l'insigne est postérieur à 1940
                       2e REGIMENT DE CUIRASSIERS

 


A partir du 1er janvier 1940 est reconstitué aux environs de Saumur le 2ème Régiment de Cuirassiers, sous les ordres du Colonel Touzay du Vigier appelé à former avec le 1er Cuirassiers la 5ème Brigade de Combat, elle-même dans la composition de la 3ème Division Légère Mécanique aux côtés de la 6ème Brigade (12ème Cuirassiers et 11ème  Dragons).
A partir du mois de janvier, période de sa reconstitution, et jusqu’au 2 mars 1940, le Régiment s’équipe des nouveaux matériels qu’il perçoit à Saumur. L’Etat major et l’Escadron hors rang du Capitaine Malfroy sont à la Varennes sur Loire, le 1er  Groupe d’Escadron du Chef d’Escadrons Chavardes s’installe à Fontevrault avec le 1er  Escadron du Capitaine de Beaufort et le 2e Escadron du Capitaine Hardoin, alors que le 2e  Groupe d’Escadron du Chef d’Escadrons Vignes est à Turquant avec le 4e  Escadron du lieutenant Vié, le 3e  Escadron du Capitaine de Sainte-Marie-Perrin à Parnay.
Le regroupement du Régiment avec sa Division au camp de Sissonne commence dès le 28 février, il est totalement à pied d’œuvre dans cette région au 3 mars. Il y exécute de multiples manœuvres pour roder le fonctionnement de la Division.
Le 8 avril, ayant fini son instruction, le Régiment rejoint la zone des Armées à l’est de Cambrai. L’Etat-major et l’Escadron hors rang sont aux environs de Boistrancourt, le 1er Escadron à Carnières, le 2e  Escadron à Boussières en Cambresis, alors que le 2e  Groupe d’Escadrons s’installe à Bevillers.
Le 9 avril, l’alerte n°1 est déclenchée. Les permissions sont annulées. Le Régiment doit être en mesure de partir dès la réception de l’alerte n°2.
Le 14 avril à 02h00, le niveau d’alerte n°2 est transmis avec impératif d’installation à 09h00. Toute la Division rejoint sa nouvelle zone de déploiement le long de la frontière belge dans la zone de Condé, Quarouble et Bavay, le 2e Cuirassiers a son Etat-major et l’Escadron hors rang à Salesches, le 1er Groupe d’Escadrons à Ghissignies et le 2e Groupe d’Escadrons à Neuville en Avesnois.
Le 22 avril, l’alerte est levée, le Régiment reste dans la même zone de déploiement, mais l’Etat-major et l’Escadron hors rang sont localisés à Vendegies aux Bois, le 1er Escadron remplaçant l’Etat-major à Salesches, alors que le reste du Régiment ne bouge pas des positions de début d’alerte.
Le 25 avril, les permissions sont rétablies et une partie des effectifs part.


La Campagne de Belgique

10 mai
L’attaque allemande ayant effectivement débuté, le Régiment reçoit à 06h10 l’ordre d’alerte n°1. A 08h30, l’ordre d’alerte n°3 arrive. Il est alors demandé à toute la Division d’exécuter la manœuvre «D». La mission du Régiment est de se porter sur la ligne Wavre Gembloux en fin de soirée, puis de reprendre la progression le lendemain vers Tirlemont Hannut, voire plus à l’est. Le 13e Escadron d’Hotchkiss du 11e RDP est mis à disposition du Régiment pendant la durée du déplacement.
Pour la fin de la journée, le Régiment devra installer le dispositif suivant : PC à Cortil Noirmont, 1er Groupe d’Escadrons dans la zone de Perbais et Chastre, le 2e Groupe d’Escadrons dans celle de Hevillers et Villeroux et le 13/11e RDP à Mont Saint Guibert.
Il y a 2 itinéraires à suivre pour le déplacement.
Le premier, désigné 1/2, que prend le 1er Groupe d’Escadrons, les PC du Régiment et de la Brigade, passe par Jolimetz, Bavay, Noirchain, Givry, Binche, La Louvière, Trazegnies, Gosselies, cote 159, Wagnele, Bertichamps, Cortily-Noirmont.
Le second, désigné 1/2bis, suivi par le 2e Groupe d’Escadron et le 13/11e RDP, passe par Angre, Elouges, Frameries, Mons, Roeuxl, Feluy, Nivelles, Baisy-Thy, Gentimes. L’heure de traversée de la frontière est imposée ; sur l’itinéraire 1/2, le passage doit avoir lieu à 12h45, sur le 1/2bis, c’est à 11h00, mais les commandants de Groupe d’Escadrons ont l’initiative quand à l’heure de départ. Ils doivent toutefois faire respecter une vitesse de progression de 18 km/h et des haltes de 20 minutes toutes les heures paires.
La colonne du PC part à 11h00, passe la frontière à l’heure imposée. La première halte est faite à 13h40, 3 km à l’ouest du carrefour de Givry. La seconde à 15h45 à Trazegnies, avec une variante à partir de Gosselie par Fleurus et Sombreffe à cause de bombardement dans la région de Mellet. La colonne nord arrive sur sa zone de déploiement 18h30 pour le PC et le 1er Escadron, le 2e Escadron arrive quant à lui une heure plus tard.
En ce qui concerne les Hotchkiss, ceux-ci étant beaucoup plus lents, ils arrivent sur leur première zone de déploiement vers 23h30. Les équipages sont très fatigués.
Le 10 mai au soir, le 2ème Cuirassiers est à Hévillers – Perbais - Cortil - Noirmont (25 km N-O de Namur].

11 mai
Le Régiment reçoit de nouveaux ordres à 00h20. Il doit barrer tous les passages sur le ruisseau de WANSIN, ainsi que tous les itinéraires sur la ligne Thines-Crehen.
Pour rejoindre sa zone d’installation, le Régiment suivra un seul itinéraire : Welhain, Sart, Thorombais, Saint-Trond, Perwez, Grand-Rosière, Geest, Gerompont, Autre-Eglise, Folx-les-Caves, Jandrenouille, et Merdorp.
En fin de bond, le 1er Groupe d’Escadrons s’installera sur Merdorp et Jandrenouille, le 2e Groupe d’Escadrons dans Thisnes et Crehen. Le PC sera à Merdorp, le TC1 dans Geest, le TC2 dans Corroy-le-Grand et le TR (Train roulant, partie résiduelle sur roue du régiment) à Walhain-Saint-Paul.
L’heure de départ à partir de l’entrée ouest de Walhain-Saint-Paul est à 06h00, le 1er Groupe d’escadrons passe en tête, puis le PC et ensuite le 2e Groupe d’Escadrons.
Le 2e Groupe d’Escadrons et le 13/11e RDP n’ayant pu se recompléter faute de colonne de ravitaillement lors de la nuit, le départ est décalé par la brigade.
En arrivant dès 08h30, le 1er  Groupe d’Escadrons s’installe conformément aux ordres, le 1er  Escadron avec le PC dans Merdorp et le 2e dans Jandrenoulle. A 12h00, il est rejoint par les Hotchkiss qui s’installent dans Crehen pour le 3e Escadron, Thisnes pour le 4e et Wansin pour le 13/11e RDP.
Le Régiment est survolé à de nombreuses reprises par l’aviation ennemie pendant toute la journée.
Les réfugiés Belges commencent à affluer en provenance de la zone de Liège. A 17h00, 4 Officiers Belges, porteur du drapeau de leur Régiment passent dans la zone du 2e Cuirassiers. Ils indiquent que les Allemands sont déjà à Tongres.
A 21h30, 3 sections de canon antichars de 47mm sont envoyées au Régiment en renfort. Ils sont installés à la sortie sud-est de Merdorp.
A 23h00, les premiers éléments du 11e RDP arrivent sur les positions du Régiment.
 
12 mai
A 04h00, le PC du Régiment est déplacé vers la ferme Saint Joseph pour avoir une meilleure vue. De cette nouvelle position, les toits de Thisnes sont visibles, ainsi que les abords ouest de Crehen.
A 05h00, les Escadrons du 2e Groupe rendent compte que le 11e RDP est installé. Le Régiment reçoit de nouveaux ordres. Il doit alors barrer la trouée d’Hannut en liaison à gauche avec le point d’appui de Jandrain du capitaine Laffargue du I/11e RDP et à droite avec la 2e DLM à partir de Dieu-La-Garde.
Le Colonel reçoit le commandement des points d’appui de Wansin, Thisnes et Crehen, qui sont tenus par le gros du I/11e RDP. Il laisse le 1er Groupe d’Escadrons dans Merdorp et Jandrenouille en mesure de contre attaquer vers les points d’appui. Alors qu’il aurait du envoyer le 2e Groupe d’Escadrons vers Ramillies-Offus pour le mettre en réserve de Division, il est autorisé à l’installer dans Crehen et Thisne pour renforcer la défense des deux villages, maigrement défendu par l’infanterie.
A partir de 07h00, Crehen est attaqué violemment par de l’artillerie, des chars ennemis surgissent de Hannut et de Villers-le-Peuplier.
L’infanterie se replie et laisse les chars du 3e Escadron seuls dans le village. Ils arrivent à détruire de nombreux chars Allemands, mais le village tombe tout de même aux mains de l’ennemi, les chars restants des Pelotons Chenu, Duboys et Bron se repliant sur Thisnes.
Au cours de la journée, l’occupation de Crehen par les Allemands ne semble pas être confirmée. Bien qu’il y ait déjà eu une reconnaissance en milieu d’après midi, le Peloton Constantin est renvoyé à partir de Thisnes.
Le Sous-lieutenant Constantin explore le village entre 16h30 et 17h30, ne découvre aucune trace d’Allemands et récupère 2 blessés, le Maréchal des logis Magnant et un conducteur, et rentre à Thisnes. Le Capitaine Granel transmet le compte rendu au Colonel Touzet du Vigier qui décide de réoccuper le village en envoyant les Pelotons Somua Lotsisky et Pelissier aux ordres du Capitaine de Beaufort.
Alors que les chars ne sont partis qu’à 18h15, une estafette arrive de Thisnes indiquant qu’il a été mitraillé de l’intérieur même du village. Dans les minutes qui suivent le ciel de Thisnes s’embrase, un bombardement par l’artillerie et l’aviation met le feu au village. Des chars allemands sont aperçus en mouvement vers le sud entre Wansin et Thisnes, des parachutages de troupes sont aussi aperçus.
Le Colonel annule l’ordre précédent du Capitaine de Beaufort et lui demande de porter ses chars en attaque de flanc par l’est si faisable, ou de revenir sur Saint-Joseph en défense.
A 22h45, alors que les combats dans Thisnes continuent, le Capitaine de Beaufort rend compte que seul le Peloton Pelissier a pu revenir de Crehen, moins un char, le Peloton Lotsisky ayant été vu dans Crehen doit être considéré comme perdu.
Dans Thisnes, les combats font rage pendant plusieurs heures. Ils se terminent en pleine nuit. Tous les Hotchkiss se replient vers Merdorp, sauf ceux du Sous-lieutenant Constantin qui passe par Wansin, puis Jandrain. Au 2e Groupe d’Escadrons, il ne reste plus que 18 chars Hotchkiss sur les 42 du début au soir de ce premier jour de combat.
A minuit, le Sous-lieutenant Lotsisky est de retour avec une partie de ses personnels, il a perdu 3 chars. Il rend compte que son Peloton a détruit au moins 2 chars, des camions, de l’infanterie et une pièce antichar dans Crehen, pour la perte du char du Maréchal des logis Bouquet, mais que sur le retour la conduite dans la nuit noire a occasionnée la perte de 2 autres Somua par accident. Au 1er Groupe d’Escadrons, il reste encore 41 chars sur les 45 du début.
Le Régiment a pour sa part perdu 2 Officiers, 6 Sous-officiers et 19 Hommes du rang sont tués, 1 Sous-officier et 5 Hommes du rang blessés.
 
13 mai
Dans la nuit, le Colonel Touzet du Vigier reçoit l’ordre de déplacer son PC de Merdorp vers Folx-les-Caves et d’installer 2 nouveaux points d’appui à Merdorp et à Jandrenouille.
Le Colonel répartit ses moyens entre Merdorp et Jandrenouille. Merdorp, sous le commandement du Chef d’Escadrons Vignes, est défendu par le 1er Escadron, tous les Hotchkiss du 2e Cuirassiers, aux ordres du Lieutenant Vié, le Peloton Orienteur, 3 Sections antichar de 47mm et les éléments du 11e RDP ayant retraité de Crehen et Thisnes vers Merdorp aptes au combat. Au moins une section de 47mm est installée à Saint-Joseph et couvre Wansin de ses feux. Dans Jandrenouille, commandé par le Chef d’Escadrons Chavagnes, il n’y a que le 2e Escadron. L’Aspirant Boisseau est en liaison avec un Peloton motocycliste du 2e RDP au nord de Wasseignes.
La matinée est calme. On profite de la situation pour envoyer des reconnaissances vers Thisnes, mais elle ne donne aucun résultat probant.
Vers 11h30, après avoir été survolés à de nombreuses reprises par l’aviation ennemie, les 2 points d’appui subissent un fort bombardement par l’artillerie et ensuite l’aviation.
A 13h00, une masse importante de chars Allemands attaque Merdorp par le sud, l’est et le nord. Le Peloton Presles qui avait la charge du sud de Merdorp est débordé, les sections de 47mm retraitent. L’infanterie Allemande s’infiltre, bouscule l’infanterie et le Peloton Orienteur. Une contre attaque des chars est sans résultat. Le repli de Merdorp vers Jandrenouille est ordonné à 13h40, les chars protègent le repli, notamment le Maréchal des logis Munier, dernier char survivant du Peloton Presles, qui totalement encerclé par l’ennemi, charge celui-ci et après avoir fait le tour du village en détruisant un grand nombre de fantassins et matériels arrive à rejoindre Jandrenouille.
Vers 14h30, n’ayant pratiquement plus aucune troupe, le Chef d’Escadrons Vignes reçoit l’ordre de se rendre à Ramillies-Orfus afin de rallier toutes les troupes qui pourraient s’y rendre, d’assurer la protection du groupe d’artillerie qui est encore au nord de la ville et d’essayer d’avoir une liaison avec la 2e DLM au sud.
Dans Jandrenouille, l’attaque Allemande continue, le village est débordé par le nord et le sud, le Chef d’Escadrons reçoit l’ordre d’abandonner la défense de ce village à 15h30. Tous les chars se replient vers Folx-les-Caves. Ces chars permettent au PC du 2e Cuirassiers de se replier.
En milieu d’après-midi, le 2e Cuirassiers doit se replier vers le carrefour Saint-Michel sur la route de Jodoigne. Pour les troupes dans Folx-les-Caves, l’itinéraire à suivre passe par Autre-Eglise, Geets, Gérompont, Mont-Saint-André.
Au carrefour de Saint-Michel, le Régiment reçoit l’ordre de se regrouper sur Orbais. Durant cette journée, les pertes sont beaucoup plus élevées, le Régiment perd 11 Somua, 4 Hotchkiss, 3 Officiers, 9 Sous-officiers et 44 Hommes du rang.

14 mai
Ultime action de retardement à hauteur de Walhain-Saint-Paul puis les restes du Régiment, se regroupant derrière la position tenue par les divisions d'infanterie, passent la nuit à Sart-Messire-Guillaume (16 km Est de Nivelles).
Mais le repos est de courte durée, la position de l'infanterie est en effet enfoncée par les attaques allemandes, la trouée de Gembloux ouverte, et le Régiment est engagé dès le 15 : il est réduit à 33 chars dont 13 seulement en état de marche. Après un violent combat le 16, à Wagnelée, où des pertes sensibles sont infligées aux blindés adverses, mais où le Régiment laisse la presque totalité des chars qui lui restaient, c'est, dans la nuit, le repli après un dernier accrochage à Arquennes, le 2ème Cuirassiers se retrouve dans la matinée du 7 dans les bois de la Louvière, puis, dans l'après-midi, dans les bois Nord de Roeulx (40 km S.-S.O. de Bruxelles).
Les pertes subies imposent alors un regroupement.
Dans la nuit du 17 au 18 mai est constitué le "groupement de marche de la 5ème B.L.M.". Associant un escadron Somua à 2 pelotons avec un escadron Hotchkiss à 4 pelotons, les 1er et 2ème Cuirassiers fournissent chacun la moitié des moyens. Cependant que le Colonel du Vigier et le reste des effectifs du Régiment sont dirigés au sud de Mons, le G.M.5 prend position le 18 sur la Dendre à Cambron-Casteau (12 km N. de Mons), où il tient tête à l'ennemi toute la journée.
 
La bataille de Dunkerque

Cependant, c'est sur la Meuse, franchie entre Dinant et Sedan, que s'est joué le sort des armées alliées de Belgique. Par la brèche ouverte, les Allemands ont foncé vers l'Ouest, enveloppant les forces engagées dans les plaines du Nord. Celle ci vont se retirer en combattant sur Dunkerque, d'où sera évacué tout ce qui pourra être sauvé. Se repliant sur ordre, le G.M.5 rejoint à Monchecourt (10 km O.-S.O.  de Denain) le 19 mai après midi, les T.C. du Régiment et passe aux ordres du Colonel du Vigier.

Le 20, tandis que les T.C. sont repliés sur Frevillers (8 km S. de Bruay), le G.M.5 prend position à Bailleul - Rochincourt (5 km N.E. d'Arras).

Le 21, il tient tête à l'ennemi à l'Ouest d'Arras et lui inflige des pertes sérieuses, vingt prisonniers sont faits. Une contre-attaque s'amorce en direction de Cambrai, mais elle ne peut déboucher. Après des combats violent et confus, Dainville reste aux mains du G.M.5.

Le 22, réduit à un escadron mixte, le groupement se dirige vers Neuville Saint-Waast, puis le 23 vers Noeux-les-Mines, où, en liaison avec le 12ème Cuirassiers, il tient en respect des éléments blindés allemands et anéantit une compagnie d'infanterie. Les T.C. sont alors à Festubert (E. de Béthune).

Les 24 et 25 mai sont relativement calmes, renforcé d'une douzaine de chars, le G.M.5 combat magnifiquement le 26 mai au profit de la 1ère  DINA dans les faubourgs de Carvin. Mais les Allemands continuent à avancer et c'est le repli vers la région de Dunkerque, d'où l'on va tenter d'évacuer les forces encerclées par l'ennemi. L'embarquement et la traversée ne se font pas sans incidents, mais finalement, les divers éléments rescapés du 2ème Cuirassiers, les uns par Cherbourg et Conches, les autres par Brest, se retrouvent à Romilly le 10 juin.

Les ultimes combats de juin 1940

La situation est alors tragique. La poussée vers le Sud des forces allemandes ne peut être contenue. Les unités rescapées de la bataille du Nord ne trouvent pas de matériel pour se reconstituer. Elles vont s'efforcer d'échapper à l'étreinte de l'adversaire, en livrant pour l'honneur leurs derniers combats. Le gros du Régiment est ainsi dirigé vers la Loire et, partiellement rééquipé de chenillettes et de VTT, et reçoit d'abord la mission de renforcer la défense du fleuve entre Tours et Cinq Mars, puis de couvrir, aux approches de la Vienne au Nord de l'île Bouchard, le repli vers le Sud des troupes amies. Il réussit à repousser des éléments blindés allemands et à maintenir le passage libre. Mais l'un de ses escadrons est perdu. Le reliquat se replie vers la vallée de la Vienne et atteint Dauge (15 km N. de Chatellerault), où il livre un nouveau combat le lendemain. Ensuite, c'est à nouveau le repli sur Nouaille, puis sur le Clain et sur la Charente.
C'est au Nord-Est d'Angoulême, à La Roche-Foucauld, que l'armistice surprend le gros du Régiment. L'un de ses escadrons, cependant, avait pu être équipé de chars Somua. Le 10 juin, il avait été envoyé tenir les ponts de Pacy sur Eure, puis s'était porté sur Conches.

Le 14, accrochage à Dauville avec des éléments motorisés allemands.

Le 15 nouveau combat à Verneil, renouvelé plus au Sud le lendemain.

Le 18 au soir, les ponts sautent devant les premiers éléments allemands, sauf à Port-Boulet où la destruction, en l’absence de spécialistes du Génie, été mal préparée. C’est là que, le 19 et le 20, vont avoir lieu des combats acharnés. Les élèves de Saint-Maixent et leurs officiers font preuve d’un courage exemplaire, plaçant des mines sous le feu de l’ennemi…

Le 20, les Allemands ont franchi la Loire, dans le secteur de l’Ecole de Cavalerie. A midi les Allemands sont à Tours où le général Bougrain fait sauter les ponts contrairement à l’ordre donné par le gouvernement de déclarer ville ouverte les communes de plus de 20 000 habitants. Du Vigier et ses hommes tiennent toujours pour couvrir le retrait de l’Armée de Paris et de la 2ème DLM.

Le 21, le contact avec l’ennemi est perdu. Dans la soirée, la pluie les aidant une fois de plus à chasser l’aviation allemande, le groupement longe la Vienne en direction du sud. Assurant la couverture du flanc ouest de la 2ème DLM, et ses hommes glissent jusque Châtellerault puis Poitiers le 22, où les autorités civiles leur causent des difficultés sans comprendre pourquoi.

Le 24, ils sont sur la Charente et passent à travers les colonnes allemandes. Les éléments de du Vigier se regroupent autour de la Rochefoucauld le 24 où on leur annonce que l’armistice est signé. Convaincu que la priorité semble être de sauver ses hommes au plus vite, armistice ou pas, du Vigier poursuit son repli et dans la nuit du 24 au 25, le cessez-le-feu parvient au Groupement.
Le groupement de la 5ème BLM se retrouve également à quelques kilomètres de la 3ème DLM, à Ribérac (37 km à l’est de Périgueux). La division est de nouveau réunie.

Le 1er août, après avoir vaillamment fait son devoir jusqu'au bout le 2ème Cuirassiers est dissous.