RICQUEWIHR n° 356 49e BCC 1ère compagnie
Combat du bois du Mont-Dieu le 15 mai 1940
Le RICQUEWIHR est en retard pour l'attaque de 15h00. Il débouche de la lisière nord du bois du Mont-Dieu vers 17h30 et est pris à partie par l'artillerie allemande. Le sous-lieutenant Stolz est blessé au bras.
24 mai 1949 18h00 Combats de Tannay
L'apparition des chars sur la cote 276 et le débouché sur le glacis de la ferme La Forge de ceux qui vont attaquer sur la ferme Le Moulinot déclenche des tirs d'artillerie ennemis d'une extrême violence sur toute cette zone.
Les chars sont également pris à partie par de nombreux antichars, 37 et 47, qu'ils repèrent difficilement, aveuglés par la poussière.
Au sud du bois triangulaire, les positions du 8e Chasseurs sont traversées par des chars; le mdl Cazals du peloton Millet, 3e escadron, fait signe à l'un d'eux, 15 m derrière lui, de s'éloigner car leurs tirs sur l'ennemi provoquent la réaction de l'artillerie et les obus s'abattent sur les chasseurs.
Le char RICQUEWIHR 356 descend la pente de 276 vers les Terres Tortues, lâchant ses obus sur l'ennemi qui en occupe le fond. Un de ses obus tue le servant d'un antichar allemand, les autres servants se sauvent puis reviennent et reprennent le tir contre les chars.
Dernier char de la 3e D.C.R. Abandonné le 18 juin 1940 à Saint Seine l'Abbaye, Nord-est de Dijon, armement détruit.
Equipage :
Chef de char : Sous-lieutenant Stoltz blessé et évacué le 15 mai, remplacé par le Lieutenant Domecq.
Pilote : Sergent Ducassou
Aide-Pilote : Voisin
Radio : Caporal Cossec
RICHELIEU n° 424 47e BCC 3e compagnie
Perçu par le 47e BCC le 29 avril 1940.
Combat dans la poche d'Abbeville les 28 et 29 mai 1940.
Endommagé, le RICHELIEU est embarqué à Vieux-Rouen à destination du PEB 7 à Rosny sur Seine.
COMPTE RENDU DE FIN DE COMBAT DU COMMANDANT DE COMPAGNIE
1°) COMBATS DES 28 et 29 MAI devant ABBEVILLE
Attaques d'Huppy - d'Huchenneville - cote 104 et Monts Caubert
2°) COMPOSITION DE LA COMPAGNIE avant l’engagement
Commandant de Compagnie : Capitaine GHISLAIN
1ère Section : Lieutenant DUBOIS
2e " : Lieutenant PAUL
3e " : Lieutenant ROBINET
Section d'échelon : Lieutenant GRAUFOGEL
Section de Commandement : Sergent LESUEUR
10 Chars en état de combattre.
3°) SITUATION AVANT L 'ENGAGEMENT
Déplacements effectués : La Compagnie a effectué entre le 18 et le 27 à minuit 340 kilomètres sur chenilles.
Zone de stationnement avant l'attaque :
P.A. Bois de bienflos - 1 km à l’Ouest de Vergiès
P.D. Thalivet Nord de Doudelainville derrière le bois de Poultière.
4°) ORDRES VERBAUX RECUS AVANT L'ATTAQUE DU 28 MAI
a) 13 h 30 les Commandants de Compagnie sont convoqués au P.C. du Bataillon.
b) 14h le Commandant de Compagnie fait porter un ordre au Lieutenant DUBOIS.
- Rassembler les Chars de la Compagnie en colonne à l'intérieur du bois et se tenir prêt à attaquer.
- De faire venir au bataillon tous les Chefs de section pour recevoir des instructions.
Mission du bataillon - La Bataillon a une mission d'action d'ensemble. Il doit se porter rapidement sur le 1er Objectif (Bienfay - Villers s/Mareuil) dans la formation Compagnie accolées 1ère à l'Ouest – 3e à l'Est.
- Marquer sur le 1er objectif un arrêt de 1 heure pour attendre I’Infanterie.
- Attaquer le 2ème objectif sur ordre du Bataillon. D'occuper le 2ème objectif (Monts Caubert) jusqu'à l'installation de l'infanterie sur cette position.
Heure H : 17 heures.
5°) RECONNAISSANCES - LIAISONS PRISES
à 14 h 30 le Commandant de Compagnie part avec le chef de Bataillon reconnaître la position de départ et le terrain d'attaque.
Le terrain d'attaque est très couvert - haies - bois - Aucune liaison n'a pu être prise avec les autres armes.
6°) ORDRES DONNES à 15 h 30 AUX CHEFS DE SECTION
Départ pour la P.D. à 15 h 45 - Itinéraire : Fontaine le Sec - Oisemont - Fresnes - Tilleloy - Doudelainville.
Formation de 1a Compagnie
1°) sur 1a position de départ en colonne parallèlement au front.
2°) Débouché en colonne - l'espace existant entre la 1ère Compagnie à gauche et le bois de la Poultière ne permet pas le prendre une autre formation.
3°) Attaque - formation en V - Char du Capitaine en tête assurant la direction.
exécution des tirs sur les lisières Est d'Huppy.
A noter : Seuls le Capitaine et les Chefs de section ont une carte au 50/000e
2 chefs de char ont une carte Michelin.
Les autres n'ont aucune carte.
7°) LE BATAILLON APPUIE LE 4e BATAILLON DE CHASSEURS
Un bombardement a été prévu sur Huppy de H à H + 15’.
Un autre est prévu sur les Monts Caubert à H + 1 heure.
8°) RELATION COMPLETE, EXACTE ET DETAILLEE DE L’ACTION DE LA COMPAGNIE DEPUIS L’HEURE H JUSQU'A LA FIN DU COMBAT
Départ de la P.A. - 15 h 45
Arrivée sur la : P.D. du Char du Capitaine 16 h 50, du dernier Char de la Cie à 17 heures
à 16 h 58 lancement d'appel par radio
à 17 h en colonne - en avant.
quelques chars répondent compris.
Toute la Compagnie débouche.
On éprouve des difficultés pour franchir le chemin creux Poultière - Bois du Mont Blanc.
Attaque - Arrivé à la hauteur du bois de la Poultière les feux ennemis se déclenchent. Ordre est donné de prendre la formation en V. Certains Chars ont beaucoup de retard par suite du franchissement du chemin creux.
Les feux ennemis très précis venant des lisières Est du village d'Huppy sont concentrés sur les Chars B - Ils sont vigoureusement combattus par les tirs des Chars et bientôt ils deviennent très faibles.
La progression continue vers Limercourt, quatre chars tombent en panne : Friedland - Ulm - Marengo - Dardanelles parmi lesquels 2 chars de Chef de section : Friedland et Marengo.
Dans les environs de Limercourt le terrain est difficile ; le char du Capitaine s'engage sur le chemin Limercourt Château d'Huchenneville suivi du Char du Chef de Bataillon. Les chars de la Compagnie progressent lentement de part et d'autre du chemin.
Arrivé aux environs du Château d'Huchenneville, tirs ennemis très précis venant de 104 et des Monts Caubert.
A la hauteur du bois des Hetroy le char du Capitaine se dirige seul vers la route nationale - Villers sur Mareuil semble occupé très faiblement.
Quelques pièces d'artillerie des Monts Caubert ouvrent le feu, Après avoir réagi et seul en vue des Monts Caubert le Commandant de Compagnie revient vers la Compagnie en empruntant le même itinéraire qu'à l'aller.
Quelques mitrailleuses ennemies du Château d'Huchenneville ouvrent le feu. En débouchant de Limercourt le Commandant de Compagnie voit les Chars de la Compagnie tirant sur les lisières des Bois à l'Ouest de Caumont, sur le château de Caumont et sur la crête au Nord de Limeux.
Le Commandant de Compagnie passe : ralliement. Quelques Chars : Lodi - Eylau - Kemmel se rapprochent du char du Capitaine.
Un officier du 4e Bataillon de Chasseurs arrêté sur les crêtes Nord d’Huppy demande de réduire les armes du château et du parc de Caumont.
Tous les Chars présents se dirigent vers le château de Caumont. Les armes automatiques ennemies sont rapidement réduites et l'infanterie amie continue sa progression.
Après appels par radio, il est rendu compte que le char Kemmel est en panne de terrain et que le Valmy est immobilisé par un obus dans le train de roulement.
Il est 20 h 30 et il reste 4 chars en état de marche :
Richelieu : Char du Capitaine.
Lodi : Lieutenant Becquet
Eylau : Lieutenant Robinet
Surcouf : S/Lieutenant Philippot
Le Char du Chef de Bataillon rejoint la Compagnie. Un Char de la 1ère Compagnie vient vers nous, mais il est atteint d'un obus qui blesse grièvement son chef de char.
La Compagnie progresse vers Limercourt et détruit quelques résistances aux abords du Château d'Huchenneville.
Le Richelieu reçoit un gros obus sur la chenille gauche. Le char ne peut plus virer à gauche.
N'ayant plus que 40 litres d'essence, le Commandant de Compagnie décide de rallier la Compagnie en marchant vers Huppy.
Le Chef de char du Lodi récupère des blessés de la 1ère Compagnie.
La Commandant de Compagnie marche devant les chars. Deux prisonniers sont faits dans le cimetière d'Huppy.
Vers minuit les Chars disponibles et les équipages des chars sont rassemblés sur la route d'Huppy à Doudelainville à hauteur de la Poultière.
Les 3 chars valides de la Compagnie - Eylau - Lodi et Surcouf sont préparés pour l'attaque du 29.
Voir compte rendu des Chefs de char.
IX PERTES SUBIES
Personnel :
Le 28 : Caporal Hannoteaux - grièvement blessé
le 29 : Sergent Douchet - grièvement brûlé et blessé
Caporal-Chef - Haeschelmann - blessé
Caporal Marchand - blessé.
Chars :
le 28 :
Richelieu - détérioré - récupéré
Marengo - obus dans le barbotin - récupéré
Valmy - radiateur percé par obus - récupéré
Dardanelles - armes de fonctionnant pas
Friedland - obus dans le masque - récupéré
Ulm - obus dans la tourelle - récupéré
Kemmel – panne de terrain
le 29 :
Eylau - incendié - non récupéré
Lodi - détruit – non récupéré
Surcouf - détruit - récupéré
CONSOMMATION EN MUNITIONS :
75 explosifs : 250
75 de rupture : 27
47 explosifs : 150
47 rupture : 160
cartouches 7/5 : 5 200
cartouches 7/5 P : 2 100
CONSOMMATION D'ESSENCE :
4 070 litres
KILOMETRES PARCOURUS :
depuis le départ de la P.A. jusqu'à la fin du combat : 45 km en moyenne par char.
OBSERVATIONS CONCERNANT L'ATTAQUE
Il est absolument nécessaire que les Chefs de char possèdent la carte au 50.000e de la zone d'attaque, de façon pouvoir reconnaître le terrain et rendre compte de leur position.
Étant donné la capacité des réservoirs, il n'est pas possible de combattre plus de 5 heures sans ravitaillement.
Les combattants sont d’avis que l'emploi des chars en action d'ensemble ne peut donner aucun résultat.
Après avoir dépassé la ligne de résistance, les chars ne rencontrent plus d'ennemis, les armes sont bien camouflées et ne tirent pas ; puis en entrant dans la zone des batteries les chars sont soumis, sans appui, aux tirs directs de la grosse artillerie.
Signé : GHISLAIN
RIBAUVILLE n° 357 49e BCC 1ère compagnie
Constructeur : SCHNEIDER
Combat du bois du Mont-Dieu le 15 mai 1940
Au lieu-dit La Richenière, au nord du bois du Mont-Dieu, le RIBAUVILLE neutralise un canon de 75mm et détruit une rame de camions transports de troupes.
Le char encaisse 17 impacts, 5 de face et 12 sur le côté droit.
24 mai 1949 18h00 Combats de Tannay
L'apparition des chars sur la cote 276 et le débouché sur le glacis de la ferme La Forge de ceux qui vont attaquer sur la ferme Le Moulinot déclenche des tirs d'artillerie ennemis d'une extrême violence sur toute cette zone.
Les chars sont également pris à partie par de nombreux antichars, 37 et 47, qu'ils repèrent difficilement, aveuglés par la poussière.
Equipage :
Chef de char : Lieutenant Noël Valois
Pilote : Sergent Léon Honor
Radio : Sergent Brix
Aide-pilote : Caporal Georges Arger
L'action vue d'un groupe de prisonniers sur le terrain :
"Un sous-officier allemand vient au groupe de prisonniers et, en un français parfait sans aucun accent germanique, leur donne l'ordre " A genoux ! ", puis, cela exécuté, les fait relever et leur dit : "Vous allez voir le char français tirer sur vous !"
Un soldat allemand, FM en mains, bandes de cartouches suspendues à son cou, se met en batterie au pied du groupe de prisonniers et, sans aucune interruption, tire sur le char qui est le plus au nord, le 357 "RIBAUVILLE", chef de char lieutenant Valois, pilote-sergent Honor. Probablement sous l'effet de pompage, le char pivote sur sa gauche, se place dans l'axe du FM allemand et donc du groupe de prisonniers. Il s'immobilise, le canon de 75 étant dans l'axe du canon de 47, se relève lentement et s'arrête. Le Maréchal des Logis Avignon a dû être le seul à voir cette scène, tous les autres ont le regard fixé vers l'avant, et il attend le coup de canon qui va pulvériser les survivants de l'attaque. L'attente pénible de la mort s'éternise, les secondes paraissent durer des heures. Aucun coup de canon n'est tiré, le chef de char et le pilote ont dû discerner les prisonniers derrière l'arme allemande qui n'arrête pas de tirer. En réalité, alors que le sergent Honor était prêt à lâcher un obus de 75, le lieutenant Valois l'a arrêté en lui hurlant : "Ce sont des Français !" Il avait vu en pointant le 47. "
Récit de Roger Avignon, 93e GRDI
Le char avarié au cours du combat du 24 mai est embarqué fin mai en gare de Challerange pour évacuation sur l'intérieur.
Le char ne reviendra pas à la 3e D.C.R. et sa trace est perdue.
Le RIBAUVILLE a été photographié dans un parc de matériel non identifié.
Le nom du char est mal orthographié, il devrait s'écrire RIBEAUVILLE.
RHÔNE n° 309 37e BCC 1ère compagnie
Constructeur : RENAULT
Perçu par le 37e BCC 1ère compagnie à Lunéville le 27 septembre 1939.
Le 16 mai 1940 la 1ère D.C.R. est contrainte au repli. Les survivants du 37e B.C.C. se retrouvent bloqués à Beaumont (B) à court de carburant. Les équipages n'ont pas d'autre choix que de saborder leurs B1 bis et de retraiter à pied. Le RHÔNE a brûlé et explosé. L'incendie s'est propagé aux maisons voisines faisant un immense brasier qui se consumera jusqu'au 17 au soir.
Equipage :
Chef de char : Sous-Lieutenant André Marsais
Pilote : Caporal-chef Emile Tourmetz
Radio : Sergent Jacques Tapol
Aide-pilotes : Chasseur Defremy et chasseur Feuillatre
RHIN n° 311 41e BCC 1ère compagnie
Perçu par le 41e BCC à Gien le 23 novembre 1939.
Incorporé à la compagnie Gaudet le 20 mai 1940.
Le char du Sous-Lieutenant André, tombe en panne dans la nuit du 13 au 14 mai entre Perthes et Rethel (poulie AVD faussée et barbotin G bloqué). Réparé au fort de Witry Les Reims, et dérouté le 20 mai au profit de la 14e DI sur La Neuville puis le 21 sur Seuil, Thugny-Trugny pour relever le JURA qui sera le 22 à Biernes et le RHIN à Seuil.
Le RHIN ne rejoindra jamais le 41e BCC. Les équipages seront relevés les 21 ou 22 mai, dirigés sur La Neuville puis sur Esternay. Le Sous-Lieutenant André et son équipage rejoindront alors le 41e BCC.
Le RHIN termine la campagne à Mainzac (28 km S-E d'Angoulême) et sera dirigé sur le parc de Périgueux le 15 juillet.
Le RHIN est actuellement conservé au Musée des Blindés de Saumur. Dissimulé pendant plus de 70 ans sous diverses livrées il a fait l'objet d'une superbe restauration en 2016.
Le camouflage est réussi et basé sur les très rares documents en couleur retrouvés récemment.
Le RHIN restauré est présenté avec une plaque constructeur Renault qui n'existait pas en 1940. Curieusement, l'apposition de cette plaque sur le camouflage d'origine a sauvegardé partiellement le nom de char ce qui a permis de l'identifier.
Sur la base de témoignages et de photos d'époque, les couleurs et marquages d'identification à l'arrière de la tourelle ont été corrigés par rapport au modèle présent au Musée des Blindés.