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               27e BATAILLON DE CHARS DE COMBAT

 

 

Ce bataillon (sous les ordres du commandant AUBERT), ainsi que le 14e B.C.C fait partie de la 4ème Demi Brigade de la 2ème Division Cuirassée. Celle-ci est commandée par le Lieutenant-Colonel GOLHEN. Ces bataillons ont été formés à Vannes. A eux deux ils rassemblent 99 chars.
Le 27e B.C.C est mobilisé par le C.M.N N° 505 à Vannes le 24 août 1939.
Ce bataillon sera affecté successivement :
- à la 3ème Armée du 11 septembre au 14 octobre 1939
- à la 9ème Armée du 15 octobre au 13 novembre 1939
- à la 7ème Armée du 14 novembre au 16 janvier 1940
- à la 2e D.C.r du 16 janvier au mois de juin 1940.
Après l'offensive éclair de l'armée allemande, un front va se constituer tout le long de la vallée de la Somme.
Le 27e B.C.C à la bataille d'Abbeville (campagne de France) :
Avec plus de 400 chars alliés engagés, la bataille livrée en trois phases entre le 27 mai et le 4 juin 1940, constitue une des plus importante attaque blindée de la seconde guerre mondiale.

Les préludes de la bataille :
Le 14 mai.
La 2e D.C.r quitte son cantonnement de Chalons sur Marne pour être acheminée sur le théâtre des opérations. Les éléments chenillés sont convoyés par voie ferrée, les autres éléments prennent les voies routières. Dans la journée du 14, la 3ème compagnie du 27e B.C.C débarque à ETREUX, après avoir subi des raids aériens de la Luftwaffe.
Le 15 mai.
La 3ème compagnie prend la direction de la BESACE afin de compléter le groupement du lieutenant colonel GOLHEN commandant la demi brigade. Celui-ci a pour mission de tenir la position de Novion - Porcien menacée par les blindés Allemands. Ces derniers ayant pour objectif d'atteindre la Manche le plus rapidement possible.
Cette journée est confuse du coté du commandement français, les unités éloignées les unes des autres errent en attendant les ordres. Les patrouilles Allemandes sont menaçantes et harcèlent sans cesse nos positions.
Le 16 mai.
Des ordres arrivent en tous sens des autorités. Les compagnies continuent à arriver par voies de chemin de fer. Trois compagnies de chars H (deux du 14e B.C.C, une du 27e B.C.C), arrivant à ETREUX, ne reçoivent pas d'ordre. Le commandant AUBERT décide alors de garder les ponts sur l'Oise. Un peu plus tard les ordres arrivent enfin. Le commandant AUBERT reçoit pour mission la défense des ponts de l'Oise d'Oisy au Nord, la Fère au Sud. Les compagnies du 27e B.C.C sont réparties suivant le dispositif suivant : la 2ème compagnie à BERNOT pour la défense des ponts de GRAND VERLY et la 1ère compagnie la défense des ponts d'ORIGNY SAINTE BENOITE à MOY. Quant à la 3ème Compagnie qui a été encerclée par l'ennemi à la BESACE, elle décroche et fait mouvement dans la direction du Sud Ouest. Il est à noter que les premiers ravitaillements en carburant commencent à être difficiles.
Pendant ce temps du coté allemand les ordres et les objectifs sont clairs, il faut continuer à foncer vers le Nord Ouest au-delà de l'Oise et de la Somme, pour gagner au plus vite le littoral de la Manche.

Rapport Particulier sur la défense de RETHEL
La 3ème Compagnie du 27e BCC débarquée à ETREUX le 15 mai à 2 heures, reçoit du chef de bataillon, à 6 heures l'ordre de gagner la région de la BESACE.
Au cours d'une halte à MONTCORNET, des ordres complémentaires lui sont donnés par le Capitaine CHARLET adjoint du Lieutenant Colonel GOLHEN : gagner d'urgence la route de SIGNY L'ABBAYE à RETHEL, à la sortie du village. Après cette marche de 80 km, à l'allure poussée, 11 chars sur 14 sont au point fixé à 17 heures et se mettent en position défensive sur la route.
Le Lieutenant Colonel GOLHEN organise vers 18 heures le repli progressif vers RETHEL, des arrêts, en attente de l'ennemi, sont marqués au carrefour de GRANDCHAMP, puis en amont de WASSIGNY, vers 11 heures, les chars en queue de dispositif entendent passer à quelques centaines de mètres de la colonne motorisée ennemie, puis les tirs de balles traçantes et à obus traçants se déclenchent en direction de NOVION - PORCIEN. A la nuit tombée, le repli sur RETHEL se poursuit par WASSIGNY, HERBIGNY, HAUTEVILLE, ECLY, RETHEL.
Vers 3 heures le 16 mai, le Lieutenant Colonel GOLHEN, décide que les chars B défendront seuls l'avant de RETHEL, les chars H devant se replier au sud de RETHEL, sur la route de REIMS.
Les tracteurs de ravitaillement de la 3ème Compagnie participent durant la matinée au ravitaillement en essence des chars B.
Restent abandonnés sur le terrain, par suite de pannes mécaniques, après toutes, tentatives de dépannage et remorquage : 3 chars, 1 tracteur de ravitaillement.
                                                                               P.C le 1er juillet 1940
                                                                               Le Chef de Bataillon AUBERT
                                                                               Commandant le 27e B.C.C

Le 17 mai 1940.
La 2e D.C.Rr. est toujours aussi dispersée. De nombreux accrochages ont lieu sur les ponts de l'Oise. Les allemands ont décidé de s'emparer rapidement de ces ponts. La 3ème Compagnie du 27e B.C.C résiste très courageusement. Malgré cela les ponts de MOY, BERTHENICOURT et MEZIERES SUR OISE tombent dans les mains allemandes. La 3ème Compagnie est alors obligée de continuer son mouvement de repli. Les ponts de RIBEMONT tombent au premier assaut. La 2ème compagnie du 27e B.C.C contre attaque vigoureusement à HAUTEVILLE, ce qui permet d'arrêter provisoirement les allemands.
En fin d'après midi, le lieutenant Colonel GOLHEN donne l'ordre de repli. Cet ordre ne parvient pas à toutes les unités, notamment celles stationnées au Nord de VADENCOURT. La 2ème compagnie du 27e B.C.C de LONGCHAMPS gagne BOHAIN.
La 2e D.C.r a subi de lourdes pertes tout au long de cette journée, malgré la belle défense individuelle de chaque unité.
Toutefois les allemands vont connaître en cette journée une crise dans leur commandement. En effet l'élan des divisions de panzer est freiné, l'ordre de ne plus franchir l'Oise est donné. En effet au vu de la progression trop rapide de ses unités de blindés, l'armée allemande, même avec ses unités mécanisées, a du mal à suivre le rythme !
Cela n'empêche pas les unités les plus avancées de consolider leur tête de pont sur la Serre et de s'emparer quand même des ponts de l'Oise. Une unité de panzer fait route vers MONTCORNET pour répondre aux attaques de chars Français encore présent dans le secteur.

Le 18 mai.
La lutte est âpre et disproportionnée pour les dernières unités de chars sous les ordres du lieutenant Colonel GOLHEN. Toutefois, un groupement se constitue avec le reste des éléments cuirassés en état de marche placé sous les ordres du commandant AUBERT. Ce groupement est constitué d'une section de chars B du 15e B.C.C, de quelques chars H de la 1ère compagnie du 27e B.C.C, et de quelques autres éléments. Ce groupe a pour mission de se porter sur le canal de CROZAT au pont de JUSSY et de LIEZ puis de se diriger sur l'Oise entre ORIGNY SAINTE BENOITE et ACHERY. Le détachement partant de GUY arrive vers 18 heures à GUISCARD près du canal de CROZAT.
La 3ème compagnie quant à elle se déplace vers la forêt de COMPIEGNE.

La riposte Française :
Les 19 et 20 mai.
Le groupement du commandant AUBERT lance son attaque prévue la veille.
La colonne du pont de SAINT SIMON.
La 1ère Compagnie du 27e B.C.C débouche du pont, soutenue derrière elle par l'infanterie du 108e R.I. Rapidement les chars prennent le village, occupé aussitôt par l'infanterie. Continuant sur ARTEMPS, les chars sont pris sous les tirs des canons allemands placés derrière des barricades, protégées elles mêmes par un champ de mines. Un combat de barricades acharné débute alors.
La colonne du pont de JUSSY.
Des chars H de la 1/27e B.C.C franchissent le pont de JUSSY, ils prennent ensuite la direction d'ESSIGNY LE GRAND, puis URVILLIERS. Tout au long de leur progression, ils détruisent sans trop de difficulté les unités avancées allemandes. A cours de munitions, les chars doivent revenir sur leurs pas.
Sous le nombre des blindés allemands, les chars français succombent les uns après les autres. D'autres seront abandonnés sur le terrain suite à des ennuis mécaniques. La situation au 20 mai est critique, car pratiquement tous les ponts de la Somme sont sous contrôle allemand. Quelques ponts sur l'Oise dans la région de COMPIEGNE sont toujours gardés par la 3ème Compagnie.
Si l'on en croit le compte rendu du lieutenant Colonel GOLHEN, sur 93 chars H, 12 sont encore en état de marche, 27 en révision, 54 hors de combat. Il ne reste plus qu'à vanter les actes de bravoure et d'héroïsme individuels menés lors de cette dure semaine de combats.

Le 22 mai.
La 3ème compagnie défend le pont l'Oise à VERBERIE.

Le 24 mai.
La 3ème compagnie passe à la disposition du groupement GIRIER. Elle dispose de 11 chars, elle se rend au "Bois de l'hôpital" à 15 kilomètres à l'est de ROYE.

Le 26 mai.
La 1ère compagnie rejoint la 3ème compagnie dans le "Bois de l'hôpital". Ces deux unités se mettent en position d'attente, afin de rejoindre le groupement BOURGIN.

Le 29 mai.
La nuit tombée, le bataillon fait mouvement de la forêt de Saint REMY et du bois de l'hôpital vers PAILLART (5 kilomètres nord de BRETEUIL, sud de ROYE ). La 351e compagnie autonome est affectée au bataillon. Le bataillon reformé à 4 compagnies prend le nom de 14/27.

Le 30 mai.
Le 27e B.C.C, stationne à PAILLART, il en profite pour effectuer une mise au point de son matériel.

Le 31 mai.
A 21 heures, le bataillon fait mouvement de PAILLART à GRATIBUS (6 kmM de MONTDIDIER).

Le 1er juin.
A 20 heures 30 le bataillon fait mouvement de GRATIBUS à BLANGY S/POIX.

L'ultime attaque :
Le 2 juin.
A 21 heures, le bataillon fait mouvement de BLANGY au bois de la CROIX.

Le 3 juin.
A 13 heures, le Chef de Bataillon et ses commandants de compagnies effectuent une reconnaissance en vue d'une attaque de la tête de pont d'Abbeville.
Les reconnaissances sont exécutées en liaison avec les officiers de la 152e Brigade Ecossaise.
Constitution des compagnies au moment de l'attaque :
3/27 : Lieutenant FAYE
351e : Compagnie : Capitaine COLOZIER
I/27 : Lieutenant LANTIVY
II/27 : Lieutenant TRAVERS
A partir de 21 heures 30, le bataillon exécute sa marche d'approche jusqu'au ravin de BOENCOURT afin de prendre sa position de départ.
Voir ci-après le rapport de l'attaque menée par la Compagnie FAYE pendant l'ultime attaque.

Le 4 juin.
A 3 heures 30, les compagnies du commandant AUBERT (y compris la 351e) partent à l'assaut d'Abbeville. Elles soutiennent les bataillons d'Infanterie des Highlanders. La défense allemande est acharnée. Plusieurs chars français sont détruits soit par des mines, soit par des obus. La 351e Compagnie perd ainsi quatre chars sur onze. La compagnie FAYE, qui s'est engagée dans les vergers de BIENFAY, souffre du terrain : pas moins de quatre chars basculent dans des chemins creux. L'objectif de MESNIL TROIS FŒTUS, bien que bordé, n'est pas pris. Quatre chars sur dix sont perdus.
Voir ci après le rapport des RAPPORT PARTICULIER POUR L'OPÉRATION D'ABBEVILLE.

3e Cie BATAILLON 14/27 : Lieutenant FAYE

RELATION DE L'OPERATION D'ABBEVILLE
I - RECONNAISSANCE - PRISE DE LIAISON AVEC LES ECOSSAIS.-
Le 3 Juin 1940, le Lieutenant FAYE (Cdt de la Cie), le Lieutenant BRETON et le S/Lieutenant GOURLET (Chefs de Section) vont reconnaître les positions de départ et l'itinéraire y menant.
P.D.: 300 m. N.O. du village de BOENCOURT. Le Capitaine PERRETTE conduit le Lieutenant FAYE au P.C. du Capitaine Ecossais dont la compagnie tient les abords de BIENFAY.
Durant cette reconnaissance, un tir d'artillerie assez intense se déclenche sur le carrefour des CROISETTES. Notre artillerie répond sur le bois de VILLERS.
A 18 heures 30, le Lieutenant FAYE prend les dernières liaisons au P.C. du Colonel Ecossais au château de BAINAST.
II - MISE EN PLACE SUR P.D.-
La Compagnie arrive à la P.D. vers 3 heures 25. Le Lieutenant FAYE cherche vainement à prendre liaison avec les écossais.
La compagnie dispose de 10 chars.
Char du Lieutenant FAYE - Cdt de Cie
Section complète du Lt DUBOST – 2e échelon
          -d-              Lt BRETON - 1er échelon
          -d-              S/Lt GOURLET
Débouché à 3 heures 30 exactement. On ne voit presque rien.
III - L'ATTAQUE -
Au moment du débouché, l'artillerie allemande déclenche un violent tir sur le village de BOENCOURT et le ravin à l'Ouest de BOENCOURT.
La section du Lieutenant BRETON progresse presque d'un seul trait jusqu'au village de MESNIL-TROIS-FŒTUS par la contre-pente Est de BIENFAY.
La section GOURLET marque un temps d'arrêt aux lisières Sud du Bois Nord du village de BIENFAY à hauteur de 3 chars B et 3 chars H détruits.
A ce moment, 4 chars sont en panne de terrain à la suite d'accidents consécutifs dus à l'obscurité.
Les premiers éléments d'Infanterie (15e Infanterie Alpine) se trouvent aux lisières Nord de BIENFAY et sont pris à partie par l'artillerie Allemande.
Le Lieutenant FAYE donne à la section GOURLET l'ordre de reprendre la progression sur le plateau reliant BIENFAY à MESNIL TROIS FŒTUS.
La section progresse malgré de violents tirs d'armes anti-chars en position aux lisières Sud et Ouest de MESNIL TROIS FŒTUS.
3 canons de 37 sont neutralisés ainsi que 2 mitrailleuses.
Malgré la neutralisation du village, l'Infanterie n'a pas suivi. La section du S/Lieutenant GOURLET revient pour prendre la liaison avec le Lieutenant FAYE qui, durant cet intervalle, à cherché à reprendre contact avec la Section du Lieutenant BRETON.
N'ayant pu prendre la liaison avec le Lieutenant FAYE, la section du Lieutenant GOURLET se met à la disposition du Capitaine Cdt la Cie Ecossaise qui a pris position dans le bois à 300 mètres au Nord de BIENFAY.
Il lui est demandé de servir de base de feu à l'Infanterie.
Cette mission accomplie, un char B lui communique qu'il à reçu l'ordre de repli en vue d'une contre attaque possible.
La section se rallie dans le ravin à l'Est de BOENCOURT et se met à la disposition du Capitaine COURTIER.
La section BRETON privée de son chef de section blessé à la jambe par une rafale de mitrailleuse hors de son char, est ralliée par le Lieutenant FAYE.
Un des chars est manquant, immobilisé par une arme anti-chars.
Le char du Chef de section s'est mis à la disposition des chasseurs du 17e B.C.P. avec lesquels il opère de brillantes actions locales. Le 3e char ralliera plus tard le Bois d'ERCOURT.
C'est au cours de ces opérations que le Lieutenant FAYE relève le Capitaine PERRETTE et le Lieutenant BRETON, tous les deux blessés et les mène à BOENCOURT.
L'ordre de repli sur le Bois d'ERCOURT est donné par le Lieutenant GIRARD, Officier de liaison, vers 10 heures 30, après un violent bombardement d'avions.
6 chars ont rallié ERCOURT.


REGIMENT CUIRASSE / I.S.C.D /2e D.C.r / 4e DEMI-BRIGADE / 27e BATAILLON DE CHAR
RAPPORT PARTICULIER POUR L'OPERATION D'ABBEVILLE du 4 JUIN 1940

Unités participant à l'opération :
3/27 : Lieutenant FAYE - 11 Chars                 ( Chars qui ont pris
351e Cie: Capitaine COLOSIER - 11 Chars        ( effectivement part
1/14 : Lieutenant TRAVERS - 4 Chars             ( à la bataille
Mission : Accompagnement d'Infanterie, 152e Brigade Ecossaise chargés de relever le 17e B.C.P sur l'objectif final.
Mise en place : I° Le bataillon est en place à 3 h à la hauteur de la route BOENCOURT , HUCHENNEVILLE . - Les compagnies orientées face à leur objectif.
Répartition des Unités :  axes d'attaques et objectifs déterminés sur le terrain au cours de la reconnaissance du 3 .
351e Compagnie - I° Echelon à droite Objectif :Mt CAUBERT 
3/27 -I° Echelon-à gauche-Objectif :TROIS FŒTUS )
I/14 - 2° Echelon en arrière de la 351e Cie protégeant le flanc droit.
Déroulement de l'attaque :
A 3 heures 20, pendant la préparation d'Artillerie, les compagnies serrent sur les Chars B. Le débouché s'effectue normalement. L'Infanterie Ecossaise avec laquelle on a pu reprendre une liaison précaire en raison de la nuit suit les chars de trop près, marchant par groupes à hauteur des appareils. Un violent tir de barrage ennemi est déclenché quelques minutes après le débouché. Aucun incident important à noter jusqu'à hauteur du bois de VILLERS où les chars de la 1/27, Cie réservée du Lieutenant de LANTIVY, commencent à arriver. Il est alors constaté que le bois de VILLERS est encore occupé par l'ennemi et que le nettoyage qui devait être effectué par un Bataillon autre que celui d'attaque ne l'a été que très sommairement. C'est ainsi que le personnel du P.C 14/27 a reçu des coups de fusil à bout portant, partis des lisières et que le Lieutenant DIRIBARNE reçut encore, au moment où il se ralliait : un coup de pièce antichar. Le Bois de VILLERS passé, les Compagnies progressent sur l'objectif 01.- La compagnie de gauche, qui avance avec plus d'aisance semble avoir été moins gênée par les résistances du Bois de VILLERS .
Il faut signaler que de ce coté, l'action du Capitaine PERRETTE, qui avait pour mission de faire exploiter la progression des chars par l'Infanterie, est aussi une des causes du succès de la progression. Vers 4 heures 45, les premiers chars sont signalés arrivés à MENIL TROIS FŒTUS et un peu plus tard à hauteur du MONT CAUBERT. Il est à signaler que pendant la progression, plusieurs Officiers de Chars, notamment le Capitaine COLOZIER, le Lieutenant BRETON, blessés en dehors de leur appareil, sont allés actionner l'Infanterie. Vers 8 heures 30, l'ordre du ralliement est transmis aux unités. Cependant, la section du Lieutenant DIRIBARNE reste à la demande des chasseurs portés (Lieutenant OLIVET) pour protéger un point d'appui qui tient encore.
CONCLUSIONS : S'il faut reconnaître que les équipages de chars ont été à la hauteur de leur tache, l'Infanterie, bien que composée de soldats très braves, n'avait aucune connaissance du combat avec les chars. Les équipages sont unanimes à déclarer que les Ecossais marchaient généralement par grappes, l'arme à la bretelle, tout près des chars. - Ils signalent aussi l'intensité des tirs de l'artillerie ennemie, son efficacité, telle que sitôt qu'un char s'arrêtait, il était pris à partie par des tirs massifs.
DEPANNAGE : Le dépannage pour les chars qui n'étaient plus immédiatement sous la ligne de feu s'est effectué assez normalement avec les moyens des Compagnies guidés par l'adjoint technique du Bataillon. Il faut signaler la perte de 8 Chars détruits, 2 par mines, 4 par pièces anti-chars, 2 par pannes de mécanisme et rendus inutilisables.
PERTES EN PERSONNEL :
Officiers : 1 Tué , 7 blessés
Sous Officiers : 2 Blessés
Chasseurs : 9 Blessés
                                                                          P.C., le 1er Juillet 1940
                                                                          Le Chef de Bataillon AUBERT
                                                                          Commandant le 27e Bataillon de Chars

 

Sources : Archives du SHAT Vincennes.