Les besoins de l'Armée Française sont estimés à environ 6000 exemplaires.
En 1937, un nouveau modèle entre en production. Dénommé UE2 il diffère essentiellement par des améliorations mécaniques et hormis quelques détails extérieurs reste très proche du modèle initial.
L'augmentation de la production oblige à faire appel à d'autres constructeurs : AMX, Berliet et Fouga. Renault ne fabrique plus que les pièces, les autres constructeurs réalisent l'assemblage du modèle.
A la mobilisation en septembre 1939, 2 848 engins ont été livrés. La production va atteindre les 300 véhicules par mois pour un total de 5 200 chenillettes en juin 1940.
Bien qu'apprécié par ses utilisateurs, la chenillette Renault ne brillait pas par ses performances. Malgré un blindage léger, la vitesse sur route ne lui permettait pas d'intégrer un convoi sur roues. L'autonomie dépassait à peine les 100 km.
Extraits de la NOTICE D'EMPLOI :
Hauteur : 1,25 m avec les calottes relevées. Longueur : 2,80m. Largeur : 1,74 m. Poids (à vide) du tracteur : 2,5 t ; de la remorque : 775 kg.
Blindage : 9 mm Moteur : Renault 4 cylindres 38 cv
Remorque largable à chenilles amovibles. Benne basculante.
Equipage : 2 hommes (conducteur à gauche) protégés par des calottes sphériques ; séparés par le moteur, ils communiquent au combat par signaux lumineux.
Blindage : suffisant pour résister aux balles ordinaires tirées à 300 m.
Vitesse : 25 km/h sur route, 10 km/h à travers champs.
Essence : 2 réservoirs contenant ensemble 56 l. Forte consommation (50 l. aux 100 km.).
Déplacements des chenillettes.
Pour de longs parcours, les chenillettes sont normalement transportées en camions ; il en est de même de leurs remorques.
Le transport des chenillettes sur plates-formes tractées est exceptionnel ; il est justifié pour les dépannages ou pour les déplacements de faible distance (moins de 15 km), de chenillettes isolées (Le RI normal ne dispose que de 2 plates-formes remorques).
Les déplacements sur chenilles doivent être limités le plus possible (une étape au max.), en raison de la forte dépense en carburant : ils s'imposent à proximité de l'ennemi. Le lieutenant de ravitaillement prend éventuellement le commandement des colonnes de chenillettes ; celles-ci marchent par bonds et empruntent, en principe, des itinéraires particuliers ; la nuit, les veilleuses sont allumées, les itinéraires jalonnés.
Pendant la marche d'approche et au combat les chenillettes sont utilisées pour la traction des canons antichars, le transport de munitions, ou, exceptionnellement, pour le transport de l'armement lourd de l'infanterie (mortiers ou mitrailleuses). Une chenillette et sa remorque peuvent transporter 2 mortiers de 81, ou 4 mitrailleuses avec un approvisionnement de munitions
La traction des canons de 25 par chenillettes est normale dans les unités motorisées ; le canon peut même être tracté derrière la remorque sur un bon itinéraire.
Dans les unités non motorisées, la traction éventuelle des canons de 25 est organisée (approche ou attaque) par le Cdt de la CRE d'accord avec le lieutenant de ravitaillement ; les remorques sont tractées par d'autres chenillettes ou groupées.
Le transport de mitrailleuses ou de mortiers sur chenillettes ne se justifie qu'au combat, pour des déplacements importants (plus de 1000 m), ou en cas d'urgence.
Les servants des canons tractés ou des engins transportés, suivent à pied, à vive allure, la chenillette qui progresse d'abri en abri, vers un emplacement fixé à l'avance ; le chef de pièce guide la chenillette : il prend place à côté du conducteur.
En terrain dangereux les calottes des chenillettes sont rabattues ; le guide de la chenillette et son conducteur communiquent au moyen des signaux lumineux suivants :
En avant : feu blanc fixe. A gauche : feu bleu fixe.
Acculer : feux blancs répétés. Décrocher : feux blancs et rouges alternés.
Arrêter : feu rouge fixe. Ralentir : feux rouges répétés.
A droite : feu vert fixe. Basculer : feux rouges et verts alternés.
Capacité de transport
Benne du tracteur : 400 kg. (1/4 de m.c.). Remorque du tracteur : 600 kg. (1/3 de m.c.).
Chargements
Sur route, les chenillettes employées à la traction des canon de 25, peuvent transporter des mines dans leur benne, indépendamment de 24 coups de 25 de sécurité ; les remorques, non utilisées, transportent les havresacs des servants.
Au combat, les chenillettes servent surtout aux ravitaillements en munitions ; leur chargement est constitué d'après les besoins des unités à ravitailler : les remorques, larguées en cours de déplacement, ravitaillent les éléments arrière des Bataillons (mortiers ; mitrailleuses), les tracteurs ravitaillent les éléments les plus avancés (bennes).
La benne peut recevoir par exemple :
soit le chargement mixte suivant (pour une Cie de FV) :
8.100 cart. de FM (18 sacs à terre du 384 cart.) ;
2.688 cart. de 8 mm. (7 sacs de 351 cart.);
150 grenades OF (3 caisses) ;
114 grenades VB (3 caisses).
soit un chargement homogène de :
8.100 cart. de 7,5 (4 caisses).
ou 18.000 cart. de 7,5 (45 sacs à terre).
La remorque peut contenir :
soit 162 coups de mortiers (54 caisses à 3 coups) et 8.500 cart. de 8 mm. sur bandes en caisses (8).
soit 15.000 cart. de 8 mm. en caisses.
La chenillette et la remorque peuvent transporter le matériel et les munitions d'une section de mitrailleuses ou d'un groupe de mortiers.
Pour la constitution des charges, se rappeler que :
1 caisse de 2025 cart. de 7,5 mm pour FM pèse 50 kg.
1 caisse de 1925 cart. 8 mm. pour fusil ou mitr. pèse 50 kg.
1 caisse de 1925 cart. 8 mm. pour mitr. sur bandes pèse 50 kg.
1 caisse de 3 coups pour mortier de 81 pèse 3 kg.
1 caisse de 12 coups pour canon de 25 pèse 12 kg.
Chenillette UE modèle 1937
L'absence d'armement, initialement exigée, s'est révélée une lacune. Plusieurs essais de casemates armées ont été effectués mais n'ont pas donné lieu à production en grande série.
En 1932, une variante armée (prototype 77962) a été proposée à la Cavalerie. Refusé essentiellement en raison de sa vitesse insuffisante, cet engin sera la base d'étude de la future AMR 33.
En 1936, une commande chinoise de dix exemplaires est réalisée. Les exemplaires aboutissent en Indochine où ils seront encore utilisés en 1945.
Le 31 mai 1940, un canon Hotchkiss de 25 mm SA 34 est monté sur une chenillette pour une série d'essais. Cette tentative déboucha sur une commande passée le 10 juin pour 150 de ces chasseurs de chars. Quelques exemplaires ont été vus capturés par les troupes allemandes.
1931 CITROËN CHENILLETTE
Construit à 3 exemplaires, ce semi-chenillé monoplace avec remorque est destiné au ravitaillement des unités d'infanterie. Les modèles testés sont satisfaisants mais le tracteur souffre d'un mauvais système de refroidissement, la remorque ne dispose pas d'un dispositif de décrochage automatique. Ce matériel est donc abandonné mais son châssis sert de base au développement de l'AMR P 28.
1930 LATIL CHENILLETTE
Dérivé d'un tracteur chenillé Carden Loyd, le tracteur de ravitaillement d'infanterie LATIL est essayé à partir de 1930. Le blindage était de 6mm maximum.
Aucune suite n'a été donnée à ces expérimentations.
