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 1917  RENAULT FT

 

Ce char, prototype de tous les chars modernes dont la formule n'a quasiment pas varié (compartiment de combat avec tourelle portant l'armement principal à l'avant, moteur à l'arrière) est devenu le symbole de la victoire de 1918. Les divers modèles qui se différencient uniquement par la tourelle qui pouvait être ronde en acier coulé ou octogonale en acier riveté. Le prototype du Renault FT fut mis au point au mois d'octobre 1916. Face aux réticences de la part de certaines autorités techniques, le Général Estienne s'adressa directement au Maréchal Joffre, lui demandant d'autoriser la construction de 1000 chars de 4 tonnes, armés d'une mitrailleuse - ou pour certains d'un petit canon de 37 mm - placée dans la tourelle, d'une hauteur limitée, protégés contre les armes individuelles, et en mesure d'atteindre une vitesse de 12 km/heure.
Une des qualités de l'engin devait être son aptitude à descendre dans les creux du terrain et à en sortir, au lieu de tenter de les enjamber. Dès le 22 février 1917, une première commande de 150 chars mitrailleurs était passée, suivie bientôt par une demande du général Pétain concernant 3 350 autres exemplaires. Les essais officiels du char baptisé FT par Renault eurent lieu le 9 avril 1917, avec pour résultat immédiat de porter à 1 000 le nombre d'exemplaires commandés, en sus des premiers 150. Au cours de la seconde décade de juillet, on essaya la tourelle portant la pièce de 37 mm dont on avait décidé d'armer 650 chars d'assaut. Il fallut confier la production à plusieurs sociétés, et au total 7 820 chars FT furent commandés dont 3 940 à la firme Renault.
Au moment de l'Armistice, 3 177 exemplaires seulement avaient été livrés (dont quelques centaines avaient été détruits au combat) mais la production se poursuivit, si bien qu'en 1921 il en existait 3 728 (2 100 armés de mitrailleuse, 1 246 de canon de 37 mm, 39 de canon de 75 mm, 188 radio, dépourvus d'armement et 155 autres classés "école"). Le prix unitaire tournait autour de 56 000 francs de l'époque.
La technique
La conception du char léger prévoyait une coque portante blindée, constituée de plaques boulonnées sur des profilés. Les patins de la chenille, d'une longueur de 340 mm, garantissaient une bonne prise sur tous les terrains.
L'intérieur de la caisse était divisé en deux parties distinctes : compartiment de combat et compartiment moteur. Dans le premier se trouvait le pilote assis sur un siège à dossier réglable, et derrière, dans la tourelle, le tireur servant la mitrailleuse ou le canon. On accédait à ce compartiment par deux trappes qui constituaient le toit et la plage avant. A l'origine, il n'y avait pas d'autres ouvertures, mais le prototype fut doté d'une écoutille à l'arrière de la tourelle, écoutille qui fut transformée en porte à deux battants. La visibilité du pilote était assurée par trois fentes de visée.
Moteur, engrenages, radiateur et réservoir d'essence n'étaient accessibles que de l'extérieur. On pouvait les vérifier en soulevant les trappes sur le toit du compartiment moteur. Le propulseur était un 4 cylindres en ligne équipé d'un carburateur Zénith alimenté en essence même si le char était fortement incliné grâce à une pompe à membrane.
L'allumage était à magnéto et la mise en marche manuelle (au moyen d'une manivelle) se faisait aussi bien de l'extérieur que de l'intérieur du char.
Le blindage des parties vulnérables avait 16 mm d'épaisseur. ou d'un canon semi-automatique Puteaux de 37/21 (avec 240 projectiles explosifs, dont 12 à mitraille). Pour faciliter le franchissement des tranchées, le Renault F.T. était pourvu d'une queue amovible sur laquelle il pouvait s'appuyer.

En 1939 le char FT est totalement obsolète et son emploi n'est envisagé que pour des missions secondaires : protection des aérodromes et des dépôts, surveillance des points sensibles. La désastreuse campagne du printemps 1940 obligera l'Armée Française à remettre en première ligne les vénérables FT et leurs équipages se sacrifieront avec abnégation pour retarder l'inévitable défaite.

Les chars employés en 1940 se distinguent par la présence de cocardes tricolores apposées sur la caisse et la tourelle. Sur le plan technique ce sont exactement les mêmes que ceux qui sont intervenus en 1918.

 CARACTERISTIQUES TECHNIQUES

Constructeur : Renault (1850), Berliet (800), SOMUA(600), Delauney-Belleville (280)
Période de production : 1917 - 1920
Type : Char léger
Équipage : 2 hommes
Longueur (m) : 4,95 m ; Largeur (m) : 1,74 m ; Hauteur (m) : 2,14 m
Poids en ordre de Combat (kg) : 6 700
Blindage maxi : 22mm
Équipement radio : néant
ARMEMENT
Armement principal : 1 mitrailleuse Hotchkiss de 8mm ou 1 canon de 37mm SA18
Rotation (degrés) : 360°
Élévation (degrés) : + 35° - 20°
MOBILITE
Moteur : Renault
Type & Cylindrée : 4 cyl 4,48 l
Puissance (max.) : 35 cv
Rapport poids/puissance : 5 cv/t
Boite de vitesse : 4 vitesses
Carburant : Essence
Autonomie (km) : 35
Consommation (litres/100km) : 30
Capacité carburant (litres) : 100
Vitesse sur route : 7,5 km/h
Chenilles : 32 patins
Largeur chenille : 0,34
Garde au sol (m) : 0,43
Pente (degrés) : 10
Obstacle Vertical (m) : 0,60
Passage à gué (m) 0,70
Franchissement (m) : 1,35

 
 

 

Un premier modèle de tourelle coulée d'une seule pièce a été rapidement remplacé par une tourelle ronde Girod composée de plusieurs éléments. Un troisième modèle de tourelle octogonale est réalisé par Berliet à base de plaques rivetées. Le premier modèle était conçu uniquement pour la mitrailleuse de 8mm, les deux autres modèles pouvaient être équipés de la mitrailleuse ou du canon.

L'armement était constitué par une mitrailleuse Hotchkiss (avec une dotation de 50 bandes de 96 cartouches).

En 1940, plusieurs centaines de chars FT se sont retrouvés démunis d'armement à la suite de la réutilisation du canon de 37mm dans les chars légers modernes. Sous la pression des évènements, le réarmement de ces engins en chars mitrailleurs a été entrepris, le plus souvent avec des moyens de fortune. Les masques manquants ont été obturés par une simple plaque de blindage munie d'une ouverture pour un fusil mitrailleur.

 
 

 

Dès sa conception il fut envisagé de doter le char FT d'un armement plus puissant qu'une simple mitrailleuse. Environ un tiers de la production sera armé d'un canon semi-automatique Puteaux de 37/21 (avec 240 projectiles explosifs, dont 12 à mitraille). Dans les années 1930, cet armement sera en grande partie récupéré pour être placé sur les nouveaux chars légers. Les FT désarmés serviront pour l'instruction et comme réserve de pièces de rechange.

 

 
 

 
 
 

Le FT a donné naissance à un grand nombre de variantes :

 

 

 

Le char signal ou TSF équipé d'une casemate fixe et d'un poste radio ER10.

 

 

 

 

 

Canon automoteur de 75mm. Le premier prototype portait le canon installé dans un compartiment de combat frontal. Le pilote était placé sous une coupole disposée au dessus du moteur.

 

Le modèle de production portait une casemate fixe installée sur un châssis.

 

  

 

 

Char porte-projecteur portait un mat métallique fixé à la tourelle et équipé de deux projecteurs qui pouvaient être dirigés et orientés du sol.

 

 

 

Char porte-fascines. Les fascines, destinées à combler les tranchées, étaient hissées et maintenues par une grue. Elles pouvaient être mises en place de l'intérieur du char.

 

 

 

Char tracteur destiné à tracteur des remorques tout-terrain. La tourelle était supprimée.

 

 

 

Char bulldozer. Le compartiment pilote et la tourelle sont remplacés par une structure métallique. La lame dozer est supportée par deux bras fixés sur les axes des roues tendeuses. La lame comportait deux ouvertures pour permettre le pilotage de l'engin.

 

 

 

Char cargo destiné au transport de munitions et de ravitaillement. Le compartiment cargo se trouvait sur l'avant qui était complètement modifié. Le pilote était placé au centre dans un habitacle blindé surélevé.

 

 

 

Char poseur de pont. L'engin portait une section de pont qui pouvait être déployée vers l'avant. 

 

 

 

Char Citroën Kegresse. Un véhicule d'essai a été équipé d'un train de roulement à chenille souple.

 
 

L'engin portait également deux roues de franchissement à l'avant. Le projet a finalement été abandonné en raison de l'usure trop rapide des chenilles caoutchouc.

 

 

 

D'autres variantes ont été conçues : char fumigène, char DCA.