contre-attaque d’auto-mitrailleuses, venant sans doute miner le pont, est anéantie par le peloton MUCCHIELLI qui détruit deux auto-mitrailleuses chargées de mines.
Le P.C. avancé du Régiment a suivi la progression immédiatement en arrière de l’avant-garde. Il termine la journée à MEURCE où il passe la nuit.
Au cours de la nuit du 10 au 11 Août, le ravitaillement des éléments du Régiment est assuré dans de bonnes conditions, malgré de grosses difficultés venant de la situation initiale de l’E.H.R. du Régiment, faisant suite au bombardement de la nuit du 8 et des déplacements sur routes très encombrées des 9 et 10 Août.
La nuit du 10 au 11 Août est très agitée. L’ensemble du G.T.D. est fatigué ; la Compagnie SAN MARCELLI, à DOUCELLES, s’annonce, au cours de celle-ci, comme détruite.
Le Commandant du G.T.D. voudrait rester sur place le lendemain pour remise en ordre du G.T. Sa mission serait alors donnée au G.T.V. qui nous suit.
Le Colonel commandant le 12ème Cuirassiers donne cependant ordre à son avant-garde, le 11 Août dès 06H00, de reprendre la marche sur Alençon. Cette initiative donnera les plus heureux effets le lendemain.
Bilan de la journée du 10
1er Escadron : |
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Pertes : |
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Tués |
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Matériel détruit |
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Cne DELAITRE |
1 Jeep |
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Aspirant HERLAUT |
4 chars légers : BORDEAUX - NICE - ALGER - LYON |
Blessés |
1 Brigadier |
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1 sous-officier |
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3 cuirassiers |
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Gains: |
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Prisonniers |
1 officier |
1 canon antichar lourd |
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7 hommes |
1 ambulance blindée récupérée |
Tués: |
50 |
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2ème Escadron |
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Pertes: |
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Néant |
Gains: |
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3 canons antichars |
3ème Escadron |
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Pertes: |
|
Néant |
Gains : |
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1 char “Panther“ |
4ème Escadron |
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Pertes: |
|
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Tués |
1 cuirassier |
1 char détruit VILLERS-BRETONNEUX |
Blessés |
3 cuirassiers |
1 char endommagé CHARLEVILLE |
Gains: |
prisonniers rameutés par la compagnie de soutien d’avant-garde |
2 chars PzKw IV 2 auto-mitrailleuses |
VI - ALENCON
11 Août 1944.
À partir du 11 Août 1944, le G.T.D. est fractionné en deux sous-groupements :
- 1°: sur l’axe MEURCE - VIVOIN - LA HUTTE - ALENÇON, le bataillon FARET moins les compagnies GRALL et SAN MARCELLI, renforcé du 2ème Escadron (Capitaine d’ORGEIX), du 3ème Escadron du R.B.F.M. moins un peloton, le tout sous les ordres du Chef de Bataillon FARET.
- 2°: sur l’axe CHERANCE - ROUESSE-FONTAINE - BOURG-LE-ROI - CHAMPFLEUR - ALENÇON, le reste du G.T.D. aux ordres du Lt-Colonel NOIRET.
Le Capitaine commandant le 2ème Escadron reçoit l’ordre de détacher un de ses pelotons avec un élément dépendant du Commandant FARET et opérant à l’Ouest de l’axe.
Le reste du 2ème Escadron, sous les ordres du Capitaine d’ ORGEIX, reçoit d’autre part la mission de constituer l’avant-garde du Sous-Groupement FARET, les éléments de reconnaissance de ce sous-groupement ayant été éprouvés par des attaques aériennes.
Le peloton PÉRIER est envoyé en pointe. Il réduit de nombreux éléments d’infanterie ennemis dans le village de La Hutte et progresse au-delà. De nombreux éléments d’infanterie, ainsi dépassés et désorganisés, viendront se rendre aux unités d’infanterie amies qui suivent la progression des chars.
Le peloton PÉRIER continue sa marche en avant et dans la ligne droite située entre La Hutte et La Route tombe sur de nombreux canons antichars Allemands.
Un très violent combat a lieu, au cours duquel le peloton PLUSQUELLEC est engagé en renfort.
La progression des pelotons PÉRIER et PLUSQUELLEC est finalement bloquée par une très dure résistance antichar et chars ennemis, placés dans un terrain défavorable à l’attaque des chars (impossibilité de sortir de la route).
Trois chars du peloton PÉRIER et deux chars du peloton PLUSQUELLEC, dont les chars de ces deux chefs de peloton, sont détruits. Un quatrième char du peloton PÉRIER reviendra en flamme jusqu’à La Hutte, et le feu ne pouvant être éteint, brûlera entièrement.
L’ennemi a perdu de nombreux tués et blessés, et au moins un char, aux lisières de FYE.
Il convient, ici, de signaler quelques actes de courage remarquables :
- Près de LA HUTTE, le Cuirassier LOUVET, conducteur d’un char, alors que son char venait d’être percé par 2 coups de canon et que le tireur venait d’être décapité à son poste de combat, que les autres membres de l’équipage étaient blessés, lui-même blessé, et que les quatre chars voisins brûlaient, a trouvé la force de faire demi-tour, de ramener son char toujours en flamme à un kilomètre en arrière, après avoir aidé tout l’équipage blessé à sortir du char.
LOUVET n’a consenti à se faire évacuer que lorsque toutes les tentatives faites pour éteindre l’incendie de son char et de le sauver se furent révélées vaines.
- Moins spectaculaire, mais aussi méritoire, fut le cran montré par les blessés des chars brûlés au Nord de LA HUTTE, parmi lesquels il faut citer le M.d.L. GUILLOT, les cuirassiers MOLLINIER, SAINT-MARTIN, RAVON, qui avant leur évacuation, tinrent à fournir tous les renseignements qu’ils avaient pu obtenir sur l’emplacement des canons et chars ennemis qui venaient de mettre hors de combat les chars de leurs pelotons.
- Enfin c’est le M.d.L. MATHIEU et son équipage, qui, seuls survivants de leur peloton, après les combats de la matinée, repartent dès l’après-midi comme premier char, en avant de tout autre élément, pour attaquer les armes ennemies qui venaient de détruire 6 chars de leur Escadron.
Le Capitaine d’ORGEIX réunit les restes des pelotons PÉRIER et PLUSQUELLEC, les renforce d’un char de commandement, et en forme un peloton aux ordres du S/Lieutenant BUREAU.
Dans l’après-midi, le Capitaine d’ORGEIX reçoit l’ordre de réduire ces armes antichars et de continuer la progression. L’opération est menée par le peloton BUREAU qui exécute une manœuvre de débordement par l’Est de la route, dans un terrain très difficile, où l’on doit à plusieurs reprises, faire précéder les chars par des membres des équipages à pied ; le village de LA ROUTE est pris.
De nombreux prisonniers sont faits (22 se rendent à l’instant, 15 se rendent à l’Infanterie qui n’a pu rejoindre les chars qu’une demi-heure plus tard).
Les chars poursuivent l’ennemi jusqu’à ARCONNAY. Là, l’Escadron reçoit l’ordre de se regrouper pour la nuit à LE PONT-OSSEAU.
Pendant la journée, le peloton BRIOT (détachement Ouest) a également exécuté un travail d’avant-garde et a rencontré de grandes difficultés de terrain. Deux de ses chars resteront embourbés jusqu’au lendemain. Il a détruit dans la journée 2 canons antichars et provoqué la reddition de quelques prisonniers. Il participe à la prise du village de FRESNAY.
Le 3ème Escadron, sur ordre du Colonel, s’installe en garde vers l’Est, le S-E. et le N. à COULOMBIERS. Installation terminée à 09H30.
Le peloton De COLOMBEL étant allé reconnaître CHERANCE, ce village se révèle tenu par de l’infanterie et des canons antichars.
À 12H15, le Lieutenant NOËL reçoit l’ordre de se mettre aux ordres du Chef d’Escadrons ROUVILLOIS pour attaquer BOURG-LE-ROI.
Pour cette attaque, le Chef d’ Escadron ROUVILLOIS dispose :
- de l’Escadron NOËL,
- d’un peloton de T.D.,
- de la Compagnie SAN MARCELLI.
Attaque mise en place entre LA HUTTE, d’où le 2ème Escadron ne peut encore déboucher, et ROUESSE-FONTAINE, où le 4ème Escadron est fixé.
Après avoir traversé le BOIS DU CHATEAU (2 km E. de LA HUTTE ), le 3ème Escadron s’installe sur sa base de départ aux lisières N. des bois, en vue de son objectif : BOURG-LE-ROI.
Le peloton KREBS est en tête, et doit contourner le village par l’ Ouest.
Un jeune résistant : Mr VERNIER, boulanger à BOURG-LE-ROI, monte sur l’arrière du char du Lieutenant KREBS, donnant au fur et à mesure de la progression, des indications permettant de faire tomber la défense Allemande, en débordant celle-ci par un itinéraire non défendu par le Commandement Allemand, en raison des difficultés du terrain qu’il présente.
Le peloton DESFORGES surveille l’entrée de BOURG-LE-ROI pendant que le peloton KREBS se jette sur les lisières N.E. du village et les nettoie.
Le peloton De COLOMBEL, une fois le large débordement des pelotons KREBS et DESFORGES bien amorcé, doit attaquer LE PITON, S.E. de BOURG-LE-ROI, fortement défendu.
Le peloton KREBS pénètre dans BOURG-LE-ROI et provoque un départ précipité des Allemands pris à revers ; il poursuit ceux-ci au delà des lisières N.E. du village.
Le peloton De COLOMBEL arrive à proximité du PITON qui lui est désigné comme objectif. Il est accueilli par des coups de 88 qui percent une des poulies de tension de son char. Le peloton poursuit sa progression en tirant, le canon de 88 est détruit.
La progression a duré une heure, Bourg-le-Roi est pris.
Des prisonniers sont faits.
La Compagnie SAN MARCELLI qui ne s’est pas rendue compte du départ des chars de son détachement, à l’attaque, est restée en arrière ; elle rejoint BOURG-LE-ROI, prend possession des nombreux prisonniers faits, et complète le nettoyage du village.
Vers 17H30, le détachement ROUVILLOIS reçoit la mission de repartir en avant sur CHERISE et CHAMPFLEUR.
Le 3ème Escadron du Lieutenant NOËL est en tête.
Le peloton KREBS est envoyé sur CHERISE que, 20 minutes après, il signale vide.
Le 3ème Escadron reprend sa progression, peloton DESFORGES sur l’axe, suivi d’une section d’Infanterie.
Le peloton De COLOMBEL est en soutien.
Le peloton KREBS arrive en vue de CHAMPFLEUR vers 18H30, et progresse le long du remblai de la voie ferrée.
Le peloton DESFORGES tourne CHAMPFLEUR largement par l’Ouest, et coupe la retraite aux éléments d’infanterie portée ennemis qui évacuent le village.
Il détruit un camion et une auto-mitrailleuse et deux véhicules de transport de troupe de “Panzer Grenadiere“.
Le char du Lieutenant KREBS pénètre dans CHAMPFLEUR. Le char de soutien de son peloton, atteint par un coup au but, prend feu.
Le Lieutenant NOËL ayant localisé le départ des coups de canon ennemis, ouvre le feu à 100 mètres.
Un deuxième char de soutien du peloton KREBS, atteint, prend feu.
Le peloton De COLOMBEL, sur ordre du Lieutenant NOËL, se porte en soutien du peloton KREBS. L’appui de l’Air Support, qui avait été demandé, ne peut être obtenu en temps voulu. L’Artillerie ouvre le feu, neutralise l’infanterie, et arrête les renforts blindés de l’ennemi dont l’arrivée était signalée par le Lieutenant KREBS.
Deux “Panzer IV“ sont détruits par le char du Lieutenant KREBS.
Vers 19H30, le Lieutenant KREBS signale CHAMPFLEUR évacué par l’ennemi.
Le peloton DESFORGES pénètre également dans CHAMPFLEUR, par l’Ouest et par le Nord.
L’Escadron NOËL s’installe vers 23H00, en bivouac-garde, à 1 km N.O. du village, sur la route d’Alençon.
Le fait d’ arme suivant, survenu au cours de l’attaque de CHAMPFLEUR, mérite d’ être raconté :
- Les cuirassiers CILLIERES, ARCHIAVELLIS, BOUCHARD, PERSHON, conducteurs et aides conducteurs des chars BLOIS et BRANTÔME, sortant de leurs chars en feu, se précipitent dans des trous à proximité de leurs chars. Ils y trouvent des fantassins Allemands camouflés.
Le cuirassier PERSHON les interpelle en allemand, BOUCHARD les menace de son pistolet. 7 Allemands sont pris avec leurs armes dont 2 mitrailleuses légères. Après l’action le cuirassier BOUCHARD s’apercevra qu’il n’y avait pas de chargeur dans son pistolet.......
L’avant-garde, le 4ème Escadron en premier échelon, avait repris à 06H00 le mouvement sur COULOMBIERS.
À la sortie N. de COULOMBIERS, le peloton MUCCHIELLI subit le tir d’un char lourd Allemand (2 coups au but, 1 mort, 2 blessés). Un deuxième char est détruit, le chef de char est tué.
Le char ennemi est mis hors de combat.
Le peloton MOREAU est envoyé en reconnaissance vers le N., puis vers l’O. de ROUESSE-FONTAINE. Au cours de cette reconnaissance, en terrain très dangereux pour des chars, il a 3 chars mis hors de combat.
Un char lourd ennemi, placé à l’O. de ROUESSE-FONTAINE, est détruit.
Sur demande du Capitaine DA, commandant l’avant-garde, la Batterie DEMARLES déclenche un tir sur la région où a été située la défense ennemie.
L’Air Support est demandé par le Colonel commandant le 12ème Cuirassiers, et fait merveille.
Après cette préparation, l’avant-garde attaque ROUESSE-FONTAINE, 4ème Escadron en tête, suivi de la Compagnie GRALL. L’attaque pénètre sans résistance dans le village.
Des prisonniers sont faits en grand nombre.
Liaison est prise avec un peloton du 12ème R.C.A. qui est à l’Est de ROUESSE-FONTAINE.
Le 4ème Escadron reste au repos quelques heures à ROUESSE-FONTAINE, et rejoint le Gros, à CHAMPFLEUR, vers 19H00.
Une avant-garde, sous les ordres du Capitaine DA, comprenant le 4ème Escadron en premier échelon, et la Compagnie GRALL, reçoit la mission de progresser en nettoyant le terrain compris entre la voie ferrée allant de CHAMPFLEUR à ALENÇON, et la route du VIEUX BOURG.
À la nuit tombante, il détruit une pièce de 88 aux lisières de SAINT-GILLES et occupe SAINT-GILLES et SAINT-PATERNE.
Le Colonel commandant le 12ème Cuirassiers décide de les y maintenir pour s’assurer au plus tôt des ponts d’ALENÇON. Après avoir pris contact avec la population civile, il charge le Capitaine DA de préparer l’opération.
Le peloton sanitaire du 12ème Cuirassiers, sous les ordres du Médecin Capitaine BRES et du Médecin S/Lieutenant LEVY, se porte à ROUESSE-FONTAINE où, sous le feu d’éléments ennemis restant encore dans ce village incomplètement nettoyé, il effectue le brancardage des blessés de l’avant-garde, et en particulier du 4ème Escadron, leur donne les premiers soins, et les évacue vers l’arrière.
Le P.C. avancé a suivi toute la journée les opérations au plus près de l’attaque des chars sur l’axe COULOMBIERS - BOURG-LE-ROI - CHAMPFLEUR - route d’ALENÇON.
Vers 23H30, le Colonel reçoit, du Général commandant la 2ème D.B., l’ordre de s’ assurer des ponts d’ALENÇON, sur la SARTHE.
L’occupation de ces ponts doit être faite par un détachement comprenant, dans l’ordre de marche, la Compagnie GRALL, le P.C. avancé, un peloton de T.D., le 4ème Escadron.
Les pleins d’essence, indispensables après une journée aussi mouvementée, ne seront terminés que le lendemain vers 01H00, après que le P.C. principal ait rejoint CHAMPFLEUR.
D’autre part, le Colonel doit attendre des guides civils qui lui sont annoncés par le Capitaine DA, guides nécessaires pour saisir les ponts d’ALENÇON de nuit.
Le Colonel cherche enfin à s’assurer la contribution de l’Air Support et de l’Artillerie, au cas où : au jour, il aurait pour garder les ponts, à résister à une forte pression ennemie.
N’ayant pu obtenir satisfaction, le Colonel décide de se rapprocher d’ALENÇON et pousse son P.C. avancé et le peloton de T.D. à SAINT-PATERNE.
Peu d’instant avant de quitter le stationnement situé à côté du passage à niveau O. de CHAMPFLEUR, les éléments étant déjà rassemblés, prêts au départ, un tir de mortiers ennemi atteint, après plusieurs coups, un camion qui éclaire le bivouac assez mal disposé.
Le Capitaine JOUITOU, se rendant compte du danger de cette situation, d’autant plus qu’il avait pris sur lui d’adjoindre au P.C. avant du Régiment un camion d’essence et un camion de gas-oil, afin de permettre le cas échéant, un ravitaillement partiel du détachement DA le 12 Août au matin, porta vivement ce détachement hors du bivouac, l’arrêtant à 1,5 km de là, pour le regrouper avec le peloton de T.D. qui attendait à cet emplacement.
L’ensemble ainsi formé, se porte à SAINT-PATERNE après avoir subit un nouveau tir de mortiers, heureusement sans résultat.
A SAINT-PATERNE, le Capitaine DA rend compte au Colonel NOIRET que : de l’avis des personnes civiles bien informées, le mieux était d’occuper les ponts d’ALENÇON au petit jour ; que, d’autre part, les guides civils qui doivent guider le détachement jusqu’aux ponts, sont partis en reconnaissance vers ALENÇON et viendront prendre le détachement à 05H45.
Le Colonel décide en conséquence, d’attendre ces guides et de repartir à 05H45. Tout est mis en ordre et préparé dans ce sens.
Le P.C. principal arrive vers 23H00 à BOURG-LE-ROI, où il reçoit l’ordre de rejoindre le P.C. avant à l’O. de CHAMPFLEUR, où il arrive vers minuit, guidé par l’Adjudant MATHIEU.
Bilan de la journée du 11
1er Escadron : |
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Pertes : |
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Tués |
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Matériel détruit |
Blessés |
2 cuirassiers |
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Gains: |
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Prisonniers |
30 |
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2ème Escadron |
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Pertes: |
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Tués |
S/Lt PLUSQUELLEC |
6 chars M 4 A2 DIJON - COMPIEGNE - REIMS - CHARTRES - PAIMPOL - BREST |
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1 sous-officier |
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5 Brigadiers et Cuirassiers |
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Blessés |
S/Lieutenant PÉRIER |
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2 sous-officiers |
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10 Brigadiers et Cuirassiers |
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Disparus |
2 sous-officiers 7 Brigadiers et Cuirassiers présumés brûlés dans les chars. |
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Gains: |
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Prisonniers |
2 sous-officiers et 27 hommes |
1 Pz IV - 10 véhicules légers - 3 canons antichars lourds |
3ème Escadron |
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Pertes : |
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Néant |
Tués |
4 cuirassiers |
2 chars M 4 A2 détruits BLOIS - BRANTOME |
Blessés |
Aspirant POOLE 3 sous-officiers 1 Brigadier |
3 chars M 4 A2 endommagés |
Gains : |
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Prisonniers |
4 sous-officiers 50 hommes |
3 Pz IV, 2 auto-mitrailleuses, 2 canons de 88, 10 véhicules divers |
4ème Escadron |
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Pertes: |
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Tués |
3 cuirassiers |
5 chars M 4 A2 détruits ABBEVILLE - DUNKERQUE - LUNEVILLE - MONTCORNET - AMIENS |
Blessés |
S/Lt MOREAU 6 Brigadiers et cuirassiers |
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Gains: |
5 Pz IV, 2 auto-mitrailleuses, 1 canon automoteur de 88, 2 pièces antichars |
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Prisonniers |
50 |
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12 Août 1944.
Vers 04H30, le Général commandant la 2ème D.B. donne l’ordre de se porter, sans délai, sur les ponts d’ALENÇON.
Le Colonel NOIRET donne des ordres en conséquence et le détachement se porte sur Alençon à 04H50, dans l’ordre : Compagnie GRALL, P.C. avant du 12ème Cuirs, peloton T.D., Escadron GAUDET.
Le détachement entre dans ALENÇON sans incident, les troupes Allemandes sont en fuite.
Les deux ponts donnant passage sur la SARTHE vers le N., sont occupés par des chars, des T.D. et de l’infanterie munie de canons antichars.
Des T.D. et des chars sont également poussés aux sorties de la ville en direction de l’E., vers MAMERS, où des renseignements annoncent la ruée d’un fort détachement de chars Allemands sur Alençon.
Dès l’arrivée du Gros du sous-groupement NOIRET, le nettoyage et la défense de la ville sont organisés :
Le 1er Escadron: pendant la matinée, exécute des opérations de nettoyage. Le M.d.L. ROSOLI est blessé par une rafale de mitraillette tirée d’une fenêtre.
À 18H00, tout le 1er Escadron est regroupé.
Le 2ème Escadron : regroupé, continue sa mission sur SAINT-GERMAIN-DE-CORBETS qu’il atteint sans difficulté.
L’Escadron quitte le Sous-Groupement FARET et rejoint le Régiment à ALENÇON.
Le 3ème Escadron : fait mouvement de CHAMPFLEUR à ALENÇON où il est chargé de la défense du secteur E. et S.E. de la ville.
Le 4ème Escadron : entré dans ALENÇON vers 06H00, est employé à garder les issues de la ville en attendant le reste du Régiment :
- peloton PITY : route de MAMERS et du MANS, jusqu’à l’arrivée du 3ème Escadron.
- peloton MUCCHIELLI : route de CARROUGES
- Char 105 : route de BRETAGNE
Dans la matinée, plusieurs véhicules Allemands se présentent et sont détruits. Le char de commandement du Colonel (Adjudant-Chef PAQUIN) détruit un camion et un side-car.
Le P.C. avant s’installe à courte distance du front d’intérêt majeur. Pendant la nuit, 2 grosses bombes encadrent le P.C., à 2 maisons près, maisons écrasées jusqu’au sol. Le S/Lieutenant BONTOUX est blessé légèrement.
Le P.C. principal arrive à CHAMPFLEUR vers minuit. Il est soumis à des tirs de mortiers effectués sur le bivouac du passage à niveau E. du village, où il se trouve. Le Capitaine ROUSSEL qui commande le P.C. principal, l’Adjudant-Chef GUÉRAND et l’Adjudant GALLIOT font disperser les véhicules et remettent le bivouac en ordre.
Vers 06H00, il reprend son mouvement sur ALENÇON où il arrive vers 08H00. Il s’installe dans le parc de la Mairie. Pendant la nuit du 12 au 13, il subit un violent bombardement au cours duquel des bombes incendiaires mettent le feu à deux chars de commandement. À coup d’extincteurs, le personnel arrêtera le début d’incendie malgré le bombardement qui continue.
Bilan de la journée du 12
1er Escadron : |
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Pertes : |
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Tués |
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Matériel détruit |
Blessés |
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Gains: |
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Prisonniers |
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2ème Escadron |
R.A.S |
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3ème Escadron |
R.A.S. |
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4ème Escadron |
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Gains: |
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Prisonniers |
1 officier, 7 hommes, 3 hommes tués |
1 camion d’ essence, 1 V.T.T. radio, 2 voitures légères |
P.C. avancé |
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Pertes |
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Blessés |
S/Lt BONTOUX |
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Gains |
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1 camion transport de troupes, 1 side-car |
P.C. principal |
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R.A.S. |
VII - VERS ARGENTAN
13 Août 1944.
Le Groupement DIO ( G.T.D.) quitte Alençon vers 09H00, sur CARROUGES - DOUCE - ARGENTAN.
Il est précédé par une avant-garde commandée par le Chef d’Escadrons ROUVILLOIS.
Composition de l’avant-garde : 1er Escadron, Compagnie GRALL, une section du Génie, 1 peloton de T.D., la Batterie DEMARLES, le 4ème Escadron en soutien.
Le reste du 12ème Cuirassiers suit dans le Gros du Groupement Tactique.
L’avant-garde progresse, le 1er Escadron en tête - peloton BECKER en pointe. Le char du M.d.L. ESCAITH est atteint par un coup de canon tiré par une auto-mitrailleuse alliée. L’aide conducteur blessé est évacué.
Le peloton BECKER reçoit l’ordre de se porter, avec la Compagnie GRALL sur CIRAL, par la I.C.1. Il fait sauter un camion de munitions et fait de nombreux prisonniers, en coopération avec l’Infanterie.
Le peloton DELÈGUE est chargé de nettoyer le village de LA BOUCHERIE et de ses alentours immédiats. Il y fait de nombreux prisonniers dont 1 officier, et mitraille le matériel. Le nettoyage est achevé par l’Infanterie.
Vers 22H00, le peloton BECKER sera envoyé à la sortie de Carrouges, sur la route d’Argentan, en protection de Carrouges que nous aurons occupé.
Le reste de l’Escadron sera placé, avec le Régiment, en halte-garde à 1 km de Carrouges, sur la route de Sées.
Le 2ème Escadron faisant partie du Gros arrive à Carrouges.
Le 3ème Escadron faisant partie du Gros arrive à Carrouges. Au cours de ce déplacement, le Cuirassier KLING, conducteur du char du Lieutenant De COLOMBEL, est blessé au flanc par un coup de feu isolé et est évacué.
L’Aspirant MANDAT De GRANCEY, faisant en jeep une reconnaissance aux environs de l’axe de marche, fait 2 prisonniers.
Le 4ème Escadron fait partie de l’avant-garde.
- Le peloton PITY détruit 3 véhicules chenillés et 2 voitures légères à La Lacelle, et y fait quelques prisonniers. À l’entrée de Ciral, il détruit un 105 auto-moteur et 2 camions.
- Le peloton MUCCHIELLI, allant de Ciral sur Gandelain, détruit plusieurs véhicules. Il partage avec l’Infanterie la capture de nombreux prisonniers, confiés à cette dernière.
Entre Saint-Martin et Carrouges, panique Allemande complète. Les destructions de véhicules sont nombreuses.
À Carrouges, la résistance est plus forte. L’Escadron se déploie. Le village est enlevé rapidement et de nombreux véhicules sont encore détruits. Un Lt-Colonel de parachutistes Allemand est fait prisonnier.
À 14H00, le G.T.D. reçoit l’ordre de pousser sur Mortrée. Le Colonel commandant le 12ème Cuirassiers suggère d’y aller par deux itinéraires :
- 1 - Le Mesnil-Scelleur - La Bellière - Mortrée
- 2 - La Lande-de-Goult - St Hilaire-la-Gérard
Le Commandant ROUVILLOIS reçoit alors l’ordre de prendre l’itinéraire - 1 - avec le 3ème Escadron et la Compagnie SAN MARCELLI, accompagné par une Batterie d’Artillerie.
Le Colonel prend personnellement le commandement du 2ème Escadron et de la Compagnie PERCEVAL, sur l’itinéraire - 2 -. Le reste du G.T. le suivra sur cet itinéraire.
Des éléments du G.T. LANGLADE (G.T.L.) se trouvent également sur cet itinéraire, se mélangeant aux éléments du G.T.D.
Le 2ème Escadron, premier élément du sous-groupement NOIRET, progresse quelques kilomètres et arrive au contact de canons antichars et de chars lourds Allemands.
Il reçoit l’ordre de se regrouper au carrefour 1500 m. E. de Carrouges, où il s’installe en surveillance pour couvrir le bivouac du Régiment et Carrouges face à l’Est. Il y passera la nuit.
Le 3ème Escadron arrivant à Carrouges est placé sous les ordres du Chef d’Escadrons ROUVILLOIS. Il reçoit l’ordre de se porter à Le Mesnil-Scelleur.
Le peloton DESFORGES part en avant sur l’axe avec une section d’infanterie en soutien. Il serre au plus près de l’aviation d’assaut Américaine. Une coopération remarquable est réalisée avec celle-ci.
L’Escadron précédé des avions d’assaut, avance, mettant le feu partout, terrorisant l’ennemi. Il arrive ainsi à Le Mesnil-Scelleur.
Trois camions de munitions sont détruits ainsi que les canons qu’ils tractaient.
Un Tank Destroyer saute, atteint par un char lourd ennemi.
Le peloton DESFORGES a un char atteint, le M.d.L.-Chef AUPIN est tué. L’appui de l’Air Support est demandé.
Une patrouille d’ infanterie à pied, envoyée en avant, ne peut localiser les canons ennemis. Cependant un char Pz IV, aperçu dans une haie, est détruit ainsi qu’un camion de munitions.
L’ennemi est affolé. En avançant, 2 Pz IV sont trouvés en état de marche : l’un le moteur en marche, l’autre un obus coincé dans la culasse. Le Lieutenant NOËL fait incendier ces chars.
L’action du 3ème Escadron a jeté l’ennemi dans un désarroi total, qui a permis aux troupes d’accompagnement de recueillir un nombreux matériel et de faire de nombreux prisonniers, rôle impossible à réaliser par les équipages de chars.
La nuit étant arrivée, le Chef d’Escadrons ROUVILLOIS ayant reçu un ordre de rejoindre Carrouges avec son détachement, replie tous les éléments sous ses ordres, dont le 3ème Escadron, sur ce village.
Le 3ème Escadron rejoint le bivouac du 12ème Cuirassiers à 1,5 km à l’Est de Carrouges où il passera la nuit.
Le P.C. avant a suivi toute la journée, immédiatement en arrière des chars de l’avant-garde ; il rejoint le bivouac Est de Carrouges, avec le 2ème Escadron, pour y passer la nuit.
Le Capitaine De TARAGON et le S/Lieutenant MERCIER ont fait prisonniers 1 Lt-Colonel chef de bureau de la 116ème Panzer, 4 agents de liaison Allemands, et récupéré des documents importants sur l’organisation et les mouvements de la 116ème Panzer.
Le P.C. principal quitte Alençon par l’itinéraire donné : Carrouges - Argentan. Arrivé à Carrouges, il continue sur la route d’Argentan que la presque totalité du G.T.D. a quitté, pour l’itinéraire - 2 - du Sous-Groupement NOIRET.
Vers 18H00, étant à 1500 m de Carrouges, la voiture de tête (V.T.T. radio sur lequel l’Adjudant GALLIOT occupe la place du tireur) est prise sous le feu de plusieurs armes automatiques ennemies, installées à la lisière d’un bois situé à l’Est de la route.
Le V.T.T. ouvre le feu et augmente l’allure. Le reste de la colonne ne suit pas. Revenu vers l’arrière pour chercher les véhicules qui n’ont pas compris le signe de suivre, le V.T.T. prend sous son feu un groupe d’Allemands et fait 10 prisonniers.
Le mouvement est repris sous la protection du V.T.T. et des chars de commandement répartis dans la colonne.
Arrivés à Le Mesnil-Scelleur, nouvel incident. S’étant mis en garde de tout côté, le P.C. principal reçoit l’ordre de faire demi-tour vers Carrouges. Il arrive à Carrouges vers 20H00, et rejoint le bivouac du Régiment.
BILAN DE LA JOURNÉE DU 13
1er Escadron :
Pertes : Blessés : 1
Gains : Prisonniers : 1 officier, 3 sous-officiers, 50 hommes Tués: 60
Matériels : 20 véhicules divers détruits
2ème Escadron :
Rien à signaler
3ème Escadron :
Pertes : Tués : 1 sous-officier Blessés : 1 Cuirassier
Matériel : 1 char détruit, CHOLET : poulie folle arrachée, ramené et versé au salvage,
1 char endommagé ANGERS: radiateurs crevés, rejoint 3 jours après.
Gains : Prisonniers : 3 officiers, 9 sous-officiers, 338 hommes Tués : 100 hommes
Matériel détruit : 1 Pz IV, 1 canon de 105 tracté, 3 auto-canons, 50 véhicules divers
4ème Escadron :
Gains : Matériel détruit : 1 Pz IV, 1 canon 105 tracté, 2 canons de 88, 3 voitures liaison dont 1 radio, 2 camions essence, 20 véhicules divers.
P.C. avant :
Gains : Prisonniers : 1 Lt-Colonel, 5 hommes
P.C. principal :
Gains : Prisonniers : 10 hommes
14 Août 1944.
Au cours de la journée, reconnaissance offensive des 1er et 4ème Escadrons sur Ste Marguerite et St Sauveur, qui donnent de nombreux prisonniers.
Dans la soirée, le 3ème Escadron qui stationne maintenant au S.E. de Carrouges, provoque la reddition d’unités constituées Allemandes : Bataillon et Compagnies, avec leurs officiers.
BILAN DE LA JOURNÉE DU 14
1er Escadron :
Gains : Prisonniers : 5 hommes
2ème Escadron :
Rien à signaler
3ème Escadron :
Gains : Prisonniers : 1 Chef de Bataillon, 1 Capitaine, 2 Lieutenants, 220 hommes
4ème Escadron :
Gains : Prisonniers : 60 hommes
15 Août 1944.
Le G.T.D. doit se porter à Boucé pour y constituer un point d’appui et tenir principalement les routes du N. et de l’O.
Les mouvements s’effectuent sous la protection d’une avant-garde commandée par le Colonel NOIRET.
Le Gros est aux ordres du Chef d’Escadrons ROUVILLOIS.
Dès l’arrivée à Boucé, vers 11H00, le Colonel entreprend : avec le Capitaine DA, le 1er Escadron et l’Escadron TROQUEREAU du 1er R.M.S.M., une reconnaissance sur Chantelou, au S. de Joué-du-Plain, où sont signalés des ennemis.
Un char du 1er Escadron est détruit à l’ O. de Joué-du-Plain. Des prisonniers sont faits.
Le Chef d’Escadrons ROUVILLOIS, qui stationne avec les 2ème et 3ème Escadrons sur la route Vieux-Pont, monte un coup de main sur Vieux-Pont brillamment conduit par le Lieutenant BRIOT.
- 1 char Pz IV est détruit,
- 8 canons antichars détruits,
- plusieurs véhicules divers détruits,
- de nombreux prisonniers sont faits.
Au 1er Escadron, le peloton BECKER effectue une patrouille sur Chantelou, au cours de laquelle un char léger est détruit.
L’après-midi, une patrouille envoyée en Half-Track, pour essayer de rechercher l’équipage du char perdu devant Chantelou, et qui n’a pas rejoint, parvient, sous le feu de nombreuses armes automatiques et d’une arme lourde, au char qui brûle. Elle ne retrouve pas l’ équipage ; celui-ci rejoindra le lendemain.
Le 1er Escadron est regroupé au carrefour de La Forge qu’il garde le 15 et la nuit du 15 au 16 Août.
BILAN DE LA JOURNÉE DU 15
1er Escadron :
Pertes : Disparu : 1 équipage de char
Matériel : 1 char léger détruit PAU
Gains : Prisonniers : 13 hommes
2ème Escadron :
Pertes : Blessés : quelques blessés légers par mines
Gains : Prisonniers : 2 Capitaines, 2 Lieutenants, 12 hommes
Matériel détruit : 1 Pz IV, 8 auto-canons, 40 véhicules divers
3ème et 4ème Escadrons, P.C. avant et principal :
Rien à signaler
16 Août 1944.
Stationnement à Boucé.
Réception de nombreux matériels de remplacement.
Le P.C. avant fait des prisonniers : 1 sous-officier et 12 hommes.
17 Août 1944.
Le 12ème Cuirassiers fait mouvement, de la région de Boucé, dans la région O. de Fleuré.
Au cours de ce déplacement, une formation d’avions Allemands de 12 appareils environ, attaque la colonne.
Le Cuirassier CASTILLE du P.C. principal, grièvement blessé, est évacué. Trois camions du P.C. principal sont atteints.
Le radiateur du camion bureau, percé de 2 balles, doit être changé ; un camion essence, percé, ne prend pas feu.
18 Août 1944.
Stationnement à l’Ouest de Fleuré, remise en état du matériel. Perception de matériels de remplacement.
19 Août 1944.
Stationnement à l’Ouest de Fleuré.
Le Lieutenant LENOIR prend le commandement du 1er Escadron.
Le S/Lieutenant MERCIER passe de l’État-Major au 1er Escadron et le S/Lieutenant BECKER passe du 1er Escadron à l’État-major, où il prend le commandement du Groupe des Orienteurs Observateurs.
Rien à signaler au détachement du Commandant ROUVILLOIS.
Le Capitaine SCHRIMPF, après avoir pris liaison au P.C. du Régiment de gauche Américain, prend contact vers 10H00, avec une patrouille Américaine au pont de Fligny détruit. Il reçoit une salve de mitrailleuse d’un char embossé au N. du pont de Fligny.
Vers 15H00, le Capitaine SCHRIMPF, après avoir pris liaison au P.C. du Régiment Américain de gauche, se porte en jeep au pont de Fligny, y laisse sa voiture et part à pied. Son conducteur rentre seul vers 18H00, au P.C. du Commandant FARRET, disant que peu après le départ de son Capitaine, il a entendu un tir d’armes automatiques.
Une patrouille est envoyée vers Juvigny, pour prendre contact avec les Américains. Le Chef de Bataillon Américain interdit à la patrouille d’aller vers le pont de Fligny, la région étant bombardée par l’Artillerie Américaine.
BILAN DE LA JOURNÉE DU 19
Pertes : Disparu : Capitaine SCHRIMPF Gains : Néant
20 Août 1944.
À 07H00, alerte. Un groupe important d’éléments blindés Allemands sont signalés contre-attaquant au Sud d’Argentan. Le Colonel NOIRET alerte les 2ème et 3ème Escadrons qui reçoivent l’ordre de se tenir prêts à contre-attaquer, suivant les axes que le Colonel leur a fixé précédemment sur le terrain : l’un vers le N.-N.O., l’autre vers le N.-N.E.
Vers 08H00, fin d’alerte, ces renseignements s’étant révélés erronés.
Dans la matinée, perception de 6 chars légers. Arrivée d’un renfort comprenant : le Capitaine De BIEVILLE et 20 engagés venant de la région de Vannes.
À 20H00, ordre est donné par le G.T.D. de regrouper les unités du Régiment et du 3ème Escadron du R.B.F.M. dans la région de Tanques (stationnement actuel).
En conséquence, un message radio est envoyé à 22H05 au Chef d’Escadrons ROUVILLOIS, qui se trouve à Mauvaisville, afin qu’il rejoigne le lendemain matin, avec tous les éléments du 12ème Cuirassiers, le bivouac actuel.
- Détachement du Commandant ROUVILLOIS -
À 13H30, liaison est prise à Mauvaisville N., avec le Capitaine commandant la Compagnie Américaine qui s’est rabattue sur le Sud, après avoir nettoyé Argentan. Liaison prise avec le Commandant de Compagnie du Génie Américain qui domine la route de Mauvaisville - Argentan et l’artère principale d’Argentan.
À 17H00, une patrouille envoyée vers le pont de Fligny, retrouve à 100 mètres N. de ce pont, le corps du Capitaine SCHRIMPF. Il est inhumé à St Martin-des-Champs.
Le peloton PITY et la moitié du peloton MUCCHIELLI, sont replacés en réserve, dans la région de St Martin-des-Champs.
BILAN DE LA JOURNÉE DU 20
Pertes : Tué : Capitaine SCHRIMPF
Gains : Capitaine De BIEVILLE et 20 engagés.
21 Août 1944.
À 10H45, le Chef d’Escadrons ROUVILLOIS, rentre avec tous ses éléments, au bivouac.
Durant cette journée, arrive un renfort de 8 engagés volontaires.
Journée employée à l’entretien du matériel, lavage des effets et remise d’effets aux engagés dernièrement incorporés.
- Détachement ROUVILLOIS -
Le Chef d’Escadrons ROUVILLOIS reçoit l’ordre de rejoindre son Régiment, avec l’Escadron GAUDET et l’Escadron d’Appui.
Ordre exécuté à 09H00.
BILAN DE LA JOURNÉE DU 21
Pertes : Néant
Gains : 8 engagés volontaires
22 Août 1944.
Journée qui se passe au bivouac (région de Tanques). Au cours de laquelle arrive un renfort de 3 hommes et de 2 engagés volontaires.
BILAN DE LA JOURNÉE DU 22
Pertes : Blessés : 1 Cuirassier de l’E.H.R.
EVASAN : 1 Cuirassier du 3ème Escadron
Gains : - 3 hommes de renfort - 2 engagés volontaires
DIRECTION : PARIS
23 Août 1944.
À 01H25, arrive au G.T.D. l’ordre de se tenir prêt à partir, ce jour, pour une longue étape, à partir de 08H00.
À 08H15, un ordre préparatoire de mouvement arrive émanant du G.T.D., nous donnant le dispositif à adopter pour cette étape : Itinéraire du mouvement, l’ordre dans lequel les unités se déplaceront.
Le Groupement NOIRET va se porter dans la région de St Cyr, par l’itinéraire suivant : Tanques - Mortrée - (P.I.) - Sées - Mortagne - Longny - Les Menus - Digny - Châteauneuf-en-Thimerais - Maintenon - Épernon - Rambouillet - Saint-Cyr.
dans l’ ordre : G.T.L. - Q.G. - G.T.D. - F.T.A..
À 11H25, le G.T.D. fait savoir que le départ aura lieu vers 16H30.
À 12H50, le Colonel NOIRET donne les ordres suivants :
Le G.T.D. se portera dans la région de St Cyr en vue d’ opérations.
- I. Itinéraire pour le Régiment :
Carrefour 500 m. du N. de Tanques - Fleuré - Fleuriel - St Christophel - Jajolet - Mortrée.
- II. Point initial du Régiment :
Carrefour 500m. au N. de Tanques,
Heure de passage de la tête du 1er Escadron au point initial du Régiment : 16H30.
Point initial du G.T.D.: carrefour N 158 et I.C.19, sur la route de Mortrée.
Heure de passage de la tête du 1er Escadron, au point initial du G.T.D.: 16H45.
- III. Formation de la colonne :
1er Escadron - 2ème Escadron - P.C. avant - 3ème Escadron - 4ème Escadron - le R.B.F.M. - les T.C..
Le Régiment suit le 5e/R.M.S.M. et la C.C.R., il précède le 3ème R.A.C..
- IV. Distances: entre véhicules : 50 mètres
“ rames : 500 mètres
“ éléments : 3 kilomètres
- V. Haltes : 10 minutes toutes les deux heures impaires (de l’heure impaire moins 10 minutes à l’heure impaire).
Grand’halte de deux heures (en principe) pour ravitaillement en carburant avant Maintenon.
Étant donné la confusion qui risque de se produire, du fait des haltes non prévues, la grand’halte au cours de laquelle se fera le ravitaillement en essence, sera confirmée par le Colonel commandant le G.T.D. (par radio).
Au reçu de cet ordre :
1 - Les véhicules serreront à 5 mètres, les rames à 100 mètres, les éléments à 300 mètres.
2 - Les T.C. des corps feront immédiatement l’échange des bidons pleins contre des bidons vides.
3 - Les camions de carburant des T.C. vides, se regrouperont par corps sur les bas côtés de la route et se feront doubler au départ la colonne par tous les autres éléments du G.T.D.
4 - Le Commandant VALLAUX rassemblera par la suite ses camions et leur fera faire leur plein, soit auprès des sections de ravitaillement divisionnaires, soit au centre de ravitaillement en essence de l’ Armée (La Hutte).
Radio : Écoute permanente du réseau de commandement du G.T.D. pendant tout le mouvement.
VII. Éclairage des véhicules : Néant, sauf pour les véhicules de liaison ayant à doubler la colonne.
VIII. Dépannage : Au cours du mouvement, par le commandant de l’E.R.3. Les véhicules en panne pourront rejoindre leurs unités à la grand’halte, avant Maintenon, sous réserve qu’aucun véhicule ne double la colonne en marche.
Service sanitaire : Le commandant de la 2/13ème Médicale, détachera une voiture sanitaire en queue de colonne du G.T.D. (derrière l’ E.R.3).
Vitesse moyenne : De jour, 35 km en 2 heures, haltes comprises.
De nuit, 25 km en 2 heures, haltes comprises.
La nuit est comptée de 22H00 à 06H00.
Jalonnement : Itinéraire jalonné à partir de Mortrée, par les soins de la Division.
Itinéraire jalonné par le peloton des Orienteurs du Régiment : du bivouac de Tanques à Mortrée.
XII. Serre file général du G.T.D. : Capitaine BERGER
Serre file du Régiment : Capitaine LETELLIER
XIII. Itinéraire des T.C. : En raison de leur emplacement actuel, les T.C. rejoindront directement le Point Initial du G.T.D. par la route Nationale 158, de façon que la tête des T.C. se présente au P.I. du G.T.D. à 17H40.
BILAN DE LA JOURNÉE DU 23
Gains : Néant
Pertes : Matériel : - Char M 4 A2 75 CHINON, 3ème Escadron, panne mécanique pendant mouvement du 23 au 24 Août.
- Char M 4 A3 76 DJEMILA II, 2ème Escadron, panne mécanique pendant mouvement du 23 au 24 Août.
24 Août 1944.
À 01H30, le Régiment reçoit du G.T.D. l’ordre de s’arrêter en raison de :
1° - La difficulté de continuer la marche par nuit complètement obscure, tout feu éteint,
2° - la nécessité de regrouper les éléments,
3° - la nécessité de faire le ravitaillement en essence.
Par suite d’une erreur d’itinéraire du Service du ravitaillement en essence, un plein partiel, seul, peut être fait avec les camions de carburant de précaution du P.C. principal.
À 06H45, le Colonel NOiRET reçoit l’ordre d’ envoyer à Longjumeau le 2ème Escadron, seul escadron de chars moyens, dont les pleins ont pu être à peu près réalisés.
À 07H15, le reste du Régiment se porte sur l’axe de marche jusqu’à Le Buissonnet, où les véhicules s’arrêtent pour faire leur plein.
Le Groupement ROUVILLOIS est formé, comprenant entre autres : le 2ème Escadron et une Compagnie d’infanterie.
À 12H45, un incident arrête le Groupement ROUVILLOIS à la sortie de Sceaux-les-Chartreux.
Vers 13H00, un détachement sous les ordres du Commandant FARRET, exécute une opération de nettoyage aux lisières N./O. de Sceaux-les-Chartreux.
Le S/Lieutenant LEVY fait 3 prisonniers dans Sceaux-les-Chartreux, et les remet entre les mains des F.F.I. qui l’accompagnaient.
À 13H25, le S/Lieutenant BESNIER, avec les 105 et les Mortiers, est mis à la disposition du Commandant ROUVILLOIS à Champlan (2 km N. de Sceaux-les-Chartreux).
À 13H30, une écoute de la VTT radio, apprend, par une conversation intérieure au 2ème Escadron, que cet escadron est à la sortie N. de Longjumeau.
À 13H35, le Lieutenant BESNIER, qui était allé faire une reconnaissance individuelle, part pour Champlan 10 minutes après.
À 14H10, un char du 1er Escadron est arrivé dans la région de Sceaux.
À 14H20, son Altesse le Prince de Luxembourg, rend visite au Colonel NOIRET, à son P.C. de Sceaux-les-Chartreux.
Le Capitaine JOUITOU l’accompagne jusqu’ au Colonel.
Le Colonel DIO, à 14H20, donne l’ordre au Capitaine d’ORGEIX de stopper sur place et de reprendre la liaison avec le Groupement ROUVILLOIS, qui se trouve à Champlan.
À 14H43, son Altesse le Prince de Luxembourg quitte le Colonel NOIRET, après avoir porté un toast à la libération de nos pays respectifs.
À 15H45, le Commandant ROUVILLOIS, interrogé par radio sur un bruit de combat entendu dans la direction de Palaiseau, répond : “c’ est une résistance ennemie que je suis en train de réduire.”
À 16H35, le G.T.D. demande : “précisez positions actuellement occupées.”
À 16H37, réponse du Colonel : “Champlan, avec le Commandant ROUVILLOIS.”
À 20H00, le G.T.D., resté en réserve à Sceaux-les-Chartreux, est prêt à se porter en avant sur nouvel ordre.
À 20H20, bivouaquons à Sceaux-les-Chartreux, Château-des-Sources, prêts à faire mouvement.
Le détachement ROUVILLOIS, comprenant :
- 1 escadron de chars moyens,
- 1 escadron de Spahis,
part à 08H00 de Rambouillet, arrive sans incident à Longjumeau.
Il reçoit l’ordre de s’établir en lisière au N. de Champlan.
Quelques obus au passage de Longjumeau.
Le détachement a, à midi, la composition suivante :
- Escadron d’ORGEIX,
- Compagnie BOUSSION,
- Escadron d’Appui, moins les chars légers,
- Escadron T.D., moins un peloton.
II - Escarmouches
Le Commandant ROUVILLOIS donne l’ordre, au Capitaine BONNET, tenant avec ses T.D. les lisières N./O. et N. de Champlan, d’effectuer des reconnaissances vers la côte 136.
À la suite d’ infiltrations remarquablement menées par l’E. et l’O., le Capitaine BONNET s’empare, avec deux patrouilles de six hommes, de la croupe 136 en ramenant 30 prisonniers.
Les canons de 105 de l’Escadron d’ Appui, et un T.D., détruisent deux armes antichars et plusieurs véhicules au N. de 136.
Une patrouille de la Compagnie BOUSSION ramène 17 prisonniers.
A noter l’aide apportée par les F.F.I.
BILAN DE LA JOURNÉE DU 24
GAINS : Prisonniers : 50 hommes
PERTES : Néant
25 Août 1944.
Départ de Sceaux-les-Cartreux à 06H30, après avoir fait les pleins dans la nuit, dans les conditions suivantes :
1 - Un sous-groupement aux ordres du Commandant ROUVILLOIS, comprenant :
- 2ème Escadron du 12ème Cuirs (d’ORGEIX)
- 1 Compagnie du R.M.T.,
- 1 section de la 13/2e Génie,
- Batterie De MARLES ( 3 pièces de 105)
- 1 peloton du 5e/RMSM,
- Adjudant-Chef DENOCQ et son char,
- V.T.T. VERNANTES,
- 1 motocycliste.
2 - Un sous-groupement aux ordres du Colonel NOIRET, prêt à se porter en direction de Wissous et Rungis, comprenant :
- 4ème Escadron du 12ème Cuirs (GAUDET),
- 2ème Compagnie du R.M.T. (PERCEVAL),
- 2 sections de la 13/2e Génie,
- Batterie MAGNA (3 pièces de 105),
- 1 peloton du 5e/RMSM,
- 3 chars légers de commandement,
- 1 char moyen de commandement,
- 1 VTT radio,
- Capitaine JOUITOU en jeep,
- Capitaine De BIEVILLE en jeep,
- S/Lieutenant BECKER en jeep,
- Adjudant DESPLANQUES en jeep.
Le Colonel commandant le G.T.D., avec un état-major réduit, commande directement les deux sous-groupements ci-dessus, et la section de reconnaissance du Ier/R.M.T..
Le reste des éléments du G.T.D. (moins T.C. - E.R.3 - Compagnie médicale) se tiendra prêt à faire mouvement à partir de 07H00, aux ordres du Lt-Colonel chef d’ État-Major du G.T.D., dans l’ ordre suivant :
- Groupe d’artillerie,
- Reste du R.M.T. et armes lourdes,
- Motos,
- Reste du 12ème Cuirassiers et T.D.,
- Reste Compagnie du Génie,
- C.C.R./ R.M.T.,
- 2ème Batterie de F.T.A..
T.C. et E.R.3 et Compagnie médicale feront mouvement sur ordre ultérieur.
La mission du Colonel NOIRET et du Commandant ROUVILLOIS ne comporte pas l’utilisation des canons de 57 qui feront mouvement avec le reste de leur corps.
Chacun des sous-groupements disposera d’un Half-Track muni d’un SCR 193 qui seront fournis par le 12ème Cuirs, et d’un motocycliste.
Les deux 193 travailleront sur la longueur d’onde du réseau de commandement et seront à l’écoute permanente du poste du Colonel commandant le G.T.D..
À 07H30, le Capitaine ROUSSEL se rend auprès du Lt-Colonel chef d’État-Major du G.T.D. pour prendre ses ordres.
- à 08H10, passage à Wissous,
- à 08H30, arrivée à Rungis.
À 09H15, le Colonel NOIRET reçoit l’ordre suivant, du Général LECLERC commandant la D.B.:
“Après avoir passé la Porte d’Orléans, derrière le Sous-Groupement ROUVILLOIS chargé d’exploiter en direction de la Gare Montparnasse, et de la Concorde, vous tournerez à gauche, par les Boulevards extérieurs, et remonterez la Seine par la Rive Gauche jusqu’au Champ de Mars.
“Une fois arrivé au Champ de Mars, vous règlerez la résistance éventuelle de l’École Militaire et enverrez prendre liaison immédiatement à la Gare Montparnasse qui sera le P.C. de la Division.
“Le G.T.D. a dépassé le Pont de Sèvres à 08H45 et exploite la Rive Droite.”
À 09H45, le Colonel NOIRET reçoit l’ordre suivant du G.T.D. : “Portez-vous immédiatement à la Croix de Berny où vous recevrez des ordres.”
A 09H50, le Sous-Groupement NOIRET part de Rungis pour arriver à la Croix de Berny à 10H15, qu’il quitte à 10H28.
PORTE d’ORLÉANS - 10H58
Le Sous-Groupement NOIRET passe à Bourg-la-Reine à 10H37 - Cachan à 10H43 - Bagneux (N 20) à 10H53 - Arcueil à 10H55 - Porte d’ Orléans à 10H58 - Porte de Versailles à 11H04 - Viaduc d’Auteuil à 11H15 (quelques coups de feu isolés, déblaiement d’une barricade avec l’aide de civils) - Quai de Javel à 11H20 - Boulevard de Grenelle à 11H37, et arrive à la Tour Eiffel à 11H58.
Le Drapeau est hissé sur la Tour Eiffel à 12H13 sous la protection du Sous-Groupement du Colonel NOIRET.
Il entreprend, avec le Capitaine GAUDET, le nettoyage du Champ de Mars et l’attaque de l’École Militaire.
À 12H20, le Colonel NOIRET envoie au Colonel commandant le G.T.D. le message suivant :
“J’occupe les Ponts de Grenelle, d’Iéna et de l’Alma. Je nettoie l’École Militaire.”
À 16H30, le Colonel NOIRET donne l’ordre ci-dessous à tous les éléments de son Sous-Groupement :
“Le Sous-Groupement se porte sur le Luxembourg. Rassemblement Avenue de Suffren, la tête à hauteur de l’Avenue de La Motte-Piquet.
Ordre : GAUDET - Spahis - P.C. - Génie - Batterie MAGNA - Compagnie PERCEVAL - Compagnie F.F.I. FARGEON.”
Pendant la durée du rassemblement, le Capitaine GAUDET recevra la reddition des Allemands du Ministère du Travail et les confiera aux Pompiers de Dupleix.
Le Colonel O’ NEIL assurera la garde des ponts de Seine, du Pont de Passy inclus, au Pont de la Concorde inclus. Il cherchera la liaison avec les Américains vers le Pont de Solferino et le Pont Royal.
Le mouvement est stoppé à 18H00 par ordre téléphonique du 3ème Bureau de la D.B., demandant d’ attendre le résultat des pourparlers de reddition avant l’attaque.
Le Sous-Groupement NOIRET arrive à l’École Militaire à 19H00, où il s’installe.
Le Colonel occupe la Salle des Maréchaux.
Le Sous-Groupement ROUVILLOIS est à 08H30 à Wissous, où il reçoit l’ordre de se porter immédiatement à la Croix de Berny. En cours de route le général LECLERC donne personnellement l’ordre au Commandant ROUVILLOIS :
“D’atteindre au plus vite la Porte d’Orléans.” Aucun incident sur le parcours.
Le bond suivant : fixé à la Gare Montparnasse, est atteint sans incident par le Boulevard d’Orléans - le Boulevard Raspail - le Boulevard de Montparnasse.
À Montparnasse, les renseignements sont les suivants : École Militaire tenue - Invalides tenus - (Place Adam, La Tour Maubourg) Quai d’Orsay et Chambre des Députés fortement tenus. Le Sous-Groupement ROUVILLOIS gagne l’Église St François Xavier en franchissant une double barricade au carrefour Sèvres-Montparnasse.
À St François Xavier, le Commandant laisse en flanc-garde offensive le détachement BRIOT (1 peloton de chars, 1 section d’ infanterie ) face à l’École Militaire et aux Invalides.
Le gros poursuit sur le Boulevard des Invalides. Le Commandant ROUVILLOIS donne l’ordre au détachement BUREAU (1 peloton de chars, 1 section d’infanterie) d’attaquer la Gare des Invalides et le Quai d’Orsay. Un char brûle, 5 tués, 15 blessés.
À 11H30, le peloton CUMENAL est rallié Boulevard des Invalides. Le Capitaine d’ORGEIX reçoit l’ordre, avec 1 peloton de chars (CUMENAL) - 1 section d’infanterie (BUISSE) et 1 section du Génie armée de pétards incendiaires, d’attaquer la Chambre des Députés par le Boulevard St Germain. Deux chars sont gravement atteints : 1 par roquette dans la transmission avant, 1 par obus dans le moteur : 4 tués, 21 blessés.
Une patrouille sous les ordres du Capitaine CULOZ (officier d’active en disponibilité, actuellement à la Direction du Métro), dans le métro, de la station Chambre des Députés à la station Concorde, donne ordre aux F.F.I. d’assurer une permanence à tous les blockhaus neutralisés.
Le feu est mis à la Chambre des Députés. Les pièces d’Artillerie ne pouvant tirer en tir direct sans risque d’avoir des points d’impacts au N. et au S. du P.A., ordre est donné de mettre une pièce en batterie à l’extrémité Sud de la Rue de Bourgogne pour faire du tir direct.
À 16H00, l’ordre annonçant la capitulation du Gouverneur Militaire Allemand et la cessation d’opérations offensives coûteuses.
Le tir de 105 n’est pas effectué, ordre est donné au Capitaine d’ORGEIX et au groupement DJAMBEKOFF de se maintenir en surveillance sur le secteur d’ attaque.
Vers 18H00, le peloton d’escorte de Spahis du Général De GAULLE arrivant Rue de Bourgogne et entendant tirer, se déploie face au N. et attaque la Chambre des Députés par la Rue de Bourgogne. Il reçoit l’ordre de cesser son action pour ne pas entraver l’action des parlementaires chargés d’obtenir la capitulation.
À 18H30, la garnison de la Chambre des Députés et du Quai d’ Orsay capitule : 565 prisonniers dont 5 officiers.
Le Commandant ROUVILLOIS rallie l’École Militaire.
L’ÉLÉPHANT BLANC et l’ÉCOLE MILITAIRE
Compte-rendu du Capitaine GAUDET au sujet des opérations menées par son Escadron le 25.08.1944 : Prise de l’École Militaire.
Le Vendredi 25 Août 1944 vers 11H00, le 4ème Escadron du 12ème Cuirassiers arrive en tête du Sous-Groupement sous les ordres du Colonel NOIRET à la Croix de Berny.
Depuis le matin, il a avec lui 1 peloton d’auto-mitrailleuses du RMSM. Il reçoit l’ordre de gagner le plus rapidement possible, par la Porte d’Orléans et les boulevards extérieurs : la Tour Eiffel - le Champ de Mars - l’École Militaire.
Le Capitaine réunit les chefs de pelotons, leur communique les ordres, les renseignements, file rapidement de char en char, provoquant des explosions de joie..... à l’annonce de cet objectif inattendu et si magnifique. On ne peut s’imaginer un point de direction éloigné plus net. Pour cette fois, on n’utilisera pas les compas.
Une auto-mitrailleuse prend la tête, suivie par GORILLON I, la jeep de commandement ; derrière la masse des “Éléphants“ suit à 2200 tours/min. Nous arrivons sur les quais, quelques barricades ralentissent à peine notre marche, elles sont écrasées par les chars de tête et nous voici à 100 mètres de la Tour. Un civil (un Russe, qui jouera d’ailleurs un grand rôle dans l’affaire) nous donne des précisions sur les organisations ennemies. Les ordres d’attaque suivent aussitôt. Les voici :
- Le peloton HANNEZO est chargé de l’attaque frontale de l’École Militaire, en nettoyant préalablement les piliers de la Tour et les bosquets du Champ de Mars.
- Le peloton du RMSM est scindé pour la protection des flancs.
- Les pelotons PITY et MUCCHIELLI protègent l’ensemble de l’opération en deux échelons.
Vers 12H30, les premiers chars pénètrent sous la Tour, tournent autour des piliers, et mettent en fuite dans les locaux des gardiens, quelques Allemands. Ceux-ci sont appréhendés et placés sur la jeep du Capitaine. Les chars, pendant ce temps, progressent en vue des bâtiments de l’ École Militaire.
Ils sont salués par des feux nourris partant des blockhaus et des fenêtres. Ils répondent aussitôt et l’Escadron tout entier se déploie face au bâtiment ; il commence un feu de salve sur toutes les meurtrières. L’ennemi cesse le feu. Le Capitaine GAUDET, qui n’a pas d’ infanterie à sa disposition, ordonne à quelques équipages de pousser quelques reconnaissances à pied, mais le feu ennemi reprend aussitôt.
Le Capitaine réclame de l’infanterie pour mener à son terme ce combat de rues. Une section du Génie et deux sections de F.F.I. du maquis de l’Eure (Colonel O’ NEIL) lui sont accordées.
En attendant l’arrivée de ce renfort, les reconnaissances du terrain d’engagement sont poussées à fond. Un civil qui connaît le quartier, vient au Capitaine, et lui signale que l’on peut gagner l’immeuble dominant l’École, en passant par toutes les caves dont il a pris l’initiative de percer les parois. Il a encore sur l’épaule la lourde pioche avec laquelle il a défoncé les parois.
Un blockhaus qui prend d’enfilade la Rue du Bourbonnais gène la suite des opérations. Le char 105 de l’Escadron, commandé par le Lieutenant ROGEZ est chargé de le détruire. Gêné par la fumée pour son observation, le Lieutenant ROGEZ s’approche et sort légèrement sa tête de la tourelle. Un tireur d’élite, sans doute niché dans le corps de garde, lui fracasse la mâchoire d’une balle bien ajustée. ROGEZ, sans perdre son calme, sort de son char et vient vers nous, la mâchoire ensanglantée ; il nous indique la fenêtre d’où il a été tiré. Une voiture de Spahis règle la question, le feu cesse.
Les renseignements semblent cependant indiquer que l’affaire sera dure. L’École est tenue par 200 Allemands décidés à la résistance. Une reconnaissance détaillée s’impose avant l’attaque. Le Capitaine, précédé du civil qui a percé les caves, s’engage avec le spahis De ROMANÉE, dans un véritable labyrinthe d’où nous débouchons dans l’immeuble qui domine l’aile gauche de l’École, sur l’Avenue de La Motte-Piquet.
Les locataires sont en émoi : un homme a été blessé par les tirs ennemis. Nous montons au 5ème étage et nous observons la cour intérieure et les bâtiments, par les volets entr’ouverts. L’imprudence d’un civil qui a poussé un volet nous vaut une chaude alerte. Les balles sifflent à nos oreilles.
Les chefs de pelotons et de chars, convoqués par le Capitaine, reçoivent un ordre d’attaque original du haut du 5ème étage. Il y a le Lieutenant HANNEZO et les M.d.L.-Chefs LESEIGNEUR et BOUTET.
Nous repartons par les caves et peu après l’attaque part. Le peloton démarre en colonne, le char NANCY III tire sur la grille 3 coups de 75 et l’abat de ses chenilles. La tourelle est immobilisée par la grille qui s’ abat. Le NANCY III pris au piège, doit céder la place au MONTCORNET.
Deux F.F.I. surgissent de la gauche. Le Lieutenant HANNEZO leur demande de les dégager. Ils bondissent sur le char, et après des efforts surhumains, mettent à terre la lourde grille.
La marche reprend dans la cour intérieure. Un feu invraisemblable jaillit des chars. Le MONCORNET détruit un canon et plusieurs véhicules entourés d’Allemands.
Pendant ce temps, le Capitaine De BIEVILLE donne des ordres au peloton PITY qui a détruit un blockhaus sur l’aile droite et continue à protéger l’opération, appuyé par deux sections de F.F.I..
La section du Génie, les deux sections de F.F.I., le groupe de commandement du 4ème Escadron, sautent au commandement du Capitaine, sur l’aile gauche des bâtiments. Le nettoyage intérieur commence à coups de grenades et de pistolets.
Le Capitaine De BIEVILLE, chargé des liaisons entre l’escadron et le Colonel, nous annonce la mort de son père, fusillé par les Allemands 8 jours avant. Aux côtés du Capitaine GAUDET, le Capitaine De BIEVILLE se lance vers les bâtiments. Les cadavres boches jonchent le sol. Le meurtre est bien vengé !
Pendant ce temps, les chars tirent de l’intérieur, et liant leur action à celle absolument magnifique des F.F.I. et de la section du Génie, viennent à bout de la résistance Allemande.
Deux officiers sortent avec le drapeau blanc et demandent l’officier commandant les chars. Ils offrent la reddition du Commandement Militaire de l’École. Celle-ci est acceptée par le Lieutenant HANNEZO, commandant le peloton de chars.
Le Commandant de l’École : Major NEUMANN, son État-Major et 150 Allemands sont conduits sur le Champ de Mars. Le lynchage par la foule est difficilement évité.
Le Capitaine commandant l’ensemble chars-infanterie, reçoit la reddition à l’intérieur du kiosque à musique, au milieu des cris invraisemblables d’une foule déchaînée.
Il est obligé de faire venir les chars et de faire monter les Allemands sur le toit des tourelles pour les évacuer. Les lourds mastodontes, avec leur chargement oscillant de tenues feldgrau, traversent une dernière fois le Champ de Mars, conduisant leurs prisonniers vers la captivité.
BILAN DE LA JOURNÉE DU 25
GAINS : Prisonniers : 10 officiers, 600 hommes
Tués : 150 hommes
PERTES : Tués : 9 Blessés : 36
Matériel : 2 M 4 A2 détruits 3 chars M 4 A2 endommagés
26 Août 1944.
Le Régiment en entier est à l’École Militaire.
À 10H00, le Colonel envoie deux patrouilles blindées dans Paris. Ces deux patrouilles rentreront à l’École Militaire à 11H15, n’ayant rien à signaler.
À partir de midi, préparatifs pour le défilé en l’honneur du Général De GAULLE, Président du Gouvernement Provisoire de la France.
À 15H00, défilé aux Champs Élysées et retour à l’ École Militaire à 16H00.
BILAN DE LA JOURNÉE DU 26
GAINS : Prisonniers : 300 hommes
Matériel : 1 canon de 88
PERTES : Blessés : 1 cuirassier des T.C. Décédé : 1 cuirassier du 3ème Escadron
Le BOURGET et BLANC-MESNIL
27 Août 1944.
Suivant les ordres donnés pendant la nuit par le Colonel commandant le G.T.D., de l’École Polytechnique, le Régiment forme 2 des sous-groupements du Colonel DIO :
- Axe Porte de la Villette – Aubervilliers :
- Colonel NOIRET avec son P.C. avant,
- Capitaine GAUDET et le 4ème Escadron,
- 1 Peloton de Spahis,
- la Compagnie BOUSSION,
- la Batterie MAGNA.
- Axe Porte de Pantin – Bobigny :
- Commandant ROUVILLOIS avec son P.C.,
- Capitaine d’ ORGEIX et le 2ème Escadron,
- la Compagnie PERCEVAL,
- 1/2 Batterie d’Artillerie (Capitaine WATSON)
À 07H45, nous partons de l’École Militaire dans de bonnes conditions :
Itinéraire prévu : Concorde - Madeleine - Rue Tronchet - Bd Haussmann - Rue Lafayette - Rue des Flandres - Porte de la Villette - Route de Soissons.
À 09H20, nous sommes à la Courneuve.
À 09H40, le détachement arrive à Bobigny. Entre 10H00 et 10H30, le Colonel NOIRET reçoit, venant des F.F.I. et d’éléments civils, les renseignements suivants :
“À Pont-Iblon, quelques éléments d’infanterie, probablement quelques mines à Blanc-Mesnil et à Vieux-Mesnil, un peu d’infanterie et 5 ou 6 gros chars à Stains, quelques éléments d’infanterie et des mines le long de la voie ferrée et de la route allant à Gonesse. Vers Vauderland 60 à 70 chars ennemis.”
Vers 10H50, le Colonel NOIRET reçoit, du Colonel commandant le G.T.D. l’ordre suivant :
“Éclairé par le 5e/RMSM moins un peloton, progresser en direction du Bourget - Dugny. Vous emparer Aérodrome du Bourget. Vous établir lisière N. aérodrome. Renseigner et rendre compte.
FARRET nettoie sur votre gauche et doit prendre Dugny.
ROUVILLOIS se porte dans région Station du Bourget pour flanc-garder, en direction du Blanc-Mesnil - Aulnay-sous-Bois, la prise du Bourget. Un observateur d’Artillerie est mis à votre disposition.”
En conséquence, le Colonel NOIRET décide de pousser l’Escadron GAUDET par la Route Nationale N 17 jusqu’au terrain d’aviation du Bourget, et de le déployer sur ce terrain d’aviation, de façon à l’occuper et à en flanc-garder les lisières Nord. Le gros du détachement NOIRET suivant derrière.
En raison des renseignements qu’il a sur Blanc-Mesnil, le Colonel engage le Commandant ROUVILLOIS à se mettre en flanc-garde en direction du Blanc-Mesnil et d’Aulnay-sous-Bois, sans dépasser la voie ferrée allant de la Courneuve à Sevran.
À 11H25, après avis du G.T.D., le Colonel NOIRET décide de faire progresser les chars au Nord du ruisseau La Morée, de façon à occuper le terrain d’aviation que des renseignements civils peu précis signalent s’étendre du Bourget au N. de ce ruisseau.
Dans cette opération offensive, le Colonel demande au Commandant ROUVILLOIS d’appuyer ce mouvement en prenant sous ses feux le Blanc-Mesnil.
À 11H36, le Colonel NOIRET reçoit le message suivant du Capitaine TROQUEREAU :
“Suis au contact infanterie ennemie - éléments de tête ont atteint la rivière - ennemi à 400 mètres au Nord et à gauche de la Route Nationale N 17.”
À 11H50, le Commandant ROUVILLOIS envoie au Colonel NOIRET le message suivant :
“Je me porte au Nord de Drancy pour vous flanc-garder vers Blanc-Mesnil - Aulnay-sous-Bois.
Dispositif : 1 détachement à défilement de tourelles sur le plateau entre Drancy - Blanc-Mesnil, 1 détachement en réserve au Nord de Drancy (à l’Est de la Station du Bourget).”
À 13H20, le Colonel NOIRET reçoit du Commandant ROUVILLOIS :
“Suis à château d’ eau, sur Route Drancy - Blanc-Mesnil, au carrefour 800 mètres Sud de l’église du Vieux-Mesnil. Cet observatoire me donne des vues jusqu’à Gonesse - Le Thilay - Roissy.
Blanc-Mesnil est occupé par 250 hommes, 3 véhicules chenillés, 5 chars. Calme absolu. Je n’ai vu aucun mouvement de Aulnay-sous-Bois sur Blanc-Mesnil.”
À 14H50, le Colonel NOIRET décide de porter des éléments d’infanterie dans le petit ravin à 1 km à l’Est de la Route Nationale, à hauteur de Pont-Iblon. Mouvement appuyé par des chars qui se retireront ensuite en arrière de La Morée.
À 14H55, le P.C. avant se porte jusqu’à hauteur du terrain d’aviation du Bourget.
À 16H20, le terrain d’aviation du Bourget, complètement dégagé de l’ennemi, est pris.
À 16H55, le Commandant ROUVILLOIS fait connaître au Colonel NOIRET, que son attaque sur Blanc-Mesnil est en cours.
À 17H10, le Vieux-Mesnil est pris par le Commandant Rouvillois ; vers 17H15, le Capitaine GAUDET et nos éléments de reconnaissance entreprennent une opération dans le but d’occuper la crête située au N. de La Morée.
Ce but sera atteint et à 18H00 le Colonel NOIRET envoie le message suivant au G.T.D. :
“Occupons mouvement terrain au Nord de la rivière La Morée, entre Dugny et Blanc-Mesnil. Nettoyage en cours, le village du Blanc-Mesnil est entièrement occupé. Nombreux prisonniers.”
À 08H45, le Sous-Groupement ROUVILLOIS est en place Porte de Pantin.
À 09H30, il arrive au carrefour de Bobigny et tombe en garde.
Liaison est prise avec le Maire du Blanc-Mesnil, qui donne les renseignements suivants :
“ Blanc-Mesnil est inoccupé ; Blanc-Mesnil-Vieux, à 800 mètres au N., est occupé par des Allemands qui ont avec eux : environ 200 otages.”
Le G.T.D. donne l’ordre au Commandant ROUVILLOIS de s’installer en flanc-garde du Sous-Groupement NOIRET, qui doit s’emparer de l’aérodrome du Bourget.
Le Commandant ROUVILLOIS, en fonction de cet ordre et des renseignements du Maire du Blanc-Mesnil, décide d’occuper Blanc-Mesnil-Neuf.
À 12H00, le dispositif du Sous-Groupement ROUVILLOIS est le suivant :
- le peloton de chars BRIOT et une section d’ infanterie à l’ Est du Blanc-Mesnil,
- un peloton de chars et le P.C. à Blanc-Mesnil-Neuf
- le reste du détachement entre Blanc-Mesnil et Drancy.
Les chars du peloton BRIOT exécutent des tirs sur des camions Allemands.
À 16H00, quelques salves d’artillerie sur Blanc-Mesnil-Vieux précèdent l’attaque sur le village menée par le peloton de chars CUMENAL, 20 F.F.I. sur les plages arrières des chars, et 100 F.F.I. à pied.
À 18H00, le village, qui avait été rapidement atteint, est nettoyé.
Bilan du sous-groupement :
F.F.I.: 10 tués, 20 blessés
12e Cuirs : Adjudant DESPLANQUES blessé
Ier/R.M.T. : Caporal TERMINI blessé
Prisonniers : 1 officier, 96 hommes Matériel: 1 Pz IV brûlé
Dispositif à 20H00 :
- Blanc-Mesnil-Vieux: 1 peloton de chars, 1 section d’ infanterie.
- Lisières Est de Blanc-Mesnil : 1 groupe de chars, 2 sections d’ infanterie, P.C. du Capitaine PERCEVAL.
Il est trouvé sur le terrain une grande quantité de matériels (roquettes, grenades magnétiques, mortiers).
BILAN DE LA JOURNÉE DU 27
GAINS : Prisonniers : 800
Tués : 400
Matériel : 2 chars Pz IV détruits
PERTES : Tués : 7 du 4ème Escadron
Blessés : 12
Matériel : le char M 4 A2 SAINT-WAAST du 2ème Escadron.
28 Août 1944.
Vers 02H30, cette nuit, un violent tir de 105 est déclenché à l’Ouest et au Nord de la position occupée par le Sous-Groupement NOIRET (arrivées à 200 m. à peine de nos éléments de 1ère ligne).
Ce tir, attribué d’abord à l’Artillerie ou à des mortiers ennemis, coïncide avec un tir de l’Artillerie de la Division.
Un message radio est aussitôt envoyé au G.T.D. pour faire cesser le tir.
Un officier de liaison, auquel se joint un officier de l’Artillerie rattaché au Sous-Groupement NOIRET (Lieutenant JUIF) se portent vers les pièces et arrêtent le tir qui sera repris dès le retour du Lieutenant JUIF du P.C. du Colonel NOIRET, d’où il corrige les erreurs de pointage.
Vers 10H00, sur ordre du Général LECLERC commandant la Division, le Colonel NOIRET envoie une patrouille uniquement blindée, très appuyée par le feu des Destroyers, avec interdiction d’occuper le terrain sur les points suivants :
- Roissy-en-France - Vandherland - Gonesse.
À 13H00, le Commandant ROUVILLOIS envoie au Colonel commandant le G.T.D. et au Colonel NOIRET, le message suivant :
“Je borde au Nord la route de Gonesse - Aulnay-sous-Bois, à cheval sur le carrefour Nord-Est et Blanc-Mesnil.”
À 13H10, le Colonel NOIRET envoie au Colonel commandant le G.T.D. le message suivant :
“Patrouille blindée sur Roissy-en-France - Vaudherland - Gonesse est rentrée ; R.A.S. si ce n’est quelques projectiles de mortiers qu’elle a reçus aux lisières Nord-Ouest de Gonesse.”
BILAN DE LA JOURNÉE DU 28
GAINS : Néant
PERTES : Tués : 1 cuirassier au P.C. avant
29 Août 1944.
Vers 08H30, le Colonel NOIRET envoie une patrouille blindée sur Gonesse, qui rend compte vers 11H00, que Gonesse est libre d’ennemis.
À 09H50, le Commandant ROUVILLOIS rend compte au Colonel NOIRET des évènements de la nuit, par le message radio suivant :
“R.A.S., ai remis au jour mes patrouilles sur la crête, aux mêmes emplacements qu’hier.”
À 11H00, une écoute radio du réseau intérieur du 1er Escadron, apprend qu’une colonne Américaine de la valeur d’un bataillon, progresse entre Aulnay-sous-Bois et Blanc-Mesnil.
À 11H10, l’Aspirant LEMAÎTRE, envoyé en liaison par le Commandant ROUVILLOIS, rend compte au Colonel qu’une unité Américaine de l’importance d’ un bataillon progresse sur l’itinéraire suivant :
Clichy - Aulnay-sous-Bois - Blanc-Mesnil - Route Nationale 17 - La Patte d’ Oie - Roissy-en-France. Cette unité est flanc-gardée d’une division Américaine ayant pour axe de marche : Villepinte - Le Mesnil-Amelot - Damartin-en-Goele.
À 12H10, arrive du P.C. du Colonel NOIRET, le Commandant des F.F.I. du secteur Nord de Paris, pour constituer un poste de surveillance à Gonesse.
Gonesse étant entièrement libre, cette personnalité s’y rend et à son retour vers 15H00, rend compte qu’il a trouvé dans ce village : une section de F.F.I. entièrement constituée, sous les ordres du Commissaire de Police, et qui assure la surveillance de ce point.
À 16H30, un officier de la Compagnie PERCEVAL, envoyé en patrouille à Gonesse, rend compte qu’il a trouvé Gonesse libre, mais qu’il a aperçu à quelques distances des lisières Nord : une patrouille Allemande de quelques fantassins, et en arrière de celle-ci : un groupe d’ une quinzaine de fantassins et un obusier d’ infanterie.
Ces renseignements, complétés par des renseignements civils, portent cet élément ennemi à environ 100 ou 150 hommes à pied.
Le Colonel NOIRET demande au Colonel commandant le G.T.D. de faire exécuter un tir d’artillerie sur cette troupe. Tir exécuté vers 18H45.
Au cours de la journée, des éléments Américains assez importants, dont des chars, dépassent nos positions de La Morée.
À la suite de cette avance, le Colonel décide de faire exécuter, dans les unités du Régiment, les remises en état du matériel, le recomplètement des pleins, et la réorganisation du personnel, nécessaires.
Vers 19H00, tous les éléments Américains se replient sans explication en direction de Paris, sauf quelques éléments d’infanterie à pied, tenant les lisières du terrain d’aviation du Bourget.
En conséquence, le Colonel NOIRET fait reprendre les mesures de précaution :
- 1 compagnie en alerte à gauche et à droite de la Nationale 17,
- 1 escadron de chars prêt à intervenir en cas de nécessité,
- 1 peloton de mortiers prêt à exécuter les tirs préparés en avant de nos lignes.
BILAN DE LA JOURNÉE DU 29
GAINS : Néant
PERTES : Évacués sanitaire: 3 hommes du 4ème Escadron.
30 Août 1944.
Nuit sans incident.
Vers 09H00, le matin du 30, des éléments de l’armée Américaine, dont des chars, de l’artillerie automotrice, traversent nos lignes vers la N 17, et se portent en direction du Nord.
En conséquence, nos unités, sauf de légers éléments laissés en surveillance, reprennent les travaux de remise en état et d’entretien du matériel, de recomplètement et de réorganisation du personnel, de l’habillement, etc...
BILAN DE LA JOURNÉE DU 30
GAINS et PERTES : Néant
31 Août 1944.
Cette journée est consacrée à :
- la remise en état du matériel,
- le recomplètement en personnel,
- la réorganisation.
BILAN DE LA JOURNÉE DU 31
GAINS et PERTES : Néant
1er Septembre 1944.
Le P.C. du Colonel NOIRET est installé au Bourget (extrémité Nord du terrain d’ aviation, sur la N 17).
Cette journée est consacrée à la réorganisation et au recomplètement en hommes et en matériels.
2 Septembre 1944.
À 16H30, le Régiment se rend à Blanc-Mesnil-Vieux (P.C. du Colonel : Rue du Plateau N° 6) où nous recevons un accueil des plus enthousiaste de la part de la population qui avait été libérée des Allemands par le Commandant ROUVILLOIS.
3 Septembre 1944.
Journée sans incident, consacrée à l’instruction des recrues et à la préparation du matériel.
4 Septembre 1944.
Le Régiment est toujours stationné à Blanc-Mesnil-Vieux.
À 23H30, le Capitaine JOUITOU nous quitte pour se rendre à l’E.M. du Général LECLERC, où il est désigné pour remplir de nouvelles fonctions.
Le Lieutenant LIBERSART, nouvellement affecté au Régiment, le remplacera dans ses fonctions d’Adjoint au Colonel.
5 Septembre 1944.
Journée consacrée à : l’instruction, perception de matériel, réorganisation du Régiment.
Le S/Lieutenant GARNIER, affecté au Régiment, est placé à l’E.M., et prend ses fonctions d’Adjoint au Commandant ROUVILLOIS.
6 Septembre 1944.
Journée sans incident.
7 Septembre 1944.
Le Capitaine d’ ALENCON, nouvellement arrivé au Régiment, prend les fonctions d’Adjoint au Colonel à compter de ce jour.
Le Lieutenant LIBERSART est désigné comme adjoint au Capitaine ROUSSEL, commandant le P.C. principal.
À 21H30, le Capitaine De BIEVILLE, officier de liaison, quitte le P.C. pour se rendre au G.T.D. (terrain d’aviation du Bourget), le Colonel DIO commandant le G.T.D. ayant demandé au Colonel NOIRET de lui envoyer un officier de liaison en jeep.
Vers 23H45, le Capitaine De BIEVILLE est de retour au P.C. du Colonel NOIRET, porteur de l’ordre de mouvement, qui doit avoir lieu le lendemain matin.
APPENDICE
Rapport du G.T.V. au 2ème Bureau de la D.B.
Un officier du G.T.V. envoyé ce matin, avec un Major Allemand, pour négocier la reddition des Allemands défendant le Pont de Flandres, a trouvé ce pont abandonné, intact, par les Allemands.
Cet officier, poussant plus loin, est arrivé à la lisière Sud du terrain d’aviation du Bourget.
Devant Dugny, par l’ intermédiaire du Major Allemand, contact a été pris avec les Allemands.
Ceux-ci ont déclaré que :
a) le Général Von SCHOLTITZ n’avait pas qualité pour leur donner des ordres parce qu’il était prisonnier, et que, normalement, il ne les commandait pas.
b) Ils constituaient le Front Nord de Paris, front cohérent, relié à ses chefs situés plus au Nord, et qu’ils étaient décidés à s’opposer à toute tentative faite par la garnison Française de Paris, de progresser en direction du Nord.
c) Ils ne tireraient pas sur la population civile si la population civile ne les attaquait pas.
Conclusions :
Nous nous trouvons en face d’une ligne de résistance organisée passant en gros par :
le Nord de Saint-Denis - Dugny - le terrain du Bourget - et de là, orientée E.- N.E.
Au cas où le Commandement Français aurait eu l’intention de monter une opération contre cette ligne de résistance, il serait nécessaire de le faire dans le cadre d’une opération de Division avec Air Support.
Renseignements sur l’ennemi à Dugny :
- 77ème Régiment d’Infanterie (Wehrmacht) très décidé à se battre,
- armes anti-chars formant un dispositif assez serré,
- terrain très organisé,
- quelques chars autour du Bourget.
Il s’ agit d’une opération sérieuse à monter.
Des reconnaissances complémentaires seront fournies à l’E.M. de la 2ème D.B. dans la soirée du 26 Août.
Signé : BILLOTTE ( Cdt le G.T.V.)
Ces reconnaissances ont été fournies à 19H30 au Commandant REPITON, elles donnaient la ligne constituant le front Nord, depuis Montmorency jusqu’à Aulnay-sous-Bois : Sud de Montmorency - Sud de Pierrefitte - Stains - Dugny - Sud du terrain du Bourget - N. de Blanc-Mesnil - Aulnay-sous-Bois.
- 2 positions fortement tenues : Pierrefitte - Montmorency, et Dugny.
- Les autres positions tenues avec peu de troupe et quelques véhicules blindés.
Compte-rendu des opérations menées par le 3ème Escadron le 25 Août 1944 au LUXEMBOURG.
Le 25 Août à 11H00, le Capitaine NOËL est appelé au P.C. principal, où il reçoit les ordres suivants, du Capitaine ROUSSEL :
“Le 3ème Escadron, suivi du 1er Escadron et du P.C. principal, se rendra aux Jardins du Luxembourg et s’ y installera.”
À 12H30, l’ Escadron se porte vers Paris par Longjumeau et la Porte d’ Orléans, les chars de commandement en tête, suivis des 2ème, 1er, et 3ème pelotons, allure 22 Miles.
L’Escadron franchit la Porte d’Orléans, la Place Denfert-Rochereau, arrive au carrefour du Bd Montparnasse et du Bd Saint-Michel, toujours dans la même formation, et, est accueilli à ce moment par des feux d’armes automatiques venant du Sénat.
Un dispositif de combat est aussitôt pris. 2ème peloton KREBS, une patrouille en surveillance sur le Luxembourg. Trois chars sur le Bd Montparnasse, en direction de la Gare. Le 1er peloton DESFORGES Bd de Port-Royal, en surveillance vers l’Est. 3ème peloton De COLOMBEL en réserve.
Il est 14H30. Des coups d’ armes automatiques partent d’un peu partout : Bd Saint-Michel, Jardins du Luxembourg, Lycée Montaigne et École de Pharmacie. À 800 mètres de là, un char ami est abandonné en plein milieu du Bd Saint-Michel.
Je décide d’envoyer une patrouille de deux chars, commandée par le S/Lieutenant De COLOMBEL, pour reconnaître les abords du Luxembourg, pendant que le Lieutenant KREBS poussera une reconnaissance Rue d’Assas et démolira un blockhaus signalé occupé (renseignement F.F.I.).
La patrouille De COLOMBEL part et arrive bientôt au contact d’ éléments ennemis installés dans les Jardins du Luxembourg. Les mitrailleuses entrent en action, puis, plusieurs coups d’ antichars partent du Luxembourg. Le char BOURG-le-ROI du S/Lieutenant De COLOMBEL est touché, avec un début d’ incendie qui est maîtrisé.
Le deuxième char, le CLÉRY, M.d.L. BEAUMEL, a sa plage arrière incendiée par des balles traceuses. La patrouille continue sa progression, détruisant au canon trois ou quatre blockhaus et mettant hors de combat quelques mitrailleuses ennemies.
Il est à peu près 15H30. J’ envoie le char LICORNE (canon de 76) Aspirant MANDAT De GRANCEY prendre liaison avec le S/Lieutenant De COLOMBEL, dont la radio ne fonctionne plus.
L’Aspirant De GRANCEY s’engage dans une rue sur la face Ouest du Sénat, aperçoit un char Panther, et tire un coup de 76 qui l’atteint au masque ; c’est le char qui avait tiré par derrière sur le S/Lieutenant De COLOMBEL.
Il continue, aperçoit une arme antichar (reconnue plus tard 75 antichar), tire trois explosifs, continue sa mission à la recherche de la patrouille De COLOMBEL. Il aperçoit dans les fourrés du Luxembourg un char Français abandonné, détruit un blockhaus à l’angle du Jardin du Luxembourg et se replie.
Pendant ce temps, la patrouille KREBS a descendu la Rue d’Assas, neutralisé au canon deux blockhaus, pris liaison avec un peloton de Tanks-Destroyers du R.B.F.M., et retourne se mettre en surveillance entre le Bd de Montparnasse et le Luxembourg.
À 17H00, un pli tapé à la machine, sans signature, est remis au Capitaine, donnant l’ordre de ne plus tirer. Deux coups d’ antichar arrivent à ce moment du côté du Luxembourg - Bd Saint-Michel, tirés par un char Allemand sur la patrouille De COLOMBEL qui rentre ; l’ Aspirant De GRANCEY, avec son 76, qui arrivait par derrière, tire sur ces départs qui cessent.
À 17H30, des F.F.I. et de l’ infanterie du Tchad progressent vers les grilles Sud du Luxembourg.
J’envoie l’Échelon de dépannage pour récupérer le char abandonné par l’Escadron De BOISSIEU. Des feux d’armes automatiques, venant des fenêtres du Luxembourg, empêchent un moment l’Échelon de dépannage de remplir sa mission. Les hommes sont obligés de se mettre à l’abri ; quelques rafales de mitraillettes rétablissent le calme, le char est remorqué.
Les prisonniers Allemands commencent à sortir du Luxembourg.
À ce moment, sur la Place du Luxembourg, des rafales de mitraillettes sont tirées venant du Lycée Montaigne, il y a 6 blessés civils.
Le Lieutenant KREBS est envoyé, et sur les indications d’un Commandant en retraite, va loger quelques coups de canon dans un blockhaus, à 400 mètres de là, Rue d’Assas.
À 18H30, l’affaire est terminée ; seuls des F.F.I. échangent quelques coups de fusils avec des individus non identifiés qui sont sur les toits. Je leur demande de terminer ces affaires le plus tôt possible.
Je reçois l’ordre du Capitaine ROUSSEL de m’installer Place Denfert-Rochereau - Carrefour de l’Observatoire - Bd Montparnasse et Port-Royal.
Nuit calme, R.A.S.
Le premier Escadron, sous mes ordres, s’installe Place Denfert-Rochereau.
Bilan
GAINS :
- 2 chars Panther réduits au silence, dans les Jardins du Luxembourg,
- 1 canon de 75 antichar détruit,
- 7 blockhaus,
- quelques tirailleurs Allemands hors de combat.
PERTES :
- char BOURG-le-ROI du S/Lieutenant De COLOMBEL mis hors de service, blindage moteur défoncé par 75 A.C.,
- char CLÉRY, filet de camouflage et paquetages incendiés.
Le Capitaine NOËL commandant le 3ème Escadron
28 Août 1944, à 14H00, départ en direction du Bourget.
Devant l’Hôtel de Ville, dans un tout petit square, des automoteurs de 105 du RAC, collés l’un contre l’autre, tirent comme des fous. ça semble barouder dur. Nous arrivons en bordure d’HBM, tournons à droite, les trois pièces se mettent en batterie et commencent à cracher leurs tirs....
Les obus tombent et les balles sifflent et claquent contre les murs un peu partout.... Je participe au réglage de la fin du tir depuis un appartement HBM où les carreaux tombent de temps en temps.... Balles.....
Les boches prennent quelque chose.... On en voit qui quittent les tranchées qu’ils avaient creusées et qui reculent en courant.... Deux fantassins du Tchad se font démolir devant nous par un petit obus. On nous fait avancer pour occuper le terrain : manque d’ infanterie...
……..
J’hésite à faire tirer à la mitrailleuse sur des silhouettes qui courent et se jettent à plat ventre.... La vérification aux jumelles identifie des civils, avec des femmes, emmenés en otages et que les Allemands viennent de libérer. Ils ont eu chaud et nous leur conseillons de marcher normalement.
Nous sommes heureusement relevés par des chars du 3ème Escadron qui vient d’arriver et nous retournons vers le terrain d’aviation. Des morts partout, ceux du ... Escadron sont allongés les uns contre les autres, encadrés par des visages fermés.
Dans la nuit, orage, contre-attaque boche, barrage d’ artillerie, quelle nuit..... Nerveusement je n’en peux plus.....
Brigadier Roger LOISON Peloton Mortiers de l’Escadron d’appui du 12ème Cuirassiers.
COMBATS AUTOUR DE VITTEL.
11 Septembre 1944.
Le G.T.D. est cantonné dans la région de Villars-en-Azois - Cunfin - Fontette.
À _H.00, le Commandant ROUVILLOIS reçoit le commandement d’un Sous-Groupement composé des unités suivantes :
- 1 escadron de chars légers : 1er Escadron du 12ème Cuirs, Lieutenant LENOIR,
- 1 peloton de chars de 105 : Escadron d’appui du 12ème Cuirs, Lieutenant BESNIER,
- 1 compagnie d’infanterie : 3ème Compagnie du Ier/R.M.T., Capitaine JOUBERT,
- 1 batterie d’artillerie : 1ère Batterie du 3e R.A.C., Capitaine DUBOIS.
Le Sous-Groupement sera rattaché au G.T.V. et fera mouvement vers l’Est, dès l’aube du 12 Septembre.
12 Septembre 1944.
Passage de la colonne au point initial : carrefour de la R.N. et du G.C.,
Itinéraire : Clairvaux - Juzennecourt - Pont de Bologne - Andelot - St-Blin - Chalvraines - Bourmont - Vrécourt - Bulgnéville.
À Bourmont, une section d’infanterie est laissée en flanc-garde vers le Sud.
Arrivée à Bulgnéville vers 12H00, la colonne s’arrête sur la G.C.17 avant l’entrée du village.
Le Sous-Groupement reçoit la mission de tenir Bulgnéville - La Croix-St-Nicolas - Auzainvilliers.
Dispositif adopté :
- Croix-St-Nicolas : 1 peloton de chars légers, 1 section d’infanterie,
- Auzainvilliers : 2 sections d’infanterie, 1 peloton de chars légers,
- Bulgnéville (lisières S.O.): batterie d’artillerie et chars de 105,
- 1 peloton de chars légers.
Vers 14H00, le G.T.V., dont le P.C. est à Contrexéville, donne au sous-groupement mission de progresser sur l’axe St-Remiremont - Houécourt - Viocourt - Attignéville. Au delà de ce dernier village se trouvent, sans doute, les éléments de la 79ème D.I./U.S.
Effectifs engagés : deux 105 d’artillerie,
1 peloton de chars légers,
2 chars de 105,
1/2 section d’infanterie,
15 F.F.I. de Bulgnéville,
1 peloton de Spahis et une section du Génie sont envoyés en renfort.
À Houécourt, le Sous-Groupement se heurte à une forte résistance (infanterie munie d’armes antichars).
Au court de l’attaque, le détachement est renforcé par un peloton de chars moyens et une section d’infanterie.
Les derniers ennemis se rendent vers 19H00.
Prisonniers : 70
Armes détruites : un 75 anti-chars, 2 anti-chars légers.
Pertes du sous-groupement: 4 officiers et 7 hommes blessés.
Les unités engagées passent la nuit à Houécourt.
13 Septembre 1944.
Reconnaissance à l’Est et à l’Ouest sur la N 66.
Châtenois (Ouest de Houécourt) est occupé par les Américains.
À La Neuveville-s/s-Châtenois, 30 Allemands se rendent à l’aube (patrouille BESNIER).
Les Américains qui comptaient attaquer La Neuveville vers 08H00, après bombardement d’artillerie, sont prévenus que le village est libre.
La cité ouvrière et Gironcourt-sur-Vraines sont libres.
Des agents de liaison Américains annoncent que le G.C.3 de Vouxey à Removille et le G.C.13 (Rainville) sont contrôlés par la 79ème D.I./U.S.A.
La progression vers Attigneville devient inutile.
Le sous-groupement reçoit du G.T.V. la mission de relever le Sous-Groupement CANTAREL, au S./E. de Bulgnéville.
Articulation du sous-groupement :
- Houécourt : 1 peloton de chars légers en liaison avec les Américains,
- Dombrot-le-Sec : - P.C.,
- 1 peloton de chars légers,
- 1 peloton du R.M.S.M.,
- 1 section d’infanterie,
- 1 char 105,
- la batterie d’artillerie (lisière N. du village),
- Lignéville : - 1 section d’infanterie (P.C. compagnie),
- Bulgnéville : - 1 peloton de chars légers (P.C. chars légers),
- 1 section d’infanterie,
- 1 char 105 (indisponible).
14 Septembre 1944.
Les Américains contrôlent définitivement la N 66 : Neufchâteau à Mirecourt.
Le sous-groupement abandonne Houécourt et occupe Vittel avec les éléments suivants :
- peloton de chars légers (MERCIER) retiré d’Houécourt,
- 1 section d’infanterie venant de Bulgnéville.
Le sous-groupement “R“ assure ainsi la protection du P.C. de Contrexéville, à Dombrot-le-Sec - Lignéville - Vittel.
1 peloton de chars est envoyé de Bulgnéville à Lignéville.
Dans la nuit du 14 au 15, des éléments Allemands venant des bois S.E. de Lignéville, cherchent à entrer dans ce village pour s’y ravitailler. Un fantassin Français est blessé, les Allemands abandonnent des armes individuelles.
15 Septembre 1944.
Le peloton du R.M.S.M. est remis à la disposition de son unité.
L’articulation du sous-groupement est la suivante :
Dombrot-le-Sec : - 1 peloton de chars légers,
- 1 section d’infanterie,
- 2 chars 105,
- la batterie d’artillerie (lisière N. du village),
Lignéville : - 1 section d’infanterie,
- 1 peloton de chars légers,
Vittel : - 1 section d’infanterie,
- 1 peloton de chars légers.
Le Général commandant le G.T.V. transporte son P.C. de Contrexéville à Hymont.
Dans la journée, des éléments de la 1ère D.B. française venant du Sud, prennent contact à Dombrot-le-Sec avec le sous-groupement.
À 22H00, le Général commandant le G.T.V. donne l’ordre d’amener le sous-groupement dans la région de Vaubexy - Bazegney - Derbamont, entre Dompaire tenu par le G.T.L. et Regney - Bettegney-St-Brice, tenu par le Sous-Groupement CANTAREL.
Le Sous-Groupement de La HORIE est alors à Nomexy avec des reconnaissances vers Châtel-sur-Moselle.
La 79ème D.I./U.S. tient Charmes.
16 Septembre 1944.
Le P.C. du G.T.V. se transporte à Gugney-aux-Aulx.
Le sous-groupement fait mouvement de minuit à 06H00 du matin, dans une obscurité totale, sous la pluie, et sur des routes difficiles, par l’itinéraire suivant : Vittel - Remoncourt - Hymont.
Le 4ème Escadron arrive le soir à Bazegney et y passe la nuit.
La mission est la suivante : Surveiller les sorties N.O. d’Épinal, en particulier les clairières de Bouzemont et de Circourt.
Dispositif adopté :
Derbamont: - P.C.,
- la compagnie d’infanterie moins 2 sections,
- 1 peloton de chars légers,
- chars 105,
- la batterie d’artillerie (N. du village),
Bazegney : - 1 peloton de chars légers (P.C. LENOIR)
- 1 section d’infanterie,
Vaubexy : - 1 peloton de chars légers,
- 1 section d’infanterie (P.C. JOUBERT).
17 Septembre 1944.
Relève du 1er Escadron (LENOIR) par le 4ème Escadron (GAUDET).
Les chars 105 rejoignent le G.T.D. en même temps que l’Escadron LENOIR.
Articulation du sous-groupement :
Derbamont: - 1 peloton de chars moyens (P.C. ROUVILLOIS),
- 1 section d’infanterie,
- la batterie d’artillerie,
Bazegney : - 2 pelotons de chars moyens (P.C. GAUDET),
- 1 section d’infanterie,
Vaubexy : - 1 section d’infanterie (P.C. JOUBERT).
Appuis de feux : Groupe Tranic (1 groupe 155 Américain plus 1 batterie), 1 groupe de 155 Américain.
Activité: une patrouille composée de 3 chars moyens, 1 half-track d’infanterie, reconnaît Circourt et Mazeley.
R.A.S.
18 Septembre 1944.
Le Sous-Groupement de La HORIE ayant reçu l’ordre d’abandonner Châtel-sur-Moselle, est replié à Jorxey.
Le Sous-Groupement ROUVILLOIS, dans l’après-midi, vient se placer face à la Moselle, au Sud de Nomexy, en liaison avec le Sous-Groupement CANTAREL qui tient le G.C.10 et Bettegney-St-Brice.
Dispositif adopté :
Mazeley : - P.C.,
- Escadron GAUDET moins 2 pelotons,
- 1 section d’infanterie,
Carrefour observatoire : (1500 m S.O. de Mazeley)
- 1 peloton de chars,
- 1 section d’infanterie,
Frizon : - Compagnie JOUBERT moins 2 sections,
- 1 peloton de chars,
Circourt : - la batterie d’artillerie aux lisières S.E.
Le sous-groupement s’appuie à sa droite sur le G.T.L., au carrefour du G.X.6 et du G.C.39, tenu par des éléments du R.M.S.M.
VALLOIS - MOYEN - VATHIMÉNIL
19 Septembre 1944.
Le Sous-Groupement ROUVILLOIS est remis à la disposition du G.T.D. Il reçoit en renfort un peloton de chars légers (DELSIGNE) et un peloton de Spahis.
Le G.T.D. fait mouvement de Vittel vers le N.E., articulé en 2 sous-groupements :
- le Sous-Groupement NOIRET, dont l’axe général est Châtel-sur-Moselle - Gerbéviller,
- le Sous-Groupement ROUVILLOIS, dont l’axe de marche est : Châtel-sur-Moselle - Moriville - Rehaincourt - Haillainville - Essey-la-Côte - Giriviller - Seranville - Vallois - Moyen - Vathiménil.
Traversée de la Moselle à Nomexy - Châtel sans incident, sous un tir d’interdiction.
Vers 10H00, à Moriville, forte résistance d’éléments ennemis. Le village attaqué à l’Ouest, au S.O. et au Sud par un peloton de Spahis, 2 pelotons de chars et une section d’infanterie est pris vers 11H00.
Pendant cette attaque, le détachement JOUBERT est lancé sur Rehaincourt (1 peloton de chars et 1 section). Le village, entièrement brûlé par les Allemands, est libre.
Progression sans résistance jusqu’à l’Est de Serainville.
1 peloton de T.D. du R.B.F.M. est mis à la disposition du sous-groupement. Il assure la flanc-garde vers l’Est.
À Vallois, vers 17H00, des éléments ennemis tentent de défendre le passage de la Mortagne, le pont-route est détruit. Le viaduc saute au moment de l’attaque. Après un bref engagement, les fantassins Allemands essaient de se replier à l’Ouest de la rivière, vers la N 44 et les bois. Pris à parti par l’infanterie et le peloton HANNEZO, en position sur une croupe à l’Est de Vallois, ils subissent des pertes sensibles.
Tués : 20
Prisonniers : ?
Matériels détruits : - nombreuses voitures de liaison et motocyclettes,
- 1 canon de 88.
Le sous-groupement continue sa progression vers Moyen :
- le peloton de Spahis suit la rive gauche de la Mortagne,
- 2 pelotons de chars moyens passent au gué de Vallois et suivent la rive droite,
- le peloton de T.D., en position sur la croupe au N. de Vallois, se tient prêt à les appuyer de ses feux.
Moyen n’est pas défendu. Les éléments arrivent par la rive gauche, franchissant le vieux pont qui n’est pas détruit.
À 19H00, seulement le char moyen RABAT saute à l’entrée du pont, sur deux mines, que les éléments légers et 3 T.D. n’avaient pas déclenchées. 3 autres mines sont découvertes à proximité.
Un peloton de chars moyens (PRUNET) et 1 section d’infanterie poussent jusqu’à Vathiménil qui est occupé sans combat vers 20H00.
Dispositif le 19 au soir :
Vallois : - 1 peloton de chars moyens (HANNEZO),
- 1 section d’infanterie (P.C. JOUBERT),
Moyen : - 1 peloton de chars moyens (P.C. ROUVILLOIS),
- 1 peloton de chars légers (DELÈGUE),
- 1 peloton du R.M.S.M. (de BONNEVAL),
- 1 section d’infanterie,
- 1 peloton T.D. qui détruit dans la nuit 2 voitures touristes et fait 6 prisonniers,
- la batterie d’artillerie,
Vathiménil: - 1 peloton de chars moyens,
- 1 section d’infanterie,
dans la nuit, ce P.A. détruit un char, 3 voitures touristes et fait plusieurs prisonniers.
20 Septembre 1944.
La progression du G.T.D. s’arrête. Les Américains interdisent l’occupation de Gerbéviller.
Le Sous-Groupement ROUVILLOIS pousse cependant une reconnaissance :
- 1 peloton de chars moyens (HANNEZO),
- 1 section d’infanterie (DANRÉ),
au village de Flin, presque entièrement incendié par les Allemands, le pont sur la Meurthe est sauté.
La batterie d’artillerie vient occuper une position à l’Est de Moyen. Toute la nuit, des Allemands isolés sortent du Bois de Chèvremont (entre Moyen et Flin) et viennent se heurter aux feux du point d’appui de Flin.
Fréquents tirs de mortiers sur Flin.
21 Septembre 1944.
Le dispositif ne subit pas de modifications.
D’après les renseignements reçus, le Bois de la Taxonnière (N.O. de la route Moyen - Vathiménil) servirait de refuge à des éléments Allemands (chars, très nombreux fantassins, 200 voitures diverses) dont le projet primitif était de se replier par le pont de Vathiménil - Chenevières, et dont le mouvement a été bloqué par l’occupation de Vathiménil.
Une opération nettoyage montée contre ce bois avec deux escadrons de chars et 1 section d’infanterie est arrêtée dans la soirée, le XVe C.A. ayant réservé cette action à la 79ème D.I./U.S.
Dans la nuit, les Allemands réfugiés dans le bois abandonnent tout leur matériel, sans le détruire, et se replient par les gués sur la Meurthe.
Fréquents tirs de mortiers sur Flin : 2 blessés.
22 Septembre.
Le G.T.D. reçoit l’ordre de traverser la Meurthe à Flin et d’exploiter la percée. La constitution de la tête de pont est confiée au Sous-Groupement ROUVILLOIS, l’exploitation au Sous-Groupement NOIRET.
Le sous-groupement “R“ reçoit en renfort la 2ème Compagnie du Ier/R.M.T. (PERCEVAL).
D’après les renseignements fournis par les habitants et les F.F.I. de la région, il existe à Flin deux gués principaux : l’un se trouve à 20 mètres à l’Ouest du pont détruit, l’autre à 500 mètres environ plus à l’Ouest.
Pour l’attaque, le sous-groupement se porte en entier à Vathiménil et à Flin. La batterie occupe une position aux lisières N.E. du Bois de Chèvremont.
Vers 10H00, une patrouille de reconnaissance composée d’un peloton de chars moyens et d’un groupe d’infanterie, utilise le premier de ces gués.
Les chars traversent difficilement le terrain boueux qui s’étend entre Flin et la rivière.
Le MONTCORNET III, qui a réussi la traversée est immobilisé aux lisières de Ménil-Flin, par un coup de bazooka tiré à 5 mètres sur son flanc gauche. Un cuirassier est tué. Les fantassins, qui ont également atteint Ménil-Flin, se replient sur Flin.
Vers 13H00, des lisières de la forêt de Mondon, les Allemands déclenchent sur Flin un violent tir de mortier ; plusieurs maisons brûlent. Les conductrices volontaires de la Croix Rouge, font preuve d’un grand courage en évacuant, sous le feu, leur matériel menacé.
À 15H30, après une concentration d’artillerie sur le carrefour central de Ménil-Flin, l’attaque est déclenchée par le second gué, à l’aplomb du cimetière. L’infanterie passe sans difficulté, donne l’assaut au village par le S.O. et la N 57.
L’occupation est terminée vers 17H00. Les chars traversent aussitôt la Meurthe par le premier gué.
Bilan de la journée :
Pertes amies : - 4 tués (1 Cuirassier et 3 Fantassins) - 5 blessés
- Matériel perdu : 1 char immobilisé réparé les jours suivants
Pertes ennemies : - 4 tués
- Matériel perdu : canons anti-chars et bazookas.
Vers 18H00, le Général LECLERC vient à Ménil-Flin inspecter le sous-groupement.
Dans la nuit, le Génie lance 2 ponts métalliques sur la rivière. Le sous-groupement forme point d’appui à Ménil-Flin et dans les bois Nord.
23 Septembre 1944.
À l’aube, l’ennemi déclenche de violents tirs de mortiers sur Ménil-Flin (1 artilleur tué et 3 blessés).
La manœuvre amorcée la veille se poursuit ; à partir de 06H30, le Sous-Groupement NOIRET traverse la tête de pont, se dirigeant vers Hablainville et Buriville.
Vers 09H00, le Sous-Groupement ROUVILLOIS reçoit l’ordre d’aller occuper St Clément et Laronxe, en liaison avec la 79ème D.I./U.S. qui, ayant pris Gerbeviller, avance de Fraimbois vers la Maison de Brique.
Le sous-groupement est relevé à Ménil-Flin par le Sous-Groupement MINJONNET et couvert au Nord par le Sous-Groupement QUILICHINI, l’un et l’autre aux ordres du G.T.D.
Toute la journée, à St-Clément et Laronxe, repos gêné par la pluie.
ACTIVITÉ des PATROUILLES et de l’ARTILLERIE
24 Septembre 1944.
La pluie continue, entrave l’avance des Américains qui ne dépassent la Maison de Brique que pour de courtes reconnaissances.
Le Sous-Groupement QUILICHINI prend cependant Thiébauménil.
Le Sous-Groupement ROUVILLOIS reçoit dans la soirée l’ordre de relever, le 25, le Sous-Groupement NOIRET sur les positions qu’il occupe aux lisières Est de la forêt de Mondon.
25 Septembre 1944.
Au cours de la nuit parvient un ordre différent : se préparer à occuper Bénaménil, à y créer une tête de pont, et à exploiter la percée en direction d’Emberménil et de Xousse.
En raison de la fatigue du personnel et de l’état du terrain que la pluie continue de détremper, l’opération sur Bénaménil est limitée aux effectifs suivants :
- 1 peloton de chars moyens (HANNEZO),
- 1/2 peloton de T.D. (LACOIN),
- la Compagnie d’infanterie.
Bénaménil est occupé sans combat vers 17H00.
Les gués étant mal connus, les accès complètement découverts et l’ennemi étant maître de tous les observatoires au Nord de la Vezouze, la constitution de la tête de pont est ajournée.
Les éléments engagés constituent dans Bénaménil un centre de résistance, articulé en 2 points d’appui :
- a) 1/2 peloton de chars (HANNEZO) garde les accès Ouest et Nord du village avec 1 section d’infanterie,
- b) 2 sections d’infanterie, 1/2 peloton de T.D., 1/2 peloton de chars, défendent les accès Nord et Est,
le P.C. est au centre du village ; le Capitaine De MARLE, officier de liaison artillerie, dispose des feux de 4 Groupes.
Le reste des effectifs du sous-groupement se répartit de la manière suivante :
- 1 escadron de chars moyens (moins 1 peloton) à St-Clément,
- la Compagnie PERCEVAL à St-Clément,
- 1/2 peloton de T.D. à Chenevières,
- 1 section d’infanterie de la Compagnie PERCEVAL, en forêt de Mondon, au carrefour du dépôt de munitions.
La batterie d’artillerie est remise à la disposition du 3ème R.A.C.
Pertes : - 1 officier de l’infanterie blessé.
26 Septembre 1944.
Vers 08H00, visite du Général LECLERC, qui se déclare très satisfait de la conduite du sous-groupement.
Il n’envisage pas d’opérations au-delà de Bénaménil pour la journée en cours.
Le personnel reste à l’abri dans les maisons et les caves, en raison des tirs de mortiers que l’ennemi exécute presque sans arrêt à partir des ravins situés derrière Domjevin.
Pertes : - 2 blessés.
27 Septembre 1944.
En liaison avec la 79ème D.I./U.S., qui doit nettoyer les lisières Sud-Est de la forêt de Parroy, de Marainviller à Laneuveville-aux-Bois, le Chef d’Escadrons ROUVILLOIS reçoit la mission de préparer l’attaque du Fort de Manonviller.
Il prend sous son commandement : outre son propre sous-groupement, le Sous-Groupement QUILICHINI.
L’appui de 8 Groupes d’Artillerie lui est également attribué.
Vers 11H00, la coordination n’ayant pu être réalisée entre l’action des unités Françaises et celles de la Division Américaine, l’opération est ajournée.
Le dispositif de la veille n’est pas modifié, cependant une section F.F.I. relève, au carrefour de la forêt de Mondon, la section de la Compagnie PERCEVAL.
Le village de Bénaménil continue à subir des tirs de harcèlement par mortiers et artillerie.
Pertes: - 2 tués, 7 blessés, 1 T.D. endommagé (radiateur crevé).
28 Septembre 1944.
Les mortiers tirant de l’Est, pris à parti par l’Artillerie, ralentissent leurs tirs.
Vers 17H15, de nouvelles pièces tirent des environs de Manonviller sur l’Ouest du village.
Pertes : - 1 Cuirassier légèrement blessé.
29 Septembre 1944.
Le front du G.T.D. reste installé sur la Vezouze et aux lisières Est de la Forêt de Mondon.
Violents tirs de mortiers et d’artillerie ennemis sur Bénaménil.
Pertes : - Néant.
Activités de patrouilles à l’Est et à l’Ouest du village jusqu’à la route de Domjevin et au Moulin de Bénaménil.
30 Septembre 1944.
De 07H00 à 08H00 du matin, ainsi que de 11H00 à 11H30, Bénaménil est pris simultanément à partie par des mortiers tirant des environs de Domjevin et une batterie de 150 tirant de la région de Baccarat.
Nouvelles rafales de mortiers vers minuit.
Pertes : - 1 Fantassin légèrement blessé.
1er Octobre 1944.
Le sous-groupement conserve le dispositif adopté le 26 Septembre :
Bénaménil : Centre de résistance articulé en 2 points d’appui.
- Accès Ouest et Nord-Ouest du village:
- 1/2 peloton de chars moyens (HANNEZO),
- 1 section d’infanterie (NABARRA).
- Accès Est et Nord-Est du village :
- 2 sections d’infanterie (Le VIANDER, LUCCHESI),
- 1/2 peloton de chars moyens,
- 1/2 peloton de T.D. (JOSSE).
Le P.C. est au centre du village.
Le Capitaine De MARLE, du 3ème R.A.C., dispose des feux de 4 Groupes.
Le reste des effectifs du sous-groupement se répartissent de la manière suivante :
- 1 escadron de chars moyens (moins 1 peloton) à St-Clément,
- 1/2 peloton de T.D. à Chenevières,
- 1 section d’infanterie (F.F.I.) en forêt de Mondon, au carrefour du dépôt de munitions.
Tirs amis : Concentration de 105 et de 155 sur Domjevin, la région Sud de Vého, et diverses organisations ennemies observées ou repérées.
Tirs ennemis : Bénaménil subit plusieurs tirs d’artillerie et de mortiers :
- de 00H00 à 01H00, 50 coups de 105 et 150,
- dans la matinée, harcèlement par mortiers pendant 1/2 heure,
- vers 14H00, concentration par artillerie et mortiers, point moyen : l’église dont le clocher s’effondre,
- Vers 16H30, 60 coups de 150, point moyen : le P.C. du sous-groupement ; les jeeps “ AVIZE et NOYON “ sont criblées d’éclats.
Pertes en personnel : Néant
À la suite de ces tirs, le Chef d’Escadrons commandant le sous-groupement, décide d’évacuer vers Laronxe et St-Clément, la population de Bénaménil, qui vit depuis une semaine entassée dans les caves du village.
2 Octobre 1944.
L’évacuation des civils a lieu au petit jour. La colonne, composée de chariots et de piétons gagne Laronxe par le chemin des Terres Rouges.
Tirs amis : Concentration d’artillerie sur plusieurs points repérés.
Activités de patrouilles : De Bénaménil vers la Vezouze, reconnaissance de gués et des abords de Fréménil.
Tirs ennemis: à 13H00 : 50 coups de 150, point moyen : le P.C.
Le S/Lieutenant POINSOT du 3ème R.A.C., officier de Transmissions du sous-groupement est grièvement blessé.
3 Octobre 1944.
Activités : - Patrouilles vers N.O. et N.E.
- Le peloton de chars moyens (Lt HANNEZO du 4e Escadron) est relevé par le peloton BOBY du même escadron. La relève a lieu à la nuit tombante sans incidents.
Tirs amis : à 18H00, violente concentration d’artillerie sur Domjevin.
4 Octobre 1944.
Activité d’artillerie de part et d’autre.
Les caves de Bénaménil offrent une protection satisfaisante, les tirs ennemis restent sans effet.
Vers 20H00, une patrouille d’infanterie conduite par le S/Lieutenant NABARRA est envoyée vers le N.O. du village pour reconnaître le dispositif Allemand aux abords du moulin (207 - 982). Le S/Lieutenant NABARRA ayant traversé le bras Sud de la Vezouze accompagné d’un seul homme, fait prisonnier un sous-officier ennemi qui effectuait une ronde, et le ramène sur la rive gauche de la rivière par une passerelle à demi détruite, et malgré les tirs du groupe ennemi alerté.
5 Octobre 1944.
Faible activité d’artillerie,
Patrouilles à l’Est du village : R.A.S.
6 Octobre 1944.
Les points d’appui de Ménil-Flin et du S.E. de la Forêt de Mondon, jusque là compris dans le secteur du G.T.L., doivent être confiés le 7 Octobre au G.T.D.
Le Colonel commandant le G.T.D. prend la décision de faire relever le Sous-Groupement MINJONNET par le Sous-Groupement ROUVILLOIS, et de modifier entièrement la composition de celui-ci.
Le Chef d’Escadrons ROUVILLOIS, conservant les éléments constitutifs de son P.C., reçoit le commandement des unités suivantes :
- 1 escadron de chars moyens (3ème escadron du 12e Cuirs, Capitaine NOËL),
- 1 compagnie d’infanterie (1ère compagnie du Ier/ R.M.T., Capitaine BOUSSION),
- l’escadron de protection du Q.G./ 2e D.B. (Capitaine De BOISSIEU),
- 1 compagnie du Génie (4ème compagnie du 13e Génie, Capitaine DURGOS),
- 2 groupes francs du 22ème F.T.A. (Lieutenants BRÉZINA et CHRISTOPHE, instructeur : Lieutenant LAUNAY, adjoint du Capitaine BOUSSION).
La mise en place du sous-groupement aura lieu dans la matinée du 7 Octobre.
7 Octobre 1944.
Le Sous-Groupement ROUVILLOIS relève, à Ménil-Flin et dans la partie S.E. de la Forêt de Mondon, le Sous-Groupement MINJONNET qui est affecté au secteur de Magnières.
Le dispositif suivant est adopté :
Bouchons sorties Est de Ménil-Flin :
a) usine de la Pointerie (208-894) :
- 2 groupes d’infanterie,
b) surveillance de la route et de la voie ferrée :
- 1 peloton de chars moyens,
- 1 groupe d’infanterie
c) débouché de la route d’Hablainville (211-899) :
- 1 groupe d’infanterie.
Le Capitaine commandant la compagnie d’infanterie assure le commandement de cet ensemble. Il dispose en outre, d’une section d’infanterie au repos, par roulement, dans Ménil-Flin.
Poste dit “ Bouchon de Buriville “ ou Bouchon Nord (235-928) :
- 2 chars moyens (S/Lieutenant De COLOMBEL),
- 1/2 section d’infanterie.
Le S/Lieutenant commandant le peloton de chars assure le commandement du bouchon Nord.
Poste dit “Bouchon d’Hablainville“ ou Bouchon Sud (232-919) :
- 1 char moyen,
- 1/2 section d’infanterie (Lieutenant Mac CLENAHAM).
Le Lieutenant commandant la section d’infanterie assure le commandement du bouchon Sud.
“Bouchon de la Forêt" (220-921) :
- 1 groupe franc de F.T.A.
Ce bouchon remplace 3 petits postes antérieurs, respectivement situés en :
- 215-919
- 220-921
- 224-920
et occupés par des éléments du Génie.
“Ravin des Templiers“ entre 205-913 et la corne Est du Bois du Fays de Chenevières :
l’escadron de protection du Q.G./ 2e D.B. (Capitaine De BOISSIEU), soit :
- 1 peloton de chars légers,
- 2 pelotons d’obusiers
L’escadron détachera un élément formant point d’appui-cercle, en 206-912, pour fermer l’issue de la Tranchée Claudel.
Dispositif de la compagnie du Génie :
La Féculerie : - P.C. compagnie,
- 1 section
Flin : - 2 sections
L’une des sections de Flin assure, le jour, la protection de la rive gauche de la Meurthe, vers le Sud-Est, au moyen d’une arme automatique placée en 205-891 et servie par 3 hommes.
De nuit, le poste de garde est replié en 202-893, le long de l’église de Flin.
Village de Ménil-Flin :
- P.C. sous-groupement en 203-902,
- réserve de commandement, soit :
* le 3ème escadron du 12ème Cuirassiers, moins 2 pelotons (chars moyens),
* 1 groupe franc de F.T.A., au repos par roulement,
* 1 peloton de T.D. (enseigne de vaisseau VILLARESSE), au repos au séminaire. Bien que ne faisant pas partie du sous-groupement, se tient prêt à agir en cas de nécessité.
Observatoire d’Artillerie :
Le Capitaine MAGNAT, commandant la 3ème Batterie du 3e R.A.C., dispose d’un observatoire en 216-881, commun au 3e R.A.C. et au 40e R.A.
Mise en place :
La mise en place de ces différents éléments est terminée vers 12H00, sans incidents.
Les relèves doivent avoir lieu automatiquement tous les 4 jours.
8 Octobre 1944.
Travaux d’installation et reconnaissances diverses.
Le Chef d’Escadrons commandant le sous-groupement, prend la décision de faire poser :
- un barrage de mines antichars à la sortie Est de Ménil-Flin, perpendiculaire à la voie ferrée, à la grand route et à la Meurthe,
- un barrage de mines anti-personnels à 200 mètres au Nord-Est et au Sud-Ouest de la lisière du bouchon Nord.
de faire construire :
- à 100 mètres Est des bâtiments de la Pointerie, un ouvrage en rondins pour armes d’infanterie.
9 Octobre 1944.
Le Lieutenant-Colonel commandant le 12ème Cuirassiers, décide d’affecter au sous-groupement, par roulement, 1 sous-officier et 10 hommes pris sur les éléments sédentaires de son P.C.
Le premier détachement constitué en vertu de cette décision, se présente à 09H00 au P.C. de Ménil-Flin, et, est dirigé sur le bouchon de Buriville.
Une section du Génie effectue la pose des mines antichars à la sortie Est de Ménil-Flin.
Vers 22H00, une patrouille ennemie, forte de 9 hommes environ, venant d’Hablainville, pénêtre dans la forêt et parvient aux abords du bouchon Sud, sans en soupçonner l’existence : le char BOURG-LA-REINE fait feu de toutes ses armes.
Pertes ennemies : 1 tué, 1 blessé grave, 2 prisonniers, le reste de la patrouille se disperse.
10 Octobre.
La section du Génie commandée par l’Aspirant RACCAH effectue, de 19H00 le 9 Octobre à 06H00 du matin le 10, la pose du barrage anti-personnels, devant le bouchon Nord. L’intervention, vers 20H00, dans une obscurité totale, d’une patrouille ennemie sortant de la forêt, retarde de plusieurs heures le début du travail. L’opération est cependant reprise vers minuit, et terminée avant le jour, suivant les ordres reçus, malgré l’explosion de plusieurs mines ayant entraîné la mort de 2 sapeurs.
Une autre section termine le barrage antichars aux sorties Est de Ménil-Flin et le complète d’un barrage anti-personnels, dans l’île de la Pointerie.
Les services de renseignements signalent l’arrivée à Baccarat, d’environ 50 chars ennemis. Pour parer à une contre-attaque éventuelle, le G.T.D. élabore un plan de défense.
(mise sur pied d’un sous-groupement renforcé, composé des Sous-Groupements QUILICHINI et ROUVILLOIS, et commandé par le Chef d’Escadrons ROUVILLOIS).
11 Octobre 1944.
Le Colonel commandant le G.T.D. renforce le sous-groupement d’un peloton de chars légers, pris par roulement, au 1er Escadron du 12ème Cuirs.
En vertu de cette décision, le peloton CRUSE relève, aux bouchons Nord et Sud, le peloton De COLOMBEL.
En même temps, la section HÉLIOT relève la section Mac CLENAHAM.
Le Génie continue l’aménagement des bouchons (abattis et réseaux barbelés) et la construction du blockhaus.
Des patrouilles d’infanterie reconnaissent la tranchée Claudel et le ravin des Templiers.
Pertes ennemies : 1 déserteur pris au bouchon Nord.
12 Octobre 1944.
Une patrouille ennemie pénètre, par le ravin des Templiers, jusqu’aux abords de la position occupée par l’Escadron de Protection. Elle se retire sans engagement.
Pertes ennemies : 1 prisonnier évadé, venant de Grenoble, est pris à Ménil-Flin.
13 Octobre 1944.
Activité de patrouilles.
14 Octobre 1944.
Activité de patrouilles.
15 Octobre 1944.
Relève du peloton CRUSE par le peloton MERCIER.
Relève de la section HÉLIOT par la section COUTEAU.
16 Octobre 1944.
Activité de patrouilles
Tirs ennemis de 105 et 150 sur Ménil-Flin.
À 14H00, l’Escadron de Protection exécute un tir sur un abri ennemi en 247-911.
17 Octobre 1944.
Activité de patrouilles.
Tirs ennemis de 105 et 150 sur Ménil-Flin.
18 Octobre 1944.
Activité de patrouilles.
Quelques tirs ennemis autour du bouchon de Buriville et aux lisières Ouest de Ménil-Flin.
19 Octobre 1944.
Relève du peloton MERCIER par le peloton DELÈGUE.
Relève de la section COUTEAU par la section Mac CLENAHAM.
À 18H30, tirs d’artillerie ennemie à 300 mètres Ouest du pont de Flin.
20 Octobre 1944.
À 18H30, tirs d’artillerie ennemie (30 coups de 150) sur Flin et Ménil-Flin.
La compagnie du Génie GERMAIN relève la compagnie DURCOS, reçoit les mêmes missions et adopte le même dispositif.
Une patrouille d’infanterie est envoyée à la Ferme du Haut-de-la-Garde. Elle la trouve inoccupée.
Le Chef d’Escadrons commandant le sous-groupement, prend la décision de placer dans la matinée du 21, un bouchon près de la Ferme du Haut-de-la-Garde, vers 238-906, afin d’interdire l’entrée du Bois de Martin-Boucart par la route d’Hablainville - Ménil-Flin, et de contrôler les observatoires et installations ennemis placés sur la crête, au Signal : vers 247-911.
L’opération projetée doit comporter 4 temps :
1er temps : 09H00 - Occupation de la Ferme du Haut-de-la-Garde par un groupe franc de F.T.A., nettoyage de la corne du Bois en 238-912 par une patrouille venant du bouchon Sud, aux ordres du Lieutenant Mac CLENAHAM, après un tir effectué par les obusiers de la section de protection.
2e temps : 11H00 - L’observatoire Allemand et le barrage de mines en 245-910 ayant été soumis, de 08H30 à 11H00, à des tirs de harcèlement, nettoyage de toute la crête du Signal par les effectifs suivants :
- 2 groupes francs des F.T.A.,
- 1 groupe de chars moyens (KREBS).
3e temps : 12H00 - Reconnaissance de la crête en direction du Nord, de 245-910 à 247-935, par les effectifs suivants :
- 1/2 section d’infanterie,
- 1 groupe de chars moyens.
- Le détachement mixte utilisé pour la 2ème phase, assurant pendant ce temps la flanc-garde vers l’Est et le Sud-Est.
4e temps : Repli de tous les éléments sur Ménil-Flin, à l’exception d’un groupe de F.T.A., destiné à constituer un bouchon en 238-906.
21 Octobre 1944.
À 09H00 du matin, les F.T.A. occupent sans résistance la Ferme du Haut-de-la-Garde, la section Mac CLENAHAM nettoie les bois en 247-907 et 238-912.
À 11H00 environ, les groupes de F.T.A., protégés par le 1/2 peloton de chars moyens, progressent jusqu’aux objectifs fixés: boqueteau en 246-907 et crête du Signal. Mais le terrain en direction du Nord ne se prêtant pas aux évolutions de chars à cause des pluies récentes, la 3ème partie de l’opération est ajournée, les groupes F.T.A. sont repliés vers 12H30 sur la Ferme de la Garde, sans subir aucune perte, malgré quelques tirs d’armes automatiques ennemis.
Un nouveau bouchon est aussitôt constitué à l’emplacement prévu et doté des effectifs suivants :
- 1 groupe franc F.T.A.,
- 2 chars légers amenés de Ménil-Flin.
La mise en place est terminée vers 14H00. Une section du Génie commence aussitôt la construction d’abris en superstructure.
22 Octobre 1944.
À tous les bouchons, le Génie pousse la construction d’abris en terre ou en superstructure.
Un détachement d’infanterie reconnaît les lisières Sud-Est des Hauts-Bois. En 242-896, il constate la présence d’un groupe d’Allemands occupés à des travaux de défense légère. La ferme en 244-895 paraît occupée.
23 Octobre 1944.
Le Général LECLERC inspecte les divers points d’appui du sous-groupement. Il prend la décision de rappeler à son Q.G. l’Escadron de Protection du Capitaine De BOISSIEU, et de le remplacer par la C.A. du R.M.T.
Le Capitaine LAVERGNE commandant cette unité, vient à Ménil-Flin dans l’après-midi, effectuer les reconnaissances de position et de cantonnement.
Aux bouchons Nord et Sud, le peloton DELÈGUE est relevé par le peloton CRUSE, la section Mac CLENAHAM par la section HÉLIOT.
À 20H15, une patrouille Allemande se heurte, au débouché Ouest de la tranchée Claudel, au bouchon tenu par le S/Lieutenant KRIEGER, de l’Escadron de Protection. Elle se retire après quelques coups de feu, sans résultat.
24 Octobre 1944.
Activité de patrouilles.
La C.A. relève l’Escadron de Protection.
À Ménil-Flin, le 2ème Escadron du 12ème Cuirs vient relever le 3ème Escadron et adopte le même dispositif :
- 1 peloton au bouchon Est du village,
- 2 pelotons au repos.
À 18H30, tirs d’artillerie ennemis (30 coups de 105) sur le carrefour central de Ménil-Flin.
Pertes en personnel : - 1 tué (R.B.F.M.),
- 3 blessés légers (2 du R.B.F.M., 1 de la compagnie du Génie).
25 Octobre 1944.
Activité de patrouilles.
Le Général met à la disposition du sous-groupement 1 peloton de sa garde (S/Lieutenant GUIBE).
Ce détachement se présente à Ménil-Flin vers 12H00 et effectue aussitôt une patrouille aux lisières Sud-Est des Hauts-Bois.
26 Octobre 1944.
Le Colonel commandant le G.T.D. décide de regrouper :
- à Ménil-Flin, la 1ère Cie du R.M.T. (Capitaine BOUSSION),
- à St-Clément, la 2ème Cie du R.M.T. (Capitaine JOUBERT),
- à Bénaménil, la 3ème Cie du R.M.T. (Capitaine PERCEVAL).
En conséquence :
- une section de la 4ème Cie (ancienne compagnie F.F.I. BONHOMME) est affectée aux bouchons Nord et Sud, pour y remplacer la section de la 1ère Cie,
- le peloton GUIBE est affecté au bouchon de la Garde, où il devra être ultérieurement relevé par d’autres éléments du Q.G.,
- les groupes francs des F.T.A., conservant à Ménil-Flin leurs cantonnements de repos, sont mis à la disposition du Sous-Groupement QUILICHINI, pour tenir le bouchon de la route Chenevières - Bénaménil.
Quelques tirs d’artillerie ennemis aux lisières Est de Ménil-Flin.
L’Artillerie amie exécute des tirs de harcèlement.
27 Octobre 1944.
Les relèves s’effectuent suivant le plan prévu. En outre, le peloton MERCIER relève le peloton CRUSE aux bouchons Nord et Sud.
Un jeune Russe, pris à Kharkov en 1942 par les Allemands et amené en Lorraine comme travailleur civil, s’étant évadé d’Azerailles le 25 au soir, se présente aux avant-postes de Flin vers 07H00 du matin. Il fournit aussitôt des renseignements nouveaux et précis sur les défenses Allemandes dans toute la région.
28 Octobre 1944.
Activité de patrouilles. Reconnaissance du layon en 233-907 permettant d’attaquer les lisières Nord-Ouest d’Azerailles, par les Hauts-Bois.
Le Génie Américain commence la construction d’une route empierrée, utilisant un chemin préexistant, de 203-937 à 225-926, et destinée à des opérations prochaines.
29 Octobre 1944.
Le Génie Américain poursuit ses travaux.
De nombreuses batteries (105, 155 et calibres supérieurs) de l’A.D./2e D.B. et de l’artillerie du XVe Corps, viennent prendre position à l’Est et à l’Ouest du ravin des Templiers, de part et d’autre des emplacements de la C.A. du R.M.T., qui est en surveillance vers le Nord-Est, l’Est et le Sud-Est.
LA PRISE DE BACCARAT
30 Octobre 1944.
En vue de l’attaque qui doit avoir lieu le 31, vers Herbeviller, Montigny et Baccarat, le G.T.D. adopte le dispositif suivant :
Sous-Groupement ROUVILLOIS
Composition : - 1 escadron de chars moyens (2e/12e Cuirs, d’ORGEIX),
- 1 peloton de chars légers (1er/12e Cuirs, CRUSE),
- 1 compagnie d’infanterie (1re Cie du Ier/R.M.T., BOUSSION),
- 2 pelotons de T.D. (JOSSE et VILLARESSE, aux ordres du Lt de Vaisseau BONNET),
- 1 section du Génie (De La BROUSSE).
Moyens de commandement: du Chef d’Escadrons commandant le sous-groupement :
- 1 char moyen (MEKNES),
- 1 char léger (STRASBOURG),
- 1 V.T.T. (VERNANTES).
Le peloton de chars légers (MERCIER), en surveillance en trois bouchons dans la forêt, sera remis, sa mission terminée, à la disposition du Sous-Groupement NOIRET.
Position d’attente : Les cantonnements habituels de Ménil-Flin.
Mission : S’emparer de Gélacourt, en négligeant Hablainville, et en faisant diversion sur Azerailles. Tenter ensuite de pousser jusqu’à Baccarat.
Itinéraire de départ : Route de Ménil-Flin à Hablainville, jusqu’à la Ferme du Haut-de-la-Garde.
Point Initial : Carrefour 208-896.
Dans la soirée, le Q.G. du Général s’installe au séminaire de Ménil-Flin, et dans les maisons voisines.
Vers 13H00, un détachement de 20 hommes environ, chargé par le Q.G. de monter une ligne téléphonique entre le bouchon de la gare et Ménil-Flin, se heurte à des abattis sur la route d’Hablainville, vers 217-907.
Le chef d’équipe décide de faire demi-tour et fait mettre pied-à-terre à son personnel qui est aussitôt attaqué par une patrouille Allemande en embuscade. Le détachement se retire vers Ménil-Flin, par les bois, sans abandonner un blessé grave, mais laissant aux mains des Allemands un half-track et une jeep, qu’une reconnaissance amie ultérieure retrouvera brûlée.
Malgré cet incident, il semble que les préparatifs de l’attaque restent ignorés de l’ennemi.
Aucune réaction de l’artillerie ne se manifeste dans la soirée.
L’heure H (passage au point initial) est fixée pour les éléments de tête du Sous-Groupement ROUVILLOIS, à 08H10, le 31 Octobre.
Vers 00H00, le Commandant REPITON du 2ème Bureau de le Division, présente au P.C. du sous-groupement, une jeune fille des F.F.I. de Baccarat, Mademoiselle Marcelle CUNY, qui fournit aussitôt de précieux renseignements, et ne cessera d’en donner pendant toute l’opération du lendemain.
31 Octobre 1944.
Au petit jour, des éléments de la 2ème compagnie du Génie (DURGOS et GERMAIN), procèdent à l’enlèvement des barrages de mines connus, aux sorties Est de Ménil-Flin, autour des bouchons Nord et Sud de la Garde.
À 08H10, l’avant-garde du sous-groupement (peloton BRIOT, section Mac CLENAHAM), aux ordres du Capitaine BOUSSION, passe au point initial et s’engage sur la route d’Hablainville.
À 08H15 le P.C. du sous-groupement s’engage à son tour sur la route. Le char moyen MEKNES gêné à la hauteur du passage à niveau par un half-track, monte sur le talus de la route et déclenche une mine anti-chars inconnue ; déchenillé, il doit être abandonné. Le Commandant ROUVILLOIS monte sur le char léger STRASBOURG.
L’embouteillage créé par cet incident retarde l’écoulement du détachement du Capitaine CRUSE (pelotons de T.D. JOSSE et VILLARESSE, peloton de chars légers CRUSE, peloton de chars moyens SAVARY, section DJAMBEKOFF) puis du détachement d’ORGEIX (peloton PERIER, section HÉLIOT).
1er temps : Prise de la crête 346 - diversion sur Azerailles.
À 09H00, un peloton de chars est déployé en soutien de part et d’autre du Bois de l’Observatoire (au delà de la Ferme du Haut-de-la-Garde).
Le peloton BRIOT, portant quelques fantassins sur ses chars, détruit une arme anti-chars et atteint sans perte la côte 346.
Il est suivi par les détachements BONNET et d’ORGEIX.
30% des half-tracks s’embourbent dans les thalwegs.
Le détachement BOUSSION se dirige sur Azerailles, tandis que le détachement BONNET s’établit en surveillance en direction de Gélacourt. Un T.D. est mis hors de combat par une arme antichars qui est aussitôt détruite.
2ème temps: Prise de Gélacourt.
De 10H00 à 10H30, tirs de neutralisation effectués par le 3ème R.A.C. et le char 105 de l’Escadron d’ORGEIX, sur les boqueteaux situés entre la côte 346 et la côte 314.
À 10H30, le détachement BONNET, rejoint par ses fantassins à pied, les prend sur ses chars, attaque en direction de la côte 314, l’atteint, et s’empare sans incident du village de Gélacourt.
L’ennemi abandonne, vers 265-877, une arme antichars intacte.
Le détachement BOUSSION et le détachement d’ORGEIX rejoignent la côte 314.
Une section d’infanterie, aux ordres du Capitaine d’ORGEIX, assure la flanc-garde vers le Nord-Est.
Tirs d’artillerie entre le carrefour 307 et la côte 314. Il y a 4 blessés au R.M.T.
3ème temps : Prise de la crête 324, au N.E. de l’Hôpital Militaire de Baccarat.
Itinéraire prévu : Sentier Nord-Sud jusqu’en 263-870, route de Baccarat jusqu’au Bois des Aulnées, clairière vers Sud - Sud-Est, jusqu’à la crête 324.
Le détachement BONNET (renforcé du peloton PERIER) se porte en avant vers 14H30. Un peloton en soutien appuie sa progression ; le char moyen SOISSONS est incendié à très courte distance par un 88 embusqué en 263-857, à proximité de la route. Le canon de 88 est aussitôt mis hors de combat, mais la progression est arrêtée.
Vers 15H00, le 40ème R.A., aux ordres du Capitaine PLANTAGENET, observateur, exécute plusieurs tirs “massue“ sur les bois situés immédiatement au Sud de la position d’attente (le sous-groupement étant dilué derrière les boqueteaux d’un thalweg entre 265-865 et 264-861).
Le peloton SAVARY neutralise en quelques coups de canon des emplacements d’armes ennemies signalés dans la ferme de Criviller.
À 16H00, le commandant du sous-groupement décide de reprendre la progression. Couverts sur leur flanc gauche par des fantassins qui progressent, les pelotons SAVARY et BRIOT se déploient dans les clairières et atteignent sans subir de perte la crête 324.
Une section d’infanterie, aux ordres du Capitaine d’ORGEIX, reste jusqu’à 16H30 sur la position de départ en 264-861, prête à repousser une contre-attaque éventuelle venant de la ferme de Criviller.
4ème temps : Attaque de Baccarat.
Après reconnaissance par patrouilles d’infanterie, des lisières des bois jusqu’aux premières maisons de Baccarat, le commandant du sous-groupement décide de faire passer les chars par le chemin qui, partant de la côte 324, coupe la route de Gélacourt à l’angle Sud de l’Hôpital Militaire.
Cette manœuvre a pour but d’éviter les routes signalées comme minées. Elle est retardée par l’absence des sapeurs, qui, obligés d’abandonner leur half-track enlisé, rejoignent à pied au plus vite.
À 16H45, le détachement KREBS (un peloton de chars moyens et fantassins sur les chars), venant de Merviller, détruit la barricade en 267-849 et fait 15 prisonniers. Son char de tête ayant dépassé la voie ferrée est détruit en 264-847 par un canon antichars, placé en 265-844. Bien que le char soit en feu, le tireur ouvre le feu et fait prendre la fuite aux servants de cette arme.
La section DJAMBEKOFF, du détachement BONNET, se porte de la lisière des bois aux premières maisons de Baccarat qu’il nettoie. Elle fait une trentaine de prisonniers.
Le Commandant ROUVILLOIS prend sous ses ordres le détachement KREBS. Il lui donne l’ordre de nettoyer la partie de Baccarat située entre la voie ferrée et la route, jusqu’au pont sur la Meurthe.
La section Mac CLENAHAM atteint le pont vers 18H30. Le pont est miné, le système d’allumage en place. Le Lieutenant Mac CLENAHAM abat l’officier Allemand chargé de la destruction, et capture le groupe qui l’accompagnait ; Sur les indications d’un sapeur Allemand, il détruit le dispositif de mise de feu, sauvant ainsi, non seulement le pont, mais tout un quartier de Baccarat, que l’explosion aurait détruit.
La section DJAMBEKOFF, soutenue par le feu de plusieurs chars, reçoit l’ordre de nettoyer la partie de Baccarat située au Nord du carrefour 265-848. Il prend à revers les fantassins Allemands installés dans des tranchées et capture environ 60 hommes sans subir de perte.
La section HÉLIOT nettoie la partie de Baccarat située au Nord de la voie ferrée et doit s’installer défensivement dans la caserne de la Garde Mobile.
Dispositif adopté le 31 Octobre au soir :
- 1 section d’infanterie, 1 peloton de T.D. à la caserne de la Garde (Lt de Vaisseau BONNET),
- 1 escadron de chars, 1 section d’infanterie à l’Hôpital Militaire (Capitaine BOUSSION),
- 1 peloton de chars, 2 sections d’infanterie au carrefour du pont,
- le P.C. et 1 peloton de T.D. au carrefour en 265-848.
Bilan de la journée :
Pertes amies : 2 tués (12ème Cuirs), 7 blessés, 1 T.D. et 2 chars moyens détruits ou endommagés.
Pertes ennemies : Nombreux tués, une centaine de prisonniers, 1 canon de 88 et 4 canons antichars détruits.
1er Novembre 1944.
Vers 09H00, le détachement KREBS est envoyé en reconnaissance du Foubourg de St-Wolfegant, où il s’installe.
À la même heure, un détachement aux ordres du Capitaine d’ORGEIX (pelotons BRIOT et SAVARY , section DJAMBEKOFF) nettoie toute l’île de Baccarat, puis franchit à gué, en aval du pont sauté dans la nuit.
Peu après, un chemin de roulement est lancé par une section du Génie, sur les débris de ce pont.
La section Mac CLENAHAM et le peloton PERIER (aux ordres du Capitaine BOUSSION) gardent le grand pont.
Le 5ème Escadron du R.M.S.M. (Capitaine TROQUEREAU), mis à la disposition du sous-groupement, s’installe à la Cristallerie.
Le Commandant ROUVILLOIS décide, vers 11H00, de faire reconnaître Bertrichamps avec 2 pelotons de Spahis (De BONNEVAL) ; ils traversent le village vers 11H30, et y signalent 2 chars ennemis camouflés.
Vers 14H00, le Lt de Vaisseau BONNET reçoit mission d’occuper Bertrichamps avec 2 pelotons de T.D., 1 peloton de chars légers (CRUSE) et une section d’infanterie (HÉLIOT). Le peloton de T.D. (JOSSE), chargé d’aborder le village par le Nord, se heurte à des abattis sur la route de Veney et doit faire demi-tour.
Mais le reste du détachement, abordant Bertrichamps par la grand’route, s’en empare vers 16H00.
Pertes amies: 1 tué, 1 T.D. hors de combat.
Pertes ennemies: 1 canon P.A.K. intact, 30 prisonniers.
2 Novembre 1944.
Tirs d’artillerie ennemis sur Bertrichamps : R.A.S.
La route de Rambervillers étant dégagée, la liaison est prise vers Ste-Barbe, avec des éléments du 117e Cavalry Squadron Américain.
Le Capitaine d’ORGEIX reçoit mission de reconnaître Veney avec 1 peloton de chars moyens et la section d’infanterie, et de revenir, si possible, par Bertrichamps.
À 3 km de Baccarat environ, ce détachement se heurte à deux séries successives d’abattis. Les chars doivent faire demi-tour. L’infanterie progresse seule jusqu’à Veney, totalement abandonné par l’ennemi, et rentre à Baccarat par le même itinéraire.
3 Novembre 1944.
Vers 01H00 du matin, des officiers Américains du 117e Cavalry Squadron s’étant présentés au G.T.D., un officier de liaison du sous-groupement va prendre contact avec eux, et leur fait reconnaître de nuit les emplacements des différents points d’appui, qu’ils devront éventuellement occuper.
La journée se passe sans incident.
4 Novembre 1944.
À 10H00, le détachement BONNET, relevé par des éléments Américains, quitte Bertrichamps. Les chars et la section d’infanterie sont remis à la disposition de leurs unités. Les T.D. vont assurer la protection du Q.G., qui s’installe à la Caserne de la Garde Mobile.
Toute la journée, des unités Américaines venant surtout de Rambervillers, arrivent à Baccarat, pour y relever le G.T.D. qui doit partir au repos dans la journée du lendemain.
5 Novembre 1944.
À 11H30, la Municipalité de Baccarat et la Direction de la Cristallerie, offrent un vin d’honneur au Général LECLERC, au Lt-Colonel VESINET, au Commandant ROUVILLOIS, et à quelques officiers et hommes, choisis parmi ceux qui ont le plus contribué à la libération de la ville.
Accueilli par l’Abbé STUTZMANN, curé de Domèvre, chef de 2 sections de résistance, et par le Maire de Baccarat, le Général leur répond en une brève allocution. Il lit les citations à l’ordre de la 2ème D.B. accordées à Mademoiselle Marcelle CUNY et à l’Abbé STUTZMANN.
À 15H00, les compagnies d’infanterie et du Génie, l’Escadron du R.M.S.M., ayant été remises à la disposition de leurs régiments, le 2ème Escadron et le P.C. du sous-groupement quittent Baccarat pour Magnières, où doivent séjourner tous les éléments réunis du 12ème Cuirassiers.
APPENDICE.
COMPTE-RENDU des OPÉRATIONS du 3e ESCADRON DÉTACHÉ au SOUS-GROUPEMENT QUILICHINI
(par le Capitaine NOËL)
L’escadron fait partie du Sous-Groupement QUILICHINI, dont les missions successives sont : de prendre Azerailles et la partie Nord-Est, de se porter sur Brouville et Merviller, et pousser une forte reconnaissance blindée sur Baccarat.
31 Octobre 1944.
1er temps: Prise d’Azerailles.
2 actions de diversion et un effort principal doivent avoir lieu à 08H30.
1° - Peloton De COLOMBEL, aux ordres du Lieutenant DEURE avec 2 groupes du Génie, une section d’infanterie, doit aborder Azerailles, par la voie ferrée et la route.
Au départ, un char moyen du Sous-Groupement ROUVILLOIS saute sur une mine et bloque le passage. Le S/Lieutenant De COLOMBEL décide, d’accord avec le Lieutenant DEURE, de foncer sur l’axe.
Une patrouille de 2 chars (FERRANDIS et GARCIA), suivie du S/Lieutenant De COLOMBEL, plus une V.T.T., plus un char moyen, progresse lentement vers Azerailles, le Génie détectant les mines.
À 09H00, le détachement se trouve arrêté par des barricades. Le S/Lieutenant De COLOMBEL et l’Aspirant commandant le groupe du Génie, procèdent à la reconnaissance, protégés par le feu des chars. Les barricades étant minées, un char est attelé avec un cable, recule et, l’obstacle explose. Le peloton reprend sa progression et tombe sur un ponceau détruit, le contourne à travers champs vers la droite, détruit au passage un blockhaus (H.M.G.) L’ennemi fuit vers la Filature.
Le char du S/Lieutenant De COLOMBEL suivi du CLERY fonce vers la filature. Les deux autres chars sont enlisés (pas de crampons). Devant le pont, le S/Lieutenant met pied-à-terre ; le pont est miné et défendu par une mitrailleuse.....abandonnée !
Une ficelle aboutit au pont, à un fourneau ; la traction a cassé la ficelle, mais le dispositif n’a pas sauté. Le LICORNE et le CLERY franchissent le pont et arrosent la Filature d’obus explosifs. Pendant ce temps, les 2 chars enlisés se dépannent.
Je rallie le peloton et lui donne l’ordre de se porter derrière son détachement, qui part en direction de Brouville.
Pendant ce temps avait lieu l’action suivante : je ne suis pas au courant de l’action du détachement LEROY (2ème diversion), sinon que les chars légers ont été obligés de retourner à Ménil-Flin pour entrer dans Azerailles.
Détachement NOËL comprenant :
- 1 peloton de chars moyens - DESFORGES,
- 1 peloton de T.D. - De SIVRY (Lt LACOIN),
- 1 section du Génie - CHEVALIER,
- 1 section d’infanterie - LUCCHESI,
- le peloton de commandement de l’escadron : 2 chars moyens et un 105.
Mission : Se porter par tout chemin sur Ménil-Flin - Hablainville, à la lisière Sud-Est de la Forêt de Mondon, en déboucher à 08H30, et foncer sur Azerailles par la route.
Le détachement débouche de la forêt vers 09H00, à cause d’embouteillages; l’ordre est indiqué plus haut; la section LUCCHESI ayant une partie de son personnel, ainsi que le Lieutenant sur les chars du peloton DESFORGES.
Le groupe De BRIEY - BRETON se porte vers la sortie Sud-Est du village, empêchant la fuite des boches ; le groupe DESFORGES pénètre dans le village détruisant quelques blockhaus, et couvrant la progression de l’infanterie qui nettoie et ramasse les prisonniers. L’action a duré une quarantaine de minutes. Liaison radio excellente, a permis la coopération De COLOMBEL et DESFORGES.
J’envoie un T.D. et une A.M. détruire un véhicule suspect sur la voie ferrée, en direction de Gélacourt ; ils en profitent pour arroser copieusement une cinquantaine de boches qui sont dans le bois 1 km Sud d’Azerailles.
Sur ordre du Commandant QUILICHINI, le mouvement reprend vers Brouville, peloton DESFORGES en tête, avec section LUCCHESI ; puis la section du Génie CHEVALIER, les chars de commandement, le peloton De COLOMBEL remis à ma disposition avec une section d’infanterie et le Lieutenant DEURE, et enfin le peloton KREBS.
Au voisinage de la côte 346, le Lieutenant De La PRESLE, adjoint au Capitaine commandant le 3ème Escadron, profite d’un arrêt de la colonne pour faire, avec l’aide d’un groupe du Génie, 23 prisonniers dont un S/Lieutenant, avec l’armement correspondant.
Progression stoppée en 346 par colonne ROUVILLOIS qui défile vers Gélacourt, puis par Groupement Tactique GUILLEBON qui se porte sur Brouville.
Le peloton DESFORGES subit un violent bombardement d’artillerie, entre le carrefour et Brouville, de 11H00 à 13H00 environ.
Je vais prendre liaison avec le Colonel De GUILLEBON, qui me demande de ne pas amorcer de mouvement avant qu’il n’ai quitté Brouville et Merviller. J’avertis DESFORGES d’avoir à se porter sur Merviller dès que possible, et de s’y installer défensivement.
Le Commandant QUILICHINI, mis au courant de la situation, constitue une colonne aux ordres du Capitaine JOUBERT, comprenant :
- le peloton KREBS en tête, avec une section d’infanterie en appui,
- 1 section du Génie,
- 1 section de mortiers de 75.
Le détachement démarre vers 15H30, dépasse DESFORGES à Merviller et se porte sur Creviller, qui est atteint sans difficulté. Patrouille Adjudant-Chef DESPLANQUES en tête BLOIS II 76 mm, le mouvement reprend vers Baccarat, à travers un défilé bordé d’arbres. À la sortie de ce défilé: une barricade solide, démolie en 10 coups de 76 par le BLOIS II. Quatre prisonniers sont faits, puis 40 Allemands sortent d’une maison et se rendent à l’Adjudant-Chef DESPLANQUES et aux 6 hommes du Tchad placés sur son char.
Suivi par le CHAMPFLEUR du Brigadier-Chef BOFF, la progression reprend, passe sous le pont du chemin de fer et pénètre dans la rue principale de Baccarat. Au bout de 50 mètres, le BLOIS II est touché par un coup de 75 qui ricoche sur la chenille et pénètre par dessous dans le char, tuant le conducteur - Cuirassier DUFRECHOU -, blessant légèrement les occupants et mettant le feu au char.
Le tireur, Brigadier-Chef COSQUER, ayant vu le départ du coup, partant de l’angle d’une maison à 400 mètres, tire deux coups de 76 qui mettent en fuite les servants de la pièce.
Le CHAMPFLEUR se recule en position de tir. Le Lieutenant KREBS, resté au pont en observation, n’arrive pas à prendre liaison avec le Capitaine JOUBERT, commandant le détachement ; par contre, il prend contact avec le Commandant ROUVILLOIS, dont le sous-groupement est arrêté devant Baccarat.
Ce dernier décide d’envoyer en avant les sections LUCCHESI et Mac CLENAHAM. Celles-ci progressent dans la rue principale, trouvant la pièce A.C. abandonnée, capturant quelques boches.
Puis la section Mac CLENAHAM progresse jusqu’au pont sur la Meurthe, tuant au passage l’officier du Génie chargé de faire sauter le pont... qui ne sautera pas.
Elle s’installe en point d’appui dans l’école, avec les 3 chars restant du peloton KREBS, face au pont et face à la route de St-Dié.
Nuit calme malgré tirs d’artillerie. À 08H30, reprise de la progression, section Mac CLENAHAM, peloton KREBS jusqu’au delà du passage à niveau Sud-Est de Baccarat. Pas de résistance. Un point d’appui est installé aux ordres du Lieutenant KREBS.
Pendant ce temps, le Capitaine NOËL se portait sur Merviller, où il récupérait le peloton DESFORGES et installait la défense de Merviller. Deux chars, de la patrouille VINCENT du peloton De COLOMBEL, partaient de Merviller aux ordres du Capitaine LAVERGNE, avec une section d’infanterie, un groupe du Génie et la C.A. sur la Ferme de Grammont, où ils s’installaient en point d’appui.
Violent bombardement par “trains bleus“, Lieutenant DESFORGES blessé légèrement à la tête. R.A.S.
Prisonniers faits : Une centaine, sans compter ceux faits par l’action KREBS.
Pertes amies : Cuirassier DUFRECHOU tué.
Blessés : Brigadier LORENZI, Lieutenant DESFORGES, Adj./Chef DESPLANQUES, Brigadier-Chef COSQUER, Cuirassier CASABIANCA, Cuirassier CHÉLIL.
Matériels : char 76 BLOIS II détruit
char recovery BUCEPHALE II chenille coupée par mine, récupéré, R.A.S.
camion GMC GIEN radiateur et réservoir essence crevés, récupéré
moto G. et R. réservoir crevé, récupérée.
Gains matériels : 2 canons A.C. de 75, 1 canon de 150, 3 V.T.T., 1 V.L., 1 camion, fusils, pistolets, mitraillettes, mitrailleuses, bazookas.
Pont de Baccarat et de Azerailles.
signé: NOËL
L’ATTAQUE DE MANONVILLIER PAR LE 3ème ESCADRON
25 Septembre 1944.
Ordre d’attaque reçu à 13H30.
Mission : Franchir la Vezouze devant Manonvillier, établir une tête de pont, s’emparer de Manonvillier, pousser jusqu’au Fort de Manonvillier et s’y établir avec tout le sous-groupement.
L’attaque doit être menée par :
- 1 peloton de chars (peloton KREBS),
- 1 section d’infanterie (section DJAMBEKOFF),
- 1 peloton de Destroyers (LACOIN).
Une section d’infanterie doit en même temps franchir la Vezouze devant Thiébauménil, et avancer directement jusqu’au Fort. L’opération d’aviation qui devait préparer cette attaque n’a pu avoir lieu en raison du temps pluvieux depuis trois jours.
Le Capitaine NOËL, à qui cette opération délicate était confiée, fit remarquer que les chars ne pourraient quitter la route en raison du terrain mou et que la pluie les empêchait pratiquement de tirer avec précision. Un gros soutien d’artillerie était en revanche promis.
Départ des chars et des Destroyers à 14H00. La section DJAMBEKOFF progresse à pied jusque devant le pont de Manonvillier.
Le Capitaine NOËL se rend au carrefour 600 mètres S.O. du village. Les fantassins, en arrivant devant la Vezouze, sont violemment pris à partie par des mitrailleuses placées dans les premières maisons, à 100 mètres du pont, et sont cloués au sol.
Un agent de liaison, vient alors ordonner au peloton de chars d’arriver au plus vite, pendant que les Destroyers resteront en protection près du carrefour.
Le peloton KREBS s’avance en colonne sur la route, les chars à 150 mètres. Le char BRIVE du Lieutenant KREBS s’avance jusqu’à 50 mètres du pont et tire sur les maisons du village, guidé par le Lieutenant DJAMBEKOFF. La résistance cesse pratiquement dans les premières maisons.
Le char BAIGNES est à 150 mètres derrière lui. Le Lieutenant DJAMBEKOFF demande au Lieutenant KREBS de tirer sur le clocher et sur les maisons à l’Est du village. Ce tir ne peut être exécuté de la route ; le Lieutenant KREBS ordonne au char BAIGNES de s’écarter de la route de 50 mètres pour tirer sur ces objectifs.
Le char BAIGNES s’embourbe dans un ruisseau paraissant minime ; il exécute les tirs demandés.
Le Capitaine NOËL demande le dépannage (Recovery) ; il ordonne au Lieutenant KREBS d’avancer jusqu’au pont pour voir si les chars peuvent passer : soit sur le pont, soit à gué. Réponse négative du Lieutenant KREBS.
Le Recovery est à ce moment, sur le point de retirer le char BAIGNES, quand des coups d’antichars partent de la droite. Le BAIGNES, touché à la tourelle, brûle; le Maréchal des logis ALLIÈS, les Cuirassiers AUTON et MOREL sont tués, les Cuirassiers DICHIER et CÉSARI s’échappent. Le Capitaine NOËL est blessé d’une balle au bras, à proximité du char détruit.
Le Recovery est percé de 9 coups sur la route, ainsi que le half-track de dépannage et la jeep du Lieutenant d’Échelon (2 tués et 3 blessés). Le Capitaine NOËL a pu faire replier les 3 chars en arrière sur la route. Ceux-ci exécutent des tirs sur le village et les crêtes qui le dominent, malgré la pluie torrentielle. L’artillerie amie et ennemie s’abat sur la région voisine du pont.
Seuls, le char BRIVE et la section DJAMBEKOFF restent aux abords immédiats du pont. La route est coupée derrière eux par les véhicules détruits.
Cette situation se prolonge pendant 1 heure 1/2 environ. Un groupe de 4 ou 5 Allemands, apparemment munis d’un bazooka, revient dans la première maison du village. Il est dissocié d’un coup de 75. Vers 17H00 l’ordre suivant est transmis par radio, par le Commandant QUILICHINI : “Ordre impératif. Vous replier prudemment, protégés par tirs d’artillerie“. L’ordre est transmis avec retard.
Le repli s’exécute sous un tir violent d’artillerie ennemie. L’Artillerie amie, qui a tiré déjà longtemps, affaiblit son tir au moment même du repli ; des fantassins regagnent le bois, le char BRIVE recule sur la route, vire dans les champs, tente trois fois, en vain, de retirer un half-track, reprend la route, échappe de peu à un obus anti-char qui ricoche sur la tourelle d’un Destroyer.
À ce moment, 2 chars sont embourbés sur le bord de la route sur laquelle l’ennemi dirige un tir d’explosifs et de perforants. Ils sont dépannés par les Destroyers pendant que le Lieutenant KREBS exécute un tir de fumigènes sur la crête du Fort. Les chars et Destroyers se reforment sur la route nationale et regagnent Thiébauménil.
Pertes de l’Escadron :
- Char moyen BAIGNES < M.d.L. ALLIÈS tué, < char détruit
- Char Recovery BUCEPHALE < Cuirassier ANTON tué, < char détruit
- Half-Track RUFFEC (Dépan.) < Cuirassier MOREL tué, < HT endommagé
-Jeep VENDÔME < Capitaine NOËL blessé,
Brigadier FADY blessé et évacué,
Brigadier BRAQUET blessé et évacué,
Cuirassier BAVAY blessé et évacué.
Un half-track de l’infanterie et un de la liaison d’artillerie restaient sur le terrain.
Pertes Section DJAMBEKOFF : 2 tués, 10 blessés.
L’autre section d’infanterie avait entre temps progressé vers la crête du Fort, l’avait atteinte un moment, mais avait dû se replier devant des forces très supérieures.
La nuit, tirs de harcèlement de l’artillerie ennemie.
PREPARATIFS POUR STRASBOURG
L’éventualité d'une opération vers Saverne et l’Alsace, reçoit confirmation pendant le séjour du Régiment à Magnières, par l’ordre de la 2e D.B. N° 183.3 du 10 Novembre 1944.
Cette opération est envisagée comme action d'appui au profit des 44e et 79e D.I. Américaines au début de leur attaque, et comme action d'exploitation jusqu’à Saverne et au delà.
11 Novembre 1944.
Pour ces opérations, un sous-groupement est constitué aux ordres du Commandant DIDELOT, son P.C. est fixé ce jour et comprend :
- Capitaine d'ALENCON, Adjoint
- Lieutenant LIBERSAT, Renseignements
- Ss/Lieutenant CORAP, Liaisons
- Adjudant/Chef BIGOU, Transmissions
- Capitaine KERGUELEN, Médecin
Les chars de commandement sont :
AMIENS II - FEZ – NANCY - METZ
12 Novembre 1944.
Dans la matinée, la division envoie son ordre préparatoire d'opérations N° 189/3 fixant la mission de pénétration de la D.B. engagée dans la brèche que doit ouvrir le XVème Corps.
Le G.T.D. reçoit la mission de se porter, après un arrêt dans la région d'Avricourt, vers la région de Saverne, par les itinéraires A et B (axes non impératifs) avec le maximum de carburant et de vivres.
Itinéraire A : Gondrexange - Herzting - Carrefour 425-116 - Barchain - Kerprich - Langatte - Oberstzinzel - Flauwiller - Schalbach - Metting - Berling - Pfalzweyel - Dossenheim - Vallée de la Zinsel.
Itinéraire B : lgney - Habmutz - St Georges - Lorquin - Xouaxange - Sortie Ouest de Dannelbourg - Sarraltroff - Lixheim - Mittelbronn - Sarrebourg - Saverne.
Par son ordre N° 376/3, le G.T.D. constitue les sous-groupements et détache un officier de liaison auprès de la 44e D.l. US, pour suivre l’évolution de son attaque.
Composition du sous-groupement :
- 1 escadron de chars moyens - Capitaine GAUDET
- 1 Cie de fusiliers (2e compagnie du R.M.T.) Capitaine PERCEVAL
- 5e escadron du R.M.S.M. moins 2 pelotons, Capitaine TROQUEBEAU
- 3e escadron du R.B.F.M. moins 2 pelotons, Capitaine BONNET
- 2e Cie du 3e Génie moins 1 section
- 1 peloton de chars légers, S/Lt MERCIER
- le peloton de protection de la CCR du R.M.T. _
- le I/3e R.A.C., Capitaine DEMARLE.
En fin de journée, le G.T.D. donne l'ordre 379/3 :
“Le Sous-Groupement DIDELOT est groupement réservé et doit se tenir prêt à engager la poursuite, soit derrière le Sous-Groupement ROUVILLOIS, soit derrière le Sous-Groupement FOSSE."
13 Novembre 1944.
Le G.T.D. donne l'ordre de mouvement N° 381/3 :
Le mouvement prévu a pour but de mettre les unités jusque là groupées par Régiments, dans leur zone d'attente et prêtes à être engagées.
Leur stationnement est à la date du 13 Novembre :
- Escadron GAUDET et P.C. S/Gpt - Magnières - St Pierremont
- Compagnie PERCEVAL - Xanferwiller
- Section protection CCR - Moyen
- Peloton de chars légers - St Pierremont
- 5e/RMSM - Doncière
- 3e/RBFM - Baccarat
- 13/2e Génie - Vallois
- 1/3e RAC - région Vaxainville
14 Novembre 1944.
Aucun évènement pour le sous-groupement.
L'officier de liaison, détaché à la 44e DI US, signale que la progression américaine ne va que très lentement en raison du mauvais temps.
15 Novembre 1944.
Un élément de l'Emergency est affecté au sous-groupement.
L'ordre pour les transmissions es donné aux différents éléments du sous-groupement.
On apprend que les Américains ont pris Leintrey et Remoncourt.
16 Novembre 1944.
L' avance de la 44e DI US, en direction d'Avricourt, est lente. La 79e DI progresse plus aisément et prend Harbouey ; la 2e D.B. donne son ordre N° 198/3 et se prépare à agir en direction de Harbouey - St Polf, maintenant un groupement tactique ( G.T.D.) à agir en direction du Nord-Est.
17 Novembre 1944.
Vers 12H30, on apprend la prise de Badonwillers par le Sous-Groupement La HORIE.
Le Commandant DIDELOT, apprenant la mise en route très prochaine de son sous-groupement, fixe dans la journée sa constitution détaillée et son articulation.
Ayant la charge d' un certain nombre d'éléments venant des autres sous-groupements, il constitue, aux ordres du Capitaine TROQUEREAU, un élément arrière comprenant les échelons des escadrons et les services non combattants.
Répartition des moyens :
A - Éléments combattants :
1 - Avant-garde :
aux ordres du Capitaine GAUDET :
- Peloton de chars moyens BOBY,
- Section MARSON,
- P.C. 4e Escadron,
- 1 groupe du Génie.
2 - P.C. Avant du sous-groupement
3 - Détachement PRUNET avec :
- Peloton de chars moyens PRUNET,
- Section BRIOT,
- 1 groupe du Génie.
4 - Groupement des P.C. aux ordres du Lt de Vaisseau BONNET :
- PC Arrière sous-groupement,
- PC G.T.D.
- PC 3e R.A.C.
- PC 3e/RBFM.
Protection de ce détachement aux ordres du Lt De SIVHY, avec une A.M. et quatre T.D.
5 - Détachement PERCEVAL avec :
- 1 peloton de chars moyens DEMANNEVILLE,
- 1 section Infanterie LEHAUT,
- 1 groupe du Génie,
- Échelon Escadron GAUDET.
6 - Batterie d' artillerie aux ordres du Capitaine DEMARLE.
B - Éléments non combattants : le tout aux ordres du Capitaine TROQUEREAU,
comprenant :
- PC 5e/RMSM,
- 1 peloton chars légers MERCIER,
- Section protection CCR SAINT SIMON,
- Les échelons aux ordres du Ss/Lieutenant BONNEVAL :
- 1 peloton du RMSM,
- Échelon du 1er escadron,
- Échelon du Génie,
- Échelon du RBFM,
- Échelon du RMSM,
- Échelon du 3e RAC.
- Service sanitaire du RBFM,
- Emergency aux ordres du Lieutenant BENOZZI.
Il ressort de cette répartition, que seuls les détachements GAUDET, PRUNET et PERCEVAL, sont considérés comme détachements combattants.
A 20H00, arrive l’ordre de la division 206/3, prévoyant le mouvement du GTD en tout 50 véhicules pour la matinée du 18. Le G.T.D. envoie en même temps son ordre 383/3.
Les unités du sous-groupement sont alertées à partir de 20H30.
APPENDICE
RÔLE DU 2ème ESCADRON DANS LA BATAILLE DES VOSGES ET DE STRASBOURG
Le pont de Xouaxange a été trouvé libre et non détruit en fin de matinée. Le Sous-Groupement QUILICHINI en a aussitôt commencé le franchissement en direction de Beling.
À midi, le Sous-Groupement ROUVILLOIS commence également le passage. Le Colonel ROUVILLOIS donne ordre au détachement COMPAGNON, de partir sur Homing, devant lequel les américains sont encore arrêtés, et de reprendre là, son axe Barchain - Kerprich - Langatte - Haut Clocher - Delving – Ubergestigel ; il retrouvera probablement des éléments dans Haut Clocher, venus de Bobling.
Le reste du sous-groupement suit le détachement, débouche aussitôt en direction de Heming en longeant la voie ferrée, avec quelques difficultés en raison de l’inondation.
À l'arrivée au carrefour de Heming, le char SOISSONS II, récemment perçu en très mauvais état mécanique, tombe en panne. Le Peloton PERRIER se trouve réduit à trois chars.
Le char PARIS II (Chef De CARGOUET) passe char de tête.
Aussitôt après le nettoyage de la partie Est de Heming où il fait quelques prisonniers, pour gagner du temps le détachement ne reconnaît pas Heming, parce que l'on voit les américains franchir par la station Marchin qui est trouvée vidée. Le château d'Aberville est reconnu par la patrouille de tête (Aspirant AZINIÈRES, chars FYE et PARIS II).
Le détachement reprend la progression, il est accueilli par un feu d' artillerie, de mortiers, au débouché du Bois de Noussard, sur Kerprich aux Bois.
Le détachement s'empare rapidement du village, le nettoyage rapidement mené et achevé par la patrouille de queue, permet de faire une trentaine de prisonniers, avec un oberfeldwebel, qui servaient deux mortiers de 81 et des armes automatiques.
Avant la fin même du nettoyage, la progression reprend en direction de Langatte en dépit de quelques obus reçus au débouché du village et vers la 294.
À l'entrée dans Langatte, la patrouille de tête surprend, en plein mouvement sur la route, une batterie hippomobile allemande de 150, ainsi qu'un convoi hippomobile. Le tout est mis en déroute et les servants tentent de s'enfuir à pied vers le bois à 1500 m au Nord.
Par dessus le village et la vallée, la patrouille de queue les mitraille et les tire à obus explosifs ; quelques allemands tentent de se défendre dans le village dont un nettoyage un peu plus poussé devra être fait ; ce sera la mission du peloton de mortiers et de la patrouille de queue, alors que la tête du détachement reprendra la progression.
Juste à ce moment une mitrailleuse allemande se met à tirer d' une maison près du carrefour central du village. Le nettoyage permet de mettre la main sur une soixantaine de prisonniers laissés à la garde de quelques cuirassiers du peloton de mortiers et, surtout, un nombreux matériel :
- 4 pièces de la batterie d' artillerie
- 4 mortiers en position dans la partie Ouest du village
- nombreuses voitures et chevaux.
Le détachement repart, tirant comme au lapin sur les allemands fuyant de Langatte et de Haut Clocher vers le Lekwald et le Beiwald. Le détachement entre par l'Ouest dans Haut Clocher en même temps qu'arrive du Sud, le détachement BRIOT.
Un char commandé par le maréchal des logis BIDAUD, et axé vers le bois au Nord de Haut Clocher, stoppe une colonne d'artillerie lourde et fait 20 prisonniers, tandis que le S/Lieutenant COQUELET nettoie le reste du village.
Un prisonnier est fait dans un dépôt d'essence allemand qu'il devait détruire. Le détachement reprend sa marche des l’arrivée des américains, qui prennent à leur compte les prisonniers.
Le Colonel ROUVILLOIS donne l’ordre au détachement COMPAGNON de foncer immédiatement sur Dolving et de s'emparer à tout prix par surprise du pont sur la Sarre d'Oberstinzel, puis de s'emparer ensuite, si on en a le temps avant la fin du jour, du carrefour de Rauwillers. Le détachement LENOIR suit immédiatement, il est 15H00.
Dolving est atteint sans encombre et le village reconnu est nettoyé rapidement, une dizaine de prisonniers. Le détachement se présente alors devant la Sarre, au Moulin de Sarreck. Le pont n'est pas sauté, le Lieutenant LUCCHESI avec une patrouille à pied, va immédiatement reconnaître le village de Oberstinzel.
Pendant que le groupement du Génie du détachement LENOIR reconnaît le pont et coupe sa mise à feu, le pont est franchi sans encombre et Oberstinzel traversé, est salué par un grand enthousiasme par la population. Quelques prisonniers.
La marche reprend rapide en direction de Hellerig où est mis en déroute un convoi hippo allemand marchant tranquillement sur la route en direction de Rauwillers. Pendant que les éléments de tête du détachement (patrouilles AZINIÈRES et PERRIER, section LUCCHESI) nettoient le village et dégagent la route des nombreux véhicules qui l’encombrent, le peloton de mortiers LECORNU et la patrouille de queue BALLESTER, mitraillent les fuyards allemands courant vers Geberval ; il y a une quarantaine de prisonniers dont un officier.
La progression reprend sur Rauwillers, par le chemin de terre Geberval, ce dernier est très encombré de véhicules hippo et auto qui ralentissent la marche et obligent à quitter la piste, aussi quelques H.T. s'embourbent.
Les éléments de tête se présentent devant Rauwillers (S/Lieutenant PERRIER et Lieutenant LUCCHESI), alors que le détachement est coupé derrière le char du capitaine par H.T. du Génie embourbé à 1200m. d'Hellering, Rauwillers est cependant occupé.
Une mésaventure manque de se produire : le feu ayant été ouvert entre les éléments de queue du détachement COMPAGNON débouchant de Geberval dans la demi-obscurité et les éléments de tête du détachement LENOIR (passés par Kirrberg). Ce feu est heureusement immédiatement arrêté grâce à la liaison rapidement prise entre les deux détachements.
À Rauwillers, les allemands sont complètement surpris. Les deux chefs de détachement décident l’occupation du village pour la nuit : issues Est et Sud au détachement COMPAGNON, issues Ouest et Nord au détachement LENOIR. Le Colonel ROUVILLOIS arrive immédiatement.
Dans l’obscurité, de nombreux allemands surpris sont faits prisonniers, toute la soirée et toute la nuit des voitures allemandes viendront se faire démolir sur les bouchons placés aux issues. Les allemands ignorent la main mise par nous sur ce carrefour important, à la tombée du jour, ainsi que notre passage de la Sarre.
L'organisation du détachement COMPAGNON est la suivante :
- carrefour Est : Peloton PERRIER et Section LUCCHESI,
- carrefour Sud : char 105 du Peloton PERRIER, Peloton mortiers LECORNU.
Celle du détachement LENOIR est la suivante :
- patrouille OLLERO sur la route de Hirschland,
- patrouille SALAUN sur la route de Kirrberg.
Le détachement BRIOT, après avoir occupé et nettoyé Haut Clocher, tient le passage de Dolving. La nuit est assez calme. Il faut signaler quelques coups de téléphone provenant des postes allemands de la région, ignorants que nous sommes à Rauwillers et la prise de quelques voitures allemandes, en particulier à 23H00, une jeep américaine occupée par deux allemands venant de Kirrberg est arrêtée dans le village (parce qu'elle marche tous feux allumés) par l’Aspirant AZINIERES.Le Colonel, pensant le passage prévu des Vosges par Zinsel solidement tenu, prévoit de pousser, le lendemain matin à l’aube, un élément au carrefour de Siewiller et des reconnaissances à Lhor et Bust, en vue éventuellement, de tenter le passage par La Petite Pierre.
Le détachement LENOIR, augmenté du 105 BESNIER, prélevé sur le détachement COMPAGNON, partira en tête pour permettre au détachement COMPAGNON de faire le ravitaillement nécessaire, munitions surtout.
Le bilan de la journée pour l’escadron s'établit par la seule perte de la jeep ORGEIX par l’artillerie à Kirrberg et par la capture pour l’ensemble du sous-groupement de 300 prisonniers, de nombreux véhicules et de pièces d'artillerie, particulièrement à Langatte et Haut Clocher.
La Sarre a été franchie par un pont qui permettra le lendemain le passage de tout le G.T.D. Le premier village alsacien “Rauwillers“ est libre.
20 Novembre 1944.
À 07H30, le détachement LENOIR part pour Schalbach. La patrouille OLLERO (chars DIEPPE et BAYEUX) en tête, le village de Lixheim est atteint et reconnu. À la fin du nettoyage près du carrefour Est du village, le Chef OLLERO a sa tourelle traversée et est tué net d'une balle à la tête.
Il est fait une cinquantaine de prisonniers dans le village. Le détachement reprend sa progression en direction de Bourscheid où, il est encore fait une cinquantaine de prisonniers.
Schalbach est atteint vers 09H00 ; au carrefour après le ruisseau de l’Eller, le S/Lieutenant CORAP, descendu à terre au cours du nettoyage, est tué d'une balle au cœur, tirée à 20 mètres.
Le détachement s'établit à Schalbach après avoir tué une trentaine d'allemands.
Durant ce temps, le détachement BRIOT parvenu à Rauwillers vers 8H00, quitte ce village vers 9H00, et prend l’itinéraire direct de Schalbach, suivi par le PC du Colonel. Il arrive à Schalbach sans incident derrière le détachement LENOIR.
Le Père FEUGEREU, aumônier du Génie, fait placer les corps du Chef OLLERO et du S/Lieutenant CORAP à la Mairie.
Le détachement LENOIR reprend alors la progression sur Veckerswiller et Siewiller, où il arrive vers 10H30.
La patrouille de tête est alors composée des chars DIEPPE et NORMANDIE à Siewiller, le Brigadier HILLIEN passe chef de char sur le BAYEUX et le Brigadier NIKEL sur le St LOT.
À Siewiller, quelques véhicules allemands sont détruits dont un camion avec une arme antichars par le NORMANDIE. Le Brigadier HILLIEN est blessé par un conducteur de side-car allemand qu'il venait d'arrêter.
Il est fait environ 80 prisonniers. Le détachement LENOIR reste jusqu'à 16H15 à Siewiller, il pousse alors jusqu'à Lohr qu'il tient durant la nuit.
Pendant ce temps, le détachement COMPAGNON (Peloton PERRIER) attend à Rauwillers le ravitaillement jusqu'à midi. Le Sous-Groupement DIDELOT ayant alors rejoint, il quitte Rauwillers sans avoir été ravitaillé, il dépasse le détachement LENOIR à Siewiller et va à Petersbach déjà atteint par le détachement JOSSE (TD, sans éléments de l’escadron). Il passe alors en tête, il est 15H30.
Le Colonel ROUVILLOIS lui donne l'ordre d'occuper La Petite Pierre avant la nuit ; une reconnaissance de JOSSE rencontre une résistance, avec armes automatiques, au carrefour de la Maison Forestière, 1500 m avant La Petite Pierre. Le détachement COMPAGNON se heurte à cette résistance vers 16H00.
Le char PARIS II, char de tête, est immobilisé par bazooka sans perte de personnel.
La Section LUCCHESI s'engage à pied avec l’appui feu des chars. Le carrefour est pris.
La progression reprend, mais retombe à nouveau sur une résistance d'infanterie, enterrée et disposant de bazookas ; après une sérieuse résistance, la position est enlevée, laissant sur le terrain une dizaine de prisonniers, une douzaine de tués et une quinzaine de blessés.
La progression peut alors reprendre avec un appui d'artillerie fusant sur La Petite Pierre. La Petite Pierre est atteinte et nettoyée en dépit d'une résistance assez sérieuse, dans la partie Sud du village surtout, et vers la Redoute.
Il est fait une cinquantaine de prisonniers dont plusieurs officiers.
L'occupation de La Petite Pierre est organisée pour la nuit. Le détachement COMPAGNON tient le bouchon Sud sur la route de Saverne.
Pendant ce temps, le détachement BRIOT est venu occuper pour la nuit Petersbach.
Pour l'escadron. la journée se chiffre par la perte du S/Lieutenant CORAP et du Chef OLLERO tués et du Brigadier HILLIEN blessé.
Au détachement LENOlR, par la perte du char PARIS II qui a pu être remorqué jusqu'à La Petite Pierre.
Au détachement COMPAGNON, le char SOISSONS II qui avait rejoint à Rauwillers, reste cette fois à Schalbach, en panne définitivement, où son équipage veillera les corps des tués de l’escadron.
Nous sommes maintenant sur le versant des Vosges descendant vers l’Alsace.
Pour le 22, l’intention du Colonel est :
- après avoir fait sauter le bouchon de la Ferme des Juifs, indiqué sur une carte trouvée sur un officier allemand dans le Sud du village,
- de foncer sur Weiterswiller, et de là, mettre la main sur le carrefour de Dettwiller et sur le pont du canal au Sud de Steinbourg.
22 Novembre 1944.
À 08H30, le détachement COMPAGNON débouche de La Petite Pierre, précédé par un peloton de spahis jusqu'à Weiterswiller sans rencontrer aucune résistance, mais en remarquant des traces fraîches de chenilles sur les chemins afférents la grande route.
Weiterswiller traversé, nettoyé, la progression reprend en direction de Neuwiller. La progression se révélant impossible par la route, la Section LUCCHESI tente de déborder par la gauche dans le bois de Niedermaler. Le peloton de mortiers et le Peloton PERRIER l'appuient de leurs feux.
Le peloton de mortiers LECORNU réussit un tir ajusté sur les pièces d'artillerie de campagne allemandes. Un des H.T. mortiers s'embourbe.
Le Lieutenant PERRlER essaie de le faire tirer, opération difficile en raison du feu ennemi. Le chargeur ESPOSITO, descendu pour accrocher le câble de remorque, est blessé mortellement par un éclat d'obus et emmené sur Weiterswiller. La progression peut alors reprendre, la résistance ayant été largement débordée par le détachement LENOIR.
Le détachement BHIOT, reçoit l’ordre de se reporter à La Petite Pierre à 08H30 ; dès l’arrivée à La Petite Pierre, il va falloir suivre le sous-groupement sur l'axe Petite Pierre - Weiterswiller.
La mission suivante lui est confiée : déboucher largement la position de Saverne, couper la route de Saverne à Strasbourg et s'emparer des ponts sur le canal de la Marne au Rhin à Dettwiller ; itinéraire de marche : Weiterswiller, Bouxwiller, Riedheim, Lantzheim, Gottesheim, Dettwiller.
Ce mouvement s'effectue avec grande rapidité. Débuté à 09H30, il sera terminé à midi ; l’ennemi a été rencontré à Bouxwiller, Prinzheim, Gottesheim et Dettwiller. Son attitude révèle une surprise totale (colonnes interceptées, résistances insuffisantes mises en place).
Le résultat obtenu est le suivant :
un nombreux matériel automobile et hippomobile est anéanti ou capturé, 800 prisonniers sont totalisés en fin de journée, les tués ennemis et blessés sont nombreux mais difficiles à évaluer.
Un char ami : le CAEN, est resté embourbé à Prinzheim, avec les embrayages hors service.
Devant Dettwilier, le cuirassier CARRASCO est blessé au ventre. La liaison est prise avec le Colonel ROUVILLOIS à 12H30.
Le PC du détachement est à la Rathaus.
Jusqu'à Dettwiller, l’organisation du détachement était la suivante :
- une patrouille d'axe, chef de patrouille : COQUELET avec le DJEMILA char de tête, et le CAEN.
- 2 H.T. d'infanterie, dont celui du S/Lieutenant NABARHA, muni de radio, et un char 105 ILE DE SEIN.
Le lendemain matin à 07H45, le détachement part en avant-garde sur Strasbourg. Axe de marche : Dettwiller - Hochtelden - Schwindratzheim - Mommenheim - Brumath - Vendenheim - Schiltigheim – Strasbourg ; la progression s'effectue encore plus rapidement que la veille : 30 km sont parcourus en 2 heures.
La résistance ennemie manifeste l’état de confusion d'une troupe mal renseignée :
- les éléments légers à Hochfelden - Mommenheim, où le char de tête fait sauter une mine sans dommage ;
- Brumath où les ponts sont trouvés inoccupés et où une colonne ennemie s'enfuit vers Haguenau, sont dépassés ou anéantis sans que la colonne marque le moindre arrêt.
La résistance s'intensifie à partir du carrefour de la transversale Mommenheim - Reichstett, sur le petit pont de la Souffelden, des tranchées plus ou moins occupées serpentent à droite et à gauche de l’axe. La crête dominant le fort est légèrement occupée ; des tirs de 105 (ILE DE SEIN et ORAN), des tirs de mitrailleuses, créent chez l'ennemi un désir général de repli, qui ne tarde pas à se manifester par une colonne mixte hippomobile qui s'enfuit vers l’Est par Souffelweyersheim.
Elle est prise à partie par nos feux conjugués (canons de 75, mitrailleuses) ; deux fantassins blessés, un autre est tué.
La marche en avant est immédiatement reprise, l'arrêt a duré un quart d'heure. Le gros de l'avant-garde n'a pas eu le temps de s'engager.
Jusqu'à Schiltigheim, la colonne passe sans s' arrêter au milieu d'allemands s'aplatissant dans les fossés, dans les trous creusés le long des bas côtés de la route, ou même contrefaisant les morts.
Les chars tirent en marchant de Schiltigheim à Strasbourg, aucun incident. Le premier pont sur un bras de l'Ill est franchi, non sauté ; puis c'est la traversée de la ville sous la direction d'un civil, qui amène la colonne droit au Rhin et au Pont de Kehl.
Les chars tombent sur toute une circulation ennemie (camions de troupes, voitures d'officiers, soldats à pied). Sur les trottoirs, tout ce monde manifeste un ahurissement général. Il faut aller vite. Les mitrailleuses agissent, de temps en temps un coup de 75 ajusté, sanctionne la fuite d'un véhicule dont le chauffeur n'a pas compris, ou peut-être, désire de ne pas comprendre.
Le half-track et les chars de tête arrivent au pont sur le Petit Rhin ; la patrouille d'axe, le gros du détachement, un moment très étendus en profondeur, rejoignent.
Il est 10H15. Une colonne de plus de 200 véhicules ennemis, un grand nombre d'ambulances remplies de représentant indemnes des diverses armes de la Wehrmacht est contrainte de faire demi-tour sous les balles du char DJEMILA.
Le tireur BALEYTE stoppe toute la circulation sur la voie ferrée en éventrant une locomotive d'un coup de son 75.
Le pont sur le Petit Rhin ne peut être franchi, son axe est défendu par un canon antichars difficile à atteindre.
Le détachement LENOIR rejoint vers 11H30. Un tir de canon automoteur de 105 est déclenché sur la région au delà du Petit Rhin, la progression ne pourra être reprise que vers 3 heures de l’après-midi, lorsque les autres détachements du Sous-Groupement ROUVILLOIS entament une poussée concomitante vers le Pont de Kehl.
Une première réaction de l'ennemi s'était fait sentir par un essai de mise en batterie sur le flanc gauche et Nord de la colonne, de 7 canons antichars ; les servants sont dispersés par le feu de nos chars.
Le chef du char PAIMPOL, Maréchal des Logis SALAÜN, avait le premier, dépisté l'activité ennemie et, avec sang froid, déclenché un feu violent.
L'organisation de l’avant garde était la suivante :
patrouille de tête, dans l’ordre :
- char EVREUX, M.d.L. GELIS,
- half-track d'infanterie du S/Lieutenant NABARRA,
- char DJEMILA du S/Lieutenant COQUELET,
- le deuxième half-track d'infanterie.
Derrière la patrouille de tête, le char LISIEUX du Lieutenant BRIOT, commandant l'avant garde, puis le gros du détachement comprenant les half-tracks restants de la section d'infanterie entre-mêlés avec les chars ROUEN - ORAN - CHERBOURG – St DENIS II – ILE DE SEIN qui avaient quitté le détachement au cours de la traversée de la ville.
À 3 heures de l'après-midi, le détachement reçoit l'ordre de continuer sa progression vers le Rhin, rendue désormais possible par la destruction, à coups de mortiers, de l'arme antichars défendant le Petit Rhin.
Le but de la mission est de refouler l'ennemi au delà du fleuve, tout en portant assistance au détachement COMPAGNON en pointe, et sévèrement accroché par des tirailleurs armés de bazookas, et qui défendent le terrain maison par maison.
Une patrouille mixte char-infanterie est portée en avant avec pour point à atteindre :
le premier carrefour après la voie ferrée.
Cette patrouille est commandée par le Lieutenant BESNIER, elle comprend dans l’ordre :
- char BAYEUX, M.d.L. De CARGOUET,
- char CHERBOURG (105), M.d.L.-Chef ZIMMER,
- char MEKNES, M.d.L. GALLEN,
- char SAINT DENIS II, M.d.L. BOUILLOT,
- 2 half-tracks infanterie, S/Lieutenant NABARRA.
La réaction ennemie est vive, d'autant plus que l'idée de chacun est d'atteindre le Rhin.
Le Maréchal des Logis De CARGOUET, dépassant son premier objectif, tombe frappé d'une balle en pleine tête ; le char 105 CHERBOURG le dépasse suivi immédiatement du char MEKNES, et c' est à 50 m du Pont de Kehl que le char CHERBOURG prendra feu sous les coups de nombreux bazookas ; l’équipage est blessé, le chef de char M.d.L. ZIMMER est tué.
Le MEKNES sera également touché, mais pourra être récupéré par la suite ; deux membres de l'équipage sont blessés dont le chef de char.
Voyons maintenant l'action des détachements COMPAGNON et LENOIR.
Le 22 Novembre, après la chute de la résistance, le détachement LENOIR et le détachement COMPAGNON se retrouvent dans Neuwiller. Le détachement LENOIR passe en tête.
L'Adjudant chef WEISS a été dans la nuit affecté à l’escadron, il a rejoint le Peloton CORAP à l’aube à Lhor, et en a pris le commandement.
Le Chef De CARGOUET, rendu disponible par la destruction du PARIS II, remplace le Chef OLLERO sur le BAYEUX, et passe ainsi chef de patrouille de tête du peloton.
La progression reprend en direction de Dossenheim (traversé rapidement) puis de Steinbourg ; de légères résistances devant Steinbourg sont culbutées.
Steinbourg traversé, la déroute est mise dans un important convoi automobile par la patrouille de tête (DIEPPE et BAYEUX). Le pont du canal trouvé libre, est passé. La lisière des bois de la Faisanderie est nettoyée, et vers 11H15, le BAYEUX (Chef De CARGOUET) au carrefour de l’auberge, prend contact avec les chars du 12e R.C.A. venant du Sud (Sous-Groupement MASSU).
Toute l’après-midi le détachement LENOIR occupe ce carrefour, puis vers 15H30, rejoint Dettwiller où se trouve le détachement BRIOT et en occupe la partie Sud durant la nuit.
Pendant ce temps, le détachement COMPAGNON longe le canal en direction de Saverne, la route étant complètement bouleversée par les bombardements d'aviation américaine sur l'usine de Zornhoff.
Il vient alors occuper le canal de Steinbourg. Les Allemands refluent de toutes parts.
L'ensemble du sous-groupement fait alors près de 500 prisonniers.
Vers 17H00, le détachement COMPAGNON part sur Dettwiller et Wilwisheim.
Le bilan de la journée du 22 s'établit ainsi :
- perte des cuirassiers : ESPOSITO tué, CARASCO blessé par une balle au ventre.
- Le char NORMANDIE resté embourbé près de Obersoultzbach sera dépanné dans la nuit par le Recovery de l'escadron. Durant ce dépannage, quatre voitures allemandes seront détruites et les occupants tués par l’équipe de dépannage.
- Le char CAEN reste en panne d'embrayage à Prinzheim.
- Le Char RENNES II reste en panne de moteur à Steinbourg.
Le 23 Novembre, jusqu'à 09H30, heure de l’entrée à Strasbourg, les détachements LENOIR et COMPAGNON suivent la charge du détachement BRIOT. Le détachement LENOIR est engagé derrière le détachement BRlOT en direction du Pont de Kehl où il détruit six canons antichars, comme il est relaté plus haut, puis vers 16H00, il vient se placer en protection du pont du Petit Rhin, prés du Bassin du Commerce.
Pendant ce temps, il faut signaler pour le Peloton WEISS, la part prise par le char BAYEUX de la patrouille BESNIER, en direction du Pont de Kehl, où le Chef De CARGOUET est tué.
Le détachement COMPAGNON, à l’entrée dans Strasbourg, est dirigé sur la Kommandantur où une patrouille (LUCCHESI-PERRIER ), avec deux half-tracks et les deux chars restant au Peloton PERRIER, effectuent un nettoyage difficile dans les rues avoisinantes.
Le chef de détachement reçoit alors par radio, l’ordre du Colonel ROUVILLOIS, de venir plein pot sans se laisser arrêter par les tirs ennemis au pont du Petit Rhin près du Bassin du Commerce, ce qui est fait.
Il reçoit alors mission d'atteindre le pont sous la voie ferrée à l'extrémité du Bassin de l'industrie. Le nettoyage de la rue est fait, le pont atteint est passé en dépit d'une vive résistance ; c'est alors que les deux armes antichars qui arrêtent le détachement BRIOT, changent d'objectif et prennent à partie les véhicules de queue du détachement.
Deux actions sont alors menées : l’une par le Pont de Kehl, par la Section LUCCHESI et les 3 chars restants du détachement dont le PARIS qui vient d'être marqué sans dommage de 3 impacts antichars, l'autre contre les armes antichars par le peloton de mortiers.
La première consiste au nettoyage de la Place et de la rue qui mène au pont, qui est approchée à 100 m, en dépit d'une très vive résistance de l’ennemi au bazooka et à la grenade.
La Section LUCCHESI a 2 tués et 7 blessés. Le peloton de mortiers de l’Aspirant LECORNU neutralise par un tir rapidement ajusté 2 armes antichars.
Le Colonel ROUVILLOIS essaie alors de prendre liaison avec le Lieutenant BRIOT, avec une patrouille à pied des mortiers ; cette patrouille est repoussée par les servants des armes antichars détruites.
Elle en tue une dizaine et a elle-même : un tué (M.d.L. RIVALLlN) et deux blessés (le M.d.L. ROTH et 1 cuirassier).
La patrouille PERRIER-LUCCHESI cesse alors toute progression et tient seulement le pont ; peu après, la patrouille BESNIER vient prendre liaison au pont, puis retournera en arrière du pont du Canal Vauban pour la nuit.
- Le détachement BRIOT est au pont du Bassin Vauban.
- Le détachement LENOIR au pont du Petit Rhin (Nord).
- Le détachement COMPAGNON prend point d'appui fermé au passage inférieur de la voie ferrée.
Toute la nuit, les patrouilles allemandes circuleront entre ces trois bouchons et viendront les inquiéter : en particulier une tentative de bazooka sur un char du Peloton WEISS.
Le bilan de la journée est le suivant :
- Strasbourg évacué, une quantité innombrable de prisonniers faits. Le nettoyage de la ville non terminé, une caserne résiste encore en interceptant nos communications.
- L'escadron a perdu le Chef De CARGOUET, et le Brigadier chef BALEYTE est blessé.
- Le peloton de mortiers a un tué et deux blessés.
- Les 105 ont un tué et un char brûlé (le CHERBOURG).
Le 24 Novembre : Le détachement BRIOT, vers 10H00, pousse en direction de la voie ferrée, qu'il ne peut atteindre en raison d' une très violente résistance de tirailleurs ennemis, en nombre très supérieur à l'infanterie dont lui-même dispose, tirailleurs que le détachement COMPAGNON prend à partie par derrière, avec carabines et mitrailleuses.
Vers 14H00, LENOIR effectue un nettoyage entre COMPAGNON et BRIOT, et prend ensuite sa place.
À 18H30, coup de main allemand combiné sur COMPAGNON et BRIOT avec bazooka, violemment repoussé. Un blessé chez COMPAGNON, un half-track brûlé chez BRIOT.
Le 25 Novembre : Même situation, activité de patrouille, nécessitée surtout chez COMPAGNON et BRIOT, d'une très grande vigilance, provoquant une très sérieuse tension d'esprit.
La Section LUCCHESI est relevée par une section du Bataillon MASSU, et envoyée à 500m. au Nord de la Rhinau, ainsi que les trois chars du détachement relevés sans incident.
Le 26 Novembre : Nuit difficile, vers 23H00, alerte de patrouille allemande. Dans l'après-midi, vers 15H00 prise d'armes Place Kléber, station toute la journée.
Le 27 Novembre : Même situation, la fatigue s'accroît particulièrement au peloton de mortiers qui n'a pas été relevé. Les nuits sont très fatigantes, deux coups de main allemands avec des grenades à 12H30 et à 14H30 (1 blessé à la section du IIe/RMT par balle). Les journées se passent à faire des cartons, au Mauser, sur des allemands isolés à l’entrée du Pont de Kehl, à envoyer quelques coups de mortiers sur des allemands que l’on voit par dessous la voie ferrée, circulant sur la place en face.
Le 28 Novembre : À cinq heures du matin, le sous-groupement est relevé par un bataillon de D.l. US.
Bilan des journées du 19 au 27 Novembre 1944 :
Date |
Tués |
Blessés |
Evacués sanitaires |
Chars détruits |
Observations |
20.11 |
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Jeep ORGEIX |
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Chef OLLERO |
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Char BAYEUX |
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S/Lt CORAP |
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Char St-LO |
21.11 |
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Brig.HILLlEN |
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CHAR SOISSONS II indisponible |
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CHAR PARIS II détruit |
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22.11 |
cuir. ESPOSITO |
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éclat d' obus enterré Weiterswiller |
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cuir. CARASCO |
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balle dans le ventre |
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CAEN embrayage |
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23.11 |
MdL De CARGOUET |
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Char BAYEUX |
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MdL ZlMMER |
B/C BALEYTE cuir.RICHARD |
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CHERBOURG détruit |
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ILE DE SEIN indisponible |
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MdL RIVALLIN |
MdL ROTH |
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enterré Wescherviller |
27.11 |
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cuir MAILHERS |
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OBENHEIM - BOOFZHEIM - FRIESENHEIM.
27 Novembre 1944.
Le brouillard gêne l'observation. Des patrouilles agressives sont signalées à 12H30 et 14H00.
La Division étant relevée à Strasbourg par des unités Américaines, plusieurs officiers américains viennent dans l'après-midi au Port du Rhin, reconnaître les positions.
La 2e Division Blindée reçoit mission d' attaquer vers le Sud en direction de Neuf-Brisach et de Colmar. L’axe théorique du Sous-Groupement ROUVILLOIS, remis à la disposition du G.T.D., passera par Fegersheim, Schaeffersheim, Westhouse, Benfeld.
Le sous-groupement reste composé des mêmes unités, à l’exception de la 4e Compagnie, mise à la disposition du Sous-Groupement DIDELOT, de la Batterie DUBOIS remise à la disposition de l'A.D., et de la Section LETAILLEUR qui fait retour au Sous-Groupement MASSU.
28 Novembre 1944.
De 06 heures à 07H30, relève par des troupes américaines. À 08H00, le sous-groupement fait mouvement vers le Sud.
Arrêt de 10H00 à 13H00 sur la route de Colmar, dans la partie Sud d'Illkirch-Graffenstaden.
À 13H00, le sous-groupement reçoit mission d’aller occuper Hindisheim et Limersheim qui ont été conquis la veille par l'Escadron DA du RMSM, et le pont de Fegersheim étant coupé, la colonne doit passer par Geispolsheim et Bläsheim, elle est retardée à 1 Km Nord de Hindisheim par des abattis.
À 17H00, le dispositif suivant est réalisé :
- Hindisheim : P.C. du sous›groupement
Détachement COMPAGNON
Détachement BRIOT.
- Limersheim : Détachement LENOIR
Détachement JOSSE.
29 Novembre 1944.
Les éléments cantonnés à Hindisheim se portent à Nordhouse.
Les éléments du point d’appui de Limersheim se portent à Schaeffersheim.
Le Colonel commandant le G.T.D., en raison des résistances et des destructions rencontrées en direction de Benfeld, décide de faire passer le Sous-Groupement ROUVILLOIS sur l'axe du Sous-Groupement QUILICHINI, entre le Rhin et le canal, le G.T.V. devant ultérieurement prendre à son compte l'attaque de Benfeld.
30 Novembre 1944.
Le sous-groupement en entier fait mouvement par Fegersheim (dérivation sur la voie ferrée), Illkich, Eschau.
À Plobsheim, où se trouve le P.C. du G.T.D., arrêt de 09H00 à 10H00.
À 10H00, le sous-groupement reçoit l’ordre de dépasser le Sous-Groupement QUILICHINI et Boofzheim, avec ses moyens renforcés du Détachement NOËL.
1° - Attaque d'Obenheim :
Plan d’attaque : - Détachement NOËL, par la grand'route Gerstheim - Obenheim.
- Détachement BRIOT, renforcé de la Section LUCCHESI, par le chemin de terre coupant la Lachterbach, à l'Est de la grand'route.
La section LUCCHESI atteint les lisières Est du village d'Obenheim vers 14H00.
Le détachement NOËL atteint les lisières Nord vers 14H30, le nettoyage est terminé vers 15H00.
Pertes amies : - 1 char moyen détruit au pont de la Weil par projectile anti-char tiré du village.
Pertes ennemies : - 2 Panthers, 1 H.T.
Le détachement NOËL est aussitôt envoyé en reconnaissance vers le pont du Canal à l’Ouest d'Obenheim.
Il le trouve intact et l'occupe.
2° - Attaque de Boofzheim :
Plan d’attaque 2 - Détachement BRIOT : grand'route Obenheim - Boofzheim.
- Détachement LENOlR : Daubensand et lisières Sud de Riedwald.
- Détachement COMPAGNON : chemin de terre du moulin au bois de Riedelsmatt.
Départ de l’attaque 2 15H00.
Le détachement BRIOT détruit deux canons d'assaut embossés à 1 km Nord de Boofzheim. Mais il subit un violent tir d'arrêt et doit arrêter sa progression à la nuit.
Le détachement LENOIR ne peut atteindre Daubensand, le pont sur la Wurmsgraben étant détruit, il se replie sur Obenheim.
Le détachement COMPAGNON ne peut progresser en raison de l'état du chemin.
Pertes amies : - 1 tué (12e Cuirassiers)
- 8 blessés (5 du 12e Cuirassiers dont 2 officiers, et 3 du RMT)
- 1 char moyen et 1 char 105 récupérables.
Pertes ennemies : - 2 canons d'assaut détruits.
1er Décembre 1944.
Nuit calme.
La 2ème compagnie du Ier/RMT (Capitaine PERCEVAL) est mise sous les ordres du Colonel ROUVILLOIS.
Prise de Boofzheim :
Plan d'attaque : - Détachement LENOIR, route d'Obenheim à Boofzheim.
- Détachement PERCEVAL (la 2ème compagnie renforcée de 3 chars COMPAGNON en accompagnement immédiat), chemin de terre par les trois côtes 155.
Départ de l'attaque : 08H00.
L’infanterie du Détachement PERCEVAL atteint à 09H15 les lisières Est du village. Les chars sont arrêtés par des barrages de mines. Il parvient à Boofzheim où il est immobilisé par trois coups de 75 tirés par un Panther.
Le détachement LENOIR atteint les lisières Nord vers 10H00.
Le nettoyage du village est terminé à 10H30. Le reste du sous-groupement rejoint aussitôt.
Vers 12H00, violente réaction d'artillerie ennemie.
Pertes amies : - 6 tués (4 du 12e Cuirassiers dont 3 officiers, 1 du RMT, 1 du Génie)
- 13 blessés (6 du 12e Cuirassiers, 3 du RMT,2 du RBFM, 2 du Génie)
- 2 chars dont 1 irrécupérable : ILE DE SEIN
Pertes ennemies : Nombreux tués et blessés - 70 prisonniers dont 4 officiers.
Le village était défendu par 4 Panzer IV, 2 auto-canons et 200 hommes.
Le brouillard s'étant épaissi vers 14H00, le Colonel prend la décision de remettre au lendemain l’attaque de Friesenheim.
2 Décembre 1944.
Vers minuit, le détachement LENOIR formant point d'appui aux lisières Sud du village, subit une contre-attaque d’Infanterie allemande montée sur Half-tracks, venant de Friesenheim.
Violente réaction des chars, des TD et des armes automatiques de la section LEVIANDIER.
Pertes amies : Néant
Pertes ennemies : 13 H.T. incendiés - nombreux morts et blessés.
L'ennemi très éprouvé se replie vers 01H00.
Prise de Friesenheim :
Plan d'attaque : - Détachement PERCEVAL (Section LEHOT, 1 groupe du génie) et Détachement LENOIR en accompagnement immédiat, route de Boofzheim - Friesenheim.
- Détachement MARSON (sections MARSON et BRIAULT 1 groupe du Génie, à pied, le long du Grenzgraben.
Départ de l’attaque : 08H00.
Les deux détachements se heurtent, à 500 mètres Sud de Boofzheim, à des barrages de mines. La progression ne peut reprendre que vers 10H00, après déminage par le Génie.
À 10H30, l'avance est de nouveau stoppée par les feux de chars et de canons d'assaut embossés dans les boqueteaux de Holzplatzchen et Maydlach. L'infanterie ne progresse que de 400 mètres en 3 heures. Un canon d'assaut allemand est cependant détruit par un TD vers 11H00.
Le Colonel ROUVILLOlS, blessé à la jambe droite par un éclat de mine, reprend le commandement de l'action au bout d'une heure.
À 13H00, le détachement LENOIR reprend la progression et pénètre dans le village. Le détachement PERCEVAL nettoie les lisières Nord. Le détachement MARSON atteint les lisières Est.
Le nettoyage définitif est retardé par les manœuvres d'un canon d'assaut ennemi qui se replie de court sans qu'il soit possible de l’approcher et ne sera détruit qu'à 16H00 par un TD, à 500 mètres au Sud du village.
À 17H00, le sous-groupement en entier occupe Friesenheim.
- Détachement LENOIR aux lisières Sud, face à Diebolsheim
- Détachement BRIOT aux lisières Sud-Est
- Détachements PERCEVAL et COMPAGNON aux lisières Nord et Nord-Est
- P.C. sortie Nord du village, route de Boofzheim.
Pertes amies : - 5 tués (4 du RMT, 1 du Génie)
- 36 blessés (1 du 12e Cuirassiers, 28 du RMT, 7 du Génie, 1 du Service de Santé )
- 1 TD légèrement touché.
Pertes ennemies : - 2 canons d' assaut - 2 canons de 88 - 1 obusier de 150 - 1 obusier de 75 - 1 mortier de 50
- Nombreux morts et blessés
128 prisonniers dont 1 officier.
Toute la nuit, violente réaction d'artillerie ennemie sur Friesenheim.
8 Décembre 1944.
Le sous-groupement ayant eu, au cours des trois derniers jours 12 tués et 57 blessés, la progression vers Diebolsheim est ajournée.
Violents tirs d'artillerie et de mortiers ennemis sur Friesenheim.
4 Décembre 1944.
Entre 06H00 et 07H00, violents tirs ennemis sur le village.
Dans la matinée, le Sous-Groupement ROUVILLOIS est relevé à Friesenheim par le Sous-Groupement DIDELOT et vient au repos à Boofzheim où il adopte le dispositif suivant :
- route de Friesenheim détachement BRIOT
- route de Rhinau détachement COMPAGNON
- partie Nord-Est du village détachement PERCEVAL
- sortie Nord P.C. et Service de Santé
- route de Herbsheim détachements LENOIR et JOSSE.
5 Décembre 1944.
Le Colonel ROUVILLOIS étant obligé de séjourner quelque temps a Strasbourg pour y soigner sa blessure, le Commandant FOSSE prend le commandement du sous-groupement.
Le village de Rhinau est occupé par le détachement KREBS qui passe aux ordres du sous-groupement FOSSE.
6 Décembre 1944.
Rien a signaler.
7 Décembre 1944.
Quelques tirs ennemis.
À l’E.H.R. stationné à Eschau, le maréchal-des-logis JAMES, chef de poste radio de la V.T.T. TROYES, abat avec la mitrailleuse de 50, un avion allemand Messerschmitt 109, qui attaquait le cantonnement en rase mottes.
8 Décembre 1944.
Rien à signaler.
9 Décembre 1944.
Tirs assez violents d’artillerie ennemie.
Pertes amies : 1 cuirassier tué.
10 Décembre 1944.
Rien à signaler.
11 Décembre 1944.
Rien à signaler.
12 au 19 Décembre 1944.
Le Régiment, du moins pour la partie qui compose le Sous-Groupement ROUVILLOIS, cantonne à Boofzheim. Le village reste soumis aux tirs de l’artillerie allemande, qu'ils viennent du Sud ou de l’Est.
Cette période se passe en patrouilles nombreuses. Le Sous-Groupement DIDELOT, avec le 4ème Escadron, tient Friesenheim. Des éléments du régiment sont à Rhinau, tandis que certains autres sont à Obenheim avec l’E.M. du G.T.D.
Tous ces endroits sont vulnérables ; les obus ne cessent de dégringoler sur les villages qui s'effondrent peu à peu.
Le Lieutenant-Colonel ROUVILLOIS est en traitement à Strasbourg. Sa jambe blessée par une mine exige du repos. Le Chef de Bataillon FOSSE a pris le commandement de son sous-groupement.
Le Sous-Lieutenant BELLAN est affecté au régiment et passe au 2ème Escadron. Un tour de permission est créé : on va se détendre pour 24 ou 48 heures à Strasbourg où se trouve le P.C. Principal du régiment, aux ordres du Lieutenant LEROY-THÉBAUT, dont le P.C. est à l’Hôtel de Paris.
20 Décembre 1944.
Des ordres arrivent en vue d'une opération sur Diebolsheim. Le Sous-Groupement FOSSE doit partir de Friesenheim. Il dispose d'un bataillon de parachutistes de la 1ère Armée Française.
Ce bataillon s'avère excellent ; il se tire à merveille des missions de patrouilles qui lui sont confiées. Une opération est prévue sur Diebolsheim à travers les champs de mines allemands.
Les escadrons de chars non engagés serviront d’appoint d'artillerie. Les chefs de char étudient les procédés de tir indirect, d'emploi des niveaux et de mise en direction.
21 Décembre 1944.
Derniers préparatifs pour une attaque sur Diebolsheim.
22 Décembre 1944.
L’opération prévue sur Diebolsheim est annulée. Le bataillon de parachutistes ayant été retiré du groupement tactique.
23 Décembre 1944.
Le 12e Cuirassiers se porte à Gerstheim pour en assurer la défense. Toutefois, le 3ème Escadron du régiment reste à Obenheim, à la disposition du G.T.
Le P.C. est dans un moulin en bordure du village, du côté du Rhin.
Le 4ème Escadron tient Friesenheim.
24 Décembre 1944.
Noël à Gerstheim. Le régiment est sous le commandement du Commandant DIDELOT. Le Chef d'Escadrons De PERSON est affecté au 12e Cuirassiers.
On réveillonne au P.C. en compagnie des Marinettes.
Confection d'un arbre de Noël, distribution de colis aux hommes, pour lesquels le Lieutenant De LA PRESLE dit les chansons les plus cocasses de son répertoire.
À 16H30, on avait entendu la messe de minuit dans l’église de Gerstheim.
Le Général De GAULLE serait à Erstein.
25 Décembre 1944.
Patrouilles sur le Rhin, le secteur est calme.
26 Décembre 1944.
Rien à signaler.
27 Décembre 1944.
L'Escadron COMPAGNON va occuper Erstein jusqu'ici tenu par le Q.G. du Général LECLERC qui a pris ses quartiers à Obernai.
Le Sous-Groupement DIDELOT est toujours à Gerstheim avec les 1er et 2ème escadrons ; le 3ème escadron est à Friesenheim avec le Commandant QUILICHINI, le 4ème est à Obenheim aux ordres du G.T.D.
28 et 29 Décembre 1944.
Mauvaises nouvelles à la radio. Les Allemands ont lancé une grande offensive dans les Ardennes et progressent rapidement.
31 Décembre 1944.
Le Commandant DIDELOT reçoit l’ordre de s’apprêter à effectuer un mouvement important vers le 2 Janvier.
Ordres de mouvement sur Nordhouse pour l’ensemble du sous-groupement.
INTERMÈDE EN LORRAINE.
1er Janvier 1945.
Exécution du mouvement sur Nordhouse. Une attaque allemande a été lancée cette nuit entre Sarreguemines et Bitche. Nous allons par là. Nous laissons à la 1ère D.F.L., pauvre et mal équipée, la garde du secteur que nous occupions.
2 Janvier 1945.
09H00, le Sous-Groupement DIDELOT, compose des détachements COMPAGNON, LEROY et MARCO, exécute son mouvement sous les ordres du Commandant DIDELOT :
Strasbourg - Saverne - Phalsbourg - Fenetrange.
À Phalsbourg, le G.T. est aiguillé sur Ottwiller; en route nous croisons des éléments du 117ème Cavalry Squadron qui semblent se replier.
Les divers détachements occupent les emplacements suivants :
- COMPAGNON Struth et Ottwiller (où se trouve le P.C.)
- LEROY Tiffenbach
- MARCO Petersbach
Depuis le 25 Décembre, nous sommes encombrés par des stagiaires d'État-Major (Commandants, Capitaines et Lieutenants) que nous semons en route.
Le 2ème Escadron effectue des reconnaissances, en liaison avec les Américains, à Weislingen - Volksberg - La Petite Pierre. Les Américains semblent subir de sérieux échecs.
4 Janvier 1945.
Reconnaissances lointaines dans le secteur. Le G.T.L. est plus au Nord, à Gros Rederching. Le 3ème Escadron est cantonné à Ottwiller et Bust.
7 au 8 Janvier 1945.
Le P.C. est à Durstel où se trouve l'Escadron LENOIR. Vie dans la neige.
Tir au canon du 501e (qui s'exerce).
Le 3ème Escadron est cantonné à Zilling.
Le G.T.D. est à Asswiller.
8 Janvier 1945.
À partir de midi, mouvement par Durstel et Drulingen. Nous nous portons à Wintersbourg. Le P.C. du G.T.D. est à Lixheim; le 2ème Escadron à Zilling, le 3ème Escadron à Vescheim.
9 Janvier 1945.
Nous apprenons que les villages d'Alsace que nous avons quittés ont été repris par les boches qui seraient au Pont de Sand.
10 Janvier 1945.
Organisation de la vie à Wintersbourg et autres lieux rapprochés, dans lesquels sont cantonnés tous les escadrons du Régiment.
11 et 12 Janvier 1945.
Tir de l’Escadron d'E.M. et des autres escadrons à Wintersbourg.
Vie monotone de repos.
13 Janvier 1945.
Incendie à Wintersbourg occasionné par un char du 2ème Escadron.
16 Janvier 1945.
Le 3ème Escadron va cantonner à Hérange.
17 Janvier 1945.
Préavis d'avoir à faire mouvement sous peu.
L'E.M. et le 2ème Escadron vont cantonner à Brouwiller.
L'Escadron d'appui est à Lixheim.
Le 1er Escadron est à St Jean Kourtzerode.
18 et 19 Janvier 1945.
Vie calme et monotone dans la neige.
LIBÉRATION DE L' ALSACE
20 Janvier 1945.
Le régiment reçoit l’ordre de faire mouvement vers l’Alsace. Le départ a lieu vers 19H30. Nuit très froide. Neige sur toute les routes : verglas.
La route Phalsbourg - Saverne s'avère très mauvaise. Embouteillage à la sortie de Mittelbronn, où des convois américains se mêlent à nous.
Nous franchissons à nouveau les Vosges par la D.36 et la I.C.132. Bivouac à Ittenheim, à quelques kilomètres de Strasbourg.
Arrivée à 01H00 du matin.
21 Janvier 1945.
Le 3ème Escadron va à Wiwersheim.
22 Janvier 1945.
Le P.C. se déplace sur Westhouse.
Le 2ème Escadron cantonne à Truchtersheim, aux ordres du Commandant QUILICHINI.
25 Janvier 1945.
Le 3ème Escadron va à Kertzfeld.
26 Janvier 1945.
Le 2ème Escadron a pour mission de s'emparer de Rossfeld, en utilisant l’Ile d'Huttenheim. Neige, mines, boue et artillerie allemande font échec à ce projet.
27 Janvier 1945.
Le 2ème Escadron est cantonné à Stotzheim.
Le 3ème Escadron est à Gertwiller.
Le 4ème Escadron est à Westhouse, ainsi que le 1er Escadron et le P.C.
28 Janvier 1945.
Mouvement du 2ème Escadron prévu sur Mittelbergheim.
31 Janvier 1945.
Opérations entre Ill et Rhin, exécutées par les 2ème et 3ème Escadrons.
Le 2ème Escadron restera à Sand, tandis que le 3ème, aux ordres du Commandant FOSSE, se portera jusqu'à Rossfeld et Obenheim.
1er Février 1945.
Bond du 3ème Escadron sur Boofzheim.
Le Colonel ROUVILLOIS reprend le commandement du Régiment.
2 Février 1945.
Départ du 2ème Escadron pour Mittelbergheim.
5 Février 1945.
Les 2ème et 3ème Escadrons cantonnent à Bichoffsheim.
Le P.C. du Régiment, avec le 1er Escadron, se transporte à Niedernai.
Le 4ème Escadron, l'E.H.R. et l’Atelier occupent Meistratzheim.
12 Février 1945.
Prise d'armes à Niedernai en présence du Général LECLERC, dont le P.C. est à Obernai.
L'Alsace est entièrement libérée.
Le Colonel ROUVILLOIS reçoit la rosette. Les Capitaines BRIOT et GAUDET sont faits Chevaliers, ainsi que les Lieutenants KREBS et DESFORGES.
Le Général LECLERC nous affirme que nous participerons à la campagne d'Allemagne.
Pluie et boue.
13 Février 1945.
Le Lieutenant DESFORGES quitte le Régiment pour l’École Inter-armes de Saumur.
14 et 15 Février 1945.
Rien à signaler.
REGROUPEMENT EN LORRAINE
16 Février 1945.
Mouvement vers la Lorraine pour le régiment regroupé : Ittenheim - Dabo - Lutzelbourg - Phalsbourg - Lixheim - Fénétrange - Albertdorff - Dieuze.
À Dieuze, P.C. du Régiment et de l'Escadron d'appui.
Le 2ème Escadron cantonne à l'Indre-Basse.
Le 3ème Escadron va à Vic-sur-Seille le lendemain.
17 Février 1945.
Dieuze, ville en ruines et pillée.
Le P.C. s'installe dans la caserne des Gardes Mobiles où tout est sans dessus dessous.
18 Février 1945.
Le 2ème Escadron cantonne à Vic-sur-Seille.
20 Février 1945.
Le 2ème Escadron occupe l'Indre-Basse et l'Indre-Haute, tandis que le 3ème va à Guezelling.
25 Février 1945.
Le 3ème Escadron va cantonner à Lhor. On apprend que la D.B. ira au repos en Touraine.
28 Février 1945.
Départ des véhicules à roues. Les chars partiront par voie ferrée. Itinéraire à effectuer en trois étapes.
29 Février 1945.
Embarquement des chars par chemin de fer à Sarrebourg.
1er Mars 1945.
Installation du 12e Cuirassiers à Loches (Indre et Loire) pour l'EM., les 1er, 2e et 3e Escadrons. L’E.H.R. et le 4e Escadron sont à Ligueil. Une école d’élèves aspirants est ouverte par le Régiment à Cussey. Elle est aux ordres des Sous-Lieutenants ROBY et COQUELET.
5 Mars 1945.
Ce séjour à Loches, dans un coin idéal de la Touraine, aura été excellent pour tous les hommes et pour le matériel. Il est coupé de prises d'armes d'escadron avec remise de décorations.
Les civils sont très accueillants et sympathiques. Les distractions sont nombreuses. Le ravitaillement est excellent. Le Vin Surtout. Enfin, les hommes couchent dans des lits. Possibilité de s'adonner aux sports : football. Rencontre de l'équipe régimentaire avec celles de Loches et de Tours.
16 Mars 1945.
Le Capitaine NOËL fait une conférence aux officiers du Régiment sur les enseignements tirés de la campagne de France.
17-18-19-20 Mars 1945.
Tirs à toutes les armes au camp du Ruchard.
26 Mars 1945.
Théâtre aux Armées. Camp du Ruchard.
28 Mars 1945.
Prise d'armes du G.T.D. sur le stade de Loches. Le Général LECLERC nous passe en revue.
Présence de Michèle ALFA qui est faite marraine de l'Escadron d'État-Major.
05 Avril 1945.
Une note du Colonel prévoit un déplacement pour le Régiment, vers Saintes et Cognac.
ROYAN
06 avril 1945.
Le Capitaine NOËL quitte le Régiment et passe le commandement de son escadron au Lieutenant KREBS.
Le Régiment commence à faire mouvement en direction de Cognac et Saintes. Il est mis à la disposition du Général De LARMINAT, Commandant les FORCES de l'Atlantique.
Les éléments chenillés et non chenillés vont embarquer à Villedieu-les-Poètes.
Le Capitaine CAVAILLÉ qui vient d' être affecté au Regiment est chef de chantier.
07 Avril 1945.
Le Régiment, pour ce qui concerne les véhicules à roues, met la dernière main à ses préparatifs de départ.
08 Avril 1945.
A partir de 07 heures : départ par rame : 4 rames
- LENOIR et BRIOT
- BESNIER ET KREBS
- GAUDET et la moitié de l'E.H.R.
- l'Atelier et la 2e moitié de l'E.H.R.
Itinéraire : La Haye - Descartes - Dangé - Helle-Aulnay - G.C.21 - Charbonnieres - Matha - Prignac - Migron.
La dislocation s'effectue vers 18h30 à Migron. Le P.C. du Régiment et l'Escadron d'E.M. vont s’installer à Burie. Le 3e Escadron s'installe à St-Césaire, le 2e est à La Chapelle-des-Pots. le 3e est à Sainte-Césaire, le 4e est à St-Bris-des-Bois, l'E-H.R. à ……, l'Atelier est à Burie avec le P.C.
Ordre de bataille du Régiment pour les opérations de Royan :
- Lt-Colonel ROUVILLOIS commandant le 12e Cuirassiers
- Commandant De PERSON commandant en second
- Commandant MARION
- Capitaines CAVAILLÉ et BELVALETTE
- Capitaine BIZOT
- Médecin Capitaine BRES
- Lieutenant LIBERSART
- Sous-lieutenants GARNIER et LEQUELLEC
- Aspirant BREZILLON
Escadron d’Etat-Major
- Lieutenant BESNIER commandant l’Escadron
- Lieutenant BONTOUX commandant les Transmissions
- Médecin-Lieutenant JOLLY
- Lieutenant De La PRESLE chef du peloton des chars de commandement
- Sous-lieutenant LEMAITRE Chef des 105
- Médecin-Auxiliaire MOREÀU
- Adjudant-chef GAILLOT chef du Corps Franc
- Adjudant-chef MARTIN chef des mortiers
1er Escadron de chars légers
- Capitaine LENOIR commandant l’Escadron
- Sous-lieutenant BOUGET
- Sous-lieutenant CRUSE
- Sous-lieutenant DELÈGUE
2e Escadron de chars moyens
- Lieutenant BRIOT commandent l’Escadron
- Lieutenant SAVARY
- Sous-lieutenants BELLAN et COQUELET
- Sous-lieutenant WEISS
- Sous-lieutenant MATHIEU
3e Escadron de chars moyens
- Lieutenant KREBS commandant l'Escadron
- Sous-Iieutenants POOLE et KERHUEL
- Sous-lieutenant De BRIEY
- Aspirant CLAVEL
- Lieutenant BELLUET
- Sous-lieutenant MERCIER
4e Escadron de chars moyens
- Capitaine GAUDET commandant l'Escadron
- Capitaine BOZZO, adjoint
- Lieutenant De MANEVILLE
- Sous-lieutenant LESEIGNEUR
- Sous-lieutenant BOBY
- Sous-lieutenant BARBE
Atelier
- Lieutenant BOUTHEON
- Adjudant-chef CARRASCOSA
E.H.R.
- Lieutenant COLLARD commandant l’Escadron
- Lieutenant FANTOU, Essences
- Lieutenant MARENGHI, Détails
- Lieutenant ITIE, Vivres
- Sous-lieutenant MUNIER, Essences
- Adjudant-chef! DEMARBRE. Munitions
09 Avril 1945.
Installation du P.C. et des escadrons d'une façon confortable. On croirait à nous voir, que nous allons effectuer un nouveau séjour de longue durée.
10 Avril 1945.
Reconnaissances vers Saintes et Cognac. Le Colonel entre en rapport avec le Commandant de la D.A.T. à Cognac. On prend liaison avec les Commandants d'unités ou de services.
11 Avril 1945.
Nous recevons l'ordre d'opérations suivant :
ORDRE D’OPERATIONS :
Conquête des avants-postes du réduit de Royan.
I° - Renseignements sur l’ennemi.
II° - But de l’opération :
S'emparer par surprise de la ligne générale : La Tremblade - Brie - La Tourne-Piche - Pouyaud - Médis - Toussauge (ce dernier point exclus), en portant l’effort sur le bastion de Medis.
L'opération sera couverte, au Nord par la Brigade Oleron qui occupera Le Breuil, et au Sud, par l’action du Groupement Sud qui s’emparera ultérieurement de Toussauge.
III° - Idée de manœuvre :
S'emparer du bastion de Medis par des actions de rabattement conjuguées, venant du Sud.
IV° - Zone d’action :
- Limite Sud : carrefour de La Planche - La Piauderie - carrefour 500 m. S.O. de la Cabane Rouge - La Grande Gorge - Baunant (tous ces points au Groupement Nord).
- Limite Nord : La Crèche - Le Pas - La Fuie - Saujon (tous ces points au Groupement Nord).
V° - Moyens :
a) Infanterie et Chars :
- 3e Bataillon du 4e Zouaves, appuyé par un escadron de chars du 12e Cuirassiers (Escadron GAUDET)
- 4e B.P.T.N.A. appuyé par un escadron de chars du 12e Cuirassiers (Escadron KREBS).
- 1er Bataillon du 50e R.I.
b) Artillerie :
- 2 groupes de 105 de la 2e D.B.(1/3e RAC et 1/40e RANA)
- 1 groupe de 75 {9/20e RA)
- C.C.l. du 4e Zouave
- 1 groupe de 155 C.
c) Génie :
- 2 sections de la compagnie 13/1 (2e DB)
- 1 compagnie du 1/151e
d) Eléments réservés :
- 2e Bataillon du 4e Zouaves
- 1 escadron de TD ( Fusiliers Marins)
VI° - Missions des Unités :
1 – Infanterie et chars :
a) – 3e Bataillon du 4e appuyé par l’Escadron GAUDET. progressent sur l'axe : gare de Saujon - La Verdonnerie - Le Pourceau, s'emparer de Médis en le débordant par le Sud.
Il se couvrira face à Toussauge, en s'établissant solidement dans la région de La Piauderie.
Le 131e R.I. disposant du 1er R.S.M. est en mesure d'agir par ses feux, dans la région de Toussauge - Demande à adresser au Colonel commandant le Groupement.
b) – 6e P.T.N.A., appuyé par l'Escadron KREBS - progressant sur l’axe Riberoy (Saujon) - Les Bonshommes - La Rigaudière - Pouyaud, appuiera la prise de Médis en amorçant le débordement
de cette localité par le Nord. Il s'emparera du groupe de fermes de La Rigaudiere - Robert-les-Renesmes, en prenant ces résistances à revers.
Il se couvrira face au Nord vers Les Renesmes pour appuyer l'action du 1/50e R.I. sur Brie.
c) – 1/50eI. couvrira au Nord les actions précédentes en s’emparant de Brie qui sera débordé par le Nord.
Base de départ :
- Infanterie : Ligne générale Vertin - lisières Est des bois Nord et Sud des Elies.
- Chars : Les chars avec leurs compagnies d' accompagnement, quitteront leur bivouac pour rejoindre la base de départ au début de la préparation d'artillerie.
Objectif à tenir en fin d'opération :
- Ligne de Crête Brie - Les Renesmes - Pouyaud - Puyraveau, et route Médis - Toussauge.
- Cette ligne devra être tenue sans esprit de recul, avec le souci d'un large échelonnement en profondeur, pour pallier les réactions de l'artillerie ennemie.
- Toutes les unités devront s'enterrer dans le minimum de temps.
- Toute circulation aux vues de l'ennemi sera strictement interdite.
- Le déminage, notamment des routes et de leurs abords, sera entrepris sans délai.
- Dès la position conquise, les chars se rallieront en un 1er bond, dans la région de Chaillonnais.
Limite entre les bataillons :
- Entre 1/50e R.I. et 6e B.P.T.N.A. ; Les Marles - Les Renesmes - Les Bonshommes - Chaillonnais (ces points inclus au 6e B.P.T.N.A.).
- Entre 6e B.P.T.N.A. et 3e bataillon du 4e Zouaves : Puyraveau - La Motte - Les Elies (ces points inclus au 6e B.P.T.N.A.).
2 – Artillerie :
a) - Préparation de 15 minutes appliquée sur les résistances connues. Cette préparation sera complétée par des tirs de mortiers d' infanterie.
b) - Appui de l’attaque : mêmes tirs maintenus jusqu’à la demande d’allonger le tir par les Chefs de Bataillons d'Infanterie. Ces tirs seront alors reportés à l’Ouest de la ligne de crête Les
Marles - Pouyaud - Medis - Toussauge.
- Ci-joint calque des Tirs.
3 - Génie :
- Les sections de la Compagnie 13e/1 progresseront avec les escadrons de chars auxquels elles sont adaptées pour assurer le déminage.
- La Compagnie 1/151e assurera le déminage sur les axes Saujon - Media - Pompierre - Rangear - Bruzearangear - La Cabane Rouge et le rétablissement de ces itinéraires.
4 - Eléments Réservés :
- 2e bataillon du 4e Zouaves, renforcé d'un peloton de T.D. stationnera à partir de H+1 dans la région de Vertin, prêt à intervenir sur l’axe La Tremblade - Petit Aubat.
- 2 pelotons de T.D. alertés dans leurs bivouacs, prêts à faire mouvement des l'heure H.
VII° - La prise de positions d'avant-postes sera suivie, à bref délai, de l'attaque du réduit qui sera Soumis à une préparation d’artillerie, dès l'enlèvement de la ligne des observations.
- Les mortiers de 81, de la totalité des unités d'infanterie du Groupement, seront poussés en avant Pour participer à cette préparation.
- 1er Bataillon du 4e Zouaves. région de La Plauderie
- 3e Bataillon du 4e Zouaves, région de Médis
- 2e Bataillon du 4e Zouaves, région de Le Clousit
- 6e Bataillon du 4e Zouaves. région de La Rigaudière
- 1/50e R.I., région Est de Brie.
Les objectifs seront indiqués dans un ordre ultérieur.
Déplacement d'artillerie à régler par les soins du Commandant du Groupement d’appui direct.
VIII° - P.C. :
Groupement Nord : - initialement La Pallud
- ultérieurement Chaillonnais (1 km S.O. gare de Saujon).
Les Chefs de Bataillon se déplaceront sur leur axe d'attaque.
P.C. en fin d’attaque : - 3e Bataillon 4e Zouaves : Chez Girard
- 6e B.P.T.N.A. : Moquesouris
-1/50e R.I. : Région 500m. Est de Brie.
13 Avril 1945.
Mouvement du Régiment qui va sa porter dans la région de Royan. Le P.C. s’installe à Balenzac. Les escadrons de chars prennent leurs quartiers aux environs.
Nouvel ordre d’opérations :
ORDRE D'OPERATIONS N° 3
(2e phase de l’Opération "INDÉPENDANCE")
1 - La conquête du réduit de Royan sera suivie, dans les délais les plus rapides, du nettoyage de la presqu’île d'Arvert, en vue d’empêcher l’ennemi de se rétablir dans le réduit de La Coubre, ou de se replier sur Oléron par la côte d'Arvert.
Mission de la Division : Pointer par tous les itinéraires vers la Pointe de La Coubre, pour y forcer toute résistance ou en prendre le contact. Nettoyer l’ensemble de la zone.
Zone d'action de la Division : Zone située dans l’angle :
Voie ferrée Saujon - La Tremblade - Pte de La Coubre - Église de La Tremblade - Montravail - La Bouverie (tous ces points inclus).
Simultanément, la Brigade OLÉRON, franchissant La Seudre vers La Tremblade et si nécessaire en amont, se portera rapidement sur les plages d’embarquement du Banc de Ronce de la Pte d’Arvert et de la côte d'Arvert, et filera à travers la Forêt de La Coubre au Nord et à l'Ouest de la limite ci-dessus, pour atteindre au plus tôt le réduit de La Coubre.
I - Idée de manœuvre :
Agissant le plus rapidement possible sur les axes :
- Vaux-sur-Mer - Pte de La Coubre (en masquant et neutralisant éventuellement l’Auture).
- Fontbedeau - Etaules - La Tremblade.
S'emparer des batteries côtières de la Pte de La Coubre et du Pavillon.
Donner la main à la Brigade OLERON, et, éventuellement, l’aider à atteindre la Pointe d’Arvert.
II – Dispositif initial :
Il sera constitué pour l’opération, deux groupements aux ordres :
- Groupement Ouest : du Lt-Colonel ROUVILLOIS
- Groupement Est : du Lt-Colonel VERDIER
Composition des groupements :
Groupement Ouest : Moyens radio du 12e Régiment de Cuirassiers
Blindés : - 3 escadrons de chars (12e Cuirassiers moins un escadron de chars moyens)
- 1 escadron de TD (3e Escadron du R.B.F.M.)
- 2 pelotons de H.T. du 1er R.S.M.
Infanterie : - 3 bataillons prélevés sur le Groupement GRANGER, à désigner par le Colonel GRANGER.
Génie : - 13e/1 moins deux sections.
Artillerie : - 1 groupe de 105 de l' A.D./2e D.B. (1°).
- 1 compagnie médicale : compagnie du 13e/2
Groupement Est : (2) Moyens radio du G.T.L.
Blindés : - 12e Régiment de Cuirassiers moins 1 escadron laissé à la disposition du Colonel ADELINE.
- 4ème Escadron du R.B.F.M. moins 1 peloton laissé à la disposition du Colonel ADELlNE.
- 2 Pelotons de H.T. du 1er R.S.M.
Infanterie : - 3 bataillons dont 1/56e R.I. et en principe, les 2 et 3/151e R.I.
Génie : - 1 section de la 13/1e (section de reconnaissance) (3)
Artillerie : - 1 groupe de 105 de l'A.D./2e D.B. (40e R.A.N.A.).
Limite entre les 2 groupements :
St-Sulpice-de-Royan - Le Graillet - au groupement Est
St-Augustin - au groupement Ouest
Les Mathes - Groupe de Dire au groupement Est.
Réserve de Division :
- 1er R.S.M. (moins l’escadron de H.T.)
- 1 escadron de chars moyens du 12e Cuirassiers
- 1 bataillon d'infanterie à prélever sur le Groupement du Colonel ADELINE (moyens de transport à prévoir).
Artillerie d’A.E. :
- 1 groupe de 155 C. de l’A.D.10
- Artillerie de Corps et le reste de l’Artillerie GIRONDE, aux ordres de l’Artillerie de Corps, seront déployés au Nord de la Seudre, en mesure d'intervenir :
- au profit de la Brigade OLÉRON – 1ère urgence
- de la Division GIRONDE (groupements Est et Ouest). 2ème urgence.
Mission de Groupements :
- Groupement Ouest - S'emparer le plus rapidement possible des batteries de la Pte de La Coubre et du Pavillon.
- Nettoyer la zone boisée s'étendant à l'Ouest de la ligne générale : Champagnole - St-Augustin - Les Mathes.
Objectif à atteindre : Pte de La Coubre - La Bouverie - Les Étaiens.
- Groupement Est : - Donner le plus rapidement possible la main à la Brigade OLERON.
- éventuellement, l'aider à franchir la Seudre et à atteindre la Pte d'Arvert.
Objectif à atteindre : Dirée - lisières Sud de La Tremblade éventuellement : Pte d' Arvert.
DATE DE DECLENCHEMENT DE L’OPERATION :
* En principe à D+2 au lever du jour.
* Peut être avancée à D+1 au cas où O1 serait enlevé rapidement.
* De toutes manières, dès l’enlèvement de O1, des reconnaissances appuyées par l’artillerie seront poussées (à l’initiative des Commandants des Groupements Est et Ouest), sur les axes fixés, en vue de prendre le contact des résistances ennemies et d’effectuer s'il y a lieu, des passages à travers les réseaux et champs de mines.
* A partir du débouché de l’attaque, liberté complète d'horaire à chaque groupement.
Groupe d'A.E. : Devra être en mesure de renforcer de ses feux les tirs d’appui directs :
- du Groupement Est : 1ère urgence
- du Groupement Ouest : 2ème urgence.
Réserves de Division : Se tiendront prêtes à intervenir en cas de résistances sérieuses au profit de l’un ou l’autre des deux groupements.
- Axe de déplacement : route Royan - St-Augustin - Les Mathes
Liaisons : Axe de déplacement des Groupements.
Groupement Ouest : Vaux-sur-Mer - St-Palais - Pte de la Coubre.
Groupement Est : Saujon – Breullet - Étaules - La Tremblade.
P.C. initiaux : - Groupement Est : Petit Aubat (1 km N.O. de Brie)
- Groupement Ouest : Vaux-sur-Mer.
Le maintien de l'occupation du réduit de Royan et le regroupement éventuel des éléments disponibles de la Division, seront l' objet d' ordres ultérieurs.
14 Avril 1945.
Nuit calme. Le matin, attaque d’aviation de grand style, des vagues de centaines de bombardiers déversent des tonnes de bombes sur Royan et la presqu’île d'Arvert. La mission du détachement d'attaque est la suivante :
1° attaque des avants-postes
2° rupture de la ligne principale de résistance
3° exploitation et capture de Royan.
A 6H40, les 3e et 4e Escadrons sont engagés.
- Le 3e Escadron occupe Les Bonshommes, Les Rehesmes, Moquesouris, Kemeuil, poursuit la progression. occupe Pouyaud et pousse jusqu'à Puyraveau.
- Le 4e Escadron se bat pour Médis.
À 12H30, Brie est pris par le Peloton De BRIEY (3e Esc.).
- Le 3e Escadron bivouaque au Sud-Ouest de Les Bonshommes, les fantassins l'ont relevé et occupent le terrain.
Le P.C. du Colonel s'installe pour la nuit, dans les champs, aux environs de Brie.
15 Avril 1945.
Jusqu'à midi, intense bombardement aérien.
Le sous-groupement en 1er échelon (2e Escadron de chars, 1 peloton cle TD, Artillerie, Infanterie et Génie) se déploie dans la plaine au Nord de Pousseau.
Une bataille s'engage sans qu'une décision soit obtenue.
Le P.C. du Colonel a été successivement aux Élies où il a manqué flamber, un avion ayant, par méprise, laissé tomber sur nous des bombes incendiaires, puis à La Renaudière.
Le Commandant De PERSON est tué ; le Lieutenant LENOIR est blessé à l’observatoire de La Renaudière. Le Général LECLERC, qui était présent, et le Colonel ROUVILL0l5 sont indemnes.
Le 3e Escadron est appelé à la rescousse, les TD ayant épuisé leurs munitions.
Il est 17H00. Les zouaves restent cloués au sol, malgré les efforts du Capitaine BIZOT pour les entraîner à l'assaut.
Des chars du 3e Escadron sautent sur des mines.
Bilan : - 1 char détruit (ARGENTON)
- 30 fantassins hors de combat
- 200 prisonniers capturés
A 20H19, le Sous-Lieutenant De BRIEY reçoit l’ordre de prendre Maine-Arnaud et de s'installer en défensive face au Sud.
Durant tout l’après-midi, les chars 105 de l'Escadron d'État-Major ont fait merveille sur les blockhaus allemands.
À 20H30, le P.C. s'installe au Pousseau.
- Royan a été atteint à 18H00 par le Capitaine GAUDET.
- Le Sous-Lieutenant De BREY fonce sur Maine-Arnaud. Le CLERY, char de tête du Maréchal-des-Logis GARCIA, détruit plusieurs canons anti-chars.
- Le P.C. quitte Le Pousseau, et marche dans l’axe du 3e Escadron. Il atteint Maine-Arnaud par une nuit noire, et s'y installe. Le 3e Escadron (Peloton De BRIEY) poursuit au delà de Maine-Arnaud.
À 22H00, le char SAINT-CHAMOND II (3e Esc) du Brigadier-Chef De La BOULAYE atteint Royan et est arrêté au centre de la ville par les destructions. Il prend contact avec une patrouille de zouaves. La progression est stoppée. Liaison radio est prise avec l’Escadron GAUDET, entré dans la ville par le Sud-Est.
16 Avril 1945.
L'aviation bombarde à nouveau la Grande Côte au Nord-Ouest de Royan et la forêt domaniale de La Palmyre. Le P.C. stationne à Maine-Arnaud, cependant le Colonel et certains membres de son état-major sont partis dans le sillage du 2e Escadron, qui a pour mission de s'emparer des Mathes. Vers midi le reste du P.C. et l’Escadron d'État-Major se déplacent vers Beaulieu.
La V.T.T. LA ROCHELLE du Corps Franc de l’Adjudant-Chef GAILLIOT saute sur une mine.
- Le 2e Escadron s' empare de Vaux-sur-Mer puis de Beaulieu.
- Le 3e Escadron se porte sur La Palud et l’atteint à 15H30.
- Le 2e Escadron poursuit bon train sa progression - Laffont et Charosson sont pris.
- Le Colonel est dans l’axe du 2e Escadron qui marche en direction de Saint-Augustin.
Installation du P.C. à Saint-Augustin, tandis que l’Escadron BRIOT pousse jusqu'aux Mathes, qu'il occupe après avoir enlevé et nettoyé La Passe.
- Le 3e Escadron, pendant ce temps, est aux prises avec de sérieuses difficultés.
Le Sous-Lieutenant POOLE qui avait progressé à partir de La Palud, est stoppé par le tir très nourri des batteries côtières installées entre le Fort Mon Fre et le Feu de La Falaise. POOLE se déploie sur l'aérodrome au Sud-Ouest de La Palud, mais les mines arrêtent sa progression.
Les TD appuient l’Escadron KREBS en tirant sur de gros ouvrages.
Malheureusement, certains d'entre eux sautent sur des mines. Pour évacuer les blessés des TD, le Lieutenant KREBS est obligé de demander l’appui de l’Infanterie.
À 20H30. KREBS reçoit le Capitaine BELVALETTE qui lui remet un message à communiquer à l’Officier Allemand, commandant la résistance, en vue de sa reddition.
Le Sous-Lieutenant KERHUEL est envoyé en plénipotentiaire. L'Officier de Marine Allemand, commandant le bastion, refuse catégoriquement de se rendre. Un armistice est conclu jusqu'à 01H30.
Le Sous-Lieutenant KERHUEL rend compte au Lieutenant KREBS et signale que les dégâts causés aux allemands sont sérieux : blockhaus brûlés, pièces hors de combat, tués et blessés.
A 21H00, l’escadron se replie et va s'installer à Saint-Augustin.
17 Avril 1945.
Le 3e Escadron quitte la zone des combats et s'installe à Saint-Césaire. C'est aujourd’hui qu'est prévue l’offensive contre les Forts de La Coubre. Ci-dessous, ordre d’opération :
ORDRE GÉNÉRAL D'OPÉRATIONS pour la journée du 17 Avril 1945
I - Renseignements sur l’ennemi :
Le 16, en fin de journée, la Division occupe l’ensemble de la partie Nord-Est de la presqu'île d'Arvert. Elle est en voie d'occuper la rive Nord face à Oléron.
Il semble que l’ennemi ait pu regrouper une partie de ses éléments et constituer des îlots de résistances sérieux :
- sur la live Sud de la Pte de La Goubre dans ouvrages S 13 - S 11 - S 9, où il peut y avoir 800 à 1000 hommes.
- à l’Auture et à la Grande Côte.
- dans la région de Pontaillac, où serait l’Amiral MICHAELES.
II - Ces îlots de résistance seront réduits progressivement les uns après les autres, en commençant par le Nord.
Tous les éléments de feu disponibles seront groupés à cet effet, à savoir :
- A.D. : 1 groupe de 155 C.
1 groupe de 105.
- A.L.C.A. : 1 groupe de 155 C U.S., type Howitzer.
au moins 1 groupe de 155 longs U.S..
le groupe de 203.
- Engins MENUEL : Reliquats disponibles sous les ordres du Lieutenant DESAINT.
Tous ces éléments devront être prêts à entrer en action à partir de 09H00 sur l’ensemble des ouvrages S 13 - S 11 - S 9.
III - Le Colonel ROUVILLOIS prendra, dès le reçu du présent ordre, le commandement de son groupement et du Groupement du Lieutenant-Colonel VERDIER.
Il laissera sur l’axe Breuillet - Arvert - La Tremblade, les éléments nécessaires à l’occupation et au nettoyage de la zone anciennement attribuée au groupement du Lieutenant-Colonel VERDIER.
Avec le reste des éléments placés sous ses ordres, il aura pour mission :
- dans la matinée : 1) de prendre Contact dans la partie Nord de la Forêt de La Coubre, avec des éléments de la Brigade OLÉRON, chargés d' occuper la rive Nord de la presqu'île.
2) de nettoyer les résistances isolées de la Forêt de La Coubre, au Nord du réduit de la Pointe de La Coubre (notamment ouvrages de la Maison Forestière de Pavillon.)
- à 14H00 : attaquer le réduit de La Coubre.
La préparation de cette attaque comportera :
1) des tirs de destruction des casemates à effectuer par le groupe de 203.
2] des tirs de harcèlement d'artillerie (calibre égal ou intérieur au 155).
3) des tirs de bombes "MENUEL ".
Tirs à exécuter dès 09H00 ou sinon, au fur et à mesure de la mise en place des pièces.
4) une intervention massive de la Tactical Air Force qui prendra fin à midi.
5) une intervention de bombardiers en piqué qui prendra fin à 15H00.
6) un tir de neutralisation aussi dense que possible, de 20 minutes, comportant 5 mn de tir à cadence rapide. 10 mn à cadence lente. 5 mn à cadence rapide. et qui aura lieu de 13H40 à 14H00.
IV - Le but de l’attaque est d’obtenir la reddition de la garnison. En cas de réaction trop vive de l’ennemi, l’infanterie s'établira à distance de sécurité des tirs d'artillerie, soit à 600 mètres du réseau de champs de mines extérieur du réduit, de façon à bloquer complètement la garnison et à la harceler de ses tirs.
V - Un P.C. avancé de la Division fonctionnera à partir de 10H00 au Maine-Arnaud.
- Une ligne téléphonique est tendue entre Saint-Augustin et La Résinerie, puis elle est poussée jusqu'à La Mélanie, aux environs de quoi le Colonel a l’intention de transporter son P.C. avancé. Il donne les ordres suivants :
ORDRE - Journée du 17 Avril
I- intention : Après la concentration artillerie et bombardement en pique (en serrant au plus près de la préparation d'artillerie et bombardement en piqué), et avec appui de base de feux de chars, par un groupement de 3 détachements Nord-Sud et un groupement Est-Ouest : attaquer le réduit de La Coubre.
Heure de débouché : 15 Heures 00.
II - Répartition des moyens et missions :
a) Groupement Nord : aux ordres du Commandant MARlON (attaque Nord-Sud par 3 détachements)
- Détachement Ouest : ligne forestière : Cdt GOVYS
- 1 Bataillon de Destroyers T.E.
- 1 compagnie du Bataillon GOVYS
- 1 escouade du Génie/2e D.B.
- Détachement Central : Départ 500 m. Est ligne forestière
- 1 peloton de T.D.
- 1 compagnie du Bataillon GOVYS
- 1 escouade du Génie/2e D.B. aux ordres du Lieutenant de Vaisseau MOREAU.
- Détachement Est : sur route 1.500 m. Est ligne forestière
- 1 peloton de chars 105
- la compagnie de Zouaves
- 1 escouade du Génie/2e D.B. aux ordres du Capitaine commandant la compagnie.
- Réserves à la Maison Forestière au Pavillon :
- Escadron DETURBET
- 2 escouades de déminage-sapeurs.
- P.C. : MARION : axe central
- Artillerie : liaison : Capitaine GEVET.
- Base de feu : PARCEVÀUX - Manchon 28.1 et manchons définis par Courbe 20.
- Base de départ : Tranchée de feu Sud de 27.2
- Neutralisation par explosifs et fumigènes de S. 9 à S. 11
- Mise en place - marche parallèle au détachement DETURBET
- sur les tranchées de feu parallèles à l’axe Est.
b) Groupement Est : aux ordres du Commandant CHATEAU-RENAUD. Capitaine JUIF adjoint.
Axe : voie ferrée
- Artilleur de liaison : Capitaine JUIF
- Moyens : Bataillon moins 1 compagnie, plus 2 escouades
- Déminage : Génie
- Base de départ : carrefour 400 m. Sud-Ouest 15.6
- Appμi d’artillerie :
1° - concentration jusqu'à H
2° - fumigènes nourris sur les 3 axes à 100 m. du champ de mines de H à H+45 (mélange d’explosifs et de fumigènes de H a H+20).
3° - de H+45 à H+1 tir fumigènes sur ouvrages côtes (H+45 à H+50 mélange d' explosifs).
P.C. ROUVILLOIS : à partir de 14H00 cote 12.7 à 1500 m. Ouest de La Résinerie.
Il s' agit de taire tomber les Forts de La Coubre sans pertes inutiles, ni supplémentaires. Les chars 105 du Lieutenant BESNIER sont mis a la disposition du Capitaine CAVAILLÉ. À partir de 15H00, le P.C. du Colonel est installe à 800 m. S.O. de La Mélanie.
Après-midi silencieux.
En réalité des pourparlers ont lieu avec les Allemands, par l’intermédiaire de l'aspirant NACU-BHEZILLON pour les amener à capituler.
19H00, tout le P.C. se déplace pour passer la nuit aux Mathes. Un armistice a été conclu avec les Allemands. lls donneront une réponse demain à 07H00, faute de quoi, le combat reprendra.
Les détachements CAVAILLÉ et MARION restent toute la nuit sur leurs positions.
Allégresse aux Mathes.
18 Avril 1945.
Reddition de la garnison allemande des Forts de La Coubre. Une haie dite d’honneur est formée sur le passage de l'ennemi qui va se rendre. Participant a cette cérémonie. des détachements de toutes les unités qui ont contribué à faire capituler l'ennemi.
Le Général De LARMINAT est présent. Les Allemands passent en colonnes, alignés devant nous et notre matériel. Les Officiers allemands saluent à l’Hitlérienne. Il règne un grand silence.
Vers 10H30, visite des fortifications, de la côte, pilotés par des Officiers allemands. Il y a des marins anglais dans le groupe des visiteurs. L'aviation a littéralement bouleversé le terrain.
À 13H00, retour sur Burie. Le Régiment est de nouveau regroupé dans les cantonnements.
La nouvelle circule, que nous partons pour l’Allemagne. Des G.T. voisins ont déjà amorcé leur mouvement.
Comme toujours, le matériel chenillé part en chemin de fer par Saintes ; le matériel à roues partirait par la route.
19 Avril 1945.
Obsèques solennelles du Commandant De PERSON, en présence de sa femme venue d'Angleterre, en l’Abbaye de St-André de Sablonceaux.
20 Avril 1945.
À Burie, dans l’église, absoute en mémoire du Commandant De PERSON. Grand concours d'autorités civiles et militaires.
21 Avril 1945.
Obsèques en l’église de La Chapelle-des-Pots, du Sous-Lieutenant MATHIEU et du Cuirassier MALHERBE du 2e Escadron, tués au cours des opérations de Royan.
Inhumation au cimetière militaire du F.C.M. 4.
22 Avril 1945.
Aux Mathes, le Général De GAULLE passe en revue les troupes ayant participé aux opérations de Royan.
Remise de décorations. Le Sous-Lieutenant MERCIER du 3e Escadron, grièvement blessé, reçoit la Légion d’Honneur à l'hôpital de Saintes, des mains du Général De LARMINAT.
Visite des blessés du Régiment au F.C.M. 4 :
- Capitaine LENOIR
- Brigadier-Chef PONS.
ORDRE DE BATAILLE DU 12e REGIMENT DE CUIRASSIERS
ETAT MAJOR : |
![]() |
|
||||
M 3 A3 |
01 |
420595 |
METZ |
|
|
|
M 3 A3 |
02 |
420590 |
NANCY |
|
|
|
M 5 A1 |
02 |
|
NANCY II |
|
|
|
M 3 A3 |
03 |
420591 |
COLMAR |
|
|
|
M 3 A3 |
04 |
420594 |
STRASBOURG |
|
|
|
M 5 A1 |
04 |
|
STRASBOURG II |
|
|
|
M 4 A1 |
05 |
|
EPERLAY |
|
|
|
M 4 A2 |
06 |
420934 |
FEZ |
|
|
|
M 4 A2 |
07 |
420936 |
DJEMILLA |
|
|
|
M 4 A3 |
07 |
95071 |
DJEMILLA II |
|||
M 4 A2 |
08 |
420933 |
RABAT |
|
|
|
M 4 A3 |
08 |
RABAT II |
||||
M 4 A2 |
09 |
420942 |
MEKNES |
|
détruit au Pont de Kehl le 23 11 1944 |
|
M 4 A1 |
09 |
|
MEKNES II |
|
|
|
M 4 A3 |
|
|
PAQUIN |
|
|
|
M 4 A3 105mm |
|
|
St DENIS |
détruit le 10 08 1944 |
||
M 4 A3 105mm |
|
|
St DENIS II |
|
|
|
M 4 105mm |
|
1001033 |
St DENIS III |
|
|
|
M 4 A3 105mm |
|
90110 |
SARREGUEMINES |
|
|
|
M 4 A3 105mm |
96918 |
SARREGEMINRES II |
||||
M 4 A3 105mm |
|
|
CHERBOURG |
|
détruit au Pont de Kehl le 23 11 1944 |
|
M 4 A3 105mm |
|
|
PONT DE KEHL |
|
|
|
1er ESCADRON DE COMBAT : |
![]() |
|
||||
M 3 A3 |
12 |
420740 |
BORDEAUX |
|
détruit le 10 08 1944 |
|
M 5 A1 |
12 |
|
BORDEAUX II |
|
|
|
M 3 A3 |
17 |
420462 |
GRENOBLE |
|
|
|
M 5 A1 |
17 |
96355 |
HOUECOURT-MADELON |
|
|
|
M 3 A3 |
|
421069 |
LA MOUSSON |
|
|
|
M 4 A3 105mm |
|
96030 |
ORAN |
|
|
|
1er PELOTON : |
|
|
|
|||
M 3 A3 |
2 |
420461 |
SAINT ETIENNE |
Réformé le 15 08 1944 |
||
M 5 A1 |
2 |
95433 |
SAINT ETIENNE II |
|||
M 5 A1 |
3 |
95437 |
ALBI |
|||
M 3 A3 |
4 |
420446 |
MARSEILLE |
|||
M 3 A3 |
5 |
420452 |
CONSTANTINE |
|||
M 5 A1 |
5 |
95435 |
CONSTANTINE II |
|||
M 3 A3 |
6 |
420464 |
ORANGE |
|
|
|
M 5 A1 |
96354 |
ORANGE II |
|
|
||
M 3 A3 |
|
420686 |
ROCAMADOUR |
|
|
|
2ème PELOTON : |
|
|
|
|||
M 3 A3 |
7 |
420589 |
TARBES |
|
Réformé le 01 11 1944 |
|
M 5 A1 |
7 |
96006 |
LUCE |
|
|
|
M 3 A3 |
8 |
420689 |
PAU |
|
détruit le 15 08 1944 |
|
M 5 A1 |
8 |
95083 |
SAINT-AIME |
|
|
|
M 3 A3 |
9 |
420444 |
UZES |
|
Réformé le 01 11 1944 |
|
M 5 A1 |
9 |
96029 |
GIRONCOURT |
|
détruit le 7 12 1944 |
|
M 5 A1 |
9 |
|
FRIESENHEIM |
|
|
|
M 3 A3 |
10 |
420442 |
FOIX |
|
|
|
M 5 A1 |
10 |
96005 |
CHERANCE |
|
|
|
M 3 A3 |
11 |
420449 |
EL GOLEA |
|
Réformé le 10 11 1944 |
|
M 5 A1 |
11 |
|
MONSWEILLER |
|
|
|
M 5 A1 |
13 |
96028 |
NICE 2 |
|
|
|
3ème PELOTON : |
|
|
|
|||
M 3 A3 |
12 |
420682 |
ALGER |
|
Réformé le 10 08 1944 |
|
M 5 A1 |
|
95084 |
ALGER II |
|
|
|
M 3 A3 |
13 |
420687 |
NICE |
|
détruit le 10 08 1944 |
|
M 5 A1 |
|
95431 |
LIMOGES |
|
détruit le 23 09 1944 |
|
M 5 A1 |
LIMOGES II |
Réformé le 20 11 1944 |
||||
M 5 A1 |
|
|
DAUBENSAND |
|
|
|
M 3 A3 |
14 |
420593 |
ISTRES |
|
|
|
M 5 A1 |
14 |
95434 |
ISTRES II |
|
|
|
M 5 A1 |
|
L1001330 |
BERTRICHAMPS |
|
|
|
M 3 A3 |
15 |
420477 |
LYON |
|
|
|
M 5 A1 |
15 |
95085 |
LYON II |
|
|
|
M 5 A1 |
15 |
LYON III |
|
|
||
M 3 A3 |
16 |
420465 |
HYERES |
|
Réformé le 25 09 1944 |
|
M 5 A1 |
|
|
LARONXE |
|
Réformé le 25 11 1944 |
|
2ème ESCADRON DE COMBAT : |
![]() |
|
||||
M 4 A2 |
18 |
420771 |
PARIS |
|
|
|
M 4 A2 |
|
96015 |
PARIS II |
|
Détruit le 22/11/1944 |
|
M 4 A2 |
19 |
420835 |
SAINT-CYR |
|
|
|
M 4 105mm |
|
90543 |
ILE DE SEIN |
|
détruit le 01 12 1944 |
|
1er PELOTON : |
|
|
|
|||
M 4 A2 |
20 |
420833 |
LISIEUX |
|
détruit le 14 04 1945 |
|
M 4 A1 |
|
|
VIEUX-PONT |
|
|
|
M 4 A2 |
21 |
420819 |
DIEPPE |
|
|
|
M 4 A2 |
22 |
420897 |
ROUEN |
|
|
|
M 4 A2 |
23 |
420923 |
CAEN |
|
|
|
M 4 A2 |
24 |
420898 |
EVREUX |
|
|
|
M 4 C 105mm |
|
90110 |
SARREGUEMINES |
|
détruit le 20 12 1944 |
|
M 4 A3 105mm |
|
96918 |
SARREGUEMINES II |
|
|
|
2ème PELOTON : |
|
|
||||
M 4 A2 |
25 |
420902 |
COMPIEGNE |
|
détruit le 11 08 1944 |
|
M 4 A2 |
26 |
420906 |
CHARTRES |
|
détruit le 11 08 1944 |
|
M 4 A3 76mm |
26 |
95082 |
FYE |
|
|
|
M 4 A2 |
27 |
420900 |
DIJON |
|
détruit le 11 08 1944 |
|
M 4 A2 |
28 |
420895 |
REIMS |
|
détruit le 11 08 1944 |
|
M 4 A3 |
28 |
96045 |
REIMS II |
|
détruit le 01 12 1944 |
|
M 4 A3 |
28 |
|
REIMS III |
|
|
|
M 4 A2 |
29 |
420918 |
SOISSONS |
|
détruit le 30 10 1944 |
|
M 4 A3 |
29 |
96035 |
SOISSONS II |
|
|
|
M 4 A2 |
420917 |
LORIENT |
||||
3ème PELOTON : |
|
|
|
|||
M 4 105mm |
|
95073 |
CHERBOURG |
|
|
|
M 4 A2 |
30 |
420977 |
NORMANDIE |
|
|
|
M 4 A2 |
31 |
420784 |
PAIMPOL |
|
détruit le 11 08 1944 |
|
M 4 A. |
31 |
96008 |
PAIMPOL II |
|
|
|
M 4 A2 |
32 |
420899 |
BREST |
|
détruit le 11 08 1944 |
|
M 4 A2 |
33 |
420916 |
RENNES |
|
détruit le 25 08 1944 |
|
M 4 A? |
33 |
95440 |
RENNES II |
|
|
|
M 4 A2 |
34 |
420896 |
QUIMPER |
|
détruit à Paris le 25 08 1944 |
|
M 4 A2 |
|
420932 |
St WAAST |
|
détruit le 27 08 1944 |
|
M 4 A3 |
|
96016 |
St LO |
|
|
|
M 4 A2 |
|
420975 |
BAYEUX |
|
|
|
3ème ESCADRON DE COMBAT : |
![]() |
|
||||
M 4 A2 |
50 |
420758 |
DURTAL |
|
|
|
M 4 A2 |
51 |
420806 |
SAUMUR |
|
détruit le 22 09 1944 |
|
M 4 A3 |
|
|
RABAT II |
|
|
|
M 4 A2 |
|
|
CARENTAN |
|
|
|
M 4 A3 105mm |
|
|
CENTAURE |
|
|
|
1er PELOTON : |
|
|
|
|||
M 4 A2 |
35 |
420849 |
AMBOISE |
|
|
|
M 4 A2 |
36 |
420790 |
ANGOULEME |
|
|
|
M 4 A2 |
37 |
420894 |
AUBUSSON |
|
|
|
M 4 A1 |
37 |
|
AUBUSSON II |
|
|
|
M 4 A2 |
38 |
420846 |
ANGERS |
|
|
|
M 4 A2 |
39 |
420845 |
ARGENTON |
|
détruit le 14 04 1945 |
|
M 4 A1 |
39 |
|
ARGENTON II |
|
|
|
2ème PELOTON : |
|
|
|
|||
M 4 A2 |
40 |
420847 |
BRIVE-LA-GAILLARDE |
|
|
|
M 4 A2 |
41 |
420893 |
BRANTOME |
|
détruit le 11 08 1944 |
|
M 4 A3 |
41 |
|
BRANTOME II |
|
|
|
M 4 A2 |
42 |
420908 |
BLOIS |
|
détruit le 11 08 1944 |
|
M 4 A2 |
42 |
|
CHAMPFLEUR |
|
détruit le 22 09 1944 |
|
M 4 A3 |
42 |
|
CHAMPFLEUR II |
|
|
|
M 4 A2 |
43 |
420922 |
BAIGNES |
|
détruit le 25 09 1944 |
|
M 4 A3 |
43 |
|
BAIGNES II |
|
|
|
M 4 A2 |
44 |
420848 |
BOURGES |
|
détruit à Champfleur le 11 08 1944 |
|
M 4 A3 |
44 |
BOURGES II |
|
|
||
3ème PELOTON : |
|
|
|
|||
M 4 A2 |
45 |
420910 |
CLERY |
|
|
|
M 4 A2 |
46 |
420843 |
CHINON |
|
réformé le 15 08 1944 |
|
M 4 A3 |
46 |
96012 |
BOURG-LA-REINE |
|
détruit à Phalsbourg le 21 11 1944 |
|
M 4 A1 |
46 |
|
BOURG-LA-REINE II |
|
|
|
M 4 A2 |
47 |
420901 |
CHOLET |
|
détruit à Bourg le Roi le 13 08 1944 |
|
M 4 A. |
47 |
|
BOURG-LE-ROI |
détruit à Paris le 24 08 1944 |
||
M 4 A. |
47 |
|
BOURG-LE-ROI II |
|
|
|
M 4 A2 |
48 |
420913 |
SAINT-CHAMOND |
|
détruit le 29 11 1944 |
|
M 4 A3 |
48 |
|
SAINT-CHAMOND II |
|
|
|
M 4 A2 |
49 |
420841 |
CHAMBORD |
|
détruit le 11 08 1944 |
|
M 4 A3 |
49 |
|
CHAMBORD II |
|
|
|
M 4 A3 76mm |
|
|
LICORNE |
|
|
|
4ème ESCADRON DE COMBAT : |
![]() |
|
||||
M 4 A2 |
52 |
420789 |
VERDUN III |
|
détruit le 28 11 1944 |
|
M 4 A1 |
52 |
|
VERDUN IV |
|
|
|
M 4 A2 |
53 |
420805 |
NANCY III |
|
|
|
M 4 A3 105mm |
|
|
COUTANCES |
|
|
|
1er PELOTON : |
|
|
|
|||
M 4 A2 |
54 |
420903 |
VILLERS-BRETONNEUX |
|
détruit le 11 08 1944 |
|
M 4 A3 |
54 |
|
CARROUGES |
|
|
|
M 4 A2 |
55 |
420788 |
BERRY-AU-BAC |
|
|
|
M 4 A2 |
56 |
420939 |
CHARLEVILLE |
|
|
|
M 4 A2 |
57 |
420907 |
LILLE |
|
|
|
M 4 A2 |
58 |
420948 |
VITRY-LE-FRANCOIS |
|
détruit le 28 11 1944 |
|
M 4 c |
|
|
WISSEMBOURG |
|
|
|
2ème PELOTON : |
|
|
|
|||
M 4 A2 |
59 |
420905 |
BELFORT III |
|
détruit le ? |
|
M 4 A1 |
59 |
|
BELFORT IV |
|
|
|
M 4 A2 |
60 |
420947 |
GERARDMER |
|
|
|
M 4 A2 |
61 |
420912 |
BESANCON |
|
|
|
M 4 A2 |
62 |
420927 |
RETHEL |
|
|
|
M 4 A2 |
63 |
420944 |
ABBEVILLE |
|
détruit le 11 08 1944 |
|
M 4 A1 |
63 |
|
ABBEVILLE II |
|
|
|
3ème PELOTON |
|
|
|
|||
M 4 A2 |
64 |
420831 |
AMIENS II |
|
|
|
M 4 A2 |
65 |
420915 |
LUNEVILLE |
|
détruit le 11 08 1944 |
|
M 4 A1 |
65 |
|
LUNEVILLE II |
|
|
|
M 4 A2 |
66 |
420904 |
MONCORNET |
|
détruit le 11 08 1944 |
|
M 4 A3 |
|
|
MONCORNET II |
|
|
|
M 4 A2 |
67 |
420926 |
DUNKERQUE |
|
détruit le 11 08 1944 |
|
M 4 A2 |
67 |
DUNKERQUE II |
|
|
||
M 4 A1 |
67 |
|
DUNKERQUE III |
|
|
|
M 4 A2 |
68 |
420607 |
BACCARAT |
|
|
|
M 4 A1 |
|
|
OSTHOUSE |
|
LES ORIGINES - LE SENEGAL
Aujourd'hui appelé par le général de Gaulle, ainsi que le général de Langlade, à d'autres fonctions, je quitte cette Division et je viens vous faire mes adieux.
12ème REGIMENT DE CHASSEURS D'AFRIQUE ORDRE DE BATAILLE
|
||||
ESCADRON D'ETAT-MAJOR : |
|
|||
M 3 A3 |
06 |
|
BRETAGNE |
|
M 3 A3 |
07 |
420376 |
ALSACE |
|
M 4 A3 |
|
|
ALSACE II Ch MONCEL |
|
M 3 A3 |
08 |
421066 |
ESKUARIE |
|
M 4 A2 |
|
420940 |
18 JUIN 1940 |
|
M 4 A2 |
|
|
ARDENNES |
|
M 4 A2 |
|
|
BRETAGNE |
|
M 4 A3 |
|
|
BRETAGNE II MdL BUSTOS |
|
M 4 A2 |
|
|
CYRANO DE BERGERAC |
|
1er ESCADRON DE COMBAT : |
|
|||
M 3 A3 |
16 |
|
POITOU |
|
M 5 A1 |
16 |
|
POITOU II Lt BOUCHER |
|
M 3 A3 |
17 |
|
ARTOIS Cne de PARCEVAUX |
|
1er PELOTON : |
|
|||
M 3 A3 |
1 |
MAINE Asp de la PONTAIS |
|
|
M 3 A3 |
2 |
|
BEAUCE |
|
M 4 A1 |
2 |
L1001023 |
BEAUCE II MdLC CARTIER |
|
M 3 A3 |
3 |
|
SOLOGNE |
|
M 5 A1 |
3 |
|
SOLOGNE II |
|
M 4 A2 |
3 |
|
SOLOGNE III |
|
M 3 A3 |
4 |
|
BERRY |
|
M 5 A1 |
4 |
|
BERRY II |
|
M 4 A1 |
4 |
|
BERRY III MdLC SAUVY |
|
M 3 A3 |
5 |
|
ANJOU |
|
M 4 A1 |
5 |
|
ANJOU II MdL CALVET |
|
2ème PELOTON : |
|
|||
M 3 A3 |
6 |
|
NORMANDIE |
|
M 5 A1 |
6 |
|
NORMANDIE II Lt TRUCHI de VARENNES |
|
M 3 A3 |
7 |
|
BEAUVAISIS |
|
M 5 A1 |
7 |
|
BEAUVAISIS II |
|
M 4 A1 |
7 |
|
BEAUVAISIS III MdLC DUIZABEAU |
|
M 3 A3 |
8 |
420247 |
VEXIN |
|
M 5 A1 |
8 |
|
VEXIN II |
|
M 3 A3 |
9 |
|
COTENTIN |
|
M 4 A3 |
9 |
|
COTENTIN II MdLC VIGOUROUX |
|
M 3 A3 |
10 |
|
PERCHE |
|
M 4 A1 |
10 |
|
PERCHE II MdLC BASTIDE |
|
3ème PELOTON : |
|
|||
M 3 A3 |
11 |
420460 |
SAUMUROIS |
|
M 5 A1 |
11 |
95669 |
SAUMUROIS II |
|
M 3 A3 |
12 |
|
BLESOIS |
|
M 5 A1 |
12 |
|
BLESOIS II S/Lt BASTOLET |
|
M 3 A3 |
13 |
|
VENDOMOIS |
|
M 5 A1 |
13 |
|
VENDOMOIS II |
|
M 3 A3 |
14 |
421059 |
TOURAINE |
|
M 5 A1 |
14 |
|
TOURAINE II |
|
M 4 A. |
14 |
|
TOURAINE III MdL BODET |
|
M 3 A3 |
15 |
|
VAL DE LOIRE |
|
M 5 A1 |
15 |
|
VAL DE LOIRE II |
|
M 4 A1 |
15 |
|
VAL DE LOIRE III MdL CERUTTI |
|
2ème ESCADRON DE COMBAT : |
|
|||
M 4 A2 |
20 |
|
LE PERTHUS |
|
M 4 A2 |
36 |
|
DAUPHINE |
|
M 4 A3 |
36 |
|
DAUPHINE II Cne TOURNADRE |
|
M 4 105mm |
|
MOGHRANE |
Muté à la 4ème batterie du 40e RANA le 16 août 1944 |
|
M 4 105mm |
MEKTOUB |
Muté à la 4ème batterie du 40e RANA le 16 août 1944 |
||
1er PELOTON : |
- |
|||
M 4 A2 |
21 |
|
VELAY MdL PERIGNON |
|
M 4 A2 |
22 |
|
VIVARAIS MdL GUILLOT |
|
M 4 A2 |
23 |
|
ROUSSILLON Cne de VANDIERES |
|
M 4 A2 |
24 |
|
CEVENNES MdL MILLECAMPS |
|
M 4 A2 |
25 |
420051 |
MORVAN |
|
M 4 A3 |
25 |
|
MORVAN II S/Lt LUNARDINI |
|
2ème PELOTON : |
|
|||
M 4 A2 |
26 |
420769 |
ISERAN |
|
M 4 |
|
|
ISERAN II MdL MARTIN |
|
M 4 A2 |
27 |
|
VALSERINE MdLC BIZARD |
|
M 4 A2 |
28 |
420706 |
TARENTAISE |
|
M 4 A1 |
38 |
|
TARENTAISE II |
|
M 4 A2 |
29 |
|
MAURIENNE |
|
M 4 A1 |
MAURIENNE II |
|
||
M 4 A3 |
ANCINNES |
|
||
M 4 A1 |
29 |
L1001038 |
ANCINNES II |
|
M 4 A2 |
30 |
|
SAVOIE |
|
M 4 A3 |
30 |
|
SAVOIE II |
|
M 4 A? |
30 |
SAVOIE III Asp FLANDRIN |
||
M 4 A2 |
34 |
420049 |
LANGUEDOC |
|
3ème PELOTON : |
|
|||
M 4 A2 |
31 |
|
ESTEREL MdL BARRIGAULT |
|
M 4 A2 |
32 |
420644 |
PROVENCE MdLC GAUTHIER |
|
M 4 A2 |
33 |
420774 |
CAMARGUE MdL RAISSAC |
|
M 4 A2 |
34 |
420049 |
LANGUEDOC |
|
M 4 A2 |
35 |
420050 |
CORSE AdjC TITEUX |
|
3ème ESCADRON DE COMBAT : |
|
|||
M 4 A2 |
56 |
|
PICARDIE |
|
M 4 A3 |
56 |
96557 |
PICARDIE II Cne de BORT |
|
M 4 A2 |
57 |
|
VERMANDOIS |
|
M 4 105mm |
|
|
MONTAGNE-DE-REIMS |
Muté à la 4ème batterie du 40e RANA le 16 août 1944 |
M 4 105mm |
|
|
HAUTS-DE-MEUSE |
Muté à la 4ème batterie du 40e RANA le 16 août 1944 |
1er PELOTON |
|
|||
M 4 A2 |
46 |
|
HAINAUT MdL CAR |
|
M 4 A2 |
47 |
|
CAMBRESIS |
|
M 4 A3 |
|
|
CAMBRESIS II |
|
M 4 A2 |
48 |
|
PONTHIEU MdL WEBER |
|
M 4 A2 |
49 |
PAS-DE-CALAIS |
|
|
M 4 A2 |
50 |
|
FLANDRES |
|
M 4 A3 |
50 |
95218 |
FLANDRES II S/Lt GUICHARD |
|
2ème PELOTON |
- |
|||
M 4 A2 |
41 |
420-657 |
ILE DE FRANCE Lt CHEYSSON |
|
M 4 A3 |
41 |
|
ILE DE FRANCE II |
|
M 4 A2 |
37 |
420-850 |
LORRAINE |
|
M 4 A2 |
43 |
|
TARDENOIS |
|
M 4 A3 |
45 |
|
TARDENOIS II |
|
M 4 A2 |
|
|
HUREPOIX |
|
M 4 A2 |
40 |
|
THIERACHE MdL BLOCHET |
|
M 4 A3 |
40 |
THIERACHE II |
||
M 4 A2 |
42 |
420-655 |
VALOIS |
|
M 4 A3 |
42 |
VALOIS II |
||
3ème PELOTON |
|
|||
M 4 A2 |
51 |
|
FRANCHE-COMTE |
|
M 4 A1 |
51 |
96574 |
FRANCHE-COMTE II Adj CLERC |
|
M 4 A2 |
52 |
|
BARROIS MdL GEZE |
|
M 4 A2 |
|
|
BOURGOGNE MdLC FRANCOIS |
|
M 4 A2 |
54 |
|
DUNOIS MdLC DEMONNERET |
|
M 4 A2 |
55 |
|
CHAMPAGNE |
|
M 4 A3 |
55 |
|
CHAMPAGNE II Asp NOUVEAU |
|
M 4 A? |
53 |
PERTHOIS Bier SOLE |
||
4ème ESCADRON DE COMBAT : |
|
|||
M 4 A2 |
58 |
|
GASCOGNE |
|
M 4 A2 |
74 |
|
BIGORRE |
|
M 4 A3 |
|
|
NAVARRE II Cne CANEPA |
|
M 4 A2 |
59 |
|
BEARN |
|
M 4 A3 |
|
|
ZAGRODZKI II Cne BAILLOU |
|
M 4 105mm |
|
|
LA RHUME |
|
M 4 105mm |
|
PIC-D'ANIE |
|
|
1er PELOTON |
|
|||
M 4 A2 |
65 |
|
BORDELAIS |
|
M 4 A3 |
58 |
|
GASCOGNE II |
|
M 4 A3 |
58 |
|
GASCOGNE III |
|
M 4 A3 |
BEARN II MdL FAURE |
|
||
M 4 A2 |
66 |
420658 |
MEDOC |
|
M 4 A3 |
|
25 AOUT 1944 |
|
|
M 4 A3 |
|
|
LABOURD II MdL MOSER |
|
M 4 A2 |
67 |
420670 |
ARMAGNAC |
|
M 4 A2 |
68 |
240651 |
AQUITAINE |
|
M 4 A2 |
69 |
420660 |
ENTRE-DEUX-MERS |
|
M 4 A2 |
69 |
|
SANCERROIS MdL SAVIGNON |
|
M 4 A3 |
70 |
|
Lt ZAGRODZKI |
|
M 4 A3 76mm |
72 |
95219 |
BORDELAIS II Lt de MISCAULT |
|
M 4 A2 |
74 |
|
BIGORRE MdL JOUET |
|
2ème PELOTON |
|
|||
M 4 A2 |
65 |
|
VENDEE MdL LONGUEPEE |
|
M 4 A3 |
66 |
|
MEDOC II MdL MATRON |
|
M 4 A3 |
67 |
|
ARMAGNAC II S/Lt DUFOUR |
|
M 4 A2 |
68 |
|
AUNIS |
|
M 4 A? |
|
|
AUNIS II |
|
M 4 A1 |
68 |
|
AUNIS III |
|
M 4 A2 |
70 |
|
NAVARRE |
|
M 4 A2 |
71 |
|
GUYENNE |
|
M 4 A3 |
71 |
|
GUYENNE II MdLC BRISSET |
|
M 4 A3 |
71 |
|
GUYENNE III |
|
M 4 A2 |
72 |
|
LABOURD |
|
M 4 A2 |
73 |
|
LA SOULE MdL BALAU |
|
M 4 A2 |
|
TOULOUSE |
|
|
3ème PELOTON |
|
|||
M 4 A3 76mm |
34 |
|
S-Lt D'ARCANGUES MdL VELUT |
|
M 4 A2 |
58 |
GASCOGNE |
|
|
M 4 A? |
GASCOGNE III S/Lt CATALA |
|
||
M 4 A2 |
61 |
|
SAINTONGE MdL RANCIAT |
|
M 4 A2 |
62 |
|
AUNIS |
|
M 4 A3 |
AUNIS II |
|
||
M 4 A3 |
63 |
|
ANGOUMOIS MdL LETURMY |
|
M 4 A2 |
64 |
|
PERIGORD MdLC FOREST |
|
JOURNAL DE MARCHE ET D'OPERATIONS du
- 11ème REGIMENT DE CHASSEURS D’AFRIQUE -
de la formation du Régiment à la fin de la campagne.
Lieutenant-Colonel LEMOYNE Cdt. le Régiment 1er Février 1943 - 22 août 1945
CHEF d'Escadron EDON Commandant en second 1er Février 1943 - 31 Août 1943
Lieutenant-Colonel d'ELISSAGARAY Commandant en Second 19 Juin 1944 - 14 Février 1945
Lieutenant-Colonel FAYOLIE.. Commandant en Second 19 mai 1944 - 14 Juin 1944
Chef d’Escadron COUET Commandant en Second 17 Avril 1945 - 6 Avril 1945
Chef d’Escadron GASQ Commandant en Second 6 Avril 1945
Lieutenant VIVIER. L’E.H.R. 22 Janvier I943 - 26 Février 1945
Capitaine LAMBERT 26 Février 1943 - 26 Février 1945 Puis Capitaine BARRE Cdt. L’E.H.R.
1er ESCADRON
capitaine POIRIER Cdt. l’ESCADRON 22 Janvier 1943 - 1er Mai 1945 Puis Lieutenant GROJEAN
2ème ESCADRON
Capitaine DUCHESNE Cdt. l’Escadron 22 Janvier 1943 - 18 février 1945
Puis Capitaine BOUDARD Puis Capitaine BLANIE Puis Capitaine BOUDARD
3ème ESCADRON
Capitaine CHAUMEIL Cdt. l’Escadron 22 Janvier 1943 – 1er Mars 1945
Capitaine BREITHAUPT Cdt. l’Escadron I 1er mars 1945 - 20 Mai 1946
4ème ESCADRON
Capitaine POTIER Cdt. l’Escadron Puis Capitaine LAMBERT 26 Février 1943 - 22 Juillet 1945
Il a été constitué par des éléments du 11ème Groupe Autonome Portés de Chasseurs d’Afrique qui venait d’être dissous et complété au cours des mois de février et mars.
5 Avril 1943 :
Le Régiment fait mouvement de Marrakech sur le camp d’ AÏN-SIBARRA (Région de camp Marchand)
Etat Major
Lieutenant Colonel LEMOYNE Commandant le Régiment
Chef d’Escadron EDON Commandant en second
Chef d’Escadron HERAIL Adjoint au Colonel
Capitaine BURDIN Adjoint au Commandant en second
Capitaine GASQ Officier de transmissions
Lieutenant HEBRARD Officier de renseignements
Escadron Hors Rang
Lieutenant VIVIER Cdt. l’Escadron
Capitaine Médecin PRAT CARABIN Service de Santé
Lieutenant Médecin ROBILLOT Service de Santé
Lieutenant BARRE Service des Détails
Aspirant LUYLIER faisant fonction Officier d’Echelon
1er Escadron
Capitaine POIRIER
Lieutenant DESCOUX
Lieutenant DINOMAIS
Aspirant d’ELLOY de BONNINGEN
2éme Escadron
Capitaine DUCHESNE
Lieutenant BOUDARD
Lieutenant BOULAY
Adjudant GREGOIRE
3ème Escadron
Capitaine CHAUMEIL
Lieutenant CLERC
Lieutenant CARNOY
Lieutenant SCHREIBER
4ème Escadron
Capitaine POTIER
Lieutenant GUILLOT
Lieutenant CHEMJ
Adjudant Chef MOULINIER
97 Sous Officiers 739 Brigadiers et Chasseurs.
Le 7 Avril 1943 :
Le 11ème R.C.A. est aux ordres du Centre de l’organisation des unités blindées.
Le 23 Avril 1943 :
Arrivée au camp du premier convoi de matériel américain (5 jeeps amphibies).
Le 1er Mai 1943 :
Le C.O.U.B. est dissous. La 2ème Division blindée est créée aux ordres du Général de VERNEJOUL.
Elle comprend la 1ère Brigade de chars formée par le 1er R.C.A. et le 11ème R.C.A.
Le 3 Mai 1943 :
Arrivée au camp des onze premiers tanks Destroyers.
Le 9 Mai 1943 :
Le Général de VERNEJOUL adopte comme devise pour la division "FRANCE D'ABORD".
Le 15 Mai 1943 :
Le Lieutenant CUNQ est affecté au 1er Escadron, Le Capitaine LAMBERT Commandant l’E.H.R, Le Capitaine de LESPARDA l’Etat-Major.
Le Lieutenant GAUTHIER l’Etat Major. Le Lieutenant BREITHAUPT l’E.H.R. Echelon.
Le 1er Juin 1943 :
Le Lieutenant BLANIE 2ème Escadron. Le Lieutenant GIRARDOT Escadron Hors Rang.
Le Lieutenant RICATTE 2ème Escadron.
Le 24 Juin 1943 :
Le Capitaine BARTHELEMY 3ème Escadron.
Le 29 Juin 1943 :
Sont Promus :
Le Lieutenant VIVIERS Capitaine (passe à l’E.M.),
L’Aspirant CLAUSSE Sous-Lieutenant,
le Lieutenant Médecin ROBILLOT Capitaine.
Le Régiment reçoit des Aspirants et des sous-Officiers de la Garde Mobile.
Son effectif est de 110 S/Officiers et 754 Brigadiers et Chasseurs.
Le 11 Juillet 1943 :
Le Régiment fait mouvement de SIBARRA sur RABAT.
Le 14 Juillet 1943 :
Défilé du Régiment par Unités constituées devant Sa Majesté le Sultan et Monsieur le Résidant Général.
Le 16 Juillet 1943 :
Le Lieutenant HEBRARD affecté au 4ème Escadron.
Le 19 Juillet 1943 :
Le Cne BARTHELEMY passe du 3ème Esc. à l’E.H.R.
Le Lieutenant GAUTHIER de l’E.M. au 3ème Escadron.
Le Lieutenant RICATTE du 2ème Escadron à l’E.M. Adjoint aux transmissions.
Le Lieutenant BREITHAUPT passe de l’E.H.R. à l’E.M. Chef
Du 3 au 5 août 1943 :
Le Régiment fait mouvement sur SEBDOU.
Le Régiment affecté en réserve générale d’Armée dépend pendant la durée de son séjour en Algérie de la 1ère D.B.
Le 18 août :
Le 3ème Escadron aux ordres du Capitaine CHAUMEIL fait mouvement sur BEDEAU.
Le 19 août :
Le 3ème Escadron participe aux manœuvres de la 1ère D.B.
Le 25 août :
Le Régiment fait mouvement sur TENIRA.
Le 29 août :
Le 3ème Escadron rejoint venant de BEDEAU.
Le 31 août :
Le Chef d’Escadron EDON QUITTE le 11ème R.C.A. pour rejoindre les Tabors Marocains.
Le 7 septembre 1943 :
Le 11ème R.C.A. qui était en réserve d’Armée est rattaché à la 5ème Division Blindée.
Ordre général du N°5 du Général de VERNEJOUL
Le 20 septembre :
Le Capitaine BARTHELEMY et le Lieutenant RICATTE sont mutés du Régiment à l'E.M.G.G. à Alger.
L’Aspirant LE FAURICHON prend les fonctions d’Officier des Renseignements.
Le 8 octobre 1943 :
L’Aspirant LUYLIER passe à l’E.H.R. venant du 3ème Escadron.
L’Aspirant DAVID EMILE, CONDE DE FRANCE est affecté au 2ème Escadron.
Le 10 octobre :
Le Colonel quitte TENIRA pour RABAT où il doit assister au premier exercice de Cadres de la 5ème D.B.
Le Régiment est commandé durant son absence par le Chef d’Escadron HERAIL.
Le 15 octobre :
L’Aspirant TERISSE, évadé de France, est affecté au 2ème Escadron et adjoint au Capitaine chargé des transmissions.
Le 18 octobre :
Le Colonel reprend le commandement du Régiment.
Le 8 novembre 1943 :
Sont promus à partir du 26/9/43 dans la cavalerie :
COLONEL : Le Lieutenant Colonel LEMOYNE.
CHEF D'ESCADRON : le Capitaine GASQ.
Sous-Lieutenant L’Aspirant d’ELLOY de BONNINGHEN.
Dans l'Artillerie : CHEF D'ESCADRON Le Capitaine BURDIN
Le 30 novembre :
Le Sous-Lieutenant Dentiste ISCOVICI Sylvain est affecté au régiment.
Le 6 décembre 1943 :
L’Aspirant TERISSE est tué accidentellement dans un accident d’auto sur le parcours TENIRA - ORAN.
Le 10 décembre 1943 :
Le Régiment est réparti en trois Command :
1. C.C.4. Aux ordres du Colonel SCHLESSER (aréa 3 la Macta : 3ème Escadron).
2. C.C.6. Aux ordres du Colonel TRITSCHLER (aréa 2 à Saint-Leu : 4ème Escadron).
3. C.C.5. Aux ordres du Colonel d’OLEON (aréa 4 à Tabia : 2ème Escadron).
L’Etat-Major et le 1er Escadron seront rattachés à ce groupement pour l’instruction.
Les 2ème et 3ème Escadrons quittent TENIRA et vont stationner, le 1er dans la forêt de la Macta, le 2ème dans la ferme St Paul.
Le 11 décembre :
L’Etat-Major ; l’E.H.R.; les 1er et 4ème Escadrons font mouvement de TENIRA sur Ste BARBE du TLETAT.
Le 14 décembre :
Le Mal des Logis Chef DE SALLEMARD Bernard du 4ème Escadron est tué accidentellement en auto au Km 53 de la route BEL ABBES - ORAN.
Le 15 décembre :
Mouvement sur l’Aréa N° 2 des unités du Régiment rattachées au C.C.6.
Le 25 décembre :
Le Général DE LATTRE DE TASSIGNY visite au cours de l’après-midi les cantonnements de la 5ème D.B. Il réunit à 22 heures à St DENIS du SIG les Officiers des différentes unités et leur annonce qu'il prend le commandement de la 2ème Armée.
Du 6 au 9 Janvier 1944 :
Le Régiment fait mouvement sur MARTIMPREY DU KISS.
Le 15 Janvier :
L’Aspirant LUYLIER du 3ème Escadron est détaché l’Etat-Major du Régiment comme adjoint au Capitaine des transmissions.
Le 24 janvier :
Le Régiment Colonial de Chasseurs de Chars commandé par le Colonel ROUSSEAU arrive MARTIMPREY pour y suivre l’instruction auprès du 11ème R.C.A.
Le 5 février 1944 :
Le Chasseur de 1ère classe GUILLERT Gilbert du 1er Escadron se tue accidentellement 500 mètres au sud de MARTIMPREY sur la route d’OUJDA.
Le 8 février :
Le Lieutenant DINOMAIS du 1er Escadron est affecté au C.O.A.B.23 à RABAT.
Le Régiment Blindé de Fusiliers Marins commandé par le Capitaine de Corvette MAGGYAR arrive à BERKANE pour y suivre l’instruction auprès du 11ème R.C.A.
Le 26 février :
Le Capitaine VIVIER est rayé des contrôles du régiment.
Le 6 Mars :
Par T.G. 589 E.M.G.G.F.C.A. est promu à titre temporaire pour prendre rang le 25-12-1943 au grade de Capitaine Cavalerie active : Le Lieutenant GAUTHIER Georges.
Le Lieutenant GAUTHIER du 3ème escadron est affecté à l’Etat Major du Régiment comme Officier de Renseignement et Chef du Peloton de Commandement.
Le 3 Avril :
Par A.M. n° 2416 Ch du Général commandant Supérieur des T.M. en date du I7/3/1944, l’Aspirant de PORTAL LOUIS est affecté au 11ème R.C.A. Il est désigné comme chef de peloton au 1er escadron.
Le 10 Avril :
En exécution des prescriptions de la note de service n°3539 E.M.G.G./JR en date du 8/4/44 le Régiment livre des véhicules de combat (T.D, Half-Tracks et Scout Cars) au Régiment Blindé de Fusiliers Marins.
Le 13 Avril :
Le Général de Gaulle, Chef du C.F.L.N. passe en revue la Division Blindée.
Le 21 Avril :
Par décret du 3.4.44 est promu à titre temporaire pour prendre rang du 25 Mars 1944 au Grade de Capitaine d'Active : Le Lieutenant BREITHAUPT Lucien du 11ème R.C.A.
Le 24 Avril :
Le Sous Lieutenant Dentiste ISCOVICI Sylvain est affecté au R.T.S. à Alger.
Le 2 Mai :
Le Régiment fait mouvement sur le camp d’instruction de Bedeau.
Le 4 mai :
Par A.M. n°2309 du 26/04/1944, le sous Lieutenant MASSIAS est affecté au Régiment 3ème Escadron en exécution des prescriptions de la note de service n0 8991 CGF de Monsieur le médecin Général Inspecteur du service de Santé en date du 13/4/1944. Le Médecin Capitaine ROBILLON est remis à la disposition du Service de santé du 19ème Corps d’Armée.
Le 6 Mai :
Le Colonel LEMOYNE partant en permission à Casablanca, Le commandement du Régiment est assuré par le Chef d’escadron HERAIL.
Le 8 Mai :
En exécution des prescriptions de la note de service n° 1998 et 99 du 28/2/44, le médecin auxiliaire MAUPAS est affecté au 11ème R.C.A. venant des Sapeurs Pompiers d’Alger.
Le 11 Mai 1944 :
Le Colonel LEMOYNE rentrant de permission reprend le commandement du Régiment.
Le 17 Mai :
Le Lieutenant-Colonel FAYOLLE par A.M. 5711 8GJCA du 9/5/1944 du Commandant Commissaire la Guerre est affecté au Régiment en qualité de Commandant en second.
Le 23 Mai :
En exécution des prescriptions de la note de service 1108-4 de le Régiment reçoit au S.C.A.M.A. d'Oran 29 Tank- Destroyers.
Décès de MOHAMED ben LARBI Mle.663 de l'E.H.R. survenu à la suite d’une maladie à l’hôpital de Mekhnès
Le 23 Mai :
Par A.M. SDP/C A du 19/3/44 du commissaire de la guerre, le Chef d'Escadrons HERAIL est affecté au 6ème Régiment de Spahis Marocains.
Le 31 Mai :
Le colonel LEMOYNE partant en mission le commandement du Régiment est assuré par le Colonel FAYOLLE.
Le Lieutenant-Colonel FAYOLLE partant en mission, le commandement est assuré par le Chef d’Escadrons GASQ.
Le 6 Juin :
Le Colonel LEMOYNE rentre de mission.
Le 9 Juin :
Le régiment se porte dans la région des trois marabouts OUED EL HALLOUF
Le chasseur Madani ben Hadj Mle 819 du 1er Escadron se tue accidentellement (noyade)
Le 19 Juin :
Par A.M. n° 5 : DB 6290 du 12 juin 1944 du Commissaire à la guerre, le Lieutenant-Colonel d’ELISSAGARAY est affecté au Régiment en qualité de Commandant en second.
Le 4 Juillet 1944 :
Par décret du 27 Juin 1944 est promu titre temporaire pour prendre rang du 25 Juillet 1944 Infanterie Active au grade de Capitaine :
Le Lieutenant BOUDARD du 11ème R.C.A.
Cet officier est muté du 2ème escadron à l’Etat-Major du Régiment (Adjoint au Lieutenant-Colonel Commandant en second).
Le 31 Juillet :
Par A.M. n° 4671 en date du 29/7/44 le Général Commandant la 5ème D.B. a prononcé la mutation de l’Aspirant VIGNAIS du 3ème Escadron du 11ème R.C.A. au 5ème G.E.R.
Au cours du mois de Juillet, le 11ème R.C.A. est passé du type I au type II. Le Régiment perd environ 200 hommes.
Il comprend théoriquement :
30 Officiers,
99 Sous Officiers dont 6 S/Officiers Indigènes,
439 Hommes de troupe,
144 Chasseurs Indigènes.
20 Août 1944 :
Le Lieutenant GIRARDOT de L’E.H.R. est affecté au 12ème G.E.R.D.B. et détaché à compter de ce jour.
Le Lieutenant MARSAUCHE du 12ème G.E.R.D.B. est détaché au 11ème R.C.A. et est affecté au 4ème Escadron comme chef de Peloton.
Le 31 Août :
Par AM n° 5387/I du 27/8/44 , le Général Commandant la 5ème D.B. a prononcé la mutation du Sous Lieutenant GUINARD du 5ème P.E.R. au 11ème R.C.A. Il est affecté provisoirement au 3ème Escadron en réserve de cadre.
Le 15 Septembre :
Le Régiment quitte son cantonnement pour se rendre à l’area 52 à ASSI ben OKBA.
Le 25 Septembre :
Le Régiment quitte la zone d’attente pour ORAN où a lieu son embarquement.
Sur L.S,T. 358 11ème R.C.A. l’E.M. l'E.H.R. Officier T.Q.M. : Capitaine GAUTHIER de l’E.M.
Sur L.S.T. 502 11ème R.C.A. (3ème et 4ème Escadron) Officier T.Q.M. : Lieutenant SCHREIBER
Sur L.S.T. 294 11ème R.C.A. (1er, 2ème et 3ème Escadron) Officier T.Q.M. : Lieutenant DESCOUST du 1er Escadron.
Les 3 L.S.T. font partie d’un convoi de 27 L.S.T.
Du 26 au 30 Septembre :
Cinq jours de traversée ORAN-MARSEILLE.
A la veille de la campagne de France le Régiment se présente de la façon suivante :
Colonel LEMOYNE Pierre Colonel commandant.
Colonel d’ELISSAGARAY Robert Commandant en second.
Chef d’Escadron BURDIN Emile Chef d’E.M. Adjoint Technique du chef de Corps pour l’artillerie et 3ème Bureau
Chef d’Escadron GASQ André Chef du Service Auto et 4ème Bureau.
Capitaine de LESPARDA Philippe F.F. Chef d’Escadron Adjoint.
Capitaine GAUTHIER Georges Officier de Renseignements.
Capitaine BREITHAUPT Lucien Adjoint au 4ème Bureau
Capitaine BOUDARD Pierre Adjoint au Commandant en Second
Aspirant LUYLIER Pierre Officier de Transmission.
Aspirant LE FOURICHON Pascal F.F. Officier de Liaison.
Sous Officiers Français : 10
Adjudant-Chef MOULINIER Georges.
Adjudant GARRIVET Guy.
Sous-Officier Indigène : 1
Hommes de troupe français : 34 Indigène : 7 Effectif : 52
ESCADRON HORS RANG
Capitaine LAMBERT Jean CAPITAINE Commandant
Capitaine PRAT CARABIN Paul Médecin chef
Adjudant MAUPAS Charles Médecin Auxiliaire
Lieutenant BARRE Gabriel Officier des détails.
Lieutenant CARNOY André Chef du Peloton d’Echelon.
Sous-Lieutenant CLAUSSE Roger Officier d’Approvisionnement.
Aspirant GAL Robert F.F. Officier Z
Sous-Officiers français : 18
Adjudant-Chef QUENAUD Tiburce
Adjudant Chef ALFESTON George.
Adjudant Chef CHAUMEIL Louis
Adjudant FILLINGER René
Adjudant GELE George.
Sous-Officiers Indigène : 1
Hommes de Troupe Français : 50 Indigène : 22 Effectif : 91
1er ESCADRON DE RECONNAISSANCE.
Capitaine POIRIER Albert Capitaine Commandant
Lieutenant CUNQ Jean Chef du peloton de Pionniers
Lieutenant DESCOST Gabriel Chef du Peloton de reconnaissance
Sous-Lieutenant D’ELLOY DE BONNINGEEN Henri Chef du Peloton de reconnaissance
Aspirant de PORTAL Louis Chef du Peloton de reconnaissance
Aspirant de FRANCE DE TERCANT David Adjoint au Capitaine Commandant
Sous Officiers Français : 12
Adjudant SCHMIDT René
Sous-Officier Indigène : 1
Hommes de Troupes Français : 72
Hommes de troupes Indigène : 32 Effectif : 117.
2ème ESCADRON DE TANK DESTROYERS
Capitaine DUCHESNE Jean marie Capitaine Commandant
Lieutenant BOULAY Emile Chef de peloton
Lieutenant BLANIE Maurice Chef de peloton
Aspirant GIRARD-BON Henri Chef de peloton
Aspirant MORISSON Charles Adjoint à Chef de peloton
Aspirant MARTIN Jean-Léopold Adjoint à Chef de peloton
Sous officiers Français : 20
Adjudant Chef GREGOIRE René
Adjudant STOCK Jean
Adjudant PEREZ-BAQUER Robert
Sous-Officier Indigène : néant
Hommes de troupe français : 81 Homnes de troupes indigènes : 24 Effectif : 125
3ème ESCADRON DE TANK DESTROYERS
Capitaine CHAUMEIL Jean Capitaine Commandant
Lieutenant SCHREIBERT Robert Chef de peloton de Combat
Sous-Lieutenant MASSIAS René Chef de peloton de Combat
Sous-Lieutenant GUINARD Lucien Adjoint au Capitaine
Aspirant CHARUIT Georges Chef de peloton de Combat
Aspirant BARANGER Guy Adjoint chef de peloton
Sous-Officiers français : 19
Adjudant TH0MAS André
Adjudant DIBAR Jean-Louis
Effectif : 129
4ème ESCADRON DE TANK DESTROYERS
Capitaine POTIER André Capitaine Commandant
Lieutenant CHENU Pierre Chef de peloton de Combat
Lieutenant GUILLOT Louis Chef de peloton de Combat
Lieutenant MARSAUCHE Pierre Chef de peloton de Combat
Aspirant COMITI François Adjoint Chef de peloton
Sous-Officiers Français : 20
Adjudant De FONTENAY André
Adjudant COULON Armand
Sous-Officier Indigène : néant
Hommes de troupe Français : 80 Hommes de troupe Indigènes : 28 Effectif : 128
Le 1er Octobre 1944 :
Débarquement à MARSEILLE dans le vieux Port et départ sur EYGUIERES.
Le 9 octobre :
Le Régiment fait mouvement sur :
Etat-Major – E.H.R. BREURAY
1er Escadron MERSUAY
2e Escadron FAVERNAY
3e Escadron EQUEVILLIER
4e Escadron VILLEDIEU
La Division est en réserve de la 1ère ARMEE FRANCAISE.
Le 1er Novembre :
Par ordre n° 396/u.s.du Général Commandant la 5ème D.B., l’Escadron POTIER 4ème Escadron, cantonné à VILLEDIEU est alerté à 20 heures et mis aux ordres du Lieutenant-Colonel RENAUDEAU d’ARC Commandant le 6ème Régiment de Chasseurs d’Afrique lequel fait partie du Combat Command n° 6.
Départ à 22 heures par CONFLANS, PLOMBIERES, REMIREMONT.
Le 2 Novembre :
Le 4ème Escadron moins un Peloton est intégré dans le groupement du Lieutenant Colonel GAMBEZ de la brigade de Choc.
Le peloton CHENU reste affecté au groupement RENAUDEAU D’ARC.
Le but de l’opération est de séparer des positions ennemies du HAUT DU TÔT, Foret de LYRIS, Tête de la NEUVE, ROCHE, MENAURUPT, La ROCHE des DUCS.
Le 5 Novembre :
A 7 heures, début de l’opération conduite par le général GUILLAUME Commandant la 3ème D.I.A. à la disposition duquel est mis une partie du C.C.6.
A ce moment ,la situation de l’Escadron est la suivante :
(A) Le Capitaine, le peloton de commandement, le peloton GUILLOT et le peloton MARSAUCHE (Groupement GAMBEZ).
Position de départ : 300 mètres Ouest du col, 1 kilomètre du HAUT DE TOT (derrière l’Escadron de chars PLACAS du 6ème R.C.A.
Axe d’opération du groupement : CREMONVILLERS, HAUT DU TOT, LA SCIERIE, FERME DE LYRIS, LE FAUT DES COURS.
(B) Peloton CHENU (Groupement RENAUDEAU D’ARC, à droite du Groupement GAMBEZ)
Position de départ : SAPOIS.
Axe d’opération du Groupement : SAPOIS, MENAURUPT (01), VIEUX-MONT (2). A gauche sous-Groupement du Commandant VALION, au Nord peloton MARSAUCHE, au Sud sous-Groupement du Capitaine LEFORT, peloton GUILLOT.
Dans la journée le peloton GUILLOT Soumis à des tirs d’artillerie et de mortier et minen appuie la progression
D’un peloton de char sans avoir à intervenir directement. Le soir, il s’installera en position d’attente au HAUT DU TOT. Il en est de même pour le peloton MARSAUCHE qui suit d’abord le peloton GUILLOT puis appuie aux ordres du Capitaine FOUCAUCOUET (F.F.I.) la progression de l’infanterie ; il passera la nuit sur la même position d’attente,
Le peloton CHENU par contre, placé aux ordres directs du Capitaine BES DE BRECQ du 6ème R.C.A. fait partie d‘ un détachement blindé (2 pelotons de Chars, 1 peloton de T.D. une section d’ infanterie du R.M.L.E., 1 section du Génie, 1 batterie d’Artillerie). Chaque groupe de T.D. dans cette opération est placé en appui d’un peloton de Médium.
L’attaque partie à 8 heures de SAPOIS appuyé par des feux d’Artillerie intenses, portant sur des observatoires et des positions dominantes de l’ennemi. Les chars et les T.D du peloton de tête protégés par la section d’Infanterie et le groupe de protection à pied neutralisent au canon et la mitrailleuse les résistances situées de part et d’autres de la route et en lisière des bois sur le CHANA et le SEUCHAU. Poursuivant sa progression sur l’axe, le Peloton appuie la marche par des tirs à la mitrailleuse de 50. Des prisonniers sort capturés par l’infanterie.
Le débouché de MANAURUPT est retardé par un tir d’artillerie sur ce village, prenant à partie 2 automoteurs ennemis aperçus par l’avion d’observation d’artillerie (les engins s’enfuient vers le col du PHENY et ne seront plus rencontrés).
Le peloton débouche sur MANAURUPT vers 16 h 30.
Un char du 6ème R.C.A. est manqué par un coup de 75 PAK venant de l’école de MANAURUPT à 900 mètres de là.
Cette arme est aussitôt repérée et neutralisée par un char et le T.D. NAVARRE qui était embossé pour protéger la progression vers le village.
A 17 heures 30, le peloton de tête atteint le VIEUX-MONT où ordre lui est donné de stopper.
Entre MENAURUPT et le VIEUX-MONT, les fantassins trouveront le canon de 75 PAK avec un de ses servants tué et un autre blessé ; un mortier de 75 à roues et un canon de 150 intacts abandonnés précipitamment par les allemands.
C’est ce jour que l’Aspirant COMITI aura l’honneur de marquer la première action d’éclat du Régiment et dont voici le récit :
" Au moment où les chars et les T.D. neutralisent les résistances en lisière des bois sur le CHANA et le SEUCHAU, l’Aspirant COMITI s’éloigne des chars pour prendre à partie les allemands qui s’enfuient dans les bois. Seul, il tombe soudain nez a nez avec un abri de mitrailleuse ennemi, enterré et camouflé ; avec un sang froid magnifique, il détruit ses occupants à la carabine et à la grenade défensive. il en tue 3 et en blesse 3. Pris à partie par un second abri de mitrailleuse, il arrive à se replier jusqu’aux chars grâce à la protection de ceux-ci qui avaient aperçu sa situation difficile. Montant sur un T.D., il indique l’objectif à tous les chars en tirent dessus à la mitrailleuse de 50 ; Il obtient bientôt la reddition de ce nid de résistance.
Bilan de cette action : 4 tués, 5 prisonniers, 2 mitrailleuses, 2 fusils lances grenades et de l’armement individuel".
Le 4 Novembre :
Le peloton GUILL0T entre dans la composition du point d’appui de la SOTIERE, il y est en bute au tir de l’artillerie ennemie. blessé : le chasseur de 2ème classe MUSTAPHA ben LIAZIL Mle.609
Le peloton MARSAUCHE entre dans la composition du point d’appui de la Scierie, COLLET ; il est également en butte aux tirs d’artillerie. 1 blessé : le brigadier LACOSSE Mle.93. Le peloton CHENU participe aux bouchons antichars de VIEUX-CHARMONT. blessé : le chasseur de 2ème classe BESSOU Mle 323.
Le 5 Novembre :
Les pelotons GUILLOT et MAPSAUCHE reviennent en position d’attente au HAUT du TOT.
Le peloton CHENU demeure sur ses emplacements de la veille.
Le 6 Novembre :
L’opération est terminée. L’Escadron est relevé entre 9 et 10 heures.
Le chasseur ASDESSELEM ben DJILALI Mle 567 du 3ème Escadron meurt accidentellement le 6 Novembre 1944.
Pour le reste du régiment R.A.S. jusqu’au 9 Novembre.
Le 9 Novembre :
Une reconnaissance est effectuée dans la région de VIETHREY en exécution de la note de Service n° 412/3 T.S. de la division.
Le 12 Novembre :
En exécution de la note de Service n° 428/3 T.S. de la division, les 2ème et 3ème Escadrons font mouvement.
Pour les deux escadrons le point initial est PORT sur SAONE à 20h30. Ces deux escadrons, par ordre particulier n° 147 du Général Commandant la 1ère Armée Française.
Sont mis à la disposition du 1er R.C.A., ils sont tous deux destinés à renforcer les feux d'artillerie de ce C.A. et sont affectés au Groupement du Colonel CERISIER dont le P.C. est à COURCHATON.
Le chef d'Escadron BURDIN commandera les deux escadrons constitués en Groupements pour les opérations d'artillerie.
Leurs missions consisteront dans des tirs de neutralisation et d'interdiction dans la zone : GRANGES la VILLE, MALVILLERS, SAULNOT, CHAVANNE et CORCELLES de H -40 à H +3h.
Le Groupement sera dissous le 14 novembre à 21 h. Le régiment étant alors fractionné et chaque fraction ayant des missions très différentes, les opérations seront décrites ci-dessous pour chacune d'elle successivement.
Le 14 novembre :
Par convention communiquée par message chiffré de la division, le jour "J" est fixé au 15 novembre.
P.C. - 1er ESCADRON - E.H.R.
Du 12 au 13 novembre :
R.A.S. Stationnement à BREUREY et MERSUAY.
Le 14 novembre :
Ces unités font mouvement pour stationner à ORNEMANS - ROCHE sur LINOTTE - SORAN (En exécution de l'ordre de mouvement n° 636/3 T.S. de la division.
Le 17 novembre :
Déplacement pour stationner à MANCENANS et APPENANS en exécution de l'ordre n° 463/3 T.S.
Le 18 novembre :
Déplacement pour stationner à Ste SUZANNE.
Le 24 novembre :
L'ordre d'opération n° 6 de la Division prescrit la formation du Groupement : Eléments disponibles de 11ème R.C.A., le R.E.C., et deux chars de protection du Q.G. (soit 10 canons d'assaut) sous les ordres du Colonel LEMOYNE qui est chargé d'assurer la sécurité des itinéraires : SEPPOIS - LARGITZEN - HIRTZBACH - ALTKIRCH d'une part, tandis que le dégagement de la route COURTELEVANT - SEPPOIS et le nettoyage des bois St Jean et de GUERSCHWILLER est confié au Colonel Commandant le 152ème R.I. et SEPPOIS -BISEL - HEIMERSDORF - HIRSINGUE d'autre part.
Dans un ordre d'opérations n° 1 le Colonel LEMOYNE confie au Colonel MIQUEL disposant de son Régiment : Le R.E.C. moins un bataillon de reconnaissance, l'itinéraire SEPPOIS - LARGITZEN - HIRTZBACH et au Lieutenant Colonel d'ELISSAGARAY disposant de l'Escadron de reconnaissance du 11ème R.C.A., d'un Escadron de reconnaissance du R.E.C. et d'un peloton de protection, l'itinéraire SEPPOIS - BISEL - HIRSINGUE, randis qu'il établira son P.C. à SEPPOIS le BAS où se trouvera mis en réserve par le Colonel MIQUEL, un Escadron de reconnaissance et un Escadron de chars et en plus un peloton de Protection.
Le mouvement sera effectué dans le dispositif R.E.C. en tête. Vers 11h. le Colonel MIQUEL se trouvant 500m après COURTELEVANT rend compte au Colonel LEMOYNE qu’un Escadron du R.E.C. s’est heurté à son débouché de SEPPOIS à un bombardement, qu’un autre Escadron a atteint HIRTZBACH, que cet Escadron se rend à LARGITZEN en passant par UBERSTRASS.
D’autre part une arme antichar s’est révélée dans le bois de St Jean non encore nettoyé où circulent des combats d’infanterie. A 15h la liaison est reprise avec le Colonel Commandant le 152ème R.I. qui va neutraliser le point d’appui du bois St. Jean. Vers 16 h. la route est libérée et un Escadron du R.E.C. se trouve à SEPPOIS, un autre à HIRTZBACH et l’Escadron de reconnaissance du 11ème R.C.A. est à BISEL.
La nuit du 24 au 25 est passée par le Groupement de la façon suivante : Le R.E.C. à LARGITZEN.
L’Escadron de reconnaissance du 11ème R.C.A.plus un peloton de protection à BISEL.
Le P.C. et deux Escadrons du R.E.C. et un peloton de protection à SEPPOIS. Tandis que les Trains restent à COURTELEVANT. Liaison a été prise par le 11ème R.C.A. à HIRSINGUE avec le C.C.4.
Le 25 Novembre :
Les mêmes missions de sécurité des itinéraires restent inchangées. Le R.E.C. doit laisser son Escadron de chars léger en réserve à SEPPOIS et l’Escadron de reconnaissance BOILEAU à BISEL où le P.C. et cet Escadron se rendent à 7h30, tandis que l’Escadron de reconnaissance du 11ème R.C.A. va s’installer à HEIMERSDORF-FELDBACH.
Dans la matinée le R.E.C. est retiré du Groupement par la division et l'Escadron BOILEAU quitte BISEL à 1h.
L’Escadron POIRIER (Escadron de reconnaissance du 11ème R.C.A.) est alors ramené à BISEL.
Le 26 Novembre :
L’additif modificatif à l’ordre des opérations n° 7 de la division prescrit que le 11ème R.C.A. avec son Escadron de reconnaissance assurera la sécurité de l’agglomération et des ponts d’ALTKIRCH.
Le Colonel LEMOYNE part avec le 1er Escadron à 4 h. laissant une part de l’E.H.R. et l’E.M. à BISEL aux ordres du Lieut. Colonel D'ELISSAGARAY. Le 1er Escadron place 1 peloton au pont de St MORAND (Peloton d’ELLOY), 2 Pelotons au Nord d'ALTKIRCH, Lieutenant QUINQ. Un Peloton à la sortie d'ALTKIRCH face à DANNEMARIE, Peloton DESCOUST.
Ces Pelotons sont brusquement pris sous un tir d'artillerie sur les abords Nord d'ALTKIRCH, blessant très grièvement le Lieutenant DESCOUST et blessant son sous-officier adjoint le M.d.L. chef GIMENEZ.
Le Lieutenant DESCOUST transporté à l’hôpital St MORAND y mourait peu de temps après.
A 16h, le reste du Régiment quitte BISEL pour ALTKIRCH.
Le 27 Novembre :
Le 11ème R.C.A. reçoit mission de s’assurer de la sécurité des ponts entre ASPACH et SPECHBACH le BAS. Deux pelotons du 1er Escadron s’y rendent vers 10h.
Le 28 Novembre :
Le poste Nord du pont d’ASPACH est réduit à un peloton.
Les obsèques du Lieutenant DESCOUST sont célébrées à l’église d’ALTKIRCH. Il est enterré au cimetière militaire d’ALTKIRCH.
Le 2 Décembre :
Le 1er Escadron est relevé de sa mission au pont Nord d’ASPACH.
2ème ESCADRON
Le 12 Novembre :
L’Escadron est alerté à 17h. et reçoit l’ordre de partir à 20h. pour PORT sur SAONE.
Le 13 Novembre :
Arrivée à MANCENANS à 2h. Il reçoit l’ordre d’y passer la nuit. A 7h. départ pour COURCHATON. Le Capitaine DUCHESNE se présente au Colonel CERISIER dont le Groupe doit appuyer l’attaque de la 2ème D.I.M.
Dans la soirée recherche de positions de batteries dans les bois St FERJEUX et préparation des tirs pour le lendemain.
Le 14 Novembre :
Par convention, Jour "J" 15 Novembre.
Début du tir à 11h30. Arrêt du tir à 15h. Le temps est très bouché. L’Escadron tire 1800 coups. Il reste alerté pendant la nuit.
Le 15 Novembre :
Départ 12h pour la Guinguette au nord de l'ISLE-sur-le-DOUBS pour rejoindre le combat Command N° 3.
Le peloton BLANIE est détaché au sous-groupement sud aux ordres du Colonel BOURIN.
Les deux autres pelotons sont axés sur BRETIGNEY - M0NTENOIS. A 16 h, le peloton BOULAY se met en position de tir à l’Est de MONTENOIS face à Ste MARIE : R.A.S. Il sera rappelé le soir pour revenir dans bois de MONTENOIS et y passer la nuit.
Le 16 novembre :
Les ordres reçus dans la nuit à 4 h donnent l'heure "H" : 7h45 pour l'attaque de Ste MARIE. L'Aspirant MARTIN avec deux T.D. attendra l'ordre à 10 h d'appuyer un détachement qui passe par la sortie Nord de MONTENOIS - ARCEY et Ste MARIE.
Le Lieutenant BOULAY avec deux T.D. et le Peloton GIRARD-BON occupent des positions à l'Est de MONTENOIS, face à Ste MARIE.
mission : Tirs sur toutes armes automatiques repérées.
Le peloton BLANIE fait la même chose et rend compte à 18h. qu’il a un T.D. dont le radiateur est crevé.
Les pelotons BOULAY et GIRARD-BON entrent dans Ste MARIE à 17h. et s’installent en antichars.
BOULAY face à St. JULIEN et ARCEY ; GIRARD-BON face à PRESENTEVILLERS. La nuit est passée sans incidents.
17 Novembre :
A 7heures un blessé allemand est trouvé à proximité d'un T.D. du peloton GIRARD-BON.
À 7h 30 le peloton BOULAY est mis à la disposition du Sous-Groupement ROBELIN à St. JULIEN.
Le peloton GIRARD-BON reste sur place. Il quittera Ste MARIE à 14 h en réserve de Combat-Command.
A 19 h la situation est la suivante :
Le peloton BOULAY est à MONTBELIARD avec le Sous-Groupement ROBELIN. Dans la bataille pour MONTBELIARD, ce peloton a détruit un canon de 88 antichars et 3 nids de mitrailleuses.
Le peloton GIRARD-BON est avec le P.C. de l’Escadron et celui du C.C.5 à ALLONDANS.
Le peloton BLANIE qui au cours de la journée a détruit 4 nids de mitrailleuses et tué quelques allemands à la mitrailleuse est lui aussi à MONTBELIARD. Il n’a plus que 2 T.D., un autre s'étant embourbé.
Le 18 Novembre :
L’escadron est rassemblé à MONTBELIARD libéré. A 12h le C.C.5. recevant en mission vers CHATENOIS, l’Escadron est mis à la disposition du Sous-Groupement ROBELIN.
A 14 heures il se porte sur GRAND-CHARMONT.
A 18 heures, la situation est la suivante :
Peloton BOULAY à CHATENOIS ; ce peloton subit de 13 à 16 heures un violent tir antichar qui heureusement n’a causé aucun dommage. Quoique très encadré il s’en est sorti sans danger. Il a détruit pour son compte quelques nids de mitrailleuses.
Peloton GIRARD-BON à NOMMAY ; ce peloton a été l’objet à 16h15 d’un tir antichars sans dommage pour lui.
Peloton BLANIE, Avec le P.C. de l’Escadron auprès du P.C. du Sous-Groupement à GRAND-CHARMONT.
Le 19 novembre 1944 :
Le C.C.5 recevant une nouvelle mission, l’Escadron se rassemble à 10h à SOCHAUX. Il est mis à 12h. à la disposition d’un sous-groupement d’exploitation aux ordres du Colonel MIQUEL.
L’Escadron est réparti de la façon suivante :
Sous-Groupement ROBELIN , Peloton BOULAY
Sous-Groupement BIBES , Peloton GIRARD-BON.
Au P.C. du Colonel, le P.C. de l’Escadron et le peloton BLANIE. Celui-ci a récupéré le T.D. dont le radiateur était crevé et a maintenant 3 chars. Tout le groupement passe la nuit dans les bois au Sud-Ouest de DAMPIERRE.
Le 20 Novembre :
A 7h le groupement se met en marche, Le P.C. arrive 9h30 à BREBOTTE.
Le peloton BLANIE s’installe en protection et démolit successivement sur la route ESCHENE—AUTRAGE à NOVILLARD, 2 armes antichars la sortie Est d’ESCHENE—AUTRAGE.
Le peloton est pris à partie à 12h. par un très violent tir de minen. 2 T.D. sont parfaitement encadrés puis l’A.M. de commandement. Tout le P.C. du Groupement se porte à BORON.
A 14 h, Le P.C. et le peloton subissent à nouveau un très violent tir de minen. Plusieurs coups tombent à proximité des chars.
Le chasseur OMAR ben DJILALI Mle. 541 est légèrement blessé d’un éclat au poignet gauche et d’un autre dans la jambe gauche. Il est évacué. Le peloton GIRARD-BON n’a pas eu a intervenir. Le Peloton BOULAY a tiré sur des voitures de liaison et des nids de mitrailleuses.
Le 4ème char du peloton BLANIE rejoint dans la nuit.
Le 21 novembre :
A 10 h, des chars Allemands (Tigers ou Panthers) sont signalés descendant vers le Sud.
Les pelotons GIRARD-BON et BOULAY qui étaient respectivement à GROSNE et BREBOTTE sont réunis à BORON aux ordres du Colonel BOURGIN pour parer à toutes attaques dans cette région.
Le peloton BLANIE prend à son compte la défense du village de GRAND-VILLARS où est installé l’État-major du R.E.C. qui est venu rejoindre en fin de journée l’E.M. du C.C.5.
Le P.C. de l’Escadron est à GRAND-VILLARS.
Pour la nuit le peloton GIRARD-BON est à BORON.
Le peloton BOULAY est à VELESCOT.
Le 22 novembre 1944 :
Alerte à 6 h. Un T.D. du 1er peloton (L’AUERSTAEDT) dont deux groupes de train de roulement sont cassés est envoyé à SOCHAUX pour réparation.
Le groupement MIQUEL doit attaquer à CHAVANNES puis CHAVENATTE. L’Escadron est divisé en trois :
Le peloton BOULAY avec 2 pelotons de Sherman aux ordres du Capitaine DAVOUST est chargé d’enlever CHAVANNES avec deux compagnies d‘infanterie.
Le peloton GIRARD-BON avec un peloton de Sherman aux ordres du Capitaine DUCHESNE est chargé d’enlever CHAVANNES avec deux compagnies d’infanterie.
Le peloton BLANIE reste à GRAND-VILLARS Heure"H" 12 heures.
A 14 h. CHAVANNES est enlevée. Le détachement DUCHESNE y entre. A ce moment là on signale une A.M. et deux chars allemands qui ont passé le pont de BRETAGNE par surprise.
Le groupement blindé reçoit l’ordre de se porter à leur rencontre il se porte au carrefour des routes BRETAGNE-CHAVANNES et CHAVANNES-VELESCOT. Il s’installe au carrefour à 14h45. Le groupe du peloton GIRARD-BON qui progresse sur la route est tiré à la mitrailleuse. A 14h50, un minen explose sur la voiture de commandement blessant a la tête et à la poitrine l’Adjudant Chef GREGOIRE qui est évacué.
A 15 h, le groupement reçoit l’ordre de laisser seul un groupe de T.D. au carrefour et de déboucher à 15h30 face à CHAVANATTES. A 15h30 l’attaque débouche atteint le pont neutralisant quelques tirs d’armes automatiques.
Appuyée par le feu des chars et des T.D. l’Infanterie pénètre dans CHAVANATTES sans grosse résistance.
L’Aspirant GIRARD-BON est envoyé à CHAVANNES chercher le détachement de déminage. Au cours de sa mission il est blessé d’un éclat qui lui traverse le coude gauche, il est évacué. A 19h30 seulement le pont est déminé ; Le détachement blindé entre dans le village.
Organisation pour la nuit en deux points d’appuis cercles. Le commandement des pelotons est modifié comme suit :
1er Peloton Aspirant MARTIN
2e Peloton Lieutenant BOULAY.
A 14 heures 45 le peloton BLANIE reçoit l’ordre de se porter à VALESCOT pour y défendre le village contre toute incursion de chars ; il y arrive à 13 heures 15 et y passe la nuit.
A la prise de CHAVANNES, un canon de 88 a été détruit à 200 mètres au deuxième coup.
Le 23 Novembre :
La nuit a été agitée. Les tirs d‘infanterie et d’artillerie n’ont pas cessé. A CHAVANNATTES, la circulation est impossible de 7 heures à 10 heures, deux mortiers au moins arrosent le village. Un canon antichar de 88 tire un T.D, et le manque. Le tir d’artillerie exécuté sur son emplacement présumé semble efficace. Il ne tirera plus.
A 14 heures, le peloton MARTIN appuiera l’attaque sur MAGNY. Il a à 200 mètres 2 Panther repérés en position mais reçoit l’ordre de ne pas tirer pour ne pas se dévoiler.
L’attaque ayant échouée, il reste à CHAVANNES où à son tour il subit un violent tir de mortier.
Un coup direct sur le tourelle du char AUSTERLITZ blesse grièvement le brigadier-chef MEUNIER Maurice à la figure et le chasseur TORRECILLAS plus légèrement blessé, tous deux sont évacués. Les obus de 76,2 touchés par ces éclats ont leurs douilles qui éclatent et ne servent plus à rien.
De 14 heures à 16 heures, CHAVANATTES subit un très violent tir d’artillerie. Les allemands viennent à l’orée du bois LE FIEF d’où ils tirent. Le chasseur LAHO ou ALI est tué d’une balle à la tête ML. 524
Vers 17 heures, le tir se calme et à 18 heures, tout est à nouveau tranquille. Le peloton BLANIE est toujours à VELESCOT. Le ravitaillement se fait de nuit jusqu’à CHAVANNES mais ne peut être poussé jusque à CHAVANATTES où la situation est trop dangereuse.
Le 24 Novembre :
La nuit a été très tranquille. Quelques coups de fusil, une rafale de mortier le matin qui net le feu à une maison. Tirs de harcèlement par instants.
Le peloton de Sherman du groupement DUCHESNE est renforcé par un peloton de légers.
La compagnie d'infanterie du 2/9 Zouaves va le relever par le 3ème Escadron du 9ème Zouaves au complet. Il arrive à 11 heures. Les légers arrivent à 13 heures.
Les ordres pour CHAVANATTES sont de maintenir l’intégralité de la position et de pousser une reconnaissance offensive sur le bois LE FIEF avec attitude agressive. L’heure "H" est fixée à 15 heures. Un T.D. doit dans un premier temps détruire un camion suspect. C'est fait à 15h20.
A 15 heures 30, trois chars légers se portent par la route aux lisières du bois et couvrent celles ci à la mitrailleuse. Ils sont aussitôt pris à partie par des mortiers de 81 qui les encadrent ainsi que les deux T.D. qui les appuient.
A 15 heures 30, le village est pris à partie par les salves de 88 explosifs, de minen et d’obusiers de 150 pendant deux heures. A 15 heures 45 le capitaine DUCHESNE demande 2 tirs d’artillerie et fait replier les chars. Ils ressortiront à 16 heures pour appuyer le repli d’un groupe d’infanterie. La voiture de commandement du Capitaine PURAISON reçoit deux coups de mortier sur l’arrière sans faire de réels dégâts.
A 16 heures le Maréchal des logis BLANCHARD, installé dans une grange transformée en observatoire est grièvement blessé à la cuisse gauche et aux bras par des éclats d'un obus de mortier de 150 qui tombe tout à côté de lui pulvérisant le poste de T.S.F. qu’il avait à sa disposition.
A 17 heures30, le tir se calme subitement.
De 13 à 16 heures le peloton BLANIE auquel le Capitaine DUCHESNE a donné l’ordre de relever le peloton MARTIN est pris à partie par un tir d’artillerie.
Le 25 Novembre :
A 4 heures l’Escadron est alerté. Le C.C.5 se porte en ALSACE.
Le peloton BOULAY va au Sous-groupement ROBELIN qu’il doit rejoindre à 6h30 à SUARCE.
Le peloton MARTIN est au Sous-groupement LAYME qu’il doit rejoindre à 7 heures à VALESCOT.
Le peloton BLANIE va au sous-groupement BOUGIN qu’il rejoint à 7 heures à VALESCOT.
Le P.C. de l’Escadron reste au P.C. du C.C.5.
A 19 heures, la situation est la suivante :
BLANIE à RIESBACH.
MARTIN à RUEDERBACH
BOULAY et le P.C. à HEIMERSDORF.
Le char l'AUERSTAEDT qui était allé à SOCHAUX, rejoint l'Escadron.
Le 25 Novembre :
Le peloton BOULAY avec le sous-groupement ROBELIN se porte l’attaque d’ASPACH. Il détruit plusieurs mitrailleuses.
A 15 heures les pelotons BLANIE et MARTIN sont remis aux ordres du Capitaine et se portent à ALTKIRCH où ils doivent passer la nuit.
A 19 heures le peloton BLANIE est mis à la disposition du sous-groupement LAYME pour l'attaque de nuit de SPECHBACH le BAS. Il réussit de nuit à détruire un canon de 88. Deux de ses T.D. s'embourbent à proximité du pont construit par le génie sur le canal.
Le 27 Novembre :
L’attaque se poursuit.
Le P.C. et le peloton MARTIN se portent à 6 heures à ASPACH où ils arrivent à 7 heures. Le peloton BLANIE appuyant toujours le sous-groupement LAYME détruit plusieurs mitrailleuses des casemates bétonnées, fait des prisonniers dont un officier et en fin de journée est à BALSCHWILLER.
Le peloton MARTIN (1 groupe seulement appuie l’attaque du sous-groupement RENUCCI)
Le peloton BOULAY a appuyé l’attaque sur ENSCHINGEN. Il est en fin de Journée à ENSCHINGEN.
Le P.C. qui s’était posta dans la matinée à ASPACH se porte à 17 heures à SPECHBACH le BAS.
A 17 heures 30, le Maréchal des Logis SOQUET est envoyé avec son char appuyer l’attaque sur UBERKUMMEN. Il y passera la nuit.
Le 28 Novembre :
A 7 heures le P.C. se porte de SPECHPACH le BAS sur BALSCHWILLER. L’escadron appuie l’attaque sur FALKWILLER - GILDWILLER - HECKEN.
Au cours de la nuit le peloton MARTIN et le peloton BOULAY détruisent un char Tiger et en endommage un du type Panther.
A 20 heures la situation est la suivante :
Peloton MARTIN : 1 groupe à GILDWILLER,1 groupe à ENSCHINGEN
Peloton BOULAY : 1 groupe à GILDWILLER, 1 groupe à ENSCHINGEN
Peloton BLANIE : 1 groupe à ENSCHINGEN, 1 groupe à HECKEN
P.C. à FALBWILLER
A 17 heures, le chasseur BOUCHAÏS ben SALAH Mle. 323 a été blessé à HECKEN d’une balle à l’avant bras gauche. Il est évacué à 19 heures sur le P.C. du Régiment à ALTKIRCH.
Le 29 Novembre :
A 7 heures le peloton MARTIN réduit à un groupe fait mouvement sur DIEFMATTEN.
A 10 heures la chasseur DORIN entre dans un bois à proximité son char. Il saute sur une mine et est est blessé à la figure et à la cheville gauche cassée. Le Brigadier chef MAAME se porte à son secours, saute à son tour, et très grièvement blessé (jambe droite déchiquetée) et meurt à 19 heures 30 pendant son transport au poste de secours.
Le 30 Novembre :
Le C.C. 5 passe en réserve d'armée.
L‘escadron est regroupé dans la matinée à ESCHWILLER. Il y arrive à 11 heures.
3ème ESCADRON
Le 15 Novembre :
Le Capitaine Commandant est convoqué au P.C. du Colonel SCHLESSER, commandant le C.C. 4 où il reçoit les ordres suivants :
L'Escadron moin un Peloton est affecté au sous-groupement (A) Lieutenant colonel DUBREUIL.
Un peloton est affecté au sous groupement (B) Commandant De PREVAL.
Le C.C. 4 doit attaquer le 16 en direction d'HERICOURT en vue de faire sauter le dispositif des défenses ennemies avancées de BELFORT.
Le peloton CHARRUIT détaché au sous-groupement n° 3 quitte le premier, à 10 heures, les positions de tir de Saint FERJEUX. Il rejoint son sous-groupement dans les bois de GENEY.
A 11 heures 30, départ de ce peloton pour les environs à l'Ouest d'ARCEY où il passe la nuit.
Le 16 Novembre :
Le peloton MASSIAS derrière le peloton de tête de Médium de l'Escadron DETROYAT, le peloton SCHREIBER derrière cet Escadron.
Les groupes de protection rassemblés sur ordre du sous-groupement GUINARD ont reçu pour mission de reconnaître au profit des T.D. l'itinéraire des accès déminés et les positions de tir des deux pelotons à la sortie Est d'ARCEY.
Le Brigadier DIETZ capture au cours de cette mission 8 allemands qu'il ramène à ARCEY.
Le peloton MASSIAS s'installe sur les lisières Est d'ARCEY et tire en direction de Ste MARIE sur des armes automatiques qu'il réduit au silence. Le char HARTMANN tire sur un observatoire dans un arbre qu'il détruit. Le peloton MASSIAS est contrebattu
par un tir de minen qui ne lui cause pas de dommages.
Aussitôt ECHENANS reconnu par les éléments de l'Escadron DETROYAT, le peloton MASSIAS se porte entre ARCEY et ECHENANS pour assurer au plus près la protection de tous les éléments de tête du sous-groupement dans une direction dangereuse de Ste MARIE et de St JULIEN aux mains des allemands.
Le peloton CHARUIT traverse ARCEY immédiatement après sa libération, en direction de SEMONDANS et AIVRE où il passe la nuit.
Le peloton SCHREIBER est porté à son tour à ECHENANS sur l'ordre du Capitaine Commandant. Il tire en cours de progression sur des éléments ennemis qui s’échappent de St JULIEN. Il est pris à partie par un tir de minen aux abords de ECHENANS sans dommages pour lui. Il reçoit ensuite l’ordre de suivre et de protéger l’Escadron DETROYAT au cours de son deuxième bond de ECHENANS à SEMONDANS, pendant que le peloton MASSIAS neutralise à la demande du C.C. 5. les lisières Ouest des abords de la côte où se trouvent des armes automatiques d’infanterie qui gênent la progression de nos voisins de droite en direction de Ste MARIE.
Les groupes de protection des 2 pelotons ont étés mis à la disposition de leur chefs respectifs et sont portés sur les plages des chars. Le peloton SCHREIBER marche sur les traces de l’Escadron DETROYAT en direction de SEMONDANS. Il tire sur des personnels et véhicules ennemis qui s’enfuient de SEMONDANS par la R.N. 83 en direction d'HERICOURT. Il observe son tir et constate la destruction du personnel et l’accélération de la fuite de l’ennemi.
Arrivé à SEMONDANS, le Lieutenant SCHREIBER reçoit l’ordre du Capitaine DETROYAT de tenir solidement SEMONDANS pendant qu’il se porte lui même dans un nouveau bond sur LAIRE.
Pour accomplir cette mission, le Capitaine DETROYAT met à la disposition du Lieutenant SCHREIBER un peloton de Médium et les restes d'une section d’infanterie. Le village est tenu en liaison avec le sous-groupement "B" qui progresse de DESCENDANS vers AIBRE sur la route nationale 83.
Cette mission terminée, les pelotons SCHREIBER et MASSIAS se portent sur LAIRE au cours de la nuit de J1 à J2 par l’itinéraire ECHENANS, RAYMANS, LAIRET : P.C. du Capitaine Commandant en tête derrière le P.C. avancé du Lieutenant Colonel DU BREUIL
Bilan de la journée : Prisonniers 8
Matériel détruit : 1 Observatoire
Personnel : Impossible à préciser
Pertes en personnel : Néant
Pertes en matériel : Char HARTMANN indisponible
Le 20 Novembre :
Le P.C. suivi de 2 chars du 1er Peloton arrive à LAIRE. Le char LORETTE enlisé à la sortie d'ECHENANS embouteille toute la circulation ce qui ne permet pas aux autres éléments de rejoindre. Ils n'arrivent que dans la matinée du 17.
Au réveil le P.C. est pris à partie par une pièce d'artillerie allemande qui lui cause deux blessés légers :
S/Lieutenant GUINARD (éclat d'obus à la tête)
Adjudant THOMAS (éclat d'obus à la cuisse droite)
1er Peloton : Le peloton MASSIAS qui a rejoint au complet dans la matinée tire à obus explosifs sur l’infanterie allemande lui causant des pertes. Un T.D. tire sur un observatoire dans un arbre et le détruit. Vers 13 heures, ce peloton est mis à la disposition des éléments de tête du sous groupement (A) qui reçoit la mission de conquérir TAVEY,
Il détruit au cours de cette mission 2 blockhaus et tue 12 des occupants. Il détruit également 1 canon tracté et fait 25 prisonniers avec son groupe de protection, il s'installe aux portes d’HERICOURT où il passe nuit.
2ème Peloton : Le peloton SCHREIBER est placé pendant la progression de l’attaque sur TAVEY sur le flan gauche du dispositif en direction de VYANS et de BYANS. Il conquiert une position organisée en prenant à partie des éléments ennemis à la mitrailleuse de 50 des chars pendant que le groupe de protection nettoie le terrain ; Le brigadier DIETZ capture 15 allemands dont le lieutenant Commandant la Cie et l'Aspirant. Le chasseur LHACEM capture à son tour 22 allemands, servants d’une pièce qui avait détruit le char du Commandant DORANCE du 1er Cuir. Le peloton est ensuite pris à partie sur sa Position de flanc gauche par un tir de minen qui blesse légèrement le dos du Maréchal des logis BORDE
Le peloton passe la nuit sur cette position.
3ème Peloton : Le peloton CHARRUIT est alerté à AIBRE à 6 heures 30 et part à l’attaque de TREMOINS. Le groupe de protection nettoie le village et fait 37 prisonniers. En ramenant un prisonnier le Chasseur MOHAMED Mle.577 est tué par un sniper qui le tire d’une maison du village. Les T.D. ouvrent le feu détruisant 1 canon automoteur (Chasseur COMMLARD) bazooka et du personnel à pied. Le Chasseur AOMAR Mle 586 capture 1 mortier, ses 3 servants et tue 5 allemands avec une grenade antichar. Le Chasseur DEYRIES est grièvement blessé et doit être évacué d’urgence. Le peloton passe la nuit à BYANS conquîs le même jour.
BILAN DE LA JOURNEE
Personnel mis hors de combat : tués constatés 17, prisonniers : 99
Matériel détruit ou capturé : 1 canon tracté, 1 automoteur, 1 bazooka, 1 mortier
Pertes subies : 1 tué, 1 blessé grave.
Le 18 Novembre :
Le capitaine Commandant est convoqué à 8 heures au P.C. du Lieutenant Colonel DU BREUIL pour la répartition des missions au cours de la journée.
1er Peloton : Le peloton MASSIAS devra agir sur l’axe principal route nationale 83 vers BELFORT. Ce peloton entré à HERICOURT le matin passe la nuit du 18 au 19 au Krieglazarett.
2ème Peloton : Le peloton SCHREIBER détaché auprès du Sous-groupement CHARTON doit opérer en direction de BELFORT sur des axes secondaires au Sud de la route nationale 83.
Il fait mouvement de HERICOURT vers BUSSURIEL où il passe la nuit.
3ème Peloton : Le peloton CHARRUIT progresse en combattant de BYANS à ECHENANS où il entre avec les chars de tête du Sous-groupement de PREVAL. Le peloton détruit au cours de l’action :
Le char DIXMUDE : 1 antichar tracté et 1 antichar automoteur.
Le char YPRES : 1 anti-char tracté et 1 chenille à munitions.
Le char YSER : 2 dépôts de munitions.
Le char NIEUPORT : 2 casemates.
Le groupe de protection fait 6 prisonniers.
Le Chasseur MOHA Mle 579 dois être évacué pour pieds gelés. Le peloton passe la nuit à ECHENANS.
Le 19 Novembre :
L’Escadron réparti à raison d’un peloton par Sous-groupement reçoit l’ordre de se porter à MONTBELIARD ; départ pour le soir.
1er Peloton : MONTBELIARD. Nuit passée à BETHONCOURT.
2ème Peloton : Etape à BUSSUREL - Ste SUZANNE prés MONTBELIARD.
3ème Peloton : Départ d’ECHENANS pour HERICOURT.
Le 20 Novembre :
1er Peloton : Etape de BETHONCOURT à FAVEROIS. Le char KEMMEL réparé à l’E.R.D. rejoint le peloton.
2ème Peloton : Etape de Ste SUZANNE à MONTBOUTON.
3ème Peloton : Journée à HERICOURT.
Le 21 Novembre :
Sous la menace d’une contre attaque d’infanterie et de blindés allemands qui menacent de couper la route nécessaire au ravitaillement de la 1ère D.B. engagée à l’Est du front. L'Escadron est porté d’urgence avec le C.C. 4. dans la région SUARCE FAVEROIS COURTELEVANT.
1er Peloton : Le peloton MASSIAS part de FAVEROIS vers LEPUIX - DELLE avec le Sous-groupement DU BREUIL. Il est mis à la disposition du Capitaine Commandant dans le milieu de l’après midi pour renforcer les moyens de défenses et se porte à la gauche du Peloton SCHREIBER, gardant ainsi la route FAVEROIS COURTELEVANT.
2ème Peloton : Le peloton SCHREIBER s'engage sur la route de Courtelevant derrière le Sous-Groupement De PREVAL avec lequel se trouve le Peloton CHARRUIT placé en remplacement à ce Sous-groupement.
Le chef de Peloton eu cours de sa reconnaissance tombe par surprise sur une violente contre attaque ennemie appuyée par des chars lourds. Il donne l’ordre à ses 4 T.D. de venir en positionnement à 150 mètres de la route sur laquelle il y a un entassement de véhicules de tous ordres stoppés par l’encombrement.
Après le feu des 4 T.D. et des mitrailleuses des groupes de protection, l’Infanterie ennemie doit se replier dans les lisières des bois d’où elle avait débouché laissant sur le terrain de nombreux cadavres. Sur sa droite le Peloton continue à prendre à partie les chars lourds qui essaient de forcer le passage en direction de COURTELEVANT. Avec l’appui du Peloton CHARRUIT placé aux lisières Nord du village, les chars lourds doivent se replier.
Le peloton passe la nuit sur place.
Le Chasseur HANOU blessé d’une balle à la cuisse au cours de l’action doit être évacué.
3ème Peloton : Le Peloton est placé aux lisières Nord de COURTELEVANT. Il stoppe la contre attaque de chars ennemis, mais perd le char NIEUPORT incendié par un obus de 88 après qu’il eut lui même mis hors de combat 2 gros chars lourds.
Le Brigadier CAZAUX est tué sur la route par un violent bombardement de 88.
BILAN DE LA JOURNEE
Personnel mis hors de combat : Tués impossible à dénombrer. Prisonniers Néant.
Matériel : 2 chars lourds.
Pertes : 1 Brigadier français tué, un Chasseur indigène blessé au ventre évacué.
Le Sous-Lieutenant GUINARD est détaché à l’Etat-Major de la 5ème D.B.
Le 22 Novembre :
1er Peloton Placé en flanc garde droite, le peloton appuie la progression de 2 Cies d’Infanterie et détruit une position ennemie, mitrailleuses, emplacements de FAUSTPATRONEN.
Nuit passée en place à l’intérieur du P.C. de COURTELEVANT.
2ème peloton : Le peloton relève en fin de journée à SUARE, le peloton CHARRUIT éprouvé par de sérieuses pertes.
Nuit à SUARCE.
3ème peloton : L’Adjudant DIBAR prend le commandement provisoire du 3ème peloton à la place de l’aspirant CHARUIT blessé à la jambe et évacué à 7 heures du matin.
Le peloton est engagé avec le Sous-groupement CHARTON vers 12 heures à SUARCE
Placé en tête du dispositif le groupe du Maréchal des Logis DUNYACH doit appuyer la progression des chars et de l’infanterie. Il ouvre le feu sur des canons antichars et en détruit deux lorsque le char DIXMUDE touché à son tour par un obus en pleine tourelle est mis hors de combat.
Le Chef de char, le Maréchal des Logis DUNYACH est tué. 2 Chasseurs blessés ont évacués.
Le DIXMUDE peut rentrer vers l’arrière : sa tourelle étant inutilisable. Le 3ème Peloton est relevé en fin de journée par le Peloton SCHREIBER et rentre à COURTELEVANT où il passe la nuit.
Bilan de la Journée :
Personnel mis hors de combat : Tués : (inconnu), Prisonniers : néant
Matériel mis hors de combat : 2 canons antichars. Pertes subies : Personnel : Mal. des logis DUNYACH tué.
Aspirant CHAPUIT blessé, évacué
Chasseur BARANCO blessé, évacué
Chasseur COMELARD blessé, évacué
Chasseur BIX disparu
Chasseur QUENEIDA blessé, évacué
Matériel : le char DIXMUDE évacué sur l’E.R.D.
Le 23 Novembre :
Le peloton MASSIAS part en direction d’ALTKIRCH et passe la nuit à SEPPOIS avec le Sous Groupement DU BREUIL
2ème Peloton : Le peloton cantonne à SUARCE.
3ème Peloton : Le sous lieutenant GUINARD prend à 12 heures 30 le Commandement provisoire du Peloton qui fait mouvement à 16 heures vers SEPPOIS où il passe la nuit avec le sous-groupement de BREVAL.
Le 24 Novembre :
1er Peloton : Journée de repos à CARSPACH
2ème Peloton : Le Peloton se porte d’HIRTZBACH à CARSPACH pour occuper les positions de tir indirect qui serviront la préparation de l'attaque du lendemain.
3ème Peloton : Journée de repos à CARSPACH
Le 26 novembre :
Après une préparation d’artillerie d’une demi heure à laquelle les 2 pelotons regroupés participent, ceux ci partent à l’heure H 8 heures 30 dans leurs sous-groupements respectifs.
1er Peloton : Pendant le tir indirect, un engin ennemi se dévoile aux lisières des bois devant les T.D. Le KEMMEL le tire et le détruit.
Au cours de la progression vers BALLERSDORF, le T.D. MALMAISON repère un nid de mitrailleuse en bordure de la route et le tire à obus explosifs. Il n’a plus l’occasion de s’employer par la suite. Il arrive à BALLERSDORF en fin de journée pour se porter à 22 heures 30 à HAGENBACH où il défend la sortie Nord.
2ème Peloton : Le peloton affecté au sous groupement DU BREUIL reçoit la mission de protéger en flanc garde sa progression vers DANNEMARIE. Il s'installe en position aux lisières Ouest des bois VORSERHOLTZ face à DANNEMARIE. Aussitôt il prend à partie à 2 500 mètres une longue colonne hippomobile et automobile qui s'échappe de DANNEMARIE vers le Nord-Est. Les obus explosifs à retardement semblent avoir causé des dégâts considérables dans cette colonne de 80 véhicules au moins (témoignage des civils). Des coups au but ont été observés sur des camions de transport de troupes. Les T.D. contre battus violemment par des 88 ont subi les dommages suivants :
SOUVILLE : chenille coupée, réparée sur place le lendemain matin.
VAUX : une partie du blindage de la caisse arrachée.
FLEURY : touché par de gros éclats.
Le brigadier-chef BONFILS blessé grièvement au bras gauche doit être évacué.
Le groupe de protection appuie lui aussi du feu de ses mitrailleuses la progression des chars légers vers HAGENBACH et tire sur les fuyards. Pertes sensibles observées. L'affaire a demandé une consommation de 200 obus explosifs et plusieurs caisses de cartouches de mitrailleuse.
Le peloton se porte ensuite sur une position proche de DANNEMARIE où il passe la nuit.
3ème peloton : A 9 heures 30, départ du peloton avec le sous-groupement CHARTON en direction de FULLEREN. La route étant minée, le sous-groupement change de direction et part pour BALLERSDORF à 16 heures. Il arrive ensuite vers DANNEMARIE et s'installe à GOMMERSDORF de l'autre côté du canal du Rhône au Rhin. Il passe la nuit à GOMMERSDORF.
BILAN DE LA JOURNEE :
Personnels mis hors de combat : Nombre important mais impossible à préciser.
Matériel mis hors de combat : Nombre important mais pas d'arme lourdes.
Pertes subies : Personnel : 1 tireur blessé, évacué. Matériel : 1 char léger légèrement endommagé.
Le brigadier chef BONFILS, blessé au bras gauche, tireur de T.D.
Le chasseur MULOT sort du bataillon médical.
Le 27 novembre :
1er Peloton : Le peloton est chargé de la destruction d’un char Tiger ou un antichar de 88 qui interdit aux chars et à l’infanterie toute progression sur la route d’EGLINGEN.
Le Sous-Lieutenant MASSIAS fait avancer les T.D. et les précède, au cours de cette reconnaissance, le char LORETTE est touché et détruit.
Le Sous-Lieutenant MASSIAS est blessé grièvement. Le Brigadier SCHULMANN brûlé à la face et à la jambe. Le Chasseur FERNANDEZ blessé.
Le Chasseur GUILLOU a le bras cassé. Le Chasseur BORELLY est brûlé.
Tous ces hommes sont évacués.
2éme Peloton: Restant sur ses emplacements de veille, le peloton doit appuyer de ses feux le débouché des chars sur DANNEMARIE. Il ouvre le feu à l’heure prescrite et consomme 200 obus explosifs sur des emplacement d’antichars et des nids de mitrailleuses, aidant ainsi puissamment au succès de l’attaque. Il continue ensuite ses tirs à 2500 mètres et 3000m sur des objectifs fugitifs, véhicules isolés, groupes de camions et de cavaliers. Il gagne DANNEMARIE le soir et y couche (Cantonnement) Le Chasseur MARCHINI est tué en ville par un minen au cours d’une liaison.
3ème Peloton : Le peloton reçoit la mission de protéger le flanc droit de l’attaque sur DANNEMARIE. Il tire sur des objectifs fugitifs à 9h30. Le Char YPRES enregistre un coup au but sur un Panther qui est mis hors de combat (train de roulement).
Le peloton s’installe en fin de journée à DANNEMARIE et y passe la nuit. L’Aspirant BARANGER prend le commandement provisoire du 3ème peloton.
BILAN DE LA JOURNEE.
Personnel mis hors de combat : Très nombreux. Matériel mis hors de combat : un char Panther.
Pertes subies : Personnel : 5 blessés évacues dont le S/Lieut MASSIAS.
Le 28 Novembre :
Les allemands ont décroché et n’offrent pas de résistance au nord du canal du Rhône au Rhin.
1er peloton : Mouvement en cours de journée d’HAGENBACH vers STERNENBERG où il passe la nuit.
Le char "HARTMANN" réparé à l’E.R.D. rejoint son peloton. Le Chasseur ROUSSELET, blessé dans un accident d’automobile est évacué.
2ème peloton : Mouvement sur DANNEMARIE vers SOPPE le BAS. Nuit passée sur la route 1 km 5 de SOPPE le BAS, coupée arrêtant la progression.
3ème peloton : Retour du peloton sur ses positions de SOPPE le BAS puis à 13h départ pour GUEVENATTEN où il passe la nuit.
Le 29 Novembre :
1er Peloton : MOUVEMENT vers BURNHAUPT le HAUT.
Le Chasseur BARANCO sort du Bataillon Médical, Le Brigadier DABOUSSY et le Chasseur LESEUR sont affectés à l'Escadron.
2ème Peloton : Le Sous-Groupement Du BREUIL est ralenti dans sa progression par des abattis et des mines sur la route de SOPPE le Bas à GUEVENHEIM. Nuit à SOPPE le BAS.
3ème Peloton : Le peloton quitte GUEVENATTEN à 10h30,en direction de SOPPE le BAS puis de BURNHAUPT le HAUT, où il passe la nuit.
Le 30 Novembre :
1er Peloton : Le peloton cantonne à BURNHAUPT le BAS. Le Sous-Lieut. GUINARD prend le commandement du peloton.
2ème peloton : Le peloton passe la journée à SOPPE le BAS et fait mouvement en fin de Journée vers BURNHAUPT le BAS.
3ème peloton : Le peloton cantonne à BURNHAUPT le BAS. L’Adjudant DIBAR prend provisoirement le commandement du peloton.
4ème ESCADRON.
15 Novembre :
L’Escadron fait mouvement de St AME sur CERRE les NOROY près de VESOUL.
16 Novembre :
Repos à CERRE les NOROT.
Le 17 Novembre :
L’Escadron alerté reçoit les missions suivantes pour ses pelotons. Les pelotons GUILLOT et MARSAUCHE sont à la disposition su Colonel Commandant le 4ème R.T.M. pour agir en direction de soutien des Chars de l’Escadron BES de BERCK du 6ème R.C.A. Ils doivent se trouver à 5h à VILLARGENT.
Pour le peloton GUILLOT :
a) Le 2ème groupe avec le Lieutenant GUILLOT appuie le peloton EBLE du 6ème R.C.A. sur l’itinéraire ONANS - ARCEY - VILLERS - CHAVANNE - Le VERNOY où il passe la nuit après avoir eu à tirer à partir de CHAVANNE sur des armes antichars, des véhicules et des résistances ennemie d’infanterie.
b) Le premier groupe commandé par le Maréchal CATTALIOTTI est mis en appui des chars du peloton BOUVET sur l’axe GONVILLARS - CHAVANNE - CHAMPEY. La nuit est passée à CHAMPEY après avoir eu à appuyer l’attaque d’infanterie sur la côte 442 et à neutraliser des résistances d’infanterie dans CHAMPEY.
Pour le peloton MARSAUCHE : ce peloton appuie la progression du peloton de chars CHEVALIER sur l’itinéraire ONANS - VILLERS - CHAVANNE - le VERNOY. Au cours de cette progression le peloton exécute des tirs sur l’infanterie se repliant des bois de la coupole.
La nuit est passée, le groupement EYCHENNE à l’entrée Ouest de CHAMPEY ; le groupe LEFOL à la sortie de CHAVANNE.
Le peloton CHENU quitte CERRE LES NOROY à 7 heures 15 pour VILLARGENT. Le groupe FOURMONT avec le Lieutenant CHENU est mis à la disposition du sous-groupement d’ARC et aux ordres du Capitaine NODET (6ème R.C.A.). Il quitte VILLARGENT à 13 heures avec l’Escadron NODET et 2 sections du R.M.L.E. . Itinéraire : St FARGEUX, VILLECHEUVREUSE, SECENANS.
Il passera la nuit à CHAMPEY, après avoir eu un char accidenté dont le chef de char le Maréchal des Logis NUN, très fortement contusionné est évacué.
Le groupe RICHARD avec l’Adjudant COMITI est mis à la disposition du Sous-Groupement GOMBAUD en appui de l’Escadron BLACAS (6ème R.C.A.). Il appuie la progression de cet Escadron sur l’itinéraire SENARGENT, GEMOVAL, GONVILLARS où il passe la nuit après avoir eu quelques tirs de neutralisation à effectuer sur les lisières occupées par l’ennemi. Un T.D. embourbé ne sera récupéré que deux jours après.
Le 18 Novembre :
Même dispositif que la veille.
Le peloton GUILLOT commence à 8 heures par un tir sur la côte 482 que va attaquer le 1/4 R.T.M. A 8 heures 30, il repart avec l’escadron DE BERG. La progression s’effectue par l’itinéraire CHAMPEY, COURTHENANS, CHAGEY, CHABOT. Ce peloton a eu à fournir plusieurs tirs de neutralisation et s’est heurté à de nombreux abatis.
La nuit est passée à CHAGNEY, tandis que le Groupe CATTALIOTTI reste à COUTHENANS avec le peloton de chars BOUVET.
Peloton MARSAUCHE : le groupe EYCHENNE appuie le peloton CHEVALIER sur l’itinéraire CHAMPEY, MOULIN DE GREUSE, COUTHENANS où il entre à 11 heures 30. Le groupe LEFOL rejoint à 16 heures. La nuit est passée à COUTHENANS.
Peloton CHENU : Le Lieutenant CHENU et le groupe FOURMONT font partie d’un Groupement NODET qui a pour mission de prendre CHAGEY en partart de LUZE dès qu'il sera pris par le C.C. 4. Le Groupement gagne LUZE à 16 heures et pénètre à partir de 17 heures 30 dans CHAGEY. Au cours de cette opération, le Brigadier Chef LEFEVRE qui avait réussi à faire détruire un canon de 88 qu’il avait repéré et qui avait eu à lutter contre des tireurs isolés, est mortellement blessé devant CHAGEY. Le Maréchal des Logis CANET et le Chasseur DUMEZ sont blessés. L’ Aspirant COMITI avec un T.D. "ILE DE FRANCE" se porte sur CROIZEVAUX, sur LURE et ECHENANS avec le Sous-groupement GOMBAUD. il a quelques tirs de neutralisation à effectuer.
Le Brigadier PRIMARD est évacué pour crise de paludisme.
Le 19 Novembre 1944 :
Le peloton GUILLOT est regroupé dans la matinée à COUTHENANS et reçoit l’ordre 12 heures de se porter à ECHENANS
Sous Groupement GAULTHIER.
Le peloton MARSAUCHE reste à COUTHENANS.
Le peloton CHENU est encore au Groupement NODET qui reçoit l’ordre de prendre CHALONS VILLARD. À l’arrêt prévu aux bois dominant ce village, les 2 sections de Légion continuent leur progression sans attendre les tirs de l’artillerie prévus et s’emparent de cinquante prisonniers. Le Groupement qui avait commencé à faire marche doit se conformer au regroupement de la 5ème D.B., reçoit l’ordre de gagner CHALONS VILLARD où le Capitaine LEVERT les attend au point d’appui.
L’Aspirant COMlTl et le char "ILE de FRANCE" se portent d'ECHENANS sur MANDRES VILLARS et BUC. Ils effectuent des tirs très efficaces sur des mortiers, sur un canon automoteur, un canon antichar et sur des blockhaus. Au cours de cette opération le Brigadier GOILE est tué. L’Aspirant COMITI est très grièvement blessé, il mourut à 8 heures.
Le Maréchal des Logis Chef RICHARD et le Chasseur SALAH ben AHMED sont blessés. Le Maréchal des Logis Chef RICHARD refuse de se faire évacuer.
Le 20 Novembre 1944 :
Le peloton GUILLOT a relevé la veille à 2 heures 30 le T.D. "ILE de FRANCE" au Sous-groupement GAULTHIER à ECHENANS. Ce peloton appuie l'attaque au Sous-groupement sur MANDRES VILLARS, BUC et BAVILLIERS.
De nombreux tirs de neutralisation sont exécutés et l’ennemi réagit par son artillerie.
Le Chasseur JACQUETANT est blessé à son poste radio de jeep.
Le Brigadier AUBERT est également blessé.
A 15 heures un groupe est mis à la disposition du Capitaine DUBOIS Commandant le P.A. de BUC et l’autre groupe avec le sous-groupement GAULTHIER au P.A. de MANDREVILLARS.
Le peloton MARSAUCHE de COUTENANS se porte avec l’Escadron DE BERC sur CHALONS VILLARS.
Mission du Sous Groupement : s’emparer du pont de l’est à BELFORT et y établir un bouchon. Itinéraire par CRAVANCHE. Ce groupement a dû déborder un fossé antichars entre CHÂLONSVILLARS et CRAVANCHE. Le peloton assure ensuite la protection face à GIROMAGNY avec un groupe pendant que le reste du Sous-groupement dont le Groupe EYCHENNE arrive au pont au moment où les allemands tentaient de le faire sauter. La mèche est coupée à temps et le pont est intact.
Le peloton est regroupé à 17 heures à l’Est de BELFORT.
Le peloton CHENU s’est rendu à 10 heures à CHALONS VILLARS où il est en réserve, à la disposition du Colonel d’ARC.
Le Maréchal des Logis Chef RICHARD blessé la veille doit être évacué.
Le 21 Novembre 1944 :
Le peloton GUILLOT rejoint CHALONS VILLARS à 02 heures 30 et de là se porte à BELFORT où il n’est pas employé.
Le peloton MARSAUCHE est en surveillance au pont de BELFORT. Le Maréchal des Logis BRUNEAU avec son T.D. doit intervenir contre des mitrailleuses tirant du château de la ville. Au retour il est atteint par un 105 mais peut rejoindre le pont. Le peloton CHENU intervient en appui des pelotons MARTIN et DEROULEDE aux sorties Est de BELFORT. (Rien à signaler)
Au cours de la nuit, le Maréchal des Logis BOSSON est blessé.
Le 22 Novembre 1944 :
Peloton GUILLOT : Repos à BELFORT.
Le peloton MARSAUCHE participe avec le char "Provence" à l’appui d’une compagnie d’infanterie au pont de la route d’OFFEMONT et aux prises avec une unité installée au MARTINET.
Le peloton CHENU avec le groupe FOURMONT appui l’attaque d’une unité de tirailleurs sur le Fort de la MIOTTE. Cette attaque échoue.
Le 23 Novembre 1944 :
Le peloton GUILLOT est mis à la disposition du sous-groupement DUBOIS et se porte à ERREVET.
Le peloton MARSAUCHE reste dans BELFORT avec une mission antichars. Le Maréchal des Logis LEFOL est blessé par balle explosive.
Le peloton CHENU doit participer avec deux de ses T.D. à une reconnaissance du Lieutenant NOLLE sur l’axe : GIROMAGNY, GROSMAGNY, ETUEFFOND, HAUT LA CHAPELLE sur ROUGEMONT. Départ : 7 heures 15. A 4 Km de PLANCHERS BAS le Commandant du CHELLA du 6ème R.C.A. arrête la reconnaissance, cette mission s’avérant impossible, l’autre groupe (groupe FOURMONT) se porte à FRAHIER avec l’Escadron MIRABEAU du 6ème R.C.A..
Le 24 Novembre 1944 :
Peloton GUILLOT : Repos à ERREVET.
Peloton MARSAUCHE : Repos à FRAHIER.
Peloton CHENU : Repos à FRAHIER.
Le 29 Novembre 1944 :
Le peloton GUILLOT est mis à la disposition du Lieutenant Colonel GAULTHIER et se porte à 7 heures de ERREVET à ROUGEMONT LE CHÂTEAU par GIROMAGNY, LA MADELEINE et ETUEFFONT LE HAUT.
Le peloton MARSAUCHE à disposition du sous-groupement DUBOIS parcout l'itinéraire : FRAHIER - SERMAGNY - ROUGEGOUTTE - ROUGEMONT LE CHÂTEAU et cantonne à ROMAGNY.
Le peloton CHENU fournit le groupe FOURMONT à la disposition du Capitaine MIRA. Il part à 8 heures en protection du flanc du Sous-groupement d’ARC d’EVETTE.
Le Lieutenant CHENU avec l’autre groupe est mis à la disposition de l’Escadron NODET dont la mission est de s’emparer de la CHAPPELLE sur ROUGEMONT. A l’entée du village des armes antichars impossible à repérer empêchent le passage des blindés. Il sera occupé jusqu’au pont coupé par de l'infanterie.
Le 26 Novembre 1944 :
Le peloton GUILLOT est à la disposition du Sous-Groupement GAULTHIER et se déplace de ROUGEMONT LE CHÂTEAU sur LAUW. Au cours de la progression il effectue des tirs contre l’infanterie ennemie et il est soumis à un très violent tir de barrage. Le Lieutenant GUILLOT est blessé de 2 balles dans la région lombaire. Le Maréchal des Logis CATALIOTTI prend le commandement du peloton.
A 13 heures ce peloton détruit un automoteur ennemi.
A 15 heures, il reçoit mission de se porter au carrefour LAUW MORTZWILLER pour y détruire un automoteur. Il est pris à partie par un bazooka et par l’automoteur qui atteint le char.
Le pilote VOURLAT est tué à son poste. Le radio DUBOIS très grièvement blessé meurt quelques moments après être sorti de son char. Le tireur ROBIN blessé est probablement fait prisonnier. Le Chef de char Maréchal des Logis GERVAIS blessé.
A 16 heures le Colonel GAULTHIER donne ordre au groupe DURAND de se porter à ce carrefour. Le char ALSACE saute sur une mine à 30 mètres de l’ennemi.
Le char BOURGOGNE s’avance saute sur une mine à son tour mais réussit quand même à détruire le canon ennemi.
L’adjudant COULON prend le commandement de ce peloton.
Le peloton MARSAUCHE est au repos à ROMAGNY avec un groupe à LEVAL ayant une mission antichars face à la CHAPELLE sur ROUGEMONT.
Le peloton CHENU est dirigé sur ROUGEMONT à 17 heures. Le Lieutenant CHENU reçoit l’ordre de se porter avec un groupe en bouchon antichars à la sortie de ce village.
Le groupe FOURMONT rejoint à ROUGEMONT. Au cours de ces opérations le chasseur KACEM ben ALI Mle 813 est blessé.
Le 27 Novembre :
Le peloton COULON : 2 chars restent au carrefour LAUW - MASEVAUX où ils subissent un violent tir de minen, un char reste à ROUGEMONT.
Le peloton MARSAUCHE : repos à ROMAGNY.
Le peloton CHENU : repos à ROUGEMONT.
Le chasseur MOHAMED ben RAHAL est évacué pour pieds gelés.
Le 28 Novembre :
Le peloton COULON : en réserve, se déplace avec le P.C.O. de ROUGEMONT à MORTZWILLER.
Le peloton MARSAUCHE est mis à la disposition du sous-groupement GAULTHIER. Il progresse suivant l’itinéraire ROUGEMONT, Carrefour 422, MORTZWILLER, SOPPE LE HAUT, cantonnement à SOPPE LE HAUT.
Au cours de la progression, des tirs de neutralisation ont été effectués sur les hauteurs Nord-Est de la route.
Le chasseur CASES est blessé par obus.
Le peloton CHENU est à la disposition du sous-groupement d’ARC qui se porte sur l’axe de LA CHAPELLE sous ROUGEMONT avec mission de prendre SOPPE LE BAS.
Le détachement NODET est fractionné en 3 éléments avec chacun 1 T.D. Le Lieutenant CHENU commande le 3ème élément.
Le 1er et le 3ème élément passent dans SOPPE LE BAS tandis que le 2ème oblique sur DIEFMATTEN où il retrouve des éléments du C.C.4.
Le chasseur DEMODE qui est blessé n’est pas évacué.
Les 29 Novembre et 30 Novembre :
Le peloton COULON est au repos à MORTZWILLER.
Le peloton MARSAUCHE reste au repos à GUEVENHEIM.
A 15 heures, le T.D. BRETAGNE est mis à la disposition du peloton HODIN et part sur BOURBACH le BAS par SENTHEIM.
4 chars allemands qui tirent sont détruits par des T.D. du 8ème R.C.A. avant que le BRETAGNE eut le temps d’agir. Il rentre à 17h30.
Le peloton CHENU 1 T.D. l’ILE DE FRANC" dans le détachement de tête du Capitaine NODET qui comprend en outre un peloton de chars et une section de Légion, le tout sous le commandement du lieutenant CHENU.
Ce détachement a pour mission de protéger le passage de la DOLLER par les Tirailleurs à PONT D’ASPACH. Au cours de cette opération où ce détachement prend pied sur l’autre rive, il a à lutter contre une vive réaction d’artillerie ennemie et d’un "JAGDPANTHER".
Deux fois l’ILE DE FRANCE s’enlise et c’est après avoir tenu l’ennemi en respect tout le temps, même pendant les dépannages, que le détachement au complet repasse la rivière sur ordre et gagne PONT d’ASPACH où il est en position de tir derrière la DOLLER.
Au cours de cette opération, il y a eu 2 blessés : le chasseur LHAMAS et le chasseur MOHAMED ben MOHAMED. (mle 625).
E.M. - E H R - 1er ESCADRON
Le 2 Décembre 1944 :
Affectation provisoire au 11ème R.C.A. du Lieutenant de FROISSARD DE BROSSIER et du Sous Lieutenant ARNADE. Ils sont affectés respectivement au 4ème et 3ème Escadron.
Le 12 Décembre 1944 :
Le Lieutenant GROJEAN René est affecté au Régiment. Il sera placé le 18 décembre au 1er escadron.
Le 13 Décembre 1944 :
L’E.M. du Régiment L’E.H.R. et le 1er escadron font mouvement pour la région de XERTIGNY.
Le stationnement en fin d’étape est le suivant :
E.M.: Sortie Ouest de XERTIGNY (La rue)
E.H.R. : à MOYENPAL
1er Escadron à R.ASEY
Le 19 Décembre 1944 :
L' E.M., L’E.H.R. et le 1er Escadron font mouvement pour stationner à ARCHES.
Le 20 Décembre 1944 :
L’ E.M., L’E.H.R et le 1er Escadron font mouvement pour stationner à VANEMONT (E.M., E.H.R.) et à LA HOUSSIERE 1er Escadron.
Le 22 Décembre 1944 :
Les Capitaines LESPARDA et GAULTHIER sont mutés et mis à la disposition du Commandant les Goums Marocain. Ils sont rayés des contrôles à dater de ce jour.
Le 23 Décembre 1944 :
Le Lieutenant MOUGEOT affecté au Régiment est placé au 3ème Escadron.
L’Aspirant LUILIER affecté au Régiment est placé au 4ème ESC.
Le 30 Décembre 1944 :
Sont promus au grade de Capitaine à compter du 25/9/1944. Le Lieutenant HEBRARD.
Au grade de Lieutenant : les sous-Lieutenants d’ELLOY de BONNINGHEN et GUINARD.
Au grade de Sous-Lieutenant à compter du 21/9/1944 : l’Aspirant LUYLIER, l’Aspirant de FRANCE de TERCANT, l’Adjudant chef QUENAUD.
Au grade de sous-Lieutenant de réserve à compter du 25/9/44 : l’Aspirant de PORTAL.
Le Lieutenant d’ELLOY de BONNINGHEM est détaché provisoirement au 2ème Escadron.
2ème ESCADRON.
Le 4 Décembre 1944 :
Toujours en réserve de l’armée.
L’Aspirant MORISSON rejoint l’Escadron.
Le 9 Décembre 1944 :
Une prise d’armes à lieu à 14 heures au cours de laquelle le Colonel Commandant le C.C. 5. remet les insignes de la "CROIX de GUERRE" aux Lieutenants BLANIE et BOULAY, au Maréchal des Logis chef JUNG, aux Maréchaux de Logis JACQUET et MONELLE, à l’Aspirant MARTIN, au Brigadier Chef MENIER Robert et au Chasseur SECKINGER.
Le 13 Décembre 1944 :
L’Escadron quitte BUETHWILLER à 9 heures par BELFORT, LURE, LUXEUIL, PLOMBIERES, il arrive à RAON aux BOIS où il s'installe à 18 heures.
Le 15 Décembre 1944 :
A 2 heures l’Escadron est alerté. Les Sous-groupements sont reformés et le C.C.5. fait mouvement vers la région de FRAIZE qui est au Sud Est de St DIE.
Le peloton MARTIN qui va au Sous-groupement RIVES part à 5 heures pour FRAIZE.
Le P.C. et le peloton BOULAY qui vont au Sous-groupement ROBELIN partent à 5 heures 30 pour HADOL.
A 17 heures la situation est le suivante :
Le peloton MARTIN est à FRAIZE.
Le peloton BLANIE est à ARNOULD St LEONARD.
Le P.C. et les pelotons BOULAY sont dans un hameau à 1 500 mètres au Nord de St LEONARD.
La nuit est passée sur place sans incidents.
Le 16 Décembre 1944 :
A 15 heures le C.C. 5. fait mouvement.
Le peloton MARTIN se porte à FRAIZE au Col du BONHOMME où il passe la nuit. Le peloton BLANIE se porte à ECHERY où il passe la nuit.
Le 17 Décembre 1944 :
Le C.C. 5. continue son mouvement.
Le peloton MARTIN part à 4 heures du Col Du BONHOMME et va à HACHIMETTE où il arrive à 7 heures.
L’Aspirant MARTIN fait des liaisons.
Le peloton BLANIE commandé par le Chef JUNG qui dans la matinée s’est porté à Ste MARIE aux MINES sur RIBEAUVILLE et RIQUEWIHR pour participer à l’attaque de ENTZHEIM.
12 heures 30 engagement à 2 km au Nord de ENTZHEIM, tirs sur maisons, églises, observatoires, pour débloquer les Médium stoppés.
Reconnaissance à l’Ouest de KIENTZHEIM par IENA. Il rejoint et trouve un 77 chargé et abandonné ; pris à partie par un Panther, il rejoint RIVOLI à la sortie Nord. Le Maréchal des Lotis Chef JUNG sur EYLAU est tué d'une balle à la tête à 15 heures 30.
L'EYLAU est détruit à 16h15 par un Panther qui l'incendie. Le Maréchal des Logis COLLIN est tué, le Chasseur MARTINEZ est tué, le chasseur PORTRON est blessé à la jambe droite et aux reins, le chasseur DESTREMONT aux jambes ainsi que le Chasseur LEHMAN.
Vers 17 heures, le Chasseur MOHAMED ben CAHCEN est blessé à la main par une rafale de mitrailleuse.
Vers 16 heures, les chars RIVOLI et IENA neutralisent un Panther sur la route KIENTZHEIM - KAYSERSBERG. Après une demi heure de combat, le Panther atteint, se replie derrière un nuage de fumigène et est abandonné par son équipage.
Violent tir ennemi de 88 explosifs, rien à signaler.
A 19 heures 30, le RIVOLI se porte à la sortie Sud de KIENTZHEIM. IENA et ESSLING au centre du village.
Le P.C. et le Peloton BOULAY se porte à 7 heures de la CROIX aux MINES sur la bifurcation des routes Ste MARIE aux MINES à AUBURE et RIBEAUVILLE. Ils redescendent à 18 heures à AUBURE pour y passer la nuit.
Le 18 décembre :
Le Peloton MARTIN se porte de HACHIMETTE sur KAYSERSBERG Ouest où il arrive à 12 heures. Liaison avec les américains.
Le peloton BLANIE aux ordres du Maréchal des Logis METZGER se porte à 9 heures 30 à la sortie Sud de KIENTZHEIM pour appuyer l'attaque des chars sur KAYSERSBERG Est.
A 10 heures, le IENA et le RIVOLI prennent à partie un Pz IV en lisière d'AMMERSCHWIHR. Celui-ci n'engage pas le combat et se retire derrière un écran fumigène.
A 11 heures 30, l'IENA prend à partie un char Panther probablement camouflé dans les bois. Atteint par quatre obus, le char ennemi reste sur place sans avoir répondu.
A 11 heures 30, le peloton se porte à KAYSERSBERG où les chars se postent en surveillance aux sorties Sud et Est.
L'Aspirant MORISSON prend à 18 heures le commandement du peloton. Le Peloton BOULAY qui dans la matinée s'est porté à RIBEAUVILLE, appuie l'attaque sur AMMERSCHWIHR où il arrive à 18 heures après avoir appuyé les medium.
Contre attaque dans la nuit. Le char du Maréchal des Logis MONELLE qui est en surveillance à la sortie Sud de INGOLSHEIM détruit à 20 mètres un char Pz IV qu'il incendie. Il en endommage un second qui sera dépanné par les siens.
Le 19 décembre :
Le Maréchal des Logis CASAURANG et le Chasseur FISCH sont blessés vers 16 heures. Le Chasseur NAST est blessé vers 15 heures 30 par des éclats de minen qui lui sectionnent la jambe gauche.
Le 20 Décembre 1944 :
Le peloton BOULAY est toujours à AMMERSCHWIHR.
A 15 heures, le Chasseur PAlAN est tué par éclat de minen. Il est enterré sur place. Le peloton MORISSON se porte à 12 heures 30 de KAYSERSBERG sur RIQUEWIHR avec le Sous-groupement BOURGIN en réserve du C.C. 5.
Le 21 Décembre 1944 :
A 12 heures le peloton BOULAY revient d’AMMERSCHWIHR à KAYSERSBERG.
Les 22 et 23 Décembre :
R.A.S.
Le 24 Décembre 1944 :
Alertées à 15 heures, les unités restent sur place. Les 25, 26 et 27 Décembre, mêne situation — R.A.S.
Le 28 décembre 1944 :
A 17 heures 30, Le Lieutenant BOULAY et le Brigadier BRIOL sont blessés par éclats d’obus et sont évacués.
Le char AUSTERLITZ en panne à Ste MARIE aux MINES (moteur claqué est revenu pour réforme).
Le 29 Décembre 1944 :
Une partie du C.C. 5. fait mouvement vers la région de l’Ouest de SELESTAT.
Le Lieutenant d’ELLOY arrivé à l’Escadron à 11 heures, prend le commandement du 2ème peloton.
Le P.C. et le peloton d’ELLOY quittent KAYSERSBERG à 13 heures 45 par AUBURE et Ste MARIE AUX MINES. Ils arrivent à 16 heures à LIEPVRE pour y passer la nuit.
Le 30 Décembre 1944 :
Le peloton MARTIN fait mouvement de KAYSERSBERG sur GERTWILLER où il arrive à 16 heures.
Le peloton d’ELLOY fait mouvement de la façon suivante :
Un groupe de chars aux ordres du Chef de peloton se groupe à 13h30 à SELESTAT. Le 3ème char se porte à ROMBACH le FRANC.
Le peloton MORISSON ne bouge pas. le P.C. va à ROMBACH LE FRANC.
Le 31 Décembre 1944 :
A 8 heures le P.C. se porte à BARR où il reste avec le P.C. du C.C.5 .
3ème ESCADRON
Le 1er Décembre 1944 :
Les pelotons font mouvement et en fin de journée l’Escadron se retrouve au repos et se groupe à UEBERKUMEN.
Le 3 Décembre 1944 :
Le C.C. 4. est mis à la disposition du 2ème C.A. et descend à la 5ème D.B. Il doit se porter dans la région de REMIREMONT. L’Escadron quitte UEBERKUMEN vers 13h30 et se porte de Le VAL de GOUHENANS au Sud de LURE.
Le Sous Lieutenant AMADE Jean Claude est affecté comme stagiaire à l'Escadron.
Le 4 Décembre 1944 :
L’Escadron continue sa route et se porte de SOUS CHAUX LA CHAPELLE devant BRUYERES.
Le Lieutenant SCHREIBER va à ALTKIRCH chercher les nouveaux chars de remplacement. Il revient avec 2 chars, les nouveaux DIXMUDE et NIEUPORT. Le Chasseur PIQUETTE est évacué au Bataillon Médical pour brûlures à la face.
Le 6 Décembre 1944 :
Journée passée à LA CHAPELLE.
Le Capitaine Commandant est convoqué par le Général SCHLESSER qui l’envoie en reconnaissance dans la région d’AUBURE pour y porter un de ses pelotons.
Le peloton SCHREIBER fait mouvement de LA CHAPELLE vers AUBURE.
Le 7 Décembre 1944 :
Etape pour le reste de l’Escadron, LA CHAPELLE devant BRUYERES RIBEAUVILLE par St DIE et Ste MARiE AUX MINES. Le peloton SCHREIBER cantonné à AUBURE entre dans la composition du Sous-Groupement CHARTON.
Le 8 Décembre 1944 :
Journée passée à RIBEAUVILLE pour l’Escadron moins le peloton SCHREIBER qui cantonne à AUBURE.
Le 9 Décembre 1944 :
Le Capitaine Commandant est convoqué par le Général FREULAND pour y étudier la possibilité d’installer un peloton sur les hauts qui dominent LAPOUTROIE et le col de BERMONT.
La reconnaissance faite, le peloton GUINARD se porte de RIBEAUSVILLE à FRELAND et occupe de nuit la position reconnue au col de CHAUYMONT. Il est mis à la disposition du Colonel de LATOUR, Commandant le 2ème groupe de tabors Marocains.
Le peloton SCHREIBER se porte jusqu’à HACHIMETTE. 2 T.D.sont placés en antichars sur le carrefour HACHIMETTE - ORBEY - LAPOUTROIE.
Le 10 Décembre 1944 :
Le Groupement SCHLESSER attaque en dîrection d’ORBEY ; Le 1er peloton reste en surveillance en direction du col de BERMONT pour l’appui éventuel des chars de l’Escadron GUIBERT qui attaque en direction du col.
2ème peloton : les deux T.D, placés en antichars effectuent des tirs de neutralisation sur les lisières Sud d’ORBEY.
Le départ d'un coup du char VAUX fait exploser une mine placée devant le char sur le bas côté de la route. Le Maréchal des Logis BORDE est tué sur le coup. Le Lieutenant SCHREIBER qui observait à proximité est grièvement blessé à la tête et au ventre. Il est évacué d’urgence. Le Chasseur VALADE blessé est évacué lui aussi.
Le Maréchal des Logis BORDE est inhumé à HACHIMETTE sur la place de l’église.
Le Maréchal des Logis Chef HACHE prend provisoirement le commandement du peloton. A 20 heures, le Chasseur FARGE est blessé dans sa voiture par l’explosion d’une mine heurtée près de lui par des Légionnaires. il est évacué sur AUBURE. Le Chasseur PIQUETTE sort du Bataillon Médical.
3ème peloton : Le peloton reste à la disposition du Sous Groupement
DUBREUIL à RIBEAUVILLE.
Le 11 Décembre 1944 :
Le P.C. avancé se porte de FRELAND à HACHIMETTE. Attaque sur ORBEY à 13h30.
1er peloton : En position au Col de CHAMONT.
2ème peloton : Le groupe du Maréchal des logis Chef HACHE attaque en soutient des chars de l’Escadron GUIBERT sur ORBEY. Progression normale. Le groupe FLEURY est placé en antichars sur la route HACHIMETTE - KAISERSBERG.
A HACHIMETTE une contre attaque d’infanterie allemande qui cherche à récuperer le village est stoppée par le feu des armes du VAUX et des véhicules stationnés sur la route HACHIMETTE - ORBEY.
Le char VAUX et le char SOUVILLE participent largement à la défense..
3ème peloton : Est porté en renfort de RIBEAUVILLE à HACHIMETTE dans la nuit du 11 au 12 Décembre 1944.
Le 12 Décembre 1944 :
Mission d’ensemble. Maintien des positions acquises la veille.
1er peloton : En position au col de CHAMONT.
2ème peloton : Le groupe SOUVILLE reste dans les premières maisons du village d’ORBEY en défensive, le groupe FLEURY assure la sécurité du village à HACHIMETTE.
3ème peloton : Reste en réserve à HACHIMETTE.
Le 13 Décembre 1944 :
1er peloton : En position au col de CHAMONT.
2ème peloton : Le peloton est regroupé à ORBEY. Les T.D. effectuent des tirs de neutralisation sur les pentes Sud Est d’ORBEY pour enrayer une contre attaque ennemie.
3ème peloton : Assure la sécurité aux sorties du village de HACHIMETTE.
Le 14 Décembre 1944 :
1er peloton : Le peloton passe aux ordres de la 3ème D.I.A. qui relève les Tabors.
Le peloton part à 16 h. pour LAPOUTROIE où il passe la nuit. Il est mis aux ordres du Colonel DUBREIL, Commandant le Sous-groupement A.
2ème peloton : Nouvelle contre attaque à 4h du matin stoppée par les destroyers et les médiums de l’Escadron GUIBERT. Le peloton reste sur la défensive tout le reste du jour.
A 18 heures le Maréchal des Logis Chef HACHE reçoit l’ordre du Capitaine commandant de se rendre à HACHIMETTE avec un de ses groupes chars, FLEURY et SOUVILLE.
Le Chasseur PAULIN blessé est évacué.
3ème peloton : même mission que la veille.
Le 15 Décembre 1944 :
1er peloton : Le peloton attaque au col de BERMONT avec 5 Médiums de l’Escadron DETROYAT et le Bataillon ACHTE. Le char KEMMEL part en tête à LES ALLAGOUTES pour faire un appui de feux au débouché de l’attaque.
De 12 a 14 heures, le peloton subit un violent tir (Bombardement). Le peloton appuie l’attaque reprise à 14 h en tirant sur le bois de la CAMME, le col étant pris, le peloton marche sur ORBEY à la suite des M4diums. Arrivé à 16h30 le groupement s’installe en point d’appui cerclé autour de la place du marché.
L'HARTMANN et la MALMAISON gardent la sortie vers BERMONT. Le KEMMEL renforce le bouchon formé par le peloton de chars légers à l’entrée venant du col de BERMONT.
L’Aspirant BARANGER est légèrement blessé par une grenade qui explose sur la place du marché à 18 heures.
Le peloton subit un bombardement qui dure toute la nuit.
2ème peloton : Le groupe FLEURY aux ordres du Chef HACHE se porte à AUBURE où il est mis à la disposition du 1er Cuirassier également mis à la disposition des Américains de la 36ème D.I.U.S. Lieut. COURSON. Vers 12 h, Liaison de l’ensemble avec le Commandant CHANET de l’Armée Américaine à LA CHAPELLE St ALEXIS.
A 15 h progression de l’infanterie U.S. et des blindés sur KAYSERSBERG. Le groupe placé sur la défensive aux lisières Nord-Ouest de KAYSERSBERG à la tombée de la nuit.
3ème peloton : Même mission que la veille. A 20h30 le char NIEUPORT est attaqué par une patrouille ennemie. Une section de Goumiers et une A.M. sont envoyés pour le dégager. Pas de dommage.
Le 16 Décembre 1944 :
1er peloton : L’HARTMANN reste en bouchon à son emplacement, les 2 autres T.D. ont comme mission de protéger les 3 Médiums de l’Escadron DETROYAT qui nettoient avec l’infanterie, la rue vers FAING. Départ à 8h45 : La MALMAISON s’embosse et tire sur des maisons de FAING à obus explosifs. Le bazooka tire et manque le char qui détruit le groupe ennemi. Il est remplacé par le KEMMEL son canon s’étant enrayé.
Le Maréchal des Logis FERRIER blessé à l’arcade sourcilière se fait panser et rejoint son poste.
l'HARTMANN est envoyé par le Commandant du Bataillon pour nettoyer une résistance signalée au centre d'ORBEY, l'HARTMANN part vers 10 h avec une section d’infanterie et la jeep du peloton qui l’appuie de son feu d'armes individuelles, les fantassins étant stoppés par des coups de feu partant des maisons, le char s’avance pour régler l’incident. Il reçoit alors un projectile de bazooka d’une maison située à gauche. Il brûle instantanément. Le pilote le Chasseur VIAUD sort brûlé et tombe à côté du char, Les Brigadiers SABOT et NACEUR, blessés et contusionnés tombent eux aussi à côté du char. Le Brigadier QUINTO et le Chasseur MAATI vont chercher VIAUD puis NACEUR sous le feu de l’ennemi.
L’Aspirant BARANGER, le Brigadier FRANCOIS et le Chasseur PIARETTE tués sur le coup, brûlent dans le char. Le KEMMEL attaque de son côté au canon et à la mitrailleuse de .50 des maisons abritant les tireurs allemands. Les Tirailleurs couvrant mal les chars, le Brigadier Chef DEYZAT, les Chasseurs ALLAL, LAHCEN et MOHAMED ben ABDELKADER se portent en avant pour empêcher des infiltrations. DEYZAT et ALLAL sont tués par des tireurs isolés. Le KEMMEL tire de toutes ses armes. Sous la protection de son feu, le Brigadier QUINTO et le Chasseur MAATI vont chercher les corps de DEYZAT et ALLAL.
Le Maréchal des Logis Chef LE FLOCH est grièvement blessé par une balle à la poitrine pendant qu'il servait la mitrailleuse de .50 sur la plage arrière de son char.
Le brigadier QUINTO évacue les blessés en Jeep sous le feu des tireurs ennemis.
A 15 h les Médiums essaient de déboucher, le char de tête étant en flammes, l’attaque est stoppée.
Le peloton reprend à 16 h. ses positions de la nuit précédente.
2ème peloton : Prise de KAYSERSBERG en liaison avec les Américains et les médiums. Le peloton progresse jusqu’au village même. Il est arrêté par la destruction des ponts, la route de St ALEXIS à KIENTZHEIM n’étant pas assez large pour laisser passer les chars. Dans l’ensemble pas de résistance.
Les Américains arrivent en force à midi pour le nettoyage du village. 15h. un violent bombardement est déclenché sur KAYSERSBERG pendant un 1/4 d’heure. Le groupe est placé pour la nuit à MANDELMUHL.
3ème peloton : Le NIEUPORT rejoint HACHIMETTE à 8h. Le peloton quitte HACHIMETTE pour ORBEY à 10 h. Il passe la nuit à BAS ORBEY (lisière nord d’ORBEY).
Au cours de ces opérations le Chasseur LACHEN ben AHMED Mle.563 est blessé.
Le 17 Décembre 1944 :
1er peloton : Il coopère à la préparation d’artillerie sur les pentes dominant FAING et suit l’attaque à vue. A 14 h. départ des médiums pour FAING en soutien.
Le KEMMEL s’installe à la sortie en bouchon antichars. Il est attaqué par un char adverse chaque fois qu’il essaie de déboucher. Le peloton garde le village la nuit avec 2 sections d’infanterie. Bombardement ennemi pendant la nuit.
2ème peloton : Même position que la nuit. Le village de KAYSERSBERG est toujours en cours de nettoyage. Le groupe tire à la demande des américains sur tout objectif signalé par eux. Ils repoussent à 14 h une contre attaque allemande précédée par une préparation d’artillerie.
3ème peloton : A 8h30 le char DIXMUDE tire sur un blockhaus et le détruit. Les 2 groupes intégrés dans le dispositif du Sous-groupement de PREVAL sont échelonnés en profondeur.
Le groupe FELLEGARA (YSER,NIEUPORT ) part à 10h30 pour la sortie Sud d’ORBEY où il passe la nuit.
Le 18 Décembre 1944 :
1er Peloton : Mêmes positions que la veille. A la fin de la matinée les deux chars vont rejoindre l’Escadron et sont relevés par le groupe SOUVILLE venu de HACHIMETTE. Le groupe SOUVILLE se met aux ordres du Sous-Lieutenant GUINARD qui reste sur place. Les chars MALMAISON et KEMMEL se rendent à FRELAND pour mise au point mécanique.
2ème peloton : Jusqu’à 15 h. défensive sur les mêmes emplacements que la veille. A 15 h. le groupe entre dans la composition d’un point d’appui à l’Est de KAYSERSBERG.
A 20 h. le groupe est remis à la disposition du Régiment et rentre à HACHIMETTE à 21 heures.
Le groupe SOUVILLE relève les deux chars du 1er peloton et se met aux ordres du Sous-Lieutenant GUINARD.
Bouchon au carrefour de BETHLEHEM, sortie Sud Ouest d’ORBEY.
3ème peloton : A 10h30 groupe FELLEGARA subit sur son emplacement un bombardement par mortiers.
Le Chasseur BOUCHAIB (Mle.581) est blessé à la main gauche et au mollet. Il est évacué par le 1er R.T.A.
A 16 h le groupe DIBAR s’installe pour la nuit à l’entrée de TANNACH déjà occupé par des éléments d’infanterie, du Génie et des Médiums.
Le groupe FELLEGARA reste sur ses positions initiales.
Le 19 Décembre 1944 :
1er peloton : Mise au point du matériel à FRELAND.
2ème peloton : Le groupe FLEURY reste au repos à HACHIMETTE. Le groupe SOUVILLE reste à BETHLEHEM (même mission).
3ème peloton : Le groupe DIBAR part à 11h. pour HAMBOUT où le char YPRES est placé en surveillance (sortie Sud) . Le DIXMUDE pousse an avant et prend à partie une patrouille allemande. L’Adjudant DIBAR accompagné du Maréchal des Logis LEMAIRE et soutenu par une escouade de tirailleurs du 1er R.T.A. se porte à sa recherche et capture 5 prisonniers et un poste radio.
A 14h. le Maréchal des Logis LEMAIRE en observation dans les maisons du HAUT CHAIS signale 3 automoteurs qui se replient sur la route. Le char DIXMUDE tente de les prendre à partie, sans résultat.
Retour à TANNACH de l’ensemble du groupe à 17h30 .
Le 20 Décembre 1944 :
1er peloton : Le Sous-Lieutenant GUINARD est relevé par le Maréchal des Logis Chef HACHE. Il rejoint son peloton à FRELAND
2ème peloton : Le Maréchal des Logis chef HACHE relève le Sous Lieutenant GUINARD et prend le commandement du groupe SOUVILLE.
3ème peloton : A 8h30 retour aux mêmes positions.
A 13 heures le char YPRES est pris à partie par l’ennemi et malgré la défense engagée par l’équipage, saute, atteint par un projectile de panzerfaust.
Le pilote : Chasseur LESEUR est grièvement brûlé ; Le Chasseur LECUROUX est blessé par balle, ils sont évacués.
Le P.C. avancé du Capitaine Commandant se porte de HACHIMETTE à ORBEY.
Le 21 Décembre 1944 :
1er peloton : Le Brigadier NACEUR ,contusionné est évacué.
2ème peloton : R.A.S.
3ème peloton : Attaque de la CHAPELLE à 9 heures qui est occupé dans la matinée. Le DIXMUDE seul participe à cette attaque. Deux prisonniers SS ont été fait. A 16h30 une voiture de liaison allemande traverse le village à vive allure. Elle est stoppée par le feu d’un Médium en action, par l’Adjudant DIBAR qui tire lui même au F.M. sur le véhicule. Les deux occupants sont tués.
A 20 h les chars YSER et DIXMUDE se portent face au village de la CHAPELLE en soutien du peloton de Médium du Lieutenant de COUSON.
Le 22 Décembre 1944 :
1er peloton : R.A.S.
2ème peloton : Seul le char DOUAUMONT reste à BETHLEHEM pendant que le SOUVILLE part pour LA CHAPELLE aux ordres du Chef HACHE dans le cadre du Sous-groupement DUBREUIL.. Le SOUVILLE passe la nuit au FAITE, en défensive vers LE GRAS.
3ème peloton : à 15h le groupe est pris à partie par deux automoteurs de fort calibre. Le char DIXMUDE riposte et les détruit en coopération avec les chars Médiums du Sous Groupement, Le Maréchal des Logis FELLEGARA qui quitte son char à pied pour venir prendre part à l’action est tué d’un éclat d’obus.
En fin de journée le Sous Groupement "B" est relevé par le Sous-Groupement "A" et les Destroyers rentrent à ORBEY.
Le 23 Décembre 1944 :
1er peloton : Le char LA MALMAISON part à 4 h. de FRELAND pour FAING où il relève le char DOUAUMONT et prend à son compte la mission de ce char : Bouchon antichars face au NOIRMONT. Le Sous-Lieutenant GUINARD part avec 2 chars du 2ème peloton, le VAUXet le FLEURY pour assurer la couverture de l’attaque vers LA PLACE.
2ème peloton : Le groupe FLEURY est en défensive du dispositif. Le VAUX à LA PLACE en direction de GROS GAZON, il déchenille en prenant position. Le char SOUVILLE a progressé au matin vers LA CHAPELLE de LABAROCHE. Le DOUAUMONT relevé rejoint le SOUVILLE à 9 heures. Engagés avec les Médiums du 3ème Escadron du 1er Cuirassier les T.D. sont pris à partie par les chars ennemis. Le DOUAUMONT est touché et flambe. L’équipage est sauf.
Le Maréchal des Logis Chef AMALRIC et le Chasseur LHACEN blessés ensuite par éclats d’obus sont évacués (14 heures).
L’équipage du DOUAUMONT rejoint ORBEY. Le SOUVILLE regagne LA CHAPELLE à 18 heures.
3ème peloton : Arrivé à 2 h du matin à ORBEY, le bataillon s’y installe pour la nuit et prend au matin à son compte la mission défensive face à NOIRMONT à BETHLEHEM.
Le 24 Décembre 1944 :
1er peloton : R.A.S.
2ème peloton : Le SOUVILLE aux ordres du Chef HACHE est mis à la disposition du Capitaine BOUCHARD. Il est placé en position de tir à LA PLACE pour appuyer la progression des chars légers.
Arrivé à LA PLACE, un automoteur placé à l’étang et tirant sur LA CHAPELLE est repéré. Il est pris à partie par le SOUVILLE et est détruit au 1er obus.
A 12 heures le Chasseur CORNU, pilote du SOUVILLE descendu à terre est blessé au ventre et évacué.
De 14 à 15 heures, des avions américains mitraillent le peloton sans dommages pour lui. A 21 heures, le SOUVILLE rejoint ORBEY.
3ème peloton : R.A.S.
Le 25 Décembre 1944 :
1er peloton : Le KEMMEL revenu de l’E.R.D. rejoint son peloton à LE CHENE. La jeep de commandement rejoint LE CHENE.
2ème peloton : A 2 h le SOUVILLE se porte en bouchon antichar à la sortie Sud d’ORBEY en direction de TANNACH.
3ème peloton : R.A.S.
Le 26 Décembre 1944 :
1er peloton : La MALMAISON relevé à FAING rejoint son Chef de peloton et libère le VAUX de sa mission à LA PLACE.
2ème peloton : Le SOUVILLE même mission. Le VAUX est remplacé par la MALMAISON et rejoint ORBEY. Le FLEURY déchenillé est remplacé par le KEMMEL rejoint ORBEY en fin de journée, remorqué par le VAUX qui est parti le chercher. Le Lieutenant MOUGEOT affecté à l’Escadron, comme stagiaire au 2ème peloton.
3ème peloton : R.A.S.
Le 27 Décembre 1944 :
1er peloton : La position de fort calibre dans la matinée.
2ème peloton : Le VAUX et le SOUVILLE assurent toujours la même mission défensive à la sortie Sud d’ORBEY en direction de TANNACH. Le FLEURY est évacué sur FRELAND.
3ème peloton : R.A.S.
Le Chasseur LESUEUR meurt des suites de ses blessures à l’hôpital.
Le 28 Décembre 1944 :
1er peloton : Le soir le peloton est relevé par le 2ème et va s’installer à ORBEY. Protection de la sortie Sud vers TANNACH
2ème peloton : Relève en fin de journée du 1er peloton, Le VAUX prend la place de la MALMAIS0N et le SOUVILLE celle du KEMMEL.
3ème peloton : R.A.S.
Le 29 Décembre 1944 :
R.A.S.
Le 30 Décembre 1944 :
1er peloton :R.A.S.
2ème peloton : A 10 heures, le Chasseur PIQUETTE du char VAUX est grièvement blessé au ventre et meurt pendant son évacuation. A 12 H. Le radiateur du char VAUX est percé par un éclat de mortier. A 20 heures les américains viennent reconnaître la position pour la relève.
3ème peloton : R.A.S.
Le 31 Décembre 1944 :
1er peloton : R.A.S.
2ème peloton : A 11 heures relève par les américains. Le peloton rejoint ORBEY à 14 heures, le VAUX part pour FRAIZE en réparation.
3ème peloton : Le peloton est relevé dans la journée par un peloton du 7ème R.C.A...
4ème ESCADRON
1er Décembre 1944 :
Le peloton COULON reste à MORTZWILLER. Le peloton MARSAUCHE met le groupe ECHENNE à 12 h. à la disposition du Lieutenant CHEVALIER en appui de l’infanterie à l’entrée du bois de la côte 412 et 373. Le groupe s’embosse au dessus de BOURBACH LE BAS et revient à 18 h. R.A.S.
Le peloton CHENU en position d’attente à PONT D’ASPACH face aux positions ennemies.
Le 2 Décembre 1944 :
Le peloton COULON reste à MORTZWILLER. Le peloton MARSAUCHE met le groupe BRUNEAU à la disposition du peloton HEBLE avec la même mission que la veille. Prise de contact dans le bois de ECHEVALD. Les T.D. se mettent en position face à RODEREN et MICHEBACH et exécutent quelques tirs sur des fantassins ennemis ; ils rentrent à GEWENHEIM à 16h30.
Le peloton CHENU s’installe à BURNHAUPT LE HAUT en cantonnement.
Le 4 Décembre 1944 :
Même stationnement (R.A.S.)
Le 3 Décembre 1944 :
Le peloton COULON reste à MORTZWILLER. Le peloton MARSAUCHE repos à GEWENHEIM.
Le peloton CHENU : repos à BURNHAUPT LE HAUT.
Le Lieutenant FROISSARD DE BROISSIA affecté à l’Escadron est placé en stage au peloton CHENU.
Le 5 Décembre 1944 :
Mêmne stationnement. Le Chasseur CHIRAT est blessé. Il meurt des suites de ses blessures le 18 décembre 1944.
Le 6 Décembre 1944 :
Même stationnement R.A.S.
Le 7 Décembre 1944 :
Le peloton MARSAUCHE participe à l’attaque de MICHELBACH. Le peloton COULON reste à MORTZWILLER. Le groupe BYCHENNE est placé en soutient du peloton CHEVALIER progressant sur l’axe BOURBACH LE BAS la côte 373, et MICHELBACH, il quitte GEWENHEIM à 7h30 Il se place en position de tir sur des résistances reconnues, puis sur 3 Jagdpanther placés en lisière de MICHELBACH et a pour mission d’interdire la route de RODEREN. Il a à tirer souvent.
A la tombée de la nuit, les chars se replient au carrefour 373. Le Chasseur FAUCON est blessé et évacué. Le Lieutenant MARSAUCHE , légèrement blessé au doigt n’est pas évacué. Le peloton CHENU protège le passage de la DOLLER par les Tirailleurs. Cette attaque est manquée. Aucune action des T.D.
Le 8 Décembre 1944 :
Le peloton COULON en réserve à MORTZWILLER.
Le peloton MARSAUCHE laisse le Groupe BRUNEAU au carrefour 373, qui y restera pendant le nuit. Le groupe EYCHENNE redescend à GUEWENHEIM,
Le peloton CHENU fait mouvement d’ASPACH LE PONT à BITSCHWILLER LES THANN où il arrive à 16h30. Le NORMANDIE et le BERRY avec le peloton DEROULEDE entrent dans THANN pris jusqu’à la cathédrale. Pendant la nuit, le NAVARRE est avec le peloton "provencal" à PONT D’ASPACH en bouchon antichars. L'ILE DE FRANCE est avec le peloton TOURNEU à WILLERS et tire sur un observatoire allemand sur les crêtes Nord Est de WILLERS.
Le 9 Décembre 1944 :
Le peloton COULON rejoint le Sous-groupement à ARC et à BITSCHWILLER à 16 h. Il remplace à THANN les T.D. du 8ème R.C,A. Le peloton MARSAUCHE fait relever au carrefour 373 le groupe BRUNEAU par le groupe EYCHENNE qui est mis à la disposition du Commandant PONS du 5ème R.T.M.
Dans la nuit, seul le PROVENCE reste au carrefour tandis que le SAVOI" redescend à GUEWENHEIM. Le groupe BRUNEAU est au repos à GUEWENHEIM. Le Lieutenant CHENU et le groupe NORMANDIE - BERRY progressent dans THANN. Au cours de cette action, le Lieutenant de BROISSIA à bord de l'ILE de FRANCE détruit un 75 automoteur.
Le NAVARRE revenu de PONT D’ASPACH avec le peloton "PROVENCAL", agit au Sud de THANN.
Le 10 Décembre 1944 :
Le peloton COULON met le T.D. ALSACE à la disposition du peloton DEROULEDE avec mission de progresser de THANN sur LEIMBACH et de là sur la pente Sud de VIEUX-THANN. Au cours de cette opération 2 Jagdpanthers sont détruits. A la tombée de la nuit repli sur la Préfecture. Le FRANCHE-COMTE était en bouchon pendant la journée à la maison forestière. Repli à la Préfecture le soir. Le BOURGOGNE avec le peloton PROVENCAL doit se porter de la Préfecture au carrefour 327-9. Les Jagdpanthers les en empêchent. Repli à la gendarmerie.
Le peloton MARSAUCHE a ses groupes en appui du peloton EBLE sur l’itinéraire 373, BRUCKENWALD, carrefour 356 Est de RODEREN, et du peloton CHEVALIER sur l’itinéraire BOURBACH-LE-BAS - RODEREN.
Le 1er groupe occupe le carrefour 356 tandis que le 2ème se heurtant à des obstacles doit faire demi-tour pour prendre le 1er itinéraire. Le peloton CHEVALIER avec le T.D. PROVENCE tente en vain de faire la liaison avec les éléments venant de THANN.
Le peloton CHENU opère dans THANN. Quelques coups de canon sont tirés sur le personnel abrité. Au cours de ces opérations, le Maréchal des Logis CASTERES est blessé et évacué.
Le 11 Décembre 1944 :
Le peloton COULON agit en appui des pelotons DEROULEDE et PROVENCAL entre THANN et LEIMBACH. Les éléments arrivant au Sud de VIEUX THANN sont soumis à de nombreux tirs d’artillerie et de minen. Le peloton MARSAUCHE en appui des pelotons EBLE et CHEVALIER qui se portent à RODEREN sur ASPACH LE HAUT par les 2 itinéraires, l’un direct par le BERGWALD ; l’autre par MICHELBACH. Ils s’arrêtent ensuite à ASPACH LE BAS à l’exception du T.D. SAVOIE qui reste au carrefour 313 à ASPACH LE HAUT. Liaison est prise à ASPACH LE BAS avec le C.C. 3 venant de PONT D’ASPACH.
Le peloton CHENU agit sur l’axe THANN - VIEUX THANN où il réussit à pénétrer dans les premiers quartiers. Il prend liaison ensuite avec le peloton PROVENÇAL.
Au cours de ces opérations le Chasseur BEN DAOUD est blessé et évacué.
Le 12 Décembre 1944 :
Le peloton COULON agit sur les lisières Sud de VIEUX - THANN.
Le peloton MARSAUCHE garde le SAVOIE à ASPACH LE HAUT. Les 3 autres chars sont au repos à ASPACH LE BAS.
Le peloton CHENU agit dans THANN et sur les lisières Sud du VIEUX-THANN. L'ÎLE DE FRANCE qui est embossé au carrefour Sud de VIEUX-THANN effectue un tir sur un Jagpanther qu’il détériore et réduit au silence.
Le 13 Décembre 1944 :
Le peloton COULON entre jusqu’à 16 h. dans la composition d’un point d’appui aux ordres du Capitaine POTIER placé à la sortie Ouest de THANN. A partir de 16 h, c’est dans THANN même que les T.D. sont répartis.
Le peloton MARSAUCHE au complet se porte à 9h30 au moulin SCHULLER (2 km Est de GUEWENHEIM).
Le peloton CHENU à 3 h. du matin va occuper différents points dans THANN. A 17 h il s’installe dans BITSCHWILLER.
Du 14 au 18 Décembre 1944 :
Chaque peloton reste sur ses positions.
Le 16 Décembre 1944 :
Le Lieutenant FROISSARD de BROISSIA prend le commandement du 1er peloton et remplace l’Adjudant COULON.
Le 19 Décembre 1944 :
Le peloton de BROISSIA reste à BITSCHWILLER. Le peloton MARSAUCHE reçoit l’ordre à 15h30 d’envoyer le groupe Bruneau à LEIMBACH à la disposition du 3ème R.S.M. ( Commandant GELDE et le groupe ECHENNE à MICHELBACH) à la disposition du 3ème R.S.M. (Commandant BAROUX).
Le peloton CHENU fournit le groupe FOURMONT qui entre dans la composition d’un point d’appui commandé par le Lieutenant CHENU à la sortie Est de BITSCHWILLER.
Le 20 Décembre 1944 :
Le peloton DE BROISSIA est au repos à BITSCHWILLER. Le peloton MARSAUCHE prend position prés de LEIMBACH à ASPACH le HAUT, face respectivement à VIEUX THANN et au camp SAINT ANDRE protégé par le 3ème R.S.M.
Le peloton CHENU fournit le point d’appui dans les mêmes conditions que la veille.
Le 21 Décembre 1944 :
Le peloton COULON va s’installer avec le P.H.R. au repos à la COTE prés de LURE.
Le peloton MARSAUCHE : même dispositif que la veille. Le soir il est relevé par un peloton de T.D. du 8ème R.C.A. et regagne GUEWENHEIM à 20 heures.
L'Adjudant COULON accidenté au départ de BITSCHWILLER est évacué sur BELFORT.
Le 22 Décembre 1944 :
Le peloton MARSAUCHE rejoint, à son tour. L'Escadron est ainsi entièrement regroupé à MAGNY D’ANIGON.
Du 27 au 31 Décembre 1944 :
L’Escadron révise son matériel à LA COTE.
E. M. - E.H.R. - 1er ESCADRON.
Du 1er au 9 Janvier 1945 :
Ces unités sont en stationnement à VANEMONT
Le 10 Janvier 1945 :
Ces unités font mouvement pour aller à BALBRONN 6 km Nord Ouest de MOLSHEIM. La colonne quitte VANEMONT à 12 heures et arrive à Balbronn à 19h30.
Du 11 Au 18 Janvier 1945 :
Stationnement à BALBRONN (R.A.S.).
Le 19 Janvier 1945 :
Départ de BALBRONN à 14 heures, pour stationner à OTTROT à 20h30.
Le 28 Janvier 1945 :
Par ordre n° 138/3 E.S. de la 5ème D.B., Le détachement suivant est composé :
1er Escadron du 11ème R.C.A. Escadron RIVET (10 Obusiers automoteurs de 75 dont 5 de la base et 5 de l’E.M. de la 5ème D.B.)
Ce détachement est placé aux ordres du Commandant BURDIN.
Il dispose on outre de moyens de commandement de dépannage et de ravitaillement prélevés sur l’E.M. et l’E.H.R. du 11ème R.C.A. Le détachement doit être alertable à partir de 17 heures.
Le 29 Janvier 1945 :
Tandis que le reste de l’E.M. et de l’E.H.R. resteront à OTTROT jusqu’au retour du détachement BURDIN les opérations auxquelles celui-ci participe sont les suivantes :
Le détachement fait mouvement dans la matinée pour KINZTHEIM.
A 22 par ordre 147/35. du 29 Janvier le détachement est mis à la disposition du C.C. 6 pour une action offensive à l’aube en direction du Bois de la HARDT. Le détachement quitte KINTZHEIM.
Le 30 Janvier 1945 :
Le détachement quitte KINTZHEIM à minuit pour le moulin de JEBSHEIM.
Le Commandant BURDIN à 3 h reçoit à OSTHEIM sa mission :
Ouvrir le feu sur tout objectif apparaissant dans les lisières Nord et Ouest (Secteur d’attaque non compris) des Bois de la Hardt où cherchant à gagner la route GRUSSENHEIM - JEBSHEIM. Position de bataille Région Sud Est de GRUSSENHEIN . Le détachement se porte à 3h30, vers GRUSSENHEIM. Il doit prendre ses positions près du Moulin de JEBSHEIM couvert au Nord par l’Escadron POIRIER. Le P.C. et l’observatoire sont installés à GRUSSENHEIM.
Des tirs préparés à la demande du C.C. 6 sont effectués, la visibilité est très médiocre.
Le détachement est relevé de sa mission à 17 h 30 mais demeure à la disposition du C.C.6.
La nuit est passée dans le moulin de JEBSHEIM.
Le 31 Janvier 1945 :
Le détachement est d’abord mis à la disposition du C.C. 5 pour une opération de nuit sur WIEDENSOLEN. Cette opération est d’abord annulée puis reprise, trop tard pour que l’Escadron RIVE puisse y participer. Seul 1 peloton de Pionniers (Lieutenant CUNQ) du 1er Escadron reçoit la mission de travailler au déminage avec une section de Sapeurs du Sous-Groupement ROBELIN. Ils n’ont pas à intervenir, la route n’étant pas minée.
Le 1er Février 1945 :
Les Pionniers rejoignent le détachement à 8 heures. Le détachement est alerté la nuit pour être mis à la disposition de la 3ème D.I.U.S. en vue de lui apporter un appui de feux au cours de son attaque d’ARTZENHEIM en direction de NEUF-BRISACH.
Le 2 Février 1945 :
Après liaison prise avec la 3ème D.I.U.S, le détachement effectue des reconnaissances dans la région de DURENENTZEN. A 16h45, le détachement revient aux ordres de la 5ème D.B. Il reçoit l’ordre de se porter à COLMAR le lendemain matin.
Le 3 Février 1945 :
Départ à 7h pour COLMAR où le détachement s’ installe d’abord dans les casernes Nord de COLMAR puis dans le centre ; Il fournit au cours de la journée et de la nuit des détachements de protection.
Le 4 Février 1945 :
Par ordre n° 185/3E.S., le détachement entre dans la mission suivante : Groupement commandé par le Colonel MIQUEL et ayant pour mission de reconnaître et agir sur la direction COLMAR - ENSISHEIM en vue de prendre liaison avec la 1ère D.B. en manœuvrant par les hauteurs.
Le Chef du détachement est convoqué à 7 h au P.C. du Colonel MIQUEL. Le détachement moins un peloton d’observation à la disposition de l’avant garde entre dans la composition, le gros placé aux ordres du Commandant BURDIN.
Il se déplacera sur l’itinéraire WETTOLSHEIM - EGUISHEIM - HUSSEREN - WOEGTLINSHOFEN - GUEBERSCHWIHR - OSENBACH - ORSCHWIHR - Couvent de St MARC - Maison Forestière d’OSENBACH - OSENBACH - ORSCHWIHR - ENSISHEIM.
Précédé d’une reconnaissance légère (Lieutenant GAUTHIER du 1er R.E.C.), d’une avant garde (Commandant LENNUYEUX). Il sera suivi en arrière-garde par l’Escadron VIGNON du 1er R.E.C.
Départ du gros à 15h30 sur EGUISHEIM où il passe la nuit.
Le 9 Février 1945 :
Le Chef de détachement est convoqué avec son P.C. à 8 h à HUSSEREN auprès du Colonel MIQUEL.
Le peloton d’obusiers mis à l’avant garde n’ayant pas suivi à cause de difficultés dues à ses chenilles métalliques est remplacé par 6 obusiers à chenilles caoutchouc commandé par le Capitaine RIVET qui fait mouvement pour rejoindre l’avant garde à 9 heures. A 12h30 le gros est poussé jusqu’au carrefour 546 OSENBACH est pris par l’avant garde avec l’appui de feu du Capitaine RIVET. Trois prisonniers sont faits à proximité de la route par le P.C. du détachement ; Une attaque montée sur SOULTZMATT avec le concours des obusiers RIVET échoue à la tombée de la nuit.
L'Escadron POIRIER reçoit l’ordre de garder de nuit le village d’OSENBACH. La majeure partie du groupement MIQUEL passera la nuit dans ce village ou ses abords. Une opération est prévue le lendemain sur SOULTZMATT. Vers 19 h, 2 prisonniers se présentent à un poste de l'Escadron POIRIER qui les dirige sur le P.C.. Ils sont porteurs d’un mot du Sous-Lieutenant de la Compagnie de choc, blessés et faits prisonniers à l’attaque de SOULTZMATT et déclaraient que ce village est occupé par 200 allemands n’ayant aucune envie de se battre.
A la suite de ses renseignements le Colonel MIQUEL donne à minuit l’ordre à l’Escadron POIRIER de reconnaître de nuit le village et de l’occuper éventuellement.
Le 6 Février 1945 :
L’Escadron POIRIER se porte sur SOULZTMATT tous feux éteints ; des patrouilles légères pénètrent à pied dans le village puis le peloton GROJEAN se porte à la sortie Est du village ; 160 prisonniers sont faits.
Le 7 Février 1945 :
Le détachement fait mouvement sur COLMAR à 9h15 et cantonne dans un quartier à la sortie Nord de la ville.
Le 8 Février 1945 :
Revue passée par le Général de LATTRE DE TASSIGNY à laquelle participent le Colonel Commandant le 11ème R.C.A., le 1er Escadron et des détachements des 2ème et 3ème Escadrons.
Le 9 Février 1945 :
Le détachement BURDIN quitte COLMAR à 13h30 pour rejoindre OTTROTT où se trouve le Régiment.
2ème ESCADRON.
Le 1er Janvier 1945 :
Situation sans changement.
Le Lieutenant BLANIE rentré de permission hier au soir reprend le Commandement du 3ème peloton.
Le peloton d’ELLOY fait mouvement le soir à 20 heures et se porte à OTTROTT (Ouest d’OBERNAI).
Le 2 Janvier 1945 :
A 4 heures le Capitaine est avisé que l’Escadron est mis provisoirement aux ordres du Général Commandant la P.M.I., le peloton d’ELLOY se porte à l’usine qui se trouve à l’intersection des routes EPFIG - SELESTAT et DAMBACH la VILLE à EBERSHEIM où il reste en réserve du régiment de combat.
Liaison prise à 8h30 avec ce Général à OBERNAI. Les pelotons MARTIN ET BLANIE restent sur place.
Le 3 Janvier I945 :
L’Escadron est alerté à 6 h. Des bruits de chenilles et de moteurs ont été entendus dans la région de SELESTAT - MUTTERSHOTZ. A 6h30 le peloton MARTIN se porte à EPFIG. Aucune attaque ne se produisant et le 3ème R.C.A. relevant l'Escadron, les pelotons sont mis à la disposition des Sous-groupements du C.C. 5 :
Le peloton MARTIN à GERTWILLER,
Le peloton d’ELLOY à OTTROTT,
Le peloton BLANIE à EPFIG.
A 17 heures le peloton BLANIE se porte à BARR venant d’EPFIG.
Le 5 Janvier 1945 :
Situation sans changement.
Le Lieutenant BOULAY a été fait le 4 Janvier, Chevalier de la LEGION d’HONNEUR et décoré de la CROIX DE GUERRE avec palme.
Le 6 Janvier 1945 :
Le peloton d’ELLOY appuyant le Sous-groupement ROBELIN se trouve prêt à intervenir dans la région de GAMBSHEIM (Nord Est de STRASBOURG). Il ne sera pas engagé.
Les 2 autres pelotons sans changements.
Le 7 Janvier 1945 :
Les éléments de l’Escadron sont alertés à 7 h. pour :
1/ Action sur GAMBSHEIM,
2/ Contre attaque éventuelle en direction de WITTERNHEIM (Sud Est de BENFELD).
Le peloton d’ELLOY appuie l’attaque sur GAMBSHEIM et se trouve en fin de journée à LAMPERTHEIM où il passe la nuit.
Le peloton BLANIE quitte BARR à 12 h et se porte à MATZENHEIM où il passera la nuit.
Le peloton MARTIN quitte GERTWILLER à 11h30 et se porte à SAND où il passe la nuit.
Les pelotons BLANIE et MARTIN doivent appuyer le 8 le nettoyage d’une poche faite par les allemands en direction du Nord.
Le 8 Janvier 1945 :
A 7 h le peloton BLANIE appuie l’attaque des chars qui, partant de HEL a pour mission de s’emparer de la côte 156 route de Sand à OBENHEIM puis descendre au Sud vers HERBSHEIM.
La côte 156 a été atteinte avec peine à cause d’une forte résistance ennemie.
A 16 h, le RIVOLI a été touché en haut de la tourelle par un obus de 88 : Les Chasseur BIMOUAT ET LEMAZURIER ont été tués sur le coup. Le Brigadier-chef NOTO, Chef de char grièvement blessé au visage. Le Brigadier TAHAR ben DJILALI (Mle 511) qui, blessé se dirigeait vers le poste de secours à disparu.
Le Chasseur MOHAMED ben MOHAMED est blessé.
Le char a été sauvé par le sang froid du pilote, le Chasseur ARRANDA qui l’a ramené à l’abri avant que le canon allemand ai pu tirer à nouveau.
Le char rejoindra BARR à 20 h. Les Chasseurs BIMOUAT et LEMAZURIER sont enterrés au cimetière divisionnaire de la 1ère D.M.I. à OBERNAI.
Le peloton MARTIN se porte à 8 heures à KRAFFT. bombardement de minen, mission de D.C.B.
A 17 h le peloton reçoit l’ordre de se porter à OSTHOUSE pour y défendre le pont sur l’ILL. A 22 h il reçoit l’ordre de prendre position à la sortie Nord Est de ERSTEIN pour couvrir le pont sur l’ILL.
Le 9 Janvier 1945 :
A 8 h. le peloton d’ELLOY se porte de LAMPERTHEIM.
A 12 h. le peloton MARTIN reçoit l’ordre d’envoyer un char à KRAFT pour se battre avec des allemands qui soi-disant installaient un canon antichar : R.A.S.
A 17h30 il reçoit l’ordre d’envoyer 2 T.D. à OSTHOUSE au pont sur l'ILL. A 22 h il reçoit l’ordre (peloton BLANIE 1 seul char renforcé d’un char du peloton MARTIN) d'appuyer une action en direction de la côte 156, action contre de l’infanterie rapprochée.
Tir sur un char lourd allemand (Tiger) sans résultat.
Rentré pour la nuit à BENFELD.
Le 10 Janvier 1945 :
Le Peloton MARTIN continue la garde des ponts de OSTHOUSE et de MATZENHEIM.
Le peloton ELLOY participe à la relève de la garnison d’HERBSHEIM.
Rentré à BENFELD, il participe à la défense des ponts.
Le peloton d’ELLOY fait mouvement à 10 h. d’OTTROTT sur BARR où il arrive à 12h30.
Le 11 Janvier 1945 :
Les Sous groupements étant dissous, l’Escadron est mis aux ordres du Capitaine.
A 15 h, le peloton d’ELLOY est alerté et reçoit l’ordre de se porter à BENFELD cette localité étant attaquée. Il se porte à KERTZFELD où il restera.
Le 12 Janvier 1945 :
A 12 h, le peloton BLANIE et 1 char qu’il a avec lui rejoignent BARR et le peloton est reconstitué (3 T.D.).
A 13h30 le peloton MARTIN rejoint BARR.
A 16 h, le peloton d’ELLOY se porte de KERTZFELD à WESTHOUSE.
Du 13 au 16 Janvier 1945 :
Situation sans changement.
Le 17 Janvier 1945 :
A 8h30 le peloton MARTIN quitte BARR pour WESTH0USE où il va relever le peloton d’ELLOY qui revient à BARR vers 11 h.
Du 18 au 19 Janvier 1945 :
R.A.S.
Le 20 Janvier 1945 :
Le peloton MARTIN rejoint BARR où il arrive à 16 heures.
Du 21 au 23 Janvier 1945 :
R.A.S.
Le 24 Janvier 1945 :
En vue de l’attaque sur NEUF BRISACH, les Sous-groupements sont reformés.
A 9 h le peloton MARTIN rejoint le Sous-groupement DOIGNY à EPFIG.
A 10 h le peloton d’ELLOY rejoint le Sous-groupement ROBELIN à St PIERRE.
Le peloton BLANIE reste à BARR où est le Sous-groupement BOURGIN.
Le P.C. est affecté au Sous-groupement ROBELIN pour la durée de l’opération.
Le 25 Janvier 1945 :
R.A.S.
Le 26 Janvier 1945 :
Le C.C. 5 fait mouvement pour se rapprocher des zones d’opérations.
Départ échelonnés de 8 à 10h.
Le peloton MARTIN se porte à KINTZHEIM (Sud Ouest de SELESTAT)
Le peloton d’ELLOY et le P.C. se portent à SELESTAT.
Le peloton BLANIE se porte à NEUBORD (7 km. Ouest Nord Ouest de SELESTAT).
Le peloton d’ELLOY se porte au Moulin de JEBSHEIM à 13 h le 27 Janvier.
Le reste sans changement.
Le 28 Janvier 1945 :
Le peloton MARTIN est à KINTZHEM.
Le peloton d’ELLOY au Moulin de JEBSHEIM.
Le peloton BLANIE se porte à St. MAURICE (Ouest de SELESTAT).
Le 29 Janvier 1945 :
Le Peloton MARTIN se porte au Moulin de JEBSHEIM.
Le peloton d’ELLOY se porte de JEBSHEIM sur GRUSSENHEIN.
A 9 h le MARENGO tire un Tiger qui prend feu. A 10 h tir sur deux Panthers. L’un d’eux touché à son tour rompt le combat.
Le 1er touché décroche à l’abri d’un nuage de fumée. A 12 h tir sur le clocher et sur le château d’eau d’ELSENHEIM.
A 14h. tir sur un canon d’assaut du type "FERDINAND" qui est touché ; il ne répond pas. Le peloton BLANIE se porte dans les bois de RIEDWIHR où il passe la nuit.
Le 30 Janvier 1945 :
Le peloton se porte à JEBSHEIM puis NUNTZENHEIM. Il franchit le Canal de COLMAR à 14h30.
A 17 h, il appuie l’attaque sur URSCHENHEIM. Dès le début, le char AUERSTAEDT reçoit un 88 explosif qui lui casse un bogie sur les lisières de DURRENTZEN.
Le char ARCOLE se couche dans le fossé pour éviter un Sherman en feu. Il devra être gardé toute la nuit par son équipage organisé en poste avancé à proximité de l’ennemi.
Le peloton d’ELLOY est toujours à GRUSSENHEIM. Le Brigadier CROMBREZ blessé est évacué.
Le peloton BLANIE se porte à MUNTZENHEIM.
Le 31 Janvier 1945 :
Le peloton MARTIN reste à UNSCHENHEIM.
L'ARCOLE toujours sous le feu de l’ennemi n’a pu être dépanné. L’ équipage passera une nouvelle nuit dans les mêmes conditions. Le peloton d’ELLOY appuie à 23 h l’attaque de WIEDENSHOLEN (R.A.S.)
Le peloton BLANIE appuie à 16 h l’attaque de DURRENENTZEN, combats très durs. A 16h15 le char IENA est touché par 2 88, il brûle.
Les Chasseurs SECKINGER, MULLER, MARTINEZ, ABDELKADER ben MOHAMED (Mle. 555) sont blessés. Tirs sur des maisons à l’intérieur du village.
23h45 décrochage pour permettre une nouvelle préparation d’artillerie.
A 0h30 nouvelle attaque. le village est traversé. Le nettoyage commence.
Le 1er Février 1945 :
Au peloton MARTIN le char ARCOLE est dépanné. Au peloton d’ELLOY, le Lieutenant d’ELLOY est blessé par éclat d’obus à 3 h devant WIEDENSHOLEN. Le Chasseur MOUSSA ben ALI (Mle.683) est blessé à la jambe par éclats d’obus.
L’ Adjudant Chef GREGOIRE prend le Commandement du peloton à 8 heures.
Le char MARENGO (tireur VANIN) détruit un automoteur Jagdpanther à la sortie Sud de WIEDENSHOLEN.
Le peloton BLANIE appuie le nettoyage de la ville de DURRENENTZEN. Il subit un tir à obus incendiaire au phosphore. Relevé à 14 h, il rentre à MUNTZENHEIM.
Le 2 Février 1945 :
R.A.S. Les pelotons restent sur place.
L’Aspirant GIRARDON a été nommé Sous-Lieutenant à la date du 25 décembre 1944.
Le 3 Février 1945 :
Le peloton GREGOIRE fait mouvement à 18h30 et se porte à ARTZENHEIM. Les 2 autres Pelotons R.A.S.
Le 5 Février 1945 :
Les éléments du C.C. 5 se portent sur COLMAR où l’Escadron se regroupe.
Le 8 Février 1945 :
L'Escadron participe au défilé de la 5ème D.B.
Le 10 Février 1945 :
2 T.D. participent à la prise d'armes en l'honneur du Général DE GAULLE.
Du 11 au 17 Février 1945 :
R.A.S.
Le 18 Février 1945 :
Le Capitaine BOUDARD prend le commandement de l'Escadron en remplacement du Capitaine DUCHESNE affecté à l'E.M. du Régiment.
Du 18 au 23 Février :
R.A.S.
Le 24 Février 1945 :
L'Escadron quitte COLMAR pour cantonner à ENTZHEIM.
Du 24 au 38 Février :
R.A.S.
Du 1er au 31 Mars 1945 :
L'Escadron cantonne à ENTZHEIM. R.A.S.
3ème ESCADRON
1er Janvier 1945 :
L’Escadron groupé à ORBEY fait mouvement sur BAN DE LAVELINE ( Vosges ) et y arrive a 8h45.
Du 2 au 11 Janvier 1945 :
Un service religieux a été célébré à la mémoire des 13 Officiers Gradés et Chasseurs tués à l’ennemi dans l’église de BAN de LAVELINE à 10 heures.
Du 13 au 20 Janvier 1945 :
R.A.S.
Le 21 Janvier 1945 :
L’Escadron alerté la veille, fait mouvement de BAS de LAVELINE sur le BONHOMME. Départ à 10h30. Arrivée à 13 h.
Le 22 Janvier 1945 :
Stationnement au BONHOMME.
Le 23 Janvier 1945 :
Les Sous-groupements sont formés : Les 1er et 2ème pelotons sont affectés au Sous-groupement du Colonel DU BREUIL. Le 3ème peloton est affecté au Sous-groupement B. du Commandant DE PREVAL.
L’Escadron fait mouvement du BONHOMME vers ZELLENBERG par l’itinéraire LAPOUTROIE - KAYSERSBERG - RIQUEWIHR.
Le 3ème peloton reste à RIQUEWIHR où il cantonne avec le Sous-groupement.
Départ du BONHOMME à 19 h. Arrivée 23 heures.
Le 24 Janvier 1945 :
1er et 2ème pelotons : Une contre attaque possible étant signalée sur la voie ferrée de HOUSSEN à OSTHEIM, le Capitaine reçoit à 18 h l’ordre de s’installer à la station d’OSTHEIM et d’y installer définitivement ses 2 pelotons en antichars. Mouvement exécuté immédiatement 3ème peloton. R.A.S.
Le 25 Janvier 1945 :
R.A.S.
Le 26 Janvier 1945 :
1er et 2ème Pelotons : R.A.S.
3ème peloton : Affecté sur alerte au Sous-groupement du Commandant de CHAMBOST, le peloton fait mouvement à 15 h vers OSTHEIM puis MAISON-ROUGE. En liaison avec un peloton de Médium pour attaquer dans le courant de la nuit suivante.
Le 27 Janvier 1945 :
1er et 2ème pelotons : Les deux pelotons aux ordres du Capitaine Commandant, font mouvement à 13 h sur RIEDWIHR avec le Sous-groupement "A".
1er peloton : Partant avec les éléments de tête du Capitaine SIMONET, le peloton s’embosse à la sortie Sud de RIEDWIHR. Le char KEMMEL détruit un automoteur ennemi dans le région Nord de WICKERSCHWIHR. Le peloton s’installe ensuite pour la nuit en bouchon à la sortie Sud du Village.
2ème peloton : le peloton en queue du dispositif passe la première moitié de la nuit sur la route de MAISON-ROUGE à RIEDWHIR.
3ème peloton : Débouche de l’attaque sur l’auberge de LADHOF à 4 h. Le Chasseur STROTZ est blessé par éclat de 88 à l'épaule gauche. Il est évacué sur RIBEAUVILLE.
A 7 h, départ pour l'attaque de HOLTZWIHR. Le village est évacué par les allemands à 2 heures du matin (R.A.S.)
Mise en place des 2 chars YSER et DIXMUDE en surveillance vers le Sud et sur l’axe HOLTZWIHR - Auberge de LADHOF.
Le 28 Janvier 1945 :
1er peloton : A 4 h, le peloton part avec 3 Médium et une section d’infanterie pour soutenir l’attaque américaine sur WICKERSWIHR. Mission : Reconnaître la rive Nord du canal et le pont.
Le pont étant sauté, le peloton s’installe à la sortie Sud de WICKERSWHIR à 8 h.
Relevé, il rentre à 15 h à RIEDWIHR où il s’établit en surveillance vers le Sud.
2ème peloton : Le peloton continue son mouvement vers 0 h et passe la fin de la nuit à RIEDWIHR. A 5 h le peloton doit occuper le carrefour des pistes d’HOLTZWHIR et de WICKERSWIHR avec mission de battre de ses feux le pont à 700 mètres Sud du carrefour. Il ne peut s’y porter et reste en position à la sortie Sud de RIEDWIHR.
A 16 h, le Capitaine Commandant reçoit l’ordre du C.C. 4 de porter le 2ème peloton à HOLTZWIHR pour le mettre à la disposition d’une compagnie américaine qui doit nettoyer la rue Nord du canal et tenir le pont Sud d’HOLTZWIHR. La 1ère partie de la mission remplie, le peloton reçoit l’ordre de rester sur place pour assurer la protection de nuit de la compagnie américaine. Celle-ci s’étant repliée vers 22h sans prévenir, une patrouille commandée par le Maréchal des logis chef HACHE chef de peloton tombe sur une patrouille allemande. Au cours de l’accrochage le Brigadier DIETZ est blessé. Il meurt pendant son transfert à l’hôpital de RIBEAUVILLE.
3ème peloton : même dispositif que la veille.
Le 29 Janvier 1945 :
1er peloton : Le peloton reste à RIEDWIHR. Même mission.
2ème peloton : Il est relevé de sa mission à 6 h, et vient cantonner à HOLTZWIHR, en réserve mobile aux ordres du Capitaine Commandant.
3ème peloton : Même dispositif que la veille. R.A.S.
Le 30 Janvier 1945 :
Le Capitaine Commandant reçoit l’ordre de rejoindre le Sous Groupement "A" avec le 2ème peloton pour l’attaque sur FORTSCHWIHR. A 9 h début du mouvement.
1er peloton : à 16 h le peloton qui a poussé avec les éléments de tête du Sous-Groupement jusqu’au bois de NIEDERWALD appuie au débouché de l’attaque sur le pavillon de chasse d’ANDOLSHEIM. Le char MALMAISON pris à partie sur les lisières Sud du NIEDERWALD par un char ennemi qui lui crève un réservoir. Le KEMMEL permet par son feu à la MALMAISON de se dégager. La nuit est passée dans le bois.
2ème peloton : Progression du peloton sur FORTSCHWIHR. Il est porté en fin de journée sur la route d’ENDOLSHEIM - WIDENSOLEN à la côte 190 en antichars.
3ème peloton : Le peloton subit sur son emplacement un violent tir de Minen et de 88. Le Chasseur LACHKAR est blessé et évacué.
A 14 h, départ de WIHR en PLAINE en soutient d’un peloton de SHERMAN. Le peloton s’installe défensivement dans le village, un char vers ANDOLSHEIM, le second vers HORBOURG.
Le 31 Janvier 1945 :
1er peloton : Il tire sur des éléments allemands venant de nos arrières et se dirigeant sur ANDOLSHEIM.
Le Brigadier ABAD et le Chasseur MOHAMED ben AHMED (Mle.556) sont blessés en repliant une mitrailleuse prise à partie par l’ennemi. Le char MALMAISON va se faire réparer et évacue la position à 10 h.
2ème peloton : A 2h30, Le Chasseur CUTTOLI capture 2 allemands qui faisaient une corvée de ravitaillement. Le peloton reste sur cette position toute la journée.
3ème peloton : Le char YSER tire sur des fantassins qui progressent vers WIHR on PLAINE, leur tue 2 hommes et en blesse 1.
A FORTSCHWIHR, le Brigadier FORTUNE du P.C. est blessé par un éclat d’obus et évacué.
Le 1er Février 1945 :
1er peloton : Le char LA MALMAISON réparé rejoint à 4 h du matin. Le peloton doit appuyer de ses feux l’attaque du Sous-Groupement sur ANDOLSHEIM, A I4 h, départ pour l’attaque de la scierie et de la station de SUNDHOFFEN. Objectif atteint à 17 h malgré une violente réaction ennemie.
Le Sous-Lieutenant AMADE blessé est évacué (blessure à la tête). Le char KEMMEIL a ses radiateurs crevés.
Le Brigadier ABAD meurt à l’hôpital de RIBEAUVILLE.
2ème peloton : A 5 h. le peloton doit se porter à la sortie Sud du bois à 300 m Ouest de la piste FORTSCHWIHR - ANDOLSHEIM avec mission d’interdire la sortie Sud-Est d’AND0LSHEIIM. Il est relevé de sa mission vers 12 h. et se porte au Nord de la forêt de COLMAR avec la mission de battre de ses feux la scierie de SUNDHOFFEN.
A 18 h il rejoint FORTSCHWIHR.
3ème peloton : Le peloton se porte a 23h30 aux lisières Ouest des bois de BRUNNWALD (Nord d'HOUSSEN).
Le 2 Février 1945 :
Toujours dans le cadre du Sous-groupement "A", l'Escadron se porte dans la nuit du 1er au 2 dans les bois de ROTHLEIB Sud Est d'OSTHEIM, avec mission d’attaquer COLMAR par le Nord dans la journée.
1er Peloton : A 0 h. le peloton fait mouvement de la scierie de SUNDHOFFEN, LA MALMAISON remorquant le KEMMEL, ce char reste à FORTSCHWIHR.
1er et 2ème peloton, LA MALMAISON et les 2 chars du 2ème peloton font mouvement à 2 h vers la bois de ROTHLEIB. Départ pour COLMAR à 8h. Arrivée dans la cité des Vosges à 12 h.
A 16 h, appui de l'attaque sur WINTZENHEIM, objectif atteint à 16h30. A 17h30, appui de l’attaque sur WETTOLSHEIM au profit du Sous-Groupement "B" (Capitaine de LESPARDA). Objectif atteint à 18 h. A 19 h les 2 pelotons reviennent à WINTZENHEIM et gardent respectivement :
1er peloton : Les issues vers TURCKHEIM,
2ème peloton : Les issues vers les Vosges,
3ème peloton : il appuie l’attaque du sous-groupement "C" sur COLMAR. Entrée dans la ville à 10 h, Le char DIXMUDE réduit au silence les défenseurs d’une maison et capture 14 prisonniers et du matériel. Installation défensive pour la nuit.
Le 3 Février 1945 :
1er peloton : R.A.S.
2ème peloton : Le Brigadier ALI (Mle 374) blessé par un éclat de minen est évacué.
3ème peloton : R.A.S.
Le 4 Février 1945 :
Les 1er et 2ème pelotons font mouvement sur COLMAR.
Le 3ème peloton rejoint l’Escadron dans son cantonnement de la rue de TURCKHEIM à COLMAR.
Le 7 Février 1945 :
L’Aspirant CHARUIT Georges est nommé Sous-Lieutenant de réserve à titre temporaire à compter du 25 Décembre 1944.
Du 8 au 23 Février 1945 :
R.A.S.
Le 24 Février 1945 :
L’Escadron quitte COLMAR pour cantonner à ENTZHEIM
Du 24 au 28 F4vrier 1945 :
R.A.S.
4ème ESCADRON
Du 1er au 22 Janvier 1945 :
R.A.S.
Le 23 Janvier 1945 :
Le 4ème Escadron fait mouvement à 7h50 de MUNDELSHEIM à CHATENOIS où il arrive à 11 h. Il est à l’effectif de 9 T.D.
Le 24 Janvier 1945 :
Le Capitaine Commandant reçoit l’ordre d’envoyer 2 T.D. à ILLHAEUSERN pour appuyer une reconnaissance d’un peloton du 4ème Esc. du 1er R.E.C. sur la région Sud Est d’ILLHAEUSERN. Mission confiée au Lieutenant CHENU.
Les T.D. n’ont pas à intervenir. Le reste de l’Escadron se porte à BERGHEIM prêt à remplir sa mission de couverture du Sous-Groupement RAYMOND.
Le 25 Janvier 1945 :
L’Escadron quitte BERGHEIM pour la sortie Est de la forêt communale de COLMAR. Il prend au passage à GUEMARD le peloton CHENU venant d’ILLHAEUSERN. La traversée de la forêt se fait par une route centrale Ouest-Est. Parcours difficile en raison du verglas. Un T.D. le BOURGOGNE glisse dans un fossé et ne sera dépanné que dans la soirée du 26. L’Escadron débouche de la forêt et franchit les 2 ponts. Il se place en échelon sur le flanc gauche du Sous-Groupement RAYMOND. Il a pour mission de couvrir ce flanc contre toutes attaque de chars ennemis pendant la progression des Médiums et de l'infanterie sur la côte 177 et le Moulin de JEBSHEIM. Le débouché de l’attaque a lieu à 8h15. Le peloton de BROISSIA avec 3 T.D. se porte avec le peloton de tête sur le petit bois 870 - 880 (appelons le Le Bois de la Source). Il a pour mission de s’y installer pour agir sur les chars ennemi dans la région Nord Est et Est. Le peloton MARSAUCHE (3 T.D.) se porte plus au Nord sur RIEDWASSEN avec la même mission.
Le peloton CHENU (2 T.D.) reste auprès de l’ORCHBACH, en soutien avec mission d’interdire aux chars ennemis l’accès de LINDENMATTEN par le Nord. Il doit reconnaître des emplacements sur le RIEDWASSEN au cas où une action serait nécessaire en cet endroit. L’Escadron NODET nettoie le bois de la source.
A 9h15, le Lieutenant De BROISSIA est blessé au genoux par une balle pendant qu'il effectuait une reconnaissance.
Le Maréchal des Logis HITTER prend le commandement en attendant l’arrivée de l’Adjudant DE FONTENAY.
A 9h30 un Jagdpanther et un Rhinocéros sont repérés de part et d’autre du bois triangulaire 975.200. Ces engins se présentent de flanc et sont orientes vers le Nord-Est.
Le 26 Janvier 1945 :
A 8 h le peloton de BROISSIA (4 T.D.) est porté au carrefour 180 Ouest du Moulin de JEBSHEIM pour renforcer le peloton CHENU dans sa couverture du flanc Nord-Est et Nord du Sous Groupement RAYMOND.
Le peloton MARSAUCHE reste au RIEDBRUNNEN avec le Sous-groupement RAYMOND. La région du carrefour 180 est violemment bombardée, Le Lieutenant CHENU et un Chasseur sont blessés,
Deux éléments de la 2ème D.B. attaquent vers 10 h. du carrefour 180 vers le Nord.
A 13 h, le peloton CHENU se porte avec le Sous-Groupement RAYMOND sur JEBSHEIM et s’installe au carrefour Nord Est du village.
Mission : Couverture Nord et Nord Est.
Le peloton de BROISSIA reste dans la région du Moulin de JEBSHEIM où il couvre le flanc d’un bataillon de parachutistes vers GRUSSENHEIM et le Nord.
Le peloton MARSAUCHE est toujours au ruisseau.
Le 27 Janvier 1945 :
Le peloton DE BROISSIA est placé le long du ruisseau de l’OHNENHEIM entre le Moulin de JEBSHEIM et la couverture Nord du village. Il y restera jusqu’a 14 h où un groupe rejoint le village pour y renforcer le peloton CHENU vers la partie Nord Est.
Le peloton MARSAUCHE fait mouvement vers 11 h de RIEDBRUNNEN vers JEBSHEIM où il arrive à 12h30.
1 T.D. fait partie d’un détachement ayant pour mission de se porter à la partie Sud du village en passant par l’Ouest, en vue de progresser vers MUNTZENHEIM.
Le Lieutenant HELLER du R.M.L.E, Chef de cet élément est relevé à 14 h. Le Lieutenant MARSAUCHE le remplace.
Le détachement est arrêté à la sortie Ouest de la route, le SAVOIE est installé en antichars face au Sud Ouest. Le TOURAINE fait partie d’un détachement devant se porter par l’Est à la sortie Sud Est du village pour appuyer l’action du 1er détachement. Le Maréchal des Logis Chef RICHARD prend le commandement du peloton CHENU. L'Adjudant DE FONTENAY celui du peloton DE BROISSIA.
Le 28 Janvier 1945 :
Les pelotons de BROISSIA et CHENU sont en surveillance aux lisières Nord-Est et Est du village. Ils observent les automoteurs ennemis qui se déplacent de long en large le long de la lisière du bois de la HARDT (2Km). Trois chars sont repérés : L’artillerie leur tire dessus. Des tirs ennemis sont effectués sur le village par des obus de gros calibre et des obus de 88. Deux chars du peloton MARSAUCHE reçoivent l’ordre de tirer sur le Jagdpanther et le 3ème sur le Rhinoceros. Malheureusement, les arbres qui bordent les 2 rives du ruisseau rendent difficiles les possibilités de tir tout en offrant un masque très médiocre.
Le peloton DE BROISSIA gêné par des arbustes dans la plaine, ne peut agir. Le tir s’effectue cependant et des coups au but sont enregistrés. Les T.D., prennent alors une position de rechange mais un Rhinocéros qui se dévoile d’un boqueteau atteint le PROVENCE et le met en flammes, Le TOURAINE s’enlise près du ruisseau. Les 2 engins sur lesquels le peloton a tiré ont disparu dans le bois et ne se manifestent plus, bien que dans l’aprés-midi, tous les chars de l’Escadron BERG viennent s’installer auprès de RIEDBRUNNEN et y restent deux jours. 3 T.D. ont difficilement pu trouver des emplacements de tir derrière ce ruisseau. Il n’était pas possible de faire intervenir d’autres chars derrière ce rideau d’arbres qui se montrait bien transparent pour des observations ennemies, mais gênant considérablement l’utilisation des organes de tir et de visée. Aucun mouvement de terrain ne permettant une manœuvre vers le Nord où le bois d’ELSENHEIM était d’ailleurs fortement tenu par l’ennemi. En même temps qu’il incendiait le PROVENCE, le Rhinocéros du boqueteau 975.100 mettait en flammes 2 chars. A-t-il été détruit par les T.D. ? Vraisemblablement.
Après les combats de JEBSHEIM, le Capitaine Commandant s’est rendu sur les lieux de ces combats : il y avait derrière le boqueteau 2 Rhinocéros détruits. L’un deux l’a certainement été par les chars de la 2ème D.B. lors de l’attaque du 26 partie du Moulin de JEBSHEIM vers les bois d’ELSENHEIM. Il a mis en flamme un Médium et un T.D., l’autre était vraisemblablement détruit la veille, c’est à dire par nous, car il ne semble pas dans les habitudes des allemands de mettre en défensive 2 chars si près l’un de l’autre.
Le 2ème était venu remplacer le 1er.
A 16 h le peloton CHENU (2 T.D.) est envoyé rejoindre l’Escadron NODET au Moulin de JEBSHEIN. Mission : agir sur des engins blindés signalés près du Moulin et couvrir le détachement RAYMOND sur son flanc Nord. Le peloton MARSAUCHE (2 T.D.) garde ses emplacements du RIEDBRUNNEN. Il est rejoint dans l’après midi par le groupement "B". Le peloton De BROISSIA resté seul au bois de la Source rentre passer la nuit sur l'ORBACH.
Résultat de la journée : 1 Jagdpanther et 2 Rhinocéros réduits au silence, l’un de ceux ci vraisemblablement détruit. Personnel : 6 blessés dont un Officier.
Matériel : 1 T.D. le PROVENCE brûlé par un 88.
A 8 heures, le peloton MARSAUCHE participe avec le Sous-groupement "B" et les parachutistes, au nettoyage du village. Le détachement Ouest se voit détruire 2 Médium et le T.D. TOURAINE à la hauteur du Cimetière, tirés par des chars ennemis du bois de la HARDT. Le détachement Ouest parti vers 13 h. appuie les parachutistes dans le nettoyage de la partie Sud Ouest. Les chars sont stoppés à la sortie Sud Est par un char ennemi à la sortie de MUNTZENHEIM le long du canal. Le T.D. SAVOIE se met en antichars face à cette direction. Le Lieutenant MARSAUCHE blessé refuse de se faire évacuer.
Le 29 Janvier 1945 :
A 6 h. une contre attaque allemande a lieu. 2 chars sont signalés au Sud Est. Les T.D. prennent aussitôt leurs emplacements à la lisière du village.
À 6h30 un obus de gros calibre tombe sur le blindage latéral du T.D. ALSACE et fait éclater les obus placés à l’intérieur. Le char brûle immédiatement. Dès le jour des reconnaissances sont faites pour trouver des emplacements permettant de tirer vers le Sud afin de pouvoir y pousser le peloton CHENU dés que la route centrale du village sera déminée.
A 11 h nouvelle alerte, chars vers la côte 182. Le peloton CHENU se met aussitôt en position. Les engins ennemis pris sous un tir d’artillerie se sont repliés. Le peloton participe au nettoyage de la partie Sud de JEBSHEIM en détruisant quelques maisons solidement occupées par l’ennemi. Le seul T.D. qui reste au peloton MARSAUCHE fait de même sur la partie Ouest.
Le Jagdpanther de MUTZENHEIM est toujours en place et tire dès qu’un char se montre.
BILAN DE LA JOURNEE :
Personnel : 4 Tués, Maréchal des Logis HITTER, Brigadier BOUIJOU, Chasseurs SAINT MARC, ALI ben ABDERRAHMAN.
3 blessés, PAILLOUT, CARLIER et le Maréchal des Logis COULET, 1 évacué pour pieds gelés.
Matériel : 1 T.D. brûlé l’ALSACE.
Le 30 Janvier 1945 :
A 7h30 L’Escadron réduit à 6 chars est prêt à participer à l’attaque sur les bords de la HARTH. Il a pour mission de protéger la progression sur les flancs Nord et Sud. 1 peloton de 4 chars sous le commandement du Lieutenant MARSAUCHE couvre le flanc Nord de l’Escadron NODET.
2 chars du peloton CHENU couvrent le flanc Sud de l’Escadron BLACAS tout en aidant la progression sur le front de cet Escadron. L’attaque dont le départ a été retardé débouche à 9 heures 30. Les T.D. progressent sur les flancs en échelon et à environ 400 m des chars de tête.
Dès le débouché de JEBSHEIM, les Médiums se font tirer par des automoteurs ennemis. Des coups de départ sont repérés en 850 - 346 735 - 325 615 et peut être en 315 675 ; la visibilité étant très mauvaise ne permet pas de voir de quelle sorte d’engins il s’agit. Les T.D. du peloton MARSAUCHE ouvrent le feu sur la pièce la plus au Nord qui se tait bientôt. Celle du centre qui semble se déplacer de part et d’autre de la languette de bois est prise à partie en même temps que par les Médiums de l’Escadron NODET. Cette pièce se tait à son tour. La 3ème prés de la route a du se replier devant l’avance des Escadrons BLACAS et NODET après avoir essuyé le feu des Médiums et des 2 chars du Sud.
Par moment un brouillard très dense empêche tout tir et c’est sans doute à l’abri de cet écran que les chars allemands n° 1 et 2 ont disparus. L’Escadron NODET réduit à 3 chars voyant l’Infanterie amie se replier ne progresse plus. Il reçoit l’ordre de couvrir ce repli, Les T.D. restent à la hauteur des Médiums.
Vers 13h le Colonel Commandant le C.C. 6. donne l’ordre aux Capitaines Commandants de se porter avec tous leurs moyens vers le Sud où une contre attaque avec chars est signalée sur les bois 330.745 occupé par la 10ème Cie et l’Escadron BLACAS. Par un mouvement de rocade les T.D. du Nord se portent vers le Sud y retrouvent le char BERRY. Le NAVARRE a eu ses 4 occupants blessés par un obus qui a éclaté au dessus de lui dans un arbre. Ils se reportent vers le bois en contre attaque, mais déjà à ce moment les restes de la 10ème Compagnie et l’Escadron BLACAS se replient sur JEBSHEIM. L’Escadron s’installe alors pour couvrir ce repli ainsi que le dépannage d’un Médium accidenté. Des tirs à la mitrailleuse sont effectués sur les lisières Sud du bois précité et où des fantassins ennemis sont repérés. Il n’y avait plus un char aux lisières tant au Nord qu’au Sud. Le char qui avait tiré sur l’Escadron BLACAS et la 10ème Compagnie se trouvait à l’intérieur de la clairière d’ARTZENHEIM et s’était retiré vraisemblablement de la lisière. Les T.D. rentrent dans le village à 16h30 . Aussitôt l’ordre est reçu d’avoir à passer à l’attaque de 5 chars ennemis venant de l’Est du village. Les emplacements sont aussitôt pris mais aucun char n’est en vue. Le renseignement faisait état sans doutes des 5 T.D. qui venaient de rentrer les derniers au village. Au cours de la journée : 4 blessés. Réduction au silence de 3 Jagdpanther ou Rhinocéros.
Le 31 Janvier 1945 - 1er et 2 Février :
Repos à JEBSHEIM.
Le 3 Février 1945 :
Départ sur GOXWILLER, le 4 sur OBERHAUSBERGEN.
Du 5 au 23 Février :
R.A.S.
Le 24 Février 1945 :
Départ pour ENTZHEIM.
Du 25 au 28 Février 1945 :
R.A.S.
E.M. E.H.R. 1er ESCADRON
Le 11 Février 1945 :
Par note de service N°39/3 du 9.2.1945 L’Escadron RIVET composé du peloton de protection du Q.G. de la base est pris en subsistance complète (vivres et solde) au 11ème R.C.A.
Le 12 Février 1945 :
Par A.M. \n° 4495 D.P,/CA/A du 29.1.1945 de Monsieur le Général Directeur des personnels de l’Armée de Terre, le Lieutenant-Colonel D’ELLISSAGARAY Marie J.P.F.R.R. est affecté au Commandement du 2ème Cuirassiers.
Le 26 Février 1945:
Par décision du 26 Février 1945 les mutations suivantes sont prononcées à l’intérieur du Régiment.
Noms | Grades | Positions | Date de l’affectation |
DUCHESNE | Capitaine | 2ème Escadron → Etat Major | 18.2.1945 |
BORDARD | Capitaine | Etat major → Cdt. 2ème ESC. | 18.2.1945 |
CHAUVIEIL | Capitaine | 3ème Escadron → Etat major | 18.2.1945 |
BREITHAUP | Capitaine | Etat major → Cdt. 3ème ESC. | 1.3.1945 |
POTIER | Capitaine | 4ème Escadron → Etat Major | 1.3.1945 |
LAMBERT | Capitaine | E.H.R → Cdt. 4ème ESC | 1.3.1945 |
MOUGEOT | Lieutenant | 3ème Escadron → Etat major | 18.2.1945 |
CARNOY | Lieutenant | E.H.R. → Etat Major | 18.2.1945 |
Le 9 Mars 1945 :
Par A.M. N° 2020 C.A./P.O. du 7 Mars 1945 Le Lieutenant CHAUFFERT EMMANUEL est affecté au Régiment.
Le 10 Mars 1945 :
Par A.M., N° 150/C.A./P.O. du 25.2.1945 la mutation suivante est prononcée :
Le Lieutenant de Cavalerie (active) DE LAVARENNE Bernard du 41ème R.I. est affecté au 11ème R.C.A.
Le 17 Mars 1945 :
Par A.M. N° 60/A.V./CV/PO., Le chef d'Escadron COUET Robert (Active de 5ème bureau de l'Etat-Major de la 1ère Armée Française) est affecté au 11ème R.C.A.
Cet Officier est placé à l’Etat-major et prend les fonctions de Commandant en Second.
Le 21 Mars 1945 :
En application du décret du 27 Octobre 1944 relatif à la mise en congé des réservistes des classes anciennes l'Aspirant LE FAURICHON Pascal de l’E.H.R. et E.M. est dirigé sur la base 901 à DIJON en vue de sa démobilisation.
Le 24 Mars 1945 :
L’Escadron est alerté à 4 h du matin. Le Capitaine Commandant est convoqué au P.C. du Colonel DU BREUIL.
Le 1er peloton est mis à la disposition du Capitaine GAUTHIER.
2 pelotons de Médiums, 1 peloton de T.D., 1 Section d’infanterie qui rejoint à 5 heures dans le bois de SELTZ.
Départ à 5h15. Direction WINTZENBACH - SCHEIBENHARD.
Le 25 Mars 1945 :
Le Colonel LEMOYNE partant en mission à PARIS, le Comnmandement du Régiment est assuré par le Chef d’Escadron COUET, Commandant en Second.
Le 24 Mars 1945 :
L’Escadron est alerté à 4 heures du matin : Le Capitaine Commandant est convoqué au P.C. du Colonel DU BREUIL.
Le peloton est mis à la disposition du Capitaine GAUTHIER.
2 pelotons de Médiums, un peloton de T.D. plus une section d’infanterie qui rejoint à 5 h. dans les bois de SELTZ.
Départ à 5h15 Direction WINTZENBACH - SCHEIBENHARD. On traverse le BIENWALD en direction de SCHAIDT jusqu’au carrefour 136. On oblique alors vers HAGENBACH que l’on déborde par le Sud.
Mission : Appuyer l’infanterie qui doit faire la jonction avec les élément venus de BERG. Les layons étant coupés par des destructions le Sous-Groupement reste toute la journée sur place et passe la nuit à 9 km Ouest d’HAGENBACH.
2ème peloton : il est de nouveau affecté au détachement SIMONET.
L’avant rejoint à WITZEMBACH, il part à sa suite sur l’itinéraire WITZEMBACH - NEEWILLER - SCHEIBENHARD. Le pont sur la LAUTER est franchi à 6h45, route passant par les points 136.130.126.124.122. (LANGELBERG puis route d’HAGENBACH).
La mission est de ramasser les allemands sortant des bois de HOLLENERSCHLAU, GROSSER BRAND, KLEINER BRAND, DUMMEL.
12 km alors que la colonne est arrêtée sur la route d‘HAGENBACH, le Capitaine SIMONET donne l’ordre de surveiller la plaine d’HAGENBACH. Le peloton installe ses T.D. sur la falaise à l’Est d’HAGENBACH et les mets en surveillance.
A 14h30 des coups de départ sont aperçus venant de la pointe des bois de BUCHENHORTS. Le SOUVILLE et l’YSER ouvrent le feu et anéantissent un Panzerjäger 33. Le reste de la journée se passe sans incidents.
A 17h30, le peloton se met en route pour cantonner dans les bois de HOLLENDERSCHAU.
Le 25 Mars 1945 :
1er peloton : A 9 h départ avec 3 médiums et 2 T.D. pour appuyer les Goumiers qui doivent prendre MAXIMILIANSAU. Après deux essais infructueux pour passer à l’Ouest de WORTH le groupement passe par HAGENBACH à 12 h et s’établit à l’entrée Sud de WORTH à la lisière des bois, le long de la route WORTH-HAGENBACH. Mission terminée à 3 h. Retour au point de départ.
2ème peloton : à 9h30 Le peloton se met en route derrière le détachement SIMONET, itinéraire : HAGENBACH - PFORTZ.
Mission : Prendre PFORTZ
Après avoir progressé par bond à la suite des Médiums le peloton entre dans PFORTZ à 11h30.
A 12h30 Le peloton rentre dans les bois de PFORTZ.
A 15h30 le peloton reçoit l’ordre du Capitaine BREITHAUPT
A 16hL’Escadron reçoit l’ordre suivant de mouvement :
Itinéraire : Carrefour Ouest d ‘HAGENBACH, LAUTERBOURG, SELTZ, STRASBOURG, ENTZHEIM où il arrive à 20h15.
Le 26 Mars 1945 :
A 23 h 30 l’Escadron est alerté par téléphone, il doit être prêt à 11 h le 27.
Le 27 Mars 1945 :
L’ordre de mouvement arrive à 12h30. Départ d’ENTZHEIM à 14h40. Passage au point initial (Place de la gare à STRASBOURG) à 15 h.
Itinéraire : STRASBOURG, SCHILTIGHEIM, BRUMATH, HAGUENAU, SOULTZ, OBERTANBACH où l’Escadron arrive à 18h15.
Du 28 au 31 Mars 1945 :
R.A.S. L’escadron est toujours à OBERSTENBACH.
4ème ESCADRON
Du 1er au 14 Mars :
R.A.S.
Le 15 Mars 1945 :
Le Capitaine LAMBERT prend le Commandement du 4ème Escadron.
L’Escadron quitte ENTZHEIM à 7 heures et passe la Journée dans les bois au Nord de HOERDT.
Le 16 Mars 1945 :
A 12 h arrive l’ordre de départ direction la forêt de HAGUENAU, Le Groupement d’ARC a pour mission de déborder la résistance ennemie de SCHIRREHEIM par l’Ouest et de se rabattre sur SOUFFLENHEIM.
Le Lieutenant CHAUFFERT avec les chars NORMANDIE, ILE DE FRANCE et NAVARRE et le Maréchal des Logis FOURMONT avec le BERRY rattachés à deux éléments différents essayent par des chemins forestiers de progresser en direction de la route HAGUENAU - SOUFFLENHEIM.
La réaction ennemie est faible, quelques tirs d’armes automatique et quelques obus, mais la progression est retardée par de nombreux obstacles (arbres abattus, ponts sautés, mines). Le reste de l’Escadron se tient en réserve à la maison forestière de STIEFELHARDT.
Le 17 Mars 1945 :
Situation inchangée. Le lieutenant CHAUFFERT atteint avec son élément la route HAGUENAU - SOUFFLENHEIM dans la nuit on se replie sur OBERHOFFEN et on se porte sur SOUFFLENHEIM.
Le 18 Mars 1945 :
Au matin, l’Escadron est réparti entre les différents éléments du Groupement d’ARC. Le FRANCHE-COMTE aux ordres du Lieutenant de MONTGRAND auquel se joint le Lieutenant MARSAUCHE se porte sur BUHL et STUNDWILLER sans rencontrer de résistance ennemie et en capturant 4 prisonniers. Puis il est rappelé à OBERLAUTERBACH.
Le LORRAINE avec 1 peloton de légers aux ordres du Sous-lieutenant DENOL se porte sur CROETWILLER et TRIMBACH.
Le BRETAGNE aurait du se joindre au groupement MIRABEAU pour pousser sur LAUTERBOURG mais il est coupé de la colonne. Au soir l’Escadron se regroupe à OBERLAUTERBACH sauf l’Aspirant Cussac avec le BERRY et le NORMANDIE. Celui-ci aux ordres du Sous-Lieutenant DOR a poussé par NIEDERROEDERN sur NIEDERLAUTERBACH après reconnaissance de SALMBACH par l’Aspirant CUSSAC.
Le 19 Mars 1945 :
Le Lieutenant MARSAUCHE avec le FRANCHE-COMTE, le LORRAINE et l’ILE DE FRANCE sous les ordres prend liaison à 16 heures pour battre la rive gauche et permettre l’établissement d’une tête de pont. Le BRETAGNE en difficulté repart vers l’arrière. Les 3 chars arrosent le village de SCHEIBENHARDT. Vers 11 h. l’Aspirant COLOMBANI, les Chasseurs NIETO, CHIODI de même que le Lieutenant MARSAUCHE sont blessés par un minen à SCHEIBENHARDT en allant voir un char en difficulté.
Pendant ce temps, l’Aspirant CUSSAC avec NORMANDIE et BERRY aux ordres du Sous-Lieutenant DOR garde contact avec eux sur la LAUTER malgrés les tirs de minen. Pendant la soirée il se retire sur NIEDERLAUTERBACH.
Le 20 Mars 1945 :
A 2h30, le Lieutenant MARSAUCHE, le Maréchal Des Logis PLANARD et le Brigadier SUGENE partent en reconnaissance dans le village de SCHEIBENHARD pour protéger le passage des troupes amies. Le Lieutenant CHAUFFERT avec le NAVARRE plus une section de la Légion et un peloton de Médiums forment bouchon au Nord de NEULAUTERBOURG. Dans le courant de l'aprés midi, il part vers le Nord sur la route de BUCHELBERG et prend contact avec une violente résistance ennemie. Il se replie pour la nuit à NEULAUTERBOURG où il est soumis à un violent tir d’artillerie.
L’Aspirant CUSSAC avec NORMANDIE et BERRY aux ordres du Lieutenant JOYAU se porte sur NEULAUTERBOURG où il entre sans résistance et dans BERG en faisant quelques prisonniers.
Vers 12 h le Groupement JOYAU repart de HAGENBACH et est arrêté au carrefour de BIRKEN par des mines et un violent tir d’artillerie A 14 h NORMANDIE se place au carrefour sous un violent tir d’artillerie pour progresser dans une manœuvre de débordement des Médiums, manœuvre qui échoue.
A 17h. on recommence la même manœuvre avec un bataillon de tirailleurs, l’attaque échoue à nouveau et le soir tout le dispositif se replie sur BERG où les T.D. forment bouchon.
Le LORRAINE avec le Sous Lieutenant DOR se porte sur BERG.
Le 21 Mars 1945 :
Le FRANCHE-COMTE reste à SCHEIBENHARDT. L’ILE DE FRANCE vient relever le NORMANDIE qui a des ennuis de moteur. Le Lieutenant CHAUFFERT avec son détachement, reprend contact en direction de BUCHELBERG mais doit se replier à NEULAUTEBOURG. Pendant ce temps le BERRY, NORMANDIE et LORRAINE restent à BERG sous un bombardement intermittent.
Le Chasseur SAVIN et le Brigadier MOHAMED ben SALAH sont blessés.
Le 22 Mars 1945 :
Le FRANCHE-COMTE doit faire bouchon à NEULAUTERBOURG, les autres restant sur leurs positions.
Le 23 Mars 1945 :
FRANCHE-COMTE et LORRAINE avec l’Adjudant COULON aux ordres du Capitaine BLACAS, BERRY et NORMANDIE avec l'Aspirant CUSSAC aux ordres du Capitaine LALO, NAVARRE et ILE de FRANCE avec l'élément LAMBERT et le Lieutenant CHAUFFERT passent la journée dans la forêt au Nord Ouest de NEULAUTERBOURG et démarrent dans la soirée pour contourner la ligne SIEGFRIED par KAPSWEYER, MINFELD, KANDEL profitant de la trouée effectuée par les américains.
Le 24 Mars 1945 :
ILE DE FRANCE et NAVARRE avec le Lieutenant CHAUFFERT prennent contact en forêt sur l’axe LANGENBERG-WORTH. En fin de soirée, l’ILE DE FRANCE essaye d’attaquer une arme antichar qui vient de toucher un médium mais reçoit un obus de 75 P.A.K. dans son barbotin droit et est immobilisé.
L’Adjudant COULON avec FRANCHE-COMTE et LORRAINE aux ordres du Sous-Lieutenant DOR attaque au matin les positions allemandes en deçà de HAGENBACH faisant de nombreux prisonniers, ils pénètrent dans HAGENBACH où ils sont arrêtés par une coupure.
L’Adjudant COULON est gravement blessé alors qu’il était sorti de son char pour aller aux ordres de son chef de Groupement.
Vers 10 h, l’élément LALO avec l’Aspirant CUSSAC BERRY et NORMANDIE déborde HAGENBACH par l’Ouest et se porte à la sortie Nord du village effectuant quelques prisonniers, puis repartent en direction de WORTH. Mais 2 automoteurs cachés dans les lisières du bois laissent passer les chars et ouvrent le feu à courte distance, détruisant un char, un half-track et un T.D. le NORMANDIE mais pas avant que celui-ci n’aie pu mettre plusieurs coups au but.
Le BERRY s’avançant à l’abri d’une maison réussit à mettre hors de combat un automoteur ennemi et à mettre l’autre en fuite. Pendant ce temps NORMANDIE brûle mais tout son équipage est sain et sauf. Vers la fin de l’après midi, le Chasseur DUMEZ qui observait les lisières du bois est tué et le Maréchal des Logis chef FOURMONT blessé en se portant à son secours.
Dans la soirée les pelotons se replient vers le carrefour de la LANGERBERSBACH.
Le 25 Mars 1945 :
L’Aspirant CUSSAC avec BERRY, FRANCHE-COMTE et LORRAINE se porte sur WORTH am RHEIN qu’ils occupent sans rencontrer de résistance, puis appuyés par le 3ème R.T.A. attaquent MAXIMILIANSAU des deux côtés de la voie ferrée, sans rencontrer de résistance sauf quelques snipers et arrivent sur le RHIN.
Le 26 Mars 1945 :
Retour à ENTZHEIM
A la veille de la campagne d'Allemagne, le Régiment se présente de la façon suivante :
ETAT - MAJOR
Colonel LEMOYNE : Colonel Commandant
Chef d’Escadron COUET : Commandant en second
Chef d’Escadron GASQ : Commandant Adjoint
Capitaine POTIER : Chef du 4ème bureau
Capitaine DUCHESNE : Détaché au 1er Corps d'Armée
Capitaine CHAUMEIL: Détaché 3ème Bureau 5ème D.B.
Lieutenant MOUGEOT : Officier de renseignements.
Sous lieutenant LUYLIER : Officier de Transmissions
Sous Officiers Français : Adjudant Chef MOULINIER, Adjudant Chef GARRIVET, Adjudant MUSARD, Adjudant PEREZ-BAQUER
ESCADRON HORS-RANG
Lieutenant BARRE Commandant l’Escadron
Lieutenant CARNOY Chef du peloton Echelon
Sous-Lieutenant CLAUSE Officier d’approvisionnement
Sous-Lieutenant QUENAUD Officier des Détails F.F. Officier "Z"
Aspirant GAL Médecin Chef
Capitaine PRAT—CARABIN Médecin Auxiliaire Adjudant MAUPAS, Adjudant Chef ALFESTON, Adjudant Chef CHAUMEIL, Adjudant FILINGER, Adjudant GELS, Adjudant SCHMIDT
Sous-officiers Français
1er ESCADRON DE RECONNAISSANCE
Capitaine POIRIER
Lieutenant GROJEAN
Lieutenant CUNQ
Sous-Lieutenant De PORTAL
Sous-Lieutenant De FRANCE De TERCAN
Capitaine Commandant
Chefs de peloton
2ème ESCADRON DE TANKS DESTROYERS
Capitaine BOUDARD Capitaine Commandant
Lieutenant BLANIE Chef de peloton
Lieutenant BOULAY Chef de peloton
Sous Lieutenant GIRARD-BON Chef de peloton
Aspirant MARTIN Adjoint à Chef de peloton
Aspirant MORISSON Adjoint à Chef de peloton
Sous-Officiers Français Adjudant Chef GREGOIRE Adjudant STOCK
3ème ESCADRON DE TANKS DESTROYERS
Capitaine BREITHAUPT Capitaine Commandant
Lieutenant SCHREIBER Chef de peloton
Lieutenant GUINARD Chef de peloton
Sous-Lieutenant MASSIAS Chef de peloton
Sous-Lieutenant AMADE Chef de peloton
Sous-Lieutenant CHARUIT Chef de peloton
Sous-Officiers Français Adjudant Chef DIBAR, Adjudant THOMAS, Adjudant HACHE
4ème ESCADRON DE TANKS DESTROYERS
Capitaine LAMBERT Capitaine Commandant
Lieutenant CHENU Adjoint au Capitaine
Lieutenant GUILLOT Chef de peloton
Lieutenant FROISSARD DE BROISSIA Chef de peloton
Lieutenant MARSAUCHE Chef de peloton
Aspirant CUSSAC Chef de peloton
Aspirant COLOMBANI Chef de peloton
Sous-officiers Français Adjudant-chef DE FONTENAY, Adjudant COULON
E.M. - E.H.R. 1er ESCADRON
Le 2 Avril 1945 :
Mouvement sur BRUMATH.
Le 3 Avril 1945 :
Mouvement sur QUIRICHEIN par LINDAU · La frontière allemande est franchie au Nord de WISSEMBOURG à 15 h.
Le 4 Avril 1945 :
Mouvement sur ALTHUSSHEIM. Le RHIN est franchi à SPIRE à partir de 11 heures.
L’Escadron d’obusiers passe le RHIN à MANNHEIM.
Le 5 Avril 1945 :
Le Colonel LEMOYNE reprend le Commandement du Régiment.
Mort du Brigadier GERVAIS.
Le 6 Avril 1945 :
Le Commandant COUET est tué à KONIGSBACH.
Le 7 Avril 1945 :
Mouvement sur HEIDELSHEIM à 16 h. Ordre de départ à 20 h et constitution du Groupement LEMOYNE, composé du 1er Escadron, l’E.O. 75 et de 2 T.D., avec mission de flanc garde du C.C. 6 sur le Nord Est sur l’axe VATHINTGEN - LEONBERG en attendant l’arrivée du C.C. 5.
Arrivée à MAULBRONN à 23 heures.
Le 9 Avril 1945 :
Le Lieutenant CUNQ du 1er Escadron est détaché à l’E.M. comme Officier de Liaison.
Le 11 Avril 1945 :
Par avis de mutation n° 271/ch/8O du 7 Avril 1945 la mutation suivante a été approuvée par le Général Commandant l’Armée : le Capitaine de Cavalerie (Active) CHAUMEIL Jean Eugène du 11ème R.C.A. à L’Etat-Major 3ème Bureau de la 5ème D.B.
Le 15 Avril 1945 :
Le Régiment fait mouvement sur DITLINGEN.
Le 18 Avril 1945 :
Le Régiment fait Mouvement sur HAGENBACH. Le 1er Escadron assure la sécurité du cantonnement.
Le 19 Avril 1945 :
Mouvement sur VOLMARINGEN à 7 h. puis sur WOLFENHAUSEN où le Groupe LEMOYNE reçoit la mission de couvrir jusqu’au NECKAR. Les pelotons GROJEAN et De FRANCE du 1er Escadron partent en reconnaissance.
Le 20 Avril 1945 :
Le Brigadier Chef HACHETTE du 1er Escadron est tué par un éclat. Le Groupement reçoit l’ordre d’occuper le pont de NECKARTAILFINGER et relève les éléments du 1er R.C.A. et du R.M.L.E.
Le 21 Avril 1945 :
Le Groupement LEMOYNE reçoit l’ordre avec la 2ème R.A.S.R., le mission de nettoyer la boucle du NECKAR au sud de STUTTGART.
Mort du Capitaine RIVET Commandant l’E.O.75 à DENKENDORF.
Attaque du Q.G. par 250 soldats allemands à 8h15 alors que les éléments précurseurs faisaient le cantonnement à SEILMINGEN. Le Colonel LEMOYNE accompagné de quelques Officiers de son état Major sortait du village pour avoir quelques vues sur le paysage, des balles tout à coup sifflèrent, une forte colonne ennemie contournait le village sans chercher à y pénétrer. Rassemblement des quelques moyens qui étaient à sa disposition. Le Colonel envoya une patrouille de 2 A.M, qui attaquèrent le gros, le forçant à se replier sur le village pendant que 2 half-track sous les ordres du Capitaine POTIER, les fixaient par un feu nourri de leur mitrailleuses de 50 ; trompée par cette riposte soudaine, la troupe ennemie mit bas les armes après avoir subi quelques pertes. Bilan de la journée :
250 prisonniers, 2 canons de 75 P.A.K. tractés, 14 canons légers de D .C.A.
Le 22 Avril 1945 :
Le Capitaine QUENOT prend le Commandement de l’E.O. 75
Le 23 Avril 1945 :
Installation défensive à HEUDORF.
Le 25 Avril 1945 :
Le Groupement fait mouvement sur PFULLENDORF et reçoit pour mission de garder les issues Sud-Est et Nord-Est,
Le 27 Avril 1945 :
L’Aspirant BRENAS est affecté au 1er Escadron. Patrouilles de reconnaissance dans les environs.
Le 28 Avril 1945 :
Le Lieutenant GROJEAN prend le Commandement par intérim du 1er Escadron.
Le 29 Avril 1945 :
Le groupement fait mouvement de PFULLENDORF à OSTRACK. Les pelotons de reconnaissance patrouillent dans les bois.
Le 30 Avril 1945 :
OSTRACK - WANGEN : Les pelotons de reconnaissance nettoient les arrières et font de nombreux prisonniers.
Le 1er Mai 1945 :
Le Capitaine POIRIER quitte le 1er Escadron ; affecté au 1er R.C.A.
Le Lieutenant CUNQ va suivre un cours à PARIS.
Le Sous Lieutenant CLATISSE le remplace à l’ESt comme officier de Liaison.
Le 2 Mai 1945 :
WANGEN - LINDENBERG : Nettoyage des villages. Arrivée à LINDENBERG dans la nuit par un temps neigeux. Nombreux prisonniers.
Le 3 Mai 1945 :
LINDENBERG - HAGNAU : Mission de nettoyage. Le 1er Escadron ; l’Etat Major et l’E.H.R. s’installent à Ittendorf. L’ E.O.75 à HAGNAU.
Le 8 Mai 1945 :
NOUVELLE DE L’ARMISTICE.
Le 9 Mai 1945 :
Fête de nuit pour la VICTOIRE.
2ème ESCADRON
Le 2 Avril 1945 :
L’Escadron quitte ENTZHEIM ; Les pelotons rejoignent leurs Sous-groupement respectifs.
Le 3 Avril 1945 :
L’Escadron franchit la frontière allemande. Le RHIN est franchi à MANNHEIM.
Le 4 Avril 1945 :
Le NECKAR est atteint au Sud de HEILBRONN en liaison avec les américains.
Le 5 Avril 1945 :
La journée est marquée par de durs combats, les allemands luttent avec acharnement pour nous empecher de descendre vers STUTTGART.
Le 9 Avril 1945 :
La progression s’arrête à 20 km de STUTTGART.
Le 11 Avril 1945 :
L’Escadron débordant largement par l’Ouest PFORZHEIM, descend vers le Sud à travers la Forêt Noire.
Le 15 Avril 1945 :
Passage à WILDBAD.
Le 18 Avril 1945 :
L’Escadron est à 2 km de FREUDENSTADT.
Le 19 avril 1945 :
TUBINGEN tombe.
Le 20 Avril 1945 :
ROETLINGEN est enlevé.
Le 24 Avril 1945 :
L’Escadron descend vers le Sud et se trouve à SIGMARINGEN.
Le 26 Avril 1945 :
Le lac de CONSTANCE est atteint ainsi que la frontière Suisse. L’escadron fait face à l’Ouest pendant 24 h.
Le 28 Avril 1945 :
Le mouvement est commencé face au Sud Est on longeant le lac de CONSTANCE.
Le 29 Avril 1949 :
FRIEDRICHSHAFFEN est atteint.
Le 1er Mai 1945 :
Passage de la frontière Autrichienne.
Le 3 Mai 1945 :
FELDKIRCH (Voralberg) est pris.
Le 4 Mai 1945 :
Prise de BLUDENZ. L’avance francaise s’arrête au tunnel de l’ARLBERG. L’Escadron a fait 80 prisonniers, détruit 30 nids de mitrailleuse et tué un assez grand nombre d’allemands.
3ème ESCADRON
1er Avril 1945 :
L’Escadron est alerté à 12h30. Il part d’OBERSEEBACH à 14 h par l’itinéraire : WISSEMBOURG, Minfeld, RHORBACH, INSHEIM, OFFENBACH, OBERLUSTATT où il arrive à 24 heures.
Le 2 avril 1945 :
Le Capitaine est convoqué au C.C. 4 à 17h15. L’Escadron doit se tenir prêt à partir vers MANNHEIM. A 19h40, le Capitaine reçoit l’ordre d’envoyer immédiatement reconnaître la place de GEMERSHEIM. Le Lieutenant GUINARD en est chargé. ll revient à 22h30, porteur d’un nouvel ordre. L’Escadron doit partir immédiatement et franchir le RHIN à LUDGWIGSHAFFEN face à MANNHEIM. Départ 23 h.
Itinéraire : SPEYRE LUDWIGSHAFFEN (le pont sur le RHIN est franchi à 1h15 du matin le 3) puis : MANNHEIM SCHNEITZINGEN HOCKENHEIN, NEULUSSHEIM, KURLACH, WIESENTAL, PHILIPPSBURG.
Le 3 Avril 1945 :
Arrivée à PHILIPPSBURG à 6 heures.
Le 1er peloton (Lieutenant GUINARD) est aussitôt détaché du peloton au Sous-groupement "A " du C.C. 4.
1er peloton : Après reconnaissance du Chef de peloton, le peloton vient relever un peloton du 2ème Dragons et participer à l’attaque de BLANKENLOCH. A 15 h, le peloton axé sur la sortie Sud subit un violent tir de bombardement de 88 Flak.
Le Brigadier Chef DROURI (Mle 673 ) blessé est évacué à 20 h. Le peloton appuie le débouché de l’attaque d’un peloton de Médium et d’une section de Légion sur BUCHIG. La nuit est passée au centre du village.
Le T.D. LA MALMAISON radiateur crevé, reste la nuit sur place en attendant d’être dirigé sur l’E.R.D.
2ème peloton et P.C., ils restent en réserve à PHILIPPSBURG. A 12h. Le Capitaine part à FRIEDRICHSTAL auprès du C.C. 4
Le 2ème peloton et le reste du P.C. rejoignent à 17h30.
Le 4 Avril 1945 :
1er Peloton : attaque de KARLSRUHE. Objectif atteint à 9h30. Bouchon à la sortie Sud. Nuit sur la position. Le Brigadier Chef GERVAIS a la gorge entamée par un fil de fer tendu par les allemands pendant la nuit. Il est évacué à 21 heures.
2ème peloton : avec le P.C. Départ à 2 heures vers STAFFORT, ils sont détachés au Sous-groupement "B" Commandant MARCHAL.
Le Capitaine prend le Commandement d’un détachement composé d’un peloton de Médiums et du 2ème peloton de T.D. de l’Escadron. Mission de ce détachement : Attaque de KARLSRUHE par l’autodrome MANNHEIM - KARLSRUHE mais le Sous-Groupement est arrêté par un pont coupé et ne peut remplir sa mission, pris sous un bombardement d'automoteurs et de minen, il revient à STAFFORT.
A 14 h le Capitaine est désigné pour diriger une reconnaissance en vue de l’attaque de lendemain.
Le 5 Avril 1945 :
Mouvement à 7 heures sur BLANKENLOCH, BRUCHSAL, OBERGRUMBACH, WOSSINGEN.
Une arme antichar qui prend la colonne à partie est détruite par le KEMMEL.
Village nettoyé à 21 h. Patrouilles toute la nuit.
Le Brigadier Chef GERVAIS meurt à l’hôpital de WIENSENTAL
2ème peloton et P.C. Mouvement à 6 heures ; au 2ème peloton sont affectés section du GENIE 1 peloton de 57 tractés. Le tout sous les ordres du Capitaine BREITHAUPT.
Attaque prévue : Dans un 1er bond les T.D. se portent derrière les Médiums sur la crête Sud de 240 (Est de SCHECKERBRONNER) et neutralisent les lisières des bois au Nord de OBERGRUMBACH. Une casemate repérée à la lisière des bois de BUCHELE est anéantie par le T.D. FLEURY. 2ème bond : OBERGRUMBACH, 3ème bond : Progression derrière les Médiums et prise de JULINGEN ; Le Chasseur LASVERGNAS seul, en Jeep, fait 4 prisonniers, dont un Sous Officier armés de grenades et de Panzerfaust.
Le 6 Avril 1945 :
6h30 l’attaque allemande par surprise du Régiment d’infanterie par 15 Panzerjäger 38. Le T.D. HARTMANN se porte en avant pour attaquer 2 chars, il est pris à partie, 2 obus ricochent sur le poste avant, l’équipage évacue.
Le Brigadier Chef SABOT est légèrement blessé et le Chasseur GUILLEMAIN qui est blessé au pied.
Le Chef de peloton renvoie Chef de char et conducteur à bord pour ramener le char qui est intact. Le conducteur recule droit contre une maison, le char est bloqué. Un obus coupe le canon. L’équipage l‘évacue.
Les fantassins ennemis s’infiltrent dans les jardins et atteignent les premières maisons à hauteur de l’HARTMANN.
Un Médium déchenillé doit être laissé sur place. Il est incendié par l’ennemi. Le KEMMEL arrête une attaque ennemie d’infanterie empêche 2 chars de déboucher.
Le Groupe de protection dans les maisons alentour tire sans arrêt. Trois maisons pleines d’allemands sautent à coup de canon. Le Chasseur ALI ben SITA Mle 590 est blessé à la main.
A 10 h le LORETTE reçoit l'ordre du chef de peloton de se porter au Nord pour empêcher l’ennemi qui a débordé, de se rabattre sur ce village. Il détruit une casemate.
Au bout de 3 attaques ; l'ennemi est stoppé net à 14h.
La contre attaque du Sous-groupement "B" le force à se retirer des abords du village.
L’ennemi laisse 8 chars et de nombreux cadavres sur le terrain.
15 h. bombardement d’artillerie.
Le Commandant COUET est tué. Le Lieutenant GUINARD est légèrement brûlé. A 18 h mouvement sur STEIN pour renforcer le 1er Escadron.
2ème peloton et P.C. : Le Capitaine garde le commandement du même détachement. Départ à 6 h. pour WOSSINGEN déjà conquis.
Le peloton de T.D, se porte sur la crête Nord de KOENlGSBACH, surveillance de la côte 283 et de la route de SINGEN et ses abords, protégé sur ses flancs par la section du Génie et les canons de 57. Violent Bombardement d'artillerie.
Attaque et prise de KONIGSBACH que l’ennemi avait en partie repris la nuit précédente.
Le peloton de 57 est mis a la disposition du Sous Groupement "A".
Le 7 Avril 1945 :
1er peloton : En position au Nord de STEIN à la disposition du 1er Escadron.
A 17 h, mouvement sur KONIGSBACH à la disposition du 3ème Escadron.
2ème peloton et P.C. : Départ à 16h15. l’itinéraire : STEIN, ERSINGEN, BEIDES, KREUZEN et à 600 mètres au Sud, piste Nord Est, P.O. descendant sur ISPRINGEN. Entrée dans le village sans qu’un seul coup de fusil soit tiré. Reprise de la progression à 18h30 sur l’itinéraire ISPRINGEN PFORZHEIN où la progression continue dans la nuit jusqu’au cimetière Nord de PFORTZHEIM où le détachement BREITHAUPT renforcé d’une compagnie du 47ème I.R.M., reçoit pour mission d’assurer la défense face à l’Est. La nuit est passée en alerte. R.A.S.
Le 8 Avril 1945 :
1er peloton : Départ à 8 h. pour ERTINGEN. Attaque de DIETLINGEN ET ELLENENDINGEN, destruction de nids de mitrailleuses bétonnés.
Nuit sur place en réserve au centre.
2ème peloton et P.C. : Violent bombardement à 8h 30 causant des pertes aux Tirailleurs. Départ à 10 h 15 du même détachement.
Mission : attaquer et prendre DIETLINGEN. Itinéraire : Route ISPRINGEN, PFORZHEIM, DIETLINGEN.
Sur tout l’itinéraire, chaque véhicule est pris sous un violent bombardement de minens et d’automoteurs dont les coups suivent la progression très lente en pleine rue de l’ennemi, sans aucun déploiement possible. Le Chasseur NONOTE est blessé à la main.
Le Chasseur : MOHAMED ben MOHAMED (Mle 571) éclats à l’épaule gauche. Le Chasseur EL HACHMI ben AOMAR (Mle 605) éclats aux cuisses.
Le G.M.C. ALGER est détruit par trois obus.
En arrivant à 300 métres de la route de DIETLINGEN, le Capitaine entendant une violente fusillade dans les rues de BROTZINGEN, s’y porte en A.M. et participe aux combats de rues avec son équipage, le chasseur LASVERGNAS en Jeep et le motocycliste NONOTTE.
Les coups de feu partent de partout, les légionnaires et le 2ème Escadron du 1er Cuir ont des pertes sévères.
La progression est arrêtée.
Pour protéger l’installation des unités engagées, le Sous-Lieutenant MASSIAS reçoit l’ordre d’installer ses T.D. contre le talus du chemin de fer au carrefour 683 - 326.
Le Capitaine demande une protection supplémentaire d’infanterie et obtient une section du 1er bataillon de Choc.
Bombardement le soir. Nuit relativement calme.
Le 9 Avril 1945 :
Mouvement sur WIEBER et ITTENGERCH à la disposition du 1er Escadron. Attaque de FELDREMARCH.
Appui de feu à 15 h sur PFINZWEILER au profit du 3ème R.S.M. Attaque de ???WEILLER à 19 h. Appui de feu et protection de flanc du 1er Escadron puis débordement par l’Ouest pendant que les Médiums attaquent de front.
2ème peloton et P.C. : départ à 5h30.
Itinéraire : ISPRINGEN, EISINGEN, KONIGSBACH.
L'Escadron en arrière garde avec une section de Commandos sur les plages arrières. Arrivée 7 heures.
Départ de KONIGSBACH à 18h30.
Itinéraire : NOTTINGEN, EELLONEN, SINGEN, arrivée à 19 h.
Le 10 Avril 1945 :
1er peloton : Prise de DOBEL, puis mise à la disposition du 3ème Escadron. Attaque aérienne. Bouchon à la sortie Nord-Ouest.
2ème peloton et le P.C. : Départ d’ELLMENSINGEN à 18h30 par WEILER, OTTENHAUSEN. Cantonnement à OTTENHAUSEN.
Le Sous-Lieutenant CHARUIT rejoint l’Escadron avec les T.D. DIXMUDE et NIEUPORT qui forment le 3ème peloton.
Le 11 avril 1945 :
1er peloton : à DOBEL, le T.D. MALMAISON rejoint 2ème et 3ème pelotons et P.C. : Départ d’OTTENHAUSEN à 14 h pour DOBEL. Là, les 2ème et 3ème pelotons sont provisoirement affectés chacun dans un détachement du Sous-Groupement
Le 12 Avril 1945:
Le P.C. se rend au carrefour 892, puis à KALTENBRONN.
1er peloton : Reste à DOBEL.
2ème peloton : Détaché au Sous-groupement d’HAUTEFEUILLE en appui d'infanterie. Il progresse jusqu'à SPOLLENHAUS où il s'installe en bouchon au Sud du village.
3ème peloton : Affecté provisoirement au détachement d’HAUTEFEUILLE. Il reste en bouchon au hameau de KALTENBRONN.
Le 13 Avril 1945 :
1er peloton à DOBEL.
2ème peloton à SPOLLENHAUS
Le Chasseur BOUCHTA ben Ali (Mle 696) est grièvement blessé à la face.
3ème peloton et P.C. : à KALTENBRONN
Le 14 Avril 1945 :
1er peloton : Départ à 9 heures sur 620 - 245. Attaque de LANGENBRAND... SCHOMBERG (peloton en réserve). Attaque d’avions ennemis. Lorsque la colonne est axée sur IGELSHOF, ordre de repli à 20 h sur LANGENBRAND devant une forte menace ennemie. Nuit en alerte à LANGENBRAND. P.C., 2ème et 3ème pelotons : Départ de KALTENBRONN à 9h30. Arrivée à DOBEL à 10h30. Départ à 14 heures. Mission : Assurer la protection du Sous-Groupement sur l’itinéraire DOBEL, HOFEN, CALMBACH. Le T.D. FLEURIE reste en panne à CALMBACH.
Le 15 Avril 1945 :
1er peloton : A la disposition du 1er Escadron. Attaque d’IGELSHAF. Mouvement stoppé à 12 h par abattis de résistance en 678. Protection du flanc Ouest contre menace de 2 Panther. A 15 h LORETTE est mis à la disposition du Colonel LERIDON, KEMMEL et MALMAISON à la disposition du 3ème Escadron. Attaque d’avions ennemis.
Base de feu sur WURTZBACH, à la lisière près de la côte 703. Tirs d’arrêt sur une centaine de fantassins qui se repliaient de WURTZBACH sur les lisières Ouest des bois. De nombreux cadavres ennemis jonchent le terrain. Le LORETTE rejoint.
Mouvement sur AGENBACH à 17 h. Prise d’OBERKOLLWANGEN.
P.C., 2ème et 3ème pelotons : Mouvement à 8 h par l’itinéraire : CALMBACH, HAFEN, LANGENBRAND, IGELSLOCH, Côte 684.
Convoqué au P.C. Joseph à 18h40, le Capitaine reçoit les ordres suivants : Le Sous-groupement "A" fait une démonstration dans AGENBACH que les Goums sont en train d’occuper pendant que le Sous-Groupement "B" le suit par l’itinéraire : WUTZBACH, AGENBACH.
le Chasseur OMAR ben MEKKI (Mle 699) est blessé accidentellement par une grenade au cours de la progression.
Le 16 Avril 1945 :
1er Peloton : NEUWEILER. Attaque de MATTINMOOS. Position à 1 km Nord de WART, tir sur EBERSHARDT et les crêtes Sud de NAGOLD. Mouvement à 11 h sur EBHAUSEN und WÖLLHAUSER où le char LORETTE reste en panne. Appui de feu sur l’attaque de WALDDORF.
A 15 h, départ pour ROHRDORF. A 17 h, Attaque de NAGOLD. Tirs sur une batterie ennemie en train de s’installer.
Appui de feu au N.O. de NAGOLD. Violente réaction ennemie : Flak, Snipers. Nuit à NAGOLD.
P.C., 2ème et 3ème pelotons : Mouvement à 5h45 vers OBERKOLLWANGEN.
Prise de NEUWEILLER. Défense des lisières Est. Prise de BERNECK.
Le peloton CHARUIT détruit un canon de 75 Flak et ses servants.
Prise des villages d’ALTENSTEIG et de SPIELBERG.
Progression : SPIELBERG, PFALZGRAFENWEILLER est atteint à 18h15.
Défense du pays au carrefour Est de l’église.
Le 17 Avril 1945 :
1er peloton à NAGOLD.
P.C., 2ème et 3ème pelotons : Mouvement à 9 h. Itinéraire : PFALZGRAFENWEILER, DURWEILER, CRESBACH, LUTZENHARDT, HORSCHWEILER, SCHOPFLOCH. Ces villages sont occupés presque sans résistance.
A 11 h, le P.C. est pris sous le feu d'un automoteur.
Le chasseur LAPORTE est tué d'un éclat dans la tête.
Le Brigadier chef LEGAL est blessé d'un éclat au genou gauche et évacué. Le char FLEURY rejoint.
Le 18 Avril 1945 :
1er peloton à NAGOLD.
2ème peloton : Détaché par le 1er R.E.C. pour reconnaissance. Départ à 12 h par l'itinéraire : SCHOPFLOCH, DETTINGEN, UNTERIFLINGEN.
Tir de neutralisation sur les lisières Nord d'OBERIFLINGEN.
Tir centralisé du peloton sur le centre de ce village.
Progression vers le village. Défense sortie Nord-Ouest. Retour sur SCHOPFLOCH à 17 h.
P.C. et 3ème peloton : à SCHOPFLOCH.
Le 20 Avril 1945 :
1er peloton : A 5 h mouvement sur ENTRINGEN. Arrivée à 10 h. Départ à 16 h pour BEDENHAUSEN, WALDENBUCH, STEINENBRONN où l'on reprend contact avec l'ennemi ; le peloton garde la sortie Sud Ouest du village.
P.C., 2ème et 3ème peloton : Mouvement à 4h30 de SCHOPFLOCH à REUSTEN. A 18 h, bond de REUSTEN à PLATTENHARDT.
Mission d'arrière garde et de couverture de flanc au cours de cette progression. Rien à signaler.
Le 21 Avril 1945 :
1er peloton attaque à 8 h sur les bois Nord de STERNENBRONN. Le peloton à la disposition du 1er Escadron se place au Nord en flanc gauche lors de la reconnaissance et de la prise de LEINFELDEN. Le KEMMEL démolit un canon "Pak-Flak", un char moyen Pz IV semble-t-il, une casemate et du personnel à terre. La MALMAISON prend à partie des fantassins avec succès.
Le Sous-groupement reste en flanc garde du P.C. du C.C. 4 jusqu'à 10 h. A 17 h, mouvement sur STUTTGART. Entrée dans STUTTGART sans résistance.
P.C., 2ème et 3ème pelotons : Mouvement à 6 h par l'itinéraire : ECHTERDINGEN, STETTEN, MOHRINGEN, PEGERLOCH.
Les T.D. prennent position pour assurer la protection de l'avant garde au cours de cette progression. Entrée dans STUTTGART derrière l'avant-garde. Le Chasseur RIENAUD, agent de liaison, est tué à bord de sa Jeep. Point d'appui fermé dans STUTTGART.
Le 22 Avril 1945 :
1er peloton : Mouvement à 16 h vers WALDENBACH, TUBINGEN, DETTLINGEN. Arrivée à 22 h.
P.C., 2ème et 3ème pelotons : Mouvement à 6h30 sur DETTINGEN, FURHNAM, ICHERDINGEN, STEINENBRONN, WALBUCH, DOTTENHAUSEN, HORB, TUBINGEN, DETTINGEN. Arrivée à 23h30.
Le T.D. NIEUPORT tombe en panne et reste à DETTINGEN.
Progression sans incidents sérieux.
Le 23 Avril 1945 :
1er peloton ; Mouvement à 6h30 sur SULZ, RIETHEIN, EUTTLINGEN, WORNDORF, BRETINGEN. Arrivée 14h30.
Le 24 Avril 1945 :
1er peloton : Mouvement à 8h30. Attaque de WADSEC occupé partiellement à 23 heures. Le peloton détruit 2 mitrailleuses qui arrêtaient la Légion. Patrouilles toute la nuit.
2ème peloton : Il rejoint le Sous-groupement "C" à HOSSKIRCH à 15 h. Il est mis à la disposition d’une compagnie de Légion pour former un bouchon à la station de REUTE. Nuit mouvementée.
P.C. et 3ème peloton : Le Sous-groupement "B" devra se tenir prêt à faire mouvement à partir de 9 heures.
Le 3ème peloton et le P.C. partiront à 14h30.
Itinéraire : BIETINGEN, MESSKIRCH, PFULLENDORF, HOSSKIRCH, ALTSHAUSEN, AULENDORF, arrivée à 21 heures.
Défenses de la sortie de la ville côté Nord Est.
Le 25 Avril 1945 :
1er peloton à WALDSEE.
P.C., 2ème et 3ème pelotons : Le 2ème peloton rejoint AULENDORF à 12h30, Départ à 13 heures par l’itinéraire : AULENDORF, ALISHAUSEN, HERBERTINGEN, Cantonnement.
Reconnaissance des sections à MARBACH et MOMOSHEIM.
Reconnaissance de RIEDLINGEN et SIGMARINGENDORF.
Le 26 Avril 1945 :
1er peloton : Arrestation et exécution de 4 civils, P.C., 2ème et 3ème pelotons : à HERBERTINGEN. Le Brigadier FORTUNE rentre de convalescence ainsi que le Chasseur STROZ.
Le 27 Avril 1945 :
1er peloton à WALDSEE, 2ème à HERBERTINGEN.
Le 28 Avril 1943 :
1er peloton départ à 18 heures. Reconnaissance et occupation de RAVENSBURG. A la disposition du 1er Escadron.
P.C., 2ème et 3ème pelotons : Mouvement à 16 heures. Itinéraire : HERBERTINGEN, ALTSHAUSEN. Arrêt à 2 heures.
VEITGARTEN, RAVENSBURG. Arrivée à 23 heures. Défense de la sortie Ouest de la ville.
Le T.D. YSER rentre de L’E.R.D.
Le 29 Avril 1943 :
1er peloton : Mouvement à 8 h vers GEISELHART. Pont sauté. Mission de flanc gauche garde du Sous-groupement "B" à NIEDER. Toujours à la disposition du 1er Escadron.
Le détachement pousse jusqu’à WANGEN qu’il occupe et nettoie.
P.C., 2ème et 3ème pelotons : Mouvements à 12 h par l’itinéraire : RAVENSBURG , AMTZELL, VASBACH, PUMISUWEILER, HILTENWEILER. Là les pelotons de T.D. ont pour mission l’arrière garde du Sous-groupement.
Un pont miné est rendu utilisable par le Génie. Puis on reprend la marche : NEURAVENBURG, HERGENSWEILTER.
Arrivée à 21 heures 15.
Le 30 Avril 1945 :
1er peloton : Reconnaissance du détachement SCHERLEFF, NEUHAUSEN, arrêté par un pont coupé, mission non remplie et retour à SCHERLEFF.
P.C., 2ème et 3ème pelotons : Mouvement à 12h30. Itinéraire : HERGENSWEILLER, MOMENWEILLER, LOCHAU (Autriche 13h15). Le Chasseur STROTZ est blessé accidentellement d’une rafale de mitraillette.
Le T.D. YSER tire avec succès sur un observatoire Allemand. Le T.D. SOUVILLE neutralise efficacement les lisères des bois. Point d’appui fermé à LOCHAU.
Le 1er Mai 1945 :
1er peloton mouvement sur BREGENZ.
P.C., 2ème et 3ème pelotons : Mouvement à 13 h. Prise et occupation de BREGENZ.
Le 2 Mai 1945 :
1er peloton à BREGENZ.
P.C., 2ème et 3ème pelotons à BREGENZ.
Le 3 Mai 1945 :
1er peloton : Mouvement sur FELDKIRCH.
P.C., 2ème et 3ème pelotons : Mouvement sur LUSTENAU.
Le 4 Mai 1945 :
1er peloton : à FELDKIRCH.
P.C., 2ème et 3ème pelotons : Mouvement à 17 h sur KOBLACH.
Le 5 Mai 1945 :
1er peloton : à FELDKIRCH.
P.C., 2ème et 3ème pelotons à KOBLACH.
Le 6 Mai 1945 :
1er peloton : à FELDKIRCH. Le Maréchal des Logis FERRIER rentre de convalescence.
P.C., 2ème et 3ème pelotons à KOBLACH. Perception du T.D. D0UAUM0NT.
Le 7 Mai 1945 :
Même stationnement que la veille.
Le 8 Mai 1945 :
1er peloton : Mouvement sur ITTENDORF. Ainsi que les 2ème et 3ème pelotons.
Le 9 Mai 1945 :
L’Escadron cesse d’être détaché au C.C. 4. Il est rattaché au Régiment.
4ème ESCADRON
Le 1er Avril 1945 :
L’Escadron sous le commandement de son Capitaine reçoit l’ordre à 19 h. au P.C. du C.C. 6. de rejoindre ITTENHEIM dans la journée du 2 Avril 1945.
Le 2 Avril 1945 :
A 14 h mouvement de ENTZHEIM sur ITTENHEIM.
Deux chars en provenance de l’E.H.R. rejoignent l’Escadron à ITTENHEIM.
Un troisième réparé rejoindra le lendemain.
Le 3 Avril 1945 :
A 9 h. L’Escadron au complet fait mouvement sur HERMERSWILLER près de SOULTZ sur le Nord de la foret de HAGUENAU et à proximité de PECHELBRONN. Trois chars ayant besoin de réparations sont laissés au passage à BRUMATH au P.C. du Régiment. Le T.D. LORRAINE entre à la 663 où il sera réformé. HERMERSWILLER est atteint à 12 h. L’Escadron y passe la nuit.
A 15h30 second départ pour entrer en Allemagne par WISSEMBOURG, BERGZABERN, et LANDAU. L’Escadron se porte à FRIESBACH à proximité de WEINGARTEN où il est fixé au P.C. du C.C. 6.
La ligne SIEGFRIED est traversée pour la seconde fois à 20 h.
Le 4 Avril 1945 :
Départ à 4 h. Par SCHWEGENHEIM et LUDWIGSHAFEN, le RHIN est traversé à 6h30. Puis par MANNHEIN complètement rasé, SCHWETZINGEN et HOCKENHEIM, l’Escadron gagne St. LEON qui lui a été fixé comme point de stationnement.
Le 5 Avril 1945 :
Cantonnement à St LEON à 12 h. L’Escadron est rejoint par deux stagiaires, élèves de l’Ecole Polytechnique
A 14 h. le Lieutenant MARSAUCHE porte l’Etendard du Régiment qui vient de recevoir l’emblème à PARIS.
Le 6 Avril 1945 :
L’Escadron est alerté partir de 4 heures. Départ à 5h30 empruntant un autostrade pour une partie du parcours : BRUCHSAL, BRETTEN, KNITTINGEN.
Le 7 Avril 1945 :
L’Escadron est réservé pour suivre le groupement BOULANGER. Il stationne à LIESIGEN. En fin de matinée, le peloton MARSAUCHE est mis à la disposition du Sous-Groupement ROBILLARD pour la prise d’ILLINGEN.
A 17 h, le peloton CHAUFFERT, 2 chars NAVARRE et ILE DE FRANCE se portent à ILLINGEN, rejoint le Sous-Groupement ROBILLARD et fait mouvement avec lui sur KLEIN, BLATTABACE qui vient d’être pris par le Lieutenant MARSAUCHE.
Le 8 Avril 1945 :
Deux Sous-groupements du Groupement BOULANGER aux ordres des Lieutenants MARSAUCHE et ROBILLARD, reçoivent l’ordre de s’emparer de la localité et du pont de UNTER RIESINGEN. Le peloton CHAUFFET appuie le Sous-groupement ROBILLARD placé en base de feu sur la route de OBER RIESINGEN à PFORZHEM, les 2 T.D. appuient la progression des Médiums et des Half-Tracks sur le terrain d’aviation en neutralisant les lisières des bois qui l’encadrent. Le terrain d’aviation est rapidement nettoyé et le Sous-groupement est pris à partie vraisemblablement par un automoteur. A 11 h. Le Lieutenant ROBILLARD demande au peloton CHAUFFERT d’appuyer de son feu l’attaque du village qu’il va monter en empruntant la route qui pénètre par le Nord Ouest. Les T.D. embossés voient sauter le pont sur l’ENZ et signalent un repli de nombreux fantassins et véhicules ennemis par les 2 routes qui montent sur les crêtes dominant la rivière au Sud.
Le Sous-groupement entreprend l’attaque, puis tous ses éléments remontent sur le terrain d’aviation et prennent la direction de l’Est. Le Lieutenant ROBILLARD reçoit l’ordre de se porter à RIESINGEN plus à l’Est.
Le peloton continue sa mission et enregistre plusieurs coups sur des groupes qui se replient.
Vers 13h30, un véhicule est tiré à son arrivée sur la crête Sud. Une forte explosion se produit suivie de la fumée d’un incendie. Aussitôt après le NAVARRE est encadré par des coups de 88. Il se met en route mais un obus tombe contre sa chenille gauche qui saute au barbotin. Le radiateur gauche est traversé par des éclats. En même temps une patrouille ennemie arrivée à proximité du peloton par les vergers environnants, ouvre le feu sur les équipages qui ont mis pied à terre. La mitrailleuse de .50 est mise en batterie dans un trou, elle est servie par des équipes de protection et de tous les hommes qui ne sont pas indispensables sont placés en observation. Le NAVARRE a pu gagner une petite cuvette qui le dérobe à la vue de l’automoteur ennemi.
L’élève Officier OLLIER est envoyé à KLEIN GLATTBACH pour confirmer le message radio expédié à l’Escadron.
Les conducteurs et aide conducteurs de NAVARRE et ILE DE FRANCE coupent la chenille et la remettent en place. Pendant ce temps, l’artillerie ennemie cherche atteindre les 2 chars sans succès. Des Russes signalent que les bois au Nord Est d’UNTER RIESINGEN sont toujours occupés par l’infanterie, ce renseignement est confirmé par l’élève officier OLLIER qui revient et vérifie à l’aller et au retour....
Un civil arborant un drapeau blanc monte du pays et prétend l’avoir abandonné par peur des bombardements. D’après lui, une grosse compagnie tient le château à la lisière Est du pays.
A 15h30 NAVARRE est dépanné et remorqué par l’ILE DE FRANCE, le peloton traverse le champs d’aviation, salué par quelques projectiles de petit calibre. Il trouve le dépannage de l'Escadron qui vient a sa rencontre.
Les 2 chars rejoignent l’escadron à KLEIN GLATTABACH.
ILE DE FRANCE fait mouvement avec l’Escadron sur ITLINGEN où se trouve le P.C. du C.C. 6, puis à MULHAUSEN où il cantonne.
Le 9 Avril 1945 :
1er peloton : FRANCHE COMTE est détaché auprès du Lieutenant MARSAUCHE. Attaque du bois devant PINACHE.
Le nettoyage s’effectue jusqu’à 12 h pour la neutralisation d’une tranchée et d’une mitrailleuse ennemie ; 31 prisonniers. Dans l’après midi FRANCHE COMTE et PROVENCE avec 2 Médiums s’emparent de PINACHE ayant forcé la ligne de fantassins ennemis et se mettent en position à la sortie Ouest du village.
BOURGOGNE détaché auprès du Lieutenant CHAUFFERT est mis à la disposition du 2ème peloton. 2 chars accompagnent le détachement ROBILLARD et 2 autres le détachement EHLE.
Départ de MULHAUSEN à 8 heures.
Départ de GROSS GLATTBACH à 11 h. Nettoyage des bois à l’Ouest. A 15 h, le détachement ROBILLARD monte une attaque en charge de Cavalerie. Les chars et les T.D. attaquent avec rapidité, malgré la vigueur de la défense ennemie, le village est pris d’assaut : 150 prisonniers.
Le peloton et le P.C. de l’Escadron passent la nuit en défensive dans le village.
Le matin à GROSS GLATTBACH, le Chasseur BEL TOBES a été tué et le Chasseur ESCAMEZ blessé par un obus.
Le soir à l’attaque de PINACHE, le Brigadier PRIMARD blessé par 4 balles est évacué. Le Polytechnicien WISMANN est blessé et évacué. Le Maréchal des Logis Chef MAILLOT et le Chasseur FERRER sont blessés et non évacués. Un canon de 75 P.A.K. est capturé.
Contre attaque à 22h30 . Tir de minen au petit jour.
2ème peloton : Par le pont intact de MULHAUSEN, le peloton gagne les rives Sud de l'ENZ. L’artillerie ennemie est active. Le peloton reste tout l’après midi en réserve à la disposition du Groupement DU CHALAS. A la fin de la journée NAVARRE rejoint ILE DE FRANCE. Les 2 chars sont envoyés à PINACHE et participent à la défense du village face Sud.
Le 10 Avril 1945 :
1er peloton : Les T.D., restent en bouchon antichars à PINACHE, ils tirent sur quelques chars ennemis et un observatoire.
2ème peloton : Le P.H.R., le Capitaine et les chefs de pelotons reconnaissent des emplacements de batterie sur les lisières du bois au Nord de PINACHE.
A 14h. le Capitaine reçoit l’ordre du C.C. 6 de s’installer à proximité du poste de radio "STUTGART" et de le remettre à la disposition du Groupement "C". Tirs efficaces sur une maison à 200 m.
Le peloton CHAUFFERT gagne DURMENZ. Sur ordre du Capitaine Commandant du P.C. du Commandant DU CHELAS . Il est à la disposition du Capitaine JACKY O "BRIEN" qui, avec le 1er Escadron du 6ème R.C.A. et la 2ème Compagnie du 1/3ème R.T,M. doit nettoyer ROTENBERG au Sud Est de NIEFFERN. Le peloton passe la nuit sur place, tenu en alerte par un tir d’artillerie inefficace, déclenché d’après des renseignements des prisonniers fait le lendemain à la demande d’une compagnie allemande qui a passé la nuit à proximité immédiate du peloton.
Le 11 Avril 1945 :
1er peloton : Reste en bouchon antichars à PINACHE.
2ème peloton : 2 T.D. restent à PINACHE avec le P.H.R.. Les deux autres sont mis à la disposition du Lieutenant EHLE et se portent dans les bois pour aider la progression des autres groupes Sur la côte 407 à 4 km à l’Ouest de PINACHE. Ils restent le soir à PINACHE. Le char du Maréchal des Logis BRUNEAU rentre de réparation et rejoint PINACHE.
3ème peloton : Le peloton est aux ordres d’un Capitaine du 3ème R.T.M. et accompagné de 2 sections de tirailleurs reçoit l’ordre de nettoyer la partie Ouest de ROTENBERG et d'établir avec une section de protection pour appuyer l’action du Groupement BOULANGER opérant dans un compartiment de terrain au Nord d'OSCHELBRONN.
A 10h15, le Chef de peloton apprend que l'attaque du TANENBERG a échoué. Elle doit être reprise, appuyée par un tir de 155. Le peloton est replié avec les éléments du Sous-groupement. A 13h30 le Commandant du 1/3ème R.T.M. donne l’ordre à un peloton du 1/6ème R.C.A. de gagner le ROTENBERG pour appuyer l’attaque du TANENBERG.
Le Chef de peloton prend liaison avec des chars de l'Escadron EHLE qui nettoient le terrain au Nord d’OSCHELBRONN.
Le Lieutenant EHLE demande l'appui des T.D. pour cette opération.
A ce moment précis, 15h50 le tir des 88 se déclenche. Plusieurs coups tombent à proximité du détachement. Un obus percute sur la tourelle d"ILE DE FRANCE" Le Brigadier EUGENE qui avait quitté la protection de son blindage pour assurer la sécurité rapprochée de son char est gravement blessé ainsi que le Chasseur d’AGREMONT, son aide tireur. Pendant l’attaque du TANENBERG, le peloton assure la protection du flanc Sud Ouest. Quelques obus vraisemblablement tirés par un automoteur en position vers OSCHELBRONN, tombent à proximité des chars. A 21 h le peloton est relevé par la compagnie du groupement de VIEVILLE à DURMENZ.
Le 12 Avril 1945 :
1er peloton : Le LORRAINE rejoint le peloton. Les 3 chars sous les ordres du Maréchal des Logis PLANARD, rejoignent à OLTSHEIM.
2ème peloton : Les chars rejoignent l’Escadron et se portent avec lui à MULHAUSEN. Ils y passent la nuit.
3ème peloton : Les éléments d’infanterie, occupant le terrain conquis la veille sont contre attaqués à 6h30.
Le peloton appuyé par une section de tirailleurs se porte sur la route BARMENZ-NIEFERN pour surveiller les mouvements qui se produiraient dans la localité et interdire la route. A 12 h 30 repli à DURMENZ où il n’y a aucun signe d’activité ennemie.
Le char BERRY venant de l’E.R.D. rejoint le peloton.
Le 13 Avril 1945 :
1er peloton : Aux ordres du Lieutenant LAPORTE du 6ème R.C.A. Les Chars sont placés en point d'appui face à NIEFERN occupé par l’ennemi. Nuit à ENSHERG.
2ème peloton : Les Destroyers sont en position avec les chars du Sous-groupement BOULANGER aux côtes 355 et 333 à 3 km au Sud de MULHAUSEN
3ème peloton : La journée se passe à DURMENZ. L’après-midi reconnaissance des emplacements de tir, en vue d’éventuelles contre-attaques ennemies et des Groupements "B" et "C".
Le 14 Avril 1945 :
1er peloton : Le matin, même mission et emplacements que la veille, face à NIEFERN. Mouvement sur KEISERBRONN en direction d’ELSINGEN. A 17 h retour de l’Aspirant CUSSAC qui prend le commandement du peloton.
A 18 h. Départ : ELSINGEN, STEIN, KONIGSBACH, WILDFENDINGER, ELLEMENDIGEN. Nuit à AUERBACH.
2ème peloton : Les chars rejoignent l'Escadron vers 15 h à MULHAUSEN. Mouvement de l’Escadron sur GRAFFENHAUSEN où les 4 chars rejoignent le Sous-groupement BOULANGER.
3ème peloton : Dans la matinée, le Commandant DU DHELAS et les chefs des Sous-groupements reconnaissant les itinéraires des contres attaques. A 6h30, le groupement quitte DURMENZ et se porte à OBISHEIN, DURNEISINGEN, STEIN, KÖNIGSBACH, WILDFERDINGER, NOTTINGE, EMMENDINGEN, et DIETLINGEN est atteint à 21h30.
Le 15 Avril 1945 :
1er peloton : Repos à AUERBACH.
2ème peloton : Mouvement à GRAFENHAUSEN.
3ème peloton : Repos à DIETLINGEN où il s'installe.
Le 16 Avril 1945 :
1er peloton : Mouvement sur SIMMERFELD.
2ème peloton : Mouvement sur GAUGENWALD.
3ème peloton : Avec le P.H.R., mouvement sur OBERWEILER par FENENBURG et la vallée de l’ENZ.
SIMMERFELD : P.C. du C.C. 6.
Le 17 Avril 1945 :
1er peloton : Mouvement sur HALTERBACH.
2ème peloton : Mouvement sur NAGOLD. 2 T.D. sont détachés auprès du capitaine RAYMOND et 2 autre auprès du Lieutenant EHLE.
3ème peloton : Mouvement sur ALTENSBERG atteint à 18 heures 30.
Le 18 Avril 1945 :
1er peloton : Occupation successives de GUNDRINGEN, WALMARINGEN, BOLSINGEN, BONDORF, HALFINGEN, OSCHELBRONN, HALFINGEN, GULTHEIM, HONSBERG. L’Aspirant CUSSAC parti en reconnaissance vers un bosquet est grièvement blessé d'une balle au ventre à la suite d’une erreur d'un poste de Légionnaires.
Sous le Commandement du Maréchal des Logis PLANARD, le peloton rejoint à BONDORF le peloton PROVENCAL et la compagnie du Lieutenant DU BOULET. Occupation de TAITINGEN et de MONSCHBERG dans ces conditions.
2ème peloton : Mouvement sur KUSSINGEN pris par le détachement de RAYMOND. Prise de SULZ par le détachement EHLE.
3ème peloton : A 7 heures, un détachement comprenant le peloton de Médiums JOYAU, une section de la Légion Etrangère et les 3 Destroyers reçoit l’ordre de se porter au carrefour situé à 1 km à l’Est de NAGOLD. Ce détachement progresse par bonds en direction de HERRENBERG. A 12h50 ordre d’attaque sur HERRENBERG.
Le peloton appuyé par la section du Génie est placé en base de feu sur les lisières Est des bois à l’Ouest d’HERRENBERG. A 16 h le peloton pénètre dans HERRENBERG nettoyé.
Les 3 destroyers renforcent la défense du pays : BERRY avec le peloton SIMON vers le Nord Est en direction de NUFRINGEN, NAVARRE avec le peloton JOYAU vers le Sud Est en direction de KAYH, ILE DE FRANCE avec le peloton CALVEZ vers le Sud.
Le 19 Avril 1945 :
1er peloton : A 12 h arrivée à ENTSINGEN. L’Adjudant Chef MOULINIER prend le Commandement de ce peloton. Occupation de BUCHERHORN. A 17 h, attaque et occupation de DETTENHAUSEN. A 23 h. le Chasseur MOUNIER, de garde, attaque à la mitrailleuse deux camions ennemis égarés dans le village. L’un d'eux est détruit et son conducteur blessé, l’autre capturé.
2ème peloton : Mouvement sur TUBINGEN.
Le détachement EHLE prend BETENHAUSEN et PFONDORF. Le pont de KUCHENTELLINSFURT saute à l’approche du Groupement. Les 4 Destroyers passent la nuit à PFONDORF.
Le Maréchal des Logis BRUNEAU blessé par l’explosion d'un dépôt de munition est évacué.
3ème peloton : Les 3 T.D., restent en soutien des pelotons avec lesquels ils ont passés la nuit, BERRY participe à la prise de NUFRINGEN, NAVARRE avec le peloton JOYAU nettoie les crêtes au Sud Est d’AICH. ILE DE FRANCE renforce l’installation défensive de MONCHBERG où se porte le P.C. du Groupement. A 15h30 le Groupement se porte vers TUBINGEN puis par la rive gauche du NECKAR, arrive à KUCHENTELLINSFURT qui parait une place assez fortement tenue. Le Lieutenant MARSAUCHE prend à partie la résistance principale.
A 18 heures, le Groupement reprend sa progression. BERRY participe au nettoyage de RUBGARTEN , ILE DE FRANCE à la prise de GNIEBEL. Tout le Groupement réuni prend et occupe de nuit WALDORF.
Le 20 Avril 1945 :
1er peloton : Occupation de AICH, HAIRTHAUSEN, BERNHAUSEN. Liaison prise avec le peloton PROVENCAL à 20h50 à CHENINGEN avec un peloton du R.E.C. Occupation de NEUENHAUSEN et WALDENBRUCK.
Le détachement est pris à partie par une batterie de 88. Le Chasseur DARCEAUX est gravement blessé. A 18 h le Lieutenant de BROISSIA en retour de convalescence reprend le Commandement du peloton.
2ème peloton : Le détachement EHLE avec 2 T.D. prend PLIENINGEN et GROZTZINGEN. Le détachement RAYMOND avec 2 T.D. prend NECKARHAUSEN. Le soir mouvement sur STUTTGART.
3ème peloton : Appuyé par 2 Half-Track de la Légion, le peloton reçoit l’ordre de se rendre à PLIEZHAUSEN, à DORNACH qui n’a pas été occupé et de reconnaître le pont de MITTOLSTADT qui a sauté. Dans l’après-midi, le Groupement fait mouvement vers NEUEHAUSEN qui est atteint à 22 h par le P.C.
Le Colonel Commandant le C.C. 6 a donné l’ordre de ne pas s’arrêter avant d’avoir atteint le NECKAR.
NAVARRE atteint dans la nuit la sortie Sud d’ESSLINGEN où il subit une violente réaction ennemie. BERRY à NELLINGEN est pris à partie par une pièce de gros calibre. Il manœuvre pour se dégager, mais reçoit un projectile qui le déchenille et crève un réservoir.
Le Brigadier MAATI de l’équipage de protection est blessé.
Le 21 Avril 1945 :
Le capitaine a reçu l’ordre de se porter à RUIT aux ordres du Commandant BOULANGER.
1er peloton : A 2 h. Tirs de 88 sur PLIENINGEN. Le Chasseur CHASSIGNOL est mortellement blessé par un projectile à côté de lui. Dans la matinée, patrouilles autour du pont et sur l’autostrade à 2 km de PLIENINGEN. Tirs sur des éléments ennemis qui se replient. A 13 h. bouchons antichars aux sorties de PLIENINGEN. A 13h30, reprise de la marche en avant avec le Groupement "A" du Commandant de VIOVILLE, réduction de résistances à DEGERLACH.
Entrée à STUTTGART à 15 h en soutien de la colonne. Installation en point d’appui avec une section de Légion à WEISSENHAUS à la sortie Nord Ouest de STUTTGART.
2ème peloton : Le détachement EHLE avec 2 T.D. se porte sur STUTTGART par SILLENCUCH et GALBENBERG.
A 11h30 un Médium et 2 T.D. entrent à STUTTGART et sont en position à 12 h au pont de GUMSTADT.
A 17h15, ils sont rejoint par le reste du Sous-groupement et du P.C. Les T.D. et le P.H.R. passent la nuit à STUTTGART.
3ème peloton : L’ILE DE FRANCE pénétrant dans SCHAINHAUSEN avec le P.C. du Groupement DU CHELAS, voit flamber devant lui un Half-Track de Légionnaires.
Au début de l’après-midi, le groupement est rassemblé à NELLINGEN puis fait mouvement sur RUIT, Le peloton, réuni prend à partie sur les hauteurs de RUIT, des éléments ennemis essayant de remonter les pentes du NECKAR.
Le 22 Avril 1945 :
1er peloton : Patrouilles de nettoyage dans STUTTGART avec l’appui d’une section de la Légion.
P.C. et le 2ème peloton : Repos à STUTTGART.
3ème peloton : A 9 h nettoyage de la côte 462 et des pentes avoisinant ROHRACKER. A Midi le Groupement est rejoint à WANGEN.
Au début de l’après-midi, entrée à STUTTGART par le faubourg de BAISBURG. Le peloton passe la nuit dans la partie S.E. de la ville.
Le 23 Avril 1945 :
Mouvement sur TUTTLINGEN.
1er peloton : Suite des opérations de nettoyage dans STUTTGART.
2ème peloton : Départ pour TUTTLINGEN. Nuit près de VORB. Arrivée à LIPTIGEN.
3ème peloton : A 18 h. Départ pour TUTTLINGEN par TUBINGEN, OBERBDORF, ROTTWEIL. Etape de 180 km.
Tous les Groupements de l’Escadron sont réunis à TULNINGEN.
Le 24 Avril 1945 :
1er peloton : Départ pour TUTTLINGEN. Cantonnement LIPTIGEN.
2ème peloton : Le PROVENCAL reste en place à TULNINGEN car il est en panne. Nuit à LIPTINGEN.
Les détachements atteignent le Danube à 19h45 et occupent IMMINGEN. Plus de 550 prisonniers ont été faits dans la journée.
2ème peloton : En position à TUTTLINGEN.
3ème peloton : En position de défense de LIPTINGEN avec le P.H.R.
Le 25 Avril 1945 :
1er peloton : A 6h15 ; Départ ; A la disposition du Groupement "C". Mise en position à 8 h, aux sorties Nord-Ouest de TUTTLINGEN, battant par dessus la ville, les accès Nord-Ouest et Nord-Est.
A 10 h. point d’appui sur EMMINGEN. Le LORRAINE part en patrouille avec un peloton de légers vers le DANUBE.
A 14 h. Retour à TUTTLINGEN en vue d’un départ vers le Nord.
A 16h30 ; occupation de HATTINGEN et MAUENHEIM, BOURGOGNE reste avec la section de Légion, au point de chemin de fer à 2 km, de la ville à l’Ouest de HATTINGEN.
2ème peloton : 3 T.D. rejoignent le Sous-groupement BOULANGER à EUTTLINGEN, mise en position aux sorties Sud et Nord-Ouest.
3ème peloton et P.H.R : Défense de LIPTINGEN.
Le 26 Avril 1945 :
1er peloton : La section de Légion est attaquée vers 1 h par l’infanterie ennemie. Tirs très efficaces du BOURGOGNE. La section et BOURGOGNE rejoignent ensuite MANNHEIM.
A 4h. MANNHEIM est attaqué par de l’infanterie venant du Nord. Poussée violente durant la nuit. FRANCHE COMTE épuise ses munitions dans un puissant tir d’arrêt. Ses deux mitrailleuses s'enrayent. Il est relevé par le BOURGOGNE. Au petit jour BOURGOGNE et un Médium avec des Légionnaires passent à la contre-attaque sous les ordres du Lieutenant de BROISSIA et occupent la crête au Nord de MANNHEIM. Tirs sur l’infanterie ennemie au cours de son repli.
A 12 h, le BOURGOGNE avec le détachement du Capitaine O’BRIEN du 6ème R.C,A. convergent vers IMMINDINGEN. Forte résistance ennemie dans les bois. Un automoteur 75mm sur châssis Pz IV est détruit par FRANCHE-COMTE.
Vers 18h00 la résistance saute, une barricade est franchie.
Les détachements atteignent le Danube à 19h45 et occupent IMMINGEN. Plus de 550 prisonniers ont été faits dans la Journée.
2ème peloton : En position à TUTTLINGEN.
3ème peloton : En position de défense de LIPTINGEN avec le P.H.R.
Le 27 Avril 1945 :
1er peloton : bouchon antichars à la partie nord de IMMINDINGEN.
2ème peloton : En position à TUTTLINGEN.
3ème peloton : à 14 h mis a la disposition du Groupement "A" et mouvement à BINNINGEN et par MANNHEIN.
En arrivant, tirs sur des éléments d’infanterie ennemie qui sont dispersés.
A 19 h Le Groupement "A" se porte à Bargen, au Nord d’ENGEN.
Le 28 Avril 1945 :
1er peloton : Bouchon antichars à IMMINDINGEN. Rassemblement du détachement à HATTINGEN.
2ème peloton : départ de TUTTLINGEN à 18 h pour TETTNANG. Nuit passée à RAVENSBURG.
3ème peloton : Nettoyage des bois se trouvant dans le coude de la voie ferrée et de la route à l’Est de BARGEN. Cette opération amène la capture de 150 prisonniers. Nuit à BARGEN.
Un élément sous les ordres du Capitaine LAMBERT composé d’A.M., de Half-Tracks de la Légion, d’éléments de Génie et du groupe d’observation est chargé de nettoyer la forêt Sud et Sud Est de LIPTINGEN. 148 prisonniers sont faits dont 1 Officier.
7 tués.
Le 29 Avril 1945 :
Vers 10 h le Capitaine LAMBERT prend à son compte dans un bois situé à 3 km de LIPTINGEN, où les ennemis ont été signalés dans une maison forestière. La Colonne composée d’une section de Légion et d’un T.D. est de retour à 11h30.
1er Peloton : déplacement de nuit sur RAVENSBURG et MECKENBEUREN.
2ème Peloton : arrivée à TETTNANG. Repos.
3ème Peloton : départ à 18 h pour RAVENSBURG par PEULENDORF.
Le 30 Avril 1945 :
Le P.C. de l'Escadron est à RAVENSBURG à proximité du C.C. 6.
2ème Peloton : Repos à TETTNANG avec 3 Chars.
3ème Peloton : Reprise de la route à 6 h. Cantonnement avec le Groupement "A" et le 1er Peloton à MECKENBEUREN.
Arrivée du Peloton l’Aspirant GENILLON, affecté à l’Escadron depuis le 28 avril.
Du 1er au 8 Mai 1945 :
Le P.C. et le P.H.R. à RAVENSBURG.
Les 1er et 3ème Peloton à MECKENBEUREN au repos avec les Groupements "A" et "C".
Le 2ème Peloton, avec le Groupement BOULANGER est au repos à TETTNANG jusqu’au 3 Mai. Il fait mouvement le 7 pour BREGENZ, où il reste jusqu’au 8. Rien à signaler.
Du 9 au 12 Mai 1945 :
Remise en état du matériel en vue du regroupement du Régiment.
Le 5 Mai 1945 : Après approbation N° 1550 CH/DC du 25.3.45 du Général d'Armée, Commandant en Chef la 1ère ARMEE FRANCAISE, le Général de Corps d’Armée, Commandant le 1er Corps d’Armée Cite :
A L’ORDRE DU CORPS D’ARMEE
BOUDOU Jean Brigadier
De FROISSARD De BROISSIA François Lieutenant
COULON Armand Adjudant
GUILLOT Jean Lieutenant
HITTER Georges Maréchal des Logis
Par Ordre Général N° 618,Le Général d’Armée DE LATTRE DE TASSIGNY, Commandant en chef la 1ère Armée Française cite :
A L’ORDRE DU CORPS D’ARMEE :
QUINTO Roland Brigadier
Après approbation N° 1.606 CH/DC du 3.4.45 du Général d’Armée Commandant en Chef la 1ère Armée Française le Général de C.A. de GOISLARD de MONSABERT, Commandant le 2ème C.A. cite :
A L’ORDRE DU CORPS D’ARMEE :
BLANIE Pierre Lieutenant
ISEMBART Marcel 2ème Classe
MARTIN Jean Aspirant
METZGER Emile Maréchal des Logis
MONFERME Jean 2ème Classe
YUNG Alfred Brigadier-Chef
Le Capitaine RICHARD Joseph est affecté au Corps par A.M.N° 5661/CH/PO du 25.4.45 du Général Commandant en Chef la 1ère Armée.
Le 6 Mai 1945 :
Le Colonel à la douleur de faire part aux Officiers et Chasseurs du Régiment de la Mort pour la France des Chasseurs : LAPORTE Emile 1ère Classe au 3ème Escadron, mort le 27.4.45 à SCHOPFLOCH (Allem.).
RICHARD Roger 2ème Classe du 3ème Escadron, mort le 27.4.45 à STUTTGART (Allem.)
CHASSIGNOL Roger 2ème Classe du 4ème Escadron, décédé des suites de ses blessures le 20 Avril 1945.
Le 8 Mai 1945 :
ORDRE GENERAL N° 1 du 30.4.45 du Général de VERNEJOUL, Commandent l’Armée Blindée de la 1ère Armée Française : Officiers, S/Offîcbers et Soldats de l’Arme Blindée de la 1ère Armée Française.
Au moment où je prends le Commandement par décret en date du 14 Avril 1945, le Général de GAULLE, m’a nommé Commandant de l’Arme Blindée de la PREMIERE ARMEE FRANÇAISE.
Je salue respectueusement et avec fierté les Etendarts des 25 Régiments que vous venez de parer d’une gloire nouvelle
Je m’incline pieusement devant nos Morts ; ils nous ont donné l’exemple de l’Amour de la Patrie poussé jusqu’au Sacrifice suprême.
L’Arme Blindée trop longtemps attendue existe enfin officiellement. Elle a fusionné sans distinction les Cadres de la Troupe des Chars et de la Cavalerie, tous animés de la même passion de la bien servir et de se montrer dignes de leurs aînés.
C’est avec fierté et admiration que nous avons suivi les étapes glorieuses de notre Armée Blindée qui l’ont conduite à la Victoire
Tous unis dans le même Amour de notre Arme, réunissons nos efforts dans la joie de la Victoire, pour accroître toujours davantage sa valeur militaire et morale.
L’Arme Blindée est une Arme d’Elite.
Montrez votre fierté d’en faire partie.
Par votre belle attitude militaire,
Par votre tenue d’une correction parfaite,
Par votre discipline exemplaire,
La FRANCE Victorieuse mais blessée a besoin demain plus que jamais de caractères bien trempés.
Cultivez en vous le sens de l’Amour et de l’Effort,
Accomplissez votre Devoir avec Ferveur et avec Joie
Donnez au Pays l’Exemple.
Vous avez été hier les Artisans de la Victoire.
Pour votre mâle attitude et le rayonnement de vos cœurs de Soldats et de Français, vous contribuerez demain au relèvement de notre Pays et à la Grandeur de la FRANCE.
LE GENERAL DE VERNEJOUL Cdt. L’Arme Blindée de la 1ère Armée.
Après approbation N° 5.237 /I du 2.5.45 du Général Commandant la 5ème D.B., le Colonel LEMOYNE Commandant le 11ème R.C.A. cite :
A L’ORDRE DU REGIMENT
DUMONT Jean 2ème Classe
ROULLEAU Roger 2ème Classe
Le Capitaine POIRIER Albert est muté au 1er R.C. 1ère D.I.G d’Extrême-Orient par A.M. n° 10.860/CA/AQ du 19.5.45.
Le 10 Mai 1945 : A ce jour le Régiment se trouve ainsi stationné :
L'Etat Major et l'E.H.R. ainsi que le 1er Escadron cantonnent à HAGNAU sur les bords du lac de Constance.
Le 2ème Escadron qui s'était regroupé à BLUNDENZ est installé à côté de HAGNAU à STETTEN.
Le 3ème Escadron se tient à ITTENDORF.
Le 4ème Escadron à KIPPENHAUSEN.
11ème REGIMENT DE CHASSEURS D'AFRIQUE ORDRE DE BATAILLE |
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ETAT MAJOR | |
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M 20 | FOCH | 415331 | ||
ESCADRON HORS RANG | ||||
M 20 | JOFFRE | 415347 | ||
M 20 | COURBET | |||
1er ESCADRON : | |
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M 8 | POURQUOI-PAS | |||
M 8 | LA GALISSONIERE | |||
M 20 | DUGUAY-TROUIN | |||
M 8 Howitzer | ||||
M 8 Howitzer | ||||
peloton DESCOUST | ||||
peloton d’ELLOY de BONNINGHEN | ||||
peloton de PORTAL | ||||
2ème ESCADRON Cne DUCHESNE |
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M 20 | MURAT | 415321 | ||
M 8 | MASSENA | 410699 | ||
1er peloton | ||||
M 10 | AUERSTAEDT | 445823 | ||
M 10 | ARCOLE | 439595 | ||
M 10 | ARCOLE II | |||
M 10 | AUSTERLITZ | 445841 | réformé le 28 12 1944 (moteur claqué) | |
WAGRAM | 445834 | |||
2e peloton | ||||
M 10 | MONTEBELLO | 405873 | ||
M 10 | MONTEBELLO II | |||
M 10 | MONTENOTTE | 445839 | ||
M 10 | MONTENOTTE II | |||
M 10 | MARENGO | 445829 | ||
M 10 | MANTOUE | 439678 | ||
3e peloton | ||||
M 10 | EYLAU | détruit à Kientzheim le 17 12 1944 | ||
M 10 | EYLAU II | |||
M 10 | IENA | Détruit à Durrenentzen le 31 01 1945 | ||
M 10 | ESSLING | 445831 | ||
M 10 | RIVOLI | 445844 | endommagé à Obenheim le 08 01 1945 | |
M 10 | RIVOLI II | |||
3ème ESCADRON |
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M 10 | CHARCOT | 430580 | ||
1er peloton | ||||
M 10 | KEMMEL | |||
M 10 | KEMMEL II | |||
M 10 | HARTMANN | détruit à Orbey le 16 12 1944 | ||
M 10 | HARTMANN II | |||
M 10 | LORETTE | détruit près d’Eglingen le 28 11 1944 | ||
M 10 | LORETTE II | |||
M 10 | MALMAISON | |||
2e peloton | ||||
M 10 | VAUX | |||
M 10 | FLEURY | |||
M 10 | DOUAUMONT | détruit près de Labaroche le 23 12 1944 | ||
M 10 | SOUVILLE | |||
3e peloton | ||||
M 10 | YPRES | 461983 | détruit à Hambout le 20 12 1944 | |
M 10 | YPRES II | |||
M 10 | YSER | |||
M 10 | DIXMUDE | endommagé (tourelle) à Suarce le 21 11 1944 | ||
M 10 | DIXMUDE II | 462153 | ||
M 10 | NIEUPORT | détruit à Courtelevant le 21 11 1944 | ||
M 10 | NIEUPORT II | |||
4ème ESCADRON | |
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M 20 | RICHELIEU | |||
M 20 | TOURVILLE | |||
1er peloton | ||||
M 10 | ALSACE | détruit à Jebsheim le 28 01 1945 | ||
M 10 | BOURGOGNE | |||
M 10 | PROVENCE | détruit par un nashorn à Jebsheim le 28 01 1945 | ||
M 10 |
PROVENCE II |
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M 10 | FRANCHE-COMTE | |||
2e peloton | CHENU | |||
M 10 | ILE DE FRANCE | 445827 | ||
M 10 | LORRAINE | 404968 | détruit à Law le 26 11 1944 | |
M 10 | LORRAINE II | Réformé le 03 04 1945 | ||
M 10 | NAVARRE | |||
M 10 | NORMANDIE | Détruit à Hagenbach (D) le 24 mars 1945 | ||
3e peloton | MARSAUCHE | |||
M 10 | SAVOIE | |||
M 10 | BERRY | |||
M 10 | BRETAGNE | 400401 | ||
M 10 | TOURAINE | détruit à Jebsheim le 28 01 1945 |
9e REGIMENT DE
CHASSEURS D'AFRIQUE
ETAT-MAJOR - 1er ESCADRON - ESCADRON HORS RANGS
Le 9e R.C.A., après un séjour passé aux Aréas à ASSI-BEN-OKBA, où dans une même attente sont groupés tous les Escadrons, ne sera à nouveau réuni que pour des périodes de repos et de réorganisation très courtes.
En effet, la 1ère D.B., formant pendant toute la durée des opérations 3 Groupements tactiques, les 2e, 3e, 4e Escadrons de Tank-destroyers du 9e R.C.A. détachés aux G.T. 1, G.T. 2, G.T. 3, auront dès leur embarquement, 11 Août 1944, pour les premiers éléments, une vie, une histoire propre, que l'on trouvera relatées dans leurs historiques respectifs.
L'E.M., le 1er Escadron et l'E.H.R. resteront groupés sous les ordres du Colonel commandant le 9e R.C.A. Ces éléments seront à plusieurs reprises renforcés d'unités venues des régiments de chars, du 3e R.C.A. et du 68e Rgt. d'Artillerie, pour former sous les ordres du Colonel de LABARTHE un groupement qui trouvera son emploi dans les Vosges, en Alsace et en Allemagne.
On ne trouvera donc relatée dans ces pages que l'histoire de la "portion centrale" du 9e R.C.A. et celle du "Groupement de LABARTHE".
1° EMBARQUEMENT et DEBARQUEMENT
L'embarquement du matériel et du personnel du 1er Escadron a lieu les 1er et 2 Septembre à ORAN sur L.S.T.
Le Commandant en second, le Lieutenant?Colonel GUIBERT, le Capitaine de LIGONNES et le Lieutenant SAUZAY de l'E.M. embarquent avec cet Escadron.
Le 4 Septembre, à 13 heures, au port d'ORAN, personnel et matériel de l'E.M. et de l'E.H.R. embarquent également sur L.S.T.
Le convoi se forme en large du port d'Oran et le départ a lieu le 5 Septembre vers 13 heures.
Enfin, le 9 Septembre, après une traversée sans incident, le convoi arrive en vue des Côtes de France.
Le 1er Escadron débarque à 20 heures devant la plage de la NARTELLE à un kilomètre à l'Est de SAINTE-MAXIME.
L'E.M. et l'E.H.R. ne débarqueront que le 10 Septembre dans la nuit.
Ces éléments du 9e R.C.A. sont regroupés dans une zone d'attente aux environs de COGOLIN.
2° SUR LES ROUTES DE FRANCE
Le Colonel CALDAIROU, Commandant le G.T. 3 et les éléments débarqués de la 1ère D.B., donne au Régiment l'ordre de se porter dans la région de MACON en quatre étapes : AIX - BOLLENE - SAINT-RAMBERT D'ALBON - MACON.
Le 10 Septembre, le Régiment fait mouvement à 14 heures par l'itinéraire COGOLIN - SAINT-LUC et se porte à AIX-EN-PROVENCE où il arrive vers 18 heures et bivouaque dans une prairie à 4 kilomètres au Sud-Est de cette ville. L'étape a été de 107 kilomètres et s'est effectuée sans incident dans la joie de reprendre contact avec la France.
Le 11 Septembre, le Régiment se porte à BOLLENE par l'itinéraire : AIX - SENAS - ORGON - ORANGE - BOLLENE. L'E.M. et l'E.H.R. cantonnent à MONDRAGON, le 1er Escadron dans un hameau plus au Nord.
Distance parcourue : 143 kilomètres.
Le 12 Septembre, le Régiment fait mouvement à 7h30 par MONTELIMAR VALENCE - SAINT-VALLIER et arrive à SAINT-RAMBERT à midi où cantonnent le 1er Escadron et l'E.H.R., l'E.M. est dans le charmant petit village de CHANAS. L'étape parcourue était de 130 kilomètres.
Le 13 Septembre, empruntant le pont de PEYRAN, sur le Rhône, le Régiment se porte à CRECHES (q. kilomètres au Sud de MACON). L'E.M. et l'E.H.R. cantonnent au Château de CHAINTREY, où le Commandant SONNERY les reçoit avec une charmante et admirable hospitalité. Le 1er Escadron est au Château de VINZELLES.
Pendant ces quatre jours de repos, consacrés à l'entretien du matériel, tous retrouvent avec joie une FRANCE souriante et moins meurtrie qu'ils ne craignaient.
Le 18 Septembre, le Régiment quitte cette région privilégiée pour se porter à GENLIS par CHALON-SUR-SAONE, BEAUNE, NUITS-SAINT-GEORGES et DIJON. Une étape de 150 km qui remet en mémoire à tous les crus célèbres de la Bourgogne.
Le 19 Septembre, passant par AUXONNE - DOLE - BESANCON et RIOZ, l'E.M. et l'E.H.R. cantonnent à ANDELARRE près de VESOUL, tandis que le 1er Escadron s'installe tant bien que mal à VELLEGUINDRY.
3° VERS LE THEATRE DES OPERATIONS
Après s'être présenté au Général du VIGIER, à NOROY-LE-BOURG, le Colonel donne l'ordre à l'E.M., 1er Escadron et E.H.R. de faire mouvement sur LURE où ils cantonnent.
Le 26 Septembre, à 9h15, le 1er Escadron et le 3e Escadron, commandé par le Capitaine GIRAUD, sont mis à la disposition du Colonel pour agir à l'intérieur du G.T. 2 en direction de RECOLOGNE. Le P.C. quitte LURE à 11 heures pour se porter à LA COTE, l'E.H.R. restant à LURE.
A 15 heures, le 1er Escadron envoie trois reconnaissances à pied dans les bois de LABROSSE, des éléments de F.F.I. l'accompagnent. Après avoir parcouru 3 à 400 mètres dans un bois très dense, elles se heurtent à des armes automatiques et à des tirs de minen qui les obligent à se replier.
Les chasseurs DELPRADO et MATHIAS sont portés manquants. Le chasseur HADJADJ est blessé à la cuisse, il sera cité à l'ordre de l'Armée pour son courage et son audace.
Le Colonel décide de reporter son P.C. et le 1er Escadron à ROYE où ils passeront la nuit.
Le lendemain, 27 Septembre, le 1er Escadron reçoit pour mission de nettoyer la partie du bois de la NOIE-JEANNIN située au Sud de la route MAGNY - LA COTE. Il est renforcé par une section de zouaves, bénéficie des tirs à vue exécutés par un peloton du 5e R.C.A. et de l'appui d'une batterie du 68e R.A.
L'action commencée à 10h30 se termine à 13 heures.
Le chasseur MALHOMME est tué, le Brigadier GUTTIN et le chasseur ROUABLIA sont blessés.
A 16 heures, l'E.M. et le 1er Escadron sont mis en réserve de D.B. à LURE.
Ce court engagement a été pour beaucoup le baptême du feu, à quelque échelon que ce soit, tous ont fait preuve de calme et de courage, qualités qui ne seront pas démenties par les combats suivants.
Le 1er Escadron, dans des conditions très pénibles, combats de bois, a fait son apprentissage du rude métier de fantassin. Il l'a si bien fait qu'à maintes reprises, c'est encore à lui qu'on fera appel pour des besognes plus ingrates, mais hélas, plus coûteuses aussi en vies humaines.
Le Brigadier GUTTIN, les chasseurs MATHIAS et MALHOMME sont cités à l'ordre de la Division. Le Brigadier REDO et le chasseur DELPRADO sont cités à l'ordre du Régiment.
Le lendemain, des F.F.I. retrouveront dans les bois les corps des chasseurs DELPRADO et MATHIAS.
4° LES VOSGES - LA MOSELLE
Après une semaine de repos à LURE, tous aspiraient à retourner au feu. Aussi est-ce avec joie qu'après une reconnaissance faite le 9 Octobre par le Colonel dans le secteur de RAMONCHAMP, le Régiment reçut la mission d'assurer la défense de la Vallée de RAMONCHAMP au Nord de la Moselle, le Colonel ROUGIE ayant reçu la même mission.
Le Colonel dispose du 1er Escadron, du peloton FELLER, venu du 2e Escadron, d'un groupe de F.F.I. du Bataillon CHAROLLAIS.
Le 9 Octobre, vers 15 heures, le P.C. s'installe entre REMANVILLERS et LETRAYE dans une villa au Nord de la route. A 17 heures, le 1er Escadron commence la relève de la 3e Compagnie du 4e Zouaves. Les zouaves quittent LETRAYE à minuit. Les 150 F.F.I., arrivés à partir de 22 heures, sont mis en place au fur et à mesure de leur venue.
Le Commandant JALENQUES prend le commandement des éléments qui occupent LETRAYE, le Capitaine de LIGONNES lui est adjoint.
Le 1er Escadron, dans une situation difficile, manquant d'air et de vue, essaie de mettre la main sur la Côte 601 au N.E. de LETRAYE. Il ne peut y parvenir. Le chasseur MAJIDI EL HADJ est tué.
Le 11 Octobre, réorganisation de la Vallée de la Moselle. Le Colonel de LABARTHE prend le commandement de la Vallée de RAMONCHAMP (secteurs Nord et Sud) avec tous les éléments qui s'y trouvent.
Le Commandant JALENQUES prend le commandement de la zone Nord du fleuve, il dispose du 1/9 R.C.A., d'un peloton de chars du 2e Cuir. et de 100 F.F.I. de la Compagnie du CHAROLLAIS (Capitaine CLAUDE).
Le Capitaine de LIGONNES prend le commandement de la zone Sud où il dispose de l'Escadron ANDRE, du 3e R.C.A., de 140 F.F.I. du Groupement "ALSACE-LORRAINE", non encore en place. Un peloton de chars du 2e Cuir. est mis en réserve au Carrefour de REMANVILLERS ainsi que des éléments du 88e Génie. Une batterie du 68e R.A. est mise à la disposition du Groupement LABARTHE.
Le Capitaine JULLIEN fait une liaison avec le Régiment de parachutistes qui occupe la tête du GELANT, le P.C. des parachutistes se trouvant au COL de DRUMONT.
A 17h30, l'Aspirant CHAVEROU est tué par une balle en nettoyant les maisons à LETRAYE.
Les F.F.I. "ALSACE-LORRAINE" (Capitaine GOSSOT) sont en place au Mont des BREUCHEUX. Ils prennent la liaison avec les gardes mobiles qui forment la gauche du G.T. 2.
Le Groupement F.F.I. du Lt-Colonel de ROUGEMONT est mis à la disposition du Groupement LABARTHE ; il est destiné à assurer la relève du Régiment de parachutistes.
Le 4/9 R.C.A. (Capitaine DÉCHETS), qui était au repos avec le G.T. 3, est mis à la disposition du Groupement LABARTHE qu'il rejoint dans la nuit du 13 au 14 Octobre.
Le peloton HAU est affecté au point d'appui Nord, le peloton FOLLIN au point d'appui sud, le peloton PLATEAU est en réserve à FERDRUPT.
Le 14 dans la nuit, les F.F.I. ROUGEMONT ont relevé les parachutistes, ils installent un élément à la tête du GEHEN (Bataillon CERONI), un autre au Mont des ROCHOTTES (Bataillon FRANCOT).
Le contact entre nos éléments occupant l'ETRAYE et l'ennemi étant extrêmement serré, le Colonel décide pour donner de l'air à ses éléments :
a) de faire nettoyer le ravin situé entre le Mont des ROCHOTTES et la tête du GEHEN ; dans ce ravin, de nombreuses fermes sont en effet occupées par l'ennemi ;
b) de conquérir la crête Nord-Est qui domine le village de l'ETRAYE.
L'opération déclenchée à 15 heures est appuyée par des tirs d'artillerie sur les crêtes du CHAILLON et la tête MOSIQUE par des tirs de M.8 de l'Escadron ANDRE. Les 3 canons de 75 du 1/9 R.C.A., aux ordres du Lieutenant de BOUILLAS, exécutent des tirs très meurtriers sur les lisières du THILLOT où un auto-moteur est touché ainsi que sur des résistances se révélant dans les fermes du ravin. Les M.8.du Capitaine ANDRE détruisent une mitrailleuse de 20.
Malgré ces appuis de feu, le Bataillon FRANCOT ne peut atteindre la crête, le terrain insuffisamment nettoyé abritant encore de nombreuses mitrailleuses ennemies. Le Bataillon est obligé de se reporter sur ses positions de départ à la tombée de la nuit. Il a eu 8 tués, 2 disparus et 17 blessés.
A 20h45, le Colonel de LABARTHE reçoit l'ordre d'opérations n° 7 lui prescrivant d'adopter une attitude défensive.
Du 15 au 18 Octobre, plusieurs relèves des éléments F.F.I., venus en renfort du Groupement LABARTHE, par des éléments moins instruits, moins bien équipés, moins nombreux, permettent à l'ennemi de sonder notre dispositif par des patrouilles d'une audace remarquable.
Pendant ce temps, le P.C. s'est installé au Château de FERDRUPT et l'Escadron BRISSON, du 3e R.C.A., est venu relever le 1er Escadron du 9e R.C.A.
Le Chasseur COUREUIL est tué, le brigadier chef VENTANT est blessé ; ils appartenaient tous deux au 1/9 R.C.A.
Le 18, une patrouille allemande passe vers 9h30 à 100 mètres de l'observatoire du Mont des BREUCHEUX qu'elle ne voit pas. Un peu plus tard, le Capitaine de LIGONNES se heurte à une patrouille ennemie qu'il met en fuite.
Devant cette infiltration due aux faibles effectifs du point d'appui de LIGONNES, le Colonel décide de lui envoyer le 1er Escadron. La situation reste confuse jusqu'au 20 Octobre 17 heures, heure à laquelle un dispositif plus homogène peut être mis en place.
Groupement SUD
- L'Escadron BOUCHIER tient le bois des BREUCHEUX, en liaison, à sa droite, avec les gardes mobiles du G.T. 1
- L'Escadron ANDRE tient les lisières Est de RAMONCHAMP. Il sera relevé dans la nuit par l'Escadron DESMOUTIS.
- Un peloton de l'Escadron DUMENIL (Lt. MOINE) dans RAMONCHAMP.
- Le peloton FOLLIN en position aux lisières Est du village.
Groupement NORD
- L'Escadron BRISSON tient les lisières Est de l'ETRAYE.
- Le Capitaine KOPF commande le "Sous-secteur de la Montagne" depuis le Col de DRUMONT jusqu'au Mont des ROCHOTTES inclus.
Il dispose de 2 pelotons de l'Escadron JURY.
La liaison entre KOPF et BRISSON est assurée par deux pelotons de l'Escadron JURY.
- 1 peloton de l'Escadron DUMENIL dans l'ETRAYE.
- 1 peloton de l'Escadron GIRAUD dans REMANVILLERS.
- L'Escadron de chars légers DUMONT est en réserve à FERDRUPT.
Ce remaniement du dispositif n'est pas sans entraîner de nombreux mouvements de véhicules qui déclenchent une violente réaction de tirs ennemis ; le chasseur BEDU du 4e Escadron et le Maréchal des Logis GEVA du même Escadron sont grièvement blessés.
Le 22 Octobre, un obus de gros calibre sur le P.C. du Capitaine de LIGONNES, les chasseurs VARO et MOHAA sont blessés. Le Maréchal des Logis LEBOURDAIS du 4e Escadron est blessé dans FERDRUPT.
Le Général BROSSET, Commandant la 1ère D.M.I., vient au P.C. du Colonel LABARTHE, un bataillon de sa division devait relever le Groupement LABARTHE dans la nuit du 25 au 26 Octobre.
En relevant des mines anti-personnel avant de quitter le secteur, le Maréchal des Logis ROSSEL et le brigadier REDO sont tués accidentellement, tandis que l'Adjudant GENSOUS et le Maréchal des Logis DUPUIS sont blessés.
La relève s'effectue sans incident, les éléments en renfort du Groupement LABARTHE rejoignent leurs unités respectives et le 27 Octobre, l'E.M. et l'E.H.R. sont en cantonnement de repos à FLAGY près de VESOUL, le 1er Escadron étant à VELLEFRIT.
Le 8 Novembre, pour la première fois depuis l'embarquement, le Colonel retrouvera, pour bien peu de temps d'ailleurs, ses trois Escadrons de T.D. qui, sur ordre du Général, ont été remis à sa disposition.
5° VERS L'ATLANTIQUE
Le 19 Novembre, le Régiment de nouveau réduit à l'E.M., le 1er Escadron et l'E.H.R. prépare son départ pour ANGOULEME, il doit être employé à réduire les résistances allemandes de la Côte Atlantique. Il est prêt à faire mouvement quand une autre mission, plus conforme à ses aspirations, lui est assignée.
6° L'ALSACE
Cette mission se résume en un mot : "L'ALSACE".
Le Régiment reçoit donc l'ordre de se porter dans la Région Ouest de MONTBELIARD.
Parti le 20 à 8 heures, le Régiment, passant par l'ISLE-SUR-LE-DOUBS, malgré l'embouteillage invraisemblable de MONTBELIARD et d'AUDINCOURT, arrive à BISEL le 21 après minuit.
Le Colonel prend le commandement d'un groupement ainsi composé :
( E.M. du Régiment
3e R.C.A. ( Escadron DUMONT (Chars légers)
( Escadron ARGOUX (Reconnaissance)
( E. M.
9e R.C.A. ( Escadron JULLIEN (Reconnaissance)
( E. H. R.
Ce groupement reçoit l'ordre de lier son action, à droite avec le G.T. 1, à gauche avec le R.C.C.C. dont le but est la prise d'ALTKIRCH. Le Groupement VALIN du G.T. 2 progresse du Sud au Nord par BISEL - HIRSINGUE - ALTKIRCH.
Le R.C.C.C. se dirige sur HIRTZBACH par SEPPOIS et LARGITZEN.
Le Colonel de LABARTHE décide de pousser sur ALTKIRCH par HEIMERSDORF, HIRTZBACH, CARSPACH.
Le 21 à 8 heures, l'Escadron ARGOUX occupe HIRSINGUE ; à la même heure, le P.C. du Groupement se transporte à HEIMERSDORF.
Des reconnaissances poussées de HIRSINGUE en direction de HIRTZBACH rencontrent une sérieuse résistance au Château de REINACH.
Le peloton qui avait atteint REINACH est pris à partie par des 88 et des bazookas, les pertes sont sérieuses : 1 tué, 11 blessés dont 1 aspirant, 2 A.M. détruites, 2 jeeps détruites, 1 char M.8 endommagé.
Le Groupement VALIN, qui lui aussi débouche difficilement vers le Nord, subit quelques pertes, tandis que le peloton qui avait atteint Château REINACH doit se replier légèrement sur HIRSINGUE.
Le 1er Escadron, qui était arrivé péniblement la veille à EXINCOURT, peut enfin se porter en avant et arrive à DELLE, mais la route de SEPPOIS a été coupée par l'ennemi qui pousse vers le Sud, mais il est réquisitionné par la 5e D.B. pour la défense de FAVEROIS. Relevé par des éléments du 1er Cuir., le Capitaine JULLIEN, utilisant le seul itinéraire alors libre par RECHESSY - PFETTERHOUSE - MOOS, rejoint HIRSINGUE à 23 heures.
L'E.H.R., pris aussi dans les embouteillages de MONTBELIARD, n'a toujours pas rejoint, il a passé la nuit du 20 au 21 sur la route et n'a pu ensuite passer par la route DELLE - SEPPOIS coupée par l'ennemi.
Le 22 Novembre, l'Escadron ARGOUX du 3e R.C.A., appuyé par les chars légers de l'Escadron DUMONT (3e R.C.A.), se porte à CARSPACH par la route de l'ILL et l'atteint vers 9 heures.
L'Escadron JULLIEN, avec les pionniers, prend l'itinéraire au Nord de la rivière. Pour éviter des infiltrations ennemies provenant des éléments refoulés par l'opération de dégagement de la route SEPPOIS - DELLE, il reçoit l'ordre de se porter à HIRTZBACH pour relever des éléments du 6e R.T.M.
En fin de journée, le Groupement LABARTHE, réduit aux seuls éléments du 9e R.C.A., est mis à la disposition du Colonel CALDAIROU commandant le G.T. 3 dont le P.C. est à MULHOUSE. Le Colonel de LABARTHE porte aussi son P.C.
Le 1er Escadron et l'E.H.R., qui a enfin pu rejoindre malgré une seconde coupure de la route de DELLE, sont aux ordres du Commandant JALENQUES. Ordre est donné à l'E.H.R. de s'installer à LANDSER en prenant mesures défensives nécessaires pour parer à des infiltrations possibles d'éléments légers ennemis.
Le 23 au matin, le 1er Escadron reçoit l'ordre de s'installer défensivement à RIXHEIM, face à la forêt de la HARDT. Le P.C. quitte MULHOUSE pour RIXHEIM. Dans l'après-midi, le Colonel reçoit l'ordre de se porter sur FLAXLANDEN et ZILLISHEIM ; le 1er Escadron et L'E.M. font mouvement par BRUEBACH.
Le 1er Escadron s'installe défensivement le long du Canal du RHONE AU RHIN, face à l'Ouest, l'ennemi est de l'autre côté du Canal. L'Escadron JULLIEN est soumis à un tir intermittent de mortiers.
L'E.H.R. est toujours à LANDSER.
ORSCHWILLER - HEIMSBRUNN
Le 24 Novembre, le Colonel reçoit le commandement d'un groupement ayant pour mission de couper les communications ennemies à PONT D'ASPACH.
Composition du Groupement LABARTHE
1) Les éléments du 9e R.C.A.
Escadron de reconnaissance
Un peloton de T.D. du 4e Escadron (Aspt PERRUCHE)
E. H. R.
2) 3e R.C.A.
Un peloton de reconnaissance de l'Escadron ARGOUX (peloton BLASELLE)
Escadron de chars légers (Cne DUMONT)
3) 2e R.C.A.
Escadron de chars moyens (Cne de LAMBILLY)
4) 1 Section du Génie
5) 2e Régiment de Zouaves
E.M. du 2e Bataillon
1 Compagnie de fusiliers-voltigeurs
La Compagnie d'appui.
Ce groupement est ainsi articulé
Détachement JALENQUES
Escadron de chars moyens LAMBILLY
Escadron de reconnaissance JULLIEN (moins le peloton de pionniers)
Bataillon ARGOUX 1ère Cie de F.V., 1ère Cie d'appui
1 peloton de chars légers (Esc. DUMONT Lt. PICHOU)
1 peloton T.D. (Aspt. PERRUCHE)
en place à 10 h, à MORSCHWILLER.
Détachement de réserve
Escadron DUMONT Chars légers (2 pelotons ) aux ordres du Cne DUMONT
1 peloton d'A.M. du 2e R.C.A. Lt. BLASELLE) 2 pelotons
1 section de Génie
1 peloton de pionniers (Esc. JULLIEN) aux ordres du Capitaine DECHERY
P.C. du Cne DECHERY
1 peloton de chars moyens
en place à 10 h, à DORNACH.
Le P.C. du Commandant JALENQUES et celui du Groupement se trouvent à DORNACH. La mission du Groupement est :
1) de s'emparer d'HEIMSBRUNN
2) de pousser aussitôt vigoureusement sur PONT D'ASPACH
Le Commandant JALENQUES transporte son P.C. à MORSCHWILLER. Le P.C. du Groupement se transporte à 11 heures dans une maison à l'entrée Est de MORSCHWILLER. A peine installé, il est violemment pris à partie par des pièces de 88 ; la maison est atteinte par 4 obus, 5 hommes sont blessés, une moto hors d'usage, l'Officier de liaison d'artillerie et son radio sont blessés, leur half-track est endommagé. Le tir a duré environ 3 minutes. Le Colonel décide alors de porter son P.C. au Château de MORSCHWILLER, plus camouflé aux vues de l'ennemi ; au cours du déplacement, 2 chasseurs sont à nouveau blessés.
A 14 heures, l'attaque débouche du village. Le 1er Escadron attaque à pied par la route et ses abords, suivi des auto-canons commandés par le Lieutenant REGLADE.
Le Bataillon du 2e Zouaves est au Nord de la route.
A 15h30, les hauteurs dominant HEIMSBRUNN sont atteintes, les unités essaient alors un violent tir de minen. En outre, des feux nourris de mitrailleuses en interdisent le débouché. Le Capitaine ARNOUX est tué en tentant d'entraîner ses hommes à l'assaut du village ; le Capitaine STEINEMAN prend le commandement du Bataillon du 2e Zouaves. Un peloton de chars moyens (Sous-lieutenant COQUARD), un T.D. du peloton PERRUCHE et les auto-canons du Lieutenant REGLADE sont liés à la route.
A 16 heures, au débouché de la crête où les éléments à pied ont dû s'arrêter, un char moyen est atteint par le 88 d'un JAGDPANTHER et flambe ; un peu plus tard, le T.D., voulant prendre à partie le char ennemi, est atteint à son tour.
A 15h15, le Capitaine DUMONT avait reçu l'ordre de se porter en flanc-garde à la droite du détachement JALENQUES et de se diriger sur BRUCKENNUHL - FABRIQUE pour interdire, face au Nord, la route REININGUE - HEIMSBRUNN.
A 16 heures, un peloton de chars légers atteint la FABRIQUE ainsi qu'un peloton de chars moyens (Lieutenant COSEVIN - 2e R.C.A.). Un des chars saute sur une mine, l'équipage est sauf. Un char léger de l'Escadron DUMONT est atteint vers 16h30 par un coup de 88 dans les moteurs. Il flambe à son tour, l'équipage est sauf. Les T.D. de l'Aspirant PERRUCHE ouvrent le feu sur cet auto-moteur qui parait atteint aux chenilles.
A 17 heures, l'accès de la FABRIQUE est battu par une arme automatique ennemie. Une section du 6e R.T.M., mise à la disposition du Colonel de LABARTHE, va renforcer les défenses de la FABRIQUE. Elle reçoit en outre pour mission d'envoyer de nuit une patrouille reconnaître les ponts entre la FABRIQUE et la DOLLER. Dès le début de la nuit, une patrouille ennemie incendie un des chars qui n'a pu être récupéré. Toutes les troupes restent sur place pour la nuit ; des mines anti-chars sont posées, notamment sur la route principale à 150 mètres des mitrailleuses allemandes, par le Maréchal des Logis VOLATTE, du 1er Escadron. La patrouille du 6e R.T.M. rend compte que les ponts, au nombre de 4 entre la FABRIQUE et REININGUE, sont intacts.
A 15 heures, les premiers éléments de l'Escadron JULLIEN abordent le village par la gauche de l'axe, pendant que le peloton BOUILLÉ déborde par la droite, suivi du peloton BOUILLAS. Les zouaves suivent de près. On entend des bruits de chars ennemis qui s'éloignent puis, à 15h30, une formidable explosion : les Allemands viennent de faire sauter, au carrefour principal du village, un blockhaus et plusieurs maisons. La résistance faiblit enfin, le village est rapidement traversé, malgré quelques tireurs isolés ; plusieurs prisonniers sont faits, dont un lieutenant. Ils appartiennent à l'arme du Génie et déclarent que le village était défendu par deux Compagnies de 100 hommes, d'une soixantaine de travailleurs et huit chars lourds. L'ordre était de résister coûte que coûte.
Le Capitaine JULLIEN prend liaison à gauche avec le Bataillon DIEBOLD qui est arrêté à la côte 310, puis aux lisières Sud, et n'a pu déboucher qu'une fois le village atteint par le 1/9 R.C.A.
A 16h30, le village est entièrement occupé et nettoyé, le pont sur l'axe à la sortie Ouest du village a été détruit.
Le Commandant DIEBOLD est chargé d'assurer la défense du village et d'autres unités aux ordres du Cdt. JALENQUES rentrant à MORSCHWILLER.
Le Bataillon du 2e Zouaves quitte le Groupement.
La nuit est calme.
Le 27, reprise du mouvement en avant, le P.C. du Colonel LABARTHE est maintenant à HEIMSBRUNN, le détachement DIEBOLD établit une tête de pont à l'Est d'HEIMSBRUNN sur la route du PONT D'ASPACH. Le Génie rétablit la circulation, grâce à un pont dit "Chemin de roulement de D.B.". Le détachement JALENQUES assure la défense du village et fait des patrouilles.
A 17 heures, les éléments du détachement DIEBOLD atteignent LA CHAPELLE. Le ponceau a été détruit par l'ennemi.
Le 26, le Groupement LABARTHE reçoit un renfort, 3 Compagnies du Bataillon DIEBOLD du 6e R.T.M. Les ordres pour la journée du 26 sont toujours de prendre HEIMSBRUNN et d'occuper PONT D'ASPACH en liant les mouvements du Groupement LABARTHE avec ceux du Groupement LEPINAY qui attaque du N.-E. au S.-O. par BERNWILLER et LES BURNHAUPT.
L'attaque doit être menée par le Bataillon DIEBOLD, appuyé par le détachement JALENQUES. Celui-ci, resté sur la route, et le Bataillon DIEBOLD, au Nord, devront s'emparer de la côte 310 et déborder le village par le Sud.
Le Commandant DIEBOLD dispose, en plus de son Bataillon, de la Section de Génie du Lieutenant PON, du peloton de pionniers du 9e R.C.A.
L'attaque débouche à 9h40 et rencontre aussitôt une très vive résistance. On signale des chars lourds allemands embossés à l'entrée du village. MORSCHWILLER est bombardé par l'ennemi, le Capitaine DECHERY reçoit un obus de mortier sur son scout-car, le conducteur et un sous-officier sont blessés.
A 13 heures, la Compagnie de tirailleurs, qui a pour objectif la côte 310 à 900 mètres au S.-E. d'HEIMSBRUNN, est stoppée. Un peloton de chars légers vient appuyer sa progression. Un peloton de chars moyens du 2e R.C.A. est envoyé avec le Capitaine DUMONT pour contourner la côte 310 par le Sud, un char léger saute sur une mine, l'équipage est sauf.
Le 1er Escadron demande un tir d'artillerie sur les vergers à l'entrée du village ; c'est là, en effet, que se situe le gros de la résistance : chars embossés et mitrailleuses lourdes. Le tir extrêmement précis permet au Capitaine JULLIEN de pousser son Escadron en avant, le peloton LAPORTE dans les fossés, tandis que les chars moyens de l'Escadron LAMBILLY suivent au plus près, ainsi que les auto-canons du Lt. REGLADE. Les Zouaves (Bataillon KLEINMANN) lient leurs mouvements au 1er Escadron.
A 14h30, les auto-canons du Lt. REGLADE passent devant les chars et appuient très efficacement la progression très lente qui s'effectue sous un feu nourri de mines et d'armes automatiques.
Le 28, la mission reprend sans changement ; l'infanterie débouche passant la rivière sur les planches, un gué est établi pour les blindés par le Génie.
L'infanterie progresse encore d'environ 1 kilomètre, mais est arrêtée par des feux violents venant du MOULIN de la HARDT. Les troupes restent en place pour la nuit, de petits groupements mixtes, infanterie, chars, et parfois T.D., sont constitués et se cerclent dans les bois.
Le P.C. du Colonel à HEIMSBRUNN a été sévèrement bombardé : 2 tués, 4 blessés, le scout-car du Colonel et une moto sont endommagés.
Le 29, malgré une progression très ralentie par les mines et les résistances ennemies, une patrouille chars T.D. atteint à 10h15 le triangle Sud de PONT D'ASPACH.
A 14 heures, le P.C. à HEIMSBRUNN est à nouveau violemment bombardé : 1 blessé, 1 half-track et 1 moto endommagée.
Le Groupement LEPINAY prend à son compte la défense de PONT D'ASPACH.
Le Groupement GENTIEN, nouvellement constitué, s'installe à HEIMSBRUNN, assurant la défense de cette localité et la sécurité des communications.
Le Groupement LABARTHE est réduit aux éléments du 9e R.C.A. et à l'Escadron LAMBILLY du 2e R.C.A. ; il va cantonner à SPECHBACH-LE-BAS.
Etat des pertes durant cette période d'opérations, du 25 au 29
TUES : 24 sous-officiers et troupe
BLESSES : 5 officiers, 107 sous-officiers et hommes de troupe
DISPARUS : 4 troupes dont, pour le Régiment (E.M. - E.H.R. - 1er et 4e Escadrons)
TUES : 10 sous-officiers et troupe
BLESSES : 40 sous-officiers et troupe
DISPARUS : 1 troupe
ainsi répartis :
le 25 - TUES
1er Escadron : Chasseur LASNIER
4e Escadron : Chasseur GALVEZ
Blessés évacués
E.M. : Brig. Chef WINDELS
Brig. VIGNAUD
Chasseur ORS
Chasseur COINDARD
1er Escadron : M. des L. CIANFARINI, DUPUIS
Chasseurs BEN SOUSSAN, YAMANI, GRAOUI, SLIMANI
4e Escadron : M. des L. HECRE
Chasseurs FOURTON, MARLIN
Blessés non évacués
E.M. : M. des L. KRIEF
Chasseurs ESCHEMANN, GRIAUX
le 26 - TUES
1er Escadron : Chasseur MAURY, IBANES
Brig. QUEINNEO, LINGENFELD
Blessés évacués
1er Escadron : M. des L. LE GOFF, ISARD, GOMBARD
Chasseurs TOUBART, PONTHIEUX, BERNARD, LE HELLEC, CREVON, MASTAIN
4e Escadron : Adjt. LIMELETTE
Brig. CUQ
le 27 - Blessés évacués
1er Escadron : M. des L. MATHIEU
Chasseurs BELVOIRE, MUSTAPHA
Blessés non évacués
1er Escadron : M. des L. EL AOUFI
le 28 - TUES
E.M. : Chasseur CHALLIER
E.H.R. : Brig. OLIVIER
4e Escadron : Br. Chef HANRIOT
Blessés évacués
E.M. : Chasseurs ZAIDI, KERFOUT
1er Escadron : Chasseurs DULONG, LE BLANCHE
Blessés non évacués
E.M.: Brig. GRIAUX, MORAGUES
Disparus
4e Escadron : Chasseur SNOUSSAONI
le 29 - TUE
4e Escadron : Brig. GOULUT
Blessés évacués
E.M. : M. des L. KRIEF
1er Escadron : Chasseur GRIMAULT
4e Escadron : Chasseur DUMONT, LAMBERT
Pendant la première semaine de Décembre, le Régiment s'installe à TAGSDORF, le 6, le Colonel de LABARTHE reçoit le commandement d'un Groupement qui comprend les éléments du 9e R.C.A. laissés à sa disposition (E.M. - E.H.R. - 1er Escadron) et des éléments du 3e R.C.A. (E.M. - Escadron de reconnaissance Escadron de chars légers).
Ce groupement, qui doit relever le 2e Bataillon du 1er R.T.A., a pour mission d'interdire toute infiltration au Sud de la DOLLER entre MORSCHWILLER et HEIMSBRUNN, tandis que se déroule une opération menée sur THANN par la 2e D.I.M. Il est créé deux quartiers : quartier de MORSCHWILLER aux ordres du Commandant GENTIEN du 3e R.C.A. ; quartier de HEIMSBRUNN aux ordres du Capitaine DUMONT.
Du 7 au 12, avec quelques modifications peu importantes, le dispositif restera le même. Les unités en ligne subiront de légères pertes dues à des tirs de minen. Des patrouilles ennemies effectuées par des S.S. venus du camp de LUTTERBACH se montreront d'une incroyable audace.
Par suite d'un remaniement complet du dispositif de la D.B., les éléments du 9e Chasseurs quittent le secteur pour prendre quelques jours de repos à UBERSTRASS.
Le 23, l'E.M., le 1er Escadron et l'E.H.R. sont mis à la disposition du Colonel CALDAIROU commandant le G.T. 3. La mission de la D.B. est de tenir le secteur limité à l'Ouest : par ASPACH-LE-HAUT, MICHELBACH, GUEWENHEIM, SOPPE-LE-HAUT (exclus)
à l'Est : par COUVENT D'OELENBERG - N.D. DU CHENE (exclus).
Le Colonel de LABARTHE reçoit le commandement du sous-secteur Est, avec pour mission de tenir les bois du HAUSERWALD, de surveiller les gués de la DOLLER, et en cas d'attaque générale, de tenir sans esprit de recul les débouchés de la DOLLER.
Il dispose en plus des éléments du 9e R.C.A. du 2e Bataillon de Chasseurs à pied, formation issue des F.F.I. de BRESSE, déjà sérieusement "militarisés" et commandés par le Chef de Bataillon DAUMONT et de quelques canons de 57 mm.
Le Commandant JALENQUES est chargé d'assurer la défense de BURNHAUPT-LE-BAS où est l'E.M. et qui doit former un point d'appui ferme en cas de franchissement de la DOLLER par l'ennemi.
Jusqu'au 7 Janvier 1945, ces éléments resteront en place, le dispositif ne subissant que de légères modifications. De nombreuses patrouilles seront effectuées et le peloton de pionniers posera un nombre considérable de mines en même temps qu'il neutralisera un nombre encore plus considérable de schumines. Malgré le froid et la neige, NOEL et le JOUR de L'AN seront fêtés dans un calme presque complet, seulement troublé par instants par quelques minen perdus.
Le 3e Chasseurs relève le 8 les éléments du 9e R.C.A.
De ce jour au 17 Février, E.M., E.H.R. et 1er Escadron feront plusieurs cantonnements sans toutefois s'éloigner de la Région de MULHOUSE. Ce sera le repos pour l'E.M. et l'E.H.R., alors que le 1er Escadron connaîtra, du 1er au 9 Février, des journées très dures. Il sera employé à pied dans l'affaire de SCHOENENSTEINBACH par un froid effrayant et des conditions singulièrement démoralisantes.
Le 2 Février, le village est malgré tout conquis.
Le 3, le 1er Escadron, inclus dans le Groupement du Commandant DEWATRE, stationne à la CITE ANNA, prêt à exploiter en direction du NORD lorsque nos éléments auront réussi à franchir la THUR.
Le 5 seulement, le Capitaine JULLIEN reçoit l'ordre de s'emparer du village de REGUISHEIM, ce qui est fait malgré des tirs nourris du côté ennemi et un terrain extrêmement boueux où s'enlisent scout-cars et half-tracks. 125 prisonniers environ ont été faits, dont 4 officiers, un important matériel a été pris. Mais, le Chef BONZON a été mortellement blessé, le chasseur RAHMANI tué, le Mal. des Logis ADAMI et le chasseur SALAH blessés.
Le 7, l'Escadron est mis aux ordres du Colonel de LEPINAY, sa mission est de s'emparer de RUMERSHEIM en débordant le village par la forêt de la HARDT ; le Capitaine JULLIEN reçoit en renfort un peloton de chars du 2e R.C.A. Une manœuvre hâtivement montée en fin d'après-midi échoue. Tous les ponts sur le canal sont sautés, une seule passerelle battue par les armes automatiques ennemies est infranchissable ; ce n'est que le lendemain à 8h30 que la passerelle peut être utilisée et le village investi et nettoyé. L'Escadron pousse alors vers CHALAMPE qui est atteint à 10h30 et complètement nettoyé.
Ces dernières journées auront permis au 1er Escadron d'exécuter une manœuvre très cavalière, hélas l'Escadron aura à porter le deuil du M. des Logis Chef BONZON et de plusieurs chasseurs. Le Sous-Lieutenant BARRAS sera grièvement blessé par une schumine. Cette opération terminée, le 1er Escadron rejoindra l'E.M. et l'E.H.R. alors stationnés à MULHOUSE.
Après une période de repos, coupée par des opérations très brèves effectuées par des Escadrons de T.D. qui, entre-temps ont été remis sous les ordres de leur Colonel, opérations qui ont pour but la destruction de casemates situées de l'autre côté du RHIN.
Afin de permettre à la division destinée à passer le RHIN de remplir toutes les missions qui pourraient lui être confiées, le Général commandant la 1ère D.B. décide de constituer un nouveau groupement tactique indépendant des G.T. Ce Groupement est placé sous les ordres du Colonel LABARTHE, il quittera CHATENOIS près de SELESTAT le 19 Avril pour l'ALLEMAGNE.
7° L'ALLEMAGNE
Le 19 Avril, entre 1 heure et 2h30, le Groupement franchit le RHIN sur le pont de bateaux de BENHEIM. Ce Groupement a alors la composition suivante :
l'E.M. du 9e R.C.A.
le 1er Escadron du 9e R.C.A. (Cne JULLIEN) l'E.H.R.
l'Escadron mixte chars et T.D. composé de 2 pelotons de chars moyens venus du 2e R.C.A. et du 2e Cuir. et d'un peloton de T.D. Cet Escadron est sous les ordres du Capitaine DU CREST.
Arrivé à 7 heures à KUPPENHEIM, le Groupement reçoit l'ordre de se porter dans la Région de FREUDENSTADT en réserve de division, il y arrive sans incident à 18h30 après une étape de plus de 200 kilomètres.
La mission de la 1ère D.B. qui comprend outre le G.T. 1 et le G.T. 2 le Groupement LABARTHE et le Groupement LEBEL est de couper la retraite des forces allemandes de la FORET NOIRE en progressant rapidement jusqu'à la frontière suisse.
Le Groupement LABARTHE est mis aux ordres du Colonel commandant le G.T. 2 qui lui donne l'ordre d'occuper le 20 Avril OBERNDORF et de mettre la main sur les fameuses Usines MAUSER.
A 16 heures, OBERNDORF est occupé, l'opération confiée au Commandant JALENQUES a été rondement menée par l'Escadron JULLIEN et l'Escadron DU CREST. Les Usines MAUSER tombées entre nos mains sont confiées à un détachement de sécurité de la 1ère D.B. Un camp de travailleurs français et polonais est délivré.
Nos pertes ont été les suivantes : 1 sous-officier tué, 1 autre blessé, ainsi que quelques chasseurs.
Tard dans la soirée, ordre est donné au Colonel LABARTHE de franchir le NECKAR le 21 au matin et de gagner rapidement TUTTLINGEN ; pour cette opération, son Groupement est renforcé des unités suivantes :
3/9e R.C.A. (Escadron GOUBET)
1/5e R.C.A. (Escadron BERTHET) (chars légers)
3/5e R.C.A. (Escadron CHERY) (chars moyens)
1/3e R.C.A. (Escadron BLASELLE) (A.M.)
1 Cie du 1er R.T.A.
1 batterie du 3/6e R.A.
1 section du Génie
Le Régiment cantonne à ZIMMER OBER ROTTWEIL où il arrive à 22 heures ; le village a été pris quelques heures auparavant, plusieurs maisons brûlent encore, un certain nombre de prisonniers sont faits.
A 5h30, le 21 Avril, les ordres suivants sont donnés par le Colonel LABARTHE le Détachement de LIGONES s'emparera du Pont de TUTTLINGEN sur le DANUBE.
Le Détachement BERTHET reconnaîtra la vallée de la PRIM.
L'Escadron BLASELLE couvre le Groupement vers l'Est, assurant la liaison avec le Groupement LEBEL.
Le gros aux ordres du Commandant JALENQUES progresse sur l'axe de marche.
Vers midi, le Détachement de LIGONES tombe sur une assez forte résistance avant d'entrer à TUTTLINGEN : 2 tués, 2 blessés, 2 jeeps détruites.
Fournissant un gros effort, le 1er Escadron, bousculant les résistances ennemies, s'empare des ponts de TUTTLINGEN qu'il réussit à garder intacts ; le nettoyage de la ville commence.
Ordre est donné à toutes les unités de se regrouper à TUTTLINGEN, en vue de couper la retraite des forces ennemies qui se dirigent de la FORET NOIRE vers l'EST et d'être en mesure de pousser en direction générale d'ULM.
Bousculant de nombreuses résistances allemandes, faisant un grand nombre de prisonniers, le Détachement atteint STOCKACH à 20h15.
Le Groupement LABARTHE, parti de CHATENOIS le 19 Avril à 2 heures, arrive au Lac de CONSTANCE à l'extrême pointe de la 1ère ARMEE FRANCAISE, le 21 Avril à 20h15, après avoir parcouru 300 km en 66 heures, pris la ville d'OBERNDORF, les Usines MAUSER, s'être emparé de la ville de TUTTLINGEN et des 2 ponts intacts sur le DANUBE, faisant 500 prisonniers, anéantissant plusieurs convois ennemis, s'emparant d'un très grand nombre d'armes et de matériels divers.
Le 22 Avril, après une nuit agitée, les postes aux issues de STOCKACH ayant à intervenir constamment contre des groupes ennemis qui cherchent à s'infiltrer dans la ville, et notamment contre une unité ennemie bien encadrée et très mordante qui réussit à anéantir au bazooka 2 A.M.
Le Groupement LABARTHE ne disposant plus que de L'E.M. du 9e R.C.A. et d'une section du Génie a pour mission de couvrir face au SUD le Groupement BEAUFORT chargé de l'effort principal sur ULM.
Réduisant de nombreuses résistances, anéantissant plusieurs convois ennemis, et malgré de nombreuses barricades, le Groupement atteint ALTSHAUSEN où il cantonne dans le Château du Grand-Duc de WURTEMBERG qui reçoit le Colonel en l'assurant de ses sentiments anti-nazis.
Le bilan de la journée est de 1 tué et 11 blessés.
Nous avons fait 200 prisonniers et détruit une trentaine de véhicules.
Le 23 Avril, après une nuit très calme, le Groupement continue sa mission de flanc-garde, et après une marche que n'arrêtent ni les snippers, ni les panzerfausts, ni les convois ennemis qui embouteillent les routes, le Groupement arrive à GUTTENZELL vers 18h30, mais les pertes de la journée ont été sévères : le Lieutenant DES PORTES a été tué, 2 autres officiers ont été blessés ; 1 homme tué, 5 autres blessés.
Si les pertes ont été sévères, le bilan est intéressant :
9 officiers prisonniers
800 hommes de troupe prisonniers
85 véhicules auto-détruits
30 véhicules hippo-détruits
plus de 500 armes collectives et individuelles mises hors d'usage.
Dans la nuit, un canon de 105 ennemi, qui cherchait en vain à regagner son unité dispersée, est capturé ainsi qu'une centaine d'hommes.
La mission du Groupement est toujours de couvrir vers le Sud l'attaque sur ULM en atteignant PILLER.
Le 24, des patrouilles reconnaissent l'itinéraire et à 10 heures, DIETENHEIM est atteint, mais les ponts sautent à l'arrivée de l'avant-garde ; seule une patrouille à pied franchira PILLER sur les débris du pont. La liaison est prise avec des éléments de la 10e D.B. américaine qui se dirige sur ILLEREIGHEN. Un pont est construit par le Génie américain, des reconnaissances ayant appris au commandement que les autres ponts de PILLER étaient sautés ou rendus infranchissables par de très fortes résistances.
Cette étape effectuée sans aucune perte nous rapporte 500 prisonniers, dont 10 officiers, la capture d'un convoi de vivres et d'un important dépôt de matériel de transmission.
Le 25, afin de libérer la zone américaine, le Groupement reçoit l'ordre de faire mouvement sur OCHSENHAUSEN pour couvrir le G.T. 2 sur sa gauche.
Ce n'est que le 26 que OCHSENHAUSEN est atteint et nettoyé, de nombreux prisonniers sont faits.
Le 28, continuant sa mission, AICHSTETTEN est atteint, la progression très facile, sans un coup de feu, retardée uniquement par le grand nombre de prisonniers et l'effondrement de plusieurs ponceaux : 150 prisonniers ont été faits dont 1 colonel, 1 lieutenant-colonel, 3 commandants, 7 capitaines.
Le 29 Avril, le Groupement LABARTHE, faisant 100 prisonniers, détruisant un nombre considérable de panzerfaust et d'explosifs, atteint MUTHMANNSHOFEN.
Le 30, le Groupement, toujours en réserve, arrive à KEMPTEN et cantonne à OTTACKER et ROTTACK dans sa marche, il a fait 80 prisonniers, dont 5 officiers.
Du 1er au 3 Mai, le Groupement, réduit aux seuls éléments du 9e Chasseurs, stationne sous la neige et remet en état son matériel. Il partira de cette région pour gagner en plusieurs étapes la région de LANDAU.
CONCLUSION
S'ils n'ont pu participer à la délivrance de la plus grande partie de la FRANCE, l'E.M., le 1er Escadron, l'E.H.R. auront cependant connu en ALSACE et en ALLEMAGNE des heures glorieuses.
pendant la Campagne "RHIN & DANUBE"
Depuis le débarquement allié en AFRIQUE DU NORD, le 2e Escadron du 9e Régiment de Chasseurs d'Afrique suit dans la région de MASCARA, sous les ordres du Capitaine LORETTE, puis du Capitaine RIGAUD, une instruction intensive qui a pour but de former, avec les éléments récemment incorporés, une Unité susceptible de recevoir rapidement l'équipement américain.
Le 17 Avril 1943, il reçoit à TIZI ses T.D. et son armement, et se transforme en Escadron de Chasseurs de Chars en poursuivant l'instruction individuelle de son personnel.
Lorsque le 18 Octobre 1943, le Capitaine LAPORTE prend le commandement de l'Escadron, il pourra entreprendre l'instruction d'ensemble qui se poursuivra sans relâche au cours d'un stage d'invasion dans la région de la MACTA (du 27 Octobre au 17 Novembre) et au cours de nombreux exercices et tirs dans les régions de RELIZANE et SAINT-DENIS du SIG.
C'est au cours d'un de ces exercices, le 6 Juin 1944, qu'il apprend la nouvelle du débarquement en NORMANDIE. A l'explosion d'enthousiasme succède l'impatience ; quand pourrons-nous à notre tour nous mesurer avec l'Allemand sur lequel nous voulons prendre notre revanche ?
Le 8 Juin, autre bonne nouvelle, reçue avec une joie délirante. La Division va stationner dans une zone de regroupement, véritable lieu de passage, d'où sont parties toutes les Unités lancées dans les combats d'ITALIE. Le Régiment coupe l'AREA 55, au confluent des pistes poussiéreuses qui sillonnent l'immense camp.
Mais alors que les Unités qui nous ont précédés n'ont effectué qu'un séjour de courte durée dans ce délice de poussière, la Division y passera une longue partie de l'été. La poussière, le manque d'eau, la chaleur torride ne peuvent cependant abattre le moral qui se maintient d'autant plus haut que l'Escadron vient d'avoir l'assurance d'embarquer avec le C.C. 1 qui, sous les ordres du Général SUDRE, est mis à la disposition de l'Armée Américaine et doit prendre pied le premier sur la terre de FRANCE.
Cet honneur fait battre tous les cœurs et chacun achève sa mise au point ; tous perfectionnent les moindres détails. Et si l'impatience se fait jour, l'assurance de prendre part au combat empêche le découragement.
Le 22 Juillet, l'Escadron quitte, enfin, le paysage désolé des AREAS pour se livrer à proximité d'ORAN aux opérations qui ont pour but de permettre l'emploi du matériel dans un débarquement de vive force.
Le 8 Août 1944, l'Escadron est embarqué en deux fractions :
1) la plus importante comportant tous les véhicules de combat et de commandement prend place sur le L.S.T. 33 (navire américain, équipage grec) où se trouvent également les véhicules de commandement de l'Etat-Major du C.C.1. et ceux de l'Etat-Major du 2e Cuirassiers (Régiment de Chars du C.C.1) ;
2) la deuxième comprenant la majorité des véhicules de service embarque sur le MT "John C. BRINKINRIDGE".
Les opérations d'embarquement s'effectuent sans incident. Le 8 Août au soir, tout l'Escadron a trouvé place dans les bateaux qui ne quitteront le port que le 10 Août à 15h15, iront se former en convoi dans la rade d'où ils partiront à 19h30 vers l'avenir tellement attendu.
Composition de l'Escadron :
L'Escadron aux ordres du Capitaine LAPORTE a la composition suivante :
Un peloton hors-rang commandé par l'Adjudant-Chef MOLIERE et comprenant :
- un groupe de commandement
- un groupe des Services.
Trois pelotons de combat
de composition identique, comprenant chacun :
- un groupe de commandement
- deux groupes anti-chars (2 T.D. par groupe)
- un groupe de protection.
Ces pelotons sont commandés :
- le premier, par le Lieutenant JORDAN
- le second, par l'Aspirant de COURTIVRON
- le troisième, par le Sous-Lieutenant FELLER, auquel est adjoint l'Aspirant CORDONNIER.
Des éléments détachés de l'E.H.R. du Régiment, et comprenant :
- 2 camions et remorques pour le transport du carburant
- 1 camion et remorque pour le transport des munitions.
Ces éléments sont englobés par le groupe des Services du peloton hors-rang.
Le tableau suivant donne la répartition du personnel dans les différents pelotons.
Désignation des pelotons |
Officiers | Sous-Officiers | Brigadiers | Chas. Français | Chas. Indig. | TOTAL |
P. H. R. | 1 | 9 | 10 | 13 | 12 | 45 |
1er Peloton | 1 | 5 | 5 | 26 | 9 | 46 |
2e Peloton | 1 | 5 | 6 | 25 | 10 | 47 |
3e Peloton | 2 | 5 | 6 | 24 | 10 | 47 |
TOTAL | 5 | 24 | 27 | 88 | 41 | 185 |
Dans l'ensemble, ce personnel n'a pas l'expérience de la guerre. Seuls 2 Officiers ont déjà connu l'épreuve du feu.
Pour les Sous-Officiers, ils proviennent en majorité de l'Armée d'Afrique qui est restée en place en 1939-1940. Seuls 3 Sous-Officiers ont combattu en FRANCE.
La troupe, composée en grande majorité de mobilisés d'AFRIQUE DU NORD, n'a jamais connu les combats, ni la joie de la victoire, ni la rage de la défaite. Elle brûle du désir de se battre et son élan est irrésistible. Si les premiers engagements ne tournent pas en catastrophe, on pourra lui demander beaucoup. Elle accomplira son devoir avec un cœur admirable et une conscience professionnelle qui rempliront d'admiration les populations peu habituées à trouver chez le soldat une telle tenue et un tel sérieux.
Du 10 au 15 Août 1944, le calme n'a cessé de régner dans le convoi.
Plongés sur nos cartes, nos plans de la Côte, nous préparons activement le débarquement. La baie de FREJUS n'a plus de secret pour nous, nous en connaissons tous les petits chemins qui nous conduiront à nos zones de regroupement.
Le 15 Août vers 16 heures, nous arrivons en vue des Côtes françaises, mais l'ennemi ne veut pas se laisser faire et notre débarquement si bien préparé est décommandé. Nous reprenons le large après avoir assisté à de splendides écoles à feu de la Marine Française qui, pour l'occasion, a hissé le grand pavois.
Une alerte aérienne nous plonge dans un épais brouillard, percé seulement par le chapelet des projectiles traceurs qui déroulent de bas en haut leurs trajectoires matérialisées.
Mais nous nous éloignons toujours de la Côte que nous retrouverons plus au Sud, au Golfe de la NARTELLE où nous débarquons "en touristes", sans la moindre réaction ennemie, le 16 Août à 2h15, foulant à nouveau cette terre de FRANCE que nous venons délivrer.
Nous n'avons pas le temps de nous attendrir ; le débarquement se poursuit à son rythme accéléré et, dans la nuit noire, au milieu de véhicules de toutes provenances, nous gagnons SAINTE-MAXIME où nous devons débarrasser nos véhicules de leurs équipements amphibies qui donnent à nos chars des allures cocasses.
L'aube commence à poindre lorsque nous atteignons SAINTE-MAXIME. Nous apercevons des visages anxieux, les habitants un peu secoués par les bombardements des jours précédents sont inquiets de nous voir démolir avec une superbe ardeur les splendides cheminées d'air qui ornent nos chars. Ils ne sont pas loin de croire que nous détruisons notre matériel, il faut calmer leurs inquiétudes, et comme nous le faisons en français, leur étonnement fait place à la joie, une joie fébrile et émue... à laquelle nous nous arrachons pour commencer la poursuite qui nous conduira en un premier bond aux portes de MARSEILLE, objectif de choix, premier jalon d'une série de victoires.
OPÉRATIONS AYANT AMENÉ LA CHUTE DE MARSEILLE
Le C.C.1 est articulé en 3 groupements : les groupements DUROSOY, LETANG, de LAPRADE.
Chacun de ces groupements comprend en particulier un peloton de T.D.
Du 16 au 20 Août, les axes de progression de ces pelotons se confondent. Ces axes sont parfois de petits chemins de montagne, et sans coup, Gonfaron - Flasseus - Le Luc - Tourves et la Roquebrussanne tombent, sans que l'Escadron ait à s'employer, sauf toutefois le peloton FELLER qui reçoit le baptême du feu à LE LUC le 17 Août, puis détruit un convoi ennemi le 19 Août à hauteur de SAINT-ESTEVE.
Mais nous sommes à présent au contact de la ligne de résistance qui barre l'accès de MARSEILLE, cette ligne jalonnée dans le secteur du C.C.1 par Aubagne, le Carrefour de la Pomme, l'Auberge Neuve, nécessite l'entrée en oeuvre des T.D.
Tandis que les pelotons JORDAN et COURTIVRON sont engagés dans les combats pour la prise d'Aubagne, du 20 au 21 Août, le peloton FELLER détruit une casemate au Carrefour de la Pomme le 21 Août, puis deux canons de 88 à l'Auberge Neuve.
Tandis que la progression reprendra sur MARSEILLE, le peloton FELLER, avec le groupement de LAPRADE, s'engagera dans une poursuite effrénée qui le conduira bien loin de l'Escadron. Nous retracerons ultérieurement son équipée.
INVESTISSEMENT ET NETTOYAGE DE MARSEILLE
Le 22 Août, le bouchon d'Aubagne a été enfoncé, dans l'après-midi le mouvement reprend, et l'Escadron parvient à la tombée de la nuit à la VALENTINE - Les Trois Lucs. Le 23 au matin, le mouvement reprend sur MARSEILLE. Le peloton JORDAN est alerté, car des autos mitrailleuses allemandes se promènent, parait-il, dans MARSEILLE... Les T.D. bondissent et, brûlant le pavé, parviennent d'un seul élan au Palais de Longchamp et sur la Cannebière. Il n'y a pas d'autos-mitrailleuses, mais par contre, des tirs d'artillerie de gros calibre, et surtout des coups de feu d'armes légères. Il faut livrer, au milieu d'une population enthousiaste, parfois gênante, des combats de rues pour lesquels les T.D. sont relevés par les chars du 2e Cuirassiers.
Du 23 Août au 27 Août... quelques coups de canon à bout de portée sur les batteries ennemies de l'Estaque, nettoyage des régions Sud et Nord-Ouest de Notre-Dame de la Garde par le peloton JORDAN.
COMBAT DE LA TANTE ROSE
Le 27 Août, le peloton de COURTIVRON, un peloton de chars du 2e Cuirassiers (peloton MOUSNIER) sont mis aux ordres du Capitaine LAPORTE pour appuyer les Tabors dans l'attaque des positions qui défendent MARSEILLE au Nord.
Le terrain rocailleux est bourré d'organisations défensives : blockhaus, tranchées, abris cimentés, observatoires, murs anti-chars.
Les tabors ont attaqué le 26 au soir, ils ont été stoppés au contact de l'ennemi, et ils sont pris en écharpe par les tirs d'artillerie venant de l'Estaque.
Aucun char ennemi n'est signalé.
La décision suivante est prise :
- dans un premier temps
Le peloton de chars entraînera les Tabors jusqu'aux lisières du village, il sera appuyé dès le débouché par le peloton de T.D. qui établira par ses tirs une brèche dans le mur anti-chars.
- dans un deuxième temps le peloton de T.D. se portera sur une position qui lui permettra de détruire les canons qui gênent la progression. Le peloton de chars aidera la progression de l'Infanterie dans le village.
La première partie se passe sans incident notable, les Allemands surpris par les chars et délogés par les Tabors abandonnent leur position, le mur anti-chars vole en pièces. Tout semble devoir être rapidement réglé.
Mais le Chef de peloton de chars, entraîné par sa fougue, pénètre seul avec son char dans le village, un tireur au Panzerfaust le tue dans sa tourelle.
Une contre-attaque allemande se déclenche, elle est stoppée par le tir des chars qui, au canon et à la mitrailleuse, arrêtent l'ennemi qui est presque parvenu au corps à corps.
Le peloton de T.D. mène à bien sa mission de destruction des canons ennemis, non sans quelques ennuis... un T.D. s'est engagé sur un sentier dont un côté s'éboule sous le poids, le T.D. se retourne sur la tourelle. Par bonheur, l'équipage s'en tire sans une égratignure ; les obus pleuvent autour de lui, mais le canon qui se montre si généreux est détruit à son tour.
Tout le secteur entre la Mer et notre position redevient calme et nous pouvons concentrer notre effort sur le village où se poursuivent les combats à la grenade, où les mortiers et les rafales de mitrailleuses donnent bien l'ambiance du combat d'infanterie.
Les Tabors dominent la situation... le soir tombe, les Allemands se rendent. Mission terminée et avec elle une bien lourde journée.
Le 28 Août, la Garnison Allemande de MARSEILLE se rend ; le 29 Août, le peloton JORDAN représente l'Escadron à la prise d'armes qui soulève l'enthousiasme d'une population vibrante et toute à la joie, parfois égoïste, de sa libération.
L'ensemble des opérations depuis le débarquement permet d'établir le bilan suivant :
- l'Escadron a détruit : une casemate, deux canons de 88, une batterie d'artillerie, un convoi ennemi.
Il a participé aux opérations de Le Luc, Aubagne, l'Auberge Neuve, la Tante Rose, infligeant de sévères pertes à l'ennemi.
- Ses pertes sont :
- le Brigadier-Chef PITOU tué le 22 Août au cours d'une liaison motocycliste ;
- trois Chasseurs blessés dans un accident de Jeep le 23 Août en se portant rapidement à un point menacé.
Profitant de l'arrêt que nous avons dû consentir pour nous emparer de MARSEILLE, l'ennemi a décroché ses troupes. Une poursuite échevelée va en résulter.
Cette poursuite va, dès le début, se montrer difficile, car le secteur donné à la 1ère D.B. se situe sur la rive droite du Rhône, dont tous les ponts ont sauté.
D'autre part, le carburant n'étant pas poussé assez en avant, il faudra venir le chercher jusque sur les plages de débarquement. La longueur des lignes de communication, les embouteillages aux points sensibles (passages du Rhône) feront peser une lourde menace sur toutes les Unités. Grâce à l'admirable entrain des conducteurs du groupe des Services, aux efforts du M.D.L. Chef HOFFMANN, chargé du ravitaillement en carburant, l'Escadron n'a jamais été réduit à stopper, et a eu au minimum une avance lui permettant de parcourir deux cents kilomètres. Nous verrons qu'il n'en a pas été de même pour le peloton FELLER qui, détaché de l'Escadron, est resté plusieurs jours en panne sèche.
Le 29 Août, après la prise d'armes de Marseille, le P.H.R., les pelotons JORDAN et COURTIVRON se retrouvent à PALISSANNE (9 km E de Salon).
Le 30 Août, étape à FONTVIEILLE, le Moulin de Daudet qui avait déjà vu beaucoup de choses s'étonne de tout ce déploiement guerrier.
Le 31 Août, tandis que le Lieutenant JORDAN se porte sur VALLABREGUE avec les T.D. pour y passer le Rhône, les véhicules légers font route sur AVIGNON où le fleuve est franchi sur pont de bateaux.
La circulation s'avère difficile, et un embouteillage monstre caractérise les journées du 31 Août et du 1er Septembre.
Le 1er Septembre à 9 heures, le Rhône n'est plus un obstacle pour les T.D. Le 2 Septembre, nous les retrouvons à SAINT-GALMIER, après avoir remonté la vallée du Rhône jusqu'à TOURNON, grimpé jusqu'à ANNENAY, franchi le col de la République par des petites routes où la conduite des chars est voisine de l'acrobatie, traversé en trombe Saint-Etienne, en un mot parcouru 180 km sur des routes encombrées ou dangereuses.
Le 3 Septembre, nous débordons largement LYON par le Nord et venons couper la Nationale 6 à LISSIEU (18 km de LYON).
Le 4 Septembre, longeant la Saône, nous parvenons en fin de soirée à SENNECEY-LE-GRAND (10 km N de TOURNUS).
Le 5 Septembre, CHALON-SUR-SAONE est libéré, le contact est repris avec l'ennemi qui semble vouloir défendre le seuil de BOURGOGNE.
Depuis le 1er Septembre, nous avons parcouru 350 km, nous retrouvons enfin l'ennemi. Nous allons pouvoir reprendre la lutte.
L'Escadron est toujours amputé du peloton FELLER dont il est temps de s'occuper.
Nous avons laissé le peloton FELLER avec le groupement de LAPRADE, en train de lutter victorieusement contre des canons de 88, à l'Auberge Neuve, le 22 Août.
Débordant largement MARSEILLE par le Nord, il assure la garde des sources qui alimentent MARSEILLE, puis Radio P.T.T. et atteint SALON le 24 Août, TARASCON le 25.
Les 26 et 27 Août à VALABREGUE, il assure le passage du Rhône au groupement LAPRADE.
Le 28, il est à UZÈS.
Le 3, nous le retrouvons à VALLON, où il participe au nettoyage de la ville, faisant 30 prisonniers.
Ses réservoirs sonnent creux, avec beaucoup de patience, le Chef de Peloton entreprend une série de démarches, allant même réveiller le Général cdt la D.B.
Ses démarches sont couronnées d'un succès partiel, et le ravitaillement qu'il reçoit lui permet d'atteindre le sommet du Col de MEZILHAC (23 km N de VALS-LES-BAINS) à 120 mètres d'altitude.
Mais là, c'est vraiment la panne sèche ; la neige fait son apparition, va-t-il se résoudre à un hivernage prématuré ? Les démarches recommencent, elles lui valent beaucoup de bonnes paroles, mais quelques milliers de litres de carburant feraient bien mieux son affaire.
Après avoir vainement tiré les sonnettes chez le Général de MONTSABERT, chez le Général BROSSETTE, à l'Etat-Major du Corps d'Armée à SAINT-GALMIER, le Sous-Lieutenant FELLER rencontre son Capitaine à l'ARBRESLE près de LYON, le 3 Septembre.
Encore un effort supplémentaire à demander au groupe de ravitaillement, mais le 4 au matin, le peloton FELLER a son carburant, et le 6 à 4 heures, il rejoint l'Escadron au Nord de CHALON, après avoir parcouru 306 km en moins de 48 heures, sur des routes de montagne pendant le tiers du parcours.
Après une telle étape, les ressources de carburant de l'Escadron sont évidemment épuisées... Encore une fois les camions devront rouler, les conducteurs ne pourront pas se reposer.
Qu'importe... L'ennemi est tout proche, il faut le saisir à la gorge, le bousculer sans lui laisser de répit.
C'est dans un travail fiévreux que va s'écouler la nuit du 5 Septembre. Les équipages préparent et graissent leur matériel, les servants des armes en vérifient le bon fonctionnement, les dépanneurs réparent les avaries légères causées par les dernières étapes, les ravitailleurs perçoivent et distribuent les munitions. C'est une veillée d'armes au sens rigoureux du mot.
Demain s'engagera la bataille sur le seuil de BOURGOGNE. Demain nous vaincrons.
Tandis que l'Armée Française se porte à marches forcées sur BELFORT, les débris de l'Armée Allemande tentent de retarder notre avance au Nord de LYON, dans l'intention de défendre DIJON, dernier grand centre ferroviaire et routier sur la route de BELFORT.
Le 5 Septembre, les défenses de CHALON sont enfoncées.
Le 6 Septembre, la progression reprend en direction de BEAUNE par DEMIGNY - BLEGNY.
C'est à coups de canons que l'on force le passage à DEMIGNY, et à BLEGNY où un peloton de chars est anéanti par une arme anti-chars.
Les T.D., placés trop en arrière dans la colonne, ne peuvent intervenir immédiatement, ils prennent néanmoins position à l'Est du village. L'arme anti-chars se manifeste à nouveau, elle est immédiatement prise à partie ; les quatre T.D. du peloton JORDAN lui assurent une réplique instantanée, une salve de 3 obus par appareil... et nous pouvons aller "au résultat", l'axe est débloqué.
Le 8 Septembre, l'Escadron fait son entrée à BEAUNE et effectue des patrouilles dans la région.
La libération de BEAUNE n'est pas le terme de notre effort ; il faut pousser sans désemparer sur DIJON. Malgré la pénurie de carburant, il faut maintenir la pression sur l'ennemi qui cherche à se ressaisir.
Le peloton JORDAN est mis à la disposition du Colonel DESAZAR qui, avec un groupement comprenant des Unités du Bataillon de choc, est chargé de déborder les défenses de DIJON par l'Ouest.
Ce peloton rencontre des colonnes ennemies le 10 Septembre entre TALANT et PLOMBIERE et lui inflige de lourdes pertes. Mais la nuit tombe et, sous la pression de l'Infanterie ennemie, l'élément de Bataillon de choc qui avait réussi à s'emparer du pont de PLOMBIERE doit se replier. Cependant, le 11 au matin, nous sommes maîtres de la situation et l'entrée à DIJON s'effectue sans incident.
L'accueil délirant de la population nous récompense de nos peines ; après 3 jours de combat, la manœuvre pour DIJON est terminée. Celle pour LANGRES commence.
Les charmes et l'accueil chaleureux de DIJON ne sauront nous retenir longtemps.
Dès le 12 Septembre, nous reprenons la progression sur LANGRES, par l'axe TILCHATEL, PRAUTHEY, LONJEAU.
Le 13 Septembre au matin, nous sommes en vue de LANGRES. Le peloton JORDAN fait partie du groupement chargé de l'action frontale sur la Citadelle. Cette action présente peu d'intérêt pour le peloton de T.D. qui ne sera pas employé.
Par contre, le peloton FELLER est chargé de déborder par l'Ouest et le Nord la résistance de LANGRES. Au passage, il effectue des tirs sur la Citadelle ; l'effet des projectiles est nul sur ces fortifications et il cesse vite le tir.
En arrivant à HUMES (6,5 km Nord-Ouest de LANGRES), il aperçoit, filant vers le Nord, une importante colonne ennemie longue d'environ deux kilomètres et qui essaie d'échapper à l'investissement.
Le peloton, très richement doté en obus explosifs et qui dispose d'un magnifique champ de tir, ouvre le feu sur cet objectif. Il ne s'arrêta qu'après avoir vidé ses soutes.
La route sur laquelle circulait la colonne allemande n'est plus qu'un charnier.
Revanche des Unités Blindées Françaises !!! Ce ne sera pas la seule.
La liaison a été effectuée avec la 2e D.B. Toute la ligne de retraite de la Wehrmacht est coupée.
Les Unités de la D.B., par une marche vers l'Est, vont se mettre en place pour l'assaut des VOSGES.
Les mouvements sont lents, car le manque de carburant paralyse les Unités, les étapes se font plus courtes et les réservoirs sonnent creux. Mettant à profit les heures de haltes forcées, les pelotons participent au nettoyage de la région de JUSSEY et réparent le matériel.
Le 19 Septembre, l'Escadron se trouve à AMBLANS dans la région de LURE, prêt pour l'attaque qui par MELISEY - SERVANCE - le Haut du THEM CHATEAULAMBERT doit nous amener au THILLOT.
Le peloton COURTIVRON est chargé d'appuyer la reconnaissance qui parvient à MELISEY, d'où elle ne peut déboucher. Le terrain détrempé est impraticable en dehors des axes soigneusement minés par l'ennemi, qui prend de flanc notre progression grâce à son excellente position dans le bois du Mont de VANNE. COURTIVRON effectuera de nombreux tirs sur les observatoires et les organisations ennemies, mais son action ne le portera pas en avant de MELISEY.
Le peloton JORDAN est prêté à l'Escadron de chars légers du 3e Régiment de Chasseurs d'Afrique qui doit tenter le débordement de la résistance par l'Ouest. Les routes détrempées, le terrain défavorable, empêchent le déroulement normal des opérations.
La progression sur CHATEAU-LAMBERT et le THILLOT s'avère difficile en direction Sud-Nord ; une tentative Ouest-Est va être effectuée par l'Axe CORRAVILLIERS, Col du Mont des FOURCHES, BOIS-LE-PRINCE.
Après une période de lente progression, le front se stabilise à hauteur de BOIS-LEPRINCE. Le peloton COURTIVRON est détaché pour appuyer les éléments en ligne. Son action sera pratiquement sans importance, l'expérience prouvant une fois encore que l'accumulation des moyens sur un seul axe en pays de montagne ne donne guère l'avantage, car seuls les éléments de tête peuvent se déployer et agir efficacement. Pendant toute cette période, les pelotons JORDAN et FELLER se livrent à des tirs d'artillerie, tirs de harcèlement sur les axes routiers hors de portée de l'Artillerie organique de la D.B.
Du 27 Septembre au 10 Octobre, nos Chasseurs se transforment en Artilleurs, déchirant le silence de la nuit de leurs salves rageuses répercutées par les échos des montagnes.
Les tirs sont généralement préparés sur buts auxiliaires et reportés sur les objectifs à battre sous le contrôle de l'avion d'observation.
Ils s'avèrent précis, nous pourrons en citer deux exemples : celui de l'Officier de liaison d'Artillerie qui, se trompant de route, est soumis toute la nuit aux tirs de harcèlement d'un groupe de T.D. ; au retour de sa mission, il confirme la mise en place correcte du tir. L'autre exemple nous sera fourni quelques jours plus tard par les habitants de la LONGENE. Le pont sur la MOSELOTTE, objectif d'un T.D., a été touché au moment où les Allemands amenaient des explosifs pour en effectuer la destruction. Un très beau feu d'artifices a coïncidé avec l'arrivée de l'obus.
Dans cette morne période, il y eut cependant des moments agréables dus à la parfaite compréhension qui n'a cessé d'exister entre les Artilleurs et les Chasseurs.
Un important dépôt de munitions est constitué ; il ne sera pas inutile, car bientôt nous le passerons comme matériel de secteur au 3e Escadron du Régiment qui vient nous relever de notre mission trop sédentaire, tandis que nous nous engouffrons dans la vallée de la MOSELLE où, travaillant de part et d'autre de la rivière, le peloton JORDAN au Sud, le peloton FELLER au Nord, atteignent RAMONCHAMP en fin de soirée du 8 Octobre. La contre attaque ennemie se prononce à la tombée de la nuit. Fortement appuyée par des tirs d'artillerie et de mortiers, et par des auto-moteurs, elle jette un instant de désarroi sur nos troupes en cours d'installation au Nord de la Moselle. Il faut tout le sang-froid d'un groupe de T.D. du peloton FELLER commandé par l'Aspirant CORDONNIER pour rétablir une situation flottante. Le Maréchal-des-Logis ASCIATH, dans le crépuscule de cette soirée, est tiré presque à bout portant dans son T.D. par un auto-moteur qui lui décroche un obus explosif sur sa tourelle, en même temps qu'il encaisse un obus perforant tiré par le T.D.
Résultat : la lunette du canon du T.D. est cassée.
Le M.D.L. ASCIATH est assourdi... Il prétend avoir touché le Boche qui n'a pas flambé, et n'est pas resté sur le terrain. Ca ne compte pas.
Les journées qui vont suivre n'apportent aucune amélioration au sort des T.D., le paysage tourmenté ne s'accorde que très peu avec la trajectoire tendue de leurs obus, aussi du 8 au 16 Octobre, nous recevons stoïquement des tirs de mortiers sans pouvoir y répondre.
Le 16 Octobre, les pelotons JORDAN et FELLER changent de secteur, passent dans la vallée de la MOSELLOTE où ils continueront à recevoir des tirs d'artillerie avec le même calme, et sans l'espoir de rendre les coups.
Nous avons laissé le peloton de COURTIVRON en appui des éléments en ligne, au BOIS-LE-PRINCE le 1er Octobre. Son campement sylvestre pourrait avoir quelques charmes si le paysage n'était absolument noyé dans la pluie ou la brume... Les arbres serrés ne laissent filtrer qu'un jour parcimonieux, et dans le sous-bois très sombre, la nuit tombe vite. Quelques patrouilles de son groupe de protection marquent une activité très réduite.
Mais le 12 Octobre, le peloton est mis à la disposition du Commandant de MAISON-ROUGE (2e Cuirassiers) pour effectuer, une ascension au Col de MORBIEUX, puis redescendre pour constituer un point d'appui à TRAVEXIN.
Utilisant des chemins forestiers, le peloton arrive non sans peine à destination... Deux T.D. sont à TRAVEXIN mais derrière eux le chemin est éboulé, le deuxième groupe ne peut le suivre et domine la situation. Ces deux groupes sont très mal lotis ; celui de la montagne recommence un campement dans la forêt, agrémenté par les arrivées d'obus de tous calibres. Celui de TRAVEXIN a retrouvé un cantonnement sec, mais le moindre mouvement est impitoyablement sanctionné par des rafales d'artillerie.
Le 16 Octobre, un canon anti-chars vient imprudemment s'installer devant TRAVEXIN. Il ouvre le feu, touche un char du 2e Cuirassiers, mais le T.D. Amiens (Chef de char M.D.L. DESHAIS) riposte magistralement et détruit le canon ennemi.
Le séjour continue sous les arbres, agrémenté par une pluie torrentielle qui emporte le sentier de montagne déjà fortement malmené par nos engins.
Les travaux de terrassement occupent une partie des longs jours et l'acrobatie reprend lorsque, relevés par le 4e Escadron du Régiment, nous nous regroupons pour gagner des cantonnements de repos.
En effet, le 22 Octobre, après 67 jours de combat, l'Escadron va goûter les délices d'un repos bien gagné.
Les pertes subies par l'Escadron au cours de cette longue période sont minimes : 2 tués, 8 blessés, celles qu'il a infligées à l'ennemi sont considérables.
Les gradés et chasseurs sont pleins de confiance en eux-mêmes et dans leur matériel.
Ils savent qu'ils devront effectuer encore de durs efforts, mais que la victoire leur appartient.
Aussi, dans le petit village de la Haute-Saône qui est choisi comme stationnement, ils travaillent avec cœur à la remise en état de leur matériel. Les bruits les plus divers ne cessent de circuler, il est question d'un grand déplacement vers les poches de l'Atlantique, les plans d'embarquement sont faits lorsque le 16 Novembre parvient un ordre d'opérations qui nous entraîne vers de nouvelles destinées.
De nuit, l'Escadron fait mouvement vers VESOUL, pique sur BESANCON, se redresse sur BAUMES-LES-DAMES et vient stationner dans la région de VERCEL, où il se tient prêt à exploiter la brèche ouverte dans les défenses allemandes le long de la frontière suisse.
Tous suivent avec passion la partie engagée, et le 19 Novembre au soir, lorsque l'ordre de mouvement arrive, tous pensent aux futurs combats qui les amèneront en vainqueurs sur la terre d'ALSACE.
C'est encore une étape de nuit, 100 kilomètres sur les petits chemins tortueux, au relief accusé, qui nous amène à 2 heures, le 20 Novembre, à BEAUCOURT où nous sommes à pied d'œuvre pour une action imminente qui ne se fera pas attendre. A 4 heures, le peloton JORDAN, appuyant la reconnaissance du C.C. 1, s'engage dans l'étroit couloir ménagé le long de la frontière suisse et, par DELLE, SEPPOIS, atteint l'ALSACE et occupe WALDIGHOFFEN.
Quelques heures après, tout l'Escadron foule la terre d'ALSACE. L'émotion est intense, faite de mélange de respect pour ce pays si particulièrement cher à nos cœurs de Français, et de joie orgueilleuse après notre chevauchée victorieuse.
Les pelotons de T.D. sont découplés dans les groupements tactiques.
Le peloton JORDAN rentre dans la composition du groupement VALIN.
Le peloton FELLER va au groupement DUROSOY.
Le peloton de COURTIVRON au groupement LETANG.
Ces groupements reçoivent la mission de s'emparer par une manœuvre combinée de la ville d'ALTKIRCH.
Tandis que le peloton COURTIVRON déborde largement vers le Nord et vient atteindre L'ILL à ILLFURTH, où il aide l'Infanterie à s'installer, le peloton JORDAN contourne ALTKIRCH par le Sud et par HIRSINGUE, utilisant un chemin forestier que l'ennemi n'a pas songé à garder, il prend à revers toutes les défenses d'ALTKIRCH orientées vers l'Est où le peloton FELLER fait sentir son action. D'autre part, une forte colonne ennemie, comprenant des autos-mitrailleuses, des pièces d'artillerie, des éléments à pied qui cherchent à se replier sur DANNEMARIE, est découverte. Le peloton JORDAN vide ses soutes sur cette colonne, rééditant avec le même succès le coup heureux du peloton FELLER devant LANGRES.
Pendant ce temps, le peloton FELLER est aux prises avec un char "Panther" qui, livrant un combat retardateur, vient de toucher une auto-mitrailleuse et d'incendier deux chars. Remarquablement posté, il est difficile à repérer, seul un rayon de soleil sur sa tourelle plate nous permet de le découvrir.
La manœuvre pour le détruire s'avère difficile, car le terrain détrempé nous empêche de quitter la route surveillée et battue par cet ennemi de qualité. Cependant, une position de tir acceptable est trouvée sur la route même. Gêné par des tirs d'artillerie amie, le T.D. ouvre le feu sans autre résultat que de s'attirer une réponse immédiate qui démolit, les branches au-dessus de lui.
Il faut cependant en finir... avec des précautions infinies, une douceur inattendue, le T.D. Nancy (Chef de Char M.D.L. CUIN) vient reprendre position et, au signal précis, ouvre rapidement le feu.
Cette fois-ci, le char boche ne riposte plus ; doublant nos chars qui flambent encore, le T.D. s'approche plus près de son ennemi et achève le char qui, à présent, est entouré de flammes et secoué d'explosions internes.
Cette journée du 21 Novembre est particulièrement glorieuse pour l'Escadron qui a anéanti une colonne allemande et détruit un char lourd allemand sans subir la moindre perte.
Stoppé sur ordre à ALTKIRCH, l'Escadron y restera jusqu'au 25 Novembre, participant à une opération limitée en vue d'aider la progression de la 5e D.B.
Le couloir de DELLE a été coupé par une contre-attaque allemande, le M.D.L. PROU retardé par suite d'une panne de son T.D. a dû se frayer un passage à travers les résistances ennemies pour pouvoir rejoindre l'Escadron. Mais tout rentre dans l'ordre.
Le 26 Novembre, l'Escadron fait son entrée à MULHOUSE et, tandis que les pelotons FELLER et COURTIVRON tiennent des points d'appuis à MORSCHWILLER et à l'Est de MULHOUSE, le peloton JORDAN repart le 27 en direction du Pont d'ASPACH pour couper la route de retraite à l'ennemi et refermer la nasse. L'opération est terminée le 29 et tout l'Escadron se retrouve à MULHOUSE, où il participe à la défense de la ville.
Le 3 Décembre, les pelotons JORDAN et FELLER sont mis à la disposition du C.C.2, tandis que le peloton COURTIVRON est prêté à la 4e D.M.M. Il restera détaché auprès de cette Division jusqu'au 22 Décembre, se livrant méthodiquement et sur ordre à la destruction des cheminées qui, sur l'autre rive de la DOLLER, peuvent servir d'observatoires à l'ennemi.
Ce passe-temps peu discret est parfois suivi d'une verte riposte, mais en général tout se passe bien.
Les pelotons détachés auprès du C.C. 2 étudient des contre-attaques éventuelles sur les débouchés de la forêt de la HARDT. Le 14 Décembre, ils sont de retour au C.C. 1 où ils continuent leurs missions à RIXHEIM et RIEDISHEIM.
Le 22 Décembre, le C.C. 1 passe en réserve de Corps d'Armée et, regroupé dans la région Est et Nord-Est d'ALTKIRCH, doit se tenir prêt à effectuer diverses contre-attaques en cas de retour offensif de l'ennemi. Les délais très courts qui lui sont fixés imposent le maintien des groupements tactiques. Cette mesure présente l'inconvénient de dissocier l'Escadron, de rendre difficiles les opérations de dépannage et d'entretien et illusoires les réparations. Cette mesure s'est avérée néfaste pour le matériel qui n'a pas pu recevoir les soins indispensables.
Pendant cette période, quelques remaniements dans l'encadrement de l'Escadron.
L'Adjudant-Chef MOLIERE, nommé Sous-Lieutenant, quitte l'Escadron, il est remplacé au Commandement du P.H.R. par l'Adjudant HOFFMANN qui vient d'être nommé à ce grade.
Le peloton JORDAN reçoit comme Adjoint le Sous-Lieutenant BAYLE qui, évadé par l'Espagne et s'ennuyant dans un dépôt, a réussi à se faire détacher comme "stagiaire" dans une Unité combattante.
L'Aspirant GELT, sorti tout neuf de CHERCHELL, est placé en doublure du Sous-Lieutenant de COURTIVRON.
Le peloton FELLER est sans changement.
Le rude hiver alsacien fait sentir ses attaques, neige et gel nous obligent à nous défendre et à protéger notre matériel contre les atteintes du froid.
De plus, l'ordre de nous retrancher dans nos cantonnements est arrivé : fils de fers barbelés, pose de mines, préparation de destructions sont en bonne voie. Mais le 20 Janvier 1945, une préparation d'artillerie de trente minutes donne le signal d'une nouvelle période offensive, celle qui aboutira à la libération totale du sol de France.
La bataille pour la réduction de la poche de COLMAR est donc engagée.
L'ennemi n'a pas abandonné l'espoir de se cramponner en ALSACE. Ses attaques incessantes menacent STRASBOURG. Accroché aux VOSGES, il semble vouloir continuer sur ces positions une lutte épuisante.
Par une attaque de tous les éléments, le Général cdt l'Armée Française veut en finir avec l'ennemi. C'est le secteur Sud qui commencera l'attaque.
Le C.C. 1 est mis à la disposition de la 9e Division d'Infanterie Coloniale qui, débouchant de MULHOUSE, attaque en direction d'ENSISHEIM ; sa limite droite (Est) borde l'ILL, sa gauche passe par la lisière Est de la forêt de Nonnenbruch.
La base de départ est la DOLLER qu'il faut franchir de vive force pour prendre pied dans la banlieue ouvrière de MULHOUSE.
L'opération se déclenche le 20 Janvier au matin ; la surprise est complète. La DOLLER est franchie, le Génie travaille pour assurer la construction de ponts ; LUTTERBACH - BOURTZWILLER - ILLZACH tombent entre nos mains. Le C.C. 1 passe sur la rive Nord de la DOLLER, le peloton JORDAN avec le groupement DUROSOY s'établit à BOURTZWILLER. Le 22 Janvier, au cours d'une reconnaissance, le Sous-Lieutenant BAYLE est tué par un tireur isolé, le peloton perd en lui un chef de valeur.
Le peloton de COURTIVRON avec le groupement DORE (2e Cuirassiers) est poussé sur ILLZACH.
Le peloton FELLER, avec le groupement VALIN, est le 23 au soir à RICHWILLER.
Dans l'après-midi du 23 Janvier, une Compagnie d'Infanterie, un peloton de chars, un peloton de T.D. reçoivent l'ordre de s'emparer de MEYERSHOF : usine et dépôt de munitions importants situés à 1 500 mètres Nord de RICHWILLER.
C'est le peloton JORDAN qui participe à cette action qui, déclenchée vers 15 heures, donne des résultats partiels, car la nuit tombe avant que le nettoyage de cette agglomération puisse être achevé.
La Compagnie d'Infanterie étroitement au contact s'installe défensivement pour la nuit. Les pelotons de T.D. et de chars reçoivent l'ordre de se maintenir dans le point d'appui, car la situation est loin d'être claire ; au cours de la nuit du 23 au 24, une patrouille capture un prisonnier et annonce, pour les premières heures de la matinée, une violente contre-attaque avec l'appui de chars sur le point d'appui de MEYERSHOF et sur la cité RICHWILLER, et la contre-attaque prévue se déclenche simultanément sur les deux points.
Celle qui a pour objectif MEYERSHOF est appuyée par 3 Jagdpanthers, de nombreuses A.M. et une Infanterie portée sur engins tous terrains accompagne les chars.
Le T.D. du M.D.L. RUIZ va se trouver seul pour recevoir cette avalanche, il appelle à l'aide ; le Lieutenant JORDAN prend place à bord du "Mulhouse" et se porte au-devant de l'ennemi. Son T.D. pris à partie est touché dans sa soute à munitions, il saute et tout l'équipage, sauf le conducteur est tué à son poste.
Mais de RICHWILLER, le peloton FELLER a vu la menace, il se livre à un tir précis sur les engins ennemis. Ce tir trop lointain ne peut arriver à perforer l'énorme carapace des chars ennemis, mais il agace considérablement ces monstrueux engins qui, pour faire face à cette menace, changent leur direction de marche et se présentent de flanc devant le T.D. "Strasbourg" arrivé à la rescousse. Ouvrant le feu à moins de 150 mètres, il surprend et décime l'ennemi qui se retire en abandonnant sur le terrain son matériel en flammes. Le point d'appui de MEYERSHOF est sauvé. Au cours des opérations de nettoyage, le Commandant allemand qui dirigeait la contre-attaque est fait prisonnier ; au cours de l'interrogatoire, il donne comme raison de son échec le tir meurtrier et précis de nos armes anti-chars.
Avec le Lieutenant JORDAN disparaît une des figures les plus marquantes de l'Escadron, auquel depuis 1942 il avait donné le meilleur de lui-même. Après avoir vaillamment combattu pendant les opérations de 39/40, il s'était à nouveau couvert de gloire pendant les opérations qui aboutirent à la prise de BEAUNE, de DIJON et d'ALTKIRCH. Son dernier combat est encore une victoire qui couronne un acte splendide de camaraderie de combat.
Son peloton, très éprouvé par la perte de son Chef, est immédiatement pris en main par l'Adjudant-Chef BRILLAULT, il termine le combat sous ses ordres et tient le point d'appui jusqu'à l'arrivée de l'ordre de relève.
Le répit sera de brève durée, car le 24 Janvier à 23 heures, l'Escadron reçoit l'ordre d'appuyer avec deux pelotons l'action du 23e R.I.C. sur Cité ANNA, Cité FERNAND, Puits ANNA.
Le début de l'attaque a lieu à 6 heures, dans une tempête de neige et sur un terrain miné où les reconnaissances d'objectifs n'ont pu être effectuées à cause de l'obscurité.
Les chars et T.D. ne peuvent déboucher qu'au jour, leur apparition déchaîne un déluge de feu. Le tir d'artillerie se poursuit impitoyablement toute la journée causant des graves avaries au matériel et faisant de nombreux blessés. Le Sous-Lieutenant de COURTIVRON est atteint dès le début de l'opération, le commandement du peloton est assuré par l'Aspirant GELI. En fin de soirée, nous avons cependant pris l'ascendant sur l'ennemi, Cité ANNA est entre nos mains, mais l'ennemi tout proche continue à tenir ferme.
Après cette journée bien remplie, les pelotons GELI et BRILLAULT sont relevés et viennent se reconstituer à PFASTATT.
Le peloton FELLER, poussé sur Cité AMELIE II, est contre-attaqué mais réussit à maintenir les positions acquises.
Par suite des pertes en personnel et des indisponibilités du matériel maltraité par les tirs d'artillerie, il n'est plus possible de mettre en ligne 3 pelotons.
Les dispositions suivantes sont prises :
- l'Aspirant GELI et l'Adjudant-Chef BRILLAULT passent en réserve de commandement.
- l'Aspirant CORDONNIER prend le commandement d'un peloton constitué par le personnel et le matériel des anciens pelotons JORDAN et COURTIVRON.
Le Sous-Lieutenant FELLER conserve le commandement de son peloton.
Le personnel et le matériel en excédent est groupé à MULHOUSE sous les ordres de l'Adjudant HOFFMANN et servira de réserve.
Sous cette forme, l'Escadron va aborder une nouvelle période d'opérations.
OPÉRATIONS du 27 Janvier au 8 Février
Dans le cadre des opérations de la 9e D.I.C., le peloton CORDONNIER attaque Cité KUHLMANN le 27 Janvier ; dure journée car l'ennemi se cramponne dans toutes les Usines et les Cités ouvrières.
Le 30 Janvier, nouveau départ sur l'axe : Cité ANNA - SCHOENENSTEINBACH - PULVERSHEIM, puis ENSISHEIM
Le peloton FELLER arrive en fin de soirée au Château de HOHROENDECHUBEL et s'y installe en point d'appui. Il tiendra ce point d'appui jusqu'au 2 Février au soir.
Le 3 Février, l'attaque du C.C. 1 se déclenche en partant de Cité SAINTE-BARBE en vue de mettre la main sur Cité SAINTE-THERESE et le passage de l'ILL à ENSISHEIM.
La Cité SAINTE-THERESE est occupée après un combat de nuit. Jusqu'au 5 Février, le peloton CORDONNIER fournira des feux sur ENSISHEIM qui, attaqué dans la nuit du 5 au 6, tombe entre nos mains. Les moyens de franchissement de l'ILL en crue sont longs à mettre en place, ce retard ralentit la poursuite, les destructions des passages sur le Canal du RHONE au RHIN y ajoutent leurs difficultés.
Le 9 Février, la campagne d'ALSACE est terminée, l'ennemi est chassé de FRANCE. Une première partie de l'épopée prend fin.
Le bilan des pertes est lourd pour l'Unité :
- 2 Officiers et 9 Chasseurs ont trouvé la mort sur cette terre doublement chérie.
- 18 blessés (dont 1 Officier) sont dans les hôpitaux, beaucoup reprendront leur place à l'Escadron avant le rush final.
- 1 T.D. a été détruit au combat, un autre a dû être évacué vers l'arrière.
Le matériel se ressent des efforts accomplis dans des conditions difficiles.
Mais les pertes infligées à l'ennemi, tant à ALTKIRCH qu'à MEYERSHOF, nous consolent de nos peines.
Une période de repos va s'ouvrir, nous en profiterons pour remettre de l'ordre dans tous les domaines.
Du 11 Février au 18 Avril, l'Escadron est au repos en ALSACE, il cantonne successivement à FELDBACH, HIRSINGUE, puis EBERSHEIM.
Les pelotons remaniés sont commandés respectivement :
- le premier peloton par le Lt BOURGEOT, auquel est adjoint l'Aspirant CAZALIS,
- le deuxième peloton par l'Aspirant GELI,
- le troisième peloton par le S/Lieutenant CORDONNIER.
Seul le premier peloton est à quatre T.D., les deux autres sont, par suite d'indisponibilités du matériel, réduits à trois appareils.
Les tirs sur les casemates de la ligne Siegfried, en bordure du RHIN, maintiennent l'esprit guerrier que l'accueil charmant de la population alsacienne risquerait d'émousser.
Déjà, des éléments de la Division sont lancés dans la bagarre en ALLEMAGNE. Le Régiment a déjà deux Escadrons engagés avec les C.C.2 et C.C.3 ; nous sommes impatients de traverser le RHIN et de marquer sur les routes allemandes l'empreinte de nos chars.
Le 18 Avril, l'ordre tant attendu est arrivé.
Partant d'EBERSHEIM (10 km N. de SELESTAT), tout l'Escadron traverse STRASBOURG ensommeillé et, par HAGUENAU, gagne ROPPENHEIM (5 km Sud de SELTZ) où s'effectue la traversée du RHIN.
Le pont de bateaux est de faible débit, notre impatience est grande, il en résulte un embouteillage qu'une aviation allemande eût pu transformer en catastrophe.
Mais tout se passe bien et, à peine de l'autre côté du RHIN, les pelotons de T.D. éclatent dans les trois groupements
- le peloton BOURGEOT avec le groupement VALIN
- le peloton GELI avec le groupement DUROSOY
- le peloton CORDONNIER avec le groupement DORE
partageront leur sort pendant toutes les opérations.
Sans s'épuiser dans des luttes fatigantes, le C.C. 1 a la chance d'entreprendre d'entrée l'exploitation.
Dès le 19 Avril, le peloton BOURGEOT intervient par ses tirs et permet au groupement VALIN de prendre pied sur l'autre rive du NECKAR, à HORB.
Il ouvre ainsi la brèche par où s'engouffre le C.C. 1 tandis que le peloton GELI manœuvre pour mettre la main sur les passages du NECKAR à DETTINGEN.
LE DANUBE
La progression continue malgré les obstacles opposés par l'ennemi, car rien ne peut arrêter l'élan de nos troupes déchaînées.
Progressant de jour et de nuit, le peloton BOURGEOT, avec le groupement VALIN, atteint le DANUBE à MULHEIM le 21 Avril à 11 heures et établit une solide tête de pont.
Le lendemain à 11 heures, le même peloton entrait à SIGMARINGEN.
Le nom seul de ULM suffit à donner à la marche des divers éléments lancés dans la poursuite une allure d'épopée.
C'est le peloton CORDONNIER qui, avec le groupement DORE, aura l'honneur de représenter l'Escadron dans ce fait d'armes auquel il apporte sa part personnelle en
surprenant le 23, vers 10 heures, dans la région d'UNLINGEN, une forte colonne ennemie dont il incendiait les chars et un canon de 88 et décimait le personnel.
A 20h30 ce même jour, il atteignait les premières maisons de ULM.
Dans cette avance rapide, nous nous sommes enfoncés en pays ennemi, laissant derrière nous un village vite refermé, car nos Unités blindées ne sont pas suivies d'assez près par des Unités d'infanterie. Cela vaut à nos ravitailleurs des heures pénibles.
En effet, l'Escadron est parti avec un lourd handicap ; les camions qui lui ont été prêtés depuis l'embarquement lui ont été retirés la veille du départ pour l'ALLEMAGNE, il ne lui reste pour assurer son ravitaillement en carburant qu'un camion capable de transporter tout au plus le carburant nécessaire pour permettre un déplacement de 80 km. Mais le rythme de la poursuite est tellement ardent que les étapes moyennes sont de l'ordre de 100 km.
Les véhicules pris à l'ennemi nous assurent le tonnage nécessaire, mais ce carburant, il faut aller le chercher très loin, traverser une zone où l'ennemi s'est refermé, et chaque convoi de ravitaillement court le risque d'être intercepté.
Tenant les passages sur le DANUBE, il faut nettoyer la région comprise entre le Fleuve au Nord et la route UNLINGEN - SAUGGART - UNTERSTADEIM - ROTTENACKER.
Le 26 Avril, les opérations de nettoyage permettent au peloton BOURGEOT de capturer un groupe d'artillerie hippomobile qui se rend au complet le 26 Avril, tandis que le groupe de commandement fait deux cents prisonniers.
Le 27 Avril, la nouvelle direction d'efforts est assignée au C.C. 1 qui, vers le Sud en direction de WALDSEE - ISNY - IMMENSTADT. ISNY est occupé le 28.
OBERSTAUFEN - IMMENSTADT et AACH le 30.
La frontière autrichienne est atteinte.
Des opérations de nettoyage se poursuivent sans arrêt jusqu'au 2 Mai, date à laquelle le C.C. 1 est relevé de sa mission et se regroupe dans la région de OBERSTADEIM.
L'épopée commencée au Golfe de la NARTELLE prend fin aux contreforts du TYROL. La FRANCE est libérée, l'ALSACE retrouvée. Un élan vainqueur nous a conduit sur le NECKAR et le DANUBE.
ULM a vu reparaître des Régiments français.
La défaite de 1940 est vengée.
La victoire n'a pas été acquise sans lutte ; de durs combats ont dû être livrés et le courage et l'abnégation de tous ont été nécessaires. Beaucoup d'entre nous sont tombés en route ; par leur sacrifice total, ils ont soutenu nos cœurs jusqu'à la victoire finale. Rendons-leur l'hommage dû à leur courage.
3e ESCADRON DU 9e REGIMENT DE CHASSEURS D'AFRIQUE
Généralités
Le 3/9 R.C.A., après avoir participé brillamment à la campagne de Tunisie, regagne MASCARA au début de Mars 1943. Il est aussitôt recomplété en personnel et perçoit matériel, équipements, armement américains. Le Régiment fait partie de la 1ère Division Blindée et va parfaire son instruction et son entraînement au camp américain de SEBDOU, T.D. Training Center of the Vth Army. Le Général JUIN, au cours d'une inspection, laisse entrevoir pour la 1ère D.B. une participation active aux opérations d'Italie. Cadres et troupe sont "gonflés à bloc".
Les jours, les semaines, les mois passent, rien ne survient pour confirmer la promesse du Commandant en Chef. L'Armée B, sous les ordres du Général de LATTRE de TASSIGNY, est créée, les opérations d'Italie se déroulent sans nous. L'instruction et l'entraînement sont poussés à fond ; le débarquement du 6 Juin 1944 nous surprend en pleine manœuvre, la nouvelle nous arrache des larmes de joie. Tous espèrent une intervention prochaine sur le sol de FRANCE, aux côtés de nos alliés.
Les "Stagins Aréas" (Juin 1944 - 7 Août 1944)
Toute la Division va s'entasser à ASSI-BEN-OKBA, près d'ORAN. Le séjour aux Aréas, qui ressemblent à s'y méprendre à un camp de travaux forcés, eau rare, puces légion, va durer plus de deux mois. Le moral est très mauvais, le désespoir gagne les mieux trempés. Début Août, le Général du VIGIER nous annonce la fin de notre inhumain séjour. Les CC 1 et 2, l'E.M. de la 1ère D.B. reçoivent l'ordre préparatoire à l'embarquement.
Les véhicules sont waterproofés, les T.D. prennent l'aspect de monstres préhistoriques, la joie est intense.
L'embarquement.
Le 7 Août, nous disons adieu, sans le moindre regret, à ces Aréas maudites et nous embarquons. Le P.C. et le 1er Peloton sont à bord du "CROSSY NOYES", le 2e
Peloton sur le "JAMES PARKER", le 3e Peloton sur le "KINGS WOOSLEY". Nous reprenons contact avec la vie civilisée, douches bienfaisantes, consommations et nourritures de choix, cigarettes, bonbons à profusion, une vie de coq en pâte.
Le 11 Août, l'immense convoi s'élance vers le large, salué par les hourras des parents et amis qui accompagnent de leurs vœux l'Armée de la libération.
La traversée est particulièrement calme. La mer est d'huile.
Le 14 Août, les côtes de CORSE sont en vue et le 15 au matin, la terre de FRANCE s'offre à nos yeux ravis. Minute inoubliable qui efface toutes les peines, toutes les angoisses, la voie est droite ; chasser l'Allemand exécré du sol de la Mère Patrie.
La Campagne de France
Le CC 1 débarque rapidement de ses LST ; il est aussitôt en pleine mêlée victorieuse. Le CC 2, auquel l'Escadron appartient, débarque trop lentement à notre gré. Ses véhicules chargés sur des Liberty Ship nécessitent des manœuvres nombreuses et habiles. Le 22 Août, l'Escadron est rassemblé après avoir salué les bateaux familiers, il s'ébranle dans le grondement de ses puissants moteurs.
a) en Provence
Une marche triomphale nous conduit à AVIGNON par GARDANNE et SALON. La population est délirante. L'ennemi n'engage pas ses chars, les T.D. reçoivent des missions de sécurité.
Le 26 Août, l'Escadron assiste à l'arrivée du Général de LATTRE à AVIGNON ; il est accompagné de notre Chef, le Général du VIGIER.
Le 27 Août, le franchissement du Rhône est entrepris, cette opération délicate va durer 48 heures. De nombreuses difficultés sont surmontées à force d'ingéniosité, de patience et de bonne humeur.
b) La remontée du couloir Saône-Rhône
Après une pointe rapide sur ALES, l'Escadron se porte rapidement dans la région lyonnaise, il traverse PREVENCHERES, PLANFOY, SAINT-ETIENNE sans rencontrer d'ennemis. L'accueil reçu de nos compatriotes est inoubliable.
c) La libération de VILLEFRANCHE
Dans la nuit du 2 au 3 Septembre, le Capitaine GIRAUD reçoit la mission de s'emparer du pont de VILLEFRANCHE-sur-SAONE. Il dispose :
- de son P.C.
- du Peloton A.M. SAUVEBOEUF 2e RSAR
- du Peloton TD JURION 9e RCA
- d'une section de Génie
Le détachement fait irruption dans la ville et met la main sur le pont. L'ennemi est abasourdi. Cependant, il regroupe ses forces au Lycée et une lutte impitoyable s'engage. Un T.D. est incendié. Surestimant nos forces, l'ennemi capitule dans l'après-midi. Une colonne de secours est bloquée au Sud de la ville, son chef se voyant coupé de ses arrières se rend après de nombreux atermoiements.
Le bilan est le suivant :
ENNEMI : 1 Colonel, soixante officiers, trois mille hommes prisonniers
1 douzaine de canons, une trentaine de véhicules capturés
AMI : 4 morts, 5 blessés
1 T.D. incendié
Le même jour, le Peloton LEGER qui participait à une action similaire sur le pont ANSE - ST-BRIGNAND a eu deux T.D. détruits par 88 P. A. K.
d) Capture d'un train blindé à SAINT-BERAIN
L'Escadron quitte VILLEFRANCHE le 4, il gagne CLUNY, CHAGNY BULLY où le 3e Peloton donne vainement la chasse à un char Tiger.
Le 7 Septembre, le 3e Peloton est en flanc garde à SAINT-BERAIN ; il aperçoit sur la voie ferrée un train blindé. (T.D. BOURGOGNE, T.D. BRETAGNE)
"Le feu est aussitôt ouvert sur la locomotive, vite endommagée, et sur les tourelles de 105 Les occupants se ressaisissent rapidement et attaquent le village en force à dix contre un. Heureusement, le 1er Peloton arrive en renfort, et l'ennemi se replie en désordre. Cinq trains de marchandises, chargés de denrées pillées par l'ennemi, viennent se faire capturer dans la soirée.
BILAN ENNEMI : un train blindé
cinq trains de marchandises capturés
AMI : un mort (Chef de char du T.D. ARDENNES)
e) La course aux Vosges
La marche libératrice se poursuit par COHREAUX, FOUCHANGE.
Le 13 Septembre, l'Escadron défile à DIJON, libéré par le C.C. 1. Le 15, il est à POINCON où, en collaboration avec une Compagnie de Zouaves portés du 1er Zouaves, il capture un Général et trois cents Allemands.
Le Capitaine GIRAUD reçoit la croix à DIJON, honneur partagé par tout l'Escadron. Le 15 Septembre, il cantonne à COMBEAUFONTAINE. L'essence et le fuel n'arrivent plus, les unités se déplacent trop vite. Le manque de carburant va permettre à l'ennemi de se rameuter, de s'installer dans les Vosges. Il sera aidé par des pluies abondantes qui condamneront les blindés à se déplacer sur les routes, leur interdisant toute manœuvre.
f) Campagne des Vosges (20 Septembre - 25 Octobre)
L'Escadron va participer à une série d'actions peu spectaculaires au cours desquelles l'ennemi résistera avec opiniâtreté.
g) Combats de la Région de Lure (20 Septembre - 30 Septembre)
L'Escadron détache, un petit élément à la VERRERIE pour y appuyer les portes. L'ennemi résiste farouchement et son artillerie effectue de nombreux harcèlements. La pluie persiste, la boue fait chaque jour des progrès marqués.
L'Escadron est regroupé le 25 à la VERRERIE dans le but de parer à une contre-attaque blindée qui viserait à dégager MAGNY D'ANIGON et CLAIREGOUTTE.
Le 27, l'Escadron demeure en soutien des forces qui attaquent le magnifique observatoire constitué par la Chapelle de RONCHAMP. Les blindés ennemis ne réagissent pas dans le secteur, ils sont occupés plus au Sud.
Le 28, l'Escadron gagne la NEUVELLE, ce village, dégagé par nos progrès dans les bois de MT-VANES, devient cantonnement de repos lorsque le 3e Peloton quitte ses positions de MONNIERE.
h) Période de repos (1 au 8 Octobre)
Le personnel prend un repos bien gagné. Les cheveux sont coupés, les effets nettoyés. Le Colonel de LABARTHE rend visite à l'Escadron et admire les trophées conquis à VILLEFRANCHE et à SAINT-BERAIN.
Activement, on poursuit la remise en état du matériel littéralement enrobé d'une boue tenace. Le moral est excellent.
i) Château-Lambert (9 Octobre - 21 Octobre)
Le 9 Octobre, à 6 heures, l'Escadron se porte au Col du Mt de FOURCHE. La route recouverte de boue est très glissante. Arrivé au point de destination, l'Escadron s'installe sur des positions d'où il effectuera des tirs indirects. Tous pestent contre ce travail d'artilleurs.
Le 11 Octobre, le 2e Peloton est poussé sur la route de CHATEAU-LAMBERT pour prendre à partie des automoteurs qui gênent notre infanterie. Le terrain condamne ce Peloton à combattre à pied. Impossibilité pour les véhicules de quitter les routes, vues insuffisantes.
Les autres groupes de protection viennent renforcer le Peloton. L'ennemi exécute sans répit des tirs de minens. Du 19 au 20 Octobre, le 2e Peloton aura deux tués, cinq blessés.
Le 20, le 1er Peloton relève le 2e Peloton qui gagne LA ROCHE où il s'installe en position de tir indirect avec le 3e Peloton qui bataille pendant trente six heures pour arracher son matériel à la boue. Le TD "BERRY" ne pourra rejoindre, car un de ses embrayages lâche dans la lutte contre la boue.
j) Vallée de la Moselle (22 Octobre - 28 Octobre)
Le 3e Peloton va s'établir en anti-char dans le village de l'Etraye ; il y subit de nombreux tirs de minens et de gros mortiers. Il appuie de ses feux une attaque amie, visant à donner de l'air au village.
Les groupes de protection des 2e et 3e Pelotons relèvent un peloton du 4/9 à RAMONCHAMP. Ils connaissent également de nombreux tirs de minens.
Cette situation prend fin le 25 Octobre ; l'Escadron est relevé par l'Escadron FRAPPA du 8e R.C.A.
k) Cantonnement de repos
L'Escadron séjourne successivement à FRANOULD, DOMMARTIN, où il demeure alertable sur préavis de quelques heures. Il descend au repos avec le C.C. 2 dans la région de VESOUL ; il cantonne à VEZET, COMBERJON, PUSEY où a lieu la prise d'armes du 11 Novembre. Le Colonel de LABARTHE, commandant le 9e R.C.A., remet plusieurs décorations. A l'issue de la prise d'armes et du défilé, un vin d'honneur est offert par la Municipalité aux Officiers présents. Le 12 Novembre, l'Escadron reprend sa place au C.C. 2 ; il rejoint VEZET, l'ordre de se tenir en état d'alerte le touche dans la nuit et, le 14, il part pour LANDRESSE, la neige tombe à gros flocons. Il demeure alerté jusqu'au 17 et il se porte sur HERIMONCOURT où il s'installe en halte gardée.
l) La marche sur Mulhouse et le Rhin (18 Novembre - 12 Décembre)
L'attaque lancée par la 1ère Armée a complètement surpris l'ennemi, les blindés vont foncer à toute vitesse sur les routes du SUNDGAU et porter nos couleurs sur le Rhin.
L'Escadron va encore être écartelé dans plusieurs groupements blindés formés par le C.C. 2.
Le 18, à BEAUCOURT, les 1er et 2e Pelotons effectuent des tirs indirects sur les axes utilisés par l'ennemi. Le 2e Peloton participe à la prise de GRANDVILLARS sur le Canal du Rhône au Rhin. L'armée est soulevée d'enthousiasme au grand détriment de la circulation. Tous les véhicules semblent s'être donnés rendez-vous sur le Rhin, aucune règle n'est respectée, il en résulte des embouteillages effroyables.
Si l'ennemi disposait de quelques bombardiers, il en résulterait une catastrophe sans précédent.
Péniblement, l'Escadron se regroupe à GRANDVILLARS pour éclater aussitôt. Des chars et des automoteurs ennemis sont signalés, les T.D. vont avoir du travail. La marche en avant reprend sur WALDIGHOFFEN, DURMENACH, ROPPENTZWILLER.
Le 23 Novembre, le 3e Peloton est à la disposition des postes à l'lle Napoléon, les autres éléments de l'Escadron sont à BRUEBACH.
Le 24, l'Ile de France du 2e Peloton détruit un char ennemi auquel il met le feu.
Les pelotons vont de point d'appui en point d'appui, partout où la menace blindée se manifeste. En forêt de la Hardt, les éclats d'obus nous mettent quelques chasseurs hors de combat.
Fin Novembre, la résistance ennemie se raidit, il n'a pas réussi à couper la D.B.de ses arrières, il veut néanmoins la stopper, il lance constamment des contre-attaques menées par une Infanterie animée d'un mordant exceptionnel, soutenue par des blindés agressifs et puissants.
Le 1er Décembre, un groupe du 1er Peloton est à GRÜNHUTTE en forêt de la Hardt, le 2e groupe est en position au Nord du Pont du Bouc, le 3e Peloton est à RIEDISHEIM.
Des heures angoissantes se préparent.
a) GRÜNHUTTE
Les éléments d'infanterie sont insuffisants, les blindés occupent le terrain avec tout ce que cela peut comporter d'aléas.
Dans la journée du 2, le point d'appui de GRÜNHUTTE est encerclé par des troupes nombreuses et actives. Les tentatives menées pour rompre l'étreinte demeurent toutes infructueuses.
Un peu avant la nuit, l'artillerie amie déclenche un tir massue tout autour du point d'appui. Dès la fin du tir, le détachement s'élance pour regagner la ligne amie. Les axes sont tenus par l'ennemi, il faut se frayer un chemin dans les sapins avec les chars et les T.D. Les jeeps bientôt doivent être mises hors d'usage après avoir brisé les postes radios. Derrière les chars, les arbres se redressent et forment une barrière impraticable aux véhicules à roues. L'ennemi harcèle le détachement de toutes parts. Une volonté farouche anime les gars des blindés. Un des T.D. du Peloton, l'ARDENNES, qui a ses réservoirs crevés, doit être remorqué. Sur les plates-formes des T.D., de nombreux fantassins portés, dont certains sont grièvement blessés. Le détachement très éprouvé est enfin recueilli à la nuit par des éléments amis.
Le peloton a eu : quatre blessés
cinq jeeps détruites
un T.D. indisponible pour 8 jours
b) PONT DU BOUC
Le Peloton JURION est en position au Nord du Pont du Bouc, il est à la disposition d'une Compagnie de Tirailleurs de la 4e D.M.M.
En raison du harcèlement incessant de l'artillerie ennemie, il a renvoyé ses véhicules à roues vers l'arrière, à l'exception de la jeep de commandement de l'officier de peloton.
La mission est d'interdire les layons aux chars ennemis. C'est une mission anti-char de jour. Le 2 au soir, une patrouille ennemie vient au contact et se replie rapidement. Redoutant un coup de main nocturne contre ses T.D., le Lieutenant JURION demande l'autorisation de faire repasser le canal à ses T.D. pour la nuit. Il essuie un refus. En conséquence, il place sa protection sur le terrain de telle sorte qu'elle puisse alerter en cas d'arrivée de patrouilles ennemies. La nuit se passe calmement lorsque, à cinq heures, un violent tir d'artillerie tombe sur la position. Le tir est à peine levé que l'infanterie se précipite à l'assaut des engins blindés. Les fantassins ennemis surgissent de partout, on n'y voit goutte, la mêlée est confuse. Le Lieutenant JURION s'efforce de rameuter son peloton au pont qu'il importe de défendre coûte que coûte. Il dispose tous les éléments disponibles appuyés par un T.D. l'ALSACE en demi-cercle en avant du pont. Le Peloton des BRUNES arrive en renfort avec ses quatre T.D. et sa protection. Le jour se lève sur cette tragédie douloureuse.
Les deux officiers s'emploient à réorganiser leur position. Au cours d'une reconnaissance, le Lieutenant JURION est mortellement blessé par un sniper ; il rend sa belle âme de chef et de héros dans les bras de son ami, le Lieutenant des BRUNES. Le 2e Peloton a perdu :
- son chef
- cinq chasseurs
Il a en outre :
- onze prisonniers
- huit blessés
Au point de vue matériel, il a eu :
- trois T.D. détruits ou capturés
- un half track capturé
- une jeep capturée
Tout l'Escadron est atterré, la mort du Lieutenant en premier, les pertes du 1er et du 2e Pelotons sont cruellement ressenties à tous les échelons. Le 6 Décembre ont lieu au cimetière militaire de MULHOUSE les funérailles du Lieutenant JURION. Le meilleur d'entre nous n'est plus.
A tour de rôle, le 1er et le 3e Pelotons tiennent des positions à RIXHEIM où ils subissent des tirs de minens et d'artillerie sans éprouver de pertes.
Le 13 Décembre, l'Escadron est regroupé à MULHOUSE. Il y reçoit le Lieutenant BERTON qui est affecté au 2e Peloton. L'Escadron cantonne successivement à HIRSINGUE, STRUETH, UBERSTRASS, fournissant souvent des patrouilles qui recherchent des parachutistes ennemis.
Le 27 Décembre, au cours d'une prise d'armes, le Colonel LEHR, qui a remplacé le Colonel KIENTS à la tête du C.C. 2, remet des décorations.
Le 30 Décembre, l'Aspirant NICOL est affecté à l'Escadron, il remplira les fonctions d'adjoint au peloton des BRUNES.
L'Escadron se remet en état, il reçoit un renfort en personnel, entre autres l'Aspirant VITALI du 4e Cuirassiers, il touche également un peu de matériel, ce qui permet de remettre sur pied deux pelotons de T.D.
L'attaque RUNDSTEDT a fait long feu, les armées alliées pénètrent en Allemagne. L'hiver est très dur, neige, verglas, température polaire, néanmoins, la 1ère Armée Française va de nouveau se lancer dans la mêlée. L'alerte est donnée le 19 Janvier.
Le 20, l'ennemi, complètement surpris, laisse de nombreux prisonniers dans nos mains, des officiers sont capturés en pyjama.
Dans la journée du 20, les pelotons sont mis à la disposition du groupement MENDITTE et le 21, l'Escadron est regroupé à l'asile de CERNAY (ex-quartier SS). Un tirailleur demande des T.D. pour aller secourir des éléments amis encerclés par des chars allemands à la CROISIERE. Le peloton LÉGER s'y porte rapidement, fausse alerte.
Le 22, au lever du jour, l'ennemi sonne l'asile avec ses minens et ses 88, plusieurs véhicules à roues subissent des dommages. Le peloton LÉGER reçoit comme mission de détruire l'observatoire ennemi. Il fait tirer 10 obus sur le clocher de CERNAY, les résultats observés sont excellents. L'ennemi nous expédie un tir de représailles d'une demi-heure, sans résultats.
Vers 16 heures, l'ennemi "remet ça" sans succès. Le 1er peloton se porte sur SCHWEIGHOUSE à la nuit.
Le 23, ce peloton et le P.C. gagnent REININGUE, il reste des mines enrobées dans la neige, l'ANJOU saute, dégâts insignifiants ; par contre, le camion essence a deux roues arrière volatilisées. Les dépanneurs le remettent en état, il rejoint dans la soirée. Les manutentionnaires n'ont pas réalisé.
Le 24, le 1er peloton prend part à l'attaque de CITE ELSE avec un escadron de chars moyens (Cne DUMESNIL). Un automoteur réussit à toucher le T.D.ALSACE, les dégâts sont insignifiants, mais le Sous-Lieutenant PARA D'ANGERT à pied, en avant du T.D., est très grièvement blessé.
Le 26, le 1er et le 3e pelotons participent à la conquête de la CITE AMELIE II. L'ennemi se bat magnifiquement. Les équipages souffrent du froid toujours très vif.
Les 28, 29, 30, les pelotons appuient l'infanterie amie, métier ingrat, l'ANJOU et l'ALSACE sont touchés par des obus et rendus momentanément indisponibles. Le dépannage est sans cesse sur les dents ; il accomplit dans des conditions d'inconfort inimaginables un travail de romain.
Le 1er Février, le 1er Peloton, très éprouvé physiquement, est relevé par le 2e Peloton dont le personnel est frais.
La résistance ennemie va s'affaiblir chaque jour, l'Escadron participe à la chute de CITE ROSALMEND, de BOLLWILLER et, avec l'occupation de GUNDOLSHEIM et de MUNVILLER, la 2e campagne d'Alsace se termine victorieusement.
L'Escadron cantonne à UBERSTRASS, MOERNACH, HIRTZBACH, il touche un peu de matériel, remet en état l'ancien, participe à des prises d'armes, poursuit son instruction.
Le 6 Mars, le Lieutenant GOUBET succède au Capitaine GIRAUD désigné comme instructeur à SAUMUR. Le départ de son Capitaine est un coup sans précédent pour l'escadron. Depuis 4 ans, le Capitaine GIRAUD commande cette unité. Beaucoup d'yeux laissent échapper des larmes ; tous les cœurs sont lourds.
La trêve est terminée, les T.D. vont effectuer des tirs sur les casemates ennemies de la rive droite du Rhin ; au retour d'une de ces missions, l'Escadron se porte vers STRASBOURG avec le C.C. 2, il doit travailler avec une D.I. en ALLEMAGNE.
Le 5 Avril, à 10h30, l'Escadron franchit la frontière allemande à BERGZABERN et, le 6 au matin, il traverse le Rhin à MANNHEIM dans un décor dantesque. Alerté le 7, il se porte sur DURLACH, 4 kilomètres Est de KARLSRUHE et le 8, les blindés s'enfoncent en FORET NOIRE.
De durs combats se déroulent du 8 au 12 qui amènent l'occupation de BADEN-BADEN. Prise de SPIELBERG, ITTERSBACH, de MOOSBRONN, de PFAFFENROT, de GAGENAU, les T.D. font un travail excellent avec des pertes minimes : nombreux prisonniers, canons capturés, 88 détruits, un panzerjager capturé. Le moral est extraordinairement élevé, la joie générale. Les équipages magnifiquement dotés en accordéons et harmonicas se déplacent dans des flots de musique où l'harmonie est remplacée par la vigueur de l'exécution. Il règne un temps idéal, le printemps fleuri salue les vainqueurs. Avec une émotion rétrospective, nous évoquons souvent le printemps de 40 et la joie de la revanche vient effacer les mauvais souvenirs.
Du 12 au 17, le C.C. est souvent ralenti par des abattis nombreux et des destructions, il fait des centaines de prisonniers. L'Escadron coopère au nettoyage de la forêt, entre MURG et Plaine de BADE.
Les pelotons vont de la MURG à la Route des Crêtes, appuyant goumiers ou fantassins, de nombreux prisonniers sont encore capturés.
Le 18, traversée de FREUDENSTADT, la moitié de la ville est dévastée par de récents bombings, la marche sur le NECKAR et le DANUBE commence aussitôt. Les T.D., en réserve le 19 et le 20, sont mis à la disposition du groupement LABARTHE le 21, dans la journée TROSSINGEN, TUTTLINGEN, STOCKACH tombent, nous passons la nuit à 8 kilomètres du Lac de CONSTANCE.
Nous entrons dans la phase enivrante pour des cavaliers : l'exploitation. Le 22, la marche sur ULM est entreprise sans désemparer malgré des arrières peu sûrs, carburant, munitions, vivres suivent. Très souvent, les pleins sont faits en voltige.
Le 23, les T.D. mettent à mal un détachement ennemi, lui incendiant 5 camions et lui détruisant un canon de 20. Ils prennent à partie une colonne mixte auto-hippo, dans laquelle ils sèment la mort et la panique. Le 24, un détachement mixte AM-TD, après avoir ramassé une centaine de prisonniers, atteint PILLER à DITENHEIM, les trois ponts sautent. L'officier ennemi chargé de cette destruction est capturé, il était demeuré sur la rive gauche pour donner l'ordre de mise de feu dès notre arrivée.
Le 27, l'Escadron participe à la reprise d'OCHSENHAUSEN, réoccupé après notre rapide passage du 23. Il détruit un jumelage de 20 et rend les observatoires ennemis intenables. Le 28, la marche sur le "réduit" est éclairée par un détachement mixte scout-car-TD, l'ennemi n'en veut plus, partout il se rend.
Les villages de AITRACH, AICHSTETTEN, MUTMANSHOFEN sont occupés. Le 30, le groupement atteint OTTACKER, il stoppe au pied des pics tyroliens recouverts de neige. Des patrouilles ramassent encore des prisonniers dans les bois où ils se terrent. La neige se met de la partie.
La guerre européenne est terminée. Toutes les Armées nazies capitulent. Le suicide d'HITLER est diffusé sous toutes réserves par la radio. Les Allemands réagissent peu. Ils se montrent hospitaliers, courtois, et parfois d'une platitude révoltante.
Le 4e Escadron du 9e Régiment de Chasseurs d'Afrique, après trois mois passés à l'Aréa 55 à Assi-Ben-Okba, s'embarque le 3 Septembre 1944 à ORAN, sur le L.S.T. 141.
Le convoi quitte MERS-EL-KEBIR le 5 Septembre et l'Escadron prend pied sur la terre française à ST-TROPEZ, le 9 Septembre, après une traversée tranquille.
Dès le lendemain, commencent les étapes qui, par la vallée du RHONE et de la SAONE, l'amènent d'abord à CRECHES S/SAONE.
Après un repos de 7 jours, pendant lesquels le matériel est revu, le 4e Escadron est mis à la disposition du C.C. 3 commandé par le Colonel CALDAIROU.
Le 24, cantonnement d'alerte à AMBLANS, pendant que le C.C. 3 monte une attaque pour prendre pied sur le plateau de VANNES au N.-E. de LURE.
Le 26, les 3 pelotons sont placés en D.C.B. à LA NEUVELLE aux Granges Guénins et à Montesseaux. Aucune réaction de l'ennemi.
Pendant ce temps, le C.C. 3 prend le Col de la CHEVESTRAIE, le 28, pour le perdre le lendemain à la suite d'une contre-attaque de blindés.
L'Escadron accourt et le 3e Peloton fait bouchon anti-chars à la sortie du Col. La mise en place a été agitée du fait de l'Artillerie allemande qui sonne à vue directe, la route de FRESSE à la CHEVESTRAIE.
Deux morts (GINGEMBRE et NEHAL), un blessé (le M. des L. BELGHIT).
Le lendemain 30, les Allemands essaient de percer avec des chars moyens, sur la route unique. Le char Pz IV de tête est immobilisé et détruit par le tir des T.D., malgré le brouillard. Les fantassins allemands qui s'infiltrent sont stoppés par les armes automatiques du Groupe de Protection commandé par le M.d.L. THOMAS. Mais le Sous-Lieutenant FORQUERAY, gravement blessé, est évacué ainsi que deux chefs de T.D. Un indigène est tué. L'adjudant FOURCHE prend le Cdt du 3e peloton.
Pendant ce temps, les deux autres pelotons font du tir indirect, puis le 2e peloton passe en D.C.B. au 3e R.C.A. à SERVANCE.
Le 3 Octobre, en vue d'une attaque sur le ballon de SERVANCE, l'Escadron se porte à l'ENCLOSE à 1 km de SERVANCE. Le 1er peloton est mis en D.C.B. sur la route de MIELLIN, et le 3e en réserve.
L'attaque échoue et les Unités restent sur leurs positions, l'Escadron étant à la disposition du Colonel GUIBERT (3e R.C.A.) commandant un groupement.
Le 13 Octobre, la 1ère D.I.M. vient nous relever et le C.C. 3 va au repos dans la région de QUERS (au Nord de LURE).
A CHAMPORY, deux heures après son arrivée, l'Escadron est mis à la disposition du Lt-Colonel de LABARTHE (9e R.C.A.) commandant un groupement à FERDRUPT, face au THILLOT. Le 1er Peloton et le 2e Peloton sont mis à la disposition des commandants des deux points d'appui (Nord et Sud de RAMONCHAMP). Le 3e peloton exécutera des tirs indirects. Deux pelotons sont donc employés en défense fixe et ne participent pas à l'attaque du 16, qui d'ailleurs échoue. Par contre, très bons résultats au tir indirect sur des rassemblements ennemis. Le 19, l'Escadron est rappelé par le C.C. 3 qui relève le C.C. 1 dans la région de CORNIMONT.
La relève s'effectue le 21. Le 1er Peloton est aux BARANGES, sortie Ouest de CORNIMONT, et le 3e peloton, commandé par l'Aspirant PLATEAU, est à TRAVEXIN. Le 2e peloton est mis à la disposition de l'Artillerie pour exécuter des tirs indirects. Le secteur est calme, jusqu'au 24, date à laquelle l'Escadron va au repos à ORMOICHE jusqu'au 14 Novembre et à VAROGNE jusqu'au 15 Novembre.
Le repos est employé à revoir le matériel et à l'entraînement des tireurs.
Le 15 Novembre, le C.C. 3 devant participer au nettoyage de la boucle du DOUBS, l'Escadron part pour VELLEVANS. Le 1er peloton et le 2e peloton sont mis à la disposition du Commandant ARFOUILLOUX (Zouave) et GARDY (2e R.C.A.) pour attaquer sur VOUGEAUCOURT et ESTOUVANS. L'attaque se poursuit les 16 et 17 Novembre. Les Allemands se sont repliés.
A 22h30, ordre de mouvement pour BLAMONT, à l'Est de PONT DE ROIDE.
Le 19, l'Escadron au complet passe à DELLE à 11h30 pour arriver à FELDBACH à la nuit. Un groupement de C.C. 3 ayant atteint le RHIN, à minuit, l'Escadron reçoit l'ordre d'aller occuper KEMBS (2e Peloton), BARTENHEIM (1er Peloton), SIERENTZ (3e Peloton).
A 4h30, le 20, après une marche (plein phares), ces points sont occupés, après quelques accrochages avec des retardataires allemands. Au jour, la population est émerveillée de voir des Français.
Relève par le R.I.C.M. dans la matinée. Le 2e Peloton, avec une Compagnie d'Infanterie, pousse jusqu'aux lisières de OTTMARSHEIM, au Nord de KEMBS. Mais, pris à partie par l'artillerie allemande en batterie à l'Est du RHIN, le 2e Peloton revient à PETIT-LANDAU.
Pendant ce temps, le C.C. 3 a pris MULHOUSE, où le 1er Peloton se distingue surtout au cours de l'attaque des casernes. Le Lieutenant HAU est blessé, c'est l'Aspirant PERRUCHE qui le remplace comme Chef du 1er Peloton. Le Chef BICHENDARITZ fait 483 prisonniers dans une caserne.
Le 3e peloton, contournant MULHOUSE par l'EST, s'installe au Nord de cette ville, à MODENHEIM, après avoir poussé une pointe jusqu'à BALDERSHEIM et aidé à repousser une contre-attaque allemande.
Le 22 Novembre, le train de combat réussit à venir de DELLE en longeant la frontière suisse, la route principale étant coupée par les Allemands.
Le lendemain, l'objectif du C.C. 3 est le Pont d'ASPACH et BURNHAUPT. Mais le 24, les Allemands ayant contre-attaqué de la HARDT en direction de RIXHEIM, le 4e Escadron se porte sur les hauteurs de RIEDISHEIM (au Sud de MULHOUSE). Les Allemands sont repoussés et le 25, la progression reprend de MORSCHWILLER vers HEIMSBRUNN. C'est le 1er peloton qui appuie l'attaque des Sherman, engagés sur une route unique. Le groupement est commandé par le Lt-Colonel de LABARTHE. Echec total devant les Jagpanther qui mettent en flammes 3 Sherman, 1 T.D. et un char léger. Les pertes de l'infanterie attaquant en terrain découvert sont lourdes. Le 1er peloton perd un char, 2 tués, 1 blessé. Le P.C. a deux blessés.
Le 2e Peloton, avec le Groupement du Colonel de LEPINAY, attaque sur GALFINGUE 1 T.D. casse une chaîne sur une mine. 1 blessé.
Le 3e Peloton flanc-garde, au Sud, le groupement LABARTHE et fait la liaison avec le groupement de LEPINAY.
Le 26, le dispositif est remanié, l'Adjudant LIMELETTE est tué au P.C., 1 conducteur blessé. HEIMSBRUNN tombe à midi grâce aux tirailleurs et au 1er Escadron du 9e R.C.A. Le 2e peloton qui a essuyé une grosse contre-attaque de nuit à GALFINGUE est relevé par le 3e. Il vient faire bouchon à HEIMSBRUNN, le 27, puis est mis en appui d'infanterie le 28 et, le 29, atteint Pont d'Aspach en même temps que le C.C.6 (Groupement DUROSOY). Un T.D. immobilise un char allemand que ceux-ci récupèrent la nuit. Le 1er Peloton était resté à HEIMSBRUNN pour assurer les arrières.
L'affaire de Pont d'Aspach a coûté 2 tués, 3 blessés et une jeep à l'Escadron. Le 29, l'Escadron est regroupé à SPECHBACH-LE-BAS où un gros travail de remise en état du matériel est nécessaire.
Le 8 Décembre, l'Escadron est en état d'alerte. La 2e D.I.M. attaque en direction de CERNAY et le C.C.3 doit exploiter la percée. Le 3e Peloton va à BURNHAUPT-LE-HAUT.
Le 11, l'Escadron est réparti en 3 points d'appui :
2e Peloton à ASPACH-LE-BAS
3e Peloton à SCHWEIGHOUSE
1er Peloton et P.C. au Pont d'Aspach
Situation inchangée jusqu'au 24. L'Escadron est relevé et prend cantonnement à AMMERTZWILLER. Il entre dans le système défensif de la DOLLER. Le Lt de BOUILLAS prend le commandement du 1er Peloton.
Jusqu'au 22, exécution de tirs indirects et de tirs matraques.
Le 22, articulation en profondeur en vue d'une action sur CERNAY. Le P.C. est à ALTENACH.
Le 2e Peloton se rend à l'asile d'aliénés de CERNAY et à FERME LUTZELHOF en D.C.B. Tir sur un dépôt de munitions qui saute. Le 26, le 1er Peloton relève le 2e. Le 31, le C.C. 3 se groupe au S.-O. de MULHOUSE pour une action avec la 9e D.I.C. en direction de la Cité ANNA.
Le Groupement ARFOUILLOUX (3e Peloton - S/Lt FORQUERAY) n'a pu entrer dans la cité ANNA. Le reste de l'Escadron est à BOURTZWILLER. Le 1er Février, attaque par le Groupement ARFOUILLOUX des bois de JUNGHOLTZ et de MORSGRABEN.
Les T.D. du 3e Peloton démolissent de nombreuses armes automatiques. Le lendemain, attaque sur SCHOENENSTEINBACH, les T.D. sont en appui direct. Le village est pris, mais le S/Lt FORQUERAY est gravement blessé. Le reste de l'Escadron est à KINGERSHEIM sur la défensive.
Le 3, attaque sur PULVERSHEIM. Le 3e peloton appuie l'attaque, tandis que le 2e fait verrou après la prise de ce village. Le P.C. et le 1er peloton sont en réserve à la Cité ANNA.
Le 4 et le 5 Février, le Groupement DEWATTRE, avec le 3e Peloton, exploite en direction de UNGERSHEIM et le groupement LEPINAY, avec le reste de l'Escadron, en direction de STE-CROIX-EN-PLAINE. Les T.D. détruisent de nombreux véhicules en retraite.
Enfin, le 8 Février, l'Escadron est regroupé au complet à UNGERSHEIM et la poche de COLMAR étant réduite, va au repos à MOERNACH, puis à HIRTZBACH.
Repos jusqu'au 28 Mars, avec seulement quelques tirs de destruction sur les casemates, de l'autre côté du RHIN. Le 28, l'Escadron se porte à EBERSHEIM où il est mis à la disposition du C.C. 3 qui lui donne comme cantonnement BISCHOFFSHEIM.
Le 12 Avril, à 0 heure, l'Escadron reçoit l'ordre de se porter à WISSEMBOURG, où il est à 5 heures, et reçoit les ordres pour le franchissement du RHIN.
La colonne légère le franchit à MAXIMILIANAU et la colonne lourde à GEMERSHEIM.
Le regroupement de l'Escadron se fait à KARLSRUHE, dans la matinée, pour être à nouveau scindé dès que le C.C. 3 a reçu sa mission, qui consiste à pousser sur OFFENBOURG.
2e Peloton (Aspt. CADOUX) avec le groupement PETIT à KUPPENHEIM.
3e Peloton (Aspt. PLATEAU) groupement LEPINAY à RANENTHAL et BISCHWEIER.
Le 1er Peloton et P.C. en réserve à MUGGENSTURNS.
Le 13, le 3e Peloton gagne WIMBUCH, en passant par STEINBACH où le remplace le 1er Peloton. Pendant ce temps, le 2e Peloton, qui a démoli un 75 PAK, tue une vingtaine d'ennemis et fait 100 prisonniers, perd son chef de peloton (jambe coupée). Le lendemain, aux ordres de l'Aspt PERRUCHE, il participe à l'attaque de ZINOLSHOFFEN, tandis que le 3e Peloton est à URLOFFEN. Le 15, l'Escadron est regroupé à WILSTATT et franchit la KENZIG pour aller à OTTENHEIM où il passe aux ordres du Cdt PETIT pour l'attaque de NUNNEMWEIR. Le 1er Peloton est mis à la disposition du Colonel LEPINAY à OFFENBOURG et ne rejoint l'Escadron qu'à FRIBOURG.
Dans la nuit du 18 au 19, l'Escadron est mis à la disposition du Groupement LAURENT devant nettoyer la région KIPPENHERMWEIER - GROF - HAUSEN KAPPEL - NIEDERHAUSEN, et atteindre RIEGEL par KINZINGEN.
Départ de LAHR à 9 heures jusqu'à KOUDRIGEN, atteint le 20 à 16 heures, beaucoup de prisonniers sont faits et de nombreuses armes anti-chars sont détruites. l'Aspt PERRUCHE est blessé, le Chef SEGURA commande le 2e Peloton.
Le 21, le 3e Peloton, avec le Groupement LAURENT, progresse vers DENZINGEN ; le 2e Peloton et le P.C. sont en réserve, car il n'y a qu'un seul axe de progression. Nuit passée à BUCHEIM.
Le lendemain, arrivée à FRIBOURG, peu défendu, où le 1er Peloton rejoint après sa courte incursion en Forêt Noire.
Le 24, direction LORRACH (près de BALE) par un itinéraire de montagne, qui cause de grosses difficultés au matériel sur roues.
Le 25, WHER et ALBRUCK sont atteints après réduction de nids de mitrailleuses.
Le 26 Avril, le 1er peloton passe du Groupement PETIT et arrive à FUTZEN, très sérieusement défendu par des S.S. qui mènent la vie dure aux T.D. (1 mort - 5 blessés).
Le 2e peloton, avec le Groupement LAURENT, essaie de tourner FUTZEN par le Nord, mais est durement contre-attaqué par des Panzer-grenadiers à UBERACHEN, où il résiste sur place pour permettre aux fantassins de se dégager (5 morts - 4 blessés). 2 T.D. détruits. Les pertes ont été limitées par l'intervention du Groupe de protection qui refoule l'attaquant, et permet au 3e T.D. de se dégager.
60 Allemands sont comptés morts sur le terrain et de nombreux véhicules ont été détruits. Cette journée désastreuse pour l'Escadron termine son activité au cours de la Campagne d'Allemagne. Du 27 au 3 Mai, il participe seulement à des opérations de nettoyage et au ramassage des prisonniers (environ 300). Le 7 Mai, l'Escadron cantonne à SEBRANZ, après être passé à TENGEN - STOCKACH - INGOLDINGEN - REICHENBACH.
Le 8 Mai, l'Escadron repasse le RHIN à KEHL et commence l'occupation à RHODT jusqu'au 8 Juillet, puis à SIMMERN-unter-DHAUM jusqu'au 16 Octobre, date à laquelle il rentre en FRANCE dans le cadre du Régiment.
JOURNAL DE MARCHE DU
6e REGIMENT DE CHASSEURS D'AFRIQUE
Du débarquement à Colmar LE SIXIÈME R.C.A. EN FRANCE
23 SEPTEMBRE
Les premiers éléments du Régiment comprenant tous les éléments de combat embarqués à Oran le 13 septembre 1944, débarquent à Saint-Tropez et se portent de Cogolin au Beausset.
24 SEPTEMBRE
Après avoir traversé Marseille sous les acclamations de la population, ces éléments se regroupent à Rognac.
Accueil chaleureux de la municipalité et des habitants de Rognac.
30 SEPTEMBRE
Le 2ème échelon du régiment débarque à Marseille. Il rejoint Rognac dans la nuit du 30 Septembre au 5 Octobre.
5 OCTOBRE
Les chars légers du 1er Escadron et de l'État-major embarquent sur voie ferrée à Miramas.
6 OCTOBRE
Le Lieutenant Joyau, officier précurseur du régiment et l'échelon sur roues du 1er Escadron font mouvement à destination de Besançon avec étapes dans les régions de Valence et de Bourg.
14 au 18 OCTOBRE
Le reste du régiment fait mouvement par voie ferrée et par route en direction de Choye village situé à 15 km Sud Est de Gray.
Tout le régiment est cantonné dans les villages échelonnés sur 5 km de Choye vers Gray :
Etat-Major et E.H.R. à Choye.
1er Escadron à Villefrancon.
2ème et 4ème Escadron à Velesme.
3ème Escadron à Velloreille.
28 OCTOBRE
Le Régiment fait mouvement de nuit, avec éclairage en black-out. Tous les véhicules du Régiment sont répartis en dix rames.
Départ de Choye du véhicule de tête à 1h20.
Arrivée du dernier véhicule dans la nouvelle zone de stationnement, le 28 Octobre à 5h00.
INSTALLATION AU CANTONNEMENT
Les unités du Régiment sont installées au cantonnement à proximité de Vesoul :
Etat-Major : Vaivre, village situé à 2 km à l'Ouest de Vesoul
1er Escadron : Montigny : village situé 4 km à l'Ouest de Vesoul
2ème et 4ème Escadrons : Pontcey
3ème Escadron et E.H.R. : Noidans-les-Vesoul
Echelon : Faubourg Sud de Vesoul.
OPÉRATIONS DANS LES VOSGES
Pour tromper l'ennemi sur les intentions du Commandant en Chef, le C.C. 6. Colonel Tritschler va, en exécution des ordres du Général de Lattre de Tassigny, Commandant la 1ère Armée Française, faire une diversion dans les Vosges, avant que ne soit entreprise, de front, l'attaque de la région de Belfort.
Alerté le 1er Novembre, tout le régiment, moins le 1er Escadron qui reste provisoirement à Montigny, se porte le 2 Novembre dans la région de Remiremont.
2 NOVEMBRE
Ses différentes unités sont mises par la D.B. à la disposition du Général Guillaume, Commandant la 3ème D.I.A., et réparties en 2 groupements tactiques :
G.T. 4 au Nord (2ème et 4ème Escadrons) ;
G.T. 3 au Sud (3ème Escadron).
Le Lieutenant-Colonel Renaudeau d'Arc prend le Commandement du Sous-groupement Sud du G.T. 4 qui comprend, en particulier, le 2ème Escadron.
Le P.C. de ce sous-groupement s'installe à Vagney à 13 heures.
Le 3ème Escadron, mis à la disposition du G.T. 3 se porte sur Gontrexard. Dans la soirée, le P.C. de cet Escadron, les 1er et 2ème Pelotons se portent au Sud-Est de Planois.
Le 4ème Escadron est mis à la disposition du Sous-groupement Gambiez, chargé de l'effort principal sur l'axe, le Haut du Tôt, Haut-du-Todt, la Sotière, Tête de la Neuve Roche.
3 NOVEMBRE
Dans le cadre du sous-groupement d'Arc, le 2ème Escadron doit couvrir au sud l'action du détachement nord et l'appuyer en progressant sur l'axe Sapois - Menaurupt - Vieux-Mont.
L'heure de l'attaque fixée à 6 heures 30 est reportée à 8 heures. Le peloton de tête (Lieutenant Chevallier) de l'escadron Bes de Berc se porte avec la 1ère section de la 9ème Compagnie du III/R.M.L.E., sur le carrefour Est de Sapois.
Une patrouille chars-infanterie ayant reconnu la scierie non occupée et le pont de Cens-la-Ville intact, le peloton fonce vers la scierie. La route étant minée, la progression est lente. Les chars de tête arrivent devant Menaurupt à 14 heures 30.
Deux chars Panther sont mis en fuite. Le Lieutenant Chevallier, pris à partie par un 75 Pak, neutralise les servants ; la pièce est capturée, ainsi qu'une pièce de 150 dont les servants prennent la fuite.
A 17 heures 15, le peloton Chevallier atteint Vieux-Mont, occupant les objectifs fixés et réalisant une avance de 3 km. Un retour offensif à la nuit, est dispersé par le feu des armes automatiques : 5 prisonniers, une mitrailleuse et plusieurs Faust-patronne restent dans les mains du peloton.
Au cours de la journée, un char a sauté sur une mine, sans perte pour l'équipage.
Au 3ème Escadron, les pelotons Martin et Déroulède ne peuvent remplir leur mission de soutien, leur axe de marche étant, dès le départ, embouteillé par 2 chars, l'un sauté sur une mine, l'autre embourbé, en essayant de doubler le premier.
Trois chars du peloton Tourneux qui a attaqué à 8 heures en direction de Rochesson sautent sur des mines.
Le 4ème Escadron, débouchant à 8 heures, parvient rapidement au Haut-du-Tôt. Mais sa progression sur la Sotière et la Scierie, à gauche est retardée par un champ de mines. Privé de son chef, le peloton Guériaud parvient à la scierie à 17 heures avec 2 Chars seulement ; le peloton de Chauvigny, après un déploiement sur la crête dominant la Sotière, réduit brillamment la garnison. Il pousse jusqu' à Lyris, appuyé par la section d'expérimentation du Bataillon de choc, pendant que le peloton de Maraumont occupe Blancfaing.
A la nuit, les pelotons se replient au Haut-du-Tôt.
Quatre chars ont sauté sur des mines, 2 sont tombés en panne de terrain. Le Brigadier-Chef Rey, le Brigadier de Rivoyre, les chasseurs du Ponthavice de Heussay, Lariau et Cros ont été tués, l'Adjudant-chef Guériaud. le Chasseur Miralles sont grièvement blessés.
4 NOVEMBRE
Les chars du 2ème escadron appuient de leurs feux l'infanterie chargée de s'emparer des hauteurs dominant Menaurupt. Le peloton Tourneur, du 3ème Escadron, entre dans Rochesson à 8 heures. Il est relevé par le peloton Déroulède qui attaque en direction de la maison forestière des 4 Sous et se replie à la nuit, sur Rochesson.
Les pelotons de Chevigny et de Maraumont, du 4ème escadron, renforcent l'infanterie à Lyris et Blancfaing et reviennent à la nuit au Haut-du-Tôt
5 NOVEMBRE
Le peloton Eblé, du 2ème escadron, fournit des feux au profit de l'infanterie et se replie à la nuit au Vieux-Mont.
Une patrouille du peloton Martin, du 3ème escadron, progresse en direction de la maison forestière des 4 Sous. Après un dur engagement au cours duquel les chars se défendent seuls, privés momentanément de leur appui d'infanterie, elle parvient à son objectif. Un char a été traversé par plusieurs grenades antichars et immobilisé.
Dans l'après-midi une autre patrouille de ce peloton appuie la progression de l'infanterie sur le Xatis ; le soir, les chars se replient à Planois.
6 NOVEMBRE
Les escadrons de chars moyens gagnent des positions de cantonnement : le 2ème escadron fait mouvement sur Saint-Amé, le 3ème est regroupé à Bréhavillers (Le Syndicat), sauf le peloton Déroulède, qui, restant engagé à l'est de Rochesson ne rejoindra que le 7. Le 4ème escadron rejoint Autrive, pour y cantonner.
Quant au 1er escadron (chars légers), mis à disposition du Général Commandant la 3ème D.I.A., il se porte à Planois. Au cours d'une progression sur un terrain détrempé, 2 chars du peloton Vuillerme qui soutenaient le 1er Tabor Marocain, s'embourbent. A la tombée de la nuit, Les pelotons regagnent leurs positions à Planois.
7 NOVEMBRE
Le peloton de Montgrand est détaché à Rochesson à la disposition d'un bataillon du 4ème R.T.T. Il rejoindra Planois dans la nuit du 7 au 8.
10 NOVEMBRE
Tout l'escadron est rassemblé à la Gare de Syndicat - St-Amé, où il cantonne à proximité des autres unités du régiment.
OPERATIONS DE DÉPANNAGE PAR LE PELOTON D'ÉCHELON RÉGIMENTAIRE
Les opérations dans les Vosges ont été rendues très dures par le terrain détrempé, le froid, la neige, les mines. Un grand nombre de chars ont sauté ou se sont embourbés.
Sous la direction du Capitaine Mourot, le groupe de dépannage qui a rejoint le corps à Vagney, le 3 Novembre, procède aussitôt au dépannage d'un Char léger, 2 chars moyens, 2 chars T.D. et d'un automoteur embourbés et retire d'un champ de mines un char moyen.
Dans la nuit du 4 au 5, s'étant porté sur l'axe du 3ème escadron, il dépanne un char moyen qui, sauté sur une mine interdisait le passage des colonnes de ravitaillement. Il dégage ensuite un autre char moyen embourbé.
Les 5 et 6 Novembre, 3 chars moyens et 2 T.D. du 4ème escadron sont désembourbés. Un char moyen est retiré d'un champ de mines.
Le 7 Novembre, l'échelon entreprend le dépannage de deux chars du 1er escadron, travail pénible sous la neige et dans un mauvais terrain à proximité de l'ennemi.
Le 11, le groupe de dépannage rentre à Remiremont après avoir encore remis sur la route un T.D. et un automoteur de l'Artillerie embourbés.
Durent cette période, les ouvriers de l'atelier ont, à Remiremont, remis en état 3 chars moyens endommagés par des explosions de mines et réparé, au Haut-du-Tôt, le train de roulement d'un char du 4ème escadron endommagé également par une mine.
Ainsi, du 6 au 11 Novembre, toutes les unités du régiment ont reçu le baptême du feu ; quelques jours de répit seulement leur sont octroyés au cours desquels le matériel qui a beaucoup souffert, du terrain en particulier, fait l'objet de soins empressés.
14 NOVEMBRE
Le Régiment alerté fait mouvement sur la région Est de Vesoul. Toutes les unités cantonnent à Noroy-le-Bourg, sauf l'échelon, qui s'installe à Cerre.
OPÉRATIONS DE LA TROUEE DE BELFORT
La 1ère Armée Française borde les Vosges et est arrêtée devant la trouée historique de Belfort. C'est l'heure pour la 5ème D.B., du Général de Vernejoul d'entrer en action.
Ayant travaillé sans répit, pendant 2 mois, à compléter la solide défense de Belfort, réarmant ses forts, s'organisant en profondeur, richement doté en artillerie, l'ennemi est maintenant puissamment "accroché".
En dépit des circonstances atmosphériques défavorables, des défenses anti-chars et des mines qui ceinturent la ville, dans un terrain sursaturé d'eau, rendant difficile l'action des engins blindés, le Général de Lattre de Tassigny, Commandant la 1ère Armée Française, décide une attaque audacieuse qui, surprenant totalement l'ennemi, va être couronnée de succès.
Dans un premier temps, Montbéliard et Héricourt vont tomber, premiers fleurons de la Division "France d'Abord" du Général de Vernejoul.
Agissant dans le cadre du C.C. 6, sous les ordres du Colonel Tritschler, le Régiment va s'emparer des gros points d'appui de Chagey, Champey et Chalonvillars.
Dans un 2ème temps, réalisant point par point la manœuvre en tenaille conçue par le Général Commandant la 1ère Armée Française, le C.C. 6 séparé du reste de la 5ème D.B. et provisoirement aux ordres Général Commandant la 2ème D.I.M., va forcer par surprise la défense de Belfort où le 6ème R.C.A. entrera le premier le 20 Novembre, tandis que les C.C. 4 et C.C. 5 aux ordres du Colonel Schlesser et du Colonel Mozat, vont s'emparer de Dannemarie et porter leur avance jusque sur la Doller.
17 NOVEMBRE
Le C.C. 6, stationné au Nord-Est de Villersexel, reçoit, dans la nuit du 16 au 17, l'ordre de s'engager sur l'axe général Champey - Chagey - Chalonvillars. Les unités du régiment sont réparties de la façon suivante :
Sous-Groupement A : sous les ordres du Lieutenant Colonel Renaudeau d'Arc, Commandant le 6ème R.C.A. : E.M. et 3ème Escadron.
Sous-Groupement B : 4ème Escadron.
Sous-Groupement C : 1er Escadron.
Le 2ème Escadron avec le 4ème R.T.M.
Le 1er Escadron est en réserve sur l'axe Saulnot - Champey.
Le 2ème Escadron, qui a fait mouvement dans la nuit, attaque dès le matin. A 8 heures 30, le peloton de Bouvet part du bois d'Arcey pour Gonvillars qu'il occupe. A partir de 9 heures 30, il appuie l'attaque d'une compagnie du 4ème R.T.M. L'objectif est rapidement coiffé mais un violent tir d'artillerie oblige les tirailleurs à se replier. Le peloton rejoint Chavannes à 13 heures.
Le peloton progresse depuis le bois d'Arcey et occupe Chavannes que les Allemands ont évacué. L'avance, retardée un moment par des mines, se poursuit sans incident, les éléments ennemis réfugiés dans le bois sont neutralisés par le peloton Chevallier, en soutien.
Vers 16 heures, le Colonel Bridot du 4ème R.T.M. donne l'ordre au Capitaine de Berc, de progresser simultanément sur les axes Vernoy - Champey et Saulnot - Champey.
Le peloton de Bouvet, aidé d'une section du Bataillon F.F.I. de Bourgogne, d'un groupe de T.D., d'une équipe de démineurs, progresse sur l'axe Saulnot - Champey, tandis que le peloton Eblé avec un appui semblable opère sur l'axe Vernoy - Champey. Le peloton Chevallier reste en surveillance aux lisières des bois pour empêcher tout retour offensif de l'ennemi.
A 16 heures 45, le peloton de Bouvet pénètre dans Champey. La visibilité est mauvaise et un combat de rues fort confus s'engage. Deux chars sont touchés par une arme anti-char puis par des Faust-patronen. Le feu se déclare à bord.
A 17 heures 30, le peloton Chevalier qui progressait derrière le peloton de Bouvet signale au Capitaine Commandant que deux des chars du peloton Eblé touchés par armes anti-chars, sont en train de brûler. Heureusement, les équipages ont pu se dégager et sont indemnes.
Le reste de ce peloton et les T.D. d'accompagnement passeront la nuit au Vernoy dont ils renforceront la défense. A Champey, les pelotons se regroupent et occupent le sortie Sud-Ouest du village, pendant toute la nuit.
Le sous-groupement A. dont font partie l'E.M et le 3ème Escadron du 6ème R.C.A., a reçu l'ordre de se porter sur l'axe général Villersexel - Champey - Chalonvillars, dans la région de Champey, pour agir dès que cette localité aura été occupée par le 2ème Escadron. Le détachement Nodet (pelotons Tourneux et Déroulède) du 3ème Escadron et la 1ère section de la 10ème compagnie du III/R.M.L.E. s'installent pour la nuit à Essouaivre. Le P.C. et le détachement Levant (peloton Martin du 3ème escadron, 2ème et 3ème sections de la 10ème Compagnie du III/R.M.L.E.) s'installent pour la nuit, au village de Crevans, presque entièrement détruit.
Le 4ème escadron se déplace avec le sous-groupement B, de Noroy-le-Bourg à Corcelles. De nuit, la progression Corcelles-Saulnot s'effectue sans incident.
Les pertes du régiment, pour la journée du 17 s'élèvent à 4 chars moyens incendiés par anti-chars et Faust-Patronen. Deux chefs de chars (M.d.L.-Chef Permingeat, M.d.L. Bodiot) un tireur (Brigadier Leclerc) un aide-pilote (Chasseur Pichard) du peloton de Bouvet sont gravement blessés. Les chasseurs Ferrandi, Grandperrin et Pello sont manquants, deux n'ont pu sortir des chars en flammes, le troisième a été tué à quelques mètres de son véhicule.
18 NOVEMBRE
Le 1er Escadron attend, sur l'axe Saulnot-Champey, d'être engagé. Le 2ème escadron se regroupe à Champey à 8 heures. Le peloton Chevallier est retardé dans sa progression par un pont que les pionniers du 4ème R.T.M. remettent en état. Vers 13 heures 30 il arrive à Couthenans, libéré le matin. Le peloton Eblé quitte Champey vers 12 heures 30 et atteint Chagey à 17 heures après avoir été arrêté par des abatis importants qu'il a contournés et après avoir neutralisé un canon anti-char et des armes automatiques situés aux lisières des crêtes boisées Nord-Est de Chagey.
Pendant la nuit, l'Escadron se regroupe à Couthenans.
Le C.C. 6 reçoit l'ordre de pousser sur Chalonvillars et de s'emparer des passages et écluses du canal de la Saône au Rhin, aussitôt que les ponts de Chagey et Luze auront été pris par le 2ème escadron, afin d'être en mesure d'appuyer l'attaque du Salbert par la 1ère Brigade de choc et le groupe de Commandos et de déborder ultérieurement la place fortifiée de Belfort par le Nord.
Pour remplir cette mission, le sous-groupement A dont font partie le 3ème escadron et l'E.M., continue de progresser sur l'axe Champey - Chagey - Chalonvillars. A 7 heures, le P.C. et le peloton Martin se portent de Crevans à Saulnot, où ils arrivent à 7 heures 30. A 14 heures, ils progressent sur Champey, libéré la veille au prix de durs combats par le 2ème escadron. Ils arrivent dans cette localité à 15 heures.
A 13 heures, les pelotons Tourneux et Déroulède quittent Essouaivre. A 17 heures 30, ils abordent par le sud-est le village de Chagey partiellement occupé, sur ses lisières, par des éléments F.F.I. Au cours de cette progression, le char de tête a un galet percé par un faust-patrone et un chef de char des T.D. est tué par un sniper. A 18 heures, le détachement Nodet, renforcé de la section Lhotel du R.M.L.E., ayant écrasé le point d'appui ennemi établi à 200 mètres au nord-est du village, s'installe dans Chagey qu'occupent, par ailleurs, des éléments F.F.I. et le 1er peloton du 2ème escadron.
Le 4ème escadron, ayant en tête le 2ème peloton, quitte Saulnot à 6 heures 45, atteint Champey et ouvre le feu sur des armes automatiques situées dans le bois au sud de la route. Les trois pelotons de l'escadron se regroupent dans Luze à 19 heures 30.
L'avance de la journée s'est effectuée sans perte en personnel pour le régiment, un char du 3ème escadron a été atteint par un Faust-patrone.
19 NOVEMBRE
Le 1er escadron pousse deux reconnaissances, en direction de Chenebier. La première (peloton Lafouge) trouve la voie libre. Partie de Couthenans vers 8 heures, elle est de retour à 9 heures. La seconde (Maréchal des Logis Chef Cornet) est stoppée à 2 kilomètres au Nord-Est de Chagey, un pont étant coupé et ses abords minés. Ayant réussi à passer plus au Nord, elle revient avec les mêmes renseignements : la voie est libre.
Le peloton Lafouge, suivi du char du Capitaine Mirabeau et du 75 Pak pris à l'ennemi, essaie de gagner, par un itinéraire détourné, Frahier où des Commandos se battent pour conserver un pont important à l'entrée Sud du village. Coupé de sa suite par l'écroulement d'un pont de fortune, le peloton Lafouge part seul, malgré de nombreuses mines ; il réussit à prendre contact avec un officier de commandos et, sur sa demande, effectue des tirs efficaces. Il reste en position pour appuyer les fantassins jusqu'à l’heure, où lui parvient l'ordre de rejoindre le sous-groupement C à Buc. Un de ses chars, arrêté au passage d'un pont qui s'écroule, rejoindra ultérieurement.
Le 2ème escadron, regroupé, est maintenu en réserve.
Le détachement Godet progresse depuis Chagey et reçoit l'ordre de s'arrêter à son premier objectif atteint à 10 heures 20, sans avoir pris contact avec l'ennemi.
Les deux sections du R.M.L.E. cependant, dépassent l'objectif et s'emparent à 11 heures 45 de Chalonvillars, après avoir fait 35 prisonniers et repoussé une contre-attaque d'une compagnie d'infanterie débouchant des pentes sud du Salbert.
A 12 heures, arrive l'ordre de relève du C.C. 6 : le Combat-Command doit rejoindre, avec les deux autres C.C., de la 5ème D.B., la région de Montbéliard en vue d'une exploitation faisant suite à la percée réalisée dans les défenses avancées de Belfort. Cependant, le Colonel Chapuis, Commandant le Groupement, obtient l'autorisation de conserver le C.C.. 6. en vue de s'emparer par surprise de Belfort. A 15 heures 30, le peloton Déroulède du 3ème escadron rejoint à Chalonvillars, avec les autres éléments du sous-groupement A (génie et T.D.) les sections du R.M.L.E. Le Capitaine Nodet s'installe avec les pelotons Tourneux et Martin et la section Kestner à 1500 mètres de Chalonvillars où il passe la nuit.
Le 4ème escadron a reçu l'ordre d'occuper, à partir de Luze, les villages d'Echenans, Mandrevillars et Buc. Après une préparation d'Artillerie sur le mont Vaudois, Échenans est traversé sans difficulté. De même, Mandrevillars et Buec sont occupés.
Mais l'apparition des chars à la sortie Nord-Est du village est saluée par des tirs nourris de minens. Le Capitaine Blacas Commandant l'escadron s'organise en point d'appui et reste toute la nuit dans Buc.
20 NOVEMBRE
Le 4ème Escadron reçoit l'ordre de s'emparer des hauteurs dominant Buc. Ses Pelotons sont répartis entre 3 groupes tactiques A, B et C, le groupe C restant en réserve dans Buc. Dès le début de l'attaque, le premier peloton, à droite, se heurte à une résistance importante constituée de tireurs d'élite et de tireurs de faust-patrone établis dans une tranchée. Une pièce de 88 qui se trouve en arrière d'eux est réduite au silence. Touché par faust-patronne, le char 65 (dont le chef, le Brigadier Ledante est mortellement blessé) est mis hors de combat, ainsi que le char du chef de peloton et le 3ème char de premier échelon.
Le Capitaine Blacas, Commandant le groupe A, suivi de deux chars de soutien du 1er peloton, réussit à franchir la tranchée et à s'installer en lisière d'un bois qui couronne la cote 458. Après l'arrivée d'un sérieux renfort d'infanterie, ces trois chars rentrent à Buc dans le courant de la nuit.
A gauche, dès le débouché, à 8 heures 30, le char de tête du 3ème peloton prend feu, atteint d'un coup de faust-patrone. Le Maréchal des Logis Petitjean, Chef de char, le Brigadier Favriou, tireur et l'aide-pilote Boyer blessés parviennent à sortir, mais les corps du pilote, Cros Jules et du chargeur, Amsilli Charles, tués, ne peuvent être dégagés du char. Malgré une forte opposition, le peloton parvient à s'installer aux lisières du bois, d'où il appuie l'infanterie.
Le peloton du groupe C, en réserve à l'entrée de Buc appuie de ses feux la progression des deux autres groupes. Le Lieutenant de Chevigny monte une patrouille et, aidé de quelques légionnaires, fait une douzaine de prisonniers. A 14 heures, une autre patrouille fouille le bois et ne trouve plus que des cadavres ; le peloton rentre à Buc à 17 heures.
C'est en allant vérifier les emplacements et les consignes de tir des chars destinés à la défense de Buc, durant la nuit, que le Lieutenant de Chevigny est tué par un obus de mortier qui blesse également les chasseurs Chantereau et Portery.
Le 1er escadron d'abord en réserve dans Buc pour exploiter la trouée vers Belfort ne tarde pas à entrer en action aux abords même de Buc. L'Aspirant l'Hoste est blessé par un éclat de mines et évacué.
Vers 14 heures, le peloton de Montgrand est engagé pour soutenir l'Infanterie ; les servants d'un canon de 88 sont fauchés et le peloton ramène une dizaine de prisonniers. Au cours de l'action, le char du Capitaine commandant tombe, par surprise, sur un point d'appui ennemi. L'engagement est rapide et se termine au pistolet, les prisonniers sont confiés à la Légion.
Un détachement part de Buc en vue de gagner Belfort par Bavilliers. Au départ de Buc, 2 chars moyens sautés sur des mines, barrent la route et retardent la progression de ce détachement.
De nuit, l'Escadron regagne Mandrevillars, laissant un peloton à Buc pour soutenir l'infanterie très éprouvée qui craint une contre-attaque.
Dans la nuit du 20 au 21 également, le 4ème escadron fait mouvement vers Chalonvillars, où il est regroupé à 6 heures.
Il entre dès lors dans la composition du Groupement C.
LIBÉRATION DE BELFORT
20 NOVEMBRE
De Chalonvillars, dont se sont emparé, de haute lutte, deux sections de la 10ème Compagnie du R.M.L.E., vont être déclenchées à partir du 20 Novembre à 3 heures, des opérations successives qui amèneront le même jour à 17 heures, la libération par surprise, de la ville fortifiée de Belfort.
A 3 heures, le passage sous le canal de la Haute-Saône au Rhin, donnant accès au village d'Essert, est tenu par une forte reconnaissance des commandos de France.
Le Sous-Groupement A (Lieutenant-Colonel Renaudeau d'Arc) a atteint Chalonvillars dès la soirée du 19. Il a pour mission de s'emparer le lendemain de Belfort, en progressant par Essert.
Sa composition pour la journée du 20 est la suivante :
- Les 2ème et 3ème escadrons du 6ème R.C.A. (Capitaines de Berc et Nodet).
- Un peloton de T.D. du 11ème R.C.A. (Lieutenant Marsauche).
- La Compagnie Levert du 3ème R.M.L.E.
- Une Section du 96ème Bataillon de génie (Aspirant Jouve).
- Deux batteries du 3/62.
- Les commandos du Colonel Gambiez comprennent :
- les commandos du Commandant de Foucaucourt
- le Bataillon de choc du Capitaine Lefort.
Le Lieutenant-Colonel Renaudeau d'Arc, coummence dès le début de la nuit à monter l'opération :
Dans un premier temps, de nuit, les commandos doivent tenir discrètement le passage en dessous du canal et son débouché sur la grand route, et s'emparer au petit jour du village clef d'Essert ouvrant la porte sur Belfort.
Le passage en dessous, sitôt tenu, devra être immédiatement déminé.
Dans un deuxième temps, toujours de nuit, une compagnie du Bataillon de choc du Capitaine Lefort doit occuper le massif du Coudray, et le Haut-Mont qui surplombent Belfort à l'Ouest.
Ces deux mouvements constituent en effet des montants de la porte d'Essert sur Belfort.
L'autre montant (le bois de la Côte) tenu par les Allemands doit être écrasé par l'Artillerie avant d'être attaqué, par le sous-groupement B (Commandant Gombeaud).
Le 20 Novembre, vers 6 heures, les commandos du Lieutenant-Colonel Gambiez s'emparent d'Essert et occupent le Coudray.
A 8 heures 30, le 2ème escadron du 6ème R.C.A. arrive à Chalonvillars.
A 9 heures 10, le peloton Tourneux du 3ème escadron et la section Kestner du R.M.L.E., ayant franchi par le passage en dessous, le canal de la Haute-Saône au Rhin, sont arrêtés devant le fossé anti-chars du village d'Essert. Une reconnaissance préalable faite par le génie, dès le 19 avait permis de situer l'emplacement exact d'un pont à construire près de l'écluse, dès que le Coudray serait occupé. Ce pont est indispensable pour faire traverser le canal au Bulldozer du génie, nécessaire à la destruction des obstacles anti-chars à l'entrée ouest d'Essert.
De 9 heures à 10 heures 20, le pont est établi. L'Adjudant Morvan et le chasseur Cantegril envoyés en jeep en liaison à Buc auprès du Capitaine Blacas, sont blessés tous les deux et évacués.
A 12 heures, le peloton Martin du 3ème escadron que son commandant d'unité a rejoint, arrive à Essert. Renforcés par 2 sections de légionnaires de la Compagnie Levert, et appuyés par les commandos du Commandant de Foucaucourt, les pelotons Tourneux et Martin marchent sur Belfort.
A 15 heures 15, le 2ème escadron et son infanterie traversent Cravanche. A 1500 mètres de ce village, un fossé anti-char, coupant la route, a arrêté les jeeps du 1er Commando lourd. Le Bull-Dozer venu d'Essert comble ce fossé.
Vers 16 heures, entrent dans les faubourgs de Belfort : au nord, par la rue de Cravanche et l'Avenue Jean Jaurès, le détachement de Berc (2ème escadron) ; à l'Ouest, le détachement Nodet (3ème escadron) dont le gros a gagné par la route nationale 19, le fort des Barres, atteint à 17 heures 15 où il s'installe. (Le pont de chemin de fer étant coupé, il ne peut progresser sur la Savoureuse.)
Pendant ce temps, le peloton Martin et une section rejoindront plus au nord, à travers champs et jardins, l'avenue du Château d'eau, pour atteindre l'usine à gaz.
A 16 heures 20, le premier cher du peloton de tête (peloton Chevallier du 2ème escadron) touché par un faust-patrone devant la poste du Faubourg des Vosges, prend feu, et le corps du chargeur, chasseur Zmaili Ali, tué, ne peut être dégagé.
Les pelotons du 2ème escadron parcourent ensuite les rues de Belfort, dans les conditions suivantes :
a) Le peloton Chevallier franchit la Savoureuse et se met en position à proximité du pont de l'Est. Un caporal-chef du génie réussit à arrêter le dispositif de mise de feu aux charges d'explosifs destinées à faite sauter le pont, que venait de déclencher un petit groupe ennemi se repliant vers la Forge.
b) Le peloton Bouvet se dirige vers la gare de marchandises et effectue des tirs de mitrailleuse dans les rues transversales sur des groupes ennemis qui se replient en désordre. Il reçoit ensuite l'ordre de regagner le carrefour de la rue de l'Est et de l'Avenue Jean Jaurès où il est maintenu en réserve avec deux T.D.
c) Le peloton Eblé s'installe sur la place Corbis d'où il interdit l'accès du pont que prolonge à l'Est le Boulevard Carnot.
Le 20 au soir, la situation est la suivante :
le 2ème Escadron avec sa demi-section du génie, ses T.D. et son Bataillon de choc, se trouve en plein centre de la ville et tient tous les poing principaux. A 17 heures 30, il est rejoint par un P.C. avancé du Sous-Groupement d'Arc disposant d'un half-track de transmissions de l'E.M. du 6ème R.C.A. qui s'installe Place des Vosges. A 1 heure du matin, il est rejoint par le peloton de mortiers du 6ème R.C.A., venant de Chalonvillars.
Le 3ème escadron, une demi-section du génie, un compagnie de la légion et les commandos Foucaucourt occupent le Fort des Barres.
Au cours de leur action du 20 novembre dans Belfort et durant les premières heures de la journée du 21 Novembre, les détachements de Berc et Nodet ont fait plus de 200 prisonniers dont plusieurs officiers.
21 NOVEMBRE
Dans la nuit du 20 au 21, le 2ème escadron a procédé au nettoyage des rues limitées, au Nord par les rues de Barcot et des Carrières, à l'Est par la Savoureuse, au Sud par la Rue de l'As de Carreau et à l'Ouest par la ligne de chemin de fer.
A 3 heures du matin, le peloton de mortiers du Régiment a pris position aux abords de la Préfecture.
Le 3ème escadron a nettoyé le quartier de l'usine à gaz et le Faubourg de Paris.
Le groupe de Commandos d'Afrique du Lieutenant-colonel Bouvet, venant de Cravanche, semble être installé dans l'usine Alsthom, à l'Ouest du Faubourg des Vosges. Aucune liaison n'a pu être établie avec lui.
Les opérations du Sous-groupement A s'effectuent à partir de 7 heures 30, simultanément, du nord au sud dans trois secteurs :
Secteur du Faubourg de Brisach, du camp retranché du Vallon, et de Forts de la Miotte et de la Justice.
Secteur du vieux Belfort et du Château.
Secteur des Faubourgs de Montbéliard, de Lyon et de Paris, dans les conditions suivantes :
a) Premier Secteur : le 3ème escadron détache le peloton Tourneux et la section Kestner, pour assurer le nettoyage des quartiers situés au sud du fort des Barres puis se porte à 7 heures 45 avec son infanterie vers le Faubourg de Brisach et le camp retranché du Vallon.
A 8 heures, le peloton Martin, traverse la Savoureuse au pont de la route de Mulhouse et est pris sous le feu de tireurs isolés postés dans la manutention de l'Espérance et le Parc d'Artillerie.
A 9 heures 30, ce détachement atteint les sorties de Belfort, sur les routes de Mulhouse et d'Altkirch entre le fort de la Justice et le Château.
Il est alors renforcé par le peloton Déroulède (tenu jusque-là en réserve) et sa section de protection de la 10ème Compagnie du III/4ème R.T.M. Cette section de Tirailleurs, engagée pour nettoyer le pâté de maisons entre le Parc d'Artillerie et le Fort de la Miotte, se heurte vers midi à quelques éléments ennemis retranchés dans le Fort et rejoint la route de Mulhouse où elle reste en appui des chars.
Le Fort de la Justice a été visité et reconnu vide d'Allemands. Une attaque d'infanterie sur le Fort de la Miotte débouchant du Parc d'Artillerie, appuyée par le tir des chars est déclenchée vers 17 heures.
Le terrain arrête cette progression. Le Lieutenant Martin du 3ème peloton du 3ème escadron se porte à l'aide de l'infanterie.
S'étant approché du fossé, pour pouvoir tirer, son char est atteint par un faust-patrone et lui-même est tué d'une balle à la tête ; malgré tous les efforts de son peloton, son corps, coincé entre le canon et les parois intérieures de la tourelle ne peut être ramené.
Pour la nuit, le dispositif reste le même. Le peloton Tourneux du 3ème escadron est gardé en réserve au carrefour des routes de Mulhouse et d'Altkirch.
2) Deuxième Secteur : Vers 7 heures 30, le peloton de mortiers pénètre dans la Manutention de l'Espérance, où il fait 6 prisonniers.
Guidé par un civil, il se porte vers les contreforts Nord du château. Il est pris sous le feu de tireurs ennemis. Le combat s'engage. Le chasseur Rodriguez est blessé au bras. Le peloton s'élance sous les voûtes qui conduisent au pont-levis, fait 4 prisonniers mais est obligé de se retirer. Il met ses mortiers en position, à l'abri des maisons voisines et fait encore prisonniers huit soldats allemands qui cherchaient à gagner le château.
Le Maréchal des Logis Martin. et le Brigadier Mahomet Ben Abdallah sont blessés. Le char N° 25 du peloton Eblé du 2ème Escadron et un groupe de commandos achèvent le nettoyage, aux abords de la manutention, faisant 18 prisonniers.
Vers 8 heures, les pelotons du 1er escadron du 6ème R.C.A. pénètrent dans Belfort et gagnent le quartier du vieux château en achevant le nettoyage de la ville. Le groupe du Maréchal-des-Logis-Chef Cornet du 2ème peloton, fait prisonnier, au cimetière de Brasse, un groupe de 24 soldats allemands qui s'y étaient réfugiés.
Vers 9 heures 20, le 1er escadron, appuyé par les chars de commandement du Régiment et par les chars moyens du peloton Eblé du 2ème escadron, tient tous les débouchés du château.
Le P.C. avancé du Sous-groupement A s'est installé ver 9 heures 30 à la Préfecture. A 9 heures 50, le Lieutenant Frois, Officier de renseignements du 6ème R.C.A. et son peloton pénètrent dans l'ancienne Kommandantur, perquisitionnent dans un local de la rue Marceau, dans un immeuble occupé par la Gestapo Quai Vauban, dans le collège de Jeunes filles et au café des Chasseurs où étaient installés des bureaux de la Milice. Le Lieutenant Frois est blessé, aux abords du château, par un éclat de minen.
Vers 15 heures, un sous-officier allemand prisonnier est envoyé en parlementaire, avec un drapeau blanc, auprès des défenseurs, pour les sommer de se rendre. Le Maréchal-des-Logis Pedroletti, du 1er escadron, qui l'accompagne, est blessé par une rafale de mitrailleuse ; escorté par un F.F.I., le sous-officier allemand pénètre dans le château. Il est renvoyé par le Commandant qui refuse de se rendre.
Vers 15 heures, le Lieutenant de Montgrand du 1er escadron fait entrer en action un de ses chars, pour soutenir le groupe des secrétaires de l'E.M. qui participe au nettoyage des abords de la Préfecture. Le Capitaine Mirabeau, commandant l'Escadron décide de le soutenir par les feux du canon de 75 Pak, pris à l'ennemi à Menaurupt.
En surveillant la mise en batterie, ces deux officiers sont blessés par des éclats d'obus qui atteignent également l'Adjudant-Chef Lafouge, posté avec son peloton à une trentaine de mètres de là.
a) Troisième Secteur : A 7 heures 30, le détachement du Lieutenant Gufflet comprenant le peloton Tourneux du 3ème escadron et une section d'infanterie, détache un de ses éléments sur la route de Bavilliers au devant des formations amies qui doivent arriver de Buc. Avec un groupe de chars et quelques légionnaires, il s'empare d'un pont sur le canal de la Haute-Saône au Rhin, au moment où il allait sauter ; l'officier et les 12 soldats allemands chargés de sa destruction, sont faits prisonniers. La liaison est établie vers 14 heures avec des tirailleurs venant de Buc. Sa mission terminée, le Lieutenant Guillet reçoit l'ordre de rejoindre le 3ème escadron au carrefour des routes de Mulhouse et d'Altkirch,
Vers 8 heures, le peloton de Bouvet du 2ème escadron, appuyé par deux T.D. gagne les faubourgs sud et pousse jusqu' au village de Danjoutin où il se heurte à des centres de résistance ennemis. Le Lieutenant de Bouvet est blessé, un de ses chars détruit un canon de D.C.A. en position sur le Fort des Basses Perches. Sa mission accomplie, le peloton de Bouvet rejoint vers 10 heures son escadron au Faubourg des Vosges.
Vers 15 heures, le peloton Vuillerme du 1er escadron s'établit en bouchon aux sorties sud du Faubourg de Montbéliard. Il rejoint son escadron à 24 heures, ramenant deux prisonniers.
Pendant que se déroulent les opérations menées par le Sous-groupement A, le 4ème escadron du 6ème R.C.A. entre dans la composition du sous-groupement C.
Il pénètre dans le faubourg des Vosges, le 21 Novembre à 11 heures 30, venant de Chalonvillars par Cravanche. Vers midi, le 2ème peloton (Maréchal des Logis Duhamel) et une section de légionnaires, se portent sur Valdoie, pour dégager une formation de F.F.I. en difficulté, aux lisières S.O. de la forêt d'Arsot. Ils franchissent la Savoureuse à gué, détruisent deux pièces de 88 et appuient la progression des légionnaires vers un fortin établi aux lisières nord de la forêt. Les légionnaires ont plusieurs blessés et font un prisonnier. A la tombée de la nuit, le 4ème escadron est dirigé sur le Quartier d'Artillerie Gérard, dans le Faubourg des Ancêtres.
22 NOVEMBRE
Au cours d'une réunion tenue, le 21 Novembre en fin de soirée, à son P.C., le Colonel Trischler, commandant le groupement, décide de faire relever dans les premières heures de la journée du 22, les éléments du détachement Nodet (3ème escadron) par le II/4ème R.T.M. Une compagnie de ce Bataillon s'établit à 1 heure, aux abords N.E. du Parc d'Artillerie. A 7 heures 10, une autre compagnie vient relever les sections du R.M.L.E. qui occupent une crête, aux abords S.O. du Fort de la Justice. Pendant cette relève, une section pénètre dans le Fort de la Justice, réoccupé pendant la nuit par les Allemands et doit, à 8 heures 30, après un sérieux accrochage, se replier sur les autres sections de la compagnie.
Le détachement Nodet regagne Belfort sous la protection du peloton Déroulède maintenu au S.O. de la porte du Vallon. Le peloton ne rejoindra son escadron qu'à 18 heures 30.
Vers midi un canon anti-char et une mitrailleuse sous casemate, sont détruits, aux lisières sud de la forêt d'Amrsot par les tirs du peloton Chevallier du 2ème escadron appuyé par un T.D. du peloton Marsauche. Ce peloton rejoint l'escadron à 13 heures.
A 13 heures, le peloton Déroulède du 3ème escadron est ramené, des abords S.E. de la Porte du Vallon, au carrefour des routes de Mulhouse et Altkirch pour permettre des tirs d'Artillerie. Les deux groupes du peloton, appuyés chacun par un T.D. accompagnent les deux compagnies du II/4ème R.T.M. qui, débouchant des abords N.E. du Parc d'Artillerie, se lancent à l'attaque des deux forts. L'attaque des tirailleurs ayant échoué, les chars du peloton Déroulède restent en position devant l'infanterie jusqu'à ce qu'ils reçoivent l'ordre de rejoindre leur escadron.
Dans l'après-midi, le char N° 25 du Peloton Eblé, du 2ème Escadron, détruit des mortiers qui, établis au Sud du Faubourg de Montbéliard, font subir des pertes aux Tirailleurs installés rue Colbert avec le Peloton Vuillerme du 1er Escadron.
Ce peloton sera relevé le même jour, à 24 heures. Le groupe Autran du peloton Bouvet du 2ème escadron effectue une deuxième patrouille aux lisières sud de la Forêt d'Arsot et détruit une arme anti-char.
23 NOVEMBRE
A partir de 8 heures 17 les escadrons font mouvement sur la région de Frahier, village situé à 6 km au N.O. de Chalonvillars. Le stationnement du Régiment est alors le suivant :
Etat-Major, 2ème et 3ème Escadrons à Frahier.
1er Escadron à Evette.
4ème Escadron, qui a fait mouvement avec le Sous-groupement C, à Errevet.
24 NOVEMBRE
Le peloton Eblé du 2ème escadron qui avait été maintenu la veille à Belfort, à la disposition III/4ème R.T.M. rejoint son escadron à Frahier à 10 heures.
Le 4ème escadron (Capitaine Blacas) se porte 15 heures à la sortie nord de Giromagny.
MOUVEMENTS ET STATIONNEMENT DES TRAINS
17 NOVEMBRE
Les T.C. 1 bis et les T.C. 2 du groupement du Colonel Tritschler (C.C. 6) stationnent respectivement à Cerre-les-Noroy et Noroy-le- Bourg, pendant la nuit du 17 au 18 Novembre, tandis que les T.R. sont rassemblés à Autrey-les-Cerre.
18 NOVEMBRE
A 15 heures, les ravitaillements destinés aux unités partent en quatre colonnes vers les trois sous-groupements et l'élément réservé, se trouvant dans la région de Champey.
A 19 heures, ordre est donné aux T.C. 2 de faire mouvement sur Courchaton. Les T.C. 1 bis et T.R. vont respectivement, les premiers à Melecey et Fallon, les seconds, à Grammont.
19 NOVEMBRE
A 16 heures, le ravitaillement des unités, dans la région de Chagey-Couthenants est régulièrement assuré.
Dans la soirée, le Brigadier Joly Jacques et le chasseur Larbi ben Mohammed sont blessés par mine et évacués.
20 - 21 NOVEMBRE
Le ravitaillement est assuré dans la région de Chalonvillars, le 20, et dans Belfort même, le 21 au soir.
22 NOVEMBRE
Les T.C. 2, T.C. 1 bis et T.R. font mouvement à 10 heures, de Courchaton par Fallon, Grammont, Melecey, sur Belfort.
A 13 heures 30, le ravitaillement dans Belfort est assuré. Le Brigadier Rocca Marcel, le Chasseur Garrigos Robert de l'État-Major sont tués par l'explosion d'une mine. Les chasseurs Riahi ben Djilali, Brenet, Marcellin sont blessés. Le Brigadier-Chef Channac Maurice, du peloton de ravitaillement en carburant, légèrement touché, ne se fait pas évacuer.
23 NOVEMBRE
Les T.C 2 font mouvement de Belfort à Chagey et Luze. Le peloton d'Echelon de l'E.H.R. reste à Belfort.
Les T.C. 1 bis font mouvement sur Couthenans et les T.R. sur Cotemagny. Le ravitaillement est normalement assuré.
24 NOVEMBRE
Les T.C. 1 bis, T.C. 2 et T.R. restent dans leurs cantonnements de la veille et continuent à assurer le ravitaillement des unités engagées.
OPÉRATIONS DE LA HAUTE-ALSACE
25 NOVEMBRE
Le sous-groupement A comprenant les 1er et 3ème Escadrons et l'E.M. du 6ème R.C.A., quitte Frahier à 8 heures 30. Il s'arrête à Chaux, de 10 heures 30 à 11 heures 30. Sa mission est de se porter sur la Doller, par l'axe Giromagny, Etueffont-Haut, Etueffont-Bas, Anjoutey, Saint-Germain et de s'emparer des ponts de Guewenheim et Pont d'Aspach, un de ses éléments restant à la Chapelle, face à Belfort, pour assurer sa couverture. Le 2ème Escadron a pour mission de se porter de Frahier sur Rougemont, pour atteindre la Doller à Lauw. Le 4ème Escadron, plus au nord, doit progresser, suivant l'axe Sewen - Dolleren - Masevaux - Bourbach-le-Haut - Bitschwiller.
Le 2ème Escadron doit passer par Vescemont et continuer au nord sur le Brinval pour obliquer à l'Est vers le Ballon Gunon. De grosses difficultés sont rencontrées sur la piste au sud du ballon et le sous-groupement C dont fait partie l'Escadron subit un retard de 5 heures.
A Rougemont qu'il atteint cependant, lui parvient du C.C. 6 l'ordre de pousser immédiatement sur Lauw. Le Capitaine de Berc, Commandant l'Escadron, ayant rendu compte qu'il ne pourrait atteindre Lauw avant la nuit, un ordre du Colonel Trischler, Commandant le C.C. 6, lui enjoint de revenir pour la nuit aux lisières Est du village, ce qui est fait.
Le 3ème Escadron quitte Chaux à 11 heures. Le peloton Tourneux, envoyé sur Petite Fontaine, y trouve le pont sur la rivière Saint-Nicolas, coupé. Il prend liaison avec des commandos, patrouille avec eux le long de la rivière et s'établit pour la nuit dans le village.
Le peloton Déroulède avec un groupe de T.D. du 11ème R.C.A. trouve à la chapelle, un détachement du 3ème R.S.M. Il contribue au nettoyage de ce village, mais ne peut déboucher sur la route Nationale N° 83, le pont ayant également sauté.
Le Capitaine Nodet, Commandant le 3ème escadron rejoint le peloton Déroulède et passe la nuit à la Chapelle.
Le peloton Channet est resté en réserve avec le P.C. du Sous-groupement à Felon.
Le groupe de génie qui accompagnait le peloton Déroulède, rejoint d'urgence Rougemont où il travaille à la remise en état des communications vers Lauw.
Pendant ces opérations, le 1er escadron et l'E.M. se sont portés, par le même itinéraire, sur Felon qu'ils ont atteint à 15 heures 10 et où ils passent la nuit du 25 au 26 Novembre.
Sur l'axe du 4ème escadron, une avant-garde comprenant le peloton Dorr, deux T.D. et un peloton de reconnaissance de Fusiliers-Marins, part en tête au lever du jour. La progression vers Sewen atteint à 11 heures, s'effectue à travers barricades et mines. Le peloton continue ensuite sur Dolleren où le char de tête est atteint par un coup de 75 pak qui tue l'aide conducteur Martinez Fernand et blesse au pied le tireur Lanez Jean. La pièce ennemie est détruite par le second char (Maréchal-des-Logis Sauzeau).
Les chars N° 67 et 69 en tête du peloton de Fusiliers-Marins pénètrent dans le village d'Oberbruck. Un combat de rues s'engage, les Allemands bousculés se replient sur l'autre rive de la Doller et sont pris à partie par les canons des chars. Un camion de munitions est détruit. L'avant-garde des Fusiliers-Marins s'installe dans la partie Ouest du village, en attendant l'arrivée des fantassins.
Une patrouille du 1er peloton, avec 2 T.D. et 3 Jeeps fait une sortie sur le Ballon d'Alsace. Elle dépasse de 2 km le lac d'Alfeld, mais la destruction de la route l'empêche de prendre liaison avec la Légion. Elle ramène un prisonnier.
A la nuit, le 2ème peloton reste dans Dolleren, le 1er et le P.C. occupent Sewen.
26 NOVEMBRE
Les 1er et 3ème Escadrons et l'E.M. se portent sur Rougemont où les Sapeurs du génie du C.C. 6 se sont appliqués à la remise en état des communications. Ils doivent suivre, avec les autres éléments du Sous-groupement A, la route Rougemont-Law et se porter ensuite vers le sud, en direction de Mortzwiller - Soppe-le-Haut, pour exécuter leur mission. Le 3ème escadron ne dépasse pas les lisières Est de Rougemont atteint à 9 heures, le sous-groupement C n'ayant pu dégager Law. Le sous-groupement A passe la nuit et la journée du 27 Novembre à Rougemont.
Le 2ème escadron s'engage au début de la matinée, dans le bois communal de Leval. Le peloton Eblé accompagné de 2 T.D., d'une section de légionnaires et d'une escouade du génie part à 8 heures en vue de s'emparer du carrefour 422 et de se diriger ensuite sur Mortzwiller. Des abatis minés ralentissent la progression, et les travaux de déblaiement sont gênés par de violents tirs d'artillerie.
A 14 heures, la progression reprend malgré les tirs d'Artillerie. Le char de tête du peloton Eblé saute sur une mine, met en flammes les munitions d'une arme automatique ennemie qui réussit cependant à le percer. A 16 heures 15, un canon automoteur est signalé, venant de Mortzwiller, un T.D., placé en tête est incendié, dès son apparition au carrefour. Le deuxième T.D. qui vient seconder le premier, saute sur une mine.
A 18 heures, le peloton Eblé prend ses dispositions pour la nuit aux deux carrefours situés au sud et au sud-ouest de Law.
Dans le secteur du 4ème escadron une patrouille à laquelle participent les chars 75 et 62 du 1er peloton se dirige sur Rimbach. En arrivant à Horben, des mitrailleuses ennemies se dévoilent de part et d'autre de la route. Pris sous les feux du char de tête et d'un T.D., l'ennemi se replie.
Un T.D., le char 62 et une jeep poussent jusqu'à Ermensbach qu'ils trouvent évacué. La progression se poursuit alors sur Rimbach ; à l'entrée du village le char 75 et un T.D. sont reçus par un feu nourri d'armes automatiques et de tireurs isolés. Le char 75, tombé sans gravité par un faust-patrone, incendie la maison d'où est parti le coup. Le village est nettoyé.
Après l'arrivée de chars légers et de goumiers, les chars 75 et 62 rejoignent à 15 heures 30 l'escadron dans Dolleren, où ils cantonnent la nuit, le pont sur la Doller n'étant toujours pas rétabli. L'Echelon reste à Sewen.
27 NOVEMBRE
Les 1er et 3ème escadrons et l'E.M. passent la journée à Rougemont. Le 2ème reste sur ses positions de la veille.
Le 4ème escadron attend encore dans Dolleren, le rétablissement du pont sur la Doller, quand il reçoit l'ordre de se porter sur Romagny. Le mouvement s'effectue par la route du Ballon d'Alsace et l'escadron atteint de nuit Saint-Germain, où il cantonne.
28 NOVEMBRE
Le pont de la Chapelle ayant été lancé dans la nuit du 27 au 28 le Sous-groupement A se porte à nouveau sur son axe initial, et atteint la Chapelle vers 13 heures.
A la sortie de ce village, le peloton Déroulède du 3ème escadron est arrêté à 13 heures 30, par un fossé anti-char qu'il réussit à franchir à 14 heures. Soppe-le-Bas est atteint à 15 heures. Sous de violents tirs de minen, le peloton Déroulède progresse jusqu'au pont à la sortie Est du village, mais ne peut franchir cet ouvrage, à moitié démoli.
Le peloton Tourneux contourne Soppe-le-Bas par le sud et atteint Diefmatten où il se heurte à un pont coupé sur la route qui mène à Soppe. Ce peloton ne rejoindra pas l'escadron qui, regroupé dans Soppe-le-Bas, y passe la nuit. Le 1er escadron et le P.C. font mouvement de Rougemont à la Chapelle où ils s'installent à 13 heures et où ils resteront jusqu'au 1er Décembre.
Le 2ème escadron quitte le bois de Leval à 8 heures 30. Le peloton Chevallier, une section du R.M.L.E., un groupe de T.D. et des démineurs entrent à Mortzwiller à 11 heures 50. Des hauteurs Nord du village, où il s'est retiré, l'ennemi tire sur le détachement. Le chasseur Riant en effectuant une liaison est mortellement blessé.
A midi, le peloton Housse, suivi d'une section du R.M.L.E. est lancé vers Soppe-le-Haut tandis que le Lieutenant Eblé qui n'a pu passer le pont de la route Mortzwiller-Sentheim, reste avec son peloton à Mortzwiller.
A 13 heures, à Soppe-le-Haut, le peloton Hodin rencontre une résistance faite de barricades battues par des tireurs isolés, tirant des fenêtres et des toits. Le Maréchal-des-Logis Mercier, est mortellement blessé d'une balle dans la tête. Les chars réagissent de toutes leurs armes et détruisent les barricades, les deux autres pelotons rejoignent et tout l'escadron passe la nuit dans Soppe-le-Haut.
A 10 heures, le Capitaine Blacas Commanda le 4ème escadron, reçoit l'ordre de détacher un peloton de T.D. et un de Moyens pour des action de soutien d'infanterie, visant à dégager les sorties Nord et Nord-Est de Masevaux. Ces actions se déroulent normalement dans le courant de l'après-midi.
Le 4ème escadron passe la nuit à Saint-Germain où il s'était rassemblé pour se rendre, suivant les ordres reçus, à la Chapelle.
29 NOVEMBRE
Les 1er et 3ème Escadrons et l'E.M. restent sur place.
Le 2ème escadron doit se porter sur Guewenheim dans l'ordre : pelotons Eblé, Hodin, et Chevallier
Le peloton Eblé doit atteindre le village au sud, le peloton Hodin, à l'Ouest. Le départ a lieu à 7 heures 50. Le peloton de tête est arrêté par des abatis. Le génie s'emploie activement ; à 9 heures 10, un pont ayant sauté, un Bulldozer entre en action, il s'embourbe ; les tirs d'artillerie rendent impossible la continuation du travail.
Le peloton Hodin progresse par un itinéraire de fortune et entre à Guewenheim à 16 heures 15.
Le Lieutenant Chevallier qui suit avec ses chars se porte aux lisières Est du village. Le peloton Eblé rejoint dans la nuit et se porte également dans la partie Est de Guewenheim.
Le peloton Dorr du 4ème escadron quitte Saint Germain à 7 heures 15, passe par Romagny et pousse jusqu'à l'entrée de Masevaux, où il reçoit l'ordre de progresser sur l'axe Masevaux - Bourbach-le-Haut - Bitschwiller. Malgré de nombreux abatis et des mines, Bourbach-le-Haut est atteint à la tombée de la nuit. Le peloton y passe la nuit tandis que le P.C. se replie à Masevaux. Le peloton de Maraumont à la disposition des Fusiliers-Marins à Lauw, devait progresser sur l'axe Lauw - Bourbach-le-Bas - Roderen - Thann, mais les ponts sur la Doller non rétablis, ne permettent pas son engagement, il reste en état d'alerte à Lauw.
30 NOVEMBRE
Le peloton Eblé du 2ème escadron a pour mission d'accompagner une compagnie du Bataillon "Bourgogne" sur l'Eichwald, mouvement boisé au Nord de Guewenheim. Le départ a lieu à 11 heures 45. Vers 14 heures, une puissante neutralisation sur les lisières Est, est effectuée par les trois chars dont dispose le Lieutenant Eblé, un canon de 75 Pak et un canon léger sont détruits ; de lourdes pertes sont infligées à l'ennemi.
La progression dans le bois d'Eichwald se poursuit, mais l'infanterie glisse vers le sud et le peloton se trouve isolé avec ses légionnaires. Un half-track américain capturé et utilisé par les Allemands est détruit avec tout le personnel qu'il transportait.
A 14 heures 15, le Lieutenant Eblé signale que ses munitions s'épuisent. Le Lieutenant Hodin part relever son camarade à 15 heures avec trois chars et un T.D. La liaison radio de ce détachement avec le P.C. fonctionne mal et le Lieutenant Eblé signale qu'il ne voit pas arriver le Lieutenant Hodin.
A 16 heures 30, ordre est donné au Lieutenant Eblé, de se replier. Ce dernier signale alors plusieurs incendies. Il craint que les chars du Lieutenant Hodin ne soient tombés sur une contre attaque blindée ennemie.
A 18 heures, le peloton Eblé rentre à Guewenheim, suivi par le T.D. qui accompagnait les trois chars du Lieutenant Hodin. Sur le T.D. rentrent le Maréchal des Logis Chef Kauffer, les chasseurs Motel et Calteau, ce dernier blessé. Ce sont les survivants du peloton Hodin, qui est tombé à la sortie de Bourbach sur une contre-attaque blindée allemande en plein développement.
Le char de tête, touché, a brûlé ; tout l'équipage a pu sortir. Le pilote Lernould est grièvement blessé, le Brigadier Regnier est parti chercher une voiture sanitaire à Bourbach-le-Bas (on le retrouvera mort à 150 mètres de son char, le 12 décembre).
Le 2ème Char touché a brûlé aussi, le Brigadier Carrière qui a réussi à sortir du char déclare, avant de mourir au 1er poste de secours, que tous ses camarades sont morts (Lieutenant Hodin, Chasseurs Grollet, Masson et Tisserand).
Le 3ème char, qui, par suite d'ennuis mécaniques, ne suivait que de loin, a été touché moins gravement et l'équipage est indemne.
A la tombée de la nuit, les incendies de cinq chars (les deux premiers chars du peloton Hodin, un Jagdpanther et deux Panther) illuminent le terrain. La contre-attaque allemande a échoué : Bourbach-le-Bas reste à nous.
Le 3ème Escadron reçoit l'ordre de se porter à Pont d'Aspach tenu par des éléments du 5ème R.T.M. Dès 7 heures, le peloton du Maréchal-des-Logis-Chef Channet suivi d'un T.D. et d'une section du R.M.L.E. quitte Soppe-le-Bas. A 9 heures 30, le peloton Channet franchit la Doller à gué, reprend la route et monte jusqu'à la crête. Prise sous un violent tir d'Artillerie, l'infanterie ne suit pas.
Le char de tête est mis en flamme par une arme anti-char. Le Chef de char (Brigadier-Chef Parmentier) le tireur (Chasseur Lignel), le chargeur (Galtier) sont brûlés mortellement. Seul le chasseur Legendre est indemne, le Brigadier Galinier est blessé.
Un char allemand Panther est mis en fuite.
A midi, à la demande du Commandant Clément du 1/5 R.T.M., le peloton Channet revient en deçà de la Doller, pour permettre une préparation d'Artillerie qui a lieu à 13 heures. Mais le gué où les chars sont déjà passés deux fois est impraticable pour une troisième traversée et le peloton Channet s'installe en base de feux à coté du peloton Tourneux à la gendarmerie de Pont d'Aspach. Le peloton Déroulède est en réserve sur la route de Soppe-le-Bas,
Le 1er escadron et l'E.M. rejoignent le 3ème escadron et passent la nuit avec lui, à Pont d'Aspach où ils stationneront jusqu'au 2 décembre soir.
Les deux pelotons dont dispose le 3ème escadron reprennent leur progression sur leurs axes respectifs. Le peloton Dorr débouchant de Bourbach-le-Haut, est arrêté par une arme char qui détruit le scout-car de tête. Le char de tête (Maréchal des Logis Claque) la détruit aussitôt : De nombreux abatis sont encore rencontrés. Néanmoins, le col d'Hundsrück, à mi-distance entre Bourbach-le-Haut et Bitschwiller, est atteint. Le peloton revient passer la nuit à Bourbach-le-Haut.
Le peloton de Maraumont se rend à Bourbach-le-Bas par un itinéraire détourné et se porte en surveillance des hauteurs dominant le village prêt à parer à toute contre-attaque ennemie.
1er DÉCEMBRE
Le 1er escadron reste à la Chapelle.
Le 2ème escadron continue ses attaques dans l'Eichwald. Le peloton Chevallier comprenant 3 chars, un groupe de T.D. et une section du R.M.L.E. quitte Guewenheim à 15 heures 15. Des tirs sont effectués qui causent des pertes appréciables à l'infanterie ennemie. Nos fantassins sont gênés dans leur progression par de nombreuses mines anti-personnel. Le char du Lieutenant Chevallier saute sur une mine. Au cours du dépannage, le Brigadier Lesens, est blessé par l'explosion d'une mine anti-personnel. Il fait déjà nuit, des minen éclatent, le peloton se replie au complet à Bourbach-le-Bas.
Au moulin de Pont d'Aspach, sont restés 2 Chars du peloton Channet (3ème escadron) ; vers 17 heures un violent tir d'Artillerie s'abat sur eux ; le Maréchal des Logis Weiser est tué par éclats d'obus, le chasseur Gotlibowski est blessé aux deux jambes et évacué. Il succombe à ses blessures.
Rien à signaler pour le 4ème escadron dont les 2 pelotons ont repris chacun sur son axe une progression ralentie principalement par des mines et des abatis.
2 DÉCEMBRE
Le peloton Éblé du 2ème escadron, avec 3 chars, un groupe de T.D., une section du R.M.L.E., une escouade du génie et une voiture sanitaire, part de Guewenheim, à 6 heures 45. De nombreuses mines sont rencontrées, un char saute. Un des chars tourne à gauche vers Roderen et met en flammes un camion chargé d'Allemands.
A 15 heures, ordre de repli est donné au Lieutenant Éblé qui rentre à Guewenheirn quand les canons de 57 se sont installés en appui de l'infanterie.
Le peloton Dorr du 4ème escadron détache un char pour protéger les travaux du génie qui continue à dégager la route de Bitschwiller.
Le peloton de Maraumont fournit des feux sur des éléments ennemis qui tentent de s'infiltrer à travers bois, vers Bourbach.
3 DÉCEMBRE
Le 3ème escadron s'installe en réserve de secteur à Burnhaupt-le-Haut, le peloton Tourneux reste à Pont d'Aspach en base de feu, jusqu'à 16 heures.
Le P.C. du 4ème escadron reste à Masevaux. Le peloton Dorr protège les travaux du génie. Le peloton de Maraumont appuie de ses feux l'attaque des fantassins.
4 DECEMBRE
Le 1er escadron stationne jusqu'au 7, à la Chapelle, le 3ème entretient son matériel à Burnhaupt-le-Haut, où il reste jusqu'au 7.
Deux chars du peloton Dorr du 4ème escadron sont détachés au col du Hundsrück, puis tout le peloton progresse à partir de ce col jusqu'à l'auberge du Rutemsthal. Le char du Maréchal des Logis Claque est traversé, non loin de Bitschwiller par un obus anti-char. Blessé à la tête, le Maréchal des Logis Claque, succombe à sa blessure 2 jours après. L'arme antichar est détruite par le char touché. A la nuit, le peloton revient à Bourbach-le-Haut.
Le peloton de Maraumont effectue un travail sensiblement pareil à celui de la veille et cantonne à Bourbach-le-Bas.
5 DECEMBRE
Les 1er, 2ème et 3ème Escadrons restent sur leurs positions.
Le 4ème escadron remplit des missions de surveillance et de protection.
6 DECEMBRE
Le 2ème escadron forme un élément d'appui d'infanterie. Cet élément comprend le peloton Chevallier avec 3 chars, un groupe de T.D.. une section du R.M.L.E., une escouade du génie, une voiture sanitaire. L'Infanterie du Bataillon de l'Yonne doit attaquer Michelbach.
Le 4ème escadron fait mouvement de Masevaux sur Bourbach-le-Haut. Le peloton de Maraumont reste à Bourbach-le-Bas, avec la même mission.
7 DÉCEMBRE
A 9 heures, la progression du 2ème Escadron commence. Vers 10 heures, les lisières de Michelbach subissent de violents tirs de neutralisation. A 12 heure 30, une importante réaction d'Artillerie se fait sentir. Le char de tête est immobilisé par un obus anti-char. Des chars ennemis signalés depuis Aspach-le-Haut, patrouillent dans le village. Ils sont réduits au silence par un des T.D. et un Medium.
Le pont de Michelbach étant détruit, les chars ne peuvent suivre l'infanterie qui a pris pied dans le village. Les troupes du Bataillon de l'Yonne et l'élément Blindé se replient sur leurs positions.
Les 1er et 3ème escadrons, dans le cadre du sous-groupement A doivent appuyer l'attaque de 2 Bataillons du 5ème R.T.M franchissant la Doller sur des passerelles, pour s'emparer d'Aspach-le-Bas et de Schweighouse.
Le 3ème escadron doit franchir le pont d'Aspach, réparé la nuit, dès que l'infanterie tiendra les crêtes au Nord du pont.
Par suite de crues, les passerelles n'ont pu être lancées. Deux compagnies, avec le soutien du peloton Déroulède, attaquent à 11 heures 30 par la route nationale 83. Des mines stoppent la progression des chars. Le génie ne peut achever le déminage car il se trouve à 50 mètres des nids de résistance ennemis. Le char 41 (Maréchal des Logis Chef Bacq) est touché par un faust-patrone mais n'en continue pas moins le combat.
A la nuit, la patrouille de tête est repliée au sud de la Doller, tandis que le peloton Provensal reste en base de feu, à l'Ouest du village de Pont d'Aspach, sur la route de Gewenheim. Un détachement blindé du 4ème escadron, aux ordres du Capitaine Blacas et composé du peloton Dorr et d'un peloton de T.D. quitte Bourbach-le-Haut et se met en position d'attente à l'auberge de Rutemsthal. II a pour mission de soutenir l'infanterie qui attaque Bitschwiller. Après une préparation d'Artillerie intense, de 9 heures à 9 heures 20, les blindés se lancent dans Bitschtwiller où ils parviennent avant l'infanterie. Le char 69 (Maréchal des Loges Chef Duhamel) saute sur une mine. Les chars reviennent chercher l'infanterie à l'entrée du village. Vers 10 heures, le chasseur Cano est blessé à la tête. Le nettoyage du village s'effectue sans rencontrer de grosse résistance. Trente hommes et un officier sont capturés.
Mais le pont sur la Thur saute avant que les chars ne l'atteignent.
A 11 heures 45, le nettoyage de la ville étant terminé, le détachement blindé s'organise en point d'appui cerclé avec l'infanterie.
Bitschwiller est soumis à de violents tirs de minen et d'artillerie ; à 16 heures, le brigadier Buisson, les chasseurs Ahmed Ben Brahim, Djilali Ben Arbi et Ali Ben Mohamed du half-track de commandement sont blessés par éclats d'obus.
Le peloton de Maraumont, du 4ème Escadron, appuie de ses feux une progression d'infanterie sur le Brucklenwald. L'attaque a lieu à 9 heures 30 ; après préparation d'artillerie, le peloton se déplace à 10 heures 15 et détruit plusieurs nids d'armes automatiques. Un faust-patrone ricoche sur un de ses chars. Cinq soldats allemands sortant d'un abri sont faits prisonniers ; le chasseur Tournaire descendu du char dont il est pilote, pour participer au nettoyage de la position est tué.
Les mortiers ennemis entrent également en jeu et la position s'avère être un vaste champ mines, où notre infanterie subit de lourdes pertes : le peloton continue cependant à soutenir l'infanterie jusqu'au moment où soumis à des tirs de perforants venant de Roderen et Leimbach, il reçoit l'ordre de se replier sur Bourbach-le-Bas.
8 DÉCEMBRE
A 11 heures 30, le 3ème escadron reçoit l'ordre se porter sur Soppe-le-Haut Mortzwiller, Lauw, Masevaux et Bourbach-le-Haut. A 15 heures 30, Bitschwiller est atteint ; le peloton Provensal est resté à Burnbaupt-le-Haut. A 17 heures, le Capitaine Nodet engage le peloton Déroulède dans Thann pour y appuyer l'action d'un détachement du 3ème R.S.M. et passe la nuit au cœur de Thann.
L'Etat-Major du 6ème R.C.A. fait mouvement de Soppe-le-Bas à Sickert où il arrive à 17 heures 30. A 22 heures, le Lieutenant-Colonel d'Arc, commandant le 6ème R.C.A. reçoit du C.C. 6, l'ordre de se porter avec tous les éléments de son régiment sur Bitschwiller.
Le 1er escadron toujours à la Chapelle et le peloton Provensal, du 3ème escadron, resté à Burnhaupt-le-Haut, rejoignent la région de Masevaux dans la nuit du 8 au 9. Ils repartent ensuite pour Bitschwiller avec le P.C. avancé du Régiment.
Le 2ème escadron prend position pour soutenir une action éventuelle du II/5ème R.T.M. sur Michelbach. Vers 15 heures 30, une contre-attaque ennemie est arrêtée par les feux d'un char et d'un T.D.
A 17 heures, le détachement blindé du Capitaine Dubois, comprenant les 3 chars du Lieutenant Eblé, relève le Capitaine de Berc. Vers 18 heures, un char du peloton Chevallier, saute sur une mine alors qu'il allait, suivi d'un deuxième char de ce peloton, prendre en remorque le char 30, lui-même sauté sur une mine. Le Maréchal des Logis Raffault et le chasseur Belmudes sont blessés. Le dépannage ne pouvant être continué, le Lieutenant Chevallier se replie sous de violents tirs de minen et d'Artillerie.
A 22 heures, deux chars du 2ème peloton vont relever, à Pont d'Aspach, des éléments blindés. Ils reviennent le lendemain matin, à 9 heures 30.
Le 4ème escadron a eu pour mission de franchir la Thur, de nettoyer le village, d'installer un bouchon sur la route de Goldbach et de faire liaison avec les goums descendant de Saint-Amarin sur Moosch et Willer
Un détachement, sous les ordres du Capitaine Blacas, et comprenant quatre chars moyens, deux T.D. et deux sections d'infanterie aborde Willer par le tunnel de la voie ferrée.
L'entrée dans Willer nettoyé par l'infanterie, se fait sous un violent tir de minen. Le bouchon sur la route de Goldbach est immédiatement placé. Au moment de lancer la reconnaissance sur Moosch arrive le peloton Tourneux qui prend cette mission à son compte et la mène à bien.
Le détachement Blacas relevé, rentre à Bitschwiller, avec un blessé, le brigadier-Chef Sanchez qui a reçu un éclat d'obus dans Willer et succombera.
Le peloton de Maraumont du 4ème escadron, en surveillance sur le Brucklenwald, détruit, à la demande de l'infanterie, plusieurs nids de mitrailleuses ; vers 17 heures, les chars rentrent à Bourbach-le-Bas : le peloton de Maraumont rejoindra son escadron à Bitschwiller le 12 Décembre.
Du 9 au 15 Décembre, le 4ème escadron est désormais en réserve, le sous-groupement d'Arc a relevé dans Bitschwiller, le groupement du Colonel Simon du 8ème R.C.A. Il en profite poux revoir son matériel et est partiellement recomplété en chars de combat.
10 DÉCEMBRE
Pendant que les 1er et 3ème escadrons opèrent dans Thann et que le 4ème stationne à Bitschwiller, le 2ème escadron a pour mission de se porter sur Roderen par deux itinéraires : le détachement du Capitaine de Berc passant par Bourbach-le-Bas et celui du Lieutenant Eblé, plus au sud.
A 7 heures, le premier détachement marche sur Bourbach-le-Bas. La progression se trouve ralentie par des mines dissimulées sous la neige. A 11 heures 30 tous les éléments du détachement sont en vue de Roderen. A 12 heures, des tirailleurs pénètrent dans le village. Les chars tirent sur l'ennemi qui se replie dans les bois S. E. de Roderen, mais sont peu après arrêtés par une destruction importante.
Le détachement Eblé parti à 9 heures n'arrive en vue de Roderen, qu'à 12 heures 15, ayant été retardé par des abatis minés et un pont difficile à franchir, nécessitant l'intervention d'un Bull-Dozer. Il pénètre dans le village dont il contribue au nettoyage. Un petit point d'appui ennemi est réduit et sa garnison se rend.
Le détachement s'installe en point d'appui avec deux bouchons, l'un vers Leimbach, l'autre vert le Bergwald.
A 14 heures, le détachement de Berc reçoit l'ordre de faire demi-tour et de prendre l'itinéraire qu'a suivi le Lieutenant Eblé. Un char du peloton Chevallier saute sur une mine. Vers 15 heures, le détachement entre à Roderen, et reçoit l'ordre de pousser vers Leimbach à 16 heures 15. La visibilité devient mauvaise et en soutenant les légionnaires qui avancent de 500 mètres, les chars sont violemment pris à partie par l'Artillerie ennemie. A la nuit, le peloton se replie dans Roderen et y cantonne.
11 DÉCEMBRE
De 7 heures 30 à 11 heures, le peloton Eblé du 2ème escadron fait la liaison avec des éléments amis qui occupent déjà Leimbach.
Le 2ème escadron, à travers les bois se porte sur Aspach-le-Haut et Aspach-le-Bas par deux itinéraires reconnus par le 1er R.E.C.
A 11 heure 30, le détachement du Capitaine de Berc reçoit l'ordre d'aller à Aspach-le-Haut par Michelbach. De 12 heures à 14 heures, la progression est arrêtée, le pont devant Michelbach n'étant pas encore rétabli. A 14 heures 45, Aspach-le-Haut est atteint et ordre est donné de pousser sur Aspach-le-Bas.
Au passage à la station, le détachement essuie un tir nourri de minen. Vers 15 heures Aspach-le-Bas est atteint. Les chars pénètrent dans le village, où le peloton Chevallier fait une vingtaine de prisonniers.
Le peloton Eblé atteint par le Bergwald, Aspach-le-Haut à 14 heures. Il se porte sur Aspach-le-Bas et s'y installe au carrefour Nord-Ouest. Le peloton Chevallier forme bourbon à la sortie Sud-Est sur Schweighouse et Pont d'Aspach.
Les éléments du CE. 3, venant de Pont d'Aspach arrivent vers 22 heures 30.
12 - 13 - 14 DECEMBRE
Le 2ème escadron se déplace sur Soppe-le-Haut puis Guewenheim, le C.C. 6 devant être mis en réserve de Division.
OPÉRATIONS DANS THANN
9 DECEMBRE
Les escadrons du 6ème R.C.A. compris dans le Sous-groupement A, se trouvent à Bitschwiller. Le peloton Vuillerme, du 1er escadron, participe, dès le lever du jour, au nettoyage de Thann ; le peloton Tourneux, du 3ème escadron, s'est établi en point d'appui dans Willer, tandis que le peloton Déroulède dirigé la veille, vers 17 heures, sur Thann, a passé la nuit dans le centre de cette ville. Le P.C. avance dans Bitschwiller au lever du jour.
A 10 heures, les pelotons Tourneux et Provensal du 3ème escadron et le peloton Vuillerme, du 1er sont engagés pour nettoyer la ville de Thann. Le peloton Vuillerme fait vingt prisonniers. Deux chars allemands repérés à 200 mètres de l'église, sont fixés par les chars du Lieutenant Déroulède. Le peloton Provensal, fonçant sur la route de Leimbach, est arrêté par deux barricades, à proximité de la Sous-Préfecture, où il passe la nuit, renforcé par une section du R.M.L.E. qui fait 10 prisonniers.
Le peloton Tourneux, débordant par le sud, détruit un canon automoteur ennemi et met en fuite un Jagdpanther. Cependant, le char du Maréchal-des-Logis Perron est détruit à son tour et flambe. Les chasseurs Boulier et Kouliche ne réussissent pas à se dégager, les chasseurs Combe et Mathieu sont blessés.
A midi, le Lieutenant Denolle avec 3 chars du peloton Rummler du 1er escadron et une section du 8ème R.T.M. est engagé sur les versants N. du Stauffen repris par l'ennemi. Une cinquantaine d'Allemands, réfugiés dans un tunnel de chemin de fer, sont faits prisonniers, après une action menée avec vigueur et rapidité.
10 DECEMBRE
Un premier détachement, aux ordres du Lieutenant Gufflet du R.M.L.E. comprend les pelotons Vuillerme et de Montgrand du 1er escadron et le peloton Tourneux du 3ème.
Le peloton Vuillerme (chars légers) aide l'infanterie à prendre pied sur le Rangenkopf, franchir la Thur à gué, fait 90 prisonniers. Pris à partie par une arme antichar il se replie à 17 heures. Le Brigadier Borier est blessé, un char est atteint.
Le peloton de Montgrand va nettoyer l'usine de produits chimiques située entre la gare et Vieux-Thann, il subit de très violents tirs de minen, le Brigadier-Chef Greder est blessé. Mais les pertes infligées à l'ennemi sont telles que les Allemands se réfugient dans Vieux-Thann.
A la nuit, ces deux pelotons de l'escadron Mirabeau viennent cantonner dans l'usine de textiles, à l'entrée de Thann, sur la route de Bitschwiller.
Le peloton de chars moyens du 3ème escadron a pour objectif le carrefour 328 au sud de Vieux-Thann. A l'embranchement de la route de Mulhouse, il rencontre des barricades et le Lieutenant Tourneux ne peut faire déboucher son peloton pris sous le feu d'une arme antichar. A 13 heures en voulant reconnaître l'itinéraire permettant la mise en batterie d'un T.D. qui l'accompagne le Lieutenant Tourneux est atteint à la cuisse par la balle d'un tireur d'élite. Il succombe peu après, ayant l'artère fémorale sectionnée. Le peloton se replie un peu plus tard aux lisières sud de Thann, où il passe la nuit.
Un deuxième détachement, sous les ordres du Lieutenant Déroulède, comprend, en plus de son peloton de chars moyens, le deuxième peloton de chars légers du premier escadron.
Le peloton Rummler s'installe à un carrefour situé au sud de la sous-Préfecture qu'il devra tenir, aidé du canon de 75 Pak. L'Adjudant Rummler, blessé, est remplacé par le Lieutenant Denolle. Les servants du canon : Gaziello, Bouchaib, Ahmed et le brigadier Douineau, blessés, sont évacués. Le soir, le Peloton rejoint l'Escadron à son cantonnement, dans l'usine de textiles.
Le peloton du Lieutenant Déroulède a pour mission de se porter sur Leimbach. Au cours de sa progression, il fait une soixantaine de prisonniers descendant du Stauffen. Vers 11 heures 30 il est violemment pris à partie par une arme anti-char. Il progresse cependant de 1200 mètres, met en flammes un Jagdpanther et en touche un autre qui sera trouvé abandonné le lendemain. Le Peloton rentre pour la nuit aux lisières Sud de Thann.
Le Peloton Provensal, du troisième Escadron, inclus dans le détachement du Lieutenant Lalo (R.M.L.E.), a pour mission de se porter sur Leimbach par l'Est. Il est arrêté au carrefour 328 par les mêmes armes anti-chars que celles qui ont arrêté le peloton Tourneux. A 10 heures, au moment où le peloton s'installe pour la nuit, un obus blesse 4 des membres de l'équipage du char 53, les chasseurs Corbella, Guillermin, Hofmann et Rossel.
Le P. C. avancé du S/Groupement A s'est porté de Bitschwiller dans Thann, à 9 heures. Dans la nuit du 10 au 11, le Colonel Commandant le 6ème R.C.A. prend provisoirement le commandement du C.C. 6, en, remplacement du Colonel Tritschler, évacué, et le Chef d'Escadrons de Viéville assure, pendant son absence, le commandement du S/Groupement A et du 6ème R.C.A.
11 DÉCEMBRE
Les objectifs restent les mêmes. Le Peloton Déroulède atteint Leimbach à 6 heures 30, après avoir fait une douzaine de prisonniers. Le Peloton Provensal avive à son tour dans Leimbach. Ces deux pelotons sont relevés par des éléments du 3ème R.S.M. Au carrefour de l'Auberge (400 mètres Est du village) le char C 1 saute sur une mine, le brigadier chef Doux qui le guidait est tué.
A 11 heures 30, ces deux pelotons du 3ème escadron approchent du carrefour 328. Le peloton Déroulède se met en base de feu et protège l'avance du peloton Provensal qui atteint le carrefour à 15 heures. Mais il ne peut en déboucher et sa situation, sous le feu d'une arme antichar, est très délicate ; le chef Channet et le chasseur Chatain sont blessés. Appel est fait au Capitaine Mirabeau pour que ses éléments qui opéraient dans Vieux-Thann, fassent une poussée, vers le carrefour.
Le Lieutenant Largy affecté au 3ème escadron, après l'évacuation du Lieutenant Tourneux, se dirige avec son peloton, vers le carrefour 328. A 17 heures 15, la liaison et prise entre la pelotons Provensal et Largy et un point d'appui est organisé pour la nuit au carrefour 328.
Les pelotons Denolle et de Montgrand du 1er escadron sont engagés au Sud-ouest de Vieux-Thann. Dans la fabrique de produits chimiques, premier objectif, le Maréchal-des-Logis-Chef Chaussoy est tué par une balle de tireur d'élite. Le Brigadier Galvez et le chasseur Groubatch sont blessés. Le Maréchal-des-Logis-Chef Tranchant chef du char de commandement 02 qui appuie le peloton Denolle, est blessé à son tour, par un tireur d'élite. Il mourra peu après, des suites de cette blessure.
Dans la nuit du 11 au 12, profitant de l'obscurité, (sous la direction du Chef d'escadrons Lamourère) le groupe de dépannage régimentaire effectue le dépannage de deux chars du 3ème escadron, embourbés entre les lignes
12 DÉCEMBRE
Le point d'appui en 328 tient toute la nuit mais au lever du jour ne réussit pas à faire déminer la route Nord vers Vieux-Thann à cause de l'infanterie ennemie, que les chars ne peuvent déloger. Dès qu'ils se mettent en mouvement, ils sont, en effet, pris sous le feu d'armes antichar.
Les pelotons Vuillerme et Denolle, du 1er escadron, appuyés par le char 01 du Colonel, un T.D., une section de légionnaires et une équipe du génie, ont toujours pour mission le nettoyage des quartiers ouest de Vieux-Thann. Vers 10 heures, une patrouille d'infanterie et le char 01 sont envoyés en direction de l'usine Scherer. Le char 01, touché aussitôt par deux coups de 88, flambe. L'Adjudant Klein et le Maréchal-des-Logis de Langalerie, blessés, ne peuvent être dégagés et périssent dans les flammes.
Le peloton Déroulède, du 3ème escadron fournit des feux sur le Rangenkopf où le 5ème R.T.M. est violemment contre-attaqué.
En fin d'après-midi, le peloton Vuillerme, du 1er escadron, en position de tir sur le Rangenkopf, est pris sous un violent tir d'Artillerie. Le lieutenant Vuillerme, le Maréchal-des-Logis-Chef Chaudron, le Maréchal-des-Logis Cadot, le Brigadier-Chef Reboul, le Brigadier Collet, le chasseur Audibert, blessés sont évacués. Le brigadier Collet succombera le 14.
Au point d'appui 328 un obus d'Artillerie, tombant sur un abri, tue les chasseurs Rebillaud, Guit, Legendre, et blesse gravement les chasseurs Robert et Flejot qui sont évacués. Le Maréchal-des-Logis Leber légèrement blessé au pied est soigné sur place.
A 23 heures, le Capitaine Nodet reçoit l'ordre de faire décrocher le point d'appui du carrefour 328. A 4 heures du matin le dépannage sur le terrain du 52 par l'Adjudant-chef Vuillemin, et le repli sur Thann, sont terminés, sans qu'aucun coup de feu ait été échangé.
Au 1er escadron, le Capitaine Mirabeau, partant en permission, le Lieutenant Denolle prend le commandement de l'escadron.
13 DÉCEMBRE
Le sous-groupement A devait être au repos dans Thann, mais, après une violente préparation d'artillerie, entre 6 heures 30 et 7 heures 30, les Allemands reprennent le Rangenkopf. En conséquence, le détachement du Capitaine Nodet, comprenant le 3ème escadron, la 10ème Compagnie du R.M.L.E., le peloton de Montgrand du 1er escadron et un peloton de T.D. du 11ème R.C.A. est alerté. Le peloton Déroulède effectue des tirs face au nord, le peloton Largy est placé en soutien d'Infanterie sur la route de Mulhouse.
Vers 13 heures 30, à la suite d'un très violent bombardement ennemi, l'intervention du peloton Déroulède (3ème Escadron) et du peloton de Montgrand (1er Escadron) est demandée. Quelques tirs sur les pentes Sud du Rangenkopf sont effectués, tandis que l'Artillerie du Sous-groupement A bombarde le piton repris par l'ennemi.
A 15 heures les Tirailleurs du 5ème R.T.M. reprennent le Rangenkopf. Le détachement Nodet est ramené à Bitschwiller, le peloton léger du Lieutenant de Montgrand, deux T.D. et une section du R.M.L.E. sont laissés à Thann, en réserve d'Infanterie.
Le P.C. avancé, dans Thann est encadré par des tirs de plus en plus précis, ce qui laisse supposer que des espions ont signalé son emplacement exact. Vers 15 heures, un obus entre par la porte du bureau et explose, fort heureusement, sous le plancher du rez-de-chaussée. Aucune des sept personnes se trouvant dans la pièce n'est touchée. En fin d'après-midi, le P.C. avancé va s'établir dans Bitschwiller.
14 - 15 - 16 DÉCEMBRE
Le sous-groupement A reste au repos dans Bitschwiller en réserve de Division.
Le 16 Décembre un obus tombé à proximité du cantonnement du 1er escadron, fait 5 blessés : le Brigadier-Chef Morel et les Chasseurs Sion, Bourion, Andoli et Bailles.
Pendant les opérations dans Thann du 9 au 16 Décembre, les 1er et 3ème Escadrons ont eu 8 tués et 26 blessés. Le régiment a perdu 2 chars moyens incendiés, l'un par un char ennemi l'autre par un anti-char. Un char a sauté sur une mine, deux chars légers touchés par obus antichar sont inutilisables.
20 DÉCEMBRE
Le Régiment fait mouvement de Bitschwiller sur la région de Lure par l'itinéraire : Bitschwiller, Bourbach-le-Haut, Masevaux, Rougemont, Giromagny, Lure. A la sortie de Bitschwiller, les rames sont prises sous un violent bombardement. Le Maréchal-des-Logis Lopez du 4ème escadron est blessé. Les stationnements du régiment en fin de mouvement sont les suivants :
E. M. - Services - E.H.R. : Lure
1er et 4ème Escadrons : Vouhenans
2ème Escadron : Magny
3ème Escadron : Saint-Germain
Groupe Ravitaillement essence et munitions : Echenans
Echelon : Belfort
21 DÉCEMBRE
Le régiment est placé en réserve d'Armée.
POCHE D'ALSACE
Le 1ère Armée Française, du Général de Lattre de Tassigny, en dépit des combats incessants auxquels elle a pris part et malgré des réserves en nombre limité, va maintenant, par une action d'ensemble, menée au nord par le 2ème Corps d'Armée du Général de Montsabert et au sud par le 1er Corps d'Armée du Général Bethouart, résorber la poche que les Allemands occupent en Alsace, en même temps qu'elle fera tomber, par là-même, la menace qui pèse au sud de Strasbourg.
Le C.C. 6, sous les ordres du Colonel de Lavilléon assurera dans cette bataille, la lourde tâche de faire tomber le centre de résistance de Jebsheim, clef de voûte de toute la défense ennemie et point de couverture de Neuf-Brisach, passage obligé, par où se font toutes ses évacuations.
Rôle ingrat, mais combien glorieux qui va faciliter au Général Schlesser, Commandant le C.C. 4, la prise de Colmar, nouveau titre de gloire de la 5ème D.B. du Général de Vernejoul.
5 JANVIER
Le conseil municipal de Belfort, ayant décidé de parrainer, au nom de la ville, le 6ème R.C.A. et d'offrir au régiment un fanion d'honneur, le colonel remet au maire de Belfort une maquette en bois du char 27, portant le nom de "Bugeaud" qui, entré le premier dans la ville, a été incendié par faust-patrone, Place des Vosges, le 20 Novembre 1944.
Le Maire de Belfort et le Président de la chambre de commerce, qui, au nom de cette assemblée, a offert une voiture de liaison au Colonel, sont nommés chasseurs de 1ère classe honoraires.
Le nouveau fanion du régiment portera, sur la croix noire de Saint-André, du chef d'Escadrons Bossut, du coté opposé à l'insigne du Corps, les armes de la ville de Belfort.
6 JANVIER
Le Régiment est alerté pour se porter en réserve du 2ème Corps d'Armée, dans la région de Molsheim.
7 JANVIER
A partir de 9 heures, le régiment fait mouvement par Lure, Luxeuil, Saint-Loup, Aillevillers, Plombières, Hadol.
Les chars rencontrent de grosses difficultés, la route, couverte de neige glacée, occasionnant des glissements sur les bas-cotés.
A 13 heures 30, les deux rames de l'E.M. atteignent Hadol. Le 1er escadron arrive presque au complet et continue sur Bruyères.
Le 4ème escadron arrive avec 7 chars seulement à Prés Français. Le 3ème escadron arrive avec 11 chars à Geromenil vers 19h30. Le 2ème escadron, avec 11 chars, atteint le Haut de la Charme. Le régiment passe la nuit dans les villages et hameaux atteints en fin de journée.
8 JANVIER
Le déplacement continue par Larche, Bruyères, la Chapelle.
L'E.H. et le 2ème escadron arrivent à la Chapelle à 17 heures 30, le 4ème à Ivoux à 18 heures, le 3ème à Bruyères à 18 heures et l'E.H.R. à Laval à 18 heures. Le 1er escadron a pu atteindre Schirmeck où il passe la nuit.
9 JANVIER
L'E.M., les escadrons de chars moyens et l'E.H.R. partent de la région de la Chapelle à 9 heures. Itinéraire : la Chapelle, les Pouillères, Taintrux, Saint-Dié. Passage de la tête de colonne à Saint-Dié à 10 heures 20, et au col de Saales à 13 heures 10. L'E.M, et le 2ème escadron cantonnent pour la nuit à Schirmeck, atteint à 14 heures, tandis que le 3ème, le 4ème et l'E.H.R. s'installent entre Schirmeck et Rothau.
Le 1er escadron parvient à Ittenheim.
10 JANVIER
Le 1er escadron, alerté à 12 heures 30 fait mouvement sur Entzheim, au sud de Strasbourg.
L'E.M. et les escadrons de chars moyens partent de la région de Schirmeck à 8 heures. Itinéraire : Schirmeck - Urmatt - Mutzig - Dorlisheim. L'E.H.R. restera à Rothau jusqu'à nouvel ordre. Des parachutistes ennemis sont signalés aux environs de Still.
L'arrivée de la tête de colonne a lieu à 11 heures 45 et le stationnement du régiment est le suivant :
1er Escadron : à Entzheim.
2ème Escadron : à Griesheim.
3ème Escadron : à Altorf.
4ème Escadron et Etat-Major : à Dorlisheim.
T.C. 2 et peloton de commandement E.H.R. à Avolsheim.
T.C. 1 bis à Oberhaslach et Niederhaslach.
T.R. à Muhlbach.
11 JANVIER
Rien à signaler.
12 JANVIER
Les 1er, 2ème et 4ème Escadrons, aux ordres du Lieutenant-Colonel Renaudeau d'Arc, Commandant le 6ème R.C.A. et le 3ème escadron avec le 4/11ème R.C.A. et une compagnie du R.M.L.E.. formant un détachement sous les ordres du Chef d'Escadrons du Chelas, vont occuper le matin du 12, les villages suivants :
Meistratzheim : P.C. avancé, canons, mortiers d'E.M., 2ème Escadron.
Niedernai : 1er Escadron.
Krautergersheim : 4ème Escadron.
Hindisheim : 3ème Escadron et P.C. du Commandant du Chelas.
Les villages occupés ont été mis en état de défense, pour parer à toute tentative ennemie en direction de Strasbourg.
DU 13 AU 18 JANVIER
Toutes les unités effectuent des reconnaissance de terrain en vue de stopper éventuellement une attaque ennemie vers le nord, pour contre-attaquer ensuite vers le Sud-Est et l'Ouest.
Les reconnaissances sont particulièrement confiées à l'Escadron de chars légers.
19 JANVIER
A 16 heures, les mouvements suivants sont exécutés :
L'E.M., va de Meistratzheim à Krautergersheim. Le 1er escadron va de Niedernai à Innenheim.
Le 2ème escadron va de Meistratzheim à Duppigheim.
Les 3ème et 4ème Escadrons restent respectivement à Hindisheim et Krautergersheim.
22 JANVIER
Le Lieutenant Joyau du 4ème escadron, avec les 3 chars Médium de son peloton, est mis à la disposition du Colonel Delange (de la 1ère D.M.I.) et quitte Krautergersheim pour Bergheim à 8 heures.
23 JANVIER
Le régiment fait mouvement par Niedernai, Epfig, Blienschwiller, Hohwarth, Triembach, Villé. La progression est très lente, les chars éprouvent de grosses difficultés à tenir la route à cause de la neige glacée. Un char du peloton d'Echelon régimentaire verse sur le bas-coté de la route. Le chasseur Brachet Maurice qui se trouvait dans la tourelle, est tué par écrasement du thorax.
La région de Villé est atteinte à 13 heures 30 et le stationnement du régiment est le suivant :
P.C. et Etat-Major : Fouchy.
1er Escadron : Bassemberg.
2ème Escadron : Laloye.
4ème Escadron : Charbes,
Le 3ème escadron s'est déplacé avec le Sous-groupement Rémond (Commandant du Chelas) et a atteint Chatenois (4 km N.O. de Sélestat) vers 16 heures.
24 JANVIER
Les escadrons de chars moyens sont répartis entre trois sous-groupements composant le C.C. 6 :
2ème escadron avec le sous-groupement B (Chef de Bataillon Boulanger, commandant le III/R.M.L.E.).
3ème escadron avec le sous-groupement R. (Chef d'Escadrons du Chelas, du 6ème R.C.A.).
4ème escadron avec le sous-groupement A. (Colonel d'Arc, Commandant le 6ème R.C.A.).
L'Escadron de chars légers, 1er escadron, est maintenu en réserve de groupement.
Le 22 Janvier, le C.C. 6 a reçu la mission suivante : débouchant en tête de la 5ème D.B., dès que la 1ère D.M.I., appuyée par un C.C. de la 2ème D.B. et la 3ème D.I.U.S. auront rompu le dispositif ennemi, de part et d'autre de la forêt communale de Colmar :
1) s'emparer des passages des canaux de Colmar et du Rhône au Rhin.
2) progresser au plus vite sur la direction Durrenentzen et Biesheim pour s'emparer des passages du Rhin à Brisach.
25 JANVIER
Le sous-groupement R qui s'est déplacé sur Bergheim reçoit, à 2 heures 30 du matin l'ordre :
1) de se porter immédiatement aux lisières Ouest de la Forêt de Colmar.
2) de franchir l'Ill au pont 178.
3) de s'emparer du Moulin de Jebsheim, couvert sur sa gauche par le sous-groupement B.
A 8 heures le moulin de Jebsheim est attaqué ; en tête, le 3ème escadron (Capitaine Nodet), suivi de la 10ème Compagnie du R.M.L.E., les 6 T.D. du 4/11ème R.C.A. sont placés, par groupes échelonnés de deux, sur la gauche de la colonne qu'ils appuieront de leurs feux.
Arrivés au ruisseau de Riedbrunnen, vers 9 heures 15, les chars sont pris à partie par des Jagdpanthers cachés dans les boqueteaux. Un T.D. est touché et brûle. Le Lieutenant Largy (3ème Escadron) franchit le ruisseau avec son peloton, puis part en reconnaissance à pied avec le sous-Lieutenant Lhotel de la 10ème Cie du R.M.L.E. Ils tombent sur un petit poste ennemi occupant une tranchée. Le sous-Lieutenant Lhotel est tué ainsi que le Maréchal-des-Logis Lachat.
Le Lieutenant Largy envoie en avant une patrouille de deux chars, les chars 48 et 49 qui, atteints de flanc par des coups venant du nord, se mettent à flamber, le Brigadier Lemaire et le chasseur Gourceau sont tués.
Ordre est alors donné au 3ème escadron (Capitaine Nodet) d'appuyer au sud et d'emprunter la route Maison-Rouge - Moulin de Jebsheim.
A 13 heures, le peloton du Sous-Lieutenant Provensal prend liaison avec des éléments du 254ème Régiment de la 3ème D.I.U.S., à 500 mètres à l'est de la Maison Rouge, puis progresse vers le moulin de Jebsheim.
A 15 heures, le peloton Provensal atteint le moulin de Jebsheim où il trouve 3 T.D. américains (dont un détruit) et une compagnie à effectif réduit. Le reste du sous-groupement rejoint le moulin de Jebsheim.
A ce moment, une contre-attaque allemande, appuyée de 2 Jagdpanthers débouche de Jebsheim. Un T.D. américain est mis en flammes. Le half-track du Capitaine Nodet est également incendié. Le char du Lieutenant Provensal touché par le tir d'un char ennemi, a sa tourelle bloquée.
Un tir d'arrêt de notre Artillerie stoppe la contre-attaque ennemie et un Jagdpanther est incendié par le tir des chars du Lieutenant Largy.
Le sous-groupement se trouve dans une situation difficile, pris sous des tirs ennemis très violents, n'ayant que 5 chars disponibles et des effectifs d'infanterie très réduits. L'ordre est de tenir coûte que coûte jusqu'à l'arrivée des renforts.
A 18 heures 30, un Bataillon de parachutistes est mis à la disposition du sous-groupement R. Il n'arrive qu'à 22 heures, attaque et s'installe dans les bois situés au nord du moulin.
Le sous-groupement B se porte aux lisières Est de la Forêt communale de Colmar. Il couvre la gauche du sous-groupement R., mais ne pouvant franchir le museau de Riedbrunnen, le 2ème Escadron (Capitaine de Berc) reste en position d'attente à l'Ouest de Riedbrunnen et effectue des tirs d'appui.
A la nuit, le sous-groupement s'organise en point d'appui.
Le sous-groupement A (devenu ensuite sous-groupement V, Chef d'Escadrons de Viéville) se porte en avant de la Maison-Rouge où il reste en réserve dans la neige et par un froid très vif, jusqu'au 27 après-midi.
26 JANVIER
A une heure du matin, des renforts américains arrivent au moulin de Jebsheim.
A 10 heures, le 1er escadron (Capitaine Mirabeau) du 6ème R.C.A. est mis à la disposition du sous-groupement R qui décide de déborder Jebsheim par le sud (Riedwihr), laissant devant le moulin le Bataillon de parachutistes et 3 T.D. Riedwihr étant encore occupé par l'ennemi, ce projet ne peut être mis à exécution.
A 14 heures, les Américains décident d'attaquer dans la soirée le village de Jebsheim.
Vers 17 heures, le Lieutenant Largy du 3ème escadron est blessé et évacué.
Le Maréchal des Logis Zissler est tué par un minen tombé sur la tourelle de son char.
A 17 heures 30, les Américains débouchent dans Jebsheim dont ils occuperont la partie nord à l'aube du 27.
27 JANVIER
Le sous-groupement R, avec un peloton de chars moyens, 2 T.D. et la 10ème Compagnie du III/R.M.L.E. se porte sur Jebsheim. Le Bataillon de parachutistes tient le moulin, le peloton Provensal et 3 T.D. contrôlent de leurs feux les lisières Nord de Jebsheim.
A 10 heures, le P.C. du Sous-groupement R s'installe à Jebsheim et en entreprend la défense Nord et Est. Le peloton Déroulède (3ème escadron) et le peloton de Montgrand du 1er Escadron sont placés au N.E. du village, les pelotons Provensal (3ème escadron) et Denolle (1er escadron) au nord, avec mission d'avérer toute contre-attaque venant de Grussenheim.
A 11 heures, une patrouille de chars légers (Lieutenant de Montgrand) signale des éléments ennemis à 300 mètres du cimetière. Le peloton L'Hoste (1er escadron) s'y porte et ramène 80 prisonniers.
Le sous-groupement B (2ème escadron) se porte dans Jebsheim qu'il atteint à midi. Un détachement (Lieutenant de Bouvet) est alors poussé avec 3 chars, un T.D. du 11ème R.C.A., une section du R.M.L.E. sur le carrefour 182, dans le but d'atteindre le pont 183 sur le canal de Colmar. Un détachement (Adjudant Gaillard) avec 3 chars, un T.D., une section de légionnaires, reçoit la mission de nettoyer le pâté de maisons situé au S.O. de Jebsheim.
A 14 heures, le détachement de Bouvet débouche par la route d'Artzenheim, il est immédiatement pris à partie par des armes anti-chars situées dans les lisières Ouest du bois de la Hardt. Le char du Lieutenant de Bouvet, reçoit deux coups d'explosifs sur la tourelle. Le Lieutenant de Bouvet, grièvement blessé succombera à ses blessures, son tireur (Brigadier-Chef Valot) et son chargeur (Chasseur Gacon) sont également atteints. Le char 32 est immobilisé par une rupture de chenille mais le 3ème char mène à bien la mission confiée au peloton. Son action permet la capture de cent prisonniers.
A 15 heures, le peloton de l'Aspirant Debrinay est envoyé continuer la mission du peloton de Bouvet. Une trentaine de prisonniers sont capturés. Ce peloton se replie pour la nuit aux alentours du cimetière.
Le détachement Guillard prend pied dans le groupe de maisons qu'il avait pour objectif, remplissant ainsi sa mission.
Le sous-groupement de Viéville devait dès que Jebsheim et Grussenheim seraient occupés, dans un premier temps, atteindre avec un Bataillon parachutistes, la languette de bois située au nord de la cote 182, dans un second temps, s'emparer de l'écluse 84, sur le canal du Rhône au Rhin. Grussenheim n'étant pas pris et Jebsheim n'étant que partiellement nettoyé, il ne pourra effectuer qu'une patrouille offensive.
Le sous-groupement V fait mouvement de la Maison-Rouge sur Jebsheim et occupe les lisières du village, dans la partie libérée par les Américains du 254ème R.I.
Vers 18 heures, il pousse une reconnaissance la cote 182. Les chars qui l'exécutent parviennent jusqu'à 200 mètres des bois de la cote 182, puis font demi-tour, la nuit ne permettant pas de pousser plus loin. Ils ramènent un prisonnier.
Le Colonel Renaudeau d'Arc et son Etat-Major de Régiment ont fait mouvement de Bergheim à Jebsheim où la colonne de véhicules de l'E.M. a pénétré vers 16 heures, alors que la partie nord du village était soumise à de violents tirs de mortiers et d'artillerie ennemie. Le Maréchal des Logis Narik du peloton de renseignements a été mortellement atteint et l'Aspirant interprète Bibasse, le Brigadier Allard, les Chasseurs Goutay et Keriel du même peloton sont blessés.
Le Colonel Renaudeau d'Arc prend le commandement de tous les éléments du C.C. 6 qui se trouvent dans Jebsheim et dans la nuit du 27 au 28 dirige les opérations de nettoyage de la partie sud du village.
28 JANVIER
La défense du village de Jebsheim est organisée : le secteur Nord tenu par le sous-groupement du Chelas, le secteur sud par le sous-groupement Boulanger.
L'Escadron de Berc envoie vers 8 heures son 3ème peloton rejoindre le peloton Debrinay, près du cimetière. A 300 mètres au sud du cimetière, le char 34 (Chef Autran), touché par un obus d'arme anti-char brûle. Le char 32 (Chef Sicre) et immobilisé, les équipages sont indemnes. Le T.D. d'accompagnement est également touché au chemin de roulement. Le mouvement de ce peloton est suspendu. Les pelotons Debrinay et Gaillard appuient de leurs feux l'infanterie qui nettoie le village. Une trentaine de prisonnier sont faits.
Le peloton Déroulède du 3ème escadron effectue vers 12 heures des tirs à obus fumigènes sur les lisières Ouest du bois de la Hardt, pour aider la progression sur Grussenheim d'un groupement de la 2ème D.B. A 17 heures un obus tombe sur l'embout avant du char 55 (Sous-Lieutenant Provensal) le rendant inutilisable.
Deux chars du 4ème escadron envoyés pour coopérer au nettoyage du village sautent sur des mines dissimulées sous la neige.
L'ennemi occupant les maisons environnantes, le déminage ne peut se faire qu'au fur et à mesure du nettoyage des maisons par les parachutistes. Le Brigadier-Chef Baudier est tué. Le chasseur Lopez est blessé ainsi que le Maréchal-des-Logis Thibaut.
Dans la nuit du 28 au 29 Janvier, l'ennemi tente de reprendre pied dans Jebsheim. Il est stoppé par nos tirs d'arrêt et subit de lourdes pertes.
29 JANVIER
Le sous-groupement du Chelas se consacre à la défense du quartier nord du village de Jebsheim. Les Allemands ayant réoccupé dans la nuit quelques fermes et maisons isolées au sud-ouest du village, le peloton Debrinay du 2ème escadron exécute des tirs de destruction sur les bâtiments, où l'ennemi s'est retranché. Le peloton de l'Adjudant Guillard progresse avec les 2 chars restant du 3ème peloton, dans les quartiers sud-Ouest, sur la route de Riedwihr. Le char 28 (Maréchal-des-Logis Desgranges) est touché par plusieurs obus d'une arme anti-char ennemie, le pilote (Chasseur Pollet) est très grièvement blessé et succombera à ses blessures.
A 17 heures 30, le nettoyage de Jebsheim est complètement terminé. La nuit du 29 au 30, trois sous-groupements s'installent aux lisières village, dans les secteurs qui leurs sont répartis.
Les opérations pour la prise de Jebsheim, du 25 au 30 Janvier nous ont coûté très cher aussi bien en personnel qu'en matériel, mais au soir du 29 Janvier, et en dépit de la résistance désespérée des Allemands, Jebsheim est définitivement entre nos mains.
30 JANVIER
Le C.C. 6, renforcé d'un Bataillon de choc, a pour mission de couvrir au nord la progression de 3ème D.I.U.S.A. attaquant de part et d'autre du canal de Colmar. Le C.C. 6 devra occuper le bois de la Hardt et pousser jusqu'au canal du Rhône au Rhin.
Dés le jour, le peloton de Montgrand du 1er escadron patrouille sur le cimetière que l'on croit encore tenu, ce qui est faux.
Les sous-groupements de Viéville et du Chelas doivent attaquer côte à côte, le premier au sud le second au nord de la route Jebsheim-Artzenheim.
L'attaque prévue initialement à 8 heures est retardée de 3/4 d'heure par suite de l'arrivée tardive du Bataillon de choc.
Le sous-groupement R débouche, après une préparation d'Artillerie et sans qu'aucune liaison ait pu être prise entre chars et infanterie. Dés le départ, un des chars s'embourbe. A 200 mètres de leur base de départ, les autres sont violemment pris à partie. Le char 51 (Maréchal-des-Logis Gouhier) est touché et brûle. Le chasseur Minet est blessé. Le char du Lieutenant Déroulède a sa tourelle transpercée. Le Lieutenant Déroulède est tué ainsi que son tireur, le Brigadier-Chef Poulain. La réaction ennemie se fait de plus en plus violente. A 9 heures 50 un char ennemi est mis en flammes.
A 10 heures, le Bataillon de choc et arrêté à 500 mètres de son objectif. Un nouveau char du 3ème escadron est atteint et le Capitaine Nodet prenant le Commandement du peloton formé par les quatre chars restant a la joie de détruire un Jagdpanther qui se met à flamber, mais doit s'arrêter à 400 mètres devant le bois de la Hardt dans les premiers rangs de l'infanterie.
A 11 heures, une 2ème vague d'infanterie est à son tour stoppée par la violence des bombardements par minen et par fusants. Des armes automatiques se révèlent, elles sont prises à partie par nos chars. Le Capitaine Commandant la 10ème Compagnie du III/R.M.L.E. est tué. Deux chars ennemis sont repérés, mais les T.D. ne peuvent intervenir.
A 13 heures, le char du Capitaine est touché et brûle. En l'évacuant, le Capitaine Nodet est blessé au bras. Le sous-Lieutenant Provensal prend le commandement des trois derniers chars de l'escadron.
A 13 heures 30, le char 46 (Chef Soutière) est atteint et immobilisé, le chef Soutière est tué peu après.
Les deux chars restant protègent le repli de l'infanterie et reviennent à 15 heures aux lisières Est de Jebsheim, prêts à parer à toute contre-attaque ennemie.
Le Lieutenant Haffner, de l'E.M., prend le commandement du 3ème escadron, le Capitaine Nodet ayant été évacué.
Le sous-groupement V (4ème escadron) est pris à partie dès le début de sa progression. Le char 62 (Chef Combier) touché, flambe. Le Brigadier Fabre est tué à son poste de pilote. Le char 61 du Lieutenant Joyau tombe en panne de terrain. Au cours du dépannage le chasseur Béraud est tué. Les chars dépassent l'infanterie clouée au sol et mitraillent des groupes d'Allemands qui s'enfuient. D'autres se rendent. Les blindée foncent rapidement jusqu'à l'objectif.
Celui-ci, constitué par des languettes de bois, est atteint vers midi et le char du Capitaine Blacas met en fuite un Jagdpanther, sans doute à court de munitions.
Deux half-tracks de la légion, qui ont suivi progression de nos chars, atteints par des coups anti-chars, flambent.
Un violent tirs de fusants et d'explosifs s'abat sur les couverts où sont les cinq chars du 4ème escadron. Cette concentration est suivie d'une tentative de contre-attaque de la part des Allemands, que le feu de nos chars disperse sans difficulté.
Le sous-groupement dont l'infanterie à pied très éprouvée n'est pas en mesure de continuer l'action jusqu'au canal se maintient en flèche, entre les blindés du sous-groupement du Chelas, à gauche, et les éléments d'infanterie américains à droite, également en retrait. Après une liaison en char léger du Lieutenant Denolle, dont le peloton assure la liaison entre nous et les Américains, il reçoit l'ordre de se replier dans Jebsheim où il ramène une centaine de prisonniers. Le Maréchal-des-Logis Ollivier du peloton Denolle est blessé.
Le 2ème escadron reste en base de feu aux lisières de Jebsheim, le peloton Debrinay est mis à la disposition du Capitaine Potier chargé avec ses T.D. de couvrir le flanc gauche de l'attaque.
Le détachement Potier est bientôt stoppé par une pluie de fusants. Le T.D. ne peuvent intervenir. La visibilité étant mauvaise et les tirs du peloton Debrinay sur les anti-chars ennemis se font un peu au jugé.
Le soir, le peloton Debrinay se replie aux lisières de Jebsheim dont il assure la défense avec le sous-groupement B.
Les 13 chars moyens restant au total, aux 2ème, 3ème, et 4ème escadrons, les 13 chars léger du 1er escadron et les mortiers du peloton de commandement assurent la défense de Jebsheim, pour la nuit du 30 au 31 Janvier. Le nuit est calme, l'ennemi qui a perdu près de 2000 prisonniers en quelques jours ayant abandonné tout espoir de reprendre Jebsheim. Le Maréchal-des-Logis Chaumat du 4ème escadron est blessé par un éclat d'obus.
31 JANVIER
Sur un ordre du Colonel Commandant le C.C. 6, les sous-groupements sont dissous et le Lieutenant-Colonel Renaudeau d'Arc reprend le commandement de tous les éléments du 6ème R.C.A.
1er FÉVRIER
Un groupement de marche, comprenant le 1er escadron et tous les chars moyens restant (aux ordres du Capitaine de Berc) est constitué.
A 10h30, il est alerté, mais reste sur place.
Les pelotons de combat des 3ème et 4ème escadrons passent sous le commandement du Capitaine de Berc ; les autres éléments regagnent Fouchy.
3 FEVRIER
Mouvement des éléments du 6ème R.C.A. restant à Jebsheim :
E.M. et Peloton Sanitaire sur Rosheim
1er Escadron sur Obernai
2ème Escadron sur Bischoffsheim.
4 FÉVRIER
Ces mêmes éléments font mouvement sur Oberschaeffolsheim (Ouest de Strasbourg) où stationnera le Régiment.
5 FEVRIER
Tout le Régiment se regroupe à Oberschaeffolsheim et est placé en réserve du 2ème C.A.
9 FEVRIER
Revue avec remise de décorations et défilé dans Colmar libérée le 2 Février. L'Étendard, sa garde et le peloton de Montgrand du 1er Escadron, y participent.
Le Capitaine Bes de Berc est fait Chevalier de la Légion d'Honneur.
Le Chasseur Moinac (3ème Escadron) est décoré de la Médaille Militaire.
10 FEVRIER
Dans l'après-midi, à une prise d'armes se déroulant à Colmar, le lieutenant-colonel Renaudeau d'Arc est fait Officier de la Légion d'honneur et reçoit sa décoration des mains du Général de Gaulle.
11 FÉVRIER
L'Étendard, sa garde et un Peloton de chars moyens du 2ème Escadron participent à une prise d'armes et revue par le Général de Gaulle, à Strasbourg.
OPÉRATIONS DE LA FORET DE HAGUENAU
DU FRANCHISSEMENT DE LA LAUTER ET DE LA FORET DE BIENWALD
Depuis la liquidation de la poche de Colmar, le 6ème R.C.A. stationne en Alsace. Après avoir pansé ses plaies, comblé les vides faits dans ses rangs et complété en partie son matériel, le régiment va reprendre sa place au combat.
Avec la 1ère Armée Française, la 5ème D.B. sous les ordres du Général de Vernejoul puis du Général Schlesser, va avoir le rare privilège de réaliser en terre allemande la poursuite et l'exploitation fières au cœur de tous les Cavaliers.
Dans son ordre du jour de la victoire, le Général de Lattre de Tassigny s'adressant à ses troupes, glorifie leur action en ces termes :
"En un mois de campagne, vous avez traversé la Lauter, forcé la ligne Siegfried et pris pied sur la terre allemande. Puis, franchissant le Rhin de vive force, élargissant avec ténacité les têtes de pont de Spire et de Germersheim, vous avez écrasé la résistance d'un ennemi désespérément accroché à son sol et conquis deux Capitales, Karlsruhe et Stuttgart, le Pays de Bade et le Wurtemberg. Enfin, débouchant sur le Danube, le traversant aussitôt vous avez voulu, renouvelant la victoire de la Grande Armée, que flottent nos couleurs sur Ulm."
Sous les Ordres du Général de Lavilléon, le C.C. 6 avec la 3ème D.I.A. entre en Allemagne, le 19 Mars, après avoir largement contribué à écraser les résistances ennemies dans la forêt de Haguenau et celle de Bienwald (ligne Siegfried).
En dépit des efforts désespérés de l'ennemi, les chars du Général de Vernejoul prennent pied avec la 3ème DIA. et la 2ème D.I.M. (2ème C.A. Général de Montsabert) en plaine Badoise qu'ils vont conquérir de haute lutte.
Un coup de main audacieux permet au C.C. 6 du Général de Lavilléon de conquérir une tête de pont au sud de l'Enz à Dürrmenz, puis dans le cadre de la manœuvre, maintenant célèbre de la 1ère armée française, de Freudenstadt, le C.C. 6 poursuivant son action sans répit, s'emparera de haute lutte de Stuttgart, capitale du Wurtemberg, le 21 Avril. avant de barrer la route à Mauenheim aux divisions allemandes refluant de la Forêt Noire.
14 MARS
Le C.C. 6 est mis à 10 heures à la disposition de la 3ème DIA. pour des opérations en direction de Lauterbourg. L'Etat-Major, les 1er, 4ème et 2ème Escadrons, ce dernier complété par le peloton du Chef Deschamps du 3ème Escadron, sont répartis en deux Sous-Groupements :
Le sous-groupement A, sous les ordres du Lieutenant-colonel Renaudeau d'Arc, Commandent le Régiment.
Le sous-groupement B, sous les ordres du Chef de Bataillon Boulanger, Commandant le III/R.M.L.E. Vers 15 heures, le 2ème escadron fait mouvement sur Oberhausbergen où doivent être rassemblés les éléments du Sous-groupement B. Il se dirige ensuite sur Bischwiller et y cantonne.
15 MARS
L'E.M., les 1er, et 4ème escadrons se ressemblent avec les autres éléments du sous-groupement A, aux lisière Est du bois d'Herrenwald.
Le S/Groupement Renaudeau d'Arc comprend :
L'E.M. du Régiment.
Le 1er Escadron (Capitaine Mirabeau).
Le 4ème Escadron (Capitaine Blacas).
Le 4ème Escadron du 11ème R.C.A. (Capitaine Lambert).
La 11ème Compagnie du R.M.L.E. (Capitaine Lalo).
La 3ème Section de la 3/96ème Génie (Adjudant Heckel).
Le peloton Sanitaire et le groupe de dépannage Régimentaire.
Dans la nuit du 15 au 16, la 3ème Compagnie du 4ème R.T.T. est mise à sa disposition.
Ce sous-groupement Boulanger comprend :
Le 2ème escadron du 6ème R.C.A. (Lieutenant Eblé) et le peloton Deschamps du 3ème escadron.
Le 3ème compagnie du III/R.M.L.E.
Un escadron de T.D. du 11ème R.C.A.
Une section de la 3/96ème Génie.
L'Escadron Eblé entre en action dès le 15 Mars ; après une violente préparation d'artillerie, le peloton Debrinay débouche et accompagne la progression du 1/4ème R.T.T., qui doit s'emparer du camp d'Oberhoffen. De ses feux, il neutralise la lisières du camp. A 8 heures 30, l'usine est occupée par les Tirailleurs qui continuent vers le carrefour de l'auberge.
Un barrage d'Artillerie et de mortiers ennemi arrête les fantassins, leur causant de lourdes pertes. Une reconnaissance jusqu'au carrefour de l'auberge ne provoque aucune réaction ennemie. Le char 23 (Maréchal des Logis Walter) saute sur une mine, en revenant à sa position de départ.
Une deuxième attaque est montée avec le char 32 (Maréchal des logis Chef Sicre) et un T.D., les autres chars appuyant de leurs feux la progression des tirailleurs Tunisiens. Le char 32 atteint l'usine mais n'est pas suivi par les fantassins. Pris à partie par un auto-moteur et touché, le char 32 flambe. Le Brigadier-Chef Anouilh est très gravement blessé par un coup de mortier en évacuant le char, le Chef Sicre, le Brigadier Lambert, l'aide-pilote Aubry sont légèrement blessés. Le chef Menuet est blessé à son tour, en se portant au secours de ses camarades.
Le peloton est ramené à Bischwiller, où il passe la nuit.
Le 2ème peloton (Lieutenant Chevallier) débouche, après une préparation d'Artillerie de 10 minutes, par la route d'Oberhoffen à Schirrheim. Des abatis ralentissent la marche de l'élément. Des réactions d'armes automatiques sont neutralisées par les chars.
Des mines anti-personnel ralentissent la marche de l'infanterie et le char de tête se heurte à une barricade. Un auto-moteur ennemi apparaît, mais pris à partie par deux T.D. et le char de tête, il rompt, le combat.
A 16 heures 30, le point de passage sur la voie ferrée est atteint, un violent tir de 88 et de mortiers ennemis s'abat sur le carrefour de la maison Forestière. Vers 18 heures, un char ennemi repasse la voie ferrée à 800 mètres du passage à niveau.
A 18 heures 30, après la mise en place d'un bouchon anti-chars, l'élément blindé est relevé et replié à Bischwiller.
16 MARS
Le sous-groupement A se porte vers 11 heures sur Gries par Hoerdt, le Colonel d'Arc donne à chaque peloton du 4ème escadron, renforcé d'une section de la légion, un axe à travers la Forêt de Haguenau pour rechercher un ennemi qui a décroché.
Le peloton Tailleux (4ème escadron) ne peut trouver le contact, le terrain étant impraticable et un fossé Antichar arrêtant sa progression. Les goumiers du 2ème G.T.M. qui tentent de s'infiltrer dans le bois, sautent sur des mines anti-personnel. Le sergent Delaise, du génie est grièvement blessé en allant leur porter secours. A la nuit, le peloton s'organise en point d'appui cerclé.
Le peloton Galvez (4ème escadron) doit explorer l'axe sud. Il traverse le champ de tir et tente de pénétrer dans le fort de Haguenau. Le half-track transportant l'adjudant Heckel et l'Aspirant Galvez saute sur une mine (2 morts, plusieurs blessés) L'itinéraire est obstrué d'abatis et de ruisseaux, la progression s'arrête.
Le peloton Dorr (4ème escadron) a pour mission de reconnaître l'axe central. Après le champ de tir, il se heurte à des abatis infranchissables.
A 18 heures 15, ordre est donné aux 2ème et 3ème pelotons de passer la nuit, en point d'appui fermé, aux lisières Est du champ de manœuvres. Le reste du sous-groupement A cantonne dans les bois environnant la maison forestière de Stiefelhardt où est établi le P.C.
L'ennemi ayant décroché, le peloton Debrinay du 2ème escadron débouche des lisières N.O. d'Oberhoffen et nettoie le camp faisant 17 prisonniers. Puis il va s'embosser aux lisières nord du bois de Rapp pour appuyer la progression de l'infanterie et des voitures de reconnaissance vers la maison forestière de Stiefelhardt.
Le 3ème peloton remplit sensiblement la même mission et vient se joindre au peloton Debrinay.
Le peloton Chevallier attaque Schirrheim. Dans le village même il se heurte à une barricade. De violents tirs de minen et des rafales d'armes automatiques causent de lourdes pertes à l'infanterie Les chasseurs Cassin, Lemoine, Rippol, le Brigadier-chef Scherer sont blessés. Les deux autres pelotons viennent appuyer cette action et il parvient à contourner Schirrheim à travers bois.
Vers 18 heures 50, il reçoit l'ordre de se replier à Oberhoffen. Il y passe la nuit, avec les autres pelotons.
17 MARS
L'action du 1er escadron pour la journée du 17 Mars commence à Soufflenheim. L'escadron Mirabeau reçoit deux missions de reconnaissance.
La 1ère liaison à prendre avec les goums dans la forêt de Haguenau, est remplie par le peloton de Montgrand qui est arrêté par un pont sauté.
La deuxième (reconnaissance sur Koenigsbruck) est confiée au peloton Denolle qui se heurte également à une coupure et des abatis sur plusieurs centaines de mètres. La route ne sera ouverte que le lendemain matin après un travail de terrassement qui a duré la moitié de la nuit.
En ce qui concerne le 2ème escadron, scindé en 3 éléments, il doit appuyer l'avance de l'infanterie entre Schirrheim et Soufflenheim.
A 8 heures 30 le peloton Chevallier, après démolition de la barricade qui l'avait stoppé la veille, traverse Schirrhoffen et continue sur Soufflenheim. Mais le pont sur l'Eisenbeckel saute au moment où les chars en approchent. Le génie entreprend aussitôt la construction d'un pont de fortune.
Pendant ce temps, le 3ème peloton (Chef Deschamps) essaie de déborder par le nord, par des pistes sous bois très difficiles, le village de Soufflenheim. Il prend liaison avec le peloton Dorr, aile droite du sous-groupement A. Des abatis imposants l'arrêtent définitivement et il rejoindra l'escadron par l'axe principal, dans le village de Soufflenheim.
A midi, le peloton Chevallier utilise le pont construit par les sapeurs, et pénètre dans Soufflenheim où le rejoignent les autres pelotons. Le village est rapidement nettoyé.
A 17 heures 30, ordre est donné au peloton Debrinay de pousser sur Runtzenheim. Il n'atteint ce village qu'à la nuit, par suite de destructions et de ponts incomplètement rétablis. Le peloton Chevallier rejoint dans Runtzenheim.
Le 3ème peloton reste dans Soufflenheim, n'ayant pu passer l'Eberbach.
En ce qui concerne l'escadron Blacas, les missions restent les mêmes. Chaque peloton du 4ème escadron essaye de se frayer un passage sur l'itinéraire fixé.
Les trois pelotons visent à déborder le village de Soufflenheim pour l'attaquer ultérieurement par l'Est.
Le peloton Tailleux est mis à la disposition du Colonel Leblanc (Commandant le 2ème G.T.M.). Le Char 62 s'embourbe. Le char 52 a son radiateur percé et revient vers l'arrière. Le peloton atteint la maison forestière d'Eberbach. Le char 64 saute sur une mine en essayant de frayer un chemin aux fantassins du 2ème G.T.M.
Le peloton Dorr ne pouvant franchir une zone marécageuse revient, sur ordre du Lieutenant-Colonel Renaudeau d'Arc, à sa position de départ. Le peloton Galvez est obligé d'en faire autant.
A 18 heures 45, le 4ème escadron gagne Soufflenheim, où le reste du groupement s'est déjà porté derrière le 2ème escadron. La nuit, dans ce village, est relativement calme, troublée seulement par quelques tirs de mortiers.
18 MARS
Le peloton Tailleux du 4ème escadron qui a trouvé un itinéraire impraticable, revient à Soufflenheim où tout le sous-groupement A se trouve rassemblé.
A 7 heures 15, le sous-groupement A quitte Soufflenheim et se dirige vers Koenigsbruck. Sa mission est d'atteindre la Lauter et même de la franchir. La colonne est retardée par de nombreuses coupures.
Devant Niederroedern atteint à 12 heures 10, liaison est prise avec la 14ème D.B. américaine. De nouvelles destructions occasionnent une nouvelle halte : tandis qu'un pont est jeté sur la Salzbach par le génie américain, le peloton l'Hoste du 1er escadron pousse une reconnaissance sur Seltz, où il parvient en utilisant un gué profond et trouve le village vide.
L'Escadron Blacas reçoit à 16 heures 30 l'ordre d'exploiter sur l'axe Oberlauterbach-Salmbach où est déjà parvenue une section du 5/4ème R.T.T., de renforcer le dispositif de cette section et de tenter de forcer le passage de la Lauter au nord de Salmbach.
Le P.C. avant du sous-groupement A atteint Oberlauterbach à 19 heures tandis que le 1er escadron du 6ème R.C.A. reçoit comme mission d'exploiter sur l'axe Oberlauterbach-Niederlauterbach, de reconnaître les villages de Buhl et Trimbach. Ces deux dernières missions sont rapidement menées par les pelotons de Montgrand et Denolle qui font des prisonniers.
Le Capitaine Mirabeau Commandant le 1er escadron accompagne le 3ème peloton (Sous-Lieutenant L'Hoste) sur l'axe Ober-Niederlauterbach ; Salmbach et Niederlauterbach sont occupés. Le Capitaine Mirabeau décide de pousser sur Lauterbourg. A 17 heures 30, le premier char arrive à l'entrée du village qui se révèle fortement tenu. Le char du sous-Lieutenant L'Hoste est bazooké et immobilisé, plusieurs obus anti-char le transpercent. Le sous-Lieutenant L'Hoste et le Chasseur Funel sont tués. Les deux autres occupants disparaissent, on retrouvera deux jours après le corps du chasseur Jezequel. Quant au chasseur L'Herbette, fait prisonnier, libéré par l'avance américaine, il rejoindra le régiment le 6 Mai à Meckenbeuren.
Presqu' aussitôt, le Capitaine Mirabeau est gravement blessé au bras par balle explosive et est évacué. Le Lieutenant Denolle prend le commandement de l'escadron, le chef Cornet, prend le commandement du 2ème peloton, le Sous-Lieutenant Dumouchel celui du 1er. A la nuit, l'escadron se regroupe dans Oberlauterbach.
Le 4ème Escadron qu'a devancé le 1er, progresse lentement vers Salmbach. Il est retardé par de nombreuses coupures et le mauvais état des chemins. A Salmbach, le Capitaine Blacas, (4ème escadron) rencontre une patrouille du 1er Escadron qui lui apprend la poussée de cette unité sur Lauterbourg et lui donne le renseignement : Niederlauterbach est libre ; l'escadron s'installe à Niederlauterbach, Salmbach étant occupé par un Combat Command américain.
Sept prisonniers et une auto-mitrailleuse légère sont capturés, après liaison avec les Américains à Salmbach Une compagnie de tirailleurs tunisiens vient à Niederlauterbach renforcer le dispositif de nuit.
Le Lieutenant Joyau (2ème peloton - 4ème escadron) s'est porté à Salmbach où il est mis à la disposition du Capitaine Lalo (2ème Compagnie III/R.M.L.E.).
Les 1er et 2ème pelotons du 2ème escadron partent de Runtzenheim à 5 heures et occupent Roeschwoog sans rencontrer de résistance. Ils traversent ensuite Roppenheim et foncent sur Beinheim. Le pont sur la Sauer, coupé, les arrête peu après. Le 3ème peloton rejoint à 9 heures les deux premiers pelotons. A 16 heures, ordre de repli sur Soufflenheim et marche de nuit sur Niederroedern, atteint dans la nuit.
19 MARS
Le sous-groupement A a pour mission de reconnaître la Lauter au nord de Salmbach et Niederlauterbach.
Le peloton de Montgrand du 1er escadron va reconnaître le pont de Scheibenhardt. Il dispose de 3 T.D. du 11ème R.C.A. et arrive au contact à 9 heures. Il fait 7 prisonniers. L'escadron tout entier le rejoint à 10 heures et un des pelotons se porte à l'entrée de Lauterbourg, recueillir le corps du Sous-Lieutenant L'Hoste.
A 16 heures 30, tous les chars du 1er escadron et les T.D. assurent une base de feu qui permettra aux fantassins d'établir une tête de pont sur la Lauter. L'escadron passe la nuit à Scheibenhardt. Bombardement toute la journée, le Chasseur Crucher est blessé.
Au petit jour, le peloton Dorr du 4ème escadron est poussé jusqu'à la Lauter avec la légion et 2 T.D. A 8 heures 10, ce détachement est pris à partie par de violents tirs d'artillerie et de mortiers. De l'autre coté de la Lauter, les tranchées ennemies sont occupées par des "snippers" et il semble qu'une arme anti-char vienne de s'installer. Les chars fournissent des tirs sur les organisations ennemies. A 10 heures 30, une seule patrouille est maintenue sur les bords de la rivière, le reste rentrant à Niederlauterbach ; tout le peloton rentrera le soir dans ce village.
Le peloton Deschamps rattaché au 2ème escadron part à 9 heures, atteint Wintzenbach, Neewiller et Lauterbourg où il arrive vers 10 heures. Le peloton Chevallier l'y rejoint. Tous deux restent dans le village jusqu'à la nuit et sont soumis à de violents tirs de 88 et de mortiers. Un coup au but touche le char 48. Le Maréchal-des-Logis-Chef Deschamps, Chef de char et le chasseur Izzo sont tués, le chasseur Alberic est blessé.
Pendant ce temps, de Neewiller, le 1er peloton (Aspirant Debrinay) effectue des tirs de neutralisation sur les bois de Scheibenhardt où l'infanterie établit une tête de pont sur la Lauter.
A 20 heures 30, les 2ème et 3ème pelotons rentrent de Lauterbourg à Neewiller.
20 MARS
Le sous-groupement A a pour mission d'élargir la tête de pont établie sur la Lauter par le 3ème D.I.A. et d'exploiter en direction de Neu-Lauterbourg et Berg, tout en reconnaissant les pénétrantes qui, à travers le Bienwald, mènent à Buchelberg.
A 7 heures 20, le char 70 (Brigadier-Chef Laugier) passe le premier sur la rive allemande de la Lauter.
Le pont s'étant affaissé, les autres chars du 4ème Escadron ne passent que vers 8 heures. La progression se poursuit vers Neu-Lauterbourg et Berg, les chars de 2ème échelon (Peloton Tailleux et T.D.) prêts à appuyer de leurs feux, à partir des lisières Est de Scheibenhardt.
Le 1er peloton vient dans Neu-Lauterbourg et remonteur au nord vers Buchelberg, se place, en bouchon, à hauteur de la maison Forestière, puis progresse vers la clairière de Buchelberg. Il rencontre un fossé anti-char, des mines, des abatis, tandis que de violents tirs s'abattent sur lui. Une arme anti-char se dévoile. La progression s'arrête là et il rentrera pour la nuit à Neu-Lauterbourg.
Le 2ème peloton est arrêté par un important barrage de mines, sur la route d'Hagenbach, et soumis à de violents tirs d'artillerie et de mortiers.
A 8 heures 35, le 3ème peloton (Sous-Lieutenant Dorr) occupe le carrefour central de Neu-Lauterbourg et entre à Berg à 9 heures 05. Il essaie ensuite de contourner les résistances qui arrêtent le 2ème peloton et lance, à travers bois, une attaque que soutiennent les tirailleurs et une préparation d'artillerie. Les fantassins éprouvent de lourdes pertes par mines. A 17 heures 55, le char de tête, N° 70, est atteint par un obus anti-char et le Brigadier-Chef Laugier est gravement blessé. L'attaque est stoppée. Le half-track sanitaire, qui allait secourir les blessés, est atteint d'un minen et prend feu. Le médecin auxiliaire Pérez les chasseurs Gavini, Ménager et Mohamed ben Driss périssent dans les flammes, ainsi que 3 tirailleurs.
Les pelotons Dumouchel et Cornet du 1er escadron ont reçu des missions de reconnaissance dans la forêt de Bienwald, en direction de Buchelberg. Ils prennent le contact au nord de Scheibenhardt, sur les casemates même de la ligne Siegfried et sont pris à partie par des 75 Pak.
Dans le but de déborder les casemates et dans la crainte d'une contre-attaque, le peloton de Montgrand, resté en réserve, vient relever le peloton Cornet. Au moment de la relève, les 2 pelotons sont pris sous un violent tir d'obus au phosphore. Le feu prend dans la forêt autour des chars qui réussissent à sortir grâce à une intervention énergique du Lieutenant de Montgrand.
A 10 heures 30, le peloton Debrinay du 2ème escadron traverse la Lauter à Scheibenhardt et s'établit en protection de la tête de pont.
Le peloton Chevallier part en direction de Buchelberg à 16 heures et rencontre des abatis dans les bois de Bienwald. Le char 27 (Maréchal des Logis Gozzi) pris à partie par un char allemand tirant dans l'axe de progression, sort du layon et s'embourbe. Le T.D. de protection reçoit un coup de 88 au barbotin, le half-track du génie est atteint par un explosif. L'artillerie prévenue déclenche un tir explosif et fumigène. Le char ne peut être ramené en arrière.
Le 3ème peloton commandé par le Lieutenant Laporte, rentré à l'escadron le jour même, a pour mission de rechercher un passage vers Buchelberg, en partant de Scheibenhardt. Parti vers 11 heures, il est arrêté peu après par un abatis de 200 mètres de long ; un autre passage est recherché, un nouvel abatis très important se présente.
L'accès de Buchelberg se révèle impraticable aux blindés et le peloton regagne vers 19 heures 30 Scheibenhardt, où l'escadron passera la nuit.
21 MARS
Le sous-groupement A a pour mission de préciser le contact sur les axes Berg-Hagenbach et Neu-Lauterbourg-Kandel.
A 13 heures, les pelotons Dumouchel et de Montgrand, du 1er escadron, vont dans la forêt de Bienwald en soutien des fantassins du 4ème R.T.T. Ils rentrent à 16 heures.
Les 2ème et 3ème pelotons du 4ème escadron restent dans Berg, tandis que le 1er peloton (Sous-Lieutenant Tailleux) reprend le même itinéraire que la veille, au nord de Neu-Lauterbourg. Deux chars sont avancés à hauteur des équipes de déminage. Le char 63 (Maréchal-des-Logis Perceau) est atteint par anti-char. Le pilote et le tireur (Chasseur Martin et Brigadier Ducros) sont blessés, le chargeur Gontier ne peut évacuer le char et périt dans les flammes. L'opération est interrompue.
Le 4ème escadron reçoit en renfort, à Neu-Lauterbourg, les 3 chars restant du peloton de Gonet du 3ème escadron.
Le peloton Debrinay du 2ème escadron a pour mission d'appuyer la progression d'un tabor de Niederlauterbach sur Schaidt ; au carrefour 136 il oblique à l'est vers Langenberg. Au carrefour 136, les goumiers sont reçus par de violents tirs d'armes automatiques réduits au silence avec l'appui des chars. Un violent tir de mortiers et de 88 s'abat sur le carrefour, gênant la reconnaissance des abatis s'étendant sur 400 mètres qui barrent la piste vers Langenberg. Un bulldozer entreprend le déblayage, mais les tirs ennemis rendent impossible le travail du génie. Un tir d'artillerie est ajusté sur les lisières et le fossé d'où sont partis les coups des armes automatiques.
Liaison est prise avec les Américains qui refusent de nous prêter leur char Bulldozer.
Les sapeurs essaient de nouveau de dégager les abatis mais doivent y renoncer. Les goumiers continuant à progresser, se heurtent à des tirs violents provenant de casemates. Un automoteur ennemi apparaît et, devant les feux de nos chars rebrousse chemin.
A 18 heures, tout l'élément décroche et rentre à Scheibenhardt.
Le peloton Chevallier resté en réserve rentre aussi à Scheibenhardt.
Le peloton du Lieutenant Laporte, venu remplacer le Chef Deschamps, a reçu la même mission que la veille : rechercher un passage vert Buchelberg à partir de Scheibenhardt ; comme la veille il est arrêté par des abatis. L'élément Robillard dont fait partie ce peloton, reçoit l'ordre de se joindre, le cas échéant, aux éléments Eblé et Chevallier. Il rentre à Scheibenhardt à 18 heures.
22 MARS
Le P.C. du sous-groupement A et le 1er escadron se portent de Scheibenhardt à Lauterbourg.
Les 1er et 2ème pelotons du 2ème escadron restent au repos à Scheibenhardt. Le 3ème peloton, avec l'élément Robillard, repart sur l'axe de progression qu'avait la veille le peloton Debrinay. Il reste toute la journée en surveillance, prêt à déboucher vers Schaidt, au cas où l'ennemi décrocherait. Au soir, il rentre à Scheibenhardt.
Le peloton Joyau du 4ème escadron se porte sur le même itinéraire que l'avant-veille, au nord de Berg. A 9 heures 25, un obus anti-char atteint le char 69 (Chef Mattera) dont le chargeur Defese est blessé. Les réactions étant très violentes, la patrouille reçoit l'ordre de rentrer. De son coté le peloton Tailleux essaie vainement de progresser sur son axe Neu-Lauterbourg - Kandel puis rentre.
23 MARS
Dès 0 heure, le sous-groupement A doit être prêt à faire mouvement. A 11 heures, le 4ème escadron quitte Berg et s'installe en lisière sud du Bienwald, à mi-distance entre Scheibenhardt et Lauterbourg. Vers 14 heures 15, plusieurs obus tombent sur le local de Lauterbourg que le P.C. venait de quitter.
La ligne Siegfried n'ayant pu être forcée à l'Est entre Berg et Maximiliansau, mais une brèche ayant pu être faite par les Américains, en direction de Schaidt, le sous-groupement A contourne Bienwald par l'Ouest, dans la nuit, en passant par Kapsweyer - Schaidt - Freckenfeld - Minfeld – Kandel - Langenberg.
Le 2ème escadron est réparti en trois éléments :
a) L'élément Robillard, comprenant le peloton Laporte et un peloton de T.D., une section de la 9ème Compagnie du 3ème R.M.L.E., des éléments renforcés du génie, des éléments de pont.
b) L'élément Chevallier, semblablement constitué, mais renforcé d'un peloton du R.E.C. et d'une compagnie de Tirailleurs sur half-tracks.
c) L'élément Eblé, semblable à l'élément Robillard, moins les éléments de pont.
L'élément Robillard progressera suivant l'axe Niederlauterbach - Schaidt, les deux autres éléments seront progressivement poussés derrière lui.
Vers 12 heures, l'élément Robillard est au carrefour 136, tandis que les deux autres éléments sont poussés d'urgence vers Kapsweyer, pour utiliser la percée faite par les Américains dans la ligne Siegfried et contourner, par le nord-Ouest, Buchelberg.
Ces deux éléments progressent sur l'axe Kapsweyer - Schaidt - Freckenfeld - Minfeld - Kandel, ce dernier village étant atteint à 2 heures 30.
L'élément du Lieutenant Eblé reste à Kandel pour en assurer la protection, tandis que le Lieutenant Chevallier doit se porter sur Worth par la route forestière. Trois destructions successives l'arrêtent et il revient à Kandel.
L'élément Robillard protège le travail du génie sur la route de Schaidt. Le travail du génie est rendu impossible par les tirs ennemis. Le char 41 (Brigadier-chef Galvez) est pris à partie vers 11 heures par une arme anti-char et sort de la route. Le char 45 (Lieutenant Laporte) riposte, mais reçoit un explosif qui rend inutilisables ses moyens de vision. Vers 17 heures, le repli des Allemands est signalé et les abatis barrant la route sont déblayés. L'élément Robillard reprend sa progression.
24 MARS
A Minfeld, le détachement du Capitaine Lalo dont fait partie le peloton Joyau du 4ème escadron, part en reconnaissance d'itinéraire à travers le Bienwald, en direction de Hagenbach. Il est arrêté par une destruction.
Lancé en reconnaissance d'itinéraire par le Capitaine Blacas, le half-track de commandement (Aspirant Galvez) atteint le carrefour de Langenberg. Il rend compte qu'il a emprunté un chemin praticable mais n'a pas encore pris liaison avec les goumiers du 2ème G.T.M.
Le détachement du Capitaine Blacas, comprenant une section du R.M.L.E., une escouade du génie et le peloton du sous-Lieutenant Dorr se porte sur le carrefour de Langenberg et se dirige vert Hagenbach.
A 6 heures 30, le peloton Dorr débouche de la forêt du Bienwald, vers Hagenbach ; 500 mètres après la sortie du bois, le char de tête N° 75 est pris à partie par les feux de casemate. Il reçoit trois coups de panzerfaust, après avoir détruit deux mitrailleuses. L'infanterie coiffe les casemates et fait des prisonniers. Le Maréchal-des-Logis Coquet ramène le char 75 à l'entrée de la forêt ; il est blessé, ainsi que les Brigadiers Klein et Nataf. Le Brigadier Klein succombera à ses blessures.
Le char 74 est passé en tête. Après avoir contourné les destructions, il entre dans Hagenbach. Deux coupures empêchent les chars de pénétrer plus profondément dans le village. A 8 heures 10, un obus de mortier éclate tout prés du char 71 et tue le Sous-Lieutenant Dorr, Chef du 3ème peloton. Le détachement Blacas est stoppé, dépassé par le détachement Lalo et se regroupe au carrefour de Langenberg.
Le détachement Lalo se dirige, vers 8 heures 30, de Hagenbach sur Worth. Des T.D, du 4/11ème R.C.A. sont placés en base de feu; le terrain au Nord-Ouest de Hagenbach, étant impraticable, le détachement est obligé d'entrer dans la partie Nord du village et se heurte à un centre de résistance. Le char 67 (Maréchal-des-Logis Laborde) accompagné de légionnaires et de goumiers annihile cette résistance. A partir de midi, le détachement Lalo progresse vert Worth. Des armes anti-chars se révèlent et mettent en feu un T.D. Le char 53 et un half-track de la légion sont atteints.
Les occupants du char (Brigadier-Chef Caffarel, Chasseurs Canut, Petit, Gabory) sont blessés. Le char 67 s'embourbe en sortant de la route, tandis qu'un Jagdpanther essaie vainement de l'atteindre. Le char 66 et un T.D. réagissent jusqu'au soir où ils reviennent au carrefour de Langenberg.
Le peloton Tailleux a, lui aussi, essayé d'atteindre Worth, il s'est heurté à des armes anti-chars sous casemates ; un char et un T.D. ont été touchés. Sa progression s'arrête et le peloton revient à Langenberg.
Le peloton de Montgrand pousse une reconnaissance sur Buchelberg d'où il revient vers 10 heures. A 13 heures, le peloton Dumouchel accompagne de l'infanterie vers Worth. Accroché sérieusement par des automoteurs et les tirs d'une casemate, il est relevé vers 16 heures par un peloton de chars moyens.
Dans le secteur de l'escadron Eblé (2ème escadron) l'élément Robillard continue sa progression. Le char 62 saute sur une double mine. Hagenbach est atteint à 9 heures. La traversée de la ville étant rendue impossible par une coupure, un chemin de planches, à travers champs, permet au char 41 et au char de l'artillerie d'atteindre la station de Hagenbach vers 12 heures. Ils y passent la nuit.
L'élément Eblé, dans un premier temps, doit se porter sur Jockgrim puis s'installer à la digue aux lisières du bois, pour appuyer de ses feux la progression de l'élément Chevallier qui se porte sur Worth par la lisière des bois, à sa droite. L'élément Eblé se porte sur Jockgrim déjà occupé par un peloton du R.E.C. et aide au nettoyage tout en se gardant au sud. Dans le village, pavoisé de drapeaux blancs, des soldats allemands se rendent d'eux-mêmes ou après avoir été dénoncés par des civils de leur nationalité. Quelques déportés français aident à ce travail de nettoyage.
A 13 heures, en allant prendre sa position de tir, l'élément tombe sur un groupe de soldats ennemis armés de Panzerfaust. Deux coups atteignent le char B.1 qui s'enflamme, l'équipage se réfugie dans un abri. D'après les renseignements fournis par un prisonnier, 55 gradés ennemis commandés par un Lieutenant ont pour mission de tenir en arrêt tout élément cherchant à regagner Worth. L'élément Eblé se porte en avant mais l'ennemi se déportant vers l'est, il appuie la progression d'une compagnie de tirailleurs avançant entre lui-même et l'élément Chevallier.
L'élément Chevallier est chargé de progresser sur Worth en direction du Sud. Il est arrêté sur ordre à 2 km sud de Jockgrim et entre en contact, au cours de l'après·-midi, avec une patrouille ennemie signalée par le Lieutenant Eblé.
Pour la nuit, les deux éléments reviennent cantonner à Jockgrim.
25 MARS
Le détachement du Capitaine Lalo est retardé par des destructions dans sa marche vers Worth et Maximiliansau ; Worth est occupé à 8 heures et le détachement Lalo atteint le Rhin à 13 heures 20. Le pont de Maximiliansau a sauté.
A 15 heures 15, ordre est donné de rejoindre Worth.
Le détachement du capitaine Blacas est également dans Worth face à l'Est. Entre 13 heures et 13 heures 30, le P.C. du sous-groupement A s'est porté à Worth, laissant le 1er escadron à la maison forestière de Langenberg.
Le détachement Robillard (2ème escadron) se rend à Jockgrim, où il arrive vers 18 heures. Au cours d'un déplacement, le char du Brigadier-Chef Hallet est pris sous un tir de minen, le chasseur Garnier est légèrement blessé, le Brigadier-Chef Hallet grièvement accidenté au moment où son char cherche à s'embosser.
L'élément Eblé assure aux mêmes emplacements que la veille, la protection du débouché de l'élément Chevallier vers le sud.
L'élément Chevallier double l'élément Eblé vers 9 heures, se portant au bord du Rhin, au Nord de Maximiliansau. Retardé par des destructions, il arrive à Worth, après avoir emprunté la voie ferrée. Il se heurte à de nouveaux obstacles, s'arrête et rappelé à Jockgrim, rentre.
26 MARS
Le sous-groupement A est dissous, les unités se rassemblent en vue d'un départ. Le 2ème escadron reste au repos à Jockgrim.
27 MARS
Le 6ème R.C.A, regroupé, fait mouvement sur Oberschaeffolsheim, à partir de 9 heures 50 et arrive dans ses anciens cantonnements entre 14 heures et 16 heures.
OPERATIONS SUR LA RIVE DROITE DU RHIN STUTTGART - LA FORET NOIRE
2 AVRIL
Le Régiment est alerté, prêt à faire mouvement sur préavis d'une heure.
3 AVRIL
Le Régiment part d'Oberschaeffolsheim à 9 heures et se dirige par Achenheim - Ittenheim - Stutzheim - Lempereheim - Haguenau - Surbourg, sur la région de Schwabwiller. A midi, arrêt du mouvement qui reprend à 18 heures 10 par Riedseltz, Wissembourg - ·Bergzabem - Appenhofen - Landau - Hochstadt sur Zeiskam où la tête de colonne arrive à 2 heures 30.
4 AVRIL
Le mouvement se poursuit à 3 heures 45, par Schwegenheim - Spire - Friedensau, sur le pont de bateaux construit par le génie américain à Ludwigshafen.
Le Rhin est franchi par la tête de colonne à 6 heures 15 et le régiment gagne, par Mannheim, Schwetzingen et Hockenheim, Saint·Léon où il arrive à 9 heures 30.
5 AVRIL
Le régiment est réparti entre 3 groupements et des éléments réservés.
1° Groupement A (Colonel Renaudeau d'Arc) : 3ème escadron (Capitaine Huot)
10ème Compagnie du R.M.L.E. (Capitaine de Torquat)
2ème section de la 3/96ème Génie (Lieutenant Jouve)
Peloton Sanitaire (Capitaine Etchecopar).
2° Groupement B (Chef de Bataillon Boulanger, Commandent le III/R.M.L.E.)
2ème escadron (Lieutenant Eblé)
9ème compagnie du R.M.L.E. (Lieutenant Robillard)
1ère section de le 3/96ème Génie.
3° Groupement. C (Chef d'escadrons du Chelas, du 6e R.C.A.):
4ème escadron (Lieutenant Joyau)
11ème Compagnie du R.M.L.E. (Capitaine Lalo)
3ème section de la 3/96ème Génie (Adjudant Heckel).
4° Eléments réservés :
I/6ème R.C.A. - 4/1er R.E.C. - 4/11ème R.C.A.
III/14ème Bataillon Médical - 3/12ème G.E.R.
6 AVRIL
Le régiment est alerté mais seul le 1er escadron à la disposition du Colonel Commandant le C.C. 6 quitte Saint-Léon à 19 heures pour Knittlingen où il arrive à 22 heures.
7 AVRIL
Le 1er escadron a pour mission de reconnaître l'itinéraire Maulbronn - Otisheim - Mühlacker - Illingen. Départ à 8 heures, les lisières nord de Muhlacker sont atteintes à 9 heures. Un barrage est dégagé, le peloton Denolle pénètre dans le village et y soutient l'infanterie amie au contact.
Le peloton Vuillerme, se porte aux lisières Est du village, vers Illingen, où il attend de nouveaux ordres.
Le peloton de Montgrand reste sur place, en surveillance des lisières Nord.
A 11 heures, le village est entièrement nettoyé et occupé, l'ennemi s'est retiré à Dürrmenz, de l'autre côté de l'Enz dont les ponts ont sauté. Le peloton Denolle pousse une reconnaissance sur Lienzingen. Il trouve le village occupé par le sous-groupement A. Le peloton Vuillerme progresse alors en direction d'Illingen ; il est pris à partie par des snippers, des armes automatiques et du 88, à 500 mètres des lisières Ouest d'Illingen ; dès les premiers coups anti-chars, le char de tête est touché et brûle. Le Brigadier·Chef Dordognin est blessé, le tireur Monchalin, l'aide-pilote Martinière sont blessés. Le Chasseur Argenta, pilote, est tué. Le Lieutenant Vuillerme, descendu de son char pour leur porter secours, est grièvement blessé par un tireur d'élite et traîné dans le fossé par le chef Goupil qui est à son chevet. Il succombe le 10.
Pendant ce temps, le peloton de Montgrand reconnaît Mühlhausen où il rentre. A ce moment, il reçoit l'ordre de porter secours au peloton Vuillerme en difficulté.
Apprenant que le Lieutenant Vuillerme, blessé, est resté sur le terrain, le Lieutenant de Montgrand tente d'aller le ramener avec son propre char. Au moment où il sort de sa tourelle, pour relever son camarade, il est touché à la jambe par un tireur d'élite.
Le peloton Denolle arrive à ce moment en renfort, les deux autres chefs de pelotons sont hors de combat.
Les chars légers se sont légèrement repliés pour éviter les coups d'auto·moteurs et gardent le contact de l'infanterie ennemie. Vers 16 heures, les chars moyens du commandent de Viéville relèvent le 1er escadron, attaquent et, après avoir nettoyé la partie Ouest du village, prennent Illingen. Le peloton Denolle pousse une reconnaissance sur Rosswag ; il bouscule les fantassins ennemis puis est arrêté par une coupure avant le village.
A 18 heures, l'escadron s'installe en point d'appui, dans le village. Le Maréchal des Logis Potier avec le 3ème Peloton reçoit mission d'appuyer les légionnaires dans Mühlhausen. Il revient à 21 heures, sa mission accomplie.
A 8 heures, le groupement B part en direction d'Illingen.
Le 3ème peloton (Sous·Lieutenant Maymil) du 2ème escadron, parti en tête, atteint Lienzingen, au sortir duquel il prend le contact. Réactions d'armes d'infanterie, puis de 88 explosifs et perforants. Le peloton neutralise les lisières Sud·Est des bois de Lienzingen et fait 12 prisonniers.
Le 1er peloton (Aspirant Debrinay) double le 3ème peloton qui revient dans le village pour recompléter ses munitions et faire ses pleins. Le Lieutenant Robillard de la 9ème compagnie du R.M.L.E., commande cet élément. Au pont de chemin de fer, des automoteurs ennemis le prennent à partie et 5 légionnaires sont blessés. Le pont à l'entrée d'Illingen étant coupé, une patrouille part chercher un point de passage et ramène 10 prisonniers. Les tirs ennemis se ralentissent. Un élément du groupement C arrive, par Mühlacker, à l'entrée du village. Les deux éléments de B, et C. pénètrent, presque en même temps, dans Illingen. Le soir, à 18 heures, le peloton Debrinay pousse sur Kleinglattbach où le 2ème peloton (Guillard) a pénétré.
Le 2ème peloton (Adjudant Guillard), dès 11 heures, a débordé Illingen par le sud pour appuyer la progression du 1er peloton dans Illingen. Il est, lui aussi soumis à une violente réaction d'automoteurs ennemis. Le Maréchal-des-Logis Desgranges est blessé au visage. Le peloton franchit difficilement la voie ferrée, protégé par 3 T.D. Une vingtaine de soldats allemands se constituent prisonniers. Le peloton pénètre dans Illingen. De là, il fonce sur Kleinglattbach qu'il atteint sans difficulté et à vive allure, détruisant des véhicules ennemis quittant le village. Malgré un violent bombardement et un itinéraire direct coupé, le peloton s'engage, pénètre et s'installe définitivement dans le village pour la nuit.
Le groupement A quitte Saint-Léon à 5 heures 30 et gagne Forst par l'autostrade, traverse Bruchsal - Heidelsheim - Diedelsheim et arrive à 8 heures à Rinklingen. Il repart de ce dernier village à 14 heures 55 et stationne, de 15 heures 15 à 16 heures au hameau d'Elfingerhof où sont formés trois détachements.
Détachement Huot : Peloton Provensal et section Troussard, une équipe du génie.
Détachement Laporte: Peloton Laporte et section Baguères, une équipe du génie.
Détachement de Torquat : Peloton de Gonet et section Grossman, une équipe du génie.
Au début de la matinée, le colonel Renaudeau d'Arc a assuré, en l'absence du Colonel de Lavilléon, le commandement du CC 6, le Chef d'escadrons du Chelas, le commandement du Groupement C et le Chef d'escadrons Humblot, celui du groupement A.
A 11 heures 30, le Groupement A s'est porté sur Lienzingen et a lancé :
1) Le détachement Huot en reconnaissance sur l'Enz, au S.O. de Mühlacker, pour rechercher un passage à gué. Au cours de cette reconnaissance, le Capitaine Huot est blessé à 200 mètres d'un petit poste ennemi.
D'après les renseignements recueillis, il ressort que l'Enz est infranchissable, sur cette partie de son cours.
2) Le détachement Laporte sur la région Nord de Mühlacker, pour reconnaître les itinéraires Illingen - Mühlacker et au besoin les déminer.
3) Le détachement de Torquat sur les bois situés au sud de Lienzingen, pour en assurer le nettoyage.
Des dispositions sont prises, au début de la nuit, pour assurer, dès le retour des trois détachements la défense éventuelle du village, en cas de contre attaque ennemie venant du Sud-Est.
Le Sous-Groupement C quitte St-Léon à 6 heures et arrive à Rinklingen à 7h25. Il repart à 8h45 pour les fermes Elfingerhof (2 km Ouest de Maulbronn) où il arrive à 10 heures.
Le Sous-Groupement reçoit l'ordre de pousser sur Illingen par l'Ouest. Il démarre à 13h45.
A 16 heures le peloton du Sous-Lieutenant Tailleux et ses légionnaires, entrent dans Illingen, déjà occupé par le Sous-Groupement B du Commandant Boulanger.
Le peloton de l'Aspirant Galvez entre à 16 heures dans Illingen, débordant le village par le Sud.
A 16h10, liaison est prise avec le Sous-Groupement B qui se trouve à 500 mètres au Nord du village.
Illingen doit être tenu par le 1er Escadron du 6ème R.C.A. A 18 heures, le Commandant du Chelas vient reprendre son commandement et constitue dans son groupement les détachements :
Lalo (Capitaine commandant la 11/3 R.M.L.E.), qui doit prendre le pont de Mühlhausen.
O'Brien (Capitaine commandant le 1er Escadron du 6e R.C.A.) qui occupera Klein-Glattbach.
Joyau (Lieutenant commandant le 4e Escadron du 6e R.C.A.) qui se placera de façon à appuyer l'entrée du Groupement B, dans Vaihingen.
A 20h45, l'élément du Capitaine Lalo remplit sa mission et démine le pont encore intact. L'élément du Capitaine O'Brien occupe Klein-Glattbach où sont déjà des Goumiers, et l'élément Joyau nettoie les pentes Sud et Sud-Est d'Illingen, puis effectue quelques tirs sur Vaihingen où le Groupement B n'attaque pas. Des reconnaissances faites par le Maréchal-des-Logis Mahé du C.R. et un Lieutenant du Génie, il ressort que le pont de Mühlhausen est praticable aux chars moyens. Tout le C.C.6 passera par là, quelques jours plus tard. Au cours de la journée, le 1er Escadron a eu un char touché par anti-char. Ses pertes s'élèvent à quatre blessés, (Lieutenant de Montgrand, Brigadier-Chef Dordognin, chasseurs Monchalin et Marinière) et deux tués (Lieutenant Vuillerme et chasseur Argento). Le 2ème Escadron a eu un blessé (M.D.L. Desgranges) et le 3ème également (Capitaine Huot).
8 AVRIL
Le 1er Escadron quitte Illingen à 7h30, avec mission de reconnaître Klein-Glattbach. Un peu plus tard, un peloton de chars moyens (Lieutenant Joyau) vient se joindre au 1er Escadron. Jonction est faite au centre de Sersheim, avec un Groupement du 3ème R.S.A.R.
Le 2ème peloton du 2ème Escadron (Adjudant Guillard) a l'ordre de prendre Unterriexingen. Déployé en bataille, il progresse en direction de son objectif. Le terrain est découvert et en pente jusqu'à l'Enz. A 2000 m, de l'autre côté du cours d'eau, 4 ou 5 chars allemands embossés ouvrent le feu sur le peloton qui descend le glacis. Le chef de peloton fait appuyer sur la gauche, où se trouvent des couverts et fait tirer le char 27 (canon long) qui au 3ème coup réussit à mettre en flammes un des chars ennemis. Les autres tirent encore et notre artillerie déclenche un violent bombardement. Néanmoins, 3 half-tracks de la Légion sont touchés et il y a des blessés.
Le peloton inflige de lourdes pertes aux éléments motorisés qu'il aperçoit de l'autre côté de l'Enz, mais ses munitions s'épuisent et il vient se placer dans un verger au sud-est de Gross-Sachsenheim.
A la nuit tombante, le 1er Escadron reçoit l'ordre de passer l'Enz à Mühlhausen. Un char fait une chute de 4 mètres. Les occupants sont contusionnés. L'escadron débouche au milieu d'une contre-attaque. Trois T.D. sont en flammes.
Le peloton Denolle est mis à la disposition du Capitaine de Torquat du R.M.L.E. et passera la nuit en point d'appui prés d'Aurich.
Le reste de l'escadron participe à la défense de Gross-Glattbach.
Le 1er peloton du 2ème Escadron (Aspirant Debrinay) contribue à disperser les éléments ennemis mis en fuite par les feux du peloton Guillard, dont il a pour mission d'appuyer la progression. L'Aspirant Debrinay, avec un char et deux half-tracks arrive à proximité de Gross-Sachsenheim. Six prisonniers, dont un feldwebel sont capturés ; peu après, un Lieutenant de S.S. et son motocycliste sont pris. Ordre est alors donné au peloton Debrinay d'attaquer Unterriexingen. Il neutralise les lisières du village, tandis que les Légionnaires y pénètrent vers l'Ouest. Après une préparation d'artillerie et un violent feu des chars dans la rue principale du village, où refluent en désordre de nombreux ennemis, l'attaque va se déclencher.
Mais arrive l'ordre : "Repli sur Gross-Sachsenheim, occupé par les Goumiers et pousser sur Bissingen''.
Le tout-terrain étant impraticable, l'élément Debrinay reprend la route. Il est pris à partie par un Ferdinand et une arme anti-char. Deux half-tracks de la Légion et le char 25 sont touchés : le Maréchal-des-Logis Walter et le Brigadier Klein sont blessés. Le char ne flambe pas, mais en essayant de s'embosser, il va au fossé et n'en peut sortir.
L'ordre arrive de ne pas récupérer pour le moment le char 25 et les deux half-tracks et de rentrer à Gross-Sachsenheim.
Le 3ème peloton (Sous-Lieutenant Maymil) quitte Illingen à 6h45 et se poste à Klein-Glattbach où il reçoit la mission de couvrir la gauche des éléments qui marchent sur Unterriexingen, ce qu'il assure de la cote 249. Il se porte ensuite aux lisières Est de Gross-Sachsenheim et exécute des tirs d'appui pour le Groupement et les Goumiers. A 19 heures, il rentre à Illingen pour la nuit.
Les premiers éléments du Groupement A (3ème Escadron) quittent Lienzingen à 5h45 et se portent sur Illingen. De ce dernier village, sont envoyés :
1° Le détachement Laporte, sur Vaihingen pour protéger l'établissement d'une tête de pont que tentera de réaliser une compagnie du 3e R.T.A.
2° Le détachement Torquat (ancien détachement Huot), sur Oberriexingen pour assurer la liaison avec le Groupement C.
3° Le détachement Haffner (ancien détachement Torquat), sur Mühlhausen. Ce détachement ayant franchi l'Enz, sur le pont de Mühlhausen, pousse sur le Sud-Est, se heurte à une sérieuse résistance, la réduit, capturant 16 prisonniers, et s'empare, en fin de journée, d'Aurich, où il capture 43 prisonniers.
L'infanterie rejoint ce dernier détachement d'Aurich pour l'aider à assurer la défense de nuit, tandis que le reste du Groupement s'installe à Mühlhausen.
Pendant ce temps, le Colonel Renaudeau d'Arc reçoit le commandement des éléments de la tête de pont de Mühlhausen-Vaihingen. Il se rend, à la tombée de la nuit, à Gross-Glattbach pris par le 4/I R.E.C. pour organiser la défense de ce village avec un Bataillon du 5ème R.T.M., le 4/1 R.E.C, une partie du I/6 R.C.A., et les T.D. du 4/11ème R.C.A. Au début de la nuit a lieu une grosse contre-attaque d'un bataillon ennemi. Le 4/I R.E.C. la bloque et fait de nombreux prisonniers.
A 10h15, l'élément O'Brien du Sous-Groupement C, se trouve aux portes du village, tandis que le Groupement Bonjour occupe Horrheim.
A 11 heures le détachement du Capitaine Lalo est relevé de sa garde au pont de Mühlhausen, par le Sous-Groupement A et gagne Sersheim.
Il est 12h45 quand le détachement du Lieutenant Joyau débouche de Sersheim, en direction de l'Est. Mais les ponts situés à 1 km Sud·Est de ce village sont coupés.
A 18 heures, le Sous-Groupement C rentre à Illingen, laissant le III/3 R.T.A. occuper Sersheim.
Le 1er Escadron fait toujours partie du Groupement C. A 15 heures, une opération de nettoyage dans des bois, au Nord de Gross-Glattbach donne 75 prisonniers. A 18 heures, au cours d'une seconde opération de nettoyage, le Lieutenant Denolle est blessé par minen, ainsi que le chasseur Rodriguez.
Le Sous-Groupement B (2ème Escadron) quitte Illingen au lever du jour en direction de Mühlhausen, Gross-Glattbach et Pinache.
Le peloton Guillard a pour mission d'attaquer n de s'emparer de Pinache. Après avoir nettoyé les bois jusqu'à la route Mülhlhausen-Pinache le peloton s'installe à 50 mètres au Sud des bois de 355, face à Pinache qu'il attaque rapidement : une forte réaction d'armes automatiques se fait sentir, les chars mitraillent et canonnent, mettant en flammes les premières maisons du village et prenant d'enfilade la rue principale. Les Légionnaires nettoient les maisons. Les Allemands sont tués en masse ou se rendent. Le char de tête, à la sortie Nord de Pinache, échappe de peu à un Panzerfaust ; 150 prisonniers sont ramassés et l'élément s'installe défensivement à la sortie Sud du village.
Le peloton Maymil fait partie de l'élément Eblé qui a pour mission de se rendre à Pinache. à travers les bois non nettoyés par l'élément précédent. Le parcours sous bois est très pénible. Les chars atteignent la route Durrmenz-Pinache, rencontrant des feux d'infanterie très mobiles et des abatis qui stoppent sa progression. La mission consiste à couvrir le flanc Nord-Ouest de l'élément Robillard. Les bois sont fouillés et un dépôt de bicyclettes, celles des éléments mobiles ennemis, et découvert.
Deux prisonniers parlent et situent, sur les croupes boisées à l'Ouest de la route Durrmenz-Pinache, l'emplacement où se regroupent les résistances mobiles harcelant nos colonnes. Le Lieutenant Eblé demande l'appui d'une compagnie de Tirailleurs. Le Chef de Bataillon dont dépend cette compagnie hésite, car il a besoin de tous ses hommes, des S.S. s'infiltrant entre Enzberg et Durrmenz menaçant sa droite. L'attaque, trop tardive, ne peut être lancée et le Lieutenant Eblé reçoit l'ordre de rejoindre Pinache. A la nuit, le peloton Maymil s'installe avec son accompagnement de Légionnaire, sur la face Est du village et cantonne là en défensive.
Au matin, le Sous-Groupement A (3ème Escadron) s'est rassemblé en dispositif articulé face au Sud-Est, pour agir en direction d'Enzweihingen, en soutien du R.E.C. Celui-ci ne pouvant prendre le village, c'est le Groupement A qui reçoit vers 16 heures l'ordre de s'en emparer.
Le peloton Laporte a quitté Mühlhausen à 5 heures du matin et s'est porté en position d'attente à Gross-Glattbach. Vers 15 heures, il se trouve sur les crêtes Sud-Est de Vaihingen, prêt à appuyer de ses feux le détachement Haffner qui doit s'emparer d'Enzweihingen.
A 20 heures, il rentre au bivouac, en protection du P.C.
Le peloton Provensal, se dirige vers 6h30 de Mühlhausen vers Aurich, met, en fuite, à 800 m Est d'Aurich une quinzaine d'hommes armés de Panzerfaust qui avaient attaqué les deux derniers chars. Vers 15 heures, il se porte au Nord-Ouest d'Aurich, pour suivre le détachement Haffner qui a pour mission de pénétrer dans Enzweihingen. Pendant la nuit, il occupera le carrefour Sud-Est d'Enzweihingen. Une première barricade, à 7500 m du village, défendue par des panzerfausts, est réduite par les Légionnaires d'accompagnement.
La progression reprend sous un violent tir de 88 et de minen. Les défenseurs se replient au Sud du village, à l'abri des crêtes. Le détachement Laporte, en position de tir, leur cause de lourdes pertes. A 18h30, le village est traversé.
Un minen fait trois blessés, dans le half-track de commandement : les chasseurs Djilali ben Bouazza (1554), Mohamed ben Mohamed (1240) et Rahal ben Abbes (1294). Le Maréchal-des-Logis Gouhier, du char 52, est blessé par éclat de 88. Le char 50, ayant un moteur grippé, est immobilisé à la sortie S.S.E. du village et forme, seul, un môle de résistance.
Les Légionnaires du Capitaine de Torquat s'établissent en point d'appui au carrefour de la route Vaihingen-Stuttgart et le peloton de Gonet s'établit au carrefour Sud-Ouest du village.
Le Sous-Groupement C (4ème Escadron) fait mouvement, à 9 heures du matin sur le pont de Mühlhausen, jusqu'aux lignes de crêtes 333 et 355.
Le Sous-Groupement B attaquant Pinache à 11 heures, le Sous-Groupement C le flanque sur sa droite en nettoyant les bois et fournit des appuis de feux sur la gauche.
Le peloton Tailleux et la section de l'Aspirant Arnaud nettoient les bois au Nord de la route Pinache-Gross·Glattbach.
Le peloton Galvez a pour objectifs le carrefour des pistes, 600 m Ouest du tournant de la route Pinache-Durrmenz. Il atteint son objectif. Le char de l'Aspirant Galvez est "bazooké" sans gravité. Quinze prisonniers sont faits.
A 18h45, les éléments reviennent à leur base de départ face au Sud. La section de l'Aspirant Merel est envoyée en renfort à 2h25, à Enzweihingen, où le Sous-Groupement A subit une très violente contre-attaque.
10 AVRIL
Le 1er Escadron, toujours au Groupement C, se porte, à 14 heures, à 1 km 500, au Sud de Durrmenz pour nettoyer les bois de Schutzenheim et de Schtauf. Le débouché a lieu à 17 heures, mais n'aboutit pas, des abatis obstruant tous les layons utilisables.
Pour la nuit l'escadron reste au bivouac, formé en carré, avec sentinelles fournies par les Tirailleurs. Celles-ci ouvrent le feu sur les ennemis repoussés de Pinache par le Groupement B. Le Marédnal-des-Logis Greder est blessé par minen, une cinquantaine de prisonniers sont faits, au cours de la journée.
Le sous-Groupement B reste en position défensive dans Pinache. L'artillerie exécute des tirs efficaces sur des rassemblements ennemis repérés.
Dans l'après-midi, une attaque d'infanterie échoue. L'artillerie et les chars ennemis tirent à vue sur tous les véhicules cherchant à sortir du village de Pinache.
A la nuit, les pelotons reprennent leurs positions défensives de la veille.
A minuit, les éléments du Groupement A. dont fait partie le 3ème Escadron, sont attaqués dans Enzweihingen. Le village n'est tenu que par 2 pelotons de chars et 3 sections de Légionnaires, le peloton Laporte restant à la cote 318 pour contre-attaquer éventuellement.
La contre-attaque ennemie se dessine au carrefour Sud-Est du village où les assaillants approchent à 50 m du peloton Provensal. Le char 50 immobilisé, se trouve isolé et à court de munitions. Le char C 1 va lui en apporter. Il reçoit un coup de Panzerfaust 10 mètres avant de l'atteindre. Le chasseur Coll est tué, le Maréchal-des-Logis-chef Vicens grièvement blessé, ainsi que le Brigadier-Chef Lespinasse, mort 2 jours après. Les chasseurs Waltz et Sarmeo sont également blessés.
A 4h30, la contre-attaque est repoussée et 67 prisonniers sont dénombrés.
A 11 heures, le peloton Laporte se porte au carrefour Sud d'Enzweihingen. A 14 heures, il va appuyer de ses feux, au Sud de Durrmenz, la progression du Groupement C, de l'autre coté de l'Enz.
Le peloton Provensal passe la journée en attente au carrefour Sud-Est d'Enzweihingen. Au cours d'une reconnaissance à pied, le Maréchal–des-Logis Vincent (char 54), est grièvement blessé. Le chasseur de Bourgoing est tué.
A la nuit, les détachements Haffner et Torquat sont renforcés par des Tirailleurs,
Le Groupement C (4ème Escadron) reçoit l'ordre de départ à 12h15, avec mission de nettoyer les bois de Rotenberg.
Le détachement du Capitaine Lalo comprenant 3 sections de Légionnaires et 2 pelotons de chars, démarre à 18 heures, puis prend à partie un groupe d'observateurs-spectateurs amis se trouvant dans la zone et dont la présence n'avait pas été signalée. Fort heureusement, il n'y a aucun blessé.
A 19 heures, la mission est remplie, 28 prisonniers ont été faits. Le village de Niefern est en vue, mais le C.C. 6 interdit de l'attaquer.
Au cours de la journée, le 3ème Escadron a eu 2 tués et 5 blessés. Le Régiment a fait de nombreux prisonniers.
11 AVRIL
A 6 heures, le 1er Escadron gagne Durrmenz. A la sortie des bois, à 500 m de la route de Pinache, B reçoit une volée de 50 coups d'automoteurs qui passent à fleur de tourelle. L'escadron fonce au plus vite.
Il se fractionne en trois pelotons marchant avec 3 compagnies et a pour mission le nettoyage des bois du Steckhof et du Schutzenheim. Au cours de cette opération 70 prisonniers sont faits.
Après une forte préparation d'artillerie, les chars s'apprêtent à attaquer les bois de Tannenberg. Ils subissent un violent tir de minen qui cause des pertes. Le Brigadier-Chef Rainat est tué, le Maréchal-des-Logis Leroy, les brigadiers Pérez et Claverys et le chasseur Bourion sont blessés. Pérez succombera dans la nuit.
A 19 heures, les chars repartent aux lisières Nord des bois de Tannenberg. A 20h30, l'escadron s'installe en cantonnement d'alerte à Durrmenz. Il ramène 26 prisonniers.
L'élément Eblé (2ème Escadron) et avec lui, le peloton Maymil vont se poster à 6h30, pour appuyer la progression du R.E.C. sur Oschelbronn et couvrir le flanc Est du Groupement C qui marche sur Niefern.
Les chars sont en position sans avoir été décelés et des groupes ennemis sont repérés à 800 m, ainsi qu'un poste d'observation ennemi. Celui-ci est pulvérisé par le tir d'un de nos chars. Les autres chars avancent sur une crête et exécutent, à leur tour, des tirs très meurtriers.
Peu après, une forte réaction de 88 encadre notre position et les chars se replacent à contre-pente.
Deux groupes de Légion et deux chars poussent une pointe sur les carrières Nord d'Oschelbronn ; capturent 20 prisonniers, et décèlent des résistances.
Au moment où se monte une action plus puissante, avec appui d'artillerie, arrive l'ordre de se porter en liaison avec le Sous-Groupement C. Cette manoeuvre déclenche une très violente série de tirs de 88. Liaison est prise avec le 1er Escadron du 6ème R.C.A. Les tirs ennemis se font plus violents. Le Lieutenant Eblé est légèrement blessé au bras. Le 1er Escadron se replie, l'élément Eblé reçoit à son tour l'ordre de gagner Pinache où il passera la nuit, dans le même dispositif que la veille.
Le Sous-Groupement A (3ème Escadron) appuie de ses feux l'attaque du C.C. 6 sur les bois de Tannenberg. Le soir, il se regroupe à Otisheim.
Le Sous-Groupement C (4ème Escadron) a pour mission de nettoyer les bois au Sud·Est de Niefern et de s'emparer des crêtes 399 et 381.
Dix minutes après l'heure H (8 heures), le détachement Lalo précise le contact dans les bois de Tannenberg. Il fait 80 prisonniers mais subit des pertes.
Le peloton Tailleux repère des organisations défensives ennemies très solides ; les prisonniers capturés affirmant, d'autre part, la présence de 300 Allemands sur la position. Un tir d'artillerie est demandé. Il est exécuté à 15h50.
L'attaque part à 16 heures, appuyée par des T.D. et les chars du Groupement A.
Le détachement Lalo reprend le contact à 17h20. Il atteint ses objectifs à 18h35. Les Tirailleurs en font le nettoyage.
Le Colonel commandant le C.C. 6 veut l'encerclement du Tannenberg. L'Aspirant Galvez est accroché par une forte résistance venant du Sud de Niefern. Des coups de 88 touchent sans gravité un char et un half-track.
Le Sous-Lieutenant Tailleux est blessé au visage. A 19h35, le Commandent du Chelas fait rentrer les chars moyens et légers à Durrmenz. Le détachement Lalo tiendra, aidé de Tirailleurs, la corne Sud-Ouest du bois de la cote 228.
12 AVRIL
Le 1er Escadron se porte, à 7h30, à la ferme Schaufhauss, située en lisière du bois de Schutzenheim. Deux pelotons redoivent mission de reconnaître le bois de Tannenberg.
La compagnie de Tirailleurs les accompagnant s'installe aux lisières du village de Niefern. Le dernier peloton a pour mission de déborder le bois par le Sud. Les lisières Ouest sont également débordées. Au moment de donner l'assaut au village de Niefem, le 1er Escadron reçoit l'ordre de rester sur place.
Le 1er Escadron rejoint Durrmenz à 14 heures et cantonne.
Le Sous-Groupement B (2ème Escadron), sauf deux petits éléments quitte Pinache à 9 heures et gagne Mühlhausen.
Les chars du 3ème Escadron ayant repris position sur le Lattenwald, dégagent par le feu les pentes Nord-Ouest de la cote 381.
A 6h50 l'Escadron Joyau (4ème Escadron) vient renforcer les Légionnaires du Capitaine Lalo.
Des tirs d'arrêt sont demandés par l'infanterie une contre-attaque allemande se dessinant avec un effectif d'environ 2 compagnies.
A 11 heures, l'objectif de la veille est de nouveau entre nos mains. A 12h20, les éléments du Sous-Groupement C dont fait partie le 4ème Escadron, sont regroupés dans Durrmenz.
Le 1er Escadron cantonne à Durrmenz : entretien du matériel, recomplétements.
Le 1er peloton du 2ème Escadron reste en surveillance sur ses positions. L'autre élément de surveillance est relevé par le peloton Maymil.
Le Sous-Groupement A (3ème Escadron) se répartit entre Kieselbronn, le Lattenwald et Enzberg. Il n'intervient pas. Mouvement du P.C. de 14h30 à 15 heures sur Kieselbronn.
Au 4ème Escadron, le Capitaine Blacas, rentré de permission, reprend le commandement. Il va, avec le Capitaine Lalo et le Lieutenant Marsauche des T.D., reconnaître des emplacements de tir et des cheminements en cas de d'attaque.
14 AVRIL
Le 1er Escadron fait mouvement de Durrmenz sur Niebelsbach, entre 15 heures et 19 heures, par Otisheim. Durm, Eisingen, Stein, Wilferdingen, Ellmendingen.
Au 2ème Escadron, le peloton Guillard relève le 1er peloton. A 13 heures, les deux pelotons de surveillance rejoignent Mühlhausen. A 15h15 l'escadron gagne Grafenhausen, avec le Sous-Groupement B.
Le 3ème Escadron se porte, entre 17h10 et 20 heures, de Kieselbronn à Eisingen, Stein, Wilferdingen et Auerbach où il passe la nuit.
Le 4ème Escadron part à 16h25 pour Dietlingen où il arrive à 21h30.
15 AVRIL
Le 1er Escadron reste en état d'alerte à Niebelsbach,
le 2ème cantonne à Grafenhausen : entretien du matériel,
le 3ème reste à Auerbach et le 4ème à Dietlingen.
15 AVRIL
Le 1er Escadron fait mouvement de Niebelsbach à Fünfbronn où il s'installe en point d'appui.
Le 2ème Escadron fait mouvement avec le Sous-Groupemrnt B et gagne par Neuenburg, le village de Gaugenwald où il passe la nuit.
Alerté à 13h50, le Sous-groupement A (3ème Escadron), se porte par Neuenburg, Wildbach, Calmbad, sur Simmersfeld atteint à 19h45. Le Lieutenant-Colonel Renaudeau d'Arc, mis à la disposition de la Direction de la Cavalerie fait ses adieux au Régiment. Dès lors, le commandement du 6ème R.C.A. et du Sous·Groupement A est assuré par le chef d'escadrons de Viéville.
Le 4ème Escadron part à 15h35 de Dietlingen pour Aichhalden atteint à 21 heures. Le Lieutenant Josse parti en précurseur, entre, sans le savoir, le premier dans Aichhalden, non encore occupé. Ce n'est qu'un quart d'heure après que la Légion arrive, mitraillette au poing.
17 AVRIL
Le 1er Escadron quitte Fünfbronn à 13h30 pour Nagold atteint à 14h30 et prend liaison avec le Capitaine Astoul commandant le 4ème escadron du R.E.C.
A 19 heures, une reconnaissance composée du peloton Dumouchel et d'un peloton d'auto-mitrailleuses (Lieutenant Colas) s'avance sur la route de Mötzingen. Deux hôpitaux, situés au bord de la route sont fouillés.
A 1500 m du village, cette reconnaissance en prise à partie par des tirs de snippers et des tireurs de panzerfaust. Le village est débordé par le Nord et des tireurs ennemis sont neutralisés.
Pendant ce temps, un élément avec le Sous·Lieutenant Olié du R.E.C. et des chars légers, pousse jusqu'aux lisières Sud-Ouest d'Oberjettingen. Restent en réserve, au carrefour 800 m. Est de Nagold, un peloton de chars légers et un peloton d'A.M. avec le Capitaine Astoul
A 20h30, les villages de Mötzingen, Oberjettingen et Unterjettigen sont occupés après une vive réaction ennemie. Mais à la nuit, vu le peu d'infanterie d'accompagnement, le C.C.6 donne l'ordre de repli sur Nagold.
Au cours de la journée, 10 prisonniers ont été faits.
A 10 heures, le Lieutenan-Colonel d'Arc vient faire ses adieux au 2ème Escadron.
Une trentaine de tous jeunes Allemands (16 à 18 ans) viennent se constituer prisonniers.
A 14 heures, l'escadron part en direction de Nagold. Le peloton Guillard s'installe aux lisières Est de Mützingen, pour éventuellement appuyer de ses feux une reconnaissance sur ce village. A la nuit, il regagne Nagold sans avoir eu à intervenir.
Dans l'après-midi, les trois détachements du Sous-Groupement A (3ème Escadron) effectuent des reconnaissances et des nettoyages d'itinéraires dans le quadrilatère: Nagold, Waldorf, Egenhausen, Schietingen. Les ponts sur la Nagold sont reconnus. Le 4ème Escadron part d'Aichhalden à 17 heures, sur Oberweiler, Simmersfeld, Altensteig, atteint à 18h30.
18 AVRIL
Le 1er Escadron est mis à la disposition du Colonel commandant le R.E.C.
Un premier détachement, aux ordres du Capitaine Astoul et comprenant 2 pelotons du I/6 R.C.A. et le 4ème Escadron du R.E.C., moins un peloton, a pour mission de reconnaître et éclairer les axes Unterjettingen, Oschelbronn, Tailfingen et Tubingen, d'une part et Mötzingen, Bondorf, Seebronn, Wurmlingen, d'autre part.
Un deuxième détachement, aux ordres du Capitaine O'Brien et comprenant un peloton du 4/R.E.C. et un peloton du 6ème R.C.A., doit reconnaître l'axe Nagold, Oberjettingen, Herrenberg.
Le départ de Nagold a lieu à 5h45. Oberjettingen est occupé et une heure plus tard, la progression du détachement O'Brien sur Herrenberg, se poursuit. Des patrouilles sont lancées sur les lisières Ouest d'Herrenberg. A la voie ferrée, de nombreuses armes automatiques se dévoilent et le village semble fortement tenu. D'autre part, les villages d'Affstatt et Kuppingen sont encore aux mains de l'ennemi
A 12 heures, un détachement de chars moyens et de T.D. vient aux lisières d'Herrenberg.
La mission confiée au détachement O'Brien est alors la suivante: dès qu'Herrenberg sera libre, reconnaître Bebenhausen et Lustnau.
Le détachement du Capitaine Astoul est en train de prendre Bondorf, Tailfingen et Wurmlingen.
A 14 heures, la mission du Capitaine O'Brien change : il nettoiera le centre du village d'Herrenberg. Cette mission est accomplie à 15 heures et l'escadron repasse aux ordres du Colonel commandant le C.C. 6 avec mission de tenir Altingen face au Sud et de détacher un élément à Sindlingen, ce qui est réalisé à 23 heures.
Au cours de l'avance du détachement Astoul, le Brigadier-Chef Martin est tué au Nord de Tailfingen.
Le Sous-Groupement B (2ème Escadron) est divisé en trois éléments :
l'élément de Raymond, avec le peloton Guillard,
l'élément Eblé, avec le peloton Maymil,
l'élément Robillard, avec le peloton Debrinay.
L'éliment de Raymond part à 5 heures en direction de Mötzingen où il pénètre et qu'il nettoie. On lui donne alors Kuppingen comme objectif. Les chars, déployés en bataille, attaquent le village par l'Est et l'Ouest, une centaine d'ennemis le défendent avec des armes automatiques. Un Capitaine de S.S. tient tête farouchement avec quelques hommes. Il est tué. D'autres défenseurs s'enfuient.
Les îlots de résistance sont détruits un par un, une cinquantaine de prisonniers sont faits. Le village est nettoyé, l'élément s'y installe. Durant l'après-midi, une forte réaction de mortiers se fait sentir : le chasseur Verguet, pilote du char 28, est grièvement blessé.
L'élément Eblé part à 5h30 sur Oberjettingen où il entre en liaison avec des éléments du R.E.C. et les chars du I/6 R.C.A. Il s'installe aux lisières Nord du village. Un camion allemand arrive et se présente à l'entrée du village : trois Allemands se rendent et, venant de Stuttgart, affirment que la route est libre d'éléments militaires.
A 9 heures, l'élément appuie la progression sur Herrenberg. A 10 heures, ordre est reçu d'aller à Sulz puis Kuppingen. Sulz est atteint rapidement et occupé sans la moindre réaction de l'ennemi ; des prisonniers français libérés signalent que les troupes allemandes, parties depuis peu formeraient un bouchon entre Sulz et Kuppingen.
En effet, à la sortie du village, des tirs d'antichars et de 88 arrivent. Le char 08 est touché, le chasseur Masade est tué, Marion et Roulier sont blessés. Chaque tentative de sortie du village par l'Est ou le Sud est arrêtée par des tirs d'anti-chars très précis. L'élément Eblé se place au Nord d'Oberjettingen, couvrant des éléments de Spahis qui vont occuper Sulz. Mise en place terminée, ordre est donné à l'élément de tenir pour la nuit le village d'Affstatt, entre Kuppingen et Herrenberg.
L'élément Robillard quitte Nagold à 6 heures et se porte à Unterjettingen. Il pousse ensuite sur Sindlingen où il fait 12 prisonniers. Il prend ensuite Affstatt sans difficulté ; liaison est prise dans Herrenberg avec le Groupement C. Patrouille sur Nufringen sans résultat. Retour à Kuppingen.
Dès 7 heures, le Sous-Groupement A (3ème Escadron) reçoit l'ordre d'atteindre la transversale N.S. Unterjettingen, Mötzingen, Volmaringen, ce qui est fait rapidement, malgré quelques résistances légères. Le Sous-Groupement reçoit l'ordre de pousser au Nord-Est vers Herrenberg. Le détachement Haffner se porte par Haslach au Sud-Ouest de cette ville avec mission d'y appuyer l'entrée du Sous-Groupement C. Une patrouille de deux chars et deux half-tracks de la Légion, aux ordres du Sous·Lieutenant de Gonet. fonce à 12 heures sur Herrenberg et prend un quartier de cette ville qu'il nettoie. Le Groupement C y pénètre, à son tour. Le Sous-Lieutenant de Gonet revient à Haslach.
Le détachement du Lieutenant Laporte, occupe Gulstein vers midi et y fait 20 prisonniers.
Le détachement du Lieutenant Dubouchet atteint Nebringen.
Vers 16 heures, ces deux détachements attaquent Altingen. Une préparation d'artillerie de 10 minutes, précède l'attaque qui réussit.
Le Sous-Groupement A, le 18 au soir, est réparti comme suit :
détachement Laporte à Kayh,
détachement Dubouchet (Peloton Provensal) à Monchberg,
détachement Haffner et P.C. à Gulstein.
Le Sous-Groupement C (4ème Escadron) doit progresser derrière les Groupements A et B, avec mission de les appuyer et de protéger leurs flancs.
Il comprend :
l'élément Blacas (Commandant le 4/6 R.C.A.), avec un peloton de chars, une section de Légion et du Génie.
l'élément Lalo de même composition.
l'élément Chauffert (Lieutenant de T.D.)
Vers 11 heures, l'élément Lalo va sur Haslach où il pénètrera à 11h35 après avoir rencontré une assez forte résistance. Le half-track de commandement du Capitaine Lalo, bazooké, flambe.
L'élément Blacas se porte au carrefour 2 km 500 Ouest d'Herrenberg et prend liaison, à midi, avec le Groupement B.
A 13h30, un tir de fumigènes aveugle les cotés Nord-Ouest et Nord-Est d'Herrenberg et les chars démarrent. Les premiers éléments du détachement Lalo sont à l'entrée Sud d'Herrenberg à 13h50 ; une vive fusillade a lieu, une centaine d'Allemands résistent avec des Panzerfaust et des armes d'infanterie. Ces éléments sont refoulés et à 14h05, le détachement Lalo est au centre d'Herrenberg.
Le détachement Blacas progresse plus lentement dans un terrain marécageux fort difficile ; un de ses chars (Brigadier·Chef Watrigant), est tiré par Panzerfaust et brûle. Le pilote Perricaud et l'aide-pilote Sartor sont blessés.
A 20h45, un renfort d'infanterie est demandé pour permettre, éventuellement, de supporter une contre-attaque ennemie venant de l'Est. La défense du village est solidement organisée.
A 21 heures, une délégation de notables de Nufringen, vient nous supplier d'occuper la ville, évacuée par les troupes allemandes.
Dans la journée, le Régiment a eu un tué et quatre blessés, un char touché par anti-char, un half-track et un char incendiés par Panzerfaust.
19 AVRIL
Le 1er Escadron est réparti en trois pelotons qui font partie des éléments : Sous-Lieutenant Olié, du R.E.C., Capitaine O'Brien, Sous-Lieutenant Anseau du R.E.C. Ces détachements reçoivent des missions de reconnaissance.
Le départ a lieu à 8 heures, sur l'itinéraire Tailfingen-Gulstein·Mönchberg.
A 11h30, à 1 km 500, au Sud-Ouest de la ferme Schaishof, se trouvent des barrages d'abatis. Une A.M., voulant les déborder s'enlise. A 16 heures le détachement arrive au complet à la ferme, par un itinéraire détourné.
Une demi-heure plus tard, un motocycliste ennemi se présente, il est tué. A 17 heures, un camion ennemi chargé de munitions, tiré par les chars, explose.
L'ennemi, que repousse le 2e R.S.A.R., afflue vers la ferme, de plus en plus nombreux. Il est cloué au sol. A 20h45, liaison est prise avec les éléments du 2e R.S.A.R.
L'escadron reste en point d'appui défensif pour la nuit.
L'élément Eblé, du 2e Escadron part à 10 heures d'Affstatt, avec mission de se porter à Breitenholz. En cours de route, il rencontre le 3ème Escadron du 6e R.C.A., qui a la même mission. En conséquence, l'élément Eblé pousse sur Entringen qu'il atteint à 10h50. Tubingen étant pris, l'élément marche sur Bebenhausen, par un itinéraire difficile.
A 13h55, arrivée au château de Bebenhausen, demeure de la reine de Wurtemberg. L'élément pousse sur Lustnau, atteint à 15h10, puis sur Pfrondorf atteint à 17 heures, sans essuyer un coup de feu.
Kirchentellinsfurt est le nouvel objectif ; un abatis retarde le progression. Le pont situé à l'entrée du village saute devant les éléments de tête. Les chars ouvrent le feu sur les soldats allemands circulant dans le village. Quelques tireurs d'élite ripostent.
Le Sous-Groupement C double l'élément Eblé qui rentre passer la nuit à Pfrondorf.
De Pfrondorf, le peloton Guillard pousse une reconnaissance à 2 km en forêt et ramène 15 prisonniers. Il regagne Pfrondorf pour la nuit.
Le peloton Debrinay qui arrive à son tour à Pfrondorf, va reconnaître Eichenfirst puis rentre avec 20 prisonniers.
Le Groupement A (3ème Escadron) reçoit mission de couvrir au Nord le mouvement du Groupement B sur Tubingen et d'appuyer le débouché de ce Groupement sur Breitenholz.
Les détachements Laporte et Dubouchet progressent difficilement (barrages, abatis) sur l'itinéraire Mönchberg, Nord de Bebenhausen. Ils n'arrivent que vers 18 heures à ce dernier village, après de nombreuses variantes d'itinéraires.
Le détachement Haffner, avec 3 T.D. du 11ème R.C.A. se porte sur Entringen, puis sur Bebenhausen où il arrive vers 16h30. De là, il est poussé face au Nord, sur Dettenhausen pour prendre liaison avec le R.E.C. Il rencontre un barrage que le Génie supprime, puis double le R.E.C. et, appuyé par l'Artillerie, attaque le village à la tombée de la nuit, malgré une forte résistance. Un half-track de la Légion, atteint par panzerfaust flambe : deux blessés. L'ennemi, en fuite, est violemment pris à partie par l'Artillerie, les chars, les A.M. et laisse entre nos mains 31 prisonniers.
Les détachements Laporte et Dubouchet rejoignent Dettenhausen vers 22 heures. Tous assurent pour la nuit la défense du village.
A 10h45, le Groupement C (4ème Escadron) reçoit la mission de tenir le carrefour 573 et de s'installer défensivement à Mönchberg.
Le peloton Joyau est envoyé au carrefour et tout le reste du Groupement part pour Mönchberg. Le peloton Joyau est fortement accroché, par Panzerfausts et armes automatiques. Au moment où l'on envisage de lui envoyer de l'Infanterie, l'ennemi décroche. Il est 12h30.
A 16 heures arrive au sous-Groupement l'ordre de se porter à Tubingen. A 17h50, l'élément comprenant le peloton Galvez, est arrêté sur la route, à hauteur de Kirchentellinsfurt, par un pont sauté et un bagage anti-char fortement défendu. Le village surplombant la route, les mitrailleuses allemandes interdisent le passage. L'élément de tête réussit à le forcer. Suit le P.C. qui, faisant feu de toutes ses armes, réussit également à passer sans mal. Six prisonniers sont faits ; deux de ceuxci, que l'on essayait d'évacuer sont tués par des balles des leurs.
Les camions d'essence sont, à leur tour, pris à partie par les rafales des mitrailleuses allemandes et deux conducteurs sont blessés.
A 20 heures, le peloton Galvez entre dans Rubgarten. L'élément Lalo a pénétré dans Pliezhausen. Le village de Gniebel attaqué à la fois par ces deux éléments, tombe après un court combat.
Tout le Sous-Groupement fonce sur Walddorf tandis que le peloton Joyau nettoie Gniebel.
Walddorf est occupé défensivement pour la nuit.
20 AVRIL
A 13 heures, le détachement O'Brien du 1er Escadron reçoit pour mission de reconnaître les villages de Plattenhardt, Bonlanden, Bernhausen, Plieningen. A l'Ouest du premier village, une vive fusillade crépite, néanmoins, le village est occupé une heure après par les chars moyens.
Bonlanden, puis Bernhausen à 19h15 et Plieningen à 20h40, sont atteints. Liaison est prise avec le Commandant de Viéville, commandant le Sous-Groupement A.
L'élément Eblé du 2ème Escadron a pour mission de se porter sur Aich. Au cours de la progression, une quarantaine d'Allemands, surpris au repos, au bord de la route, sont faits prisonniers.
Des tirs sont effectués sur Aich ; l'attaque du village est menée à bien. A midi, le nettoyage est terminé. A 14 heures, le Lieutenant Eblé a pour mission de prendre Grotzingen. L'attaque menée à partir des hauteurs Sud est couronnée de succès. De nombreux prisonniers de la Flak sont capturés, ainsi que leurs canons anti-aériens. L'élément rejoint le Sous-Groupement à Wolfschlugen.
L'élément de Raymond (peloton Guillard) a pour première mission de prendre intact le pont de Neckartailfingen, ce dont il s'acquitte rapidement.
Au cours du nettoyage du village, une soixantaine de prisonniers sont capturés. Plus loin, à environ 1500 m se trouvent des pièces de D.C.A. (renseignement donné par des prisonniers), l'Adjudant Guillard détruit de ses feux 9 mitrailleuses de 20. L'élément regagne Wolfschlugen.
L'élément Robillard (peloton Debrinay) a marché dans les traces du Lieutenant Eblé jusqu'à Aich puis s'est porté sur Wolfschlugen.
Le Sous-Groupement B regroupé à Wolfschlugen, reçoit l'ordre de pousser, de jour et de nuit, sans répit, sur Stuttgart.
A la nuit, les villages de Neuhausen et Scharnhausen sont atteints par l'élément de Raymond, suivi d'Eblé et de Robillard qui pousse sur Ruit. Ils rencontrent aux lisières Sud de ce village, une forte résistance. L'attaque de nuit étant jugée très difficile, l'opération est remise au lendemain et le peloton s'installe en point d'appui fermé, à 400 m au Sud du village, dont l'artillerie neutralise les abords.
A 8 heures, le Sous-Groupement A (3ème Escadron) reçoit l'ordre de s'emparer de Waldenbuch. Les détachements Dubouchet (Provensal) et Laporte mènent l'attaque sur le même axe, celui du détachement Dubouchet étant impraticable. Le village est pris à 11 heures.
A midi, les deux détachements et le P.C. avant sont dans la localité. Le détachement Haffner qui les couvre, est pris à partie par l'artillerie ennemie quand il quitte sa position (2 tués et 7 blessés à la Légion).
A 13 heures, le détachement Dubouchet effectue une reconnaissance sur Aich et nettoie Glashütte et Neuenhaus.
A 14 heures, le détachement Laporte reçoit l'ordre de s'emparer de Plattenhardt, puis de Neuenhaus, ce qui est fait, après avoir décimé une colonne ennemie à la mitrailleuse et au canon. Le détachement Dubouchet (Peloton Provensal) attaque Plieningen et l'enlève. Les 3 détachements se regroupent à Plieningen.
A 17 heures, ordre est reçu de pousser sans désemparer sur Esslingen par Neuhausen. A peine lancés sur Neuhausen qu'occupe le détachement Dubouchet arrive l'ordre de foncer sur Stuttgart, de jour et de nuit.
Les détachements sont axés sur Bernhausen et Plieningen qui est atteint à 21 heures, et occupé par tout le Sous-Groupement. Un violent tir de 88 s'abat sur Bernhausen, 19 prisonniers sont faits.
Le C.C. 6 ordonne au Groupement C (4ème Escadron), d'occuper Häslach, Altenriet et le Neckar, jusqu'à Pliezhausen.
A 8h30, l'élément Calvez occupe Häslach. L'élément Joyau occupe Altenriet et surveille le Nord et l'Est de la vallée du Neckar. L'élément Chauffert (11ème R.C.A.) part pour Pliezhausen, revient par Dörnach et doit reconnaître le pont de Mittelstadt.
A 9h30, le deuxième élément ne peut empècher le pont d'Altenriet de sauter.
A 13 heures, ordre est donné de relever le Groupement B à Neckartailfingen. Les éléments Joyau et Simian marchent sur ce village. Le char de tête est tiré par un automoteur ennemi. La résistance ennemie se raidit.
A 18h45, le détachement du Capitaine Blacas entre dans Neckarhausen, en subissant à la crête dominent le village, une réaction d'automoteurs ennemis placés sur l'autre rive du Neckar. A 22 heures, tout le Groupement démarre vers Neuhausen. De là, les deux éléments, aux ordres du Capitaine Blacas, essaient de pousser sur Denkendorf. Tandis que la tête est arrêtée par des obstacles battus, un half-track d'accompagnement est détruit par panzerfaust.
A 23h30, le Groupement reçoit l'ordre de pousser directement sur Nellingen. Une barricade obstruant le passage par le pont de Körsch, la colonne est déroutée encore plus à gauche par Scharnhausen. Le half-track du Capitaine s'embourbe.
STUTTGART
21 AVRIL
Le 1er Escadron se portant à Stuttgart par Plieningen, Kemnat, Sillenbuch, prend à partie des éléments ennemis se défilant vers le Sud et détruit un command-car, un canon anti-aérien, et un antichar. Plieningen est organisé défensivement, face au Nord et face au Sud.
L'après-midi, l'escadron reçoit l'ordre de nettoyer les bois de Nalsbach, à l'ouest de Plieningen.
A 15 heures l'ordre arrive de se porter à Kemnat. Une batterie de D.C.A. avec ses servants, est faite prisonnière.
La progression sur Stuttgart, se poursuit ensuite par Sillenbuch. Dans Stuttgart, l'Escadron prend liaison avec le Chef de Bataillon Boulanger, commandant le Groupement B.
Pour la nuit, défense du P.C. du C.C. 6. Au cours de la Journée, l'Escadron a fait 160 prisonniers.
2ème Escadron (Sous-Groupement B)
Action de l'élément de Raymond.
Dans le cadre de cet élément, le peloton Guillard attaque au lever du jour, le village de Ruit, de front et par débordement. Il fait de nombreux prisonniers et s'installe en défensive aux sorties Nord et Nord-Est.
Action de l'élément Robillard
Le peloton Debrinay faisant partie de cet élément, est envoyé en arrière de Scharnhausen, reprendre liaison avec le Sous-Groupement C, coupé par le repli d'une colonne allemande. 20 prisonniers sont faits, le peloton et son accompagnement regagnent Ruit.
Action de l'élément Eblé
Le peloton Maymil, de cet élément, se poste à l'abri de tirs d'automoteurs, en protection de l'élément Robillard qui se porte sur Scharnhausen. Le Brigadier Albert de l'échelon est blessé par éclat d'obus. L'élément rejoint Ruit à 11 heures.
A 11h30, il doit se porter sur Kemnat où des automoteurs gênent le Sous-Groupement A pour débouler de Plieningen. Un contre-ordre prescrit au Lieutenant Eblé de foncer sur Stuttgart par le village de Sillenbuch et de s'emparer du pont entre Stuttgart et Cannstatt.
A 12h10, l'élément du Lieutenant Eblé quitte Ruit et se dirige vert Sillenbuch. Les feux de neutralisation des chars forcent une compagnie allemande à se rendre. Dans Sillenbuch, occupé sans difficulté, des prisonniers se rendent ; le char 08 incendie une voiture légère où deux officiers allemands sont tués. L'élément de Raymond relève l'élément Eblé qui repart en avant, capturant deux officiers allemands et des ennemis isolés.
L'élément s'apprête à foncer sur la route de Stuttgart quand arrive l'ordre de s'établir solidement au carrefour de Dagebroch.
Après liaison avec le chef de Bataillon Boulanger, commandant le Sous-Groupement B, l'élément obtient la permission de foncer jusqu'aux lisières du bois Sud de Stuttgart et d'y attendre les deux autres éléments du Sous-Groupement B. En s'y rendant, le char de tête détruit une voiture légère.
A 14h55, les trois éléments sont groupés et reçoivent à 15h40, l'ordre de pousser en avant.
Le Sous-Groupement fonce à vive allure, sous une pluie battante, pour éviter panzerfausts et tireurs isolés, et pénètre à 16 heures dans Stuttgart. Le pont situé entre Stuttgart et Cannstatt, objectif final, est atteint sans désemparer. Ce pont étant coupé les chars s'établissent en bouchon. L'ennemi, surpris par la rapidité de la pénétration française dans la ville, fuit en désordre devant le déboulé des chars. Un point d'appui fermé, aux alentours du pont, est établi par l'ensemble du Sous-Groupement B. Des centaines de prisonniers sont capturés.
Le 3ème Escadron (Sous-Groupement A) a reçu ordre de foncer sur Stuttgart, de traverser la ville et de s'installer sur les hauteurs, au Nord.
Le détachement du Lieutenant Dubouchet (peloton Provensal), qui se porte de Plieningen sur Degerloch, faubourg Sud de Stuttgart est accroché à la sortie Nord-Est de Plieningen, par une résistance opiniâtre et qui se maintient en place, malgré un violent bombardement du III/62.
Le détachement du Lieutenant Laporte, débloque le Groupement C, (4ème Escadron) attaqué dans Scharnhausen, puis prend la résistance à revers, en passant par Echterdingen et la fait tomber, ramassant 58 prisonniers.
Pendant ce temps, le Capitaine Bachelot, adjoint au Commandant de Viéville, réussit à persuader le Médecin-Chef de l'hôpital d'Hobenheim, des dangers courus par l'hôpital si la résistance installée à proximité ne cesse pas. Cette action et le débordement du détachement Laporte, amènent la reddition de 171 combattants, sans compter les 940 blessés de l'hôpital.
Le détachement Dubouchet atteint Degerloch à 15 heures. Le Lieutenant Laporte doit revenir sur ses pas pour rattraper les autres éléments dans ce village, son premier itinéraire étant coupé d'abatis.
16h30, attaque de Stuttgart.
17h10, la pancarte "Stuttgart" est dépassée par le Lieutenant Dubouchet qui entre dans la ville à 17h30, après avoir doublé une colonne du C.C. 4 arrêtée dans la descente vers la ville. Celleci est traversée vivement, par la Place du Théâtre, la Place Hindenburg, la Place de la Gare Centrale, jusqu'à la Tour Bismarck, sortie Nord·Est de Stuttgart, atteinte vers 19h30. Les tireurs isolés et au panzerfaust sont réduits par les chars, appuyés par la Légion.
Le détachement Haffner suit et stoppe à 19h30, à Weisserhof, tandis que le Lieutenant Laporte arrête son élément au quartier de la Gare Nord.
Les trois détachements cantonnent sur place. Le P.C. avancé du Groupement, qui a progressé pendant toute l'opération, avec le détachement Dubouchet, s'installe dans le point d'appui de ce dernier, dans la villa de l'ancien Général allemand commandant la ville de Stuttgart.
Les ravitaillements et les liaisons sont pris à partie, à la tombée de la nuit, par des snipers et des tireurs de panzerfaust. Un camion d'essence brûle, faisant plusieurs blessés.
Au cours de la journée du 21, 190 prisonniers ont été faits par le Sous-Groupement A, plus 340 blessés, à Hohenheim.
4ème Escadron.
A 3h30, le détachement du Capitaine Blacas quitte Scharnhausen, sans avoir rencontré l'ennemi.
L'élément de l'Aspirant Galvez, ainsi que le P.C. du Sous-Groupement, partent le rejoindre à 5 heures.
Brusquement, à l'entrée Sud du village, à 6h20, les coups de canon fusent de partout, ainsi que tirs de Panzerfausts et rafales de mitrailleuses. Le hall-track qui précède le V.T.T. radio du Commandant du Chelas, touché par 3 coups de Pak, explose. Un T.D, est également touché. C'est une colonne ennemie qui essaie de se frayer un passage à travers les éléments du Groupement C.
Les prisonniers faits signalent la présence de 300 Allemands. Le peloton Galvez est momentanément coupé de sa section et du Groupement. Les éléments se ressoudent, après une riposte très vive et entreprennent le nettoyage des maisons de Scharnhausen, tandis que l'Artillerie (3/62) tire à vue sur les ennemis affluant du Nord et de l'Ouest.
La section de Légion Robillard est envoyée à l'aide et nettoie le secteur.
A 8 heures, l'élément du Capitaine Blacas est également fortement accroché à Nellingen, par une colonne ennemie qui essaie de percer vers l'Est. Notre artillerie et nos chars lui causent de lourdes pertes, une batterie ennemie de 105 est détruite.
Le détachement du Lieutenant Joyau s'est porté à 6 heures à l'entrée d'Esslingen. Il mitraille 50 porteurs de panzerfaust qui descendaient tranquillement vers lui. Ses prisonniers déminent un sérieux barrage. A 8 heures, un élément à pied nettoie le pâté de maisons au Sud·Ouest d'Esslingen, tandis que les chars prennent à partie une colonne cherchant à descendre vers l'Est par la route Bruhl-Esslingen.
A 10 heures, la situation, un moment confuse, est complètement rétablie. Les éléments du Groupement C se réunissent à Nellingen, l'élément Joyau continuant son nettoyage à Esslingen. A Nellingen, 150 prisonniers sont faits, un important matériel est capturé.
Dés 14 heures, commence le nettoyage de la région située entre la route Stuttgart - Esslingen et le Neckar.
Le détachement du Lieutenant Joyau, suivi du P.C du Sous-Groupement, attaque Heumaden par le Sud. A l'entrée du village, un half-track est touché sans gravité par Panzerfaust. La colonne essuie quelques coups de feu de snipers. Le village est nettoyé et occupé, 40 prisonniers sont faits. Il est 17h30.
Les mêmes éléments continuent de pousser sur Hedelfingen où ils entrent à 19h30.
L'élément du Lieutenant Simian doit passer par Ruit, aller au carrefour de Bruhl, puis occuper le carrefour Nord-Ouest d'Hedelfingen. Il est accroché après Bruhl : un char est atteint par Panzerfaust ; le chasseur Jacques est tué, les autres membres de l'équipage, plus ou moins blessés. Des Allemands se rendent, mais les barricades empêchent la continuation de la progression.
A 20 heures, l'élément du Lieutenant Joyau,lancé dans la nuit vers Stuttgart, prend liaison avec le Sous-Groupement B, au pont entre Stuttgart et Cannstatt.
Pour la nuit, cet élément défend Hedelfingen, l'élément du Lieutenant Simian est à hauteur du carrefour 800 m. Nord de Bruhl, en point d'appui cerclé, et l'élément Chauffert-Galvez en position défensive également. La nuit est calme.
22 AVRIL
Le 1er Escadron reste de garde au P.C. du C.C. 6. Il nettoie les bois Est et Sud·Est de Degerloch et Stuttgart et fait 40 prisonniers.
Le 2ème Escadron, stationné à Stuttgart, continue à nettoyer les quartiers confiés au Sous·Groupement B.
A 9 heures, le Chef d'Escadrons de Viéville (3ème Escadron), convoque et reçoit les notabilités de la ville de Stuttgart : Bourguemestre, Chef de la police locale, Chef de la police du Wurtemberg, Chef du Service d'Hygiène, Chef du Ravitaillement.
Des ordres leur sont donnés au sujet du maintien de l'ordre dans la ville et des mesures sont arrêtées pour permettre le fonctionnement de la Police et des Services Médicaux.
Le 3ème Escadron, avec le concours des Goums, continue le nettoyage de la ville et capture 216 prisonniers.
Le 4ème Escadron poursuit le nettoyage d'Hedelfingen et l'E.M. du Sous·Groupement, dont fait partie l'Escadron, capture 50 prisonniers pendant la nuit.
Dans la matinée, les détachements constitués la veille, nettoient la région d'Hedelfingen.
Vers 14h15, tout le Sous-Groupement C se porte à Wangen dont il achève le nettoyage. Liaison est reprise avec le Groupement B, en vue du nettoyage de l'usine par le Groupement. A 19 heures, il cantonne pour la nuit, sur les hauteurs Sud de Stuttgart.
23 AVRIL
Le 1er Escadron rallie le Régiment et fait mouvement dés 18 heures jusqu'à Tuttlingen, sur le Danube, atteint à 16 heures, le lendemain.
Le 2ème Escadron reçoit à 18 heures, l'ordre de faire mouvement sur Tuttlingen, le 3ème, à 17 heures, celui de rejoindre le Régiment, pour la même destination.
Grand' halte de nuit, aux environs de Horb.
Le 4ème Escadron part de Stuttgart à 18h50, vers Tuttlingen.
24 AVRIL
Le 1er Escadron, à la disposition du C.C. 6, fait mouvement avec lui, sur Liptingen qu'il défend de nuit. Un peloton va soutenir des Fusiliers-Marins à Stockach. Alerte à 0h15 ; deux prisonniers sont faits.
Le 2ème Escadron traverse le Danube à 6 heures. 6 chars sont en panne, deux seulement sont aptes à combattre. Le Groupement Boulanger cantonne finalement à Honstetten.
Arrivé à Tuttlingen, à 15 heures, le 3ème Escadron se porte dans la soirée à Reithaslach, 20 km Sud-Est de Tuttlingen, 10 prisonniers sont faits en cours de route.
Le 4ème Escadron est à Tuttlingen à 16h50 et rejoint le 3ème à Reithaslach, où ils s'organisent en point d'appui fermé.
25 AVRIL
A 7 heures du matin, le 1er Escadron va occuper les ponts de Tuttlingen jusqu'à l'arrivée du Sous-Groupement B. A 14h50, il rejoint R P.C. du C.C. 6, à Liptingen.
Les Sous-Groupements sont reconstitués, mais le nombre de chars du Régiment, étant insuffisant, il est décidé de former un escadron de chars moyens et un escadron de légers, qui seront sous les ordres du Commandant du Chelas.
A 7h30, ordre de départ pour Tuttlingen ; les pelotons de chars sont commandés par les Lieutenants Joyau, de Gonet, Provensal, les T.D. par le Lieutenant de Broissiat, la 11ème Compagnie du 3/R.M.L.E., qu'on prend au passage, par le Capitaine Lalo.
Le 2ème Escadron va avec le Sous-Groupement B, à Tuttlingen, se placer en bouchon face au Nord et au Nord-Ouest, avec mission de couper la retraite à tous les éléments ennemis de la Forêt Noire, qui cherchent à gagner le réduit autrichien.
Les chars du 3ème Escadron partent pour le C.C. 6 à Liptingen, formant un peloton de marche, commandé par le Sous-Lieutenant Provensal et aux ordres du Sous-Groupement C.
L'Artillerie (8ème Batterie), la section de l'Aspirant Arnaud, le Lieutenant de Broissiat, se portent sur Emmingen, pour en assurer la défense.
A 18 heures, la mission a changé. Il faut prendre Hattingen puis pousser sur Immendingen, pour tenir le pont sur le chemin de fer, à 7 km Sud-Est de ce village, pont auquel le Commandement attache une grosse importance.
A 19h30, la section de l'Aspirant Arnaud et un T.D. s'installent défensivement au pont-objectif, atteint sans incident. Les Allemands devancés font demi-tour.
A 19h45, Mauenheim est occupé après un léger accrochage (deux prisonniers, dont un officier).
Un élément mixte est envoyé sur Immendingen, aux ordres du Sous-Lieutenant Provensal. A 500 m, au Nord de Mavenheim, un combat s'engage, au cours duquel le char 42 du Maréchal-des-Logis Merlin est atteint par anti-char et brûle. Les chasseurs Ribot et Mohamed ben Bouchaib sont tués, le chasseur Bouguet blessé. La résistance semble très forte et le Commandant du Chelas replie ses faibles moyens dans Mauenheim. Il rend compte au C.C. 6 de sa situation précaire, et organise à base de mitrailleuses placées dans les maisons et croisant leurs feux avec ceux des half-tracks, une défense utilisant tout le personnel disponible, y compris les secrétaires du P.C.
A 21h35, il est décidé de replier le bouchon formé au pont du chemin de fer, par l'Aspirant Arnaud.
A 22 heures, ce dernier demande des tirs d'arrêt pour stopper l'attaque d'une forte vague d'infanterie. Il est impossible de lui envoyer un renfort. L'Artillerie, alertée par la radio du char du Sous-Lieutenant Provensal, raccourcit de plus en plus ses tirs autour du bouchon et trois quarts d'heure après, l'attaque allemande est définitivement enrayée. Seize prisonniers sont faits, de nombreux cadavres jonchent le terrain.
Il est 23 heures, le Commandent du Chelas décide le repli de l'Aspirant Arnaud dont il peut avoir besoin et envoie une jeep avec le Lieutenant de Broissiat, le chercher. A minuit, il arrive avec ses prisonniers.
26 AVRIL
A 6h30, le 1er Escadron va renforcer le Sous-Groupement C accroché à Mauenheim. Le village est atteint à 7h30. Une patrouille gagne Engen, prend contact avec le 2ème R.S.A.R. et rallie Mauenheim à 9h30.
L'Escadron est réparti alors en deux éléments de reconnaissance, dont l'un, avec 2 pelotons de chars légers, une section de Légionnaires et un T.D., est confié au Capitaine O'Brien. Il devra suivre les hauteurs au Sud et au Nord·Ouest d'Hatringen et atteindre le village d'Immendingen, dont les ponts seront gardés. Des armes automatiques se révèlent, des prisonniers sont faits.
Vers 16 heures, au carrefour à 1 km Sud d'Immendingen, les chars de tête et le T.D. prennent à revers l'ennemi qui empêchait le débouché du Groupement C et détruisent 3 armes anti-chars. L'ennemi, totalement désorganisé part en débandade.
L'attaque d'Immendingen a lieu à 17h30. A 19h15, le village est occupé, 200 prisonniers sont faits. Les ponts sur le Danube sont pris intacts.
Les autres escadrons tiennent toujours Mauenheim.
A 4 heures du matin, brusquement, tout le village est illuminé par les tirs de minen et de mitrailleuses. Chacun saute sur son arme et rejoint son poste.
Dix minutes plus tard, le Sous-Lieutenant Provensal qui était allé demander un tir d'artillerie, arrive en chancelant. Il est blessé d'une balle à la cuisse et rend compte de la situation dans le secteur Nord.
De nombreux Allemands descendent, par vagues, de la crête à 150 m et, malgré le barrage de nos armes automatiques, réussissent à progresser.
A 4h15, un tir d'arrêt très précis, déclenché sur la crête stoppe, pour un temps, l'attaque ennemie.
On apprend par les prisonniers, que les Allemands, partis la veille à 23 heures, d'Immendingen, sont encore des milliers et qu'ils ont trois petits chars avec eux. A proximité immédiate, 600 à 800 hommes ont pour mission de rompre l'encerclement qui coupe leur retraite vers le Sud-Est.
A 4h45, le Sous-Lieutenant Lecleach réclame des tirs d'arrêt, les Allemands débordant par l'Ouest le village ; les tirs d'arrêt sont exécutés, mais le Sous-Lieutenant de la Légion les veut encore plus près. La 8ème batterie du 3/62 tire des "pozit" à 50 m devant nos hommes. Les éclats cassent les tuiles des maisons.
L'ennemi ne peut plus reculer et essaie de s'infiltrer dans les maisons. On se bat à la grenade. Tout le peloton de renseignements et les gens du P.C. tirent.
Le Commandant du Chelas fait foncer, dans nuit, un char qui écrase tout sur son passage, mitraille et a la vie sauve, grâce à la précision des mitraillettes des Légionnaires qu'il porte.
A 5h15, l'Adjudant-Chef Heckel, du Génie, revient du C.C.6 avec un camion d'essence. Ce n'est pas de l'essence qu'il nous faut, mais plutôt des munitions. Les mitrailleuses consomment les dernières réserves avec une rapidité inquiétante. Pourra-t-on tenir le coup ? On retéléphone au 4ème Bureau : nos camions sont à Tuttlingen, il leur faut le temps d'arriver.
A 6h15, les Allemands font donner leur Artillerie dont les obus tombent au Sud du village. Ils tentent de passer par l'Est, mais les Sections Duter et Merel tirent de tous côtés.
Le jour venu, le Commandant du Chelas lance une deuxième contre-attaque, menée par le Lieutenant de Broissiat, avec un T.D., un char (Chef Merlin), 2 half-tracks de la Légion et le half-track de l'Artillerie (Sous-Lieutenant Schaal). Chars et half-tracks balaient la route et la crête ; les Allemands s'enfuient et se précipitent dans le moulin situé à 800 m. Là, des tirs d'artillerie les mettent en poussière. Le détachement de Broissiat s'installe au Nord de Mauenheim. Les prisonniers affluent de toutes parts.
A 7 heures, tout s'est à peu près calmé. Des maisons brûlent. Le 1er Escadron arrive en renfort, dans la soirée.
A 12h30, le Capitaine Blacas vient avec son escadron remplacer les chars du 3ème Escadron remis à la disposition du Sous-Groupement A. Le Sous-Groupement C a reçu pour mission d'attaquer Immendingen tenu par 500 ennemis avec un Pak et 2 mitrailleuses à chaque entrée.
Dès le débouché de Mauenheim, l'artillerie ennemie entre en action.
Le détachement Ouest commandé par le Lieutenant de Broissiat et comprenant le peloton Joyau et la section de Légion Lecleach, trouve le contact au carrefour Est de Gundelhof. Un char est tiré par panzerfaust
Le détachement Est (Capitaine O'Brien), qui a progressé par le pont, rejoint la route Mauenheim-Immendingen à 1 km Nord de Gundelhof.
Le détachement de Broissiat est attaqué sur ses flancs par de nombreux fantassins. Le Commandant du Chelas lui envoie l'élément réservé (Aspirant Galvez) tandis que l'artillerie hache les bois environnant la route. Le détachement O'Brien se couvrant au Nord, revient dégager le détachement de Broissiat.
A 18 heures, les Allemands s'enfuient en désordre et les deux détachements reprennent leur progression. Ils prennent intact le pont d'Immendingen et pénètrent dans le village où ils font des centaines de prisonniers.
Il est 20 heures, le 3ème Bataillon du 152ème R.I. est affecté au Groupement C et occupe Mauenheim. Le 2ème Spahis est lancé dans les bois à la gauche du Groupement, pour couvrir ce dernier.
Tout le Sous-Groupement C se rassemble d Immendingen, et s'y installe défensivement après avoir achevé de nettoyer le village.
Le Sous-Groupement A, de son côté, s'est installé défensivement pour la nuit à Engen.
27 AVRIL
Le 1er Escadron reste à Immendingen, aux ordres du 152ème R.I. En fin de journée, il participe au nettoyage des bois situés au Sud-Ouest du village : 15 prisonniers.
Le 2ème Escadron reste à Tuttlingen,
A 4h30, arrivent dans Engen, occupé par le 3ème Escadron, les premiers éléments du 152ème R.I. Le détachement du Lieutenant Laporte est poussé à Weischingen avec une compagnie du même R.I. Une reconnaissance est ensuite poussée jusqu'à Husslingen, frontière suisse.
A 6h15, le char 01 tombe sur un détachement de 5 camions allemands que les occupants viennent d'abandonner, on les voit fuir à 400 ou 500 mètres. Le Capitaine Bachelot, aidé par les hommes du peloton mortiers, ramène les véhicules, deux mitrailleuses quadruples, deux canons F.T.A., plusieurs prisonniers.
Toute la journée, des prisonniers sont ramassés par nos patrouilles ; au total 130, dont un Lieutenant-Colonel et un Capitaine.
A 18h10, le détachement du Lieutenant Haffner va reconnaître l'itinéraire Beuren, Blumenfeld, Weil, Watterdingen. Il rentre à Bergen, nouveau P.C., dans la nuit, à 0h30 avec 67 prisonniers, dont 6 officiers.
Dans l'après-midi, le Capitaine Bachelot prend contact avec des hauts fonctionnaires allemands du Ministère de l'Intérieur, du duché de Bade, réfugiés à Tengenstadt, pour essayer de faire remettre au Général allemand Kepler, une lettre personnelle du Général Béthouard, demandant la reddition des éléments allemands encerclés. Cette manœuvre échoue, les rapports entre le Ministre de l'Intérieur du Duché de Bade, Mr. Staub et les S.S. du Général étant moins qu'amicaux.
A 19 heures le Sous-Groupement se porte dans la région de Mauenheim - Bargen. Mauenheim étant plein de troupes, l'installation à Bergen est réalisée à 22 heures.
Dans le secteur tenu par le 4ème Escadron, une Compagnie du 3/152 nettoie au petit jour la zone comprise entre le pont-route sur le chemin de fer (7 km Ouest d'Hattingen) et Immendingen.
Vers 9h30, partent trois reconnaissances, pour reconnaître l'état des ponts. La première, sur Hintschingen, ramène 6 prisonniers, le pont est en mauvais état, mais utilisable. La deuxième, partie vers Bachzimmern, signale 40 prisonniers allemands dans l'hôpital, le pont du chemin de fer est intact ; le pont de Hausen, à demi-démoli, sera aménagé pour V.L., le jour-même. Cette reconnaissance ramène 40 prisonniers et signale que la route est libre. La 3ème reconnaissance va en direction d'Amtenhausen.
A 12h30, 380 prisonniers sont emmenés vers le C.C. 6. L'après·midi, le Sous-Groupement C a pour mission d'interdire le franchissement du Danube.
Le Sous-Lieutenant Schaal, au cours d'une reconnaissance, ramène 46 prisonniers.
Le pont d'Immendingen s'écroule au passage d'un char. La section Heckel du Génie aménage aussitôt un passage par le pont du chemin de fer.
28, 29, 30 AVRIL
Mouvements du Régiment.
LA FIN DES HOSTILITÉS
1er, 2, 3 MAI
Les 1er et 2ème Escadrons cantonnent à Tettnang et entretiennent le matériel.
Les 3ème et 4ème Escadrons sont à Meckenbeuren.
4 MAI
Le Lieutenant-Colonel Dudognon arrive au Régiment rentrant de permission. Il prend les fonctions de Chef de Corps, que remplissait, depuis le départ du Lieutenant-Colonel d'Arc, le 17 Avril, le Chef d'Escadrons de Viéville.
5 MAI
Prise d'Armes, place de la gare, à Meckenbeuren, présentation du Régiment au Lieutenant-Colonel Dudognon.
7 MAI
Le 2ème Escadron, cantonné à Bregenz est présenté au Lieutenant-Colonel Dudognon.
A 13 heures 45, parvient le message :
Cessation des hostilités à partir de 1 heure 45
9 MAI
Le 2ème Escadron fait mouvement sur l'Allemagne et va cantonner à Geberthausen.
10 MAI
Regroupement du Régiment à Weingarten.
6ème REGIMENT DE CHASSEURS D'AFRIQUE | |||||
ETAT-MAJOR : | Lt Col RENAUDEAU d’ARC | ||||
M 4 A2 | 01 | ![]() |
JEANNE D'ARC | Adj KLEIN † MdL de LANGALERIE † |
détruit à Vieux-Thann le 12 12 1944 |
M 4 A2 |
01 | ||||
M 4 A2 | 02 | ![]() |
JEAN DE METZ | ||
M 4 A2 |
08 | ![]() |
CHASSEUR BRACHET | détruit à Küppingen (D) le 18 04 1945 | |
M 4 A | 08 | ||||
1er ESCADRON | ![]() |
Cne MIRABEAU | |||
1er Peloton | SLt VUILLERME | ||||
M 5 A1 | BC DORDOGNIN Tireur MONCHALIN Pilote ARGENTO † Aide-pilote MARTINIERE |
détruit à Illingen (D) le 07 04 1945 | |||
M 5 A1 | |||||
M 5 A1 | |||||
M 5 A1 | |||||
M 5 A1 | |||||
2ème Peloton | AdjC LAFOUGE | ||||
M 5 A1 | |||||
M 5 A1 | |||||
M 5 A1 | |||||
M 5 A1 | |||||
M 5 A1 | |||||
3ème Peloton | Lt de MONGRAND | ||||
M 5 A1 | SLt LHOSTE † FUNEL † JEZEQUEL † L'HERBETTE |
détruit à Lauterbourg le 18 03 1945 | |||
M 5 A1 | |||||
M 5 A1 | |||||
M 5 A1 | |||||
M 5 A1 | |||||
2ème ESCADRON | ![]() |
Cne BES de MERC | |||
Peloton échelon | Lt HODIN | ||||
M 4 A2 | B1 | ![]() |
détruit à Bourbach le 30 11 1944 | ||
M 4 A2 | B1 | Détruit à Hagenbach (D) le 24 03 1945 | |||
M 4 A2 | LA HIRE | ||||
M 4 A2 | |||||
1er Peloton | Lt EBLE | 2 chars détruits à Champey le 17 11 1944 | |||
M 4 A2 | 21 | ![]() |
|||
M 4 A2 | 22 | ![]() |
|||
M 4 A2 | 23 | MdL WALTER | |||
M 4 A2 | 24 | ||||
M 4 A2 | 25 | ||||
2ème Peloton | Lt BOUVET | 2 chars détruits à Champey le 17 11 1944 | |||
M 4 A2 | 26 | Lt BOUVET Tireur B-C VALOT Chargeur GACON |
|||
M 4 A2 | 27 | ![]() |
BUGEAUD 420414 | MdL ROUDIERE Chargeur ZMAÏLI |
détruit à Belfort le 20 11 1944 |
m 4 12 76mm | 27 | 485370 | BUGEAUD II | MdL GOZZI | |
M 4 A2 | 28 | ![]() |
BAYARD | MdL DESGRANGES Pilote POLET † |
détruit à Jebsheim le 28 01 1945 |
M 4 A2 | 29 | ||||
M 4 A2 | 30 | ||||
3ème Peloton | Lt CHEVALLIER | ||||
M 4 A2 | 31 | ![]() |
BOURGOGNE | détruit à Bourbach le Bas le 30 11 1944 | |
M 4 A2 | 32 | ![]() |
MdLC SICRE BC ANOUILH Bier LAMBERT Aide-pilote AUBRY |
détruit au camp d’Oberhoffen le 15 03 1945 | |
M 4 A2 | 33 | ![]() |
MdLc KAUFFER † Tireur : REIGNER † Pilote : LERNOULD |
détruit à Bourbach le 30 11 1944 | |
M 4 A2 | 34 | MdLc AUTRAN | détruit à Jebsheim le 28 01 1945 | ||
M 4 A2 | 35 | ![]() |
BERRY | Lt HODIN † Tireur : CARRIERE † |
détruit à Bourbach le 30 11 1944 |
3ème ESCADRON | ![]() |
Cne NODET | |||
M 4 A2 | C1 | Cne NODET | détruit à Artzenheim le 30 01 1945 | ||
M 4 A2 | C1 | MdLc VICENS | |||
1er Peloton | SLt DEROULEDE | ||||
M 4 A2 | SLt DEROULEDE † Tireur BC POULAIN † |
détruit à Artzenheim le 30 01 1945 | |||
M 4 A2 | BC PARMENTIER † Tireur : LIGNEL † Chargeur GALTIER LEGENDRE GALINIER |
détruit à Pont d’Aspach le 30 11 1944 | |||
M 4 A2 | MdLc BACQ | ||||
M 4 A2 | 41 | BC GALVEZ | |||
M 4 A2 | 42 | MdL MERLIN | détruit à Mauenheim (D) le 25 04 1945 | ||
2e Peloton | Lt TOURNEUX puis Lt LAPORTE |
||||
M 4 A2 | 45 | Lt LAPORTE | |||
M 4 A2 | 46 | ![]() |
CONDE | Lt TOURNEUX † -> MdLC SOUTIERE † Pilote PRIGERMAIN Tireur GUILLE Aide-pilote Bier de BLIC Chargeur DEVOS |
détruit à Artzenheim le 30 01 1945 |
M 4 A2 | 47 | ![]() |
MdL PERRON | détruit à Thann le 09 12 1944 | |
M 4 A2 | 48 | détruit au moulin de Jebsheim le 25 01 1945 | |||
M 4 A2 | 48 | MdL DESCHAMPS † IZZO † ALBERIC |
détruit à Lauterbourg le 19 03 1945 | ||
M 4 A2 | 49 | ![]() |
CAMBRONNE | MdLC SOUTIERE Tireur BC VIAUD Pilote GOURCEAU † Aide-pilote Bier LEMAIRE † Chargeur MARTIN |
détruit au Moulin de Jebsheim le 25 01 1945 |
M 4 A2 | 50 | MdL GOUHIER | détruit à Artzenheim le 30 01 1945 | ||
3ème Peloton | Lt MARTIN puis MdLc CHANNET | ||||
M 4 A2 | 51 | ![]() |
CORNOUAILLES | Lt MARTIN † Tireur GAFFARET Pilote PIVOT Aide-pilote MONAC Chargeur GIRARDOT |
détruit à Belfort le 21 11 1944 |
M 4 A2 | 51 | CORNOUAILLES II | |||
M 4 A2 | 52 | MdLC CHANNET | |||
M 4 A2 | 53 | ![]() |
BC CAFFAREL CORBELLA GUILLERMIN HOFMANN ROSSEL |
Détruit | |
M 4 A2 | 53 | BC CAFFAREL CANUT PETIT GABORY |
|||
M 4 A2 | 54 | MdL VINCENT | |||
55 | SLt PROVENSAL Pilote MdL WEISER |
||||
4ème ESCADRON | ![]() |
Cne BLACAS | |||
Peloton échelon | SLt DORR | ||||
D1 | MdL CLAQUE | ||||
1er Peloton | Lt AUBRY de MARAUMONT | ||||
M 4 A2 | 61 | 420829 | DIXMUDE | Lt JOYAU | |
M 4 A2 | 62 | ![]() |
DOUAUMONT | MdLC COMBIER Pilote Bier FABRE † |
détruit à Artzenheim le 30 01 1945 |
M 4 A2 | 62 | endommagé à Hagenbach (D) le 24 03 1945 | |||
M 4 A2 | 63 | ![]() |
MdL PERCEAU Pilote MARTIN Tireur Bier DUCROS Chargeur GONTIER † |
détruit à Büchelberg (D) le 21 03 1945 | |
M 4 A2 | 64 | ||||
M 4 A2 | 65 | MdL LEDANTE † |
détruit à Buc le 20 11 1944 | ||
2ème Peloton | |||||
M 4 A2 | 66 | ![]() |
468230 | Lt BOISSEAUNNEAUX de CHEVIGNY Tireur FEBVREL |
|
M 4 A2 | 67 | BRETAGNE | MdL LABORDE | ||
M 4 A2 | 67 | ![]() |
BRETAGNE II MdL MERCIER |
||
M 4 A2 | 68 | NORMANDIE | BC WATRIGNANT MANCINI BRAC de la PERRIERE PENICAUD SARTO |
détruit à Herrenberg (D) le 18 04 1945 | |
M 4 A2 76mm | 69 | MdLC SAUZEAU Aide-pilote BELMUDES |
|||
M 4 A2 | 69 | MdLC MATTERA Chargeur DEFESE |
détruit à Büchelberg (D) le 21 03 1945 | ||
M 4 A2 | 70 | BC LAUGIER | détruit à Hagenbach (D) le 20 03 1945 | ||
3ème Peloton | AdjC GUERIAU puis SLt DORR | ||||
M 4 A2 | 71 | DAUPHINE | SLt DORR † |
||
M 4 A2 | 72 | ||||
M 4 A2 | 73 | DIJONNAIS | MdL PETITJEAN Tireur Bier FAVRIOU Pilote CROS † Aide-pilote BOYER Chargeur AMSILLI † |
détruit à Buc le 20 11 1944 | |
M 4 A2 | 74 | DORDOGNE | MdL MITARD Tireur ROMAN Chargeur CANO |
détruit à Hagenbach (D) le 24 03 1945 | |
M 4 A2 | 75 | DOUBS | MdL COQUET Bier KLEIN † Bier NATAF |
endommagé à Hagenbach (D) le 24 03 1945 |