1940        M 2 - M 3 HALF TRACK
 
Aux Etats-Unis, les premiers essais de véhicules semi-chenillés pour les transports de troupes eurent lieu en 1939, probablement lorsque les experts américains furent informés de la très large diffusion de ce type d'engin au sein des forces allemandes. Il fut décidé de combiner deux véhicules déjà en service, le Scout Car M 3 A1 (engin blindé de reconnaissance sur roues 4 x 4) et l'engin semi-chenillé M 2 (camion équipé par Marmon-Herrington d'un train arrière chenillé).
De cette fusion naquit le Car half-track M 2, prototype des transports de troupes semi-chenillés qui devaient connaître une large diffusion pendant (et après) le second conflit mondial.
Toujours en 1939, un modèle allongé (13 places au lieu de 10) fut mis à l'étude et adopté par la suite sous la dénomination de M 3.
L'ordre de fabrication en grande série du M 2 ayant été donné entre-temps (septembre 1940), la société Autocar en réalisa 2 992 exemplaires et White Motor Co. 8 423 autres, entre 1940 et 1943.
Vint ensuite la version M 2 A1, sur laquelle était montée à droite du conducteur une circulaire de tir pour mitrailleuse lourde Browning de 12,7 mm (l'affût M 45 souvent surnommé "Pupitre"). D'octobre 1943 à mars 1944, il fut produit 1 643 semi-chenillés de ce type. Et en même temps la commande avait été passée du modèle voisin M 3 dont Autocar et Diamond T Motor Car Co. produisirent 12 499 unités.
Le châssis de ces divers semi-chenillés différait de celui d'un véhicule normal à deux essieux moteurs en ce que l'essieu arrière était avancé le plus possible pour constituer l'extrémité motrice du train chenillé. La carrosserie blindée était fixée sur le châssis. Elle consistait en un cadre sur lequel des panneaux de protection en tôle durcie étaient boulonnés par des vis à tête ronde et des boulons autobloquants. Tous ces panneaux avaient 6 mm d'épaisseur, seul celui qui remplaçait le pare-brise et les panneaux à glissières des portes latérales, avait une épaisseur de 12,7 mm. Les tôles du plancher étaient en aluminium ou en acier antidérapant et boulonnées au cadre ou sur charnières pour celles qui servaient de trappes de visite. Le blindage protégeait les occupants du véhicule contre les balles de fusil et de mitrailleuse et les éclats d'obus. La section supérieure de chaque panneau latéral pouvait être rabattue autour de charnières et maintenue en position haute grâce à un verrou vertical fixé au corps du panneau. Le verre incassable du pare-brise se divisait en deux panneaux et son bouclier de protection articulé sur charnières à la partie supérieure, était en temps normal maintenu à l'horizontale au moyen de trois verrous. Toutefois, avant de le mettre en position "fermé", il fallait démonter les panneaux de verre. Des tapes de tir avaient été prévues dans les parois antérieures et latérales du compartiment avant.
Le rouleau frontal servait à empêcher que l'avant du véhicule ne s’enfonçât dans le sol en terrain accidenté et à faciliter les déplacements dans les broussailles. Il consistait en un tambour cylindrique muni d’amortisseurs à ressorts.
Le moteur et le radiateur étaient, eux aussi, protégés par des tôles d'acier, le second possédant quatre volets de protection que l'on pouvait fermer par télécommande depuis la droite du poste de conduite. Le capot consistait en deux panneaux doubles articulés entre eux. Pour abriter des intempéries les occupants du véhicule, il y avait une capote soutenue par trois arceaux. L'outillage de bord était arrimé sous les portières latérales, une hache sur le flanc droit, une pelle et une pioche à gauche. Sur les modèles les plus récents, il y avait un jerrycan de 20 litres de chaque côté du capot.
Le M 3 comporte une porte arrière et essentiellement utilisé comme transport de troupe.
A l'intérieur du M 3, il y avait place pour 13 hommes, 3 dans le poste de conduite et 5 de chaque côté de la caisse. Les deux réservoirs auto-obturants, d'une capacité de 120 litres chacun, étaient montés latéralement juste après le poste de conduite. Il y avait aussi dans le poste avant, derrière le siège central, un affût à pivot pour mitrailleuse de 7,62 mm, si toutefois le véhicule n'était pas équipé du "pupitre" de mitrailleuse comme dans le cas du M 3 A1, version perfectionnée, réalisée à plus de 2 852 exemplaires entre octobre 1943 et mars 1944 par White, Autocar et Diamond T. ; certains M 3 A1 étaient équipés d'un treuil à la place du rouleau avant.
Les commandes de conduite étaient du type classique. En outre, lorsque le véhicule était doté (comme ce fut le cas général sur les derniers modèles) d'un treuil de 4 530 kg, il y avait un levier d'embrayage du treuil, un réducteur et une prise de force.
A noter que, pour les premiers modèles de série, les phares étaient montés directement sur les garde-boue, comme ils l'étaient sur le Scout-Car.
Le moteur était un White 160 AXE à 6 cylindres, sans régulateur de vitesse. La vitesse recommandée ne devait donc pas dépasser 72 km/h. Elle pouvait atteindre 88,5 km/h, mais uniquement sur route carrossable.
La transmission se composait d'un embrayage monodisque à sec, d'une boite de vitesses à engrenages toujours en prise rapports AV et une marche AR avec réducteur. Les arbres de transmission étaient munis de joints à cardan et télescopique.
Le M 3 A1 standard possédait une mitrailleuse de 12,7 mm, deux de calibre 7,62 mm M 1919 A4 (toutes des Browning), un lance-roquettes antichar M9.

Motorisation (tous types) : Moteur White 160 AX, 6 cylindres, 6,2 litres
Autonomie : 320 km
Dimensions : Longueur  : M 2 : 5,96 m    M 3 : 6,03 m
                  Largeur :    M 2 : 1,96 m    M 3 : 1,98 m
Hauteur totale avec capote : 1,84 m
Poids en ordre de combat : M 2 : 8080 kg     M 3 : 7937 kg