FRANCHEVILLE       501e RCC  3e Compagnie

M 4 A3  76mm n° 39    


Equipage :
Chef de char : Sous-lieutenant Benard puis Adjudant Huot
Tireur : Thiolat puis Douillon tué le 15/9/1944
Radio-chargeur : Mifsud
Pilote : Henri Jolivet, tué le 14 décembre 1944 comme chef de char du MORT-HOMME II
Aide-pilote : Forest


Paris 25 août 1944 Rue de Rivoli
Pendant que se déroule le combat devant l'hôtel Meurice, le Francheville (chef de char adjudant Huot) et l'Uskub mettent en flammes 3 Panther et un char Renault allemand et de nombreux véhicules ennemis dans les jardins des Tuileries. On constate qu'un obus du canon allongé de 76, de nouveau modèle, du Francheville a traversé de part en part le blindage d'un Panther, alors qu'il a été prouvé que le 75 monté sur tous les autres chars est impuissant quand il est employé de face contre un Panther et à plus forte raison contre un Tiger.

Grussenheim (Bas-Rhin) 26 janvier 1945
Nos quatre chars, eux, se lancent à l'attaque. Tout soutien d'infanterie est impossible, car les fantassins ne peuvent progresser à pied dans la neige, tant elle est épaisse ; cela promet de barder, à en juger d'après les cinq chars français qui ont été mis hors de combat quelques heures plus tôt, au cours d'une attaque infructueuse, et que nous voyons encore en train de brûler. Parmi eux se trouve celui d'un de nos anciens camarades de la 3e compagnie, l'aspirant Picard, qui a été tué dans sa tourelle. C'était son premier combat de chars, et il avait vingt et un ans.
L'ennemi dispose de quatre de ses trop fameux 88 automoteurs, type Hornisse, les plus puissants de ses antichars. Et ceux-ci ont l'avantage d'être cachés dans des buissons et d'attendre que nos chars se montrent à découvert.
Ces derniers s'avancent en formation déployée, à travers un terrain peu accidenté, après avoir embarqué sur leurs plages arrière les chasseurs du groupe franc du sergent Minozi. Les mitrailleuses avant des chars arrosent les buissons dans lesquels se cachent les tirailleurs allemands, sur lesquels nos fantassins tirent, eux aussi. Minozi en tue plusieurs à coups de carabine. Les chefs de chars, la tête hors de la tourelle, scrutent à la jumelle, à s'en faire mal aux yeux, la lisière des bois dont ils s'approchent.
Tout à coup le chef de char du Chemin des Dames aperçoit une masse sombre : c'est un des Hornisse. Il ouvre instantanément le feu, et en un clin d’œil l'automoteur allemand brûle comme une torche. Mais à son tour le Chemin des Dames, pris à partie par un deuxième Hornisse, est atteint de plein fouet.
L'équipage de l'Uskub, que commande le jeune sergent Dubouch et qui s'est si bien distingué à Badonviller se couvre de gloire une fois de plus : il allume un 88 automoteur puis, un instant plus tard, en découvrant un deuxième très bien camouflé, il envoie derrière celui-ci un obus fumigène de manière à faire un écran sur lequel le Hornisse se détache ; puis, d'un second obus, il le met hors d'action.
Le Francheville, de son côté, prend à partie le dernier des automoteurs. Celui-ci, voyant la partie perdue, décroche en vitesse. Belle victoire ! Trois Hornisse cramés en moins de cinq minutes et le quatrième peut-être atteint. Les Boches ont payé cher notre Chemin des Dames.
Un peu plus tard, un quatrième automoteur, détruit par le Francheville, viendra s'ajouter au tableau de chasse de la 3e compagnie. Le Francheville est commandé par l'adjudant Huot qui, fait extraordinaire, a reçu deux fois la médaille militaire. Elle lui a été attribuée une première fois en 1940 alors qu'il était déjà dans les chars ; mais, passé en Angleterre, il ne l'a pas appris avant de s'évader ; elle lui a été conférée une seconde fois peu avant le combat du carrefour 177.

 

 

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