5e BATAILLON DE CHARS DE COMBAT

 


Mobilísé par le C.M. n° 502 à Angoulême.
Formé à la Couronne le 24 août 1939 avec les éléments du 2e bataillon du 503e RCC.
Composé de l’Etat-Major, 3 Compagnies de combat, 1 Compagnie d’échelon.
Presque entièrement fait prisonnier le 23 juin 1940 à Pierre-la-Treiche (près de Toul).

Encadrement
Commandant Godderis
Chef d’Etat-Major : Capitaine Dufeyras
1ère Compagnie : Capitaine de Castelnau
2e Compagnie : Lieutenant Dupont
3e Compagnie : Capitaine Michel
Compagnie d’Echelon : Capitaine Gourdon

Du 25 Août au 6 Septembre le 5e Bataillon est mis sur pied à « LA COURONNE » et dans les hameaux immédiatement environnants.

7 Septembre
Embarquement sur chemin de fer. Le 1er train part à 14 heures. Les 3 autres s’échelonnent les 7 et 8 Septembre.

10  Septembre
Le 1er train débarque à BENESTROFF à partir de 5 heures. Les 2 suivants avec les 2e et 3e compagnies dans la journée du 10.
Le 10 au soir les compagnies de Combat cantonnent à MOLRING et QUINZELING - P.C. à QUINZELING.

11 Septembre
La C.E. débarque à CHATEAU-SALINS dans la nuit du 10 au 11. Elle commencera à arriver à QUINZELING dans la nuit du 11 au 12.
A 22 heures le Bataillon est alerté sur convocation du Colonel BROGAT Commandant le G.B.C. 511.
Nous devons faire mouvement immédiatement et nous porter dans la forêt de MONTBRAUN pour aller relever le 13 le 9e Bataillon à la disposition de la 9e D.I. à RIMLING.
Le mouvement doit s'arrêter de toutes façons au jour.
Mouvement effectué sans incident et arrêté par le jour dans les bois O. de RATZWILLER.

12 Septembre
Prise de contact avec le Commandant GAUTHIER du 9e  Bataillon et avec le Ve C.A.
A la nuit le bataillon se porte au bois de KUSTERWALD (S.-O.  de BENING) sauf la C.E.
La C.E. va s'installer dans les bois de RATZWILLER.

13 Septembre
Prise de contact avec la IXe D.I. et les colonels 131e R.I., 95e R.I. et 13e R.I. avec qui nous devons attaquer le lendemain. Nous arrivons à avoir des ordres à 19 heures.
Une compagnie (3e Cie du Capitaine TOUZET) est mise à la disposition du 13e R.I. et doit se porter à OBERGAILBACH dans la nuit.
Une autre compagnie (2e Cie du capitaine CECCALDI) est mise à la disposition du 95e R.I. qui monte en ligne dans la matinée et doit attaquer à 10 heures le 14. Elle doit se porter dans la nuit à ERCHING pour se mettre en place au petit jour.
Une compagnie (1ère Capitaine de CASTELNAU) reste en réserve de Corps d'Armée au bois de KUSTERWALD.
Dans la nuit la C.E. vient s'installer au bois de KUSTERWALD.

14 Septembre
A 5 heures au P.C. de l'I.D. 9 nous recevons contre-ordre.
La compagnie qui devait être mise à la disposition du 15e R.I. mise à la disposition du 95e R.I. et doit se porter immédiatement au bois de SANGENWALD (S.-O. de SEYWILER) pour prendre ses positions de départ.
La 2e compagnie a pour objectif - la GURICHSBERG et les lisières du bois du HOCHWALD Sud.
Position de départ lisières N.-O. du SANGENWALD.
La 3e compagnie a pour objectif :
1er bond - Côte 319 - HUNGERBERG
2e bond - NEU-ALTHEIM et hauteur à l’Est.
Position de départ lisières N.-E. du SANGENWALD.
Heure H - 10h30.
A 10 heures arrive un contre-ordre supprimant le 2e bond. La 3e compagnie (TOUZET) ne pourra être prévenue à temps et l'Infanterie ne la suivra pas sur le 2e objectif.
Au cours de l‘attaque la 3e compagnie a 1 Char qui saute sur mine à la côte 342. Mécanicien blessé.
La 3e compagnie perd 5 Chars.
1 au débouché (Char du Capitaine) sur mine.
1 à la côte 319 sur mine.
1 aux lisières S. de NEU-ALTHEIM, atteint par obus de 150 qui coupe la chenille.
2 sur mines, au retour de l'attaque de la cote 347.
Pertes :  1 tué   1 blessé grave   5 blessés légers   1 commotionné
L'Infanterie atteint son objectif et s'y installe.
Le soir les 2 compagnies se regroupent à ERCHING avec le P.C. du Bataillon.

15 Septembre
La 2e compagnie se reporte en P.D. au HOCHWALD SUD avec comme objectif le HOCHWALD NORD jusqu'au layon O. de BOCKWEILER.
Heure H 10 heures.
La compagnie atteint et nettoie ses objectifs et dépasse même le village de BOCKWEILER, qui est évacué par l’ennemi.
L'Infanterie suit mal et reste dans le HOCHWALD sans parvenir à s'installer sur la cote 337.
Le HOCHWALD NORD sera d'ailleurs évacué le lendemain.
La 3e compagnie (3 sections) est envoyée le matin à GERSHEIM à la disposition du 13e R.I. pour une opération sur le BURRBERG.
Cette opération se révélant impossible à exécuter avec des chars sera abandonnée.
Le soir cette compagnie demeurera à NIEDER-GAIBBACH.
La 2e compagnie et le P.C. se transportent à RIMLING, toute idée d'avance ultérieure étant abandonnée.

16 Septembre
La 3e compagnie rejoint RIMLING.
La C.E. commence à travailler pour récupérer les chars sautés sur mines. Seul  le char resté aux lisières de NEU-ALTHEIM ne pourra être récupéré, nos A.P. se trouvant sur la ligne côte 319.

Du 16 au 17 un opération est montée pour essayer de dépanner ce char ou sinon le faire sauter. Le dépannage s’avérant impossible la destruction est opérée à l’aide de 15 kg de dynamite.

Du 16 au 20 septembre - même situation.

Vers le 20 septembre le Bataillon va s'installer en état d’alerte avec :
1 compagnie (CECCALDI) à BINING.
1 compagnie (CASTELNAU) à PETIT—REDERCHING.
1 Compagnie (TOUZET), la C.E. et le P.C. à LAMBACH.

Vers le 23, le bataillon est de nouveau alerté et se porte dans les bois de HARSKIRCHEN (O. de SARRE-UNION) puis le lendemain va cantonner à RACRANGE (E de MORHANGE) où il restera jusqu'au 1er octobre.

1er Octobre
Le bataillon va relever le 4e Bataillon à GUEBENHOUSE avec les compagnies de combat et 1 élément de dépannage de la C.E.
La C.E. reste à RACRANGE.

3 Octobre.
Le P.C. du bataillon se porte à FARSCHWILLER avec les 2 Compagnies au BUCHWALD et 1 Compagnie au GROSSENWALD.
L'élément de dépannage de la C.E. vient à FARSCHWILLER.
Le bataillon demeure dans cette situation jusqu'au 24 novembre avec diverses missions de contre-attaques et un certain nombre de déplacements des compagnies autour de Farschwiller.

24 Novembre.
En trois jours successifs le 5e bataillon est relevé par le 20e Bataillon et prendre sa place à CUTTING et LOSTROFF.
(2e et 3e compagnies à CUTTING avec le P.C. du Bataillon.
(1ère compagnie et C.E. à LOSTROFF.

Le 2 décembre Prise d’Armes pour la remise des Croix de Guerre obtenues au cours des opérations de Septembre.

10 Décembre
Le chef de Bataillon GEORGES quitte le commandement du Bataillon.

20 Décembre
Le chef de Bataillon GODDERIS prend le commandement du 5e Bataillon.

21 Décembre
Le Bataillon va s'installer avec :
P.C. et C.E. à MOUSSFY.
1ère compagnie à REMAUCOURT.
2e et 3e compagnies à XOUSSE.
Situation sans changement jusqu’au 14 janvier 1940.

14 Janvier 1940
Le Bataillon est alerté à 17 heures pour être enlevé par la C.T. 74 le lendemain matin à 6 heures.

15 Janvier
Départ de MOUSSEY la Bataillon va cantonner à MAGNY.

16 Janvier
Le Bataillon va s'installer à TUEGUEGNIEUX (N.-O. de BRIEY) avec une mission de contre-attaque dans la trouée d’AUMETZ.
Il restera là avec diverses missions jusqu'au 10 mai.
Dans le courant d'avril la 2e compagnie (Capitaine ALLEMANE) reçoit une mission spéciale en Luxembourg avec la 3e D.L.C.

10 Mai
La 2e compagnie (Capitaine ALLEMANE) est alertée à 6 heures pour l'exécution des opérations prévues avec la 3e D.L.C.
Elle part à 8 heures pour BEUVILLERS et de là sur AUMETZ, puis AUDUN le TICHE et ESCH-sur-ALZETTE .
Elle s'engage à 11h45 aux lisières N.-O. d'ESCH-sur-ALZETTE en appui du 3e R.A.M.avec 2 sections (Lieut. SIOT - S/Lieut. FERIET). Une section est engagée en protection face au GALGENBERG. La 4e Section reste en réserve à AUTUN-le-TICHE .
Dès le débouché, les 3 Sections engagées sont violemment prises à partie par des anti-chars et 2 chars ont leurs armements touchés.
A 12 heures, les trois chars de l'autre section tombent en panne de terrain et malgré tous les efforts jusqu’à 17 heures ne pourront pas être dépannés. Un 4ème char devra même être incendié à 17 heures au reçu de l'ordre de repli, mais les résistances allemandes ont été neutralisées de même que les pièces anti-chars qui ont cessé leur feu vers 12h15.
Ces deux sections restent dans ESCH-sur-ALLZETTE jusqu'à la nuit en assurant la protection des abords de la Gare.
A la nuit la compagnie se regroupe au Sud d'AUDUN-le-TICHE .
A la tombée de la nuit, les chars des 1ère et 3e compagnies vont s’installer dans les Bois à l’Ouest de BETTAINVILLERS.
TUCQUEGNIEUX est bombardé plusieurs fois dans la journée mais faiblement et sans dégâts .

11 Mai
A partir de 6 heures une section (Lieut. CARAYON) vient s’embosser au passage à niveau S. de la Gare d'ESCH. Le reste de la compagnie reste en alerte à AUDUN-le-TICHE.
A 16h15 les 2 sections en réserve (la compagnie étant réduite à 3 sections) partent s'installer dans les Bois Sud d'HUSSIGNY pour être prête à couvrir le repli de la 1ère Brigade de Spahis en tenant HUSSIGNY jusqu’au jour.
Elles passent la nuit dans ce bois.
La section CARAYON reste à ESCH et assure le soir le repli de la 13e D.L.M. puis rejoint le Bois de BEUVILLERS .
A 9h45, le matin, le bataillon a été alerté et doit se tenir prêt à faire mouvement immédiatement.

12 Mai
A 4h50, les derniers cavaliers étant passés, la compagnie part se regrouper au bois de BEUVILLERS où elle restera jusqu’à 19h30 pour faire les pleins et les graissages.
Elle est depuis 7 heures remise à la disposition du 5e Bataillon.
Le Bataillon est alerté à 6 heures par le G.B.C. 511 et part à 8 heures pour aller s'installer au Bois le Hole (E. de MORFONTAINE) avec les 1ère et 3e compagnies et 1 élément de dépannage de la C.E.
A 16 heures, la 1ère compagnie est mise à la disposition de la 58e D.I. pour une contre-attaque au N.-O. de la Citadelle de LONGWY. Elle y arrive vers 18 heures et exécute à 18h30 avec 2 sections (Lieut. KELLER et S/Lieut. VINCENT) une opération sans infanterie sur la redoute Ouest de la citadelle, afin de dégager celle-ci menacée d'encerclement. (Au commandement du Colonel MARCOUIRE commandant la 227e R.I.). Ces 2 sections détruisent plusieurs mitrailleuses et rentrent sans pertes.
Les 2 autres sections (Lieut. MARTIN – S/Lieut. CALVE) sont mises à la disposition du 334e R.I. (sans en référer au Capitaine de CASTELNAU commandant la compagnie) dans la Région d'HERSERANGE.
Vers 20h30, la 2ème compagnie rejoint le Bataillon au Bois le Hole.
Au soir, la situation du Bataillon est la suivante :
- 1ère  Cie. 2 sections à la Citadelle de LONGWY,
                 2 sections à HERSERANGE.
- 2ème Cie. Bois le Hole ;
- 3ème Cie. Bois le Hole ;
- C.E. Section de remplacement et élément de dépannage au Bois le Hole ;
le reste à TUCQUEGNIEUX.

13 Mai
Les 2 sections KELLER et VINCENT sont au 3/4 encerclées avec le Capitaine de CASTELNEAU dans la citadelle et soumises à un violent bombardement, mais elles ont pu être ravitaillées dans la nuit.
Les 4 autres Sections (MARTIN & CALVE) font des opérations de nettoyage à ST-LOUIS et le long des lisières S. et S.-O. du Bois du Chat au profit du 334e R.I.
Vers 12 heures le Chef de Bataillon reçoit l'ordre d'étudier une contre-attaque sur le Plateau de MEXY entre MOULAME et MEXY Pour rétablir l’Infanterie au bord du Plateau au cas où l'ennemi aurait réussi à prendre pied.
Vers 19 heures, les 2 sections de la Citadelle parviennent à décrocher avec le Colonel commandant la 227e R.I. et se reportent vers CHENIERES en perdant un char incendié par obus dans la Citadelle.
Dans la nuit la 1ère compagnie se regroupe à CHENIERES et se porte dans le ravin S. de LAIX (Bois Le CHENOIS), le décrochage de la 58e D.I. étant assuré par la 3e D.L.C.
-  Un tué : le Caporal TRILLAUD

14 Mai
La ligne de contact se trouvant maintenant aux abords mêmes de la position fortifiée et les bombardements devenant plus importants, le Bataillon se porte dans le courant de l’après-midi au Ravin du Bois Brûlé (S. du Bois Le Hole en 362,8 – 294,2).

15 Mai
La 1ère compagnie est remise à la disposition du Chef de Bataillon et rejoint vers 21 heures le reste du Bataillon au ravin du Bois Brûlé.
La situation du Bataillon est la suivante :
- P.C., 1ère Cie, 2e Cie, 3e Cie et Section de remplacement : Ravin du Bois Brûlé
- Echelons sur Roues des compagnies et éléments de dépannage de la C.E. : Région de MERCY-le-HAUT
- C.E. : TUCQUEGNIEUX .

Du 16 Mai au 24 Mai
Situation sans changements : R.A.S.
Le Bataillon est toujours en réserve de Groupe d'Armées II, prêt à intervenir dans la zone de la 58e  D.I.

24 Mai
Dans l'après-midi, le bataillon, restant toujours en réserve de G.A. Il reçoit l'ordre d'aller cantonner à AFFLEVILLE et AIX de façon à être à même d'intervenir soit dans la trouée d’ANMETZ, soit sur la bretelle (LONGUYON – MANGIENNES).
Le mouvement s'exécute à partir de 21 heures sans incidents. La C.E. s’installe à AIX, les trois compagnies à AFFLEVILLE ainsi que le P.C.

Du 25 Mai au 13 Juin
Situation sans changements. Des reconnaissances en vue de contre-attaques éventuelles sont effectuées dans la Région PILLON – SORBEY.

13 Juin
Vers 15 heures le Bataillon est alerté par une convocation du Colonel ST-SERNIN, commandant le G.B.C. 513. Il nous annonce un mouvement de repli général pour essayer de nous rétablir dans la région de DIJON.
Le Bataillon est fractionné en trois :
- la 1ère Cie est mise à la disposition du Groupement FLORIAN tenant la droite du 42e C.A.F.
- la 3ème Cie est mise à la disposition de la 51e D.I. au centre.
- la 2ème Cie est mise à la disposition de la 58e D.I. à gauche.
Le P.C. du Bataillon restera continuellement au P.C. de la 58e D.I.
 Les liaisons prises, à la nuit :
- la 1ère Cie se rend au Bois des Renards (N.O. de LANTEFONTAINE)
- la 2ème Cie se rend au Bois d'ETON (S. d'ETON)
- la 3ème Cie reste à AFFLEVILLE.
La C.E. fait mouvement sur HANNONVILLE (S. de FRESNES-en-WOEVRE) après avoir été toucher au Parc de METZ, une citerne à essence et un char.
Vers 23 heures, le P.C. du Bataillon se porte à ETAIN pour rejoindre le P.C. de la 58e D.I.

14 Juin
Au jour le P.C. du Bataillon se porte avec celui de la 58e D.I. à FRESNES-en-WOEVRE.
La 3ème Cie se reporte au Bois de HARDESOL (S.-O. de GONDRECOURT AIX).
Dans la journée R.A.S. - Le Boche nous suit, mais n'est pas mordant.
A la tombée de la nuit :
- la 1ère Cie fait un mouvement sur VALLEROY ;
- la 2ème Cie va s'installer pour former bouchon avec 2 sections à MESNIL et 2 Sections aux EPARGES ;
- la 3ème Cie va former bouchon à MOULOTTE.
La C.E. se porte dans la Forêt de la Reine sur ordre du G.B.C. 15

15 Juin
Au jour, le P.C. du Bataillon se porte à DOMPIERRE.
Dans le courant de la matinée :
La 2ème Cie se reporte à DOMMARTIN avec une section sur la grande tranchée de CALONNE au carrefour O. de St- Remy.
Vers 11h30 la 2ème Cie est alertée sur une annonce d’incursion d'engins blindés et se porte en bouchon anti-chars avec :
- une section à HAUDIOMONT et 2 Sections à FRESNES et,
- une section au carrefour de la N 408 avec la route SAULT-les-EPARGES.
La 3ème Cie a été alertée de même par 51e D.I. et vers 14 heures une de ses sections (Lieut. TOURTONDE) prend à partie à MOULOTTE une colonne d'auto-mitrailleuses, camions et motos et détruit 3 auto-mitrailleuses et plusieurs motos-sides.
Vers 17 heures la 2ème Cie reçoit l'ordre de s'installer à la nuit avec :
- 1 section en bouchon à WOINVILLE ;
- 1 section en bouchon à APREMONT ;
L’ordre qui devait être transmis par l’Infanterie à la section d’HAUDIOMONT ne lui parvient pas et celle-ci se replie, suivant les instructions reçues le matin, à St REMY où elle demeurera jusqu’au lendemain.
La 1ère section va à WOINVILLE et les 2 autres au Bois de LOUPMONT.
La 3ème Cie se replie dans la Région de XIVRAY .
La C.E. va s'installer en Forêt de CHARMES.

16 Juin
Vers 3 heures, le P.C. du Bataillon se porte de DAMPIERRE à RAULECOURT. La ligne des A.P. du G.R.D. devant s'installer dans la matinée sur la route St-MIHIEL - VIGNEUILLES - St-BENOIT.
Vers 14 heures, la section demeurée à St-REMI (Lieut. GARANDEAU) voit arriver deux voitures allemandes portant des hommes armés de mitraillettes et plusieurs motos. Elle les détruit après un bref engagement et rejoint vers 17 heures le reste de la Cie au Bois de LOUPMONT.
Dans la nuit du 16 au 17, le gros des 58e et 51e D.I. se reporte de l'autre côté de TOUL, ne laissant que quelques Bataillons d’Infanterie en arrière-gardes à hauteur de LUGEY et le G.R. de la 58e D.I. à MESNILLE-la-TOUR.
La 2ème Cie se porte à PAGNEY, mais laisse une section à la disposition du G.R.
La 3ème Cie se replie dans la nuit au Fort du CHANOT.
La 1ère  Cie  va s'installer à COLOMBEY-les-BELLES.

17 Juin
Dans la matinée, la Section du Lieut. CARAYON à la disposition du G.R. est engagée sur BERNICOURT pour dégager des éléments du G.R. Violemment pris à partie par des armes anti-chars, un char a une chenille coupée et ne rentre pas. Les deux autres chars rentrent péniblement durement touchés également.
Le G.R. étant attaqué peu après, à MESNIL-TOUR, il restent embossés, ne pouvant presque plus se déplacer. Vers 15 heures, le G.R. est complètement encerclé dans MESNIL par 28 automitrailleuses et une autre section (S/Lt MERLET) doit être envoyée pour les dégager.
Son arrivée disperse les auto-mitrailleuses après un bref engagement où 8 restent sur le terrain atteintes par le canon de 25 du G.R. et nos chars. Les 2 sections restent avec le G.R. jusqu’à la nuit.
Une autre Section (S/Lieut. GARANDEAU) envoyée en bouchon à proximité du carrefour 2 km O. de LUGEY prend à partie le soir entre 22 et 23 heures et incendie une colonne de camions et motos venant de MESNIL.
Dans la nuit du 17 au 18, la compagnie, regroupée vers PAGNEY, est mise à la disposition de l’I.D. 58 et, tout le dispositif allant s’installer derrière le canal de la Marne au Rhin, vient s’embosser devant FOUG dans les buissons en arrière du canal.

18 Juin
Au matin, la situation du bataillon est la suivante :
P.C. : Fort du TILLOT avec la 58e D.I.
1ère Cie : COLOMBEY-les-BELLES.
2ème Cie : Le long du canal sur la rive S. face à FOUG, (réduite à trois sections), la section CARAYON ayant un char détruit et deux trains de roulement à réviser par la C.E.
3ème Cie : P.C. Fort du CHANOT ; Sections dispersées à la disposition des R.I.
C.E. : Forêt de CHARMES.
Dans la matinée, une section de la 3ème Cie, embossée au carrefour 1 km E. du fort St MICHEL voit arriver une colonne ennemie et détruit quelques camions et motos ennemis venant de MESNIL-la-TOUR. Le reste de la colonne fait demi-tour.
En même temps, la 1ère Cie. est alertée et s'engage à VANNES-le-CHATEL pour dégager le G.R. de la 6e D.I.N.A. encerclée. Elle rentre sans pertes (S/Lieut. VINCENT blessé) et va s'installer dans le bois de la WOIVRE à l’O. de BAGUEUX, d'où elle gagnera dans la soirée les bois de CREZILLES.
Dans la nuit du 18 au 19, la C.E. suivant le G.B.C. 513 va cantonner au bois de GOVELLE (O. de PARAY - St-CESAIRE).

19 Juin
Vers 9 heures, 2 sections de la 2ème Cie repassent en réserve de D.I. et se portent au Bois de GYE. La Section de l'aspirant BERNARD reste en place à la disposition de l'I.D. 58 et interdira Jusqu'au soir 17 heures le passage du Canal après repli de l'Infanterie.
A 17 heures, elle décroche et rentre par le Bois HARUIN, mais celui-ci étant occupé par l'ennemi elle perd un char au passage, le Chef de section échappant à la capture. Le Lieut. SIOT qui était resté avec l’aspirant BERNARD et devait rejoindre à moto, ne rentre pas.
Vers 14 heures, une section de la 3ème Cie (Lieut. TOURTONDE) à la disposition du 100e R.I. est engagée sur la route BICQUELEY – TOUL pour dégager l’Infanterie. Elle débouche au pont de chemin de fer et devait rentrer par la PIERRIERE. Faisant une erreur, elle continue, se faisant incendier à l’entrée de TOUL par des armes anti-chars placées dans les maisons. Seuls deux mécaniciens rentrent par les marais.
Vers 18 heures, l’ennemi ayant forcé les passages du canal, s’avance entre DONCERMAIN et la route de BLENOD. Les 2 sections en réserve de D.I. sont alors mises à la disposition du 204e R.I. qui s’organise au bois de la QUEUE-du-MONT et avec l’appui de l’artillerie parviennent à stopper son avance.
A la tombée de la nuit, la 58e D.I. se replie sur la ligne bois de CHANOT - BICQUELET et la BOUVARDE.
La 2ème Cie, réduite 2 sections par suite de pannes mécaniques à 2 chars, va s’installer aux lisières O. du bois du CHANOT.
Dans le courant de l’après-midi, le P.C. du Bataillon et de la 58e D.I. s’est transporté à OCHEY.
La 3ème Cie se regroupe au bois de l'Evêque (S.-E. de PIERRE-la-TREICHE).

20 Juin
Dès le matin, le P.C. du Bataillon se porte à la TUILERIE (1 km O. de VITERNE) et la C.E. au Bois du FEY .
Dans l'après-midi, le P.C. va s'installer au Bois de JURE, de même que la C.E.
Le Général DUBUISSON prend le Commandement du Groupement encerclé composé du 42e C.A.F. - 6e D.I.N.A. - 6e D.I. et d'autres éléments. Les fantassins et les artilleurs n'ont plus de vivres et presque plus de munitions.
La situation du Bataillon est alors la suivante :
P.C. : Bois de JURE ;
1ère Cie : Bois de CREZILLE ;
2ème Cie : Bois du CHANOT ;
3ème Cie : Bois de 1'EVEQUE ;
C.E. : Bois de JURE .

21 Juin
Rien à signaler. L'ennemi, assez éprouvé le 18 et le 19, ne pousse pas sur la 58e et 51e D.I., mais attaque dans la Région de THELOD.
Une section de la 3ème Cie est engagée dans la région de THELOD. Elle rejoindra sa compagnie le lendemain sans pertes.
Dans la nuit, nous apprenons que l'ennemi a crevé le front du côté de THELOD où toute résistance est devenue impossible et que le Général DUBUISSON a demandé des pourparlers de reddition. L'ordre a été donné de cesser le feu pour tout le groupement.

22 Juin
Le Bataillon doit se regrouper au Bois de l'EVEQUE.
Vers 6 heures, arrive un ordre du Corps d'Armée disant que les Allemands étaient disposés à nous rendre les honneurs de la guerre et que les unités devaient être regroupées en des points fixés par eux. Les armes devaient être groupées et laissées intactes au point de regroupement. Le 5e Bataillon doit se regrouper au bois de l’EVEQUE.
La 1ère Cie. rejoint dans le cours de la matinée avec ses véhicules après avoir incendié ses chars au Bois de CREZILLES en vertu des ordres reçus de la 6e D.I.N.A. sur le territoire de qui il se trouvait.
Vers 15 heures, les véhicules sur roues du Bataillon partent en colonne du bois de JURE et gagnent par VITERBE – THUILLEY – BICQUELEY – la route PIERRE-la-TREICHE – SAXEY où ils sont parqués.
Les chars et tracteurs vont par le bois se grouper dans le layon du bois l’EVEQUE où les chars restant sont mis hors service par divers moyens (Blocage du différentiel par une pièce d’acier dans les engrenages, Sectionnement des canalisations d’huile, bris d’organes divers) et les culasses de mitrailleuses enterrées. Ceci à l’initiative des commandants d’unités d’accord avec le chef de bataillon.

23 Juin
A 10h50 tous les véhicules du Bataillon sont groupés en colonne sur la route de PIERRE-la-TREICHE et la colonne stationne avec sa tête à l'entrée de PIERRE-la-TREICHE.
A ce moment, arrive le Capitaine LECA du G.B.C. 513 porteur de l’ordre définitif de reddition : les Allemands n’acceptent qu’une reddition sans condition.
Le 5e Bataillon doit partir à 13 heures pour MAIZIERES où il doit être disloqué.
Le Lieut. BORCHARD quitte son Bataillon à ce moment là pour essayer de rejoindre les lignes françaises .