1937  CHAR LOURD AMX



par Jean-Pierre Valantin

Le "Char lourd" AMX est un projet des années 1937-38 (avant-projet daté de mars 1937) que l’on peut décrire comme un B1 alourdi et plus "moderne".
L’équipage est de 4 hommes : un chef de char, un conducteur, un servant du 75 (et de la mitrailleuse droite), un radio-télégraphiste (servant de la mitrailleuse gauche).
On peut évaluer le poids à 50 tonnes (au moins).
Les dimensions sont (environ) les suivantes, longueur chenille : 7,25 m ; largeur : 2,94 m ; hauteur : 2,70 m (hauteur caisse : 1,85 m).
Il est long et bas, assez large (à la différence des chars français des années 1930), manifestement très blindé (100 mm en parties exposées), probablement en mécano-soudé, mais uniquement de plaques planes pour la caisse.
La caisse comporte des bas-flancs latéraux comme le B1 mais beaucoup plus compartimentés pour laisser passer les gros ressorts de suspension. La chenille est fermée par un cuirassement comme sur un B1. La porte principale est à l’avant droit (comme sur un B1).
Il est équipé de 2 moteurs 12 cylindres en V très compacts en compartiment arrière. La transmission est électrique. Elle se caractérise par 2 génératrices en bout des moteurs thermiques et quatre gros moteurs (2 par coté) en prise sur les barbotins. Un moteur électrique incliné assure la commande de virage. La transmission finale est assurée par le moyen de démultiplicateurs. Le compartiment moteur-transmission est bas et très long, légèrement incliné sur tout l’arrière.
Il est armé du même 75 APX en casemate (glacis avant droit) que le Somua SAu 40 (APX L.802) et d’un 47 SA 35 en tourelle. L’armement comporte en outre une mitrailleuse de 7,5 coaxiale en tourelle, une autre orientable en gisement, en chasse en dessous du 75 et 2 latérales en sabords façon 2C montée sur genouillère à la bouche. Comme sur tous les chars français de l’époque, l’équipage est “au four et au moulin“. 
La tourelle (différentes esquisses existent) est décalée à gauche. Elle est toujours de forme très complexe (soit prismatique, soit massive, selon l’avant-projet). Certains de ses avant-projets comporte semble-t-il un stroboscope façon 2C. Nouveauté, le chef de char est assis sur un baquet posé sur un plancher tournant avec la tourelle.
Le barbotin (énorme) est à l’arrière, la tendeuse à l’avant. Les chenilles et suspensions sont de technique très similaire à celle du B1 : petites roues de route, 4 grands ressorts verticaux et patins “bateau“ (il ne semble toutefois pas y avoir de rails mais des patins épais). La pince de tendeuse et les bogies et balanciers ressemblent beaucoup à ceux du B1 mais, en outre, chaque roue a son propre vérin.
Chaque train comporte 19 roues de route et 10 galets porteurs.

Source DGA Châtellerault