1937   AutoMitrailleuse BATIGNOLLES - CHATILLON
 

De la locomotive à l'automitrailleuse

Constructeur de locomotive, la société Batignolles-Chatillon étudie une automitrailleuse mue par la vapeur. Si le fait de disposer d'un engin ne dépendant pas des carburants pétroliers peut permettre une certaine indépendance énergétique, le concept même de la propulsion vapeur est déjà en voie d'abandon dans le domaine des transports ferroviaires et maritime.
Pour un véhicule blindé où la place est mesurée, l'encombrement et le poids d'une chaudière sont très pénalisants. Les moteurs à vapeur sont fragiles et très exigeants en terme de maintenance. La mise en route est longue et la chaudière doit faire l'objet d'un soin constant, même à l'arrêt. Ces contraintes limitent déjà fortement l'intérêt militaire de cette propulsion.

L'engin nous est uniquement connu par deux photos qui le montrent inachevé en 1940. La seule mention d'archive est tirée d'un état d'avancement de divers programmes en 1937. Il y est fait mention de la réception de deux groupes moteurs à vapeur Sentinel provenant d'Angleterre à destination des usines de Nantes.
L'examen des photos montre la caisse chenillée de l'engin vue de l'avant. Il n'est pas possible de déterminer si la motorisation est en place et s'il est roulant. Le blindage est incliné mais semble de faible épaisseur.
Le poste de pilotage est accessible par une trappe à deux volets sur le glacis. Impossible de déterminer si cette configuration est définitive.
L'engin est en cours de récupération par l'armée allemande, il disparaitra sans laisser de trace.
En 1945, toutefois, un tracteur d'artillerie Skoda à vapeur, le SK 13, est mis au point pour l'armée allemande à court de pétrole. Bien que le moteur Sentinel prévu ne soit pas celui du Batignolles-Chatillon, il pourrait y avoir un lien avec le prototype capturé.