1942 M 8 ARMORED CAR

 

A la suite des accords passés en mars 1941 avec les Britanniques, accords ayant pour objet de leur fournir du matériel de guerre américain particulièrement adapté au théâtre d'opération euro-africain, la direction de l'artillerie diffusa une spécification pour un engin blindé moyen à traction intégrale armé d'un canon de 37 mm. Deux constructeurs poposèrent des solutions particulièrement intéressantes, celle de Ford (le modèle T 17, 6 x 6) et celle de Chevrolet (T 17 E1, 4 x 4). Les essais se déroulèrent jusqu'en octobre 1942, et la décision fut prise de concentrer la production sur le seul T 17 E1, en limitant à 250 exemplaires la fabrication du T 17 pour permettre au constructeur d'assurer la soudure avec la chaîne du M 8. Ce dernier avait pour origine une demande du commandement des chasseurs de chars portant sur un véhicule permettant de donner au canon de 37 mm une mobilité maximale. Après la construction de nombreux prototypes, cette spécification donna le jour à un modèle d'engin blindé léger, le T 22, qui fut adopté le 19 mai 1942 sous la dénomination de M 8. Un certain nombre de M 8 furent cédés aux Anglais qui le baptisèrent Greyhound (lévrier) et à l'armée française qui l'utilisera jusque dans les années 60.
La technique du Greyhound
Le châssis était usiné par soudure et propulsé par un seul moteur Hercules JXD monté à l'arrière. La transmission était de type classique, 6 x 6, avec une boîte de vitesse offrant 8 rapports AV et 2 AR. Pilote et copilote étaient assis à l'avant dans un compartiment légèrement surélevé. Lors des déplacements en sûreté, ils pouvaient rabattre vers l'extérieur et vers l'avant les quatre plaques de blindage formant le toit du compartiment. Dans l'action, la visibilité leur était assurée à travers des fentes protégées. A l'arrière. le châssis comportait un crochet de remorquage. La protection latérale des roues était assurée par des garde-boues démontables. La caisse était surmontée d'une tourelle tronconique, à ciel ouvert, qui abritait un canon léger de 37 mm jumelé à une mitrailleuse de 7,62 mm sur affût. Tireur et chef de bord s'asseyaient sur des coussins de cuir à l'intérieur de la tourelle dont la rotation s'effectuait par un système manuel. Le pointage en site était lui aussi manuel, avec un dispositif de blocage dans la position choisie. A l'arrière de la tourelle, un emplacement était prévu pour le montage d'une Browning M 2 HB de 12,7 mm. Les modèles les plus récents bénéficièrent d'une circulaire M 49 montée sur la tourelle qui améliorait les possibilités de tir antiaérien.

Son canon impropre au combat antichar, son blindage quasi inexistant, sa tourelle ouverte et ses faibles capacités en tout terrain rendent la M 8 inapte au combat comme véhicule de première ligne dès sa mise en service.
Par contre, sa maniabilité sur route, sa vitesse, son silence relatif en font un engin apte aux opérations de police, de liaison et de contre-guerilla. L'AM M 8 a démontré son utilité au cours de la guerre d'Algérie.

Caractéristiques techniques :
Poids : 7,5 t
Moteur : 6 cylindres en ligne, refroissement par eau, 86 CV.
Vitesse maximum : 90 km/h Rayon d'action : 400 km
Armement
1 canon de 37 mm,
1 mitrailleuse de 7,62 mm coaxiale,
1 mitrailleuse de 12,7 mm montée sur circulaire de tourelle.